summary
stringlengths
74
853
title
stringlengths
3
208
url
stringlengths
32
250
date
stringlengths
10
10
topic
stringclasses
469 values
text
stringlengths
789
3.9k
Dans les « Echos », le premier ministre a concédé que le gouvernement n’avait « pas assez écouté les Français ».
Prime d’activité, smic, référendum d’initiative citoyenne : ce qu’Edouard Philippe a répondu aux « gilets jaunes »
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/16/salaries-au-smic-la-hausse-de-100-euros-s-appliquera-des-le-5-fevrier_5398517_823448.html
16/12/2018
politique
Edouard Philippe, à l’hôtel de Matignon, à Paris, le 14 décembre. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Le gain de 100 euros net pour les salariés gagnant le smic passera « par une hausse massive de la prime d’activité » qui sera versée « dès le 5 février pour compléter le salaire de janvier », a annoncé Edouard Philippe dans un entretien aux Echos publié dimanche 16 décembre au soir. Cette hausse ne concernera donc pas tous les salariés au smic car la prime d’activité tient compte de l’ensemble des revenus du ménage, mais « nous allons élargir le nombre de foyers éligibles [à la prime d’activité], qui passera de 3,8 millions à 5 millions », a précisé le premier ministre. « Cette réforme va bien au-delà des personnes qui sont juste au smic : tous les salariés célibataires sans enfant auront 100 euros de plus jusqu’à 1 560 euros net de revenus. Avec un enfant, une mère célibataire, et elles sont nombreuses sur les ronds-points, pourra percevoir la prime jusqu’à 2 000 euros de salaire. Un couple [avec] deux enfants, dont l’un gagne le smic et l’autre 1 750 euros, verra ses revenus augmenter de 200 euros ». Tous les salariés autour du smic ne seront donc pas concernés, comme l’avait pourtant indiqué le gouvernement ces derniers jours. « Cela peut paraître étonnant, mais 1,2 million de salariés autour du smic se trouvent dans les 30 % des foyers français les plus aisés. Notre objectif est d’accroître le pouvoir d’achat des foyers de la classe moyenne ; c’est ce qu’ont demandé les “gilets jaunes”, et dans ce contexte, prendre en compte l’ensemble des revenus ne me paraît pas scandaleux », a justifié le chef du gouvernement. « Nous avons préféré cette solution à une baisse des cotisations salariales, qui était plus injuste et qui, à ce titre, a déjà été censurée par le Conseil constitutionnel. C’est la proposition du gouvernement, mais nous en débattrons naturellement au Parlement. »
Joao de Deus (Jean de Dieu), de son vrai nom Joao Teixeira de Faria, était sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis vendredi.
Brésil : le médium accusé de plusieurs centaines d’agressions sexuelles se rend aux autorités
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/16/bresil-le-medium-accuse-de-plusieurs-centaines-d-agressions-sexuelles-se-rend-aux-autorites_5398514_3210.html
16/12/2018
international
Le célèbre médium brésilien Joao de Deus (Jean de Dieu), accusé d’agressions sexuelles par plusieurs centaines de femmes, s’est rendu dimanche 16 décembre à la police. Marcelo Camargo / AP Le célèbre médium brésilien Joao de Deus (Jean de Dieu), accusé d’agressions sexuelles par plusieurs centaines de femmes, s’est rendu dimanche 16 décembre à la police. De son vrai nom Joao Teixeira de Faria, l’homme de 76 ans, qui recevait chaque semaine des milliers de fidèles du monde entier et de nombreuses célébrités dans son temple d’Abadiania, près de la capitale Brasilia, était sous le coup d’un mandat d’arrêt depuis vendredi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brésil : Joao de Deus, le médium prédateur sexuel Mercredi dernier, Joao de Deus avait retiré près de huit millions d’euros de ses comptes en banque, selon le journal O Globo. C’est ce retrait suspect qui aurait motivé les autorités à émettre un mandat d’arrêt contre lui, pour éviter qu’il tente de fuir le pays ou qu’il mette cette somme à l’abri avant son arrestation, selon les médias brésiliens. « Mon père est un monstre » Le scandale a éclaté après la diffusion la semaine dernière d’une enquête sur TV Globo, la plus grande chaîne de télévision brésilienne, présentant des témoignages de femmes relatant notamment avoir été contraintes de le masturber ou de pratiquer des fellations au médium lors de séances de « guérison spirituelle ». Lors d’un entretien à l’hebdomadaire Veja, Dalva Teixeira, fille de Joao de Deus, a révélé avoir été abusée sexuellement par son père à l’âge de dix ans, jusqu’à ses quatorze ans. Elle avait alors fui après avoir été frappée par le médium quand il a découvert qu’elle était enceinte. « Mon père est un monstre », a affirmé cette Brésilienne, aujourd’hui âgée de 49 ans. Depuis l’émission de TV Globo, des centaines de femmes ont affirmé avoir été victimes d’agressions sexuelles de sa part. Le parquet de l’Etat de Goias a reçu 330 plaintes de tout le pays, ainsi que de six pays étrangers : l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, la Bolivie, les Etats-Unis et la Suisse.
Jean-François Giré suit le fil conducteur de l’enfance pour expliquer la personnalité et les engagements du metteur en scène italien.
« Sergio Leone, une Amérique de légende » : un cinéaste homérique
https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2018/12/16/sergio-leone-une-amerique-de-legende-un-cineaste-homerique_5398507_1655027.html
16/12/2018
televisions-radio
De gauche à droite : Henry Fonda, Claudia Cardinale, Sergio Leone, Charles Bronson et Jason Robards sur le tournage du film « Il était une fois dans l'Ouest », en 1968. BRIDGEMANIMAGES.COM Arte, dimanche 16 décembre à 22 h 45, documentaire L’Amérique est dans tous les films de Sergio Leone. Même dans Il était une fois la Révolution, qui se situe au Mexique, Juan, le péon naïf, n’a qu’une idée en tête : aller « en Amérique, là où les banques poussent comme des champignons ». De Pour une poignée de dollars (1964), film dans lequel il transforme le chevalier preux du western hollywoodien en tueur sans pitié, à Il était une fois en Amérique (1984), monument testamentaire de plus de quatre heures sur la chute et la décadence d’un gangster new-yorkais, le cinéaste italien n’aura cessé de fantasmer une Amérique mythologique, cinématographique et universelle. Jean-François Giré, spécialiste des westerns spaghetti, a donc eu la bonne idée de titrer son documentaire : Sergio Leone, une Amérique de légende. Lire la critique de l’exposition à la Cinémathèque : Sergio Leone, à la recherche du cinéma perdu Il a également été bien inspiré en suivant le fil conducteur de l’enfance. Tous les films de Sergio Leone sont habités par son regard d’enfant. Né en 1929, le réalisateur italien grandit en plein cœur du Trastevere, quartier populaire de Rome, où il découvre les comics et les fourberies d’Arlequin et de Polichinelle qui influenceront ses personnages pittoresques tels Peripero, le croque-mort dans Pour une poignée de dollars. Jean-François Giré meuble son film avec des saynètes où l’on retrouve ces deux marionnettes. Un artifice un peu lourd, mais pas très dérangeant, qui permet d’introduire les grands thèmes du cinéma de Sergio Leone. Fêlure originelle L’amitié, tout d’abord. Le cinéaste italien, qui parlait parfaitement français, explique que lui, fils unique, la recherchait. D’où une part de regret. Dans un autre entretien filmé, Sergio Leone précise sa vision : « L’amitié entre deux personnages négatifs est plus forte qu’entre deux personnages qu’on appelle “bons”. » Autre thème au cœur de son œuvre : la famille. Le documentaire retrace l’histoire de la sienne. Son père, célèbre cinéaste, dont le pseudonyme était Roberto Roberti, fut banni par le dictateur italien Benito Mussolini. Cette époque, marquée par la seconde guerre mondiale, et pendant laquelle il connaîtra la faim et la pauvreté, fera de lui « un pessimiste, un socialiste déçu, au point d’être un anarchiste ». Cette fêlure originelle le conduira à se recroqueviller sur les siens, sa femme Carla et ses trois enfants. D’où une vision désabusée du monde et une dénonciation des totalitarismes : les exécutions qu’il met en scène dans Il était une fois la Révolution symbolisent l’oppression fasciste qu’il voyait comme « sa bête noire ».
Un blessé en état de mort cérébrale est décédé dimanche, a appris « Le Monde ». La fusillade dans la ville alsacienne, le 11 décembre, a fait cinq morts et onze blessés.
Attentat de Strasbourg : le bilan s’alourdit à cinq morts
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/16/attentat-de-strasbourg-le-bilan-s-alourdit-a-cinq-morts_5398498_3224.html
16/12/2018
societe
De nombreux Strasbourgeois ont rendu hommage aux victimes de l’attentat du 11 décembre, dimanche 16 décembre. SEBASTIEN BOZON / AFP Le bilan de l’attentat de Strasbourg, le 11 décembre, s’est alourdi à cinq morts, a appris Le Monde dimanche 16 décembre. Celui que tout le monde culturel de Strasbourg appelait « Bartek », Barto Pedro Orent-Niedzielski, 35 ans, est décédé, dimanche vers 18 heures, après les attentats perpétrés dans la ville, mardi, par Chérif Chekatt. Une source, informée par la mère du jeune homme, Dorota Orent, l’a confirmé au Monde. Le cœur de Bartek Orent-Niedzielski s’est arrêté après cinq jours de coma profond. Il avait été visé par le tueur en plein front, alors qu’il se trouvait en compagnie du journaliste italien, Antonio Megalizzi, décédé lui aussi, d’une blessure semblable. La mère et le frère de Bartek, Jakub, avaient décidé de ne pas débrancher les instruments qui le maintenaient en vie, afin de permettre à tous ses amis de venir lui dire adieu à l’hôpital de Hautepierre, à Strasbourg. Selon plusieurs témoins, c’est une file ininterrompue de personnes qui se sont relayées à son chevet ces derniers jours. Plus d’un millier de personnes ont rendu un vibrant hommage aux victimes de l’attentat de mardi soir, dimanche matin dans le centre de Strasbourg. Au milieu de la place Kléber, la statue du général Kléber a vu son socle devenir depuis plusieurs jours un mémorial improvisé empli de bougies, fleurs et messages aux victimes. L’auteur présumé de l’attaque, Cherif Chekatt, a été abattu par la police jeudi soir, au terme d’une traque de quarante-huit heures.
Vous n’avez pas suivi l’actualité pendant le week-end ? Voici les principaux titres à retenir du samedi 15 et dimanche 16 décembre.
« Gilets jaunes », accord sur le climat, les Bleues championnes d’Europe de handball... les 5 infos à retenir du week-end
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/12/16/gilets-jaunes-accord-sur-le-climat-les-bleues-championnes-d-europe-de-handball-les-5-infos-a-retenir-du-week-end_5398495_4355770.html
16/12/2018
les-decodeurs
« Gilets jaunes », accord sur le climat, les Bleues championnes d’Europe de handball... les principales infos à retenir du week-end « Gilets jaunes », mobilisation en forte baisse Le mouvement des « gilets jaunes » s’est essoufflé, samedi 15 décembre, à Paris et en régions, contrastant avec les violents heurts des semaines précédentes. Cette journée de manifestations se tenait cinq jours après les annonces d’Emmanuel Macron sur le pouvoir d’achat et le lancement d’un « grand débat » à travers la France. Selon le ministère de l’intérieur, 66 000 personnes ont manifesté en France, contre environ 126 000 le 8 décembre. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : à Paris, un « acte V » pluvieux et démobilisé Accord sur le climat en Pologne Le sommet, qui s’est achevé samedi en Pologne, a réussi à rendre opérationnel l’accord de Paris de 2015. Les négociateurs ont résolu l’épineuse question des règles de transparence, qui doivent permettre d’indiquer de quelle manière les pays rendent compte des progrès accomplis dans la lutte contre le réchauffement et donc appliquent leurs promesses. La communauté internationale a en revanche échoué à s’engager à une hausse collective des efforts concrets pour lutter contre le changement climatique. Mort du fondateur de Darty Bernard Darty, le cofondateur de l’enseigne Darty rachetée en 2016 par la FNAC, est mort samedi à l’âge de 84 ans à Miami, aux Etats-Unis, a annoncé le groupe, dimanche 16 décembre. Il avait fondé l’enseigne d’électroménager à la fin des années 1950 avec ses deux frères, Natan et Marcel, tous deux décédés, en 2010 et en 1983. Strasbourg rend hommage aux victimes de l’attentat Des centaines de personnes émues se sont réunies dans le centre de Strasbourg dimanche pour rendre hommage aux victimes, quatre jours après l’attentat qui a fait quatre morts et douze blessés. Une foule s’est rassemblée au pied du gigantesque sapin illuminé de la place Kléber, emblématique du marché de Noël de Strasbourg. Mardi soir, Cherif Chekatt avait pénétré dans le centre historique de Strasbourg, armé d’un pistolet et d’un couteau, et avait attaqué des passants à plusieurs endroits, avant de parvenir à s’enfuir. Après quarante-huit heures de traque, il a été tué par des policiers dans une rue du quartier du Neudorf. Et du côté des sports En biathlon, Martin Fourcade a retrouvé la victoire. Vainqueur de l’épreuve de poursuite à Hochfilzen, en Autriche, le Français se rassure après un abandon inhabituel la semaine passée durant la précédente manche de Coupe du monde. Un an après leur second titre mondial, les joueuses de l’équipe de France de handball ont obtenu leur premier titre européen, dimanche 16 décembre, dans une salle de Paris-Bercy au complet. Les Bleues l’ont emporté (24-21) à domicile en finale de « leur » Euro, face à une équipe russe qui les avait pourtant battues en finale des Jeux olympiques 2016.
Dans la salle parisienne de Bercy, les Bleues se sont imposées (24-21) dimanche face à la Russie, contre laquelle la France avait perdu en finale des Jeux olympiques 2016.
Handball : à domicile, les Françaises remportent leur premier titre européen
https://www.lemonde.fr/sport/article/2018/12/16/handball-a-domicile-les-francaises-remportent-leur-premier-titre-europeen_5398486_3242.html
16/12/2018
sport
La France championne d’Europe de handball, dimanche 16 décembre, à Paris. Michel Euler / AP Elles l’ont fait. Un an après leur second titre mondial, les joueuses de l’équipe de France de handball ont obtenu leur premier titre européen, dimanche 16 décembre, dans une salle de Paris-Bercy au complet. Les Bleues l’ont emporté (24-21) à domicile en finale de « leur » Euro, face à une équipe russe qui les avait pourtant battues en finale des Jeux olympiques 2016. La France menait déjà d’une courte tête à la mi-temps (13-12), sans toutefois parvenir à semer les Russes, bien aidées par les réflexes de leur gardienne, Anna Sedoykina. Après avoir creusé l’écart dès leur retour sur le terrain (+ 3), les Françaises ont réussi à maintenir leur avance tout au long de la rencontre. Lire aussi Handball : revivez le premier titre européen des Françaises Tout cela, malgré l’expulsion d’Allison Pineau, sortie en pleurs en début de seconde période (16-13, à la 36e minute), sanctionnée pour un tir qui a heurté la tête de Sedoykina. « Le moment le plus frustrant de ma carrière », a reconnu après coup la demi-centre des Bleues, au micro de TF1. Sa coéquipière Alexandra Lacrabère, également demi-centre, s’est félicitée de la résilience française : « On a montré qu’on a progressé mentalement et handballistiquement. » Et d’ajouter, au sujet du sélectionneur national, Olivier Krumbholz, évincé en 2013 puis revenu pour les Jeux olympiques 2016 : « Olivier y est pour beaucoup aussi depuis qu’il est revenu, il a su d’adapter à nous, et nous, s’adapter à lui. » Déjà qualifiées pour les JO de Tokyo L’objectif d’un titre à l’Euro, devant le public français, se suffisait bien sûr à lui-même. Mais cette victoire présente aussi l’avantage, pour les Françaises, d’obtenir dès à présent leur qualification pour les prochains Jeux olympiques. Ceux de Tokyo, en 2020, où elles pourront à nouveau viser le seul titre majeur qui leur résiste encore : l’or olympique. « Ça peut nous apporter de la sérénité pendant dix-huit mois », a assuré l’entraîneur emblématique des Bleues, Olivier Krumbholz, au sujet de cette qualification. Pour moi, c’est presque plus important que le titre européen. Celui qui se qualifie en premier a de bonnes chances de gagner les JO après. » Rendez-vous dans deux ans.
Par souci d’apaisement, le premier ministre avait annoncé le 4 décembre que les tarifs réglementés n’augmenteraient pas au cours de l’hiver 2018-2019.
Prix du gaz : les tarifs réglementés baisseront de 2 % le 1er janvier 2019
https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/12/16/prix-du-gaz-les-tarifs-reglementes-baisseront-de-2-le-1er-janvier-2019_5398475_1653054.html
16/12/2018
energies
Par souci d’apaisement, face à la colère des « gilets jaunes », le premier ministre Edouard Philippe avait annoncé le 4 décembre que les tarifs de l’électricité et du gaz n’augmenteraient pas au cours de l’hiver 2018-2019. Fabrice Poincelet/Onoky / Photononstop / Fabrice Poincelet/Onoky / Photononstop Les tarifs réglementés du gaz baisseront de 2 % le 1er janvier 2019, a annoncé le ministère de l’écologie, dimanche 16 décembre, dans un communiqué. Le ministère a précisé qu’il prenait « les mesures adéquates pour que les tarifs réglementés d’Engie n’augmentent pas jusqu’à la fin du mois de juin 2019 ». Par souci d’apaisement, face à la colère des « gilets jaunes », le premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé le 4 décembre que les tarifs de l’électricité et du gaz n’augmenteraient pas au cours de l’hiver 2018-2019. « Avec le gel de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN) au 1er janvier 2019, les tarifs réglementés fournis par Engie pour les consommateurs particuliers baisseront de près de 2 % par rapport à leur niveau de décembre 2018 », a dit le ministère. « Toutefois, le niveau des tarifs réglementés d’Engie varie mensuellement pour refléter ses coûts d’approvisionnement en fonction des évolutions sur les marchés internationaux. Une mesure supplémentaire est donc nécessaire pour garantir que les tarifs réglementés n’augmentent pas jusqu’à la fin du mois de juin », a précisé le ministère. Pour assurer la stabilité des coûts d’approvisionnement au-delà du mois de janvier, le gouvernement a donc demandé à Engie de procéder, d’ici à la fin du mois de décembre, à une opération de couverture portant sur les volumes de ventes aux tarifs réglementés des mois de février à juin 2019. « Cette opération conduira à la suspension, pour ces cinq mois, de la formule d’évolution des tarifs réglementés d’Engie actuellement utilisée », a ajouté le ministère. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Carburants : face à la hausse du gazole, le GPL est en embuscade Dans le cas où les conditions de marché seraient défavorables, le gouvernement pourra demander à Engie d’interrompre ses opérations, a-t-il poursuivi. Un arrêté, pris après avis du Conseil supérieur de l’énergie et de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), permettra de modifier sur la période la formule d’évolution des tarifs réglementés de gaz afin de refléter les coûts d’approvisionnement en tenant compte de l’opération de couverture exceptionnelle.
Inventé par les industriels de la pétrochimie et du tabac, le concept vise à neutraliser le principe de précaution.
Le « principe d’innovation » entre dans la loi européenne
https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/16/le-principe-d-innovation-entre-dans-la-loi-europeenne_5398455_3244.html
16/12/2018
planete
Lors d’une assemblée du Parlement européen, à Strasbourg. FREDERICK FLORIN / AFP Le « principe d’innovation » a discrètement fait son entrée dans la législation européenne, mercredi 12 décembre, à la suite d’un vote au Parlement. Réunis en en séance plénière, les eurodéputés ont adopté le texte établissant le prochain programme de recherche de l’Union européenne (UE), « Horizon Europe ». C’est dans son préambule que figure le concept, inventé par l’European Risk Forum, un think tank des industriels du tabac, des pesticides ou de la chimie, créé dans les années 1990 par British American Tobacco pour intervenir sur la gestion des risques par les pouvoirs publics. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Un « principe d’innovation » porté par l’industrie chimique pourrait entrer dans le droit européen En des termes vagues, le « principe d’innovation » demande que « l’impact sur l’innovation devrait être pleinement évalué et pris en compte » à chaque initiative législative. Sous son apparence de bon sens, il a en fait été conçu comme un outil de neutralisation d’un autre principe, dont l’existence légale est, elle, bien réelle : le principe de précaution. En amont du vote, universitaires et ONG s’étaient inquiétés de la légitimité que gagnerait ce slogan de lobbying en étant cité pour la première fois dans un texte de loi. Le recours au « principe d’innovation » pourrait, selon eux, porter gravement atteinte aux réglementations encadrant l’usage des pesticides, des produits chimiques (règlement Reach), des OGM ou des nanotechnologies. « Principes d’innovation et de précaution sont complémentaires » Documents à l’appui, l’ONG Corporate Europe Observatory, spécialisée dans la surveillance de l’activité des lobbys, avait révélé lundi comment l’European Risk Forum était parvenu à disséminer son idée auprès des décideurs européens par des actions de lobbying bien ciblées. Courriels et notes internes de la Commission européenne ont permis à l’ONG de retracer les rendez-vous et interactions des lobbyistes, au fil des cinq dernières années, avec des hauts fonctionnaires, notamment ceux chargés de la recherche. Mardi, à la veille du vote, la direction générale pour la recherche de la Commission a elle-même fait du lobbying auprès des députés socialistes en sa faveur. « Nous avons besoin d’appliquer le principe d’innovation afin d’éviter de restreindre indûment le potentiel de technologies encore inconnues et peut-être révolutionnaires, à forte valeur ajoutée pour notre société et notre économie », estime-t-elle dans un document de deux pages que Le Monde s’est procuré. Le commissaire à la recherche, Carlos Moedas, l’a défendu en personne en s’exprimant mardi devant les élus : « Nous avons besoin d’un principe d’innovation comme nous avons besoin d’un principe de précaution. Les deux sont complémentaires. » Le texte final doit encore être adopté au Conseil par les représentants des Etats membres.
Pour le président brésilien, Jair Bolsonaro, l’abolition de la peine capitale est « une clause immuable de la Constitution » de 1988.
Brésil : Bolsonaro s’oppose à son fils sur la question de la peine de mort
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/16/bresil-bolsonaro-s-oppose-a-son-fils-sur-la-question-de-la-peine-de-mort_5398442_3210.html
16/12/2018
international
L’abolition de la peine de mort est « une clause immuable de la constitution [...]. Le sujet est clos », a tweeté Jair Bolsonaro. MAURO PIMENTEL / AFP Le président brésilien d’extrême droite, Jair Bolsonaro, a exclu dimanche 16 décembre toute discussion sur le rétablissement de la peine de mort, après la parution d’une interview de son fils, le député Eduardo Bolsonaro, qui se dit favorable à un référendum sur le retour de la peine capitale. « Ce quotidien a affirmé en gros titres que la peine de mort serait débattue lors de mon gouvernement. Non seulement il s’agit d’une clause immuable de la Constitution, mais ça ne fait pas partie de mes promesses de campagne. Le sujet est clos », a tweeté Jair Bolsonaro. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A la COP24, le Brésil s’inquiète du nouveau gouvernement de Bolsonaro Dans un entretien publié dimanche par le quotidien O Globo, Eduardo Bolsonaro estime que « pour certains types de crime (...), comme les meurtres prémédités, il faut une punition à la hauteur. Si la personne a conscience de ce qu’elle fait, je crois que ce serait une mesure bien propice à être soumise à un référendum ». Le député de 34 ans, réélu avec un nombre de suffrages record lors des élections législatives d’octobre, s’est également dit favorable à la peine de mort pour les trafiquants de drogue, comme c’est le cas en Indonésie, pays où il s’est rendu en 2017 et où il avait visité une prison près de Djakarta. « Cette politique fonctionne là-bas. Quand on se promène dans la rue, on ne voit personne fumer du cannabis ou faire usage d’une quelconque drogue », a-t-il argumenté. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Brésil, Jair Bolsonaro lance la guerre de l’école « Les trafiquants, les hommes politiques qui détournent les fonds publics destinés à la santé... Il y a plein de crimes qui impliquent la vie d’autrui et pour lesquels on pourrait étudier l’application de cette mesure », a-t-il ajouté. Au Brésil, l’abolition de la peine de mort est une clause de la Constitution de 1988, rédigée dans un contexte de retour à la démocratie après les années de dictature militaire (1964-1985). Mais Eduardo Bolsonaro rappelle qu’il existe une exception, pour les déserteurs en temps de guerre. « Pourquoi ne pas envisager d’autres exceptions », a-t-il demandé.
Près de vingt-cinq ans après l’arrivée de la PlayStation de Sony, le monde de la manette se prépare, pour 2019, à un nouveau choc explosif : le passage au streaming.
Jeux vidéo : la révolution du streaming
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/16/jeux-video-la-revolution-du-streaming_5398439_3234.html
16/12/2018
economie
streaming. Le jeu vidéo s’achemine-t-il vers une nouvelle guerre des mondes ? Alors que le flop commercial de la réalité virtuelle a ramené sur terre les Nostradamus du pixel, l’industrie se prépare à une nouvelle mutation majeure, le passage au streaming. Et cette fois, elle semble faire l’unanimité. « Aujourd’hui, la tendance n’est plus à la possession mais à l’utilisation, souligne Thomas Grellier, directeur associé et cofondateur de l’Ecole de management des industries créatives (EMIC). La vidéo à la demande est déjà à l’abandon, la vidéo sur abonnement a pris le relais avec Netflix et OCS, pareil pour la musique avec Deezer et Spotify. Que le jeu vidéo s’y convertisse est tout sauf une surprise : c’est désormais le modèle dominant. » Or les derniers historiques du secteur – Sony, Nintendo – risquent de devoir ferrailler avec des nouveaux venus surpuissants : les géants du Web. Confirmant plusieurs sources dans l’industrie, le site spécialisé Kotaku dévoilait, cet été, l’existence chez Google d’un projet de plate-forme de jeu vidéo en streaming. Amazon, le champion mondial du cloud, s’est lui aussi rapproché de cette industrie, depuis le rachat en 2014 de Twitch, son populaire service de diffusion de parties de jeux vidéo, qui s’est doublé fin 2017 d’une boutique en ligne. Et courant novembre, Netflix, que l’on sait pourtant prudent, a ajouté à son catalogue Minecraft : Story Mode, son tout premier jeu vidéo en streaming, tandis qu’une adaptation de sa série phare Stranger Things sur le même modèle est dans les cartons. « Le jeu vidéo est en train de changer de division » Indice de la compétition qui s’annonce, à l’automne, Ubisoft a pour la première fois proposé sa superproduction Assassin’s Creed Odyssey en jeu en streaming sur la Switch de Nintendo au Japon et… sur le navigateur Chrome de Google. « Les sauts technologiques ont toujours été bénéfiques à l’industrie du jeu vidéo », se félicite l’éditeur français, pour qui ces « premières coopérations » ont valeur de galop d’essai. INFOGRAPHIE « LE MONDE » « Le jeu vidéo est en train de changer de division, résume M. Grellier. On passe de la Ligue 1 à la Ligue des champions : les acteurs traditionnels vont devoir se confronter à des acteurs nouveaux et tout-puissants, comme Google et Amazon, mais aussi Tencent. Ils ont une puissance de feu, à la fois financière et en R&D, qui est sans mesure, comparée à Nintendo ou même Sony. Sur le terrain de la technologie, il sera impossible pour eux de lutter à armes égales. »
Un panneau brandi lors de la manifestation des « gilets jaunes », samedi à Paris, a été en partie occulté lors de son passage à l’antenne, samedi. France Télévisions reconnaît un « dysfonctionnement ».
Une pancarte « Macron dégage » masquée sur France 3 : une « erreur humaine » selon la chaîne
https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/12/16/une-pancarte-macron-degage-masquee-sur-france-3-une-erreur-humaine-selon-la-chaine_5398433_4832693.html
16/12/2018
big-browser
Des internautes l’ont rapidement repéré. Il était 19 h 34, samedi 15 décembre, quand le journal télévisé national de France 3 s’apprête à donner la parole à son envoyé spécial sur les Champs-Elysées, qui a assisté à la cinquième journée de manifestation des « gilets jaunes ». En arrière-plan, sur le plateau, une photo de l’Opéra de Paris où des manifestants se sont réunis, plus tôt dans la journée. Et une pancarte ne mentionnant que : « Macron », avec un espace blanc en dessous. Extrait du journal national de France 3, samedi 15 décembre. France 3 Des téléspectateurs et internautes ont rapidement retrouvé la photographie d’origine. Mais non, dites moi que je rêve, #France3 a vraiment modifié une pancarte "Macron dégage" dans son jt, c'est halluc… https://t.co/cSD36kEOft — deverly_b (@Benoit Deverly 🔻📸) Celle-ci a été prise par un photographe de l’Agence France-Presse. Contactée par l’AFP, la direction de la communication de France Télévisions a affirmé qu’il s’agissait « d’une erreur et d’un manque de discernement de la part d’une personne qui concourt à la fabrication du journal télévisé ». « Il ne s’agit ni d’une censure, ni d’une volonté de dissimuler une quelque information », a assuré à la chaîne. Photographie prise lors de la manifestation des « gilets jaunes », samedi 15 décembre devant l’Opéra de Paris. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Interrogée, France 3 a rapidement plaidé une « erreur humaine » et un « dysfonctionnement », assurant en avoir « identifié l’origine » et que cela ne se « renouvellera pas ». « Une personne opérationnelle est intervenue, la rédaction en chef n’a pas décelé la modification », a indiqué une source à la chaîne à Libération. #GiletsJaunes Aucune volonté de masquer cette pancarte dans #jt1920 ⁦@JTweFrance3⁩ hier soir. C’est une erreur humaine. Nous en avons identifié l’origine. Cela ne se renouvellera pas. pic.twitter.com/d4qzwUFYJq — JT du WE de France 3 (@JTweFrance3) 16 décembre 2018 « Nous tenions à vous présenter nos excuses (...) nous vous devions cette explication au regard de la confiance que vous nous accordez », a annoncé par la suite la chaîne dans son JT du soir. #GiletsJaunes Le @JTweFrance3 présente ses excuses aux téléspectateurs @France3tv https://t.co/YOtHfkVnJY — JTweFrance3 (@JT du WE de France 3) Lundi, l’auteur de la pancarte, Jean-Baptiste Reddé, a annoncé avoir saisi le CSA. Cet instituteur à la retraite, qui se dit « activiste à 100 % », est une figure connue des manifestations parisiennes, où il a réussi à imposer ces pancartes géantes écrites en noir, rouge, bleu et vert, fréquemment prises en photo et diffusées par les médias. Le Monde l’avait rencontré en 2013. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : sur les ronds-points, la chasse à l’info et la tentation du complot
Selon la Commission des jeux de hasard belge, les « pochettes-surprises » virtuelles doivent être interdites. La France, de son côté, s’interroge sur la manière de les traiter.
Les « loot boxes », ces « pochettes-surprises » assimilables à des jeux de hasard déguisés ?
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/16/des-pochettes-surprises-qui-inquietent-les-autorites-de-regulation_5398426_3234.html
16/12/2018
economie
C’était en novembre 2017. En déballant leur exemplaire du jeu vidéo d’Electronic Arts Star Wars Battlefront II, acheté 60 euros, les joueurs ont eu la mauvaise surprise de découvrir qu’ils n’allaient pas pouvoir incarner leur personnage favori. Ou du moins pas tout de suite. Le costume du terrible Dark Vador, entre autres exemples, était ainsi caché dans des « pochettes-surprises » virtuelles distribuées au compte-gouttes par le jeu, ou vendues au prix fort. La tentation était alors forte, pour les plus impatients, de sortir leur Carte bleue et d’acheter une, deux, dix pochettes-surprises – en croisant les doigts pour espérer y trouver le costume tant souhaité. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Jeux vidéo : la révolution du streaming Ces pochettes-surprises, ou loot boxes, sont un moyen pour les éditeurs de continuer à rentabiliser un jeu plusieurs mois après sa sortie. Mais, avec Star Wars Battlefront II, peut-être parce que le jeu est décevant ou parce que les loot boxes permettent aux joueurs dépensiers d’avoir accès à des avantages injustes face à leurs homologues plus économes, la pilule ne passe pas. Les appels au boycottage se multiplient et, chose rare dans l’industrie, aboutissent : en janvier, Electronic Arts reconnaît ne pas avoir atteint l’objectif de 10 millions d’exemplaires vendus. La polémique est telle qu’elle éveille l’intérêt des régulateurs des jeux d’argent. Après tout, ces loot boxes ne sont-elles pas des jeux de hasard déguisés ? Les Pays-Bas, l’Australie et bientôt la France déclarent se pencher sur la question. En Belgique, le couperet tombe : interdiction de vendre des jeux avec des loot boxes outre-Quiévrain. Quatre éditeurs de jeux très populaires, comme Blizzard et son Overwatch, sont obligés de proposer en Belgique des versions modifiées de leurs titres. Seul Electronic Arts refuse de toucher à son jeu de football, FIFA 19. En novembre, invité au Sénat de Belgique pour exposer sa méthode, Etienne Marique, le magistrat qui préside la Commission des jeux de hasard belge, déclarait qu’Electronic Arts allait « probablement » être poursuivi et risquait « une amende considérable ». Ce qui bloque en France, c’est la question du gain Si M. Marique était invité en novembre à Paris, c’est que la France, elle, tarde à se faire son opinion sur les loot boxes. Interpellé par le sénateur socialiste Jérôme Durain, le secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi, a pour l’heure renvoyé la balle à un groupe de travail constitué de représentants de l’industrie et de l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). Celle-ci doit rencontrer les joueurs et les associations de consommateurs début 2019 et présenter ses conclusions, le 21 mai.
Cet enfant de la balle, dompteur pendant plus de vingt ans, se lance dans un projet de cirque « 100 % humain » avec panneaux solaires et costumes vegans.
Et André-Joseph Bouglione inventa le cirque écolo
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/16/et-andre-joseph-bouglione-inventa-le-cirque-ecolo_5398424_4497916.html
16/12/2018
m-perso
Devant le Cirque d’hiver à Paris. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Avec sa crinière de cheveux fins, portés au ras des épaules, ses lunettes aux verres fumés et son blouson Perfecto, André-Joseph Bouglione a plus l’allure d’une rock star que d’un ancien dompteur. Pourtant, depuis l’âge de 20 ans – il en a aujourd’hui 45 – le descendant d’une des plus illustres familles du cirque français a manié le fouet. Difficile d’échapper à son destin quand on appartient à la sixième génération de dresseurs et que l’on grandit entre chapiteau et ménagerie. Mais, il y a trois ans, le petit-fils du patriarche Joseph Bouglione qui se produisait avec sa femme Sandrine Suskow, trapéziste et ex-écuyère, descendante elle-même d’une célèbre ­lignée de dompteurs allemands, a décidé de raccrocher son costume et de cesser les spectacles avec animaux dans son propre cirque. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Tempête sous le chapiteau : pourquoi le cirque traditionnel n’a plus la cote « A l’époque, une partie de mes animaux, ­notamment les tigres, étaient vieillissants. J’avais le choix entre renouveler mon cheptel, et c’était reparti pour dix ans de numéros, ou changer radicalement d’approche, explique celui qui a élevé des fauves une grande partie de sa vie. Au final, je n’y croyais plus et m’est apparu l’absurdité de notre activité. Les tigres, lions, éléphants sont en voie d’extinction à l’état sauvage. Comment peut-on justifier de leur proposer une vie de misère à des fins de divertissement ? » « On va casser tous les ­codes pour construire un spectacle pédagogique et distrayant à la fois. » La désaffection du public, les remarques des spectateurs, les actions des associations de défense des animaux achèvent de le persuader. En 2017, il monte L’Etrange cabaret Magic, un spectacle autour de la magie inspiré de l’univers de Tim Burton. Mais la tournée s’arrête quelques mois plus tard. Déroutés, les spectateurs ne sont pas au rendez-vous. « Nous avons eu un problème de positionnement, avoue l’ancien dresseur. Ceux qui venaient pour voir du cirque traditionnel avec animaux étaient déçus, et notre spectacle n’était pas assez novateur pour attirer un nouveau public. » L’enfant de la balle, en partenariat avec sa femme, ne se décourage pas et se lance dans un projet de cirque écologique « 100 % humain ». « L’écocirque Joseph Bouglione » non seulement ne présentera aucun animal mais il sera aussi conçu pour réduire au maximum son impact environnemental. Pour ­diminuer la pollution, ce cirque d’un nouveau genre ne se déplacera plus sur les routes mais utilisera les voies fluviales ou ferroviaires. Lumières et projecteurs seront alimentés par des panneaux solaires, les costumes des artistes seront végans, sans cuir, ni soie ni plumes… Autour du cirque, un écovillage d’une centaine d’exposants proposera produits et offres de restauration bio ou végane. « On va casser tous les ­codes pour construire un spectacle pédagogique et distrayant à la fois », s’enthousiasme l’artiste.
