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Après avoir annoncé par SMS la fermeture du site, la direction l’a confirmée en comité d’entreprise. L’usine avait été détruite par un incendie en juin dernier.
Après l’incendie dans l’usine SGI de Plaisir, la fermeture et la délocalisation
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/apres-l-incendie-dans-l-usine-sgi-de-plaisir-la-fermeture-et-la-delocalisation_5399340_3234.html
18/12/2018
economie
Presque six mois après l’incendie qui a ravagé près de la moitié de leur usine, le 29 juin, les 87 salariés de l’entreprise SGI (Société de galvanoplastie industrielle), à Plaisir (Yvelines), sont encore sous le choc de l’annonce, le 6 décembre, de la fermeture définitive de ce site de traitement de surface de pièces pour l’aéronautique. Une décision qu’ils ne comprennent pas, d’autant que « la communication avec la direction est quasi inexistante », selon un technicien. SGI est une filiale du florissant groupe hollandais Aalberts, qui emploie plus de 12 000 salariés dans le monde. Le 6 décembre, la réunion du comité d’entreprise a tourné à l’assemblée générale du personnel, très en colère. Le directeur des affaires juridiques et sociales, Manuel Isely, a confirmé la fermeture du site, qu’il avait annoncée trois jours auparavant par un SMS adressé à un délégué. La procédure d’information/consultation des représentants du personnel devrait commencer en janvier. Des reclassements en interne devraient être proposés notamment à l’usine de Villers-Cotterêts (Aisne), distante de 120 kilomètres de Plaisir et où la production serait délocalisée. « Je pense qu’une dizaine de personnes serait intéressée par une mutation », estime Yannick Morel, délégué syndical central CGT. Les autres seront donc licenciés. Des salariés qui ont, en moyenne, 48 ans et 22 années d’ancienneté. Situation tendue M. Isely aurait aussi indiqué que les assurances ont versé 20 millions d’euros d’indemnités à SGI, qui est propriétaire du terrain. « La reconstruction coûterait entre 8 et 12 millions d’euros, précise M. Morel. Mais la direction préfère toucher l’argent et nous jeter dehors ! » Sollicitée, cette dernière ne veut pas s’exprimer pour le moment. La situation est tendue. L’ancien directeur du site, « qui était à fond pour la reconstruction, a été écarté », déplore M. Morel. Les délégués demandent en vain le rapport d’expertise sur les causes de l’incendie et celui de l’assureur. Joséphine Kollmannsberger, maire LR de Plaisir, a, quant à elle, été mise hors circuit. « J’avais reçu la direction après l’incendie, car elle cherchait un emplacement plus important. Je l’avais mise en contact avec un porteur de foncier. » Elle n’a plus eu de nouvelles jusqu’à ce qu’elle apprenne, « il y a quelques jours, par un salarié », la décision de la fermeture. Il n’y aura pas de grève, puisque, depuis 6 mois, l’usine est à l’arrêt et les salariés en chômage technique. « On va demander une prime de départ et une indemnité pour préjudice moral, car le personnel a beaucoup souffert de la situation », indique Maurice Mambert, secrétaire CFE-CGC du CE.
Le jeune majeur avait publié plusieurs messages sur les réseaux sociaux où il se réjouissait de la fusillade du 11 décembre sur le marché de Noël.
Attentat de Strasbourg : deux mois de prison ferme pour « apologie du terrorisme »
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/18/attentat-de-strasbourg-prison-ferme-pour-un-jeune-pour-apologie-du-terrorisme_5399316_1653578.html
18/12/2018
police-justice
Hommage aux victimes de l’attentat de Strasbourg, place Kléber, le 16 décembre. SÉBASTIEN BOZON / AFP Un jeune homme de 18 ans a été condamné à deux mois de prison ferme à Strasbourg pour « apologie du terrorisme », après avoir publié plusieurs messages sur les réseaux sociaux dans lesquels il se réjouissait de la fusillade sur le marché de Noël, a-t-on appris, mardi 18 décembre, auprès de son avocate. Le jeune homme avait posté pas moins de dix-sept messages dans les huit heures qui ont suivi l’attentat du 11 décembre au soir dans le centre de Strasbourg qui a fait 5 morts et 11 blessés. Des messages cyniques, où il affirmait notamment que Strasbourg venait de connaître son « plus beau jour ». Ce sont des internautes qui ont prévenu la police. Le jeune majeur a été condamné lundi à deux mois de prison ferme, avec maintien en détention, et à trois ans de déchéance de ses droits civiques, a communiqué son avocate, Me Tiphaine Ricou. Celle-ci avait dressé dans sa plaidoirie le portrait d’un orphelin placé de foyer en foyer dès l’âge de 3 ans. Le jeune homme a avoué ignorer qu’il pouvait être condamné pour de tels agissements. Les dernières informations judiciaires : Attentat de Strasbourg : un homme mis en examen
Karim Lebhour, correspondant de RFI à l’ONU de 2010 à 2014, livre dans son ouvrage un regard décalé et ironique sur le « machin » vu de l’intérieur.
« Une saison à l’ONU », une chronique piquante
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/une-saison-a-l-onu-une-chronique-piquante_5399311_3232.html
18/12/2018
idees
C’est une plongée dans les arcanes des Nations unies, une chronique grinçante et fine sur les coulisses du siège de l’organisation, immense tour de verre et d’acier en plein cœur de New York. Correspondant de RFI à l’ONU de 2010 à 2014, après cinq ans au Proche-Orient, Karim Lebhour a fait le choix du regard décalé, avec beaucoup d’ironie et d’auto-ironie que renforcent encore les dessins d’Aude Massot, pour raconter de l’intérieur le « machin », comme l’appelait de Gaulle. Le mot fit florès. L’ONU a mauvaise presse dans les opinions publiques et notamment en France. « Si les Nations unies ne remplissent pas leur mandat, la faute en incombe aux Etats membres qui soit ne donnent pas à l’ONU les moyens dont elle a besoin, soit s’opposent à son action », rappelle dans la préface Gérard Araud, aujourd’hui ambassadeur à Washington après l’avoir été à New York. Le siège des Nations unies est un immense labyrinthe où travaillent quelque 6 000 fonctionnaires. Il n’est pas évident pour le petit nouveau d’y trouver la salle de presse. Les codes maison sont encore plus étonnants, avec le briefing quotidien du porte-parole du secrétaire général (SG) qui aborde tous les grands problèmes dans une lénifiante langue de bois diplomatique. Chaque mot est soigneusement pesé, le SG est « préoccupé » ou, quand c’est vraiment grave, « profondément préoccupé », voire dans certaines situations exceptionnelles « horrifié ». Et le secrétaire général lui-même – à l’époque le Sud-Coréen Ban Ki-moon –, qu’il rencontre pour une interview dans son bureau du 38° étage, est encore plus erratique. En revanche, les ambassadeurs des Etats membres – 51 à la naissance de l’ONU et 193 aujourd’hui – peuvent à l’occasion être lyriques, voire parler cru. L’épisode libyen Karim Lebhour était là en février 2011, lors de la réunion du Conseil de sécurité où était débattue une résolution portant sur une intervention armée qui visait à bloquer les forces de Kadhafi fonçant sur Benghazi afin d’écraser la révolution libyenne. L’ambassadeur de Tripoli, disparu depuis le début du soulèvement, était revenu et, en pleine réunion, en appela à la communauté internationale afin d’empêcher le carnage et clama que Kadhafi devait partir. Ce coup de théâtre en direct contribua à faire passer la résolution autorisant une intervention, texte sur lequel la Russie s’est abstenue. Mais une fois Kadhafi renversé et tué, Moscou eut le sentiment de s’être fait avoir. La Syrie en fit les frais. Moscou multiplia dès lors les veto, comme le raconte la chronique de Lebhour.
Chez Fiamma Cremisi, une grande ferme immergée dans la campagne lombarde, Luca Tellaroli marie produits du terroir et cuisine créative. Et profite de la proximité d’un grand élevage d’esturgeons pour proposer à la carte du caviar made in Italy.
Noix de Saint-Jacques au caviar : la recette de Luca Tellaroli
https://www.lemonde.fr/les-recettes-du-monde/article/2018/12/18/noix-de-saint-jacques-au-caviar-la-recette-de-luca-tellaroli_5399308_5324493.html
18/12/2018
les-recettes-du-monde
Les noix de Saint-Jacques au caviar de Luca Tellaroli. Fiamma Cremisi Temps de préparation : 30 min Temps de cuisson : 2 min Difficulté : facile Ingrédients pour 4 personnes 16 noix de Saint-Jacques 1 demi potiron 80 g de caviar osciètre 50 g de farine de riz 2 barquettes de pousses de cresson 50 g de parmesan 50 g de beurre huile d’olive sel Etape 1 : la purée de potiron Eplucher et couper le potiron en petits dés, puis le cuire à la vapeur entre 13 et 15 minutes selon sa taille. Mixer ensuite le potiron, et ajouter le parmesan, le beurre, une pincée de sel et une de sucre. Etape 2 : la cuisson des Saint-Jacques Saupoudrer les noix de Saint-Jacques, sans corail, de farine de riz. Les cuire à feu vif sur la plancha, avec un filet d’huile d’olive, une minute sur chaque face. Les noix doivent caraméliser, et rester légèrement crues à l’intérieur. Saler. Dresser quatre disques de purée de potiron par assiette. Déposer sur chaque disque une noix de Saint-Jacques, un peu de salade de pousses de cresson ciselées, une pincée de sel, et cinq grammes de caviar d’osciètre. De la truffe au caviar Cela ne devait être qu’un test : en 2017, Luca Tellaroli s’amuse sur des variations autour d’un de ses plats fétiches : les noix de saint-jacques à la truffe noire. « J’ai remplacé la truffe par du caviar. J’étais épaté par la douceur de cette association, que j’ai illico inscrite sur la carte de mon restaurant. » Si le caviar se déguste souvent avec des pommes de terre, le chef préfère l’accompagner d’une purée de potiron, qui se marie très bien avec le caviar d’osciètre, au goût particulièrement délicat. « On reste ainsi toujours sur la même fréquence, tout en ayant des notes marines et végétales. »
Selon les chiffres de l’institut NPD Group, il y a de plus en plus d’adultes suffisamment jeunes dans leur tête pour s’acheter des jouets.
Un jouet sur 10 a été acheté pour qu’un adulte puisse s’amuser
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/les-achats-de-jouets-par-des-adultes-nostalgiques-representent-10-du-marche_5399301_3234.html
18/12/2018
economie
Le Tamagotchi, phénomène commercial de la fin des années 1990, a repris du service en 2017 en édition limitée. YOSHIKAZU TSUNO / AFP On les appelle les « kidults », contraction des termes anglais « kids », pour enfants, et « adults ». Des adultes suffisamment jeunes dans leur tête pour acheter des jouets pour leur propre usage. Seront-ils la planche de salut d’un secteur qui souffre, notamment, de l’engouement de plus en plus précoce des enfants pour les produits électroniques et les jeux vidéo ? Les adultes français se sont offert plus de 367 millions d’euros de jouets en 2017, soit 11 % du chiffre d’affaires total du secteur, selon les chiffres de l’institut NPD Group : 1 jouet sur 10 acheté l’année dernière était destiné à un adulte. Les « Millennials » (18-34 ans) concentrent 46 % des dépenses de jouets des plus de 18 ans. Parmi leurs coups de cœur : jeux de société, puzzles, véhicules et autres jeux de construction… Pour répondre à cette nouvelle clientèle à fort pouvoir d’achat, marques et distributeurs s’organisent. Jouéclub prévoit de leur consacrer un rayon spécifique dans son nouveau concept de magasins, avec « jouets vintage, voitures radio-commandées, borne d’arcade… explique Jacques Baudoz, président de l’enseigne. Nous avons d’ailleurs quasiment été en rupture de stock sur certains produits dès que nous avons commencé à les mettre en rayon, comme le modèle des années 1980 des figurines Power Rangers. Les adultes sont clairement un axe de développement dans nos magasins. » « Besoin de retrouver leur enfance » Et comme ces nouveaux acheteurs sont aussi souvent parents, c’est pour eux que les fabricants ont relancé des jouets qui ont connu leur heure de gloire dans les années 1980 et 90, lorsqu’eux-mêmes étaient enfants. Comme le Tamagotchi, véritable phénomène commercial de la fin des années 1990, qui a repris du service en 2017 en édition limitée. La marque Bandai en a vendu 70 000 exemplaires entre septembre 2017 et septembre 2018. Idem pour Kiki, ce petit singe en peluche qui suce son pouce : « Relancé en 2014 pour les 35 ans de la marque, on en vend désormais 200 000 pièces par an », indique Mathilde Dezalys, directrice générale de Bandai France. L’éditeur de jeux de société Dujardin a également surfé sur cette nouvelle vague des quarantenaires, s’appuyant sur le retour d’un programme culte du début des années 2000, « Burger Quiz », pour relancer le jeu de société. Il ressort aussi cette année un autre titre populaire dans les années 1980 : Hôtel. « On sent que les parents ont besoin de retrouver leur enfance. Et que les nouveaux adultes ont davantage une âme d’enfant », constate Anne Zeizig, directrice du développement et marketing de TF1 Games-Dujardin.
Dans un marché déprimé, les marques font appel aux youtubeurs et créent leurs séries pour toucher les enfants.
Les fabricants de jouets comptent sur le Web pour « toucher de nouveaux consommateurs »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/les-fabricants-de-jouets-voient-leur-salut-dans-le-web_5399296_3234.html
18/12/2018
economie
Dans un magasin de jouets à Nice, en novembre. ERIC GAILLARD / REUTERS Dans un secteur du jouet ultra-dépendant des ventes de Noël, les blocages des « gilets jaunes » vont laisser des traces. « Des points de vente n’ont pas pu ouvrir ces dernières semaines. Or, novembre et décembre représentent la moitié du chiffre d’affaires de l’année », s’inquiète Muriel Joron, directrice marketing de Corolle, qui s’attend à des « résultats forcément négatifs par rapport à 2017 ». La Fédération française des industries jouet-puériculture a chiffré le manque à gagner à quelque 120 millions d’euros sur les trois premiers week-ends de manifestations : « 60 millions d’euros ont été perdus en novembre, et le “Black Friday” n’a pas eu d’impact positif sur les ventes », constate son directeur général, Michel Moggio. Ces événements arrivent au pire moment pour les enseignes spécialisées et les marques de jouets, confrontées, année après année, à une conjoncture délicate. En 2017, le secteur avait réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros, en recul de 0,8 % sur un an, selon l’institut NPD. Et au premier semestre, les ventes ont encore reculé en France de 2 %. A cela s’ajoute la concurrence croissante du e-commerce, qui représente 28 % des ventes dans le pays. Pas étonnant que le nombre de magasins de jouets – on en dénombre 588 dans l’Hexagone – ait chuté de 10 % entre septembre 2017 et septembre 2018, selon NPD. JouéClub aussi s’est rapproché de youtubeurs Les fabricants ont souffert des difficultés de Toys‘R’Us et de La Grande Récré – deux réseaux qui concentrent 18 % de la distribution de jouets en France – mais aussi de l’évolution des intérêts des enfants. Pour sensibiliser un jeune public déjà adepte du Web, l’idée est aujourd’hui de faire appel aux youtubeurs qui filment leurs défis ou leurs déballages de boîtes de jeux et que regardent les enfants. Ainsi, aux Etats-Unis, une chaîne YouTube très populaire, Dude Perfect, teste des jouets dans des conditions extrêmes, le tout sponsorisé par les fabricants. « En France, bien évidemment, la discussion commerciale avec les fournisseurs intègre ce type d’élément », rapporte Philippe Gueydon, directeur général de l’enseigne King Jouet. JouéClub aussi s’est rapproché de youtubeurs, comme Mam’s ou McFly et Carlito. « En plus du socle de la publicité télévisée, de la radio et du digital, les influenceurs qui parlent à l’ensemble de leur communauté permettent de toucher de nouveaux consommateurs », explique son président Jacques Baudoz.
Cette dynamique doit beaucoup à la viticulture et à la filière céréalière. La situation est moins favorable pour les éleveurs.
Nouveau rebond attendu de l’agriculture française en 2018
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/nouveau-rebond-attendu-de-l-agriculture-francaise-en-2018_5399289_3234.html
18/12/2018
economie
La production porcine a subi un complet retournement de situation, avec des prix en repli de 12 % en 2018. DENIS CHARLET / AFP L’agriculture française retrouve de l’oxygène. Elle devrait boucler, en 2018, une deuxième année de reprise de suite. C’est le constat fait par la commission des comptes de l’agriculture de la nation, qui publiait les données de l’Insee, mardi 18 décembre. La valeur de la production de la Ferme France pourrait progresser de 4,7 % à 75,2 milliards d’euros favorisée par une hausse des prix de 3,4 %. Cette dynamique doit beaucoup au retour à meilleure fortune de la viticulture et de la filière céréalière. Côté vin, les vendanges ont été abondantes, après, il est vrai, une récolte 2017 maigrelette. Le rebond en volume se chiffre à près de 28 %. Côté céréales, les moissons ont, elles, été réduites par la sécheresse, mais les cours mondiaux sont repartis à la hausse, avec une progression moyenne de 17 %. Globalement, la valeur de la viticulture devrait bondir de 29 % et celle de la filière céréalière de 7,1 %. La situation est moins rose pour l’élevage. L’activité laitière affiche une quasi-stabilité. La production de viande baisse, quant à elle, de 3,6 %. Les éleveurs bovins sont toujours à la peine. Surtout, la production porcine a subi un complet retournement de situation, avec des prix en repli de 12 %. L’Insee avait déjà noté une conjoncture plus favorable pour l’agriculture française en 2017, avec une progression chiffrée à 3,2 %. Et ce après une année jugée catastrophique. Le ministère de l’agriculture a, de son côté, procédé à son habituelle enquête au sein des exploitations agricoles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 25 000 euros. Ce qui exclut d’emblée un tiers des fermes françaises. Dans le périmètre concerné, le ministère estime qu’en 2017 le résultat courant avant impôt, indicateur du revenu brut de l’agriculteur, a progressé de 44 %, à 27 400 euros par an. Chiffre à relativiser Toutefois, ce chiffre est à relativiser. Il ne reflète pas la très grande diversité des situations sur le terrain. La publication des données par types de production apporte un éclairage complémentaire. En 2017, les grands gagnants ont été les éleveurs porcins avec un revenu moyen estimé à 48 700 euros. Pour la deuxième année de suite, ils sont passés devant les viticulteurs (41 500 euros). Les éleveurs de volaille suivent à peu de distance (36 000 euros) et les éleveurs laitiers remontent un peu la pente (26 900 euros). En bas de classement se retrouvent les céréaliers (19 100 euros), les éleveurs caprins et ovins (19 600 euros), les éleveurs bovins fermant la marche (17 700 euros).
Plus de 40 millions de touristes pourraient visiter le Japon en 2020. Les marques de luxe entendent bien capter cette manne financière.
Les marques de luxe jouent leur qualification pour les JO de Tokyo de 2020
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/les-marques-de-luxe-jouent-leur-qualification-pour-les-jo-de-tokyo-de-2020_5399260_3234.html
18/12/2018
economie
Dans une rue du quartier commerçant de Ginza, à Tokyo, en février 2015. david mareuil / Anadolu Agency Le prix est « unique », vante en japonais et en chinois la vitrine du Ginza Karen. Chaque jour, cette minuscule boutique située à Tokyo – sur Ginza, l’équivalent de l’avenue parisienne des Champs-Elysées – écoule des dizaines de valises à roulettes de couleur criarde, au prix de 5 400 yens, soit environ 42 euros. Le modèle est de grande contenance. Les Chinois de passage dans la capitale japonaise en raffolent pour faire leurs achats dans le centre commercial Ginza 6 dont l’entrée est située pile en face. Au sous-sol de ce complexe commercial de 200 boutiques de luxe, beaucoup rempliront leur valise de produits cosmétiques et d’articles achetés en détaxe. La clientèle touristique représente déjà 30 % des 22 millions de visiteurs de Ginza 6 inauguré en avril 2017 par LVMH, assure Norbert Leuret, président de la filiale japonaise du groupe français. Article réservé à nos abonnés Lire aussi LVMH, Kering, Hermès… Les profits des géants du luxe s’envolent Car Tokyo est devenue une destination de voyage, pour les Asiatiques notamment. Le nombre de touristes a été multiplié par quatre entre 2000 et 2016 dans l’Archipel. En 2017, 29 millions de personnes ont visité le pays. Un record. La moitié d’entre eux sont chinois ou coréens. L’effondrement du yen affole « ces chasseurs de bonnes affaires », explique Christian Piat, directeur pour l’Asie d’EPI, groupe qui détient J.M. Weston, Bonpoint et Piper Heidsieck. Lire aussi Des vidéos de Dolce & Gabbana font scandale en Chine En 2012, les Chinois n’étaient que 250 000 à avoir visité l’Archipel. Depuis, l’Etat japonais a assoupli les conditions d’obtention de visas. En provenance de Pékin et Shanghaï, après deux ou trois heures de vol vers Tokyo, les compagnies aériennes low-cost déversent des fournées de voyageurs, moyennant 200 euros l’aller-retour. Les moins argentés préfèrent emprunter le ferry entre Shanghaï et Osaka. « L’an dernier, 8 millions de Chinois sont venus au Japon », note Toshi Yanai, directeur de Global Blue, fournisseur de services pour les magasins de duty-free. Résultat : les dépenses de shopping s’envolent. « Un catalyseur de décisions » Certes, les Chinois sont toujours fans du rice-cooker made in Japan, le nec plus ultra des machines à cuire le riz. Mais, ils viennent aussi acheter des crèmes de marques de beauté japonaises ou coréennes adaptées à leur carnation pour 20 % à 50 % moins cher qu’en Chine, et des articles de mode, avec une préférence pour les griffes européennes. Par ricochet, le marché de la détaxe grossit. « Il a gagné 10 % par an, depuis 2015 », estime M. Yanai.
Le bureau de l’Assemblée nationale a voulu adapter les règles adoptées il y a un an aux « situations concrètes » vécues par les élus.
Les députés ajustent l’utilisation de leurs frais de mandat
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/les-deputes-ajustent-l-utilisation-de-leurs-frais-de-mandat_5399255_823448.html
18/12/2018
politique
Il y a tout juste un an, le 29 novembre 2017, l’Assemblée nationale adoptait une série de règles très précises pour encadrer l’utilisation des indemnités de frais de mandat des députés. Il s’agissait de mettre fin à des dérives répétées et d’éviter que cette enveloppe de 5 373 euros mensuels soit détournée à des fins d’enrichissement personnel. Le 7 novembre, le bureau de l’Assemblée nationale a effectué des ajustements, car il était « nécessaire d’adapter [ces règles] aux situations concrètes vécues par les députés dans l’exercice de leur mandat », selon un e-mail des trois questeurs de l’Assemblée nationale, Florian Bachelier et Laurianne Rossi (La République en marche) et Eric Ciotti (Les Républicains) adressé le 12 décembre aux 577 députés. Parmi les nouvelles mesures, la possibilité de financer, sur cette enveloppe appelée « avance de frais de mandat » (AFM), la location d’une permanence située « hors de la circonscription du député », « de manière exceptionnelle », « après accord des questeurs et de la déontologue ». Une permanence hors circonscription, quand ce lieu a justement pour vocation de permettre aux électeurs de rencontrer leur député ? « Cela a été fait pour des élus qui avaient loué des permanences en ville à la limite de leur circonscription », justifie M. Ciotti, affirmant que sept parlementaires sont concernés. Ces cas doivent rester « dérogatoires », insiste M. Bachelier, selon qui les députés des Français de l’étranger désirant avoir une permanence à Paris pourraient en bénéficier… Quand bien même ceux-ci y ont déjà un bureau à l’Assemblée. Pour l’heure, aucune définition précise des cas dérogatoires n’a été fixée. Le mécanisme se fait attendre Plus étonnant, les nouvelles règles permettent aux députés d’utiliser l’AFM pour payer les « frais de déplacement, de repas et d’hébergement de collaborateurs bénévoles ». Une mesure dont les questeurs eux-mêmes reconnaissent qu’elle est « complexe » et implique de la « vigilance ». En effet, le mécanisme introduit une brèche : comment définir qui est bénévole et qui ne l’est pas, et s’assurer qu’il ne s’agit pas, par exemple, d’un proche du député qui se voit ainsi défrayé de ses transports et de ses repas ? Les abus liés aux emplois familiaux avaient fait polémique. « Toute dépense devra pouvoir être justifiée », insiste M. Bachelier. C’est en effet une des nouveautés de l’AFM : les députés doivent, depuis un an, conserver tous leurs justificatifs de dépenses sur lesquels ils pourront être contrôlés de manière aléatoire chaque année… Sauf que le mécanisme précis de contrôle se fait toujours attendre, comme le soulignait, lundi 17 décembre, l’ONG Transparency International. « Il sera opérationnel en février », assure M. Ciotti.
Shenzhen, petit port de pêche qui s’est transformé en mégapole, est de devenu le symbole de cette ouverture économique décidée en 1978 par Deng Xiaoping.
La Chine célèbre 40 ans de réformes économiques
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/la-chine-celebre-40-ans-de-reformes-economiques_5399253_3234.html
18/12/2018
economie
A Pékin, le 17 décembre, des visiteurs se photographient devant le portrait de Deng Xiaoping, initiateur de l’ouverture de l’économie du pays, en 1978. NICOLAS ASFOURI/AFP NICOLAS ASFOURI / AFP La démonstratrice n’est pas mécontente de l’effet produit. Au milieu du showroom de DJI, le leader mondial des drones, dont le siège se situe à Shenzhen, elle pilote le Mavic Air, le petit dernier de la gamme, d’un simple geste de la main. Sans télécommande. Impressionnés, les visiteurs applaudissent. Signe distinctif : l’insigne du Parti communiste chinois, que la plupart d’entre eux arborent fièrement à leur boutonnière. Au même moment, à une quinzaine de kilomètres de là, en plein centre-ville, l’effervescence règne dans l’immense immeuble qui abrite le Huaqiang Electronic World. Non pas au rez-de-chaussée, où des centaines de commerçants, derrière leur stand souvent minuscule, vendent, comme tous les jours de l’année, tous les composants électroniques imaginables, mais au huitième et dernier étage de ce bâtiment sans âme. Une vingtaine de start-up n’ont en effet que quelques minutes pour séduire la centaine d’investisseurs asiatiques, venus chercher la perle rare. Un Américain explique être en train de créer un appareil qui améliorera la vie de millions d’asthmatiques, un Israélien démontre qu’il dispose d’une technique pour rendre les villes « intelligentes » à un coût défiant toute concurrence, un représentant d’une start-up nigériane est convaincu qu’ils peuvent faire fortune en investissant dans un outil informatique qui pourrait révolutionner l’éducation en Afrique. Pour l’occasion, l’Américain Sean O’Sullivan, créateur du fonds d’investissement HAX, qui a ouvert cet accélérateur de start-up en 2012, a fait le voyage. Juste à côté, sur la terrasse de l’immeuble, deux jeunes Chinois surveillent un véhicule sans conducteur bourré d’électronique qui slalome entre les obstacles. Plus riche que Canton Mardi 18 décembre, le président Xi Jinping a comémmoré en grande pompe le 40e anniversaire de l’ouverture de la Chine au reste du monde. Une décision prise à la fin de 1978 par Deng Xiaoping pour tourner la page du maoïsme et qui, à ses yeux, devait s’accompagner par l’essor d’une ville située dans le sud du pays : Shenzhen, en face de Hongkong. Quarante ans après, le succès est tel qu’il inquiète jusqu’au président des Etats-Unis. Les chiffres ont de quoi donner le tournis. Ce qui, selon la légende, n’était qu’un village de pêcheurs, compte officiellement 12 millions d’habitants. En fait, sans doute près du double si l’on se fie aux données les plus fiables : celles des opérateurs de téléphonie mobile. A peu près autant que Pékin ou Shanghaï. La ville qui, en 1985, faisait la fierté du pays en inaugurant le premier gratte-ciel chinois, en compte aujourd’hui plus de 1 100 dont, depuis 2017, la tour de l’assureur Ping An (599 mètres), quatrième tour la plus haute du monde. D’en haut, quelle que soit la direction, des immeubles à perte de vue.
Ce projet – aux enjeux tout autant économiques que politiques – a pour ambition de faire de cette région l’égale d’autres grandes baies comme Tokyo, New-York et bien sûr San Francisco.
« Greater Bay Area » : le rêve de Silicon Valley de Xi Jinping
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/greater-bay-area-le-reve-de-silicon-valley-de-xi-jinping_5399252_3234.html
18/12/2018
economie
Le projet prévoit de connecter 9 villes du sud de la Chine– Canton, Shenzhen, Zhuhai, Foshan, Zhongshan, Dongguan, Huizhou, Jiangmen et Zhaoqing – à Hongkong (Photo) et Macao. ANTHONY WALLACE / AFP C’est, avec les « nouvelles routes de la soie« , l’autre grand projet du président Xi Jinping : davantage intégrer à la Chine continentale les îles de Macao et de Hongkong, deux « régions administratives spéciales », selon la terminologie officielle. Nom donné à ce vaste plan tout autant politique qu’économique : Greater Bay Area. Une expression explicite qui entend faire de cette région l’égale d’autres grandes baies, notamment Tokyo, New-York et bien sûr San Francisco, siège de la Silicon Valley. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Chine célèbre 40 ans de réformes économiques « Concrètement, il s’agit de connecter 9 villes du sud de la Chine, Canton, Shenzhen, Zhuhai, Foshan, Zhongshan, Dongguan, Huizhou, Jiangmen et Zhaoqing à Hongkong et Macao. Pour Hongkong qui a 7,5 millions d’habitants et Macao qui en compte 600 000, c’est un marché de 80 millions d’habitants qui s’ouvre. Le projet de Greater Bay Area est aussi une façon pour la Chine continentale d’aider davantage ces deux régions semi-autonomes », explique Guo Wanda, vice-président exécutif de China Development Industry, un think tank non gouvernemental installé à Shenzhen. Associer la richesse de Hongkong bâtie sur l’immobilier, le commerce maritime et la finance internationale à celle du sud de la Chine qui repose sur l’électronique, et y ajouter les casinos de Macao est une idée séduisante sur le papier. Pour les hommes d’affaires hongkongais, la Chine est un marché phénoménal auquel ils n’ont que partiellement accès. Ainsi HSBC, la grande banque hongkongaise, n’est pas considérée comme une banque locale par les Chinois. Et les commerçants de Shenzhen rêvent d’attirer les Hongkongais, quatre fois plus riches qu’eux. Deux réalisations à son actif Cette grande baie a déjà deux réalisations à son actif : le train à grande vitesse qui relie depuis fin septembre Hongkong à la Chine continentale, sans avoir besoin de prendre une correspondance à Shenzhen, et les 55 kilomètres de ponts et tunnels inaugurés le mois suivant qui relient désormais Hongkong, Macao et Zhuhai, une ville située sur le continent. Par ailleurs, un ambitieux parc scientifique, le Lok Ma Chau Loop, doit également voir le jour juste à la frontière entre Shenzhen et Hongkong. Sur un terrain revendiqué par les deux parties et finalement accordé à Hongkong pour qu’elle y développe des activités scientifiques. Mais juridiquement et politiquement, les choses sont moins simples qu’il n’y paraît. Rétrocédée par la Grande-Bretagne à la Chine en 1997, Hongkong bénéficie durant cinquante ans d’un statut spécial, selon la règle « un pays, deux systèmes ». Il en va de même de Macao rétrocédée deux ans plus tard par le Portugal. Résultat : Chine, Hongkong et Macao sont régis par des lois et des systèmes juridiques différents et disposent de trois monnaies différentes. Un Chinois qui travaille à Hongkong a besoin d’une autorisation.
Ce n’est pas la première fois que les créateurs de « Fortnite », le jeu vidéo le plus populaire du moment, sont accusés d’avoir plagié une danse.
Carlton, du « Prince de Bel-Air », pense que « Fortnite » lui a volé sa danse
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/18/l-acteur-jouant-carlton-dans-le-prince-de-bel-air-accuse-fortnite-de-lui-avoir-vole-une-danse_5399246_4408996.html
18/12/2018
pixels
Les mouvements de danse des personnages de Fortnite – le jeu vidéo phénomène de ces derniers mois – s’invitent régulièrement dans les cours de récré. Et, peut-être bientôt, au tribunal. Lundi 17 décembre, l’acteur américain Alfonso Ribeiro, qui incarnait le personnage de Carlton dans la série télévisée Le Prince de Bel-Air, a porté plainte contre Epic Games, le créateur du jeu, l’accusant d’avoir plagié un de ses mouvements de danse. Il affirme l’avoir inventé en 1991 pour son personnage du Prince de Bel-Air, et l’avoir redécouvert dans Fortnite. La plainte, déposée auprès d’un tribunal fédéral à Los Angeles, accuse Epic Games d’avoir utilisé « sans autorisation la danse, marque de fabrique de M. Ribeiro » et réclame des dommages et intérêts. « Epic ne peut tirer bénéfice de la célébrité durement gagnée par Ribeiro en se l’appropriant. » Cette danse, popularisée avec Le Prince de Bel-Air, était devenue un « mème » très populaire ces dernières années sur Internet, déclinée à l’infini en GIF animés. Le nom donné par Fortnite à ce mouvement, « fresh », pourrait être interprété comme un clin d’œil au titre original de la série, Fresh Prince of Bel-Air. D’autres plaintes Dans la foulée, Russell Horning, un adolescent connu sous le surnom de « Backpack Kid », a également annoncé avoir porté plainte, accusant Epic Games d’avoir plagié la danse qui l’a rendu célèbre – et très prisée des enfants –, nommée « The Floss » dans Fortnite. Ces deux plaintes suivent celle du rappeur 2 Milly, qui s’est attaqué au début de décembre à Epic Games pour une raison similaire : il estime que la danse nommée « Swipe it » dans Fortnite est calquée, sans autorisation, sur l’un de ses pas de danse, présents dans un clip de 2014. Il poursuit également Take-Two Interactive, qu’il accuse d’avoir utilisé le même pas de danse dans le jeu NBA 2K18. Epic Games avait déjà été épinglé cet été par un autre artiste, Chance the Rapper, qui lui avait demandé dans un tweet de partager ses revenus avec les créateurs de ces mouvements de danse. « Des artistes noirs ont créé et popularisé ces danses, mais ne les ont jamais monétisées. Imaginez que l’argent que les gens dépensent dans ces danses soit partagé avec les gens qui les ont inventées. » Fortnite Battle Royale est un jeu dans lequel cent joueurs doivent s’affronter sur un terrain rétrécissant. Les mouvements de danse, que les joueurs peuvent utiliser pour exprimer leur joie ou se moquer d’un adversaire, sont parfois gratuits, parfois payants, auquel cas ils génèrent des revenus à Epic Games. Avec 200 millions d’inscrits, Fornite est devenu en quelques mois un phénomène mondial et l’un des plus grands succès de l’histoire du jeu vidéo.
Les députés ont adopté, lundi, un dispositif contre ces mécanismes d’évasion fiscale qui coûtent entre 1 milliard et 3 milliards d’euros à la France.
