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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bastet
Bastet
{{Voir homonymes|Bast}} {{Infobox Divinité | entête = Egypte-Antique | nom = Bastet | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Bastet.svg | taille image = 177 | légende = | autres noms = Bastis, Bast, Best, associée à Sekhmet, Βούϐαστις | nom2 = <hiero>bAs-t:t</hiero><br/>ou<br/><hiero>W1-t-B1</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Bȝstt | représentation = [[chat]] ou femme à tête de chat | groupe divin = | parèdre = [[Atoum]] ou [[Rê]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Tell Basta|Bubastis]] | lieu célébration = [[Tell Basta|Bubastis]] | attributs = chat, panier, sistre | animal = chat (parfois lionne) | couleur = noir | fonction principale = Déesse protectrice des femmes, des enfants et du foyer | fonction secondaire = Déesse de la joie | père = [[Rê]] | enfants1 = [[Miysis]] }} '''Bastet''' (de l'[[Égyptien ancien|égyptien]] ''Bast'') est la déesse [[Mythologie égyptienne|égyptienne]] de la joie, du foyer, de la chaleur du soleil, de la [[Grossesse|maternité]] et aussi la déesse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l'aspect d'une lionne guerrière inspirée des déesses dangereuses et elle est associée à l'instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est à la fois douce et sauvage. C'est une déesse aux traits [[Felidae|félins]] dont le centre religieux se trouvait dans la ville de [[Tell Basta|Bubastis]] ([[Égypte]]). Elle est plus précisément associée, sous sa forme bienveillante, à la figure du [[Chat dans l'Égypte antique|chat]], animal sacré ou même [[animal-totem]] au sens large<ref> {{article|langue=en |périodique=HAU: Journal of Ethnographic Theory |volume=4 |numéro=1 |auteur=[[Marshall Sahlins]] de l'[[Université de Chicago]]|traduction titre=Sur le régime ontologique de ''“Par-delà nature et culture”'' (livre de [[Philippe Descola]]) |titre=On the Ontological Scheme of ''Beyond Nature and Culture''|année=2014 |mois= |jour= |url=https://www.journals.uchicago.edu/doi/pdfplus/10.14318/hau4.1.013 |accès url=libre|DOI=https://doi.org/10.14318/hau4.1.013 |passage=281-290 |consulté le=25/03/2024}}.</ref>, intercesseur du divin et objet de [[zoolâtrie]] en [[Égypte ancienne]], dont témoignent les nombreuses reliques de chats momifiés retrouvées par les archéologues. == Étymologie == Le nom que lui donnaient les Égyptiens était vraisemblablement ''Bast''. La confusion vient du fait qu’un [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphe]] était souvent ajouté après le mot pour préciser la prononciation du son final. Les premiers égyptologues ne l’avaient pas interprété en tant que tel, conduisant à la translittération en ''Bastet''. Dans la [[mythologie grecque]], elle était connue sous le nom d'Αἴλουρος (Aílouros, Aelurus), qui est le terme signifiant « chat » en [[grec ancien]]. == Culte == Bastet est l’une des déesses les plus discrètes du [[Divinités égyptiennes|panthéon égyptien]], et n’est jamais représentée, sinon dans son temple à Bubastis, qui, selon [[Hérodote]], aurait été, à son époque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidèles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui était dédié à [[Tell Basta]] (Bubastis en grec, et Per Bast en égyptien, « La maison de Bastet »). D’abord divinité locale de la ville de [[Tell Basta|Bubastis]], le culte de Bastet se propage progressivement à tout le pays. Vénérée dès la {{VIe dynastie égyptienne}}, sous le règne de {{noble|Pépi II}}, on l’imagine comme le pendant d’[[Hathor]] de [[Dendérah]]. Un culte de ''Bastet'' s’installe à la [[Basse époque]] à [[Saqqarah]] non loin du complexe funéraire de [[Téti]], dont la ferveur est attestée par les innombrables ex-voto dédiés à la déesse chatte retrouvés sur place, ainsi qu’aux nécropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies félines témoignages des dévots antiques. === Fête de Bubastis === Les fêtes annuelles de la ville de [[Tell Basta|Bubastis]], en l'honneur de la déesse Bastet, étaient des événements très attendus en Égypte. [[Hérodote]] en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archéologues modernes découvrent des preuves de l’existence de ces fêtes mémorables. Vers la [[Basse époque]], la fête de Bastet était l’une des plus populaires du calendrier égyptien. En cette occasion, la cité de Bubastis (à {{Nombre|80|km}} au nord-est du [[Le Caire|Caire]]) ne pouvait être rejointe que par les voies fluviales. Hérodote raconte<ref>{{Lien web |titre=Herodotus, The Histories, Book 2, chapter 60 |url=http://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus:abo:tlg,0016,001:2:60 |site=www.perseus.tufts.edu |consulté le=2022-03-12}}.</ref> : {{Début citation}}Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flûte, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une cité le long du fleuve, ils tirent l’embarcation à terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des moqueries aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivée, ils célèbrent la fête par des sacrifices et l’on consomme à cette occasion plus de vin que durant le reste de l’année.{{Fin citation}} Hérodote parle d’au moins {{Nombre|700000|personnes}} « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la déesse Bastet. Hérodote encore : {{Début citation}}Les chats trépassés sont apportés à Boubastis où ils sont embaumés et enterrés dans des urnes sacrées.{{Fin citation}} Des milliers de ces créatures furent enterrées dans des galeries souterraines de la ville et des environs, afin qu’ils puissent porter le message de leur maître jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fête de Bastet ainsi décrite parut absolument invraisemblable aux égyptologues de la fin du {{s-|XIX}}, mais, en 1887, un archéologue, [[Henri Édouard Naville]], met au jour le site et démontre qu’Hérodote n’avait pas menti. Il fouille les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet évènement religieux considérable attirait toutes les couches de la société égyptienne. Bastet est assimilée à la déesse grecque [[Artémis]]<ref>[[#Enq |L’Enquête]], livre 2, {{§|140}}.</ref>. == Symbolique == [[Fichier:Katze Senckenberg.jpg|vignette|Bastet ([[Muséum Senckenberg]]).]] Fille du dieu soleil [[Rê]], Bastet est cependant parfois considérée comme la fille d’[[Amon]]. Elle est une déesse à double visage : sous sa forme de [[Chat dans l'Égypte antique|chatte]] ou de déesse à tête de chat, elle est la déesse bienveillante protectrice de l’humanité, également déesse musicienne de la joie et déesse de l’accouchement. On la représente ainsi parfois souriante. Elle est également réputée pour ses terribles colères. En revanche, sous les traits d’une déesse à tête de lionne, elle s’identifie alors à la redoutable déesse de la guerre, [[Sekhmet]]. La séduisante déesse à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« énergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des [[Égypte antique|Égyptiens]]. Bastet est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la féminité, la protectrice du foyer et la déesse de la maternité. Mais toujours en elle, sommeille le félin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent [[Apophis]] chargé de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un [[sistre]] dans sa main. Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’[[Atoum]] et elle aurait enfanté le lion [[Miysis]] (Mihos en grec). D’après une tombe de la [[vallée des Reines]] où elle porte des couteaux pour protéger le fils du roi, elle aurait aussi enfanté et allaité [[Pharaon]] dont elle serait la déesse protectrice. === Attributs === Les attributs qui lui sont associés sont la [[Atef|couronne-''Atef'']], la [[Hedjet|couronne-''Hedjet'']], le [[disque solaire]], l’égide, le panier, le [[sistre]] et l’[[uræus]]<ref>[[#JPC |Jean-Pierre Corteggiani]], « Bastet » dans ''L’Égypte antique et ses dieux'', {{p.|79-80}}.</ref>. <gallery> Bronze figures of Bastet, Late period.jpg|Statuettes de Bastet en bronze. Egypte louvre 028.jpg|Statuette au [[Musée du Louvre]]. Cat mummy mask.jpg|Tête de Bastet à l'''Oriental Institute Museum'' de l'[[université de Chicago]]. CatMummies-ROM.png|Statuettes au [[Musée royal de l'Ontario]]. Bastet_dame_katzenkopf.jpg|Statuette moderne d'après une représentation antique. Bastet-E 2533-IMG 0630-gradient.jpg|La déesse chatte Bastet, Bronze ([[Musée du Louvre]]). F0857 Louvre Bastet E2533 rwk.jpg|Détail. </gallery> === Références modernes === Bastet est le nom de la chatte narratrice du roman ''[[Demain les chats]]'' de [[Bernard Werber]] (2016). Dans le roman, Bastet apprend avec ravissement d'un autre chat, Pythagore, que son nom est en fait celui d'une divinité féline vénérée par les Égyptiens de l'Antiquité. Elle est aussi présente dans la saga ''Kane Chronicles'' de [[Rick Riordan]], en tant que protectrice des deux personnages principaux. Comme plusieurs autres dieux égyptiens, Bastet apparaît en tant que [[Liste_des_Goa'ulds_de_Stargate#Bastet|Goa'uld]] dans la série ''[[Stargate SG-1]]''. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * N. E. Scott, ''The cat of Bastet'', BMMA 17/1 (1958), {{p.|1-7}}. * L. Delvaux et E. Warmembol, ''Les divins chats d’Égypte : un air subtil, un dangereux parfum'', Louvain, 1991. * {{Ouvrage | id = JPC | auteur = [[Jean-Pierre Corteggiani]] | titre = L’Égypte ancienne et ses dieux | référence = Référence:L'Égypte ancienne et ses dieux (Jean-Pierre Corteggiani)}}. * {{Ouvrage | id = Enq|auteur = Hérodote | titre = L’Enquête | référence = Référence:Histoires (Hérodote)}}. == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Bastet}} === Liens externes === * [http://www.egyptos.net/egyptos/dieux/bastet.php Fiche biographique] sur la déesse Bastet {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne|Félins}} [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité des animaux]] [[Catégorie:Chat dans l'Égypte antique]] [[Catégorie:Divinité de la fertilité]] [[Catégorie:Félin légendaire]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Divinité thérianthrope]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard%20Lang
Bernard Lang
{{Voir homonymes|Lang}} {{Sources secondaires|date=novembre 2017}} {{Infobox Biographie2 |image=Bernard Lang P1220667.jpg |légende=Bernard Lang. }} '''Bernard Lang''', né en {{date de naissance|1945}}, est directeur de recherche à l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]]. Fervent défenseur de la philosophie du logiciel libre, il a cofondé l'[[Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres|AFUL]]. == Biographie == [[Image:ZuccarelliLang.jpg|thumb|[[Émile Zuccarelli]] et Bernard Lang.]] Après une formation d'ingénieur en [[télécommunications]] à [[Télécom Paris]] (1968), à [[SupAéro]] (1969), et à l'[[université Harvard]] (1970-1972), il rejoint [[Bouygues Telecom]] puis l'INRIA. Il est administrateur de l'[[Isoc France]], vice-président de l'[[AFUL]], administrateur de l'[[ADULLACT]], administrateur de la [[Association pour une infrastructure de l'information libre|FFII]] chapitre France. À la fin des années 1970, Bernard Lang travaille sur le projet « Mentor »<ref name="mentor">{{lien web|url=https://www.researchgate.net/publication/29650883_Programming_environments_based_on_structured_editors_the_Mentor_experience|titre=Programming environments based on structured editors : the Mentor experience|site=Research Gate}}</ref>, puis sur le projet « Centaur »<ref name="centaur">{{lien web|url=https://www.academia.edu/798681/Centaur_the_system|titre=Centaur: the system|site=academia.edu}}</ref> relatif à l'édition structurée de programmes informatiques, élément déterminant pour l'élaboration des premiers systèmes d'édition interactive de documents structurés. Il est alors à l'avant-garde de la recherche sur [[HTML]] et [[XML]]. Petit à petit, il prend parti en faveur des logiciels libres et contre les brevets de logiciels, notamment au sein de l'[[Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres|AFUL]]. Nommé représentant du [[logiciel libre]] au [[Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique]] (CSPLA) le {{date-|3|mai|2007}}<ref>[http://pauillac.inria.fr/~lang/presse/cspla0705.html Deux représentants du logiciel libre sont nommés au CSPLA]</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Liens externes === {{Liens}} * [http://pauillac.inria.fr/~lang/index.html/ Page personnelle] sur le site de l’INRIA * [https://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--268026-,00.html Interview le 23 mars 2002, par ''Le Monde''] {{Portail|logiciels libres}} {{DEFAULTSORT:Lang, Bernard}} [[Catégorie:Personnalité française liée au logiciel libre]] [[Catégorie:Élève de Télécom Paris]] [[Catégorie:Naissance en mars 1945]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaufort
Beaufort
{{Homonymie}} {{Voir paronymes|Beauffort|Belfort}} {{Autres projets |wiktionary=Beaufort |wikibooks=Beaufort}} == Patronyme == {{Nom de famille}} famille * {{page h|familles de Beaufort}}, plusieurs familles nobles d'Angleterre, de France et de Belgique ; personnalités * [[Anne-Marie de Beaufort d'Hautpoul]], comtesse de Beaufort d’Hautpoul (1763-1837), femme de lettres française ; * [[Carel Godin de Beaufort]] (1934-1964), [[pilote automobile]] [[Pays-Bas|néerlandais]] ; * [[Charles Marie Napoléon de Beaufort d'Hautpoul]], général d'Empire ; * [[Claire-Élisabeth Beaufort]] (1976-), journaliste française ; * {{page h|Edmond Beaufort}} ; * [[Édouard Beaufort d'Hautpoul]], marquis de Beaufort d'Hautpoul, colonel du génie ; * Sir [[Francis Beaufort]] ([[1774]]-[[1857]]), amiral [[Royaume-Uni|britannique]] ; * [[Hadelin de Liedekerke-Beaufort]], président de la [[Fédération internationale de l'automobile|FIA]] ; * {{page h|Henri Beaufort}} ; * [[Henriette Laman Trip de Beaufort|Henriette De Beaufort]], écrivaine et historienne néerlandaise ; * [[Jacques-Antoine Beaufort]] (1721-1784), [[Artiste peintre|peintre]] [[France|français]] ; * {{page h|Jean Beaufort}} ; * {{page h|Jeanne Beaufort}} ; * [[Louis de Beaufort]] ([[1703]]-[[1795]]), historien français ; * {{page h|Marguerite Beaufort}} ; * {{page h|Thomas Beaufort}}. == Toponyme == {{Nom de lieu}} === Afrique du Sud === * [[Beaufort West]], une ville d'Afrique du Sud ; * [[Fort Beaufort]], une ville d'Afrique du Sud ; * [[Port Beaufort]], une localité d'Afrique du Sud ; === Antarctique === * [[île Beaufort]], île de l'[[archipel de Ross]], en [[Antarctique]] ; === Arctique === * [[mer de Beaufort]], partie de l'[[océan Arctique]] ; * [[plateau de Beaufort]], formation géologique sous-marine située dans cette mer ; === Australie === * [[Beaufort (Victoria)|Beaufort]], village du [[Victoria (État)|Victoria]] en [[Australie]] ; === Belgique === * [[Ben-Ahin#Histoire|Beaufort]], ruines du [[Château de Beaufort (Belgique)|château de Beaufort]] près de Huy, en Région wallonne, en Belgique ; === États-Unis === * [[Beaufort (Caroline du Nord)|Beaufort]], commune de Caroline du Nord aux États-Unis ; ** [[Comté de Beaufort (Caroline du Nord)|Comté de Beaufort]], en Caroline du Nord ; ** [[District historique de Beaufort]] ; * [[Beaufort (Caroline du Sud)|Beaufort]], commune de [[Caroline du Sud]] aux États-Unis ; ** [[Comté de Beaufort (Caroline du Sud)|Comté de Beaufort]], en Caroline du Sud ; === France === * [[Beaufort (Haute-Garonne)|Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de la [[Haute-Garonne]], en [[Région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] ; * [[Beaufort (Hérault)|Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de l'[[Hérault (département)|Hérault]], en [[Région française|région]] [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] ; * [[Beaufort (Isère)|Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de l'[[Isère (département)|Isère]], en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] ; * [[Beaufort (Jura)|Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Jura (département)|Jura]], en [[Région française|région]] [[Bourgogne-Franche-Comté]] ; ** [[Canton de Beaufort (Jura)|Canton de Beaufort]] ; * [[Beaufort (Nord)|Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Nord (département français)|Nord]], en [[Région française|région]] [[Hauts-de-France]] ; * [[Beaufort (Savoie)|Beaufort]], appelé aussi [[Beaufort-sur-Doron]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de la [[Savoie (département)|Savoie]], en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] ; ** [[Canton de Beaufort-sur-Doron]], ancien [[canton français]] ; * [[Beaufort-Blavincourt]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Pas-de-Calais]], en [[Région française|région]] [[Hauts-de-France]] ; * [[Beaufort-en-Argonne]], une [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de la [[Meuse (département)|Meuse]], en [[Région française|région]] [[Grand Est]] ; * [[Beaufort-en-Santerre]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de la [[Somme (département)|Somme]], en [[Région française|région]] [[Hauts-de-France]] ; * [[Beaufort-en-Vallée]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de [[Maine-et-Loire]], en [[Région française|région]] [[Pays de la Loire]] ; ** [[Canton de Beaufort-en-Vallée]], [[canton français]] ; ** [[Communauté de communes de Beaufort-en-Anjou]] ; * [[Beaufort-sur-Gervanne]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de la [[Drôme (département)|Drôme]], en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] ; * [[Montmorency-Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] de l'[[Aube (département)|Aube]], en [[Région française|région]] [[Grand Est]] ; * [[Chapdes-Beaufort]], [[Commune (France)|commune française]] du [[Département français|département]] du [[Puy-de-Dôme]], en [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] ; === Irlande === * [[Beaufort (Irlande)|Beaufort]], village du [[comté de Kerry]] ; === Liban === * [[Beaufort (forteresse)|Beaufort]], château fort du Liban, ayant appartenu aux croisés ; === Luxembourg === * [[Beaufort (Luxembourg)|Beaufort]], commune luxembourgeoise ; === Malaisie === * [[Beaufort (Malaisie)|Beaufort]], ville malaisienne située sur l'île de Bornéo ; === Royaume-Uni === * [[Beaufort (pays de Galles)|Beaufort]], village du pays de Galles ; * [[Beaufort's Dyke]], fosse marine séparant l'Irlande du Royaume-Uni. == Hydronyme == {{Nom de lieu}} * [[Doron de Beaufort]], rivière française de la Savoie. == Autres == * [[Beaufort (triennale)|Beaufort]], triennale le long de la [[côte belge]] * [[Beaufort (fromage)|Beaufort]], en France, [[appellation d'origine]] pour un [[fromage au lait cru]] de vache * [[Beaufort (bière)|Beaufort]], [[bière]] brassée aux [[Brasseries du Cameroun]] * ''[[Beaufort (film)|Beaufort]]'', film israélien de [[Joseph Cedar]], sorti en [[2007 au cinéma|2007]] * [[Duc de Beaufort]], [[titre de noblesse|titre]] porté dans la noblesse française, dans la noblesse anglaise et dans la noblesse belge * [[Chiffre de Beaufort]], variante du [[chiffre de Vigenère]] * [[Échelle de Beaufort]], échelle utilisée pour mesurer la vitesse du vent * [[Bristol Beaufort]], [[bombardier-torpilleur]] britannique de la [[Seconde Guerre mondiale]] [[Catégorie:Homonymie de communes et d'anciennes communes en France]] [[Catégorie:Homonymie de patronyme]] [[Catégorie:Homonymie de localités aux États-Unis]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaujolais
Beaujolais
{{Autre|le vin|beaujolais (AOC)}} {{Infobox Région naturelle | nom = Beaujolais | image = Beaujolais Wine country.jpg | image taille = 280 | légende = Paysage du Beaujolais. | pays = {{France}} | subdivision1 = [[Auvergne-Rhône-Alpes]]<br />[[Bourgogne-Franche-Comté]] | lien subdivision1 = Région française | subdivision2 = [[Rhône (département)|Rhône]], [[Loire (département)|Loire]]<br />[[Saône-et-Loire]] | lien subdivision2 = Département français | subdivision3 = | lien subdivision3 = | subdivision4 = | lien subdivision4 = | villes = [[Villefranche-sur-Saône]]<br/>[[Tarare (Rhône)|Tarare]]<br/>[[Belleville-en-Beaujolais]] | capitale = [[Villefranche-sur-Saône]] | km² = | géologie = [[Granite|Roches granitiques]] | relief = | production = [[Beaujolais (AOC)]] | nbcommunes = | population = | date pop = | régions voisines = [[Monts du Lyonnais]]<br/>[[Dombes]]<br/>[[Roannais]]<br/>[[Clunisois]] | pays loi LOADDT = | espaces connexes = | classement = | carte = Beaujolais localization.jpg | carte taille = 250 | carte légende = }} Le '''Beaujolais''' est une [[Région naturelle de France|région naturelle française]] située au nord de [[Lyon]], s'étendant sur le nord du département du [[Rhône (département)|Rhône]], le sud de la [[Saône-et-Loire]] et le nord-est de la [[Loire (département)|Loire]], de la vallée de la [[Saône]] aux '''monts du Beaujolais''' ([[Massif central]]) en passant par les coteaux orientaux voués à la vigne. Le [[vignoble du Beaujolais]] et la majorité de la population se trouvent sur le versant oriental du massif. La ville principale est [[Villefranche-sur-Saône]], seule sous-préfecture du département du Rhône. Le versant ouest, le [[Massif forestier du Beaujolais|Beaujolais vert]], est un pays forestier et agricole de moyenne montagne. Le Beaujolais correspond à une ancienne baronnie, dont la capitale était [[Beaujeu (Rhône)|Beaujeu]], particulièrement connue grâce à la régence d'[[Anne de France|Anne de Beaujeu]], fille de [[Louis XI]], durant la minorité de son frère [[Charles VIII (roi de France)|Charles VIII]] de 1483 à 1491. == Toponymie == Le Beaujolais tire son nom de ''Beaujou'' (de la forme dialectale ''jou'' « mont, colline »), et non de ''[[Beaujeu (Rhône)|Beaujeu]]''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Le Petit Robert des noms propres|sous-titre=dictionnaire illustré|éditeur=Le Robert|lieu=Paris|année=2016|pages totales=193|passage=236|isbn=978-2-321-00872-9}}.</ref>. == Géographie == === Situation === [[Fichier:MC Beaujolais.jpg|vignette|Localisation du Beaujolais sur la carte du [[Massif central]].]] Le Beaujolais est un massif collinaire situé au nord-est du [[Massif central]], bordé à l'est par la vallée de la [[Saône]], qui le sépare de la [[Bresse]], et à l'ouest par la vallée de la [[Loire]], qui le sépare du [[Forez]]. Les monts du Beaujolais sont contigus au nord aux monts du [[Mâconnais]] et du [[Charolais (pays)|Charolais]] (et au-delà au [[Morvan]]), au sud aux [[monts du Lyonnais]] (et au-delà au massif du [[Pilat]]). === Relief === {{...}} [[Fichier:Brouilly.JPG|vignette|Le mont Brouilly, vu de Quincié-en-Beaujolais (vue aérienne).]] Le point culminant des monts du Beaujolais est le [[mont Saint-Rigaud]], à {{unité|1009|m}} d'altitude. Le sommet est accompagné par le [[mont Monet]] à {{unité|1000|mètres}}, la [[roche d'Ajoux]] à {{unité|970|mètres}} et le [[mont Tourvéon]] à {{unité|944|mètres}}. === Hydrographie === Le Beaujolais est partagé entre le [[bassin du Rhône]] à l'est et le [[bassin de la Loire]] à l'ouest. Une série de cols marque la [[ligne de partage des eaux]]. * La [[Saône]] longe le Beaujolais du nord ([[Mâcon]]) au sud ([[Anse (Rhône)|Anse]]). * L'[[Ardière]]s, d'orientation ouest-est, arrose [[Beaujeu (Rhône)|Beaujeu]] et se jette dans la Saône à [[Belleville (Rhône)|Belleville]]. * L'[[Azergues]] descend du [[col des Écharmeaux]] vers le sud puis contourne la pointe sud-est du massif pour se jeter dans la Saône à Anse. * La [[Turdine]], au sud-ouest du massif, se jette à [[l'Arbresle]] dans la [[Brévenne]], affluent de l'Azergues. * Le [[Rhins]] coule des monts du Beaujolais vers l'ouest et se jette dans la [[Loire]] à [[Roanne]]. * La [[Vauxonne]] prend source dans le canton de [[Gleizé]], et conflue dans le même canton, mais traverse le canton de [[Belleville-en-Beaujolais|Belleville]]. === Géologie === La partie appelée Haut-Beaujolais est caractérisée par des terrains anciens où dominent des [[affleurement]]s ; les roches y sont principalement le [[granite]], le [[gneiss]] et le [[micaschiste]]. Le Beaujolais calcaire est développé au sud. Le Beaujolais alluvial, formé par des alluvions tertiaires et quaternaires, s'étend sur la rive droite de la Saône et forme le Bas-Beaujolais<ref>Humbert Chatillon ''Le Beaujolais viticole. Thèse soutenue, en 1906'', {{Gallica|id=bd6t5387244z}}</ref>. <gallery> Image:PXL_20221015_094751789.MP.jpg|Pierre volcanique Rivolet. Image:PXL_20221015_094818761.MP.jpg|Grès d'Avenas. Image:PXL_20221015_094836362.MP.jpg|Pierre dorée du Beaujolais. Image:PXL_20221015_094900805.MP.jpg|Bloc de la tour Bourdon. Image:PXL_20221015_094917674.MP.jpg|Pierre Blanche de Charentay. </gallery> === Communications === [[Fichier:Carte beaujolais.png|vignette|gauche|Principales communes du Beaujolais.]] Deux voies de communication naturelles marquent le Beaujolais au nord et au sud du massif montagneux<ref>{{Article|auteur1=André Cholley.|titre=J.G. Ebersolt : Notes de géographie beaujolaise.|périodique=Les Études rhodaniennes vol. 6, n°1|date=1930.|lire en ligne=www.persee.fr/doc/geoca_1164-6268_1930_num_6_1_6308|pages=110-112}}</ref> : * au sud, le passage de [[Tarare (Rhône)|Tarare]] avec le [[col des Sauvages]] ({{unité|723|mètres}}) entre le bassin du Rhône (vallée de la [[Turdine]]) et le bassin de la Loire (vallée du [[Rhins]]) ; ce passage est utilisé par la [[Route nationale 7 (France métropolitaine)|RN7]] et l'autoroute de Lyon à Clermont-Ferrand ; * au nord, le passage de Beaujeu, dû à la remontée de l'érosion jusqu'à l'intérieur du massif, qui fait communiquer [[Belleville (Rhône)]] avec [[Pouilly-sous-Charlieu]] par le [[col des Écharmeaux]]. === Climat === {{référence nécessaire|Le Beaujolais a un [[climat semi-continental]] avec une influence montagnarde}}. == Histoire == [[Fichier:Blason ville fr Beaujeu (Rhône).svg|vignette|Armoiries du Beaujolais.]] En 1898, Claudius Savoye, instituteur en Beaujolais, écrit un ouvrage qui fait référence sur le Beaujolais préhistorique. Le Beaujolais fut d'abord une baronnie qui était possédée au {{IXe siècle}} par [[Guillaume Ier de Forez|Guillaume {{Ier}} de Forez]], comte du [[Lyonnais (province)|Lyonnais]] et du [[Liste des comtes de Forez|Forez]], mort en [[900]]. À sa mort, la baronnie échut à son fils [[Bérard de Beaujeu|Bérard]] qui le premier porta le titre de [[Liste des sires de Beaujeu|sire de Beaujeu]]. Cette première maison s'éteignit en [[1265]], en la personne de [[Guichard V]]. Isabeau, son héritière, épousa Renaud, comte du Forez, qui devint chef d'une nouvelle maison de sires de Beaujeu, parmi lesquels on remarque [[Édouard Ier de Beaujeu|Édouard I{{er}}]], [[maréchal de France]]. La baronnie de Beaujeu passa, vers [[1400]], dans la [[maison de Bourbon]], par la cession qu'en fit [[Édouard II de Beaujeu|Édouard II]] à [[Louis II de Bourbon]], son oncle. Un des descendants de celui-ci, [[Pierre II de Bourbon]], sire de Beaujeu, épousa [[Anne de France]], fille de [[Louis XI de France|Louis XI]], connue sous le nom de ''Dame de Beaujeu'' ou ''Anne de Beaujeu''. En [[1522]], le Beaujolais, confisqué au [[Charles III de Bourbon|connétable de Bourbon]], fut donné à [[Louise de Savoie]], mère de [[François Ier de France|François I{{er}}]]. Réuni à la couronne en [[1531]], il fut rendu en [[1560]] par [[François II de France|François II]], à [[Louis III de Montpensier]], héritier du Connétable. [[Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier|Marie de Montpensier]] le porta en dot, en [[1626]] à [[Gaston de France|Gaston d'Orléans]], dont la fille, la célèbre ''[[Anne-Marie-Louise d'Orléans|Grande Mademoiselle]]'', le légua à [[Philippe d'Orléans (1640-1701)|Philippe d'Orléans]], frère de [[Louis XIV de France|Louis XIV]]. Le Beaujolais, érigé en [[Comté (domaine)|comté]], resta depuis dans la [[maison d'Orléans]]. Le dernier prince qui ait porté le titre de comte du Beaujolais fut [[Louis Charles d'Orléans]], le troisième frère du roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe I{{er}}]], né à [[Paris]] en [[1779]] et mort à [[Malte]] en [[1808]]. C'est du Beaujolais que démarrent les premières déprédations commises par la [[bête du Lyonnais]], qui fera une trentaine de victimes entre 1754 et 1756. [[Fichier:Carte du Lyonnais.svg|vignette|upright=1.5|centre|Le gouvernement général de [[Lyon]] au {{s|XVIII}}, avec les provinces du [[Lyonnais (province)|Lyonnais]], du [[Forez]] et du Beaujolais, et les communes et départements actuels.]] == Économie == L'économie du Beaujolais repose sur la viticulture, l'agriculture et la sylviculture, l'industrie et les activités de services. Toutefois, un tiers des travailleurs résidant dans le Beaujolais travaillent dans l'agglomération de Lyon<ref>{{pdf}} [http://www.insee.fr/fr/insee_regions/rhone-alpes/themes/insee-analyses/IARA_34/IARA_34.pdf Le Beaujolais : un territoire rural marqué par les restructurations industrielles], sur insee.fr.</ref>. === Trois régions économiques === Le Beaujolais est réparti entre trois zones bien différenciées : * le [[Val de Saône (région naturelle)|val de Saône]], où passent d'importantes voies de communication (route, autoroute Paris-Lyon, voies ferrées, [[Saône (rivière)|Saône canalisée]]), et où se trouvent des activités [[industrie]]lles diversifiées ; * les coteaux du Beaujolais, qui portent le [[vignoble]] ; * le Beaujolais vert est caractérisé par une activité agricole dominée par l'élevage, une filière sylvicole {{refnec|porteuse d'une identité naturelle et économique forte}}, une économie traditionnelle en phase de diversification (depuis le textile vers la métallurgie, le plastique et l'agroalimentaire), une activité touristique en développement, notamment à Cublize, avec le [[lac des Sapins]]. === Viticulture === {{Article connexe|Vignoble du Beaujolais}} C'est une région viticole, connue pour ses [[Beaujolais (AOC)|vins]] typiques, vins rouges issus à 97 % du cépage Gamay. Le vignoble du Beaujolais s'étend sur les coteaux à la base des contreforts orientaux du massif, le long de la [[Saône]]. [[Fichier:Vignoble du Beaujolais.jpg|vignette|Vignoble du Beaujolais en automne.]] La production moyenne s'élève à 1 million d'hectolitres par campagne. Le vignoble est réparti entre douze AOC : deux appellations génériques (Beaujolais et Beaujolais Villages) et dix crus ([[morgon]], [[régnié]], [[Moulin-à-vent (AOC)|moulin-à-vent]], [[côte-de-brouilly]], [[brouilly]], [[Juliénas (AOC)|juliénas]], [[Saint-amour (AOC)|saint-amour]], [[Chénas (AOC)|chénas]], [[Chiroubles (AOC)|chiroubles]] et [[fleurie]]). Seules les appellations génériques peuvent prétendre à la commercialisation en primeur, attendue chaque année dans le monde entier le troisième jeudi de novembre, lors de la traditionnelle dégustation du « [[beaujolais nouveau]] »<ref>[http://www.beaujolais.com Site officiel des vins du Beaujolais], sur beaujolais.com.</ref>. === Sylviculture === Les hauteurs du Beaujolais portent de nombreuses parcelles plantées de [[Pinophyta|conifères]], notamment le [[Pseudotsuga menziesii|pin douglas]]<ref>{{Lien web |prénom=Centre |nom=France |titre=Beaujolais - La présence d’une petite mouche d’Amérique du Nord pourrait affecter les bois du Beaujolais |url=https://www.le-pays.fr/tarare-69170/actualites/la-presence-dune-petite-mouche-damerique-du-nord-pourrait-affecter-les-bois-du-beaujolais_13952495/ |site=www.le-pays.fr |date=2021-05-13 |consulté le=2021-05-21}}</ref>. === Industrie textile === {{refnec|De nombreuses usines de tissage sont actives dans la région}}. Elles furent à l'origine d'une importante activité économique jusqu'au début de la mondialisation. == Le Beaujolais dans la culture populaire == === Littérature === * ''[[Le beaujolais nouveau est arrivé (roman)|Le beaujolais nouveau est arrivé]]'', roman de [[René Fallet]], [[1975 en littérature|1975]]. * ''Le Vignoble du Diable'', roman de Philippe Bouin, Presses de la Cité, 2013 === Filmographie === * ''[[Le Beaujolais nouveau est arrivé (film)|Le Beaujolais nouveau est arrivé]]'' de [[Jean-Luc Voulfow]], [[1978 au cinéma|1978]] (adapté du [[Le beaujolais nouveau est arrivé (roman)|roman homonyme]]) ; * ''[[Après lui]]'', de [[Gaël Morel]], [[2007 au cinéma|2007]]. * ''[[Dialogue avec mon jardinier]]'', de [[Jean Becker]], 2007<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Dialogue avec mon jardinier |url=https://www.auvergnerhonealpes-cinema.fr/film/dialogue-avec-mon-jardinier/ |site=Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma |consulté le=2024-03-24}}</ref>. * ''[[Saint Amour (film)|Saint Amour]]'', de [[Benoît Delépine]] et [[Gustave Kervern]], [[2016 au cinéma|2016]]<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |titre=RHONE. En partie tourné dans le Beaujolais, le film Saint Amour avec Depardieu en avant-première ce dimanche |url=https://www.leprogres.fr/beaujolais/2016/02/14/en-partie-tourne-dans-le-beaujolais-le-film-saint-amour-avec-depardieu-en-avant-premiere-ce-dimanche |site=www.leprogres.fr |consulté le=2024-03-24}}</ref>. == Voir aussi == === Bibliographie === * [[Claudius Savoye]], ''Le Beaujolais préhistorique'', Lyon, Dédale Éditions, {{1re|édition}} 1899 * Jacques-Guillaume Trolieur de la Vaupierre, ''Histoire du Beaujolais'', manuscrits inédits des {{s2-|XVII|XVIII}} publiés par [[Léon Galle]] et [[Georges Guigue]], Lyon, Société des bibliophiles lyonnais, 1920, tome 1 (476 p.){{Gallica|id=bpt6k1115020}} ; t.2 Mémoires de Louvet, 506 p. {{Gallica|id=bpt6k556136}} * Mathieu Méras, ''Le Beaujolais au Moyen Age'', Lyon, 1956 * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Samuel Auray|titre=Carnet de territoire|sous-titre=Le Beaujolais|éditeur=CAUE Rhône Métropole éditions|lieu=Lyon|année=2016|pages totales=160|isbn=978-2-912533-27-2|lire en ligne=http://en.calameo.com/read/000958475adf95f1a3509}} === Articles connexes === {{Autres projets | commons = Category:Beaujolais | commons titre = Beaujolais }} * [[Massif central]] * [[Vignoble du Beaujolais]] * [[Château de la Chaize (Odenas)|Château de la Chaize]] * [[Mont Brouilly]] * [[Beaujolais nouveau]] * [[Lac des Sapins]] * [[Poire à la beaujolaise]] * [[Concours International du Gamay]] * [[Château des Jacques]] === Liens externes === {{Liens}} === Notes et références === {{Références}} {{Palette|Cuisine lyonnaise|Listes du Massif central}} {{Portail|montagne|Massif central|département du Rhône|Saône-et-Loire}} [[Catégorie:Beaujolais| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baal
Baal
{{Voir homonymes}} [[Fichier:Baal thunderbolt Louvre AO15775.jpg|thumb|[[Stèle de Baal au foudre]], {{XVe|s}}-{{s-|XIII}}, trouvée à [[Ugarit]], [[musée du Louvre]].]] '''Baal''' ou '''Ba'al''' ([[hébreu]] : '''בָּעַל''', '''Báʿal''', qui signifie ''supérieur'', ''suprême'' ; [[akkadien]] : '''[[Bēl]]''') est un nom divin pouvant qualifier un ensemble de divinités des peuples de langues sémitiques du [[Proche-Orient ancien]], en Syrie et au Levant ([[Ugarit]], [[Phénicie]], [[Canaan (région)|Canaan]]) et par dérivation dans les implantations phéniciennes de Méditerranée ([[Carthage]]). Ce nom signifie « Seigneur » ou « Maître » et est couramment employé pour désigner une divinité majeure d'un panthéon local, souvent un dieu de l'Orage, qui représente la fonction souveraine dans ces régions, assimilé ou similaire à ceux portant en Syrie et en Mésopotamie les noms divins [[Adad]], [[Adad|Hadad]], [[Adad|Addu]], Haddu, etc. Le terme Ba'al peut être employé seul pour désigner un dieu, notamment à Ugarit et dans la Bible. Assez souvent une épithète accolée au nom permet de singulariser la divinité parmi la diversité des Baals de la documentation antique, en l'associant notamment à un lieu ou à un champ de compétence particulier : Baal du mont Saphon, Baal des Cieux (Shamen), Baal Hadad, Baal Hammon, etc. Ils sont souvent peu documentés et leurs fonctions et cultes sont très mal connus. Il apparaît en tout cas qu'il ne s'agit pas toujours de dieux de l'Orage, certains ayant plutôt un caractère agraire, guérisseur ou chthonien. Ces divinités ont des pendants féminins, les déesses appelées Baalat/Ba'alat (« Dame », « Maîtresse »), comme Baalat Gubal, la déesse tutélaire de [[Byblos]]. == Étymologie == Le terme Ba'al est un mot répandu dans de nombreuses [[langues sémitiques]] occidentales ([[araméen]], [[phénicien]], [[hébreu]], etc.) pour désigner un être supérieur aux autres, respectable, qui peut se traduire par le « seigneur », le « maître », le « propriétaire » ou encore l'« époux »{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=55}}{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43}}. La forme féminine du nom est Ba’alat ou Ba’alah{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=139-140}}. Ce terme sert en général d'appellatif, pour désigner une divinité qui porte une autre nom ou s'adresser à elle, voire d'épithète divine, mais il peut aussi servir employé seul comme nom propre servant à désigner un dieu souverain qui a le statut de seigneur/maître des autres dieux{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}{{,}}{{sfn|Schwemer|2008|p=8-9}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43}}. == Historique == Le terme Ba'al est attesté en lien avec des divinités depuis la période 2500-2300 av. J.-C., dans des tablettes cunéiformes provenant d'[[Abu Salabikh]], de [[Tell Beydar]] et d'[[Ebla]]. Les historiens sont divisés sur les usages anciens du terme en rapport avec des dieux : il est possible d'y voir les premières attestations du dieu Ba'al à proprement parler{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}, mais il est possible qu'il s'agisse uniquement d'appellatifs ou d'épithètes désignant des divinités qui ont un autre nom{{sfn|Schwemer|2008|p=8}}. De fait la pratique consistant à employer le terme « Maître »/« Seigneur » pour composer le nom ou l'appellatif d'une divinité se retrouve dès les époques les plus anciennes. Dans les langues sémitiques orientales de Mésopotamie et de Syrie, variantes de l'[[akkadien]], le terme employé est ''Bēlu(m)'', abrégé en ''Bēl'', féminin ''Bēltu(m)'', qui désignent de la même manière que Baal et Baalat une grande variété de divinités telles que Bēl gasher le « Seigneur Fort », Bēl matim le « Seigneur du Pays », Bēlet Nippuri(m) la « Dame de Nippur », etc. ; au {{-m|I|er}} Bēl est souvent employé comme épithète ou autre nom du grand dieu souverain babylonien [[Marduk]]{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=54 et sq.}}. Vers le milieu du {{-m|II|e}} au plus tard Ba'al est employé dans certains royaumes de Syrie et du Levant comme le nom propre principal de la divinité suprême du panthéon, donc le « Seigneur » des dieux, dans ces régions en général le dieu de l'Orage et de la Fertilité, normalement appelé Addu, Haddu ou Hadad dans les langues ouest-sémitiques. Cela est notamment documenté à Ugarit. Il ne s'agit donc plus d'un simple appellatif ou d'une épithète, et le terme Haddu sert d'épithète à Ba'al, sous la forme Ba'al Haddu, dans la documentation ugaritique. Il est généralement considéré qu'il s'agit d'une évolution propre à cette période : comme le dieu de l'Orage a le statut de dieu principal, c'est lui qui est le plus couramment appelé Ba'al « Seigneur »/« Maître », et au fil du temps ce surnom devient son nom d'usage commun. Certains spécialistes ont néanmoins proposé que le terme Ba'al soit le nom originel du dieu de l'Orage dans les pays cananéens et que l'emploi des termes Hadad/Haddu se soit fait sous l'influence de la Mésopotamie, où le dieu de l'Orage porte le nom Adad en akkadien{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}{{,}}{{sfn|Schwemer|2008|p=8-9}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43}}. Quoi qu'il en soit, une dissociation entre les deux est visible dans les premiers siècles du {{-m|I|er}} : le dieu de l'Orage est alors plutôt désigné par le terme Hadad dans les pays araméens, tandis que dans la sphère phénicienne et cananéenne il est plutôt appelé Ba'al. Les textes bibliques emploient le terme Ba'al pour désigner une divinité spécifique, comme à Ugarit{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}. Cela n'empêche pas pour autant la persistance de l'emploi du nom Ba'al avec diverses épithètes à Ugarit et en Phénicie : à Ugarit il est notamment désigné comme Ba'al d'Ugarit ou Ba'al du (mont) Saphon ; dans les cités phéniciennes on rencontre Ba'al du (mont) Liban, Ba'al de Sidon, Ba'al des Cieux, etc.{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132-133}}. Plusieurs noms de lieux sont également composés à partir de son nom, évoqués surtout dans la Bible, et en particulier dans les régions hautes de Canaan (Ba'al-gad, Ba'al-hazor, Ba'al hermon, etc.). Reste alors à déterminer s'il s'agit de références au dieu Ba'al et à son culte, ou d'une autre divinité portant le titre de « Seigneur »/« Maître », ce qui se fait au cas par cas{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=140}}. == Un dieu de l'Orage du Levant antique == [[image:Baal casting lightening-AO 11598-IMG 1084.JPG|vignette|redresse|Baal brandissant un foudre, {{sp-|XIV|-|XII}} {{avjc}}, [[Minet el-Beida]] (Syrie). Musée du Louvre]] Dans les pays syro-levantins, le dieu dénommé Ba'al est une divinité souveraine, presque systématiquement un dieu de l'Orage{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=55}}{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132}}{{,}}{{sfn|Schwemer|2008|p=8-9}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43}}. Cette expression désigne plus exactement des divinités associées à des phénomènes naturels atmosphériques, comprenant certes les éclairs et le tonnerre, mais aussi les tempêtes et d'une manière générale les précipitations, ce qui leur confère un aspect fertilisateur. Dans les régions côtières cela place aussi la navigation dans leur champ de compétences. Le culte de Baal et sa mythologie sont surtout attestés par les textes d'[[Ugarit]] datés des années 1250-1185 av. J.-C., mais il apparaît de manière plus sporadique dans d'autres sites syriens de l'âge du bronze récent ([[Emar]]), dans le domaine phénicien de l'âge du fer et en Égypte où son culte a été « importé ». La Bible hébraïque comprend également des mentions de son culte dans les pays d'Israël et de Juda et le reste du Levant méridional, présenté sous un jour négatif. === Ugarit et la Syrie === {{Article connexe|Religion ougaritique|Cycle de Baal}} [[Fichier:Ugarit Baal temple 3968.jpg|thumb|gauche|Ruines du temple de Ba'al à Ugarit.]] [[Ugarit]] sur la côte syrienne est le cas le mieux documenté dans lequel un dieu est appelé Ba'al tout court, plus exactement ''Baʿlu'' dans la langue locale, l'[[Ougaritique|ugaritique]]. Il est néanmoins aussi désigné sous des formes plus traditionnelles, avec une épithète topique, Ba'al d'Ugarit et Ba'al du (mont) Saphon (''Ṣapūna/u''), ou encore une épithète divine Ba'al Hadad, rappelant qu'il est l'aspect local du dieu de l'Orage{{sfn|Schwemer|2008|p=9}}. Ba'al est à Ugarit tantôt présenté comme le fils du grand dieu [[El (dieu)|El]], figure patriarcale du panthéon local, ou comme celui de [[Dagon (dieu)|Dagan]], grand dieu agraire de la Syrie. La déesse [[Anat]] n'est pas explicitement présentée comme son épouse, les déesses ayant ce rôle sont Pidray, Tallay et Arsay, aussi présentées comme ses filles. En tant que dieu de l'Orage, il est le maître des pluies, du tonnerre et des éclairs, et plus généralement un dieu de la fertilité. Les épithètes et titres qu'il reçoit indiquent la grande variété de ses rôles. Il est Ba'al d'Ugarit, le protecteur de la cité et du royaume, et son roi à proprement parler. En tant que maître du mont Saphon, il trône au sommet de la plus haute montagne du royaume, rappelant par là son rôle éminent. Son rôle atmosphérique se retrouve ainsi dans le titre de « chevaucheur des nuées ». Il est également défini comme « puissant » (''dnrm''). « Le victorieux » (''aliyn bʿl'') et « le plus puissant des héros » (''aliy qrdm'') revoient à ses exploits guerriers et son aspect militaire. L'imagerie renvoie aussi à ces attributs : la [[Stèle de Baal au foudre|stèle de Ba'al au foudre]] le représente debout sur une montagne, en posture combattante, brandissant une massue de la main droite dans une posture reprise de l'iconographie égyptienne, et tenant de la main gauche une lance plantée dans le sol. Un personnage représenté en plus petit est sans doute le roi d'Ugarit<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Nicholas |nom1=Wyatt|titre=The Religion of Ugarit: An Overview|auteurs ouvrage=Wilfred G. E. Watson et Nicholas Wyatt (dir.)|titre ouvrage=Handbook of Ugaritic Studies| lieu=Louvain, Boston et Cologne| éditeur= Peeters|collection= Orientalia Lovaniensia Analecta | année=1999| passage=544-545 }}</ref>{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=132-135}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43-44}}. Un groupe de textes mythologiques en ugaritique surnommé « [[Cycle de Ba'al]] » par les spécialistes modernes est dédié à sa gloire et à l'exaltation de la royauté. Le premier récit relate comment Ba'al a vaincu le dieu [[Yam]], la Mer, ce qui le place dans le rôle de divinité protectrice contre les forces du chaos venues de la mer, également documenté par des mentions de ses combats contre d'autres monstres maritimes qui ont des échos dans la Bible (un équivalent de Tannin, des serpents tels que Litanu qui rappelle le Léviathan). Il accède alors au statut du dieu souverain, et un palais est érigé pour lui. Son affrontement suivant le met aux prises avec [[Mot (dieu)|Mot]], le dieu de la Mort, qui le fait venir aux Enfers où il le retient, causant une perte de la fertilité sur terre. Ba'al parvient à s'échapper, puis combat Mot, qui reconnaît sa suprématie bien que le duel n'ait pas eu de vainqueur. Ce récit présente donc Ba'al comme un dieu de la fertilité lié au cycle des saisons, tout en le reliant au monde infernal<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=John C.L. |nom1=Gibson|titre=The Mythological Texts|auteurs ouvrage=Wilfred G. E. Watson et Nicholas Wyatt (dir.)|titre ouvrage=Handbook of Ugaritic Studies| lieu=Louvain, Boston et Cologne| éditeur= Peeters|collection= Orientalia Lovaniensia Analecta | année=1999| passage=193-199}}</ref>{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=134-136}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=44-45}}. === Monde phénicien et punique === Il y a assez peu de mentions écrites d'un dieu Ba'al tout court dans les textes en phénicien du {{-m|I|er}} Il apparaît dans des expressions telles que « Main de Ba'al », « Béni de Ba'al », « par la grâce de Ba'al et des dieux », etc. Néanmoins on trouve de nombreux Ba'als dans cette documentation, qui ne sont pas forcément des dieux de l'Orage, le nom Ba'al étant souvent employé avec des épithètes pour désigner le « Seigneur »/« Maître », dieu principal de divers panthéons de cités (Sidon, Tyr, Byblos, etc.), des dieux associés à des montagnes (Saphon, Liban, Hermon) et d'autres divinités ou appellatifs divins (Ba'al shamem, Ba'al hammon, Ba'al addir){{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=55}}{{,}}{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=84}}. Le traité entre le roi [[Baal Ier|Ba'al de Tyr]] et le roi assyrien [[Assarhaddon]] (v. 675 av. J.-C.) invoque ainsi trois Ba'als parmi les dieux garants de l'accord : Ba'al shamem, Ba'al malage (non attesté ailleurs) et Ba'al du Saphon{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=62}}. En [[phénicien]] ''Hanni-baal'' est un [[nom théophore]] signifiant « qui a la faveur de Baal », et qui a été porté par [[Hannibal]], le célèbre général carthaginois qui attaqua Rome. {{refnec|Le culte de Baal était également célébré dans la ville phénicienne florissante de [[Baalbek]] probablement depuis sa fondation au {{IIIe}} millénaire av. J.-C., avant que celle-ci ne devienne Heliopolis quand les divinités phéniciennes auront été ramenées à un culte du soleil.}} === Égypte === La culte de Ba'al est importé en Égypte depuis le Levant au moins à partir du {{-s|XVI|e}} par les [[Hyksôs]] qui implantent son culte à [[Avaris]]. Il semble surtout être reçu sous son aspect guerrier, puisqu'il est assimilé dans la [[mythologie égyptienne]] à [[Seth]], par ailleurs une divinité des pays étrangers et qui présente aussi des traits des dieux de l'Orage. Ba'al tend à incarner en Égypte la royauté sous son jour belliqueux. Le [[papyrus d'Astarté]] semble contenir une version en égyptien du mythe du combat de Ba'al contre [[Yam]], la Mer<ref>{{Article|langue=en|auteur=Niv Allon |titre=Seth is Baal: Evidence from the Egyptian Script|périodique=Ägypten und Levante / Egypt and the Levant |volume= 17 |année=2007|passage= 19-21|jstor=23788156}}.</ref>. === Israël et la Bible === En tant que divinité majeure de Phénicie et de Canaan, Ba'al a été présent dans les pays d'Israël et de Juda. Cela ressort avant tout des textes de la Bible hébraïque, dans lesquels Ba'al {{incise|et parfois même les Ba'als au pluriel (''Baalim'')}} est présenté comme l'idole par excellence, un faux dieu venu de l'extérieur vénéré par des Israélites tombés dans l'erreur, au détriment du dieu unique [[YHWH]], dont il est donc le rival le plus redoutable{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=136-137}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=45}}. C'est de loin la divinité [[Ancien Testament|vétéro-testamentaire]] la plus mentionnée après YHWH ou [[Elohim]], avec près de 90 occurrences. En lisant entre les lignes des discours des rédacteurs des textes bibliques, une autre réalité transparaît : Ba'al était une des principales divinités vénérées dans ces royaumes, dont les habitants sont longtemps restés polythéistes, concurrençant à plusieurs reprises le culte de YHWH (ce qui explique la vigueur des attaques qu'il reçoit), qui s'affirmait alors comme la divinité majeure, tout en l'influençant de manière significative<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dany|nom1=Nocquet|préface=Thomas Römer|titre=Le « livret noir de Baal » : la polémique contre le dieu Baal dans la Bible hébraïque et l'ancien Israël|éditeur=Labor et Fides|collection=Actes et recherches|lieu=Genève|année=2004}}.</ref>. La rivalité entre YHWH et Ba'al, relatée dans le [[Premier Livre des Rois]] (chapitres 16 à 18), prend place dans le royaume d'Israël sous le règne d'[[Achab (roi)|Achab]], qui a épousé une princesse originaire de Phénicie (Sidon ou Tyr), [[Jézabel]], sous l'influence de laquelle le culte de Ba'al (peut-être [[Melqart]], le Ba'al de Tyr) tend à devenir dominant. La résistance yahwiste est menée par le prophète [[Élie]], et culmine au chapitre 18 dans son affrontement sur le [[mont Carmel]] contre 450 prophètes de Ba'al : il parvient à produire du feu et de la pluie grâce à l'intervention de Yhwh, alors que ses rivaux échouent, ce qui signifie la supériorité de son dieu, et se conclut par la mise à mort des prophètes de Ba'al. Dans le [[Second Livre des Rois]] (chapitres 9 et 10), Jézabel et les enfants d'Achab sont finalement renversés par [[Jéhu]] et tués, qui massacre également les adeptes de Ba'al et fait de YHWH le dieu du royaume<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Thomas|nom1=Römer|titre=L'Invention de Dieu|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Points|Points]]|année=2017|passage=154-161}}</ref>. Malgré cette rivalité les similitudes entre Ba'al et YHWH sont fortes, et il est probable que YHWH ait emprunté de nombreux traits du dieu de l'Orage levantin, voire qu'il soit en quelque sorte le « Ba'al d'Israël ». Dans le [[Psaume 104 (103)|psaume 104]], il est dit qu'il chevauche les nuages, ce qui renvoie à un des titres du Ba'al d'Ugarit, « chevaucheur des nuées ». Le [[Psaume 29 (28)|psaume 29]] le présente comme le maître des eaux et de la nature, un jeune bœuf, ce qui le rapproche là encore des aspects de Ba'al. La victoire de YHWH contre le [[Léviathan]] rappelle celle de Ba'al contre la Mer{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=137-138}}{{,}}{{sfn|Römer|2017|p=154-155}}. Parmi les autres aspects ignobles imputés au culte de Ba'al, des prostitués, hommes et femmes, servaient sexuellement sur les hauts lieux et certains passages bibliques rapportent parmi les rituels pour obtenir les faveurs de la divinité des sacrifices d'enfants<ref>De telles descriptions sont présentes dans [[Premier Livre des Rois|1 Rois]], [[Deuxième Livre des Rois|2 Rois]], [[Premier Livre des Chroniques|1 Chroniques]] et [[Deuxième Livre des Chroniques|2 Chroniques]].</ref>, dans le ''[[livre de Jérémie]]'' (19:5 ) : {{Citation |Ils ont bâti des hauts lieux à Baal, Pour brûler leurs enfants au feu en holocaustes à Baal : Ce que je n'avais ni ordonné ni prescrit, Ce qui ne m'était point venu à la pensée}}. Néanmoins, les liens entre de tels sacrifices et les cultes de Baal ne sont pas nombreux dans les textes bibliques et les sources extra-bibliques ne sont pas probantes sur de tels liens{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=45}}. === Dans le monde hellénistique et romain === Lorsque les régions où Ba'al était vénéré passent sous la domination des Grecs puis des Romains, ce dieu passe sous le prisme de l'[[Interpretatio graeca|interpretatio graeca et romana]] et devient [[Zeus]] chez les auteurs grecs et [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]] chez les auteurs latins, donc les équivalents du dieu de l'Orage dans les panthéons grecs et romains{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=55}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=46}}. Ba'al du mont Saphon est ainsi traduit en grec comme Zeus du [[Ras Kouroun|mont Kasios]] et se voit consacrer des sanctuaires dans plusieurs régions du monde gréco-romain{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=153}}. Chez [[Philon de Byblos]], Ba'al apparaît plutôt sous le nom de Demarous, qui rappelle l'épithète ''dmrn'' « puissant » qui lui est attribué à Ugarit{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=46}}. == Les différents Baal == [[image:Baal Ugarit Louvre AO17329.jpg|vignette|Figurine en bronze d'un Baal, {{sp-|XIV|-|XII}} {{avjc}}, trouvée à Ras Shamra (anciennement [[Ugarit]]) près de la côte phénicienne. [[Musée du Louvre]].]] Ci-après une liste non exhaustive de divinités attestées dans des sources antiques dont le nom ou un surnom commence par Ba'al, dans l'ordre alphabétique, qu'il s'agisse ou non d'un dieu de l'Orage : * Ba'al addir : Le « Seigneur puissant » (ou « Ba'al le puissant »), attesté à Byblos et surtout en Afrique du Nord, apparemment comme un autre nom de Ba'al hammon, car il lui sert aussi d'épithète (il est aussi appelé « Roi puissant »){{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=55-56}}. * Ba'al berith : « Ba'al du serment » (ou le « Seigneur du serment »), attesté dans le [[Livre des Juges]], en même temps qu'un « El du serment ». Ils disposent d'un lieu de culte dans la ville cananéenne de [[Sichem]] et sont vénérés par des Israélites, qui trahissent ainsi leur propre dieu. D'après son nom Ba'al berith pourrait être un garant des alliances, mais le texte biblique semble aussi indiquer que son culte est lié à la fertilité et à l'agriculture{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=141-144}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=46}}. * Ba'al de Byblos : Parèdre de la déesse tutélaire de la ville, Ba'alat Gubal la « Dame de Byblos ». Une inscription l'appelle aussi ''ʾdn'', Adon, qui se traduit également par « Seigneur » (cf. [[Adonis (mythologie)|Adonis]]){{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=57}}. * Ba'al du Carmel : Il s'agirait d'un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43 et 46}}. Les textes antiques parlent plutôt du « dieu du Carmel ». Le lien entre Ba'al et le [[mont Carmel]] est surtout indiqué par l'affrontement entre le prophète Elie et les prophètes de Ba'al, peut-être plus exactement Ba'al shamem, ou alors Hadad si ce n'est Melqart, qui a lieu à cet endroit. Aux périodes récentes il présente des liens avec le Zeus Hélipolitain vénéré à [[Baalbek]]{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=182-185}}. * [[Ba'al Hammon|Ba'al ham(m)on]] : Son origine est discutée : il pourrait s'agir de « Ba'al de l'Amanus », donc un autre aspect du dieu en lien avec une montagne, ou bien du « Seigneur de la chapelle (domestique) ». Peu attesté au Levant, il connaît un grand succès en Occident où il devient la divinité principale de Carthage, avec pour parèdre la déesse Tanit. C'est lui qui se cache derrière le Ba'al présent dans de nombreux noms personnels carthaginois, comme Hannibal. C'est un dieu lié à la famille et aux communautés, et aussi à l'agriculture, traits qui le rapprochent plutôt des dieux El et Dagan. Il a aussi des aspects chthoniens. Les Grecs et les Romains l'assimilent à Kronos et Saturne{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=57-58}}{{,}}{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=73-74}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=46-47}}. * Ba'al du Hermon : Un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant, le [[mont Hermon]] (actuel Jabal el-Cheikh dans l'Anti-Liban), qui a donné son nom à une localité situé à cet endroit{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=145-146}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=43 et 47}}. * Ba'al du Liban : Un des aspects du dieu Ba'al en tant que maître d'une montagne du Levant, le [[mont Liban]]. Il est attesté par des dédicaces en phénicien mises au jour à Carthage de Chypre, où il dispose manifestement d'un temple. Il est surtout connu à l'époque romaine sous le nom de Zeus Libranios, qui dispose d'un temple sur cette île, à Phassoula, qui pourrait être celui que documentent les inscriptions phéniciennes{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=57}}. * Ba'al marqod : « Ba'al de la danse » (ou « Seigneur de la danse »), connu par quelques inscriptions en grec et en latin provenant du sanctuaire de Der el-Qala près de Beyrouth. Il est assimilé à Jupiter (et sa parèdre à Junon), ce qui indique qu'il s'agit d'un aspect du dieu de l'Orage, mais la présence d'une source bienfaisante dans le sanctuaire lui confère aussi un aspect guérisseur et fécondant. Son culte est aussi attesté à Rome et en Dacie, où il a été introduit pas des soldats{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=59}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=47-48}}. * Ba'al du Pe'or ([[Belphégor (divinité)|Belphégor]]) : Dieu local du mont Pe'or, dans le pays de [[Royaume de Moab|Moab]]. Il s'agirait d'une divinité liée au monde infernal. Le nom Pe'or semble lié au terme qui sert en hébreu ancien à désigner la bouche des Enfers. Ce dieu apparaît dans la Bible (Nombres 25) qui évoque des banquets licencieux en son honneur dans lesquels des femmes moabites essayent d'entraîner des hommes israélites. Dans la tradition juive son culte est associé à des banquets (''marzeah''). Il est passé à la postérité sous le nom de Belphégor{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=147-148}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=48}}. * Ba'al du Saphon (Ṣapon) : Désignation du dieu Ba'al quand il est associé à sa résidence du mont Saphon, l'actuel Djebel al-Aqra sur le littoral syrien, aussi connu comme le mont Kasios en grec ancien. Il apparaît en tant que désignation de Ba'al (Hadad) dans les documents rituels d'Ugarit, royaume où se trouve le mont Saphon à l'âge du bronze récent et qui occupe une place importante dans sa mythologie. Il joue un rôle en tant que protecteur des navigateurs. Son culte est attesté en dehors de sa région d'origine (à Tyr, en Égypte), ce qui implique qu'il s'agit d'une figure divine de premier plan dans le Levant antique. Un temple lui est dédié à Carthage, d'où provient probablement le [[tarif de Marseille]]. À l'époque gréco-romaine, il est désigné comme Zeus du (mont) Kasios, dont le culte est attesté en Égypte, en Grèce, en Sicile, en Espagne. En raison de la proximité phonétique entre Saphon et [[Typhon]], il a été proposé que le monstre grec lui ait emprunté son nom et ses traits liés aux tempêtes maritimes{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=60-61}}{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=152-154}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=44 et 49}}. * Ba'al de Sidon : Divinité principale de cette cité phénicienne, peut-être une autre manière de désigner le dieu guérisseur [[Eshmoun]]{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=60 et 78}}. Pour le Bronze récent un texte mis au jour à Ugarit indique que le grand dieu local est un dieu de l'Orage, ce qui se rapproche plus de la forme habituelle de Ba'al{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=58}}. [[image:Temple of Bel, Palmyra 02.jpg|vignette|Temple de Bel/Baal à Palmyre]] * [[Baalshamin|Ba'al shamem]] / Ba'al shamayim : « Ba'al des Cieux » ou le « Seigneur des Cieux ». Ce nom est attesté à Ugarit à la fin de l'âge du bronze, sans doute en tant qu'aspect du Ba'al local. Il est surtout documenté à partir de la période suivant : il est présent et populaire dans les cités phéniciennes (Byblos, Tyr) et dans la sphère araméenne (Karatepe) à l'âge du fer, et dispose encore d'un sanctuaire à Oum el-Amed près de Tyr au {{-s|II|e}} Il ne paraît pas rattaché à une cité ou un lieu en particulier, même s'il a été proposé qu'il s'agisse d'un autre nom du Ba'al du Carmel voire de Melqart. Aux époques hellénistique et romaine il apparaît sous les noms de Zeus Hypsistos « Très-Haut », Megistos Keraunios « Très-Grand Foudroyant » ou encore Theos Hagios Ouranios « Dieu Saint Céleste », ce qui indique qu'il a acquis un statut de divinité suprême. Son culte est aussi attesté dans les royaumes arabo-araméens ([[Nabatéens]], [[Palmyre]], [[Hatra]]). Il reste important jusqu'à la christianisation. En revanche il est peu attesté en Occident : il dispose d'un temple à Carthage et son culte est attesté en Sardaigne{{sfn|id=DCPP|DCPP|1992|p=61-62}}{{,}}{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=149-151}}{{,}}{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=72-73}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=49}}. * Ba'al de Tyr : Il s'agit d'une manière de désigner le dieu principal du panthéon de cette cité, [[Melqart]]{{sfn|id=RPA|Bonnet|2014|p=62-63 et 74-75}}. * Ba'al d'Ugarit : Autre appellation du dieu de l'Orage Ba'al dans la ville et le royaume d'Ugarit, dont il est la divinité protectrice{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=44 et 49}}. * Ba'al zebub/l ([[Belzébuth]]) : Dieu attesté par quatre occurrences dans la Bible hébraïque, notamment en lien avec la cité philistine d'[[Ekron]]. Son nom a été interprété par l'hébreu ''zebub'' « mouche » comme signifiant le « Maître/Seigneur des mouches », ce qui a longtemps posé divers problèmes d'interprétation. Il est désormais couramment admis qu'il s'agit d'une déformation volontaire des rédacteurs des passages bibliques en question, de manière à déprécier ce dieu, et que son épithète originelle était ''zebul'', « prince », donc que le nom signifie « Ba'al le prince ». L'adjectif « prince » sert à désigner diverses divinités dans des langues ouest-sémitiques, et Ba'al en particulier dans des textes d'Ugarit où il servirait plus spécifiquement à désigner une divinité chthonienne pouvant intervenir pour guérir certaines maladies. Dans le Nouveau Testament et la littérature postérieure, il est devenu le démon Belzébuth{{sfn|id=DDDB|DDDB|1999|p=154-156}}{{,}}{{sfn|Frayne|Stuckey|2021|p=49}}. == Dans la culture contemporaine == Les récits et représentations antiques et bibliques à charge contre Baal ont été repris par plusieurs médias, notamment en l'associant avec [[Moloch]], comme certains commentaires du texte hébraïque [[Tanakh]] le font. Le film ''[[Cabiria]]'', premier grand péplum ([[1914 au cinéma|1914]]), de [[Giovanni Pastrone]], présente les carthaginois sacrifiant des enfants précipités dans le torse-brasier de la statue du dieu Moloch. La pièce de théâtre [[Baal (Brecht)|Baal]], écrite en 1918-1919 par le dramaturge allemand [[Bertolt Brecht]], met en scène un personnage éponyme, poète maudit et alcoolique dont l'immoralisme reflète, bien que négativement, la figure biblique. La série de [[bande dessinée]] ''[[Alix (bande dessinée)|Alix]]'', de [[Jacques Martin (auteur)|Jacques Martin]], met notamment en scène les sacrifices d'enfants projetés dans les gueules des idoles représentant Moloch-Baal ou Baal-Amon (''[[L'Île maudite]]'', ''[[Le Tombeau étrusque]]'', ''[[Le Spectre de Carthage]]'', ''La Conjuration de Baal''). En dehors des récits bibliques, Martin s'inspire beaucoup de l'histoire de ''[[Salammbô]]''<ref>Ce nom provient du [[phénicien]] Shalambaal « image de Baal » ([[Gisèle Séginger]], ''Salammbô'', Flammarion "GF", 2001 : "Salammbô", le nom d’Astarté [http://flaubert.univ-rouen.fr/bulletin/bulle18.php]).</ref>, de [[Gustave Flaubert]], et fait le lien entre les filles de [[Loth]] et le culte du feu, devenant le culte d'Ammon-Moloch et faisant tache d'huile dans les pays du Proche-Orient<ref>{{lien brisé|auteur=Diego Jiménez|titre=Incoherences historiques dans Alix|url=http://www.tcomt.fr/Sitealix/Dossiers/11produits/Incohences/incoherencesdansalix.pdf|format=pdf|consulté le=21 mai 2019}}.</ref>. La série télévisée ''[[Stargate SG-1|Stargate-SG1]]'' met en scène [[Ba'al (Stargate)|Ba'al]] comme un antagoniste : un [[Goa'uld]] , il en est d'ailleurs l'un des hauts représentants. Sa première apparition a lieu dans l'épisode 15 de la [[Saison 5 de Stargate SG-1|saison 5]], où il participait à une réunion du [[Conseil des Grands Maîtres]]. Il est d'ailleurs considéré comme le plus rusé et le plus puissant des Goa'uld. Baal apparaît aussi dans la saison 2 de ''[[Ash vs. Evil Dead]]''. Le cinquième épisode de la saison 1 de ''[[American Horror Stories]]'' (''BA'AL'') raconte comment une femme désireuse de tomber enceinte emploie pour y parvenir une idole de Baal. Ce dernier est présenté comme le dieu de la fertilité chez les [[Phéniciens]] et les [[Sumériens]]. Dans le jeu ''[[Genshin Impact]]'' Baal est le nom de l’ancien archon électro. Baal est un des démons alliés de l'héroïne des jeux ''[[Bayonetta 2]]'' et ''[[Bayonetta 3]]''. Il prend la forme d'un immense crapaud femelle. Elle est surnommée dans le jeu « Impératrice des profondeurs». Dans le jeu ''[[Diablo II: Lord of Destruction]]'' Baal est le nom d'un des demons primordiaux de l'univers, frere de Diablo et de Mephisto. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Edward|nom1=Lipiński (dir.)|lien auteur1=Edward Lipinski|titre=Dictionnaire de la civilisation phénicienne et punique|lieu=Turnhout|éditeur=[[Brepols]]|année=1992|id=DCPP}}. * {{chapitre|langue=en|titre chapitre=Baal (deity)|prénom=John|nom=Day |titre ouvrage=[[Anchor Bible Dictionary]]|auteurs ouvrage=[[David Noel Freedman]] (dir.)|année=1992|éditeur=Doubleday|lien éditeur=Doubleday}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Karel|nom1=van der Toorn|prénom2=Bob|nom2=Becking|prénom3=Pieter W.|nom3=van der Horst|directeur3=oui|titre=Dictionary of Deities and Demons in the Bible|lieu=Leyde, Boston et Cologne|éditeur=Brill|année=1999|passage=171-173|isbn=90-04-11119-0|id=DDDB}} * {{Chapitre|langue=fr|prénom1=Gregorio |nom1=del Olmo Lete|titre=La religion cananéenne des Anciens Hébreux|auteurs ouvrage=Gregorio del Olmo Lete (dir.)|titre ouvrage=Mythologie et religion des Sémites occidentaux| sous-titre ouvrage =II: Émar, Ougarit, Israël, Phénicie, Aram, Arabie| lieu=Louvain| éditeur= Peeters|collection= Orientalia Lovaniensia Analecta | année=2008| passage=165-264| isbn =978-90-429-1897-9}} * {{Article|langue=en|prénom1= Daniel |nom1= Schwemer| titre= The Storm-Gods of the Ancient Near East: Summary, Synthesis, Recent Studies: Part II| périodique= Journal of Ancient Near Eastern Religions| volume=8| numéro=1 |année=2008 |passage=1-44|doi=10.1163/156921208786182428}} * {{Chapitre|langue=en|auteurs=Brian B. Schmidt et al. |titre=Baal| titre ouvrage= Encyclopedia of the Bible and Its Reception|volume= 3|éditeur=Walter de Gruyter|lieu= Berlin et Boston|année= 2011|id=EBR}}, col. 195-206 * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Corinne |nom1=Bonnet |prénom2=Herbert |nom2=Niehr |titre=La religion des Phéniciens et des Araméens |lieu=Genève |éditeur=Labor et fides |année=2014 |id=RPA}}. * {{Chapitre |langue=de|prénom1= Daniel |nom1= Schwemer|titre= Wettergott(heiten). A. Philologisch|titre ouvrage= Reallexikon der Assyriologie und Vorderasiatischen Archäologie| volume=15 |tome=1/2|année= 2016|passage=69-91}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Douglas R. |nom1= Frayne |prénom2=Johanna H. |nom2=Stuckey |titre=A handbook of gods and goddesses of the ancient Near East |sous-titre= Three thousand deities of Anatolia, Syria, Israel, Sumer, Babylonia, Assyria, and Elam|éditeur= Eisenbrauns, The Pennsylvania State University|lieu=University Park|année=2021| passage=43-49}} == Annexes == === Articles connexes === * [[Temple de Baal]] * [[Astarté]], [[Athtart]] * [[El (dieu)|El]] · [[Adad]] · [[Yahvé]] ([[Yhwh]]) * [[Jupiter Dolichenus]] * [[Baal Hammon]] · [[Baal Shamîm]] · [[Béelzébuth]] · [[Bēl]] · [[Melqart]] · [[Moloch]] · [[Belphégor (divinité)|Belphégor]] * [[Cycle de Baal]] ([[Ougarit]]) * [[Koush]] * [[Ba'al (Stargate)|Ba'al]] dans la série télévisée Stargate SG-1 * [[Les Compagnons de Baal]] série télévisée ORTF (1968) === Liens externes === {{liens}} * {{en}} ''[http://www.cwru.edu/univlib/preserve/Etana/encyl_biblica_a-d/baal-baca.pdf Baal]'', par W. Robertson Smith et George F. Moore – {{pdf}} * {{en}} ''[http://www.bartleby.com/61/roots/S41.html American Heritage Dictionary]'', Bartleby * {{en}} ''[http://www.religionswissenschaft.unizh.ch/idd/prepublications/e_idd_baal.pdf L’iconographie de Baal]'', [[Université de Zurich|Université de Zürich]] – {{pdf}} {{Portail|Bible|Égypte antique|mythologie|Monde antique|Phéniciens et monde punique|Proche-Orient ancien}} [[Catégorie:Ougarit]] [[Catégorie:Canaan]] [[Catégorie:Divinité phénicienne]] [[Catégorie:Divinité du Proche-Orient ancien]] [[Catégorie:Divinité de la fertilité]] [[Catégorie:Divinité liée aux orages]] [[Catégorie:Religion au Ier millénaire av. J.-C.]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba
Baba
{{Homonymie}} {{Autres projets | wiktionary = baba | wiktionary titre = baba }} == Personnages mythologiques ou imaginaires == * [[Baba (mythologie égyptienne)|Baba]], génie de la fertilité représenté par un singe ou un chien roux, dans la [[mythologie égyptienne]] * [[Ali Baba et les Quarante Voleurs|Ali Baba]], héros du conte des ''[[Mille et une nuits]]'' * [[Humains de Dragon Ball#Baba la voyante|Baba la voyante]], personnage du [[manga]] et de l'[[anime]] ''[[Dragon Ball (anime)|Dragon Ball]]'' * [[Baba Yaga (mythologie)|Baba Yaga]], figure de la mythologie slave apparaissant dans de nombreux contes russes et polonais * [[Baba (déesse)|Baba]], déesse bulgare très proche de Baba Yaga * [[Baba Dochia]] (en français, [[vieille Doquia]]), dans la mythologie [[Roumanie|roumaine]], personnification de l'impatience du monde pour le retour du printemps * [[Baba Dochia|Baba Marta]] (en français, [[vieille Marta]]), dans la mythologie [[Bulgarie|bulgare]], personnification de l'impatience du monde pour le retour du printemps * [[Bau (déesse)|Baba]], déesse sumérienne == Personnalités == === Pseudonyme === {{Pseudonyme}} * [[Baptiste Delieutraz]] (1975-), auteur français de bande dessinée ; * [[Ahmed Makrouh]], footballeur marocain ; * [[Cyril Hanouna]], animateur de télévision française. {{Pseudonyme|Sidonie Baba}} * [[Solange Duvernon]] (1905-1973), chanteuse et poète française. === Patronyme === {{nom de famille}} * [[Ahmed Baba]] (1556-1627), savant et homme de lettres malien ; * [[Alexander Baba]] (1970-), boxeur ghanéen ; * [[Ikuzo Baba]] (1965-), bassiste japonais ; * [[Kikutarō Baba]] (1905-2001), [[malacologie|malacologiste]] [[japon]]ais ; * [[Nobuharu Baba]] (1514 ou 1515-1575), samouraï japonais ; * [[Nobuyuki Baba]] (1965-), homme politique japonais ; * [[Meher Baba]] né Merwan Sheriar Irani (1884-1969), [[Guru (maître spirituel)|gurû]] indien aux origines [[perses]] ; * [[Naoto Baba]] (1996-), fondeur japonais ; * {{page h|Noriko Baba}} ; * [[Sathya Sai Baba]] (1926-), gourou indien né à Puttaparti. === Prénom === {{Prénom}} == Toponyme == {{nom de lieu}} au [[Cameroun]] * [[Baba I]], village du département du [[Ngo-Ketunjia]] et la [[Région du Nord-Ouest (Cameroun)|Région du Nord-Ouest]] ; * [[Baba II]], village du département du [[Mezam]] et la [[Région du Nord-Ouest (Cameroun)|Région du Nord-Ouest]] ; * [[Baba Ekombe]], village du département du [[Ndian]] et la [[Région du Sud-Ouest (Cameroun)|Région du Sud-Ouest]] ; en [[Équateur (pays)|Équateur]] * [[Baba (canton)|Baba]], canton de la province de [[Los Ríos]] ; au [[Japon]] * [[Takadanobaba|Baba]], autre nom du quartier de Takadanobaba, à Tokyo, au Japon ; en [[Pologne]] * [[Baba (powiat de Mogilno)|Baba]], village du [[powiat de Mogilno]], dans la [[voïvodie de Couïavie-Poméranie]] ; * [[Baba (powiat de Rypin)|Baba]], village du [[powiat de Rypin]], dans la voïvodie de Couïavie-Poméranie ; * [[Baba (Mazovie)|Baba]], village de la [[voïvodie de Mazovie]] ; * [[Baba (Grande-Pologne)|Baba]], village de la [[voïvodie de Grande-Pologne]] ; au [[Sénégal]] * [[Baba Garage]], ville ; * [[Communauté rurale de Baba Garage]] ; * [[Arrondissement de Baba Garage]] ; en [[Turquie]] * [[Cap Baba]], cap de l'[[Anatolie]] ; sur la planète Mercure * [[Ahmad Baba]], cratère. == Cinéma == {{Titres}} * ''[[Baba Yaga (film)|Baba Yaga]]'', film franco-italien réalisé par [[Corrado Farina]] en 1973 ; * ''[[Baba (film, 2000)|Baba]]'', film de [[Wang Shuo |Shuo Wang]], sorti en 2000 ; * ''[[Baba (film 2019)|Baba]]'', film indien de [[Raj R Gupta]], sorti en 2019. == Autres == '''Baba''' peut aussi désigner : * [[babka|baba]], gâteau polonais aussi nommé ''babka'' ; * [[baba (Inde)|baba]], terme respectueux en Inde ; * [[baba (alévisme)|baba]], chef religieux sunnite ou alévie ; * [[baba (langue)|baba]], [[Langues des Grassfields|langue des Grassfields]] au Cameroun ; * [[Baba (Astérix)|Baba]], personnage de la série de BD ''[[Astérix]]''. == Voir aussi == * [[Baba-Nyonya]], descendants des Chinois installés en [[péninsule Malaise]] et qui ont adopté les coutumes locales * [[Clan Baba]], clan du Japon médiéval qui est originaire de la [[province de Kai]]. Il descend de [[Minamoto no Yorimitsu]] * [[Baba au rhum]], cake au rhum * [[Baba House]], musée de Singapour sur les [[Baba-Nyonya]] ou Chinois des détroits * ''[[Baba O'Riley]]'', chanson du groupe britannique [[The Who]] [[Catégorie:Homonymie de titre]] [[Catégorie:Patronyme arabe]] [[Catégorie:Homonymie de prénom]] [[Catégorie:Prénom arabe]] [[Catégorie:Prénom masculin]] [[Catégorie:Surnom]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Baba%C3%AF
Babaï
{{Voir homonymes|Babai (homonymie)}} {{Ébauche|mythologie égyptienne}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Babaï | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = | taille image = | légende = | autres noms = | nom2 = | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = | représentation = animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d'hippopotame et antérieures de [[Hyaenidae|hyène]] | groupe divin = | parèdre = [[Ammout]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Babaï''' est un animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d'hippopotame et antérieures de [[Hyaenidae|hyène]], qui lors de la pesée du cœur dévore les [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|ka]] de ceux qui ont été jugés indignes de continuer leur vie dans l'[[Au-delà (Égypte antique)|au-delà]]. Il est le parèdre d'[[Ammout]], « la grande Dévoreuse ». == Bibliographie == * {{ouvrage|nom=Wilkinson|prénom=Richard H.|lien auteur=Richard H. Wilkinson|url=https://archive.org/details/completegodsgodd00wilk_0/page/218/mode/2up|titre=The complete gods and goddesses of ancient Egypt|date=2003|éditeur=[[Thames & Hudson]]|isbn=978-0-500-05120-7}}. {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Créature fantastique de la mythologie égyptienne]] [[Catégorie:Chimère (créature imaginaire)]] [[Catégorie:Crocodilien dans la culture]] [[Catégorie:Lion légendaire]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bat%20%28d%C3%A9esse%29
Bat (déesse)
{{Voir homonymes|Bat}} {{Ébauche |mythologie égyptienne}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Bat | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Female Figure, ca. 3500-3400 B.C.E..jpg | taille image = | légende = Cette statuette d’une femme en terre cuite de [[Nagada|Naqada]], semble représenter Bat, c. 3500–3400 av. J.-C. - [[Brooklyn Museum]]. | autres noms = | nom2 = | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = | représentation = visage féminin de face, parfois double, affublé d'oreilles de vache et surmonté par deux cornes stylisées | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Bat''' est une déesse de la [[mythologie égyptienne]] du {{VIIe|[[nome (Égypte antique)|nome]]}}, assimilée, sur la palette de [[Narmer]], à [[Hathor]]. Son emblème figure un visage féminin de face, parfois double, affublé d'oreilles de vache et surmonté par deux cornes stylisées. C'est une déesse-vache d'époque prédynastique, antérieure à Hathor qui lui succéda progressivement à partir de la {{IVe dynastie égyptienne}} ([[Ancien Empire]]), dont le nom peut être traduit par ''esprit féminin'' ou ''puissance féminine''. Son [[nome (Égypte antique)|nome]] était aussi appelé ''Nome de la Bat'', au sud d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]]. Les [[sistre]]s utilisés lors de son culte servaient à apaiser [[Sekhmet]], la déesse lionne, pour qu'elle devienne [[Bastet]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Bulletin du Musée hongrois des Beaux-Arts|éditeur=Népművelési Propaganda Iroda|année=1977|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ajslAQAAMAAJ&dq=d%C3%A9esse+bat|consulté le=2018-06-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Ankh|éditeur=Editions Publibook|isbn=978-2-7483-3951-2|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=oWoSjEkrc2EC&pg=PA18&dq=d%C3%A9esse+bat|consulté le=2018-06-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Richard|nom1=Chaby|prénom2=Karen|nom2=Gulden|titre=Mots et Noms de l'Égypte Ancienne|sous-titre=Volume 2 : Français : Égyptien|éditeur=BoD - Books on Demand|lieu=Paris|date=2014-05-06|pages totales=432|isbn=978-2-322-03662-2|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=CiqFAwAAQBAJ&pg=PA239&dq=d%C3%A9esse+bat|consulté le=2018-06-07}}.</ref>. == Culte == Le culte de Bat remonte aux premiers temps de l'Égypte archaïque, puisqu'on la trouve représentée sur certaines palettes à fard de la culture de {{noble|Culture de Nagada|Nagada II}}, antérieure donc à l'unification du pays. Il s'agit probablement au départ d'une divinité d'origine pastorale. Elle était principalement vénérée à Seshesh, également connue sous le nom de [[Diospolis Parva]]. == Attributs et représentations == {{...}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|auteur1=R. O. Faulkner|lien auteur1=Raymond Oliver Faulkner|titre=The Ancient Egyptian Pyramid Texts|lieu=Oxford|année=1969|passage=181, Utterance 506}}. * {{Ouvrage|auteur1=Henry G. Fischer|lien auteur1=Henry George Fischer|titre=Lexikon der Ägyptologie|lieu=Wiesbaden|année=1975|passage=630-632 (Bat)}}. == Liens externes == * {{en}} [http://www.egyptianmyths.net/bat.htm La déesse Bat sur egyptianmyths.net] * {{en}} [http://www.philae.nu/akhet/FirstGods.html La déesse Bat sur philae.nu] * {{en}} [http://www.touregypt.net/godsofegypt/bat.htm La déesse Bat sur touregypt.net] == Notes et références == {{références}} {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A8s
Bès
{{Voir homonymes|BES{{!}}Bès}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Bès | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Egypt, Late Period, Dynasty 27 or later - Statuette of Bes - 1976.10 - Cleveland Museum of Art.tif | taille image = 150 | légende = Statue de Bès. | autres noms = | nom2 = <hiero>b-s-F28</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = bs | représentation = nain doté de longs bras, de jambes courtes et d’une queue. | groupe divin = | parèdre = [[Aha]], [[Hathor]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} [[Fichier:Amuleto raffigurante il dio Bes STU9399.tif|vignette|redresse=1.4|Amulette représentant le dieu Bès, [[faïence égyptienne]] bleue, entre 1540 et 1076 av.{{-}}([[Musée égyptologique de Turin]])]] '''Bès'''<ref group="note">également appelé Bésou ou Bisou.</ref>{{,}}<ref>Cf. [[#Nṯr|Ruth Schumann Antelme & Stéphane Rossini]], {{p.|50}}.</ref> est dans la [[mythologie égyptienne]] le dieu du foyer mais a également d'autres attributs secondaires. Il ne prend de l'intérêt dans le quotidien des Égyptiens qu'au [[Nouvel Empire]]. Bès est un dieu originaire du [[Soudan]] qui s'est implanté en Égypte sous la {{XIIe dynastie égyptienne}}. Il acquiert une grande popularité grâce à sa jovialité. Il est généralement associé au dieu guerrier [[Aha]] (qui peut être interprété comme son ancêtre) et souvent à la déesse [[Hathor]]. Les amulettes à son effigie ont une fonction [[apotropaïque]]. == Aspect == Bès est presque toujours représenté sous la forme d’un [[Nains et pygmées dans l'Égypte antique|nain]] doté de longs bras, de jambes courtes et d’une queue. Son visage rappelle le [[lion]], il est marqué par une barbe hirsute et des sourcils imposants qui accentuent son aspect peu amical. Bès porte souvent, à partir du [[Nouvel Empire]], une peau de lion ou de [[léopard]] et est parfois doté de deux petites cornes. Sous cette peau de léopard se cacherait selon les légendes, un pénis impressionnant. Aux yeux des Égyptiens, ce cadeau de la nature dote celui qui en bénéficie d’un gros appétit sexuel, lequel ne peut qu’aller de pair avec la joie de vivre. Cet attribut remarquable a beaucoup contribué à sa [[cote de popularité]]. La plupart des représentations de Bès le montrent de face, ce qui est exceptionnel dans l’iconographie égyptienne. Cela révèle les liens que Bès a avec le [[soleil]], dont il est vraisemblablement un [[avatar]]. Aussi, Bès est un dieu hilare, ce qui explique qu’il est souvent représenté avec des instruments de musique à la main. Il est parfois accompagné de son épouse, un serpent surnommé Beset, mais on le considère le plus souvent comme l’époux de [[Taouret]]. == Attribut == De manière générale, le rôle de Bès était de veiller sur les humains dans leur vie quotidienne, ce qui le rend très populaire et proche des Égyptiens. Cet attribut explique pourquoi il est souvent armé ; en effet, il peut ainsi égorger ses ennemis et ceux de ses adorateurs. C'est d'ailleurs pour cela qu'on le surnomme « Le Combattant ». Il protège les hommes contre les forces néfastes, les esprits malfaisants, les animaux dangereux comme les reptiles, les [[Crocodile du Nil|crocodiles du Nil]], les [[Scorpiones|scorpions]], les insectes et les fauves du désert. Bès fait fuir, par ses danses grotesques et ses grimaces affreuses, toutes les forces du mal mais il apporte également la joie, le divertissement et la bonne humeur en jouant de la [[harpe]] et de la [[lyre]] dans les foyers. Il est aussi connu pour sa protection du sommeil, il garantit aux humains des nuits calmes et un sommeil paisible en écartant toutes les puissances hostiles. Ce dieu est aussi le protecteur des femmes en couche sur lesquelles il veille également pendant leur grossesse. Son image orne tout lieu et toute scène réclamant sa puissance de dissuasion à l’égard des esprits maléfiques qui pourraient mettre en péril l’issue de la grossesse, il met en fuite les mauvais génies de l’accouchement. Souvent, on le représente en train de danser ou de jouer du [[Tambourin (sur cadre)|tambourin]] autour du lit du nouveau-né pour éloigner les esprits malins. Bès est aussi considéré comme le dieu qui apporte le bonheur dans les foyers, ce qui explique qu’il est très aimé. == Représentation == Longtemps, les danseuses égyptiennes ont considéré Bès comme leur patron car il était assimilé à la bonne humeur, la fête et la danse. C'est pourquoi, pour lui témoigner leur affection et invoquer sa protection, la plupart d’entre elles se font tatouer son effigie sur la cuisse. Celle-ci est aussi fréquemment présente sur les têtes ou les pieds de lit car Bès veille sur les cauchemars des hommes et leur évite même les « pannes » sexuelles. Ce dieu présidant à la toilette des femmes, on le représente donc souvent sur des objets tels que des vases à parfums, des boites à fard mais ce sont surtout sur des miroirs qu'est apposé le [[Nains et pygmées dans l'Égypte antique|dieu nain]]. On le représente enfin sur des coussins que l’on glissait sous la tête des momies auxquelles il était censé apporter la paix. == Lieux de culte == Une statue du dieu Bès a été retrouvée à [[Amarna|Tell Amarna]], dans la ville qu'[[Akhenaton]] avait fait bâtir à [[Akhetaton]]. Cette trouvaille prouve que les Égyptiens qui vivaient dans cette ville, dans laquelle tout lieu de culte consacré à un autre dieu qu'Aton était interdit par le pharaon lui-même, vénéraient quand même leurs dieux. De récents travaux archéologiques viennent aussi de découvrir un temple qui pourrait avoir été un lieu de culte en l'honneur de Bès, situé dans l'[[Al-Bahariya|oasis de Bahariya]]. == Galerie == <gallery mode="packed" heights="210"> Fichier:Egypt.Dendera.Bes.01.jpg|Colonne-statue, temple de [[Dendérah]]. Fichier:Pendant Bes Louvre AO3171.jpg|alt=Pendentif : Bès maîtrisant deux chèvres|Pendentif : Bès maîtrisant deux chèvres. Fichier:The Childrens Museum of Indianapolis - Dwarf-God Bes amulet.jpg|Dieu-nain Bès amulette dans la collection permanente du Musée des enfants d'Indianapolis. Fichier:Statue colossale de Bes.jpg|Statue colossale de Bes dans l'entrée du musée archéologique d'Istanbul. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} === Références === {{Références}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|auteur=[[Véronique Dasen]]|titre=Dwarfs in Ancient Egypt and Greece|éditeur=[[Oxford University Press]]|date=2013|isbn=0-199-68086-8}}. * {{Ouvrage|auteur=Isabelle Franco|titre=Nouveau Dictionnaire de mythologie égyptienne|lieu=Paris|date=1999|éditeur=Pygmalion}}. * {{Ouvrage|auteur=[[Nadine Guilhou]]|titre=La Mythologie égyptienne|lieu=Paris|éditeur=Hachette Livre|date=2005|collection=Marabout}}. * {{Ouvrage|auteur=R. Laffont|titre=Sous le signe d’Isis et Osiris|lieu=Turin|date=1985|collection=Les grands mythes de l’homme}}. * {{Ouvrage|auteur=R. Willis|titre=Mythologies du monde entier|lieu=Londres|date=1995|éditeur=Bordas}}. * {{Ouvrage|auteur1=Ruth Schumann Antelme|auteur2=Stéphane Rossini|titre=Nétèr|sous-titre=Dieux d'Égypte|id=Nṯr|référence=Référence:Nétèr - Dieux d'Égypte (Ruth Schumann Antelme & Stéphane Rossini)}}. == Liens externes == * [https://petitegalerie.louvre.fr/oeuvre/pied-de-meuble-le-dieu-b%C3%A8s Une représentation de Bès], site du [[musée du Louvre]] * [http://www.egyptos.net/egyptos/dieux/bes.php Bès, en ligne] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique }} {{Portail|Mythologie égyptienne}} {{CLEDETRI:Bes}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Divinité de l'amour et du désir]] [[Catégorie:Divinité de la fertilité]] [[Catégorie:Divinité du foyer]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/PCI%20%28informatique%29
PCI (informatique)
{{voir homonymes|PCI}} {{a sourcer|date=décembre 2015}} [[Image:Pci-slots.jpg|right|thumb|Cinq ports PCI sur une carte mère.]] [[Fichier:PCIExpress.jpg|thumb|Ports PCI Express: du haut en bas x4, x16, x1 et x16 comparés à un port PCI {{unité|32 bits}} (en bas).]] L'interface '''PCI''' (de l'anglais ''{{langue|en|Peripheral Component Interconnect}}'') est un standard de [[Bus informatique|bus]] local (interne) permettant de connecter des [[carte d'extension|cartes d'extension]] sur la [[carte mère]] d'un [[ordinateur]]. L'un des intérêts du bus PCI est que deux [[Carte d'extension|cartes PCI]] peuvent dialoguer entre elles sans passer par le [[processeur]]. == Historique == La spécification de ce bus est initialement due à [[Intel]], qui a commencé à y travailler vers [[1990]] à cause d'un problème de bande passante sur les PC de l'époque et d'autres problèmes inhérents aux différents bus {{unité|32 bits}} alors présents. À la sortie du [[80386|386]] (le premier [[x86]] 32 bits), [[International Business Machines|IBM]] avait décidé de créer un nouveau bus {{unité|32 bits}} propriétaire pour les PC ; le bus [[Micro Channel Architecture|MCA]]. Pour avoir une carte mère avec un bus {{unité|32 bits}}, il fallait payer des redevances à IBM. Les fabricants de compatible-PC décidèrent de ne pas suivre IBM et restèrent temporairement avec le bus [[Industry Standard Architecture|ISA]] qui lui était libre de droits, mais ne permettait de communiquer qu'en {{unité|16 bits}}. ; PCI 1.0 : La version 1.0 du PCI est présentée le {{date|22|juin|1992}}<ref name=ccm/> et la 2.0 le {{date|30|avril|1993}}<ref name=ccm/>. La première implémentation date de [[1994]] sur des [[carte mère|cartes mères]] pour processeur [[Intel 80486]]. À partir de là, le bus PCI remplace rapidement les autres bus 32 bits déjà présents, comme le bus [[Extended Industry Standard Architecture|EISA]] ou encore le [[VESA Local Bus|VLB]]. ; PCI 2.1 : La révision 2.1, incluant les spécifications pour les bus à {{unité|66|MHz}}, sort en 1995<ref>{{pdf}} [ftp://ftp-developpez.com/kadionik/systeme/bus-industriel-pci.pdf Le bus industriel PCI], sur le site ftp-developpez.com, consulté le 15 février 2016.</ref>. Depuis, l'évolution des spécifications du bus PCI, ainsi que celles du bus [[Accelerated Graphics Port|AGP]] et du [[PCI Express]] sont gérées par un groupe d'intérêt, le {{lien|langue=en|fr=PCI Special Interest Group|trad=PCI-SIG}} (PCI-SIG), ouvert aux industriels. Depuis 2004, pour les périphériques rapides (tel que les [[carte vidéo|cartes graphiques]]), le bus PCI (ainsi que l'AGP) est remplacé par une version plus petite et plus rapide : le [[PCI Express]]. == Spécification == La spécification du bus PCI décrit la taille du bus (dont l'espacement des conducteurs), les caractéristiques électriques, les [[Chronogramme (graphique temporel)|chronogrammes]] du bus et les [[Protocole de communication|protocoles]]. Il existe plusieurs variantes de ce bus : * ''PCI 1.0''<ref>[http://pcisig.com/specifications/conventional/conventional_pci?field_technology_value=conventional&field_revision_value=1&field_document_type_value=specification&speclib= PCI 1.0 specifications], sur le site pcisig.com, consulté le 30 mai 2016.</ref> ; * ''PCI 2.3<ref>[http://pcisig.com/specifications/conventional/conventional_pci?field_technology_value=conventional&field_revision_value=2&field_document_type_value=specification&speclib= PCI Local Bus Specification Revision 2.3], sur le site pcisig.com, consulté le 30 mai 2016.</ref>'' qui existe en deux versions : ** bus {{unité|32|bits}} à {{unité|33|[[Hertz (unité)|MHz]]}} (soit une bande passante maxi de {{unité|133|[[Octet|Mo]]/s}})<ref name=ccm>[http://www.commentcamarche.net/contents/758-bus-pci Révisions du bus], sur le site commentcamarche.net de février 2016, consulté le 4 février 2016.</ref> (la plus répandue), ** bus {{unité|64|bits}} à {{unité|66|MHz}} (soit une bande passante maxi de {{unité|528|Mo/s}})<ref name=ccm/>, utilisé sur certaines cartes mères professionnelles ou sur des serveurs (elles font deux fois la longueur du PCI 2.2 à bus {{unité|32|bits}}) ; * ''[[PCI-X]]'' : bus {{unité|64|bits}} à {{unité|133|MHz}} (soit une bande passante maxi de {{unité|1066|Mo/s}}), utilisée principalement dans les machines professionnelles ; * ''PCI-X 2.0'' : {{unité|266|MHz}} (soit une bande passante maxi de {{unité|2133|Mo/s}}) ; * [[PCI Express]] : norme dérivée du ''PCI'', destinée à le remplacer dans les [[ordinateur personnel|ordinateurs personnels]]<ref>[http://pcisig.com/specifications/conventional/conventional_pci?field_technology_value=express&field_revision_value=3&field_document_type_value=specification&speclib= PCI Express Base Specification Revision 3], sur le site pcisig.com, consulté le 30 mai 2016.</ref>. Bien que destiné à remplacer le bus AGP (mais aussi le PCI), le PCI Express n'est pas limité au seul branchement de carte vidéo ; * [[Mini PCI]] : dérivé du PCI 2.2 destiné à être intégré dans les [[ordinateur portable|ordinateurs portables]]. * PCI Express 3.0 : 8 [[Transfer (informatique)|GT/s]], apparu en 2004. * PCI Express 4.0 : 16 GT/s, annoncé en 2017<ref>[https://www.nextinpact.com/brief/la-norme-pci-express-4-0-est-enfin-finalisee-826.htm La norme PCI Express 4.0 est enfin finalisée], sur nextinpact.com du 26 octobre 2017, consulté le 5 février 2019</ref> et disponible sur [[POWER9|IBM Power 9]]<ref>{{en}}[https://openpowerfoundation.org/blogs/wistron-demonstrates-pcie-gen4-power9/ Wistron Demonstrates PCIe Gen4 on Power9], sur openpowerfoundation.org</ref>. * PCI Express 5.0 : 32 GT/s, les spécifications sont dévoilées en 2019<ref>[https://www.tomshardware.fr/le-pci-sig-presente-le-pcie-5-0/ Le PCI-SIG présente le PCIe 5.0], tomshardware.fr du 5 juin 2019, consulté le 6 juin 2019</ref>. Ce standard ne devrait pas arriver avant 2021. Dans sa version purement PCI la [[bande passante]] est partagée entre tous les éléments connectés sur le bus, contrairement à ce qui se passe pour la version PCI Express où elle est dédiée pour chaque périphérique. Cette dernière est donc préférable si on veut utiliser simultanément des cartes haut débit ([[carte réseau]] [[Gigabit Ethernet|gigabits]], [[contrôleur de disque]], carte graphique…). Comme pour les processeurs, certaines cartes mères permettent de [[Surfréquençage|surcadencer]] un bus PCI à {{unité|33 [[Hertz (unité)|MHz]]}}, en augmentant la fréquence du bus jusqu'à {{unité|37.5|[[Hertz (unité)|MHz]]}} voire {{unité|41.5|[[Hertz (unité)|MHz]]}}. Malgré l'écart à la norme de nombreuses cartes PCI fonctionnent encore parfaitement (et plus vite) à ces fréquences. == Utilisations == [[Fichier:Parallelport PCI Controller.jpg|thumb|upright|Une carte PCI offrant un [[port parallèle]].]] Le PCI est généralement utilisé dans les [[ordinateur personnel|ordinateurs personnels]]. Voici une liste non exhaustive de [[Carte d'extension|cartes d'extension]] généralement connectées à ce [[Port matériel|port]] : * [[carte son]] ; * [[Fichier:GT610PCI.jpg|vignette|Une carte graphique PCI]][[carte graphique]] - seules les anciennes cartes utilisent ce bus de nos jours, le PCI-Express offrant de bien meilleures performances pour les cartes modernes ; * [[carte réseau]] ; * carte contrôleur : [[USB]], [[RS-232]], [[Port parallèle|Parallèle]], [[S-ATA|Sata]], [[Parallel ATA|IDE]], [[FireWire|IEE1394]]{{etc.}} Certains composants internes à la [[carte mère]] (le son, le réseau{{etc.}}) sont généralement présents et utilisables sur le bus PCI. C'est le cas par exemple de contrôleurs intégrés au [[Northbridge]], au [[Southbridge (informatique)|Southbridge]] (cas actuels les plus fréquents : son, réseau{{etc.}}) ou des puces dédiées, soudés directement sur la carte mère (autrefois pour le son ou bien des contrôleurs [[RAID (informatique)|RAID]] supplémentaires{{etc.}}). {{clr}} == Notes et références == {{références|taille=40}} == Voir aussi == === Articles connexes === {{colonnes|taille=20| * [[InfiniBand]] * [[Accelerated Graphics Port]] (AGP) * [[Industry Standard Architecture]] (ISA) * [[PCI Express]] * [[lspci]] sous [[Linux]] * [[Gen-Z]] }} === Liens externes === * {{en}} [http://www.pcisig.com/home Site officiel du PCI-SIG] * [https://soupunit.com/ Emplacements PCIe] * [http://kadionik.developpez.com/cours/systeme/bus-pci/ Le bus PCI] {{Portail|informatique|électronique}} [[Catégorie:Bus informatique]] [[Catégorie:Connectique]] [[Catégorie:Carte mère]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno%20M%C3%A9gret
Bruno Mégret
{{Voir homonymes|Mégret}} {{Infobox Personnalité politique | nom = | image = Bruno Megret 482555538 17cb7bbe60 o.jpg | légende = Bruno Mégret en 2007. | fonction1 = [[Conseil municipal (France)|Conseiller municipal]] de [[Marseille]] | à partir du fonction1 = 18 mars 2001 | jusqu'au fonction1 = 16 mars 2008<br><small>({{durée|18|03|2001|16|03|2008}})</small> | élection1 = [[Élections municipales de 2001 à Marseille|18 mars 2001]] | groupe parlementaire 1 = | maire 1 = [[Jean-Claude Gaudin]] | fonction2 = [[Conseil régional (France)|Conseiller régional]] de<br>[[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] | à partir du fonction2 = 22 mars 1992 | jusqu'au fonction2 = 2002 | élection2 = [[Élections régionales françaises de 1992|22 mars 1992]] | réélection2 = [[Élections régionales françaises de 1998|15 mars 1998]] | groupe parlementaire 2 = | président 2 = [[Jean-Claude Gaudin]] <small>(1986-1998)</small><br>[[Michel Vauzelle]] <small>(1998-2015)</small> | fonction3 = [[Député européen]] | à partir du fonction3 = 25 juillet 1989 | jusqu'au fonction3 = 19 juillet 1999<br><small>({{durée|25|07|1989|19|07|1999}})</small> | élection3 = [[Élections européennes de 1989 en France|15 juin 1989]] | réélection3 = [[Élections européennes de 1994 en France|12 juin 1994]] | législature 3 = [[Liste des députés européens de la 3e législature|3{{e}}]] et [[Liste des députés européens de France de la 4e législature|4{{e}}]] | groupe parlementaire 3 = [[Groupe technique des droites européennes|GTDE]] <small>(1989-1994)</small><br>[[Non-inscrits au Parlement européen|NI]] <small>(1994-1999)</small> | fonction4 = [[Député français]] | à partir du fonction4 = 2 avril 1986 | jusqu'au fonction4 = 14 mai 1988<br><small>({{durée|2|04|1986|14|05|1988}})</small> | élection4 = [[Élections législatives de 1986 dans l'Isère|16 mars 1986]] | circonscription 4 = [[Isère (département)|Isère]] | législature 4 = {{législature de la Cinquième République|VIII}} | groupe parlementaire 4 = [[Groupe Front national – Rassemblement national|FN-RN]] | nom de naissance = | date de naissance = 4 avril 1949 | lieu de naissance = [[Paris]] ([[France]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Français]] | parti = [[Rassemblement pour la République|RPR]] <small>(1976-1982)</small><br>[[Comités d'action républicaine|CAR]] <small>(1982-1988)</small><br>[[Front national (parti français)|FN]] <small>(1987-1998)</small><br>[[Mouvement national républicain|MNR]] <small>(depuis 1999)</small> | père = [[Jacques Mégret]] | mère = | fratrie = | conjoint = [[Catherine Mégret|Catherine Rascovsky]] | enfants = | entourage = | université = | profession = [[Haute fonction publique|Haut fonctionnaire]] | religion = | résidence = | signature = | emblème = | liste = }} '''Bruno Mégret''', né le {{date de naissance|4|avril|1949}} à [[Paris]], est un [[haute fonction publique|haut fonctionnaire]] et [[Personnalité politique|homme politique]] [[France|français]]. Après avoir été membre du [[Rassemblement pour la République]] (RPR), puis présidé son propre mouvement, les [[Comités d'action républicaine]] (CAR), il rejoint dans les années 1980 le [[Front national (parti français)|Front national]] (FN), dont il devient l'un des principaux dirigeants. Après sa rupture avec [[Jean-Marie Le Pen]] en 1998, il fonde le [[Mouvement national républicain]] (MNR), parti d'[[extrême droite]]. {{Sommaire|niveau=2}} == Situation personnelle == Bruno Mégret est le fils du haut fonctionnaire [[Jacques Mégret]] et de Colette Constantinides<ref group="note">Son père est encore élève de l'[[École nationale d'administration (France)|ENA]] lors de sa naissance.</ref>. Il est l'aîné d'une famille de quatre enfants dont il est le seul garçon. À Bruxelles, où son père est en poste aux [[Communautés européennes]], Bruno Mégret est scolarisé à l'[[école européenne]]<ref group="note">Il devient chef de la patrouille des sangliers au sein de la troupe des {{Citation|Joyeux bâtisseurs de l'Europe}}, composée d'enfants de fonctionnaires européens. Le chanteur néerlandais [[Dick Annegarn]] est dans son groupe.</ref>. De retour à [[Paris]], il est pensionnaire à l'Institut catholique Bossuet<ref group="note">Situé 6, rue Guynemer, c'est une institution particulièrement sélective qui prend les enfants en charge pour les études du soir et leur propose différentes activités comme le sport, la chorale et les cours de [[catéchisme]], obligatoire jusqu'en seconde.</ref> et inscrit en seconde au [[lycée Louis-le-Grand]] avant d'y être admis en [[CPGE|classe préparatoire]]. Reçu à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]]<ref group="note">Il est {{317e}} au concours et intègre l'école du premier coup par la liste complémentaire.</ref> en 1969, il en sort dans la {{Citation|botte<ref group="note">Il sort {{18e}}, et a droit à entrer dans le corps des ponts et chaussées.</ref>}} et intègre le [[corps des ponts et chaussées]]<ref group="note">{{citation|C'était déjà l'archétype de l'ingénieur des Ponts. Mais pas hautain, ni arrogant.}}{{par qui}}, ''[[L'Express]]'', {{date-|février 1998}}.</ref>. Diplômé de l'[[Institut des hautes études de Défense nationale]], capitaine de [[Réserve militaire|réserve]] de l'[[arme blindée et cavalerie]], il a été élève officier de réserve de l'École de cavalerie de [[Saumur]] (incluant un stage commando à [[Quélern]], puis deux mois en garnison en Allemagne à [[Offenbourg]]). Il a ensuite passé huit mois à Laon comme sous-lieutenant au {{6e|régiment}} de cuirassiers. En 1974, ses études en France terminées, il part, muni d'une bourse, pour les États-Unis où il passe une année à l'[[université de Californie à Berkeley]]. Il en revient avec un diplôme de {{lang|en|''[[Master of Science]]''}}. [[Chargé de mission]] au [[Commissariat général du Plan]] en 1975 et 1976<ref group="note">Dont, avec les députés du FN, il demandera la suppression en 1986.</ref>, il est affecté à l'aménagement du territoire lors de la préparation du {{VIe}} plan<ref group="note">Il rencontre alors [[Yvan Blot]], qui représente le ministère de l'Intérieur.</ref>. Nommé à la direction départementale de l'équipement de l'[[Essonne (département)|Essonne]] en 1977<ref group="note">Il s'occupe d'un tronçon de l'autoroute [[Francilienne|La Francilienne]] et de son raccordement à l'[[Autoroute A10 (France)|A10]] de murs antibruit, sur la [[Route nationale 118|N118]] à la hauteur de [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]].</ref>, il est ensuite conseiller technique au cabinet du [[ministère de la Coopération|ministre de la Coopération]] de 1979 à 1981, puis directeur adjoint des infrastructures et des transports à la préfecture de la région [[Île-de-France]] jusqu'en 1986. Mis en disponibilité, il rejoint son corps d'origine deux ans plus tard, après sa défaite aux élections législatives. Jusqu'en {{date-|juin 1989}}, où il est élu [[député européen]], il est chargé de mission au [[conseil général de l'environnement et du développement durable]] (CGEDD)<ref>[http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/04/18/25002-20140418ARTFIG00118-bruno-megret-sort-du-bois-et-critique-marine-le-pen.php Bruno Mégret sort du bois et critique Marine Le Pen]</ref>. == Parcours politique == === Rassemblement pour la République (1975-1982) === Dès 1975, il adhère au [[Carrefour de l'horloge|Club de l'horloge]], un cercle de réflexion créé par de hauts fonctionnaires qui entendent élaborer une riposte intellectuelle au [[socialisme]]. Il adhère ensuite au [[Rassemblement pour la République]] (RPR)<ref group="note">{{citation|Je suis entré dans un corps pour faire de la politique. Ce n'est pas par conformisme de filière étudiante, mais parce que je souhaitais être fonctionnaire par vocation publique.}}, ''Journal de Polytechnique'', 1990</ref> ''via'' les réseaux de [[Charles Pasqua]]<ref group="note">Six mois plus tard, il rentre au cabinet de [[Robert Galley]], ministre de la Coopération. Il est chargé des projets techniques (routes, hôpitaux) financés par la [[France]] en [[Afrique]]. Il s'y rend au moins une fois par mois.</ref> et devient presque immédiatement membre du comité central du RPR. En 1981, lorsque [[François Mitterrand]] est élu, il se présente aux élections législatives au nom du RPR dans les Yvelines contre [[Michel Rocard]] qu'il met en ballottage. === Comités d'action républicaine (1982-1988) === {{Infobox Organisation2|wikidata=Q2985652}} Après l'élection présidentielle de 1981, la droite crée des cercles et associations afin de comprendre son échec ; les Comités d'action républicaine (CAR) sont conçus par [[Yvan Blot]] et Pierre-Marie Guastavino{{sfn|Lamy|2016|p=471}}, et créés officiellement par Bruno Mégret, « Jean Bousignac », [[Jean-Claude Bardet]] et Claude Waddington en {{date-|janvier 1982}}{{sfn|Lamy|2016|p=469}}. Le symbole choisi est la feuille de chêne. Mégret entame la rédaction de ''Lettres d'orientation'', et plusieurs campagnes sont lancées par les comités, notamment celle « Pour l'école républicaine, non aux manuels scolaires marxistes » en {{date-|septembre 1982}}<ref>Fiche n°3 sur un livre d'histoire géographie de troisième : ''Incidemment dans un autre domaine il est fait l'apologie de la contraception. De même des craintes sont formulées à l'égard de l’énergie nucléaire. Des développements importants sont consacrés au pacifisme''. Le fiche donne comme conclusion : ''C'est un manuel de niveau médiocre. On croirait lire un journal ou écouter une émission télévisée''. Dans une analyse d'un ouvrage d'économie de {{1re}}, il est indiqué dans la fiche n°7 que ''La pédagogie, ou plutôt le matraquage idéologique, retenue par la sélection des textes, des titres, l'iconographie… conduit à faire adhérer complètement voire mystiquement nos enfants aux thèses marxistes, à en faire de bons militants socialo-communistes, voire des anarchistes. Pour illustrer les fonctions de la monnaie, une bande dessinée de [[Gotlib]] n'hésite pas à utiliser la calomnie : « Chaque médaille a son revers, le commerce montre bientôt sa hideuse face cachée : l'escroquerie ». Les auteurs libéraux sont disqualifiés (par exemple p.58, le texte d'[[Alexis Carrel]] est qualifié de raciste''.</ref>. Lors des [[Élections municipales françaises de 1983|élections municipales de 1983]], les comités ont environ 250 élus, parmi lesquels le journaliste [[Dominique Jamet]]<ref>Ciaran O'Maolain, The Radical Right: A world directory, Harlow-Longman, 1987, p. 89.</ref>. Quelques conseillers municipaux parviennent à être élus maires, comme [[Pierre Bernard (homme politique de la Seine-Saint-Denis)|Pierre Bernard]] ([[Montfermeil]]), [[Jean-Paul Hugot]] ([[Saumur]]), [[Nelly Rodi]] ([[Aubergenville]]) ou [[Francisque Collomb]] ([[Lyon]]). Les CAR revendiquent {{nombre|10000|adhérents}} pour un total de {{unité|120|comités}} en France. En 1984, Mégret cherche à constituer une liste pour les [[élections européennes]]. Il approche [[Jean-Maxime Lévêque]], [[Francine Gomez]], [[François Léotard]], sans succès<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Éric Branca]]|auteur2=Arnaud Folch|titre=Histoire secrète de la droite, 1958-2008|sous-titre=cinquante ans d'intrigues et de coups tordus|éditeur=Plon|lieu=Paris|année=2008|pages totales=522|passage=199|isbn=978-2-259-20803-1}}.</ref>. Il se rapproche alors du [[Front national (parti français)|Front national]]. Beaucoup d'adhérents sont opposés à ce ralliement. Des comités locaux se sabordent, et nombre d'adhérents rejoignent le [[Rassemblement pour la République|RPR]], le [[Centre national des indépendants et paysans|CNI]] ou l'[[Union pour la démocratie française|UDF]]. Bruno Mégret reste le président jusqu'en 1988. [[Jean-Jacques Mourreau]] lui succède, jusqu'à sa propre démission et la mise en sommeil du mouvement en 1990{{sfn|Lamy|2016|p=478}}. === Cadre du Front national (1987-1998) === ==== Délégué général du Front national ==== En 1986, profitant du scrutin à la proportionnelle, [[Jean-Marie Le Pen]], président du [[Front national (parti français)|Front national]], décide de créer le Rassemblement national afin d'ouvrir son parti à d'autres mouvements. Bruno Mégret et les Comités d'action républicaine s'allient à cette occasion au [[Front national (parti français)|Front national]]. Il est alors élu député de l'Isère et deviendra [[député européen]] en 1989. Poussé par [[Patrick Buisson]] et [[Jean-Yves Le Gallou]]<ref>{{Article|auteur1=[[Nicolas Lebourg]]|titre=La diffusion des péjorations communautaires après 1945 : les nouvelles altérophobies|périodique=Revue d'éthique et de théologie morale|volume=4|numéro=267|date=2011|pages=35-58|doi=10.3917/retm.267.0035}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=[[Valérie Igounet]] |titre=Le FN va-t-il faire tomber les murs ? |url=http://blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front/2017/04/17/le-fn-va-t-il-faire-tomber-les-murs.html |date=17 avril 2017 |site=blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front |consulté le=20 avril 2017}}.</ref>, il adhère au [[Front national (parti français)|Front national]] en 1987, et [[Jean-Marie Le Pen]] le nomme directeur de sa campagne présidentielle pour l'année suivante<ref group="note">{{citation|C'est effectivement un organisateur qui sait très habilement vendre des campagnes « clés en main » à Le Pen}}, ''Dans l'ombre de Le Pen'', de [[Lorrain de Saint Affrique]] et Jean-Gabriel Fredet, Hachette</ref>. En 1988, Bruno Mégret se présente dans la {{10e|circonscription}} des [[Bouches-du-Rhône]] ([[Gardanne]]), où il obtient 26 % des suffrages au premier tour et 44 % au second. Son influence ne cesse de grandir au sein du FN où il révèle ses talents d'organisateur et de stratège, devenant ainsi un rival pour [[Jean-Pierre Stirbois]], le secrétaire général. Ce dernier meurt dans un accident de voiture et sera remplacé par [[Carl Lang]], puis par [[Bruno Gollnisch]]. En {{date-|octobre 1988}}, il est nommé délégué général du [[Front national (parti français)|Front national]] par Jean-Marie Le Pen. Il est chargé de la formation, de la communication, des études, et des manifestations du Mouvement national. En {{date-|juin 1989}}, il est élu au [[Parlement européen]] où il est membre de la Commission politique et de la Commission économie. Depuis {{date-|octobre 1990}}, il est, de surcroît, le leader du Front national dans la région [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]]. C'est lui qui conduit la liste aux élections régionales dans les [[Bouches-du-Rhône]] et, en {{date-|mars 1992}}, il est élu conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Bruno Mégret s'impose comme numéro deux du Front national et forge son image. Ainsi, il fonde en 1989 la revue ''Identité'' qui va organiser et mettre en forme le corpus idéologique de l'[[extrême droite en France|extrême droite française]]. Il s'attaque aussi à la question de l'immigration et propose {{Citation|Cinquante Mesures pour régler le problème de l'immigration}} qui provoqueront beaucoup d'émoi dans les médias et au sein de la classe politique. Les années 1990 voient un affrontement interne entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret {{citation|au sujet des concessions qu'implique l'adoption pleine et entière d'une stratégie d'adaptation au {{Citation|système}} et de conquête du pouvoir}}, que [[Pascal Perrineau]] fait débuter lors du {{8e|congrès}} du FN de {{date-|mars 1990}}. À cette occasion, Bruno Mégret affiche l'objectif de {{citation|conquérir la responsabilité du pouvoir pour assurer la renaissance de la France}} et propose, pour y arriver, {{citation|une alliance avec le RPR et l'UDF, à la condition que le FN soit en position dominante}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Pascal Perrineau]] |titre=La France au Front |sous-titre=Essai sur l'avenir du Front national |éditeur=Fayard |lieu=Paris |année=2014 |pages totales=229 |passage=p. 69 |isbn=978-2-213-68103-0}}.</ref>. Candidat aux [[Élections législatives françaises de 1993|élections législatives de mars 1993]] dans la [[douzième circonscription des Bouches-du-Rhône]] (qui comprend [[Marignane]]), il frôle l'élection avec 49,5 % des voix au second tour, après avoir obtenu 27,5 % au premier tour. D'après l'historienne [[Valérie Igounet]], {{citation|son échec tient, avant tout, à la stratégie de second tour mise en place par Jean-Marie Le Pen}} qui décide de maintenir l'ensemble de ses candidats, contre l'avis de Bruno Mégret. Le président du FN impose notamment le maintien de [[Damien Bariller]], [[directeur de cabinet]] de Bruno Mégret et candidat dans la [[dixième circonscription des Bouches-du-Rhône]] face à [[Bernard Tapie]], répondant ainsi favorablement au souhait que ce dernier lui aurait formulé lors d'une rencontre après le premier tour<ref>{{Lien web|auteur1=Valérie Igounet |lien auteur1=Valérie Igounet |url=http://blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front/2015/12/21/il-fut-un-temps-de-grande-amitie-entre-jean-marie-le-pen-et-bernard-tapie.html |titre=Il fut un temps de "grande amitié" entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie... |jour=21 |mois=décembre |année=2015 |site=blog.francetvinfo.fr/derriere-le-front |éditeur=[[France Télévisions]] |consulté le=22 décembre 2015}}.</ref>. C'est en {{date-|décembre 1993}} qu'il choisit [[Vitrolles (Bouches-du-Rhône)|Vitrolles]] comme point de chute<ref group="note">Le FN y est fort, dès 1984, il dépassait les 20 %.</ref>. Pour les élections européennes de {{date-|juin 1994}}, il est placé en deuxième position sur la liste conduite par Jean-Marie Le Pen et réélu au Parlement de [[Strasbourg]]. En {{date-|juin 1995}}, candidat à l'élection municipale de Vitrolles dans les [[Bouches-du-Rhône]], il obtient 43 % des suffrages au premier tour, le score record du Front national dans les villes de plus de {{unité|30000|habitants}}. Mais il échoue de justesse au second tour devant la liste conduite par Jean-Jacques Anglade<ref group="note">Une importante mobilisation militante et médiatique met un terme aux ambitions de Mégret entre le premier et le second tour.</ref>. C'est [[Catherine Mégret|Catherine Rascovschi]], son épouse depuis 1992, qui le remplace comme candidate à la mairie de Vitrolles car il est frappé d'[[inéligibilité]] pour un an pour non-respect des dispositions de financement de la campagne. Elle est élue le {{date-|9 février 1997}} avec 46,70 % des voix au {{1er|tour}} et 52,48 % au second<ref group="note">{{citation|La bataille de Vitrolles n'a pas été une bataille électorale comme les autres. Elle est la préfiguration de l'affrontement titanesque qui ne manquera pas d'opposer un jour les Français rassemblés à l'établissement politique dans son ensemble}}, ''V comme Vitrolles'', Catherine Mégret, Éditions nationales</ref>. Le journaliste [[Jean-Pierre Thiollet]] est d'avis qu'en 1998, le couple que Catherine Mégret forme avec son mari peut être considéré, politiquement parlant, comme le « pendant exact » du couple Cendrine et [[Jean-Marie Le Chevallier]]<ref>Citation de [[Jean-Pierre Thiollet]] dans ''[[Les Dossiers du Canard enchaîné]]'' (numéro paru sous le titre « Mégret, facho devant ! : La montée du petit brun qui veut la peau du gros blond »</ref>. Les époux Mégret tentent notamment d'instaurer en 1998 une prime de naissance de 5.000 francs attribués aux enfants français nés de parents européens, une mesure qui sera jugée illégale par la justice. La Chambre régionale des comptes pointe par ailleurs des « moyens peu hétérodoxes pour équilibrer les comptes » de la municipalité, avec entre autres une trésorerie « largement assurée » par les usagers de l’eau avec une hausse brutale des tarifs, une gestion approximative des contrats, délégations, un sous-encadrement etc<ref>https://www.lesechos.fr/2014/03/municipales-le-fn-et-la-gestion-tres-contestee-de-vitrolles-marignane-toulon-et-orange-295956</ref>. [[Bruno Gollnisch]], à l’époque n°2 du FN, affirme que « dans tous les domaines, les Mégret, c’est un bilan d’échec »<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |prénom=Bernard Delattre |nom= |titre=Le calamiteux bilan municipal du Front national |url=https://www.lalibre.be/international/2014/03/28/le-calamiteux-bilan-municipal-du-front-national-P2M2QRMKLJHK7P4YMNSKJL6NME/ |site=La Libre.be |date=2023-07-29 |consulté le=}}</ref>. En 1996, il publie ''L'Alternative nationale'', ouvrage dans lequel il tente de démontrer qu'une véritable autre politique est possible en France où, selon lui, le sentiment national ne cesse de gagner du terrain. L'année suivante, il fait paraître ''la Troisième voie'', un ouvrage dans lequel il définit les principes d'une autre politique économique et sociale combinant les impératifs de la liberté et de la régulation pour redynamiser l'économie tout en maîtrisant la mondialisation dans le cadre d'un patriotisme économique européen. En {{date-|novembre 1997}}, dans le cadre d'un colloque du conseil scientifique du FN consacré à l'[[information]], il est l'un des premiers à utiliser le terme {{citation|[[réinformation]]}}, qu'il appelle de ses vœux afin de {{citation|gomme[r] les stigmates des années de désinformation subies}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Albertini et [[David Doucet]]|titre=La Fachosphère|sous-titre=comment l'extrême droite remporte la bataille d'internet|éditeur=Flammarion|collection=Enquête|lieu=Paris|année=2016|pages totales=313|passage=198|isbn=978-2-08-135490-6|bnf=45124584}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1997/11/25/le-front-national-veut-developper-une-culture-de-resistance_3807188_1819218.html|site=lemonde.fr|titre=Le Front national veut « développer une culture de résistance »|date=25 novembre 1997|auteur=Christiane Chombeau}}.</ref>. Bruno Mégret déclare, le {{date-|17 février 1997}}, au cours d'une émission télévisée sur France 2, {{citation|qu'il y a des différences entre les races}}. Il est pour cela condamné, le {{date-|25 novembre 1998}}, à verser {{unité|10000|F}} de [[dommages-intérêts]] à l'[[Union des étudiants juifs de France]] (UEJF), qui s'était portée partie civile<ref>Jugement du tribunal correctionnel de Paris du {{date-|25 novembre 1998}}.</ref>. En 1998, il fait paraître un sixième ouvrage, ''La Nouvelle Europe''. Hostile à la construction bruxelloise mais favorable à une Europe indépendante et puissante, il plaide pour une Europe des nations qui permettrait aux États qui la composent, et à la France en particulier, de revenir sur la scène de l'histoire. ==== Scission avec le Front national ==== [[Fichier:Bruno Megret bordeaux.jpg|thumb|upright|Bruno Mégret en 2004.]] Bruno Mégret, devenu le numéro deux du Front national depuis 1988, ne veut plus cantonner son parti à un rôle de contestation mais au contraire le transformer en {{Citation|parti de gouvernement}}. Enclin à acquérir une respectabilité en contractant des alliances avec la droite parlementaire, sa stratégie implique une euphémisation du discours frontiste et diverge de plus en plus de celle de Jean-Marie Le Pen, ce dernier choisissant de surenchérir dans l'orthodoxie frontiste et multiplier les déclarations {{Citation|politiquement incorrectes}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Blaise|titre=Extrême droite et national-populisme en Europe de l'Ouest|éditeur=CRISP|année=2004|passage=237}}.</ref>. Considéré désormais comme un rival embarrassant par la direction du Front national, Bruno Mégret va faire l'objet d'attaques de plus en plus vives. Le conflit se cristallise autour de la préparation des [[Élections européennes de 1999 en France|élections européennes de 1999]]. Condamné à deux ans d'inégilibilité pour avoir agressé la candidate socialiste [[Annette Peulvast-Bergeal]], Jean-Marie Le Pen confie en {{date-|juillet 1998}} la direction de la liste du parti à sa femme [[Jany Le Pen|Jany]] et non à son numéro deux pourtant au zénith de son influence. Bruno Mégret, humilié, dévoile alors ses ambitions et déclare publiquement, à l'occasion de l'université d'été de Toulon le {{date-|24 août 1998}}, que la candidature de Jany Le Pen {{Citation|n'est pas une bonne idée}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michaël Darmon|auteur2=Romain Rosso|titre=Front contre Front|éditeur=Seuil|année=1999|passage=29}}.</ref>. La crise atteint son paroxysme le {{Date|5|décembre|1998}} lors du conseil national qui réunit les 300 responsables les plus importants du parti à la [[Maison de la Chimie]] pour préparer la campagne des européennes. Ce jour-là, les mégrétistes se saisissent de la suspension de deux d'entre eux, Nathalie Debaille et Hubert Fayard (suspension déguisée en licenciement économique) par le président frontiste, pour faire éclater la contestation au grand jour et conspuer Jean-Marie Le Pen<ref>{{Ouvrage|auteur1=Christiane Chombeau|titre=Le Pen|sous-titre=fille et père|éditeur=Éditions du Panama|année=2007|passage=218}}.</ref>. Son implication dans cette opération provoque la révocation de Mégret de la délégation générale du parti le {{date-|9 décembre 1998}} puis son exclusion le {{date-|23 décembre}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alexandre Reynes|titre=Les droites nationalistes en France|éditeur=Presses universitaires du Septentrion|année=2001|passage=47}}.</ref>. Ces événements font perdre au Front national une majorité de cadres et d'élus (60 % des cadres, soit 140 conseillers régionaux sur 275 et 62 secrétaires départementaux) qui décident de suivre Mégret, que Le Pen surnomme désormais [[Marcus Junius Brutus|Brutus]]. Scissionnistes par force ou par raison, ils créent, lors d'un congrès à [[Marignane]], les {{date-|23 janvier- 1999-}} et {{Date-|24|janvier|1999}}, le Front national-Mouvement national et portent Bruno Mégret à sa présidence. À la suite d'une action judiciaire de [[Jean-Marie Le Pen]], au mois de mai, le parti est rebaptisé Mouvement national puis se transforme formellement en [[Mouvement national républicain]] (MNR) au mois de septembre à l'occasion du conseil national de La Baule<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jérôme Onno |titre=L'extrême droite et la {{Ve}} République |éditeur=Connaissances et savoirs |année=2005 |passage=520 }}.</ref>. === Mouvement national républicain (1999-2008) === Aux élections européennes qui ont lieu la même année, la liste conduite par Bruno Mégret sous l'étiquette Mouvement national obtient 3,28 % des voix et n'a donc aucun député puisque son score est inférieur à la barre des 5 % exigée pour avoir des élus. De son côté, la liste conduite par [[Jean-Marie Le Pen]] franchit cette barre avec 5,69 %, obtenant cinq sièges<ref>{{Ouvrage|auteur1=Emmanuel Aubin|auteur2=Jean-Philippe Lecomte|titre=Introduction à la vie politique et éléments de sociologie politique|éditeur=Gualino|année=2004|passage=85}}.</ref>. Bruno Mégret se présente aux [[élections municipales de 2001 à Marseille]] comme tête de liste MNR. Candidat dans le {{VIIe}} secteur ({{13e}} et {{14e|arrondissements}}), faisant face au maire sortant [[Jean-Claude Gaudin]] et au candidat d'union de la gauche [[René Olmeta]], il est aussi en concurrence avec une liste FN, portée par Maurice Gros. Mégret devance ce dernier au premier tour, obtenant un peu plus de 10 % des voix. Il peut se maintenir au second tour, où il obtient 12 % et trois élus au conseil municipal et 16 sièges dans les conseils de secteur. Il siège durant toute la mandature 2001-2008. Lors de la [[Élection présidentielle française de 2002|campagne présidentielle de 2002]], il se présente comme {{citation|le seul candidat de droite}}, déclarant : {{citation|Vous voyez [[Jacques Chirac|Chirac]], il ne veut pas se reconnaître de droite. [[François Bayrou|Bayrou]] et [[Christine Boutin|Boutin]], c'est l'[[Union pour la démocratie française|UDF]], c'est la nébuleuse [[Centrisme|centriste]]. [[Alain Madelin|Madelin]], c'est l'hyperlibéralisme}}<ref>{{Lien web |titre=Interview de M. Bruno Mégret, président du Mouvement national républicain et candidat à l'élection présidentielle de 2002, à "RTL" le 5 avril 2002 sur ses relations avec le Front National, sur les intentions de vote issues des sondages, sur les mesures contenues dans son programme électoral et son ambition de rassembler les électeurs dans un vaste parti de droite nationale et républicaine. |url=http://discours.vie-publique.fr/notices/023001301.html |site=[[Vie-publique.fr]] |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. Le {{date-|21 avril 2002}}, il recueille 2,34 % des suffrages exprimés ({{unité|667000}} voix), terminant en douzième position sur seize candidats<ref>{{Lien web|titre=Résultats de l'élection présidentielle 2002|url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle_2002/(path)/presidentielle_2002/FE.html|site=interieur.gouv.fr|consulté le=2017-04-23}}.</ref>. En vue du second tour, il appelle à voter pour Jean-Marie Le Pen. [[Fichier:BMegret 22092007.jpg|thumb|redresse|Bruno Mégret en 2007.]] Il voit ses comptes de campagne invalidés pour avoir utilisé illégalement les services de la mairie de Vitrolles pendant sa campagne<ref>{{lien web|url=http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2002/2002-113-pdr/decision-n-2002-113-pdr-du-26-septembre-2002.106544.html|titre=Conseil Constitutionnel|nom=NEXINT|date=26 septembre 2002|site=www.conseil-constitutionnel.fr}}.</ref> et son parti va connaître de graves difficultés. Bruno Mégret comparaît en {{date||septembre|2006}} aux côtés de son épouse devant le [[Tribunal correctionnel (France)|tribunal correctionnel]] de Marseille<ref>« [http://www.liberation.fr/actualite/reuters/reuters_france/204957.FR.php Les époux Mégret devant la justice pour détournements de fonds] {{Lien archive|url=http://www.liberation.fr/actualite/reuters/reuters_france/204957.FR.php |horodatage archive=20080327181026 |titre=Copie archivée }} », ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date-|17 septembre 2006}}.</ref>. En effet, Catherine Mégret avait effectué, en qualité de maire de Vitrolles, {{Citation|quatre envois de courriers entre novembre 2000 et décembre 2001<ref name="retrait_politique">« [http://afp.google.com/article/ALeqM5gVkJ8ChKAKBdXgkBdLLUnspltY-w Bruno Mégret annonce son "retrait" de la vie politique] {{Lien archive|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5gVkJ8ChKAKBdXgkBdLLUnspltY-w |horodatage archive=20120319180524 |titre=Copie archivée }} », [[Agence France-Presse|AFP]], {{date-|20 mai 2008}}.</ref>}} à des collègues maires de France pour parrainer la candidature de son époux à l'élection présidentielle de 2002. Selon Bruno Mégret, le financement de cet envoi a été pris en charge par erreur par la mairie et spontanément remboursé par lui<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/010114142-bruno-megret-sans-madame-au-tribunal Bruno Mégret sans madame au tribunal], ''Libération'', 18 septembre 2006</ref>. Les juges ont considéré que cet envoi était {{citation|sans rapport avec les intérêts des contribuables de la commune}} et ont donc condamné Bruno Mégret en première instance et en appel<ref>Jugement du tribunal correctionnel de Marseille du {{date-|18 octobre 2006}}, arrêt de la [[cour d'appel d'Aix-en-Provence]] du {{date-|28 novembre 2007}} ; mentionnés par [[Agence France-Presse|AFP]], « [http://afp.google.com/article/ALeqM5gpKuNqs0h9_0YY7OPOrWjbuohW3g Un an d'inéligibilité confirmé en appel pour Mégret, qui va en cassation] {{Lien archive|url=http://afp.google.com/article/ALeqM5gpKuNqs0h9_0YY7OPOrWjbuohW3g |horodatage archive=20080102104142 |titre=Copie archivée }} », {{date-|28 novembre 2007}}.</ref>. Un nouvel ouvrage de Bruno Mégret est publié à l'automne 2006 sous le titre ''L'Autre Scénario''. Affirmant que la construction européenne actuelle n'apporte rien aux Européens, sinon, d'après lui, un surcroît de réglementations tatillonnes et stériles, il prône une Europe puissante qui placerait les peuples européens au premier rang dans la compétition mondiale et dans laquelle la France pourrait jouer un rôle majeur. Le {{Date|20|décembre|2006}}, Mégret annonce qu'il ne se présentera pas à la [[élection présidentielle française de 2007|présidentielle 2007]], mais soutiendra [[Jean-Marie Le Pen]], lors d'une conférence de presse commune avec celui-ci<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bruno Mégret apporte son soutien à Jean-Marie Le Pen |url=https://www.nouvelobs.com/politique/elections-2007/20061220.OBS3780/bruno-megret-apporte-son-soutien-a-jean-marie-le-pen.html |site=nouvelobs.com |date=2006-12-20 |consulté le=2021-01-29}}.</ref>. Ce soutien s'inscrit dans le cadre de l'Union patriotique proposée par le président du Front national. Au premier tour des [[Élections législatives françaises de 2007|élections législatives de 2007]], Bruno Mégret obtient 2,03 % des voix dans la [[douzième circonscription des Bouches-du-Rhône]]. Le MNR fait un score très faible au niveau national et ne franchit pas le seuil permettant d'accéder au financement public des partis. Le MNR n'a plus d'élus nationaux. Il possède toutefois encore des conseillers municipaux. Le {{Date|23|mai|2008}}, il se met {{Citation|en réserve}} de la vie politique<ref>« [http://www.lefigaro.fr/politique/2008/05/20/01002-20080520ARTFIG00540-bruno-megret-se-retire-de-la-vie-politique.php Bruno Mégret se retire de la vie politique] », ''[[Le Figaro]]'', {{date-|20 mai 2008}}.</ref>, et part travailler en Australie pendant les deux années suivantes, pour le compte du groupe [[Bouygues]]. Durant ces deux ans à l'étranger, Bruno Mégret continue de donner son avis sur l'évolution du MNR, tout en laissant la place à une direction collégiale. == En retrait de la vie politique == En 2010, il est de retour en France, en tant que chargé de mission au [[Conseil général de l'environnement et du développement durable]] (CGEDD), et affirme qu'il souhaite à nouveau revenir sur le devant de la scène politique<ref>« [http://www.francesoir.fr/actualite/politique/bruno-megret-reve-revenir-124546.html Bruno Mégret rêve de revenir] », ''[[France-Soir]]'', {{date-|4 août 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Bruno Mégret sort du bois et critique Marine Le Pen|url=http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/04/18/25002-20140418ARTFIG00118-bruno-megret-sort-du-bois-et-critique-marine-le-pen.php|site=Le Figaro|date=18-4-2014|consulté le=2016-03-11}}.</ref>. Lors de la [[élection présidentielle française de 2017|campagne présidentielle de 2017]], le MNR appelle à voter pour [[François Fillon]] au premier tour, considérant que [[Marine Le Pen]] est déjà {{citation|assurée d’être qualifiée pour le second tour}} et qu'il convient d'{{citation|écarter du second tour}} [[Emmanuel Macron]] et [[Jean-Luc Mélenchon]]<ref>{{Lien web |titre=Le MNR, parti d’extrême droite, appelle à voter Fillon au premier tour |url=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/18/le-mnr-parti-d-extreme-droite-appelle-a-voter-fillon-au-premier-tour_5113048_4854003.html |date=18 avril 2017 |site=lemonde.fr |consulté le=18 avril 2017}}.</ref>. À partir de 2018, il anime le [[Think tank|laboratoire d'idées]] (''Think tank'') la « Ligne droite ». En {{date-|janvier 2022}}, il annonce qu'il apporte son soutien à la candidature d’[[Éric Zemmour]] en vue de l'[[élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle]] pour faire gagner « la vraie droite »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Présidentielle 2022 : Mégret soutient Zemmour pour faire gagner « la vraie droite » |url=https://www.lepoint.fr/presidentielle/presidentielle-2022-megret-soutient-zemmour-pour-faire-gagner-la-vraie-droite-29-01-2022-2462530_3121.php |accès url=libre |site=lepoint.fr |date=2022-01-29 |consulté le=2022-01-29}}</ref>. == Détail des mandats et fonctions == * {{date-|2 avril 1986}} – {{date-|14 mai 1988}} : député de l'Isère * {{date-|25 juillet 1989}} – {{date-|19 juillet 1999}} : député européen * {{date-|22 mars 1992}} – 2002 : conseiller régional de [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] * {{date-|18 mars 2001}} – {{date-|16 mars 2008}} : conseiller municipal de [[Marseille]] == Ouvrages == * {{Ouvrage|titre=Demain, le chêne|sous-titre=pour la France contre le socialisme : le projet des Comités d'action républicaine|éditeur=Albatros|lieu=Paris|année=1982|pages totales=186|bnf=34720248}} * {{Ouvrage|auteur1=Sous sa dir., avec [[Jean-Claude Bardet|Jean-Claude Apremont]], [[Jean-Jacques Mourreau|Jean Hohbarr]], Didier Lefranc et Jean-Claude Jacquart|préface=[[Julien Freund]]|titre=L'Impératif du renouveau|sous-titre=les enjeux de demain|éditeur=Albatros|lieu=Paris|année=1986|pages totales=191|bnf=34902092}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=La Flamme|sous-titre=les voies de la renaissance|éditeur=Robert Laffont|collection=Essais|lieu=Paris|année=1990|pages totales=313|isbn=2-221-06673-1|bnf=35350466}} * {{Ouvrage|auteur1=Sous sa dir., avec [[Damien Bariller]] et [[Jean-François Jalkh]]|titre=Militer au Front|sous-titre=cycle du militant|éditeur=Éditions nationales|lieu=Paris|année=1991|pages totales=158|bnf=3614975}} * {{Ouvrage|titre=La Provence est belle, protégeons-la !|sous-titre=le programme de Bruno Mégret et ses colistiers : élections régionales, {{nobr|21 mars 1992}}|éditeur=Front national Provence|lieu=Marseille|année=1992|pages totales=99|bnf=35617657}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Alternative nationale|sous-titre=les priorités du Front national|éditeur=Éditions nationales|collection=Idées en poche|lieu=Saint-Cloud|année=1996|pages totales=264|isbn=2-909178-29-3|bnf=36183103}} * {{Ouvrage|titre=La Troisième Voie|sous-titre=pour un nouvel ordre économique et social|éditeur=Éditions nationales|lieu=Paris|année=1997|pages totales=375|isbn=978-2-909178-45-5}} * {{Ouvrage|titre=La Nouvelle Europe|sous-titre=pour la France et l'Europe des nations|éditeur=Éditions nationales|lieu=Paris|année=1998|pages totales=296}} * {{Ouvrage|auteur1=Avec Christophe Dungelhoeff|titre=Le Chagrin et l'Espérance|sous-titre=entretien avec Christophe Dungelhoeff|éditeur=Cité liberté (chez l'auteur)|lieu=Paris|année=1999|pages totales=241|bnf=39177109}} * {{Ouvrage|auteur1=Dir. avec Yves Dupont|titre=Pour que vive la France|sous-titre=programme du MNR|éditeur=Cité liberté|lieu=Paris|année=2000|pages totales=184|bnf=39177113}} * {{Ouvrage|titre=La France à l'endroit|sous-titre=mon projet pour remettre de l'ordre en France|éditeur=Cité liberté|lieu=Paris|année=2002|pages totales=160}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=« Zadig » (pseud.)<ref group=note>{{citation|L'année suivante, il écrit sous le pseudonyme de Zadig un essai intitulé ''Le TGV à vapeur''}} ({{Lien web|titre=Biographie de Bruno Mégret|url=http://m-n-r.fr/news_index7_p32.htm|site=m-n-r.fr|date=25 mai 2008}}).</ref>|titre=Le TGV à vapeur|sous-titre=quand il y a urgence à réformer la droite|éditeur=Vox populi|lieu=Longueuil-Paris|année=2003|pages totales=130|isbn=2-9520946-0-8|bnf=39093853}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Autre Scénario pour la France et l'Europe|éditeur=Cité liberté|lieu=Paris|année=2006|pages totales=224|isbn=978-2-914160-00-1|bnf=40228849}} * {{Ouvrage|titre=Le Temps du phénix|sous-titre=récit d'anticipation|éditeur=Cité liberté|lieu=Noisy-le-Grand|année=2016|pages totales=320|présentation en ligne=http://www.le-temps-du-phenix.fr/3_sujets.htm}} * {{Ouvrage|titre=Salus Populi|sous-titre=récit d'anticipation|éditeur=Altera|lieu=|année=2024|pages totales=256|présentation en ligne=|ISBN=978-2490465019}} == Notes et références == {{Crédit d'auteurs|interne|Comités d'action républicaine}} === Notes === {{Références|taille=30|groupe=note}} === Références === {{Références|taille=30}} == Annexes == === Bibliographie === * ''[[Les Dossiers du Canard enchaîné]]'', ''Mégret, facho devant !'', 1998 {{bnf|37174821}} * {{Ouvrage|auteur1=Michel Soudais|titre=Bruno Mégret|sous-titre=le nouveau visage de l'extrême droite|éditeur=Omnibus|année=1999|isbn=978-2-259-18962-0}} * {{Chapitre|titre chapitre=Bruno Mégret|auteur ouvrage=[[Erwan Lecœur]] (dir.)|titre ouvrage=[[Dictionnaire de l'extrême droite]]|lieu=Paris|éditeur=Larousse|collection=À présent|année=2007|isbn=978-2-03-582622-0}}. * {{Chapitre|titre chapitre=Les Comités d'action républicaine|auteur ouvrage=Philippe Lamy (dir. Claude Dargent)|nature ouvrage=thèse de doctorat en sociologie|titre ouvrage=Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique|lieu=Paris|éditeur=université Paris-VIII|année=2016|sudoc=197696295|id=Lamy|lire en ligne=http://www.theses.fr/2016PA080034/document|passage=469-479}}. === Liens externes === {{Autres projets | commons = Category:Bruno Mégret | wikinews = Abandon de Bruno Mégret dans la course présidentielle }} {{Liens}} {{Palette|Front national|Élection présidentielle française de 2002}} {{Portail|politique française|Isère|Marseille|Union européenne}} {{CLEDETRI:Megret, Bruno}} [[Catégorie:Personnalité du Front national]] [[Catégorie:Personnalité du Rassemblement pour la République]] [[Catégorie:Député européen membre du Rassemblement national]] [[Catégorie:Personnalité du Mouvement national républicain]] [[Catégorie:Élève de l'École polytechnique]] [[Catégorie:Élève du lycée Louis-le-Grand]] [[Catégorie:Membre du Carrefour de l'horloge]] [[Catégorie:Ingénieur du corps des ponts et chaussées]] [[Catégorie:Député de l'Isère (Cinquième République)]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1989-1994]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1994-1999]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Député de la VIIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Essayiste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Conseiller municipal de Marseille]] [[Catégorie:Conjoint de personnalité politique]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Californie à Berkeley]] [[Catégorie:Naissance en avril 1949]] [[Catégorie:Naissance dans le département de la Seine]] [[Catégorie:Naissance à Paris]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Billy%20Wilder
Billy Wilder
{{Voir homonymes|Wilder}} {{Infobox Biographie2 | charte = réalisateur | nom = Billy Wilder | image = Gloria Swanson & Billy Wilder - ca. 1950.JPG | légende = [[Gloria Swanson]] et Billy Wilder vers 1950. | nom de naissance = Samuel Wilder | date de naissance = 22 juin 1906 | lieu de naissance = [[Sucha Beskidzka|Sucha]] ([[Autriche-Hongrie]]) | date de décès = 27 mars 2002 | lieu de décès = [[Beverly Hills]] ([[États-Unis]]) | nationalité = {{Autriche}}<br />{{Drapeau|USA}} [[États-Unis|Américaine]] <small>(à partir de 1934)</small> | profession(s) = [[Réalisateur]], [[scénariste]] | films notables = [[#Filmographie|''voir filmographie'']] | tombe = - | plaque = - }} '''Samuel Wilder''', dit '''Billy Wilder''', est un [[réalisateur]], [[Producteur de cinéma|producteur]] et [[scénariste]] [[États-Unis|américain]] de [[Film noir|films noirs]] et de comédies, né le {{Date de naissance|22|juin|1906}} à [[Sucha Beskidzka|Sucha]] (actuelle [[Pologne]], à l'époque dans l'[[Autriche-Hongrie|Empire austro-hongrois]] en [[Galicie]]) et mort le {{Date de décès|27|mars|2002}} à [[Beverly Hills]] ([[Californie]], [[États-Unis]])<ref name=":0" />. Billy Wilder est l'une des figures les plus importantes du cinéma américain du {{s-|XX}}, notamment des années 1950 et 1960. Quatre de ses films sont présents dans le [[Top 100 de l'American Film Institute]], tout comme pour [[Alfred Hitchcock]] et [[Stanley Kubrick]]. Il a dirigé quatorze acteurs différents ayant été nommés aux [[Oscars du cinéma|Oscars]]. Dans le classement du magazine ''[[Sight & Sound]]'', il figure à la septième place des plus grands réalisateurs<ref>{{Lien web |titre=BFI {{!}} Sight & Sound {{!}} Top Ten Poll 2002 - The Directors' Top Ten Directors |url=http://old.bfi.org.uk/sightandsound/polls/topten/poll/directors-directors.html |site=old.bfi.org.uk |consulté le=2022-11-27}}</ref>. Billy Wilder a obtenu l'[[AFI Life Achievement Award]] en 1986, prix remis par l'[[American Film Institute]] une fois par an à un acteur ou réalisateur ayant une carrière remarquable. Maître incontesté de la comédie américaine des années 1950 et 1960, Billy Wilder a su imposer un style moraliste et caustique. Il a abordé des thèmes polémiques dans ses films comiques et tenté de s’opposer à l'opinion dominante ainsi qu’au [[puritanisme]] anglo-saxon. Il a exercé ses talents non seulement dans des [[comédie|comédies]], mais aussi dans des [[film noir|films noirs]] ou [[Film historique|historiques]]. == Biographie == === Premières années === Issu d'une famille [[Histoire des Juifs en Autriche|juive autrichienne]], Samuel Wilder, du prénom de son grand-père maternel, naît dans une petite ville de l'[[Empire austro-hongrois]] dans l'actuelle [[Pologne]]<ref name="positif">{{article|périodique=[[Positif (revue)|Positif]]|année=1983|numéro=269|titre=Entretien avec Billy Wilder|auteur=[[Michel Ciment]]|pages=15-28|id=positif_1983}}.</ref>. Il est tout jeune lorsque la famille s'installe à Vienne, où lui et son frère Wilhelm font leurs études primaires et secondaires<ref name="positif"/>. Son père rêve de le voir devenir avocat ou médecin<ref name="positif"/> mais il quitte rapidement l'université et opte pour une carrière de journaliste. Sa mère a fait un séjour aux États-Unis et était fascinée par [[Billy the Kid]] ou les [[Buffalo Bill]] [[Wild West Shows]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gene D. Phillips|titre=Some Like It Wilder: The Life and Controversial Films of Billy Wilder|éditeur=[[University Press of Kentucky]]|année=2010|passage=2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5uohNoRFkwIC&pg=PT17&dq=%22Billy+Wilder%22+%2B++his+mother+likes+billy+the+kid}}.</ref>, ce qui explique le surnom familial de Billy qu'il adopte ensuite à la place de son prénom officiel, Samuel<ref name="CaC">[http://www.commeaucinema.com/personne=billy-wilder,6628.html Biographie de Billy Wilder sur ''Commeaucinéma.com''.]</ref>. === Débuts professionnels === Billy Wilder travaille pour un journal viennois, où il est chargé d'articles sur le sport, de faits-divers, et commence également à rédiger des critiques sur les spectacles, notamment le cinéma<ref name="positif"/>. En 1926<ref name="positif"/>, il s'établit à [[Berlin]] où il survit un temps en jouant le [[Prostitution|gigolo]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Glenn Hopp|titre=Billy Wilder|sous-titre=The Cinema of Wit 1906-2002|éditeur=[[Taschen]]|année=2003|passage=10|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=N8b9ar9yaAgC&pg=PA10&dq=Billy+Wilder+%2B+gigolo}}.</ref> ou le danseur mondain à l'hôtel Eden<ref name="positif"/>, tout en commençant à écrire des récits et des ébauches d'histoires. Il collabore à un journal allemand local, ''Berliner Zeitung am Mittag''<ref name="positif"/>, puis un [[tabloïd]] pour lesquels il rédige des articles mais aussi des nouvelles et des [[Roman-feuilleton|romans-feuilleton]] à succès, généralement policiers ou burlesques. Ses enquêtes le mettent en contact avec des milieux et des personnes variés et l'amènent à se familiariser avec une diversité de décors et de personnages que l'on retrouve plus tard dans ses films<ref name="positif"/>. C'est l'époque du cinéma muet. Il travaille, souvent comme [[Nègre littéraire|nègre]] pour des scénaristes à succès et collabore avec d'autres professionnels du cinéma, notamment [[Fred Zinnemann]], alors opérateur, et [[Robert Siodmak]]. Le succès d'une de ces œuvres, ''[[Les Hommes le dimanche]]'' ([[1930 au cinéma|1930]]) lui vaut de signer un contrat avec l'[[Universum Film AG]] en [[1929 au cinéma|1929]]. Il gagne bien sa vie et commence à collectionner des œuvres d'art contemporain, notamment des meubles signés [[Mies van der Rohe]]<ref name="positif"/>. === Exil === Son frère, Wilhelm, s'installe aux États-Unis dans le courant des [[années 1920]]<ref name="positif"/>. L'arrivée d'[[Adolf Hitler]] au pouvoir le contraint à son tour à l'exil. Billy Wilder séjourne d'abord à [[Paris]], à l'hôtel Ansonia, [[rue de Saïgon]] (où vécurent de nombreux exilés allemands et autrichiens)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Steven Bach|titre=Marlen Dietrich|sous-titre=Live and legend|éditeur=University of Minnesota Press|lieu=Minneapolis / Londres|isbn=978-0-8166-7584-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=MahIKu7q9X0C&pg=PA241&dq=Billy+Wilder+%2B+rue+de+Saigon}}.</ref>, où il vit chichement et fréquente un milieu d'expatriés allemands qui compte [[Franz Waxman]], [[Friedrich Hollaender]] ou [[Peter Lorre]]<ref name="positif"/>. Il coréalise avec [[Alexander Esway|Alexandre Esway]] un film avec [[Danielle Darrieux]] (dont c'est déjà, à dix-sept ans, le huitième film), et [[Pierre Mingand]] : ''[[Mauvaise Graine (film, 1934)|Mauvaise Graine]]''. [[Joe May]], un metteur en scène allemand, emporte un de ses scénarios à Hollywood et réussit à le placer en studio. Il contacte alors Wilder et lui demande de le rejoindre. Celui-ci obtient un visa de tourisme et s'embarque sur l'[[RMS Aquitania|''Aquitania'']] pour les États-Unis, où la perspective d'une guerre le persuade de s'établir<ref name="positif"/>. Il ne reverra jamais sa mère<ref>{{article|auteur=[[Éric Neuhoff]]|url=https://www.lefigaro.fr/cinema/cinema-billy-wilder-le-poil-a-gratter-de-hollywood-20220325 |titre= Billy Wilder, le poil à gratter de Hollywood |périodique=[[Le Figaro]], supplément Le Figaro et vous|date=26-27 mars 2022|pages=31}}.</ref>. === Carrière hollywoodienne === Billy Wilder sait à peine parler l'anglais et part. Néanmoins, il assimile la langue rapidement. Il écrit beaucoup de nouvelles qu'il fait traduire de l'allemand et réussit à en vendre aux studios de cinéma. Grâce à cette activité et ses contacts (dont [[Peter Lorre]] avec qui il partage un temps un appartement), il réussit à percer à [[Hollywood]]<ref>{{imdb nom|id=0000697|sous-page=bio|nom=Billy Wilder (Biography)}}.</ref> et signe un contrat avec la [[Paramount Pictures]]. Il travaille cinq jours et demi par semaine, rédige des scénarios originaux ou retravaille les textes d'autres scénaristes<ref name="positif"/>. En [[1938 au cinéma|1938]], il entame avec [[Charles Brackett]] un partenariat prolifique qui débouche sur plusieurs classiques de la comédie américaine, dont ''[[La Huitième Femme de Barbe-Bleue (film, 1938)|La Huitième Femme de Barbe-Bleue]]'' ([[1938 au cinéma|1938]]) et ''[[Ninotchka]]'' ([[1939 au cinéma|1939]]) d'[[Ernst Lubitsch]], autre immigré [[allemand]] qu'il considère toute sa vie comme son « seul Dieu »<ref name="CaC"/>. Lorsque la Paramount fait appel à [[Gary Cooper]] pour donner la réplique à [[Ingrid Bergman]] dans ''Pour qui sonne le glas'', Wilder et Brackett servent de monnaie d'échange et se retrouvent au service du producteur [[Samuel Goldwyn]]<ref name="positif"/>. Ils écrivent alors le scénario de ''[[Boule de feu (film)|Boule de feu]]'' ([[1941 au cinéma|1941]]) et son remake ''[[Si bémol et Fa dièse]]'' de [[Howard Hawks]]. Wilder retourne ensuite travailler au sein de la Paramount. Il rêve de passer à la mise en scène mais la répartition du travail dans l'industrie du cinéma américain et le poids des syndicats professionnels empêchent les scénaristes de réaliser leurs propres scripts<ref name="Tulard1995">[[Jean Tulard]] ''in'' ''Dictionnaire du cinéma (les réalisateurs)'', éditions Robert Laffont, 1995, Paris, {{p.|919}}.</ref>. Wilder se retrouve alors dans une situation similaire à celle de [[Preston Sturges]] et [[Joseph L. Mankiewicz]]<ref name="Tulard1995"/>. [[Fichier:Double Indemnity Lobby Card.jpg|vignette|gauche|''[[Assurance sur la mort]]'' (1944).]] Après une âpre négociation avec la Paramount et le producteur [[Arthur Hornblow Jr.]], il est autorisé à mettre en scène ''[[Uniformes et jupons courts]]'' ([[1942 au cinéma|1942]]), suivi des ''[[Les Cinq Secrets du désert|Cinq Secrets du désert]]'' ([[1943 au cinéma|1943]])<ref name="Tulard1995"/>. Avec la double casquette de réalisateur et de scénariste qu'il garde désormais de manière définitive, il signe un troisième long métrage coécrit avec [[Raymond Chandler]] : ''[[Assurance sur la mort]]'' ([[1944 au cinéma|1944]]), adapté de [[James M. Cain]], qui est sa première grande réussite et un modèle de [[film noir]]. Dans l'immédiat après-guerre, Billy Wilder accepte de servir pendant cinq mois au sein de l'armée américaine dans la mission d'accompagner la reconstruction du cinéma et du théâtre allemands, essentiellement pour les dénazifier. Il lui est notamment demandé de raccourcir et mettre en forme la première version du premier documentaire à montrer la découverte des [[camps de concentration nazis]], baptisé ''[[Death Mills]]''<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Glenn Hopp |titre=Billy Wilder |sous-titre=The Cinema of Wit 1906-2002 |lieu= |éditeur=Taschen |collection= |année=2003 |pages totales= |passage=58 |isbn=9783822815953 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Billy_Wilder/N8b9ar9yaAgC?hl=fr&gbpv=1&dq=billy+wilder+death+mills&pg=PA58&printsec=frontcover }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Death Mills (Billy Wilder, 1945) |url=https://www.cinematheque.fr/film/129417.html |date= |site=[[Cinémathèque française|cinematheque.fr]] |consulté le=14 juillet 2022}}.</ref>. À partir de [[1942 au cinéma|1942]], [[Charles Brackett]] produit plusieurs de ses films : ''[[Les Cinq Secrets du désert]]'', ''[[Le Poison (film, 1945)|Le Poison]]'' ([[1945 au cinéma|1945]]), récompensé par quatre Oscars dont ceux du [[Oscar du meilleur film|meilleur film]], du [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]] et du [[Oscar du meilleur scénario adapté|meilleur scénario adapté]], qui traite de l'[[alcoolisme]] et ''[[Boulevard du crépuscule]]'' (1950) [[Oscar du meilleur scénario original]] avec [[Gloria Swanson]] star du cinéma muet. Ce film scelle la fin de la collaboration de Wilder avec Brackett. Dès lors, Wilder devient producteur de la plupart de ses œuvres. Le cinéma de Billy Wilder devient plus caustique et cynique : il tourne notamment ''[[Le Gouffre aux chimères]]'' ([[1951 au cinéma|1951]]), son film préféré<ref>{{Allociné nom|id=413}}.</ref>. [[Fichier:The apartment trailer 1.JPG|vignette|[[Jack Lemmon]] et [[Shirley MacLaine]] dans le film ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' (1960).]] En 1957, il entame une collaboration prolifique avec le scénariste [[I.A.L. Diamond]] et leur entente est telle que les deux hommes travaillent ensemble sur une dizaine de films et livrent au passage quelques classiques parmi lesquels ''[[Certains l'aiment chaud]]'' ([[1959 au cinéma|1959]]) et ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' ([[1960 au cinéma|1960]]), couronné par cinq [[Oscars]] dont ceux du [[Oscar du meilleur film|meilleur film]], du [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]] et [[Oscar du meilleur scénario original|meilleur scénario original]]. Il dirige également [[Marilyn Monroe]] dans ''[[Sept Ans de réflexion]]'' ([[1955 au cinéma|1955]]) et dans ''[[Certains l'aiment chaud]]'' où elle a pour partenaires [[Jack Lemmon]] et [[Tony Curtis]]. Billy Wilder tourne ses derniers films en Europe, comme [[Alfred Hitchcock]], et prend sa retraite en [[1981 au cinéma|1981]]. === Acteur fétiche === De 1959 à 1981 Billy Wilder réalisa sept films avec son acteur fétiche [[Jack Lemmon]] : ''Certains l'aiment chaud'', ''La Garçonnière'', ''Irma la Douce'', ''La Grande Combine'', ''Avanti!'', ''Spéciale Première'', ''Victor la gaffe''. Outre Jack Lemmon, le réalisateur collabora à de multiples reprises avec [[William Holden]] (quatre films), [[Walter Matthau]] (trois films) ou encore [[Marilyn Monroe]], [[Audrey Hepburn]] et [[Shirley MacLaine]] (deux films). === Mort === [[Fichier:Billy Wilders grave (978339409).jpg|vignette|Pierre tombale de Billy Wilder au [[Westwood Village Memorial Park Cemetery|Westwood Memorial]].]] Billy Wilder est mort d'une [[Pneumonie franche lobaire aiguë|pneumonie]] le {{Date-|27|mars|2002}} à [[Beverly Hills]] en [[Californie]] aux [[États-Unis]]<ref name=":0">{{Article|langue=fr|titre=Mort de Billy Wilder, réalisateur américain|périodique=Le Monde.fr|date=2002-03-29|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2002/03/29/mort-de-billy-wilder-realisateur-americain_268828_1819218.html|consulté le=2024-01-29}}</ref>. == Style == Maître incontesté de la comédie américaine dans les [[années 1950]] et [[années 1960|1960]]<ref>{{Lien web|url= http://www.critikat.com/Coffret-DVD-Billy-Wilder.html|titre=Billy Wilder - coffret DVD|site=critikat.com|consulté le=29 juin 2010.}}.</ref>, le cinéaste a su imposer son style de [[moraliste]] et de [[caricaturiste]] corrosif, grâce à des scénarios d'une grande efficacité marqués par l'empreinte d'[[Ernst Lubitsch]] et illustrés par des mises en scène soignées et fluides, qui opèrent une véritable « radiographie de la société » de son temps<ref>Mathieu Macheret, [http://www.cinematheque.fr/cycle/billy-wilder-490.html article « Billy Wilder »], [[Cinémathèque française]] à l'occasion de la rétrospective Billy Wilder du 3 janvier au 8 février 2019.</ref>. Wilder a évoqué, dans ses films comiques, des sujets polémiques et cherchait à aller à l'encontre des discours dominants et du puritanisme anglo-saxons : l'adultère et ses tentations (''[[Sept ans de réflexion]]'', ''[[Avanti! (film)|Avanti!]]''), le travestissement (''[[Uniformes et jupons courts]]'', ''[[Certains l'aiment chaud]]'', ''[[Un, deux, trois]]''), l'amour à trois et la prédation masculine (''[[Sabrina (film, 1954)|Sabrina]]'', ''[[Ariane (film, 1957)|Ariane]]''), la prostitution et la fidélité (''[[Embrasse-moi, idiot (film, 1964)|Embrasse-moi, idiot]]'') dans lequel il pourfend le [[Code Hays]], l'humiliation en entreprise (''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'') ou encore le [[marché noir]] et la corruption des militaires américains dans l'Allemagne d'après 1945 (''[[La Scandaleuse de Berlin]]''). Derrière une tonalité légère, ses personnages sont souvent sombres, manipulateurs et cyniques. Il soigne particulièrement la chute de ses films, et certaines sont devenues célèbres : {{"|Personne n'est parfait}}<ref>''« Nobody's perfect »'' dans ''[[Certains l'aiment chaud]]''.</ref>, {{"|Tais-toi et donne}}<ref>Dans ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]''.</ref>, {{"|Embrasse-moi, idiot}} dans le film du même nom. Son talent ne se limite pas à la comédie, il excelle également dans le [[film noir]]<ref>Il suscite entre autres l'admiration d'[[Alfred Hitchcock]] qui déclare : {{citation bloc|Depuis ''Double Indemnity'', les deux mots les plus importants à Hollywood sont Billy Wilder.}}</ref> ou encore dans le film à costume<ref>Cf. ''[[La Vie privée de Sherlock Holmes]]''.</ref>. Même si une partie de la critique le jugeait meilleur scénariste que metteur en scène<ref>{{Lien web|url= http://cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr/index.php?pk=10464|titre=Billy Wilder|site=cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr|consulté le=29 juin 2010.}}.</ref> et voyait en ses réalisations l'antithèse des audaces visuelles ou narratives et des prouesses techniques d'un [[Alfred Hitchcock]] et d'un [[Orson Welles]]<ref name="Tulard1995"/>, il semble que certains de ses films comme ''[[Assurance sur la mort]]'' et ''[[Boulevard du crépuscule]]'' (''{{langue|en|Sunset Boulevard}}'') le réhabilitent aujourd'hui comme un créateur d'images hors pair<ref>{{Lien web|url=http://www.critikat.com/Boulevard-du-Crepuscule-Sunset.html|titre=Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard)|site=critikat.com|consulté le=29 juin 2010.}}.</ref>. Le succès de ses films auprès d’un large public lui a permis de rester l’un des rares cinéastes véritablement indépendants à Hollywood où il se plaisait à apporter sa touche européenne, affirmant : {{Citation bloc|Il y a une phrase de [[Jean Renoir|Renoir]] sur la différence entre les réalisateurs européens et les réalisateurs américains, par exemple entre [[Ernst Lubitsch|Lubitsch]], [[William Wyler|Wyler]], [[Robert Siodmak|Siodmak]], [[Fred Zinnemann|Zinnemann]], [[Douglas Sirk|Sirk]] et moi d'un côté, et [[John Ford|Ford]] ou [[Howard Hawks|Hawks]] de l'autre : en Amérique, tout marche comme sur des rails, alors que les films européens comportent toujours de charmants détours inattendus<ref>{{Lien web|url=http://www.dvdclassik.com/critique/avanti-wilder|titre= Critique du film ''Avanti!''|auteur= John Constantine|année= 29 novembre 2004|site= DVD Classik|consulté le=21 avril 2012}}.</ref>.}} == Filmographie == === Réalisateur === {{colonnes|taille=24| * [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[Mauvaise Graine (film, 1934)|Mauvaise Graine]]'' * [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Uniformes et Jupons courts]]'' (''The Major and the Minor'') * [[1943 au cinéma|1943]] : ''[[Les Cinq Secrets du désert]]'' (''Five Graves to Cairo'') * [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[Assurance sur la mort]]'' (''Double Indemnity'') * [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Death Mills]]'' * 1945 : ''[[Le Poison (film, 1945)|Le Poison]]'' (''The Lost Weekend'') * [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[La Valse de l'empereur (film)|La Valse de l'empereur]]'' (''The Emperor Waltz'') * [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[La Scandaleuse de Berlin]]'' (''A Foreign Affair'') * [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Boulevard du crépuscule]]'' (''Sunset Boulevard'') * [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Le Gouffre aux chimères]]'' (''Ace in the Hole'' ou ''The Big Carnival'') * [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Stalag 17 (film)|Stalag 17]]'' * [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Sabrina (film, 1954)|Sabrina]]'' * [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Sept Ans de réflexion]]'' (''The Seven Year Itch'') * [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Ariane (film, 1957)|Ariane]]'' (''Love in the Afternoon'') * 1957 : ''[[L'Odyssée de Charles Lindbergh]]'' ''(The Spirit of Saint Louis)'' <ref>Le film fut tourné en [[Californie]] et près de [[New York]], mais aussi en France, à l’[[aérodrome de Guyancourt]], au lieu du Bourget en mai 1927.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.aeromovies.fr/TheSpritofStLouis.html|titre=aeromovies.fr}}.</ref> * 1957 : ''[[Témoin à charge (film, 1957)|Témoin à charge]]'' (''Witness for the Prosecution'') * [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Certains l'aiment chaud]]'' (''Some Like It Hot'') * [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' (''The Apartment'') * [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Un, deux, trois]]'' (''One, Two, Three'') * [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Irma la Douce (film)|Irma la Douce]]'' * [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Embrasse-moi, idiot (film, 1964)|Embrasse-moi, idiot]]'' (''Kiss Me, Stupid'') * [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[La Grande Combine]]'' (''The Fortune Cookie'') * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[La Vie privée de Sherlock Holmes]]'' (''The Private Life of Sherlock Holmes'') * [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Avanti! (film)|Avanti!]]'' * [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Spéciale Première]]'' (''The Front Page'') * [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Fedora (film)|Fedora]]'' * [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Victor la gaffe]]'' (''Buddy Buddy'') }} === Scénariste === {{colonnes|taille=24| * [[1929 au cinéma|1929]] : ''[[Le Reporteur diabolique]]'' (''{{lang|de|Der Teufelsreporter}}'' de [[Ernst Laemmle]] * 1929 : ''[[Les Hommes le dimanche]]'' (''{{lang|de|Menschen am Sonntag}}'') de [[Robert Siodmak]] (coscénariste + {{2e}} assistant-réalisateur) * [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Der falsche Ehemann]]'' de [[Johannes Guter]] * 1931 : ''[[L'Homme qui cherche son assassin]]'' (''{{lang|de|Der Mann, der seinen Mörder sucht}}'') de [[Robert Siodmak]] * 1931 : ''[[Émile et les Détectives (film, 1931)|Émile et les Détectives]]'' de [[Gerhard Lamprecht]] * 1931 : ''[[Princesse, à vos ordres]]'' (''{{lang|de|Ihre Hoheit befiehlt}}'') de [[Hans Schwartz]] * [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Une nuit à Vienne]]'' (''{{lang|de|Es war einmal ein Waltzer}}'') de [[Victor Janson]] * 1932 : ''{{lang|de|[[Scampolo, ein Kind der Straße]]}}'' de [[Hans Steinhoff]] * 1932 : ''[[Un rêve blond]]'' de [[Paul Martin (réalisateur)|Paul Martin]] * 1932 : ''{{lang|de|[[Das Blaue vom Himmel]]}}'' de [[Victor Janson]] * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Adorable]]'' de [[William Dieterle]] * 1933 : ''[[Ce que femme rêve]]'' (''{{lang|de|Was Frauen träumen}}'') de [[Géza von Bolváry]] * 1933 : ''[[Le Sexe faible (film)|Le Sexe faible]]'' de [[Robert Siodmak]] * 1933 : ''[[Madame ne veut pas d'enfants (film, 1933)|Madame ne veut pas d'enfants]]'' de [[Hans Steinhoff]] * [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[Musique dans l'air]]'' (''{{lang|en|Music in the Air}}'') de [[Joe May]] * [[1935 au cinéma|1935]] : ''{{lang|en|[[The Lottery Lover]]}}'' de [[Wilhelm Thiele]] * 1935 : ''[[Rivaux]]'' (''{{lang|en|Under Pressure}}'') de [[Raoul Walsh]] * [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[Champagne valse]]'' (''{{lang|en|Champagne Waltz}}'') d'[[A. Edward Sutherland]] * [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[La Huitième Femme de Barbe-Bleue (film, 1938)|La Huitième Femme de Barbe-Bleue]]'' (''{{lang|en|Bluebeard's Eighth Wife}}''), d'[[Ernst Lubitsch]] * 1938 : ''[[Cet âge ingrat]]'' (''{{lang|en|That Certain Age}}'') d'[[Edward Ludwig]] * [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[La Baronne de minuit]]'' (''{{lang|en|Midnight}}'') de [[Mitchell Leisen]] * 1939 : ''[[Ninotchka]]'' d'[[Ernst Lubitsch]] * 1939 : ''{{lang|en|[[What a Life]]}}'' de [[Theodore Reed]] * [[1940 au cinéma|1940]] : ''[[Éveille-toi mon amour]]'' (''Arise, my love'') de [[Mitchell Leisen]] * 1940 : ''{{lang|en|[[Rhythm on the River]]}}'' de [[Victor Schertzinger]] * [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[Boule de feu (film)|Boule de feu]]'' (''{{lang|en|Ball of Fire}}'') de [[Howard Hawks]] * 1941 : ''[[Par la porte d'or]]'' (''Hold Back the Dawn'') de [[Mitchell Leisen]] * [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Six Destins]]'' (''{{lang|en|Tales of Manhattan}}'') de [[Julien Duvivier]] * [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Si bémol et Fa dièse]]'' (''{{lang|en|A Song Is Born}}'') de [[Howard Hawks]] * [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Témoin à charge (film, 1957)|Témoin à charge]]'' (''{{lang|en|Witness for the Prosecution}}'') * [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Casino Royale (film, 1967)|Casino Royale]]'' de [[John Huston]] * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[La Vie privée de Sherlock Holmes]]'' (''{{lang|en|The Private Life of Sherlock Holmes}}'') (coscénariste) }} === Producteur === {{colonnes|taille=24| * [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Le Gouffre aux chimères]]'' (''The Big Carnival'') * [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Stalag 17 (film)|Stalag 17]]'' * [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Sabrina (film, 1954)|Sabrina]]'' * [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Sept Ans de réflexion]]'' (''The Seven Year Itch'') * [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Ariane (film, 1957)|Ariane]]'' (''Love in the Afternoon'') * [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Certains l'aiment chaud]]'' (''Some Like It Hot'') * [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' (''The Apartment'') * [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Un, deux, trois]]'' (''One, Two, Three'') * [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Irma la Douce (film)|Irma la Douce]]'' * [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Embrasse-moi, idiot (film, 1964)|Embrasse-moi, idiot]]'' (''Kiss Me, Stupid'') * [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[La Grande Combine]]'' (''The Fortune Cookie'') * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[La Vie privée de Sherlock Holmes]]'' (''The Private Life of Sherlock Holmes'') * [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Avanti! (film)|Avanti!]]'' * [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Fedora (film)|Fedora]]'' }} === Deuxième assistant-réalisateur === * [[1929 au cinéma|1929]] : ''[[Les Hommes le dimanche]]'' (''Menschen am Sonntag'') de [[Robert Siodmak]] (+ co-scénariste) == Récompenses et nominations == {{colonnes|taille=24| * [[1939 au cinéma|1939]] : [[Oscar du meilleur scénario adapté|nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté]] - ''[[Ninotchka]]'' * [[1941 au cinéma|1941]] : nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté - ''[[Par la porte d'or]]'' * 1941 : [[Oscar de la meilleure histoire originale|nomination à l'Oscar de la meilleure histoire originale]] - ''[[Boule de feu (film)|Boule de feu]]'' * [[1945 au cinéma|1945]] : [[Oscar du meilleur réalisateur|nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur]] et nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté - ''[[Assurance sur la mort]]'' * [[1946 au cinéma|1946]] : [[Oscar du meilleur réalisateur]], [[Oscar du meilleur scénario adapté]], [[Oscar du meilleur film]] et [[Palme d'or|grand prix international du film]] au [[festival de Cannes]] - ''[[Le Poison (film, 1945)|Le Poison]]'' * [[1949 au cinéma|1949]] : nomination à l'Oscar du meilleur scénario adapté - ''[[La Scandaleuse de Berlin]]'' * [[1950 au cinéma|1950]] : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - ''[[Boulevard du crépuscule]]'' * 1950 : [[Oscar du meilleur scénario original]] - ''Boulevard du crépuscule'' * [[1953 au cinéma|1953]] : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - ''[[Stalag 17 (film)|Stalag 17]]'' * [[1954 au cinéma|1954]] : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - ''[[Sabrina (film, 1954)|Sabrina]]'' * [[1958 au cinéma|1958]] : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - ''[[Témoin à charge (film, 1957)|Témoin à charge]]'' * [[1959 au cinéma|1959]] : nomination à l'Oscar du meilleur réalisateur - ''[[Certains l'aiment chaud]]'' * [[1960 au cinéma|1960]] : Oscar du meilleur film - ''[[La Garçonnière (film, 1960)|La Garçonnière]]'' * 1960 : Oscar du meilleur réalisateur - ''La Garçonnière'' * 1960 : Oscar du meilleur scénario original - ''La Garçonnière'' }} == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === ==== En anglais ==== * [[Charlotte Chandler]], ''Nobody's Perfect. Billy Wilder. A Personal Biography'', New York, Schuster & Schuster, 2002 * Daniel Hermsdorf, ''Billy Wilder. Filme - Motive - Kontroverses'', Bochum, Paragon-Verlag, 2006 * Glenn Hopp et Paul Duncan, ''Billy Wilder'', Cologne / New York, [[Taschen]], 2003 * [[Joseph McBride]], ''Billy Wilder. Dancing of the Edge'', [[Columbia University Press]], 2021 * [[Ed Sikov]], ''On Sunset Boulevard. The Life and Times of Billy Wilder'', New York, Hyperion, 1999 * [[Maurice Zolotow]], ''Billy Wilder in Hollywood'', Pompton Plains, Limelight Editions, 2004 ==== En français ==== * {{article|périodique=[[Positif (revue)|Positif]]|année=1983|numéro=269|titre=Entretien avec Billy Wilder|auteur=[[Michel Ciment]]|pages=15-28|id=positif_1983}} * [[Gilles Colpart]], ''Billy Wilder'', Paris, éditions Edilig, 1983 * {{Ouvrage|id=Crowe|langue=fr|langue originale=en|auteur=[[Cameron Crowe]]|titre=Conversations avec Billy Wilder|éditeur=[[Institut Lumière]]|lieu=Lyon/Arles|année=2004|pages totales=285|isbn=2-7427-5262-5}} * Jérôme Jacobs, ''Billy Wilder'', Paris, [[éditions Rivages]] Cinéma, 2006 * {{Ouvrage|auteur=[[Noël Simsolo]]|titre=Billy Wilder|éditeur=[[Cahiers du cinéma]]|collection=Grands Cinéastes|lieu=Paris|année=2008|pages totales=94|isbn=978-2-86642-505-0}} * {{Ouvrage| auteur=[[Patrick Brion]]|titre=Billy Wilder|éditeur=[[CNRS Éditions]]|collection=Art/Cine|année=2012|pages=233|isbn=978-2-271-07187-3}} ==== Fiction ==== * [[Jonathan Coe]], ''Billy Wilder et moi'', trad. Marguerite Capelle, [[éditions Gallimard]], {{coll|Du monde entier}}, 2021 {{ISBN|978-2072923920}} {{Commentaire biblio|Le roman est adapté au cinéma par [[Stephen Frears]] dans le film ''[[Billy Wilder and Me]]'' dont la sortie est prévue en [[2023 au cinéma|2023]].}} ==== Documentaire ==== * Clara et Julia Kuperberg, ''Billy Wilder, la perfection hollywoodienne'', [[Arte]], 2023. === Liens externes === {{Liens}} * {{find a Grave}} * [http://www.cinememorial.com/Acteur_detail.php?id=237/ Billy Wilder] sur ''CinéMémorial.com'' {{Palette|Billy Wilder|Oscar du meilleur réalisateur|Oscar du meilleur scénario adapté|Golden Globe du meilleur réalisateur|Oscar du meilleur scénario original}} {{Portail|cinéma américain|réalisation audiovisuelle}} {{DEFAULTSORT:Wilder, Billy}} [[Catégorie:Réalisateur américain]] [[Catégorie:Producteur américain]] [[Catégorie:Scénariste américain de cinéma]] [[Catégorie:Oscar de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:Oscar du meilleur scénario original]] [[Catégorie:Oscar du meilleur scénario adapté]] [[Catégorie:Golden Globe de la meilleure réalisation]] [[Catégorie:Golden Globe du meilleur scénario]] [[Catégorie:Ours d'or d'honneur]] [[Catégorie:Réalisateur lauréat de la Palme d'or]] [[Catégorie:Hollywood Walk of Fame]] [[Catégorie:Naissance en juin 1906]] [[Catégorie:Naissance dans le royaume de Galicie et de Lodomérie]] [[Catégorie:Décès en mars 2002]] [[Catégorie:Décès à 95 ans]] [[Catégorie:Décès à Beverly Hills]] [[Catégorie:Mort d'une pneumonie]] [[Catégorie:Personnalité américaine incinérée]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au Westwood Village Memorial Park]] [[Catégorie:Réfugié autrichien]] [[Catégorie:Réfugié en France]] [[Catégorie:Réfugié aux États-Unis]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bille%20August
Bille August
{{Sources à lier|date=août 2020}} {{Voir homonymes|Bille|August}} {{Infobox Cinéma (personnalité) | nom = Bille August | image = Bille August (2008) cropped.jpg | légende = Bille August au Festival Nordiska Filmdagar à [[Helsingborg]] en 2012. | nom de naissance = | date de naissance = {{Date de naissance|9|novembre|1948|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Brede (Danemark)|Brede]], [[Danemark]] | date de mort = | lieu de mort = | nationalité = {{drapeau2|Danemark|domaine=nationalité}} | profession(s) = [[Réalisateur]], [[scénariste]] | films notables = ''[[Pelle le Conquérant]]''<br>''[[Les Meilleures Intentions]]''<br>''[[Goodbye Bafana]]'' <br>''[[Un homme chanceux]]'' | site internet = }} '''Bille August''' est un réalisateur et scénariste [[Danemark|danois]], né le {{Date|9|novembre|1948}} à [[Brede (Danemark)|Brede]] (Danemark). Il fait partie des rares à avoir été récompensé à deux reprises par la [[Palme d'or]] au [[Festival de Cannes]], en 1988 pour ''[[Pelle le Conquérant]]'' et en 1992 pour ''[[Les Meilleures Intentions]]''. == Biographie == Le Danois Bille August fait ses études en Suède et fréquente l'École du Film Documentaire de Stockholm. À partir de 1971, il se lance dans la réalisation de nombreux courts métrages, films publicitaires et téléfilms. Il réalise son premier long métrage ''In My Life (Honning måne)'' en 1978. Il adapte au cinéma plusieurs romans danois, dont ''Smilla et l'amour de la neige'' de [[Peter Høeg]] et ''[[Pelle le Conquérant]]'', inspiré du livre de l'écrivain [[Martin Andersen Nexø]]. Avec le second long métrage, il obtient la [[Palme d'or]] au [[Festival de Cannes]] en [[1988 au cinéma|1988]] puis le [[Golden Globe Award|Golden Globe]] et l'[[Oscar du meilleur film étranger]] l'année suivante. ''[[Les Meilleures Intentions]]'', portrait de jeunesse des parents d'[[Ingmar Bergman]] (écrit par le cinéaste lui-même) lui vaut une seconde [[Palme d'or]] cannoise en [[1992 au cinéma|1992]]. En 1993, il réalise son premier film hollywoodien ''[[La Maison aux esprits]]'' (''The House of the Spirits''). Absent des écrans de 1998 à 2007, il revient avec ''[[Goodbye Bafana]]'', drame sur la relation entre [[Nelson Mandela]] et son geôlier. En 2002, il est membre du jury de [[David Lynch]] lors du [[Festival de Cannes 2002|{{55e}} Festival de Cannes]]. En 2016 il préside le jury des longs métrages du [[Festival international du film de Saint-Sébastien 2016|{{64e}} Festival de Saint-Sébastien]]. En décembre de la même année il fait partie du jury de [[Béla Tarr]] lors du [[Festival international du film de Marrakech|{{16e}} Festival de Marrakech]]. En 2017 il préside le jury du [[Festival international du film de Pékin]]. En {{date-|novembre 2018}} il préside le jury du {{40e}} [[Festival international du film du Caire]]. === Vie privée === Il a été marié à la comédienne [[Pernilla August]] entre [[1991]] et [[1997]] avec qui il a eu une fille, [[Alba August |Alba]], née le {{date-|6 juin 1993}}, également actrice. == Filmographie == * [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[Honning måne]]'' * [[1980 à la télévision|1980]] : ''Verden er så stor, så stor'' (téléfilm) * [[1982 à la télévision|1982]] : ''Maj'' (téléfilm) * [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Zappa (film)|Zappa]]'' * [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Busters verden]]'' * [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[Twist and Shout (film)|Twist and Shout]]'' (''Tro, håb og kærlighed'') * [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[Pelle le Conquérant]]'' (''Pelle erobreren'') * [[1992 au cinéma|1992]] : ''[[Les Meilleures Intentions]]'' (''Den goda viljan'') * [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[La Maison aux esprits]]'' (''The House of the Spirits'') * [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Jérusalem (film, 1996)|Jérusalem]]'' (''Jerusalem'') * [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[Smilla]]'' (''Smilla's Sense of Snow'') * [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Les Misérables (film, 1998)|Les Misérables]]'' * [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[En sång för Martin]]'' * [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[Return to Sender (film)|Return to Sender]]'' * [[2007 au cinéma|2007]] : ''[[Goodbye Bafana]]'' * [[2012 au cinéma|2012]] : ''[[Marie Krøyer (film)|Marie Krøyer]]'' * [[2013 au cinéma|2013]] : ''[[Train de nuit pour Lisbonne]] ''(''Night Train to Lisbon'') * [[2014 au cinéma|2014]] : ''[[Stille hjerte]]'' * [[2017 au cinéma|2017]] : ''[[The Lost Soldier]]'' (''The Chinese Widow'') * [[2017 au cinéma|2017]] : ''[[55 Steps]]'' * [[2018 au cinéma|2018]] : ''[[Un homme chanceux]]'' (''Lykke-Per'') * [[2021 au cinéma|2021]] : ''[[Pagten]]'' * [[2023 au cinéma|2023]] : ''[[Ehrengard, ou l'Art de la séduction]]'' (''Ehrengard: Forførelsens kunst'') == Distinctions == {{...}} * [[Bodil du meilleur film danois]] 1979 pour ''[[Honning måne]]'' * [[Robert du meilleur film danois|Robert du meilleur scénario]] 1985 pour ''[[Twist and Shout (film)|Twist and Shout]]'' (''Tro, håb og kærlighed'') * [[Robert du meilleur film danois]] 1987, [[Palme d'or]] au [[festival de Cannes 1988]], [[Golden Globe Award : Meilleur film étranger|Golden Globe]] 1989 et [[Oscar du meilleur film étranger]] 1989 pour ''[[Pelle le Conquérant]]'' (''Pelle erobreren'') * [[Palme d'or]] au [[festival de Cannes 1992]] pour ''[[Les Meilleures Intentions]]'' (''Den goda viljan'') * [[Robert du meilleur film danois|Robert du meilleur film et du meilleur scénario]] 1994 pour ''[[La Maison aux esprits]]'' (''The House of the Spirits'') * [[Festival_international_du_film_de_Pékin#Neuvième_édition_(2019)|Prix Tiantan du meilleur film 2019]] au [[Festival international du film de Beijing]] pour ''[[Un homme chanceux]]'' (''Lykke-Per'')<ref>[[IMDb]], ''[https://www.imdb.com/title/tt8436026/awards?ref_=tt_awd Un homme chanceux : awards]'' </ref> == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Bille August}} {{liens}} {{Palette|Bille August}} {{Portail|cinéma|réalisation|Danemark}} {{DEFAULTSORT:August, Bille}} [[Catégorie:Naissance dans l'amt de Copenhague]] [[Catégorie:Réalisateur danois de cinéma]] [[Catégorie:Scénariste danois de cinéma]] [[Catégorie:Réalisateur lauréat de la Palme d'or]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1948]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blues
Blues