Il avait fondé avec ses deux frères, à la fin des années 1950, le groupe qui portait son nom et qui a été racheté en 2016 par la FNAC.
Bernard Darty, cofondateur de l’enseigne d’électroménager, est mort
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/16/bernard-darty-cofondateur-de-l-enseigne-d-electromenager-est-mort_5398378_3382.html
16/12/2018
disparitions
Bernard Darty, en 1988. Il était alors président du conseil d’administration de Darty, distributeur de produits électroménagers. GERARD FOUET / AFP Bernard Darty, le cofondateur de l’enseigne Darty, rachetée en 2016 par la FNAC, est mort samedi à l’âge de 84 ans à Miami, aux Etats-Unis, a annoncé le groupe, dimanche 16 décembre. Il avait fondé l’enseigne d’électroménager à la fin des années 1950 avec ses deux frères, Natan et Marcel, tous deux décédés, respectivement en 2010 et en 1983. Enrique Martinez, le directeur-général de FNAC Darty, a salué, dans un communiqué, « la carrière d’un homme exceptionnel qui, aux côtés de ses frères Marcel et Natan, ont révolutionné le commerce par leur vision innovante du service et leur obsession de la satisfaction du client ». Bernard Darty, qui avait occupé le poste de PDG, « n’a eu de cesse d’œuvrer à la modernisation de la société et de ses activités, sans jamais se contenter des succès acquis, afin d’en faire une référence internationale du commerce », a-t-il ajouté. En 1957, les trois frères, Natan, Marcel et Bernard Darty, ont ouvert à Montreuil (Seine-Saint-Denis) leur premier magasin, dédié aux postes de radio et de télévision. Ils avaient décidé dès le départ de miser sur le client en facilitant par exemple la livraison et le dépannage rapides. La saga Darty était lancée. Huit ans plus tard, un deuxième magasin ouvrait à Belleville, puis le premier grand magasin, d’une surface de 800 m2, en mai 1968 à Bondy. BERTRAND GUAY / AFP Le « contrat de confiance » En 1973, l’enseigne a mis en place son fameux « contrat de confiance », par lequel elle s’engage par écrit à garantir à ses clients un prix bas, un large choix et des services de qualité sept jours sur sept. Les camionnettes aux couleurs de l’enseigne jaune et logo rouge, noir et blanc, sont entrées dans le paysage national. L’enseigne a été rachetée en 2016 par la FNAC, un mariage aujourd’hui confronté à la vive concurrence d’internet. Ensemble, les deux enseignes représentent 26 000 collaborateurs dans le monde dont 19 000 en France, avec un chiffre d’affaires réalisé à 72 % en France et à 28 % à l’international, avec 510 magasins dans l’Hexagone et 218 à l’étranger. Lire aussi Fnac Darty dévoile son plan stratégique « Après avoir quitté ses fonctions au sein de Darty en 1993, [Bernard Darty] s’est énormément investi dans le mécénat et a notamment fortement soutenu la fondation Michelle Darty » dédiée à l’insertion des handicapés mentaux adultes, a rappelé Enrique Martinez. Il gardait aussi un œil sur le secteur : il avait ainsi tiré la « sonnette d’alarme » en août dernier face à la menace que représente selon lui la « pieuvre Amazon » pour les commerces physiques, dans une tribune publiée dans Les Echos.
Une foule s’est réunie autour de 10 h 30 dimanche 16 décembre en mémoire des victimes de la fusillade de mardi.
Strasbourg rend hommage aux victimes de l’attentat sur le marché de Noël
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/16/strasbourg-rend-hommage-aux-victimes-de-l-attentat-sur-le-marche-de-noel_5398353_3224.html
16/12/2018
societe
Des centaines de personnes émues se sont réunies dans le centre de Strasbourg dimanche 16 décembre pour rendre hommage aux victimes, quatre jours après l’attentat qui a fait quatre morts et douze blessés. A partir de 10 h 30, une foule s’est rassemblée au pied du gigantesque sapin illuminé de la place Kléber, emblématique du marché de Noël de Strasbourg, où une petite scène a été installée. La cérémonie, décidée et organisée par plusieurs associations de défense des droits de l’homme, avec le soutien et l’aval de la mairie et de la préfecture, s’est ouverte sur un air de violoncelle, joué par un musicien alsacien. « On résiste, ce sont nos valeurs qu’on défend » « Strasbourg, notre ville ouverte, capitale des droits humains, a été touchée en plein cœur par le fanatisme (…) Nous refusons tout discours de haine pour lutter contre les forces obscures », a déclaré Christine Panzer, présidente de l’association ASTU (Actions citoyennes interculturelles) et organisatrice. Selon le maire de Strasbourg, Roland Ries : « La présence samedi d’une foule extrêmement nombreuse dans les allées du marché de Noël a constitué une illustration de notre attachement à ce socle de valeurs sur lequel repose notre vivre ensemble, que nous continuerons à défendre contre tous ceux qui veulent l’attaquer. » Laura, 55 ans, habitante de Strasbourg, est venue « pour réagir, pour dire qu’on résiste, que ce sont nos valeurs qu’on défend, des valeurs d’inclusion et pas de rejet, ni de xénophobie ». Au bout de quelques mots, sa voix se serre et des larmes lui montent aux yeux. Plusieurs blessés encore dans un état grave « Strasbourg, mon amour », hommage rendu aux victimes de l’attentat du 11 décembre dans la ville. VINCENT KESSLER / REUTERS Ce rassemblement, alternant chants, musique et lectures, prévu pour durer une heure, devait se terminer par « une minute de bruit ». « Parce que le silence a pesé sur la ville pendant beaucoup de jours, un moment de bruit aussi pour marquer notre détermination à ne pas nous laisser aller, à résister, à affirmer que dans cette ville de Strasbourg les valeurs d’humanisme, de solidarité, de justice vont triompher », avait expliqué Christine Panzer, samedi, à France 3 Alsace. Au milieu de la place, la statue du général Kléber a vu son socle devenir depuis plusieurs jours un mémorial improvisé empli de bougies, fleurs et messages aux victimes. Mardi soir, Cherif Chekatt a pénétré dans le centre historique de Strasbourg, armé d’un pistolet et d’un couteau, et a attaqué des passants à plusieurs endroits, avant de parvenir à s’enfuir. Après quarante-huit heures de traque, il a été tué par des policiers jeudi soir dans une rue du quartier du Neudorf, au sud du centre-ville. Le bilan provisoire de l’attentat est de quatre morts, une personne en état de mort cérébrale et onze blessés, dont certains encore dans un état grave.
Au moins vingt-neuf combattants auraient été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans l’ouest du pays, en dépit de la trêve conclue sous l’égide de l’ONU.
Au Yémen, de violents combats et raids aériens malgré la trève
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/16/au-yemen-de-violents-combats-et-raids-aeriens-malgre-la-treve_5398345_3210.html
16/12/2018
international
Des raids aériens et de violents affrontements ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans la région d’Hodeida, dans l’ouest du Yémen, en dépit de la trêve conclue jeudi 13 décembre sous l’égide de l’ONU, ont indiqué des responsables progouvernementaux et des habitants. Au moins vingt-neuf combattants, dont 22 rebelles houthistes, ont été tués dans ces opérations, selon un responsable progouvernemental. Ce bilan n’a pu être confirmé de source indépendante à ce stade. Un habitant d'Hodeida, joint par téléphone, a pour sa part qualifié ces affrontements de « violents », ajoutant que le bruit d’avions survolant la ville avait été entendu toute la nuit. Sept rebelles ont été capturés lors d’une offensive des houthistes contre la localité d’Al-Douraihimi, à environ 20 kilomètres au sud d'Hodeida, a encore affirmé le responsable progouvernemental. L’agence de presse Saba, contrôlée par les houthistes, a de son côté affirmé que l’aviation de la coalition menée par l’Arabie saoudite poursuivait dimanche ses raids aériens dans la province d'Hodeida. Elle a accusé les forces progouvernementales d’avoir bombardé samedi soir des quartiers résidentiels de ce port stratégique sur la mer Rouge, qui est le principal front du conflit depuis plusieurs mois. Un accord de trêve qui se heurte à de fortes difficultés Des combats sporadiques avaient été signalés dès vendredi soir dans les quartiers est et sud d'Hodeida, au lendemain même de l’annonce du cessez-le-feu conclu en Suède entre les rebelles et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Selon les termes de cet accord, sans doute le plus important depuis le début de la guerre, le cessez-le-feu devait entrer « immédiatement » en vigueur à Hodeida. Le retrait des combattants est, lui, prévu dans les « prochains jours ». Son application risque toutefois de se heurter à plusieurs difficultés et nécessiter de fortes pressions internationales, ont estimé des experts. Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait au moins 10 000 morts et menace jusqu’à des millions de personnes de famine, dans ce pays où sévit « la pire crise humanitaire du monde » selon l’ONU.
La littérature jeunesse autour de Noël est pléthorique. Pour changer des excellents classiques, sélection des trois meilleures nouveautés de l’année.
Trois albums de Noël pour les enfants
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/16/trois-albums-de-noel-pour-les-enfants_5398343_4497916.html
16/12/2018
m-perso
« Le Renard et le Lutin » EDITIONS PASTEL Tous les éléments sont réunis pour en faire l’album de Noël le plus charmant de l’année (accessible dès 2 ans) : d’abord le dessin très délicat qui transforme chaque page en tableau. Les personnages ensuite, avec le tandem gagnant renard affamé mais pas méchant/lutin ­effrayant mais bienfaisant. L’auteure, la Suédoise Astrid Lindgren, est décédée il y a seize ans, pourtant, derrière le conte léger, on peut aussi y voir un encouragement à sauver la planète en renonçant, comme le renard, à la bidoche : le goupil qui avait prévu de dévorer une poule ­finit par partager la bouillie (de légumes) du lutin. Et il repart le ventre plein, dans sa neige épaisse, sous un ciel étoilé, dans un paradis glacé que le réchauffement climatique risque de fortement menacer. « Le Renard et le Lutin », d’Astrid Lindgren et Eva Eriksson (Ecole des loisirs, coll. « Pastel », 28 pages, 13 euros). « Le Chat qui ne voulait pas fêter Noël » FLAMMARION JEUNESSE Un chouette roman pour les 8-10 ans qui marche aussi très bien pour les plus petits, dynamisé par beaucoup de dialogues et doté d’une ­intrigue facile à suivre. Un 24 décembre, un chat enchaîne toutes les bêtises possibles chez ses maîtres : renverser le sapin, dévorer la dinde, déchiqueter les cadeaux, prendre la fuite… Le livre dépeint avec justesse les sentiments contradictoires qui envahissent la famille Hudson vis-à-vis de son félin pénible, oscillant entre rage, désespoir et pardon (c’est Noël quand même). Après l’histoire, on trouve une quinzaine de pages bonus avec la recette du chocolat chaud, un guide pour confectionner un ange de Noël comme la maman dans l’histoire. Et même quelques blagues pour briller le soir du réveillon. D’après vous, c’est quoi le gâteau le plus dur du monde ? « Le Chat qui ne voulait pas fêter Noël », de Lil Chase et Thomas Docherty (Flammarion, coll. « Père Castor », 96 pages, 10,50 euros). « Noël dans la vallée des Moomins » EDITIONS CAMBOURAKIS L’auteure et illustratrice finlandaise Tove Jansson donna vie aux Moomins, de gentils trolls blancs dont l’allure se confond avec celle des hippopotames. Après sa mort en 2001, des objets dérivés et des adaptations assez éloignées de son travail se sont multipliées. Ses ayants droit ont repris les choses en main en adaptant des textes conçus de son ­vivant. Parmi eux, cet excellent opus (dès 3 ans) où les Moomins sont réveillés de leur sieste hivernale par un voisin qui les prévient que Noël arrive. Les trolls blancs ignorent ce que cela veut dire et angoissent à l’approche de ce qu’ils interprètent comme un péril imminent qu’il faut conjurer avec un sapin et un festin. Un très bel ouvrage qui met le jeune lecteur dans un état de transe permanent. Puisque, à chaque page, il peut s’exclamer : « Mais nooon, c’est pas dangereux Noël !! » « Noël dans la vallée des Moomins », d’Alex Haridi, d’après une histoire de Tove Jansson (Cambourakis, 40 pages, 14 euros).
Membre d’un peuple autochtone du Québec, la poète milite pour la reconnaissance culturelle des Premières Nations canadiennes. Selon elle, les artistes amérindiens doivent être associés aux projets inspirés de leur histoire.
Natasha Kanapé Fontaine, Innue et rien d’autre
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/16/natasha-kanape-fontaine-innue-et-rien-d-autre_5398336_3232.html
16/12/2018
idees
JEAN-MARC PAU « L’été a été très difficile », confesse Natasha Kanapé Fontaine, poète, actrice, peintre, militante – mais surtout et avant tout innue. « Pas inuite », souffle-t-elle, un peu ­lassée que l’on confonde les deux peuples. ­Innue et rien d’autre – pas même québécoise, même si elle habite Montréal et qu’elle est née en 1991 au Québec, dans la petite ville deBaie-Comeau, avant de grandir dans une communauté autochtone, à Pessamit. D’une voix calme et assurée, elle répète une vérité que beaucoup oublient : « Il est important de se dire Innu, parce que c’est une subversion de l’histoire : il y avait un projet qui consistait à nous effacer. » Si l’été a été difficile, c’est parce qu’en juin et juillet s’est rejoué, sur le plan symbolique, le drame de la colonisation et de la relégation des Premières Nations. Une controverse a en effet mis le Québec en ébullition : Robert ­Lepage, un metteur en scène internationalement connu, a été accusé de se livrer, dans deux productions théâtrales, à une forme de pillage en s’appropriant l’histoire et la culture de peuples opprimés – les descendants d’esclaves et les peuples autochtones. « Sentiment de déjà-vu » La première production, la pièce Slav, devait être présentée aux mois de juin et de juillet au Festival international de jazz de Montréal. Cette « odyssée théâtrale à travers les chants traditionnels afro-américains » entendait ­rendre « hommage à la musique comme outil de résilience et d’émancipation ». Mais une ­tribune publiée dans un journal québécois, Le Devoir, a déclenché l’été survolté qu’a connu la province : dans ce texte, le rappeur et historien Webster s’indignait du fait que la distribution ne comptait que deux artistes noires. La pièce a rapidement été annulée – même si elle revient à l’affiche en janvier 2019. Le 14 juillet, une nouvelle polémique enflammait le Québec : une tribune publiée dans Le Devoir visait cette fois Kanata, un spectacle consacré aux peuples premiers du Canada, créé par Robert Lepage. Dans ce texte, un ­collectif d’artistes autochtones regrettait qu’aucun artiste issu des Premières Nations ne fasse partie du casting. « Mme Mnouchkine ­[dont le Théâtre du Soleil produit le spectacle] a exploré nos territoires, elle n’a plus besoin de nos services. Exit ! Elle aime nos histoires, mais n’aime pas nos voix. Il nous semble que c’est une répétition de l’histoire et de tels agissements nous laissent un certain sentiment de déjà-vu. » Annulée au Québec, ­Kanata sera finalement présenté dans le théâtre d’Ariane Mnouchkine, à la Cartoucherie de Vincennes, du 15 décembre au 17 février.
C’est à Saly, à 85 km au sud de Dakar, que la ligue américaine de basket-ball a décidé d’établir son premier centre de formation africain.
Au Sénégal, la NBA lance sa première académie de basket en Afrique
https://www.lemonde.fr/basket/article/2018/12/16/au-senegal-la-nba-lance-son-premiere-academie-de-basket-en-afrique_5398334_1616663.html
16/12/2018
basket
Des talents de 14 à 20 ans ont été sélectionnés sur tout le continent pour faire partie de la première promotion de la NBA Academy Africa. Sylvain Cherkaoui pour Le Monde Ce sont des géants, des gamins. Ils sont dix-neuf à étirer leurs longs membres sur ce parquet flambant neuf. Le brûlant soleil du Sénégal semble lointain sous la tente blanche qui enserre cette salle d’entraînement haut de gamme dans laquelle ronronnent les climatiseurs. Balle en main, ils sont ce que l’Afrique peut offrir de meilleur au monde du basket. Des talents de 14 à 20 ans qui ont été sélectionnés sur tout le continent pour faire partie de la première promotion de la NBA Academy Africa. C’est à Saly, cité balnéaire située à 85 kilomètres au sud de Dakar, que la ligue américaine de basket-ball a décidé d’établir son premier centre de formation africain. Si l’expérience a débuté en mai 2017, ce n’est que le 26 novembre que le centre a officiellement ouvert ses portes. Il s’est établi dans l’institut sport-études Diambars, créé en 2003 par Patrick Vieira et Bernard Lama pour former l’élite du football sénégalais. De longs bâtiments aux toits de tuile, des allées ombragées de palmiers et des pelouses scintillantes qui détonnent dans l’environnement aride de la région. « Nous avons choisi le Sénégal, car c’est un pays stable. Les gens sont accueillants, la nourriture est bonne et c’est facile d’y venir comme de partir », avance Roland Houston, coach vétéran du basket universitaire nord-américain, aujourd’hui directeur technique de l’académie. Le Sénégal est surtout le pays le plus titré du continent en cumulant le basket masculin et féminin. C’est aussi un pourvoyeur important de joueurs pour les championnats occidentaux. Onze Sénégalais ont déjà foulé les parquets de la NBA depuis 1998. Il faut aussi compter avec les récents investissements de l’Etat dans de nouvelles infrastructures : un aéroport international en décembre 2017 et la Dakar Arena, un palais des sports, en août. « Ce sont encore des enfants » La NBA Academy de Saly est avant tout le rêve d’Amadou Gallo Fall, vice-président de NBA Africa, la branche de développement et de promotion de la ligue américaine sur le continent, ouverte à Johannesburg en 2010. Cet ancien joueur sénégalais, ayant évolué en Tunisie et aux Etats-Unis, est aussi le fondateur de la SEED Academy, un incubateur qui promeut le basket-ball en offrant des cursus de sport-études aux jeunes de son pays. La création de la NBA Academy s’intègre dans une démarche d’extension et de développement international, adoptée depuis octobre 2016 par la ligue américaine. Il existe déjà six académies NBA dans le monde : trois en Chine, une en Australie, une en Inde et une au Mexique.
Pendant leur mouvement, les « gilets jaunes » ont inscrit sur les façades des formules, qui, pour certaines, rappellent la poétique insurrectionnelle de Mai 68.
« Gilets jaunes » : paroles de murs
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/16/gilets-jaunes-paroles-de-murs_5398330_3232.html
16/12/2018
idees
Avenue des Champs-Elysées, à Paris, le 17 novembre. FRANCOIS GUILLOT / AFP « Eh bien, donnez-leur du biocarburant ! » Les mots désinvoltes sur la brioche prêtés à Marie-Antoinette sont, cet automne, ironiquement attribués à Brigitte Macron. Dans le brouhaha du débat public autour des « gilets jaunes » s’est insérée la petite musique des slogans. Peints à la hâte sur les murs et le mobilier urbain, ils sont venus reprendre la longue tradition du graffiti politique. L’ampleur de la contestation et sa spontanéité ont pu attirer la ­comparaison avec les événements de Mai 68, que beaucoup d’historiens se sont attachés à relativiser. Mais qu’en est-il de cette prose ? Les slogans de Mai 68 ont durablement marqué les ­imaginaires, au point de parfois incarner l’esprit du ­mouvement. Le sémiologue Roland Barthes avait alors parlé de la prise de parole estudiantine comme d’une ­« parole sauvage » caractérisée par « le bonheur d’expression ». « Très proche de l’écriture, cette parole (qui a frappé assez vivement l’opinion) a pris logiquement la forme de l’inscription ; sa dimension naturelle a été le mur, lieu ­fondamental de l’écriture collective » (Communications, 1968). Avaient alors fleuri sur les façades les « On ne tombe pas amoureux d’un taux de croissance », « Les murs ont des oreilles, vos oreilles ont des murs » et autres « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ». On sait désormais qu’en mai 1968 ce jeu quasi littéraire était le fait d’un petit groupe d’une dizaine de personnes aux idées situationnistes. « Je vous hais compris » Cinquante ans plus tard, la poésie n’est pas toujours au rendez-vous : de « Macron Macrote » à « Macron enculé », difficile de ne pas remarquer la forte présence de l’obscène et de l’homophobie dans les traces laissées par les manifestants. Celles qui ont recouvert l’Arc de triomphe le 1er décembre mélangent plusieurs registres, souligne Zoé Carle, chercheuse et auteure d’une thèse intitulée « Poétique du slogan révolutionnaire ». « Côte à côte, on a pu voir des slogans avec des fautes d’orthographe aux ­tonalités scatologiques inscrits dans une pure stratégie de désacralisation du pouvoir, et des slogans lettrés au style aphoristique, issus de la mouvance “appéliste” [en référence à « L’Appel », texte collectif anonyme prônant l’insurrection, paru en 2003] » – autre signe, s’il en fallait, de l’hétérogénéité du mouvement. Malgré tout, une petite partie des slogans s’inspire en ­effet, consciemment ou non, de la poétique insurrectionnelle de 1968 : « Beau comme une insurrection impure » ou « Contre la hausse du prix du cocktail ­Molotov ! ». Certains témoignent d’ailleurs d’une inventivité poétique et d’un humour recherchés : « Enfin les ronds-points servent à quelque chose », « Ville Lumière, ­samedi noir », « Je vous hais compris »…
Beaucoup d’investisseurs redoutent que l’aplatissement des taux d’intérêt sur la dette publique aux Etats-Unis annonce une récession. Une crainte qui n’a pas lieu d’être, analyse l’économiste Patrick Artus dans sa chronique.
Patrick Artus : « Pourquoi les taux d’intérêt à long terme aux Etats-Unis sont très bas »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/16/patrick-artus-pourquoi-les-taux-d-interet-a-long-terme-aux-etats-unis-sont-tres-bas_5398325_3232.html
16/12/2018
idees
La Réserve Fédérale américaine à Washington, le 14 juin 2017. ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP Chronique « Marchés ». Au début du mois de décembre, la courbe des taux d’intérêt sur la dette publique aux Etats-Unis a pris une forme étonnamment plate, avec des taux quasi identiques quelle que soit l’échéance : les taux d’intérêt à deux ans comme à cinq ans oscillent autour de 2,85 %, le taux d’intérêt à dix ans autour de 2,90 %. Beaucoup d’investisseurs craignent que cet aplatissement, voire une inversion (lorsque les taux d’intérêt à long terme deviennent inférieurs aux taux d’intérêt à court terme) de cette courbe des taux d’intérêt, annoncent une récession, par anticipation d’une baisse future des taux d’intérêt qui résulterait d’un recul de la croissance. Ce phénomène a donc provoqué une sorte de panique chez les investisseurs, d’où un fort recul du marché des actions depuis le début de ce mois. Cette réaction des marchés financiers paraît pourtant extrêmement exagérée. Tout d’abord, depuis le début des années 1990, l’aplatissement ou l’inversion de la courbe des taux d’intérêt n’annoncent plus une récession. Elle a été complètement plate de 1994 à 2000, alors que la croissance a été forte de 1993 à 1999 ; elle a été plate à nouveau de 2004 à 2007, qui étaient encore des années de croissance forte. Prudence des banques centrales Il existe en effet de nombreuses raisons pour lesquelles les taux d’intérêt à long terme sont très bas dans les pays où les finances publiques sont considérées comme sûres, en particulier aux Etats-Unis. D’abord, les banques centrales sont prudentes : elles n’annoncent pas de fort durcissement de leurs politiques monétaires. La Réserve fédérale américaine a déclaré que le niveau actuel de ses taux d’intérêt (2,25 %) était proche du « taux d’intérêt d’équilibre » (c’est-à-dire d’un taux d’intérêt neutre). Ensuite, la liquidité mondiale créée massivement par les banques centrales à la suite de la crise financière de 2008, si elle n’augmente plus, reste extrêmement abondante, et alimente une forte demande d’obligations. Enfin, le niveau d’aversion au risque reste élevé en raison des tensions géopolitiques, du regain du protectionnisme, de la crise italienne ; il pousse les investisseurs vers les actifs financiers supposés sans risque, en particulier la dette publique des Etats-Unis. Nous avons très clairement affaire aujourd’hui à une situation, souvent décrite, d’insuffisance des dettes sans risque par rapport à la demande. D’où la baisse du prix (des taux) de celles qui restent accessibles aux investisseurs.
Le recrutement d’un chef de cabinet a tourné à la débandade, cette semaine, tandis qu’un nouveau membre de l’équipe présidentielle a pris la porte à la suite de soupçons d’entorses à l’éthique.
Président Trump, an II : le chasseur (et coupeur) de têtes de la Maison Blanche
https://www.lemonde.fr/chroniques-de-la-presidence-trump/article/2018/12/16/president-trump-an-ii-le-chasseur-et-coupeur-de-tetes-de-la-maison-blanche_5398321_5077160.html
16/12/2018
chroniques-de-la-presidence-trump
Le président Donald Trump lors d’une visite au cimetière national d’Arlington, près de Washington, le 15 décembre. MARY F. CALVERT / REUTERS Toute la semaine, Donald Trump a assuré que les grilles de la Maison Blanche contenaient avec peine une déferlante de candidats pour le poste de chief of staff, le chef de cabinet du président. Après avoir poussé dehors le 8 décembre son titulaire, l’ancien général John Kelly, le milliardaire qui fait et défait les carrières sur Twitter avait dû accuser réception sur le même canal, le lendemain, du refus de celui à qui le poste était promis : un jeune fringant, Nick Ayers, le bras droit de son vice-président, Mike Pence. Une décision cruelle pour le président qui aimerait croire qu’on se bouscule pour le servir et qui a été contraint de vanter le 11 décembre, sur Twitter « l’un des emplois vraiment intéressants et significatifs de Washington ». Cette insistance avait tout de l’offre d’emploi qui sent l’entourloupe. Parce qu’elle ne dit pas que le patron de l’entreprise n’en fait qu’à sa tête, que le malheureux élu n’aura aucune autorité sur une partie de ses collaborateurs, à commencer par la fille et le gendre de son supérieur, et qu’il devra vérifier à chaque instant s’il n’a pas été limogé. On imagine les regards ondoyants des candidats potentiels qui se refusaient à l’être lorsqu’ils ont croisé cette semaine celui du président chasseur de tête, au figuré comme au propre. La quête s’est éternisée pour ce poste prestigieux associé depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche à une déclinaison contemporaine de l’enfer sur terre. Au point que le nom du gendre, Jared Kushner, a flotté un instant sans être vraiment démenti par la porte-parole du président, Sarah Sanders. Rafistolage Vendredi, Donald Trump n’a eu d’autre option que de claironner sur Twitter un rafistolage : la nomination du directeur du budget, Mick Mulvaney, chargé d’un intérim appelé peut-être à durer, faute de mieux, ou peut-être pas. « Pour mémoire, BEAUCOUP de personnes souhaitaient devenir le chef de cabinet de la Maison Blanche », a tenu à ajouter le président pour tenter d’accréditer une dernière fois la fiction du trop-plein après avoir été contraint de cannibaliser son équipe. Le lendemain, Donald Trump a repris ses activités de DRH en annonçant le départ de son secrétaire à l’intérieur (essentiellement consacré à la gestion des ressources naturelles et foncières de l’Etat fédéral, ainsi qu’à certaines questions liées à l’environnement), Ryan Zinke, arrivé à cheval à son ministère et qui en repartira sans doute à pied. Ce dernier avait pourtant tout pour plaire : un passé de militaire, une passion immodérée pour les énergies fossiles recelées par les terres fédérales dont il avait la charge, et un mépris équivalent pour les protecteurs de l’environnement. Le président l’a remercié pour son travail sans expliquer pourquoi il devait mettre fin à une collaboration aussi fructueuse.
Les vins jeunes, intenses et tanniques ont besoin de respirer. Même un blanc peut gagner à être carafé. Mode d’emploi pour ne pas se rater.
Quand le vin passe en carafe
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/16/quand-le-vin-passe-en-carafe_5398313_4497916.html
16/12/2018
m-perso
CHANGKI-CHUNG POUR LE MONDE La maîtrise du temps est un fantasme éternel. On lui connaît bien des visages. Elle peut prendre la forme d’une ­DeLorean DMC-12, comme dans Retour vers le futur. De suites d’épreuves consistant à enfoncer un clou et à brûler une feuille de papier dans « Fort Boyard ». Ou même être dessinée par Mœbius, dans un film d’animation de René Laloux (Les Maîtres du temps, 1982). Plus basiquement, elle peut se résumer à une simple carafe. Et tant pis pour la science-fiction. La carafe a le pouvoir d’accélérer le temps qui passe sur le vin. Elle lui permet de compléter son évolution, d’aider à sa croissance. Car elle le met en contact avec son compagnon indispensable, qui est aussi son pire ennemi : l’oxygène. Plus un vin est privé d’oxygène, et plus sa vie ralentit, plus son vieillissement est long. Mettez-le en contact avec l’air et les aiguilles du temps s’emballent. Laisser le temps au temps Carafer un vin est donc précieux pour qui n’a pas les moyens de laisser le temps au temps. Les vins jeunes, intenses, à l’étroit dans une bouteille, ont besoin de s’ébrouer, de se détendre, de respirer. C’est le cas des vins rouges de Bordeaux, du Sud-Ouest, du Rhône, du Languedoc, d’Espagne, d’Amérique du Sud et du Nord. Bref, tous les vins puissants et tanniques qui n’ont pas eu le temps de se patiner passeront avec plaisir en carafe. Le vin gagnera en intensité et en complexité, sa structure sera plus fondue en bouche. Il est assez facile d’en estimer le besoin : passé l’étape du tire-bouchon, ces vins ne sentent pas grand-chose au nez et, en bouche, se comportent comme une petite boule compacte qui pèse sur la langue au lieu d’investir tout le palais. Dans ce cas, on ne réfléchit pas : on verse le contenu de la bouteille dans la carafe. Ce n’est pas plus compliqué que cela.
Avec la prochaine mise en place du prélèvement à la source, la date des travaux est importante pour obtenir une déduction d’impôts, explique au « Monde » Jean-Charles Benois, senior associate chez CMS Francis Lefebvre Avocats.
Fiscalité : « Les bailleurs peuvent avoir un intérêt à engager leurs travaux dès 2018 »
https://www.lemonde.fr/argent/article/2018/12/16/fiscalite-les-bailleurs-peuvent-avoir-un-interet-a-engager-leurs-travaux-des-2018_5398293_1657007.html
16/12/2018
argent
Chantier de rénovation d'un pavillon ancien en région parisienne Eric Audras / Photononstop / Eric Audras / Photononstop Question à un expert Quand réaliser ses travaux pour bénéficier des déductions ? En cas de location meublée (hors micro-entreprises), les travaux effectués en 2018 sont déductibles d’un revenu en principe intégralement soustrait à l’impôt sur le revenu, sous réserve que le revenu taxable tiré de la location soit inférieur ou égal à celui réalisé au cours d’une des trois années précédentes. Si tel est le cas, il est inutile d’engager ces travaux dès 2018. A défaut, les dépenses de travaux pourront être déduites à hauteur de la différence entre le revenu taxable 2018 et le plus élevé de ceux réalisés au cours des trois dernières années. Lire aussi Comment résoudre un litige entre un propriétaire et son locataire En cas de location nue, l’approche est différente. Afin d’éviter un report des dépenses de travaux sur 2019, la loi prévoit une déduction complète en 2018 (sans intérêt, compte tenu de l’année blanche) et un lissage des dépenses supportées en 2019. Ces dépenses ne seront déductibles du revenu foncier imposable 2019 qu’à hauteur de la moyenne des dépenses engagées en 2018 et 2019 (hors travaux d’urgence en 2019). Les bailleurs peuvent toutefois avoir un intérêt à engager leurs travaux dès 2018 lorsque ceux-ci les conduisent à constater un déficit foncier significatif. Dans ce cas, il pourra être imputé sur le revenu global du contribuable, dans la limite de 10 700 euros (avec un effet optimisant en cas de revenus exceptionnels ne bénéficiant pas de l’année blanche). Au-delà de cette limite, l’excédent pourra être reporté sur ses revenus fonciers des dix années suivantes. En outre, le contribuable pourra, grâce au lissage, retenir en 2019 la moitié des travaux déductibles de 2018. Jean-Charles Benois (Senior associate chez CMS Francis Lefebvre Avocats)
Claro a lu « Le Point sur la méduse », de Florent Kieffer, et attend désormais le règne des cnidaires promis dans ce livre.
Le feuilleton de Claro. A qui le tour ?
https://www.lemonde.fr/livres/article/2018/12/16/le-feuilleton-de-claro-a-qui-le-tour_5398278_3260.html
16/12/2018
livres
Le Point sur la méduse, de Florent Kieffer, La Dragonne, 126 p., 16 €. FRANÇOIS OLISLAEGER L’année touche à sa fin, on en voit presque le bout du ten­tacule qui est, hélas, de genre masculin, faut-il s’en étonner. Les primés ont fini leur promo, les déçus dissimulé leur déprime, les lecteurs digéré tout le tralala littéraire. Il est donc grand temps de revenir aux fondamentaux. De parler méduses. J’ai toujours aimé les méduses. Si je m’écoutais, je m’en ferais tatouer une sur l’épaule. Mieux, j’écrirais un livre dessus, ça serait l’histoire d’une femme avec des orvets en guise de cheveux qui pétrifierait ses amants d’un soir à coups d’œillades mortelles, succès garanti. Ou alors je monterais un groupe de rock et m’en ferais un symbole, je lui écrirais des ballades, lui trousserais des paroles, Go, Jellyfish, Go ! J’irais même jusqu’à en adopter une, je lui ferais voir du pays, on irait à Marseille, à La Rochelle, on passerait notre temps à regarder des films et à manger des chips au poivre. En tout cas je ne la laisserais pas sécher sur la page comme un vieux préservatif oublié par Poséidon. Parce que les méduses, quoi qu’on en dise, c’est l’avenir. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les méduses, reines des océans Si vous en doutez, je ne vois qu’une ­solution : lisez Le Point sur la méduse, de Florent Kieffer. Ce n’est pas tous les jours qu’un essai érudit et prophétique sur les cnidaires est tout sauf un essai érudit et prophétique sur les cnidaires. Bon, on commence à avoir l’habitude de ces livres qui vulgarisent à gogo et qui, à grands coups de coudes pédagogiques, vous défoncent les côtes sous prétexte de vouloir vous éclairer l’intellect. Florent Kieffer, lui, n’est pas votre meilleur ami, il ne cherche pas à vous guider laborieusement sur les chemins clapoteux de la connaissance. Il sait qu’il y a urgence, étant donné qu’on va tous crever, sauf elle, sauf l’increvable méduse : « Et mine de rien elle se prépare elle apprend elle accumule les informations sur comment tu fais comment tu t’y prends avec ta condition humaine ou ta condition dinosauriale ou ta condition animalcule et elle se dit d’accord ils font comme ça elle fait des fiches elle se dit vu compris intéressant à la limite ça lui permet de se ­rendre compte de voir ce qui marche ce qui marche pas et les ­erreurs à pas commettre plante-toi casse-toi la gueule qu’elle se dit d’ailleurs elle dit rien elle réfléchit. » Oui, il est comme ça, Kieffer, il ne prend pas de gants, ou plutôt il vous prend pour un gant, vous rentre dedans, en bonimenteur excité, comme un poulpe il vous crache bien dru son savoir, ça éclabousse, ça ­réveille, ça secoue.