Fraude fiscale : un dispositif pour lutter contre le « CumCum » adopté par l’Assemblée
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/l-assemblee-nationale-adopte-un-dispositif-pour-lutter-contre-les-cumex_5399236_823448.html
18/12/2018
politique
Après les révélations du Monde en partenariat avec dix-huit médias européens, le sujet des « CumEx Files » a rebondi à l’Assemblée nationale. Les députés ont adopté, lundi 17 décembre au soir, des amendements permettant de lutter contre ces mécanismes de fraude et d’évasion fiscales à grande échelle, visant à éluder l’impôt sur les dividendes d’entreprises cotées en Bourse. A cause de ce système, les Etats européens perdaient des sommes d’argent considérables du fait de montages financiers élaborés par des banques et des tradeurs au détriment des finances publiques. L’enquête montrait ainsi que 55 milliards d’euros avaient été soustraits à l’Union européenne en quinze ans, et que ces pratiques coûtaient à la France de 1 milliard à 3 milliards d’euros chaque année, selon l’estimation du Monde, validée depuis par les pouvoirs publics. Derrière certains de ces montages complexes, un stratagème simple, notamment utilisé en France : la mise à l’abri momentanée des actions, lors du versement du dividende, auprès d’entités exonérées de cet impôt. C’est ainsi que des actionnaires étrangers de sociétés françaises évitent la taxe sur les dividendes à 30 % (personnes morales) ou 12,8 % (personnes physiques), en prêtant leurs titres à des actionnaires français exonérés de taxes, car imposés par ailleurs sur leurs revenus… Ces derniers les logent même parfois, pour maximiser le profit, dans des sociétés établies dans des pays bénéficiant de conventions fiscales favorables avec la France, tel Dubaï. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « CumEx Files » : l’histoire secrète du casse du siècle Eviter des transferts d’actions artificiels Le dispositif anti-abus adopté par l’Assemblée reprend dans ses grandes lignes un schéma imaginé par le Sénat au lendemain des « CumEx Files », et adopté à l’unanimité le 27 novembre. Inspirés de solutions en vigueur aux Etats-Unis et en Allemagne, ces amendements consistent notamment à fiscaliser les échanges financiers entre les actionnaires français et non résidents, liés à l’arbitrage de dividendes, pendant une période de quarante-cinq jours avant le jour du versement du dividende. Sera ainsi soumis à la retenue à la source tout versement « réalisé dans le cadre d’une cession temporaire ou de toute opération donnant le droit ou faisant obligation de restituer ou revendre ces parts ou actions ou des droits portant sur ces titres », dit le texte. Il s’agit d’éviter des transferts d’actions artificiels, à visée fiscale. Les auteurs des amendements adoptés à l’Assemblée, Jean-Noël Barrot (MoDem) et Bénédicte Peyrol (LRM), les ont présentés comme une solution de « compromis » avec le Sénat. Mais le rapporteur général du budget au Sénat, Albéric de Montgolfier (LR), a critiqué cette version. « C’est une position très en retrait par rapport à ce qu’ont fait nos voisins allemands et les Américains », regrette-t-il.
Le ministère des armées assure que le CSO, qui devrait être lancé le 19 décembre, apportera une qualité d’images « sans équivalent en Europe ».
La France lance son nouveau satellite d’imagerie militaire
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/la-france-lance-son-nouveau-satellite-d-imagerie-militaire_5399231_3210.html
18/12/2018
international
La fusée Soyouz emporte deux satellites du programme Galileo dans l'espace, depuis Kourou (Guyane), le 2 août. P. BAUDON/ESA/AP Le dernier-né des satellites français d’imagerie militaire à « très haute résolution », CSO-1, devrait être lancé mercredi 19 décembre par une fusée Soyouz pour rejoindre son orbite à 800 km de la Terre. Son jumeau CSO-2 sera lancé mi-2020 à 480 km pour fournir des images « d’extrêmement haute résolution » destinées à l’identification de cibles. Fin 2021, leur petit frère CSO-3 complétera le système de reconnaissance à 800 km. L’armée attend de cette constellation, qui succède à Hélios-2, un saut qualitatif en matière de surveillance de sites d’intérêt militaire, de cartographie 2D et 3D, et de constitution de dossiers de frappes. Le CSO, pour « Composante spatiale optique » pourra contrôler seul son orbite. Orientable, il prendra plus d’images qu’Hélios-2 lors d’un même survol (jusqu’à 800 images par jour), et « d’une qualité sans équivalent en Europe » selon Gilles Chalon, chargé du programme au Centre national d’études spatiales (CNES). Le système aura une capacité de « revisite » de moins d’un jour sur tout point du globe. Là où Hélios-2 envoie des images toutes les douze heures à la Terre, la constellation CSO pourra le faire toutes les heures et demie grâce à une nouvelle station mise à disposition par la Suède à Kiruna, près du Pôle Nord. La résolution, classifiée, sera « meilleure que les standards commerciaux actuels », indique l’état-major des armées. Qui précise que le satellite aura des capacités infrarouges améliorées et permettra une localisation « beaucoup plus précise » pour le ciblage. Un coût de 1,5 milliard d’euros Propriété française, les satellites et les stations du programme Musis coûteront 1,5 milliard d’euros au final. Faute d’accord initial avec les quatre partenaires européens avec qui elle travaille depuis de longues années dans le spatial militaire, la France s’était lancée seule en 2010, pour ne pas risquer une rupture de moyens avec la fin de vie annoncée d’Hélios-2. Depuis 2015, l’Allemagne, la Belgique, la Suède et l’Italie (début 2019) ont rejoint l’initiative Musis. Ne disposant pas de satellite radar capable de s’affranchir des couches nuageuses, la France a besoin dans ce domaine de l’Allemagne (avec ses satellites SAR-Lupe) et de l’Italie (pour ses Cosmo-Skymed), avec qui elle échange des images. D’ici à 2022, la défense française veut ainsi avoir renouvelé les moyens spatiaux qu’elle range dans son « cœur souverain » : doivent être lancés trois satellites d’écoute et de renseignement électromagnétique Ceres et deux satellites de télécommunication Syracuse-IV. En outre, les radars Graves, détecteurs des objets spatiaux, et Satam, pour la trajectographie des objets, devront avoir été modernisés. La loi de programmation militaire 2019-2025 prévoit 3,6 milliards d’euros d’investissements.
Le milieu de terrain, qui refuse de prolonger son contrat, risque d’être mis au placard pour la suite de la saison ou peut-être même vendu dès cet hiver.
PSG : vers la fin de l’histoire avec Adrien Rabiot
https://www.lemonde.fr/football/article/2018/12/18/football-vers-la-fin-de-l-histoire-entre-adrien-rabiot-et-le-psg_5399227_1616938.html
18/12/2018
football
Adrien Rabiot avec le maillot du PSG lors d’un match contre Caen, le 19 mai 2018. PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS Est-ce une rupture enfin actée entre Adrien Rabiot et le Paris-Saint-Germain ou une manœuvre désespérée de dernière minute ? La première option paraît la plus probable. « Le joueur m’a informé qu’il ne signerait pas de contrat et qu’il souhaitait quitter le club en étant libre à la fin de la saison, soit à l’expiration de son contrat », a déclaré le directeur sportif Antero Henrique à Yahoo! Sport, lundi 17 décembre. « Je ne peux pas assurer qu’“Adri” [Rabiot] finira la saison avec nous », avait déjà laissé entendre l’entraîneur Thomas Tuchel plus tôt dans la journée en conférence de presse. Lire aussi Le PSG veut pousser Adrien Rabiot à la prolongation La scène de ménage dure depuis des mois entre le joueur de 23 ans et son club formateur, qui tente de lui faire prolonger son contrat. Rabiot est en fin de contrat le 30 juin 2019. Celui dont la valeur marchande est estimée entre 50 millions et 60 millions d’euros pourrait donc s’engager avec l’équipe de son choix l’été prochain sans que le PSG reçoive d’indemnité de transfert. Lui, à l’inverse, serait en mesure de négocier une belle prime à la signature. Un manque à gagner et un camouflet pour le PSG qui ne sont pas sans conséquence pour la suite de la saison pour le milieu de terrain. « Il restera sur le banc pour une durée indéterminée », a prévenu Henrique, dont les relations avec la mère et représentante du joueur, Valérie Rabiot, sont des plus fraîches. Eviter un départ pour zéro euro Selon Le Parisien dans son édition de mardi 18 décembre, cette mesure de rétorsion viserait à provoquer un départ du natif de Saint-Maurice (Val-de-Marne) dès janvier lors du marché des transferts hivernal. Antero Henrique travaille à la vente de Rabiot, mais sa marge de manœuvre est réduite. En effet, pourquoi un club sortirait-il le chéquier en janvier pour un joueur qui sera gratuit en juin ? Dans cette opération, le PSG cherche à sauver la face et récupérer 10 millions à 15 millions d’euros. Un moindre mal. Le président, Nasser Al-Khelaïfi, aurait acté la mise au placard du joueur qu’il appréciait pourtant et voyait comme un exemple de la formation parisienne. Le milieu international a-t-il disputé ses dernières minutes avec le PSG lors de la victoire (4-1) en Ligue des champions contre l’Etoile rouge de Belgrade, le 11 décembre ? En 2014, Rabiot avait fini par prolonger son contrat alors que les négociations étaient aussi mal engagées et la porte entrouverte pour un départ vers l’AS Rome. Mais cette prolongation était survenue en octobre. Cette fois, le « je t’aime moi non plus » risque fort de se terminer par un « moi non plus ».
Jean-Paul Rousseau demande « Ne serait-il pas possible d’en finir avec les contributions sous pseudonymes qui, même passées à la moulinette des modérateurs, favorisent le n’importe quoi. Ne peut-on revenir à la bonne vieille règle du courrier des lecteurs de jadis quand rien n’était publié s’il n’y avait pas au bas de la contribution le prénom, le nom et le lieu d’origine de son rédacteur ? »
« Le Monde des lecteurs » - Presse : pour le retour du courrier des lecteurs
https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2018/12/18/le-monde-des-lecteurs-presse-pour-le-retour-du-courrier-des-lecteurs_5399182_5334984.html
18/12/2018
blog-mediateur
La gestion du courrier des lecteurs Vince/Cartoonbase / Photononstop Sur le blog « Le Monde des lecteurs », les lectrices et lecteurs du « Monde » peuvent commenter l’actualité. Vous pouvez contacter la rédaction par courriel : courrier-des-lecteurs@lemonde.fr. Cher Monde, Même s’il arrive que certaines de tes prises de position éditoriale m’exaspèrent (rassure-toi, il y a eu des périodes où c’était bien pire) j’apprécie la qualité du travail de tes journalistes. La preuve de cette qualité se trouve d’ailleurs dans les commentaires des articles publiés en ligne où de courageux anonymes, sectateurs inconditionnels de notre actuel président, ou opposants compulsifs du même, lâchent leur fiel en t’accusant de faire le jeu de leurs adversaires réels ou supposés. Il en résulte parfois des effets d’un comique involontaire quand on trouve, se succédant sur le même écran, des accusations de faire le jeu du populisme puis du macronisme sans oublier celui du grand capital, du chavisme et du réchauffement climatique… Du coup ces espaces deviennent franchement insupportables, ce qui s’est écrit à propos des reportages sur les gilets jaunes en offre, une fois de plus, une affligeante démonstration. Ne serait-il pas possible d’en finir avec les contributions sous pseudonymes qui, même passées à la moulinette des modérateurs, favorisent le n’importe quoi. Ne peut-on revenir à la bonne vieille règle du courrier des lecteurs de jadis quand rien n’était publié s’il n’y avait pas au bas de la contribution le prénom, le nom et le lieu d’origine de son rédacteur ? Je pense que cela pourrait amener les imprécateurs à pseudos à utiliser leurs cinq cents caractères avec un peu plus de circonspection. Bon courage à la rédaction du Monde et qu’elle continue de nous offrir un journal dont on peut être fier. Cordialement Jean-Paul Rousseau, Auxerre
Ces nouvelles opérations portent à 45 le nombre de frappes américaines menées depuis le début de l’année contre les Chabab dans le pays.
En Somalie, l’armée américaine annonce avoir tué 62 Chabab
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/18/en-somalie-l-armee-americaine-annonce-avoir-tue-62-chabab_5399179_3212.html
18/12/2018
afrique
Après une attaque à la voiture piégée à Mogadiscio due probablement aux Chabab, le 16 décembre 2018. MOHAMED ABDIWAHAB / AFP L’armée américaine a annoncé lundi 17 décembre avoir tué 62 islamistes chabab lors de six frappes menées au cours du week-end en Somalie, alors que le rythme des opérations des forces spéciales en soutien au gouvernement somalien s’accélère. Quatre frappes ont été menées samedi dans la région de Gandarshe, dans le sud de la Somalie, tuant 34 Chabab, a précisé dans un communiqué le commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom). Deux autres frappes ont été menées dimanche dans la même région, tuant 28 autres militants. « Nous estimons à ce stade que ces frappes n’ont tué ou blessé aucun civil », a indiqué le commandement militaire américain. Il s’agit des frappes les plus meurtrières depuis celle du 16 octobre, qui a fait 60 morts parmi les islamistes somaliens. C’était la plus importante conduite par Washington contre les islamistes chabab, affiliés à Al-Qaida, depuis celle du 21 novembre 2017, qui a fait 100 victimes « terroristes », selon l’armée. Entre 3 000 à 7 000 Chabab Ces nouvelles opérations portent à 45 le nombre de frappes américaines menées depuis le début de l’année contre les Chabab en Somalie, a indiqué un porte-parole du Pentagone, le colonel Rob Manning. Menées en soutien au gouvernement somalien sur la foi de « renseignements », elles sont destinées à « empêcher les terroristes de se servir des zones reculées comme refuges d’où ils peuvent planifier des attentats, les diriger, les inspirer et recruter » des personnes pour les mener à bien, a précisé le colonel Manning au cours d’un point de presse. « Nous sommes devenus meilleurs. Et parce que nous sommes devenus meilleurs, nous sommes capables de trouver, de cibler et d’éliminer ces organisations terroristes », a-t-il ajouté, précisant que les Etats-Unis évaluaient en août 2018 le nombre de Chabab entre 3 000 à 7 000 combattants, et ceux du groupe Etat islamique en Somalie entre 70 à 250 combattants. Les Etats-Unis soutiennent la lutte contre les Chabab, menée par le gouvernement fédéral somalien et par les 20 000 soldats de l’Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007. Les Chabab ont juré la perte du gouvernement somalien.
Seuls les Etats-Unis et la Hongrie se sont opposés au pacte mondial sur les réfugiés adoptés par les Nations unis.
Les Nations unies adoptent un pacte mondial sur les réfugiés
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/les-nations-unies-adoptent-un-pacte-mondial-sur-les-refugies_5399176_3210.html
18/12/2018
international
Migrants d’Amérique centrale, se dirigeant vers les Etats-Unis, reçoivent une aide dans un camp à Tijuana, à la frontière mexicaine. LEAH MILLIS / REUTERS Contrairement au pacte mondial sur la migration qui a provoqué une levée de boucliers d’Etats membres soucieux de leur droit souverain et l’hostilité des formations populistes européennes, les négociations sur le pacte mondial pour les réfugiés sont passées relativement inaperçues. Texte historique, mais... non contraignant Pendant dix-huit mois, ce texte non contraignant a été négocié sous la houlette du Haut-Commissariat aux réfugiés à Genève. Il a été formellement adopté, lundi 17 décembre, par l’Assemblée générale de l’ONU à une très vaste majorité, puisque 181 Etats membres ont voté pour. Seuls les Etats-Unis et la Hongrie ont voté contre. La République dominicaine, l’Erythrée et la Libye se sont abstenues. Au nom des Etats européens, l’Allemagne a évoqué « une nécessité historique (…) et l’occasion uniquepour [notre] génération d’écrire un nouveau chapitre pour les réfugiés ». L’idée d’engager une concertation multilatérale pour une meilleure prise en charge des réfugiés et des migrants était d’ailleurs venue dès 2015 de l’Europe, alors en proie à une vaste crise liée à l’afflux de déplacés sur le continent du fait des conflits en Libye et en Syrie. 85 % des réfugiés sont installés dans des pays à revenus faibles ou moyens. Estimés à 25 millions dans le monde, les réfugiés – contrairement aux migrants – font l’objet d’une définition claire : il s’agit des personnes qui fuient un pays en guerre ou qui sont victimes de violences et de persécutions. En 1951, la convention de Genève puis le protocole de 1967 avaient reconnu l’obligation légale des Etats membres d’accueillir les ­réfugiés. « Mais le sujet de la coopération internationale et du partage des charges faisaient défaut dès le départ », reconnaît Volker Türk, haut-commissaire assistant en charge de la protection. 85 % des réfugiés sont installés dans des pays à revenus faibles ou moyens qui n’ont pas les capacités suffisantes pour permettre un accueil digne. Dix pays seulement – dont l’Ouganda et le Bangladesh – reçoivent plus de 60 % des réfugiés. « Il fallait assurément un meilleur partage des responsabilités au niveau mondial », estime Céline Schmitt, porte-parole en France du Haut-Commissariat aux réfugiés qui a participé aux négociations. « Une réponse plus globale » Ce pacte reconnaît donc « le besoin urgent de mieux répartir les charges et les responsabilités » pour alléger la pression sur les pays hôtes mais aussi la nécessité d’accroître l’autonomie des réfugiés ou encore d’aider les pays d’origine à créer les conditions d’un retour en sécurité et dans la dignité. « Nous sommes passés d’une réponse strictement humanitaire à la crise des réfugiés à une réponse plus globale », se félicite Mme Schmitt.
René Robert considère que « l’ordre est donc fondé sur un équilibre fragile. Sans doute, les avis divergent-ils sur la nature de l’ordre actuel. En tout cas, si un nouveau contrat social n’est pas élaboré, la menace d’une guerre civile se rapproche. »
« Le Monde des lecteurs » - Politique : pour un nouveau contrat social
https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2018/12/18/le-monde-des-lecteurs-politique-pour-un-nouveau-contrat-social_5399169_5334984.html
18/12/2018
blog-mediateur
Un homme lit un essai de Jean-Jacques Rousseau lors de la manifestation des gilets jaunes lors de l'acte V à Bordeaux. UGO AMEZ POUR LE MONDE Sur le blog « Le Monde des lecteurs », les lectrices et lecteurs du « Monde » peuvent commenter l’actualité. Vous pouvez contacter la rédaction par courriel : courrier-des-lecteurs@lemonde.fr. Quand il est confronté à un mouvement social, le pouvoir en place dispose de plusieurs leviers. L’un de ses préférés, c’est la tentative de division et de disqualification de la contestation, tout en affirmant qu’il l’entend et même qu’il la comprend. Mais que peuvent vraiment comprendre de la souffrance des classes populaires ceux qui s’en accommodent volontiers en temps ordinaire ? Il semble bien que cette incompréhension fondamentale conduise aujourd’hui à une légitimation de la violence pour des personnes qui ont la conviction d’être enfermées dans leur modeste condition par le mur de l’argent. Il faut croire que l’affaire est grave puisque, comme dans quelques moments forts de notre histoire, les femmes s’impliquent beaucoup dans l’action. La parole libérée traduit la détermination de ne plus supporter l’enfumage, les injustices, les humiliations : « les modes d’action traditionnels n’aboutissent pas », « c’est la seule façon d’être visible », « on n’a plus rien à perdre ». Quels arguments contraires peut-on avancer, alors que l’agressivité prédomine désormais jusque dans les rapports interpersonnels ? Victor Hugo écrivait : « L’ordre est une tranquillité violente ». Tout ordre suppose une part de violence et par conséquent, il suscite forcément une violence contraire. L’ordre est donc fondé sur un équilibre fragile. Sans doute, les avis divergent-ils sur la nature de l’ordre actuel. En tout cas, si un nouveau contrat social n’est pas élaboré, la menace d’une guerre civile se rapproche. René Robert, Aiguilhe (Haute-Loire)
Emmanuel Macron doit clarifier les contours de ce débat, promis aux manifestants pour tenir compte de leurs revendications.
« Gilets jaunes » : le gouvernement « finalise » sa « grande concertation »
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/18/macron-en-ordre-de-bataille-pour-lancer-la-grande-concertation_5399161_3224.html
18/12/2018
societe
La journée s’annonce chargée à l’Elysée. Décidé à aller vite, Emmanuel Macron, plombé dans les sondages, va trancher, mardi 18 décembre, sur les contours de la « grande concertation nationale » qu’il a promise aux « gilets jaunes » pour sortir de la crise en tenant compte de leurs aspirations. Le chef de l’Etat et plusieurs membres du gouvernement, dont Edouard Philippe, se réunissent à 18 heures afin de « finaliser et clarifier » les règles de ce débat national avant de les annoncer au conseil des ministres de mercredi. ll y sera notamment question du référendum d’initiative citoyenne (RIC), une revendication apparue sur les ronds-points et dans les cortèges des « gilets jaunes ». Attendu initialement mardi à Biarritz pour lancer la présidence française du G7, qui se tiendra fin août dans la ville, et prononcer un discours sur les priorités diplomatiques de la France pour 2019, le président de la République a annulé ce déplacement pour cause de « grand débat national ». Le RIC, une revendication-phare JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP Les détails de la « grande concertation » restent, pour le moment, flous. Annoncée par Emmanuel Macron dans son allocution du 10 décembre, au surlendemain d’un nouveau samedi de mobilisation des « gilets jaunes », marqué par des violences, elle doit se tenir jusqu’au 1er mars dans toute la France. Ce débat doit s’appuyer fortement sur les maires, présentés par le pouvoir comme les élus les plus proches des aspirations des Français, et se décliner en nombreux rendez-vous locaux. Quatre grands thèmes – transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat et démocratie et citoyenneté – ont été fixés pour les discussions, qui devraient peu porter sur l’immigration. Mais une revendication a nettement monté ces derniers jours chez les « gilets jaunes » : le référendum d’initiative citoyenne (RIC) ou populaire. Edouard Philippe s’y est déclaré favorable sur le principe mais « pas dans n’importe quelles conditions ». Sur le terrain, plusieurs ronds-points occupés par des « gilets jaunes » ont commencé à être évacués, et cela va se « poursuivre », a affirmé le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner. Plusieurs « baraquements illégalement installés » en Saône-et-Loire, à Mâcon, Montchanin, Dracy-Saint-Loup et Montceau-les-Mines, ont été démantelés dans la nuit, a annoncé mardi la préfecture, qui dénonce au passage un incendie volontaire à Mâcon. Dans les Côtes-d’Armor, gendarmes et policiers ont procédé à trois évacuations à Lannion, une à Quévert, près de Dinan, une à Guingamp et une à Saint-Brieuc. Dans le Finistère, le rond-point de Troyalac’h, près de Quimper, a également été évacué « sans difficulté », a indiqué la préfecture.
Si les inégalités de salaire entre hommes et femmes ont un peu diminué en 2018, l’égalité est encore très, très loin, selon le Forum économique mondial.
Au rythme actuel, il faudra 202 ans pour atteindre la parité au travail
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/la-parite-au-travail-verra-le-jour-dans-plus-de-deux-cents-ans_5399156_3210.html
18/12/2018
international
Ce n’est pas pour demain. Un rapport du Forum économique mondial (WEF) révèle, mardi 18 décembre, qu’au rythme actuel il faudra encore plus de deux cents ans pour parvenir à la parité dans le monde du travail, même s’il observe que les inégalités de salaire entre hommes et femmes se sont légèrement réduites cette année par rapport à 2017. Le rapport annuel sur la parité, qui porte sur 149 pays, examine la situation dans quatre domaines : éducation, santé, politique et monde du travail. Après des années de progrès constants en matière d’éducation, de santé et de représentation politique, la place des femmes a reculé dans ces trois domaines cette année, relève le WEF. Au rythme actuel, les inégalités entre hommes et femmes, dans la plupart des domaines, ne seront pas éliminées avant au moins cent huit ans. Et il faudra deux cent deux ans pour réduire l’écart au travail, souligne le WEF. Dans le monde du travail, des progrès ont été enregistrés, mais pas de façon extraordinaire puisque l’écart entre les salaires est encore de près de 51 %. Et la part des femmes dans les postes de direction s’élève désormais à 34 % dans le monde. Mais l’étude montre qu’il y a, désormais, proportionnellement moins de femmes que d’hommes sur le marché du travail, en raison notamment de l’impact de l’automatisation sur des postes traditionnellement occupés par des femmes. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La parité en entreprise, un vœu toujours pieux La France à la 12e place mondiale Parallèlement, les femmes sont sous-représentées dans les secteurs d’activité en croissance qui nécessitent des compétences et des connaissances en sciences, en technologie, en ingénierie et dans les mathématiques. « Les femmes ne représentent actuellement que 22 % des effectifs spécialisés en intelligence artificielle », déplore ainsi le rapport. La situation de la parité diffère toutefois selon les pays et les régions. Alors que les pays d’Europe de l’Ouest sont susceptibles de combler l’écart hommes-femmes d’ici soixante et un ans, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, cela prendra cent cinquante-trois ans, estime le WEF. Une fois de plus, ce sont les pays nordiques qui se classent dans le haut du tableau. La parité la plus élevée se retrouve en Islande, en Norvège, en Suède et en Finlande. En revanche, la Syrie, l’Irak, le Pakistan et le Yémen enregistrent le plus grand niveau d’inégalités entre hommes et femmes. Parmi les vingt plus grandes économies du monde, la France termine en tête, à la 12e place mondiale, suivie de l’Allemagne (14e), de la Grande-Bretagne (15e), du Canada (16e) et de l’Afrique du Sud (19e). De leur côté, les Etats-Unis continuent à reculer, passant de la 49e à la 51e place, le rapport relevant « une diminution de la parité hommes-femmes aux postes de ministre ».
Les accidents mortels sont la marque d’une dérive par rapport aux objectifs originels du jeu, déplore un collectif de personnalités, dans une tribune au « Monde ».
« Le rugby ne doit pas sombrer dans le sport business »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/le-rugby-ne-doit-pas-sombrer-dans-le-sport-business_5399129_3232.html
18/12/2018
idees
Tribune. Créé au XIXe siècle par une école privée de la ville de Rugby, en Angleterre, le rugby s’est ensuite érigé au rang de sport référent dans les universités, occupant à la fois les pieds, les mains… et le cerveau. Basé sur le fair-play, il reposait sur des valeurs de raison, de morale et d’éthique. Sa philosophie était d’avancer et de gagner en reculant, c’est-à-dire d’aller franchir la ligne en passant le ballon en arrière. Les règles établies par les instances internationales induisaient le souci de l’évitement de l’adversaire au prix d’un combat stratégique, en rendant très critiquable le fait de le télescoper pour le déstabiliser ou le détruire. Cette dernière pratique est pourtant devenue habituelle aujourd’hui. Un joueur espoir âgé de 19 ans vient de mourir à la suite d’un choc d’une extrême violence, plaqué par deux joueurs à la fois. Ce drame est survenu après le décès récent de deux autres joueurs, l’un d’un choc cardiaque, l’autre d’une hémorragie intracrânienne. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Marie-George Buffet : « Il faut impérativement réguler le football » Le passage de l’amateurisme au professionnalisme a transformé le jeu en spectacle lucratif, les clubs en entreprises et les joueurs en travailleurs. Certains d’entre eux, très (trop ?) bien payés, sont devenus des « mercenaires » ne sachant plus ce que signifie l’attachement au club. L’objectif de certains dirigeants est de se rapprocher du « sport business » qu’est devenu le football avec ses rémunérations exorbitantes, injustifiées économiquement et socialement, encore moins moralement. Ce changement de paradigme conduit à un appauvrissement intellectuel et à une déstructuration de l’humain. Risques de lourdes sanctions Malgré des fondements stratégiques d’évitement et les finalités d’optimisation de la santé mentale et physique des pratiquants, ce sport spectacle est devenu un sport de combat, violent et dangereux. Le nombre de blessures augmente saison après saison, la commotion cérébrale étant seulement la plus médiatisée. Le spectre de l’encéphalopathie post-traumatique est brandi, particulièrement depuis les travaux de l’école de Boston sur d’anciens joueurs de football américain, décédés et autopsiés : l’analyse de leur cerveau a révélé des signes de dégénérescence cérébrale précoce chez la majorité d’entre eux. La fédération et la ligue de rugby ont certes mis en place des protocoles ainsi que des sanctions (cartons jaunes, rouges) quand un acte « illégal » générateur de blessure est commis. Ces règles sont utiles pour mettre un terme à ces atteintes à l’intégrité physique. Mais c’est aussi un moyen de se donner bonne conscience, alors que, sur le terrain, la violence persiste. Les joueurs professionnels peuvent jouer 35 à 40 matchs par an, alors que les boxeurs, par définition très exposés aux commotions, ne livrent que 3 à 4 combats.
Les lois votées par le peuple devront être soumises au même contrôle que celles votées par les élus, c’est ce qui distingue une démocratie d’un régime despotique, selon le professeur de droit.
« Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas une idée nouvelle »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/le-referendum-d-initiative-citoyenne-n-est-pas-une-idee-nouvelle_5399131_3232.html
18/12/2018
idees
Tribune. La République est née en 1793 par un référendum et elle est… morte en 1804 par un référendum ! Et en 1931, pour contrer la souveraineté parlementaire, un juriste, Carré de Malberg, propose que « concurremment avec le Parlement, le corps des citoyens soit admis à exercer le pouvoir législatif, en toute sa plénitude, par la voie de l’initiative populaire. Et d’autre part, les décisions des Chambres ne posséderaient plus le caractère et la force de décisions souveraines ; elles n’acquerraient leur vertu définitive qu’à la condition d’avoir été ratifiées, expressément ou tacitement, par une votation populaire ou par l’absence de demande de référendum ». Le propos est clair : soumettre l’exercice du pouvoir représentatif à la réserve de son approbation, de sa ratification par le peuple. Au sens propre : « ad referendum ». Il faudra attendre la Ve République pour que soit inscrite dans la Constitution l’expression de la souveraineté par voie de référendum ; et, à ce jour, neuf référendums ont été organisés depuis 1958. Le référendum d’initiative populaire n’est pas davantage inconnu. Il était prévu dans la Constitution de 1793. Les lois étaient votées par l’Assemblée et devaient être envoyées dans les départements ; si, dans les quarante jours, dans la moitié des départements plus un, le dixième des assemblées primaires faisait des objections, un référendum devait être organisé ; sinon, la loi était définitivement adoptée. Mais, pris dans la tourmente révolutionnaire, cette Constitution ne fut jamais appliquée ! Trois questions Ressusciter le référendum d’initiative citoyenne (RIC) impose de répondre à trois questions. Celle, d’abord, du seuil à partir duquel la procédure référendaire peut être déclenchée. En Italie, il est fixé à 500 000 électeurs, en Suisse à 100 000 pour les référendums constituants et 50 000 pour les référendums législatifs. En France, il serait possible de combiner le nombre de signataires (700 000, par exemple) avec la répartition des signataires par département sur le modèle du parrainage présidentiel. La deuxième question est celle du domaine référendaire. La logique voudrait que, puisqu’il est d’initiative populaire, les citoyens puissent décider eux-mêmes l’objet du référendum : l’abrogation du mariage entre personnes du même sexe comme l’annulation de la dette, l’expulsion des étrangers comme l’interdiction des licenciements économiques, la sortie de l’Union européenne comme l’imposition des grandes fortunes. Mais souvent les Constitutions interdisent au peuple de demander des référendums sur certains sujets. En Italie, par exemple, l’initiative citoyenne ne peut porter ni sur la fiscalité, ni sur le budget, ni sur la ratification des traités internationaux.
S’il ne parvient pas à répondre aux défis qui l’attendent, le président risque de voir ses réformes enterrées et son ambition paralysée.
« C’est à quitte ou double que Macron va aborder l’année 2019 »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/c-est-a-quitte-ou-double-que-macron-va-aborder-l-annee-2019_5399121_3232.html
18/12/2018
idees
Chronique. Si ce n’était un hasard cocasse, cela pourrait ressembler à une provocation à destination de l’ancien énarque Emmanuel Macron. Arrivé sur le bureau du chroniqueur ici présent au moment où il s’apprêtait à prendre la plume, le dernier numéro de la revue des anciens élèves de l’Ecole nationale d’administration (L’ENA hors les murs) consacre un dossier à « la gestion de crise ». Toute ressemblance avec le mouvement des « gilets jaunes » est fortuite, mais saisissante. L’« insondable vertige » où les crises contemporaines plongent les dirigeants tient en quelques mots : « mise en question radicale et instinctive du leadership », « implosion accélérée des repères consensuels », « mise en cause pavlovienne et radicale de la rationalité comme de la notion même de vérité », « univers médiatique pulvérulent », enfin « passage fulgurant du registre de l’accident à celui d’engloutissement ». Quant aux remèdes conseillés, ils tiennent du kit de survie pour président en détresse : « Correction rapide des erreurs, changement de carte mentale si nécessaire, alliage de logiques nouvelles et de moyens plus conventionnels, repérage immédiat des initiatives émergentes, tant de la part des organisations en charge que des acteurs les plus divers, comme des citoyens… » De la morgue à l’affolement Tout y est. En cinq semaines, la révolte des ronds-points est passée du prix du gasoil au référendum d’initiative citoyenne, du ras-le-bol fiscal au défi démocratique, de la contestation à l’insurrection, de la défiance citoyenne aux fantasmes les plus délétères et à l’agressivité la plus débridée à l’encontre du chef de l’Etat et de tout ce qui lui ressemble. Dans le même temps, du côté de l’Elysée et de Matignon, l’assurance voire la morgue initiale ont cédé la place au doute, bientôt à l’inquiétude puis à l’affolement devant la vindicte populaire et les scènes d’émeute à Paris ou en province. Les postures avantageuses – le cap est le bon, il sera maintenu – ont volé en éclats. Quand, enfin, il est devenu urgent de circonscrire l’incendie, on n’a plus hésité à multiplier les actes de contrition ni à piétiner quelques « fondamentaux », à commencer par le respect des règles budgétaires européennes. Quoi qu’il en coûte, c’est-à-dire une dizaine de milliards d’euros débloqués en catastrophe par le chef de l’Etat, le 10 décembre, et l’opprobre navrée des Allemands ou narquoise des Italiens.
L’institut Mohammed VI, à Rabat, peine à recruter des candidats en France, où la profession fait face à une crise des vocations.
Le Maroc au défi de former les futurs imams français
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/18/le-maroc-au-defi-de-former-les-futurs-imams-francais_5399119_3212.html
18/12/2018
afrique
L’institut Mohammed VI, en plein cœur de Rabat, accueille 1 400 élèves formés pour devenir les futurs cadres du culte musulman sunnite. YORIYAS YASSINE ALAOUI POUR "LE MONDE" On n’entend que l’eau qui s’écoule par la fontaine du patio et le chuchotement des disciples. Les étudiants sortent tout juste d’un cours de soufisme. Des jeunes femmes et des jeunes hommes, en tenue traditionnelle, discutent de leur prochain examen. Tout autour, les murs et les plafonds sont rehaussés de zellige, une mosaïque typique de l’architecture marocaine. Les balcons en bois ouvragé et les imposantes portes en arcade rappellent la traditionnelle médina. Dans ce havre de sérénité, niché en plein cœur de Rabat, la capitale marocaine, 1 400 élèves sont formés pour devenir les futurs cadres du culte musulman sunnite du Maroc, de l’Afrique de l’Ouest. Et de la France. Au milieu des élèves marocains, maliens, nigérians ou ivoiriens de l’Institut Mohammed VI de Rabat, Morgan Callet, longue barbe, djellaba et baskets, se fond comme un caméléon. A 30 ans, il a laissé son travail, sa femme et ses deux enfants à Avion, dans le Pas-de-Calais, pour apprendre à être imam en trois ans. Au programme : cours d’arabe, jurisprudence islamique, dogme, sciences du Coran, explications des versets et récitations. « Je veux me former ici et revenir en France pour transmettre l’esprit de l’islam tolérant et apaisé aux musulmans de mon pays », raconte ce Français converti à l’islam, arrivé en janvier 2016 à Rabat. Pietro Roberto, 24 ans, souhaite devenir entrepreneur et prêcher bénévolement dans une mosquée à Lyon, sa ville natale. YORIYAS YASSINE ALAOUI POUR "LE MONDE" Formation prise en charge par le royaume Morgan fait partie des soixante-sept étudiants venus de l’Hexagone pour obtenir un diplôme d’imam professionnel et, pour les dix Françaises présentes, de morchidate (prédicatrice). Les dix-neuf élèves de la première promotion doivent terminer le cursus en décembre. Envoyés à l’initiative de l’Union des mosquées de France (UMF), une fédération liée au Maroc qui revendique quelque 700 mosquées, la plupart de ces jeunes n’avaient pas trouvé de formation adaptée : les quelques instituts privés proposant des formations en France sont trop chers et pas forcément de bonne qualité. A Rabat, l’intégralité de la formation est prise en charge par le royaume. Tous les disciples sont logés, nourris et perçoivent une bourse de 2 000 dirhams (185 euros) par mois. Les Français ont même droit à un complément de 150 euros mensuels payés par l’UMF. « Aujourd’hui, en France, nous n’avons pas les moyens de former les imams. Et l’Etat laïc ne peut le faire, reconnaît son président Mohammed Moussaoui. C’est pourquoi nous avons demandé à Mohammed VI d’accueillir des étudiants français au sein de son prestigieux institut. »
Le dispositif est censé rapporter 500 millions d’euros en 2019, mais ses contours et sa mise en œuvre restent à déterminer.