{{Voir homonymes}} {{sources à lier|date=novembre 2021}} {{Infobox Musique (style) | nom = Blues | image = | taille image = 200 | légende = B. B. King en 2006. | origines_stylistiques = [[Musique africaine]], [[chant de travail]], [[negro spiritual]] | origines_culturelles = Courant {{s-|XIX}} ; [[Sud des États-Unis]] | instruments = [[Guitare]], [[batterie (musique)|batterie]], [[chant]], [[contrebasse]], [[guitare basse]], [[harmonica]], [[piano]], [[saxophone]], [[trombone (instrument)|trombone]], [[trompette]] | popularité = <!-- Faible, moyenne, modérée ? --> | sous genres = [[Blues traditionnel]], [[Kansas City blues]], [[delta blues]], [[Chicago blues]], [[Texas blues]], [[New York blues]], [[british blues boom]], [[blues rock]], [[blues français]], [[memphis blues]], [[talking blues]], [[West coast blues]] | genres associés = [[musique country|Country]], [[jazz]], [[rhythm and blues]], [[rock 'n' roll]] | scènes régionales = Monde entier, principalement aux [[États-Unis]] }} {{Palette Genre musical}} Le '''blues''' {{MSAPI|bluz}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> (<small>de l'anglais :</small>{{MSAPI|bluːz}}<ref name=pron>[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>) est un [[genre musical]], vocal et instrumental dérivé des [[Chant de travail|chants de travail]] des populations [[afro-Américains|afro-américaines]] subissant la [[ségrégation raciale aux États-Unis]]. Le blues est apparu dans le [[sud des États-Unis]] au cours du {{s-|XIX}}. C'est un style où le chanteur exprime sa tristesse, ses amours et ses envies. == Étymologie == Le terme « ''blues'' » vient de l'abréviation de l'expression [[anglais]]e « ''blue devils'' » ({{MSAPI|blu ˈdɛvəlz}}<ref name=pron /> « diables bleus »), qui signifie « idées noires ». Le terme « ''blue'' », d'où le ''blues'', dérive de l'[[ancien français]] et signifie « histoire personnelle » (il reste dans la [[langue française]] actuelle le terme « bluette », qui est, pour tous les ''bluesmen'' {{MSAPI|bluːzmæn}}<ref name=pron />, la signification du blues, à savoir une chanson à la première personne du singulier). == Technique == [[Image:Blue notes in major scale.png|vignette|400px|Notes bleues du [[Mode (musique)|mode]] du blues.]] Les « [[Note bleue|blue notes]] » (notes bleues), caractéristiques du style et accentuant l'effet de lamentation, apportent une confusion entre les modes majeur et mineur. Voici les trois « blue notes » que l'on rencontre dans le blues : * la tierce, qui est souvent mineure dans un blues majeur. Un procédé courant est de passer de la tierce mineure à la tierce à majeure par glissement d'un demi-ton vers l'aigu (bend à la guitare, glissando aux cuivres{{etc.}}) ; * la quarte augmentée / quinte diminuée, qui crée une tension et avec laquelle on retrouve le même procédé que pour la tierce (+1/2 ton vers l'aigu de la quarte augmentée à la quinte) ; * la septième mineure qui, employée en mode majeur, contribue également à l’ambiguïté des modes et au son dissonant du blues. L'utilisation de la [[gamme pentatonique]] mineure (voire [[Mode mineur#Mode mineur mélodique|mineure mélodique]], qui augmente la tension) est très courante et on retrouve des plans et phrases typiques construits autour d'elle. == Origines == {{Article détaillé|Origines du blues}} Le blues provient de nombreuses influences folkloriques (africaines, [[Gamme pentatonique (Asie)|asiatiques]] via les Amérindiens, irlandaises{{etc.}}). L'utilisation de l'expression dans la [[musique noire américaine]] remonte au début du {{s-|XX}} dans le Music Hall Américain ([[Vaudeville (Amérique)|vaudeville]]) et était couramment employée dès le {{s-|XIX}} dans les pièces de théâtre qui mettaient en scène des Noirs du Sud des États-Unis (cf dans ''Americana'', chez Fayard). [[William Christopher Handy|W.C. Handy]] l'a en quelque sorte officialisée dans son ''[[The Memphis Blues|Memphis Blues]]'' en [[1912]]. == Histoire == Trente ans après l'abolition de l'esclavage, les negro-spirituals et les chants de travail se fondent dans ses douze mesures. Dans le Mississippi, en Géorgie, au Texas, la musique bat au rythme des récoltes, dans l'ombre des nuits de danse. La célébrité des as de l'harmonica ou de la guitare se cantonne encore à la plantation. Au même moment, à la Nouvelle-Orléans ou à Memphis apparaissent les [[minstrel show]]s, spectacle itinérants qui regroupent des chanteurs, des chanteuses, des musiciens et des acteurs noirs. Les plus anciennes formes de blues proviennent du [[Sud des États-Unis]], à la fin du {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}. Ces formes étaient le plus souvent orales, accompagnées parfois par un rythme donné par des instruments rudimentaires. C'est principalement dans les champs de [[coton]] de la région dite du Delta, qui n'est pas le [[delta du Mississippi]] mais la région entre le fleuve et son affluent la rivière Yazoo qui va de [[Vicksburg(Mississippi)|Vicksburg]] au sud à [[Senatobia]] et [[Clarksdale (Mississippi)|Clarksdale]] au nord que ces formes prennent des tours plus complexes. L'une des formes antérieures au blues est le ''[[Fife and drums]]'' joué dans la région des collines du [[Mississippi (État)|Mississippi]], dite « Hill country ». Il s'agit d'un ensemble de percussions guidé par un [[fifre (instrument)|fifre]] en [[bambou]], instrument que jouait le maître en la matière, [[Othar Turner]]). Il y eut d'autres formes de blues avec des instruments rudimentaires, tels le ''diddley bow'' (une corde fixée sur une planche), le ''jug'' (un cruchon en terre dans lequel on soufflait), le ''washboard'' (une planche à laver sur laquelle on jouait des percussions){{etc.}} Puis le blues a évolué avec des instruments simples, tels que la [[guitare acoustique]], le [[piano]] et l'[[harmonica]]. La légende raconte que l'un des guitaristes ''bluesmen'', [[Robert Johnson]], aurait signé un pacte avec le diable qui lui aurait permis de devenir un virtuose du blues. Le blues était alors dit gouverné par des ''blue devils'' et devoir être fuit et rejeté car maléfique. Robert Johnson ne serait pas le premier à propos de qui cette histoire a été racontée. Un autre bluesman, [[Tommy Johnson (musicien)|Tommy Johnson]], la chante également dans ''Canned heat'', titre repris comme nom de baptême par un célèbre groupe de Los Angeles à la fin des années 1960. [[William Christopher Handy|W. C. Handy]] fut l'un des premiers musiciens à reprendre des airs de blues, à les arranger et les faire interpréter par des chanteurs avec orchestres. Il fut également l'auteur de morceaux parmi les plus célèbres, tel le fameux ''[[St. Louis Blues|Saint Louis Blues]]''. Du point de vue des textes, les premiers blues consistaient souvent à répéter un même vers quatre fois ou plus. Au début du {{s-|XX}}, la structure s'est standardisée sous sa forme la plus commune : "E/A/B" (Mi/La/Si). Dans cette structure, un vers est chanté sur les quatre premières mesures "E"(Mi), puis répété sur les quatre suivantes "A"(La), enfin, un second vers est chanté sur les quatre dernières mesures "B"(Si), comme dans l'exemple suivant : {{citation étrangère|langue=en|''Woke up this morning with the Blues down in my soul / Woke up this morning with the Blues down in my soul / My baby gone and left me, got a heart as black as coal''}}. == Les premiers enregistrements == Les [[années 1920]] et [[années 1930|1930]] virent l'apparition de l'industrie du [[Disque microsillon|disque]], et donc l'accroissement de la popularité de chanteurs et guitaristes tels que [[Blind Lemon Jefferson]] et [[Blind Blake]] qui enregistrèrent chez [[Paramount Records]], ou [[Lonnie Johnson (musicien)|Lonnie Johnson]] chez [[Okeh Records]]. Le premier disque blues afro-américain à être commercialisé fut celui d'une femme, [[Mamie Smith]], en 1920. Mais les années 1920 connurent également d'autres chanteuses de classic blues extrêmement populaires, telles que [[Ma Rainey|Gertrude « Ma » Rainey]], [[Bessie Smith]], [[Ida Cox]] et [[Victoria Spivey]]. La plupart des enregistrements de l'époque furent connus sous le terme de ''race records'' (musique raciale), car ils étaient destinés exclusivement au public afro-américain. === Blues urbain d'après-guerre === [[Fichier:Guitare blues chicago.JPG|thumb|redresse|left|Concert de blues à Chicago en 2007.]] Après la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde Guerre mondiale (1939-1945)]], l'urbanisation croissante et l'utilisation des amplificateurs pour la guitare et l'harmonica menèrent à un blues plus électrique tel que le [[Chicago blues]], avec des artistes comme [[Howlin' Wolf]] et [[Muddy Waters]] qui influencèrent le célèbre [[Jack Mawell]] quand il écrivit ''[[Black days]]''. C'est ce blues électrique qui influencera, plus tard, une partie du [[rock 'n' roll]]. Le blues urbain se développera dans le cabaret et les cafés bruyants, où l'on rencontrera une clientèle de plus en plus nombreuse. Vers la fin des [[années 1940]] et pendant les [[années 1950]], les Noirs américains ont migré du Sud vers les villes industrialisées du Nord comme [[Chicago]] et [[Détroit (Michigan)|Détroit]], pour y trouver du travail. Dans les villes comme Chicago, Détroit et [[Kansas City (Missouri)|Kansas City]], un nouveau style de blues « électrique » apparut. Il utilisait la voix, la guitare électrique, la basse électrique, la batterie et l'harmonica amplifié avec un micro et une amplification. [[J.T. Brown (musicien)|J.T. Brown]], qui jouait avec les groupes d'[[Elmore James]] et [[J.B. Lenoir]] a également utilisé le saxophone, mais plutôt comme instrument d'accompagnement qu'instrument soliste. Le style de blues urbain de Chicago, ou [[Chicago blues]], fut ainsi influencé par le blues du Mississippi d'où étaient venus des musiciens comme [[Howlin' Wolf]], [[Muddy Waters]], [[Willie Dixon]], et [[Jimmy Reed]]. Les harmonicistes comme [[Little Walter]] et [[Sonny Boy Williamson II|Sonny Boy Williamson II (Rice Miller)]], originaires du Sud, étaient les plus connus dans les clubs de blues de Chicago et exerçaient leur influence. D'autres joueurs d'harmonica, comme [[Big Walter Horton]], [[Snooky Pryor]] et John Lee [[Sonny Boy Williamson I]], avaient aussi beaucoup d'influence. [[Muddy Waters]], [[Elmore James]] et [[Homesick James]] jouaient de la guitare électrique avec un « ''slide'' » ou « ''bottle neck'' » ; l'exercice consiste à jouer les notes sur le manche en posant un bout de métal ou un goulot de bouteille sur les cordes. [[B. B. King]] et [[Freddie King]] de leur côté n'utilisaient pas le « slide » mais inaugurèrent l'usage de la guitare comme instrument solo. Les chanteurs [[Howlin' Wolf]] et [[Muddy Waters]] marquèrent le Chicago blues de leurs voix rauques et fortes. Enfin, le contrebassiste, compositeur prolifique, et découvreur de talents [[Willie Dixon]] eut un grand impact sur le Chicago blues. Des chansons comme ''[[Hoochie Coochie Man]]'', ''I Just Want to Make Love to You'' (écrites toutes deux pour Muddy Waters), ''Wang Dang Doodle'' (écrite pour Koko Taylor), ou ''Back Door Man'' (écrite pour Howlin' Wolf) sont devenus des « standards » de blues. Nombres d'artistes de Blues enregistrèrent leurs disques sur les labels de Chicago [[Chess Records]], [[Checker Records]], ou d'autres labels locaux tels [[Vee Jay]] et [[Cobra Records]]. Ce style de blues urbain du Chicago des [[années 1950]] eut finalement un grand impact sur la musique plus populaire de musiciens comme [[Bo Diddley]] ou [[Chuck Berry]], — dont le style s'éloigna de la mélancolie du blues du Sud et s'apparenta au [[Rock'n'roll]] —, aussi bien que sur d'autres styles comme celui de la Louisiane nommé [[zydeco]], représenté entre autres par [[Clifton Chenier]]. Du côté des musiciens noirs américains, le style ''West Side Blues'' naît à Chicago au milieu des années 1960 par des artistes comme [[Buddy Guy]], [[Junior Wells]], [[Magic Sam]], [[Magic Slim]], [[Earl Hooker]], [[Otis Rush]], [[Freddie King]], [[Luther Allison]]{{etc.}}, caractérisé par des guitares électriques suramplifiées et des soli particulièrement expressifs. Sa naissance est contemporaine de celle du ''South Side Blues''. Sur la côte Ouest, des musiciens comme [[T-Bone Walker]] (originaire de [[Dallas]]) créent le [[West coast blues]] en Californie, style qui dérive du [[Texas Blues]] (dont un éminent representant est [[Lightnin' Hopkins]]), plus policé et plus sophistiqué que le Chicago blues, dont [[Charles Brown (musicien)| Charles Brown]] et les ''Johnny Moore's Three Blazers'' sont le [[combo (musique)|combo]] qui illustre le mieux cette tendance au milieu des années 1940. Les styles d'artistes comme [[John Lee Hooker]], interprétés seuls ou avec de plus petites formations que le style de Chicago blues, donnent naissance, à la fin des années 1950, au style ''Guitar boogie''. Le [[jump blues]] est un autre développement du blues de cette période qui a influencé la musique populaire. Le jump blues était un hybride populaire du [[swing (musique)|swing]] et du blues, mettant en vedette des chansons ''up-tempo'' orchestrées pour des [[big band]]s. Le musicien de ce genre qui a le plus influencé la musique populaire est [[Big Joe Turner]], qui a enregistré la version originale de ''Shake, Rattle, and Roll''. Il y eut aussi à [[Tiny Grimes]], [[Ruth Brown]], et [[LaVern Baker]] (''Tweedle Dee''). Autre style, le [[swamp blues]] se développe en Louisiane, dans les années 1950, autour de [[Bâton-Rouge]] avec des artistes comme Lightnin' Slim, [[Slim Harpo]], [[Lazy Lester]], [[Sam Myers]] et [[Jerry McCain]]. Influencé par le style de [[Jimmy Reed]], le swamp blues est plus lent, avec un style d'harmonica moins complexe que dans le Chicago Blues. Les chansons du style les plus connues sont ''Scratch my Back'', ''She's Tough'' et ''King Bee''. Le [[Texas Blues]]. === Années 1960 et 1970 === [[Fichier:Bob Dylan in November 1963.jpg|thumb|Bob Dylan en 1963.]] Pendant les [[années 1960]], de nouveaux genres de musique créés par des musiciens noirs américains, comme le [[rhythm and blues]] et la [[musique soul]], ou par des musiciens blancs comme le [[rock'n'roll]] deviennent populaires auprès du public blanc américain après que des musiciens blancs, américains et européens, ont popularisé les styles plus anciens des noirs américains aux [[États-Unis]], {{incise |[[John Hammond (bluesman) |John Hammond]] est le plus éminent de ceux-ci}}, et au [[Royaume-Uni]], - [[Chris Barber]] et [[Cyril Davies]] en étant deux des plus influents. Le [[Rock'n'roll]] des [[années 1950]] mélange de musiques noires et blanches, {{incise |bien que ce mélange remonte aux [[années 1930]] pendant lesquelles il a donné naissance à la [[musique country]], au [[western swing]], au [[country boogie]]{{, etc.}}}}, a également grandement aidé à cette diffusion. Une génération d'enthousiastes du blues apparaît donc en [[Europe]], en particulier en [[Angleterre]] au début des années 1960. Les principaux acteurs de ce que l'on appelle alors le ''[[British blues boom]]'' sont [[Alexis Korner]], les [[Bluesbreakers]], menés par [[John Mayall]], [[Fleetwood Mac]] ({{1re|période}} avec Peter Green), [[Chicken Shack]], [[Savoy Brown]], [[The Animals]], [[The Yardbirds]], [[The Rolling Stones]], [[The Pretty Things]], [[Taste]]{{, etc.}} et incluent de nombreuses stars anglaises de la pop et du rock à venir, dont [[Jimmy Page]], [[Eric Clapton]] ou [[Jeff Beck]] (tous trois membres successivement des Yardbirds), [[Rory Gallagher]], etc qui intègrent à leur musique des influences [[psychédélique]]s et [[Pop (musique)|pop]]. Enfin, l'ère des combats pour les droits civiques des noirs du Sud des années 1950 et 1960 rend un auditoire, noir puis blanc, au blues acoustique traditionnel, et des festivals tels que le [[Festival de folk de Newport |Newport Folk Festival]] programment des prestations de « grands » du blues des débuts comme [[Son House]], [[Mississippi John Hurt]], [[Skip James]], [[Big Joe Williams]] ou le [[Reverend Gary Davis]], pendant que d'autres, plus jeunes, comme [[J.B. Lenoir]] enregistrent des chansons qui touchent aux thèmes du racisme et de la guerre du Viêt Nam. {{Référence nécessaire |De nombreux artistes et groupes américains blancs comme [[Michael Bloomfield]], le [[Paul Butterfield |Paul Butterfield Blues Band]], [[Elvin Bishop]], [[Janis Joplin]], [[Canned Heat]], [[Hot Tuna]], [[Roy Buchanan]], et aussi des monstres sacrés comme [[Bob Dylan]]| date = 28 août 2022 |bloc=|background=}} ou [[Jimi Hendrix]], tous influencés à la fois par le blues traditionnel et le blues électrique, font découvrir cette musique au jeune public blanc de l'époque. L'interprétation que les artistes de cette génération donnent du blues a une influence très forte sur le développement de la [[musique rock]] proprement dite. === Depuis les années 1980 === [[Fichier:Taj Mahal (musician).jpg|thumb|[[Taj Mahal (musicien)|Taj Mahal]] au [[Festival de Glastonbury]] en 2005.]] Pendant les [[années 1980]] et jusqu'à nos jours le blues a continué d'évoluer aux États-Unis à travers le travail et les succès, dans d'anciens styles aussi bien d'« anciens » artistes {{incise|noirs comme les guitaristes [[Albert Collins]], [[Luther Allison]], [[Taj Mahal (musicien)|Taj Mahal]], ou blancs comme les guitaristes [[Ry Cooder]], [[Bonnie Raitt]], [[George Thorogood]], [[Walter Trout]]}} que de « nouveaux » artistes {{incise|noirs comme les guitaristes [[Robert Cray]], [[Keb Mo |Keb' Mo']], [[Melvin Taylor]], [[Lucky Peterson]], ou blancs, comme les guitaristes [[Stevie Ray Vaughan]]}} qui révolutionna le style dans les années 1980 -, son frère [[Jimmie Vaughan]], - cofondateur avec l'harmoniciste [[Kim Wilson]] de [[The Fabulous Thunderbirds]] -, [[Duke Robillard]], [[Robben Ford]], [[Kid Ramos]]{{etc}}, les harmonicistes [[James Harman]] et [[Hollywood Fats]]{{etc}} - et dans de nouveaux styles, dont le ''Soul Blues'', rendu populaire par les succès de [[Little Milton]], [[Z.Z. Hil]]{{, etc.}} Le style [[Texas blues rock]] blanc, fortement influencé par les Blues-Rockers anglais (comme John Mayall) apparu dans les années 1970, qui utilise guitares solo et d'accompagnement en même temps, continue à évoluer depuis cette époque. Parmi les artistes et groupes importants de ce style : [[Johnny Winter]], [[The Allman Brothers Band]], [[ZZ Top]], [[Point Blank (groupe)|Point Blank]], [[Derek Trucks]]{{etc.}} Pendant les années 1990, de nombreux anciens retrouvent une popularité ; noirs comme [[John Lee Hooker]] grâce à son album ''The Healer'' dans lequel il collabore avec [[Carlos Santana]], et blancs comme [[Eric Clapton]], ancien des [[Bluesbreakers]] et du groupe [[Cream]], qui redevient populaire avec son album pour MTV ''Unplugged'', dans lequel il joue quelques chansons traditionnelles sur une guitare acoustique. C'est le début pour lui d'un retour au blues tant acoustique qu'électrique, ce en quoi il est suivi par des artistes et groupes comme [[Gary Moore]], [[Leslie West]], [[The Blues Band]] (composé d'anciens de [[Manfred Mann]]) et jusqu'à [[Peter Frampton]]{{etc.}} Le blues connaît ainsi un regain de popularité et, pendant ces années 1990, des revues de blues sont créées partout aux États-Unis, au Canada, et en Europe. Le succès de ces publications s'accompagne de la création de sociétés de blues, de festivals de blues, et de salles où est joué du blues. Depuis le début des années 2000, ce sont, à nouveau, à la fois des anciens et une nouvelle génération de musiciens qui continuent de faire vivre et évoluer le blues. Entre autres, les succès de grands anciens méconnus comme, [[R. L. Burnside]], [[Junior Kimbrough]]{{etc}} ravivent le style « North Mississippi Hill Country Blues ». De nouveaux artistes émergent dont les plus connus en France sont [[Ben Harper]], [[Popa Chubby]], [[Joe Bonamassa]], [[John Mayer (guitariste)|John Mayer]], [[Tab Benoit]], [[Samantha Fish]], [[Joanna Connor]], [[Larkin Poe]]{{etc}} == Caractéristiques == D'un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments : un [[Rythme (solfège)|rythme]] souvent [[Forme ternaire|ternaire]] [[Syncope (musique)|syncopé]], une [[Progression d'accords#Progressions blues|progression harmonique]] de type I-IV-V (c'est-à-dire les degrés principaux dans l'[[harmonie tonale]]), et la [[mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]] qui utilise la [[gamme musicale|gamme]] blues et les [[note bleue|notes bleues]]. Le blues a eu une influence sur une très large variété de styles musicaux, qui intégrèrent dans des proportions variables l'un ou plusieurs de ces éléments. Si l'on ne peut alors plus parler de ''blues'' on utilise fréquemment le qualificatif ''bluesy (en anglais : rythmique)'' pour indiquer cette coloration particulière. Au-delà de stricts canons techniques, le blues se caractérise souvent — mais pas toujours — par une humeur teintée d'une certaine langueur ou mélancolie. === Rythme === Le rythme le plus employé du blues repose sur une division ternaire de chaque temps appelée [[Shuffle (musique)|Shuffle]] où chaque temps est divisé en trois croches dont on ne marque que la première et la troisième. Pour des raisons pratiques, la métrique est donc le {{stexte|12|8}} la plupart du temps. (8 étant le symbole de la mesure à la croche, et le 12 le nombre de croches par mesure). C'est une mesure ternaire, chaque temps ayant une valeur de noire pointée, donc de trois croches. On crée ainsi une impression de décalage quant à l'emplacement « naturel » des notes. Les temps forts, comme dans la majorité des musiques issues du blues, sont le « 2 » et le « 4 », contrairement à la musique traditionnelle européenne. Le terme de ''[[Shuffle (musique)|shuffle]]'' est souvent employé pour désigner ce rythme quand il est joué à un tempo rapide. Le tempo est plutôt medium voire lent. === Harmonie === Initialement assez libre, la structure harmonique du blues se fixe progressivement pour aboutir à une forme de base articulée autour de trois [[accord (musique)|accords]], généralement sur 8, 12 ou 16 mesures. La forme en douze mesures est {{incise|de loin}} la plus commune ; on parle de « twelve bar Blues » (Blues en douze mesures). Ces trois accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V, représentant les premier, quatrième et cinquième degrés ({{càd}} tonique, sous-dominante et dominante) de la [[gamme musicale|gamme majeure]] correspondant à la [[tonalité]] du morceau. Exemple : Do/Fa/Sol ("Blues en Do"), Fa/Si bémol/Do ("Blues en Fa"), Mi bémol/La bémol/Si bémol ("Blues en Mi bémol"){{etc.}} Les accords de base comportent le plus souvent la septième (mineure). Dans les formes plus élaborées, les musiciens recourent fréquemment à des accords de neuvième, ainsi qu'à différentes altérations. Dans le jazz<ref>{{Ouvrage|prénom1=Siron, Jacques,|nom1=1949-|titre=La partition intérieure : jazz, musiques improvisées|éditeur=Outre Mesure|date=1992|isbn=2907891030}}.</ref>, à partir des années 1940 ([[Bebop (musique)|bebop]]), des musiciens comme [[Charlie Parker]] ont poussé la sophistication harmonique et mélodique de la [[Blues (forme musicale)|forme blues]] à un degré élevé, qui contraste avec les enchaînements rudimentaires du blues originel ("early blues"). Dans ''Blues for Alice'', Charlie Parker multiplie les accords de passage et altérations au point que, malgré les 12 mesures caractéristiques, il est parfois difficile pour des oreilles novices de détecter la forme harmonique du blues. {{Article détaillé|Blues (forme musicale)}} {|class=wikitable |width=420 align=center |Suite d'accords de base (Blues en Fa) : |width=450 align=center |Suite d'accords de ''Blues for Alice'' : |- |align=center| {| border=1 cellspacing=1 class=wikitable |align="center" width="90px" | Fa 7 |align="center" width="90px" | Si bémol 7 |align="center" width="90px" | Fa 7 |align="center" width="90px" | Fa 7 |- |align="center" | Si bémol 7 |align="center" | Si bémol 7 |align="center" | Fa 7 |align="center" | Fa 7 |- |align="center" | Do 7 |align="center" | Si bémol 7 |align="center" | Fa 7 |align="center" | Do 7 |} |align=center| {| border=1 cellspacing=0 class=wikitable |align="center" width="90px" | Fa 7 |align="center" width="110px" | Mi min 7 bémol 5 / La 7 |align="center" width="90px" | Ré min 7 / Sol 7 |align="center" width="90px" | Do min 7 / Fa7 |- |align="center" | Si bémol 7 |align="center" | Si bémol min 7 / Mi bémol 7 |align="center" | La min 7 / Ré7 |align="center" | La bémol min 7 / Ré bémol 7 |- |align="center" | Sol min 7 |align="center" | Do 7 |align="center" | Fa 7 / Ré 7 |align="center" | Sol min 7 / Do 7 |} |} === Mélodie === Les mélodies blues classiques sont fréquemment basées sur la [[Musique pentatonique|gamme pentatonique]] mineure à laquelle on a ajouté une note. C'est cette dernière (la quarte augmentée), ajoutée à la superposition d'une gamme mineure sur la grille d'accords majeurs, qui donne partie la couleur blues au morceau, d'où son nom de ''[[note bleue|blue note]]'' ([[note bleue]]). Elle n'est pas systématiquement utilisée, et parfois seulement comme note de passage, ou bien, à la guitare par un tiré de corde d'un demi-ton au lieu d'un ton au-dessus de la quarte, ce qui produit une tension. Certains auteurs, notamment [[LeRoi Jones]] dans son livre ''Le Peuple Blues'', avancent la théorie que ce serait là une tentative d'adaptation d'une gamme propre à la musique traditionnelle africaine. D'autres relient cela aux musiques amérindiennes, notamment Cherokees, qui proviennent très largement des musiques de l'Asie du Sud Est. Ainsi, la plupart des Blues sont basés sur une grille d'accords majeurs ([[Accord de septième de dominante avec fondamentale|accords de septième de dominante]]) pour l'accompagnement alors que la mélodie est chantée sur la gamme pentatonique mineure avec — souvent, mais pas toujours — la note bleue. L'autre gamme fréquemment utilisée en Blues est la diatonique majeure (très utilisée par exemple par [[BB King]]), qui produit des mélodies plus enjouées. Il existe également de fameux Blues « mineurs » par exemple : ''As the Years Go Passing By'' par [[Albert King]], dont la grille est similaire à celle du blues "classique", mais utilisant des accords mineurs (le I IV V devenant un i iv v ; par exemple, en La : Lam7, Rém7, Mim7, le turnaround devenant parfois Fa7/Mi79+). Cette variété a donné lieu à moins de créations, en particulier car elle ouvre à moins de possibilités mélodiques. Il faut enfin noter que toutes ces caractéristiques techniques sont essentiellement une base de composition, mais pas nécessairement applicables à l'ensemble des blues joués dans l'histoire. Et il faut encore souligner qu'aucun des grands créateurs du blues, lorsqu'on a pu les interviewer, n'a jamais défini le blues comme un ensemble de notations musicologiques (il est vrai le plus souvent simpliste et donc réducteur). À la question "Qu'est le blues ?", la réponse était le plus souvent du genre : "The blues ain't nothing but a good man feelin' bad". === Timbre === Au sens large, le [[timbre (musique)|timbre]] est la « couleur » du son : même s'ils jouent les mêmes notes, une guitare ou un saxophone se distinguent par leur timbre. Cela est également vrai d'un être humain à l'autre. On a coutume de dire que les chanteurs classiques essaient d'imiter les instruments, alors que les instruments de blues essaient d'imiter la voix humaine (ou parfois celle de [[Donald Duck]], d'un [[Bombardier (avion)|bombardier]] ou d'une [[Pistolet mitrailleur|mitraillette]]). Les bluesmen ont beaucoup exploré le timbre : ils ont notamment été les premiers, pendant les [[années 1950|1950]], à employer des [[amplificateur pour guitare électrique|amplificateur]]s pour la [[guitare]] et l'[[harmonica]]. Les voix fortes et graves de chanteurs comme [[Howlin' Wolf]] et [[Muddy Waters]] jouent également beaucoup sur le timbre. La technologie et les effets de mode ont plus tard ajouté d'autres éléments au son blues, comme les guitares ''dirty'' et saturées des [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] ou d'[[Eric Clapton]] ou les effets [[psychédélisme|psychédéliques]] employés, entre autres, par [[Jimi Hendrix]] : le feedback (effet Larsen contrôlé), la distorsion style « Fuzz », la pédale Wha-Wha et des effets plus étranges encore comme « l'effet Leslie ou [[UniVibe]] », constitué d'un [[haut-parleur]] en rotation. === Vibrato === Le [[vibrato]] est un effet appliqué à une note de musique. Très employé notamment par les musiciens , cet effet consiste à provoquer une variation rapide de la hauteur de la note. Comme tous les effets de nuance, le vibrato apporte une expressivité particulière selon la façon dont il est effectué : vite ou lentement, de façon fluide ou saccadée. Le vibrato est un élément essentiel du son blues, que cela soit pour les voix ou sur des instruments tels que la [[guitare]] ou l'[[harmonica]]. Pour cette dernière, divers moyens ont été utilisés depuis [[B. B. King]], surtout les moyens mécaniques qui modifient légèrement la longueur de la corde vibrante. Plusieurs techniques existent donc, qui donnent chacune des effets sonores légèrement différents : faire vibrer les doigts de la main gauche, ou le manche de la guitare lui-même, ou encore grâce aux différents systèmes de cordier vibrato. Plus récemment, les musiciens de blues ont commencé à utiliser des techniques [[numérique]]s pour créer du vibrato, comme les boîtiers programmables équipés de [[processeur]]s de traitement du signal, qui permettent de paramétrer aussi bien le timbre que l'attaque ou le vibrato. Les instruments principaux sont les instruments à cordes (la basse, la guitare, steel guitare, la contrebasse, le violoncelle, l'alto, le violon) mais également le saxophone, l'harmonica, la batterie, lap steel, le bottleneck et le piano. === Instruments === Bien que le blues puisse être interprété sur tout type d'instrument, certains sont traditionnellement plus utilisés que d'autres : * la [[guitare]] : guitare acoustique pour le blues traditionnel ou, à partir des [[années 1930]] guitare à résonateur et [[guitare électrique]], branchée à un [[amplificateur pour guitare électrique|amplificateur]] qui ajoute des caractéristiques tonales comme la distorsion (à partir des [[années 1950]]). Pour la guitare électrique, l'utilisation d'un amplificateur à lampes est de loin la plus répandue, depuis les premiers amplificateurs, car les lampes apportent une chaleur supplémentaire et un grain au son de la guitare, caractéristique que le transistor n'a point ; * l'[[harmonica]] — diatonique principalement — joué acoustique ou utilisé avec un [[microphone]] et un amplificateur ; * le [[piano]] et autres instruments à clavier comme l'[[orgue Hammond]] (dès les [[années 1960]] et [[années 1970|1970]]) ou le [[piano électrique]] (à partir des [[années 1970]]) ; * la [[Batterie (instrument)|batterie]], dont le rythme doit être lent et précis ; * la {{lang|en|[[Planche à laver (instrument)|washboard]]}} (planche à laver), utilisée comme instrument de percussion, frappée par les doigts coiffés de dés à coudre. Utilisée telle quelle ou agrémentée d'une cymbale, d'un {{lang|en|wood-block}}, d'une cloche, etc. ; parfois remplacée par une tôle finement ondulée portée en plastron. == Aspects culturel et social == À l'origine les bluesmen étaient des métayers noirs perdus au fin fond du « delta du [[Mississippi (fleuve)|Mississippi]] », plaine [[coton]]nière qui n'est pas le vrai delta mais se situe plus au nord. Ils chantaient souvent pendant des événements locaux tels que la crue du Mississippi (''High Waters Blues''), la construction des digues (''Levee''), l'incendie d'une ferme de coton. À la rigueur on parle d'une grande ville pas trop éloignée comme [[La Nouvelle-Orléans]], [[Memphis (Tennessee)|Memphis]], [[Saint-Louis (Missouri)|Saint Louis]]. Mais il y a fatalement des incursions ou des espoirs de voyages dans d'autres villes des États-Unis, que ce soit pour trouver du travail, faire le service militaire ou participer aux luttes d'émancipation. Un bluesman peut donc être amené à parler de l'actualité nationale. Une anecdote montre le second degré des bluesmen et l'utilisation d'un langage propre. Dans ''Sweet home, Chicago'', Robert Johnson rêvait d'aller {{citation étrangère|langue=en|back to the land of California, to my sweet home, Chicago}} ; en [[1980]], les [[The Blues Brothers|Blues Brothers]] corrigeront cette erreur {{citation étrangère|langue=en|back to that good old place, sweet home, Chicago}} croyant que Johnson avait fait une erreur géographique. En fait la Californie dans l'imaginaire blues signifie pays de richesse, de la [[ruée vers l'or]], ce que représentait Chicago à l'époque pour les bluesmen pauvres du Mississippi. Enfin, l'horizon ne manquera pas de s'élargir au globe avec la participation de certains appelés à la [[Seconde Guerre mondiale]], au [[mur de Berlin]], à la [[guerre du Viêt Nam]]. On retrouve tout ceci dans des blues comme ceux de [[J.B. Lenoir]]. Mais avant tout, le blues est le moyen d'expression musical le plus direct concernant la détresse de l'âme, ainsi, le thème de la dépression (Hard Time Killing Floor Blues, de Skip James), ou bien encore ce thème qui revient souvent dans les standards, celui de la femme quittant son homme (''How long, How long Blues'', de Leroy Carr & Scrappy Blackwell). Un aspect à ne pas négliger est la dimension politique, revendicative, anti-ségrégationniste (dans les années 1960), de certains textes. De nombreux titres sont à double sens: un sens littéral, fréquemment connoté sexuellement, et un deuxième niveau, clairement politique. Ainsi, un titre aussi célèbre que ''I'm a man'' a deux niveaux : je suis un homme, classique chanson plus ou moins d'amour, et je suis un homme, non pas un demi homme, je veux ma place dans la société{{etc.}} Le thème de la dépression dans les années 1930 ou de la crise depuis des années est naturellement politique. Cet aspect est bien entendu amoindri lorsque les titres sont chantés par des Britanniques ou des Américains blancs. Notons toutefois que le thème de l'amour, amour bien entendu perdu, est nettement plus fréquent, même si on pourrait se hasarder à faire une métaphore de la femme perdue : femme = dignité, honneur… Enfin les allusions sexuelles, voire salaces, les calembours, sont fréquents : un des exemples typiques pourrait être '' Dust my broom'' dont le début est : je me lève le matin et je nettoie (j'épousette) mon balai… la métaphore est claire. == Influence == === Musique classique === On peut entendre l'influence des blues dans la musique de [[Maurice Ravel]] (en particulier dans sa ''[[Sonate pour violon et piano (Ravel)|Sonate pour violon et piano]]''), [[George Gershwin]] (son ''[[Rhapsody in Blue]]'', le ''Concerto en fa majeur'', et ''Porgy and Bess''), [[Arthur Honegger]] (''[[Pacific 231 (mouvement symphonique)|Pacific 231]]'')<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Tristan|nom1=Richard|titre=Les standards du blues : encyclopédie alphabétique des classiques du genre et de ses confins|date=2019|isbn=978-2-343-18912-3}}</ref>, ainsi que dans certaines pièces d'[[Erwin Schulhoff]] (''[[Cinq pièces de jazz]]''). === Country === Plus qu'une influence du blues sur la [[musique country]], réelle, il faut parler plutôt d'interinfluence tant ces deux genres qui représentent les deux facettes (pauvres blancs, pauvres noirs) du sous-prolétariat sudiste sont à la fois issus des mêmes racines (musique des plantations, des migrants en Amérique) et se sont fécondées l'une l'autre tout au long de leur histoire. Une forme de ''Hillbilly blues'' (comme l'a finement baptisé l'auteur anglais Tony Russell) a existé dès les [[années 1920]], véritable premier blues blanc (Jimmie Rodgers, Cliff Carlisle, Gene Autry, Jimmie Davis…). Le blues en tant que tel est resté alors un élément important de toute la Country Music, particulièrement avec le Western Swing puis le Honky Tonk, personnalisé par [[Hank Williams]]. === Rock === Le blues est d'abord l'élément principal du {{citation|mariage}} avec la [[musique country]] qui a donné naissance au [[rock 'n' roll]], aux [[États-Unis]], au milieu des [[années 1950]]<ref>Cf [[Muddy Waters]] dans ''The Blues Had A Baby And They Named It Rock And Roll'', sur son album ''Hard Again'' (1977).</ref>. Ensuite, on retrouve facilement des racines blues dans nombre de groupes britanniques de rock et de [[hard rock]] : les débuts des [[Rolling Stones]], des [[Beatles]] de [[Uriah Heep (groupe)|Uriah Heep]], ou même la chanson ''Smoke On The Water'' de [[Deep Purple]], doivent beaucoup au blues. Même un groupe progressif comme [[Pink Floyd]] (dont le nom lui-même vient de l'association des prénoms des bluesmen [[Pink Anderson]] et [[Floyd Council]]), a fait appel à plusieurs reprises à la forme blues, non seulement à ses débuts avec [[Syd Barrett]], grand admirateur de [[Bo Diddley]], mais également par la suite, au milieu de morceaux plus psychédéliques (''Biding My Time'', ''Seamus'', ''Money'', ''Dogs Of War'' sont des blues plus ou moins camouflés). Des artistes comme [[Chris Rea]], [[Snowy White]] et [[Gary Moore]] ou un groupe comme [[The Doors]] revendiquent l'influence que le blues a sur leur création. En fait, il n'est guère de groupes ou d'artistes pop rock qui, un jour ou l'autre, ne se soient pas inspiré du blues, allant jusqu'à générer une prise de conscience musicale en Angleterre pendant la deuxième partie des années 1960, avec le [[British blues boom]], représenté notamment par [[Alexis Korner]] puis par [[John Mayall]], [[Eric Clapton]], [[Cream]], [[Fleetwood Mac]], [[Chicken Shack]], [[Savoy Brown]] et [[Rory Gallagher]] (Irlande). Aux [[États-Unis]], plusieurs artistes blancs ont également bâti l'essentiel de leur œuvre sur le blues, tels [[The Allman Brothers Band]], [[Mike Bloomfield]], le [[Blues Project]], [[Paul Butterfield]], [[Roy Buchanan]], [[Canned Heat]], [[The Doors]], [[Jeff Healey]] (Canada), [[John Hammond (bluesman)|John Hammond]], [[Janis Joplin]], [[Charlie Musselwhite]] ou encore [[Johnny Winter]]. === En France === En [[France]], des artistes comme [[Alain Giroux]], [[Benoit Blue Boy]], [[Patrick Verbeke]], [[Bill Deraime]], ou [[Paul Personne]] incarnent une vision francophone du blues, mais très influencée par la musique américaine. Côté instrumental, l'harmoniciste [[Jean-Jacques Milteau]] est un musicien de session et un ''performer'' internationalement apprécié depuis les années 1970, ayant enregistré plusieurs albums qui font référence. Plus récemment, d'autres harmonicistes, [[Nico Wayne Toussaint]], Vincent Bucher et Greg Zlap ne sont pas en reste et tournent inlassablement dans les meilleurs festivals. Depuis les années 1980 de nombreuses individualités ou formations continuent de faire vivre le blues hexagonal, comme en témoigne régulièrement les revues ''[[Soul Bag]]'', ''Blues Magazine'', ''Blues & Co'' et ''BCR La Revue'' (toutes trimestrielles). En parallèle, l'augmentation très significative des émissions de radios spécialisées a contribué à offrir une nouvelle vitrine au blues hexagonal. Le Collectif des radios blues (CRB), créé en 2003, réunit de nombreux animateurs en France, Belgique, Québec. Il réalise chaque mois le PowerBlues, classement des meilleurs sorties CD blues et l'Airplay, regroupement des albums les plus diffusés par les radios. Enfin le Collectif délivre chaque année son label « Sélection du CRBl » à quelques-unes des meilleures sorties CD. Le Tremplin [[Blues sur Seine]], créé en 2000, a révélé la plupart des nouveaux artistes français de ce style musical (Roland Tchakounté, Charles Pasi, Nina Attal, Stringers in the night, Shake Your Hips!, Olivier Gotti{{etc.}}). En {{date-|janvier 2011}}, plusieurs membres de la communauté blues française ont créé l'association France Blues. Elle vise à promouvoir le blues français et leurs acteurs, notamment à l'échelle internationale. La chanteuse Nina Van Horn, qui raconte depuis quelques années les histoires des femmes du Blues sur W3 Blues Radio, a été à l'origine d'une trilogie sur ces femmes qui contribuèrent si fort au blues tout en traitant de sujets d'actualité (drogue, sexe, prohibition, ségrégation et droits des femmes). Elle leur a d'abord rendu hommage sur CD, puis a écrit un livre ''Hell of a Woman'' (Société des écrivains) décrivant leurs incroyables vies ; elle vient de sortir un double album (CD/DVD) d'une de ses tournées en Inde. Elle voyage inlassablement depuis 2011 pour contribuer à faire connaître « ses » pionnières du blues dans plus de dix-huit pays. == Dans le cinéma == Le blues a également influencé le cinéma, surtout aux États-Unis. Le film ''Crossroads'' ([[Walter Hill (réalisateur)|Walter Hill]]) ([[1986 au cinéma|1986]]) montre le mythe sulfureux du pacte avec le diable. Bande son de [[Ry Cooder]] et duel mythique entre le héros du film [[Ralph Macchio (acteur)|Ralph Macchio]] et [[Steve Vai]] en personne. Le pacte de [[Tommy Johnson (musicien)|Tommy Johnson]] (plus tard repris et rendu célèbre par [[Robert Johnson]]) est évoqué dans le film ''[[O'Brother]]'', de [[Joel Coen]]. Les deux films de [[John Landis]], ''[[The Blues Brothers (film)|The Blues Brothers]]'' ([[1980 au cinéma|1980]]) et ''[[Blues Brothers 2000]]'' ([[1998 au cinéma|1998]]), qui dressent un panorama de différents styles et mettant en scène une pléthore de vedettes, ont eu une importante influence sur l'image du blues. En 2003, déclarée « année du blues » aux États-Unis, [[Martin Scorsese]] produit une série de sept films documentaires sur le blues intitulée ''[[The Blues, a Musical Journey]]''<ref>''The Blues, A Musical Journey'', la [http://www.allocine.fr/film/saga_gen_csaga=106.html fiche dans Allociné].</ref> : # ''[[The Soul of a Man]]'', de [[Wim Wenders]], à propos de [[Skip James]], [[Blind Willie Johnson]] et [[J.B. Lenoir]] ; # ''[[La Route de Memphis]]'' (''The Road to Memphis''), de [[Richard Pearce]], qui traite plus particulièrement de [[B. B. King]] (titre français ''La Route de Memphis'') ; # ''[[Du Mali au Mississippi]]'' (''Feel Like Going Home''), de Martin Scorsese, sur les origines africaines du blues (titre français ''Du Mali au Mississippi'') ; # ''[[Devil's Fire]]'' (''Warming by the Devil's Fire''), de [[Charles Burnett]], une fiction sur le conflit du blues et du gospel ; # ''[[Red, White and Blues]]'', de [[Mike Figgis]], sur le blues britannique ([[Tom Jones (chanteur)|Tom Jones]], [[Van Morrison]]) ; # ''[[Godfathers and Sons]]'', de [[Marc Levin]], sur le Chicago Blues et le hip hop ; # ''[[Piano Blues]]'', de [[Clint Eastwood]], sur les pianistes de blues ([[Ray Charles]], [[Dr. John]]). Le film ''[[24 mesures]]''<ref>[http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=114864&nopub=1.html ''24 Mesures''], fiche sur Allociné.</ref>, de [[Jalil Lespert]], avec [[Archie Shepp]], est librement inspiré des mélodies du blues et du [[free jazz]]. == En littérature == {{…}} Le blues a influencé des écrivains, parmi lesquels [[Langston Hughes]] (''[[The Weary Blues]]''). == Principaux artistes == {{Article détaillé|Liste des musiciens de blues par style}} * Musiciens : Voir la [[:Catégorie:Musicien de blues|catégorie musicien de blues]] et la [[Liste de musiciens de blues par style]]. * Chanteuses : Voir la [[:Catégorie:Chanteuse de blues|catégorie chanteuse de blues]]. * Chanteurs : Voir la [[:Catégorie:chanteur de blues|catégorie chanteur de blues]]. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=David |nom1=Ausseil |prénom2=Charles-Henry |nom2=Contamine |prénom3=Denis |nom3=Chapoullie |titre=La Route du blues |éditeur=J.-P. Barthélémy |année=1995 |pages= |isbn=978-2-90941-317-4}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=David |nom1=Baerst |titre=Hexagone Blues |sous-titre=130 interviews et biographies inédites |tome=1 |éditeur=Camion Blanc |année=2015 |pages=718 |isbn=978-2-35779-687-4 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/CAMION_BLANC/kphRCgAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=David |nom1=Baerst |titre=Hexagone Blues |sous-titre=130 interviews et biographies inédites |tome=2 |éditeur=Camion Blanc |année=2015 |pages=744 |isbn=978-2-35779-685-0 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/CAMION_BLANC/kDXWCQAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Patrick Bard]] |auteur2=[[Patrick Raynal (écrivain)|Patrick Raynal]]|titre=Blues Mississippi Mud |éditeur=La Martinière |année=1993 |pages=100 |isbn=978-2-73242-027-1}} * {{Ouvrage|prénom1=Philippe |nom1=Bas-Raberin |titre= Blues |sous-titre=Les Incontournables |éditeur=Filipacchi |année=1994 |pages=235 |isbn=978-2-85018-270-9}} * {{Ouvrage|prénom1=Philippe |nom1=Bas-Raberin |titre=Le Blues moderne |sous-titre=1945-1979 |éditeur=Albin Michel |collection=Rock & Folk |année=1986 |année première édition=1979 |pages=254 |isbn=978-2-22602-678-1}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Big Bill Broonzy]]|prénom2=Yannick|nom2=Bruynoghe|préface=[[Hugues Panassié]]|titre=Big Bill Blues |sous-titre=Mes blues, ma guitare et moi |éditeur=Ludd |année=1987|année première édition=1955 |pages totales=212|isbn=978-2906305021 }} * {{Ouvrage|langue=en |prénom=Stephen |nom=Calt |titre=Barrelhouse Words |sous-titre=A Blues Dialect Dictionary |éditeur=University of Illinois Press |année=2009 |pages totales=320 |isbn=978-0252076602 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tKsZr8Jte-MC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=Christian Casoni |titre=Juke |sous-titre=110 portraits de bluesman |éditeur=Le Mot et le Reste |année=2020 |isbn=978-2-36139-190-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=3ynJDwAAQBAJ&printsec=frontcover }} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Lawrence |nom1=Cohn |directeur1=oui |préface=[[B. B. King]] |traducteur=Sabine Porte et [[Stan Barets]] |titre=Nothing but the blues |sous-titre=Le blues, sa musique et ses musiciens |éditeur=Abbeville |année=1999 |année première édition=1993 |pages=432 |isbn=978-2-87946-165-6}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Sebastian Danchin]] |titre=B.B. King |éditeur=Editions du Limon |lieu=Paris |année=1993 |pages=224 |isbn= 978-2-90722-428-4 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/B_B_King/2_fZF_j5jwcC?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Angela Davis]] |traducteur=Julien Bordier |titre=Blues et féminisme noir |sous-titre=Gertrude « Ma » Rainey, Bessie Smith et Billie Holiday |éditeur=Libertalia |année=2017 |pages=416 |isbn=978-2-37729-015-4 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Blues_et_f%C3%A9minisme_noir/zjvpDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1 }} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Demêtre |prénom2=Marcel |nom2=Chauvard |préface=Sebastian Danchin |titre=Voyage au pays du blues |éditeur=Clarb/Soul Bag |année=1994 |lieu=Levallois-Perret |pages=169 |isbn=978-2-90598-003-8}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Daphne |nom1=Duval Harrison|titre=Black Pearls|sous-titre=Blues Queens of the 1920s|lieu=New Brunswick, N.J. et Londres|éditeur=Rutgers University Press|année=1990|isbn=0-8135-1280-8|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=C_XvDuzb2WAC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=en |auteur1= Bob Eagle|auteur2= Eric S. LeBlanc |année= 2013 |titre= Blues: A Regional Experience | éditeur= Praeger|lieu= Santa Barbara, Californie|pages=365 |isbn= 978-0-313-34423-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=6ZNfAQAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom=David |nom=Evans |titre=Big Road Blues |sous-titre=Tradition and Creativity in Folk Blues |éditeur=University of California Press |année=1982 |pages totales=379 |isbn=9780520034846 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fDmSuIsPM_8C&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=en |prénom=Ted |nom=Gioia |titre= Delta Blues |sous-titre=The Life and Times of the Mississippi Masters Who Revolutionized American Music |éditeur=W. W. Norton & Company |année=2009 |pages totales=480 |isbn=978-0-39306-999-0 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=i0yjZiHcS6MC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Peter Guralnick]]|traducteur=Nicolas Guichard|titre=À la recherche de Robert Johnson|titre original=Searching for Robert Johnson: The Life and Legend of the "King of the Delta Blues Singers"|éditeur=[[Le Castor Astral]]|collection=Castor Music|année=2008|pages=112|isbn=978-2-85920-764-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=43j2DwAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Gérard Herzhaft]] |titre=John Lee Hooker |éditeur=Editions du Limon |collection=Mood indigo |année=1991 |pages=185 |isbn=978-2-90722-419-2}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Herzhaft |prénom2=David |nom2=Herzhaft |titre=Le Livre de l'harmonica |éditeur=Fayard |année=2008 |pages=362 |isbn=978-2-21363-492-0 |lire en ligne= https://www.google.fr/books/edition/Le_livre_de_l_harmonica/h3POGM7czXAC?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Herzhaft |titre=La Grande encyclopédie du blues |éditeur=Fayard |année=2008 |numéro d'édition=9 |année première édition=1997 |pages=450 |isbn=978-2-21359-996-0}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Herzhaft |titre=Le Blues |éditeur=PUF |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=1956 |numéro d'édition=6 |année première édition=1981 |année=2015 |pages=128 |isbn=978-2-13-065206-9}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Gérard |nom1=Herzhaft |titre=La Country music |éditeur=PUF |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=2134 |année=2010 |numéro d'édition=3 |année première édition=1985 |pages=128 |isbn=978-2-13-057685-3}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur1=[[Francis Hofstein]] |titre=Le Rhythm & blues |éditeur=PUF |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=2619 |année=1991 |pages=128 |isbn=978-2-13044-060-4 |lire en ligne= https://www.google.fr/books/edition/Le_rhythm_and_blues/ScOBDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Francis |nom1=Hofstein |titre=Muddy Waters |éditeur=Actes-Sud |année=1996 |pages=125 |isbn=978-2-74270-840-6}} * {{Ouvrage |prénom=LeRoi |nom=Jones |lien auteur=Amiri Baraka |traducteur=Jacqueline Bernard |champ libre=1967 |titre=Le Peuple du blues |sous-titre=La musique noire dans l'Amérique blanche |titre original=Blues People: Negro Music in White America |éditeur=Gallimard |collection=Folio |numéro dans collection=3003 |année=1997 |année première édition=1963 |pages totales=336 |isbn=978-2-07040-344-8}} * {{Ouvrage|langue=en |prénom1=Edward |nom1=Komara |directeur1=Edward Komara |titre=Encyclopedia of the Blues |éditeur=[[Routledge]] |année=2006 |numéro d'édition=2 |année première édition=2004 |lieu=New York |volume=1 et 2|pages totales=1440 |isbn=0-415-92699-8 |lire en ligne=https://ia801304.us.archive.org/6/items/EncyclopediaOfTheBlues/Encyclopedia_of_the_Blues.pdf |format électronique=PDF}} * [[Famille Koechlin|Stéphane Kœchlin]], ''Le Blues, fleur africaine''? éd. Hachette, coll. ''Qui, quand, quoi?'', 1996 * {{Ouvrage |prénom1=Stéphane |nom1=Koechlin |titre=Le Blues |sous-titre=Les musiciens du diable |éditeur=Castor Astral |collection=Castor Music |lieu=Paris |année=2014 |pages totales=224 |isbn=2859209859 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ID1DDwAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Jean-Paul |nom1=Levet |titre=Talking That Talk |sous-titre=Le langage du blues, du jazz et du rap |éditeur=Outre Mesure |année=2010 |numéro d'édition=6 |année première édition=1986 |pages=456 |isbn=978-2-90789-180-6}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Jean-Paul |nom1=Levet |titre=Rire pour ne pas pleurer : le Noir dans l'Amérique blanche / Laughin' Just to Keep from Cryin': Blacks in White America |champ libre=édition bilingue |éditeur=Parenthèses |collection=Photographies |année=2002 |pages=164 |isbn=978-2-86364-112-5 |lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Laughin_just_to_keep_from_cryin/Q6KGtHQsUQkC?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur=[[Alan Lomax]] |traducteur=[[Jacques Vassal]] |titre=Le pays où naquit le blues |titre original=The land where the blues began |éditeur=Les fondeurs de briques |lieu=Saint-Sulpice-La-Pointe |année=2012 |année première édition=1971 |pages=672 |isbn=978-2-91674-931-0 |lire en ligne=https://monoskop.org/images/1/17/Alan_Lomax_The_Land_Where_the_Blues_Began.pdf}} * {{ouvrage |prénom1=Giles |nom1=Oakley |traducteur=Hubert Galle |titre=Devil's Music |sous-titre=Une histoire du blues |titre original=The Devil's Music: A History Of The Blues |éditeur=Denoël |année=1985 |pages totales=348 |isbn= 9782207231203}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur=[[Robert Palmer (écrivain)|Robert Palmer]] |traducteur=Olivier Borre et Dario Rudy |titre=Deep Blues |sous-titre=du delta du Mississippi à Chicago, des Etats-Unis au reste du monde, une histoire culturelle et musicale du blues |éditeur=Allia |année=2020 |année première édition=1982 |pages=448 |isbn=979-1-03041-305-2 |lire en ligne= }} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Robert |nom1=Sacré |titre=Les Negro spirituals et les gospel songs |éditeur=PUF |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=2791 |année=1993 |pages=128 |isbn=978-2-13045-704-6 }} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Robert |nom1=Sacré |titre=Musiques cajun, créole et zydeco |éditeur=PUF |collection=[[Que sais-je ?]] |numéro dans collection=3010 |année=1995 |pages=128 |isbn=978-2-13045-704-6 |lire en ligne= https://www.google.fr/books/edition/Musiques_cajun_cr%C3%A9ole_et_zydeco/IcOBDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=fr |prénom1=Robert |nom1=Springer |titre=Fonctions sociales du blues |éditeur=Parenthèses |collection=Eupalinos |année=1999 |pages=231 |isbn=9782863646137 |lire en ligne= https://www.google.fr/books/edition/Fonctions_sociales_du_blues/54P7ufG_qCwC?hl=fr&gbpv=1}} * {{Ouvrage|langue=en |prénom1=Robert |nom1=Springer |directeur1=Robert Springer |titre=Nobody Knows where the Blues Come from |sous-titre=Lyrics and History |éditeur=University Press of Mississippi |lieu=Jackson |année=2007 |pages=277 |isbn=978-1-9341-1029-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=sgwBhIm3sC4C&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Vasset|titre=Black Brother|sous-titre=La vie et l'œuvre de Big Bill Broonzy|éditeur=imprimerie Decombat |lieu=Gerzat|année=1996 |pages totales=270}} * {{Ouvrage|langue=fr |auteur= |titre= Dictionnaire du Blues |éditeur=Encyclopædia Universalis |année=2016 |année première édition=2014 |numéro d'édition=3 |collection=Les dictionnaires |isbn=978-2-34100-208-0 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LdyKBAAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false }} === Films === * ''You See Me Laughin'', documentaire sur les bluesmen Junior Kimbrough, RL Burnside, etc. * ''Celebration of Blues'', réalisé par Antoine Fuqua et produit par [[Martin Scorsese]]. Filmé au Radio City Music Hall à New York le {{date-|7 février 2003}}. * ''Black Snake Moan'' ([[2006 au cinéma|2006]]) réalisé par [[Craig Brewer]]. Avec [[Samuel L. Jackson]], [[Christina Ricci]] et [[Justin Timberlake]] * ''[[Cadillac Records]]'' réalisé par [[Darnell Martin]], sorti en 2008, avec [[Beyoncé Knowles]], [[Yasiin Bey|Mos Def]], [[Cedric the Entertainer]] et [[Adrien Brody]]. * ''[[Crossroads (film, 1986)|Crossroads]]'', * [[iarchive:Crossroads french documentary on Robert Johnson|Crossroads, la route du Blues]] (gratuit (domaine public)) ; en anglais, sous-titré en français sur https://archive.org). * [[Stoned]] raconte la vie de [[Brian Jones (musicien)|Brian Jones]] le membre fondateur des [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] mais aussi bluesman. (sous titré en francais sur [[YouTube|youtube]].) * ''{{Lien|langue=en|trad=Deep Blues: A Musical Pilgrimage to the Crossroads|fr=Deep Blues: A Musical Pilgrimage to the Crossroads}}'' (1992), de [[Robert Mugge]] et Robert Palmer * ''[[The Blues (films)]]'' (2003), série de films sur le blues, produite par [[Martin Scorsese]] === Articles connexes === {{colonne|taille=30| * [[Blues traditionnel]] * [[Delta blues]] * [[British blues boom]] * [[Blues français]] * [[Blues (forme musicale)|Forme blues]] * [[Chronologie du blues]] * [[Liste de festivals de blues]] * [[Liste de musiciens de blues par style]] * [[Standard du blues|Liste de standards de blues]] }} === Genres dérivés === * [[Boogie-woogie (musique)|Boogie-woogie]] * [[Rock'n'Roll]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Musique folk américaine|Blues}} {{Portail|Blues|Musique|États-Unis|Afro-Américains|XXe siècle}} [[Catégorie:Blues| ]] [[Catégorie:Musique afro-américaine]] [[Catégorie:Bleu dans l'art et la culture]] [[Catégorie:Histoire du rock]] [[Catégorie:Théorie du jazz]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bio%C3%A9thique
Bioéthique
{{À recycler|date=octobre 2016|thème=droit}} {{Infobox Maladie | Background = | Nom = Éthique médicale ou Bioéthique | RaraIT = | Image = Theseus Minotauros Louvre MNC675.jpg | Upright = | Légende = [[Thésée]] et le [[minotaure]]. | ICPC2 = | Qcodes = {{Qcodes|QE3}} | ICD11 = | ICD10 = | ICD9 = | ICDO = | OMIM = | OMIM_mult = | DiseasesDB = | DiseasesDB_mult = | Medline = | MedlinePlus = | MedlinePlus_mult = | eMedicine = | eMedicineSubj = | eMedicineTopic = | eMedicine_mult = | MeshID = | MeshYear = | MeshName = | MeshNumber = | GeneReviewsID = | GeneReviewsName = }} La '''bioéthique''' ou '''éthique médicale''' est l'étude des problèmes [[éthique]]s posés par les avancées en matière de [[biologie]] et de [[médecine]]. C'est une partie de l'[[éthique]] qui est apparue en tant que « discipline »<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Lisa M.|nom1=Lee|prénom2=Frances A.|nom2=McCarty|titre=Emergence of a Discipline?Growth in U.S. Postsecondary Bioethics Degrees|périodique=Hastings Center Report|volume=46|numéro=2|date=2016-03|issn=0093-0334|doi=10.1002/hast.543|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/hast.543|consulté le=2018-07-02|pages=19–21}}.</ref> nouvelle dans le courant des [[années 1960]], et lors d'interrogations au sujet du développement de la [[biomédecine]] et des [[technoscience]]s<ref name="Parizeau">Marie-Hélène Parizeau, « Bioéthique », in ''Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale'' (dir. [[Monique Canto-Sperber]]), [[PUF]], 1996 (Quadrige, 2004), {{p.}}184-190</ref>. == Définition == Le terme bioéthique est un terme inventé par le [[Oncologie|cancérologue]] [[:en:Van Rensselaer Potter|Van Rensselaer Potter]] dans les années 1970<ref name="Parizeau" /> et désignait « un projet d'utilisation des sciences biologiques destiné à améliorer la qualité de la vie ». Le but poursuivi par la bioéthique est de conduire une réflexion sur les enjeux et retombées de la médecine et de la biologie. La bioéthique essaie donc de répondre aux nouvelles interrogations engendrées par le [[progrès scientifique]] ([[fécondation in vitro]], [[clonage]], etc.)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Emmanuel Melmoux, David Mitzinmacker|titre=Lexique d'histoire géographie|passage=22|lieu=Paris|éditeur=Nathan|date=juillet 2008|pages totales=239|isbn=9-782091-845364|consulté le=6 juillet 2023}}</ref>. Selon l'UNESCO : {{citation bloc|la bioéthique s’entend comme l’étude systématique, pluraliste et interdisciplinaire et la résolution des questions d’éthique que soulèvent la médecine, les sciences sociales et les sciences de la vie appliquées aux êtres humains et à leur relation avec la biosphère, y compris les questions liées à la disponibilité et à l’accessibilité des progrès des sciences et des technologies et de leurs applications<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Note explicative sur l'élaboration de l'avant-projet d'une Déclaration relative à des normes universelles en matière de bioéthique |url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000139586_fre |site=unesdoc.unesco.org |date=2005 |consulté le=2023-09-20}}</ref>.}} == Historique et développement == Depuis 2015 sont précisément répertoriés les programmes universitaires spécialisés en bioéthique partout dans le monde, principalement aux [[États-Unis]]<ref>{{Article|langue=en-US|titre=Academic Degree & Certificate Programs|périodique=Bioethics.com|date=2015-09-30|lire en ligne=http://www.bioethics.com/academic-programs|consulté le=2018-07-02}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Graduate Programs, The Hastings Center|site=The Hastings Center|lire en ligne=https://www.thehastingscenter.org/publications-resources/bioethics-careers-education/graduate-programs-2/|consulté le=2018-07-02}}.</ref> et dans les pays anglophones (voir programmes de [[:en:List of masters programs in bioethics|maîtrise]] et de [[:en:List of doctoral programs in bioethics|doctorat]]), mais aussi dans la [[francophonie]] et les [[Langues romanes|pays latins]]. Si les interrogations éthiques concernant la [[médecine]] ne sont pas nouvelles, la bioéthique se distingue de la [[Code de déontologie médicale|déontologie médicale]] classique, car cette dernière constitue surtout un code éthique fondé par les médecins pour les médecins<ref name=Parizeau/>. Alors que la bioéthique, au contraire, fait intervenir une pluralité d'acteurs et de disciplines (outre les médecins, [[biologie|biologistes]] et [[génétique|généticiens]], les [[philosophie|philosophes]], [[juriste]]s, [[sociologie|sociologues]], [[théologien]]s{{etc.}})<ref name=Parizeau/>. On peut distinguer deux orientations principales de la bioéthique<ref name=Parizeau/> : * l'une, davantage descriptive, s'appuie sur la [[philosophie morale]], vise à éclaircir les choix éthiques et les [[valeur (sociologie)|valeurs]] présupposées par ceux-ci, en écartant les arguments contradictoires ; * l'autre est davantage [[Prescription (médecine)|prescriptive]] : elle recherche les [[norme]]s [[morale]]s qui sont applicables aux [[sciences du vivant]], y compris la [[médecine]] ; elle propose certaines règles et certaines postures face à d'éventuels [[dilemme]]s. === Éthique et déontologie médicales === L'éthique médicale, qui remonte au [[serment d'Hippocrate]], fait partie intégrante de l'exercice de la médecine. Toutefois, elle est formulée par les [[corporation]]s, s'incarnant parfois dans des codes déontologiques quasi juridiques ; dès lors, elle relaie nécessairement les valeurs inhérentes à la recherche médicale elle-même. Au {{s-|XX|e}}, la déontologie médicale a pris en compte l'importance croissante des [[droits de l'homme]], les organisations internationales comme l'[[Association médicale mondiale]] (AMM) ou l'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) se situant ainsi au confluent de ces deux traditions<ref name=Parizeau/>. Cette convergence s'est concrétisée dans le [[Code de Nuremberg]] de [[1947]], rédigé à la suite des [[expérimentation médicale nazie|expérimentations perpétrées par les nazis sur des cobayes humains]]. Elle conduit à légitimer l'opposition et la résistance des médecins envers des pratiques autoritaires ou des États non démocratiques, par exemple dans la [[Déclaration de Hawaii]] de [[1977]] de l'[[w:World Psychiatric Association|Association mondiale de psychiatrie]] en matière d'[[internement psychiatrique]] pour des motifs politiques<ref name="Parizeau" />{{,}}<ref>[http://infodoc.inserm.fr/ethique/Ethique.nsf/397fe8563d75f39bc12563f60028ec43/21bc5dfdad7264b3c125665d004d1d87?OpenDocument Déclaration de Hawaï] de 1977.</ref>. === Émergence de la bioéthique vers les années 1960 === Mais la bioéthique, en tant que domaine non réservé aux médecins, s'est développée davantage dans les années 1960–70, en conjonction avec les avancées du [[progrès scientifique]] et les questions que celui-ci posait. Le néologisme de « bioéthique » lui-même a été forgé par [[:en:Van Rensselaer Potter|Van Rensselaer Potter]] dans ''Bioethics: Bridge to the Future'' (1971)<ref name=Parizeau/>. Les années 1960 ont vu émerger dans les [[pays industrialisés]] un certain nombre de revendications tenant aux [[droits de la personne|droits]] et à l'[[autonomie]] de la personne, conduisant à des changements sociaux importants comme : * la [[dépénalisation]] du [[suicide]], de l'[[avortement]], de l'[[homosexualité]] ; * plus généralement la [[libération sexuelle]] ; * la légalisation du [[divorce]], de la [[contraception]]{{etc.}}. Certains penseurs, dont les théologiens [[w:Joseph Fletcher|Joseph Fletcher]] et [[w:Paul Ramsey (ethicist)|Paul Ramsey]] par exemple, ont critiqué le [[paternalisme]] des médecins<ref name=Parizeau/> ; d'autres, tel le scientifique [[w:Henry K. Beecher|Henry K. Beecher]], les manquements éthiques à l'égard des sujets d'expériences médicales<ref name=Parizeau/>. Ces critiques ont été progressivement développées dans les années 1970 par les philosophes D. Callahan et D. Clouzer<ref name=Parizeau/>, la sociologue [[w:Renee Fox|Renee Fox]], ou encore le [[mouvement anti-psychiatrie|mouvement anti-psychiatrique]]. En [[1969]], le [[psychiatrie|psychiatre]] [[Willard Gaylin]] et le philosophe catholique [[w:Daniel Callahan|Daniel Callahan]] fondent l' ''Institute of Society, Ethics and the Life Sciences'', qui deviendra [[The Hastings Center]] ([[w:Hastings Center|Article en anglais]]). Dès [[1973]], Callahan présente, dans ''The Hastings Center Report'', la bioéthique en tant que discipline<ref name=Parizeau/>. Un deuxième centre, le ''Joseph and Rose Kennedy Institute for the Study of Human Reproduction and Bioethics'', qui compte un ''Center for Bioethics'', est créé en 1971<ref name=Parizeau/>. Celui-ci publie à partir de [[1977]] l’''Encyclopedia of Bioethics'', puis à partir de [[1991]] le ''[[w:Kennedy Institute of Ethics Journal|Kennedy Institute of Ethics Journal]]''. Pour ce journal, la bioéthique concerne non seulement l'ensemble des problèmes liés ou non aux [[thérapie]]s, mais aussi les dimensions sociopolitiques des progrès biomédicaux comme la possibilité d'utiliser les techniques à des fins autres que strictement thérapeutiques. Par exemple : * la sélection du sexe par [[diagnostic prénatal]] ; * la [[Procréation médicalement assistée|PMA]] chez la femme ménopausée{{etc.}} Cela englobe l'ensemble du règne animal et végétal. En 1979, est publié le [[rapport Belmont]]. === Trois approches de la discipline === Marie-Hélène Parizeau<ref name=Parizeau/>, professeur de philosophie à l'[[Université Laval]], distingue trois approches principales en bioéthique : * le « [[w:principlism |principisme]] » de [[w:Tom Beauchamp|Tom Beauchamp]] et [[w:James Childress|James Childress]], exposé dans ''Principles of Biomedical Ethics'' (1979), qui formalise quatre principes formels (principe d'autonomie, de bienfaisance, de non-malfaisance et de justice, ou ''fair opportunity''), l'arbitrage entre ceux-ci étant laissé aux acteurs eux-mêmes ; * l'approche de [[w:H. Tristram Engelhardt, Jr|Tristram Engelhardt]], qui penche pour une « éthique pluraliste et séculière »<ref name=Parizeau/>, refuse de donner priorité à quelque approche morale que ce soit (qu'elle soit fondée sur la raison, l'intuition ou la religion) pour laisser place à une négociation entre la pluralité des acteurs (il convient de noter que cette pensée s'exprime avant tout dans la première édition de ses Fondations of Bioethics -[[1986]]- ; la seconde, publiée après sa conversion à l'orthodoxie en [[1996]] prend ses distances vis-à-vis de la première édition) ; * enfin le modèle [[casuistique]] et « contextualiste » développé par [[w:Albert R. Jonsen|Albert R. Jonsen]] et [[Stephen Toulmin]]<ref name=Parizeau/>. Outre ces modèles principaux, M.-H. Parizeau note aussi les approches de David Thomasma, celle des ''[[w:narrative ethics|narrative ethics]]'' et enfin celle, [[féministe]], de l'[[éthique de la sollicitude]]<ref name=Parizeau/>. La présence plus faible de la bioéthique en tant que philosophie conduit, en [[France]], à laisser le champ libre à d'autres discours normatifs, tels que le discours médical et scientifique, le discours religieux et le discours juridique<ref name=Parizeau/>. == Principes fondamentaux en bioéthique == Les principes fondamentaux de l'éthique médicale les plus cités sont quatre: la bienfaisance, la non-malfaisance, l'autonomie et la justice<ref name="Principles of Clinical Ethics and Their Application to Practice">{{Article|langue=en|prénom1=Basil|nom1=Varkey|titre=Principles of Clinical Ethics and Their Application to Practice|périodique=Medical Principles and Practice|volume=30|numéro=1|pages=17–28|date=2021|issn=1011-7571|issn2=1423-0151|doi=10.1159/000509119|lire en ligne=https://www.karger.com/Article/FullText/509119|consulté le=2024-03-23}}</ref>. * '''Bienfaisance:''' Ce principe implique l'obligation d'agir dans l'intérêt et pour le bien du patient, en cherchant à lui procurer des bénéfices et à améliorer sa santé . * '''Non-malfaisance:''' Ce principe signifie l'obligation de ne pas causer de tort au patient et de minimiser les risques de préjudice ou de dommage lors de la prise en charge médicale. * '''Autonomie:''' Ce principe met en avant le respect de la capacité du patient à prendre des décisions éclairées sur sa propre santé, en garantissant son droit à l'autodétermination et au consentement éclairé. * '''Justice :''' Ce principe vise à assurer l'équité dans l'accès aux soins de santé et à la prise de décisions médicales, en garantissant une distribution équitable des ressources médicales et en traitant les patients de manière juste et équitable<ref name="Principles of Clinical Ethics and Their Application to Practice" />. Les principes de bioéthiques fournissent un cadre essentiel pour guider la pratique médicale et la recherche, mais ils peuvent parfois entrer en conflit. Par exemple, des tensions peuvent surgir entre la bienfaisance et l'autonomie lorsque les recommandations médicales entrent en conflit avec les préférences du patient. La résolution de ces conflits exige une approche équilibrée qui favorise le respect de l'autonomie du patient tout en cherchant à promouvoir son bien-être de manière éthique. En fin de compte, la prise de décision éthique dans ces situations délicates nécessite une réflexion approfondie sur les valeurs et les préférences du patient, ainsi que sur les impératifs cliniques et éthiques<ref name="Principles of Clinical Ethics and Their Application to Practice" />. == Domaines == === Biotechnologies appliquées à l'homme === La bioéthique est devenue un sujet d'actualité, à la suite des manipulations [[génétique]]s effectuées sur les plantes alimentaires, au [[clonage]] et à l'utilisation d'[[embryon (biologie)|embryons]] humains. Historiquement, elle est apparue au moment où le pouvoir fourni par la médecine est devenu plus important (maîtrise de la fécondité par les femmes grâce à la [[pilule contraceptive]], apparition des premiers services de [[soins intensifs]] avec la possibilité, inconnue jusqu'alors, de l'[[acharnement thérapeutique]] et la difficulté inédite qu'il y avait à prendre la décision d'arrêter un traitement devenu futile). De même, l'évolution de l'attitude à l'égard de la science faisait qu'elle ne bénéficiait plus d'une aura systématiquement positive ([[Bombe A|Bombe atomique]], expériences des médecins nazis). Enfin, Harry Beecher, dans un article qui fait date dans l'histoire de la bioéthique, avait dénoncé des expériences médicales moralement inacceptables<ref>H. K. Beecher, « Ethics and Clinical Research », ''New England Journal of Medicine'', 16 juin 1966.</ref>. ''[[Bioethics International]]'' publie un indicateur sur le niveau d’éthique des [[Essai clinique|essais cliniques]] des [[compagnies pharmaceutiques]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |auteur=Alex Keown |titre=Good Pharma Scorecard Continues to Boost Clinical Trial Transparency, Analyst Report Shows |url=https://www.biospace.com/article/pharma-scorecard-improves-clinical-trial-transparency-analyst-report-shows/ |site=BioSpace |date=2019-10-23 |consulté le=2021-02-13 |archive-url=https://web.archive.org/web/20191211190642/https://www.biospace.com/article/pharma-scorecard-improves-clinical-trial-transparency-analyst-report-shows/ |archive-date=2019-12-11}}</ref>. === Procréation humaine === Parmi les questions préoccupant les éthiciens pour leurs enjeux nouveaux dans ce domaine, de manière non exhaustive, on peut citer : * l'[[procréation médicalement assistée|assistance médicale à la procréation]] a été l'un des premiers objets de réflexion de la bioéthique, pour son potentiel [[eugénisme|eugéniste]]. Ainsi, en France, le [[Comité consultatif national d'éthique]] pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a été créé en [[1983]] après la première naissance par [[Procréation médicalement assistée|Fivete]] en [[1982]] ; * la [[contraception]] ; * l'[[avortement]] ; * le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain ([[Procréation_médicalement_assistée#Les_dons|don de gamètes ou d’embryons]] ; [[don de sperme]], [[don d'ovule]]s dans le champ de la reproduction) ; * la privatisation de banques d'organes ou de greffons (de sang de cordon par exemple) ; * l'hypothèse d'une gestation de l’[[embryon humain]] par des [[espèce]]s non humaines ; * les questions de [[clonage]] humain (thérapeutique ou non) ; * le [[diagnostic prénatal]] ou [[diagnostic préimplantatoire|préimplantatoire]] ; * la connaissance de caractères génétiques et la [[thérapie génique|thérapies géniques]] ; * l'[[eugénisme]] (stérilisation de [[handicapés mentaux]] et de personnes à risque génétique…) ; * le statut juridique de l'[[embryon]] et du [[fœtus]] (lié en [[droit français]] à la « [[Libertés publiques#La dignité de la personne humaine|dignité de la personne humaine]] ») ; * la recherche sur l'embryon et l'utilisation d'[[embryon surnuméraire|embryons surnuméraires]] ; * les [[cellules-souches]]. La [[cellule souche (médecine)|recherche sur les cellules-souches]] humaines est autorisée, en [[France]], à titre exceptionnel, et uniquement à partir des [[embryons surnuméraires]]<ref>Cf. [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000789446&dateTexte= Décret {{n°|2006-1660}} du 22 décembre 2006 relatif au don de gamètes et à l'assistance médicale à la procréation et modifiant le code de la santé publique (dispositions réglementaires)]</ref>. * <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Matthew R|nom1=O’Shaughnessy|prénom2=Walter G|nom2=Johnson|prénom3=Lucille Nalbach|nom3=Tournas|prénom4=Christopher J|nom4=Rozell|titre=Neuroethics guidance documents: principles, analysis, and implementation strategies|périodique=Journal of Law and the Biosciences|volume=10|numéro=2|date=2023-07-01|issn=2053-9711|doi=10.1093/jlb/lsad025|lire en ligne=https://academic.oup.com/jlb/article/doi/10.1093/jlb/lsad025/7329870|consulté le=2024-04-01}}</ref>les [[neuroscience]]s, dont les progrès permettent peu à peu de lire, voire de modifier l'activité du [[cerveau]] ; * les [[nanobiotechnologie]]s<ref>{{Chapitre|prénom1=Shrinkhala|nom1=Srivastava|titre chapitre=Ethical issues regarding the use of nanobiotechnology-based products|titre ouvrage=Nanobiotechnology for the Livestock Industry|éditeur=Elsevier|date=2023|pages totales=435–473|isbn=978-0-323-98387-7|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1016/b978-0-323-98387-7.00005-7|consulté le=2024-04-01}}</ref>. === Génie génétique === Si la [[transgénèse]] pose le problème de la bioéthique, les réactions les plus fréquentes face au [[génie génétique]] sont largement fonction de l'objectif final, plus que de l'organisme concerné, tout du moins lorsque cet [[organisme vivant|organisme]] n'est pas d'origine humaine. En [[1975]], la [[conférence d'Asilomar]] avait déclaré un [[moratoire]] sur ces recherches, le temps de la réflexion, qui a été levé par la suite. Ainsi, le [[génie génétique]] ayant des buts médicaux et pharmaceutiques (fabrication de [[vaccin]]s, [[thérapie génique]], [[diagnostic prénatal]]) est-il mieux perçu que les manipulations ayant des buts alimentaires ou ludiques ([[Organisme génétiquement modifié|OGM]], clonage d'animaux familiers) qui soulèvent beaucoup plus de problèmes. Les manipulations humaines (profil génétique, [[clonage|clonage reproductif]], amélioration) sont de plus en plus débattues par la communauté scientifique. === Brevetage du vivant === Le problème du [[brevetage du vivant]] consiste à savoir si une séquence de gènes est brevetable et si les applications de sa découverte, [[médicament]]s, tests{{etc.}} le sont également. C'est un enjeu de première importance pour les entreprises qui ont investi des sommes d'argent considérables dans le décodage du [[génome]] humain, mais également pour les éventuels progrès de la connaissance induits par la découverte de ces [[gène]]s. En outre, la question des [[brevet]]s de [[médicament]]s pose le problème de l'accès au soin pour les plus pauvres. Une législation mal adaptée pourrait conduire à la [[biopiraterie]]. Selon une déclaration de l'[[Unesco]] du 11 novembre [[1997]], le génome humain est un patrimoine de l'humanité et il ne peut faire l'objet de commercialisation. Le [[Projet Génome Humain|décodage]] du génome ne peut être breveté ; mais à partir de ce décodage, les applications thérapeutiques peuvent l'être. Outre les problèmes relatifs au brevetage des gènes, de nombreuses autres affaires ont été soulevées devant les juges ({{lien|Moore v. Regents of the University of California|lang=en}} en [[1990]], la [[Cour suprême de Californie]] ayant admis la possibilité pour les médecins de breveter une [[Lignée cellulaire (médecine)|lignée cellulaire]], similaire à la [[lignée cellulaire HeLa]], créée à partir des cellules d'un patient, sans son consentement. En France, le [[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE) a examiné ce problème dans son avis {{n°|98}} (2006) sur la « commercialisation des [[cellules souches]] humaines et autres lignées cellulaires »<ref>[[Comité consultatif national d'éthique]] (CCNE), [http://www.ccne-ethique.fr/docs/fr/avis093.pdf Commercialisation des cellules souches humaines et autres lignées cellulaires], avis {{n°|98}}, 17 novembre 2006.</ref>. === Interventions sur le corps humain === Le premier code d’éthique sur l’expérimentation humaine est attribué au chirurgien américain [[William Beaumont]] en [[1833]]<ref>{{Ouvrage | langue=en | auteur1=George Annas | auteur2=Michael Grodin | titre=The Nazi Doctors and the Nuremberg Code | sous-titre=Human Rights in Human Experimentation | éditeur=[[Oxford University Press]] | année=1992 | passage=125 }}.</ref> et la première réglementation de l’histoire encadrant l’expérimentation sur des êtres humains émane de la [[Prusse]] en [[1900]] à la suite du scandale de l'affaire [[Albert Neisser]]<ref>{{Article|langue=en|nom1=Jochen Vollman|titre=Informed consent in human experimentation before the Nuremberg Code|périodique=British Medical Journal|année=1996|volume=313|pages=1445-1447}}.</ref>. * [[Prélèvements d'organes]] et de tissus : la [[vente d'organe]] étant interdite dans la plupart des pays (seul l'[[Iran]] a légalisé la pratique en 1988)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vendre ses organes : un cas de préjudice consenti ? |url=https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2011-4-page-57.htm |site=cairn.info}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Iran: le commerce lucratif des organes des pauvres |url=https://www.lapresse.ca/debats/opinions/2019-09-30/iran-le-commerce-lucratif-des-organes-des-pauvres |site=La Presse |date=2019-09-30 |consulté le=2021-09-07}}</ref>, les législateurs ont dû définir comment la pénurie d'organes devait être gérée. En France, a été créé en [[1992]] un registre des refus, qui consigne tous les refus au [[don d'organe]]. Le don de [[cellule souche|cellules souches]] et le [[clonage thérapeutique]] sont également sujets à controverses. * [[Prothèse (médecine)|prothèse]]s ; * Gestion des banques d'organes ; * [[Neurochirurgie]] : en [[Russie]], par exemple, il était légal d'opérer (même sur des mineurs) le cerveau de personnes, afin de limiter leurs comportements violents jusqu'en 1950<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La lobotomie : définition d'une psychochirurgie controversée |url=https://www.passeportsante.net/fr/Maux/examens-medicaux-operations/Fiche.aspx?doc=lobotomie |site=passeportsante.net|date=2018-12-10 |consulté le=2021-09-07}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les barbares du bistouri |url=https://www.lexpress.fr/informations/les-barbares-du-bistouri_637252.html |site=LExpress.fr |date=2000-03-23 |consulté le=2021-09-07}}</ref>; * Utilisation des [[psychotrope]]s… === Vieillir et mourir === * [[Acharnement thérapeutique]] (à partir de quel moment faut-il considérer que le traitement devient trop lourd ?) ; * [[Euthanasie]] ; [[Aide au suicide|aide médicale au suicide]] ; [[Limitations ou arrêt des thérapeutiques actives]] (LATA) en [[réanimation]] * [[Soins palliatifs]] ; * Contrôle de la [[sénescence]] (personnes atteintes de la [[maladie de Parkinson]]…). * Tri des malades en situation de catastrophe sanitaire<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Santé. L’Allemagne alarmée par le triage des patients dans les hôpitaux alsaciens|url=https://www.courrierinternational.com/article/sante-lallemagne-alarmee-par-le-triage-des-patients-dans-les-hopitaux-alsaciens|site=Courrier international|date=2020-03-26|consulté le=2020-03-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=de |prénom1=Rüdiger |nom1=Soldt |prénom2=Michaela |nom2=Wiegel |titre=Corona-Notstand im Elsass: ''Wer über 75 Jahre alt ist, wird nicht mehr intubiert'' |périodique=[[Frankfurter Allgemeine Zeitung]] |date=26 mars 2020 |issn=0174-4909 |lire en ligne=https://www.faz.net/1.6698139 |consulté le=2020-03-28 }}</ref>. === Expérimentation === * [[Expérimentation]] à visée thérapeutique ou de recherche ; * Quelles sont les personnes admises (volontaires, prisonniers, personnes saines, malades, handicapés mentaux…) ; en France, elle est interdite sur les personnes en [[état végétatif chronique]], ainsi que sur les personnes en état de [[mort cérébrale]], sauf, dans ce dernier cas, si la personne a fait don de son corps à la science ; * [[Embryons surnuméraires]] utilisés pour la recherche (voir en France la décision du [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] du {{date|27|juillet|1994}} concernant la [[loi relative au respect du corps humain]]<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000441469&dateTexte= loi relative au respect du corps humain]</ref> et la loi relative au don et à l'utilisation des éléments et produits du corps humain, à l'assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal)<ref>[[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]], [http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/depuis-1958/decisions-par-date/1994/94-343/344-dc/decision-n-94-343-344-dc-du-27-juillet-1994.10566.html Décision {{n°|94-343/344 DC}} du 27 juillet 1994]</ref> ; * L'utilisation des [[données personnelles|données de santé à caractère personnel]] dans la recherche… == Interventions sur les êtres et les milieux non humains == Le concept de bioéthique est, dans la pratique, souvent limité à la bioéthique humaine, alors qu'étymologiquement le terme s'applique bien à toutes formes du vivant, animaux et plantes compris. Selon ce sens plus général, on est amené à s'intéresser notamment aux domaines suivants : * expérimentation sur les animaux<ref>[[Georges Chapouthier]], ''Au bon vouloir de l'homme, l'animal'', éditions Denoël, Paris, (1990)</ref> ; * [[droits des animaux]] et utilisations diverses des animaux par l'homme ; * préservation des espèces (animales ou végétales), question de la [[biodiversité]] : des études récentes démontrent que la biodiversité des milieux aquatiques aide à la reconstitution plus rapide des stocks de poissons ; * incidences de la société industrielle sur la [[biosphère]] (nouveaux produits mutagènes, [[organismes génétiquement modifiés]]…) ; * [[Arme biologique|armes biologiques]] ; * clonage sur les plantes (depuis plus d'un millénaire en [[Chine]]) ou les animaux ; * [[transgénèse]]… === Nourriture issue d'animaux clonés === En [[2020]], la viande issue d'animaux ayant été clonés est de plus en plus fréquente, elle est légale dans certains pays comme les États-Unis, où la [[Food and Drug Administration]] (l'Agence américaine du médicament et de l'alimentation) a déclaré que la consommation de lait et viande produites par des animaux clonés était sans risque. Le [[Brésil]] et le [[Canada]] autorisent également la consommation de ce genre de produits. En [[Europe]], certes aucune demande d'autorisation de vente de viande ou lait de clones n'a été faite mais il n'est pas impossible que nous ayons déjà mangé quelques-uns de leur descendants car jusqu'en 2015 les clones ne faisaient pas l'objet d'une législation, et la viande a pu aussi être importée d'Amérique<ref name=":0">{{Lien web|titre=Consomme-t-on de la viande de clones ?|url=https://www.science-et-vie.com/questions-reponses/consomme-t-on-de-la-viande-de-clones-10387|périodique=Science et Vie|date=31 janvier 2018}}</ref>. L'[[Autorité européenne de sécurité des aliments|Agence européenne de sécurité des aliments]] n'a cependant pas d'inquiétudes, en [[2017]], pour la santé humaine<ref name=":3">{{Article |langue=fr|auteur1=Fleur Olagnier |titre=Mange-t-on de la viande clonée ? |périodique=La Dépêche |date=5 juillet 2017 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2016/07/05/2379176-mange-t-on-de-la-viande-clonee.html }}</ref>. Rien n’interdit non plus l’importation directe de viande ou de lait issus des enfants de ces clones, nés à l’étranger<ref name=":2">{{Article |langue=fr|auteur1=Karine Le Loët |titre=Mange-t-on déjà des animaux clonés ? |périodique=Terra eco |date=24 avril 2014 |lire en ligne=https://www.terraeco.net/Mange-t-on-deja-des-animaux-clones,54803.html }}</ref>. Plusieurs rapports provenant d’agences de sécurité et en particulier de l’[[Agence française de sécurité sanitaire des aliments|AFSSA]], de l’AESA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire) et la FDA tentent d’établir des règles permettant de déterminer si les produits issus des clones sont sains ou non pour les consommateurs. Selon ces rapports, après six mois, un clone ne se distingue presque en rien qui soit mesurable des animaux contrôlés. Un vétérinaire appliquant les règles classiques permettant de déterminer si la carcasse d’un animal peut être introduite dans les circuits de consommation, donnerait apparemment sans hésiter son autorisation pour la consommation des carcasses des clones de plus de six mois. Cependant, certains vétérinaires et scientifiques suggèrent que les clones ont une sensibilité un peu augmentée vis-à-vis de certaines maladies infectieuses, mais surtout qu’ils ne doivent pas être totalement sains étant donné leurs débuts souvent difficiles dans la vie<ref name=":1">{{Article |langue=en|auteur1=Xiangzhong Yang, X Cindy Tian, Chikara Kubota, Ray Page, Jie Xu, Jose Cibelli, George Seidel Jr |titre=Risk assessment of meat and milk from cloned animals |périodique=Perspective |date=8 janvier 2007 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nbt1276 |pages=77-83 }}</ref>. Jean-Louis Peyraud, chercheur à l'Institut national de recherche agronomique a déclaré : « Des cas de veaux à trois pattes ou d'animaux à deux têtes ont été rapportés»<ref name=":3" />. Toutes ces observations ont conduit la FDA et l’AESA à publier, en [[2008]], chacune un rapport sur les risques alimentaires de la consommation des produits issus des clones, après avoir pris en compte les avis des représentants de la société civile. Les deux organisations ont alors conclu que rien ne pouvait faire supposer que la consommation de produits issus du [[clonage]] comporte un risque alimentaire, mais que cependant cette observation ne reposait pas sur assez de données et qu'il serait souhaitable d'augmenter les études sur le clonage<ref name=":1" />. === Bioéthique et nature === Le concept de nature a été utilisé par certains, parfois de façon arbitraire, comme critère du Bien. Aujourd'hui, l'homme aurait acquis le pouvoir technique de créer du nouveau dans la nature et dans l'espèce humaine. Il faut cependant nuancer cette position puisque la sélection par l'homme des caractéristiques génétiques qui lui convenaient sur les plantes et les animaux remonte à plusieurs millénaires (plantes greffées, création de races d'animaux…). Ce pouvoir direct des individus sur le [[génome]], pour satisfaire leurs intérêts, nous fait porter un nouveau regard sur l'évolution de la vie telle que nous la connaissons ([[Évolution (biologique)|théories de l'évolution]]). La question des bénéfices et des risques impliqués se pose. De nombreuses personnes redoutent une [[appropriation de la nature]] par l'homme et réclament la (re)définition des règles morales actuelles. La vision la plus traditionaliste demeure assez [[Anthropocentrisme|anthropocentriste]] et pose comme exigence la minimisation de l'impact de l'homme sur son environnement, de façon à pouvoir le conserver intact et propre à la vie humaine (vie des générations futures). Cette vision est celle couramment suivie en France. Une approche différente cherche à replacer l'homme au sein de la [[biosphère]]. Elle repose sur le concept d'[[écologie profonde]] et soutient que l'homme n'a pas plus de droits que les autres espèces vivantes et doit respecter la nature, fût-ce à ses dépens. Il est à noter cependant, que les activités du vivant contribuent à modifier son environnement, comme l'ont fait par exemple, les premières plantes qui ont colonisé la planète, en modifiant la composition de l'[[Atmosphère de la Terre|atmosphère terrestre]] par leurs rejets d'[[oxygène]] et de [[dioxyde de carbone]]. == Critique de l'anthropocentrisme par la bioéthique utilitariste == Le courant utilitariste anglo-saxon, principalement développé par les anglophones [[Jeremy Bentham]] et [[John Stuart Mill]], redéfinit les personnes qui sont le sujet de la bioéthique ; c'est la définition ''actualiste'' des personnes. Selon eux, les personnes sont définies par certaines caractéristiques, en particulier : la capacité de souffrir, la conscience de soi, la capacité de communiquer, la possession d'intérêts, de projets, d'une [[rationalité]]… Les êtres humains qui n’''actualiseraient'' pas ces conditions ne sont donc pas considérés comme des personnes, par exemple : les [[Embryon|embryons]], les nouveau-nés, les déments, les comateux{{etc.}} À l'inverse, il y a des personnes qui ne sont pas des êtres humains, comme certains animaux supérieurs (grands singes anthropoïdes…), auxquels certains attribuent justement les caractéristiques de la personne sans pourtant pouvoir utiliser ce terme. En philosophie de l'esprit, H.G. Frankfurt définit précisément ce qui constitue une personne<ref>Voir ''Le Libre Arbitre et la notion de personne'' (1971).</ref>. Suivant cette position, un type d'entité ne peut être considéré comme une personne que s'il possède des volitions de second degrés. Autrement dit, si cette entité désire désirer faire X et si son désir de « désirer faire X » forme sa volonté, alors c'est une personne. L’enjeu de la bioéthique n’est alors plus ni obligations ni devoirs, ni valeurs en soi, mais la satisfaction des intérêts des différents êtres, humains ou animaux. C'est l'« éthique des intérêts ». Tous les intérêts se valent et doivent être pris en considération d'égale manière ; ils ne sont pas jugés en eux-mêmes. Le principe directeur de cette éthique est ainsi le principe de justice distributive : il faut satisfaire le plus possible d’intérêts du plus grand nombre de personnes, quels qu'ils soient. Les deux principaux intérêts sont la recherche du bonheur et éviter la souffrance ; la moralité d'une action est une réalité qui peut être démontrée et mesurée, à partir de ces motivations élémentaires des êtres vivants sensibles. Dans ce but, la bioéthique [[utilitarisme|utilitariste]] introduit la notion de ''bilan [[éthique]]''. Ainsi, une vie peut être sauvée aux dépens d'une autre si la qualité de la vie sauvée dépasse celle de la vie sacrifiée. Par exemple, un porc (espèce biologiquement très proche de l'homme et de taille similaire, donc potentiellement intéressante pour des greffes d'organes) est généralement jugé avoir une vie moins riche, moins épanouie, et donc de moindre qualité que celle d'un humain. Le sacrifice du porc pour sauver l'humain serait donc moralement défendable. Toutefois, les utilitaristes indiquent également que certaines vies humaines peuvent être si dégradées (personnes « légumes », comas profonds irréversibles, personnes dont les souffrances sont extrêmes et incurables) que leur qualité est inférieure à la qualité de vie de certains animaux. Ainsi, pour être cohérent, il ne faudrait pas seulement permettre l'utilisation de [[Xénogreffe|xénogreffes]], mais également ne pas rejeter ''a priori'' l'utilisation des organes de certains humains grabataires. La démarche utilitariste est une démarche rationnelle qui consiste à mettre en balance le positif et le négatif d'une action eu égard à ses conséquences globales. Autrement dit, une action est moralement acceptable à partir du moment où elle est jugée plus utile que nuisible, non pas du seul point de vue de la personne qui agit mais du point de vue du bien commun de l'ensemble des personnes que cette action affecte. Tout le questionnement éthique réside alors dans l'évaluation du bilan d'une action, et de nombreux débats et polémiques naissent de la difficulté de cette évaluation. Néanmoins, ce courant fait l'objet de beaucoup de critiques, en particulier parce qu'il ouvre la voie à de nombreuses dérives. Ainsi, {{référence nécessaire|certains évalueraient}} par exemple que l'euthanasie des personnes âgées serait globalement utile, car d'un côté elle ferait faire de substantielles économies profitant à tout le monde, et de l'autre côté elle ne serait selon eux que peu préjudiciable aux personnes concernées qui ne perdraient que quelques années d'une vie de déchéance et de souffrance. De plus, en droit, tout être humain est détenteur de droits ([[droits de l'homme]]) ; il est théoriquement impossible de les enfreindre. Il faut nuancer cette position, cependant, puisqu'elle revient en partie à reporter le débat sur la qualification au sens scientifique de ce qu'est l'être humain. On pourrait ainsi, par exemple, dire que les embryons ne seraient pas des êtres humains. == Droit et bioéthique == {{section à sourcer|date=mai 2009}} {{article connexe|Protection juridique de l'espèce humaine|Révisions des lois relatives à la bioéthique en France}} Le [[Code de Nuremberg]] (1947) est un [[code déontologique]] composé de dix règles sur l'expérimentation humaine. La première de ces règles est le {{page h'|consentement}} des personnes ; l'expérimentation doit être nécessaire ; on doit évaluer la proportionnalité entre les risques pour le patient et le bénéfice pour la science ; le but de l'expérimentation doit être [[science|scientifique]]. C'est à ce titre que les médecins nazis ont été condamnés, le tribunal jugeant qu'en vertu de la [[dignité |dignité de la personne]], le principe de non-[[rétroactivité]] de la loi ne s'appliquait pas. L'assemblée de l'[[Association médicale mondiale]] [[déclaration d'Helsinki|à Helsinki]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=WMA - The World Medical Association-Déclaration d’Helsinki de L’AMM – Principes éthiques applicables à la recherche médicale impliquant des êtres humains |url=https://www.wma.net/fr/policies-post/declaration-dhelsinki-de-lamm-principes-ethiques-applicables-a-la-recherche-medicale-impliquant-des-etres-humains/ |consulté le=2021-01-12}}</ref> en [[1964]], puis la [[déclaration de Manille|conférence internationale de Manille]] de 1981, s'inspirant des travaux de Nuremberg, ont émis des déclarations internationales sur l'expérimentation. À la suite de Nuremberg et Manille, les pays vont peu à peu encadrer les expérimentations. La Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme, adoptée le 19 octobre 2005 à Paris, France, établit 15 principes fondamentaux régissant l'application de la médecine, des sciences de la vie et des technologies associées, tout en tenant compte des dimensions sociales, juridiques et environnementales. les quinze principes sont les suivants<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=UNESCO |titre=Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme |url=Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme |format=page |accès url=libre |site=UNESCO |date=19 octobre 2005 |consulté le=23/03/2024}}</ref>: # Dignité humaine et droits de l'homme. # Effets bénéfiques et effets nocifs. # Autonomie et responsabilité individuelle. # Consentement. # Personnes incapables d'exprimer leur consentement. # Respect de la vulnérabilité humaine et de l'intégrité personnelle. # Vie privée et confidentialité. # Égalité, justice et équité. # Non-discrimination et non-stigmatisation. # Respect de la diversité culturelle et du pluralisme. # Solidarité et coopération. # Responsabilité sociale et santé. # Partage des bienfaits. # Protection des générations futures. # Protection de l'environnement, de la biosphère et de la biodiversité<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=UNESCO |titre=Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme |url=https://www.unesco.org/fr/legal-affairs/universal-declaration-bioethics-and-human-rights?hub=66535 |format=Page |accès url=libre |site=UNESCO |date=19 octobre 2005 |consulté le=23/03/2024}}</ref>. === Droit français === En [[France]], il faut attendre la [[Loi Huriet-Sérusclat de 1988 relative à la protection des personnes dans la recherche biomédicale|loi du 20 décembre 1988]] pour que soit réglementée l'expérimentation humaine, qui se limite à celle effectuée sur des ''{{page h'|cobaye|cobayes}}'' consentants. La loi pose le principe général de la non-rémunération des expérimentations. Par la suite, la loi du {{date|29 juillet 1994}} sur le corps humain, le don et l'utilisation des éléments et produits du corps humain, a posé les bases du droit actuel en matière de bioéthique, en particulier le principe de la [[indisponibilité du corps humain|non-patrimonialité du corps humain]], qui interdit par exemple la [[vente d'organes]], n'autorisant que le [[don d'organes|don]]. Avec la loi du {{date|6 août 2004}} modifiant celle de 1994, le terme de « ''bioéthique'' » apparaîtra pour la première fois en [[droit positif]] français. Ces 2 lois traitent de deux thèmes majeurs : la question du [[clonage]] de l'[[embryon]] et des [[prélèvement d'organe|prélèvements d'organes]]. L'article 40 de la loi prévoyait une révision en 2009. Elle fut repoussée à 2010, et s'appuyait sur un rapport<ref>Rapport de la mission d'information pour la révision des lois de bioéthique, {{n°|2235}} déposé le {{date|20 janvier 2010}}, 561 pages, [http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i2235-t1.asp Tome 1], [http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i2235-t2.asp Tome 2], [http://www.assemblee-nationale.fr/13/commissions/bioethique/index.asp vidéos]. Cette mission a été créée par la [[Conférence des présidents de l'Assemblée nationale|Conférence des présidents]] du 19 juin 2008</ref>, qui contient 95 propositions dont le maintien de l'interdiction de [[gestation pour autrui]], de la recherche embryonnaire, sauf dérogation (limitée à 5 ans comme c'était déjà le cas). Le rapport proposait aussi de maintenir l'interdiction de transfert d'embryon ''post-mortem'', sauf pour des femmes concernées par un projet parental engagé et interrompu par la mort du conjoint. Une notion de ''don croisé'' (échange anonyme d'organe compatible entre 2 familles) était proposée. Les conditions de l'aide à la procréation pourraient être assouplies : il fallait 2 ans de vie commune pour les personnes pacsées (et il devait s'agir d'un homme et d'une femme), avec priorité aux personnes ayant un problème médical. La [[trisomie]] pourrait être systématiquement recherchée lors du [[diagnostic préimplantatoire]] comme le demandait le [[Comité consultatif national d'éthique|CCNE]] en octobre 2009<ref>Avis {{numéro|107}} du CCNE sur les problèmes éthiques liés aux diagnostics anténatals, DPN et DPI, 15 oct 2009</ref>. Ce rapport de 2010 qui comprend un bilan de l'application des trois lois du {{date|1 juillet- 1994-}} et {{date|29 juillet 1994}}{{note|texte={{Légifrance|base=JORF|numéro=RESX9200045L|texte=Loi {{numéro|94-548}} du {{date-|1|07|1994}} relative au traitement de données nominatives ayant pour fin la recherche dans le domaine de la santé et modifiant la loi {{numéro|78-17}} du {{date-|06|01|1978}} relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés}}, {{Légifrance|base=JORF|numéro=JUSX9400024L|texte=Loi {{numéro|94-653}} du {{date-|29|07|1994}} relative au respect du corps humain}}, {{Légifrance|base=JORF|numéro=SPSX9400032L|texte=Loi {{numéro|94-654}} du {{date-|29|07|1994}} relative au don et à l’utilisation des éléments et produits du corps humain, à l’assistance médicale à la procréation et au diagnostic prénatal}}.}} et de celle du {{date-|6 août 2004}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=SANX0100053L|texte=Loi {{numéro|2004-800}} du {{date-|6|08|2004}} relative à la bioéthique}}.</ref>, définit les enjeux éthiques et juridiques posés par les évolutions scientifiques, pour éclairer les discussions préparatoires à la loi du {{date-|7 juillet 2011}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=ETSX1117652L|texte=Loi {{numéro|2011-814}} du {{date-|7 juillet 2011}} relative à la bioéthique}}.</ref>. Les grandes questions listées par le rapport au cours des auditions sont : * l'[[assistance médicale à la procréation]] ; * le [[diagnostic prénatal]] ; * les [[droits de la personne]] ; * les caractéristiques génétiques ; * le don et l'usage d'éléments et produits ou sous-produits du corps humain ; * la recherche sur l'embryon, les cellules souches, le [[clonage thérapeutique]] ; * et des questions émergentes posées par les [[neuroscience]]s et les [[nanobiotechnologie]]s. === Apparition du débat sur le clonage === La loi française de 1975 garantissait déjà « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie » et la possibilité de porter atteinte à ce principe en cas de nécessité<ref>À quoi sert la bioéthique ?, Jean-Paul Thomas</ref>{{référence insuffisante}}. Mais à la suite de la naissance de Dolly, le premier animal cloné, l'OMS, l'Unesco, et le Parlement européen partagent leur souhait de traiter le clonage plus sérieusement. Cela conduit également la France à revisiter les lois de 1994 encadrant sa pratique<ref name="Chatriot">{{Article |auteur1=Alain Chatriot |titre=Les lois françaises de la bioéthique |périodique=Les cahiers français |date=mai 2019 |pages=109-111 }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Macagno|titre=Génétic génitoc|date=2002}}</ref>. Ainsi un avant-projet est déposé en 2000 et voté en 2004<ref name="Chatriot" />. De cette réforme naît l'[[Agence de la biomédecine]] qui remplace l'Établissement Français des Greffes et aboutit à l'interdiction du clonage en France<ref name="Chatriot" />, et à d'autres réformes juridiques<ref name="Le Loët">{{Article |auteur1=Karine Le Loët |titre=Mangez-vous déjà des animaux clonés ? |périodique=Terra eco |date=juillet 2014 |numéro=59 |pages=64-65}}</ref>. Puis en 2011, il y a une avant-réforme éthique, suivie d'un débat public sous forme d'états généraux organisés par le [[Comité consultatif national d'éthique|Comité Consultatif National d'éthique]]<ref name="Chatriot" />. Ses débats sont ouverts au public depuis janvier 2018 afin de répondre à la problématique {{citation|Que voulons-nous pour demain ?}}, et sont accompagnés d'une consultation citoyenne. En juin 2018, la nouvelle version de la loi bioéthique repose sur les principes de la dignité, la liberté et de la solidarité<ref name="Chatriot" />. En 2019, les lois relatives à la bioéthique sont articulées autour de sept titres structurants<ref name=":22">{{Lien web|langue=fr|titre=Projet de lois relatif à la bioéthique|url=http://www.assemblee-nationale.fr/15/projets/pl2187-ei.asp|site=Assemblée Nationale|date=24 juillet 2019|consulté le=12 novembre 2019}}</ref>. === Apparition du débat sur la PMA === En 1982, est né le premier enfant d'une [[Fécondation in vitro|fécondation in-vitro]]. En 1983 est créé le Comité Consultatif National d’Éthique pour les sciences de la vie et de la santé, le [[Comité consultatif national d'éthique|CCNE]] ayant pour but de soulever les problèmes éthiques et les questions sociales liées aux avancées médicales. Les conditions pour avoir droit à une [[Fécondation in vitro|fécondation in-vitro]] sont fixées par les lois bioéthiques de juillet 1994. En 2011, la congélation d'ovocytes ultrarapide est autorisée augmentant le droit à la PMA ([[procréation médicalement assistée]]) pour les couples présentant une infertilité biologique ou pouvant transmettre une maladie grave à leur enfant. Après l'autorisation du mariage homosexuel en France en 2013, les nouvelles lois jugent des adultes du même sexe capables d'être parents, en ayant, par exemple recours à l'adoption. Les personnes désirant alors un enfant biologique mais interdits à la PMA, comme les femmes seules ou couples lesbiens ont eu recours à l'intervention en d'autres pays comme l'Espagne ou la Belgique. En 2015, le Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes propose un avis au gouvernement afin d'étendre l'accès à la PMA. Lors de l'ouverture des [[États généraux (bioéthique)|état généraux de la bioéthique]] en mai 2018, l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes était un des neuf thèmes à l'ordre du jour<ref name=":32">{{Lien web|langue=fr|auteur1=Anne Duclos-Grisier|titre=Bioéthique : l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en débat|url=https://www.vie-publique.fr/eclairage/19432-bioethique-louverture-de-la-pma-toutes-les-femmes-en-debat|site=viepublique.fr|date=25 juillet 2019|consulté le=20 février 2020}}</ref>. En septembre de cette année, la CCNE se déclare favorable au projet afin de pallier la souffrance des personnes concernées en considérant leurs infertilités résultant d'orientations personnelles. En juillet 2019, la ministre française de la solidarité et la ministre de la justice ont présenté au conseil des ministres le projet de loi bioéthique visant à supprimer l’exigence d'une infertilité biologique pour recourir à la PMA, et cela entièrement pris en charge par l'État français<ref name=":32" />. En 2020, le Sénat vote pour autoriser la PMA pour tous mais sans prendre en charge le coût de l'intervention pour les couples lesbiens ou femmes célibataires<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Sénat vote la PMA pour toutes, pas le remboursement pour toutes|url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-senat-vote-l-ouverture-de-la-pma-a-toutes-les-femmes-20200123|site=Le Figaro|date=23 janvier 2020|consulté le=20 février 2020}}</ref>. ==== la procréation médicalement assistée (PMA) au Maroc ==== La procréation médicalement assistée (PMA) au Maroc a connu une évolution significative avec l'adoption de la Loi 47-14 sur la procréation médicalement assistée en 2019. Cette législation a ouvert la voie à une réglementation officielle des techniques de PMA, offrant ainsi aux couples confrontés à l'infertilité la possibilité de concevoir en dehors du processus biologique naturel. Cependant, malgré les avancées qu'elle représente, la PMA au Maroc reste confrontée à des défis majeurs, tels que le manque de remboursement financier complet des actes d'AMP, les inégalités socio-économiques et de genre dans l'accès aux traitements, ainsi que les préoccupations liées aux sanctions disciplinaires stipulées par la loi. Il est essentiel de continuer à étudier et à améliorer le cadre juridique et éthique entourant la PMA au Maroc afin de répondre aux besoins des couples infertiles tout en tenant compte des dynamiques sociales et familiales spécifiques à ce contexte<ref>{{Article|prénom1=Aziza|nom1=Ghallam|prénom2=Leila|nom2=Bouasria|prénom3=Hayat|nom3=Zirar|titre=The law of medically assisted procreation-the history of a legal framework to boost fertility in the face of environmental constraints in Morocco|périodique=E3S Web of Conferences|volume=412|pages=01012|date=2023|issn=2267-1242|doi=10.1051/e3sconf/202341201012|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1051/e3sconf/202341201012|consulté le=2024-03-23}}</ref>. === Droit européen === * [[Convention d'Oviedo]] * Conseil « Directive 89/381/CEE du Conseil du 14 juin 1989 élargissant le champ d'application des directives 65/65/CEE et 75/319/CEE concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives aux spécialités pharmaceutiques, et prévoyant des dispositions spéciales pour les médicaments dérivés du sang ou du plasma humains », Journal officiel {{n°|L 181}} du 28 juin 1989 {{p.|44-46}}, qui qualifie le sang et le [[plasma sanguin|plasma]] humain de « [[matières premières]] », pouvant être mises sur le marché<ref>Conseil [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:1989:181:0044:0046:FR:PDF « Directive 89/381/CEE du Conseil du 14 juin 1989 élargissant le champ d'application des directives 65/65/CEE et 75/319/CEE concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives relatives aux spécialités pharmaceutiques, et prévoyant des dispositions spéciales pour les médicaments dérivés du sang ou du plasma humains »], Journal officiel {{n°|L 181}} du 28 juin 1989 {{p.|44-46}} ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31989L0381:FR:HTML version html]</ref>. * CEE [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:1993:214:0040:0040:FR:PDF « Directive 93/41/CEE du Conseil du 14 juin 1993 abrogeant la directive 87/22/CEE portant rapprochement des mesures nationales relatives à la mise sur le marché des médicaments de haute technologie, notamment ceux issus de la biotechnologie »], Journal officiel {{n°|L 214}} du 24 août 1993 {{p.|40}} ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:31993L0041:FR:HTML version html]). * [[Parlement européen]] [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CONSLEG:2001L0020:20090807:FR:PDF « Directive 2001/20/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 avril 2001 concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres relatives à l'application de bonnes pratiques cliniques dans la conduite d'essais cliniques de médicaments à usage humain »]. Journal officiel {{n°|L 121}} du {{1er}} mai 2001, {{p.|34–44}}. ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32001L0020:FR:HTML version html]) * Parlement européen et Conseil de l’UE [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2004:102:0048:0058:fr:PDF « Directive 2004/23/CE du Parlement européen et du Conseil du 31 mars 2004 relative à l'établissement de normes de qualité et de sécurité pour le don, l'obtention, le contrôle, la transformation, la conservation, le stockage et la distribution des tissus et cellules humains »], Journal officiel {{n°|L 102}} du 7 avril 2004, {{p.|48-58}} ([http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32004L0023:FR:HTML version html]) sur le don de gamètes et l'[[assistance médicale à la procréation]] (dont la transposition en droit français a été complétée par le décret ({{n°|2008-588}}) du {{date|19|juin|2008}}<ref>[http://www.net-iris.fr/veille-juridique/actualite/19987/poursuite-de-la-transposition-de-la-directive-de-2004-sur-le-don-de-gametes-et-assistance-medicale-a-la-procreation.php « Poursuite de la transposition de la directive de 2004 sur le don de gamètes et l'assistance médicale à la procréation »], ''[[Net Iris]]'', 23 juin 2008.</ref> ; permet l'implantation d'[[embryon]] sur tout le territoire de l'UE. L'Europe fait plus reposer la bioéthique sur la recherche d'un sens incarné, indépendant de la situation actuelle (la personne n'est pas propriétaire de son corps)<ref>L'éthique médicale et la bioéthique, Didier Sicard</ref>. == Morale dans la science == === Question philosophique du respect de la personne et du vivant en général === On ne peut aborder la question philosophique du respect de l’être vivant sans invoquer l’[[impératif catégorique]] kantien : « agis de telle façon que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autres, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen »<ref name="Kant">[[Emmanuel Kant|Kant]], La [[métaphysique des mœurs]], Paris, Flammarion, 1994.</ref>. Cette maxime constituerait pour certains le fondement même de la bioéthique : le principe de respect de la dignité humaine comme « principe matriciel » de la bioéthique<ref>Noëlle Lenoir et Bertrand Mathieu, ''Les normes internationales de la bioéthique'', Paris, PUF, 2004.</ref>. [[Emmanuel Kant|Kant]] développe le principe de dignité comme « valeur intérieure absolue »<ref name="Kant"/> qui exprime une exigence de non-instrumentalisation de l’être humain (en matière d’expérimentation biomédicale ou de transplantation d’organes par exemple). On peut néanmoins douter de la pertinence de l’application quasi systématique de cette référence à l’ensemble des questions que traite la bioéthique. D’une part le principe de dignité de l'humain occulte la question philosophique relative aux autres êtres vivants. D’autre part, ce principe érigé en valeur absolue risque d’entrer en conflit avec d’autres principes telle que la liberté par exemple. Les êtres vivants représentent, dans le langage courant, à la fois les [[Homo sapiens|êtres humains]], les animaux et les végétaux. {{référence nécessaire|Les excès de la « société industrielle » ont conduit dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}} à une prise de conscience de l’intérêt d’une vision moins anthropocentrique du monde, prenant en compte l’ensemble du monde vivant}}. La [[Charte de l’environnement]]<ref>Charte promulguée le {{1er}} mars 2005 (lien sur le site du ministère de l’écologie).</ref> insérée depuis [[2005]] dans le préambule de la Constitution française, ainsi que la « déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme »<ref>''Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme'', Unesco, 2005.</ref>, adoptée la même année par l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]], sont des exemples pertinents de ce « recentrage » de la bioéthique et des textes dans lesquels elle s’exprime. Pour ce qui est des conflits de valeur que peut entraîner la promotion unilatérale du principe de [[respect de la dignité humaine]], on peut citer, par exemple, le débat actuel sur l’[[euthanasie]] entre ceux qui revendiquent sa légalisation au nom du droit de mourir dans la dignité et ceux qui militent contre cette pratique au nom de ce même principe interprété différemment. D'un côté, la dignité de la personne est comprise comme le respect du droit de la personne à choisir sa mort et à ne pas « perdre » sa dignité dans la maladie ; de l’autre, cette dignité est une valeur absolue sur laquelle l’homme individuel n’a aucun pouvoir puisqu'elle appartient à l’humanité dans son ensemble et le [[respect]] de cette dignité est compris comme l’accompagnement du malade jusqu'à sa mort sans autre forme d’assistance portant directement atteinte à la vie. Si la référence à la philosophie kantienne est très utilisée à l’appui des réflexions de bioéthique, on peut néanmoins remarquer qu’avec la révolution biotechnologique, la philosophie morale traditionnelle n’apparaît plus suffisante pour répondre à toutes les nouvelles questions éthiques posées. Depuis le siècle des Lumières, la réflexion philosophique s’était plutôt concentrée sur l’humain en tant que citoyen, individu libre, raisonné et raisonnable. Cette réflexion s’est traduite concrètement par la promotion des droits de l’homme au moment de la Révolution française. Or le défi que posent les progrès actuels des sciences et des techniques à la philosophie contemporaine est de réfléchir aux valeurs propres à l’humain et à son rapport au corps, voire au vivant en général (animaux, environnement). Pour certains, le débat bioéthique ferait naître une nouvelle génération de droits de l’homme (après les droits civils et politiques, économiques et sociaux, collectifs) voire serait en rupture avec la conception traditionnelle des droits de l’homme. « Les [[droits de l’homme]] ainsi revisités ne perdent-ils pas en effet leur essence politique libérale pour asseoir des valeurs [[morale]]s et contraindre la science ? »<ref>C. Byk : « Progrès scientifique et droits de l’homme : la rupture ? »{{refinc}}</ref>. Le débat entre la primauté de la [[dignité humaine]] versus la liberté individuelle est de nouveau mis en exergue au sein même des textes fondateurs de la bioéthique. En effet, la plupart de ces conventions<ref>Notamment la CEDH et la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme de l’Unesco adoptée en octobre 2005.</ref> font référence à un nouveau système de valeurs. La promotion du principe de « dignité de la personne » diffère considérablement de celui de liberté et d’autonomie proclamé par la philosophie des droits de l’homme. Le choix moral, juridique ou politique d’accorder la primauté à la dignité au détriment de la liberté dans certains contextes (comme en matière de fin de vie ou de procréation assistée, par exemple) est révélateur d’une conception renouvelée de la société. Ce changement de valeurs de référence fait suite à la prise de conscience du pouvoir démesuré que la science offre aujourd'hui à l’homme sur son propre destin. Finalement, les réflexions philosophiques contemporaines concernant cette révolution biotechnologique se situent principalement entre deux extrêmes : la « technophobie » représentée par [[Hans Jonas]] et son heuristique de la peur<ref>H. Jonas, ''Le principe responsabilité'', Paris, Flammarion, 1999.</ref> et la « technophilie » représentée par Engelhardt<ref>{{en}}H.T. Engelhardt, ''The Foundations of Bioethics'', Oxford University Press, États-Unis, 1996.</ref>{{,}}<ref>[[Gilbert Hottois]], ''La technoscience : entre technophobie et technophilie, où l’auteur insiste sur l’importance de la première approche chez les philosophes contemporains''.{{refinc}}</ref>. Mais la plupart des philosophes proposent un juste milieu entre ces deux extrêmes qui vise à ne pas rejeter les progrès scientifiques en se laissant aller au catastrophisme ambiant tout en régulant les pratiques et définissant des valeurs pour la société. La primauté de la dignité humaine dans certains cas ne serait alors pas contraire à la liberté mais en fixerait les limites afin d’assurer la nécessaire [[cohésion sociale]] et la [[survie]] de l'[[Homo sapiens|espèce humaine]]. === Militance et droit du handicap === Historiquement, la bioéthique et le handicap ont eu une relation étroite mais conflictuelle. Malgré un intérêt commun à faciliter les bons soins médicaux et les choix individuels, les militants des droits des personnes handicapées et les bioéthiciens ont souvent des approches très différentes. D'un point de vue bioéthique général, prévenir ou guérir les déficiences est une chose morale. Le handicap étant perçu comme un écart par rapport à une [[norme]] de santé, la restauration d'un fonctionnement et d'une santé normaux pour les corps et les esprits déficients, ou idéalement la prévention d'une telle situation, est valorisée de manière positive. Toutefois, du point de vue des droits des personnes handicapées, le handicap fait partie du continuum de l'expérience humaine. La question n'est pas de prévenir ou de guérir les déficiences, mais de savoir comment faire en sorte que toutes les personnes handicapées jouissent des mêmes droits et des mêmes possibilités que les autres<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Report on the impact of ableism in medical and scientific practice|url=https://www.ohchr.org/EN/Issues/Disability/SRDisabilities/Pages/BioethicsDisabilities.aspx|site=ohchr.org|consulté le=2020-06-01}}</ref>. Les arguments liés à l'éthique du [[rationnement]] des soins de santé peuvent devenir très philosophiques, et il existe une longue histoire de frictions entre le [[Droits du handicap (mouvement)|mouvement des droits des personnes handicapées]] et le domaine de la bioéthique. Par exemple, en 2003, l'éminente militante des droits des personnes handicapées et avocate Harriet McBryde Johnson a publié un article dans le ''[[The New York Times Magazine|New York Times Magazine]]'' sur son récit à la première personne de rencontres professionnelles avec le bioéthicien renommé [[Peter Singer]]. Johnson a contesté les vues de Singer selon lesquelles les nouveau-nés handicapés ne devraient pas recevoir de traitement susceptible de leur sauver la vie et qu'il est éthiquement admissible de les [[Euthanasie|euthanasier]]<ref name=":4">{{Lien web |titre=APA PsycNet |url=https://doi.apa.org/fulltext/2020-54103-001.html |site=doi.apa.org |consulté le=2021-01-11}}</ref>. Il existe un écart entre les déclarations des personnes handicapées sur leur qualité de vie et les estimations des prestataires de soins de santé, connu sous le nom de « paradoxe du handicap » (par exemple, Ubel, Loewenstein, Schwarz et Smith, 2005)<ref name=":4" />.<br /> {{Voir aussi|Capacitisme}} === Enjeu politique === La bioéthique, née des interrogations éthiques posées par l’usage des « nouvelles » [[Médecine|technologies médicales]] et aux enjeux de pouvoir qu’elles mettent en avant, est, sous cet angle, un domaine de réflexion relativement récent qui se trouve au carrefour de trois disciplines anciennes et ancrées dans la société que sont la [[morale]] ([[Philosophie|philosophique]] ou [[Religion|religieuse]]), la [[science]] et le [[politique]]. Néanmoins, si le politique, la morale et la science entre autres se réunissent pour dialoguer au sein des institutions de bioéthique nationales et internationales, leurs différences majeures de point de vue constituent souvent un frein à la prise de décision. Le monde de la bioéthique est essentiellement un monde discursif, de débats alors que la politique et la science se situent plutôt au niveau de l’action. Mais cet accent mis sur le dialogue n’est-il pas aussi révélateur d’un nouveau mode de gouvernement qui cherche à dialoguer, faire participer plutôt qu’à surveiller et punir<ref>[[Dominique Memmi]] et D. Fassin (dir), ''Le Gouvernement des corps'', ed EHESS, 2004.</ref> ? Il n’est pas anodin que ces dernières années, les néologisme « biopolitique » et « biopouvoir » inventés par [[Michel Foucault]], pour décrire cette nouvelle forme de pouvoir qui s’intéresse aux rapports intimes des sujets à leur [[Corps humain|corps]], se soient formés sur la même base que celui de « bioéthique ». Quel est donc ce « bio » qui est au cœur de nos sociétés contemporaines ? Est-ce le vivant saisi par la science avec les révolutions en matière de [[Reproduction humaine|procréation]], de [[fin de vie]], de [[génétique]], etc ? Sont-ce les [[sciences humaines et sociales]] qui cherchent à comprendre la [[vie]] ? Est-ce le politique voulant avoir une emprise sur les corps ? L’évolution actuelle de la bioéthique et la place de plus en plus importante que prend cette réflexion au sein du monde politique, des [[médias]] et de la [[Société (sciences sociales)|société]] témoigne que l’enjeu est de taille et que les questions auxquelles la bioéthique cherche à répondre sont essentielles pour l’avenir de nos sociétés. Ces réponses faites par les acteurs publics constituent des choix de société fondateurs au sens où ils portent sur les [[valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]] que la société se donne pour fonctionner et vise à la création de [[normes sociales]]. « Dès lors que les politiques en matière de [[Recherche scientifique|recherche]] et de [[santé publique]] deviennent un des points clés du [[lien social (sociologie)|lien social]], nous sommes inévitablement conduits à nous interroger sur la capacité de nos institutions politiques à nous permettre d’en conserver la maîtrise et de dresser des perspectives à leur développement »<ref>Article de Christian Byk, « Bioéthique » in ''Dictionnaire permanent bioéthique et biotechnologies'', éd. législatives, Montroge, mise à jour 2005.</ref>. On assiste ainsi à une multiplication des instances de bioéthique. En [[France]], le [[Comité consultatif national d'éthique]] a été créé en [[1983]]. Il a pour mission de rendre des avis sur les problèmes éthiques que pose le progrès des sciences et des techniques<ref>Voir site internet du CCNE dont les missions ont été révisées dans la loi du 6 août 2004.</ref>. Pour la première fois, une instance pluridisciplinaire se voyait confier le rôle d’animer un débat public sur les problèmes soulevés par l’évolution des sciences et des techniques. Mais cette instance, comme son nom l’indique, n’est que consultative, et laisse le soin aux autorités compétentes de fixer les règles. Est-ce cette difficulté à conjuguer de concert l’éthique et le [[droit]] qui conduit, après 25 ans de fonctionnement, à une réflexion, voire une volonté politique, de modifier l’organisation du comité ? Il est vrai qu’existe désormais dans le paysage normatif de la bioéthique une [[Agence de la biomédecine]] dont les attributions normatives s’étendent également à la réflexion éthique. Au niveau international, le [http://www.coe.int/t/dg3/healthbioethic/cdbi/default_fr.asp Comité directeur pour la bioéthique] (CDBI) du [[Conseil de l’Europe]] ou les comités international et intergouvernemental de bioéthique de l’[[Unesco]] ont une activité importante et une influence certaine sur les grandes thématiques de la réflexion bioéthique. Parallèlement, le « biodroit » se développe et l’activité législative se veut dynamique avec l’adoption en France depuis [[1994]] de lois dites de bioéthique (révisées une première fois en 2004, une deuxième révision devant être mise en œuvre à partir de 2009). Finalement, la volonté exprimée du [[Président de la République française|président de la République]] laisse penser que les principes et valeurs issus des réflexions bioéthiques pourraient bientôt être inscrits au préambule de la [[Constitution française du 4 octobre 1958|Constitution de la {{Ve|République}}]], preuve que la bioéthique, déjà présente dans la [[Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne]], est bien un enjeu politique. === Point de vue religieux === {{Article connexe|Objection de conscience#Doctrine catholique et médecine (France)}} Pour les principales questions éthiques touchant à la [[vie]], l'[[Église catholique|Église]] rappelle la [[Dignité|valeur incomparable de la personne]] (''[[Dignitas Personae]]'', 2008). Dès l'origine du christianisme, la [[prédication apostolique]] a toujours enseigné aux chrétiens d'obéir aux pouvoirs publics légitimement constitués, mais elle a donné en même temps le ferme avertissement qu'« il faut obéir à [[Dieu]] plutôt qu'aux hommes » (Ac 5, 29). À ce titre, [[Michel Aupetit]], archevêque de Paris, explique que l'Église n'agit pas comme « un lobby » sur les sujets éthiques mais que prendre la parole est « un devoir de conscience »<ref>{{Lien web|titre=Michel Aupetit : ''L’Église n’est pas un lobby… sinon elle serait plus efficace''.|url=http://www.lavie.fr/actualite/bioethique/michel-aupetit-l-eglise-n-est-pas-un-lobby-sinon-elle-serait-plus-efficace-20-02-2018-88197_394.php|site=lavie.fr|consulté le=2018-05-14}}.</ref>. Il est ainsi des pratiques, comme l'[[avortement]], l'[[euthanasie]]…, que l'Église considère comme des crimes qu'aucune loi humaine ne peut prétendre légitimer : « Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation pour la [[conscience]], mais elles entraînent une obligation grave et précise de s'y opposer par l'objection de conscience »<ref>[http://www.vatican.va/edocs/FRA0204/__P4.HTM ''Evangelium vitae'', {{n°|73}}]</ref>. En France, [[Bruno Saintôt]], {{quoi|sj}}, expert en bioéthique auprès de la [[Conférence des Évêques de France]], relève trois types d'enjeux pour les [[États généraux de la bioéthique de 2018]] : des enjeux généraux de méthode, des enjeux sur la manière de considérer les valeurs et les normes relatives à la personne, des enjeux sur la manière de faire société et de se décider collectivement<ref>[https://ethique-soin.blogs.la-croix.com/les-etats-generaux-de-la-bioethique-quels-enjeux/2018/02/10/ ''Les Etats généraux de la bioéthique : quels enjeux ?'']</ref>. En France, [[Pierre d'Ornellas]], responsable du groupe de travail bioéthique de la Conférence des Évêques de France, propose une réflexion au moment des débats relatifs au [[Révisions des lois relatives à la bioéthique en France#projet de loi relative à la bioéthique de 2019|projet de loi relative à la bioéthique de 2019]]<ref>[[Pierre d'Ornellas]], ''Bioéthique. Quel monde voulons-nous ? Discerner des enjeux d'humanité'', Bayard</ref>. En janvier 2020, il publie une lettre ouverte au Premier ministre Édouard Philippe, lui rappelant que sa responsabilité est grande, et que le débat démocratique est vital pour l'aider à l'assumer<ref>''La Croix'', « Bioéthique : lettre ouverte de Mgr Pierre d’Ornellas à Édouard Philippe », 27 janvier 2020, [https://www.la-croix.com/Religion/Bioethique-lettre-ouverte-Mgr-Pierre-dOrnellas-premier-ministre-2020-01-27-1201074504 lire en ligne] (consulté le 7 juillet 2020)</ref>. === Conflit d'intérêts === {{article détaillé|Conflit d'intérêts}} Selon Trudo Lemmens, bioéthicien au Centre conjoint de bioéthique de l'Université de Toronto, un conflit d'intérêts se produit lorsque le jugement professionnel quant à un intérêt premier, comme une recherche ou les soins aux patients, peut être indûment influencé par un intérêt secondaire, comme un gain financier ou le prestige personnel. Les stratégies pour faire face à ces situations incluent la divulgation du conflit, l'établissement d'un système d'examen et d'autorisation, et l'interdiction des activités qui conduisent au conflit. Cette question du conflit d’intérêts rappelle que la bioéthique est avant tout une branche de l’éthique. Deux affaires récentes témoignent du fait qu’il n’en va pas forcément ainsi, du moins dans l’esprit des dirigeants politiques: Au cours de la célèbre affaire [[Hwang Woo-suk]], une responsable coréenne pour la bioéthique était cosignataire d’un des articles dont les données avaient été falsifiées. Elle expliqua à la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'' qu’elle n’avait pas contribué expérimentalement au travail et que son rôle s’était borné à donner un avis de bioéthique. Tout en acceptant l’idée qu’elle ne pouvait soupçonner la fraude, il est évident que la notion de conflit d’intérêts comme problème d’éthique lui avait échappé. On peut citer également [[Axel Kahn]] (qui fut membre du [[Comité consultatif national d'éthique]]) : en tant que président de la [[Commission du génie biomoléculaire]], il avait émis un avis favorable à la culture des [[organisme génétiquement modifié|organismes génétiquement modifiés]] en France (et ce contre l’avis de treize des ministres de l’Environnement de la [[Communauté européenne]]). N'ayant obtenu en [[1997]] que l'autorisation d'importer des OGM mais pas de les cultiver, il était parti de la Commission. Quelques mois plus tard, cependant, il fut employé par [[Rhône-Poulenc]], alors même que cette société était intéressée par son avis favorable aux OGM, puisqu'elle était impliquée dans la création d’OGM depuis dix ans (elle a été par la suite condamnée aux États-Unis à retirer de la vente son maïs transgénique pour pollution aux herbicides<ref>[http://sciencefrontieres.free.fr/art/ogm2.htm Science Frontières : OGM : pour une poignée de mensonges]</ref>). == Rôle des institutions == === En Algérie === Le conseil national de l’éthique des sciences de la santé en [[Algérie]] CNESS qui a été créé, le 31 juillet 1990 et installé par le ministre de la santé et de la population, en date du 13 octobre 1996 chargé d'orienter et d'émettre des avis et des recommandations sur le prélèvement de tissus ou d'organes et leur transplantation, l'expérimentation, ainsi que sur toutes les méthodes thérapeutiques requises par le développement technique médical et la recherche scientifique. Tout en veillant au respect de la vie de la personne humaine et à la protection de son intégrité corporelle et de sa dignité, et en tenant compte de l'opportunité de l'acte médical à pratiquer ou de la valeur scientifique du projet d'essai ou d'expérimentation. La composition, l'organisation et le fonctionnement de ce conseil sont fixés par décret. === En France === L'Académie nationale de médecine peut s'autosaisir dans les domaines de la santé, mais plus volontiers sur les questions de santé publique et d’éthique médicale<ref>[http://www.academie-medecine.fr/missions/ Missions de l'Académie nationale de médecine]</ref>. Des dispositifs de réflexion éthique régionaux ont été créés dans le cadre de la loi relative à la bioéthique (Loi {{n°|2004}}-800 du 6 août 2004)<ref>{{Ouvrage|titre=Loi {{n°|2004}}-800 du 6 août 2004 relative à la bioéthique|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000441469|consulté le=2016-02-16}}.</ref>. En tant que premier lieu de diffusion, de réflexion et de formation aux questions éthiques et sociétales de la santé, du soin, de l’accompagnement, l'[[Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France]] a été repris en 2004 comme modèle pour la création de ces dispositifs. En 2010, l’[[Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France|Espace éthique]] s’est vu confier le développement de l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer (EREMA) dans le cadre de la mesure 38 du Plan Alzheimer 2008-2012<ref>{{Lien web|titre = Mesure {{n°|38}} - Plan Alzheimer 2008-2012|url = http://www.plan-alzheimer.gouv.fr/mesure-no38.html|site =plan-alzheimer.gouv.fr|consulté le = 2016-02-16}}.</ref>. En 2014, l’EREMA a été désigné pour ouvrir son champ de compétences aux [[Maladie neurodégénérative|maladies neurologiques dégénératives]] dans le cadre du Plan national MND 2014-2019<ref>{{Ouvrage|titre=Plan Maladies Neuro-dégénératives 2014-2019|lire en ligne=http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Plan_maladies_neuro_degeneratives_def.pdf}}.</ref>. === Au Maroc === Plusieurs lois marocaines réglementent les aspects éthiques de la santé. La loi de 1999 porte sur les dons, les prélèvements et à les transplantationes d’organes et de tissus humains<ref>{{Lien web|titre=reglementation-au-maroc/|url=https://www.irc.ma/reglementation-au-maroc/|site=irc.ma}}</ref>. == Dans la fiction == {{Section à délister|date=mars 2024}} * [[Hubert Haddad]], ''Corps désirable'' (2015) == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == === Ouvrages généraux === * {{Ouvrage | id=Bauzon2006 | langue=fr | auteur1=Stéphane Bauzon | titre=La Personne biojuridique | éditeur=PUF | collection=Quadrige | lieu=Paris | année=2006 | pages totales=184 | pages=183 | isbn=2-13-055591-8}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-René Binet|titre=Droit de la bioéthique|lieu=Paris|éditeur=Lextenso|collection=Manuel|année=2017|pages totales=317|isbn=978-2-275-04546-7}}. * {{Ouvrage | id=Borrillo2011 | langue=fr | auteur1=Daniel Borrillo | titre=Bioéthique | éditeur=Dalloz | collection=À savoir | lieu=Paris | année=2011 | pages totales=311 | pages=320 | isbn=978-2-247-08936-9 | isbn2=2-247-08936-4}}. * {{Ouvrage | id=Canguilhem2013 | langue=fr | auteur1=[[Georges Canguilhem]] | titre=[[Le Normal et le pathologique]] | éditeur=PUF | collection=Quadrige | lieu=Paris | année=1966 | réimpression=2013 | pages totales=290 | pages=290 | isbn=2-13-061950-9}}. * {{Ouvrage | id=CCNE2013 | langue=fr | auteur1=[[Comité consultatif national d'éthique]] | titre=La bioéthique | sous-titre=Pour quoi faire ? | éditeur=PUF | collection=Quadrige | lieu=Paris | année=2013 | pages totales=348 | pages=352 | isbn=978-2-13-061906-2 | isbn2=2-13-061906-1}}. * {{Ouvrage | id=Canguilhem2009 | langue=fr | auteur1=Laurent Degos | titre=Qui décide de ma vie et de ma mort ? | sous-titre=25 questions de bioéthique | éditeur=Le Pommier | collection=Essais | lieu=Paris | année=2015 | pages totales=188 | pages=188 | isbn=978-2-7116-2204-7 | isbn2=2-7116-2204-5}}. * {{Ouvrage | id=D'Ornellas2019 | langue=fr | prénom1=Pierre | nom1=d'Ornellas | lien auteur1=Pierre d'Ornellas | titre=Bioéthique | sous-titre=Quel monde voulons-nous ? Discerner des enjeux d'humanité | éditeur=Bayard | collection=Documents des Églises - Public large | année=2019 | mois=septembre | pages totales=120 | isbn=978-2-20-413793-5}} * {{Ouvrage | id=Degos2015 | langue=fr | auteur1=[[Michel Foucault]] | titre=Naissance de la biopolitique | sous-titre=Cours au collège de France (1978-1979) | éditeur=Seuil | collection=Hautes Études | lieu=Paris | année=2004 | pages=96 | isbn=2-7465-0934-2}}. * {{Ouvrage | id=Fukuyama2004 | langue=fr | langue originale=en | auteur1=[[Francis Fukuyama]] | traducteur=Denis-Armand Canal | titre=La Fin de l'homme | sous-titre=Les conséquences de la révolution biotechnique | éditeur=Gallimard | collection=Folio actuel | lieu=Paris | année=2004 | pages totales=444 | pages=448 | isbn=2-07-030443-4}}. * {{Ouvrage | id=Habermas2015 | langue=fr | auteur1=[[Jürgen Habermas]] | traducteur=Christian Bouchindhomme | titre=L'avenir de la nature humaine | sous-titre=Vers un eugénisme libéral ? | éditeur=Gallimard | collection=Tél | lieu=Paris | année=2015 | pages totales=180 | pages=196 | isbn=978-2-07-014942-1 | isbn2=2-07-014942-0}}. * {{Ouvrage | id=Hottois2004 | langue=fr | auteur1=[[Gilbert Hottois]] | titre=Qu'est-ce que la bioéthique ? | éditeur=Vrin | collection=Chemins philosophiques | lieu=Paris | année=2004 | pages totales=127 | pages=127 | isbn=2-7116-1687-8}}. * {{Ouvrage | id=Jankélévitch2003 | langue=fr | auteur1=[[Vladimir Jankélévitch]] | titre=Penser la mort ? | éditeur=Liana Lévi | collection=Piccolo | lieu=Paris | année=2003 | pages totales=136 | pages=160 | isbn=2-86746-322-X}}. * {{Ouvrage | id=Jonas2013 | langue=fr | auteur1=[[Hans Jonas]] | traducteur=Jean Greisch | titre=[[Le Principe responsabilité]] | sous-titre=Une éthique pour la civilisation technologique | éditeur=Flammarion | collection=Champs Essais | lieu=Paris | année=1998 | réimpression=2013 | pages=470 | isbn=2-08-130769-3}}. * {{Ouvrage | id=Kahn2004 | langue=fr | auteur1=[[Axel Kahn]] | auteur2=[[Dominique Lecourt]] | titre=Bioéthique et liberté | éditeur=PUF | collection=Quadrige | lieu=Paris | année=2004 | pages totales=114 | pages=128 | isbn=2-13-054298-0}}. * {{Ouvrage | id=Lafon2006 | langue=fr | auteur1=Claude Lafon | titre=De la biologie à la bioéthique | éditeur=Ellipses | collection=L'Esprit des Sciences | lieu=Paris | année=2006 | pages totales=128 | pages=128 | isbn=2-7298-2651-3}}. * [[Dominique Lecourt]] (dir.), ''Dictionnaire de la pensée médicale'', Paris, PUF, 2004, « Quadrige ». * {{Ouvrage | id=Marange1998 | langue=fr | auteur1=Valérie Marange | titre=La bioéthique | sous-titre=La science contre la civilisation ? | éditeur=Marabout | collection=Le Monde poche | lieu=Paris | année=1998 | pages totales=287 | pages=283 | isbn=2-501-02878-3}}. * [[Jean-François Mattei]] (dir.), ''Questions d'éthique biomédicale'', Flammarion, 2008. * {{Ouvrage | id=Ogien2009 | langue=fr | auteur1=[[Ruwen Ogien]] | titre=La vie, la mort, l'État | sous-titre=Le débat bioéthique | éditeur=Grasset & Fasquelle | collection=Mondes vécus | lieu=Paris | année=2009 | pages totales=221 | pages=221 | isbn=978-2-246-75011-6 | isbn2=2-246-75011-3}}. * {{Ouvrage | id=Onfray2004 | langue=fr | auteur1=[[Michel Onfray]] | titre=Fééries anatomiques | sous-titre=Généalogie du corps faustien | éditeur=Le Livre de Poche | collection=Biblio essais | lieu=Paris | année=2004 | pages totales=407 | pages=407 | isbn=2-253-09927-9}}. * [[René Piedelièvre]], Étienne Fournier, ''Morale, Médecine et biologie'', Paris, Baillière, 1959. * {{Ouvrage | id=Pinsart2009 | langue=fr | auteur1=Marie-Geneviève Pinsart | titre=La bioéthique | éditeur=Le Cavalier Bleu | collection=Idées reçues | lieu=Paris | année=2009 | pages=128 | isbn=978-2-84670-263-8 | isbn2=2-84670-263-2}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[France Quéré]]|titre=L'éthique et la vie|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|lieu=Paris|année=1991|réimpression=2006|lire en ligne={{Google Livres|nQA2AAAAQBAJ}}}}. * {{Ouvrage | id=Rameix1998 | langue=fr | auteur1=Suzanne Rameix | titre=Fondements philosophiques de l'éthique médicale | éditeur=Ellipses | collection=Sciences humaines en médecine | lieu=Paris | année=1998 | pages totales=159 | pages=159 | isbn=2-7298-9641-4}}. * {{Ouvrage | id=Sève2006 | langue=fr | auteur1=[[Lucien Sève]] | titre=Qu'est-ce que la personne humaine ? | sous-titre=Bioéthique et démocratie | éditeur=La Dispute | lieu=Paris | année=2006 | pages totales=155 | pages=155 | isbn=2-84303-132-X}}. * {{Ouvrage | id=Sicard2015 | langue=fr | auteur1=[[Didier Sicard]] | titre=L'éthique médicale et la bioéthique | éditeur=PUF | collection=Que sais-je | lieu=Paris | année=2011 | réimpression=2015 | pages=128 | isbn=978-2-13-065213-7 | isbn2=2-13-065213-1}}. * {{Ouvrage | id=Thomas2003 | langue=fr | auteur1=Jean-Paul Thomas | titre=À quoi sert la bioéthique ? | éditeur=Éditions Le Pommier | collection=Les Petites Pommes du Savoir | lieu=Paris | année=2003 | pages totales=62 | pages=62 | isbn=2-7465-0121-X}}. === Sources antiques === * [[Hippocrate]], ''L'Art de la médecine'', Paris, GF Flammarion, 1999, 362 p. * {{Ouvrage | id=Lombard2009 | langue=fr | auteur1=Jean Lombard | titre=Éthique médicale et philosophie | sous-titre=L'apport de l'Antiquité | éditeur=L'Harmattan | collection=Hippocrate et Platon | lieu=Paris | année=2009 | pages totales=130 | pages=134 | isbn=978-2-296-09866-4 | isbn2=2-296-09866-5 | présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=H0F9_GNJI-YC&printsec=frontcover}}. == Voir aussi == {{Autres projets | wikiversity = Bioéthique }} === Filmographie === * ''[[Bienvenue à Gattaca]]'', film de [[science-fiction]] ayant pour thèmes l'[[éthique]], l'[[identité personnelle]] et la [[génétique]], d'[[Andrew Niccol]], 1997. * ''La vie en question'', documentaire de Caroline Puig-Grenetier, KTO, 2009. === Articles connexes === {{Colonnes|taille=30| * [[Anthropotechnie]] * [[Biotechnologie]] * [[Code de déontologie médicale]] * [[Comité international de bioéthique]] * [[Comité consultatif national d'éthique]] (France) * [[Comité consultatif de bioéthique]] (Belgique) * [[Conférence d'Asilomar]] * [[Droit à la vie]] * [[Espace de réflexion éthique de la région Île-de-France]] * [[Euthanasie]] * [[Génie génétique]] * [[Liste de revues en accès libre#Bioéthique|Liste de revues en accès libre : Bioéthique]] * [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] * [[Philosophie de la santé]] * [[Principe de précaution]] * [[Protection juridique de l'espèce humaine]] * [[Règle des 3 R]] * [[Séquençage du génome]] * [[Transhumanisme]] }} === Liens externes === {{Liens}} ==== Liens généraux ==== * [http://www.unesco.org/shs/fr/bioethics Section Bioéthique de l'UNESCO] ==== Sites officiels français ==== * [http://www.ccne-ethique.fr Le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé] * [http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/bioethique.asp Le dossier « Lois de bioéthique » de l'Assemblée nationale] * [http://www.academie-medecine.fr/evenements.cfm L'Académie de médecine] * [http://www.etatsgenerauxdelabioethique.fr Les états généraux de la bioéthique] * [http://bioethique.com/ Bioethique.com au service des soignants] ==== Sites officiels belges (en français) ==== * [https://portal.health.fgov.be/portal/page?_pageid=56,512676&_dad=portal&_schema=PORTAL Comité consultatif de Bioéthique de Belgique: structure, fonctionnement, avis.] ==== Sites officiels suisses (en français) ==== * [http://www.bag.admin.ch/nek-cne/index.html?lang=fr Commission nationale d'éthique dans le domaine de la médecine humaine] * [http://www.ekah.admin.ch/fr/la-commission/index.html Commission fédérale d'éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain] * [http://www.samw.ch/content/f_Ethik_Richtlinien.php Directives médico-éthiques de l'Académie Suisse des Sciences Médicales] ==== Sites de l'Église catholique ==== * [http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20081208_dignitas-personae_fr.html Site du Vatican : Instruction approuvée par Benoît XVI ''Dignitas Personae'' sur certaines questions de bioéthique du 8 septembre 2008] * [http://bioethique.catholique.fr Site d'échange sur la bioéthique proposé par l'Église catholique en France] === Ressources audio-visuelles === * [http://www.academieroyale.be/cgi?usr=ag522gstme&lg=fr&pag=1026&tab=146&rec=6661&frm=0&par=secorig1025&par2=2&id=5881&flux=2127020#detail La bioéthique. Des raisons de son apparition à ses enjeux actuels], intervention de Marie-Geneviève Pinsart dans un cycle de conférences consacré à l'[[éthique appliquée]]. {{Palette|Affaires d'éthique médicale|Greffes}} {{Portail|bioéthique|droit|médecine|philosophie|Droits des animaux}} {{DEFAULTSORT:Bioethique}} [[Catégorie:Bioéthique|*]] [[Catégorie:Discipline de la biologie]] [[Catégorie:Médecine légale|Bioethique]] [[Catégorie:Santé publique]] [[Catégorie:Hans Jonas]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Brive-la-Gaillarde
Brive-la-Gaillarde
{{Voir homonymes|Brive (homonymie)|Gaillarde (homonymie)}} {{Voir homophones|Brives}} {{Infobox Commune de France | nom = Brive-la-Gaillarde | image = Hotel de ville de Brive-la-Gaillarde.jpg | légende = L'hôtel de ville. | blason = Blason_ville_fr_Brive-la-Gaillarde_(Corrèze).svg | légende blason = Brive-la-Gaillarde#Héraldique | drapeau = Brive.png | légende drapeau = Logo | taille drapeau = 125 | région = [[Nouvelle-Aquitaine]] | département = [[Corrèze (département)|Corrèze]]<br><small>([[sous-préfecture]])</small> | arrondissement = [[Arrondissement de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]]<br><small>([[chef-lieu]])</small> | canton = Cantons de [[Canton de Brive-la-Gaillarde-1|Brive-la-Gaillarde-1]], [[Canton de Brive-la-Gaillarde-2|Brive-la-Gaillarde-2]], [[Canton de Brive-la-Gaillarde-3|Brive-la-Gaillarde-3]] et [[Canton de Brive-la-Gaillarde-4|Brive-la-Gaillarde-4]] <br>(<small>[[bureau centralisateur]]</small>) | circonscription législative = [[Deuxième circonscription de la Corrèze|Deuxième circonscription]] | insee = 19031 | cp = 19100 | maire = [[Frédéric Soulier]] | mandat maire = [[Élections municipales de 2020 en Corrèze|2020]]-2026 | intercomm = [[Communauté d'agglomération du Bassin de Brive]]<br><small>([[siège social|siège]])</small> | latitude = 45.158317 | longitude = 1.532078 | alt mini = 102 | alt maxi = 315 | superficie = 48.59 | unité urbaine = [[Unité urbaine de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]] <br><small>([[ville-centre]])</small> | aire d'attraction = [[Aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]] <br><small>(commune-centre)</small> | population = {{Population de France/dernière_pop}} | année_pop = {{Population de France/dernière_année_Infobox}} | population agglomération = {{Population Unité urbaine de Brive-la-Gaillarde}} | année_pop agglomération = {{Population de France/dernière_année}} | gentilé = Briviste | géoloc-département = Corrèze/Nouvelle-Aquitaine | siteweb = [http://www.brive.fr brive.fr] }} '''Brive-la-Gaillarde''', couramment appelée simplement '''Brive''', est une [[commune (France)|commune]] du Sud-Ouest de la France, [[sous-préfecture]] de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], en région [[Nouvelle-Aquitaine]]. C'est la ville la plus peuplée du [[département français|département]]. Les [[gentilé|habitants]] de Brive sont appelés les ''Brivistes''<ref>{{Lien web |titre=Services publics Brive-la-Gaillarde - Habitants |url=https://www.habitants.fr/brive-la-gaillarde/services-publics |site=www.habitants.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Gentilé assez singulier en ''-iste'', antérieur à la découverte de l'inscription de [[Naintré]] / [[Naintré|Vieux-Poitiers]] rédigée en [[Langues celtiques|langue celtique]] : ''RATIN BRIVATIOM FRONTV. TARBEISONIOS IEVRV'' qui signifie « Frontū fils de Tarbeisū a offert le rempart des habitants de ''Briva'' », Briva est ici sans doute l'ancien nom de Vieux-Poitiers, mais de ''Brivatiom'', « habitants de Briva », on aurait pu faire en français les ''Brivates'' ou les ''Brivatiens''.<br>Le cas est rarissime, mais pas unique : par exemple, les habitants de [[Louvain]] sont appelés ''Louvanistes''.</ref>. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == Située dans le sud-ouest du département sur la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]], Brive-la-Gaillarde en est la principale ville et l'une des deux sous-préfectures ainsi que le centre de l'[[Aire urbaine de Brive-la-Gaillarde|aire urbaine de Brive]] et de son [[Unité urbaine de Brive-la-Gaillarde|unité urbaine]]. Un pont en bois enjambait la Corrèze, dit le pont du Buis. Au {{S-|XV}}, un pont de pierre à {{nobr|13 arches}} traversait les marais (guierles : îles marécageuses) plus proches de la cité — Au {{s-|XVIII}} le maire « perpétuel » de Brive, Joseph Dubois, grand voyer de France au château de Versailles, frère du cardinal Dubois, fit assécher les abords de la Corrèze, détruire le pont à {{nobr|13 arches}} et reconstruire un pont à trois arches dit le pont Cardinal, légèrement plus éloigné du centre-ville mais toujours sur la voie d'entrée Paris-Brive<ref>[http://www.societe-historique-correze.org/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=216Itemid=47 Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze : Léon Dautrement (1899-1979) - Les ponts de Brive].</ref>. === Communes limitrophes === {{Carte communes limitrophes|intro=oui|zoom=11}} {{Communes limitrophes |align = center |commune = Brive-la-Gaillarde |nord = [[Ussac]] |nord-est = [[Malemort]] |est = [[Cosnac]] |sud-est = [[Jugeals-Nazareth]] |sud = [[Noailles (Corrèze)|Noailles]] |sud-ouest = [[Lissac-sur-Couze]], [[Chasteaux]] |ouest = [[Saint-Pantaléon-de-Larche]] |nord-ouest = [[Ussac]] }} === Relief et géologie === Le [[bassin de Brive]] est situé entre le [[Massif central]] et le [[Bassin aquitain]] ([[Causse corrézien]]). Ce [[bassin sédimentaire]] est constitué de grès, calcaires, granites et schistes qui par leur diversité enrichissent le patrimoine agricole<ref>Georges Mouret, « Esquisse géologique des environs de Brive », dans ''Bulletin de la [[Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze]]'', 1878, tome 1, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413902/f169.item {{p.|167-190}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413902/f430.item, {{p.|427-462}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413902/f603.item {{p.|599-629}}].</ref>. === Hydrographie === Brive est traversée par la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]] qui finit son voyage au sortir de Brive en se jetant dans la [[Vézère]] au pont autoroutier de Granges laquelle ira confluer plus loin avec la [[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]] à Limeuil. Corrèze veut dire ''celle qui court'', en effet elle prend sa source, avec sept autres rivières, dans le [[plateau de Millevaches]] (la partie la plus haute de la Corrèze autour de {{unité|900|m}}), alors que Brive se trouve dans la partie la plus basse environ {{unité|110|m}} d'altitude. Le [[ruisseau de Planchetorte]] rejoint la Corrèze en rive gauche à Brive, le long de l'[[Autoroute A20 (France)|autoroute A20]]. === Distance des plus grandes villes françaises === {{Localisation ville |ville=Brive-la-Gaillarde |notes= |élision= |nord-ouest=[[Nantes]] : {{unité|420|km}} |nord= [[Lille]] : {{unité|699|km}} <br>[[Paris]] : {{unité|483|km}} <br>[[Limoges]] : {{unité|94|km}} |nord-est= [[Strasbourg]] : {{unité|784|km}} <br>[[Dijon]] : {{unité|450|km}} |est= [[Clermont-Ferrand|Cl.-Ferrand]] : {{unité|180|km}} <br>[[Lyon]] : {{unité|372|km}} |sud-est= [[Marseille]] : {{unité|509|km}} <br>[[Montpellier]] : {{unité|340|km}} |sud=[[Toulouse]] : {{unité|200|km}} |sud-ouest= |ouest= [[Bordeaux]] : {{unité|199|km}} }} === Voies de communication et transports === ==== Voies routières ==== Brive-la-Gaillarde est desservie par l'[[Autoroute A20 (France)|A20]] (reliant [[Vierzon]] à [[Montauban]] sur le grand axe Paris-Toulouse), avec 3 sorties : 49, Brive-est ; 50, Brive-centre et 51, Brive-ouest (dans le sens Paris-Toulouse), et par l'[[Autoroute A89 (France)|A89]] (reliant [[Bordeaux]] à [[Lyon]]). Les routes départementales D1089, permettant de se rendre à Ussel, et D6089, permettant d'aller à Périgueux, desservent Brive. Elles représentent l'ancienne [[Route nationale 89 (France)|route nationale 89]], déclassée en 2005. Un contournement nord, en partie en 2×2 voies, a été aménagé, entre la sortie 49 de l'A20 et l'est de l'agglomération. ==== Transports en commun ==== ===== Avion ===== L'[[aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne]], qui a pris la relève de celui de [[Aérodrome de Brive-Laroche|Brive-Laroche]] ([[liste des codes AITA des aéroports/B#BV|code AITA]] : [[Aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne|BVE]]), est opérationnel depuis juin 2010. Il permet de desservir [[Aéroport Paris-Orly|Paris-Orly]], [[Londres Stansted]], [[Aéroport de Porto-Francisco Sá-Carneiro]] et [[Ajaccio]]. De nombreux vols charters (vols vacances) sont également opérés chaque année (Andalousie, Crête, Italie, Monténégro, Malte…). L’objectif de l’aéroport est de passer à {{nombre|100000|passagers}} en 2022. [[Fichier:Vue panoramique de Brive-la-Gaillarde.jpg|vignette|upright=1.8|{{centrer|Vue panoramique de Brive-la-Gaillarde depuis la gare.}}]] ===== Train ===== La [[gare de Brive-la-Gaillarde]] assure des liaisons : * régionales : ** Brive-[[Tulle]]-[[Ussel (Corrèze)|Ussel]], ** Brive-[[Uzerche]]-[[Limoges]], ** Brive-[[Saint-Yrieix-la-Perche|Saint-Yrieix]]-[[Limoges]] ; * interrégionales vers : **[[Périgueux]]-[[Bordeaux]], ** [[Montauban]]-[[Toulouse]]-[[Cerbère (Pyrénées-Orientales)|Cerbère]], ** [[Aurillac]], ** [[Clermont-Ferrand]], ** [[Rodez]] ; * nationales : ** [[Ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon|ligne Paris-Toulouse]], La gare de Brive est la plus importante du département et la deuxième du Limousin derrière celle de Limoges. Le projet très controversé de [[LGV Poitiers - Limoges|LGV Poitiers - Limoges, définitivement abandonné en 2017]], devait mettre théoriquement Brive à moins de {{heure|3}} de [[Gare de Paris-Montparnasse|Paris-Montparnasse]]. ===== Bus ===== Le réseau de transport en commun [[Libéo]] fonctionne toute l'année. Il est géré et exploité par la société Transdev Brive (faisant partie du groupe [[Transdev]]). Il comporte plusieurs lignes urbaines desservant Brive, Saint Pantaléon de Larche et Ussac ({{nobr|ligne 7}}) : * 11 lignes en semaine ; * 1 navette gratuite de la Communauté d'agglomération pour relier L'espace des Trois Provinces / Cinéma au centre-ville. ===== Transport routier ===== * Réseau [[Réseau interurbain de la Corrèze]] ==== Infrastructures cyclables ==== Brive-la-Gaillarde possède un réseau cyclable en extension, comprenant quelques pistes cyclables séparées de la route, la majeure partie du réseau restant des bandes cyclables sur voirie (dans le sens et en contresens de la circulation). Une assez grande partie de la ville a adopté la zone limitée à 30&nbsp;km/h, garantissant une circulation cycliste à double sens même dans les rues à sens unique. Une Voie verte, dont le dernier tronçon en ville a été achevé en 2020, permet de traverser l’agglomération selon un axe est-ouest. Cette Voie verte relie ainsi Gare d’Aubazine (à l’est) à Saint Pantaléon de Larche (à l’ouest). L'agglomération de Brive a mis en place en 2023 un système de vélos électriques en libre-service : Velibeo. 90 vélos sont ainsi proposés à la location sur 19 bornes, à Brive et dans certaines communes voisines<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Vélos en libre-service à Brive-La-Gaillarde |url=https://www.brive-tourisme.com/fr/acces-deplacements/visiter-sans-voiture/velos-en-libre-service-a-brive-la-gaillarde/ |site=Brive Tourisme |consulté le=2024-03-07}}</ref>. La commune de Brive s’est engagée à suivre un plan vélo établi en 2019, et la mairie est régulièrement en relation avec l’association Brive Ville Cyclable. === Climat === {{Article détaillé|Climat de la Nouvelle-Aquitaine|Climat de la Corrèze}} Historiquement, la commune est exposée à un [[Climat de la Nouvelle-Aquitaine#Aqu1|climat océanique aquitain]]<ref>{{Lien web|format=pdf |url= https://haute-vienne.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Nouvelle-Aquitaine/ORACLE_Nouvelle_Aquitaine_Edition_2018.pdf|titre=Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (ORACLE) en Nouvelle-Aquitaine.|date=2018 |site =haute-vienne.chambre-agriculture.fr |consulté le=9 novembre 2023}}, {{p.|2}}.</ref>. En 2020, [[Météo-France]] publie une typologie des [[Climat de la France|climats de la France métropolitaine]] dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le [[Climat de la France#MF-T2|climat océanique altéré]] et le [[Climat de la France#MF-T4|climat de montagne]] et est dans la région climatique [[Climat de la France#MF-R23| Ouest et nord-ouest du Massif Central]], caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à {{Unité|1500 mm}}, maximale en automne et en hiver<ref>{{Lien web |url= http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Un-peu-de-geographie.html|titre=Zonages climatiques en France métropolitaine.|site =pluiesextremes.meteo.fr |consulté le=9 novembre 2023}}.</ref>. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de {{tmp|12.8| °C }}, avec une [[amplitude thermique]] annuelle de {{tmp|15.6| °C }}. Le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|969 mm}}, avec {{Unité|11.6|jours}} de précipitations en janvier et {{Unité|7.2|jours}} en juillet<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1=Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre=Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique=Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date=18 juin 2010|doi=10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=9 novembre 2023}}</ref>. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de {{tmp|12.9| °C }} et le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|903.9|mm}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_19288004.pdf|titre= Station Météo-France « Brive - La Roche » (commune de Voutezac) - fiche climatologique - période 1991-2020|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=9 novembre 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_19288004.pdf|titre= Station Météo-France « Brive - La Roche » (commune de Brive-la-Gaillarde) - fiche de métadonnées.|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=9 novembre 2023}}.</ref>. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents [[Scénario RCP|scénarios]] d’[[Émission de dioxyde de carbone|émission de gaz à effet de serre]] sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/climadiag-commune|titre= Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité.|date =novembre 2022 |site=meteofrance.fr |consulté le=9 novembre 2023}}.</ref>. <!-- Ce tableau peut être actualisé à partir de https://meteofrancetoclimat.toolforge.org avec l'identifiant 19031008. Éviter de le modifier.--> {{Climat |titre=Statistiques 1991-2020 et records BRIVE (19) - alt : 115m, lat : 45°08'48"N, lon : 1°28'23"E<br><small>Records établis sur la période du 01-09-1987 au 28-01-2024</small> |source={{Lien Web|url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_19031008.pdf|titre=Fiche 19031008|site=donneespubliques.meteofrance.fr|date=Edité le : 06/11/2023 dans l'état de la base}} |Charte=commune |tmin-jan=1.3 |tmin-fev=0.8 |tmin-mar=3.1 |tmin-avr=5.6 |tmin-mai=9.2 |tmin-jui=12.6 |tmin-jul=14.3 |tmin-aou=14 |tmin-sep=10.6 |tmin-oct=8.3 |tmin-nov=4.3 |tmin-dec=1.7 |tmin-ann=7.2 |tmoy-jan=5.4 |tmoy-fev=6.1 |tmoy-mar=9.2 |tmoy-avr=11.9 |tmoy-mai=15.6 |tmoy-jui=19.2 |tmoy-jul=21.1 |tmoy-aou=21 |tmoy-sep=17.3 |tmoy-oct=13.9 |tmoy-nov=8.8 |tmoy-dec=5.9 |tmoy-ann=12.9 |tmax-jan=9.6 |tmax-fev=11.4 |tmax-mar=15.4 |tmax-avr=18.1 |tmax-mai=22 |tmax-jui=25.7 |tmax-jul=27.9 |tmax-aou=27.9 |tmax-sep=24 |tmax-oct=19.4 |tmax-nov=13.4 |tmax-dec=10.1 |tmax-ann=18.7 |prec-jan=73.9 |prec-fev=59.5 |prec-mar=66.4 |prec-avr=87.5 |prec-mai=87.1 |prec-jui=78.4 |prec-jul=63.1 |prec-aou=67.4 |prec-sep=73.4 |prec-oct=79.5 |prec-nov=85.1 |prec-dec=82.6 |prec-ann=903.9 |tmax-record-jan=19.5| tmax-record-date-jan=<small>28.01.24</small> |tmax-record-fev=25| tmax-record-date-fev=<small>27.02.19</small> |tmax-record-mar=27.1| tmax-record-date-mar=<small>30.03.21</small> |tmax-record-avr=30| tmax-record-date-avr=<small>17.04.13</small> |tmax-record-mai=32.9| tmax-record-date-mai=<small>30.05.01</small> |tmax-record-jui=39.6| tmax-record-date-jui=<small>22.06.03</small> |tmax-record-jul=42.1| tmax-record-date-jul=<small>23.07.19</small> |tmax-record-aou=40.8| tmax-record-date-aou=<small>07.08.20</small> |tmax-record-sep=37.5| tmax-record-date-sep=<small>12.09.22</small> |tmax-record-oct=33.2| tmax-record-date-oct=<small>02.10.23</small> |tmax-record-nov=25.6| tmax-record-date-nov=<small>07.11.15</small> |tmax-record-dec=20.1| tmax-record-date-dec=<small>25.12.22</small> |tmax-record-ann=42.1| tmax-record-date-ann=2019 |tmin-record-jan=-11.8| tmin-record-date-jan=<small>13.01.03</small> |tmin-record-fev=-16.4| tmin-record-date-fev=<small>06.02.12</small> |tmin-record-mar=-12.6| tmin-record-date-mar=<small>01.03.05</small> |tmin-record-avr=-5.4| tmin-record-date-avr=<small>04.04.1996</small> |tmin-record-mai=-1.7| tmin-record-date-mai=<small>06.05.02</small> |tmin-record-jui=2.1| tmin-record-date-jui=<small>01.06.06</small> |tmin-record-jul=5.2| tmin-record-date-jul=<small>17.07.00</small> |tmin-record-aou=3.6| tmin-record-date-aou=<small>29.08.1998</small> |tmin-record-sep=0.6| tmin-record-date-sep=<small>14.09.1996</small> |tmin-record-oct=-5.6| tmin-record-date-oct=<small>31.10.1997</small> |tmin-record-nov=-10.2| tmin-record-date-nov=<small>22.11.1998</small> |tmin-record-dec=-13.4| tmin-record-date-dec=<small>24.12.01</small> |tmin-record-ann=-16.4| tmin-record-date-ann=2012 |soleil-jan=84,8 |soleil-fev=114 |soleil-mar=167,9 |soleil-avr=185,1 |soleil-mai=216,6 |soleil-jui=243 |soleil-jul=263,9 |soleil-aou=249,1 |soleil-sep=203,2 |soleil-oct=141,4 |soleil-nov=89 |soleil-dec=78,4 |soleil-ann=2036,5 }} == Urbanisme == === Typologie === Brive-la-Gaillarde est une commune urbaine<ref group=Note>Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/kiosque/2020-article-zonage-rural#:~:text=Valid%C3%A9e%20lors%20du%20Comit%C3%A9%20interminist%C3%A9riel,de%20la%20diversit%C3%A9%20des%20territoires |titre=Zonage rural |site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>. Elle fait en effet partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1472|titre=Commune urbaine-définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/methode-comprendre-la-grille-de-densite|titre=Comprendre la grille de densité|site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>. Elle appartient à l'[[unité urbaine]] de [[Unité urbaine de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]], une agglomération inter-départementale regroupant {{nobr|12 communes}}<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/unite-urbaine/UU202000557-brive-la-gaillarde|titre=Unité urbaine 2020 de Brive-la-Gaillarde|site=insee.fr|consulté le= 25 mars 2021}}.</ref> et {{Unité|75956|habitants}} en 2017, dont elle est [[ville-centre]]<ref name="UU2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4802589 |titre=Base des unités urbaines 2020 |date=21 octobre 2020|site=insee.fr |consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="UU20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806684 |titre=Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines|auteur=Vianney Costemalle|date=21 octobre 2020 |site=insee.fr|consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>. Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde]] (133 838 habitants en 2021) dont elle est la commune-centre<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{nobr|80 communes}}, est catégorisée dans les aires de {{formatnum:50000}} à moins de {{nb|200000|habitants}}<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4803954|titre=Base des aires d'attraction des villes 2020|date=21 octobre 2020|site=insee.fr|consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694|titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville|auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020|site=insee.fr|consulté le= 25 mars 2021}}.</ref>. === Occupation des sols === L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (45,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (39,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (31,8 %), forêts (26 %), prairies (17,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (11,6 %), zones agricoles hétérogènes (11,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (2,1 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0|titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole)|site=le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 17 avril 2021}}.</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=1.532078&y=45.158317&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur =IGN |date = |site = remonterletemps.ign.fr |consulté le=2 juillet 2022}}.</ref>. [[Fichier:19031-Brive-la-Gaillarde-Sols.png|vignette|centre|upright=1.2|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]] === Quartiers === La commune est découpée en 16 quartiers (de Q1 à Q16). On distingue souvent 5 secteurs : * Rocher Coupé, Breuil, Malecroix : au sud de la ville, secteur résidentiel peu peuplé et comprenant de nombreux espaces verts ; * Centre-ville, Champanatier, Pont Cardinal : au cœur historique de la ville, secteur assez peuplé et prisé, bien végétalisé avec de nombreux parcs publics et privés ; * Chapélies, Garenne Verte, Lacan, Migoule : au nord de la ville, assez densément peuplé. On y retrouve le centre hospitalier ; * Pont de la Bouvie, Gaubre, Estavel, Tujac : très peuplé, dans la partie ouest de la ville, secteur composé de pavillons résidentiels comme de [[Logement social en France|logements sociaux]]. [[quartier prioritaire de la politique de la ville|Quartier prioritaire]], Tujac rassemble près de {{nombre|3000|habitants}}<ref>[https://sig.ville.gouv.fr/Cartographie/QP019002 Quartier Prioritaire : Tujac] sur ''sig.ville.gouv.fr''</ref>. On y retrouve la gare SNCF, le parc des Perrières et l’IUT ; * Bouquet : au sud ouest de la ville, quartier calme et verdoyant. === Risques majeurs === Le territoire de la commune de Brive-la-Gaillarde est vulnérable à différents [[aléa naturel|aléas naturels]] : [[météorologie|météorologiques]] ([[tempête]], [[orage]], [[neige]], grand froid, [[canicule en France|canicule]] ou [[sécheresse en France|sécheresse]]), [[Risque d'inondation en France|inondations]] et [[Risque sismique dans la Corrèze|séisme]] (sismicité très faible). Il est également exposé à deux [[Risque#Dans l'industrie|risques technologiques]], le [[transport de matières dangereuses]] et la [[rupture de barrage|rupture d'un barrage]], et à un risque particulier : le risque de [[radon]]<ref name=Géorisques>{{Lien web|url=https://www.georisques.gouv.fr/mes-risques/connaitre-les-risques-pres-de-chez-moi/rapport?form-commune=true&codeInsee=19031&ign=false&commune=19100+Brive-la-Gaillarde&CGU-commune=on|titre=Les risques près de chez moi - commune de Brive-la-Gaillarde|site=Géorisques|consulté le= 24 septembre 2022|brisé le = 2023-11-25}}.</ref>. Un site publié par le [[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]] permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle<ref>{{Lien web|url= https://errial.georisques.gouv.fr/#/ |titre= Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien|site=Géorisques|auteur=BRGM|consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. ==== Risques naturels ==== La commune fait partie du [[territoire à risques importants d'inondation]] (TRI) de Tulle-Brive, regroupant {{nobr|20 communes}} concernées par un risque de débordement de la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]] et de la [[Vézère]] (17 dans la Corrèze et trois dans la Dordogne), un des {{nobr|18 TRI}} qui ont été arrêtés fin 2012 sur le [[bassin Adour-Garonne]]<ref>{{Lien web|url=https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/les-territoires-a-risques-importants-d-inondation-a19526.html |titre=Liste des territoires à risque important d'inondation (TRI) de 2012 sur le bassin Adour-Garonne|site=occitanie.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=24 septembre 2022|brisé le = 2023-11-25}}.</ref>. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de [[temps de retour]] de {{nobr|10 ans}} à {{nobr|30 ans}}), moyen (temps de retour de {{nobr|100 ans}} à {{nobr|300 ans}}) et extrême (temps de retour de l'ordre de {{Unité|1000|ans}}, qui met en défaut tout système de protection)<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/tri-de-tulle-brive-r734.html|titre=cartographie des risques d'inondations du TRI de Tulle-Brive|site =nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. La commune a été reconnue en [[état de catastrophe naturelle]] au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993, 1999, 2001, 2010, 2016 et 2018<ref>{{Lien web|url=https://www.calameo.com/read/0070970321f7e985c384e|titre=Dossier départemental des risques majeurs de la Corrèze|site=correze.gouv.fr|consulté le=24 septembre 2022}}, chapitre Risque inondation.</ref>{{,}}<ref name=Géorisques/>. Le risque inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais du [[plan de prévention des risques]] (PPR) inondation « Corrèze et affluents du bassin de Brive-la-Gaillarde », approuvé le {{date-|29 janvier 2019}}<ref>{{Lien web |url=https://www.correze.gouv.fr/Politiques-publiques/Securite-et-protection-des-populations/Securite-Civile/Risques-naturels-et-technologiques/Risque-Inondation/PPRI-approuves/PPRi-Correze-et-affluents-du-bassin-de-Brive-approuve-le-29-01-2019 |titre= PPRI Corrèze et affluents du bassin de Brive-la-Gaillarde |site =le site de la préfecture de Corrèze |consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. [[Fichier:19031-Brive-la-Gaillarde-argile.jpg|vignette|upright=1.2|Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Brive-la-Gaillarde.]] Le [[retrait-gonflement des argiles|retrait-gonflement des sols argileux]] est susceptible d'engendrer des [[endommagement|dommages]] importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de [[sécheresse en France|sécheresse]] et de pluie. 54,3 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (26,8 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les {{Unité|13046 bâtiments}} dénombrés sur la commune en 2019, {{formatnum:8215}} sont en aléa moyen ou fort, soit 63 %, à comparer aux 36 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au [[retrait-gonflement des argiles|retrait gonflement des sols argileux]] est disponible sur le site du [[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]]<ref>{{Lien web|url=https://www.georisques.gouv.fr/risques/retrait-gonflement-des-argiles|titre=Retrait-gonflement des argiles|site =le site de l'observatoire national des risques naturels|consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>{{,}}<ref group=Carte>{{Lien web|url=https://infoterre.brgm.fr/actualites/exposition-au-retrait-gonflement-argiles|titre=Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles|site=infoterre.brgm.fr|consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des [[cavité souterraine|cavités souterraines]] permet de localiser celles situées sur la commune<ref name="ECS">{{Lien web |url=https://www.georisques.gouv.fr/risques/cavites-souterraines/donnees#/dpt/19/com/19031/page/1 |titre= Liste des cavités souterraines localisées sur la commune de Brive-la-Gaillarde |site =georisques.gouv.fr |consulté le= 24 septembre 2022}}.</ref>. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 2011, 2018, 2019 et 2020 et par des mouvements de terrain en 1995 et 1999<ref name=Géorisques/>. ==== Risques technologiques ==== Le risque de [[transport de matières dangereuses]] sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'[[hydrocarbure]]s. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence<ref>{{Lien web|url=https://www.calameo.com/read/0070970321f7e985c384e|titre=Dossier départemental des risques majeurs de la Corrèze|site=correze.gouv.fr|consulté le=24 septembre 2022}}, chapitre Risque transport de matières dangereuses.</ref>. La commune est en outre située en aval du [[barrage de Monceaux la Virolle]], un ouvrage de classe A{{note|texte=Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu{{note|texte=[https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000044937973/ Article R214-112 du code de l’environnement]}}. |groupe=Note}} situé dans la Corrèze et disposant d'une retenue de {{Unité|20,5 millions}} de mètres cubes<ref>{{Lien web|url=https://www.barrages-cfbr.eu/Monceaux-La-Virolle.html |titre=barrage de Monceaux la Virole|site=barrages-cfbr.eu |consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la [[rupture de barrage|rupture de cet ouvrage]]<ref>{{Lien web|url=https://www.calameo.com/read/0070970321f7e985c384e|titre=Dossier départemental des risques majeurs de la Corrèze|site=correze.gouv.fr|consulté le=24 septembre 2022}}, chapitre Risque rupture de barrage.</ref>. ==== Risque particulier ==== Dans plusieurs parties du territoire national, le [[radon]], accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux [[rayonnement ionisant|rayonnements ionisants]]. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Brive-la-Gaillarde est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif<ref>{{Lien web|url=https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Environnement/expertises-radioactivite-naturelle/radon/Pages/5-cartographie-potentiel-radon-commune.aspx#.YnEzxIfP2Uk|titre=Cartographie du risque radon en France.|date=janvier 2021|site=le site de l’IRSN|consulté le=24 septembre 2022}}.</ref>. == Toponymie == === Attestations anciennes === Le nom Brive est attesté sous la forme ''Briva Curretia'' au {{s-|IV}}, dès le {{s-|VI}} sous la forme latinisée ''Brivæ''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |nom1=[[Albert Dauzat]] |nom2=[[Charles Rostaing]] |titre=Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France |lieu=Paris |éditeur=Librairie Guénégaud |année=1979 |passage=117b |isbn=2-85023-076-6}}.</ref>. === Étymologie === Il est issu du terme ''briva'' (autrement noté ''brīuā'') et signifie « pont » en [[Gaulois (langue)|langue gauloise]]<ref>Albert Dauzat et Charles Rostaing, ''op. cit.''</ref>. En effet, la voie romaine Lyon-Bordeaux franchissait ici la Corrèze (''Curretia''). Hormis les nombreux toponymes, le terme est attesté sous une forme dérivée dans l'inscription gauloise de Naintré : ''briuatiom'' « habitant [près] du pont » et sous une forme altérée dans le glossaire de Vienne ''brio'' et traduit ''ponte'' en latin<ref>Xavier Delamarre, ''Dictionnaire de la langue gauloise'', Paris, éditions Errance, 2001 {{ISBN|978-2-87772-198-1}}, {{p.|89}}-90.</ref>. Il existe de nombreux Brive et {{Page h|Brives}} en France, ainsi que [[Brèves (Nièvre)|Brèves]]. On note également de nombreux composés, dont les plus connus sont ''[[Samarobriva]]'' « pont sur la Somme », ancien nom d'Amiens et ''Briva Isaræ'' ({{s-|IV}}) ancien nom de [[Pontoise]]. Le nom de la ville en [[occitan]] est ''Briva la Galharda''. Brive est dite « gaillarde » parce que fortifiée (''Galia'' désignant la force en gaulois) et ce, au moins depuis le {{s-|XIV}}. === Gentilé === Autrefois les Brivistes étaient appelés Brivois. Les Brivistes étaient alors ces Brivois qui « montaient » à la capitale ou plus communément les Brivois établis hors de Brive. Petit à petit la dénomination « briviste » a pris le dessus pour devenir officielle. Les Brivistes sont surnommés par un sobriquet, les Coujous, mot occitan désignant une citrouille, dénomination taquine. Ce surnom est un peu tombé en désuétude. Il aurait deux origines possibles : le clocher de la première collégiale romane aurait été couvert d'un bulbe (à la façon des églises orthodoxes) en tuiles rouges, lui donnant l'apparence d'une citrouille. La deuxième origine proposée est que les habitants de la ville auraient jeté des citrouilles du haut des remparts pour se défendre d'une attaque. {{référence nécessaire|L'hôtel de ville de Paris est surnommé par les Brivistes « l'ambassade de Brive » car à l'époque où [[Jacques Chirac]] était maire de Paris, beaucoup de Brivistes travaillaient à la mairie}}. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Corrèze}} === Préhistoire === La vallée de Planchetorte, un [[Site classé ou inscrit (France)|site inscrit]] au sud de Brive, est un haut-lieu de la Préhistoire comparable au [[Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil#Sites préhistoriques|site des Eyzies]] ; aucune autre région triasique n'offre une concentration d'habitats préhistoriques aussi importante. Elle comprend entre autres la grotte de Font-Robert et la grotte de Font-Yves<ref name="1982demars344">{{Article |id= 1982demars |libellé= Demars 1982 |langue= fr |auteur1= Pierre-Yves Demars |titre= Les grattoirs carénés et à museau, les burins busqués et carénés, les pièces nucléiformes dans le bassin de Brive. Approche stylistique |périodique= Bulletin de la Société préhistorique française |volume= 79 |numéro= 10-12 |titre numéro= Études et Travaux |date= 1982 |pages= 341-368 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1982_hos_79_10_5342 |format= sur ''persee'' }}, {{p.|343}}.</ref> qui ont chacune donné leurs noms à deux types de [[pointe (archéologie)|pointe]]<ref name="planch">{{Lien web |langue= fr |titre= Vallée de Planchetorte |format= pdf |site= nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr |url= http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/BRIVE_vallee_de_la_Plancheto---.pdf |consulté le= 04/2021 }}.</ref>. D'autres grottes y ont été découvertes seulement récemment, comme la grotte Bouyssonie en 2005<ref name="bilan2011">{{Lien web |langue= fr |titre= Corrèze : Bilan scientifique 2011 |date= |url= http://www.culture.gouv.fr/content/download/49052/384618/version/4/file/BSR 2011 Correze.pdf |format= pdf |consulté le= 16 avril 2019 }}.</ref>. La grotte de Bassaler est l'un des 23 sites à burins du Raysse connus en 2011, dont 5 se trouvent dans la vallée ou alentours proches : le Raysse, les Morts, Pré-Aubert et Bouyssonie<ref name="2011touze">{{Article |libellé= Touzé 2011 |langue= fr |auteur1= Olivier Touzé |titre= Caractérisation de la “méthode du Raysse” à Bassaler-nord et au Raysse (Corrèze, France) |périodique= Archéo-Situla |numéro= 31 |date= 2011 |pages= |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/275963358_Caracterisation_de_la_methode_du_Raysse_a_Bassaler-nord_et_au_Raysse_Correze_France |format= sur ''researchgate.net'' |consulté le= 05/2021 }}, p. 4, fig. 1.</ref>. La grotte de Chanlat, découverte en 1924 par l'abbé Bardon<ref name="1930min511">{{Lien web |id= 1930min |langue= fr |titre= Présentations et communications |série= Bulletin de la Société préhistorique de France, t. 27, {{n°|11}} |site= gallica |date= novembre 1930 |pages= 511 |url= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1930_num_27_11_6920 |consulté le= 16/11/2020 }}.</ref> a livré deux couches d'[[Aurignacien]]<ref name="1982demars343">{{harvsp |id= 1982demars | Demars |1982 |p= 343 }}.</ref> et des pierres gravées [[aurignacien]]nes types : ours gravé sur une face et mammouth sur l'autre, et « une plaquette de schiste présentant les traces de la silhouette d'un ours ou d'un rhinocéros »<ref name="2015petro12">{{Article |libellé= Petrognani 2015 |langue= fr |auteur1= Stephane Petrognani |titre= L’art pariétal "ancien" : fonds commun et traditions symboliques |périodique= Palethnologie |numéro= 7 |date= 2015 |lire en ligne= https://journals.openedition.org/palethnologie/830 |format= sur ''journals.openedition.org'' |consulté le= 16/11/2020 }}, paragr. 12.</ref>. Noter aussi, dans la vallée de la Courolle au sud-ouest de Brive, la grotte du Bos del Ser et la grotte Dufour<ref name="1982demars343"/>{{,}}<ref name="1944bouy">{{Article |libellé= Bouyssonie 1944 |langue= fr |auteur1= J. Bouyssonie |titre= La Grotte Dufour près de Brive (Corrèze) |périodique= Bulletin de la Société préhistorique française |volume= 41 |numéro= 10-12 |date= 1944 |pages= 186-192 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1944_num_41_10_1843 |format= sur ''persee'' }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |libellé= Peyrony 1946 |langue= fr |auteur1= D. Peyrony |titre= Une mise au point au sujet de l'Aurignacien et du Périgordien |périodique= Bulletin de la Société préhistorique française |volume= 43 |numéro= 7-8 |date= 1946 |pages= 232-237 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1946_num_43_7_2070 |format= sur ''persee'' }}.</ref>. === Antiquité === Brive fut d'abord un point de franchissement de la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]], comme l'atteste son toponyme gaulois ''Briva'' (ou ''Briua'') « pont ». Le pont primitif fut ensuite remplacé par un [[pont romain]] (pont du Bouy) conçu pour un itinéraire allant de ''[[Lugdunum]]'' ([[Lyon]]) à ''[[Burdigala]]'' ([[Bordeaux]]) par la vallée de la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]]. Cet itinéraire croisait un axe nord-sud qui reliait ''[[Limonum (ville romaine)|Limonum]]'' ([[Poitiers]]) à ''[[Divona Cadurcorum]]'' ([[Cahors]]). Une modeste bourgade, un ''[[vicus]]'' émergea, attestée par les vestiges d'ateliers de potiers très actifs. === Haut Moyen Âge === La localité fut christianisée au {{s-|V}} par [[Martin de Brive]], dit Martin l'Espagnol, martyrisé en 407, sur la tombe duquel {{souverain2|Rurice de Limoges|Rorice Ier}}, [[Liste des évêques de Limoges|évêque de Limoges]], construisit une basilique à la fin du {{s-|V}}. Au {{s-|VI}}, elle fut le théâtre d'une révolte des notables d'[[Histoire de l'Aquitaine|Aquitaine]] qui, refusant de tomber sous la coupe du roi d'[[Austrasie]] {{souverain2|Childebert II}} aidé par son oncle [[Gontran (roi)|Gontran]], [[Liste des rois de Bourgogne|roi de Bourgogne]], se réunirent à Brive et portèrent sur le pavois [[Gondovald]], un bâtard de [[Clotaire Ier|Clotaire]], lui-même fils de [[Clovis Ier|Clovis]], en 584. Mais ce « roi de Brive » fut assassiné en [[585]] à [[Saint-Bertrand-de-Comminges]]. La basilique fut incendiée en 584 par l'armée de [[Gontran Boson]] et le [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], rattaché à l'[[Austrasie]]. [[Ferréol de Limoges|Saint Ferréol]], évêque de [[Limoges]], fit reconstruire la basilique et s'appuya sur une communauté de chanoines pour la [[Évangélisation|diffusion de l'Évangile]]. Vers l'an mil, Brive était devenue un bourg canonial avec la collégiale Saint-Martin et doté de plusieurs lieux de culte : église Saint-Pierre, église Saint-Sernin{{etc.}} === Moyen Âge central === Au {{s-|XI}}, Brive, située à la jonction des [[Vicomté de Limoges|vicomtés de Limoges]], de [[Vicomté de Comborn|Comborn]] et de [[Vicomté de Turenne|Turenne]], avait pour seigneur l'[[Liste des évêques de Limoges|évêque de Limoges]]. Les barons de Malemort possédaient des droits justiciers à Brive. Les chanoines de la collégiale Saint-Martin adoptèrent la règle de [[Augustins|saint Augustin]] au {{s-|XI}} et reconstruisirent la [[collégiale Saint-Martin de Brive|collégiale Saint-Martin]]. Un de ses prieurs, Hélie de Malemort, fut [[Liste des archevêques de Bordeaux|archevêque de Bordeaux]] entre 1188 et 1207. La ville qui s'étendait sur trois hectares, était protégée par une enceinte percée de quatre portes. À partir du {{s-|XII}}, se développèrent des faubourgs hors des murs, de part et d'autre des voies d'accès. Mais la ville ne comportait pas de château car sa protection était assurée par les seigneurs de Malemort et les vicomtes de [[Turenne (Corrèze)|Turenne]]. En 1183 ; la ville résiste à un siège mené par des bandes mercenaires payées par le [[Liste des vicomtes de Limoges|vicomte de Limoges]] et le [[Liste des vicomtes de Turenne|vicomte de Turenne]]. Cette protection et la complexité du partage des droits seigneuriaux se sont avérés pesantes ; les bourgeois, entraînés par la vague d'émancipation urbaine générale, obtinrent le consulat, que {{souverain2|Louis VIII le Lion}} confirma en [[1225]]. Vers 1226, les [[cordeliers]] s'installent à Brive après Limoges, en 1223. Leur implantation a été aidée par les vicomtes de Turenne qui s'y font enterrer depuis 1275. Ils sont suivis par les [[Ordre des Prêcheurs|dominicains]] qui s'établissent à Brive en 1261. Leur couvent est construit à partir de 1265, et l'église est terminée en 1275. Leur installation a été aidée par les barons de Malemort. En [[1341]], pour respecter l'ordre du roi, les quatre consuls de Brive entreprirent la construction d'une grande enceinte qui quintupla l'espace enclos ; l'ampleur des travaux valut à la cité le surnom de « gaillarde ». Par le [[traité de Brétigny]] du 8 mai [[1360]], Brive, qui appartient à l'Aquitaine, devint anglaise et le demeura jusqu'à la rupture du traité et la reprise de la guerre, neuf ans après. Pour payer la solde de ses troupes, le roi {{souverain2|Édouard III}} imposa au Limousin un fouage de un franc par feu pendant cinq ans. Seigneurs et bourgeois envoyèrent une députation auprès du roi {{souverain2|Charles V le Sage}}, qui accepta les hommages. En mai 1369, le roi de France envoya une armée en Limousin commandée par son oncle [[Jean Ier de Berry|Jean de Berry]]. La cité de Limoges ouvrit ses portes. L'armée anglaise commandée par Robert Knott dans le Nord de la France obligea Jean de Berry à quitter le Limousin. Le [[Édouard de Woodstock|Prince Noir]] décida de reprendre Limoges. Il le fit en massacrant {{unité|3000|hommes}}, femmes et enfants. Quand, en [[1374]], une armée française commandée par le duc d'Anjou se présenta devant Brive, le souvenir de ce massacre entraîna la ville à ne pas accepter de lui accorder de secours en prétextant qu'elle était sujette du roi d'Angleterre. Peu de temps après une armée anglaise de {{nb|8000 hommes}} commandée par [[Jean de Gand]], duc de Lancastre, se présenta devant Brive. Sur le conseil du consul Baudran, la ville lui ouvrit ses portes le {{date-|30 juin 1374}}. === Bas Moyen Âge === Le 22 juillet 1374, c'est une armée française commandée par [[Louis Ier de Naples|Louis d'Anjou]] avec le duc de Bourbon qui se présenta devant les murs de Brive. La ville qui avait refusé d'ouvrir ses portes fut attaquée et prise. Brive fut privée de son consulat et de tous ses privilèges et immunités<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4413902/f284.image.langFR Gallica - ''Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze de 1878 : Étude historique de la ville de Brive-la-Gaillarde en 1374''].</ref>. {{souverain2|Charles V le Sage}} finit par lui accorder sa grâce, et la ville resta désormais fidèle à la couronne. En [[1463]], {{souverain2|Louis XI}} fut accueilli dans la liesse. Au {{s-|XIV}}, la ville est entourée d’une enceinte hérissée de tours. On entre alors en ville d’un côté par une porte, de l’autre par un pont. Le pont fournit le nom de « Brive » (''briva'' — autrement noté ''brīuā'' — et signifie « pont » en [[Gaulois (langue)|langue gauloise]]) et l'aspect fortifié avec enceinte hérissée de tours celui de « Gaillarde » (''Galia'' désignant la force en latin). === Époque moderne === ==== Guerres de religion ==== Au {{s-|XVI}} la ville de Brive est une co-seigneurie des barons de Malemort, vassaux des évêques de Limoges, et des vicomtes de Turenne. Les barons de Malemort possèdent une partie de Brive depuis le {{s-|XII}}. En 1581, Jean de Saint-Chamans-Longueval, veuf d'Anne de Malemort, vend la baronnie de Malemort pour {{nb|60000 livres}} à [[François de Noailles (1519-1585)|François de Noailles]], tuteur de son neveu Henri de Noailles. Les [[Maison de Noailles|Noailles]] sont des vassaux des vicomtes de Turenne et vont chercher à sortir de cette dépendance en se rapprochant du roi et en achetant plusieurs seigneuries autour de Brive. Le [[Liste des vicomtes de Turenne|vicomte de Turenne]] est alors [[Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon|Henri{{er}} de La Tour d'Auvergne]]. Il s'est enfui de la cour en 1573, en même temps que le [[François de France (1555-1584)|duc d'Alençon]] et les [[Conjuration des Malcontents|malcontents]]. Ayant gagné sa vicomté, il la trouve tenue par des bourgeois protestants. Il se convertit au protestantisme en 1575. Cependant, bien que second d'[[Henri IV de France|Henri de Navarre]] depuis 1576 avec [[Henri Ier de Bourbon-Condé|Condé]], il ne participe pas à la prise de Brive par [[Geoffroy de Vivans]] en septembre [[1577]]. Le couvent des Cordeliers est alors incendié<ref>R. de Boysson, « L'invasion calviniste en Bas-Limousin, Périgord et Haut-Quercy - {{nobr romains|Chapitre IX}} : guerre des trois Henri (juillet 1585-2 août 1589) », {{p.}}534, ''Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze'', Volume 40, 1918 {{Lire en ligne|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54577109/f517.image.langFR}}.</ref>. Les dominicains quittent leur couvent qui se trouvait en dehors de la ville après son démantèlement et s'installent près de la [[Chapelle Saint-Libéral de Brive-la-Gaillarde|chapelle Saint-Libéral]]. La ville est menacée en [[1585]]. Les pierres du couvent des Cordeliers servent pour renforcer les remparts. Brive est au contact de la vicomté de Turenne tenue par les protestants et avec les terres tenues par les Noailles, catholiques. En [[1587]], Edme de Hautefort<ref>[https://books.google.fr/books?id=xkoWAAAAYAAJ&pg=RA1-PA90#v=onepage&q&f=false Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, ''Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières d'Europe'', volume 2, {{p.}}90, Paris, 1832].</ref>, gouverneur du Limousin, ligueur ami des Guise, et le consul de Brive Jean Maillard combattent les protestants occupant les bourgs proches de Brive. À la fin de l'année 1587, le pays autour de Brive est infecté par la peste. Le {{date-|6 août 1588}}, Edme de Hautefort fait prêter un serment de fidélité à la [[Ligue catholique (France)|Sainte Ligue]] par les habitants de Brive. Brive apprend le {{date-|20 août 1589}} l'assassinat du roi {{souverain2|Henri III (roi de France)}}. Brive se débarrasse d'Edme de Hautefort et reçoit {{souverain3|Gilbert III de Lévis}}, comte de La Voulte, comte puis duc de Ventadour, gouverneur du Limousin en 1571 avant d'être nommé en 1578 gouverneur du Lyonnais, Forez et Beaujolais (son fils [[Anne de Lévis]] a été nommé gouverneur du haut et bas Limousin après la mort de son père, en 1591). Une conférence est organisée pour le repos public dans le Bas-Limousin. En 1590, Brive reçoit Henri de La Tour d'Auvergne. Le {{date-|22 novembre 1590}}, des ligueurs attaquent trois portes de la ville mais ils sont repoussés. Ce sera le dernier épisode des [[Guerres de Religion (France)|guerres de Religion]] à Brive<ref>[http://www.societe-historique-correze.org/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=202&Itemid=47 Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze : les guerres de Religion à Brive].</ref>. La ville est restée catholique au sein d'une région acquise à la [[Réforme protestante|Réforme]]. La cité est récompensée de sa fidélité au roi en obtenant en 1551 le siège d'un [[présidial]]. ==== {{s2-|XVII|XVIII}} ==== [[Fichier:Plan Trudaine de Brive - 1760.jpg|vignette|{{centrer|Plan de l'[[Atlas de Trudaine|Atlas des routes]] levé à la demande de [[Daniel-Charles Trudaine]], vers 1760.<br>Sur ce plan, le nord est à gauche.}}]] Aux {{s2-|XVII|XVIII}}, la ville connut une grande prospérité, à laquelle contribua le Briviste [[Guillaume Dubois]], précepteur de [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], puis Premier ministre. Son frère Joseph, maire perpétuel de Brive, devenu directeur général des ponts et chaussées de France entre 1723 et 1736, fit construire le pont Neuf (l'actuel pont Cardinal) et de nouveaux hôtels particuliers, aménagea des boulevards et les faubourgs, assainit les marécages de la Guierle, détruisit les remparts. Son fils restaura la collégiale. Après les guerres de Religion, les dominicains reconstruisent leur église avec les pierres de l'église Saint-Barthélemy-du-Buys qui leur ont été données par le prieur du Buys, Jean de Fieux. Au {{s-|XVIII}}, il n'y a plus que 3 ou 4 religieux dans le couvent. En 1607, les [[Ordre de Sainte-Ursule|ursulines]] sont installées à Brive par Antoine de Lestang (1541-1617), second président du parlement de Toulouse puis conseiller d'État en 1600. Les ursulines vont assurer l'éducation de nombreux élèves. En 1613, l'évêque de Limoges Raymond de La Marthonie (1618-1627) pose la première pierre de l'église des [[Ordre des récollets frères mineurs|Récollets]]. La famille de Noailles devient le patron du couvent. Charles de Noailles, [[Liste des évêques de Saint-Flour|évêque de Saint-Flour]], et son frère François, duc de Noailles, traitent avec Germain Chauveron, gardien des récollets. Ils obtiennent le droit de mettre leur tombeau dans le chœur ou la nef. Antoine de Fieux, syndic des récollets, reconnaît en 1704 que les Noailles sont les patrons et les fondateurs du couvent. En 1724, ils obtiennent un terrain qui longe le rempart. La générosité d'Antoine de Lestang est à l'origine de la fondation du collège des Doctrinaires, tenu par les [[prêtres de la doctrine chrétienne]], qui fonctionna de 1619 à 1790. Les bâtiments du collège ont été construits entre 1659 et 1671. L'aile gauche est agrandie en 1674 après l'achat d'une maison. Le collège a été une pépinière d'hommes illustres, comme le [[cardinal Dubois]], le jurisconsulte [[Jean-Baptiste Treilhard]] ou le médecin [[Georges Cabanis]]. Il est devenu un collège de garçons de 1803 à 1887, puis de filles de 1888 à 1947. L'ancien collège des Doctrinaires est transformé en hôtel de ville de Brive en 1974. Le couvent des Cordeliers est reconstruit au milieu du {{s-|XVII}}. En 1674, l'hospice Dubois, ou hospice général, est construit à la sortie sud de la ville, près de la porte des Frères. Néanmoins, malgré cet essor, la ville, très peu industrialisée, ne comptait à la veille de la [[Révolution française|Révolution]] qu'une seule fabrique de tissu, la manufacture Le Clère, qui occupait quelque deux cents ouvriers. {{clr|right}} === Époque contemporaine === ==== {{S-|XIX}} ==== [[Fichier:Guronie 12 - BRIVE - La gare.jpg|vignette|La [[gare de Brive-la-Gaillarde]] dans les [[années 1920]].]] La [[Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France]] a obtenu en 1853 la réalisation des lignes de chemin de fer traversant le Massif central, et en particulier la liaison entre Lyon et Bordeaux. Le Grand Central doit construire la ligne reliant Périgueux et le Lot, à Capdenac. Le marché de construction de la ligne est passé le {{date-|1er décembre 1855}} avec l'entreprise des frères Hunebelle. Le tronçon de {{unité|72|km}} entre Périgueux et Brive est inauguré le {{date-|17 septembre 1860}}. Entretemps, par le traité du 11 avril 1857, cette partie du réseau du Grand Central est devenue une ligne de la [[Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans]]. Le tronçon de {{unité|97|km}} entre Brive et Capdenac est inauguré le 10 novembre 1862<ref>François Palau, Maguy Palau, ''Le Rail en France. Le Second empire 1858-1863'', tome 2, {{p.}}113, 176, publication à compte d'auteur, Paris, 2001 {{ISBN|2-950-94212-1}}.</ref>. Brive est alors en relation avec Paris depuis l'ouverture de la ligne Limoges-Périgueux le {{date-|26 août 1861}}, et avec Toulouse avec l'inauguration de la ligne Montauban-Capdenac, le {{date-|30 août 1858}}. Modeste chef-lieu d'arrondissement au début du {{XIXe siècle}}, Brive se développa à partir de [[1860]], grâce à l'arrivée du [[chemin de fer]]. Son site, préféré à celui de [[Tulle]] pour des raisons topographiques et économiques, devint le centre ferroviaire d'une étoile à six branches. Le train arriva à point nommé, après le phylloxera qui avait détruit le vignoble régional. Il entraîna la spécialisation du bassin de Brive dans la production légumière et fruitière. Cet essor agricole induisit la création d'autres établissements : conserveries, confitureries, fabriques de liqueurs et, pour le conditionnement, vanneries, papeteries et fabriques de bois. Après l'arrivée du chemin de fer, la municipalité de Brive commence à être prise d'une activité urbanistique pour améliorer la circulation à l'intérieur de la ville en ouvrant de larges routes droites en détruisant les vieilleries sous le prétexte de salubrité publique et d'hygiénisme<ref>[http://www.societe-historique-correze.org/index.php?option=com_docman&task=doc_download&gid=222&Itemid=47 ''Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze'' : Brive, ses monuments disparus].</ref>. ==== {{S-|XX}} ==== Depuis 1907, Brive abrite le [[126e régiment d'infanterie|{{126e|régiment}} d’infanterie]] dit le régiment des « bisons ». Capitale régionale de la [[Résistance intérieure française|Résistance]] en tant que siège des principaux mouvements ([[Armée secrète (France)|Armée secrète]] et [[Mouvements unis de la Résistance]]) et réseaux ([[Alliance (réseau)|S.R. Alliance]], [[Special Operations Executive]]…), Brive-la-Gaillarde est la première ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 {{date||août|1944}}. Elle recevra à ce titre la [[croix de guerre 1939-1945]]. C'est à Brive également que dès le {{date-|17 juin 1940}}, [[Edmond Michelet]] distribue un tract appelant à la [[Maquis du Limousin|résistance contre l'envahisseur nazi]]. Le 11 novembre 1942, à l'appel de la Résistance, une manifestation est organisée pour protester contre l'arrivée des troupes allemandes dans la ville<ref>{{Lien web |prénom=Centre |nom=France |titre=Histoire - Un mythe, un mystérieux capitaine : ce que l'on sait du 11 novembre 1942 à Brive (Corrèze), cet acte héroïque unique en France |url=https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/un-mythe-un-mysterieux-capitaine-ce-que-l-on-sait-du-11-novembre-1942-a-brive-correze-cet-acte-heroique-unique-en-france_14214927/ |site=www.lamontagne.fr |date=2022-11-11 |consulté le=2024-04-01}}</ref>. Signe d'une influence communiste importante dans la région, l'actuelle avenue de Paris, artère principale remontant du pont Cardinal jusqu'au bas de la rue Toulzac, dans le prolongement de la collégiale Saint-Martin, a un temps porté le nom d'avenue du Maréchal Staline. Le parti communiste se réorganise, dès juillet-août 1940. Germain Auboiroux, Gaby Lhomond-Goudoux, Robert Delord et Paul Peyraud impulsent sa reconstitution. A partir de 1941, la résistance communiste s'organise autour du café "Le Verdanson" possédé par [[Roger Lescure]] et son épouse<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Roger LESCURE |url=https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/roger-lescure |site=Musée de l'Ordre de la Libération |consulté le=2024-04-01}}</ref>. == Politique et administration == === Tendances politiques et résultats === {{Article connexe|Élections municipales de 2014 en Corrèze|Élections municipales de 2020 en Corrèze}} Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire de Brive-la-Gaillarde sont les suivantes : {| class="wikitable centre" ! scope="col" |Élection ! scope="col" |Territoire ! scope="col" |Titre ! scope="col" |Nom ! colspan="2" scope="col" |Tendance politique ! scope="col" |Début de mandat ! scope="col" |Fin de mandat |- |[[Élections municipales de 2014 en Corrèze|Municipales]] |Brive-la-Gaillarde |[[Maire (France)|Maire de Brive-la-Gaillarde]] |[[Frédéric Soulier]] |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[mars 2014]] |[[2026]] |- |[[Élections départementales françaises de 2015|Départementales]] |[[Canton de Brive-la-Gaillarde-1]] |[[Conseiller départemental|Conseillers départementaux]] |Cédric Lachaud et Hayat Tamimi |[[Parti socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[2015]] |[[2021]] |- |[[Élections départementales françaises de 2015|Départementales]] |[[Canton de Brive-la-Gaillarde-2]] |[[Conseiller départemental|Conseillers départementaux]] |Francis Colasson et Lilith Pittman |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[2015]] |[[2021]] |- |[[Élections départementales françaises de 2015|Départementales]] |[[Canton de Brive-la-Gaillarde-3]] |[[Conseiller départemental|Conseillers départementaux]] |Sandrine Maurin et Gérard Soler |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[2015]] |[[2021]] |- |[[Élections départementales françaises de 2015|Départementales]] |[[Canton de Brive-la-Gaillarde-4]] |[[Conseiller départemental|Conseillers départementaux]] |Najat Deldouli et Franck Peyret |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[2015]] |[[2021]] |- |[[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] |[[Deuxième circonscription de la Corrèze]] |[[Assemblée nationale (France)|Député]] |[[Frédérique Meunier]] |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |{{date|21|juin|2017}} |{{date||juin|2022}} |- |[[Élections régionales françaises de 2015|Régionales]] |[[Nouvelle-Aquitaine]] |[[Liste des présidents des conseils régionaux en France|Président du conseil régional]] |[[Alain Rousset]] |[[Parti socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |{{date||décembre|2015}} |[[2021]] |- |[[Élection présidentielle française de 2017|Présidentielle]] |[[France]] |[[Président de la République]] |[[Emmanuel Macron]] |[[LaREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LREM}} | |{{date|14|mai|2017}} |{{date||mai|2022}} |} ==== Récapitulatif de résultats électoraux récents ==== {| class="wikitable centre" style="text-align:center" ! rowspan="2" scope="col" |Scrutin ! colspan="12" scope="col" |{{1er}} tour ! colspan="9" scope="col" |{{2d}} tour |- ! colspan="2" scope="col" |{{1er}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{2e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{3e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{4e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{1er}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{2e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{3e}} ! scope="col" |% |- ! scope="row" |[[Élections municipales de 2014 en Corrèze#Brive-la-Gaillarde|Municipales 2014]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UMP}} | |UMP |{{unité|46.00|}} | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |{{unité|33.97|}} | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVD}} | |DVD |{{unité|12.24|}} | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} | |EELV |{{unité|7.77|}} | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UMP}} | |UMP |{{unité|58.80|}} | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |{{unité|41.19|}} | colspan="3" | ''Pas de {{3e}}'' |- ! scope="row" |[[Élections européennes de 2014 en France|Européennes 2014]]<ref>{{Lien web|url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__ER2014/(path)/ER2014/06/074/019/019031.html|titre=Résultats des élections européennes 2014}}.</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UMP}} | |UMP |25,57 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |21,53 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |FN |19,58 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} | |UDI |8,68 | colspan="9" |''Tour unique'' |- ! scope="row" |[[Élections régionales de 2015 en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes|Régionales 2015]]<ref>{{Lien web|url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales-2015/(path)/regionales-2015/75/7519/7519031.html|titre=Résultats des élections régionales 2015}}.</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |32,67 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |28,42 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |FN |20,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FG}} | |FG |5,33 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |41,76 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |40,26 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |FN |17,98 |- ! scope="row" |[[Élection présidentielle française de 2017|Présidentielle 2017]]<ref>{{Lien web|url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2017/(path)/presidentielle-2017/075/019/019031.html|titre=Résultats de l'élection présidentielle 2017}}.</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |EM |28,63 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |20,02 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} | |LFI |19,22 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |FN |16,35 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |EM |73,72 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |FN |26,28 | colspan="3" |''Pas de {{3e}}'' |- ! scope="row" |[[Élections législatives de 2017 en Corrèze|Législatives 2017]]<ref>{{Lien web|url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives-2017/(path)/legislatives-2017/019/01902031.html|titre=Résultats des élections législatives 2017}}.</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LREM}} | |LREM |29,87 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |20,50 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |15,45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} | |LFI |10,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |52,19 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LREM}} | |LREM |47,81 | colspan="3" |''Pas de {{3e}}'' |- ! scope="row" |[[Élections européennes de 2019 en France|Européennes 2019]]<ref>{{Lien web|url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes-2019/(path)/europeennes-2019/075/019/019031.html|titre=Résultats des élections européennes 2019}}.