L’ancienne ministre de la justice déplore aussi bien la condescendance d’Emmanuel Macron que l’indécence de Jean-Luc Mélenchon dans son appel à la mobilisation.
« Gilets jaunes » : Christiane Taubira juge que la responsabilité de la gauche est « très lourde »
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/16/gilets-jaunes-christiane-taubira-juge-que-la-responsabilite-de-la-gauche-est-tres-lourde_5398275_823448.html
16/12/2018
politique
Sans épargner le président Macron, l’ancienne ministre de la justice Christiane Taubira souligne la responsabilité de la gauche, dont elle juge l’état « désespéré et désespérant », dans la crise des « gilets jaunes », lors d’un entretien au Journal du dimanche publié le 16 décembre. La responsabilité de la gauche « est lourde, très lourde, sur le passé, sur le présent. Elle peut l’être plus encore si la gauche ne comprend pas que c’est à elle qu’il revient d’offrir un débouché politique à ce mouvement », estime Mme Taubira qui fut garde des sceaux de 2012 à 2016 pendant le quinquennat de François Hollande. La gauche, ajoute-t-elle, « doit dégager très vite une perspective, au lieu de continuer à bavarder, rabâcher, radoter des choses informes et insensées ». Christiane Taubira qualifie le mouvement des « gilets jaunes », d’« ambigu », avec « à la fois du sublime et des traces de choses abjectes », en évoquant la présence de « personnes sexistes, racistes, homophobes, xénophobes, antisémites ». Elle « se refrène » pour les européennes Face à ce mouvement né « d’une exaspération », elle estime que le président Macron « raisonne en termes de performance, de productivité, de résultats lucratifs » et qu’il « surplombe les individus avec hauteur et condescendance ». Elle n’est pas tendre non plus avec le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à qui elle reproche « une certaine indécence à appeler à la mobilisation celles et ceux qui se sont soulevés sans mot d’ordre politique ou syndical ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les “gilets jaunes” ont le droit au soutien paternaliste de la gauche radicale » Interrogée sur un possible retour en politique, notamment à l’occasion des élections européennes de mai 2019, Mme Taubira répond qu’elle a été sollicitée à la fois par Yannick Jadot (Europe écologie-Les Verts), Benoît Hamon (Génération.s) et Olivier Faure (Parti socialiste) « pour conduire une liste ». « Mais c’est encore une fois chacun dans son couloir ! Il est tragique que la gauche ne se rende pas compte que l’enjeu, aujourd’hui, n’est plus de conduire une liste, ni de se vautrer dans le confort de l’inefficacité, de la stérilité, du manque d’imagination », dit l’ancienne députée européenne. Avant d’ajouter : « Lorsqu’une société traverse un moment de désarroi aussi profond, la parole politique ne peut se contenter d’être tribunicienne. Elle doit être transformatrice. Or je n’ai pas les moyens de transformer mes convictions, mes analyses en programme. Donc je me refrène. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Christiane Taubira, icône toujours attendue par la gauche
Incitant les Français à « se fédérer », l’association des maires ruraux de France va remettre des doléances et propositions de citoyens au gouvernement et au Parlement.
Après les « gilets jaunes », les maires ruraux appellent les citoyens à refuser d’être oubliés
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/16/apres-les-gilets-jaunes-les-maires-ruraux-appellent-les-citoyens-a-refuser-d-etre-oublies_5398273_823448.html
16/12/2018
politique
Après avoir recueilli ces derniers jours les paroles de citoyens dans le cadre du mouvement des « gilets jaunes » dans des « cahiers de doléances et de propositions », l’Association des maires ruraux de France (AMRF, regroupant 10 000 maires de communes de moins de 3 500 habitants) lance un appel dans le Journal du dimanche (JDD) pour refuser d’être « les éternels oubliés ». L’AMRF, qui lance une plateforme destinée à recueillir les propositions sur Internet, explique que « de nombreux Français » ont déjà exprimé leurs préoccupations. Une synthèse de ces contributions sera remise au président de la République, au premier ministre et au Parlement. « Il nous importe de rendre visibles les propos que vous tenez chaque jour aux maires. Cette réalité apparaît trop peu dans l’esprit de ceux qui gouvernent. » Ils demandent aux Français de les « soutenir » pour « imposer » leur parole face à la « cécité » de beaucoup de dirigeants. « Nous lançons aujourd’hui cet appel au peuple de France. Nous, élus ruraux, légitimes par l’élection (…) nous appelons les Français à se fédérer, à ne pas baisser les bras face à la cécité de beaucoup de nos dirigeants », poursuivent les élus, évoquant un combat aussi bien pour l’emploi que pour la couverture téléphonique mobile ou l’accès aux soins. Un appel à « amplifier le mouvement » « Débarrassez-vous du “complexe du plouc”, qui entrave la capacité à agir et à revendiquer un avenir meilleur, préconisent-ils. Pour reconstruire le pays par la base, il nous faut agir ensemble. Nous, maires, nous vous appelons à nous soutenir pour imposer notre parole commune dans le débat national. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Mellois en Poitou, on augmente la taxe d’habitation pour défendre les services publics « Nous sommes cette France qui parviendra à rendre possible ce qui est indispensable. Nous exigeons la considération légitime que méritent les habitants ruraux », poursuivent-ils, demandant notamment s’il est « normal qu’en matière de dotations aux collectivités, un urbain vaille deux ruraux ». L’association regrette notamment l’abandon des territoires ruraux, et que le président Macron ne parle, dans son discours, que « d’urgence sociale et économique », oubliant « l’urgence territoriale ». « Sans vous, nous ne pourrons rien », insistent les maires. « Venez dans nos mairies, amplifions le mouvement de transformation en cours (…). Il est temps de mettre un terme aux fractures territoriales et sociales », ajoutent-ils, alors que l’exécutif a lancé un grand débat au niveau local face à la crise des « gilets jaunes ».
En Hongrie, deux nouvelles lois sur le droit du travail provoquent un mouvement de protestation soutenu par l’ensemble des partis politiques en dehors de celui de l’exécutif.
Des Hongrois manifestent leur « ras-le-bol » de Viktor Orban
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/des-hongrois-manifestent-leur-ras-le-bol-de-viktor-orban_5399005_3210.html
17/12/2018
international
Rassemblement contre la politique du gouvernement devant les locaux de la télévision publique MTVA, à Budapest, le 17 décembre. BALASZ MOHAI / AP D’abord quelques milliers, à Budapest, puis dans les autres villes de Hongrie. Une contestation importante est observée dans ce pays d’Europe centrale, membre de l’Union européenne (UE) depuis 2004 et qui compte 9,8 millions d’habitants. Politique d’immigration et nouvelles lois sur le travail Provoquée par le vote, mercredi 12 décembre, de deux lois controversées, elle est en train de muter en un mouvement protéiforme d’opposition radicale au pouvoir du souverainiste Viktor Orban, premier ministre depuis 2010 et réélu en avril. Le 17 décembre, une manifestation nocturne avait encore lieu dans la capitale. Et des députés occupaient toujours une loge, au siège de la télévision publique. Pour pallier le manque de main-d’œuvre, tout employeur pourra exiger d’un salarié jusqu’à 400 heures supplémentaires par an Tout a commencé au cœur même du Parlement. En l’absence de toute politique d’immigration, dans un contexte économique florissant de plein-emploi, les députés du parti Fidesz, majoritaires à la Chambre, ont procédé à une modification de la législation sur le temps de travail, afin de pallier une grave pénurie de main-d’œuvre. Désormais, tout employeur pourra exiger d’un salarié jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, dont il aura le loisir d’étaler le paiement sur trente-six mois. Alors que ce changement suscitait l’indignation des syndicats et des élus du camp adverse, leurs arguments comme leurs amendements ont été balayés. Manifestation contre les nouvelles lois sur le travail, devant le Parlement hongrois, à Budapest, le 13 décembre. Zoltan Balogh / AP « Le Fidesz ne prend même plus la peine d’écouter les points de vue différents du sien, commente le journaliste Ernst Gelegs, employé par la radiotélévision publique autrichienne ORF, en poste en Hongrie. Les gens commencent à réaliser qu’ils ne participent plus du tout à la prise de décision. Seul ce que pense le parti dominant compte. » Cette frustration s’est traduite par une fronde sans précédent de toutes les formations siégeant en dehors des rangs de l’exécutif. Une « parodie de démocratie » Munies de sifflets, elles ont pris la décision de hurler dans l’Hémicycle, dénonçant une « parodie de démocratie », d’autant plus criante que le même jour, le Parlement hongrois approuvait le renforcement des prérogatives du ministre de la justice, qui pourra nommer les juges d’une future Cour supérieure administrative, amenée à traiter des dossiers sensibles, comme certains appels d’offres publics, tandis que la corruption est endémique en Europe centrale et orientale. Les images de députés écologistes, d’extrême droite ou sociaux-démocrates à bout de nerfs, ne voulant plus faire semblant d’être un contre-pouvoir et interpellant directement Viktor Orban, ont ensuite immédiatement enflammé les réseaux sociaux.
Au Ghana, une université a fait retirer une statue de Gandhi. Des professeurs et des élèves citent notamment des propos racistes du leader de l’indépendance en Inde écrits lorsqu’il vivait en Afrique du Sud.
Une statue de Gandhi retirée au Ghana après une polémique sur ses propos racistes
https://www.lemonde.fr/afrique/video/2018/12/17/une-statue-de-gandhi-retiree-au-ghana-apres-une-polemique-sur-ses-propos-racistes_5398998_3212.html
17/12/2018
afrique
u Sud. Une statue de Gandhi a été retirée de l’université du Ghana, le 11 décembre 2018. Depuis 2016, une pétition lancée par des professeurs demandait ce retrait. La raison invoquée : des propos racistes tenus par Gandhi. Ils ont été écrits bien avant qu’il ne devienne un apôtre de la non-violence et l’un des leaders de l’indépendance en Inde. Les passages cités ont été rédigés entre 1893 et 1915, lorsque Gandhi était avocat en Afrique du Sud. Il y utilise souvent le terme « kaffir », une insulte utilisée par les colons britanniques à l’égard des Africains noirs. Il a aussi écrit que les Indiens sont « infiniment supérieurs aux kaffirs ». Rajmohan Gandhi, descendant et biographe de Gandhi, met cependant ces propos en perspective. « Gandhi était aussi un être humain imparfait », mais « le Gandhi imparfait était plus radical et progressiste que la plupart de ses compatriotes contemporains. » Ce n’est pas la première fois que des statues de Gandhi posent un problème pour les mêmes raisons. A Johannesburg, en Afrique du Sud, l’une de ces statues a été vandalisée en 2015. Tandis qu’au Malawi, des militants tentent d’empêcher l’érection d’une autre. Sur Internet, ceux qui demandent le déboulonnage des statues de Gandhi se rallient avec le hashtag #gandhimustfall (« Gandhi doit tomber »).
Longtemps méprisés, les vins de la région nantaise affirment leur identité à travers des appellations communales de caractère.
La revanche du muscadet
https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2018/12/17/la-revanche-du-muscadet_5398970_4497540.html
17/12/2018
m-gastronomie
Au Cellier, au nord-est de Nantes, le vignoble domine la Loire. Emeline Boileau Les plateaux de fruits de mer, qui ­habilleront tant de repas de fête, réinvitent le muscadet à leur table, après lui avoir fait la tête. Un temps dévalués pour avoir été trop standardisés et cantonnés à la production de masse, les vins de la région nantaise connaissent aujourd’hui une embellie. Non seulement dans leur expression la plus fraîche et conviviale, mais aussi grâce à l’ambition de vignerons décidés à exprimer, à travers la notion de crus communaux, l’identité d’une impressionnante variété de terroirs, pour des blancs dont le raffinement surprend autant que le potentiel de garde. Dans le vignoble moutonnant de l’appellation muscadet, dont les presque 9 000 hectares s’étirent à l’extrémité orientale du val de Loire, les négociants ont longtemps ­régné en maîtres. Ils achetaient et vinifiaient, dans les années 1990, jusqu’à 70 % de la production pour une diffusion à grande échelle. Avec une conception monotype des vins. Distribution indépendante et vente directe Victimes, à la longue, de la mauvaise réputation d’un « p’tit blanc » trop acide, ainsi que de gels historiques et d’un effondrement des cours, nombre des cinq cents vignerons de la région ont choisi de s’affranchir de l’exclusivité du négoce. Ce dernier ne représente plus que 55 % de la production. Désormais, ils misent sur une distribution indépendante, le développement de la vente directe et d’importants progrès qualitatifs. Lire aussi Patron ! Un muscadet Comme un symbole, la ville de Nantes, qui semblait longtemps tourner le dos à ce vignoble cultivé à ses portes, en devient un de ses plus fervents porte-étendards. Par l’intermédiaire d’une nouvelle génération de chefs et de sommeliers, mais aussi d’une politique culturelle partant en balade dans les vignes. A l’instar du Voyage dans le vignoble, maillon désormais ­essentiel du Voyage à Nantes, la célébration estivale du patrimoine. Les Nantais et les autres sont ainsi encouragés à découvrir ces doux coteaux, dessinés par les sillons d’innombrables rivières, en allant à la rencontre de vignerons ravis de partager leur passion du melon de Bourgogne, l’unique cépage du muscadet. « Ce cépage est comme un buvard qui ­absorbe les caractéristiques du terroir sur lequel il est planté. » Louise Chéreau, viticultrice Attablée à La Gaillotière, auberge gourmande au cœur des vignes, sur la commune de Château-Thébaud, Louise Chéreau, du domaine Chéreau-Carré, à Saint-Fiacre-sur-Maine, vante les mérites de ce cépage blanc aux petites baies arrondies, cousin du pinot noir.
La famille Moueix vient d’annoncer avoir cédé 20 % du prestigieux pomerol à un homme d’affaires colombien. Une transaction confidentielle, opérée voici deux ans…
Petrus, les secrets d’un vin mythique
https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2018/12/17/petrus-les-secrets-d-un-vin-mythique_5398969_4497540.html
17/12/2018
m-gastronomie
On l estime le vignoble de Petrus à près de 200 millions d’euros, ce qui ramènerait à plus de 100 millions l’hectare de vigne, du jamais vu. Danièle Schneider / Photononstop En septembre 2018, la famille Moueix, propriétaire de Petrus depuis 1947, a stupéfait le monde du vin : elle a fait une annonce. Elle qui est si discrète, au point d’avoir fait de son absence de communication un trait distinctif, s’est exprimée publiquement. Pour une information d’importance, elle a révélé avoir cédé 20 % des parts de son exceptionnel cru de pomerol. L’heureux nouvel actionnaire est le Colombien Alejandro Santo Domingo. A la tête de la holding Valorem, ce leader mondial de la bière, également propriétaire de compagnies d’assurances, aériennes et immobilières, vit entre New York, Londres et Paris. Il entre ainsi dans un mythe qui défraie toujours la chronique lors des ventes aux enchères. Les 25 et 26 octobre dernier, Artcurial attribuait 12 bouteilles de Petrus 1998 pour 31 000 euros. Le pomerol remportait, comme à son habitude, le record de la vente. L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo valoriserait le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde. Il existe peu de vins légendaires. La romanée-conti en Bourgogne, Petrus à Bordeaux. Prière de ne pas mentionner « château », la bâtisse n’en possède pas. Il faut dire Petrus tout court. Et si vous le cherchez à Pomerol, vous ne le trouverez pas : aucun panneau ne l’indique. Idem sur le Web : pas de site Internet. Petrus, c’est Saint-Pierre, représenté tenant les clés du paradis sur l’étiquette du vin. Ce vin promesse d’éden, qui concentre tous les regards, n’est même pas classé : contrairement au Médoc ou à Saint-Emilion, il n’existe pas de hiérarchie à Pomerol. De toute façon, il n’en a pas besoin, il est désormais hors catégorie. L’entrée dans le capital d’Alejandro Santo Domingo a confirmé une impression : elle valorise le domaine de 11,5 hectares à un plus de 1 milliard d’euros. C’est désormais le vignoble le plus cher du monde. En fait, le montant exact n’a pas été divulgué. On l’estime à près de 200 millions d’euros, ce qui ramènerait à plus de 100 millions l’hectare de vigne de Petrus, soit du jamais vu. Le plus surprenant, en revanche, est que cette transaction n’est pas récente. L’acte de cession a été signé en novembre 2016. Mais personne n’avait pipé mot depuis. Petrus a l’art du secret. Deux ans plus tard, Jean Moueix, 32 ans, longue barbe, pull et baskets dernier cri, qui travaille avec son père depuis 2009, livre un début d’explication. Au moment de cette transaction, une autre opération similaire venait d’avoir lieu en Bourgogne. La famille ne souhaitait pas que des amalgames soient faits : « Une différence importante avec les ventes qui ont pu avoir lieu en Bourgogne, c’est qu’on n’a pas vendu Petrus. On a cédé une part minoritaire de 20 % dans une optique de pérennité. C’est peut-être curieux à dire, mais c’est l’une des raisons principales. »
Selon les informations du « Monde », le groupe sidérurgique est assigné en justice pour 36 infractions environnementales en cinq ans.
A Fos-sur-Mer, ArcelorMittal accusé d’« atteinte grave à l’environnement et à la santé »
https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/12/17/a-fos-sur-mer-arcelormittal-accuse-d-atteinte-grave-a-l-environnement-et-a-la-sante_5398951_3244.html
17/12/2018
planete
Le site sidérurgique d’ArcelorMittal à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), en mars 2017. BORIS HORVAT / AFP Dioxyde de carbone : 7,4 millions de tonnes. Monoxyde de carbone : 91 300 tonnes. Oxydes d’azote : 5 700 tonnes. Dioxyde de soufre : 3 320 tonnes. Particules fines : 1 500 tonnes. Protoxyde d’azote : 123 tonnes. Benzène : 23,5 tonnes. Zinc : 12,1 tonnes. Plomb : 4,69 tonnes… C’est peu dire que l’usine ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, pollue. Une sélection non exhaustive de ses rejets dans l’air déclarés pour la seule année 2016 donne la mesure des quantités de substances toxiques pour l’environnement et la santé recrachées par le géant de l’acier. Pour être tout à fait juste, il faudrait aussi ajouter les centaines de tonnes d’azote ou de carbone déversées dans l’eau et les 28 837 tonnes de « déchets dangereux » générées. Lire aussi La pollution industrielle imprègne les habitants de Fos-sur-Mer Selon nos informations, l’Agence européenne de l’environnement (AEE) la classe parmi les installations industrielles les plus polluantes d’Europe. L’AEE a identifié dix-huit usines (sur un total de 978) à l’origine de plus de la moitié des émissions de métaux lourds (arsenic, cadmium, chrome, mercure, cuivre…) dans l’air à l’échelle de l’Union européenne. Ces rejets sont « responsables des plus grands risques environnementaux », jugent l’autorité. L’usine ArcelorMittal de Fos apparaît au troisième rang, derrière sa sœur polonaise de Dabrowa Górnicza et la première fonderie de cuivre du continent, l’allemande Norddeutsche Affinerie, à Hambourg. Classée Seveso seuil haut en raison de sa dangerosité, le site sidérurgique est censé être surveillé comme le lait sur le feu par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et la préfecture des Bouches-du-Rhône. Dépassements « supérieurs à 110 % » pour les NOx et le SO 2 Ce qui n’empêche pas les dysfonctionnements de s’accumuler depuis plus de dix ans. Ils ont déjà valu deux condamnations à ArcelorMittal : la première en 2009 par le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, notamment pour déversement de substances nuisibles dans le golfe de Fos, la deuxième en 2013 par le tribunal d’instance de Martigues pour pollutions des eaux et de l’air. Cinq ans après, l’association France nature environnement (FNE) a décidé de saisir de nouveau la justice. Selon nos informations, FNE et ses fédérations PACA et Bouches-du-Rhône viennent d’assigner ArcelorMittal Méditerranée devant le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence afin d’obtenir « l’arrêt immédiat des infractions responsables de la pollution de l’environnement ». FNE a fait le calcul. Depuis sa condamnation en 2013, trente-six violations des normes environnementales ont été constatées par les inspecteurs de la Dreal. D’où la demande de condamner le groupe à verser 36 000 euros (1 000 euros par infraction) à chacun des trois requérants en réparation des dommages causés.
Le Palais de Tokyo offre au plasticien argentin une carte blanche. En recherche perpétuelle, il y fait vibrer ses toiles magistrales et ses univers multiples.
Tomas Saraceno, funambule entre l’art et la science
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/17/tomas-saraceno-funambule-entre-l-art-et-la-science_5398922_1650684.html
17/12/2018
sciences
Exposition « On Air », carte blanche à Tomas Saraceno, au Palais de Tokyo. STUDIO TOMAS SARACENO, 2018 Le physicien Stavros Katsanevas, directeur de l’Observatoire européen de gravitation (EGO) à Pise, nous avait prévenus : « Rencontrer Tomas, c’est recevoir 10 000 volts d’enthousiasme et un flot continu d’idées. C’est toujours une expérience formidable. Simplement il faut suivre et ensuite faire le tri. » Il ne nous avait pas menti. Même après une nuit sans sommeil, une journée de voyage puis de réunions, l’homme garde le regard étincelant et une énergie débordante. Deux mois qu’il tient dans ses filets le Palais de Tokyo dans un flirt poussé avec le monde des sciences, que la Mecque parisienne de l’art contemporain expose (jusqu’au 6 janvier) les toiles magistrales tissées par ses araignées, ses traductions sonores des vibrations cosmiques ou encore ses représentations graphiques de la pollution des grandes cités mondiales. « Est-ce que je fais de l’art, est-ce que je fais des sciences ? J’essaie de ne pas rester prisonnier de ces catégories et d’aller chercher de la connaissance partout, si possible dans les interstices. Le monde de la connaissance est en crise. Tout ce que nous avons accumulé comme savoir sur notre environnement ne nous empêche pas de le détruire méticuleusement. L’heure n’est pas à tracer des frontières mais à les franchir. » Le tout assené, sourire aux lèvres, dans un anglais à la Fangio, aussi rapide dans le débit que latin dans l’accent. Exposition « On Air », carte blanche à Tomas Saraceno, au Palais de Tokyo. ANDREA ROSSETTI Drôle d’équation que celle qui prétendrait décrire Tomas Saraceno. La version simplifiée n’offre guère de difficultés : né il y a quarante-cinq ans en Argentine dans une famille de scientifiques – mère biologiste, père ingénieur agronome –, il suit des études d’architecture, d’abord à Buenos Aires puis à Francfort, avant de se tourner, en 2005, vers l’art contemporain. Depuis lors, il a multiplié les projets, exposé dans les musées les plus prestigieux, publié une dizaine d’ouvrages. Une valeur sûre du monde de l’art avec un studio de 50 à 70 personnes, à Berlin naturellement. Sauf que chaque étape offre ses angles morts. L’enfance ? « Complètement désorganisée, jure-t-il. J’étais très curieux mais surtout rempli de doutes. » L’architecture, une première passerelle vers les arts ? « Je ne sais toujours pas pourquoi j’y suis allé. Peut-être parce que l’architecture est partout. L’architecture d’un poème, d’un algorithme, d’une pensée… Je pouvais y déployer mes hésitations. » La grande bifurcation, alors, et cet immense atelier, digne des stars de l’art contemporain ? Là encore, les détails ne collent pas. Il y a les métiers des collaborateurs : « designers, architectes, anthropologues, biologistes, ingénieurs, historiens d’art, musiciens », liste le site du studio. Ou encore les principales voies de recherche : « biomatériaux, bioacoustique, comportement social animal, éthologie ».
Un lycéen jouant l’apprenti sorcier a converti des passages religieux en matériel biologique pour ensuite se les injecter dans la peau.
Il s’injecte une séquence ADN et une protéine génétiquement inspirées de la Bible et du Coran
http://realitesbiomedicales.blog.lemonde.fr/2018/12/17/il-sinjecte-une-sequence-adn-et-une-proteine-genetiquement-inspirees-de-la-bible-et-du-coran/
17/12/2018
blog
Un lycéen de Grenoble, féru de biotechnologie et de bidouillage d’ADN (sans doute dans un garage), rapporte s’être injecté un virus dont le génome renferme une séquence codée à partir d’un passage de la Bible ainsi qu’une protéine inspirée d’un texte du Coran. Ce lycéen a converti (si j’ose dire) des versets de la Genèse (versets de la Torah, Gen. 1.1 à 11.9) en séquences ADN. Il a ainsi remplacé chaque lettre hébraïque par une des quatre lettres (A, C, T, G) composant l’alphabet génétique. Il a ainsi obtenu une longue séquence ADN. Celle-ci a ensuite été traduite en acides aminés, les briques constituant les protéines. Cette séquence génétique inspirée de la Torah a ensuite été implantée dans un adénovirus associé (AAV), un virus capable d’infecter l’être humain mais qui ne provoque pas de maladie. Il n’entraine généralement qu’une réponse immunitaire de défense modérée. Ce lycéen s’est ensuite injecté par voie sous-cutanée dans la cuisse gauche 500 millions de copies de cet AAV génétiquement (et religieusement) modifié. Le lycéen a également converti en protéine une séquence génétique inspirée de la sourate Ar-Ra’d, la 13e du Coran. Il a supprimé du texte toutes les lettres à l’exception de quatre qu’il a transposé en nucléotides (les lettres de l’alphabet génétique). Il a ensuite traduit la séquence ADN inspirée du Coran en protéine. Celle-ci comportait deux acides aminés cystéine. Ceux-ci ont été solidarisés par une liaison chimique (pont disulfure) de façon à stabiliser la protéine de 59 acides aminés qu’il avait obtenue. Le lycéen s’est ensuite injecté, dans la cuisse droite, 7 mg d’une préparation partiellement pure de cette protéine « d’origine coranique ». Le lycéen, qui a publié le 3 décembre 2018 son expérience sur le site de prépublication OSF Preprints, indique que l’injection du vecteur adénoviral dans sa cuisse gauche a provoqué une légère inflammation pendant quelques jours. Quant à l’injection de la protéine dans la cuisse droite, elle n’a donné lieu à aucune réaction, déclare le lycéen, très fier de conclure par ces mots son article dont les résultats restent néanmoins à valider : « c’est la première fois que quelqu’un s’injecte lui-même des macromolécules développées à partir d’un texte [religieux]. Ceci est très symbolique, même si cela ne présente pas beaucoup d’intérêt ». Est-il besoin de dire que ce lycéen joue à l’apprenti sorcier en s’injectant dans la peau des gènes synthétiques ? Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, sur Facebook) Toute reproduction interdite. Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle. Pour en savoir plus : Locatelli A. The first injection in a human being of macromolecules whose primary structure was developed from a religious text. OSF Preprints. 2018. December 3. doi:10.31219/osf.io/yj8xw
L’ancien ministre de la justice est soupçonné d’avoir transmis au député Thierry Solère, en décembre 2017, des éléments sur une enquête qui le visait.
Le parquet général requiert le renvoi de Jean-Jacques Urvoas devant la Cour de justice de la République
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/17/le-parquet-general-requiert-le-renvoi-de-jean-jacques-urvoas-devant-la-cour-de-justice-de-la-republique_5398906_1653578.html
17/12/2018
police-justice
L’ancien ministre de la justice de François Hollande, Jean-Jacques Urvoas, lors d’une séance à l’Assemblée nationale, le 3 février 2016. PATRICK KOVARIK / AFP Le procureur général près la Cour de cassation a requis lundi 17 décembre le renvoi de l’ancien garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, devant la Cour de justice de la République (CJR) pour « violation du secret ». François Molins, qui assure le rôle du ministère public auprès de la CJR, réclame la tenue de ce procès contre l’ancien ministre socialiste. Ce dernier avait été mis en examen en juin par la commission d’instruction de la CJR pour avoir transmis entre les deux tours de la présidentielle de 2017 des informations confidentielles à Thierry Solère. Le député des Hauts-de-Seine – membre des Républicains à l’époque, mais ayant depuis rallié La République en marche – avait alors pris connaissance d’éléments sur une enquête pénale le visant. M. Urvoas avait été mis en examen en juin. Un délit passible d’un an de prison « La remontée au garde des sceaux d’informations couvertes par le secret – autorisée du seul fait de ses fonctions (…) et du lien de subordination existant entre lui et les parquets – ne pouvait en aucun cas l’autoriser à renseigner directement et à titre privé et confidentiel le principal mis en cause, des évolutions d’une enquête en cours le concernant », argumente le ministère public près la Cour de justice de la République dans un communiqué. Le délit de violation du secret est passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. Cette affaire, révélée par Le Canard enchaîné en décembre 2017, avait très rapidement débouché sur une saisine officielle de cette juridiction spéciale, à qui il revient de juger les ministres ou anciens ministres pour les crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. La CJR avait ouvert une enquête le 16 janvier.
Les voyageurs devant prendre leur avion à l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle pourront laisser leurs bagages à la gare du Nord. Un service payant.
Air France teste un service d’enregistrement des bagages dans Paris
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/air-france-teste-un-service-d-enregistrement-des-bagages-a-paris_5398894_3234.html
17/12/2018
economie
A la gare du Nord, le 18 novembre. REUTERS/BENOIT TESSIER Air France et la SNCF ont annoncé, lundi 17 décembre, le lancement d’un service payant d’enregistrement de bagages à la gare du Nord, à Paris, pour des vols au départ de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle. Ce service coûte 15 euros pour le premier bagage et 10 euros par bagage supplémentaire, ont précisé les deux sociétés dans un communiqué commun. Ce dispositif, testé pour trois mois, est valable pour les classes Economy, Premium Economy et Business d’Air France. Il fonctionne pour toutes les destinations à l’exception des Etats-Unis et d’Israël. Les bagages devront être enregistrés au plus tard huit heures avant le vol. Le comptoir d’enregistrement est ouvert 7 jours sur 7 de 10 heures à 19 heures à compter de ce lundi. Le service s’inscrit dans le projet de « City Booster » de la SNCF consistant à mieux intégrer les gares aux autres modes de transport. Lire aussi Les gares veulent devenir des espaces à vivre
La troisième saison d’O21/s’orienter au 21e siècle commence le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. La table ronde « Anticiper » permet d’aider les lycéens à comprendre quels métiers recruteront demain ; jeudi 17 janvier 2019, de 11 h 30 à 13 heures.
« Anticiper » : une conférence d’O21 à Saint-Etienne, pour s’orienter vers les métiers de demain
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/17/anticiper-une-conference-d-o21-a-saint-etienne-pour-s-orienter-vers-les-metiers-de-demain_5398888_4401467.html
17/12/2018
campus
La table ronde « Anticiper » permet d’aider les lycéens à comprendre quels métiers recruteront demain. CAMILLE MILLERAND JEUDI 17 JANVIER, 11 H 30 - 13 HEURES Anticiper ► Une conférence pour comprendre quels métiers vont recruter demain Dans un monde qui se transforme à toute vitesse, quelles nouvelles compétences faut-il acquérir ? Comment se préparer au mieux ? Entrée libre sur inscription ; cliquez ici pour télécharger votre invitation Vous dialoguerez notamment avec : Maximilien Brossard , cofondateur de l’observatoire de la rénovation énergétique et de l’habitat IMOPE , cofondateur de l’observatoire de la rénovation énergétique et de l’habitat IMOPE Gaëlle Dechamp, maître de conférences à l’université Jean-Monnet maître de conférences à l’université Jean-Monnet Pascal Giraux, chef de service au CHU de Saint-Étienne et cofondateur de Dessintey chef de service au CHU de Saint-Étienne et cofondateur de Dessintey Patrice Henrion, directeur du développement de Boa Concept directeur du développement de Boa Concept Audrey Jaillard, styliste et designer textile styliste et designer textile Thierry Mandon , directeur de la Cité du design , directeur de la Cité du design Aurélien Rodot, fondateur de Gamebuino fondateur de Gamebuino Gautier Veltri, fondateur de Prodigo Retrouvez les autres débats interactifs programmés dans le cadre d’O21/s’orienter au 21e siècle, le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. Une rencontre pour aider les lycéens et les étudiants à se poser les bonnes questions. Entre les conférences, des ateliers de découverte et d’aide à la connaissance de soi sont proposés. Les inscriptions sont ouvertes !
La troisième saison d’O21/s’orienter au 21e siècle commence le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. La table ronde « Oser » a pour objectif d’aider les lycéens à s’engager en mesurant les risques ; jeudi 17 janvier, de 14 h 30 à 16 heures.
« Oser » : une conférence d’O21 à Saint-Etienne pour s’orienter en mesurant les risques
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/17/oser-une-conference-d-o21-a-saint-etienne-pour-s-orienter-en-mesurant-les-risques_5398885_4401467.html
17/12/2018
campus
La table ronde « Oser » a pour objectif d’aider les lycéens à s’engager en mesurant les risques. CAMILLE MILLERAND JEUDI 17 JANVIER, 14 H 30 - 16 HEURES « Oser » ► Une conférence pour apprendre à mesurer les risques A l’époque actuelle, reste-t-il des orientations « sûres » ? Comment apprendre à se faire confiance dans un monde en pleine mutation ? Entrée libre sur inscription ; cliquez ici pour télécharger votre invitation Vous dialoguerez notamment avec : Raphaël Clerc , enseignant-chercheur à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne et organisateur du Winter Innovation Lab , enseignant-chercheur à l’université Jean-Monnet de Saint-Etienne et organisateur du Winter Innovation Lab Stéphanie Eynaud, chargée de la communication et des partenariats de Care Eat chargée de la communication et des partenariats de Care Eat Artus De Haut, fondateur de Hi Sound et lauréat de l’Institut de l’engagement fondateur de Hi Sound et lauréat de l’Institut de l’engagement Sophie Vetois-Christophe, psychiatre au CHU de Saint-Etienne psychiatre au CHU de Saint-Etienne Julie Perrin, responsable de Ronalpia à Saint-Etienne responsable de Ronalpia à Saint-Etienne Fabrice Romano, fondateur de Keranova fondateur de Keranova Pauline Stolarz, championne d’Europe 2017 de Kendo et chef du bureau des politiques de sécurité au cabinet du préfet de la Loire championne d’Europe 2017 de Kendo et chef du bureau des politiques de sécurité au cabinet du préfet de la Loire Simon Tardy, étudiant-entrepreneur et fondateur de MyEggi Retrouvez les autres débats interactifs programmés dans le cadre d’O21/s’orienter au 21e siècle, le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. Une rencontre pour aider les lycéens et les étudiants à se poser les bonnes questions. Entre les conférences, des ateliers de découverte et d’aide à la connaissance de soi sont proposés. Les inscriptions sont ouvertes !
Créateur, avec ses frères Natan et Marcel, de la célèbre enseigne, l’homme d’affaires est décédé le 15 décembre à Miami. Il avait 84 ans.