Les incertitudes de la taxe franco-française sur les GAFA
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/les-incertitudes-de-la-taxe-franco-francaise-sur-les-gafa_5399113_823448.html
18/12/2018
politique
C’est l’une des conséquences aussi inattendue que symbolique de la crise des « gilets jaunes ». La France commencera à prélever une taxe sur les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces géants du numérique, dès début 2019, a assuré Edouard Philippe, lundi 17 décembre, dans un entretien aux Echos. « Il est profondément injuste que la fiscalité de ces groupes ne soit pas en ligne avec celle des autres entreprises », a fait valoir le premier ministre, citant des cas similaires de taxe nationale chez « certains de nos partenaires », « dans l’attente d’[une] taxe européenne ». L’annonce présente deux avantages. D’abord, montrer que, même si l’Union européenne ne parvient pas à s’entendre sur le sujet, le gouvernement français répond à l’exigence d’équité fiscale et sociale des « gilets jaunes », en ciblant les multinationales qui échappent à l’impôt dans l’Hexagone. « Les grandes entreprises qui font des profits [en France] doivent y payer l’impôt, c’est la simple justice », avait souligné Emmanuel Macron dans son allocution du 10 décembre pour annoncer les 10 milliards d’euros de mesures fiscales et sociales. Ensuite, le dispositif permet d’apporter un supplément de recettes pour l’Etat afin de financer ces mesures. « La taxe s’appliquera au 1er janvier 2019 et elle portera donc sur l’ensemble de l’année 2019 pour un montant que nous évaluons à 500 millions d’euros », a confirmé, lundi, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire. Il a évoqué une « taxe française plus large que la taxe européenne ». Mais il a aussi répété qu’il continue d’espérer un accord européen, lors de la prochaine réunion des ministres des finances en mars 2019. Une ligne de crête à laquelle tient M. Le Maire ; il milite depuis dix-huit mois auprès des instances européennes en faveur d’une version transfrontalière de cette taxe, sans résultat concret pour le moment. Possibles mesures de rétorsion américaines Jusqu’à récemment, l’exécutif français plaidait pour taxer à 3 % le chiffre d’affaires des GAFA à l’échelle européenne. Un dispositif lui-même censé pallier l’absence de consensus au niveau de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour taxer les bénéfices des multinationales. Mais, le 4 décembre, entravés à la fois par les pays proposant une fiscalité avantageuse aux multinationales, comme l’Irlande, et par l’Allemagne, inquiète de possibles mesures de rétorsion américaines contre son industrie automobile, les ministres des finances de l’UE avaient échoué à se mettre d’accord sur cette taxe.
Dans son réquisitoire, le parquet général près la Cour de cassation s’est attaché à démontrer que « les raisons indiquées par l’intéressé pour justifier ses actes ne résistent pas à l’examen ».
Procès requis contre l’ex-ministre Jean-Jacques Urvoas pour « violation du secret »
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/18/proces-requis-contre-l-ex-ministre-jean-jacques-urvoas-pour-violation-du-secret_5399098_3224.html
18/12/2018
societe
Un mois après la fin de l’enquête de la Cour de justice de la République (CJR), le parquet général près la Cour de cassation, nouvellement dirigé par l’ancien procureur de la République de Paris, François Molins, a demandé, lundi 17 décembre, la tenue d’un procès pour l’ancien garde des sceaux, le socialiste Jean-Jacques Urvoas. Ce dernier avait été mis en examen en juin par la CJR pour « violation du secret professionnel ». Il est soupçonné d’avoir transmis entre les deux tours de la présidentielle de 2017, et à son initiative, des informations confidentielles au député des Hauts-de-Seine Thierry Solère (alors Les Républicains, aujourd’hui rallié à La République en marche) concernant une enquête pénale visant ce dernier. Un délit passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. C’est à l’occasion d’une perquisition chez M. Solère que les policiers ont découvert dans son téléphone des messages envoyés par M. Urvoas via l’application cryptée Telegram. Dans un communiqué transmis lundi annonçant ses réquisitions, le parquet général près la Cour de cassation a précisé que M. Urvoas avait transféré « une fiche d’action publique établie par la direction des affaires criminelles et de grâces (DACG) rendant compte de l’état et des perspectives d’une enquête préliminaire le mettant en cause, puis un courriel d’actualisation de cette fiche ». Autant de documents couverts par le secret de l’enquête. Pour le parquet général, « le garde des sceaux est détenteur de ce secret du fait de ses fonctions et en tant qu’ultime supérieur hiérarchique du parquet ». En conséquence, a-t-il ajouté dans son communiqué, la remontée d’informations confidentielles « ne pouvait en aucun cas l’autoriser à renseigner directement et à titre privé et confidentiel le principal mis en cause des évolutions d’une enquête en cours le concernant ». Défendre l’institution judiciaire Contacté, l’avocat de M. Urvoas, Emmanuel Marsigny, indique contester l’analyse juridique qui est faite précisant que « les fiches d’action pénales sont des documents administratifs et non judiciaires ». et il insiste sur le fait que « M. Urvoas n’était tenu à aucun secret professionnel en tant que ministre ». Au cours de son audition, le 19 juin, devant la commission d’instruction de la CJR, M. Urvoas avait développé peu ou prou les mêmes arguments indiquant que les fiches d’action publique ne comportaient que des « éléments de langage » filtrés au préalable des informations sensibles par son administration pour qu’il puisse s’exprimer librement. Il a d’ailleurs affirmé avoir déjà utilisé certains des éléments des nombreuses fiches qu’il a pu recevoir dans la presse ou au cours de rendez-vous.
Dans le nord du pays, des chercheurs étudient le comportement de ces grands singes et ont découvert chez eux, grâce à des caméras cachées, une « culture de l’eau ».
En Côte d’Ivoire, dans l’intimité des chimpanzés du parc de la Comoé
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/18/dans-l-intimite-des-chimpanzes-du-parc-de-la-comoe_5399095_1650684.html
18/12/2018
sciences
Un chimpanzé aspire l’eau coincée dans un arbre, dans le parc national de la Comoé (Côte d’Ivoire), le 3 juillet. JUAN LAPUENTE / COMOE CONSERVATION PROJECT / FACEBOOK Au milieu de la savane brûlante, un îlot d’arbres apporte un brin d’ombre. Acamente, un adolescent, se dirige droit vers un tronc. Il arrache une branche, en enlève les feuilles et la nettoie consciencieusement. Acamente ajuste son nouvel outil avec ses dents. Il le mâche jusqu’à obtenir une sorte de pinceau et le plonge dans un trou béant du tronc. Il se désaltère en aspirant l’eau coincée dans les filaments de bois. L’« ado » Acamente est un chimpanzé et, « pour la première fois dans le monde, on filme cet animal fabriquer et utiliser cet outil en particulier pour puiser de l’eau, exactement comme un être humain », s’enthousiasme Juan Lapuente, scientifique espagnol à la tête du projet « Comoé Chimpanzés Conservation ». Les images de cette découverte proviennent d’une caméra cachée accrochée solidement à un arbre avec un bandeau couleur camouflage. Juan Lapuente poste régulièrement les vidéos des chimpanzés sur une page Facebook qui leur est consacrée. Les internautes plongent dans l’intimité des animaux de Comoé, où il règne un parfum d’inexploré. Ce parc national situé dans le nord de la Côte d’Ivoire doit son nom à la rivière Comoé. C’est le plus grand d’Afrique de l’Ouest, et l’un des plus variés du monde. Malgré la guerre, malgré le braconnage, les chimpanzés menacés d’extinction ont survécu, et ils ne sont pas seuls. Devant la quarantaine de caméras installées dans le parc défilent lynx, hippopotames, léopards (qui aiment particulièrement les dispositifs d’enregistrement) et éléphants, sans un bruit à leur passage. Ils ont appris à devenir invisibles pour survivre. Les caméras infrarouges s’allument quand elles détectent leur mouvement. Transmission culturelle Le parc renaît de ses cendres grâce à la station scientifique de Comoé, installée en son cœur. Méconnu, il s’agit pourtant du « laboratoire d’écologie le plus moderne dans une savane, dans un parc national, en Afrique. Très isolé, il a le même potentiel qu’un laboratoire européen », explique Erik Frank. Ce biologiste allemand y a notamment découvert le phénomène des fourmis « ambulancières », première espèce invertébrée à soigner d’autres animaux, blessés gravement. Il espère s’inspirer de leur technique pour mettre au point des médicaments. Quant à la centaine de chimpanzés, ils révèlent quotidiennement des surprises. Ce jour-là, on y voit Hector, obsédé par l’eau, rester avec son outil en main douze heures de suite pour boire. Puis Acamente, qui malgré son âge supplie sa mère de le laisser monter sur son dos pour se déplacer. Un autre adolescent, Diomedes, est filmé alors qu’il joue à attraper les testicules de son père, testant sa patience. Les jeunes imitent aussi leurs parents pour apprendre à fabriquer des outils, souvent grâce à des jeux, suggérant la possibilité d’une transmission culturelle.
Dans une tribune au « Monde », treize PDG de grandes entreprises s’engagent sur une liste d’initiatives qui viendraient en complément des mesures gouvernementales en faveur du pouvoir d’achat.
Treize entreprises en faveur d’une « économie plus inclusive »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/treize-entreprises-en-faveur-d-une-economie-plus-inclusive_5399072_3232.html
18/12/2018
idees
Tribune. Nous avons la conviction partagée qu’il est urgent que l’économie de notre pays soit plus inclusive, que l’économique et le social aillent de pair, que le tissu social se reconstruise à partir du tissu économique. Bref, que l’économie et la finance qui la sous-tend soient au service de la société. C’est pour faire de cette conviction une réalité que, en complément des mesures prises par les pouvoirs publics, les décideurs économiques que nous sommes souhaitons nous engager collectivement dès aujourd’hui pour apporter des solutions et pour conforter un contrat social qui doit tous nous unir. Nous entrons dans la phase de consultation qui va s’ouvrir avec une volonté collective et deux engagements forts : 1. Nos entreprises sont actives dans des secteurs de l’économie qui concernent directement les préoccupations exprimées par les Françaises et les Français. Dès 2019, chacune de nos entreprises amplifiera ou mettra en place, avec ses produits et services, des dispositifs spécifiques permettant d’aider au quotidien celles et ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois. 2. L’inclusion des jeunes par l’apprentissage, ainsi que la formation continue des salariés sont les socles de protection dont les Françaises et les Français ont besoin face aux craintes exprimées aujourd’hui sur l’avenir du travail. Accompagnée socialement, la transition écologique doit d’ailleurs être un moteur pour développer des compétences et des métiers nouveaux. Nous prenons donc l’engagement collectif d’un effort sans précédent sur ces points : nous allons accroître de 50 % le nombre d’apprentis que nous accueillons en France, pour le porter à près de 35 000 en 2020, et notre effort collectif de formation continue en 2019 et 2020 sera accru de plus de 5 millions d’heures par rapport aux deux années précédentes. Dialogue avec le gouvernement Nous voulons que la concertation qui s’ouvre à partir de cette semaine permette d’élaborer les modalités pratiques de ces dispositions. Nous espérons que ce dialogue sera l’occasion pour d’autres entreprises de nous rejoindre dans cette démarche, afin de renforcer notre maillage territorial d’emploi, de formation et de dispositifs de soutien aux personnes en situation de précarité. Nous voulons engager un dialogue concret avec le gouvernement, les collectivités territoriales et les parties prenantes qui le souhaitent, sur les mesures d’accompagnement susceptibles de renforcer l’efficacité de nos engagements, et donc leur impact social.
Le « référendum d’initiative citoyenne » réclamé sur les ronds-points est une remise en cause de nos institutions, essentiellement conçues pour protéger l’exécutif, explique le journaliste du « Monde » Jean-Baptiste de Montvalon.
« Gilets jaunes » : la Ve République démunie face aux exigences de citoyenneté
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/gilets-jaunes-la-ve-republique-demunie-face-aux-exigences-de-citoyennete_5399065_3232.html
18/12/2018
idees
Analyse. On aurait bien tort, sous prétexte que le mouvement paraît s’essouffler, de feindre d’ignorer le puissant cri de rage des « gilets jaunes », cet état de détestation qui était sous-jacent et qu’ils ont révélé. Doit-on les conspuer – ainsi que les médias qui en rendent compte – au motif que l’extrême droite, selon certains sondages, engrangerait des intentions de vote ? Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait tomber la fièvre. Traiter par le mépris les mots des « gilets jaunes », parce qu’ils ne sont pas ceux de l’« élite », ne ferait qu’aviver la légitime colère de celles et ceux, si nombreux, qui souffrent de ne jamais être entendus. Et plutôt que de moquer leur apparente inorganisation, observons que l’organisation qui régit le pays ne leur fait aucune place, ou si peu. Observons-la puisque c’est d’elle qu’il s’agit, peut-être autant que de pouvoir d’achat. En témoigne notamment le rejet de toute forme de représentation qui s’est exprimé sur tant de ronds-points. Il dit moins l’incapacité de ce mouvement à se doter de porte-parole que l’inaptitude de nos institutions à porter, à « représenter » les aspirations des citoyens. Au demeurant, elles n’ont nullement été conçues pour cela. Au plus fort de la guerre d’Algérie, qui a porté au pouvoir le général de Gaulle, ce dernier a instauré un régime destiné à protéger l’exécutif (quasiment) en toutes circonstances. Soixante ans plus tard, la Ve République est encore un rempart, le seul sans doute, qui protège le pouvoir de la vindicte populaire des « gilets jaunes » à l’encontre d’Emmanuel Macron. Sauf à souhaiter que la rue renverse à loisir tout gouvernement issu d’élections démocratiques, on peut naturellement et légitimement s’en féliciter. Doit-on pour autant en rester là ? Est-ce le seul rôle d’une Loi fondamentale ? Il n’est pas interdit de s’interroger. Les institutions servent de bouclier au président. Mais ce bouclier tient à distance les citoyens et leurs représentants Les institutions servent de bouclier au président. Mais ce bouclier tient à distance les citoyens et leurs représentants. Dans un entretien au Monde à l’automne 2013, le constitutionnaliste Dominique Rousseau avait eu ces mots : « Les institutions doivent être, à l’inverse d’un bouclier, les canaux de communication entre les gouvernants et les gouvernés. » « Ces canaux sont bouchés », soulignait-il alors. Le diagnostic demeure le même aujourd’hui. C’est ce que clament à leur façon, haut et fort, les « gilets jaunes ». Et, puisque ces canaux sont bouchés, autant les supprimer, estiment-ils. D’où leur proposition d’introduire dans la Constitution un « référendum d’initiative citoyenne ». Cette revendication, largement partagée par les « gilets jaunes », vise à substituer la démocratie directe à la démocratie représentative. Avec des relents de vengeance, puisqu’il est envisagé d’utiliser ce référendum non seulement pour « supprimer une loi injuste » mais aussi pour « révoquer le mandat d’un représentant ».
Plus de 3 000 étudiants en droit transalpins se rendraient chaque année en Espagne pour obtenir le titre d’avocat sans passer de concours.
Pour devenir avocats, les étudiants italiens empruntent la « via spagnola »
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/18/pour-devenir-avocats-les-etudiants-italiens-empruntent-la-via-spagnola_5399063_4401467.html
18/12/2018
campus
Dans les facultés de droit italiennes, on la connaît comme la « via spagnola ». « Devenir avocat sans master ni examen d’Etat », résument sur le Web des entreprises italiennes, promettant aux étudiants italiens qui peinent à passer les difficiles concours d’accès à la profession « un chemin rapide, grâce à la régulation européenne », pour obtenir le titre d’avocat en Espagne, « et, par conséquent, s’établir en Italie ». Dans la Botte, moins de 50 % des candidats réussissent les oraux. Jusqu’en 2011, il suffisait que les étudiants italiens titulaires d’une maîtrise de droit dans leur pays fassent homologuer leur diplôme en Espagne, sans passer aucun examen, pour pouvoir s’inscrire directement à un « collège d’avocats » – l’équivalent espagnol du barreau français. D’autres conditions ont été ajoutées au fil des années : d’abord, un test d’homologation, considéré facile par les Italiens ; puis, en 2014, l’obtention d’un master spécialisé obligatoire, ainsi qu’une épreuve d’accès à la profession, qui se limite à une série de tests à choix multiples. Pour 3 000 à 8 000 euros environ, des entreprises italiennes se chargent de tout Pour 3 000 à 8 000 euros environ, des entreprises italiennes se chargent donc de tout : rassembler les documents pour monter le dossier d’inscription, organiser les voyages, homologuer le diplôme italien de droit en Espagne, passer l’examen d’accès à la profession d’avocat dans une université, réaliser l’inscription au collège professionnel espagnol et, enfin, italien. Mais aujourd’hui, cette « via spagnola » est sur la sellette. Un tribunal d’instruction de Madrid enquête sur la base d’une plainte déposée par l’Observatoire contre la corruption devant le parquet de Madrid il y a deux ans. Cette association assure que le 18 mai 2016, huit autobus se sont rendus à l’Institut de droit public de l’université Rey Juan Carlos (URJC). Près de 500 étudiants italiens en sont descendus pour passer des examens « dans le but d’obtenir, en marge de la procédure d’homologation, le diplôme de droit », selon la plainte. Puis ils sont repartis. En quoi ont consisté ces épreuves ? Combien d’entre eux ont obtenu leur diplôme à la suite de cette visite express ? Ont-ils pu alors s’inscrire au collège des avocats espagnols ? Puis profiter des normes de l’Union européenne pour s’installer comme avocat en Italie, leur objectif initial ?
Les propositions politiques du mouvement des « gilets jaunes » – référendum d’initiative citoyenne et création d’une assemblée tirée au sort – vont dans le bon sens, estime le politologue Yves Sintomer dans une tribune au « Monde ».
Gilets jaunes : « Fonder une République à la hauteur des défis du XXIe siècle »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/gilets-jaunes-fonder-une-republique-a-la-hauteur-des-defis-du-xxie-siecle_5399064_3232.html
18/12/2018
idees
Tribune. Les « gilets jaunes » ont porté sur le devant de la scène des demandes qui étaient jusque-là discutées dans des cercles plus restreints. Les plus visibles d’entre elles, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) et l’assemblée citoyenne, sont particulièrement fortes. Elles trouvent des échos dans le monde politique. Il reviendra aux acteurs de décider les formes que ces innovations pourraient prendre. Cependant, des pistes concrètes qui tiennent compte des expériences déjà réalisées méritent d’être évoquées. « Le RIC devrait remplacer le référendum faussement appelé “d’initiative partagée”, mentionné dans l’article 11 de la Constitution, qui est inutilisable » Le RIC devrait remplacer le référendum faussement appelé « d’initiative partagée », mentionné dans l’article 11 de la Constitution, qui est inutilisable car il repose sur l’initiative de 20 % des parlementaires et requiert un seuil presque inatteignable de signatures. Le RIC serait à l’initiative des citoyens, avec un seuil pouvant tourner autour de 800 000 signatures, soit une proportion d’électeurs comparable à celle exigée en Suisse au niveau fédéral. Le cas helvétique est paradigmatique : l’équivalent du Parlement a la possibilité d’intégrer tout ou partie de la proposition, ce qui peut conduire les auteurs de l’initiative à retirer celle-ci. Si cela ne se produit pas, le Parlement peut aussi soumettre à la votation une contre-proposition, parallèlement au texte de l’initiative. Trois choses pourraient cependant être ajoutées dans le contexte français : un contrôle de constitutionnalité, réalisé par le Conseil constitutionnel ; la fixation d’un montant maximal de dépenses pour la campagne, à l’instar de ce qui existe pour les élections (l’argent pourrit les votations référendaires aux Etats-Unis) ; enfin, le RIC pourrait être couplé avec l’autre grande revendication institutionnelle des « gilets jaunes » – l’assemblée citoyenne tirée au sort. Une procédure comparable est institutionnalisée dans l’Oregon, aux Etats-Unis : avant la votation, le texte de l’initiative est soumis à un jury citoyen tiré au sort, qui discute dans des conditions presque idéales, entendant le pour et le contre sur la base d’un matériel informatif soigneusement équilibré. Les conclusions du jury sont ensuite envoyées aux citoyens, en même temps que les argumentaires des auteurs de l’initiative et des autorités en place. Un moment délibératif fort est ainsi introduit dans une dynamique de démocratie directe.
Le président des Etats-Unis promet de bloquer le budget fédéral s’il n’obtient pas les financements pour son projet de clôture à la frontière mexicaine.
Donald Trump pris au piège de sa promesse de « mur » et de ses menaces de « shutdown »
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/donald-trump-pris-au-piege-de-sa-promesse-de-mur-et-de-ses-menaces-de-shutdown_5399053_3210.html
18/12/2018
international
La construction d’un « mur » sur la frontière avec le Mexique avait été la promesse de campagne la plus spectaculaire de Donald Trump en 2016. Deux ans plus tard, elle revient le hanter et souligner son affaiblissement. Le temps est compté pour le président des Etats-Unis, qui a prévu de quitter Washington le 21 décembre pour passer les fêtes de fin d’année dans son club de luxe de Mar-a-Lago, en Floride. Il n’a plus que quelques jours pour obtenir du Congrès les 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) qu’il demande pour au moins amorcer la construction de cet ouvrage controversé. Son conseiller politique Stephen Miller, le gardien d’une ligne dure sur l’immigration, l’a assuré le 16 décembre, l’exécutif fera « tout ce qui est en son pouvoir pour bâtir le mur », quitte à provoquer « en dernier ressort » un arrêt d’une partie du gouvernement fédéral (shutdown). Faute d’un accord sur le budget de neuf des quinze départements fédéraux, dont celui de la sécurité intérieure qui supervise les frontières, ces derniers stopperont leurs activités faute de fonds à partir du 21 décembre. La menace ne concerne pas la défense, la santé ou les anciens combattants, dont les budgets ont été adoptés dès le mois de septembre, mais elle vise tout de même environ 800 000 fonctionnaires. Rapport de force défavorable à Donald Trump Recevant le 13 décembre à la Maison Blanche les responsables démocrates du Congrès, Nancy Pelosi (Chambre des représentants, Californie) et Chuck Schumer (Sénat, Etat de New York), Donald Trump a campé sur ses exigences alors que ses interlocuteurs qui contestent la nécessité et l’efficacité d’une telle construction se sont refusé à lui accorder plus de 1,3 milliard de dollars. Sous le regard des caméras, le président s’est montré incapable de faire fléchir ses interlocuteurs. Il a assuré qu’en cas d’échec, il serait alors « fier de mettre à pied le gouvernement au nom de la sécurité des frontières ». « J’en prendrais la responsabilité », a-t-il ajouté, alors que le vice-président Mike Pence, chargé des contacts avec le Congrès, restait impassible à ses côtés. Les deux élus démocrates ont considéré cet engagement comme un piège que Donald Trump s’est tendu à lui-même compte tenu de l’impopularité des shutdowns. Le rapport de forces n’est, de plus, pas à son avantage, car il ne dispose pas des votes pour obtenir satisfaction. Au Sénat, sa majorité ne tient pour l’instant qu’à une voix, alors qu’il lui en faudrait neuf de plus pour éviter une impasse. Le 3 janvier, avec la prise de fonction des élus issus des élections de mi-mandat, les républicains y seront certes en meilleure position avec une majorité accrue (53 sièges au lieu de 51), mais la Chambre des représentants alors basculera, elle, dans le camp démocrate.
Elles réclament la réparation des préjudices moral et écologique subis, et la mise en œuvre des mesures permettant d’atteindre les objectifs fixés.
L’Etat poursuivi par des ONG pour inaction climatique
https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/12/18/l-etat-francais-poursuivi-par-des-ong-pour-inaction-climatique_5399051_1652612.html
18/12/2018
climat
Le président de la République, Emmanuel Macron, le premier ministre, Edouard Philippe, et une dizaine de membres de son gouvernement ont reçu, lundi 17 décembre, un courriel d’une quarantaine de pages qui devrait retenir toute leur attention. Cette « demande préalable indemnitaire », que Le Monde a pu consulter, émane des associations environnementales Fondation pour la nature et l’homme, Greenpeace France, Notre Affaire à Tous et Oxfam France. Elle est l’étape préalable obligatoire à l’enclenchement d’un recours devant le tribunal administratif de Paris visant à faire sanctionner l’Etat pour « carence fautive ». Fontes des glaciers, élévation du niveau de la mer, perte de la biodiversité, dégradation de la qualité de l’air, exposition de la population à des phénomènes météorologiques extrêmes et à des pathologies allergiques et respiratoires nouvelles ou aggravées… Ainsi qu’elles devaient l’annoncer lors d’une conférence de presse, mardi 18 décembre, les quatre ONG reprochent aux pouvoirs publics de n’avoir pas déployé de mesures « concrètes et effectives » pour lutter contre le changement climatique et ses effets, alors que la Constitution comme la Convention européenne des droits de l’homme leur imposent notamment de veiller à la protection de l’environnement, de la santé et de la sécurité humaine. « La justice pour seul levier » « Selon un rapport du World Resources Institute publié en octobre, seuls seize Etats sur 197 – dont aucun membre de l’Union européenne [UE] – sont sur la bonne trajectoire pour tenir les engagements de l’accord de Paris qui entrera en vigueur en 2020, note Marie Toussaint, présidente de Notre Affaire à Tous. Les moyens d’actions traditionnels pour peser sur l’exécutif et le législatif semblent épuisés ; il nous reste la justice qui est un vrai levier. » Pour épingler l’Etat, les associations requérantes s’appuient sur le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat du 8 octobre qui souligne que les températures moyennes devraient atteindre le seuil critique de 1,5 0C entre 2030 et 2052, si le réchauffement climatique continue au rythme actuel et si les Etats ne prennent pas des mesures « rapides » et « sans précédent ». Lire aussi Ce qu’il faut retenir du rapport du GIEC sur la hausse globale des températures « Malgré de nombreuses annonces, expliquent-elles dans leur recours, la France ne respecte quasiment aucun des objectifs et engagements qu’elle s’est elle-même fixés a minima et se contente de repousser l’effort sur les années à venir. » Par exemple, alors qu’elle dit viser la neutralité en gaz à effet de serre d’ici à 2050, ses émissions globales sont reparties à la hausse dépassant les plafonds annuels d’émissions fixés par la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour 2016 et 2017, ce qui augure d’un dépassement du budget carbone fixé pour la période 2015-1018. Révisée et publiée début décembre, la SNBC en a pris acte et a relevé les budgets carbone jusqu’en 2023…
Leslie Moonves pouvait prétendre à 120 millions de dollars à la suite de son licenciement. Mais une enquête indépendante prouve la faute et l’en empêche.
L’ex-PDG de la chaîne américaine CBS, évincé pour abus sexuels, ne touchera pas d’indemnités
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/12/18/l-ex-pdg-de-la-chaine-americaine-cbs-evince-pour-abus-sexuels-ne-touchera-pas-d-indemnites_5399046_3236.html
18/12/2018
actualite-medias
Leslie Moonves, alors PDG de la chaîne CBS, en juillet 2013 à Beverly Hills en Californie. Jordan Strauss / Jordan Strauss/Invision/AP L’ex-PDG de CBS, Leslie Moonves, ne touchera pas d’indemnités de départ après avoir été évincé pour abus sexuels en septembre : une enquête diligentée par le conseil d’administration de la chaîne américaine a conclu qu’il avait mal agi et serait donc licencié pour faute. Au vu des résultats de l’enquête menée par des avocats indépendants, « nous avons conclu qu’il y avait des raisons de mettre fin pour faute au contrat » de M. Moonves, a souligné lundi 17 décembre le conseil d’administration de CBS dans un communiqué, citant notamment des « abus de pouvoir délibérés », « violation du règlement de l’entreprise et violation du contrat de travail », et l’absence de « pleine coopération avec l’enquête » de la part du dirigeant déchu. M. Moonves, 69 ans, qui a dirigé CBS quinze ans durant et dont le contrat prévoyait une indemnité de 120 millions de dollars s’il n’y avait pas faute, « ne recevra pas d’indemnités de départ », a ajouté le conseil. Mis en cause par douze femmes M. Moonves avait été accusé dès juillet par six femmes de harcèlement sexuel, pour des faits remontant à plusieurs décennies. De nouvelles accusations émanant de six nouvelles femmes, avaient fini en septembre par faire chuter le dirigeant, très apprécié pour avoir réussi à faire de CBS le plus populaire des networks américains. La chaîne avait alors annoncé donner 20 millions de dollars à des associations soutenant le mouvement anti-harcèlement #metoo et l’égalité au travail. Lire aussi Le PDG de la chaîne américaine CBS accusé de harcèlement sexuel Elle avait aussi commandé à un cabinet d’avocats une enquête sur les accusations contre M. Moonves, soulignant qu’en fonction de ses conclusions elle lui verserait ou non les indemnités prévues dans son contrat. Manifestation contre l’éventuelle indemnisation de 120 millions de dollars dont Leslie Moonves aurait pu bénéficier, le 11 décembre, à New York. Seth Wenig / AP Moonves fera-t-il appel ? Moonves réfute les accusations et a décrit tous ces rapports sexuels comme consentis. L’avocat de Moonves a déclaré que son client niait « avec véhémence toute relation sexuelle non consensuelle et a coopéré pleinement et étroitement à l’enquête ». Les conclusions du comité directeur de CBS ont été « établies à l’avance et sont sans fondement », a ajouté Andrew Levander dans un communiqué. Aucune déclaration, en revanche, n’a été faite par les représentants de Moonves concernant une éventuelle action en justice contre CBS.
Pour un loyer de 500 euros par mois, un particulier peut louer un logement d’une surface allant de 20 m² à 75 m² selon la ville où il loge.
Loyers : du simple au quadruple selon les régions
https://www.lemonde.fr/argent/article/2018/12/18/loyers-du-simple-au-quadruple-selon-les-regions_5399042_1657007.html
18/12/2018
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A Tulle, préfecture de la Corrèze, le coût mensuel d’un loyer est compris entre 4,90 euros et 7,90 euros par m². Luc Olivier / Photononstop L’écart entre le niveau des loyers dans les grandes métropoles françaises, Paris en tête, et le reste du pays est spectaculaire, montre une étude publiée le 17 décembre par le site Seloger.com en partenariat avec Sciences Po, à partir de données arrêtées fin novembre. A Paris, où le coût mensuel d’une location dépasse 30 euros par m² en moyenne dans les arrondissements les plus chers, et peut même atteindre 33 euros par m², un loyer de 500 euros ne permet pas d’espérer mieux qu’un petit studio de 15 m² à 20 m². Le constat est similaire dans la plupart des communes de la petite couronne parisienne ainsi que dans les zones les plus touristiques de la Côte d’Azur où une enveloppe de 500 euros, soit presque la moitié d’un smic, ne permet que rarement de louer plus de 30 m². A Nice, où le coût mensuel d’un loyer est compris entre 11,30 euros à 18 euros, le locataire peut espérer une surface de 27, 80 m² à 44,20 m², avec une moyenne de 33 m². Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’immobilier coté fait de la résistance en Bourse Les amateurs de grands espaces ont intérêt à mettre le cap sur des départements comme le Cantal, l’Indre, la Nièvre ou encore la Haute-Garonne. En effet, à Aurillac, Issoudun, aux environs de Nevers ou de Muret, un loyer de 500 euros permet d’accéder à des biens d’une superficie pouvant aller jusqu’à 75 m². C’est aussi le cas à Tulle, préfecture de la Corrèze, où le coût mensuel d’un loyer est compris entre 4,90 euros et 7,90 euros par m². L’étude réalisée par SeLoger montre aussi que c’est le niveau élevé des revenus des locataires parisiens, nettement supérieurs à la moyenne nationale, qui leur permet de supporter de tels loyers. Ainsi, dans le 6e arrondissement de Paris (Odéon, Saint-Germain-des-Prés), l’un des plus recherchés de la capitale, les loyers flirtent avec les 30 euros du m², mais les revenus des ménages dépassent 40 000 euros par an. En revanche, du côté de Marseille, un niveau moyen des loyers bas (aux alentours de 10 euros/m²) fait écho à la faiblesse des revenus médians par ménage, ceux-ci se situant aux environs de 15 000 euros annuels.
La philosophe et islamologue estime, dans une tribune au « Monde », que la véritable réforme de l’islam est celle qui l’interroge en tant que religion et non celle qui s’intéresse à la gestion du culte musulman en France. Il faut l’orienter vers l’avenir afin de libérer la pensée musulmane de l’emprise de l’épistémologie salafiste.
Razika Adnani : « Le rôle de l’Etat n’est pas de réformer l’islam, mais de protéger la laïcité »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/razika-adnani-le-role-de-l-etat-n-est-pas-de-reformer-l-islam-mais-de-proteger-la-laicite_5399039_3232.html
18/12/2018
idees
Tribune. Pour expliquer le phénomène du fondamentalisme et de l’islamisme, la thèse sociologique, qui domine en France, pointe les difficultés socio-économiques qui ne favoriseraient pas l’intégration des musulmans et qui les conduiraient à se réfugier dans le salafisme et le radicalisme. Cette thèse veut expliquer une situation qui n’est pas spécifique à la France par des éléments qui lui sont spécifiques ; elle ne peut ni en présenter une explication fiable ni proposer des modalités de prévention efficaces. L’analyse du fondamentalisme et de l’islamisme dans leur réalité globale et historique réfute cette thèse sociologique. Elle montre que ce phénomène est dû à des doctrines et à des concepts mis en place par les musulmans dès les premiers siècles de leur histoire. Ces concepts ont fini par s’imposer à partir de la fin du XIIe siècle, marquant ainsi l’islam, la manière de le comprendre et de le pratiquer. Pour lutter profondément et durablement contre le fondamentalisme et le radicalisme islamiques, le travail doit se faire avant tout sur le terrain de l’islam Au début du XXe siècle, pour se protéger contre un Occident jugé menaçant pour l’islam et pour contrer les réformateurs modernistes, le discours fondamentaliste et salafiste dominant l’islam est devenu plus virulent. Il s’est davantage radicalisé lorsque les nouvelles technologies ont aboli les frontières culturelles et ont fait du contact avec l’autre une réalité permanente. Un sentiment de panique s’est alors emparé de lui : il a par conséquent pris une forme de combat qui lui a permis de traverser la Méditerranée et de créer ainsi le problème de l’intégration des musulmans en Occident. Ainsi, toute procédure de lutte et de prévention œuvrant uniquement dans le domaine social n’est que du bricolage et une perte de temps. Pour lutter profondément et durablement contre le fondamentalisme et le radicalisme islamiques, le travail doit se faire avant tout sur le terrain de l’islam. Autrement dit, œuvrer à une réforme de l’islam afin de proposer aux musulmans, à partir des mêmes textes, un islam nouveau adapté à l’époque actuelle afin de mettre fin à l’écartèlement entre le présent et le passé qui pousse beaucoup vers le fondamentalisme et vers le radicalisme pour se protéger. C’est pour cela que cette réforme est une question de responsabilité envers les musulmans eux-mêmes avant d’être une responsabilité envers les autres. Une nécessité d’éducation des jeunes Une véritable réforme de l’islam est celle qui l’interroge en tant que religion et non celle qui s’intéresse à la gestion du culte musulman en France. Celle qui est orientée vers l’avenir et non celle qui est tournée vers le passé. Celle qui passe inévitablement par la réhabilitation de la pensée créatrice et rationnelle.
James Comey reproche au président américain de ternir l’image de la police fédérale et appelle même les républicains à lui résister.