</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |LREM |23,45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |RN |19,83 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} | |EELV |11,87 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |10,98 | colspan="9" |''Tour unique'' |- ![[Élections municipales de 2020 en Corrèze|Municipales 2020]]<ref>[https://elections.interieur.gouv.fr/municipales-2020/019/019031.html Résultats officiels pour la commune Brive-la-Gaillarde]</ref> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |LR |60,44 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |PS |20,69 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} | |DVG |9,79 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} | |EELV |9,07 | colspan="9" |''Liste élue au premier tour'' |} === Administration municipale === La population de la commune étant comprise entre {{formatnum:40000}} et {{nombre|49999|habitants}} au recensement de 2014, quarante-trois [[Conseil municipal (France)|conseillers municipaux]] ont été élus en 2014. === Liste des maires === {{Article détaillé|Liste des maires de Brive-la-Gaillarde}}[[Frédéric Soulier]] <small>([[Les Républicains|LR]])</small> est le maire de Brive-la-Gaillarde depuis 2014, il est réélu le 26 mai 2020 par le conseil municipal<ref>{{Lien web|nom1=France|prénom1=Centre|titre=Municipales 2020 - "C'est l'heure des territoires comme les nôtres" : Frédéric Soulier entame son deuxième mandat de maire de Brive|url=https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/c-est-l-heure-des-territoires-comme-les-notres-frederic-soulier-entame-son-deuxieme-mandat-de-maire-de-brive_13792390/|site=lamontagne.fr|date=2020-05-26|consulté le=2020-05-27}}.</ref>. Il succède à [[Philippe Nauche]] <small>([[Parti socialiste (France)|PS]])</small>. === Politique de développement durable === La ville a engagé une politique de [[développement durable]] en lançant une démarche d'[[Agenda 21]] en 2010<ref>[http://www.agenda21france.org/agenda-21-de-territoire/fiche.html?r_id=245&list FICHE | Agenda 21 de Territoires - Brive-la-Gaillarde], consultée le {{date-|27 octobre 2017}}.</ref>. === Découpage administratif === De 1790 à 1951, la commune était intégralement incluse dans le canton de Brive, devenu [[canton de Brive-la-Gaillarde]]. De 1951 à 1982, la commune a été scindée entre le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Nord]] et le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Sud]]. De 1982 à 2015, Brive-la-Gaillarde est chef-lieu de cinq cantons<ref>{{Cassini-Ehess|id=6008|titre=Brive-la-Gaillarde|consulté le=21 février 2014}}</ref> qui divisent son territoire communal : * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Centre]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Est]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Nord-Ouest]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Est]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-Sud-Ouest]]. À la suite du [[redécoupage cantonal de 2014 en France]], ces cinq cantons disparaissent en 2015 et la ville est divisée en quatre nouveaux cantons : * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-1]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-2]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-3]] ; * le [[canton de Brive-la-Gaillarde-4]]. === Instances judiciaires et administratives === [[Fichier:Sous-Préfecture.JPG|thumb|140px|{{centrer|Sous-préfecture de Brive-la-Gaillarde.}}|alt=]] [[Fichier:Brive-la-Gaillarde - Palais de justice -01.JPG|thumb|200px|{{centrer|Palais de justice.}}]] ==== Sous-préfecture ==== La sous-préfecture de Brive-la-Gaillarde est située boulevard Jules-Ferry<ref>[http://www.correze.pref.gouv.fr/Les-services-de-l-Etat/Les-sous-prefectures/Sous-Prefecture-Brive Préfecture de la Corrèze : sous-préfecture de Brive].</ref>. ==== Justice ==== * Tribunal de Grande Instance, au Palais de justice, boulevard du Maréchal-Lyautey ; * Tribunal d'Instance, 6, rue Saint-Bernard ; * Conseil des prud'hommes de Brive-la-Gaillarde, 6, rue Saint-Bernard. {{clr|left}} === Jumelages === Au 2 mars 2022, Brive-la-Gaillarde est [[Jumelage|jumelée]] avec<ref name="JUMEL"> {{Lien web |url=http://www.cncd.fr/frontoffice/bdd-recherche-resultat.asp?searchField=brive&x=0&y=0 |titre= Atlas français de la coopération décentralisée et des autres actions extérieures |site= le site du ministère des Affaires étrangères |consulté le= 15 novembre 2012 }}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.brive.fr/index.php/accueil-2/villes-jumelees/ Villes jumelées], site de la commune</ref> : * {{Jumelage|Douala III|Cameroun|année=1967}} ; * {{Jumelage|Dunstable|Royaume-Uni|année=1957}} ; * {{Jumelage|Guimarães|Portugal|année=1993}}, capitale européenne de la culture en 2012 ; * {{Jumelage|Joliette (Québec)|Québec|ville=Joliette|année=1985}} ; * {{Jumelage|Lauf an der Pegnitz|Allemagne|année=1985}} ; * {{Jumelage|Melitopol|Ukraine|année=1967}} ; * {{Jumelage|Castell-Platja d'Aro|Espagne|ville=Platja d'Aro|année=2000}} ; * {{Jumelage|Reus|Espagne|année=1985}} ; * {{Jumelage|Sikasso|Mali|année=1982}} ; Par ailleurs, depuis 1998, la commune a signé plusieurs contrats de partenariat avec la commune de [[Sikasso]] au Mali<ref name="JUMEL"/>. === Politique environnementale === {{Article connexe|Liste des villes et villages fleuris de la Corrèze}} Dans son palmarès 2023, le [[Conseil national de villes et villages fleuris]] de France a attribué trois fleurs à la commune<ref>[https://www.villes-et-villages-fleuris.com/les-communes-labelisees Les communes labellisées], Site des villes et villages fleuris, consulté le {{date-|22 décembre 2023}}.</ref>. == Population et société == === Démographie === <!--Le paragraphe que vous essayez de modifier est rédigé automatiquement par un modèle. Veuillez insérer votre texte après {{Population de France/section}} --> {{Population de France/section}} ==== Enseignement ==== ===== Collèges ===== ====== Établissements publics ====== * collège Jean-Lurçat ; * collège Jean-Moulin ; * collège d'Arsonval ; * collège Georges-Cabanis ; * collège Maurice-Rollinat ; * SEGPA (section enseignement général professionnel adapté). ====== Établissements privés ====== * école et collège Bossuet ; * école Jeanne-d'Arc ; * école et collège [[Jean-Baptiste de La Salle|Jean-Baptiste-de-La-Salle]]. * école Notre-Dame. ===== Lycées ===== ====== Établissements publics ====== * lycée d'Arsonval<ref>[http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/site/ Académie de Limoges : lycée d'Arsonval].</ref>, bâti entre 1884 et 1886<ref>{{Lien web|titre=Historique du collège et lycée d'Arsonval|url=http://archives.brive.fr/Docs/BM225_sept2010.pdf|site=Archives Brive|consulté le=15/12/2016}}.</ref> ; * [[Lycée Georges-Cabanis|lycée général, technologique et professionnel Georges-Cabanis]]<ref>[http://www.lyc-cabanis.ac-limoges.fr/ : lycées général, technologique et professionnel Georges-Cabanis].</ref> ; * lycée général, technologique et professionnel Simone-Veil<ref>[http://www.cite-danton.ac-limoges.fr/ Académie de Limoges : cité scolaire Danton].</ref> ; * lycée technique Lavoisier<ref>[http://www.lycee-lavoisier.com/ Lycée Lavoisier].</ref>. ====== Établissements privés ====== * lycée Bossuet ; * lycée technique Bahuet. ===== Enseignement supérieur ===== L'université de Limoges dispose d'un campus à Brive-la-Gaillarde<ref>[http://www.brive.unilim.fr/index.php?option=com_frontpage&limitstart=10 Université de Limoges : campus de Brive-la-Gaillarde].</ref> : * IUT génie électrique et informatique industrielle ; * IUT gestion des entreprises et des administrations ; * faculté des [[sciences et techniques des activités physiques et sportives]] STAPS : département sciences du sport ; * Centre juridique de Brive de l'[[université de Limoges]] : capacité et licence de droit<ref>[http://www.fdse.unilim.fr/article14.html Faculté de Droit et de Sciences économiques - site de Brive].</ref> ; * école de gestion et de commerce de la Chambre de commerce<ref>[http://www.egc.correze.net/FR/ École de gestion et de commerce].</ref> ; * Institut briviste supérieur d'administration et de commerce (IBSAC) pour les formations niveau [[Brevet de technicien supérieur en France|BTS]]<ref>[http://ibsac-ceforep.ecole.pagespro-orange.fr/ ISBAC-Ceforep].</ref> ; * XLIM institut de recherche de l'université de Limoges au pôle universitaire<ref>[http://www.xlim.fr/ XLIM].</ref> ; * école de soins infirmiers<ref>[http://www.ifsi-ch-brive.net/ Institut de formation de soins infirmiers].</ref> ; * formations post-bac dans les lycées Georges-Cabanis, Danton et Marguerite-Bahuet. === Vie culturelle === ==== Conservatoires ==== [[Fichier:Ecole nationale de musique et de danse - Brive-la-Gaillarde.jpg|vignette|{{centrer|École nationale de musique et de danse.}}]] * Conservatoire de Brive-la-Gaillarde<ref>[http://www.brive.net/12120.php Ville de Brive-la-Gaillarde : Conservatoire de Brive-la-Gaillarde].</ref> : conservatoire municipal de musique, danse et théâtre ; * Centre municipal d'arts plastiques<ref>[http://www.brive.net/12130.php Ville de Brive-la-Gaillarde Centre municipal d'arts plastiques].</ref> : centre pour l'apprentissage, la découverte et la pratique du graphisme, du modelage. Le centre possède une section particulière pour préparer le concours d'entrée des écoles nationales d'enseignement artistique. ==== Médiathèque ==== [[Fichier:Bibliothèque centrale de Brive la Gaillarde, France.JPG|vignette|right|{{centrer|Médiathèque.}}]] La ville de Brive-la-Gaillarde a créé une médiathèque dans l'ancien hôtel de ville, place Charles-de-Gaulle, et développé un réseau de lecture publique<ref>[http://www.brive.net/12110.php Brive-la-Gaillarde : Réseau de lecture publique].</ref>. ==== Archives ==== Le service des archives conserve les documents concernant l'histoire de Brive et son bassin de 1207 à nos jours. Installé depuis 2006 dans l'ancien logis des clarisses, le service accueille scolaires et grand public dans la découverte du patrimoine de Brive. ==== Manifestations et festivités ==== {{Section à sourcer|date=janvier 2024}} * la [[Foire du livre de Brive-la-Gaillarde|Foire du livre]], est l'une des manifestations culturelles les plus importantes de l'année, le second évènement littéraire français après le [[Salon du livre de Paris]] selon la mairie<ref>[http://www.brive.fr/3210.php Site officiel de Brive-la-Gaillarde - La Foire du Livre].</ref>. La Foire est l'occasion de la remise du [[prix de la langue française]]. Elle réunit chaque année des centaines d'auteurs touchant à tous les genres littéraires. [[Jean d'Ormesson]] était le président lors de la première manifestation, en 1982. En 2008, c'est [[Frédéric Beigbeder]] qui était aux commandes, marquant la volonté municipale de renouvellement et de rajeunissement de cet évènement majeur de la rentrée littéraire. Chaque année, la Foire est ponctuée de spectacles, rencontres, lectures et autres expositions qui ont attiré quelque {{nb|130000 visiteurs}} et {{nobr|500 écrivains}} en 2005. Antoine Gallimard était le président pour la Foire 2011, [[Erik Orsenna]] en 2012 et l'édition 2013 fut présidée par [[Alain Mabanckou]]. ** [[prix 12/17 Brive-Montréal]] ; * les [[Orchestrades universelles]] sont organisées chaque année, au mois d'août. Environ {{nobr|700 musiciens}} du monde entier âgés de {{nobr|10 à 25 ans}} et adeptes de tous les types de musique, se retrouvent et organisent pour l'occasion une soixantaine de concerts gratuits dans de grands lieux historiques, rues et autres salles de spectacles de Brive et de l'agglomération. Les Orchestrades sont provisoirement interrompues. La ville est rentrée dans le Livre des records en 1993 avec un concert qui a regroupé plus de {{nb|1000 musiciens}} et chanteurs lors des Orchestrades universelles. Depuis le record d'un orchestre de musiciens amateurs a été battu par le Canada au début des années 2000 avec plus de {{unité|6000|musiciens}} ; * le [[Festival de la Vézère]] est un festival de musique classique qui se déroule chaque été, pendant les mois de juillet et août, à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis {{nobr|34 ans}}. Il réunit plus de {{nb|8000 spectateurs}} et accueille des artistes de renommée internationale : Barbara Hendricks, Philippe Jaroussky, Chœur Accentus, Yuri Bashmet, Teresa Berganza, Abdel Rahman El Bacha, Hélène Grimaud, Patricia Petibon, Vivica Genaux, Simone Kermès, Valer Sabadus, Concerto Köln… Le Festival a animé depuis 1981 plus de {{nobr|25 communes}} depuis {{nobr|30 ans}} et s’ouvre régulièrement vers de nouveaux lieux du patrimoine ; * la ville organise, en partenariat avec la Société des réalisateurs de films, le [[Festival du cinéma de Brive - Rencontres européennes du moyen métrage|Festival du cinéma de Brive]] - [[Festival du cinéma de Brive - Rencontres européennes du moyen métrage|Rencontres du moyen métrage]] au cinéma Rex à l'issue duquel sont remis le grand prix du festival, le prix du jury, deux mentions et un prix du public ; * en été « [[Brive Plage Festival|Brive Festival]] », aujourd'hui propriété du groupe [[Vivendi]], est devenu un vrai festival, grâce à des musiciens très divers (jazz, rock…) et des danseurs ethniques venant de toutes cultures ; * « Les Cafés de l'été », tout l'été, des groupes connus ou moins connus, de toutes sortes de musique, font leur spectacle dans les bars de Brive et des environs ; * le Festival de l'élevage se propose d'importer « la campagne » au cœur de la ville et de renouer avec la tradition des vraies foires d'autrefois. Le Festival de l'élevage est ainsi la seconde manifestation agricole de France après le Salon de l'agriculture à Paris ; * 4 Foires Grasses en hiver (foires où sont primées foies gras et truffes) les {{1ers}} samedis de décembre, janvier, février, mars et foire aux chapons le {{2e|samedi}} de décembre ; * en 2006, la ville de Brive a obtenu le label « Ville amie des enfants » décerné par l'UNICEF, grâce à l'initiative de son conseil municipal des jeunes ; * Festival du Cinéma de Brive : rencontres européennes du moyen métrage qui ont lieu en avril. ==== Musées ==== * [[musée Labenche]] ; * Centre et musée Edmond-Michelet<ref>[http://www.brive.net/12175.php Ville de Brive : Centre Edmond-Michelet].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Musée Edmond Michelet |url=https://www.brive-tourisme.com/noesit/!/fiche/musee-edmond-michelet-155001820 |site=brive-tourisme.com |consulté le=21 août 2020}}.</ref>. ==== Centre d'art contemporain ==== * {{Référence nécessaire|Le Garage, inauguré 6 décembre 2013 et fermé le 15 janvier 2017|date=janvier 2024}}. ==== Société savante ==== * [[Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze]] fondée en 1878. ==== Danse ==== La ville {{pas clair|abrite une partie des activités}} de la Compagnie Hervé-Koubi. ==== Théâtre ==== * théâtre municipal, 1, avenue de Paris<ref>[http://www.brive.net/12125.php Ville de Brive, théâtre municipal].</ref> ; * théâtre de la Grange, 12, rue René Glangeaud<ref>[http://www.brive.net/12155.php Ville de Brive, théâtre de la Grange].</ref>. ==== Musique ==== {{Section à sourcer|date=janvier 2024}} Brive est la ville d'attache de la ''Camerata vocale de Brive'', ensemble vocal dirigé par [[Jean-Michel Hasler]] et constitué d'un chœur professionnel, l'Ensemble Chronochromie<ref>[http://www.fevis.com/ensemble/chronochromie-2/ Voir sur fevis.com.]</ref>, d'un chœur amateur et du Jeune Chœur du Limousin<ref>[http://bases-marques.inpi.fr/Typo3_INPI_Marques/marques_fiche_resultats.html?index=1&refId=4038182_201405_fmark&y=0 Voir sur bases-marques.inpi.fr.]</ref>, et proposant de nombreuses activités pédagogiques en lien avec le [[conservatoire à rayonnement départemental]] de la ville<ref>{{Lien web|url=http://www.brive.net/12120.php|titre=Site officiel de Brive-la-Gaillarde Le Conservatoire|consulté le=16 mars 2012|brisé le = 2023-11-25}}.</ref>. La Camerata vocale de Brive possède une discographie importante et s'est produite avec ses trois composantes dans les plus grands festivals français et européens<ref>[http://www.cameratavocale.fr/V2/ Voir sur cameratavocale.fr.]</ref>. Son directeur a en outre reçu le prix de l'Académie des beaux-arts en 1992<ref>[http://www.cameratavocale.fr/V2/index.php?option=com_content&view=article&id=17&Itemid=26 Voir sur cameratavocale.fr.]</ref>. L'ensemble vocal de Brive, dirigé par le compositeur et [[chef de chœur]] Christophe Loiseleur des Longchamps, est le chœur le plus ancien de cette ville. Fondé en 1965 par Henriette Cassaing (1942-2017), il produit chaque année un programme avec orchestre sur les messes, [[requiem]]s ou [[oratorio]]s du répertoire occidental. Il est constitué, selon les années, de 50 à 80 [[choriste]]s et travaille avec des solistes invités de réputation nationale ou internationale. La commune a mis en place des studios, permettant aux musiciens de pouvoir jouer et créer dans des conditions quasi professionnelles. Le [[Festival de la Vézère]], festival de musique classique, se déroule chaque été à Brive et sur tout le département de la Corrèze depuis {{nobr|34 ans}}. Il réunit plus de {{nb|8000 spectateurs}} et accueille des artistes de renommée internationale : [[Barbara Hendricks]], [[Philippe Jaroussky]], [[Chœur Accentus]], [[Yuri Bashmet]], [[Teresa Berganza]], [[Abdel Rahman El Bacha]], [[Hélène Grimaud]], [[Patricia Petibon]], [[Vivica Genaux]], [[Simone Kermes]], Valer Sabadus, [[Concerto Köln]]... ===== Chansons ===== [[Georges Brassens]] a écrit une chanson humoristique dont l'action se déroule au marché de Brive-la-Gaillarde (''[[Hécatombe (chanson)|Hécatombe]]''). Pour rendre hommage à l'artiste, la halle centrale de Brive, place de la Guierle, porte son nom. Dans la chanson « Quand les andouilles voleront », [[Georgius]] indique qu'Onésime Dumou, est natif de Brive-la-Gaillarde<ref>{{Lien web |titre=Paroles Quand Les Andouilles Voleront par Georgius - Paroles.net (lyrics) |url=https://www.paroles.net/georgius/paroles-quand-les-andouilles-voleront |site=www.paroles.net |consulté le=2024-02-28}}</ref>{{,}}<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=GhRoP2QADPA Georgius - Quand les andouilles voleront sur youtube.com]</ref> ==== Cinémas ==== * ''[[CGR (cinéma)|Méga CGR Brive]]'' : composé de neuf salles équipées numérique et 3D et inauguré le {{date-|27 juin 2001}}, il remplace les deux anciens cinémas ''CGR Rex'' et ''CGR Splendid'' ; * ''Le Rex'' : composé de trois salles, il est labellisé [[Art et Essai]] et ''cinéma de Recherche''. Le bâtiment, construit dans les années 1930 dans le style ''paquebot'', est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. ==== Gastronomie ==== [[Fichier:Fruits au foie gras de canard, marché de Brive-la-Gaillarde, France.JPG|thumb|alt=Fruits au foie gras de canard, marché de Brive-la-Gaillarde|{{centrer|Fruits au foie gras, marché de Brive-la-Gaillarde.}}]] {{Section à sourcer|date=janvier 2024}} * la [[moutarde violette de Brive]], faite à base de moût de raisin ; l'origine de cette moutarde remonte au moins au {{s-|XIV}} lorsque le pape corrézien Clément {{VI}}, frère du vicomte de Turenne, fit venir en Avignon, le moutardier de Turenne près de Brive ; * les divers cafés torréfiés par la Maison Bogota ; * la liqueur de noix, le pays de Brive étant à {{unité|100|m}} d'altitude c'est une région de noyers. Les distilleries de Brive se font livrer les noix des environs bénéficiant de l'AOC « noix du Périgord ». Les noix sont ramassées vertes, « en lait ». Elles sont ensuite pressées, donnant un jus vert astringent que l'on additionne de sirop de sucre ; * le vignoble du pays de Brive a été détruit par le [[phylloxéra]] à la fin du {{s-|XIX}} ; * le foie gras : tous les ans en hiver ont lieu quatre Foires grasses, où sont primés les plus beaux foies, les plus belles oies et une foire aux chapons. Cependant, on trouve ces produits sur le marché de Brive, sous la halle [[Georges Brassens|Brassens]], tous les samedis matin en hiver. Avant de gaver les oies au maïs, on les gavait au blé et aux figues. Aujourd'hui il est courant de trouver sur les marchés des figues farcies au foie gras ; * la truffe : dès que l'on quitte Brive vers le sud, on arrive sur un sol calcaire propice à la récolte de la truffe, en particulier en hiver, la ''[[Truffe noire|Truffe noire Tuber Melanosporum]]''. {{référence nécessaire|Lorsque le vignoble fut détruit, on remplaça les vignes par des plantations de chênes truffiers ou de noisetiers. Ces arbres sont [[Mycorhize|mycorhizés]], c'est-à-dire plantés jeunes, provisoirement, avec de la truffe, avant d’être plantés définitivement dans une truffière ; |date=21 octobre 2017}} * la ''maison Denoix'', fondée en 1839, produisant le « Quinquinoix », la « Suprême Denoix » et la « Moutarde Violette de Brive », a reçu en 2007 le label d'État « Entreprise du Patrimoine Vivant »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Denoix : maître liquoriste à Brive depuis 1839 |url=https://www.denoix.com/ |site=Denoix : maître liquoriste à Brive depuis 1839 |consulté le=2024-02-28}}</ref>. * {{Voir aussi|Cuisine limousine}} [[Fichier:Girolles au marché de Brive.jpg|thumb|Girolles au marché de Brive.]] === Sports === * Ville la plus sportive de France en 1989 (''{{Référence insuffisante|L'Équipe|date=janvier 2024}}).'' ==== Clubs ==== {{Section à sourcer|date=janvier 2024}} Parmi les clubs sportifs de la ville, il faut distinguer le [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin|CA Brive]], club omnisports disposant d'une section [[rugby à XV]], devenue [[Coupe d'Europe de rugby à XV 1996-1997|championne d'Europe en 1997]], notamment sous l'impulsion de son président [[Patrick Sébastien]]. La section Volley joua le championnat de PRO B pour la saison 2008-2009. Le principal club de [[football]] de la ville est l'[[Étoile sportive aiglons briviste|ESA Brive]], parvenu en quart de finale de la coupe de France en 2004. Le [[lac du Causse]], qui dépend de la ville de Brive, a accueilli le {{8e|championnat}} du monde universitaire d’[[aviron (sport)]] en septembre 2004 et a été désigné par le congrès de la Fédération internationale des sociétés d’aviron pour organiser le championnat du monde junior d’[[aviron (sport)|aviron]] en 2009, préféré à celui des [[jeux olympiques d'été de 1996|Jeux olympiques d’Atlanta de 1996]]. L'équipe féminine du club de Brive Triathlon {{Quand|évolue en {{1er|division}}|date=janvier 2024}} de la discipline. En 2005, Juliette Bénédicto, sociétaire de ce club, est devenue championne du monde juniors à Madère. Le Handball Brive Corrèze est un club de [[handball]] [[France|français]] qui a évolué en championnat de France garçons de moins de 18 ans pendant les saisons 2007-2008, 2008-2009 et 2009-2010. Les seniors masculins ont accédé à la Nationale 3 en 2011-2012. Les seniors filles ont joué en championnat de France N2 pendant la saison 2000-2001. Le [[Brive Hockey Club]] {{Quand|évolue en Division 3 du Championnat de France de Hockey sur glace|date=janvier 2024}} Brive a participé en 2009 à [[Intervilles]]. L'équipe briviste composée de 15 gaillardes et gaillards a rencontré [[Valenciennes]] à Amnéville le 28 juin 2009 et l'émission a été diffusée le 12 août sur [[France 3]]. ===== Stades ===== * [[stade Amédée-Domenech]] ; * stade d'athlétisme Georges-Lapeyre ; * stade André-Pestourie, avenue du 18-Juin ; * stade Gaëtan-Devaud, rue Léonce-Bourliaguet<ref>[http://www.limousin.culture.gouv.fr/IMG/pdf/pat_20_stade_brive.pdf Ministère de la Culture : stade Gaëtan-Devaud].</ref> ; * stade nautique de la ville de Brive<ref>[http://www.brive.net/1540.php Ville de Brive : piscine].</ref> ; * base nautique<ref>[http://www.brive.net/1555.php Ville de Brive : la base nautique de la ville].</ref> ; * golf municipal de Brive Planchetorte<ref>[http://www.brive.net/1565.php Ville de Brive : golf municipal de Brive Planchetorte].</ref>. === Garnisons === Unités militaires ayant été en garnison à Brive : * [[14e régiment d'infanterie de ligne|{{14e|régiment}} d'infanterie]], 1906 ; * [[126e régiment d'infanterie|{{126e|régiment}} d'infanterie]], depuis 1907. === Médias === ==== Presse locale ==== * ''La Montagne Brive'' ; * ''Brive mag''', magazine municipal d'information<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Brive Magazine |url=http://www.brive.fr/index.php/accueil-2/brive-magazine/ |site=Ville de Brive |consulté le=2024-02-28}}</ref>. ==== Radios locales ==== Plusieurs radios locales sont proposées à Brive : * [[Virgin Radio (France)|Virgin Radio Limousin]] (88.1 FM) : programme local de Virgin Radio réalisé depuis Brive. Elle propose des flashs d'informations locales et des programmes locaux ; * [[Radios chrétiennes francophones|RCF Corrèze]] (91.4 FM) : radio locale du [[Diocèse de Tulle]]<ref>[http://www.ffrc.fr/spip.php?article33 Adresses et coordonnées de RCF Corrèze].</ref>. Il y a aussi un studio dans Brive ; * [[Chérie FM|Chérie FM canal 19]] (92.1 FM) : antenne locale de [[Chérie FM]] dans la [[Corrèze (département)|Corrèze]] à la suite du rachat de Canal 19<ref>{{Lien web |titre=SchooP {{!}} La mémoire de la FM > Les fiches radio > Radio Corrèze - RadioTulle - RTS - NRJ Tulle - Radio Canal Stéréo 19 - Chérie FM Tulle (19) - www.schoop.fr |url=https://www.schoop.fr/ficheradio.php?id_radio=663 |site=www.schoop.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref> ; * Radio Grand Brive (94.3 FM) : radio associative basée à [[Objat]]. Avant janvier 2012, elle s'appelait « Canal Bleu »<ref>{{Lien web |titre=SchooP {{!}} La mémoire de la FM > Logos - www.schoop.fr |url=https://www.schoop.fr/logos/19_canalbleu.php |site=www.schoop.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref> ; * Bréniges FM (95.6 FM) : radio associative historiquement Malemortoise basée à Brive se trouvant 8 Rue Fernand Delmas<ref>{{Lien web |titre=SchooP {{!}} La mémoire de la FM > Les fiches radio > Bréniges FM (19) - www.schoop.fr |url=https://www.schoop.fr/ficheradio.php?id_radio=1153 |site=www.schoop.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref> ; * [[RFM|RFM Corrèze]] (96.2 FM) : antenne locale de RFM pour Brive et Tulle (96.3 FM). Elle a commencé à émettre récemment dans le [[Lot (département)|Lot]]<ref>{{Lien web |titre=SchooP {{!}} La mémoire de la FM > Les fiches radio > Cocktail FM - Fun Brive - Nostalgie Corrèze (1991) - Corrèze FM/RFM Corrèze - RFM Corrèze (19) - www.schoop.fr |url=https://www.schoop.fr/ficheradio.php?id_radio=1216 |site=www.schoop.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref> ; * [[Sud Radio (France)|Sud Radio]] a une fréquence sur Brive, le 97.8 FM ; * [[France Bleu Limousin]] est présente à Brive sur la fréquence 100.9 FM ; * Totem, une des principales radios commerciales de la [[région Occitanie]] émet à Brive sur 102.4 FM avec un bureau local au 65, boulevard Henri-de-Jouvenel. ==== Télévision locale ==== La chaîne publique [[France 3 Limousin]], antenne locale de [[France 3 Nouvelle-Aquitaine]], est présente à Brive grâce au site [[TDF]] de [[Lissac-sur-Couze]] et au site [[Towercast]] de l'impasse du Tilleul. Elle a un bureau local à Brive, au 18 rue Marcellin Roche. La chaîne privée Télim TV émettait à Brive depuis les mêmes émetteurs que France 3 Limousin et les autres chaînes de la TNT. Le 25 novembre 2016, elle cesse d'émettre à la suite d'une liquidation judiciaire<ref>[http://www.telesatellite.com/actu/48548-telim-tv-en-liquidation-judiciaire.html « Télim TV en liquidation judiciaire » sur telesatellite.com].</ref>. === Cultes === ==== Églises catholiques ==== * [[collégiale Saint-Martin de Brive|Collégiale Saint-Martin]]. * [[Église Saint-Sernin de Brive-la-Gaillarde|Église Saint-Sernin]]. * Église Saint-Thérèse des Chapélies. * Église Saint-Paul de Rivet. * Église du Sacré-Cœur des Rosiers. * Église Notre-Dame-de-Lourdes d'Estavel. * Sanctuaire des grottes de saint Antoine, église, monastère, pèlerinage, hôtellerie. * [[Chapelle Saint-Libéral de Brive-la-Gaillarde|Chapelle Saint-Libéral]]. * Chapelle de l'ancienne école Bossuet. * Chapelle de l'ancien collège des Doctrinaires. * Chapelle de l'ensemble scolaire Jeanne d'Arc. * Chapelle de la Providence. * Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Marcillac. * Chapelle de l'ancien orphelinat Dumyrat. ==== Églises protestantes ==== * [[Temple protestant de Brive-la-Gaillarde]], inauguré en 1900, de l'[[Église protestante unie de France]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Accueil |url=https://brive-la-gaillarde.epudf.org/ |site=Brive-la-gaillarde |consulté le=2022-12-02}}.</ref> * Église [[Évangélisme|évangélique]] Souffle de Vie<ref>{{Lien web |titre=Église Souffle de Vie |url=https://eglisesouffledevie.fr/}}.</ref>. * Église évangélique [[Baptisme|baptiste]]<ref>{{Lien web |titre=Eglise Baptiste de Brive |url=http://eglisebaptistebrive.com/}}.</ref>. ==== Islam ==== * Mosquée El Fath. ==== Témoins de jéhovah ==== * Salle du royaume. === Santé === * [[centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde]], 3, boulevard Docteur-Verlhac<ref>[http://www.ch-brive.fr/ Centre hospitalier de Brive].</ref> ; * clinique Saint-Germain ; * clinique des Cèdres ; * plusieurs maisons de repos. == Économie == Brive-la-Gaillarde est la première ville économique de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] et la dixième ville de la région [[Nouvelle-Aquitaine]]. À une trentaine de kilomètres de [[Tulle]], l'[[Communauté d'agglomération du Bassin de Brive|Agglomération du Bassin de Brive]] compte 107 000<ref>{{Lien web|titre=Dossier complet Intercommunalité du Bassin de Brive|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=EPCI-200043172|site=insee.fr}}.</ref> habitants et {{nombre|8000|établissements}} selon l'INSEE. Brive et son Agglomération se caractérisent par la présence d’entreprises diversifiées ayant montré au fil des années une forme de résilience particulière<ref>{{Article|auteur1=Denis Carré et Nadine Levratto,|titre=Les entreprises du secteur compétitif dans les territoires. Les déterminants de la croissance.|périodique=CNRS Laboratoire EconomiX|date=Etude ADCF juin 2013}}.</ref> face à la crise économique. Le territoire se compose de filiales de grands groupes et de nombreuses PME-PMI familiales et performantes. Il offre un tissu économique très varié autour : * des grandes filières industrielles de l’agroalimentaire, la mécanique, l’électronique, la cosmétique, le bois, le BTP et l’environnement ; * d’un secteur tertiaire dynamique avec le transport et la logistique, l’informatique, le numérique, l’impression, l’intérim, la santé et les services à la personne ; * d’activités commerciales et touristiques développées. === Histoire du développement économique de Brive === Avant l’arrivée de [[Jean Charbonnel]] à la mairie de Brive en 1966, la ville de Brive était considérée comme une cité marchande. Les ruraux des villages alentour venaient en ville pour se rendre à l'[[Centre hospitalier de Brive|hôpital de Brive]] ou réaliser leurs achats, surtout les jours de foire et notamment les foires grasses. Entre 1966 et 1995, Jean Charbonnel transforme la ville sur le plan économique. Il œuvre pour dynamiser la ville<ref>{{Article |titre=Jean-Michel Valade, Il y a la Brive d'avant et la Brive d'après 1966 |périodique=L'Express |date=01/11/2007 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/region/il-y-a-la-brive-d-avant-et-la-brive-d-apres-1966_474022.html }}.</ref> et ouvre le foncier à l’ouest pour l’implantation de nouvelles entreprises. La zone de Beauregard, puis la zone du Teinchurier sont les deux premières grandes zones industrielles de la ville. Entre 1972 et 1974, Jean Charbonnel est aussi ministre du Développement industriel et scientifique. À Brive, il met en place une politique d’accueil des entreprises très compétitive avec un prix du foncier très attractif. Il s’appuie par exemple sur les richesses agricoles du territoire pour inciter [[Blédina]], dénommé à l’époque Diépal, à venir s’installer<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Michel Valade et Frédéric Le Hech|titre=Une histoire de Brive-la-Gaillarde|éditeur=Les Ardents Editeurs|lire en ligne=http://jm-valade.blogspot.com/2014/02/la-disparition-de-jean-charbonnel-maire.html}}.</ref> à Brive en 1972. Aujourd’hui, la ville est toujours le grand centre commercial d’un territoire attirant les habitants du [[Périgord]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]] et des [[Causses du Quercy]] dans le [[Lot (département)|Lot]]. Sa zone de chalandise avoisine les {{nombre|200000|habitants}}. À leur tour, les différents maires ont réussi à modeler l’équilibre économique du territoire de Brive autour des sphères primaire, secondaire et tertiaire. En 2000, la Communauté d’Agglomération de Brive, qui compte au départ 16 communes, est créée. Le développement économique est la première compétence obligatoire de l’Agglomération. Pour l’exercer, l’agglomération est dotée d’une société d'économie mixte appelée « Brive Énergies » qui est chargée du développement économique de la ville. Il poursuit l’aménagement et le développement de grandes zones d’activités à l’ouest comme le Parc Economique de Brive Ouest (PEBO) sur 95 hectares. Brive Énergie se charge essentiellement de la commercialisation de ces espaces fonciers. Durant cette période, beaucoup d’efforts sont également concentrés sur le développement touristique du territoire. L’Office de Tourisme de Brive crée la marque "''100 % Gaillard"'' et met en place une stratégie de marketing touristique grâce notamment au [[Brive Festival]]. Depuis une dizaine d’années, Brive et ses alentours sont devenus une destination touristique reconnue. Cette reconnaissance est marquée en 2016 par l’édition d’un guide du routard ''Brive-la-Gaillarde et son pays''. Les projets de développement d’immobilier d’entreprise sont portés conjointement par l’Agglomération du Bassin de Brive et la [[Chambre de commerce et d'industrie de la Corrèze|Chambre de Commerce et d’Industrie de la Corrèze]]. Sur la commune de [[Saint-Viance]], la pépinière Novapole<ref>{{Lien web|titre=Novapole pépinière d'entreprises|url=https://www.novapole-correze.fr}}.</ref> accueille ses premiers créateurs d’entreprise à partir de 2007. Ils sont spécialisés dans le service ou la production agroalimentaire et bio-industrie. En 2009, Startech<ref>{{Article|titre=Startech un nouveau vaisseau entreprises|périodique=Brive Mag|date=22/10/2009|lire en ligne=http://www.brivemag.fr/startech-un-nouveau-vaisseau-entreprises/}}.</ref>, la seconde pépinière et hôtel d’entreprises est créée sur la zone d’activité commerciale du Mazaud à Brive. Elle est consacrée au secteur de l’électronique, des nouvelles technologies et des services aux entreprises. En 2014, l’Agglo du Bassin de Brive décide de confier la compétence économique à la SPL de Brive et son Agglomération. Au {{1er}} janvier 2016, le territoire de l’Agglo du Bassin de Brive s'agrandit pour passer de 16 à 48 communes. L’ouverture du foncier pour les entreprises se poursuit vers l’ouest de la ville. L’aménagement de la zone d’activité de Brive-Laroche sur l’emprise de l’ancien [[Aéroport de Brive-Souillac|aéroport de Brive]] agrandit les surfaces destinées aux activités de 40 hectares. Pour mutualiser leurs forces, la CCI de la Corrèze et l’Agglomération du Bassin de Brive inventent en 2015 Brive Entreprendre<ref>{{Article|titre=Des réseaux au service des entreprises|périodique=Brive Mag|date=22 juin 2017|lire en ligne=http://www.brivemag.fr/signature-brive-entreprendre-reseau-et-reseau-entreprendre/}}.</ref>. === Répartition du nombre d’établissements par secteurs d’activités === {| class="wikitable" |+ ! !Nombre !% |- |Ensemble |8 117 |100 |- |Industrie |767 |9,4 |- |Construction |1 074 |13,2 |- |Commerce, transport, hébergement et restauration |2 598 |32,1 |- |Services aux entreprises |1 944 |23,9 |- |Services aux particuliers |1 734 |21,4 |} ''Source : INSEE - dossier complet CA du Bassin de Brive - Répertoire des entreprises et des établissements SIRENE 01/01/2017'' === Mécanique, électronique, Mécatronique === Il existe une forte représentation de PME-PMI industrielles. Elles ont accumulé des savoir-faire reconnus dans les domaines de la mécanique et de l’électronique, et de leur combinaison (mécatronique) mais également de la sous-traitance aéronautique-spatial-automobile, avec une spécialisation en électronique - Optique et en mécanique industrielle-métallurgie bénéficiant de l'influence de la ''Mecanic vallée''<ref>{{Lien web|titre=Mecanic Vallée|url=https://www.mecanicvallee.com}}.</ref>. Entreprises de mécanique générale, mécanique de précision, maintenance industrielle, machines spéciales forment un ensemble diversifié de sociétés de toutes tailles. Les fleurons de la filière mécanique - électronique implantés à Brive sont Photonis, [[Thales Communications & Security|Thalès]], AD Industrie, Précision Mécanique de Brive, Brown Europe, GMD [[Eurocast]] Euclide. Ils sont entourés de TPE-PME comme ACTI Metal Industrie, Deshors Moulage, CAMCI Metal, SIRMET SAS, Mecalim, Mécalliance AMGP et innovantes comme M-Tecks EAC, I3D Concept, Concept Soudage, PRANA R&D, etc. === Agroalimentaire === Autour de la production et la transformation de viande, des fruits, des légumes et des plantes, se sont développées de grandes entreprises de taille variée : Blédina/Danone, Intermarché/Delvert, la Maison Lepetit, Bovetti, Gelpass/Francep, Fruinov, Pagès-Vedrenne, La Noix Gaillarde, La Distillerie des Terres Rouges/Renaud-Cointrau, Krill, Cavia.r, le groupe Carnivor et de Fipso. Non loin de Brive, [[Andros (entreprise)|Andros]] est installé à Biars-sur-Cère dans le Lot. Employant {{nombre|7400|personnes}}, cette société est un acteur incontournable de la filière agroalimentaire du bassin de Brive et est partenaire du Club de Rugby de Brive, le [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin|CABCL]]. À 5 minutes des axes autoroutiers, la zone de la Nau implantée sur la commune de [[Saint-Viance#Économie|Saint-Viance]] est consacrée au développement des activités des secteurs de l’agroalimentaire et des biotechnologies. Depuis 2007, la pépinière Novapôle accompagne l’implantation de jeunes entreprises de l’agroalimentaire innovantes comme Alter Nutrition, ou Vegesens. En 2018, l’implantation d’un relais local<ref>{{Article|titre=Un relais agri sud ouest à Novapole|périodique=La Montagne|date=12/07/2018}}.</ref> du [[Agri Sud-Ouest Innovation|pôle de compétitivité Agri Sud Ouest]] est l’une des preuves du dynamisme de la filière agroalimentaire du bassin de Brive. Agri Sud-Ouest se positionne au cœur du tissu local pour créer des réseaux entre les entreprises et les différents acteurs du monde agricole, de l’agroalimentaire et de l’agro-industrie. === Bois, ameublement et papier === À Brive, le bois représente une filière industrielle complète. Les entreprises œuvrant dans ce secteur sont proches de la ressource naturelle. De la forêt aux technologies avancées, TPE et groupes nationaux maillent le paysage et travaillent davantage sur la {{2e}} transformation du bois : industrie du papier carton, scieries, fabricants de parquet, emballages en bois, palettes, tonnellerie, entreprises d’ameublement et commerces de gros. Les entreprises reconnues de ce secteur sont pour la tonnellerie (Foudrerie François, Brive Tonneliers et Tonnellerie Saury), pour la scierie (Arbos, Valade et Fils, Soulier Philippe), pour l’emballage bois, papier et carton (Brj emballage, Arbopal, Allard Emballage du groupe Valois, Soflog Tellis, Emballage Industriel du Limousin), pour l’agencement : Sud Ouest Étalage du Groupe Lindera, Lamellux. === Cosmétique et biotechnologie === Cette filière s’est construite autour de deux grandes entreprises : Sothys et Silab. [[Groupe Sothys|Sothys]] est une entreprise familiale créée en 1946 par la famille Mas. Son siège se situe à Brive. Elle développe, produit et distribue des produits de beauté haut de gamme auprès des professionnels. Ses produits sont distribués dans le monde entier. Silab, plus jeune, créée en 1984, est devenu leader sur son marché, celui des actifs biologiques. Elle développe, fabrique et commercialise ses produits auprès de grands noms de l’industrie cosmétique. Elle emploie 290 collaborateurs dont 90 chercheurs<ref>{{Article|titre=Silab lance une plateforme dédiée aux microbiote de la peau et des plantes|périodique=L'Usine Nouvelle|date=30/05/2018|lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/article/silab-lance-une-plate-forme-dediee-au-microbiote-de-la-peau-et-des-plantes.N700134}}.</ref>. === Bâtiment et travaux publics === La filière BTP est structurée autour de grands groupes nationaux et d’entreprises anciennes familiales qui sont transmises de génération en génération. [[Eurovia]], [[Colas (société)|Colas]], [[Groupe NGE|Siorat/groupe NGE]], Devaud TP, Miane et Vinatier, Corrèze fermetures, Coudert construction, Allez et Cie, Parouteau Industrie, Lacoste et fils, [[Groupe Hervé|Hervé thermique]] ou SEBTP sont autant d’entreprises qui font vivre cette filière sur le territoire. Ce secteur compte plus de 460 entreprises et représente {{nombre|2500|emplois}}. === Transport et logistique === Brive est située au carrefour des axes Paris-Toulouse et Bordeaux-Lyon, portés par les autoroutes [[Autoroute A20 (France)|A20]] et [[Autoroute A89 (France)|A89]], à 2h de Bordeaux et de Toulouse. De cette situation géographique privilégiée pour une [[Villes moyennes|ville moyenne]], le territoire de Brive a su accueillir des implantations multiples de transporteurs logisticiens nationaux et internationaux. L’ouest de la ville jusqu’à la zone de la Gare développée le long de l’A20 sur la commune d’[[Ussac]] est le centre névralgique des échanges logistiques où se côtoient grands groupes et entreprises familiales : [[Transports Bernis|Géodis Bernis]], Schenker-Joyau, Veyres-Perié, transport Froidefond, Transport Verlhac, [[Chronopost]], Viapost, [[Colissimo]], Transport Madrias, [[Stef (entreprise)|STEF]], [[Norbert Dentressangle|XPO Logistics Europe]], agence TNT ou encore [[Mondial Relay]]. Ce secteur regroupe près de 90 entreprises et plus de {{nombre|1500|salariés}}. === Informatique et numérique === L’accès à la [[fibre optique]] ou au [[très haut débit]] (THD) est un critère très important pour les entreprises. Grâce au déploiement du THD sur son territoire, la filière numérique naissante et performante poursuit sa construction autour d’entreprises des secteurs de la [[communication]], des [[infrastructure]]s et du [[matériel informatique]], du conseil et accompagnement en [[stratégie digitale]], des [[Application (informatique)|applications]] et [[logiciels informatiques]]. Il s’agit d’une filière d’opportunités et d’emplois en constante évolution soutenue par des représentants de la filière. L’ALIPTIC (Association Limousine des professionnels des technologies de l’information et de la communication) a pour mission de développer l’appui des TIC aux filières stratégiques du territoire et de valoriser son image. Le 400 est un [[tiers lieu]], un lieu de partage (partage d’espaces de travail, de compétences et de matériel) créé à Brive en 2017 destiné au numérique, au co-working, aux médias et à l’image. Elles portent des initiatives et des événements innovants visant à promouvoir le développement de la filière comme la Start Up Battle et les 48 h du numérique à Brive<ref>{{Article|titre=Venez vous immerger dans les 48 heures du numérique à Brive|périodique=BFM on Web|date=10/04/2019}}.</ref>. === Commerce === {{Refnec|Brive et sa région représentent un marché local de plus de {{nombre|200000|habitants}}}}. Dans les années 2000, Brive-la-Gaillarde fut utilisée comme « laboratoire grandeur nature » pour tester de nouveaux produits de grande consommation. Les habitants de Brive sont jugés représentatifs de la population française par TNS Sofres, car isolés du reste de la région. Ainsi, les nouveaux produits sont testés dans les super et hypermarchés partenaires de TNS Sofres<ref>{{Article |auteur1=Keren Lentschner |titre=Danone teste son nouveau yaourt à Brive |périodique=[[Le Figaro]] |date=22-01-2010 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/societes/2010/01/22/04015-20100122ARTFIG00007-danone-teste-son-nouveau-yaourt-a-brive-.php |consulté le=04-09-2020}}.</ref>. {{Refnec|Dans les rues du centre-ville de Brive, se mêlent près de {{Nobr|500 commerces}}, répartis entre commerces indépendants et enseignes nationales. L’offre commerciale du centre-ville de Brive est étendue par celle proposée en zones commerciales à l’est comme à l’ouest de Brive}}. === Santé et services à la personne === Le [[Centre hospitalier de Brive|Centre Hospitalier de Brive]] est le premier employeur de la commune après la Mairie avec {{nombre|1800|personnes}}. La Maternité des Trois provinces<ref>{{Article|titre=Un an après la création de la maternité des trois provinces à Brive {{!}} Ce qui a changé|périodique=La Montagne|date=21/01/2019|lire en ligne=https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/un-an-apres-la-creation-de-la-maternite-des-trois-provinces-a-brive-ce-qui-a-change_13115633/}}.</ref>, un regroupement novateur entre la maternité de l’hôpital et celle de la clinique Saint-Germain atteint {{nombre|1400|naissances}} par an. La Clinique des Cèdres vient compléter l’offre de soin avec une spécialité en chirurgie orthopédique. La population de Brive est plus âgée que la moyenne nationale. Selon l’INSEE, environ 28 % des habitants du Bassin de Brive ont plus de 60 ans contre 22,6 % en France. De ce fait, le marché des seniors et des services à la personne est en pleine expansion sur le territoire de Brive et sa région. Le secteur de la santé, sanitaire et social représente environ 15 % des emplois sur l’Agglo de Brive. Depuis 10 ans, l’offre privée dans les services à la personne s’organise et poursuit son essor. En Corrèze, une dizaine d’entreprises de Services à la personne se sont fédérées autour du Groupement des Entreprises de Services à la Personne (GESAP 19) pour mener des actions collectives de promotion et de valorisation du secteur. L’idée première est de développer la lisibilité de l’offre privée dans ce secteur, porté au départ par les collectivités au travers d’associations d’utilité publique. === Tourisme === Brive est une destination touristique de premier plan pour les vacances (longs et courts séjours) et les séminaires d’entreprise. Elle bénéficie de l’influence majeure de la Vallée de la Dordogne. En 2017, Brive Tourisme a enregistré {{nombre|118000|visiteurs}}<ref>{{Ouvrage|titre=Rapport activités 2017 Brive Tourisme|lire en ligne=https://www.brive-tourisme.com/fr/pro/pour-vous-les-pros/prestataires-gaillards/bilan-de-saison/bilan-dactivite-2017/}}.</ref> sur la saison. Pour les longs séjours, les visiteurs français viennent principalement d’Île-de-France, de l’Ouest Atlantique et du Nord. En week-end et pour les courts séjours, ils arrivent de Bordeaux, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne et Lyon. Les visiteurs étrangers viennent de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la Belgique et de l’Allemagne. En venant à Brive, les visiteurs recherchent davantage la nature et le soleil, une destination paisible pour pratiquer des excursions et des balades en VTT, trouver la fraîcheur des lacs et des grottes et goûter à la gastronomie locale. == Emploi == Le Bassin de Brive concentre 59 % de l'emploi salarié du département. === Répartition de l'emploi par secteur d'activité === {| class="wikitable" |+ !Emplois des activités marchandes et agricoles salariés et non salariés !45 600 |- |Agriculture |2 % |- |Industrie |15 % |- |Construction |8 % |- |Commerce, transport et services divers |45 % |- |Administration publique, enseignement, santé et action sociale |30 % |} Source : INSEE, fichier Clap au 01/01/2015 et DIRECCTE == Culture locale et patrimoine == {{Article détaillé|Liste des monuments historiques de Brive-la-Gaillarde}} [[Fichier:Chateau eau.jpg|thumb|upright|Office de tourisme de Brive.]] [[Fichier:Brive - rue Toulzac - avenue de Paris.JPG|thumb|upright|La rue Toulzac se prolongeant par l'avenue de Paris.]] [[Fichier:Chapelle Saint-Libéral, XV è siècle, Brive-la-Gaillarde, France.JPG|thumb|upright|alt=Chapelle Saint-Libéral|Chapelle Saint-Libéral.]] Le patrimoine historique de Brive est riche et varié et recèle entre autres dix-sept monuments historiques classés ou inscrits à l'inventaire supplémentaire au seul registre de l'architecture. === Monuments religieux === * La [[collégiale Saint-Martin de Brive|collégiale Saint-Martin]] (les bâtiments les plus anciens sont du {{s-|XI}}) a été classée monument historique en 1862<ref>{{Lien web |titre=Eglise Saint-Martin |url=https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee//PA00099691 |site=pop.culture.gouv.fr |consulté le=2022-01-22}}.</ref>. Un premier édifice paléochrétien, dont il reste quelques murs dans la crypte, fut édifié sur ce lieu inaccessible par les eaux de la Corrèze. Sur ce lieu fut lapidé saint Martin de Brive, dit « l'Espagnol », en 407. L'actuelle église est une collégiale. Elle abrite entre autres un baptistère monolithe du {{s-|XIII}} et un bel ensemble de chapiteaux historiés du {{s-|XII}} dans le chœur et les bras du transept. L'ensemble du bâti a été maintes fois repris tout au long des siècles ; * couvent des Clarisses ({{s-|XVII}}), [[maison Cavaignac]]. Ce fut le logis de l'abbesse du couvent des Clarisse au {{s-|XVII}}. Ce bâtiment était relié à l'actuelle école de musique par un cloître. Cet ensemble fut détruit lors de l'ouverture de la rue au {{s-|XIX}}. Ce bâtiment, qui abrite aujourd'hui les archives, fut le premier musée de la ville fondé par l'érudit briviste Ernest Rupin. Dans le jardin Renaissance se trouve ''Sisyphe'', un élément du fond Rupin ; * La [[Chapelle Saint-Libéral de Brive-la-Gaillarde|chapelle Saint-Libéral]] ({{s-|XV}}) : elle est dédiée à un saint local, Libéral, évêque d'Embrun. Cette chapelle, du {{s-|XV}}, aujourd'hui lieu d'expositions, possède un portail de style roman limousin ; * [[Église Saint-Sernin de Brive-la-Gaillarde|L'église Saint-Sernin]] ({{s-|XIX}}) ; * Église du [[Sacré-Cœur de Jésus|Sacré-Cœur]] des Rosiers (moderne). * Église Saint-[[Saint Antoine|Antoine]] du monastère des Franciscains de Brive-la-Gaillarde, associée au sanctuaire des Grottes de Saint Antoine. * Église Sainte-[[Thérèse d'Avila|Thérèse]] des Chapélies. * Église [[Notre-Dame de Lourdes|Notre-Dame-de-Lourdes]] d'Estavel. * Église Saint-[[Paul de Tarse|Paul]] de Rivet. * Ancienne église Saint-Sernin de Brive-la-Gaillarde. Elle est inscrite à l'[[Inventaire général du patrimoine culturel]]<ref>{{Lien web |titre=Église paroissiale Saint-Sernin |url=https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee//IA19000126 |site=pop.culture.gouv.fr |consulté le=2022-01-23}}.</ref>. === Monuments civils === * La [[Maison dite Tour des Échevins|tour des Échevins]] ou maison à tourelles des {{s2-|XVI|XIX}} classée en 1889. Cette tour de la première Renaissance est adossée à une maison noble. Le heurtoir est en forme de salamandre, symbole de François {{Ier}} ; * le collège des Doctrinaires du {{s|XVII}}) qui est l'actuel hôtel de ville a été partiellement inscrit en 1926 et partiellement classé en 1943. Ce bâtiment du {{s-|XVII}} possède une belle colonnade à chapiteaux, en grès de Gramont. La cour d'honneur est bordée de trois bâtiments à deux étages mansardés, surmontés de coquilles ornées de trois boules que l'on retrouve dans beaucoup de constructions nobles du pays de Brive au {{s-|XVII}}. Ce collège fut fondé par M. de Lestang de Brive, président au Mortier au Parlement de Toulouse. Y firent leurs humanités : le général historien [[Jean-Baptiste Joseph de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac|d'Espagnac]], l’archevêque diplomate Daniel de Cosnac, le [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]], précepteur du régent Philippe d'Orléans puis ministre de {{souverain-|Louis XV}}, le juriste consulte Treilhard et le médecin philosophe Cabanis, tous deux enterrés au Panthéon, l'entomologiste [[Pierre-André Latreille]], le maréchal Brune et l'abbé de Feletz, membre de l'Académie française. À côté du collège se trouve sa chapelle dont le portail est décoré d'un fronton coupé porté par quatre colonnes torses, contre une façade à bossages portant un fronton cintré ; * le [[musée Labenche]] ({{s|XVI}}). Magnifique bâtiment Renaissance, l'hôtel noble de Labenche fut la demeure du garde des Sceaux du Bas-Limousin de François {{Ier}}. C'est actuellement le musée d'art et d'histoire de la ville de Brive. Il abrite les tapisseries du {{s mini-|XVII}} de la manufacture anglaise de Mortlake, les accordéons Dedenis, {{1re|manufacture}} d'accordéons de la Corrèze au {{s mini-|XIX}}, un incunable, de très jolies cheminées ; * hôtel Desbrülys ou Desbruslys ({{s|XVIII}}) ; * hôtel Salès de Marqueyssac ({{s-|XVII}}) ; * maison Lalande ({{s-|XVIII}}) ; * maison Treilhard ({{s-|XIII}}-{{s-|XVI}}). Cette maison ancienne présente sur sa façade rue des Prêcheurs une fenêtre triple pouvant remonter à la fin du {{s-|XIII}}. Sur la rue Basse, la maison présente une belle tour d'escalier flanquée dans sa partie supérieure d'une tourelle en poivrière. C'est dans cette maison qu'est né Jean-Baptiste Treilhard (1742-1810) ; * maison des Chanoines ({{s-|XIII}}), 23 rue Charles-Teyssier, face au collège des Doctrinaires ; * maison Leygonie ({{s|XIV}}) et partiellement classé en 1943 ; * hôtel Maillard ({{s-|XV}}) Cette maison de la rue Traversière est recouverte en façade côté place Charles-de-Gaulle d'un parement afin de la mettre en harmonie avec la place rénovée au {{s mini-|XIX}} ; * hôtel Quinhart de Maillard ({{s2-|XV|XIX}}) aussi appelé ''tours de Saint-Martin''. Ce bâtiment en retour d'équerre possède trois tourelles, deux escaliers à vis en pierre et gargouilles. M. de Maillard est à l'origine d'un livre de raison continué par deux générations consultable aux archives. La rançon des fils de François {{Ier}} fut votée dans ce bâtiment, en 1529 ; * [[château d'eau de Brive]] ({{s|XIX}}) : haut de {{unité|22.50|m}}, il fut construit en 1834 afin d'alimenter en eaux les fontaines environnantes. L'architecte en fut M. Limousin. L'édifice construit en forme de phare se tient sur une place gagnée sur les marécages au {{XVIIIe siècle}}. C'est aujourd'hui le siège de l'office de tourisme ; * château et parc de Puymège<ref>{{Base Mérimée|PA00099966|source=non}}.</ref> ; * maison Grivel ({{s-|XVII}}) ; * hôtel d'Enval ({{s-|XVI}}) ; * théâtre de Brive (anciennement le cinéma Splendid) ({{s-|XX}}). La {{1re|phase}} de construction se résumait à un bâtiment à un seul niveau, qui fut plus tard rehaussé d'un autre niveau ; * palais de Justice ({{s-|XIX}}) ; * pont Cardinal sur la Corrèze, construit en 1734, élargi en 1770 et 1929. Sa construction a été entreprise par Joseph Dubois, frère du [[Guillaume Dubois|cardinal Dubois]], maire perpétuel de Brive alors qu'il était directeur général des ponts et chaussées de France. === Personnalités liées à la commune === <gallery> Cardinal Guillaume Dubois.jpg|{{centrer|[[Guillaume Dubois]].}} Jean-Baptiste Treilhard 1742-1810.jpg|{{centrer|[[Jean-Baptiste Treilhard]].}} Latreille Pierre André 1762-1833.png|{{centrer|[[Pierre-André Latreille]].}} Brune.jpg|{{centrer|[[Guillaume Brune|Guillaume Marie-Anne Brune]].}} Cédric Villani.jpeg|{{centrer|[[Cédric Villani]].}} </gallery> ==== Natifs ==== * [[Gondovald]], se prétendant fils du roi [[Clotaire Ier]], mais généralement considéré comme un usurpateur, fut proclamé roi à Brive en 584. * [[Christophe de Lestang]] ou de L'Estang, né à Brive en 1560, mort à [[Carcassonne]] le 16 août 1621, prélat français, évêque de [[Lodève]] puis de Carcassonne. * [[Guillaume Dubois]] (1656-1723), cardinal, homme politique. * [[Jean-Baptiste Treilhard]] (1742-1810), juriste et homme politique. * [[Jean-Baptiste Joseph de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac]] (1713-1783), général français. * [[Bernard-François Lidon]] (1752-1793), négociant et homme politique, président du département de la Corrèze, député. * [[Marc René Marie de Sahuguet d'Amarzit d'Espagnac]] (1752-1794), [[spéculateur]] financier. *[[Gabriel Malès]] (1755-1837), député au [[Conseil des Cinq-Cents]]. * [[Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche]] (1756-1802), général des armées de la République française. * [[Nicolas Ernault des Bruslys|Nicolas Ernault de Rignac des Bruslys]] (1757-1809), général de la Révolution française. * [[Pierre-André Latreille]] (1762-1833), [[entomologiste]], membre de l’Académie des sciences. * [[Guillaume Brune|Maréchal Brune]] (1763-1815), maréchal d’Empire. * [[Antoine Louis Popon]], baron de Maucune (1772-1824), général des armées de la République et de l'Empire y est né. * [[Alexandre d'Alton]] (1776-1859), général des armées de la République et de l’Empire. * [[Jean-Baptiste Grivel]] (1778-1869), vice-amiral français. * [[Hector d'Ussel]] (1785-1811), héros de l’épopée napoléonienne. *[[Amédée Bouyssonie]], Paul Bouyssonie et [[Jean Bouyssonie]], découvreurs de la sépulture néandertalienne de l'homme de la Chapelle-aux-Saints. * [[Charles Bertrand d'Entraygues]] (1850-1929), peintre. * [[Albéric Cahuet]] (1877-1942), journaliste et écrivain. * [[Noël Bas]] (1877-1960), vice-champion olympique de gymnastique au concours général, en 1900. * [[François Labrousse]] (1878-1951), homme politique. * [[Blanche Selva]] (1884-1942), pianiste et [[pédagogue]]. * [[Louis Chadourne]] (1890-1925), écrivain (frère de [[Marc Chadourne|Marc]]). * [[Jean Vérines]] (1894-1943), chef d'escadron à la [[Garde républicaine (France)|Garde républicaine]], déporté. * [[Marc Chadourne]] (1895-1975), écrivain (frère de [[Louis Chadourne|Louis]]). * [[Maurice Gleize]] (1898-1974), réalisateur. * [[Robert Margerit]] (1910-1988), écrivain. * [[Michel Peyramaure]] (1922-2023), écrivain. * [[Frédéric Vidalens]] (1925-2004), peintre. * [[Claude Michelet]] (1938-2022), écrivain. * [[Robert Joudoux]] (1939-2016), [[historien]] et [[homme de lettres]]. * [[Jean-Paul Escande]] (né en 1939), médecin et universitaire. * [[Michel Testut]] (né en 1943), romancier, poète et nouvelliste. * [[Norbert Aujoulat]] (1946-2011), [[préhistorien]]. * [[Jean Bourdelle]] (1947-2006), écrivain et journaliste. * [[Patrick Maugein]] (1947-2006), homme d’affaires. * [[Pierre Lagier]] (né en 1949), journaliste et écrivain. * [[Pierre Bergounioux]] (né en 1949), écrivain. * [[Jean-Paul Malaval]] (né en 1949), écrivain. * [[Patrick Sébastien]] (né en 1953), imitateur, acteur, chanteur, animateur de télévision. * [[Dominique Bousquet]] (né en 1953), homme politique français. * [[Michel Doneda]] (né en 1954), saxophoniste. * [[Benoît Rivière]] (né en 1954), évêque d'[[Autun]], Chalon et [[Mâcon]]. *[[Xavier Patier]] (né en 1958), écrivain. * [[Pierre-André Valade]] (né en 1959), chef d’orchestre. * [[Salah Aougrout]] (né en 1961), acteur, animateur de télévision et de radio et scénariste algérien. * [[Bernard Thomasson]] (né en 1962), journaliste et écrivain. * [[Stéphane Béchy]] (né en 1963), [[claveciniste]] et organiste. * [[Pierre Gaffié]] (né en 1964), réalisateur et journaliste. * [[Nicole Couderc]] (née vers 1960), écrivaine française. * [[Fabienne Eymard]], chef cuisinière française. * [[Corinne Champougny]] (née en 1966), écrivain. * [[Frédérick Raynal]] (né en 1966), [[concepteur de jeux|concepteur de jeux vidéo]]. * [[Alain Roche]] (né en 1967), footballeur. * [[André Heyboer]] (né en 1971), baryton lyrique. * [[Cédric Villani]] (né en 1973), mathématicien, récipiendaire de la médaille Fields et homme politique français, député pour le mouvement [[Renaissance (parti)|La République en marche !]] dans la cinquième circonscription de l'[[Essonne (département)|Essonne]]. * [[Cédric Heymans]] (né en 1978), joueur de rugby à XV. * [[Dimitri Yachvili]] (né en 1980), joueur de rugby à XV. * [[Marine Serre]] (née en 1991), styliste française. * [[Damian Penaud]] (né en 1996), joueur de rugby à XV. ==== Autres ==== * [[Charles-Marie de Feletz]] (1767-1850), académicien ayant fait ses études à Brive. * [[Alceste De Ambris]] (né le {{date|15|septembre|1874}} à [[Licciana Nardi]], et mort le {{date|9|décembre|1934}} à Brive-la-Gaillarde), [[personnalité politique|homme politique]] et [[Syndicat|syndicaliste]] révolutionnaire italien. *[[Francis Poulenc]] (1899-1963) a séjourné au 4, place Krüger (actuelle place Latreille) en 1960<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Francis Poulenc (préface de Darius Milhaud)|titre=Correspondances 1915-1963|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1967|pages totales=275|passage=p.251}}.</ref>. * [[Adrien Faure]] (1905, Ussel-1981, Brive), résistant membre du mouvement Combat pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], déporté en 1944. * [[David Feuerwerker]] (1912-1980), membre du mouvement Combat en Limousin, aux côtés d’Edmond Michelet, rabbin de Brive durant l'Occupation. * [[Antoinette Feuerwerker]] (1912-2003), juriste et éducatrice française, épouse de David Feuerwerker ; membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet. * [[Edmond Michelet]] (1899-1970), homme politique, chef du mouvement Combat en Limousin ; arrêté par la [[Gestapo]] à Brive en février 1943 ; mort au village de Marcillac, sur la commune de Brive. * [[Édouard Valéry]] (1924-2010), résistant. Il était ouvrier peintre à Brive avant 1939. * [[Raymond Faro]] (1909-1944), en 1939, il est capitaine au {{126e}} régiment d'infanterie à Brive. * [[Maurice Rouel]] (1910-1987) homme politique français, est décédé à Brive. * [[Louis Néel]] (1904-2000), physicien, lauréat du [[prix Nobel]]. * [[Claude Morini]] (pseudonyme de Claude Bourgeau) (1939-1982), artiste peintre et graveur français a fait son service militaire à Brive. * [[Rose Warfman]] (1916, [[Zurich]]-2016), infirmière et assistante-sociale suisse membre du mouvement Combat en Limousin aux côtés d’Edmond Michelet, arrêtée à Brive, déportée à [[Auschwitz]]. * [[Pierre Lefranc]] (1922-2012), résistant qui fut conseiller municipal de Brive. * [[Jacques Poirier (SOE)]] (1922-2005), il fut l'un des acteurs de la libération de Brive-la-Gaillarde, intervenue le 15 août 1944. * [[Martial Brigouleix]] (1903-1943), en septembre 1939, il commande la {{5e}} compagnie du {{126e}} RI de Brive. *[[Pierre Mondy]] (1925-2012), acteur *[[Amédée Domenech (rugby à XV, 1933)|Amédée Domenech]] (1933-2003), joueur international de rugby à XV, mort à Brive *[[Joan-Pau Verdier]], (1947-2020), chanteur français, mort à Brive. * [[Liste des joueurs du Club athlétique Brive Corrèze Limousin|Liste des joueurs de rugby du Club athlétique Brive Corrèze Limousin]]. *[[Jean-Michel Valade]] (1953 - ), historien. *[[Ademo]],(1986 - ),Rappeur faisant partie du groupe PNL *[[N.O.S]],(1989 - ),Rappeur faisant partie du groupe PNL === Héraldique === {{Article détaillé|Armorial des communes de la Corrèze}} {{Blason commune |commune = Brive-la-Gaillarde |image = Blason_ville_fr_Brive-la-Gaillarde_(Corrèze).svg |article = Brive-la-Gaillarde |taille_image = 120 |blasonnement = D'azur à neuf épis de blé d'or liés par trois en forme de fleurs de lys et posés 2 et 1. |explications = Les épis de blé en forme de fleur de lys rappellent que la ville de Brive avait choisi l'autorité du roi de France. Le blé représente la richesse agricole de la ville. |devise = Briva Lemovicii inferioris caput (Brive capitale du Bas-[[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]]). |statut = Blason utilisé depuis longtemps et confirmé par une délibération le 15 janvier 1815. }} === Dans la culture populaire === La chanson [[Hécatombe (chanson)|''Hécatombe'']] de [[Georges Brassens]], datant de 1952, se passe à Brive. En voici le premier couplet : <poem> Au marché de Brive-la-Gaillarde À propos de bottes d'oignons Quelques douzaines de gaillardes Se crêpaient un jour le chignon. À pied, à cheval, en voiture, Des gendarmes mal inspirés Vinrent pour tenter l'aventure D'interrompre l'échauffourée. </poem> C'est en référence à cette chanson que la halle des producteurs de Brive s'appelle aujourd'hui « halle Georges-Brassens ». La chanson ''Quand les andouilles voleront'', de Georges Auguste Charles Guibourg, dit [[Georgius]], datant de [[1936 en musique|1936]], indique dans le qu'Onésime Dumou, est natif de Brive-la-Gaillarde. En voici le deuxième couplet : <poem> Question posée par Onésime Dumou, natif de Brive-la-Gaillarde, le jour de son mariage avec Félicie Tapolard : Monsieur l'maire, faut que j'vous cause Tout à l'heure, vous avez dit Qu'la femme, en tout état d'cause, D'vait suivre partout son mari Je suis d'nature congestive Et faut qu'je prenne fréquemment D'la limonade purgative Faudra-t-y qu'elle me suive tout l'temps ? “Tu vas faire un drôle d'époux Mais ce que j'crois surtout” ''Refrain'' </poem> == Voir aussi == === Bibliographie === * Étienne d'Alençon, ''Brive-la-Gaillarde'', éditions Sutton, {{coll.|Mémoire en images}}, 1998. * Étienne d'Alençon, ''Brive-la-Gaillarde'', éditions Sutton, collection Mémoire d'une ville, 2019. * Max Boissière, ''Ces Brivistes du coin de la rue'', Brive-la-Gaillarde : les 3 épis, [[2004]], 388{{nb p.}}, {{unité|20|cm}}. {{ISBN|2-912354-26-9}}. Cet ouvrage recense divers noms de rues de Brive-la-Gaillarde avec notices biographiques des personnages éponymes. * Jean Charbonnel (dir.), ''Histoire de Brive et de sa région'', Privat, Toulouse, 1991, 320{{nb p.}}. * Henri Delsol, ''Le Consulat de Brive-la-Gaillarde. Essai sur l'histoire politique et administrative de la ville avant 1789'', Brive, 1936, réédition Les Monédières, 1982, avec une préface de Marie-Rose Guillot. * Frédéric Le Hech et [[Jean-Michel Valade]], ''Une histoire de Brive-la-Gaillarde'', [[Les Ardents Éditeurs]], Limoges, 2007, 156{{nb p.}} * Frédéric Le Hech, ''Brive-la-Gaillarde'', éd. Geste, collection Découvrir, 2016. * {{Article | prénom1=Eugène | nom1=Lefèvre-Pontalis | lien auteur=Eugène Lefèvre-Pontalis | titre=Brive | périodique=Congrès archéologique de France, LXXXIV{{e}} session tenue à Limoges en 1921 | éditeur=A. Picard / Société générale d'Imprimerie | lieu=Paris | volume=84 | année=1923 | pages=269-291 | issn=0069-8881 | url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35691k/f291.image | consulté le=3 décembre 2012 }}. * Pierre Perol, ''La très ancienne et belle histoire de Brive-la-Gaillarde'', éd. Chastrusse & Cie, 1957. * Michel Peyramaure et Mélusine Harlé, ''Brive-la-Gaillarde : le guide'', éd. Renaissance du livre, 1996. * [[Jean-Michel Valade]], A la découverte mémorielle des rues de Brive, Le Puy Fraud Éditeur, 2018, 112 pages. === Articles connexes === * [[Liste des communes de la Corrèze]] * [[Communauté d'agglomération du Bassin de Brive]] * [[Liste des monuments historiques de la Corrèze]] * [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin]] * [[Histoire de la Corrèze]] * [[Rafle de Brive]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Brive-la-Gaillarde|wiktionary=Brive-la-Gaillarde}} {{Liens}} * [http://www.brive-tourisme.com/ Office du Tourisme du Pays de Brive] * [http://www.cabrive.net/ Site de la Communauté d'agglomération de Brive] * [http://archives.brive.fr/ Site des Archives municipales de Brive] == Notes et références == === Notes et cartes === * Notes {{Références|groupe=Note}} * Cartes {{Références|groupe=Carte}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} {{Palette|Communauté d'agglomération du bassin de Brive|Unités urbaines de Nouvelle-Aquitaine|Villes de Nouvelle-Aquitaine|Villes de Corrèze|Agglomérations romaines en France}} {{Portail|communes de France|Seconde Guerre mondiale|Brive-la-Gaillarde}} [[Catégorie:Commune en Corrèze]] [[Catégorie:Commune dans l'arrondissement de Brive-la-Gaillarde]] [[Catégorie:Commune dans la communauté d'agglomération du Bassin de Brive]] [[Catégorie:Lieu lié à la littérature]] [[Catégorie:Brive-la-Gaillarde|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Burdigala
Burdigala
{{Voir homonymes|Burdigala (homonymie)}} {{Langue du titre|la}} {{titre mis en forme|''Burdigala''}} {{Infobox Site archéologique | nom = ''Burdigala'' | autres noms = | taille carte = | image = Palais Galien-panoramique.jpg | légende image = Vestiges de l'[[amphithéâtre]] de [[Bordeaux]], dit [[Palais Gallien]]. | taille = 200 | pays = Empire romain | nom région1 = [[Province romaine]] | région1 = [[Haut-Empire romain|Haut-Empire]] : [[Gaule aquitaine]] <br/>[[Bas-Empire romain|Bas-Empire]] : [[Aquitaine seconde]] | nom région2 = [[Région (France)|Région]] | région2 = [[Nouvelle Aquitaine]] | nom région3 = [[Département (France)|Département]] | région3 = [[Gironde (département)|Gironde]] | nom région4 = [[Commune (France)|Commune]] | région4 = [[Bordeaux]] | type = [[Chef-lieu]] de [[Civitas]] | longitude = -0.579541 | latitude = 44.837912 | altitude = | superficie = | époque1 = [[Antiquité]] ([[Empire romain]]) }} '''''Burdigala''''' est le nom antique de la ville de [[Bordeaux]], fondée au {{-s-|I|e}} par l'[[Empire romain]]. == Étymologie == « Burdigala » serait composé de deux racines [[Aquitanique|aquitaniques]] ''burd-'' qui signifie « boueux » et de ''cal-'' qui voudrait dire « abri, crique » et signifierait à peu près « abri dans les marais »<ref>{{ouvrage|auteur1=[[Michel Morvan (linguiste)|Michel Morvan]]|champ libre=2500 noms expliqués|titre=Noms de lieux du Pays basque et de Gascogne|passage=p. 12|lieu=Paris|éditeur=éditions Christine Bonneton|année=2004|pages totales=231|isbn=2-86253-334-3|présentation en ligne=https://www.editions-bonneton.com/horscollection/1761-9782862533346-noms-de-lieux-du-pays-basque-et-de-gascogne.html|consulté le=18/12/2018}}</ref> en ([[proto-basque]]). Ce nom a évolué en ''Bordigala'', puis ''Bordale'' en [[basque]], ''Bordèu'' en [[gascon]] et « Bordeaux » en français. Les marins bretons l'appellent Bourdel, avec une très forte accentuation de la première syllabe, ce qui donne une voyelle longue; cette forme figure, entre autres, dans le dictionnaire Garnier (1986). Une rivière appelée [[Eau Bourde]] passant au sud de la ville conserve aussi ce sens de « marais ». == Histoire == === Peuplements antérieurs === Le premier emplacement habité est situé à l'embouchure de la [[Devèze (rivière)|Devèze]], un affluent de la [[Garonne]], proche de la [[Estuaire de la Gironde|Gironde]]. La naissance de Bordeaux n'est pas liée aux qualités du site, car, ville d'embouchure située sur une avancée du plateau landais, elle a longtemps été cernée de [[marais]] pestilentiels. === La conquête romaine === S'il existe des traces antérieures de peuplements humains, la ville de Burdigala n'est vraiment fondée qu'au {{-s-|I|e}}, quand l'[[Empire romain]] déplace et installe sur ce site les [[Bituriges Vivisques]] (littéralement « Bituriges déplacés »)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Madeleine Lasserre|titre=Histoire de Bordeaux|éditeur=Sud-Ouest|date=2017|pages totales=320|isbn=978-2817705002}}</ref>. Pendant la [[guerre des Gaules]], un lieutenant de [[Jules César]], [[Publius Crassus]], est accueilli à Burdigala en [[56 av. J.-C.]]. En [[52 av. J.-C.]], le ''[[cardo maximus|cardo]]'' et le ''[[decumanus]]'' (aujourd'hui [[Rue Sainte-Catherine (Bordeaux)|rue Sainte-Catherine]] et rues Porte Dijeaux et Saint Rémi) sont tracés le long de l'îlot Saint-Christoly<ref>{{Lien web |titre=Saint-Christoly ne doit pas changer de nom ! |url=http://www.placesaintchristoly.fr/Saint-Christoly2.htm |site=www.placesaintchristoly.fr |consulté le=2021-11-21}}</ref> qui englobe l'espace situé entre les rivières [[Devèze (rivière)|Devèze]] et [[Peugue (rivière)|Peugue]] et la [[Place Pey-Berland]]<ref>{{Lien web |titre=Saint-Christoly 2000 ans d'histoire. |url=http://bertrandfavreau.net/Saint-Christoly1.htm |site=bertrandfavreau.net |consulté le=2021-11-21}}</ref>. La ville devient le chef-lieu de la [[civitas]] des Vivisques, administrée par un collège de [[magistrat]]s, avec le statut de cité [[pérégrin]]e stipendiaire, le moins avantageux dans l'Empire romain. Ce carrefour routier est porté sur la [[table de Peutinger]]<ref>{{article|auteur=P. Barrière|titre=Lignes de terre et lignes d'eau d'après la Table de Peutinger|périodique=revue des études anciennes|année=1943|tome=XLV|numéro=1-2|page=93|doi=10.3406/rea.1943.3250}}.</ref>. === Le Haut Empire === Sous l'Empire romain, Burdigala se développe et devient une des villes les plus opulentes de la [[Gaule]]. Les premiers plants de vigne à l'origine du [[vignoble bordelais]] sont implantés entre 40 et 60 sur les coteaux nord de la rive gauche de la Garonne. En [[70]], l'empereur [[Vespasien]] en fait la capitale administrative de la [[province romaine]] d’[[Aquitaine (province romaine)|Aquitaine]] (des Pyrénées à la Loire) à la place de [[Saintes|Mediolanum Santonum]] (Saintes). Il semble que sous le règne de cet empereur, la ville ait reçu le statut de [[municipe]] de [[droit latin]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marcel Le Glay|auteur2=Jean-Louis Voisin|auteur3=Yann Le Bohec|titre=Histoire romaine|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1995|présentation en ligne={{Google Livres|3KIiAQAAIAAJ|page=284|surligne=}}}}</ref>. La ville est particulièrement prospère sous la dynastie des [[Sévères]] (193-235). Elle englobe alors le [[Rue Judaïque#Mont Judaïque|mont Judaïque]] (actuel quartier Saint-Seurin). De cet âge d'or datent des monuments illustres dont le forum ([[Piliers de Tutelle]]) et le [[Amphithéâtre de Bordeaux|Palais Gallien]] (amphithéâtre pouvant contenir {{unité|15000 personnes}} sur ses gradins en bois). === La période des troubles === La ville est victime de la révolte de [[Tetricus]], [[Empire des Gaules|« empereur des Gaules »]] ([[271]]-[[273]]/[[274]]), puis des troubles des [[Bagaudes]]. Durement frappée par les [[Grandes invasions|invasions barbares]] de [[276]] (la ville est pillée et incendiée), la cité décide de construire des [[Remparts et portes de ville de Bordeaux|remparts]] qui sont achevés en [[286]] (selon le tracé actuel des [[Cours d'Alsace et Lorraine|cours d'Alsace-Lorraine]], de la rue des Remparts et des [[cours du Chapeau Rouge]] et de l'Intendance). Il s'agit d'une enceinte de {{unité|740|mètres}} sur {{unité|480|mètres}} dont les murs ont une hauteur de dix mètres et une largeur de cinq mètres. On reconstruit également le [[Port de Bordeaux|port intérieur]] dans lequel s'écoule la [[Devèze (rivière)|Devèze]] par vingt-six bouches de [[bronze]]. La ville continue à briller pendant près d'un siècle, grâce au commerce de suif, de cire, de poix et de papyrus. Elle s'illustre par ses poètes chrétiens ([[Ausone]], [[309]]-[[394]]) et ses saints ([[Paulin de Nole]] ([[353]]-[[431]]), [[Sulpice-Sévère]] ([[363]]-[[410]])). En [[333]], l'[[Anonyme de Bordeaux]] en fit l'origine de son pèlerinage vers Jérusalem. Il nota [[Civitas]] Burdigala attestant ainsi du statut de la ville. ''Civitas Burdugala, ubi est fluvius Garonna per quem facit mare Oceanum accessa et recessa, per leuga plus minus centum.'' La ville de Bordeaux, où est le fleuve Garonne dans lequel les flux et reflux de l'océan (marées) se font sur plus ou moins cent lieues. Son itinéraire et sa description des lieux saints sont le plus ancien témoignage écrit d'un pèlerinage vers Jérusalem. == Personnalités liées à Burdigala == <gallery> Fichier:Ausonius.jpg|Ausone. Fichier:Linzer Dom - Fenster - Paulinus von Nola.jpg|Paulin de Nole. Fichier:Saint Sulpice Sévère.jpg|Sulpice-Sévère. </gallery> * [[Ausone]] (309-394), poète et professeur. * [[Paulin de Nole|Saint Paulin de Nole]] (353-431), poète et un ecclésiastique. * [[Sulpice-Sévère|Saint Sulpice-Sévère]] (363-410), chroniqueur et ecclésiastique. * [[Delphin de Bordeaux|Saint Delphin]], premier évêque de Bordeaux dont on soit certain. * [[Amand de Bordeaux|Saint Amand]], évêque de Bordeaux. * [[Séverin de Cologne|Saint Seurin]], évêque de Bordeaux. == Monuments antiques == === L'amphithéâtre === [[Fichier:Bordeaux_-_Palais_Gallien_2.jpg|vignette|[[Palais Gallien]].]] {{Article détaillé|Amphithéâtre de Bordeaux}} L'amphithéâtre de Bordeaux, traditionnellement appelé « [[Palais Gallien]] », est construit au {{s|II}}. L'arène intérieure mesurait {{unité|70 m}} sur {{unité|47 m}}, le pourtour de l'édifice était de {{unité|132 m}} sur {{unité|111 m}}, une hauteur de {{unité|25 m}}, ce qui en faisait un [[amphithéâtre romain|amphithéâtre]] de bonne taille. D'après sa dimension, on estime sa capacité à {{unité|22000 places}}. === Les Piliers de Tutelle === [[Fichier:Bordeaux_-_Pilliers_de_Tutelle.jpg|vignette|[[Piliers de Tutelle]].]] {{Article détaillé|Piliers de Tutelle}} Bordeaux a conservé, jusqu'en [[1675 en France|1675]], un important monument gallo-romain, appelé « [[Piliers de Tutelle]] ». Ce bâtiment du {{s-|III}}, unique dans la France du {{s-|XVII}}, avait comporté {{nobr|24 colonnes}} surmontées d'une architrave, rehaussées d'un couronnement à arcades orné de cariatides de trois mètres de hauteur. L'architecte [[Claude Perrault]] ([[1613 en France|1613]]-[[1688 en France|1688]]), qui dessina ce qu'il en restait en [[1669 en France|1669]] (dix-sept colonnes), indique qu'il ne s'agissait ni d'un temple, ni d'une basilique, puisque l'on n'y voyait nulle trace de charpente<ref>Claude Perrault, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1020573.r=claude+perrault.langFR ''Mémoires de ma vie''], voyage à Bordeaux, 1669, {{p.|183|à 185}}.</ref>. Or des fouilles de 2003, permirent de découvrir un [[péribole]], ce qui atteste qu'il s'agit bien d'un temple<ref>{{Harvsp|Barraud|Sireix|2010|p=6/10}}</ref>. Cette ruine presque intacte fut détruite en 1675 sur ordre de [[Louis XIV]]<ref>Claude de Montclos, ''La mémoire des ruines'', 1992, chapitre I.</ref>, afin de permettre la réalisation du [[Glacis (fortification)|glacis]] du [[Château Trompette (Bordeaux)|Château Trompette]] alors rebâti sur les plans de [[Vauban]]. == Burdigala dans la bande dessinée == * Dans l'album de bande dessinée, ''[[Le Tour de Gaule d'Astérix]]'', [[René Goscinny]] et [[Albert Uderzo]], les deux héros, [[Astérix]] et [[Obélix]], font étape à ''Burdigala''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=David|nom1=LOUYOT|titre=Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Gaulois sans jamais oser le demander à Astérix|éditeur=edi8|date=2011|isbn=978-2-7357-0350-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lnXzQyV_4eEC&dq=Le_Tour_de_Gaule_d'Ast%C3%A9rix+burdigala&hl=fr&source=gbs_navlinks_s|consulté le=2020-01-25}}</ref>. * ''Le glaive de Burdigala'', bande-dessinée [[Réalité augmentée|augmentée]], réalisée en partenariat avec le [[Musée d'Aquitaine|Musée d’Aquitaine]] et l’Université de Pau<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le Glaive de Burdigala |url=https://www.arretetonchar.fr/le-glaive-de-burdigala/ |site=Arrête ton char |consulté le=2020-09-28}}</ref>. == Hommages == En 1894, l'astronome bordelais [[Fernand Courty]] découvre depuis l'[[observatoire de Bordeaux]] une "planète", en réalité un astéroïde, à qui il donne le nom de [[(384) Burdigala|Burdigala]]. == Notes et références == {{Références|colonnes = 2}} == Voir aussi == {{Autres projets |Commons=Category:Burdigala}} === Bibliographie === * {{ouvrage |langue=latin |prénom1=Gabriel |nom1=de Lurbe |titre=Burdigalensium rerum chronicon |éditeur=[[Simon Millanges]] (1540-1623) |année=1589 |pages totales=70 |lire en ligne=http://www.babordnum.fr/items/show/82 |consulté le=21 juin 2016 }}. * {{ouvrage|prénom1=Dany |nom1=Barraud|nom2=Caillabet-Duloum |prénom2=Geneviève|titre= Burdigala. Bilan de deux siècles de recherches et découvertes récentes à Bordeaux|collection= Simulacra Romae I|année=2007|pages totales= 33 |lire en ligne= http://bib.cervantesvirtual.com/portal/simulacraromae/libro/c13.pdf|consulté le= 17/11/2018 }} * {{ouvrage|prénom1=Dany |nom1=Barraud|nom2=Sireix |prénom2=Christophe|titre= Burdigala à la lumière des nouvelles découvertes|collection= Simulacra Romae II|année=2010|pages totales= 10 |lire en ligne= http://www.cervantesvirtual.com/descargaPdf/burdigala-a-la-lumiere-des-nouvelles-decouvertes|consulté le= 17/11/2018 }} * {{Lien web |langue=fr |url=https://www.academia.edu/7168238/GERBER_F._Burdigala._Port_d_estey_port_de_Garonne._Les_fouilles_de_Bordeaux-Parkings |titre=Burdigala, port d’Estey, port de Garonne |auteur=Frédéric Gerber |année=2010 |site=Supplément Aquitania, 18 |page=83 à 92 |consulté le=11 juin 2017 }}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Cécile Doulan|titre=Carte archéologique de la Gaule|volume=33-2|titre volume=Bordeaux|éditeur=Académie des inscriptions et belles-lettres|date=2014|pages totales=388|isbn=978-2-87754-302-6}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Robert Étienne]] (sous la direction)|titre=Histoire de Bordeaux|passage=13-69|lieu=Toulouse|éditeur=Editions Privat|date=2001|isbn=2-7089-8329-6 }} === Article connexe === * [[Liste des noms latins des villes françaises]] * [[Histoire de Bordeaux]] {{Palette|Agglomérations gallo-romaines en France|Bordeaux}} {{Portail|archéologie|Rome antique|Bordeaux|urbanisme}} [[Catégorie:Cité gallo-romaine]] [[Catégorie:Ancienne agglomération romaine en France]] [[Catégorie:Ville ou oppidum celtique en France]] [[Catégorie:Histoire de Bordeaux]] [[Catégorie:Antiquité en Gironde]] [[Catégorie:Station de la table de Peutinger]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouliac
Bouliac
{{Infobox Commune de France | nom = Bouliac | image = Bouliac Mairie.jpg | légende = L'hôtel de ville. | blason = Blason ville fr Bouliac (Gironde).svg | légende blason = #Héraldique | drapeau = | région = [[Nouvelle-Aquitaine]] | département = [[Gironde (département)|Gironde]] | arrondissement = [[Arrondissement de Bordeaux|Bordeaux]] | canton = [[Canton de Cenon]] | circonscription législative = [[Quatrième circonscription de la Gironde|Quatrième circonscription]] | insee = 33065 | cp = 33270 | maire = Dominique Alcala | mandat maire = [[Élections municipales de 2020 en Gironde|2020]]-2026 | intercomm = [[Bordeaux Métropole]] | latitude = 44.815833 | longitude = -0.500833 | alt mini = 4 | alt maxi = 84 | superficie = 7.48 | type = Commune urbaine | unité urbaine = [[Unité urbaine de Bordeaux|Bordeaux]] <br><small>([[banlieue]])</small> | aire d'attraction = [[Aire d'attraction de Bordeaux|Bordeaux]] <br><small>(commune de la couronne)</small> | population = {{Population de France/dernière_pop}} | année_pop = {{Population de France/dernière_année_Infobox}} | population agglomération = | gentilé = Bouliacais | géoloc-département = Gironde/Nouvelle-Aquitaine | siteweb = [http://www.ville-bouliac.fr/ ville-bouliac.fr] }} '''Bouliac''' est une [[commune (France)|commune]] du [[Grand Sud-Ouest français|Sud-Ouest]] de la [[France]], située dans le [[département français|département]] de la [[Gironde (département)|Gironde]], en [[région française|région]] [[Nouvelle-Aquitaine]]. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == === Localisation === Située dans l'[[Entre-deux-Mers]]<ref group=Note>Entre-deux-Mers, portion de la Gironde comprise entre les rivières de la Garonne et de la Dordogne (cf. ''Actes de l’académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux'', Volumes 32 à 34, 1870, {{p.}}325).</ref>{{,}}<ref name="atlas-paysages">{{Lien web |langue= fr|auteur= Département de la Gironde|titre= L’Entre-Deux-Mers - La campagne résidentielle de l’Entre-Deux-Mers|url= http://atlas-paysages.gironde.fr/f7-la-campagne-residentielle-de-l.html|date= 29 novembre 2011|site= Atlas des paysages de la Gironde (atlas-paysages.gironde.fr)}}.</ref>, sur la rive droite de la [[Garonne]], au sud-est de [[Bordeaux]], dans son [[aire d'attraction de Bordeaux|aire]] et son [[Unité urbaine de Bordeaux|unité urbaine]], Bouliac présente un excellent point de vue sur l'[[agglomération]] bordelaise, depuis les hauteurs de l'esplanade de l'[[église Saint-Siméon de Bouliac|église Saint-Siméon]]<ref name="geoportail">{{Lien web |langue= fr|auteur= Institut national de l’information géographique et forestière (IGN)|titre= Bouliac, 33270 (carte IGN)|url= http://geoportail.fr/url/7FmDJ6|site= [[Géoportail (France)|Géoportail]] (geoportail.fr)|consulté le= 6 avril 2016}}.</ref>. === Aux alentours === [[Fichier:Carte Bordeaux Métropole.svg|vignette|Bouliac au sein de [[Bordeaux Métropole]].]] Les communes les plus proches sont [[Floirac (Gironde)|Floirac]] ({{unité|3|km}}), [[Carignan-de-Bordeaux]] ({{unité|3|km}}), [[Latresne]] ({{unité|4|km}}), [[Bègles]] ({{unité|4|km}}), [[Cenon]] ({{unité|5|km}}), [[Tresses]] ({{unité|5|km}}), [[Artigues-près-Bordeaux]] ({{unité|5|km}}), [[Cénac (Gironde)|Cénac]] ({{unité|5|km}}), [[Fargues-Saint-Hilaire]] ({{unité|5|km}}) et [[Villenave-d'Ornon]] ({{unité|6|km}})<ref name="distances">{{Lien web |langue= fr|auteur= Lion1906|titre= Distances orthodromiques à partir de Bouliac (33)|url= http://www.lion1906.com/departements/gironde/bouliac.php|site= lion1906.com|consulté le= 6 avril 2016|brisé le = 2023-10-28}} - Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).</ref>. {{Carte communes limitrophes|zoom=11}} {{Communes limitrophes | commune = Bouliac<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Institut national de l’information géographique et forestière (IGN)|titre= Bouliac, 33270 (limites administratives)|url= http://geoportail.fr/url/7F7oeD|site= [[Géoportail (France)|Géoportail]] (geoportail.fr)|consulté le= 9 avril 2015}}.</ref> | nord = [[Floirac (Gironde)|Floirac]]{{Spaces|15}}{{Spaces|15}} | nord-est = [[Tresses]] | est = | sud-est = [[Carignan-de-Bordeaux]] | sud = [[Latresne]] | sud-ouest = | ouest = [[Bègles]]{{Spaces|15}}''[[Garonne (fleuve)|La Garonne]]'' | nord-ouest = }} === Géographie physique === La commune s'étend sur plus de {{unité|7|km|2}} ({{unité|748|hectares}}), avec une partie basse à l'ouest délimitée par la [[Garonne]]<ref name="ign">{{Lien web |langue= fr|auteur= Institut national de l’information géographique et forestière (IGN)|titre= Répertoire géographique des communes (RGC)|url= http://professionnels.ign.fr/rgc|date= édition 2015|site= [[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] (professionnels.ign.fr)|consulté le= 6 avril 2016}}.</ref>. L'altitude varie de 4 à {{unité|84|mètres}}<ref name="ign" />. Son territoire se trouve sur l'[[unité paysagère]] de la campagne résidentielle de l'Entre-Deux-Mers<ref name="atlas-paysages" />. Quelques [[vigne]]s y sont encore cultivées sous l'appellation [[premières-côtes-de-bordeaux]]. Mais de plus en plus, elles font place à des lotissements d'habitation toujours plus nombreux. === Climat === {{Article général|Climat de la Nouvelle-Aquitaine|Climat de la Gironde}} Historiquement, la commune est exposée à un [[Climat de la Nouvelle-Aquitaine#Aqu1|climat océanique aquitain]]<ref>{{Lien web|format=pdf |url= https://haute-vienne.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Nouvelle-Aquitaine/ORACLE_Nouvelle_Aquitaine_Edition_2018.pdf|titre=Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (ORACLE) en Nouvelle-Aquitaine.|date=2018 |site =haute-vienne.chambre-agriculture.fr |consulté le=10 novembre 2023}}, {{p.|2}}.</ref>. En 2020, [[Météo-France]] publie une typologie des [[Climat de la France|climats de la France métropolitaine]] dans laquelle la commune est exposée à un [[Climat de la France#MF-T1|climat océanique]] et est dans la région climatique [[Climat de la France#MF-R16| Aquitaine, Gascogne]], caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud ({{tmp|19.5| °C}}), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à {{nobr|20 jours}})<ref>{{Lien web |url= http://pluiesextremes.meteo.fr/france-metropole/Un-peu-de-geographie.html|titre=Zonages climatiques en France métropolitaine.|site =pluiesextremes.meteo.fr |consulté le=10 novembre 2023}}.</ref>. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de {{tmp|12.8| °C }}, avec une [[amplitude thermique]] annuelle de {{tmp|15.3| °C }}. Le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|898 mm}}, avec {{Unité|12.2|jours}} de précipitations en janvier et {{Unité|5.8|jours}} en juillet<ref name=Joly>{{Article |langue= fr|auteur1=Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky|titre=Les types de climats en France, une construction spatiale|périodique=Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography |numéro=501|date=18 juin 2010|doi=10.4000/cybergeo.23155|lire en ligne=http://journals.openedition.org/cybergeo/23155 |consulté le=10 novembre 2023}}</ref>. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de [[Villenave-d'Ornon]] à {{Unité|6|km}} à [[orthodromie|vol d'oiseau]]<ref>{{Lien web |url=https://fr.distance.to/Bouliac,Gironde/villenave-d-ornon,Gironde |titre=Orthodromie entre Bouliac et Villenave-d'Ornon |site=fr.distance.to |consulté le=10 novembre 2023}}.</ref>, est de {{tmp|14.3| °C }} et le cumul annuel moyen de précipitations est de {{Unité|904.1|mm}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/FichesClim/FICHECLIM_33550001.pdf|titre= Station Météo-France « Villenave d'ornon-Inra » (commune de Villenave-d'Ornon) - fiche climatologique - période 1991-2020|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=10 novembre 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://donneespubliques.meteofrance.fr/metadonnees_publiques/fiches/fiche_33550001.pdf|titre= Station Météo-France « Villenave d'ornon-Inra » (commune de Villenave-d'Ornon) - fiche de métadonnées.|site=donneespubliques.meteofrance.fr|consulté le=10 novembre 2023}}.</ref>. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents [[Scénario RCP|scénarios]] d’[[Émission de dioxyde de carbone|émission de gaz à effet de serre]] sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022<ref>{{Lien web |url=https://meteofrance.com/climadiag-commune|titre= Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité.|date =novembre 2022 |site=meteofrance.fr |consulté le=10 novembre 2023}}.</ref>. == Urbanisme == === Typologie === Bouliac est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref group=Note>Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le {{date-|14 novembre 2020}} en comité interministériel des ruralités.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/typologie-urbain-rural |titre=Typologie urbain / rural |site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1472|titre=Commune urbaine - définition |site=le site de l’[[Insee]] |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url= https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/methodes/methode-comprendre-la-grille-de-densite|titre= Comprendre la grille de densité|site=observatoire-des-territoires.gouv.fr |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>. Elle appartient à l'[[unité urbaine]] de [[Unité urbaine de Bordeaux|Bordeaux]], une agglomération intra-départementale regroupant {{Unité|73|communes}}<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/unite-urbaine/UU202033701-bordeaux |titre=Unité urbaine 2020 de Bordeaux|site=insee.fr |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref> et {{Unité|{{Population Unité urbaine de Bordeaux}}|habitants}} en {{Population de France/dernière_année}}, dont elle est une commune de la [[banlieue]]. L'agglomération de Bordeaux est la sixième plus importante de la France en termes de population, derrière celles de [[Unité urbaine de Paris|Paris]], [[Unité urbaine de Lyon|Lyon]], [[Unité urbaine de Marseille - Aix-en-Provence|Marseille-Aix-en-Provence]], [[Unité urbaine de Lille|Lille (partie française)]] et [[Unité urbaine de Toulouse|Toulouse]]<ref name="UU2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4802589 |titre=Base des unités urbaines 2020 |date=21 octobre 2020|site=insee.fr |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="UU20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806684 |titre=Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines |auteur=Vianney Costemalle |date=21 octobre 2020 |site=le site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]] |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>. Par ailleurs la commune fait partie de l'[[aire d'attraction de Bordeaux]], dont elle est une commune de la couronne<ref group=Note>La notion d'[[aire d'attraction d'une ville|aire d'attraction des villes]] a remplacé en {{date-|octobre 2020}} celle d'[[aire urbaine (France)|aire urbaine]], pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'[[Union européenne]].</ref>. Cette aire, qui regroupe {{Unité|275|communes}}, est catégorisée dans les aires de {{Unité|700000|habitants}} ou plus (hors Paris)<ref name="AAV2020">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/information/4803954|titre=Base des aires d'attraction des villes 2020.|date=21 octobre 2020|site=le site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]] |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref name="AAV20202b">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4806694 |titre=En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville |auteur=Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee) |date=21 octobre 2020 |site=le site de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques]] |consulté le= 27 mars 2021}}.</ref>. Le territoire de Bouliac est directement au contact de l'[[agglomération bordelaise]] et subit une forte pression urbaine<ref name="atlas-paysages" />. Jusqu'en 1965, la population et les activités bouliacaises étaient essentiellement rurales<ref>{{Harvsp|Garraud|1980|p=39}}.</ref>. De 1965 à 1975, l'urbanisation pavillonnaire a provoqué un fort accroissement démographique, comme cela s'était passé pour les communes voisines de Floirac, Cenon et Lormont. La population a doublé en dix ans<ref>{{Harvsp|Garraud|1980|p=42}}.</ref>. Pour faire face à leur demande, la municipalité de l'époque a augmenté les impôts locaux et mis en place les équipements (culturels, sportifs notamment) et les infrastructures nécessaires. En 2007, on trouvait {{nombre|1276|logements}} à Bouliac. 97 % étaient des résidences principales, dont 65 % construites entre les années 1946 et 1990. En 2012, on y trouvait {{nombre|1300|logements}}, dont 97 % étaient des résidences principales, pour une moyenne de 85 % dans le département, et dont 67 % des ménages en étaient propriétaires<ref name="insee-detail-2012">{{Lien web |langue= fr|auteur= Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)|titre= Commune de Bouliac (33065) - Dossier complet|url= http://www.insee.fr/fr/themes/dossier_complet.asp?codgeo=COM-33065|date= données 2012|site= [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] (insee.fr)|consulté le= 11 avril 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="insee-2012">{{Lien web |langue= fr|auteur= Institut national de la statistique et des études économiques (Insee)|titre= Résumé statistique commune de Bouliac (33065), département de La Gironde (33)|url= http://www.insee.fr/fr/themes/comparateur.asp?codgeo=COM-33065&codgeo=DEP-33|date= données 2012|site= [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] (insee.fr)|consulté le= 6 avril 2016}}.</ref>. === Occupation des sols === [[Fichier:33065-Bouliac-Sols.png|vignette|redresse=1.4|alt=Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.|Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 ([[Corine Land Cover|CLC]]).]] L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la [[base de données]] [[Europe|européenne]] d’occupation [[biophysique]] des sols [[Corine Land Cover]] (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (41,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (20,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (33,3 %), prairies (25,3 %), forêts (15 %), zones agricoles hétérogènes (13,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,5 %), eaux continentales<ref group="Note">Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.</ref> (4,6 %)<ref name="CLC">{{Lien web |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/corine-land-cover-0 |titre=CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). |site=le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique.|consulté le= 18 avril 2021}}.</ref>. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la [[carte de Cassini]] ({{s-|XVIII}}), la [[carte d'état-major]] (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'[[Institut national de l'information géographique et forestière|IGN]] pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)<ref group=Carte>{{Lien web |url= https://remonterletemps.ign.fr/comparer/basic?x=-0.500833&y=44.815833&z=14&layer1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGNV2&layer2=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.ETATMAJOR40&mode=doubleMap|titre=Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes|auteur=IGN |site=remonterletemps.ign.fr |consulté le=15 juillet 2023}}.</ref>. === Voies de communication et transports === ==== Réseau routier ==== {{route|FR|N|230}}{{route|FR|E|70}} '''- [[Rocade de Bordeaux|(rocade)]]''' * {{sortie|22}} Centre commercial * {{sortie|23}} Pont de Bouliac {{route|FR|D|113}} et {{route|FR|D|10}} vers [[Latresne]], [[Langoiran]] et [[Cadillac-sur-Garonne|Cadillac]]. <br> L'''avenue de la Belle Étoile'' donne sur la route {{route|FR|D|936E5}} entre [[Tresses]] et [[Carignan-de-Bordeaux]] à la sortie de la commune (extrême est). ==== Réseau [[Transports Bordeaux Métropole|TBM]] actuel ==== '''Bouliac''' est actuellement desservie par les [[Transports Bordeaux Métropole|lignes TBM]] suivantes : * {{Bus TBM/correspondances avec intitulé|16|32|45|52|Flexo Bouliac}} ==== Réseau TBM à compter du 4 septembre 2023<ref>[https://tbm2023.infotbm.com/ Le réseau TBM à compter du 4 septembre 2023]</ref> ==== '''Bouliac''' sera desservie par les [[Transports Bordeaux Métropole|lignes TBM]] suivantes : * {{Bus TBM/correspondances avec intitulé|}} '''16 - 25 - 32 - FlexBouliac''' ==== Réseau [[TransGironde]] ==== Les lignes [[TransGironde]] 403, 404, 405 et 501 relient la station de tram ''Stalingrad'' à [[Camblanes-et-Meynac]], [[Créon (Gironde)|Créon]], [[Saint-Léon (Gironde)|Saint-Léon]], [[Sauveterre-de-Guyenne]], [[Carignan-de-Bordeaux]], [[Saint-Caprais-de-Bordeaux]], [[Tabanac]], [[Cambes (Gironde)|Cambes]], [[Cadillac (Gironde)|Cadillac]] et [[Langon (Gironde)|Langon]]. === Risques majeurs === Le territoire de la commune de Bouliac est vulnérable à différents [[aléa naturel|aléas naturels]] : [[météorologie|météorologiques]] ([[tempête]], [[orage]], [[neige]], grand froid, [[canicule en France|canicule]] ou [[sécheresse en France|sécheresse]]), [[Inondation en France|inondations]], mouvements de terrains et [[Risque sismique dans la Gironde|séisme]] (sismicité faible)<ref name=Géorisques>{{Lien web|url=https://www.georisques.gouv.fr/mes-risques/connaitre-les-risques-pres-de-chez-moi/rapport2?city=Bouliac&typeForm=adresse&codeInsee=33065&lon=-0.50194&lat=44.815&go_back=%2F&adresse=Bouliac|titre=Les risques près de chez moi - commune de Bouliac|site=Géorisques|consulté le=17 octobre 2022}}.</ref>. Un site publié par le [[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]] permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle<ref>{{Lien web|url= https://errial.georisques.gouv.fr/#/ |titre= Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien|site=Géorisques|auteur=BRGM|consulté le=26 septembre 2022}}.</ref>. La commune fait partie du [[territoire à risques importants d'inondation]] (TRI) de Bordeaux, regroupant les {{nobr|28 communes}} concernées par un risque de [[submersion marine]] ou de débordement de la [[Garonne]], un des {{nobr|18 TRI}} qui ont été arrêtés fin 2012 sur le [[bassin Adour-Garonne]]<ref>{{Lien web|url=https://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr/les-territoires-a-risques-importants-d-inondation-a19526.html |titre=Liste des territoires à risque important d'inondation (TRI) de 2012 sur le bassin Adour-Garonne|site=occitanie.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=26 septembre 2022|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>. Les crues significatives qui se sont produites au {{s-|XX}}, avec plus de {{Unité|6,70 m}} mesurés au [[marégraphe]] de Bordeaux sont celles du {{date-|27 décembre 1999}} ({{Unité|7,05 m}}, débit de la Garonne de {{Unité|700|{{m3}}/s}}), du {{date-|13 décembre 1981}} ({{Unité|6,85 m}}, 1500 à {{Unité|2000|{{m3}}/s}}), du {{date-|19 mars 1988}} ({{Unité|6,84 m}}, {{Unité|4000|{{m3}}/s}}), du {{date-|7 février 1996}} ({{Unité|6,77 m}}, {{Unité|1000|{{m3}}/s}}) et du {{date-|28 avril 1998}} ({{Unité|6,73 m}}, {{Unité|2700|{{m3}}/s}}). Au {{s-|XXI}}, ce sont celles liées à la [[tempête Xynthia]] du {{date-|28 février 2010}} ({{Unité|6,92 m}}, {{Unité|816|{{m3}}/s}}) et du {{date-|31 janvier 2014}} ({{Unité|6,9 m}}, 2500 à {{Unité|3000|{{m3}}/s}}). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de [[temps de retour]] de {{nobr|10 ans}} à {{nobr|30 ans}}), moyen (temps de retour de {{nobr|100 ans}} à {{nobr|300 ans}}) et extrême (temps de retour de l'ordre de {{Unité|1000|ans}}, qui met en défaut tout système de protection)<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/tri-de-bordeaux-r724.html|titre=Cartographie des risques d'inondations du TRI de Bordeaux|site =nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=26 septembre 2022}}.</ref>. La commune a été reconnue en [[état de catastrophe naturelle]] au titre des dommages causés par les inondations et [[coulée de boue|coulées de boue]] survenues en 1983, 1987, 1992, 1999, 2009, 2013 et 2021<ref>{{Lien web|url=https://www.gironde.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Prevention-des-risques-naturels-et-technologiques/La-politique-des-risques/Le-dossier-departemental-des-risques-majeurs-DDRM|titre=Dossier départemental des risques majeurs de la Gironde|site=gironde.gouv.fr|consulté le=26 septembre 2022}}, chapitre Risque inondation.</ref>{{,}}<ref name=Géorisques/>. Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des éboulements, chutes de pierres et de blocs et des tassements différentiels<ref>{{Lien web|url=https://www.gironde.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Prevention-des-risques-naturels-et-technologiques/La-politique-des-risques/Le-dossier-departemental-des-risques-majeurs-DDRM|titre=Dossier départemental des risques majeurs de la Gironde|site=gironde.gouv.fr|consulté le=26 septembre 2022}}, chapitre Mouvements de terrain.</ref>. [[Fichier:33065-Bouliac-argile.jpg|vignette|redresse=1.4|Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Bouliac.]] Le [[retrait-gonflement des argiles|retrait-gonflement des sols argileux]] est susceptible d'engendrer des [[endommagement|dommages]] importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de [[sécheresse en France|sécheresse]] et de pluie. 97,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les {{Unité|1233 bâtiments}} dénombrés sur la commune en 2019, {{formatnum:1233}} sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au [[retrait-gonflement des argiles|retrait gonflement des sols argileux]] est disponible sur le site du [[Bureau de recherches géologiques et minières|BRGM]]<ref>{{Lien web|url=https://www.georisques.gouv.fr/risques/retrait-gonflement-des-argiles|titre=Retrait-gonflement des argiles|site =le site de l'observatoire national des risques naturels|consulté le=26 septembre 2022}}.</ref>{{,}}<ref group=Carte>{{Lien web|url=https://infoterre.brgm.fr/actualites/exposition-au-retrait-gonflement-argiles|titre=Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles|site=infoterre.brgm.fr|consulté le=26 septembre 2022}}.</ref>. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des [[cavité souterraine|cavités souterraines]] permet de localiser celles situées sur la commune<ref name="ECS">{{Lien web |url=https://www.georisques.gouv.fr/risques/cavites-souterraines/donnees#/dpt/33/com/33065/page/1 |titre= Liste des cavités souterraines localisées sur la commune de Bouliac |site =georisques.gouv.fr |consulté le= 26 septembre 2022}}.</ref>. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1990, 1991, 1992, 1998, 2003, 2005, 2009 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999<ref name=Géorisques/>. == Toponymie == Le toponyme est documenté dès le {{s-|VI|e}} ([[Grégoire de Tours]]) sous la forme ''in vico Vodollacensi'' (au village Bouliacais). Le nom de la commune a par la suite connu diverses formes au fil du temps, allant de ''Boliac'' (119-1201) à ''Bouliac'' en passant entre autres par ''Bolhyac'' ou ''Bouilliac''<ref name="visites-aquitaine">{{Lien web |langue= fr|auteur= [[Conseil régional d'Aquitaine]]|titre= Bouliac|url= http://visites.aquitaine.fr/bouliac|site= Visites en Aquitaine (visites.aquitaine.fr)|consulté le= 10 avril 2016}}.</ref>. Il s’agit d’un nom de domaine gallo-roman en ''[[Suffixe -acum|-ac]]'' basé sur le nom du propriétaire. La forme de Grégoire de Tours incite à postuler un nom d’homme *''Bodollus''<ref>{{Dic-Dauzat-1989|page=103}}.</ref>. Par ailleurs, le nom ''Bodlius'', attesté en [[Dalmatie]], s’accorde bien avec l’évolution phonétique vers ''Bouliac''<ref>{{Dictionnaire toponymique des communes de Gironde|page=80}}.</ref>. En graphie occitane, le nom de la commune s'écrit ''Boliac'' (de même prononciation [buˈljak]). Les habitants [[gentilé|sont appelés]] les ''Bouliacais''<ref name="visites-aquitaine" />. == Histoire == À l'époque de [[Grégoire de Tours]] (539-594) le site aurait correspondu au ''[[vicus]] Vodollacensis'', d'après l'érudit bordelais [[Camille Jullian]]. En dehors de plusieurs trésors monétaires gallo-romains, les découvertes archéologiques proviennent du site de l'église Saint-Siméon et de son cimetière et font remonter l'époque du sanctuaire à la période mérovingienne<ref>{{Ref-Sion-CAG-33-1|page=326}}.</ref>. [[Pey Berland]] fut curé de Bouliac de 1413 à 1427 : le chapitre de [[Cathédrale Saint-André de Bordeaux|Saint-André de Bordeaux]] était titulaire de la cure de Bouliac et Pey Berland y fut nommé alors qu'il était chanoine de la cathédrale. [[Jacques Baurein|L'abbé Baurein]], qui avait consulté le ''Livre de raison'', rapporte que sa famille possédait un bien au pied des collines de Bouliac et qu'il acheta un bourdieu avec des vignes à côté de l'église : « ...j'ai acheté à amanieu de Broglio un bourdieu avec son vignoble dans cette paroisse de Bouliac, près de l'église, dans un lieu appelé à ''Casau Johan'', pour fonder une messe, le lundi, dans l'église de Bouliac »<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Claude Simounet|titre= Château Montjouan|url= http://www.histoires-de-bouliac.net/chateau-montjouan.htm|date= version du {{1er}} février 2016|site= Histoires de Bouliac|consulté le= 31 mars 2016|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>. Au Moyen Âge, les pâturages dans les palus de Bouliac sont recherchés des bouchers bordelais qui y font paître leur bétail ; à partir de la fin du Moyen Âge, la vogue des bourdieus appartenant aux notables bordelais est source d'implantations lucratives et pas simplement ostentatoires, zones pionnières pour la recherche de qualité du [[Vignoble de Bordeaux|vignoble bordelais]]<ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://www.persee.fr/doc/amime_0758-7708_2005_num_23_1_1821 |titre=Paysage et mise en valeur des palus du Bordelais au Moyen Âge |série=Archéologie du Midi médiéval |auteur=Sandrine Lavaud |année=2005 |site=[[Persée (portail)]] |page=27-38 |consulté le=31 mars 2016 }}.</ref>. Le zonage archéologique par arrêté préfectoral de la région Aquitaine, en date du 26 juin 2009, signale cinq zones sensibles présentant un risque patrimonial : * Godefroy et la Saide : port et maison noble ; * l'église : occupation depuis le paléolithique ; * Macanan ; * la maison de Loc Boue ; * la maison forte du château du Pian ; * le moulin médiéval du Pian<ref>{{Lien web |langue=fr |url=http://aquitaine.culture.gouv.fr/dossiers-thematiques/archeologie/030.-zonages-archeologiques/daf7270a04a97d21b98bae94fe924314/notices/c1f71ad73ea54074ea32495db8b4c85c/ |titre=Zonages archéologiques : Gironde |lien auteur=Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) |jour=26 |mois=06 |année=2009 |site=DRAC Aquitaine |consulté le=31 mars 2016 }}.</ref>. Ce dernier est attesté depuis 1522 mais pourrait dater du début du {{s|XIV}}<ref name=drac1996>{{lien web|url=https://www.culture.gouv.fr/Regions/DRAC-Nouvelle-Aquitaine/Patrimoines-Architecture/Archeologie/Bilans-scientifiques-regionaux/Bilans-scientifiques-regionaux-Aquitaine-1982-2015/Bilan-scientifique-1996|titre=Bilan scientifique 1996 - DRAC Nouvelle-Aquitaine|consulté le=20 mars 2021}}.</ref>. Un système hydraulique a été aménagé en amont sur environ {{Unité|400|m}} afin d'accroître le débit de l'eau<ref name=drac1996/>. Ce système incluait un bassin de rétention ainsi qu'une série de chutes d'eau<ref name=drac1996/>. L'ensemble, bien que réduit à l'état de ruines au milieu des bois est toujours visible actuellement<ref>{{lien web|url=https://explorons.com/bouliac/sites/moulin-a-eau-du-pian|titre=Moulin à eau du Pian|consulté le=20 mars 2021}}.</ref>. == Politique et administration == === Administration municipale === La commune a été érigée en municipalité en 1793<ref name=Cassini />. {{ÉluDébut |Titre= Liste des maires successifs<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Claude Simounet|titre= Maires de Bouliac|url= http://www.histoires-de-bouliac.net/maires-de-bouliac.htm|date= version du 12 février 2016|site= Histoires de Bouliac (histoires-de-bouliac.net)}}.</ref>}} {{ÉluDonnées}} |- |colspan="5" align="center" bgcolor="#f3fff3" | {{boîte déroulante |alignB=center |alignT=center |couleurFondT=#f3fff3 |couleurFondB=#f3fff3 |titre=Liste des maires de 1797 à 1942 |label= |largeur=100% |contenu= {{ÉluDébut |Titre=}} {{Élu |Début=1797 |Fin=1804 |Identité= J. Sermansan |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1804 |Fin=1809 |Identité= J. Roux |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1809 |Fin=1811 |Identité= M. Manieres |Parti= |Qualité= propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1811 |Fin=1825 |Identité= Bartélemy Dupuch |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1825 |Fin=1828 |Identité= Armand Sudreau |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1829 |Fin=1839 |Identité= M. Joyeux |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1840 |Fin=1842 |Identité= Pierre Laumet |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1842 |Fin=1846 |Identité= Aîné Bordelais |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1846 |Fin=1870 |Identité= [[Victor Travot]] |Parti= |Qualité=militaire et homme politique}} {{Élu |Début=1870 |Fin=1871 |Identité= M. Jurine |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1871 |Fin=1872 |Identité= Georges de Buhan |Parti= |Qualité=propriétaire viticole}} {{Élu |Début=1872 |Fin=1878 |Identité= Jean Hugla |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1879 |Fin=1881 |Identité= Jean Ramon |Parti= |Qualité= marchand tailleur}} {{Élu |Début=1881 |Fin=1891 |Identité= Jean Hugla |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1891 |Fin=1892 |Identité= Charles Giard |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1892 |Fin=1895 |Identité= Gabriel Hervouët |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1896 |Fin=1914 |Identité= Camille Hostein |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1914 |Fin=1919 |Identité= Albert Aymar |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1919 |Fin=1925 |Identité= Marcel Boulurguet |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1925 |Fin=1929 |Identité= Albert Aymar |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1929 |Fin=1934 |Identité= André Rödel |Parti= |Qualité= industriel (agro-alimentaire)}} {{Élu |Début=1935 |Fin=1942 |Identité= Georges Morvan |Parti= |Qualité=}} {{ÉluDonnées}} {{ÉluFin}} }} {{Élu |Début=1944 |Fin=1947 |Identité= M. Maurac |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1947 |Fin=1951 |Identité= M. Turroques |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1951 |Fin=1963 |Identité= Louis Brochard |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1963 |Fin=1983 |Identité= Jean Briat |Parti= |Qualité=}} {{Élu |Début=1983 |Fin=2014 |Identité= Jean-Pierre Favroul<ref>{{Lien web |langue= fr|titre= Commune de Bouliac|url= http://www.amf.asso.fr/annuaire/gironde/commune_33065_bouliac.asp|site= [[Association des maires de France]] (AMF)|consulté le= 13 décembre 2011|brisé le = 2023-10-28}}, maire Jean-Pierre Favroul.</ref> |Parti= [[Union pour un mouvement populaire|UMP]]|Qualité=}} {{Élu actuel |Début= 2014 |Fin= |Identité= Dominique Alcala<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= L'équipe municipale|url= http://www.ville-bouliac.fr/la-mairie/equipe-municipale/|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 4 avril 2014}}, maire Dominique Alcala.</ref> |Parti= [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] puis [[Les Républicains (parti français)|LR]]|Qualité=Médecin}} {{ÉluFin}} === Tendances politiques et résultats === {{Article connexe|Élections municipales de 2020 en Gironde}} === Rattachements administratifs et électoraux === La commune de Bouliac appartient à l'[[arrondissement de Bordeaux]]. À la suite du [[Redécoupage cantonal de 2014 en France|découpage territorial de 2014]] entré en vigueur à l'occasion des [[Élections départementales françaises de 2015|élections départementales de 2015]], la commune est transférée du [[canton de Floirac]] supprimé au [[canton de Cenon]] modifié<ref>{{Légifrance|url=http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028638247 |texte=Décret {{n°|2014}}-192 du 20 février 2014 portant délimitation des cantons dans le département de la Gironde}} sur le site de [[Légifrance]].</ref>{{,}}<ref>[http://www.gironde.fr/upload/docs/application/save/2012-10/carte_gironde.pdf Carte des cantons et communes de la Gironde avant] [http://www.gironde.fr/upload/docs/application/pdf/2014-10/carte-cantonsgironde2015.pdf et après le redécoupage de 2014] sur le site du [[Conseil départemental de la Gironde]].</ref>. === Instances judiciaires === Il n'y a pas d'administration judiciaire sur la commune. Le Tribunal d'instance, le Tribunal de grande instance, le Tribunal pour enfants, le Tribunal de commerce, le Conseil des prud'hommes et le Tribunal paritaire des baux ruraux se trouvent à Bordeaux, de même que la Cour d'appel, la Cour d'assises, le Tribunal administratif et la Cour administrative d'appel<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= [[Ministère de la Justice (France)|Ministère de la Justice]]|titre= Annuaire des juridictions d'une commune - 33270 Floirac|url= http://www.annuaires.justice.gouv.fr/annuaires-12162/annuaire-des-juridictions-dune-commune-25193.html#cmq_path=annuaire&cmq_territory=33270%20BOULIAC|site= annuaires.justice.gouv.fr|consulté le= 10 avril 2016}}.</ref>. === Autres administrations === La caserne de gendarmerie du quartier [[Jean-Alexis Béteille|Béteille]] comprend l'escadron EGM 26/2 de gendarmerie mobile, placé sous l'autorité du [[Groupement II/2 de Gendarmerie mobile|groupement II/2 de gendarmerie mobile]], la section de recherches de Bordeaux et la compagnie de gendarmerie de [[Quartier de la Bastide|Bordeaux-Bastide]] se trouve sur le territoire de la commune de Bouliac. === Jumelages === Jumelage avec la commune de Bouliac : {{jumelage|Saxon (Valais)|Suisse|année=1993}}<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= Jumelage|url= http://www.ville-bouliac.fr/la-ville/jumelage/|site= ville-bouliac.fr|consulté le=10 avril 2016}}.</ref>. == Population et société == === Démographie === {{Population de France/section}} === Enseignement === Située dans l'[[Académie de Bordeaux (éducation)|académie de Bordeaux]], l'enseignement primaire est assuré sur la commune de Bouliac par le groupe scolaire André Peynaud constitué d'une école maternelle, avenue de la Belle Étoile, et d'une école élémentaire publique, parc de Vialle. On y trouve aussi deux établissements péri-scolaires, une crèche et un relais d'assistantes maternelles (RAM), ainsi que des services annexes comme un transport scolaire dédié<ref name="mairie-chiffres">{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= La ville en chiffres|url= http://www.ville-bouliac.fr/la-ville/la-ville-en-chiffres/|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 11 avril 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="mairie-ecole">{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= Enfance et jeunesse - Écoles|url= http://www.ville-bouliac.fr/enfance-et-jeunesse/ecoles/|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 9 avril 2016}}.</ref>. L'établissement de premier cycle du second degré dont dépend la commune est le collège Nelson Mandela de [[Floirac (Gironde)|Floirac]]<ref name="mairie-ecole" />. === Manifestations culturelles et festivités === Depuis 1999, l'association Amanieu organise une manifestation historico-culturelle ''Les médiévales de Bouliac'', généralement au mois de septembre, dont la {{16e|édition}} s'est déroulée en septembre 2015. La manifestation reconstitue la vie du village au [[Moyen Âge]], autour de banquets, spectacles et reconstitutions historiques<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Association Amanieu de Bouliac|titre= Les Médiévales de Bouliac|url= http://www.medievalesdebouliac.com/crbst_3.html|site= medievalesdebouliac.com|consulté le= 11 avril 2016}}.</ref>. Une Nocturne pédestre est organisée tous les mois de juin. Celle de juin 2015 en a été la {{21e|édition}}<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Association Bouliac sports plaisirs|titre= Nocturne de Bouliac|url= http://nocturne.bouliacsportsplaisirs.org/|site= nocturne.bouliacsportsplaisirs.org|consulté le= 11 avril 2016}}.</ref>. === Sports === On trouve plusieurs installations sportives sur la commune : deux salles omnisports, quatre courts de tennis, un dojo, une salle de gymnastique, deux terrains de football, un skatepark et un boulodrome<ref name="mairie-chiffres" />. == Économie == === Revenus de la population et fiscalité === La [[Médiane (statistiques)|médiane]] du [[revenu disponible]] par unité de consommation était en 2012 de {{unité|27250|€}}, pour {{unité|20388|€}} sur le département (la moyenne nationale est de {{unité|23782|€}}). 81 % des foyers fiscaux étaient imposables, pour 65 % sur le département<ref name="insee-2012" />. === Emploi === En 2012, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à {{nombre|2064|personnes}}, parmi lesquelles on comptait 73 % d'actifs dont 69 % ayant un emploi et 4 % de chômeurs<ref name="insee-detail-2012" />. Au {{3e|trimestre}} 2013, le taux de chômage dans la zone d'emploi de Bordeaux à laquelle appartient Bouliac était de 10,5 %. === Tissu économique === Les activités économiques sur le territoire de Bouliac sont principalement issues du [[secteur tertiaire]]. Sur 319 établissements présents sur la commune à fin 2013, 1 % relevaient du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 6 % sur le département), 4 % du secteur de l'industrie, 10 % du secteur de la construction, 76 % de celui du commerce et des services (pour 64 % sur le département) et 9 % du secteur de l'administration et de la santé<ref name="insee-2012" />. La commune se trouve dans la zone de plusieurs appellations. * Viticulture : {{abréviation|AOC|Appellation d'origine contrôlée}} {{abréviation|AOP|Appellation d'origine protégée}} [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux blanc]], AOC AOP [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux blanc avec sucres]], AOC AOP [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux clairet]], AOC AOP [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux claret]], AOC AOP [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux rosé]], AOC AOP [[Bordeaux (AOC)|Bordeaux rouge ou claret]], AOC AOP [[Bordeaux-supérieur|Bordeaux supérieur blanc]], AOC AOP [[Bordeaux-supérieur|Bordeaux supérieur rouge]], AOC AOP [[Côtes-de-bordeaux|Côtes de Bordeaux]], AOC AOP [[Côtes-de-bordeaux|Côtes de Bordeaux Cadillac]], AOC AOP [[Crémant de Bordeaux|Crémant de Bordeaux blanc]], AOC AOP [[Crémant de Bordeaux|Crémant de Bordeaux rosé]], AOC AOP [[Premières-côtes-de-bordeaux|Premières Côtes de Bordeaux]], ainsi que {{abréviation|IGP|Indication géographique protégée}} [[Atlantique (IGP)|Atlantique blanc]], IGP [[Atlantique (IGP)|Atlantique primeur ou nouveau blanc]], [[Atlantique (IGP)|Atlantique primeur ou nouveau rosé]], [[Atlantique (IGP)|Atlantique primeur ou nouveau rouge]], [[Atlantique (IGP)|Atlantique rosé]], [[Atlantique (IGP)|Atlantique rouge]] ; * Produits agricoles d'élevage : IGP [[agneau de Pauillac]], IGP [[bœuf de Bazas]], [[Canard à foie gras du sud-ouest|canard à foie gras du Sud-Ouest]] (Chalosse, Gascogne, Gers, Landes, Périgord, Quercy) ; * Spécialité : IGP [[jambon de Bayonne]]<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= [[Institut national de l'origine et de la qualité|Institut national de l'origine et de la qualité (INAO)]]|titre= Commune de Bouliac|url= http://www.inao.gouv.fr/Espace-professionnel-et-outils/Rechercher-un-produit|site= inao.gouv.fr|consulté le= 7 avril 2016}}.</ref>. On trouve plusieurs activités commerciales sur la commune : immobilier, aménagements extérieurs, tâches domestiques, restauration, dont le restaurant étoilé ''Le Saint James'', des commerces de distribution, dont la zone commerciale Auchan-Bouliac<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= Annuaires des Entreprises|url= http://www.ville-bouliac.fr/social-et-annuaires/annuaires-des-entreprises/|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 7 avril 2016}}.</ref>, un opérateur du réseau de fibre optique de la métropole bordelaise, la société Inolia, ou encore l'[[émetteur de Bouliac]], [[émetteur d'ondes radioélectriques|émetteur]] hertzien de [[TDF]] le plus haut de la Gironde avec {{unité|232|mètres}}<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= [[TDF]]|titre= ProxiCenter Bordeaux Bouliac|url= http://www.tdf.fr/nos-solutions/t%C3%A9l%C3%A9coms/proxicenter-bordeaux-bouliac|site= tdf.fr|consulté le= 8 avril 2016}}.</ref>. == Culture locale et patrimoine == === Lieux et monuments === ==== Anciens lieux-dits ==== [[Fichier:Cassini, Bordeaux-Bouliac.png|vignette|alt=Topographie, toponymes et anciens lieux-dits, sur la carte de Cassini, en 1756.|<center>Topographie, toponymes et anciens lieux-dits, sur la carte de Cassini, en 1756.</center>]] Le tracé de certains chemins est repérable sur les anciennes cartes, par exemple celles de [[Carte de Cassini|Cassini]] et de [[Pierre de Belleyme|Belleyme]], dont les relevés datent du {{s-|XVIII|e}}. Le siècle suivant a laissé des séries de documents précieux, notamment pour s'informer sur l'évolution de l'exploitation agricole et économique du territoire : * le [[cadastre napoléonien]] en 1824 : tableau d'assemblage, le bourg et La Palus sur le site des Archives départementales ; * la [[carte d'État-Major]] sur Geoportail ; * et la carte départementale éditée par le conseil général de la Gironde en 1875<ref>{{Lien web |langue= fr|url= http://www.ville-bouliac.fr/cartes/anciennes_cartes/|titre= Anciennes cartes et vieux chemins|auteur= Mairie de Bouliac|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 31 mars 2016}}.</ref>. {{clr}} ==== Patrimoine architectural ==== {{images | image1=Bouliac église 2.jpg | image2=Bouliac Eglise.jpg | image3=Bouliac église 3.jpg | position = droit }} * [[Fichier:Logo monument historique - rouge ombré, encadré.svg|25px]] L'[[église Saint-Siméon de Bouliac|église Saint-Siméon]], construite au {{s-|XII}}, est protégée au titre des [[Monument historique (France)|Monuments historiques]] depuis 1862<ref>{{Base Mérimée|PA00083481|Notice MH de l'église Saint-Siméon}}.</ref>. * L'hôtel Saint-James où officia le cuisinier étoilé [[Jean-Marie Amat]] est l'œuvre de l'architecte [[Jean Nouvel]]. {{sources de section|''Le patrimoine de Bouliac'' sur le site de la municipalité<ref>{{Lien web |langue= fr|auteur= Mairie de Bouliac|titre= Le patrimoine de Bouliac|url= http://www.ville-bouliac.fr/cartes/patrimoine/|site= ville-bouliac.fr|consulté le= 7 avril 2016|brisé le = 2023-10-28}}.</ref>}} <center>'''Bouliac au début du {{s-|XX}}'''</center> * Le château de l'Ange est l'ancien château de Bouliac. Réquisitionné par la Marine allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été détruit lors du départ des troupes de [[Bordeaux]], très certainement le 25 août 1944. Ses ruines se trouvent maintenant dans l'enceinte du quartier Béteille<ref>{{Lien web|auteur1=Claude Simounet|titre=Château de Bouliac ou château de l'Ange|url=http://www.histoires-de-bouliac.net/Chateau_de_Bouliac.htm|site=histoires-de-bouliac.net|date=2009|consulté le=15/12/2018}}.</ref>. * Le château Lavergne et une partie de son ancien parc. * Le domaine de Macanan et ses trois terrasses aménagées sur le coteau de la vallée du ruisseau du Pian, soutenues par d’énormes murs et renforcées par trois bastions. * Le domaine viticole de Freychaud (Montjouan). * Le château Montjouan et son domaine viticole. {{images | image1=Bouliac Château de Bouliac.jpg | légende1=<center>Château de Bouliac.</center> | image2=Bouliac Château Lavergne 1.jpg | légende2=<center>Château Lavergne.</center> | image3=Bouliac Château Macanan 1.jpg | légende3=<center>Château Macanan.</center> | image4=Bouliac Château Freychaud 1.jpg | légende4=<center>Château Freychaud.</center> | image5=Bouliac Château Monjouan 1.jpg | légende5=<center>Château Monjouan.</center> | position=centre |hauteur= }} * Le château de Terrefort, sur la première terrasse naturelle de la vallée de la Garonne, bâti sur une terrasse artificielle maçonnée. L'ancienne maison du régisseur ainsi que l'ancien vivier ont été préservés. * Le château de Vialle, reconstruit par cet architecte bordelais en 1756. * La Maison Vettiner en centre-ville. {{images | image1=Bouliac Château Pervenche 1.jpg | légende1=<center>Château Pervenche.</center> | image2=Bouliac Château Terrefort 1.jpg | légende2=<center>Château Terrefort.</center> | image3=Bouliac Château du Dragon 1.jpg | légende3=<center>Château du Dragon.</center> | image4=Bouliac Château Lubert-Chaperon 2.jpg | légende4=<center>Château Lubert-Chaperon.</center> | image5=Bouliac Domaine de Vial 1.jpg | légende5=<center>Domaine de Vial.</center> | position=centre }} * La mairie et son escalier commun pour les classes des filles et des garçons. {{images | image1=Bouliac Mairie 2.jpg | image2=Bouliac Le bourg 1.jpg | image3=Bouliac Le bourg 2.jpg | image4=Bouliac Le bourg 3.jpg | image5=Bouliac Le bourg 4.jpg | position=centre }} * Le quartier du marais qui se trouvait à la croisée d'anciens chemins commerciaux. * L'ancienne gare, à la limite des communes de Latresne et de Bouliac, sur le chemin de Matte. {{images | image1=Bouliac Le Marais 1.jpg | image2=Bouliac Le marais 2.jpg | image3=Bouliac Le marais 3.jpg | image4=Bouliac Le marais 4.jpg | image5=Bouliac La gare 2.jpg | position=centre }} * Le domaine de Fourney<ref>{{harvsp|Thomas|1993|p=59}}.</ref> situé sur une petite terrasse dominant le vallon du ruisseau de Fournets. * Le château de Kermorvan, au bord du coteau qui domine la vallée de la Garonne. Le parc a été inscrit à l'Inventaire des Sites le 5 novembre 1943. * Le château Malakoff qui a remplacé l'ancien ''bourdieu'' en 1865. Il est implanté sur le plateau qui domine la vallée du ruisseau du Pian et entouré d’un parc et de prairies. L'orangerie n'a pas été conservée. * Le château du Pian, dont la construction date de 1873, qui a remplacé les monuments qui se sont succédé depuis la maison forte du {{s-|XIV}}. === Personnalités liées à la commune === * Rémi Lajus, fondateur du groupe [[Les Ignobles du Bordelais]] * [[Jean Nouvel]], architecte de l'hôtel Saint-James de Bouliac<ref>{{Base Mérimée|EA33000012|Hôtel de voyageurs dit Hôtel Saint-James}}.</ref>. * [[Philippe Petit (guitariste)|Philippe Petit]], musicien-guitariste de Jazz qui a vécu à Bouliac. === Héraldique === {{Blason-ville-fr | img1=Blason ville fr Bouliac (Gironde).svg | l1=120px | legende1=Armes | texte= Les armes de Bouliac se [[blasonnement|blasonnent]] ainsi : ''Écartelé, au premier de gueules au château couvert en croupe sommé de deux cheminées, de deux tours couvertes girouettées, le tout d'argent ouvert et ajouré de sable, soutenu d'une rivière ondée d'or mouvant de la pointe, chargée d'un poisson aussi d'argent, au chef cousu d'azur chargé de trois monts isolés de trois coupeaux d'argent, au deuxième d'azur à la colonne d'argent chargée d'une croisette soudée d'or sur son piédestal, au léopard du même brochant sur le tout, au rayon de gloire de quatre pointes aussi d'or mouvant en barre de l'angle senestre du chef, au troisième d'azur à la gabarre équipée et habillée d'argent voguant sur une rivière agitée d'or mouvant de la pointe entre deux rives aussi d'argent mouvant des flancs, ladite gabarre chargée de barriques du même, accompagné d'un croissant d'argent au canton dextre, au quatrième de gueules au chevron d'argent accompagné de trois grappes de raisin d'or, les deux du chef dans le sens du chevron''. }} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=Abbé Eugène Pareau|titre=Bouliac au {{s-|XIX}}|lieu=Bordeaux|éditeur=Imprimerie E. Dupuch|année=1900|pages totales=178|lire en ligne=http://bouliac.blogs.sudouest.fr/abbe-pareau/}} * Christian Block, ''Histoire de l'occupation du sol et du peuplement de la paroisse de Bouliac entre la préhistoire et le milieu du XVIe siècle'', T.E.R présenté sous la direction du professeur J.B. Marquette, Université Bordeaux III, Novembre 1996. * {{ouvrage |prénom1=Danièle |nom1=Thomas | titre = Maisons de campagne à Bouliac et Latresne de 1750 à 1880|éditeur = Université Bordeaux III| mois = juin | année = 1993}} * {{Article |langue=fr |prénom1=Philippe | nom1=Garraud |titre=Urbanisation, vie associative et action municipale : le cas de Bouliac (Gironde) |périodique=Persée |mois=janvier |année=1980 |volume=51 |numéro=1 |pages=39-56 |url texte=http://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1980_num_51_1_3633 |consulté le=16 avril 2016 }}, lien signalé par l'auteur que nous remercions. === Articles connexes === * [[Liste des communes de la Gironde]] * [[Liste des communes de l'Entre-deux-Mers]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Bouliac|wiktionary=Bouliac}} {{Liens}} * [http://www.histoires-de-bouliac.net/ Site : histoires de Bouliac] == Notes et références == === Notes et cartes === * Notes {{Références|groupe=Note}} * Cartes {{Références|groupe=Carte}} === Références === {{Références}} {{Palette|Bordeaux Métropole}} {{Portail|communes de France|Gironde}} [[Catégorie:Bouliac]] [[Catégorie:Commune en Gironde]] [[Catégorie:Commune dans l'arrondissement de Bordeaux]] [[Catégorie:Commune dans la métropole de Bordeaux Métropole]] [[Catégorie:Unité urbaine de Bordeaux]] [[Catégorie:Aire d'attraction de Bordeaux]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible
Bible
{{titre mis en forme| Bible}} {{Voir homonymes}} {{Infobox Ouvrage| titre=''Bible''| titre original={{grc}} {{grec ancien|τὰ βιβλία|tà biblía}}}} La '''Bible''' est un terme générique désignant les ensembles de textes [[sacré]]s des [[Christianisme|chrétiens]] et, par extension, ceux des [[Judaïsme|juifs]] qui préfèrent le plus souvent le terme d'Écrits ou de [[Tanakh]] à ceux de ''Bible juive'' ou ''Bible hébraïque''. Les diverses [[Religion|confessions]] chrétiennes incluent des livres différents dans leurs [[Canon biblique|canons]], composés de l'[[Ancien Testament|Ancien]] (textes relatifs à la période antérieure à la naissance de celui que les chrétiens appellent le [[Jésus-Christ|Christ]]) et du [[Nouveau Testament]] (textes relatifs à la période postérieure à la naissance de celui que les chrétiens appellent le [[Jésus-Christ|Christ]]), et ces livres y figurent éventuellement dans un ordre différent. La Tanakh ou Bible hébraïque ou juive peut également avoir des ''canons'' différents suivant les tendances. Les textes eux-mêmes retenus pour ces différents canons ne sont pas toujours identiques d'une [[religion]] à l'autre lorsqu'ils leur sont communs. Les canons des Bibles chrétiennes et de la Tanakh juive rassemblent des collections d’[[Écriture|écrits]] très variés, et pour certains fragmentaires ([[Récit originel|récits des origines]], [[Législation|textes législatifs]], récits [[Récit|historiques]], textes [[Sagesse|sapientiaux]], [[Prophétie|prophétiques]], [[Poésie|poétiques]], [[hagiographie]]s, [[épître]]s) dont la rédaction s’est échelonnée entre le {{-s2-|VIII|II}} pour l'[[Ancien Testament]], et la deuxième moitié du {{S-|I}} voire le début du {{S-|II}} pour le [[Nouveau Testament]]. La [[Tanakh|Bible hébraïque]] se nomme en [[hébreu]] ''TaNaKh'' (תנ״ך), ce qui est un [[Acronymie|acronyme]] formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la [[Torah]] (la Loi), les [[Nevi'im]] (les Prophètes) et les [[Ketouvim]] (les Écrits). Son texte définitif a été fixé selon les chercheurs entre le {{S-|II}} et le Moyen Âge. Sa version du moment a été traduite en [[grec ancien]] à [[Alexandrie]] entre {{-sp-|III|et|II|s}} et cette traduction {{incise|la [[Septante]]}} a été utilisée au tournant du {{S-|V}} par [[Jérôme de Stridon]] pour compléter sa traduction latine de la Bible {{incise|la [[Vulgate]]}} à partir de l'hébreu, (laquelle est l'origine du texte de la Bible chrétienne), puis, au {{S-|IX}}, par les « apôtres des Slaves » [[Cyrille et Méthode]] pour en faire une traduction en [[vieux-slave]], laquelle est l'origine du texte de la Bible orthodoxe. Les Bibles chrétiennes, qui connaissent plusieurs canons selon les époques et les confessions, se composent de l'[[Ancien Testament]], qui reprend la Tanakh tel quel ou augmentée d'un certain nombre de livres<ref group=alpha>Les catholiques y ajoutent les livres de [[Livre de Judith|Judith]], [[Livre de Tobie|Tobie]], [[Maccabées]], [[Ben Sira|Sirach]], [[Livre de Baruch|Baruch]], une partie de [[Daniel (prophète)|Daniel]], et la Sagesse de [[Salomon (roi d'Israël)|Salomon]] à l'Ancien Testament. Ces écrits dits [[Livres deutérocanoniques|deutérocanoniques]] ne sont pas reconnus par les Églises protestantes.</ref>, et le [[Nouveau Testament]], commun à la plupart des Églises chrétiennes et regroupant les écrits relatifs à [[Jésus-Christ]] et à ses disciples : les quatre [[Évangiles canoniques]], les [[Actes des Apôtres]], les [[Épître]]s et l'[[Apocalypse]] selon Jean. Ces Bibles ont été traduites dans de très nombreuses langues et à de très nombreuses reprises. Elles sont également [[Bible en bande dessinée|adaptées en bande dessinée]]. == Étymologie == Le mot « bible » vient du [[grec ancien]] ''biblos'' ou ''biblion''<ref>le terme ''biblios'' provient lui-même de la ville [[phénicie]]nne de [[Byblos]] et désigne d'abord le papyrus avant de désigner tout support d'écriture ; {{Chapitre|auteur1=André Paul|titre chapitre=Genèse et avènement des "Écritures" chrétiennes|auteurs ouvrage=Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dirs.)|titre ouvrage=Histoire du Christianisme|volume=1|titre volume=Le Nouveau Peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=2-7189-0631-6|passage=682}}</ref> correspondant à l'hébreu ''sépher<ref name=":1" /> — «'' livre » — qui a donné {{langue|grc|texte= τὰ βιϐλία|trans=''ta biblia''}}, un substantif au pluriel qui signifie « les livres », soulignant son caractère multiple, qui est traité par les auteurs médiévaux en [[latin]] comme un féminin singulier, ''biblia'', avec pour pluriel ''bibliae''<ref name=":1">{{Chapitre|auteur1=André Paul|titre chapitre=Genèse et avènement des "Écritures" chrétiennes|auteurs ouvrage=Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dirs.)|titre ouvrage=Histoire du Christianisme|volume=1|titre volume=Le Nouveau Peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=2-7189-0631-6|passage=681}}</ref>, par lequel il passe dans la [[Français|langue française]]<ref name="Intro AT 19">{{harvsp|Römer|2009|texte=''Introduction à l'AT''|p=19|id= Römer 2009}}</ref>. Le mot « Testament », traduit du latin ''testamentum'', correspond lui au mot grec {{langue|grc|διαθήκη}}, ''diathêkê'', qui signifie « convention » ou « disposition écrite »<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Gerhard|nom1=Kittel|prénom2=Gerhard|nom2=Friedrich|prénom3=Geoffrey W.|nom3=Bromiley|titre=Theological Dictionary of the New Testament|sous-titre=Abridged in One Volume|éditeur=Wm. B. Eerdmans Publishing|année=1985|pages totales=1356|passage=157|isbn=978-0-8028-2404-2|présentation en ligne=https://books.google.be/books?id=ltZBUW_F9ogC|consulté le=2018-11-18}}</ref> avant de recouvrir une acception littéraire spécifique au sens de « testament philosophique », un sens que retient la [[Septante]] pour traduire le terme hébreu ''berith'', « alliance », qui correspond pourtant davantage au grec ''sunthêkê''<ref>{{Chapitre|auteur1=André Paul|titre chapitre=Genèse et avènement des "Écritures" chrétiennes|auteurs ouvrage=Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dirs.)|titre ouvrage=Histoire du Christianisme|volume=1|titre volume=Le Nouveau Peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=2-7189-0631-6|passage=690}}</ref>. Le déplacement sémantique du terme en tant que « testament » littéraire s'opère chez les auteurs chrétiens dès le {{IIIe siècle}}<ref>{{Chapitre|auteur1=André Paul|titre chapitre=Genèse et avènement des "Écritures" chrétiennes|auteurs ouvrage=Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dirs.)|titre ouvrage=Histoire du Christianisme|volume=1|titre volume=Le Nouveau Peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=2-7189-0631-6|passage=692}}</ref>, traduit alors par le terme juridique latin ''testamentum'' qui est repris ensuite dans toutes les langues<ref>{{Chapitre|auteur1=André Paul|titre chapitre=Genèse et avènement des "Écritures" chrétiennes|auteurs ouvrage=Jean-Marie Mayeur, Charles Pietri, Luce Pietri, André Vauchez, Marc Venard (dirs.)|titre ouvrage=Histoire du Christianisme|volume=1|titre volume=Le Nouveau Peuple (des origines à 250)|éditeur=Desclée|année=2000|isbn=2-7189-0631-6|passage=694}}</ref>. == Canons bibliques == {{Article détaillé|Canon biblique|Liste des livres de la Bible}} [[Fichier:Gutenberg Bible.jpg|vignette|redresse=1.4|La [[Bible de Gutenberg]] ([[Vulgate]]), première Bible imprimée, [[Bibliothèque du Congrès]], [[Washington (district de Columbia)|Washington]].]] Le corpus biblique réunit plusieurs livres d'origines diverses d'où le pluriel originel du mot « Bible ». Dès le début de sa formation, il existe plusieurs collections canoniques concurrentes de la Bible, chacune étant défendue par une communauté religieuse différente. Le mot canon (en grec ancien, {{Langue|grc|κανών}} signifie ''règle'') est utilisé dès le {{s|IV}} pour désigner la liste des livres reconnus par une communauté (ou Église)<ref name="Intro AT 19"/>. Les « canons » primitifs les plus importants sont sans doute ceux de la [[Tanakh|Bible hébraïque]] (canon massorétique) qui est reconnu par le judaïsme (rabbinique et karaite), et celui de la Bible grecque ([[Septante]]) qui est, quant à lui, reconnu par la plupart des Églises d'Orient et d'Occident. La Bible hébraïque, appelée Tanakh, se compose de trois parties : la Loi ([[Torah]]), les Prophètes ([[Nevi'im]]) et les Écrits ([[Ketouvim]]). La Bible grecque se compose quant à elle de quatre parties : le ''[[Pentateuque]]'', les ''Livres historiques'', les ''Hagiographes'' et les ''Prophètes''. À partir du milieu du {{s|II}}, les chrétiens ont nommé cette dernière liste de livres l'[[Ancien Testament]] pour la distinguer de leur propre collection : le [[Nouveau Testament]]. La Septante diffère de la Bible hébraïque non seulement par la langue utilisée, mais aussi par le fait qu'elle incorpore des livres supplémentaires, dits « [[deutérocanonique]]s », et que le texte des livres « canoniques » diverge parfois. De plus, l'ordre et l'importance des livres ne sont pas les mêmes dans les deux canons<ref>{{harvsp|Römer|2009|texte=''Introduction à l'AT''|p=19-20|id= Römer 2009}}</ref>. Les trois différentes parties de la [[Tanakh|Bible hébraïque]] sont canonisées et leur texte est relativement stabilisé en plusieurs étapes : d'abord la [[Torah]] ({{-s|V}}), puis les [[Nevi'im]] ({{-s|IV}}), et enfin les [[Ketouvim]] ({{-s|I}}). Le texte « protomassorétique » (précurseur du [[texte massorétique]]) est définitivement stabilisé à la fin du {{s|I}}<ref>{{harvsp|Römer|2009|texte=''Introduction à l'AT''|p=48-49|id= Römer 2009}}</ref>. Les textes du [[Nouveau Testament]], quant à eux, sont rédigés entre le milieu du {{sp-|I|et le début du|II}}, mais leur canonisation n'a lieu qu'au cours des {{s2-|III|IV}}<ref>{{harvsp|Marguerat|2008|texte=''Introduction au NT''|p=494-496|id=Marguerat 2008}}</ref>. === Canon de la Bible hébraïque === {{Article détaillé|Tanakh}} [[Fichier:Tel Aviv Torah - Am Yisrael Foundation.jpg|vignette|Un rouleau de la [[Torah]].]] La Bible hébraïque est écrite en [[hébreu]]<ref group=alpha>Le texte hébraïque d'après la version [[massorète|massorétique]] se trouve dans La Bible, traduction intégrale hébreu-français, texte bilingue, traduit du texte original par les membres du Rabbinat français sous la direction du grand-rabbin [[Zadoc Kahn]], nouvelle édition avec traduction révisée datée de 1994, aux Éditions Sinaï, Tel-Aviv, Israël.</ref> avec quelques passages en [[araméen]]. Ce canon, fixé par les [[massorète]]s, se compose des parties suivantes<ref name="romer 2009">{{harvsp|Römer|2009|texte=''Introduction à l'AT''|p=21-22|id= Römer 2009}}</ref> (entre parenthèses, l'appellation chrétienne dans l'Ancien Testament d'après le regroupement adopté par la [[Traduction œcuménique de la Bible|TOB]]<ref>{{Article|titre=Enquête sur la naissance de la Bible|périodique=[[Le Monde de la Bible]]|mois=hors-série d'automne|année=2012|passage=28-31}}</ref>) : * La Torah ou Loi (Le Pentateuque) : Bereshit ([[Livre de la Genèse|Genèse]]), Shemot ([[Livre de l'Exode|Exode]]), Vayiqra ([[Lévitique]]), Bamidbar ([[Livre des Nombres|Nombres]]) et Devarim ([[Deutéronome]]). * Les Nevi'im ou « Prophètes » (Les livres prophétiques) : ** Prophètes « antérieurs » (Les « Livres historiques ») : [[Livre de Josué|Josué]], [[Livre des Juges|Juges]], [[Premier Livre de Samuel|I]]-[[Deuxième Livre de Samuel|II Samuel]] et [[Premier Livre des Rois|I]]-[[Deuxième Livre des Rois|II Rois]] ; ** Prophètes « postérieurs » (Les « Prophètes ») : [[Livre d'Isaïe|Isaïe]], [[Livre de Jérémie|Jérémie]] et [[Livre d'Ézéchiel|Ézéchiel]] ; ** Les « douze petits prophètes » ou XII (idem) : [[Livre d'Osée|Osée]], [[Livre de Joël|Joël]], [[Livre d'Amos|Amos]], [[Livre d'Abdias|Abdias]], [[Livre de Jonas|Jonas]], [[Livre de Michée|Michée]], [[Livre de Nahum|Nahum]], [[Livre de Habacuc|Habacuc]], [[Livre de Sophonie|Sophonie]], [[Livre d'Aggée|Aggée]], [[Livre de Zacharie|Zacharie]] et [[Livre de Malachie|Malachie]]. * Les Ketouvim (Les autres Écrits) : ** Les livres poétiques : [[Livre des Psaumes|Psaumes]], [[Livre des Proverbes|Proverbes]], [[Livre de Job|Job]] ; ** Les cinq rouleaux : [[Cantique des Cantiques]], [[Livre de Ruth|Ruth]], [[Livre des Lamentations|Lamentations]], [[Ecclésiaste]], [[Livre d'Esther|Esther]] ; ** Prophétie : [[Livre de Daniel|Daniel]] ; ** Histoire : [[Livre d'Esdras|Esdras]], [[Livre de Néhémie|Néhémie]], [[Premier Livre des Chroniques|I]]-[[Deuxième Livre des Chroniques|II Chroniques]]. === Canon de la Septante === {{Article détaillé|Septante}} Le [[Pentateuque]] (recueil des cinq livres de la [[Torah]]) fut traduit en grec à [[Alexandrie]] au {{-s-|III}} Selon une légende rapportée par la ''[[Lettre d'Aristée]]''<ref>« [[Sources chrétiennes]] » {{numéro|91}}, Paris, Le Cerf, 1962.</ref> et amplifiée depuis, la traduction en [[grec ancien|grec]] de la Torah, dite « des [[Septante]] » ou « alexandrine », serait l'œuvre de soixante-douze savants [[juifs]], six par tribu, qui, à la demande des autorités grecques d'[[Égypte]] (et isolés pendant soixante-douze jours, selon certaines versions), aboutirent à un texte commun. [[Fichier:Nuremberg chronicles - f 077r 4.png|vignette|gauche|Les traducteurs de la [[Septante]] inspirés par le [[Saint-Esprit]], illustration de ''[[La Chronique de Nuremberg]]'', 1493.]] Cette traduction devait être reçue comme ayant autant de valeur que l'œuvre originale, malgré certaines critiques. Cette version fut conservée à la [[bibliothèque d'Alexandrie]] avec les « Lois » : à cette époque, elle ne relève pas de la religion, mais du [[droit coutumier]] du [[peuple juif]]. Toujours est-il que le nom de « Septante » est resté à cette traduction commencée au {{-s-|III}}, et à toute la Bible grecque par extrapolation. Les autres livres de la [[Bible hébraïque]] ont été traduits en grec au fil des siècles suivants. Certains livres ou passages ont été écrits directement en grec. Ce corpus, largement répandu dans la [[judaïsme hellénistique|diaspora juive hellénophone]] du {{s-|I}}, sera adopté tel quel par les apôtres et par les premiers chrétiens<ref group=alpha>« La plupart des textes de l{{'}}''Ancien Testament'' cités dans le ''Nouveau Testament'' le sont dans la version grecque, laquelle s'écarte parfois sensiblement de l'original hébreu. » (Pierre Gibert, ''Comment la Bible fut écrite'', Centurion-Bayard, 1995, {{p.|18}}). [[Marcel Simon (historien)|Marcel Simon]] précise que [[Paul de Tarse|Paul]] lisait la Bible dans la version des Septante (''Les Premiers Chrétiens'', PUF, 1967, {{p.|56}}).</ref>, et constitue l'[[Ancien Testament]] de l'époque. Lors de l’instauration du [[judaïsme rabbinique]], pour se démarquer du christianisme naissant, le texte grec est abandonné dans le monde juif au profit du [[Massorah|texte hébreu]], pour des raisons à la fois linguistiques et religieuses<ref group=alpha>« Les citations de l'Ancien Testament dans le Nouveau lui furent empruntées, et [la Septante] devint le texte de l'Ancien Testament pour les chrétiens ; dès lors les Juifs eurent tendance à l'écarter. Au début de l'ère chrétienne, de nouvelles traductions furent entreprises […]. Trois Juifs […] tentèrent des révisions pour se rapprocher de l'hébreu des Massorètes » ([[André-Marie Gerard]], ''Dictionnaire de la Bible'', Laffont/Bouquins, art. « Septante ».)</ref>. Après avoir été la version la plus répandue dans le [[judaïsme hellénistique|monde juif hellénistique]], la Septante devient l'Ancien Testament des chrétiens. Dès lors, le judaïsme la rejette de plus en plus à partir de la fin du {{s-|I}}<ref group=alpha>« Les détails proprement linguistiques ne sont pas les seules raisons pour lesquelles la Septante sera rejetée dès la fin du {{s-|I}} : la polémique antichrétienne y a elle aussi contribué. En effet, la Septante, corpus de textes juifs, va devenir l'Ancien Testament de la jeune Église chrétienne. […] À la longue, la Septante allait être de plus en plus décriée par les milieux juifs. » (''Dictionnaire encyclopédique du judaïsme'', Laffont/Bouquins, dir. [[Geoffrey Wigoder]], art. « Septante ».) Ce passage se poursuit par la « malédiction » de la Septante dans le monde juif (Sefer Torah, I, 8).</ref>. Dans le monde chrétien occidental, en revanche, la Septante continue d'être la référence et connaît plusieurs traductions en latin. Elle n'est remplacée par la [[Vulgate]] que tardivement, au {{s-|VIII}}<ref>[[Marguerite Harl]], ''La Bible en Sorbonne, ou la revanche d'Érasme'', Cerf, 2004.</ref>. Dans les Églises d'Orient, pour lesquelles la langue sacerdotale est le grec, la Septante est restée le texte de référence pour les traductions. Le canon de la Septante accepté par les chrétiens se compose de quatre parties<ref name="romer 2009"/> : * Le [[Pentateuque]] (les « cinq livres de [[Moïse]] ») : [[Livre de la Genèse|Genèse]], [[Livre de l'Exode|Exode]], [[Lévitique]], [[Livre des Nombres|Nombres]], [[Deutéronome]] ; * Les « Livres historiques » : [[Livre de Josué|Josué]], [[Livre des Juges|Juges]], [[Livre de Ruth|Ruth]], [[Premier Livre de Samuel|I]]-[[Deuxième Livre de Samuel|II Samuel]] (I-II Règnes), [[Premier Livre des Rois|I]]-[[Deuxième Livre des Rois|II Rois]] (III-IV Règnes), [[Premier Livre des Chroniques|I]]-[[Deuxième Livre des Chroniques|II Chroniques]] (I-II Paralipomènes), [[Livre d'Esdras|Esdras]], [[Livre de Néhémie|Néhémie]], [[Livre d'Esther|Esther]]#, [[Livre de Tobie|Tobie]]*, [[Livre de Judith|Judith]]*, [[Premier livre des Maccabées|I]]-[[Deuxième livre des Maccabées|II Maccabées]]* ; * Les « Hagiographes » : [[Livre de Job|Job]], [[Livre des Psaumes|Psaumes]], [[Livre des Proverbes|Proverbes]], [[Ecclésiaste]], [[Cantique des Cantiques]], [[Livre de la Sagesse|Sagesse de Salomon]]*, [[Siracide]]* ; * Les Prophètes : [[Livre d'Isaïe|Isaïe]], [[Livre de Jérémie|Jérémie]], [[Livre des Lamentations|Lamentations]], [[Livre de Baruch|Baruch]]*, [[Livre d'Ézéchiel|Ézéchiel]], [[Livre de Daniel|Daniel]]#, [[Livre d'Osée|Osée]], [[Livre de Joël|Joël]], [[Livre d'Amos|Amos]], [[Livre d'Abdias|Abdias]], [[Livre de Jonas|Jonas]], [[Livre de Michée|Michée]], [[Livre de Nahum|Nahum]], [[Livre de Habacuc|Habacuc]], [[Livre de Sophonie|Sophonie]], [[Livre d'Aggée|Aggée]], [[Livre de Zacharie|Zacharie]] et [[Livre de Malachie|Malachie]]. Les livres présents dans le canon de la Septante et absents du canon massorétique sont appelés [[livres deutérocanoniques|deutérocanoniques]], et sont signalés ici par *. Les livres dont le texte a été complété par des ajouts grecs significatifs par rapport au [[texte massorétique]] sont signalés ici par #. === Canons chrétiens === {{Article détaillé|Canons des Églises chrétiennes}} ==== Livres Deutérocanoniques et Apocryphes de l'Ancien Testament ==== {{Article détaillé|Période intertestamentaire}} [[Fichier:Manuscript arm 5-6AD.jpg|vignette|L'un des ''[[Antilegomena]]'' de [[Martin Luther|Luther]] : l'[[Épître aux Hébreux]]. Manuscrit arménien du {{s-|V|e}}, [[Matenadaran]].]] Les [[livres deutérocanoniques]] sont des textes rédigés avant l'ère chrétienne qui ont été incorporés dans le [[Canon biblique|canon]] de la [[Septante]]. Les confessions chrétiennes dites « traditionnelles », c'est-à-dire existant avant la Réforme ([[catholicisme]] et [[christianisme orthodoxe|orthodoxie]]), les considèrent comme faisant partie de la Bible. Mais ces écrits n'ont pas été acceptés dans le canon par [[Martin Luther|Luther]], car il se fonde sur le [[texte massorétique]] de la [[Bible hébraïque]], qui les exclut. Luther les juge néanmoins utiles. Il les nomme ''[[Antilegomena]]'' et les classe dans les dernières pages de sa Bible. Ces livres de l'Ancien Testament sont rédigés en grec, comme l'ensemble des livres du Nouveau Testament. Ils sont dits « [[apocryphe biblique|apocryphes]] » (du grec ἀπόκρυφος, ''apokruphos'', « caché ») par les protestants et par des [[Pères de l'Église]] comme [[Augustin d'Hippone|Augustin]] ou [[Jérôme de Stridon|Jérôme]]. Les catholiques les nomment « deutérocanoniques », c’est-à-dire « secondaires dans le canon » (du grec δεύτερος, ''deuteros'', « deuxième »), ce qui est définitivement confirmé au [[concile de Trente]] en [[1546]]. Certains des livres de la Septante ne sont pas deutérocanoniques. Ils ne sont reconnus par aucune Église et sont appelés « apocryphes de l'ancien testament» ou « [[pseudépigraphe]]s » (écrits sous une fausse signature). Ils forment avec d'autres les « écrits intertestamentaires ». Il s'agit par exemple du [[Pasteur d'Hermas]], d'abord présent dans le Nouveau Testament, puis retiré du canon biblique au {{s-|III}}. L'[[Épître de Barnabé]] fut elle aussi présente dans le Nouveau Testament avant d'être retirée par décision conciliaire. ==== Nouveau Testament ==== Le [[Nouveau Testament]] se divise en plusieurs groupes de livres<ref>{{harvsp|Marguerat|2008|texte=''Introduction au NT''|p=57-477|id=Marguerat 2008}}</ref> : * les [[évangiles synoptiques]] ([[Évangile selon Matthieu|Matthieu]], [[Évangile selon Marc|Marc]], [[Évangile selon Luc|Luc]]), ainsi que les [[Actes des Apôtres]], ce dernier texte étant une suite de l’évangile selon Luc<ref>{{harvsp|Marguerat|2008|texte=''Introduction au NT''|p=127|id=Marguerat 2008}}</ref> ; * la littérature paulinienne, qui comprend les [[épîtres de Paul]] lui-même ([[Épître aux Romains|Romains]], [[Première épître aux Corinthiens|1 Corinthiens]] et [[Deuxième épître aux Corinthiens|2 Corinthiens]], [[Épître aux Galates|Galates]], [[Épître aux Philippiens|Philippiens]], [[Première épître aux Thessaloniciens|1 Thessaloniciens]], [[épître à Philémon|Philémon]]), les épîtres deutéro-pauliniennes qui sont dues à ses disciples ([[Deuxième épître aux Thessaloniciens|2 Thessaloniciens]], [[Épître aux Éphésiens|Éphésiens]] et [[Épître aux Colossiens|Colossiens]]), les [[épîtres pastorales]], dues à une tradition paulinienne plus tardive ([[Première épître à Timothée|1 Timothée]] et [[Deuxième épître à Timothée|2 Timothée]], [[Épître à Tite|Tite]]), et l’[[épître aux Hébreux]], qui n'est plus attribuée à Paul ni à ses disciples<ref>{{harvsp|Marguerat|2008|texte=''Introduction au NT''|p=164-165|id=Marguerat 2008}}</ref> ; * le [[corpus johannique]] ([[évangile selon Jean]], épîtres [[Première épître de Jean|1 Jean]], [[Deuxième épître de Jean|2 Jean]], [[Troisième épître de Jean|3 Jean]] et [[Apocalypse]]) ; * et les « [[épîtres catholiques]] » ([[Épître de Jacques|Jacques]], [[Première épître de Pierre|1 Pierre]] et [[Deuxième épître de Pierre|2 Pierre]], et [[Épître de Jude|Jude]]). Ces livres sont généralement présentés selon l'ordre du [[Canon (Bible)|canon]] occidental : * les quatre [[évangiles canoniques]] ([[évangile selon Matthieu|Matthieu]], [[évangile selon Marc|Marc]], [[évangile selon Luc|Luc]], [[évangile selon Jean|Jean]]) ; * les [[Actes des Apôtres]] ; * quatorze épîtres, dont sept sont de [[Paul de Tarse]] ; * des « [[épîtres catholiques]] » attribuées à d'autres disciples : [[Pierre (apôtre)|Pierre]], [[Jacques le Juste]], [[Jean (apôtre)|Jean]] et [[Jude (apôtre)|Jude]] ; * l’[[Apocalypse]]. == Versions anciennes == === La Vulgate === [[Fichier:Meister Theoderich von Prag 002.jpg|vignette|''Saint Jérôme'' par [[maître Théodoric]], [[couvent Sainte-Agnès]], [[Prague]].]] {{Article détaillé|Vulgate}} À l'origine, la Bible chrétienne est écrite en grec, la [[Septante]] et le [[Nouveau Testament]] étant tous deux rédigés dans cette langue. Les chrétiens du monde latin ont cependant très tôt utilisé des traductions latines de ces livres. Ces traductions sont appelées [[Vetus Latina]]<ref name="Vulgate">[http://www.universalis.fr/encyclopedie/vulgate-de-saint-jerome/ Vulgate de Saint Jérôme (391-405 env.)]</ref>. Au {{s|IV}}, [[Jérôme de Stridon]] critique les imperfections de la Vetus Latina et entreprend une nouvelle traduction en latin, commanditée selon ses dires<ref>Ce point est débattu ; {{Chapitre|langue=en|auteur1=Yves-Marie Duval|titre chapitre=Sur trois lettres méconnues de Jérôme concernant son séjour à Rome (382–385)|auteurs ouvrage=Andrew Cain et Josef Lössl (dirs.)|titre ouvrage=Jerome of Stridon. His Life, Writings and Legacy|éditeur=Routledge|année=2009|isbn=9781317111191|passage=30}}</ref> par l'évêque de Rome [[Damase Ier|Damase]] dont Jérôme, qui a été ordonné par un évêque schismatique<ref>[[Paulin II d'Antioche|Paulin d'Antioche]] ; {{Chapitre|langue=en|auteur1=Andrew Cain|titre chapitre=Rethinking Jerome’s Portraits of Holy Women|auteurs ouvrage=Andrew Cain et Josef Lössl (dirs.)|titre ouvrage=Jerome of Stridon. His Life, Writings and Legacy|éditeur=Routledge|année=2009|isbn=9781317111191|passage=47}}</ref>, a été un collaborateur occasionnel<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur1=Andrew Cain et Josef Lössl|titre chapitre=Introduction|auteurs ouvrage=Andrew Cain et Josef Lössl (dirs.)|titre ouvrage=Jerome of Stridon. His Life, Writings and Legacy|éditeur=Routledge|année=2009|isbn=9781317111191|passage=2}}.</ref>. Il entame la traduction du Nouveau Testament en [[382]], trois ans avant celle de l'Ancien Testament<ref name="Vulgate" /> pour proposer un texte connu depuis sous le nom de « Vulgate » et qu'il achève en [[405]]<ref name="Vulgate" />. Pour ce faire, il choisit tout d'abord de s'appuyer sur les ''[[Hexaples]]'' d'[[Origène]], puis commence sa traduction à partir du texte hébreu, le seul inspiré d'après lui<ref name="Vulgate" />. Pour les [[Évangiles]], la Vulgate utilise les manuscrits grecs. La traduction latine des textes qui constituent la fin du Nouveau Testament, y compris les [[Épîtres de Paul|épîtres pauliniennes]] ou du moins leur correction, sont attribuées essentiellement à un disciple de Jérôme prénommé Rufin, le plus souvent identifié à [[Rufin le Syrien]]<ref>{{Chapitre|auteur1=Jean Gribomont|titre chapitre=Rufin le Syrien|auteurs ouvrage=Angelo di Berardino (dir.)|titre ouvrage=Dictionnaire du christianisme ancien|volume=II|éditeur=Cerf|année=1990|isbn=2-204-04182-3|passage=2198}}</ref>. Le travail de Jérôme, que ses [[Ascèse|pratiques ascétiques]] et ses approches théologiques situent en dehors des courants dominants de la [[Grande Église (christianisme)|Grande Église]] de l'époque<ref name="Cain48"/>, est rejeté par ses contemporains, religieux comme laïcs, qui vont jusqu'à questionner son orthodoxie<ref name="Cain48">{{Chapitre|langue=en|auteur1=Andrew Cain|titre chapitre=Rethinking Jerome’s Portraits of Holy Women|auteurs ouvrage=Andrew Cain et Josef Lössl (dirs.)|titre ouvrage=Jerome of Stridon. His Life, Writings and Legacy|éditeur=Routledge|année=2009|isbn=9781317111191|passage=48}}</ref>. Ainsi, l'usage de la Vulgate ne se généralise pas avant le {{IXe siècle}} tandis que les copies de la Vetus Latina restent répandues parmi les clercs érudits jusqu'au {{XIIIe siècle}}<ref name="Cain48" />. === La Bible samaritaine === Les [[Samaritains]] (en hébreu moderne : ''Shomronim'' - שומרונים, c'est-à-dire « de Shomron », la [[Samarie]] ; ou « Israélites-Samaritains »<ref group=alpha>Cette terminologie est récente. Elle est utilisée par certains Samaritains pour se désigner et se différencier des Juifs. Elle est en effet le corollaire de la vision que les Samaritains ont des Juifs comme Israélites-Judéens (de la [[Judée]]).</ref>) sont un peuple peu nombreux se définissant comme descendant des anciens Israélites, et vivant en [[Israël]] et en [[Cisjordanie]]. On appelle parfois leur religion le « samaritanisme ». À l'inverse, les Juifs orthodoxes les considèrent comme des descendants de populations étrangères (des colons [[assyrie]]ns de l'Antiquité) ayant adopté une version illégitime de la religion hébraïque. [[Fichier:Samaritan Leviticus.jpg|vignette|gauche|redresse=1|Le [[Lévitique]] écrit en [[alphabet samaritain]], {{XIIe siècle}}.]] Leur religion repose sur une version particulière du [[Pentateuque]] : la [[Bible samaritaine]]. Ils n'adoptent pas les autres livres de la Bible hébraïque, et sont donc des « observants » de la seule [[Torah]]. Leur Pentateuque est très proche de celui des Juifs, mais il s'écrit en [[hébreu samaritain]] avec l'[[alphabet samaritain]], une variante de l'ancien [[alphabet paléo-hébraïque]] abandonné par les Juifs. Il diffère de la Torah hébraïque par des différences de fond. Les plus importantes portent sur le statut du [[mont Garizim]] comme principal lieu saint en lieu et place de Jérusalem. Les [[Décalogue|Dix Commandements]] de la [[Bible samaritaine|Torah samaritaine]] intègrent ainsi en dixième commandement le respect du mont Garizim comme centre du culte<ref name="10-commandements">« [http://www.the-samaritans.com/html_articles/tenth_command.htm THE SAMARITAN TENTH COMMANDMENT] », ''The Samaritans, Their History, Doctrines and Literature'', par [[Moses Gaster]], ''The Schweich Lectures'', 1923.</ref>. Les deux versions des dix commandements existants dans le Tanakh juif (celle du [[Livre de l'Exode]] et celle du [[Deutéronome]]) ont été également uniformisées<ref name="10-commandements" />. Afin de conserver les commandements au nombre de dix, le premier commandement hébraïque (« Je suis l'Éternel ([[YHWH]]), ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude ») est considéré comme une simple présentation, le premier commandement samaritain devenant le deuxième commandement hébraïque : « Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face. » Pour les Samaritains, « les sages juifs ont fait de la présentation un commandement pour maintenir le nombre de ceux-ci à dix (le nombre de commandements est mentionné dans l'[[Livre de l'Exode|Exode]], 34:28), après qu'ils ont corrigé leur version en retirant le dixième »<ref>[http://www.mystae.com/reflections/messiah/documents/10commandment.html ''The Tenth Commandment in the Pentateuch in the hands of the Israelite Samaritans''] (page consultée le 29 décembre 2006).</ref> relatif au mont Garizim. Outre ces divergences fondamentales, il existe des variantes sur des détails de rédaction. Exception faite des désaccords sur le mont Garizim, ces différences rendent le Pentateuque samaritain plus proche de la version des Septante que du [[texte massorétique]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Robert David|auteur2=Manuel Jinbachian|titre=Translating the Hebrew Bible : from the Septuagint to the Nouvelle Bible Segond|éditeur=Médiaspaul|année=2005|passage=97}}</ref>. {{clr}} == Composition == {{Article détaillé|Datation de la Bible}} La Bible est une compilation de plusieurs textes rédigés à différentes époques de l'histoire par divers auteurs, compilateurs et rédacteurs. La forme finale d'un livre est appelée en théologie forme canonique. === Bible hébraïque === {{Article détaillé|Histoire de la recherche sur le Pentateuque|Hypothèse documentaire|Datation de la Bible}} [[Fichier:Great Isaiah Scroll Ch53.jpg|vignette|[[Grand Rouleau d'Isaïe]] : le chapitre 53, qui contient une partie des ''[[Cantiques du Serviteur]]''. Le texte de ce [[manuscrit de la mer Morte]] est quasiment identique à la [[texte massorétique|transcription massorétique]].]] Souvent citée, l'[[hypothèse documentaire]] défend l'idée que la Bible hébraïque est le résultat de trois ou quatre sources indépendantes. Dans les années 1960, on a considéré ces sources comme ayant été rédigées entre le {{-s mini-|X}} et le {{-s-|VI}} et compilées ensuite. Cette hypothèse n'est aujourd'hui plus dominante<ref>Thomas Römer, ''Introduction à l'Ancien Testament'', {{p.|148-154}}</ref>{{,}}<ref name="ThR">Thomas Römer, [https://docs.google.com/viewer?docex=1&url=http://misraim3.free.fr/judaisme/formation_du_pentateuque.pdf "La formation du Pentateuque selon l'exégèse historico-critique"]</ref>. La recherche actuelle penche en faveur d'une datation plutôt « basse » de la rédaction de la Bible. On identifie en général deux phases importantes d'écriture, entrecoupées de phases moins prolifiques. Ces phases s'articulent autour de l'[[exil à Babylone]]. La première débute juste après l'alphabétisation de [[Royaume de Juda|Juda]], c'est-à-dire entre la fin du {{-s|VIII}} et le début du {{-s|VI}} La seconde, qui fait suite à une situation difficile pour la [[Palestine (région)|Palestine]], se situe durant la période hellénistique, c'est-à-dire autour du {{-s|III}}<ref>{{Article|prénom1=William|nom1=Schniedewind|titre=Enquête sur la naissance de la Bible|périodique=[[Le Monde de la Bible]]|mois=hors-série d'automne|année=2012|passage=35-39}}</ref>. L'hypothèse d'une édition du Pentateuque à l'époque du rétablissement du judaïsme en Judée sous la domination perse (538-332 {{av JC}}) est largement répandue dans l'exégèse germanophone, en cohérence avec la documentation de l'attitude de l'[[Empire perse]] (pratique perse dite de l'« autorisation impériale », qui incitait les peuples soumis à rassembler leurs traditions légales dans un seul document qui formait alors la source du [[droit]] pour la province en question). Cela expliquerait pourquoi l'Ancien Testament semble être une sorte de « document de compromis », où se trouvent rassemblés les grands courants théologiques du judaïsme post-exilique<ref name=ThR/>. === Rédaction du Nouveau Testament === {{Article détaillé|Datation de la Bible|Problème synoptique|Théorie des deux sources|Source Q}} La période de rédaction est très brève, approximativement entre les [[années 50]] et 110. La théorie dominante aujourd'hui sur l'écriture et la datation des [[Évangiles]] est celle dite « [[Théorie des deux sources|des deux sources]] ». Elle suppose que l'[[Évangile selon Marc]] (vers 60-70) est [[Antériorité de Marc|le plus ancien]] des trois [[évangiles synoptiques|synoptiques]], et que [[évangile selon Matthieu|Matthieu]] et [[évangile selon Luc|Luc]] s'en sont inspirés quinze ou vingt ans plus tard, tout en utilisant une [[Source Q|deuxième source]] : un recueil de paroles (''[[logia]]'') de [[Jésus de Nazareth|Jésus]]. L'[[Évangile selon Jean]], rédigé une vingtaine d'années après Matthieu et Luc, semble dû à une « école » indépendante, la « [[communauté johannique]] », qui aurait aussi produit les épîtres attribuées à Jean et l'[[Apocalypse]]. Les [[Actes des Apôtres]] forment la suite directe de l'Évangile selon Luc et sont du même auteur. Les [[épîtres de Paul|épîtres pauliniennes]] reconnues comme étant de [[Paul de Tarse|Paul]] sont au nombre de sept. Rédigées dans les années 50, elles constituent les textes les plus anciens du Nouveau Testament, et, partant, du christianisme. Les autres épîtres attribuées à Paul sont l'œuvre de ses disciples. L'[[Épître aux Hébreux]] date du dernier tiers du {{Ier siècle}} et l'identité de son auteur n'est pas connue avec certitude. === Subdivisions === [[Fichier:Bhs psalm1.png|vignette|droite|Le [[Psaume 1]] dans la ''[[Biblia Hebraica Stuttgartensia]]'']] La Bible est découpée en livres qui sont divisés en chapitres et en [[Verset (Bible)|versets]]. Le découpage en chapitres date du {{s|XIII}}, tandis que celui en versets, établi par les [[massorète]]s au {{s|X}}, ne se répand qu'à partir du {{s|XVI}}<ref>[[Marc-Alain Ouaknin]], ''Mystères de la Bible'', Assouline, 2008, {{p.|211-212}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Max Engammare]]|titre=Qu'« il me baise des baisiers (sic) de sa bouche »|éditeur=Librairie Droz|année=1993|pages totales=792|passage=118-122|isbn=978-2-600-03188-2|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=uioNCV_yw3wC&pg=PA118}}</ref>{{,}}<ref name="Sirat">{{Ouvrage|auteur1=[[Colette Sirat]], Sara Klein-Braslavy, Olga Weijers|titre=Les méthodes de travail de Gersonide et le maniement du savoir chez les scolastiques|éditeur=Vrin|lieu=Paris|année=2003|pages totales=394|passage=216|isbn=2-7116-1601-0|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=g_xnvq6FozIC&pg=PA216}}</ref>. En 1227, [[Étienne Langton]], professeur à l'[[Ancienne université de Paris|université de Paris]] puis [[archevêque de Cantorbéry]], divise la Bible en chapitres ; auparavant, la taille du [[parchemin]] commandait la division. En 1250, le cardinal [[Hugues de Saint-Cher]] reprend cette division. Les versets sont créés par [[Robert Estienne]] en 1539, à l'occasion de l'impression de la [[Bible d'Olivétan]], {{2e|édition}}. En 1555, paraît l'édition de la [[Vulgate]] latine par Robert Estienne ; il s'agit de {{refnec|la première Bible complète avec la numérotation actuelle des chapitres et des versets|date=22 janvier 2018}}. Ce système permet de faire correspondre les versions hébraïque, grecque, latine et autres (pour autant qu'elles aient le même texte). Dans les éditions récentes de la Bible, un petit nombre de versets de la division établie par Robert Estienne ont été supprimés ou remplacés par un point d'interrogation. Les manuscrits les plus anciens ne contenant pas ces versets (c'est également vrai pour certains mots), ils ont été écartés des textes admis comme fiables par les spécialistes. L'édition de référence pour le Nouveau Testament est le ''[[Novum Testamentum Graece]]'' de Nestle-Aland. == Exégèse biblique == {{Article détaillé|Inspiration biblique|Exégèse biblique|Quatre sens de l'Écriture}} === Historicité de la Bible === Pour ce qui concerne les premiers livres de la Bible, de [[Livre de la Genèse|Genèse]] à [[Livre des Juges|Juges]], les fouilles des lieux qui sont cités dans la Bible ne corroborent pas les faits qu'elle décrit<ref name="Maldamé 2004">[[Jean-Michel Maldamé]], [[ordre des Prêcheurs|o.p.]], ''La Bible à l'épreuve de la science, la question de l'archéologie'', in ''Domuni'', 2004, [http://biblio.domuni.org/articlesbible/biblescience/biblescience-01.htm#P69_20212 article en ligne]</ref>. Par exemple, l'[[Exode hors d'Égypte|Exode]], le séjour au désert pendant quarante ans et la conquête du pays de Canaan ne sont corroborés ni par l'archéologie ni par l'histoire. Plus on s’approche de la période de l’[[Exil à Babylone|Exil]] ({{-s|VI}}), et plus le texte biblique s’accorde avec l’histoire bien attestée de la région du [[Levant (Proche-Orient)|Levant]]. Ainsi, la Bible fait référence à la destruction du [[royaume d’Israël]] en [[Années 720 av. J.-C.|-722]]<ref>Les prophète Amos, Osée, Michée et Isaïe prophétisent sur le thème de la chute d'Israël. Voir Mario Liverani, ''La Bible et l'invention de l'histoire'', p. 169, 214-216</ref>, à la mort du [[roi Josias]] en [[Années 600 av. J.-C.|-609]]<ref>Mario Liverani, ''La Bible et l'invention de l'histoire'', {{p.|246}}</ref>, à la [[destruction du premier temple]] de Jérusalem en [[Années 580 av. J.-C.|-587]], puis à sa reconstruction vers [[Années 510 av. J.-C.|-515]]. Les découvertes scientifiques en [[géologie]] au {{s|XVIII}} sur l'[[âge de la Terre]], puis en biologie aux {{s2|XVIII|XIX}} sur le [[Transformisme (biologie)|transformisme]] et la [[Évolution (biologie)|théorie de l'évolution]] sont entrées en contradiction avec l'interprétation [[Littéralisme biblique|littérale]] du [[livre de la Genèse]] qui était la règle à cette époque<ref>Georges Minois, ''L'Église et la science'', {{p.|138-143}} et {{p.|222-231}}</ref>. {{...}} === Exégèse dans le judaïsme === {{article détaillé|Exégèse juive de la Bible}} [[Fichier:CodxAmiatinusFolio5rEzra.jpg|vignette|[[Esdras|Ezra]], illustration du [[Codex Amiatinus]].]] {{refnec|Au {{s-|XII}}, le rabbin et érudit juif [[Moïse Maïmonide|Maïmonide]], pourtant suspect de rationalisme, pose que le huitième des treize [[Principes de foi du judaïsme#Les 13 principes de foi de Maïmonide|articles de foi]] est que la Torah a été donnée à Moïse, étant bien entendu que sa lecture littérale n'est que le premier des [[Quatre sens de l'Écriture]]. La lecture du texte hébraïque de la [[Torah]], ainsi réputé original, est au centre du [[judaïsme synagogal]].}} Suivant [[Jean-Christophe Attias]], « tout juif croyant d'aujourd'hui comme d'hier tient en principe que le texte biblique actuellement entre nos mains est d'une intégrité sans faille »<ref>[[Jean-Christophe Attias]], ''Les Juifs et la Bible'', Fayard 2012, {{p.|49}}</ref>. [[Marc-Alain Ouaknin]] explique que pour ces croyants « la plupart des livres bibliques ont d'abord été transmis oralement, de génération en génération, jusqu'à ce qu'ils soient mis par écrit à une époque bien plus tardive […] Ce sont les hommes de la [[Grande Assemblée]] créée par [[Esdras|Ezra]] qui, au {{-s-|V}} mirent en forme le texte définitif de la [[Tanakh|Bible hébraïque]]. Ils recueillirent les textes existants et écrivirent aussi de nombreux livres »<ref>Marc-Alain Ouaknin, ''Mystères de la Bible'', éd. Assouline, 2008, {{p.|334-5}}.</ref>. {{...}} === Exégèse dans le christianisme === {{article détaillé|Succession apostolique|Quête du Jésus historique}} La Bible chrétienne se compose de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament. Sa lecture peut différer entre les diverses [[branches du christianisme]]. C'est pourquoi les [[études bibliques]] comportent une branche, l'[[herméneutique]], qui s'attache à l'interprétation des [[Saintes Écritures|Écritures]], pendant que l'[[exégèse historico-critique]] est en constant développement depuis le {{s-|XVIII}}, d'abord dans le [[protestantisme]], puis dans le [[catholicisme]] à partir du {{s-|XX}}. ==== Catholicisme ==== {{article détaillé|Inspiration biblique|Inerrance biblique|Modernisme dans l'Église catholique|Crise moderniste}} [[Fichier:Bible Jan de Selmberk.jpg|vignette|redresse=1.4|La [[Création (Bible)|Création du monde]] en six jours, [[enluminure]] de la Bible de Jan de Selmberk (1440), bibliothèque du [[monastère de Strahov]], [[Prague]].]] L'Écriture parvient aux catholiques par deux canaux qui se rattachent au [[témoignage (religion)|témoignage]] apostolique : les [[Saintes Écritures|Écritures]] et les [[Tradition (christianisme)|Traditions]] non écrites, transmises et conservées dans la continuité de la vie de l'Église<ref>* [[Bernard Sesboüé]], [https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2004-1-page-13.htm# « La canonisation des Écritures et la reconnaissance de leur inspiration : une approche historico-théologique »], ''[[Recherches de science religieuse]]'', 2004.</ref>. Le rôle du [[magistère de l'Église catholique|magistère de l'Église]] est de conserver cette tradition. Le [[concile de Trente]] insiste sur cette double source de la foi. Pour le [[philosophe]] et [[théologie]]n catholique [[Xavier Tilliette]], « la Bible est un ouvrage complexe et même scellé. Le Livre des livres est un livre de livres. Il est donc susceptible d'interprétation, il ne va pas sans une herméneutique. La Parole de Dieu […] s'est faite parole humaine, astreinte à la compréhension. Il n'y a pas d'acheminement direct à la Bible, il faut toujours une médiation au moins implicite : traduction, exégèse, histoire, genres littéraires, étude des styles, typologie, connaissance de la Tradition, ''lectio divina'' »<ref>[[Xavier Tilliette]], ''[[Les philosophes lisent la Bible]]'', Cerf, 2001, {{p.|12}}.</ref>… Le document de référence du magistère romain sur l'[[exégèse biblique]] est ''L'Interprétation de la Bible dans l'Église'', texte publié en 1993 par la [[Commission biblique pontificale]] qui présente diverses méthodes d'analyse. La première est l'[[Exégèse historico-critique de la Bible|approche historico-critique]], jugée indispensable à tout travail scientifique. S'ensuit une étude de douze types d'approches recommandées, avec une évaluation de l'intérêt et des limites de chacune<ref>Ces douze méthodes ou approches exégétiques sont : l'analyse littéraire, l'analyse rhétorique, l'analyse narrative, l'analyse sémiotique, l'approche canonique, le recours aux traditions interprétatives juives et rabbiniques, l'approche par l'histoire et les effets du texte, les approches sociologique, anthropologique, psychologique et psychanalytique, et finalement les approches libérationniste et féministe.</ref>. La lecture [[fondamentalisme|fondamentaliste]] de la Bible est définie comme contraire à toute méthode scientifique, enracinée dans une idéologie non biblique, et même dangereuse<ref name="CBP">[[Commission biblique pontificale]], ''L'interprétation de la Bible dans l'Église'', Vatican, 15 avril 1993, trad. française, Paris, Cerf, 1994. {{ISBN|9782204049979}}. Version en italien [http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/pcb_documents/rc_con_cfaith_doc_19930415_interpretazione_it.html sur le site du Vatican].</ref>. [[Fichier:sapientia.jpg|vignette|gauche|Enluminure du [[Codex Gigas]] ({{s|XIII}})]] L'acceptation puis la recommandation de l'exégèse scientifique ne se sont pas faites sans difficulté chez les catholiques<ref>François Laplanche, ''La Crise de l'origine. La science catholique des Évangiles et l'histoire au {{s-|XX}}'', Paris, Albin Michel, coll. « L'évolution de l'humanité », 2006, {{ISBN|978-2226158949}}. [[Émile Poulat]], ''Histoire, dogme et critique dans la crise moderniste'', Paris, Albin Michel, 1962, {{3e}} éd. 1996 {{ISBN|978-2226084644}}.</ref>. Au {{s-|XIX}}, les avancées de la critique historique de la Bible ont été froidement accueillies. Conscient du retard des catholiques dans ce domaine, le [[dominicain]] [[Marie-Joseph Lagrange]] réagit en fondant l'[[École biblique et archéologique française de Jérusalem|École biblique de Jérusalem]] en 1890. Parallèlement, l'encyclique ''[[Providentissimus Deus]]'' de [[Léon XIII]] exhorte les fidèles à prendre part aux recherches exégétiques. Toutefois, il en limite de beaucoup la portée en réaffirmant la doctrine de l'[[inerrance biblique]] et en refusant aux rédacteurs de la Bible le statut d'auteurs à part entière. L'exégèse catholique commence cependant à sortir de sa torpeur, jusqu'au moment où l'École biblique de Jérusalem est jugée trop « moderniste ». Avec le décret ''[[Lamentabili Sane Exitu]]'' et l'[[encyclique]] ''[[Pascendi Dominici gregis]]'' qui condamnent le [[modernisme dans l'Église catholique]], le pontificat de [[Pie X]] fige durablement l’exégèse catholique. Dès lors plongés dans la « [[crise moderniste]] », les débats se concentrent sur les déclarations d'[[Alfred Loisy]] qui se voit [[excommunication|excommunié]] en 1908. Rome interdit également de publication les travaux du père Lagrange. Après une période d'intenses conflits avec le magistère romain, et sous l'influence de ceux qui ont eu part à ces débats, le monde catholique prend à nouveau conscience de son retard en matière d'[[exégèse biblique]]. En 1943, le pape [[Pie XII]] a réaffirmé l'importance de l'exégèse avec l'encyclique ''[[Divino Afflante Spiritu]]''<ref>[[Pie XII]], ''[[Divino Afflante Spiritu]]'', 1943 : {{citation|Combien certaines questions sont demeurées aux Pères mêmes difficiles et quasi inaccessibles, on s'en rend compte par les efforts répétés de beaucoup d'entre eux pour interpréter les premiers chapitres de la Genèse […] C'est donc une erreur […] qui fait dire à certains que l'exégète catholique n'a plus rien à ajouter à la contribution de l'Antiquité chrétienne.}}</ref>. Jusqu'au [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]], la grande majorité des fidèles connaît la Bible surtout par des citations dans des ouvrages de piété tels que ''[[L'Imitation de Jésus-Christ]]'', comme c'est le cas pour [[Thérèse de Lisieux]]. Au sortir de la [[Seconde Guerre mondiale]], la diffusion de traductions annotées et commentées de la Bible encourage les fidèles à lire la Bible en tenant compte des connaissances historiques sur le texte et sur le milieu biblique. En français, la première initiative de ce genre est due au cardinal [[Achille Liénart]], avec la publication en 1951 de la Bible dite « du cardinal Liénart ». Cette traduction est rapidement éclipsée par celle de l'École biblique de Jérusalem, appelée [[Bible de Jérusalem]], dont la première édition en un volume paraît en [[1956]]. La constitution dogmatique ''[[Dei Verbum]]'' de Vatican II met fin aux querelles sur l'exégèse dans le monde catholique, tandis que les méthodes historico-critiques sont progressivement encouragées, jusqu'à être déclarées indispensables par le magistère romain<ref name="CBP"/>. ==== Protestantisme ==== {{article détaillé|Cinq solas}} [[Fichier:Lutherbibel.jpg|vignette|redresse=1.4|La [[Bible de Luther]], 1534.]] Tous les [[protestant]]s se reconnaissent dans, voire se définissent par la ''{{langue|la|[[Sola scriptura]]}}'', expression [[latin]]e signifiant « par l'Écriture seule » et affirmant que la Bible est l'autorité ultime et unique à laquelle les chrétiens et l'Église doivent se soumettre, pour leur [[Foi chrétienne|foi]] et dans leur [[vie chrétienne]]s<ref>[[André Gounelle]], [http://andregounelle.fr/bible/la-bible-est-elle-parole-de-dieu.php « La Bible est-elle Parole de Dieu ? »]</ref>. À l'époque de [[Martin Luther|Luther]]<ref>Annick Sibué, ''Luther et la Réforme protestante'', Paris, Eyrolles, 2011, pages 106-108</ref>, il s'agissait surtout de s'opposer aux décrets parfois abusifs provenant des [[prélat]]s, des [[concile]]s ou du [[pape]]. Aujourd'hui, la lecture de la Bible éclairée par le [[Saint Esprit]], reste pour les protestants la seule source de la [[Révélation]], position qui s'oppose au dogme catholique d'une Révélation continue de Dieu à son Église guidée par l'Esprit, comme à la croyance [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]] d'une vérité issue du consensus des fidèles guidés par le même Esprit<ref>[[André Gounelle]], [http://www.pomeyrol.com/documents/andre-gounelle/4-autorite-souveraine-des-ecritures-en-matiere-de-foi-gounelle.pdf « L'autorité souveraine des Écritures en matière de foi »].</ref>. Même s'il figure en tête des [[Profession de foi|professions de foi]] de plusieurs dénominations issues de la [[Réforme protestante|Réforme]], le principe de la ''Sola scriptura'' n'empêche pas que des divergences importantes se soient fait jour parmi les protestants quant à l'interprétation plus ou moins littérale de la Bible. Du fait de l'importance qu'il confère au texte biblique, le protestantisme est à l'origine de nombreuses nouvelles traductions de la Bible en langue vulgaire, pour rendre accessible le message évangélique, à commencer par la [[Bible d'Olivétan]] et par la [[Bible de Luther]], mais il est aussi, dès le {{s-|XIX}}, à l'origine du renouveau de l'[[exégèse biblique]], notamment au [[Exégèse biblique au XIXe siècle|{{s-|XIX}}]], de méthodes d'[[Exégèse historico-critique|analyse historico-critique]] et de nombreuses études des textes originaux. Depuis la Réforme, chaque [[pasteur (christianisme)|pasteur]] protestant étudie le [[grec ancien]] et l'[[hébreu biblique]]. Le protestantisme a de ce fait constitué une importante incitation à l'apprentissage de la lecture de la Bible<ref>E. Todd, “Le dynamisme protestant est un accident”, ''Réforme'' ({{n°|2791}}, 8-14 octobre 1998), 8.</ref>. == Traductions et diffusion == === Traductions === {{Article détaillé|Traductions de la Bible}} La [[Vulgate]] de [[Jérôme de Stridon]], réalisée au tournant du {{IVe s}} et du {{s|V}}, se répand dans le christianisme occidental tout en restant en concurrence avec la [[Vetus Latina]] jusqu'au {{XIIIe siècle}}<ref name="Cain48" />. Cependant, le latin est de moins en moins compris par les populations du [[Moyen Âge]], tandis que l'on continue de lire la Bible dans cette langue lors des [[messe]]s. Des traductions partielles en [[Langue vernaculaire|langues vernaculaires]] apparaissent vers le {{s|XII}}, mais elles sont le fait de [[hérésie|courants chrétiens dissidents]] comme les [[Église évangélique vaudoise|vaudois]] ou les [[Catharisme|cathares]]. Le pape [[Innocent III]]<ref group=alpha>Il s'agit du pape qui a déclenché la [[croisade des albigeois|croisade contre les Albigeois]].</ref> s'oppose à ces traductions. Plusieurs [[concile]]s ultérieurs confirment cette décision, notamment le [[concile de Toulouse (1229)]]. Néanmoins, les rois de France disposent souvent de versions en français à partir du {{s-|XIII}}<ref>[http://www.bible-et-histoire.com/la-bible-3000-ans-de-manuscrits1.html Bible et Histoire, La Bible : 3000 ans de manuscrits]</ref>. L'une de ces premières traductions est la [[Bible historiale]] de [[Guyart des Moulins]] en 1297. [[Fichier:1612 First Quarto of King James Bible.jpg|vignette|redresse=1.4|Fascicule des "Genealogies Recorded in the Sacred Scriptures" (1611), œuvre du cartographe Anglais [[John Speed]], ici relié dans une édition octavo de 1612 de la [[Bible du roi Jacques]].]] Il faut attendre la [[Renaissance]] aux {{s2|XV|XVI}} pour que les traductions se multiplient. Le premier livre qui soit sorti des presses de [[Johannes Gutenberg|Gutenberg]] est la Vulgate, en [[1455]]. La plus ancienne [[traductions de la Bible en français|traduction complète de la Bible en français]] à partir du latin est celle de [[Jacques Lefèvre d'Étaples|Lefèvre d'Étaples]] en 1523 et 1528. La [[Bible de Dietenberger]] est la première Bible catholique en allemand, imprimée à [[Mayence]] en 1534. Les Bibles de la [[Réforme protestante]] suivent de peu l'invention de l'imprimerie. Contrairement à la tradition catholique, elles ne partent pas de la Vulgate : elles traduisent directement les textes d'origine, rédigés en [[Hébreu biblique|hébreu]] pour l'[[Ancien Testament]] ; et se fondent pour le [[Nouveau Testament]] sur le texte [[Grec ancien|grec]] rétabli par [[Érasme]] (''[[Novum Instrumentum omne]]''). La [[Bible de Luther]] paraît en [[1522]] pour le Nouveau Testament et en [[1534]] pour l'Ancien Testament. En raison de son caractère novateur sur le plan linguistique et de sa forte diffusion, elle est considérée comme fondatrice de la [[Allemand|langue allemande moderne]]<ref name="Deshusses">Pierre Deshusses, ''Anthologie de littérature allemande'', Dunod, Paris 1996, {{p.|67}}</ref>. Les autres versions protestantes sont, en français, la [[Bible d'Olivétan]] (1535) et, en anglais, la [[Bible Tyndale]] à partir de 1525<ref name="Vulgarisation"/>. Cependant, l'[[Église d'Angleterre]] publie en 1568 sa [[Bible des Évêques]]. Mais ces versions anglophones sont bientôt supplantées par la [[Bible du roi Jacques|King James]] (1611), qui va demeurer pendant plusieurs siècles la principale référence de l'[[anglicanisme]]. La Vulgate latine est « canonisée » comme version « authentique » de la Bible par l'[[Église catholique]] lors du [[concile de Trente]] (1545-1563), en réaction aux critiques des philologues depuis [[Laurent Valla|Lorenzo Valla]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=O’Malley|nom1=John|titre=The Council of Trent. Myths, Misunderstandings and Unintended Consequences|éditeur=Gregorian & Biblical Press|année=2013|pages totales=42|passage=10|isbn=978-88-7839-255-7|présentation en ligne=https://books.google.be/books?id=k3FFCQAAQBAJ|consulté le=2018-11-18}}</ref> et aux versions issues de la Réforme. La [[Vulgate sixto-clémentine]], version révisée scientifiquement à partir de la [[Bible de Louvain (1550)]], paraît au terme d'intenses débats sur l’intégration, ou non, de la [[Comma Johanneum|comma johannique]]. La première traduction en espagnol date de 1569, et celle en italien de 1607 (par [[Giovanni Diodati]])<ref name="Vulgarisation">[http://www.bible-et-histoire.com/la-recherche-scientifique-et-lauthenticite-de-la-bible1.html#vul Bible et Histoire, La vulgarisation de la Bible en Europe].</ref>. Tant les catholiques que les protestants réalisent ensuite de nombreuses traductions en langues vernaculaires. === Le livre le plus diffusé au monde === [[File:Bible Segong 21 - 1.jpg|vignette|redresse=0.6|Le [[best-seller]] de tous les temps.]] Selon des estimations de 2006, environ 25 millions d'exemplaires de la Bible seraient vendus chaque année<ref>{{Lien web|langue=en|nom=Radosh|prénom=Daniel|titre=The Good Book Business|url=http://www.newyorker.com/archive/2006/12/18/061218fa_fact1|site=newyorker.com|date=10 décembre 2006|consulté le=28 mars 2012}}.</ref>{{,}}<ref name="RussellAsh">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Russell Ash|titre=Top 10 of Everything 2002|éditeur=Dorling Kindersley|année=2001|passage=7|isbn=0-7894-8043-3}}</ref>. De nombreux chiffres, colportés par les livres et magazines mais manquant de fiabilité, donnent une autre estimation : de 2,5 à {{unité|6|milliards}} de Bibles ont été distribuées (le chiffre bas estimant le nombre d'exemplaires imprimés tandis que le chiffre haut prenant en compte les exemplaires donnés)<ref>Statistic Brain, [http://www.statisticbrain.com/bibles-printed/ « Bible Statistics »]</ref>{{,}}<ref name=RussellAsh/>. Aucun ouvrage à travers le monde n'a jamais eu un tirage aussi important et constant au fil des siècles, la Bible dépassant le ''[[Petit Livre rouge]]'' (plus d'un milliard d'exemplaires)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alexander C. Cook|titre=Mao's Little Red Book|sous-titre=A Global History|éditeur=Cambridge University Press|année=2014|passage=3}}</ref> de [[Mao Zedong|Mao]] et le [[Coran]] (800 millions d'exemplaires)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Godfrey Oswald|titre=Library World Records|éditeur=McFarland & Company|année=2009|passage=184}}</ref>. D’après une étude de 2008<ref>Étude réalisée pour le compte de la Fédération biblique catholique internationale dans neuf pays intitulée une « lecture des Écritures dans certains pays » éditée en 2008</ref>, 75 % des Américains, 38 % des Polonais et 21 % des Français déclarent avoir lu au moins un passage de la Bible au cours de l’année passée<ref name="Yannou">Delphine de Mallevoüe et Hervé Yannou, « La France mauvaise élève pour la connaissance de la Bible », dans ''[[Le Figaro]]'' du 28-04-2008, {{lire en ligne|lien=http://www.lefigaro.fr/actualites/2008/04/29/01001-20080429ARTFIG00019-la-france-mauvaise-eleve-pour-la-connaissance-de-la-bible-.php}}</ref>. La [[déchristianisation (société)|déchristianisation]], inégale selon les régions, se traduit par des attitudes différentes à l'égard de la Bible : plus de la moitié des Français ne possède pas de Bible chez elle, contre 15 % des Polonais et 7 % des Américains<ref name="Yannou"/>. En 2020, selon l'[[Alliance biblique universelle]], la Bible intégrale a été [[Traductions de la Bible|traduite]] en {{Unité|704 langues}} parlées au total par 5,7 milliards de personnes<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.wycliffe.org.uk/about/our-impact/|titre=Latest Bible translation statistics|consulté le=18 décembre 2020|site=wycliffe.org}}.</ref>. === Adaptations en bande dessinée === {{Article connexe|Bible en bande dessinée|La Bible Manga}} La Bible fait l'objet de nombreuses [[Bible en bande dessinée|adaptations en bande dessinée]]<ref name="Dicobd89">{{Chapitre| langue=fr |titre=Bible (la) |titre ouvrage=Dictionnaire de la bande dessinée| auteurs ouvrage=[[Henri Filippini]] |titre vo=|ref=|volume=|titre volume=|auteur= |prénom=|nom= |auteurs=|trad= |lien langue=|lieu= | éditeur=[[Éditions Bordas]]|collection=|série=|année=1989 |mois=|jour=|publi=|pages= |format=|isbn=2-04-018455-4 |isbn2= |issn= |passage=58 |id=Filippini1989}}.</ref>. L'hebdomadaire ''[[Bayard (périodique)|Bayard]]'' publie une ''Histoire sainte'' hebdomadaire<ref name="Dicobd89" />. L{{'}}''Histoire du peuple de Dieu'' est publiée en fascicules de 1979 à 1985, par les éditions du Bosquet, avec comme dessinateurs [[Pierre Brochard]], [[Xavier Musquera|Musquera]], [[Noël Gloesner]], [[Pierdec]], et d'autres<ref name="Dicobd89"/>. La ''Bible en BD'' est publiée par [[Dargaud]], avec un texte de [[Claude Moliterni]] et des illustrations notamment de [[Jesús Monterde Blasco|Jesús Blasco]], [[Jaime Brocal Remohí|Brocal Remohi]]<ref name="Dicobd89"/>. Les éditions [[Éditions Larousse|Larousse]] publient ''Découvrir la Bible'' en 1983-1984. Les auteurs en sont [[Raffaele Carlo Marcello|Marcello]], [[Raymond Poivet|Poivet]], [[Victor de la Fuente]], [[Bielsa]], [[Paolo Eleuteri Serpieri|Serpieri]], [[Thomas Frisano|Frisano]], tous des {{citation|grands noms de la bande dessinée contemporaine}} selon [[Henri Filippini]] qui juge que le résultat est {{citation|un chef-d'œuvre}}<ref name="Dicobd89"/>. Une ''Fresque biblique'' est publiée en 1987-1988 par les [[éditions du Lombard]]. Le dessinateur [[Jean Torton]] en signe les illustrations<ref name="Dicobd89"/>. ''[[La Bible Manga]]'' est due à l'initiative de la Société biblique japonaise ; [[Kozumi Shinozawa]] en illustre les premiers volumes, l'adaptation du [[Nouveau Testament]] à partir de 2006<ref>{{Ouvrage | langue=fr |auteur= Roland Francart |titre = La BD chrétienne | lieu=Paris |éditeur=Éditions Karthala | année=2018 |isbn=978-2-8111-1956-0 |passage=111, 127, 141, 150, 156, 187 |id=Francart2018 }}.</ref>{{,}}<ref name="Aleteia17.10.2019">{{Lien web |langue=fr |auteur=Bénédicte de Saint-Germain |titre= Carton plein pour la Bible en manga |url= https://fr.aleteia.org/2019/10/17/quand-la-bible-en-manga-fait-un-carton/ |site= fr.aleteia.org |date=17 octobre 2019 |consulté le= 3 juin 2021}}.</ref>. Elle est traduite en quarante langue, dont la traduction française qui commence à paraître en 2008, est saluée par la [[Critique littéraire|critique]] et reçoit plusieurs [[Distinction (honorifique)|prix]]<ref name="Aleteia17.10.2019"/>. Après les deux volumes du Nouveau Testament, l'[[Ancien Testament]] est illustré par [[Ryō Azumi]] en trois volumes{{Sfn|Francart|2018|p=127, 141, 187}}. == Notes et références == === Notes === {{Références| groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Bible | wikt = Bible | wikisource = La Bible | wikisource titre = Cinq traductions de la Bible en français | wikisource2 = https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_de_la_Bible_-_Vigouroux | wikisource titre2 = Dictionnaire de la Bible de Vigouroux | wikiquote = Bible }} === Bibliographie === {{section à recycler|date=décembre 2023|motif=liste à reclasser par ordre alphabétique, Cf [[WP:BIBLIO#RANGEMENT]]}} * [[Jean-Pierre Prévost]] (dir.), ''Nouveau vocabulaire biblique'', Montrouge, Bayard, 2004 * Gilles Dorival, [[Marguerite Harl]], Olivier Munnich, [http://bibliotheque.editionsducerf.fr/par%20page/561/TM.htm# ''La Bible grecque des Septante''] Éd. du Cerf, 1988 * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André-Marie|nom1=Gerard|lien auteur1=André-Marie Gerard|titre=Dictionnaire de la Bible|éditeur=[[Robert Laffont]]|année=1990|pages totales=1478|isbn=2-221-05760-0}} * {{Ouvrage|id=André Paul 2000|langue=fr|prénom1=André|nom1=Paul|lien auteur1=André Paul|titre=Et l'homme créa la Bible|sous-titre=d'Hérodote à Flavius Josèphe|éditeur=[[Groupe Bayard|Bayard]]|année=2000|pages totales=458|isbn=978-2-227-36616-9}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Gibert|lien auteur1=Pierre Gibert (jésuite)|titre=La Bible. Le Livre, les livres|éditeur=Gallimard|collection=[[Découvertes Gallimard]]|lieu=Paris|série=Religions|numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|392]]|année=2000|pages totales=160|isbn=2-07-053430-8}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Dictionnaire encyclopédique de la Bible|éditeur=Brépols|année=2002|pages totales=1400|isbn=978-2-503-51310-2}} * {{Ouvrage|id=Bible dévoilée|prénom1=Israël|nom1=Finkelstein|prénom2=Neil Asher|nom2=Silberman|titre=La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l'archéologie|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|collection=[[Folio histoire]]|année=2002|pages totales=555|isbn=978-2-07-042939-4}} {{plume}} * [[Marie-Françoise Baslez]], ''Bible et histoire'', Folio histoire, Gallimard, 2003 * Pierre Bordreuil, Françoise Briquel Chatonnet, ''Le Temps de la Bible'', {{coll.|[[Folio histoire]]}}, Gallimard, 2003 * Eric Denimal, ''La Bible pour les nuls'', First Éditions, 2004 * [[Jaroslav Pelikan]] : ''À qui appartient la Bible ?'', La Table ronde, 2005 * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Adrian|nom1=Schenker|prénom2=Philippe|nom2=Hugo|titre=L'enfance de la Bible hébraïque|sous-titre=L'histoire du texte de l'Ancien Testament à la lumière des recherches récentes|éditeur=[[Labor et Fides]]|année=2005|pages totales=318|isbn=978-2-8309-1172-5}} * {{Ouvrage|id=Liverani 2008|langue=fr|langue originale=it|prénom1=Mario|nom1=Liverani|lien auteur1=Mario Liverani|titre=La Bible et l'invention de l'histoire|sous-titre=Histoire ancienne d'Israël|éditeur=[[Groupe Bayard|Bayard]]|lieu=Montrouge|année=2008|pages totales=616|isbn=978-2-227-47478-9}} {{plume}} * {{Ouvrage|id=Marguerat 2008|prénom1=Daniel|nom1=Marguerat|lien auteur1=Daniel Marguerat|directeur1=Daniel Marguerat|titre=Introduction au Nouveau Testament|sous-titre=son histoire, son écriture, sa théologie|éditeur=[[Labor et Fides]]|lieu=Genève/Paris|année=2008|numéro d'édition=4|année première édition=2001|pages totales=540|isbn=978-2-8309-1289-0|présentation en ligne=http://www.laboretfides.com/?page_id=3&category=12&product_id=200467}} {{plume}} * [[Marc-Alain Ouaknin]] : ''Mystères de la Bible'', Assouline, 2008 * {{Ouvrage|id=Römer 2009|langue=fr|prénom1=Thomas|nom1=Römer|lien auteur1=Thomas Römer|responsabilité1=éd.|prénom2=Jean-Daniel|nom2=Macchi|responsabilité2=éd.|prénom3=Nihan|nom3=Macchi|responsabilité3=éd.|titre=Introduction à l'Ancien Testament|éditeur=[[Labor et Fides]]|lieu=Genève/Paris|année=2009|année première édition=2004|pages totales=902|isbn=978-2-8309-1368-2|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=B7LXN4sfxsQC&printsec=frontcover&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false}} {{plume}} * {{Ouvrage|id=André Paul 2012|prénom1=André|nom1=Paul|lien auteur1=André Paul|titre=Autrement, la Bible|sous-titre=Mythe, politique et société|éditeur=[[Groupe Bayard|Bayard]]|lieu=Montrouge|année=2012|pages totales=308|isbn=978-2-227-48356-9}} {{plume}} * [[Jean-Christophe Attias]], ''Les Juifs et la Bible'', Fayard, 2012 * ''La Bible dans les littératures du monde'', Sylvie Parizet dir., Paris, Éd. du Cerf, 2016, 2500 p. * [[Commission biblique pontificale]], ''L'interprétation de la Bible dans l'Église'', Cerf, 1994, 158 p. * [[Marie-Hélène Delval]], [[Marie Bertherat]], ''La Bible racontée par les peintres'', Bayard Jeunesse, 2019, 96 p. * [[Gérard Denizeau]], ''La Bible expliquée par la peinture'', Larousse, octobre 2015 {{ISBN|978-2035923509}} === Articles connexes === {{catégorie principale}} {{colonnes|nombre=2|1= * [[Liste des livres de la Bible]] * [[Liste des épisodes bibliques]] * [[Liste des personnages de la Bible]] * [[Canon biblique|Canon]] * [[Développement du canon biblique chrétien]] * [[Chronologie de la Bible]] * [[Traductions de la Bible]] * [[Alliance biblique universelle]] }} ==== Textes juifs ==== {{colonnes|nombre=2|1= * [[Talmud]] * [[Tanakh]] * [[Torah]] * [[Parasha de la semaine|Parasha]] * [[Nevi'im]] * [[Ketouvim]] }} ==== Bible chrétienne ==== {{colonnes|nombre=2|1= * [[Ancien Testament]] * [[Nouveau Testament]] * [[Évangiles]] * [[Livres deutérocanoniques]] * [[Septante]] * [[Vulgate]] }} ==== Recherches historiques et exégétiques ==== {{colonnes|nombre=2|1= * [[Datation de la Bible]] * [[Données archéologiques sur les premiers Israélites|Données archéologiques sur les premiers Israélites de Palestine et d'Égypte]] * [[Données archéologiques sur David et Salomon|Données archéologiques sur les règnes de David et Salomon]] * [[Exégèse historico-critique de la Bible]] * [[Histoire de la recherche sur le Pentateuque]] * [[Hypothèse documentaire]] * [[Midrash]] * [[Quatre sens de l'Écriture|Quatre sens des Écritures]] }} === Liens externes === {{Liens}} ==== Traductions ==== * [http://www.lexilogos.com/bible.htm Lexilogos, les traductions de la Bible en français] (répertoire) * [[s:La Bible|La Bible]] sur [[Wikisource]] * [https://www.wordproject.org/bibles/audio/07_french/index.htm La Bible] audio sur wordproject ==== Éditions juives ==== * [http://www.sefarim.fr/ Sefarim.fr] La Bible hébraïque en hébreu, traduite verset par verset en français (Rabbinat), en anglais (King James), avec moteur de recherches en caractères latins ou hébreux. * [http://nachouraqui.tripod.com/id91.htm La Bible Chouraqui] Traduction originale de l'hébreu par [[André Chouraqui]] (contient aussi le [[Nouveau Testament]], traduit du grec). * {{Lien web|lang=en|site=[[Jewish Virtual Library]]|titre=Bible|url=http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/judaica/ejud_0002_0003_0_02930.html|brisé le = 2023-10-27}} ==== Éditions chrétiennes ==== * [https://www.operabiblica.com Bible du Semeur en ligne], sur OperaBiblica.com * [http://www.aelf.org/bible-liturgie Bible de la liturgie] (traduction destinée à l'utilisation [[Liturgie catholique|liturgique]]) * [http://lire.la-bible.net/ Cinq traductions modernes ou révisées dont la TOB (Traduction Œcuménique de la Bible) de 2010], moteur de recherche * [http://visionneuse.free.fr/ La Bible multilingue] * [https://ebible.org/find/details.php?id=fraLSG La Bible traduite par Louis Segond en 1910] * {{audio}} [https://archive.org/details/LaBibleAudio/La+Bible+-+AT01_GENESE.mp3 La Bible (traduction catholique, +105 heures)], sur [[Internet Archive]] {{Palette|Bible}} {{Portail|Bible|littérature|judaïsme|christianisme|Théologie}} [[Catégorie:Bible| ]] [[Catégorie:Littérature religieuse]] [[Catégorie:Texte sacré]] [[Catégorie:Texte fondateur]] [[Catégorie:Loi religieuse]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Banque%20du%20Japon