La mort de Bernard Darty, cofondateur du groupe d’électroménager
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/17/la-mort-de-bernard-darty-cofondateur-du-groupe-d-electromenager_5398879_3382.html
17/12/2018
disparitions
Bernard Darty, à Paris, le 5 mars 1988. GERARD FOUET / AFP Il n’était jamais très loin du commerce ni de la célèbre enseigne d’électroménager – passée en 2016 sous le contrôle de la Fnac – qu’il avait fondée à la fin des années 1950, avec ses deux frères, Natan et Marcel. Bernard Darty, né à Paris le 12 décembre 1934, est mort à l’âge de 84 ans, samedi 15 décembre, à Miami (Floride). S’il avait quitté toute fonction au sein du groupe en 1993, il a néanmoins surveillé étroitement la bataille acharnée que se sont livré Conforama et la Fnac pour remporter l’affaire. Aujourd’hui patron de Carrefour, Alexandre Bompard était à l’époque à la manœuvre en tant que PDG de la Fnac, affirmant dans le Tout-Paris des affaires que son projet de fusion avait le plus de potentiel et d’intérêt pour les deux enseignes, comme pour le pays, en permettant de conserver les deux entités au sein d’un groupe tricolore. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Victoire au finish de la Fnac pour le contrôle de Darty Bernard Darty avait alors souhaité le rencontrer pour comprendre son projet, au moment où le groupe Steinhoff, propriétaire de Conforama, avait déposé une contre-offre, et était présenté comme l’acquéreur quasi certain de Darty. Il se souvient de « deux heures ensemble absolument passionnantes » au cours desquelles le cofondateur lui a raconté « l’histoire du groupe, de la culture Darty, des facteurs-clés de son succès, et notamment de la force du “contrat de confiance”, indique Alexandre Bompard au Monde. Il m’a beaucoup interrogé sur mon projet pour les deux enseignes, sur les raisons qui me conduisaient à penser que nous pourrions constituer un grand groupe français et sur la manière dont j’envisageais de réaliser cette fusion en préservant l’identité des deux groupes ». Pourfendeur d’Amazon Au moment de quitter la pièce, Bernard Darty lui glisse qu’avec de la persévérance et de l’imagination on peut renverser n’importe quelle situation. Cette rencontre a renforcé la détermination d’Alexandre Bompard tout au long de la surenchère boursière qui s’est ensuivie et qui l’a, dit-il, « beaucoup inspiré dans la mise en œuvre de la fusion entre la Fnac et Darty. Ce qui m’a surtout frappé, c’est la modernité de la vision, dès l’origine, autour de l’obsession du service et de la satisfaction du client, mais aussi autour de la dimension très inclusive et citoyenne du rôle de l’entreprise », se souvient l’ancien dirigeant de la Fnac. Bernard Darty continuait de porter un regard sur le paysage commercial actuel. « Ne laissons pas Amazon détruire le commerce traditionnel », avait-il lancé dans une tribune au quotidien Les Echos, en août, en parlant du géant américain comme d’« un monstre tentaculaire qui s’approprie le chiffre d’affaires marginal des autres entreprises en rongeant leur bénéfice, ce qui conduira immanquablement à leur disparition ». Il lançait alors : « Si aucune mesure n’est prise, le commerce classique que nous connaissons à travers ses installations physiques et ses magasins, déjà gravement atteint, risque d’être complètement dévasté ».
A la veille du second tour de l’élection présidentielle, mercredi, l’insécurité et les vols de bétail sont au cœur des préoccupations des Malgaches. Dans certaines régions, les villageois s’organisent pour faire justice eux-mêmes.
Les nouveaux justiciers de Madagascar
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/17/les-nouveaux-justiciers-de-madagascar_5398874_3212.html
17/12/2018
afrique
ux-mêmes. Une milice ramène dans un village du sud de Madagascar des zébus dérobés la veille par des bandits de grands chemins. Document "Le Monde" Il était une fois un justicier. Dans les rues poussiéreuses de Soahazo, les enfants, sagaies de bois à la main, courent derrière des zébus imaginaires et crient de joie lorsqu’ils attrapent les voleurs. Puis vient le moment du jugement à l’ombre du tamarinier sacré et du verdict plus ou moins bien pesé. Quelques-uns se dévouent pour jouer les accusés. Tête basse, ils attendent la sentence qui sonne la fin de l’acte. Avant de recommencer… Les adultes, affairés à leurs tâches, ne prêtent plus guère attention à ces pantomimes. Elles ne sont que l’écho innocent de leur réalité. Dans ce village malgache, les cortèges enfantins croisent des milices d’hommes en armes, des vraies cette fois, lances acérées et fusils de chasse. Leurs « proies » : les bandits de grand chemin Dahalo qui sèment la terreur dans le sud de Madagascar et font des razzias sur le bétail. « Nous avons retrouvé cinq troupeaux cette semaine, témoigne, non sans fierté, Tampo Tsiavandeza, le maire adjoint de Soahazo, devant la petite maison au toit en tôle où les édiles ont installé leur modeste bureau. Sans l’aide de personne. Ni la police ni la gendarmerie ne poursuivent les voleurs. » Alors que les Malgaches s’apprêtent à voter, mercredi 19 décembre, pour départager Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina lors du second tour de l’élection présidentielle, l’insécurité s’est imposée comme un des principaux thèmes de la campagne. Le premier s’est engagé à l’« éradiquer dans les cent jours » qui suivront son accession au pouvoir. Le second promet des miracles grâce au déploiement de hautes technologies adaptées à la traque des criminels. Lynchages et violences En attendant, face aux carences de l’Etat, bien des Malgaches semblent avoir décidé de se faire justice eux-mêmes. Les vindictes populaires se multiplient. Dans les villes comme dans les campagnes les plus reculées, la colère des victimes de vols ou d’agressions tourne au désir de vengeance : suspects exécutés par la foule, brûlés vifs et parfois même extraits des tribunaux ou des centres de détention avant d’être battus à mort, en dépit de la présence des forces de l’ordre, policiers, eux-mêmes pris à partie pour leur complicité, avérée ou supposée, avec les délinquants… Le phénomène a pris une telle ampleur que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a commandité une enquête. Dans le rapport rendu public en août, les auteurs relèvent que le recours à la justice populaire, sans être une nouveauté, « n’a jamais atteint un niveau si préoccupant », au point de devenir « une pratique banalisée dans la plupart des régions du pays ».
Le sidérurgiste renonce officiellement à rallumer les deux installations arrêtées depuis 2011, mais annonce un nouvel investissement sur le site.
ArcelorMittal va détruire les hauts-fourneaux de Florange
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/arcelormittal-va-detruire-les-hauts-fourneaux-de-florange_5398862_3234.html
17/12/2018
economie
Les hauts-fourneaux de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), en avril 2013. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP Cette fois, c’est officiel : les deux hauts-fourneaux de Florange (Moselle), placés « sous cocon » depuis 2013 en vue d’un hypothétique redémarrage, ne seront jamais rallumés. Leur propriétaire, ArcelorMittal, compte au contraire démanteler ces installations anciennes, dont l’avenir avait été au centre d’un bras-de-fer politique en 2012, à l’époque où Arnaud Montebourg était ministre du redressement productif et prônait la nationalisation de ce site. Le groupe contrôlé par la famille Mittal a informé les représentants du personnel de sa décision lundi 17 décembre, lors d’un comité central d’entreprise extraordinaire. Article réservé à nos abonnés Lire aussi ArcelorMittal ne veut pas rallumer les hauts-fourneaux de Florange Fin 2012, après avoir renoncé à nationaliser Florange, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait signé un accord dans lequel ArcelorMittal s’engageait à réaliser plusieurs investissements sur le site et à « ne pas démonter » les hauts-fourneaux durant six ans. A l’issue ce délai, échu le 30 novembre, ArcelorMittal devait évaluer « la possibilité de redémarrer » ces installations, « soit en cas de retour du marché, soit en cas de projet de nouvelle technologie », indiquait l’accord. « Aucune logique économique rationnelle et pérenne » Le résultat de cette analyse, rendu public lundi, est conforme à ce que les dirigeants du groupe laissaient entendre depuis des semaines : il n’est pas question de relancer la production d’acier liquide sur le site de Florange. Une telle remise en route coûterait près de 600 millions d’euros pour les deux hauts-fourneaux. Elle « ne répondrait à aucune logique économique rationnelle et pérenne, estime la direction d’ArcelorMittal, qui en a convaincu la plupart des organisations syndicales. Un redémarrage des hauts-fourneaux ne serait en aucun cas compétitif et grèverait même la compétitivité du reste du site, ainsi que celle de l’ensemble de la filière aval de l’entreprise. » Le groupe sidérurgique prévoit désormais « un arrêt de la mise sous cocon » et « la déconstruction » des deux cathédrales d’acier. Objectif : « rendre disponibles au plus vite les terrains », pour que d’autres sociétés puissent y implanter de nouvelles activités. ArcelorMittal n’abandonne pas pour autant Florange, sa troisième plus grande usine en France, désormais entièrement consacrée à la transformation de l’acier, surtout pour l’automobile. Sur ce site où travaillent encore 2 300 personnes, l’entreprise annonce même un nouvel investissement de 22 millions d’euros. Il vise à agrandir la deuxième ligne de galvanisation, qui démarrera fin 2019. Sa capacité passera ainsi de 600 000 tonnes par an à 800 000 tonnes par an. De quoi parachever la « transformation industrielle réussie » d’un site hautement symbolique, selon Eric Niedziela, vice-président d’ArcelorMittal.
La troisième saison d’O21/s’orienter au 21e siècle commence le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. La table ronde « Se réaliser » veut aider les lycéens, étudiants et jeunes diplômés à trouver du sens tout en gagnant leur vie ; jeudi 17 janvier 2019, de 17 h 30 à 19 heures.
« Se réaliser » : une conférence d’O21 à Saint-Etienne pour s’orienter vers des métiers qui ont du sens
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/17/se-realiser-une-conference-d-o21-a-saint-etienne-pour-s-orienter-vers-des-metiers-qui-ont-du-sens_5398845_4401467.html
17/12/2018
campus
La table ronde « Se réaliser » veut aider les lycéens à trouver du sens tout en gagnant leur vie CAMILLE MILLERAND pour « LE MONDE » JEUDI 17 JANVIER, 17 H 30 - 19 HEURES Se réaliser ► Une conférence pour savoir comment trouver du sens tout en gagnant sa vie La jeune génération dit privilégier les métiers qui donnent du sens. Est-ce une utopie ? Comment se réaliser dans le monde du travail ? Entrée libre sur inscription ; cliquez ici pour télécharger votre invitation Vous dialoguerez notamment avec : Stéphane de Freitas, artiste, entrepreneur social et réalisateur du documentaire A voix haute artiste, entrepreneur social et réalisateur du documentaire A voix haute Cécile Galoselva, fondatrice et dirigeante d’ETIC fondatrice et dirigeante d’ETIC Thomas Huriez, fondateur de la marque de jeans 1083 fondateur de la marque de jeans 1083 Clémence Maurel, fondatrice de Cosse Nature fondatrice de Cosse Nature Floriane Monnier, responsable de l’épicerie Vrac en Vert responsable de l’épicerie Vrac en Vert Cédriane Moreau, responsable régionale Auvergne-Rhône-Alpes d’Enactus responsable régionale Auvergne-Rhône-Alpes d’Enactus Eric Pétrotto , directeur général 1D Lab directeur général 1D Lab Ethienne Thouvenot, responsable innovation sociale du groupe SEB et cofondateur « Les petites cantines » Retrouvez les autres débats interactifs programmés dans le cadre d’O21/s’orienter au 21e siècle, le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. Une rencontre pour aider les lycéens et les étudiants à se poser les bonnes questions. Entre les conférences, des ateliers de découverte et d’aide à la connaissance de soi sont proposés. Les inscriptions sont ouvertes !
La troisième saison d’O21/s’orienter au 21e siècle commence le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. La table ronde « Choisir » a pour objectif d’aider les lycéens à mieux se connaître, jeudi 17 janvier 2019, de 9 heures à 10 h 30.
« Choisir » : une conférence d’O21 à Saint-Etienne pour trouver l’orientation qui vous convient
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/17/choisir-une-conference-d-o21-a-saint-etienne-pour-trouver-l-orientation-qui-vous-convient_5398842_4401467.html
17/12/2018
campus
La table ronde « Choisir » a pour objectif d’aider les lycéens à mieux se connaître. CAMILLE MILLERAND JEUDI 17 JANVIER, 9 HEURES - 10 H 30 ► Une conférence pour apprendre à mieux se connaître Alors que la mutation numérique bouleverse des dizaines de métiers, quelle voie choisir ? A qui me fier pour trouver une orientation qui me corresponde ? Entrée libre sur inscription ; cliquez ici pour télécharger votre invitation Vous dialoguerez notamment avec : Lucie Bonnefoy, doctorante en psychologie de l’orientation doctorante en psychologie de l’orientation Rachida Brakni , actrice, réalisatrice et metteuse en scène , actrice, réalisatrice et metteuse en scène Christophe Cusset , enseignant-chercheur à l’École normale supérieure (ENS) de Lyon , enseignant-chercheur à l’École normale supérieure (ENS) de Lyon Tifène Ducottet , étudiante et lauréate de l’Institut de l’Engagement , étudiante et lauréate de l’Institut de l’Engagement Kenza Kharchi, étudiante en master sciences de l’éducation étudiante en master sciences de l’éducation Christian Laurenson, proviseur du lycée Etienne-Mimard proviseur du lycée Etienne-Mimard Mouna Mouncif-Moungache, vice-présidente déléguée chargée de l’information, de l’orientation et de la réussite étudiante de l’université Jean-Monnet vice-présidente déléguée chargée de l’information, de l’orientation et de la réussite étudiante de l’université Jean-Monnet Ismail Sadky, enseignant à l’École La Mache à Lyon et président de l’association Les Déclics Retrouvez les autres débats interactifs programmés dans le cadre d’O21/s’orienter au 21e siècle, le 17 janvier à la Comédie de Saint-Etienne. Une rencontre pour aider les lycéens et les étudiants à se poser les bonnes questions. Entre les conférences, des ateliers de découverte et d’aide à la connaissance de soi sont proposés. Les inscriptions sont ouvertes !
Le journaliste Daniel Schneidermann a fait croire qu’il s’était procuré le discours d’Emmanuel Macron du 10 décembre avant tout le monde… et l’a publié. Une intox assumée, qui s’est retournée contre son auteur. Il n’est pas le premier à être pris à son propre piège.
Quand les médias se font prendre à leur propre canular
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/17/quand-les-medias-se-font-prendre-a-leur-propre-canular_5398839_4500055.html
17/12/2018
m-le-mag
Daniel Schneidermann, auteur du faux discours d’Emmanuel Macron. JP Baltel/Bureau233 10 décembre 2018, le mea culpa de Macron Lundi 10 décmbre, Daniel Schneidermann publie sur son site, Arrêt sur images, « en avant-première l’allocution d’Emmanuel Macron » prévue à 20 heures ce soir-là. Le discours, tout en mea culpa, est en réalité faux, comme le précise le dernier paragraphe. Ce qui n’empêche pas de nombreux internautes pro- « gilets jaunes » de le prendre pour un scoop. Ou comment Daniel Schneidermann, redresseur de torts des médias français, s’est retrouvé dans la matrice de la désinformation. 15 juin 2018, le « Ghost Writer » d’Edouard Louis Edouard Louis. Sébastien Calvet/Divergence Dans sa chronique pour Charlie Hebdo, le journaliste et auteur Philippe Lançon écrit, au sujet d’Édouard Louis, qu’« un porte-plume de Macron l’a aidé à finir son livre ». Des lecteurs crédules se moquent de l’hypocrisie de l’auteur d’Histoire de la violence, très marqué à gauche. Sauf qu’ils n’ont pas perçu l’ironie de la chronique, alors que Philippe Lançon s’amusait même à s’imaginer en rédacteur du dernier ouvrage de François Hollande, à l’insu de l’ancien président. 2006, l’indépendance de la Flandre Le 13 décembre 2006, la télévision publique belge fait des siennes… Capture d’écran RTBF Des téléspectateurs belges n’y ont vu que du feu. Malgré un adage magrittien, « Ceci n’est peut-être pas une fiction », énoncé en préambule et inscrit en sous-titres, et une multitude d’autres indices, l’émission de la RTBF du 13 décembre 2006 annonçant l’indépendance de la Flandre, et donc la partition de la Belgique, a été prise au sérieux par une partie du public. Au point que le palais royal a dû publier un communiqué qualifiant l’émission de « canular de mauvais goût ». 1996, une « girl friend » pour un comédien de « Friends » Allegra Coleman, supposée être la petite amie de l’acteur David Schwimmer (« Friends »), en « une » du magazine « Esquire », en novembre 1996. Esquire magazine Cette année-là, l’acteur David Schwimmer occupe les écrans grâce à son rôle dans Friends. Quand sa supposée compagne, l’actrice Allegra Coleman, fait la couverture du mensuel américain Esquire, qualifiée de « Hollywood’s Next Dream Girl », des agents la contactent, des paparazzis la cherchent. Sauf qu’Allegra Coleman est une création de la journaliste Martha Sherrill, qui parodie les portraits de célébrités. La jeune femme qui a posé, Ali Larter, connaît dans la foulée une petite gloire. 1992, une maison hantée en direct Le 31 octobre 1992, la BBC diffuse des fausses images « terrifiantes » d’événements paranormaux. BBC L’hebdomadaire Radio Times, la bible des tables basses britanniques, avait eu beau le qualifier de « film dramatique », Ghostwatch a dupé les téléspectateurs de la BBC le 31 octobre 1992. L’émission prétendait filmer en direct une maison hantée. Les images ont terrifié le Royaume-Uni. Près de 30 000 appels auraient été passés à la chaîne. Des suicides auraient été répertoriés, ainsi que des cas de stress post-traumatique. Tout cela pour une fiction, préparée depuis des mois.
Perrine Gutter, strasbourgeoise remercie « Le Monde » qui « Tout au long de ces 48 heures, je me suis raccrochée à votre live comme à un endroit où l’information était distillée sereinement et avec précision, sans hystérie et sans angoisse superflue. »
« Le Monde des lecteurs » - Strasbourg : Merci « Le Monde »
https://www.lemonde.fr/blog-mediateur/article/2018/12/17/le-monde-des-lecteurs-strasbourg-merci-le-monde_5398830_5334984.html
17/12/2018
blog-mediateur
« La pédagogie avec laquelle vous répondez à vos lecteurs m’a mise du baume au cœur. » VINCENT KESSLER / REUTERS Sur le blog « Le Monde des lecteurs », les lectrices et lecteurs du « Monde » peuvent commenter l’actualité. Vous pouvez contacter la rédaction par courriel : courrier-des-lecteurs@lemonde.fr. Je suis strasbourgeoise et, après le dénouement des événements qui ont endeuillé notre ville mardi soir, j’éprouve l’envie de vous remercier. Tout au long de ces 48 heures, je me suis raccrochée à votre live comme à un endroit où l’information était distillée sereinement et avec précision, sans hystérie et sans angoisse superflue. J’ai eu la tentation des chaînes d’information en continu, pour la première fois de ma vie, mardi soir et mercredi matin, parce que le besoin de me mettre quelque chose sous la dent pour combler ma sidération et ma tristesse était plus fort. Mais j’ai finalement identifié que ça ne me faisait aucun bien : les questions en boucle sans réponses, les hypothèses dramatiques, les témoignages souvent creux de qui veut bien passer à la télé pour exister… On ne m’y reprendra plus. Cet e-mail n’a en aucun cas pour vocation de critiquer vos collègues qui, j’en suis sûre, exercent leur métier de journaliste avec conviction. Mais, en ces temps d’hystérie médiatique, où n’importe qui peut se faire tendre un micro pour déverser sa petite théorie foireuse, la pédagogie avec laquelle vous répondez à vos lecteurs m’a mise du baume au cœur. Merci, Perrine Gutter, Strasbourg
Les accros des réseaux sociaux ne cessent de mettre en scène leur vie à coups de hashtags et de selfies, lançant la tendance (ou pas). Cette semaine, les poses acrobatiques.
#makingshapes ou l’acroyoga
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2018/12/17/makingshapes-ou-l-acroyoga_5398819_4500055.html
17/12/2018
m-le-mag
Aline Zalko pour M Le magazine du Monde Instagram est comme un grand concours de talents à portée de clic. Sur cette scène virtuelle, il y a ceux qui rotent l’alphabet en vidéo et puis il y a les quelque 100 000 utilisateurs (enfin, une majorité d’utilisatrices) du hashtag #makingshapes (faire des formes, en VF) qui mettent en valeur leur souplesse en prenant des poses acrobatiques. Lettre de l’alphabet grec en majuscule, araignée unijambiste ou yucca arrosé au peroxyde d’azote, tout est possible. Cela ne sert à rien, mais cela fait de belles photos. Et c’est aussi beaucoup de boulot. Il faut d’abord trouver la tenue suffisamment élastique pour résister aux contorsions du « makingshapes ». On opte pour un legging plutôt que pour un pantalon dont les coutures vont fatalement exploser au moment de faire un ciseau facial (non ce n’est pas une position sexuelle, du moins pas officiellement). Il est essentiel de bien choisir son collant en Lycra pour qu’il ressorte parfaitement sur le fond de la photo ; un détail qui explique la prolifération de leggings aux motifs aussi voyants qu’agressifs sur les clichés estampillés #makingshapes. Comme la natation synchronisée, mais sans eau Ensuite (une fois échauffée, etc.), il est temps de se mettre en position, appuyée sur un coude ou la tête, les genoux, entortillés l’un sur l’autre, formant des volumes abstraits. Voilà, à ce stade, on fait partie du mobilier urbain en tant que sculpture multicolore. Avec les aléas que cela suppose : il y a le distrait qui pose son café sur votre dos car il vous a un peu confondu avec une œuvre d’Allen Jones, cet artiste anglais qui a travaillé sur la condition féminine et réalisé des formes mi-femmes, mi-meubles. Dans le pire des cas, un gentil toutou va se soulager sur vous, sous l’œil des passants qui ont ouvert les paris pour savoir à quel moment vous allez tomber. Si on pratique le « makingshapes » en intérieur, on évite pas mal de ses désagréments, c’est vrai. Et puis on peut s’associer avec une amie pour faire des formes symétriques et coordonnées. C’est un peu comme la natation synchronisée, mais sans eau. Eh oui, c’est aussi surréaliste que cela en a l’air. Une fois les photos finies, il s’agit de remettre ses membres dans l’ordre, sans glisser, sans se froisser, voire se déchirer un muscle, sans rien se casser. C’est à peu près aussi frustrant et chronophage que de désentortiller son fil de casque de téléphone qui sort de la poche en boule de nœuds. Evidemment, si on s’est cassé quelque chose, on peut toujours pratiquer le « makingshapes » avec un plâtre, mais c’est de la triche. Et apprendre à roter l’alphabet paraît soudain moins dangereux et moins fatigant.
Le géant de l’Internet, dont le siège se trouve à San Francisco, entend doubler le nombre de ses employés à New York dans les dix ans à venir.
Google investit un milliard de dollars dans un nouveau « campus » à New York
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/google-investit-un-milliard-de-dollars-dans-un-nouveau-campus-a-new-york_5398815_3210.html
17/12/2018
international
Les bureaux de Google à New York. Mark Lennihan / AP Alphabet, la maison mère de Google, a annoncé, lundi 17 décembre, son intention d’investir plus d’un milliard de dollars (soit 880 millions d’euros) pour établir un nouveau site à New York, dans le quartier de West Village, à Manhattan. Le groupe va acquérir en leasing plusieurs immeubles de bureaux qui feront partie intégrante de son futur « campus », d’une surface de 160 000 mètres carrés, a annoncé sa directrice financière, Ruth Porat, dans un communiqué. Le nouveau complexe, situé près de la rivière Hudson, entrera en service au début de 2020, sous le nom de « Google Hudson Square », a-t-elle précisé. Alphabet avait déjà annoncé en février avoir racheté le complexe immobilier Chelsea Market pour la somme de 2,4 milliards d’euros – ce qui va le conduire à libérer ses actuels locaux situés sur le Pier 57, le long de l’Hudson. « Réserve de talents » Le géant de l’Internet, dont le siège est à San Francisco (Californie), emploie 7 000 personnes à New York, sur un total de 94 400 employés. « Avec ces deux investissements récents, Google Chelsea et Google Hudson, nous serons en capacité de plus que doubler le nombre de nos collaborateurs à New York dans les dix ans à venir », a ajouté Mme Porat. « New York continue d’être une grande réserve de talents divers et internationaux. C’est ce qui avait conduit Google à s’installer dans cette ville dans les années 2000 et c’est ce qui la pousse à y demeurer », a-t-elle expliqué. L’un des plus gros propriétaires de la ville Selon le Wall Street Journal, grâce à ce nouvel investissement, Google va devenir l’un des plus gros propriétaires immobiliers de la ville. A la mi-novembre, après quatorze mois de surenchère entre des dizaines de villes, le géant de la distribution Amazon a annoncé avoir retenu deux sites – Long Island City, à New York, et Crystal City, aux portes de Washington – pour implanter deux nouveaux « sièges », employant chacun quelque 25 000 personnes. Encore plus récemment, Apple a dévoilé des investissements dans plusieurs sites aux Etats-Unis, dont la création d’un nouveau « campus », pour un milliard de dollars, à Austin, au Texas. Lire aussi La France taxera les GAFA dès le 1er janvier 2019
Le parquet de Pontoise a également décidé d’interdire définitivement à Arnaud Mercier, 42 ans, d’exercer une activité impliquant des contacts avec les mineurs et prononcé une obligation de soins.
Roller artistique : l’ex-entraîneur de l’équipe de France condamné à treize ans de prison pour viols
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/17/roller-artistique-l-ex-entraineur-de-l-equipe-de-france-condamne-a-treize-ans-de-prison-pour-viols_5398806_1653578.html
17/12/2018
police-justice
Pendant des années, il a profité de son emprise sur les jeunes championnes qu’il entraînait pour les violer : l’ancien directeur des équipes de France de roller artistique a été condamné samedi à treize ans de prison, a-t-on appris lundi 17 décembre auprès du parquet de Pontoise. La cour d’assises du Val-d’Oise a également décidé d’interdire définitivement à Arnaud Mercier, 42 ans, d’exercer une activité impliquant des contacts avec les mineurs et prononcé une obligation de soins. Au terme du procès qui s’est tenu de lundi à samedi, le procureur avait requis une peine de vingt ans de prison contre cet entraîneur poursuivi pour agressions sexuelles, viols, corruption de mineur, qui a fini par reconnaître lors de son procès « avoir été un agresseur ». L’affaire avait débuté en 2011. Une patineuse de 14 ans confie alors à une psychologue du pôle espoir d’athlétisme d’Ile-de-France avoir été abusée par son entraîneur depuis l’âge de 8 ans. Elle décrit un mode opératoire bien précis : des massages qui donnent d’abord lieu à des « bisous ». Puis le coach qui vient dans sa chambre d’hôtel lors des nombreux déplacements en vue de compétitions. Le sélectionneur est suspendu de ses fonctions, d’abord pour six mois, puis définitivement. Lire aussi Un entraîneur devant les assises pour les viols de deux championnes de roller Viols quotidiens En 2015, une deuxième championne, présentée comme sa « favorite », dépose plainte également contre celui qui était à la fois son entraîneur et sa famille d’accueil. La sportive de haut niveau, qui a d’abord défendu son mentor après la plainte déposée par sa consœur en 2011, le dénonce à son tour. Elle raconte aux enquêteurs l’emprise, les viols quotidiens à partir de ses 13 ans, les pompes supplémentaires infligées à l’entraînement quand elle refuse de se plier à certaines pratiques sexuelles. Les rendez-vous imposés avec d’autres hommes, aussi. Au cours du procès, deux autres championnes ont contacté la cour pour témoigner. Mercredi, l’une d’elles a évoqué à la barre des viols subis pendant deux ans, entre ses 16 et 18 ans. Lors de l’enquête, plusieurs autres patineuses avaient affirmé avoir elles aussi subi des attouchements, voire des viols, de la part de l’entraîneur, sans toutefois porter plainte. L’avocate d’une des plaignantes, Isabelle Steyer, a salué une décision « d’apaisement » qui « permet de marquer les interdits entre les relations sexuelles majeurs-mineurs ». Avant le procès, elle avait critiqué « le monde du patin », coupable selon elle d’avoir « couvert cet agresseur qui avait le pouvoir de hisser de très jeunes filles sur les podiums et l’utilisait à des fins dévoyées ».
Bien que l’Organisation mondiale de la santé ait reconnu en août l’existence d’une maladie du deuil, le sujet demeure tabou en France. Comme l’ont illustré les commémorations de la Grande Guerre et celles des attentats du Bataclan en 2015, constate, dans une tribune au « Monde », le psychiatre Alain Sauteraud.
La maladie du deuil, un « tabou bien présent en France »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/17/la-maladie-du-deuil-un-tabou-bien-present-en-france_5398804_3232.html
17/12/2018
idees
« Quelques jours seulement après les cérémonies marquant la clôture du centenaire de la Grande Guerre, les Français ont abordé le troisième anniversaire de l’attentat du 13 novembre 2015, au Bataclan, à Paris, qui a fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. » Kamil Zihnioglu / AP Tribune. En août 2018, la presse quotidienne anglo-saxonne signalait un événement passé inaperçu en France : la reconnaissance par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’existence d’une maladie du deuil, que l’OMS nomme le « deuil prolongé » (Prolonged Grief). Cette « nouvelle maladie » figurera dans la 11e édition de la Classification internationale des maladies (« ICD-11 for Mortality and Morbidity Statistics »), dont on attend la publication finale depuis un an. Ainsi, cette reconnaissance apporte la dernière pierre nosographique au débat qui anime la communauté psychiatrique depuis des décennies : « Existe-t-il une maladie du deuil ou bien s’agit-il d’une maladie dépressive, voire d’un état de stress post-traumatique ? » Cette question avait déjà défrayé la chronique et agité les professionnels en 2013 lors de la reconnaissance du « deuil complexe et persistant » par l’Association américaine de psychiatrie (APA), provoquant des débats animés dans la presse autant que chez les psychiatres. Si les doutes demeurent encore sur les délais après lesquels le processus de deuil doit avoir conduit au soulagement (six mois selon l’OMS, un an pour l’APA), tous les professionnels sont d’accord pour dire qu’après le deuxième anniversaire du décès, une personne endeuillée qui n’a pas recouvré son état de santé normal ne le retrouvera probablement pas sans aide… Article réservé à nos abonnés Lire aussi La lente et sinueuse reconversion des victimes du 13-Novembre Or, malgré le recensement de 900 000 veuves et 700 000 orphelins et après quatre ans de commémoration de la Grande Guerre, on n’a observé aucune évocation du deuil pathologique lors des 2 000 manifestations labélisées « Mission centenaire 14-18 », tendant à prouver que le tabou du deuil restait bien présent en France un siècle après. Sur le site de la Mission du centenaire de la première guerre mondiale, la recherche du mot-clé « deuil » renvoie seulement à une exposition sur la « robe du deuil » dans l’exposition « Mode et femmes 14-18 »… Inconsolables De même, quelques jours seulement après les cérémonies marquant la clôture du centenaire de la Grande Guerre, les Français ont abordé le troisième anniversaire de l’attentat du 13 novembre 2015, au Bataclan, à Paris, qui a fait 130 morts et plusieurs centaines de blessés. Comme pour le centenaire, a été retenu le temps historique d’un événement d’une portée politique majeure. Le temps médiatique a réévoqué les traumatismes et ses séquelles psychiques ; car la notion d’état de stress post-traumatique (ESPT) a progressivement pris sa place dans le vocabulaire des Français, au fil des attentats depuis 1995, et les victimes traumatisées psychiques sont désormais régulièrement mentionnées.
Le ministre des finances estime que cet impôt sur les géants du Web, comme Google et Facebook, pourrait rapporter 500 millions d’euros sur l’année.
La France taxera les GAFA dès le 1er janvier 2019
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/la-france-taxera-les-gafa-en-2019_5398801_3234.html
17/12/2018
economie
La France n’attendra pas un éventuel accord européen. L’Etat commencera à prélever la taxe sur les géants du numérique, appelés GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon, etc.) à partir du 1er janvier 2019 et sur une base élargie, a annoncé lundi 17 décembre le ministre des finances, Bruno Le Maire. La taxe ne se limitera pas au chiffre d’affaires prévu dans la directive européenne, mais s’étendra « aux revenus publicitaires, aux plates-formes et à la revente de données personnelles ». Elle « s’appliquera en tout état de cause au 1er janvier 2019 et portera donc sur l’ensemble de l’année 2019 pour un montant que nous évaluons à 500 millions d’euros », a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse donnée à Paris. Cette mesure « pourrait être introduite dans la loi Pacte » (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), approuvée en première lecture à l’Assemblée nationale et qui devrait être soumise au Sénat en début d’année prochaine. « C’est une possibilité, ce n’est pas la seule », a-t-il précisé. Réticences au sein de l’UE A l’origine de la proposition de taxe numérique au sein de l’UE, la France espérait voir cette directive approuvée d’ici à la fin de l’année. Mais plusieurs pays s’opposent à ce projet. L’Allemagne, qui craint des mesures de rétorsion américaines pour son industrie automobile, a également montré des réticences. Les ministres européens des finances n’étaient pas parvenus, le 4 décembre, à s’accorder sur une version édulcorée du projet, proposée par Paris et Berlin pour tenter de sauver un accord. L’adoption de la directive était prévue au plus tard pour mars 2019, avec une entrée en vigueur en 2021. Lire notre éditorial : Taxe GAFA : une nouvelle occasion manquée pour l’Union européenne M. Le Maire n’abandonne pas pour autant cet objectif. « Notre détermination à obtenir avant le mois de mars 2019 une décision européenne à l’unanimité sur une directive est totale », a-t-il assuré, précisant s’être entretenu récemment au téléphone avec le ministre allemand des finances, Olaf Scholz. « Nous allons engager des démarches avec mon homologue allemand pour convaincre les quelques Etats qui restent opposés à cette taxation du numérique au niveau européen », a-t-il affirmé, ajoutant : « J’espère que l’Europe sera à la hauteur de ses ambitions et de ses valeurs. » Le gouvernement français compte sur cette taxe pour financer une partie des mesures sociales annoncées il y a une semaine par le président Emmanuel Macron, dont le coût est estimé à environ 10 milliards d’euros.
Entrée au quotidien en 1966, elle est rédactrice au service Economie puis responsable du supplément Europa jusqu’en 1981. Elle est morte le 28 novembre à l’âge de 75 ans.
Jacqueline Grapin, ancienne journaliste au « Monde », est morte
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/17/jacqueline-grapin-ancienne-journaliste-au-monde-est-morte_5398796_3382.html
17/12/2018
disparitions
Economiste, journaliste, fondatrice de l’Institut européen de Washington, qu’elle a présidé jusqu’en 2005, Jacqueline Grapin est morte le 28 novembre à Crans-sur-Sierre (Suisse) à l’âge de 75 ans. Née le 15 décembre 1942 à Paris, diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et d’HEC, licenciée en droit, elle est engagée à l’âge de 24 ans par Hubert Beuve-Méry au Monde. Elle est alors la plus jeune journaliste de l’époque du quotidien. Chargée de créer une rubrique de micro-économie, elle suit la vie des entreprises et les stratégies industrielles. Chef de la rubrique Entreprises, elle contribue, avec Pierre Drouin, à la création, en 1977, du supplément « Europa », publié en quatre langues par Le Monde en France, The Times en Grande-Bretagne, Die Welt en Allemagne et La Stampa en Italie. Elle prend la responsabilité, jusqu’en 1981, de la rédaction en chef pour les quatre journaux. Fondatrice de l’Institut européen de Washington Installée aux Etats-Unis en 1984, où elle est soucieuse de favoriser une meilleure compréhension des phénomènes d’intégration européenne, Jacqueline Grapin fonde et préside, en juin 1989, l’Institut européen à Washington, en liaison avec l’ambassade de France dans la capitale américaine et la Commission européenne à Bruxelles. Au fil du temps, vingt-trois pays membres de la Communauté européenne s’associent à cette initiative ainsi que de nombreuses entreprises européennes et américaines et les principaux think tanks de Washington. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Pacific America », de Jacqueline Grapin Grâce à l’intérêt qu’il suscite pour ses travaux sur les questions de stratégie économique et de sécurité, l’Institut européen devient une institution reconnue à Washington comme dans les capitales européennes. Jacqueline Grapin s’investit dans divers travaux de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) ou de l’Aspen Institute. Elle a aussi assuré des correspondances économiques depuis Washington pour Le Monde (1985-1986) et pour Le Figaro (1987-1996). Mariée à Michel Le Goc, mère de deux enfants, Jacqueline Grapin était commandeur de la Légion d’honneur. Jacqueline Grapin en quelques dates 15 décembre 1942 Naissance à Paris 1966 Entre au « Monde » 1977 Création du supplément Europa, lancé par quatre quotidiens européens dont Le Monde 1989 Fonde l’Institut européen de Washington 28 novembre 2018 Mort à Crans-sur-Sierre (Suisse)
Dix ans après l’effondrement de son système bancaire, en 2008, l’île volcanique a renoué avec une croissance forte. Mais de nouvelles fractures sont apparues au sein de la société.