Etats-Unis : l’ex-chef du FBI accuse Donald Trump de « mensonges »
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/etats-unis-l-ex-chef-du-fbi-accuse-donald-trump-de-mensonges_5399037_3210.html
18/12/2018
international
James Comey s’est montré lundi très virulent envers Donald Trump à la sortie de son audition devant des parlementaires. J. Scott Applewhite / AP James Comey, ancien directeur du FBI renvoyé en 2017 par Donald Trump, a critiqué lundi 17 décembre les « mensonges » du président américain. « La réputation du FBI a été écornée parce que le président des Etats-Unis, avec ses acolytes, a menti en permanence à son propos. Face à ces mensonges, beaucoup de gens biens (…) croient ces absurdités », a dénoncé M. Comey auprès de journalistes à l’issue d’une nouvelle audition devant la commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants. L’ex-patron de la police fédérale a appelé les parlementaires républicains à « s’élever et dire la vérité » sur le comportement de Donald Trump. Dix jours après une première audition, Comey a confié avoir de nouveau été interrogé sur l’utilisation par Hillary Clinton, rivale démocrate de Trump lors de la présidentielle de 2016, d’une messagerie personnelle et d’un serveur privé lorsqu’elle était secrétaire d’Etat sous la présidence de Barack Obama. Les républicains pris à partie Comey a dit avoir été aussi questionné sur un dossier réalisé par le FBI grâce auquel, selon les républicains, les enquêteurs fédéraux ont justifié l’obtention d’un mandat pour surveiller l’un des membres de la campagne Trump. « Tout cela pendant que le président des Etats-Unis ment à propos du FBI, attaque le FBI et attaque l’Etat de droit dans ce pays. Comment tout cela peut-il avoir un quelconque sens ? », a déclaré Comey à l’issue d’une audition à huis clos pendant plus de cinq heures. « Les républicains comprenaient autrefois que les agissements du président ont de l’importance, que ses propos ont de l’importance, que l’Etat de droit et la vérité importent. Où sont ces républicains aujourd’hui ? », a-t-il poursuivi. « Chasse aux sorcières » Donald Trump, qui qualifie l’enquête russe de « chasse aux sorcières », a ainsi vivement critiqué dimanche son ancien avocat personnel, Michael Cohen, décrivant celui-ci comme un « rat » pour sa coopération avec les autorités. Le chef de la Maison Blanche a accusé les enquêteurs du FBI de s’être introduits illégalement dans les bureaux de Michael Cohen pour y mener une perquisition, pour laquelle les enquêteurs fédéraux disposaient, en fait, d’un mandat. En milieu de semaine dernière, Michael Cohen a été condamné à trois ans de prison ferme par un tribunal de Manhattan pour une série de délits commis lors de la campagne électorale de 2016.
Cette zone, sur laquelle vivent 17 000 autochtones, est aussi la deuxième plus grande réserve d’uranium au monde.
Au Brésil, Bolsonaro veut exploiter la réserve de Raposa Serra do Sol
https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/18/bresil-bolsonaro-veut-exploiter-les-ressources-d-une-reserve-indigene_5399034_3244.html
18/12/2018
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La réserve Mamiraua, au Brésil, est convoitée par le nouveau président du pays pour ses ressources naturelles. MAURO PIMENTEL / AFP Le président élu du Brésil, Jair Bolsonaro, cherchera à exploiter les ressources naturelles d’une gigantesque réserve indigène dans l’Amazone, à la frontière du Venezuela et de la Guyane, a-t-il assuré lundi 17 décembre. Lors d’une cérémonie d’inauguration à Rio, il a évoqué le potentiel de la réserve Raposa Serra do Sol, dans l’État de Roraima (nord). « C’est la région la plus riche du monde. Il y a moyen d’exploiter de manière rationnelle. Et du côté des indigènes, de leur verser des redevances et de les intégrer à la société » a déclaré M. Bolsonaro. La Raposa Serra do Sol, délimitée en 2005, s’étend sur 17 000 km², sur lesquels vivent quelque 17 000 autochtones. Elle renferme d’importants gisements de minerais comme le niobium, un métal léger utilisé dans la sidérurgie et l’aéronautique, et la deuxième plus grande réserve d’uranium au monde. Cette zone abrite également d’abondantes réserves d’or, d’étain, de cuivre et de diamants. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les projets anti-écologiques de Bolsonaro créent un risque pour les entreprises » Réserves « surdimentionnées » Pendant sa campagne et peu après avoir gagné l’élection présidentielle en octobre dernier, l’ancien militaire avait déclaré qu’il reverrait la carte des réserves indigènes, les jugeant « surdimensionnées ». « L’indigène ne peut pas rester confiné dans une zone délimitée comme s’il s’agissait d’un animal dans un zoo », estimait M. Bolsonaro dans un entretien il y a quelques mois. Ces personnes sont des « êtres humains comme nous, qui veulent évoluer, avoir l’électricité, un médecin, un dentiste, internet, jouer au football ». Le président élu, qui a remis en question la participation de son pays à l’accord de Paris sur le changement climatique, a également évoqué la possibilité de reprendre les études pour la construction de centrales hydroélectriques en Amazonie. Selon les experts, une telle initiative bouleverserait l’écosystème du fleuve Amazone et de ses affluents, et forcerait le déplacement des populations.
Le président d’extrême droite a promis de rendre au « citoyen de bien » le droit de se défendre avec une arme à feu. La mesure est attendue pour début 2019.
Au Brésil, la libéralisation des armes ne fait pas l’unanimité
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/bresil-aux-armes-citoyens-de-bien_5399022_3210.html
18/12/2018
international
Au club de tir « Calibre 12 » de Rio de Janeiro, le 3 septembre. DANIEL RAMALHO / AFP LETTRE DE SAO PAULO A l’entrée du club, une pancarte promet de devenir un as du revolver. Quelques mètres plus loin une autre affiche vante les vertus de la « tiroterapia », les bienfaits « thérapeutiques » du tir. « Certains viennent ici pour se calmer, pour décharger leur stress », explique José. Au sous-sol d’un immeuble décati du centre de Sao Paulo, la capitale économique du Brésil, le patron du club de tir assure que vider ses cartouches sur une silhouette en carton est un défouloir comme un autre. Un moyen de décompresser plus efficace, peut-être, qu’une partie de squash. Mais bientôt, José en est sûr, tirer ne sera plus seulement un sport, mais « un droit ». Jair Bolsonaro, élu à la présidence du pays le 28 octobre, a promis de rendre au « citoyen de bien » le droit de se défendre avec une arme à feu révoquant ou assouplissant l’« estatuto do desarmamanto », la loi sur le désarmement de 2003. « Si cela ne tenait qu’à moi, avec votre aide, tout le monde pourrait avoir une arme à feu », affirmait encore le leader de l’extrême droite quelques mois avant son élection. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Bolsonaro élu, l’extrême droite au pouvoir Défense du patrimoine Priorité du militaire, cet engagement pourrait être tenu dès le premier semestre de 2019. « Le texte est prêt ! Il n’a plus qu’à passer au vote du Congrès », assure Elias Miler da Silva, chef de cabinet du député Major Olimpio, proche de Jair Bolonaro. Le projet en question vise à autoriser la possession d’armes au domicile de l’usager au nom de la défense du patrimoine et de réduire l’âge minimum de 25 à 21 ans. Aujourd’hui seuls les policiers, les agents de sécurités privés et les pratiquants de tir sportif peuvent détenir une arme. « On ne laissera pas n’importe qui avoir un fusil », précise M. Miler da Silva rappelant l’obligation de passer des tests, notamment, psychologiques. Marcher dans la rue avec son colt, sauf absolue nécessité, restera également interdit. « La première chose que font les gouvernements totalitaires c’est de désarmer la population ! Il ne fait aucun doute que le texte sera adopté », conclut le chef de cabinet prétendant que « la voiture tue chaque année plus que les armes à feu ». Preuve de cette victoire annoncée, l’action du fabriquant brésilien d’armes Taurus a vu son action bondir de 400 % au début du mois d’octobre, notait le site Informoney, mi-octobre. Impatients, les « citoyens de bien » se préparent déjà à dégainer.
Tombée enceinte après avoir été violée par son beau-père, Imelda Cortez avait donné naissance à une petite fille en avril 2017, retrouvée dans la fosse septique de sa maison.
Salvador : acquittement d’une femme jugée pour tentative d’homicide sur son bébé
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/salvador-acquittement-d-une-femme-jugee-pour-une-tentative-d-avortement_5399020_3210.html
18/12/2018
international
Imelda Cortez (au centre) réagit à son acquittement pour tentative d’avortement, le 17 décembre à Usulutan, au Salvador. JOSE CABEZAS / Reuters Une femme de 20 ans, jugée pour tentative d’homicide après une tentative d’avortement supposée, a été acquittée lundi 17 décembre au Salvador, un des pays où la législation anti-IVG est l’une des plus strictes au monde. « Les juges du tribunal d’Usulutan acquittent Imelda Cortez. Liberté », a réagi sur Twitter Bertha Maria Deleon, l’avocate de la jeune femme, tombée enceinte après avoir été violée par son beau-père et qui se trouvait en détention provisoire depuis vingt mois. Imelda Cortez est « libre », a confirmé à l’AFP un porte-parole de l’ONG de défense des femmes La Casa de Todas. Selon l’accusation, la jeune femme a été hospitalisée le 17 avril 2017 pour une hémorragie. Le médecin qui l’examine alors diagnostique un avortement illégal, le placenta ayant été retiré. De son côté, Imelda Cortez explique avoir « senti quelque chose sortir quand elle était aux toilettes ». Pas de preuve Après le signalement de l’hôpital, les forces de l’ordre inspectent la fosse septique au domicile de la jeune femme, dans la commune rurale d’El Parais, où ils entendent des pleurs et trouvent un nouveau-né « plein de selles et d’une poudre blanche ». Le bébé, une petite fille née prématurée, est transporté à l’hôpital et survit. Selon l’acte d’accusation, Imelda Cortez, qui a d’abord nié avoir donné naissance à un bébé, a jeté le nouveau-né dans la fosse septique, ce qui « constitue une tentative d’homicide ». Le procès, qui était prévu pour durer jusqu’à jeudi, a pris lundi un tour inattendu : le parquet a demandé au tribunal de requalifier les faits en « abandon de personne vulnérable » et requis un an de prison ferme. « Le juge a alors estimé qu’il n’y avait pas de preuves de commission d’un crime par Imelda » et, comme elle était déjà en détention provisoire depuis un an et huit mois, il l’a remise en liberté, a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’ONG pro-avortement Acdate, Jorge Menjivar. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Si l’Argentine légalise l’avortement, cela aura des conséquences dans toute la région » L’avortement, un homicide aggravé « Liberté pour Imelda ! », scandaient des membres d’associations féministes à l’extérieur du tribunal pendant le procès. Au cours des derniers mois, deux cas récents, ceux de Teodora Vasquez et Maira Figueroa, ont reçu un écho international : elles ont chacune passé une dizaine d’années en prison pour une fausse couche, considérée par la justice comme un homicide. Les deux ont été libérées après que leur peine de trente ans de réclusion a été commuée. Au Salvador, le code pénal prévoit de deux à huit ans de prison en cas d’avortement mais, dans les faits, les juges considèrent toute perte du bébé, qu’elle soit volontaire ou accidentelle, comme un « homicide aggravé », puni de trente à cinquante ans de réclusion. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La lutte des Argentines pour l’IVG encourage les féministes d’Amérique latine
Malgré les mises en garde climatiques, l’usage d’un des principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre est reparti à la hausse en 2017, tiré notamment par la Chine.
La consommation de charbon continue d’augmenter
https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/12/18/la-consommation-de-charbon-continue-d-augmenter_5399017_1653054.html
18/12/2018
energies
Un cargo décharge son charbon à Lianyungang, en Chine, en décembre. CHINA STRINGER NETWORK / REUTERS Si les conséquences n’étaient pas si graves, le pied de nez ferait sourire : alors que la COP24 vient à peine de fermer ses portes en Pologne et de conclure ses travaux par un accord minimaliste, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie, mardi 18 décembre, son rapport annuel sur l’état du charbon dans le monde. Et le constat est dramatique : alors que la consommation mondiale de charbon avait décliné en 2015 et 2016, elle est repartie à la hausse en 2017, d’environ 1 %. « Et ce sera encore très probablement le cas en 2018 », note Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie à l’AIE. Or, le charbon est l’un des plus importants contributeurs au changement climatique : la production d’électricité à partir de charbon émet 45 % du CO 2 rejeté dans l’atmosphère au niveau mondial. « Il y a beaucoup de discussions autour du charbon, mais assez peu de changements », note M. Sadamori. Malgré le fort développement des énergies renouvelables, malgré la baisse du prix du gaz après la révolution américaine du gaz de schiste, le charbon reste l’énergie la plus utilisée dans le monde pour produire de l’électricité. Il y a trente ans, autour de 38 % de l’électricité mondiale était produite à partir de charbon. C’est toujours le cas aujourd’hui, malgré l’augmentation spectaculaire de la consommation mondiale. « Un chiffre inquiétant », déplorait en début d’année Spencer Dale, l’économiste en chef du groupe pétro-gazier British Petroleum. Les prévisions de l’AIE n’ont pas de quoi rassurer celles et ceux qui voudraient voir un déclin des énergies fossiles. « La hausse devrait continuer autour de 0,5 % par an jusqu’en 2023 », estime M. Sadamori. Hausse en Inde et en Asie Pourquoi le monde n’arrive-t-il pas à se désintoxiquer de « King Coal », le roi charbon ? La réponse à cette question se trouve d’abord à Pékin. Un quart du charbon utilisé dans le monde pour produire de l’électricité est brûlé en Chine. La hausse de la consommation d’électricité dans ce pays est pour beaucoup dans cette addiction au charbon. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Chine et l’Inde responsables de la forte hausse des émissions mondiales de CO2 Même si le pouvoir chinois a largement développé les renouvelables, le gaz naturel et le nucléaire, les besoins de la plus importante population au monde sont tels que le charbon continue d’y pourvoir largement. Le régime a lancé une bataille pour diminuer les effets du charbon sur la qualité de l’air, ce qui devrait conduire à un très lent déclin : selon l’AIE, la demande chinoise devrait baisser de 1 % par an dans les cinq prochaines années.
Mathieu Martin, qui parcourt les cinq continents depuis qu’il a 20 ans, est porté disparu depuis plus de quatre mois. Il se serait perdu et serait arrivé au domicile des suspects.
Disparition d’un Français en Argentine : deux frères inculpés pour homicide
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/19/disparition-d-un-francais-en-argentine-deux-freres-inculpes-pour-homicide_5400016_3210.html
19/12/2018
international
La justice argentine a inculpé mercredi 19 décembre pour homicide deux frères, arrêtés dans le cadre de la disparition de Mathieu Martin, un baroudeur français de 32 ans, a annoncé le ministère public. « Il existe des indices soutenant la thèse d’un homicide, pour lequel deux hommes arrêtés ont été inculpés », a déclaré le procureur Ramiro Ossorio, lors d’une conférence de presse à Salta, à 1 600 kilomètres au nord de Buenos Aires. Cette inculpation survient alors que le corps du globe-trotteur français n’a pas été retrouvé. Dreadlocks, grand sourire derrière une longue barbe, sac à dos, Mathieu Martin, qui parcourt les cinq continents depuis qu’il a 20 ans, est porté disparu depuis plus de quatre mois. Son dernier message a été envoyé le 8 août depuis Tilcara, dans la province de Jujuy, à 1 600 kilomètres au nord-ouest de Buenos Aires. Le lendemain, il a été aperçu avec deux autres touristes, à San Isidro, un hameau de la province voisine de Salta, à une vingtaine de kilomètres du Cerro Morado, une montagne qui culmine à 5 000 mètres d’altitude. Mobile : le vol ? Les arrestations ont été réalisées dimanche dans la ville d’Iruya grâce à des témoignages, selon le parquet de Salta. « M. Martin se serait perdu et serait arrivé au domicile des deux suspects (les frères Juan et Froilan Cuevas) dans les environs escarpés de Huacamola », a ajouté le procureur. L’inculpation « se base sur le témoignage de la sœur des deux hommes arrêtés, décrits par les habitants comme alcooliques et problématiques », selon le ministère public. Selon Ramiro Ossorio, le mobile de l’assassinat pourrait être « une tentative de vol ». « Les [frères] Cuevas reconnaissent avoir vu M. Martin. Nous pouvons lier sa disparition avec sa mort. Son corps n’a pas été retrouvé mais les recherches continuent dans la zone. Les forces de l’ordre sont accompagnées de chiens », a-t-il ajouté. Mathieu Martin « communiquait fréquemment avec ses amis et sa famille, qui ont déjà été informés de la théorie qui est privilégiée », a fait savoir le représentant du ministère public.
Le dissident polonais, membre fondateur de Solidarité en 1980 et critique lucide de la dérive autoritaire du régime actuel, signe de formidables Mémoires. Retour, avec lui, sur ce parcours hors du commun.
Karol Modzelewski : « On a connu une liberté vécue activement, combativement et collectivement »
https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/12/19/karol-modzelewski-figure-historique-du-syndicat-solidarite-publie-ses-memoires-on-a-connu-une-liberte-vecue-activement-combativement-et-collectivement_5400005_3260.html
19/12/2018
livres
Karol Modzelewski, né en 1937, est historien, spécialiste du Moyen Age ; sa somme L’Europe des barbares. Germains et Slaves face aux héritiers de Rome (Aubier, 2006) fait autorité. Mais c’est comme figure centrale de la dissidence polonaise au régime communiste, des années 1960 à la création du syndicat Solidarité (« Solidarnosc », en polonais), qu’il s’est fait connaître du monde entier. La parution en français de ses Mémoires, Nous avons fait galoper l’histoire (publiés en Pologne en 2013), offre l’occasion de revenir avec lui sur les étapes de ce long combat pour la liberté, dont le souvenir, dans une Pologne désormais aux mains de nationalistes du parti Droit et justice, se révèle plus vital que jamais. Vous avez été élevé dans une famille où les bienfaits du régime soviétique n’étaient pas remis en cause. Votre père adoptif, Zygmunt Modzelewski (1900-1954), a été, à l’issue de la guerre, le ministre des affaires étrangères de ce qui deviendra la République populaire de Pologne. Comment s’est opéré le renversement qui va faire de vous l’un des principaux opposants polonais ? J’ai commencé mon parcours politique en découvrant la vérité sur le stalinisme. Personne ne parlait politique avec moi à la maison. Mais j’étais curieux, et j’ai commencé à entendre des choses. Et puis, en 1956, alors que j’étais étudiant, il y a eu le XXe congrès [du Parti communiste d’Union soviétique, au cours duquel Nikita Khrouchtchev, alors secrétaire général, dévoila un rapport qui dénonçait les répressions commises sous Staline, mort trois ans plus tôt]. Ç’a été un choc immense. Les gens ne savaient pas. On n’osait rien dire. Et, à ce moment-là, on voulait encore croire au communisme. La conclusion, pour moi et ceux de ma génération, comme Jacek Kuron [1934-2004], mon ami le plus proche, a été que les idéaux étaient bons, mais que le système était absolument intolérable. Il fallait donc le renverser. Comment ? Moyennant une révolution. C’est ce qu’on appelle, dans la pensée communiste, le révisionnisme, terme très proche de la notion religieuse d’hérésie : on conteste la version ecclésiastique de la foi au nom de la foi elle-même, de sa pureté. Nous avons créé, avec une centaine de jeunes cadres, un groupe révisionniste à l’université de Varsovie, où j’ai reçu ma première formation politique consciente. Quelles ont été les conséquences du XXe congrès en Pologne ? La révolution dont nous rêvions a été démontée, à peine amorcée, par Wladyslaw Gomulka [le premier secrétaire du POUP, le Parti ouvrier unifié polonais], qui a conduit une libéralisation très limitée, avec pour effet de transformer la dictature totalitaire stalinienne en dictature communiste autoritaire. C’est une distinction qui est utile quand on est à Sciences Po. Mais elle est très pratique aussi lorsqu’on y est confronté. Dans la dictature autoritaire, tant que vous ne contestez pas le régime, vous pouvez vivre en paix. On n’exige de votre part aucune orthodoxie idéologique. Résultat : la majorité choisit de pas contester. Le conformisme règne.
Tandis que Donald Trump estime avoir « vaincu l’Etat islamique en Syrie », les autorités françaises considèrent que la menace djihadiste reste importante dans le pays.
Paris s’inquiète du retrait américain de Syrie
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/19/paris-s-inquiete-du-retrait-americain-de-syrie_5400003_3210.html
19/12/2018
international
Un convoi de la coalition internationale, dans la province de Deir ez-Zor, le 22 novembre 2018. US ARMY / REUTERS L’amorce de retrait américain de Syrie, dont les modalités restent encore confuses, représente un coup dur pour la stratégie française au Levant. Même s’il ne s’agit pas vraiment d’une surprise. Depuis son élection, Donald Trump n’a cessé d’évoquer le départ des troupes américaines et Emmanuel Macron revendiquait le fait de l’avoir convaincu d’y surseoir comme l’un des résultats positifs d’une relation personnelle longtemps excellente, et désormais en crise. A la différence du président américain affirmant dans un Tweet que « l’Etat islamique est vaincu », les autorités françaises pensent que, si les territoires sous le contrôle des djihadistes sont de plus en plus réduits « Daech n’est pas rayé de la carte », comme l’a affirmé jeudi via Twitter la ministre des armées Florence Parly. « L’organisation conserve des positions territoriales dans l’est. Leur reprise par les Forces démocratiques syriennes [FDS] avec le soutien de la coalition est l’absolue priorité », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Biarritz (sud-ouest), où il présentait, lundi 18 décembre, les grandes priorités de la présidence française du G7 en 2019. Le président français s’était entretenu mardi soir avec son homologue américain. On espère surtout à Paris que le retrait sera progressif et ordonné afin d’assurer la sécurité des partenaires locaux de la coalition. « Ce retrait est une erreur aux conséquences aussi dévastatrices que celles de 2013 quand Barack Obama, malgré ses engagements, avait renoncé à mener les frappes contre le régime syrien qui avait utilisé le gaz sarin », précise une source diplomatique française. « Sanctuariser » le nord-est L’abandon américain remet en effet en cause les fondamentaux sur lesquels opéraient jusqu’ici les pays engagés dans la coalition contre Daech. Et, surtout, cela signifie un abandon des Kurdes syriens, piliers des FDS qui combattent l’EI, alors même que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, menace d’une intervention contre le territoire qu’elles contrôlent en Syrie qu’il considère comme la principale menace contre la sécurité de son pays. « Il faut stabiliser les zones libérées de l’organisation terroriste, notamment par les forces kurdes et arabes que nous avons soutenues et qui ont consenti dans ce combat un sacrifice éminent », a insisté le ministre français à Biarritz. L’objectif est de « sanctuariser » le nord-est de la Syrie jusqu’à ce qu’une transition politique « inclusive », intégrant la diversité de la société syrienne, soit mise en œuvre dans le cadre de négociations de paix.
Les députés ont adopté un article introduit par le Sénat qui limite le bénéfice de l’abattement d’impôt pour les journalistes à ceux dont le revenu mensuel est inférieur à 6 000 euros net.
L’Assemblée nationale limite l’abattement fiscal des journalistes
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/12/19/l-assemblee-nationale-limite-l-abattement-fiscal-des-journalistes_5400002_3236.html
19/12/2018
actualite-medias
L’Assemblée nationale a adopté, mardi 18 décembre, dans le cadre du projet de budget pour 2019, un article introduit par le Sénat limitant le bénéfice de l’abattement d’impôt pour les journalistes à ceux dont le revenu mensuel est inférieur à 6 000 euros net. Pour le calcul de l’impôt sur le revenu, les journalistes bénéficient d’un abattement forfaitaire sur leur revenu net à déclarer d’un montant de 7 650 euros. A l’initiative du sénateur Yvon Collin (Rassemblement démocratique et social européen) et de plusieurs de ses collègues, le Sénat avait adopté en première lecture, le 23 novembre dernier, un amendement limitant le champ d’application de cet abattement aux journalistes percevant moins de 93 510 euros brut par an. A sa création en 1934, cet abattement fiscal était justifié par le fait que les journalistes ont fréquemment des frais professionnels auxquels ils subviennent eux-mêmes (matériel de reportage, déplacements, etc.). Rénovation des aides à la presse L’Assemblée nationale a approuvé en nouvelle lecture cette nouvelle disposition de la loi de finances après avoir rejeté deux amendements, déposés par Emmanuelle Ménard (extrême droite) et Sabine Rubin (La France insoumise), qui demandaient la suppression de l’abattement, son fléchage en direction des journalistes les plus précaires ou encore une rénovation des aides à la presse. « Ce cadeau fiscal crée une inégalité entre les contribuables », a dénoncé Emmanuelle Ménard, pour qui l’existence de cette niche fiscale suppose, selon elle, « le problème d’indépendance des journalistes vis-à-vis de l’Etat ». « Nous souhaitons supprimer ce privilège fiscal des journalistes qui n’a plus de sens aujourd’hui », a abondé Sabine Rubin. « Mais, soucieux de ne pas précariser ce secteur d’activité, nous proposons une rénovation des aides à la presse, une défense des intérêts des pigistes et une obligation renforcée des entreprises de presse en matière de droit du travail », a-t-elle ajouté. Selon l’Observatoire des médias et de la presse, en 2016, le revenu médian des journalistes était de 3 549 euros par mois pour les journalistes en CDI et de 1 896 euros pour ceux en CDD.
Le premier film de Ben Affleck, thriller et conte moral, doit beaucoup à l’interprétation de son frère, Casey.
« Gone Baby Gone » : vies brisées dans les bas-fonds de Boston
https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/12/19/gone-baby-gone-vies-brisees-dans-les-bas-fonds-de-boston_5400000_1655027.html
19/12/2018
televisions-radio
Casey Affleck dans « Gone Baby Gone », de Ben Affleck. FREEWAY ENTERTAINMENT KFT / CLAIRE FOLGER Ciné+ Premier, mercredi 19 décembre à 22 h 55, film Entre son apparition remarquée, il y a dix ans, comme coscénariste et interprète de Will Hunting, de Gus Van Sant, et cette première tentative comme réalisateur, Ben Affleck s’est employé à faire oublier tout le bien qu’on avait pu penser de lui. Interprète de films aussi oubliables que Daredevil ou Jersey Girl, le beau gosse a beaucoup à se faire pardonner. Gone Baby Gone, thriller et conte moral, est un acte de contrition tout à fait honorable. Adapté d’un roman de Dennis Lehane, il ramène Affleck à Boston, ville qu’il a connue dans son enfance. Le Boston où les strates d’immigrants se sont superposées, le Boston corrompu de Martin Scorsese. Dans cette ville fragmentée, pauvre et violente, une petite fille est enlevée. Sa tante fait appel à un couple de détectives privés, ­Patrick Kenzie (Casey Affleck, petit frère du réalisateur) et Angela Gennaro (Michelle Monaghan). Ces deux jeunes amoureux ont monté leur petite entreprise, destinée à réunir les familles fracassées par le destin ou les créanciers. C’est un peu romantique et très sordide, et le cocktail reste équilibré de bout en bout. Malédiction de Dorian Gray C’est à cet équilibre que tient la réussite de Ben Affleck pour ses débuts derrière la caméra, plutôt qu’à la mise en scène elle-même, efficace mais cédant parfois à la facilité, jamais inspirée. Gone Baby Gone vaut toutefois mieux que ce constat de compétence. Le principe de construction dramatique fécond permet au film de maintenir le spectateur sur le bord de son siège. D’autant qu’il est guidé dans ce labyrinthe meurtrier par un jeune acteur étonnant. Enfin, « jeune »… Au début de Gone Baby Gone, l’un des deux flics chevronnés chargés de l’enquête demande son âge à Patrick Kenzie, qui répond qu’il est né il y a trente et un ans. « Il fait jeune », dit sa compagne. Et c’est vrai que Casey Affleck, dont l’état civil correspond à celui de son personnage, est doué d’un physique enfantin, fragile, un peu transparent. La raison voudrait qu’un acteur parvienne à la maturité quand se creusent ses rides, mais on dirait que Casey Affleck est affligé de la malédiction de Dorian Gray, et plus il pénètre dans l’intimité de son personnage, moins il semble vieillir. Sous la direction de son grand frère, il parvient à doter Patrick Kenzie d’un trésor de doutes et de colères. Gone Baby Gone, de Ben Affleck (EU, 2007, 114 min). www.mycanal.fr
Ces soupçons « de corruption d’agent public étranger » impliquent notamment un des prestataires d’Orano, la société de conseil Eurotradia International.
Les activités d’Orano en Mongolie visées par une enquête judiciaire pour des soupçons de corruption
https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/12/19/les-activites-d-orano-en-mongolie-visees-par-une-enquete-judiciaire-pour-des-soupcons-de-corruption_5399983_1653054.html
19/12/2018
energies
Le groupe nucléaire français Orano, anciennement Areva, est dans le viseur du parquet national financier qui enquête sur des soupçons de corruption en Mongolie, a-t-on appris, mercredi 19 décembre, de sources proches du dossier. Ces soupçons « de corruption d’agent public étranger » impliquent notamment un des prestataires d’Orano, la société de conseil Eurotradia International, qui a joué un rôle clé pour lui obtenir en 2013 l’exploitation de gisements d’uranium dans le désert de Gobi. « Nous avons décidé de mettre fin à nos contrats avec Eurotradia », a fait savoir à l’AFP un porte-parole d’Orano. « Nous n’avions rien noté d’anormal et nous nous tenons désormais à la disposition de la justice », a-t-il ajouté, affirmant que « Eurotradia n’avait pas notre accord pour recourir à des intermédiaires mongols ». Campagne anticorruption en Mongolie En octobre 2013, sous la présidence de Luc Oursel, Areva avait conclu un partenariat stratégique pour exploiter deux gisements d’uranium dans le désert de Gobi (sud-est) avec le mongol Mon-Atom et le japonais Mitsubishi. L’accord intervenait après plus de dix ans de prospection du groupe français en Mongolie, mais il était resté incertain jusqu’au dernier moment. Le projet avait suscité de fortes oppositions environnementales dans cet immense pays de trois millions d’habitants, dont le sous-sol est riche en minerais (uranium, cuivre, or, charbon). Cette affaire s’inscrit dans le cadre d’une campagne anticorruption en Mongolie où, dans un autre dossier, deux anciens premiers ministres ont été incarcérés en avril pour des accords controversés avec le géant minier anglo-australien Rio Tinto. Par ailleurs, le groupe nucléaire français est déjà visé depuis 2015 par une enquête préliminaire du PNF. Cette affaire, surnommée « uraniumgate », porte sur la vente controversée, à l’automne 2011, d’une importante quantité d’uranium nigérien pour 320 millions de dollars. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le rachat d’UraMin, un désastre financier et industriel pour Areva
La tâche de nommer les gènes représente un effort considérable. Qu’ils soient « CCR5 » ou « Pokémon », ces sobriquets sonnent souvent la consécration d’un parcours de pionniers.
Le nom des gènes
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/19/le-nom-des-genes_5399980_1650684.html
19/12/2018
sciences
Carte Blanche. Qui est donc CCR5 ? Le 26 novembre dernier, ce gène humain s’est soudain retrouvé sous le feu des projecteurs à l’annonce de la naissance des deux premières jumelles génétiquement modifiées. Vous n’avez probablement pas cherché à en connaître l’étymologie, lassés d’entendre les généticiens user d’acronymes abscons pour désigner les ciseaux moléculaires Crispr/Cas9 ou le variant du gène BRCA1 associé au risque accru de cancer du sein d’Angelina Jolie. L’explicitation de l’acronyme – Récepteur des chimiokines C-C de type 5 – ne vous éclairerait d’ailleurs guère sur son rôle de premier plan dans l’actualité : il vous suffit de comprendre que la protéine CCR5 codée par le gène CCR5 sert de porte d’entrée au virus du sida dans les cellules immunitaires. Lire aussi Des bébés génétiquement modifiés seraient nés en Chine La tâche de nommer les gènes représente un effort considérable si l’on sait que le génome humain contient à lui seul environ 20 000 gènes codant des protéines et au moins autant de gènes non codants, et qu’il y a des millions d’espèces sur terre. Les gènes, c’est-à-dire les unités héréditaires responsables d’un caractère donné, étaient historiquement nommés par un mot ou une phrase illustrant ce caractère. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, des codes de nomenclature furent fixés pour les espèces modèles en génétique, fournissant aux spécialistes un vocabulaire commun, pratique et standardisé. Ainsi le gène de drosophile Antennapedia, dont la mutation conduit au développement de pattes en lieu et place d’antennes, est-il désormais abrégé en Antp. Parfois rebaptisés Chaque gène reçoit pour nom, en général lors de la première publication où il apparaît, une abréviation ou un acronyme. Suivant le type d’informations dont on dispose, ce nom représente le trait associé à une mutation de ce gène, la voie métabolique dans laquelle intervient la protéine qu’il code, la réaction biochimique éventuellement catalysée, ou encore un type d’interaction moléculaire. Par exemple chez la levure, cinq gènes dont la mutation conduit à une sensibilité prononcée aux basses températures ont été nommés BRR1 à 5, pour Bad Response to Refrigeration (« mauvaise réponse à la réfrigération »). Remarquez que ces sobriquets rafraîchissants (Brr !) ne nous informent en rien sur la fonction de leurs produits dans la maturation des ARN. Les noms de gènes ne sont toutefois pas gravés dans le marbre. Pour différentes raisons, comme l’homogénéisation de la nomenclature entre espèces, ou la caractérisation plus précise d’une fonction moléculaire, ils peuvent être rebaptisés. Exemple célèbre, en 2005 le Comité de nomenclature des gènes Hugo a dû renommer le gène Pokemon, dont certaines formes sont impliquées dans le développement de cancers, après la parution de titres ambigus comme « Le rôle de Pokémon dans le cancer révélé ».
Le parti d’extrême droite FPÖ justifie sa position par l’absence de coopération d’Ankara dans sa traque aux binationaux, interdits en Autriche.
L’extrême droite autrichienne veut suspendre la naturalisation des Turcs
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/19/l-extreme-droite-autrichienne-veut-suspendre-la-naturalisation-des-turcs_5399976_3210.html
19/12/2018
international
Le vice-chancelier autrichien, Heinz-Christian Strache, le 4 décembre, à Vienne. LEONHARD FOEGER / REUTERS L’Autriche a annoncé vouloir suspendre la naturalisation des Turcs, après une décision de la Cour constitutionnelle jugeant illégal un programme de déchéance de nationalité. Interrogé par la presse, le vice-chancelier d’extrême droite (FPÖ, Parti de la liberté d’Autriche), Heinz-Christian Strache, a justifié cette mesure radicale, mardi 18 décembre, par l’absence de coopération d’Ankara, dans le cadre d’une enquête visant à vérifier si des milliers de citoyens autrichiens d’origine turque n’avaient pas gardé ou récupéré leur ancienne nationalité, ce qui est strictement interdit. En faisant cette déclaration, M. Strache réagissait au camouflet infligé par la plus haute juridiction à sa politique visant spécifiquement et uniquement les Autrichiens d’origine turque. Depuis son arrivée au pouvoir, l’exécutif s’est en effet lancé dans une très coûteuse opération de vérification visant à débusquer les binationaux dans cette communauté, l’une des plus importantes, puisqu’elle représente environ 270 000 personnes, pour un pays de 8,7 millions d’habitants. Son enquête a été établie à partir d’une liste de 100 000 personnes figurant dans un fichier fourni par le groupe parlementaire du FPÖ, qui n’en a jamais révélé la provenance. De nombreux Autrichiens dans une angoisse terrible Pour l’instant, seule une poignée de fraudes avérées ont été relevées, mais la procédure a placé de nombreux Autrichiens dans une angoisse terrible, car le ministère de l’intérieur exigeait d’eux qu’ils prouvent avoir renoncé à tout lien avec l’état civil de leur pays d’origine, alors que ce dernier refusait de répondre à leurs requêtes. Les relations diplomatiques entre la Turquie et l’Autriche sont exécrables. Vienne ne reconnaît pas la double nationalité. La Cour constitutionnelle a contesté toute valeur juridique au document du FPÖ, relevé l’inégalité de traitement et l’impossibilité, pour l’exécutif, de faire peser la charge de la preuve sur les intéressés. Nurten Yilmaz, la responsable des questions d’intégration au sein de l’opposition sociale-démocrate (SPÖ), évoque le soulagement de pans entiers de la population face à la menace de perdre tout ce qu’ils avaient construit dans leur processus d’intégration. « Le FPÖ a délibérément joué avec ce danger », déplore-t-elle, tout comme une porte-parole du parti libéral NEOS, Stephanie Krisper, qui regrette que l’extrême droite tente « d’insécuriser les citoyens autrichiens d’origine turque dans l’objectif de diviser la société ».