Banque du Japon
{{Voir homonymes|BOJ}} {{Infobox Banque centrale | nom = Banque du Japon | nom_local = {{ja}} 日本銀行 | image = 日本銀行ロゴ.svg | légende = Logo de la Banque du Japon | siège = [[Tokyo]] ({{JAP}}) | création = [[1882]] | gouverneur = [[Kazuo Ueda]] | zone_monétaire = | devise = [[Yen]] | devise_iso = JPY | réserves = | web = {{mul|ja|en}} [http://www.boj.or.jp http://www.boj.or.jp] | notes = | latitude = 35.686563 | longitude = 139.771541 | géolocalisation = Tokyo/Japon2 }} [[Fichier:Nippon-Bank at Osaka.JPG|thumb|250px|Banque du Japon, à [[Osaka]].]] La {{japonais|'''Banque du Japon'''|日本銀行|''Nippon ginkō''| de ''Nippon'', Japon et ''ginkō'', banque}} est la [[banque centrale]] du [[Japon]]. On rencontre souvent l'abréviation '''BoJ''' qui provient de l'[[anglais]] ''Bank of Japan''. == Présentation == La Banque du Japon est chargée d'émettre les pièces et billets de [[yen]]s, de diriger la [[politique monétaire]] japonaise, et d'assurer la [[stabilité financière]] du système financier japonais. Elle fait partie des grandes banques centrales du monde avec la [[Réserve fédérale des États-Unis]] et la [[Banque centrale européenne]]. La BOJ est possédée à 55% par le gouvernement japonais, et 45% de manière privée. Ses actions sont échangées sur le marché financier japonais. Les actions privées sont des [[actions sans droit de vote]]<ref name="dnbinfo">https://d-nb.info/1138787981/34</ref>. À la date du {{date|20|septembre|2007}}, le [[taux de refinancement]] (principal [[taux directeur]]) est à 0,5 %<ref>''[[Les Échos]]'', 20 septembre 2007.</ref>. == Histoire == [[Fichier:Bank of Japan headquarters in Tokyo, Japan.jpg|vignette|Siège de la Banque du Japon, à [[Tokyo]].]] [[File:BanqueduJaponentreelaterale.png|thumb|Entrée latérale de la Banque du Japon, à [[Tokyo]].]] La Banque du Japon est fondée sous l'[[ère Meiji]], le {{date-|27 juin 1882}}, par le [[Ministère du Trésor (Japon)|ministre du Trésor]] [[Matsukata Masayoshi]]. La banque est depuis lors chargée d'émettre le [[Billet de banque|papier monnaie]] au nom du gouvernement<ref>Roberts, George E. (1900). [https://books.google.com/books?id=e9DzAAAAMAAJ&pg=PA393&dq= ''Annual report of the Director of the Mint'' (US), {{p.|393}}].</ref>. Cette institution permet de remplacer les monnaies locales (''hansatsu'') que les seigneurs féodaux avaient mis en place. Dès 1883, la banque reçoit l'interdiction de financer de manière directe (sur le [[marché primaire]], ''via'' une politique de [[financement monétaire]]) l’État japonais. L'interdiction est levée en 1932, et conduit à une augmentation de l'inflation et une chute de la valeur du yen face au dollar<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Burguière|titre=Les dettes publiques à la dérive|sous-titre=anatomie d'un monde financièrement fragilisé|lieu=Paris/63-Clermont-Ferrand|éditeur=[[Eyrolles]]|année=2018|pages totales=235|isbn=978-2-212-56942-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=I4tSDwAAQBAJ&pg=PA35&printsec=frontcover&dq=Mon%C3%A9tisation+dette|consulté le=2021-04-18}}</ref>. La banque a officiellement acquis son indépendance vis-à-vis du [[gouvernement japonais]] par la loi du {{date|1|avril|1998}}, bien qu'elle ait déjà agi de manière indépendante durant les décennies passées<ref>{{Ouvrage|nom1=Fukui, Haruhiro.|nom2=Muller-Groeling, Hubertus.|nom3=Watanabe, Akio.|titre=The Politics of Economic Change in Postwar Japan and West Germany : Volume 1 : Macroeconomic Conditions and Policy Responses.|éditeur=Palgrave Macmillan Limited|année=1993|pages totales=375|isbn=978-1-349-22614-6|isbn2=1-349-22614-9|isbn3=978-1-349-22616-0|oclc=1085186846|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1085186846|consulté le=2020-12-09}}</ref>. La banque centrale japonaise met en place le premier programme d'[[assouplissement quantitatif]] moderne. Il est particulièrement massif dans les [[années 2010]]. Si la banque détient en [[septembre 2010]] 7,9 % des [[Emprunt d'État|emprunts d'État]] du Japon, la proportion passe à 12% en 2012<ref name=":0" />. Fin 2013, 20% de la dette publique était détenue par la banque centrale<ref>{{Article |langue=Anglais |auteur1=Yvan Guillemette and Jan Stráský |titre=Japan’s challenging debt dynamics |périodique=OECD Journal: Economic Studies |date=2014 |lire en ligne=https://www.oecd.org/economy/growth/Japan-s-challenging-debt-dynamics-OECD-Journal-Economic-Studies-2014.pdf |pages=12 }}</ref>. Sa politique de [[quantitative easing]] fait gonfler son bilan et fin 2018, la BOJ détient 45% de la dette publique japonaise<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Hideyuki Sano, Tomo |nom1=Uetake |titre=Bank of Japan's balance sheet now larger than country's GDP |périodique=Reuters |date=2018-11-13 |lire en ligne=https://www.reuters.com/article/us-japan-economy-boj-idUSKCN1NI07Z |consulté le=2020-12-09 }}</ref>. == Les gouverneurs == Le gouverneur de la banque centrale se nomme, en [[japonais]], ''sōsai'' (総裁). * [[Eikichi Araki]] ({{date|9|octobre|1945}}-{{date|1 janvier 1946}}) * [[Hisato Ichimada]] ({{date|1 janvier 1946}}-{{date|10|décembre|1954}}) * [[Eikichi Araki]] ({{date|11|décembre|1954}}-{{date|30|novembre|1956}}) * [[Masamichi Yamagiwa]] ({{date|30|novembre|1956}}-{{date|17|décembre|1964}}) * [[Makoto Usami]] ({{date|17|décembre|1964}}-{{date|16|décembre|1969}}) * {{lien|trad=Tadashi Sasaki (banker)|fr=Tadashi Sasaki (banquier)|texte=Tadashi Sasaki}} ({{date|17|décembre|1969}}-{{date|16|décembre|1974}}) * [[Teiichiro Morinaga]] ({{date|17|décembre|1974}}-{{date|16|décembre|1979}}) * [[Haruo Mayekawa]] ({{date|17|décembre|1979}}-{{date|16|décembre|1984}}) * [[Satoshi Sumita]] ({{date|17|décembre|1984}}-{{date|16|décembre|1989}}) * [[Yasushi Mieno]] ({{date|17|décembre|1989}}-{{date|16|décembre|1994}}) * [[Yasuo Matsushita]] ({{date|17|décembre|1994}}-{{date|20|mars|1998}}) * [[Masaru Hayami]] ({{date|20|mars|1998}}-{{date|19|mars|2003}}) * [[Toshihiko Fukui]] ({{date|20|mars|2003}}-{{date|19|mars|2008}}) * [[Masaaki Shirakawa]] ({{date|20|mars|2008}}-{{date|19|mars|2013}}) * [[Haruhiko Kuroda]] (20 mars 2013-8 avril 2023) * [[Kazuo Ueda]] (depuis le 9 avril 2023) == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|Commons=Category:Bank of Japan}} === Articles connexes === * [[Banque centrale]] * [[Budget de l'État japonais]] * [[Économie du Japon]] * ''[[Zero interest rate policy]]'' * ''[[Endaka]]'' === Liens externes === * {{Site officiel|en|http://www.boj.or.jp/en/}} {{Palette|Banque centrale}} {{Portail|entreprise|finance|économie|Japon}} [[Catégorie:Banque centrale|Japon]] [[Catégorie:Économie au Japon]] [[Catégorie:Organisme fondé en 1882]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20de%20biologistes
Liste de biologistes
Cette liste, [[Exhaustivité|non-exhaustive]], rassemble des [[biologiste]]s, classés par ordre chronologique de naissance. == Nés avant ou durant le premier millénaire == * [[Aristote]], ([[-384]] - [[-322]]), philosophe et savant grec * [[Théophraste]] ([[-371]] - [[-288]]), philosophe et botaniste grec * [[Pline l'Ancien]], ([[23]] - [[79]]), initiateur des sciences naturelles descriptives * [[Galien|Claude Galien]], ([[131]] - [[201]]), médecin et anatomiste == Nés au {{s-|XVI}} == * [[André Vésale]], ([[1514]] - [[1564]]), médecin et anatomiste belge, fossoyeur du galénisme et fondateur de l'anatomie moderne * [[René Descartes]], ([[1596]] - [[1650]]), philosophe, mathématicien et physicien français == Nés au {{s-|XVII}} == * [[Francesco Redi]] (1626-1697), parasitologiste italien * [[Marcello Malpighi]], ([[1628]] - [[1694]]), médecin italien, fondateur de l'histologie * [[Antoni van Leeuwenhoek]] (1632-1723), pionnier néerlandais de la microscopie * [[Robert Hooke]] (1635-1703), pionnier anglais de la micrographie * [[Jan Swammerdam]] (1637-1680), pionnier néerlandais de la microscopie * [[Nehemiah Grew]] (1641-1712), pionnier anglais de la microscopie * [[René-Antoine Ferchault de Réaumur]] (1683-1757), savant et naturaliste français == Nés au {{s-|XVIII}} == * [[Georges Louis Leclerc, comte de Buffon|Buffon]], ([[1707]] - [[1788]]), auteur de l’''[[Histoire naturelle (Buffon)|Histoire Naturelle]]'' * [[Carl von Linné]], ([[1707]] - [[1778]]), botaniste suédois, concepteur du système général de classification naturelle * [[Pierre Lyonnet]] (1708-1789), naturaliste néerlandais * [[Abraham Trembley]] (1710-1784), naturaliste genevois * [[Denis Diderot]], ([[1713]] - [[1784]]), rédacteur de l’''[[Encyclopédie]]'' * [[Charles Bonnet (naturaliste)|Charles Bonnet]] (1720-1793), naturaliste genevois * [[Lazzaro Spallanzani]] (1729-1799), naturaliste italien * [[Peter Simon Pallas]] (1741-1811), naturaliste allemand * [[Jean-Baptiste de Lamarck|Jean-Baptiste Lamarck]], ([[1744]] - [[1829]]), fondateur des bases des théories de l'évolution * [[Georges Cuvier]], ([[1769]] - [[1832]]), inventeur de l'anatomie comparée * [[Étienne Geoffroy Saint-Hilaire]] (1772-1844), naturaliste français * [[Karl Ernst von Baer]] (1792-1876), embryologiste russe == Nés au {{s-|XIX}} == * [[Leopold Fitzinger]], ([[1802]] - [[1884]]), zoologiste autrichien * [[Matthias Jakob Schleiden]] (1804-1881), botaniste allemand, cofondateur de la [[théorie cellulaire]] * [[Charles Darwin]], ([[1809]] - [[1882]]), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la [[sélection naturelle]] * [[Theodor Schwann]] (1810-1882), cytologiste allemand, cofondateur de la théorie cellulaire * [[Claude Bernard]], ([[1813]] - [[1878]]), développeur de la méthodologie expérimentale * [[Rudolf Virchow]] (1821-1902), cytologiste allemand * [[Gregor Mendel|Johann Gregor Mendel]], ([[1822]] - [[1884]]), [[moine]] et [[Botanique|botaniste]] autrichien * [[Louis Pasteur]], ([[1822]] - [[1895]]), découvreur de l'existence des micro-organismes * [[Fritz Müller (biologiste)|Johann Friedrich Theodor Fritz Müller]] (1822-1897), naturaliste allemand * [[Alfred Russel Wallace]] (1823-1913), naturaliste britannique, inventeur de la théorie de la sélection naturelle * [[Jean-Henri Fabre]], ([[1823]] - [[1915]]), entomologiste français, père de l'éthologie * [[Marcellin Berthelot]], ([[1827]]-[[1907]]) biologiste et chimiste français, philosophe et historien * [[Ernst Haeckel]] (1834-1919), biologiste allemand * [[George John Romanes]] (1848-1894), naturaliste britannique * [[Laurent Chabry]], ([[1855]] - [[1894]]), découvreur du mécanisme de double équilibre chez les coléoptères * [[Adrien Dollfus]], ([[1858]] - [[1921]]), zoologiste français * [[D'Arcy Wentworth Thompson (1860-1948)|D'Arcy Thompson]] (1860-1948), [[biomathématicien]] écossais * [[Thomas Hunt Morgan]], ([[1866]] - [[1945]]), [[Génétique|généticien]] américain * [[Jules Bordet]], ([[1870]] - [[1961]]), microbiologiste et immunologue belge * [[Félix d'Hérelle]], ([[1873]] - [[1949]]), bactériologiste, découvreur du bactériophage * [[Édouard Chatton]] (1883-1947), biologiste français * [[Ludwik Hirszfeld]], ([[1884]] - [[1954]]), microbiologiste et sérologiste polonais, codécouvreur du [[système ABO]] * [[Karl von Frisch]] (1886-1982), biologiste autrichien, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Jean Rostand]], ([[1894]] - [[1977]]), biologiste, humaniste et historien des sciences français * [[Pierre-Paul Grassé]] (1895-1985), biologiste français *[[André Boivin]] (1895-1949), biologiste français * [[Cornelis B. Van Niel]] (1897-1985), microbiologiste néerlandais == Nés au {{s-|XX}} == * [[Herbert Copeland]] (1902-1968), biologiste américain * [[André Lwoff]] (1902-1994), microbiologiste français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Théodore Monod]] (1902-2000), biologiste et naturaliste français * [[Konrad Lorenz]], ([[1903]]-[[1989]]), biologiste autrichien, zoologiste et considéré comme le fondateur de l'[[éthologie]], lauréat en 1973 du [[Prix Nobel de physiologie ou médecine]]. * [[Étienne Wolff]] (1904-1996), embryologiste français * [[Ernst Mayr]], ([[1904]]-[[2005]]), biologiste américain, zoologiste et spécialiste de l'[[évolution (biologie)|évolution]] * [[Maurice Fontaine (biologiste)|Maurice Fontaine]] (1904-2009), biologiste français * [[Nikolaas Tinbergen]] (1907-1988), biologiste néerlandais, lauréat en 1973 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Andrée Tétry]] (1907-1992), biologiste française * [[Jacques Monod]], ([[1910]]-[[1976]]), biologiste et [[Biochimie|biochimiste]] français, lauréat en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Salvador Luria]] (1912-1981), microbiologiste américain, lauréat en 1969 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Henri Laborit]], ([[1914]]-[[1995]]), biologiste et philosophe du comportement animal et humain * [[Jonas Salk]], ([[1914]]-[[1995]]), médecin américain, découvreur du vaccin contre la polio * [[Manfred Gabe]] (1916-1973), histologiste français * [[Roger Stanier]] (1916-1982), microbiologiste canadien * [[Francis Crick]], ([[1916]]-[[2004]]), biologiste moléculaire britannique, codécouvreur de la structure de l'[[Acide désoxyribo-nucléique|ADN]], lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[ Maurice Wilkins]] (1916-2004), biologiste moléculaire néo-zélandais, lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Denham Harman]], ([[1916]]-2014), père de la théorie du [[vieillissement]] par le [[stress oxydatif]] * [[Christian de Duve]] (1917-2013), biologiste belge, lauréat en 1974 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Rosalind Elsie Franklin]], ([[1920]]-[[1958]]), biologiste moléculaire britannique, première diffraction au [[rayon X]] de l'[[Acide désoxyribo-nucléique|ADN]] ayant permis la découverte de sa structure * [[Robert Harding Whittaker|Robert H. Whittaker]] (1920-1980), écologue américain * [[François Jacob]], ([[1920]]-[[2013]]), biologiste français, récompensé en 1965 du Prix Nobel de physiologie ou médecine pour ses travaux en [[génétique]] * [[John Ozro Corliss|John O. Corliss]] (1922-2014), microbiologiste américain * [[Carl Woese]] (1928-2012), microbiologiste américain * [[James Dewey Watson]], ([[1928]]-), biologiste moléculaire américain, codécouvreur de la structure de l'[[Acide désoxyribo-nucléique|ADN]], lauréat en 1962 du Prix Nobel de physiologie ou médecine * [[Edward Osborne Wilson]], ([[1929]]-), entomologiste et biologiste américain * [[Nicole Le Douarin]] (1930-), embryologiste française * [[Dian Fossey]], ([[1932]]-[[1985]]), primatologue américaine * [[Jane Goodall]] (1934-), primatologue britannique * [[Sylvia Earle]] (1935-), biologiste marine et aquanaute américaine. * [[Lynn Margulis]] (1938-2011), microbiologiste américaine * [[Stephen Jay Gould]], ([[1941]]-[[2002]]), paléontologue américain * [[Richard Dawkins]], ([[1941]]-), évolutionniste et éthologiste anglais * [[Marcus Pembrey]] (1943-), généticien britannique * [[George E. Fox]] (1945-), microbiologiste américain * [[Dominique Costagliola]] (1954-), biomathématicienne française * [[William Newsome]], ([[1961]]-), neuroscientifique américain * [[Elisabeth Bik]] (1966-), microbiologiste néerlandaise * [[Claire Rougeulle]], généticienne française, médaille d'argent du CNRS (2019) * [[Christian Drosten]] (1972-), virologue allemand, co-découvreur du [[SARS-CoV]] * [[Victoria Cowling]], biologiste anglaise * [[Alice Mouton]] (1983-), biologiste belge == Voir aussi == {{Autres projets | commons = <!-- Commons --> | wikispecies = <!-- Wikispecies --> | wiktionary = biologiste | wikiversity = <!-- Wikiversity --> | wikibooks = <!-- Wikibooks --> | wikisource = Catégorie:Biologistes | wikiquote = <!-- Wikiquote --> | wikinews = <!-- Wikinews --> | meta = <!-- Metawiki --> | outreach = <!-- Outreach --> }} * [[Biologie]] * [https://womeninbotany.ur.de/ Women in Botany] {{Palette|Branches de la biologie}} {{Portail|Biologie|histoire des sciences|histoire de la zoologie et de la botanique}} [[Catégorie:Liste de biologistes| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boulier
Boulier
{{homophone|Boullier}} [[Image:boulier1.JPG|thumb|Boulier chinois avec représentation du nombre {{formatnum:37925}}.]] [[Image:boulier-ecole-maternelle-bois.jpg|thumb|Un boulier d'école avec représentation du nombre {{formatnum:37925}}.]] [[Image:Table football abacus.jpg|thumb|Un boulier élémentaire est toujours utilisé au [[baby-foot]].]] Le '''boulier''' est un [[abaque (calcul)|abaque]] (outil servant à calculer) formé d’un cadre rectangulaire muni de tiges sur lesquelles coulissent des boules. == Catégories == Le boulier est lié au système de [[systèmes de numération|numération]] [[système décimal|décimale]], mais il existe deux grandes catégories de bouliers. * Les bouliers en base 10, pour lesquels chaque boule représente, selon la tige sur laquelle elle se trouve, une unité, une dizaine, une centaine… Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Europe. Les décimales peuvent aussi être représentées sur la première tige. * Et les bouliers en base alternée (5, 2) pour lesquels chaque tige comprend deux parties : une partie supérieure sur laquelle les boules valent 5 unités (ou 5 dizaines, 5 centaines… selon la position de la tige) et une partie inférieure sur laquelle les boules valent 1 unité (ou 1 dizaine, 1 centaine… selon la position de la tige). Ces bouliers se rencontrent essentiellement en Asie. == Fonctions == Les bouliers permettent d'effectuer les quatre opérations : [[addition]]s, [[soustraction]]s, [[multiplication]]s et [[division]]s ainsi que l'[[extraction de racine carrée]] en utilisant la méthode des soustractions successives des nombres impairs<ref name=":0">{{Lien web|titre=le boulier chinois|url=http://cii.sesamath.net/lille/boulier.pdf|site=sesamath}}</ref>, l'extraction de racine cubique<ref>{{ouvrage|auteur1=Jean Cumin|auteur2=Jean Hossenlopp|titre=Le boulier|sous-titre=perfectionnement|édition=[[éditions Chiron|Chiron]] Paris|année=1998|présentation en ligne=http://publimath.univ-irem.fr/biblio/AVM99024.htm}}</ref> et la conversion entre différentes bases<ref name=":1" />. == Historique == {{Citation bloc|Cet instrument était utilisé par des peuples très largement séparés comme les [[Étrusques]], les [[Grèce antique|Grecs]], les [[Égypte antique|Égyptiens]], les [[Indiens (Inde)|Indiens]], les [[Chinois (nation)|Chinois]] et les [[Mexicains]] et l'on peut penser qu'il a été inventé indépendamment dans différents endroits<ref>Walter William Rouse Ball, ''A Short account of the history of mathematics'', section ''Abacus'' réédition (2001), Dover Publications, {{p.}}123-126{{ISBN|978-1-4027-0053-8}}</ref>.}} En conséquence la datation des découvertes reste aléatoire. Le boulier est sans doute un des plus anciens instruments d'aide au calcul de l’histoire de l’humanité. * Les [[Grèce antique|Grecs]] utilisaient des tablettes recouvertes de sable ou de poussière, les « abaques » (du grec abaks - akos tablette servant à calculer<ref>Larousse encyclopédique en X volumes, 1982, t.I, {{p.}}6</ref>ou de l'hébreu אבק, signifiant poussière). *Les [[Rome antique|Romains]] utilisaient un boulier en base décimale dont le fonctionnement était assez semblable au soroban japonais<ref>{{Lien web|titre=Histoire du boulier|url=https://monde-du-boulier.com/blogs/news/histoire-du-boulier|site=Monde du boulier}}</ref>. * Le boulier [[Chine|chinois]] ou ''[[SuanPan|suan pan]]'' ({{CJKV|t=算盤|s=算盘|p=suànpán}}). Il semble dater du {{s|XIII|e}} voire plus tôt (on en trouve une illustration probable sur un ouvrage datant du {{XIIe siècle}}) mais sa véritable diffusion date du {{s|XVI|e}}<ref name = Martzloff6/>. Sa ressemblance avec le boulier romain peut laisser penser qu'il dérive de celui-ci<ref> C'est l'opinion de l'historien Yamazaki Yoemon ([[Jean-Claude Martzloff]], «Chine (L'Empire du milieu)- Sciences et techniques en Chine» dans Encyclopaedia Universalis, 5-631-a)</ref> mais il est plus probablement dérivé de l'ancien système de calcul chinois avec [[baguettes à calculer|baguettes]]<ref name = Martzloff6>[[Jean-Claude Martzloff]], ''[http://chinesereferenceshelf.brillonline.com/grand-ricci/files/mathematiques-chinoise.pdf;jsessionid=2357FC3C6BC11256CD5AE2895F2F9441 Les mathématiques chinoises]'', p 6</ref>. Sur chaque tige, on trouve cinq boules représentant une unité et deux boules représentant cinq unités, séparées par une barre centrale. * Le [[boulier japonais]] ou ''soroban''. Il a progressivement perdu, par rapport au boulier chinois, deux boules (une boule de valeur 1 et une boule de valeur 5). * Le boulier dit [[Russie|russe]] ou ''[[Stchoty]] (Счёты)'', utilisé également en [[Iran]] sous le nom de ''Tchortkeh'' et en [[Turquie]] sous le nom de ''coulba'', est formé de tiges portant dix boules de valeur 1. * Le boulier-compteur ou d'école a été utilisé dans des écoles enfantines françaises jusqu’au {{XVIIIe siècle}}, variante probable de l’instrument russe. Dans le monde entier, les bouliers ont été utilisés dans les écoles maternelles et primaires comme une aide à l'enseignement de l'arithmétique. Dans les pays occidentaux, un cadre de perles semblables au boulier de Russie, avec un cadre vertical (voir image du boulier d'école). Il est constitué de dix perles de bois sur dix tiges. Ce type de boulier est utilisé pour représenter des nombres sans utiliser la valeur de position. Chaque perle et chaque tige horizontale a la même valeur, et utilisées de cette façon, il peut représenter des nombres entiers de 0 à 100. En utilisant les valeurs de position comme montré dans l'image, il peut aussi représenter des nombres entiers de 0 à {{formatnum:11111111111110}}, ou bien des nombres avec trois décimales après la virgule, de 0 à {{formatnum:11111111111.110}}. === Utilisation contemporaine === Même si la [[calculatrice]] électronique est très puissante, le boulier est courant dans toute l’[[Asie]]. Par exemple, des commerçants russes, iraniens et asiatiques utilisent une calculatrice, puis vérifient le résultat à l’aide du boulier. En 1945, un match opposant un comptable japonais muni d’un [[soroban]] et un opérateur de calculatrice électrique a été gagné par le Japonais par un score de 4 à 1<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Takashi |nom1=Kojima |titre=The Japanese Abacus, Its Use and Theory |éditeur=Charles E. Tuttle Company Inc. |année=1954 |isbn=0-8048-0278-5 |lire en ligne=http://www.ee.ryerson.ca/~elf/abacus/abacus-contest.html }}</ref>. == Lecture d’un nombre == [[Image:Abacus 6.png|thumb|Illustration de l’''[[Encyclopædia Britannica]]'' (1875).]] Chaque colonne représente en partant de la droite, les unités, les dizaines, les centaines, etc. Les cinq boules en dessous de la barre valent chacune un, et les deux boules situées au-dessus de la barre valent chacune cinq. On ne prend en compte dans le ''calcul'' du nombre représenté que les boules ''activées'', c'est-à-dire déplacées près de la barre centrale horizontale. Exemple : Ici on peut lire le nombre {{formatnum:6302715408}} en comptant la valeur représentée par les boules dans chaque colonne. Remarque : On fait du calcul avec des nombres décimaux en attribuant aux colonnes la représentation des décimales<ref name=":1">{{Ouvrage|nom1= Cumin |prénom1= Jean |nom2= Deluchey |prénom2= Christian |nom3= Hossenlopp |prénom3= Jean |titre= Le Boulier |éditeur= L'impensé radical |lieu= Paris |année= 1988 |pages totales=156 |page= 33 |isbn= 2-85372-005-5 |isbn2= 9782853720052 |oclc= 417397349 |consulté le= 2019-06-22}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Abacus | wiktionary = boulier | wikibooks = S'initier au boulier en 10 leçons | wikibooks titre = S'initier au boulier en 10 leçons }} === Bibliographie === * Armand Giet, ''Les abaques ou nomogrammes'', éditions [[Dunod]], 1965 * J.L Delfosse, ''Les abaques'', EME, 1965 * Walter William Rouse Ball, ''A short account of the history of mathematics'', section ''Abacus'', réédition (2001), Dover Publications, {{ISBN|978-1-4027-0053-8}} * Jean Cumin et Jean Hossenlopp, ''Le boulier : initiation '', éditions Chiron, 1994, {{ISBN|978-2-7027-0503-2}} === Articles connexes === * [[Abaque (calcul)|Abaque]] * [[Anzan]] * [[Calcul mental]] * [[Soroban]] * [[Stchoty]] * [[Suanpan]] * [[Marque à jouer]] === Liens externes === {{autres projets|wikibooks =S'initier au boulier en 10 leçons||wikibooks titre=S'initier au boulier en 10 leçons}} * [http://cii.sesamath.net/lille/exos_boulier/boulier.swf Boulier en ligne] boulier chinois virtuel, visualisation du nombre inscrit, on peut également déplacer la tige de l'unité pour faire des décimales (jusqu'à 11 chiffres avant la virgule). * [http://nathalierun.net/passions/boulier/boulier.htm Le boulier chinois] (histoire et techniques de calcul, ainsi qu'une galerie de photos) * [http://irem.univ-reunion.fr/spip.php?article292 Le boulier chinois : une ode au calcul] sur le site de l'IREM (sur le boulier chinois) {{Portail|mathématiques}} [[Catégorie:Boulier|*]] [[Catégorie:Histoire des mathématiques]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bakufu
Bakufu
{{ébauche|Japon}} {{titre en italique}} [[Fichier:Procession-of-Minamoto-no-Yoritomo-visits-Kyoto-1190-Utagawa-Sadahide.png|vignette|Procession de Minamoto no Yoritomo et de son entourage visitant Kyoto vers 1190. (Kenkyû gannen Minamoto Yoritomo kyô jôkyô gyôsô no zu). Nishiki-e, 1862.]] Le {{japonais|'''''bakufu'''''|幕府||litt. « gouvernement shogunal »}} ou '''shogunat''' (de [[shogun]]) est un gouvernement militaire ayant eu cours au [[Japon]] de la fin du {{s|XII}} à la [[Restauration de Meiji|révolution]] de l’[[ère Meiji]] (1868). == Les ''Bakufu'' == Le Japon a connu trois ''bakufu''. === ''Bakufu'' de Kamakura === Le {{japonais|''bakufu'' de [[Époque de Kamakura|Kamakura]]|鎌倉幕府}} ou [[shogunat de Kamakura]] (1192-1333), composé de trois organes : * le ''[[mandokoro]]'', bureau des affaires administratives, qui s’occupe des finances et de la politique étrangère ; * le ''[[samurai-dokoro]]'', qui s’occupe des affaires militaires et de la police ; * le ''[[monchūjo]]'', haute cour de justice qui s’occupe de toutes les affaires juridiques. === ''Bakufu'' de Muromachi === *Le {{japonais|''bakufu'' de [[Époque de Muromachi|Muromachi]]|室町幕府}} ou [[shogunat Ashikaga]] (1338-1573). === ''Bakufu'' d’Edo === Le {{japonais|''bakufu'' d'[[Époque d'Edo|Edo]]|江戸幕府}} ou [[shogunat Tokugawa]] (1603-1867) est composé de différents organes qui le dirigent : * le {{japonais|''[[tairō]]''|大老}} ou « grand ancien » ; * le conseil des {{japonais|''[[rōjū]]''|老中}} ou « conseil des anciens » ; * le conseil des {{japonais|''[[wakadoshiyori]]''|若年寄}} ou « conseil des jeunes anciens » ; * l'{{japonais|''[[metsuke|ōmetsuke]]''|大目付}} ou « censorat » ; * les {{japonais|''[[bugyō|machi-bugyō]]''|町奉行}} ou « gouverneurs civils ». Il a aussi mit sur pied une unité militaire d’élite, le ''[[denshūtai]]'', qui a combattu durant la [[guerre de Boshin]] (1868-1869). == Annexes == === Articles connexes === * [[Empire du Japon]] (1868-1945) * ''[[Jiwari-bugyō]]'' {{Portail|histoire militaire|histoire du Japon}} {{DEFAULTSORT:Bakufu}} [[Catégorie:Histoire du Japon par période]] [[Catégorie:Politique au Japon]]
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Butane
{{Infobox Chimie | nom = ''n''-butane | image = | image2 = | taille image = 200 | légende = [[Fichier:Butane simple.svg|125px]][[Fichier:Butane-2D-flat.png|125px]]<br />[[Fichier:Butane-3D-balls.png|125px]][[Fichier:Butane-3D-space-filling.png|125px]]<br />Structure et représentations du ''n''-butane. <!-- Général --> | DCI = | nomIUPAC = butane | synonymes = ''n''-butane<br>diéthyle<br>méthyléthylméthane. | CAS = {{CAS|1|0|6|9|7|8}} | EINECS = {{EINECS|2|0|3|4|4|8|7}} | RTECS = {{RTECS|EJ4200000|ej401640}} | ATC = {{ATC|}} | DrugBank = | PubChem = {{CID|7843}} | chEBI = | NrE = | FEMA = | SMILES = CCCC | InChI = 1/C4H10/c1-3-4-2/h3-4H2,1-2H3 | InChIKey = | StdInChI = | StdInChIKey = | apparence = gaz comprimé liquéfié, inodore, incolore<ref name="ICSC">{{ICSC|106-97-8}}</ref>. <!-- Propriétés chimiques --> | formule | C = 4| H = 10 | masseMol = | pKa = | momentDipolaire = | susceptibiliteMagnetique = | diametreMoleculaire = | indiceIode = | indiceAcide = | indiceSaponification = <!-- Propriétés physiques --> | TTransitionVitreuse = | fusion = {{tmp|-138.29|°C}}<ref name="GESTIS">{{GESTIS|ZVG=10030|CAS=106-97-8|Nom=n-Butane|Date=5 octobre 2009}}.</ref> | ebullition = {{tmp|-0.5|°C}}<ref name="GESTIS"/> | solubilite = {{Unité|61.2|mg||l|-1}} (eau, {{tmp|25|°C}})<ref>{{Lien web|url= http://toxnet.nlm.nih.gov/cgi-bin/sis/search/r?dbs+hsdb:@term+@rn+@rel+106-97-8 |titre= Butane |site= Hazardous Substances Data Bank |consulté le= 22 décembre 2009}}.</ref> | parametreSolubilite = {{Unité/2|13.9|MPa|1/2}} ({{tmp|25|°C}})<ref>{{Ouvrage | langue=en | auteur1=James E. Mark | titre=Physical Properties of Polymer Handbook | éditeur=Springer | année=2007 | numéro d'édition=2 | pages totales=1076 | passage=294 | isbn=978-0-387-69002-5 | isbn2=0-387-69002-6 | présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=fZl7q7UgEXkC&pg=PA289&dq=hildebrand+parameters+of+representative+polymers | consulté le=1 mars 2013}}.</ref> | miscibilite = | masseVolumique = {{Unité|601.1|g||l|-1}} (liquide, {{tmp|-0.5|°C}})<br />{{unité|2.709|g||l|-1}} (gaz, {{tmp|273.15|K}}, {{Unité|1013|mbar}})<ref name="GESTIS"/> {{Infobox Chimie/Masse volumique|masseMol=58.123|A=1.0677|B=0.27188|C=425.12|D=0.28688|Tmin=134.86|ρ(Tmin)=12.62|Tmax=425.12|ρ(Tmax)=3.927|arrondi=5|graphique=Masse volumique butane.svg|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Perry’s"/>}} | TAutoInflammation = {{tmp|287|°C}}<ref name="ICSC"/> | pointEclair = {{tmp|-60|°C}}<ref name="ICSC"/> | limitesExplosivite = {{unité/2|1.8|–=8.4|%vol}}<ref name="ICSC"/> | pressionVapeur = {{Unité/2|2.081|bar}} à {{tmp|20|°C}} <br /> {{Unité/2|2.8|bar}} à {{tmp|30|°C}} <br /> {{Unité/2|4.9|bar}} à {{tmp|50|°C}}<ref name="GESTIS"/> {{Infobox Chimie/Pression vapeur|A=66.343|B=-4363.2|C=-7.046|D=9.4509E-6|E=2|Tunite=K|Punite=Pa|Tmin=134.86|Pmin=6.7441E-1|Tmax=425.12|Pmax=3.7699E6|arrondi=2|graphique=Pvs butane.svg|tailleGraphique=500px|ref=<ref name="Perry’s">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Robert H. | nom1=Perry | prénom2=Donald W. | nom2=Green | titre=Perry's Chemical Engineers' Handbook | éditeur=McGraw-Hill | lieu=États-Unis | année=1997 | numéro d'édition=7 | pages totales=2400 | passage=2-50 | isbn=0-07-049841-5 | consulté le=23 juin 2010}}.</ref>}} | viscosite = | pointCritique = {{tmp|425|K}} <br /> {{unité/2|38.0|bar}} <br /> {{unité|0.255|l||mol|-1}}<ref name="NIST">{{NIST|106-97-8|Butane}} (consulté le 11 février 2010).</ref> | pointTriple = {{tmp|134.6|K}} <br /> {{unité/2|0.007|mbar}}<ref name="NIST"/> | conductivitéThermique = | conductivitéÉlectrique = | vitesseSon = {{Unité|1034|m||s|-1}} (liquide, {{tmp|-0.5|°C}})<ref>{{HBChemPhys|91|14-40}}.</ref> <!-- Thermochimie --> | emsGaz = | emsLiquide = {{Unité|231|J||mol|-1|K|-1|M=58.1222}}<ref>Aston, J.G. et Messerly, G.H., ''The heat capacity and entropy, heats of fusion and vaporization and the vapor pressure of n-butane'', ''J. Am. Chem. Soc.'', 1940, 62, 1917-1923.</ref> | emsSolide = | esfGaz = {{Unité|-125.6|kJ||mol|-1|M=58.1222}}<ref>Pittam, D.A. et Pilcher, G., ''Measurements of heats of combustion by flame calorimetry. Part 8.-Methane, ethane, propane, n-butane and 2-methylpropane'', ''J. Chem. Soc. Faraday Trans. 1'', 1972, 68, 2224-2229.</ref> | esfLiquide = | esfSolide = | enthFus = | enthVap = {{Unité|22.389|kJ||mol|-1|M=58.1222}} à {{tmp|272.05|K}}<ref name="NIST"/> | capaciteTherm = {{Unité|132.42|J||mol|-1|K|-1|M=58.1222}} (liquide,{{tmp|270|K}}) <br /> {{Unité|98.49|J||mol|-1|K|-1|M=58.1222}} (gaz, {{tmp|298.15|K}})<ref name="NIST"/> {{Infobox Chimie/Capacité thermique|facteur=1E3|CpUnite=J·mol<sup>-1</sup>·K<sup>-1</sup>|etat=gaz|masseMol=58.1222|A=20.056|B=2.8153E-1|C=-1.3143E-5|D=-9.4571E-8|E=3.4149E-11|Tmin=200|Tmax=1500|arrondi=0|graphique=|tailleGraphique=500px|ref=<ref>{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Carl L. Yaws | titre=Handbook of Thermodynamic Diagrams | volume=1 | éditeur=Gulf Pub. | lieu=Huston, Texas | année=1996 | isbn=0-88415-857-8}}.</ref>}} | PCS = {{Unité|49.4|MJ||kg|-1|M=58.1222}}<ref>[http://www.cfbp.fr/?p_idref=704 Les gaz Butane Propane], sur ''cfbp.fr''.</ref> | PCI = {{Unité|45.6|MJ||kg|-1|M=58.1222}}{{refsou}} <!-- Propriétés biochimiques --> | codons = | pHisoelectrique = | acideAmineEss = <!-- Propriétés électroniques --> | bandeInterdite = | mobiliteElectronique = | mobiliteTrous = | 1reEnergieIonisation = {{unité/2|10.53|±=0.10|eV}} (gaz)<ref>{{HBChemPhys|89|10-205}}.</ref> | constanteDielectrique = <!-- Cristallographie --> | systemeCristallin = | reseauBravais = | Pearson = | classe = | Schoenflies = | Strukturbericht = | structureType = | parametresMaille = | volume = | macle = <!-- Propriétés optiques --> | refraction = | birefringence = | dispersion = | polychroisme = | fluorescence = | absorption = | transparence = | pvrRotatoire = | cteVerdet = <!-- Précautions --> | radioactif = | numeroIndex = 601-004-00-0 | transportRef = <ref name="GESTIS"/> | transport = {{ADR|Kemler=23|ONU=1011|Classe=2.1|CodeClassification=2F|Etiquette=2.1|Etiquette2=|Etiquette3=|Emballage=}}<br /> {{ADR|Kemler=23|ONU=1075|Classe=2.1|CodeClassification=2F|Etiquette=2.1|Etiquette2=|Etiquette3=|Emballage=}}<br />{{ADR|Kemler=23|ONU=1965|Classe=2.1|CodeClassification=2F|Etiquette=2.1|Etiquette2=|Etiquette3=|Emballage=}} | NFPA704ref = | NFPA704 = {{NFPA 704|106-97-8}} | SIMDUTref = <ref>{{Reptox|CAS=106-97-8|Date=24 avril 2009}}.</ref> | SIMDUT = {{SIMDUT/2| A = Gaz comprimé<br />tension de vapeur absolue à {{tmp|50|°C}} = {{unité/2|500|kPa}}| B1 = Gaz inflammable<br />limite inférieure d'inflammabilité = 1,9 %<br /><br />Divulgation à 1,0 % selon la liste de divulgation des ingrédients}} | SGHref = <ref>Numéro index {{IndexCE|601-004-00-0}} dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:353:0001:1355:FR:PDF règlement CE {{n°}}1272/2008] (16 décembre 2008).</ref>{{,}}<ref>Numéro index {{IndexCE|601-004-01-8}} dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du [http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2008:353:0001:1355:FR:PDF règlement CE {{n°}}1272/2008] (16 décembre 2008).</ref> | SGH = {{SGH|SGH02|SGH04|Dgr|H220}}<br /><hr />Avec > 0,1 % de [[buta-1,3-diène|butadiène]] :<br />{{SGH|SGH04|SGH08|SGH02|Dgr|H220|H350|H340}} | CIRC = | inhalation = | peau = | yeux = | ingestion = <!-- Écotoxicologie --> | DL50 = | CL50 = | LogP = 2,89<ref name="ICSC"/> | DJA = | odorat = bas : {{unité|1262|ppm}}<br />haut : {{unité|5048|ppm}}<ref>{{Lien web|url=http://hazmap.nlm.nih.gov/cgi-bin/hazmap_search?queryx=106-97-8&tbl=TblAgents|titre=n-Butane|site=hazmap.nlm.nih.gov|consulté le=14 novembre 2009}}.</ref> <!-- Données pharmacocinétiques --> | CAM = | biodisponibilite = | liaisonProteique = | metabolisme = | demiVieDistrib = | demiVieElim = | stockage = | excretion = <!-- Considérations thérapeutiques --> | classeTherapeutique = | voieAdministration = | grossesse = | conduiteAuto = | precautions = | antidote = <!-- Caractère psychotrope --> | categoriePsycho = | modeConsommation = | autresNoms = | risqueDependance = <!-- Composés apparentés --> | autres = | autrescations = | autresanions = | isomères = <!-- Supplément --> | supplement = }} Le '''butane''' est un [[hydrocarbure]] saturé de la famille des [[alcane]]s et de [[formule brute]] {{fchim|C|4|H|10}}. Il existe sous deux formes [[isomérie|isomères]], le {{nobr|''n''-butane}} et l'[[isobutane]] ou {{nobr|2-méthylpropane}}. == Utilisation == [[Fichier:ButaneGasCylinder WhiteBack.jpg|thumb|left|[[Bouteille de gaz]] butane.]] Le butane est un gaz principalement utilisé comme [[combustible]] à usage domestique ([[Cuisinière à gaz|gazinière]], [[chauffe-eau]]) et également d'appoint, notamment pour le chauffage (radiateur à gaz pour l'intérieur des locaux d'habitation, commerces et ateliers ainsi que pour le plein air). {{pas clair|Il est généralement conditionné en [[Bouteille de gaz|bouteille]] de {{nb|13 kg}}<!-- masse pleine ou celui du contenu ?-->}}. Il est également utilisé comme [[carburant]] dans les [[Briquet#Briquets à gaz|briquets à gaz]]. Pour un usage en extérieur, le [[propane]] est plus indiqué en raison de sa température d'ébullition plus basse. Au niveau industriel, le butane est un réactif pour la synthèse de l'[[éthylène]] et du [[propylène]] via le [[vapocraquage]], du [[buta-1,3-diène|butadiène]] au moyen de la [[déshydrogénation]] [[catalytique]] et de l'[[anhydride maléique]] par le [[DuPont|procédé de DuPont]]. L'oxydation non-catalytique du butane est utilisée pour la synthèse de l'[[acide acétique]] et l'[[isomérisation]] par [[Catalyse acide ou basique|catalyse acide]] permet de convertir le ''n''-butane en [[isobutane]]<ref name=Ullmann>{{Ouvrage |auteurs=Karl Griesbaum, Arno Behr, Dieter Biedenkapp, Heinz-Werner Voges, Dorothea Garbe, Christian Paetz, Gerd Collin, Dieter Mayer et Hartmut Höke |titre=[[Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry]] |titre volume=Hydrocarbons |éditeur=Wiley-VCH Verlag |année=2000 }}.</ref>. Comme de nombreux hydrocarbures, le butane réagit avec le [[dichlore]] pour former du [[1-Chlorobutane|1-chloro-]] et du [[2-chlorobutane]], mais aussi d'autres composés plus substitués. Les taux de [[Chloration (chimie)|chloration]] peuvent partiellement s'expliquer par les différentes [[Énergie de dissociation d'une liaison|énergies de dissociation]] des [[Liaison carbone-hydrogène|liaisons C-H]], respectivement 425 et {{nb|411 kJ/mol}} pour celles des deux carbones termninaux et des deux carbones centraux (qui ont des liaisons C-H plus faibles). {{clr|left}} == Propriétés physico-chimiques == Le butane est soluble dans l'alcool et l'[[Éther diéthylique|éther]], mais peu dans l'eau. Peu réactif, il nécessite un [[catalyseur]] pour participer à des réactions chimiques, sauf pour la réaction de [[combustion d'un alcane|combustion]] avec le [[dioxygène]]. {| class="wikitable alternance centre" | style="text-align:center" |+ [[Pression de vapeur saturante]]<ref>{{HBChemPhys|90|6-109}}.</ref> ! Température ! Pression ({{nb|kPa}}) ! Température ! Pression ({{nb|kPa}}) |- | {{tmp|170|K}} | 0,1 | {{tmp|240|K}} | 24,1 |- | {{tmp|175|K}} | 0,2 | {{tmp|245|K}} | 30,9 |- | {{tmp|180|K}} | 0,3 | {{tmp|250|K}} | 39,1 |- | {{tmp|185|K}} | 0,5 | {{tmp|255|K}} | 49,1 |- | {{tmp|190|K}} | 0,8 | {{tmp|260|K}} | 61,0 |- | {{tmp|195|K}} | 1,3 | {{tmp|265|K}} | 75,0 |- | {{tmp|200|K}} | 1,9 | {{tmp|270|K}} | 91,5 |- | {{tmp|205|K}} | 2,8 | {{tmp|275|K}} | 111 |- | {{tmp|210|K}} | 4,0 | {{tmp|280|K}} | 133 |- | {{tmp|215|K}} | 5,7 | {{tmp|285|K}} | 159 |- | {{tmp|220|K}} | 7,8 | {{tmp|290|K}} | 188 |- | {{tmp|225|K}} | 10,6 | {{tmp|295|K}} | 221 |- | {{tmp|230|K}} | 14,1 | {{tmp|300|K}} | 258 |- | {{tmp|235|K}} | 18,5 | {{tmp|50|°C}} | 490<ref name="GESTIS"/> |} Son comportement dans la plage de température et de pression usuelles explique son usage commode dans des applications domestiques : à la pression atmosphérique (vers {{nb|100 kPa}}), la phase liquide apparait vers {{tmp|0|°C}}, et réciproquement pour le maintenir sous état liquide à {{tmp|25|°C}}, il suffit d'une pression d'environ {{nb|2,5 atm}} (aisé à obtenir même avec un réservoir en plastique comme celui d'un briquet). Ses propriétés en font un [[fluide frigorigène]], dont le code est [[Liste de fluides frigorigènes|R600]]. == Production et synthèse == Le ''n''-butane est obtenu par [[distillation]] sous pression du [[gaz de pétrole liquéfié]] (GPL) ainsi que par la purification du [[gaz naturel]]<ref name=Ullmann/>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Butane |wiktionary=butane }} === Liens externes === * {{en}} [http://webbook.nist.gov/chemistry/ NIST Chemistry WebBook] * [http://www.cfbp.fr Comité français butane propane] {{Palette|Alcanes|Hydrocarbures}} {{Portail|Chimie|Énergie fossile}} [[Catégorie:Alcane linéaire]] [[Catégorie:Produit pétrolier]] [[Catégorie:Gaz combustible]] [[Catégorie:Gaz organique]] [[Catégorie:Réfrigérant]] [[Catégorie:Gaz naturel]]
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Brahmane
{{Unicode}} {{Voir homonymes|Brahmane (homonymie)}} [[Fichier:Le défilé du Char de Ganesh (Paris) (2814368866).jpg|vignette|Un brahmane.]] [[Fichier:The Americana; a universal reference library, comprising the arts and sciences, literature, history, biography, geography, commerce, etc., of the world (1908) (14765427265).jpg|vignette|Jeunes brahmanes.]] Un '''brahmane''' ({{MSAPI|/bʁa.man/}} ; en [[sanskrit]] : {{Langue|sa|ब्राह्मण}} ''{{Langue|sa-Latn|brāhmaṇa}}'', « lié au sacré »<ref>[[Gérard Huet]], [[Dictionnaire Héritage du Sanscrit]], version DICO en ligne, entrée « ''brāhmaṇa'' », lire: [https://sanskrit.inria.fr/DICO/46.html#braahma.na]. Consulté le {{date|6 mai 2020}}.</ref>) est un membre d'une des quatre [[Castes en Inde|castes]] (''{{Langue|hi-Latn|varṇa}}'') définies par l'[[hindouisme]], regroupant notamment les prêtres, les sacrificateurs, les professeurs et les hommes de loi {{Incise|ou plus largement les enseignants du [[Brahman]] comme l'indique clairement le titre de « brahmane »<ref name="Biardeau">''Hindouisme, anthropologie d'une civilisation'', [[Madeleine Biardeau]], éditions Flammarion.</ref>|stop}} (du moins, tous ceux qui ont fait vœu d'[[Ahimsâ]]). Le brahmane a pour devoir principal d'incarner le [[dharma]], de le défendre, et de le faire respecter par les autres castes sacrées, afin de maintenir le bon ordre cosmique<ref name="Biardeau"/>. La caste des brahmanes représente environ 6 % de la population de l'Inde<ref name="DCI">{{Source Frédéric DCI}}.</ref>. La vie du brahmane se divise en quatre stades (''[[ashrama]]''). Lors de son enfance, il reçoit une [[initiation]] (''[[upanayana]]'') qui représente une deuxième naissance, il devient alors ''[[dvija]]'', {{Citation|deux fois né}}<ref name="DCI"/> (cette seconde naissance concerne aussi, en théorie, le [[kshatriya]] et le [[vaishya]]). Il n'y a jamais eu de tentation politique pour les brahmanes<ref>Ralph Stehly, ''[http://stehly.chez-alice.fr/les4.htm Les quatre classes]''</ref>. Néanmoins, en tant qu'hommes de lettres, et donc d'idéologues, les chefs « historiques » du [[communisme]] indien ainsi que les dirigeants [[socialisme|socialistes]] sont, en grande majorité, des brâhmanes <ref>Guy Deleury, ''Le modèle indou'', éditions Kailash, page 278 {{ISBN|2-909052-33-8}}</ref>{{,}}<ref group="note">« Si, en tant que jâti [caste], les brâhmanes sont trop peu nombreux (...) face aux paysans que la démocratie a portés au pouvoir, en tant que penseurs et chefs des partis d'opposition, ils pourront à l'occasion se concilier une caste suffisamment nombreuse, ou une coalition de jâti, pour réussir à prendre, dans tel ou tel État, la direction du gouvernement. Ils y resteront tant que cette jâti ou cette coalition leur assureront un support. » Guy Deleury, ''Le modèle indou'', éditions Kailash, page 279 {{ISBN|2-909052-33-8}}</ref> ; en effet, selon la tradition hindoue, un brâhmane doit thésauriser au minimum, et tout honnête homme doit donner un tiers de sa richesse au ''[[dharma]]'', un second tiers étant pour la croissance de son bien et le dernier tiers pour ses plaisirs « bons et sains » <ref>''La légende immémoriale du Dieu Shiva, Le Shiva-purâna'', traduit du sanskrit, présenté et annoté par Tara Michaël, éditions Gallimard, page 118, 119 {{ISBN|978-2-07-072008-8}}</ref>. Plus généralement, un brahmane est un homme de lettres disposant de connaissances importantes sur le monde ; il peut ainsi être appelé ''[[Pandit]]'', qui est le titre le plus glorieux que peut avoir un brahmane du fait de sa large connaissance philosophique, scientifique ou artistique. On trouve notamment les brahmanes ''nambutiri'' au [[Kerala]] en [[Inde]], dont les pratiques varient de celles des autres branches brahmanes<ref>''The A to Z of Hinduism'' par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 140, {{ISBN|8170945216}}</ref>. == Hypothèses historiques == Selon [[Michel Angot]] : {{Citation|À l'origine, les peuples dont les brahmanes sont les maîtres d'esprit parlent une langue indo-européenne et descendent des plateaux d'Afghanistan et de l'Iran, de l'Asie centrale, autour de la mer d'Aral. Vers 1500 {{avjc}}, ils rejoignent la plaine de l'Indus dans un nomadisme très lent. Arrivés dans les plaines de l'Indus et du Gange, ils cessent de vivre avec les clans qu'ils avaient accompagnés et se rassemblent pour continuer d'avancer vers le sud et l'est. Ils apportent avec eux des poèmes et une langue, le Veda et le sanskrit. Ils sont les maîtres de la parole et traitent du sacré sous toutes ses formes<ref>{{Lien web | titre = Michel Angot: "Il n'y a jamais eu l'Inde", mais "des" Indes | année = 2013 | url = http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/michel-angot-il-n-y-a-jamais-eu-l-inde-mais-des-indes_1204727.html | site = LExpress.fr | consulté le = 11 mai 2016}}</ref>.}} Néanmoins, le pôle de l'orthodoxie brahmanique se situe, encore aujourd'hui, dans le Sud de l'Inde, où la brahmanité est beaucoup plus rigoureuse, dans le [[Tamil Nadu]], par exemple, que dans les États du Nord de l'Inde. L'orthodoxie brahmanique de l'Inde méridionale va bien au-delà d'une observance scrupuleuse du [[végétarisme hindou]] et de connaissances de [[mantra]]s, comme c'est le cas dans le Nord de l'Inde, mais va jusqu'à une discipline de vie où chaque acte doit être sacralisant et lié au [[Karma Yoga]] <ref>''L'Inde. Un million de révoltes.'' V. S. Naipaul, éditions 10/18</ref>. == Époque védique == Originellement, le brahmane est un officiant du sacrifice [[védisme|védique]]. Il surveille en silence le déroulement du sacrifice alors que l’''udgātar'' est le chanteur et que l’''adhvaryu'' est l'officiant manuel, tous trois représentants la pensée (silencieuse), la parole (chantée) et l'action (matérielle)<ref>Jean Haudry, ''La Triade pensée, parole, action, dans la tradition indo-européenne'', Archè, Milan, 2009, p.69</ref>. Leur nom dérive du mot ''brahman'' « la parole »<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Filliozat|titre=Les philosophies de l'Inde|passage=116-122|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que sais-je ?|date=2012-10-01|isbn=978-2-13-061715-0|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/puf.filli.2012.01|consulté le=2022-01-23}}</ref>. == Upanishad == Les [[Upanishad]], le ''[[Rig-Veda]]'' (X, 125, 5), indiquent que le pouvoir de la [[Vach|Parole]] [[Véda|védique]] peut transformer ''n'importe qui'' en brahmane : un « brahmane » de naissance, qui est né dans une famille de brahmanes sans y conformer sa conduite, est ainsi appelé un ''brahmabandu'', tandis qu'un « connaisseur de Brahman » est appelé un ''brahmavit'' (familiarisé avec le sens du [[Véda]] et qui y conforme sa conduite, issu ou non d'une famille de brahmanes)<ref>''Yoga, immortalité et liberté'', Mircea Eliade, éditions Payot.</ref>. La ''[[Chandogya Upanishad]] (IV, 4, 9)'' affirme à ce titre : {{Citation bloc|L'[[homme]] qui ne peut prouver son lignage […] est appelé Brâhmane à cause de la [[vérité]] de sa [[parole]].}} Ainsi, dans l'Antiquité, il existe deux façons de devenir brahmane, par hérédité à la suite d’une initiation, ou par adoption. Le brahmane pouvant conférer l’initiation brahmanique à un esprit qu'il jugeait apte<ref>{{Ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Angot|titre=L’Inde|passage=327-361|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|date=2012|isbn=978-2-13-057627-3|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/puf.ango.2012.01|consulté le=2022-01-23|titre chapitre=Les sociétés}}</ref>. == Lois de Manu == [[Fichier:Dikshitar.JPG|vignette|Brâhmane du [[Tamil Nadu]] (Sud de l'Inde) appartenant à la lignée Dikshitar (தீக்ஷிதர்), liée au Dieu [[Shiva]] [[Natarâja]].]] Le brahmane est garant du bon ordre (''dharma''). Or l'épouse de [[Dharma]] personnifié est [[Ahimsâ]]<ref>''Mythes et dieux de l'Inde : le polythéisme hindou'' Alain Danélou, éd. Flammarion.</ref>, la non-violence, qui est selon les [[Lois de Manu]], le devoir premier de toutes les castes hindoues. Il appartient à la classe [[sacerdotal]]e de se maintenir en tant que telle uniquement par la science sacrée : {{Citation bloc|157. Un Brahmane ignorant est comme un [[éléphant]] en [[bois]] ou un [[daim]] en [[cuir]] ; tous trois ne portent que le nom.|''[[Lois de Manu]]'', ''livre 2''<ref name="remacle.org">''Lois de manou'' {{lire en ligne|url=http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/manou/livre2.htm|site=remacle.org}}</ref>.}} Un brahmane, ne connaissant qu'une seule prière védique, mais qui s'évertue à la maîtrise de soi et à la purification intérieure, est supérieur à un brahmane connaissant tous les ''Véda'' mais qui n'est ni compatissant, ni [[végétarisme|végétarien]], ni honnête. La pratique purificatrice, basée sur une science védique même ténue, est plus importante qu'un savoir védique complet mentalement appris mais qu'on est incapable d'incarner : {{Citation bloc|118. Un Brahmane maître de ses passions, ne sût-il que la [[Gayatri Mantra|Sâvitrî]], est supérieur à celui qui possédant les trois Védas n'est pas maître de ses passions, qui mange de tout et trafique de tout.|''[[Lois de Manu]]'', ''Livre 2''<ref name="remacle.org"/>.}} == Hiérarchie au sein du corps des Brâhmanes == Par ordre d'importance dans le domaine du sacré, les Brâhmanes incarnent différentes fonctions (séparées ou réunies), qui sont, de la moins à la plus prestigieuses pour les Hindous <ref>D'après ''एक और नीलांजना'', de Vîrendra Kumar Jaïn, éditions Bharatiya Jnanpith, {{ISBN|81-263-0479-0}}</ref>: # ''Poudjari''/ministre du culte (dans un temple, etc.), astrologue<ref group="note">« Le calendrier indien [...] est lunaire ; les jours et les mois sont groupés selon les phases de la lune. Mais l'année et la mousson exigent un calendrier solaire, fondé sur la position du soleil parmi les constellations du zodiaque. La position réelle n'est jamais perçue, puisque les étoiles sont invisibles quand le soleil brille. Il faut donc être en mesure de calculer les positions, et d'observer la course du soleil, de la lune et des planètes dans le ciel. (...) Les étoiles ne marquent pas seulement le début et la fin des saisons, mais passent pour déterminer la mousson et donc la récolte de l'année. [...] La personne qui avait les moyens intellectuels d'étudier l'[[astronomie]] – c'est-à-dire le prêtre – se consacrait tout naturellement à l'[[astrologie]]. (...) Derrière le personnage bien connu du brâhmane lettré, connaisseur des rituels et des écritures, il ne faut jamais oublier sa fonction essentielle, au niveau du village, qui est d'être l'homme du [[calendrier]]. » Guy Deleury, ''Le modèle indou'', éditions Kailash, page 230 et 231 {{ISBN|2-909052-33-8}}</ref> ; # Juge, ministre d'un chef d'État (d'un roi, etc.) ; # Artiste (peintre, sculpteur, musicien, acteur, etc., mais ayant une éthique basée sur l'[[Ahimsâ]] et une connaissance védique) ; # ''Pandit'', savant (philosophe védique, grammairien du [[sanskrit]], etc.) ; # ''Kavi'', poète (''[[Rishi]]'', etc.) ; # ''Sannyaçin'', ascète itinérant (fonction sacrée suprême réservée en théorie au seuls brâhmanes, et qui sont déjà grand-père : ce faisant, un ''sannyaçin'' est forcément un brâhmane, mais un brâhmane n'est pas forcément un ''sannyaçin'', un pèlerin renonçant). De manière générale, et jusqu'à une époque récente où l'[[analphabétisme]] était largement partagé en Inde, un brâhmane était une figure ''honorifique'' du village, car il était avant tout un ''domestique'' du culte, mais ''lettré'' (et végétarien) ; l'hindouisme étant une tradition d'abord orale, les brâhmanes furent en premier lieu les transmetteurs des connaissances védiques apprises par cœur en [[sanskrit]] (sans forcément en connaître le sens littéral), tout en véhiculant une « brahmanitude » consistant à s'affirmer en tant que connaisseurs des sciences sacrées et profanes, liés à des rituels et à une morale voulus immémoriaux, sans que cette brahmanitude soit organisée par une [[Église (organisation)|Église]], mais plutôt de « bouche à oreille », car chapeautée par les corps d'ascètes itinérants eux-mêmes gardiens de l'interprétation du savoir védique et représentants vivants de l'ascèse qui attend le brâhmane grand-père, lorsque celui-ci est prêt à renoncer à ses rituels de maître de maison pour se consacrer à l'errance mendiante et à la méditation [[Yoga|yoguique]], sommets de l'existence censés conduire au [[moksha]], à l'union libératrice avec le [[Brahman]] <ref>''Le modèle indou'', Guy Deleury, éditions Kailash, 1993, {{ISBN|2-909052-33-8}}</ref>. == Brahmanes et bouddhistes == {{refnec|Après l'apparition du [[bouddhisme]], les partisans de la nouvelle religion se mettent à refuser le statut des brahmanes. Mais, ces derniers intérioriseront bientôt des valeurs telles que le renoncement, le yoga et la [[ahimsa|non-violence]]. La transformation est opérée vers l'an mille de notre ère.}} Entre le {{s mini-|X}} et le {{s-|XIII}}, le bouddhisme disparaît au nord de l'Inde, alors que se maintient la position des brahmanes<ref>{{Ouvrage|prénom1=Michel|nom1=Angot|titre=L’Inde|passage=115-178|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|date=2012|isbn=978-2-13-057627-3|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/puf.ango.2012.01|consulté le=2022-01-23|titre chapitre=Le temps des conquêtes musulmanes}}</ref>. Selon [[Gerhard J. Bellinger]], le bouddhisme serait disparu d'Inde du fait de l'enrichissement des monastères bouddhistes qui perdirent ainsi le message d'une vie de pauvreté du Bouddha et de la sorte virent la population indienne préférer soutenir le mode de vie des [[sadhu]] itinérants et des brahmanes<ref>''Encyclopédie des religions'', Gerhard J. Bellinger, La Pochothèque, page 85 : « Les moines [bouddhistes] deviendront trop riches, leur message perdra de sa cohérence ».</ref>, ces derniers considérant [[Bouddha]] comme étant un [[Avatar (hindouisme)|Avatar]] du dieu [[Vishnou]] combattant les rituels sanglants. Une querelle conceptuelle oppose les brahmanes et les bouddhistes : {{Citation|Les brahmanes affirment la réalité en tout homme d’une âme vouée à survivre aux individus par une nouvelle incarnation. Les bouddhistes professent, à l’inverse, la doctrine du non-soi ou de l’absence du soi, faisant de l’âme une apparence ou une fiction. Cette divergence théorique a une conséquence éthique : les brahmanes renvoient les bouddhistes du côté des matérialistes et des nihilistes, tandis que les bouddhistes jugent immorale cette glorification d’un soi permanent et identique<ref>{{Lien web | auteur = Etienne Tassin | titre = Comment la philosophie indienne s'est-elle développée ? : La querelle brahmanes-bouddhistes| année = 2012 | url = http://www.philomag.com/les-livres/comment-la-philosophie-indienne-sest-elle-developpee-la-querelle-brahmanes-bouddhistes | consulté le = 17 mars 2016}} Compte rendu du livre éponyme de Michel Hulin</ref>.}} Dans ''Hindouisme et bouddhisme'', [[Ananda Coomaraswamy]] conteste cette opposition entre bouddhistes et brahmanes et entre doctrine du Soi des brahmanes et du non-Soi des bouddhistes, et écrit à ce propos : {{citation bloc|Il y a [dans le bouddhisme] un enseignement éthique pour les laïques, avec commandements et défenses sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, mais rien qui puisse être décrit comme une « réforme sociale » ou une protestation contre le système des castes. La distinction qui est faite à maintes reprises entre le « vrai Brâhmane » et le simple Brâhmane de naissance est celle qu'affirmaient déjà sans cesse les livres brahmaniques. […] Ce n'est pas pour établir un nouvel ordre, mais pour restaurer un ordre ancien que le Bouddha est descendu du ciel.}} {{citation bloc|[…] il est bien vrai que le Bouddha niait l'existence de l'âme ou du « soi » au sens étroit du terme […], mais ce n'est pas cela […] que nos lecteurs comprennent ; ce qu'ils veulent dire, c'est que le Bouddha niait le Soi Immortel, Sans naissance et Suprême des [[Upanishad]]s. Et cela est d'une fausseté flagrante. Car [le Bouddha] parle souvent de ce Soi […], et nulle part aussi clairement que dans la formule répétée ''na mê so attâ'', « ceci n'est pas mon Soi » dont l'exclusion porte sur le corps et les éléments de la conscience empirique.}} == Brahmanité et pauvreté == {{citation bloc|64. (...) Le brâhmane gagnera la richesse sans s'humilier et faire des courbettes et sans faire de trop grands efforts non plus, sans trop la rechercher. Il peut accepter des dons en argent, des donations et des rémunérations pour les sacrifices et les rites qu'il aura accomplis correctement. (...) Seuls les dons avec de l'argent que l'on a obtenu par des méthodes justes et légales produisent des résultats bénéfiques. 69 Il faut donner de l'eau à ceux qui ont soif, de la nourriture aux affamés et aux malades. (...) 76. Les brâhmanes à l'âme généreuse, quand ils ont accepté des dons en argent faits par des hommes de bien, distribuent un quart de cet argent en assistance aux pauvres.|''La légende immémoriale du Dieu Shiva, Le Shiva-purâna'' <ref>traduit du sanskrit, présenté et annoté par Tara Michaël, éditions Gallimard, page 118, 119 {{ISBN|978-2-07-072008-8}}</ref>.}} Si le statut de brâhmane est celui du « savant » cultivé dans les sciences sacrées, et par là même celui de l'homme le plus élevé dans la hiérarchie sociale selon l'[[hindouisme]], il n'en reste pas moins que la population brahmanique est généralement pauvre : ne rien thésauriser pour son propre profit, vivre au jour le jour de dons, et en faire la charité avec le surplus, est l'idéal de vie brahmanique ; d'autant plus que c'est surtout le brâhmane qui est chargé, après la naissance de son petit-fils, de devenir [[sadhu]], [[ascète]] (ou [[Yoga|yogi]]) en pèlerinage permanent sans possession ou demeure aucune<ref>[[Madeleine Biardeau]], ''L'hindouisme, anthropologie d'une civilisation'', éditions Flammarion.</ref>. L'aisance socio-économique, et le fait d'appartenir à une caste élevée, n'ont par conséquent aucun lien : vivre sans nul luxe et chichement est une caractéristique brahmanique, et on peut très bien être riche matériellement et extrêmement bas dans la hiérarchie sociale hindoue, du fait de pratiques impures et de l'absence de connaissance sacrée liée à l'hindouisme : tel était le cas des [[Empire moghol|empereurs musulmans moghols]], richissimes mais ne respectant ou ne cultivant aucune valeur brahmanique et, de ce fait, considérés (par les hindous) comme étant des [[Chandala]] (« mangeurs de chiens » ou hors caste)<ref>''L'Inde, un milion de révoles'', Naipaul.</ref>. Ainsi, l'ouvrage de J. Radhakrishna ''Brahmins of India'' révèle que tous les ''purohits'' (brahmanes officiants) vivent en dessous du [[seuil de pauvreté]] en Inde<ref name="youtube.com">{{lien web|langue=en|titre=Brahmins & Upper Caste Hindus|url=https://www.youtube.com/watch?v=P7Xgc4ljHKM&index=1&list=PLC277AF0F26AF6AD0|site=youtube.com}}</ref>. L'étude de D. Narayana, ''Perception, poverty and health : a contribution'', démontre que 53,9 % de la population de caste supérieure vit en dessous du seuil de pauvreté<ref name="youtube.com"/>. Néanmoins, ils ne bénéficient d'aucune aide de l'État indien, dont la constitution oblige d'aider socialement les communautés indiennes répertoriées (dites « [[Intouchable (Dalit)|intouchables]] »), et non des ''individus'' selon leur pauvreté effective. == Personnalités liées == * [[Nidhi Razdan]] (1978-), journaliste et une célébrité de la télévision. == Brahmane et islam == Sous la plume des théologiens médiévaux musulmans, mais aussi juifs<ref name=":2">{{Article|langue=en|auteur1=Sarah Stroumsa|titre=The Barāhima in early kalām|périodique=Jerusalemn studies in arabic and islam|date=1985|lire en ligne=https://www.academia.edu/37023578/Sarah_Stroumsa_The_Bar%C4%81hima_in_Early_Kalam_Jerusalem_Studies_in_Arabic_and_Islam_6_1985_229_241|format=pdf}}</ref>, le terme brahmanes (''barāhima'') désigne ceux qui nient l'authenticité des prophètes<ref name=":0">{{Chapitre|langue=en|prénom1=F.|nom1=Rahman|titre chapitre=Barāhima|titre ouvrage=Encyclopaedia of Islam, Second Edition|éditeur=Brill|date=2012-04-24|lire en ligne=https://referenceworks.brillonline.com/entries/encyclopaedia-of-islam-2/barahima-SIM_1214|consulté le=2023-06-11}}</ref>. L'opinion qui leur est prêtée est que la révélation est inutile parce que la raison suffit à découvrir les vérités de foi. Cette tradition, qui donne du brahmanisme une vision réductrice, semble avoir pris naissance avec [[Abu al-Hudhayl|al-Hudhail]] ou [[ibn al-Rawandi]]<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=ʻAbd al-Raḥmān|nom1=Badawī|titre=Histoire de la philosophie en Islam|passage=379|éditeur=J. Vrin|date=1972|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=I0ANAAAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=histoire+de+la+philosophie+en+islam+badawi&hl=fr|consulté le=2022-07-22}}</ref>. Ce dernier aurait attribué aux brahmanes les vues qui étaient en réalité les siennes, par prudence<ref name=":2" />. Cette tradition persiste chez [[Ibn Hazm]]<ref name=":0" />, [[Al-Juwaynī|al-Juwayni]]<ref name=":1" /> et jusqu'à [[al-Ghazali]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Abu Hamid al-Ghazali|titre=Épître de la tolérance : critère de distinction entre la croyance et l'incroyance|passage=23|éditeur=Al-bouraq|date=2017|isbn=979-1-02250-142-2}}</ref>. == Références == {{Références}} === Notes === {{Références|groupe=note}} == Voir aussi == === Bibliographie === {{...}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Michel Angot]]|titre=Paroles vivantes de brahmanes|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2010|isbn=}} === Articles connexes === * [[Hindouisme#La société brahmanique — Les quatre varnas]] * [[Système de castes en Inde]] (Varna) ** [[Kshatriya]] ** [[Vaishya]] ** [[Shudra]] * [[Brahmanisme]] * [[Âshram#Les quatre stades de la vie du brahmane|Les quatre stades de la vie du brahmane]] {{Palette|Hindouisme}} {{Portail|Monde indien|hindouisme}} [[Catégorie:Chef religieux]] [[Catégorie:Brahmane]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bloodlust
Bloodlust
{{titre en italique}} {{confondre|Blood Lust}} {{Infobox Jeu |nom=Bloodlust |type=jeu de rôle |image= |taille= |légende= |fondimage=noir |licence= |auteur1= Croc (jeu de rôle)|Croc|auteur2= G.E. Ranne |auteur3= Stéphane Bura |auteur4= |auteur5= |auteur6= |illustrateur1= Alberto Varanda |illustrateur2= Frank Frazetta |illustrateur3= |illustrateur4= |illustrateur5= |illustrateur6= |éditeur= [[Asmodée Éditions]]|gamme éditeur= |année=1991 <!-- Année de première édition, si possible en français (hors micro-édition) --> |autre éditeur1= |autre éditeur2= |autre éditeur3= |autre éditeur4= |autre éditeur5= |autre éditeur6= |distributeur be= |distributeur ca= |distributeur fr= |distributeur ch= |format1= boîte format A4 incluant des livrets|format2= |format3= |format4= |format5= |format6= |mécanisme1= |mécanisme2= |mécanisme3= |mécanisme4= |mécanisme5= |mécanisme6= |thème1= Médiéval-fantastique |thème2= |thème3= |thème4= |thème5= |thème6= |joueurs mini= |joueurs maxi= |âge mini= |durée= |physique= |combinatoire= |hasard= |info= }} '''''Bloodlust''''' est un [[jeu de rôle sur table|jeu de rôle]] [[médiéval-fantastique]] publié par [[Asmodée Éditions]] en [[1991 en jeu|1991]], créé par [[Croc (jeu de rôle)|Croc]], le couple [[G.E. Ranne]] et [[Stéphane Bura]], et illustré par [[Alberto Varanda]]. Les couvertures de presque tous les volumes de la série utilisent des peintures de [[Frank Frazetta]]. Dans ce jeu, on incarne des armes-dieux vivantes et dotées de pouvoirs magiques, et leurs porteurs humains. En effet, outre [[Conan le Barbare]] de [[Robert E. Howard]], la principale inspiration du jeu est le ''[[Cycle d'Elric]]'' de [[Michael Moorcock]] qui raconte la saga du prince Elric et de son arme démon. [[Stormbringer (jeu de rôle)|Stormbringer]], le jeu officiel tiré de ces romans, avait à l'époque rencontré un grand succès. Cependant, ''Bloodlust'' est plus qu'un simple plagiat car les thèmes qu'il aborde, notamment les intrigues politiques entre les peuples et les guildes d'influence, sont particulièrement bien pensés. Une autre source d'inspiration est la trilogie [[Helliconia]] de [[Brian Aldiss]], qui dota le monde de ''Bloodlust'' de plusieurs lunes qui en fonction de leur phase influencent les passions des humains. == Histoire éditoriale == Le jeu paraît de [[1991 en jeu|1991]] à [[1997]] chez [[Asmodée Éditions]]. En [[2001 en jeu|2001]], le jeu est traduit en allemand et paraît sous le titre ''{{langue|de|Hyperborea, Meister des Stahls}}'' chez Truant. Le projet ''Bloodlust — Édition Métal'', nouvelle version entièrement retravaillée, prévoit initialement une parution courant 2010 chez John Doe<ref>{{lien web | url = http://matrice.johndoe-rpg.org/viewforum.php?f=26 | site = Éditions John Doe| titre = Râlez moins, jouez plus}}</ref>. Il est mené par Rafael Colombeau, François Lalande, [[John Grümph]] et Pierrick « Akhad » May. Le projet est différé à courant 2011 en coédition chez John Doe/Éditions Sans-Détour. Il s'agit d'une refonte, modifiant l'univers de jeu tout en reprenant les bases et les thèmes de la première édition. Il est finalement publié en juillet [[2012 en jeu|2012]]. == Le continent de Tanaephis == L'action de ''Bloodlust'' prend place sur le continent de Tanaephis. Ce continent, dont la géographie physique est inspirée par celle de l'[[Antarctique]], est partagé entre plusieurs peuples. Autrefois, des [[orque (créature)|orques]], des [[elfe (nordique)|elfes]] et des [[nain (créature fantastique)|nains]] vivaient sur Tanaephis mais ils se sont tous éteints au profit des humains. Les différents peuples de Tanaephis sont clairement inspirés par des peuples terriens et leurs noms viennent du jeu de société ''[[Freedom in the Galaxy]]''. === Alwegs === Les '''Alwegs''' ne sont pas un peuple mais un terme péjoratif qui regroupe tous les parias et sang-mêlés des autres peuples. Chaque peuple a une définition différente de ce qu'est un Alweg. Les Alwegs sont généralement maltraités et considérés comme des citoyens de seconde zone. Beaucoup deviennent mercenaires. === Batranobans === Les '''Batranobans''', qui ressemblent beaucoup aux [[Arabes]], avaient autrefois formé le premier empire humain et le premier alphabet de Tanaephis. Ils vivent dans un désert parsemé de grandes cités de pierre blanche au sud-ouest du continent. Leur société est basée sur le commerce, en particulier le commerce d'épices aux effets surnaturels ; ce dernier aspect les rapproche des [[Fremen]] du [[cycle de Dune|cycle de ''Dune'']] de [[Frank Herbert]]. === Dérigions === Les '''Dérigions''' sont un peuple décadent proche de la [[Grèce antique|Grèce]] ou de la [[Rome antique]]. Ils se sont formés dans l'alliance de trois tribus locales et ont autrefois dominé presque tout le continent. Mais la rébellion des Vorozions et des Batranobans, les raids de Piorads et de Sekekers et surtout la décadence politique et culturelle des Dérigions ont mené à la perte de l'empire. Désormais, il ne s'étend plus que sur leur gigantesque capitale, Pôle, bâtie sur les vestiges d'une ancienne cité elfe, et sur quelques villages proches. Pôle est la plus grande ville de Tanaephis, bâtie par les nains pour la civilisation elfe à l'époque de l'apogée de leurs civilisations. L'empire Dérigion est maintenant décadent et ravagé par la corruption et les défaites militaires, mais Pôle reste une grande ville commerçante où vivent la majorité des artistes et des étudiants de Tanaephis. === Gadhars === Les '''Gadhars''' sont des hommes à la peau noire qui partagent leurs jungles du sud-est de Tanaephis avec des monstres et des dinosaures. La jungle fait qu'ils restent peu connus. Ils possèdent une mémoire génétique limitée qui leur permet de ressentir des bribes d'un passé oublié. C'est également le seul peuple dont quelques rares membres possèdent de faibles pouvoirs magiques, la magie de Tanaephis ne se manifestant normalement que par les épices et les armes-dieux. === Hysnatons === Les '''Hysnatons''', comme les Alwegs, ne sont pas vraiment un peuple. Ce terme désigne tous les humains qui manifestent des caractéristiques d'un peuple éteint : [[elfe (nordique)|elfes]], [[orque (créature)|orques]] et [[nain (mythologie)|nains]]. Le mot Hysnaton veut en réalité dire ''[[surhomme]]'' : un intellectuel hysnaton l'avait inventé pour ironiser sur les discriminations dont les Hysnatons étaient les victimes. Les Hysnatons sont donc victimes de racisme de la part des autres peuples, mais leurs capacités et caractéristiques peuvent les rendre plus efficaces que des humains normaux dans certains domaines : par exemple, de nombreux Hysnatons qui ont du sang elfe deviennent des prostitués prisés. Au contraire, des unités mercenaires spéciales, les ''scories,'' ne rassemblent que des Hysnatons particulièrement hideux. === Piorads === Les '''Piorads''' sont un peuple inspiré des [[Viking]]s et des [[Cimmériens]] : des barbares venus d'un autre continent qui ont abandonné leurs navires pour guerroyer sur terre et s'imposer comme d'excellents cavaliers. Parfois un Piorad naît avec des yeux rouges : c'est un ''œil-de-braise,'' destiné à intégrer une unité d'élite. Les guerriers piorads chevauchent des chevaux carnivores appelés chagars et se battent brutalement. === Sekekers === Les '''Sekekers''' sont des pillardes sauvages, fondées autrefois par des femmes opprimées par les Batranobans. Inspirées des [[Amazones]], elles détestent les hommes et les seuls mâles tolérés dans les tribus sont des esclaves castrés. Peu nombreuses, elles occupent des plaines au centre de Tanaephis, d'où elles mènent des raids contre les peuples voisins et contre la cité de Pôle. Elles ne se reproduisent pas et doivent enlever des bébés et petites filles étrangers. Les Sekekers se mutilent par [[infibulation]] et ablation des seins pour rejeter leur féminité. Seules les plus jolies des jeunes filles ne sont pas mutilées : elles forment une unité d'élite, les ''chrysalides'', qui se battent à moitié nues. Les Sekekers chrysalides ont un effet ravageur sur le moral des troupes masculines ennemies. === Thunks === Les '''Thunks''' sont un peuple inspiré des [[Inuits]] et des [[Mongols]] : ce sont des nomades montés sur des poneys qui vivent dans les montagnes glaciales du nord de Tanaephis. Ils sont généralement pacifiques, désorganisés et sexuellement libérés, mais ils se défendent farouchement contre leurs ennemis jurés, les Piorads. Ils se battent principalement avec des arcs en tendant des embuscades et en évitant le corps à corps. === Vorozions === Les '''Vorozions''' sont un peuple en plein âge d'or : ils se sont rebellés contre l'ancien empire dérigion et ont conquis la majeure partie de celui-ci. Opposés à l'esclavage pratiqué par les Dérigions, ils se posent en libérateurs des peuples opprimés. Leur empire n'en est pas moins dominé par une bureaucratie rigide. Ils sont d'excellents artisans, et le seul peuple de Tanaephis à savoir forger des [[armure de plates|armures de plates]]. Les Vorozions dominent les terres cultivées de l'est de Tanaephis, entre les terres piorads, les jungles gadhars, les plaines sekekers et Pôle. == Les armes-dieux == Les armes-dieux sont la principale spécificité de ''Bloodlust'' par rapport à d'autres jeux de rôle médiévaux-fantastiques. Ce sont des armes de contact ou des boucliers dans lesquels s'est incarné un dieu. Elles possèdent donc un esprit, une mémoire, une intelligence et des passions, ainsi que des pouvoirs magiques que leur porteur peut utiliser. Ces armes sont maniées par des humains (et parfois d'autres créatures) avec lesquels elles ont une relation symbiotique. L'arme fournit des pouvoirs magiques à son porteur en échange des sensations qu'il ressent. Sans le porteur, l'arme serait inerte. Sans l'arme, le porteur n'aurait ni la puissance ni le statut social d'un être d'exception. Il est proposé aux [[personnage-joueur|personnages-joueurs]] de ''Bloodlust'' d'incarner des porteurs d'arme, les armes-dieux elles-mêmes ou encore de jouer les deux en même temps. Une dernière option est que la moitié des PJ incarne des armes et l'autre moitié incarne leurs porteurs. Comme souvent dans les jeux de rôle, les armes-dieux progressent en puissance grâce à un système d'[[expérience (jeu de rôle)|expérience]]. Mais les armes-dieux gagnent de l'expérience en assouvissant leurs désirs de prestige, sexe, richesse, violence et réputation. Ces points d'expérience leur permettent de monter en puissance et d'acquérir de nouveaux pouvoirs, tout en pouvant plus facilement contrôler leurs porteurs. Une arme-dieu de grande puissance peut parvenir à fusionner avec son porteur. L'arme disparaît mais le porteur en récupère les pouvoirs et l'immortalité. Il peut arriver plusieurs choses aux esprits de l'arme et du porteur : ils peuvent fusionner, coexister ou bien l'un peut détruire l'autre. Dans tous les cas, les pouvoirs se manifestent sur le corps du porteur ; la créature résultante est appelée un ''fusionné'' ou un ''possédé''. == Système de jeu == Le [[Mécanisme de simulation dans les jeux de rôle|système de jeu]] est relativement simple : chaque personnage a six [[lexique du jeu de rôle#C|caractéristiques]] notées sur 20 et des compétences notées sur 100, et doit faire moins que son trait avec un [[dé à cent faces]] pour réussir une action. Le résultat du dé des unités détermine l'ampleur d'une réussite ou d'un échec. Dans un combat, chaque protagoniste choisit à chaque tour une action parmi six (attaque brutale, [[Feinte (sport)|feinte]], [[esquive]]…), qui permettent différentes tactiques. Les combats sont généralement brefs et sanglants. Un [[lexique du jeu de rôle#S|système de combat de masse]] est inclus dans les règles de base<ref>{{Article|auteur1=Pierre Rosenthal|titre=Bloodlust: Where Conan meets Stormbringer|périodique=Casus Belli|numéro=66|date=Novembre-décembre 1991|pages=30}}</ref>. == Réception == À sa sortie en 1991, la boîte de jeu de ''Bloodlust'' a été un des plus gros succès du jeu de rôle français. Aucun supplément de ''Bloodlust'' n'a été publié depuis 1997 et l'extension ''Vengeance'' est considérée par beaucoup comme tellement mauvaise qu'elle contribua à l'arrêt du jeu. Le jeu est aujourd'hui épuisé et n'a pas été réimprimé malgré l'existence persistante d'une communauté de fans. On trouve aussi des versions numérisées du jeu en PDF sur les réseaux de Poste à poste, avec, chose rare, l'accord de l'éditeur qui ne s'oppose pas à sa distribution gratuite du fait de son indisponibilité. === Récompenses === ''Bloodlust'' a reçu le prix Grog d'Argent 2013, décerné par le [[Guide du rôliste galactique]]<ref>[http://www.legrog.org/editorial/grogdor2013 Lauréat du Grog d'or 2013], page du site du Guide du rôliste galactique. Page consultée le 26 décembre 2018.</ref>. == Parutions == === Prospectus === * Prospectus en couleur pour annoncer le jeu (1991) === Règles === ; {{1re|édition}} * ''Bloodlust'', {{1re|impression}} (1991) : version en trois livrets dans une boîte avec une carte du continent de Tanaephis. * ''Bloodlust'', {{2e|impression}} (1995) : version en livre à couverture cartonnée. Les règles ne sont pas changées par rapport à l'impression de 1991 (même édition). ; ''Bloodlust Métal'' * ''Bloodlust Métal'' (2012) : version en livre à couverture plastifiée. Refonte des premières éditions. === Suppléments === ; {{1re|édition}} * ''Écran de la première édition'' (1992) avec un scénario, ''le Spectacle continue''. * ''Flocons de sang'' (1992) : cette extension décrit les Piorads, les Thunks et leurs terres. Elle propose des règles optionnelles au système de jeu. Elle contient les deux premiers scénarios de la campagne ''Éclat de lune''. * ''Poussière d'ange'' (1992) : cette extension décrit les Batranobans, les Gadhars et leurs terres. Elle décrit également les épices cultivées par les Batranobans. Elle continue la campagne ''Éclat de lune'' avec deux scénarios. * ''L'Enclume et le Marteau'' (1992) : cette extension décrit les Dérigions, les Vorozions et leurs terres. Elle continue la campagne ''Éclat de lune'' avec deux scénarios. * ''Souvenirs de guerre'' (1992) : cette extension décrit les Alwegs, les Hysnatons et les Sekekers. Elle continue la campagne ''Éclat de lune'' avec deux scénarios. * ''Les Joyaux de Pôle'' (1993) : cette extension décrit Pôle, la plus grande cité de Tanaephis. Elle continue la campagne ''Éclat de lune'' avec deux scénarios. * ''Contes et Légendes'' (1993) : cette extension est surtout composée de nouvelles et d'éléments de background sur le passé de Tanaephis, avec des conseils pour jouer à différentes époques. * ''Les Frères de la nuit'' (1994) : cette extension développe les différentes guildes (qui rassemblent des humains) et sociétés secrètes (qui rassemblent des armes-dieux) de Tanaephis. Elle fait également avancer la storyline de quinze ans après les événements de la campagne ''Éclat de lune'' et du scénario ''l'Éveil'' paru dans un hors-série de la revue ''[[Casus Belli]].'' * ''Écran de la deuxième impression'' (1995) * ''Les Voiles du destin'' (1995) : cette extension décrit Sulustan, une île voisine de Tanaephis, elle mentionne l'existence de Vaeriel, un autre continent plus lointain, et dévoile l'origine des armes-dieux. Des scénarios sont fournis pour exploiter ces nouvelles terres. ''Les Voiles du destin'' diffère nettement des suppléments précédents par le fait qu'on quitte Tanaephis, qu'on joue des personnages nettement plus puissants, et que l'ambiance générale de Sulustan et de Vaeriel est très différente de celle de Tanaephis. Pour suivre la montée en puissance des armes-dieux, les règles sur les fusionnés y sont développées. Ce supplément a été écrit en grande partie par des auteurs qui n'avaient pas contribué auparavant au jeu ; Croc a regretté ensuite ce supplément<ref>« Pour moi, le faux pas, la mauvaise extension, est "les Voiles du destin" qui n'est pas ce que je voulais qu'il soit. Le choix de certains nouveaux auteurs a été une erreur (Pevel et Colin pour ne pas les citer. Ce sont de bons auteurs mais les faire écrire pour un tel jeu était une grosse erreur) et mon travail n'a pas été suffisant. », Croc dans une interview sur [http://www.leludiste.fr/infos/index.php?id=448 le site du ''Mois des conquêtes'']</ref>. * ''Chroniques sanglantes'' (1996) : ce supplément contient quatre scénarios indépendants. C'est l'un des deux seuls suppléments à ne pas avoir de couverture de [[Frank Frazetta]]. * ''Vengeance !'' (1997) : la dernière extension officielle de ''Bloodlust'', entièrement écrite par Croc, décrit plus profondément le continent de Vaeriel, ébauché dans ''les Voiles du destin''. Plusieurs critiques le dénoncent comme le plus mauvais supplément de la gamme<ref>{{lien web | url = http://www.leludiste.fr/infos/index.php?id=241 | site = Le Ludiste - Site focus | titre = Bloodlust - Vengeance}}</ref>. Comme le précédent, sa couverture n'est pas de Frazetta. ; ''Bloodlust Métal'' * ''Le Mois des Conquêtes 01'' (2013) : cette extension pour ''Bloodlust Édition Métal'' inclut un écran en 4 volets et un livret de 108 pages comprenant plusieurs aides de jeu et un scénario, ''Ballade digestive dans la Neige''. * ''Le Mois des Conquêtes 02'' (2016) : cette extension pour ''Bloodlust Édition Métal'' regroupe quatre scénarios, ''L'Édenwynn rouge'', ''Sans yeux, pas de larmes'', ''Escale à Mathana'' et ''Tant d'eau pour si peu d'or'', chacun d'entre eux étant suivi par une aide de jeu en rapport avec celui-ci. === Aventures === * Plusieurs scénarios officiels sont parus dans les revues ''Plasma'' et ''[[Casus Belli]]''. * Des scénarios officieux et une courte campagne ''(Étoile rouge)'' sont disponibles sur le site ''Le Mois des conquêtes''. == Notes et références == {{références}} == Liens externes == * {{lien web | url = http://www.legrog.org/jeu.jsp?id=503 | titre = Bloodlust | site = le Guide du Rôliste Galactique}} * [https://www.badbuta.fr/site/bloodlust/ Le Mois des conquêtes] {{Palette Jeux de rôle}} {{Portail|jeux|fantasy et fantastique|Jeux de rôle}} [[Catégorie:Jeu de rôle français]] [[Catégorie:Jeu de rôle médiéval-fantastique]] [[Catégorie:Jeu de rôle paru dans les années 1990]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Basic%20%28langage%29
Basic (langage)
{{Voir homonymes|Basic}} {{à recycler|date=août 2010|thème=informatique}} {{rédaction|date=décembre 2012}} {{Infobox Langage de programmation | couleur boîte = 005081 | nom = {{blanc|Basic}} | logo = | image = AtariBasicExample.png | légende = Capture d'écran d'un programme écrit en {{Lien|langue=en|trad=Atari BASIC|fr=Atari Basic}}, l'un des nombreux dialectes du Basic. | paradigme = | année = | auteur = | typage = | implémentations = [[Dartmouth BASIC]], [[Tiny BASIC]], [[Applesoft BASIC]], [[ Atari 8-bits | Atari BASIC]], [[Sinclair BASIC ]], [[Commodore BASIC]], [[BBC BASIC]], [[TI-Basic]], [[Casio BASIC]], [[Microsoft BASIC]], [[QB64 Liberty BASIC]], [[PowerBASIC]], [[QuickBASIC]] | normes = | influencé par = [[Algol 60]], [[DOPE (Dartmouth Oversimplified Programming Experiment)|DOPE]], [[Fortran]], {{Lien|langue=en|trad=JOSS|fr=JOSS}} | a influencé = {{Lien|langue=en|trad=COMAL|fr=Comal (langage)|texte=Comal}}, [[Visual Basic]], [[Visual Basic .NET]], [[Xojo]], {{Lien|langue=en|trad=GRASS (programming language)|fr=Grass (langage)|texte=Grass}}, [[AutoIt]], [[AutoHotKey]], [[Lua]] }} {{Sigle|5}} '''Basic''' ou '''basic''' (de l'[[Acronymie|acronyme]] [[anglais]] BASIC pour ''{{Lang|en|Beginner's All-purpose Symbolic Instruction Code}}'', littéralement « code d'instruction symbolique multiusage du débutant »), fait partie d'une famille de [[Langage de programmation|langages de programmation]] de [[Langage de programmation de haut niveau|haut niveau]] ayant pour caractéristique leur facilité d'utilisation. La première version est présentée par [[John George Kemeny]] et [[Thomas Eugene Kurtz]] au [[Dartmouth College]] en [[1964 en informatique|1964]]. == Développement == {{Section à sourcer|date=octobre 2022}} [[Fichier:Turbo Basic ver. 1.1 screenshot.png|vignette| Capture d'écran de Turbo Basic v.1.1 écran de démarrage]] Jusqu'en 1954, tous les ordinateurs exigeaient l’écriture de logiciels adaptés spécifiquement à un modèle précis de machine. La diversité des matériels rendait alors l'écriture de programme accessible principalement à un public spécialisé de scientifiques et de mathématiciens. La création du BASIC a permis à des étudiants de domaines non scientifiques d’utiliser des ordinateurs. === Nom === L'acronyme BASIC correspond au titre d'un article non publié de Kurtz. Il n'a, par ailleurs, rien à voir avec les séries intitulées « [[Anglais basic]] » de [[Charles Kay Ogden]]. === Système de partage du temps de Dartmouth (DTSS) === En plus de ce langage de programmation, Kemeny et Kurtz ont également développé le Système de partage du temps de Dartmouth (DTSS), qui permettait à plusieurs utilisateurs d’éditer et d’exécuter des programmes BASIC simultanément sur des terminaux distants. Ce modèle général est devenu très populaire sur les systèmes de [[Mini-ordinateur|mini-ordinateurs]] comme le [[PDP-11]] et le [[Data General Nova]] à la fin des [[Années 1960|années {{Date|3=1960}}]] et au début des [[années 1970]]. On le voit notamment avec [[Hewlett-Packard]] qui ont produit une gamme complète d’ordinateurs fonctionnant avec cette méthode en sortant la série HP2000 à la fin des années 1960 et ce jusque dans les [[années 1980]]. Un certain nombre des premiers jeux vidéo retracent leur histoire à l'aide d’une de ces versions de BASIC. === Histoire === La première version du Basic a été développée sur un [[ordinateur central]] [[Système temps réel|temps réel]] appelé [[GE-265]] ([[General Electric]]), qui était un [[GE-235|GE-225]] avec une [[GE DataNet-30]]<ref>En correspondance avec Thomas E. Kurtz</ref>. Cet ordinateur 20 bits, conçu en 1959 au sein du département d'informatique industrielle de la société [[General Electric]] par [[Arnold Spielberg]], père de [[Steven Spielberg]]<ref>{{Lien web |langue=Français |titre=Bill Gates doit tout au père de Steven Spielberg, et nous aussi... |url=http://www.01net.com/editorial/653917/bill-gates-doit-tout-au-pere-de-steven-spielberg-et-nous-aussi/ |site=01net.com |date=04/05/15 |brisé le=2023-10-27}}.</ref>, occupait une pièce entière, embarquait {{nombre|10000}} transistors et {{nombre|20000 diodes}}. Les données étaient conservées sur des bandes magnétiques enroulées sur des bobines, des cartes perforées ou des bandes de papier. Vendu {{unité|250000|dollars}} à l’époque, le GE-225 a été un succès commercial, malgré la désapprobation du directeur général de la société qui le produisait. Le Basic était le premier langage spécialement conçu pour être utilisé sur des systèmes interactifs. Les premières versions de Basic étaient utilisées sur des ordinateurs en [[temps partagé]]. L’[[Interprète (informatique)|interprétation]] était plus commode que la compilation, car les modifications ne portaient souvent que sur quelques lignes entre deux passages successifs. Les constructeurs des premiers [[ordinateur personnel|ordinateurs individuels]] avec clavier ont eu besoin d'inclure un outil permettant aux utilisateurs d'écrire des logiciels pour leur matériel. L'une des premières entreprises, {{Lien|langue=en|trad=Datapoint|fr=Datapoint Corporation}} (à l'époque [[TRW]]), avait créé son propre langage pour ses terminaux programmables Datapoint, mais l'abondance d'étudiants connaissant le Basic le conduisit à porter ce langage sur des machines comme son [[Datapoint 2200|DATAPOINT 2200]]<ref>Distribué en France sous le nom ''Matra Datapoint 2200''</ref>. Une version interprétée pouvait sans difficulté tenir en [[Mémoire morte|mémoire morte (ROM)]] ou vive ([[Mémoire vive|RAM]]). Le Basic avait en 1970 un concurrent, le langage [[FOCAL]], mais celui-ci était propre à [[Digital Equipment Corporation|DEC]] et fut vite marginalisé, comme le sera le [[HP 9800|HPL]] de [[Hewlett-Packard]] six ans plus tard. Le Basic offrait aussi quelques commandes comme <tt>old, new, list</tt> et quelques autres déjà définies à l'intérieur même du langage, lui conférant ses capacités interactives. Les instructions scalaires commençaient par ''LET'' (''LET A=3'') et les matricielles par ''MAT'' (''MAT C = A+B''). Très vite, le ''LET'' deviendra facultatif pour alléger l'écriture des programmes. Chaque instruction était précédée d'un nombre, en général attribué de 10 en 10, qui permettait de remplacer une instruction ou d'en intercaler d'autres sans avoir à maîtriser un complexe [[éditeur de texte]] en mode machine à écrire. Les premiers ordinateurs individuels possédaient presque tous un interpréteur Basic en [[mémoire morte]] ([[TI-99/4A]], [[Commodore 64]], [[TRS-80]], [[Apple II]], etc.). [[Hewlett-Packard]] laissait le choix sur son [[HP 9800|HP 9825]] entre un Basic standard et son langage maison HPL plus puissant, mais moins standard. Ces langages étaient sur cartouche ROM amovible. En [[1968]], un article d'[[Edsger Dijkstra]] devenu très populaire avait insisté sur la nocivité de l'instruction « [[Goto (informatique)|goto]] » en matière de qualité du code<ref>{{en}} [http://www.cs.utexas.edu/users/EWD/ewd02xx/EWD215.PDF Communications de l'ACM, {{numéro|11}}, {{pp.|147-148}}. 1968] {{doi|10.1145/362929.362947}} {{pdf}}.</ref>, et donc la productivité du programmeur. Cette critique s'appliquait alors à la plupart des langages, dont les dialectes du Basic. Dix ans plus tard, presque tous les langages avaient pris cette critique en compte, y compris le Basic. La popularité du Basic, langage de programmation grand public par excellence, fit dire à certains{{référence souhaitée}} que ce langage a donné naissance à plus de mauvais programmes qu'aucun autre langage. [[Olivier Lecarme]], professeur à l'Université Laval, affirmait à l'[[Association française pour la cybernétique économique et technique|AFCET]] : {{citation|''BASIC programming cannot teach you any kind of programming, not even basic programming''}}. De fait, privilégiant l'action plutôt que la méthode, ce langage aux contrôles sommaires ne convient qu'à la « petite programmation » (moins de {{nobr|500 lignes}}). Le Basic équipa dès le milieu des années 1970 presque tous les [[Ordinateur personnel|micro-ordinateurs]] du moment ([[Olivetti P6060]], [[Tektronix|Tektronix 4051]], [[IBM 5100 et 5110|IBM 5100]]<ref>[http://bitsavers.trailing-edge.com/pdf/ibm/5110/ Manuels du Basic sur IBM 5110]</ref>, [[Commodore PET]], etc.). Dans les [[années 1980]], la plupart des [[Ordinateur personnel|micro-ordinateurs]] étaient fournis avec un [[Interprète (informatique)|interprète]] Basic, parfois stocké en [[Mémoire morte|mémoire morte (ROM)]] : [[ROM BASIC]]. Le premier [[IBM PC]] pouvait démarrer sans [[disquette]] et exécutait cette version du Basic rudimentaire. Les versions les plus répandues ont été les interpréteurs conçus par [[Microsoft]], qui pratiquait une politique de prix modérés et avait fini par s'imposer comme la référence : quelles que fussent les machines source et cible, on savait qu'un programme écrit en Basic [[Microsoft]] tournerait sur un autre Basic [[Microsoft]]. En [[1977]] Microsoft avait sorti l'[[Altair BASIC]] (adaptation du Basic par [[Bill Gates]] et [[Paul Allen]]) pour l'[[Altair 8800]] du constructeur [[Micro Instrumentation and Telemetry Systems|MITS]]. C'était son premier [[logiciel]]. En [[1979]] Microsoft obtient d'[[IBM]] la commercialisation de son interprète Basic avec les futurs [[IBM PC]] et [[compatible PC]]. Cette version était incluse dans la puce ROM des [[Ordinateur personnel|PC]], et se lançait au démarrage en l'absence de système d'exploitation. Plus tard, Microsoft a vendu différentes versions du Basic pour [[DOS]], dont [[Basica]], [[GW-Basic]], [[QuickBasic]] et [[Visual Basic]] pour [[MS-DOS]]. [[Microsoft]] [[Windows 95]] et [[Windows 98]] incluaient un interpréteur [[QBasic]] à installer à partir du [[CD-ROM]] et [[Windows 98]] incluait un interprète [[VBScript]]. [[Visual Basic for Applications]] a été ajouté dans les produits [[Microsoft Office]] en [[1997]]. À la même époque, le Basic sur [[Apple II]] ne connaissait que les nombres entiers ; il fallut attendre l'[[Apple II#Apple II+ (juin 1979)|Apple II+ en juin 1979]] pour exploiter le traitement des réels. Le [[compilateur]] ''Waterloo Basic'' fut l'un des premiers logiciels commercialisés par [[Open Watcom#Aperçu|Watcom]] : il avait été programmé entre 1978 et 1979 pour l’{{Lien|trad=IBM Series/1|lang=en}}, un système 16 bits. En 1979, le compilateur a été [[Portage informatique|porté]] pour [[Hyperviseur|VM/CMS]] tournant sur les [[IBM 360 et 370|IBM 370, 3030 et 4300]], et un accord avec [[IBM]] a permis sa mise sur le marché. Il y eut plusieurs mises à jour de 1980 à 1983 ainsi qu'une version portée sur l’[[Time Sharing Option|interpréteur de commandes MVS/TSO]] et sur [[Hyperviseur|VM/CMS]]. [[Borland]] a publié son compilateur [[Turbo Basic]] 1.0 en 1985. Les versions suivantes sont encore vendues sous le nom de [https://www.powerbasic.com/ PowerBasic] par une autre compagnie. Il existe toujours une version pour [[MS-DOS]]. La nécessité d'enseigner un langage de programmation davantage structuré avait donné naissance au [[Pascal (langage)|langage Pascal]] en 1972. Ce langage, en particulier grâce au compilateur [[Turbo Pascal]] de la société [[Borland]], bien plus rapide que n'importe quel interprète Basic de l'époque, remporta un énorme succès au cours des [[années 1980]], et marqua un début de déclin de la popularité du Basic dans le grand public{{Référence nécessaire}}. === Développement de plusieurs dialectes BASIC === L’émergence des [[Ordinateur personnel|micro-ordinateurs]] au milieu des [[années 1970]] a conduit au développement de plusieurs dialectes BASIC, y compris [[BASIC Microsoft]] en [[1975 en informatique|1975]]. En raison de la taille de la mémoire principale extrêmement réduite, souvent 4 Ko sur ce genre de machine, une variété de dialectes comme le Tiny BASIC a également été introduite. À l'époque, le BASIC était disponible pour presque tous les systèmes et est devenu le langage de programmation ''de facto'' pour les systèmes informatiques domestiques qui ont émergé à la fin des années 1970. Ces PC avaient presque toujours un interpréteur BASIC installé par défaut, souvent dans le [[firmware]] de la machine ou parfois sur une cartouche ROM. === Déclin en popularité === BASIC a décliné en popularité dans les années 1990, à mesure que des [[micro-ordinateurs]] plus puissants sont arrivés sur le marché et que les langages de programmation dotés de fonctionnalités avancées (tels que Pascal et C) sont devenus plus accessibles. En [[1991 en informatique|1991]], Microsoft a publié [[Visual Basic]] (VB), combinant une version mise à jour de BASIC avec un générateur de formulaires visuels. Cette utilisation a relancé le langage et VB reste un langage de programmation majeur sous les formes de [[Visual_Basic_for_Applications|VBA]] et de [[Visual Basic .NET|VB.NET]]. == Buts == Au début des [[années 1960]], les [[langage de programmation|langages de programmation]] convenaient davantage aux [[carte perforée|cartes perforées]] qu'aux [[temps partagé|terminaux interactifs]]. Même le langage [[Fortran]] II, peu développé mais déjà complexe, n'était pas adapté aux [[algèbre linéaire|calculs matriciels]] qui étaient utilisés dans le domaine des [[Sciences humaines et sociales|sciences humaines]]. Ces langages n'étant pas [[Interactivité|interactifs]], ils exigeaient que le programme utilisé soit exempt de toute erreur de syntaxe pour être exécuté. Le langage Basic a été conçu en [[1964]] par [[John George Kemeny]] (1926-1993) et [[Thomas Eugene Kurtz]] (1928-2006) au « [[Dartmouth College]] » pour permettre aux étudiants des filières non scientifiques d'utiliser des ordinateurs. Les huit principes de conception du Basic étaient<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=🔎 BASIC - Définition et Explications |url=https://www.techno-science.net/glossaire-definition/BASIC.html |site=Techno-Science.net |consulté le=2022-05-04}}.</ref> : # Être facile à apprendre pour un débutant<ref>Ce qui est distinct de la facilité d'usage : une automobile est d'utilisation facile une fois qu'on sait conduire, mais apprendre à le faire demande plusieurs semaines</ref> ; # Être généraliste, donc traiter aussi bien les [[Matrice (mathématiques)|matrices]] de nombres que les [[Chaîne de caractères|chaînes de caractères]] ; # Autoriser l'ajout de fonctionnalités pour les experts (tout en restant simple d'utilisation pour les débutants) ; # Être interactif, et entre autres permettre d'interrompre un programme pour examiner ses variables, en modifier les instructions, et reprendre ensuite son exécution ; # Fournir des messages d'erreur clairs et conviviaux<ref>Le Tektronix 4051 plaçait toute ligne erronée en mode édition, et le curseur à l'endroit exact où avait été rencontrée l'erreur !</ref> ; # Avoir un délai de réaction faible pour les petits programmes ; # Ne pas nécessiter de connaissances sur le matériel de l'ordinateur ; # Isoler l'utilisateur du [[système d'exploitation]] lorsqu'il y en avait un. Afin d'arriver à ce résultat, plusieurs conditions furent posées. Pour que le Basic puisse être interactif et simple, il fallait : * que ses sept [[Instruction informatique|instructions]] puissent être enseignées en une demi-journée ; * que des [[Matrice (mathématiques)|opérations matricielles]] puissent être exécutables en mode calcul de bureau ; * qu'un programme puisse s'exécuter au moins jusqu'à ce que soit rencontrée une première erreur, facilitant ainsi l'apprentissage du langage. La forme originelle du [[Langage de programmation|langage]] Basic s'inspire du [[Fortran]], avec des ajouts pour le rendre interactif et capable de traiter en mode calcul de bureau des [[algèbre linéaire|opérations matricielles]], notamment les multiplications et inversions. Le langage a été [[Mise en œuvre|implémenté]] par une douzaine d'étudiants, dont [[Mary Kenneth Keller]], l'une des premières personnes et la première femme à obtenir un [[doctorat]] en informatique aux [[États-Unis]]. Les concepteurs du langage décidèrent que le langage ferait partie du [[Domaine public (propriété intellectuelle)|domaine public]], de manière à favoriser sa diffusion. L'écriture d'un [[Interpréteur de commandes|interpréteur]] de Basic faisait partie des projets classiques donnés aux étudiants en informatique dans le monde entier. == Principe de fonctionnement == [[Fichier:Basic interpreter on the DVK computer.JPG|vignette|Fichier Basic, et exécutions sur un {{Lien|langue=en|trad=DVK|fr=DVK|texte=DVK}}.]] Le Basic est souvent interprété, mais rien ne l'empêche d'être [[compilateur|compilé]]<ref>Une société américaine, ''Niakwa'', vivait de son compilateur et de ses packages pour Basic compilé</ref> là où l'interactivité avec le programmeur n'était plus nécessaire, par exemple packages de gestion. Malgré sa normalisation, plusieurs dialectes sont apparus au cours des années, partis de la même base, et proposant des améliorations diverses, par exemple dans le domaine des [[interface graphique|interfaces graphiques]] ou de l'[[Programmation orientée objet|orienté objet]]. La référence sur PC ([[MS-DOS]]) a été le [[GW-Basic]] puis quelque temps le [[QuickBasic]]. == Histoire == == Syntaxe == La syntaxe vraiment minimale du Basic est seulement composée de l'instruction d'affectation par le signe "=" (devant autrefois être précédée du mot-clé <tt>LET</tt>), <tt>PRINT</tt> (affichage à l'écran), <tt>IF-THEN-ELSE</tt> (exécution conditionnelle) et <tt>GOTO</tt> (saut vers une zone du programme). Un [[Interprète (informatique)|interprète]] qui exécute des programmes avec cette syntaxe minimale n'a pas besoin d'une [[pile (informatique)|pile]]. Nombre des premières implémentations sur [[micro-ordinateur]] n'eurent que ces instructions{{référence nécessaire}}, les programmes n'étaient donc pas structurés. Si on ajoute une pile, l'instruction <tt>GOSUB</tt> (saut vers une séquence servant de sous-programme et terminée par <tt>RETURN</tt>) fut rapidement ajoutée. === Interprètes à numéro de ligne === Les premiers interprètes Basic exigeaient une numérotation des lignes à mémoriser. Une ligne non numérotée était simplement exécutée immédiatement. On ne pouvait avoir qu'un seul programme à la fois en mémoire. Le typage était implicite : par exemple, les variables dont l'identifiant se termine par $ sont destinées à contenir des chaines de caractères alpha-numériques et ne peuvent donc pas effectuer d'opérations arithmétiques. L'usage était de numéroter les lignes de 10 en 10, afin de pouvoir éventuellement insérer des lignes supplémentaires. Les boucles à compteur FOR...NEXT constituaient la seule forme itérative. Avec certains interprètes il fut possible, à partir des années 1980, de mettre plusieurs commandes sur une même ligne. Toutefois, il n'était pas possible de regrouper un ensemble de commandes s'exécutant ensemble, comme après une condition <tt>IF-THEN</tt>. Il fallait recourir à des sauts de ligne <tt>GOTO n° de ligne</tt>, ou à des appels de sous-programmes ouverts, non paramétrés, par <tt>GOSUB n° de ligne </tt> L'ambition croissante des programmeurs, le besoin d'une [[programmation structurée|programmation plus structurée]] amenèrent plusieurs évolutions : * le développement de formes IF à deux branches, la multiplication des formes itératives, et l'obligation d'expliciter les étiquettes pour les branchements résiduels ; * l'introduction de fonctions paramétrables, d'abord d'une ligne, puis de plusieurs lignes, puis récursives. Puis les Basic durent s'adapter aux environnements graphiques et au multi fenêtrage. === Interprètes modernes === Les dialectes Basic modernes n'emploient plus nécessairement les numéros de lignes (qui restent possibles, mais qui n'ont plus qu'un rôle éditorial) et ont une richesse de commandes et une construction des déclarations de données identiques à d'autres langages comme le [[langage Pascal]]. Les récentes variantes comme le [[Visual Basic]] ont introduit une [[orienté objet|orientation objet]] avec gestion de l'implémentation d'interfaces et, dans [[Visual Basic .NET]], l'[[Héritage (Informatique)|héritage]] (simple). Cependant la gestion des erreurs nécessite généralement l'utilisation de <tt>GOTO</tt>, ce qui casse la structuration des programmes. Visual Basic .NET permet l'utilisation de blocs Try/Catch, mais conserve néanmoins la possibilité d'utiliser des On Error GoTo, pour conserver une certaine compatibilité avec des versions antérieures de Visual Basic. La richesse des variantes est synonyme de non-standardisation. Cela montre comme ce langage est « organique » et comme il est plutôt une sous-culture qui traite la programmation d'ordinateur comme un ensemble fixe de règles de syntaxe. Mais la même chose s'applique tout autant aux autres « vieux » [[langage de programmation|langages de programmation]] comme le [[Cobol]] et le [[Fortran]]. Cependant le mouvement du Basic est de loin le plus important et une société comme ''Niakwa''<ref>[https://www.wang2200.org/docs/misc/NiakwaBasic-2C.pdf Niakwa Basic alias Basic 2C sur Wang alias Niakwa programming language]</ref> vécut jusqu'au milieu des années 1990 très largement de son Basic sur Unix. == Procédures == Le Basic n'a généralement pas de [[bibliothèque logicielle|bibliothèque]] externe standard comme d'autres langages, le [[langage C]] par exemple. Au lieu de cela, l'interprète ou le compilateur contiennent une bibliothèque intégrée étendue de procédures intrinsèques. Ces procédures incluent plus d'outils que ce dont le programmeur a besoin pour apprendre la programmation et écrire de simples applications, dont des fonctions mathématiques, des fonctions de traitement des chaînes de caractères, d'entrée-sortie [[Terminal informatique|console]], de graphisme et de manipulation de fichiers. Le QuickBasic permet d'inclure des bibliothèques écrites dans ce langage (QLB) ou en d'autres langages (LIB). Certains dialectes Basic ne permettent pas aux programmeurs d'écrire leurs propres procédures. À cause de cela, les programmeurs sont obligés d'écrire leurs programmes avec une importante utilisation de <tt>goto</tt> et de <tt>gosub</tt> rendant difficile de suivre le code source, alors appelé couramment un « [[code spaghetti]] ». Beaucoup de versions du Basic comme le [[QuickBasic]] de Microsoft ont ajouté un support des sous-routines et des fonctions (avec support de la récursivité). Il fait la distinction entre une procédure qui ne retourne jamais de valeur (appelée [[Sous-programme|sous-routine ou ''sub'']]) et une procédure qui en renvoie (appelée [[v:Introduction_générale_à_la_programmation/Fonctions|fonction]]). Certains langages ne font pas cette distinction et considèrent tout comme une fonction dont certaines renvoient une valeur « vide ». Le Basic est bien connu pour ses fonctions de manipulations de chaînes de caractères. Les premiers dialectes avaient déjà un ensemble de fonctions basiques (<tt>left$, mid$, right$</tt>) pour les traiter simplement. Comme elles sont souvent utilisées dans les applications de tous les jours, cela est un avantage considérable. == Types de données == Chaque dialecte Basic de base gère les données de type entier et chaîne de caractères. Normalement, ils n'ont pas besoin de les déclarer comme telles, mais les dialectes modernes ont l'option de forcer le type (typiquement en utilisant une directive appelée « Option Explicit »). Les [[Type (informatique)|types de données]] modernes supportés par le Basic incluent : booléens, entiers signés sur {{nobr|16 bits}}, entiers signés sur {{nobr|32 bits}}, chaînes de caractères, nombres décimaux. Certains dialectes comme [[Visual Basic]] ont plus de types de données intrinsèques. De plus, certains dialectes permettent à l'utilisateur de définir ses propres types, appelés ''types définis par l'utilisateur'', et qui sont en fait des [[Structure de données|structures]], c'est-à-dire une simple variable contenant plusieurs champs. == Disponibilité et variantes == Le Basic est disponible pour toutes les plates-formes récentes. Une version interprétée [[logiciel libre|libre]] qui est conforme aux standards et hautement multiplateforme est le [[Bywater BASIC]]. L'interprète est écrit en [[langage C]], sous licence [[Licence publique générale GNU|GPL]]. Il ne permet pas de faire des [[interface utilisateur graphique|interfaces utilisateur graphiques (GUI)]]. Une version libre, similaire au [[Visual Basic]] et tournant sous Windows et GNU/Linux, et permettant donc de faire des [[interface utilisateur graphique|environnements graphiques (GUI)]], existe et s'appelle le [[Phoenix Object Basic]]. Il en existe deux autres plus récentes : [[Gambas (langage)|Gambas]] et [[K-Basic]] utilisant la performante et multiplateforme bibliothèque [[Qt]]. La plus connue des versions compilées est le [[QuickBasic]] de [[Microsoft]] et le [[QBasic]], une version qui ne permet pas de générer des programmes autonomes. Les dernières versions de [[Visual Basic]] sont aussi compilées, bien que [[Microsoft]] ait changé le Visual Basic en un langage compatible d'une façon minimale avec les premières versions du [[Dartmouth Basic]]. D'autres versions, dont le [[True BASIC]] et le [[PowerBasic]], sont compatibles avec le standard ANSI Basic. True Basic Inc. a été fondée par les créateurs originaux du Basic, tout en lui adjoignant de nombreuses fonctionnalités. [[PowerBasic]] Inc, fondée par le concepteur de [[Turbo Basic]]<ref>{{en}} {{Lien web|titre=An Introduction to PowerBASIC|url=http://www.powerbasic.com/aboutpb.asp|site=www.powerbasic.com|consulté le=7 décembre 2010.|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>, propose toujours son PowerBasic en version 16 bits pour MSDos, mais aussi en version 32 bits pour Console (PBCC) et pour Windows (PBWin). Pour ce dernier un outil graphique (PowerBasic Forms) facilite la création graphique d'interfaces utilisateurs basées sur des objets Windows. Son compilateur produit des exécutables compacts, rapides et stables de qualité industrielle. Le [[GFA BASIC]] mis au point par [[Frank Ostrowski]] est un dialecte Basic qui permet la réalisation d'exécutables puissants pour les environnements Atari et [[Microsoft Windows|Windows]], disponible gratuitement en tant qu'[[abandonware]] . [[RealBasic]] est une variante disponible pour les [[Apple Macintosh]] qui génère aussi des exécutables pour [[Microsoft Windows]] et [[Linux|GNU/Linux]]. Une variante d'un dialecte Basic simple pour la [[machine virtuelle]] [[Parrot (machine virtuelle)|Parrot]] montre comment un interprète Basic est mis en application dans un langage de type [[langage assembleur|assembleur]]. Le [[PureBasic]] est une variante avec une syntaxe simple mais avec une production rapide et des fichiers exécutables petits, pour [[Microsoft Windows|Windows]], [[Linux|GNU/Linux]], [[AmigaOS]] et [[Mac OS]]. Il peut aussi compiler et contenir des instructions en assembleur en-ligne. Le [[wxBasic]] est une variante, écrite en C et C++, pour [[Microsoft Windows|Windows]], [[Linux|GNU/Linux]] et peut-être bientôt sous [[Mac OS]]. Il est gratuit et peut être utilisé en compilé ou en interprété. Le [[BlitzBasic]] et le [[DarkBasic]] sont des variantes spécialisées dans la création de jeux vidéo avec un accès simplifié aux [[interface de programmation|interfaces de programmation (API)]] multimédias tels [[OpenGL]] et [[DirectX]]. Le [[compilateur]] est payant dans les deux cas. Cette variante est optimisée. On peut avoir des bons résultats rapidement pour des débutants. Liberty Basic est spécialisé dans l'élaboration facile d'interface graphique, il est reconnu comme le successeur de QBasic. Le [[SmallBasic]] est un dialecte qui fonctionne sur un grand nombre de plates-formes ([[Microsoft Windows|Win32]], [[MS-DOS]], [[Linux|GNU/Linux]] et [[Palm OS]]) et est placé sous une licence [[GNU]]. [[FreeBASIC]], développé par une communauté QBasic en déclin, est un compilateur 32-bits distribué sous licence GPL. Il est multiplateforme et, bien qu'encore en version bêta, très prometteur. Sa syntaxe est calquée sur celle du QBasic de Microsoft mais il supporte les pointeurs, l'assembleur ''inline'' et prochainement une branche orientée objet devrait être incorporée. Il existe également une version de Basic pour [[LibreOffice]] et [[Apache OpenOffice]], appelée ''OOoBasic'' (c'est le même langage utilisé pour [[StarOffice Basic]], même si son nom, ''StarBasic'', change). Le [[TI-Basic]] est le langage de programmation utilisé sur certaines calculatrices [[Texas Instruments]], de même que le Basic Casio, utilisé sur les calculatrices graphiques [[Casio]]. Sur les TI-99, le TI-Basic est différent de celui que l'on peut trouver sur les calculatrices de la marque. Il existe également un TI-Basic étendu plus perfectionné permettant l'accès à l'extension mémoire, les commandes CALL PEEK et CALL POKE, l'amélioration de la gestion des couleurs, l'apparition des ''sprites'', petites images auxquelles on peut donner une vitesse et un sens de déplacement. Au nombre des modèles de matériels populaires qui utilisèrent le langage Basic figurent : * la série [[Amstrad CPC|CPC]] de [[Amstrad]] ; * la série [[Thomson MO5|MO]] et [[Thomson TO7|TO]] de la marque [[SIMIV|Thomson]] ; * [[Oric 1]] et [[Oric Atmos]] de [[Tangerine Computer Systems]] ; * les ordinateurs au standard [[MSX]] (1, 2, 2+, Turbo R) utilisaient un Basic dérivé du GW-Basic, la gestion de la couleur et des sprites s'apparentait à celle des TI-99, le [[processeur graphique]] utilisé sur ces différentes machines était le TMS9929, un processeur Texas Instruments ; * les modèles de la marque [[Commodore International|Commodore]] ; * les ordinateurs [[Atari 8-bits]] (400/800/600XL/800XL/65XE/130XE) et [[Atari ST]]; * le [[DAI Imagination machine]] ; * les [[Apple|Apple I, II, III et variantes]] utilisaient un Basic maison mais pouvaient aussi, sur les modèles équipés d'une carte CP/M utiliser la version Basic du CP/M proche du GW-Basic ; * le [[TI-99/4A]] de [[Texas Instruments]] ; * certaines calculatrices [[Casio]] et Texas Instruments ; * les Sinclair [[ZX-81]] et [[ZX-Spectrum]] ; * le [[Tektronix 4051]] (Basic graphique sur écran rémanent) ; * l'[[Olivetti P6060]] mais aussi [[M30 et M40]] (partie intégrante de l'OS appelé ESE) ; * l'[[Olivetti M10]] (ordinateur ayant 24 Ko ou 32 Ko de RAM non volatile avec un Basic en ROM, et pas de [[disque dur]] ni de disquettes) ; * Exelvision avec l'[[EXL 100]] et le module ExelBasic ; le Basic de l'EXL100 était un dérivé de l'Extended Basic du TI-99, les concepteurs de cette machine étant des transfuges de Texas Instruments ; * l'[[IBM PC]] et [[Compatible PC]] dont les premiers modèles avaient un Basic limité en ROM. Le Basic était fourni sur les disquettes système MS-DOS ou PC-DOS versions 1.0 à 4.0. Pour les IBM PC, le Basic s'appelait Basica alors que sur les compatibles PC il se nommait [[GW-Basic]]. == Exemples == === Exemple 1 : Basic original non structuré === <syntaxhighlight lang="locobasic"> 10 INPUT "Quel est votre nom ? "; NOM$ 20 PRINT "Bonjour "; NOM$ 30 INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous ? "; NOMBRE 40 LET ETOILE$ = "" 50 FOR I = 1 TO NOMBRE 60 LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*" 70 NEXT I 80 PRINT ETOILE$ 90 INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles ? "; ETOILE$ 100 IF LEN(ETOILE$) = 0 THEN GOTO 90 110 LET ETOILE$ = LEFT$(ETOILE$, 1) 120 IF (ETOILE$ = "O") OR (ETOILE$ = "o") THEN GOTO 30 130 PRINT "Au revoir "; 140 FOR I = 1 TO 200 150 PRINT NOM$; " "; 160 NEXT I 170 LPRINT </syntaxhighlight> Commentaires : * En général, l'interpréteur est insensible à la [[casse (typographie)|casse]] ; les instructions étaient tapées en majuscules sur les machines faisant la distinction entre majuscules et minuscules. * Un nom de variable suivi d'un signe [[dollar]] indique qu'il s'agit d'une [[chaîne de caractères]] (<tt>NOM$, ETOILE$, S$</tt>) ; une variable sans signe dollar indique un entier ou un nombre décimal (<tt>S, I</tt>). * <tt>INPUT</tt> permet l'affichage d'un texte et une saisie du clavier ; <tt>PRINT</tt> permet un affichage à l'écran. * Parfois l'instruction <tt>LET</tt> est optionnelle, ainsi, <tt>LET ETOILE$ = ETOILE$ + "*"</tt> peut s'écrire simplement <tt>ETOILE$ = ETOILE$ + "*"</tt> (le signe égal sert à la fois aux affectations de variables et aux tests d'égalité). * <tt>FOR-NEXT</tt> est une boucle. * <tt>IF-THEN</tt> est une instruction conditionnelle ; <tt>OR</tt> est l'[[opérateur logique]] « Ou ». * <tt>LEN</tt> est une fonction renvoyant la longueur de la chaîne de caractères, <tt>LEFT$(ETOILE$, ''n'')</tt> est une fonction renvoyant une sous-chaîne composée de ''n'' caractères situés à gauche de la chaîne <tt>ETOILE$</tt> ; <tt>+</tt> est l'opérateur de [[concaténation]] (c'est aussi l'opérateur de l'[[addition]]). === Exemple 2 : Basic moderne structuré === <syntaxhighlight lang="basic4gl"> 'Voici un petit code fait en BASIC moderne INPUT "Quel est votre nom"; UserName$ 'On demande le nom de l'utilisateur PRINT "Bonjour "; UserName$ DO INPUT "Combien d'étoiles voulez-vous"; NumStars 'On demande le nombre d'étoiles de l'utilisateur Stars$ = "" Stars$ = REPEAT$("*", NumStars) '<-ANSI BASIC 'Stars$ = STRING$(NumStars, "*") '<-MS BASIC PRINT Stars$ DO INPUT "Voulez-vous plus d'étoiles"; Answer$ LOOP UNTIL Answer$ <> "" LOOP WHILE UCASE$(LEFT$(Answer$, 1)) = "O" PRINT "Au revoir "; FOR A = 1 TO 200 PRINT UserName$; " "; NEXT A PRINT </syntaxhighlight> == Documents définissant le Basic == * Le manuel du Basic conçu au [[Dartmouth College]]<ref>{{en}} BASIC, [http://www.bitsavers.org/pdf/dartmouth/BASIC_Oct64.pdf édition 1964] et [http://www.bitsavers.org/pdf/dartmouth/BASIC_4th_Edition_Jan68.pdf édition 1968]</ref> * [[ANSI]] Standard for Minimal Basic (ANSI X3.60-1978 "FOR MINIMAL BASIC") * [[Organisation internationale de normalisation|ISO]] Standard for Minimal Basic (ISO/CEI 6373:1984 "DATA PROCESSING - PROGRAMMING LANGUAGES - MINIMAL BASIC") * ANSI X3.113-1987 ''Programming Languages - Full BASIC'' * ANSI X3.113a-1989 ''Programming Languages - Modules and Individual Character Input for Full BASIC'' * ISO Standard for Full Basic (ISO/CEI 10279:1991 "INFORMATION TECHNOLOGY - PROGRAMMING LANGUAGES - FULL BASIC") * ANSI Addendum Defining Modules (X3.113 INTERPRETATIONS-1992 "BASIC TECHNICAL INFORMATION BULLETIN # 1 INTERPRETATIONS OF ANSI 03.113-1987") * ISO Addendum Defining Modules (ISO/CEI 10279:1991/ Amd 1:1994 "MODULES AND SINGLE CHARACTER INPUT ENHANCEMENT") * Standard [[ECMA]]-55, Minimal BASIC (janvier 1978)<ref>{{en}} [http://www.ecma-international.org/publications/files/ECMA-ST-WITHDRAWN/ECMA-55,%201st%20Edition,%20January%201978.pdf ECMA-55, Minimal BASIC]</ref> * Standard [[ECMA]]-116, BASIC (juin 1986)<ref>{{en}} [http://www.ecma-international.org/publications/files/ECMA-ST-WITHDRAWN/ECMA-116,%201st%20edition,%20June%201986.pdf ECMA-116, BASIC]</ref> == Notes et références == {{Références}} Le présent article est basé sur un article originellement écrit sur [[Nupedia]] par Peter Fedorow, et modifié sur la version anglaise de Wikipédia, puis traduit en français. == Voir aussi == {{Autres projets |wikibooks=Programmation Basic Casio |wikibooks titre=BASIC |wiktionary = BASIC }} === Articles connexes === * [[National Science Foundation]] * [[Liste des dialectes Basic]] === Liens externes === * [http://bodman.developpez.com/basic/ Didacticiel sur le Basic] * [http://msdn.microsoft.com/fr-fr/vstudio/hh388573.aspx Centre de développement Visual Basic sur MSDN France] {{Palette|Langages de programmation}} {{Portail|programmation informatique}} [[Catégorie:BASIC]] [[Catégorie:Norme ISO]] [[Catégorie:Invention américaine]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard%20Werber
Bernard Werber
{{Semi-protection étendue}} {{Infobox Écrivain | nom = Bernard Werber | image = Bernard Werber © Richard Dumas.jpg | légende = Bernard Werber en 2024. | nom de naissance = | surnom = | activités = [[Écrivain]], [[Roman (littérature)|Romancier]], [[réalisateur]], [[Artiste peintre|peintre]], [[journaliste]] | date de naissance = {{date de naissance|18|septembre|1961|en littérature|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Toulouse]], [[France]] | date de décès = | lieu de décès = | langue = [[Français]] | mouvement = | genre = [[Science-fiction]]<br/>[[Conte philosophique|Contes philosophiques]] | distinctions = [[Grand prix des lectrices de Elle]]<br/>Prix des lecteurs de ''[[Sciences et Avenir]]'' | adjectifs dérivés = | œuvres principales = * ''[[Les Fourmis (Werber)|Les Fourmis]]'' (1991) * ''[[L'Arbre des possibles]]'' (2002) * ''[[Nos amis les Terriens]]'' (2007) * Le ''[[Cycle des dieux]]'' (1994-2007) }} '''Bernard Werber''' ({{MSAPI|/bɛʁ.naʁ vɛʁ.bɛʁ/}}), né le {{Date de naissance|18 septembre 1961|en littérature}} à [[Toulouse]], est un [[écrivain]] [[France|français]]. Il est notamment connu pour sa ''[[Les Fourmis (Werber)|trilogie des Fourmis]]''. Son œuvre, traduite dans une trentaine de langues, fait se rencontrer [[spiritualité]], [[science-fiction]], [[Roman policier|polar]], [[biologie]], [[mythologie]]{{etc.}} L'auteur qualifie parfois son style de « philosophie-fiction »<ref>{{lien web|url=https://bouddhanar.blogspot.com/2011/11/bernard-werber-la-philosophie-fiction.html |titre=Bernard Werber, la philosophie-fiction ou le Nouveau Nouvel Âge ? |date=18 novembre 2011 |auteur1=Claudie Voisena t|auteur2=Pierre Lagrange |site=Bouddhanar |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. {{Sommaire|niveau=3}} == Biographie == Bernard Werber est né à [[Toulouse]] le {{date-|18|septembre|1961|en littérature}}<ref>{{Lien web|titre=Quel âge a Bernard Werber ? |url=http://www.age-des-celebrites.com/age-de-bernard-werber.php |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. Très tôt Bernard Werber s'intéresse au dessin, mais c'est à l'écriture qu'il excelle. Élève moyen, il a des difficultés en piano<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Bernard WERBER - Un écrivain sensible à la musique |url=https://www.mastersynth.com/interviews/49-bernard-werber-un-ecrivain-sensible-a-la-musique |site=www.mastersynth.com |consulté le=2020-09-21}}.</ref> et en sport<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bernard Werber : "J'étais un gosse introverti, nul en sport avec de mauvaises notes à l'école" |url=https://www.femmeactuelle.fr/actu/news-actu/bernard-werber-etait-un-gosse-introverti-nul-en-sport-avec-de-mauvaises-notes-2055038 |site=[[Femme actuelle]] |consulté le=2020-09-21}}.</ref>. Après douze ans de travail et des dizaines de refus auprès des maisons d'édition, son premier roman ''[[Les Fourmis (Werber)|Les Fourmis]]'' est édité en {{date|mars 1991|en littérature}}. En 1993, le ''Jour des fourmis'' obtient le prix des lectrices du magazine ''[[Elle (magazine)|Elle]]''<ref>{{NooSFere édition|titre=Le Jour des fourmis|id=-322955|consulté le={{date-|2020-02-28}}}}.</ref>. Bernard Werber souhaite approfondir le thème de la vie après la mort, en rédigeant ''[[Les Thanatonautes]]'' (inspiré du [[Bardo Thödol|Livre des morts]] tibétains et du [[Livre des morts des Anciens Égyptiens|livre des morts égyptien]]). Son livre sort en {{date|février|1994|en littérature}}. En {{date|octobre 1994|en littérature}} sort ''[[La Révolution des fourmis]]''. En {{date|octobre 1998|en littérature}}, il sort son roman ''[[Le Père de nos pères]]'' et le jeu vidéo des fourmis est édité par [[Microids]]. La bande dessinée en trois albums ''[[Exit (bande dessinée, Werber)|Exit]]'' est également publiée. Après deux ans d’écriture, Bernard Werber rédige ''[[L'Empire des anges]]'' qui est la suite directe des ''[[Les Thanatonautes|Thanatonautes]]''. ''L'Empire des anges'' se classe {{n°|1}} des ventes dès {{date|avril 2000|en littérature}}<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Toulouse. Bernard Werber : les morts, les anges, et les dieux |url=https://www.ladepeche.fr/article/2000/06/06/85446-bernard-werber-les-morts-les-anges-et-les-dieux.html |site=[[La Dépêche du Midi|ladepeche.fr]] |consulté le=2020-02-28}}.</ref>. L'année 2001 est consacrée à la rédaction de ''[[L'Ultime Secret]]''. À la suite de la publication de ''[[L'Arbre des possibles]]'', il lance le site Web du même nom, un {{citation|projet pour rechercher ou imaginer les futurs possibles de l’humanité<ref>{{Lien web|url=http://www.arbredespossibles.com/ |site=arbredespossibles.com |description=site de [[futurologie]] découlant d’une idée de Bernard Werber : à tracer un arbre des futurs possibles de l’humanité |titre=L'arbre de Possibles |consulté le=3 février 2020}}.</ref>}}. En 2002 en Corée, [[L'Arbre des possibles|''L'arbre des possibles'']] reste {{nobr|numéro 1}} pendant trois mois. {{date|Octobre 2003}} : sortie de la pièce de théâtre ''Nos amis les humains'' qui sera jouée pendant un an à la [[Comédie Bastille]]. Bernard Werber écrit un nouveau roman : ''Nous les Dieux''<ref>{{Lien web|langue=français |auteur1=7x7 |titre=Décryptage de {{nobr|7 œuvres}} de Bernard Werber |url=https://www.7x7.press/decryptage-de-7-oeuvres-de-bernard-werber |site=7*7}}</ref>. Le livre sort en {{date-|octobre 2004}}. En 2010, il publie ''[[Le Rire du cyclope]]''. Il commence à réfléchir à une saga de {{nobr|7 romans}} qui s'intituleraient ''Troisième Humanité''. Le premier tome éponyme parait en 2012. Le second ''[[les Micro-Humains]]'' sort l'année suivante. Finalement, le troisième volet ''[[La Voix de la Terre]]'' sort en 2014 et met un terme à la saga. En 2016, le roman ''[[Demain les chats]]'' est publié, premier d'une trilogie. En 2017, Bernard Werber rédige ''Depuis L’au-delà'' sous l’influence de deux médiums : Monique Parent Baccan et de [[Patricia Darré]]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR |titre=Rencontre avec Bernard Werber : “Un bon livre est une bonne blague” |url=https://www.actualitte.com/article/interviews/rencontre-avec-bernard-werber-un-bon-livre-est-une-bonne-blague/86799 |site=[[ActuaLitté|actualitte.com]] |consulté le=2020-02-28}}.</ref>. L'année suivante en 2018, il écrit ''[[La Boîte de Pandore (roman)|La Boîte de Pandore]]'', en romançant ses expériences d'exploration des vies antérieures sous hypnose régressive. En 2019, un second roman ''[[Sa Majesté des chats]]'' est édité, suivi de près par ''L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats''. En 2020, le dernier tome de la trilogie des chats ''[[La Planète des chats]]'' est publié. En 2021, il publie ''[[La Prophétie des abeilles]]'', suite directe de ''La Boîte de Pandore''. Ses œuvres ont été traduites en trente-cinq langues. Avec {{nobr|30 millions}} d’exemplaires vendus dans le monde<ref>{{Lien brisé|url=https://soundcloud.com/generation-do-it-yourself/6-bernard-werber-vendre-30-millions-de-livres-dans-le-monde-ca-ne-se-fait-pas-tout-seul |titre=vendre {{nobr|30 millions}} de livres dans le monde, ça ne se fait pas tout seul}}.</ref>, Bernard Werber est, avec [[Marc Levy]], l'un des auteurs français contemporains les plus lus au monde. Il est même considéré comme une star en [[Corée du Sud]]<ref>{{lien web|url=https://www.dailymotion.com/video/x33zyj_ombre-et-lumiere-2006 |titre=Ombre et Lumière 2006 |format électronique=vidéo |site=[[Dailymotion]]}}.</ref>, pays où il vend davantage qu'en France, et a reçu un accueil très enthousiaste en Russie<ref name="Figaro2006">{{Article|date=14 septembre 2006 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/livres/2006/09/14/03005-20060914ARTFIG90187-bernard_werber_fourmis_et_caviar.php |auteur=Fabrice Nodé-Langlois |périodique=[[Le Figaro]] |titre=Bernard Werber, fourmis et caviar |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. En avril 2022, il a été nommé [[officier des Arts et des Lettres]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2022 |url=https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-hiver-2022 |site=www.culture.gouv.fr |consulté le=2022-07-28}}</ref>. Depuis le 30 août 2023, il présente chaque mercredi à 7 h 55 « Le biais de Bernard Werber » sur [[France Culture]] : des chroniques posant un regard sur l’évolution de notre époque, un regard décalé sur l’actualité<ref>{{lien web |titre=Le Biais de Bernard Werber : podcast et émission en replay |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-biais-de-bernard-werber |site=France Culture |date=24-08-2023 |consulté le=21-11-2023}}.</ref>. == Écriture == [[Fichier:Bernard Werber.jpg|vignette|Bernard Werber, à « La Comédie du livre » de [[Montpellier]], {{Date-|23|mai|2009|en littérature}}.]] {{secsou|Son style d’écriture mêle différents [[Genre littéraire|genres]], notamment la [[saga]] d’[[aventure]], la [[science-fiction]], de l’[[entre-deux-guerres]] et le [[conte philosophique]]. Dans la plupart de ses romans, Bernard Werber utilise la même forme de construction, alternant des articles informatifs d’encyclopédie et deux ou trois fils [[Narration|narratifs]]. Les articles précisent ou élargissent les intrigues, ces deux dernières se recoupant épisodiquement. De plus, toutes ses productions, comme ses romans et ses nouvelles, s’entrecroisent. On retrouve ainsi des personnages comme [[Edmond Wells]] à la fois dans la trilogie des ''[[Les Fourmis (Werber)|Fourmis]]'' et dans ''[[L'Empire des anges]]'', mais également des thèmes récurrents, comme « l’Arbre des possibles » d’[[Isidore Katzenberg]], ou encore le roman ''[[Nous les dieux]]'', reprenant des éléments de la [[nouvelle]] ''L’École des jeunes dieux''. Dans deux romans, Bernard Werber décrit des auteurs de littérature. Ainsi sont présentés des auteurs qui, à la fin de leur vie, écrivent un dernier livre qui donne un sens à l’œuvre entière de Werber. En ayant préalablement noté une certaine similitude des personnages, des thèmes et du style de son œuvre, on peut en conclure qu'il essaye de donner une certaine cohérence aux idées qu’il développe.}} Depuis 1996, Bernard Werber a décidé de sortir un livre par an, chaque début d'octobre. Il s'agit systématiquement de romans, avec à ce jour deux exceptions : 1999 et 2011, où ne sont sorties que des bandes dessinées. Après la rentrée littéraire, l’objectif est de « proposer au public autre chose que de possibles [[prix Goncourt]] »<ref>{{Article|auteur=Bénévent Tosseri |périodique=[[La Croix]] |date=26 août 2003 |titre=Un été de rencontres}}.</ref>. Bernard Werber est membre d'honneur de l'[[Institut de recherche sur les expériences extraordinaires]] (INREES), une association ayant pour vocation la sensibilisation des professionnels en santé mentale, des médecins et des soignants en général, aux expériences extraordinaires ou inhabituelles. {{Citation bloc|Il est temps de sortir des clivages bipolaires habituels avec un monde officiel et un monde irrationnel. Il y a des faits, il y a des événements et il importe d’en parler normalement sans passion, ni exclusion systématique. Le monde n’est pas dans une simple dichotomie « j’y crois — j’y crois pas ». Il y a la place pour une troisième voie qu’on pourrait résumer à une phrase : « je ne peux pas encore l’expliquer mais ça ne m’empêche pas d’y réfléchir et de voir si cela ne pourrait pas avoir une utilité. »<!-- ne pas supprimer ces guillemets droits --><ref>{{Lien web|url=http://www.inrees.com/soutien/WERBER-Bernard |titre=Intervenants |sous-titre=Bernard Werber, écrivain et réalisateur |consulté le=4 février 2020}}.</ref>|Bernard Werber|Soutien à l'[[Institut de recherche sur les expériences extraordinaires|INREES]]}} Cette {{interprétation personnelle|approche se reflète dans le contenu de ses romans}}, tels que par exemple ''[[Les Thanatonautes]]'' qui propose une version spiritualiste des [[Expérience de mort imminente|expériences de mort imminente]], ou encore ''[[Nos amis les humains]]'' (une pièce de théâtre) qui raconte un récit d’[[enlèvement par les extraterrestres|enlèvements par les extraterrestres]]. La science, le [[paranormal]] et la [[spiritualité]] influencent ainsi nombre de ses romans. === Accueil critique === Bernard Werber est l'un des auteurs français les plus lus dans le monde<ref>{{Lien web|url=http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/entre-nous-soit-dit/7276401-entre-nous-soit-dit-du-07-12-2015.html |titre=Entre nous soit dit - Bernard Werber, l'un des romanciers les plus lus |format = émission radio en podcast |site=[[Radio télévision suisse]] |date=7 décembre 2015 |consulté le=4 février 2020}}.</ref>. Il est particulièrement populaire en [[Corée du Sud]] où un sondage l'a placé en deuxième position des auteurs étrangers les plus appréciés<ref>{{Article|langue=en |lire en ligne=http://www.koreaherald.com/view.php?ud=20130808000700|auteur=Jin Eun-soo |titre=Haruki Murakami most-read foreign novelist in Korea: poll |périodique={{lang|en|[[The Korea Herald]]}} |date=8 août 2013 |consulté le=4 février 2020}}.</ref>. ''[[L'Écho républicain]]'' dit de lui qu'il est un {{citation|auteur au succès incontesté}}<ref>{{Article|auteur=Claire Castillon |périodique=[[L'Écho républicain]] |date=16/11/2012 |titre=L'Interview}}.</ref>. Néanmoins, son œuvre est peu commentée par la critique<ref>{{Lien web|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-cabinet-de-lecture/20101003.RUE0112/quand-l-ancien-journaliste-werber-degomme-les-medias.html |titre=Quand l'ancien journaliste Werber dégomme les médias |site=[[Rue89]], nouvelobs.com |date=2010/10/03|auteur=Hubert Artus|archiveurl=https://web.archive.org/web/20111122072944/http://blogs.rue89.com/cabinet-de-lecture/2010/10/03/werber-les-medias-le-numerique-et-son-roman-participatif-169193}}.</ref>. Il lui est reproché, selon ''[[L'Express]]'', {{citation|une écriture rapide, brutale, qui vise l'efficacité au détriment du style mais qui trop souvent bascule dans le simplisme et les clichés}}<ref name="express">{{Article|auteur=François Busnel |lire en ligne=http://www.lexpress.fr/culture/livre/le-cas-werber_798030.html |titre=Le cas Werber |date=15 novembre 2001 |périodique=[[L'Express]] |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. En particulier, certains critiques reprochent à ses romans de [[science-fiction]] de présenter certains concepts d'apparence scientifique comme des certitudes alors que ce n'est pas le cas. D'autres critiques assimilent la [[futurologie]] à de la [[pseudo-science]]<ref>{{Lien web|url=http://cursus.edu/article/9799/votre-futur-lit-dans-les-arbres/ |titre=Votre futur se lit dans les arbres |extrait=attiré par la futurologie, cette pseudo-science étudiant les différents futurs possibles |consulté le=3 février 2020}}.</ref>, l’œuvre intitulée ''[[L'Arbre des possibles]]'' y étant définie comme un recueil de [[nouvelle]]s de [[science-fiction]]<ref>{{NooSFere édition|id=-317244|titre=L'Arbre des possibles|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|date={{date||novembre|2003|en littérature}}}}.</ref>. Fin {{date-|juin 2020}}, il parraine l'édition 2020 de la [[fête de la science]]. Il appelle à la mesure au sujet du [[Maladie à coronavirus 2019|Covid-19]] : {{Citation|En tant que journaliste scientifique j’ai le sentiment qu’il me manque des informations, donc je suis très attentif à tout ce qui sort comme informations, notamment du reste du monde. Je pense qu’en France on n’a qu’une impression parcellaire}}<ref>{{Lien web|prénom=Élodie |nom=Suigo |titre=Bernard Werber : "La planète se défend et nous oblige à rentrer dans un processus de survie" |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/le-monde-d-elodie-bernard-werber-la-planete-se-defend-et-nous-oblige-a-rentrer-dans-un-processus-de-survie_3872451.html |site=[[France Info (offre globale)|FranceTV Info]] |date=2020-04-01 |consulté le=2021-04-15}}.</ref>. En raison de son rapport à la [[spiritualité]], le sociologue [[Gérald Bronner]] estime toutefois que {{Citation|les pouvoirs publics donnent une légitimité scientifique à ses thèses sur la réincarnation ou l'hypnose régressive}}<ref>{{Lien web|prénom=Géraldine |nom=Woessner |titre=L'ésotérisme, invité d'honneur de la Fête de la science ? |url=https://www.lepoint.fr/societe/l-esoterisme-invite-d-honneur-de-la-fete-de-la-science-02-07-2020-2382819_23.php |site=[[Le Point]] |date=2020-07-02 |consulté le=2020-07-09}}.</ref>. Certaines critiques dépassent le simple scepticisme. La petite revue spécialisée en littératures de l'imaginaire ''[[Bifrost (revue)|Bifrost]]'' est ainsi particulièrement négative<ref group="Note">La revue Bifrost qui décerne chaque année des ''Razzies'', a ainsi intitulé en 2010 le Razzie pour la catégorie ''Roman francophone'' « Prix Bernard Werber du pire roman francophone », {{Lien web |titre=Razzies 2010 : le prix du pire ! |url=http://blog.belial.fr/post/2012/01/17/Razzies-2010-le-prix-du-pire |date=17 janvier 2012 |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. D'autres critiques sont au contraire très laudatifs : [[François Busnel]], dans sa chronique du {{date-|14 novembre 2012}} dans ''[[L'Express]]'', qualifie ainsi Bernard Werber de {{citation|visionnaire dont nous avons besoin}}<ref>{{Article|auteur=François Busnel |périodique=[[L'Express]] |titre=Le retour de Bernard Werber |date=14/11/2012 |lire en ligne=https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-retour-de-bernard-werber_1186793.html |consulté le=3 février 2020}}.</ref>. ''[[Aujourd'hui en France]]'' le qualifie de {{citation|Jules Verne moderne}} dans son dossier ''Dans l'intimité de Werber'' du {{date-|4 octobre 2012}}<ref><!--introuvable-->''Aujourd'hui en France'', {{date-|04/10/2012}}, LP et Olivier Lejeune « Dans l'intimité de Werber ».</ref>. == Spectacle V.I.E == A partir de septembre 2023 le spectacle change de nom pour se nommer V.I.E<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre="Je vous emmène visiter vos vies antérieures !", l'écrivain Bernard Werber, auteur des Fourmis, est en tournée avec un spectacle de méditation guidée |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/je-vous-emmene-visiter-vos-vies-anterieures-l-ecrivain-bernard-werber-auteur-des-fourmis-est-en-tournee-avec-un-spectacle-de-meditation-guidee-2930067.html |site=France 3 Hauts-de-France |date=2024-03-22 |consulté le=2024-04-23}}</ref> (initiales de Voyage intérieur expérimental) et de mise en scène pour bénéficier des effets vidéo de Thomas Bouvard et des effets de lumières de Gildas Le Gurun qui viennent s'ajouter aux performances à la harpe de Vanessa Francœur. En avril 2024 le spectacle joue en dehors de la France en suisse durant le festival de [[Morges]] et au Canada à [[Montréal]] au théâtre d'Outremont<ref>{{Article|langue=fr-CA|titre=Voyage Intérieur: Bernard Weber présente un nouveau spectacle|périodique=La Presse|date=2024-02-14|lire en ligne=https://www.lapresse.ca/arts/spectacles/2024-02-14/voyage-interieur/bernard-weber-presente-un-nouveau-spectacle.php|consulté le=2024-04-23}}</ref> où la encore la salle est comble. == Symbolique == Bernard Werber utilise {{secsou|diverses [[symbolique]]s dans ses livres. Les animaux comme les [[dauphin]]s, les [[rat]]s ou les [[Formicidae|fourmis]] sont représentés comme des animaux intelligents. La symbolique des chiffres tient également une grande place et, selon la façon dont ils sont expliqués, ils reflètent « le stade de l’évolution de l’âme ». C'est notamment durant la lecture du cycle des Dieux, dans lequel les apprentis-dieux vont se retrouver chargés de guider un groupe d'humains qui vont se choisir un animal-totem, que l'on se rend compte à quel point Bernard Werber donne une signification implicite aux animaux}}. == Décoration == * {{Déco Officier de l'ordre des Arts et des Lettres}} (2022) == Œuvres == === Livres === ==== Romans ==== ===== ''Cycle des Fourmis'' ===== * ''[[Les Fourmis (Werber)|Les Fourmis]]'', [[1991 en littérature|1991]], prix des lecteurs de ''[[Sciences et Avenir]]''. Ce livre est son plus grand succès : il s’est vendu à plus de {{nobr|20 millions}} d’exemplaires et a été traduit dans plus de trente langues. * ''[[Le Jour des fourmis]]'', [[1992 en littérature|1992]], [[Grand prix des lectrices de Elle]]. * ''[[La Révolution des fourmis]]'', [[1996 en littérature|1996]]. ===== ''Pentalogie du ciel : Cycle des anges'' ===== {{Article détaillé|Cycle des anges{{!}}''Cycle des anges''}} * ''[[Les Thanatonautes]]''<ref>Bernard Werber avoue avoir un penchant pour ce livre, qui fut pourtant un échec commercial lors de sa sortie grand format, le succès étant venu avec la version de poche. Sur son {{site officiel|url=http://www.bernardwerber.com/livres/thanatonautes.html}}, il a déclaré avoir écrit quelques passages de ce livre en [[écriture automatique]] : {{citation|Certains passages ont été écrits en écriture automatique. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas d'intention d'intégrer le récit à une intrigue, mes doigts couraient tout seul sur le clavier et je relisais après pour découvrir ce que j'avais écrit.}}</ref>, [[1994 en littérature|1994]]. * ''[[L'Empire des anges]]'', [[2000 en littérature|2000]]. ===== ''Pentalogie du ciel : Cycle des dieux'' ===== {{Article détaillé|Cycle des dieux{{!}}''Cycle des dieux''}} Cette trilogie fait directement suite au ''Cycle des anges''. * ''[[Nous les dieux]]'', {{date|5|octobre|2004|en littérature}}. * ''[[Le Souffle des dieux (roman)|Le Souffle des dieux]]'', {{date|5|octobre|2005|en littérature}}. * ''[[Le Mystère des dieux]]'', {{date|3|octobre|2007|en littérature}}. ===== ''Cycle Aventuriers de la science'' ===== * ''[[Le Père de nos pères]]'', [[1998 en littérature|1998]]. * ''[[L'Ultime Secret]]'', [[2001 en littérature|2001]]. * ''[[Le Rire du cyclope]]'', [[2010 en littérature|2010]]. ===== Cycle Troisième Humanité ===== * ''[[Troisième Humanité]]'', {{date|3|octobre|2012|en littérature}}. * ''[[Les Micro-Humains]]'', {{date|2|octobre|2013|en littérature}}. * ''[[La Voix de la Terre]]'', {{date|1|octobre|2014|en littérature}}. ===== Cycle des chats ===== * ''[[Demain les chats]]'', {{date|3|octobre|2016|en littérature}}. * ''[[Sa Majesté des chats]]'', {{date|26|septembre|2019|en littérature}}. * ''[[La Planète des chats]]'', {{Date|30 septembre 2020|en littérature}}. ===== Cycle de Pandore ===== * ''[[La Boîte de Pandore (roman)|La Boîte de Pandore]]'', {{date|26|septembre|2018|en littérature}}. * ''[[La Prophétie des abeilles]]'', {{date|29|septembre|2021|en littérature}}. ===== Romans indépendants ===== * ''[[Le Papillon des étoiles]]'', {{date|3|octobre|2006|en littérature}}. * ''[[Le Miroir de Cassandre]]'', {{date|1|octobre|2009|en littérature}}. * ''[[Le Sixième Sommeil]]'', {{date|30|septembre|2015|en littérature}}. * ''[[Depuis l'au-delà]]'', {{date|4|octobre|2017|en littérature}}. * ''[[La Diagonale des Reines]]'', {{date|26|septembre|2022|en littérature}}. * ''Le Temps des Chimères'', 27 septembre 2023. ==== Nouvelles ==== * ''Leçon de choses''<ref>Nouvelle écrite sur Internet, prélude à la nouvelle ''Apprenons à les aimer'' dans ''[[L'Arbre des possibles]]'' {{Lien brisé|url=http://mondalire.pagesperso-orange.fr/werbernouvelle.htm|titre=Leçon des choses}}.</ref>, [[1992 en littérature|1992]]. * ''Chaque jour est un nouveau combat''<ref>Paru dans [[J'ai lu]] en 1996, puis publié dans ''[[Genèses (recueil de nouvelles)]]'' en 1999, prélude à la nouvelle ''Noir'' dans ''[[L'Arbre des possibles]]''.</ref>, [[1996 en littérature|1996]]. * ''L'école des jeunes dieux'', dans ''C'est la rentrée ! : 16 écrivains racontent...''. Paris : EJL, coll. "Librio", suppl. à ''Libération'' du 4 septembre 1997, p. 73-85. * ''Le Conte à rebours''<ref>Fait partie du recueil de nouvelles ''{{lang|en|Fantasy}}'' sorti chez [[Fleuve éditions|Fleuve noir]].</ref>, [[1998 en littérature|1998]]. * ''Le Bouffon du {{nobr|20 heures}}''<ref>{{Lire en ligne|lien=http://ponitou.free.fr/bouffon.htm}}.</ref>, [[2000 en littérature|2000]]. * ''L'Ami silencieux''<ref>Fin alternative de la nouvelle homonyme parue par la suite dans ''[[L'Arbre des possibles]]''.</ref>, [[2001 en littérature|2001]]. * ''[[L'Arbre des possibles]]'', [[2002 en littérature|2002]], [[Anthologie|recueil]]. * ''Le Trésor de l'île des visionnaires''<ref>Nouvelle parue dans le ''Senso'' d’{{date||octobre|2004}} où l'on retrouve [[Lucrèce Nemrod]] (voir la page « Un peu + » sur le [http://www.bernardwerber.com/intro_fr.html site de l’auteur]) {{Lire en ligne|lien=http://www.bernardwerber.com/nouvelles/ile_visionnaires.html}}.</ref>, [[2004 en littérature|2004]]. * ''Souvenirs d'un monde merveilleux''<ref>{{Lire en ligne|lien=http://www.bernardwerber.com/media_elements/Muze_Oct2007.pdf}} paru dans ''Muze'', prélude à la nouvelle ''Un amour en Atlantide'' dans ''[[Paradis sur mesure]]''.</ref>, [[2007 en littérature|2007]]. * ''[[Complots capitaux#Le Crépuscule des libraires|Le Crépuscule des libraires]]''<ref>Nouvelle parue dans l'anthologie ''[[Complots Capitaux]]'' (collection [[Nouvelles Éditions Oswald|Néo]]).</ref>, [[2008 en littérature|2008]]. * ''[[Paradis sur mesure]]'', [[2008 en littérature|2008]], [[Anthologie|recueil]]. * ''C'était mieux avant''<ref>Nouvelle parue en 2010 sur le livret de ''Bernard Werber, le conteur du futur''.</ref>, [[2010 en littérature|2010]]. * ''La Montre karmique''<ref>{{Lire en ligne|lien=http://www.sony.fr/res/attachment/file/13/1237479968013.pdf}}.</ref>, [[2011 en littérature|2011]]. * ''Les Robots se cachent pour mourir''<ref>Nouvelle parue en automne dans le magazine de l'[[Institut de recherche sur les expériences extraordinaires|INREES]] {{Numéro avec majuscule|24}} : "Inexploré".</ref>, [[2014 en littérature|2014]]. * ''Langouste blues''<ref>Nouvelle parue dans le recueil ''[[13 à table ! 2015]]''</ref>, [[2014 en littérature|2014]]. * ''Jumeaux trop jumeaux''<ref>Nouvelle parue dans le recueil ''[[13 à table ! 2016]]''</ref>, [[2015 en littérature|2015]]. * ''La Cité de tous les avenirs''<ref>{{Lien web|titre=La cité de tous les avenirs, de Bernard Werber |url=https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/la-cite-de-tous-les-avenirs-un-conte-de-bernard-werber_2027462.html |site=[[L’Express]] |consulté le=3 février 2020}}.</ref>, [[2018 en littérature|2018]]. ==== Livres expérimentaux ==== * ''[[L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu]]'', [[1993 en littérature|1993]]. * ''[[Le Livre du voyage]]'', [[1997 en littérature|1997]], prix des lecteurs du « Livre de Poche ». * ''[[L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu|Le Livre secret des fourmis]]'', [[2003 en littérature|2003]]. * ''[[Nos amis les Terriens, petit guide de découverte]]'', [[2007 en littérature|2007]], [[Album illustré|album]] d'après le long métrage ''[[Nos amis les Terriens]]''. * ''[[L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu|Nouvelle Encyclopédie du savoir relatif et absolu]]'', [[2009 en littérature|2009]]. * ''Voyage au cœur du vivant'', [[2011 en littérature|2011]], [[Album illustré|album]]. * ''[[L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu|L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu : {{nobr romains|Livres I}} à {{XI}} et suppléments]]'' (Albin Michel, 2018). * ''[[L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu|L'Encyclopédie du savoir relatif et absolu des chats]] '' (Albin Michel, 2019). * ''Mémoires d'une fourmi'' (autobiographie), Albin Michel, 2022. ==== Bandes dessinées ==== * ''[[Les Fourmis (bande dessinée)|Les Fourmis]]'', avec [[Patrice Serres]] (dessin), [[1994 en bande dessinée|1994]], "l'Écho des savanes" : Albin Michel {{ISBN|2-226-07562-3}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Bernard|nom1=Werber|prénom2=Patrice|nom2=Serres|titre=Les fourmis|éditeur="l'Écho des savanes" A. Michel|date=1994|isbn=978-2-226-07562-8|lire en ligne=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb357255902|consulté le=2021-06-02}}</ref> * ''[[Exit (bande dessinée, Werber)|Exit]]''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Exit (Werber/Mounier) - Les albums |url=https://www.bedetheque.com/albums-319-BD-Exit-Werber-Mounier.html |site=www.bedetheque.com |consulté le=2021-06-02}}</ref> ** 1. ''Contact'', avec Alain Mounier (dessin) et Walter Pezzali (couleurs), [[1999 en bande dessinée|1999]], [[Glénat]] {{ISBN|2-226-10451-8}} ** 2. ''Le Deuxième Cercle'', avec Alain Mounier (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), [[2000 en bande dessinée|2000]], [[Glénat]] {{ISBN|2-226-11474-2}} **3. ''Jusqu'au dernier souffle'', avec Eric Puech (dessin) et Sophie Dumas (couleurs), [[2002 en bande dessinée|2002]], [[Glénat]] {{ISBN|2-226-12542-6}} * ''[[Les Enfants d'Ève]]'' ** 1. ''Genèse'', avec Éric Puech (dessin, couleurs), [[2005 en bande dessinée|2005]], [[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]] {{ISBN|2-226-15802-2}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Philippe |nom=MAGNERON |titre=Les enfants d'Ève -1- Genèse |url=https://www.bedetheque.com/BD-Enfants-d-Eve-Tome-1-Genese-47161.html |site=www.bedetheque.com |consulté le=2021-06-02}}</ref> * ''[[Les Thanatonautes (bande dessinée)|Les Thanatonautes]]'', adaptation du roman par Corbeyran (adaptation du scénario) et [[Pierre Taranzano]] (dessin)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les thanatonautes : les albums |url=https://www.bedetheque.com/albums-30097-BD-Thanatonautes.html |site=www.bedetheque.com |consulté le=2021-06-02}}</ref> ** 1. ''Le Temps des bricoleurs'', [[2011 en bande dessinée|2011]], [[Glénat]] {{ISBN|978-2-7234-7862-5}} **2. ''Le Temps des pionniers'', [[2012 en bande dessinée|2012]], [[Glénat]] {{ISBN|978-2-7234-8872-3}} ** 3. ''Le Temps des professionnels'', [[2014 en bande dessinée|2014]], [[Glénat]] {{ISBN|978-2-7234-9291-1}} *''Demain les chats'', adaptation du roman par PoG (adaptation du scénario) et Naïs Quin (dessin et couleurs), [[2021 en bande dessinée|2021]], [[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]] {{ISBN|9782226449306}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Demain les chats - Par Pog & Naïs Quin, d’après Bernard Werber - (...) |url=https://www.actuabd.com/Demain-les-chats-Par-Pog-Nais-Quin-d-apres-Bernard-Werber-Albin-Michel |site=ActuaBD |consulté le=2021-06-02}}</ref> *''Sa majesté des chats'', adaptation du roman par PoG (adaptation du scénario) et Naïs Quin (dessin et couleurs), [[2022 en bande dessinée|2022]], [[Albin Michel (éditeur)|Albin Michel]] {{ISBN|9782253078531}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sa majesté des chats - Par Pog & Naïs Quin, d’après Bernard Werber - (...) |url=https://www.albin-michel.fr/sa-majeste-des-chats-bd-9782226467690| site=Albin Michel |consulté le=2023-01-13}}</ref> === CD === * ''Bernard Werber, le conteur du futur'' (un CD), [[2010]]. * ''L'Éveilleur'' (deux CD audio), [[2010]]. === Films === * ''[[La Reine de nacre]]'' ([[court métrage]], {{heure||15|durée=oui}}), [[2001 au cinéma|2001]]. * ''Les Humains'' ([[court métrage]], {{heure||9|durée=oui}}), [[2003 au cinéma|2003]]. * ''[[Nos amis les Terriens]]'', [[long métrage]] produit par [[Claude Lelouch]], sorti le {{date|18|avril|2007|au cinéma}}. * ''À dormir debout'' (court métrage), 2016. === Pièces de théâtre === * ''[[Nos amis les humains]]'', [[2003 au théâtre|2003]] mise en scène en [[2004 au théâtre|2004]] par Jean-Christophe Barc et interprétée par [[Audrey Dana]] et Jean-Christophe Barc. La captation a été effectuée le mercredi {{Date|7|décembre|2005}} à [[Annonay]]. * ''Bienvenue au paradis'', publication le {{date-|6 mai 2015}}, mise en scène en [[2011 au théâtre|2011]] par Jean-Christophe Barc interprétée par [[Thierry Liagre]]. La captation a été effectuée le jeudi {{Date|3|mars|2011}} à [[Bordeaux]]. === Peintures === Bernard Werber a peint quelques tableaux, présentés sur son site officiel<ref name="GalerieOfficielle">[http://www.bernardwerber.com/unpeuplus/peinture/peinture.php Galerie de peintures] sur le site officiel de Bernard Werber.</ref>. * ''Et si on s'arrêtait là pour dormir ?'', {{date-|février 1995}}. * ''Accouchement sans douleur'', {{date-|avril 1995}}. * ''En avant pour de nouvelles aventures'', {{date-|avril 1995}}. * ''Ouro Boros, l'infini guette les villes'', {{date-|mai 1995}}. * ''Le Dieu poisson fait des vagues'', {{date-|juin 1995}}. * ''{{lang|he-Latn|Berechit}}'', {{date-|août 1995}}. * ''Un lapin ambitieux'', {{date-|mai 1997}}. * ''La réalité'', {{date-|juillet 1997}}. * ''Derrière les apparences'', {{date-|juillet 2002}}. * ''Envol de nuit'', {{date-|août 2005}}. === Préfaces === * ''[[L'Homme végétal|L'Homme végétal — Pour une autonomie du vivant]]'' de [[Gérard Nissim Amzallag]], [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], [[2003 en littérature|2003]]. * ''Gaïa — Carnets secrets de la planète bleue'' d'[[Alan Simon]], [[Éditions du Seuil]], [[2003 en littérature|2003]]. * ''L'Habit bleu du doute — Dictionnaire de pensées drôlement utiles !'' de [[Gustave Parking]], ''Éditions Altal'', [[2006 en littérature|2006]]. * ''La Poulpe attitude — Et si vous utilisiez votre intuition pour prendre les bonnes décisions ?'' de Christophe Haag, [[Éditions Michel Lafon|Michel Lafon]], [[2011 en littérature|2011]]. *De flic à médium - Mon quotidien avec les esprits, de Virginie Lefebvre et Viviane Perret, [[Éditions Michel Lafon|Michel Lafon]], [[2018 en littérature|2018]]. * ''Pour une poignée de Koumalks'', de Sellig. * ''L'outre-Blanc'', d'Oksana et Gil Prou. * ''Philippe K. Dick l'homme qui changea le futur'', Anthony Peak. * ''Les secrets des mentalistes'', Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste. === Autres === * Idée originale du court métrage ''[[Tueurs de petits poissons]]'' réalisé par [[Alexandre Gavras]] en [[1998 au cinéma|1998]]. * Réalisation du clip ''Pour les âmes pour les Hommes'' de [[Maurane]] en [[2000 en musique|2000]]. * Second rôle dans le court métrage ''[[Le Lion volatil]]''<ref>{{Lien web|lang=en|titre=Le Lion volatil|url=https://www.imdb.com/title/tt0403227/|site= Internet Mowie Data Base|date=2003}}.</ref> réalisé par [[Agnès Varda]] en [[2003 au cinéma|2003]]. * Co-écriture de la chanson ''La Saga des gnous'' en [[2005 en musique|2005]], sur l’album ''[[Longtemps]]'' de [[Louis Bertignac]], ancien membre de [[Téléphone (groupe)|Téléphone]]. * Apparition dans le documentaire ''{{langue|en|[[Suck my Geek]]}}'' de [[2007 à la télévision|2007]] sur [[Canal+]]. * Apparition dans ''[[Roman de gare (film)|Roman de gare]]'', long métrage produit par [[Claude Lelouch]] sorti le {{date|27|juin|2007|au cinéma}}, dans son propre rôle lors de l'émission littéraire fictive ''Tournez la page''. * Apparition dans ''La dernière série avant la fin du monde'' en [[2012 à la télévision|2012]] au sixième épisode<ref>{{Lien web|url=http://www.animeland.com/news/voir/4547/La-fin-du-monde-en-serie |titre= La fin du monde en série |auteur=Nicolas Penedo |date=14 décembre 2012 |site=[[AnimeLand]] |consulté le=9 février 2020}}.</ref>. * Apparition dans ''[[Sciences/Fiction]]'', documentaire Cinéma (52 min) de [[Jacinto Carvalho]] et [[Jérémy Fauchoux]] en [[2016 au cinéma|2016]]. * Sociétaire des [[Les Grosses Têtes|Grosses Têtes]] sur [[RTL]] les [[15 janvier|15]], [[16 janvier|16]] et {{date|29 janvier 2019}}. * Participe au jeu ''[[Les Traîtres]]'' sur [[M6]] durant l'été 2022. === Sur son œuvre === * Jeu PC : ''[[Les Fourmis (jeu vidéo)|Les Fourmis]]'', par [[Microïds]] ([[2000 en jeu vidéo|2000]], {{lang|en|add-on}} : ''[[Les Fourmis : Les Guerres de l'Ouest]]''). * Étude sur ''[[Les Fourmis (Werber)|Les Fourmis]]'' : {{Ouvrage|prénom1=Gilbert |nom1=Millet |langue=fr |titre=Étude sur Bernard Werber, Les fourmis |éditeur=[[Éditions Ellipses]] Marketing |lieu=Paris |année=2007 |pages totales=144 |isbn=978-2729830229}}. * Biographie : {{Ouvrage|prénom1= Anne |nom1= Martinetti |langue=fr |titre=Bernard Werber : le roi des fourmis |éditeur=Gutenberg |lieu=Paris |année=2009 |mois=mai |jour=20 |pages totales=384 |isbn=978-2352360476}}. * Roman : {{Ouvrage|prénom1=Nicolas |nom1=Gramain |langue=fr |titre=La Fourmilière |éditeur=Atramenta |lieu= Paris |année= 2014 |mois=avril |jour=01 |pages totales=144 |isbn=978-952-273-376-4}}<ref>L'auteur revisite ''Nous les dieux'', ''Le Père de nos pères'', et incorpore ''Les Enfants d'Ève''. On suit les aventures de Daniella, une jeune Belge, qui emboîte le pas de ''Bernard Rewerber'' pour une enquête policière où s'invite le fantastique.</ref>. * Biographie : {{Ouvrage|prénom1= Jeremy |nom1= Guerineau |langue=fr |titre=Bernard Werber : les fourmis trente ans après |éditeur=Lamiroy<!-- Wikidata : Q106624345 --> |lieu=Bruxelles |année=2021 |mois=février |jour=01 |pages totales=45 |isbn=978-2875954268}}<ref>{{Lien web|url=https://lamiroy.net/products/larticle-05-bernard-werber |titre=L'article #05 : Bernard Werber : Éditions Lamiroy |consulté le=4 février 2021}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Liens externes == {{Autres projets | commons=Category:Bernard Werber | wikiquote=Bernard Werber }} {{Liens}} * {{Lien web|url=http://www.arbredespossibles.com |titre=Arbre des possibles}} * {{Lien web|url=http://www.esraonline.com |titre=Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu}} {{Palette|Bernard Werber}} {{Portail|littérature française|science-fiction|cinéma français|réalisation}} {{CLEDETRI:Werber, Bernard}} [[Catégorie:Bernard Werber|*]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français de science-fiction]] [[Catégorie:Nouvelliste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Réalisateur français]] [[Catégorie:Nouvelliste français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Sociétaire des Grosses Têtes]] [[Catégorie:Personnalité liée à Toulouse]] [[Catégorie:Personnalité liée à la région Occitanie]] [[Catégorie:Élève de l'École supérieure de journalisme de Paris]] [[Catégorie:Officier des Arts et des Lettres]] [[Catégorie:Naissance en septembre 1961]] [[Catégorie:Naissance à Toulouse]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Beffroi
Beffroi
{{Voir homonymes|beffroi (homonymie)}} [[Fichier:Beffroi.Bethune.png|vignette|redresse=0.7|Dessin du beffroi de Béthune dans le ''Dictionnaire raisonné de l’architecture française du {{sp-|XI|au|XVI}}'', de Viollet-le-Duc, 1854-1868, t. 2, p. 198.]] Un '''beffroi''' est une tour à usage séculier, en [[Europe]], le plus souvent [[commune|communale]], hébergeant originellement des [[cloche]]s, mais ensuite aussi [[carillon]]s, [[horloge]]s ou même un [[phare aéronautique]]. Les beffrois peuvent être indépendants ou adjoints à un bâtiment public, tel un hôtel de ville. Au [[Moyen Âge]], les beffrois symbolisent les libertés communales concédées par un suzerain qui peut le faire détruire en cas de punition<ref name="CMC"/>. Rythmant la vie civile, ou servant à alerter la population, les beffrois ont ensuite continué à contribuer au rayonnement politique ou commercial des villes. == Étymologie == Le mot « beffroi » est attesté à partir de 1155 sous la forme ''berfroi'', au sens de « tour de bois mobile servant à approcher des remparts lors d'un siège » ([[Wace]], ''Brut'', Éditions I. Arnold, 5532 : « ''Dunc firent arbelastiers traire, Berfreiz lever, perrieres faire'' »), puis au {{s-|XIII}} au sens de « tour d'une ville contenant une cloche d'alarme » (Aymeri de Narbonne, Éditions L. Demaison, 315, dans T.-L. : « ''Ne les garra ne haut mur ne berfroi'' ») ; par extension, ''beffroy'' désigne la cloche elle-même (Villon, ''Testament'', 1905, dans ''Œuvres'', Éditions Longnon et Foulet : « ''Item, je vueil qu'on sonne a bransle le gros beffroy'' ») ; ''beiffroy'' signifie aussi au {{s-|XV}} « charpente de moulin » (Arch. Nord, B 31, fol. 82, rodans IGLF Litt. : « ''On a entencion de faire faire ung nouvel beiffroy et autres ouvraiges de machonnerie au molin a blé a la Gorgue'' »<ref name="CNRTL">[https://www.cnrtl.fr/etymologie/beffroi « Beffroi »], ''cnrtl.fr'' (consulté le 22 mai 2019).</ref>). ''Beffroi'' est peut-être issu d'un mot gallo-roman <small>*BERFREDU</small>, lui-même du [[Francique (langue morte)|vieux bas francique]] ''*bergfriþu'', non attesté, restitué d'après le [[moyen néerlandais]], ''berchvrede'' et le [[moyen haut allemand]], ''bërcvrit'' / ''bërvrit'', « tour de défense » (> allemand ''[[Bergfried]]'', « [[donjon]] »). Ils remontent de manière ultime à l'étymon [[proto-germanique]] ''*bergafriþuz''. L'hypothèse d'un emprunt direct au moyen haut allemand ferait difficulté sur le plan phonétique, c'est pourquoi une autre étymologie par un hypothétique ''*bis-fridare'' composé du [[Préfixe (linguistique)|préfixe]] péjoratif ''bes-, ber-'', sur le modèle de ''ex-fridare'' (« effrayer »), d'où ''*berfreer'', d'où ''berfroi'' littéralement « effroi, cloche servant à donner l'alarme<ref name="Spitzer">Spitzer dans ''Français moderne'', {{t.|8}}, {{p.|320-322}}.</ref>{{,}}<ref name="CNRTL"/> », bien qu'aucune source ne fasse état d'un tel verbe. == Historique == Dans les villes du [[Moyen Âge]], le beffroi est le symbole des libertés communales obtenues du [[suzeraineté|suzerain]]<ref name="LMA">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Albert Marignan|auteur2=Jean Georges Platon|auteur3=Maurice Wilmotte|auteur4=Maurice Prou|titre=Le Moyen Âge|lieu=Paris|éditeur=Émile Bouillon|année=1893|tome=6|lire en ligne={{Google Livres|page=PA119|LaNJAAAAYAAJ}}|pages totales=304|passage=119}}.</ref>. Sa tour abrite la cloche du [[bancloque|ban]] ou « [[bancloque]] », symbole de pouvoir destiné à appeler le peuple aux délibérations communales, aux [[Peine de mort|exécutions capitales]] ou à signaler l'approche d'un ennemi<ref name="Hist">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=George Auguste Matile|titre=Histoire des institutions judiciaires et législatives de la principauté de Neuchâtel et Valangin|lieu=Neuchâtel|éditeur=Petitpierre|année=1838|lire en ligne={{Google Livres|page=PA39|5kAPAAAAQAAJ}}|pages totales=247|passage=39}}.</ref>. Les [[Commune (Moyen Âge)|chartes communales]], qui confirment par écrit l'étendue des libertés et l'engagement du suzerain à les respecter, y sont conservées en lieu sûr<ref name="CMC">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Société académique de Saint-Quentin|titre=Les Chartes et le mouvement communal|sous-titre=colloque régional, octobre 1980 organisé en commémoration du neuvième centenaire de la commune de Saint-Quentin|lieu=Saint-Quentin|éditeur=La Société|année=1982|lire en ligne={{Google Livres|page=PA52|9M4VAQAAIAAJ}}|oclc=14002864|pages totales=177|passage=52|format=30 cm}}.</ref>. À partir du {{s-|XI}}, les [[Villefranche (ville)|communes libres]] font élever des beffrois<ref name="Mantelet">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=E Mantelet|titre=Histoire politique et religieuse de Faverney|lieu=Paris|éditeur=|année=1864|lire en ligne={{Google Livres|page=PA98|cD1YAAAAcAAJ}}|oclc=418433075|pages totales=558|passage=98|format=in-8°}}.</ref>. Après l'obtention de leurs seigneurs du droit de s'administrer elles-mêmes par des [[charte]]s, l'érection de tels monuments marque leur autonomie et leur puissance. De plus, une [[horloge]] sonnant les heures symbolise un changement dans le découpage du temps. Auparavant, la journée était rythmée par les huit [[heures canoniales]] sonnées par les clochers des églises et des monastères : [[matines]], [[nones]], [[vêpres]], etc. Le temps que marquaient ces sonneries était un temps divin. Avec l'avènement de la bourgeoisie urbaine, la construction d'un beffroi sonnant les heures marque le passage à un temps [[profane]], consacré au commerce ou à l'annonce d'un danger ou d'une alerte à destination des habitants de la commune<ref name="Battard">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marius Battard|auteur2=Commission départementale des monuments historiques du Pas-de-Calais|directeur2=oui|titre=Beffrois, halles, hôtels de ville dans le nord de la France et la Belgique|sous-titre=études historiques|lieu=Arras|éditeur=Brunet|année=1948|tome=2|lire en ligne={{Google Livres|page=PA26|kiMRAQAAMAAJ}}|pages totales=175|passage=26|oclc=601141097}}.</ref>. == Construction des beffrois == Construits entre le {{sp-|XI|et le|XVII}}, leur style architectural est roman, gothique, Renaissance et baroque<ref name="unesco">{{Lien web|langue=fr|auteur=UNESCO|titre=Beffrois de Belgique et de France|url=https://whc.unesco.org/fr/list/943/|site=whc.unesco.org|consulté le=2021.07.07}}.</ref>. Le plus ancien beffroi de France est celui de [[Beffroi de Millau|Millau]], construit au {{s-|XII}}, mais il n'a eu un rôle communal qu'au {{s-|XVII}}. Celui de [[Poitiers]] a été construit en 1199, suivi par le [[beffroi d'Abbeville]] construit en 1209, à l'initiative du [[Liste des comtes de Ponthieu|comte de Ponthieu]]. Les villes de [[Belgique]] et du nord de la France sont célèbres pour leurs beffrois. Le plus ancien de Belgique est le [[beffroi de Tournai]], lui aussi construit au {{s-|XII}}. Dans le nord de la France et en Belgique, les beffrois continueront d'être construits du Moyen Âge jusqu'au {{s-|XX}}. <gallery heights="115" widths="115"> Fichier:Beffroi de millau 1.JPG|alt=Beffroi de Millau, France, XVIIe siècle (1613 à 1617). Construit sur la tour carré "des Rois d'Aragon" du XIIe siècle (attesté en 1172)|Beffroi de [[Millau]], France, {{s-|XII}}. Fichier:Belfry of Tournai during golden hour (DSCF8266).jpg|Beffroi de [[Tournai]], Belgique, {{s-|XII}}. Fichier:Brugge Belfort HDR.jpg|Beffroi de [[Bruges]], Belgique, {{s-|XIII}}. Fichier:Belfry of Ghent (DSCF0247,DSCF0249).jpg|Beffroi de [[Gand]], Belgique, {{s-|XIV}}. Fichier:Sluisinzeeland.jpg|Beffroi de [[L'Écluse (Pays-Bas)|L'Écluse]], Pays-Bas, {{s-|XIV}}. Fichier:Le Beffroi Amiens FRA 001.jpg|Beffroi d'[[Amiens]], France, {{s-|XV}}. Fichier:Pignans - Beffroi.JPG|Le beffroi de [[Pignans]] ([[Var (département)|Var]]), France, {{s-|XVII}}. Fichier:0 Mons - Beffroi (1).JPG|Beffroi de [[Mons]], Belgique, {{s-|XVII}}. Fichier:Lille beffroi mairie.jpg|Beffroi de [[Lille]], France, {{s-|XX}} . Fichier:Beffroi-Chato9(4).jpg|Le beffroi de [[Châteauneuf-de-Mazenc]] Fichier:Bordeaux - La Grosse Cloche-cr.jpg|[[Grosse cloche de Bordeaux|Grosse cloche]], ancien beffroi de Bordeaux, {{S-|XV}}. Fichier:Saint Jean dAngely PM 094133 F.jpg|La [[Tour de l'Horloge de Saint-Jean-d'Angély|Tour de l'Horloge]], ancien beffroi de [[Saint-Jean-d'Angély]], {{S-|XIII}}. Fichier:2016 Wieża ratuszowa w Strzelinie 1.jpg|La tour de l'[[hôtel de ville de Strzelin]] en Pologne, reconstruite en 2010-2011. </gallery> == Patrimoine culturel == Dans certaines villes, des victuailles ou des objets sont lancés du beffroi à la foule massée à son pied lors d'une fête. Il s'agit souvent de traditions anciennes, interrompues puis remises à l'honneur. À [[comines (Nord)|Comines]], la foule se dispute de grosses cuillers en bois nommées « [[louche]]s ». À [[Armentières]], les spectateurs attrapent de petits biscuits appelés « nieulles ». À [[Tournai]], ce sont de petites [[pâtisserie]]s en forme de bonshommes appelées « pichous ». Au [[Carnaval de Dunkerque#Jet de harengs|carnaval de Dunkerque]], on jette des [[hareng fumé|harengs fumés]]. À [[Ypres]], si la tradition voulait jadis qu'on lance des chats vivants, actuellement on se contente de lancer des chats en [[peluche]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Arnold Van Gennep|titre=Le Folklore de la Flandre et du Hainaut français (département du Nord)|lieu=Paris|éditeur=G.-P. Maisonneuve|année=1935|tome=I, Du berceau à la tombe. Les cérémonies périodiques. Le culte des saints : avec une étude sur la répartition géographique des Géants processionnels et 6 cartes et planches hors-texte|lire en ligne={{Google Livres|page=PA189|PDjaAAAAMAAJ}}|oclc=493332942|pages totales=415|passage=189|format=25 cm}}.</ref>. Les [[beffrois de Belgique et de France]] ont été inscrits sur la [[Patrimoine mondial|Liste du patrimoine mondial]] de l'UNESCO en 1999 et 2005. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = category:Belfries|commons titre=Beffrois | wiktionary = beffroi|wiktionary titre=beffroi | wikisource = Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle - Tome 2, Beffroi|wikisource titre=Dictionnaire sur les beffrois }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Luc A. d’Asciano|auteur2=Catherine Dhérent|auteur3=Sam Bellet|titre=Les Donjons de la liberté|sous-titre=Beffrois du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie|lieu=Lille|éditeur=Du Quesne|année=2006|lire en ligne={{Google Livres|QOmHAAAACAAJ}}|isbn=978-2-90998-926-6|pages totales=126|oclc=886311415}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jocelyne Denière|auteur2=Lysiane Denière|titre=Les Beffrois de Belgique et de France inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco|lieu=Dunkerque|éditeur=J. et L. Denière|année=2008|lire en ligne={{Google Livres|AlVKPgAACAAJ}}|isbn=978-2-911327-26-1|pages totales=208|oclc=699180239}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Sébastien Hamez|titre=Petites Histoires de beffrois|sous-titre=Flandre-Occidentale, Flandre-Orientale, Hainault, Nord, Pas-de-Calais, Somme|lieu=Lille|éditeur=La Voix du Nord|année=2000|lire en ligne={{Google Livres|FcNqAAAACAAJ}}|isbn=978-2-84393-027-0|pages totales=104|oclc=231869687}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Marie-Lavande Laidebeur|titre=Des beffrois et des hommes|sous-titre=Nord–Pas-de-Calais, Picardie, Flandre, Wallonie, Zélande|lieu=Lille|éditeur=Geai Bleu|année=2005|lire en ligne={{Google Livres|MjKOAAAACAAJ}}|isbn=978-2-91467-029-6|pages totales=224|oclc=470286038|format=33 cm}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Stéphanie|nom1=Bonato|prénom2=Thomas|nom2=Elleboudt|directeur2=oui|titre=Les Beffrois de Wallonie, patrimoine mondial|éditeur=Agence Wallonne du patrimoine|lien éditeur=Institut du Patrimoine wallon|collection=Carnets du patrimoine|numéro dans collection=160|année=2019|pages totales=52|isbn=978-2-39038-036-8}}. === Articles connexes === * [[Beffroi (charpente)|Beffroi de charpente]], l'ouvrage de charpente qui héberge les cloches au sein d'une tour (de clocher d'église ou de beffroi). * [[Tour de siège|Beffroi]], engin de siège * [[Clocher républicain]] * [[Eugène Viollet-le-Duc]] * [[Clocher]] * [[Clocher-tour]] * [[Campanile]] * [[Glossaire de l'architecture]] === Liens externes === {{Liens}} * {{Lien web|langue=fr|auteur=Guil1|titre=Beffroi type|url=http://beffrois.blogg.org/|site=Les Beffrois, Les Perrons & Les Rolands France, Belgique, Pays-Bas & villes de la Hanse|date=2007.01.15|consulté le=2021.07.07}}. * [https://whc.unesco.org/fr/list/943/|site=whc.unesco.org Beffrois de Belgique et de France], site de l'UNESCO * [https://www.beffrois.com/ Le Nord de la France, terre de beffrois], beffrois.com {{Portail|architecture}} [[Catégorie:Beffroi| ]] [[Catégorie:Histoire urbaine]] [[Catégorie:Architecture militaire du Moyen Âge]] [[Catégorie:Édifice vertical]] [[Catégorie:Clocher]] [[Catégorie:Architecture dans les Hauts-de-France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Base%20de%20donn%C3%A9es
Base de données