Comment la crise de 2008 a changé l’Islande
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/09/comment-la-crise-de-2008-a-change-l-islande_5394887_3234.html
17/12/2018
economie
Plus de deux millions de touristes ont visité l’Islande en 2017. Ici, à Reykjavik, le 7 octobre. Egill Bjarnason / AP De loin, son angoissante couverture noire a tout de celle d’un thriller. Dans la célèbre librairie Eymundsson, au centre de Reykjavík, l’ouvrage trône d’ailleurs tout près de ceux d’Arnaldur Indridason, le maître du polar nordique. Kaupthinking, du journaliste Thordur Snær Juliusson, n’a pourtant rien d’une fiction. Mensonges, fraudes, manipulations de marché : ses 368 pages retracent avec minutie comment, avant la crise de 2008, les dirigeants de la banque Kaupthing firent gonfler à l’excès la taille de leur établissement, jusqu’à ce qu’elle dépasse quatre fois celle de l’économie islandaise. Puis comment leur chute, comme celle des deux autres banques géantes de Reykjavík, entraîna l’île entière dans la plus violente récession de son histoire. Depuis sa parution mi-novembre, les Islandais s’arrachent cette enquête, s’annonçant comme l’un des best-sellers du jolabokaflod, le « déluge de livres » glissés au pied du sapin de Noël – une tradition chère au pays. « Je suis le premier surpris par ce succès », confie Thordur Snær Juliusson, dans les locaux du journal qu’il dirige, Kjarninn. Sous les toits enneigés de Laugavegur, l’artère commerçante de la ville, il médite un instant : « Cela illustre à quel point les blessures laissées par le crash financier dans la société islandaise sont encore à vif. » Dix ans après la crise, le pays des volcans, 340 000 habitants, a pourtant renoué avec une santé économique insolente, ne cessant d’étonner sur le Vieux Continent. « Il est vrai que nous avons rebondi de façon miraculeuse », observe Torfi Tulinius, professeur d’études islandaises. Au troisième trimestre, la croissance s’est établie à 2,6 % en rythme annuel, selon les chiffres officiels publiés vendredi 7 décembre. C’est certes moins qu’au trimestre précédent (6,7%), mais elle devrait malgré tout frôler les 4 % sur l’ensemble de l’année. Le produit intérieur brut (PIB), qui avait plongé de 6,8 % en 2009, dépasse de 15 % son niveau de 2007. Le taux de chômage est inférieur à 3 %. Et la dette publique, qui culmina à 92 % du PIB pendant la crise, est retombée à 40 %. « Les fondamentaux de notre économie sont bien plus sains qu’il y a dix ans, et son redressement tient beaucoup à l’essor du tourisme », résume Thorolfur Matthiasson, économiste à l’université d’Islande. La folie Airbnb s’est emparée de la capitale Thingvellir, à 50 kilomètres de la capitale. Cet immense parc naturel battu par les vents, où le Parlement se réunissait jusqu’au XVIIIe siècle, était autrefois le refuge des Reykjavikois en quête de calme pour le week-end. On y marchait des heures sans croiser âme qui vive, se souviennent les plus nostalgiques. Désormais, l’endroit est sillonné par des cars de touristes, été comme hiver. Depuis 2011, lorsque l’éruption du volcan Eyjafjallajökull mit le pays et sa nature sauvage sous le feu des projecteurs internationaux, ils sont un peu plus nombreux à fouler son sol chaque année : 459 252 en 2010, 969 181 en 2014, 2,2 millions en 2017…
Le déplacement présidentiel pour le sommet a été annulé au profit du lancement de la concertation censée « prendre le pouls du pays ».
« Gilets jaunes » : Macron privilégie le grand débat à la préparation du G7
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/17/gilets-jaunes-macron-absent-a-la-preparation-du-g7-pour-lancer-le-grand-debat_5398784_3224.html
17/12/2018
societe
Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a annulé son déplacement prévu à Biarritz, mardi 18 décembre, pour le lancement de la présidence française du G7, a annoncé l’Elysée. Il restera à Paris pour une réunion à l’Elysée avec des ministres et des acteurs économiques afin d’organiser la grande concertation nationale annoncée dans le cadre des mesures liées à la crise des « gilets jaunes ». Quatre grands thèmes Ce débat, prévu jusqu’au 1er mars, sera articulé autour de plusieurs thèmes : transition écologique, fiscalité, organisation de l’Etat, démocratie et citoyenneté. Prévu le 14 décembre, son lancement a été retardé et un premier couac sur l’ajout puis le retrait de l’immigration, finalement intégré au quatrième thème, interroge. Il devrait s’appuyer fortement sur les maires, mais ses modalités, encore floues, doivent être connues dans la semaine. M. Macron sera remplacé à Biarritz par Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères. La ville doit accueillir le sommet du G7 du 24 au 26 août. Le président devait s’exprimer devant les ambassadeurs étrangers en France, des représentants d’organisations internationales, des élus et des chefs d’entreprise de la région, sur les priorités de la présidence française du G7, qui commencera le 1er janvier. Il devait également présenter les priorités diplomatiques de la France pour 2019. Le point sur la réponse du gouvernement : « Gilets jaunes » : l’exécutif répond et tente une sortie de crise
Après le retrait d’Amélie Mauresmo, la Fédération française de tennis (FFT) a choisi l’ancien numéro 4 mondial pour succéder à Yannick Noah.
Coupe Davis : Sébastien Grosjean nommé capitaine de l’équipe de France
https://www.lemonde.fr/tennis/article/2018/12/17/coupe-davis-sebastien-grosjean-nomme-capitaine-de-l-equipe-de-france_5398778_1616659.html
17/12/2018
tennis
Sébastien Grosjean (à gauche), avec Richard Gasquet. FRANCK FIFE / AFP Nouveau format, nouveau capitaine. Sébastien Grosjean dirigera l’équipe de France de Coupe Davis qui s’apprête à découvrir la nouvelle – et décriée – formule de la compétition du 18 au 24 novembre 2019, à Madrid. La Fédération française de tennis (FFT) a donc choisi l’ancien joueur, âgé de 40 ans, pour pallier la défection d’Amélie Mauresmo. Cette dernière devait succéder à Yannick Noah, avant de renoncer à la fonction pour devenir l’entraîneur de Lucas Pouille. Mauresmo ne cachait pas qu’elle était beaucoup moins emballée par le poste avec le changement de format. Après avoir consulté les joueurs, le directeur technique national (DTN) Pierre Cherret a donc proposé Sébastien Grosjean au comité exécutif de la FFT, qui a validé son choix. « Sa connaissance du tennis professionnel, sous toutes ses formes, sera un atout précieux pour notre fédération et les joueurs qui s’engageront avec lui », a déclaré le président de FFT, Bernard Giudicelli. Grosjean sera également responsable de la délégation masculine aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. « C’est une grande fierté d’être nommé capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis car j’ai toujours été très attaché à cette épreuve. Ce poste, qui compte désormais une dimension olympique, promet d’être passionnant », s’est félicité le nouveau capitaine. Ancien numéro 4 mondial et vainqueur de la Coupe Davis en 2001, Sébastien Grosjean a été l’entraîneur de Richard Gasquet entre 2011 et 2016 en parallèle de ses autres activités (consultant pour BeIN Sports, directeur du tournoi de Montpellier).
Cette maison familiale et indépendante d’Epernay est de toutes les célébrations outre-Manche. Et connaît ses classiques, qu’elle élabore dans la plus grande tradition champenoise.
Champagnes Pol Roger : des bulles adoubées par la reine Elizabeth
https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2018/12/17/champagnes-pol-roger-des-bulles-adoubees-par-la-reine-elizabeth_5398770_4497540.html
17/12/2018
m-gastronomie
Damien Cambres, chef de cave chez Pol Roger, à Epernay (Marne). Michaël Boudot Aucun doute n’est possible. Dans le salon d’attente de la maison Pol Roger, les nombreuses photos de Winston Churchill et de la reine Elizabeth côtoient celles des dirigeants historiques de la société, Georges ­Pol-Roger et ses fils, Guy et Jean. « Keep calm and drink champagne », recommande un coussin orné de la royale couronne, posé sur l’un des fauteuils de ce salon cosy. La maison est so british. Et le livre d’or, que signent bien volontiers les visiteurs des lieux, situés sur l’avenue réputée « la plus riche du monde », l’avenue de Champagne, à Epernay, où se retrouvent nombre des plus grandes marques, regorge de compliments en anglais : « Most amazing expérience », « Wonderful day », « Extraordinary experience »… Les liens entre la maison fondée en 1849 et l’Angleterre semblent indéfectibles. Fiers d’arborer le Royal Warrant of Appointment (un mandat délivré aux sociétés qui fournissent la cour royale), les champagnes Pol Roger s’enorgueillissent d’avoir été servis au mariage du prince William et de Catherine Middleton, en avril 2011, puis à celui de son frère, Harry, avec Meghan Markle, le 19 mai 2018. Finesse et complexité Mais l’Angleterre n’est pas l’horizon unique de cette maison familiale, qui ne manque pas de souligner qu’elle a gardé son indépendance, à la différence de nombre de ses prestigieuses concurrentes rachetées par de grands groupes. « Une maison comme la nôtre est attendue pour ses millésimes, son brut rosé, et sur sa cohérence, pas sur des nouveautés. » Matthieu Blanc, responsable marketing Pol Roger, dont le président du directoire est aujourd’hui Laurent d’Harcourt, possède 92 hectares de vignes, répartis sur une vingtaine des meilleurs crus de la montagne de Reims, de la côte des Blancs et de la vallée de la Marne. Le vignoble de la maison assure 55 % de sa production. Celle-ci, vendue à 85 % à l’export (le Royaume-Uni représentant 20 % de ce volume) tourne annuellement autour de 1,7 million de bouteilles. Dans les caves dorment 10 millions de bouteilles. Là encore, le souci de la qualité prime : les bouteilles sont tournées à la main, et quatre des douze remueurs professionnels de la Champagne travaillent ici. Tout est vinifié dans la cuverie maison, aucun achat de vin sur lattes n’est opéré. Lire aussi Notre sélection de grandes cuvées de champagne « Nous ne cherchons pas à faire des vins faciles à boire, nous misons sur la finesse et la complexité », insiste Damien Cambres, le chef de cave. « Une maison comme la nôtre est attendue pour ses millésimes, son brut rosé, et sur sa cohérence, pas sur des nouveautés », renchérit Matthieu Blanc, responsable marketing. La cuvée « Sir Winston Churchill 2008 », livrée en octobre en Angleterre (un mois avant la France !), doit en être l’expression aboutie, issue de pinot noir en majorité et de chardonnay… déjà en production sous l’ère churchillienne. Lire aussi Notre sélection de champagnes pour les fêtes
Nommée aux Oscars en 1969, l’actrice américaine, disparue à l’âge de 74 ans, était intimement et professionnellement liée au cinéaste.
Sondra Locke, qui fut l’égérie de Clint Eastwood, est morte
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/17/sondra-locke-qui-fut-l-egerie-de-clint-eastwood-est-morte_5398757_3382.html
17/12/2018
disparitions
Sondra Locke et Clint Eastwood à Los Angeles en mars 1981. AP Son nom est étroitement associé au cinéma de Clint Eastwood avec qui elle fut à la fois professionnellement et intimement liée. L’actrice et réalisatrice Sondra Locke est morte le 3 novembre à Los Angeles des suites d’un cancer. Elle avait 74 ans. Sandra Louise Smith naît le 28 mai 1944 dans le comté de Madison, en Alabama. Son père, militaire, quitte le foyer avant sa naissance. Sa mère se remarie un an plus tard, divorce, puis se remarie à nouveau en 1948 avec Alfred Locke, qui donnera son patronyme à l’enfant. Adolescente studieuse et rêveuse à la fois, Sondra Locke rencontre, au lycée, Gordon Anderson. Une profonde amitié lie les deux adolescents. Elle le suit à la Middle Tennessee State University, près de Nashville, interrompt ses études pour travailler dans une chaîne de télévision de la ville et trouver différents emplois (mannequin, voix pour un documentaire) tout en intégrant une troupe de théâtre. Gordon Anderson tente une carrière d’acteur à New York qui tourne court. Rôle d’adolescente paumée Il revient dans le Tennessee et épouse Sondra en 1967. Le mariage ne sera jamais consommé mais durera sur le papier jusqu’à la mort de celle-ci. Le lien qui les unit est d’une nature particulière, artistique et spirituel. Anderson est homosexuel et s’occupe de la carrière de sa femme. Il la convainc de passer un essai pour un rôle dans l’adaptation du Cœur est un chasseur solitaire, roman de Carson McCullers, produite en 1968 par la Warner. Elle est engagée. Son interprétation d’adolescente paumée et livrée à elle-même lui vaut d’être nommée aux Oscars pour le meilleur second rôle. L’actrice et réalisatrice Sondra Locke en novembre 1997. DAMIAN DOVARGANES / AP Dès lors, elle commence une carrière d’actrice, partie pour être modeste et apparaît dans Willard (1971), de Daniel Mann, Le Souffle de la peur (1973), de William Fraker, et des séries télévisées. Clint Eastwood lui confie le rôle féminin principal du western dont il vient de prendre en main la réalisation, Josey Wales, hors-la-loi (1976). « Je pense que ce qui lui a plu chez moi, dira l’actrice, c’est ma réputation d’être une femme un peu intellectuelle, artiste. Clint n’avait pas cette étiquette. » Eastwood séduit Sondra Locke dès le début du tournage. Il paraissait évident que leur liaison ne serait pas une relation éphémère. L’acteur-réalisateur est alors marié à Maggie Neville Johnson, avec qui il a deux enfants. Il impose Sondra Locke pour un rôle originairement prévu pour Barbra Streisand dans L’Epreuve de force, en 1977. Elle y incarne une prostituée grande gueule traquée par la mafia et protégée par un policier alcoolique incarné par lui-même.
Cet homme arrêté jeudi est soupçonné d’avoir joué un rôle dans la fourniture du revolver utilisé par Cherif Chekatt lors de l’attentat du 11 décembre qui a fait cinq morts et onze blessés.
Attentat de Strasbourg : un proche du terroriste déféré
https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/17/attentat-de-strasbourg-un-proche-du-tueur-defere_5398739_1653578.html
17/12/2018
police-justice
Un proche de Cherif Chekatt, l’auteur de l’attentat de Strasbourg, qui était toujours en garde à vue a été déféré au parquet de Paris. Il devrait être présenté à un juge d’instruction antiterroriste en vue de sa mise en examen, a annoncé lundi 17 novembre le parquet de Paris qui a requis son placement en détention provisoire. Selon une source proche du dossier, cet homme arrêté jeudi est soupçonné d’avoir joué un rôle dans la fourniture du revolver utilisé par Cherif Chekatt lors de l’attentat du 11 décembre, qui a fait cinq morts et onze blessés. Cherif Chekatt a semé la terreur avec cette arme et un couteau mardi soir dans le centre de Strasbourg, où se tient le traditionnel marché de Noël. Il a été abattu jeudi soir par une patrouille de police après quarante-huit heures de traque. Le bilan s’est encore alourdi dimanche avec la mort d’une cinquième victime. Onze autres personnes ont été blessées. Sur les sept personnes placées en garde à vue à la suite de l’attaque de mardi soir, dont les parents et deux frères de Cherif Chekatt, seul ce proche du tueur était encore entendu par la police. Il a été déféré au parquet dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « assassinats et tentatives d’assassinats », « tentatives d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique », « menace de mort », « association de malfaiteurs terroriste criminelle », « acquisition, détention et cession d’armes de catégorie A ou B par au moins deux personnes », le tout « en relation avec une entreprise terroriste ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Cherif Chekatt ou le faux djihadiste »
La banque d’affaires est mise en cause dans une affaire de détournement présumé par un fonds souverain qui a provoqué la chute d’un premier ministre.
Goldman Sachs poursuivi en justice en Malaisie pour son rôle dans un scandale financier
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/plainte-contre-goldman-sachs-en-malaisie-dans-le-cadre-d-un-enorme-scandale-financier_5398732_3210.html
17/12/2018
international
Les autorités de Kuala Lumpur ont déposé plainte contre la banque américaine Goldman Sachs et deux de ses employés, lundi 17 décembre, dans le cadre d’un immense scandale de corruption. Ces poursuites concernent des filiales de la banque d’affaires ainsi que les anciens employés Tim Leissner et Ng Chong Hwa, a déclaré dans un communiqué Tommy Thomas, l’attorney general de Malaisie, le principal conseil juridique du gouvernement. La justice qui enquête sur l’affaire 1Malaysia Development Bhd (1MDB), du nom du fonds souverain censé financer la modernisation de la Malaisie, a mis au jour des détournements présumés de milliards de dollars par l’ancien premier ministre Najib Razak et ses alliés. Lire le contexte : Goldman Sachs pris dans un immense scandale de corruption en Malaisie Des milliards de dollars détournés Lancé en 2009 et financé par des recettes pétrolières, le fonds 1MDB s’est retrouvé au bord de la faillite après avoir réalisé de mauvais investissements et fraudé. La révélation du pillage du fonds souverain avait joué un rôle énorme dans la défaite électorale de Najib Razak en mai. L’ex-premier ministre, son épouse et des proches ont été inculpés. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Malaisie purge l’ère Najib Razak Low Taek Jho, un financier malaisien en fuite soupçonné d’avoir joué un rôle central dans le détournement de ces sommes, confident de l’ex-premier ministre, fait également l’objet de nouveaux chefs d’accusation dans le cadre du scandale. Goldman Sachs avait réalisé trois émissions obligataires pour le compte de 1MDB pour un total de 6,5 milliards de dollars, en 2012 et 2013, recevant pour ses services 600 millions de dollars. D’après M. Thomas, 2,7 milliards de dollars ont été détournés à cette occasion. MM. Leissner et Ng sont accusés d’avoir conspiré avec Low Taek Jho et d’autres pour acheter des responsables malaisiens et s’assurer que la banque américaine serait choisie pour réaliser les émissions obligataires. Les honoraires versés à Goldman Sachs étaient « considérablement plus élevés » que les taux de rémunération habituellement pratiqués : « La banque s’est présentée comme un conseiller-organisateur mondial de premier plan en matière d’obligations et doit observer les standards les plus élevés. Ils ne sont pas à la hauteur de ces standards ». L’affaire, révélée en 2016 par le Wall Street Journal, avait déjà incité le ministère de la justice américain à engager des poursuites contre trois cadres de la banque d’affaires en novembre dernier, une première depuis la grande crise financière de 2008.
Après l’embargo du camp prosaoudien, l’émirat a réorganisé ses alliances et veut profiter de l’affaiblissement de Riyad, embourbé dans la guerre au Yémen et l’affaire Khashoggi.
Forum de Doha : le retour du Qatar sur la scène diplomatique
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/le-qatar-profite-de-l-affaiblissement-de-riyad-pour-effectuer-un-retour-diplomatique_5398730_3210.html
17/12/2018
international
Le premier ministre et ministre de l’intérieur qatari Abdallah Ben Khalifa Al Thani (à droite) et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres (au centre), au Forum de Doha, le 16 décembre. KARIM JAAFAR / AFP Près de 1 500 invités, trois palaces pleins à craquer, un casting de haut vol, comprenant le ministre des affaires étrangères iranien, Mohamed Zarif, son homologue turc Mevlut Cavusoglu, Nadia Mourad, Prix Nobel de la paix 2018, et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres : pour sa 18e édition, organisée samedi 15 et dimanche 16 décembre, le Forum de Doha, la grand-messe annuelle du Qatar, plate-forme de débats sur les maux du monde contemporain, a fait les choses en grand. L’objectif officiel du maître des cérémonies, le ministère des affaires étrangères qatari, consistait à rehausser le lustre d’un événement en légère perte de vitesse. A remettre en lumière les vertus de la médiation et du dialogue. Une approche dont l’émirat s’est fait une spécialité dans un monde de moins en moins porté sur le multilatéralisme. Et à défendre la position de Doha sur le marché de la diplomatie de congrès, secteur florissant dans le Golfe, où d’autres raouts du même genre prétendent au titre très convoité de « Davos du Proche-Orient ». Mais en filigrane de ces deux jours de débats, de tables rondes et d’apartés, une autre ambition apparaissait clairement : célébrer la résistance du Qatar au « blocus » de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et du Bahreïn. En juin 2017, exaspérés par l’activisme diplomatique de leur voisin, qui ne partage par leur aversion pour l’Iran et les mouvements islamistes – à commencer par les Frères musulmans – ces trois pétromonarchies l’ont placé sous embargo diplomatique et commercial. Résultat inverse Trop riche, trop entreprenante, trop voyante, avec la Coupe du monde de football qu’elle accueillera en 2022, trop bruyante aussi, avec la chaîne Al-Jazira, caisse de résonance de sa diplomatie, la presqu’île s’est retrouvée mise au ban du Conseil de coopération du Golfe (CCG), la structure de coopération des Etats de la péninsule arabique. Les médias du camp prosaoudien, à l’unisson, ont commencé à se déchaîner contre le mouton noir du Golfe, présenté comme un fauteur de troubles et un soutien du terrorisme. « Les Qataris ont gagné en assurance. Ils savent qu’ils pourront poursuivre leur développement à marche forcée même si le blocus se poursuit », un diplomate Mais ces pressions sans précédent ont abouti au résultat inverse de celui escompté. Moyennant un renforcement de ses liens commerciaux avec la Turquie, l’Inde et l’Iran, et des réassurances de ses partenaires occidentaux, Doha a fini de sortir de l’orbite saoudienne. « Le blocus a été une aubaine, proclame Mohamed Al-Kuwari, ancien ambassadeur qatari à Paris, aujourd’hui en poste à Madrid. Il nous a appris à ne dépendre que de nous-mêmes. »
Après sept semaines de crise, la Cour suprême a annulé la dissolution du Parlement. L’ancien homme fort du pays, Mahinda Rajapakse, a démissionné.
Au Sri Lanka, le premier ministre Ranil Wickremesinghe réinvesti après son limogeage
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/au-sri-lanka-le-premier-ministre-ranil-wickremesinghe-reinvesti-apres-son-limogeage_5398724_3210.html
17/12/2018
international
Le premier ministre Ranil Wickremesinghe, le 16 décembre à Colombo. ISHARA S. KODIKARA / AFP Le premier ministre sri-lankais, Ranil Wickremesinghe, a été réinvesti à son poste, dimanche 16 décembre, par le président Maithripala Sirisena, qui l’avait limogé, le 26 octobre. La crise politique a trouvé son dénouement vendredi, lorsque la Cour suprême a annulé la décision présidentielle de convoquer des élections anticipées et de dissoudre le Parlement. L’ancien homme fort du pays, Mahinda Rajapakse, qui avait été nommé nouveau chef du gouvernement, a démissionné le lendemain, samedi. Ce dernier a tout essayé pour se maintenir au pouvoir avec l’appui de M. Sirisena. Le tandem a d’abord cherché à rallier suffisamment de députés pour qu’une majorité dépose une motion de censure contre M. Wickremesinghe, en vain. Le président a ensuite ordonné la dissolution du Parlement, une décision qui a d’abord été suspendue, puis annulée par la justice. La Chambre ne peut être dissoute qu’après quatre ans et demi d’exercice, et à la majorité des deux tiers de ses membres. M. Sirisena a accusé son premier ministre de s’en prendre exclusivement aux militaires dans les enquêtes sur les crimes de guerre commis pendant le conflit séparatiste tamoul « C’est une victoire pour les institutions démocratiques du Sri Lanka et la souveraineté de nos citoyens. Je remercie tous ceux qui ont fermement défendu la Constitution et assuré le triomphe de la démocratie », s’est félicité, dimanche, M. Wickremesinghe, qui doit annoncer la composition de son nouveau gouvernement dans les prochains jours. Son retour au pouvoir ne signifie pas pour autant que la situation politique est apaisée. Quelques heures seulement après sa cérémonie d’intronisation, M. Sirisena l’a accusé de vouloir protéger le gouverneur de la banque centrale d’éventuelles poursuites judiciaires dans une affaire de corruption, et d’avoir arrêté des moines bouddhistes pour avoir gardé, sans licence, des éléphants dans un temple. Il a également reproché à son chef de gouvernement de s’en prendre exclusivement aux militaires dans les enquêtes sur les crimes de guerre commis pendant le conflit qui a opposé, pendant près de trente ans, la minorité tamoule à la majorité cinghalaise, et d’épargner les anciens chefs de guerre de la rébellion séparatiste des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE). M. Sirisena a enfin maintenu que M. Wickremesinghe avait abusé de ses pouvoirs de premier ministre, au-delà de ceux qui lui sont dévolus par la Constitution. « Le système a besoin d’être réformé »
La sous-gouverneure de la Banque de France, Sylvie Goulard, détaille les risques pesant sur le système financier tricolore. L’institution a publié un rapport lundi.
Sylvie Goulard : « Les entreprises françaises sont vulnérables à la remontée des taux »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/sylvie-goulard-les-entreprises-francaises-sont-vulnerables-a-la-remontee-des-taux_5398718_3234.html
17/12/2018
economie
Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France, lors d’un Eurogroup, à Vienne, le 7 septembre. HERBERT NEUBAUER / AFP Brexit, tensions commerciales, hausse des taux… Dans un rapport publié lundi 17 décembre, la Banque de France passe en revue les risques pesant sur le système financier français. Si elle ne relève rien d’alarmant, l’institution est préoccupée par l’endettement croissant du secteur privé, explique sa sous-gouverneure, Sylvie Goulard. La dette des entreprises françaises ne cesse d’augmenter depuis la crise, alors qu’elle a baissé dans les pays voisins. Doit-on craindre la formation d’une bulle ? Son niveau est supérieur à la moyenne de la zone euro (73,3 % du PIB, soit 11,2 points de plus) aussi surveillons-nous de près cette évolution. Les écarts entre pays peuvent être le reflet de différences culturelles – dans certains, les entreprises privilégient l’autofinancement ; dans d’autres, elles se financent plus sur les marchés que par le crédit. En France, la hausse de l’endettement des sociétés non financières est en partie le fruit des investissements menés en 2017, lorsque la croissance était plus soutenue, mais elle peut également être le signe d’une surchauffe sur certains segments. De plus, les entreprises tricolores sont vulnérables à la remontée des taux d’intérêt car nombre d’entre elles sont endettées à taux variables. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Il est urgent de protéger nos entreprises d’une hausse prochaine des taux d’intérêt Votre rapport pointe la hausse continue de l’endettement des ménages (58,8 % du PIB). Faut-il s’en inquiéter ? Nous restons vigilants sur ce point, mais il n’y a pas de raison de s’inquiéter outre mesure, notamment parce qu’en France les prêts immobiliers aux particuliers sont à taux fixes, ce qui les met à l’abri en cas de hausse. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays. Par ailleurs, les banques se livrent aujourd’hui bataille en proposant des taux toujours plus bas pour attirer les clients, au risque de mettre en péril leur rentabilité. Certaines ont développé d’autres services pour récupérer de la marge. Rien d’alarmant pour le moment, mais nous surveillons de près l’équilibre entre cette course aux taux bas et leurs nouvelles activités. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La France s’endette sous le poids de l’immobilier Le 13 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a réduit ses soutiens à l’économie. Cela pourrait-il déclencher une nouvelle crise ? La BCE a détaillé sa stratégie très en amont afin d’éviter les surprises susceptibles de provoquer des chocs. Elle a arrêté ses achats nets, mais elle continuera à réinvestir les « tombées » des titres en stock arrivant à échéance. Ses taux directeurs restent pour l’instant inchangés, si bien que le retrait des soutiens monétaires sera graduel.
Les soldats nord-coréens ne sont plus armés à Panmunjom, le seul point de contact entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, au sein de la zone démilitarisée.
Corées : la zone démilitarisée à l’heure de la détente
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/la-zone-demilitarisee-a-l-heure-de-la-detente_5398716_3210.html
17/12/2018
international
Un soldat sud-coréen devant la ligne de démarcation entre les deux Corées, du côté sud de la zone démilitarisée. YELIM LEE / AFP Des touristes chinois qui nous avaient précédés étaient un peu déçus : ils s’attendaient à voir le dernier vestige de la guerre froide, où effectivement, il y a encore un an, la tension était tangible. A la place, ils ont découvert un lieu d’une tranquillité déconcertante, les officiers nord-coréens chargés de cornaquer les touristes ne manquant pas de montrer le pin de la réconciliation, planté le 27 avril par le dirigeant Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in, symbole du réchauffement des relations intercoréennes. Stigmate de la guerre Panmunjom est le seul point de contact entre les deux Corées au sein de la zone démilitarisée (demilitarized zone, DMZ) qui court sur 248 kilomètres et 4 kilomètres de large, coupant en deux la péninsule. C’est aussi le stigmate le plus manifeste d’une guerre (1950-1953) suspendue à un simple armistice. Panmunjom n’est pas un « village », comme on l’écrit souvent : le hameau agricole qui se trouvait là et portait un autre nom a été rasé pendant les hostilités. Depuis, Panmunjom est un « lieu-dit » qui se réduit à l’aire de sécurité ­conjointe (Joint Security Aera, JSA) formant un cercle de 400 mètres de diamètre. Au centre, se trouvent cinq baraquements, dont trois bleu ciel des Nations unies, à travers lesquels passe dans le sens de la largeur la ligne de démar­cation, matérialisée au sol à l’extérieur par une barre de béton. De chaque côté, se font face les pavillons du Nord et du Sud. Nouveaux uniformes De la terrasse du pavillon Panmungak, au nord, pesante architecture de style stalinien qui ­domine la JSA, trois soldats nord-coréens sont en faction devant la porte du baraquement central où ont lieu les pourparlers entre délégations. Du côté sud, pas âme qui vive. Depuis le début novembre, les soldats nord-coréens chargés de la surveillance du lieu portent de nouveaux uniformes : tenue de camouflage, lunettes de soleil (qu’ils ne quittent jamais) et écouteur dans l’oreille. Sur la manche de leur treillis, un écusson jaune représente un soleil ­au-dessus d’une montagne blanche (le Paektu, montagne sacrée de la ­Corée) avec la mention « Panmunjom ». Ils s’abstiennent désormais d’observer à la jumelle l’autre côté et, surtout, ils ne sont plus armés. La relève de la garde devant les ­baraquements en contrebas, ponctuée autrefois de la vocifération des ordres et du claquement des crosses sur le sol par des soldats casqués et armés, est désormais moins martiale.
De Ouigo à inOui, la patronne de Voyages SNCF a transformé le marketing de la grande vitesse et fait revenir les Français vers les TGV.
Rachel Picard, la « Mme Oui » du TGV
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/rachel-picard-la-mme-oui-du-tgv_5398705_3234.html
17/12/2018
economie
Rachel Picard, patronne de Voyages SNCF, au technicentre du Landy, en Seine-Saint-Denis, le 7 décembre. BRUNO LEVY pour le Monde « Oui au confort », « Oui à l’avenir », « Oui à la performance », « Oui à InOui »… Les slogans s’affichent en format XXL, accompagnés d’immenses photos de cheminots face aux TGV en révision. Nous sommes au centre technique SNCF du Landy, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris. Suivie par une poignée de cadres – les dirigeants du lieu –, une manageuse en tenue de sécurité découvre, avec une évidente satisfaction, la campagne de communication interne. Elle se tourne vers son voisin, visiteur, pour la première fois, du technicentre. Petit clin d’œil. Vif éclat de rire. « Pas mal, non ? » Cette femme, c’est Rachel Picard, 52 ans. C’est elle qui a mis du « oui » partout dans la vie de la SNCF, de ses agents, de ses clients. La directrice générale de la branche Voyages a la haute main sur les TGV haut de gamme InOui (elle a créé le concept). Mais aussi sur les Ouigo à petit prix, qui sont désormais au départ de la gare de Lyon, depuis le 9 décembre. C’est encore elle qui dirige le site Oui.sncf, l’ancien Voyages-sncf.com, dont elle a changé le nom en 2017. C’est elle – toujours – qui, le 12 novembre, vient de vendre Ouibus, la filiale « cars Macron » de la SNCF, à Blablacar. Ouibus, ancien iDBUS, qu’elle avait rebaptisé – on serait tenté d’inventer le mot « ouisé » –, en 2015. Surprenante « Mme Oui », dotée d’une personnalité bien à elle. Car il y a un « style Rachel » (tout le monde l’appelle comme cela à la SNCF) : une propension aux clins d’œil complices et aux rires sonores, des tenues colorées qui font un peu jaser, une apparence « décontractée ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : Rachel Picard est bien une patronne dotée d’une détermination sans failles. « Il y a en elle un alliage entre une extrême sensibilité et une énorme rigueur, ajoute le président de la SNCF, Guillaume Pepy. Avec Rachel, les chiffres sont les chiffres. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avec ses TGV inOui et Ouigo, la SNCF cherche à saturer le marché Les chiffres, justement, Mme Picard va les scruter attentivement dans les jours qui viennent. A partir de la fin de la semaine du 17 au 23 décembre, Voyages SNCF – autrement dit, les trains longue distance, TGV et Intercités – va connaître l’un de ses pics critiques. C’est même le branle-bas de combat. Du 21 décembre au 6 janvier 2019, la branche Voyages va transporter 7,6 millions de personnes, soit 3 % de plus qu’en 2017, et faire circuler quelque 15 700 trains.