L’école primaire bénéficie de plus de 2 000 emplois supplémentaires. Le nombre de postes est à la baisse dans les collèges et les lycées.
Plus de postes en primaire, moins dans le secondaire : quels moyens à la rentrée 2019 ?
https://www.lemonde.fr/education/article/2018/12/19/plus-de-postes-pour-l-ecole-primaire-moins-dans-le-secondaire-quels-moyens-a-la-rentree-2019_5399969_1473685.html
19/12/2018
education
En 2019-2020, 2 175 postes supplémentaires sont octroyés à l’école primaire, alors que le nombre d’écoliers attendus est en déclin. PASCAL PAVANI / AFP C’est une étape convenue et néanmoins attendue. Chaque année, à l’approche des congés de Noël, l’éducation nationale livre une première photographie de la rentrée scolaire à venir en rendant publics, académie par académie, les moyens d’enseignement octroyés aux écoles, collèges et lycées. La surprise est relative. Ces chiffres reflètent, peu ou prou, les lignes budgétaires divulguées à l’été. Il n’empêche, les tableaux détaillant les « équivalents temps plein » (ETP dans le jargon de l’école) communiqués mercredi 19 décembre par le ministère de l’éducation, renseignent sur les créations ou les suppressions de postes pour septembre. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Rentrée 2019 : la répartition des moyens d’enseignement fait déjà débat Priorité au primaire Sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, année après année, cette carte a ainsi dessiné quelque 60 000 suppressions d’emploi. Sous la présidence de François Hollande, presque autant ont été créés. La rentrée 2019 – la troisième de l’ère Macron, la deuxième préparée par Jean-Michel Blanquer, son ministre de l’éducation – marque, comme sous la gauche, la priorité donnée au premier degré. En 2019-2020, 2 175 postes supplémentaires sont octroyés à l’école primaire, alors même que le nombre d’écoliers attendus est en déclin (– 33 600 selon les dernières prévisions). Ce chiffre atteint 2 375 postes si l’on tient compte d’une « réserve » de 150 emplois dévolue, notamment, à la scolarisation d’enfants autistes. Pour treize académies, dont Besançon, Caen, Rennes ou Clermont-Ferrand, le compte est à zéro. « Ces territoires sont à moyens constants, alors qu’ils représentent, à eux seuls, 70 % de la baisse des effectifs élèves », fait-on valoir à la Direction générale de l’enseignement scolaire. Les académies de Créteil (+ 502 postes), Versailles (+ 462) et Lyon (+ 175) obtiennent les plus fortes dotations, devant la Guyane et Mayotte (+ 150 pour chacune), La Réunion (+ 122) ou encore Aix-Marseille (+ 110). Paris hérite de 40 postes supplémentaires, mieux que Nice (+ 38) et Rouen (+ 34). « Partout, le taux d’encadrement s’améliore », défend-on dans l’entourage de M. Blanquer, même si, sur le terrain, des craintes se font jour. Les écoles rurales ou les écoles qui ne relèvent pas de l’éducation prioritaire redoutent de devoir bientôt « rendre des postes » au profit des classes de CP et de CE1 dédoublées, qui absorbent une large part des emplois créés. Tendance à la baisse dans le secondaire Dans le second degré, l’arithmétique est différente. Si l’on s’en tient aux tableaux divulgués mercredi, le solde entre les emplois créés et les emplois supprimés est négatif. Il est de l’ordre de 365 emplois en moins (et même de 465 en moins si l’on tient compte d’une « réserve » constituée d’une centaine de postes), alors que les effectifs de collégiens et de lycéens attendus à la rentrée devraient, eux, s’accroître de 32 000.
Karma Tshojay, 56 ans, était accusé par quatre femmes, disciples ou enfants de disciples au sein de la communauté du temple bouddhiste des Mille Bouddhas, de viols et d’agressions sexuelles.
Saône-et-Loire : un moine bouddhiste condamné à douze ans de prison pour viols
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/19/saone-et-loire-un-moine-bouddhiste-condamne-a-douze-ans-de-prison-pour-viols_5399948_3224.html
19/12/2018
societe
Au temple des Mille Bouddhas, à La Boulaye (Saône-et-Loire), le 27 juillet 2012. Olivier Duquesne/(CC BY-SA 2.0) Un moine bouddhiste a été condamné dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 décembre par la cour d’assises de la Saône-et-Loire à douze ans de réclusion criminelle pour des viols et agressions sexuelles. Karma Tshojay, 56 ans, était accusé par quatre femmes, disciples ou enfants de disciples au sein de la communauté du temple bouddhiste des Mille Bouddhas, à La Boulaye (Saône-et-Loire). Parmi les faits reprochés à cet homme, appelé lama Tempa, figurent des viols sur plusieurs victimes dont une mineure, âgée de 11 à 13 ans, et des attouchements sexuels sur une autre, alors qu’elle était âgée de 9 ans et vivait dans la communauté avec ses parents, entre les années 1990 et les années 2000. Trois victimes, qui s’étaient constituées partie civile, ont obtenu des dommages et intérêts à hauteur de 12 000 euros pour l’une et 15 000 euros pour les deux autres, a précisé Alain Guignard, un des avocats des parties civiles. Un second religieux acquitté M. Tshojay, mis en examen en 2012, avait été placé en détention provisoire pendant deux ans avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Marié, il résidait toujours en Saône-et-Loire mais avait été exclu de la communauté. Il conteste depuis le début de la procédure les faits qui lui sont reprochés. La cour a en revanche acquitté un second religieux, lui aussi d’origine bhoutanaise, qui se trouvait poursuivi pour « agressions sexuelles sur mineur de (moins de) 15 ans ». Quatre ans de prison dont deux avec sursis avaient été requis à son encontre.
Les directeurs de la police judiciaire, de la sécurité publique et de l’IGPN ont été remplacés, mercredi, en conseil des ministres.
Valse à la tête de la police nationale
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/19/valse-a-la-tete-de-la-police-nationale_5399938_1653578.html
19/12/2018
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L’heure est au grand chambardement à la tête de la police nationale. Trois des principaux postes de direction ont été renouvelés, mercredi 19 décembre, par nomination en conseil des ministres. Deux mois après leur arrivée, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d’Etat Laurent Nuñez marquent ainsi clairement leur volonté de prendre la main sur les troupes. Jérôme Bonet, qui dirigeait jusqu’alors le Service d’information et de communication de la police (Sicop), a ainsi été nommé à la tête de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Il s’agit d’une des entités les plus prestigieuses de la police, chargée d’enquêter sur les meurtres, le terrorisme, le trafic de drogue, la criminalité organisée… Agé de 48 ans, M. Bonet remplace Mireille Ballestrazzi, qui part à la retraite. Nomination sur le fil Dans la course à qui dirigera l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la fameuse « police des polices » chargée d’enquêter sur les dysfonctionnements internes, c’est Brigitte Jullien qui l’emporte sur le fil. Patronne de la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) en Gironde, cette femme de 60 ans remplace Marie-France Monéger-Guyomarc’h, partie à la retraite en septembre. Le siège était resté vacant à cause de la démission de Gérard Collomb qui avait fléché le poste pour Pascal Lalle, sans entériner sa décision avant son départ. Ce dernier, directeur central de la sécurité publique, était dans l’inconnu depuis le remaniement. Il va finalement être remplacé à son poste par Jean-Marie Salanova, DDSP des Bouches-du-Rhône. Il s’agit de la plus grande des directions centrales de la police nationale, avec quelque 66 000 fonctionnaires. Pascal Lalle, âgé de 62 ans, qui était en poste depuis 2012, voit donc l’IGPN lui échapper. Il a été nommé à l’Inspection générale de l’administration.
Pierre Lafon considère « Bien sûr, l’accouchement sous X n’est pas la panacée : c’est une souffrance pour la mère comme pour l’enfant. Mais cette alternative à l’IVG mérite d’être mieux connue, d’autant qu’il devient de plus en plus difficile d’adopter en France ».
« Le Monde des lecteurs » - Société : l’accouchement sous X, une solution méconnue
https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2018/12/19/le-monde-des-lecteurs-societe-l-accouchement-sous-x-une-solution-meconnue_5399923_5334984.html
19/12/2018
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« Si seulement 1 % des IVG pratiquées annuellement en France se transformaient en accouchement sous X, 4 fois plus de bébés pourraient ainsi faire le bonheur de parents adoptifs. » Ilfo Green/Westend61 / Photononstop Alors que casseurs et terroristes assombrissent cette fin d’année, la sortie du film Pupille nous apporte un rayon de lumière bienvenu. A partir d’une banale histoire d’accouchement sous X, Jeanne Herry nous donne à voir une magnifique tranche de vie où se croisent une grossesse non désirée, une femme si désireuse d’adopter, un enfant qui se demande ce qui lui arrive, et tous les services sociaux qui accompagnent ce genre de situation et doivent prendre des décisions. Il est particulièrement réconfortant de voir ici l’intérêt de l’enfant pris en compte et même prioritaire, comme l’explique si bien cette professionnelle de l’adoption : « Mon travail, ça n’est pas de trouver un enfant à des parents qui souffrent, mais de trouver les meilleurs parents possibles à des enfants en difficulté ». Bien sûr, l’accouchement sous X n’est pas la panacée : c’est une souffrance pour la mère comme pour l’enfant. Mais cette alternative à l’IVG mérite d’être mieux connue, d’autant qu’il devient de plus en plus difficile d’adopter en France : le nombre d’enfants proposés à l’adoption à l’international a fortement baissé tandis que le nombre de parents demandeurs continue à augmenter, ce qui fait de l’adoption un véritable parcours du combattant. Quelques chiffres pour illustrer l’enjeu : Entre 2010 et 2015, le nombre d’adoptions internationales en France a été divisé par quatre et rejoint désormais celui de l’adoption nationale, avec environ 800 enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance tous les ans. Entre 2004 et 2015, le nombre d’adoptions a chuté de près de 80 %. Du côté de la demande, en 2016, l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE) recensait 13 700 agréments d’adoption en cours de validité. 600 accouchements sous X par an. Si seulement 1 % des IVG pratiquées annuellement en France se transformaient en accouchement sous X, 4 fois plus de bébés pourraient ainsi faire le bonheur de parents adoptifs. Quelques % de plus permettraient de résorber le stock considérable des demandeurs agréés, sans compter ceux qui abandonnent face à la difficulté de la tâche ou au coût de l’adoption internationale, estimé entre 10 000 et 20 000 euros. Une solution bien plus satisfaisante sur le plan éthique que la GPA ou la PMA généralisée… Et pour laquelle le service public semble d’ores et déjà bien organisé : le film met en évidence le réseau très riche d’aide sociale à l’enfance qui existe dans notre pays. Pierre Lafon, Le Mans
Les pages Débats du « Monde » ont récemment opposé deux points de vue sur l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne. Les auteurs ont voulu poursuivre leur échange. Le collectif emmené par l’historien Georges Nivat estime, dans une tribune au « Monde », que les accusations d’antisémitisme lancées par le traducteur André Markowicz sont injustes.
« Non, Soljenitsyne n’est pas antisémite »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/non-soljenitsyne-n-est-pas-antisemite_5399916_3232.html
19/12/2018
idees
« Le stimulus de cette tentative, c’est la comparaison des deux messianismes, le juif, bien sûr, et le russe aussi. » Illustration : timbre du Kirghizistan émis le 11 décembre 2018. DR / KYRGYZ EXPRES POST Tribune. Soljenitsyne ne justifie pas l’unanimité, il ne mérite pas la caricature : tel est l’esprit dans lequel nous nous sommes exprimés dans « Le Monde », le 18 novembre, à la veille d’un colloque consacré à l’auteur et de l’ouverture d’une belle exposition à la mairie du Ve à Paris. Hélas, l’excellent traducteur André Markowicz est, dans la même page, tombé dans le piège de la caricature. André Markowicz est trop bon traducteur pour avoir innocemment déformé le propos de Soljenitsyne dans le discours de Harvard. Par exemple, l’auteur ne dit pas qu’un haut degré de confort n’est pas bon pour l’organisme, il s’inquiète précisément des effets de « l’habitude » de ce confort. Nous savons que d’autres, pour leur démonstration, lui faisaient dire que la liberté serait destructrice, quand il le dit de la liberté de mal faire… Mais Markowicz ! Surtout, notre traducteur accuse Soljenitsyne d’antisémitisme. Ce n’est pas vrai, ce n’est pas juste. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « L’antisémitisme tranquille et assuré de Soljenitsyne » Quand Soljenitsyne publie Deux siècles ensemble, livre consacré à la relation des juifs avec l’ensemble de la société russe, il annonce écrire sur ce sujet brûlant un ouvrage « impartial ». C’est l’époque où l’opinion mondiale et, surtout, le Sénat américain exigent de l’URSS le droit pour les juifs d’émigrer. Lui voudrait ce droit pour tous. L’époque complexe où tant de nos amis quittent l’URSS, l’époque des soirées d’adieu : on part pour Vienne et, au lieu de filer sur Tel-Aviv, en général on va à Brooklyn… Emigration russo-juive David Markish en fera un émouvant roman, intitulé Le Chien, histoire d’un de ces juifs qui, après avoir émigré, épuise les aires d’atterrissage du monde de l’émigration russo-juive, d’Israël à Brighton Beach, quémande son visa soviétique de retour, se le voit refuser et, décidé à rentrer illégalement par la Finlande, tombe sous les balles d’une mitrailleuse. C’est le drame des refuzniks, des déçus, des difficiles intégrations en Israël ou ailleurs. Il nous semble que la sévérité de beaucoup pour Soljenitsyne date de cette époque. L’ouvrage de Soljenitsyne porte plutôt sur « deux cents ans de séparation », tant le « problème juif » a obnubilé la société russe aux deux derniers siècles. On peut reprocher à l’auteur de donner trop d’importance à l’émancipation accordée par Catherine II aux juifs intégrés dans son empire après le troisième partage de la Pologne : sur le papier, c’est un statut meilleur qu’en France ou en Allemagne. On peut lui reprocher de ne pas suffisamment souligner la position généralement très philosémite des grandes voix russes du XIXe siècle : Tolstoï, Korolenko et Vladimir Soloviev.
C’est à un comité technique inconnu du public que revient le choix cornélien de choisir les nouvelles règles d’autorisation des pesticides.
Entre les abeilles et l’agrochimie, l’Europe tarde à choisir
https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/19/entre-les-abeilles-et-l-agrochimie-les-etats-europeens-tardent-a-choisir_5399913_3244.html
19/12/2018
planete
Une ruche produisant du miel de fleurs. PAUL J. RICHARDS / AFP Entre les abeilles et les insectes pollinisateurs d’une part, et l’industrie agrochimique de l’autre, il faut choisir. C’est en substance le choix cornélien – et très politique – auquel est confronté un comité technique bruxellois inconnu du public et ignoré des médias, dénommé Comité permanent des végétaux, des animaux, des denrées alimentaires et de l’alimentation animale, ou Scopaff (pour Standing Committee on Plants, Animals, Food and Feed). Celui-ci est chargé de décider d’une mesure-clé pour l’avenir du secteur apicole européen, de la biodiversité, mais aussi pour l’industrie agrochimique : la refonte des protocoles d’évaluation des risques des pesticides sur les abeilles et les pollinisateurs. Une refonte redoutée par les fabricants de pesticides. De fait, plus pointus que ceux aujourd’hui en vigueur, les nouveaux tests pourraient entraver la réautorisation de la plupart des molécules en circulation, selon des données industrielles. Et pourraient aussi barrer la route à la plupart des nouvelles. « Les positions de chaque Etat lors des discussions ne sont même pas rendues publiques », Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis Mais, depuis plus de cinq ans, les discussions entre les Etats membres et la Commission piétinent derrière les portes closes du comité d’experts. L’association de défense de la biodiversité Pollinis a donc saisi le médiateur européen, pour connaître les raisons d’un tel retard. Les services du médiateur ont estimé, mardi 18 décembre, la plainte de l’ONG recevable. L’association française conteste le refus de la Commission européenne de lui fournir une série de documents détaillant les débats entre Etats membres autour de l’adoption de ces nouveaux tests réglementaires. « Les décisions qui sont prises lors de ces comités techniques ne sont pas motivées et les positions de chaque Etat lors des discussions ne sont même pas rendues publiques, explique Nicolas Laarman, délégué général de Pollinis. L’opacité d’un tel système est simplement antidémocratique. C’est un rêve de lobbyiste. » Des lacunes profondes La proposition de refonte des tests d’homologation – ou « ligne directrice » – a été émise en juillet 2013 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Cette dernière avait expertisé, une année plus tôt, les tests réglementaires en vigueur, destinés à évaluer les risques des pesticides sur les abeilles avant leur autorisation. Le rapport technique rendu par l’agence européenne soulignait alors des lacunes profondes : ni test de toxicité chronique à de faibles doses sur les butineuses ou les larves, ni test des synergies entre molécules, ou entre pathogènes naturels et molécules, ne sont par exemple requis avant autorisation.
Les pages Débats du « Monde » ont récemment opposé deux points de vue sur l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne. Les auteurs ont voulu poursuivre leur échange. Dans sa réponse au collectif emmené par Georges Nivat, le traducteur André Markowicz, dans une tribune au « Monde », apporte des preuves supplémentaires de l’antisémitisme de l’auteur de « l’Archipel du goulag ».
« L’antisémitisme tranquille et assuré de Soljenitsyne »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/l-antisemitisme-tranquille-et-assure-de-soljenitsyne_5399907_3232.html
19/12/2018
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« Les juifs ont pratiqué la vente d’alcool (Soljenitsyne consacre à cette histoire une quantité de pages), et donc poussé le peuple russe à l’ivrognerie » (Alexandre Soljenitsyne en 1983). AFP Tribune. Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) écrit en conclusion de Deux siècles ensemble que la solution de ce qu’il appelle le « problème juif » serait l’assimilation – tel est le titre du dernier chapitre, pages « si émouvantes » pour mes contradicteurs. Mais, « de toute évidence, l’assimilation a ses limites infranchissables », remarque-t-il, p. 563 du volume II. Parce que, même page, « il y a dans l’âme d’un juif comme une note unique, une dissonance, une mince fêlure qui laisse en fin de compte s’infiltrer de l’extérieur la méfiance, les moqueries, l’hostilité ». Il y a, ajoute-t-il en postface, une autre solution : le départ. Depuis les années 1970, les juifs ont la chance de pouvoir quitter la Russie, et donc le « problème juif » peut trouver une issue toute simple. Telle est la conclusion. Et voici les premières lignes : « Dans mon travail d’un demi-siècle sur l’histoire de la révolution, je me suis heurté plus d’une fois au problème des relations entre Russes et juifs. Son dard (sic) s’enfonçait à tout bout de champ dans les événements (sic), la psychologie des hommes, et suscitait des passions chauffées à blanc. (…) Soit les Russes sont coupables face aux juifs, pire, le peuple russe est perverti depuis toujours, cela nous le trouvons à profusion ; soit, à l’autre pôle, les Russes qui ont traité de ce problème relationnel l’ont fait pour la plupart avec hargne, excès, sans vouloir même imputer le moindre mérite à la partie adverse… » (I, p. 7). « Ce problème relationnel ? » « La partie adverse ? » Tout est dit là. Article réservé à nos abonnés Lire aussi André Markowicz : « Ne faisons pas l’impasse sur l’idéologie panslaviste et le discours antisémite d’Alexandre Soljenitsyne » Certains juifs peuvent faire des efforts pour participer à la culture russe, selon Soljenitsyne, et porter un amour véritable à la « Mère Patrie » (la Russie), mais, dans tous les cas, un juif reste un juif et un Russe un Russe. Ai-je besoin d’expliquer en quoi cette « pensée » est raciste ? Dès lors qu’être juif ou Russe est une affaire de sang, ou peut-être de gènes, d’ethnie (euphémisme contemporain pour « race », mot que Soljenitsyne élude), les juifs, dans le monde entier seront toujours des étrangers, à l’exception d’Israël. Le corps de la Russie Faire penser cela, n’est-ce pas une marque les plus communes de l’antisémitisme le plus ancien ? Et c’est un antisémitisme d’autant plus dangereux qu’il est tranquille, assuré, soucieux de résoudre ce pénible problème qu’est la présence d’un corps étranger dans le corps de la Russie. Le corps d’une Russie qu’il exploite ou fait souffrir. Deux siècles ensemble est un gros livre, qui multiplie les citations (sans, la plupart du temps, les commenter) et semble d’une érudition à toute épreuve.
Le spécialiste de littérature classique renouvelle la biographie du génial dramaturge (1622-1673) en puisant aux sources de son inspiration et au plus près du processus d’écriture. Captivant.
Molière à l’œuvre sous le regard de l’historien Georges Forestier
https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/12/19/moliere-a-l-uvre-sous-le-regard-de-l-historien-georges-forestier_5399890_3260.html
19/12/2018
livres
Statue de Molière, d’après Jean-Jacques Caffieri (vers 1807-1808). STÉPHANE MARÉCHALLE / RMN-GRAND PALAIS (DOMAINE DE COMPIÈGNE) « Molière », de Georges Forestier, Gallimard, « Biographies NRF », 544 p., 24 €. Dans la fulgurante carrière de Jean-Baptiste Poquelin, dit « Molière », fils d’un riche marchand parisien né en 1622, devenu comédien à 21 ans puis chef de troupe à 30, le véritable tournant eut lieu en 1663. Tout avait débuté par un lamentable échec, dix-huit ans plus tôt. L’ambitieuse troupe de l’Illustre Théâtre, que dominait la tribu des Béjart, avait dû renoncer à sa salle parisienne. Criblée de dettes, elle était partie faire ses preuves en province, s’enrichissant grâce au soutien de puissants seigneurs. De retour à Paris en 1658, les comédiens s’étaient très vite imposés en rompant avec le burlesque traditionnel : d’une figure alors à la mode, celle des « précieuses », Molière avait su tirer un comique de sa composition, tout en superlatifs, périphrases et métaphores. L’engouement fut immédiat mais la révolution survint à la suite du succès, en décembre 1662, de L’Ecole des femmes. En effet, comme le montre Georges Forestier dans sa passionnante biographie, c’est alors que la convergence entre, d’un côté, un schéma inusable (la rivalité du barbon et des jeunes amoureux) et, de l’autre, les débats de société sur l’amour, l’éducation des femmes ou les codes de la civilité, atteignit sa pleine puissance, décuplée par d’évidentes allusions grivoises. L’historien pallie brillamment l’absence des manuscrits de Molière en mêlant érudition et étude des formes littéraires. Un tour de force Une cabale religieuse s’ensuivit, et le génie de Molière fut d’en faire le support d’une promotion inégalée : aux attaques, il répondit aussitôt par une Critique de L’Ecole des femmes (juin 1663) mettant en scène un salon mondain où l’on débattait de sa pièce, ce qui revenait à se défendre en créant avec le public une connivence d’un nouveau type. Aux attaques redoublées, il répliqua à nouveau par le génial Impromptu de Versailles (octobre 1663) où, devant toute la cour, il prétendait échouer à présenter une pièce promise. Dans cette « comédie des comédiens », tout à sa gloire de dramaturge, Molière étrillait les acteurs vedettes de l’Hôtel de Bourgogne, lui qui s’était vu confier la salle du Palais-Royal fin 1660 et dont la troupe deviendrait « troupe du roi » en 1665. Spécialiste reconnu de Corneille et de Racine (dont il a publié la biographie dans la même collection en 2006), et éditeur, avec Claude Bourqui, du théâtre de Molière dans « La Pléiade » (2010), Georges Forestier livre avec ce Molière une pièce essentielle de sa vaste réévaluation du trio classique. Car, de Molière, nous croyons tout savoir : trop en réalité. Manque pourtant l’essentiel, à savoir les manuscrits, dont Georges Forestier pallie brillamment l’absence en mêlant érudition et étude des formes littéraires. D’où ce tour de force : alors que, pour Molière, seuls importaient le spectacle, le geste théâtral et ses effets sur le public, M. Forestier nous livre accès à l’atelier de l’écrivain.
Pain d’épices, vanille, agrumes, café… L’avantage de ces petits sablés spécial fêtes faciles à réaliser, notamment avec les enfants, c’est que l’on peut varier les parfums autant que l’on veut.
Biscuits de Noël : la recette facile de Gilles Marchal
https://www.lemonde.fr/les-recettes-du-monde/article/2018/12/19/biscuits-de-noel-la-recette-facile-de-gilles-marchal_5399887_5324493.html
19/12/2018
les-recettes-du-monde
Les biscuits de Noël de Gilles Marchal. JOSEFA LOPEZ / LEMONDE.FR Temps de préparation : 20 min Temps de cuisson : 20 min Temps de repos : 2 h (au frais) Difficulté : très facile Ingrédients pour une dizaine de biscuits 300 g de beurre AOC 1 gousse de vanille bourbon égrenée 125 g d’amandes en poudre 125 g de sucre glace 2 belles pincées de sel fin 300 g de farine T45 bio 1 œuf entier (50 g) bio 6 g de poudre à pain d’épices (4 épices) Etape 1 : la pâte sablée Malaxer ensemble le beurre et les graines de vanille. Verser dessus la poudre d’amande, le sucre glace, la poudre à pain d’épices, le sel, la farine et l’œuf. Malaxer à nouveau jusqu’à l’obtention d’une pâte lisse et homogène. Etape 2 : le repos Entre deux feuilles de papier cuisson ou silicone, étaler directement la pâte d’une épaisseur d’environ 5 ou 6 mm. Placer au frais pour un repos de deux heures. Etape 3 : la cuisson Préchauffer votre four à 150 °C (thermostat 5). Préparer vos plaques de four recouvertes de papier cuisson ou d’une feuille de silicone. A l’aide d’un emporte-pièce de Noël, détailler des formes et les disposer sur les plaques. Il est possible de cuire nature les biscuits ou de les parsemer soit de sucre semoule, de cassonade, de sucre parfumé, de morceaux de fruits secs, etc. Cuire environ vingt minutes en prenant soin de la régularité de la cuisson. Elle doit être bien régulière, même le dessous, et de couleur brun clair. Conseil du chef : la recette de base peut être modifiée – en conservant bien sûr la quantité d’œuf, de beurre, de farine et de sucre – en la parfumant avec des gousses de vanille, du café en poudre, de la poudre de pain d’épices ou des zestes d’agrumes (citron, orange, pamplemousse, yuzu, etc.). Et, pourquoi pas, remplacer la poudre d’amandes par de la poudre de noisettes ou de la poudre de pistaches. Il est également possible de diviser la pâte nature en trois parties, et en parfumer deux de goûts différents. Lire aussi Sablés au sarrasin : la recette de Catherine Kluger
Les éditions Actes Sud publient « L’Œil », un livre conçu et réalisé par Robert Delpire, et dont l’auteur est Wajdi Mouawad.
« L’Œil », un regard sinon rien
https://www.lemonde.fr/culture/portfolio/2018/12/19/l-il-un-regard-sinon-rien_5399878_3246.html
19/12/2018
culture
« C’est une mécanique redoutable que nous portons en haut du visage. Une mécanique où s’imbriquent la conjonctive bulbaire, la gaine interne du nerf optique, le grand cercle de l’iris, le sinus veineux de la sclère, l’angle irido-cornéen, la pupille, la cornée, le limbe cornéen, le corps vitré et le canal hyaloïdien. » SARAH MOON / ÉDITIONS ACTES SUD, 2018 « “Connais-toi toi-même” était inscrit au fronton du temple de Delphes, comme un rappel constant de notre condition. Et la dernière phrase d’“Œdipe roi” de Sophocle nous enjoint à une prudence face à la vision : “Nous sommes mortels et nul ne peut dire qu’il fut heureux, tant qu’il n’a pas été, sans pleurer, au terme de sa vie”. » MIMMO JODICE, GALERIE KARSTEN GREVE KÖLN, PARIS, ST. MORITZ / ÉDITIONS ACTES SUD, 2018 « Nous ne sommes pas la lumière. Nous ne sommes pas ce que nous voyons. Ce que nous voyons est hors de nous. Par la vision, nous chutons sans cesse vers ce que nous ne sommes pas. » MIMMO JODICE, GALERIE KARSTEN GREVE KÖLN, PARIS, ST. MORITZ / ÉDITIONS ACTES SUD, 2018 « Qu’est-ce qui nous méduse ? Nous aveugle les yeux ouverts ? Nous obsède comme la mouche par sa vitre contre laquelle elle s’entête, cherchant à traverser jusqu’à la mort un invisible obstacle qui dépasse sa raison ? » MIMMO JODICE, GALERIE KARSTEN GREVE KÖLN, PARIS, ST. MORITZ / ÉDITIONS ACTES SUD, 2018 « La Lune, éborgnée par la fusée du professeur Barbenfouillis, c’est l’éclat définitif d’une image fondamentale. L’image de cette Lune conquise, symbole du rêve, un rêve encore possible, un rêve encore en rêve, encore tissé de cette écume dont nous sommes faits. » THE KOBAL COLLECTION / AURIMAGES / ÉDITIONS ACTES SUD, 2018 Consacré au regard, et aux multiples aspects qu’il revêt, ce livre - paru aux éditions Actes Sud - rend compte des liens étroits qui unissent l’œil et la créativité. Des planches d’anatomie du XVIIIe siècle au Voyage dans la Lune (1902), de Georges Méliès, d’Un chien andalou (1929), de Luis Bunuel, aux images plus actuelles, comme celles de Sarah Moon ou d’Antoine d’Agata : il s’agit ici de célébrer « un art dont la pratique quotidienne permet à l’esprit de prendre la mesure du monde ». Un « hommage presque hypnotique », selon les mots de l’auteur, qui raconte aussi l’histoire d’une rencontre entre un éditeur et un écrivain : Robert Delpire (1926-2017) et Wajdi Mouawad (né le 16 octobre 1968 à Deir-el-Qamar, au Liban). Morceaux choisis et commentés par l’auteur lui-même pour Le Monde.
Dans un rapport sur les campements de Calais, Paris, Grande-Synthe et Ouistreham, Jacques Toubon critique l’action des pouvoirs publics.
Le Défenseur des droits déplore le « dénuement extrême » des migrants dans les campements
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/19/le-defenseur-des-droits-denonce-une-degradation-de-la-situation-des-migrants-dans-les-campements_5399868_3224.html
19/12/2018
societe
Un groupe de migrants à Calais, le 9 mars 2018. PHILIPPE HUGUEN / AFP Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a dénoncé mercredi 19 décembre une « dégradation » de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant dans des campements en France. Dans ce rapport, il revient notamment sur la situation dans les camps de Calais, Paris, Grande-Synthe (Nord) et Ouistreham (Calvados). Selon M. Toubon, les migrants « se retrouvent dans un état de dénuement extrême, dépourvus de tout abri et ayant comme première préoccupation celle de subvenir à leurs besoins vitaux : boire, se nourrir, se laver ». « Les difficultés à trouver des solutions durables aggravent le phénomène », constate-t-il, en déplorant des « stratégies de dissuasion et d’invisibilisation sur le territoire national menées par les pouvoirs publics ». « Usage de gaz lacrymogène » Dans un précédent rapport, en 2015, M. Toubon dénonçait déjà la situation des migrants dans le bidonville de la « jungle » de Calais, qui comptait alors plus de 4 400 personnes, et qui a été démantelé en octobre 2016. Mais « la situation s’est en réalité nettement dégradée », note le Défenseur, qui pointe les opérations d’évacuation régulièrement menées par les pouvoirs publics. « Loin d’être conformes aux exigences du droit à un hébergement inconditionnel », ces mises à l’abri « contribuent à la constitution de nouveaux campements », assure-t-il dans le rapport. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Migrants à la rue : « Ils sont dans une errance infinie » Après s’être rendu « une quinzaine » de fois sur place, M. Toubon s’inquiète particulièrement des méthodes policières, avec des évacuations « pour empêcher tout nouveau point de fixation » et des contrôles d’identité « pour contrôler le droit au séjour ». « Pour servir ces opérations, différentes pratiques ont pu être observées, telles que l’usage de gaz lacrymogène », assure-t-il. Faisant état d’« une détérioration sans précédent de la santé des exilés », avec un « développement inquiétant des troubles psychiques », il s’inquiète particulièrement pour les mineurs, « de plus en plus nombreux, de plus en plus jeunes et fragilisés », et « laissés à leur sort » en raison du caractère « largement inadapté et sous-dimensionné des dispositifs » existants. Dans ce contexte M. Toubon souligne le rôle des collectivités locales « contraintes d’agir », et celui des associations qui « se substituent de plus en plus fréquemment aux pouvoirs publics », mais « sont de plus en plus empêchées d’agir ». Il propose ainsi d’« élargir l’immunité pénale à tous les actes apportés dans un but humanitaire ».
Une centaine d’établissements présenteront leurs formations. Des conférences animées par des journalistes du « Monde » sont également prévues.
Le Salon des masters du « Monde » aura lieu samedi 26 janvier à Paris
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/19/le-salon-des-masters-du-monde-aura-lieu-samedi-26-janvier-a-paris_5399863_4401467.html
19/12/2018
campus
A la recherche d’un master ou d’un mastère spécialisé ? Le groupe « Le Monde » vous donne rendez-vous, le samedi 26 janvier, pour la 15e édition du Salon des masters & mastères spécialisés (SAMS), organisée par Le Monde, Télérama, Courrier international et L’Obs. Ce salon se tiendra à la Cité de la mode et du design, à Paris, dans le 13e arrondissement. Avec la mise en œuvre, à l’université, de la sélection en master, qui s’effectue principalement à l’entrée du M1, les étudiants en licence ont désormais intérêt à se renseigner sur les critères d’admission dans les différents cursus, et à identifier en amont sur les formations qui répondent le plus à leurs besoins. Ce salon s’adresse aussi à tous les titulaires de diplômes bac + 3 à bac + 5 qui veulent compléter leur formation avec un cursus spécialisé. Le Salon SAMS sera ainsi l’occasion de rencontrer des étudiants et les équipes pédagogiques d’une centaine d’établissements. Grandes écoles de commerce, de management et d’ingénieurs, universités, instituts d’études politiques (IEP) et instituts d’administration des entreprises (IAE) présenteront plus de 3 000 programmes, toutes spécialités confondues. Vous pourrez notamment vous renseigner sur les mastères spécialisés des grandes écoles, des formations accessibles à bac + 4 ou à bac + 5. Des conférences thématiques, animées par des journalistes du Monde, aideront les visiteurs à choisir la formation qui leur correspond. Dans « l’espace coaching », des coachs disponibles sans rendez-vous pourront vous aider à vous orienter. Voici la liste des conférences animées par des journalistes du « Monde » : - 10h30 : Master, MS, MSc : quelles différences, pour quels projets ? - 11h30 : Mastères spécialisés, masters of sciences : viser la double compétence - 12h30 : Masters en lettres, langues et sciences humaines : quels débouchés ? - 13h30 : Masters : les nouveautés et tendances - 14h30 : Sélection en master : mode d’emploi - 15h30 : Un mastère spécialisé en grande école : mettre toutes les chances de son côté - 16h30 : Un master à l’étranger : quelle valeur ajoutée ? Le SAMS sera ouvert samedi 26 janvier 2019 de 10 heures à 18 heures Les Docks – Cité de la mode et du design 34, quai d’Austerlitz – 75013 Paris ENTRÉE GRATUITE - INSCRIPTION ICI Lire aussi Le mastère spécialisé, une stratégie pointue Lire aussi Les écoles d’ingénieurs aussi ont leurs masters
L’ancienne première dame du Zimbabwe est poursuivie dans le cadre d’une affaire d’agression contre une mannequin à Johannesburg en 2017.