{{Voir homonymes|Database (homonymie){{!}}Database|base|BD (homonymie){{!}}BD|BDD|DB}} Une '''base de données''' permet de stocker et de retrouver des données structurées, semi-structurées ou des [[données brutes]] ou de l'[[information]], souvent en rapport avec un thème ou une activité ; celles-ci peuvent être de natures différentes et plus ou moins reliées entre elles. Leurs données peuvent être stockées sous une forme très structurée ([[base de données relationnelle]]s par exemple), ou bien sous la forme de données brutes peu structurées (avec les bases de données [[NoSQL]] par exemple). Une base de données peut être localisée dans un même lieu et sur un même support [[informatique|informatisé]], ou répartie sur plusieurs machines à plusieurs endroits. La base de données est au centre des dispositifs informatiques de collecte, mise en forme, [[stockage]] et utilisation d'[[information]]s. Le dispositif comporte un [[système de gestion de base de données]] (abréviation : [[SGBD]]) : un [[logiciel]] moteur qui manipule la base de données et dirige l'accès à son contenu. De tels dispositifs comportent également des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations<ref name="2012_Carlos_CORONEL">{{en}} Carlos Coronel, Steven Morris et Peter Rob, ''Database Systems: Design, Implementation, and Management'', Cengage Learning - 2012, {{ISBN|9781111969608}}</ref>. La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des [[ordinateur]]s. Les bases de données sont par exemple utilisées dans les secteurs de la [[finance]], des [[assurance]]s, des [[école]]s, de l'[[épidémiologie]], de l'[[administration publique]] (notamment les statistiques) et des [[média]]s. Lorsque plusieurs objets nommés « bases de données » sont constitués sous forme de collection, on parle alors d'une '''banque de données'''. == Description == Une base de données est un « conteneur » stockant des ''données''<ref name="2012_Carlos_CORONEL" /> telles que des chiffres, des dates ou des mots, pouvant être retraités par des moyens informatiques pour produire une information ; par exemple, des chiffres et des noms assemblés et triés pour former un [[annuaire]]. Les retraitements sont typiquement une combinaison d'opérations de recherches, de choix, de tri, de regroupement, et de [[concaténation]]<ref name="dowling">{{en}} Nick Dowling, ''Database Design And Management Using Access'', Cengage Learning EMEA - 2000,{{ISBN|9781844801091}}</ref>. C'est la pièce centrale d'un [[système d'information]] ou d'un ''système de base de données'' (ou ''base de données'' tout court), qui régit la collecte, le stockage, le retraitement et l'utilisation de données. Ce dispositif comporte souvent un logiciel moteur (cf. paragraphe suivant), des logiciels applicatifs, et un ensemble de règles relatives à l'accès et l'utilisation des informations<ref name="2012_Carlos_CORONEL" />. Le [[système de gestion de base de données]] est une suite de programmes qui manipule la structure de la base de données et dirige l'accès aux données qui y sont stockées. Une base de données est composée d'une collection de fichiers ; on y accède par le SGBD qui reçoit des demandes de manipulation du contenu et effectue les opérations nécessaires sur les fichiers. Il cache la complexité des opérations et offre une vue synthétique sur le contenu. Le SGBD permet à plusieurs usagers de manipuler simultanément le contenu, et peut offrir différentes vues sur un même ensemble de données<ref name="2012_Carlos_CORONEL" />. Le recours aux bases de données est une alternative au procédé classique de stockage de données, par lequel une application place des données dans des [[fichier informatique|fichiers]] manipulés par l'application. Il facilite le partage des informations, permet le contrôle automatique de la cohérence et de la redondance des informations, la limitation de l'accès aux informations et la production plus aisée des informations synthétiques à partir des renseignements bruts. La base de données a de plus un effet fédérateur : dans une collectivité utilisant une base de données, une personne unique {{incise|l'[[administrateur de bases de données]]}} organise le contenu de la base d'une manière bénéfique à l'ensemble de la collectivité, ce qui peut éviter des conflits dus à des intérêts divergents entre les membres de la collectivité<ref name="adamski">{{en}} Philip J. Pratt et Joseph J. Adamski, ''Concepts of Database Management'', Cengage Learning - 2011,{{ISBN|9781111825911}}</ref>. Une base de données nécessite généralement plus d'espace disque, le large éventail de fonctions offertes par les SGBD rend les manipulations plus complexes, et les pannes ont un impact plus large et sont plus difficiles à rattraper<ref name="adamski" />. == Terminologie == [[Fichier:Mediawiki dbschema.svg|thumb|right|Modèle de données relationnel.]] ; modèle de données :Le ''schéma'' ou ''modèle de données'', est la description de l'organisation des données. Il se trouve à l'intérieur de la base de données, et renseigne sur les caractéristiques de chaque type de donnée et les relations entre les différentes données qui se trouvent dans la base de données. Il existe plusieurs types de modèles de données (relationnel, entité-association, objet, hiérarchique et réseau)<ref name="gill">{{en}}P.S. Gill, ''Database Management Systems'', I. K. International Pvt Ltd - 2008,{{ISBN|9788189866839}}</ref>. ; modèle de données ''logique'' et ''physique'' :Le modèle de données ''logique'' {{incise|ou ''conceptuel''}} est la description des données telles qu'elles sont dans la pratique, tandis que le modèle de données ''physique'' est un modèle dérivé du modèle logique qui décrit comment les données seront techniquement stockées dans la base de données<ref name="gill" />. ; entité :Une entité est un sujet, une notion en rapport avec le domaine d'activité pour lequel la base de données est utilisée, et concernant lequel des données sont enregistrées (exemple : des personnes, des produits, des commandes, des réservations…)<ref name="adamski" />{{,}}<ref name="2008_Colin_RITCHIE">{{en}} Colin Ritchie, ''Database Principles and Design'', Cengage Learning EMEA - 2008, {{ISBN|9781844805402}}</ref>. ; attribut :Un attribut est une caractéristique d'une entité susceptible d'être enregistrée dans la base de données. Par exemple, une personne (entité), son nom et son adresse (des attributs). Les attributs sont également appelés des ''champs'' ou des ''colonnes''<ref name="adamski" />. Dans le schéma les entités sont décrites comme un lot d'attributs en rapport avec un sujet<ref name="2008_Colin_RITCHIE" />. ; enregistrement :Un enregistrement est une donnée composite qui comporte plusieurs champs dans chacun desquels est enregistrée une donnée. Cette notion a été introduite par le stockage dans des fichiers dans les [[années 1960]]<ref name="2008_Colin_RITCHIE" />. ; association :Les ''associations'' désignent les liens qui existent entre différentes entités, par exemple, entre un vendeur, un client et un magasin<ref name="adamski" />. ; cardinalité :La ''[[cardinalité (programmation)|cardinalité]]'' d'une association {{incise|d'un lien entre deux entités A et B}} est le nombre de ''A'' pour lesquelles il existe un ''B'' et inversement. Celle-ci peut être un-à-un, un-à-plusieurs ou plusieurs-à-plusieurs. Par exemple, un compte bancaire appartient à un seul client, et un client peut avoir plusieurs comptes bancaires (cardinalité un-à-plusieurs)<ref name="gill" />. ; modèle de données ''relationnel'' :C'est le type de modèle de données le plus couramment utilisé pour la réalisation d'une base de données. Selon ce type de modèle, la base de données est composée d'un ensemble de tables (les ''relations'') dans lesquelles sont placées les données ainsi que les liens. Chaque ligne d'une table est un ''enregistrement''. Ces modèles sont simples à mettre en œuvre, fondés sur les [[algèbre relationnelle|mathématiques]] (la théorie des ensembles), ils sont très populaires et fortement normalisés<ref name="gill" />. ; base de données ''relationnelle'' :Base de données organisée selon un modèle de données de type ''relationnel'', à l'aide d'un SGBD permettant ce type de modèle. ; modèle de données ''entité-association'' :Ce type de modèle est le plus couramment utilisé pour la conception de modèles de données ''logiques''<ref>{{en}}Sikha Bagui et Richard Earp, ''Database Design Using Entity-Relationship Diagrams'', CRC Press - 2011,{{ISBN|9781439861769}}</ref>. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d'entités et d'associations. Une ''entité'' est un sujet concret, un objet, une idée, pour laquelle il existe des informations. Un ''attribut'' est un renseignement concernant ce sujet {{incise|exemple le nom d'une personne|stop}}. À chaque attribut correspond un ''domaine'' : un ensemble de valeurs possibles. Une ''association'' désigne un lien entre deux entités {{incise|par exemple, un élève et une école|stop}}<ref name="gill" />. ; modèle de données ''objet'' :Ce type de modèle est fondé sur la notion d'[[objet (informatique)|objet]] de la [[programmation orientée objet]]. Selon ce type de modèle, une base de données est un lot d´''objets'' de différentes ''classes''. Chaque objet possède des ''propriétés'' {{incise|des caractéristiques propres}}, et des ''méthodes'' qui sont des opérations en rapport avec l'objet. Une ''classe'' est une catégorie d'objets et reflète typiquement un sujet concret<ref name="gill" />. ; modèle de données ''hiérarchique'' :Ce type de modèle de données a été créé dans les années 1960 ; c'est le plus ancien modèle de données. Selon ce type de modèle, les informations sont groupées dans des ''enregistrements'', chaque enregistrement comporte des ''champs''. Les enregistrements sont reliés entre eux de manière hiérarchique : à chaque enregistrement correspond un enregistrement parent<ref name="gill" />. ; modèle de données ''réseau'' :Ce type de modèle de données est semblable au modèle hiérarchique. Les informations sont groupées dans des ''enregistrements'', chaque enregistrement possède des ''champs''. Les enregistrements sont reliés entre eux par des pointeurs. Contrairement aux modèles hiérarchiques, l'organisation des liens n'est pas obligatoirement hiérarchique, ce qui rend ces modèles plus polyvalents<ref name="gill" />. ; nul :Dans les modèles de données ''relationnels'', un attribut peut avoir une valeur ''nulle'', indiquant que la donnée est absente, non disponible ou inapplicable<ref name="2008_Colin_RITCHIE" />.[[Fichier:Relational Model.jpg|thumb|right|Clé primaire et clé étrangère.]] ; clé primaire :Dans les modèles de données ''relationnels'', la ''clé primaire'' est un attribut dont le contenu est différent pour chaque enregistrement de la table, ce qui permet de retrouver un et un seul enregistrement<ref name="gill" /> ; clé étrangère :Dans les modèles de données ''relationnels'', une ''clé étrangère'' est un attribut qui contient une référence à une donnée connexe {{Incise|dans les faits la valeur de la clé primaire de la donnée connexe|oui}}<ref name="gill" />. ; intégrité référentielle :Dans les modèles de données ''relationnels'', il y a situation d´''[[intégrité référentielle]]'' lorsque toutes les données référencées par les ''clés étrangères'' sont présentes dans la base de données<ref name="2008_Colin_RITCHIE" />. ; bancarisation : La bancarisation de données est l'opération consistant à réunir des données dans une banque de donnée. Dans la plupart des pays, elle est encadrée par la loi, au moins dans le cas de [[données environnementales]], [[Donnée publique|publiques]] ou [[Données personnelles|personnelles]]. == Typologie == L'usage qui est fait des données diffère d'une base de données à l'autre. Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers, du type de contenu, notamment s'il est faiblement ou fortement structuré, ainsi que selon l'usage qui est fait de la base de données, notamment l'utilisation ''opérationnelle'' ou à des fins d'''analyse'' : Les bases de données peuvent être classifiées en fonction du nombre d'usagers {{incise|un seul, un petit groupe, voire une entreprise|stop}}. Une base de données ''de bureau'' est installée sur un ordinateur personnel au service d'un seul usager. Tandis qu'une base de données d’''entreprise'' est installée sur un ordinateur puissant au service de centaines d'utilisateurs. Une base de données ''centralisée'' est installée dans un emplacement unique, tandis qu'une « [[base de données distribuée]] » est répartie entre plusieurs emplacements<ref name="2012_Carlos_CORONEL" />. La manière la plus populaire de classer les bases de données est selon l'usage qui en est fait, et l'aspect temporel du contenu : ; bases ''opérationnelles'' ou ''[[OLTP]]'' (de l'anglais ''online transaction processing'') :sont destinées à assister des usagers à tenir l'état d'activités quotidiennes<ref name="2012_Carlos_CORONEL" />. Elles permettent en particulier de stocker sur le champ les informations relatives à chaque opération effectuée dans le cadre de l'activité : achats, ventes, réservations, paiements. Dans de telles applications l'accent est mis sur la vitesse de réponse et la capacité de traiter plusieurs opérations simultanément<ref name="dowling" />. ; bases ''d'analyse'' dites aussi ''[[OLAP]]'' (de l'anglais ''online analytical processing'') :sont composées d'informations historiques telles que des mesures sur lesquelles sont effectuées des opérations massives en vue d'obtenir des [[statistique (indicateur)|statistiques]] et des [[Prévisionnel|prévisions]]. Les bases de données sont souvent des [[entrepôt de données|entrepôts de données]]<ref name="2012_Carlos_CORONEL" /> (anglais ''datawarehouse'') : des bases de données utilisées pour collecter des énormes quantités de données historiques de manière quotidienne depuis une base de données opérationnelle. Le contenu de la base de données est utilisé pour effectuer des analyses d'évolution temporelle et des statistiques telles que celles utilisées en [[management]]. Dans de telles applications l'accent est mis sur la capacité d'effectuer des traitements très complexes et le logiciel moteur (le SGBD) est essentiellement un moteur ''d'analyse''<ref name="dowling" />. Les bases de données sont également parfois classifiées selon les caractéristiques du contenu : * des données ''non structurées'' sont stockées à l'état brut, et nécessitent d'être retraitées en vue de produire de l'information/de la connaissance ; * des données ''structurées'' sont formatées en fonction de l'usage qui va en être fait, en vue de faciliter le stockage, l'utilisation et la production d'information finie. Par exemple, un ensemble de factures peuvent être stockées brutes sous forme d'images bitmap, ce qui ne permettra pas de calculer des totaux et des moyennes, ou alors chaque facture peut être décomposée sous forme d'un tableau de chiffres sur lesquels il est alors possible d'effectuer des calculs<ref name="2012_Carlos_CORONEL" />. == Histoire == Les [[disque dur|disques durs]], [[mémoire de masse]] de grande capacité, ont été inventés en [[1956]]. L'invention du disque dur a permis d'utiliser les ordinateurs pour collecter, classer et stocker de grandes quantités d'informations de façon plus souple et plus performante que le support antérieur : la [[bande magnétique]]. Le terme ''{{langue|en|database}}'' (base de données) est apparu en [[1964]] pour désigner une collection d'informations partagées par différents utilisateurs d'un système d'informations militaire<ref name="IBM">{{Lien web|langue=en|format=pdf|url=http://www.research.ibm.com/journal/rd/255/ibmrd2505O.pdf|titre=Data base technology, IBM}}</ref>. Les premières bases de données hiérarchiques sont apparues au début des [[années 1960]]. Les informations étaient découpées en deux niveaux de hiérarchie : un niveau contenait les informations qui sont identiques sur plusieurs enregistrements de la base de données. Le découpage a ensuite été étendu pour prendre la forme d'un diagramme en arbre<ref name="IBM"/>. En 1965, [[Charles Bachman]] conçoit l'[[architecture Ansi/Sparc]] encore utilisée de nos jours. En [[1969]], il créa le modèle de données réseau au sein du consortium [[CODASYL]] pour des applications informatiques pour lesquelles le modèle hiérarchique ne convient pas<ref name="IBM"/>. Charles Bachman a reçu le [[prix Turing]] en [[1973]] pour ses « contributions exceptionnelles à la technologie des bases de données ». En [[1968]], Dick Pick crée [[Pick (système d'exploitation)|Pick]], un [[système d'exploitation]] contenant un [[système de gestion de base de données]] « multivaluée » (SGBDR MV). En [[1970]], [[Edgar Frank Codd|Edgar F. Codd]] note dans sa thèse mathématiques sur l'[[algèbre relationnelle]] qu'un ensemble d'entités est comparable à une [[famille (mathématiques)|famille]] définissant une [[Relation binaire|relation]] en mathématiques et que les jointures sont des [[produit cartésien|produits cartésiens]]. Cette thèse est à l'origine des bases de données relationnelles<ref name="IBM"/>. [[Edgar Frank Codd|Edgar F. Codd]] a reçu le [[prix Turing]] en [[1981]]. Le [[modèle entité-relation|modèle entité-association]] a été inventé par [[Peter Chen]] en [[1975]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Daniel Martin |titre=Bases de données |sous-titre=méthodes pratiques sur maxi et mini-ordinateurs |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Dunod]] |année=1981 |pages totales=253 |isbn=2-04-011281-2 |oclc=024483887 |bnf=34658745t}}.</ref> ; il est destiné à clarifier l'organisation des données dans les bases de données relationnelles<ref name="ieeexplore.ieee.org">{{Lien web|langue=en|url=http://ieeexplore.ieee.org/Xplore/login.jsp?url=http%3A%2F%2Fieeexplore.ieee.org%2Fiel2%2F197%2F538%2F00011854.pdf&authDecision=-203|titre=Entity-relationship logical design of database systems}}</ref>{{,}}<ref>{{pdf}} {{Lien web|langue=en|url=http://www.csc.lsu.edu/~chen/pdf/Chen_Pioneers.pdf|titre=Entity relationship modeling}}</ref>. En 1990, la banque de données juridique LEADERS, avec mises à jour mensuelles sur ordinateur des clients, par disquettes dans un premier temps, CD-ROM par la suite (responsable René Janray), a été lancée en Belgique. Elle a été cédée en 2000 à la société Kluwer. Entretemps elle avait rassemblé près de {{ unité |1000 clients}} dont les commerces et entreprises les plus importants. Un mémoire de fin d'étude à l'ISAT portait essentiellement sur ce produit et était intitulé ''La banque de données Leaders : une percée dans le monde des éditions juridiques électroniques''. En 1998, dans un ouvrage consacré aux banques de données, l'éditeur MARABOUT a consacré tout un chapitre à la banque de données LEADERS. Dans le modèle relationnel, la relation désigne l'ensemble des informations d'une table, tandis que l'association, du modèle entité-association, désigne le lien logique qui existe entre deux tables contenant des informations connexes. Les premières bases de données étaient calquées sur la présentation des [[carte perforée|cartes perforées]] : réparties en lignes et colonnes de largeur fixe. Une telle répartition permet difficilement de stocker des [[objet (informatique)|objets]] de programmation ; en particulier, elles ne permettent pas l'[[héritage (informatique)|héritage]] entre les entités, caractéristique de la [[programmation orientée objet]]. Apparues dans les [[années 1990]], les [[Système de gestion de base de données relationnel-objet |bases de données objet-relationnel]] utilisent un modèle de données relationnel tout en permettant le stockage des objets. Dans ces bases de données les associations d'héritage des objets s'ajoutent aux associations entre les entités du modèle relationnel<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.dcc.uchile.cl/~cgutierr/cursos/FDB/ordbms.html|titre=Objet-relational database system}}</ref>. == Construction == Les étapes clefs du cycle de vie d'une base de données sont la conception et la mise en service<ref name="teorey">{{en}} Toby J. Teorey, Sam S. Lightstone, Tom Nadeau, H.V. Jagadish, ''Database Modeling and Design: Logical Design, Fifth Edition'', Elsevier - 2011,{{ISBN|9780123820204}}</ref>. Avant la conception, les utilisateurs et les producteurs des informations sont interviewés en vue de prendre connaissance des caractéristiques des informations, des relations entre les informations, ainsi que les caractéristiques du système informatique qui accueillera la base de données<ref name="teorey" />. L'objectif de cette étape est de recueillir les caractéristiques des informations dans la pratique, et les besoins des usagers, et de les formuler d'une manière simple, compréhensible autant par les usagers que les administrateurs de base de données<ref name="teorey" />. Puis, sera créé un ''schéma'' d'ensemble du réseau d'informations et de relations, sous forme de diagramme comportant des entités, des attributs et des relations. Il existe différentes méthodes de modélisation des données, la plus connue étant le MCD ([[modèle conceptuel des données]]). Celui-ci permet notamment d'établir un ''schéma'' structuré de l'ensemble des données d'un système d'informations, compréhensible par tous ses acteurs (chef de produit, développeur, client s'il est averti…). Ce plan est ensuite transformé en instructions formulées dans le langage de commande du SGBD et les instructions sont exécutées en vue de créer la structure de la base de données et la rendre opérationnelle<ref name="teorey" />. {{Section à actualiser|commentaire=L'importance de l'optimisation du modèle physique est discutable dans les bases de données actuelles. À part ajouter des INDEX sur des bases de relationnelles, et à bien sélectionner ses données sur les noSQL, ça me semble d'un intérêt peu significatif sur tous les derniers SGBD. En tout cas, si c'est le cas, à compléter/documenter/sourcer avec davantage de littérature.|date=juin 2019}} La définition de l'organisation interne d'une base de données {{incise|son ''modèle de données physique''}} est l'étape finale de sa construction. Cette opération consiste tout d'abord à définir des ''enregistrements'' correspondant au modèle de données logique<ref name="sumathi">{{en}}S. Sumathi et S. Esakkirajan, ''Fundamentals of Relational Database Management Systems'', Springer - 2007,{{ISBN|9783540483977}}</ref>. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires<ref name="lightstone" />. Lors de cette étape diverses techniques sont utilisées en vue d'obtenir un modèle qui aboutit à une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données<ref name="sumathi" />. La qualité du ''modèle de données physique'' a un impact majeur sur la vitesse des opérations sur la base de données<ref name="sumathi" />. Une simple amélioration peut rendre les opérations sur les données {{nobr|50 fois}} plus rapides<ref name="lightstone" />, différence d'autant plus sensible qu'il y a une grande quantité de données<ref name="lightstone" />. Au début des [[années 2000]], il existe des bases de données contenant plusieurs téraoctets (10{{exp|12}}) de données et des ingénieurs indépendants dont l'activité consiste uniquement à aider des clients à accélérer leurs bases de données<ref name="lightstone" />. Une fois opérationnelle, des opérations de surveillance permettent de déceler des problèmes susceptibles de nécessiter des modifications du schéma. Des modifications peuvent également être apportées en cas de changement des besoins des utilisateurs<ref name="teorey" />. == Organisation interne == L'organisation interne d'une base de données {{incise|son ''modèle de données physique''}} comporte des ''enregistrements'' correspondant au modèle de données logique<ref name="sumathi" />, des [[pointeur (programmation)|pointeurs]] et des balises utilisées par le SGBD pour retrouver et manipuler les données<ref name="lightstone">{{en}}Sam Lightstone, Toby J. Teorey et Tom Nadeau, ''Physical Database Design'', Morgan Kaufmann - 2007,{{ISBN|9780123693891}}</ref>. Les enregistrements sont stockés dans des fichiers, et chaque fichier contient typiquement un lot d'enregistrements similaires<ref name="lightstone" />. L'organisation interne utilise diverses techniques visant à obtenir une vitesse adéquate de manipulation de données, tout en garantissant l'intégrité des données<ref name="sumathi" />. L'organisation logique des données est indépendante de leur organisation physique. Ce qui signifie que la position des données dans les fichiers peut être entièrement modifiée sans que leur organisation sous forme d'enregistrements dans des tables ne soit touchée. Le SGBD organise les fichiers d'une manière qui accélère les opérations et qui diffère selon le matériel et le [[système d'exploitation]] pour lequel le [[système de gestion de base de données]] est conçu. Les enregistrements sont typiquement regroupés en grappes (anglais ''cluster''), dont la taille est alignée sur une taille optimale pour le matériel ([[disque dur|disques dur]]s)<ref name="sumathi" />. [[Fichier:B-tree-definition.png|thumb|Arbre B, une structure souvent utilisée.]] Les principales techniques utilisées dans le modèle de données physique sont les index, les vues matérialisées et le partitionnement. Le stockage des données se fait souvent par des dispositifs [[RAID (informatique)|RAID]]<ref name="lightstone" /> et le SGBD utilise des techniques telles que les tables de hachage, les arbres B, les bitmaps ou les fichiers ISAM : ; Index : Un [[index (base de données)|index]] est un lot de données destiné à accélérer les opérations de recherche de données. La structure de l'index comporte des valeurs associées à des pointeurs où chaque pointeur permet de retrouver la donnée qui a cette valeur<ref name="lightstone" />. ; Vue matérialisée : Dans une [[vue matérialisée|vue ''matérialisée'']], le résultat d'une recherche / agrégation est enregistré dans la base de données, ce qui permet de l'utiliser plusieurs fois et d'économiser du temps. Cette technique est utilisée notamment dans les bases de données analytiques et les applications [[OLAP]]<ref name="lightstone" />. ; Partitionnement : Dans la technique du [[Partitionnement de données|partitionnement]], le SGBD répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations en diminuant la quantité de travail effectuée par chaque disque dur<ref name="lightstone" />. ; [[RAID (informatique)|RAID]] (de l'anglais ''{{langue|en|Redundant array of inexpensive disks}}'') : Dans la technique RAID, un dispositif matériel répartit les données entre plusieurs disques durs, ce qui accélère les opérations et évite la perte d'informations en cas de panne. Ce dispositif matériel est utilisé par le logiciel comme un [[disque dur]] ordinaire<ref name="lightstone" />{{,}}<ref>{{en}} John V. McLean, ''Multi-platform Database Consulting: Database Useage On Mainframe, Mid-tier And Nt Servers'', AuthorHouse - 2004,{{ISBN|9781418468798}}</ref> ; ; Table de hachage (en anglais ''{{langue|en|hashing}}'') : Dans cette organisation, une [[fonction de hachage]] est utilisée pour transformer, par calcul arithmétique, une valeur quelconque en un nombre entier. Le nombre obtenu est utilisé pour déterminer l'emplacement exact où sera enregistrée la donnée de cette valeur<ref name="sumathi" />. ; Arbre B : L'[[arbre B]] est une structure en [[arbre (structure de données)|arbre]] où toutes les branches ont la même longueur, et chaque nœud comporte entre N/2 et N branches. C'est une structure très souvent utilisée pour les index<ref name="sumathi" />. ; Bitmap :Les index en bitmap sont souvent utilisés pour des données où il n'existe que peu de valeurs possibles (exemple : genre M/F, jour de la semaine…). Pour chacune des valeurs possibles de la donnée l'index comporte un tableau de [[bit]]s où le Nième bit est à « 1 » si la Nième donnée a la valeur en question<ref name="sumathi" />. ; [[Organisation séquentielle indexée|ISAM]] (de l'anglais ''Indexed sequential access method'') : Dans cette organisation les enregistrements sont stockés triés selon la ''clé primaire'', dans une structure découpée en cylindres et pistes de taille fixe. Chaque piste comporte un espace de réserve pour permettre l'insertion de nouveaux enregistrements. Une structure en arbre contient la valeur de la clé et un pointeur vers le premier enregistrement de chaque piste. ; Journal : Un [[journal (système de fichiers)|journal]] contient la liste des dernières opérations effectuées sur la base de données. Ce journal est utilisé par le [[moteur de base de données]] pour annuler les opérations, par exemple en cas de [[crash (informatique)|crash]] informatique, ou si les opérations comportent une erreur. Voir aussi [[Transaction informatique]]. == Système de gestion de bases de données == {{Article détaillé|Système de gestion de base de données}} Un système de gestion de base de données est un ensemble de logiciels qui manipulent le contenu des bases de données. Il sert à effectuer les opérations ordinaires telles que rechercher, ajouter ou supprimer des enregistrements (''{{langue|en|Create}}'', ''{{langue|en|Read}}'', ''{{langue|en|Update}}'', ''{{langue|en|Delete}}'' abrégé ''{{langue|en|CRUD}}''), manipuler les [[index (base de données)|index]], créer ou copier des bases de données). Les mécanismes du système de gestion de base de données visent à assurer la cohérence, la confidentialité et la pérennité du contenu des bases de données. Le logiciel refusera qu'un usager modifie ou supprime une information s'il n'y a pas été préalablement autorisé ; il refusera qu'un usager ajoute une information si celle-ci existe dans la base de données et fait l'objet d'une [[contrainte d'intégrité|règle d'unicité]] ; il refusera également de stocker une information qui n'est pas conforme aux règles de cohérence telles que les règles d'[[intégrité référentielle]] dans les bases de données relationnelles. Le système de gestion de base de données adapte automatiquement les index lors de chaque changement effectué sur une base de données et chaque opération est inscrite dans un [[historique (informatique)|journal]] contenu dans la base de données, ce qui permet d'annuler ou de terminer l'opération même en cas de [[Plantage|crash informatique]] et ainsi garantir la cohérence du contenu de la base de données. En 2009, [[IBM DB2]], [[Oracle Database]], [[MySQL]], [[PostgreSQL]] et [[Microsoft SQL Server]] sont les principaux systèmes de gestion de base de données sur le marché. == Mise à disposition == {{section à sourcer|date=décembre 2016}} Les bases de données sont de plus en plus souvent mises à disposition de leurs utilisateurs sur des serveurs, via l'[[internet]] ou sur des serveurs locaux pour une sécurité plus optimale. Les accès y sont plus ou moins sécurisés. Certains producteurs de données (collectivités surtout) mettent certaines de leurs bases de données à disposition de tous et chacun, de manière libre. Les données dont ils sont légalement propriétaires ou dépositaires avec autorisation de diffusion (des photos par exemple) peuvent être dans ce cas accessibles en [[licence libre]] (ex [[Licence Creative Commons|CC-BY-SA]]), ou parfois l'ensemble de la base elle-même peut être accessible en licence libre ([[Open Database License|ODBL]] par exemple). Ces licences permettent de conserver la [[propriété intellectuelle]] sur les contenus, tout en autorisant le ré-usage et la transformation, en citant la source. De nombreuses autres licences différentes, plus ou moins contraignantes existent. == Utilisations == La manipulation de données est une des utilisations les plus courantes des ordinateurs<ref name="dummies">{{en}}Allen G. Taylor, ''Database Development For Dummies'', John Wiley & Sons - 2011,{{ISBN|9781118085257}}</ref>. Les secteurs de la finance, des assurances, des écoles, de l'administration publique et les médias, secteurs majeurs de la [[société de l'information]], qui offrent des services fondés sur des informations, utilisent des bases de données<ref name="dowling" />. Parmi les domaines d'utilisation pratiques, il y a les [[inventaire]]s (stocks, magasins, bibliothèques), les outils de réservation (vols en avion, cinéma…), l'octroi de permis (de conduire, de chasse, de propriétaire de chien…), les ressources humaines, les salaires, la production industrielle (les machines de production sont souvent informatiques), ainsi que la comptabilité et la facturation<ref name="dowling" />. === Quelques exemples === Les applications informatiques de collecte de renseignements administratifs tels que dossiers médicaux, fiscaux, ou des permis de port d'arme font usage des bases de données. Dans une application informatique de [[billetterie informatisée]], les billets de voyage ou de concert sont enregistrés dans une base de données. Dans un [[logiciel de comptabilité]] ou de trésorerie, les écritures ainsi que le plan comptable sont enregistrés dans une base de données ; le [[bilan comptable|bilan]] est un [[reporting|rapport]] obtenu par synthèse automatique du contenu de la base de données. De même, dans une application informatique de [[gestion de la production assistée par ordinateur]] (abr. GPAO), l'état des stocks, les disponibilités du personnel et les délais sont enregistrés dans une base de données, et servent de base pour un [[reporting|rapport]] de planification. Dans un logiciel d'[[aide au diagnostic médical]], un ensemble de pathologies et de diagnostics est enregistré dans une base de données. Un [[moteur de recherche]] extrait les diagnostics qui correspondent le mieux aux pathologies choisies par l'utilisateur. Le [[Système d'information Schengen]] est une application de base de données utilisée par les services de police et des douanes de l'[[espace Schengen]], en [[Europe]] pour collecter et s'échanger des renseignements judiciaires (mandat d'arrêts, empreintes digitales, interdictions de séjour…). [[Système d'information taxonomique intégré|ITIS]] est une application informatique qui contient un catalogue de [[taxinomie]] des espèces vivantes (végétaux, animaux, champignons, microorganismes…). La [[CIA]], agence de renseignements aux [[États-Unis]] possède une des plus grandes banques de données au monde. Le catalogue de la [[librairie]] en ligne [[amazon.com]] est une des plus grandes bases de données au monde avec plus de {{nobr|250 millions}} d'ouvrages catalogués. La société Amazon.com est également propriétaire de la banque de données filmographique [[IMDb]]. Les bibliothèques, notamment [[Bibliothèque universitaire|universitaires]], mettent à disposition de leurs publics des accès à des bases de données<ref>[http://www.enssib.fr/le-dictionnaire/bases-de-donnees Bases de données], in ''Le Dictionnaire'', enssib, 2014.</ref>. Il s'agit en général de bases de données contenant des [[Livre numérique|livres numériques]] et/ou des articles de la presse généraliste ou spécialisée, fournies par des prestataires extérieurs. Par exemple, la bibliothèque de l'École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques ([[École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques|enssib]]<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Accueil|url = http://www.enssib.fr/|site = enssib|date = 10/03/2015|consulté le = 10/03/2015}}</ref>) propose un accès à 76 bases de données<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Abonnements aux bases de données|url = http://www.enssib.fr/abonnements-aux-bases-de-donnees|site = enssib.fr|date = 10/03/2015|consulté le = 10/03/2015}}</ref> à ses usagers, dont A to Z (presse), [[Cairn.info|Cairn]] (presse et e-books), Dawsonera (e-books), Électre (base de données bibliographique), etc. Certaines sont en accès libre et gratuit, d'autres en accès sur place uniquement, et d'autres en accès réservé sur place et à distance. Par ailleurs l'école (enssib) produit et met en ligne ses propres bases de données pour mieux desservir la communauté des professionnels des sciences de l'information et des bibliothèques : base de constructions de bibliothèques françaises depuis [[1992]]<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Constructions de bibliothèques françaises depuis 1992|url = http://www.enssib.fr/constructions-de-bibliotheques/liste|site = enssib|date = 10/03/2015|consulté le = 10/03/2015}}</ref>, Service offres de stages et emplois de l'enssib<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Le service stages & emplois de l'enssib|url = http://www.enssib.fr/emploi/consulter-les-offres/emploi|site = enssib.fr|date = 10/03/2015|consulté le = 10/03/2015}}</ref>, Base Maguelone : base de données d’ornements typographiques<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Accueil|url = http://maguelone.enssib.fr/|site = Maguelonne base d'ornements typographiques|date = 10/03/2015|consulté le = 10/03/2015}}</ref>. Dans les [[système d'information géographique|systèmes d'information géographique]] les informations de [[cartographie]] sont enregistrées dans une base de données. Des informations de cartographie du ciel sont disponibles dans les [[catalogues d'étoiles]]. Dans les logiciels de [[forum (informatique)|forums]] ou de [[messagerie électronique]], les messages sont souvent enregistrés dans une base de données. Les logiciels [[antivirus]] utilisent souvent une base de données dans laquelle sont enregistrées les empreintes laissées par les [[virus informatique]]s. La [[base de registre]] est une base de données qui contient les paramètres de [[configuration (informatique)|configuration]] des [[systèmes d'exploitation]] [[Windows]]. Le [[Object Data Manager]] est une base de données similaire des systèmes d'exploitation [[AIX]]. Dans un logiciel de [[gestion électronique de documents]], des documents électroniques sont enregistrés dans une base de données. Dans un [[système de gestion de contenu]] ce sont des morceaux de [[page web]] qui sont enregistrés dans une base de données et dans un logiciel de [[commerce en ligne]] ce sont les annonces, ainsi que les annonceurs. Dans une [[plate-forme d'apprentissage en ligne]], les exercices, les examens, les cursus, ainsi que l'annuaire des enseignants et des apprenants sont enregistrés dans une base de données. Un [[progiciel de gestion intégré]] tel que [[SAP (progiciel)|SAP]] (de la société [[SAP (entreprise)|SAP]]) comporte un ensemble de logiciels qui utilisent tous la même base de données. Les différents logiciels de ce type de produit concernent des activités ordinaires des entreprises telles que la [[facturation]], la [[comptabilité]], les [[salaire]]s, le suivi des [[commande (commerce)|commandes]] et des [[stock]]s. === Types d'utilisations === * Un [[moteur de recherche]] est un [[logiciel]] qui permet de retrouver des ressources ([[fichier informatique|fichiers]], [[documents]], [[page web|pages web]]) associées à des mots quelconques. La liste des mots et des ressources associées sont stockés dans une ''base de données''. * Une banque de données est une [[application informatique]] qui sert à collecter et permettre la publication d'un ensemble d'informations librement consultables et relatives à un domaine de connaissances. Par exemple des renseignements de [[Base de données bibliographiques|bibliographie]], de [[Banque de terminologie|linguistique]] de [[Base de données ADN|justice]], de [[Base de données chimiques|chimie]], d'[[Base Mérimée|architecture]], de [[Bases de données cinématographiques de l'Internet|cinématographie]], de [[Global Invasive Species Database|biologie]], d'[[Catalogue astronomique|astronomie]], de [[Système d'information géographique|géographie]], de [[Aide au diagnostic médical|médecine]] ou de [[Bibliothèque d'ouvertures|jeu]]. Les renseignements sont souvent stockés dans des ''bases de données'' et la banque de données équipée d'un moteur de recherche. * Un [[système d'informations]] est une application informatique qui sert à collecter, classer, regrouper et modifier un ensemble d'informations relatives à une activité. Les systèmes d'informations sont d'usage courant dans les [[Systèmes d'information organisationnels|entreprises]] et les institutions telles que les [[Système européen d'identification des visas|douanes]], les [[Système d'information hospitalier|hôpitaux]], la [[Système d'information maritime|marine]], les [[Système d'information voyageurs|transports]] ou l'[[Système d'information pour le commandement des forces|armée]]. ** Un « ''[[Progiciel de gestion intégré|enterprise resource planning]]'' » (ERP) est un système d'informations qui sert à la collecte et la maintenance des informations concernant l'activité d'une entreprise (ventes, achats, salaires…). ** Un [[système d'information géographique]] est un système d'informations qui permet de collecter, manipuler des renseignements de cartographie (coordonnées de routes, de forêts, de plans d'eau). Ces informations sont utilisées par le système d'informations géographique pour créer des cartes géographiques. * Un [[entrepôt de données]] est une base de données qui est utilisée pour collecter et stocker définitivement des informations historiques qui seront utilisées pour des statistiques et des analyses. Les informations sont souvent collectées à intervalle régulier depuis un système d'informations. * L'[[informatique de gestion]] est un domaine d'activité et de connaissances orientées vers la manipulation de masse de grandes quantités d'informations (gestion de données), un secteur qui utilise des bases de données. Les [[L4G]] sont des [[environnement de développement|environnements de développement]] des applications de base de données souvent utilisés en informatique de gestion. Ils sont composés d'un [[système de gestion de base de données]] et d'un [[langage de programmation]]. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Articles connexes === ;Notions techniques {{Colonnes|taille=30| * [[Base de données relationnelle]] * [[Fauna Europaea]] * [[Langage de requête]] * [[NoSQL]] (« ''Not Only SQL'' ») * [[Pick (système d'exploitation)]] * [[Schéma conceptuel]] * [[Structurae]] * [[Structured Query Language]] (SQL) * [[Système de gestion de base de données]] * [[Table (base de données)]] * [[Vue (base de données)]] }} ;Notions juridiques * [[Protection juridique des bases de données]] === Liens externes === {{liens}} {{Palette|Base de données|Systèmes de gestion de base de données}} {{Portail|informatique|bases de données}} [[Catégorie:Base de données|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bit
Bit
{{voir homonymes|Bit (homonymie)}} {{confusion|byte}} Le '''bit''' est l'unité la plus simple dans un système de [[numération]], ne pouvant prendre que deux valeurs, désignées le plus souvent par les [[chiffre]]s ''0'' et ''1''. Un bit peut représenter aussi bien une alternative [[Logique mathématique|logique]], exprimée par ''faux'' et ''vrai'', qu'un « [[chiffre]] [[système binaire|binaire]] », ''{{langue|en|binary digit}}'' en anglais, dont le mot ''{{langue|en|bit}}'', qui signifie « morceau », est aussi l'abréviation. Dans la [[théorie de l'information]], un bit est la quantité minimale d'information transmise par un message, et constitue à ce titre l'[[unité de mesure en informatique|unité de mesure]] de base de l'[[information]] en [[informatique]]. La quantité d'information effectivement transmise s'exprime en [[shannon (unité)|shannons]], et ne peut dépasser la taille du message en bits. Les systèmes [[numérique]]s traitent exclusivement des informations réduites en bits, en général associés dans des groupes de taille fixe appelés [[byte]]s ([[Alphabet phonétique international|/bait/]]). == Usages == Le mot « bit » est la [[coalescence (linguistique)|contraction]] des mots anglais '''''bi'''nary digi'''t''''', qui signifient « chiffre binaire », avec un jeu de mots sur ''bit'', « petit morceau ». On en doit la popularisation à [[Claude Shannon]], qui en attribue l'invention à [[John Tukey]]<ref>{{CNRTL|bit|onglet=1}} ; [[Oxford English Dictionnary]], « bit (4) » ; {{article|langue=en|prénom1=Claude E.|nom1=Shannon|titre=A Mathematical Theory of Communication|périodique=[[Bell System Technical Journal]]|volume=27|mois=Juillet et octobre|année=1948|passage=379-423 et 623-656|lire en ligne=http://pespmc1.vub.ac.be/books/Shannon-TheoryComm.pdf|consulté le=08/09/2013|isbn=0252725484}}.</ref>. === Élément binaire === Le bit ou '''élément binaire''' est l'élément constitutif du système de numération binaire<ref>[[Commission électrotechnique internationale]], [http://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/display?openform&ievref=721-02-08 Electropedia 721-02-08 « bit »] ; [https://dictionnaire-academie.fr/article/A9B1266 Dictionnaire de l’Académie française].</ref>. Ce système, le plus [[Analyse (philosophie)|analytique]] de tous les systèmes de numération, puisqu'il décompose les nombres en éléments indivisibles, est à la base de presque tous les systèmes [[informatique]]s<ref>Sauf les [[Calculateur quantique|calculateurs quantiques]] : « bit », dans {{Ouvrage|prénom1=Richard|nom1=Taillet|prénom2=Loïc|nom2=Villain|prénom3=Pascal|nom3=Febvre|titre=Dictionnaire de physique|lieu=Bruxelles|éditeur=[[De Boeck]]|année=2013|passage=73|isbn=}}.</ref>. {| class="wikitable droite" style="text-align:center" |+ Notations des valeurs ! scope="col" | Contexte ! scope="col" colspan="2" | Valeurs |- ! scope="row" rowspan="2" | Logique | faux || vrai |- | non || oui |- ! scope="row" | Numérique | 0 || 1 |} Un bit ne peut prendre que deux valeurs. En [[logique]] ([[algèbre de Boole (logique)|algèbre de Boole]]), ces valeurs sont ''faux'' et ''vrai'', ou quelquefois ''non'' et ''oui''. En [[arithmétique]], ce sont ''0'' et ''1''. De nombreux moyens techniques permettent de coder une information binaire. La [[ferromagnétisme|polarisation magnétique]], la [[charge électrique]] servent au stockage, le [[courant électrique|courant]] ou la [[tension électrique]]s, l'[[intensité lumineuse]] sont couramment utilisés pour la transmission. L'essentiel est de distinguer avec une très bonne fiabilité les deux états de manière à limiter les erreurs. La correspondance entre chacun des deux états et une valeur du bit correspondant est affaire de convention. Un [[Interrupteur]] peut être soit ''ouvert'', soit ''fermé'' pour coder ''0'' ou ''1'' ; l'autre état code l'autre valeur. Il en va de même pour la tension ou le courant électriques, la polarisation magnétique, la lumière allumée ou éteinte. === Unité d'information === {{article détaillé|Entropie de Shannon}} Selon la [[théorie de l'information|théorie mathématique de l'information]] de Shannon, lorsque l'on reçoit l'information correspondant à l'occurrence d'un évènement ayant 1 chance sur 2 de se produire, on reçoit '''un bit''' d'information. {{exemple|nom= Exemple - Pile ou face| Lors du tir à pile ou face de l'engagement d'un match de football, quand l'arbitre indique que la pièce est tombée sur pile, il transmet un bit d'information aux 2 capitaines des équipes en compétition, parce qu'avant cette annonce, la probabilité d'obtenir l'un ou l'autre résultat était égale.}} Le nom de l'unité élémentaire d'information est le ''[[shannon (unité)|shannon]]'', symbole Sh<ref>{{FranceTerme|shannon|fiche=TELE422|consulté le=2022-05-23}}, citant le [[Journal officiel de la République française|''Journal officiel'' de la République française]] du {{date-|14 décembre 2004}} ; [http://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/display?openform&ievref=702-04-21 Electropedia 702-04-21] ; [[Union internationale des télécommunications]], [http://www.itu.int/dms_pubrec/itu-r/rec/v/R-REC-V.607-2-199006-S!!PDF-F.pdf Recommandation UIT-R V.607-2].</ref>. Dans un encodage idéal de l'information, tout bit (élément binaire) porterait un shannon d'information. Ce n'est pas le cas, parce que les informations environnant un bit dans un flux peuvent affecter sa probabilité d'avoir l'une ou l'autre valeur. L'information contenue dans un flux de ''n'' bits est au maximum de ''n'' shannons. Elle est en général moindre, parce que toutes les combinaisons ne correspondent pas à des messages valides de probabilité égale. {{exemple|nom=Exemple - bit de parité| Pour assurer une détection d'erreur, on transmet volontairement des informations excédentaires, qui se déduisent des données transmises. Un des systèmes les plus simples consiste à coder sur 8 bits un mot de 7 bits, le huitième, appelé [[bit de parité]], étant calculé de telle sorte que le nombre total de 1 dans l'ensemble soit toujours soit pair, soit impair, selon la convention en vigueur. Un tel ensemble de 8 bits n'a que 2<sup>7</sup> valeurs possibles, et transporte 7 et non 8 shannons.}} Outre ces redondances volontaires, introduites dans le but de corriger les erreurs de transmission, les encodages contiennent une part de répétition que l'on conserve parce qu'elles facilitent le traitement des [[données numériques]]. {{exemple|nom=Exemple - Nombre en virgule flottante| En informatique, on code souvent les grandeurs en nombres à [[virgule flottante]]. La norme [[IEEE 754]] fixe, pour le codage sur {{unité|32|bits}}, un encodage qui détermine {{formatnum:4286578689}} valeurs valides sur les 2<sup>32</sup>, soit {{formatnum:4294967296}} possibles. Un nombre en [[virgule flottante]] de {{unité|32|bits}} apporte ainsi {{formatnum:31.997}} et non 32 shannons d'information.}} En outre, les communications humaines contiennent une part involontaire de répétition, qui peut être partiellement réduite par l'analyse statistique. La [[compression de données]] vise à rapprocher le nombre de bits d'un message de la quantité d'information qu'il transmet, élevant ainsi le nombre de shannons par bit. Lorsqu'on ne se préoccupe pas de l'efficacité de l'encodage, un bit et un shannon sont pratiquement équivalents. Si on souhaite renoncer à cette correspondance éventuellement trompeuse entre l'unité de codage et celle d'information, on peut exprimer la quantité d'information en [[Nat (information)|nats]], basés sur le [[logarithme naturel]] et non comme le bit sur le logarithme en base 2. Un nat est égal à un shannon multiplié par le logarithme naturel de 2, soit environ 0,7. == Ensembles ordonnés de bits == Il ne faut pas confondre un bit avec un [[byte]], mot anglais qui se prononce [[Alphabet phonétique international|/bait/]] et se traduit par [[multiplet]]<ref>Dictionnaire anglais-français/français-anglais Harrap's Compact</ref>, [[Suite (mathématiques)|suite]] de bits. En informatique, le byte est généralement une suite de 8 bits, ce qui dans ce cas fait un [[octet]]. Quand le nombre d'éléments binaires qui le compose est différent, cela est normalement précisé. On peut ainsi trouver les formes « doublet », « triplet », et plus généralement, « ''n''-uplet »<ref>[[Commission électrotechnique internationale]], [http://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/display?openform&ievref=721-02-18 Electropedia 721-02-18 « octet »], [http://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/display?openform&ievref=702-05-06 721-05-06 « multiplet »], [http://www.electropedia.org/iev/iev.nsf/display?openform&ievref=704-16-20 704-16-20 « multiplet, n-uplet ».]</ref>. == Abréviation et symbole == {{Unités de bits}} Il n'y a pas de norme universellement acceptée au sujet des abréviations de ''bit'' et ''byte''. ; bit : Dans l'{{Lien|IEC 60027}}, la [[Commission électrotechnique internationale]] définit ''bit'' comme étant le symbole de l'unité binaire (par exemple, ''kbit'' pour kilobit). Le standard harmonisé [[ISO]]/[[Commission électrotechnique internationale|IEC]] [[ISO/CEI 80000|IEC 80000-13:2008]] annule et remplace les articles 3.8 et 3.9 de la norme IEC 60027-2:2005 (relatifs à la théorie de l'information et aux [[Préfixe binaire|préfixes binaires]]). ; b : L'[[Institute of Electrical and Electronics Engineers|IEEE]] donne dans {{Lien|IEEE 1541}} ''b'' comme symbole d'unité pour ''bit''. Cette convention est fréquemment utilisée en informatique, mais le [[Système international d'unités]], dont le bit ne fait pas partie, utilise déjà ''b'' pour une autre unité, le [[barn]], dans un domaine spécialisé différent<ref>[[Bureau international des poids et mesures]], [http://www.bipm.org/fr/si/si_brochure/ brochure sur le Système international d'unités].</ref>. D'autre part, ''bit'' est déjà l'abréviation de ''binary digit'' il y a peu de raison de l'abréger encore. ; B : Les textes cités de la CIE et de l'IEEE donnent ''B'' comme abréviation pour le ''[[byte]]''. La CIE, comme l'[[Union internationale des télécommunications]] acceptent ''o'' pour octet au lieu de ''byte''. Le terme ''octet'' est plus précis, ne dépend pas d'une base matérielle, et est plus courant dans les pays francophones. : Dans le Système international d'unités, le symbole d'une unité s'écrit en minuscules sauf si son nom provient de celui d'une personne ont un symbole abrégé en majuscule<ref>Le symbole ''L'' pour le litre est cependant [http://www.bipm.org/fr/si/si_brochure/chapter4/table6.html accepté].</ref>. : Hors Système international d'unités, ''B'' désigne le [[bel]] ; mais on n'utilise que son sous-multiple le [[décibel]] (dB), qu'il est peu probable de confondre avec un ''décibyte'', puisqu'on n'emploie que des multiples du byte en télécommunications et en informatique. == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Débit binaire]] * [[Préfixe binaire]] * [[Système binaire]] * [[Octet]] * [[Byte]] * [[Algèbre de Boole (logique)]] === Notes et références === {{Références}} {{Palette|Types de données}} {{Portail|informatique|télécommunications}} [[Catégorie:Théorie de l'information]] [[Catégorie:Unité de mesure informatique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9n%C3%A9factif
Bénéfactif
En [[linguistique]], le '''bénéfactif''' est un [[trait grammatical]] exprimant le [[rôle sémantique]] dévolu à une entité bénéficiaire d'un [[procès (linguistique)|procès]], c'est-à-dire affectée de manière avantageuse pour elle par une action ou une situation. Le bénéfactif peut s'exprimer [[grammaire|grammaticalement]] de diverses manières dans les langues : par une marque de [[cas grammatical|cas]], une [[adposition]] ([[préposition]] ou [[postposition]]) ou une [[diathèse|voix verbale]] spécifique. == Exemples dans diverses langues == === Cas grammatical === Certaines langues possèdent une [[marque (grammaire)|marque]] spécifique pour le cas bénéfactif. *En [[basque]], le nom au bénéfactif prend la marque ''-entzat''. *En [[quechua]], le nom au bénéfactif prend la marque ''-paq''. *En [[tangkhul naga]], (une langue de la famille [[Langues tibéto-birmanes|tibéto-birmane]]) le nom au bénéfactif prend la marque ''-wiʋaŋ''. Mais dans de nombreuses langues, le sens bénéfactif est sémantiquement inclus dans un cas de portée plus générale. * Il s'agit souvent du [[datif]], qui exprime en premier lieu l'attribution (le [[complément d'objet second]] en [[grammaire française]]). C'est par exemple le cas en [[latin]], pour lequel on désigne alors traditionnellement un tel datif sous le nom de ''dativus commodi''. Exemple : ''Servus agros colit domin'''o'''.'' « L'esclave cultive les champs pour le maître. » * En [[finnois]], le sens bénéfactif est porté par l'[[allatif]] : ''Vanhempi piirsi lapse'''lle''' hevosen.'' « Un parent a dessiné un cheval pour l'enfant. » === Adposition === *En [[français]], le bénéfactif se forme souvent avec la préposition ''pour'' : ''Je le fais '''pour''' toi.'' *En [[anglais]], il se forme avec la préposition ''for'' : ''She opened the door '''for''' Tom.'' « Elle ouvrit la porte pour Tom » === Voix verbale === *En [[oubykh]], le bénéfactif se forme avec un préfixe verbal. *En [[nahuatl]] le nom au bénéfactif prend l'accusatif et le verbe prend la voix oblique. == Autobénéfactif == On parle d'autobénéfactif quand l'agent et le bénéficiaire sont une seule et même personne. C'est un des sens possibles de la [[voix moyenne]] en [[grec ancien]] et en [[sanskrit]]. == Bibliographie == *{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Fernando |nom1=Zúñiga |directeur1=oui |prénom2=Seppo |nom2=Kittilä |directeur2=oui |titre=Benefactives and malefactives |sous-titre=typological perspectives and case studies |éditeur=John Benjamins |collection=Typological studies in language |lieu=Amsterdam, Philadelphie |année=2010 |pages totales=X-440 |isbn=978-90-272-0673-2 |oclc=690768298 |présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=B8tzvbjuRfwC&printsec=frontcover |consulté le=8 septembre 2015 |numéro dans collection=92 <!--PARAMETRE 'numéro collection' N'EXISTE PAS --> }} == Voir aussi == * [[Voix moyenne]] * [[Applicatif (grammaire)]] * [[Maléfactif]], trait grammatical de sens contraire {{portail|linguistique}} {{DEFAULTSORT:Benefactif}} [[Catégorie:Cas grammatical]] [[Catégorie:Diathèse]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Basket-ball
Basket-ball
{{En-tête label|BA|année=2016}} {{Voir homonymes|Basketball (homonymie)|Basket}} {{Infobox Sport olympique | charte = basket-ball | nom = Basket-ball | nom alternatif = Basketball | autres appellations = ''ballon-panier'' ([[Canada]])<ref>{{Lien web|titre = Bureau de la traduction du Canada|url = http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/clefsfp/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_catlog_b&page=9AViMxqWbPKI.html|site = [[Bureau de la traduction]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref> | picto = Basketball pictogram.svg | fédération = [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]] (fondée en [[1932 en sport|1932]]) | olympique = [[Basket-ball aux Jeux olympiques d'été de 1936|1936]] pour les hommes (en démonstration en [[Basket-ball aux Jeux olympiques d'été de 1904|1904]]), [[Basket-ball aux Jeux olympiques d'été de 1976|1976]] pour les femmes<br>2020 pour le [[Basket-ball à trois aux Jeux olympiques|Basket-ball à trois]] | j = true | clubs = | licenciés = {{référence nécessaire|environ 100 millions}} | pratiquants = environ 450 millions (est. de 2007)<ref name="pratiquants">{{Lien web|langue =en |titre = Presentation|url = https://www.fiba.basketball/presentation|site = [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]]|consulté le = 7 12 2022}}</ref> | professionnels = | CDMH = {{Allemagne basket-ball}} | CDMF = {{États-Unis basket-ball féminin}} | image = Three point shoot.JPG | légende = Un [[Panier à trois points|tir à trois points]] lors de la finale de l'[[EuroCoupe féminine de basket-ball|Eurocoupe féminine en 2005]]. }} Le '''basket-ball''' ou '''basketball'''<ref>{{Lien web|titre = Les rectifications de l'orthographe|url = http://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rectifications_1990.pdf|site = [[Académie française]]|date = 6 décembre 1990|consulté le = 22 février 2015}}</ref>, fréquemment désigné par son [[Apocope|abréviation]] '''basket''', est un [[sport collectif]] de balle opposant deux [[équipe]]s de cinq joueurs sur un [[Terrain de basket-ball|terrain]] de forme rectangulaire. L'objectif de chaque équipe est de faire passer un [[Ballon de basket-ball|ballon]] au sein d'un arceau de {{unité|45|cm}}<ref>{{Lien web |titre=Terrain de Basket {{!}} Dimensions officielles |url=https://entrainement-sportif.fr/basket-dimensions-terrain.htm |site=entrainement-sportif.fr |consulté le=2022-05-07}}</ref> de diamètre, fixé à un [[Panneau de basket-ball|panneau]] et placé à {{unité|3.05|m}} du sol : le [[Panier (basket-ball)|panier]]. Chaque panier inscrit rapporte deux [[Points (basket-ball)|points]] à son équipe, à l'exception des tirs effectués au-delà de la [[Panier à trois points|ligne des trois points]] (qui rapportent trois points) et des [[Lancer franc|lancers francs]] accordés à la suite d'une faute (qui rapportent un point). L'équipe avec le nombre de points le plus important remporte la partie. Le basket-ball se pratique exclusivement à la main, et les joueurs peuvent se déplacer balle en main en [[Dribble|dribblant]] sur le sol ou en effectuant deux pas maximum sans dribbler. L'équipe en possession du ballon (l’équipe qui attaque) tente d'inscrire des points en réalisant des [[Tir en suspension|tirs]], des [[double-pas]] ou des [[Slam dunk|dunks]], tandis que l'équipe en défense essaie de les en empêcher en réalisant des [[Interception (basket-ball)|interceptions de balle]] ou des [[Contre (basket-ball)|contres]]. Si le tir échoue, les joueurs des deux équipes tentent d'attraper la balle au [[Rebond (basket-ball)|rebond]]. [[James Naismith]], un professeur d'éducation sportive originaire du Canada, invente le basket-ball en 1891 dans l'État du [[Massachusetts]] ([[États-Unis]]) pour maintenir la condition physique de ses élèves durant l'hiver. Le sport devient rapidement populaire et se développe dans les universités et écoles secondaires en [[Amérique du Nord]] au début du siècle. La [[Fédération internationale de basket-ball]] (FIBA) est créée en 1932 et le sport est inscrit au programme des [[Jeux olympiques d'été|Jeux olympiques]] en 1936. La principale ligue professionnelle masculine des États-Unis, la ''[[National Basketball Association]]'' (NBA), est fondée en 1946 et voit émerger de grands joueurs qui contribuent à l'accroissement de la popularité du basket-ball : [[Wilt Chamberlain]] et [[Bill Russell]] dans les [[années 1960]], puis [[Kareem Abdul-Jabbar]], [[Moses Malone]], [[Larry Bird]], [[Magic Johnson]], et surtout [[Michael Jordan]], fréquemment considéré comme le plus grand basketteur de l'histoire<ref name="NBA bio M. Jordan2">{{Lien web|langue = en|titre = Michael Jordan|url = http://www.nba.com/history/players/jordan_bio.html|site = le site officiel de la [[National Basketball Association|NBA]]|consulté le = 6 novembre 2014}}</ref>, puis [[Kobe Bryant]] et [[LeBron James]]. Le basket-ball est aujourd'hui l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de {{unité|450|millions}} de pratiquants en 2013. De nombreux [[:Catégorie:Ligue nationale de basket-ball|championnats]] ont été créés sur les cinq continents, notamment en Europe et en Asie, où le sport est en plein essor depuis les [[années 2000]]. Les femmes représentent une bonne partie des pratiquants, malgré une plus faible exposition médiatique du [[basket-ball féminin]]. De nombreuses variantes du basket-ball se sont développées, comme le [[basket-ball en fauteuil roulant]] (aussi appelé « handibasket »), le [[streetball]] ({{Citation|basket-ball de rue}}) ou le [[Basket-ball à trois|basket-ball à trois contre trois]]. Enfin, une culture s’est peu à peu développée autour du sport et a pris forme dans la musique, la littérature, le cinéma et le jeu vidéo. == Nom == En [[français]], ce sport est appelé « basket-ball » (orthographe traditionnelle) ou « basketball » ([[Rectifications orthographiques du français en 1990|orthographe de 1990]]), prononcé {{MSAPI|baskɛtbol}}<ref name=Larousse>[https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/basket-ball/8226 basket-ball], ''[[Le Petit Larousse|Larousse]]''. Consulté le {{date|30 août 2023}}.</ref>, ou encore sous la forme [[apocope|abrégée]] « basket »<ref name=Larousse/>{{,}}<ref name=academie>[https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9B0538 basket-ball], ''[[Dictionnaire de l'Académie française]]'', {{9e|édition}}. Consulté le {{date|30 août 2023}}.</ref>{{,}}<ref name=noslangues>[https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/en/cles-de-la-redaction/ballon-panier ballon-panier] sur le site du [[Gouvernement du Canada]].</ref>. Ce nom est un emprunt à l'[[anglais américain]] {{lang|en|''basket-ball''}}, constitué de {{lang|en|''basket''}}, « [[panier]] », et {{lang|en|''ball''}}, « balle, ballon »<ref name=Larousse/>{{,}}<ref name=academie/>. Les termes « ballon-panier » ([[français canadien|Canada]]) et « balle au panier » ([[français d'Afrique|Afrique]]) ont été proposés comme équivalents français de « basketball », mais ils ne se sont jamais implantés dans l'usage<ref name=noslangues/>. Un joueur de basket est un basketteur au masculin et une joueuse une basketteuse au féminin<ref name=academie2>[https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9B0539 basketteur, -euse], ''[[Dictionnaire de l'Académie française]]'', {{9e|édition}}. Consulté le {{date|30 août 2023}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Chronologie du basket-ball}} {{Citation bloc|Le basket-ball n'a pas été inventé par accident. Il s'est développé pour répondre au besoin.|[[James Naismith]]<ref>{{en}} [http://www.quotegarden.com/basketball.html Quotes about basketball] sur Quote Garden</ref>}} === Création === [[Fichier:Firstbasketball.jpg|vignette|redresse|alt=Un terrain de basket-ball.|Le premier terrain de basket-ball au ''[[Springfield College]]''.]] Un jeu similaire au basket-ball est décrit dans un livre de 1591 publié à Francfort-sur-le-Main qui rend compte des modes de vie et des coutumes des résidents côtiers d'Amérique du Nord, ''Wahrhafftige Abconterfaytung der Wilden''<ref>(se) Nordisk Familjeboks Sportlexikon, 4, [https://runeberg.org/sportlex/4/0548.html korgboll], p. 939-940, edition 1938-1946, Förlagsaktiebolaget A. Sohlman & Co, Stockholm, via Project Runeberg (runeberg.org)</ref>. Un jeu d'adresse est décrit dans lequel des balles doivent être lancées contre une cible tissée à partir de brindilles, montée en hauteur sur un poteau. Il y a une petite récompense si la cible est atteinte<ref>Theodor de Bry, Jacques Le Moyne de Morgues, [https://www.deutsche-digitale-bibliothek.de/item/IJCLICQM5WA3KY6LRVCEGOOHSYWNDBNE Wahrhafftige Abconterfaytung der Wilden], J. Feyerabend & J. Wechel, 1591. [https://digital.wlb-stuttgart.de/sammlungen/sammlungsliste/werksansicht?id=6&tx_dlf%5Border%5D=title&tx_dlf%5Bid%5D=2484&tx_dlf%5Bpage%5D=85 P. 85] Citation: "Darnach spielen sie auch mit dem Ballen auf nachfolgende weise: Mitten auf einem weiten Platz wirdt ihnen ein Baum auffgerichtet / acht oder neun Ehlen hoch / darauff ist etwas viereckichtes / aus Binzen geflochten / geleget / welcher sich nun brauchet / und dasselbige mit dem Ballen trifft / der bekompt etwas sonderlichs zu Lohn."</ref>. Le basket-ball est inventé en décembre 1891 par [[James Naismith]], professeur d'[[Éducation physique et sportive|éducation physique]] [[Canada|canado]]-[[États-Unis|américain]] au ''[[Springfield College]]'', dans l'État du [[Massachusetts]] ([[États-Unis]])<ref name=":04">{{Lien web|titre = Basketball, équipement et histoire|url = http://www.olympic.org/fr/basketball-equipement-et-histoire?tab=histoire|site = [[Jeux olympiques|olympic.org]]|consulté le = 9 février 2015}}</ref>. Lors d'une journée de pluie, Naismith tente d'assurer malgré tout son cours de sport, et essaie de développer un sport d'intérieur pour maintenir la condition physique de ses élèves entre les saisons de [[football américain]] et de [[baseball]], pendant les longs hivers de la [[Nouvelle-Angleterre]]<ref name=":04" />. Il souhaite leur trouver une activité où les contacts physiques sont restreints, afin d'éviter les risques de [[blessure]]. Après avoir écarté certains jeux trop violents ou peu appropriés à une pratique en salle, il reprend l'idée d'un ancien [[Jeu de balle (Mésoamérique)|jeu de balle]] [[Civilisation maya|maya]] (le ''[[Jeu de balle (Mésoamérique)|Pok-ta-pok]]'')<ref name=":42">{{Lien web|titre = Les origines du basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/concept-et-origines/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 23 février 2015}}</ref> et place deux caisses de [[Pêche (fruit)|pêches]] sur les rampes du gymnase, à {{unité|3.05|mètres}} de hauteur (dix [[Pied (unité)|pieds]]). Le but du jeu est de faire pénétrer un ballon dans ces caisses en bois pour marquer un {{Citation|panier}}. Contrairement aux paniers actuels, la caisse de pêches dispose d'un fond : la balle devait donc être récupérée manuellement après chaque {{Citation|panier}} inscrit. Afin d'éviter d'avoir à rechercher systématiquement la balle, le fond du panier est évidé pour pouvoir l'extraire avec une longue perche<ref name=":04" />. Naismith établit rapidement treize règles principales (les [[Treize règles originelles]]) pour rendre le jeu praticable ; la majorité sont encore en vigueur<ref name=":04" />. Ces règles comportent notamment l'interdiction de courir en tenant la balle ([[marcher]]) et de {{Citation|donner des coups d'épaule, de tenir, de pousser ou de faire tomber de quelconque manière}} l'adversaire. Elles définissent en outre la durée d'une partie : deux mi-temps de quinze minutes, avec une pause de cinq minutes entre elles. [[Fichier:Dr. James Naismith.jpg|vignette|gauche|redresse|[[James Naismith]], inventeur du basketball, avec un [[Ballon de basket-ball|ballon]] et un [[Panier (basket-ball)|panier]].]] Ce sport est baptisé basket-ball, ce qui signifie littéralement en anglais « ballon panier ». Il est d'abord pratiqué avec un [[ballon de football]], puis avec des balles de couleur brune<ref name=":04" />. Le tout premier match public de basket-ball est joué le {{date|11 mars 1892|en sport}} entre des élèves d'une classe d'étudiants de la ''{{Langue|en|texte = Springfield Christian Training Association}}'' et leurs enseignants. Les étudiants gagnent 5-1 ; le seul panier marqué par les enseignants est celui du célèbre entraîneur de football américain [[Amos Alonzo Stagg]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Amos Alonzo Stagg|url = http://www.hoophall.com/hall-of-famers/tag/amos-alonzo-stagg|site = [[Basketball Hall of Fame]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. La même année, le jeu est adapté pour être joué par des femmes. Le premier match féminin se déroule en 1893 au ''[[Smith College]]'' de [[Northampton (Massachusetts)|Northampton]], dans le [[Massachusetts]]<ref name=":04" />. Dès 1897-1898, le nombre de joueurs par équipe est fixé à cinq. À l'occasion d'une démonstration au Y.M.C.A. de New York en avril 1892, la discipline gagne une première mention dans ''[[The New York Times]]''<ref name="Beschloss"/>. Il est présenté comme {{citation|un nouveau sport de balle, un substitut du football sans ses aspects brutaux}}<ref name="Beschloss">{{lien web|lang=en|url=https://www.nytimes.com/2014/05/03/upshot/choices-on-race-even-from-basketballs-beginnings.html|titre=Naismith’s Choices on Race, From Basketball’s Beginnings|site=nytimes.com|date=2 mai 2014|auteur=Michael Beschloss|consulté le=29 décembre 2018}}</ref>. Les premiers articles sur ce sport en France datent de 1897<ref>Le Sport universel illustré, 1er mars 1897, p.79-80.</ref>. Dans ce dernier pays, il est d'abord plutôt considéré comme un sport féminin et se fait encore appeler « balle au panier »<ref>Adrien Franque, [https://www.liberation.fr/sports/2018/12/22/la-balle-au-panier-quand-le-basket-a-debarque-en-france_1699216 « "La balle au panier" : quand le basket a débarqué en France »], liberation.fr, 22 décembre 2018.</ref>. En 1906, les caisses en bois sont finalement remplacées par des anneaux en métal fixés à des [[Panneau de basket-ball|panneaux]]<ref name=":04" />. La balle passe ainsi à travers un arceau et retombe au sol lorsqu'un panier est inscrit. Le panneau sert quant à lui à éviter que la balle n'atterrisse dans les tribunes, et permet d'effectuer des tirs avec rebond. Dans son journal, découvert en 2006 par sa petite-fille, James Naismith fait part de ses appréhensions quant au jeu qu'il a inventé, et indique qu'il y a introduit certaines règles d'un jeu enfantin médiéval, le ''[[Duck on a Rock]]''<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Newly found documents shed light on basketball's birth|url = http://sports.espn.go.com/nba/news/story?id=2660882|site = [[ESPN]]|date = 13 novembre 2006|consulté le = 11 février 2015}}</ref>. Au début de son histoire, le basket-ball est surtout porté sur le jeu offensif et la défense est reléguée au second plan. La défense est alors la phase passive du basket-ball, où les joueurs attendent l'échec de l'adversaire ; elle a depuis acquis un rôle comparable à celui de l'attaque. Par ailleurs, la passe et le tir étaient les seules manières de déplacer la balle vers le [[Panier (basket-ball)|panier]]. En effet, le [[dribble]] n'existait pas dans le basket-ball originel, hormis lors d'une éventuelle passe à un coéquipier avec rebond au sol : il était rendu difficile par la forme asymétrique des premiers ballons. Il est devenu essentiel dans le jeu à partir des [[années 1950]], lorsque les ballons manufacturés eurent une forme régulière et les qualités de rebond nécessaires{{référence souhaitée}}. Le sport prend diverses appellations en fonction des pays. En [[espagnol]], il est nommé ''baloncesto'' ([[Espagne]])<ref>{{Lien web|langue =es |titre = Federación Española de Baloncesto|url = http://www.feb.es/index.aspx|site = [[Fédération espagnole de basket-ball]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref> ou ''básquetbol'' ([[Argentine]])<ref>{{Lien web|langue =es |titre = Site ESPN Deportes|url = http://espndeportes.espn.go.com/basquetbol/|site = [[ESPN Deportes]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref> ; en [[italien]] ''pallacanestro''<ref>{{Lien web|langue =it |titre = Federazione Italiana Pallacanestro|url = http://www.fip.it/|site = [[Fédération italienne de basket-ball]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref> ; et en [[tchèque]] ''košíková''. {{Clr|left}} === Développement aux États-Unis et au Canada === La ''[[Young Men's Christian Association]]'' (YMCA) joue un grand rôle dans la diffusion du basketball à travers les [[États-Unis]] et le [[Canada]], mais aussi dans le reste du monde. Le premier match européen est disputé en 1893 à [[Paris]], dans le quartier de [[Montmartre]], rue de Trévise, où se tient le siège du YMCA et où se trouve encore aujourd'hui le plus ancien terrain de basket du monde <ref>{{lien web |auteur1=François-Guillaume Lorrain |titre=Les mystères de Paris – Enquête sur le plus vieux terrain de basket |url=https://www.lepoint.fr/art-de-vivre/les-mysteres-de-paris-enquete-sur-le-plus-vieux-terrain-de-basket-28-11-2021-2454200_4.php |accès url=payant |site=lepoint.fr |date=28-11-2021 |consulté le=30-10-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Sports : à Paris, une opération de mécénat lancée pour rénover la plus ancienne salle de basket-ball au monde |url=https://www.francetvinfo.fr/sports/basket/sports-a-paris-une-operation-de-mecenat-lancee-pour-renover-la-plus-ancienne-salle-de-basket-ball-au-monde_5764568.html |site=Franceinfo |date=2023-04-11 |consulté le=2023-04-14}}</ref>. À la même époque, des matchs sont organisés à [[Tianjin]] ([[Chine]])<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 79}}</ref>, en [[Inde]], au [[Japon]] et en [[Empire perse|Perse]]<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 80}}</ref>. Dès 1895, le sport est pratiqué dans plusieurs lycées de jeunes filles. Toutefois, la YMCA ne parvient pas à préserver l'esprit originel du basketball, qui devient de plus en plus violent et est pratiqué par des bandes de jeunes bagarreurs. Pour permettre le respect des règles de jeu, la première ligue professionnelle, la ''National Basketball League'', est fondée aux États-Unis en 1898 avec six équipes. Les premiers champions sont les ''Trenton Nationals'', suivis des ''New York Wanderers'', des ''Bristol Pile Drivers'' et des ''Camden Electrics''. La ligue est dissoute en 1904. De nombreux championnats sont alors organisés. [[Fichier:Kansas U team 1899.jpg|vignette|gauche|alt=Une équipe d'une quinzaine de joueurs de basket-ball, avec leur entraineur.|L'équipe de l'[[université du Kansas]] en 1899, avec leur entraîneur [[James Naismith]] (rang du haut, à droite).]] Au tout début du {{XXe siècle}}, le basketball devient peu à peu une activité courante dans de nombreuses [[Système éducatif des États-Unis|universités américaines]], notamment grâce à l'action de James Naismith. Le premier match interuniversitaire est disputé le {{date-|9 février 1895}} entre l'[[université Hamline]] et l'école d'agriculture de l'[[université du Minnesota]] ; cette dernière remporte le match sur le score de 9 points à 3<ref name=":17">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=ESPN|titre=ESPN College Basketball Encyclopedia|sous-titre=The Complete History of the Men's Game|éditeur=|année=2009|pages totales=1213|passage=pp. 528–529|isbn=978-0-345-51392-2}}</ref>. La première équipe universitaire est fondée en 1896 au ''Geneva College'' de [[Pittsburgh]]. Naismith lui-même entraîne pendant six ans l'équipe de l'[[université du Kansas]], avant de laisser la place à [[Phog Allen]]. [[Amos Alonzo Stagg]] introduit le basketball à l'[[université de Chicago]] tandis qu'[[Adolph Rupp]], un ancien élève de Naismith, connaît le succès en tant qu'entraîneur de l'[[université du Kentucky]]. Dès 1897, l'''[[Amateur Athletic Union]]'' prend le contrôle de la gestion du basketball à la YMCA<ref name=":17" />. En 1901, de nombreuses universités commencent à financer des matchs, dont l'université de Chicago, [[Université Columbia|Columbia]], le [[Dartmouth College]], l'université du Minnesota, l'[[Académie navale d'Annapolis]], l'[[université du Colorado]] et [[Université Yale|Yale]]. Le premier match universitaire au [[Canada]] a lieu le {{date-|6 février 1904}} et oppose l'[[université McGill]] à l'[[université Queen's]]. En avril 1905, des représentants de quinze universités créent le ''{{Langue|en|texte = Basket Ball Rule Committee}}'' ({{Citation|Comité de règlementation du basket-ball}}) afin de superviser le basket-ball universitaire<ref name=":17" />. La même année, sur la suggestion du président [[Theodore Roosevelt]] qui estimait que les blessures étaient trop fréquentes dans le [[football américain]], se forme l’''Intercollegiate Athletic Association''. Elle absorbe le comité en 1909, et devient en 1910 la [[National Collegiate Athletic Association|NCAA]] - la principale fédération américaine de [[sport universitaire]] actuelle<ref name=":17" />. Peu avant le début de la [[Première Guerre mondiale]], la NCAA et l’''{{Langue|en|texte = Amateur Athletic Union}}'' se disputent ainsi le contrôle des règles du jeu. Après l'entrée en guerre des États-Unis en 1917, les [[Forces armées des États-Unis|forces armées américaines]] contribuent à la diffusion du basket-ball sur le continent européen : plusieurs entraîneurs sportifs étaient présents aux côtés des troupes. Naismith a lui-même passé deux ans en France avec la YMCA à cette époque<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lesile Colbeck et al.|titre=The Basketball World|lieu=Monaco|éditeur=[[Fédération internationale de basket-ball]]|année=1972|passage=p.81|isbn=}}</ref>. === Diffusion internationale et professionnalisation === ==== Création des premières ligues professionnelles américaines ==== [[Fichier:Wilt Chamberlain Bill Russell 2.jpg|vignette|redresse|alt=Un joueur tentant d'empêcher le passage d'un autre.|[[Bill Russell]] (à gauche) en défense sur [[Wilt Chamberlain]]. De 1959 à 1969, ces deux pivots s'opposent et donnent lieu à l'une des plus grandes rivalités de l'histoire du basket-ball<ref>{{Lien web|langue = en|url = http://www.nba.com/encyclopedia/ryan_rivalries.html|titre = {{langue|en|The Great Rivalries: Russell vs. Wilt; Bird vs. Magic}}|auteur = Bob Ryan|site = www.nba.com|éditeur = [[National Basketball Association|NBA]]|consulté le = 9 mars 2012}}</ref>.]] La ''{{Langue|en|texte = National Basketball League}}'', fondée en 1898 et dissoute en 1904, est le précurseur des nombreuses [[Ligue sportive|ligues]] professionnelles créées aux États-Unis et dans le reste du monde tout au long du siècle. Hormis la ''{{Langue|en|texte = Eastern Basket Ball League}}'', fondée en 1909, les principales ligues professionnelles sont créées au début des [[années 1920]] : la ''{{Langue|en|texte = Metropolitan Basketball League}}'' (1921) et l'''{{Langue|en|texte = American Basketball League}}'' (1925). En 1922 est créée l'équipe des [[Rens de Dayton]] (également appelée New York Renaissance), composée uniquement d'[[Afro-Américains]]<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 38}}</ref>. Leurs principaux rivaux étaient les [[Celtics de New York|Original Celtics]], considérés comme les {{Citation|pères du basketball}} et présentés comme les champions du monde de la discipline<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 37}}</ref>. À l'image des [[Globetrotters de Harlem|Harlem Globetrotters]], fondés en 1926, ceux-ci organisaient des tournées dans le pays à la manière d'un cirque. Les Celtics dominent le basketball américain de 1922 à 1928, année de leur dissolution. Le {{date|6 juin 1946|en sport}} est créée la ''[[National Basketball Association|Basketball Association of America]]'' (BAA) : son premier match oppose les [[Huskies de Toronto]], à domicile, aux [[Knicks de New York|Knickerbockers de New York]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The First Game|url = http://www.nba.com/history/firstgame_feature.html|site = [[National Basketball Association]].com|consulté le = 16 février 2015}}</ref>. Après trois saisons, en [[1949 en basket-ball|1949]], la ligue fusionne avec la ''{{Langue|en|texte = National Basketball League}}'' pour former la ''[[National Basketball Association]]'' (NBA). Dès les [[années 1950]] apparaissent les premières stars du basketball, dont le [[Pivot (basket-ball)|pivot]] [[George Mikan]] et le [[meneur]] [[Bob Cousy]]. Les [[Lakers de Los Angeles|Lakers de Minneapolis]] (qui s'installent à Los Angeles en 1960) et les [[Celtics de Boston]] assoient leur domination sur la NBA en remportant seize titres à eux deux de 1949 à 1970. Les deux équipes s'opposent alors dans une [[Rivalité entre les Celtics et les Lakers|rivalité]] qui les voit s'affronter à dix reprises en [[Finales NBA|finales]] entre 1959 et 1987. Les [[années 1960]] voient éclore plusieurs joueurs aujourd'hui : l'[[Arrière (basket-ball)|arrière]] des Lakers [[Jerry West]] ; le meneur [[Oscar Robertson]] ; le pivot des Celtics [[Bill Russell]], onze fois champion NBA et qui révolutionna la manière de pratiquer la défense<ref name=":82">{{Lien web|titre = Bill Russell, le père de la défense|url = http://www.basketusa.com/news/96522/portrait-bill-russell-le-pere-de-la-defense/|site = BasketUSA.com|date = 12 février 2012|consulté le = 23 février 2015|auteur = Jonathan Demay}}</ref> ; et [[Wilt Chamberlain]], qui détient encore aujourd'hui de nombreux [[Records NBA|records de statistiques]]<ref name="chamberlain2">{{Lien web|titre = Wilt Chamberlain, Monsieur 100 points|url = http://www.basketusa.com/news/19226/portrait-wilt-chamberlain-monsieur-100-points/|site = BasketUSA.com|date = 21 août 2014|consulté le = 23 février 2015}}</ref>. Le {{date|2 mars 1962}}, il inscrit {{unité|100|points}} lors d'[[Match à 100 points de Wilt Chamberlain|un match entre les Warriors de Philadelphie et les Knicks de New York]]<ref name="chamberlain2" />. En [[1967 en basket-ball|1967]], l'''[[American Basketball Association]]'' (ABA) est lancée pour tenter de rivaliser avec la NBA, qui connaît un pic de popularité<ref name=":32">{{Lien web|langue = en|titre = Remember the ABA|url = http://www.remembertheaba.com/|site = remembertheaba.com|consulté le = 16 février 2015}}</ref>. Celle-ci suscite l'intérêt du public en proposant un nouveau style de jeu et des règles différentes. La balle est tricolore (rouge, blanc, bleu), le jeu est plus agressif et spectaculaire, et le [[Panier à trois points|tir à trois points]] est créé<ref name=":32" />. [[Julius Erving]] est alors le joueur le plus célèbre de cette ligue, grâce à un style aérien où le saut et le jeu au-dessus du panier sont aussi importants que le tir. Toutefois, les faibles recettes et le succès déclinant de la ligue la contraignent à être absorbée par la NBA : ses quatre meilleures équipes (les [[Nets de Brooklyn|Nets de New York]], les [[Nuggets de Denver]], les [[Pacers de l'Indiana]] et les [[Spurs de San Antonio]]) y sont incorporées, et certains éléments sont conservés, comme le tir à trois points<ref name=":32" />. Après 1970, la NBA est sans conteste la ligue de basketball la plus importante, tant en termes de popularité que de budget ou de niveau de jeu<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p= 47}}</ref>. ==== Implantation en Europe et compétitions internationales ==== [[Fichier:Jeux interalliés 1919 basket-ball 01.jpg|vignette|gauche|alt=Deux équipes disputant un match de basket-ball sur un terrain en extérieur.|Rencontre entre les États-Unis et la France lors des Jeux Interralliés de 1919.]] Peu après sa création, le basket-ball s'étend progressivement en dehors des États-Unis et du Canada et atteint l'Europe, où il se développe rapidement. En 1909 se tient le premier match international de basketball, opposant le Mayak [[Saint-Pétersbourg]] (à domicile) à une équipe de YMCA américaine<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 81}}</ref>. Le premier grand évènement européen se déroule en 1919 à [[Joinville-le-Pont]] durant les [[Jeux interalliés]] : les États-Unis, emmenés par [[Marty Friedman (basket-ball)|Marty Friedman]], l'emportent contre la France en finale<ref name=":42" />. Le jeu gagne en popularité dans ces deux pays. [[Fichier:Equipe de France 1953.jpg|vignette|Équipe de France de basket-ball féminin 1953.]] Le {{date|18 juin 1932|en sport}}, la [[Fédération internationale de basket-ball|Fédération internationale de basket-ball amateur]] (FIBA) est fondée à [[Genève]] par l'[[Argentine]], la [[Tchécoslovaquie]], la [[Grèce]], l'[[Italie]], la [[Lettonie]], le [[Portugal]], la [[Roumanie]] et la [[Suisse]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = FIBA's 80th anniversary celebration|url = http://www.fiba.com/pages/eng/fc/FIBA/fibaHist/p/openNodeIDs/987/selNodeID/987/bday.html|site = [[Fédération internationale de basket-ball]].com|consulté le = 23 février 2015}}</ref>. À l'origine, cette fédération ne supervise que les équipes d'amateurs. Elle joue un rôle fondamental dans l'inscription du basketball au programme des [[Jeux olympiques d'été]] de [[Jeux olympiques d'été de 1936|1936]] à [[Berlin]]. Les matchs y sont disputés en extérieur, sur un terrain en [[terre battue]]<ref name=":42" />. Le premier titre olympique est remporté par l'équipe nationale américaine, avec entre autres [[Sam Balter]], [[Ralph Bishop]] et [[Francis Johnson]], contre l'équipe du Canada. Le {{date-|22 août 1951}}, à [[Berlin-Ouest]], une rencontre est disputée devant plus de {{unité|75000|spectateurs}}, ce qui en ferait la plus importante fréquentation pour un match de basket-ball<ref name=":032">{{Lien web|langue = en|titre = Marques Haynes, 89, Dies; Dribbled as a Globetrotter and Dazzled Worldwide|url = https://www.nytimes.com/2015/05/23/sports/marques-haynes-harlem-globetrotters-star-dribbler-dies-at-89.html?_r=0|site = [[The New York Times]]|date = 22 mai 2015|consulté le = 30 mai 2015|auteur1 = Bruce Weber}}</ref>. Le premier [[Coupe du monde de basket-ball masculin|championnat du monde de basket-ball]] est organisé en Argentine en [[1950 en basket-ball|1950]]<ref>{{Harvsp|Arceri|Bianchini|2004|p = 185}}</ref>, et trois ans plus tard a lieu le premier [[championnat du monde de basket-ball féminin]] à [[Santiago|Santiago du Chili]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = All-time medalists|url = http://www.fiba.com/world/women/2014/alltimemedalists|site = [[Fédération internationale de basket-ball]].com|consulté le = 23 février 2015}}</ref>. L'épreuve féminine ne devient olympique qu'en [[1976 en basket-ball|1976]], lors des [[Jeux olympiques d'été de 1976|Jeux olympiques de Montréal]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Montreal 1976|url = http://www.olympic.org/montreal-1976-summer-olympics|site = [[Jeux olympiques]]|consulté le = 23 février 2015}}</ref>, grâce notamment à l'action du secrétaire général de la FIBA [[Renato William Jones]]. === Depuis les années 1970 === [[Fichier:Jordan_by_Lipofsky_16577.jpg|vignette|redresse|alt=Un basketteur sautant au panier pour inscrire un dunk.|[[Michael Jordan]] sautant au panier pour réaliser un [[Slam dunk|dunk]]. Durant sa carrière longue de près de vingt ans (1984-2003), ses actions spectaculaires et ses cinq titres de [[NBA Most Valuable Player|meilleur joueur de la saison]] (MVP) ont fait de lui le basketteur le plus célèbre au monde.]] ==== Achèvement de la professionnalisation ==== La NBA gagne en visibilité et est diffusée dans un nombre croissant de pays, dont la France à partir de 1985<ref name=":222">{{Lien web|titre = Canal+ perd la NBA : «Un très gros coup dur», selon George Eddy|url = http://www.leparisien.fr/sports/canal-perd-la-nba-un-tres-gros-coup-dur-selon-george-eddy-01-11-2012-2284357.php|site = [[Le Parisien]]|date = 1er novembre 2012|consulté le = 12 février 2015}}</ref>. De nouveaux talents émergent dans les [[années 1970]], comme [[Kareem Abdul-Jabbar]] (pendant longtemps le [[Liste des meilleurs marqueurs en NBA en carrière|meilleur marqueur de l'histoire de la NBA]]), [[Elvin Hayes]], [[Moses Malone]], [[Robert Parish]] ou [[Bernard King]], ainsi que dans les [[années 1980]] où débutent entre autres [[Hakeem Olajuwon]], [[John Stockton]], [[Karl Malone]], [[Dominique Wilkins]] et [[Patrick Ewing]]. Toutefois, trois joueurs dominent la décennie et contribuent à accroître la popularité du basketball dans le monde : [[Larry Bird]], [[Magic Johnson]] et surtout [[Michael Jordan]], considéré comme le plus grand joueur de l'histoire<ref name="NBA bio M. Jordan2" />. À partir des [[années 1990]], quelques équipes parviennent à remettre en cause la domination des Lakers de Los Angeles et des Celtics de Boston sur le basketball américain, comme les [[Bulls de Chicago]] emmenés par Jordan (six titres entre 1991 et 1998) et les [[Spurs de San Antonio]] (cinq titres de 1999 à 2014). De nouvelles stars font leur apparition : [[David Robinson (basket-ball, 1965)|David Robinson]], [[Gary Payton]], [[Jason Kidd]], [[Steve Nash]], [[Dirk Nowitzki]], [[Tim Duncan]], [[Kobe Bryant]] ou encore [[Shaquille O'Neal]], connu pour son physique impressionnant et ses facéties sur le terrain. La professionnalisation du basket-ball se poursuit dans les années 1970 et ne s'achève véritablement qu'en 1990. En [[1989 en basket-ball|1989]], la FIBA cesse d'exclure les joueurs professionnels de ses compétitions<ref name=":42" />, et des joueurs professionnels sont pour la première fois admis aux Jeux olympiques de 1992. Néanmoins, la pratique amateur continue de se développer : en 2012, vingt-six millions d'Américains pratiquent le basketball (dont quinze millions de manière occasionnelle)<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Over 26 Million Americans Play Basketball|url = https://www.sfia.org/press/433_Over-26-Million-Americans-Play-Basketball|site = SFIA.org|date = 15 mars 2012|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. En juin 2015, la [[Fédération française de basket-ball]] annonce une progression importante du nombre de licenciés, avec un record de plus de {{formatnum:600000}}, dont 36 % de femmes<ref>{{Lien web|titre = 600 169 licenciés, record battu|url = http://www.ffbb.com/600-169-licencies-record-battu|site = [[Fédération française de basket-ball]]|consulté le = 2016-01-31}}</ref>. Au début des [[années 2010]], le basket-ball est l'un des sports les plus pratiqués au monde, avec plus de {{unité|100|millions}} de licenciés et plus de {{unité|450|millions}} de pratiquants occasionnels<ref>{{Lien web|titre = About FIBA - Quick facts|url = http://www.fiba.com/pages/eng/fc/FIBA/quicFact/p/openNodeIDs/962/selNodeID/962/quicFacts.html|site = [[FIBA]]|consulté le = 2016-01-31}}</ref>. ==== Mondialisation et contestation de la domination américaine ==== [[Fichier:Gasol Brothers at the 2012 Summer Olympics.jpg|vignette|droite|alt=Deux basketteurs espagnols côte à côte.|Les frères [[Marc Gasol|Marc]] et [[Pau Gasol]] sous le maillot de l'[[Équipe d'Espagne de basket-ball|équipe d'Espagne]], lors des [[Jeux olympiques d'été de 2012|Jeux olympiques de 2012]] à [[Londres]].]] Depuis la création du sport, les États-Unis ont dominé les compétitions internationales masculines et féminines, quoique concurrencés par les [[Équipe de Yougoslavie de basket-ball|équipes de Yougoslavie]] (puis de [[Équipe de Serbie de basket-ball|Serbie]]) et d'[[Équipe de Russie de basket-ball|Union soviétique]]. L'équipe américaine a notamment remporté l'or olympique à quatorze reprises, sur dix-huit olympiades où le basketball figure au programme. La première ''[[Dream Team]]'' (« Équipe de rêve ») américaine, composée notamment de [[Michael Jordan]], Magic Johnson, [[Charles Barkley]] et [[Scottie Pippen]], entre en compétition lors des [[Jeux olympiques d'été de 1992|Jeux olympiques de Barcelone]] et remporte le titre avec un écart moyen de 42 points sur ses adversaires. Elle est ainsi considérée comme la meilleure équipe de l'histoire<ref name=":162">{{Lien web|titre = Basket: il y a 20 ans, la Dream Team, meilleure équipe de l'histoire|url = http://www.slate.fr/life/59051/basket-dream-team-1992-anniversaire|site = [[Slate (magazine)|Slate]]|date = 9 juillet 2012|consulté le = 23 février 2015}}</ref>. Toutefois, avec la popularité croissante du basket-ball dans le monde, de nouvelles équipes nationales gagnent en niveau et parviennent à contester la suprématie américaine. L'équipe américaine, bien que composée intégralement de joueurs évoluant en NBA, finit sixième lors des [[Championnat du monde de basket-ball masculin 2002|championnats du monde en 2002]] derrière la Yougoslavie, l'[[Équipe d'Argentine de basket-ball|Argentine]], l'[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]], la [[Équipe de Nouvelle-Zélande de basket-ball|Nouvelle-Zélande]] et l'[[Équipe d'Espagne de basket-ball|Espagne]]<ref>{{lien web|url=http://basketretro.com/2014/07/25/le-cauchemar-du-team-usa-au-mondial-de-2002/|titre=Le cauchemar du Team USA au Mondial de 2002|éditeur=basketretro.com|date=25 juillet 2014|auteur=Richard Sengmany|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. Lors des [[Jeux olympiques d'été de 2004|Jeux olympiques de 2004]] à [[Athènes]], les États-Unis n'obtiennent que la médaille de bronze, après des défaites contre [[Équipe de Porto Rico de basket-ball|Porto Rico]], la [[Équipe de Lituanie de basket-ball|Lituanie]] et l'Argentine. Ils perdent également contre la [[Équipe de Grèce de basket-ball|Grèce]] en demi-finales des [[Championnat du monde de basket-ball masculin 2006|championnats du monde en 2006]]. Selon le classement établi par la FIBA en date du {{date-|3 octobre 2015}}, l'équipe américaine demeure la meilleure au monde, suivie par l'[[Équipe d'Espagne de basket-ball|Espagne]], la [[Équipe de Lituanie de basket-ball|Lituanie]], l'[[Équipe d'Argentine de basket-ball|Argentine]], la [[Équipe de France masculine de basket-ball|France]], la [[Équipe de Serbie de basket-ball|Serbie]], la [[Équipe de Russie de basket-ball|Russie]], la [[Équipe de Turquie de basket-ball|Turquie]], le [[Équipe du Brésil de basket-ball|Brésil]] et la [[Équipe de Grèce de basket-ball|Grèce]]<ref name="FIBA_rankings_men">{{Lien web |url=http://www.fiba.com/rankingmen |titre=FIBA World Rankings - Men |éditeur=[[FIBA]] |langue=en |consulté le=14 octobre 2015 |site=fiba.com}}</ref>. {| class="wikitable" |+Top 5 des équipes nationales (déc. 2018)<ref name="FIBA_rankings_men"/> |- !| Rang ! width="220" | Équipe !|Points !|Évolution |-align="center" | 1 || align="left" | {{États-Unis basket-ball}} <small>'''JO, CM'''</small> || 783 || {{Stagnation}} |-align="center" | 2 || align="left" | {{Espagne basket-ball}} <small>'''EU'''</small> || 702,6 || {{Stagnation}} |-align="center" | 3 || align="left" | {{France basket-ball}} || 650,2 || {{Stagnation}} |-align="center" | 4 || align="left" | {{Serbie basket-ball}} || 645 || {{Stagnation}} |-align="center" | 5 || align="left" | {{Argentine basket-ball}} || 627,1 || {{Stagnation}} |}Depuis les années 1990, une « globalisation » du basket-ball semble se mettre en place, avec la création de nombreux championnats et ligues à travers le monde. Aux championnats les plus anciens, créés avant les années 1970 ([[Championnat de France de basket-ball|Pro A]], [[Championnat d'Italie de basket-ball|Lega Basket]], [[Championnat de Grèce de basket-ball|ESAKE]], [[Championnat de Turquie de basket-ball|TBL]], [[Championnat d'Allemagne de basket-ball|BBL]], [[Liga ACB]]) s'ajoutent de nouvelles ligues professionnelles, essentiellement en Asie où le sport est en plein essor. La première ligue professionnelle d'Asie, la ''[[Philippine Basketball Association]]'' (PBA), organise son premier match le {{date-|9 avril 1975}} à [[Quezon City]], dans la banlieue de [[Manille]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rafe Batholomew|titre=Pacific Rims|sous-titre=Beermen Ballin' in Flip-Flops and the Philippines' Unlikely Love Affair with Basketball|lieu=New York|éditeur=[[New American Library]]|année=2011|pages totales=408|passage=13|isbn=978-0-451-23322-6}}</ref>. La ''[[National Basketball League (Australie)|National Basketball League]]'' est fondée en 1979 regroupe sept équipes australiennes et une équipe néo-zélandaise ; [[Women's National Basketball League (Australie)|une ligue féminine]] est créée en 1981. Des ligues sont créées partout dans le monde dans les [[années 2000]], comme la [[Bj League]] au [[Japon]] (2005), la [[Championnat du Brésil de basket-ball|NBB]] au Brésil (2008) et la [[VTB United League]] en Russie et [[Europe de l'Est]] (2008). Toutefois, c'est la ''[[Chinese Basketball Association]]'' qui connaît le plus fort développement et attire même d'anciens joueurs NBA, comme [[Metta World Peace]], [[Stephon Marbury]] ou [[Tracy McGrady]]<ref>{{Lien web|titre = Le paradis chinois des joueurs NBA|url = https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Le-paradis-chinois-des-joueurs-nba/512375|site = [[L'Équipe]]|date = 4 novembre 2014|consulté le = 23 février 2015|auteur = Alexis Hontang}}</ref>. Au Canada, bien que le [[hockey sur glace]] demeure le sport le plus pratiqué et médiatisé, le nombre de licenciés et de matchs diffusés ne cesse de croître depuis une dizaine d'années<ref name=":0" />.[[Fichier:Yao Ming (2310550443).jpg|vignette|alt=Un joueur chinois sur un terrain de basket-ball.|Le joueur chinois [[Yao Ming]] en décembre 2006, sous le maillot des [[Rockets de Houston]]. De 2002 à 2011, il dispute neuf saisons en [[National Basketball Association|NBA]] et contribue à l'expansion du basket-ball en Asie.]]Face au développement international du basketball, la NBA s'est peu à peu ouverte aux meilleurs joueurs étrangers non formés aux États-Unis. Parmi les premiers figurent des Yougoslaves comme [[Dražen Petrović]], [[Toni Kukoč]] et [[Vlade Divac]], ou des Lituaniens ([[Arvydas Sabonis]], [[Šarūnas Marčiulionis]]). Une [[Liste des joueurs français en NBA|vingtaine de joueurs français]] a foulé les parquets de la ligue américaine : [[Tariq Abdul-Wahad]] fut le premier, en 1997, suivi par d'autres comme [[Nicolas Batum]], [[Joakim Noah]], [[Mickaël Piétrus]], [[Kevin Séraphin]], [[Johan Petro]], [[Boris Diaw]] ou encore [[Tony Parker]], quatre fois champion NBA avec les Spurs de San Antonio. La ligue recrute aussi plusieurs joueurs africains : [[Manute Bol]], [[Michael Olowokandi]], [[DeSagana Diop]], [[Luc Mbah a Moute]], [[Hasheem Thabeet]] ou [[Bismack Biyombo]]. Des joueurs russes ([[Timofeï Mozgov]], [[Andreï Kirilenko (basket-ball)|Andreï Kirilenko]]), espagnols (les frères [[Pau Gasol|Pau]] et [[Marc Gasol]]), allemands ([[Dirk Nowitzki]], [[Detlef Schrempf]]), italiens ([[Andrea Bargnani]], [[Marco Belinelli]]), suisses ([[Thabo Sefolosha]], [[Clint Capela]]), argentins ([[Manu Ginóbili]], [[Andrés Nocioni]]) et brésiliens ([[Anderson Varejão]] et [[Nenê (basket-ball)|Nenê]]) font également leur apparition. Quelques Australiens ([[Luc Longley]], [[Andrew Bogut]]) sont aussi parvenus à intégrer un club américain. Enfin, depuis les [[années 2000]] et le gain de popularité du basketball en [[Asie]], la NBA a accueilli quelques joueurs chinois ou d'origine chinoise : [[Yi Jianlian]], [[Wang Zhizhi]], [[Jeremy Lin]] et surtout le géant [[Yao Ming]], figure de proue de l'expansion du basket-ball en Chine, où le basket-ball est devenu le deuxième sport le plus pratiqué après le [[tennis de table]]<ref>{{Lien web|titre = Yao Ming, la fin d'un rêve chinois|url = http://www.france24.com/fr/20110720-basket-nba-yao-ming-fin-dun-reve-chinois/|site = [[France 24]]|date = 20 juillet 2011|consulté le = 23 février 2015|auteur = Emmanuel Versace}}</ref>{{,}}<ref name=":15">{{Lien web|titre = La Chine, l’autre pays du basket|url = http://www.telerama.fr/monde/la-chine-l-autre-pays-du-basket,32357.php|site = [[Télérama]]|consulté le = 2016-01-24|auteur1 = Paul Miquel}}</ref>. === Pratique féminine du basket-ball === {{Article détaillé|Basket-ball féminin}} [[Fichier:Smith-College-Class-1902-basketball-team.jpg|gauche|vignette|alt=Une équipe de basket-ball féminin|L'équipe féminine de basket-ball du [[Smith College]] en 1902.]] L'histoire du [[basket-ball féminin]] débute en 1892 au ''[[Smith College]]'' ([[Massachusetts]]), lorsque la professeure d'éducation physique [[Senda Berenson Abbott]] adapte les règles du jeu pour les femmes<ref name=":112">{{Lien web|langue=en|titre=History of Women's Basketball|url=http://www.wnba.com/archive/wnba/about_us/jenkins_feature.html|site=[[Women's National Basketball Association|WNBA]]|consulté le=4 février 2016|auteur= Sally Jenkins}}.</ref>. Ainsi, elle interdit d'arracher le ballon à l'adversaire ou de dribbler au sol plus de trois fois, afin de ne pas {{Citation|développer une tendance à la nervosité et perdre la grâce, la dignité et l'estime de soi}}<ref name=":112" />. Peu après avoir été embauchée, elle rencontre [[James Naismith|Naismith]] afin d'en apprendre davantage sur le basket-ball<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Supplement to the Research Quarterly|url = http://clio.fivecolleges.edu/smith/berenson/1biog/19411000/index.shtml?page=4|site = clio.fivecolleges.edu|consulté le = 12 avril 2015}}.</ref>. Convaincue de l'intérêt de ce sport et des valeurs qu'il peut véhiculer, elle organise le premier match universitaire féminin au ''Smith College'' le {{date-|21 mars 1893}} : les élèves en première année (''{{Langue|en|texte = freshmen}}'') jouent contre les deuxièmes années (''{{Langue|en|texte = sophomores}}'')<ref name=":122">{{Lien web|langue = en|titre = Senda Berenson Papers, 1875-1996|url = http://clio.fivecolleges.edu/smith/berenson/|site = clio.fivecolleges.edu|consulté le = 12 avril 2015}}.</ref>. Le sport s'implante dans plusieurs [[Université pour femmes|universités pour femmes]], dont [[Wellesley College|Wellesley]], [[Vassar College|Vassar]] et [[Collège Bryn Mawr]]<ref name=":112" />. Le {{date-|4 avril 1896}}, l'équipe de [[Université Stanford|Stanford]] affronte celle de [[Université de Californie à Berkeley|Berkeley]] dans un match à neuf contre neuf, qui voit la victoire de Stanford par 2–1. [[Fichier:20130607 - France-Canada - 040.jpg|vignette|alt=Une joueuse française, balle en main, face à une joueuse canadienne.|La joueuse française [[Céline Dumerc]] (en bleu) lors d'un match face au [[Équipe du Canada féminine de basket-ball |Canada]], le {{date-|7 juin 2013}}.]] En [[1895 en sport|1895]], [[Clara Gregory Baer]] publie le premier recueil des règles du basket-ball féminin, alors appelé [[basquette]]. Les règles de Berenson sont publiées pour la première fois en 1899, et celle-ci réalise la première édition du ''{{Langue|en|texte = Women's Basketball Guide}}'' d'[[Albert Spalding (baseball)|Albert Spalding]] en 1901<ref name=":122" />. La pratique féminine est alors très mal considérée : devant le développement du sport dans les lycées, de nombreuses études tentent de prouver les effets du basket-ball sur la moralité des jeunes filles et prônent son interdiction<ref name=":112" />. Les joueuses portent le [[corset]] ainsi que de longues robes, qui les font fréquemment trébucher<ref name=":112" />. Le [[Tir en suspension|tir]] devait être effectué à une seule main : tirer à deux mains était jugé disgracieux car il mettait la poitrine en avant<ref name=":112" />. Les joueuses des ''{{Langue|en|texte = [[Edmonton Grads]]}}'', une équipe canadienne qui réalise des tournées entre 1915 et 1940, n'étaient pas payées et devaient impérativement rester célibataires<ref name=":0" />. De premières stars féminines émergent aux États-Unis, comme [[Mildred Didrikson Zaharias|Mildred Didrickson]] des [[Golden Cyclones]] et l'équipe des [[All American Red Heads]]. Cette dernière se produit en spectacle à la manière des [[Globetrotters de Harlem]] et joue parfois contre des équipes masculines, avec les règles destinées aux hommes<ref name=":112" />. Elles ont cependant pour obligation de se maquiller et de soigner leur apparence<ref name=":112" />. Dès [[1924 en sport|1924]], la [[Fédération sportive féminine internationale]] organise une compétition de basket-ball. Les ''{{Langue|en|texte = Edmonton Grads}}'' dominent le basket-ball féminin jusqu'aux [[années 1940]] : elles jouent contre toutes les équipes qui acceptent de les défier et remportent {{nobr|522 victoires}} pour seulement vingt défaites. Elles remportent également le tournoi de démonstration du basket-ball féminin aux [[Jeux olympiques d'été de 1924|Jeux olympiques de 1924]], [[Jeux olympiques d'été de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'été de 1932|1932]] et [[Jeux olympiques d'été de 1936|1936]]. Le basket-ball féminin accède à plus de reconnaissance dans la seconde moitié du {{s|XX}}, avec notamment la création du [[Coupe du monde féminine de basket-ball|championnat du monde féminin]] en 1953 et du [[championnat d'Afrique féminin de basket-ball |championnat d'Afrique]] en 1966<ref>{{lien web|url=http://le-rdc.over-blog.com/article-cinquantenaire-du-basket-ball-centrafricain-62233298.html|titre=cinquantenaire du basket ball centrafricain|éditeur=le-rdc.over-blog.com|date=2 décembre 2010|consulté le=5 février 2016}}.</ref>. Le sport prend son essor aux États-Unis après l'adoption du [[Titre IX]], qui interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d'éducation soutenus par l’État, et permet la constitution de nombreuses équipes universitaires : un [[Championnat NCAA féminin de basket-ball |championnat NCAA féminin]] est créé en [[1982 en basket-ball|1982]]<ref name="NOW">{{lien web|lang=en|url=http://forumonpublicpolicy.com/vol1.no2.wr/brammer.pdf|titre=Thirty years of title IX: a review of gender equity in american education|éditeur=forumonpublicpolicy.com|date=2007|auteur=Leila Brammer|consulté le=5 février 2016}}.</ref>. En 1976, le basket-ball devient un sport olympique féminin<ref>{{lien web|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/competitions/les-competitions-internationales/|titre = Les compétitions internationales|consulté le = 31 janvier 2016|site = [[L'Équipe]]}}.</ref>. L'[[Équipe des États-Unis féminine de basket-ball |équipe des États-Unis]] (9) et celle d'[[Équipe d'URSS féminine de basket-ball |URSS]]/[[Équipe de Russie féminine de basket-ball|Russie]] (3) se partagent les titres, avec une domination américaine ininterrompue depuis 1996. En [[1985 en basket-ball|1985]], Senda Berenson, [[Bertha Teague]] et [[Margaret Wade (basket-ball)|Margaret Wade]] deviennent les premières femmes à être intronisées au ''[[Basketball Hall of Fame]]''<ref name=":112" />. La professionnalisation du basket-ball féminin se renforce en [[1997 en basket-ball|1997]] avec la création de la [[Women's National Basketball Association]] (WNBA), sur le modèle de la [[National Basketball Association|NBA]]. Elle voit rapidement émerger des joueuses vedettes telles que [[Lisa Leslie]], [[Tina Thompson]], [[Sue Bird]], [[Diana Taurasi]] ou [[Candace Parker]]. Les matchs de la ligue sont diffusés à la télévision depuis 2009 et participent au développement de la popularité du basket-ball féminin<ref>{{lien web|lang=en|url=http://espn.go.com/wnba/story/_/id/9108870/wnba-espn-wnba-extend-agreement-2022|titre=ESPN, WNBA extend agreement|éditeur=espn.go.com|date=28 mars 2013|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. == Équipement == === Matériel === [[Fichier:Basketball court fiba.svg|vignette|gauche|redresse|alt=Un terrain de basket-ball.|Un [[terrain de basket-ball]] selon les règles de la [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]].]] {{Article détaillé|Terrain de basket-ball|Panneau de basket-ball|Panier (basket-ball)|Ballon de basket-ball}} [[Fichier:Lifetime_Basketball_Hoop.jpg|vignette|upright=0.85|Un panier de basket-ball à l'extérieur, avec un arceau, un filet et un [[panneau de basket-ball|panneau]] transparent.]] Le basket-ball se joue généralement dans un endroit couvert, comme un [[Gymnase (sport)|gymnase]], mais peut aussi être pratiqué sur des aires de jeu en tant que loisir, sous sa variante la plus populaire : le ''[[streetball]]'' (« basket-ball de rue »). Le [[terrain de basket-ball|terrain]] est doublement [[Symétrie axiale|symétrique]], en longueur et en largeur. Ses dimensions varient, selon les pays ou les normes internationales, de {{unité|22,50|à=29|mètres}} de long sur {{unité|13|à=15|mètres}} de large. Les terrains en extérieur (''[[Terrain de jeux|playgrounds]]'') peuvent être goudronnés ou en [[terre battue]]. Les terrains couverts sont généralement réalisés en [[Parquet (construction)|parquet]], avec des lattes d'[[érable]] disposées dans le sens de la longueur. Le nom et le logo de l'équipe résidente sont souvent peints sur le cercle central. Les salles accueillant des matchs en compétition possèdent des équipements supplémentaires comme l'[[shot clock|horloge des 24 secondes]], une [[Table de marque (basket-ball)|table de marque]] (sur le côté), des tableaux d'affichage et des compteurs. Aux États-Unis, la plupart comprennent également des écrans suspendus au plafond. Aux deux extrémités du terrain se trouve un [[panier (basket-ball)|panier]], formé par un anneau (ou ''arceau'') métallique situé à {{Unité|3.05|m}} du sol, en dessous duquel est attaché un filet ouvert en son centre<ref name="Basketball equipment and history">{{Lien web|langue = en|titre = Basketball equipment and history|url = http://www.olympic.org/basketball-equipment-and-history?tab=equipment|site = [[Jeux olympiques]]|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. L'arceau est fixé à un [[Panneau de basket-ball|panneau]] rectangulaire vertical (la {{Citation|planche}}) sur lequel la balle peut rebondir lors d'un tir. Certains arceaux peuvent s'incliner lorsqu'un joueur effectue un [[Slam dunk|dunk]] puis revenir en position horizontale (les [[Anneau inclinable|anneaux inclinables]]). Toutefois, par extension, le terme de panier désigne la structure entière : le mât, le panneau, et le panier ''stricto sensu''. Sous chaque panier se trouve une zone [[Rectangle|rectangulaire]] ([[Trapèze|trapézoïdale]] avant octobre 2010) appelée la [[raquette (basket-ball)|raquette]] (ou zone restrictive). Un arc de cercle situé à {{Unité|6.25|m}} ({{Unité|6.75|m}} depuis 2010 pour les championnats de [[Championnat de France de basket-ball|Pro A]], [[Championnat de France de basket-ball de Pro B|Pro B]], N1 français et basket-ball féminin ; {{Unité|7.23|m}} en NBA) de chaque panier représente la ligne de [[Panier à trois points|tirs à trois points]]. Sous l'anneau est tracé un arc de cercle d'un rayon de {{unité|1.25|m}} dans lequel aucun passage en force d'un attaquant ne sera sifflé par l'arbitre<ref name="Dimitri ">{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/172041/la-fiba-fait-un-peu-evoluer-ses-regles/|titre=La FIBA fait un peu évoluer ses règles|éditeur=basketusa.com|date=22 juin 2013|auteur=Dimitri Kucharczyk|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. Le [[ballon de basket-ball]] standard est de forme sphérique, et a une masse de {{Unité|650|g}} et un diamètre de {{Unité|24|cm}}. Sa pression intérieure est de 0,55 [[atmosphère (unité)|atm]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John J. Fontanella|titre=The Physics of Basketball|lieu=Baltimore|éditeur=[[Johns Hopkins University Press]]|année=2006|pages totales=168|isbn=978-0-8018-8513-6}}</ref>. Initialement, le basket-ball se pratiquait avec un [[ballon de football]], puis des ballons spécifiques de couleur marron. Ce n'est qu'à la fin des années 1950 que [[Tony Hinkle]], désireux de créer une balle plus visible des joueurs et des spectateurs, développe la [[Ballon de basket-ball|balle de couleur orange]] encore utilisée aujourd'hui<ref name=":04" />. Constituée de huit pièces de cuir cousues autour d'une [[chambre à air]], il existe en plusieurs tailles : 7 pour les hommes, 6 pour les femmes, et de 5 à 3 pour les jeunes joueurs. Le ballon officiel de la NBA est fabriqué par [[Wilson Sporting Goods|Wilson]], et celui de la FIBA par l'équipementier japonais [[Molten]]. {{Clr|left}} === Vêtements et accessoires === [[Fichier:Carmelo_Anthony_Nov_2013.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Un joueur de basket-ball avec son équipement : maillot, short, bandeau.|Le joueur américain [[Carmelo Anthony]] portant un équipement complet : maillot, short, bandeau et ''[[Basketball sleeve|shooting sleeve]]'' avec protection au coude sur les deux bras.]] Au tout début du siècle, les joueurs portaient des maillots en [[tricot]] de [[laine]] et des pantalons en [[Textile|étoffe]]. La dureté du jeu et le mauvais état des terrains imposait en outre le port de protections aux genoux, aux coudes et aux tibias. Dès les [[années 1910]], le port du maillot se développe et les pantalons en étoffe sont remplacés par des [[short]]s. Dans les [[années 1960]], l'habillement des joueurs évolue : les maillots deviennent plus légers et sont progressivement réalisés en [[Fibre synthétique|fibres synthétiques]]. À l'initiative notamment de [[Michael Jordan]], les shorts sont allongés et les maillots rendus plus larges<ref name=":2" />. En outre, certains joueurs portent des gaines au bras effectuant les tirs, ou plus rarement aux doigts : les ''[[Basketball sleeve|sleeves]]''. D'autres comme [[Slick Watts]] ou [[Bill Walton]] ont rendu populaires les bandeaux, portés autour de la tête ou au poignet<ref name=":2" />. Fabriqués en [[nylon]] et [[élasthanne]] extensibles, ils sont destinés à garder les muscles chauds ou éponger la sueur, mais sont aussi utilisés comme un accessoire de style<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nate LeBoutillier|titre=The Best of Everything Basketball Book|éditeur=Capstone|année=2011|pages totales=64|passage=58–59|isbn=978-1-4296-5468-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=R9mlMwWQqJgC&pg=PA59}}</ref>. Les [[Chaussure de basket-ball|chaussures de basket-ball]] ont également changé au fil du temps. Au début du siècle, la plupart des joueurs portaient des chaussures de cuir peu confortables. En 1903, l'équipementier sportif [[Spalding (entreprise)|Spalding]] met en vente un modèle spécialement conçu pour le basket-ball, avec un système de ventouses pour éviter de glisser<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[James Naismith]]|titre=Basketball|sous-titre=Its Origin and Development|éditeur=[[University of Nebraska Press]]|année=1941|pages totales=204|passage=89–90|isbn=0-8032-8370-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yDKtaGdhZncC&pg=PA89}}</ref>. Des modèles en toile et en caoutchouc ont ensuite été créés, parfois sur les conseils de joueurs comme [[Chuck Taylor]], qui contribua au développement des [[Converse (chaussure)|Converse]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Converse history|url = http://www.insidehoops.com/converse-history.shtml|site = InsideHoops.com|date = 5 août 2005|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. Les [[Chuck Taylor All Star]] et les [[Keds]] sont les chaussures les plus utilisées dans les années 1960 et [[Années 1970|1970]]<ref name=":2" />. À partir des [[années 1980]] apparaît la forme actuelle des chaussures de basket-ball, avec une forme montante cachant la [[malléole médiale]] afin d'éviter les risques de torsion de la [[Cheville (anatomie)|cheville]] : [[Nike]] et [[Adidas]] dominent alors le marché<ref name=":2" />. Les plus grands joueurs sont sponsorisés par des fabricants de baskets, tel Michael Jordan avec Nike<ref>{{Lien web|langue = en|titre = How Nike landed Michael Jordan|url = http://espn.go.com/blog/playbook/dollars/post/_/id/2918/how-nike-landed-michael-jordan|site = [[ESPN]]|date = 15 février 2013|consulté le = 24 février 2015|auteur = Darren Rovell}}</ref>: ce dernier a d'ailleurs développé sa propre collection de baskets nommée [[Nike Air Jordan|Air Jordan]]<ref name=":2" />. Si les chaussures de basket-ball se sont imposées en compétition et sont par exemple obligatoires lors des Jeux olympiques<ref name="Basketball equipment and history" />, il est cependant possible de pratiquer le sport en loisir avec de simples [[Chaussure de sport|baskets]]. Dans les matchs officiels, chaque joueur porte un maillot numéroté. La règle FIBA impose les numéros de 4 à 15 lors des compétitions internationales, soit douze numéros (autant qu'il y a de joueurs dans une équipe). Toutefois, en NBA, les joueurs peuvent choisir n'importe quel numéro de 0 à 99 compris (le 00 existe aussi)<ref>A la différence du basketball, dans d'autres sports comme le [[football]] ou le [[rugby (sport)|rugby]], le numéro dépend du poste et est donc imposé au joueur.</ref>. Ainsi, en général et dans la mesure du possible, les joueurs de NBA conservent le même numéro durant toute leur carrière, même en changeant d'équipe, sauf quand un joueur le possède déjà ou quand celui-ci est retiré. Lorsque certains joueurs marquent l'histoire de leur [[Franchise (sport)|franchise]], il arrive que celle-ci décide de [[Maillot retiré|retirer leur numéro]] pour leur rendre hommage. Ainsi, le célèbre {{nobr|numéro 23}} porté par Michael Jordan aux [[Bulls de Chicago]] a été rendu indisponible dans cette franchise après son départ<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Chicago Bulls retired numbers|url = http://www.nba.com/bulls/history/retired_numbers.html|site = [[National Basketball Association|NBA]].com|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. {{Clr|left}} == Règlement == Les durées de jeu et les dimensions des lignes du terrain varient souvent en fonction des championnats et des ligues organisatrices : le règlement présenté ci-dessous comprend les normes internationales ([[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]]) et nord-américaines ([[National Basketball Association|NBA]]). La FIBA a toutefois annoncé son intention de se rapprocher progressivement des normes américaines<ref>{{Lien web|titre = La FIBA veut changer ses règles et se rapprocher de la NBA|url = http://www.basketactu.com/la-fiba-veut-changer-ses-regles-et-se-rapprocher-de-la-nba-34681/|site = Basketactu.com|date = 29 janvier 2013|consulté le = 22 avril 2015}}</ref>. L'objectif du jeu est de marquer davantage de points que ses adversaires, en inscrivant des [[Panier (basket-ball)|paniers]] tout en empêchant l'autre équipe de le faire. Un panier inscrit vaut deux points, ou trois s'il résulte d'un tir effectué derrière la [[Panier à trois points|ligne des trois points]] ({{Unité|6.75|m}} d'après la FIBA ; {{Unité|7.24|m}} en NBA). Le [[lancer franc]], accordé par l'[[Arbitre (basket-ball)|arbitre]] après certaines fautes, n'accorde qu'un seul point. === Règles du jeu === [[Fichier:Joakim Noah and JaVale McGee.jpg|vignette|redresse|alt=Deux joueurs réalisant un entre-deux.|[[Joakim Noah]] (gauche) et [[JaVale McGee]] effectuant l'[[Entre-deux (basket-ball)|entre-deux]] au début du match.]] Un match se déroule en quatre périodes (appelées « quarts-temps ») de dix minutes selon les règles FIBA<ref name=":5">{{Lien web|langue = en|titre = Official Basketball Rules 2014|url = http://www.fiba.com/downloads/Rules/2014/Official_Basketball_Rules_2014_Y.pdf|site = [[Fédération internationale de basket-ball]]|date = {{1er}} octobre 2014|consulté le = 13 mars 2015}}</ref>, et quatre périodes de douze minutes selon les règles NBA<ref name=":6">{{Lien web|langue = en|titre = Official Rules of the National Basketball Association 2014-2015|url = https://turnernbahangtime.files.wordpress.com/2014/12/2014-15-nba-rule-book.pdf|site = [[National Basketball Association]]|consulté le = 13 mars 2015}}</ref>. Le championnat universitaire américain ([[Championnat NCAA masculin de basket-ball|NCAA]]) utilise quant à lui deux périodes de vingt minutes<ref name=":7">{{Lien web|langue = en|titre = Men's Basketball 2013-2014 and 2014-2015 rules|url = http://www.ncaapublications.com/productdownloads/BR15.pdf|site = [[National Collegiate Athletic Association|NCAA]]|consulté le = 13 mars 2015}}</ref>. Une pause de quinze minutes est accordée à la mi-temps dans les trois règlements, et les équipes changent de panier pour la seconde partie du jeu<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />{{,}}<ref name=":7" />. Le chronomètre est arrêté à chaque coup de sifflet de l'arbitre (en cas de faute ou de sortie par exemple) : la durée réelle du match excède donc beaucoup le temps de jeu règlementaire et atteint généralement deux heures. Le temps de jeu étant effectif, il n'y a pas de temps additionnel comme au [[football]] ; une sonnerie retentit au moment où la dernière seconde de chaque période s'est écoulée, mais un tir réussi après la sonnerie peut être accordé si le joueur a lâché le ballon avant que la sonnerie ne retentisse (''[[Buzzer beater (basket-ball)|buzzer beater]]''). Seuls cinq joueurs de chaque équipe peuvent être présents simultanément sur le terrain<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />{{,}}<ref name=":7" />. Chaque équipe peut remplacer un ou plusieurs joueurs pendant les arrêts de jeu et les temps morts. Un nombre limité de temps morts est autorisé, à la demande de l'entraîneur. Leur durée est comprise entre vingt et cent secondes (en NBA). L'entraîneur se trouve au bord du terrain et donne des instructions stratégiques à ses joueurs. Le banc accueille les joueurs remplaçants, ainsi que les entraîneurs assistants et d'autres membres du personnel de l'équipe. Au début du match, l'engagement est effectué par l'arbitre sous la forme d'un [[Entre-deux (basket-ball)|entre-deux]]<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. Pour cela, un joueur de chaque équipe (généralement le plus grand, celui qui saute le plus haut ou un compromis des deux) se place face à son adversaire, derrière la ligne du milieu de terrain, en direction du panier où il doit attaquer. L'arbitre lance alors la balle au-dessus des deux joueurs et ceux-ci doivent pousser le ballon avec la main pour qu'un de leurs équipiers l'attrape. C'est à ce moment-là que le match commence. À l'issue de la rencontre, l'équipe ayant inscrit le plus de points remporte le match. En cas d'égalité, on joue alors cinq minutes de [[prolongation]] pour départager les deux équipes, et ce quelle que soit la compétition en cours. S'il y a à nouveau égalité au terme de la prolongation, on rejoue une autre prolongation. Il n'y a ainsi jamais de match nul au basket-ball (sauf en cas de phase finale aller/retour, où il peut y avoir match nul au match aller ou retour, le vainqueur se décidant au cumul des points sur les deux matchs)<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. === Arbitres et officiels de la rencontre === {{Article détaillé|Arbitre (basket-ball)|Table de marque (basket-ball)}} Les rencontres professionnelles de basket-ball sont supervisées par trois arbitres. En NBA, l'arbitrage est effectué par un arbitre présent sur le terrain (nommé ''{{Langue|en|texte = crew chief}}'') et deux arbitres de touche. La [[FIBA]] utilise une organisation différente avec un arbitre dit {{citation|de queue}} (le plus proche du centre du terrain), un dit {{citation|de tête}} (sous le panier) et un troisième dit {{citation|central}} (entre ses deux collègues)<ref>{{pdf}} {{lien web|url=http://cdbb12.free.fr/textes-officiels/arbitrage-a-3-2010-lecture-seule.pdf|titre=Règlement Officiel de Basketball 2010 - Manuel de l’arbitrage à trois arbitres |date=17 avril 2010|auteur=[[FIBA]]|consulté le=7 janvier 2016}}</ref>. Les officiels de la [[Table de marque (basket-ball)|table de marque]] sont chargés de compter les points inscrits, de gérer le chronomètre de jeu, de noter les fautes individuelles et d'équipe commises ainsi que les remplacements effectués. Ils gèrent également la flèche de possession alternée et le chronomètre des tirs (ou [[Shot clock|horloge des 24 secondes]]) ainsi que les drapeaux signalant que la prochaine faute d'une équipe entraînera deux lancers francs. === Violations === [[Fichier:Nalini Hawkins 2011.jpg|gauche|vignette|alt=Une joueuse dribblant balle en main.|Une joueuse en train de [[dribble]]r pour avancer sur le terrain.]] Les joueurs doivent manipuler le ballon avec les mains exclusivement. Celui-ci peut être déplacé en étant lancé, passé entre deux joueurs, roulé au sol ou dévié par la main. En revanche, il est interdit de le toucher avec une partie quelconque de la jambe de manière délibérée ou de le frapper du poing : cela constitue une violation qui entraîne la perte de possession du ballon. Lorsqu'un joueur est en possession du ballon, il doit [[dribble]]r, c'est-à-dire faire constamment rebondir le ballon sur le sol avec une main, pour pouvoir se déplacer avec. Si le joueur qui possède le ballon prend plus de deux appuis sans dribbler, ou s'il fait un saut complet en conservant le ballon à la retombée, il est alors sanctionné par un [[marcher]] (en anglais : ''{{langue|en|traveling}}''), et le ballon est rendu à l'équipe adverse par une remise en jeu<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. Lorsqu'un joueur reprend son dribble après l'avoir arrêté, ou récupère le ballon après l'avoir lâché sans que celui-ci n'ait rien touché, il est sanctionné par une reprise de dribble (''{{langue|en|double dribble}}'' en anglais). De même, un joueur qui a le ballon n'a pas le droit de poser sa main sous le ballon au cours de son dribble, ce qui constitue un porter de ballon (''{{langue|en|carry}}'')<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. La main doit en effet toujours être en contact avec l'hémisphère supérieur du ballon. Dans les deux cas, la balle est rendue à l'adversaire. Le ballon est hors-jeu dès qu’il rebondit sur ou en dehors des limites du terrain (les lignes de touche ne font pas partie du terrain), ou lorsqu'il est touché par un joueur qui mord ou dépasse les limites du terrain<ref name=":5" />. Contrairement au [[football]], ce n’est pas la position absolue du joueur ou du ballon qui compte, mais le rebond ou l'appui : un joueur peut ainsi plonger en dehors du terrain et sauver la balle, du moment qu'il saute depuis l'intérieur du terrain et qu'il la lâche avant de toucher le sol en dehors du terrain. Si une équipe se trouve en zone avant (moitié de terrain adverse) avec le ballon, et que ce dernier vient à revenir en zone arrière sans toucher un adversaire (par une passe ou un appui dans sa propre moitié de terrain), l'arbitre siffle un retour en zone (''{{Langue|en|texte = backcourt violation}}'')<ref name=":5" />. Le ballon est rendu à l'adversaire à l'endroit le plus proche de la violation, en dehors des limites du terrain. Pour être considéré en zone avant il faut que le ballon et les deux appuis du joueur qui contrôle la balle aient traversé la ligne médiane. [[Fichier:NBA shot clock.jpg|vignette|alt=Une horloge des 24 secondes située au-dessus d'un panier.|Une [[shot clock|horloge des 24 secondes]] affichant un temps restant de dix secondes pour l'équipe en attaque.]] Afin de favoriser un jeu offensif, des règles de temps de possession du ballon ont progressivement été imposées. Les joueurs disposent de {{unité|8|secondes}}<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.hoopfeed.com/content/2016/10/17/wnba-statement-on-missed-8-second-violation-in-game-4/|titre=WNBA statement on missed 8-second violation in Game 4|éditeur=hoopfeed.com|date=17 octobre 2016|consulté le=19 octobre 2016}}</ref> (NBA<ref name=":6" />, FIBA<ref name=":5" />) ou {{unité|10|secondes}} (NCAA<ref name=":7" />) pour franchir leur moitié de terrain en attaque. Les attaquants doivent en outre effectuer un tir avant {{unité|24|secondes}}, mesurées par l'horloge des {{nobr|24 secondes}}, depuis [[saison NBA 1954-1955|1954]] pour la NBA<ref>{{lien web|url=http://basketretro.com/2015/10/30/histoire-dany-biasone-lun-des-peres-de-la-nba-a-lorigine-de-la-regle-des-24-secondes/|titre=30 octobre 1954, la NBA adoptait pour la première fois la règle des 24 secondes|éditeur=basketretro.com|date=30 octobre 2015|auteur= Patrick Parizot|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. La règle est adaptée à {{unité|30|secondes}} par la FIBA, qui passe aussi à {{unité|24|secondes}} en [[1999 en basket-ball|1999]]. La NCAA choisit {{unité|35|secondes}} avant de passer à 30 pour la saison 2015-2016<ref name="35S">{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/298539/la-ncaa-valide-le-passage-a-lhorloge-des-30-secondes/|titre=La NCAA valide le passage à l’horloge des 30 secondes|éditeur=basketusa.com|date=9 juin 2015|auteur=Fabrice Auclert|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. Un joueur en attaque ne peut rester [[Règle des trois secondes en défense|plus de trois secondes d'affilée]] dans la [[Raquette (basket-ball)|raquette]] à partir du moment ou son équipe dépasse le milieu de terrain. Les {{unité|3|secondes}} ne sont plus comptabilisées dès qu'un joueur tente un tir au panier. Lors d'une remise en jeu, l’équipe attaquante dispose de {{unité|5|secondes}} pour effectuer celle-ci. Un joueur qui possède le ballon et qui arrête de dribbler dispose de {{unité|5|secondes}} pour s'en débarrasser (par une passe, un tir, ou en la faisant habilement toucher par un adversaire) si le joueur adverse le soumet à une pression défensive (action de [[défense individuelle]] rapprochée)<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. Les règles connaissent régulièrement des évolutions importantes comme avec l’introduction la [[shot clock|règle des 24 secondes]] (1954 en NBA, 1956 par la FIBA d'abord avec 30 secondes), du [[panier à trois points]] en 1984, puis en 2010 un nouveau tracé du terrain faisant notamment passer la ligne des tirs primés à {{taille|m=6.75}}<ref name="R2010">{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/41239/nouvelles-regles-fiba-quest-ce-qui-change-le-1er-octobre/|titre=Nouvelles règles FIBA : ce qui change le 1er octobre|éditeur=basketusa.com|date=17 août 2010|auteur=Julien Bordet|consulté le=31 janvier 2016}}</ref>. Les règles changent au fil du temps, parfois en réaction à l'influence d'un joueur. Ainsi le ''[[goaltending]]'' – changer la trajectoire de la balle lorsque celle-ci se trouve dans la zone cylindrique située au-dessus de l’arceau – n’est sanctionné qu'à partir de 1956 que parce que [[Bill Russell]] l'utilisait trop facilement en NCAA. La même année, il est définitivement interdit de franchir la ligne des lancers francs avant le tir car [[Wilt Chamberlain]] détournait l'exercice en prenant trois pas d’élan pour transformer son tir en lay-up. À partir du {{date-|29 mars 1967}} et jusqu'en 1976, la NCAA bannit le dunk pour minorer la domination de [[Kareem Abdul-Jabbar|Lew Alcindor]]<ref>{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/336559/kareem-abdul-jabbar-des-origines-a-la-disparition-du-skyhook/|titre=Kareem Abdul-Jabbar, des origines à la disparition du skyhook|éditeur=basketusa.com|date=10 janvier 2016|auteur=Gaëtan Scherrer|consulté le=10 janvier 2016}}</ref>. Enfin, l'{{Lien|langue=en|trad=Basket interference|fr=Interférence (basket-ball)|texte=interférence}} (''{{Langue|en|texte = goaltending}}'') est une violation du règlement qui se manifeste dans plusieurs cas : si un joueur touche la balle alors qu'elle est sur le cercle, par-dessus ou par-dessous le panier ; qu'elle a touché la planche mais pas le cercle ; qu'elle décrit une trajectoire descendante vers le panier ; ou si un joueur abaisse volontairement l'[[Anneau inclinable|arceau]] pour empêcher le tir de rentrer. Si l'équipe en attaque commet la faute, le panier est annulé, mais il est accordé si l'équipe défensive commet la faute même si le ballon ne pénètre pas dans le panier<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. === Fautes === {{Article détaillé|Faute personnelle (basket-ball)|Faute flagrante|Faute technique|Faute disqualifiante}} [[Fichier:Basketball foul.jpg|vignette|alt=Un arbitre le bras levé, à côté d'un joueur au sol.|L'[[Arbitre (basket-ball)|arbitre]] indique qu'une faute a été commise par le joueur au sol.]] Au basket-ball, les contacts avec le porteur de balle sont généralement proscrits. Toute tentative de désavantager l'adversaire par un contact physique constitue une violation des règles du jeu et est sanctionnée par une [[Faute personnelle (basket-ball)|faute personnelle]]. En cas de choc, c'est généralement le défenseur qui est sanctionné, sauf lorsque ce dernier est immobile et que le joueur attaquant le percute au niveau du torse, auquel cas l'attaquant est sanctionné par un passage en force ; la balle est alors rendue à l'autre équipe. En cas de faute du défenseur sur [[dribble]] (contact avec le bras, obstruction), la balle est remise à l’équipe attaquante au niveau où la faute a été commise, en dehors des limites du terrain. Lorsqu'un joueur a commis cinq fautes personnelles<ref>{{lien web|url=http://basket.blog.lemonde.fr/le-basket-pour-les-nuls/|titre=Le basket pour les nuls|éditeur=basket.blog.lemonde.fr|auteur=Romain Brunet|consulté le=21 décembre 2015}}</ref> (six en NBA<ref>{{lien web|lang=en|url=http://bleacherreport.com/articles/1950112-robert-sacre-remains-in-lakers-game-with-6-fouls-due-to-bizarre-nba-rule|titre=Robert Sacre Remains in Lakers Game with 6 Fouls Due to Bizarre NBA Rule|éditeur=bleacherreport.com|date=5 février 2014|auteur= Tyler Conway |consulté le=21 décembre 2015}}</ref> et WNBA<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.wnba.com/archive/wnba/analysis/rule_three.html|titre=Rule No. 3: Players, Substitutes and Coaches|éditeur=wnba.com|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>) au cours du match, il est alors remplacé et n'a plus le droit de rejouer jusqu'à la fin du match<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. Quand une faute personnelle est commise sur un joueur qui tire ou a l'intention de tirer, ce joueur doit alors tirer le nombre de [[Lancer franc|lancers francs]] correspondant à la valeur du tir : deux ou trois s'il s'agit d'un tir à trois points. Il n'en tire qu'un seul lorsque le panier est réussi et accordé. Si un joueur doit tirer plusieurs lancers francs, les autres joueurs ne pourront tenter d'attraper le [[Rebond (basket-ball)|rebond]] qu'à l'issue du dernier lancer. Le tir est à refaire si un défenseur rentre dans la raquette avant que le ballon ne quitte les mains du tireur ou il est annulé lorsque le tireur « mord » (touche) la ligne des lancers francs avec son pied. À chaque quart-temps, lorsqu’une équipe totalise quatre fautes (NBA, FIBA), l’équipe adverse tire alors automatiquement des lancers francs à chaque nouvelle faute défensive adverse : elle se trouve alors dans une situation de {{Citation|bonus}}<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":6" />. Une faute commise par un attaquant, appelée {{citation|faute offensive}}, ne donne jamais lieu à des lancers-francs. Un contact physique violent, rugueux ou non nécessaire est appelé [[faute flagrante]] (en NBA<ref name=":6" />) ou {{citation|faute antisportive}}. Dans ce cas, l'équipe qui a subi la faute tire un lancer franc puis effectue une remise en jeu au milieu de terrain. Les [[Faute technique|fautes techniques]] peuvent être prononcées par l'arbitre pour des comportements d'[[Antijeu|anti-jeu]] (mais sans contact physique, ce qui correspondrait à une faute antisportive), des insultes ou un manque de [[fair-play]]. L'entraineur peut également en recevoir s'il n'a pas inscrit le nom d'un joueur sur la feuille de match, s'il a lui-même un comportement irrespectueux ou si un joueur situé sur son banc en fait de même. Elles donnent lieu à un lancer, qui peut être tiré par n'importe quel joueur de l'équipe présent sur le terrain<ref name="Dimitri "/>. Dans les championnats sous l'égide de la FIBA, une faute qui entraîne l'exclusion du joueur est appelé [[faute disqualifiante]]<ref name=":5" />. Elle peut être directement attribuée à un joueur pour un comportement extrême, en cas de bagarre, ou si un joueur remplaçant pénètre dans le terrain de jeu pendant une bagarre. === Nouvelles règles FIBA (2014) === À partir du {{date|1 octobre 2014}}, la FIBA modifie six règles<ref>{{Lien web|titre = Nouvelles règles FIBA à compter du 1er octobre 2014|url = http://www.ffbb.com/sites/default/files/annexe_11_-_2014-05-05_presentation_des_changements_de_regles_fiba_-_1er_oct_2014-_bvr.pdf|site = [[Fédération française de basket-ball]]|consulté le = 13 mars 2015}}</ref> : # dans le demi-cercle juste sous le panier, une ligne augmente la protection de l'attaquant ; # nouveau tracé de ligne à trois points et zone restrictive (raquette) au format NBA ; # dans les deux dernières minutes, chaque équipe ne peut prendre qu'un maximum de deux temps-morts ; # sur un [[Rebond (basket-ball)|rebond offensif]], l'[[Shot clock|horloge des 24 secondes]] reprend à 14 secondes ; # en cas de faute défensive alors qu'il reste moins de 14 secondes de possession pour l'équipe adverse, le chronomètre des tirs est aussi remis à 14 secondes ; # après une [[faute technique]], un seul lancer franc est accordé, plus la remise en jeu au milieu du terrain par l'équipe non-sanctionnée<ref>Article 36.4.2 : {{lien web|url=http://www.ffbb.com/ffbb/officiels/arbitres/le-reglement-de-jeu|titre=Règlement de jeu|éditeur=FFBB|consulté le=11 août 2014}}</ref> ; # la seconde faute technique est disqualifiante. === Règles spécifiques en NCAA === À compter de la saison 2015-2016, la [[Championnat NCAA de basket-ball féminin|NCAA féminine]] se rapproche des règles FIBA en passant aux quarts-temps de {{unité|10|minutes}} au lieu de deux mi-temps de {{unité|20|minutes}}, avec quatre temps-morts médias au lieu de huit. La pénalité (deux lancers-francs, au lieu d'un lancer-franc et un second si le premier est réussi) s'applique après la cinquième faute d’équipe dans chaque période. La règle des {{unité|10|secondes}} pour amener la balle en zone avant s'applique strictement au lieu de repartir à zéro en cas d'arrêt du jeu<ref>{{lien web|lang=en|url=www.swishappeal.com/2015/5/16/8615187/ncaa-proposes-new-rules|titre=NCAA proposes new rules|éditeur=swishappeal.com|date=16 mai 2015|auteur=Colin Davenport|consulté le=27 juin 2015}}</ref>. Enfin, après un temps-mort décidé par l'équipe ayant la possession de la balle, notamment après un panier encaissé, la remise en jeu est effectuée au milieu du terrain, ce qui favorise l'équipe offensive<ref name="Miners">{{lien web|lang=en|url=http://www.elpasotimes.com/story/mobile/2015/07/13/utep-coaches-discusses-ncaa-rules-changes-offseason/71960800/|titre=UTEP women's basketball: Miners' coach Adams discusses NCAA rule changes|éditeur=elpasotimes.com|date=13 juillet 2015|auteur=Bret Bloomquist|consulté le=14 juillet 2015}}</ref>. Toutefois, l'équipe attaquante a toujours au plus 35 secondes pour tenter un tir<ref name="Miners"/>. Quelques semaines plus tard, la [[Championnat NCAA masculin de basket-ball|NCAA masculine]] décide d'abandonner la règle des {{unité|35|secondes}} pour passer à 30 dès la saison 2015-2016<ref name="35S"/>. === Règles spécifiques en NBA === Les rencontres NBA se disputent en quatre périodes de douze minutes au lieu de dix dans les règles FIBA et l'élimination des joueurs est effective à la sixième faute. Les règles diffèrent d'avec la FIBA sur des points secondaires, comme l'{{Lien|trad=Basket interference|lang=en|fr=Interférence (basket-ball)|texte=interférence}} (''{{Langue|en|texte = goaltending}}'') pour laquelle il est interdit de toucher la balle alors qu'elle est sur le cercle, contrairement aux dispositions de la FIBA<ref name="R2010"/>. La règle des trois secondes en défense interdit à un joueur de rester plus de trois secondes dans la raquette sans défendre directement sur un attaquant, ce qui limite la [[défense de zone]]. La dimension des terrains NBA est de {{nobr|28,65 × 15,24 mètres}} contre {{nobr|28 × 15 mètres}} pour la FIBA<ref name="R2010"/>. {{référence nécessaire|Depuis la [[saison NBA 2016-2017|saison 2016-2017]], afin d'éviter l'abus du [[hack-a-player]], si une faute intentionnelle est effectuée sur un joueur dans les deux dernières minutes d'un quart-temps, un lancer-franc bonus est offert à l'équipe ayant subi le hack. Ce lancer-franc bonus peut-être tiré par n'importe quel membre de l'équipe présent sur le terrain.}} == Les joueurs et les joueuses == === Taille === À un niveau professionnel, la plupart des joueurs ont une taille supérieure à {{unité|1.90|m}}, et {{unité|1.70|m}} pour les joueuses. Les [[meneur]]s, pour qui la coordination psychomotrice et le maniement de balle sont primordiaux, sont généralement les joueurs les plus petits. Les [[Arrière (basket-ball)|arrières]] et les [[Ailier (basket-ball)|ailiers]] dépassent souvent {{unité|1.95|m}}, tandis que les intérieurs ([[ailier fort]] et [[Pivot (basket-ball)|pivot]]) font plus de {{unité|2.05|m}}. Selon un sondage réalisé auprès des équipes de NBA, la taille moyenne des joueurs est de {{unité|2.01|m}} et le poids moyen de {{unité|100|kg}}<ref>{{Lien web | auteur = Emmanuel Laurin | titre = Expérience, salaire, taille, poids… La carte d’identité de la NBA en 2014/15 | url = http://www.basketusa.com/news/251629/experience-salaire-taille-poids-la-carte-didentite-de-la-nba-en-201415/ | site = Basket USA | en ligne le = 10 novembre 2014 | consulté le = 24 août 2015}}</ref>. Les joueurs les plus grands à avoir évolué en NBA sont le [[Soudan]]ais [[Manute Bol]] et le [[Roumanie|Roumain]] [[Gheorghe Mureșan]], qui mesurent chacun {{unité|2.31|m}}<ref name=":14">{{Lien web|titre = The NBA's Tallest and Shortest Together|url = https://www.si.com/nba/photos/2014/10/08/nbas-tallest-and-shortest-together|site = [[Sports Illustrated]]|consulté le = 2016-01-24|langue = en}}</ref>. [[Yao Ming]] fut durant plusieurs années le plus grand joueur en NBA avec ses {{unité|2.29|m}}. Avec une taille de {{unité|2.18|m}}, [[Małgorzata Dydek]] est la plus grande joueuse de l'histoire de la [[Women's National Basketball Association|WNBA]]<ref>{{Article|prénom1 = Margalit|nom1 = Fox|titre = Margo Dydek, 37, Towering Women’s Basketball Center|périodique = The New York Times|date = 2011-05-27|issn = 0362-4331|lire en ligne = https://www.nytimes.com/2011/05/28/sports/margo-dydek-37-towering-womens-basketball-center.html|consulté le = 2016-01-24}}</ref>. Le plus petit joueur à avoir évolué en NBA est [[Muggsy Bogues]], qui ne mesurait que {{unité|1.60|m}}<ref name=":14" />. [[Spud Webb]] ne mesurait {{Citation|que}} {{unité|1.70|m}} mais avait une [[détente sèche]] de {{unité|1.07|m}}, ce qui lui permit de parvenir à [[Slam dunk|dunker]] et même de remporter le concours de dunks du [[NBA All-Star Game 1986]]<ref>{{Lien web|titre = NBA.com: Photos - 1986 Dunk Contest|url = http://www.nba.com/multimedia/photo_gallery/0810/allstargamedunk86/content.1.html|site = [[NBA]].com|consulté le = 2016-01-24}}</ref>. De même, [[Nate Robinson]] ({{unité|1.75|m}}) est parvenu à remporter ce concours à trois reprises et réalisa même des [[Contre (basket-ball)|contres]] sur plusieurs pivots de très grande taille. Si le fait d'avoir une petite taille présente des inconvénients dans certains aspects du jeu, tels que les contacts physiques ou la défense, il permet de prendre les grands joueurs de vitesse et de réaliser des [[Interception (basket-ball)|interceptions]]. === Positions des joueurs === {{Article détaillé|Position (basket-ball)}} [[Fichier:Basketball positions.svg|vignette|alt=Graphique présentant les cinq postes de jeu du basket-ball.|Les cinq postes traditionnels du basket-ball en position offensive.]] Les cinq joueurs de chaque équipe qui débutent un match font partie du '''[[cinq majeur]]'''. Que ce soit en attaque ou en défense, chaque joueur joue à un poste précis, désigné par un numéro. Il existe de nombreuses variantes et possibilités, selon la stratégie adoptée par l'entraîneur, mais le schéma de base fonctionne avec cinq postes {{Citation|classiques}} : # Le '''[[meneur]]''' (''{{Langue|en|texte = point guard}}'') est chargé de distribuer la balle et d'organiser le jeu en attaque. Il monte la balle depuis son propre camp et annonce les tactiques à mettre en place<ref name=":1">{{Lien web|titre = Le meneur de jeu - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/choisir-son-poste/le-meneur-de-jeu/|site = www.ilosport.fr|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. En plus de bonnes capacités au [[dribble]], il doit avoir une excellente vision du jeu pour pouvoir distribuer le ballon à ses coéquipiers. Les meneurs sont généralement les joueurs les plus petits de l'équipe, ce qui leur permet de pénétrer rapidement dans la raquette pour effectuer des [[lay-up]]s et de réaliser des [[Interception (basket-ball)|interceptions]]. {{Ex}} [[Bob Cousy]], [[Oscar Robertson]], [[Magic Johnson]], [[John Stockton]], [[Antoine Rigaudeau]], [[Tony Parker]], [[Stephen Curry]], [[Sue Bird]], [[Russell Westbrook]]. # L’'''[[Arrière (basket-ball)|arrière]]''' (''{{Langue|en|texte = shooting guard}}'') est un joueur endurant, rapide, agile et doté de bonnes capacités athlétiques<ref name=":3">{{Lien web|titre = L'arrière - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/choisir-son-poste/l-arriere/|site = www.ilosport.fr|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Son rôle principal est de marquer des [[Panier à trois points|paniers à trois points]] : il doit donc avoir une bonne capacité au tir<ref name=":3" />. Il effectue également quelques pénétrations dans la [[Raquette (basket-ball)|raquette]] pour des lay-ups ou des [[Slam dunk|dunks]], et effectue un marquage serré des attaquants adverses<ref name=":3" />. {{Ex}} [[Michael Jordan]], [[George Gervin]], [[Kobe Bryant]], [[Ray Allen]], [[James Harden]], [[Juan Carlos Navarro]], [[Manu Ginóbili]], [[Diana Taurasi]]. # L''''[[Ailier (basket-ball)|ailier]]''' (''{{Langue|en|texte = small forward}}''), également appelé ailier shooteur ou petit ailier, est un joueur polyvalent capable aussi bien de tirer à trois points que de jouer dans la raquette, en aidant par exemple les intérieurs au [[Rebond (basket-ball)|rebond]]. Son jeu est généralement un compromis entre l'agilité et la rapidité d'un meneur, et la taille et la puissance d'un pivot<ref>{{Lien web|titre = L'ailier - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/choisir-son-poste/l-ailier/|site = www.ilosport.fr|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Le poste mêle ainsi une dimension offensive et une dimension défensive. La plupart des ailiers professionnels mesure environ deux mètres. {{Ex}} [[Larry Bird]], [[James Worthy]], [[Bernard King]], [[Scottie Pippen]], [[LeBron James]], [[Kevin Durant]], [[Carmelo Anthony]], [[Candace Parker]], [[Maya Moore]]. # L''''[[ailier fort]]''' (''{{Langue|en|texte = power forward}}'') joue un rôle similaire à celui du pivot et forme avec lui le secteur dit {{Citation|intérieur}}. Son rôle est principalement défensif : il doit empêcher les attaquants adverses d'approcher du panier, capter des rebonds défensifs et [[Contre (basket-ball)|contrer]] les tirs des adversaires. Plus petit que le pivot, il peut évoluer plus loin du panier<ref name=":4">{{Lien web|titre = L'ailier fort - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/choisir-son-poste/l-ailier-fort/|site = www.ilosport.fr|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Il peut également réaliser des tirs intérieurs en attaque<ref name=":4" />. {{Ex}} [[Karl Malone]], [[Kevin Garnett]], [[Tim Duncan]], [[Dirk Nowitzki]], [[Chris Bosh]], [[DeLisha Milton-Jones]], [[LaMarcus Aldridge]]. # Le '''[[pivot (basket-ball)|pivot]]''' (''{{Langue|en|texte = center}}'') est généralement le joueur le plus grand (souvent autour de deux mètres dix) et le plus fort physiquement<ref name=":8">{{Lien web|titre = Le pivot - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/choisir-son-poste/le-pivot/|site = www.ilosport.fr|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Il est ainsi fréquemment surnommé ''{{Langue|en|texte = big man}}''. Son rôle est de protéger la raquette en utilisant sa taille et sa corpulence, pour empêcher les adversaires de tirer ou de dunker en les contrant. Leur taille leur permet également de capter de nombreux rebonds et de dunker facilement. Ce sont toutefois des joueurs lents<ref name=":8" /> et parfois malhabiles, ayant souvent des difficultés au tir intérieur et aux [[Lancer franc|lancers francs]]. Les pivots étaient les joueurs-clés de l'équipe jusqu'aux [[années 1990]] et les plus convoités lors des [[Draft (sport)|drafts]]. {{Ex}} [[Kareem Abdul-Jabbar]], [[Wilt Chamberlain]], [[Bill Russell]], [[Hakeem Olajuwon]], [[Moses Malone]], [[Shaquille O'Neal]], [[Yao Ming]], [[Dwight Howard]], [[Rudy Gobert]], [[Lisa Leslie]]. Toutefois, certains joueurs combinent les attributions de deux postes. Ainsi, un joueur capable de passer du poste de meneur à celui d'arrière en fonction de la situation de jeu est qualifié de ''[[combo guard]]''. De même, le terme de ''[[swingman]]'' ou « arrière-ailier », utilisé pour la première fois à l'encontre de [[John Havlicek]], désigne un basketteur possédant des attributs propres à l'arrière et à l'ailier. Les postes qu'occupent les joueurs peuvent varier, même si les joueurs de grande taille sont généralement cantonnés à des postes d'intérieurs. Certains d'entre eux, réputés pour leur polyvalence (tels Magic Johnson ou [[Boris Diaw]]), ont pu jouer aux cinq postes durant leur carrière, au gré des besoins de leur équipe. Parfois, les équipes utilisent une structure simplifiée : deux intérieurs placés aux abords de la [[Raquette (basket-ball)|raquette]], pour défendre l'accès au panier et capter des rebonds ; deux ailiers placés au niveau de la ligne des trois points ; et un meneur chargé de déterminer la stratégie d'attaque. == Techniques et stratégies == Les principales techniques de jeu utilisées au basket-ball ont évolué au fil du temps, en fonction des changements de règles et des apports réalisés par certains joueurs. Des basketteurs mythiques comme [[George Mikan]], [[Bill Russell]] ou [[Wilt Chamberlain]] ont ainsi mis au point plusieurs mouvements défensifs ou offensifs réutilisés par la suite. Les joueurs des [[Globetrotters de Harlem]] revendiquent également la paternité de nombreuses variantes du [[Slam dunk|dunk]], du [[dribble]] et du [[Tir en suspension|tir]]. L'usage des [[statistiques de basket-ball|statistiques]] sur le jeu s’approfondit au fil des années<ref>{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/46993/statistiques-et-basketball-une-introduction/|titre=Statistiques et basketball : une introduction|éditeur=basketusa.com|date=20 octobre 2010|auteur=Julien Bordet|consulté le=28 mai 2016}}</ref>. === Le dribble === {{Article détaillé|Dribble|Crossover (basket-ball)}} [[Fichier:Basketball-Basic Types of Dribbling.webm|vignette|Démonstration de différents types de [[dribble]].]] Le [[dribble]] est le fait de faire rebondir en permanence la [[Ballon de basket-ball|balle]] au sol avec une main. Pour avancer sur le terrain, le joueur doit impérativement dribbler sous peine d'être sanctionné par un [[marcher]]. Afin de garder un bon contrôle de balle, il est recommandé de pousser la balle au sol avec le bout des doigts plutôt qu'avec la paume, et de la faire rebondir légèrement de côté (et non devant soi). Lorsque l'on dribble à proximité d'un défenseur, il est préférable de dribbler avec la main la plus éloignée de l'adversaire afin que celui-ci soit plus loin de la balle. Ceci implique d'être aussi agile de la main gauche que de la main droite. En outre, il faut tant que possible dribbler sans regarder la balle, en utilisant la [[vision périphérique]] ou ses sensations pour savoir où elle se trouve. En évitant de regarder le ballon, le joueur peut regarder ses coéquipiers et se consacrer à la vision de jeu. De plus, il peut mieux surveiller les défenseurs et éviter les [[Interception (basket-ball)|interceptions]]. Les bons dribbleurs font rebondir la balle le plus près possible du sol, afin de réduire la distance qu'elle parcourt depuis la main, ce qui rend les interceptions plus difficiles. [[Marques Haynes]], leader des [[Globetrotters de Harlem]], pouvait faire rebondir la balle au sol jusqu'à six fois par seconde<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Marques O. Haynes|url = http://www.hoophall.com/hall-of-famers/tag/marques-o-haynes|site = [[Basketball Hall of Fame]]|consulté le = 27 mai 2015}}</ref>. Les meilleurs joueurs dribblent également entre leurs jambes, derrière leur dos, et changent brutalement de direction tout en passant la balle dans la main opposée afin de prendre les défenseurs de vitesse. Cette technique appelée [[Crossover (basket-ball)|crossover ]] est très fréquente en [[streetball]]. Certains joueurs en ont fait leur spécialité, comme [[Tim Hardaway]]<ref name=":132">{{Lien web|langue = en|titre = Crossover kings: Allen Iverson vs Tim Hardaway in 1999|url = http://ballislife.com/iverson-vs-tim-hardaway/|site = Ballislife.com|date = {{1er}} septembre 2014|consulté le = 25 avril 2015|auteur1 = David Astramskas}}</ref>, [[Kyrie Irving]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Kyrie Irving vs. Stephen Curry: A Visual Investigation of Who Has Better Handles|url = http://www.stack.com/2015/04/13/kyrie-irving-stephen-curry-dribbling/|site = Stack.com|date = 13 avril 2015|consulté le = 25 avril 2015|auteur1 = Jordan Zirm}}</ref> ou encore [[Allen Iverson]], qui réalisait des cross-overs si rapides qu'ils faisaient perdre leurs appuis aux défenseurs (''{{Langue|en|texte = ankle breakers}}'')<ref name=":132" />. L'[[euro step]] est un mouvement dans lequel un joueur offensif prend son dribble, fait un pas dans une direction, puis fait rapidement un autre dans une autre direction<ref>{{Lien web | langue = en | titre = NBA: The most dangerous two-step in the game | url = https://www.espn.com/nba/story/_/id/25206602/most-dangerous-two-step-game | site = ESPN.com | consulté le = 17 juillet 2019}}</ref>. === L'attaque === Les stratégies offensives sont très variées et nécessitent généralement un jeu de passes ainsi qu'un déplacement des joueurs sans la balle. Les plus célèbres sont l'[[attaque en triangle]], qui consiste à positionner les joueurs de manière à former un triangle au sein duquel les joueurs font circuler le ballon<ref name=":19">{{Lien web|auteur1=Fabrice Auclert|titre=L’attaque en triangle pour les Nuls|url=http://www.basketusa.com/news/52556/attaque-en-triangle-pour-les-nuls/|site=Basket USA|date=23 septembre 2014|consulté le=2016-03-13}}</ref>, et le ''[[Run and gun (basket-ball)|run and gun]]'', qui se base sur des [[Contre-attaque (sport)|contre-attaques]] et des tirs rapides. Chaque équipe varie ses stratégies au cours de la partie afin de surprendre les adversaires. Le [[meneur]] est généralement celui qui annonce la technique à mettre en place<ref name=":1" />. Tous les postes de jeu sont généralement amenés à inscrire des paniers, même si la manière de les inscrire diffère. Les meneurs et les arrières ont tendance à marquer davantage par des tirs ou des pénétrations dans la raquette pour des [[double-pas]], tandis que les intérieurs ont plutôt tendance à réaliser des [[Slam dunk|dunks]] ou des [[bras roulé]]s. L'équipe en attaque dispose de huit secondes pour franchir sa moitié de terrain appelée zone arrière. Elle a en tout {{unité|24|secondes}} pour tenter un tir. Jusqu'en [[2010 en basket-ball|2010]], l'[[Shot clock|horloge des 24 secondes]] était réinitialisée dès qu’un tir touchait l'anneau, ou dès qu'un joueur adverse contrôlait le ballon sur le terrain ou commettait une faute. En cas de [[Contre (basket-ball)|contre]] ou si un tir est tenté et que la balle ne touche pas l'anneau, l’horloge continue. Depuis septembre 2010, si une équipe subit une faute en attaque alors que le temps de possession restant est inférieur à {{unité|14|secondes}}, l'horloge n'est réinitialisée qu'à {{unité|14|secondes}}<ref>{{lien web |url = http://www.lnb.fr/fr/Accueil/100003/Article/6564/Basket-de-nouvelles-regles-pour-de-nouveaux-espaces|titre = Basket: de nouvelles règles pour de nouveaux espaces|site = www.lnb.fr|date = {{1er}} octobre 2010|consulté le = 29 octobre 2010}}</ref>. ==== Les tirs ==== {{Article détaillé|Tir en suspension|Panier à trois points|Lancer franc|Fadeaway}} [[Fichier:Bryant Fades Over Butler.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Un joueur effectuant un tir en sautant en arrière (fadeaway).|[[Kobe Bryant]] effectuant un tir en [[fadeaway]]. Plus difficile à contrer, la technique nécessite une bonne précision au tir.]] [[Fichier:Marianna Tolo-lancer franc-Open LFB 2014.ogv|vignette|droite|alt=Une joueuse tirant un lancer-franc.|[[Marianna Tolo]] tire un lancer franc à l'[[Open LFB]] 2014.]] Le tir consiste à envoyer le ballon vers l'arceau dans le but d'inscrire un panier. La technique la plus utilisée est le [[tir en suspension]] (''{{Langue|en|texte = jump shot}}''). Généralement, le joueur est placé les deux pieds face au panier, le pied droit légèrement en avant (pour un droitier). Il saisit la balle dans sa main droite et la maintient avec le bout de ses doigts, laissant un petit espace entre la balle et la [[paume]]. La main gauche, placée sur le côté gauche de la balle, sert uniquement à stabiliser le tir. Le joueur élève ensuite la balle légèrement au-dessus de sa tête, son bras formant un [[Degré (angle)|angle à 90 degrés]]. Il étend enfin le bras tout en effectuant un fouetté du poignet pour réaliser le tir<ref name=":102">{{Lien web|titre = Apprendre les bases du tir (vidéo)|url = http://www.ilosport.fr/basketball/conseils/interview-angelo-tsagarakis/apprendre-les-bases-du-tir-video/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 14 mars 2015}}</ref>. Il est recommandé de demeurer quelques instants le poignet baissé afin de suivre le mouvement de la balle (''{{Langue|en|texte = follow-through}}''). Certains joueurs essaient de mettre de l'effet dans la balle pour absorber en partie un éventuel impact avec l'arceau. Afin de maximiser les chances de faire entrer la balle dans le panier, il est recommandé de donner au tir une trajectoire en forme d'arc : plus la balle tombe à la verticale vers l'arceau, plus elle a de chances d'y pénétrer<ref name=":102" />. Si le ballon passe complètement à travers l'arceau, le panier est validé et rapporte deux points, ou trois s'il s'agit d'un tir effectué derrière la ligne des trois points. Pour que les trois points soient comptabilisés, le tireur doit prendre ses deux appuis à l'extérieur de la ligne des trois points (sans mordre sur la ligne), mais il est autorisé qu'il soit en suspension et retombe en deçà de la ligne. Le tireur peut utiliser le rebond du [[Panneau de basket-ball|panneau]] pour marquer un panier. Si le ballon rentre dans le panier sans toucher l'arceau, on parle d'un ''{{langue|en|swish}}''. Quand le tir est très imprécis et touche uniquement le [[Panneau de basket-ball|panneau]], il est familièrement appelé {{Citation|brique}}. Si le ballon ne rentre pas dans le panier, et ne touche ni le panier ni la planche, on dit qu'il s'agit d'un ''[[air ball]]''<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Airball|url = http://basketball.about.com/od/collegebasketballglossary/g/airball.htm|site = basketball.about.com|consulté le = 16 mars 2015|auteur = Charlie Zegers}}</ref>. Il existe également des variantes du tir en suspension. Le [[fadeaway]] consiste à tirer au panier en effectuant un saut vers l'arrière. Le tir est plus difficile à contrer mais l'attaquant doit avoir une bonne précision et effectuer le geste rapidement. Le [[bras roulé]] (''{{Langue|en|texte = hook shot}}''), popularisé par [[Kareem Abdul-Jabbar]], consiste à se placer de profil par rapport au panier, et réaliser un mouvement d'arc avec le bras manipulant la balle pour marquer d'une seule main<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The story behind the deadliest shot the NBA has ever seen|url = http://sports.espn.go.com/nba/features/kareem|site = [[ESPN]]|consulté le = 16 mars 2015|auteur = J.A. Adande}}</ref>. L'autre bras sert à se protéger du défenseur et éviter les contres. La technique est difficile à réaliser et est moins précise que le tir à deux mains. Le [[lancer franc]] est un tir tenté sans opposition, et accordé en réparation d'une faute. Il compte pour un point. Dans les [[années 2010]], le panier à trois points prend une place de plus en plus importante, illustrée par les succès des [[Warriors de Golden State]] en NBA et de leur meneur [[Stephen Curry]] ainsi que des [[Rockets de Houston]]. En effet, la réussite à trois points est relativement proche de celle d'un tir à mi-distance tout en rapportant un point de plus. Des [[Statistiques de basket-ball|statistiques avancées]] évaluent précisément les zones de tirs des joueurs de façon à augmenter leur efficacité alors que la stratégie des équipes consiste à limiter la part des tirs à mi-distance<ref>{{lien web|url=https://www.basketusa.com/news/513797/comme-chris-paul-carmelo-anthony-va-devoir-reduire-ses-tirs-a-mi-distance/|titre=Comme Chris Paul, Carmelo Anthony va devoir réduire ses tirs à mi-distance|site=basketusa.com|date=16 août 2018|auteur=Dimitri Kucharczyk|consulté le=17 août 2018}}</ref>. {{Clr|left}} ==== Le double-pas et le dunk ==== {{Article détaillé|Double-pas|Slam dunk}} [[Fichier:Kevin Durant dunk.jpg|vignette|redresse|alt=Un joueur mettant la balle dans le panier.|[[Kevin Durant]] réalisant un [[Slam dunk|dunk]].]] Le [[double-pas]] est le fait d'inscrire un panier en pleine course, après deux pas sans dribbler. Si le joueur utilise le rebond du panneau, on parle alors de [[lay-up]]. Il est souvent considéré comme le moyen le plus simple d'inscrire un panier et fait ainsi partie des premiers enseignements aux débutants. Il est généralement effectué avec une seule main (la même que le côté du terrain par lequel le joueur arrive au panier), la main libre pouvant permettre de se protéger des éventuels contres. Toutefois, il est également possible de porter la balle à deux mains jusqu'au moment de tirer, ce qui réduit les risques d'interception par l'adversaire. Si le joueur fait rouler la balle sur le bout de ses doigts en l'amenant au panier, on parle de ''[[finger roll]]''<ref name=":142">{{Lien web|titre = George Gervin, le maître du « finger roll »|url = http://www.basketusa.com/news/219918/happy-birthday-george-gervin-le-maitre-du-finger-roll/|site = BasketUSA.com|date = 27 avril 2014|consulté le = 29 avril 2015|auteur1 = Dimitri Kucharczyk}}</ref>. Le geste aurait été inventé par [[Wilt Chamberlain]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Wilt: The Ultimate All-Star|url = http://www.nba.com/warriors/history/Ostler_chamberlain.html|site = NBA.com|date = février 2000|consulté le = 28 avril 2015|auteur1 = Scott Ostler}}</ref>, et fut popularisé par [[George Gervin]] dans les [[années 1970]]<ref name=":142" />. Le [[Slam dunk|dunk]] consiste à marquer un panier en projetant le ballon dans l'arceau, à une ou deux mains. Inventée par [[George Mikan]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Legends profile: George Mikan|url = http://www.nba.com/history/legends/george-mikan/index.html|site = [[NBA]].com|date = 25 juin 2012|consulté le = 22 avril 2015}}</ref>, cette technique très spectaculaire est difficile à réaliser car elle nécessite une grande taille ou une bonne [[détente sèche]]. Elle est essentiellement réalisée lors d'une [[Contre-attaque (sport)|contre-attaque]] après une [[Interception (basket-ball)|interception]], car les défenseurs n'ont souvent pas le temps de revenir sur le porteur du ballon, qui a donc le champ libre pour dunker. Si l'action est réalisée en présence de défenseurs, elle présente un caractère humiliant pour l'équipe adverse. On parle de ''{{Langue|en|texte = poster dunk}}'' pour désigner un dunk réalisé sur un adversaire<ref>{{Lien web|titre = Quel est le plus beau poster de Blake Griffin ?|url = http://www.basketusa.com/news/200751/quel-est-le-plus-beau-poster-de-blake-griffin/|site = BasketUSA.com|date = 10 janvier 2014|consulté le = 22 avril 2015|auteur1 = Fabrice Auclert}}</ref>. Lorsqu'un joueur attrape une passe en l'air puis réalise un dunk, on parle de [[alley-oop]]<ref>{{Lien web|titre = Do You Know the Definition of an Alley Oop in Basketball?|url = http://basketball.about.com/od/collegebasketballglossary/g/alley-oop.htm|site = About.com|consulté le = 2015-12-23|langue = en}}</ref>. Lorsqu'un joueur attrape un rebond offensif et qu'il dunke sans avoir touché le sol entre la réception de balle et le dunk, on parle alors de « claquette dunk » en français ou alors de « putback dunk » en anglais. Particulièrement apprécié du public, le dunk donne lieu à des concours où les participants rivalisent d'inventivité pour créer les techniques les plus spectaculaires. Outre [[Michael Jordan]], resté célèbre pour ses dunks réalisés depuis la ligne des lancers francs (''[[free throw line dunk]]''), des joueurs en ont fait leur spécialité : [[Julius Erving]], qui popularisa le geste<ref>{{Lien web|titre = Julius Erving, l’inventeur du dunk|url = http://www.basketusa.com/news/19356/portrait-julius-erving-inventeur-du-dunk/|site = BasketUSA.com|date = 22 février 2012|consulté le = 22 avril 2015}}</ref>, [[Dominique Wilkins]], [[Nate Robinson]] ou encore [[Dwight Howard]], qui réalisa un dunk vêtu d'un costume de [[Superman]] lors du ''[[Slam Dunk Contest]]'' en 2008<ref>{{Lien web|langue = en|titre = It's a Bird. It's a Plane. It's the Slam Dunk Champion|url = http://www.nba.com/allstar2008/slam_dunk/|site = [[NBA]].com|consulté le = 23 avril 2015}}</ref>. Moins courants dans le [[basket-ball féminin]], des dunks ont cependant été réalisés par des joueuses américaines telles que [[Lisa Leslie]], [[Candace Parker]] ou [[Brittney Griner]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Why are there so few dunks in women’s basketball?|url = http://www.slate.com/articles/sports/explainer/2012/03/brittney_griner_dunk_why_are_there_so_few_jams_in_women_s_basketball_.html|site = [[Slate (magazine)|Slate]]|consulté le = 23 avril 2015|auteur1 = Brian Palmer}}</ref>. ==== La passe ==== {{Article détaillé|Passe décisive}} Lorsque le destinataire d'une passe marque un panier sans dribbler plus de deux fois ou garder la balle plus de quatre secondes, on parle de [[passe décisive]] (''{{Langue|en|texte = assist}}'')<ref>{{Lien web|titre = Passe décisive : la NBA va-t-elle suivre l’exemple de la NHL ?|url = http://www.basketusa.com/news/105506/passe-decisive-la-nba-va-t-elle-suivre-lexemple-de-la-nhl/|site = BasketUSA.com|date = 12 avril 2012|consulté le = 24 avril 2015|auteur1 = Elliot Bojman}}</ref>. Les meilleurs passeurs disposent d'une excellente vision de jeu et d'un bon maniement de balle. Les plus prolifiques sont le plus souvent des [[meneur]]s : [[John Stockton]], [[Jason Kidd]], [[Steve Nash]], [[Chris Paul]], [[Oscar Robertson]] ou [[Magic Johnson]] en NBA, et [[Pablo Prigioni]], [[Dimítris Diamantídis]], [[Theódoros Papaloukás]] ou [[Laurent Sciarra]] en Europe. ==== Les écrans et le pick and roll ==== {{Article détaillé|Écran (sport)|Pick and roll}}Une technique courante, nommée [[Écran (sport)|écran]], consiste à venir se placer devant le joueur défendant sur le porteur de balle ({{Citation|faire écran}}) pour laisser le champ libre à son coéquipier. Celui-ci peut alors tirer, courir vers le panier ou passer la balle au joueur ayant placé l'écran. Cette dernière technique est nommée ''[[pick and roll]] '': un joueur pose un écran sur un défenseur, puis passe derrière lui pour courir vers le panier et obtenir une passe d'un de ses coéquipiers<ref name=":152">{{Lien web|titre = Le pick and roll|url = http://www.basketsession.com/actu/le-pick-and-roll-2268/|site = basketsession.com|date = 3 juillet 2008|consulté le = 23 avril 2015|auteur1 = [[George Eddy]]}}</ref>. Il en existe plusieurs variantes : le ''pick and pop'', où le joueur qui place l'écran se place dans une zone libre de marquage pour tenter un tir à mi-distance ; ou encore le ''give and go'', où un joueur fait la passe à l'autre puis lui la redonne instantanément (à la manière d'un {{Citation|une-deux}} au [[football]]). Ces combinaisons sont fréquemment à la base de nombreux systèmes d'attaque et constituent un aspect fondamental du basketball moderne<ref name=":152" />. De nombreux duos de joueurs se sont illustrés dans l'usage du ''pick and roll '': [[Oscar Robertson]] et [[Jerry West]] dans les [[années 1960]], puis [[Kobe Bryant]] et [[Pau Gasol]], ou encore [[Kevin Garnett]] et [[Paul Pierce]]<ref name=":152" />. === La défense === [[Fichier:Odyssey Sims guarded by DeWanna Bonner and Briann January.jpg|vignette|[[DeWanna Bonner]] (de dos) en défense sur [[Odyssey Sims]] (balle en main).]] {| class="toccolours" cellspacing="5" style="float: right; margin-left: 1em; margin-right: 1em; font-size: 85%; background:#c6dbf7; color:black; width:23em; max-width: 25%;" | style="text-align: left;" | « L'attaque fait lever les foules, tandis que la défense fait gagner les titres. » |- | style="text-align: left;" | Propos attribués à [[Michael Jordan]]<ref>{{Lien web |auteur = Dimitri Kucharczyk|titre = La « zone des champions » ou l’équilibre entre attaque et défense pour gagner|url = http://www.basketusa.com/blogs/210854/la-zone-des-champions-ou-le-besoin-dun-equilibre-entre-attaque-et-defense-pour-gagner/|date = 10 mars 2014|site = BasketUSA.com|consulté le = 25 février 2015}}</ref>. |}La défense a longtemps été la phase passive du basket-ball : les défenseurs attendaient l'échec des attaquants. À partir des années 1960 et l'introduction de la règle du [[marcher]], les défenseurs deviennent plus agressifs et tentent de reconquérir la balle (''[[Turnover (basket-ball)|turnover]]''). [[Bill Russell]], pivot des [[Celtics de Boston]], a donné ses lettres de noblesse à la défense et a développé de nombreuses techniques<ref name=":82" />. Tout comme en attaque, il existe plusieurs systèmes de base : * La défense spontanée (ou intuitive) : les joueurs courent dans tous les sens, et tentent de gêner la progression de l'adversaire ou de lui prendre le ballon. Cette défense est notamment pratiquée par les jeunes joueurs et les débutants. [[Fichier:ChrisThomas-Mallet.JPG|vignette|Un exemple de [[défense individuelle]] : le défenseur (maillot vert) bloque le passage à l'attaquant et tente de lui prendre le ballon.]] * La [[défense individuelle]] (dite aussi {{Citation|d'homme à homme}}) est le premier type de défense organisée : chaque joueur prend en charge un adversaire et s'occupe de rester près de lui tout au long de la partie. Elle permet de mettre en difficulté une équipe de niveau comparable mais a ses limites lorsque l'attaquant est plus fort. * La [[défense de zone]] : créée dans les années 1960, elle consiste à couvrir une zone déterminée par l'entraîneur plutôt que de marquer un joueur individuellement<ref name=":92">{{Lien web|titre = Pourquoi défendre en zone|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tactiques/l-utilite-de-la-defense-de-zone/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 14 mars 2015|auteur = Frédéric Yang}}</ref>. Elle implique des choix tactiques car certaines zones ne seront pas couvertes par les défenseurs : elle cible un ou deux joueurs dominants mais libère de l'espace pour des tirs faciles<ref name=":92" />. Jusqu'en [[2001 en sport|2001]], ce type de défense était interdit en NBA<ref>{{Lien web|titre = La défense de zone a trouvé sa place en NBA|url = http://www.basketusa.com/news/93381/la-defense-de-zone-a-trouve-sa-place-en-nba/|site = BasketUSA.com|date = 20 janvier 2012|consulté le = 14 mars 2015|auteur = Jonathan Demay}}</ref>. Ces systèmes ne sont jamais appliqués de manière stricte et il existe de nombreuses variantes mêlant ces deux tactiques défensives. La plus courante est la {{Citation|zone presse}}, qui permet de réaliser beaucoup d'interceptions et de marquer des paniers faciles<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The full court 2-2-1 zone press|url = http://www.fiba.com/asp_scripts/downMana.asp?fileID=659|site = fiba.com|consulté le = 14 mars 2015|auteur = [[Evgeny Pashutin]]}}</ref> mais est exigeante physiquement. À partir de la fin des années 1990 s'est développée la technique dite du « [[hack-a-player]] », également connue sous le nom « hack-a-[[Shaquille O'Neal|Shaq]] ». Mise au point par [[Don Nelson]], elle consiste à commettre intentionnellement une faute sur un joueur choisi pour sa faible réussite au [[lancer franc]], afin d'empêcher l'équipe de marquer deux, voire trois points et de pouvoir récupérer la balle au [[Rebond (basket-ball)|rebond]] après son probable échec au lancer franc<ref name=":16">{{Lien web|langue = en-US|titre = Hack-A-Shaq Definition - Sporting Charts|url = http://www.sportingcharts.com/dictionary/nba/hack-a-shaq.aspx|site = www.sportingcharts.com|consulté le = 2016-02-20}}</ref>. Cette stratégie est fréquemment utilisée en NBA et s'applique essentiellement à des intérieurs réputés pour leur maladresse. En février 2016, la NBA décide de l'élaboration future d'une règlementation du ''hack-a-player'', devant l'explosion de l'utilisation de cette pratique<ref>{{Lien web|titre = La NBA va finalement s’attaquer au problème du Hack-A-Machin|url = http://www.basketusa.com/news/341820/la-nba-va-finalement-sattaquer-au-probleme-du-hack-a-machin/|site = Basket USA|consulté le = 2016-02-20|auteur1 = Fabrice Auclert|date = 6 février 2016}}</ref>. Comme pour l'attaque, tous les postes de jeu sont sollicités lors des phases défensives, bien que le rôle des intérieurs (ailiers et pivot) soit primordial. Le plus souvent, un joueur est chargé de marquer un joueur adverse de taille comparable. Les extérieurs sont chargés d'entraver la progression des extérieurs adverses et de les gêner lorsqu'ils tentent de tirer. Les intérieurs, quant à eux, défendent au sein de la [[Raquette (basket-ball)|raquette]] et tentent d'empêcher les adversaires d'approcher de leur panier. ==== L'interception ==== {{Article détaillé|Interception (basket-ball)}} L'[[Interception (basket-ball)|interception]] (''{{Langue|en|texte = steal}}'') désigne le fait de prendre le ballon à l'adversaire en le lui enlevant des mains (sans commettre de [[Faute personnelle (basket-ball)|faute]]) ou en attrapant une passe de l'équipe adverse<ref>{{Lien web|langue = fr-FR|titre = Interception (steal) au basket|url = http://trashtalk.co/interception-steal-au-basket/|site = Trash Talk|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Cette technique demande de l'agilité et de la rapidité, ainsi que des qualités d'anticipation : par conséquent, les meilleurs intercepteurs sont généralement les plus petits joueurs ([[meneur]]s, [[Arrière (basket-ball)|arrières]]). [[John Stockton]], [[Jason Kidd]] et [[Michael Jordan]] (NBA), ainsi que [[Theódoros Papaloukás]] et [[Dimítris Diamantídis]] ([[Euroligue de basket-ball|Euroligue]]) comptent ainsi le plus grand nombre d'interceptions en carrière. ==== Le contre ==== {{Article détaillé|Contre (basket-ball)}} [[Fichier:Contre-Laura-Baranek.jpg|vignette|alt=Une joueuse posant la main sur le ballon tenu par une autre joueuse pour l'empêcher de tirer.|Une joueuse [[Contre (basket-ball)|contrant]] le tir d'une adversaire.|gauche]] Le [[Contre (basket-ball)|contre]] (''{{Langue|en|texte = block}}'' ou familièrement ''{{Langue|en|texte = cake}}'') désigne le fait de dévier le tir d'un joueur adverse sans commettre de faute. Les défenseurs ont le droit de contrer la balle tant que celle-ci est en phase ascendante vers le panier. Un contre effectué en phase descendante (''goaltending'') est illicite<ref>{{Lien web|langue = fr-FR|titre = Contre illégal (goaltending)|url = http://trashtalk.co/contre-illegal-goaltending-au-basket/|site = Trash Talk|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Si un joueur rate son contre et touche la planche avec ses mains, le panier est automatiquement accordé. Les joueurs les plus susceptibles de réaliser des contres en match sont les [[Ailier fort|ailiers forts]] et les [[Pivot (basket-ball)|pivots]], en raison de leur grande taille et de leur proximité du panier en situation défensive. Toutefois, un sens aigu de l'anticipation peut pallier la différence de taille<ref>{{lien web|lang=en|url=https://www.myactivesg.com/sports/basketball/training-methods/basketball-for-beginners/how-to-block-against-the-different-types-of-scoring-shots|titre=How to Block Against the Different Types of Basketball Scoring Shots|éditeur=myactivesg.com|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. Très spectaculaire, le contre fait partie des actions les plus appréciées du public et comporte un caractère humiliant pour l'adversaire. L'un des premiers joueurs à utiliser le contre comme arme d'intimidation défensive fut [[Bill Russell]], dans les années 1960<ref>{{Lien web|url = http://www.basketusa.com/news/93937/comment-les-contres-de-bill-russell-ont-transforme-le-basket/|titre = Comment les contres de Bill Russell ont transformé le basket|site = basketusa.com|auteur = Jonathan Demay|année = 24 janvier 2012|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. [[Shaquille O'Neal]], [[Hakeem Olajuwon]], [[Alonzo Mourning]] ou [[Dikembe Mutombo]] en ont par la suite fait leur spécialité. Ce dernier est resté célèbre pour sa phrase prononcée à l'encontre de chaque joueur contré : {{citation étrangère|No, no, no! Not in my house!|langue = en}} ({{Citation|Non, non, non ! Pas chez moi !}})<ref>{{Lien web|titre = Dikembe Mutombo Has His Number Retired At Atlanta’s Philips Arena|url = http://thesource.com/2015/11/25/dikembe-mutombo-has-his-number-retired-at-atlantas-philips-arena/|site = The Source|date = 2015-11-25|consulté le = 2015-12-23|langue = en}}</ref>. === Le rebond === Le [[Rebond (basket-ball)|rebond]] désigne le fait de prendre la balle après un tir manqué, et ce avant qu'elle ne touche le sol. Il existe deux catégories de rebonds, en fonction du joueur qui parvient à le capter : * le rebond défensif, lorsque l'attaquant manque son tir et qu'un défenseur récupère la balle. Celui-ci peut ainsi la passer à des coéquipiers pour aller tenter de marquer dans le panier opposé. * le rebond offensif, lorsqu'un attaquant récupère la balle à la suite d'un tir manqué d'un partenaire ou de lui-même. Si le joueur capte un rebond offensif en suspension et tente directement de marquer, on parle familièrement de {{Citation|claquette}}. Il est possible de prendre son propre rebond, sauf si l'on effectue un ''[[air ball]]'', auquel cas la balle est rendue à l'adversaire. Comme pour le contre, les meilleurs rebondeurs sont généralement les intérieurs, plus grands et plus proches du panier. [[Wilt Chamberlain]], Bill Russell et [[Moses Malone]] en ont réalisé plusieurs milliers au cours de leur carrière. [[Dennis Rodman]] décida même de se concentrer sur le rebond et en fit sa spécialité quasi-exclusive<ref>{{Lien web|titre = Dennis Rodman au Hall Of Fame : ses 34 rebonds face à Indiana, 1992|url = http://www.basketusa.com/videos/46657/sequence-souvenir-les-34-rebonds-de-dennis-rodman-face-a-indiana/|site = BasketUSA.com|date = 12 août 2011|consulté le = 29 avril 2015|auteur1 = Jonathan Demay}}</ref>. == Compétitions internationales == === Compétitions mondiales === ==== Championnats du monde ==== {{Article détaillé|Coupe du monde de basket-ball masculin|Championnat du monde de basket-ball masculin|Championnat du monde de basket-ball féminin}} Le championnat du monde est organisé tous les quatre ans par la [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]], en alternance avec les [[Jeux olympiques d'été]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = FIBA world championships history|url = http://www.fiba.com/downloads/v3_abouFiba/mp/FIBA_world_championships_history.pdf|site = FIBA.com|consulté le = 29 avril 2015}}</ref>. Le vainqueur du tournoi remporte le [[Trophée Naismith]]. Il comportait {{unité|16|équipes}} jusqu’en 2002, sauf en 1986 où vingt-quatre équipes étaient en compétition. En 2006, le nombre de participants a été élargi à {{unité|24|équipes}} puis porté à 32 dès 2019<ref name="W19"/>. En 2014, la compétition est renommée Coupe du monde de basket-ball FIBA (''{{Langue|en|texte = FIBA Basketball World Cup}}'') et son édition 2018 est reportée à 2019, afin d'être décalée d'un an de la [[Coupe du monde de football]]. Le tournoi sera qualificatif pour les Jeux olympiques<ref name="W19">{{lien web|url=https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/L-euro-tous-les-quatre-ans/326379|titre=L'Euro tous les quatre ans|éditeur=lequipe.fr|date=12 novembre 2012|auteur=L.T.|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. La [[Championnat du monde de basket-ball masculin 1950|première édition masculine]] se déroule en [[1950 en basket-ball|1950]] en [[Argentine]]. À domicile, l'[[Équipe d'Argentine de basket-ball|équipe d'Argentine]] gagne la compétition, invaincue avec six victoires pour aucune défaite. Les [[Équipe des États-Unis de basket-ball|États-Unis]] remportent leur première médaille d'or lors de l'édition suivante, en [[1954 en basket-ball|1954]]. Finaliste malheureux, le [[Équipe du Brésil de basket-ball|Brésil]] devient à son tour champion du monde en [[1959 en basket-ball|1959]] puis conserve son titre en [[1963 en basket-ball|1963]]. À partir de cette date, l'[[Équipe d'URSS de basket-ball|URSS]], la [[Équipe de Yougoslavie de basket-ball|Yougoslavie]] et les [[Équipe des États-Unis de basket-ball|États-Unis]] se partagent tous les titres jusqu'en [[Championnat du monde de basket-ball masculin 2002|2002]] avec cinq titres pour l'équipe yougoslave, trois pour l'équipe soviétique et deux pour l'équipe américaine. En [[2006 en basket-ball|2006]], la hiérarchie mondiale est bousculée avec la victoire de l'[[Équipe d'Espagne de basket-ball|Espagne]] devant la [[Équipe de Grèce de basket-ball|Grèce]]. Les États-Unis remportent cependant le tournoi en [[championnat du monde de basket-ball masculin 2010|2010]] et [[Coupe du monde de basket-ball masculin 2014|2014]]<ref>{{lien web|url=http://www.eurosport.fr/basketball/coupe-du-monde/2014/coupe-du-monde-2014-team-usa-pas-de-superstars-une-grande-equipe-et-un-tournoi-xxl_sto4401317/story.shtml|titre=Coupe du monde 2014, Team USA : Pas de superstars, une grande équipe et un tournoi XXL|éditeur=eurosport.fr|date=15 septembre 2014|auteur=Glenn Ceillier|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. Le [[Championnat du monde de basket-ball féminin|championnat féminin]] est créé en [[1953 en basket-ball|1953]] et a lieu les mêmes années que le championnat masculin. Les [[Équipe des États-Unis de basket-ball féminin|États-Unis]] (neuf titres) et l'[[Équipe d'URSS de basket-ball féminin|URSS]] (six titres) ont remporté la quasi-totalité des éditions, hormis en [[Championnat du monde de basket-ball féminin 1994|1994]] et en [[Championnat du monde de basket-ball féminin 2006|2006]], respectivement remportées par l'[[Équipe d'Australie de basket-ball féminin|Australie]] et le [[Équipe du Brésil de basket-ball féminin|Brésil]]<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/sport/article/2014/10/05/mondial-feminin-de-basket-9e-couronne-pour-les-etats-unis_4500832_3242.html|titre=Mondial féminin de basket : {{9e}} couronne pour les Etats-Unis|éditeur=lemonde.fr|date=6 octobre 2014|auteur=Agence France Presse|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>. ==== Jeux olympiques ==== {{article détaillé|Basket-ball aux Jeux olympiques}} Le basket-ball apparaît comme [[sport de démonstration]] lors des [[Jeux olympiques d'été de 1904]] à [[Saint-Louis (Missouri)|Saint-Louis]]. Le tournoi oppose trois équipes de [[New York]]. Ce n'est qu'en [[Jeux olympiques d'été de 1936|1936]] que le basket-ball devient sport olympique pour les hommes, et en [[Jeux olympiques d'été de 1976|1976]] pour les femmes. Historiquement, les compétitions masculine et féminine sont largement dominées par les [[équipe des États-Unis de basket-ball|équipes des États-Unis]], qui ont remporté la majorité des titres mis en jeu. L'histoire du basket-ball aux Jeux olympiques est notamment marquée par la domination écrasante de la ''[[Dream Team]]'' lors des [[Jeux olympiques d'été de 1992|Jeux olympiques de Barcelone]] en 1992<ref name=":162" />. === Compétitions continentales === [[Fichier:World Map FIBA.png|droite|vignette|upright=2.5| {{Légende/Début}} {{Légende|#808080|[[FIBA Afrique]]}} {{Légende|#ff0000|[[FIBA Amériques]]}} {{Légende|#ffd700|[[FIBA Asie]]}} {{Légende|#0000ff|[[FIBA Europe]]}} {{Légende|#00ff00|[[FIBA Océanie]]}} {{Légende/Fin}}]] Les compétitions continentales sont organisées par les différentes branches de la FIBA : [[FIBA Afrique]], [[FIBA Amériques]], [[FIBA Asie]], [[FIBA Europe]] et [[FIBA Océanie]]. * [[Afrique]] : ** [[Championnat d'Afrique masculin de basket-ball]] ** [[Championnat d'Afrique féminin de basket-ball ]] * [[Amérique]] : ** [[Championnat des Amériques de basket-ball]] ** [[Coupe des Amériques féminine de basket-ball]] * [[Asie]] : ** [[Coupe d'Asie masculine de basket-ball]] ** [[Coupe d'Asie féminine de basket-ball]] * [[Europe]] : ** [[Championnat d'Europe masculin de basket-ball]] ** [[Championnat d'Europe féminin de basket-ball]] * [[Océanie]] : ** [[Championnat d'Océanie de basket-ball]] ** [[Championnat d'Océanie féminin de basket-ball]] == Clubs et franchises == À l'image d'autres sports d'origine nord-américaine, comme le [[hockey sur glace]] ou le [[baseball]], on retrouve la distinction entre les [[Ligue sportive|ligues professionnelles]] avec un système de [[Franchise (sport)|franchises]], et les [[championnat]]s. En Amérique du Nord, le système de franchise est privilégié : les équipes achètent des droits de participation et sont ainsi admises à concourir dans une ligue fermée. Dans le reste du monde, la plupart des ligues fonctionnent avec un système de promotion-relégation, où les équipes les plus faibles descendent dans la division inférieure tandis que les meilleures de la division inférieure sont promues<ref>{{Article|langue = en|auteur1 = Louis P. Cain|titre = Similar Economic Histories, Different Industrial Structures: Transatlantic Contrasts in the Evolution of Professional Sports Leagues|périodique = Journal of Economic History|numéro = 65 n°4|année = 2005|pages = 1116-1147|auteur2 = David D. Haddock}}</ref>. === Amérique du Nord === [[Fichier:Logo NBA 2017.png|vignette|upright=0.6|alt=Le logo de la NBA.|Le logo de la [[National Basketball Association]], réalisé d'après la silhouette de [[Jerry West]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = That iconic NBA silhouette can be traced back to him|url = http://articles.latimes.com/2010/apr/27/sports/la-sp-crowe-20100427|site = [[Los Angeles Times]]|date = 27 avril 2010|consulté le = 29 avril 2015|auteur1 = Jerry Crowe}}</ref>.]] {{article détaillé|National Basketball Association}} Le championnat le plus connu dans le monde est la [[National Basketball Association]] (NBA), qui comprend des équipes américaines et canadiennes. Comme beaucoup de ligues américaines de basket-ball, cette compétition édite ses propres règles, qui diffèrent en de nombreux points de celles de la FIBA<ref name=":9">{{Lien web|langue = fr-FR|titre = Pas le même sport ?|url = https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Pas-le-meme-sport/466141|site = L'Equipe.fr|consulté le = 2015-12-23|auteur1 = Fabrice Jouhaud|date = 17 mai 2014}}</ref>. Ces différences ont souvent pour but de favoriser une certaine égalité entre les équipes<ref>{{lien web|url=basket.blog.lemonde.fr/2011/08/27/lockout-nba-la-nba-est-elle-communiste/|titre=Lockout NBA : la NBA est-elle communiste ?|éditeur=lemonde.fr|date=27 août 2011|auteur=Romain Brunet|consulté le=3 février 2016}}</ref> et un jeu porté sur le spectacle et le divertissement, mettant en valeur le talent individuel plus que le jeu d'équipe<ref name=":9" />. Ne comprenant initialement que des Nord-Américains, cette ligue concentre depuis les années 1970 l'élite du basket-ball mondial et a peu à peu accueilli les meilleurs joueurs de diverses nations, dont les ex-[[Yougoslavie|Yougoslaves]] [[Dražen Petrović]] et [[Vlade Divac]] furent les pionniers<ref>{{Lien web|titre = Drazen Petrovic, putain de camion…|url = http://www.basketusa.com/news/20392/portrait-drazen-petrovic-putain-de-camion/|site = Basket USA|consulté le = 2015-12-23|date = 7 juin 2013}}</ref>. En [[2001 en sport|2001]], la NBA crée la [[NBA Gatorade League|NBA Development League]] (NBDL ou ''D-League''), une ligue mineure composée de {{unité|19|équipes}} qui permet aux joueurs et aux entraîneurs d'évoluer dans un cadre similaire à la ligue majeure et de se mettre en valeur aux yeux des recruteurs<ref name=":10">{{Lien web|titre = NBA D-League 101|url = http://www.nba.com/dleague/fan_faq.html|site = [[NBA]].com|consulté le = 2015-12-23|langue = en}}</ref>. En 2015, plus d'un quart des joueurs de NBA ont évolué en NBDL<ref name=":10" />. En 2017, la ligue est rebaptisée ''G League'' à la suite du parrainage de [[Gatorade]]. En outre, une ligue professionnelle féminine d'été, la [[Women's National Basketball Association]] (WNBA), a été créée le {{date-|24 avril 1996}} sur le modèle de la NBA<ref name=":11">{{Lien web|langue = en-US|titre = History - WNBA|url = http://www.wnba.com/history/|site = [[WNBA]]|consulté le = 2015-12-23}}</ref>. Quatre équipes ont remporté au moins trois titres de champion : les [[Comets de Houston]], le [[Shock de Détroit]], le [[Mercury de Phoenix]] et le [[Lynx du Minnesota]]<ref name=":11" />. La WNBA a vu émerger les plus grandes joueuses de [[basket-ball féminin|basket-ball]] des vingt dernières années : [[Lisa Leslie]], [[Sheryl Swoopes]], [[Rebecca Lobo]], [[Diana Taurasi]] ou encore [[Sue Bird]]<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.swishappeal.com/2011/6/22/2236492/wnba-top-15-players-of-all-time-the-hall-of-fame-probability|titre=Top 15 WNBA Players Of All Time: The Hall Of Fame Probability Calculator List|éditeur=swishappeal.com|date=22 juin 2011|auteur=Nate Parham|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Le Canada, pays natal de [[James Naismith]], accueille pour la première fois le ''[[NBA All-Star Game 2016|NBA All-Star Game]]'' en février 2016, à [[Toronto]], ville où fut disputé le premier match NBA en 1946. Après les Américains, les Canadiens sont la nationalité la plus représentée en NBA<ref name=":0">{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/343337/comment-le-canada-est-devenu-un-pays-de-basket/|titre=Comment le Canada est devenu un pays de basket|éditeur=basketusa.com|date=12 février 2016|auteur=Gaétan Scherrer|consulté le=13 février 2016}}</ref>. Les ligues canadiennes restent dans l'ombre de la NBA, qui compte un club en [[Ontario]], les [[Raptors de Toronto]]. La [[National Basketball League (Canada)|National Basketball League]] n'existe que le temps d'une saison (1993-1994), tout comme la [[Canadian National Basketball League]] (2003-2004). La [[Ligue nationale de basketball du Canada]] (LNB), fondée en 2011<ref name="LNBC">{{Lien web|langue = fr-CA|titre = La Ligue nationale de basketball du Canada prend son envol|url = http://www.lapresse.ca/le-soleil/sports/actualites-sportives/201110/28/01-4462439-la-ligue-nationale-de-basketball-du-canada-prend-son-envol.php|site = [[La Presse (Montréal)|La Presse]]|consulté le = 2015-12-23}}</ref>, parvient toutefois à s'imposer et est dominée par le [[Lightning de London]], qui remporte les deux premiers titres en 2012 et 2013<ref name="LNBC"/>. === Amérique du Sud === En [[Amérique du Sud]], les deux principaux championnats sont la ''[[Liga Nacional de Básquet]]'' (LNB) en Argentine et le ''[[Championnat du Brésil de basket-ball|Novo Basquete Brasil]]'' (NBB) au Brésil. Une compétition binationale oppose les meilleurs clubs des deux championnats, dont l'[[UniCEUB Brasilia]] et le [[Peñarol Mar del Plata]]. [[Oscar Schmidt]], avec sa carrière longue de près de trente ans (1974-2003) et {{unité|49703|points}} inscrits, est l'une des figures majeures du basket-ball sud-américain<ref>{{Lien web|lang=en|titre = The 20 Greatest Basketball Players to Never Play in the NBA - 4. Oscar Schmidt|url = http://uk.complex.com/sports/2012/11/the-20-greatest-players-who-never-played-in-the-nba/never-played-in-the-nba-6|site = Complex UK|consulté le = 2015-12-23|langue = en}}</ref>. Il existe également d'autres tournois opposant les meilleures équipes des championnats nationaux. En 1946 est créée la première compétition continentale, la [[Coupe d'Amérique du Sud des clubs champions de basket-ball]], dont s'inspirera son homologue européenne, la ''[[Euroligue de basket-ball|Coupe des Clubs Champions]]''. Parmi les clubs vainqueurs de la compétition-reine d'Amérique du Sud, le club brésilien du [[Sírio São Paulo]] se distingue avec huit titres remportés entre 1961 et 1984. L'apparition de la ''[[Liga Sudamericana]]'' en 1996, puis en 2007 de la [[FIBA Americas League]] relègue le Championnat sud-américain des Clubs Champions au troisième rang, jusqu'à sa disparition en 2008. === Europe === {{Article détaillé|Euroligue de basket-ball|EuroCoupe de basket-ball|Ligue des champions de basket-ball|Coupe d'Europe FIBA}} [[Fichier:FIBA cup 1.JPG|vignette|droite|alt=Une équipe féminine de basket-ball après une victoire.|Le [[ASD Napoli Basket Vomero|Phard Napoli]] lors de sa victoire en [[Eurocoupe féminine de basket-ball|Eurocoupe féminine]] en [[2005 en basket-ball|2005]].]] En [[Europe]], le système est basé sur le principe du championnat, comme dans la plupart des autres sports. Seul le [[Royaume-Uni]] a opté pour un système de franchises avec la ''[[British Basketball League]]''<ref>{{Lien web|titre = About the BBL|url = http://www.bbl.org.uk/about/|site = www.bbl.org.uk|consulté le = 2015-12-23|langue = en}}</ref>. Toutefois, à l'inverse du [[football]], la ligue gérant l'élite professionnelle (l'ensemble du championnat étant propriété de la fédération) a davantage de poids et impose plus facilement ses choix à la fédération nationale. Ceci a été renforcé par la création de l'[[Union des ligues européennes de basket-ball]] (ULEB), une structure privée qui ambitionne de fonder une ligue fermée<ref>{{lien web|url=http://www.basketusa.com/news/326030/leuroleague-transformee-en-ligue-semi-fermee-a-partir-de-la-saison-prochaine/|titre=L’Euroleague transformée en ligue semi-fermée à partir de la saison prochaine|éditeur=basketusa.com|date=10 novembre 2015|auteur=Jérémy Le Bescont|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Plusieurs compétitions européennes sont organisées, soit par la [[FIBA Europe]], soit par l'ULEB. La plus prestigieuse est l'[[Euroligue de basket-ball|Euroligue]], créée en [[1958 en basket-ball|1958]] et organisée par l'ULEB, qui regroupe les vingt-quatre meilleurs clubs européens. Les équipes les plus titrées sont le [[Real Madrid (basket-ball)|Real Madrid]] (neuf titres), le [[Maccabi Tel-Aviv]], le [[CSKA Moscou (basket-ball)|CSKA Moscou]] et le [[Panathinaïkos (basket-ball)|Panathinaïkós Athènes]] avec six titres, et le [[Pallacanestro Varese]] avec cinq titres<ref>{{Lien web|titre = Palmarès - Statistiques Euroligue Hommes|url = http://www.sports.fr/basket/euroligue-hommes/palmares.html|site = Sports.fr|consulté le = 2016-01-24}}</ref>. Depuis les années 1990, l'[[Olympiakos Le Pirée]] et le [[FC Barcelone (basket-ball)|FC Barcelone]] contestent leur suprématie en remportant respectivement trois et deux titres. L'[[EuroCoupe de basket-ball|EuroCoupe]] (ULEB), créée par la fusion de la [[Coupe Korać]] et de la [[Coupe Saporta de basket-ball|Coupe Saporta]], et la [[Coupe d'Europe FIBA]] (ex-[[EuroChallenge]]), moins médiatisées, sont les deux autres compétitions européennes<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.eurocupbasketball.com/fr/eurocup/news/i/33556/uleb-fiba-europe-announce-new-competitions-names-formats|titre=ULEB, FIBA Europe announce new competitions names, formats|éditeur=eurocupbasketball.com|date=2 juillet 2008|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Depuis 2016, les compétitions européennes comptent quatre niveaux. Les deux premiers ([[Euroligue de basket-ball|Euroligue]] et [[EuroCoupe de basket-ball|EuroCoupe]]) sont organisés par l'ULEB, les deux autres ([[Ligue des champions de basket-ball|Ligue des champions]] et [[Coupe d'Europe FIBA]]) par la FIBA Europe, à la suite du conflit FIBA-Euroligue depuis 2015. Les championnats nationaux les plus relevés sont disputés en [[Basket-ball en Espagne|Espagne]] ([[Liga ACB]]), en [[Grèce]] ([[Championnat de Grèce de basket-ball|ESAKE]]), en [[Italie]] ([[Championnat d'Italie de basket-ball|Lega Basket]]) et en [[Russie]] ([[Championnat de Russie de basket-ball]]) chez les hommes<ref>{{lien web|url=https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Les-clubs-francais-a-l-ouest/506679|titre=Euroligue : Pourquoi les clubs français ne sont pas compétitifs|éditeur=lequipe.fr|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Chez les femmes, après la disparition de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], les années 1990 sont dominées par la [[Basket-ball en France|France]] ([[Ligue féminine de basket]]), l'[[Ligue féminine espagnole de basket-ball|Espagne]] et [[Championnat d'Italie de basket-ball féminin|Italie]] avant que la [[Championnat de Russie de basket-ball féminin|Russie]] et la [[Championnat de Turquie de basket-ball féminin|Turquie]] ne prennent le relais dans les années 2000<ref>{{lien web|url = https://www.lemonde.fr/sport/article/2013/06/15/euro-basket-les-francaises-et-les-autres-favorites_3430661_3242.html|titre = Euro-basket : les Françaises et les autres favorites|éditeur = [[Le Monde]]|date = 15 juin 2013|consulté le = 3 février 2016}}</ref>. === Asie === [[Fichier:SanManuelPangasinanjf668.JPG|vignette|alt=De jeunes joueurs de basket-ball sur un terrain aux Philippines.|De jeunes joueurs sur un terrain de basket-ball à [[San Manuel (Pangasinan)|San Manuel]] aux [[Philippines]].]] En [[Asie]], les championnats sont de création récente et s'inspirent du système nord-américain. Ainsi, en [[Chine]] (''[[Chinese Basketball Association]]''), au Japon ([[Bj League]]) et aux Philippines (''[[Philippine Basketball Association]]''), les ligues et les franchises portent des noms en anglais. La présence de joueurs asiatiques en NBA ([[Yao Ming]], [[Yuta Tabuse]]…) a favorisé un engouement pour le basket-ball dans ces pays<ref name=":15" />. Au [[Moyen-Orient]], les pays où le sport est le mieux implanté sont l'Iran et le Liban, qui figurent régulièrement sur le podium du [[Championnat d'Asie de basket-ball masculin|championnat d'Asie]]. Les ligues y fonctionnent sur le principe du championnat. En [[Asie du Sud-Est]], les championnats nationaux étant relativement de faible niveau, certains clubs se regroupent au sein de ligues fermées comme l'[[ASEAN Basketball League]]{{référence souhaitée}}. La [[Coupe d'Asie des clubs champions de basket-ball|Coupe d'Asie]] regroupe également les clubs champions des pays d'Asie au sein d'une unique compétition continentale. === Afrique === En [[Afrique]], le système est le même qu'en Europe, mis à part le fait que les fédérations nationales ont encore le monopole sur leur propre championnat. La compétition phare est la [[Coupe d’Afrique des clubs champions de basket-ball|Coupe des clubs champions]], qui oppose les clubs vainqueurs de leur championnat national. Le club angolais [[Clube Desportivo Primeiro de Agosto|Primeiro de Agosto]] domine la compétition avec huit titres depuis 2002<ref>{{lien web|url=http://www.bbc.com/afrique/sports/2015/12/151216_fiba_cacc|titre=Fiba Africa CC : Primeiro en reconquête|éditeur=bbc.com|date=16 décembre 2015|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Ses principaux rivaux sont deux autres clubs [[angola]]is, le [[Clube Recreativo Desportivo Libolo (basket-ball)|Desportivo Libolo]] et le [[Atlético Petróleos de Luanda (basket-ball)|Petro Luanda]], ainsi que l'[[Abidjan Basket Club]] et l'[[Étoile sportive du Sahel (basket-ball)|Étoile sportive du Sahel]]. Au cours des années 2010, l'équipe nationale nigériane assoit sa domination sur le basket-ball africain<ref>{{lien web|url=http://www.rfi.fr/sports/20150831-afrobasket-2015-nigeria-nouvelle-puissance-basket-ball-africain|titre=Afrobasket: le Nigeria nouvelle puissance du basket africain|éditeur=rfi.fr|date=31 août 2015|auteur=David Kalfa|consulté le=3 février 2016}}</ref>. Sans qu'il n'existe forcément de compétition très structurée dans ces pays, plusieurs joueurs africains ont connu une carrière continentale ([[Jean-Jacques Conceição]]) ou en NBA, souvent après avoir intégré des universités américaines comme le Nigérian [[Hakeem Olajuwon]], le Congolais [[Dikembe Mutombo]] ou le Soudanais [[Manute Bol]]<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/08/03/la-nba-tend-la-main-au-basket-africain_4709541_3212.html|titre=La NBA tend la main au basket africain|éditeur=lemonde.fr|date=3 août 2015|auteur=Pape Birame Sy|consulté le=3 février 2016}}</ref>. La Malienne [[Hamchétou Maïga-Ba]] et la Congolaise [[Mwadi Mabika]] ont connu également le succès en WNBA, tout comme [[Djéné Diawara]], [[Mame-Marie Sy-Diop]] et [[Aya Traoré]] en Europe<ref>{{lien web|url=http://www.journaldumali.com/article.php?aid=3159|titre=Hamchétou Maiga, l'étoile du Basket féminin |éditeur=journaldumali.com|date=13 mai 2011|auteur=David Dembele|consulté le=3 février 2016}}</ref>. En 2020, NBA et FIBA doivent lancer la première édition de la [[Ligue africaine de basket-ball]]<ref>{{lien web|url=http://www.rfi.fr/sports/20190216-basket-nba-annonce-le-lancement-ligue-africaine-janvier-2020|titre=Basket: la NBA annonce le lancement de la Ligue africaine pour janvier 2020|site=rfi.fr|date=16 février 2019|consulté le=31 juillet 2019}}</ref>. === Océanie === En [[Océanie]], l'[[Australie]] et la [[Nouvelle-Zélande]] ont adopté le principe anglo-saxon avec leur ''{{Langue|en|texte = National Basketball League}}'' respective. La [[National Basketball League (Australie)|NBL australienne]] bénéficie d'une plus grande exposition médiatique que son [[National Basketball League (Nouvelle-Zélande)|homologue néo-zélandaise.]] Elle accueille en outre une équipe néo-zélandaise, les [[New Zealand Breakers]], et comprenait même une équipe [[singapour]]ienne, les [[Singapore Slingers]]<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.abc.net.au/news/2015-09-25/mark-hides-nbl-feature/6804864|titre=NBL expects Asia to play big part in Australian basketball's development|éditeur=abc.net.au|date=25 septembre 2015|auteur=Mark Hides|consulté le=3 février 2016}}</ref>. La ligue australienne [[Women's National Basketball League (Australie)|WNBL]] est active depuis 1990<ref>{{lien web|lang=en|url=http://wnbl.com.au/league/history-of-the-wnbl/|titre=History of the WNBL|éditeur=wnbl.com.au|consulté le=3 février 2016}}</ref>. L'[[Équipe d'Australie de basket-ball féminin|équipe nationale australienne]] est parmi les meilleures au monde, grâce à des joueuses comme [[Lauren Jackson]]<ref>{{lien web|url=http://www.rtl.fr/sport/jo-2012-basket-l-exploit-des-bleus-face-a-l-australie-7751269217|titre=JO 2012 - Basket : l'exploit des Bleues face à l'Australie !|éditeur=rtl.fr|consulté le= février }}</ref>. == Le basket-ball dans la culture populaire == {| class="toccolours" style="float: right; margin-left: 1em; margin-right: 1em; font-size: 85%; background:#c6dbf7; color:black; width:23em; max-width: 25%;" cellspacing="5" | style="text-align: left;" | « Lorsqu’il est joué comme il est censé l'être, le basket-ball se déroule dans les airs. Volant, flottant, élevé au-dessus du parquet, en lévitation à la façon dont les peuples opprimés s'imaginent dans leurs rêves. » |- | style="text-align: left;" | [[John Edgar Wideman]], auteur américain<ref>[https://books.google.com/books?id=0W-9KA6L-QwC&pg=PA137&lpg=PA137&dq=When+it%27s+played+the+way+is+spozed+to+be+played,+basketball+happens+in+the+air%3B+flying,+floating,+elevated+above+the+floor,+levitating+the+way+oppressed+peoples+of+this+earth+imagine+themselves+in+their+dreams.++~John+Edgar+Wideman&source=bl&ots=BOp4gFvFyV&sig=i7u-KcWheuKbzcEFSFMGg9wMsC4&hl=en&ei=GL6rTN2yIJTw4Aaj5cCwCA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7&ved=0CCsQ6AEwBg#v=onepage&q=When%20it%27s%20played%20the%20way%20is%20spozed%20to%20be%20played%2C%20basketball%20happens%20in%20the%20air%3B%20flying%2C%20floating%2C%20elevated%20above%20the%20floor%2C%20levitating%20the%20way%20oppressed%20peoples%20of%20this%20earth%20imagine%20themselves%20in%20their%20dreams.%20%20~John%20Edgar%20Wideman&f=false Cité par Kareem Abdul-Jabbar] dans son ouvrage ''On the shoulders of giants: my journey through the Harlem Renaissance'' ({{p.|137}}) </ref>. |} === Culture du basket-ball === Comme de nombreux sports populaires, le basket-ball possède une exposition culturelle et médiatique très forte. Au [[cinéma]], un grand nombre de films traitent de basket-ball, tels que ''[[Coach Carter]], [[Les blancs ne savent pas sauter]]'', ''[[Space Jam]], [[Above the Rim]]'' ou encore ''[[Magic Baskets]].'' D'autres ont une action qui se déroule sur fond de basket-ball (''[[He Got Game (film)|He Got Game]]'', le [[court métrage]] ''[[Fierrot le Pou]]'' de [[Mathieu Kassovitz]]<ref>Le court-métrage de [[Mathieu Kassovitz]] sur Youtube : [https://www.youtube.com/watch?v=3-1eVuDHCUs Fierrot le Pou]</ref>). Le basket-ball a en outre donné lieu à plusieurs comédies comme ''[[À la gloire des Celtics]]'', ''[[Basket Academy]]'' ou ''[[Shaolin Basket]]''. [[Le Grand Défi (film)|''Le Grand Défi'']] (''Hoosiers''), avec [[Gene Hackman]] et [[Dennis Hopper]], est considéré comme le quatrième meilleur film de sport de l'histoire par la chaîne [[ESPN]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Page 2's Top 20 Sports Movies of All-Time|url = http://espn.go.com/page2/movies/s/top20/no4.html|site = [[ESPN]]|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. Il est en outre présent dans la plupart des longs-métrages de [[Spike Lee]], grand amateur de basket-ball. Enfin, des joueurs ont parfois accepté de petits rôles au cinéma, comme [[Shaquille O'Neal]] et [[Bob Cousy]] dans ''[[Blue Chips]].'' [[Fichier:Berlin Wall Jabbar.jpg|droite|vignette|alt=Un graffiti représentant un basketteur sur le mur de Berlin.|[[Graffiti]] représentant [[Kareem Abdul-Jabbar]] sur l'[[East Side Gallery]] du [[Mur de Berlin]] (2008).]] Le basket-ball est également très présent dans l'univers musical. [[Après-guerre]], il est fréquemment associé au [[jazz]]. {{Citation|Les joueurs de [[jazz]] se passent la lumière du solo comme les joueurs de basket se passent la balle. Et dans les deux cas, cela fonctionne seulement s'il y a un travail d'équipe}}, déclara le pivot [[Kareem Abdul-Jabbar]]<ref>{{Lien web|titre = Jazz Columns: Jazz and Basketball - By Kareem Abdul-Jabbar — Jazz Articles|url = http://jazztimes.com/articles/18583-jazz-and-basketball|site = jazztimes.com|consulté le = 2016-01-24|langue = en}}</ref>. Après une fructueuse carrière en [[National Basketball Association|NBA]], [[Wayman Tisdale]] est devenu un [[bassiste]] de jazz renommé<ref>{{Lien web|titre = Wayman Tisdale, basketball star and musician, dies|url = https://edition.cnn.com/2009/SHOWBIZ/Music/05/15/obit.wayman.tisdale/index.html?eref=ib_us|site = edition.cnn.com|consulté le = 2016-01-24|date = 15 mai 2009|langue = en}}</ref>. Aujourd'hui, le sport est cependant plutôt associé à la culture [[hip-hop]]<ref>{{Lien web|titre = Être« Cain-ri ». L’appropriation du basket américain en banlieue parisienne|url = http://terrain.revues.org/15409|site = terrain.revues.org|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = David Sudre}}</ref>. Plusieurs joueurs se sont ainsi essayés au [[rap]], avec plus ou moins de succès : [[Kobe Bryant]], [[Shaquille O'Neal]], [[Metta World Peace|Ron Artest]], [[Tony Parker]] ou encore [[Allen Iverson]] ont chacun sorti des singles ou des albums. Le rappeur [[Kurtis Blow]] est le premier à avoir lié basket-ball et hip-hop dans son morceau ''Basketball'' sorti en 1984<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=_shxzlTRK44 Clip de la chanson ''Basketball''] de [[Kurtis Blow]] sur Youtube.</ref>. Depuis, un grand nombre de rappeurs évoquent l'univers de la balle orange dans leurs chansons : [[Bow Wow|Lil Bow Wow]], [[Jay-Z]] ou encore [[Romeo (rappeur)|Romeo]], qui a effectué une carrière universitaire. Hors du hip hop, le groupe de [[rock]] [[Red Hot Chili Peppers]] a sorti en 1989 une chanson intitulée ''[[Magic Johnson]]'', en hommage au célèbre meneur des [[Lakers de Los Angeles]]. [[Fichier:Shootingmachine.