La chute de Carlos Ghosn, sur qui reposait l’alliance entre les deux constructeurs, a mis en évidence l’impuissance des deux actionnaires minoritaires Renault et Nissan, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
« La gouvernance de Renault-Nissan est si mal ficelée que les deux entreprises sont paralysées »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/la-gouvernance-de-renault-nissan-est-si-mal-ficelee-que-les-deux-entreprises-sont-paralysees_5398703_3234.html
17/12/2018
economie
Carlos Ghosn, au CES de Las Vegas, en janvier 2017. David Becker / AFP Personnage haut en couleur, Albert Frère, le marchand de clous de Charleroi, en Belgique, devenu milliardaire et décédé le 3 décembre, n’avait pas son pareil pour parler simplement du monde des affaires. Il avait coutume de répéter « petit minoritaire, petit con, gros minoritaire, gros con ». Sous-entendu, si vous avez beaucoup d’argent investi dans une entreprise et pas le droit de décision, vous avez toutes les chances de finir, un jour, en dinde de Noël. L’affaire Renault-Nissan illustre à merveille cet adage et les conséquences d’une gouvernance si mal ficelée que l’on voit mal comment Renault pourrait en sortir indemne. Le constructeur automobile vient de prendre sa plus belle plume pour demander poliment à la société Nissan – dont elle est le plus gros actionnaire, avec 43,4 % du capital, et qui réunit son conseil d’administration, lundi 17 décembre – de convoquer, d’urgence, une assemblée générale pour statuer sur l’avenir de leur alliance et la composition de ses instances dirigeantes. Plutôt une bonne idée, compte tenu de la crise aiguë que traverse cette union franco-japonaise unique au monde par son ampleur et son organisation. Depuis que Carlos Ghosn, qui tenait seul tous les fils de cette union, médite en prison sur la vanité du pouvoir, l’ambiance est glaciale entre les deux entreprises. Lire aussi Nissan échoue à choisir un successeur à Carlos Ghosn Mais voilà : Renault n’a pas la possibilité d’imposer la tenue d’une telle assemblée ni de proposer la moindre résolution, sans l’accord du conseil de Nissan, où elle n’a pas voix au chapitre. Car la participation pourtant proche des 50 % de Renault dans Nissan ne lui donne aucun droit. Et comme Nissan, de son coté, est propriétaire de 15 % de Renault sans droits de vote, les deux entreprises sont paralysées. Gros minoritaires, gros… Equilibre précaire Article réservé à nos abonnés Lire aussi Carlos Ghosn : l’ambition, l’argent et la gloire, jusqu’à la démesure Cette situation ubuesque est le fruit d’une construction complexe tentant de ménager les susceptibilités de l’entreprise japonaise et celles de l’Etat français. Trois ans après l’investissement de 5 milliards d’euros de Renault dans Nissan, le pacte fondateur de l’alliance, appelé « Ama » (Alliance Master Agreement), est signé en 2002. Celui-ci laisse une large autonomie au japonais, afin de préserver sa culture, aux antipodes de celle du français. Ce qui ne posait pas de problème, puisque le patron de Nissan était le même que celui de Renault : Carlos Ghosn. En 2015, la France accroît par surprise sa participation dans Renault pour bénéficier de droits de vote double. Pour faire passer la pilule auprès des Japonais, furieux du procédé, l’Ama est amendé, et Renault abdique de la plupart de ses droits sur Nissan, y compris la nomination de ses dirigeants et membres du conseil d’administration.
Selon un sondage Ipsos, une liste issue du mouvement contestataire ferait perdre trois points à Le Pen et à Mélenchon.
Pour siphonner LFI et RN, LRM rêve d’une liste « gilets jaunes »
https://www.lemonde.fr/elections/article/2018/12/17/pour-siphonner-lfi-et-rn-lrm-reve-d-une-liste-gilets-jaunes_5398695_5001134.html
17/12/2018
elections
Le 15 décembre à Bordeaux. UGO AMEZ POUR LE MONDE Un vrai paradoxe. Alors que le mouvement des « gilets jaunes » provoque depuis plus d’un mois une crise affaiblissant Emmanuel Macron, le parti du chef de l’Etat espère que ce mouvement protestataire sera capable de se structurer politiquement, afin de présenter une liste aux prochaines élections européennes. « Ce serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver », confie un dirigeant de La République en marche (LRM), en se projetant vers le scrutin du 26 mai 2019. A tel point que le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, les invite à « s’organiser et défendre leurs idées ». « Pourquoi pas lors de la prochaine échéance électorale, aux européennes. C’est la démocratie », a déclaré l’élu LRM, proche du président de la République, dimanche 16 décembre, sur France 3. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Gilets jaunes » : l’exécutif répond et tente une sortie de crise Les cadres du parti présidentiel font le pari qu’une telle liste pourrait faire du tort à leurs adversaires du Rassemblement national (RN) et de La France insoumise (LFI), en leur chipant de précieux suffrages dans les urnes. Le postulat des macronistes s’appuie sur les résultats d’un sondage Ipsos, commandé par LRM et publié le 9 décembre dans Le journal du dimanche. D’après cette étude, la présence d’une liste « gilets jaunes » ferait perdre trois points à la formation de Marine Le Pen, ainsi qu’à celle de Jean-Luc Mélenchon. Une marée d’élus jaunes Le RN obtiendrait alors 14 % (contre 17 % en l’absence d’une liste portée par les manifestants) et LFI 9 % (contre 12 %), preuve que leur électorat est le plus sensible aux revendications de la fronde anti-taxes. Surtout, une telle liste, créditée de 12 % des intentions de vote, serait sans effet sur le score de la majorité LRM-MoDem, qui obtiendrait dans tous les cas 21 %. De quoi faire saliver les macronistes. « Une liste “gilets jaunes” aux européennes affaiblirait énormément LFI et le RN car ce mouvement provoque une recomposition idéologique des extrêmes, analyse le délégué général adjoint du mouvement LRM, Pierre Person. Les “gilets jaunes”, c’est un En marche des extrêmes, qui déstabilise profondément les partis extrémistes traditionnels, que sont LFI et le RN. Un mouvement de la société civile, basé sur le dégagisme, qui rompt avec tous les codes traditionnels, notamment en mobilisant les gens de manière spontanée via les réseaux sociaux. » « C’est le premier mouvement social 2.0 autogéré, avec une influence militante de l’extrême gauche et une influence idéologique de l’extrême droite, qui marque les prémisses d’une organisation politique », abonde un conseiller de l’Elysée, qui veut y voir « le premier pas de l’“ubérisation” du RN et de LFI. »
Le premier secrétaire, Olivier Faure, se rendra le 20 décembre à l’invitation du parti Place publique, qui a convié les forces politiques de gauche.
Le PS appelle à une liste d’union de la gauche pour les élections européennes
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/17/le-ps-appelle-a-une-liste-d-union-de-la-gauche-pour-les-elections-europeennes_5398689_823448.html
17/12/2018
politique
Plutôt que de présenter une liste en son nom propre aux élections européennes, le Parti socialiste mise sur le rassemblement de la gauche. Il a lancé, samedi 15 décembre, un appel en ce sens à ses potentiels partenaires : Génération.s de Benoît Hamon, le Parti communiste, Europe écologie-Les Verts (EELV) mais aussi Place publique, le mouvement lancé par plusieurs personnalités de la société civile, dont le philosophe Raphaël Glucksman. Samedi, en clôture d’un conseil national – le parlement du PS –, le premier secrétaire, Olivier Faure, a estimé qu’il était de la « responsabilité » du parti « de contribuer de toutes [ses] forces » à cette unité. Afin de ne pas laisser la victoire à l’extrême droite qui sera « au-delà de 20 %, même peut-être de 30 % » ni au « pouvoir actuel qui, dans une défaite, pourra encore prétendre qu’il est le seul rempart contre le chaos ». Ce « combat (…) suppose de sortir des égoïsmes, des luttes de clans et d’ego ». Le PS regarde de près les sondages, qui le placent systématiquement en mauvaise posture, parfois juste au-dessus des 5 % qui lui permettraient d’avoir des élus à Strasbourg, parfois en dessous. En revanche, une étude commandée à l’IFOP par Place publique met une liste d’union de la gauche à 14 %, devant LFI (11,5 %) et tout près de l’alliance La République en marche-MoDem (15 %). « Chacun dans son souloir » Indirectement, une voix respectée à gauche a semblé valider la nouvelle stratégie des socialistes. Dans un entretien au Journal du dimanche, l’ancienne ministre de la justice Christiane Taubira a eu des mots sévères pour la stratégie du « chacun dans son couloir ». Elle, qui explique avoir été sollicitée, en vain, par les patrons du PS, de Génération.s et d’EELV en vue des européennes, a jugé « tragique » que « la gauche ne se rende pas compte que l’enjeu, aujourd’hui, n’est plus de conduire une liste ni de se vautrer dans le confort de l’inefficacité, de la stérilité, du manque d’imagination ». Mais l’ambition affichée du PS pourrait n’être qu’un vœu pieux. Le député socialiste Luc Carvounas, qui plaide depuis des mois pour l’union des gauches, se dit « sceptique » sur « les conditions du rassemblement ». Il résume rapidement quelques-uns des nombreux nœuds que comporte la pelote : « EELV reste dans son couloir et veut partir seul ; le PC n’est pas enclin à se mettre derrière le PS ni Génération.s ; Benoît Hamon ne veut pas être sur la même liste que le PS, sinon sa stratégie s’effondre. » En clair, il « ne voit pas les faces homogènes du Rubik’s Cube se mettre en place ».
Omar Al-Bachir est le premier dirigeant de la Ligue arabe à rencontrer Bachar Al-Assad depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011.
Le président soudanais en visite en Syrie
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/12/17/le-president-soudanais-en-visite-en-syrie_5398684_3212.html
17/12/2018
afrique
Le président soudanais Omar Al-Bachir (à gauche) et son homologue syrien Bachar Al-Assad, à Damas, le 16 décembre 2018. STRINGER / AFP Le président du Soudan est devenu dimanche 16 décembre le premier dirigeant de la Ligue arabe à se rendre en Syrie depuis la guerre civile qui y a éclaté il y a près de huit ans. Omar Al-Bachir a été salué à l’aéroport de Damas par le président syrien Bachar Al-Assad avant de se diriger vers le palais présidentiel, où ils se sont entretenus sur les relations bilatérales et les derniers développements en Syrie et dans la région, selon l’agence de presse officielle. La Syrie a été exclue des vingt-deux membres de la Ligue arabe peu de temps après le déclenchement de la guerre en 2011. Les pays arabes ont sanctionné Damas et condamné Al-Assad pour avoir utilisé une force militaire écrasante et n’avoir pas réussi à négocier avec l’opposition. La raison de la visite d’Al-Bachir n’était pas claire. Mais avec la fin de la guerre en Syrie en faveur d’Al-Assad, alors que ses troupes reprennent des villes, certains responsables arabes ont manifesté leur intérêt pour explorer la possibilité de rétablir les liens. Soutenir l’intégrité territoriale de la Syrie En octobre, Al-Assad a déclaré à un journal koweïtien que la Syrie avait conclu un « accord majeur » avec les Etats arabes après des années d’hostilité. Il n’a pas nommé les pays arabes dans l’entretien, qui est le premier qu’il ait avec un journal du Golfe depuis le début de la guerre. Mais il a déclaré que des délégations arabes et occidentales avaient commencé à se rendre en Syrie pour notamment préparer la réouverture de missions diplomatiques. L’entretien a eu lieu dans la foulée d’une réunion étonnamment chaleureuse entre le ministre des affaires étrangères syrien et son homologue bahreïnite, en marge de l’assemblée générale des Nations unies en septembre à New York. La rencontre a soulevé des questions quant à savoir si les pays du Golfe, la plupart d’entre eux des ennemis jurés de l’Iran, allié à Al-Assad, sont en train de reconsidérer leurs relations avec la Syrie. L’agence de presse syrienne Sana, citant le président soudanais, aurait déclaré lors de sa rencontre avec Al-Assad qu’il espérait que la Syrie retrouverait son rôle important dans la région dès que possible. Il a également affirmé que le Soudan était prêt à fournir tout ce qui était en son pouvoir pour soutenir l’intégrité territoriale de la Syrie. L’agence Sana a déclaré qu’Al-Assad avait remercié Al-Bachir pour sa visite, affirmant que cela donnerait un nouvel élan au rétablissement des relations entre les deux pays « à leur état d’avant la guerre en Syrie ».
Edouard Philippe a détaillé des mesures sociales qui seront examinées dans la semaine par les élus, alors que la mobilisation semble s’essoufler.
« Gilets jaunes » : l’exécutif répond et tente une sortie de crise
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/17/l-executif-au-defi-d-une-delicate-sortie-de-crise_5398679_823448.html
17/12/2018
politique
Pas question de fanfaronner. Même si le mouvement des « gilets jaunes » semble marquer le pas, avec seulement 66 000 manifestants à travers la France samedi 15 décembre, soit deux fois moins qu’une semaine plus tôt, l’exécutif se garde bien de crier victoire. « La participation [aux manifestations] est moindre, mais les questions posées sont toujours là », a reconnu François Bayrou, le président du MoDem, dimanche, sur BFM-TV. Au bout de cinq semaines de mobilisation, les « gilets jaunes » ont fait vaciller le pouvoir. Pour la première fois depuis le début de son mandat, le président de la République a été contraint de reculer, en abandonnant la hausse de la taxe carbone prévue en 2019, qui devait à nouveau faire augmenter le prix du litre de diesel (de 6 centimes) et celui de l’essence (de 3 centimes) le 1er janvier. S’il a réussi à calmer tout ou partie de la colère, en annonçant pour environ 10 milliards d’euros de mesures sociales le 10 décembre, Emmanuel Macron sait qu’il ne peut pas faillir dans l’exécution. Qu’il donne le sentiment de tergiverser ou de renoncer à une partie de ses promesses, et les ronds-points pourraient très vite se colorer de nouveau de jaune. « On n’a pas le droit à l’erreur », reconnaît un conseiller de l’exécutif. « L’engagement du président sera tenu (…), il n’y aura pas de carabistouille », s’est engagé Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale, très proche du chef de l’Etat, dans Le JDD du 16 décembre. Critiques de l’opposition Edouard Philippe lors de la séance de questions au gouvernement, le 11 décembre. THOMAS SAMSON / AFP Alors que nombre d’observateurs s’inquiètent de la capacité du gouvernement à mettre en musique les engagements d’Emmanuel Macron, le premier ministre Edouard Philippe a tenté d’en préciser les modalités, dans un entretien aux Echos, lundi. S’agissant des 100 euros supplémentaires pour les travailleurs modestes, le dispositif finalement retenu a encore évolué par rapport à ce que l’exécutif en avait dit, il y a quelques jours. La hausse de revenu, promise par Emmanuel Macron, reposera finalement sur deux éléments : la revalorisation légale du smic, au 1er janvier 2019, ce qui ne figurait pas dans le schéma de départ, et une forte amélioration de la prime d’activité (PA) – celle-ci pouvant désormais être versée à quelque 5 millions de ménages (contre 3,8 millions à l’heure actuelle, selon le ministère du travail). Mais avec ce dispositif, seulement un peu plus de la moitié des smicards seront éligibles aux 100 euros en plus ; les autres ne seront pas concernés, du fait des conditions d’attribution de la PA puisque celle-ci tient compte des ressources ainsi que de la composition du foyer, et non pas des revenus de la personne seule. Un pari risqué : en évinçant un certain nombre de smicards de la mesure, Emmanuel Macron prête le flanc aux critiques de l’opposition et des « gilets jaunes », qui pourront railler la promesse non vraiment tenue du chef de l’Etat.
Dans « Kanata », spectacle inabouti mais prometteur, le metteur en scène québécois entrecroise les temporalités et les récits.
Théâtre : à la Cartoucherie, un Canada malade de son passé colonial
https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/12/17/theatre-a-la-cartoucherie-un-canada-malade-de-son-passe-colonial_5398668_3246.html
17/12/2018
culture
Répétitions de « Kanata », de Robert Lepage au Théâtre du Soleil, en novembre 2018, avec Nirupama Nityanandan. MICHÈLE LAURENT Sur les sièges du Théâtre du Soleil, samedi 15 décembre, les spectateurs de la première représentation de Kanata – Episode I – La Controverse, mis en scène par Robert Lepage, ont trouvé un avertissement les inclinant à la bienveillance : « Ceci est une répétition ! », titrait la feuille imprimée. Répétition ovationnée par le public, même si ce qu’on a vu à la Cartoucherie de Vincennes (et qui sera présenté au Printemps des comédiens, à Montpellier) en était encore, au jour J, au stade des (bonnes) intentions, sans avoir décollé de ce qui ressemblait à une suite de séquences mises bout à bout. Et ce, malgré une certitude : tout est en place dans ce projet pour qu’opère la magie. Il y a d’abord le propos. Il est humaniste, potentiellement émouvant et assurément attentif aux destins singuliers qu’il expose. Dans le fil des récits racontés qui renvoient à l’histoire mal connue d’un Canada malade de son passé colonial, s’entrecroisent les sorts de Tanya, prostituée droguée qui finira, comme quarante-huit de ses semblables, assassinée par un tueur en série ; Miranda, jeune peintre française habitant Vancouver et qui voudrait, nonobstant le temps nécessaire du deuil des familles, exposer ses tableaux des victimes du meurtrier ; Leyla, restauratrice d’art et mère de Tanya ; Tobie, documentariste homosexuel dont la caméra traque les déclassés du quartier pauvre de la ville ; Louise, Amérindienne que les colons ont envoyée en internat catholique avant de lui soustraire son enfant. Ces histoires, qui articulent les causes avec leurs conséquences, s’inspirent de la réalité. Robert Lepage fictionne à peine, il rend compte des souffrances d’un pays en quête de résilience. Fraternité esthétique et éthique Il y a aussi une forme. Elle évoque celle, merveilleuse, dont Ariane Mnouchkine, patronne du Théâtre du Soleil, a fait sa signature. Pas seulement parce que ce sont ses comédiens qui jouent (d’où la colère de certains artistes autochtones canadiens, mécontents de ne pas être de la distribution alors que le spectacle parle, en partie, d’eux). Mais aussi parce que la représentation, tout en chassés-croisés de décors et va-et-vient entre temporalités passées et présentes, rappelle, à s’y méprendre, le geste de la metteuse en scène. Mêmes façons subtiles de métamorphoser le plateau, mêmes glissements habiles de l’ici vers l’ailleurs. On passe, sans s’en apercevoir, d’un commissariat de police à une forêt ancestrale, d’un clair appartement à un abri pour toxicomanes, d’un restaurant chic à une rue interlope. Entre les deux créateurs, la fraternité esthétique et éthique est réelle, ce qui explique pourquoi Ariane Mnouchkine s’est battue avec détermination pour que ce spectacle voie le jour. A raison. Sa troupe, où se mêlent Afghans, Sud-Américains, Indiens, Français, etc. n’a rien à prouver quant à l’universalité des paroles portées sur la scène.
Le duo formé par Clara Cappagli et Armand Bultheel présente en tournée son séduisant premier album, « The Dog and the Future ».
Pour Agar Agar, l’électro-pop est un jeu (vidéo)
https://www.lemonde.fr/musiques/article/2018/12/17/pour-agar-agar-l-electro-pop-est-un-jeu-video_5398660_1654986.html
17/12/2018
musiques
Agar Agar en concert à l’Olympia à Paris, le 6 décembre. RÉMY GOLINELLI ‒ ABSOLT On avait croisé une première fois Clara Cappagli et Armand Bultheel fin juin 2017. Le duo composant Agar Agar participait à une session du Chantier des Francos, cette structure, créée par le festival des Francofolies de La Rochelle, censée permettre à de jeunes artistes de perfectionner leur maîtrise de la scène grâce aux conseils de professionnels. Et on se souvient à quel point le tandem électro-pop se montrait rétif aux recommandations de ses coachs. Comme si ces formateurs ne pouvaient appréhender la singularité d’un groupe, seul apte à définir, en autarcie, son mode d’expression. Armand Bultheel n’en démord pas : « Clara et moi composons et créons tout ensemble. Compliqué d’accepter qu’une tierce personne, qui ne nous connaît pas, nous donne des conseils sur ce que le ­public attend. » Difficile de donner tort au claviériste de 27 ans, le 6 décembre dans les coulisses de l’Olympia, quelques heures avant un premier concert dans la salle parisienne, donné à guichets fermés. En n’en faisant qu’à sa tête – avec l’appui du label indé­pendant Cracki Records (Isaac Delusion, L’Impératrice…) –, le duo a tracé sa voie depuis la sortie, en 2016, d’un premier single à la longueur atypique (six minutes et quatorze secondes), le troublant Prettiest Virgin (plus de 5 millions de vues sur YouTube), jusqu’à la parution, au début de l’automne, d’un premier album, The Dog and the Future, tout aussi séduisant. Sur la scène du boulevard des Capucines, Agar Agar a confirmé, en version XL et avec quelques artefacts supplémentaires, ce que l’on avait entrevu à La Rochelle. Soit la capacité de créer, malgré l’inertie d’une paire de pupitres pour claviers et machines, un univers aux ambiances d’autant plus prenantes qu’elles sont incarnées par une chanteuse à l’envoûtante liberté vocale et gestuelle. Serpentant entre pop sautillante et tension dramatique, rythmes charnels ou mélodies interstellaires, Clara Cappagli, 25 ans, habite ces chansons avec un art spontané des incantations et des danses chamaniques. Sen­sibilité de plasticiens La cohérence d’Agar Agar tient sans doute à une complicité ­travaillée depuis la rencontre, à l’Ecole nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy, de cette jeune femme, férue de sculpture, et de ce dessinateur passionné d’art vidéo. Réunis par leur sensibilité de plasticiens, ces touche-à-tout des Beaux-Arts se sont aussi retrouvés par le biais de bricolages pop fusionnant deux approches différentes de la musique.
Le jeune entrepreneur a été découvert dans la chambre à coucher de son appartement à Manhattan. La police new-yorkaise soupçonne une surdose.
Colin Kroll, le cofondateur de Vine et HQ Trivia, est mort à l’âge de 34 ans
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/17/colin-kroll-le-cofondateur-de-vine-et-hq-trivia-est-mort-a-l-age-de-34-ans_5398651_3382.html
17/12/2018
disparitions
Colin Kroll, 34 ans, cofondateur de HQ Trivia et de Vine, est mort, dimanche 16 décembre, a indiqué HQ Triva, tandis que la police de New York disait privilégier la piste d’une overdose. Le jeune entrepreneur a été découvert inanimé dans la chambre à coucher de son appartement à Manhattan, a déclaré un porte-parole de la police à la chaîne de télévision NBC. Les enquêteurs soupçonnent une surdose. En 2012, Colin Kroll avait cofondé Vine, application qui permettait de partager de brèves vidéos (six secondes maximum). Après un succès fulgurant, l’entreprise avait été rapidement acquise par Twitter. En septembre, le jeune homme avait été nommé directeur général de HQ Trivia, un jeu devenu vite très populaire sur smartphone. « Conduite inconvenante » Lancé en août 2017, HQ Trivia a atteint en mars le nombre record de deux millions de joueurs. Mais en novembre, leur nombre chutait à des centaines de milliers, selon le site Internet d’information sur les technologies Recode. Selon plusieurs médias, M. Kroll avait été licencié par Twitter pour incompétence managériale. Et d’après le magazine Time, il était confronté à des accusations de « conduite inconvenante » au sein de HQ Trivia. « Nous avons appris aujourd’hui [dimanche] le décès de notre ami et fondateur, Colin Kroll, et c’est avec une profonde tristesse que nous lui disons au revoir », a écrit sur Twitter l’entreprise qui gère une application de quiz.
La tension musculaire est à son comble dans le spectacle « Les Vagues », adapté du roman de Virginia Woolf.
Danse : Noé Soulier conjugue les verbes d’action avec intensité
https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/12/17/danse-noe-soulier-conjugue-les-verbes-d-action-avec-intensite_5398647_3246.html
17/12/2018
culture
« Les Vagues », de Noé Soulier. JOSE CALDEIRA On pense à une bouteille de champagne que l’on débouche, une pile qui se décharge à toute vitesse, une boule lancée dans les quilles d’un bowling. Les trajets des danseurs dans le spectacle Les Vagues, chorégraphié par Noé Soulier, sont ceux de projectiles dans ­l’espace. Rien de fluide dans cette marée gestuelle plus proche d’une tempête que d’un ressac régulier. Les Vagues, qui a été présenté mi-novembre au Théâtre national de Chaillot, dans le cadre du Festival d’automne et actuellement en tournée, se place à l’ombre du roman éponyme de Virginia Woolf, dont quelques extraits sont dits sur scène. La pièce, pour six interprètes, renoue avec la veine mouvementée fouillée depuis quelques années par le chorégraphe. Passé l’épisode Performing Art, en 2017, où il mettait en scène des techniciens du Centre Pompidou en train d’accrocher des œuvres d’art comme pour une exposition, Noé Soulier, qui a créé sa compagnie en 2010, ­travaille de nouveau la question de l’écriture de la danse. Le résultat est une architecture de lignes ­brisées qui part dans tous les sens comme s’il avait fichu un coup de pied dedans. Lire la critique de « Performing Art » : La chorégraphie aux cimaises Criblée par des percussions sèches également composées par Noé Soulier avec Tom De Cock et Gerrit Nulens de l’Ensemble ­Ictus qui jouent en direct, la danse se cabre en se cherchant une ­urgence. Trouver le geste utile est l’une des obsessions de Noé Soulier. Il veut contrer la gratuité et le remplissage qu’on peut parfois rencontrer dans certains spectacles. Après avoir remixé le vocabulaire classique dans Le Royaume des ombres (2009) et D’un pays lointain (2011), il poursuit avec Les Vagues sa série sous influence sportive entamée avec Removing (2015), qui s’inspirait d’un combat de jujitsu brésilien, et Faits et gestes (2016). Il a redistribué aux interprètes les trois verbes d’action déjà présents dans ses pièces précédentes : frapper, lancer, éviter… Il les a aussi fait travailler à partir d’objets comme des ballons, des cordes, avant de faire disparaître les accessoires du ­plateau. D’où un vocabulaire commun d’impulsions, de détentes, de rattrapages, d’arrêts… Lire la critique de « Faits et gestes » : Les corps en à-coups de Noé Soulier Une intimité cernée d’obscurité Plus que le sens profond du mouvement, c’est son intensité maximale que cherche Noé Soulier. La tension musculaire est à son comble dans ce qui finit par ressembler à une série de départs à fond la caisse coupés net dans leur élan dès que l’action a eu lieu. Cette progression abrupte met en avant une écriture du fragment avec des heurts rythmiques, des bifurcations intempestives qui secouent sans cesse l’horizon. Si elle s’enferme un peu trop dans le même registre sportif et gymnique que les précédents spectacles, elle n’est pas sans rappeler par instants la dissociation multidirectionnelle du maître américain Merce Cunningham (1919-2009) et sa façon de reconfigurer la danse et le corps de façon inattendue.
Une enquête d’un cabinet, dont « Le Monde » a pris connaissance, évoque « un état de santé général particulièrement dégradé ».
L’état de santé « alarmant » de salariés de la Fédération française de rugby
https://www.lemonde.fr/rugby/article/2018/12/17/un-rapport-pointe-la-souffrance-au-travail-de-salaries-a-la-federation-francaise-de-rugby_5398606_1616937.html
17/12/2018
rugby
Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, le 8 janvier à Marcoussis (Essonne). Michel Euler / AP Dans les bureaux de la Fédération française de rugby (FFR), depuis de longs mois, ce n’est pas la joie. Rien à voir avec des défaites sur un terrain. Un cabinet d’expertise indépendant, Progexa, a mené une enquête sur le climat social auprès des salariés. Son rapport, dont Le Monde a pris connaissance, évoque « un état de santé général particulièrement dégradé et alarmant ». Puis, ce constat : « Certains salariés sont d’ores et déjà dans des situations de souffrance au travail. » Après des phases d’entretiens de juin à septembre, les auteurs ont transmis leur document à la direction de la « fédé » en octobre, avec la recommandation de réfléchir à « un plan d’action concret, rapide et participatif ». Ils en ont aussi présenté une synthèse aux salariés, jeudi 13 décembre, au siège fédéral de Marcoussis (Essonne). Les représentants du personnel attendaient un diagnostic depuis un an. C’est le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) qui en a émis la demande, à laquelle la direction a voulu s’associer. Plusieurs départs La FFR est une grosse maison. L’une des plus importantes fédérations sportives du pays : quelque 150 salariés, outre les joueuses et joueurs de rugby à 7 sous contrat. Selon nos calculs, au moins 25 salariés l’ont quittée depuis deux ans, abstraction faite des simples départs à la retraite. Ces départs concernent tous les pôles : financier, marketing et communication, juridique, sportif, direction générale. Sans oublier le secteur des ressources humaines, l’un des plus touchés, après d’importantes périodes d’arrêt-maladie. Si leurs modalités diffèrent (démissions, ruptures conventionnelles ou licenciements, jusqu’aux prud’hommes), ces départs ont une chronologie commune. Pour la majorité d’entre eux, ils résultent de désaccords avec la méthode de la nouvelle direction de la FFR et avec la présidence de Bernard Laporte, élu le 3 décembre 2016. Sentiment d’être « stigmatisés, étiquetés » Selon le cabinet Progexa, certains salariés éprouvent « le sentiment d’être “stigmatisés, étiquetés” comme issus de l’ancienne direction face à de nouveaux collaborateurs ». Avec parfois l’impression d’avoir été « dénigrés » dès avant la passation de pouvoir : pendant la campagne électorale, entre autres amabilités, le candidat Bernard Laporte avait comparé la présidence de Pierre Camou (2008-2016) à « la Corée du Nord ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi Mort de Pierre Camou, ancien président de la Fédération française de rugby De la part de salariés, il ressort aussi « le sentiment que l’équipe de direction » actuelle est « en campagne permanente » pour sa réélection, en 2020. « Ceux-ci peuvent éprouver des difficultés à retrouver les valeurs associatives qu’ils défendent dans une fédération qui s’est politisée. » D’autant que la FFR a fait l’objet d’« événements médiatiques », lors desquels « ils ne se sont pas sentis protégés ou accompagnés ».
L’homme de 35 ans, très impliqué dans la vie culturelle, est mort quelques heures après l’hommage rendu aux victimes.
Attentat de Strasbourg : une ville pleure « Bartek », cinquième victime de l’attentat
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/17/strasbourg-pleure-bartek-cinquieme-mort-des-suites-de-l-attentat-de-mardi_5398603_3224.html
17/12/2018
societe
Des habitants rendent hommage aux victimes, le 15 décembre. On aperçoit un portrait de « Bartek » Orent-Niedzielski, mort le 16 décembre. JEAN-FRANCOIS BADIAS / AP A Strasbourg, comme un peu partout en Europe et dans le monde, ses nombreux amis l’appelaient « Bartek », ou « Bart ». Barto Pedro Orent-Niedzielski, un homme de 35 ans d’origine polonaise, mort dimanche 16 décembre en fin d’après-midi à l’hôpital de Hautepierre, est la cinquième victime de l’attentat perpétré, mardi 11 décembre, dans la ville, par Cherif Chekatt. Atteint d’une balle dans le front, il est resté cinq jours dans le coma, pratiquement sans espoir de retour. Son ami Antonio Megalizzi, 28 ans, un journaliste italien qui se trouvait à ses côtés, a succombé, vendredi, à une blessure comparable. La mort de Bartek Orent-Niedzielski, plusieurs fois annoncée, y compris par les autorités, a mis sa famille à rude épreuve. Sa mère, Dorota Orent, son frère, Jakub Niedzielski, qui a confirmé, dimanche, la nouvelle sur Facebook, ont reçu des condoléances avant l’heure. En dépit de cette peine supplémentaire, « c’est une famille très digne », insiste Dominique Klein, 62 ans, l’un des tout premiers à avoir repéré le jeune Bartek. Cet ancien éclairagiste, expert en « habillage » pour la télévision, recherchait des portraits pour une émission d’Arte, « Visages d’Europe », voilà quelques années : « Un jour, mon assistant arrive avec ce garçon, qui a un visage incroyable. » Une gueule d’ange et le tempérament qui va avec. Il devient cet ami indispensable qui n’hésite pas à enfiler un bleu de travail pour dégager des gravats, quand, en 2007, Dominique Klein et son ex-compagne, Nathalie Delobel, décident de transformer une ancienne maison de passe en café-culture, en plein centre-ville de Strasbourg. Le projet enthousiasme ce rêveur, ce poète, « toujours prêt à prendre le parti des opprimés », dit Dominique Klein, bouleversé par cette disparition, comme beaucoup d’acteurs du milieu culturel strasbourgeois. En 2015, il prête son appartement pour une soirée « Nicarali » organisée par Bartek : dans son chapeau, celui-ci ramasse des fonds et des livres pour le Nicaragua. Touche-à-tout talentueux Peu de domaines artistiques échappent à ce feu follet, à ce touche-à-tout talentueux. C’est dans une chorale, abritée par la maison d’artistes L’Arrach’Choeur, qu’il rencontre un autre de ses amis, Frédéric Balmès, 27 ans, traducteur indépendant et étudiant en musique. Lors du premier Noël, en 2013, ils vont chanter en Hongrie, grâce à des échanges avec un chœur hongrois, où l’entregent de Bartek a fait merveille.
Dans sa chronique, Stéphane Lauer, éditorialiste au « Monde », relève que la crise des « gilets jaunes » illustre aussi les limites d’une logique qui a conduit les gouvernements successifs à recourir à la dette pour pallier leurs impérities.
« Il est irresponsable de faire croire que la France pourra continuer à vivre au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin des temps »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/17/il-est-irresponsable-de-faire-croire-que-la-france-pourra-continuer-a-vivre-au-dessus-de-ses-moyens-jusqu-a-la-fin-des-temps_5398599_3232.html
17/12/2018
idees
Chronique. Face à la déferlante des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a donc enfilé son gilet de sauvetage en mettant sur la table un train de mesures visant à répondre enfin aux principales revendications de ce mouvement social inédit. Cent euros de plus par mois pour les salariés payés autour du smic, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2 000 euros par mois, défiscalisation des heures supplémentaires et d’une prime exceptionnelle facultative versée par les entreprises, auxquelles s’ajoutent l’annulation de la hausse de la taxe sur les carburants ou encore le gel de la hausse de l’électricité. Cet inventaire à la Prévert a fait des treize minutes du discours du président de la République prononcé, lundi 10 décembre, le prime time le plus cher de l’histoire de la télévision : environ 1 milliard d’euros les soixante secondes. Ces annonces, évidemment indispensables au regard de la situation, ont néanmoins été rapidement tournées en dérision par ceux qui sont en attente du « grand soir ». « Des miettes ! », s’est plaint Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise (LFI). « Opération pièces jaunes », a renchéri le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, dans un tweet. Un ex-auteur des Guignols, Bruno Gaccio, a été jusqu’à dire que ce qu’accordait le gouvernement lui faisait penser à ces dames patronnesses qui donnaient leurs collants filés à leurs femmes de ménage en leur disant « Tenez, ma petite, ils sont à peine usés ». Ces mesures que les commentateurs trouvent si bien font penser à ces dames patronnesses qui donnaient leurs collant… https://t.co/hjK7ImSoPC — GaccioB (@gaccio bruno) La valeur de l’argent public dans ce pays est décidément à géométrie variable. Ce qui sort des caisses de l’Etat est systématiquement tenu pour quantité négligeable. Ce qui y entre est régulièrement assimilé à un détroussement du contribuable. Au-delà de l’excès réel de prélèvements obligatoires qui explique, en partie, la protestation des « gilets jaunes » et la chute légitime du consentement à l’impôt, la pédagogie en matière de finances publiques a encore des progrès à faire. On emprunte encore à « prix d’ami » Ceux qui permettent d’assurer les fins de mois non seulement des « gilets jaunes », mais de la nation tout entière n’ont pas pris les annonces de M. Macron pour des « collants filés ». Malgré tout, nos chers créditeurs payeront, une fois de plus, rubis sur l’ongle l’essentiel de la dizaine de milliards nécessaires au financement de l’annulation de rentrées fiscales inscrites au budget ou de nouvelles dépenses non prévues. Avant ces « miettes », ils avaient déjà prévu de nous permettre de lever 225 milliards d’euros pour combler notre déficit budgétaire en 2019, soit 30 milliards de plus que cette année.
Le parti présidentiel, LRM, veut remettre la thématique sociale au cœur de la campagne… voire prendre ses distances avec la règle des 3 % de déficit public.