L’Afrique du Sud émet un mandat d’arrêt contre Grace Mugabe
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/19/l-afrique-du-sud-emet-un-mandat-d-arret-contre-grace-mugabe_5399852_3212.html
19/12/2018
afrique
L’ex-première dame Grace Mugabe vote lors des élections générales du 30 juillet 2018, à Harare, au Zimbabwe. Siphiwe Sibeko / REUTERS La police sud-africaine a annoncé, mercredi 19 décembre, qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Grace Mugabe, l’épouse de l’ex-président zimbabwéen Robert Mugabe, dans le cadre d’une affaire d’agression contre une mannequin sud-africaine à Johannesburg en 2017. « La police enquête, nous avons fait une demande à la justice et le tribunal nous a délivré un mandat d’arrêt […] pour l’agression contre Gabriella Engels », a dit à l’AFP le porte-parole de la police, Vishnu Naidoo. Le tribunal de Randburg, dans la province de Gauteng où est située Johannesburg, a émis le mandat d’arrêt contre Mme Mugabe le 13 décembre, l’accusant de « coups et blessures graves ». « Nous suivons les procédures d’Interpol et nous demandons donc une aide pour obtenir son arrestation », a ajouté M. Naidoo. Le groupe de pression AfriForum, qui suit l’affaire au nom de la victime, a salué l’émission du mandat d’arrêt. Lire aussi La première dame du Zimbabwe a encore frappé L’ex-première dame du Zimbabwe, âgée de 53 ans, est accusée d’avoir frappé Mme Engels à l’aide d’une rallonge électrique dans un hôtel de luxe du quartier des affaires de Sandton, où séjournaient ses deux fils. La mannequin âgée de 20 ans a subi des coupures au front et à l’arrière de la tête. A l’époque, Robert Mugabe était toujours au pouvoir et le gouvernement sud-africain avait accordé l’immunité diplomatique à son épouse, lui permettant de quitter l’Afrique du Sud et de regagner le Zimbabwe. Goût pour les vêtements de luxe Robert Mugabe a été évincé de la présidence du Zimbabwe en novembre 2017 après un coup de force militaire provoqué par des généraux pour mettre fin à la spéculation selon laquelle le vieux président allait permettre à sa femme de lui succéder après trente-sept ans de pouvoir. Selon le président Emmerson Mnangagwa, élu l’été dernier, M. Mugabe, 94 ans, se trouve à Singapour pour des soins médicaux et est incapable de marcher à cause de sa maladie et de son âge. Au moment de l’incident, Grace Mugabe se trouvait en Afrique du Sud pour faire soigner une blessure au pied, selon les médias de son pays. Comme son mari, elle se rend parfois à l’étranger pour des raisons médicales, les services de santé du Zimbabwe étant en pleine déliquescence. L’affaire avait entaché un peu plus l’image déjà très controversée de la première dame. Mariée au président zimbabwéen depuis 1996, elle était régulièrement épinglée pour son goût pour les vêtements de luxe, les voyages et son implication supposée dans des scandales de corruption dans un pays plombé par une grave crise économique.
Ne croyons pas qu’il suffit de se débarrasser de cette rocade pour changer la vie des Parisiens. Il est préférable de la moderniser afin qu’elle serve au mieux les habitants du Grand Paris, explique l’architecte Paul Chemetov dans une tribune au « Monde ».
Paris : « Ne détruisons pas le périphérique, transformons-le »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/paris-ne-detruisons-pas-le-peripherique-transformons-le_5399845_3232.html
19/12/2018
idees
« Le “Yaka dézinguer le périf !” n’est qu’une brève de comptoir. La démolition ne porte en elle-même aucun projet. Elle est une table rase. » Vue du périphérique, porte de Clichy, Paris. François Renault / Photononstop / François Renault / Photononstop Tribune. Toute métropole ne se définit pas par sa limite, mais par l’intensité des relations qui la nourrissent et la construisent. Si, dans les métropoles régionales, la vie quotidienne se déroule dans un espace que l’on parcourt en une demi-heure de transport, ce n’est pas le cas de la région parisienne. Le centre, qui bénéficie d’un réseau de transport ancien et complet, est aujourd’hui entouré d’une périphérie mal desservie, mal équipée, devenue la partie la plus vivace et la plus peuplée de la métropole. Le périphérique les sépare. Paris concentre le cinquième de la population métropolitaine sur 1 % du territoire métropolitain. En même temps, quatre millions de personnes vivent dans la première couronne sur un territoire six fois plus grand et avec une densité trois fois et demi moindre ; dans la grande couronne, la moitié restante de la population régionale occupe les neuf dixièmes du territoire de l’Ile-de-France. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Paris, coup d’envoi d’une expérimentation sur la ville du futur Dans la compétition mondiale, c’est la singularité de Paris qui fait son identité. Quelle est-elle ? Une grande densité d’habitants, des fonctions centrales, une concentration de pôles universitaires et de formation, le maintien – déclinant et c’est préoccupant – d’une production matérielle, un patrimoine paysager et bâti, une offre culturelle, des plaisirs de vie qui expliquent son attraction touristique. Pas de table rase Sauf que ces caractéristiques de la zone centrale ne se sont pas reproduites dans la ville distendue que nous héritons de l’âge automobile. Il nous faut les affirmer dans les pôles qui structurent l’actuelle périphérie. Dans Le Monde du 16 octobre, sous le titre « Détruisons le périphérique ! », Gaspard Gantzer retrouve quelques accents guerriers. Il n’est plus question de « détruire Carthage », ni de constater que là où passe Attila l’herbe ne repousse plus, mais son « Yaka dézinguer le périf ! » n’est qu’une brève de comptoir. La démolition ne porte en elle-même aucun projet. Elle est une table rase. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’architecte Roland Castro dessine le Grand Paris en « poète urbain » Paris, dans ses mutations et ses convulsions, ne vaut que par ses deux mille ans d’histoire et d’accumulations. Si Paris a grandi par cercles périphériques, la destruction du mur des Fermiers généraux a permis la couronne des boulevards et celle de l’enceinte de Thiers – qui devait être transformée en une ceinture verte – a laissé place au boulevard des Maréchaux, aux briques des HLM, à quelques espaces verts parsemés d’équipements. Le périphérique sur sa frange fut son dernier avatar.
Cette décision intervient alors que Martin Fayulu, candidat d’opposition à la présidentielle, devait tenir un meeting dans la capitale congolaise.
Elections en RDC : la campagne suspendue à Kinshasa
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19/12/2018
afrique
Des partisans de Martin Fayulu, à Kinshasa, le 19 décembre 2018. MARCO LONGARI / AFP La campagne électorale a été suspendue, mercredi 19 décembre à Kinshasa, où le candidat d’opposition à la présidentielle Martin Fayulu devait tenir une réunion publique, selon un communiqué du gouverneur de la capitale publié à quatre jours des élections prévues en République démocratique du Congo (RDC). « Le gouvernement provincial de Kinshasa décide, pour des impératifs sécuritaires, à dater de ce mercredi 19 décembre, la suspension sur toute l’étendue de la capitale des activités de campagne électorale […] de l’ensemble des candidats président de la République, sans exception aucune », selon ce communiqué signé du gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta. Le texte ne précise pas la durée d’application de la mesure. Le communiqué est officiel, a certifié à l’AFP le porte-parole de la police de Kinshasa. L’interdiction ne concerne pas le « recours aux médias » dans le cadre de la campagne électorale, selon le communiqué. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En RDC, les élections de tous les dangers Plusieurs centaines de personnes attendaient M. Fayulu dans le calme, à la mi-journée, sur les lieux prévus de la réunion publique, place Sainte-Thérèse dans le quartier Ndjili de Kinshasa, a constaté une journaliste de l’AFP. A la périphérie, sur la route Nationale 1 allant vers l’est, des partisans de M. Fayulu allaient à la rencontre de leur candidat, a constaté une autre journaliste de l’AFP. M. Fayulu voulait faire son entrée à Kinshasa par la route, avant de se rendre sur les lieux du meeting. « Les renseignements en notre possession attestent que dans tous les camps politiques des principaux candidats à la présidence de la République, des extrémistes se sont préparés et se préparent à une confrontation de rue dans la ville de Kinshasa lors des activités de campagne électorale », ajoute le communiqué du gouverneur.
Les ressources humaines font une place aux jeunes diplômés dans les grandes entreprises, mais dans des conditions moins favorables que les autres fonctions à même niveau de qualification, montre une étude de l’APEC publiée le 14 décembre.
Qui recrute les jeunes RH ?
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/12/19/qui-recrute-les-jeunes-rh_5399835_1698637.html
19/12/2018
emploi
« Le secteur des services est le premier recruteur avec 67 % de jeunes RH, contre 23 % pour l’industrie, 6 % pour le commerce et la distribution, et 4 % pour la construction et le BTP. » Charlie Abad / Photononstop Les ressources humaines (RH) recrutent 9 % des jeunes diplômés de niveau bac + 5 ou plus. L’accès à l’emploi, en deux mois maximum, est relativement rapide, mais la fonction RH est moins valorisée que d’autres pour les jeunes diplômés, révèle une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) publiée le 14 décembre. Infographie Le Monde Moins souvent cadres, ils sont aussi moins souvent en contrat à durée indéterminée (CDI) que leurs homologues de même niveau employés dans d’autres fonctions. 49 % des jeunes diplômés recrutés en ressources humaines obtiennent un emploi cadre contre 70 % sur l’ensemble des jeunes diplômés et 65 % sont employés en CDI contre 72 % pour les autres. Leur rémunération brute annuelle médiane est aussi de 11 % inférieure : « 21 000 euros, contre 31 400 euros pour l’ensemble des jeunes diplômés, sur la base des promotions 2015 et 2016 », précise l’APEC. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’index d’égalité salariale fait l’unanimité, même chez les DRH Les jeunes diplômés en emploi en 2018 travaillent surtout dans les grandes entreprises. Ils sont 48 % dans des entreprises de plus de 1 000 salariés et 31 % dans des petites et moyennes entreprises (PME) de moins de 250 salariés. « Les petites structures sont en proportion moins souvent dotées d’une équipe dédiée en RH que les plus grandes », commente l’APEC. Secteur des services Le secteur des services est le premier recruteur avec 67 % de jeunes RH (dont 12 % en informatique et télécommunications), contre 23 % pour l’industrie, 6 % pour le commerce et la distribution, et 4 % pour la construction et le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP). Enfin, plus que d’autres fonctions, les ressources humaines sont ouvertes à des diplômés de diverses disciplines. Le lien entre la formation initiale et l’emploi occupé « se distend progressivement au cours de la carrière », précise l’étude. Certes 55 % des jeunes RH sont diplômés des ressources humaines, mais 11 % ont suivi une formation initiale en sciences humaines, 10 % en gestion et 6 % en droit. Seuls 4 % ont fait une école d’ingénieurs, contre 36 % une école de commerce. Ils sortent à 52 % de l’université. A noter que la fonction RH pratique une ouverture particulière aux universitaires.
Une équipe de scientifiques a dissimulé une quarantaine de caméras dans le Parc national de la Comoé, en Côte d’Ivoire. Elles permettent d’étudier le comportement des chimpanzés.
Des chimpanzés fabriquent un outil pour boire de l’eau
https://www.lemonde.fr/sciences/video/2018/12/19/des-chimpanzes-fabriquent-un-outil-pour-boire-de-l-eau_5399824_1650684.html
19/12/2018
sciences
anzés. Pour s’hydrater, les chimpanzés du Parc national de la Comoé, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire, ont une technique bien spécifique. Ils prennent une liane et en mâchonnent l’extrémité jusqu’à ce qu’elle ait la forme d’un pinceau. Ils la plongent ensuite dans un arbre pour puiser de l’eau. La fabrication puis l’utilisation de cet outil ont été filmée pour la première fois par le scientifique espagnol Juan Lapuente. Il fait partie de l’équipe de chercheurs qui a disposé une quarantaine de caméras dans le parc national ivoirien. Son dispositif vidéo lui permet d’étudier d’une façon inédite ces grands singes qui ne se laissent pas du tout approcher par l’homme. Les images filmées permettent aussi d’étudier d’autres comportements, comme les jeunes qui imitent leurs parents pour apprendre à fabriquer des outils, ce qui suggère la possibilité d’une transmission culturelle. Juan Lapuente publie ces vidéos sur une page Facebook sur les chimpanzés du parc de la Comoé. Les caméras déclenchées par les mouvements permettent également d’étudier toute la faune du vaste parc qui s’étend sur 11 493 km2 et est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. On y aperçoit ainsi, par exemple, le passage d’hippopotames, d’éléphants ou de pangolins.
Marre de la traditionnelle bûche au chocolat ? Ce gâteau roulé garni d’une crème pâtissière à la vanille peut faire office d’alternative plus légère et tout aussi gourmande.
Bûche de Noël façon gâteau roulé : la recette de Marc Favier
https://www.lemonde.fr/les-recettes-du-monde/article/2018/12/19/buche-de-noel-facon-gateau-roule-la-recette-de-marc-favier_5399812_5324493.html
19/12/2018
les-recettes-du-monde
Le gâteau roulé de Marc Favier. Le Monde.fr / Joséfa Lopez Temps de préparation : 1 h Temps de cuisson : 10 minutes Difficulté : facile Ingrédients pour 10 personnes Pour le biscuit : 180 g de jaune d’œuf 24 g de sucre 45 g de miel 240 g de blanc d’œuf 95 g de sucre 105 g de farine 24 g de beurre 52 g de lait Pour la crème pâtissière : 1/2 l de lait 4 jaunes d’œuf 75 g de sucre 45 g de farine 1/2 gousse de vanille 150 g de crème Pour le décor : sucre glace Etape 1 : le biscuit Chauffer au bain-marie les jaunes d’œuf, le sucre et le miel jusqu’à 45-60 °C. Monter au batteur pendant quelques minutes jusqu’à l’obtention d’un ruban. Débarrasser dans un saladier à part. Monter les blancs d’œuf en neige, serrer avec le sucre. Incorporer en plusieurs fois les blancs d’œuf montés à la première préparation. Incorporer la farine versée au préalable en pluie sur le mélange. Chauffer le lait et le beurre à 70 °C. Verser sur le mélange pour détendre la pâte à biscuit. Etaler la pâte à biscuit sur une plaque à pâtisserie d’une épaisseur de 1 centimètre. Cuire au four 170 °C environ 6-7 minutes. Après cuisson, retourner le biscuit sur lui-même et retirer le papier cuisson à chaud. Etape 2 : la crème pâtissière Blanchir le sucre et les jaunes et additionner la farine. Gratter la gousse de vanille, l’ajouter au lait, chauffer celui-ci. Verser sur la farine le sucre et les jaunes blanchis. Cuire plusieurs minutes à l’ébullition. Débarrasser et réserver au frais. Etape 3 : le roulage du gâteau Monter la crème et l’incorporer à la crème pâtissière. Etaler la crème légère sur le biscuit. Rouler celui-ci et saupoudrer de sucre glace. Au moment de servir, ajouter une quenelle de glace ou des fruits confits, des meringues et du crumble praliné.
La présidente de France Télévisions a promis des sanctions après « deux incidents » concernant une pancarte anti-Macron.
Les manipulations d’images sur France 3 sont « des faits graves », pour Delphine Ernotte
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/12/19/manipulation-d-une-photo-a-france-3-delphine-ernotte-evoque-des-faits-graves_5399808_3236.html
19/12/2018
actualite-medias
Extrait du journal national de France 3, samedi 15 décembre. La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, a évoqué mercredi 19 décembre, lors d’un conseil d’administration de l’entreprise, des « faits graves » après la manipulation d’une photo habillant le plateau du « 19/20 », samedi, pour masquer un panneau « Macron dégage ! ». Lundi, Libération a révélé un autre cas de manipulation d’une image lorsque, le 23 novembre, un « gilet jaune » portant l’inscription « Macron dégage » avait cette fois, au contraire, été ajouté à une photo. « Les deux incidents récents identifiés sur nos antennes sont des faits très graves », a ainsi admis Delphine Ernotte, selon des propos rapportés par son entourage. Rappelant le climat de défiance envers les médias que traduit le mouvement des « gilets jaunes », elle a poursuivi : « Graves, parce qu’ils instillent le doute sur la qualité et la fiabilité de notre information. Graves, parce que tous nos journalistes sont engagés au quotidien pour cette qualité et cette fiabilité, et qu’ils s’exposent, y compris physiquement sur le terrain, tous les jours pour cela. » Mardi, une journaliste reportrice d’images de France 3 Paris Ile-de-France a été agressée alors qu’elle tournait une séquence sur un rond-point occupé par des « gilets jaunes » dans les Yvelines. Sanctions et « erreur humaine » Lors du conseil d’administration, la patronne de la télévision publique s’est engagée, en tant que directrice de la publication, à prendre des sanctions « après instruction précise des faits par la direction de la rédaction » et à « faire en sorte que ces erreurs ne se reproduisent pas ». Delphine Ernotte a demandé à la direction de l’information d’engager une réflexion avec l’ensemble des parties prenantes, sociétés de journalistes et syndicats. Dimanche, France 3 avait évoqué une « erreur humaine ». Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait dénoncé lundi une « faute éthique et déontologique », exigeant une réponse de la direction de l’information afin de « lever tout malentendu pour ne pas laisser croire que ce mauvais choix iconographique était une volonté politique ».
Le chef de l’Etat doit décaler d’un mois la consultation nationale, dont l’organisation est déjà critiquée, pour répondre aux revendications exprimées sur les ronds-points.
« Gilets jaunes » : Macron lance son « grand débat » dans la douleur
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19/12/2018
politique
« Un jardin à l’anglaise », a demandé Edouard Philippe. « Un grand bazar à la française », craignent certains observateurs. Lors de son allocution télévisée, le 10 décembre, le chef de l’Etat a annoncé le lancement d’« un débat sans précédent » pour répondre aux revendications des « gilets jaunes ». Objectif : « Prendre le pouls vivant du pays », a résumé le président, alors que de nombreux manifestants sur les ronds-points disent ne pas se sentir écoutés par le pouvoir. Une semaine plus tard, difficile de dire à quoi ce « grand débat national » – c’est l’appellation officielle – ressemblera. Mardi 18 décembre, M. Macron a réuni à l’Elysée une douzaine de membres du gouvernement, dont le premier ministre, Edouard Philippe, afin de caler l’organisation de la consultation, dont le chef de l’Etat attend une issue politique à la crise ouverte il y a cinq semaines. Alors que M. Macron espérait lancer la concertation dès le 15 décembre, celle-ci ne devrait finalement pas débuter avant la mi-janvier, pour laisser le temps à la Commission nationale du débat public (CNDP), chargée d’« accompagner » et de « conseiller » le gouvernement dans sa démarche, de mener ses travaux liminaires. Pour éviter l’impression de vide, le gouvernement invite d’ici là les maires à échanger avec leurs administrés puis à faire remonter à Paris le résultat de leurs discussions. Cette première étape « doit permettre de nourrir la dynamique » enclenchée ces derniers jours, explique-t-on à l’Elysée. A partir de la mi-janvier, « une seconde phase sera conduite pendant deux mois pleins (…) autour de questions précises sur lesquelles les Français seront invités à débattre », assure l’entourage du chef de l’Etat. Le premier ministre a déjà précisé les quatre thèmes autour desquels ces questions devront s’articuler : « transition écologique », « fiscalité », « services publics » et « citoyenneté ». La question de l’« immigration », un temps annoncée comme cinquième thème, a été remisée car trop explosive. Le débat ne sera pas conclu avant la mi-mars et ce n’est qu’ensuite que l’exécutif annoncera ce qu’il retient de la consultation. Ce schéma a été adopté alors que de nombreuses tensions sont apparues ces derniers jours avec la CNDP et sa présidente, Chantal Jouanno, ex-secrétaire d’Etat chargée de l’écologie (2009-2010) dans le gouvernement de François Fillon, qui s’inquiète de l’improvisation avec laquelle l’exécutif se lance dans cette aventure. Dans une note adressée le 15 décembre à Matignon, révélée par Franceinfo et RTL et dont Le Monde s’est procuré une copie, l’autorité administrative, dont les statuts garantissent l’indépendance, met en garde sur la « répartition des responsabilités » avec le gouvernement quant à la conduite du débat.
Ce plat est au repas de fêtes ce que All I Want for Christmas is You de Mariah Carey est à la chanson de Noël : un classique indéboulonnable. Le chef étoilé préconise un mode de cuisson qui permet à cette viande de conserver toute sa délicatesse et son moelleux.
Chapon poché et rôti : la recette de Noël de Georges Blanc
https://www.lemonde.fr/les-recettes-du-monde/article/2018/12/19/chapon-poche-et-roti-la-recette-de-noel-de-georges-blanc_5399784_5324493.html
19/12/2018
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Chapon rôti au four. Stéphanie Barçon / Photononstop Temps de préparation : 40 min Temps de cuisson : 2 h Difficulté : facile Ingrédients pour 6-8 personnes 1 chapon de Bresse de 3,5 à 4 kg 2 carottes 1 oignon moyen 1 vert de poireau une demi-branche de céleri 3 gousses d’ail thym laurier persil estragon 3 litres de fond de volaille (ou, à défaut, autant de bouillon de volaille léger) sel poivre Etape 1 : la cuisson du chapon Garnir l’intérieur du chapon, préalablement vidé par le volailler, de sel, de poivre, d’oignon, d’estragon et de persil. Le pocher ensuite dans le fond de volaille (ou dans le bouillon). Bien l’égoutter, puis le mettre à rôtir au four dans un plat, avec 60 grammes de beurre étalé sur la peau : 30 minutes à 280º C, puis 1 heure à 1 h 30 (selon la grosseur) à 220º C. Etape 2 : la garniture aromatique Après une heure de cuisson, ajouter dans le plat la garniture aromatique composée de 2 carottes, 1 oignon moyen, 1 vert de poireau, le tout taillé en petits dés, le céleri, 3 gousses d’ail, 1 bouquet garni. Arroser toutes les dix minutes. A la fin de la cuisson, sortir le chapon de son plat, le remettre au four, éteint, pour l’y laisser reposer porte entrouverte pendant dix minutes. Etape 3 : le déglaçage Dégraisser le plat de cuisson, puis le déglacer avec un bon vin blanc qu’on laissera réduire quasiment à sec, puis ajouter 2,5 dl du bouillon de pochage qui aura été conservé. Faire légèrement réduire, puis incorporer au fouet du beurre en parcelles jusqu’à obtenir la consistance recherchée. Etape 4 : le dressage et l’accompagnement Présenter le chapon entier, le découper devant les convives, et servir la sauce en saucière. Emincer les suprêmes finement, escaloper les blancs, les cuisses et les ailes, sans oublier les sots. Arroser du jus de cuisson et servir avec des crosnes, une purée de céleri ou des pâtes fraîches travaillées à la crème et garnies de fonds d’artichauts frais en lamelles. Les gourmands préfèrent-ils des pommes fondantes (tournées, blanchies, beurrées puis cuites au four dans le bouillon de pochage initial du chapon) ? Georges Blanc, quant à lui, recommande un gratin de potiron. Lire aussi Pintade au four : la recette de Fleur Godart
En critiquant la décision du conseil de prud’hommes de Troyes, le ministère du travail enfreint le principe de séparation des pouvoirs, estiment dans une tribune au « Monde » des représentantes syndicales de la magistrature et des avocats.
Plafonnement des indemnités de licenciement : « Les juges ne sont pas des ignorants qu’il faudrait remettre dans le droit chemin »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/plafonnement-des-indemnites-les-juges-ne-sont-pas-des-ignorants-qu-il-faudrait-remettre-dans-le-droit-chemin_5399780_3232.html
19/12/2018
idees
« Il appartient désormais aux juges du travail, sous le seul contrôle de la Cour de cassation, d’apprécier si ces textes sont conformes aux engagements internationaux de la France, et dans la négative, de les écarter. » PHILIPPE TURPIN / Photononstop Tribune. Le 13 décembre, le conseil de prud’hommes de Troyes a jugé que le plafond d’indemnisation des licenciements injustifiés, résultant de l’ordonnance du 22 septembre 2017, est contraire à la convention 158 de l’Organisation internationale du travail et à la Charte sociale européenne. Le journal Le Monde rapporte dans son édition du 17 décembre qu’« au ministère du travail, on fait valoir que les arguments soulevés par le conseil de Jean-Paul G. avaient déjà été examinés, fin 2017, par le Conseil d’Etat, dans un autre dossier, en référé, et qu’ils avaient été rejetés par la haute juridiction. La décision prononcée à Troyes fait fi de ces éléments et “pose à nouveau la question de la formation juridique des conseillers prud’homaux”, affirme-t-on au ministère du travail ». Le Conseil d’Etat avait pourtant souligné lui-même dans un communiqué que sa décision, rendue en référé, n’était par nature pas définitive et ne préjugeait pas de son appréciation sur la légalité des ordonnances, qu’il n’a finalement jamais tranchée car, entre-temps, les ordonnances ont été ratifiées et ont pris force de loi, échappant à sa compétence. Une juridiction paritaire Il appartient désormais aux juges du travail, sous le seul contrôle de la Cour de cassation, d’apprécier si ces textes sont conformes aux engagements internationaux de la France, et dans la négative, de les écarter. Ne pas suivre cette décision du Conseil d’Etat n’est donc pas une erreur de droit. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Etat passe en mode start-up Que les juges judiciaires écartent une loi votée, parce qu’inconventionnelle, n’est pas de l’ignorance, mais l’exercice de leur pouvoir juridictionnel. Le conseil de prud’hommes du Mans avait jugé ce texte conforme. Celui de Troyes a jugé en sens opposé. Chacun a pris ses responsabilités de juge et il doit être rappelé que ces décisions sont le fruit d’une juridiction paritaire, composée à parts égales de salariés et d’employeurs. Qu’un « ministère » y voie une insuffisance de formation est stupéfiant. Que dire alors de la référence pour le moins approximative du ministère à la décision du Conseil d’Etat ? Cette déclaration constitue une atteinte grave à l’autorité des juges et au principe de la séparation des pouvoirs, l’un des fondements de notre démocratie. Le Syndicat des avocats de France (SAF) a déjà récemment dénoncé les déclarations de la ministre de la justice, Mme Belloubet, réclamant des sanctions exemplaires à l’encontre de manifestants. Rappel des principes fondamentaux
Pris dans un bras de fer politico-commercial, le géant des télécoms réfute les accusations d’espionnage et annonce des investissements dans la cybersécurité.
Le chinois Huawei riposte aux attaques et clame sa bonne foi
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/huawei-riposte-aux-attaques-et-clame-sa-bonne-foi_5399767_3234.html
19/12/2018
economie
Devant une boutique Huawei, à Pékin, le 19 décembre. Thomas Peter / REUTERS Opération déminage chez Huawei. Sous le feu des critiques, le géant chinois des télécoms a tenté une nouvelle fois de désamorcer la situation en organisant une conférence de presse, mardi 18 décembre, dans ses bureaux de Dongguang, à quelques kilomètres de ses quartiers généraux situés à Shenzhen. « Il n’y a aucune preuve que Huawei menace la sécurité nationale de quelque pays que ce soit », a insisté son président, Ken Hu, s’exprimant pour la première fois depuis l’arrestation au Canada, début décembre, de sa directrice financière, Meng Wenzhou. Cette dernière, qui est également la fille du fondateur de la firme, est soupçonnée par la justice américaine d’avoir essayé de contourner l’embargo américain contre l’Iran. Huawei, premier fournisseur mondial d’équipements de réseaux de télécommunications et deuxième fabricant de smartphones, espère atténuer la vague de défiance dont il est l’objet depuis plusieurs mois. En cause : les origines chinoises du groupe et le passé de son fondateur, Ren Zhengfei, un ancien ingénieur de l’armée chinoise, qui font craindre à certains Etats que ses équipements ne recèlent des portes dérobées destinées à les espionner. Ken Hu a réaffirmé l’indépendance de son groupe et assuré que son entreprise n’avait jamais reçu la moindre demande d’accès à ses données de la part du gouvernement de Pékin. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La vague de suspicion à l’égard de Huawei gagne la France En l’espace d’un mois, la firme a dû faire face à une série de revers inédite, sous la pression exercée notamment par les Etats-Unis auprès de ses alliés. Après l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont décidé de fermer la porte à ses équipements pour le développement de leurs réseaux 5G, le Japon envisagerait lui aussi d’exclure le chinois. Une liste qui ne cesse de s’allonger. Pas encore de répercussions sur les résultats En Europe, le patron d’Orange, Stéphane Richard, a indiqué récemment qu’il ne prévoyait pas de « faire appel à Huawei dans la 5G », tandis que l’opérateur allemand Deutsche Telekom a de son côté précisé réévaluer sa stratégie d’achats en matière de fournisseurs. Dernier en date, la République tchèque, dont l’agence de cybersécurité a mis en garde lundi contre l’utilisation de matériel provenant de sociétés chinoises de télécommunications. « Exclure les concurrents du terrain de jeu ne peut pas vous rendre meilleur. Nous pensons que toute inquiétude ou accusation concernant la sécurité chez Huawei devrait être fondée sur des éléments de preuves », a répliqué Ken Hu ce mardi, selon l’agence Reuters. Dans un effort pour prouver sa bonne foi et rassurer ses clients, l’équipementier a annoncé dans la foulée un investissement de deux milliards de dollars dans la cybersécurité au cours des cinq prochaines années pour renforcer ses équipes et moderniser ses laboratoires de recherche et développement.
Si huit écoles jésuites ont décidé d’être transparentes sur les scandales en leur sein, l’Eglise espagnole préfère toujours le silence, en dépit de multiples révélations.
L’Eglise espagnole reste réticente à enquêter sur la pédophilie
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/19/l-eglise-espagnole-reste-reticente-a-enqueter-sur-la-pedophilie_5399757_3210.html
19/12/2018
international
Pour la première fois en Espagne, une institution catholique a décidé de faire la lumière sur les affaires de pédophilie qui ont pu se produire en son sein. En Catalogne, les jésuites ont annoncé le 13 décembre « une enquête systématique sur les possibles cas d’abus sur mineurs dans les centres éducatifs depuis les années 1960 » et demandé « pardon ». Cette promesse de transparence, qui se limite aux huit établissements scolaires des jésuites en Catalogne, intervient alors que le quotidien El Pais publie depuis deux mois une série de reportages et d’enquêtes sur des abus sur mineurs commis par des religieux, principalement durant les années 1980 et 1990. Et que plusieurs autres scandales mettent en lumière la manière dont l’Eglise espagnole a caché les affaires dont elle a eu connaissance, cherché à convaincre les familles de ne pas porter plainte et s’est souvent contentée d’éloigner les responsables d’abus vers d’autres paroisses, voire d’autres pays. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pédophilie dans l’Eglise : pourquoi la France ne réagit pas Une simple commission de travail La décision des jésuites ouvre-t-elle la voie à une transparence accrue de l’Eglise espagnole ? La Conférence épiscopale (CEE) l’exclut formellement. Certes, en octobre, l’institution, qui regroupe tous les évêques du royaume, a mis en marche une commission de travail. Mais il ne s’agit en aucun cas d’enquêter et de dresser un bilan sur les affaires de pédophilie. Le président de la Conférence épiscopale espagnole – qui réunit tous les évêques du royaume –, l’archevêque de Valladolid Ricardo Blazquez Perez, le 12 mars 2014 lors d’une conférence de presse. PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP Formée de représentants de la justice ecclésiastique, la commission ne recevra pas non plus les victimes. Son objectif se limite à l’élaboration d’un protocole d’action pour mieux prévenir et réagir face aux possibles abus, afin de le présenter à la réunion convoquée par le pape François en février au Vatican. Pourtant, en octobre, l’ancien porte-parole de la CEE José Maria Gil a reconnu que l’Eglise avait maintenu « un silence complice », tout en assurant que le contexte était alors celui de « l’inaction de toute la société espagnole ». « L’Eglise, ici comme ailleurs, a couvert les pédophiles. » Pepe Rodriguez L’Eglise espagnole a longtemps été épargnée par les grands scandales qui ont frappé d’autres pays. Sans qu’il ne soit établi si ce pays catholique a effectivement été le théâtre de moins d’abus qu’ailleurs, ou plutôt si le poids du silence et l’hermétisme des institutions religieuses ont maintenu les affaires de pédophilie dans l’ombre. Selon le décompte réalisé par El Pais, ces trente dernières années, les tribunaux espagnols ont condamné 33 prêtres pour des abus commis sur 80 mineurs à des peines allant de la simple amende à 21 ans de prison. Un nombre relativement limité.
Avec sa nouvelle entreprise, la Boring Company, le patron de Tesla et SpaceX, veut créer un nouveau mode de transport urbain.
Pour éviter les embouteillages, Elon Musk creuse des tunnels sous les villes
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/pour-eviter-les-embouteillages-elon-musk-creuse-des-tunnels-sous-les-villes_5399754_3234.html
19/12/2018
economie
Une Model X Tesla modifiée emprunte un tunnel creusé par la Boring Company, à Hawthorne (California), le 18 décembre. POOL New / REUTERS Pour Elon Musk, la solution aux embouteillages passe par un vaste réseau de tunnels creusés sous les villes. Avec sa nouvelle entreprise, la Boring Company, l’entrepreneur d’origine sud-africaine ambitionne en effet de créer un nouveau mode de transport urbain permettant de désengorger les métropoles. Mardi 18 décembre, à Hawthorne, dans la banlieue de Los Angeles (Californie), il a inauguré un premier tunnel de démonstration. « Enfin, une solution pour améliorer le trafic routier ! », a-t-il lancé au cours d’une courte présentation. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Elon Musk invente l’industrie automobile vue comme une start-up » « Le problème du réseau routier actuel, c’est qu’il est en 2D », poursuit celui qui est aussi patron de Tesla et de SpaceX. Pour limiter les embouteillages, « le transport doit passer en 3D ». M. Musk ne croit pas aux taxis volants, qu’ils jugent trop bruyants. La solution est sous terre, estime-t-il. Il souhaite ainsi bâtir une multitude de tunnels interconnectés, reliant différents quartiers des villes entre eux. « Il n’y a pas de limites : vous pouvez construire autant de tunnels que nécessaire », assure-t-il. Long d’environ deux kilomètres, le premier tunnel doit démontrer la faisabilité du projet. M. Musk imagine des navettes électriques et autonomes pouvant transporter jusqu’à 16 personnes à une vitesse de 240 kilomètres par heure. Les automobilistes pourront également emprunter ces souterrains, à condition que leurs voitures autonomes soient équipées de deux petites roues de guidage rétractables sous le châssis. L’ensemble des trajets seront automatisés. Un projet parti d’une « blague » Tous les véhicules entreront et sortiront grâce à des ascenseurs ou des rampes d’accès installés sur la chaussée ou dans des parkings. M. Musk promet « 10 à 20 fois plus de stations que le métro » pour amener les passagers au plus près de leurs destinations. Le trajet sera réservé grâce à une application mobile. Il pourrait être facturé un dollar (88 centimes d’euros). Le projet est parti d’une « blague », reconnaissait cet automne M. Musk. Fin 2016, l’entrepreneur, excédé par les embouteillages de Los Angeles, annonce sur son compte Twitter qu’il « va concevoir un tunnelier » (« tunnel boring machine », en anglais, d’où le nom de l’entreprise) et qu’il va « commencer à creuser ». Les travaux débutent quelques mois plus tard sur le parking de SpaceX. Selon M. Musk, la Boring Company reste un « hobby », qui occupe 2 à 3 % de son emploi du temps déjà bien chargé.
L’Europe compte pour 40 % des flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique et reste le premier partenaire commercial du continent.