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Un simulateur de basket-ball dans une salle de jeu à Tokyo.|Un [[jeu d'arcade]] de basket-ball à [[Tokyo]].]] Le basket-ball est également présent dans la [[littérature]]. Dans son autobiographie ''{{langue|en|[[The Basketball Diaries]]}}'', publiée en 1978, l'auteur américain [[Jim Carroll]] décrit la décadence d'un brillant joueur de basket-ball dans le [[New York]] des années 1960. L'ouvrage a par la suite été adapté au cinéma avec [[Leonardo DiCaprio]] dans le rôle-titre. Ancien joueur universitaire de bon niveau, [[John Edgar Wideman]] évoque également le sport dans ses œuvres. Lauréat de nombreux prix littéraires, il publie en 2001 ''{{langue|en|Hoop Roots}}'', ses mémoires où il raconte l'origine de sa passion pour le basket<ref>{{Lien archive |langue=en |url=http://www.mpr.org/books/titles/wideman_hooproots.shtml |titre=Hoop Roots |site=Minnesota Public Radio |date= |horodatage archive=20080512001407 |consulté le=9 juin 2015}}</ref>. L'ouvrage ''Sous le cul de la grenouille'' (1992) du romancier anglais [[Tibor Fischer]] met en scène deux basketteurs [[Hongrie|hongrois]] des [[années 1950]] qui se servent de leur sport pour échapper à la rigueur du régime communiste<ref>{{Lien web|titre = Sous le cul de la grenouille|url = http://www.magazine-litteraire.com/mensuel/379/cul-grenouille-25-08-1999-30491|site = [[Le Magazine littéraire]]|date = août 1999|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = Thierry Bayle}}</ref>. Le récit est inspiré de la vie de l'auteur puisque ses parents, basketteurs professionnels, ont fui la [[Hongrie]] en 1956. Le basket-ball se décline aussi en [[bande dessinée]]s, parmi lesquelles la série française ''[[Basket Dunk]]'', ou les [[manga]]s ''[[Slam Dunk (manga)|Slam Dunk]]'' et ''[[Kuroko's Basket]]''. À la télévision, le basket-ball est aussi présent dans la série d'animation française ''[[Kangoo (série télévisée d'animation)|Kangoo]]'' et sa suite ''[[Kangoo Juniors]]''. De nombreux [[Jeu vidéo|jeux vidéo]] sont consacrés au basket-ball. Le premier sort en 1979 sur la console [[Atari 2600]]<ref>Vidéo retraçant l'évolution des jeux vidéo de basket-ball de 1979 à nos jours : [https://www.youtube.com/watch?v=RFmzl0QD2BU {{langue|en|texte = The evolution of the basketball video game}}]</ref>. En 1989 sort le jeu ''Lakers vs. Celtics'' sur PC et [[Mega Drive|Sega MegaDrive]]. La série ''[[NBA Live]]'' est lancée en 1995 sur [[Super Nintendo]] et MegaDrive, et se poursuit aujourd'hui au rythme d'une édition annuelle''.'' Les séries éditées par [[2K Sports]] et [[Electronic Arts]] sont les plus populaires et sont disponibles sur tous les supports : ''[[NBA 2K]], [[NBA Street]]'' ou ''[[NBA Jam]]''. Hormis les [[Console de jeux vidéo|consoles de salon]], le basket-ball a donné lieu à des [[Jeu d'arcade|jeux d'arcade]], dont l'un des plus populaires est un simulateur de [[Lancer franc|lancers francs]]. Aux [[États-Unis]], les [[Ligue fantasy|ligues fantasy]], simulations sur Internet où les participants tiennent le rôle de managers, sont un phénomène social de grande ampleur puisque près de 33,5 millions de personnes y jouent en 2013, tous sports confondus<ref name=":02">{{Lien web|titre = Les « Fantasy League », ce marché périphérique du sport aux enjeux colossaux|url = http://blog.lefigaro.fr/sport-business/2014/05/les-fantasy-league-ce-marche-peripherique-du-sport-aux-enjeux-colossaux.html|site = [[Le Figaro]]|date = 22 mai 2014|consulté le = 7 mai 2015|auteur1 = Wulfran Duvauchelle}}</ref>. Les jeux liés à la NBA sont très nombreux et populaires, et la ligue a d'ailleurs crée sa propre plate-forme de fantasy. En Europe et en France, le phénomène est plus récent mais en croissance : la [[Ligue nationale de basket-ball (France)|LNB]] a elle aussi créé un site de ligues fantasy. Le ''fantasy challenge'' de l'[[Euroligue de basket-ball|Euroligue]] réunit chaque année plusieurs milliers de joueurs des quatre coins du continent ({{nombre|79019|équipes}} enregistrées en 2008). === Supporters et pratiquants célèbres === [[Fichier:Barack Obama and Reggie Love playing basketball.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Barack Obama jouant au basket-ball.|Le [[Président des États-Unis|président]] [[États-Unis|américain]] [[Barack Obama]] jouant au basket-ball avec son assistant en [[2009]].]] Parmi la masse considérable de supporters et de pratiquants du monde entier, le président américain [[Barack Obama]] est sans doute le plus célèbre d'entre tous. Bon joueur au lycée, il n'a jamais cessé de pratiquer, y compris durant sa campagne électorale. Depuis son élection, il joue régulièrement sur le terrain de la [[Maison-Blanche]], construit en 1991 puis rénové en 2006<ref>{{Lien web|langue = en|titre = White House Basketball Court|url = http://www.whitehousemuseum.org/grounds/basketball-court.htm|site = whitehousemuseum.org|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. Il suit également avec attention les championnats NBA, WNBA<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.wnba.com/news/president-obama-calls-to-congratulate-minnesota-lynx/|titre=President Obama Calls To Congratulate Minnesota Lynx|éditeur=wnba.com|date=15 octobre 2015|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>, et [[Championnat NCAA masculin de basket-ball|NCAA]] (universitaire), pour lequel il livre chaque année son pronostic devant les caméras d'[[ESPN]]. En août 2010, il assiste à une rencontre WNBA<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.nba.com/2010/news/08/01/obama.wnba.ap/index.html|titre=President Obama attends WNBA game after shooting hoops|éditeur=nba.com|date=1er août 2010|consulté le=21 décembre 2015}}</ref>, puis fête quelques jours plus tard ses {{nobr|49 ans}} en organisant un match avec plusieurs joueurs professionnels, dont [[LeBron James]], [[Dwyane Wade]], [[Joakim Noah]] et [[Derrick Rose]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Barack Obama plays with NBA All-Stars|url = http://sports.espn.go.com/nba/news/story?id=5447171|site = [[ESPN]]|date = 9 août 2010|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. Le boxeur [[Manny Pacquiao]] est également joueur et entraîneur de basketball dans la ligue philippine<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Pacquiao makes pro hoops debut|url = http://espn.go.com/boxing/story/_/id/11727011/manny-pacquiao-makes-professional-basketball-debut|site = [[ESPN]]|date = 21 octobre 2014|consulté le = 8 mai 2015}}</ref>. Le rappeur [[Jay-Z]] fut quant à lui actionnaire minoritaire de la franchise des [[Nets de Brooklyn]]<ref>{{Lien web|titre = Un VRP (de luxe) nommé Jay-Z|url = https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Un-vrp-de-luxe-nomme-jay-z/359767|site = [[L'Équipe]]|date = 29 mars 2013|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = Michaël Da Costa}}</ref>. En [[France]], le frère du rappeur [[Oxmo Puccino]], [[Mamoutou Diarra]], est joueur professionnel. Le chanteur [[Benjamin Biolay]] revendique sa passion pour le basket-ball américain<ref>{{Lien web|titre = Benjamin Biolay rebondit sur Canal+ !|url = http://www.purepeople.com/article/benjamin-biolay-rebondit-sur-canal_a70121/1|site = purepeople.fr|date = 16 décembre 2010|consulté le = 17 juin 2015}}</ref> et a d'ailleurs écrit quelques chroniques pour l'hebdomadaire spécialisé ''[[Basket News]]'' en 2005. Le chanteur [[Philippe Katerine]] est un ancien joueur de basket-ball dans sa jeunesse<ref>{{Lien web|titre = Philippe Katerine : « Il faut savoir passer la balle, au basket comme dans la vie »|url = http://www.leparisien.fr/magazine/week-end/philippe-katerine-il-faut-savoir-passer-la-balle-au-basket-comme-dans-la-vie-24-04-2014-3791529.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr%2F|site = [[Le Parisien]]|date = 24 avril 2014|consulté le = 9 juin 2015}}</ref> et se met en scène jouant au basket-ball dans le clip de son titre ''La Liberté''. L'ancien [[Premier ministre français|Premier ministre]] français [[Lionel Jospin]] a également pratiqué le basket-ball durant plus de vingt ans, au lycée, à l'université puis dans le club de l'[[ASA Sceaux]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Lionel Jospin]]|titre=Lionel raconte Jospin|sous-titre=Entretiens avec Pierre Favier et [[Patrick Rotman]]|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil|année=2010|pages totales=277|passage=20|isbn=978-2-02-101100-5}}</ref>. Comme pour la plupart des sports, les supporters se regroupent parfois en clubs et entonnent des chants en l'honneur de leur équipe. Lors des phases finales ([[Série éliminatoire|''playoffs'']]), tout le public est généralement grimé aux couleurs de l'équipe résidente, notamment dans le [[Basket-ball universitaire aux États-Unis|basket-ball universitaire américain]]. En outre, les plus grandes équipes de la NBA comptent de nombreuses célébrités parmi leurs supporters. [[Woody Allen]], [[Tom Hanks]] ou [[Ben Stiller]] sont connus pour être des fans des [[Knicks de New York]], tandis que [[Jack Nicholson]], [[Leonardo DiCaprio]] et [[Will Ferrell]] supportent les [[Lakers de Los Angeles]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Knicks vs. Lakers: Which Basketball Team Has the Cooler Celebrity Fans|url = http://www.thewire.com/entertainment/2014/01/new-york-vs-la-which-citys-basketball-team-has-cooler-celebrity-fans/357268/|site = www.thewire.com|date = 22 janvier 2014|consulté le = 8 mai 2015|auteur1 = Alexander Abad-Santos}}</ref>. Selon l'ancien basketteur [[Dennis Rodman]], qui est devenu ami avec le dictateur [[Corée du Nord|nord-coréen]] [[Kim Jong-un]], ce dernier est un grand fan de basket-ball et tout particulièrement des [[Bulls de Chicago]]<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Dennis Rodman says he loves North Korea's Kim Jong-un|url = https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/asia/northkorea/10552703/Dennis-Rodman-says-he-loves-North-Koreas-Kim-Jong-un.html|site = [[The Telegraph]]|date = 6 janvier 2014|consulté le = 8 mai 2015}}</ref>. {{clr}} <gallery mode="packed" caption=""> Image:Pallacanestro Virtus Roma supporters.jpg|Supporters de la [[Pallacanestro Virtus Rome|Virtus Roma]] en 2008 |Fan peint des [[Cavaliers de la Virginie]] Image:Phoenix Suns fans 2010 NBA Playoffs Conference Semifinal vs San Antonio Spurs Game 2 Planet Orange.jpg| Fans des [[Suns de Phoenix]] en 2010 Image:Aris-Basket2.jpg|Fans de l'[[Aris Salonique (basket-ball)|Aris Salonique]] en 2005 Image:CurvaNord Casablanca.jpg|Ultras du [[Wydad de Casablanca (basket-ball)|Wydad de Casablanca]] en 2013</gallery> == Basket-ball et médias == === Presse écrite === Le basket-ball apparaît dans la presse écrite américaine peu après son invention, à la fin du {{XIXe siècle}}. Le premier article consacré au sport est intitulé ''Un nouveau jeu'' (''A New Game'') et date de 1892 : son auteur, Dennis Horkenbach, est le rédacteur en chef du ''Triangle'', le journal de l'université de [[Springfield (Massachusetts)|Springfield]] (où le sport a été inventé quelques mois auparavant)<ref>{{Lien web|titre = James Naismith|url = http://www.nationalpubliclibrary.info/articles/James_Naismith|site = www.nationalpubliclibrary.info|consulté le = 2016-01-24|langue = en}}</ref>. En démonstration dès les [[Jeux olympiques d'été de 1904]], à [[Saint-Louis (Missouri)]], le basket-ball gagne rapidement sa place dans les quotidiens américains, qui publient les résumés des principaux matchs des ligues américaines. Le sport est aujourd'hui très largement couvert par les titres les plus prestigieux, tels que le ''[[The New York Times|New York Times]]'', le ''[[The Washington Post|Washington Post]]'', le ''[[The Boston Globe|Boston Globe]]'' ou le ''[[Chicago Tribune]]''. Le basket-ball est en outre traité de manière extensive dans les pages de l'influent hebdomadaire sportif ''[[Sports Illustrated]]'', qui publie depuis quelques années une version chinoise de son magazine. En [[août 2006]], [[Yao Ming]] figure sur la couverture du premier numéro<ref>{{Lien web|langue = en|titre = China's Sports Illustrated hits the newsstands|url = http://shanghaiist.com/2006/08/23/chinas_sports_i.php|site = shanghaiist.com|date = 23 août 2006|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = Peijin Chen}}</ref>. Il existe aussi une presse spécialisée aux États-Unis, à l'image du mensuel ''[[Slam (magazine)|SLAM]]''. En [[Europe]], le basket-ball a une présence dans la presse écrite moindre que d'autres sports comme le [[football]] ou le [[tennis]]. À la fin des [[années 1950]], le quotidien français ''[[L'Équipe]]'' est l'initiateur de l'idée d'une compétition européenne des clubs. C'est ainsi que voit le jour en 1957 la coupe d'Europe des clubs champions. Le journal fournit le trophée pour la première édition, dont la finale se déroule en 1958. Une presse spécialisée, hebdomadaire ou mensuelle, existe aujourd'hui dans la plupart des pays européens : ''Gigantes del basket'' en [[Espagne]], ''Superbasket'' en [[Italie]], ''Five'' en [[Allemagne]]... Le site [[Eurobasket.com]], décliné en plusieurs versions consacrées chacune à un continent différent, couvre la plus grande partie des championnats professionnels du monde. En [[France]], la [[Fédération française de basket-ball|Fédération française]] édite depuis octobre 1933 le mensuel ''Basket-ball''<ref>{{Lien web|titre = BasketBall Magazine|url = http://www.ffbb.com/ffbb/basketball-magazine|site = [[FFBB]]|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. En 1982, ''[[Maxi-Basket]]'' devient le premier mensuel entièrement consacré au basket. Au début des [[années 1990]], avec l'« effet [[Dream Team]] », le magazine est rejoint par plusieurs autres titres, comme ''[[Mondial Basket]]'', ''[[5 majeur (magazine)|Cinq Majeur]]'' ou ''Sport Action Basket''. L'hebdomadaire spécialisé ''[[Basket Hebdo]]'' voit le jour en 1996, puis devient ''[[Basket News]]'' en 2000. En octobre 2015, le site du journal ''[[L'Équipe]]'' devient le site officiel de la NBA en France<ref>{{Lien web|titre = L’Equipe.fr devient le site officiel de la NBA en France|url = http://www.basketusa.com/news/321865/lequipe-fr-devient-le-site-officiel-de-la-nba-en-france/|site = Basket USA|consulté le = 2015-12-23|date = 20 octobre 2015}}</ref>. === Médias audiovisuels === [[Fichier:LeBron James vs Yao Ming - Olympics 2008.jpg|gauche|vignette|alt=Un joueur américain inscrivant un panier face à un joueur chinois.|Le match opposant l'[[Équipe des États-Unis de basket-ball|équipe des États-Unis]] à celle de [[Équipe de Chine de basket-ball|Chine]] lors des [[Jeux olympiques d'été de 2008|Jeux olympiques de 2008]] a été suivi par plus d'un milliard de téléspectateurs, soit la plus grande audience de l'histoire. On peut voir ici LeBron James (avec la balle) en train de sauter au contact sur Yao Ming pour essayer de marquer un panier.]] À la [[télévision]], c'est le {{date-|28 février 1940}} qu'est diffusé en direct le premier match de basket-ball par une chaîne new-yorkaise expérimentale du nom de ''W2XBS''<ref>{{Lien web|langue = en|titre = 1940 College Basketball Recap|url = http://www.infoplease.com/ipsa/A0747217.html#axzz0xplRkL9z|site = infoplease.com|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. La rencontre, qui oppose l'[[université Fordham]] à l'[[université de Pittsburgh]], se déroule au [[Madison Square Garden]]. L'action est alors filmée par une seule caméra. Le match le plus suivi de l'histoire est celui qui a opposé les [[équipe des États-Unis de basket-ball|États-Unis]] à la [[équipe de Chine de basket-ball|Chine]] le {{date-|9 août 2008}} lors des [[Jeux olympiques]], avec une audience estimée à un milliard de téléspectateurs<ref>{{Lien web|langue = en|titre = China offers warm embrace for Team USA|url = https://sports.yahoo.com/news/china-offers-warm-embrace-team-181800466--oly.html|site = [[Yahoo! Sports]]|date = 10 août 2008|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = Dan Wetzel}}</ref>. Le chiffre est toutefois sujet à caution<ref>{{Lien web|langue = en|titre = About That Basketball Audience of a Billion|url = http://blogs.wsj.com/numbers/about-that-basketball-audience-of-a-billion-393/?mg=blogs-wsj&url=http%253A%252F%252Fblogs.wsj.com%252Fnumbersguy%252Fabout-that-basketball-audience-of-a-billion-393%252F|site = [[The Wall Street Journal]]|date = 12 août 2008|consulté le = 9 juin 2015|auteur1 = Carl Bialik}}</ref>. Selon la [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]], le [[Championnat du monde de basket-ball masculin 2010|Mondial 2010]] qui s'est déroulé en Turquie a été suivi par un total d'un milliard de téléspectateurs, dans {{unité|180|pays}}, soit une audience deux fois plus importante que pour l'édition [[Championnat du monde de basket-ball masculin 2006|2006]] au [[Japon]]<ref>{{Lien web|titre = Mondial de Basket FIBA : les audiences en très nette hausse|url = https://nfbourreau.wordpress.com/2010/09/13/mondial-de-basket-fiba-les-audiences-en-tres-nette-hausse/|site = nfbourreau.wordpress.com|date = 13 septembre 2010|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. La [[National Basketball Association|NBA]] est de loin la ligue professionnelle qui bénéficie de la diffusion télévisuelle internationale la plus importante. Les Finales NBA 2010 entre les [[Lakers de Los Angeles]] et les [[Celtics de Boston]] ont été diffusées dans {{unité|215|pays}} et territoires, en {{unité|41|langues}}<ref>{{Lien web|langue = en|titre = The NBA Finals to Enjoy its Broadest Reach Ever Through Television and Digital Technology|url = http://www.nba.com/global/finals_100602.html|site = [[NBA]].com|date = 3 juin 2010|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. Les matchs sont diffusés en direct par plusieurs chaînes de télévision américaines, dont [[ESPN]], [[Fox Sports]] et [[Turner Network Television|TNT]]. La NBA finance également son propre réseau de télévision, [[NBA TV]], qui diffuse certains matchs ainsi que des émissions et des reportages. Au Canada, la chaîne [[NBA TV Canada]] est consacrée à l'actualité de la ligue américaine, et notamment de l'équipe des [[Raptors de Toronto]]. En France, les matchs de la NBA étaient diffusés sur [[Canal+]] du milieu des années 1980 à 2012 ; l'ancien basketteur franco-américain [[George Eddy]] a été le commentateur officiel de la chaîne à partir de 1985<ref name=":222" />. La chaîne produit une émission consacrée à la [[Championnat de France de basket-ball|Pro A]], ''Lundi Basket'', mais a dû arrêter la diffusion de son émission ''[[Canal NBA]]'' en 2012, après le rachat des droits de diffusion exclusifs pour quatre ans par la chaîne [[BeIN Sports]]<ref>{{Lien web|titre = BeIn Sport chaparde la NBA à Canal Plus|url = http://www.latribune.fr/technos-medias/medias/20121102trib000728711/bein-sport-chaparde-la-nba-a-canal-plus-.html|site = [[La Tribune (France)|La Tribune]]|date = 2 novembre 2012|consulté le = 24 février 2015}}</ref>. Cette dernière produit désormais sa propre émission, ''[[NBA Extra]]''. Bien que sa notoriété soit inférieure, l'[[Euroligue de basket-ball|Euroligue]] développe rapidement son rayonnement télévisuel : le [[Final Four]] [[Euroligue de basket-ball 2009-2010|2010]] a ainsi été diffusé dans 194 pays<ref>{{Lien web|langue = en|titre = UK agreements add up to Final Four broadcasting record|url = http://www.euroleague.net/final-four/paris-2010/main-page/i/71096/uk-agreements-add-up-to-final-four-broadcasting-record|site = [[Euroleague]].net|date = 30 août 2010|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. == Variantes et sports dérivés du basket-ball == À partir des règles du basket-ball, de nombreuses variantes ont été développées et sont aujourd'hui pratiquées à travers le monde. De même, il existe des sports proches du basket-ball, ayant généralement pour objectif commun de consister à faire passer une balle au sein d'un arceau. === Handisports === [[Fichier:27 ACPS Atlanta 1996 Basketball Amanda Carter.jpg|vignette|redresse|alt=Deux joueuses de basket-ball en fauteuil roulant.|Deux joueuses de [[basket-ball en fauteuil roulant]] lors des [[Jeux paralympiques d'été de 1996|Jeux paralympiques de 1996]].]] Le [[basket-ball en fauteuil roulant]], également appelé handibasket ou basket fauteuil, où les joueurs sont équipés d'un [[fauteuil roulant]] conçu spécialement pour le basket-ball<ref name=":18">{{Lien web|titre = Fédération française handisport commission fédérale handibasket - LE BASKET FAUTEUIL|url = http://www.france-handibasket.fr/index.php?page=le-basket-fauteuil|site = www.france-handibasket.fr|consulté le = 2016-01-24}}</ref>. Créé à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] et aujourd'hui pratiqué partout dans le monde, il est l'un des plus anciens [[handisport]]s et constitue l'une des épreuves-phares des [[Jeux paralympiques]]. Règlementé par l'''[[International Wheelchair Basketball Federation]]'', il se joue sur un [[Terrain de basket-ball|terrain]] aux normes [[Fédération internationale de basket-ball|FIBA]] et suit la plupart des règles appliquées aux valides. Par exemple, le joueur doit [[dribble]]r la balle au sol toutes les deux poussées de fauteuil afin de respecter la règle du [[marcher]]<ref name=":18" />. Amputée d'une jambe dans un accident de car de son équipe en 2013, la Serbe [[Nataša Kovačević]] devient en 2015 la première joueuse européenne handicapée à évoluer au niveau professionnel avec les valides grâce à une prothèse<ref>{{Lien web|langue = fr-FR|titre = Basket: Natasa Kovacevic, l'incroyable retour|url = https://www.lequipe.fr/Basket/Actualites/Basket-natasa-kovacevic-l-incroyable-retour/606857|site = L'Equipe.fr|consulté le = 2015-12-15}}</ref>. Adapté aux joueurs atteints de [[surdité]], le [[basket-ball des sourds]], ou basket sourd, utilise la [[langue des signes]] pour l'arbitrage et la communication entre les joueurs. Régi par la [[Fédération internationale de basket-ball des sourds]], ce handisport figure au programme des [[Deaflympics]] (Jeux olympiques des sourds). Il existe également le ''basket-ball adapté'', pratiqué par des joueurs atteints de [[handicap mental]]. Il leur est réservé, mais applique les mêmes règles que le basket-ball en cinq contre cinq. === Variantes === Le [[basket-ball à trois|basketball à trois contre trois]], qui oppose deux équipes de trois joueurs sur un demi-terrain, connaît un développement de plus en plus important<ref name=":12">{{Lien web|titre = Le basket 3x3 - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-basket-3x3/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 2016-01-24}}</ref>. Pratiqué depuis longtemps de manière informelle, le basketball 3×3 obtient une reconnaissance internationale avec l'organisation des [[Championnats du monde de basket-ball 3×3 2012|premiers championnats du monde]] masculins, féminins et mixtes en 2012<ref>{{lien web|url = http://greece2012.fiba.com/|titre = 3x3 FIBA World Championships|éditeur = [[FIBA]]|consulté le = 9 juin 2015}}</ref>. Les règles diffèrent du basket-ball classique. Un tir réussi vaut un seul point, ou deux s'il est tiré au-delà de la ligne des trois points. Lorsque l'équipe en défense récupère la balle, elle doit sortir de l'intérieur de la ligne des trois points avant d'attaquer. Enfin, une équipe dispose d'un maximum de douze secondes pour tenter un tir. Le sport sera en démonstration lors des [[Jeux olympiques d'été de 2016|Jeux olympiques de Rio]] en 2016<ref name=":12" />. Le [[streetball]], ou basket-ball de rue, est une variante du basketball pratiquée en extérieur, sur des terrains goudronnés dénommés ''[[Terrain de jeux|playgrounds]]''. Il privilégie les actions spectaculaires ([[Cross-over (basket-ball)|cross-over]], [[alley-oop]]) et le un-contre-un<ref>{{Lien web|titre = Le streetball - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-streetball/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 2016-01-24}}</ref>, avec une certaine tolérance envers certaines fautes comme le [[marcher]]. De nombreuses techniques (''{{Langue|en|texte = moves}}'') utilisées dans le basket-ball classique proviennent du streetball, et certains joueurs ont un style inspiré par le jeu de rue, comme [[Carmelo Anthony]], [[Rafer Alston]], [[Stephon Marbury]] et [[Allen Iverson]]<ref name=":3" />. Cette variante a fortement imprégné la culture du basket-ball et est l'une des composantes majeures de la [[culture afro-américaine]]. === Sports dérivés === [[Fichier:MalawiFijiNetball.jpg|vignette|redresse|alt=Un match de netball.|Un match de [[netball]] opposant l'équipe des [[Fidji]] à celle du [[Malawi]] lors des [[Jeux du Commonwealth de 2006]].]] Le [[netball]], créé à la fin du {{s-|XIX}}, était censé devenir la version féminine du [[basket-ball féminin]]. Joué par des équipes de sept, sans contacts entre les joueuses, il est pratiqué principalement dans les pays du [[Commonwealth of Nations|Commonwealth]] en [[Océanie]] et demeure l'un des sports féminins les plus populaires avec vingt millions de pratiquants. Il partage des points communs avec le basket-ball, mais le dribble au sol est en revanche interdit. Disposant d'un championnat du monde depuis [[1978 en sport|1978]], le [[korfbal]] est une variante [[Pays-Bas|néerlandaise]] du ringboll [[Suède|suédois]] créée vers 1902. Il est présent principalement aux [[Pays-Bas]] et en [[Belgique]], et a été présenté à deux reprises aux [[Jeux olympiques d'été|Jeux olympiques]]. Il se pratique avec un [[ballon de football]], que les pratiquants doivent lancer dans un arceau placé à {{nobr|3,5 mètres}} du sol<ref>{{Lien web|titre = Le korfball - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-korfball/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 2016-01-24}}.</ref>. Les autres variantes ont une importance moindre : * le [[beach basket-ball]] est une version pratiquée sur la [[plage]], populaire en Allemagne. Le terrain est de forme [[cercle|circulaire]] et le dribble est rendu très difficile par la nature sableuse du sol<ref>{{Lien web|titre = Le beach basket - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-beach-basket/|site = [[L'Équipe]].fr|consulté le = 2016-01-24}}.</ref> ; * le [[water basket-ball]] mêle les règles du basket-ball et du [[water-polo]]. Pratiqué par équipe de six dans une [[piscine]], il consiste à placer une balle dans un filet flottant<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.hobartcity.com.au/recreation/the_hobart_aquatic_centre/water_basketball|titre=What is Water Basketball?|éditeur=hobartcity.com.au|consulté le=31 janvier 2016}}.</ref> ; * le [[slamball]] est un sport dérivé du basket-ball et du [[football américain]]. Les joueurs peuvent marquer à l'aide de quatre [[trampoline (sport)|trampolines]] placés sur le terrain, ce qui permet de réaliser de nombreux [[Slam dunk|dunks]] et rend le jeu très spectaculaire<ref name=":13">{{Lien web|titre = Le slamball - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-slamball/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 2016-01-24}}.</ref>. En outre, contrairement au basket-ball, les contacts physiques entre joueurs sont autorisés, sauf en l'air<ref name=":13" /> ; * le [[mono-basket]] est une variante où les joueurs se déplacent à [[monocycle]]<ref>{{Lien web|titre = Le mono-basket - Basketball|url = http://www.ilosport.fr/basketball/tout-savoir/variantes/le-mono-basket/|site = [[L'Équipe]]|consulté le = 2016-01-24}}.</ref>. Les règles ont été adaptées au déplacement à monocycle, mais demeurent proches du basket-ball traditionnel. {{clr}} == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Basketball |wikiversity=Basket-ball |wiktionary=basket-ball |wiktionary2=ballon-panier |wikinews=Page:Basket-ball }} === Articles connexes === * [[Basketball Hall of Fame]] * [[Chronologie du basket-ball]] * [[Liste de jeux vidéo de basket-ball]] === Bibliographie === {{colonnes|nombre=2| * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Cazaban|prénom2=Daniel|nom2=Champsaur|titre=Géants, toute l'histoire du basket-ball|lieu=Paris|éditeur=Chronique Éditions|année=2015|pages totales=300|isbn=978-2-36602-533-0}} * {{Ouvrage| langue=it| prénom1=Mario| nom1=Arceri| prénom2=Valerio| nom2=Bianchini| titre=La leggenda del basket| lieu=Milan| éditeur=Baldini Castoldi Dalai| année=2004| pages totales=632| isbn=978-88-8490-626-7}}. * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Bob| nom1=Batchelor| titre=Basketball in America| sous-titre=From the Playgrounds to Jordan's Game and Beyond| éditeur=Haworth Press| année=2005| pages totales=327| isbn=978-0-7890-1613-3}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=John Grasso| titre=Historical dictionary of basketball| éditeur=Scarecrow Press| année=2011| pages totales=532| isbn=978-0-8108-7506-7| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nZUarsZyzokC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage| langue=en| prénom1=Pamela| nom1=Grundy| prénom2=Susan| nom2=Shackleford| titre=Shattering the Glass| sous-titre=The Remarkable History of Women's Basketball| éditeur=University of North Carolina Press| année=2007| pages totales=306| isbn=978-0-8078-5829-5}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Donald H. Brown| titre=A Basketball Handbook| éditeur=AuthorHouse| année=2007| isbn=978-1-4678-0572-8}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Brad Herzog| titre=Hoopmania| sous-titre=The Book of Basketball History and Trivia| éditeur=Rosen Publishing Group| année=2003| pages totales=176| isbn=978-0-8239-3697-7| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=oH8uK4Sn_BoC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Joanne Lannin| titre=A History of Basketball for Girls and Women| sous-titre=From Bloomers to Big Leagues| éditeur=Lerner Sports| année=2000| pages totales=144| isbn=978-0-8225-9863-3}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=[[James Naismith]]| titre=Basketball| sous-titre=Its Origin and Development| éditeur=Bison Books| année=1941| pages totales=196| isbn=978-0-8032-8370-1| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yDKtaGdhZncC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Rob Rains| titre=James Naismith| sous-titre=The Man Who Invented Basketball| éditeur=Temple University Press| année=2011| pages totales=216| isbn=978-1-4399-0134-2| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xmashQbIYyMC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Bill Simmons| titre=The Book of Basketball| sous-titre=The NBA According to the Sports Guy| éditeur=Ballantine Books/ESPN Books| année=2009| pages totales=715| isbn=978-0-345-51176-8}} }} === Liens externes === * {{en}} [http://www.fiba.com/ Fédération internationale de basket-ball] (FIBA) * {{en}} [http://www.nba.com/ National Basketball Association] (NBA) * {{en}} [http://www.wnba.com/ Women National Basketball Association] (WNBA) * {{en}} [http://www.hoophall.com/ Basketball Hall of Fame] * {{fr}} [http://www.olympic.org/fr/basketball Basketball sur le site des Jeux olympiques] * {{fr}} [http://www.ffbb.com/ffbb/officiels/arbitres/le-reglement-de-jeu Règlement du jeu (2014)] {{liens de biographie}} {{Palette|Lexique basket-ball|Sport olympique|Sports collectifs|Basket-ball par pays}} {{Portail|basket-ball}} {{Bon article|vote=BA|oldid=123333368|date=14 février 2016}} [[Catégorie:Basket-ball|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blonde%20Redhead
Blonde Redhead
{{Infobox Musique (artiste) | charte = groupe | nom = Blonde Redhead | image = BlondeRedhead.jpg | upright = 1.2 | légende = Blonde Redhead au Coachella Valley Music and Arts Festival à Indio, en [[Californie]]. De gauche à droite : Kazu Makino, Simone N. Pace, et Amedeo F. Pace. | pays d'origine = {{États-Unis}} | années actives = Depuis [[1993 en musique|1993]] | genre = [[Rock indépendant]], [[shoegazing]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://pitchfork.com/reviews/albums/807-misery-is-a-butterfly/|série=Pitchfork|date=12 avril 2004|auteur=Carr, Eric|titre=Misery is a Butterfly|consulté le=5 novembre 2011}}.</ref> | label = Kobalt Label Services, [[4AD]], [[Touch and Go Records]] (ancien) | site web = {{URL|http://www.blonde-redhead.com}} | membres actuels = Kazu Makino<br />Simone Pace<br />Amedeo Pace | ex membres = Maki Takahashi<br />Toko Yasuda }} '''Blonde Redhead''' est un [[groupe musical|groupe]] de [[rock]] [[États-Unis|américain]] fondé en 1993, originaire de [[New York]]. == Biographie == === Débuts (1993–1997) === Les trois membres de ce groupe se sont rencontrés par hasard dans un restaurant [[italie]]n à [[Manhattan]] au début des années 1990. Amedeo et Simone Pace sont nés à [[Milan]], en [[Italie]]<ref>{{article|url=https://www.nytimes.com/2015/05/13/dining/blonde-redhead-simone-pace-finds-his-backbeat-in-two-tiny-espresso-sips.html|titre=Blonde Redhead’s Simone Pace Finds His Backbeat in Two Tiny Sips|nom=Mishan|prénom=Ligaya|date=11 mai 2015|journal=[[The New York Times]]|issn=0362-4331|consulté le=12 septembre 2016}}.</ref>, et ont grandi à [[Saint-Léonard (Québec)|Saint-Léonard]], à [[Montréal]], au [[Canada]]. Au début le trio était un quatuor, la bassiste Maki Takahashi est ensuite remplacée par Toko Yasuda (de The Van Pelt, The Lapse et [[Enon]]) tout en restant dans le groupe jusqu'en 1995. La composition du groupe se stabilise ensuite sous la forme du trio formé par la japonaise Kazu Makino et les frères jumeaux Amedeo et Simone Pace. Le nom du groupe provient de la chanson ''Blonde Redhead'' du groupe new-yorkais [[DNA (groupe)|DNA]] avec [[Arto Lindsay]]. Leurs deux premiers albums ''Blonde Redhead'' et ''[[La Mia Vita Violenta]]'' sont sortis en 1994 et 1995 sur [[Smells Like Records]], le label de [[Steve Shelley]], batteur de [[Sonic Youth]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1344252/blonde-redhead-albums-from-worst-to-best/franchises/counting-down/attachment/blonderedhead/|titre=Blonde Redhead (1995)|nom=Lobenfeld|prénom=Claire|date=8 mai 2013|site=stereogum.com|consulté le=25 août 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.stereogum.com/1344252/blonde-redhead-albums-from-worst-to-best/franchises/counting-down/attachment/lamiavitaviolenta/|titre=La Mia Vita Violenta (1995)|nom=Lobenfeld|prénom=Claire|date=12 juillet 2013|site=stereogum.com|consulté le=27 août 2016}}.</ref>. ''Fake Can Be Just as Good'' est publié en 1997 sur le label [[Touch and Go Records]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1344252/blonde-redhead-albums-from-worst-to-best/franchises/counting-down/attachment/front-3/|titre=Fake Can Be Just As Good (1997)|nom=Lobenfeld|prénom=Claire {{!}}|date=12 juillet 2013|site=stereogum.com|consulté le=27 août 2016}}.</ref>. === Nouveaux albums (1998–2006) === [[Fichier:Blonde Redhead.jpg|vignette|Blonde Redhead en concert.]] Le quatrième album ''[[In an Expression of the Inexpressible]]'', publié en [[1998]], possède quelques chansons à la production très propre (''Distilled'', ''Futurism vs Passéism part 2'') qui contrastent avec le reste de l'album. On note également des clins d'œil à [[Serge Gainsbourg]], sur la chanson ''Missile ++'' (à la fin du morceau, le batteur reproduit à l'identique le rythme de ''Requiem pour un con'', ou encore avec la reprise de ''[[Slogan]]''). Côté collaborations, [[Guy Picciotto]] (producteur de plusieurs albums du groupe et membre de [[Fugazi]]) a participé au morceau ''Futurism vs Passéism part 2''. Jusqu'ici, la comparaison avec [[Sonic Youth]] se justifie pleinement. Cependant, Blonde Redhead possède une fibre plus pop qui va prendre le pas dès leur cinquième album, ''[[Melody of Certain Damaged Lemons]]'', moins axé musique bruitiste. Le sixième album, ''[[Misery is a Butterfly]]'', sorti sur le label [[4AD]], confirme ce changement<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.freewilliamsburg.com/april_2004/blonde-redhead.html|titre=Blonde Redhead |éditeur=Freewilliamsburg.com|date=23 mars 2004|consulté le=20 février 2012|brisé le = 2024-02-08}}.</ref>. Cet album est conçu près de quatre ans après ''Melody of Certain Damaged Lemons'', Kazu Makino ayant été accidentée par une chute de cheval : la chanson ''Equus'' et l'artwork du disque y font clairement allusion, les orchestrations et arrangements (clavecins, orgues et cordes) font de ce sixième album une expérience auditive quasi cinématographie, à l'image de ce que Jean-Claude Vannier propose pour ''L'histoire de Melody Nelson'' de Serge Gainsbourg. Il est le dernier album produit par Picciotto pour le groupe<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1344252/blonde-redhead-albums-from-worst-to-best/franchises/counting-down/attachment/miseryisabutterfly/|titre=Misery Is A Butterfly (2004)|nom=Claire|prénom=Lobenfeld|date=12 juillet 2013|site=stereogum.com|consulté le=27 août 2016}}.</ref>. === ''23'' et ''Penny Sparkle'' (2007–2010) === Leur septième album, ''23'', sorti en 2007, également sur le label [[4AD]] est produit par [[Alan Moulder]]. [[Mike Mills (réalisateur)|Mike Mills]] réalisera quelques vidéoclips illustrant ''Silently'', ''The Dress'', ''My Impure Hair'', ou encore ''Top Ranking''. Avec cet album et une longue tournée internationale, le groupe gagne en notoriété. Leur huitième album ''[[Penny Sparkle]]'', le dernier qui sortira sous le label 4AD, est produit par Van Rivers and the Subliminal Kid et mixé par Alan Moulder. Cet album aux nappes synthétiques confirme le nouveau tournant pris par le groupe depuis ''23'', le groupe s'éloignant encore plus du style rock qui avait fait sa réputation<ref name="inrocks">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Blonde Redhead, plus pop, plus propre {{!}} Les Inrocks |url=https://www.lesinrocks.com/musique/blonde-redhead-plus-pop-plus-propre-67126-08-10-2010/ |site=lesinrocks.com |consulté le=2024-01-15}}.</ref>. Il est accueilli plutôt fraîchement par la presse spécialisée<ref name=inrocks />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Ian |nom=Cohen |titre=Blonde Redhead: Penny Sparkle |url=https://pitchfork.com/reviews/albums/14609-penny-sparkle/ |site=Pitchfork |consulté le=2024-01-15}}.</ref>. L'album est sorti en septembre 2010, accompagné d'une nouvelle tournée européenne. === ''Barragán'' (depuis 2011) === [[Fichier:Blonde-redhead-fme-2013.png|vignette|Blonde Redhead à l'Agora des arts de [[Rouyn-Noranda]] durant l'édition 2013 du [[Festival de musique émergente]].]] En 2011, le groupe compose la bande sonore de The Dungeon Masters, cette même année sortira une compilation dont les fonds seront versés aux victimes du séisme et tsunami survenu au Japon en 2011. En juin 2014, le groupe annonce la sortie d'un nouvel album baptisé ''Barragán'' (hommage à [[Luis Barragán]] (architecte mexicain) qui sort le 2 septembre 2014<ref name=":0">{{lien web|url=http://www.thelineofbestfit.com/features/interviews/interview-simone-pace-of-blonde-redhead|titre=Simone Pace of Blonde Redhead: "We’ve always done what we wanted"|nom=Hannah|prénom=Andrew|date=9 septembre 2014|site=thelineofbestfit.com|consulté le=August 25, 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="pitchfork">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Molly |nom=Beauchemin |titre=Blonde Redhead Announce New Album Barragán, Share "No More Honey" |url=https://pitchfork.com/news/55519-blonde-redhead-announce-new-album-barragan-share-no-more-honey/ |site=Pitchfork |date=2014-06-10 |consulté le=2024-01-15}}.</ref>. Le mixage final de l'album est confié à Drew Brown ([[Beck Hansen|Beck]], [[Radiohead]], [[The Books]]). Comme d'accoutumée, cette sortie est accompagnée d'une tournée internationale. L'album est précédé par le single ''No More Honey'' en juin<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1685998/blonde-redhead-no-more-honey-barragan-details/mp3s/|titre=Blonde Redhead – “No More Honey” + Barragán Details|nom=Bowe|prénom=Miles|date=10 juin 2014|site=stereogum.com|consulté le=27 août 2016}}.</ref>. Il est lui-même suivi par un second single, ''Dripping''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1691065/blonde-redhead-dripping/mp3s/|titre=Blonde Redhead – “Dripping”|date=8 juillet 2014|consulté le=27 août 2016}}.</ref>, qui comprend aussi un clip<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.stereogum.com/1722804/blonde-redhead-dripping-video/video/|titre=Blonde Redhead – “Dripping” Video|nom=Breihan|prénom=Tom|date=3 décembre 2014|site=stereogum.com|consulté le=27 août 2016}}.</ref>. Le groupe contribue aussi à la bande son du film ''The Commentator''<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.japantimes.co.jp/culture/2014/06/17/music/blonde-redhead-gets-comfortable-past-records/#.V9aUrE0wgdU|titre=Blonde Redhead gets comfortable with past records {{!}} The Japan Times|consulté le=12 septembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.coolhunting.com/culture/the-commentator|titre=The Commentator|consulté le=12 septembre 2016}}.</ref>. En 2016, sort un album de remixes de ''Barragán'', baptisé ''Freedom of Expression on Barragán'' par des artistes tels que Chris Bear, [[Deerhoof]], Van Rivers, [[Nosaj Thing]], Slumberman, Clara-Nova X3a Gus Seyffert, et [[Connan Mockasin]]. C'est également l'année de la sortie du coffret ''Masculin Féminin'', rassemblant les deux premiers albums de Blonde Redhead accompagnés d'enregistrements radio, ''outtakes'', faces B et inédits''<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Stuart |nom=Berman |titre=Blonde Redhead: Masculin Féminin |url=https://pitchfork.com/reviews/albums/22315-masculin-feminin/ |site=Pitchfork |consulté le=2024-01-15}}.</ref>.'' En 2017, c'est un nouvel EP de 4 titres qui voit le jour portant le nom de ''3 O'CLOCK''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=dMute |titre=Blonde Redhead - 3 O'Clock (chronique) {{!}} dMute |url=http://www.dmute.net/disque/25785/Blonde-Redhead/3-O-Clock.html?PHPSESSID=0dc5ade95f2e8bc9550be218e665aef2 |site=dmute.net |consulté le=2024-01-15}}.</ref>. Cette sortie est accompagnée d'une nouvelle tournée<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Blonde Redhead announce summer tour dates, share live video for "3 O'Clock" -- watch |url=https://consequence.net/2017/05/blonde-redhead-announce-summer-tour-dates-share-live-video-for-3-oclock-watch/ |date=2017-05-17 |consulté le=2024-01-15}}.</ref>. En janvier et février 2022, le groupe assure la première partie de [[Tool]] sur une vingtaine de dates de leur tournée nord-américaine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Tool Add New U.S. Date to 2022 Tour |url=https://www.revolvermag.com/events/tool-announce-massive-2022-us-tour |site=Revolver |date=2021-12-06 |consulté le=2023-03-23}}.</ref>. == Membres == * Kazu Makino - [[chant]], [[guitare électrique|guitare]], [[clavier (instrument)|claviers]] * Simone Pace - [[batterie (instrument)|batterie]], [[percussions]] * Amedeo Pace - guitare, chant == Discographie == === Albums studio === * 1994 : ''Blonde Redhead'' <small>([[Smells Like Records]])</small> * 1995 : ''[[La mia vita violenta|La Mia Vita Violenta]]'' <small>(Smells Like Records)</small> * 1997 : ''[[Fake Can Be Just as Good]]'' <small>([[Touch and Go Records]])</small> * 1998 : ''[[In an Expression of the Inexpressible]]'' <small>(Touch and Go Records)</small> * 2000 : ''[[Melody of Certain Damaged Lemons]]'' <small>(Touch and Go Records)</small> * 2004 : ''[[Misery is a Butterfly]]'' <small>([[4AD]])</small> * 2007 : ''23'' <small>(4AD)</small> * 2010 : ''[[Penny Sparkle]]'' <small>(4AD)</small> * 2014 : ''Barragán'' <small>(Kobalt Label Services)</small> * 2023 : ''[[Sit Down for Dinner]]'' <small>(Section 1)</small> === Singles et EP === *1993'' : Big Song / Amescream (7" - OXO Records)'' *1994'' : Vague/Jet Star (7" - Smells Like Records)'' *1995'' : 10 Feet High/Valentine (7" - Smells Like Records)'' *1995'' : Flying Douglas/Harmony (7" - [[Rough Trade]])'' *1995'' : Split 7" w/ Sammy (7" - Nipple Hardness Factor Zine)'' *1995'' : Symphony of Treble / Kazuality (7" - [[Touch and Go Records]])'' *1997'' : Slogan / Limited Conversation (7" - Touch and Go Records)'' *2001'' : Mélodie Citronique (EP/CD - Touch and Go Records)'' *2017'' : 3 O'CLOCK (Ponderosa Music & Art)'' *2023'' : Snowman'' == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * {{Site officiel}} * {{Bases musique}} * {{Autorité}} {{Portail|rock|New York}} [[Catégorie:Groupe de rock indépendant de New York]] [[Catégorie:Groupe de shoegazing]] [[Catégorie:Groupe musical américain des années 1990]] [[Catégorie:Groupe musical américain des années 2000]] [[Catégorie:Groupe musical formé en 1993]] [[Catégorie:Artiste de 4AD]] [[Catégorie:Artiste de Touch and Go Records]] [[Catégorie:Trio musical américain]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt%20Mandelbrot
Benoît Mandelbrot
{{Voir homonymes|Mandelbrot}} {{Infobox Biographie2|charte=mathématicien}} '''Benoît Mandelbrot''', né le {{date de naissance|20|novembre|1924}} à [[Varsovie]] ([[Pologne]]) et mort le {{date de décès|14|octobre|2010}} à [[Cambridge (Massachusetts)|Cambridge]] ([[États-Unis]]), est un [[mathématicien]] [[Pologne|polono]]-[[France|franco]]-[[États-Unis|américain]]. Il est le découvreur des [[fractale]]s, nouvelle classe d'objets mathématiques, dont fait partie l'[[ensemble de Mandelbrot]]. En 1938, dans Le roi Mathias sur une ile déserte, le pédiatre Janusz Korcazk décrit une structure fractale (Diogo Queiros-Condé, Jean Chaline, Ivan Brissaud, L'entropie créatrice, ellipses, 2023, page 228) Il a également travaillé sur des applications originales de la [[théorie de l'information]], telles que la démonstration de la [[loi de Zipf]], et sur des modèles statistiques financiers. Jugeant le [[modèle Black-Scholes]] trop simpliste — il est fondé sur une distribution [[loi normale|normale]] aux variations modérées — et tenant son application pour partie responsable de la [[crise bancaire et financière de l'automne 2008]]{{refnec}}, il propose un modèle fondé sur les [[loi stable|lois stables]] de [[Paul Lévy (mathématicien)|Lévy]], puis sur une approche [[fractale]]. == Biographie == === Cadre familial === {{Article détaillé|Histoire des Juifs en Lituanie|Histoire des Juifs en Pologne}} Les Mandelbrot, originaires de [[Lituanie]], habitent dans le [[quartier juif]] de Varsovie. Le père, Calel Mandelbrot, a suivi des cours à l'[[École de commerce]], mais n'a pu poursuivre ses études universitaires à la suite de la naissance de son frère cadet, Szolem, dont il s'occupe après la mort de leur mère. Il ouvre plusieurs ateliers de [[Couture|confection]] et magasins de [[Tissage|tissus]], mais doit fermer boutique en raison de la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]] et de la [[Grande Dépression]]. On ne sait pas s'il aurait pu devenir un prodige des mathématiques comme son petit frère [[Szolem Mandelbrojt|Szolem]]{{Note|groupe="n"|[[Szolem Mandelbrojt]] qui co-fondera avec [[André Weil]] le [[Nicolas Bourbaki|groupe Bourbaki]] et sera professeur de [[Mathématicien|mathématiques]] au [[Collège de France]]<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=20}}</ref>}}, mais, de l'aveu de Szolem, il était exceptionnellement doué pour les chiffres. Les machines le passionnent et il vénère un célèbre mathématicien et ingénieur allemand de l'époque, [[Charles Proteus Steinmetz]]. La famille maternelle de Benoît partage la même conception intellectuelle de la vie que sa famille paternelle et toutes deux l'inculquent à leurs enfants. Bertha, la mère de Benoît, achève ses études secondaires et parvient à vaincre le système des [[Quota ethnique|quotas]] imposé aux [[Juifs]] par la [[faculté de médecine]] de l'Université impériale de Varsovie, sortant même en tête de sa promotion. Elle choisit comme spécialité l'[[odontologie]], en raison de l'absence de gardes de nuit. Elle parle à la perfection le [[yiddish]], le [[polonais]], l'[[allemand]] et le [[russe]], et maîtrise le [[français]]<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=17-19}}</ref>. Le père de Benoît Mandelbrot fait la connaissance de Bertha, celle qui deviendra son épouse, pendant son enfance, car le frère aîné de celle-ci est un de ses camarades de classe. === Enfance et études === Benoît naît à [[Varsovie]] le {{date-|20|novembre|1924}}. Ses parents avaient déjà assisté à la mort, d'une [[méningite]], de leur premier enfant. Cette perte prématurée marque l'enfance de Benoît et de son frère Léon, né quinze mois après lui. C'est l'époux d'une des sœurs de son père, l'oncle Loterman, qui se charge de son éducation à la maison{{Note|groupe="n"|Aux dires de Mandelbrot lui-même, deux raisons auraient motivé ce choix : le désir de lui venir en aide financièrement, car il avait été privé d'emploi pendant la [[Grande Dépression]], et de préserver Benoît des maladies, que sa mère redoutait tellement depuis la mort de son premier enfant<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=19}}</ref>}}. L'oncle, un homme très cultivé et d'une grande intelligence, n'a aucune expérience en matière d'enseignement ; cela le conduit à utiliser une [[pédagogie]] de son cru qui ressemble à bien des égards à {{citation|l'apprentissage par la découverte}}. Il impose à son neveu de très nombreuses [[Lecture|lectures]], le tout ponctué de grandes discussions sur l'[[actualité]] politique, sociale et économique. Les conversations sur l'[[Antiquité|histoire ancienne]], l'étude des [[Carte géographique|cartes]] et les longues et fréquentes parties d'[[échecs]] libèrent l'esprit de Benoît de la moindre rigidité [[wikt:convention|conventionnelle]], loin des résultats qu'aurait pu produire une éducation à base de [[Enseignement magistral|cours magistraux]] et de [[mémorisation]]. Une autre grande référence émotionnelle et académique dans la vie de Mandelbrot est son oncle paternel [[Szolem Mandelbrojt|Szolem]] (qui écrit son nom de famille Mandelbrojt), brillant mathématicien qui aura une influence déterminante sur son neveu<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=18-19}}</ref>. À Varsovie, vers 1930, la situation économique de la famille Mandelbrot se détériore et ils doivent arrêter l'éducation à domicile de Benoît, qui fait donc sa rentrée à l'[[Enseignement primaire|école primaire]] en troisième année. En 1931, Mandelbrot père, poussé par son frère Szolem, décide de s'installer en France où il se lance à nouveau dans la vente de vêtements. L'éducation primaire de Benoît terminée, la question de son entrée au collège est posée mais le système de [[Quota ethnique|quotas]] en vigueur et la situation politique {{incise|qui entraîne une détérioration dramatique de la situation des Juifs de Pologne}} rend la situation compliquée et risquée à terme. Mandelbrot père s'étant déjà installé en France pour préparer la venue des siens, Bertha y émigre avec ses deux fils en 1936{{Note|groupe="n"|À bord d'un train vétuste chargé de réfugiés qui, en traversant l'Allemagne nazie, fut cadenassé pour que personne ne puisse en descendre<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=37}}</ref>}}. Cette difficile décision sauvera assurément la vie de Benoît et des siens{{Note|groupe="n"|Seulement deux de ses amis de Varsovie ont survécu à la [[Seconde Guerre mondiale]] et les Loterman, comme de nombreux Juifs, furent victimes de la barbarie nazie<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=20/37}}</ref>}}. À son arrivée à Paris, le [[français]], appris avec l'oncle Loterman, et son don pour les langues lui permettent d'entrer en dernière année de l'école primaire et d'obtenir son [[certificat d'études primaires]], qui lui ouvre les portes du lycée Rollin {{incise|aujourd'hui [[collège-lycée Jacques-Decour]]}} où il bénéficie d'un excellent enseignement dispensé par des professeurs fort compétents qui n'avaient pas trouvé de poste à l'université. Mais l'ombre de la guerre suit les Mandelbrot<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=36-37}}</ref>. L’invasion allemande force la famille à se réfugier ensuite à [[Brive-la-Gaillarde]] où Benoît est aidé, pour la continuation de ses études, par le rabbin [[David Feuerwerker]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Benoit|nom1=Mandelbrot|titre=The fractalist|sous-titre=memoir of a scientific maverick|lieu=New York|éditeur=[[Pantheon Books]]|année=2012|pages totales=324|passage=62|isbn=978-0-307-37735-7|oclc=303042882}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://books.google.com/books?id=11DFDgAAQBAJ&pg=PT44&lpg=PT44&dq=David+Feuerwerker+%2B+Resistance&source=bl&ots=0P_n7Y7fVM&sig=r1SHGSsmyy1ze9sTjRp4LYRSCaM&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiG5dX13ffdAhVSJt8KHXv4DNA4FBDoATABegQIBxAB#v=onepage&q=David%20Feuerwerker%20%2B%20Resistance&f=false Voir, la rencontre "romancée" entre le rabbin David Feuerwerker et Benoît Mandelbrot à Brive, dans l'ouvrage de Liz Ziemska, ''{{lang|en|Mandelbrodt The Magnificent: A Novella}}'', 2017, sous le titre ''G-d, Mathematician''.]</ref>. Une nouvelle fois, Szolem {{incise|qui se trouve à [[Tulle]] en zone libre et vient d'obtenir son premier poste de professeur à l'[[Université Clermont-Auvergne|université de Clermont-Ferrand]]}} parvient à transférer la famille de son frère à Tulle où elle est considérée comme réfugiée parisienne. Benoît est inscrit au [[lycée Edmond-Perrier]] où il décroche son baccalauréat avec la meilleure note de toute l'histoire du lycée. Les portes de l'enseignement supérieur lui sont ouvertes, mais il ne veut pas attirer l'attention sur lui. Le {{date-|11|novembre|1942}}, les Allemands envahissent la [[zone libre]] et les changements intervenus dans le [[Régime de Vichy|gouvernement de Vichy]] privent les Mandelbrot d'un important protecteur, [[Henri Queuille]]. À l'automne 1943, quand Léon a lui aussi passé son baccalauréat, la famille décide de se diviser en deux pour améliorer ses chances. Sous une fausse identité, Benoît et Léon deviennent [[Apprenti|apprentis]] dans une [[usine]] d'outillage. Grâce aux contacts de la famille, en {{date-||janvier|1944}}, ils peuvent s'inscrire en classes préparatoires au [[lycée du Parc]] de [[Lyon]], en tant qu'internes, pour préparer les concours d'entrée aux [[Grande école|grandes écoles]]. À la suite du [[débarquement de Normandie]], le lycée du Parc ferme ses portes en {{date-||juin|1944}}. Benoît et Léon se réfugient à la campagne, chez des paysans, pour échapper aux [[rafle]]s. Benoît se retrouve ainsi garçon d'[[Étable (ferme)|étable]] chez un éleveur de chevaux du côté de [[Pommiers-en-Forez]] et est bientôt accueilli sous le toit du propriétaire{{Note|groupe="n"|Grâce à son excellente mémoire, qui lui permettait de se souvenir des [[Pédigree]]s de tous les chevaux, il sut se rendre indispensable<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=39}}</ref>}}. Après la [[libération de Paris]] au mois d'août, la famille est à nouveau réunie et retourne dans la capitale. Tout est alors mis en œuvre pour permettre à Benoît de présenter les concours de l'[[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]] et de [[École polytechnique (France)|Polytechnique]] en vue desquels il s'était préparé à Lyon. Il obtient les meilleures notes aux deux concours : après une journée passée à l'École normale supérieure, il choisit Polytechnique<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=37-40}}</ref>. De 1945 à 1947, Mandelbrot suit les cours de Polytechnique où il a deux professeurs de [[mathématiques pures]], [[Gaston Julia]] et [[Paul Lévy (mathématicien)|Paul Lévy]], qui auront chacun une grande influence sur la suite de sa carrière{{Note|groupe="n"|Gaston Julia, par ses apports dans le domaine de l'analyse, qui conduiront dans les années soixante-dix à l'[[ensemble de Mandelbrot]]. Paul Lévy, par ses contributions à la [[théorie des probabilités]] et de l'application aux fractales<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=40}}</ref>}}. Quand il a terminé ses études à Polytechnique en 1947, tout le pousse à fuir les mathématiques pures et la [[physique théorique]] pour introduire de l'ordre dans des disciplines en manque de rigueur et d'outils mathématiques. Ainsi, il s’intéresse à la [[théorie de l'information]], les idées de [[Claude Shannon]] étant alors en plein essor<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=40-41/45}}</ref>. === Acquisition des compétences === Son professeur de [[mathématiques appliquées]]{{Note|groupe="n"|Roger Brard (1907-1977), un ingénieur aéronautique qui l'avait initié à la mécanique des fluides<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=45}}</ref>}} lui suggère de faire sa thèse avec une des sommités de la [[mécanique des fluides]], l'ingénieur et physicien [[Theodore von Kármán]] qui enseigne au [[California Institute of Technology]] (Caltech) à [[Pasadena]]. Mandelbrot quitte alors la France pour la Californie, mais Caltech s'avère ne pas être le bon endroit pour sa thèse : Karman étant absent, les professeurs remplaçants n'ont pas la carrure requise. L'enseignement prodigué à Caltech est cependant de grande qualité et Mandelbrot peut se familiariser avec des domaines pour lesquels une approche mathématique peut s'avérer utile. Après deux années passées à Caltech, Mandelbrot finit par rentrer à Paris en 1949, sans avoir choisi un sujet de thèse. Agacé par les atermoiements de son neveu, l'oncle [[Szolem Mandelbrojt|Szolem]] lui présente le compte-rendu d'un ouvrage, lui disant : {{citation|Tu devrais lire ça. C'est exactement le genre de bêtise qui n'intéresse que toi}}. Il s'agit d'un ouvrage intitulé ''Human Behavior and the Principle of Least Effort''{{Note|groupe="n"|''Le comportement humain et le principe du moindre effort''<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=48}}</ref>}} du [[Linguistique|linguiste]] et [[Philologie|philologue]] nord-américain [[George Kingsley Zipf]]. Mandelbrot lit l'article, s'enthousiasme et en fait l'objet de sa thèse. Intrigué par la [[loi de Zipf]], empirique et contestée, il la pose en termes de minimisation des coûts de stockage et d’utilisation des mots par l’esprit. Par élimination de la variable de coût entre les deux équations, se révèle une loi qui n’a, cette fois-ci, plus rien d’empirique : c’est la [[Loi de Zipf|loi de Mandelbrot]], dont celle de Zipf n’est qu’un cas particulier, et qui répond mieux qu’elle aux observations - expliquant, en particulier, le « coude » toujours observé dans les distributions, et non expliqué par la loi de Zipf. La soutenance de sa thèse a lieu le {{date-|19|décembre|1952}}. Le titre en est {{citation|Contribution à la théorie mathématique des jeux de communication}}. Ce travail lui vaut une notoriété immédiate, en particulier grâce à un ouvrage de [[Léon Brillouin]] : ''Science et théorie de l’information'', qui aura d’ailleurs un succès bien plus grand dans sa traduction anglaise : ''{{lang|en|Science and Information Theory}}''<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=45-49}}</ref>. N'ayant pas réussi à obtenir en France un poste universitaire à l'issue de son doctorat, Mandelbrot accepte un poste de [[professeur invité]] au [[Massachusetts Institute of Technology]] (MIT) à [[Cambridge (Massachusetts)|Cambridge (États-Unis)]]. Il y retrouve [[Norbert Wiener]], l'inventeur de la [[cybernétique]] {{incise|dont il avait fait connaissance en 1947 chez son oncle Szolem}}, qui l'intéresse à l'étude du [[mouvement brownien]]{{Note|groupe="n"|Par la suite, Mandelbrot démontrera sa nature fractale, qui permet d'expliquer divers phénomènes<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=50}}</ref>}}. Après une année fructueuse passée au MIT, c'est [[John von Neumann]] qui l'invite à le rejoindre en tant que chercheur post-doctoral à l'[[Institute for Advanced Study|Institut d'études avancées (IAS) de Princeton]]. Mandelbrot s'y familiarise avec la [[théorie des jeux]], créée par von Neumann, qui servira de fondement mathématique à l'économie, domaine auquel Benoît s'intéresse de plus en plus. Il y rencontre aussi le mathématicien américain [[Henry McKean]] qui l'initie à la [[Dimension de Hausdorff|dimension de Hausdorff-Besicovitch]]{{Note|groupe="n"|Qui devait jouer par la suite un rôle fondamental dans l'étude des objets fractals<ref name="t1">{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=52}}</ref>}}. En 1955, ayant pu bénéficier d'une bourse de la [[Fondation Rockefeller]], il réussit à obtenir un poste de chercheur au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] et revient en France où il épouse Aliette Kagan{{Note|groupe="n"|En 1950, Mandelbrot avait fait la connaissance d'Aliette Kagan, une jeune femme d'origine juive polonaise à qui il s'était fiancé<ref name="t1" />}} le {{date-|5|novembre|1955}}. Après sa rencontre à Paris avec [[Jean Piaget]] et sa proposition de collaboration au sein du [[Centre international d'épistémologie génétique]], ils s'installent à [[Genève]] où leur premier enfant, Laurent, voit bientôt le jour. Du point de vue scientifique, les deux années qu'il passe au CNRS ne sont pas très fructueuses. Sur un plan plus personnel, en revanche, il est en contact avec son ancien professeur de Polytechnique, [[Paul Lévy (mathématicien)|Paul Lévy]], ainsi qu'avec le grand mathématicien [[Andreï Kolmogorov]], auteur de la [[Axiomes des probabilités|formulation de la théorie des probabilités]]. En 1957, il obtient un poste de professeur de mathématiques à l'[[Université catholique de Lille|université de Lille]]. Les Mandelbrot reviennent donc s'installer à Paris, où Benoît pourrait également assurer des cours à Polytechnique<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=50/52/54}}</ref>. Il trouve qu'enseigner prend une part trop importante de son temps, ce qui l'empêche de poursuivre librement ses recherches dans les différents domaines qui l'intéressent. Quand [[IBM]] l'invite en 1958 {{incise|en tant qu'expert en linguistique}} à passer l'été dans ses laboratoires de recherche, il retourne à nouveau aux [[États-Unis|États-Unis d’Amérique]]. L'âge d'or de l'entreprise ne fait que commencer, et ce qui ne devait être au départ qu'une collaboration ponctuelle devient un poste que Mandelbrot occupera jusqu'à sa retraite. IBM vient de se lancer dans un projet de [[traduction automatique]], et ses premiers pas chez eux le conduisent à travailler sur la transmission optimale dans les milieux bruités et la modélisation des variations de prix des [[Matière première|matières premières]]. La curiosité hétérodoxe de Mandelbrot ne peut mieux se déployer qu'en tant que ''fellow'' {{incise|sorte d'électron libre}} chez IBM. Il peut mener ses recherches comme il l'entend, sans devoir s'inscrire dans les contraintes d'un projet précis. Mieux encore, il peut aussi jouir d'importantes périodes de disponibilité, ce qui lui permet de mener de multiples collaborations dans de nombreuses autres institutions. En 1962, il est invité par l'[[université Harvard]] en tant que professeur d'[[Économie (discipline)|économie]]. L'année suivante, il y est nommé à un poste de professeur de [[mathématiques appliquées]], correspondant parfaitement à son profil. Une constante dans sa vie et son œuvre est de donner de la valeur et des applications pratiques à des travaux anciens, sur lesquels il tombe le plus souvent par hasard, et que la communauté scientifique a négligés. Il poursuit son travail sur des objets étranges jusque-là assez négligés par les mathématiciens : les objets à complexité récursivement définie, comme [[Flocon de Koch|la courbe de von Koch]], auxquels il pressent une utilité. Le mathématicien [[Felix Hausdorff]] a d’ailleurs préparé le terrain en définissant pour ces objets une dimension non entière, la [[dimension de Hausdorff]]. Quant au mathématicien [[Gaston Julia]], il a défini des objets qui ont un air de famille avec le tout<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018| p=55-57}}</ref>. === Découverte des fractales : un nouveau paradigme === [[Fichier:Mandel zoom 00 mandelbrot set.jpg|thumb|L'[[ensemble de Mandelbrot]], nommé en son honneur par [[Adrien Douady]].]] [[Fichier:Romanesco broccoli (Brassica oleracea).jpg|thumb|Les inflorescences [[fractale]]s d’un [[chou romanesco]].]] En 1967, en embrayant sur les travaux de [[Lewis Fry Richardson]], il fait paraître dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]'' son célèbre article {{incise|d'à peine cinq pages}} ''{{lang|en|{{Lien|How Long Is the Coast of Britain? Statistical Self-Similarity and Fractional Dimension}}}}'', « Quelle longueur a la côte de la [[Grande-Bretagne]] ? », qui dépend de l’échelle à laquelle on la mesure, et qui possède une [[dimension de Hausdorff]] non entière, comprise {{nobr|entre 1}} {{nobr|et 2}} : elle ne constitue à proprement parler ni un objet à une [[Dimension d'un espace vectoriel|dimension]], ni un objet à deux dimensions, et c’est en acceptant l’idée de dimension non entière qu'on va pouvoir attaquer ces objets qui ont toujours échappé à l'étude : la théorie fractale est, dès cet article, officiellement lancée<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=57-68}}</ref>. Mandelbrot commence alors à avoir de la notoriété dans le monde scientifique ; sa production scientifique, stimulée par les disciplines variées auxquelles il s'intéresse, s'accroît de nombreux articles et communications dans des revues et des congrès. À l'été 1971, il prend un [[congé sabbatique]] chez IBM et revient en France avec sa famille. Le {{date-|13|janvier|1973}}, il prononce une conférence au [[Collège de France]]<ref>https://users.math.yale.edu/~bbm3/web_pdfs/069formesNouvelles.pdf</ref>, qui est le prélude de sa consécration en tant qu'inventeur d'une nouvelle discipline. La même année, il est pressenti pour occuper la [[Chaire universitaire|chaire]] libérée par [[François Perroux]] au [[Collège de France]], mais il décline la proposition et ne fait jamais acte de candidature<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=71}}</ref>. Il signe en 1973 dans une revue d’économie l’article ''Formes nouvelles du hasard dans les sciences''<ref>Mandelbrot Benoît, ''Formes nouvelles du hasard dans les sciences'', Économie appliquée, {{vol.|26}}, 1973, {{p.|307-319}}. Texte : </ref>. Cet article critique le manque d’intérêt des chercheurs de nombreuses disciplines pour les fluctuations aléatoires, se cantonnant trop à étudier les moyennes à long terme. Il cite des exemples pris dans son domaine à IBM, la transmission du signal, mais également dans des domaines inattendus : les crues du [[Nil]], la forme des nuages, celle des fleuves. Il arrive à la conclusion qu’il n’y a pas ''une'' forme de hasard, qui conduirait toujours à une égalisation par la [[loi des grands nombres]]. Il s’agit là d’une [[illusion]] due au fait que nous n’étudions que ces exemples en nous détournant des autres comme ''mal conditionnés'', de même que de nombreux mathématiciens se sont détournés du [[flocon de Koch]] qu’ils considéraient comme un objet ''monstrueux'' : les sphères ou les triangles sont considérés comme des objets acceptables par les mathématiciens de l’époque, mais pas les nuages ni les arbres (du moins en tant qu’objets géométriques). Les mathématiques de cette époque restent {{citation|muettes sur les monstres}}. Pas étonnant, dans ces conditions, que les mathématiques existantes soient considérées comme ayant un immense pouvoir d’explication des phénomènes scientifiques, {{citation|car nous ne considérons comme scientifiques que les phénomènes qu’elles permettent d’expliquer ! Nous sommes pris dans le piège d’un [[Raisonnement circulaire|argument circulaire]] dont nous ne pouvons plus sortir}}. Or, ajoute Mandelbrot, {{citation|c’est l’essentiel des phénomènes de la nature qui obéissent à cet autre type de hasard où l’on ne peut appliquer la loi des grands nombres [...] Le modèle standard nous fait passer à côté de la plus grande partie de la réalité, et va jusqu’à nous empêcher même de la voir}}. Les principes en seront publiés avec une très grande quantité d’exemples : modélisation du relief terrestre et lunaire, [[hydrologie]], structure du poumon, granulation des bétons, [[Paradoxe d'Olbers|paradoxe d’Olbers]], [[turbulence]]s en [[mécanique des fluides]], [[urbanisme]] des villes, distribution des [[galaxie]]s et même trous de l’[[Appenzeller]], dans un ouvrage qui fait, depuis, référence : ''Les Objets fractals - Forme, hasard et dimension'' en [[1975]]. Il y présente au lecteur des objets jusqu’alors peu connus : [[flocon de Koch]], [[Tapis de Sierpiński|éponge de Sierpinski]] (ou [[éponge de Menger]], ou de Sierpinski-Menger), que les mathématiciens gardaient pudiquement dans leurs tiroirs. Tous ces exemples ont en commun ce que l’auteur nomme une ''[[homothétie]] d’échelle'' et qu’il désignera, quelques années plus tard, sous le nom d’[[autosimilarité]] (''{{lang|en|self-similarity}}''). Le caractère novateur du livre (paru d'abord en France) en fait un succès immédiat, mondial et qui touche, cette fois-ci, le grand public. Les exemples de la première édition de cet ouvrage étaient tous en noir et blanc pour des raisons d’économie et de technologie des écrans{{Note|groupe="n"|Par la suite, les fractales se révélant un outil efficace pour la [[Infographie|synthèse d’images]] complexes, on n’en verra plus qu’en couleurs<ref name="t2">{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=127}}</ref>}}. Deux ans après la première édition, une version en anglais, révisée et augmentée, voit le jour en 1977. Mandelbrot fait paraître{{Note|groupe="n"|Dans la revue ''Annals of the New York Academy of Sciences''. Cette publication n'avait pas la réputation de la revue ''Science'', mais acceptait de l'éditer sans délai<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=115}}</ref>}} fin 1980 un article sur une famille de [[Fractale|fractales]] {{incise|liée à ce qui sera appelé ultérieurement l’[[ensemble de Mandelbrot]]}}, définies par la relation de récurrence ''z''<sub>''n''+1</sub> = ''z''<sub>''n''</sub><sup>2</sup> + ''c'', ''c'' étant un [[nombre complexe]] quelconque<ref>{{harvsp| Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=72-73/95-96/114-115}}</ref>. Lors de son premier cours sur les fractales à l'[[université Harvard]], l'auditoire est très varié. L'assistance assiste, ébahie, à la naissance d'une théorie racontée par son inventeur. Cette période, ponctuée de conférences, conduit Mandelbrot à préparer une deuxième révision des ''Objets fractals'', qui se transforme bientôt en un nouvel ouvrage, ''La Géométrie fractale de la nature'' qui paraît en {{date-||août|1982}}. Le livre abonde de nouveaux exemples de fractales. Il dépasse les six cents pages, soit trois fois ''Les Objets fractals''<ref name="t2" />. === La modélisation statistique en finance === [[Fichier:Benoit Mandelbrot, TED 2010.jpg|thumb|Benoît Mandelbrot à une [[conférence TED]] en 2010.]] Benoît Mandelbrot s'intéresse dès [[1961]] à la [[Modèle statistique|modélisation statistique]] de l’évolution des [[Fluctuation du cours des actions|cours de la Bourse]], sujet qui l'intéresse durant toute sa carrière<ref name="MandelbrotFinance">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Rama|nom1=Cont|titre=Benoît Mandelbrot, père de la géométrie fractale : Numéro spécial de la Gazette des mathématiciens)|lieu=Paris|éditeur=Société mathématique de France|année=2013|pages totales=192|isbn=978-2-85629-360-7|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00649050|consulté le=2017-01-24|titre chapitre=Benoit Mandelbrot et la modélisation mathématique des risques financiers}}.</ref>. Puisant dans ses idées sur la recherche d'[[Autosimilarité|autosimilarités]] et la géométrie fractale, Mandelbrot prend le contre-pied des théories de [[Louis Bachelier]] et [[Harry Markowitz]], qui représentent l'évolution des prix boursiers comme une évolution continue régie par la [[loi normale]] et propose une représentation des aléas boursiers par un {{citation|hasard sauvage}} caractérisé par la discontinuité et la concentration du risque dans le temps<ref name="MandelbrotFinance" />. Dans une célèbre étude sur les prix des matières premières, écrite en 1963<ref name="M1963">{{Article|prénom1=Benoit |nom1=Mandelbrot |titre=The Variation of Certain Speculative Prices |périodique=The Journal of Business |volume=36 |numéro=4 |date=1963-01-01 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/2350970 |consulté le=2017-01-24 |pages=394–419}}.</ref>, il propose notamment de remplacer la [[loi normale]] par les [[Loi stable|lois stables]] de [[Paul Lévy (mathématicien)|Lévy]]. Cette théorie financière a l’avantage de mieux prendre en compte la survenue des variations extrêmes. D’abord reconnue pertinente, elle a été ensuite mise de côté pour cause de complexité, avant d’être réutilisée depuis la fin des {{lnobr|années 1990}}, riches en turbulences financières<ref name="MandelbrotFinance" />. En [[1997]], Mandelbrot propose un nouveau modèle plus riche qui tient compte des multiples échelles de temps présents dans les marchés financiers et intègre l’effet de mémoire des fluctuations boursières<ref>{{Article|langue=en |prénom1=Benoit B. |nom1=Mandelbrot |prénom2=Adlai J. |nom2=Fisher |prénom3=Laurent E. |nom3=Calvet |titre=A Multifractal Model of Asset Returns |périodique=Cowles Foundation Discussion Paper |numéro=No. 1164 |éditeur=SSRN |date=1997-09-15 |lire en ligne=https://papers.ssrn.com/abstract=78588 |consulté le=2018-01-30 }}.</ref>. Il introduit un {{citation|temps multifractal}} pour décrire les alternances de périodes calmes et agitées observées sur les marchés financiers : l’amplitude des variations peut rester indépendante d’un jour à l’autre tout en étant corrélée sur de très longues périodes de temps<ref>Jouer en Bourse, c’est vraiment risqué : « Le grand bluff des modèles financiers », Aurélien Prévost, ''[[Science et Vie]]'', {{numéro|1068}}, {{date-|septembre 2006}}, {{nobr|page 112}}.</ref> En [[2004]], il publie ''Une approche fractale des marchés'' dans lequel il dénonce les outils mathématiques de la finance parce qu’il les juge inadaptés<ref name="Le Monde">{{Article|langue=fr |prénom1=Propos recueillis par Annie|nom1=Kahn |titre=Benoît Mandelbrot : "Il était inévitable que des choses très graves se produisent"|périodique=Le Monde.fr |date=2010-10-16 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/10/16/benoit-mandelbrot-il-etait-inevitable-que-des-choses-tres-graves-se-produisent_1255238_3234.html |consulté le=2017-01-24}}.</ref>. Cette même année, il demande, sans succès, que les banques et les grandes institutions financières consacrent une petite partie de leur budget à la [[recherche fondamentale]]<ref name="Le Monde" />. Benoît Mandelbrot est en particulier très critique sur la théorie de [[Modèle Black-Scholes|Merton, Black et Scholes]]<ref name="Le Monde" /> utilisée par les banques, parce que, selon lui, elle représente les risques financiers par un aléa [[Loi gaussienne|gaussien]] « modéré »<ref name="Le Monde" /> et que l'on peut dompter, par opposition au hasard « sauvage » des marchés financiers, faussant ainsi la perception des [[Risque financier|risques financiers]] par les acteurs de marché. === Dernières années === En 1987, l'impact de son œuvre ne fait que croître au moment où l'[[université Yale]] ([[New Haven]], [[Connecticut]]) le recrute pour occuper la [[Chaire universitaire|chaire]] [[Abraham Robinson]] de sciences mathématiques. Le contrat est prévu pour cinq ans ; il finira par en durer dix-sept. Le poste de Yale est complété par ses fonctions chez IBM, dont il prendra sa retraite en 1993. Mais la vieille relation de trente-cinq ans ne prend pas fin immédiatement, on accorde à Mandelbrot le titre de ''Fellow Emeritus'' qui s'accompagne de certains privilèges, comme celui de pouvoir continuer à occuper son bureau de Yorktown. Cette situation se prolonge jusqu'en 2006, lorsqu'il décide de prendre sa retraite de Yale, d'abandonner son bureau chez IBM et de s'installer à [[Boston]] ([[Massachusetts]]). Entouré de sa famille, il meurt d'un [[cancer du pancréas]] le {{date de décès|14|octobre|2010}} à [[Cambridge (Massachusetts)|Cambridge]], aux [[États-Unis]] dans l'État du [[Massachusetts]]<ref>{{Lien web|langue=français |titre=Mandelbrot Benoît|url=http://serge.mehl.free.fr/chrono/Mandelbrot.html |site=serge.mehl.free.fr |date=12 décembre 2016 |consulté le=12 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|lang=en |prénom1=Jascha |nom1=Hoffman |titre=Benoît Mandelbrot, Novel Mathematician, Dies at 85 |périodique=The New York Times |date=2010-10-16 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2010/10/17/us/17mandelbrot.html |consulté le=2017-01-24}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=143-144/146}}</ref>. == Honneurs et distinctions == * Son travail sur les fractales en tant que [[mathématicien]] à [[IBM]] lui a valu un ''{{lang|en|Emeritus Fellowship}}'' au laboratoire de recherche {{nobr|T.J. Watson}}. Ses travaux y ont été repris par son collaborateur, Richard Voss. * Médaille Barnard, en 1985, attribuée tous les cinq ans par l'[[université Columbia]] et l'[[Académie nationale des sciences]] américaine * [[Médaille Franklin]], en 1986, attribuée par l'Institut Franklin de Philadelphie * Médaille Steinmetz, en 1988, en l'honneur de l'inventeur [[Charles Proteus Steinmetz]] * Prix ''Science for Art'' du groupe [[LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton|LVMH]] * [[Prix Harvey]], en 1989 * [[Prix Wolf de physique]], en 1993 * Professeur invité au [[Conservatoire national des arts et métiers]] (1994, 2000) * Médaille Vermeil de la ville de Paris, en 1995 * [[Prix japonais]] pour les sciences et les technologies, en 2003 * Prix [[Wacław Sierpiński]], en 2005, accordé par l'[[université de Varsovie]] et la Société polonaise de mathématiques<ref>{{harvsp|Crespo Caleiro Gerschenfeld|2018|p=144}}</ref> * Le {{date-|23|novembre|1990}}, il est fait chevalier de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d’honneur]], et est promu officier le {{date-|1|janvier|2006}}, distinction qui lui est remise le {{date-|11|septembre|2006}} par son camarade de promotion à l’École polytechnique, le sénateur [[Pierre Laffitte]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX0508911D|texte=PREX0508911D}}</ref>. *Le {{date-|20|novembre|2020}}, [[Google]], pour le {{96e|anniversaire}} de sa naissance, lui dédie un [[Google Doodle|''Doodle'']]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Il y a 96 ans naissait Benoît Mandelbrot |url=https://www.google.com/doodles/benoit-mandelbrots-96th-birthday |site=google.com |consulté le=2020-11-20}}.</ref>. == Publications == * {{ouvrage|titre=Les Objets fractals : forme, hasard et dimension|année première édition=1975}}, {{ouvrage|titre=Les Objets fractals : forme, hasard et dimension suivi de Survol du langage fractal|année=1989|numéro édition=3}}, 4ème ed. 1995 * {{ouvrage|lang=en|titre={{lien|The Fractal Geometry of Nature}}|année=1982}} * {{ouvrage|titre=Fractales, hasard et finance : 1959-1997|éditeur=Flammarion|année=1997}} * avec Richard Hudson, {{ouvrage|titre=Une approche fractale des marchés|édition=Odile Jacob|titre original=The (Mis)Behaviour of Markets|année=2005}} *{{Ouvrage|titre=La forme d'une vie : mémoires (1924-2010)|titre original= The fractalist : memoir of a scientific maverick|éditeur=Flammarion|date=2014|isbn=978-2-08-122036-2|oclc=873814615}} == Notes et références == === Notes === <references group="n" /> === Références === {{références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Benoît Mandelbrot | commons titre = Benoît Mandelbrot | wikiquote = Benoît Mandelbrot | wikiquote titre = Benoît Mandelbrot | wikiversity = TD Informatique - Fractale de Mandelbrot | wikiversity titre = TD Informatique - Fractale de Mandelbrot }} === Bibliographie === {{Légende plume}} * [http://smf.emath.fr/content/beno%C3%AEt-mandelbrot-p%C3%A8re-de-la-g%C3%A9om%C3%A9trie-fractale Benoît Mandelbrot, père de la géométrie fractale], Gazette des mathématiciens, avril 2013, Numéro spécial sous la direction de [[Stéphane Jaffard]] et Stéphane Seuret. * {{en}} Liz Ziemska. ''{{Lang|en|Mandelbrot the Magnificent: A Novella}}''. Tom Doherty Associates, [[2017]]. {{ISBN|0765398044}}, {{ISBN|9780765398048}} * {{Ouvrage|prénom1=David|nom1=Crespo Caleiro|prénom2=Abel|nom2=Gerschenfeld|responsabilité2=Trad.|titre=À la recherche de la géométrie de la nature|sous-titre=Mandelbrot|lieu=Barcelone|éditeur=RBA Coleccionables|année=2018|pages totales=156|isbn=978-84-473-9613-9|plume=oui}} === Articles connexes === * [[Ensemble de Mandelbrot]] * [[Compression fractale]] * [[Loi de Zipf|Loi de Zipf-Mandelbrot]] * [[Effet Lindy]] === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.math.yale.edu/mandelbrot/ Page de B. Mandelbrot] à l’[[université Yale]] * (vidéo) {{lien web |url=http://www.ted.com/talks/lang/fre_fr/benoit_mandelbrot_fractals_the_art_of_roughness.html |titre=Benoît Mandelbrot : Les fractales et l'art de la rugosité. |auteur=Benoît Mandelbrot |éditeur=[[Conférence TED]] |date=février 2010 |consulté le={{date|18|octobre|2010}}}}, anglais [[sous-titrage|sous-titré]] français, {{heure||17|10|durée=oui}}. * {{en}} [http://improbable.com/2008/10/03/the-2008-ig-nobel-prize-winners/ Cérémonie] [[Prix Ig Nobel|IgNobel]] 2008 {{Portail|mathématiques|finance|judaïsme|Pologne|France|États-Unis}} {{CLEDETRI:Mandelbrot, Benoit}} [[Catégorie:Mathématicien américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Mathématicien français du XXe siècle]] [[Catégorie:Mathématicien français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Pataphysicien]] [[Catégorie:Personnalité d'IBM]] [[Catégorie:Élève du lycée Edmond-Perrier]] [[Catégorie:Élève du lycée du Parc]] [[Catégorie:Élève de l'École polytechnique]] [[Catégorie:Docteur ès sciences de la faculté des sciences de Paris]] [[Catégorie:Étudiant du California Institute of Technology]] [[Catégorie:Professeur à l'université Yale]] [[Catégorie:Mathématiques financières]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de St Andrews]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université de Tel Aviv]] [[Catégorie:Médaille John-Scott]] [[Catégorie:Lauréat de la médaille Franklin]] [[Catégorie:Lauréat du prix japonais]] [[Catégorie:Membre de l'Académie nationale des sciences]] [[Catégorie:Membre de l'Académie norvégienne des sciences et des lettres]] [[Catégorie:Membre de l'Union américaine de géophysique]] [[Catégorie:Membre de la Société américaine de physique]] [[Catégorie:Membre de la Société américaine de statistique]] [[Catégorie:Lauréat du prix Harvey (Technion)]] [[Catégorie:Mathématicien américain du XXIe siècle]] [[Catégorie:Lauréat du prix Wolf de physique]] [[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur promu en 1989]] [[Catégorie:Chercheur au CNRS]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1924]] [[Catégorie:Naissance à Varsovie]] [[Catégorie:Décès en octobre 2010]] [[Catégorie:Décès à Cambridge (Massachusetts)]] [[Catégorie:Décès à 85 ans]] [[Catégorie:Mort d'un cancer aux États-Unis]] [[Catégorie:Mort d'un cancer du pancréas]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Brian%20Kernighan
Brian Kernighan
{{Infobox Biographie2 | nom = Brian Kernighan | image = Brian Kernighan in 2012 at Bell Labs 1.jpg | upright= 1.2 | légende = B. Kernighan rend hommage à son collègue disparu, Dennis Ritchie, aux laboratoires Bell en 2012. | nom de naissance = | date de naissance = 1 janvier 1942 | lieu de naissance = [[Toronto]] | pays de naissance = {{Canada}} | date de décès = | lieu de décès = | pays de décès = | domicile = | nationalité = | champs = [[théorie des graphes]], [[analyse syntaxique]], [[théorie des langages]] | institutions = [[Laboratoires Bell]] | diplôme = [[université de Princeton]] | formation = [[électrotechnique]] | œuvres principales= [[awk]], [[troff]], partitionnement de graphe, [[problème du voyageur de commerce]] | intitulé œuvres = Renommé pour }} '''Brian Kernighan''' ({{IPA-en|/ˈkɜːnɪhæn/|}}; né le {{date|1|janvier|1942}} à [[Toronto]], en [[Ontario]]) est un [[informaticien]] connu pour avoir coécrit le [[The C Programming Language|premier livre]] sur le [[C (langage)|langage de programmation C]] (avec [[Dennis Ritchie]]). Il est aussi le cocréateur des [[Langage de script|langages]] [[Awk]], avec [[Alfred Aho]] et [[Peter Weinberger]], et [[AMPL]]. En 1969, il obtient un doctorat d'[[électrotechnique]] à l'[[université de Princeton]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Brian Kernighan {{!}} Forbes College|url=https://forbescollege.princeton.edu/people/brian-kernighan|site=forbescollege.princeton.edu|consulté le=2017-12-09}}</ref>, où en [[2004]], il occupe un poste de professeur. En collaboration avec [[Lin Shen]], il imagina les [[heuristique (mathématiques)|heuristiques]] bien connues pour deux problèmes d'optimisation [[NP-complet]] : partitionnement de graphe et le [[problème du voyageur de commerce]] (le premier est habituellement appelé algorithme de Kernighan-Lin, et le second est Lin-Kernighan). Kernighan est également connu comme à l'origine de l'expression ''« What you see is all you get »'' (WYSIAYG), (littéralement « Vous n'avez que ce que vous voyez ») une variante ironique de ''« [[What you see is what you get]] »'' (WYSIWYG) (littéralement « Ce que vous voyez est ce que vous obtenez »). L'expression de Kernighan sous-entend que les systèmes WYSIWYG risquent de faire perdre à un document des informations potentiellement utiles en ne restituant que ce qui est visible. Il a révélé à l'occasion, que c'est son propre jeu de mots qui a conduit à l'utilisation du nom « Unix » (initialement Unics') pour le [[système d'exploitation]] de [[Ken Thompson]] et [[Dennis Ritchie]]. == Résumé des réalisations == * ''[[Hello world|Hello, world]]'', (Bonjour, le monde), un programme initialement écrit par Brian Kernighan de Bell Labs dans ''Un tutoriel d'introduction au [[B (langage)|B]]''<ref>{{en}} [http://cm.bell-labs.com/cm/cs/who/dmr/btut.html A TUTORIAL INTRODUCTION TO THE LANGUAGE B] {{Lien archive|url=http://cm.bell-labs.com/cm/cs/who/dmr/btut.html |titre=Copie archivée |horodatage archive=20180722170908 }}</ref> * [[awk]], avec [[Alfred Aho]] et [[Peter Weinberger]], et son livre ''The AWK Programming Language'' * Le langage de programmation AMPL * ''The Elements of Programming Style'', avec {{lien|lang=en|P. J. Plauger}} * ''RatFor'', avec P. J. Plauger * ''Software Tools in Pascal'' un livre et un ensemble d'outils pour [[Pascal (langage)|Pascal]], avec P. J. Plauger * ''Unix Programming Environment'', un livre [[tutoriel]] avec [[Rob Pike]] * ''[[The C Programming Language]]'', le premier livre sur le C avec [[Dennis Ritchie]], son créateur * Le langage de composition pic pour [[troff]] * Le langage de composition eqn pour troff avec Lorinda Cherry * ''La pratique de la programmation'', avec [[Rob Pike]] * ''Why Pascal is Not My Favorite Programming Language'' (Pourquoi le [[Pascal (langage)|Pascal]] n'est pas mon langage de programmation favori), une critique populaire de Pascal, le langage de programmation de [[Niklaus Wirth]]. Certaines parties de la critique sont obsolètes depuis le ISO 7185 (langages de programmation - Pascal), la critique a été écrite avant que l'ISO 7185 ait été créé. * ditroff, ou « device independent troff » qui a permis à troff d'être utilisé avec n'importe quel appareil * Le [[M4 (langage)|langage de traitement de macros M4]], avec Dennis Ritchie == Livres == * ''[[Software Tools]]'' (1976 avec [[PJ Plauger]]) * ''[[Software Tools in Pascal]]'' (1981 avec [[PJ Plauger]]) * ''[[The C Programming Language]]'' ('K&R') (1978, 1988 avec [[Dennis Ritchie]]) * ''[[The Elements of Programming Style (book)|The Elements of Programming Style]]'' (1974, 1978 avec [[PJ Plauger]]) * ''[[The Unix Programming Environment]]'' (1984 avec [[Rob Pike]]) * ''[[The AWK Programming Language]]'' (1988 avec [[Alfred Aho]] et [[Peter Weinberger]]) * ''[[The Practice of Programming]]'' (1999 avec [[Rob Pike]]) * ''AMPL: A Modeling Language for Mathematical Programming, {{2e}} éd. (2003 avec [[Robert Fourer]] et [[David Gay]]) * ''[[The Go Programming Language]]'' (2016 avec [[Alan A. A. Donovan]]) * ''UNIX: A History and a Memoir'', (octobre 2019) {{isbn|978-1695978553}} == Voir aussi == === Référence === {{Références}} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.cs.princeton.edu/~bwk/ Page professionnelle] * [http://cm.bell-labs.com/who/bwk/ Home page de Brian Kernighan à Bell Labs] * [http://www.lysator.liu.se/c/bwk-on-pascal.html ''Why Pascal is Not My Favorite Programming Language''] - Par Brian Kernighan, AT & T Bell Labs, le {{date-|2 avril 1981}} * [http://www-2.cs.cmu.edu/~mihaib/kernighan-interview/index.html Une entrevue avec Brian Kernighan ] – Mihai Budiu, ''PC Report Romania'', {{date-|août 2000}} * [https://web.archive.org/web/20090428163341/http://www.princeton.edu/~mike/unixhistory Transcription d'un entretien avec Brian Kernighan] – Interview by [https://web.archive.org/web/20090528015718/http://www.princeton.edu/~mike/ Michael S. Mahoney] === Bibliographie === Il est le coauteur d'un [[The C Programming Language|livre de référence]] sur la programmation en C (que l'on nomme « le Kernighan and Ritchie » souvent abrégé K&R) * {{Ouvrage|titre=Le Langage C|ref=Référence:Le langage C|auteurs=Brian Kernighan et [[Dennis Ritchie]]}} {{Portail|programmation informatique|Canada}} {{DEFAULTSORT:Kernighan, Brian}} [[Catégorie:Étudiant de l'Université de Toronto]] [[Catégorie:Personnalité canadienne de l'informatique]] [[Catégorie:Personnalité en langages de programmation]] [[Catégorie:Naissance en janvier 1942]] [[Catégorie:Scientifique des laboratoires Bell]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Princeton]] [[Catégorie:Naissance à Toronto]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Buffy%20contre%20les%20vampires
Buffy contre les vampires
{{autre|le jeu dérivé|Buffy contre les vampires (jeu de cartes)}} {{Infobox Série télévisée | titre = Buffy contre les vampires | image = Buffy.svg | légende = Logo original de la série. | titre original = {{Langue|en|Buffy the Vampire Slayer}} | autres titres francophones = | genre = [[Fantasy urbaine]]<br />[[Film d'horreur|Horreur]]<br />[[Film d'action|Action]]<br />[[Comédie dramatique]] | créateur = [[Joss Whedon]] | producteur = '''Producteurs exécutifs :'''<br />Joss Whedon<br />[[David Greenwalt]]<br />[[Marti Noxon]]<br />[[Fran Rubel Kuzui]]<br />Kaz Kuzui<br />'''Sociétés de production :'''<br />[[Mutant Enemy]]<br />[[Dolly Parton|Sandollar Television]]<br />[[Fran Rubel Kuzui|Kuzui Entertainment]]<br />[[20th Television|20th Century Fox Television]] | acteur = [[Sarah Michelle Gellar]]<br />[[Alyson Hannigan]]<br />[[Nicholas Brendon]]<br />[[Charisma Carpenter]]<br />[[Anthony Stewart Head]]<br />[[David Boreanaz]]<!-- Nombre d'acteurs au max. !! --><br><small>([[#Distribution|liste complète]])</small> | musique = [[Nerf Herder]] <small>(générique)</small><br />[[Christophe Beck]] | pays = {{États-Unis}} | chaîne = [[The WB Television Network|The WB]] <small>([[1997]]-[[2001]])</small><br>[[United Paramount Network|UPN]] <small>([[2001]]-[[2003]])</small> | nb saisons = 7 | nb épisodes = [[Liste des épisodes de Buffy contre les vampires|144]] | format = 1.78:1 HD, y compris les 3 premières saisons (selon la diffusion 2023 sur 6ter) | durée = 43 minutes | début = {{Date|10 mars 1997|à la télévision}} | fin = {{Date|20 mai 2003|à la télévision}} | suivante = [[Saison 5 d'Angel]] }} '''''Buffy contre les vampires''''' (''{{Langue|en|Buffy the Vampire Slayer}}'') est une [[série télévisée]] [[États-Unis|américaine]] de 144 épisodes d'environ 43 minutes du genre [[fantasy urbaine]] créée par [[Joss Whedon]] et diffusée du {{Date|10 mars 1997|à la télévision}} au {{Date|22 mai 2001|à la télévision}} sur le réseau [[The WB Television Network|The WB]], puis du {{Date|2 octobre 2001|à la télévision}} au {{Date|20 mai 2003|à la télévision}} sur le réseau [[United Paramount Network|UPN]]. Elle raconte l'histoire de [[Buffy Summers]] (interprétée par [[Sarah Michelle Gellar]]), une [[Tueuse de vampires]] (ou Exterminatrice, dans certains épisodes) issue d'une longue lignée d'Élues luttant contre les forces du mal, et notamment les [[vampire]]s et les [[Démon (Buffy)|démons]]. À l'instar des précédentes Tueuses, elle bénéficie des enseignements de son Observateur (ou Protecteur, dans certains épisodes), chargé de la guider et de l'entraîner, mais, ''a contrario'' des autres, est entourée par un cercle d'amis et une sœur qui combat à ses côtés. La première diffusion des épisodes de la série attira en moyenne entre 4 et 6 millions de téléspectateurs aux États-Unis<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Matthew Wahoske|url=http://home.insightbb.com/~wahoskem/buffy.html|titre=Nielsen Ratings for Buffy the Vampire Slayer, Angel, and Firefly|éditeur=Insightbb.com|consulté le=17 mai 2010}}</ref>, ce qui constitua un succès pour le relativement jeune et modeste réseau de diffusion [[The WB Television Network|The WB]]. Recevant des critiques généralement positives, la série a notamment été classée dans plusieurs listes établies par des magazines spécialisés. Elle a été plusieurs fois nommée aux [[Emmy Award]]s et aux [[Golden Globes]], remportant au total trois Emmy Awards<ref name="emmy"/> et son succès a entraîné la création de nombreux produits dérivés, dont des [[Comics de Buffy contre les vampires|comics]], des [[Romans et nouvelles de Buffy contre les vampires|romans]] et des [[Buffy contre les vampires (série de jeux vidéo)|jeux vidéo]]. Une large communauté de [[Fan (admirateur)|fans]] s'est constituée autour de la série, qui a attiré [[Études sur Buffy|l'attention des milieux académiques]] et a influencé d'autres séries télévisées<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Brian Dillard|url=http://www.allmovie.com/cg/avg.dll?p=avg&sql=A174873|titre=Buffy the Vampire Slayer TV Series|éditeur=Allmovie}} {{Citation étrangère|langue=en|wildly influential cult hit}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Richard Harrington|url=https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/09/29/AR2005092900594.html|titre=Joss Whedon's New Frontier|éditeur=''[[The Washington Post]]''|date=30 septembre 2005}} {{Citation étrangère|langue=en|One of the best, most influential, genre-defining television series in decades}}.</ref>. == Synopsis == [[Buffy Summers]], la [[Tueuse de vampires]] en activité, vient d'emménager à [[Sunnydale]] avec [[Joyce Summers|sa mère]] et rencontre son nouvel Observateur, [[Rupert Giles]], le bibliothécaire du lycée. Cet établissement est situé sur la [[Bouche de l'Enfer]], ce qui attire en ville toutes sortes de créatures démoniaques (des vampires, des hyènes, Moloch (un démon), une marionnette psychopathe, un ogre monstrueux, une sociopathe invisible, une momie inca, des démons reptiliens, un croquemitaine tueur d'enfants, des hommes-poissons, les fantômes du lycée, des chiens de l'Enfer, etc.) et différents phénomènes paranormaux. Buffy se lie d'amitié avec deux autres lycéens, [[Willow Rosenberg]] et [[Alexander Harris]], et ensemble ils engagent la lutte contre [[Le Maître (Buffy)|le Maître]], un très vieux et puissant vampire qui tente d'ouvrir la Bouche de l'Enfer. Ils sont aidés par le mystérieux [[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]], qui se révèle plus tard être un vampire doté d'une âme, et Buffy finit par éliminer le Maître, non sans avoir elle-même été cliniquement morte durant quelques secondes. Les saisons suivantes montrent la lutte de Buffy contre le maléfique Angelus (lors de l'épisode 13 de la saison 2, Angel perd son âme), un démon nommé le Juge, les vampires [[Spike_(Buffy_contre_les_vampires)|Spike]] et [[Drusilla (Buffy contre les vampires)|Drusilla]], [[Richard_Wilkins|le Maire]], [[Faith Lehane|Faith]] (une Tueuse rebelle qui fut une alliée du Scooby-Gang puis se rallie au Maire à la fin de la saison 3), [[Adam_(Buffy_contre_les_vampires)|Adam]] (un cyborg mi-humain, mi-démon), [[Gloria_(Buffy_contre_les_vampires)|Gloria]] (une Déesse) et ses sbires, [[le Trio]] ([[Jonathan Levinson|Jonathan]], [[Andrew Wells|Andrew]] et [[Warren Mears|Warren]]), Dark Willow (Willow absorbe tous les recueils de Magie Noire à la fin de la saison 6, lorsque sa petite amie [[Tara_Maclay|Tara]] est mortellement touchée par une balle perdue tirée par Warren), et enfin [[La_Force_(Buffy_contre_les_vampires)|la Force]], [[Caleb_(Buffy_contre_les_vampires)|Caleb]] (un Prêtre qui se révèle être le bras droit de la Force) et les Bringers, dans la septième et dernière saison de la série. La fin de la saison 3 marque le départ de Cordelia pour Los Angeles (on la retrouve dans la série ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]''). Les saisons suivantes marquent les apparitions d'[[Anya Jenkins|Anya]], [[Tara_Maclay|Tara]] et [[Dawn Summers]] au sein du Scooby-Gang. Bien que [[Riley Finn]] soit présent dans toute la saison 4, il quitte Sunnydale à la [[Par amour (Buffy)|moitié]] de la saison 5, appelé par les militaires pour une mission dans la jungle, mais revient le temps d'un [[La roue tourne (Buffy)|épisode]] de la saison 6, où sa femme et lui traquent un démon. La fin de la saison 5 marque aussi la disparition de [[Joyce Summers]], décédée d'une rupture d'anévrisme à la suite de son opération d'une tumeur au cerveau. Sunnydale est finalement détruite à la fin du [[La Fin des temps, partie 2|dernier épisode]] de la série, Spike s'étant sacrifié pour sauver le monde et ayant par la même occasion définitivement fermé la Bouche de l'Enfer. == Distribution == {{Article détaillé|Personnages de Buffy contre les vampires}}[[Buffy Summers]], jouée par [[Sarah Michelle Gellar]], est la [[Tueuse de vampires]], membre d'une longue lignée de jeunes femmes choisies par le [[destin]] pour combattre les forces du mal. La Tueuse est dotée d'une force surhumaine, ainsi que d'une grande agilité, d'une guérison accélérée, d'une intuition très forte et de [[clairvoyance]] (sous forme de rêves [[Prophétie|prophétiques]]). Buffy est guidée, entraînée et assistée par son Observateur, [[Rupert Giles]] ([[Anthony Stewart Head]]). Son rôle est aussi de rechercher la nature des créatures surnaturelles que Buffy affronte et ainsi lui fournir des moyens de les vaincre. Buffy est en outre aidée par les amis qu'elle a rencontrés au [[lycée de Sunnydale]] : [[Willow Rosenberg]] ([[Alyson Hannigan]]) et [[Alexander Harris]] ([[Nicholas Brendon]]). Willow est au début une intellectuelle réservée ; elle contraste avec la personnalité avenante de Buffy. À mesure que la série progresse, Willow gagne en assurance, devenant une sorcière puissante et affirmant son [[lesbianisme]], qu'elle a découvert au cours de la série. Alex, quant à lui, n'a aucun pouvoir surnaturel (sauf à considérer sa formation militaire de soldat américain par magie lors de l'épisode [[Halloween]] qu'il garde : il sait manier un lance-roquette, des fusils, diriger les lycéens de Sunnydale lors de l'ascension du [[Richard Wilkins|Maire]], bien qu'il n'ait jamais pris de cours militaire) sert de faire-valoir et apporte ainsi l'élément comique et un point de vue terre à terre. Les autres personnages à avoir été présents au générique de la série sont [[Cordelia Chase]] ([[Charisma Carpenter]]), la garce [[pom-pom girl]] stéréotypée du lycée, [[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]] ([[David Boreanaz]]), un vampire doté d'une âme et premier grand amour de Buffy, [[Oz (Buffy)|Oz]] ([[Seth Green]]), un loup-garou guitariste et petit ami de Willow pendant un temps, [[Spike (Buffy)|Spike]] ([[James Marsters]]), vampire rebelle longtemps ennemi mortel de Buffy avant d'en tomber amoureux, [[Riley Finn]] ([[Marc Blucas]]), soldat de l'organisation militaire l'[[Initiative (Buffy)|Initiative]] qui a une relation romantique avec Buffy, [[Anya Jenkins]] ([[Emma Caulfield]]), une ancienne démone vengeresse qui connaît une relation tumultueuse avec Alex, [[Dawn Summers]] ([[Michelle Trachtenberg]]), la petite sœur de Buffy qui apparaît mystérieusement au début de la [[Saison 5 de Buffy contre les vampires|saison 5]], et [[Tara Maclay]] ([[Amber Benson]]), une sorcière dont Willow tombe progressivement amoureuse. À plusieurs reprises, Whedon s'amuse avec le statut de personnage principal. Il aurait par exemple souhaité inclure l'acteur [[Eric Balfour]] dans le générique, afin de choquer les spectateurs lors de la mort de son personnage mais la série n'avait pas un assez gros budget pour cela<ref name="Integrale" />. Le vœu de Whedon fut finalement exaucé lors de l'épisode ''[[Rouge passion]]'' avec le personnage d'[[Amber Benson]], [[Tara Maclay]], créditée pour la première fois au générique depuis trois saisons et dont le personnage meurt dans les dernières minutes<ref>{{citation épisode|titre=[[Rouge passion]]|numéro=19|saison=6|série=Buffy contre les vampires|chaîne=[[United Paramount Network|UPN]]|crédits=[[Steven S. DeKnight]] (scénariste), [[Michael Gershman]] (réalisateur)|diffusion=mai 2002}}</ref>. Enfin le générique de ''[[Superstar (Buffy)|Superstar]]'', s'il ne crédite pas le personnage de [[Jonathan Levinson]], est truffé d'images de lui. On peut ainsi penser qu'il est le véritable héros, ce qui est le principe de l'épisode<ref>Intégrale de la saison 4 de Buffy contre les vampires en DVD, disque 5, commentaire audio de l'épisode ''[[Superstar (Buffy)|Superstar]]'' par [[Jane Espenson]].</ref>. === Acteurs principaux === * [[Sarah Michelle Gellar]] <small>(VF : [[Claire Guyot]])</small> : [[Buffy Summers]] * [[Nicholas Brendon]] <small>(VF : [[Mark Lesser]])</small> : [[Alexander Harris]] * [[Alyson Hannigan]] <small>(VF : [[Virginie Ledieu]])</small> : [[Willow Rosenberg]] * [[Charisma Carpenter]] <small>(VF : Malvina Germain)</small> : [[Cordelia Chase]] <small>(saisons 1 à 3)</small> * [[Anthony Stewart Head]] <small>(VF : [[Nicolas Marié]])</small> : [[Rupert Giles]] <small>(saisons 1 à 5, récurrent saisons 6 et 7)</small> * [[David Boreanaz]] <small>(VF : [[Patrick Borg]])</small> : [[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]] <small>(saisons 2 et 3, récurrent saison 1, invité saisons 4, 5 et 7)</small> * [[Seth Green]] <small>(VF :</small> <small>[[Franck Capillery]]</small> <small>/</small> <small>[[Serge Faliu]]</small><small>)</small> : [[Oz (Buffy)|Daniel « Oz » Osbourne]] <small>(saisons 3 et 4, récurrent saison 2)</small> * [[James Marsters]] <small>(VF : [[Serge Faliu]])</small> : [[Spike (Buffy)|Spike]] <small>(saisons 4 à 7, récurrent saison 2, invité saison 3)</small> * [[Marc Blucas]] <small>(VF : Bruno Raina)</small> : [[Riley Finn]] <small>(saisons 4 et 5, invité saison 6)</small> * [[Emma Caulfield]] <small>(VF : Marine Boiron)</small> : [[Anya Jenkins]] <small>(saisons 5 à 7, récurrente saisons 3 et 4)</small> * [[Michelle Trachtenberg]] <small>(VF : [[Chantal Macé]])</small> : [[Dawn Summers]] <small>(saisons 5 à 7)</small> * [[Amber Benson]] <small>(VF : [[Laurence Crouzet]])</small> : [[Tara Maclay]] <small>(saison 6, récurrente saisons 4 et 5)</small> <gallery mode="packed" caption="Photos des acteurs principaux"> Fichier:Sarah Michelle Gellar Comic-Con 5, 2011.jpg|[[Sarah Michelle Gellar]] dans le rôle de [[Buffy Summers]] Fichier:Nicholas Brendon Aug 2004.jpg|[[Nicholas Brendon]] dans le rôle d'[[Alexander Harris]] Fichier:Alyson Hannigan.jpg|[[Alyson Hannigan]] dans le rôle de [[Willow Rosenberg]] Fichier:Charisma Carpenter Toronto Comic-Con 2012.jpg|[[Charisma Carpenter]] dans le rôle de [[Cordelia Chase]] Fichier:Anthony Stewart Head (3088356).jpg|[[Anthony Stewart Head]] dans le rôle de [[Rupert Giles]] Fichier:David Boreanaz May 2004 white tshirt.jpg|[[David Boreanaz]] dans le rôle d'[[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]] Fichier:Seth Green by Gage Skidmore 2.jpg|[[Seth Green]] dans le rôle de [[Oz (Buffy)|Daniel "Oz" Osbourne]] Fichier:James Marsters.jpg|[[James Marsters]] dans le rôle de [[Spike (Buffy)|Spike]] Fichier:Emma Caulfield at Tampa Slayercon.jpg|[[Emma Caulfield]] dans le rôle d'[[Anya Jenkins]] Fichier:Michelle Trachtenberg (43904360470).jpg|[[Michelle Trachtenberg]] dans le rôle de [[Dawn Summers]] Fichier:Amber Benson.jpg|[[Amber Benson]] dans le rôle de [[Tara Maclay]] </gallery> De nombreux personnages ont des rôles récurrents tout au long de la série, que ce soit en tant qu'alliés ou qu'antagonistes de Buffy. Ainsi, [[Joyce Summers]] ([[Kristine Sutherland]]), la mère de Buffy, ancre la vie des personnages dans la normalité. C'est le personnage qui apparaît dans le plus grand nombre d'épisodes sans jamais avoir été présent au générique. [[Jenny Calendar]] ([[Robia LaMorte]]), professeur d'informatique au [[lycée de Sunnydale]], [[Faith Lehane]] ([[Eliza Dushku]]), une autre Tueuse de vampires, [[Wesley Wyndam-Pryce]] ([[Alexis Denisof]]), un Observateur maniéré et timoré, le proviseur du lycée Robin Wood ([[D. B. Woodside]]) et la Tueuse potentielle [[Kennedy (Buffy)|Kennedy]] ([[Iyari Limon]]) font également partie de l'entourage de Buffy durant des périodes diverses. {| class="wikitable" style="text-align:center;" |+Tableau de présence des personnages principaux ! rowspan="2" |Acteurs ! rowspan="2" |Personnages ! colspan="7" |Saisons |- !1 !2 !3 !4 !5 !6 !7 |- |[[Sarah Michelle Gellar]] |[[Buffy Summers]], le Buffy-robot, [[Faith Lehane]] (dans un épisode) et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="7" {{oui2|Principale}} |- |[[Nicholas Brendon|Nicholas Brandon]] |[[Alexander Harris|Alexander "Alex" Harris]] et le Alex-Vampire | colspan="7" {{oui2|Principal}} |- |[[Alyson Hannigan]] |[[Willow Rosenberg]] et la Willow-Vampire | colspan="5" {{oui2|Principale}} | colspan="2" {{oui2|Principale avec mention spéciale de son personnage}} |- |[[Charisma Carpenter]] |[[Cordelia Chase]] | colspan="3" {{oui2|Principale}} | colspan="4" {{n/a|}} |- |[[Anthony Stewart Head]] |[[Rupert Giles]] | colspan="5" {{oui2|Principal avec mention spéciale de son personnage}} | colspan="2" {{non2|Récurrent}} |- |[[David Boreanaz]] |[[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]] et Angelus |{{non2|Récurrent}} | colspan="2" {{oui2|Principal}} | colspan="2" style="background:#d9edff;" |Invité |{{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité |- |[[Seth Green]] |[[Oz (Buffy)|Daniel "Oz" Osbourne]] |{{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} |{{oui2|Principal}} | style="background:#d9edff;" |Principal puis invité | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[James Marsters]] |[[Spike (Buffy)|Spike]], William Skinner et [[La Force (Buffy)|la Force]] |{{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | style="background:#d9edff;" |Invité |{{oui2|Invité puis principal}} | colspan="3" {{oui2|Principal}} |- |[[Marc Blucas]] |[[Riley Finn]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent puis principal}} |{{oui2|Principal}} | style="background:#d9edff;" |Invité |{{n/a|}} |- |[[Emma Caulfield]] |[[Anya Jenkins]] | colspan="2" {{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrente}} | colspan="3" {{oui2|Principale}} |- |[[Michelle Trachtenberg]] |[[Dawn Summers]] | colspan="4" {{n/a|}} | colspan="3" {{oui2|Principale à partir de sa deuxième apparition}} |- |[[Amber Benson]] |[[Tara Maclay]] | colspan="3" {{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrente}} |{{non2|Récurrente puis principale durant un épisode puis récurrente}} |{{n/a|}} |} === Acteurs récurrents === ==== Introduits lors de la saison 1 ==== * [[Kristine Sutherland]] <small>(VF : [[Danièle Douet]])</small> : [[Joyce Summers]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saisons 1 à 5, invitée saisons 6 et 7)</small> * [[Mark Metcalf]] <small>(VF : [[Hervé Bellon]])</small> : [[Le Maître (Buffy)|Le Maître]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saison 1, invité saisons 2, 3 et 7)</small> * [[Julie Benz]] <small>(VF : Catherine Privat [saison 1], [[Laurence Crouzet]] [saison 2] et [[Charlotte Marin]] [saison 5])</small> : [[Darla (Buffy)|Darla]] <small>(saison 1, invitée saisons 2 et 5)</small> * [[Robia LaMorte]] <small>(VF : [[Sophie Arthuys]])</small> : [[Jenny Calendar]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saisons 1 et 2, invitée saison 3)</small> * [[Armin Shimerman]] <small>(VF : [[Michel Paulin (acteur)|Michel Paulin]])</small> : [[Principal R. Snyder]] <small>(saisons 1 à 3, invité saison 4)</small> * {{Lien|Andrew J. Ferchland}} : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel#Le Juste des Justes|Collin / Le Juste des Justes]] <small>(saisons 1 et 2)</small> ==== Introduits lors de la saison 2 ==== *[[Juliet Landau]] <small>(VF : [[Dorothée Jemma]])</small> : [[Drusilla (Buffy)|Drusilla]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saisons 2 et 7, invitée saison 5)</small> *[[Bianca Lawson]] <small>(VF : [[Magali Barney]])</small> : [[Kendra Young]] *[[Danny Strong]] <small>(VF : [[Sébastien Desjours]])</small> : [[Jonathan Levinson]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saisons 2, 3, 6 et 7, invité saison 4)</small> ==== Introduits lors de la saison 3 ==== * [[Eliza Dushku]] <small>(VF : Séverine Morisot / Sophie Riffont)</small> : [[Faith Lehane]] et [[Buffy Summers]] <small>(saisons 3 et 7, invitée saison 4)</small> * [[Harry Groener]] <small>(VF : [[Joseph Falcucci]])</small> : [[Richard Wilkins]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saison 3, invité saisons 4 et 7)</small> *[[Alexis Denisof]] <small>(VF : [[Éric Legrand]])</small> : [[Wesley Wyndam-Pryce]] * [[K. Todd Freeman]] <small>(VF : [[Bernard Métraux]])</small> : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel#Mister Trick|Mr. Trick]] * [[Fab Filippo]] : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Scott Hope]] *[[Larry Bagby]] : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Larry Blaisdell]] <small>(saison 3, invité saison 2)</small> ==== Introduits lors de la saison 4 ==== *[[Leonard Roberts]] <small>(VF : [[Bertrand Liebert]])</small> : Forrest Gates *[[George Hertzberg]] <small>(VF : [[Pascal Renwick]])</small> : Adam et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saison 4, invité saison 7)</small> *[[Lindsay Crouse]] <small>(VF : [[Emmanuèle Bondeville]])</small> : Maggie Walsh *[[Mercedes McNab]] <small>(VF : Valérie Siclay)</small> : [[Harmony Kendall]] <small>(saisons 4 et 5, invitée saisons 1 à 3)</small> *[[Phina Oruche]] : {{Doublage|VF=Sophie Arthuys|VF_lien=Sophie Arthuys}} ([[Cauchemar (Buffy)|épisode 22 de la saison 4]] seulement) : Olivia *[[Adam Kaufman (acteur)|Adam Kaufman]] <small>(VF : [[Fabrice Josso]])</small> : Parker Abrams * [[Bailey Chase]] <small>(VF : [[Denis Laustriat]])</small> : Graham Miller <small>(saisons 4 et 5)</small> * [[Paige Moss]] : {{Doublage|VF=Dorothée Jemma|VF_lien=Dorothée Jemma}} : Veruca ==== Introduits lors de la saison 5 ==== * [[Clare Kramer]] <small>(VF : Laëtitia Godès)</small> : [[Gloria (Buffy)|Gloria]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saison 5, invitée saison 7)</small> * [[Charlie Weber]] <small>(VF : Mathias Casartelli)</small> : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel#Ben|Ben]] * [[Joel Grey]] <small>(VF : [[Jean Lescot]])</small> : Doc ==== Introduits lors de la saison 6 ==== *[[Adam Busch]] <small>(VF : [[Marc Saez]])</small> : [[Warren Mears]], [[Willow Rosenberg]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] <small>(saisons 6 et 7, invité saison 5)</small> *[[Tom Lenk]] <small>(VF : [[Laurent Morteau]])</small> : [[Andrew Wells]] <small>(saisons 6 et 7),</small> mignon d'Harmony <small>(saison 5)</small> *[[Elizabeth Anne Allen]] <small>(VF : [[Laura Préjean]])</small> : [[Amy Madison]] <small>(saison 6, invitée saisons 1 à 4 et 7)</small> * [[Kali Rocha]] <small>(VF : [[Véronique Alycia]])</small> : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Halfrek]] <small>(saison 6, invitée saisons 5 et 7)</small> * {{Lien|James C. Leary}} <small>(VF : Philippe Colin)</small> : Clement <small>(saisons 6 et 7)</small> ==== Introduits lors de la saison 7 ==== * [[D. B. Woodside]] <small>(VF : [[Thierry Desroses]])</small> : [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel#Robin Wood|Robin Wood]] *[[Iyari Limon]] <small>(VF : Alexandra Garijo)</small> : [[Kennedy (Buffy)|Kennedy]] *[[Nathan Fillion]] <small>(VF : [[Tanguy Goasdoué]])</small> : [[Caleb (Buffy)|Caleb]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] * [[Sarah Hagan]] <small>(VF : [[Fily Keita]])</small> : Amanda * [[Clara Bryant]] <small>(VF : Véronique Piccioto)</small> : Molly * [[Indigo (actrice)|Indigo]] <small>(VF : [[Barbara Beretta]])</small> : Rona * [[Felicia Day]] <small>(VF : Catherine Desplaces)</small> : Vi * [[Dania Ramírez|Dania Ramirez]] <small>(VF : Caroline Lallau)</small> : Caridad *[[Kristy Wu]] : Chao-Ahn *[[Azura Skye]] <small>(VF : [[Marie-Laure Dougnac]])</small> : [[Cassie Newton]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] {| class="wikitable" style="text-align: center;" |+Tableau de présence des personnages récurrents ! rowspan="2" |Acteurs ! rowspan="2" |Personnages ! colspan="7" |Saisons |- !1 !2 !3 !4 !5 !6 !7 |- |[[Robia LaMorte]] |[[Jenny Calendar]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="2" {{non2|Récurrente}} | style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="4" {{n/a|}} |- |Andrew J. Ferchland |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Collin / Le Juste des Justes]] | colspan="2" {{non2|Récurrent}} | colspan="5" {{n/a|}} |- |[[Mark Metcalf]] |[[Le Maître (Buffy)|Le Maître]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] |{{non2|Récurrent}} | colspan="2" style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="3" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité |- |[[Julie Benz]] |[[Darla (Buffy)|Darla]] |{{non2|Récurrente}} | style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="2" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="2" {{n/a|}} |- |[[Armin Shimerman|Armin Schimermann]] |[[Principal R. Snyder]] | style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="2" {{non2|Récurrent}} | style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Mercedes McNab]] |[[Harmony Kendall]] | colspan="3" style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="2" {{non2|Récurrente}} | colspan="2" {{n/a|}} |- |[[Elizabeth Anne Allen]] |[[Amy Madison]] | colspan="4" style="background:#d9edff;" |Invitée |{{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | style="background:#d9edff;" |Invitée |- |[[Danny Strong]] |[[Jonathan Levinson]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] |{{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrent}} | style="background:#d9edff;" |Invité |{{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrent}} |- |[[Juliet Landau]] |[[Drusilla (Buffy)|Drusilla]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] |{{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | colspan="2" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invitée |{{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Larry Bagby]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Larry Blaisdell]] |{{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité |{{non2|Récurrent}} | colspan="4" {{n/a|}} |- |[[Bianca Lawson]] |[[Kendra Young]] |{{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="5" {{n/a|}} |- |[[Eliza Dushku]] |[[Faith Lehane]] et [[Buffy Summers]] | colspan="2" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | style="background:#d9edff;" |Invitée | colspan="2" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Harry Groener]] |[[Richard Wilkins]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="2" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="2" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité |- |[[Alexis Denisof]] |[[Wesley Wyndam-Pryce]] | colspan="2" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="4" {{n/a|}} |- |[[K. Todd Freeman]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Mr. Trick]] | colspan="2" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="4" {{n/a|}} |- |[[Fab Filippo]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Scott Hope]] | colspan="2" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="4" {{n/a|}} |- |[[George Hertzberg]] |[[Adam (Buffy)|Adam]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="2" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité |- |[[Leonard Roberts]] |[[Forrest Gates]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Lindsay Crouse]] |[[Maggie Walsh]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Phina Oruche]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Olivia]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Adam Kaufman (acteur)|Adam Kaufman]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Parker Abrams]] | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Bailey Chase]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Graham Miller]] | colspan="3" {{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrent}} | colspan="2" {{n/a|}} |- |[[Paige Moss]] |Veruca | colspan="3" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} | colspan="3" {{n/a|}} |- |[[Clare Kramer]] |[[Gloria (Buffy)|Gloria]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="4" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |{{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invitée |- |[[Charlie Weber]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Ben]] | colspan="4" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="2" {{n/a|}} |- |[[Joel Grey]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Doc]] | colspan="4" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | colspan="2" {{n/a|}} |- |[[Adam Busch]] |[[Warren Mears]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="4" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invité | colspan="2" {{non2|Récurrent}} |- |[[Kali Rocha]] |[[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Halfrek]] | colspan="4" {{n/a|}} | style="background:#d9edff;" |Invitée |{{non2|Récurrente}} | style="background:#d9edff;" |Invitée |- |[[Tom Lenk]] |[[Andrew Wells]] | colspan="5" {{n/a|}} | colspan="2" {{non2|Récurrent}} |- |James C. Leary |Clem | colspan="5" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} | style="background:#d9edff;" |Invité |- |[[D. B. Woodside]] |Robin Wood | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} |- |[[Iyari Limon]] |[[Kennedy (Buffy)|Kennedy]] | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Nathan Fillion]] |[[Caleb (Buffy)|Caleb]] et [[La Force (Buffy)|la Force]] | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrent}} |- |[[Sarah Hagan]] |Amanda | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Clara Bryant]] |Molly | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Indigo (actrice)|Indigo]] |Rona | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Felicia Day]] |Vi | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Dania Ramírez]] |Caridad | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |- |[[Kristy Wu]] |Chao-Ahn | colspan="6" {{n/a|}} |{{non2|Récurrente}} |} == Production == === Développement === Le créateur [[Joss Whedon]] a déclaré que {{citation|''{{langue|en|Rhonda the Immortal Waitress}}'' était la première incarnation du concept de ''Buffy'' : une femme qui a l'air d'être totalement insignifiante et qui se révèle extraordinaire}}<ref name=BTwB>Intégrale de la saison 6 de Buffy contre les vampires, disque 6, documentaire "Buffy: Television with Bite".</ref>. Cette idée s'est développée pour devenir l'inversion de la formule [[hollywood]]ienne de {{Citation|la jeune fille blonde qui va dans une ruelle sombre et se fait tuer dans tous les [[film d'horreur|films d'horreur]]}}<ref name=blondegirl>{{Article|auteur=Anne Billson|titre=Buffy the Vampire Slayer (BFI TV Classics S.)|périodique=[[British Film Institute]]|jour=5|mois=décembre|année=2005|pages=24–25|langue=en}}</ref>. Whedon voulait « subvertir ce cliché et créer quelqu'un qui serait un héros »<ref name=blondegirl />. Il explique que {{Citation|la mission première de la série, c'était la joie liée au pouvoir féminin : avoir le pouvoir, l'utiliser, le partager}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Allie Gottlieb|url=http://www.metroactive.com/papers/metro/09.26.02/buffy1-0239.html|titre=Buffy's Angels|éditeur=Metroactive.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Le concept a d'abord été exploité dans le film scénarisé par Joss Whedon, et sorti le {{Date|31|juillet|1992}}, ''[[Buffy, tueuse de vampires]]'', avec [[Kristy Swanson]] dans le rôle-titre. La réalisatrice, [[Fran Rubel Kuzui]], décrit le film comme {{Citation|une comédie de culture populaire sur ce que les gens pensent des [[vampire]]s}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Candace Havens|titre=Joss Whedon|sous-titre=The Genius Behind Buffy|éditeur=Benbella Books|année=2003|passage=51}}</ref>. Whedon n'est pas d'accord {{Citation|J'avais écrit un film effrayant à propos d'une femme qui s'est émancipée, et ils en ont fait une comédie légère. C'était à vous briser le cœur}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Candace Havens|titre=Joss Whedon|sous-titre=The Genius Behind Buffy|éditeur=Benbella Books|année=2003|passage=23}} {{Citation étrangère|langue=en|I had written this scary film about an empowered woman, and they turned it into a broad comedy. It was crushing.}}</ref>. Le script reçut les éloges du milieu cinématographique<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=James Brundage|url=http://www.filmcritic.com/misc/emporium.nsf/ddb5490109a79f598625623d0015f1e4/d9787709f4d8f3e9882567bd0002949e?OpenDocument|titre=Buffy the Vampire Slayer film review|éditeur=Filmcritic.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>, contrairement au film<ref>{{Lien web|url=http://www.rottentomatoes.com/m/buffy_the_vampire_slayer/|titre=Buffy the Vampire Slayer|éditeur=[[Rotten Tomatoes]]}}</ref>. En [[1996]], [[Gail Berman]], une cadre de la [[20th Century Studios|Fox]], contacte Whedon afin qu'il développe le concept de ''Buffy'' dans une série télévisée<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=[[Nancy Holder]]|titre=[[Guides de Buffy contre les vampires#Watcher's Guides|''Watcher's Guide Vol. 1'']]|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1998|mois=octobre|jour=1|passage=249–250}}</ref>. Whedon explique qu'il a pensé au {{Citation|lycée comme un film d'horreur. Ainsi la métaphore est devenue le concept central de ''Buffy'' et c'est comme ça que je l'ai vendu}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.shebytches.com/SFSaidgb.html|titre=Interview with Joss Whedon by SF Said|éditeur=Shebytches.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Les éléments surnaturels de la série servent ainsi de métaphore aux angoisses associées à l'[[adolescence]] et au début de l'âge adulte<ref name="FtF-Intro">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rhonda Wilcox|auteur2=David Lavery|titre=Fighting the Forces : What's at Stake in Buffy the Vampire Slayer|éditeur=Rowman & Littlefield|date=avril 2002|passage=xix|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=amKx_wH-PDYC&pg=PR17&dq=buffy+forces+introduction|titre chapitre=Introduction}}</ref>. Whedon a alors écrit un pilote non diffusé de 25 minutes<ref>{{Article|auteur=Keith Topping|titre=Slayer|périodique=Virgin Publishing|jour=1|mois=décembre|année=2004|pages=7|langue=en}}</ref> qui est montré aux chaînes de télévision. La [[National Broadcasting Company|NBC]], ne croyant pas dans le succès d'une série qui serait à la fois comique, horrifique et féministe et dont le personnage principal était une adolescente dotée de super-pouvoirs, décline le concept, ainsi que la Fox, qui accepte de produire la série mais pas de la diffuser<ref name=BTwB/>. C'est finalement [[The WB Television Network|The WB]], une chaîne récente désireuse d'attirer un public jeune, qui signe le contrat de diffusion avec Joss Whedon et qui assure la promotion de la série avec des clips sur ''l'Histoire de la Tueuse''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.tvobscurities.com/articles/btvs_lostrailer.php|titre=Buffy, The Vampire Slayer, Forgotten Premiere Trailer|éditeur=Tvobscurities.com|date=16 juillet 2003|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Le [[Bienvenue à Sunnydale#Partie 1|premier épisode]] est diffusé le {{date|10|mars|1997}}. === Attribution des rôles === Le rôle-titre a été dévolu à [[Sarah Michelle Gellar]], qui en [[1995]], à l'âge de 18 ans, avait gagné l'[[Emmy Award]] de la meilleure jeune actrice de série dramatique<ref name="smgawards">{{Imdb nom|id=0001264|sous-page=awards|nom=Awards pour Sarah Michelle Gellar}}</ref>. Elle auditionna à l'origine pour le personnage de [[Cordelia Chase]] mais décida ensuite de tenter sa chance pour le rôle de Buffy et le décrocha après plusieurs auditions<ref name="smgauditions">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Candice Havens|titre=Joss Whedon|sous-titre=The Genius Behind Buffy|éditeur=Benbella Books|année=2003|mois=mai|jour=1|passage=35–36}}</ref>. [[Julie Benz]], [[Charisma Carpenter]], [[Elizabeth Anne Allen]], [[Julia Lee]] et [[Mercedes McNab]] auditionnèrent également pour ce rôle mais en obtinrent finalement d'autres. [[Anthony Stewart Head]] avait déjà eu une carrière prolifique, à la fois en tant qu'acteur et chanteur<ref name="headimdb">{{Lien web|titre=Anthony Head|url=https://www.imdb.com/name/nm0372117/|éditeur=[[Internet Movie Database]]}}</ref> mais était surtout connu aux [[États-Unis]] pour une série de publicités pour la marque [[Nescafé]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=Nancy Holder|titre=[[Guides de Buffy contre les vampires#Watcher's Guides|''Watcher's Guide Vol. 1'']]|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1998|mois=octobre|jour=1|passage=210}}</ref> avant d'accepter le rôle de [[Rupert Giles]]. Contrairement aux autres acteurs réguliers de ''Buffy'', [[Nicholas Brendon]] n'était pas un acteur expérimenté lorsqu'il a commencé la série. Il avait enchaîné les petits boulots, tels qu'assistant de production ou serveur. Il obtient le rôle d'[[Alexander Harris]] après quatre jours d'auditions<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=Nancy Holder|titre=[[Guides de Buffy contre les vampires#Watcher's Guides|''Watcher's Guide Vol. 1'']]|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1998|mois=octobre|jour=1|passage=199}}</ref>. En [[1996]], le rôle de [[Willow Rosenberg]] avait été initialement donné à l'actrice Riff Regan lors de l'épisode pilote non diffusé mais [[Alyson Hannigan]] auditionna pour le rôle dans la série finale. {{Pas clair|Elle raconte qu'elle devait jouer la conversation où Willow raconte à Buffy qu'on lui avait volé sa Barbie quand elle était enfant et qu'elle en avait récupéré « la majorité »|L'anecdote citée fonctionne par allusion et n'est pas complétement compréhensible dans sa formulation.|date=juin 2022}} . Alyson Hannigan a décidé d'en faire un événement heureux et cela lui a permis de définir le personnage<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=Nancy Holder|titre=[[Guides de Buffy contre les vampires#Watcher's Guides|''Watcher's Guide Vol. 1'']]|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1998|mois=octobre|jour=1|passage=202}}</ref>. Cette approche inattendue lui a permis de décrocher le rôle.[[Fichier:THS facade.jpg|thumb|L'entrée de la Torrance High School.]] === Tournage === La série a été tournée en grande partie dans un des hangars de la ville de [[Santa Monica]], près de [[Los Angeles]], mais les scènes se passant au lycée de Sunnydale sont tournées à la Torrance High School, dans la ville de [[Torrance]] où ont également été filmés les extérieurs de la maison des Summers<ref name="Locations">{{Lien web|langue=en|titre=TV Locations|url=http://www.seeing-stars.com/Locations/TVlocations7.shtml|éditeur=seeing-stars.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Les scènes en extérieur se déroulant à l'université de Sunnydale ont quant à elles été tournées à [[Université de Californie à Los Angeles|UCLA]] alors que les nombreuses scènes se déroulant dans un cimetière ont été filmées dans un cimetière fabriqué de toutes pièces sur un parking des studios de Santa Monica ou dans l'Angelus-Rosedale Cemetery, au sud de Los Angeles<ref name="Locations" />. === Producteurs délégués === [[Fichier:Joss whedon.jpg|vignette|droite|Le créateur et showrunner de la série, Joss Whedon, ici en septembre 2005.]] Joss Whedon était crédité en tant que [[producteur délégué]] tout au long de la série. Il était également [[show runner]] pendant les cinq premières saisons, c'est-à-dire scénariste en chef et responsable de toute la production. [[Marti Noxon]] lui a succédé pour les saisons 6 et 7, car Whedon, en plus de s'investir dans l'écriture et la réalisation de ''Buffy'', s'occupait aussi d’''[[Angel (série télévisée)|Angel]]'', ''[[Fray]]'' et ''[[Firefly (série télévisée)|Firefly]]''. [[Fran Rubel Kuzui]]<ref>{{Imdb nom|id=0476900|nom=Fran Kuzui}}</ref> et son mari Kaz Kuzui<ref>{{Imdb nom|id=0476901|nom=Kaz Kuzui}}</ref> ont aussi été crédités en tant que producteurs délégués, mais n'ont pas participé à la série. Leurs droits et les [[Redevance|royalties]] qu'ils touchent sont dus à leur investissement, ainsi que leur travail de production et de réalisation, sur le film ''Buffy, tueuse de vampires''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=Nancy Holder|titre=[[Guides de Buffy contre les vampires#Watcher's Guides|''Watcher's Guide Vol. 1'']]|éditeur=[[Simon & Schuster]]|année=1998|mois=octobre|jour=1|passage=246-249}}</ref>. === Scénaristes === [[Mutant Enemy]], une entreprise de production créée par Whedon en 1997, s'occupait de l'écriture des [[scénario (film)|scénarios]]<ref name="mutantenemy">{{Lien web|langue=en|éditeur=''[[Variety]]''|url=http://www.variety.com/profiles/Company/role/Production%20Company/2014915/Mutant+Enemy.html?dataSet=1|titre=Mutant Enemy Filmography}}</ref>. Les scénaristes les plus crédités<ref name="buffywriters1">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/|titre=Buffy Episode Guide|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]}}</ref> sont [[Joss Whedon]] (26 épisodes), [[Marti Noxon]] (23 épisodes), [[Jane Espenson]] (23 épisodes), [[David Fury]] (17 épisodes), [[Doug Petrie]] (17 épisodes), [[David Greenwalt]] (8 épisodes), [[Rebecca Rand Kirshner]] (8 épisodes), [[Drew Z. Greenberg]] (6 épisodes), Rob Des Hotel et Dean Batali (5 épisodes en collaboration), [[Steven S. DeKnight]] (5 épisodes) et [[Drew Goddard]] (5 épisodes)<ref name="buffywriters2">{{Lien web|langue=en|url=http://www.tv.com/buffy-the-vampire-slayer/show/10/cast.html?flag=3&tag=subtabs;writers_directors |titre=List of Buffy Writers, |éditeur=TV.com}}</ref>. [[Jane Espenson]] a expliqué le processus créatif en œuvre lors de l'écriture d'une saison de ''Buffy''. Joss Whedon écrit d'abord l'arc narratif, puis les scénaristes écrivent les épisodes individuels. Chaque script est annoté par Whedon et ensuite corrigé pour être à nouveau annoté, jusqu'à ce que le produit final soit jugé satisfaisant<ref>{{Harvsp|Roz Kaveney|2004|p=101-117}}</ref>. Pour écrire un épisode particulier, les scénaristes partent des situations émotionnelles auxquelles Buffy devra faire face et comment cela interagira avec sa lutte contre les forces surnaturelles. Ensuite, l'épisode est découpé en actes et scènes. À partir de cette découpe, le scénariste crédité pour l'épisode écrit la première version du script, qui est relue par Whedon ou Noxon. Une deuxième version est alors écrite et, après une brève réécriture effectuée par le showrunner, la version définitive est utilisée pour le tournage<ref name="espensonwriting">{{Lien web|langue=en |url=http://www.fireflyfans.net/firefly/espenson.htm |titre=The Writing Process |éditeur=''Fireflyfans.net''|auteur=[[Jane Espenson]]|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. === Diffusion et arrêt de la série === Aux [[États-Unis]], la série a été diffusée du {{Date-|10|mars|1997}} au {{Date-|20|mai|2003}} sur le réseau [[The WB Television Network|The WB]] puis [[United Paramount Network|UPN]]<ref>{{Harvsp|James South|2003|p=309-313}}</ref>. The WB diffusa les cinq premières saisons de la série, qui apporta beaucoup de recettes, notamment publicitaires, à la chaîne, mais un conflit sur la négociation des salaires du casting et de l'équipe conduisit à un non-renouvellement du contrat de diffusion<ref name=BTwB/>, et c'est alors la chaîne UPN qui fit une offre et signa avec Joss Whedon un contrat de deux ans. Cette nouvelle chaîne permit aux scénaristes d'aller plus loin et de porter à l'écran des idées plus osées sans crainte de se faire censurer<ref name=BTwB/>, mais, durant la [[Saison 7 de Buffy contre les vampires|saison 7]], Sarah Michelle Gellar annonça qu'elle ne prolongerait pas son contrat, préférant partir pendant que la série était encore au sommet<ref>{{Lien web | langue=en | url=http://www.ew.com/ew/report/0,6115,426799~10~0~gellarexplainswhybuffy,00.html | titre= Stake Out | éditeur=''[[Entertainment Weekly]]'' | date=26 février 2003 | consulté le=23 octobre 2010}}</ref>. Après avoir brièvement envisagé un changement d'actrice principale, Joss Whedon et UPN décidèrent alors d'arrêter la série. * En [[France]], la série a été diffusée du {{Date-|3|avril|1998|à la télévision}} au {{Date-|17|octobre|2003|à la télévision}} sur la [[Télévision par câble|chaîne câblé]] [[Série Club]] et en clair du {{Date-|3|juillet|1998}} au {{Date-|13|mars|2004}} sur [[M6]], d'abord diffusée le vendredi puis le samedi dans le cadre de ''[[La Trilogie du samedi]]''<ref>{{Lien web|url=http://serialtivi.free.fr/guides/buffy/buffy.html|titre=Guide d'épisodes ''Buffy contre les vampires''|site=serialtivi.free.fr|consulté le=12 novembre 2013}}</ref>. Depuis la fin de sa diffusion, la série a été multi-rediffusée sur les chaînes du [[groupe M6]], notamment sur [[Téva]] et [[W9]]. La version remastérisée en HD de la série a été diffusée pour la première fois à partir du {{Date-|1|février|2016|à la télévision}} sur [[6ter]]<ref>{{Lien web|url=http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18650122.html|titre=Buffy débarque en HD sur 6Ter|auteur=Jérémie Dunand|éditeur=[[Allociné]]|consulté le=2 février 2016}}</ref>. * Au [[Québec]], la série a été diffusée à partir du {{Date-|4 janvier 2001|à la télévision}} sur [[VRAK.TV]]<ref>{{Article|auteur=Louise Cousineau|titre=Canal Famille est mort, vive le Méchant canal !|périodique=[[La Presse (Montréal)|La Presse]]|volume=117|numéro=48|page=C2|date=6 décembre 2000|lire en ligne=http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/2191285}}</ref> pour les cinq premières saisons, puis à partir du {{Date-|5 janvier 2005|à la télévision}} sur [[Ztélé]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ledevoir.com/culture/medias/64184/en-bref-buffy-est-devenue-trop-adulte|titre=En bref: ''Buffy'' est devenue trop adulte|site=[[Le Devoir]]|date=20 septembre 2004}}</ref>. * En [[Belgique]], la série a été diffusée sur [[La Deux]], puis en [[2009]], elle a été rediffusée sur [[Club RTL]]. === Générique === La musique du générique est composée et interprétée par le groupe [[Nerf Herder]]. Le groupe a été choisi par Whedon sur la suggestion d'[[Alyson Hannigan]]<ref name="Integrale"/>. Pour Janet Halfyard, dans son essai ''Music, Gender, and Identity in Buffy the Vampire Slayer and Angel'', {{citation|le générique commence par le son d'un [[orgue]] accompagné par le hurlement d'un [[loup]]. L'image est un ciel nocturne étincelant enchevêtré de textes inintelligibles. Il est impossible de ne pas associer cela avec l'époque du [[Cinéma muet|film muet]], ''[[Nosferatu le vampire]]'' et les conventions des films d'horreur en général et de ceux de [[Hammer Film Productions]]<ref name="halfyard">{{Lien web|langue=en|auteur=Janet Halfyard|url=http://slayageonline.com/essays/slayage4/halfyard.htm|titre=Love, Death, Curses and Reverses (in F minor): Music, Gender, and Identity in ''Buffy the Vampire Slayer'' and ''Angel''|éditeur=Slayageonline.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>}}. Puis le thème change : {{citation|l'orgue est supplantée par un son agressif de guitare électrique, replaçant ainsi [la série] dans la [[culture jeune|culture de la jeunesse]] actuelle}}<ref name="halfyard" />. Le générique est ainsi une déviation [[Postmodernité|post-moderne]] de l'horreur<ref name="halfyard" />. Deux épisodes ont eu un générique spécial : ''[[Que le spectacle commence (Buffy)|Que le spectacle commence]]'', dont le générique respecte les codes des [[comédies musicales]], et ''[[Superstar (Buffy)|Superstar]]'' où de nombreuses séquences avec le personnage [[Jonathan Levinson]] sont intégrées, comme s'il était le personnage principal de la série. === Musique === {{Article détaillé|Musique dans Buffy contre les vampires}} La bande-son de la série est composée d'un mélange de [[musique indépendante]], [[rock]] et [[pop (musique)|pop]]. Les compositeurs mettent environ une semaine à enregistrer entre 14 et 30 minutes de musique pour chaque épisode<ref name = "dvdfeature"/>. [[Christophe Beck]] a affirmé que l'équipe utilisait des ordinateurs et des [[synthétiseur]]s et ne pouvaient enregistrer qu'un ou deux « vrais » morceaux. Malgré cela, leur but était de produire une orchestration dynamique qui répondrait aux standards de la [[musique de film]]<ref name = "dvdfeature"/>. Au fur et à mesure de la progression de la série, de plus en plus d'épisodes contiennent de la musique rock indépendante, généralement jouée quand les personnages se rendent au ''[[Le Bronze|Bronze]]''. [[John King]], le responsable de la musique, explique qu'ils {{citation|aimaient inviter des groupes peu connus, dont la venue dans ce lieu soit crédible}}<ref name="dvdfeature">Intégrale de la saison 4 de Buffy contre les vampires, disque 3, documentaire "Buffy: Inside the Music".</ref>. Par exemple, le groupe fictif des [[Musique dans Buffy contre les vampires#Dingoes|Dingoes Ate My Baby]] était joué par les [[Four Star Mary]]<ref name="dingoesmary">{{Lien web|langue=en|url=http://www.fourstarmary.com/bioscontent.html|titre=Four Star Mary Bios|éditeur=Four Star Mary|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>. Bien que rarement mis en avant, des artistes célèbres, tels que [[Sarah McLachlan]]<ref name="sarahmcbuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/becomingtwo/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Becoming, Part Two''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>{{,}}<ref name="sarahmcbuffy1">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/grave/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Grave''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, [[Blink-182]]<ref name="blinkbuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/somethingblue/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Something Blue''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, [[Third Eye Blind]]<ref name="thirdeyebuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.buffyguide.com/episodes/faithhope.shtml|titre=''Faith, Hope, and Trick'' at BuffyGuide|éditeur=BuffyGuide|consulté le=22 juillet 2008}}</ref> et [[The Dandy Warhols]]<ref name="dandywarholsbuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/triangle/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Triangle''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, ont pu être entendus dans la série, et certains, comme [[Aimee Mann]]<ref name="aimeebuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://media.putfile.com/Aimee-Mann-on-Buffy|titre=Putfile Video of Aimee Mann on Buffy|éditeur=Putfile|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>{{,}}<ref name="aimeebuffy2">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/sleeper/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Sleeper''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, [[Angie Hart]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/conversations/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Conversations with Dead People''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=23 mai 2013}}</ref>, [[Cibo Matto]]<ref name="cibobuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.wbr.com/laramie/laramie_press.html|titre=Cibo Matto Press Release|éditeur=Cibo Matto Official Website|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, [[Michelle Branch]]<ref name="michellebuffy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/cult/buffy/indetail/tabularasa/trivia.shtml|titre=BBC Cult Buffy Trivia - ''Tabula Rasa''|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|consulté le=22 juillet 2008}}</ref> et [[K's Choice]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.buffyguide.com/merchandise/musicshow.shtml|titre=Merchandise Music heard on the show|éditeur=BuffyGuide|consulté le=18 mai 2010}}</ref>, sont même apparus à l'écran jouant sur la scène du ''Bronze''. La popularité de la musique dans la série a permis la sortie de plusieurs albums : ''[[Buffy the Vampire Slayer: The Album]]''<ref name="amazonbuffyq">{{Lien web|url=https://www.amazon.com/Vampire-Slayer-Television-Original-Soundtrack/dp/B00001R3O2/|titre='Buffy the Vampire Slayer: The Album'|éditeur=Amazon|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, ''[[Buffy the Vampire Slayer: Radio Sunnydale - Music from the TV Series|Radio Sunnydale]]''<ref name="amazonbuffy1">{{Lien web|url=https://www.amazon.com/Buffy-Vampire-Slayer-Radio-Sunnydale/dp/B0000E6EFX/|titre='Radio Sunnydale' Album|éditeur=Amazon|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, la [[Que le spectacle commence (Buffy)#Bande originale|bande originale de ''Que le spectacle commence'']]<ref name="amazonbuffy2">{{Lien web|url=https://www.amazon.com/Buffy-Vampire-Slayer-Once-Feeling/dp/B00006J3WH/|titre='Once More With Feeling' Album |éditeur=Amazon|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>{{,}}<ref name="buffyalbums">{{Lien web|langue=en|url=http://www.buffyworld.com/buffy/music.php|titre=List of Buffy Albums at Buffy World|éditeur=BuffyWorld|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>{{,}}<ref name="buffyalbums2">{{Lien web|langue=en|url=http://www.buffyguide.com/merchandise/soundtrack.shtml|titre=Buffy Albums List at BuffyGuide|éditeur=BuffyGuide|consulté le=22 juillet 2008}}</ref>, ''Buffy the Vampire Slayer: The Score'', qui contient une sélection d'épisodes mis en musique par Christophe Beck, et ''Buffy the Vampire Slayer Collection'', coffret de 4&nbsp;cd paru en 2018, limité à 3 000 exemplaires, et regroupant une large sélection des musiques originales des saisons 2 à 7. === Format === L'histoire de ''Buffy'' est racontée sous forme de [[feuilleton télévisé]] ; chaque épisode raconte une histoire originale tout en contribuant à l'avancement d'un [[arc narratif]] plus grand<ref name="FtF-Intro" />. L'arc est découpé en saisons, marquées par la montée en puissance puis la défaite d'un puissant [[antagoniste (littérature)|antagoniste]]. La série mélange plusieurs genres : [[film d'horreur|horreur]], [[film d'action|action]], [[fantasy urbaine]], [[Drame (cinéma)|drame]], [[comédie romantique]], [[mélodrame (théâtre)|mélodrame]], [[farce (théâtre)|farce]], ''[[comédie loufoque]]'' et même [[comédie musicale]]. Si les deux premières saisons marquent un clivage entre les épisodes indépendants et les épisodes liés à l'intrigue générale de la saison, à partir de la saison 3, la série devient de plus en plus feuilletonnante. La narration est centrée sur Buffy et son groupe d'amis, surnommés collectivement le Scooby-gang, qui tentent de concilier leur lutte contre les Forces du Mal avec leurs vies sociales compliquées<ref name="FtF-Intro"/>{{,}}<ref name="Structure">{{harvsp|Corel, de Froberville, Toulet|p=20-22|id=Winckler2005}}</ref>. Chaque saison met en place un arc narratif complexe, dominé par une menace qui se dévoile progressivement. Ce dispositif laisse aussi de la place à des épisodes typiques présentant un [[Méchant (fiction)|méchant]] vaincu à la fin de l'épisode<ref name="Structure"/>. Chaque saison, à l'exception de la quatrième, se termine par {{citation|un épisode d'apothéose mettant en scène le combat ultime<ref name="Structure"/>}} contre la menace, combat souvent douloureux. Cela fait de Buffy une épopée, qui se démarque cependant du genre par un grand souci d'authenticité et de réalisme psychologique<ref name="Structure"/>. Chaque saison, à l'exception de la sixième, se termine sur une fin ouverte, et non pas un cliffhanger, ceci afin de ne pas frustrer les téléspectateurs en cas de non-renouvellement de la série, et leur offrir une fin. La série ayant été renouvelée de façon certaine à la fin de la saison 6, l'équipe de production se permit toutefois à cette occasion une entorse à la règle. Lors des premières saisons, les principaux adversaires de Buffy et de ses amis sont des vampires mais, au fur et à mesure de l'avancement de la série, les antagonistes sont de plus en plus diversifiés{{Référence nécessaire||date=mai 2010}}. Les enquêtes de détective, les combats (à mains nues ou à l'arme blanche) et l'utilisation de la magie sont des éléments récurrents des épisodes de la série. === Inspiration === Durant la première saison de la série, le créateur [[Joss Whedon]] l'a décrit comme étant {{Citation|une rencontre entre ''[[Angela, 15 ans]]'' et ''[[X-Files : Aux frontières du réel|X-Files]]''}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.cityofangel.com/council/joss.html |titre=Joss Whedon: Executive Producer of ''Angel'' |éditeur=Cityofangel.com|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>, soit un mélange des angoisses de l'adolescence et de surnaturel. Il a également cité le film ''[[La Nuit de la comète]]'' comme une influence majeure<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://uk.tv.ign.com/articles/425/425492p6.html|titre=An Interview with Joss Whedon|éditeur=IGN.com|date=23 juin 2003|consulté le=7 janvier 2011}}</ref> et reconnu que deux personnages de l'univers des [[X-Men]] avaient influencé celui de Buffy Summers : [[Kitty Pryde]] et [[Cyclope (comics)|Cyclope]], alias Scott Summers (ce qui explique son patronyme)<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Bluteau|prénom1=Mariel|titre="Buffy contre les vampires" : 8 choses étonnantes que vous ne connaissez (peut-être) pas|url=https://www.franceinter.fr/culture/buffy-contre-les-vampires-8-choses-etonnantes-que-vous-ne-connaissez-peut-etre-pas|site=www.franceinter.fr|date=2019-03-08|consulté le=2019-06-03}}</ref>. De manière générale, il a toujours voulu se servir du cliché des films d'épouvante, où la jeune fille blonde se fait assassiner par une créature, afin de l'inverser, pour que ce soit la jeune fille blonde qui règle son compte au monstre<ref name=blondegirl />. La série parodie de nombreux éléments utilisés dans les films et les romans d'horreur et les clins d'œil au folklore et à la mythologie propres à ce cinéma et à cette littérature y sont fréquents<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Geraldine Harris|titre=Beyond Representation|sous-titre=Television Drama and the Politics and Aesthetics of Identity|éditeur=Oxford University Press|année=2011|pages totales=214|passage=150|isbn=978-0-7190-7459-2|isbn2=0-7190-7459-2}}</ref>. == Épisodes == {{Article détaillé|Liste des épisodes de Buffy contre les vampires}} La [[Saison 1 de Buffy contre les vampires|première saison]] compte douze épisodes, alors que les saisons 2 à 7 en comptent vingt-deux chacune. La série comporte donc au total 144 épisodes d'une durée d'environ 40 minutes (excepté l'épisode ''[[Que le spectacle commence (Buffy)|Que le spectacle commence]]'' qui dure presque 50 minutes). {| class="wikitable" style="text-align: center;" ! colspan="2" rowspan="2" |Saisons ! rowspan="2" |Nombre<br>d'épisodes ! colspan="2" |{{drapeau|États-Unis}} Diffusion originale ! rowspan="2" | Chaîne d'origine |- ![[Saison (télévision)|Début de saison]] ![[Fin de saison (télévision)|Fin de saison]] |- |style="background:#0000FF"| |[[Saison 1 de Buffy contre les vampires|1]] |12 |{{Date-|10 mars 1997|à la télévision}} |{{Date-|2 juin 1997|à la télévision}} |rowspan="5" | [[The WB Television Network|The WB]] |- |style="background:#FF0000"| |[[Saison 2 de Buffy contre les vampires|2]] |rowspan="6" |22 |{{Date-|15 septembre 1997|à la télévision}} |{{Date-|19 mai 1998|à la télévision}} |- |style="background:#6B8E23"| |[[Saison 3 de Buffy contre les vampires|3]] |{{Date-|29 septembre 1998|à la télévision}} |{{Date-|21 septembre 1999|à la télévision}}<ref name="TroisDiffusion" group="note">La diffusion originale de la troisième saison a été affectée par la [[fusillade de Columbine]], deux épisodes mettant en scène des violences en milieu scolaire ont été diffusés en décalé. La diffusion s'est faite jusqu'au {{Date-|18 mai 1999|à la télévision}} avec [[La Cérémonie (épisode de Buffy)|l'épisode 21]]. [[La Cérémonie (épisode de Buffy)|L'épisode 22]] a ensuite été diffusé le {{Date-|13 juillet 1999|à la télévision}} et [[Voix intérieures|l'épisode 18]], le {{Date-|21 septembre 1999|à la télévision}}.</ref> |- |style="background:#000000"| |[[Saison 4 de Buffy contre les vampires|4]] |{{Date-|5 octobre 1999|à la télévision}} |{{Date-|23 mai 2000|à la télévision}} |- |style="background:#DC143C"| |[[Saison 5 de Buffy contre les vampires|5]] |{{Date-|26 septembre 2000|à la télévision}} |{{Date-|22 mai 2001|à la télévision}} |- |style="background:#FFA500"| |[[Saison 6 de Buffy contre les vampires|6]] |{{Date-|2 octobre 2001|à la télévision}} |{{Date-|21 mai 2002|à la télévision}} |rowspan="2" | [[United Paramount Network|UPN]] |- |style="background:#40E0D0"| |[[Saison 7 de Buffy contre les vampires|7]] |{{Date-|24 septembre 2002|à la télévision}} |{{Date-|20 mai 2003|à la télévision}} |} == Thèmes et analyses == === Un parcours initiatique === ==== Enfants, adolescents, adultes ==== [[Fichier:Alyson Hannigan & Amber Benson - Oct 2004.jpg|vignette|droite|Les interprètes de Willow et Tara, [[Alyson Hannigan]] et [[Amber Benson]], en octobre 2004.]] ''Buffy contre les vampires'' peut être lu comme la métaphore du passage de l'adolescence à l'âge adulte et des conflits qu'il suscite. Le romancier et essayiste [[Martin Winckler]], auteur de nombreuses analyses sur les séries télévisées, présente ''Buffy'' comme {{citation|l'épopée d'un groupe d'adolescents face aux démons de la vie}}<ref>{{Article|auteur=Martin Winckler|titre=Les écrans du mépris|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|mois=mars|année=2004|pages=32}}</ref>. [[Joss Whedon]] a expliqué qu'un des thèmes majeurs de sa série était l'incompréhension des adultes à l'égard des adolescents. Il s'appuie notamment sur un passage de l'épisode ''[[Bienvenue à Sunnydale#Partie 2|Bienvenue à Sunnydale 2/2]]'', où [[Joyce Summers|Joyce]], la mère de Buffy interdit à sa fille de sortir le soir, pensant que l'adolescente veut s'amuser. L'adulte, persuadée d'incarner la raison et la responsabilité, prétend savoir ce que pense Buffy : {{citation|Si tu ne sors pas, ce ne sera pas la fin du monde}}. Selon Whedon, cette phrase est prononcée par Joyce sur un mode ironique, mais il s'avère que c'est ce que pensent réellement les adolescents<ref name="Integrale">Intégrale de la saison 1 de Buffy contre les vampires en DVD, disque 1, commentaire audio par [[Joss Whedon]] de l'épisode ''[[Bienvenue à Sunnydale]]''.</ref>. Pour lui, ce dialogue {{citation|symbolise le message de la série, à savoir qu'il est difficile d'être un adolescent}} incompris des adultes. Toujours selon Whedon, la fin de la scène, où Buffy cherche son matériel de Tueuse, caché dans le fond secret d'un coffre, sous ses affaires et jouets d'enfance, est une {{citation|métaphore visuelle}} de ce qu'on ressent quand on est jeune<ref name="Integrale"/>. La métaphore est un moyen souvent utilisé dans la série pour évoquer les divers problèmes que peuvent rencontrer les adolescents ou les jeunes adultes. Dans la série, ces problèmes prennent l'apparence du surnaturel : une mère trop possessive qui veut régenter la vie de sa fille (''[[Sortilèges (Buffy)|Sortilèges]]''), un beau-père dont l'apparence débonnaire cache en réalité un monstre sans cœur (''[[Le Fiancé]]''), une jeune lesbienne craignant d'être rejetée à cause de son orientation sexuelle (''[[Les Liens du sang (Buffy)|Les Liens du sang]]''), un petit ami qui devient une tout autre personne après la première relation sexuelle (''[[Innocence (épisode Buffy)|Innocence]]''), la drogue (''[[Dépendance (Buffy)|Dépendance]]'')<ref name="FtF-Intro" />. Pour Robert Bianco, journaliste à ''[[USA Today]]'', les monstres de la série sont la métaphore des problèmes que chaque être humain rencontre dans la vie, ces problèmes prennent à nos yeux une apparence monstrueuse et nous voyons ceux qui en sont la cause comme des monstres<ref name="StS">Intégrale de la saison 7 de Buffy contre les vampires, disque 6, documentaire "Buffy 101 : Study the Slayer".</ref>. ==== Responsabilités et engagement ==== {{section à sourcer|date=février 2017}} Buffy doit lutter constamment entre son devoir de Tueuse de vampires et toutes les contraintes et les sacrifices que cela implique, notamment au niveau de sa vie sociale. Pour le professeur de philosophie Sandra Laugier, son obstination à mettre son devoir au-dessus de tout la place dans une morale [[Emmanuel Kant|kantienne]]<ref name="NouvelObs"/>. Pour Scott Stroud, Buffy est continuellement déchirée entre son devoir et ses désirs. Le point culminant de cette déchirure est atteint lorsqu'elle accepte de sacrifier sa vie à la place de sa sœur pour sauver le monde. Cependant, ce n'est que lors de la saison suivante qu'elle fait totalement face à ses responsabilités envers ses proches et la communauté, en continuant ses activités de Tueuse malgré son manque de motivation et en accomplissant à côté un travail ingrat afin de pourvoir aux besoins de son foyer<ref>{{Harvsp|James South|2003|p=190-191}}</ref>. Buffy exprime au cours de la série son désir d'avoir une vie simple et ordinaire et qu'être Tueuse ne lui apporte que des ennuis. Pendant très longtemps, elle voit sa mission comme une corvée imposée. Pendant la saison 2 (''Kendra, partie 2''), [[Kendra Young|Kendra]], également Tueuse, lui explique qu'il ne s'agit pas juste d'un travail, cela fait partie de leur identité. Ainsi, Kendra voit au départ sa mission de Tueuse comme sacrée à accomplir pour le bien de tous. Elle refoule ses émotions pensant qu'elles ne peuvent que l'empêcher de réaliser correctement sa destinée. C'est en voyant Buffy se battre pour sauver ceux qu'elle aime qu'elle découvre qu'être une Tueuse est avant tout une partie de son identité profonde et elle essaie de faire comprendre cela à Buffy. Aussi, Buffy découvre au fil des épisodes deux facettes qui l'habite : la Tueuse et l'être humain. Au cours de la série elle apprend parfois à censurer cette humanité pour parvenir à faire des choix qui selon elle s'imposent, comme elle l'explique à Alex et Willow lorsque se pose la question de tuer leur ancienne amie Anya, redevenue un démon vengeur. [[Faith Lehane|Faith]], la troisième Tueuse évoluant dans la série, voit sa mission comme un jeu qui lui donne tous les droits. Elle sauve le monde, elle peut donc se permettre d'être au-dessus de la masse, au-dessus des lois. Sa philosophie de vie est ({{Citation|Tu vois, tu veux, tu prends}}), qu'elle applique aussi bien à sa vie de tous les jours qu'à sa vie de Tueuse. Un temps séduite par cette manière de vivre, Buffy finit par se rendre compte avant Faith qu'une Tueuse est censée se montrer garante d'un certain ordre moral, même si sa mission primaire est de tuer. ==== Homosexualité ==== Les scénaristes et producteurs de la série ont pris le parti, avec les personnages de Tara et Willow puis de Kennedy, de mettre en scène des couples de femmes lesbiennes ou bisexuelles sans faire de leur orientation sexuelle un sujet prépondérant. {{Pas clair|En effet ce fut le premier assumé à la télévision sans volonté de créer une émulation chez le spectateur|date=juin 2022}}.{{Passage à vérifier|Le sujet est abordé de manière simple, sans chercher à briser un tabou ou d'en faire un acte de marketing|la source donnée ne dit pas ça}} <ref>{{Lien web|titre=«Buffy», une étape dans l’histoire du féminisme|auteur=Sandra Laugier|site=Libération.fr|url=http://www.liberation.fr/debats/2017/03/16/buffy-une-etape-dans-l-histoire-du-feminisme_1556218|en ligne le=16 mars 2017|consulté le=13 décembre 2017}}</ref>. === Une série féministe === ==== Lutte contre des figures patriarcales ==== {{...}} La série est placée sous le signe de la lutte contre ce qui est couramment appelé par les féministes et les chercheurs en sciences humaines le système patriarcal ; ainsi de par la puissance accordée aux femmes certains hommes y ont même vu de la misandrie à cause du portrait assez peu flatteur que l'on accorde aux hommes dans la série. Dans la série, Buffy ou ses amis rejettent à un moment ou un autre les figures d'autorité les entourant, que ce soit les principaux du lycée (le Principal Flutie, le Principal Snyder), les Observateurs (Rupert Giles, Wesley Wyndam-Pryce), le Maire Richard Wilkins III, le beau-père Ted, la mère de Buffy Joyce Summers ou les parents en général. Toutes ces figures d'autorité se retrouvent rejetées, font l'objet d'un affrontement. Si Buffy présente aussi l'histoire d'adolescents qui s'apprêtent à devenir adultes, cette étape passe par l’opposition aux figures patriarcales, et donc par l'émancipation, l'affranchissement vis-à-vis de toute autorité. ==== Le pouvoir féminin ==== {{section à sourcer|date=décembre 2018}} Le pouvoir féminin est exprimé par le fait que l'habituelle blonde est ici l'héroïne de la série, Buffy, avec une force hors du commun et un instinct très fort. Cette force physique est complétée par sa force morale qui lui permet de combattre les antagonistes qui deviennent de plus en plus forts, au fur et à mesure des saisons. C'est surtout une évolution des personnages principaux qui est importante dans cette série : * Buffy Summers est l'héroïne de la série, la Tueuse de vampires. Elle n'est pas infaillible, elle apprend de ses erreurs et c'est ainsi qu'elle arrive à vaincre ses démons. Cela fait aussi partie du pouvoir féminin, c'est une force morale qui permet de dépasser les échecs pour en faire une force ; * Cordelia Chase a un physique très attractif et une personnalité forte. Au début de la première saison, elle se soucie beaucoup de l'avis d'autrui et de son apparence. Sans changer son apparence, elle apprend à avoir plus confiance en elle et à son propre jugement ; elle s'affirme en tant que femme ; * Willow Rosenberg est, dans la première saison, considérée comme une intellectuelle ringarde, qu'on pourrait notifier de ''[[geek]]'', elle est timide et se laisse « marcher dessus ». Grâce à l'aide de ses amis Buffy et Alex, par la suite Oz et Tara et le combat des démons, elle va avoir de plus en plus confiance en elle. Il y a aussi le fait qu'elle devienne une sorcière très puissante, en apprenant et en puisant dans sa force intérieure. Ces pouvoirs de sorcellerie peuvent être une métaphore du fait qu'elle a réussi à puiser sa force intérieure féminine ; * Tara Maclay apparaît à partir de la quatrième saison. Au début, c'est une incarnation de la féminité par son physique, son attitude, mais aussi son côté fragile. Elle évolue aussi au long des saisons pour devenir une femme plus forte et s'émancipe des valeurs patriarcales familiales. Elle assume aussi sa sexualité et son amour ; * Anya Jenkins est présentée comme la féministe brute qui souhaite uniquement faire souffrir les hommes qui font du mal aux femmes. Elle pense que les femmes sont supérieures aux hommes et a du mal avec les relations « humaines » (en sachant que c'était un démon vengeur pendant plusieurs années). Sa rencontre avec Alex lui apprend le pouvoir de l'amour, ce qui l'adoucit ; * Joyce Summers, la mère de Buffy, élève ses filles seule après avoir divorcé. Le père n'apparait que quatre fois dans la série, et n'est qu'un fantasme lors de sa dernière apparition (saison 6, épisode 17). Joyce n'est pas un personnage féministe à proprement parler, mais le poids des charges qui lui incombent en tant que mêre célibataire est révélé après sa mort, lorsque Buffy doit faire face aux difficultés qu'impliquent la prise en charge d'un foyer et la responsabilité de sa sœur cadette. Le pouvoir féminin exprimé dans la série est donc la force d'évolution, de combat face aux stéréotypes et de trouver sa voie. Cela n'est pas très différent du pouvoir masculin, mais c'était l'une des premières séries diffusées à l'international qui montrait ces évolutions et la liberté totale de la femme. Pour le romancier [[Tristan Garcia]], {{Citation|Buffy, c'est l'émergence d'une des premières figures féminines autonomes}} qui assume pleinement sa féminité<ref name="NouvelObs">{{Lien web|auteur=Doan Bui|titre=Des vampires à la fac|éditeur=''[[Le Nouvel Observateur]]''|date=25 juin 2009|url=http://bibliobs.nouvelobs.com/20090629/13551/des-vampires-a-la-fac-2|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. Pour Matt Roush, de ''[[TV Guide (États-Unis)|TV Guide]]'', la série tout entière est une allégorie du féminisme<ref name="StS" />. ==== Féminité et masculinité ==== {{...}} Le rôle traditionnel de l'homme en tant que guerrier et celui de la femme en tant que celle qui doit assurer ses arrières est inversé dans cette série, au nom d'une certaine conception de l'égalité des sexes, la femme y devient le sexe fort et l'homme le sexe faible. C'est cette inversion des rôles qui fascine les adolescents, ce qui explique le succès de la série auprès d'eux ; la virilité est ici féminine, la femme y est toute-puissante, elle tue, échafaude des plans retors pour prendre le pouvoir, tandis qu'une partie des personnages masculins sont maladroits, timides et émotifs, fascinés par la puissance de ces femmes, et comptent sur le courage de ces guerrières pour s'en sortir. Néanmoins, Vivian Sobchak, doyenne de l'[[Université de Californie à Los Angeles|UCLA School of Theater, Film and Television]], n'est pas d'accord avec ce point, trouvant que la série, même si elle traite principalement de la condition actuelle de la femme, porte également un regard positif sur les hommes, les représentant dans toute leur diversité, avec leurs forces et leurs faiblesses, ce qui permet aux téléspectateurs de s'identifier à eux<ref name=StS/>. Les premières minutes de la série montrent que l'homme peut être la victime, alors que la jeune femme blonde en apparence fragile, que tout spectateur pense vulnérable, est le prédateur. Le [[La Fin des temps, partie 2|dernier épisode de la série]] est une réponse à cette première scène. En effet la tirade de Buffy aux Tueuses potentielles explique que le pouvoir qui lui a été accordé vient du bon vouloir d'hommes, ce qui renvoie à l'idée que les hommes ont volé ou se sont approprié un pouvoir qui ne leur appartenait qu'en partie. Buffy pousse les Tueuses potentielles à se révolter et à reprendre ce pouvoir qui leur revient<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Buffy contre les vampires (1997 – 2003), partie I : une relative inversion genrée des pouvoirs {{!}} Le cinéma est politique|url=http://www.lecinemaestpolitique.fr/buffy-contre-les-vampires-partie-i-une-relative-inversion-genree-des-pouvoirs/|site=www.lecinemaestpolitique.fr|consulté le=2017-11-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=[Analyse 1/4] Buffy contre les vampires ou l’étoffe des mythes|périodique=Culturellement Vôtre|date=2017-04-02|lire en ligne=https://culturellementvotre.fr/2017/04/02/analyse-14-buffy-contre-les-vampires-ou-letoffe-des-mythes/|consulté le=2017-11-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=[Analyse 4/4] Buffy contre les vampires : Prendre place au sein du monde|périodique=Culturellement Vôtre|date=2017-04-03|lire en ligne=https://culturellementvotre.fr/2017/04/03/analyse-44-buffy-contre-les-vampires-prendre-place-au-sein-du-monde/|consulté le=2017-11-17}}</ref>. === La rédemption === {{section à sourcer|date=février 2017}} Le thème de la rédemption est un thème régulièrement exploité au cours de la série, à tel point que le [[Rédemption (Buffy)|premier épisode de la dernière saison]] porte ce titre en version française. Dans les religions, la [[rédemption]] est le rachat des pêchés pour la purification de l'âme. En revanche, dans ''Buffy'', ce thème exploite plutôt les remords et la culpabilité des personnages face aux mauvaises actions qu'ils ont commises dans leur passé et les moyens qu'ils mettent en œuvre pour se faire pardonner. Les trois principaux exemples de rédemption à travers la série sont celles respectivement d'[[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]], [[Spike (Buffy)|Spike]] et [[Willow Rosenberg]]. Angel est en effet un vampire doté d'une [[âme]] à la suite d'une malédiction, afin d'expier par le remords les crimes qu'il a commis en tant que « méchant » vampire. Dans ''Buffy'', Angel apparaît pour la première fois après avoir effectué sa rédemption. Malheureusement, il redevient ''Angelus'', le versant maléfique d'Angel, après sa première nuit d'amour avec la Tueuse ([[Saison 2 de Buffy contre les vampires|saison 2]]). Le vampire récupère son âme et décide de quitter Buffy ([[Saison 2 de Buffy contre les vampires|saison 3]]). Ce thème est par la suite encore plus exploité dans la [[série dérivée]] ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]'' dont il est le héros. [[Spike (Buffy)|Spike]] est présenté au cours de la [[Saison 2 de Buffy contre les vampires|saison 2]] comme un vampire aux idées maléfiques pour qui la rédemption n'a aucun intérêt. Cependant, au cours de la [[Saison 4 de Buffy contre les vampires|saison 4]], une puce, implantée dans son cerveau par l'[[Initiative (Buffy)|Initiative]] l'empêche de faire du mal à un être humain. Dès lors, sa rédemption commence et se déroule sur les trois dernières saisons de la série, puis également dans ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]'', la série dérivée, lors de sa dernière saison. C'est son amour pour Buffy qui lui permet de se repentir une première fois. Mais les deux amants rompent et, désespéré, il quitte Sunnydale pour récupérer son âme ([[Saison 6 de Buffy contre les vampires|saison 6]]). Sur l'ensemble de la [[Saison 7 de Buffy contre les vampires|saison 7]], son repentir apparaît comme complet, après être passé notamment par la folie et s'être confronté à Robin Wood, le fils d'une des deux Tueuses qu'il a tuées. Dans le dernier épisode de ''Buffy'', Spike se sacrifie pour sauver le monde, achevant ainsi son parcours de rédemption<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gregory Stevenson|titre=Televised Morality|sous-titre=The Case of Buffy the Vampire Slayer|éditeur=Hamilton Books|année=2004|pages totales=299|passage=252-256|isbn=0-7618-2833-8}}</ref>, avant d'être ressuscité dans la série ''Angel''. L'évolution de [[Willow Rosenberg|Willow]] est bien plus complète et se conclut par une rédemption moins complexe que celles des deux vampires. Au cours de la [[Saison 6 de Buffy contre les vampires|saison 6]], la jeune femme tombe en effet dans l'enfer de la dépendance à la magie, comparaison avec la drogue dans le monde réel. Sa guérison débute après que [[Tara Maclay|Tara]] a rompu avec elle et que son attitude irresponsable a failli tuer [[Dawn Summers|Dawn]]. Elle est longue et délicate et Willow doit dire adieu à son amie [[Amy Madison|Amy]]. La sorcière parvient finalement à redevenir une jeune femme normale qui n'abuse pas de la magie. Néanmoins, elle fait une rechute lors de l'assassinat de Tara et devient l'espace de quelques épisodes ''Dark Willow''. Durant ce laps de temps, elle tue [[Warren Mears|Warren]] et tente de provoquer la fin du monde. [[Alexander Harris|Alex]] la ramène à la raison juste à temps, mais Willow a du mal à se remettre du meurtre qu'elle a commis. Sa rédemption passe par la culpabilité, l'exil en Angleterre, en compagnie de [[Rupert Giles|Giles]], par la peur d'affronter ses amis, puis par un retour à la vie ''normale''. Lors de son premier baiser avec [[Kennedy (Buffy)|Kennedy]], la culpabilité de trahir la mémoire de Tara reprend néanmoins le dessus. Là encore c'est l'amour qui permet la rédemption de ce personnage tourmenté. Mais Willow reste à jamais fragile à cause de la magie. En conclusion, la rédemption est un thème abordé sous trois aspects différents tout au long de la série. Compliquée pour les personnages, cette rédemption est toujours facilitée par la présence de l'amour dans la vie des différents protagonistes en quête du pardon. === L'Autre === {{section à sourcer|date=février 2017}} Dans l'imaginaire américain, le vampire est souvent une représentation des minorités ethniques, de l'Autre, mais pour Rhonda Wilcox, spécialiste universitaire de la série, ''Buffy'' nous démontre que l'Autre c'est nous-mêmes, l'héroïne de la série étant par ailleurs la première à entretenir des relations amoureuses avec des vampires malgré son rôle de Tueuse<ref name="NouvelObs"/>. La série démontre aussi comment la présence de l'Autre peut être essentielle dans la vie. Jusqu'à présent, les Tueuses étaient toujours solitaires et n'avaient que des relations professionnelles avec leurs Observateurs. Cela les menait souvent à une mort prématurée. Buffy a des amis, une famille, un Observateur avec qui elle entretient une relation père/fille, des petits amis. Des gens qui souvent lui apportent l'aide physique ou intellectuelle qui pourrait lui manquer pour vaincre. Son entourage est aussi une raison perpétuelle de lutter sans baisser les bras, elle ne se bat pas que pour sauver des inconnus, elle se bat aussi pour permettre à des gens qu'elle aime, qu'elle connaît, de continuer à vivre dans un monde qu'elle voudrait plus paisible. Ses amis sont sa raison de se battre, de survivre. Comme parfait contre-exemple de cela, il y a les personnages de Kendra et Faith, autres Tueuses apparues dans la série, qui constituent des sortes de miroirs mettant en avant à quel point Buffy est une Tueuse s'éloignant de la figure traditionnelle de ces personnages. Kendra et Faith accentuent la spécificité, le côté unique de Buffy, en forçant le trait sous deux aspects différents, à travers deux figures opposées : si Kendra représente une Tueuse soumise à une autorité et des règles très strictes, au point même, peut-être d'étouffer sa personnalité, Faith représente le rejet de toute forme d'autorité et de toute règle, soit une Tueuse ingérable et incontrôlable, faisant peu de cas de l'autorité ou des ordres des Observateurs. Elles représentent ce que Buffy aurait pu être sans son entourage. Cela prouve donc que finalement, la solitude rituelle qui caractérise les Tueuses depuis la nuit des temps peut se révéler être leur plus grande faiblesse. === Mythes californiens === Boy Tonkin, dans le chapitre ''{{citation|Entropy as demon}}'' de ''Reading the Vampire Slayer'', souligne le parallèle entre le sous-sol californien, théâtre de la subduction de la [[plaque pacifique]] sous la [[plaque nord-américaine]] et la [[plaque Juan de Fuca]], et [[la Bouche de l'Enfer]] située sous la bibliothèque du lycée, portail entre les mondes humain et démoniaque<ref>{{Harvsp|Roz Kaveney|2004|p=87}}</ref>. De même, il note le lien entre la Moisson évoquée dans l'[[Bienvenue à Sunnydale#Partie 2|épisode du même nom]], censée se produire {{citation|une fois par siècle}} et les inondations majeures en Californie, qui se produisent elles aussi tous les cent ans<ref>{{Harvsp|Roz Kaveney|2004|p=88}}</ref>. Enfin, Tonkin remarque le rapport entre les [[Attaque d'ours|attaques d'ours]], [[cougar]]s et meutes de [[coyote]]s et les attaques de [[Lycanthrope|loup-garous]] ainsi que la meute dévorant le [[principal Flutie]] dans l'épisode ''[[Les Hyènes]]'' de la série<ref>{{Harvsp|Roz Kaveney|2004|p=90}}</ref>. == DVD et produits dérivés == ''Buffy contre les vampires'' a été commercialisée en [[DVD]] et a donné naissance à une large gamme de produits, officiels ou non, et notamment une série dérivée, des romans, des [[comic]]s et des jeux vidéo. Le succès de la série a entraîné la création du terme [[Buffyverse]] pour désigner l'univers fictif dans lequel les histoires relatives à ''Buffy'' prennent place<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Andy Walton|url=http://www.cnn.com/2003/SHOWBIZ/TV/05/19/buffy.sidebar/|titre=Slang-age in the Buffyverse|éditeur=[[Cable News Network|CNN]]|date=18 février 2004|consulté le=7 janvier 2011}}</ref>. === DVD === {| class="wikitable" |- !rowspan="2"|Saison !! colspan="2"|Date de sortie !! rowspan="2"| Contenu |- ![[DVD#Protections commerciales par zones|Zone 1]] !![[DVD#Protections commerciales par zones|Zone 2]] |- |align="center"|1 |align="center"|{{Date-|15|janvier|2002}} |align="center"|{{Date-|27|novembre|2000}} |Voir [[Saison 1 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|2 |align="center"|{{Date-|11|juin|2002}} |align="center"|{{Date-|21|mai|2001}} |Voir [[Saison 2 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|3 |align="center"|{{Date-|7|janvier|2003}} |align="center"|{{Date-|29|octobre|2001}} |Voir [[Saison 3 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|4 |align="center"|{{Date-|10|juin|2003}} |align="center"|{{Date-|13|mai|2002}} |Voir [[Saison 4 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|5 |align="center"|{{Date-|9|décembre|2003}} |align="center"|{{Date-|28|octobre|2002}} |Voir [[Saison 5 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|6 |align="center"|{{Date-|25|mai|2004}} |align="center"|{{Date-|12|mai|2003}} |Voir [[Saison 6 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|7 |align="center"|{{Date-|16|novembre|2004}} |align="center"|{{Date-|5|avril|2004}} |Voir [[Saison 7 de Buffy contre les vampires]] |- |align="center"|Intégrale |align="center"|{{Date-|15|novembre|2005}} |align="center"|{{Date-|30|octobre|2005}} |Reprend l'intégralité des sept saisons dans un coffret |} === Série dérivée et projets abandonnés === {{Article détaillé|Angel (série télévisée)}} Après la [[saison 3 de Buffy contre les vampires]], les personnages d'[[Angel (Buffy contre les vampires)|Angel]], [[Cordelia Chase|Cordelia]] et [[Wesley Wyndam-Pryce|Wesley]] quittent [[Sunnydale]] pour [[Los Angeles]]. La série ''[[Angel (série télévisée)|Angel]]'', créée par [[Joss Whedon]] et [[David Greenwalt]], raconte leur histoire. Lors de la cinquième et dernière saison de cette série, les personnages de [[Spike (Buffy)|Spike]] et [[Harmony Kendall|Harmony]] rejoignent également le générique et plusieurs des personnages principaux de la série ''Buffy'' font de brèves apparitions dans ''Angel'', notamment [[Buffy Summers|Buffy]] elle-même, [[Willow Rosenberg|Willow]], [[Faith Lehane|Faith]], [[Oz (Buffy)|Oz]] et [[Andrew Wells|Andrew]]. De son côté, le personnage d'Angel continue lui aussi à apparaître occasionnellement dans ''Buffy''. [[Fichier:Buffy The Vampire Slayer cast.jpg|thumb|L'équipe autour de [[Joss Whedon]], à la fête de fin de la série, le 18 avril 2003.]] Pour pallier la fin de la série principale, plusieurs productions furent envisagées pour poursuivre l'exploitation du Buffyverse, l'univers établi dans la série télévisée. On envisagea par exemple un téléfilm sur le personnage de Spike, l'un des personnages les plus populaires de la série<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.digitalspy.co.uk/tv/news/a24796/whedon-eyes-willow-for-spike-movie.html|titre=Whedon eyes Willow for Spike movie|auteur=Daniel Saney|site=Digital Spy|consulté le=6 juin 2012}}</ref>. On pensa également à lancer une série ou un téléfilm focalisé sur le personnage de Rupert Giles, qui se serait appelé ''Ripper'' (soit le surnom de Giles utilisé dans ses jeunes années, et qui fait référence au côté sombre du personnage)<ref>{{Article|titre=Ripper|périodique=Buffy the Vampire Slayer Magazine incorporating Angel Magazine|pages=19|numéro=80|mois=décembre|année=2005|langue=en}}</ref>. Enfin, on envisagea de lancer éventuellement un spin-off autour du personnage de Dawn, projet écarté faute à un personnage peu apprécié des fans, ou un spin-off autour du personnage de Faith. Mais dans ce cas précis, c'est l'actrice Eliza Dushku elle-même qui refusa cette idée, préférant se lancer dans d'autres séries et d'autres rôles<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://uk.tv.ign.com/articles/421/421047p2.html|titre=An Interview with Eliza Dushku|auteur=Sarah Kuhn|site=[[IGN (site web)|IGN]]|consulté le=6 juin 2012}}</ref>. Aucun de ces projets, quel que soit leur état d'avancement, n'aboutit sur quelque chose de concret et furent abandonnés les uns après les autres. Joss Whedon, interrogé à ce sujet lors d'un panel au [[Comic-Con]] de [[San Diego]] en 2011, a indiqué ne plus vouloir y faire référence ou en parler. Le 21 juillet 2018, [[Touchstone Pictures|Fox 21 Television Studios]] annonce qu'un spin-off de ''Buffy contre les vampires'' est en développement. La nouvelle Tueuse de vampires sera interprétée par une actrice afro-américaine<ref>{{Lien web|url=http://www.programme-television.org/news-tv/Buffy-contre-les-vampires-Un-reboot-de-la-serie-aura-bien-lieu-4588910|titre=''Buffy contre les vampires'' : Un reboot de la série aura bien lieu|site=Programme-television.org|consulté le=21 juillet 2018}}</ref>. Il sera écrit en partie par [[Monica Owusu-Breen]]<ref name="The Hollywood Reporter 20 July 2018">{{article|titre='Buffy the Vampire Slayer' Inclusive Reboot in the Works With Joss Whedon |url=https://www.hollywoodreporter.com/live-feed/buffy-vampire-slayer-reboot-inclusive-take-joss-whedon-works-1128888 |consulté le=21 juillet 2018|prénom=Lesley |nom=Goldberg |périodique=[[The Hollywood Reporter]] |date=July 20, 2018 |langue=en}}</ref> et sera basé sur les aventures d'une nouvelle Tueuse<ref>{{article|nom1=Robinson|prénom=Tasha|titre=Buffy the Vampire Slayer reboot showrunner clarifies: it's not a reboot|url=https://www.theverge.com/2018/7/26/17619650/buffy-the-vampire-slayer-monica-owusu-breen-reboot-sequel-series-new-slayer-fray-comics|date=July 26, 2018|périodique=The Verge|consulté le=22 novembre 2018}}</ref>. En août 2022, la productrice exécutive [[Gail Berman]] a annoncé que la série était mise « en pause » indéfiniment. En janvier 2024, [[Dolly Parton]] a déclaré que les producteurs travaillaient toujours sur le redémarrage et le « réorganisaient »<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Armando |nom=Tinoco |titre=Dolly Parton On Potential ‘Buffy The Vampire Slayer’ Revival: “They’re Still Working On That” |url=https://deadline.com/2024/01/dolly-parton-buffy-the-vampire-slayer-revival-1235807223/ |site=Deadline |date=2024-01-29 |consulté le=2024-02-06}}.</ref>. === Série audio : Slayers : A Buffyverse Story === En septembre 2023, une série audio intitulée ''Slayers : A Buffyverse Story'' a été annoncée. Elle est sortie le 12 octobre 2023. La série se déroule 20 ans après les événements de la finale de la série et l'histoire est centrée sur le personnage de Spike (James Marsters). Charisma Carpenter, Anthony Head, Juliet Landau, Emma Caulfield, Amber Benson, James C. Leary et Danny Strong reprennent également leur rôle. La série a été écrite par Benson et Christopher Golden et réalisée par Benson, Golden et Kc Wayland. === Comics === {{Article détaillé|Comics de Buffy contre les vampires}} Parmi les comics de Buffy contre les vampires, certains sont des réécritures des épisodes de la série ; d'autres approfondissent l'histoire de personnages ; enfin, ''[[Buffy contre les vampires, Saison huit]]'' et les quatre saisons suivantes sont dans la continuité de la série télévisée, tout comme ''[[Angel: After the Fall]]'' est dans la continuité d’''Angel''. Toujours dans cette même continuité, Willow, Spike et Faith sont également mis à l'honneur dans ''[[Buffy contre les vampires, Saison neuf|Willow : Wonderland]]'', ''[[Buffy contre les vampires, Saison neuf#Spike : Un sombre refuge|Spike : Un sombre refuge]]'' et ''[[Buffy contre les vampires, Saison neuf#Angel & Faith|Angel & Faith]]''. Le comic ''[[Fray]]'' présente les aventures d'une Tueuse du futur. Ce comics exploite le même univers fictionnel dans un contexte futuriste, et une des armes apparues dans cette série, la Faux, réapparaît dans la saison 7 de ''Buffy''. ==== Chez ''Dark Horse Comics'' ==== * [[2007 en littérature|2007]]-[[2011 en littérature|2011]] : ''[[Buffy contre les vampires, Saison huit]]'' * 2011-[[2013 en littérature|2013]] : ''[[Buffy contre les vampires, Saison neuf]]'' * 2011-2013 : ''Angel & Faith'' * [[2012 en littérature|2012]]-2013 : ''Spike: A Dark Place'' * 2012-2013 : ''Willow: Wonderland'' * [[2014 en littérature|2014]]-[[2016 en littérature|2016]] : ''[[Buffy contre les vampires, Saison dix]]'' * 2014-2016 : ''Angel & Faith'' * 2016-[[2018 en littérature|2018]] : ''[[Buffy contre les vampires, Saison onze]]'' * [[2017 en littérature|2017]] : ''Angel Season Eleven'' * 2018 : ''Giles Season Eleven'' * 2018 : ''[[Buffy contre les vampires, Saison douze]]'' ==== Chez ''BOOM! Studios'' ==== [[Boom! Studios|BOOM! Studios]] détient la license des comics du [[buffyverse]] depuis 2019. ===== ''Buffy contre les vampires (2019)'' ===== Dans ce reboot la série est transposée en 2019, avec les mêmes personnages. Les différences les plus notables sont qu'[[Anya Jenkins|Anya]] tient la boutique de magie de la ville ; [[Jenny Calendar]] est déjà en couple avec [[Rupert Giles]] et possède des pouvoirs magiques de sorcellerie ; [[Willow Rosenberg|Willow]] a déjà conscience d'être [[Lesbianisme|lesbienne]] et l'assume totalement ; et [[Joyce Summers]] partage sa vie avec un certain ''Eric''. La série a été publiée en 9 tomes en France par [[Panini Comics]] entre 2020 et 2023. ===== ''Angel + Spike'' ===== ''Angel'', renommée ''Angel + Spike'' à partir de l'épisode 9, est un [[Série dérivée|spin-off]] de ''Buffy contre les vampires (2019)''. La série n'est pas publiée en France. ===== ''La Bouche de l'enfer'' ===== Les deux séries se croisent dans une mini-série évenement de 5 épisodes. Elle a été publiée par [[Panini Comics]] en France. ===== ''Willow'' ===== Willow est un [[Série dérivée|spin-off]] de 5 épisodes de ''Buffy contre les vampires (2019)'' qui suit le voyage du personnage éponyme hors de [[Sunnydale]]. Il fait suite aux évenements de ''La Bouche de l'enfer''. La série n'est pas publiée en France. ===== Anthologies ===== ''Chosen Ones'' (2019) et ''Every Generation'' (2020) sont deux romans graphiques d'anthologie se déroulant dans l'univers de la série de comics ''Buffy contre les vampires (2019)''. Les livres ne sont pas publiés en France. ===== ''Buffy the Last Vampire Slayer'' ===== Une mini-série de 4 épisodes située dans un futur alternatif à la série télévisée originale est sortie en 2021. Elle est suivie d'un épisode spécial en mars 2023 puis d'une mini-série du même nom en 2023. Ces comics sont indépendants des autres reboots, ils ne sont pas publiés en France. ===== Angel (2022) ===== Ce reboot est une version alternative de la série [[Angel (série télévisée)|Angel]], sans continuité avec elle ni avec les autres reboots de [[Boom! Studios|BOOM! Studios]]''.'' ===== The Vampire Slayer ===== ''The Vampire slaye''r se situe dans un univers alternatif qui croise les évènements de ''La Bouche de l'Enfer''. La série est publiée aux Etats-Unis depuis 2022 et n'est pas encore publié en France<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=The Vampire Slayer |url=https://sunnydale-revival.com/comics/the-vampire-slayer/ |date=2022-07-25 |consulté le=2023-11-17}}</ref>. ===== Legacy Edition ===== BOOM! Studios annonce la sortie d'une nouvelle collection, qui regroupe et réédite d'anciens comics Buffy qui ne sont plus disponibles, ou difficilement trouvables. La collection est Buffy The Vampire Slayer: Legacy Edition. === Romans === {{Article détaillé|Romans et nouvelles de Buffy contre les vampires}} Parmi les romans et nouvelles de ''Buffy contre les vampires'', on peut noter des novellisations d'épisodes ainsi que des histoires écrites par des personnes non membres de l'équipe de création de la série. Ces histoires ne sont généralement pas considérées comme canoniques et sont supposées se passer dans un monde alternatif, sur le principe des [[fanfiction]]s. ==== Projet particulier ==== En octobre 2007, la femme de lettres [[Chloé Delaume]] publie ''La nuit je suis Buffy Summers'', expérimentation littéraire et tentative de [[livre-jeu]] créé à partir de l'univers de la série ''Buffy contre les vampires''. === Jeux vidéo === {{Article détaillé|Liste de jeux vidéo Buffy contre les vampires}} Six jeux vidéo reprennent l'univers de ''Buffy contre les vampires''. Bien que la plupart des acteurs leur aient prêté leurs voix, ces jeux ne sont pas considérés comme faisant partie du canon. * ''[[Buffy contre les vampires (jeu vidéo, 2000)|Buffy contre les vampires]]'' développé par GameBrains, édité par [[Fox Interactive]] et distribué par [[THQ]] sur [[Game Boy Color]] en 2000. * ''[[Buffy contre les vampires (jeu vidéo, 2002)|Buffy contre les vampires]]'' développé par The Collective, édité par [[Fox Interactive]] et distribué par [[Electronic Arts]] sur [[Xbox (console)|Xbox]] en 2002. * ''[[Buffy contre les vampires : La Colère de Darkhul]]'' développé par [[Natsume (entreprise)|Natsume]], édité par [[Fox Interactive]] et distribué par [[THQ]] sur [[Game Boy Advance]] en 2003. * ''[[Buffy contre les vampires : Chaos Bleeds]]'' développé par [[Eurocom]], édité par [[Fox Interactive]] et distribué par [[Vivendi Games|Vivendi Universal Games]] sur [[GameCube]], [[PlayStation 2]] et Xbox en 2003. * ''[[Buffy contre les vampires : The Quest for Oz]]'' développé par [[UTV Indiagames|Indiagames]] et édité par [[Fox Interactive]] sur téléphone portable en 2004. * ''[[Buffy contre les vampires : Sacrifice]]'' développé par Beast Studios et édité par [[505 Games]] sur [[Nintendo DS]] en 2009. === Jeux de rôle === {{Article détaillé|Buffy the Vampire Slayer (jeu de rôle)}} Un jeu de rôle basé sur la série est sorti en 2002. C'est à cette occasion que Joss Whedon a révélé le nom de famille de Faith, Lehane. === Jeu de société === * ''Buffy the Vampire Slayer - The Game'' est un [[Jeu de société|jeu de plateau]] édité par [[Hasbro]] et [[Milton Bradley Company|MB]] en 2000. * ''Buffy contre les vampires - Menace sur Sunnydale'' est [[Jeu de société|jeu de plateau]] édité par [[Tilsit Éditions|Tilsit]] en 2001. * ''Buffy the Vampire Slayer - Chess Set'' est un [[Échecs|jeu d’échecs]] édité par Trademark Toys Ltd en 2001. * ''Buffy contre les vampires - Action Quizz'' est un [[Jeu de société|jeu de plateau]] édité par [[Tilsit Éditions|Tilsit]] en 2003. * ''Top Trumps - Buffy the Vampire Slayer'' est un [[jeu de cartes]] édité par [[Winning Moves]] en 2003. * ''Buffy the Vampire Slayer - The Board Game'' est un [[Jeu de société|jeu de plateau]] édité par Jasco Games en 2016. * ''Legendary - Buffy the Vampire Slayer'' est un [[Jeu de société|jeu de plateau]] édité par [[Upper Deck]] en 2017. * ''Buffy the Vampire Slayer - The Board Game: Friends & Frenemies'' est une extension pour le [[Jeu de société|jeu de plateau]] éditée par Jasco Games en 2018. === Jeux de cartes à collectionner === {{Article détaillé|Buffy contre les vampires (jeu de cartes)}} Le jeu de cartes à jouer ''Buffy contre les vampires'' est sorti en 2001. En janvier 2004, [[Score Entertainment]] a annoncé qu'il ne possédait plus les droits d'exploitation et donc qu'aucune extension ne verrait le jour. == Accueil == === Audiences === {| class="wikitable" style="text-align:center; line-height:16px;" ! colspan="2" rowspan="3" |Saisons ! rowspan="3" |Nombre d'épisodes ! rowspan="3" |Jour et heure de diffusion ! colspan="2" rowspan="2" |{{drapeau|États-Unis}} Diffusion originale sur [[The WB Television Network|The WB]] & [[United Paramount Network|UPN]] ! rowspan="3" |Année ! colspan="2" |Audience (en millions) |- !{{drapeau|États-Unis}} États-Unis !{{drapeau|France}} France (M6) |- ![[Saison (télévision)|Début de saison]] ![[Fin de saison (télévision)|Fin de saison]] !Moyenne (rediffusions incluses) !Moyenne |- |style="background: #FF8080;"| |[[Saison 1 de Buffy contre les vampires|1]] |12 |Lundi à {{Heure|21}}<br> <small>(Sur le réseau The WB)</small> |10 mars 1997 |02 juin 1997 |1997 |3,7<ref name="Audiences">{{Lien web|url = http://www.audiencesusa.com/article-retrospective-buffy-contre-les-vampires-38533079.html|titre = Audiences USA|site=audiencesusa.com|consulté le = 17 mai 2015}}</ref> | |- |style="background: #CD5C5C;"| |[[Saison 2 de Buffy contre les vampires|2]] |22 |Lundi à {{Heure|21}}<br><small>(jusqu'au 19 janvier 1998)</small><br> Mardi à {{Heure|20}}<br><small>(à partir du 20 janvier 1998)</small> |15 septembre 1997 |19 mai 1998 |1997-1998 |5,2<ref name="Audiences" /> | |- |style="background: #DC143C;"| |[[Saison 3 de Buffy contre les vampires|3]] |22 |Mardi à {{Heure|20}} |29 septembre 1998 |19 juillet 1999 |1998-1999 |5,3<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20091029011819|url=http://geocities.com/Hollywood/4616/ew0604.html|titre=''Final ratings for the 1998–1999 TV season''|site=geocities.com|consulté le=19 mai 2015|langue=en}}</ref> |Plus basse : 2,7 Plus haute : 3,6 <ref>{{Lien web|url=https://www.lexpress.fr/culture/tele/buffy-vampirise-les-ados_932948.html|titre=''Buffy vampirise les ados''|site=l'express|consulté le=11 novembre 2019|langue=fr}}</ref> (sans rediffusions) |- |style="background: #B22222;"| |[[Saison 4 de Buffy contre les vampires|4]] |22 |Mardi à {{Heure|20}} |05 octobre 1999 |23 mai 2000 |1999-2000 |5,1<ref name="Audiences" /> | |- |style="background: #8B0000;"| |[[Saison 5 de Buffy contre les vampires|5]] |22 |Mardi à {{Heure|20}} |26 septembre 2000 |22 mai 2001 |2000-2001 |4,6 (5,2 sans rediffusions)<ref>{{Lien web|url=http://www.tvtango.com/series/buffy_the_vampire_slayer/episodes?filters%5Bday%5D=&filters%5Bseason%5D=5&filters%5Bbroadcast%5D=All&filters%5Bmedia%5D=&commit.x=27&commit.y=16|titre=''TV Tango season 5''|consulté le=19 mai 2015|langue=en}}</ref> | |- |style="background: #804040;"| |[[Saison 6 de Buffy contre les vampires|6]] |22 |Mardi à {{Heure|20}}<br> <small>(Sur le réseau UPN)</small> |2 octobre 2001 |21 mai 2002 |2001-2002 |4,3 (5,4 sans rediffusions)<ref>{{Lien web|url=http://www.tvtango.com/series/buffy_the_vampire_slayer/episodes?filters%5Bday%5D=&filters%5Bseason%5D=6&filters%5Bbroadcast%5D=All&filters%5Bmedia%5D=&commit.x=13&commit.y=18|titre=''TV Tango season 6''|consulté le=19 mai 2015|langue=en}}</ref> | |- |style="background: #400000;"| |[[Saison 7 de Buffy contre les vampires|7]] |22 |Mardi à {{Heure|20}} |24 septembre 2002 |20 mai 2003 |2002-2003 |3,9 (4,4 sans rediffusions)<ref>{{Lien web|url=http://www.tvtango.com/series/buffy_the_vampire_slayer/episodes?filters%5Bday%5D=&filters%5Bseason%5D=7&filters%5Bbroadcast%5D=All&filters%5Bmedia%5D=&commit.x=36&commit.y=16|titre=''TV Tango season 7''|consulté le=19 mai 2015|langue=en}}'</ref> | |} === Récompenses === {{Article détaillé|Liste des récompenses et nominations de Buffy contre les vampires}} La série a gagné de nombreuses récompenses, notamment les [[Saturn Awards]]<ref name="saturn">{{Lien web|langue=en|url=http://www.saturnawards.org/past.html#television|titre=Past Saturn Awards Television|éditeur=[[Académie des films de science-fiction, fantastique et horreur]]|consulté le=7 janvier 2011}}</ref> de la meilleure série télévisée en [[1998 à la télévision|1998]], [[2001 à la télévision|2001]] et [[2002 à la télévision|2002]] et de la meilleure actrice de télévision pour [[Sarah Michelle Gellar]] en [[1999 à la télévision|1999]], l'[[Emmy Award]]<ref name="emmy">{{Lien web|langue=en|url=http://www.emmys.com/award_history_search?person=&program=buffy+the+vampire+slayer&start_year=1997&end_year=2009&network=All&web_category=All&winner=Y|titre=Primetime Emmy® Award Database|éditeur=emmys.com}}</ref> de la meilleure musique originale en 1998 pour les compositions de [[Christophe Beck]], et les [[SFX (magazine)|SFX Awards]] de la meilleure série télévisée en [[2004 à la télévision|2004]] et des meilleurs acteur et actrice de télévision pour les interprétations de [[James Marsters]] et Sarah Michelle Gellar en [[2002 à la télévision|2002]] et 2004. == Impact == [[Fichier:Anthony Stewart Head and Nicholas Brendon Aug 2004.jpg|thumb|[[Anthony Stewart Head]] et [[Nicholas Brendon]] lors de la convention de fans SlayerCon à [[Oakland (Californie)|Oakland]] en 2004.]] === Monde universitaire === {{Article détaillé|Études sur Buffy}} ''Buffy'' a attiré l'intérêt de spécialistes universitaires de la culture populaire dans le cadre de leurs études sur ce sujet et la série a été incluse comme sujet d'étude littéraire et d'analyse<ref>{{Lien web|url=http://www.ctv.ca/servlet/ArticleNews/story/CTVNews/20040529/scholars_buffy_040529?s_name=&no_ads=|titre=Scholars lecture on 'Buffy the Vampire Slayer'|éditeur=Ctv.ca|date=29 mai 2004|consulté le=7 janvier 2011|langue=en}}</ref>. La [[National Public Radio]] a décrit ''Buffy'' comme étant {{Citation|tout spécialement suivie dans les milieux académiques, certains d'entre eux ayant revendiqué le fait de se consacrer à ce qu'ils appellent les ''Buffy Studies''.}}<ref>{{Lien web|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=3850482|auteur=Neda Ulaby|titre=Buffy Studies|éditeur=[[National Public Radio]]|date=13 mai 2003|consulté le=7 janvier 2011|langue=en}}</ref> Bien que n'étant pas pleinement reconnue comme une discipline distincte, le terme de ''Buffy Studies'' est communément utilisé parmi les spécialistes universitaires de travaux sur la série<ref>{{Lien web|auteur1=Rhonda Wilcox|auteur2=David Lavery|url=http://slayageonline.com/|site=slayageonline.com|titre=Slayageonline.com|langue=en}} Le terme est utilisé dans le nom complet de ''Slayage'': ''Slayage: The Online International Journal of Buffy Studies'', et il a été également utilisé dans des essais universitaires relatifs à ''Buffy''.</ref>. Mais ces études ont également leurs détracteurs comme l'a noté Jes Battis, auteur de travaux sur la série, remarquant que les études sur ''Buffy'' rencontrent {{Citation|un certain dédain à l'intérieur des halls universitaires}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jes Battis|titre=Blood Relations : Chosen Families in Buffy the Vampire Slayer and Angel|éditeur=McFarland & Company|année=2005|passage=9}}</ref>. En dépit de cela, la série a entraîné la publication d'une vingtaine de livres et de centaines d'articles étudiant ses thèmes à travers différentes perspectives, et notamment la [[sociologie]], le langage, la [[psychologie]], la [[philosophie]] et les études sur le [[féminisme]]<ref>{{Lien web|auteur=Alysa Hornick|url=http://www.alysa316.com/Whedonology/|titre=Whedonology: An Academic Whedon Studies Bibliography|éditeur=Alysa316.com|consulté le=7 janvier 2011|langue=en}}</ref>. En 2012, le [[webzine]] ''[[Slate (magazine)|Slate]]'' a estimé que ''Buffy'' était la série télévisée qui avait engendré le plus d'études académiques à son sujet<ref>{{Lien web|url=http://www.slate.com/blogs/browbeat/2012/06/11/pop_culture_studies_why_do_academics_study_buffy_the_vampire_slayer_more_than_the_wire_the_matrix_alien_and_the_simpsons_.html|titre=Which Pop Culture Property Do Academics Study the Most?|éditeur=''[[Slate (magazine)|Slate]]''|date=11 juin 2012|consulté le=20 mars 2015|langue=en}}</ref>. === Fandom === La popularité de ''Buffy'' a conduit à la création de nombreux sites web de fans, de forums de discussions sur la série, de nombreuses [[fanfiction]]s et même de conventions organisées par des fans et dans lesquelles sont invités des membres du casting et de l'équipe. Pendant toute sa diffusion, la série a été la plus populaire des chaînes [[The WB Television Network|The WB]] et [[United Paramount Network|UPN]] avec une audience constituée en majorité d'adolescents et de 20-29 ans mais incluant également un pourcentage non négligeable de téléspectateurs de 30 ans et plus<ref name="Adams4">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Adams|titre=Slayer Slang|sous-titre=A Buffy the Vampire Slayer Lexicon|éditeur=Oxford University Press|année=2003|pages totales=308|passage=4-11|isbn=0-19-516033-9}}</ref>. La popularité de la série a donné naissance à toute une industrie de produits dérivés, à la création d'objets à l'effigie de la série et à un magazine spécialisé. L'activité sur les sites web consacrés à la série a été intense sur toute la période de sa diffusion, la série étant par exemple celle ayant généré le plus de [[trafic Internet]] et de buzz en 1999, et perdure encore plusieurs années après son arrêt<ref name="Adams4"/>. === Culture populaire === La série se réfère à de nombreux éléments propres au [[Film d'horreur|cinéma]] et à la [[Horreur (littérature)|littérature d'horreur]] mais fait aussi de nombreux emprunts aux [[Conte merveilleux|contes de fées]] et à la [[science-fiction]]. Les dialogues entre les personnages comportent souvent des clins d'œil à la [[culture populaire]], la plupart du temps sur un mode humoristique. La culture [[geek]] forme même le cœur des dialogues du [[Le Trio (Buffy)|Trio]]<ref name="McAvan">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Emily McAvan|titre=The Postmodern Sacred : Popular Culture Spirituality in the Science Fiction, Fantasy and Urban Fantas Genres|éditeur=McFarland|année=2012|pages totales=194|passage=88-90|isbn=978-0-7864-9282-4|isbn2=0-7864-9282-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=i2J9QHHvvuAC&printsec=frontcover}}</ref>. La série est par ailleurs créditée pour avoir créé son propre [[argot]], le ''{{langue|en|Slayer Slang}}'', constitué de [[mot-valise]]s dont une partie fait parfois référence à un élément de la culture populaire<ref name="McAvan"/>. La plupart du temps, le ''{{langue|en|Slayer Slang}}'' est toutefois un simple mélange ou une association entre deux mots pour en créer un troisième, voire une expression créée de toutes pièces<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Adams|titre=Slayer Slang|sous-titre=A Buffy the Vampire Slayer Lexicon|éditeur=Oxford University Press|année=2003|pages totales=308|passage=21-46|isbn=0-19-516033-9}}</ref>. À la suite de son succès, la série est à son tour devenue le sujet de parodies et de clins d'œil, notamment dans des émissions télévisées et d'autres séries télévisées, mais aussi dans quelques films, jeux vidéo ou comics<ref>{{Imdb titre|id=0118276|sous-page=trivia|titre=Buffy the Vampire Slayer'' Connections}}</ref>. Elle est par exemple parodiée dans un épisode de la série ''[[Le Loup-garou du campus]]'' intitulé ''Muffy contre les loups-garous'' (''{{Langue|en|Muffy the Werewolf Slayer}}''), et un clin d’œil discret dans la même série est fait à l'épisode ''[[La Soirée de Sadie Hawkins]]'' (une soirée du même nom étant également organisée dans le lycée du protagoniste dont la mère, Sally Dawkins, possède un nom paronymique). === Télévision === ''Buffy'' a marqué la télévision par sa mythologie complexe et le travail d'écriture fourni par l'équipe de scénaristes au niveau des [[arc narratif|arcs narratifs]]<ref>{{Lien web|url=http://www.popmatters.com/post/117637-when-tv-became-art-what-we-owe-to-buffy/|titre=What We Owe to Buffy|auteur=Robert Moore|éditeur=[[PopMatters]]|date=17 décembre 2009|consulté le=13 mai 2015|langue=en}}</ref>. Elle est ainsi devenue une référence culturelle et d'autres séries citent le nom de la Tueuse de Vampire, notamment ''[[Farscape]]'' et ''[[True Blood]]''. Les créateurs des séries ''[[Dead Like Me]]'' et ''[[Doctor Who]]'' ont, entre autres, reconnu l'influence de ''Buffy'' sur leur travail. Ainsi, [[Bryan Fuller]], créateur de ''Dead Like Me'', a dit que {{Citation|''Buffy'' a démontré que de jeunes femmes pouvaient être dans des situations à la fois fantastiques et réalistes, et au lieu de cantonner les femmes au rôle de faire-valoir, la série les a placées au centre de l'action.}}<ref>{{Lien web|auteur=Rob Salem|url=http://www.whedon.info/article.php3?id_article=1319&img=|titre=The season to talk to dead people|éditeur=Whedon.info|date=25 août 2003|consulté le=7 janvier 2011|langue=en}}</ref> [[Russell T Davies]], producteur de ''Doctor Who'', a quant à lui affirmé que {{Citation|''Buffy'' a prouvé au monde entier, et à l'ensemble de la profession, qu'écrire sur des monstres, des démons et la fin du monde n'était pas un travail d'écrivaillon, que cela pouvait égaler ce qui se faisait de mieux. Joss Whedon a élevé la barre pour chaque scénariste, non seulement les scénaristes de genre mais chacun d'entre nous}}<ref>{{Lien web|auteur=Candace Moore|url=http://www.afterelton.com/TV/2005/5/drwho.html|titre=John Barrowman Plays Bisexual Time Traveler on New Dr. Who|éditeur=AfterElton.com|date=19 mai 2005|consulté le=7 janvier 2011|langue=en}}</ref>. ''Buffy'' a également {{Citation|substantiellement influencé}} la série ''[[Supernatural (série télévisée)|Supernatural]]''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stacey Abbott|titre=TV Goes to Hell|sous-titre=An Unofficial Road Map of Supernatural|éditeur=ECW Press|année=2011|pages totales=336|passage=XI-XII|isbn=978-1-77090-034-9|isbn2=1-77090-034-9|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=LVI0PdU16_oC&printsec=frontcover}}</ref>, ainsi que les séries ''[[Roswell (série télévisée)|Roswell]]'', ''[[Smallville]]'' et ''[[Charmed]]''<ref>{{harvsp|Winckler|2005|p=18}}</ref>. Pour Matt Roush, du magazine ''[[TV Guide (États-Unis)|TV Guide]]'', la série a élargi le champ narratif habituel grâce à sa mythologie très dense qui oblige le téléspectateur à s'y plonger entièrement pour pouvoir la saisir dans son ensemble, et a en cela inspiré des séries telles que ''[[Alias (série télévisée)|Alias]]'' et ''[[24 heures chrono]]''<ref name=StS/>. Et Stephanie Zacharek, du ''[[The Village Voice|Village Voice]]'', compare la série aux pièces de [[William Shakespeare|Shakespeare]] pour sa {{Citation|profondeur émotionnelle}} et estime qu'elle a été le {{Citation|signe annonciateur de l'âge d'or des séries télévisées}}<ref>{{Lien web|url=http://www.villagevoice.com/2015-04-29/film/why-avengers-age-of-ultron-fills-this-buffy-fan-with-despair/2/|titre=Why Avengers: Age of Ultron Fills This Buffy Fan With Despair|auteur=Stephanie Zacharek|éditeur=''[[The Village Voice]]''|date=6 mai 2015|consulté le=13 mai 2015|langue=en}}</ref>. Le magazine ''[[Empire (magazine)|Empire]]'' place la série en {{2e|position}} de son classement des 50 meilleures séries télévisées de tous les temps<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.empireonline.com/50greatesttv/default.asp?tv=2|titre=The 50 Greatest TV Shows of All Time|site=[[Empire (magazine)|Empire]]|consulté le=6 juin 2012}}</ref> alors que le magazine ''[[Entertainment Weekly]]'' la place en {{8e|position}} de son classement des 100 meilleures séries télévisées de tous les temps établi en 2013<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ew.com/ew/gallery/0,,20712079_20711820_21225093,00.html#21351450|titre=TV: 10 All-Time Greatest|éditeur=''[[Entertainment Weekly]]''|date=14 juillet 2013|consulté le=23 septembre 2013}}</ref>. La série est également présente dans la liste des 50 meilleures émissions télévisées de tous les temps du magazine ''[[TV Guide (États-Unis)|TV Guide]]''<ref>{{Lien web |url=http://www.cbsnews.com/stories/2002/04/26/entertainment/main507388.shtml |titre=TV Guide Names Top 50 Shows |éditeur=[[Associated Press]]/[[CBS News]]|date=26 avril 2002|langue=en}}</ref> ainsi que dans celle des 100 meilleures émissions télévisées de tous les temps du ''[[Time (magazine)|Time Magazine]]''<ref>{{Lien web |url=http://www.time.com/time/specials/2007/article/0,28804,1651341_1659188_1652063,00.html |titre=The 100 Best TV Shows of All-''TIME'' |auteur=James Poniewozik |éditeur=Time.com |consulté le=4 mars 2010 | date=6 septembre 2007|langue=en}}</ref>. D'autre part, de nombreux scénaristes de ''Buffy'' ont par la suite travaillé sur d'autres séries télévisées. [[David Fury]] a ainsi participé à ''[[Lost : Les Disparus|Lost]]'' et ''24 heures chrono'', [[Steven S. DeKnight]] a participé à ''[[Smallville]]'' et ''[[Daredevil (série télévisée)|Daredevil]]'' et a créé ''[[Spartacus (série télévisée)|Spartacus]]'', [[Jane Espenson]] a participé à ''[[Battlestar Galactica (série télévisée)|Battlestar Galactica]]'' et à ''[[Once Upon a Time]]'', [[Drew Goddard]] à ''Alias'' et ''Lost'', [[Doug Petrie]] aux ''[[Les Experts (série télévisée)|Experts]]'' et à ''Daredevil'', et [[Marti Noxon]] à ''[[Grey's Anatomy]]'' et à ''[[Mad Men]]''. == Notes et références == === Notes === {{Références|group="note"}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Sylvie Allouche]] * [[Sandra Laugier]] === Liens externes === {{Autres projets|wikiquote=Buffy contre les vampires|commons=Buffy the Vampire Slayer}} {{Liens}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Golden|auteur2=Nancy Holder|titre=The Watcher's Guide, Volume 1|éditeur=Simon Spotlight Entertainment|année=1998|mois=octobre|jour=1|pages totales=304|isbn=978-0-671-02433-8}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rhonda Wilcox|titre=Fighting The Forces : What's At Stake In Buffy The Vampire Slayer?|éditeur=Rowman & Littlefield Publishers|année=2002|mois=avril|pages totales=320|isbn=0-7425-1681-4}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Keith Topping|titre=Slayer : An Expanded and Updated Unofficial and Unauthorized Guide to Buffy the Vampire Slayer|éditeur=Virgin Publishing|année=2002|mois=juin|pages totales=488|isbn=978-0-7535-0631-8}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=James|nom1=South|titre=Buffy the Vampire Slayer and Philosophy|sous-titre=Fear and Trembling in Sunnydale|éditeur=Open Court|année=2003|mois=mars|pages totales=288|isbn=978-0-8126-9531-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=dx_n2IDCJqUC&printsec=frontcover|id=James South2003}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Candace Havens|titre=Joss Whedon|sous-titre=The Genius Behind Buffy|éditeur=Benbella Book|année=2003|mois=mai|pages totales=170|isbn=978-1-932100-00-6|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=day56Sz-rEEC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael Adams|titre=Slayer Slang|sous-titre=A Buffy the Vampire Slayer Lexicon|éditeur=Oxford University Press|année=2003|pages totales=320|isbn=0-19-516033-9}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Roz Kaveney|titre=Reading the Vampire Slayer : the new, update, unofficial guide to Buffy and Angel|éditeur=Tauris Parke Paperbacks|année=2004|mois=mars|jour=18|pages totales=288|isbn=978-1-86064-984-4}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lorna Jowett|titre=Sex and the Slayer|sous-titre=A Gender Studies Primer for the Buffy Fan|éditeur=Wesleyan|année=2005|mois=avril|jour=15|pages totales=254|isbn=978-0-8195-6758-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=N-yODncJlBsC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jes Battis|titre=Blood Relations|sous-titre=Chosen Families in Buffy the Vampire Slayer and Angel|éditeur=McFarland & Company|année=2005|pages totales=200|isbn=0-7864-2172-X}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Rhonda Wilcox|titre=Why Buffy Matters|sous-titre=The Art of Buffy the Vampire Slayer|éditeur=I. B. Tauris|année=2005|mois=octobre|jour=13|pages totales=256|isbn=978-1-84511-029-1}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Anne Bilson|titre=Buffy the Vampire Slayer|éditeur=British Film Institute|année=2006|mois=janvier|jour=26|pages totales=154|isbn=978-1-84457-089-8}} * {{ancre|Winckler2005}}Denys Corel, Antoine de Froberville et Ronan Toulet, « Buffy the Vampire Slayer » et « Comment on dénature les séries en France : le sort de Buffy », in ''Les Miroirs Obscurs : Grandes séries américaines d'aujourd'hui'', coll., [[Martin Winckler]] (dir), Au Diable Vauvert, [[2005]], {{p.|17–33}} et {{p.|427–433}}, {{ISBN|978-2-84626-081-7}} * Isabelle Casta, ''Les Nouvelles Mythologies de la Mort'', Honoré Champion, Collection « Bibliothèque de littérature générale et comparée », Paris, 2007, {{ISBN|978-2-7453-1495-6}}, 240 p. *Isabelle-Rachel Casta dir., "Buffy, toutes les fables de ta vie", Revue Pardaillan n8, édition La Taupe médite, Luce Roudier ed;, automne 2020, 163 pages, {{ISBN|9791097391102}} {{Palette|Buffy contre les vampires|Angel|Comics Buffy|Joss Whedon}} {{Portail|Buffy contre les vampires|femmes|séries télévisées américaines|vampires|horreur|fantasy|années 1990|années 2000}} [[Catégorie:Teen drama]] [[Catégorie:Série télévisée créée en 1997]] [[Catégorie:Série télévisée disparue en 2003]] [[Catégorie:Série télévisée américaine des années 1990]] [[Catégorie:Série télévisée américaine des années 2000]] [[Catégorie:Série télévisée de The WB]] [[Catégorie:Série télévisée de UPN]] [[Catégorie:Série télévisée de 20th Television]] [[Catégorie:Série télévisée fantastique américaine]] [[Catégorie:Série télévisée d'action]] [[Catégorie:Série télévisée d'horreur]] [[Catégorie:Série télévisée dramatique]] [[Catégorie:Série télévisée féministe]] [[Catégorie:Série télévisée sur le vampirisme]] [[Catégorie:Série télévisée sur l'adolescence]] [[Catégorie:Lycanthrope dans l'art et la culture]] [[Catégorie:Série télévisée se déroulant en Californie]] [[Catégorie:Série télévisée se déroulant dans une ville fictive aux États-Unis]] [[Catégorie:Adaptation d'un film à la télévision]] [[Catégorie:LGBT à la télévision aux États-Unis]] [[Catégorie:Lesbianisme à la télévision]] [[Catégorie:Buffy contre les vampires]] [[Catégorie:Série télévisée sur la fin du monde]] [[Catégorie:Série télévisée sur la sorcellerie]] [[Catégorie:Série télévisée en anglais américain]]