Les « gilets jaunes » forcent Macron à redéfinir sa stratégie pour les européennes
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/17/les-gilets-jaunes-forcent-macron-a-redefinir-sa-strategie-pour-les-europeennes_5398596_823448.html
17/12/2018
politique
Une réorientation de sa politique en France… et de sa campagne pour les élections européennes. Après l’avoir contraint à annoncer une série de mesures en faveur du pouvoir d’achat, la crise des « gilets jaunes » pousse le président de la République, Emmanuel Macron, à revoir ses priorités pour le scrutin du 26 mai 2019. Au bout de cinq semaines de manifestations et de violences sur le front intérieur, les dirigeants de La République en marche (LRM) ont décidé de mettre la thématique sociale au cœur de leur campagne sur la scène continentale. « Il faut mettre en avant le volet “protéger” de notre projet », estime le délégué général adjoint du mouvement présidentiel, Pierre Person, afin d’entrer en résonance avec les revendications des « gilets jaunes ». « Si on ne traite pas les sujets sociaux, on n’y arrivera pas, met en garde un proche du chef de l’Etat. La question centrale de l’élection sera celle de la protection. » Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 14 décembre. FRANCISCO SECO / AP Un message formulé à sa manière par le chef de l’Etat, le 13 décembre. Dès son arrivée au Conseil européen, à Bruxelles, M. Macron s’est justifié sur la nécessité de procéder à des dépenses supplémentaires pour répondre au sentiment d’injustice exprimé par les manifestants, quitte à porter le déficit public au-delà de la limite européenne. « Aucun pays n’avance s’il n’entend pas aussi cette part de colère légitime de nos peuples. Elle s’exprime partout en Europe », a-t-il déclaré, à moins de six mois d’élections délicates pour lui. Avant d’ajouter : « Je ne mènerai jamais le projet européen, auquel je crois, contre des aspirations que j’estime légitimes, je pense qu’elles sont réconciliables. » « Il vaut mieux se fouler la jambe que se la voir amputer » « Notre enjeu, c’est de montrer aux Français que l’Europe peut être un rempart face aux excès du capitalisme, et non un monstre technocratique », analyse Pierre Person. Une orientation déjà amorcée par le chef de l’Etat il y a près d’un mois, lors de son « itinérance mémorielle » sur la première guerre mondiale. Vivement interpellé sur les hausses de la CSG et des prix des carburants, Emmanuel Macron avait appelé le 6 novembre, sur Europe 1, à entendre les « peurs » des Français face à une « Europe ultralibérale qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre ». Un message « cohérent » avec son discours fondateur de la Sorbonne, en septembre 2017, selon un conseiller de l’Elysée : « Ses propositions sur l’Europe ne sont pas libérales mais plutôt classées à gauche. Elles ont toujours été guidées par le souci de protéger la population. »
Inculpées en 2017 dans le cadre du scandale du Libor, Danielle Sindzingre et Muriel Bescond ne peuvent plus sortir de France, de peur d’être extradées vers les Etats-Unis.
Les trésorières de la Société générale à la merci de la justice américaine
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/17/les-tresorieres-de-la-societe-generale-prisonnieres-de-la-justice-americaine_5398592_3234.html
17/12/2018
economie
COLCANOPA Après s’être vu infliger cette année des amendes de 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) par la justice américaine sur la violation de divers embargos, le scandale du Libor et une affaire de corruption en Libye, le directeur général de la Société générale, Frédéric Oudéa, poussait fin novembre un ouf de soulagement. « Ces accords (…) permettent à la banque de tourner la page des litiges du passé les plus importants. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Société générale solde deux litiges en France et aux Etats-Unis pour 1,3 milliard de dollars Tourner la page ? Pas pour tout le monde. Si la banque est sortie d’affaire, ce n’est pas le cas des deux anciennes trésorières, Danielle Sindzingre (chargée de la trésorerie du groupe au niveau mondial), 55 ans, et Muriel Bescond (trésorerie France), 50 ans. Elles ont été inculpées par la justice américaine en août 2017 dans le cadre du scandale du Libor (London Interbank Offered Rate), le taux interbancaire pratiqué à Londres. Et elles ne peuvent plus sortir de France, de peur d’être extradées vers les Etats-Unis, avec une peine inconnue à la clé. Un risque réel, comme l’expérimente Meng Wanzhou, l’héritière du groupe Huawei, arrêtée le 5 décembre, en attente d’extradition au Canada, ou Oliver Schmidt, un cadre de Volkswagen interpellé à Miami début 2017 puis condamné dans le cadre du Dieselgate. Pour retrouver sa liberté, Mme Bescond demande, lundi 17 décembre, au tribunal de l’Eastern district de New York l’annulation de sa mise en accusation, invoquant la discrimination sexuelle – seules deux femmes sont inculpées dans une galaxie d’hommes –, la prescription et l’absence de préjudice commis au détriment des Etats-Unis. Mmes Sindzingre et Bescond sont accusées d’avoir manipulé le Libor, qui sert à déterminer de nombreux taux (immobilier, crédit consommation…). Sous des aspects complexes, l’affaire est simple : ce taux est fixé par les seize banques principales de la City, club très sélect où la Société générale avait été admise, qui communiquent chaque jour à quel taux elles ont emprunté sur le marché. Le hic, c’est que ces chiffres sont transparents. Indiquer que l’on paie plus cher que ses concurrents, c’est laisser entendre qu’on a des difficultés à se financer et prendre le risque d’accroître ces difficultés. Un péril mortel en pleine crise de l’euro. Pour masquer sa vulnérabilité, la Société générale a donc fourni des chiffres faux. « Mascarade » Car il convient de rappeler le contexte exceptionnel de l’époque. Mmes Sindzingre et Bescond ont traversé ensemble les tempêtes financières. La seconde a été recrutée par la première. Elles ont vécu l’affaire Kerviel, du nom de la fraude qui a coûté 4,9 milliards d’euros à la Société générale, commise par l’ex-tradeur Jérôme Kerviel – au matin du scandale, en janvier 2008, la banque avait été recapitalisée, mais nul n’avait préparé le risque de liquidité, et il a fallu faire avec. Puis est survenue la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre de la même année.
Voulant interpeller l’administrateur du théâtre parisien afin qu’il leur obtienne un rendez-vous avec le ministre de l’intérieur, ils ont été chassés par la police.
Des centaines de sans-papiers tentent d’entrer dans la Comédie-Française pendant une pièce de Victor Hugo
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/17/plusieurs-centaines-de-migrants-sans-papier-tentent-d-entrer-dans-la-comedie-francaise_5398553_3224.html
17/12/2018
societe
Entre 200 et 300 migrants, demandeurs d’asile ou sans-papiers ont tenté, dimanche 16 décembre au soir, à Paris d’entrer dans la Comédie-Française pour interpeller l’administrateur du théâtre afin d’obtenir leurs régularisations, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Migrants à Paris : « l’illustration de la faillite de l’Etat » Vers 21 heures, un petit groupe de migrants a tenté de pénétrer dans l’enceinte de cette institution où se jouait la pièce Lucrèce Borgia de Victor Hugo, dans le centre de la capitale, avant d’être repoussés une première fois par les gardiens. Plus de 200 autres migrants, originaires en majorité d’Afrique subsaharienne, les ont ensuite rejoints et ont à nouveau essayé de forcer l’entrée. Arrivées très rapidement sur place, les forces de l’ordre ont tiré une grenade lacrymogène et les migrants se sont ensuite assis, encerclés dans le calme par les forces de l’ordre. Peu avant minuit, les manifestants ont été orientés dans le calme vers la station de métro toute proche qu’ils ont regagnée aux cris de « des papiers pour tous ! ». Lire aussi Cinq questions sur le droit d’asile Eric Ruf, comme intermédiaire pour Christophe Castaner La fanfare nous accompagne !! Rejoignez-nous devant la #comédiefrançaise pour exiger des papiers pour tous-tes !… https://t.co/8AsJkde2vj — chapelledebout (@La Chapelle Debout !) Cette action était à l’initiative du collectif d’aide aux migrants La Chapelle debout et du collectif Sans-papiers 75. Le but initial était d’interpeller l’administrateur général de la Comédie-Française, Eric Ruf, pour qu’il puisse leur obtenir un rendez-vous avec le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, afin de discuter de leurs régularisations. « Ce n’est pas l’homme de théâtre que nous sommes venus chercher mais l’administrateur général nommé directement par ceux-là mêmes qui donnent l’ordre de nous chasser », pouvait-on lire sur un tract distribué sur place. « J’en ai assez. Je suis venu ici pour la régularisation », a déclaré Abdoulaye, un cuisinier malien sans-papiers de 35 ans, qui travaille en France depuis 2011. « Je voudrais des papiers, un endroit où dormir et une prise en charge », a expliqué de son côté Abdallah, un Soudanais de 32 ans, arrivé en France il y a deux ans et qui dort « à la rue, sous un pont ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi Gérard Collomb et les régions « submergées par les flux de demandeurs d’asile »
Longtemps jugée impossible, toujours rejetée par tous les partis politiques, l’idée d’un nouveau vote fait l’objet de discussions discrètes.
Brexit : pour sortir de l’impasse, l’hypothèse d’un second référendum s’impose dans le débat
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/brexit-l-hypothese-d-un-second-referendum-s-impose-dans-le-debat-pour-sortir-de-l-impasse_5398550_3210.html
17/12/2018
international
Un partisan du « Remain » réclame un second vote, devant le Parlement, à Londres, le 22 novembre. BEN STANSALL / AFP Longtemps considérée comme utopique, l’hypothèse d’un second référendum sur la question du Brexit gagne du terrain pour sortir le Royaume-Uni de l’impasse politique où le pays est enfermé. « L’une des choses considérées aujourd’hui comme impossibles va devoir arriver », a résumé Jason Groves, chef du service politique du Daily Mail, dimanche 16 décembre à la BBC. Au terme d’une semaine folle qui a vu Theresa May reporter, lundi, le vote du Parlement sur l’accord de Brexit négocié avec l’Union européenne qu’elle allait perdre, affronter victorieusement, mercredi, une motion de défiance de son parti, puis rentrer humiliée, vendredi, de Bruxelles où les Vingt-Sept lui ont refusé les ultimes concessions qu’elle réclamait pour obtenir un vote des députés, le paysage s’est paradoxalement simplifié. Le « deal » conclu avec Bruxelles ne réunit aucune majorité à Westminster. L’hypothèse d’un « no deal », un vide juridique catastrophique pour l’économie, serait aussi rejetée par les députés. Reste celle d’un second référendum qui se trouve désormais au centre de tous les débats mais que ni le gouvernement ni l’opposition ne prônent, au moins pour l’instant. Pour que le peuple tranche le dilemme que les députés ne parviennent pas à résoudre, il faudrait que ces derniers votent une loi appelant à ce nouveau vote. Dimanche, le Sunday Times a révélé que deux proches de Theresa May, son adjoint David Lidington, et son directeur de cabinet, Gavin Barwell, tous deux anti-Brexit, sondaient secrètement les élus, Labour compris, dans le but de constituer une coalition favorable à un nouveau vote. Ils ne croient pas, surtout après la rebuffade de Bruxelles, que la première ministre puisse faire voter son « deal » par les députés d’ici au 21 janvier 2019 comme elle l’a promis. Tous deux ont démenti vigoureusement ces travaux d’approche. M. Lidington a estimé qu’un second référendum porterait atteinte « à la confiance déjà fragile de l’opinion en nos institutions démocratiques ». Mais plusieurs sources confirment ces discussions discrètes sur un second référendum. Un groupe de cinq autres ministres du gouvernement May est arrivé à la même conclusion. Attentisme La première étape de leur plan consisterait à obtenir l’organisation au Parlement d’un vote indicatif qui permettrait aux députés de s’exprimer librement sur les options possibles : l’accord négocié par Mme May ou un « no deal ». Les ministres en question espèrent que les députés, appelés à organiser le vote, ajouteraient un troisième choix possible – le second référendum qui pourrait obtenir le meilleur score.
Accusée d’être un encouragement au harcèlement, la chanson des années 1940 est suspendue par certaines radios, mise en avant par d’autres. Un nouvel épisode de la guerre culturelle aux Etats-Unis.
« Baby, it’s cold outside », bluette populaire retirée des radios pour sexisme
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/la-chanson-baby-it-s-cold-outside-revisitee-par-metoo_5398544_3210.html
17/12/2018
international
LETTRE DE SAN FRANCISCO Froid ? A San Francisco ? Jamais. La ville des bords du Pacifique bénéficie d’un microclimat qui échappe à l’hiver. Les arbres restent verts, les eucalyptus ne perdent même pas une feuille, il fait 15 °C en moyenne en décembre (à peine moins que l’été). Heureusement que les commerçants ont installé un énorme sapin sur Union square, et une patinoire façon Rockefeller Center de New York, sinon on s’apercevrait à peine que c’est Noël. Hiver ou pas, San Francisco est attachée aux traditions de fin d’année. Quand la radio locale KOIT – après une station du Minnesota et une autre du Colorado – a décidé le 3 décembre d’écarter de l’antenne la chanson Baby, it’s cold outside (« Chérie, il fait froid dehors »), une bluette des années 1940, interprétée en duo, au motif que les paroles sont sexistes, il y a eu un tollé. Même dans une capitale aussi progressiste, nombre d’auditeurs ont trouvé que le politiquement correct allait un peu loin. Et si on s’offusquait du langage de Baby, it’s cold outside, que dire de la moitié du répertoire rap ? Classique de la culture populaire La station a lancé une consultation populaire, et reçu 22 000 avis : 77 % des auditeurs se sont déclarés opposés à l’interdiction. Une semaine plus tard, la chanson réapparaissait au programme de fin d’année. Baby, it’s cold outside est un classique de la culture populaire. La chanson, signée du parolier de Broadway Frank Loesser a fait son apparition dans la comédie musicale de 1949, Neptune’s Daughter (« La fille de Neptune », d’Edward Buzzell). L’héroïne (Esther Williams) veut rentrer chez elle après une soirée « si agréable » avec son chevalier servant. Sa mère va s’inquiéter, explique-t-elle, son père va « marcher de long en large », sa tante faire tourner le moulin à rumeurs. « Je ne peux vraiment pas rester », insiste-t-elle. Mais le soupirant (Ricardo Montalban) essaie de l’en empêcher sous tous les prétextes : il fait « froid dehors », il n’y a plus un taxi à la ronde, il s’en voudra toute sa vie quand elle aura succombé à une pneumonie. Et ses lèvres ont l’air « délicieuses »… Primée aux Oscars, la chanson a été reprise par Dean Martin, James Taylor, Willie Nelson, et même Sacha Distel (en 1962). D’Ella Fitzgerald à Norah Jones ou Lady Gaga, des dizaines de grands noms l’ont interprétée sans arrière-pensées. Elle est devenue sinon un chant de Noël, du moins un symbole de la saison des fêtes, des lumières aux devantures des magasins et des sorties emmitouflées. Un additif un peu glamour au sempiternel Jingle Bells (« Vive le vent ») qui accompagne le shopping dans les malls.
Le Sénat américain a voté deux résolutions – « symboliques » – hostiles au régime de Riyad, l’une sur le conflit au Yémen, l’autre sur l’assassinat du journaliste.
L’Arabie saoudite dénonce « l’ingérence » des Etats-Unis dans ses affaires
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/17/l-arabie-saoudite-condamne-les-resolutions-votees-par-le-senat-americain_5398542_3210.html
17/12/2018
international
« Le royaume condamne la dernière position du Sénat américain, qui se fonde sur des allégations fausses, et affirme son rejet total de toute ingérence dans ses affaires. » Dans un communiqué publié sur le site Internet de l’agence de presse officielle saoudienne, le ministère des affaires étrangères a condamné, lundi 17 décembre, le vote de résolutions du Sénat américain hostiles au régime de Riyad, l’une sur le conflit au Yémen, l’autre sur l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. « Si le royaume d’Arabie saoudite réaffirme son engagement à continuer à renforcer ses relations avec les Etats-Unis d’Amérique, il exprime également son inquiétude concernant les positions exprimées par les membres d’une instance législative honorable d’un Etat allié et ami », a ajouté le ministère dans cette longue déclaration. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Arabie saoudite, la fronde impossible des critiques du prince héritier « MBS » Des résolutions avec une portée symbolique Les deux résolutions avaient été approuvées jeudi grâce aux votes de sénateurs démocrates et républicains. La première appelle le président Donald Trump à « retirer les forces armées américaines des hostilités au Yémen ou affectant le Yémen, sauf les forces américaines engagées dans des opérations visant Al-Qaida ou des forces associées ». Dans la seconde, le Sénat « estime que le prince héritier Mohammed Ben Salman est responsable du meurtre » du Saoudien Jamal Khashoggi, tué dans le consulat de son pays à Istanbul le 2 octobre. Ces deux résolutions ont été un camouflet pour la diplomatie de M. Trump, très proche du pouvoir saoudien. Elles ne devraient, cependant, garder qu’une portée symbolique, car, d’une part, elles ne devraient pas être débattues à la Chambre des représentants, au moins jusqu’à l’investiture des nouveaux parlementaires en janvier, et, d’autre part, le président devrait les ignorer.
La juxtaposition de deux systèmes gérés indépendamment l’un de l’autre, préconisée par le Medef, réduirait les incitations à l’emploi, analyse l’économiste Arnaud Chéron dans une tribune au « Monde ».
« Dissocier couverture universelle et assurance-chômage » risque d’aboutir à « une réduction de la valeur du travail »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/dissocier-couverture-universelle-et-assurance-chomage-risque-d-aboutir-a-une-reduction-de-la-valeur-du-travail_5399499_3232.html
18/12/2018
idees
« Le Medef propose de dissocier d’un côté une couverture universelle gérée et financée par l’Etat, et de l’autre une assurance complémentaire obligatoire pilotée par les syndicats » (Photo: Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef). ERIC PIERMONT / AFP Tribune. Une nouvelle négociation de la convention d’assurance-chômage s’est engagée entre les partenaires sociaux – une réunion s’est tenue le 18 décembre à ce sujet. Elle a récemment pris un nouveau tournant, initié par le Medef, qui propose de dissocier d’un côté une couverture universelle gérée et financée par l’Etat, et de l’autre une assurance complémentaire obligatoire pilotée par les syndicats. Cette proposition tire profit d’une double brèche ouverte par le gouvernement. D’une part, la suppression des cotisations salariales d’assurance-chômage a changé la donne, puisqu’une partie du système d’assurance-chômage se trouve dorénavant financé par l’impôt (CSG). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Unédic : le patronat irrite les syndicats D’autre part, le gouvernement s’est avancé sur le terrain d’un revenu universel d’activité, sans plus de précisions jusqu’alors. Ceci traduit une certaine volonté de reprise en main par l’Etat du système de couverture des risques de carrières, qui conduit aujourd’hui le Medef à plaider, avec opportunisme, pour une remise à plat complet du système. Cela reviendrait à se calquer sur le système de retraite, qui combine un régime de base géré par l’Etat et un régime complémentaire d’assurance géré par les syndicats, ces derniers se désengageant donc du régime de solidarité. Prudence de mise Le système envisagé comporterait une nouvelle allocation unique se substituant à l’allocation de solidarité spécifique et potentiellement à d’autres minima sociaux tels que le revenu de solidarité active (RSA), à laquelle s’ajouterait une assurance-chômage complémentaire limitée dans son montant et sa durée. Que penser d’une telle perspective ? La prudence semble devoir être de mise, afin d’éviter que la juxtaposition de deux systèmes, gérés indépendamment l’un de l’autre, ne conduise à réduire les incitations à l’emploi. Cet écueil est plus prégnant pour les travailleurs peu qualifiés, et plus particulièrement pour les jeunes les moins qualifiés. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Travailler » plutôt « que toucher un revenu universel dont le montant ne dépasse pas le seuil de pauvreté » La valeur de l’emploi relativement au chômage demeure en effet faible, au regard de la pénibilité du travail et de divers coûts connexes (transport notamment), pour les individus les moins formés et aux rémunérations proches du smic. A titre d’exemple, ce gain financier à travailler se chiffre à environ 300 euros par mois pour une personne sans enfant bénéficiaire du RSA qui reprend un emploi à mi-temps au smic, contre un peu moins de 200 euros précédemment sous le régime du revenu minimum d’insertion (RMI). Un effet positif de faible ampleur sur le taux de retour à l’emploi est ainsi imputé à la bascule du RMI vers le RSA. Cet effet reste toutefois fragile : à mesure que l’on rendrait les revenus d’assurance-chômage plus élevés que ceux du RSA, les incitations à travailler chuteraient.
La réalisatrice américaine est morte lundi à Los Angeles à l’âge de 75 ans, a annoncé mardi son agent. Elle a succombé à des complications liées à son diabète.
Mort de l’actrice et réalisatrice Penny Marshall, pionnière d’Hollywood
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2018/12/18/mort-de-l-actrice-et-realisatrice-penny-marshall-pionniere-d-hollywood_5399496_3382.html
18/12/2018
disparitions
Penny Marshall à Los Angeles en juillet 1982. Nick Ut / AP L’actrice et réalisatrice américaine Penny Marshall, première femme à avoir récolté plus de 100 millions de dollars avec un film, est morte lundi à Los Angeles à l’âge de 75 ans, a annoncé son agent mardi 18 décembre. Très célèbre dans le monde anglo-saxon pour avoir joué dans la série Laverne & Shirley dans les années 1970, elle a succombé à des complications liées à son diabète. « Lorsque Penny a dirigé Tom Hanks dans le film Big (1988), elle est devenue la première femme de l’histoire à réaliser un film qui a récolté plus de 100 millions de dollars », souligne le communiqué. Son agent rappelle qu’elle avait réédité l’exploit en 1992 avec Une équipe hors du commun, film sur les débuts de la ligue féminine de baseball aux Etats-Unis. Madonna, Robert De Niro, Whoopi Goldberg Penny Marshall a dirigé de nombreuses stars, parmi lesquelles Geena Davis et Madonna, Robert De Niro et Robin Williams (L’Eveil, 1990), Whoopi Goldberg (Jumpin’Jack Flash, 1986), Denzel Washington et Whitney Houston. C’est elle qui a donné à l’acteur Mark Wahlberg son premier rôle dans Opération Shakespeare en 1994. Dans les années 1970, elle avait été mariée durant une dizaine d’années avec le réalisateur Rob Reiner, qui avait adopté sa fille issue d’une première union, Tracy Reiner.
La science condamne à l’obsolescence les instruments qui lui permettent de progresser. Cet héritage, souvent menacé, est protégé par des passionnés et des institutions. Petit échantillon de machines oubliées, dont la forme et la fonction nous intriguent aujourd’hui.
Patrimoine scientifique : ces instruments sauvés de l’oubli
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/18/patrimoine-scientifique-ces-instruments-sauves-de-l-oubli_5399475_1650684.html
18/12/2018
sciences
rd’hui. Un déménagement, la livraison d’une nouvelle machine, quoi de plus banal dans la vie d’un laboratoire scientifique ? Mais que faire des anciens instruments que l’on n’utilise plus ? Au mieux, ils moisissent dans quelque sous-sol, au pire ils disparaissent, jetés à la benne. Une pratique qui ne date pas d’hier : certains physiciens se désolent encore de la perte de centaines de magnifiques instruments d’optique en laiton et bois précieux lors du déménagement des laboratoires de la Sorbonne vers la toute nouvelle université de Jussieu dans les années 1960. Pourtant, au-delà de leur beauté, ces instruments scientifiques démodés sont de précieux témoins des évolutions des sciences et des techniques. Des amateurs passionnés et quelques institutions tentent de les préserver. Parmi les premiers, Christian Durix est l’organisateur de Bricasciences, un « salon des curiosités et antiquités scientifiques », qui se tient chaque automne à Bures-sur-Yvette (Essonne). On y trouve les objets les plus insolites, comme un appareil d’électrothérapie destiné à soigner le patient en lui envoyant des décharges électriques. « Ce salon a un double but : préserver le patrimoine et inciter aux vocations scientifiques, expose-t-il. Tous ces objets ont une histoire, on sent encore la main de leur inventeur ou de leur fabricant. Ces objets sont une clé d’entrée vers la science. Mais, dans certains cas, on ne comprend déjà plus à quoi ils servaient. » Hélas, la plupart des collectionneurs sont vieillissants, et la relève se fait attendre. « Mais que faire des anciens instruments que l’on n’utilise plus ? Au mieux, ils moisissent dans quelque sous-sol, au pire ils disparaissent, jetés à la benne » Heureusement, la sauvegarde du patrimoine scientifique ne repose pas uniquement sur la bonne volonté des passionnés. C’est même l’une des missions du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), de « sensibiliser les laboratoires au fait qu’ils possèdent un patrimoine », souligne Cyrille Foasso, responsable des collections d’instruments scientifiques. Une sensibilisation plutôt réussie, puisque des dizaines de particuliers, entreprises et laboratoires contactent chaque année le conservatoire lorsqu’ils pensent détenir un objet scientifique à intérêt patrimonial. Mais seule une minorité de ces objets intégrera les collections. « Nous choisissons les instruments qui racontent l’histoire d’un métier, d’une technique, d’un passé industriel ou d’un fabricant », précise Cyrille Foasso. La beauté n’est pas un critère, mais le caractère unique d’un appareil, si. Tel ce calculateur analogique donné par la société Matra, un ordinateur répandu dans les années 1960, que plus personne ne sait utiliser aujourd’hui. Mais la place manque, et les choix sont cruels : c’est « le Panthéon ou la poubelle! », résume Cyrille Foasso. D’autant qu’un objet qui entre dans la collection d’un musée peut difficilement être déclassé. Les choix engagent pour longtemps.
D’ici à janvier, 140 oiseaux vont être équipés d’émetteurs-récepteurs permettant de localiser les navires survolés. Objectif : mesurer l’effort de pêche et repérer les braconniers.
Les albatros, des gardes-pêche zélés
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/12/18/les-albatros-des-gardes-peche-zeles_5399457_1650684.html
18/12/2018
sciences
Les albatros sont capables de parcourir des milliers de kilomètres sans revenir à terre. MARCEL MOCHET / AFP Voyageurs infatigables, les albatros quadrillent en permanence les mers et les océans. Portés par leurs ailes de géant, ces oiseaux sont capables de parcourir des milliers de kilomètres sans revenir à terre. Ce comportement pourrait-il être utilisé pour protéger les ressources naturelles de la planète ? Répondre à cette question est l’objet d’une très sérieuse campagne en cours dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Henri Weimerskirch, directeur de recherche CNRS au Centre d’études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres) et ses collègues vont, d’ici le mois de janvier, équiper 140 albatros des îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam d’émetteurs-récepteurs à même de détecter la position des navires rencontrés, puis de transmettre cette information, par un satellite, jusqu’à un centre basé à La Réunion. Avec un objectif : acquérir des données sur l’effort de pêche et repérer d’éventuels braconniers ! On ne le sait que trop : les ressources marines sont en voie d’épuisement. Et cela d’autant plus rapidement que leurs gestions raisonnées se heurtent à un manque criant de renseignements. En particulier, la distribution des bateaux de pêche dans les eaux internationales reste mal connue. S’ajoute aussi la difficulté d’évaluer et d’empêcher les actes de braconnage au sein des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats. Une situation dont pâtissent non seulement certaines espèces de poisson dont les stocks sont en diminution. Mais également d’autres animaux marins. Tels les albatros ou les pétrels dont plusieurs centaines de milliers meurent chaque année, victimes des engins de pêche comme la palangre. Lire aussi La pêche industrielle exploite plus de la moitié de la superficie des océans Un système efficace C’est en étudiant ce phénomène de « capture accidentelle », dans le cadre d’un programme européen baptisé « Earlylife », que l’équipe du Centre d’études biologiques de Chizé, une structure qui a fêté cette année son demi-siècle d’activité, a eu l’idée de se servir des oiseaux de mer comme des vigies. En effet, pour être capable d’évaluer la mortalité des juvéniles d’albatros et de pétrels due à l’activité de pêche, ces chercheurs avaient besoin de connaître la position des bateaux dans leur zone d’expérimentation. Problème, explique Henri Weimerskirch au téléphone depuis l’île Kerguelen : « Dans les eaux internationales, les pêcheurs n’ont aucune obligation de se signaler et au sein des ZEE, ceux pratiquant le braconnage évitent de le faire. » C’est pourquoi ces biologistes ont développé, avec une société néo-zélandaise, un capteur qui, fixé sur le dos de ces animaux, est à même de détecter le signal radar émis par les navires puis d’enregistrer leurs emplacements. Testé dans l’archipel de Crozet, ce système s’est révélé efficace. Tous les navires déclarés rencontrés ayant été repérés par le dispositif. Les albatros sont, quant à eux, en mesure de jeter leurs filets sur d’énormes surfaces océaniques : de l’ordre, pour cinquante individus, de 10 millions de kilomètres carrés !
L’enquête a permis de mettre au jour une « vaste coordination politique illégale » entre la fondation et l’équipe de campagne de Trump en 2016, de même que des « transactions » au profit des intérêts personnels et professionnels de Donald Trump.
Poursuivie par la justice de l’Etat de New York, la Fondation Trump accepte de se dissoudre
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/poursuivie-par-la-justice-de-l-etat-de-new-york-la-fondation-trump-accepte-de-se-dissoudre_5399455_3210.html
18/12/2018
international
La procureure générale de l’Etat de New York demande que Donald Trump et ses trois enfants de son premier mariage soient bannis de la direction de toute organisation caritative. Evan Vucci / AP La Fondation Donald J. Trump a accepté sa dissolution à la suite des poursuites lancées en juin pour utilisation frauduleuse de fonds, a annoncé la procureure générale de l’Etat de New York, la démocrate Barbara Underwood, mardi 18 décembre. La fondation a signé un accord par lequel elle accepte « de se dissoudre sous supervision judiciaire », comme l’exigeait la justice new-yorkaise, qui pourra ainsi vérifier que les actifs restants soient répartis entre de réelles organisations caritatives, a fait savoir lundi Mme Underwood. Mais l’action en justice contre la fondation, que la justice accuse d’avoir fonctionné sur « un modèle choquant d’illégalité », n’est pas terminée pour autant, a souligné la procureure. Mme Underwood demande aussi que Donald Trump et ses trois enfants de son premier mariage – Donald Junior, Eric et Ivanka, qui siégeaient à la fondation – soient bannis de la direction de toute organisation caritative. L’accord trouvé doit maintenant être approuvé par un juge de l’Etat de New York. Il y a six mois, Barbara Underwood a attaqué en justice Donald Trump, trois de ses enfants et la fondation en affirmant que le président s’était servi illégalement de cette fondation comme d’un « chéquier », notamment pour sa campagne de 2016. Donald Trump avait alors dénoncé « une affaire ridicule » manigancée par de « sordides démocrates new-yorkais ». Dossier mineur par rapport à l’enquête du procureur Mueller Selon la procureure générale, une enquête de vingt et un mois lancée par son prédécesseur Eric Schneiderman a permis de mettre au jour une « vaste coordination politique illégale » entre la fondation et l’équipe de campagne de Trump en 2016, de même que des « transactions intéressées répétées » au profit des intérêts personnels et professionnels de Donald Trump. Le milliardaire républicain aurait ainsi utilisé la fondation, qui n’avait aucun employé propre, pour promouvoir ses hôtels ou clubs de golf et lever des fonds liés à la campagne électorale, ce qui est strictement interdit par la loi. Le dossier contre la fondation n’est cependant pas la plus grave des actions en justice qui empoisonnent Donald Trump. Son ancien avocat, Michael Cohen, s’est retourné contre lui et accuse le président de lui avoir demandé de payer deux ex-maîtresses présumées pour qu’elles ne disent rien de ces liaisons pendant la campagne électorale 2016. De tels paiements violent les lois sur le financement des campagnes, et alimentent les spéculations sur une inculpation ou une procédure de destitution contre M. Trump. Lire aussi Les curieuses affaires de la Fondation Trump Le président est aussi en difficulté face au procureur spécial Robert Mueller, qui enquête sur une éventuelle collusion de son équipe de campagne avec la Russie.
Lundi, la société autoroutière avait annoncé vouloir envoyer une facture aux usagers n’ayant pas payé pendant les manifestations des « gilets jaunes ».
« Gilets jaunes » : Vinci Autoroutes renonce à réclamer l’argent perdu aux péages « gratuits »
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/vinci-autoroutes-renonce-a-reclamer-l-argent-perdu-aux-peages-gratuits_5399452_3234.html
18/12/2018
economie
Face à « un grand nombre de réactions négatives », Vinci Autoroutes a renoncé mardi 18 décembre à récupérer l’argent dû par les automobilistes ayant passé gratuitement les péages à l’occasion des manifestations de « gilets jaunes ». « Cette procédure sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité depuis hier un grand nombre de réactions négatives », a reconnu le groupe français dans un communiqué. Le géant français du BTP, pour qui les concessions d’autoroutes fournissent une part importante des revenus, avait annoncé lundi que les automobilistes devraient régulariser leur situation s’ils n’avaient pas payé un péage grâce aux blocages des « gilets jaunes ». Le gouvernement agacé par la première décision Cette annonce de Vinci avait agacé mardi plusieurs membres du gouvernement, au moment où celui-ci cherche à apaiser plusieurs semaines de mobilisations aux revendications multiples mais tournant largement autour du pouvoir d’achat. Sur France info, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, avait jugé « très incongru » le choix de Vinci, tandis qu’Elisabeth Borne, ministre des transports, a estimé que cette demande n’était pas « fondée au plan juridique ». Selon la ministre, qui a annoncé au Sénat avoir demandé aux concessionnaires « de ne pas mettre en œuvre de tels recouvrements », Vinci n’étant pas en mesure d’utiliser, comme il l’annonçait, les images de vidéosurveillance pour détecter les plaques d’immatriculation des véhicules concernés. Le ministre de la transition écologique, François de Rugy, s’était montré très sceptique sur Europe 1 quant à la possibilité pour l’entreprise de réclamer des comptes : « On ne peut pas faire cela. En réalité, sans doute que c’est l’Etat qui va devoir payer une grande partie de la facture, et donc, ça va être une dépense supplémentaire (…) ou sinon cela sera répercuté d’une façon ou d’une autre sur les tarifs d’autoroute, ce qui est bien dommage parce que les Français qui n’avaient rien à voir avec les casseurs ne devraient rien avoir à payer. » La demande de Vinci a également suscité de fortes critiques dans l’opposition, le socialiste Luc Carvounas évoquant un « scandale » ; le républicain Julien Aubert estimant que cela « donne envie de nationaliser les autoroutes ». Chez les deux autres grands exploitants d’autoroutes en France, la Sanef, filiale de l’espagnol Abertis, a fait savoir qu’elle n’appliquerait pas de telles régularisations, tandis qu’APRR, filiale d’Eiffage, a, selon le journal Le Progrès, envoyé des avis majorés de l’amende prévue par le code de la route.
Jean-Claude Cappelli, 63 ans, a embrassé le néodruidisme il y a trente ans. Un choix longuement mûri par ce professeur de dessin industriel retraité.