Européens et Africains plaident pour l’investissement en Afrique face aux migrations
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/19/europeens-et-africains-plaident-pour-l-investissement-en-afrique-face-aux-migrations_5399751_3212.html
19/12/2018
afrique
De gauche à droite : le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat, le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le président rwandais Paul Kagame et le président de la Commisson européenne Jean-Claude Juncker, réunis à Vienne le 18 décembre 2018 lors d’une conférence Europe Afrique. HANS PUNZ / AFP Des dirigeants européens et africains ont appelé mardi 18 décembre les entreprises du secteur privé à investir davantage en Afrique, un continent qui n’a pas besoin de « charité » mais de croissance pour notamment endiguer les flux migratoires. « Je voudrais dire à ceux qui représentent nos entreprises (…) : soyez audacieux, investissez davantage en Afrique ! », a lancé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, à Vienne, lors d’un forum sur la coopération économique entre l’Union européenne (UE) et l’Afrique. L’Europe compte pour 40 % des flux d’investissements directs étrangers vers l’Afrique et reste le premier partenaire commercial du continent, avec, selon la Commission, 243,5 milliards d’euros d’échanges commerciaux en 2017. Mais « nous pouvons et nous devons faire plus » en mobilisant « davantage de sources de financement et en encourageant nos entreprises européennes à être plus présentes sur le continent africain », a ajouté M. Juncker. « Seuls des investissements importants pourront générer une croissante suffisante et les emplois à même d’absorber l’explosion démographique africaine », a souligné de son côté le président du Parlement européen Antonio Tajani. Les vingt-huit pays de l’UE étaient représentés à cette conférence, qui a réuni treize chefs d’Etat ou de gouvernement européens et les responsables politiques de vingt-cinq pays d’Afrique. Quelque 800 entrepreneurs des deux continents étaient également conviés à Vienne pour cet événement organisé dans le cadre de la présidence autrichienne de l’UE qui s’achève fin décembre. « Pas de tabou » L’Afrique a la plus forte croissance démographique au monde et d’ici à 2050 un habitant de la planète sur quatre sera africain, tandis que 50 % des Africains auront moins de 25 ans, ont rappelé les participants. Les Européens mettent l’accent sur le développement économique de l’Afrique alors que le flux de migrants en provenance de ce continent vers l’Europe est une question sensible dans les pays d’accueil. « Il n’y a pas de tabou, il faut en discuter franchement. (…) La jeunesse africaine n’a pas pour vocation de quitter le continent africain », a lancé le Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. « Il faut s’appesantir sur les causes, (…) c’est d’abord la responsabilité de l’Afrique », a-t-il ajouté, en appelant également aux investisseurs car « ce n’est ni l’aide, ni la charité qui peut résoudre le problème de l’Afrique ». En septembre, la Commission européenne avait proposé de bâtir « une nouvelle alliance » entre l’UE et le continent africain visant à y créer jusqu’à 10 millions d’emplois dans les cinq prochaines années. A cette fin, l’UE prévoit notamment de mobiliser 44 milliards d’euros d’investissements en Afrique d’ici à 2020, dont 37 milliards sont déjà planifiés, a indiqué mardi M. Juncker.
Les ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont mis en chantier des réformes d’ampleur, sans oser ouvrir véritablement le débat avec les lycéens.
Parcoursup, réforme du bac… la méthode du gouvernement en question
https://www.lemonde.fr/education/article/2018/12/19/parcoursup-reforme-du-bac-la-methode-blanquer-en-question_5399748_1473685.html
19/12/2018
education
Des lycéens et étudiants manifestent lors du « Mardi noir » dans le sillage du mouvement des « gilets jaunes » à Paris le 11 décembre 2018. Lucas Barioulet pour Le Monde Le mouvement lycéen est-il derrière nous ? C’est en tout cas ce qu’a déclaré le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, dimanche 16 décembre sur Europe 1. Apparue dans le sillage des « gilets jaunes » de manière diffuse et parfois violente, la mobilisation, qui a touché, au plus fort des blocages, jusqu’à 470 des 2 500 lycées publics le 7 décembre, avant de s’essouffler ces derniers jours, n’a pas empêché plusieurs mots d’ordre de résonner. « Non à la sélection à l’université », « Non à un bac maison »… De Paris à Marseille, en passant par Denain (Nord), Orthez (Pyrénées-Atlantiques) ou Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), ce sont deux grandes réformes éducatives du quinquennat – celle de l’accès à l’enseignement supérieur et celle du lycée – qui sont visées. Toutes deux renvoient à une même angoisse des jeunes envers l’avenir et l’orientation. Mais pourquoi maintenant, alors que la plate-forme d’admission dans l’enseignement supérieur, Parcoursup, est en place depuis un an ? Alors que dix mois sont passés depuis la présentation de la réforme du baccalauréat, qui, ne cesse de souligner M. Blanquer, avait « recueilli [à l’époque] un assentiment large » ? Il y a, aux dires des observateurs du monde scolaire, un « effet d’opportunité évident » sur lequel ont misé les lycéens en s’adossant au mouvement social en cours. Il n’empêche : la méthode du gouvernement pour mettre en chantier deux des promesses de campagne du candidat Macron peut aussi être interrogée. La sélection, notion taboue Sur le terrain universitaire, la communication de la ministre de l’enseignement supérieur a en permanence exclu le mot « sélection ». Pas question pour Frédérique Vidal d’assumer cette notion taboue pour définir le système mis en place en urgence, l’an dernier, dans le but de remplacer le tirage au sort à l’entrée des licences par un examen sur dossier, lorsque les places viennent à manquer. Le message de la ministre n’a pas varié face aux critiques : « Chaque élève aura un vœu accepté dans la licence de son choix ». C’est aussi sur la liberté de choix qu’a insisté Jean-Michel Blanquer, en dessinant son projet de nouveau lycée, censé permettre au lycéen de définir un parcours « à la carte », évalué de manière plus légitime et moins chronophagef grâce à un bac « remusclé » autour de quatre épreuves terminales – cinq, si l’on compte le nouvel oral.
L’ancien attaquant de 45 ans a joué 366 matchs et marqué 126 buts sous le maillot mancunien entre 1996 et 2007
Ole Gunnar Solskjær, ancienne gloire et nouvel entraîneur de Manchester United
https://www.lemonde.fr/football/article/2018/12/19/manchester-united-nomme-ole-gunnar-solskj-r-entraineur-jusqu-a-la-fin-de-la-saison_5399745_1616938.html
19/12/2018
football
Ole Gunnar Solskjær, sous le maillot de Manchester United, le 2 août 2008. ANDREW YATES / AFP Les Red Devils ont un nouvel entraîneur. Ce n’est ni Laurent Blanc ni Zinédine Zidane. Après avoir débarqué José Mourinho, Manchester United a annoncé mercredi 19 décembre avoir nommé le Norvégien Ole Gunnar Solskjær au poste d’entraîneur jusqu’à la fin de la saison 2018-2019. Ole Gunnar Solskjær, ancien attaquant aujourd’hui âgé de 45 ans, a joué 366 matchs et marqué 126 buts sous le maillot mancunien entre 1996 et 2007 où il était surnommé « Baby Face Killer » (assassin au visage d’enfant) ou « Super Sub ». Il avait pris la direction de l’équipe réserve de Manchester United en 2008, avant d’entraîner le FK Molde (Norvège), à partir de 2010. Solskjær sera secondé par l’ancien adjoint de sir Alex Ferguson, Mike Phelan, et l’ancien joueur et assistant de Mourinho, Michael Carrick. « Manchester United est dans mon cœur et c’est fantastique de revenir à ce poste. J’ai hâte de venir travailler avec ce talentueux effectif », a déclaré le Norvégien. Pour Ed Woodward, le vice-président de Manchester United, le Norvégien est le candidat idéal de l’après-Mourinho : « Ole est une légende du club avec une grande expérience, tant sur le terrain qu’en tant qu’entraîneur. Son histoire à Manchester United signifie qu’il vit et respire la culture du club et que tout le monde est ravi de le retrouver, lui et Mike Phelan. » Solskjær dirigera son premier match samedi à Cardiff, un club qu’il a entraîné de janvier 2014 à septembre 2014. Sa seule expérience sur un banc anglais n’avait pas connu un grand succès puisqu’il n’était pas parvenu à maintenir les Bluebirds en Premier League. Il n’avait remporté que neuf de ses 30 matchs à la tête de l’équipe. Les Red Devils en difficulté Pour les Red Devils l’heure est grave : ils n’ont plus remporté le championnat d’Angleterre depuis la saison 2012-2013 – la dernière de l’entraîneur emblématique sir Alex Ferguson – et Manchester United pointe actuellement à la 6e place de la Premier League, 19 points derrière le leader Liverpool et à 11 points de la 4e et dernière place qualificative pour la Ligue des champions. Qualifiés d’extrême justesse en huitièmes de finale de la compétition européenne, les Mancuniens sont passés en quelques semaines du statut de favoris à celui de simples outsiders face au Paris-SG de Neymar. Un comble pour un club fondé en 1878 et triple vainqueur de la C1 (1968, 1999, 2008).
L’automobile cristallise un tel mécontentement social que le gouvernement a battu en retraite sur la hausse des carburants et le renforcement du contrôle technique des véhicules, explique dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
« Pas touche à ma “bagnole” ! »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/pas-touche-a-ma-bagnole_5399742_3234.html
19/12/2018
economie
Les équipes de Vinci à Bandol, le mardi 18. La barrière de péage située dans le Var a été incendiée alors qu’elle était occupée par des « gilets jaunes » la nuit précédente. GERARD JULIEN / AFP Pertes & profits. Vinci n’est vraiment pas aussi génial que le génie florentin éponyme. Le mouvement des « gilets jaunes » n’était pas éteint que le concessionnaire autoroutier annonçait, lundi 17 décembre, sa décision de récupérer les péages non payés quand les manifestants levaient les barrières. Avant de faire machine arrière, mardi, devant les difficultés juridiques et techniques d’une telle opération. Et peut-être la bronca politique. « C’est très incongru », a poliment déclaré le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, repris par tous les partis politiques. Et voilà qu’au même moment Matignon annonçait l’annulation d’aides aux automobilistes annoncées mi-novembre, au motif qu’elles ne s’imposaient plus depuis l’annulation de la hausse des taxes sur le carburant : supprimés le relèvement du barème kilométrique et le doublement de la prime à la conversion pour les gros rouleurs ; biffée d’un trait de plume l’extension du chèque énergie à deux millions de personnes. Avant qu’Edouard Phillipe ne recule lui aussi, quelques heures plus tard, face à la colère des députés, qui ont vite vu le risque politique de chipoter sur 130 millions d’euros, quand le président de la République a lâché 10 milliards pour sortir d’un long mois de conflit. Un grand concessionnaire autoroutier qui recule, un chef du gouvernement qui rétro­pédale. Ce double repli tactique en dit long sur la fébrilité qui saisit désormais les décideurs, politiques et économiques, dès qu’il faut toucher à la sacro-sainte voiture. Pas touche à ma « bagnole » ! Elle cristallise un tel mécontentement social que le gouvernement a battu en retraite : il n’y aura pas de hausse de l’essence et du gazole en 2019, ni de renforcement du contrôle technique des véhicules comme prévu. Seule la limitation de vitesse à 80 km/h – « une connerie », aurait dit Emmanuel Macron – a échappé à cette reddition générale. Recul des prix du brut L’Elysée et Matignon bénéficient actuellement d’un recul inespéré des cours du pétrole brut, qui commence à se faire sentir dans les stations-service. Trop modestement, s’impatientent les signataires de la pétition « Pour une baisse des prix du carburant à la pompe » lancée sur Internet fin octobre par Priscillia Ludosky, devenue une des principales figures des « gilets jaunes ». Son appel a déjà recueilli 1,155 million de signatures et en engrange de nouvelles chaque minute.
L’Observatoire estime que cette politique a favorisé la précarisation des travailleurs et préconise une « tarification » spécifique des CDD.
Contrats courts : les exonérations de charge critiquées par l’OFCE
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/19/contrats-courts-les-exonerations-de-charge-critiquees-par-l-ofce_5399727_823448.html
19/12/2018
politique
Voilà un rapport qui tombe à point nommé, pour le gouvernement mais aussi pour les partenaires sociaux qui copilotent l’assurance-chômage. Rendu public, mercredi 19 décembre, par la délégation sénatoriale aux entreprises, il plaide pour une « régulation économique » des contrats de travail de courte durée et suggère plusieurs pistes susceptibles de contenir le recours à ces formes d’emploi précaires. Une thématique inscrite au cœur du programme de campagne d’Emmanuel Macron. Elle doit être traitée, début janvier 2019, par les organisations syndicales et patronales, dans le cadre de leurs négociations sur une nouvelle convention Unédic, l’association paritaire qui gère l’indemnisation des demandeurs d’emploi. Réalisée par l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l’étude met en exergue une réalité qui, même si elle est identifiée et documentée depuis des années, frappe les esprits : la spectaculaire hausse des CDD courts (moins d’un mois). On en dénombre près de 17,6 millions, « maintenant », soit trois fois plus qu’en 2000. Au cours des dernières décennies, les employeurs ont, de plus en plus souvent, recruté du personnel pour des activités extrêmement brèves – la tendance connaissant toutefois « un léger infléchissement » depuis 2014. Une précision importante : l’écrasante majorité des salariés reste titulaire d’un CDI mais le ratio a baissé de près de dix points en une trentaine d’années, passant de 94,1 % en 1984 à 84,4 % en 2017. Ces tendances s’accompagnent d’un net raccourcissement de la durée des CDD (46 jours en moyenne en 2017 contre 112 en 2001) et d’une vive progression de la « réembauche » – ce cas de figure où une personne est reprise, maintes fois, par son dernier employeur. Le développement des contrats de moins d’un mois « n’est pas l’apanage » du privé, souligne l’OFCE : les administrations publiques y ont concouru, elles aussi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Assurance-chômage : le « CDD d’usage », angle mort de la précarité Salariés dans l’incertitude Plusieurs facteurs sont mis en avant pour expliquer le phénomène : volatilité plus grande de la demande des consommateurs dans certains secteurs, extension du CDD d’usage (un statut très souple, qui permet d’enchaîner à l’infini des contrats)… Mais l’étude de l’OFCE révèle qu’un autre élément a joué un rôle crucial dans la précarisation des travailleurs : les politiques d’exonérations de charges sur les bas salaires, dont le volume a été quadruplé entre 2001 et 2008. En revanche, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), qui n’est pas ciblé sur les rémunérations les plus basses, semble avoir pesé dans le sens inverse : il « a pu modifier le comportement d’embauche des entreprises en limitant le recours aux contrats courts », note l’OFCE. Un constat à méditer, à l’heure où le CICE doit être transformé en allègement pérenne de cotisations.
A Paris, le Petit Palais accueille la première exposition consacrée au plus rêveur des architectes du XVIIIe siècle.
Exposition : le monde jamais bâti de Jean-Jacques Lequeu
https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/12/19/exposition-le-monde-jamais-bati-de-jean-jacques-lequeu_5399721_3246.html
19/12/2018
culture
« Ce qu’elle voit en songe », de Jean-Jacques Lequeu, daté de l’An III (1794 ou 1795). BNF Corinne Le Bitouzé, l’une des commissaires de l’exposition, dit qu’elle « en découvre encore ». La conservatrice générale des bibliothèques au département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France (BNF) insiste : « Il faut s’approcher ; plus vous regardez, plus vous avez envie de creuser. » Objet de cette irrépressible attraction : les dessins à la plume, à l’aquarelle ou au lavis de Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) exposés jusqu’au 31 mars 2019 au Petit Palais, à Paris. Bien qu’élevé au Panthéon des architectes dits « révolutionnaires » aux côtés d’Etienne-Louis Boullée (1728-1799) et de Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), Lequeu n’avait jamais été l’objet d’une telle rétrospective. C’est désormais chose faite avec 150 planches grand format issues pour l’essentiel de l’Architecture civile, son foisonnant grand œuvre dessiné, souvent annoté de digressions multiples, qu’accompagnent la plupart de ses Figures lascives et obscènes. Près de deux siècles après sa mort, l’homme continue d’interroger. « A l’inverse de Boullée et Ledoux, [il] ne se soucie aucunement de donner quelque dimension sociale à ses projets, souligne l’écrivaine et poète Annie Le Brun, l’une des contributrices du copieux catalogue de l’exposition (éd. Norma-BNF, 192 pages, 39 euros). Son échelle est tout autre. C’est celle toujours réinventée du rêve. » Une totale liberté d’inspiration régit la conception de ses monuments et de ses fabriques, où les styles et les sources (mythologiques, philosophiques, morales) s’entremêlent ; dans ses paysages d’invention, le végétal, l’organique, le minéral et l’animal se répondent et interagissent par analogie. Plafond de verre « L’œuvre de Lequeu exhale la sensualité, affirme Corinne Le Bitouzé. Pour peu qu’on veuille y entrer, tout cela bouillonne de sensations. » Une sensualité qui traverse autant ses brillantes démonstrations à caractère technique (coupes, plans et détails, parfois facétieux, de temples, villas, kiosques, arcs de triomphe ou machineries) que ses recherches expressives dans l’observation du visage (le sien, grimaçant, tirant la langue ou faisant la moue). Sans parler de ses nombreux et mystérieux nus féminins ou de l’observation très intime de leur anatomie. Le « temple de la Devination », un des édifices imaginaires dessinés par Jean-Jacques Lequeu dans son « Architecture civile ». BNF Né à Rouen, Jean-Jacques Lequeu est issu d’une famille de maîtres menuisiers. Il bénéficie d’une excellente formation technique à l’école gratuite de dessin de la ville. Elle lui permet d’intégrer, en 1779, en tant que dessinateur d’architecture, « l’agence »de Jacques- ­Germain Soufflot. Le concepteur de l’église Sainte-Geneviève, devenue le Panthéon, meurt l’année suivante. Lequeu, âgé de 23 ans, perd la protection qui lui avait ouvert les portes de l’Académie royale d’architecture, assurance d’une carrière prospère et garantie de renommée.
Le ministre de l’économie n’écarte pas les « solutions les plus originales » pour sauver le site après le rejet par Ford d’une offre de reprise.
Le Maire ouvert à un rachat provisoire de l’usine Ford de Blanquefort par l’Etat
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/usine-ford-de-blanquefort-le-maire-n-ecarte-pas-un-rachat-provisoire-du-site-par-l-etat-francais_5399715_3234.html
19/12/2018
economie
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et le maire de Bordeaux, Alain Juppé, lors d’une rencontre avec les délégués syndicaux du site Ford de Blanquefort (Gironde), le 15 octobre. NICOLAS TUCAT / AFP Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, n’a pas écarté, mercredi 19 décembre sur BFM-TV et RMC, un rachat provisoire de l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) par l’Etat afin de le revendre ensuite au groupe franco-belge Punch Powerglide, qui a présenté une offre de reprise de cette usine que Ford a rejetée. « Pourquoi pas ? Je suis prêt à ce genre de solutions. Je suis prêt aux solutions les plus originales pour garantir qu’un site industriel performant, qui a un repreneur de qualité et des salariés qui sont totalement engagés, puisse survivre ». Il n’a cependant pas donné plus de détails sur les solutions envisagées pour racheter un site que Ford ne souhaite pas revendre. Le ministre a révélé s’être entretenu mardi au téléphone avec le président du constructeur automobile pour l’Europe, Steven Armstrong, pour la deuxième fois depuis l’annonce de son rejet de l’offre de reprise par Punch. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Syndicats, politiques : union sacrée face à la menace de fermeture de l’usine Ford-Blanquefort « Je n’ai pas encore baissé les bras » Charles Platiau / REUTERS Il a saisi l’occasion pour lui adresser une mise en garde, assurant que le constructeur états-unien risquait de « perdre beaucoup en termes de réputation » et affirmant que « la partie n’était pas finie » : « Pour Blanquefort, croyez-moi, je n’ai pas encore baissé les bras ». Ford a annoncé jeudi qu’il écartait l’offre de reprise de l’usine de Blanquefort par Punch Powerglide, malgré l’appui du gouvernement français. M. Le Maire avait alors dénoncé une « trahison » et demandé à Ford de revoir sa décision qui concerne 850 salariés. Le président, Emmanuel Macron, avait par la suite qualifié d’« hostile et inacceptable » la décision de Ford de fermer cette usine. Le projet de reprise de la société franco-belge Punch devait préserver 400 emplois. Le groupe états-unien a estimé qu’un plan social était préférable à un projet de reprise, qu’il juge fragile depuis le départ. Les syndicats de Ford Blanquefort avaient eux aussi appuyé le plan, en acceptant un gel de salaires pendant trois ans, la perte de trois jours de repos et une modulation du temps de travail. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « On a vite fait de réduire certaines entreprises à des symboles du déclin de l’“usine France” »
La police a perquisitionné la rédaction de « Confidencial » et de neuf organisations non gouvernementales. Depuis huit mois, la répression a fait plus de 325 morts.
Au Nicaragua, le régime d’Ortega durcit sa répression
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/19/au-nicaragua-le-regime-s-attaque-aux-medias-independants-et-aux-ong_5399711_3210.html
19/12/2018
international
Des policiers délogent des journalistes du siège de la police, à Managua, le 15 décembre. INTI OCON / AFP Le bras de fer se durcit au Nicaragua entre le président Daniel Ortega et ses opposants qui appellent, jeudi 20 décembre, à une grève générale de 24 heures. La répression, qui dure depuis huit mois, contre un mouvement de contestation d’une ampleur inédite, vient de franchir une nouvelle étape après les perquisitions musclées de la police et la saisie des locaux d’un média indépendant et de neuf organisations locales de défense des droits humains, provoquant un tollé international. « C’est une attaque démentielle contre la liberté de la presse », a fustigé, lundi 17 décembre, le journaliste Carlos Fernando Chamorro, avant de déposer plainte auprès du tribunal de Managua, la capitale. Quatre jours plus tôt, des policiers lourdement armés ont pris d’assaut et saccagé la rédaction de Confidencial, média numérique d’investigation, créé en 1996 par M. Chamorro. Les ordinateurs, les documents légaux et cinq caméras ont été saisis. Des intrusions identiques ont eu lieu, simultanément, dans neuf organisations non gouvernementales. Parmi elles, le Centre nicaraguayen des droits de l’homme (Cenidh), principal organisme de défense des victimes de la répression, débutée mi-avril, contre une insurrection populaire qui exige le départ du président Ortega au pouvoir depuis 2007, après avoir gouverné de 1979 à 1990. « On ne tue pas la vérité en tuant le journalisme », martèle M. Chamorro qui a été malmené, samedi 15 décembre, avec ses collègues par des policiers antiémeutes devant le siège de la police à Managua alors qu’ils réclamaient la présentation du mandat justifiant l’occupation de leur rédaction. « Le gouvernement commet des actes délictueux et illégaux », a fustigé, mardi 18 décembre, Vilma Nuñez, présidente et fondatrice, en 1990, du Cenidh. Les perquisitions semblent n’avoir été justifiées que par la publication, jeudi 13 décembre, d’un communiqué du ministère de l’intérieur confirmant « le retrait du statut légal » des neuf ONG, voté la veille par l’Assemblée nationale, acquise au régime. Le communiqué accuse ces ONG de « violer la nature de leurs fonctions en participant activement au coup d’Etat échoué » et, pour certaines, de « promouvoir le terrorisme ». « Susciter la peur » Un pas de plus dans l’escalade des violences gouvernementales contre la révolte nationale née, le 19 avril, au lendemain d’une marche réprimée dénonçant une réforme des retraites. Huit mois plus tard, le soulèvement pacifique réclame toujours le départ du pouvoir de l’ancien guérillero sandiniste et de son épouse, Rosario Murillo, sa vice-présidente, accusés d’autoritarisme et de corruption. La répression de la police et des escouades du gouvernement a fait plus de 325 morts, dont 29 enfants, 3 000 blessés et quelque 400 prisonniers, selon la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) alors que le gouvernement ne reconnaît que 199 décès.
Jean Lessi, secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, appelle à un débat démocratique sur les technologies de « safe city ».
« La smart city appliquée à la sécurité appelle une vigilance juridique, démocratique et citoyenne »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/la-smart-city-appliquee-a-la-securite-appelle-une-vigilance-juridique-democratique-et-citoyenne_5399702_3234.html
19/12/2018
economie
Une caméra de vidéosurveillance, à Strasbourg, en 2007. FREDERICK FLORIN / AFP Ne pas se laisser déborder par les révolutions technologiques, mais éviter d’ouvrir une boîte de Pandore en mettant en cause la loi Informatique et libertés de 1978 : c’est la difficile équation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) face à la prolifération des outils de surveillance, mêlant vidéosurveillance intelligente, technologies de big data et données biométriques, déployés par des villes dans le cadre de leur stratégie smart city. Dans un entretien au Monde, le secrétaire général de la CNIL, Jean Lessi, appelle à un « débat démocratique » sur ces questions tout en réaffirmant sa confiance dans les principes fondateurs « robustes » de la loi de 1978. Comment la CNIL appréhende-t-elle les expérimentations de « safe city » ? Sur ce sujet, il faut faire la part entre les discours, les projets et la réalité opérationnelle. Aujourd’hui, que ce soit à Nice, à Marseille ou à la Défense [près de Paris], on en est encore au stade des projets, que nous suivons de très près. L’expression « safe city » recouvre des choses très différentes : la protection contre les menaces climatiques, la prévention de troubles à l’ordre public, la gestion de l’occupation du domaine public et de la voirie… Le niveau de risque associé à ces technologies dépend du type d’usage. Il y a toutefois quelques facteurs de risque et d’interrogation communs. D’abord, ces dispositifs reposent sur une combinaison de données variées, qui n’ont pas forcément été collectées à cette fin. Ensuite, ces traitements de données se font à grande échelle. Ils peuvent aussi concerner des données sensibles, comme des infractions ou de la géolocalisation. Il peut y avoir des enjeux éthiques, notamment s’il s’agit de prédire des comportements. Enfin, ces sujets touchent au contrat social. Quand on parle de smart city appliquée à la sécurité, cela appelle une vigilance non seulement juridique, mais aussi démocratique et citoyenne. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment des villes « hyper connectées » contrôlent l’espace public L’usage de la vidéosurveillance, associé au big data et à l’intelligence artificielle, est-il suffisamment encadré alors que la loi Informatique et libertés date de 1978 ? Nous avons des principes fondamentaux très robustes, qui datent d’avant le Minitel, mais qui ont permis, en quarante ans de révolutions technologiques, de traiter les questions que soulèvent les géants du numérique, les réseaux sociaux. C’est le principe de finalité – s’interroger sur la raison pour laquelle on traite de la donnée personnelle ; le principe de proportionnalité – je ne dois collecter que ce qui est nécessaire ; le principe de sécurisation des données, le principe de durée de conservation limitée…
La société Tradex pourra distribuer des produits pétroliers dans le pays, où le français Total possède le quasi-monople dans ce domaine.
En Guinée équatoriale, une société camerounaise autorisée à vendre du pétrole
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/19/en-guinee-equatoriale-une-societe-camerounaise-autorisee-a-vendre-du-petrole_5399699_3212.html
19/12/2018
afrique
Le siège de la compagnie nationale équato-guinéenne chargée de la distribution et de la vente des produits pétroliers GEPetrol, à Malabo, en janvier 2015. ISSOUF SANOGO / AFP L’entreprise pétrolière camerounaise Tradex a été autorisée lundi 17 décembre à distribuer des produits pétroliers en Guinée équatoriale, pays d’Afrique centrale où le français Total possède le quasi-monopole dans ce domaine, a appris l’AFP mardi de sources officielles. Le ministre équato-guinéen du pétrole, Gabriel Mbaga Obiang Lima, a donné au camerounais Tradex « l’autorisation de construire des stations-service et de commercialiser des produits pétroliers en Guinée équatoriale », ont indiqué mardi les médias gouvernementaux. Lire aussi Teodorin Obiang pris la main dans le sac au Brésil La Guinée équatoriale compte désormais trois entreprises chargées de la distribution et de la vente des produits pétroliers : Tradex, Total – présent depuis 1984 – et la compagnie nationale GEPetrol, créée en 2002. Cette dernière ne possède pas de raffinerie et ses stations sont souvent à court de carburant. Quatre cents emplois créés Gabriel Mbaga Obiang Lima, fils du président Teodoro Obiang Nguema, a salué l’arrivée de Tradex, qui apportera de la « concurrence » dans la commercialisation des produits pétroliers dans le pays. Le directeur du groupe Tradex, Perrial Nyodog, a par ailleurs indiqué que 400 emplois seront créés au profit des Equato-Guinéens, rapporte le site officiel du gouvernement. Implantée en Guinée équatoriale depuis novembre 2015 grâce à un contrat signé avec la société Luba Oil Terminal Equatorial Guinea (Loteg), Tradex est une filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Pays d’Afrique centrale d’un peu plus d’un million d’habitants, la Guinée équatoriale est devenue productrice de pétrole il y a un peu plus de 20 ans et a rejoint l’OPEP en 2017. Les hydrocarbures représentent 99 % des exportations du pays, qui continue de pâtir de la baisse mondiale des cours du baril en 2014. Entre 2016 et 2017, le Produit intérieur brut (PIB) de Malabo s’est contracté avec des « perspectives défavorables pour 2018, mais ce choc devrait se stabiliser à partir de 2019 », selon la Banque africaine de développement (BAD).
Pour l’économiste Gilbert Cette, les mesures annoncées par le chef de l’Etat vont stimuler le pouvoir d’achat des Français
« Gilets jaunes » : « Augmenter la prime d’activité est plus efficace contre la pauvreté »
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19/12/2018
economie
L’économiste Gilbert Cette, à Paris, en 2014. PATRICK KOVARIK / AFP Gilbert Cette, professeur d’économie associé à l’université d’Aix-Marseille, évalue les mesures annoncées par Emmanuel Macron pour résoudre la crise des « gilets jaunes ». Quel jugement portez-vous sur le dispositif annoncé le 10 décembre ? Ce sont des mesures très fortes. Donner du pouvoir d’achat à des ménages assez contraints financièrement, c’est forcément bon pour la consommation. Il y aura un effet sensible sur le niveau du produit intérieur brut (PIB) en 2019, de l’ordre de 0,2 à 0,5 point selon mes calculs. Cela devrait en partie compenser, ou du moins atténuer, les pertes économiques enregistrées au quatrième trimestre de 2018 du fait des événements. Seulement, il faudra bien financer ces mesures. Elles devraient coûter entre 10 et 12 milliards d’euros. Soit on passe par la dette, et ce seront nos enfants qui hériteront du problème. Soit on finance par des transferts. Dans ce cas, l’effet brut du stimulus sur le PIB sera amoindri. Le gouvernement envisage d’augmenter la prime d’activité. Pourquoi agir sur ce levier plutôt que par une hausse du smic ? C’est, d’une part, plus efficace pour lutter contre la pauvreté, et, d’autre part, non pénalisant pour l’emploi puisque ça n’augmente pas le coût du travail. Aujourd’hui, 19 % des bénéficiaires du smic sont sous le seuil de pauvreté. Parce qu’elle tient compte de l’ensemble des revenus du ménage, la prime d’activité a le mérite de cibler justement ces personnes-là. La défiscalisation des heures supplémentaires, déjà testée sous Nicolas Sarkozy, s’inscrit dans cette logique ? L’ancien dispositif avait eu un petit effet positif sur le niveau du PIB, mais un impact défavorable sur l’emploi. Cet aspect devrait être moindre, cette fois, parce que les heures supplémentaires seront toujours soumises aux charges sociales acquittées par les employeurs. J’ai néanmoins quelques réserves parce que les travailleurs les plus défavorisés n’en profiteront pas. Je pense, par exemple, à la caissière de supermarché qui est à mi-temps contraint. Elle voudrait déjà faire la durée légale, mais ne peut pas. Cette mesure n’est pas appropriée dans un pays en chômage massif. Quel effet aura la suppression de la hausse de la CSG pour les pensions inférieures à 2000 euros ? Les retraités les plus défavorisés vont en profiter. Mais cela introduit un seuil, ce qui est toujours problématique. Dans ce cas, une personne qui touche 2 050 euros gagnera in fine moins qu’une autre qui dispose de 1950 euros puisqu’elle devra s’acquitter de la hausse de la CSG.
La cour d’appel de Paris a annulé la condamnation de la banque aux prud’hommes, privant l’ancien trader de son bonus de 300 000 euros.
Le licenciement de Jérôme Kerviel par la Société générale pour faute grave était bien « fondé »
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/19/la-cour-d-appel-valide-le-licenciement-de-jerome-kerviel-par-la-societe-generale-pour-faute-grave_5399693_1653578.html
19/12/2018
police-justice
Jérôme Kerviel au palais de justice de Paris, le 18 janvier 2016. ÉRIC FEFERBERG / AFP Le licenciement pour faute grave de l’ex-trader Jérôme Kerviel par la Société générale, en 2008, était « fondé », a jugé mercredi 19 décembre la cour d’appel de Paris, qui a annulé la condamnation de la banque aux prud’hommes. Jérôme Kerviel, qui est débouté de ses demandes, ne touchera pas son bonus de 300 000 euros pour l’année 2007. En 2016, le conseil de prud’hommes avait estimé qu’il avait été licencié « sans cause réelle ni sérieuse », et dans des conditions « vexatoires ». La banque avait fait appel de cette décision qui signait le premier succès judiciaire de Jérôme Kerviel. Multiples batailles judiciaires Ce dossier n’est qu’une des multiples batailles judiciaires qui ont opposé depuis dix ans la Société générale et son ancien trader, dans ce qui reste l’un des plus gros scandales de la fiscalité internationale. Jérôme Kerviel avait été licencié pour faute lourde au début de 2008. Le 24 janvier, la Société générale se déclarait victime d’une « fraude » de 4,9 milliards d’euros : elle accusait le trader d’avoir « dissimulé ses positions sur près 50 milliards d’euros, grâce à un montage élaboré de transactions fictives ». La banque affirme avoir découvert les agissements de Jérôme Kerviel, aujourd’hui âgé de 41 ans, le 19 janvier 2008 ; ce que conteste la défense. Pour le conseil de prud’hommes, la banque avait eu connaissance des dépassements par Jérôme Kerviel des limites imposées aux opérations de marché plusieurs années avant de lui signifier son licenciement. Cette question est primordiale, car la loi impose aux employeurs d’engager des procédures disciplinaires au plus tard deux mois après avoir pris connaissance d’un « fait fautif ». Le conseil de prud’hommes avait jugé que le licenciement était survenu pour des faits « prescrits ». Comme l’a souligné la présidente de la chambre sociale de la cour d’appel de Paris, la prescription des faits est donc « au cœur des débats ». Nos explications : Comprendre l’affaire Kerviel en 3 questions Définitivement condamné au pénal Les avocats de la banque mais aussi l’avocat général ont insisté lors de l’audience sur un point de droit : « Il y a une autorité du pénal sur le civil et la décision du juge pénal s’impose au juge prud’homal », a mis en avant le représentant du parquet. Jérôme Kerviel a été condamné en 2010 à cinq ans de prison, dont deux avec sursis, pour abus de confiance, faux et usage de faux, ainsi que pour manipulations informatiques. Le jugement a été confirmé en appel en 2012 et maintenu en 2014 dans ses dispositions pénales par la Cour de cassation. L’ex-trader est donc définitivement condamné au pénal. En septembre 2016, Jérôme Kerviel a remporté une demi-victoire au civil : la justice a ramené de 4,9 milliards à 1 million d’euros le montant des dommages et intérêts qu’il devait à la Société générale. La cour a jugé qu’il n’était que « partiellement responsable du préjudice » subi par la banque.
Le « Cendrillon » de Noureev et « La Dame aux camélias » de Neumeier sont à l’affiche de l’Opéra de Paris.