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Liste des épisodes de Buffy contre les vampires
{{Titre mis en forme|Liste des épisodes de ''Buffy contre les vampires''}} Cette page présente la '''liste des épisodes''' de la [[série télévisée]] '''[[Buffy contre les vampires]]'''. == Panorama des saisons == {| class="wikitable centre" style="text-align:center; line-height:15px;" ! colspan="2" rowspan="2" |Saisons ! rowspan="2" |Nombre<br>d'épisodes ! colspan="2" |{{drapeau|États-Unis}} Diffusion originale ! rowspan="2" | Chaîne d'origine |- ![[Saison (télévision)|Début de saison]] ![[Fin de saison (télévision)|Fin de saison]] |- |style="background:#0000FF"| |[[Saison 1 de Buffy contre les vampires|1]] |12 |{{date|10 mars 1997|à la télévision}} |{{date|2 juin 1997|à la télévision}} |rowspan="5" | [[The WB Television Network|The WB]] |- |style="background:#FF0000"| |[[Saison 2 de Buffy contre les vampires|2]] |rowspan="6" |22 |{{date|15 septembre 1997|à la télévision}} |{{date|19 mai 1998|à la télévision}} |- |style="background:#6B8E23"| |[[Saison 3 de Buffy contre les vampires|3]] |{{date|29 septembre 1998|à la télévision}} |{{date|21 septembre 1999|à la télévision}}<ref name="TroisDiffusion" group="note">La diffusion originale de la troisième saison a été affectée par la [[fusillade de Columbine]], deux épisodes mettant en scène des violences en milieu scolaire ont été diffusés en décalé. La diffusion s'est faite jusqu'au {{date|18 mai 1999|à la télévision}} avec [[La Cérémonie (épisode de Buffy)|l'épisode 21]]. [[La Cérémonie (épisode de Buffy)|L'épisode 22]] a ensuite été diffusé le {{date|13 juillet 1999|à la télévision}} et [[Voix intérieures|l'épisode 18]], le {{date|21 septembre 1999|à la télévision}}.</ref> |- |style="background:#000000"| |[[Saison 4 de Buffy contre les vampires|4]] |{{date|5 octobre 1999|à la télévision}} |{{date|23 mai 2000|à la télévision}} |- |style="background:#DC143C"| |[[Saison 5 de Buffy contre les vampires|5]] |{{date|26 septembre 2000|à la télévision}} |{{date|22 mai 2001|à la télévision}} |- |style="background:#FFA500"| |[[Saison 6 de Buffy contre les vampires|6]] |{{date|2 octobre 2001|à la télévision}} |{{date|21 mai 2002|à la télévision}} |rowspan="2" | [[United Paramount Network|UPN]] |- |style="background:#40E0D0"| |[[Saison 7 de Buffy contre les vampires|7]] |{{date|24 septembre 2002|à la télévision}} |{{date|20 mai 2003|à la télévision}} |} == Liste des épisodes == === Origine et pilote === # (film) ''[[Buffy, tueuse de vampires]]'' (''Buffy the Vampire Slayer'') alias ''Bichette la terreur''<ref name="buffy_le_film">Cette œuvre est en fait un film sorti en salle en 1992 sous le titre ''Bichette la terreur''. Le titre a été changé lors de sa sortie télévisée en ''Buffy, tueuse de vampires'', voir « Buffy, le film », dans site ''Buffy puissance 3'' {{lire en ligne|lien=http://buffy3.free.fr}}, {{lire en ligne|lien=http://buffy3.free.fr/buffy/buffy_le_film.html}}</ref> # Pilote non diffusé (alias ''The Unaired Buffy pilot'')<ref name="buffy_premier_pilote">Inédit hors copies sur Internet, connu sous le nom de ''The unaired Buffy pilot'', avec notamment Riff Regan et Stephen Tobolowsky dans les rôles de Willow et du principal Flutie, qui seront finalement joués par [[Alyson Hannigan]] et Ken Lerner.</ref><small>- 30 minutes</small> === Première saison (1997) === {{Article détaillé|Saison 1 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Bienvenue à Sunnydale|Bienvenue à Sunnydale, partie 1]]'' (''Welcome to the Hellmouth'') # ''[[Bienvenue à Sunnydale| Bienvenue à Sunnydale, partie 2]]'' (''The Harvest'') # ''[[Sortilèges (Buffy)|Sortilèges]]'' (''Witch'') # ''[[Le Chouchou du prof]]'' (''Teacher's Pet'') # ''[[Un premier rendez-vous manqué]]'' (''Never Kill a Boy on the First Date'') # ''[[Les Hyènes]]'' (the pack) # ''[[Alias Angelus]]'' (''Angel'') # ''[[Moloch (Buffy)|Moloch]]'' (''I Robot, You Jane'') # ''[[La Marionnette (Buffy)|La Marionnette]]'' (''The Puppet Show'') # ''[[Billy (Buffy)|Billy]]'' (''Nightmares'') # ''[[Portée disparue]]'' (''Out of Mind, Out of Sight'') # ''[[Le Manuscrit (Buffy)|Le Manuscrit]]'' (''Prophecy Girl'') === Deuxième saison (1997-1998) === {{Article détaillé|Saison 2 de Buffy contre les vampires}} # ''[[La Métamorphose de Buffy]]'' (''When She Was Bad'') # ''[[Le Puzzle (Buffy)|Le Puzzle]]'' (''Some Assembly Required'') # ''[[Attaque à Sunnydale]]'' (''School Hard'') # ''[[La Momie inca]]'' (''Inca Mummy Girl'') # [[Dévotion (Buffy)|''Dévotion'']] (''Reptile Boy'') # ''[[Halloween (Buffy)|Halloween]]'' (''Halloween'') # ''[[Mensonge (Buffy)|Mensonge]]'' (''Lie to Me'') # ''[[La Face cachée (Buffy)|La Face cachée]]'' (''The Dark Age'') # ''[[Kendra (épisode de Buffy)|Kendra, partie 1]]'' (''What's My Line? - Part 1'') # ''[[Kendra (épisode de Buffy)|Kendra, partie 2]]'' (''What's My Line? - Part 2'') # ''[[Le Fiancé]]'' (''Ted'') # ''[[Œufs surprises]]'' (''Bad Eggs'') # ''[[Innocence (épisode de Buffy)|Innocence, partie 1]]'' (''Surprise'') # ''[[Innocence (épisode de Buffy)|Innocence, partie 2]]'' (''Innocence'') # ''[[Pleine Lune (Buffy)|Pleine Lune]]'' (''Phases'') # ''[[Un charme déroutant]]'' (''Bewitched, Bothered and Bewildered'') # ''[[La Boule de Thésulah]]'' (''Passion'') # ''[[Réminiscence (Buffy)|Réminiscences]]'' (''Killed By Death'') # ''[[La Soirée de Sadie Hawkins]]'' (''I Only Have Eyes for You'') # ''[[Les Hommes-Poissons]]'' (''Go Fish'') # ''[[Acathla|Acathla, partie 1]]'' (''Becoming - Part 1'') # ''[[Acathla|Acathla, partie 2]]'' (''Becoming - Part 2)'' === Troisième saison (1998-1999) === {{Article détaillé|Saison 3 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Anne (Buffy)|Anne]]'' (''Anne'') # ''[[Le Masque de Cordolfo]]'' (''Dead Man's Party'') # ''[[La Nouvelle Petite Sœur]]'' (''Faith, Hope & Trick'') # ''[[Les Belles et les Bêtes]]'' (''Beauty and the Beasts'') # ''[[Le Bal de fin d'année]]'' (''Homecoming'') # ''[[Effet chocolat]]'' (''Band Candy'') # ''[[Révélations (Buffy)|Révélations]]'' (''Revelations'') # ''[[Amours contrariés]]'' (''Lover's Walk'') # ''[[Meilleurs Vœux de Cordelia]]'' (''The Wish'') # ''[[Le Soleil de Noël]]'' (''Amends'') # ''[[Intolérance (Buffy)|Intolérance]]'' (''Gingerbread'') # ''[[Sans défense (Buffy)|Sans défense]]'' (''Helpless'') # ''[[Le Zéro pointé]]'' (''The Zeppo'') # ''[[El Eliminati]]'' (''Bad Girls'') # ''[[Au-dessus des lois (Buffy)|Au-dessus des lois]]'' (''Consequences'') # ''[[Les Deux Visages]]'' (''Doppelgangland'') # ''[[Trahison (Buffy)|Trahison]]'' (''Enemies'') # ''[[Voix intérieures]]'' (''Earshot'') # ''[[La Boîte de Gavrock]]'' (''Choices'') # ''[[Les Chiens de l'enfer]]'' (''The Prom'') # ''[[La Cérémonie (épisode de Buffy)|La Cérémonie, partie 1]]'' (''Graduation Day - Part 1'') # ''[[La Cérémonie (épisode de Buffy)|La Cérémonie, partie 2]]'' (''Graduation Day - Part 2'') === Quatrième saison (1999-2000) === {{Article détaillé|Saison 4 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Disparitions sur le campus]]'' (''The Freshman'') # ''[[Cohabitation difficile]]'' (''Living Conditions'') # ''[[Désillusions]]'' (''The Harsh Light of Day'') # ''[[Le Démon d'Halloween (Buffy)|Le Démon d'Halloween]]'' (''Fear, Itself'') # ''[[Breuvage du diable]]'' (''Beer Bad'') # ''[[Cœur de loup-garou]]'' (''Wild at Heart'') # ''[[Intrigues en sous-sol]]'' (''The Initiative'') # ''[[L'Esprit vengeur]]'' (''Pangs'') # ''[[Le Mariage de Buffy]]'' (''Something Blue'') # ''[[Un silence de mort]]'' (''Hush'') # ''[[La Fin du monde (Buffy)|La Fin du monde]]'' (''Doomed'') # ''[[314 (Buffy)|314]]'' (''A New Man'') # ''[[Piégée (Buffy)|Piégée]]'' (''The I in Team'') # ''[[Stress (Buffy)|Stress]]'' (''Goodbye Iowa'') # ''[[Une revenante, partie 1]]'' (''This Year's Girl'') # ''[[Une revenante, partie 2]]'' (''Who Are You?'') # ''[[Superstar (Buffy)|Superstar]]'' (''Superstar'') # ''[[La Maison hantée (Buffy)|La Maison hantée]]'' (''Where the Wild Things Are'') # ''[[Un amour de pleine lune]]'' (''New Moon Rising'') # ''[[Facteur Yoko]]'' (''The Yoko Factor'') # ''[[Phase finale]]'' (''Primeval'') # ''[[Cauchemar (Buffy)|Cauchemar]]'' (''Restless'') === Cinquième saison (2000-2001) === {{Article détaillé|Saison 5 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Buffy contre Dracula]]'' (''Buffy vs Dracula'') # ''[[Jalousies (Buffy)|Jalousies]]'' (''Real Me'') # ''[[Le Double (Buffy)|Le Double]]'' (''The Replacement'') # ''[[Quand Spike s'en mêle]]'' (''Out of My Mind'') # ''[[Sœurs ennemies]]'' (''No Place Like Home'') # ''[[Les Liens du sang (Buffy)|Les Liens du sang]]'' (''Family'') # ''[[La Faille (Buffy)|La Faille]]'' (''Fool for Love'') # ''[[Incantation (Buffy)|Incantation]]'' (''Shadow'') # ''[[Météorite (Buffy)|Météorite]]'' (''Listening to Fear'') # ''[[Par amour (Buffy)|Par amour]]'' (''Into the Woods'') # ''[[Triangle (Buffy)|Triangle]]'' (''Triangle'') # ''[[L'Inspection]]'' (''Checkpoint'') # ''[[La Clé (Buffy)|La Clé]]'' (''Blood Ties'') # ''[[La Déclaration (Buffy)|La Déclaration]]'' (''Crush'') # ''[[Chagrin d'amour (Buffy)|Chagrin d'amour]]'' (''I Was Made to Love You'') # ''[[Orphelines]]'' (''The Body'') # ''[[Pour toujours (Buffy contre les vampires)|Pour toujours]]'' (''Forever'') # ''[[La Quête (Buffy)|La Quête]]'' (''Intervention'') # ''[[Magie noire (Buffy)|Magie noire]]'' (''Tough Love'') # ''[[La Spirale (Buffy)|La Spirale]]'' (''Spiral'') # ''[[Sans espoir]]'' (''The Weight of the World'') # ''[[L'Apocalypse (Buffy)|L'Apocalypse]]'' (''The Gift'') === Sixième saison (2001-2002) === {{Article détaillé|Saison 6 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Chaos (épisode de Buffy)|Chaos, partie 1]]'' (''Bargaining - Part 1'') # ''[[Chaos (épisode de Buffy)|Chaos, partie 2]]'' (''Bargaining - Part 2'') # ''[[Résurrection (Buffy)|Résurrection]]'' (''Afterlife'') # ''[[La Tête sous l'eau]]'' (''Flooded'') # ''[[Tous contre Buffy]]'' (''Life Serial'') # ''[[Baiser mortel]]'' (''All The Way'') # ''[[Que le spectacle commence (Buffy)|Que le spectacle commence !]]'' (''Once More, With Feeling'') # ''[[Tabula rasa (Buffy)|Tabula rasa]]'' (''Tabula Rasa'') # ''[[Écarts de conduite (Buffy)|Écarts de conduite]]'' (''Smashed'') # ''[[Dépendance (Buffy)|Dépendance]]'' (''Wrecked'') # ''[[La Femme invisible (Buffy)|La Femme invisible]]'' (''Gone'') # ''[[Fast food (Buffy)|Fast Food]]'' (''DoubleMeat Palace'') # ''[[Esclave des sens]]'' (''Dead Things'') # ''[[Sans issue (Buffy)|Sans issue]]'' (''Older and Far Away'') # ''[[La roue tourne (Buffy)|La roue tourne]]'' (''As You Were'') # ''[[La Corde au cou (Buffy)|La Corde au cou]]'' (''Hell's Bells'') # ''[[À la dérive (Buffy)|À la dérive]]'' (''Normal Again'') # ''[[Entropie (Buffy)|Entropie]]'' (''Entropy'') # ''[[Rouge passion]]'' (''Seeing Red'') # ''[[Les Foudres de la vengeance]]'' (''Villains'') # ''[[Toute la peine du monde|Toute la peine du monde, partie 1]]'' (''Two To Go'') # ''[[Toute la peine du monde|Toute la peine du monde, partie 2]]'' (''Grave'') === Septième saison (2002-2003) === {{Article détaillé|Saison 7 de Buffy contre les vampires}} # ''[[Rédemption (Buffy)|Rédemption]]'' (''Lessons'') # ''[[Démons intérieurs]]'' (''Beneath You'') # ''[[Vice versa (Buffy)|Vice versa]]'' (''Same Time, Same Place'') # ''[[La Prédiction]]'' (''Help'') # ''[[Crise d'identité (Buffy)|Crise d'identité]]'' (''Selfless'') # ''[[Folles de lui (Buffy)|Folles de lui]]'' (''Him'') # ''[[Connivences]]'' (''Conversations with Dead People'') # ''[[Ça a commencé]]'' (''Sleeper'') # ''[[Le Sceau de Danzalthar]]'' (''Never Leave Me'') # ''[[L'Aube du dernier jour]]'' (''Bring On The Night'') # ''[[Exercice de style]]'' (''Showtime'') # ''[[La Relève (Buffy)|La Relève]]'' (''Potential'') # ''[[Duel (Buffy)|Duel]]'' (''The Killer In Me'') # ''[[Rendez-vous dangereux]]'' (''First Date'') # ''[[Retour aux sources (Buffy)|Retour aux sources]]'' (''Get It Done'') # ''[[Sous influence (Buffy)|Sous influence]]'' (''Storyteller'') # ''[[Un lourd passé]]'' (''Lies My Parents Told Me'') # ''[[L'Armée des ombres (Buffy)|L'Armée des ombres]]'' (''Dirty Girls'') # ''[[La Fronde (Buffy)|La Fronde]]'' (''Empty Places'') # ''[[Contre-attaque (Buffy)|Contre-attaque]]'' (''Touched'') # ''[[La Fin des temps, partie 1]]'' (''End Of Days'') # ''[[La Fin des temps, partie 2]]'' (''Chosen'') == Liste des épisodes en comics == === Huitième saison (2007-2011) === {{Article détaillé|Buffy contre les vampires, Saison huit}} ;Parution Américaine * Numéro #1 : ''[[Un long retour au bercail#Partie 1|Un long retour au bercail, Partie 1]]'', écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 14 mars 2007 * Numéro #2 : ''[[Un long retour au bercail#Partie 2|Un long retour au bercail, Partie 2]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 4 avril 2007 * Numéro #3 : ''[[Un long retour au bercail#Partie 3|Un long retour au bercail, Partie 3]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 2 mai 2007 * Numéro #4 : ''[[Un long retour au bercail#Partie 4|Un long retour au bercail, Partie 4]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 juin 2007 * Numéro #5 : ''[[The Chain (Buffy Comic)|The Chain]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Paul Lee, 1 août 2007 * Numéro #6 : ''[[Pas d'avenir pour toi !#.2306 - Pas d'avenir pour toi, partie 1|No Future For You, Part 1]]'' écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 8 septembre 2007 * Numéro #7 : ''[[Pas d'avenir pour toi !#.2307 - Pas d'avenir pour toi, partie 2|No Future For You, Part 2]]'' écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 3 octobre 2007 * Numéro #8 : ''[[Pas d'avenir pour toi !#.2308 - Pas d'avenir pour toi, partie 3|No Future For You, Part 3]]'' écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 7 novembre 2007 * Numéro #9 : ''[[Pas d'avenir pour toi !#.2309 - Pas d'avenir pour toi, partie 4|No Future For You, Part 4]]'' écrit par Brian K. Vaughan, illustré par Georges Jeanty, 5 décembre 2007 * Numéro #10 : ''[[Anywhere but Here]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Cliff Richards, 2 janvier 2008 * Numéro #11 : ''[[A Beautiful Sunset]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 6 février 2008 * Numéro #12 : ''[[Wolves at the Gate#.2312 - Les loups sont à nos portes, partie 1|Wolves at the Gate, Part 1]]'' écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 5 mars 2008 * Numéro #13 : ''[[Wolves at the Gate#.2313 - Les loups sont à nos portes, partie 2|Wolves at the Gate, Part 2]]'' écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 2 avril 2008 * Numéro #14 : ''[[Wolves at the Gate#.2314 - Les loups sont à nos portes, partie 3|Wolves at the Gate, Part 3]]'' écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 7 mai 2008 * Numéro #15 : ''[[Wolves at the Gate#.2315 - Les loups sont à nos portes, partie 4|Wolves at the Gate, Part 4]]'' écrit par Drew Goddard, illustré par Georges Jeanty, 4 juin 2008 * Numéro #16 : ''[[Time of your Life#Partie 1|Time of your Life, Part 1]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 2 juillet 2008 * Numéro #17 : ''[[Time of your Life#Partie 2|Time of your Life, Part 2]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 6 août 2008 * Numéro #18 : ''[[Time of your Life#Partie 3|Time of your Life, Part 3]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 3 septembre 2008 * Numéro #19 : ''[[Time of your Life#Partie 4|Time of your Life, Part 4]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 26 novembre 2008 * Numéro #20 : ''[[After These Messages... We'll Be Right Back!]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty et Eric Wight, 17 décembre 2008 * Numéro #21 : ''[[Harmonic Divergence]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 janvier 2009 * Numéro #22 : ''[[Swell (Buffy Comic)|Swell]]'' écrit par Steven S. Deknight, illustré par Georges Jeanty, 4 février 2009 * Numéro #23 : ''[[Predators and Prey]]'' écrit par Drew Z. Greenberg, illustré par Georges Jeanty, 4 mars 2009 * Numéro #24 : ''[[Safe (Buffy Comic)|Safe]]'' écrit par Jim Krueger, illustré par Cliff Richards, {{1er}} avril 2009 * Numéro #25 : ''[[Living doll]]'' écrit par Doug Petrie, illustré par Georges Jeanty, 6 mai 2009 ** Hors-Série : ''[[Tales of the Vampires]]'' écrit par Becky Cloonan, illustré par [[Vasilis Lolos]], 3 juin 2009 * Numéro #26 : ''[[Retraite (Buffy Comic)#.2326 - Retraite, part 1|Retreat, Part 1]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, {{1er}} juillet 2009 * Numéro #27 : ''[[Retraite (Buffy Comic)#.2327 - Retraite, part 2|Retreat, Part 2]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 5 août 2009 * Numéro #28 : ''[[Retraite (Buffy Comic)#.2328 - Retraite, part 3|Retreat, Part 3]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 2 septembre 2009 * Numéro #29 : ''[[Retraite (Buffy Comic)#.2329 - Retraite, part 4|Retreat, Part 4]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 7 octobre 2009 * Numéro #30 : ''[[Retraite (Buffy Comic)#.2330 - Retraite, part 5|Retreat, Part 5]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Georges Jeanty, 4 novembre 2009 ** Hors-Série : ''[[Willow (Buffy Comic)|Willow]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Karl Moline, 23 décembre 2009 * Numéro #31 : ''[[Turbulence (Buffy Comic)|Turbulence]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, 13 janvier 2010 * Numéro #32 : ''[[Crépuscule (Buffy Comic)#.2331 - Twilight, part 1|Twilight, Part 1]]'' écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 février 2010 * Numéro #33 : ''[[Crépuscule (Buffy Comic)#.2332 - Twilight, part 2|Twilight, Part 2]]'' écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 3 mars 2010 * Numéro #34 : ''[[Crépuscule (Buffy Comic)#.2333 - Twilight, part 3|Twilight, Part 3]]'' écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 7 avril 2010 * Numéro #35 : ''[[Crépuscule (Buffy Comic)#.2334 - Twilight, part 4|Twilight, Part 4]]'' écrit par Brad Meltzer, illustré par Georges Jeanty, 5 mai 2010 ** Hors-Série : ''[[Riley (Buffy Comic)|Riley]]'' écrit par Jane Espenson, illustré par Karl Moline, 18 août 2010 * Numéro #36 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|Last Gleaming, Part 1]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, {{1er}} septembre 2010 * Numéro #37 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|Last Gleaming, Part 2]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, octobre 2010 * Numéro #38 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|Last Gleaming, Part 3]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, novembre 2010 * Numéro #39 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|Last Gleaming, Part 4]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, décembre 2010 * Numéro #40 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|Last Gleaming, Part 5]]'' écrit par Joss Whedon, illustré par Georges Jeanty, janvier 2011 ;Parution française * Tome #1 : ''[[Un long retour au bercail]]'' 9 juillet 2008 (contient les numéros 1 à 5) * Tome #2 : ''[[Pas d'avenir pour toi !]]'' 24 septembre 2008 (contient les numéros 6 à 10) * Tome #3 : ''[[Wolves at the Gate|Les loups sont à nos portes]]'' 18 février 2009 (contient les numéros 11 à 15) * Tome #4 : ''[[Time of your Life|Autre temps, autre tueuse]]'' 24 juin 2009 (contient les numéros 16 à 20) * Tome #5 : ''[[Predators and Prey|Les Prédateurs]]'' 18 novembre 2009 (contient les numéros 21 à 25) * Tome #6 : ''[[Retraite (Buffy Comic)|Retraite]]'' 9 juin 2010 (contient les numéros 26 à 30) * Tome #7 : ''[[Crépuscule (Buffy Comic)|Crépuscule]]'' 10 novembre 2010 (contient les numéros 31 à 35) * Tome #8 : ''[[La Dernière Lueur (Buffy Comic)|La Dernière Lueur]]'' 18 mai 2011 (contient les numéros 36 à 40) === Neuvième saison (2011-2013) === {{Article détaillé|Buffy contre les vampires, Saison neuf}} ;Parution Américaine * Numéro #1 : ''Freefall, Part 1'' : 14 septembre 2011 * Numéro #2 : ''Freefall, Part 2'' : 12 octobre 2011 * Numéro #3 : ''Freefall, Part 3'' : 9 novembre 2011 * Numéro #4 : ''Freefall, Part 4'' : 14 décembre 2011 * Numéro #5 : ''Slayer, Interrupted'' : 11 janvier 2012 * Numéro #6 : ''On Your Own, Part 1'' : 8 février 2012 * Numéro #7 : ''On Your Own, Part 2'' : 14 mars 2012 * Numéro #8 : ''Apart Of Me, Part 1'' : 11 avril 2012 * Numéro #9 : ''Apart Of Me, Part 2'' : 9 mai 2012 * Numéro #10 : ''Apart Of Me, Part 3'' : 13 juin 2012 * Numéro #11 : ''Guarded, Part 1'' : 11 juillet 2012 * Numéro #12 : ''Guarded, Part 2'' : 8 août 2012 * Numéro #13 : ''Guarded, Part 3'' : 12 septembre 2012 * Numéro #14 : ''Billy the Vampire Slayer, Part 1'' : 10 octobre 2012 * Numéro #15 : ''Billy the Vampire Slayer, Part 2'' : 14 novembre 2012 * Numéro #16 : ''Welcome To The Team, Part 1'' : 12 décembre 2012 * Numéro #17 : ''Welcome To The Team, Part 2'' : 9 janvier 2013 * Numéro #18 : ''Welcome To The Team, Part 3'' : 13 février 2013 * Numéro #19 : ''Welcome To The Team, Part 4'' : 13 mars 2013 * Numéro #20 : ''The Watcher'' : 10 avril 2013 * Numéro #21 : ''The Core, Part 1'' : 8 mai 2013 * Numéro #22 : ''The Core, Part 2'' : 12 juin 2013 * Numéro #23 : ''The Core, Part 3'' : 10 juillet 2013 * Numéro #24 : ''The Core, Part 4'' : août 2013 * Numéro #25 : ''The Core, Part 5'' : septembre 2013 ;Parution française * Tome #1 : <nowiki>''</nowiki>Chute libre'' 9 mai 2012 (contient les numéros 1 à 5) * Tome #2 : ''Toute seule'' 5 décembre 2012 (contient les numéros 6 à 10) * Tome #3 : ''Protection'' 5 juin 2013 (contient les numéros 11 à 15) * Tome #4 : ''Bienvenue dans l'équipe'' 6 novembre 2013 (contient les numéros 16 à 20) * Tome #5 : ''Le Noyau'' 4 juin 2014 (contient les numéros 21 à 25) === Dixième saison (2014-2016) === La saison 10 débute en {{date-|mars 2014}}, se déroulant 6 mois après les événements de la saison 9. '''Parution américaine''' * Numéro #1 : ''New Rules, Part 1'' : mars 2014 * Numéro #2 : ''New Rules, Part 2'' : avril 2014 * Numéro #3 : New Rules'', Part 3'' : mai 2014 * Numéro #4 : New Rules'', Part 4'' : avril 2014 * Numéro #5 : ''New Rules, Part 5'' : juillet 2014 * Numéro #6 : ''I Wish, Part 1'' : août 2014 * Numéro #7 : ''I Wish, Part 2'' : septembre 2014 * Numéro #8 : ''Return To Sunnydale, Part 1'' : octobre 2014 * Numéro #9 : ''Return To Sunnydale, Part 2'' : novembre 2014 * Numéro #10 : ''Day Off/Harmony In My Head'' : décembre 2014 * Numéro #11 : ''Loves Dares You, Part 1'' : janvier 2015 * Numéro #12 : ''Loves Dares You, Part 2'' : février 2015 * Numéro #13 : ''Loves Dares You, Part 3'' : mars 2015 * Numéro #14 : ''Relationship Status: Complicated, Part 1'' : avril 2015 * Numéro #15 : ''Relationship Status: Complicated, Conclusion'' : mai 2015 * Numéro #16 : Old Demons, Part 1 : juin 2015 * Numéro #17 : Old Demons, Part 2 : juillet 2015 * Numéro #18 : Old Demons, Part 3 : août 2015 * Numéro #19 : Freaky Giles Day : septembre 2015 * Numéro #20 : Triggers : octobre 2015 * Numéro #21 : Pieces on the Ground, Part 1 : novembre 2015 * Numéro #22 : Pieces on the Ground, Part 2 : décembre 2015 * Numéro #23 : Pieces on the Ground, Part 3 : janvier 2016 * Numéro #24 : Pieces on the Ground, Part 4 : février 2016 * Numéro #25 : Pieces on the Ground, Part 5 : mars 2016 * Numéro #26 : Own It, Part 1 : avril 2016 * Numéro #27 : Own It, Part 2 : mai 2016 * Numéro #28 : Own It, Part 3 : juin 2016 * Numéro #29 : Own It, Part 4 : juillet 2016 * Numéro #30 : Own It, Part 5 : août 2016 '''Parution française''' * Tome #1 : ''Nouvelle règles'' 7 janvier 2015 (contient les numéros 1 à 5) * Tome #2 : ''Le prix des souhaits'' 9 juin 2015 (contient les numéros 6 à 10) * Tome #3 : ''Quand l'amour vous met au défi'' 24 février 2016 (contient les numéros 11 à 15) * Tome #4 : Vieux Démons : 6 juillet 2016 (contient les numéros 16 à 20) * Tome #5 : Repose en pièces : 15 mars 2017 (contient les numéros 21 à 25) * Tome #6 : Savoir se prendre en main : 23 août 2017 (contient les numéros 26 à 30) === Onzième saison (2016-2017) === '''Parution Américaine''' * Numéro #1 : The Spread of their Evil : novembre 2016 * Numéro #2 : In Time of Crisis : décembre 2016 * Numéro #3 : A House Divided : janvier 2017 * Numéro #4 : Desperate Times : février 2017 * Numéro #5 : Desperate Measures : mars 2017 * Numéro #6 : Back to the Wall : avril 2017 * Numéro #7 : Disempowered : mai 2017 * Numéro #8 : Ordinary People : juin 2017 * Numéro #9 : The Great Escape : juillet 2017 * Numéro #10 : Crimes Against Nature : août 2017 * Numéro #11 : Revelations : septembre 2017 * Numéro #12 : One girl in all the World : octobre 2017 '''Parution française''' Aucune date prévue à ce jour === Douzième saison (2018) === Cette saison est la dernière et se concentre sur le futur avec le retour notamment de la Tueuse du futur : Fray. '''Parution américaine''' Numéro #1 : The Reckoning, Part 1 : juin 2018 == Voir aussi == === Articles connexes === * ''[[Buffy contre les vampires]]'' * [[Personnages de Buffy contre les vampires et d'Angel|Personnages de ''Buffy contre les vampires'']] * [[Chronologie de la série Buffy contre les vampires|Chronologie de la série ''Buffy contre les vampires'']] * [[Liste des épisodes d'Angel|Liste des épisodes d<nowiki>'</nowiki>''Angel'']] === Lien externe === * {{fr}} [http://pagesperso-orange.fr/busybee/btvs/episodes.htm Résumé des épisodes de Buffy contre les vampires] == Notes et références == === Notes === {{Références|group="note"}} === Références === {{Références}} {{Palette Buffy contre les vampires}} {{Portail|Buffy contre les vampires}} {{DEFAULTSORT:Liste des episodes de Buffy contre les vampires}} [[Catégorie:Liste d'épisodes de série télévisée|Buffy]] [[Catégorie:Buffy contre les vampires]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bengali
Bengali
{{Unicode langues indiennes}} {{Voir homonymes|Bengali (homonymie)}} {{Redirect|Bangla|autres=le film|homonymie=Bangla (film)}} {{Infobox Langue | nom = Bengali | nomnatif = {{lang|bn|texte=বাংলা|trans=bangla}} | pays = [[Bangladesh]], [[Inde]] | région = [[Bengale-Occidental]], [[Assam]], [[Tripura]], [[Orissa]], [[Bihar]], [[Jharkhand]], [[Îles Andaman-et-Nicobar]], | locuteurs = Total : 250<ref name="huq_sarkar">{{Lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/B_0137.HTM|titre=Bangla language}} dans {{Harvnb|Asiatic Society of Bangladesh|2003}}</ref> millions<br /> Maternelle : 189 millions (2001/2011)<ref>{{lien web |titre=Bengali |url=http://www.ethnologue.com/language/ben |site=Ethnologue |consulté le=06-10-2020}}.</ref> | typologie = {{SOV}} | couleurfamille = mediumseagreen | écriture = [[Alphasyllabaire bengali]] | famille = {{Hiérarchie|assamais-bengali|bengali}} | langueofficielle = {{Bangladesh}}<br /> {{Inde}} ([[Bengale-Occidental]], [[Tripura]], {{Lien|langue=bn|trad=Vallée de Barak}} ([[Assam]]), [[Jharkhand]]) | officielle = | académie = [[Académie bengalie]] (Bangladesh)<br />[[Paschimbanga Bangla Akademi]]<br />(Bengale-Occidental) | iso1 = bn | iso2 = ben | iso3 = ben | iso5 = | wals = ben | lingua = 59-AAF-u | ietf = bn | type = Langue vivante | étendue = Langue individuelle | échantillon = [[Image:Bangla.png|center]] * {{lang|bn|সমস্ত মানুষ স্বাধীনভাবে সমান মর্যাদা এবং অধিকার নিয়ে জন্মগ্রহণ করে। তাঁদের বিবেক এবং বুদ্ধি আছে; সুতরাং সকলেরই একে অপরের প্রতি ভ্রাতৃত্বসুলভ মনোভাব নিয়ে আচরণ করা উচিৎ।}} * {{lang|bn-latn|Sômôstô manush shadhinbhabe sôman môrjada ebông ôdhikar niye jônmôgrôhôn kôre. Tãder bibek ebông buddhi achhe; sutôrang sôkôleri êke ôpôrer prôti bhratrisulôbh mônobhab niye achôrôn kôra uchit.}} | nomfamille = | auteur = | naissance = | période = | mort = | languefille = | typelangueconstruite = | carte = Geographic distribution of Bengali language.png | glottolog = beng1280 }} Le '''bengali''' ou '''bangla''' ({{lang|bn|texte=বাংলা|trans=bangla}}, {{MSAPI|/ˈbaŋ.la/}}) est une [[langue indo-iranienne]] ([[langues indo-aryennes|sous-branche indo-aryenne]]) de la famille des [[langues indo-européennes]]. Avec l'[[assamais]], il s'agit de la plus orientale des [[langues indo-européennes]]. Originaire de la région du [[Bengale]] à l’Est du [[sous-continent indien]], première langue parlée au [[Bangladesh]] (en 2011, 76 % de la population l'ayant comme langue maternelle<ref>http://www.bbs.gov.bd/WebTestApplication/userfiles/Image/BBS/Socio_Economic.pdf</ref>), soit {{nb|106 millions}} de locuteurs ainsi que 13,8 % en tant que seconde langue, soit {{nb|19 millions}} de locuteurs, pour un total de {{nb|126 millions}} de locuteurs)<ref>http://www.prb.org/pdf13/2013-population-data-sheet_eng.pdf</ref> et {{2e|langue}} parlée<ref name="second most spoken in India">{{lien web| url = http://censusindia.gov.in/Census_Data_2001/Census_Data_Online/Language/Statement1.htm| site = censusindia.gov.in| titre = Languages of India| consulté le = 2 septembre 2009}}</ref>{{,}}<ref name="lang1991">{{lien web| url = http://www.censusindia.gov.in/| titre = Languages in Descending Order of Strength - India, States and Union Territories - 1991 Census| consulté le = 19 novembre 2006| série = Census Data Online| éditeur= Office of the Registrar General, India| pages =1}}</ref> en [[Inde]], environ {{nb|94 millions}} de locuteurs langue maternelle, soit environ {{nb|200 millions}} de locuteurs langue maternelle dans le monde en 2011, le bengali est la langue nationale du [[Bangladesh]] et langue officielle dans les États indiens du [[Bengale-Occidental]], [[Tripura]] et certains districts d’[[Assam]]. En outre, il est parlé par d'importantes communautés en [[Amérique du Nord]], [[Europe]], [[Moyen-Orient]], [[Sud-Est asiatique]]. C'est la langue maternelle d’environ {{nobr|200 millions}} de locuteurs ({{5e}}<ref name="eth">{{lien web|url = http://www.ethnologue.com/ethno_docs/distribution.asp?by=country |titre = Statistical Summaries |consulté le = 3 mars 2007|année = 2005|éditeur = [[ethnologue.com]]}}</ref> ou {{6e}}<ref name="encarta">{{lien brisé|url=http://encarta.msn.com/media_701500404/Languages_Spoken_by_More_Than_10_Million_People.html}}</ref> rang au niveau mondial). La langue bengalie dérive du [[prakrit]] [[magadhi]], une forme vernaculaire de l’ancien [[sanskrit]], comme d'autres langues dont les plus proches sont l’[[assamais]] et l’[[oriya]]. Le bengali s’est développé en 1000-1200 ap. J.-C. Une grande partie de son vocabulaire a été empruntée au [[sanskrit]], tout en recevant un [[emprunt lexical|apport lexical]] arabo-persan important. Il a influencé un grand nombre de langues [[tibéto-birmanes]] du nord-est de l'Inde, en particulier le [[metei]] qui lui a emprunté son écriture. Il est noté dans un [[semi-syllabaire]] qui lui est propre, dérivé de la [[brahmi]] et très proche de la [[devanagari]], dont il respecte les principes généraux ; son tracé est cependant plus anguleux. Le bengali par sa grande diversité de variantes régionales constitue un [[continuum linguistique]]. Le {{date|21 février 1952}}, plusieurs étudiants furent tuées lors d'une manifestation pour la langue bengalie à l'[[université de Dacca]], au Bangladesh. À cette période, le pays est encore sous la [[Pakistan oriental|domination du Pakistan]] qui impose aux Bengalis l'[[ourdou]], langue prédominante du Pakistan actuel. Pour cette raison en 1999, l’[[UNESCO]] décide de commémorer tous les 21 février la [[Journée internationale de la langue maternelle]]. Les représentants les plus connus du bengali sont le lauréat du [[prix Nobel de littérature]] [[Rabindranath Tagore]] et l'écrivain cinéaste [[Satyajit Ray]]. == Famille et origine == [[Image:Indoarische Sprachen Gruppen.png|right|thumb|Généalogiquement, le bengali appartient au groupe des [[langues indo-aryennes]], sous-groupe [[langues indiques orientales]], indiquées sur la carte en jaune.]] Comme les autres [[langues indo-aryennes]], sous-groupe [[langues indiques orientales]], le bengali résulte des [[langues indiques moyennes]] de l’Est du [[sous-continent indien]]. * avant [[500]] [[ap. J.-C.]] :<br />{{1res|langues orales}} attestées de la région : ** [[prakrit]] ** [[magadhi]] ** [[maïthili]] * en [[500]] [[ap. J.-C.]]<ref name=jain>{{Harvnb|Shah|1998|p=11}}</ref>{{,}}<ref name=keith>{{Harvnb|Keith|1998|p=187}}</ref> :<br />Elles évoluèrent avec la langue de [[Buddha]] en<br />[[ardhamagadhi]] (« semi-magadhi »). * juste avant [[1000]] [[ap. J.-C.]]<ref name="tb">{{Harv|Bhattacharya|2000}}</ref> :<br />l’[[ardhamagadhi]], comme pour tous les autres [[prakrit]] au Nord du [[sous-continent indien]], commença à fonder ce qui était appelé le [[groupe apabhramsa]]. Le groupe de langues apabhramsa locales de l’est du sous continent, [[apabhramsa abahatta]] aussi appelé : purvi, avahatta, s’est subdivisé en variantes régionales à l’époque, qui furent à leur tour à l’origine de 3 groupes aujourd’hui : le groupe [[bihari]], le groupe [[oriya]], et le [[groupe bengali-assamais]]. Certains arguent que les points de divergences ont eu lieu beaucoup plus tôt {{incise|même avant [[500]]<ref>{{Harv|Sen|1996}}</ref>}} mais la langue n’était pas stable et fixée : différentes variétés coexistaient et les auteurs écrivaient souvent dans plusieurs de ces langues. Par exemple, il semble que le [[prakrit]] [[magadhi]] ait évolué en [[apabhramsa abahatta]] autour du {{s-|VI|e}}, en concurrence avec le bengali pendant un certain temps<ref name="abahatta">[http://banglapedia.search.com.bd/HT/A_0001.htm Abahattha] in {{Harvnb|Asiatic Society of Bangladesh|2003}}</ref>. === Subdivisions historiques === L’histoire du bengali est généralement subdivisée en 3 périodes<ref name="tb"/> : # Vieux bengali (900/1000_1400) — textes : [[Charyapada]], plus vieux texte littéraire, donc preuve écrite du bengali, recueil de 47 chants religieux d’auteurs divers, qui étaient déjà écrits en [[1000]] [[ap. J.-C.]] ;<br />émergence des pronoms : Ami, tumi, etc.; [[Linguistique|flexions]] verbales : -ila, -iba, etc. Groupe [[oriya]] juste avant cette période (800–1300). # Bengali moyen (1400–1800) — textes principaux de cette période, œuvres littéraires aux thèmes religieux: [[Srikrishnakirtan]] de [[Chandidas]] ;<br />[[élision]] du mot-final son ô ; développement des verbes composés; influence du perse.<br />Plusieurs universitaires subdivisent cette période plus en détail en période moyenne précoce et en période moyenne tardive. # Nouveau bengali (depuis 1800) — raccourcissement des verbes et des pronoms, parmi les autres modifications<br />(par ex. tahar → tar « son »/« sa » ; koriyachhilô → korechhilo il/elle a fait). == Histoire == Durement touchée par l'invasion musulmane (fin du {{s-|XII}}), la culture sanskrite du Bengale se réfugie dans le nord du [[Bihar]], à [[Mithila]], non loin de la frontière du [[Népal]]. C'est ici que fleurit dans un milieu de brahmanes la poésie en langue bengalie, représentée par {{lien|trad=Vidyapati|texte=Vidyapati|lang=en}}, le premier grand poète en langue bengalie<ref>[[Jacques Dupuis (indianiste)|Jacques Dupuis]], ''Histoire de l'Inde'', {{2e}} éd., Éditions Kailash, 2005, p.175</ref>. === Moyenne période et début de la nouvelle période === Historiquement proche du [[pâli]], le bengali était de plus en plus influencé par le [[sanskrit]] durant l’époque du bengali moyen (ère [[Chaitanya]] 1486 - 1534), et aussi durant la [[Renaissance du Bengale]]<ref name=sansrenais>{{Harvnb|Tagore|Das|1996|p=222}}</ref> 1775- 1941, commencement du nouveau bengali. Parmi les [[langues indo-européennes]] sur le [[sous-continent indien]], le bengali et le [[marathi (langue)|marathi]] maintiennent une large base de vocabulaire [[sanskrit]] tandis que l’[[hindi]] et les autres langues telles que [[panjabi]], [[sindhi]] et [[gujarati]] sont plus influencées par l’[[arabe]] et le [[persan]]<ref name=chisholm>{{Harvnb|Chisholm|1910|p=489}}</ref>. === {{s-|XVIII|e}}, le siècle des grammaires === Jusqu’au {{s-|XVIII|e}}, personne n’avait encore essayé de documenter la grammaire du bengali. Le premier dictionnaire/grammaire bengali écrit ''Vocabolario em idioma Bengalla, e Portuguez dividido em duas partesé'', le fut par le [[mission (christianisme)|missionnaire]] [[portugais]] [[Manoel da Assumpção]] entre [[1734]] et [[1742]] durant son service au [[Bhawal]]<ref name="firstgram">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/G_0193.HTM}}</ref>. [[Nathaniel Brassey Halhed]], un [[grammairien]] [[Royaume-Uni|britannique]], écrivit une grammaire moderne du bengali (''A Grammar of the Bengal Language'', [[1778]]) qui utilisait une [[typographie]] bengali d’impression pour la première fois<ref name="huq_sarkar"/>. === {{s-|XIX|e}}, le siècle des réformes et de la systématisation === Au {{s-|XIX|e}} la langue fut généralement systématisée par : * Raja [[Ram Mohan Roy]], le grand réformateur<ref>{{Harvnb|Wilson|Dalton|1982|p=155}}</ref> du bengali, qui écrivit aussi une grammaire, ''Grammar of the Bengali Language'' ([[1832]]). * [[:en:Ishwar_Chandra_Vidyasagar|Ishwar Chandra Vidyasagar]], qui écrivit le [[Sadhu Bangla]], où fut découvert tardivement [[Barna-Parichaya]], un texte qui encore aujourd’hui joue un grand rôle dans l’enseignement du bengali aux écoliers. [[Image:Shaheed minar Roehl.jpg|thumb|right|[[Shaheed Minar (Dhaka)|Shaheed Minar]], ou le monument des Martyrs, à [[Dhaka|Dacca]], commémore les manifestations pour la langue bengali.]] Durant cette période, la forme ''Choltibhasha'', utilisant des flexions simplifiées et d'autres modifications, émergea du ''Shadhubhasha'' (ancienne forme) comme la forme de choix pour le bengali écrit<ref name="SKumar">{{lien web | url = http://www.kwintessential.co.uk/translation/articles/bengali-language.html | titre = The Bengali Language and Translation | consulté le = 19 novembre 2006 | nom1 = Ray | prénom1 = S Kumar | série = Translation Articles | éditeur = Kwintessential }}</ref>. === Époque contemporaine === Avec une longue et riche tradition littéraire, le bengali unit une région culturellement multiple. En 1951–52, au [[Pakistan oriental]] (aujourd’hui le [[Bangladesh]])<ref>{{Harvnb|Baxter|1997|pp=62–63}}</ref>, naît le [[Mouvement pour la Langue]] Bengali (''Bhasha Andolon'') au sein de la population animée, par la forte conscience d’appartenance linguistique. Bien que le bengali fût parlé par la majorité des populations de ce [[Pakistan oriental]], l’[[ourdou]] avait été décrété comme la seule langue nationale<ref>{{Harvnb|Ali|Rehman|2001|p=25}}</ref>. Le {{Date|21|février|1952}}, protestataires étudiants et militants manifestaient pour maintenir l’écriture du bengali dans son alpha-syllabaire propre et pour obtenir sa reconnaissance comme langue d’État, lorsque police et militaires ouvrirent le feu à l’[[université de Dhaka]]. Trois jeunes étudiants et plusieurs autres personnes furent tués<ref> ''Dhaka Medical College Hostel Prangone Chatro Shomabesher Upor Policer Guliborshon. Bishwabidyalayer Tinjon Chatroshoho Char Bekti Nihoto O Shotero Bekti Ahoto'', The Azad, 22 février 1952</ref>. Ce jour est depuis resté [[Journée du Mouvement pour la Langue]] au [[Bangladesh]], puis plus tard en 1999, l’[[UNESCO]] décide de commémorer tous les [[21 février]] comme [[Journée internationale de la langue maternelle]]<ref>{{lien web|format électronique=pdf|url=http://unesdoc.unesco.org/images/0011/001177/117709E.pdf|titre=Amendment to the Draft Programme and Budget for 2000-2001 (30 C/5)|consulté le=27 mai 2008|série=General Conference, 30th Session, Draft Resolution|année=1999|éditeur=UNESCO}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://portal.unesco.org/education/en/ev.php-URL_ID%3D28672%26URL_DO%3DDO_TOPIC%26URL_SECTION%3D201.html|titre=Resolution adopted by the 30th Session of UNESCO's General Conference (1999)|consulté le=27 mai 2008|série=International Mother Language Day|éditeur=UNESCO}}</ref>. == Distribution géographique == {{Article connexe|États indiens par locuteurs bengali}}[[Fichier:Bengalispeaking region.png|right|thumb|Distribution des locuteurs natifs de la langue bengali sur le [[sous-continent indien]] (le rose sombre correspond au Bangladesh)]]Le bengali est originaire de la région orientale du [[sous-continent indien]] connu sous l’appellation [[Bengale]], qui comprend le [[Bangladesh]], l’[[Inde]] pour partie avec les états suivants : [[Bengale-Occidental]], partiellement le [[Tripura]], et 3 districts de celui d’[[Assam]], formant ce qui est communément appelé la [[vallée de Barak]] : * [[Cachar]] * [[Karimganj]] * [[Hailakandi]] Il est encore minoritairement parlé dans les États indiens [[Jharkhand]] et sur les [[îles Andaman-et-Nicobar]].<br />En outre il est parlé par d'importantes communautés aux * [[Sud-Est asiatique]] : [[Malaisie]], [[Népal]], [[Singapour]], [[Australie]], [[Birmanie]] ; * [[Moyen-Orient]] : [[Arabie saoudite]], [[Émirats arabes unis]] ; * [[Europe]] : [[Royaume-Uni]], [[France]] ; * [[Amérique du Nord]] : [[États-Unis]]. === Statut officiel === Le bengali est la langue officielle et nationale du [[Bangladesh]] et l’une des {{nobr|23 langues}} officielles reconnues par l'[[Inde]]<ref name="secondmost">{{lien web | url = http://www.ethnologue.com/show_country.asp?name=IN | titre = Languages of India | éditeur = [[ethnologue.com]] | consulté le = 4 novembre 2006 }}</ref>. C’est la langue officielle des États : [[Bengale-Occidental]], et [[Tripura]]<ref>{{lien web|url=http://www.ndtv.com/convergence/ndtv/story.aspx?issn=NEWEN20080048434|titre=It's Indian language vs Indian language|auteur=Kishalay Bhattacharjee|date=April 30, 2008|consulté le=27 mai 2008|site=[[NDTV|ndtv.com]]}}</ref>. Cette langue couvre une aire de {{unité|300000|kilomètres}} carrés, dans le golfe du Bengale et périphérie. C’est aussi une langue coofficielle pour l’État d’[[Assam]]<ref>{{lien brisé|url=http://www.assam.gov.in/language.asp}}</ref> C’est une langue majeure dans le territoire de l’Union indienne [[Îles Andaman-et-Nicobar]]<ref>{{lien brisé|url=http://andamandt.nic.in/profile.htm}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://police.and.nic.in/andaman.htm|titre=Andaman District|série=Andaman & Nicobar Police|éditeur=National Informatics Center|consulté le=27 mai 2008}}</ref>. <br />Les hymnes nationaux de l’[[Jana-Gana-Mana|Inde]] et du [[Amar Shonar Bangla|Bangladesh]] furent tous deux écrits par le [[prix Nobel]] bengali [[Rabindranath Tagore]]<ref>{{lien brisé|url=http://www.mofa.gov.bd/statements/fm39.htm}}</ref>. Depuis 1987 et la loi [[Bangla Bhasha Procholon Ain (1987)|Bangla Bhasha Procholon Ain]], tous les dossiers et correspondances, lois, procédures judiciaires et autres actions en justice doivent être rédigés en bengali dans tous les tribunaux, bureaux gouvernementaux ou semi-gouvernementaux et institutions autonomes du [[Bangladesh]]<ref>{{Lien web|langue=en|format=PDF|auteur1=Sajib Ghosh|titre=Multilingualism of unequals: the language context of Bangladesh.|url=https://www.researchgate.net/publication/331374138_Multilingualism_of_unequals_the_language_context_of_Bangladesh|date=01/2017|consulté le=27/11/2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|format=PDF|auteur1=Mohammad Arshad Ali|titre=Language policy and planning for Bangla in the current context of Bangladesh|sous-titre=Possibilities and constraints.|url=http://www.primeuniversity.edu.bd/070513/journals/v_7_n_2_J_D_2013/contents_pdf/language.pdf|date=12/2013|consulté le=27/11/2019}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web|langue=en|titre=Bengali Language Introduction Act, 1987|url=https://www.sai.uni-heidelberg.de/workgroups/bdlaw/1987-a02.htm|site=www.sai.uni-heidelberg.de|consulté le=2019-11-28}}</ref>. En 2009, les représentants élus du Bangladesh et du [[Bengale-Occidental]] ont demandé ensemble que la langue bengalie devienne une [[Langues officielles des Nations unies|langue officielle de l’Organisation des Nations unies]]<ref>{{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/8425744.stm |jour=2009-12-22 |consulté le=25 janvier 2010 |auteur=Subir Bhaumik |titre=Bengali 'should be UN language' |série=BBC News}}</ref>. === Écrit, parlé et variantes régionales === {{Article détaillé|Variantes régionales du bengali}} Le bengali parlé présente une grande variété de variantes régionales, constituant un [[continuum linguistique]], à l’origine d’une [[diglossie]] entre la langue écrite et la langue parlée<ref name=cornellbengali>{{lien web|url=http://lrc.cornell.edu/asian/courses/bengali|titre=Bengali Language At Cornell: Language Information|consulté le=27 mai 2008|série=Department of Asian Studies at Cornell University|éditeur=[[université Cornell]]}}</ref>. La majorité des Bengalis est capable de communiquer dans plus d’une [[Variété (linguistique)|variété]] {{incise|bien souvent, les locuteurs parlent couramment le ''cholitobhasha'' (bengali parlé standard) et une ou plusieurs autres variantes régionales<ref name="SKumar"/>|fin}}. Ainsi l’[[assamais]] standard, l’[[oriya]] et le bengali, qui sont considérés comme quasi mutuellement intelligible, possèdent chacun des variantes régionales qui conservent une ressemblance impressionnante avec une ou plusieurs variantes régionales de l’une des deux autres langues. Les principales différences du bengali proviennent des causes suivantes. ==== Continuum linguistique et diglossie ==== Du [[continuum linguistique]] ont émergé deux types de langues écrites, impliquant des syntaxes et des vocabulaires différents et formant une [[diglossie]]<ref name="daniul"/>{{,}}<ref name="daniul1">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/S_0014.HTM}}</ref> : # ''[[Sadhu bhasa|Shadhubhasha]]'' (সাধু ''shadhu'' = 'chaste' ou 'sage'; ভাষা ''bhasha'' = 'langue') était la langue écrite avec des flexions verbales longues et un vocabulaire (তৎসম ''tôtshôm'') plus proche du [[Sanskrit]]. Des chants tels que l’hymne national indien ''[[Jana Gana Mana]]'' (de [[Rabindranath Tagore]]) ou le chant national ''[[Vande Mataram]]'' (de [[Bankim Chandra Chattopadhyay]]) ont été composés en Shadhubhasha. Cependant, l’utilisation du ''Shadhubhasha'' dans la langue écrite moderne est négligeable, sauf intention délibérée d’obtenir certains effets ; # ''Choltibhasha'' (চলতিভাষা) ou ''Cholitobhasha'' (চলিত ''cholito'' = ''courant''), connu par les linguistes comme ''Manno Cholit Bangla'' (bengali parlé standard), est un bengali écrit présentant une prépondérance d’idiomes familiers et de formes verbales courtes. Standard pour le bengali écrit, il sert maintenant à la plupart des écrits. Il est devenu à la mode au tournant du {{s|XIX|e}}, lancé par les écrits [[Peary Chand Mitra]] (''[[Alaler Gharer Dulal]]'', 1857)<ref name="alal">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/A_0152.HTM}}</ref>, [[Pramatha Chowdhury]] (''Sabujpatra'', 1914) et par les derniers écrits de [[Rabindranath Tagore]]. Il est formé par une base de variantes régionales du sud ouest (Rarh), notamment par la variante régionale parlée de la région de [[Shantipur]]. Elle se situe dans le district [[Inde|indien]], de [[District de Nadia|Nadia]]<ref name="daniul">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/C_0103.HTM}}</ref>, [[Bengale-Occidental]] à la frontière du [[Bangladesh]] et non loin de la ville de [[Kolkata]] (ensuite nommée [[Calcutta]] par les [[Royaume-Uni|Britanniques]]), centre culturel du Bengale durant la standardisation du bengali à la fin du {{sp-|XIX|e|et au début du|XX|e}}.<br />Il est souvent fait référence à cette forme de bengali sous les appellations « standard de Nadia » ou ''Shantipuri bangla''<ref name="morshed">{{lien web | url = http://banglapedia.search.com.bd/HT/D_0212.htm | titre = Dialect | consulté le = 17 novembre 2006 | nom1 = Morshed | prénom1 = Abul Kalam Manjoor | série = Banglapedia | éditeur = Asiatic Society of Bangladesh }}</ref>. C’est ce bengali parlé standard : ''choltibhasha'' (চলতিভাষা) ou ''cholitobhasha'', qui est aujourd’hui accepté comme une forme standard aussi bien au [[Bengale-Occidental]] qu’au [[Bangladesh]]. Le Sud-Est du [[Bengale-Occidental]], Kolkata inclus, parle le bengali parlé standard, au contraire des autres zones, où est parlé le « bengali ». Comme le bengali est un [[continuum linguistique]], les variations des variantes régionales du bengali seront mineures ou très différentes, voire pas compréhensibles. La majorité au [[Bangladesh]] parle des variantes notablement différentes du bengali parlé standard. ==== Différence d’usage ==== Dans certains cas, des locuteurs du bengali standard au [[Bengale-Occidental]] utiliseront un mot différent de ceux parlant bengali standard au [[Bangladesh]], même si chacun de ces mots provient du bengali. Par exemple, {{lang|bn|নুন}} ''{{lang|bn-Latn|nun}}'' (sel) à l’ouest correspond à {{lang|bn|লবণ}} ''{{lang|bn-Latn|lobôn}}'' à l’est<ref name=Banglabetelco/>. ==== Différence de tradition culturelles et religieuses ==== Même dans le bengali parlé standard, les [[musulman]]s et les [[hindous]] utilisent des mots différents. Du fait de traditions culturelles et religieuses, les hindous et les musulmans utilisent respectivement des mots dérivés du sanskrit et du lexique arabo-persan<ref name=ray80>{{Harvnb|Ray|Hai|Ray|1966|p=80}}</ref> Quelques exemples<ref name=Banglabetelco>{{lien web | url = http://www.betelco.com/bd/bangla/bangla.html | titre = History of Bangla (Banglar itihash) | consulté le = 20 novembre 2006 | série = Bangla | éditeur = Bengal Telecommunication and Electric Company }}</ref> : ** bonjour : ''nômoshkar'' (S) correspond à ''assalamualaikum/slamalikum'' (A) ; ** invitation : ''nimontron/nimontonno'' (S) correspond à ''daoat'' (A) ; ** eau : ''jol'' (S) correspond à ''pani'' (S) ; ** père : ''baba'' (P) correspond à ''abbu/abba'' (A) ; (S = dérivé du sanskrit, P= dérivé du persan, A = dérivé de l’arabe). == Système d’écriture == {{Article détaillé|Alphasyllabaire bengali}} [[Image:Bengali-I love you.png|thumb|alt=Ami tomake bhalobashi|« Je t’aime » en [[Alphasyllabaire bengali|écriture bengali]], [[Transcription et translittération|transcrit]] : ''Ami tomake bhalobashi'']] [[Image:Tagore_handwriting_Bengali.jpg|thumb|Exemple de bengali écrit à la main. Extrait d'un poème de [[Rabindranath Tagore|Tagore]] avec sa traduction en anglais]] Le système d’écriture du bengali n’est pas un [[alphabet|système d’écriture alphabétique]] (comme l’[[alphabet latin]]), mais un [[abugida]] ou un [[alphasyllabaire]], c'est-à-dire que ses graphèmes représentent une syllabe de base, formée d'une consonne et d'une voyelle inhérente<ref name=it46>{{lien web |format électronique=pdf | url = http://www.it46.se/docs/courses/ICT4D_localization_software_primer_it46_v1.5.pdf | titre = Writing Systems/ Scripts | consulté le = 20 novembre 2006 | auteur = Escudero Pascual Alberto | jour = 2005-10-23 | série = Primer to Localization of Software | éditeur = IT +46 }}.</ref>. C’est une variante de l’[[écriture Nagari orientale]] utilisée à travers le Bangladesh et l’Est indien ([[Assam]], [[Bengale-Occidental]] et le [[Mithila]] région du [[Bihar]]). L’écriture Nagari orientale semble avoir évolué d’une écriture [[Famille brahmique|Brahmique]] modifiée autour de [[1000]] [[ap. J.-C.]]<ref name="akhor">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/B_0140.HTM|titre=Bangla Script}} in {{Harvnb|Asiatic Society of Bangladesh|2003}}</ref> et est similaire à l’[[alphasyllabaire]] [[devanagari]] utilisé pour le [[sanskrit]] et plusieurs autres langues modernes [[Langues indo-aryennes|indiques]] (par ex. [[hindi]], [[marâthî]] et [[Népalais|nepâlî]]). L’écriture bengalie est très proche historiquement de l’écriture [[assamais]]e, l’[[écriture Oriya|écriture oriya]] (bien que cette proximité ne soit pas très évidente en apparence) et du [[mithilakshar]] (l’écriture originelle de la langue [[maïthili]]). L’écriture bengali est une écriture [[cursive]]. Il n’y a pas de distinction [[bicamérale]], c'est-à-dire entre des majuscules et des minuscules, il n'y a qu'une seule forme de lettre et non deux, c’est donc une écriture [[Écriture bicamérale|monocamérale]]. On écrit de gauche à droite. Les mots sont séparés par des espaces. Comme pour le [[devanagari]], l’écriture bengalie a une barre horizontale continue qui lie chaque caractère entre eux par leurs sommets. La voyelle par défaut de l'[[abugida]] ou de l'[[alphasyllabaire]] bengali est généralement une [[voyelle postérieure]] : * soit {{IPA|[ɔ]}} par exemple মত {{IPA|[m'''ɔ'''t̪]}} « opinion » ; * soit {{IPA|[o]}}), par exemple মন {{IPA|[m'''o'''n]}} « esprit » ; * variante possible comme une voyelle plus ouverte, la [[voyelle postérieure]] {{IPA|[ɒ]}}. Pour représenter emphatiquement une consonne sans sa voyelle par défaut, un diacritique spécial, appelé ''[[virama|hôshonto]]'' (্) (cf. langue arabe ''[[sukūn]]''), peut être ajouté en dessous du graphème consonantique de base (par exemple ম্ {{IPA|[m]}}). Ce diacritique n’est pas communément employé cependant, et sert principalement comme guide de prononciation. La nature alphasyllabaire du bengali n’est pas régulière. Souvent les syllabes consonantiques finale, qui ne portent pas de voyelle par défaut ne sont pas marquées par le ''hôshonto'' (par exemple le final ন dans মন {{IPA|[m'''o'''n]}} ou le median ম dans গামলা {{IPA|[ɡamla]}}). La représentation des autres voyelles associées que la voyelle par défaut {{IPA|[ɔ]}} peut être réalisée par une grande variété de voyelles [[diacritiques]] [[allographe]]s au- dessus, en- dessous, avant, après, ou même autour du graphème de base, afin de former ces syllabes omniprésentes, appelées [[Ligature (typographie)|ligatures]]. Ces allographes dépendants sont appelés ''kar''s (''matra''s en hindi). Par exemple, le graphème মি {{IPA|[mi]}} représente la syllabe /mi/, constituée de la consonne {{IPA|[m]}} et de la voyelle {{IPA|[i]}}, où{{IPA|[i]}} est représenté comme l’allographe diacritique ি (appelé ''i-kar''), qui est placé au début du graphème. Ainsi en est-il des graphèmes মা {{IPA|[ma]}}, মী {{IPA|[mi]}}, মু {{IPA|[mu]}}, মূ {{IPA|[mu]}}, মৃ {{IPA|[mri]}}, মে {{IPA|[me]}}/{{IPA|[mæ]}}, মৈ {{IPA|[moj]}}, মো {{IPA|[mo]}} and মৌ {{IPA|[mow]}} représentant la consonne {{IPA|[m]}} combinée avec les sept autres voyelles et les deux diphtongues. Ainsi l’écriture bengalie permet de représenter : * neuf [[voyelle]]s et deux [[diphthongue]]s ; * {{nombre|39|[[consonne]]s}} et autres modificateurs<ref name="akhor"/>. Comme l’écriture bengalie est un [[abugida]] ou un [[alphasyllabaire]], il existe deux possibilités de représenter les voyelles en bengali : * la forme indépendante, qui fait partie de la base même de l’écriture, afin de représenter une voyelle isolée ; * la forme dépendante, forme abrégée, dite allographe (cf explications ci-dessus). Afin de représenter une voyelle isolée, par exemple en début de mot devant une ou plusieurs consonnes ou dans certains cas après certaines consonnes, on utilisera la forme indépendante. Par exemple, dans মই {{IPA|[moj]}} « échelle » et dans ইলিশ {{IPA|[iliʃ]}} « poisson Hilsa », la forme indépendante de la voyelle ই est utilisée (cf. la forme dépendante ি). En plus du ''hôshonto'', trois autres diacritiques sont habituellement utilisés en bengali. Ce sont les diacritiques superposés ''chôndrobindu'' (ঁ) : * une unité suprasegmentale pour la [[nasalisation]] des voyelles (comme dans চাঁদ {{IPA|[tʃãd]}} « lune ») ; * l’''onushshôr'' postérieur (ং) indiquant la [[consonne occlusive nasale vélaire voisée]] {{IPA|[ŋ]}} (comme dans বাংলা {{IPA|[baŋla]}} « Bengali ») ; * le ''bishôrgo'' postérieur (ঃ) indiquant la [[consonne fricative glottale sourde]] {{IPA|[h]}} (comme dans উঃ! {{IPA|[uh]}} « aïe ! ») ou la [[gémination]] des consonnes consécutives (comme dans দুঃখ {{IPA|[dukʰːo]}} « peine, chagrin »). Les [[Alphasyllabaire bengali#Combinaisons de consonnes|consonnes combinées bengalies]] (যুক্তব্যঞ্জন ''juktobênjon'' en bengali) sont habituellement réalisées par des [[Ligature typographique|ligatures]] (যুক্তাক্ষর ''juktakkhor''), où la première consonne est mise au-dessus ou à gauche de celle qui la suit immédiatement. Dans ces ligatures, la forme des consonnes est souvent simplifiée et parfois même déformée au-delà de toute reconnaissance. Dans l’écriture bengalie, il y a environ {{nombre|285|ligatures}} de ce type notant des consonnes combinées. Bien qu’il existe [[Alphasyllabaire bengali#Combinaisons de consonnes|quelques formules visuelles]] pour construire certaines de ces ligatures, la plupart d’entre elles doivent être apprises. Récemment, afin de faciliter l’apprentissage des jeunes écoliers, des efforts ont été faits par les institutions scolaires dans les deux régions principales bengalophones (Bengale-Occidental et Bangladesh) pour amoindrir la nature opaque de nombreuses consonnes combinées, et il en résulte que les textes en bengali moderne commencent à contenir de plus en plus de forme graphiques « transparentes » pour les consonnes groupées, au sein desquelles la consonne constituante est apparente à la lecture dans la forme graphique. Cependant, puisque ce changement n’est pas étendu à toute la zone bengalophone et n’est pas suivi uniformément par le reste de la littérature imprimée bengalie, aujourd’hui les écoliers devraient apprendre à reconnaître les deux formes : les nouvelles « transparentes » et les anciennes « opaques ». Les marques de ponctuation du bengali, à l’exception de la barre verticale ''daŗi'' (|), l’équivalent bengali d’un [[Point (signe)|point]], ont été adoptées de celles des écritures occidentales pour un usage similaire<ref name="huq_sarkar"/>. Tandis que dans les écritures occidentales (latine, cyrillique, etc.) les lettres sont alignées sur une ligne inférieure invisible, les lettres bengalis s’accrochent à une barre horizontale visible appelée ''matra'' (à ne pas confondre avec sa signification ''matra'' en hindi, qui signifie la forme dépendante des voyelles hindis). La présence et l’absence de ''matra'' peut être importante. Par exemple, la lettre ত {{IPA|[tɔ]}} et le chiffre ৩ « 3 » ne sont différenciables que par la présence ou respectivement l’absence de ''matra'', comme pour les consonnes groupées ত্র {{IPA|[trɔ]}} et la voyelle indépendante এ {{IPA|[e]}}. L’écriture se base aussi sur les concepts de largeur et de hauteur des caractères (l’espace vertical entre ''matra'' visible et ligne inférieure invisible). Il n’y a pas encore de norme uniforme de classement des graphèmes bengalis. Des experts, en Inde, comme au Bangladesh, travaillent actuellement afin de résoudre ce problème. === Transparence orthographique === L’écriture bengalie a en général une [[Transparence orthographique|orthographe transparente]], c'est-à-dire dans la plupart des cas, le bengali s’écrit comme il se prononce, il y a correspondance entre les sons (phonèmes) et les lettres (graphèmes) du bengali. Cependant des inconsistances graphème-phonème apparaissent dans certains cas. Les principales sont les suivantes (Pour une liste détaillée de ces inconsistances, voir l’article [[Alphasyllabaire bengali]].). ==== Plusieurs lettres pour transcrire le même son ==== Malgré quelques modifications au {{s-|XIX|e}}, le système orthographique bengali reste fondé sur celui du sanskrit<ref name="huq_sarkar"/>, ce qui ne rend pas compte des sons émergeant du langage parlé. Par exemple, il y a trois graphèmes de base (শ, ষ et স) pour la [[consonne fricative post-alvéolaire sourde]] {{API|[ʃ]}}. Identiquement, il existe deux graphèmes (জ et য) pour la [[consonne affriquée post-alvéolaire voisée]] {{API|[dʒ]}}. De plus, le graphème qui était prononcé et écrit comme la consonne nasale rétroflexe ণ {{IPA|[ɳ]}} est prononcée maintenant comme une consonne alvéolaire {{IPA|[n]}} sans que l’orthographe ne reflète ce changement. ==== Consonnes combinées ==== De nombreuses consonnes combinées transcrivent des sons différents de leurs combinaisons de consonnes. Par exemple, la combinaison des consonnes ক্ {{API|[k]}} et ষ {{API|[ʃɔ]}} est réalisée graphiquement par ক্ষ et est prononcée {{IPA|[kʰːo]}}, {{IPA|[kʰo]}}, ou même {{IPA|[kʰɔ]}}. Exemples : রুক্ষ {{IPA|[rukʰːo]}} « rude », ক্ষতি {{IPA|[kʰot̪i]}} « perte » ou ক্ষমতা {{IPA|[kʰɔmot̪a]}} « pouvoir »), selon la position de la combinaison dans le mot. ==== Voyelle inhérente ==== Une consonne qui n’est pas accompagnée d’une voyelle dépendante est suivie de la voyelle inhérente qui se prononce, selon les cas, [o] ou [ɔ] ou n’est pas prononcée. Bien que quelques règles permettent parfois de deviner quelle prononciation est la bonne (par exemple, c’est [o] pour la voyelle inhérente d’une consonne conjointe en fin de mot), il faut généralement l’apprendre par cœur. En outre, la voyelle ও se prononce également [o], ce qui fait que ce son peut être représenté soit par ও, soit par la voyelle inhérente. De plus, deux consonnes consécutives à l’oral peuvent être représentées par une combinaison de consonnes ou deux consonnes l’une après l’autre (et dans ce cas, la première n’a pas de voyelle inhérente). Cependant, dans ce cas, la morphologie permet parfois de savoir qu’il ne faut pas utiliser de consonne conjointe. === Autres utilisations === L’écriture bengalie, avec quelques petites modifications, est utilisée aussi pour écrire l’[[assamais]]. Le [[meitei]], une langue [[Tibéto-birman|tibéto-birmane]] utilisée dans l’État indien [[Manipur]], est écrite dans l’alphasylalbaire bengali depuis des siècles, malgré la récente résurgence de l’[[Écriture meitei mayek|écriture Meitei Mayek]] (un abugida meitei). L’écriture bengalie a été adoptée pour écrire le [[sylheti]], remplaçant la vieille écriture sylheti Nagori<ref name="sylnagri">{{lien brisé|url=http://www.banglapedia.org/httpdocs/HT/S_0656.HTM}}</ref>. === Romanisation === {{Article détaillé|Alphasyllabaire bengali#Romanisation}} Plusieurs conventions existent pour romaniser les langues indiques, dont le bengali. Celles-ci utilisent l’« Alphabet International pour la Translittération du Sanskrit » ou [[IAST]] (basé sur les diacritiques)<ref name=IAST1>{{lien web | url = http://www.sanskrit-sanscrito.com.ar/english/sanskrit/sanskrit3.html | titre = Learning International Alphabet of Sanskrit Transliteration | consulté le = 20 novembre 2006 | série = Sanskrit 3 - Learning transliteration | éditeur = Gabriel Pradiipaka & Andrés Muni }}.</ref>, « Translittération des langues indiennes » ou [[ITRANS]] (alphabets de majuscules d'utilisations convenus pour les claviers [[ASCII]])<ref name=ITRANS1>{{lien web | url = http://www.aczoom.com/itrans/ | titre = ITRANS - Indian Language Transliteration Package | consulté le = 20 novembre 2006 | éditeur = Avinash Chopde }}.</ref>, et le [[Système de romanisation de la bibliothèque nationale de Calcutta]]<ref name=NatLib>{{lien web|format électronique=pdf | url = http://varamozhi.sourceforge.net/iscii91.pdf | titre = Annex-F: Roman Script Transliteration | consulté le = 20 novembre 2006 | jour = 1999-04-01 | série = Indian Standard: Indian Script Code for Information Interchange - ISCII | éditeur = [[Bureau of Indian Standards]] | pages = 32 }}</ref>. Pour la [[romanisation (écriture)|romanisation]] du bangla, il faut distinguer la [[translittération]] de la [[transcription (linguistique)|transcription]]. La translittération est orthographique (l’orthographe originelle peut être retrouvée), tandis que la transcription est phonétique (la prononciation peut être reproduite). Ainsi pour le bangla, la translittération et la transcription seront différente, comme l’anglais ne possédait pas les sons du bangla et que la prononciation ne reflète pas complètement l’orthographe. == Phonologie == Pour chaque phonème, la prononciation ([[Alphabet phonétique international|API]]), le caractère bengali et la romanisation ([[ISO 15919]]) sont indiqués. === Voyelles === {| class="wikitable" !&nbsp;|| colspan="3" |[[Voyelles antérieures|Antérieures]]|| colspan="3" |[[Voyelle postérieure|Postérieures]] |- style="text-align:center" ![[Voyelle fermée|Fermées]] |{{MSAPI|i}} |ই/ঈ |i/ī||{{MSAPI|u}} |উ/ঊ |u/ū |- style="text-align:center" ![[Voyelle mi-fermée|Mi-fermées]] |{{MSAPI|e}} |এ |e||{{MSAPI|o}} |ও |o |- style="text-align:center" ![[Voyelle mi-ouverte|Mi-ouvertes]] |{{MSAPI|ɛ}} |অ্যা |ê||{{MSAPI|ɔ}} |অ |ô |- style="text-align:center" ![[Voyelle ouverte|Ouvertes]] |{{MSAPI|a}} |আ |a|| colspan="3" | |} === Voyelles [[Voyelle nasale|nasalisées]] === {| class="wikitable" ! || colspan="3" |Antérieures|| colspan="3" |Postérieures |- style="text-align:center" !Fermées |{{MSAPI|ĩ}} |ইঁ/ঈঁ |im̐/īm̐||{{MSAPI|ũ}} |উঁ/ঊঁ |um̐/ūm̐ |- style="text-align:center" !Mi-fermées |{{MSAPI|ẽ}} |এঁ |em̐|| {{MSAPI|õ}} |ওঁ |om̐ |- style="text-align:center" !Mi-ouvertes |{{MSAPI|ɛ̃}} |এ্যাঁ/অ্যাঁ |êm̐||{{MSAPI|ɔ̃}} |অঁ |ôm̐ |- style="text-align:center" !Ouvertes |{{MSAPI|ã}} |আঁ |am̐|| colspan="3" | |} === Consonnes === {| class="wikitable" ! colspan="2" |&nbsp; ! colspan="3" |[[Consonne labiale|Labiales]] ! colspan="3" |[[Consonne dentale|Dentales]] ! colspan="3" |[[Consonne alvéolaire|Alvéolaires]] ! colspan="3" |[[Consonne rétroflexe|Rétroflexes]] ! colspan="3" |[[Consonne post-alvéolaire|Post-alvéolaires]] ! colspan="3" |[[Consonne palatale|Palatales]] ! colspan="3" |[[Consonne vélaire|Vélaires]] ! colspan="3" |[[Consonne glottale|Glottales]] |- | colspan="2" |[[Consonne nasale|'''Nasales''']] |{{MSAPI|m}} |ম | m |{{MSAPI|n}} |ন/ণ/ঞ |n/ṇ/ñ | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|ŋ}} |ঙ |ng | colspan="3" | |- | rowspan="4" |'''[[Consonne occlusive|Occlusives]] et [[Consonne affriquée|Affriquées]]''' |''sourdes'' |{{MSAPI|p}} |প | p |{{MSAPI|t}} |ত |t | colspan="3" | |{{MSAPI|ʈ}} |ট |ṭ |{{MSAPI|t͡ʃ}} |চ |c | colspan="3" | |{{MSAPI|k}} |ক | k | colspan="3" | |- |''aspirées'' |{{MSAPI|pʰ}} |ফ |ph |{{MSAPI|tʰ}} |থ |th | colspan="3" | |{{MSAPI|ʈʰ}} |ঠ |ṭh |{{MSAPI|t͡ʃʰ}} |ছ |ch | colspan="3" | |{{MSAPI|kʰ}} |খ |kh | colspan="3" | |- |''voisées'' |{{MSAPI|b}} |ব | b |{{MSAPI|d}} |দ |d | colspan="3" | |{{MSAPI|ɖ}} |ড |ḍ |{{MSAPI|d͡ʒ}} |জ/য |j/y | colspan="3" | |{{MSAPI|ɡ}} |গ |g | colspan="3" | |- |''murmurées'' |{{MSAPI|bʱ}} |ভ |bh |{{MSAPI|dʱ}} |ধ |dh | colspan="3" | |{{MSAPI|ɖʱ}} |ঢ |ḍh |{{MSAPI|d͡ʒʱ}} |ঝ |jh | colspan="3" | |{{MSAPI|ɡʱ}} |ঘ |gh | colspan="3" | |- | colspan="2" |[[Consonne fricative|'''Fricatives''']] |{{MSAPI|f}} |ফ |f | colspan="3" | |{{MSAPI|s}} |স |s | colspan="3" | |{{MSAPI|ʃ}} |ষ/শ |ṣ/ś | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|ɦ~h}} |হ |h |- | rowspan="2" |'''[[Consonne battue|Battues]]''' |''voisées'' | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|r~ɾ}} |র |r |{{MSAPI|ɽ}} |ড় |ṛ | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | |- |''murmurées'' | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|ɽʱ}} |ঢ় |ṛh | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | | colspan="3" | |- | colspan="2" |[[Consonne spirante|'''Spirantes''']] | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|l}} |ল |l | colspan="3" | | colspan="3" | |{{MSAPI|j~e̯}} |য় |ẏ | colspan="3" | | colspan="3" | |} == Numération == La numération bengalie est un [[système de numération]] décimal. {| class="wikitable" style="text-align:center;width:30%;" |- !Chiffre en bengali||[[Système de numération indo-arabe|Chiffre indo-arabe]]|| Écriture en bengali || Écriture en bengali romanisée |- |{{lang|bn|০}}||[[0 (nombre)|0]]||{{lang|bn|শূন্য}}|| shunnô |- |{{lang|bn|১}}||[[1 (nombre)|1]]||{{lang|bn|এক}}|| æk |- |{{lang|bn|২}}||[[2 (nombre)|2]]||{{lang|bn|দুই}}|| dui |- |{{lang|bn|৩}}||[[3 (nombre)|3]]||{{lang|bn|তিন}}|| tin |- |{{lang|bn|৪}}||[[4 (nombre)|4]]||{{lang|bn|চার}}|| char |- |{{lang|bn|৫}}||[[5 (nombre)|5]]||{{lang|bn|পাঁচ}}|| pãch |- |{{lang|bn|৬}}||[[6 (nombre)|6]]||{{lang|bn|ছয়}}|| chhôy |- |{{lang|bn|৭}}||[[7 (nombre)|7]]||{{lang|bn|সাত}}|| shat |- |{{lang|bn|৮}}||[[8 (nombre)|8]]||{{lang|bn|আট}}|| at |- |{{lang|bn|৯}}||[[9 (nombre)|9]]||{{lang|bn|নয়}}|| nôy |- |{{lang|bn|১০}} |[[10 (nombre)|10]] |{{lang|bn|দশ}} |dôsh |- |{{lang|bn|১১}} |[[11 (nombre)|11]] |{{lang|bn|এগার}} |ægarô |- |{{lang|bn|১২}} |[[12 (nombre)|12]] |{{lang|bn|বারো}} |baro |- |{{lang|bn|২০}} |[[20 (nombre)|20]] |{{lang|bn|কুড়ি (বিশ)}} |kuri (bish) |- |{{lang|bn|২১}} |[[21 (nombre)|21]] |{{lang|bn|একুশ}} |ækush |- |{{lang|bn|৩০}} |[[30 (nombre)|30]] |{{lang|bn|ত্রিশ}} |trish |- |{{lang|bn|৪০}} |[[40 (nombre)|40]] |{{lang|bn|চল্লিশ}} |chôllish |- |{{lang|bn|৫০}} |[[50 (nombre)|50]] |{{lang|bn|পঞ্চাশ}} |pônchash |- |{{lang|bn|৬০}} |[[60 (nombre)|60]] |{{lang|bn|ষাট}} |shaṭ |- |{{lang|bn|৭০}} |[[70 (nombre)|70]] |{{lang|bn|সত্তর}} |shôttôr |- |{{lang|bn|৮০}} |[[80 (nombre)|80]] |{{lang|bn|আশি}} |ashi |- |{{lang|bn|৯০}} |[[90 (nombre)|90]] |{{lang|bn|নব্বই}} |nôbbôi |- |{{lang|bn|১০০}} |[[100 (nombre)|100]] |{{lang|bn|শত}} |shôtô |- |{{lang|bn|১০০০}} |[[1000 (nombre)|{{formatnum:1000}}]] |{{lang|bn|হাজার (সহস্র)}} |hajar (shôhôshrô) |- |{{lang|bn|১০০০০}} |[[10000 (nombre)|{{formatnum:10000}}]] |{{lang|bn|দশ হাজার}} |dôsh hajar |- |{{lang|bn|১০০০০০}} |[[100000 (nombre)|{{formatnum:100000}}]] |{{lang|bn|লক্ষ (লাখ)}} |lôkkhô (lakh) |- |{{lang|bn|১০০০০০০}} |[[1000000 (nombre)|{{formatnum:1000000}}]] |{{lang|bn|দশ লক্ষ}} |dôsh lôkkhô |- |{{lang|bn|১০০০০০০০}} |{{formatnum:10000000}} |{{lang|bn|কোটি}} |kuti |- |{{lang|bn|১০০০০০০০০}} |{{formatnum:100000000}} |{{lang|bn|দশ কোটি}} |dôsh kuti |- |{{lang|bn|১০০০০০০০০০}} |[[1000000000 (nombre)|{{formatnum:1000000000}}]] |{{lang|bn|শঙ্খ}} |shôngkhô |} == Notes et références == {{Traduction/Référence |lang1=en|art1=Bengali language|id1=353306775|type=note |lang2=en|art2=Bengali numerals|id2=662836007 }} {{Références nombreuses|taille=35}} == Voir aussi == {{wiktionnaire langue|bn|bengali}} {{interwiki|bn|bengali}} {{catégorie principale|Langue bengalie}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=bn |prénom1=M. |nom1=Alam |titre=Bhasha Shourôbh : Bêkorôn O Rôchona (The Fragrance of Language : Grammar and Rhetoric) |éditeur=S. N. Printers, Dhaka |année=2000 }}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Shaheen Sardar|nom1=Ali|prénom2=Javaid|nom2=Rehman|titre=Indigenous Peoples and Ethnic Minorities of Pakistan|sous-titre=Constitutional and Legal Perspectives|éditeur=Routledge|année=2001|pages totales=184|isbn=0-7007-1159-7|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=CFn-DAa_iVEC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur institutionnel=Asiatic Society of Bangladesh |titre=Banglapedia, the national encyclopedia of Bangladesh |éditeur=Asiatic Society of Bangladesh, Dhaka |année=2003 }}. * {{chapitre |langue=en |auteurs ouvrage=Jane Gary et Carl Rubino (dir.) |nom1=Bhattacharya |prénom1=Tanmoy |titre chapitre=Bengali |titre ouvrage=Encyclopedia of World's Languages: Past and Present (Facts About the World's Languages) |éditeur=WW Wilson, |lieu=New York |année=2000 |isbn=0-8242-0970-2}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=C. |nom1=Baxter |titre=Bangladesh, From a Nation to a State |éditeur=Westview Press |année=1997 |isbn=0-8133-3632-5}}. * {{Ouvrage |langue=it |prénom1=Eros |nom1=Bonazzi |titre=Grammatica Bengali |éditeur=Libreria Bonomo Editrice |année=2008 |pages totales=382 |isbn=978-88-6071-017-8}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=G. |nom1=Cardona |prénom2=D. |nom2=Jain |titre=The Indo-Aryan languages |éditeur=RoutledgeCurzon, London |année=2003 }}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=S. K. |nom1=Chatterji |titre=The Origin and Development of the Bengali Language |éditeur=Calcutta Univ. Press |année=1926 }}. * {{article |langue=en |nom1=Chatterji |prénom1=S. K. |titre=Bengali Phonetics |périodique=Bulletin of the [[School of Oriental and African Studies]] |année=1921}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh|nom1=Chisholm|titre=The Encyclopædia Britannica : A Dictionary of Arts, Sciences, Literature and General Information|éditeur=Cambridge, England ; New York : At the University Press|année=1910|oclc=266598}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bernard |nom1=Comrie |prénom2=M. H. |nom2=Klaiman |titre=The World's Major Languages |éditeur=Croon Helm, Londres et Sydney |année=1987 |isbn=0-19-506511-5}}. * {{article |langue=en |nom1=Ferguson |prénom1=C. A. |nom2=Chowdhury |prénom2=M. |titre=The Phonemes of Bengali |périodique=Language |volume=36 |numéro=1 |année=1960}}. * {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Elvira |nom1=Friedrich |titre=Einführung in die indischen Schriften, {{2e}} partie Gujarati, Gurmukhi, Bengali, Oriya |éditeur=H. Buske |lieu=Hambourg |année=2002 |pages totales=206 |isbn=3-87548-219-0}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Gopal |nom1=Haldar |traducteur=Tista Bagchi |titre=Languages of India |éditeur=National Book Trust, India |année=2000 |pages totales=194 |isbn=81-237-2936-7}}. * {{article |langue=en |nom1=Hayes |prénom1=B. |nom2=Lahiri |prénom2=A. |titre=Bengali intonational phonology |périodique=Natural Language & Linguistic Theory |éditeur=Springer Science |année=1991}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Arthur Berriedale|nom1=Keith|titre=The Sanskrit Drama|éditeur=Motilal Banarsidass Publ|lieu=New Delhi|année=1998|pages totales=405|isbn=81-208-0977-7|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=sfqRhylNBpwC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Rainer |nom1=Krack |titre=Kauderwelsch, Bengali Wort für Wort. |éditeur=Reise Know-How |année=2000 |isbn=3-89416-513-8}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=C. |nom1=Masica |titre=The Indo-Aryan Languages |éditeur=Cambridge Univ. Press |année=1991 }}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=W. |nom1=Radice |titre=Teach Yourself Bengali |sous-titre=A Complete Course for Beginners |éditeur=NTC/Contemporary Publishing Company |année=1994 |isbn=0-8442-3752-3}}. * {{Ouvrage |langue=bn |prénom1=Pabitra |nom1=Sarkar |titre=Bangla Bôlo (« Parle le bengali ») |éditeur=Proma prokashoni |année=1990 }} * {{article |langue=en |nom1=Ray |prénom1=P. |nom2=Hai |prénom2=M. A. |nom3=Ray |prénom3=L. |titre=Bengali language handbook |périodique=Center for Applied Linguistics, Washington |année=1966|asin=B000B9G89C}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=D. |nom1=Sen |titre=Bengali Language and Literature |éditeur=International Centre for Bengal Studies, Calcutta |année=1996 }}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Natubhai|nom1=Shah|titre=Jainism|sous-titre=The World of Conquerors|éditeur=Sussex Academic Press|lieu=Brighton|année=1998|pages totales=322|isbn=1-898723-31-1}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Rabindranath|nom1=Tagore|prénom2=Sisir Kumar|nom2=Das|titre=The English Writings of Rabindranath Tagore|éditeur=Sahitya Akademi|lieu=New Delhi|année=1996|pages totales=1020|isbn=81-260-0094-5}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=A. J.|nom1=Wilson|prénom2=D.|nom2=Dalton|titre=The States of South Asia : Problems of National Integration. Essays in Honour of W. H. Morris-Jones|éditeur=University of Hawaii Press|année=1982|isbn=0-8248-1183-6}}. * {{Ouvrage |langue=de |prénom1=Dusan |nom1=Zbavitel |titre=Lehrbuch des Bengalischen |éditeur=J. Groos |lieu=Heidelberg |année=1996 |réimpression=2e, 1996 |pages totales=173 |isbn=978-3-87276-142-2 |isbn2=3-87276-142-0}}. === Articles connexes === * [[linguistique]] ** [[liste de langues]] *** [[langues par famille]] **** [[langues indo-européennes]] ***** [[langues indo-iraniennes]] ****** [[langues indo-aryennes]] *** [[langues par zone géographique]] **** [[langues en Inde]] * [[Écritures indiennes et informatique]] * [[Littérature bengalie]] * {{Lien|langue=en|trad=Bengali theatre|fr=Théâtre bengali}} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-livre.php3?id_ouvrage=1608&texte_aff=infocomp La langue bengalie (données linguistiques et bibliographie)] * [http://www.dictionaric.com/nouveau_site/index.php?action=bengali Dictionnaire gratuit bengali-français-bengali (Auteur Patrick Jouannès)] {{Palette|Histoire du Bengale et du Bangladesh}} {{Portail|langues|Bengale-Occidental|Bangladesh}} [[Catégorie:Langue bengalie|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue indique orientale]] [[Catégorie:Langue ayant des voyelles nasales]] [[Catégorie:Langue officielle]] [[Catégorie:Langue au Bangladesh]] [[Catégorie:Langue en Inde]] [[Catégorie:Langue au Bengale-Occidental]] [[Catégorie:Langue au Tripura]] [[Catégorie:Langue en Assam]] [[Catégorie:Langue dans les îles Andaman-et-Nicobar]] [[Catégorie:Langue au Jharkhand]] [[Catégorie:Langue au Mizoram]] [[Catégorie:Langue au Meghalaya]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Boris%20Karloff
Boris Karloff
{{Voir homophones|Boris Karlov}} {{Infobox Cinéma (personnalité) | couleur = artiste | nom = Boris Karloff | image = Borris Karloff still.jpg | upright = 1.33 | légende = Boris Karloff, probablement dans les années 1940. | nom de naissance = William Henry Pratt | surnom = | date de naissance = {{Date de naissance|23|11|1887}} | lieu de naissance = [[Dulwich]], [[Londres]], ([[Angleterre]]) | nationalité = {{drapeau|Royaume-Uni}} [[Royaume-Uni|Britannique]] | date de mort = {{Date de décès|2|2|1969|23|11|1887|au cinéma}} | lieu de mort = [[Midhurst]], [[Sussex de l'Ouest]] ([[Angleterre]]) | profession(s) = [[Acteur]] | films notables = ''[[Frankenstein (film, 1931)|Frankenstein]]''<br>''[[La Fiancée de Frankenstein]]''<br>''[[Le Fils de Frankenstein]]''<br>''[[La Momie (film, 1932)|La Momie]]''<br>''[[La Patrouille perdue (film)|La Patrouille perdue]]'' | conjoint = | enfant = | site internet = | récompense = }} '''Boris Karloff''' est un [[acteur]] [[Royaume-Uni|britannique]], né le {{Date|23|novembre|1887}} à [[Dulwich]] (près de [[Londres]]) et mort le {{Date|2|février|1969|au cinéma}} à [[Midhurst]] ([[Sussex]]). Il est principalement connu pour avoir été la plus célèbre incarnation du [[monstre de Frankenstein]] dans le [[cinéma fantastique]] américain. == Biographie == === Origines === Boris Karloff<ref>C'est en se rendant en train chez l'imprésario Walter Kelly à Seattle en 1909 qu'il décide de changer de nom. Selon ses dires, le patronyme Karloff serait lié à la famille de sa mère tandis que le prénom Boris aurait été choisi pour son côté exotique</ref> naît sous le nom d'[[état civil]] de William Henry Pratt : il est le dernier-né de la famille, après sept garçons et une fille ; son père travaille à l'administration consulaire de l'[[Raj britannique|Inde anglaise]]. Ses parents meurent lorsqu'il est enfant et il est élevé par sa fratrie. Il est aussi le petit-neveu d’[[Anna Leonowens]], préceptrice des enfants du roi de [[Siam]]{{refnec}} === Carrière === [[Fichier:Frankenstein's monster (Boris Karloff).jpg|gauche|vignette|''[[La Fiancée de Frankenstein]]'' (1935).]] [[Fichier:Boris Karloff The Mummy.jpg|droite|vignette| ''[[La Momie (film, 1932)|La Momie]]'' (1932).]] [[Fichier:Boris Karloff as The Monster in Bride of Frankenstein film trailer.jpg|vignette|''[[La Fiancée de Frankenstein]]''.]] Émigré au Canada, comme [[ouvrier agricole]], Boris Karloff met du temps à percer à l'écran. À partir de 1916, il commence à faire de la figuration et entame finalement sa carrière à partir de 1919. En 1931, il finit par se faire remarquer en jouant dans ''[[Le Code criminel]]'' d'[[Howard Hawks]]. C'est cette même année que [[James Whale]] et le maquilleur Jack Pierce inventent le masque de Frankenstein qui collera à Karloff toute sa vie. Boris Karloff devint ainsi le célèbre acteur de [[Film d'horreur|films d'épouvante]] et [[Cinéma fantastique|fantastiques]] [[États-Unis|américains]]. Il joua dans de nombreux films, et c'est donc le rôle de la [[Monstre de Frankenstein|créature de ''Frankenstein'']] qui le rend célèbre en 1931, dans le [[Frankenstein (film, 1931)|film du même nom]] réalisé par James Whale et dans lequel il n'est pourtant mentionné au générique que par un point d'interrogation. Qu'importe : le public adore<ref name=":0">{{Lien web |titre=BORIS KARLOFF |url=http://cinememorial.com/Acteur_detail.php?id=11 |site=cinememorial.com |consulté le=2021-12-14}}</ref>. Acteur définitivement marqué par ce personnage hors normes auquel un visage anguleux et sévère convenait parfaitement, presque toute sa carrière sera consacrée aux personnages inquiétants, parfois dotés de pouvoirs surnaturels ou maléfiques. Dans cette perspective, il interprétera un nombre impressionnant de docteurs et professeurs aux pratiques bien peu conventionnelles. Il incarna le [[monstre de Frankenstein]] dans deux suites, ''[[La Fiancée de Frankenstein]]'' ([[1935 au cinéma|1935]]) et ''[[Le Fils de Frankenstein]]'' ([[1939 au cinéma|1939]]) et retourna à plusieurs reprises au thème de Frankenstein, d'abord dans ''[[La Maison de Frankenstein]]'' ([[1944 au cinéma|1944]]) où il interpréta un rôle de [[savant fou]] tout en donnant la réplique à [[Glenn Strange]] qui avait repris le rôle de la créature et, plus tard, dans la [[série B]] ''[[Frankenstein contre l'homme invisible|Frankenstein contre l'Homme Invisible]]'' ([[1958 au cinéma|1958]]) où il joue cette fois le personnage du [[Victor Frankenstein|docteur Frankenstein]]. Il se fit aussi remarquer par ses talents d'acteur dramatique, notamment au théâtre dans la pièce ''[[Arsenic et Vieilles Dentelles]]'' de [[Joseph Kesselring]]. Il retrouve dans les années 1950 un certain succès avec le rôle du colonel March, sur le grand écran puis à la télévision. Un de ses derniers rôles, en 1966, fut celui d'une grand-mère excentrique ''(Mother Muffin)'' dans la série ''[[Annie, agent très spécial]]'' aux côtés de [[Robert Vaughn]] (Napoléon Solo) et [[Stefanie Powers]]. Cette même année, il joua également le rôle du Maharadjah de Karapur ({{Mr|Singh}}) dans l'épisode 2 de la deuxième saison des ''[[Les Mystères de l'Ouest|Mystères de l'Ouest]]'' (''[[Saison 2 des Mystères de l'Ouest#Épisode 2 : La Nuit du cobra d'or|La Nuit du Cobra d'Or]]''). Il tourna dans environ {{nobr|166 films}} qui, à l'en croire, ne lui ont apporté que peu de satisfactions en tant que comédien<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Tulard|auteur2=Grégory Alexandre|titre=Dictionnaire du cinéma|tome=2|titre tome=Les acteurs|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|R. Laffont]]|collection=Bouquins|année=2004|numéro d'édition=7|pages totales=1189|passage=590|isbn=978-2-221-10259-6}}</ref>. Il est représenté deux fois sur le [[Hollywood Walk of Fame|{{anglais|Walk of Fame}}]], son étoile pour le cinéma se trouvant au {{numéro|1735}} sur Vine street, celle pour la télévision au 6664 [[Hollywood Boulevard]]<ref name=":0" />. === Vie privée === Boris Karloff s'est marié cinq fois : en 1912 avec Olive de Wilton (actrice), en 1920 avec Montana Laurena Williams (musicienne), en 1924 avec Helene Vivian Soulee (danseuse), en 1930 avec Dorothy Stein (libraire) et en 1946 avec Evelyn Hope Helmore (éditrice de scénarios)<ref>Beverly Bare Buehrer, ''Boris Karloff: A bio-bibliography'' 1993 Greenwood Press {{ISBN|0-313-27715-X}}</ref>. == Filmographie == === Année 1919 === * [[1919 au cinéma|1919]] : ''[[The Lightning Raider|Par amour]] (The Lightning Raider)'' de [[George B. Seitz]] * 1919 : ''[[The Masked Rider (film, 1919)|The Masked Rider]]'' d' [[Aubrey M. Kennedy]] : un Mexicain au saloon * 1919 : ''[[Sa Majesté Douglas]]'' (''His Majesty, the American'') de [[Joseph Henabery]] : l'espion * 1919 : ''[[The Prince and Betty]]'', de [[Robert Thornby]] : rôle indéterminé === Années 1920 === [[Fichier:Boris Karloff The Deadlier Sex.jpg|vignette|Dans ''[[The Deadlier Sex|L'Argent et l'honneur]]'' (1920).]] {{colonnes|nombre=2| * [[1920 au cinéma|1920]] : ''[[The Deadlier Sex|L'Argent et l'honneur]] (The Deadlier Sex)'' de [[Robert Thornby]] : Jules Borney * 1920 : ''[[The Courage of Marge O'Doone|Le Courage de Marge]] (The Courage of Marge O'Doone)'' de [[David Smith (réalisateur)|David Smith]] : Tavish * 1920 : ''[[Le Dernier des Mohicans (film, 1920)|Le Dernier des Mohicans]]'' ({{langue|en|''The Last of the Mohicans''}}) de [[Clarence Brown]] et [[Maurice Tourneur]] : un Indien * [[1921 au cinéma|1921]] : ''[[The Hope Diamond Mystery]]'' de [[Stuart Paton]] : le prêtre de de Kama-Sita / Dakar * 1921 : ''[[L'Inexorable]] (Without Benefit of Clergy)'' de [[James Young (réalisateur)|James Young]] : Ahmed Khan * 1921 : ''[[Cheated Hearts|Le Mystérieux cambrioleur]] (Cheated Hearts)'' d'[[Hobart Henley]] : Nei Hamid * 1921 : ''[[The Cave Girl|Au bord du gouffre]] (The Cave Girl)'' de [[Joseph Franz]] : Baptiste * [[1922 au cinéma|1922]] : ''[[Nan of the North]]'' de [[Duke Worne]] : rôle indéterminé * 1922 : ''[[The Infidel]]'' de [[James Young (réalisateur)|James Young]] : le Nabob * 1922 : ''[[The Man from Downing Street]]'' d'[[Edward José]] : le maharajah Jehan * 1922 : ''[[The Altar Stairs]]'' de [[Lambert Hillyer]] : Hugo * 1922 : ''[[The Woman Conquers]]'' de [[Tom Forman]] : Raoul Maris * 1922 : ''[[Omar the Tentmaker]]'' de [[James Young (réalisateur)|James Young]] : l'imam Mowaffak * [[1923 au cinéma|1923]] : ''[[Un gentilhomme d'Amérique]]'' (''The Gentleman from America'') de [[Edward Sedgwick]] : petit rôle * 1923 : ''[[The Prisoner (film, 1923)|The Prisoner]]'' de [[Jack Conway]] : le prince Kapolski * [[1924 au cinéma|1924]] : ''{{Lien|langue=en|trad=The Hellion}}'' de [[Bruce M. Mitchell]] : le hors-la-loi * 1924 : ''[[Riders of the Plains]]'' de [[Jacques Jaccard]] * 1924 : ''{{Lien|langue=en|trad=Dynamite Dan (film)|fr=Dynamite Dan}}'' de [[Bruce M. Mitchell]] : Tony Garcia * [[1925 au cinéma|1925]] : ''{{Lien|langue=en|trad=Forbidden Cargo (1925 film)|fr=Forbidden Cargo (film, 1925)|texte=Forbidden Cargo}}'' de [[Tom Buckingham]] : Pietro Castillano * 1925 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Prairie Wife}}'' d'[[Hugo Ballin]] : Diego * 1925 : ''[[Nuits parisiennes]]'' (''Parisian Nights'') d'[[Alfred Santell]] : Pierre * 1925 : ''{{Lien|langue=en|trad=Lady Robinhood}}'' de [[Ralph Ince]] : Cabraza * 1925 : ''[[La Frontière humaine]]'' (''Never the Twain Shall Meet''), de [[Maurice Tourneur]] : petit rôle * 1925 : ''{{Lien|langue=en|trad=Perils of the Wild}}'' de [[Francis Ford]] * 1926 '': Le Mécano de la Générale, avec Buster Keaton'' * [[1926 au cinéma|1926]] : ''{{Lien|langue=en|trad=The Greater Glory}}'' de Curt Rehfeld : l'aiguiseur de ciseaux * 1926 : ''[[Le Signal dans la nuit]]'' de [[Lynn Reynolds]] et Clifford Smith : un voleur * 1926 : ''[[L'Honneur de son fils]] (Her Honor, the Governor)'' de [[Chester Withey]] : Snipe Collins * 1926 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Bells (1926 film)|fr=The Bells (film, 1926)|texte=The Bells}}'' de [[James Young (réalisateur)|James Young]] : le magnétiseur * 1926 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Golden Web}}'' : Dave Sinclair * 1926 : ''{{Lien|langue=en|trad=Flames (1926 film)|fr=Flames (film, 1926)|texte=Flames}}'' de [[Lewis H. Moomaw]] : Blackie Blanchette * 1926 : ''[[Le Corsaire masqué]] (The Eagle of the Sea)'', de [[Frank Lloyd]] : un pirate * 1926 : ''[[The Nickel-Hopper]]'' de [[F. Richard Jones]] : Masher du salon de danse * 1926 : ''{{Lien|langue=en|trad=Flaming Fury (1926 film)|fr=Flaming Fury}}'' de [[James Patrick Hogan]] : Gaspard * 1926 : ''[[Vaincre ou mourir (film, 1926)|Vaincre ou mourir]]'' (''{{langue|en|Old Ironsides}}'') de [[James Cruze]] : un garde sarrasin * 1926 : ''{{Lien|langue=en|trad=Valencia (1926 film)|fr=Valencia (film, 1926)|texte=Valencia}}'' de [[Dimitri Buchowetzki]] : Bit * [[1927 au cinéma|1927]] : ''[[Quelle averse !]]'' d'[[Edward F. Cline]] : Crook * 1927 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Princess from Hoboken}}'' d'[[Allen Dale]] : Pavel * 1927 : ''[[Tarzan and the Golden Lion (film)|Tarzan and the Golden Lion]]'' de [[J. P. McGowan]] : Owaza * 1927 : ''[[The Meddlin' Stranger]]'', de [[Richard Thorpe]] : Al Meggs * 1927 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Phantom Buster}}'' de [[William Bertram]] : Ramon * 1927 : ''[[Soft Cushions]]'' d'[[Edward F. Cline]] : le chef des conspirateurs * 1927 : ''[[Two Arabian Knights]]'' de [[Lewis Milestone]] : le commissaire de bord * 1927 : ''[[The Love Mart]]'' de [[George Fitzmaurice]] : Fleming * [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[Sharp Shooters]]'' de [[John G. Blystone]] : le propriétaire du café * 1928 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Vanishing Rider}}'' de [[Ray Taylor]] : le truand * 1928 : ''[[Vultures of the Sea]]'', de [[Richard Thorpe]] : Grouchy * 1928 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Little Wild Girl}}'' de [[Frank S. Mattison]] : Maurice Kent * [[1929 au cinéma|1929]] : ''{{Lien|langue=en|trad=Burning the Wind}}'' de [[Herbert Blaché]] et [[Henry MacRae]] : Pug Doran * 1929 : ''[[The Fatal Warning]]'', de [[Richard Thorpe]] : Mullins * 1929 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Devil's Chaplain}}'' de [[Duke Worne]] : Boris * 1929 : ''[[Two Sisters]]'' de [[Scott Pembroke]] : Cecil * 1929 : ''{{Lien|langue=en|trad=Anne Against the World}}'' de [[Duke Worne]] * 1929 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Phantom of the North}}'' de [[Harry S. Webb]] : Jules Gregg * 1929 : ''[[Behind That Curtain]]'' d'[[Irving Cummings]] : le valet de Beetham * 1929 : ''[[The King of the Kongo]]'', de [[Richard Thorpe]] : Scarface Macklin * 1929 : ''[[Le Spectre vert]]'' (''The Unholy Night'') de [[Lionel Barrymore]] : Abdul, l'avocat }} === Années 1930 === {{colonnes|taille=30|1= * [[1930 au cinéma|1930]] : ''[[The Bad One]]'' de [[George Fitzmaurice]] : monsieur Gaston * 1930 : ''[[Le Démon de la mer]]'' (''The Sea Bat'') de [[Lionel Barrymore]] et [[Wesley Ruggles]] : un Corse * 1930 : ''[[The Utah Kid]]'', de [[Richard Thorpe]] : l'homme de main Baxter * [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Le Code criminel]]'' (''The Criminal Code'') de [[Howard Hawks]] : Ned Galloway * 1931 : ''[[King of the Wild]]'', de [[B. Reeves Eason]] et [[Richard Thorpe]] : Mustapha * 1931 : ''[[Cracked Nuts]]'' d'[[Edward F. Cline]] : Boris, le premier révolutionnaire * 1931 : ''[[The Vanishing Legion]]'' de [[Ford Beebe]] et [[B. Reeves Eason]] : (voix) * [[1931 au cinéma|1931]] : ''[[Son gosse]]'' (''Young Donovan's Kid'') de [[Fred Niblo]] : Cokey Joe * 1931 : ''[[Le Beau Joueur]]'' (''Smart Money'') d'[[Alfred E. Green]] : Sport Williams * 1931 : ''[[The Public Defender]]'' de [[J. Walter Ruben]] : le professeur * 1931 : ''[[I Like Your Nerve]]'' de [[William C. McGann]] : Luigi, majordome de Pacheco * 1931 : ''[[Graft (film, 1931)|Graft]]'' de [[Christy Cabanne]] : Joe Terry * 1931 : ''[[Five Star Final]]'' de [[Mervyn LeRoy]] : le révérend T. Vernon Isopod * 1931 : ''[[Le Passeport jaune]] (The Yellow Ticket)'' de [[Raoul Walsh]] : Orderly * 1931 : ''[[Le Génie fou]]'' (''The Mad Genius''), de [[Michael Curtiz]] : le père de Fedor * 1931 : ''[[The Guilty Generation]]'' de [[Rowland V. Lee]] : Tony Ricca * 1931 : ''[[Frankenstein (film, 1931)|Frankenstein]]'' de [[James Whale]] : le monstre * 1931 : ''[[Cette nuit ou jamais (film, 1931)|Cette nuit ou jamais]]'' (''Tonight or Never'') de [[Mervyn LeRoy]] : le serveur * [[1932 au cinéma|1932]] : ''[[Behind the Mask (film, 1932)|Behind the Mask]]'' de [[John Francis Dillon]] : Jim Henderson * 1932 : ''[[Business and Pleasure]]'' de [[David Butler (réalisateur)|David Butler]] : le sheik * 1932 : ''[[Scarface (film, 1932)|Scarface]]'' de [[Howard Hawks]] : Gaffney * 1932 : ''[[The Miracle Man (film, 1932)|The Miracle Man]]'' de [[Norman Z. McLeod]] : Nikko * 1932 : ''[[Cabaret de nuit (film, 1932)|Cabaret de nuit]]'' (''Night World'') de [[Hobart Henley]] : 'Happy' MacDonald * 1932 : ''[[Une soirée étrange]]'' (''The Old Dark House'') de [[James Whale]] : Morgan * 1932 : ''[[Le Masque d'or]]'' (''The Mask of Fu Manchu'') de [[Charles Brabin]] : {{Dr|Fu}} Manchu * 1932 : ''[[La Momie (film, 1932)|La Momie]]'' (''The Mummy''), de [[Karl Freund]] : Im-ho-tep, ''alias'' Ardath Bey * [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Le Fantôme vivant]]'' (''The Ghoul''), de [[T. Hayes Hunter]] : le professeur Morlant * [[1934 au cinéma|1934]] : ''[[La Patrouille perdue (film)|La Patrouille perdue]]'' (''The Lost Patrol''), de [[John Ford]] : Sanders * 1934 : ''[[La Maison des Rothschild]]'' (''The House of Rothschild''), d'[[Alfred L. Werker]] : le comte Ledrantz * 1934 : ''[[Le Chat noir (film, 1934)|Le Chat noir]]'' (''The Black Cat''), d'[[Edgar George Ulmer]] : Hjalmar Poelzig * 1934 : ''[[:en:Gift of Gab (film)|Gift of Gab]]'' : un [[caméo]] * [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[La Fiancée de Frankenstein]]'' (''Bride of Frankenstein''), de [[James Whale]] : le monstre * 1935 : ''[[Le Corbeau (film, 1935)|Le Corbeau]]'' (''The Raven''), de [[Lew Landers]] : Edmond Bateman * 1935 : ''[[Le Baron Gregor]]'' (''The Black Room'') de [[Roy William Neill]] : le baron Gregor de Bergmann / Anton de Bergmann * [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Le Rayon invisible (film, 1936)|Le Rayon invisible]]'' ({{lang|en|''The Invisible Ray''}}), de [[Lambert Hillyer]] : {{Dr|Janos}} Rukh * 1936 : ''[[Le Mort qui marche]]'' (''The Walking Dead''), de [[Michael Curtiz]] : John Ellman * 1936 : ''[[Juggernaut (film)|Juggernaut]]'' de [[Henry Edwards (acteur)|Henry Edwards]] : {{Dr|Victor}} Sartorius * 1936 : ''[[Cerveaux de rechange]] (The Man Who Changed His Mind)'' ou ''The Man Who Lived Again'', de [[Robert Stevenson (réalisateur)|Robert Stevenson]] : {{Dr|Laurience}} * 1936 : ''[[Charlie Chan à l'Opéra]]'' (''Charlie Chan at the Opera''), de [[H. Bruce Humberstone]] : Gravelle * [[1937 au cinéma|1937]] : ''[[Alerte la nuit]]'' (''Night Key''), de [[Lloyd Corrigan]] : David Mallory * 1937 : ''[[À l'est de Shanghaï (film, 1937)|À l'est de Shanghaï]]'' (''West of Shanghai''), de [[John Farrow]] : le général Wu Yen Fang * [[1938 au cinéma|1938]] : ''[[The Invisible Menace]]'', de [[John Farrow]] : {{Mr|Jevries}}, dit Dolman * 1938 : ''[[Mr. Wong, Detective]]'' : James Lee Wong * [[1939 au cinéma|1939]] : ''[[L'Île du Diable (film, 1939)|L'Île du Diable]]'' (''Devil's Island'') : {{Dr|Charles}} Gaudet * 1939 : ''[[Le Fils de Frankenstein]]'' (''Son of Frankenstein''), de [[Rowland V. Lee]] : le monstre * 1939 : ''[[Le Mystère de Mr Wong]]'' de [[William Nigh]] : James Lee Wong * 1939 : ''[[Mr. Wong in Chinatown]]'' de [[William Nigh]] : James Lee Wong * 1939 : ''[[Celui qui avait tué la mort]]'' (''The Man They Could Not Hang'') : {{Dr|Henryk}} Savaard * 1939 : ''[[La Tour de Londres (film, 1939)|La Tour de Londres]]'' (''Tower of London''), de [[Rowland V. Lee]] : Mord }} === Années 1940 === ==== Cinéma ==== {{colonnes|taille=30|1= * [[1940 au cinéma|1940]] : ''[[The Fatal Hour (film, 1940)|The Fatal Hour]]'' de [[William Nigh]] : James Lee Wong * 1940 : ''[[British Intelligence Service]]'' (''British Intelligence'') de [[Terry O. Morse]] : Valdar, dit Karl Schiller * 1940 : ''[[Vendredi 13 (film, 1940)|Vendredi 13]]'' (''Black Friday'') d'[[Arthur Lubin]] : {{Dr|Ernest}} Sovac) * 1940 : ''[[L'Homme que j'ai ressuscité]]'' (''The Man with Nine Lives'') de [[Nick Grinde]] : {{Dr|Leon}} Kravaal * 1940 : ''[[La Malédiction (film, 1940)|La Malédiction]]'' (''Doomed to Die'') de [[William Nigh]] : James Lee Wong * 1940 : ''[[Before I Hang]]'', de [[Nick Grinde]] : {{Dr|John}} Garth * 1940 : ''[[Le Singe tueur]]'' (''The Ape'') de [[William Nigh]] : {{Dr|Bernard}} Adrian * 1940 : ''[[La Villa des piqués]]'' (''You'll Find Out''), de [[David Butler (réalisateur)|David Butler]] : le juge Spencer Mainwaring * [[1941 au cinéma|1941]] : ''[[The Devil Commands]]'' d'[[Edward Dmytryk]] : {{Dr|Julian}} Blair * [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Le Château des loufoques]]'' (''The Boogie Man Will Get You'') de [[Lew Landers]] : le professeur Nathaniel Billings * [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[La Passion du docteur Hohner]]'' (''The Climax'') de [[George Waggner]] : {{Dr|Friedrich}} Hohner * 1944 : ''[[La Maison de Frankenstein]]'' (''House of Frankenstein'') d'[[Erle C. Kenton]] : {{Dr|Niemann}} * [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Le Récupérateur de cadavres]]'' (''The body snatcher'') de [[Robert Wise]] : le cocher John Gray * 1945 : ''[[L'Île des morts (film, 1945)|L'Île des morts]]'' (''Isle of the Dead'') de [[Mark Robson]] : le général Nikolas Pherides * [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Bedlam (film)|Bedlam]]'' de [[Mark Robson]] : {{Me|George}} Sims * [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[La Vie secrète de Walter Mitty (film, 1947)|La Vie secrète de Walter Mitty]]'' (''The Secret Life of Walter Mitty'') de [[Norman Z. McLeod]] : {{Dr|Hugo}} Hollingshead * 1947 : ''[[Des filles disparaissent]]'' (''Lured'') de [[Douglas Sirk]] : Charles van Druten * 1947 : ''[[Les Conquérants d'un nouveau monde]]'' (''Unconquered'') de [[Cecil B. DeMille]] : le chef Guyasuta * 1947 : ''[[Dick Tracy contre le gang]]'' (''Dick Tracy Meets Gruesome'') de [[John Rawlins]] : Gruesome * [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Le Sang de la terre]]'' (''Taps Roots''), de [[George Marshall (réalisateur)|George Marshall]] : Tishomingo * [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Le Rossignol et l'Empereur de Chine (film, 1948)|Le Rossignol et l'Empereur de Chine]]'' (''Cisaruv slavík'') de [[Jiří Trnka]] et Miloš Makovec : le narrateur dans la version américaine (voix) * 1949 : ''[[Deux nigauds chez les tueurs]]'' (''Abbott and Costello Meet the Killer, Boris Karloff'') de [[Charles Barton]] : Swami Talpur }} ==== Théâtre ==== * [[1941 au théâtre|1941]] à [[1944 au théâtre|1944]] : ''[[Arsenic et vieilles dentelles]]'' de [[Joseph Kesselring]], Fulton Theatre, Hudson Theatre * [[1948 au théâtre|1948]] : ''The Linden Tree'' de [[John Boynton Priestley]], Music box theatre === Années 1950 === ==== Cinéma ==== {{colonnes|taille=30|1= * [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Le Château de la terreur]]'' (''The Strange Door''), de [[Joseph Pevney]] : Voltan * [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Mystère du château noir|Le Mystère du Château noir]]'' (''The Black Castle''), de [[Nathan Juran]] : {{Dr|Meissen}} * [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Deux nigauds contre le Dr Jekyll et Mr Hyde]]'' (''Abbott and Costello Meet {{Dr}} Jekyll and Mr. Hyde''), de [[Charles Lamont]] : {{Dr|Henry}} Jekyll / {{Mr.|Hyde}} * [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Il Mostro dell'isola]]'' de [[Roberto Bianchi Montero]] : Don Gaetano * 1954 : ''[[Sabaka]]'' de Frank Ferrin : le général Pollegar * [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Voodoo Island]]'', de [[Reginald Le Borg]] : Phillip Knight * [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Grip of the Strangler]]'' de [[Robert Day]] : James Rankin * 1958 : ''[[Frankenstein contre l'homme invisible]]'' (''Frankenstein - 1970'') de [[Howard W. Koch]] : le baron Victor von Frankenstein * [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Corridors of Blood]]'' de [[Robert Day]] : {{Dr|Thomas}} Bolton }} ==== Télévision ==== * [[1951 à la télévision|1951]] : ''[[Tales of Tomorrow]]'' (série) * [[1954 à la télévision|1954-1956]] : ''Les Aventures du Colonel March'' : le colonel Perceval March (série, 21 épisodes) * [[1955 à la télévision|1955]] : ''[[A Connecticut Yankee (film, 1955)|A Connecticut Yankee]]'' : le roi Arthur ==== Théâtre ==== * [[1950 au théâtre|1950]] : ''[[Peter Pan (comédie musicale, 1950)|Peter Pan]]'', comédie musicale, musique [[Leonard Bernstein]] avec [[Jean Arthur]] === Années 1960 === ==== Cinéma ==== {{colonnes|taille=30|1= * [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Le Corbeau (film, 1963)|Le Corbeau]]'' (''The Raven''), de [[Roger Corman]] : {{Dr|Scarabus}} * 1963 : ''[[L'Halluciné]]'' (''The Terror''), de Roger Corman : le baron Victor Frederick Von Leppe * 1963 : ''[[Les Trois Visages de la peur]]'' (''I Tre volti della paura''), de [[Mario Bava]] : Gorca (segment ''The Wurdalak'') * [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Le croque-mort s'en mêle]]'' (''The Comedy of Terrors''), de [[Jacques Tourneur]] : Amos Hinchley * 1964 : ''[[Bikini Beach]]'', de [[William Asher]] : le vendeur d'art * [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Le Messager du diable]]'' (''Die, Monster, Die!''), de [[Daniel Haller]] : Nahum Witley * [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[The Ghost in the Invisible Bikini]]'' : le cadavre (Hiram Stokely) * 1966 : ''{{Lien|langue=en|trad=The Daydreamer (film)|fr=The Daydreamer}}'' de [[Jules Bass]] : le rat (voix) * [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Minuit sur le grand canal]]'' (''The Venetian Affair'') : {{Dr|Pierre}} Vaugiroud * 1967 : ''[[La Créature invisible]]'' (''The Sorcerers''), de [[Michael Reeves]] : le professeur Marcus Monserrat * [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[Macabre sérénade]]'' (''House of Evil'') : Matthias Morteval * 1968 : ''[[Curse of the Crimson Altar]]'' : le professeur John Marshe * 1968 : ''[[La Cible (film, 1968)|La Cible]]'' (''Targets''), de [[Peter Bogdanovich]] : Byron Orlok * [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Mad Monster Party?]]'' : le baron Boris von Frankenstein (voix) }} ==== Télévision ==== {{colonnes|taille=30|1= * [[1960 à la télévision|1960]] : ''[[The Secret World of Eddie Hodges]]'' : le capitaine Crochet * 1960 : ''[[Thriller (série télévisée)|Thriller]]'' : le présentateur * [[1962 à la télévision|1962]] : ''[[Le Procès Paradine (film, 1962)|Le Procès Paradine]]'' (''The Paradine Case'') : le juge Lord Thomas Horfield * [[1966 à la télévision|1966]] : ''[[Le Grincheux qui voulait gâcher Noël]]'' (''How the Grinch Stole Christmas!'') : le narrateur / le Grincheux * 1966 : ''[[Annie, agent très spécial]]'' (''The Girl from U.N.C.L.E.''), (série) - Saison 1 épisode 3 : la mère Muffin * 1966 : ''[[Les Mystères de l'Ouest]] (The Wild Wild West)'', (série) - Saison 2 épisode 2, [[Saison 2 des Mystères de l'Ouest#Épisode 2 : La Nuit du cobra d'or|''La Nuit du Cobra d'Or'']] ''(The Night of the Golden Cobra)'', d'[[Irving J. Moore]] : {{Mr.|Singh}} }} === Années 1970 === ;Filmographie posthume {{colonnes|taille=30|1= * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Le Collectionneur de cadavres]]'' (''El Coleccionista de cadáveres''), de [[Santos Alcover]] : Charles Badulescu * [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[La Muerte viviente]]'' : Carl van Molder / Damballah * 1971 : ''[[The Incredible Invasion]]'' : le professeur John Mayer * [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[The Fear Chamber]]'' : {{Dr|Carl}} Mandel }} == Hommage == * [[(101383) Karloff]], astéroïde nommé en son nom == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|Commons=Category:Boris Karloff}} === Bibliographie === * [[Noël Simsolo]], ''Boris Karloff'' (Anthologie du cinéma {{numéro|49}}, ''[[L'Avant-scène]]'' du Cinéma, Paris, {{date||novembre|1969}}, {{page|178, 192, 221}} * Jean-Pierre Avedon, ''100 ans et plus de cinéma fantastique et de science-fiction (Karloff Boris, p.526),'' éditions Rouge Profond, 2013 {{ISBN|978-2-915083-56-9}} === Liens externes === {{liens}} {{portail|cinéma britannique|cinéma américain|horreur|UK|Londres}} {{DEFAULTSORT:Karloff, Boris}} [[Catégorie:Nom de scène]] [[Catégorie:Acteur anglais]] [[Catégorie:Acteur anglais de doublage]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné la créature de Frankenstein]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné le docteur Frankenstein]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné le docteur Jekyll et M. Hyde]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné le Grinch]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné le roi Arthur]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné Raspoutine]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1887]] [[Catégorie:Naissance à Dulwich]] [[Catégorie:Décès en février 1969]] [[Catégorie:Décès dans le Sussex de l'Ouest]] [[Catégorie:Décès à 81 ans]] [[Catégorie:Personnalité britannique incinérée]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au Royaume-Uni]] [[Catégorie:Étudiant du King's College de Londres]] [[Catégorie:Hollywood Walk of Fame]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bembidion
Bembidion
{{Taxobox début | animal | ''Bembidion'' | Reitter Bembidion1.jpg | <!-- insérer une légende descriptive de l'image --> }} {{Taxobox | embranchement | Arthropoda }} {{Taxobox | sous-embranchement | Hexapoda }} {{Taxobox | classe | Insecta }} {{Taxobox | sous-classe | Pterygota }} {{Taxobox | infra-classe | Neoptera }} {{Taxobox | super-ordre | Endopterygota }} {{Taxobox | ordre | Coleoptera }} {{Taxobox | famille | Carabidae }} {{Taxobox | sous-famille | Trechinae }} {{Taxobox taxon | animal | genre | Bembidion | [[Pierre André Latreille|Latreille]], [[1802]] }} {{Taxobox fin}} ''{{dfn|Bembidion}}'' est un [[genre (biologie)|genre]] d'[[insecte]]s [[coléoptère]]s [[prédateur]]s de la famille des [[carabidé]]s, dont les adultes ont pour proies principalement des [[puceron]]s, des [[diptère]]s et des larves de [[coléoptère]]s sur les grandes cultures et les cultures légumières. == Espèces rencontrées en Europe == Selon {{Bioref|Faunaeur|2 janvier 2023}} : * ''[[Bembidion crassicorne]]'' Putzeys, 1872 * ''[[Bembidion humerale]]'' Sturm, 1825 * ''[[Bembidion quadrimaculatum]]'' (Linnaeus, 1761) * ''[[Bembidion quadripustulatum]]'' Audinet-Serville, 1821 {{Autres projets|commons=Category:Bembidion|wikispecies=Bembidion}} == Liens externes == * {{Faunaeur2 | bdffee9d-875c-4862-8454-af8c6166e2bd | ''Bembidion'' Latreille, 1802 | consulté le=15 mars 2023 }} *{{BioLib|taxon|3910|liste des sous-genres du genre ''Bembidion''}} *{{CatalogueofLife|8KVB5|''Bembidion'' Latreille, 1802|consulté le=2.01.2023}} == Notes et références == {{Références}} {{Portail|entomologie}} [[Catégorie:Genre de Coléoptères (nom scientifique)]] [[Catégorie:Trechinae]] [[Catégorie:Coléoptère décrit en 1802]] [[Catégorie:Taxon décrit par Pierre-André Latreille]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bahre%C3%AFn
Bahreïn
{{Résumé introductif trop long|date=avril 2024}} {{Voir homonymes|Bahreïn (homonymie)}} {{Infobox Pays | nom_français = Royaume de Bahreïn | nom_local = {{Langue|ar|مملكة البحرين}} | langue = ar | prononciation = Ar-Mamlakat al-Baḥrayn.oga | image_drapeau = Flag of Bahrain.svg | lien_drapeau = Drapeau de Bahreïn | image_blason = Coat of Arms of The Kingdom of Bahrain.svg | lien_blason = Armoiries de Bahreïn | image_carte = Map of Bahrain.svg | image_carte2 = Bahrain map-fr.svg | nom = Bahreïn | de = de | devise = | hymne_national = {{langue|ar|نشيد وطني بحريني}} | langue_hymne = [[arabe]] | transcription_hymne = [[Bahrainouna]] | traduction_hymne = Notre Bahreïn | audio_hymne = Bahraini Anthem.ogg | fête_nationale = {{date|16 décembre}} | fête_evt = Intronisation de l'émir [[Issa ben Salmane Al Khalifa]] ({{date-|1961}}) | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Arabe]] | capitale = [[Manama]] | coordonnées_capitale = {{coord|26|13|N|50|35|E}} | lien_villes = Liste de villes de Bahreïn | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Manama]] | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] | titre_dirigeant = [[Liste des souverains de Bahreïn|Roi]] | titre_dirigeant2 = [[Liste des Premiers ministres de Bahreïn|Premier ministre]] | nom_dirigeant = [[Hamed ben Issa Al Khalifa]] | nom_dirigeant2 = [[Salman ben Hamad Al Khalifa]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Bahreïn)|Assemblée nationale]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Conseil consultatif (Bahreïn)|Conseil consultatif]]<br>[[Conseil des représentants (Bahreïn)|Conseil des représentants]] | superficie_rang = 187 | superficie_totale = 765 | pourcentage_eau = 0 % | population_rang = 152 | population_totale = 1442659 | population_année = 2018<ref name="CIA TWF"/> | type_indépendance = | pays_indépendance = [[Fichier:Zand Dynasty flag.svg|20px]] [[Dynastie Zand|Perse]] (1783)<br>{{UK-d}} [[Royaume-Uni]] (1971) | date_indépendance = | type_formation = État de Bahreïn | date_formation = {{date|14|août|1971}} | type_formation2 = Royaume de Bahreïn | date_formation2 = {{date|14|février|2002}} | PIB_PPA = {{augmentation}} 87,150 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,77 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 44,169 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 13,63 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|29103.363|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 11,35 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|57424.103|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 7,56 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 5,5 % de la pop. active<br/>- 15,93 % | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|19.356 milliards}} de [[Dinar bahreïni|BHD]]<br/>+ 3,07 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 116,547 % du PIB<br/>- 9,29 % | gentilé = Bahreïnien | monnaie = [[Dinar bahreïni]] | code_monnaie = BHD | IDH_année = 2021 | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.875}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{35e}} | IDHI = | IDHI_année = | IDHI_rang = | Gini = | Gini_année = | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.181}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{46e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:42.0}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |sous-titre= |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |collection= |année=2022 |volume= |tome= |pages totales=192 |passage= |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{90e}} | fuseau_horaire = + 3 | iso3166-1 = BHR, BH | domaine_internet = [[.bh]] | indicatif_téléphonique = 973 | organisations = [[Organisation des Nations unies|ONU]], [[Organisation mondiale du commerce|OMC]], [[Ligue arabe]], [[Mouvement des non-alignés]], [[Organisation de la coopération islamique|OCI]], [[Conseil de coopération du Golfe|CCG]] | p1 = {{Empire ottoman}} }} {{arabe|'''Bahreïn'''|البحرين|al-baḥrayn {{prononciation|Ar-Bahrain-1.oga}}|{{MSAPI|/æl baħræjn/}}, littéralement {{citation|les deux mers}}}}, en forme longue {{arabe|le '''royaume de Bahreïn'''|مملكة البحرين|mamlakat al-baḥrayn {{prononciation|Ar-Mamlakat al-Baḥrayn.oga}}}}<ref name="CNIG">{{Ouvrage |titre=Pays, territoires et villes du monde juillet 2021 |auteur institutionnel=[[Commission nationale de toponymie]], conseil national de l'information géographique |jour=1 |mois=juillet |année=2022 |pages=34 |passage=3 |lire en ligne=http://cnig.gouv.fr/IMG/pdf/ptvm_1er-juillet-2021_ok.pdf | format = pdf |présentation en ligne=http://cnig.gouv.fr/ressources-toponymie-a10578.html |consulté le=18 janvier 2023}}.</ref>, est un petit [[État insulaire]] d'[[Arabie]], situé près de la côte ouest du [[golfe Persique]], au [[Moyen-Orient]]. L'[[île de Bahreïn]], qui est reliée à l'[[Arabie saoudite]] par la [[chaussée du roi Fahd]] vers l'ouest, constitue l'essentiel de son territoire. L'[[Iran]] se situe à environ {{nobr|200 kilomètres}} au nord et le [[golfe de Bahreïn]] sépare l'île de la [[péninsule]] du [[Qatar]] au sud-est. En 2010, la population bahreïnienne est estimée à {{unité|1234571|personnes}}, dont plus de {{unité|660000}} expatriés (soit 54 % de la population)<ref name="census2010">{{Lien web |langue=en |titre=Census Summary Result 2010 |url=http://www.cio.gov.bh/CIO_ARA/English/Publications/Census/2011%2009%2018%20Final%20English%20Census%202010%20Summary%20%20Results%20-%20Review%201.pdf |éditeur=Central Informatics Organisation |date=18 septembre 2011 |consulté le=27 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="CIA TWF">{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain |url=<!-- https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/ba.html -->https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bahrain/#geography |site=CIA |éditeur=The World Factbook |consulté le=28 novembre 2013}}.</ref>. Bahreïn a été l'un des lieux emblématiques de la [[Civilisations et cultures antiques|civilisation antique]] de [[Dilmun]], avant de tomber sous les dominations successives des [[empire]]s [[Empire parthe|parthe]] et [[Sassanides|sassanide]]. La région est convertie à l'[[islam]] en 628, ce qui en fait l'un des premiers pays musulmans. Après une période de domination par les [[Arabes]], Bahreïn est occupé par les [[Portugal|Portugais]] en 1521, avant d'être conquise par le [[Chah]] [[Abbas Ier le Grand|Abbas {{Ier}}]] de l'[[Empire perse]] des [[Séfévides]] en 1602. En 1783, la tribu arabe Bani Utbah, venue du [[Nejd|centre de la péninsule Arabique]], s'empare de l'île et le pays est depuis dirigé par la famille royale [[Al Khalifa]]. À la fin du {{s-|XIX}}, Bahreïn devient un [[protectorat]] [[Royaume-Uni|britannique]], et ce n'est qu'en 1971, à la suite du retrait britannique de la région à la fin des années 1960, que Bahreïn déclare son indépendance. Le pays se constitue en royaume sous l'impulsion de l'[[émir]] Hamed ben Issa al-Khalifa, qui devient le roi [[Hamed ben Issa Al Khalifa|Hamed II]]. Le système politique est une monarchie. À partir du début de l'année 2011, le pays a connu des [[Soulèvement bahreïnien|manifestations soutenues et répétées]] inspirées par les mouvements du [[Printemps arabe]], principalement menées par la population de confession [[chiisme|chiite]] (plus de 65 % de la population) et très vite rejointes par toutes les couches de la population : sunnites, riches, pauvres, hommes, femmes, adolescents. Mais l'enfermement du régime dans une répression de plus en plus sévère entraîne une escalade dans la violence de part et d'autre, avec le développement de groupes armés à l'action de plus en plus élaborée d'un côté, et une fermeture des options démocratiques toujours plus grande de l'autre<ref>{{Lien web |auteur=Claire Beaugrand |titre=Escalade de la violence au Bahreïn |url=http://orientxxi.info/magazine/escalade-de-la-violence-au-bahrein,0539 |périodique=Orient XXI |date=13 mars 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Claire Beaugrand |titre=Bahreïn : le pouvoir pousse à la confrontation violente |url=http://orientxxi.info/magazine/bahrein-le-pouvoir-pousse-a-la-confrontation-violente,1772 |périodique=Orient XXI |date=13 mars 2014}}</ref>. En 2021, le pays a un [[indice de développement humain]] très élevé (alors classé [[Liste des pays par IDH|{{35e}} du monde]])<ref name="hdr2021-22" /> et est reconnu par la [[Banque mondiale]] pour son économie à haut revenu (''{{langue|en|high-income economy}}'')<ref name="High-income economy">{{Lien web |langue=en |titre=High-income economies ($12,616 or more) |url=http://data.worldbank.org/about/country-classifications/country-and-lending-groups#High_income |éditeur=World Bank |consulté le=27 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="CIA TWF"/>. Bahreïn est membre de l'[[Organisation des Nations unies]], de l'[[Organisation mondiale du commerce]], de la [[Ligue arabe]], du [[Mouvement des non-alignés]], de l'[[Organisation de la coopération islamique]] et est l'un des membres-fondateurs du [[Conseil de coopération du Golfe]]. Le [[pétrole]] a été découvert à Bahreïn en 1932, pour la première fois sur la côte ouest du golfe. Depuis la fin du {{s-|XX}}, le pays cherche à diversifier son économie, en investissant dans les [[Secteur financier|secteurs bancaires]] et [[Tourisme|touristiques]]. La capitale, [[Manama]], accueille de nombreuses structures financières, comme le [[Bahrain World Trade Center]] et le [[Bahrain Financial Harbour]]. Le [[Qal'at al-Bahreïn]] (site de l'ancienne capitale de la civilisation antique de [[Dilmun]]) et le [[patrimoine perlier de Bahreïn]] ont été classés parmi les sites du [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] en 2005 et 2012 respectivement. Le [[Grand Prix automobile de Bahreïn]] se déroule sur le [[circuit international de Sakhir]], dans le centre du pays. == Étymologie == [[Fichier:Bellin - Karte von der Küste von Arabien c.1745 (crop).png|thumb|left|upright|Une carte dessinée par [[Jacques-Nicolas Bellin]] en 1745 représentant la région historique de Bahreïn.]] En [[arabe]], ''{{langue|ar-Latn|bahrayn}}'' est la forme double ou [[Duel (grammaire)|duel]] de ''{{langue|ar-Latn|bahr}}'' (« mer ») ; ainsi, ''{{langue|ar-Latn|al-Bahrayn}}'' signifie « les deux mers », bien que les deux mers dont il est question sont encore à ce jour sujettes à controverse. Le terme apparaît cinq fois dans le [[Coran]], mais il ne fait pas référence à l'île actuelle (à l'origine connue des [[Arabes]] sous le nom d’''{{langue|ar-Latn|Awal}}'') : il désigne plutôt les oasis d'[[Qatif|Al-Qatif]] et de [[Al-Hassa|Hadjar]], en actuelle [[Arabie saoudite]]. L'époque de l'utilisation de ce terme pour parler des îles d’''{{langue|ar-Latn|Awal}}'' reste incertaine, mais ce serait probablement après le {{s-|XV}}<ref name="EoI">{{Ouvrage |auteur1=Martijn Theodoor Houtsma |titre=Baḥrayn |volume=I |passage=941 |lieu=Leiden |éditeur=E.J. Brill |collection=Encyclopedia of Islam |année=1960}}.</ref>. Aujourd'hui, les « deux mers » de Bahreïn peuvent faire référence : * aux [[Baie (géographie)|baies]] situées à l'est et à l'ouest de l'île<ref>{{Ouvrage|lang=en |prénom1=Adrian |nom1=Room |titre=Placenames of the World : Origins and Meanings of the Names for 6,600 Countries, Cities, Territories, Natural Features, and Historic Sites |éditeur=McFarland |année=2006 |pages totales=433 |isbn=978-0-7864-2248-7 |lire en ligne=https://books.google.com/?id=M1JIPAN-eJ4C}}.</ref> ; * aux mers du Nord et du Sud de l'île<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=First encyclopaedia of Islam 1913–1936 |passage=584 |éditeur=E.J. Brill |année=1993 |pages totales=42 |isbn=978-90-04-09796-4 |lire en ligne=https://books.google.com/?id=rezD7rvuf9YC&pg=PA584}}.</ref> ; * à l'eau salée de la mer et à l'eau douce des sources souterraines du territoire<ref name="Faroughy">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Abbas |nom1=Faroughy |titre=The Bahrein Islands, (750-1951) : a contribution to the study of power politics in the Persian Gulf, an historical, economic, and geographical survey |lieu=New York |éditeur=Verry, Fisher |année=1951 |pages totales=128 |oclc=402008}}.</ref>. En plus des puits dispersés dans le pays, la mer du nord compte quelques endroits, où l'eau douce émerge sur les plages d'eau salée, phénomène remarqué par les visiteurs du pays depuis l'Antiquité<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Michael |nom1=Rice |titre=The Archaeology of the Arabian Gulf, c. 5000–323 BC |lieu=London/New York |éditeur=Routledge |année=1994 |pages totales=369 |isbn=0-415-03268-7 |lire en ligne=https://books.google.com/?id=kWRfe7AdVaYC}}.</ref>. Jusqu'à la fin du [[Moyen Âge]], « Bahreïn » (''{{Langue|en|Bahrain}}'' en anglais) faisait référence à une [[région historique]] beaucoup plus importante que le territoire national actuel, incluant [[Al-Hassa|Al-Ahsa]], [[Qatif|Al-Qatif]] (aujourd'hui rattachées à la [[Ach-Charqiya (Arabie saoudite)|province orientale de l'Arabie saoudite]]) et les îles d’''{{langue|ar-Latn|Awal}}'' (Bahreïn actuel). La région s'étirait depuis [[Bassorah]] en [[Irak]], jusqu'au [[détroit d'Ormuz]] à [[Oman]] et s'appelait alors [[province]] de Bahreïn (''{{langue|ar-Latn|Iqlīm al-Bahrayn}}'')<ref name="Rentz">{{en}} G. Rentz, « al - Baḥrayn », ''[[Encyclopédie de l'Islam]]'', Éd. P. Bearman, Th. Bianquis, C.E. Bosworth, E. van Donzel and W.P. Heinrichs. Brill, 2008. Brill Online. 15 March 2008 {{Lire en ligne |url=http://referenceworks.brillonline.com/browse/encyclopaedia-of-islam-2}}.</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de Bahreïn}} Bahreïn est un [[archipel]] de trente-trois îles, généralement plat et [[aridité|aride]] du [[golfe Persique]], situé à l'est de l'[[Arabie saoudite]]. Il consiste en une large plaine désertique<ref name="CIA TWF"/> qui compte en son centre le point le plus élevé du pays, culminant à {{nobr|134 mètres}} : {{Langue|ar-Latn|texte=''[[Djébel ad Dukhan]]''}} ({{Langue|ar|dir=ltr|texte=جبل الدخان}} ; littéralement « la montagne de fumée »)<ref name="Bahrain Geography and Population">{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain Geography and Population |url=http://countrystudies.us/persian-gulf-states/34.htm |site=countrystudies.us |consulté le=28 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name= Britannica/>. Le pays totalise {{unité|665|[[kilomètre carré|km{{2}}]]}}, mais en raison d'une volonté humaine d'expansion sur la mer (toujours en développement), le territoire compte aujourd'hui un peu plus de {{unité|765|km|2}}<ref name="Britannica">{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain (payant) |url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/49072/Bahrain |éditeur=Britannica Online Encyclopedia |consulté le=28 novembre 2013}}.</ref>. L'archipel est composé de trente-trois îles<ref name="Larousse" />, mais le programme intensif visant à créer des [[Terre-plein (géographie)|terre-pleins]] habitables sur la mer a considérablement modifié le nombre originel d'îles : en 2008, le pays en comptait plus de 84<ref>{{Ouvrage |prénom1=Mohammed Ahmed |nom1=Abdulla |prénom2=Bashir |nom2=Zain al-'Abdeen |titre=تاريخ البحرين الحديث (1500-2002) |traduction titre=Modern History of Bahrain (1500-2002) |passage=26, 29, 59 |lieu=Bahrain |éditeur=Historical Studies Centre, University of Bahrain |année=2009 |isbn=978-99901-06-75-6}}.</ref>. Bahreïn n'a comme frontière terrestre qu'une île artificielle non nommée, qui est partagée avec l’Arabie saoudite<ref group="alpha">L'île se trouve sur la [[Chaussée du roi Fahd]].</ref>. L’État possède une côte littorale de {{nobr|161 kilomètres}}<ref name="CIA TWF"/>. Il revendique également les eaux territoriales sur {{unité|22|km|2}} ({{unité|12|[[mille marin|M]]}}) ainsi que {{unité|44|km|2}} ({{unité|24|M}}) de zone contigüe. L'île principale est reliée au continent arabique ([[Arabie saoudite]]) par la [[chaussée du roi Fahd]] ({{Langue|ar|dir=rtl|جسر الملك فهد|trans=''Jisr al-Malik Fahd''}}). Un autre pont reliant le pays au [[Qatar]] est en cours de construction sous le nom [[Pont de l'Amitié Qatar-Bahreïn|pont de l'Amitié]] ({{Langue|ar|جسر المحبة}}). Les îles les plus importantes de Bahreïn sont l'[[île de Bahreïn]], l'[[île de Muharraq]], [[Umm an Nasan]] et [[Sitra]]. Le pays bénéficie d'hivers doux, mais il subit des étés très chauds, et particulièrement humides<ref name="CIA TWF" />. Les [[ressource naturelle|ressources naturelles]] de Bahreïn sont principalement énergétiques avec le [[pétrole]] et le [[gaz naturel]], mais la [[Pêche (halieutique)|pêche]] est également une activité majeure, ainsi que la récolte des [[perle]]s. Le [[désert]] représente 92 % du territoire, et les [[terre arable|terres arables]] sont en voie de disparition, avec moins de 2,8 %. La [[désertification]] est un enjeu environnemental majeur à Bahreïn, en raison de la dégradation des zones cultivables, déjà limitées, et des zones côtières (urbanisation des littoraux, dégâts sur les récifs de [[corail|coraux]], pollution de la flore aquatique et nombreux rejets pétroliers). Le pays est également touché par des périodes de [[sécheresse]] ainsi que des [[tempête de sable|tempêtes de sable]]<ref name="CIA TWF" /> et doit faire face au problème de la [[salinisation]] de l'eau de source du territoire due à l'utilisation de techniques agricoles intensives<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=A. S. |nom1=Alsharhan |titre=Hydrogeology of an Arid Region |sous-titre=The Arabian Gulf and Adjoining Areas |passage=188–190 |lieu=Amsterdam/New York |éditeur=Elsevier |année=2001 |pages totales=331 |isbn=978-0-444-50225-4 |lire en ligne=https://books.google.com/?id=NT38_2MNqdQC}}.</ref>. === Climat === Bahreïn possède un [[Aridité|climat aride]] et enregistre deux saisons : un été extrêmement chaud, et un hiver relativement doux<ref name="Bahrain Geography and Population" />. Pendant les mois d'été, d'avril à octobre, les températures avoisinent en moyenne {{unité|40|[[Degré Celsius|°C]]}} l'après-midi ; l'hiver, de novembre à mars, elles descendent entre 10 et {{unité|20|°C}}. Les mers autour de Bahreïn sont peu profondes et elles chauffent rapidement en été, produisant une grande [[humidité]], principalement la nuit. Les températures estivales peuvent parfois atteindre {{unité|50|°C}}<ref>Martin-King, Philippa (June 2011). [http://www.iec.ch/etech/2011/etech_0611/tech-1.htm « Intelligent buildings »], [[Commission électrotechnique internationale|International Electrotechnical Commission]]. Retrieved 5 July 2012.</ref>, et l'humidité ambiante rend la saison très inconfortable sans [[climatisation]]. De plus, un [[vent]] chaud et sec venu du sud, appelé ''{{langue|ar-Latn|qaws}}'', souffle périodiquement à travers le Sud du pays jusqu'à [[Manama]] en été. Les [[pluie]]s sont rares et se produisent l'hiver, avec un maximum enregistré à {{unité|71.8|mm}}<ref name="Ref_b">{{Lien web |titre=Bahrain Weather |url=http://www.bahrainweather.gov.bh/about_us/aboutus.html |périodique=Bahrain Weather |date=3 octobre 2012 |consulté le=25 juin 2012}}.</ref>, et, en présence de pluie ou non, l'humidité dépasse souvent les 90%. Le ''{{langue|ar|[[chammal|shamal]]}}'' ({{Langue|ar|dir=ltr|texte=شمال}}) est un vent hivernal venu du nord-ouest amenant de l'air humide sur les îles. Quelle que soit la saison, les températures sont globalement uniformes sur l'ensemble de l'archipel<ref name="Bahrain Geography and Population" />. {{Climat |titre = Relevé météorologique de [[Manama]] |tmax-jan = 20.0 |tmax-fev = 21.2 |tmax-mar = 24.7 |tmax-avr = 29.2 |tmax-mai = 34.1 |tmax-jui = 36.4 |tmax-jul = 37.9 |tmax-aou = 38.0 |tmax-sep = 36.5 |tmax-oct = 33.1 |tmax-nov = 27.8 |tmax-dec = 22.3 |tmax-ann = 30.1 |tmin-jan = 14.1 |tmin-fev = 14.9 |tmin-mar = 17.8 |tmin-avr = 21.5 |tmin-mai = 26.0 |tmin-jui = 28.8 |tmin-jul = 30.4 |tmin-aou = 30.5 |tmin-sep = 28.6 |tmin-oct = 25.5 |tmin-nov = 21.2 |tmin-dec = 16.2 |tmin-ann = 23.0 |prec-jan = 14.6 |prec-fev = 16.0 |prec-mar = 13.9 |prec-avr = 10.0 |prec-mai = 1.1 |prec-jui = 0 |prec-jul = 0 |prec-aou = 0 |prec-sep = 0 |prec-oct = 0.5 |prec-nov = 3.8 |prec-dec = 10.9 |prec-ann = 70.8 |pluie-jour-jan = 2.0 |pluie-jour-fev = 1.9 |pluie-jour-mar = 1.9 |pluie-jour-avr = 1.4 |pluie-jour-mai = 0.2 |pluie-jour-jui = 0 |pluie-jour-jul = 0 |pluie-jour-aou = 0 |pluie-jour-sep = 0 |pluie-jour-oct = 0.1 |pluie-jour-nov = 0.7 |pluie-jour-dec = 1.7 |pluie-jour-ann = 9.9 |source = [[Organisation météorologique mondiale]] ([[Organisation des Nations unies|ONU]])<ref name="WMO ">{{Lien web |langue=en |titre=World Weather Information Service – Bahrain/Manama |url=http://worldweather.wmo.int/051/c00220.htm |éditeur=World Meteorological Organization |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref> <small>(août 2010)</small> }} == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de Bahreïn}} === Le protectorat britannique du {{s-|XIX}} à 1971 === [[Fichier:Bahrain Fort March 2015.JPG|gauche|vignette|259x259px|Fort de Bahreïn]] Les [[Grande-Bretagne (royaume)|Britanniques]] sont présents à Bahreïn et dans le reste du golfe dès le {{s-|XVIII}}. Mais des rivalités importantes existent entre les différentes tribus du golfe (notamment entre celles de [[Mascate]], de Bahreïn et du [[Koweït]], et l’expansion des [[Wahhabisme|Wahhabites]]). Ces tensions poussent les Britanniques à intervenir pour maintenir la paix et la sécurité de la [[route des Indes]]. C'est dans ce contexte que les Britanniques mettent en place divers traités de paix pour pacifier la région. Ainsi, nous retrouvons deux traités majeurs, celui de 1820 et celui de paix perpétuelle, qui est signé en 1853. Mais le [[cheikh]] de Bahreïn ne signe pas ce traité de paix perpétuelle avec les Britanniques et il conclut un traité avec la [[Iran|Perse]] en 1860, pour asseoir son pouvoir sur les autres tribus. La Grande-Bretagne voit dans cet agissement une action contraire à ses intérêts, et elle intervient militairement à Bahreïn pour forcer le cheikh de Bahreïn à signer un traité de paix perpétuelle avec elle, en mai 1861. En plus de ce nouveau traité, plusieurs conditions sont posées au cheikh : celui-ci doit reconnaître les traités déjà signés entre la Grande-Bretagne et ses prédécesseurs, il peut recevoir l’aide militaire de la Grande-Bretagne; en échange de quoi, il s’engage à ne pas faire la guerre, et enfin la Grande-Bretagne bénéficiera de liens commerciaux privilégiés avec Bahreïn. Ce traité est complété par un autre en 1880, dans lequel il est indiqué que les cheikhs de Bahreïn (celui présent et ceux à venir) ne peuvent nouer de liens avec d’autres États, sans l’accord de la Grande-Bretagne. En plus des rivalités avec les pays alentour et les conditions posées par la Grande-Bretagne, Bahreïn doit également régler des conflits de pouvoir internes à la famille [[Al Khalifa]]. Cette [[dynastie]] a été fondée par le cheikh Ahmad Ibn Muhammad Al-Khalifa en 1783, après avoir chassé les [[Perses]] présents sur son territoire du {{sp-|XVII|au|XVIII}}. Un système avec un double souverain est alors mis en place et dure jusqu'en 1869, ce qui renforce les querelles familiales. Entre-temps, les Al Khalifa occupent le [[Qatar]] de 1766 à 1867, ce qui provoque des ripostes entre les Qatariens et les Barheïniens. En 1869, les Britanniques nomment le cheikh Isa Ibn Ali al-Khalifa au pouvoir, afin de mettre un terme aux discordes familiales et également pour rétablir l'ordre avec le Qatar. Celui-ci s’appuie sur les Britanniques pour garantir son autorité face aux Perses et aux [[Empire ottoman|Ottomans]]. Un nouveau traité est signé en 1880, pour asseoir davantage la mainmise de la Grande-Bretagne sur la politique internationale de Bahreïn. En 1956, à la suite de la [[crise du canal de Suez]], les Britanniques renforcent leurs forces armées dans le Golfe, et notamment à Bahreïn. Mais prétextant des difficultés économiques, ils choisissent finalement de se retirer en 1971. Le 15 août 1971, Bahreïn proclame son indépendance. La proclamation de l’indépendance de Bahreïn entraîne l’abolition des traités signés avec la Grande-Bretagne, mais les liens d’amitié subsistent entre les deux États<ref name=":0">{{Lien web |titre=Bahrein - Les clés du Moyen-Orient |url=https://www.lesclesdumoyenorient.com/Bahrein.html |site=www.lesclesdumoyenorient.com |consulté le=2019-04-30}}</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique à Bahreïn}} === Monarchie === Bahreïn est une [[monarchie constitutionnelle]], dirigée par le [[Al Khalifa|roi]] [[Hamed ben Issa Al Khalifa]]. L'« [[émirat]] » de Bahreïn a modifié son nom en « [[royaume]] » en 2002, mais sans changement concret. L'[[Assemblée nationale (Bahreïn)|Assemblée nationale]] est composée de [[Bicamérisme|deux chambres]], celle du [[Conseil des représentants (Bahreïn)|Conseil des représentants]] (''Majlis Al-Nuwab''), la [[chambre basse]], et celle du [[Conseil consultatif (Bahreïn)|Conseil consultatif]] (''Majlis Al-Shura''), la [[chambre haute]], dotées de {{nobr|40 sièges}} chacune, depuis la proclamation de la nouvelle Constitution par le roi Hamad Al Khalifa le {{date|14|février|2002}}. La découverte du pétrole dans l'[[Entre-deux-guerres]] apporta la modernisation à Bahreïn et augmenta son influence politique mondiale, doublant l'intérêt qu'avait la Grande-Bretagne pour l'île<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bahreïn : La découverte du pétrole |url=http://www.country-data.com/cgi-bin/query/r-1020.html |date=janvier 1993}}.</ref>. En 1973, l'émir Sheikh [[Issa ben Salmane Al Khalifa]] ({{Langue|ar|dir=ltr|texte=عيسى بن سلمان آلخليفة}}) fonde ses réformes sur une constitution. Celle-ci soulignait le caractère héréditaire de la domination du clan et créait une assemblée nationale de {{nobr|44 membres}}, dont 30 étaient élus et 14 nommés. Cette assemblée fut dissoute en 1975, après qu’un décret relatif à la sécurité nationale et violant les droits individuels fut la source d’intenses débats. Cette assemblée fut restaurée quand [[Hamed ben Issa Al Khalifa]] prit le pouvoir après son père. === Droits de l'homme === {{Article détaillé|Droits de l'homme à Bahreïn}} Les réformes politiques et les progrès sur les questions des [[droits de l'homme]] représentaient une avancée prudente pour le royaume de Bahreïn. Ceux-ci sont matérialisés par l'adoption d'une « charte nationale », en février 2001, prévoyant la restauration des institutions et en particulier, celle du [[Assemblée nationale (Bahreïn)|Parlement]]<ref name="Larousse" />. En outre, le 14 février 2002, un décret royal concrétise la création du [[parlement]], qui est désormais [[bicamérisme|bicaméral]], grâce à un [[amendement (loi)|amendement]] de la constitution ; et permet dans le même temps, d'accorder le [[droit de vote]] et d'[[élection|éligibilité]] aux femmes<ref name="Larousse" />. En 2017, les arrestations arbitraires, harcèlements et tortures se sont multipliés à Bahreïn selon un rapport d’Amnesty international<ref>{{Article|titre=Bahreïn : rapport accablant d’Amnesty International sur les droits de l’homme |périodique=RFI |date=2017-09-07 |lire en ligne=http://www.rfi.fr/moyen-orient/20170907-bahrein-rapport-amnesty-international-droits-homme-iran |consulté le=2017-09-08}}.</ref>. === Printemps arabe === {{Article détaillé|Soulèvement bahreïnien}} Depuis le 14 février 2011, le pouvoir en place fait face à des manifestations populaires et politiques dans la lignée du [[Printemps arabe]]<ref name="Larousse">{{Lien web |titre=Bahreïn |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Bahre%C3%AFn/107178 |site=Larousse |consulté le=27 novembre 2013}}.</ref>. Le royaume a alors décidé de recourir à la violence en usant de la torture, des assassinats et des arrestations arbitraires à l'encontre des manifestants<ref>{{Lien web |titre=« Si rien ne change au Bahreïn, une épidémie de violences sectaires est possible » |url=http://www.infosud.org/Si-rien-ne-change-au-Bahrein-une,10017 |site=Infosud}}.</ref>{{,}}<ref name="arte">''Bahreïn : le pays interdit'', ARTE, Stéphanie Lamorré, 60 min, France, 2012, image : Stéphanie Lamorré, montage : Mathieu Goasguen, prod. : Premières Lignes Télévision. Diffusé le 31 août 2013.</ref>. L'[[Arabie saoudite]] envahit Bahreïn avec des troupes du [[Conseil de coopération du Golfe]] en mars 2011 pour écraser la révolte démocratique et ses demandes de monarchie constitutionnelle, causant la mort de nombreuses personnes<ref name="arte" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Alain |nom=Gresh |titre=Géographie du chaos au Proche-Orient |url=https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_mondes_emergents/a54199 |site=Le Monde diplomatique |date=2012 |consulté le=2018-05-12}}.</ref>. Il est à noter que le pays a toujours eu des forces de protections étrangères sur son sol, notamment saoudiennes et américaines<ref>Les États-Unis ont une base américaine au Bahreïn, « {{Lien|lang=en|Naval Support Activity Bahrain}} ».</ref>. En 2013, des manifestations de moindre ampleur contre le régime continueraient<ref name="arte" />. Après deux ans de répression, le bilan s'établit à plus de {{nobr|82 morts}}, dont {{nobr|9 enfants}}<ref name="diplo-pellas">Marc Pellas, « [http://www.monde-diplomatique.fr/2013/02/PELLAS/48721 Bahreïn, la dictature « excusée »] », ''Le Monde diplomatique'', février 2013.</ref>. La détention et le procès d'[[Ayat Al-Qurmezi]], font de la poétesse et étudiante, une des figures du printemps arabe bahreïnien<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=Aayat Al-Qurmezi – Student Peace Prize |url=https://www.studentpeaceprize.org/aayat-al-qurmezi/ |consulté le=2020-02-17}}</ref>. === Politique étrangère === La monarchie est alignée ainsi sur ses deux voisins, protecteurs et donneurs d’ordres, saoudien et émirati<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |prénom=Marc |nom=Pellas |titre=Une monarchie de plomb règne sur Bahreïn |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2021/11/PELLAS/63988 |site=Le Monde diplomatique |date=2021-11-01 }}</ref>. Ses rapports avec l'Arabie saoudite se sont toutefois momentanément détériorés en 2004 à la suite de la signature par Bahreïn d'un traité de [[libre-échange]] avec les [[États-Unis]] sans consultation préalable du [[Conseil de coopération du Golfe]] (CGG), qui regroupe les six monarchies de la péninsule arabe et qui est censé gérer ce type de traité. En représailles, l'Arabie saoudite a suspendu pendant plusieurs mois le versement des revenus issus du gisement pétrolier d'Abou Safah, que se partagent les deux pays<ref name=":2" />. Bahreïn se joint en 2015 à la [[Opération Restaurer l'espoir|coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen]] et en 2017 au [[Crise du Golfe|blocus contre le Qatar]]<ref name=":2" />. Bahreïn bénéficie de rapports étroits avec le [[Royaume-Uni]], son ancienne puissance coloniale. Celui-ci détient une base navale sur l'archipel, entretient une coopération sécuritaire et le soutient sur le plan diplomatique, célébrant rituellement depuis des décennies ses « progrès en matière de droits de l'homme »<ref name=":2" />. Bahreïn et [[Israël]] concluent en 2020, sous l'égide des [[États-Unis]], un accord de normalisation de leurs relations. Bahreïn est ainsi le quatrième pays arabe — après l’[[Égypte]], la [[Jordanie]] et les [[Émirats arabes unis]] — à conclure un accord de ce type avec l’État juif. Cet accord a été considéré comme un « coup de poignard dans le dos » par l'[[Autorité palestinienne]]. Le chef du [[Mossad]] israélien rencontre par la suite de hauts responsables bahreïniens afin de renforcer leurs relations dans les domaines de la sécurité et du renseignement<ref>{{Lien web |titre=Le chef du Mossad discute ''coopération'' à Bahreïn |url=https://www.lorientlejour.com/article/1234779/le-chef-du-mossad-discute-cooperation-a-bahrein.html |site=L'Orient-Le Jour |date=2020-10-01}}</ref>. Ce rapprochement a été dans l’ensemble rejeté par la population et condamné par les partis d'opposition au régime<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |prénom=Akram |nom=Belkaïd |titre=La normalisation avec Israël entérinée |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2021/11/BELKAID/64001 |site=Le Monde diplomatique |date=2021-11-01 |consulté le=2021-11-13}}</ref>. Bahreïn accueille la [[Cinquième flotte des États-Unis]]<ref>{{Lien web |titre=Trump accorde la Légion du mérite au roi Hamad du Bahreïn |url=https://www.lorientlejour.com/article/1248712/trump-accorde-la-legion-du-merite-au-roi-hamad-du-bahrein.html |site=L'Orient-Le Jour |date=2021-01-19}}</ref>. === Subdivisions === {{Article détaillé|Gouvernorat (Bahreïn)}} Les premières élections « municipales » à Bahreïn se sont tenues en juillet 1919 ; les membres de la municipalité étaient alors élus annuellement<ref name="MMAUP">{{Lien web |titre=History of Municipalities |url=http://websrv.municipality.gov.bh/mun/pages/History_en.jsp |périodique=Ministry of Municipalities Affairs and Urban Planning – Kingdom of Bahrain |consulté le=5 juillet 2012}}.</ref>. Partant d'une seule « commune » en 1919, le nombre passe à quatre en 1960 ([[Manama]], [[Hidd]], [[Muharraq]] et [[Riffa]]), pour atteindre douze communes dans les années 1990<ref name="Statoids">{{Lien web |titre=Governorates of Bahrain |url=http://www.statoids.com/ubh.html |périodique=Statoids |consulté le=5 juillet 2012}}.</ref>. Toutes ces communes étaient administrées depuis Manama sous le couvert d'un conseil municipal central, dont les membres étaient désignés par le roi<ref>{{Lien archive |url=http://www.un.int/bahrain/government.html |titre=Bahrain Government |consulté le=5 juillet 2012 |périodique=Permanent Mission of the Kingdom of Bahrain to the United Nations|horodatage archive=20130204034852}}.</ref>. Les premières élections municipales après l'indépendance en 1971 se sont tenues en 2002<ref>{{Lien web |titre=Three Polls, Three Different Approaches |url=http://www.theestimate.com/public/051702.html |périodique=The Estimate |date=3 octobre 2012 |consulté le=5 juillet 2012}}.</ref>, avec une refonte des subdivisions communales pour créer cinq gouvernorats, chacun d'entre-eux étant administré par un [[gouverneur]]<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Decree No.17 for 2002 |url=http://www.capital.gov.bh/pages/pdf/govlawe.pdf |périodique=Capital Governorate |date=3 octobre 2012 |consulté le=24 juin 2012}}.</ref>. Depuis septembre 2010 il n'y a plus que quatre gouvernorats. {| class="wikitable centre" |- !scope=col| Carte !!scope=col| Gouvernorats |- | rowspan="5" | [[Fichier:Governorates of Bahrain.svg|150px]] | '''1.''' [[gouvernorat de la capitale|Capitale]] |- | | '''2.''' [[gouvernorat central|Centre]] |- | | '''3.''' [[gouvernorat de Muharraq|Muharraq]] |- | | '''4.''' [[gouvernorat septentrional|Nord]] |- | | '''5.''' [[gouvernorat méridional|Sud]] |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de Bahreïn}} [[File:GDP_per_capita_development_in_Bahrain.svg|thumb|Évolution du PIB par habitant à Bahreïn.]] L’économie de Bahreïn est fortement tributaire du [[pétrole]] qui représente 60 % des exportations du pays, 70 % des revenus du gouvernement et 30 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]. Bahreïn est le troisième pays du [[golfe Persique]] à avoir foré du pétrole en 1932 (après l'Iran et l'Irak) mais est également le premier à avoir asséché ses réserves de pétrole<ref>[http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article4665 « Entretien avec Olivier Da Lage : « Bahreïn a une riche histoire de luttes sociales et politiques » »], ''affaires-strategiques.info'', {{date-|18 février 2011}}.</ref>, l’[[Arabie saoudite]] lui venant en aide en lui cédant les revenus du champ pétrolier off-shore d'Abou Safa à cheval sur les deux territoires<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Maps of Abu Safah Oil Field - Saudi Arabia 2012 |url=http://en.mapatlas.org/Saudi_Arabia/Oilfield/Abu_Safah_Oil_Field/688/road_and_satellite_map |brisé le=25/04/2021}}.</ref>. Le pays a également des richesses agricoles et perlières du fait de sa situation géographique<ref name=":0" />. La santé économique du pays fluctue avec la variation du prix de l’or noir : ainsi, pendant et après la guerre du Golfe, une grande part des exportations se compose de produits pétroliers transformés à partir de brut importé. Avec des équipements de communication et de transport fortement développés, Bahreïn accueille de nombreuses multinationales ayant des activités dans la région, développant notamment les services financiers, Bahreïn possédant la réglementation fiscale la plus basse du [[golfe Persique]]<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=« Kingdom of Bahrain: Financial System Stability Assessment » |url=http://www.imf.org/external/pubs/ft/scr/2006/cr0691.pdf |périodique={{Langue|en|texte=International Monetary Fund Report}} |date=mars 2006}}.</ref>. Le secteur du bâtiment, avec de nombreux projets, est un autre moteur de l’activité. Néanmoins le chômage, particulièrement chez les jeunes, et l'épuisement des réserves de pétrole et d’eau souterraine sont des problèmes économiques à long terme. Le pays dispose d'une large liberté économique et d'une grande stabilité juridique, le Index of Economic Freedom de 2013 classe le pays {{13e}} en liberté économique<ref>[http://www.heritage.org/index/ranking].</ref>. Selon le ministère des Finances de Bahreïn, le produit intérieur brut réel du royaume a diminué de 6,9 % par an au troisième trimestre de [[2020]]. Cependant, au cours de la même période, l'économie a progressé de 1,4 % en rythme trimestriel<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain economy shrank by 6.9% in Q3 - statement |url=https://www.reuters.com/article/bahrain-economy/bahrain-economy-shrank-by-6-9-in-q3-statement-idINL4N2JG32Q |site=Reuters |consulté le=5 janvier 2021}}.</ref>. L'économie bahreïnite avait été affectée par la [[pandémie de Covid-19]], qui a poussé le gouvernement à approuver un plan financier de {{nobr|4,3 milliards}} de dinars ({{nobr|11,4 milliards}} de dollars), alloué en priorité pour aider l'économie à faire face<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Bahreïn : récession économique de 6,9 % au troisième trimestre de 2020 |url=https://www.aa.com.tr/fr/%C3%A9conomie/bahre%C3%AFn-r%C3%A9cession-%C3%A9conomique-de-6-9-au-troisi%C3%A8me-trimestre-de-2020/2100027 |site=Anadolu Agency |consulté le=3 janvier 2021}}.</ref>. La [[Dette publique|dette]] du pays s'élève en 2020 à {{nobr|44,5 milliards}} de dollars, soit 130 % du PIB. Elle devrait grimper à 155 % du PIB en 2026 selon les estimations du FMI. Les [[dépenses militaires]] expliquent principalement cette hausse de la dette<ref name=":2" />. En 2023, le pays est classé en {{67e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. === Infrastructures === Bahreïn possède un aéroport : l'[[aéroport international de Bahreïn]] (Muharraq International), dont le [[liste des codes IATA des aéroports/B#BA|code IATA]] est BAH. Une des plus hautes tours se nomme la Trust Tower. === Télécommunications === Le secteur des télécommunications à Bahreïn a officiellement débuté en 1981 avec la création de la première entreprise, {{lien|Batelco}}, qui détient le monopole jusqu'en 2004. En 1981, le pays compte {{unité|45000|téléphones}} et en 1999, Batelco annonce plus de {{unité|100000|contrats de téléphonie mobile}}. En 2002, sous la pression des organismes internationaux, Bahreïn met en place des lois sur les télécommunications, ce qui implique la création d'un groupe indépendant de régulation : la {{langue|en|Telecommunications Regulatory Authority}} ({{langue|en|TRA}}). En 2004, [[Zain (entreprise)|Zain]] (une branche de [[Vodafone]]) commence ses opérations à Bahreïn et en 2010, VIVA (détenu par [[Saudi Telecom Company|STC Group]]) devient la troisième entreprise à proposer ses services de téléphone mobile. En 2012, le pays compte {{unité|290000|lignes de téléphones fixes}} et plus de {{unité|2.125|millions de lignes de téléphones mobiles}} soit près d'un million de plus que le nombre d'habitants<ref name="CIA TWF"/>. Bahreïn est connecté à Internet depuis 1995 avec le [[Domaine de premier niveau|suffixe de domaine]] « [[.bh]] ». La connectivité du pays (une statistique mesurant à la fois l'accès à Internet et aux lignes de téléphone mobile) est de 210,4 % par personne, soit largement plus que la moyenne des pays du golfe (135,37 %)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Arab Advisors Group reveals Bahrain's communications connectivity leading the region |url=http://www.ameinfo.com/165459.html |éditeur=AMEinfo |date=5 août 2008}}.</ref>, soit un taux de pénétration de 77 % de la population<ref name="Internet World Stats">{{Lien web |langue=en |titre=Internet Usage in the Middle East |url=http://www.internetworldstats.com/stats5.htm |éditeur=Internet World Stats |date=2012 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. Compte tenu de la population totale, Bahreïn possède l'une des meilleures couverture réseau de tout le [[Moyen-Orient]], avec un grand nombre de [[fournisseur d'accès à Internet|fournisseurs d'accès à Internet]] (22 en 2012<ref>{{Lien web |titre=Market Information - No. of Licenses Issued |url=http://www.tra.org.bh/en/marketLicenses.aspx |périodique=Telecommunication Regulatory Authority (Kingdom of Bahrain) |consulté le=29 août 2013}}.</ref>). Le nombre de connectés à internet est exponentiel, passé de {{unité|40000}} en 2000<ref>{{Lien web |titre=ITU Internet Indicators 2000 |url=http://www.itu.int/ITU-D/icteye/Reporting/ShowReportFrame.aspx?ReportName=/WTI/InformationTechnologyPublic&ReportFormat=HTML4.0&RP_intYear=2000&RP_intLanguageID=1&RP_bitLiveData=False |périodique=[[Union internationale des télécommunications]] |consulté le=12 septembre 2011}}.</ref> à {{unité|250000}} en 2008<ref>{{Lien web |titre=ITU Internet Indicators 2008 |url=http://www.itu.int/ITU-D/icteye/Reporting/ShowReportFrame.aspx?ReportName=/WTI/InformationTechnologyPublic&ReportFormat=HTML4.0&RP_intYear=2008&RP_intLanguageID=1&RP_bitLiveData=False |périodique=[[Union internationale des télécommunications]] |consulté le=12 septembre 2011}}.</ref> puis à {{unité|960000}} en 2012<ref name="Internet World Stats" />. Cependant, Bahreïn est classé en 2012 par [[Reporters sans frontières]] comme l'un des [[Censure d'Internet|ennemis d'Internet]] en raison de la censure et de la surveillance organisée par le gouvernement (le FAI Batelco est géré par la famille royale). RSF demande également la libération des [[journaliste]]s et des [[Cybermilitantisme|cyber-activistes]] emprisonnés<ref name="Les Ennemis d">{{Lien web |titre=Les Ennemis d'Internet - Bahreïn |url=http://surveillance.rsf.org/bahrein/ |éditeur=Reporters sans frontières |date=2012 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. Les chaînes de radio et de télévision nationales sont gérées par le gouvernement<ref name="CIA TWF"/>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de Bahreïn}} === Population === [[Fichier:Bahrain population.svg|250px|thumb|Évolution de la démographie entre 1960 et 2010 (chiffre de la [[Département des affaires économiques et sociales|DAES]], 2012). Population en milliers d'habitants.]] Un [[recensement de la population|recensement]] officiel en 2010 fait état de {{unité|1.2|million d'habitants}}, dont {{unité|568399|Bahreïniens}} et {{unité|666172|non-nationaux}}. Les résultats d'un recensement équivalent en 2001 ne comptabilisaient que {{unité|650604|habitants}}, dont {{unité|405667|Bahreïniens}} et {{unité|244937|non-nationaux}}, ce qui représente une augmentation de près de 90 % en une décennie<ref name="Census Results">{{Lien web |langue=en |titre=Census Results |url=http://www.census2010.gov.bh/results_en.php |éditeur=Census 2010 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. Le pays passe la barre d'un million d'habitants en 2007<ref name="Ref_2008c">{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain's population crossed 1m in December |url=http://gulfnews.com/news/gulf/bahrain/bahrain-s-population-crossed-1m-in-december-1.86848 |éditeur=Gulf News |date=28 février 2008 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. La proportion d'expatriés s'est également inversée, passant de 38 à 54 %. Si la population locale est d'origine [[Arabes|arabe]], un grand nombre de non-nationaux sont originaires d'[[Asie du Sud]] ([[Philippines]], [[Inde]], [[Pakistan]], [[Sri Lanka]]) ou d'[[Iran]]<ref name="crisisgroupe0604">{{Lien web |langue=en |titre=Popular Protests in North Africa and the Middle East (III): The Bahrain Revolt (Middle East / North Africa Report {{numéro|105}}) |url=http://www.crisisgroup.org/~/media/Files/Middle%20East%20North%20Africa/Iran%20Gulf/Bahrain/105-%20Popular%20Protests%20in%20North%20Africa%20and%20the%20Middle%20East%20-III-The%20Bahrain%20Revolt.ashx |éditeur=International Crisis Group |date=6 avril 2011 |consulté le=8 juin 2011}}.</ref>. Les Indiens forment la plus grande communauté expatriée à Bahreïn, avec plus de {{unité|290000|personnes}} en 2008<ref name="Ref_2008d">{{Lien web |langue=en |titre=290,000 Indians in Bahrain |url=http://www.gulf-daily-news.com/NewsDetails.aspx?storyid=222148 |éditeur=Gulf News |date=5 juillet 2008 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="IndEmb">{{Lien web |langue=en |titre=Indian Community |url=http://www.indianembassybahrain.com/indian_community.html |éditeur=Indian Embassy |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. La plupart des non-nationaux ayant immigré à Bahreïn sont des hommes<ref name="crisisgroupe0604" />. Bahreïn est le quatrième [[Liste des pays par densité de population|État souverain le plus densément peuplé du monde]] (sans compter les [[cité-État|cités-États]]), avec une densité de {{unité|1646|personnes par km|2}} en 2010. La majorité de la population est concentrée au nord du pays, le [[Gouvernorat méridional|Gouvernorat du Sud]] étant le moins peuplé de Bahreïn. Le nord du pays est tellement urbanisé qu'il est parfois considéré comme une seule et même [[aire urbaine]]<ref>{{Lien web |titre=Royaume du Bahreïn |url=http://www.populationdata.net/index2.php?option=pays&pid=19&nom=bahrein |éditeur=Population Data |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. === Religion === {{Article détaillé|Islam à Bahreïn|Christianisme à Bahreïn}} La [[religion d'État]] est l'[[islam]] et la plupart des Bahreïniens sont musulmans. Selon le recensement national officiel de 2001 81,2 % de la population est musulmane. Les [[christianisme|chrétiens]] issus de l'immigration totalisent 9 % des habitants. Les 9,8 % restants se répartissent entre hindouistes et bouddhistes<ref name="CIA TWF"/>. Entre trente et cinquante [[judaïsme|juifs]] vivent également dans le pays<ref name="Yaar">{{Lien web |langue=en |auteur=Chana Ya'ar |titre=King of Bahrain Appoints Jewish Woman to Parliament |url=http://www.israelnationalnews.com/News/News.aspx/140873 |éditeur=Arutz Sheva |date=28 février 2010 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Habib Toumi |titre=Bahrain defends contacts with US Jewish body |url=http://www.gulfnews.com/region/Bahrain/10115853.html |éditeur=Gulf News |date=4 avril 2007 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref> (une synagogue existe dans la capitale<ref name=":1" />), ainsi qu'une petite communauté de foi [[bahaïsme|bahá’íe]]<ref>{{Lien web |titre=Roundup on status of Baha'is in Muslim-majority countries |url=http://www.bahairights.org/2008/09/22/roundup/ |éditeur=The Muslim Network for Baha’i Rights |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. Parmi les musulmans, la proportion de [[chiisme|chiites]] dépasse les 65 %, probablement un héritage de deux siècles de domination [[Empire perse|perse]]<ref name="Larousse" />, mais il n'existe pas de statistiques officielles sur ces chiffres<ref name="nyp">{{Lien web |langue=en |auteur=Amir Taheri |titre=Why Bahrain blew up |url=https://nypost.com/2011/02/17/why-bahrain-blew-up/ |série=New York Post |date=17 février 2011 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="bw">{{Lien web |langue=en |auteur=Glen Carey et Mohammed Hatem |titre=Bahrain Shiites May Rally After Funeral for Protester |url=https://www.bloomberg.com/news/2011-02-15/bahrain-shiites-may-rally-after-funeral-for-second-person-killed-in-unrest.html |éditeur=Bloomberg |date=16 février 2011 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="c4">{{Lien web |auteur=Lindsey Hilsum |titre=Bahrain: it may be small, but it matters |url=http://www.channel4.com/news/bahrain-it-may-be-small-but-it-matters |éditeur=Channel4 |date=17 février 2011 |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. Les chiites sont de [[Madhhab|courant]] [[jafarisme|jafarite]], les autres musulmans sont sunnites. Parmi les sunnites, la famille régnante [[Al Khalifa]] suit l'école [[malikisme|malékite]], comme certaines tribus qui la soutiennent. En raison de l'influx massif d'immigrants venus de pays non-musulmans, comme l'[[Inde]], les [[Philippines]] ou le [[Sri Lanka]], le pourcentage de musulmans dans le pays a diminué ces dernières années. D'après le recensement de 2010, le pourcentage de musulmans est de 70,2 % (l'étude ne différenciait pas les autres religions entre elles). === Éducation === Le taux d'alphabétisation est de 88,80 % (2007). === Santé === {{…}} === Langues === {{Article détaillé|Langues à Bahreïn}} L'[[arabe]] est la langue officielle de Bahreïn, bien que l'[[anglais]] soit très largement utilisé<ref name="BO">{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain: Languages |url=http://www.britannica.com/EBchecked/topic/49072/Bahrain/256652/Languages |éditeur=Britannica Online |consulté le=29 novembre 2013}}.</ref>. L'arabe bahreïnien est le [[arabe dialectal|dialecte]] le plus parlé à Bahreïn parmi les multiples dialectes de la langue arabe. Parmi la population non-bahreïnienne, de nombreuses personnes parlent [[persan]], la langue officielle de l'Iran, ou [[ourdou]], celle du Pakistan. Les langues indiennes, le [[malayalam]] et l'[[hindi]] principalement, sont également largement parlées par la communauté expatriée<ref name="BO" />{{,}}<ref name="CIA TWF"/>. La plupart des entreprises et institutions commerciales, ainsi que les panneaux de signalisations, sont [[Signalisation routière bilingue|bilingues]] et proposent des indications à la fois en arabe et en anglais<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Living in Bahrain |url=http://www.britishschoolbahrain.com/default.asp?action=category&id=132 |éditeur=BSB |consulté le=29 novembre 2013. |archive-url=https://web.archive.org/web/20120624205759/http://www.britishschoolbahrain.com/default.asp?action=category&id=132 |archive-date=24 juin 2012 |brisé le=oui}}.</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture de Bahreïn}} === Arts === {{Article détaillé|Cinéma bahreïnien}} L'île de Bahreïn pourrait être la [[Dilmun]] antique, un [[État insulaire|pays insulaire]] que l'on retrouve mentionné durant toute l'histoire de la [[Mésopotamie]] ancienne, depuis le {{IIIe millénaire av. J.-C.}} jusqu'au milieu du {{Ier millénaire av. J.-C.}}, bien que l'[[île de Failaka]] au [[Koweït]] et, à un moindre titre, l’[[île de Tarout]], sur les territoires côtiers du nord-est de la péninsule d'[[Arabie]], soient également candidats. ''Dilmun'' pourvoyait les royaumes mésopotamiens en bois, en [[pierre précieuse|pierres précieuses]] et en [[cuivre]] mais ces produits venaient en fait d'autres régions, comme [[Magan]] ([[Oman]]) pour le cuivre ou [[Meluhha]] (la vallée de l'[[Indus]]), et ne faisaient que transiter par l'île. Dilmun est mentionnée dans de nombreux textes [[mythologie|mythologiques]] mésopotamiens, en particulier dans ''[[Enki et Ninhursag]]'' qui attribue la création de Dilmun au dieu [[Sumer|sumérien]] [[Ea (divinité)|Enki]] (qui en fit sa résidence et un Jardin d'Abondance présentant des similitudes avec le [[paradis]] terrestre ou le jardin d'[[Éden]] où [[Dieu]] aurait créé l'[[Homo sapiens|Homme]]), dans le récit sumérien de la [[Création (Bible)|Création]] ''[[Enūma eliš]]'' (ce récit apparaît comme le texte inspirateur de la Genèse. En effet, selon l'archéologue israélien Israël Finkelstein (La Bible Dévoilée 2001), le récit de la [[Livre de la Genèse|Genèse]] ainsi que les autres textes de l'Ancien Testament auraient été rédigés à l'époque du roi Josias ({{16e}} roi de Juda de -639 à -609 BC). Cette datation officielle basée sur de longues années d'étude archéologiques, place de fait les textes sumériens (fin du {{IIIe}} millénaire, début du {{IIe}} millénaire) comme historiquement bien antérieurs à ceux qui ont servi à composer l'Ancien Testament). Dans le ''[[Atrahasis|Poème du Supersage]]'' où est décrit le mythe mésopotamien de la Création des hommes (créés, sur proposition du dieu [[Ea (divinité)|Ea]] / [[Ea (divinité)|Enki]], à l’image des dieux, et façonnés dans de l’[[argile]], argile auquel la déesse-mère [[Ninmah]] insuffla la vie), et dans le passage de l’''[[Épopée de Gilgamesh]]'' où est décrit le [[Déluge]] : on y voit le héros de l'[[arche de Noé|Arche]], appelé [[Ziusudra]] / [[Atrahasis]] / [[Uta-Napishtim]] (qui deviendra [[Noé (patriarche)|Noé]] sous le règne de Josias), aller s'établir dans le [[Éden|Jardin de Dilmun]] en compagnie d’Ea, après qu’[[Enlil]] le dieu suprême lui eut accordé l’immortalité. Bahreïn est l'un des pays les plus actifs dans le domaine de l'art contemporain. Il compte {{nobr|3 associations}} nationales pour les arts plastiques et un certain nombre de galeries. Le Centre d'art Riwaq est fondé en 1998 par Bayan Kanoo. Cet espace qui a commencé avec la structure d'une galerie présente la génération des jeunes artistes du pays (Waheeda Malullah, Anas Al-Cheikh). Un certain nombre d'entre eux ont participé à la Biennale de Charjah. === Sport === [[Fichier:2014 Formula 1 Gulf Air Bahrain Grand Prix (13712608815).jpg|vignette|gauche|Premier départ en nocturne lors du [[Grand Prix automobile de Bahreïn 2014]].]] Depuis 2004, le royaume accueille chaque année le [[Grand Prix automobile de Bahreïn]] de [[Formule 1]]. La course se déroule sur le [[circuit international de Sakhir]]. L'édition 2011 fut annulée à la suite des émeutes populaires qui ont secoué le pays. Depuis [[Grand Prix automobile de Bahreïn 2014|l'édition de 2014]], la course a la particularité de se dérouler de nuit, alors qu'auparavant, elle se déroulait de jour. En août 2020, le royaume de Bahreïn a acheté une participation mineure dans le [[Paris Football Club]]. Le but, selon les propriétaires de ''[[L'Équipe]]'', étant d'attirer des touristes dans le royaume, ce qui pourrait aider à maintenir les dommages à la réputation causés au pays pendant le [[Printemps arabe]]. Les antécédents de Bahreïn en matière de droits de l'homme sont entachés d'abus, où les dissidents ont longtemps été écrasés pour avoir dénoncé le régime<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bahrain Buys Into Paris F.C., With Plans to Use It as a Billboard |url=https://www.nytimes.com/2020/07/29/sports/soccer/paris-fc-bahrain.html |site=The Guardian |consulté le=4 Août 2020}}.</ref>. Un rapport de l'Institut de Bahreïn pour les droits et la démocratie en 2020 a déclaré que le pays reste intolérant envers les manifestations politiques, les voix critiques et les critiques en ligne. En 2019, plus de {{nobr|300 personnes}} ont été condamnées lors de procès de masse, où la justice a négligé les preuves physiques des pratiques de torture dans les centres de détention de Bahreïn, tout en s'appuyant sur des aveux<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Human Rights “Continued to Deteriorate” in Bahrain in 2019, Finds BIRD Annual Report |url=http://birdbh.org/2020/02/human-rights-continued-to-deteriorate-in-bahrain-in-2019-finds-bird-annual-report/ |site=The Guardian |consulté le=20 Février 2020}}.</ref>. === Fêtes et jours fériés === Le {{date|1|septembre|2006}}, Bahreïn a modifié les dates de ses weekends, anciennement les jeudis et vendredis pour les vendredis et samedis, afin d'avoir un jour en commun avec les weekends des autres pays du monde. {| class="wikitable sortable centre" |- ! scope=col|Date !! scope=col|Nom [[français]] !! scope=col|Nom local ([[arabe]]) !! scope=col|Description |- | {{1er}} janvier || [[Jour de l'an]] || {{langue|ar|رأس السنة الميلادية}} || Premier jour de l'année du [[calendrier grégorien]], célébré dans la plupart des pays du monde |- | {{1er}} mai || [[Fête du Travail]] || {{langue|ar|يوم العمال}} || Appelé localement ''{{langue|ar-Latn|Eid Al Oumal}}'', « jour des travailleurs » |- | 16 décembre || [[Fête nationale]] || {{langue|ar|اليوم الوطني}} || |- | 17 décembre || Jour de l'accession || {{langue|ar|يوم الجلوس}} || Jour de l'accession au trône de l'ancien [[émir]], le Cheik [[Issa ben Salmane Al Khalifa]] |- | {{1er}} ''[[Mouharram]]'' || Jour de l'an islamique || {{langue|ar|رأس السنة الهجرية}} || Premier jour de l'année du [[calendrier hégirien|calendrier musulman]] (''{{langue|ar-Latn|Hijri}}'') |- | {{9e}} et {{10e}} ''Mouharram'' || [[Achoura]] || {{langue|ar|عاشوراء}} || Célébration en la mémoire du martyr [[Al-Hussein ibn Ali|Hossein]], petit-fils de [[Mahomet]] |- | {{12e}} ''[[Rabia al awal]]'' || [[Mawlid]] || {{langue|ar|المولد النبوي}} || Célébration de l'anniversaire du prophète Mahomet |- | {{1er}}, {{2e}} et {{3e}} ''[[Chawwal]]'' || [[Aïd el-Fitr]] || {{langue|ar|عيد الفطر}} || Célébration de la fin du [[Ramadan]] (aussi appelée « petite fête ») |- | {{9e}} ''[[Dhou al-hijja]]'' || [[Jour d'Arafat]] || {{langue|ar|يوم عرفة}} || Commémoration du dernier sermon de Mahomet sur le [[mont Arafat]] qui termine le message de l'[[islam]] |- | {{10e}}, {{11e}} et {{12e}} ''[[Dhou al-hijja]]'' || [[Aïd al-Adha]] || {{langue|ar|عيد الأضحى}} || Commémoration de la volonté d'[[Abraham]] de sacrifier son fils (aussi appelée la « grande fête » ou la « fête du sacrifice ») |} == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Bahrain|591106340}} === Notes === {{références| groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Bahrain |wikivoyage=Bahreïn |wikinews=Page:Bahreïn }} === Bibliographie === * Collectif, ''Chronique du Bahreïn'', Mediatoon Publishing, 2012. * {{ouvrage |auteur1=Rémy Leveau |auteur2= Frédéric Charillon |responsabilité1=dir. |responsabilité2=dir. |titre=Monarchies du Golfe |éditeur=la Documentation française |année= 2005 |oclc=1025273220}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Geoffrey |nom1=Bibby |titre=Looking for Dilmun |lieu=Londres |éditeur=Stacey International |année=2001 |isbn=978-0905743905}}. * {{ouvrage |auteur= Gholam-Reza Tadjbakhche |titre=La question des Iles Bahreïn |éditeur= Pedone |année= 1960 |oclc=906390434 |préface=Gilbert Gidel}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=D. T. |nom1=Potts |titre=The Arabian Gulf in Antiquity (Vol. 1 - From Prehistory to the Fall of the Achaemenid Empire) |lieu=Oxford |éditeur=Clarendon Press |année=1990 |isbn=978-0198143918}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=D. T. |nom1=Potts |titre=The Arabian Gulf in Antiquity (Vol. 2 - From Alexander the Great to the Coming of Islam) |lieu=Oxford |éditeur=Clarendon Press |année=1990 |isbn=978-0198143901}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Albert T. Clay |titre=Atrahasis |sous-titre=An Ancient Hebrew Deluge Story and Other Flood Story Fragments |lieu=San Diego, Calif |éditeur=Book Tree |année=2003 |année première édition=1922 |pages totales=100 |isbn=978-1-58509-228-4 |présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=K1QhcIrHB68C&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Raymond |nom1=Tournay |auteur2=Aaron Shaffer |auteur3=[[École biblique et archéologique française de Jérusalem]] |auteur4=[[Université hébraïque de Jérusalem]] |titre=L'épopée de Gilgamesh |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Cerf |collection=Littérature ancienne du Proche-Orient |année=1994 |pages totales=320 |isbn=978-2-204-05003-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=M. L. |nom1=West |titre=The Hesiodic catalogue of women |sous-titre=its nature, structure, and origins |lieu=Oxford Oxfordshire New York |éditeur=Clarendon Oxford University Press |année=1985 |pages totales=193 |isbn=978-0-19-814034-4 |oclc=10778752}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=R. L. |nom1=Hunter |directeur1=oui |titre=The Hesiodic Catalogue of women |sous-titre=constructions and reconstructions |lieu=Cambridge New York |éditeur=Cambridge University Press |année=2005 |isbn=978-0-511-11556-1 |isbn2=978-0-511-18192-4 |isbn3=978-0-511-48224-3 |oclc=70049887}}. * {{chapitre |titre chapitre= Bérose |auteurs ouvrage= [[Marie-Nicolas Bouillet]] et [[Alexis Chassang]] (dir.) |titre ouvrage=Dictionnaire universel d'histoire et de géographie |numéro d'édition= 26 |année= 1878}} * {{chapitre |titre chapitre=Xisuthre |auteurs ouvrage= [[Marie-Nicolas Bouillet]] et [[Alexis Chassang]] (dir.) |titre ouvrage=Dictionnaire universel d'histoire et de géographie|numéro d'édition= 26 |année= 1878}} * {{PinOde}} (''Olympiques'', IX, 42-53). * [[Épicharme]], ''Pyrrha'' ([[papyrus d'Oxyrhynque]], XXV, 2427, {{quoi|fr.}} 1 et 27). * {{OviMét}} (I, 163-312). * {{ApoBib}} (I, 7, 2 ; III, 14, 5). * {{ouvrage |auteur= Emilio Sánchez Mediavilla |titre=Une datcha dans le Golfe |éditeur=[[Éditions Métailié|Métailié]] |présentation en ligne= https://editions-metailie.com/livre/une-datcha-dans-le-golfe/ }} === Filmographie === * Stéphanie Lamorré, [https://www.dailymotion.com/video/xs8m2x_plongee-dans-un-pays-interdit-doc-arte_webcam « ''Bahreïn, plongée dans un pays interdit'' »], film documentaire, 2012, 52 min, [[Arte]], [[France]]. === Articles connexes === * [[Soulèvement bahreïnien]] * [[Bombardement de Bahreïn pendant la Seconde Guerre mondiale]] * [[Place de la Perle (Manama)]] * [[Dilmun]] * [[Manama]] * [[Liste de journaux à Bahreïn]] * [[Liste des souverains de Bahreïn]] * [[Circuit international de Sakhir]] * [[Gouvernorat (Bahreïn)]] * [[Aéroport international de Bahreïn]] * [[Liste des îles de Bahreïn]] * [[Forces armées bahreïnies]] * [[Liste des ports antiques#Golfe Persique (delta et péninsule arabique)|Ports antiques du Golfe persique]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Pays d'Asie|Pays et territoires du Moyen-Orient|Ligue arabe|Organisation de la coopération islamique|Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole|Conseil de coopération du Golfe}} {{Portail|Bahreïn|monde arabe}} {{DEFAULTSORT:Bahrein}} [[Catégorie:Bahreïn|*]] [[Catégorie:Archipel dans le golfe Persique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Belize
Belize