Témoignage : « Pourquoi je suis devenu druide »
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/18/temoignage-pourquoi-je-suis-devenu-druide_5399449_4497916.html
18/12/2018
m-perso
Cérémonie du solstice d’hiver des druides et sorcières, le 22 décembre 2017, sur le monument mégalithique anglais de Stonehenge, érigé il ya plus de 4 000 ans. Hannah Mckay / REUTERS « Enfant, j’étais catholique : il n’existait pas d’alternative. J’ai grandi dans une petite commune de l’Allier, à une trentaine de kilomètres de Moulins. Mes parents avaient un rapport à la religion assez tiède, ils ne se rendaient à l’église que pour les grandes cérémonies, les mariages et les enterrements. Mes cinq sœurs et moi-même, en revanche, étions tenus de nous rendre au catéchisme et de faire notre communion – j’ai même été enfant de chœur ! Si je n’ai jamais vraiment eu la foi, le curé m’a tout de même transmis le goût du sacré. Mon premier choc spirituel, je l’ai connu à l’âge de 10 ans. Un matin, alors que le jour se levait, je suis passé en voiture devant le mont Beuvray, dans le massif du Morvan. En découvrant cette montagne bleue, couronnée entièrement de nuages, j’en ai pris pour toute ma vie. Sans savoir pourquoi, je m’en suis trouvé bouleversé. J’ai appris plus tard que c’est à son sommet que Vercingétorix fut proclamé chef des Gaules coalisées en 52 avant J.-C., et que César a rédigé ses Commentaires sur la guerre des Gaules. Ma passion pour les Celtes n’a pas cessé de grandir depuis. J’ai cheminé comme ça, en avalant des tonnes de bouquins d’histoire, en me nourrissant de comptes rendus d’archéologues. Le catholicisme m’ennuyait ; je me suis progressivement rapproché du druidisme. Une philosophie religieuse Le mouvement néodruidique est très varié, représenté par plusieurs collèges druidiques aux sensibilités différentes : il n’y a pas de dogme auquel toutes les mouvances souscrivent. La croyance principale est que la Terre et la nature sont sacrées, et dignes d’être vénérées en tant que telles. Il s’agit d’une philosophie religieuse plus que d’une religion, c’est une vision du monde parmi d’autres. Comme la plupart des néodruides, je suis panthéiste : nous considérons que Dieu est tout, et que tout est Dieu. Nous pensons que le cosmos est un être vivant, et que nous sommes une petite partie de ce grand tout, qui est mâle et ­femelle à la fois, comme le Soleil et la Lune. Nous croyons en l’immortalité de l’âme, en la réincarnation. On ne devient pas druide du jour au lendemain : le postulant doit passer par une phase d’observation et d’apprentissage, au cours de ­laquelle il reçoit un enseignement écrit et oral, et qui dure au minimum un an. J’ai d’abord fait des rencontres, avant d’être invité à l’une des huit fêtes traditionnelles du calendrier celtique, celle de Beltaine, célébrée chaque 1er mai. Elle marque le passage de la saison sombre à la saison estivale. Traditionnellement, on allume des feux entre lesquels on fait passer le bétail pour le protéger des épidémies, on prononce des incantations. Des rituels sont pratiqués en cercle, autour d’un mât ou de pierres dressées. Lors des cérémonies, la plupart des druides portent une longue robe blanche, la saie, et certains, des bâtons rituels.
Avec la mise en place des plans de départs volontaires qui ne concerneraient que la haute aministration, soit 500 à 1 000 fonctionnaires, la fonction publique, dans sa démarche, tend à converger avec le droit du travail.
Les plans de départs volontaires dans la fonction publique : révolution ou évolution ?
https://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/12/18/les-plans-de-departs-volontaires-dans-la-fonction-publique-revolution-ou-evolution_5399442_1698637.html
18/12/2018
emploi
« Depuis des décrets de 2008 et 2009, un fonctionnaire peut en effet déjà postuler à un départ volontaire et percevoir une indemnité de départ, si son service est restructuré ou encore s’il décide de créer ou de reprendre une entreprise. » Flickr (CC BY 2.0) Question de droit social. Lorsqu’en février 2018 Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, a annoncé des plans de départs volontaires dans la fonction publique, un rapprochement immédiat s’est opéré avec les plans de départs volontaires, les fameux PDV qui, depuis des décennies, ponctuent les restructurations d’entreprises du secteur privé. Pourtant, à l’exception du sigle « PDV », les dispositifs en question n’ont quasiment rien en commun. Inconnus du code du travail mais consacrés par la jurisprudence, les PDV se sont fait une place de choix dans la palette des dispositifs permettant à une entreprise qui connaît des difficultés économiques de réduire sa masse salariale sans pour autant procéder à des licenciements économiques proprement dits. En substance, l’employeur fixe un nombre idéal de départs, tous basés sur le volontariat, en précisant le périmètre de la restructuration envisagée c’est-à-dire les secteurs d’activité et les postes concernés. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Retraites : « La réforme traduit une vision purement comptable » Les salariés intéressés acceptent alors de quitter l’entreprise selon des modalités financières arrêtées après consultation des représentants du personnel. Ils ne sont pas licenciés mais partent à l’amiable avec des indemnités supérieures à celles qu’ils auraient perçues dans une hypothèse de départ contraint. Communication politique Les pouvoirs publics se sont toujours montrés très favorables à cette formule qui a une image beaucoup plus positive que les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE), synonymes de licenciements secs. A tel point que les ordonnances Macron ont en quelque sorte donné un fondement légal aux PDV en créant les « ruptures conventionnelles collectives ». Alors, les PDV dans la fonction publique, même combat ? Certainement pas, au moins pour le moment. D’aucuns ont voulu voir une véritable révolution dans l’annonce de ces PDV dans la fonction publique. C’est privilégier la communication politique au détriment de la rigueur juridique. Ce dispositif n’est pas nouveau dans la fonction publique. Depuis des décrets de 2008 et 2009, un fonctionnaire peut en effet déjà postuler à un départ volontaire et percevoir une indemnité de départ, si son service est restructuré ou encore s’il décide de créer ou de reprendre une entreprise. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Pour la création “d’obligations retraite” » Pour être éligible, le fonctionnaire doit se trouver à plus de cinq ans de l’âge d’ouverture du droit à pension. L’administration peut toutefois refuser une demande d’indemnité de départ volontaire pour des raisons tirées de l’intérêt du service. Force est toutefois de constater que ce dispositif n’a jamais rencontré son public en raison notamment du plafonnement à vingt-quatre mois des indemnités proposées (dans le privé, l’indemnité n’est pas plafonnée) et d’une certaine lourdeur administrative dans sa mise en œuvre.
A Paris, des centaines d’étudiants protestent depuis plus d’une semaine contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants non européens en 2019.
Blocages à nouveau reconduits à l’université de Paris-Nanterre et à Tolbiac
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/12/18/blocages-a-nouveau-reconduits-a-l-universite-de-paris-nanterre-et-a-tolbiac_5399428_4401467.html
18/12/2018
campus
Devant le site de Tolbiac (université Paris-I-Panthéon-Sorbonne) le 5 décembre. CHARLES PLATIAU / REUTERS Plusieurs centaines d’étudiants de Paris-Nanterre mobilisés en assemblée générale mardi 18 décembre ont reconduit le blocage de leur université jusqu’à jeudi. Comme sur le campus de Tolbiac (université Paris-I-Panthéon-Sorbonne), ils protestent notamment contre la hausse des frais d’inscription pour les étudiants non européens en 2019. A Nanterre, les votants se sont largement exprimés à main levée pour la reconduction, lors de cette AG un peu moins massive et tendue que celle de la semaine précédente, réunissant 900 étudiants selon l’université et un millier selon une des organisatrices. « Le blocage, c’est notre préavis de grève à nous pour faire plier le gouvernement », a lancé à la tribune Mickaël, un étudiant. Si l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-communautaires devait entrer en vigueur, le président de Paris-Nanterre, Jean-François Balaudé, s’est engagé la semaine dernière à ne pas l’appliquer dans son établissement. L’atmosphère s’est fortement tendue en fin d’AG lorsque les participants ont dû voter pour ou contre le report en janvier des partiels non tenus en décembre. Ce report a finalement été adopté par une majorité des étudiants présents. Les plus mobilisés étaient appelés à se rendre dans la foulée à l’université parisienne de Tolbiac avant de manifester à 14 h 30 devant le ministère de l’enseignement supérieur. La veille, un huissier était venu constater le blocage des bâtiments par quelques dizaines d’étudiants. La plupart avaient été rouverts dans la journée avec l’appui de vigiles privés. Une partie des partiels avait ainsi pu se tenir. Une dizaine de cars de CRS ont été postés lundi aux abords de l’université « pour le cas où il y aurait des violences », avait indiqué le président Jean-François Balaudé. Altercation lors d’une AG à Tolbiac Réunis en assemblée générale, environ 300 étudiants du site de Tolbiac (Paris-I) ont aussi voté mardi matin la poursuite du blocage de la fac. « Le centre Pierre-Mendès-France était bloqué ce matin et la plupart des cours n’ont pas pu se tenir aujourd’hui », a précisé l’université, précisant que la reconduction du blocage avait été votée pour mercredi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Lycéens et étudiants rejoignent les « gilets jaunes » dans le rejet de la Macronie Pendant l’AG, une altercation a opposé un professeur de mathématiques à des étudiants, a ajouté Paris-I. « La sécurité est intervenue pour les séparer », a précisé un membre de l’université. « Tolbiac a une fois encore été la scène de débordements ce midi en marge d’une assemblée générale », a tweeté la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal : Tolbiac a une fois encore été la scène de débordements ce midi en marge d'une assemblée générale. L'université est… https://t.co/ayhJ9ZnXnV — VidalFrederique (@Frédérique Vidal) La semaine dernière, la faculté avait indiqué que les examens de langue qui devaient se dérouler cette semaine au centre Pierre-Mendès-France, situé dans le 13e arrondissement de Paris, étaient reportés à la première semaine du second semestre, du 21 au 26 janvier.
Emmanuel Macron entretient des relations cordiales avec son prédécesseur, qu’il a reçu à déjeuner le 7 décembre à l’Elysée.
Emmanuel Macron a chargé Nicolas Sarkozy de le représenter à l’investiture de la présidente géorgienne
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/nicolas-sarkozy-va-representer-emmanuel-macron-a-l-investiture-de-la-presidente-georgienne_5399410_823448.html
18/12/2018
politique
Emmanuel Macron accueille Nicolas Sarkozy à l’Elysée, le 15 septembre 2017. LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron a chargé son prédécesseur Nicolas Sarkozy de le représenter dimanche 16 novembre à l’investiture de la nouvelle présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, a indiqué l’Elysée mardi, confirmant une information du Parisien. L’ex-diplomate française, élue fin novembre première femme présidente de Géorgie, a été investie dimanche lors d’une cérémonie au cours de laquelle elle a promis de poursuivre le virage pro-occidental de ce pays du Caucase. Le choix de Nicolas Sarkozy pour représenter la France lors de cette cérémonie relève d’une « démarche pragmatique et ponctuelle, dont la raison est le lien de Nicolas Sarkozy avec la Géorgie », où il a agi comme médiateur lors du conflit avec la Russie en 2008, a expliqué l’Elysée. Lire aussi L’ancienne diplomate française Salomé Zourabichvili élue présidente de Géorgie L’Elysée a souligné qu’il n’était pas question de confier à l’ancien président des missions régulières de représentation. Emmanuel Macron entretient des relations cordiales avec son prédécesseur, qu’il a reçu vendredi 7 décembre à déjeuner à l’Elysée, trois jours avant son allocution sur les mesures en faveur du pouvoir d’achat. Les deux hommes ont notamment discuté de la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure mise en place par Nicolas Sarkozy, supprimée par François Hollande et qu’Emmanuel Macron a décidé de rétablir.
Après un soutien clair au mouvement entamé mi-novembre, le président de LR a dû prendre de la distance vis-à-vis des violences et des débordements.
Face à la crise des « gilets jaunes », Laurent Wauquiez contraint à un exercice d’équilibriste
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/face-a-la-crise-des-gilets-jaunes-laurent-wauquiez-contraint-a-un-exercice-d-equilibriste_5399406_823448.html
18/12/2018
politique
Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, lors d’un meeting au théatre municipal de Saint-Quentin, le 6 décembre 2018. Jean-Claude Coutausse / french-politics pour Le Monde Les « gilets jaunes » n’ont pas encore quitté leurs ronds-points ni rangé leurs chasubles. Mais, à une semaine de Noël, le mouvement décroît. Et, dans cette phase de reflux, chaque formation politique en est déjà à faire le bilan de cette crise pour le gouvernement. Notamment le parti Les Républicains qui essaye toujours de s’imposer comme la principale force d’alternance à Emmanuel Macron. Face à cette colère sociale d’un nouveau genre, la droite et son patron, Laurent Wauquiez, ont semblé hésiter. Une tergiversation due à la nature de ce mouvement. Car les protestataires ont été à la fois porteurs de certaines revendications proches des leurs, par exemple sur la ruralité ou le coût des carburants, mais certaines actions ont aussi été propices à des débordements impossibles à cautionner pour un parti qui revendique l’ordre comme une de ses premières valeurs. « Les “gilets jaunes” sont pour nous un exercice difficile, reconnaît sans détour Damien Abad, député de l’Ain et vice-président de LR. On ne pouvait pas être dans l’indifférence qu’a montré le gouvernement. Mais on ne peut pas non plus surfer sur ce mouvement car on ne profitera pas du chaos. » Laurent Wauquiez, président de LR depuis un an, a donc joué l’équilibriste. Entre l’appui inconditionnel à un mouvement capable d’affaiblir Emmanuel Macron et une posture de responsabilité face aux violences, le leader politique a, semble-t-il eu du mal à choisir. Il y a d’abord affiché un soutien aux manifestants en appelant le 27 novembre à un référendum sur la fiscalité écologique, pour « sortir de l’impasse ». Il a également rencontré des manifestants à plus de seize reprises, précise ainsi son entourage. Puis, M. Wauquiez a déclaré, sur France 2, le 5 décembre, n’avoir jamais enfilé de gilet jaune avant d’être détrompé par des photos prises le 24 novembre au Puy-en-Velay. Enfin, il a condamné les violences le 2 décembre au « 13 heures » de TF1, tout en appelant à distinguer dans un Tweet « les Français en colère qui veulent qu’on les entende » des « casseurs responsables des violences à Paris ». Ménager la chèvre et le chou Rareté ou réactivité ? Le président de LR a aussi hésité sur le calendrier de ses interventions. Si nombre de responsables de LR et d’autres leaders de partis se sont montrés sur les plateaux de télévision ou encore dans la presse écrite le soir même ou le lendemain matin du discours d’Emmanuel Macron le lundi 10 décembre, Laurent Wauquiez, lui, n’a réagi que le mardi soir. Des responsables de droite se sont également étonnés de l’absence médiatique du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes au moment de l’incendie de la préfecture de Haute-Loire, son fief.
Il succède à Pierre Siankoswki, qui quitte ses fonctions après dix-huit ans passés à la rédaction du magazine culturel.
Le journaliste Jean-Marc Lalanne prend la tête des « Inrockuptibles »
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2018/12/18/le-journaliste-jean-marc-lalanne-prend-la-tete-des-inrockuptibles_5399396_3236.html
18/12/2018
actualite-medias
Le magazine culturel Les Inrockuptibles aura bientôt un nouveau directeur de la rédaction. Le journaliste Jean-Marc Lalanne va succéder à Pierre Siankoswki, qui quitte le journal, a annoncé mardi 18 décembre sa direction, confirmant une information de Libération. Rédacteur en chef culture des Inrocks depuis 2003, Jean-Marc Lalanne, 51 ans, a été rédacteur en chef aux Cahiers du cinéma. Il est également chroniqueur cinéma au « Masque et la plume » sur France Inter, et auteur de plusieurs essais consacrés aux œuvres de Jean Cocteau, Gus Van Sant, Wong Kar-Wai ou encore à la figure de Fantomas dans la pop culture. Il remplace Pierre Siankowski, qui, après dix-huit années passées aux Inrockuptibles dont trois comme directeur de la rédaction, quitte le journal pour se consacrer à de nouveaux projets, selon un communiqué. Renforcer la ligne éditoriale Jean-Marc Lalanne aura pour mission de « renforcer, tant sur le print que sur le digital, la ligne éditoriale défricheuse des Inrocks, ligne qui fait de ce média la référence en matière de prescription culturelle », précise le groupe. Il devra également « amplifier les diversifications de la marque Inrocks » et « développer les synergies avec les autres marques » du groupe Les Nouvelles Editions indépendantes (LNEI). Le groupe LNEI regroupe les participations personnelles de Matthieu Pigasse (actionnaire à titre individuel du Monde), patron de la banque Lazard en France, dans les médias – dont Les Inrocks, Radio Nova, le festival Rock en Seine, L’Obs, Le Monde, et Mediawan (production audiovisuelle). Ce changement intervient alors que le magazine, en difficulté, a eu recours à une rupture conventionnelle collective qui a vu partir une trentaine de salariés. Selon les derniers chiffres de l’ACPM/OJD, sa diffusion est en baisse de 8 % sur un an, à 32 400 exemplaires par semaine.
Laura Smet et David Hallyday contestent la succession de leur père, mort en décembre 2017, qui a tout légué à Laeticia Hallyday et leurs deux filles, Jade et Joy.
Héritage de Johnny Hallyday : la justice gèle une partie des revenus tirés des ventes de l’album posthume
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/18/la-justice-gele-une-partie-des-revenus-tires-des-ventes-d-albums-de-johnny-hallyday_5399387_3224.html
18/12/2018
societe
L’album posthume du chanteur, « Mon pays c’est l’amour », s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis le 19 octobre. ERIC FEFERBERG/AFP Le tribunal de grande instance de Paris a ordonné, mardi 18 décembre, de geler 37,5 % des revenus générés par la vente des disques de Johnny Hallyday, soit la part qui devrait revenir, si le droit français venait à s’appliquer dans cette succession, à Laura et David, les deux enfants aînés du rocker mort le 5 décembre 2017. L’album posthume du chanteur, Mon pays c’est l’amour, s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis le 19 octobre. Laura Smet, David Hallyday et leurs avocats avaient initialement demandé le gel de 75 % de ces redevances, soit la part revenant aux quatre enfants, afin d’éviter qu’elle soit versée dans un trust dont la veuve du rocker, Laeticia, est la seule bénéficiaire. Le tribunal a estimé que seule la part revenannt selon le droit français à Laura et David devait être gelée, pas celle de Jade et Joy, les deux fillettes adoptées par Johnny et Laeticia Hallyday, qui vivent avec leur mère. « La décision suit notre décision, considère qu’il y a effectivement un risque important et des arguments sérieux en soutien de l’application du droit français », a déclaré Emmanuel Ravanas, l’un des avocats de Laura Smet. Audience décisive en mars Laura Smet et David Hallyday contestent le dernier testament connu de leur père, rédigé en anglais, signé le 11 juillet 2014, qui met en avant sa qualité de résident à Los Angeles et ne leur laisse rien, comme le droit américain l’autorise. Le 13 avril, le tribunal de Nanterre a ordonné le gel partiel du patrimoine immobilier de Johnny Hallyday et la mise sous séquestre de ses droits d’auteur et d’artiste en attendant le règlement de sa succession. La justice française doit décider si c’est la loi américaine ou le droit français qui s’applique à la succession de Johnny Hallyday. L’audience décisive est prévue pour fin mars.
Cette annonce survient alors que le ministère de l’intérieur, Christophe Castaner, est confronté à une fronde des syndicats de policiers.
Le gouvernement propose une prime de 300 euros pour les forces de l’ordre mobilisées
https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/18/le-gouvernement-propose-une-prime-de-300-euros-pour-les-forces-de-l-ordre-mobilisees_5399377_823448.html
18/12/2018
politique
Le gouvernement propose une prime exceptionnelle de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées pour faire face au mouvement des « gilets jaunes », selon un amendement déposé mardi 18 décembre dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2019. Cette annonce survient alors que le ministère de l’intérieur, Christophe Castaner, est confronté à une fronde des syndicats de policiers qui réclament « un retour sur investissement » après leur mobilisation. Lire aussi Conditions de travail et salaires, les policiers sont en colère Le président de la République avait déjà promis le versement d’une prime au cours d’un déjeuner avec des compagnies républicaines de sécurité (CRS) le 3 décembre, au surlendemain de violents affrontements à Paris pendant l’acte III de la mobilisation des « gilets jaunes ». Mais il n’en avait pas précisé le montant. Les modalités d’attribution de cette prime avaient été vertement critiquées par des syndicats policiers. Selon l’amendement gouvernemental qui doit être débattu mardi soir à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances 2019, cette prime « exceptionnelle » bénéficiera à 111 000 policiers et gendarmes mobilisés au cours des six dernières semaines de crise, en métropole ou en outre-mer. Le coût de la mesure est estimé à 33 millions d’euros, selon l’amendement du gouvernement. Une indemnité pour 5 000 employés de préfecture Dans un autre amendement, le gouvernement propose de verser une « indemnité exceptionnelle » de 200 euros à près de 5 000 employés de préfecture, au titre de la « conduite et de l’appui aux récentes opérations de sauvegarde et de maintien de l’ordre public » lors des manifestations. Confronté à sa première crise en interne, M. Castaner, devait par ailleurs recevoir à partir de 18 h 30 les représentants des trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix : Alliance, Unité-SGP-FO et UNSA-Police. « Je ne crois pas que les policiers soient “gilets jaunes” », a affirmé le ministre quelques heures avant cette rencontre. Depuis une semaine, les syndicats ont fait tout doucement monter la pression sur le gouvernement après un mois éreintant où les forces de l’ordre ont dû gérer la mobilisation des « gilets jaunes » mais aussi une menace terroriste revenue brutalement sur le devant de l’actualité avec l’attentat de Strasbourg, qui a fait cinq morts. Lundi, le syndicat Alliance a demandé « à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel » mercredi, sous le mot d’ordre « fermons les commissariats », afin d’obtenir du gouvernement de meilleures conditions de travail et de rémunération. Unité-SGP-FO a de son côté écrit au président de la République pour demander une batterie « d’avancées sociales » et brandit le spectre d’une mobilisation nationale le 26 janvier si l’exécutif restait muet à ses revendications.
Dans une tribune au « Monde », l’économiste Nicolas Treich explique que le risque est grand de voir les industriels essayer de repeindre en vert ou en rose à coup de campagnes marketing l’image de leurs produits, sans vraiment changer de pratiques.
Bien-être animal : un étiquetage pour « continuer à manger de la viande sans se sentir coupable »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/bien-etre-animal-un-etiquetage-pour-continuer-a-manger-de-la-viande-sans-se-sentir-coupable_5399375_3232.html
18/12/2018
idees
« Seuls les pouvoirs publics ont les moyens de contrôler à grande échelle les pratiques de l’industrie. » Sébastien Rabany / Photononstop / Tribune. Le 10 décembre, le groupe Casino a lancé le premier étiquetage spécifique au bien-être animal en France. Il présente quatre niveaux, A, B, C et D où D est le niveau « standard » et A est le niveau maximal dit « supérieur » de bien-être animal. Il s’appuie sur 230 critères prenant en compte toutes les étapes de la production : naissance, élevage, transport, abattage. Que penser de cette initiative ? Il faut d’abord souligner que ce nouvel étiquetage est innovant et prometteur. Il est le résultat d’une longue collaboration réussie entre Casino et trois ONG reconnues pour leur expertise sur les animaux : Compassion In World Farming France (CIWF France), La Fondation Droit animal, éthique et sciences (LFDA) et Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs (OABA). Il est aussi révélateur d’une évolution sociétale et d’une demande croissante des consommateurs pour un meilleur traitement des animaux d’élevage. Il est remarquable à cet égard de voir l’influent ancien patron de Renault Louis Schweitzer, maintenant dirigeant de LFDA, porter une telle initiative. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Casino lance un étiquetage sur le bien-être animal Mais à ce stade, il convient également d’être très prudent. Les écueils sont multiples avant de déboucher sur une amélioration significative des conditions d’élevage des animaux, et les avancées restent modestes. En effet, cet étiquetage (qui devrait s’étendre) ne concerne pour l’instant que les poulets. Si l’on se penche sur les critères majeurs du confinement et de la date d’abattage, le niveau A introduit un nombre maximum de onze poulets par mètre carré (au lieu d’environ vingt poulets pour le niveau standard), si bien que la densité reste élevée. Le niveau A introduit aussi un abattage minimum à 81 jours (au lieu d’environ 40 jours pour le standard). Ainsi, un poulet vivant normalement huit ans ne pourra vivre que seulement 3 % de son espérance de vie grâce au label supérieur. De nombreux problèmes de contrôle Pour les consommateurs soucieux du bien-être animal, la meilleure réponse est certainement de réduire leur consommation de viande. Pourtant un autre désir peut dominer : continuer à manger de la viande sans se sentir coupable. Dans une étude sur le paradoxe de la viande (« An economic model of the meat paradox », Nina Hestermann, Yves Le Yaouanq, Nicolas Treich), nous montrons que les consommateurs ont en effet tendance à minorer la souffrance des animaux d’élevage, préférant éviter les informations sur les conditions d’élevage et cherchant des justifications à leurs habitudes alimentaires. S’ils peuvent acheter à un prix à peine plus élevé de la viande perçue comme « éthique », et ainsi soulager leur bonne conscience, le succès sera au rendez-vous. Ces initiatives d’étiquetage peuvent donc participer à maintenir un niveau élevé de consommation de viande, plutôt que d’inciter les consommateurs à la diminuer.
Une pétition conteste le fait que cette expression swahilie, titre de la chanson du dessin animé « Le Roi lion », soit une marque déposée.
Disney a-t-il le droit de faire de l’expression africaine « hakuna matata » une marque déposée ?
https://www.lemonde.fr/big-browser/article/2018/12/18/disney-a-t-il-le-droit-de-faire-de-l-expression-africaine-hakuna-matata-une-marque-deposee_5399368_4832693.html
18/12/2018
big-browser
A Nairobi, en février 2008, des passants devant un magasin vendant des tee-shirts avec l’inscription « hakuna matata » et « Kenya ». WALTER ASTRADA / AFP Il fallait le savoir : Hakuna matata, titre d’une célèbre chanson du dessin animé Le Roi lion (1994), est une marque déposée par les studios Disney depuis 2003. Or, le terme vient du swahili, une langue parlée en Afrique de l’Est dans des pays comme la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, le Mozambique ou encore la RDC. « Hakuna » signifie « il n’y a pas », et « matata » « problème », soit « pas de souci ». Alors que la compagnie Disney prépare la sortie en salle, en juillet 2019, de l’adaptation en film du Roi lion — la bande-annonce a été dévoilée pendant les festivités de Thanksgiving en novembre —, une pétition fait retomber l’engouement : elle demande à Disney de « cesser les marques déposées sur les langues africaines ». Plus de 35 000 personnes l’avaient signée mardi 18 décembre. Plusieurs médias américains, comme la radio publique nationale NPR, et africains, notamment le Daily active Kenya, ont relayé cette polémique. Dans la pétition, lancée par un certain Shelton Mpala, un militant zimbabwéen-canadien qui vit à Toronto, les signataires dénoncent une forme de « colonialisme » et de « vol » de leur culture, de leur identité, de leur héritage. Exploitation étrangère Selon les signataires de la pétition, Disney ne peut avoir de droit sur l’expression africaine courante hakuna matata. Plus généralement, « ni Disney ni aucune entreprise ou individu ne peut déposer de marques sur des langues, des mots, des phrases qu’ils n’ont pas eux-mêmes inventés », peut-on y lire. A petition asking Disney to drop the Hakuna Matata trademark now has nearly 30,000 signatures. It was started by a… https://t.co/qgb86PMbpT — LarryMadowo (@Larry Madowo) Disney a déposé la marque en 1994, date de sortie du film d’animation Le Roi lion. Selon la radio publique nationale NPR, le dépôt de la marque a été approuvé en 2003 et n’a pas été remis en cause depuis. Le but de Disney était d’empêcher que « hakuna matata » puisse être imprimé sur des marchandises, type tee-shirts. Concrètement, la compagnie peut poursuivre en justice toute entreprise qui en ferait l’usage sur ses produits commercialisés. Ces dernières semaines, alors que Disney communique sur l’adaptation en film du Roi lion, la marque déposée « hakuna matata » a attiré l’attention de certains écrivains, universitaires, blogueurs, médias africains, qui entendent protéger leur culture de toute exploitation étrangère. Les studios Disney n’ont, pour l’heure, pas réagi à cette polémique.
Dans une tribune au « Monde », le constitutionnaliste américain Bruce Ackerman explique que les dirigeants européens doivent veiller à préserver les institutions transatlantiques alors même que Donald Trump s’affaire à les fragiliser.
« Face à Trump, comment l’Europe peut protéger l’OTAN »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/18/face-a-trump-comment-l-europe-peut-proteger-l-otan_5399360_3232.html
18/12/2018
idees
« Les actes de Trump en disent plus long que ses paroles : en traitant la Turquie en ennemie, Trump a « suspendu » la garantie de l’OTAN. » (Photo : Donald Trump au sommet de l’OTAN à Bruxelles le 12 juillet 2018.) DPA / Photononstop Tribune. Les récentes victoires électorales des démocrates américains vont avoir un effet paradoxal sur les relations entre les Etats-Unis et l’Europe. Même si la Chambre des représentants à majorité démocrate ne destitue pas Trump, elle va sans nul doute le gêner en enquêtant sans relâche sur toute une série d’activités douteuses – depuis son évitement de l’impôt sur ses revenus jusqu’à sa campagne sans foi ni loi contre les immigrants. Ces révélations vont à leur tour inciter Trump à qualifier ses opposants intérieurs d’antiaméricains et à s’en prendre violemment à ses « ennemis » étrangers. L’Europe sera au centre de cette campagne de diabolisation. Comme le montrent éloquemment ses initiatives. Jusqu’ici Trump n’est pas un ami de la démocratie en Europe. Les seuls leaders qu’il approuve réellement sont des hommes forts, tels qu’Orban [Hongrie] et Kaczynski [Pologne]. En dépit de ses prétentions à être un supernégociateur, son antipathie à l’égard de l’Union européenne rendra quasi impossible la conclusion d’accords commerciaux mutuellement bénéfiques. En tout état de cause, Trump s’intéresse beaucoup plus au combat contre la montée en puissance de la Chine en Asie, et aux jeux de pouvoir au Proche-Orient. L’Europe sera donc pour lui une cible pratique qui lui permettra de détourner les médias des multiples révélations qui seront faites par la Chambre démocrate. Fin de l’alliance européo-américaine Il sera par conséquent tentant pour les Européens de faire la sourde oreille au déluge d’insultes et d’attendre les élections américaines de 2020 avant de prendre des initiatives sérieuses pour réchauffer les relations transatlantiques. Les résultats de ce scrutin seront en effet cruciaux : si Trump parvient à se faire réélire, sa victoire signera la fin de l’alliance européo-américaine qui a constitué le socle de la démocratie constitutionnelle depuis la seconde guerre mondiale. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Prudente sur l’Ukraine, l’OTAN hausse le ton contre la Russie sur le traité nucléaire FNI Cependant, au cas où Trump serait désavoué par les électeurs, la France et d’autres puissances majeures devraient mettre en œuvre dès à présent des mesures concrètes qui aideront grandement la prochaine administration démocrate à reconstruire les liens entre l’Amérique et l’Europe. Un des problèmes essentiels concernera l’avenir de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Chacun sait que l’article 5 du traité oblige les Etats-Unis à défendre tout membre de l’alliance contre une agression extérieure. Mais cette obligation n’est pas inconditionnelle. L’engagement de défense mutuelle ne s’applique en réalité que lorsqu’il « correspond aux objectifs de ce traité », lequel exige expressément des membres de l’OTAN qu’ils « protègent les principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’Etat de droit ».
Le chausseur français a inauguré une boutique à Tokyo le 9 novembre. Le Japon est son second marché après la France.
Avec J.M. Weston, cadres et hommes d’affaires japonais ont trouvé chaussure à leur pied
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/18/avec-j-m-weston-cadres-et-hommes-d-affaires-japonais-ont-trouve-chaussure-a-leur-pied_5399354_3234.html
18/12/2018
economie
A l’usine J.M. Weston de Limoges (Haute-Vienne), le 15 novembre. Regis Duvignau / REUTERS J. M. Weston a inauguré, vendredi 9 novembre, une boutique à Tokyo, dans le quartier de Marunouchi, au pied d’un nouveau complexe d’immeubles construit par le conglomérat Mitsubishi. La marque française détenue par le groupe EPI projette aussi de rénover son magasin historique du quartier d’Aoyama ouvert voilà vingt-cinq ans. Quelques semaines de travaux devraient suffire. Son inauguration est prévue pour la fin de cette année. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les marques de luxe jouent leur qualification pour les JO de Tokyo de 2020 La marque connue pour ses mocassins fabriqués à Limoges (Haute-Vienne) poursuit ainsi son offensive au Japon, son second marché derrière la France et qui génère 15 % de ses ventes. « Depuis trois ans, J. M. Weston enregistre une croissance à deux chiffres dans le pays », fait valoir Thierry Oriez, son président depuis 2014. Et, sur les six dernières années, la marque a triplé son activité, explique Christian Piat, directeur d’EPI en Asie, en faisant faire la visite du magasin à des journalistes invités par le groupe français. Le choix des « salarymen » L’archipel nippon lui offre un marché d’hommes d’affaires au look fort conventionnel. A Tokyo, la mode de la basket n’est pas près de s’imposer dans les bureaux. Avec leur costume gris, les salarymen japonais, ces employés modèles, portent invariablement des chaussures de ville, de préférence noires. Les hommes d’affaires font de même. Les plus branchés osent porter leurs Weston avec un jean, le week-end. Ils s’inspirent des publications de la marque sur Instagram. Près de la moitié de la communauté (56 000 personnes) qui suit le compte J. M. Weston sur le réseau social provient du Japon. La marque y dévoilera bientôt la nouvelle collection dessinée par Olivier Saillard, son directeur artistique depuis 2017. Au passage, J. M. Weston y vante sa « belle façon », explique M. Piat. La marque, fondée en 1891, emploie 170 artisans dans sa manufacture de Limoges.
Ils appartenaient à National Action, une organisation d’extrême droite interdite à la suite de l’assassinat de la députée travailliste Jo Cox, en juin 2016, et avaient donné à leur enfant comme second prénom Adolf, en hommage à Hitler.
Un couple de néonazis condamné en Grande-Bretagne pour appartenance à un groupe terroriste
https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/18/un-couple-de-neonazis-condamne-en-grande-bretagne-pour-appartenance-a-un-groupe-terroriste_5399351_3210.html
18/12/2018
international
Adam Thomas, 22 ans, et Claudia Patatas, 38 ans, sont tous deux des néonazis convaincus. Au point d’avoir donné à leur enfant comme second prénom Adolf, en hommage à Hitler. Ils ont été condamnés respectivement à six ans et demi et cinq ans d’emprisonnement, mardi 18 décembre, pour appartenance à National Action, première organisation d’extrême droite à avoir été interdite par le gouvernement en décembre 2016 en vertu de la législation antiterroriste. National Action avait été interdit quelques mois après l’assassinat de la députée travailliste Jo Cox, en juin 2016, peu avant le référendum sur le Brexit, par un sympathisant néonazi. Adam Thomas, un ancien garde de sécurité, et Claudia Patatas, 38 ans, une photographe de mariages d’origine portugaise, avaient été reconnus coupables en novembre par le jury de la cour de Birmingham. Quatre autres membres de National Action ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six ans et quatre mois de prison pour appartenance au groupe néonazi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Joe Cox et les démons refoulés de l’Angleterre « Vous étiez aussi extrême que Thomas, dans vos vues comme dans vos actions », a déclaré le juge Melbourne Inman en prononçant la sentence de Claudia Patatas. « Vous avez agi de concert (…), entourés de symboles du nazisme et du Ku Klux Klan », a-t-il ajouté. Attachement à l’idéologie nazie Des photos diffusées durant le procès montraient notamment Adam Thomas tenant son nouveau-né dans les bras alors qu’il était vêtu d’une tenue du Ku Klux Klan (KKK), une organisation suprémaciste blanche basée dans le sud des Etats-Unis. Il avait affirmé que ce n’était qu’un « jeu », tout en reconnaissant être raciste et avoir donné à son fils le deuxième prénom d’Adolf en raison de son « admiration » pour Adolf Hitler. Le couple, qui voulait rétablir les camps de concentration, possédait des coussins décorés de croix gammées à son domicile. L’accusation avait également produit des messages et des images diffusés par les prévenus sur des applications mobiles, avant et après l’interdiction du groupe, témoignant de leur attachement à National Action et à l’idéologie nazie. Adam Thomas avait aussi été reconnu coupable d’avoir eu en sa possession, enregistré sur son ordinateur portable, un manuel contenant des instructions pour fabriquer des bombes artisanales.