Danseuses étoiles à la pointe des classiques
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19/12/2018
culture
Léonore Baulac (Marguerite) dans « La Dame aux camélias » à l’Opéra Garnier. LOBOFF SVETLANA Grands ballets classiques, mises à l’épreuve géantes pour les danseurs. Les deux productions à l’affiche pour les fêtes de l’Opéra national de Paris font parader les étoiles dans des partitions férocement acrobatiques. Cendrillon, chorégraphié en 1986 par Rudolf Noureev, qui plante son décor hollywoodien sur le grand plateau de Bastille, comme La Dame aux camélias, créé en 1978 par John Neumeier, au ­Palais Garnier, sont des examens de passage, en particulier pour les nouvelles recrues qui s’attaquent à des prises de rôles pas piqués des hannetons. Passe ou casse ? Le diadème d’étoile, grade ultime de la hiérarchie, se gagne à chaque spectacle. L’impact de ballets qui ne datent pas d’hier et peuvent basculer dans la caricature ou le maniérisme se mesure à la toise de l’interprétation. Les générations de danseurs se tuilent, les enchères grimpent. Autant dire que les prouesses à la clé de ces deux monstres du répertoire classique, qui progressent entre virtuosité et jeu d’acteur, course de fond et gymkhana, relèvent aussi d’un talent de funambule. « Une grande rigueur technique » Taillé dans le burlesque jusqu’au grotesque, Cendrillon, selon Noureev, sur une musique de Prokofiev, déplace le conte de Perrault au cinéma avec un producteur de films comme bonne fée et une star en prince charmant. La marâtre est dansée par un homme en chaussons de pointes dont l’agressivité découpe en morceaux les relations humaines. Ses deux filles, papillotées de méchanceté jusqu’aux neurones, singent la féminité au bord de la crise d’hystérie. Au milieu des chipies, l’héroïne joue les pauvrettes, puis les vedettes. La partition accumule les difficultés avec mimiques à droite, grimaces à gauche, et une foule d’accessoires à faire vivre comme si de rien n’était ­entre deux arabesques. Entre King Kong, les Indiens et les Vahinés, il est parfois difficile de ne pas perdre sa pantoufle dans cette version de Noureev En tête des jeunes étoiles distribuées dans Cendrillon, Valentine Colasante, 29 ans, nommée en janvier, endosse pour la première fois le rôle-titre et en alternance celui d’une des deux sœurs. « Même si interpréter les deux demande une grande forme physique, cela permet de connaître le ballet sous différents angles et de mieux l’appréhender », indique-t-elle. Valentine Colasante a d’abord dansé la sœur en bleu, celle qui affûte sa cruauté sur le fil d’une chorégraphie au rasoir. Dans ce registre, l’une des ­scènes finales du troisième acte est un redoutable kaléidoscope de mouvements secs, tirés à bout portant et sur pointes. « Il y a énormément d’énergie mais rien d’organique dans cette séquence qui demande une grande rigueur technique dans sa déstructuration, poursuit la danseuse. Il faut y ajouter les mouvements de tête et un sens du ridicule qui va avec les personnages de cartoon imaginés par Noureev. J’ai poussé techniquement le rôle à fond en allant plus vite et en ajoutant des pirouettes, mais je veille à rester dans le cadre. Et si jamais je me casse la figure, ce n’est pas grave, car ça colle au personnage ! »
Le Parlement a voté un budget avec 900 millions d’euros d’aides pour une population qui a perdu entre 30 % et 40 % de ses revenus.
Après huit années d’austérité, la Grèce desserre l’étau social
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/19/apres-huit-annees-de-crise-athenes-desserre-les-son-etau-sur-les-grecs_5399684_3234.html
19/12/2018
economie
Manifestation contre l’austérité, devant le Parlement grec, à Athènes, mardi 18 décembre. LOUISA GOULIAMAKI / AFP Près de la place Omonia, un des quartiers les plus dégradés d’Athènes et le plus touché par la crise économique depuis huit ans, une longue file d’attente s’agglutine devant un centre social inauguré par la mairie. Quelque 325 bureaux de ce type ont été ouverts, en 2018, dans toute la Grèce pour permettre aux citoyens de se renseigner sur les allocations auxquelles ils ont droit, pour enregistrer leurs demandes et prendre contact avec des assistants sociaux. Kostas, 32 ans (qui a souhaité garder l’anonymat), sort de quatre ans de chômage, mais, pour la première fois, cette année, il a retrouvé des contrats courts dans le BTP. « De mois en mois, ma situation s’améliore. Le secteur du bâtiment reprend tout doucement, et je commence à retrouver du travail, même si je suis souvent payé avec trois mois de retard ! », constate-t-il, amer. Avec une allocation de solidarité sociale, distribuée aux personnes les plus démunies, de 200 euros net par mois, le trentenaire avoue que les fins de mois ont souvent été difficiles, ces dernières années : « Au bout d’un an, je ne touchais plus le chômage, et je devais régulièrement emprunter de l’argent à ma famille, à mes amis. Je faisais aussi des économies sur le chauffage, la téléphonie… » Article réservé à nos abonnés Lire aussi « A quand la fin de l’austérité ? » : les Grecs s’impatientent Mardi 18 décembre, la Vouli (le Parlement) a voté le budget 2019 et accordé de nouvelles aides aux citoyens durement touchés par huit années de crise économique et par les mesures d’austérité qui ont fait perdre à la Grèce 25 % de son produit intérieur brut (PIB). « C’est le premier budget, depuis 2008, qui accorde une expansion budgétaire de l’ordre de 0,5 % du PIB, soit 910 millions d’euros, permettant de donner un coup de pouce aux Grecs », a déclaré, lors du débat parlementaire sur le budget, Giorgos Chouliarakis, ministre adjoint à l’économie. 1 million de Grecs tombés dans la précarité Lors d’une manifestation de fonctionnaires à Athènes, le 14 novembre. ARIS MESSINIS / AFP Au programme : une hausse des allocations de solidarité sociale de 40 millions d’euros ; des allocations familiales distribuées à 900 000 familles (100 000 de plus par rapport à 2018) ; une allocation logement allouée à 300 000 ménages qui perçoivent des revenus annuels allant jusqu’à 21 000 euros pour une personne ; la baisse de 10 % de la taxe foncière tant décriée, la diminution des cotisations sociales pour les travailleurs indépendants, les autoentrepreneurs et les agriculteurs…
Les discussions avec les syndicats doivent aboutir à un « calendrier » pour le paiement de 274 millions d’euros, selon le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez.
Pour calmer les policiers, l’Etat va payer les heures supplémentaires qu’il leur doit
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/19/le-gouvernement-prevoit-un-calendrier-pour-le-paiement-des-heures-supplementaires-dans-la-police_5399679_1653578.html
19/12/2018
police-justice
Pour apaiser la colère des policiers, le gouvernement a d’ores et déjà proposé une prime de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées face aux « gilets jaunes ». CHRISTOPHE ENA / AP Face à la colère des policiers « épuisés » par une surcharge de travail, le ministère de l’intérieur met en place un « calendrier » pour payer aux policiers les 274 millions d’euros en heures supplémentaires que l’Etat leur doit, a annoncé le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez sur RMC, mercredi 19 décembre : « En gros, c’est trois millions d’heures supplémentaires qui sont créées chaque année. Payer l’ensemble de ces heures, c’est un coût qui représente 274 millions d’euros. Ce paiement sera effectif selon un calendrier que nous allons définir, je vous le confirme. C’est ce dont nous discutons avec les organisations syndicales. » Mardi, Christophe Castaner avait rappelé que ce stock d’heures supplémentaires avait commencé à s’accumuler non pas « ces derniers mois » ou « cette dernière année, mais depuis des dizaines d’années ». « C’est un chantier que je veux ouvrir », avait-il ajouté. Pour comprendre les raisons de la colère : Conditions de travail et salaires, les policiers sont en colère Une prime de 300 euros Des gendarmes lors d’une visite du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Biarritz le 18 décembre. Bob Edme / AP Les discussions commencées, et suspendues, mardi soir, devaient se poursuivre mercredi avec les trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix : Alliance, Unité SGP-Police-FO et UNSA-Police. En attendant, Unité SGP-Police-FO a rejoint le mouvement lancé par Alliance avec le mot d’ordre « fermons les commissariats ». Le syndicat a demandé « à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel » d’urgence mercredi. La mobilisation des policiers n’a pas eu d’impacts importants mercredi, créant seulement des files d’attente plus longues qu’à l’habitude dans les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly, entraînant quelques dizaines de minutes de retard pour certains vols. Le gouvernement a aussi proposé une prime de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées lors des manifestations de « gilets jaunes ». Un amendement en ce sens a été adopté dans la nuit de mardi à mercredi à l’Assemblée dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2019. Cette prime représente un coût de 33 millions d’euros. D’après Laurent Nuñez, le chiffre de 111 000 policiers et gendarmes auxquels elle doit être versée est « une base de départ ». « On discute actuellement du périmètre, c’est-à-dire le nombre de policiers et de gendarmes qui pourraient être concernés », a-t-il précisé.
Les deux principaux syndicats de praticiens ont trouvé un accord avec le gouvernement afin d’améliorer leurs conditions de travail.
En Sierra Leone, fin d’une grève de deux semaines des médecins
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/19/en-sierra-leone-fin-d-une-greve-de-deux-semaines-des-medecins_5399676_3212.html
19/12/2018
afrique
Dans le Princess Christian Maternity Hospital de Freetown, en avril 2016. MARCO LONGARI / AFP Les deux principaux syndicats de médecins de Sierra Leone ont appelé mardi 18 décembre à une reprise du travail, mettant fin à deux semaines de grève, après un accord avec le gouvernement sur des mesures destinées à améliorer les conditions de travail et les infrastructures médicales. Les deux syndicats, la SLMDA (médecins et dentistes) et la Judasil (généralistes), « appellent tous les médecins à effectuer à nouveau leurs devoirs normalement », dans un communiqué commun, contresigné par le ministre de la santé, Alpha Tijan Wurrie. Les médecins généralistes de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, au nombre d’environ 300 – un pour 100 000 habitants –, avaient entamé une grève le 4 décembre. Les hôpitaux manquent notamment de machines de dialyse, de cylindres à oxygène et de lits, tandis que de nombreux praticiens ont quitté le pays ou rejoint le privé, selon les syndicats. Pendant la grève, les responsables d’hôpitaux avaient dû faire appel à des médecins étrangers, britanniques et nigérians, et aux services d’infirmiers pour faire face aux cas les plus urgents, tandis que les plus fortunés se dirigeaient vers des cliniques privées. « Répondre à toutes les inquiétudes » Après une série de négociations, « le gouvernement a approuvé un calendrier pour répondre à toutes les inquiétudes soulevées, qui conduira inévitablement à une amélioration de la qualité des soins de santé en Sierra Leone », avait indiqué le gouvernement lundi soir dans un communiqué. « Le gouvernement a approuvé des mesures à court, moyen et long termes pour améliorer le bien-être des médecins et renforcer les infrastructures de santé », a expliqué à l’AFP le secrétaire général de la SLMDA, Abdul Njai, selon qui les généralistes sierra-léonais gagnent en moyenne moins de 250 dollars (220 euros) par mois. Lire aussi Sans assainissement, la Sierra Leone et le Liberia risquent de nouvelles épidémies Les médecins réclamaient, en vain jusqu’ici, une amélioration de leurs conditions de travail depuis la fin de l’épidémie d’Ebola qui a tué 4 000 personnes dans le pays entre 2014 et 2016. « Notre association continuera à travailler avec le gouvernement pour s’assurer que nos patients reçoivent les meilleurs soins », a indiqué le syndicat des généralistes Judasil. L’économie de cette ancienne colonie britannique, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120 000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola et de la chute des cours mondiaux des matières premières.
L’annonce télévisée de la chaîne de restauration rapide Chicken Licken a été interdite au motif qu’elle banalisait le thème de la colonisation.
Un explorateur noir découvre l’Europe : la pub qui dérange en Afrique du Sud
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/19/un-explorateur-noir-decouvre-l-europe-la-pub-qui-derange-en-afrique-du-sud_5399665_3212.html
19/12/2018
afrique
Capture d’écran de la publicité de Chicken Licken. YouTube Les régulateurs sud-africains de la publicité ont interdit, mardi 18 décembre, une annonce télévisée qui montrait un homme noir découvrant un pays étranger au XVIIe siècle et le nommant « Europe », jugeant que l’on ne pouvait pas plaisanter avec le thème de la colonisation. L’annonce, pour une chaîne de restaurants de poulets, raconte une histoire inventée où un Noir quitte l’Afrique du Sud en 1650, navigue outre-mer et, après de nombreuses aventures, touche terre et rencontre des indigènes blancs portant des tricornes et des gilets. « Hola MaNgamla [bonjour les Blancs]. J’aime cet endroit, je crois que je vais l’appeler… l’Europe », dit l’homme en plantant sa lance dans le sol. Le Conseil de réglementation de la publicité a jugé que le message « banalise une question dérangeante pour de nombreux Sud-Africains ». « Renverser l’histoire de la colonisation pourrait être perçu comme ayant un certain élément d’humour… La réalité est que la colonisation de l’Afrique et de son peuple a été traumatisante », a expliqué l’instance régulatrice. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Afrique du Sud, une insulte raciste ruine la vie de son auteur « L’héritage de la colonisation, qui est un sujet sensible et conflictuel, n’est pas ouvert à l’exploitation humoristique », concluent les régulateurs, ajoutant que les Africains sous le régime colonial ne partaient pas volontairement et mouraient souvent de faim en cours de route dans des conditions inhumaines. La chaîne de restauration rapide Chicken Licken a expliqué que sa publicité pour son hamburger « Big John » était un conte « ironique » qui « ne cherchait en aucune façon à tourner en dérision les luttes de la colonisation » mais visait à renforcer « la fierté et le patriotisme des Sud-Africains ».
La baisse de la participation aux élections professionnelles pose des problèmes de représentativité qui concerne aussi la démarche des « gilets jaunes », ces « décrocheurs de la démocratie » politique, selon Pierre Rosanvallon, qui le sont aussi en matière sociale.
Gilets Jaunes : qu’est-ce qu’un délégué représentatif ?
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/12/19/gilets-jaunes-qu-est-ce-qu-un-delegue-representatif_5399657_1698637.html
19/12/2018
emploi
« En France, depuis la loi du 20 août 2008, la représentativité syndicale n’est plus fondée sur le nombre d’adhérents mais sur un pourcentage minimum d’électeurs. » Cécile Bertrand/Cartoonbase / Photononstop Droit social. L’histoire semble repasser les plats. Car les brûlantes questions posées en décembre 2018 rappellent les débats ayant précédé la loi de la création des syndicats par Pierre Waldeck-Rousseau et votée le 21 mars 1884. En acceptant de « légaliser la classe ouvrière », le ministre de l’intérieur de Jules Ferry leur avait aussi donné un rôle d’encadrement d’éventuelles dérives : leurs statuts, où figurerait le nom des « responsables », devaient ainsi être transmis au préfet et au procureur… Alors que la critique des syndicats et plus largement des corps « intermédiaires » structurés est tendance, l’éruption des « gilets jaunes » a rappelé leur nécessité : depuis soixante ans, aucune manifestation syndicale n’a entraîné la mort de six personnes, et aucun employeur ne peut négocier avec des contestataires inorganisés. Que des citoyens ne se sentant pas représentés aient du mal à désigner leurs mandants n’est guère étonnant. Mais si leur mouvement perdure, ils n’échapperont pas à l’exigence d’une « représentation ». D’abord, car il est physiquement et temporellement impossible de négocier avec plusieurs personnes. L’intérêt d’une présence syndicale est de faire la synthèse, hiérarchiser les revendications, expliquer que « Tout, ou rien » mène rarement au succès. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La réforme du travail va accroître « la possibilité de se libérer » de l’emprise de la finance Ensuite, car une multiplication de négociations individuelles conduisant à des résultats différents, surgit la question de l’égalité de traitement, source de nouveaux conflits. Pour ces raisons très terre à terre, à la fin du XIXe siècle, des employeurs ont, pour négocier un accord de fin de conflit, demandé aux grévistes de désigner leurs « délégués du personnel » légalisés en 1936, permettant la signature des très égalitaires « conventions » littéralement « collectives ». Mais comment choisir ces délégués ? Faut-il privilégier les charismatiques « porte-parole » du mouvement, aujourd’hui les bons clients des journaux télévisés ? Excellente pour populariser les revendications à notre époque où le soutien de l’opinion est essentiel, cette fonction tribunitienne se révèle insuffisante lorsqu’il s’agit de négocier une sortie de crise. Représentativité Car, côté puissance publique comme côté employeur, une éventuelle signature comportant des contreparties doit être suivie d’effets. Se pose donc la question de la représentativité réelle des futurs négociateurs, dans notre monde beaucoup moins vertical y compris côté syndical, et dominé par les réseaux sociaux à l’horizontalité offensive : aucune tête ne doit dépasser, et le référendum est permanent.
L’œuvre de Gaston Gabaroche, créée en 1932, renaît en toute liberté sur la scène de l’Athénée-Théâtre Louis-Jouvet à Paris.
Opérette : la résurrection d’« Azor », désordre virtuose
https://www.lemonde.fr/musiques/article/2018/12/19/operette-la-resurrection-d-azor-desordre-virtuose_5399646_1654986.html
19/12/2018
musiques
« Azor », de Gaston Gabaroche, par la compagnie Quand on est trois. NICOLAS SPANOUDIS Il est d’une humeur de dogue quand il n’est pas dans ses vers. Poète à ses heures, Azor (c’est son surnom, mais pas son nom de plume), officie comme commissaire de police dans le quartier d’Auteuil, à Paris. Tel est le personnage principal de la « comédie policière » Azor, créée en 1932 aux Bouffes-Parisiens et tirée de l’oubli pour constituer l’affiche de l’Athénée-Théâtre Louis-Jouvet, à partir du 20 décembre. Aussi riche en correspondances que le métro parisien (dont la carte, en grand format, plante le décor de la première scène), l’intrigue vaut sans cesse au spectateur de sauter d’un quai à l’autre, du présent contraignant à l’avenir rêvé, du théâtre de boulevard (les quiproquos prisés par Feydeau) à la scène lyrique (avec, entre autres, un clin d’œil à Carmen), de l’entre-deux-guerres (en musique, avec one-step et rumba) à l’intemporel (l’argot parisien). La mise en scène de Stéphan Druet va dans le sens du parti d’origine, qui consistait à jongler avec les repères Pris dans l’engrenage des passions amoureuses, Azor doit subir les assauts d’une ancienne maîtresse (mariée à un notable jaloux), alors que sa flamme est entretenue par une jeune inconnue (dont il ignore encore qu’elle est la fille du ministre de la justice) et qu’il s’est lié d’amitié avec Cloclo-la-Panthère (une habituée du panier à salade qui en pince pour lui tout en étant proche d’un truand très recherché, Kiki-le-Frisé). La mise en scène de Stéphan Druet va dans le sens du parti d’origine, qui consistait à jongler avec les repères. Les anachronismes sont donc monnaie courante dans son spectacle aux allures de feu d’artifice (ça tire dans tous les coins, parfois de manière un peu gratuite, comme lorsqu’une gendarmette laisse libre cours à ses pulsions lesbiennes avec une femme mise au trou pour la nuit), qui culmine dans une soirée psychédélique (c’est le mot, introduit dans les répliques d’aujourd’hui). Chenil pour jeux de mots Le travail du metteur en scène rend aussi sensible l’indéniable parenté entre Azor et Irma la Douce, comédie musicale qui, en 1956, avec un même accent de titi parisien, chantera l’amour entre un ex-flic (Nestor) et une prostituée (Irma) sous le couvert d’une poésie à double sens. D’ailleurs, n’y dit-on pas d’Irma, lors d’un chœur aux rythmes latinos, qu’« elle a du chien » ? La nouvelle production d’Azor (vue en novembre après une semaine de résidence au Théâtre Montansier, à Versailles) en a aussi, et à revendre. Un vrai chenil pour jeux de mots de toutes espèces. Le livret est signé Albert Willemetz (bien connu pour ses collaborations avec Maurice Yvain, mais peu mis à contribution ici), Max Eddy (pour quelques couplets) et Raoul Praxy (majoritairement).
Inauguré en octobre, le nouveau Musée Glenstone réunit les œuvres acquises par le couple de collectionneurs Mitchell et Emily Wei Rales.
Un écrin pour l’art contemporain à Potomac, dans le Maryland
https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/12/19/un-joyau-pour-l-art-contemporain-a-potomac-dans-le-maryland_5399634_3246.html
19/12/2018
culture
A Potomac (Maryland), le Musée Glenstone déploie ses larges baies vitrées autour d’un point d’eau parsemé de nénuphars. SAUL LOEB / AFP La route serpente au milieu d’arbres aux cimes indiscernables et longe des prairies clôturées de barrières d’un blanc immaculé. Le regard ne sait sur quelle mansion s’arrêter tant les propriétés de cette banlieue riche de Washington rivalisent de gigantisme et de diversité architecturale. C’est dans ce paysage bucolique de Potomac (Maryland), à quarante minutes de voiture de la capitale fédérale, que se niche le nouveau lieu culturel le plus zen de la région. Le Musée Glenstone déploie ses larges baies vitrées autour d’un point d’eau parsemé de nénuphars. Ses bâtiments cubiques en béton gris épousent les vallonnements de l’immense prairie sur laquelle les propriétaires, les milliardaires Mitchell Rales, 62 ans, et sa femme Emily Wei Rales, 42 ans, ont conçu l’écrin de leurs œuvres, les peintures, sculptures, installations d’une soixantaine d’artistes d’art moderne et contemporain puisées dans leur collection personnelle – qui compte 1 300 œuvres –, ou achetées à dessein. L’ensemble du projet, plantation de 8 000 arbres comprise, leur a coûté 200 millions de dollars (176,5 millions d’euros). « Collapse », une œuvre monumentale du pionnier du land art, Michael Heizer, intégrée dans la nature autour du Musée Glenstone. SAUL LOEB / AFP La déambulation commence avant même l’entrée dans l’un des pavillons. Intégrées dans la nature, des œuvres monumentales de Richard Serra, Tony Smith, Andy Goldsworthy ou du pionnier du land art, Michael Heizer, invitent à une randonnée champêtre. A lui seul, un Split-Rocker, de Jeff Koons, une tête d’animal hybride composée de 24 000 fleurs multicolores, emploie un horticulteur à plein temps. Intention contemplative Au pied des sculptures, un titre et un nom. Rien de plus. Même dépouillement dans les salles des bâtiments qui abritent une ou plusieurs œuvres. Le couple de collectionneurs a une idée très précise de la manière dont l’œil doit regarder l’art. Et une manière toute personnelle de partager sa passion. Le musée, gratuit, a ouvert ses portes en octobre et n’accueille que 400 personnes par jour. Emily Wei Rales et Mitchell Rales, le couple de collectionneurs et fondateurs du Musée Glenstone, à Potomac (Maryland), le 21 septembre 2018. SAUL LOEB / AFP « On espère que les visiteurs vont “ralentir”, qu’ils vont savoir profiter des changements de couleur dans les galeries », expliquaient les Rales, lors de la présentation. L’absence de texte ou de mise en perspective historique dans la présentation des œuvres relève de cette intention contemplative. Une cohorte de guides en uniforme sont présents dans les salles pour éclairer le visiteur. Dans les salles intérieures, l’utilisation des appareils photo et des téléphones est proscrite. En revanche, nulle entrave ou « cordon de sécurité » n’interdit de s’approcher des œuvres.
La ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a reconnu « une lenteur » cet été. L’année prochaine, « la phase principale fermera bien plus tôt, le 19 juillet au lieu du 5 septembre ».
Parcoursup : en 2019, le gouvernement promet un calendrier resserré
https://www.lemonde.fr/bac-lycee/article/2018/12/19/calendrier-resserre-pour-parcoursup-2019_5399618_4401499.html
19/12/2018
bac-lycee
Moins de stress, l’été prochain, pour les futurs étudiants ? Alors que la plate-forme d’orientation destinée aux élèves de terminale sera mise en ligne jeudi – d’abord pour une phase d’information sur la procédure et les filières, les lycéens ne pourront commencer à faire leurs choix qu’à partir du 22 janvier –, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche annonce un calendrier resserré pour Parcoursup, mercredi 19 décembre. En 2019, la phase principale s’achèvera le 19 juillet, et non le 5 septembre, comme l’an dernier, selon des informations du Parisien et de France Inter. « Lors de la précédente session, il y a eu de la lenteur en août. L’an prochain, la phase principale fermera bien plus tôt, le 19 juillet au lieu du 5 septembre », affirme Frédérique Vidal au Parisien. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Parcoursup : quels sont les ajustements prévus en 2019 ? Une réponse un mois et demi plus tôt Avec ce nouveau dispositif, la quasi-totalité des candidats devraient avoir reçu une réponse à leurs vœux d’orientation un mois et demi plus tôt qu’en 2018, assure aussi à France Inter Jérôme Teillard, en charge de Parcoursup au ministère de l’enseignement supérieur. Frédérique Vidal pointe également un autre changement : le candidat sur liste d’attente devrait pouvoir connaître non seulement son rang, mais aussi celui du dernier appelé l’année d’avant. « S’il voit que d’autres avant lui ont été pris alors qu’ils étaient dans les 700 sur une liste d’attente pour une formation de 500 places, cela le déstressera », explique la ministre. Mise en place en 2018, la procédure Parcoursup a essuyé, lors sa première édition, de multiples critiques.
Ce Toulousain de 61 ans est libre après 28 ans de prison. Condamné pour un crime qu’il a toujours nié avoir commis, il veut continuer à se battre pour la « vérité ».
Pierryck Castellazzi, le « Frenchy » rescapé des prisons texanes
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/19/pierryck-castellazzi-le-frenchy-rescape-des-prisons-texanes_5399602_3224.html
19/12/2018
societe
Par où commencer ? Par son visage, peut-être… Ce teint pâle, ces joues creusées, ce regard perçant. Lors de notre première rencontre, il y a un quart de siècle, ses cheveux étaient bien moins longs, il n’avait pas dans la voix cette infime pointe d’accent américain. C’était en 1994, au parloir d’un pénitencier texan, au sud de Dallas. Alors âgé de 37 ans, Pierryck Castellazzi portait la veste de toile blanche des longues peines. Ses codétenus, des durs à cuire organisés en gang, le surnommaient « Frenchy » ; ils le savaient érudit, intelligent, fragile. Lui en avait peur et vivait sous tension. La discussion avait duré deux heures, de part et d’autre d’une paroi de Plexiglas, combinés téléphoniques en main, comme dans les films de gangsters. « Frenchy », matricule 1713, clamait son innocence et demandait de l’aide pour échapper à sa peine : quarante ans de réclusion pour meurtre. Le temps a passé. Pierryck Castellazzi, le Français des prisons texanes, a connu d’autres établissements, d’autres caïds, des milliers de nuits sans sommeil à espérer revenir au pays… Jusqu’à ce matin de septembre 2018 où, après des années de silence, un mail est parvenu au Monde. « Je suis de retour depuis quelques mois, libre », écrivait-il. Quelques semaines plus tard, nous nous sommes vus, d’abord à Paris, puis chez sa mère, près de Toulouse. L’homme avait changé, pas son besoin de justice. « Je ne sors pas de cette histoire et je n’en sortirai sans doute jamais », confiait-il. Cette « histoire », comme il dit, s’est nouée un vendredi d’avril 1989, dans la banlieue de Houston. La victime : un quinquagénaire, tué de cinq balles de calibre .22 Long Rifle et d’au moins onze coups de tisonnier, pour la plupart à la tête. « Plus qu’un meurtre, un massacre », selon le médecin légiste. Pour tenter de comprendre le rôle de Pierryck Castellazzi dans cette intrigue de sueur et de sang, il faut d’abord revenir aux sources de sa passion pour les Etats-Unis. C’est sa mère Evelyne, professeure de français dans un collège de la région toulousaine, qui lui a transmis l’amour de ce pays, ainsi qu’à son frère cadet Bruno, au milieu des années 1970. A l’époque, la jeune maman, fraîchement divorcée, les entraîne au moins une fois l’an à la découverte de l’Amérique profonde. Au fil des voyages, l’appartement familial se décore de bannières étoilées, de ceintures de cow-boy, de reproductions de dollars. Changement d’identité
Au début, le rôle des plates-formes numériques était de publier les contenus transmis par les utilisateurs. Cette neutralité devenue inacceptable aux yeux du public, un filtrage systématique s’est progressivement imposé, raconte l’avocat Benoît Huet.
« Mark Zuckerberg impose ses lois à 2,2 milliards d’individus »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/mark-zuckerberg-impose-ses-lois-a-2-2-milliards-d-individus_5399574_3232.html
19/12/2018
idees
Avocat au barreau de Paris et enseignant en droit des affaires et de l’entrepreneuriat à l’Essec Tribune. Le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, a annoncé, le 15 novembre, qu’il avait formé une équipe de 30 000 modérateurs pour écarter du réseau social les contenus les plus polémiques, et qu’il allait constituer, d’ici à fin 2019, une « cour d’appel » devant laquelle les utilisateurs pourront exercer un recours lorsqu’une de leurs publications est supprimée. Cette annonce est passée relativement inaperçue en France, alors qu’elle marque un revirement majeur dans la façon dont la liberté d’expression est appréhendée sur Internet. Le paradigme initial des plates-formes numériques était en effet de publier, sans les revoir, les contenus transmis par les utilisateurs (texte, image, vidéo). Seules les publications signalées comme nuisibles par les utilisateurs étaient éventuellement retirées. Cette neutralité des plates-formes est toutefois devenue inacceptable aux yeux du public, et on a notamment pu s’interroger sur le maintien, pendant des mois, de pages Facebook appelant au massacre des Rohingya en Birmanie. Un filtrage systématique des contenus s’est donc progressivement imposé, s’appuyant d’une part sur des machines programmées pour apprendre (intelligence artificielle), et d’autre part sur des êtres humains. Facebook admet supprimer à un rythme de 2 millions par jour les publications considérées comme trompeuses, violentes, ou contenant de la nudité. Ses propres règles La plate-forme a également reconnu programmer ses algorithmes pour rendre moins visibles certaines publications, qui sont licites, mais que le réseau préfère écarter (borderline content). Facebook, qui se rapproche de plus en plus d’un média, retire donc de la vue des utilisateurs des contenus qui ne sont interdits par aucune loi. Tout citoyen a dès lors le droit de s’interroger sur les choix qui sont faits par la plate-forme pour déterminer ce que l’être humain doit voir et ne doit pas voir. Les démocraties résolvent généralement cette question par l’application d’une loi préalablement débattue au Parlement : on peut donner à voir tout ce que la loi ne prohibe pas. Facebook, qui opère dans plus de 100 pays, a choisi de ne se référer à la loi d’aucun d’entre eux et de fabriquer, seul, ses propres règles, les community standards. Ce texte est remarquable en ce qu’il est une des normes juridiques qui s’appliquent au plus d’êtres humains dans le monde (2,2 milliards).
Le réseau social est accusé de servir à la propagation de discours de haine dans le pays, notamment contre les musulmans rohingyas.
En Birmanie, Facebook supprime des centaines de pages et de comptes liés à l’armée
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/19/facebook-supprime-des-comptes-lies-selon-lui-a-l-armee-birmane_5399572_4408996.html
19/12/2018
pixels
Un utilisateur de Facebook à Yangon, en Birmanie, en août. ANN WANG / REUTERS Facebook a annoncé la fermeture de centaines de comptes et de pages liés à l’armée birmane pour tenter de répondre aux critiques qui accusent la plateforme de servir à véhiculer des discours de haine dans le pays, notamment contre les musulmans rohingyas. Au total, 425 pages et 135 comptes ont été supprimés, a annoncé l’entreprise mercredi 19 décembre. Ils s’affichaient comme des pourvoyeurs d’informations indépendantes, allant du divertissement aux conseils de beauté, mais se sont en fait révélés être en lien avec des militaires birmans ou avec d’autres pages précédemment supprimées. « Nous ne voulons pas que des gens ou des organisations créent des réseaux de comptes pour induire en erreur sur leur identité ou leur action », met en garde Facebook, qui est de loin le réseau social le plus populaire en Birmanie. Un « rôle déterminant » de Facebook La page du chef de l’armée birmane, très suivie dans ce pays où une grande partie de la communication officielle se fait sur cette plateforme, a été fermée en août pour « violations des droits de l’homme », l’armée étant accusée de jouer un rôle de premier plan dans le nettoyage ethnique des musulmans rohingyas, qualifié de génocide par les enquêteurs de l’ONU. Facebook a aussi interdit au début de l’année à un groupe de moines extrémistes birmans d’utiliser sa plateforme, après avoir reconnu avoir été « lent » à s’attaquer aux contenus racistes dans le pays. Les enquêteurs des Nations unies, qui travaillent sur les exactions contre la minorité musulmane des Rohingyas, avaient estimé que le réseau social avait joué « un rôle déterminant » dans la propagation du discours de haine. Cette mise en garde contre une instrumentalisation de la plateforme intervient à un moment délicat pour la dirigeante Aung San Suu Kyi, très critiquée par la communauté internationale pour sa gestion de la crise des Rohingyas et ses silences face aux exactions de l’armée et de milices bouddhistes. La dirigeante de facto du gouvernement birman va remettre sa victoire historique de 2015 en jeu lors des élections législatives de 2020. A cette occasion, Facebook devrait faire face à une nouvelle flambée d’« incitations à la violence », dans ce pays secoué par le nationalisme bouddhiste.
S’ils sont favorables à davantage prendre en compte la parole des citoyens, les élus de la majorité préféreraient un renforcement du RIP (référendum d’initiative partagée) au RIC.
Les députés LRM peu emballés par le référendum d’initiative citoyenne
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/19/les-deputes-lrm-peu-emballes-par-le-referendum-d-initiative-citoyenne_5399569_823448.html
19/12/2018
politique
Lors de la manifestation des « gilets jaunes » à Paris, le 15 décembre. LAURENCE GEAI POUR "LE MONDE" Plébiscité par les « gilets jaunes », le référendum d’initiative citoyenne (RIC) emballe moins les députés de la majorité. Même si officiellement, le groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale n’a pas de position sur le sujet. « On ne rentre pas dans une concertation en ayant déjà une position », a prévenu son patron Gilles Le Gendre, mardi, renvoyant la question au « grand débat » lancé par le président. Pourtant, les macronistes se montrent très réservés sur cette proposition que poussent les « insoumis » (LFI), les communistes (PCF), mais aussi le Rassemblement national (RN). « On ne répond pas à un mouvement populiste avec une réponse populiste », balaie ainsi la députée de l’Essonne, Marie Guévenoux. « Je ne veux pas que demain on puisse se réveiller avec la peine de mort parce qu’on aura eu un référendum d’initiative citoyenne », s’est inquiété de son côté le patron du mouvement LRM, Stanislas Guérini, tout en affirmant qu’il ne devait y avoir « aucun tabou » sur cette question. « Les référendums, on le sait, peuvent provoquer le meilleur comme le pire », abonde la députée du Bas-Rhin, Martine Wonner. Enrichir la révision constitutionnelle Même parmi les plus fervents défenseurs de la démocratie participative, les avis restent prudents. « Le problème des référendums c’est qu’ils se traduisent toujours par un vote pour ou contre le gouvernement, il faut éviter ce travers-là », prévient le député du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin. « Il ne faut pas que la révocation du pouvoir soit possible », note-t-il par exemple, tout en plaidant pour qu’un « vrai débat » ait lieu sur la question du RIC. « Il faut regarder dans les détails car le risque c’est qu’on aille vers la démocratie directe. Or, je pense qu’on doit surtout enrichir la démocratie représentative par la démocratie participative », ajoute la députée des Français de l’étranger, Paula Forteza. Car sur le fond, les députés LRM se disent très favorables à mieux prendre en compte la parole des citoyens. « Quand on parle de démocratie participative, à son écrasante majorité, le groupe y est favorable », a ainsi rappelé Gilles Le Gendre. « Si les gens sont sortis dans la rue, c’est qu’il y a de moins en moins des canaux institutionnels pour s’exprimer, il faut mettre à jour les institutions pour répondre à ces nouvelles attentes », insiste Paula Forteza. Mardi soir, la députée a réuni une dizaine de parlementaires pour commencer à réfléchir aux dispositifs participatifs qui pourraient enrichir la révision constitutionnelle. L’examen de celle-ci a de nouveau été repoussé afin d’intégrer des propositions issues du « grand débat ».