{{Voir homonymes}} {{coord|17.066667|-88.7|format=dms|region:BLZ_type:landmark_scale:1000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Bélize | nom_local = Belize | langue = en | image_drapeau = Flag of Belize.svg | lien_drapeau = Drapeau du Belize | image_blason = Coat_of_arms_of_Belize.svg | lien_blason = Armoiries du Belize | image_carte = BLZ orthographic.svg | image_carte2 = Belize-CIA WFB Map.png | type_langues = Langue officielle<br>Langues reconnues | devise = Sub umbra floreo | langue_devise = [[latin]] | traduction_devise = Je fleuris à l'ombre | langues_officielles = [[Anglais]]<br>[[Espagnol]], [[kriol]], [[langues mayas]], [[garifuna (langue)|garifuna]], [[allemand]], [[Langues chinoises|chinois]] | capitale = [[Belmopan]]<ref name="Recensement de 2010" /> | coordonnées_capitale = {{coord|17|15|N|88|46|W}} | lien_villes = Liste des villes du Belize | titre_plus_grande_ville = Plus grandes villes | plus_grande_ville = [[Belize City]] ({{nombre|57169 {{hab.}}}}) <br /> [[San Ignacio (Belize)|San Ignacio]] ({{nombre|17878 {{hab.}}}}) <br /> [[Belmopan]] ({{nombre|13931 {{hab.}}}}) <br /> [[Orange Walk Town]] ({{nombre|11765 {{hab.}}}})<ref name="Recensement de 2010" /> | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Monarchie bélizienne|Roi]] | nom_dirigeant = [[Charles III (roi du Royaume-Uni)|Charles III]] | titre_dirigeant2 = [[Gouverneur général du Belize|Gouverneur général]] | nom_dirigeant2 = [[Froyla Tzalam]] | titre_dirigeant3 = [[Premier ministre du Belize|Premier ministre]] | nom_dirigeant3 = [[Johnny Briceño]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Belize)|Assemblée nationale]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Belize)|Sénat]]<br/>[[Chambre des représentants (Belize)|Chambre des représentants]] | superficie_rang = 151 | superficie_totale = 22966 | pourcentage_eau = 0,7 % | population_rang = 175 | population_totale = 419137 | population_année = 2020<ref name="CWF">{{Lien web |langue=en |titre=CIA World Factbook |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/belize/ |site=cia.gov |date=10 octobre 2023 |consulté le=10 octobre 2023}}.</ref> | pays_indépendance = {{UK-d}} [[Royaume-Uni]] | date_indépendance = {{Date-|21|septembre|1981}} | gentilé = Bélizien, Bélizienne | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|3.148|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 12,30 % | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{159e}} | PIB = {{augmentation}} {{unité|1,991|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 10,79 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{163e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|7147.399|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 9,70 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{100e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|4.057 milliards}} de [[Dollar bélizien|BZ$]]<br/>+ 1,73 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 101,887 % du PIB<br/>- 8,19 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{Unité|4519.823|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 8,21 %<ref name="WEO April 2022 (FMI)">www.imf.org</ref> | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 8,1 % de la pop. active<br/>- 19,63 % | monnaie = [[Dollar bélizien]] | code_monnaie = BZD | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.683}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{123e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.535}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{98e}} | Gini = 49,8 %<ref name="Gini_CIA">{{Lien web |langue=en |titre=Gini Index coefficient - distribution of family income |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/gini-index-coefficient-distribution-of-family-income/country-comparison |consulté le=24 avril 2023 |site=[[The World Factbook]], [[Central Intelligence Agency]]}}.</ref> | Gini_année = 2014 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.364}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{86e}} | IPE = {{diminution}} {{formatnum:50.0}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{49e}} | fuseau_horaire = -6 | hymne_national = {{lang|en|[[Land of the Free (hymne)|Land of the Free]]}} | langue_hymne = [[anglais]] | traduction_hymne = Pays de la liberté | audio_hymne = Land of the Free instrumental.ogg | fête_nationale = {{date-|21 septembre}} | fête_evt = [[Histoire du Belize#Indépendance|Indépendance]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] ({{date-|1981}}) | domaine_internet = [[.bz]] | iso3166-1 = BLZ, BZ | indicatif_téléphonique = 501 | code_plaque = BH (British Honduras) | organisations_internationales = [[Communauté caribéenne]] : [[1974]]<ref>{{Lien web |titre=CARICOM - son histoire, ses institutions et son schéma d’intégration régionale |url=http://ctrc.sice.oas.org/trc/Articles/Haiti/CARICOM_f.doc?article5082 |site=ctrc.sice.oas.org |consulté le=1 juin 2015}}.</ref><br />[[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|25 septembre 1981}}<ref>{{Lien web |titre=États Membres |url=https://www.un.org/fr/member-states/index.html#gotoB |site=un.org |consulté le=2019-11-17}}</ref><br />[[Commonwealth]] : 1981<br />[[Organisation des États américains]] : 1991 {{-}}[[G33]] | p1 = [[Fichier:Flag of British Honduras (1919-1981).svg|20px|Honduras britannique]] [[Honduras britannique]] }} Le '''Bélize'''<ref>Orthographe recommandée par la [[Commission d'enrichissement de la langue française]], et publié au ''[[Journal officiel de la République française]]'' le {{date-|24 septembre 2008}} :<br>{{Légifrance |base= JORF|numéro= CTNX0818389X|titre=Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes)}}, publiée au [[Journal officiel de la République française]] du {{date-|2008-9-24}}<br>Cette orthographe est également recommandée par le gouvernement du [[Canada]] :<br>{{Lien web|url= https://www.btb.termiumplus.gc.ca/publications/nomspays-countrynames-fra.html|titre= Liste des noms de pays, des capitales et des gentilés|site= [[TERMIUM Plus]]}}.</ref> ou '''Belize''' ({{en langue|en|Belize}} ; {{en langue|es|Belice}}) est un [[royaume du Commonwealth]] ([[monarchie constitutionnelle]] [[État unitaire|unitaire]] dotée d'un [[régime parlementaire]] à tendance ministérielle) dont le territoire est situé en [[Amérique centrale]], au sud-est du [[Mexique]] et au nord-est du [[Guatemala]]. Le pays a pour [[capitale]] [[Belmopan]]. Sa [[Devise (phrase)|devise]] est ''{{Langue|la|Sub umbra floreo}}'' (« Je fleuris à l'ombre ») et son [[Drapeau du Belize|drapeau]] est constitué de trois bandes horizontales respectivement rouge, bleue et rouge, avec au centre les [[armoiries du Belize]]. Son [[Hymne national|hymne]] est [[Land of the Free (hymne)|''Land of the Free'']] et sa [[monnaie]] est le [[dollar bélizien]]. La [[fête nationale]] se célèbre le [[21 septembre]], pour commémorer l'[[Honduras britannique|indépendance du pays]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] en [[1981]]. Sa [[langue officielle]] est l'[[anglais]], mais l'[[espagnol]], le [[kriol]] ([[Langues créoles|créole]]), le [[Langues mayas|maya]] et le [[Garifuna (langue)|garifuna]] sont également parlées<ref>{{Lien web |titre=Culture Belize : langues, religions, cuisine - Voyageurs du Monde |url=https://www.voyageursdumonde.fr/voyage-sur-mesure/voyages/guide-voyage/belize/infos-pratiques/hommes |site=voyageursdumonde.fr |consulté le=2021-09-22}}.</ref>. 58 % de la population bélizienne est de confession [[Catholicisme|catholique]] et 34 % est de confession [[Protestantisme|protestante]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Culture Belize : langues, religions, cuisine - Voyageurs du Monde |url=https://www.voyageursdumonde.fr/voyage-sur-mesure/voyages/guide-voyage/belize/infos-pratiques/hommes |site=voyageursdumonde.fr |consulté le=2021-09-22}}.</ref>. En [[2021]] et depuis plus d'une décennie, le Belize est un [[paradis fiscal]] figurant chaque année dans la liste des « principales juridictions de [[blanchiment d'argent]] » dans le monde et il est apparu très fréquemment dans les [[Pandora Papers]]<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Rogue Americans shielded money offshore, eluding victims and criminal investigators - ICIJ |url=https://www.icij.org/investigations/pandora-papers/belize-american-offshore-glenn-godfrey-law-firm/ |consulté le=2021-10-07}}</ref>. {{Sommaire|niveau=2}} == Toponymie == Le Bélize s’est appelé [[Honduras britannique]] de 1862 à 1981, année de son indépendance. La dénomination actuelle provient du nom de l’ancienne [[capitale]] — [[Belize City|Belize]] — et du [[Bélize (fleuve)|fleuve du même nom]]. == Civilisation maya == Cette [[Civilisation maya|civilisation amérindienne]] a occupé le Belize, comme les territoires proches du [[Yucatán]] ([[Mexique]]) et [[Guatemala]]. Se visitent notamment : * la cité de [[Xunantunich]] qui prospéra entre 600 et 900 ap. J.-C. Les touristes peuvent observer la [[canopée]] depuis le sommet de la pyramide d'{{lien|langue=de|trad=El Castillo (Belize)|texte=El Castillo}} ; * [[Caracol (Belize)|Caracol]] et ses {{nombre|150000|habitants}} au {{s-|VII}} ; * [[Lubaantun]], dont les [[Temple|temples]] ont été détruits par les [[conquistador]]s à la recherche d'or. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Belize}} * {{-s-|XVI}}-{{s-|IV}} : expansion de la [[civilisation maya]] depuis le Nord de la [[péninsule du Yucatán]] * Au {{s-|XVII}}, on comptait parmi les repaires de [[corsaire]]s, [[Piraterie|pirates]] et [[flibustier]]s, [[huguenot]]s ou [[Puritanisme|puritains]], la côte de Belize. * 1588 : victoire britannique sur l'[[Invincible Armada|Armada espagnole]]. * 1763 : les [[Empire britannique|Britanniques]] exportent le bois, et en échange ils protègent les [[Espagne|Espagnols]] contre la [[piraterie]]. * 1765 : adoption de la première constitution de Belize, le ''[[William Burnaby|Burnaby's code]]''. * 1783 : les Britanniques quittent la côte des [[Mosquitos]] (au [[Nicaragua]]). * 1798 : [[bataille de St George's Caye]] : lors des guerres de la [[Révolution française]], une expédition navale montée par les Espagnols, alliés de la France, est repoussée le {{date-|10 septembre}}. * 1802 : immigration du peuple [[garifunas|garifuna]] depuis l'[[Saint-Vincent-et-les-Grenadines|île Saint-Vincent]]. * 1862 : la colonie est baptisée « [[Honduras britannique]] »<ref name="WDL">{{Lien web |titre=Carte ferroviaire du Honduras britannique |url=http://www.wdl.org/fr/item/11329/ |site=[[Bibliothèque numérique mondiale]] |date=1920-1929 |consulté le=2013-10-24}}.</ref>. Depuis 1854, les habitants les plus riches élisaient au [[suffrage censitaire]] une Assemblée de notables qui est remplacée par un Conseil législatif désigné par la monarchie britannique<ref name="clio">{{Lien web |format=pdf |titre=L'Amérique centrale |sous-titre=Une Amérique indienne et latine |url=https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/pdf/pdf_chronologie_lamerique_centrale.pdf |site=clio.fr |date=2019}}</ref>. * 1919 : la population noire se soulève pour contester la suprématie blanche<ref name="clio" />. * 1934 : important mouvement social contre la crise économique et le chômage. * 1935 : les élections sont rétablies, mais seul 1,8 % de la population est en droit de voter * 1954 : les femmes obtiennent le [[droit de vote des femmes|droit de vote]] * 1981 : [[Indépendance (politique)|indépendance]] du Belize, en qualité de [[royaume du Commonwealth]]<ref name="WDL" />. * 1983 : tentative d'annexion de la moitié sud du pays par le [[Guatemala]]. * 1994 : le Guatemala réclame un accès élargi à la [[mer des Caraïbes]]. * 2000 : l'[[Cyclone tropical|ouragan]] ''[[Saison cyclonique 2000 dans l'océan Atlantique nord#Ouragan Keith|Keith]]'' dévaste le pays. * 2002 : accord bilatéral avec [[Cuba]] pour promouvoir le tourisme. * 2003 : Said Wilbert Musa entame son second mandat de Premier ministre après la victoire de son parti du PUP (parti uni du peuple). * 2008 : victoire de l'UDP aux élections générales après deux mandats successifs du PUP. * 2008 : en {{date-|décembre 2008}}, le Belize et le Guatemala ont signé un accord visant à soumettre les différends territoriaux à la Cour internationale de justice, après des référendums dans les deux pays (qui n’ont eu lieu qu’en 2018 au Guatemala et 2019 au Belize). Le Guatemala et le Belize participent aux mesures de confiance approuvées par l’OEA ([[Organisation des États américains]]), notamment le projet d’échange linguistique entre le Guatemala et le Belize. * 2019 : le [[référendum bélizien de 2019]] au sujet des [[Différend frontalier entre le Belize et le Guatemala|revendications territoriales]] du Guatemala (60% du pays, au sud du fleuve Sibun) donne un résultat favorable à la médiation de la [[Cour internationale de justice]]. == Géographie == [[Fichier:Great Blue Hole.jpg|vignette|gauche|Le « [[Grand Trou Bleu]] » ; phénomène géologique remarquable.]] [[Fichier:Satellite image of Belize in May 2001.jpg|vignette|redresse|Vue satellite du Belize en [[mai 2001]].]] {{Article détaillé|Géographie du Belize}} Le Belize occupe une surface de {{unité|22966|km|2}}, il possède {{unité|272|km}} de frontière avec le [[Mexique]] au nord, {{unité|266|km}} avec le [[Guatemala]] au sud et à l'ouest et une [[façade maritime]] donnant sur la [[mer des Caraïbes]] comprenant {{unité|386|km}} de côtes. Le nord du Belize consiste principalement en des plaines côtières plates et marécageuses, aux lieux fortement forestiers. Au sud se trouve un registre de basse montagne des [[monts Maya]], dont le point le plus élevé au Belize est la [[Pic Victoria (Belize)|crête de Victoria]] culminant à {{unité|1160|m}}. Le Belize est situé entre les fleuves [[Río Hondo|Hondo]] et [[Sarstoon]], avec le [[Belize (fleuve)|fleuve Belize]] s'écoulant au centre du pays. Tout le long des côtes de la [[mer des Caraïbes]] se trouve une [[Barrière de corail du Belize|barrière de corail]] de {{unité|320|km}}<ref>La deuxième plus longue au monde après la [[Grande Barrière|grande barrière australienne]].</ref>. Émergeant des [[Haut-fond|hauts-fonds]], on dénombre environ 450 îles et îlots appelés [[caye]]s. En mer, le [[Trou bleu (géologie)|trou bleu]] dit ''[[Grand Trou Bleu|Great Blue Hole]]'', avec ses {{unité|124|m}} de profondeur, est célèbre depuis les plongées du [[Jacques-Yves Cousteau|commandant Cousteau]] en 1971. Le climat local est [[climat tropical|tropical]] et est généralement très chaud et humide. La saison des pluies se déroule de mai à novembre avec des risques habituels mais fréquents comme les [[Cyclone tropical|ouragans]] et les inondations. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Belize}} Le Belize est une [[démocratie parlementaire]] et membre du [[Commonwealth]]. Le [[chef d'État]] est actuellement le roi {{souverain2| Charles III (roi du Royaume-Uni)|Charles III}}, représenté dans le pays par un [[gouverneur général du Belize|gouverneur général]], qui doit avoir la nationalité belizienne. L'organe exécutif primaire du gouvernement est le conseil des ministres, mené par le Premier ministre qui est chef du gouvernement. Les ministres du conseil sont des membres du parti politique majoritaire au parlement et tiennent habituellement des sièges d'élus en même temps que leurs positions de ministre. Le parlement du Belize est [[bicamérisme|bicaméral]], c’est l'[[Assemblée nationale (Belize)|Assemblée nationale]], laquelle se compose d'une [[Chambre des représentants (Belize)|Chambre des représentants]] et d'un [[Sénat (Belize)|Sénat]]. Les {{nobr|31 membres}} de la Chambre des représentants sont élus pour cinq ans au suffrage populaire. Les membres du Sénat sont au nombre de treize, six sont choisis par le Premier ministre, trois par le chef de l'opposition, un sur recommandation du Conseil des Églises du Belize et de l'Association évangélique des Églises, un sur recommandation de la Chambre de commerce et d'industrie du Belize et du Conseil des entreprises du Belize, un sur recommandation du Congrès national des syndicats du Belize et du Comité de direction de la société civile et un par les organisations non gouvernementales (ONG) en règle. Le Sénat est dirigé par un président, qui est un membre abstentionniste désigné par la partie régissant. Le Belize est un membre actif de la [[Communauté caribéenne]] (Caricom). Jusqu'en 2016, l'homosexualité était illégale et pouvait conduire à {{nobr|10 ans}} d'emprisonnement<ref>Elle a cessé de l'être après une décision de la Cour suprême. {{Article |langue=fr-FR |titre=Au Belize, le combat de "l’Antéchrist" en faveur de la cause homosexuelle |périodique=[[le Monde#Le Monde.fr|lemonde.fr]] |date=17.05.2013 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/05/17/au-belize-le-combat-de-l-antechrist-en-faveur-de-la-cause-homosexuelle_3295488_3222.html |consulté le=2018-08-22}}.</ref>. == Districts == [[Fichier:Belize, administrative divisions - fr - monochrome.svg|redresse|vignette|Districts du Belize.]] {{Article détaillé|Districts au Belize}} Le Belize est divisé en 6 districts : * [[district de Belize]] ; * [[district de Cayo]] ; * [[district de Corozal]] ; * [[district d'Orange Walk]] ; * [[district de Stann Creek]] ; * [[district de Toledo]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Belize}} Le Belize est considéré comme un [[paradis fiscal]] d'après ''[[The Guardian]]'' (2016)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Belize offshore secrecy ill at ease with UK politics and US authorities |url=http://www.theguardian.com/business/2016/aug/02/belize-offshore-secrecy-ill-at-ease-with-uk-politics-and-us-authorities |site=the Guardian |date=2016-08-02 }}</ref>. Jusqu'en 2019, il figure sur la [[liste noire]] de l'[[Union européenne]] des pays jugés non coopératifs<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Belize sort de la liste noire européenne des paradis fiscaux |url=https://www.efl.fr/actualites/fiscal/recouvrement-controle-et-contentieux/details.html?ref=f3fb1d6e6-717f-450f-b7a5-074e479257db |site=www.efl.fr |date=15/11/2019 }}</ref>. En octobre 2023, le [[Conseil de l'Union européenne]] l'a ajouté dans sa liste des pays qui ne coopèrent pas en matière d'information fiscale<ref>{{Lien web |titre=Fiscalité: Antigua-et-Barbuda, le Belize et les Seychelles ont été ajoutés à la liste de l'UE des pays et territoires non coopératifs à des fins fiscales |url=https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2023/10/17/taxation-antigua-and-barbuda-belize-and-seychelles-added-to-eu-list-of-non-cooperative-jurisdictions-for-tax-purposes/ |site=consilium.europa.eu |date=17/10/2023 |consulté le=15/2/2024}}</ref>. Le {{date-|20 janvier 2005}}, des [[Mouvements civils à Belize en 2005|mouvements populaires assez violents]] ont eu lieu lors de la mise en place de nouvelles [[taxe]]s. == Criminalité == En 2015, le Belize affiche le taux de {{nombre|44.7|homicides}} pour {{nombre|100000|habitants}}, l'un des plus élevés au monde<ref>[https://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/ALVARADO/53064 Insécurité endémique en Amérique latine], Nathalie Alvarado et Carlos Santiso, juin 2015</ref>. == Démographie == [[Fichier:Belize-demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] {{Article détaillé|Démographie du Belize}} Peuplé de {{nombre|353858|habitants}} au {{date-|1|juillet|2016}}<ref name="CWF" />, le Belize connaît une [[croissance économique]] positive et comporte un [[indice de développement humain]] moyen<ref name="hdr2021-22" />. === Groupes ethniques === La plupart des Beliziens sont d'origine [[multiethnique|multiraciale]] : la moitié de la population est d'ascendance [[Amérindiens|amérindienne]] et [[Européens|européenne]] ([[Mestizo]]s), un quart d'ascendance [[Africains|africaine]] et européenne ([[Créoles]]) et environ 6 % d'ascendance africaine et amérindienne ([[Garifunas]]). Le reste de la population est composé de [[Mayas]], de [[Blanc (humain)|Blancs]], dont une importante population [[Mennonisme|mennonite]], et des personnes d'ascendance [[Asiatique (humain)|asiatique]]. {| class="wikitable sortable" style="text-align:right" |+Groupes ethniques au Belize (recensement de 2010)<ref name="Recensement de 2010" /> ! rowspan="2" scope="col" | Ethnie ! colspan="2" scope="col" | National ! colspan="6" scope="col" | Districts |- ! scope="col" | Membres ! scope="col" | % ! scope="col" |[[District de Belize|Belize]] ! scope="col" |[[District de Corozal|Carozal]] ! scope="col" |[[District de Cayo|Cayo]] ! scope="col" |[[District d'Orange Walk|Orange Walk]] ! scope="col" |[[District de Stann Creek|Stann Creek]] ! scope="col" |[[District de Toledo|Toledo]] |- ! scope="row" |[[Métis|Mestizos]] |{{formatnum:170446}}|| 52,9 % |34,5 % |79,3 % |67,5 % |79,4 % |33,9 % |19,9 % |- ! scope="row" |[[Créoles]] |{{formatnum:83460}}|| 25,9 % |56,5 % |8,0 % |18,5 % |7,2 % |22,0 % |5,0 % |- ! scope="row" |[[Mayas]] |{{formatnum:36507}}|| 11,3 % |2,4 % |2,8 % |8,0 % |1,7 % |16,9 % |66,5 % |- ! scope="row" |[[Garifunas]] |{{formatnum:19639}}|| 6,1 % |6,4 % |0,9 % |2,0 % |0,8 % |27,5 % |6,1 % |- ! scope="row" |Indo-Caribéens |{{formatnum:12452}}|| 3,9 % |5,4 % |4,3 % |2,1 % |0,7 % |5,0 % |6,3 % |- ! scope="row" |[[Mennonisme|Mennonites]] |{{formatnum:11574}} |3,6 % |0,2 % |6,7 % |4,2 % |11,1 % |0,2 % |0,8 % |- ! scope="row" |[[Blanc (humain)|Blancs]] |{{formatnum:4015}}|| 1,2 % |1,7 % |1,0 % |1,3 % |0,3 % |1,7 % |1,0 % |- ! scope="row" |[[Asie|Asiatiques]] |{{formatnum:3316}}|| 1,0 % |1,5 % |0,8 % |1,0 % |0,8 % |0,9 % |0,3 % |- ! scope="row" | Autres | || | | | | | | |} === Langues === [[Fichier:Most spoken language in Belize by district.svg|vignette|redresse|Langue la plus parlée par district en 2010 : {{légende/Début}}{{legend|#6fc3e9ff|Espagnol}} {{legend|#ffccccff|Anglais}} {{legend|#fdfc27d9|Mayas}} {{legend|#51fc3fff|Kriol}}{{légende/Fin}}]] {{Article détaillé|Langues au Belize}} L'[[anglais]] est la [[Liste des pays ayant l'anglais pour langue officielle|langue officielle]] du Belize, ainsi que la langue la plus parlée. Toutefois, selon le recensement de 2010, 63 % des Béliziens sont capables de tenir une conversation en anglais<ref name="Recensement de 2010">{{Lien web |langue=en |titre=The Statistical Institute of Belize |url=https://web.archive.org/web/20160127084833/http://www.sib.org.bz/Portals/0/docs/publications/census/2010_Census_Report.pdf |date=2013}}.</ref>. 56,6 % des habitants sont par ailleurs capables de tenir une conversation en [[espagnol]]<ref name="Recensement de 2010" /> et 44,6 % peuvent le faire en [[kriol]]. L'anglais et le kriol prédominent le long de la côte, ainsi que dans le centre et le Sud du pays. Dans l'Ouest et le Nord, l'espagnol est plus répandu. Les divers groupes [[mayas]] parlent une [[Langues mayas|langue maya]], ainsi qu'un dialecte du créole anglais, similaire aux dialectes créoles des îles anglophones des [[Antilles|Caraïbes]]. Des communautés du sud du pays parlent surtout le [[Garifuna (langue)|garifuna]]. {| class="wikitable sortable" style="text-align:right" |+Langues maîtrisées au Belize (recensement de 2010)<ref name="Recensement de 2010" /> ! rowspan="2" scope="col" | Langue ! colspan="2" scope="col" | National ! colspan="6" scope=col|Districts |- ! scope="col" | Locuteurs ! scope="col" | % ! scope="col" |[[District de Belize|Belize]] ! scope="col" |[[District de Corozal|Carozal]] ! scope="col" |[[District de Cayo|Cayo]] ! scope="col" |[[District d'Orange Walk|Orange Walk]] ! scope="col" |[[District de Stann Creek|Stann Creek]] ! scope="col" |[[District de Toledo|Toledo]] |- ! scope="row" |[[Anglais]] |{{formatnum:183903}}|| 62,9 |72,5 % |54,4 % |66,7 % |62,2 % |52,0 % |47,9 % |- ! scope="row" |[[Espagnol]] |{{formatnum:165296}}|| 56,6 |34,1 % |84,7 % |71,5 % |85,6 % |39,3 % |28,2 % |- ! scope="row" |[[Kriol]] |{{formatnum:130467}}|| 44,6 |16,8 % |18,9 % |39,9 % |18,9 % |67,4 % |47,2 % |- ! scope="row" |[[Langues mayas]] |{{formatnum:30748}}|| 10,5 |1,2 % |2,5 % |6,2 % |2,3 % |16,3 % |68,4 % |- ! scope="row" |[[Garifuna (langue)|Garifuna]] |{{formatnum:8442}}|| 2,9 |2,7 % |0,4 % |0,9 % |0,5 % |13,8 % |3,0 % |- ! scope="row" |[[Allemand]] |{{formatnum:9364}}|| 3,2 |0,1 % |5,8 % |3,9 % |10,0 % |0,3 % |0,7 % |- ! scope="row" |[[Langues chinoises|Chinois]] |{{formatnum:2600}}|| 0,9 |1,3 % |0,7 % |0,8 % |0,7 % |0,9 % |0,3 % |- ! scope="row" | Autres |{{formatnum:2779}}|| 0,9 | | | | | | |} === Religions === {| class="wikitable sortable" style="text-align:right" |+Religions au Belize<ref name="Recensement de 2010" /> ! rowspan="2" scope="col" | Religion ! colspan="2" scope="col" | National ! colspan="6" scope=col|Districts |- ! scope="col" | Pratiquants ! scope="col" | % ! scope="col" |[[District de Belize|Belize]] ! scope="col" |[[District de Corozal|Corozal]] ! scope="col" |[[District de Cayo|Cayo]] ! scope="col" |[[District d'Orange Walk|Orange Walk]] ! scope="col" |[[District de Stann Creek|Stann Creek]] ! scope="col" |[[District de Toledo|Toledo]] |- ! scope="row" |[[Catholicisme]] |{{formatnum:129456}}|| {{pct|129456|322453|arrondi=1}} |{{pct|36346|95291|arrondi=1}} |{{pct|19047|41061|arrondi=1}} |{{pct|25981|75046|arrondi=1}} |{{pct|20444|45946|arrondi=1}} |{{pct|14012|34324|arrondi=1}} |{{pct|13626|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Pentecôtisme]] |{{formatnum:27121}}|| {{pct|27121|322453|arrondi=1}} |{{pct|5459|95291|arrondi=1}} |{{pct|1757|41061|arrondi=1}} |{{pct|11600|75046|arrondi=1}} |{{pct|2059|45946|arrondi=1}} |{{pct|3045|34324|arrondi=1}} |{{pct|3201|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Église adventiste du septième jour|Adventiste du septième jour]] |{{formatnum:17559}}|| {{pct|17559|322453|arrondi=1}} |{{pct|5867|95291|arrondi=1}} |{{pct|4123|41061|arrondi=1}} |{{pct|3233|75046|arrondi=1}} |{{pct|2342|45946|arrondi=1}} |{{pct|1500|34324|arrondi=1}} |{{pct|494|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Anglicanisme]] |{{formatnum:15065}}|| {{pct|15065|322453|arrondi=1}} |{{pct|10555|95291|arrondi=1}} |{{pct|414|41061|arrondi=1}} |{{pct|1635|75046|arrondi=1}} |{{pct|495|45946|arrondi=1}} |{{pct|1701|34324|arrondi=1}} |{{pct|265|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Mennonisme|Mennonitisme]] |{{formatnum:12053}} || {{pct|12053|322453|arrondi=1}} |{{pct|359|95291|arrondi=1}} |{{pct|2710|41061|arrondi=1}} |{{pct|3047|75046|arrondi=1}} |{{pct|5080|45946|arrondi=1}} |{{pct|222|34324|arrondi=1}} |{{pct|635|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Baptisme]] |{{formatnum:11620}}|| {{pct|11620|322453|arrondi=1}} |{{pct|4201|95291|arrondi=1}} |{{pct|647|41061|arrondi=1}} |{{pct|2019|75046|arrondi=1}} |{{pct|437|45946|arrondi=1}} |{{pct|1895|34324|arrondi=1}} |{{pct|2421|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Méthodisme]] |{{formatnum:9457}}|| {{pct|9457|322453|arrondi=1}} |{{pct|6668|95291|arrondi=1}} |{{pct|552|41061|arrondi=1}} |{{pct|400|75046|arrondi=1}} |{{pct|298|45946|arrondi=1}} |{{pct|946|34324|arrondi=1}} |{{pct|593|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |[[Église du Nazaréen]] |{{formatnum:9145}}|| {{pct|9145|322453|arrondi=1}} |{{pct|2076|95291|arrondi=1}} |{{pct|858|41061|arrondi=1}} |{{pct|2809|75046|arrondi=1}} |{{pct|153|45946|arrondi=1}} |{{pct|1355|34324|arrondi=1}} |{{pct|1894|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" |Sans |{{formatnum:49975}} |{{pct|49975|322453|arrondi=1}} |{{pct|13112|95291|arrondi=1}} |{{pct|6694|41061|arrondi=1}} |{{pct|14633|75046|arrondi=1}} |{{pct|5635|45946|arrondi=1}} |{{pct|5973|34324|arrondi=1}} |{{pct|3928|30785|arrondi=1}} |- ! scope="row" | Autres | || | | | | | | |} == Culture == === Patrimoine === ==== Musées et autres institutions ==== {{article détaillé|Liste des musées par pays#Belize {{!}} Liste de musées au Belize}} ==== Liste du patrimoine mondial ==== Le programme [[Patrimoine mondial]] ([[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], 1971) a inscrit dans sa liste du [[patrimoine mondial]] (au {{Date-|17 janvier 2016}}) : [[Liste du patrimoine mondial au Belize]]. ==== Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ==== Le programme [[Patrimoine culturel immatériel]] ([[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], 2003) a inscrit dans sa [[liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité]] (au {{Date-|17 janvier 2016}}) : * 2008 : la langue, la danse et la musique des [[Garifunas]]<ref>{{Lien web |titre=La langue, la danse et la musique des Garifuna - patrimoine immatériel - Secteur de la culture - UNESCO |url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/la-langue-la-danse-et-la-musique-des-garifuna-00001 |site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|unesco.org]] |consulté le=18 juin 2016}}.</ref>. ==== Registre international Mémoire du monde ==== Le programme [[Mémoire du monde]] ([[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], 1992) a inscrit dans son [[registre international Mémoire du monde]] (au {{date-|17 janvier 2016}}) : * 2009 : registres des esclaves des [[Antilles britanniques]] 1817-1834 (Bahamas, Belize, Bermuda, Dominique, Jamaïque, St Kitts, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni)<ref>{{Lien web |titre=Registres des esclaves des Antilles britanniques 1817-1834 |url=http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-7/registry-of-slaves-of-the-british-caribbean-1817-1834/#c190216 |site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|unesco.org]] |consulté le=18 juin 2016}}.</ref>. === Fêtes et jours fériés === {| class="wikitable" |+ Fêtes et jours fériés !scope=col| Date !scope=col| Nom !scope=col| Remarques |- | {{1er}} janvier || [[Jour de l'an|New Year's Day]] || |- | {{date-|9 mars}} || [[Baron Bliss]] Day || |- | début mars || San José Succotz Fiesta || |- | fin avril ou début mai || National Agricultural Trade Show || [[Belmopan]] |- | mai (variable) || [[Noix de cajou|Cashew]] Festival || Crooked Tree |- | mai (variable) || Cayo Expo || San Ignacio |- | {{date-|24 mai}} || [[Commonwealth]] Day || Crooked Tree |- | fin juin || [[Homard|Lobster]] Fest || Placencia |- | début à la mi-juillet || Benque Viejo Fiesta || Benque Viejo |- | août || International Costa [[Mayas|Maya]] Festival || San Pedro, Ambergris Caye |- | {{date-|10 septembre}} || St George's Caye Day || |- | {{date-|21 septembre}} || Belize [[Indépendance (politique)|Independence Day]] || |- | {{date-|11 octobre}} || Pan-American Day || |- | {{date-|19 novembre}} || [[Garifunas|Garifuna]] Settlement || |- | {{date-|25 décembre}} || [[Noël|Christmas]] Day || |- | {{date-|26 décembre}} || [[Boxing Day]] || |} == Communications == === Situtation générale === Le nombre des lignes fixes (classé 174<sup>e</sup>)<ref name="CWF" /> et la pénétration du réseau mobile (classé 181<sup>e</sup>)<ref name="CWF" /> au Belize restent inférieures à la moyenne de la région, principalement dû à une concurrence insuffisante sur le marché et d'un sous-investissement dans les services de [[télécommunications]]. Néanmoins, un investissement important dans les infrastructures, avec le lancement d'un service [[LTE Advanced|LTE-A]] fin 2016 et l'achèvement en 2017 d'un câble sous-marin jusqu'à [[Caye Ambergris|Ambergris Caye]], lui permettant de lancer un service [[FTTx|FttP]] à San Pedro<ref name="CWF" />. Le Belize possède 8 chaînes de télévision privée, la télévision par câble [[Télévision par câble|multicanal]] donnant accès aux chaînes étrangères, et environ 25 stations de radio diffusant sur une cinquantaine de fréquences différentes. La radio publique a été privatisée en 1998 (2019)<ref name="CWF" />. === Information complémentaire === * Lignes de téléphone : 19 000<ref name="CWF" /> ({{date-|3=2021}}) ({{formatnum:31000}} en 1997). * Téléphones portables : 260 000<ref name="CWF" /> ({{date-||3=2021}}) ({{formatnum:3000}} en 1997). * Utilisateurs d'Internet : 248 000<ref name="CWF" /> ({{date-|3=2021}}) ({{formatnum:12000}} en 2000). * Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 6 (en 2007). * Postes de radio : {{formatnum:133000}} (en 1997). * Postes de télévision : {{formatnum:41000}} (en 1997). == Transports == * Routes : {{unité|2870|km}}<ref name="CWF" /> (dont {{unité|488|km}} goudronnés) (en 2011). * Voies navigables : {{unité|825|km}}<ref name="CWF" /> (en 2011). * Nombre d'aéroports : 47<ref name="CWF" /> (dont 6 avec des pistes goudronnées) (en 2013). == Cinéma == * ''[[La Province oubliée]]'', film documentaire d'[[Oliver Dickinson]], 2009. == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Belize|commons titre=le Belize}} {{Catégorie principale}} === Articles connexes === * [[Frontière entre le Belize et le Guatemala]] * [[Référendum guatémaltèque de 2018]] === Liens externes === {{Liens}} == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Royaumes du Commonwealth|Pays d'Amérique}} {{Portail|Belize|Commonwealth|Caraïbe|Langues créoles et créolophonie}} [[Catégorie:Belize| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan
Bhoutan
{{homophone|Boutan|Boutant}} {{Unicode}} {{Infobox Pays | nom_local1 = འབྲུག་ཡུལ་ | langue1 = dz | nom_français = Royaume du Bhoutan | image_drapeau = Flag of Bhutan.svg | lien_drapeau = Drapeau du Bhoutan | image_blason = Emblem of Bhutan.svg | lien_blason = Emblème du Bhoutan | image_carte = Bhutan (orthographic projection).svg | devise = | langue_devise = | transcription_devise = | traduction_devise = | fête_nationale = {{date|17|décembre}} | fête_evt = Intronisation d'[[Ugyen Wangchuck]], le premier [[roi du Bhoutan]] ({{date-|1907}}) | langues = [[Dzongkha]] | capitale = [[Thimphou]] | coordonnées_capitale = {{coord|27|29|N|89|38|E|display=inline|type:city}} | lien_villes = Liste des villes du Bhoutan | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Thimphou]] | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Roi du Bhoutan|Roi]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre du Bhoutan|Premier ministre]] | nom_dirigeant = [[Jigme Khesar Wangchuck]] | nom_dirigeant2 = [[Tshering Tobgay]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement du Bhoutan|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Conseil national (Bhoutan)|Conseil national]]<br/>[[Assemblée nationale (Bhoutan)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 134 | superficie_totale = 38394 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 165 | population_totale = 782318 | population_année = 2020<ref name="Factbook">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bhutan |site=cia.gov |consulté le=2018-04-18}}.</ref> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = {{IND-d}} [[Inde]] | date_indépendance = {{date|8|août|1949}} | gentilé = Bhoutanais | PIB_PPA = {{augmentation}} 9,853 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 10,94 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 2,653 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 10,68 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|3491.268|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 9,62 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.].</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|12966.816|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 9,86 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|261.784 milliards}} de [[Ngultrum|BTN]]<br/>+ 9,80 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 133,454 % du PIB<br/>- 1,10 % | monnaie = [[Ngultrum]] | code_monnaie = BTN | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.666}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{127e}} | IDHI = {{stagnation}} {{formatnum:0.471}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{109e}} | Gini = {{diminution positive}} 37,4 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2017 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.415}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{98e}} | IPE = {{diminution}} {{formatnum:42.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{85e}} | fuseau_horaire = + 6 | hymne_national = {{langue|dz|འབྲུག་ཙན་དན}} | langue_hymne = [[dzongkha]] | transcription_hymne = [[Druk tsendhen]] | traduction_hymne = Le royaume du dragon de tonnerre | audio_hymne = Bhutan anthem.ogg | iso3166-1 = BTN, BT | domaine_internet = .bt | indicatif_téléphonique = 975 | PIBPPA_rang = {{162e}} | PIB_rang = {{154e}} | p1 = [[État princier (Raj britannique)|État princier sous protectorat britannique]] | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] {{-}} [[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]] }} Le '''Bhoutan''' ({{MSAPI|/bu.tɑ̃/}}<ref>{{Lien web |titre=Bhoutan |url=http://www.wordreference.com/fren/Bhoutan |site=wordreference.com |consulté le=2018-08-12}}.</ref> ; en [[dzongkha]] : {{langue|dz|འབྲུག་ཡུལ་}}, {{Langue|dz-Latn|''Druk Yul''}}, [[translittération Wylie]] : ''ʼbrug-yul'', {{MSAPI|/ʈuk̚˩.yː˩/}})<ref name="Driem478">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=George van |nom1=Driem |titre=Dzongkha = Rdoṅ-kha |éditeur=Research School, CNWS |lieu=Leiden |année=1998 |pages totales=489 |passage=478 |isbn=90-5789-002-X}}.</ref>, en forme longue le '''royaume du Bhoutan''', est un pays d'[[Asie du Sud]], [[Pays sans littoral|sans accès à la mer]]. Il est situé dans l'Est de la chaîne de l'[[Himalaya]], enclavé entre l'[[Inde]] au sud, à l'est et à l'ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage [[Frontière entre le Bhoutan et l'Inde|{{Unité|605 km}} de frontières terrestres]], et la [[Chine]] ([[région autonome du Tibet]]) au nord et à l'ouest-nord-ouest, avec [[Frontière entre le Bhoutan et la Chine|{{Unité|470 km}} de frontières]]. Plus à l'ouest, il est séparé du [[Népal]] par l'État indien du [[Sikkim]], et plus au sud il est séparé du [[Bangladesh]] par les États indiens d'[[Assam]] et du [[Bengale-Occidental]]. Sa [[capitale]] et sa [[Liste des villes du Bhoutan|plus grande ville]] est [[Thimphou]]. Le Bhoutan est un ensemble de [[fief]]s mineurs en guerre jusqu'au début du {{s-|XVII}}, quand le [[lama (bouddhisme)|lama]] et chef militaire [[Shabdrung Ngawang Namgyal]], fuyant la persécution religieuse au [[Tibet]], unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. À la fin du {{s-|XVIII}}, le Bhoutan entre en contact avec l'[[Empire britannique]]. Il en devient ensuite un protectorat. Le Bhoutan continue de maintenir des relations bilatérales fortes avec l'[[Inde]], de laquelle il se détache en 1949. La [[géographie du Bhoutan]] varie des plaines [[Zone subtropicale|subtropicales]] dans le sud aux montagnes de l'[[Himalaya]] au nord, où certains sommets excèdent {{unité|7000 m}}. Sa superficie est de {{unité|38394 km 2}} et le pays mesure environ {{Unité|300 km}} dans sa plus grande longueur est-ouest, et {{Unité|170 km}} dans le sens nord-sud. La [[religion d'État]] du Bhoutan est le [[bouddhisme vajrayāna]] ([[bouddhisme tibétain]]). Le [[bouddhisme]] est majoritaire parmi la population. L'[[hindouisme]] est la deuxième religion la plus pratiquée dans le pays<ref name="diplomatie.gouv.fr">{{Lien web |langue=fr |prénom=Ministère de l'Europe et des Affaires |nom=étrangères |titre=Présentation du Bhoutan |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/bhoutan/presentation-du-bhoutan/ |site=France Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères |consulté le=2021-06-17}}.</ref>. L'[[islam au Bhoutan]] compte 5% de fidèles<ref>{{Article|auteur1=Houssain Kettani|titre=Muslim Population in Asia: 1950 – 2020|périodique=International Journal of Environmental Science and Developmen|date=June 2010|lire en ligne=https://citeseerx.ist.psu.edu/document?repid=rep1&type=pdf&doi=f9951d548c3b81a92dec33003565f6fa480589a1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Bhoutan |url=https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/bhoutan.htm |site=axl.cefan.ulaval.ca |consulté le=2023-05-12}}.</ref>. La population du pays est estimée à {{unité|780000 personnes}} en 2020<ref>{{en}} [http://countrymeters.info/en/Bhutan ''Bhutan population clock''], Countrymeters.info.</ref>{{,}}<ref name="Factbook" />. À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme bhoutanaise la population d'origine [[Népal|népalaise]], ce qui entraîne l'exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d'origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d'entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l'égide du [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés]] (HCR). En 2008, le Bhoutan passe d'une [[Absolutisme|monarchie absolue]] à une [[monarchie constitutionnelle]] et organise ses premières élections générales. Il est membre des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], ainsi que de l'[[Association sud-asiatique pour la coopération régionale]] (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010. == Étymologie == [[Fichier:1777 Rennell - Dury Wall Map of Delhi and Agra, India - Geographicus - DelhiAgrah-dury-1777.jpg|vignette|gauche|Carte de Rennell, 1777. Le Tibet y est appelé ''Bootan'' (coin supérieur droit).]] L'étymologie précise de ''Bhoutan'' est inconnue, mais il est probable que le nom dérive de l'[[endonymie|endonyme]] [[Tibet|tibétain]] ''Bod'', utilisé pour le Grand Tibet. ''Bod'' passe traditionnellement pour être une transcription du [[sanskrit|sanscrit]] ''Bhoṭa-anta'' (भोट-अन्त, « extrémité du Tibet »)<ref>Louis Deroy et Marianne Mulon, ''Dictionnaire de noms de lieux'', Robert, Paris, 1992, {{p.}}478.</ref>, allusion à la position du Bhoutan à l'extrémité sud du plateau tibétain et sa culture<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Balaram Chakravarti |titre=A Cultural History of Bhutan |volume=1 |éditeur=Hilltop |année=1979 |passage=7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6VxuAAAAMAAJ}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Isaac Taylor, [https://archive.org/details/namesandtheirhi00taylgoog ''Names and Their Histories; a Handbook of Historical Geography and Topographical Nomenclature''], Gale Research Co., Detroit, 1898.</ref>. Des noms similaires à ''Bhoutan'', comme ''Bottanthis'', ''Bottan'' et ''Bottanter'', {{refnec|font leur apparition en Europe à partir des années 1580}}. Dans la ''Relação'' (lettre) du [[Compagnie de Jésus|jésuite]] portugais [[Estêvão Cacella]], écrite en octobre 1627, le Bhoutan est appelé ''Cambirasi'' (« parmi les [[Cooch Behar]]is »)<ref>{{en}} Estêvão Cacella, trad. Luiza Maria Baillie, [http://www.thlib.org/static/reprints/jbs/JBS_01_01_01.pdf ''"Report which Father Estevao Cacella of the Society of Jesus Sent to Father Alberto Laercio, Provincial of the Province of Malabar of East India, about His Journey to Cathay, until He Came to the Kingdom of Bhotanta"''], 1627.</ref>, ''Potente'' et ''Mon'' (un endonyme pour le sud du Tibet)<ref name="kuensel" />. La première fois qu'un royaume distinct du Bhoutan apparaît sur une carte occidentale, il est désigné sous son nom local, ''Broukpa''<ref name="kuensel" />. L'orthographe ''Boutan'' (sans le [[h (lettre)|h]]) apparaît pour la première fois dans ''Six voyages'' du Français [[Jean-Baptiste Tavernier]], publié en 1676. Toutefois, tous ces usages renvoient non au Bhoutan tel qu'on le connaît aujourd'hui, mais au royaume du Tibet. La distinction moderne entre ces deux entités ne se fait qu'à partir de la fin de l'expédition de 1774 de [[George Bogle]]. Celui-ci apprend à discerner les différences entre les deux régions, cultures et États. Dans son rapport final à la [[Compagnie britannique des Indes orientales]], il propose d'appeler officiellement le royaume de [[Druk Desi]] ''Boutan'' (selon l'orthographe française), et celui du [[panchen-lama]] ''Tibet''. Le [[géomètre-expert]] [[James Rennell]] anglicise le nom du premier en ''Bootan'', avant de populariser la distinction entre celui-ci et le [[grand Tibet]]<ref name="kuensel">{{en}} [http://www.keystobhutan.com/bhutan/bhutan_history_europe.php "History of Bhutan: How Europe heard about Bhutan"]. ''Kuensel''. 24 août 2003.</ref>. Sur place, le Bhoutan a beaucoup de noms différents. Le nom local du pays est ''Brug-yul'', souvent transcrit ''Druk Yul'', il signifie « terre du dragon ». Il est aussi nommé ''Druk Tsendhen'' (« terre du dragon tonnerre »), le [[tonnerre]] étant interprété comme étant les grognements de [[dragon oriental|dragons]]. D'autres noms recensés sont ''Lho Mon'' (« terres sombres du sud »), ''Lho Tsendenjong'' (« terres du sud du [[cyprès]] »), ''Lhomen Khazhi'' (« terres du sud des quatre chemins »), et ''Lho Men Jong'' (« terres du sud des [[herboristerie|plantes médicinales]] »)<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Kevin |nom1=Grange |titre=Beneath Blossom Rain: Discovering Bhutan on the Toughest Trek in the World |éditeur=U of Nebraska Press |date=2011 |isbn=978-0-8032-3538-0 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=bWco7DY94fsC |consulté le=2020-01-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=William M. |nom1=Clements |titre=The Greenwood Encyclopedia of World Folklore and Folklife: Southeast Asia and India, Central and East Asia, Middle East |passage=105 |éditeur=Greenwood Press |date=2006 |isbn=978-0-313-32849-7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZvrWAAAAMAAJ |consulté le=2020-01-06}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Bhoutan}} [[Fichier:Children at Bomdila.jpg|vignette|redresse|Enfants de l'ethnie Monba.]] [[Fichier:Bhutan (8026024922).jpg|vignette|[[Moulin à prières]] au Bhoutan.]] Des outils en différents matériaux, des armes, des [[Ivoire|ivoires]] et des ossements d'éléphants et des ruines de constructions en pierre témoignent de la présence humaine vers 2000 {{av JC}}, mais il n'existe pas de documents écrits. Le Bhoutan aurait été peuplé entre 500 et 600 {{av JC}} par l'ethnie [[Monba]], pratiquant la tradition animiste du [[bön]]. Cette culture aurait existé dans l'État de ''Lho Mon'' (« terres sombres du sud ») ou ''Mon Yul'' (« terres sombres »)<ref name="world">{{en}} [http://www.worldinstituteforasianstudies.org/buthan.html ''Bhutan''], ''World Institute for Asian Studies'', 2006-08-21.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Robert L. Worden, ''"Origins and Early Settlement, A.D. 600–1600". [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html Bhutan: A country study]'' (Savada, Andrea Matles, éd.). Library of Congress Federal Research Division.</ref>. Le [[bouddhisme]] y prend racine au {{s-|VII}} de notre ère. Le roi tibétain [[Songtsen Gampo]] (régnant de 627 à 649)<ref name="padel">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ruth |nom1=Padel |titre=Tigers In Red Weather: A Quest for the Last Wild Tigers |passage=139-140 |éditeur=Bloomsbury Publishing USA |date=2009-05-26 |isbn=978-0-8027-1854-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zYLJp0X04mUC |consulté le=2020-01-06}}.</ref> se convertit au [[bouddhisme]] et étend l'empire tibétain jusqu'au Sikkim et au Bhoutan<ref>{{en}} Sailen Debnath, ''Essays on Cultural History of North Bengal'', {{ISBN|978-81-86860-42-7}} ; & Sailen Debnath, ''The Dooars in Historical Transition'', {{ISBN|978-81-86860-44-1}}.</ref> : il ordonne la construction de deux temples bouddhistes, l'un à [[Jakar]] et l'autre à Kyichu (près de [[Paro (ville)|Paro]], dans la vallée du Paro)<ref name="worden">{{en}} Robert L. Worden, ''Arrival of Buddhism'', [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html ''Bhutan: A country study''], (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division.</ref>. Le bouddhisme se propage véritablement<ref name="padel" /> dès 746<ref>{{en}} Paul Hattaway, ''Peoples of the Buddhist World: a Christian Prayer Diary'', William Carey Library, 2004, {{p.|30}}. {{ISBN|0-87808-361-8}}.</ref>, sous le roi Sindhu Raja (aussi appelé Künjom<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Frank |nom1=Rennie |prénom2=Robin |nom2=Mason |titre=Bhutan: Ways of Knowing |éditeur=Information Age Pub. |date=2008 |isbn=978-1-59311-734-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=sHAnAtNrUQoC |consulté le=2020-01-06}}.</ref>, Sendha Gyab ou Chakhar Gyalpo), un roi indien exilé. Il établit un gouvernement au palais de Chakhar Gutho, dans le district de Bumthang<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=C. T. |nom1=Dorji |titre=History of Bhutan based on Buddhism |éditeur=Sangay Xam in collaboration with Prominent Publishers |date=1994 |isbn=978-81-86239-01-8 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yA9uAAAAMAAJ |consulté le=2020-01-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Sarah |nom1=Harding |titre=The Life and Revelations of Pema Lingpa |éditeur=Shambhala Publications, Incorporated |date=2003-07-31 |isbn=978-1-55939-967-8 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rlxdncBwpbgC |consulté le=2020-01-06}}.</ref>. Le maître et saint indien [[Padmasambhava]] (aussi appelé [[Gourou]] Rinpoche) arrive en 747<ref>{{en}} Kinley Dorji, (2005-03-30). [http://www.buddhistchannel.tv/index.php?id=18,963,0,0,1,0 ''Taktshang: A Buddhist Legend''], ''Buddhist Channel'', Kuensel Online, 30 mars 2005.</ref>. [[Fichier:Phunaka, Bhutan 2012.jpg|vignette|La ''dzong'' de Punakha et son pont en bois au printemps.]] [[Fichier:Jakar Dzong, Bumthang.jpg|vignette|La ''dzong'' de Jakar.]] La plus grande partie de l'histoire bhoutanaise n'est pas très bien connue car en 1827, un incendie a ravagé l'ancienne capitale, [[Punakha]], détruisant les archives. Au {{s-|X}}, le développement politique du Bhoutan est très fortement influencé par la [[religion]]. Plusieurs variantes du bouddhisme y émergent, soutenues par divers chefs de guerre [[mongol]]s. À la suite du déclin de la [[dynastie Yuan]] au {{s-|XIV}}, ces [[ordre religieux|ordres religieux]] luttent entre eux pour dominer la région politiquement et religieusement. Ceci mène à la victoire de l'ordre [[Drukpa]] au {{s-|XVI}}<ref name="worden" />{{,}}<ref>{{en}} Robert L. Worden, ''Rivalry among the Sects'', [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html ''Bhutan: A country study''], (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division.</ref>. Au {{s-|XI}}, le territoire est occupé par des forces militaires tibéto-mongoles. Jusqu'au début du {{s-|XVII}}, il n'est qu'une mosaïque de petits fiefs guerriers que va unifier le lama tibétain [[Shabdrung Ngawang Namgyal]] en créant un réseau de [[Place forte|forteresses]] (''dzong'') à codirection administrative (''[[penlop]]'') et spirituelle (''[[Lama (bouddhisme)|lama]]''). Il promulgue la [[Tsa Yig]], un code législatif qui aide à unifier les chefs locaux. Beaucoup de ces ''dzong'' existent toujours, et jouent encore un rôle spirituel et administratif. Les [[Compagnie de Jésus|jésuites]] portugais [[Estêvão Cacella]] et [[João Cabral]] sont les premiers Européens dont on peut attester la présence au Bhoutan. Ils le traversent, en route pour [[Shigatsé]], au Tibet. Ils y sont fort courtoisement reçus<ref>C. Wessels, ''Early Jesuit travellers in Central Asia'', New-Delhi, Asian Educational Service, 1992, pp.137sv. Le texte complet de la lettre de Cacella (en portugais) est donné en appendice, {{p.|314-332}}. Ils ne peuvent avoir rencontré le Shabdung Nga-wang Namgyal car ce dernier est mort en [[1592]] (''ibidem'', {{p.|140}}).</ref>. Après presque huit mois dans la région, Cacella écrit une longue lettre décrivant ses voyages. Elle contient une des rares références contemporaines au Shabdrung<ref name="lonely">{{en}} Lindsay Brown & Stan Armington, ''Bhutan'', Lonely Planet, 2007, {{p.|26}}, 36, {{ISBN|1-74059-529-7}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Trent|nom1=Pomplun|titre=Jesuit on the Roof of the World: Ippolito Desideri's Mission to Tibet|passage=49.|éditeur=OUP USA|date=2010|isbn=978-0-19-537786-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-3iG4p85PHgC|consulté le=2020-01-06}}</ref>. La mort de Ngawang Namgyal en 1592 reste secrète pendant {{nombre|54|ans}}. Après une période de consolidation, le Bhoutan est à nouveau le théâtre de conflits armés internes. En [[1711]] commence une guerre contre l'[[empire moghol]] et ses [[subedar]]s, qui restaurent Cooch Behar dans le sud. Dans le chaos qui s'ensuit, les Tibétains cherchent à reprendre le Bhoutan en [[1714]], sans succès<ref>{{en}} Robert L. Worden, ''Administrative Integration and Conflict with Tibet, 1651–1728'', [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html ''Bhutan: A country study''], (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division.</ref>. Au {{s-|XVIII}}, les Bhoutanais envahissent et occupent le royaume de [[Cooch Behar]] au sud. En [[1772]], Cooch Behar fait appel à la [[Compagnie britannique des Indes orientales]], qui l'aide à expulser les Bhoutanais et à attaquer le Bhoutan lui-même en [[1774]]. Un traité de paix est signé et le Bhoutan se replie sur ses frontières de 1730. La paix est fragile : les escarmouches avec les Britanniques continuent pendant encore un siècle. Ces escarmouches mènent à la [[guerre du Bhoutan]] ([[1864]]-[[1865]]) pour le contrôle des [[Duars]]. Après sa défaite, le Bhoutan signe le [[traité de Sinchula]] avec l'[[Inde britannique]]. L'[[indemnité de guerre]] inclut la cession des Duars au Royaume-Uni en échange d'une rente de {{unité|50000 [[roupie]]s}}. Dans les [[années 1870]], une guerre civile entre les gouverneurs (''penlop'') des vallées rivales du Paro et du [[Tongsa]] débouche sur la victoire d'[[Ugyen Wangchuck]] qui, soutenu par les Britanniques, instaure en [[1907]] la dynastie royale des Wangchuck. De sa base au centre du Bhoutan, Ugyen Wangchuck met en échec ses rivaux politiques et unifie le pays après plusieurs guerres civiles et rébellions de [[1882]] à [[1885]]<ref>{{en}} Robert L. Worden, ''British Intrusion, 1772–1907'', [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html ''Bhutan: A country study''], (Savada, Andrea Matles, éd.), Library of Congress Federal Research Division.</ref>. Le 17 décembre [[1907]] (la [[fête nationale]] célébrée le 17 décembre commémore cet événement)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Françoise Pommaret |titre=Bhoutan |éditeur=Editions Olizane |année=2014 |passage=81 }}.</ref>, Ugyen Wangchuck est unanimement élu roi héréditaire du pays par une assemblée de [[Lama (bouddhisme)|lamas]], des [[penlop]]s et des chefs de clans ([[aristocratie|nobles]]). Le gouvernement britannique reconnaît aussitôt la monarchie. En [[1910]], le Bhoutan signe le [[traité de Punakha]], qui le place sous [[protectorat]] britannique : les Britanniques s'occupent des relations internationales mais s'abstiennent de s'immiscer dans les affaires intérieures du Bhoutan. Ce traité n'affecte pas les relations du Bhoutan avec le [[Histoire du Tibet|Tibet]], indépendant ''[[de facto]]'' à ce moment. Lors de l'[[Histoire de l'Inde|indépendance de l'Inde]] le 15 août [[1947]], le Bhoutan devient l'un des premiers pays à reconnaître le nouveau pays. Le 8 août [[1949]], un traité similaire à celui de [[1910]] est signé avec l'Inde<ref name="world" />. Le nouveau roi [[Jigme Dorji Wangchuck]] entend réformer et moderniser le pays. En [[1953]], il fonde la législature du pays (une [[assemblée nationale (Bhoutan)|assemblée nationale]] de {{nobr|130 membres}}, appelée ''Tshogdu''), afin de promouvoir un système de gouvernement moins [[Autocratie|autocratique]]. En [[1956]], il abolit le [[servage]] et l'[[esclavage]] et opère une [[réforme agraire]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|nom1=Ramakant|prénom2=Ramesh Chandra|nom2=Misra|titre=Bhutan: Society and Polity|passage=169.|éditeur=Indus Publishing|date=1996|isbn=978-81-7387-044-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=m8U94l6xHlYC&dq=%2522serfdom+%2522+Bhutan&source=gbs_navlinks_s|consulté le=2020-01-06}}</ref>. En [[1965]], il fonde le Conseil consultatif royal, et en [[1968]] le conseil des ministres. Le Bhoutan devient membre des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] en [[1971]] après avoir été membre observateur pendant trois ans. Le couronnement du quatrième roi, [[Jigme Singye Wangchuck]], en 1974, est l'occasion pour le royaume de s'ouvrir davantage sur le monde. Il introduit de nouvelles réformes politiques significatives. Il transfère la plus grande partie de ses pouvoirs administratifs au conseil des ministres, et permet la [[motion de censure]] du roi par une majorité de deux tiers de l'Assemblée nationale<ref>{{en}} {{pdf}} Klus Hoffman (2006-04-01), [http://www.democracy-international.org/fileadmin/di/pdf/papers/di-bhutan.pdf ''Democratization from Above: The Case of Bhutan''], 01 avril 2006.</ref>. Mais il cherche aussi à unifier le pays en imposant la langue bhoutanaise [[dzongkha]] et la culture bhoutanaise à tous les habitants, assimilant ainsi de force les minorités issues de l'immigration : en [[1985]], une loi prive de leur citoyenneté les [[Lhotshampas]], population d'origine [[népal]]aise vivant dans les plaines du Sud ; leur langue est interdite, ils doivent porter la tenue vestimentaire [[drukpa]]<ref>{{en}} Stephen Robson, [http://www.greenleft.org.au/node/5219 Royal repression in Bhutan], ''Green Left'', 10 novembre 1993 : {{Citation étrangère|lang=en|The Nepali-speaking Lhotshampas population in southern Bhutan has been the main target of government repression. […] The "Drukpanisation" policy of the government attempted to eradicate all non-Drukpa culture, language, religion and dress. […] The Citizenship Act of 1985 arbitrarily deprives many Lhotshampas of citizenship. Those who had migrated to Bhutan before 1958 could become citizens, but "some of these people didn't have documentation" […].}}</ref>. En septembre [[1990]], des manifestations contre la politique du gouvernement visant à éradiquer les cultures, les langues, les religions et les tenues vestimentaires non-drukpa sont réprimées et se soldent par {{nobr|400 victimes}}<ref>{{en}} Stephen Robson, {{opcit}} : {{Citation étrangère|lang=en|The Nepali-speaking Lhotshampas population in southern Bhutan has been the main target of government repression. […] The Citizenship Act of 1985 arbitrarily deprives many Lhotshampas of citizenship. Those who had migrated to Bhutan before 1958 could become citizens […]. The "Drukpanisation" policy of the government attempted to eradicate all non-Drukpa culture, language, religion and dress. […] In response, the Lhotshampas people began to organise a pro-democracy and human rights movement. Under the banner of the Bhutan Peoples Party a peaceful demonstration was organised in September 1990. Tens, even hundreds of thousands of people participated in the demonstrations all over Bhutan on the same day. A deputation of the leaders of the movement went to see the king to put their demands, but they were arrested. Following this, in fighting more than 400 people were killed and many arrested. […]}}</ref>. Des violences (vols, agressions, viols et meurtres) visant des citoyens bhoutanais d'origine népalaise répandent un climat de peur et d'insécurité qui déclenche, à partir de [[1992]], un exode des Lhotshampa vers l'[[Assam]] ou le [[Bengale-Occidental]] en Inde et vers le Népal<ref>Lindsay Brown, Stan Armington, op. cit., {{p.|43}} : {{Citation étrangère|langue=en|A series of violent acts in the South, including robberies, assaults, rapes and murders – created a sense of fear and insecurity that led to an exodus of Nepali speakers from Bhutan.}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Stephen Robson, {{opcit}} : {{Citation étrangère|lang=en|An exodus began, with most refugees taking shelter in the Indian states of Assam and West Bengal.}}</ref>. {{nb|100000 d'entre}} eux fuient la répression. Toutefois, pour [[Françoise Pommaret]], directeur de recherche spécialiste du Bhoutan, si certains expulsés le furent de façon illégitime, la majorité d'entre eux n'étaient pas originaires du Bhoutan, où ils sont arrivés ces dernières décennies, à la recherche de terres et de services sociaux inexistants au Népal. En raison de leur tradition de castes, ils méprisaient les autres communautés et la plupart refusaient de parler le dzongkha, ce qui était mal perçu par les ethnies bouddhistes<ref name="Pierre Prakash" />. Contestant les chiffres, les autorités bhoutanaises affirment que nombre de réfugiés ayant rejoint les camps ne viennent pas du Bhoutan, mais de l'Inde ou du Népal, pour bénéficier de l'aide internationale<ref name="Pierre Prakash">Pierre Prakash, [http://www.liberation.fr/planete/2007/01/16/nepal-les-refugies-oublies-du-bhoutan_82015 Népal : les réfugiés oubliés du Bhoutan], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', {{date-|16 janvier 2007}}.</ref>. En [[1999]], le gouvernement lève l'interdiction sur la télévision et internet. Le Bhoutan devient ainsi l'un des derniers pays du monde à avoir accédé à la télévision. Dans un discours, le roi annonce que la télévision est un pas critique en avant pour la modernisation du Bhoutan, et qu'elle contribuera au [[bonheur national brut]]<ref>{{en}} Brook Larmer, [http://ngm.nationalgeographic.com/2008/03/bhutan/larmer-text/2 ''"Bhutan's Enlightened Experiment"''], [[National Geographic]], mars 2008, ISSN 0027-9358.</ref>. Toutefois, il met en garde contre « l'usage abusif » de la télévision, qui pourrait effacer certaines valeurs traditionnelles bhoutanaises<ref>{{en}} Cathy Scott-Clark, Adrian Levy (2003-06-14), [http://www.guardian.co.uk/weekend/story/0,3605,975769,00.html ''"Fast Forward into Trouble"''], ''[[The Guardian]]'', 14 juin 2003.</ref>. Une nouvelle constitution est présentée en 2005. Le {{date-|14 décembre 2006}}, Jigme Singye Wangchuck abdique en faveur de son fils aîné, [[Jigme Khesar Wangchuck]]. Celui-ci est couronné le {{date-|6 novembre 2008}}<ref>{{en}} [[Nitasha Kaul]], [http://www.upiasia.com/Politics/2008/11/10/bhutan_crowns_a_jewel/1962 ''"Bhutan Crowns a Jewel"''], UPI Asia: United Press International, {{date-|10 novembre 2008}}.</ref>. Les premières élections parlementaires ont lieu en décembre 2007 et mars 2008<ref>{{Lien web|titre=Bhoutan|url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Bhoutan/108803|site=larousse.fr|consulté le=2019-12-21}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Bhoutan}} [[Fichier:Tashichho Dzong 2012-11-19.jpg|vignette|gauche|Vue générale du ''[[Tashichho dzong]]'' à [[Thimphou]], le siège du gouvernement depuis 1952.]] Le système politique du Bhoutan est récemment passé d'une [[Absolutisme|monarchie absolue]] à une [[monarchie constitutionnelle]]. En 1999, le {{4e|roi}} du Bhoutan crée le ''[[Lhengye Zhungtshog]]'' (le Conseil des ministres). Le ''[[Druk Gyalpo]]'' (roi de Druk Yul) est le [[chef d'État]]. Le pouvoir exécutif est exercé par le ''Lhengye Zhungtshog'', et le pouvoir législatif par le gouvernement et l'[[Assemblée nationale (Bhoutan)|Assemblée nationale]]. Le {{date|17 décembre 2005}}, le roi du Bhoutan, [[Jigme Singye Wangchuck]], annonce<ref>[http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=etranger/20051218.FAP3798.html ''Le roi du Bhoutan annonce des élections démocratiques en 2008''], ''[[L'Obs]]''.</ref> que le royaume se transformera en une démocratie parlementaire en [[2008]] et qu'il abdiquera à cette date en faveur du prince héritier Dasho [[Jigme Khesar Wangchuck]], son fils aîné, âgé de vingt-cinq ans en 2005. Il abdique le {{date-|14 décembre 2006}} et délègue ses pouvoirs à son fils. Le {{date|6 novembre 2008}}, Jigme Khesar Namgyel Wangchuck est officiellement couronné cinquième roi du Bhoutan, et devient ainsi, à vingt-huit ans, le plus jeune roi de l'histoire du Bhoutan<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-11/06/content_756569.htm ''Couronnement du nouveau roi du Bhoutan''], sur le site xinhuanet.com.</ref>. Le {{date|13 octobre 2011}}, il épouse une [[Roturier|roturière]], [[Jetsun Pema (Bhoutan)|Jetsun Pema]]<ref>Marie-France Calle, [http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/13/01003-20111013ARTFIG00775-mariage-royal-au-bhoutan.php ''Mariage royal au Bhoutan'' — ''Le cinquième «roi-dragon» a épousé jeudi une roturière dans ce petit État himalayen.''], ''[[Le Figaro]]'', {{date-|14 octobre 2011}}.</ref>. Le projet de [[Constitution]], en préparation depuis [[2001]], prévoit la création d'un Parlement [[Bicamérisme|bicaméral]], composé d'une [[Assemblée nationale (Bhoutan)|Assemblée nationale]] de {{nobr|75 membres}} et d'un Conseil national de {{nobr|25 membres}}. Le chef de l'État demeure le roi, mais il pourrait être destitué par un vote réunissant les voix des deux tiers des membres du Parlement. Les élections pour la chambre haute (le Conseil national) ont lieu le {{date-|31 décembre 2007}} et le {{date-|23 avril 2013}}, et celles pour la chambre basse (l'Assemblée nationale) le {{date-|24 mars 2008}} et le {{date-|13 juillet 2013}}. Le {{date-|24 mars 2008}}, lors des [[Élections législatives bhoutanaises de 2008|premières élections législatives]], le [[Parti vertueux du Bhoutan]], dirigé par [[Jigme Thinley]], âgé de {{nobr|56 ans}} et formé aux [[États-Unis]], remporte {{nobr|44 sièges}} sur 47 de la chambre basse du Parlement, contre le [[Parti démocratique populaire (Bhoutan)|Parti démocratique populaire]]. Jigme Thinley devient Premier ministre le 9 avril<ref>{{en}} [http://www.kuenselonline.com/modules.php?name=News&file=article&sid=10196 New PM takes office], ''[[Kuensel]]'', {{date-|12 avril 2008}}.</ref>. Dans les élections de 2013, le Parti démocratique populaire gagne {{nobr|32 sièges}} avec 54,88 % des suffrages. Suivant sa constitution, le pays promet de maintenir au moins 60 % de son territoire sous couverture forestière<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Soo Youn|titre=Le Bhoutan, seul pays au monde à avoir un bilan carbone négatif|périodique=[[National Geographic]]|date=13 août 2021|lire en ligne=https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/08/le-bhoutan-seul-pays-au-monde-a-avoir-un-bilan-carbone-negatif}}.</ref>. === Forces militaires et affaires étrangères === L'[[Armée royale du Bhoutan]] est la force militaire du pays. Elle inclut la [[Garde royale du Bhoutan|Garde royale]] et la [[Police royale du Bhoutan|Police royale]]. Le service militaire est volontaire, l'âge minimum étant fixé à {{nobr|18 ans}}. L'armée compte {{unité|18000}} membres et est formée par l'[[armée de terre indienne|armée de terre]] de l'[[Inde]]<ref>{{en}} Arun Bhattacharjee, [http://www.atimes.com/atimes/South_Asia/EL19Df04.html ''Bhutan army sees action at last''], ''[[Asia Times]]'', {{date-|19 décembre 2003}}.</ref>. Son budget annuel est d'environ {{nobr|13,7 millions}} de [[dollar américain|dollars]], soit 1,8 % du PIB du pays. N'ayant pas accès à la mer, le Bhoutan n'a pas de marine. Il n'a pas de forces aériennes : son armée de terre dépend du Commandement de l'Est de la [[Force aérienne indienne]] pour les actions aériennes. Le Bhoutan maintient des relations économiques, stratégiques et militaires étroites avec l'Inde voisine<ref>{{en}} [http://www.ndtv.com/video/player/exclusive/bhutan-pm-india-is-closest-ally/33779 ''Bhutan PM: India is closest ally''], NDTV, {{date-|16 juillet 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.thebhutanese.bt/pm-stresses-on-importance-of-foreign-relations/ ''PM stresses importance of foreign relations''], ''The Bhutanese'', {{date-|12 juillet 2012}}.</ref>. Le {{date-|8 février 2007}}, le Bhoutan et l'Inde signent un nouveau traité clarifiant le contrôle du Bhoutan sur ses propres relations internationales. Ce traité remplace celui signé en 1949. Le traité de 1949 est encore parfois interprété comme permettant à l'Inde de contrôler les affaires étrangères du Bhoutan, mais c'est le gouvernement du Bhoutan qui se charge de toutes les affaires étrangères du pays, y compris les sujets intéressant le gouvernement indien, comme la frontière entre le Bhoutan et la Chine. Le Bhoutan maintient des relations diplomatiques avec {{nobr|52 pays}} et l'[[Union européenne]]. Il a des ambassades ou consulats en Inde, au Bangladesh, en Thaïlande, au Koweït, et en Belgique, ainsi que deux missions aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] (l'une à New York et l'autre à Genève). Thimphou abrite deux ambassades, celles de l'Inde et du Bangladesh, ainsi qu'un consulat, celui de Thaïlande. D'autres pays maintiennent un contact diplomatique informel via leurs ambassades à [[New Delhi]]. Il existe des consulats bhoutanais honoraires à [[Londres]] et à [[Washington (district de Columbia)|Washington]]<ref>{{en}} Gyalsten K Dorji, [http://www.kuenselonline.com/2010/modules.php?name=News&file=article&sid=18408 ''Bhutan establishes ties with Spain''], ''Kuensel'', {{date-|15 février 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.embassiesabroad.com/embassies-of/Bhutan#18596 ''Overseas embassies and consulates of Bhutan''].</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://travel.state.gov/travel/cis_pa_tw/cis/cis_1068.html ''Bhutan Country Specific Information''], ministère de l'Intérieur américain.</ref>. Un accord de longue date permet aux citoyens de l'Inde et du Bhoutan de voyager dans le pays voisin sans [[passeport]] ni [[visa (document)|visa]], mais avec leurs documents d'identité. Les Bhoutanais peuvent également travailler en Inde sans restriction aucune. Le Bhoutan ne maintient pas de relations diplomatiques formelles avec son voisin au nord, la [[Chine]], mais en ces dernières années, il y a eu une hausse significative de réunions bilatérales. Le premier accord bilatéral entre la Chine et le Bhoutan est signé en 1998, et le Bhoutan a des consulats honoraires à [[Macao]] et à [[Hong Kong]]. La frontière avec la Chine est en grande partie non délimitée, et donc contestée à certains endroits. Environ {{unité|269 km 2}} restent contestés entre les deux pays<ref>{{en}} Samten Wangchuck, [http://www.kuenselonline.com/modules.php?name=News&file=article&sid=7833 ''Indo-Bhutan border finalised''], ''Kuensel'', {{date-|13 décembre 2006}}.</ref>. Le {{date-|13 novembre 2005}}, des soldats chinois pénètrent les territoires contestés entre la Chine et le Bhoutan, et commencent à y construire des routes et des ponts<ref name="giri">{{en}} Pramod Giri, [https://web.archive.org/web/20060824075647/http://www.hindustantimes.com/news/7598_1583871,000500020006.htm ''Alarm over Chinese incursion''], ''Hindustan Times'', {{date-|28 novembre 2005}}.</ref>. Le ministre bhoutanais des affaires étrangères, [[Khandu Wangchuk]], parle du problème avec les autorités chinoises après une discussion à ce sujet au Parlement bhoutanais. Qin Gang, porte-parole de la Chine, répond que la frontière reste contestée et que les deux parties continuent à travailler afin de trouver une solution pour le conflit<ref>{{zh}} [http://news.china.com/zh_cn/domestic/945/20051201/12906175.html "中国不丹同意平等友好协商早日解决边界问题"], news.china.com, {{date-|1 décembre 2005}}.</ref>. Un officier du [[service de renseignement]] indien dit que la délégation chinoise au Bhoutan accuse les Bhoutanais de « dramatiser ». Le journal bhoutanais ''[[Kuensel]]'' dit que la Chine pourrait utiliser les routes construites pour promouvoir la possession chinoise de la région contestée<ref name="giri" />. === Bonheur national brut === {{Article détaillé|Bonheur national brut}} [[Fichier:Bhutan (64402218).jpg|vignette|redresse|Moine bouddhiste bhoutanais.]] L'une des particularités du Bhoutan est sa recherche du [[bonheur]] à travers l'amélioration de ce qu'il appelle le « bonheur national brut » ou BNB. Là où la majorité des gouvernements se basent sur la valeur du [[produit national brut]] (PNB) pour mesurer le niveau de richesse des citoyens, le Bhoutan a substitué le BNB pour mesurer le niveau de bonheur de ses habitants. Cet indice, instauré par le roi [[Jigme Singye Wangchuck]] en [[1972]], se base sur quatre principes fondamentaux, piliers du [[développement durable]], à savoir : * la croissance et le développement économiques responsables<ref name="dialogue sur terre" /> ; * la conservation et la promotion de la culture bhoutanaise<ref name="dialogue sur terre" /> ; * la sauvegarde de l'environnement et la promotion du développement durable<ref name="dialogue sur terre" /> ; * la bonne gouvernance responsable<ref name="dialogue sur terre" />{{,}}<ref name="bonheur">{{Lien web |titre=Le ''bonheur national brut'' (BNB) au Bhoutan |url=http://www.bhoutan.org/bonheur-national-brut |site=bhoutan.org |consulté le=18 septembre 2012}}. Le ''bonheur national brut'' (BNB) est un indice inventé en 1972 par le roi du Bhoutan [[Jigme Singye Wangchuck]]. Son intention consiste à remplacer le sacrosaint indice étendard du [[capitalisme]], à savoir : le ''produit intérieur brut'' (PIB).</ref>. Une première rencontre internationale sur la définition de la [[prospérité]] a eu lieu en 2004 à l'[[Université Saint-Francis-Xavier]], au [[Canada]]. Sur les quatre cents personnes venant de plus de dix pays différents, plus d'une trentaine étaient bhoutanaises, dont des enseignants, des moines et des responsables politiques. Elle a été suivie de rencontres en 2007 (en Thaïlande), en 2008 (au Bhoutan) et en 2011 (à l'ONU)<ref>[http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/bien-etre/1261-bonheur-national-brut-agenda-onu Le « Bonheur National Brut » à l'agenda de l'ONU], ''Les nouvelles.fr'', {{date-|26 juillet 2011}}.</ref>. Le discours sur le Bonheur national brut est remis en cause par le Premier ministre nommé en juillet 2013, [[Tshering Tobgay]], qui explique que le gouvernement précédent a passé beaucoup plus de temps à en parler qu'à agir, et relève que le pays est confronté à quatre grands défis : l'endettement, la monnaie, le chômage (dont celui des jeunes), et la perception d'une corruption croissante<ref>{{en}}[http://thediplomat.com/asia-life/2013/08/bhutans-new-pm-tshering-tobgay-questions-the-politics-of-happiness/ Bhutan’s New PM Tshering Tobgay Questions the Politics of Happiness], ''The Diplomat'', {{date-|5 août 2013}}.</ref>. == Subdivisions == === Dzongkhag === {{Article détaillé|Districts du Bhoutan}} [[Fichier:Bhutan-distretti-numerato.png|vignette|''Dzongkhag'' du Bhoutan, par régions (''Dsongdey'') (couleurs) : {{Légende/Début}} {{Légende|#95C9FF|Est}} {{Légende|#FFABFF|Sud}} {{Légende|#FFFFAF|Centre}} {{Légende|#A5FFD2|Ouest}} {{Légende/Fin}}]] Le Bhoutan est divisé en 20 ''dzongkhag'' : {{colonnes|taille=15|1= # [[Bumthang (Bhoutan)|Bumthang]] ; # [[Chukha]] (''Chhukha'') ; # [[Dagana (Bhoutan)|Dagana]] ; # [[Gasa (district)|Gasa]] ; # [[Haa]] ; # [[Lhuntse]] (''Lhuntshi'') ; # [[Mongar]] ; # [[Paro (district)|Paro]] ; # [[Pema Gatshel]] (''Pemagatsel'') ; # [[Punakha]] ; #[[Samdrup Jongkhar (district)|Samdrup Jongkhar]] ; #[[Samtse]] (''Samchi'') ; #[[Sarpang]] ; #[[Thimphou (district)|Thimphou]] ; #[[Trashigang]] (''Tashigang'') ; #[[Trashiyangtse]] ; #[[Trongsa]] (''Tongsa'') ; #[[Tsirang]] (''Chirang'') ; #[[Wangdue Phodrang]] (''Wangdi Phodrang'') ; #[[Zhemgang (district)|Zhemgang]] (''Shemgang''). }} === Le gewog === {{Article détaillé|Gewogs du Bhoutan}} Un ''gewog'' (en [[dzongkha]] « bloc ») est un groupe de villages formant une [[Liste de divisions administratives|unité administrative]] géographique intermédiaire entre le village et le ''dzongkhag''. Le pays comprend {{nobr|205 ''gewog''}}, qui couvrent chacun en moyenne une région de {{unité|230 km 2}}. Depuis la fin des années 1980, le [[roi du Bhoutan]], [[Jigme Singye Wangchuck]], poursuit un programme à long terme de décentralisation. En 1991, les ''gewog'' sont devenus des unités administratives officielles, chacun d'entre eux étant dirigé par un ''gup'' (« chef »). == Géographie == [[Fichier:Carte Bhoutan.png|vignette|Carte du Bhoutan.]]{{Article détaillé|Géographie du Bhoutan|Environnement au Bhoutan}} La superficie du Bhoutan est de {{unité|38394 km 2}}. L'[[Himalaya]] domine le paysage du Nord du pays et de nombreux sommets dépassent les {{unité|7000 mètres}} d'altitude. Le [[Kula Kangri]] est généralement considéré comme le point culminant du Bhoutan, à {{unité|7553 mètres}}, mais la Chine le revendique. La forêt couvre 70 % du territoire national. La plus grande partie de la population est concentrée sur les hauts plateaux et dans les vallées de l'ouest. * Frontières terrestres : {{Unité|1075 km}} ([[Inde]] {{Unité|605 km}} ; [[Chine]] {{Unité|470 km}}) * Littoral : {{Unité|0 km}} * Altitude : minimale + {{unité|97 m}} ; maximale + {{unité|7553 m}} Le climat du Bhoutan est un climat de montagne qui varie beaucoup d'une région à l'autre. Le climat bhoutanais varie au vu de sa diversité géographique et de ses différents degrés d'altitude. Le sud du Bhoutan est marqué par un climat tropical avec des périodes de mousson (pluies venues du golfe du Bengale). Le centre du pays est marqué par un climat semi-tropical tandis que le nord du pays (autour de Thimphou, Paro et Ha) est caractérisé par un climat rude et très froid, avec des chutes de neige en hiver qui peuvent bloquer certains cols<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Françoise Pommaret|titre=Bhoutan|passage=27, 36-37|lieu=Genève|éditeur=Editions Olizane|année=1997|pages totales=274|isbn=2-88086-201-9|oclc=37870457}}.</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Bhoutan}} L'économie du Bhoutan est une des moins développées au monde ; elle est fondée sur l'agriculture, l'élevage, l'exploitation forestière, la vente à l'[[Inde]] d'électricité d'origine hydraulique et le tourisme. Au nord du pays, au-delà de {{unité|3500 mètres}} d'altitude (région du Grand Himalaya), l'élevage du [[yack]] prédomine mais perd en rentabilité pour les éleveurs. Cette activité, en 2010, ne représente plus que 3 % de la production du [[beurre]], du [[fromage]] et de la [[viande]] du pays. Elle a, par contre, l'avantage d'être utilisée pour les fêtes traditionnelles et surtout d'être un attrait touristique{{Sfn|Marie Dervillé|2013}}. === Caractéristiques === {{images| légende =Paysans lors des récoltes. |image1 = Bhutan IMG 3874.JPG |image2 = Bhutan IMG 3937.JPG }} L'agriculture est en grande partie [[Agriculture vivrière|vivrière]] et comprend l'[[élevage]]. Les [[montagne]]s dominent le territoire et rendent la construction de [[route]]s et de toute autre infrastructure difficile et chère. L'économie est étroitement alignée sur celle de l'[[Inde]] par de forts liens commerciaux et monétaires et dépend fortement de l'aide financière de ce pays. Le secteur, très délaissé, de la technologie [[industrie]]lle n'est pas une priorité et la plupart des productions proviennent d'ateliers familiaux. La majorité des projets de développement, tels que la construction de routes, est tributaire de la main-d'œuvre saisonnière indienne. Le potentiel de production [[Énergie hydroélectrique|hydro-électrique]] et l'activité [[tourisme|touristique]] sont les ressources principales en capitaux du pays. Les programmes modèles sociaux d'[[éducation]] et d'[[environnement]] en cours se font avec l'appui d'organismes multilatéraux de développement. Chaque programme économique doit tenir compte de la politique gouvernementale de protection de l'environnement et des traditions culturelles du pays. Les contrôles poussés et les politiques dans les domaines de l'[[industrie]], du [[commerce]], du travail et des [[finance]]s constituent une maîtrise de l'investissement étranger. Le pays ne s'est ouvert aux touristes qu'en 1974. Cette ouverture reste très mesurée et exclut le tourisme de masse par le prix élevé des séjours organisés, culturels et de randonnée. Le tourisme en 2002 fournissait un cinquième des ressources du pays<ref>[http://www.sommets-tourisme.org/f/sommetsG/quatrieme-sommet/actes/wangchuk/wangchuk.html Déclaration de Lathu Wangchuk - Directeur du Tourisme du Bhoutan au Sommet du tourisme de 2002].</ref>. === Monnaie === La monnaie est le [[ngultrum]], [[ISO 4217|code]] BTN, qui est lié à la [[roupie indienne]] selon une parité fixe de 1/1. === Émission de timbres === {{article connexe|Économie du Bhoutan#Émission de timbres|Économie du Bhoutan}} Dans les années [[années 1970|1970]] et [[années 1980|1980]], le gouvernement royal du Bhoutan a émis des [[Forme du timbre-poste|timbres-poste aux formes et dans des matières originales]] afin d'obtenir de nouveaux revenus. Ces timbres sont aujourd'hui très recherchés par les [[Philatélie|philatélistes]]. Le promoteur de cette production philatélique, l'Américain [[Burt Todd]], en a fait commencer la production en 1962. Des timbres destinés à la poste aérienne ont été diffusés avant même que le pays soit doté d'un aéroport, en 1992. De manière générale, le courrier est très marginal au Bhoutan, pays de tradition bouddhiste où les familles vivent très rapprochées. Les timbres visent surtout à rapporter des devises. {{refnec|Les timbres oblitérés vraiment sur place, et oblitérés en d'autres villes et villages autres que Thimphou, la capitale, sont très recherchés par les philatélistes, et considérés comme étant plus authentiques.}} == Santé == === Systèmes de santé === Le système de santé est totalement gratuit pour tout le monde quel que soit le traitement. Tous les villages sont dotés d'une école et d'une antenne locale de santé<ref name="dialogue sur terre">{{Article |langue=fr |titre=Étude de mode de vie – Capjisa (Bhoutan) |périodique=Dialogue sur terre |jour=28 |mois=février |année=2010 |lire en ligne=http://www.dialoguesurterre.fr/docs/Mode_de_vie_CAPJISA_01-03-10.pdf |consulté le=18 septembre 2012 |format=pdf |pages=2 }}.</ref>. Le principal hôpital du pays, l'[[hôpital national de référence Jigme Dorji Wangchuck]], se trouve à Thimphou. === Maladies === Le pays est régulièrement touché par le [[paludisme]], surtout dans la zone méridionale. Les autres maladies présentes au Bhoutan sont la polio, la diphtérie, la méningite et la rougeole. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Bhoutan}} [[Fichier:Bhutan IMG 3910.JPG|vignette|gauche|Les moins de {{nobr|14 ans}} constituent 27 % de la population.]] [[Fichier:Bhutan-demography.png|vignette|Évolution de la population entre [[1961]] et [[2003]] en milliers d'habitants (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], [[2005]]). |alt=]] Selon le [[The World Factbook|''{{Langue|en|texte=World Factbook}}'']] de la ''[[Central Intelligence Agency|CIA]]'', la population s'élève à {{unité|741919 habitants}}<ref name=Factbook/>. Selon une estimation de 2005, la population s'élèverait à {{formatnum:2232291}} mais le gouvernement ne recense que {{unité|810000 Bhoutanais}}. Ceci provient du fait que les [[Lhotshampas]], constituant 40 % de la population vivant au Bhoutan, sont d'origine [[népal]]aise et de religion [[hindouisme|hindoue]] et que le gouvernement bhoutanais ne les reconnaît plus comme citoyens depuis 1988. Depuis cette date, l'enseignement du népalais est interdit à l'école et la langue tibétaine [[dzongkha]] est obligatoire<ref name="BBCtl">{{Lien web |titre=Timeline: Bhutan |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/1171693.stm |éditeur=BBC News online |date=5 mai 2010 |consulté le=1 octobre 2010}}.</ref>. Les Lhotshampas subissent une discrimination culturelle et ethnique au point que certaines professions leur sont interdites (administration, enseignement, etc.)<ref name="USLCCS">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Robert L. |nom1=Worden |prénom2=Andrea Matles (ed.) |nom2=Savada |titre=Nepal and Bhutan |sous-titre=Country Studies |éditeur=Federal Research Division, [[Bibliothèque du Congrès|United States Library of Congress]] |lieu=Washington |année=1991 |numéro d'édition=3rd |pages totales=424 |passage=424 |isbn=0-8444-0777-1 |lire en ligne=http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/bttoc.html |consulté le=2010-10-02 |titre chapitre=Chapter 6: Bhutan - Ethnic Groups}}.</ref>{{,}}<ref name="USDOS">{{Lien web |titre=Background Note: Bhutan |url=http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/35839.htm |éditeur=[[Département d'État des États-Unis|U.S. Department of State]] |date=2 février 2010 |consulté le=2 octobre 2010}}.</ref>. La liste qui suit regroupe quelques statistiques démographiques : * population par tranche d'âge : 0-{{nobr|14 ans}} : 26,76 % ; 15-{{nobr|64 ans}} : 67,11 % ; + {{nobr|65 ans}} : 6,12 %<ref name=Factbook/> ; * espérance de vie : {{nobr|72,8 ans}}<ref name="humandatas Bhoutan">{{Lien web |titre=Population Bhoutan - evolution population Bhoutan - Pyramide des âges - age median - demographie - chiffres |url=https://fr.humandatas.com/pays/bhoutan |site=fr.humandatas.com |consulté le=2022-07-29}}.</ref> ; * taux de croissance de la population : 1,11 %<ref name=Factbook/> ; * taux de natalité : {{unité|17,78 ‰}}<ref name=Factbook/> ; * taux de mortalité : {{unité|6,69 ‰}}<ref name=Factbook/> ; * taux de mortalité infantile : 35,91 pour {{unité|1000 nouveau-nés}}<ref name=Factbook/> ; * taux de fécondité : {{nobr|1,97 enfant}} par femme<ref name=Factbook/> ; * taux de migration : inconnu<ref name=Factbook/> ; * densité : {{unité|19 hab./km 2}} ; * ratio homme/femme : 113,4/100<ref name="humandatas Bhoutan" />. == Langues == {{Article détaillé|Langues au Bhoutan}} La langue officielle du Bhoutan est le [[dzongkha]], un dialecte du [[tibétain]]. Les autres langues couramment pratiquées sont le [[tshangla]] et le [[népalais]]. == Transports == {{Article détaillé|Transport au Bhoutan}} Le pays possède quatre aéroports : l'[[aéroport international de Paro]] qui est le principal aéroport du pays, et trois aéroports régionaux, les aéroports de [[Aéroport de Bathpalathang|Bathpalathang]], [[Aéroport de Gelephu|Gelephu]] et [[aéroport de Yongphulla|Yongphulla]]. La compagnie nationale bhoutanaise [[Druk Air]], équipée d'Airbus 319-115, utilise l'aéroport de Paro comme [[plate-forme de correspondance]]. Il existe aussi une autre compagnie aérienne, privée, [[Bhutan Airlines]]. Le réseau routier, très sommaire, suit les anciens chemins caravaniers. On compte très peu de ponts ou de tunnels. Mettre huit heures de voiture pour parcourir deux cents kilomètres est la norme en raison de l'étroitesse des routes, dont l'entretien est difficile. En 2014, le Bhoutan passe un accord avec [[Renault-Nissan-Mitsubishi|Renault-Nissan]] pour l'achat d'une centaine de voitures électriques. L'objectif fixé par le premier ministre [[Tshering Tobgay]] est d'atteindre à terme le « zéro émission »<ref>[http://www.lefigaro.fr/societes/2014/02/24/20005-20140224ARTFIG00021-le-bouthan-ne-roulera-qu-en-voiture-electrique.php Le Bhoutan ne roulera qu'en voiture électrique], ''Le Figaro'', 24 février 2014.</ref>. == Religions == {{Article détaillé|Bouddhisme au Bhoutan|Christianisme au Bhoutan}} [[Fichier:Taktshang.jpg|vignette|[[Taktshang]], un monastère bhoutanais.]] La religion principale (et religion d'État) du pays est le [[bouddhisme vajrayāna]], le [[bouddhisme tibétain]] dans sa forme tantrique, appelé aussi [[Bouddhisme tibétain|lamaïsme]], pratiqué par 75 % de la population<ref>{{en}} [http://www.kuenselonline.com/modules.php?name=News&file=article&sid=2434 30,000 Bhutanese on pilgrimage in India].</ref>. Le Bhoutan est actuellement le seul royaume au monde où le bouddhisme tantrique est [[religion d'État]]. Le reste de la population (25 %) a pour religion l'[[hindouisme]] indien (et à influence népalaise)<ref name="diplomatie.gouv.fr"/>. Selon des ONG d'obédience chrétienne, les chrétiens y sont peu nombreux en raison d'entraves à la foi chrétienne dans ce royaume<ref>{{Lien web |titre=Les 50 pays où la persécution des chrétiens est la plus forte : Bhoutan |url=http://www.portesouvertes.ch/index.php?supp_page=bt&supp_lang=fr |éditeur=Portes Ouvertes |consulté le={{date|9|août|2010}} |id=Les 50 pays où la persécution des chrétiens est la plus forte : Bhoutan|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La politique gouvernementale de quasi-interdiction du christianisme ne s'assouplit pas |url=http://eglasie.mepasie.net/la-politique-gouvernementale-de-quasi-interdiction-du-christianisme-ne-s-assouplit-pas.fr-fr.93.7289.eda_article.htm |éditeur=Églises d'Asie |date={{date|16|janvier|2004}} |consulté le={{date|28|septembre|2007}} |id=La politique gouvernementale de quasi-interdiction du christianisme ne s'assouplit pas}}.</ref>. D'après le site de l'[[Aide à l'Église en détresse]], en 2009, les chrétiens seraient au nombre de {{formatnum:12255}}, dont {{nb|1000}} [[Catholicisme|catholiques]] [[Baptême|baptisés]]. Ils ne représentent que 0,9 % de la population contre 84 % pour les [[bouddhisme|bouddhistes]], 11,4 % pour les [[Hindouisme|hindous]], 3,4 % pour les [[animisme|animistes]] et 0,3 % pour ceux n'entrant pas dans ces catégories<ref>« [https://web.archive.org/web/20110721202743/http://www.aed-france.org/pays/bhoutan/ Bhoutan »], sur le site ''Aide à l'Église en détresse'', « Appartenance religieuse ».</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture du Bhoutan|Musique bhoutanaise|Dzong du Bhoutan}} [[Fichier:Gho.jpg|vignette|gauche|redresse|Le ''gho'' traditionnel du Bhoutan.]] [[Fichier:Bhutanese Girls in National Dress.jpg|vignette|Jeunes Bhoutanaises dansant en costume traditionnel.]] [[Fichier:Changlimithang Archery Ground, Thimphu 03.jpg|vignette|Compétition de tir à l'arc à [[Thimphou]].]] La loi bhoutanaise incite la population à porter les vêtements traditionnels que sont le ''[[gho]]'' (pour les hommes) et la ''[[kira (vêtement)|kira]]'' (pour les femmes)<ref>Voir — entre autres — Arch Puddington et Aili Piano, {{en}} ''Freedom in the World: The Annual Survey of Political Rights and Civil Liberties'', Freedom Housem, Rowman & Littlefield, 2007, {{p.|102–104}}.</ref>. La musique bhoutanaise est proche des musiques [[musique tibétaine|tibétaine]] et [[musique indienne|indienne]] en raison de son passé colonial et sa culture [[Bouddhisme|bouddhiste]]. Du fait de la fermeture politique du pays, cette culture a été préservée jusqu'à très récemment. Il existe encore une nette délimitation entre musique religieuse et musique profane<ref name="de Bizet à Bouddha" />{{,}}{{#tag:ref|{{vidéo}} {{Lien web |auteur1=Pascal Magnin |titre=Un chœur au Bhoutan |url=http://www.rts.ch/video/emissions/passe-moi-les-jumelles/4270740-un-choeur-au-bhoutan.html |série=[[Passe-moi les jumelles]] |site=rts.ch |éditeur=Radio télévision suisse |date=14 septembre 2012 |consulté le=19 septembre 2012}}. Avril 2012, quatre-vingt musiciens et choristes du chœur ''Arte Musica'' de Genève se rendent au pays du ''bonheur national brut'' pour y donner une série de concerts classiques. Une première pour des Bhoutanais pas vraiment habitués à la musique occidentale<ref name="de Bizet à Bouddha">{{Lien web |auteur1=MFM – Mediatic 172 |titre=PAJU au Bhoutan, de Bizet à Bouddha |url=http://www.rtsr.ch/mediatic/?p=222 |série=Rencontre |éditeur=Radio télévision suisse |date=3 juillet 2012 |consulté le=19 septembre 2012}}.</ref>. Format : haute définition (HD). Durée : 26:36.}}, la première ayant une large prééminence et s'associant volontiers aux danses. Le dzong du Bhoutan est un monastère-forteresse bouddhiste. Il servait autrefois de centre religieux, militaire, administratif et social du district qu'il commandait. Il pouvait abriter une garnison si nécessaire ainsi qu'une armurerie. Il accueillait les structures administratives du district ainsi que les moines. C'était aussi un lieu d'échanges et souvent le site d'un ''tséchu'' ou festival religieux annuel. Les premiers dzongs furent construits dans le pays dès le {{s|XII}}, mais leur âge d'or fut la première moitié du {{s|XVII}}, qui vit le renforcement défensif du pays par le ''shabdrung'' ou [[Lama (bouddhisme)|grand lama]] [[Shabdrung Ngawang Namgyal|Ngawang Namgyal]] (1594-1651), l'unificateur du Bhoutan moderne. Du côté sportif, le [[tir à l'arc]] est considéré comme la discipline sportive traditionnelle du pays<ref>{{Ouvrage |auteur1=Françoise Pommaret |titre=Guide Bhoutan |sous-titre=Forteresse bouddhique de l'Himalaya |éditeur=Editions Olizane |année=2018 |passage=290 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ScNBDwAAQBAJ |titre chapitre=Le Tir à l'Arc et Autres Sports}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Bhoutan : première nation du tir à l’arc |url=http://larcherfrancais.fr/2016/02/09/bhoutan-premiere-nation-du-tir-a-larc/ |site=L'Archer français |date=février 2016 |consulté le=22 mars 2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. La joaillerie et l'argenterie sont au cœur de l'artisanat local. Parmi les objets les plus populaires figurent les récipients à alcool en bois sertis et décorés avec de l'argent martelé. La bijouterie est relativement peu développée mais comporte cependant un important savoir-faire : les boucles d'oreilles en or et turquoise, les bracelets et les ceintures en argent ou encore les colliers en perles baroques rendent l'artisanat bhoutanais singulier. == Médias == Le Bhoutan est le dernier pays du monde à avoir reçu la [[télévision]], en [[1999]]. 48 chaînes peuvent être reçues par satellite<ref>{{ouvrage|passage=113|lang=en|titre=Newly Emerging Needs of Children: An Exploration|auteur1= Nico Van Oudenhoven |auteur2= Rekha Wazir|édition= Garant|année= 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Gerald Monk, John Winslade et Stacey L. Sinclair, ''New Horizons in Multicultural Counseling'', Sage Publications, 2007, {{p.|248}}.</ref>. Le 2 juin 1999, à l'occasion du {{25e|anniversaire}} du couronnement du roi Jigme Singye Wangchuck, le pays se dote de sa première chaîne de télévision nationale ([[Bhutan Broadcasting Service|BBS TV]]) et de son premier [[Fournisseur d'accès à Internet|accès Internet]]. Lorsque la télévision arriva au Bhoutan en 1999, les événements sportifs sur Ten Sports causèrent des bagarres dans les cours de récréation ; en regardant la chaîne sud-coréenne [[Arirang TV]], des adolescentes se sont mises à se décolorer les cheveux en blond et des bandes se sont formées pour la première fois dans la capitale<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Pierre |nom=Prakash |titre=La télé jusqu'au Bhoutan |url=https://www.liberation.fr/ecrans/2008/03/31/la-tele-jusqu-au-bhoutan_68501/ |site=Libération |consulté le=2023-09-07}}.</ref>{{,}}<ref>Sur la situation en 2003, voir {{Article|langue=en-GB|auteur1=Cathy Scott-Clark|auteur2=Adrian Levy|titre=Fast forward into trouble|périodique=The Guardian|date=2003-06-14|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/theguardian/2003/jun/14/weekend7.weekend2|consulté le=2023-09-07}}.</ref>. ''[[Voyageurs et Magiciens]]'' (''Chang hup the gi tril nung'') de [[Khyentse Norbu]] (2003) est le premier long métrage entièrement produit et réalisé au Bhoutan. [[L'École du bout du monde]] (2019) est nommé aux [[94e cérémonie des Oscars|Oscars du cinéma 2022]] dans la catégorie [[Oscar du meilleur film international|meilleur film international]], devenant ainsi le premier film bhoutanais à être nommé aux Oscars<ref>{{Lien web |langue=fr |titre='L’Ecole du bout du monde', premier film bhoutanais nommé pour un oscar |url=https://www.rtbf.be/article/lecole-du-bout-du-monde-premier-film-bhoutanais-nomme-pour-un-oscar-10949609 |site=RTBF |consulté le=2024-02-11}}</ref>. Une partie de l'intrigue du film [[Les Animaux fantastiques : Les Secrets de Dumbledore|les animaux fantastiques: les secrets de Dumbledore]], sorti en [[2022]], se déroule au Bhoutan. C'est là que se déroule l'élection du Manitou suprême de la confédération internationale des sorciers. == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme au Bhoutan}} [[Fichier:Cloud-hidden, whereabouts unknown (Paro, Bhutan).jpg|vignette|upright=1.1|Le dzong du district de [[Paro (district)|Paro]].]] Le tourisme est volontairement limité dans le but de préserver l'environnement et la culture du pays. Le Bhoutan accueille principalement un tourisme de luxe. L'accès est néanmoins plus facile depuis la privatisation de l'industrie en [[1991]]{{référence souhaitée}}. La plupart des dzong, qui abritent toujours à la fois les services administratifs de la région et des locaux à usage religieux, sont ouverts aux étrangers. L'[[anglais]] est appris à l'école et la presque totalité des documents officiels (dont les affiches électorales) est publiée également en anglais. En [[2005]], on estimait à {{formatnum:7000}} le nombre de touristes (hommes d'affaires compris) au Bhoutan. On estime que 24 % de ces touristes viennent des [[États-Unis]], 17 % du [[Japon]], 11 % du [[Royaume-Uni]] et 48 % d'autres pays. Chaque touriste doit s'affranchir d'un forfait de {{unité|250|dollars}} par jour, lequel comprend hôtel, repas, voiture avec chauffeur et guide<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Bruno Caussé|titre=Le Bhoutan, royaume étrange, irréel, improbable|périodique=Le Monde.fr|date=2005-03-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/vous/article/2005/03/09/le-bhoutan-royaume-etrange-irreel-improbable_400958_3238.html|consulté le=2023-09-07}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=A. J. T. Johansingh |auteur2=Deki Yonten |titre=Pays du dragon tonnerre. Bhoutan, promenade dans une nature enchantée |url=https://www.courrierinternational.com/article/2004/11/04/bhoutan-promenade-dans-une-nature-enchantee |site=Courrier international |date=2004-11-04 |consulté le=2023-09-07}}.</ref>. == Références == {{Références nombreuses|taille=30 | références= {{Traduction/Référence|en|Bhutan|603335819}} }} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Bhutan|commons titre=Le Bhoutan|wikivoyage=Bhoutan|wikivoyage titre=Le Bhoutan|wikinews=Catégorie:Bhoutan}} === Bibliographie === * {{Article |auteur1=Marie Dervillé |titre=L’élevage des yaks au Bhoutan : {{II}}. Un symbole menacé de marginalisation par la modernisation de l’économie. Quelles politiques publiques pour préserver ce patrimoine ? |périodique=Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines |numéro=43-44 |mois=septembre |année=2013 |doi=10.4000/emscat.2162 |lire en ligne=http://emscat.revues.org/2162}}. * {{Ouvrage |auteur1=Françoise Pommaret |titre=Bhoutan |sous-titre=Forteresse Bouddhique de l’Himalaya |éditeur=Olizane |lieu=Genève |année=1997 |pages totales=270 }} * {{Ouvrage |auteur1=Adélaïde Barbey |titre=Inde, Bhoutan |éditeur=Hachette |lieu=Paris |année=1987 |pages totales=967 }} * {{Ouvrage |auteur1=Françoise Ploquin |titre=Le Bhoutan en quelques mots, de A à Z |lieu=Paris |année=2017 }}. === Articles connexes === * [[Bonheur national brut|Bonheur national brut du Bhoutan]] * [[Dzong du Bhoutan]] * [[Taktshang]] * [[Armée royale du Bhoutan]] * [[Drapeau du Bhoutan]] * [[Relations entre le Bhoutan et la Russie]] === Liens externes === * {{Bases géographie}} * {{autorité}} * {{site officiel}} * {{bases vie publique}} * [http://www.zonehimalaya.net/Himalaya/bhoutan.htm Les peuples du Bhoutan] {{Palette|Politique au Bhoutan|Districts du Bhoutan|Pays d'Asie|Association sud-asiatique pour la coopération régionale}} {{Portail|Bhoutan}} [[Catégorie:Bhoutan|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bosnie-Herz%C3%A9govine
Bosnie-Herzégovine
{{confusion|Bosnie|Herzégovine|Vilayet de Bosnie|Vilayet d'Herzégovine|Condominium de Bosnie-Herzégovine|République socialiste de Bosnie-Herzégovine|Province autonome de Bosnie occidentale|République bosniaque}} {{Autre4|l'État de Bosnie-Herzégovine en général et depuis 1995 en particulier|le régime en place dans le pays entre 1992 et 1995|République de Bosnie-Herzégovine}} {{coord|44|18|format=dec|region:BIH_type:landmark_scale:400000| display=title}} {{Infobox Pays | nom_local1 = Bosna i Hercegovina | langue1 = bs | nom_local2 = Босна и Херцеговина | langue2 = sr | nom_français = Bosnie-Herzégovine | image_drapeau = Flag_of_Bosnia_and_Herzegovina.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Bosnie-Herzégovine | image_blason = Coat_of_arms_of_Bosnia_and_Herzegovina.svg | lien_blason = Armoiries de la Bosnie-Herzégovine | image_carte = Location Bosnia-Herzegovina Europe.png | image_carte2 = Carte_de_Bosnie.png | devise = | langues_officielles = [[Bosnien]], [[serbe]] et [[croate]] | capitale = [[Sarajevo]] | coordonnées_capitale = 43° 50′ 51″ N, 18° 21′ 23″ E | lien_villes = Liste de villes de Bosnie-Herzégovine | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Sarajevo]] | type_gouvernement = [[État fédéral|République fédérale]] | titre_dirigeant = [[Haut représentant international en Bosnie-Herzégovine|Haut représentant international]] | titre_dirigeant2 = [[Présidence de la Bosnie-Herzégovine|Présidence collégiale]] | titre_dirigeant3 = [[Président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine|Président du Conseil des ministres]] | nom_dirigeant = <br>[[Christian Schmidt (homme politique, 1957)|Christian Schmidt]] | nom_dirigeant2 = * [[Željka Cvijanović]] * [[Željko Komšić]] * [[Denis Bećirović]] | nom_dirigeant3 = [[Borjana Krišto]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée parlementaire de la Bosnie-Herzégovine|Assemblée parlementaire]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Chambre des peuples]]<br/>[[Chambre des représentants (Bosnie-Herzégovine)|Chambre des représentants]] | superficie_rang = 129 | superficie_totale = 51197 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 131 | population_totale = 3824782 | population_année = 2021<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Europe : Bosnia and Herzegovina — The World Factbook|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bosnia-and-herzegovina|site=cia.gov |consulté le=2022-02-18}}.</ref> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = {{Yougoslavie}} | date_indépendance = {{Date-|1|mars|1992}} | gentilé = Bosnien<ref>[[Commission d'enrichissement de la langue française]] Recommandation concernant les noms d’États, d’habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires (liste établie par le ministère des affaires étrangères et européennes) NOR : CTNX0818389X</ref>{{,}}<ref>[[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]] des noms propres 2010 ; le terme Bosniaque désigne uniquement les Bosniens de culture musulmane</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Paul |nom1=Garde |lien auteur1=Paul Garde |titre=Conférence - débat avec Paul Garde, animé par Anne Madelain lors de la journée annuelle du Courrier des Balkans |périodique=[[Le Courrier des Balkans]] |jour=12 |mois=février |année=2005 |lire en ligne=http://balkans.courriers.info/article5169.html |consulté le=28 septembre 2009}}.</ref> | PIB_PPA = {{augmentation}} 60,679 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,87 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI)</ref> | PIB = {{augmentation}} 23,358 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 4,18 %<ref name="fmi" /> | PIB_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{formatnum:6725.580}} [[Dollar américain|$]]<br/>+ 4,42 %<ref name="FMI2">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:17471.438}} [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,12 % <ref name="FMI2" /> | PIBHAB_année = 2022 | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 15,7 % de la pop. active<br/>- 0,63 % | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|13.773 milliards}} de [[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|KM]]<br/>+ 1,73 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 33,989 % du PIB<br/>- 6,92 % | monnaie = [[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|Mark convertible]] | code_monnaie = BAM | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.780}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{74e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.677}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{60e}} | Gini = 33,0 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2011 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.136}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{38e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:39.4}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{102e}} | fuseau_horaire = +1 | hymne_national = [[Intermeco]] | langue_hymne = [[bosnien]] | traduction_hymne = Intermezzo | audio_hymne = | fête_nationale = | fête_evt = | iso3166-1 = BIH, BA | domaine_internet = [[.ba]] | indicatif_téléphonique = 387 | code_plaque = BIH (Bosna i Hercegovina) | organisations_internationales = {{ONU}} : {{date-|1992}}<br>[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|2002}} | p1 = [[Fichier:Flag of Bosnia and Herzegovina (1992-1998).svg|20px|bordure|République de Bosnie-Herzégovine]] [[République de Bosnie-Herzégovine]] }} La '''Bosnie-Herzégovine''' ou '''Bosnie-et-Herzégovine''' ({{en langue|bs|Bosna i Hercegovina}} ; en [[serbe]] ([[Alphabet cyrillique|cyrillique]]) : {{Langue|sr-Cyrl|Боснa и Херцеговина}} ; {{en langue|hr|Bosna i Hercegovina}}, {{MSAPI|/bôsna i xěrtseɡoʋina/}}) est un [[État]] d'[[Europe du Sud]] appartenant à la région des [[Balkans]]. Elle est entourée par la [[Croatie]] au nord, à l'ouest et au sud, la [[Serbie]] à l'est et le [[Monténégro]] au sud. Elle dispose d'une ouverture large d'une vingtaine de kilomètres sur la [[mer Adriatique]]. La Bosnie-Herzégovine est une [[république]] [[État fédéral|fédérale]] de près de {{unité|3.5|millions}} d'habitants, désignés comme Bosniens. Ceux-ci sont divisés en trois principaux [[Ethnie|groupes ethniques]] qui parlent la même [[Langues slaves méridionales|langue slave méridionale]] : le [[chtokavien]], un parler de ce que les [[Linguistique|linguistes]] nomment « [[diasystème slave du centre-sud]] », jadis appelé « [[serbo-croate]] » et aujourd'hui « BCMS » d'après ses trois noms officiels actuels, ''[[bosnien]]'' pour les [[Bosniaques]], ''[[croate]]'' pour les [[Croates]] et ''[[serbe]]'' pour les [[Serbes]] (auxquels il faut ajouter les [[Monténégrin]]s). Ces trois peuples sont désignés comme « peuples constitutifs » par la [[Constitution de la Bosnie-Herzégovine|constitution]], et définis d'après leur histoire et leurs traditions culturelles : [[Islam|musulmane]] [[Sunnisme|sunnite]] pour les Bosniaques, [[Christianisme|chrétienne]] [[catholicisme|catholique]] pour les Croates et [[Église orthodoxe serbe|chrétienne orthodoxe]] pour les Serbes<ref>Constitution de la Bosnie-Herzégovine sur [http://mjp.univ-perp.fr/constit/ba.htm] et [http://www.wipo.int/wipolex/fr/details.jsp?id=9986].</ref>. Le pays est administré par deux entités autonomes : la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] et la [[république serbe de Bosnie]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Nations Unies, Assemblée Générale, Conseil de Sécurité, A/50/790, 30 novembre 1995. Annex III |url=https://peacemaker.un.org/sites/peacemaker.un.org/files/BA_951121_DaytonAgreement%28fr%29.pdf}}.</ref>. En 1999 a été créé le [[district de Brčko]], à partir de terres des deux entités. Il appartient officiellement aux deux, mais n'est régi par aucune des deux, et fonctionne sous un système décentralisé de gouvernement local. La [[capitale]] et la ville la plus peuplée est [[Sarajevo]]. Les autres villes importantes sont [[Banja Luka]], [[Tuzla]], [[Mostar]], [[Zenica]], [[Bihać]], [[Travnik]], [[Srebrenica]], [[Goražde (Bosnie-Herzégovine)|Goražde]], [[Foča]], [[Trebinje]], [[Neum]], [[Jajce]] et [[Sanski Most]]. La [[monnaie]] nationale est le [[Mark convertible de Bosnie-Herzégovine|mark convertible]]. Les premiers établissements humains permanents sur le territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine remontent au [[Néolithique]]. Au cours des millénaires suivants, le pays est successivement peuplé par diverses civilisations [[illyrie]]nnes puis [[Celtes|celtiques]], avant d'être [[Romanisation (histoire)|romanisé]] sous la [[Empire romain|domination romaine]] puis colonisé par des peuples [[slaves]] entre le {{sp-|VI|et le|IX}}. À cette même époque, le pays est [[Évangélisation|christianisé]] et au {{s-|XI}} la forme [[Paulicianisme|paulicienne]] du christianisme, dite « [[bogomilisme|bogomile]] », est adoptée par une partie des habitants, tandis que les autres se partagent entre l'influence [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|de Rome ou de Constantinople]]. Le [[Ban (titre)|banat]] de [[Banat de Bosnie|Bosnie]], État vassal du [[royaume de Hongrie]], est établi en 1154, avant de prendre son indépendance en devenant le [[royaume de Bosnie]] en 1377. Après un bref âge d'or sous le règne de {{souverain3|Stefan Tvrtko Ier de Bosnie}}, la Bosnie indépendante s'efface progressivement jusqu'à son annexion par l'[[Empire ottoman]] en [[1463]] par les troupes du Sultan [[Mehmed II]]. Commence alors une longue époque de domination turque qui va durer quatre siècles et durant laquelle les [[Dynastie ottomane|Ottomans]] convertissent progressivement à l'[[islam]] environ la moitié des habitants, modifiant durablement la société et la culture locale. En 1878, les troupes [[Autriche-Hongrie|austro-hongroises]] s'emparent de la Bosnie conformément aux dispositions du [[congrès de Berlin]]. La période austro-hongroise se prolonge jusqu'en 1918 lorsque la Bosnie-Herzégovine intègre le [[royaume des Serbes, Croates et Slovènes]], devenu [[Yougoslavie]] en 1929. Rattachée à l'[[État indépendant de Croatie|État satellite croate]] mis en place par l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] et l'[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]], la Bosnie-Herzégovine devient [[République socialiste de Bosnie-Herzégovine|une des républiques socialistes fédérées]] de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie communiste]] de l'après-guerre. Au cours du processus de [[dislocation de la Yougoslavie]], le pays [[République de Bosnie-Herzégovine|proclame son indépendance en 1992]] et s'enfonce dans la sanglante [[Guerre de Bosnie-Herzégovine|guerre de Bosnie]], laquelle prend fin avec les [[accords de Dayton]] le {{date-|14 décembre 1995}}. La Bosnie-Herzégovine possède un haut niveau d'[[alphabétisation]], d'[[espérance de vie]] et d'[[éducation]]<ref>{{Lien web|url=https://fr.countryeconomy.com/demographie/idh/bosnie-herzegovine|titre=Indice de développement humain et indicateurs socio-économiques|site=countryeconomy.com|consulté le=16 août 2021}}.</ref> et le secteur du [[tourisme]] y est important ; il représente 10 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] du pays en 2018<ref>{{Lien web|titre=Développement du tourisme en Bosnie-Herzégovine en 2018|url=https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles/2019/07/09/developpement-du-tourisme-en-bosnie-herzegovine-en-2018|site=Direction générale du Trésor français|consulté le=16 août 2021}}.</ref>, avec une croissance moyenne du nombre de touristes de 24 % par an entre 1995 et 2020<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Tourism in Bosnia|url=http://www.unwto.org/facts/eng/pdf/highlights/UNWTO_Highlights08_en_HR.pdf|site=Unwto.org|consulté le=16 août 2021|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le pays est réputé pour [[Géographie de la Bosnie-Herzégovine|son environnement naturel]], [[Histoire de la Bosnie-Herzégovine|son riche héritage culturel]], [[Cuisine de Bosnie-Herzégovine|sa cuisine]], ses sports d'hiver, [[Musique bosnienne|sa musique]], son architecture et ses festivals, dont certains comptent comme les plus importants du sud-est de l'[[Europe]]<ref>{{Lien web |langue=en|titre="About the Sarajevo Film Festival" |url=https://web.archive.org/web/20121104133828/http://www.sff.ba/content.php/en/festival?set_culture=en |site=ssf.ba |date=4 novembre 2012 |consulté le=06 septembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Inside Film's Guide to Film Festivals |url=http://www.insidefilm.com/europe.html |site=insidefilm.com |consulté le=6 septembre 2018}}.</ref>. La Bosnie-Herzégovine [[Relations entre la Bosnie-Herzégovine et l'Union européenne|a déposé sa candidature à l'adhésion à l'Union européenne]] en 2016<ref>{{Article|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/15/97001-20160215FILWWW00080-ue-la-bosnie-depose-sa-demande-d-adhesion.php|périodique=Le Figaro|titre=UE : la Bosnie dépose sa demande d'adhésion|jour=15|mois=février|année=2016|id=a|oclc=186364623|issn=0182-5852}}.</ref> et a obtenu le statut officiel de candidat en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Union européenne : la Bosnie obtient le statut officiel de candidat à l'adhésion |url=https://www.france24.com/fr/europe/20221215-union-europ%C3%A9enne-la-bosnie-obtient-le-statut-officiel-de-candidat-%C3%A0-l-adh%C3%A9sion |site=France 24 |date=2022-12-15 |consulté le=2023-01-11}}</ref>. En outre, le pays est un candidat potentiel à l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord]] depuis {{date-|avril 2010}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Membership Action Plan (MAP) |url=https://web.archive.org/web/20150418174843/http://www.nato.int/cps/en/natolive/topics_37356.htm |site=nato.int |date=10 juin 2014 |consulté le=6 septembre 2018}}.</ref>. {{sommaire|niveau=2}} == Dénominations == Bien qu'en [[français]] on dise couramment « Bosnie-Herzégovine », la traduction littérale du [[bosnien]] ''{{lang|bs|Bosna i Hercegovina}}'' est « [[Bosnie (région)|Bosnie]]-et-[[Herzégovine]] » (que l'on retrouve dans la plupart des autres langues). Le pays unit ainsi deux [[Liste des provinces historiques d'Europe#Bosnie-Herzégovine|régions historiques]], sans rapport avec les entités autonomes actuelles, et n'est pas réductible à une Bosnie à laquelle on accolerait un adjectif. Les habitants de la Bosnie étaient autrefois appelés «Bosniaques» <ref>{{Lien web|langue=fr|auteur= Franjo Šanjek |titre= Les « chrétiens bosniaques » et le mouvement cathare au Moyen Âge |url=https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1972_num_182_2_9910 |site=persee.fr }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur= Larousse : encyclopédie |titre= bosniaque |url=https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/bosniaque/10294 |site= Larousse.fr }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur= Malte Brun |titre= Géographie universelle, Tome 6|éditeur= Dufour, Boulanger et Legrand |année=1863|passage=p.409| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65242212/f443.image.r=boaniaques?rk=21459;2}}</ref>, et depuis le début du {{s-|XX}}, le nom de tous les habitants est «Bosniens». Aujourd'hui on appelle « [[Bosniaques]] » les habitants de ce pays qui sont de tradition musulmane, qui nomment « [[bosnien]] » leur parler [[chtokavien]]. La première mention largement reconnue et conservée d'une forme du nom Bosnie se trouve dans ''De Administrando Imperio'', un manuel politico-géographique écrit par l'empereur byzantin {{souverain-|Constantin VII}} au milieu du {{s-|X}} (entre 948 et 952) décrivant la « petite terre » (''χωρίον'' en grec) de ''Bosona'' (''Βοσώνα'')<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur= Constantine Porphyrogenitus |titre= De Administrando Imperio |éditeur=Dumbarton Oaks Center for Byzantine Studies |traducteur= Gyula Moravcsik |année=1967|passage=p.161|isbn=978-0884020219|url=https://books.google.fr/books?id=3al15wpFWiMC&pg=PA161&redir_esc=y&hl=fr#v=onepage&q&f=false}}</ref>. On pense que le nom dérive de l'hydronyme de la rivière [[Bosna (rivière)|Bosna]] qui traverse le cœur de la Bosnie. Selon le [[Philologie|philologue]] Anton Mayer, le nom ''Bosna'' vient de l'[[Langues illyriennes|illyrien]] *''Bass-an-as'', qui à son tour pourrait dériver du proto-indo-européen ''bos'' ou ''bogh'', signifiant « l'eau courante ». Certaines sources romaines mentionnent également ''Flumen Bathinus'' comme nom pour ''Bosona'', ce qui signifierait « eau courante ». Le nom ''Herzégovine'' signifie « la terre du {{page h'|herzog}} » (du [[duc]], en [[allemand]]). Il tire son origine du titre du noble bosnien du {{s-|XV}}, [[Stefan Vukčić]] Kosača, qui après la mort de {{souverain3|Stefan Tvrtko Ier de Bosnie}} est devenu "Herceg Humski i primorski". Hum (anciennement appelé [[Zachlumie]]) était une principauté du début du [[Moyen Âge]] qui avait été conquise par le [[Banat de Bosnie]] dans la première moitié du {{s-|XIV}}. Après la chute du [[royaume de Bosnie]] et la conquête ottomane, Hum devint connue sous le nom de « sandjak d'Herzégovine », et fut incluse dans le [[vilayet de Bosnie]]. {{clr|left}} == Histoire == {{Article détaillé |Histoire de la Bosnie-Herzégovine}} Tout au long de son existence la Bosnie a eu sa propre histoire, et sa propre culture, et cette culture a été partagée par des personnes de toutes les confessions religieuses. La région historique de [[Bosnie (région)|Bosnie-Herzégovine]] a été successivement illyrienne, romaine, hongroise, ottomane, austro-hongroise et yougoslave (voir article détaillé). Avant la venue des Slaves sur le territoire, la population a été successivement [[illyrie]]nne, [[Grecs|grecque]] et [[dalmate]]. Actuellement ses populations sont presque exclusivement des [[Langues slaves méridionales|Slaves du Sud]] qui sont, du point de vue religieux, [[musulman|musulmanes]] ([[sunnisme|sunnites]]) ou [[Christianisme|chrétiennes]] ([[Église catholique|catholiques]] et [[Église orthodoxe|orthodoxes]]). Jadis, il y avait aussi des [[bogomilisme|bogomiles]] d'inspiration [[Paulicianisme|paulicienne]] ([[Église bosnienne]]) et les musulmans affirment que ce sont leurs ancêtres<ref>{{Ouvrage |langue=en|auteur=Arthur Evans|titre=Through Bosnia and the Herzegovina on Foot During the Insurrection, August and September 1875 |éditeur= Nabu Press |année=2010 |pages totales=435 |passage=p.40-42|isbn=978-1146356930|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=KC0OAAAAQAAJ&pg=PR40}}</ref>. En {{date-|janvier 1876}}, à la fin de la domination [[Empire ottoman|ottomane]], une insurrection cristallise l'identité bosniaque, mais des forces centrifuges existent aussi, instrumentalisées par l'[[Drang nach Osten|impérialisme]] [[Autriche-Hongrie|austro-hongrois]] et le panslavisme [[Empire russe|russe]] : les orthodoxes s'appuient sur la [[Royaume de Serbie|Serbie]] elle-même soutenue par la Russie, tandis que les [[Musulmans (nationalité)|musulmans]] et les catholiques misent sur l'[[Autriche-Hongrie]] qui occupe le pays en [[1878]] (et l'annexe en [[1908]] en tant que [[condominium de Bosnie-Herzégovine]])<ref>{{Ouvrage |prénom1=Alfred |nom1=Colling |lien auteur1=Alfred Colling |titre=[[La Prodigieuse Histoire de la Bourse]] |lieu=Paris |éditeur=Société d'éditions économiques et financières |année=1949 |passage=295 }}.</ref>. === Histoire ancienne === {{multiple image | align = left | direction = horizontal | total_width = 400 | image1 = Butmirska_vaza.jpg | caption1 = Un vase typique de la [[culture de Butmir]]de {{nombre|5100}} à {{nombre|4500}} {{av JC}} | image2 = NHM_-_Bandin_Fahrzeug_mit_Vögeln.jpg | caption2 = Calèche culte de l'âge du fer, la culture Glasinac de Bosnie. }} La Bosnie est habitée par des humains depuis le paléolithique, car l'une des plus anciennes peintures rupestres a été découverte dans la [[grotte de Badanj]]. Les principales cultures néolithiques telles que le [[culture de Butmir]] et le Kakanj étaient présentes le long de la [[Bosna (rivière) |rivière Bosna]] datant de {{nombre|6230}}-{{nombre|4900}} {{av JC}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre = Butmir culture| url = http://h.etf.unsa.ba/butmir/english/gfacts.html |éditeur= Site de l'École de science et de technologie de Sarajevo }}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue= sh |auteur= Alojz Benac |titre = Praistorija jugoslavenskih zemalja, Neolit| éditeur = Akademija nauka i umjetnosti Bosne i Hercegovine|année=1979|passage=363-455}}</ref>. Les [[Illyriens]] ont été parmi les premiers des Balkans à former des royaumes à partir de tribus, y compris ceux qui habitaient l'actuelle Bosnie-Herzégovine. Les plus célèbres d'entre eux étaient les Ardiens et les Daors, qui frappaient même leur propre monnaie<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur= John J. Wilkes|titre=The Illyrians |éditeur=Wiley-Blackwell |année=1994 |passage=177 |isbn=978-0631198079 }}</ref>. Les vestiges de l'ancienne ville de Daors, connue sous le nom de [[Daorson]], sont encore visibles à Ošanić près de [[Stolac]]. La culture illyrienne du bronze en tant que forme d'art particulière a été remplacée par le fer à partir du septième siècle avant notre ère. Certaines parties de la Bosnie centrale étaient habitées par la tribu [[Daesitiates]], le plus souvent associée au groupe culturel bosnien central. La culture de Glasinac est une culture archéologique le plus prononcé des âges du bronze et du fer dans les Balkans centraux et occidentaux. Comme le plateau de Glasinac (Bosnie) était la première et la plus importante zone d'où provenait la plupart des matériaux archéologiques trouvés jusqu'à présent, toute la culture s'appelle la culture de Glasinac. C'était l'époque des [[Illyriens]], ou communauté ethnique les [[Autariates]] se démarquaient. Le conflit entre les [[Illyriens]] et les Romains a commencé en 229 {{av JC}}, mais [[Rome antique |Rome]] n'a achevé l'annexion de la région qu'en 9 {{ap JC}}, lorsque la plupart de ces tribus ont été romanisées, et [[Illyrie]] divisé en [[Dalmatie]] et [[Pannonie]]. Avec l'arrivée des Slaves au septième siècle dans les Balkans, le territoire de la Bosnie est habité par diverses tribus slaves du sud. [[Fichier:Medieval Bosnian State Expansion-en.svg|vignette|250px|La Bosnie médiévale englobant le [[banat de Bosnie]] et le [[royaume de Bosnie]] ultérieur.]] === Moyen Âge === [[Fichier:Bosniangraves_bosniska_gravar_februari_2007_stecak_stecci5.jpg|vignette|250px|[[Stećak]], une tombe médiévale de [[Nécropole de Radimlja]].]] La Bosnie est mentionnée pour la première fois comme une terre "Bosona" au milieu du {{s-|X}}. Indépendante du {{s-|XII}}, la Bosnie est devenue le [[royaume de Bosnie]] en 1377, date à laquelle ses frontières avaient été établies, coïncidant à peu près avec celles de la république moderne. Au cours de cette période, les circonstances politiques ont conduit à des conflits sur ces zones entre le [[royaume de Hongrie]] et l'[[Empire byzantin]]. À la suite d'un changement de pouvoir entre les deux au début du {{s-|XII}}, la Bosnie s'est retrouvée hors du contrôle des deux et a émergé comme le [[Banat de Bosnie]] (sous le règne des bans locaux). Le premier dirigeant bosniaque était [[Ban (titre)|ban]] (prince) [[Borić]] (1154-1163), le second [[Kulin (ban)]] (1180-1204) dont le gouvernement marqua le début de conflits religieux, liés à une [[Église bosnienne]], souvent considérée comme hérétique par les catholiques romains et les byzantins orthodoxes, et plus tard associée au [[bogomilisme]]<ref>{{Ouvrage |langue=en|auteur= Miljan Peter Ilich|titre= Bosnian Phoenix: How Bosnia Saved Europe and Made Possible the Modern Age |éditeur=iUniverse |année=2018 |passage=98-117 |isbn=978-1532045936|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OzxbDwAAQBAJ&pg=PT98&redir_esc=y&hl=fr#v=onepage&q&f=false}}</ref>. En 1232, le ban Ninoslav fait du [[bogomilisme]] (ou « patarinisme ») la religion d'État<ref>{{Lien web |auteur=Edina Bozoky |titre=« Patarins » |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/patarins/ |site=Universalis.fr |date= }}.</ref>. Après la chute du [[royaume de Bosnie]], les [[Bosniaques]] de l'[[Église bosniaque]] schismatique, se convertiront progressivement à l'islam. En réponse aux tentatives hongroises d'utiliser la politique de l'Église concernant la question de l'hérésie comme moyen de regagner la souveraineté sur la Bosnie, [[Kulin (ban)]] a tenu un conseil des dirigeants de l'église locale pour renoncer à l'hérésie et a embrassé le catholicisme. Malgré cela, les ambitions hongroises sont restées inchangées longtemps après la mort de [[Kulin (ban)|Kulin]] en 1204, ne diminuant qu'après une invasion infructueuse en 1254. La Serbie et la Croatie se considéraient souvent comme ayant droit à des parties de la Bosnie pour des raisons ethniques, cependant, à plusieurs reprises lorsque ces voisins étaient des États indépendants ou des provinces de royaumes plus grands, ils ne détenaient que des parties de la Bosnie, et seulement brièvement<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur1=Robert J. Donia|auteur2= John V. A. Fine |titre= Bosnia-Hercegovina: A Tradition Betrayed |éditeur=C. Hurst & Co (Publishers) Ltd |année=1994|passage=71|isbn=978-1850652113}}</ref>. Pendant ce temps, la population s'appelait Dobri Bošnjani ("Bons Bosniaques"). Les noms serbe et croate, bien qu'apparaissant occasionnellement dans les zones périphériques, n'étaient pas utilisés en Bosnie proprement dite. L'histoire de la Bosnie jusqu'au début du {{s-|XIV}} a été marquée par une lutte de pouvoir entre les familles [[Šubić]] et [[Kotromanić]]. Ce conflit a pris fin en 1322, lorsque {{souverain-|Stephen II}} Kotromanić est devenu [[Ban (titre)|ban]] . Au moment de sa mort en 1353, il réussit à annexer des territoires au nord et à l'ouest, ainsi que [[Zachlumie]] et certaines parties de la [[Dalmatie]]. Il a été remplacé par son neveu ambitieux Tvrtko qui, après une lutte prolongée avec la noblesse et les conflits interfamiliaux, a pris le contrôle total du pays en 1367. En 1377, la [[Royaume de Bosnie|Bosnie]] a été élevée au rang de royaume avec le couronnement de {{souverain3|Stefan Tvrtko Ier de Bosnie}} comme premier [[Royaume de Bosnie|Roi de Bosnie]] à Mile près de [[Visoko (Bosnie-Herzégovine)|Visoko]] au cœur de la Bosnie. C'était le royaume féodal le plus puissant de la région. Cependant, après sa mort en 1391, la puissance et l'influence de la Bosnie déclinèrent lentement. Epuisée par des conflits internes et livrée à elle-même, sous le règne du dernier roi [[Étienne Tomašević|Stjepan Tomašević]], la Bosnie perd son indépendance en 1463. Au siècle suivant, l'ensemble du territoire de l'actuelle Bosnie-Herzégovine fait partie de l'[[Empire ottoman]] et est devenue sa province la plus à l'ouest. [[File:Bosnia and Herzegovina-02166 - Počitelj (10476710854).jpg|vignette|Le fort de Počitel (au sud de Mostar). {{sp-|XV|-|XVIII|s}}. (Photo Dennis Jarvis).]] === Empire ottoman === [[Fichier: Mostar_and_Stari_Most.jpg|vignette|250px|[[Stari Most|Pont de Mostar]] construit en 1565.]] La conquête [[Empire ottoman|ottomane]] de la Bosnie a marqué une nouvelle ère dans l'histoire du pays et introduit des changements drastiques dans le paysage politique et culturel. En 1580, la [[Pachalik de Bosnie]] a été fondée, qui comprenait la zone de l'ensemble de l'État actuel de Bosnie-Herzégovine, des parties de la [[Croatie]], du [[Monténégro]] et du [[Sandjak de Novipazar]] de la [[Serbie]], qui a finalement abouti au [[vilayet de Bosnie]] vers 1867. Lors de l'expansion de l'[[Empire ottoman]] en [[Europe centrale]], la Bosnie a été épargnée en tant que province frontalière et a connu une longue période de prospérité et de progrès. De nombreuses villes (telles que [[Sarajevo]] et [[Mostar]]) ont été établies et sont devenues d'importants centres régionaux de commerce et de culture civique. La construction de nombreux bâtiments importants de l'architecture islamique a été financée, tels que le [[Stari Most|vieux pont]] de [[Mostar]], la [[mosquée de Gazi Husrev-bey]] à [[Sarajevo]] et le [[pont Mehmed Pacha Sokolović]] de [[Višegrad]]. Le règne a duré quatre siècles et a entraîné des changements notables, y compris l'émergence d'une communauté [[Islam|musulmane]] qui est devenue majoritaire également pour des avantages sociaux, économiques et politiques, bien que les [[christianisme orthodoxe|orthodoxes]] et les [[Catholicisme|catholiques]] aient été protégés par décret impérial. Les nouveaux maîtres ottomans feront venir des [[Valaques]] de religion orthodoxe comme force de travail ainsi que pour repeupler les territoires désertés à cause de la guerre ou de divers fléaux. C'est à partir de ce moment que s'implante plus sérieusement le courant chrétien orthodoxe en Bosnie alors qu'il n'était que très peu présent auparavant<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Noel Malcolm|titre=Bosnia|sous-titre=A Short History|éditeur=New York University Press|année=1996|pages totales=360|passage=71-72|isbn=978-0-8147-5561-7}}.</ref>. L'instabilité et les troubles dans le pays ont provoqué un soulèvement en Bosnie-Herzégovine. Le soulèvement s'est propagé rapidement et a été rejoint par plusieurs autres États et grandes puissances, forçant l'[[Empire ottoman]] à céder le contrôle de la Bosnie-Herzégovine à la [[Autriche-Hongrie| monarchie austro-hongroise]], selon le [[congrès de Berlin]]. Selon [[Victor Tissot]], la Bosnie comptait vers 1880 un peu plus d'un million d'habitants dont {{nombre|615000|musulmans}}, {{nombre|450000|chrétiens}} orthodoxes, {{nombre|155000|chrétiens}} catholiques, {{nombre|11500|Tziganes}} et {{nombre|3500|Juifs}} séfarades issus de la péninsule Ibérique<ref>''La Hongrie de l'Adriatique au Danube: impressions de voyage'', Paris, 1880, {{p.|76}} ([https://books.google.fr/books?id=w7tNkA7jVtYC&dq=tissot%20tziganes&hl=fr&pg=PA76#v=onepage&q&f=false lire en ligne]).</ref>. === Empire austro-hongrois === {{Article détaillé|Condominium de Bosnie-Herzégovine|Crise bosniaque}} [[Fichier:Sarajevo City Hall 01.jpg|vignette|250px|[[Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine]], construite pendant l'[[Autriche-Hongrie|Empire austro-hongrois]].]] Au [[congrès de Berlin]], l'[[Autriche-Hongrie]] obtient l'administration de la Bosnie-Herzégovine. Profitant des troubles dans l'[[Empire ottoman]], la diplomatie austro-hongroise tente d'obtenir l'approbation provisoire de la Russie pour modifier le statut de la Bosnie-Herzégovine et publie la proclamation d'annexion en 1908. Malgré les objections internationales, la [[Russie]] et la [[Royaume de Serbie|Serbie]], l'annexion austro-hongroise de la Bosnie-Herzégovine a été acceptée en {{date-|mars 1909}}. La monarchie des Habsbourgs avait plusieurs préoccupations clés en Bosnie. Elle a tenté de dissiper le nationalisme sud-slave en contestant les revendications antérieures des [[Serbes]] et des [[Croates]] sur la Bosnie. Bien que relativement réussie sur le plan économique, la politique austro-hongroise qui reposait sur la promotion de l'idée d'une seule nation bosniaque multiconfessionnelle n'a pas réussi à freiner la croissance du nationalisme. Lors de la période de l'éveil des nationalismes au {{s-|XIX}}, les catholiques de Bosnie commencent à s'identifier comme [[Croates]] alors que les orthodoxes s'identifient comme [[Serbes]]. Ces entreprises de {{lien|croatisation}} et {{lien|serbisation}} de la population chrétienne, menées par les intellectuels et missionnaires des pays voisins, seront alors décriées par le frère franciscain {{lien|Antun Knežević}}, lui-même catholique mais s'identifiant comme [[Bosniaques|Bosniaque]], et partisan d'un nationalisme bosniaque multiconfessionnel<ref>{{Ouvrage |langue=bs |auteur1=Antun Knežević |titre=Kratka povijest kralja bosanskih |éditeur= |année=1866 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Antun Knežević |titre=Bosnian Friend (1870) |url=http://www.spiritofbosnia.org/v7n1/from-bosnian-friend-1870/ |site=spiritofbosnia.org}}.</ref>. Avec le temps, ce sont surtout les musulmans qui gardent un sentiment d'appartenance envers la Bosnie ; ils s'identifient comme « Bosniaques », tandis que le terme « Bosniens » désigne tous les habitants de la Bosnie-Herzégovine sans distinction de religion, conformément aux principes de la [[laïcité]] et du ''[[droit du sol]]''. La monarchie des Habsbourgs a aussi essayé de prévoir la modernisation en codifiant des lois, en introduisant de nouvelles institutions politiques, en établissant et en développant des industries. Les tensions politiques entre [[Belgrade]] et [[Vienne (Autriche)|Vienne]] culminèrent le {{date|28 juin 1914}}, lorsque le jeune nationaliste serbe [[Gavrilo Princip]] assassina l'héritier du trône austro-hongrois [[François-Ferdinand d'Autriche]] à [[Sarajevo]]. Cet acte est considéré comme le déclencheur de la [[Première Guerre mondiale]]. === Royaume de Yougoslavie === Après la [[Première Guerre mondiale]], la Bosnie-Herzégovine a rejoint le [[royaume des Serbes, Croates et Slovènes]]. La vie politique en Bosnie à cette époque était marquée par les troubles sociaux et économiques liés à la redistribution de la propriété et la formation de plusieurs partis politiques qui changeaient fréquemment de coalitions et d'alliances avec des partis d'autres régions yougoslaves<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= Andras Riedlmayer |titre=A Brief History of Bosnia–Herzegovina |url= https://web.archive.org/web/20060618040332/http://www.kakarigi.net/manu/briefhis.htm |consulté le=12 février 2022}}</ref>. Le conflit idéologique dominant de l'État yougoslave, entre le régionalisme croate et la centralisation serbe, était abordé différemment par les principaux groupes ethniques de Bosnie et dépendait de l'atmosphère politique générale. Les réformes politiques apportées dans le royaume yougoslave nouvellement établi ont vu peu d'avantages pour les Bosniaques; selon le recensement final de la propriété foncière et de la population selon l'appartenance religieuse de 1910 effectué en [[Autriche-Hongrie]], les musulmans (bosniaques) possédaient 91,1 %, les serbes orthodoxes 6,0 %, les catholiques croates 2,6 % et les autres 0,3 % de la propriété. À la suite des réformes, les musulmans bosniaques ont été dépossédés d'un total de {{unité|1175305|hectares}} de terres agricoles et forestières<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= Danijela Nadj |titre=An International Symposium "Southeastern Europe 1918–1995"|url= http://www.hic.hr/books/seeurope/010e-semiz.htm |site= Hic.hr |consulté le=12 février 2022|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. La création du [[royaume de Yougoslavie]] en 1929 a entraîné le redécoupage des régions administratives en banates ou banovinas qui évitaient délibérément toutes les lignes historiques et ethniques, supprimant toute trace d'une entité bosniaque. L' [[Accord Cvetković-Maček]] qui a créé le banat croate en 1939 a encouragé ce qui était essentiellement une partition de la Bosnie entre la Croatie et la Serbie. Cependant, la menace croissante de l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie d'Adolf Hitler]] a forcé les hommes politiques yougoslaves à déplacer leur attention. Après une période marquée par des tentatives d'apaisement, la signature du traité tripartite et un coup d'État, la [[Royaume de Yougoslavie| Yougoslavie]] est finalement envahie par [[Troisième Reich|l'Allemagne]] le {{date|6 avril 1941}}. === Seconde Guerre mondiale === [[Fichier: AVNOJ-_Jajce.jpg|vignette|250px|Bâtiment à [[Jajce]], dans lequel le {{date|29 novembre 1943}}, l'[[Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie|AVNOJ]] a proclamé un gouvernement provisoire de Yougoslavie.]] Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], après l'[[invasion de la Yougoslavie]], le territoire de la Bosnie-Herzégovine est cédé en 1941 à l'[[état indépendant de Croatie]] allié du [[Troisième Reich]]. Certains Croates et Bosniaques s'y rallient ou s'y soumettent ; d'autres s'y opposent dans la [[Front yougoslave de la Seconde Guerre mondiale|guerre de résistance]] qui suit l'invasion. De nombreux Serbes rejoignent le mouvement, fidèle au [[gouvernement yougoslave en exil]] à [[Londres]], des ''[[Tchetniks]]'', un mouvement nationaliste serbe dans le but d'établir un État [[Grande Serbie]]. Un autre mouvement de résistance, multiethnique, se constitue : celui des ''[[Partisans (Yougoslavie)|partisans]]'' [[Communisme|communistes]]. Un grand nombre de Bosniaques, Croates et Serbes, mais également des Slovènes, Macédoniens, Monténégrins ou Albanais s'y engagent. Une guerre à cinq commence alors : s'affrontent d'un côté les [[Troisième Reich|Allemands]] et les [[État indépendant de Croatie|''Oustachis'' Croates]] d'[[Ante Pavelić]], d'un autre côté les ''[[Tchetniks]]'' du Serbe [[Draža Mihailović]], et, à partir de l'été 1941 les ''[[Partisans (Yougoslavie)|partisans]]'' de [[Josip Broz Tito|Tito]], qui affrontent aussi les ''Tchetniks'' à partir de 1943, poussant certains groupes à s'allier aux ''Oustachis'', ou aux Italiens qui de leur côté, rejoignent les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] à l'automne 1943. Certains musulmans bosniaques étaient avec les Oustachi et un petit groupe est devenu membre de l'unité SS nazie, mais de nombreux musulmans bosniaques ont combattu aux côtés de partisans, qui ont promis à la Bosnie leur propre république et aux musulmans un statut spécial dans son sein. Les dirigeants de la [[État indépendant de Croatie|NDH]] se sont lancés dans une campagne d'extermination des Serbes, des Juifs, des Roms ainsi que des Croates dissidents et, plus tard, des partisans de [[Josip Broz Tito]]. On estime que {{nombre|209 000 Serbes}}, soit 16,9 % de sa population en Bosnie, ont été tués pendant la guerre<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur= Carole Rogel |titre=The Breakup of Yugoslavia and the War in Bosnia |année=1998 |éditeur =Greenwood Publishing Group |isbn=978-0-3132-9918-6 |passage=48 |url=https://books.google.com/books?id=GPQKYuWisi0C&pg=PA48}}</ref>. Les ''[[Tchetniks]]'', à leur tour, ont poursuivi une campagne génocidaire contre les musulmans et les Croates de souche, ainsi que la persécution d'un grand nombre de Serbes communistes et d'autres sympathisants communistes<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur=Jozo Tomasevich|titre=War and Revolution in Yugoslavia, 1941–1945: The Chetniks |année=1975 |éditeur=Stanford: Stanford University Press |page=256–261|isbn=978-0-8047-0857-9}}</ref>. Les populations musulmanes de Bosnie-Herzégovine et du [[Sandžak]] étant une cible principale<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur=Marko Attila Hoare |titre= Genocide and Resistance in Hitler's Bosnia: The Partisans and the Chetniks 1941–1943 |année=2006|éditeur=Oxford University Press |passage=13 |isbn=978-0197263808}}</ref>. Sur les {{nombre|75 000 musulmans}} qui ont perdu la vie en Bosnie-Herzégovine pendant la guerre<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur= Philip J. Cohen |titre= Serbia's Secret War: Propaganda and the Deceit of History|année=1996|éditeur= Texas A&M University Press |passage=109 |isbn=978-0890967607|url=https://archive.org/details/serbiassecretwar0000cohe/page/109/mode/2up}}</ref>,environ {{formatnum:30000}} (principalement des civils) ont été tués par les Chetniks<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Vladimir Geiger |titre= Human Losses of the Croats in World War II and the Immediate Post-War Period Caused by the Chetniks (Yugoslav Army in the Fatherand) and the Partisans (People's Liberation Army and the Partisan Detachments of Yugoslavia/Yugoslav Army) |passage=85-87|périodique=Review of Croatian History |volume=VIII |numéro=1 |date=2012 |lire en ligne=https://hrcak.srce.hr/file/151801}}</ref>. Les massacres contre les Croates étaient de moindre ampleur mais similaires en action. Entre {{nombre|64000 et 79000|Croates}} de Bosnie ont été tués entre {{date-|avril 1941}} et {{date-|mai 1945}}. Parmi ceux-ci, environ {{formatnum:18000}} ont été tués par les [[Tchetniks]]. De ces affrontements et changements d'alliances sortent largement vainqueurs les ''[[Partisans (Yougoslavie)|partisans]]'' de [[Josip Broz Tito|Tito]] d'autant que les « [[cinq de Cambridge]] » ont réussi à convaincre [[Winston Churchill]] de miser sur Tito et de réserver à ses partisans l'essentiel de la logistique Alliée. Dans ce contexte se forme, le {{date|29 novembre|1943}} à [[Jajce]], le [[Conseil antifasciste de libération nationale de Yougoslavie]] au cours de laquelle il a été décidé d'établir une Yougoslavie en tant que fédération avec six républiques, dont l'une serait la Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières à partir de la période [[Autriche-Hongrie]]. La fin de la guerre et la victoire des [[Partisans (Yougoslavie)|Partisans]] sont, conformément à ce programme, suivies de la proclamation de la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]], dont la [[république socialiste de Bosnie-Herzégovine]] devient une entité fédérée. === République fédérative socialiste de Yougoslavie === [[Fichier: Josip_Broz_Tito_uniform_portrait.jpg|vignette|180px| [[Josip Broz Tito]].]] Après la [[Seconde Guerre mondiale]], avec la fondation de la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]], un État fédéral avec les six républiques socialiste de Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine et Serbie avec les provinces autonomes du [[Kosovo]] et de la [[Voïvodine]] a émergé. Entre 1945 et le début des années 1990, la [[république socialiste de Bosnie-Herzégovine]] a connu une industrialisation, une modernisation et une urbanisation accélérées, et en même temps les institutions du pays ont été établies, soulignant son statut d'État et son indépendance institutionnelle. En raison de sa position géographique centrale au sein de la fédération yougoslave, la Bosnie a été choisie comme base pour le développement de l'industrie de la défense militaire. Cela a contribué à une grande concentration d'armes et de personnel militaire en Bosnie; un facteur important dans la guerre qui a suivi la [[dislocation de la Yougoslavie]] dans les années 1990. Cependant, l'existence de la Bosnie au sein de la Yougoslavie, pour l'essentiel, était relativement pacifique et très prospère, avec un taux d'emploi élevé, une économie industrielle et tournée vers l'exportation, un bon système éducatif et une sécurité sociale et médicale pour chaque citoyen de Bosnie-Herzégovine. Dans les années 1970, une forte élite politique bosnien est apparue, alimentée en partie par le leadership de [[Josip Broz Tito]] dans le [[Mouvement des non-alignés]] et les bosniens servant dans le corps diplomatique yougoslave. Tout en travaillant au sein du système socialiste, des politiciens tels que [[Džemal Bijedić]], [[Branko Mikulić]] et Hamdija Pozderac ont renforcé et protégé la souveraineté de la [[République socialiste de Bosnie-Herzégovine| Bosnie-Herzégovine]]. À cette époque, des institutions éducatives, scientifiques et culturelles ont été créées, telles que l'[[Académie des sciences et des arts de Bosnie-Herzégovine]], les universités de [[Sarajevo]], [[Banja Luka]], [[Mostar]] et [[Tuzla]], et la [[Radio-Televizija Bosne i Hercegovine]]. En 1971, les Musulmans (avec M pour distinguer la religion musulmane) ont été reconnus comme le sixième peuple du pays qui, avec les Serbes et les Croates, est l'un des peuples constitutifs de la [[république fédérative socialiste de Yougoslavie]]. En 1984, la capitale de la république, [[Sarajevo]], a accueilli les [[Jeux olympiques d'hiver de 1984]], qui ont rehaussé la réputation de la ville et de l'État à l'étranger. Au cours des années 1980, [[Sarajevo]] et la Bosnie-Herzégovine étaient le centre d'une sorte de culture pop en Yougoslavie. Ici, ils créent certains des cinéastes nationaux les plus populaires ([[Emir Kusturica|Kusturica]], [[Ademir Kenović|Kenović]]), et les groupes pop et rock sont parmi les plus importants du pays. Au cours de cette période, la riche tradition littéraire se poursuit là où se trouvaient autrefois les auteurs bosniens les plus importants, tels que [[Ivo Andrić]] et [[Meša Selimović]]. Avec la mort de [[Josip Broz Tito|Tito]], la chute du communisme et le début de la désintégration de la Yougoslavie, la doctrine de la tolérance a commencé à perdre de sa force, créant une opportunité pour les éléments nationalistes de la société d'étendre leur influence. === Indépendance === À la suite des déclarations d'indépendance de la [[République socialiste de Slovénie|Slovénie]] et de la [[République socialiste de Croatie|Croatie]] vis-à-vis de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]], une scission importante s'est développée parmi les résidents de [[République socialiste de Bosnie-Herzégovine|Bosnie-Herzégovine]] sur la question de savoir s'il fallait rester en Yougoslavie (très majoritairement favorisée par les Serbes) ou rechercher l'indépendance (très majoritairement favorisée par les [[Bosniaques]] et les [[Croates de Bosnie|Croates]])<ref>{{Lien web|langue=en|auteur= The Princeton Encyclopedia of Self-Determination |titre= Bosnia-Herzegovina |url=https://pesd.princeton.edu/node/201 |date=21-11-1995}}</ref>. Après la suppression de l'autonomie de la [[Voïvodine]] et du [[Kosovo-et-Métochie|Kosovo]], et l'indépendance de la Slovénie et de la Croatie, quatre des huit membres de la [[Présidence de la Yougoslavie]] étaient des personnes fidèles à [[Slobodan Milošević|Milošević]], de sorte que la [[République socialiste de Serbie|Serbie]] prend le pouvoir en [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]] et peut décider de toutes les questions importantes<ref>{{Lien web|langue=fr |titre= Déclarations des pays de la CEE, sur l'évolution de la situation en Yougoslavie |url=https://www.vie-publique.fr/discours/129783-declarations-des-pays-de-la-cee-sur-levolution-de-la-situation-en-youg |site= vie-publique.fr|date=5 octobre 1991}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr |titre= Estimant que la fédération va cesser d'exister le président yougoslave démissionnera le 7 octobre|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/09/14/estimant-que-la-federation-va-cesser-d-exister-le-president-yougoslave-demissionnera-le-7-octobre_4031455_1819218.html |site=Le Monde|date=14 septembre 1991 }}</ref>. N'acceptant pas de rester dans une Yougoslavie tronquée dominée par la [[République socialiste de Serbie|Serbie]], la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine est proclamée le {{date|15 octobre 1991}}. Les députés serbes, ont abandonné le parlement central de Sarajevo et ont formé l'Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine le {{date|24 octobre 1991}}, ce qui a marqué la fin de la coalition tripartite qui gouvernait après les élections de 1990. Cette Assemblée a autoproclamé la [[république serbe de Bosnie]] sur une partie du territoire de la Bosnie-Herzégovine le {{date|9 janvier 1992}}. Le {{date|18 novembre 1991}}, l'Union démocratique croate (HDZ) en Bosnie-Herzégovine a créé la Communauté croate d'Herceg-Bosna sur un territoire majoritairement habité par des [[Croates de Bosnie]], et elle se transforme en [[république croate d'Herceg-Bosna]] le {{date|28 août 1993}} mais sans proclamer son indépendance vis-à-vis de la Bosnie-Herzégovine. Ces républiques autoproclamées n'ont pas été reconnues par le gouvernement de Bosnie-Herzégovine, qui les a déclarées illégales. Leur formation est conforme aux accords entre le dirigeant serbe [[Slobodan Milošević]] et le dirigeant croate [[Franjo Tuđman]] sur la partition de la Bosnie, dans le but d'établir une [[Grande Serbie]] et une [[Grande Croatie]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie |titre= Les conflits|url=https://www.icty.org/fr/le-tribunal-en-bref/quest-ce-que-lex-yougoslavie/les-conflits }}</ref>. La déclaration de souveraineté du {{date|15 octobre 1991}} de la [[République socialiste de Bosnie-Herzégovine|Bosnie-Herzégovine]] est suivie d'un rapport de la commission [[Robert Badinter|Badinter]]. Selon ce rapport, la Bosnie-Herzégovine ne peut être reconnue comme État indépendant par la communauté internationale que si un référendum national réclame cette reconnaissance. Ce référendum a lieu le {{date|29 février 1992}}, conformément à la constitution yougoslave et aux exigences de la commission Badinter. La question référendaire était : "Êtes-vous en faveur d'une Bosnie-Herzégovine souveraine et indépendante, un État de citoyens égaux et de nations musulmanes, serbes, croates et autres qui y vivent ?"<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur= Mitja Velikonja|titre= Religious Separation and Political Intolerance in Bosnia-Herzegovina |éditeur= Texas A & M University Press |année=2003|passage=p.237|url=https://books.google.fr/books?id=rqjLgtYDKQ0C&pg=PT237&redir_esc=yhl=fr#v=onepage&q&f=false |isbn=978-1585442263}}</ref>. Le taux de participation au référendum sur l'indépendance était de 63,4 %, et 99,7 % des électeurs ont voté pour l'indépendance. Il a été boycotté par la majorité des [[Serbes de Bosnie]]. Refusant les résultats de ce référendum, [[Armée populaire yougoslave|JNA]] et les milices serbes organisées par [[Radovan Karadžić]], chef du parti nationaliste serbe [[Parti démocratique serbe|SDS]] encerclent la ville de [[Sarajevo]]. Karadzić organise une conférence de presse où il déclare : ''une guerre interethnique et religieuse est inévitable'', alors qu'[[Alija Izetbegović]], élu président de la Bosnie, annonce qu'''il n'y aura pas de guerre en Bosnie, ni interne ni importée''. Le {{date|30 mars 1992}}, le chef d'état major de l'armée yougoslave ([[Armée populaire yougoslave|JNA]]), le général [[Blagoje Adžić]], déclare : ''La sécession de la Bosnie-Herzégovine est inacceptable et l'armée fédérale est prête à y intervenir pour défendre le peuple serbe menacé par une agression ouverte''. === Guerre de Bosnie-Herzégovine === {{Article détaillé|Guerre de Bosnie-Herzégovine}} La Bosnie-Herzégovine a déclaré son indépendance le {{date|3 mars 1992}}. La [[Communauté européenne]] et les [[États-Unis]] reconnaissent l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, le {{date|6 avril 1992}}, et son adhésion dans l'[[Organisation des Nations unies]] a lieu le {{date|22 mai 1992}}, en même temps que celles de la [[Croatie]] et de la [[Slovénie]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur= Nations Unies|titre= Ex-Yougoslavie : Bosnie-Herzégovine, Croatie, Monténégro, Macédoine du nord, Serbie, Slovénie|url=https://www.un.org/fr/member-states/yugoslavia}}</ref>. Dès 1991, l’[[Armée populaire yougoslave]] (JNA), devenue armée serbe, utilise la Bosnie comme base pour des opérations de [[Guerre de Croatie|guerre en Croatie]]. À l'époque, il mobilisait et armait les [[Serbes de Bosnie]], occupait des positions stratégiques et préparait le siège des grandes villes. À la suite de la déclaration d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, JNA et les milices serbes de Bosnie se sont mobilisées dans différentes parties du pays. Les forces gouvernementales étaient mal équipées et non préparées pour la guerre. La reconnaissance internationale de la Bosnie-Herzégovine a accru la pression diplomatique pour que l'[[Armée populaire yougoslave]] (JNA) se retire du territoire de la république, ce qu'elle a officiellement fait en {{date-|juin 1992}}. Les membres serbes de Bosnie de la [[Armée populaire yougoslave|JNA]] ont simplement changé d'insigne, formé l’[[Armée de la république serbe de Bosnie]] (VRS), et a continué les combats. Armée et équipée à partir des stocks de la JNA en Bosnie, soutenue par des volontaires et diverses forces paramilitaires de [[Serbie]], et bénéficiant d'un important soutien humanitaire, logistique et financier de la [[république fédérale de Yougoslavie]] (Serbie et Monténégro), les offensives serbes en 1992 ont réussi à placer une grande partie du pays sous son contrôle<ref>{{Ouvrage|langue=en |auteur= Noel Malcolm |titre= Bosnia A Short History |éditeur= New York University Press.|année=1994|passage=p.226-253|isbn=978-0814755204}}</ref>. [[Massacre de Bijeljina|Bijeljina]] est la première ville bosniaque à être investie par l'armée yougoslave et par les milices serbes sous les ordres d'[[Željko Ražnatović|Arkan]]. « ''Nous avions l'ordre de tuer le plus de musulmans possible'' », confesse Goran Jelisić, un jeune mécanicien serbe recruté à Bijeljina par Arkan pour participer au nettoyage ethnique de [[Brčko]] dans le Nord de la Bosnie<ref>{{Lien web |titre=Audience du procès de Goran Jelisić, Dossier IT-95-10, Tribunal pénal international, La Haye, inculpé de génocide, le {{date- |1er septembre 1997}}, {{page |2729}} |url=https://www.icty.org/x/cases/jelisic/trans/fr/991125it.htm}}</ref>. Le {{date|8 avril 1992}}, [[Massacre de Zvornik| Zvornik]] a été attaqué par les Serbes. {{Lien|José María Mendiluce}}, du [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés]], responsable pour l'ex-Yougoslavie, parvient à franchir le [[pont Mehmed Pacha Sokolović]] sur la [[Drina]] et à longer Zvornik avant d'être arrêté par un groupe de miliciens. Lorsqu'il eut quitté ses fonctions, il décrivit la scène suivante : ''Dans un virage, avant d'être interceptée, ma voiture a patiné sur du sang, j'ai croisé des camions remplis de cadavres''. [[Fichier:Sarajevo Grbavica.JPG|vignette|250px|Immeubles d'appartements gravement endommagés dans le quartier de Grbavica à [[Sarajevo]].]] Dès la fin de 1991, l’[[Armée populaire yougoslave]] (JNA), a déployé de l'artillerie sur les collines autour de [[Sarajevo]], préparant le siège de la ville<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur= Florence Hartmann |titre= Milosevic, la diagonale du fou |éditeur= Gallimard |année=2002|passage=343|isbn=978-2081206694}}</ref>. Ainsi, immédiatement après la déclaration d'indépendance de la Bosnie, le [[siège de Sarajevo]] a commencé et a duré quatre ans. Incapables de conquérir la ville, ils coupent l'eau, le chauffage et l'électricité de la ville isolée, et épuisent la population civile torturée par des bombardements aveugles quotidiens. Après le {{date|19 mai 1992}}, les troupes de la [[Armée populaire yougoslave|JNA]] en Bosnie ont changé leur nom en [[Armée de la république serbe de Bosnie]] (VRS) et, avec les forces paramilitaires serbes, ont continué à bombarder la ville à partir des mêmes positions<ref>{{Lien web |auteur= Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie |titre=Dragomir Milosević, Jugement, p.29 |url=https://www.icty.org/x/cases/dragomir_milosevic/tjug/fr/071212.pdf }}</ref>. Les forces serbes se sont concentrées en particulier sur la destruction des archives de la coexistence ethnique en Bosnie, comme le largage de bombes incendiaires sur la Bibliothèque nationale et universitaire de Sarajevo, brûlant la majeure partie de son contenu avec des milliers de textes irremplaçables. Des immeubles résidentiels, des hôpitaux, des boulangeries et d'autres installations non militaires ont été systématiquement bombardés<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Predrag Matvejevich |titre= Sarajevo, au-delà de Stalingrad |url=https://www.liberation.fr/tribune/1995/01/03/sarajevo-au-dela-de-stalingrad_121343/ |site=Libération.fr |date=3 janvier 1995 |consulté le=25 décembre 2021}}</ref>. Près de {{unité|10000|personnes}} ont été tuées, dont plus de {{unité|1500|enfants}}, et {{unité|56000|autres}} ont été blessées et près de {{unité|15000|enfants}}. Pendant le siège, la ville a été touchée par une moyenne d'environ {{nobr|329 grenades}} par jour, culminant à {{unité|3777|grenades}} le {{date|22 juillet 1993}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre= United Nations, Final Report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to Security Council resolution 780, S/1994674/Add.2 (Vol.II), Annex VI, Study of the battle and siege of Sarajevo - part 1/10 |url=https://phdn.org/archives/www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VI-01.htm |date=27-05-1994}}</ref>. Afin d'arrêter les massacres de civils, en {{date-|mai 1995}}, après des avertissements infructueux, l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] a bombardé les positions serbes autour de Sarajevo. À la suite de cela, les forces serbes de Bosnie ont pris en otage plus de deux cents casques bleus et observateurs de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] pour empêcher de nouvelles frappes aériennes. Le [[nettoyage ethnique de Prijedor]] a commencé fin {{date-|avril 1992}}, à la suite de l'occupation de la zone par des unités paramilitaires et la JNA. Des milliers de non-Serbes ont été tués dans les villages et la ville de Prijedor, et leurs maisons incendiées. Plus de {{nombre|30000|hommes}}, femmes et enfants ont transité par les camps de concentration d' [[Camp de concentration d'Omarska|Omarska]], [[Camp de Keraterm|Keraterm]] et [[Camp de Trnopolje|Trnopolje]], où massacres, tortures, viols et conditions de vie épouvantables ont rapidement décimé le nombre de prisonniers<ref>{{Lien web |titre= Le Procureur c/ Mićo Stanišić et Stojan Župljanin, jugement, tome 1|url=https://www.icty.org/x/cases/zupljanin_stanisicm/tjug/fr/130327-1.pdf|site= icty.org |date=27 mars 2013}}</ref>. Des dirigeants non serbes ont été éliminés, des fonctionnaires, des intellectuels, des dirigeants politiques et des hommes d'affaires emprisonnés ou déportés, et toutes les traces importantes de la culture et de la religion musulmanes et croates, y compris les mosquées et les églises catholiques, ont été détruites<ref>{{Lien web |titre=Nations Unies, Conseil de sécurité S/1994/674, Rapport final de la commission d'experts créée en application de la résolution 780, p.38-51|url=https://undocs.org/fr/S/1994/674 |date=27 mai 1994}}</ref>. Le nombre total de personnes tuées et déportées en 1993 était de 52 811<ref>{{Lien web |langue=en |titre= United Nations, Final Report of the United Nations Commission of Experts, established pursuant to Security Council resolution 780, S/1994674/Add.2 (Vol.I), Annex V, The Prijedor report|url=https://phdn.org/archives/www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/V.htm|date=28 December 1994 }}</ref>. Aucune convention de guerre n'est appliquée et la barbarie se déchaîne (viols, tortures, assassinats, formation de camps de concentration)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Nouvel Obs, et Reporters sans frontières|titre=Le livre noir de l'ex-Yougoslavie : Purification ethnique et crimes de guerre|éditeur=[[Arléa]]|année=1993|isbn=978-2-86959-164-6}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Nations Unies, Conseil de Sécurité, Résolution 819|url=https://undocs.org/fr/S/RES/819(1993) |date=17-04-1993 }}</ref>. L'avancée des Serbes de Bosnie, a été accompagnée avec le nettoyage ethnique des Bosniaques et des Croates de Bosnie de toute la zone contrôlée par la VRS. Des dizaines de camps de concentration ont été établis dans lesquels les détenus ont été soumis à la violence et aux abus, y compris le [[Viol pendant la guerre de Bosnie|Viol]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=TPIY-fiche informative |titre= « Foča » (IT-96-23 et 23/1) Kunarac, Kovač et Vuković |url=https://www.icty.org/x/cases/kunarac/cis/fr/cis_kunarac_et_al_fr.pdf |site= icty.org }}</ref>. En 1993, le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] a créé le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] pour juger les personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de génocide<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur= Nations Unies, Conseil de sécurité |titre= Résolution 827, S/RES/827 (1993) |url=https://undocs.org/fr/S/RES/827(1993) |date=25 mai 1993}}</ref>. Le nettoyage ethnique a culminé avec le [[massacre de Srebrenica]] de plus de {{unité|8000| hommes et garçons bosniaques}} en {{date-|juillet 1995}}, qui a été qualifié de [[génocide]] par le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY)<ref>{{Lien web|langue= fr|titre= Le TPIY se souvient : Le génocide de Srebrenica 1995-2015|url=https://www.irmct.org/specials/srebrenica20/index-fr.html|site=irmct.org}}</ref>. Les forces croates de Bosnie et bosniaques ont également commis des crimes de guerre contre des civils de différents groupes ethniques, mais à plus petite échelle<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Roger Cohen, |titre=C.I.A. Report on Bosnia Blames Serbs for 90% of the War Crimes , 9 mars 1995 |url=https://www.nytimes.com/1995/03/09/world/cia-report-on-bosnia-blames-serbs-for-90-of-the-war-crimes.html |date= 9 March 1995}}</ref>. La violence se déchaîne aussi entre Croates et Musulmans (combats de Mostar et dynamitage de son pont, sac de Stolac et dynamitage de sa mosquée…)<ref>{{Lien web |titre=Le Procureur c/ Ivica Rajić, TPIY, Affaire no : IT-95-12-R61, Examen de l’acte d’accusation, 13 septembre 1996, paragraphe. 13, 16,26, 32|url=https://www.icty.org/x/cases/rajic/tdec/fr/960913.pdf |date= }}.</ref>. Le conflit bosno-croate a pris fin en {{date-|mars 1994}}, avec la signature de l'[[Accord de Washington (1994)|accord de Washington]], conduisant à la création d'une [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]], qui a fusionné le territoire détenu par le HVO avec celui détenu par l'[[Armée de la république de Bosnie-Herzégovine]](ARBiH)<ref>{{Article |titre= Les interventions des États-Unis et de la Russie pour le règlement du conflit dans l'ex-Yougoslavie Croates et Musulmans de Bosnie décident de former une " fédération "|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1994/03/03/les-interventions-des-etats-unis-et-de-la-russie-pour-le-reglement-du-conflit-dans-l-ex-yougoslavie-croates-et-musulmans-de-bosnie-decident-de-former-une-federation_3801862_1819218.html|périodique=[[Le Monde]]|date=03 mars 1994 }}</ref>. Les populations croato-bosniaques ont alors obtenu une aide logistique accrue de la part de la communauté internationale, qui isola la [[république fédérale de Yougoslavie]] (Serbie et Monténégro) officiellement définie comme agresseur (même si les Serbes continuaient de dire qu'il s'agissait d'une guerre légitime pour permettre le maintien dans la Yougoslavie des populations désirant y rester). L'offensive conjointe en Croatie, en 1995, des forces croates de Croatie et de Bosnie, et des forces bosniaques, permit la conquête de tous les territoires serbes de [[Croatie]]. La population serbe de ces territoires a été expulsée vers la [[république serbe de Bosnie]], où elle a repeuplé des territoires ethniquement nettoyés des non-Serbes, et une partie est allée en [[Serbie]]. Les efforts de la communauté internationale pour tenter de faire cesser le conflit et éviter les pertes humaines parmi la population eurent peu d'effets concrets malgré l'envoi de plus de {{unité|38000|militaires}} sous le drapeau de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. La [[Force de protection des Nations unies|Forpronu]] perdit {{nobr|167 hommes}} et compta plus de {{nobr|700 blessés}}. Le {{date|14 décembre 1995}}, les [[accords de Dayton]] ont été signés à Paris, mettant fin à la guerre et confirmant l'existence et la continuité juridique de l'État de Bosnie-Herzégovine à l'intérieur de ses frontières actuelles. Elle sera composée de deux entités : la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] (51 % du territoire et 70 % de la population) et la [[république serbe de Bosnie]] (49 % du territoire et 25 % de la population), chacune pouvant établir des "relations parallèles" avec les pays voisins. Comme l'a dit [[Florence Hartmann]]: «À Dayton, les grandes puissances ont récompensé ceux qui, quelques semaines plus tôt, avaient systématiquement déporté et tué la population musulmane de l’enclave en leur attribuant les champs de la mort et en leur permettant ensuite de les repeupler à leur guise afin d’en modifier à jamais la structure ethnique »<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur= Florence Hartmann |titre= Paix et châtiment |éditeur= Flammarion |année=2007|passage=243|isbn=978-2081206694 }}</ref>. En 1995-1996, une [[Implementation Force|force internationale de maintien de la paix (IFOR)]] dirigée par l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], comprenant {{nombre|60000|soldats}}, intervint en Bosnie afin de mettre en place et de surveiller les aspects militaires de l'accord. À l'IFOR succéda une force de stabilisation ([[Force de stabilisation|Sfor]]) plus réduite ({{unité|14000|soldats}} en 2003) dont la mission était d'empêcher la reprise des hostilités. À cette Sfor, a succédé en {{date-|décembre 2004}} l'[[Force de l'Union européenne|Eufor]], une force militaire de l'[[Union européenne]] de {{unité|7000|hommes}} environ. La force de police internationale de l'ONU en Bosnie-Herzégovine a été remplacée fin 2002 par la Mission de police de l'Union européenne (MPUE), premier exemple pour l'[[Union européenne]] d'une telle force de police, ayant des missions de surveillance et d'entraînement. [[Fichier: Ethnic_makeup_of_Bosnia_and_Herzegovina_before_and_after_the_war.jpg|vignette|250px| Composition ethnique de la Bosnie-Herzégovine avant et après la guerre.]] Les principaux dirigeants politiques et militaires de la [[république serbe de Bosnie]] sont reconnus coupables et condamnés pour crimes de guerre. Le président de la [[république serbe de Bosnie]] [[Radovan Karadžić]] et le chef de l'armée [[Ratko Mladić]] ont été reconnus coupables de [[Massacre de Srebrenica|génocide à Srebrenica]] et condamnés à la réclusion à perpétuité<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= Génocide en Bosnie : le criminel de guerre Radovan Karadzic purgera la fin de sa peine au Royaume-Uni|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/12/genocide-en-bosnie-le-criminel-de-guerre-radovan-karadzic-purgera-la-fin-de-sa-peine-au-royaume-uni_6080025_3210.html |site=lemonde.fr |date=12 mai 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= La condamnation à perpétuité du « Boucher des Balkans » Ratko Mladic confirmée par la justice internationale |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/06/08/la-condamnation-a-perpetuite-du-boucher-des-balkans-ratko-mladic-confirmee-par-la-justice-internationale_6083360_3210.html |site=lemonde.fr |date=08 juin 2021}}</ref>.Le président [[Serbie]] [[Slobodan Milošević]], accusé de génocide et de crimes contre l'humanité au [[Kosovo]], en [[Croatie]] et en Bosnie-Herzégovine, est décédé en prison avant la fin du procès<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= Stéphanie Maupas |titre= Srebrenica, Milosevic et le génocide |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2007/09/06/srebrenica-milosevic-et-le-genocide_951886_3214.html |site=lemonde.fr |date=06 septembre 2007}}</ref>. La guerre a causé la mort de « {{unité|100000|civils}} et militaires bosniaques, serbes et croates<ref name="15novembre2010_www.lexpress.fr">{{Lien web |titre=Le nouveau président bosno-serbe défie les Occidentaux |url=https://www.lexpress.fr/actualites/2/le-nouveau-president-bosno-serbe-defie-les-occidentaux_936893.html |site=lexpress.fr |date=2010-11-15}}.</ref> ; {{nombre|1,8|million}} de personnes furent déplacées, tous groupes ethniques confondus. L'analyse [[Ethnie|ethnique]] de la population du territoire de la [[république serbe de Bosnie]], d'après le recensement de la population de l'année 1991 en comparaison avec après-guerre en l'an 1997 (source : IMG, sur la base du recensement de la population de l'année 1991 et des estimations de l'UNHCR pour l'année 1997) montre la quasi-disparition des Bosniaques de ce territoire : * 1991 : Serbes 54,30 % ; Bosniaques 28,77 % ; Croates 9,39 % ; autres 7,53 % ; * 1997 : Serbes 96,79 % ; Bosniaques 2,19 % ; Croates 1,02 % ; autres 0,0 %. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Bosnie-Herzégovine|Aires protégées de Bosnie-Herzégovine|Liste de villes de Bosnie-Herzégovine}} La Bosnie-Herzégovine se trouve dans les Balkans occidentaux, au sud-est de l'Europe. Elle borde la [[Croatie]] ({{unité|956|km}}) au nord, au nord-ouest et au sud, la [[Serbie]] à l'est ({{unité|345|km}}) et le [[Monténégro]] au sud-est ({{unité|242|km}})<ref>{{Lien web |langue=en |auteur= CIA |titre=World FactBook, Bosnia and Herzegovina |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bosnia-and-herzegovina/ |consulté le=16 février 2022}}</ref>. À l'extrême sud, dans la commune de [[Neum]], elle débouche dans la [[mer Adriatique]] sur environ {{unité|20|km}}. Les frontières de la Bosnie-Herzégovine sont pour la plupart d'origine naturelle et sont majoritairement composées des rivières [[Drina]], [[Save (Danube)|Sava]] et [[Una (rivière)|Una]], et de montagnes, comme la [[Dinara]] au sud-ouest. La Bosnie-Herzégovine se compose de deux unités géographiques et historiques: la plus grande partie [[Bosnie (région)|Bosnie]] au nord ({{Unité|40000|km|2}}) montagneuse et couverte de forêts épaisses, et la plus petite partie [[Herzégovine]] au sud, constituée de collines rocheuses et de terres agricoles plates. === Topographie === {{Article détaillé|Liste des montagnes de Bosnie-Herzégovine}} Le pays est principalement montagneux, englobant les [[Alpes dinariques]] centrales. Les parties nord-est atteignent la [[plaine de Pannonie]], tandis qu'au sud, elle borde la [[mer Adriatique]]. Les Alpes dinariques s'étendent généralement dans une direction sud-est-nord-ouest et s'élèvent vers le sud. Le point culminant du pays est le pic de [[Maglić (montagne)|Maglić]] à {{unité|2386|m}}, à la frontière du [[Monténégro]]. La Bosnie centrale est la partie la plus montagneuse de la Bosnie avec les montagnes importantes [[Vlašić (montagne)|Vlašić]], [[Čvrsnica]] et [[Prenj]]. D'autres montagnes plus grandes sont [[Volujak (montagne)|Volujak]], [[Vranica]], [[Veliki Vran|Vran]], [[Lelija]], [[Zelengora]] et Velež. La Bosnie orientale comprend également des montagnes comme [[Trebević]], [[Jahorina (montagne)|Jahorina]], [[Igman]], [[Bjelašnica]] et [[Treskavica]]. C'est ici que les [[Jeux olympiques d'hiver de 1984]] ont eu lieu. Vers le nord-ouest, les montagnes dinariques sont un peu plus basses ([[Cincar]], [[Dinara]], [[Šator]], Grmeč), et sont séparées par des champs [[karst| karstiques]] (poljes): [[poljé de Livno]], [[poljé de Duvno]], Kupreško polje et Glamočko polje. La composition géologique de la chaîne de montagnes dinariques en Bosnie se compose principalement de [[calcaire]], avec des gisements de [[fer]], de [[charbon]], de [[zinc]], de [[manganèse]], de [[bauxite]], d’[[antimoine]], de [[plomb]] et de [[sel (chimie)|sel]] présents dans certaines régions, en particulier dans le centre et le nord de la Bosnie. Dans l'ensemble, près de 42,8 % de la Bosnie-Herzégovine est boisée. La plupart des zones forestières se trouvent dans les parties centrale, orientale et occidentale de la Bosnie. Les terres agricoles représentent 42,2 %, les terres fertiles 13,6% de la superficie de la Bosnie-Herzégovine et seulement 2,96 % des terres sont utilisées pour l'agriculture. Le nord de la Bosnie contient des terres agricoles très fertiles le long de la rivière [[Save (Danube)|Sava]] et la zone correspondante est fortement exploitée. La partie sud du pays, [[Herzégovine]], se compose principalement de collines rocheuses et de terres arables plates avec un climat méditerranéen, ce qui permet d'importantes activités agricoles. <gallery mode="packed"> Fichier:Bjelašnica_and_Treskavica_from_Trebević.jpg|Vue sur [[Bjelašnica]] et [[Treskavica]] depuis [[Trebević]]. Fichier:Hajdučka Vrata.JPG|Hajdučka Vrata, mont [[Čvrsnica]]. Fichier:Jahorina_-_ogorjelica_-_2011_-_panoramio.jpg|Station de ski de [[Jahorina (montagne)|Jahorina]]. Fichier:Np_sutjeska_planina_volujak.JPG|Le mont [[Volujak (montagne)|Volujak]]. </gallery> === Hydrographie === {{Article détaillé|Liste des lacs de Bosnie-Herzégovine|Liste des cours d'eau de la Bosnie-Herzégovine}} L'eau peut être considérée comme la plus grande ressource naturelle de Bosnie-Herzégovine. Tous les fleuves appartiennent aux bassins de la [[mer Noire]] et de la [[mer Adriatique]]. Le réseau fluvial est très dense, ce qui fait surtout référence au bassin versant de la [[mer Noire]], qui couvre la majeure partie du territoire. Il y a sept grands fleuves en Bosnie-Herzégovine<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=The World Bank Group |titre=Natural Resources Management, Bosnia and Herzegovina |url=https://web.worldbank.org/archive/website00983A/WEB/OTHER/BEA9848F.HTM?Opendocument&Start=1&Count=5 |consulté le=17 février 2022}}</ref> : * la [[Save (Danube)|Sava]] est le plus long fleuve et forme une partie importante de la frontière nord avec la [[Croatie]] ; * la [[Una (rivière)|rivière Una]] coule le long de la frontière nord-ouest de la Bosnie avec la [[Croatie]]. Elle est populaire pour le rafting et les sports d'aventure ; * la rivière [[Bosna (rivière)|Bosna]] a donné son nom au pays. Elle s'étend à travers la Bosnie centrale, depuis sa source près de [[Sarajevo]] jusqu'à [[Save (Danube)|Sava]] au nord ; * la [[Drina]] traverse l'est de la Bosnie et marque la frontière naturelle avec la [[Serbie]] ; * la [[Sana (rivière)|Sana]] et la [[Vrbas (rivière)|Vrbas]] qui coule au nord, sont des affluents droits de la [[Save (Danube)|Sava]] et appartient au bassin de la [[mer Noire]] ; * la [[Neretva]] est le principal fleuve d'[[Herzégovine]] qui appartient au bassin de la [[mer Adriatique]]. C'est la seule rivière entièrement de surface, dans cette région qui contient un grand nombre de rivières souterraines. Une particularité des eaux de la Bosnie-Herzégovine est la présence d'un grand nombre de chutes d'eau abondantes qui ornent le paysage de la Bosnie-Herzégovine. Parmi les plus belles et les plus grandes figurent: Štrbački buk sur la [[Una (rivière)|rivière Una]] à [[Martin Brod]], les chutes d'eau sur la [[Pliva]] à [[Jajce]], et Kravica sur la [[Trebižat (rivière)|rivière Trebižat]]. La Bosnie-Herzégovine est également riche en sources naturelles, dont beaucoup sont exploitées pour l'eau minérale en bouteille ou pour les stations thermales populaires. Une petite partie de la côte [[mer Adriatique|adriatique]], longue d'environ {{unité|20|km}}, autour de la ville de [[Neum]], au sud du delta de la [[Neretva]], appartient à la Bosnie-Herzégovine. Il existe un grand nombre de lacs naturels et artificiels en Bosnie-Herzégovine. Dans le groupe des lacs naturels, généralement de petite superficie, les lacs de montagne, comme Boračko, Šatorsko et Kotlaničko, dominent numériquement. Les lacs artificiels sont plus grands et principalement conçus pour les besoins de la production d'électricité. Avec une superficie de {{unité|44,8|km|2}} le plus grand lac est [[lac de Buško|Buško]], qui se trouve à la frontière des municipalités de [[Livno]], à une altitude de {{unité|716|m}}. L'accumulation du lac est de {{unité|782|millions de m3}} et est donc l'un des plus grands lacs d'Europe. Les autres grands lacs sont [[lac de Rama|Ramsko]], [[lac de Jablanica| Jablaničko]], [[lac de Modrac|Modračko]], et [[lac de Blidinje]].Il existe de nombreux lacs de montagne, pour la plupart d'origine glaciaire, qui ont un potentiel touristique important, et les plus célèbres sont Prokoško (sur [[Vranica]]), Boračko, Orlovačko, Štirinsko, et le lac Kladopolje (sur [[Zelengora]]). <gallery mode="packed"> Fichier:Štrbački_buk_1.jpg|Cascade Štrbački buk sur la rivière [[Una_(rivière)|Una]]. Fichier:Visegrad bridge by Klackalica.jpg|[[Pont Mehmed Pacha Sokolović]] sur la rivière [[Drina]] à [[Višegrad]]. Fichier:Jajce-cascade.jpg|Cascade sur la rivière [[Pliva]]. Fichier:Waterfalls_Kravica_6,_Bosnia_and_Herzegovina.jpg|Kravica cascade. Fichier: Ramska_prehrada_s_desitkami_ostruvku_a_zalivu.jpg|[[Lac de Rama]]. Fichier: Ostrožac,_Jablanicko_jezero_i_most_20070603_113.jpg|[[Lac de Jablanica]]. Fichier: Prokosko_jezero.jpg|Lac de Prokoško. </gallery> === Paysage et environnement === {{Article détaillé|Aires protégées de Bosnie-Herzégovine}} La Bosnie offre un large choix de paysages, avec des chaînes de montagnes boisées, des forêts intactes, des lacs, des rivières luxuriantes et des cascades. Environ les deux cinquièmes du pays sont boisés de pins, de hêtres et de chênes. Ce fait place la Bosnie-Herzégovine dans un groupe de pays européens possédant la plus grande richesse forestière. Toutes les caractéristiques géographiques expliquées précédemment ont influencé la formation de caractéristiques biogéographiques spécifiques de la Bosnie-Herzégovine, qui se reflètent dans la grande biodiversité. Au total, {{unité|3700| espèces de plantes à fleurs}} sont enregistrées, ainsi que plusieurs centaines d'autres plantes et champignons. Certains d'entre eux sont [[endémisme|endémiques]], comme le fameux [[Lilium bosniacum]] et [[Picea omorika]]. Une biodiversité élevée s'applique également au monde animal, mais ils sont considérablement réduits au fil du temps. Cette diversité de paysages et d'écosystèmes est menacée et nécessite une protection urgente. Il existe quatre parcs nationaux et huit parcs naturels en Bosnie-Herzégovine. La superficie totale de l'aire protégée ne représente que 1,13 % de son territoire total. La Bosnie-Herzégovine connaît un certain nombre de problèmes environnementaux. Cela comprend la pollution de l'air provenant des usines métallurgiques et des [[centrale thermique| centrales électriques au charbon]]. Le manque de sensibilisation à l'environnement, la déforestation intensive et l'exploitation forestière illégale intensifient ce problème. Les décharges municipales sont limitées et les installations de traitement des eaux usées et de gestion des inondations sont inadéquates. Les mines terrestres laissées par la guerre civile de 1992-1995 constituent toujours une menace dans certaines régions. Le climat de la Bosnie-Herzégovine varie du continental tempéré dans la partie nord de la plaine pannonienne le long de la rivière Sava, au climat alpin dans les régions montagneuses et au climat méditerranéen dans la zone côtière et la région d'[[Herzégovine]] au sud et au sud-est. Selon [[Human Rights Watch]] en août 2022, les autorités de la Bosnie-Herzégovine n'ont pas réussi à lutter contre l'importante pollution atmosphérique du pays, qui tue des milliers de personnes prématurément chaque année et nuit à la santé de milliers d'autres<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Bosnia and Herzegovina: Deadly Air Pollution Killing Thousands|url=https://www.hrw.org/news/2022/08/29/bosnia-and-herzegovina-deadly-air-pollution-killing-thousands|site=Human Rights Watch|consulté le=29 août 2022}}</ref>. === Faune et flore === {{...}} Selon [[Victor Tissot]], on tuait environ chaque année en Bosnie à la fin du {{s-|XIX|e}}, {{nobr|150 [[ours]]}}, {{nombre|1200|[[Loup (nom vernaculaire)|loups]]}}, {{nobr|200 [[lynx]]}}, {{nobr|600 [[blaireau]]x}}, {{nombre|8000|[[renard]]s}}, {{nobr|300 [[belette]]s}}, {{nombre|10000|[[lièvre]]s}}, {{nombre|3000|[[Chat sauvage|chats sauvages]]}} et autant de [[Martre (animal)|martres]] dont les peaux étaient envoyées à [[Sarajevo]] pour être transportées de là, soit à [[Trieste]], soit à [[Leipzig]]<ref>''La Hongrie de l'Adriatique au Danube: impressions de voyage'', Paris, 1883, {{p.|58}} ([https://books.google.fr/books?id=WLWlw7Sg3KoC&dq=DE%20LADRIATIQUE%20AU%20DANUBE&hl=fr&pg=PA58#v=onepage&q&f=false lire en ligne]).</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Bosnie-Herzégovine|Constitution de la Bosnie-Herzégovine|Adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l'Union européenne}} Le [[haut représentant international en Bosnie-Herzégovine]], [[Christian Schmidt (homme politique, 1957)|Christian Schmidt]], est nommé par le Conseil de mise en œuvre des accords de Paix. Il est la plus haute autorité du pays et dispose de pouvoirs exécutifs tels que l'annulation de décisions de l'exécutif et du parlement de Bosnie-Herzégovine contraires à l'esprit des [[accords de Dayton]], dont il est l'autorité finale pour toute interprétation<ref name="15novembre2010_www.lexpress.fr" />. Il rend compte de son action chaque semestre au [[Conseil de sécurité des Nations unies]]. La déclaration d'[[indépendance (politique)|indépendance]] a eu lieu en 1992. Des élections générales sont intervenues le {{date-|3|octobre|2010}}. Les électeurs de Bosnie-Herzégovine ont élu la présidence et le parlement de Bosnie-Herzégovine. Les électeurs de la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] ont élu un nouveau parlement pour l'entité et les électeurs de la [[république serbe de Bosnie]] ont choisi un président, un vice-président et un parlement. Le [[Liste des présidents du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine|président du Conseil des ministres]], [[Nikola Špirić]], a été confirmé par le Parlement le {{date-|9 février 2007}}. Le {{date-|15|février|2016|en Europe}}, [[Dragan Čović]], [[Présidence de la Bosnie-Herzégovine|président collégial de la Bosnie-Herzégovine]], dépose la [[Adhésion de la Bosnie-Herzégovine à l'Union européenne|demande d'adhésion]] du pays à l'Union européenne<ref>{{Article |titre=UE : la Bosnie dépose sa demande d'adhésion |périodique=[[Le Figaro]] |jour=15 |mois=février |année=2016 |issn=0182-5852 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/15/97001-20160215FILWWW00080-ue-la-bosnie-depose-sa-demande-d-adhesion.php}}.</ref>. === Présidence collégiale === Trois présidents devant représenter respectivement les communautés Serbes, Croates et Bosniaques sont élus simultanément au [[scrutin uninominal majoritaire à un tour]]. L'un des candidats serbes est élu par les seuls électeurs de la [[république serbe de Bosnie]] tandis que les électeurs croates et bosniaques de la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] votent pour l'un ou l'autre des candidats croates et bosniaques. Les habitants du [[district de Brčko]], qui ne fait partie d'aucune des deux entités, doivent se faire enregistrer sur les listes électorales de l'une ou l'autre. Les trois présidents alternent à tour de rôle à la tête de la présidence collégiale, pour des périodes de huit mois<ref>{{Lien web |titre=Elections en Bosnie-Herzégovine |url=https://elections-en-europe.net/institutions/elections-en-bosnie-herzegovine/ |site=elections-en-europe.net |consulté le=2019-02-16}}.</ref>. === Élections municipales de 2008 === En {{date-|mai 2008}}, les {{4e|élections}} ont eu lieu en Bosnie, et les clivages entre [[Musulmans (nationalité)|Musulmans]], Serbes et Croates se sont retrouvés dans les résultats<ref name="PARI051008">{{Lien web |titre=Bosnie: des municipales qui confirment la mainmise des nationalistes |url=http://www.leparisien.fr/liveafp-monde/bosnie-des-municipales-qui-confirment-la-mainmise-des-nationalistes-05-10-2008-265854.php |site=leparisien.fr |date=5 octobre 2008}}.</ref> ; 55 % des {{nobr|3 millions}} d'électeurs se sont abstenus, ce qui représente le plus faible taux de participation des 4 élections depuis les accords de Dayton. Selon les premiers résultats partiels fournis par la Commission électorale centrale (CEC), l'Union des sociaux-démocrates indépendants (SNSD, serbe) a remporté {{nobr|32 sièges}} de maires, le Parti de l'Action démocratique (SDA, musulman) 28, et la Communauté démocratique croate (HDZ) 15, dans les régions où chaque communauté est respectivement majoritaire<ref name="PARI051008" />. === Divisions internes et suppression des entités === La Bosnie-et-Herzégovine est une [[république]], sujet de [[droit international]] reconnu par l'[[organisation des Nations unies]], membre du [[Conseil de l'Europe]] depuis {{date-|avril 2002}} et membre fondateur de l'[[Union pour la Méditerranée]]. Depuis les [[accords de Dayton]]-Paris du {{date-|14|décembre|1995}}, elle comprend deux entités autonomes et un [[district de Brčko|district commun]]<ref name=":1" /> : * la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] (''Federacija Bosne i Hercegovine''), dont la capitale est [[Sarajevo]], qui n'est pas une fédération au sens du droit international public entre la région historique de [[Bosnie (région)|Bosnie]] et celle d'[[Herzégovine]], et est elle-même constituée de deux sous-collectivités, croate et bosniaque, avec quelques communes mixtes ; * la [[république serbe de Bosnie]] (''Република Српска''/''Republika Srpska'', dénomination utilisée ''[[de facto]]'' en français), dont la capitale est [[Banja Luka]], qui déclara son indépendance en 1992 et fut reconnue par les [[accords de Dayton]], mais comme collectivité territoriale autonome et non comme [[république]] constitutive de l'État bosnien ; * le [[district de Brčko]], situé entre les deux premières, dans le nord du pays, qui n'est pas un district administratif de la Bosnie-Herzégovine, mais un territoire de statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. [[Fichier:Map Bih entities.png|vignette|Carte de la Bosnie-Herzégovine avec ses deux entités autonomes.]] La république de Bosnie-et-Herzégovine connaît, sur le plan interne, un imbroglio juridique dû au fait que ses deux [[Collectivité territoriale|collectivités territoriales]] autonomes ''[[de facto]]'' issues des [[accords de Dayton]]-Paris ne se reconnaissent pas mutuellement ''[[de jure]]'', ni statutairement, ni territorialement. La république serbe de Bosnie s'est autoproclamée comme entité de l'ancienne [[Yougoslavie]] en 1992 en opposition à la proclamation d'indépendance de la Bosnie-Herzégovine, alors que la constitution yougoslave admettait l'indépendance des six républiques fédérées, mais non l'établissement de nouvelles frontières telles que celles de la république serbe de Bosnie ou du [[Kosovo]]. La [[constitution de la Bosnie-Herzégovine]] et les exigences de la [[Commission d'arbitrage de la Conférence de paix sur la Yougoslavie|commission Badinter]] non plus n'admettaient pas l'autonomie de la république serbe de Bosnie, qui, de ce fait, n'a pas été reconnue ''[[de jure]]'' par la communauté internationale. En 1996, les [[accords de Dayton]] lui reconnaissent seulement la qualité de [[collectivité territoriale]] autonome au même titre que la « fédération croato-musulmane », renommée par la suite [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] (qu'il ne faut pas confondre avec la république de Bosnie-Herzégovine, qui est le seul État souverain reconnu). Depuis 1991, il y a entre quatre et cinq fois moins de Serbes qui vivent à Sarajevo et dans le reste de la fédération de Bosnie-Herzégovine, ils sont tous en [[république serbe de Bosnie]]. Il en est de même pour les Croates et les Bosniaques qui vivent en majorité en Bosnie centrale et à Sarajevo pour les Bosniaques, et dans le sud du pays, surtout dans l'ouest de l'Herzégovine, pour les Croates. Concrètement, la Bosnie-Herzégovine est divisée d'un point de vue ethnico-religieux<ref>{{Lien web |titre=Bosnie-Herzégovine : situation toujours difficile pour les Serbes en Fédération |url=http://balkans.courriers.info/article19135.html |site=Sarajevo-X (traduit par ''[[le Courrier des Balkans]]'') |date=29 janvier 2012}}.</ref>. C'était également l'objectif des nationalistes serbes et croates pendant la [[guerre de Bosnie-Herzégovine|guerre]], qui ont mené des nettoyages ethniques pour diviser la Bosnie de force et annexer ses parties à la [[Serbie]] ou à la [[Croatie]]<ref>{{Lien web |titre= Menaces sur la Bosnie-Herzégovine|url=https://www.lesechos.fr/1991/07/menaces-sur-la-bosnie-herzegovine-950325 |site= lesechos.fr|date=17/07/1992}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Le « nettoyage ethnique », vrai but de la guerre dans l'ex-Yougoslavie|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1995/11/23/le-nettoyage-ethnique-vrai-but-de-la-guerre-dans-l-ex-yougoslavie_3887650_1819218.html |site= lemonde.fr |date=23/11/1995}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre= Malgré l'opposition des Musulmans Les sécessionnistes serbes et croates tentent d'imposer un découpage ethnique de la Bosnie-Herzégovine|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1992/07/11/malgre-l-opposition-des-musulmans-les-secessionnistes-serbes-et-croates-tentent-d-imposer-un-decoupage-ethnique-de-la-bosnie-herzegovine_3904857_1819218.html |site= lemonde.fr |date=11 juillet 1992}}.</ref>. Après la guerre, ces objectifs n'ont pas été abandonnés et tentent d'être atteints par d'autres moyens politiques<ref>{{Lien web |titre=L'unité de la Bosnie-Herzégovine menacée par les nationalistes|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/03/07/l-unite-de-la-bosnie-herzegovine-menacee-par-les-nationalistes_4177702_1819218.html |site= lemonde.fr |date=07/03/2001}}.</ref>. Le mouvement indépendantiste serbe se trouve renforcé dans sa volonté d'organiser un référendum au sujet de l'indépendance depuis l'annonce du soutien de l'indépendance du [[Kosovo]] par l'[[Union européenne]] et les [[États-Unis]]<ref>{{Lien brisé |url=http://www.romandie.com/infos/news2/080122192516.e8a1qj8f.asp |titre=Romandie.com - News suisses et internationales en direct |site=romandie.com}}.</ref>. Fin 2007, l'institut de sondage Partner qui est basé à [[Banja Luka]] a révélé que 77 % des Serbes de Bosnie étaient favorables à une sécession de la république serbe de Bosnie dans l'hypothèse où les [[Albanais (peuple)|Albanais]] du Kosovo se déclareraient indépendants de la Serbie<ref>{{Lien web |titre=Autonomistes et indépendantistes en Europe |url=http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20080218.OBS1132/ |site=nouvelobs.com |date=2008-02-18|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. L'ancien ambassadeur des États-Unis à Belgrade, {{lien |William Dale Montgomery}}, soutient une division de la Bosnie, ainsi que du Kosovo<ref>{{Lien web |titre=Kosovo - Bosnie-Herzégovine : l'option du partage ? |url=http://balkans.courriers.info/article16177.html |site=balkans.courriers.info |date=28 octobre 2010}}.</ref>. Les autorités de l'[[République serbe de Bosnie|entité République serbe]] continuent de mener une politique déstabilisatrice et conflictuelle en Bosnie-Herzégovine. La poursuite des déclarations du président de la République serbe [[Milorad Dodik]], niant le statut d’État de la Bosnie-Herzégovine, tout en prônant la sécession de la République serbe et son union avec la [[Serbie]], est une attaque contre l'intégrité territoriale de Bosnie-Herzégovine<ref>[https://undocs.org/pdf?symbol=fr/S/PV.8522 ''undocs.org'']</ref>. Il faut rappeler que les entités ne sont en aucun cas fondées à faire sécession, et la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine sont garanties par les '''[[accords de Dayton]]'''<ref>{{Lien web |titre=Nations Unies, Conseil de sécurité, 30 octobre 2018. S/2018/974, rapport :Valentin Inzk |url=https://undocs.org/pdf?symbol=fr/S/2018/974}}.</ref>. En 2017, les États-Unis ont sanctionné le président de l'entité République serbe, [[Milorad Dodik]], pour ses propos sécessionnistes. En faisant obstacle aux accords de Dayton, Milorad Dodik constitue une menace importante pour la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine. La sanction signifie que toute propriété ou intérêt dans la propriété de Dodik sous juridiction américaine est bloqué, et est toujours valable<ref>{{Lien web |titre=« Treasury Sanctions Republika Srpska Official for Actively Obstructing The Dayton Accords |url=https://www.treasury.gov/press-center/press-releases/Pages/jl0708.aspx}}.</ref>. La [[Commission de Venise]] a constaté que les pouvoirs de l'État central de Bosnie-Herzégovine, sont trop faibles et propose une révision constitutionnelle qui permettrait d'adapter le texte à la réalité politique par : Le transfert de responsabilités des Entités vers l'État central ; Une définition plus stricte du veto au nom des intérêts vitaux, afin que ce veto ne soit pas un simple pouvoir de blocage au nom d'intérêts partisans; Simplifier l'organisation territoriale par suppression des Entités, ou passer d'un État fondé sur l'égalité de trois peuples constituants à un État fondé sur l'égalité des citoyens. Les [[États-Unis]] souhaitent voir disparaître la République serbe, considérée comme le seul résultat tangible de la politique menée par les nationalistes serbes<ref>{{Lien web |titre=La Bosnie-Herzégovine : dix ans après Dayton, un nouveau chantier de l'Union européenne |url=https://www.senat.fr/rap/r04-367/r04-367_mono.html|site=senat.fr}}.</ref>. En 2019, Le [[Conseil de sécurité des Nations unies]] a exprimé son ferme appui au plein respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine<ref>{{Lien web |titre=Bosnie-Herzégovine: à l’unanimité, le Conseil de sécurité autorise la reconduction du mandat de l’EUFOR ALTHEA pour un an |url=https://www.un.org/press/fr/2019/cs14013.doc.htm}}.</ref>. ==== Indépendantisme de la communauté croate au sein de la Fédération ==== Le parti nationaliste croate de Bosnie appelle régulièrement à la création d'une entité autonome croate, séparée de la communauté bosniaque<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi la Bosnie ne prend pas le chemin de l’Union européenne |url=http://www.toulouse7.com/2010/11/12/pourquoi-la-bosnie-ne-prend-pas-le-chemin-de-lunion-europeenne/ |site=Toulouse7.com|date=12 novembre 2010}}.</ref>. Les Croates (chrétiens catholiques) justifient cette demande par la crainte d’être mis en minorité par les Bosniaques (musulmans) qui détiennent la majorité de quatre cinquièmes au sein des institutions fédérales<ref>{{Lien web |titre=La Bosnie-Herzégovine peine toujours à se consolider |url=http://www.affaires-strategiques.info/spip.php?article4214 |éditeur=Site ''affaires-strategiques.info'' |date=26 novembre 2010|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Décisions constitutionnelles précisant le statut de Bosnie-Herzégovine et de ses deux entités === * {{date-|Mai 1998}} : « Contrairement aux assertions des représentants de l’Assemblée populaire de la Republika Srpska, la Constitution de la Bosnie-Herzégovine n’envisage pas de préserver la souveraineté des Entités, ni n’envisage un droit à l’auto-organisation basée sur l’idée de la séparation territoriale. De la même manière, d’après l’article III/3 (a) de la Constitution de la Bosnie-Herzégovine, les « fonctions gouvernementales » sont attribuées aux institutions de la Bosnie-Herzégovine ou aux Entités, de façon que les compétences des Entités ne soient d’aucune manière l’expression de leur qualité d’État, mais résultent de cette allocation de compétences prévue par la Constitution de Bosnie-Herzégovine… toutes les dispositions du Préambule de la Constitution de la République serbe faisant référence à la souveraineté, à l’indépendance de l’État, à la création d’un État et à la réunion complète et étroite de la Republika Srpska avec d’autres États, constituent une violation de l’article I/1, au regard des articles I/3, III/2 (a) et 5 de la Constitution de BH, qui garantissent la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et la personnalité internationale de Bosnie-Herzégovine » (Cour constitutionnelle de la Bosnie-Herzégovine, affaire U 5/98). * {{date-|Janvier 2007}} : La [[Politique en Bosnie-Herzégovine#Cour constitutionnelle|cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine]] précise qu'aucun signe, drapeau ou hymne, autre que celui de l'État de Bosnie-Herzégovine ne saurait être admis publiquement sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine. Cette décision étant rendue à la suite de la demande de la fédération de Bosnie-Herzégovine et de la république serbe de Bosnie-Herzégovine, en vue de porter des signes particuliers les distinguant de l'État de Bosnie-Herzégovine auquel ils appartiennent. La décision s'inscrit dans une jurisprudence constante de la Cour et de la communauté internationale. Selon cette jurisprudence, les deux entités n'ont aucune qualité d'État, car elles sont uniquement des entités de l'État de Bosnie-Herzégovine<ref>{{Lien web |titre=Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine |url=http://www.ustavnisud.ba/eng/press/index.php?pid=1381&sta=3&pkat=507 |site=ustavnisud.ba|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. == Subdivisions territoriales == {{Article détaillé|Subdivisions de Bosnie-Herzégovine}} La Bosnie-Herzégovine présente deux organisations parallèles de [[Subdivision territoriale|subdivisions territoriales]] du fait de l'existence de deux entités constitutives de la fédération bosnienne : * la [[fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] (''{{lang|bs|Federacija Bosne i Hercegovine}}'') ; * la [[république serbe de Bosnie]] (''{{lang|sr|Република Српска|trans=Republika Srpska}}'') ; * auxquelles s'ajoute une troisième entité, le [[district de Brčko]] situé entre les deux premières, au nord du pays, possédant un statut neutre et autonome, géré en partie par un superviseur international mandaté par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Bosnie-Herzégovine}} La population, d'après le recensement effectué en 2013, est de {{nombre|3531159|habitants}}<ref name="Recensement2013">{{Lien web |langue=bs |titre=Popis 2013 BiH |url=http://www.popis2013.ba |site=popis2013.ba}}.</ref>. Pour des raisons économiques, de nombreux habitants de ce pays, vivent et travaillent à l'étranger (États-Unis, Allemagne, Serbie, Autriche, Slovénie, pays de la Scandinavie, Canada, Australie…). En 2006, une estimation donne {{nombre|1,16|million}} de Bosniens vivant à l'étranger et en 2008, une autre estimation donne {{nombre|1,35|million}} de citoyens<ref>{{Lien web|lang=en|url=http://www.mhrr.gov.ba/iseljenistvo/Publikacije/MigrationProfile2010ENGLISHFINAL.pdf|titre=Bosnia and Hercegovina - Migration profile|éditeur=Ministère de la Sécurité de Bosnie-Herzégovine|date=3 2010|page=62}}</ref>. === Population === [[Fichier:BiH - Etnicki sastav po opstinama 1991 1.gif|vignette|Composition ethnique de Bosnie-Herzégovine 1991, en raison de l'imbrication des principaux peuples de l'ex-Yougoslavie, la Bosnie est surnommée la petite Yougoslavie. ]] [[Fichier:BiH - Etnicki sastav po opstinama 2013 1.gif|vignette|Composition ethnique de la Bosnie-Herzégovine en 2013.]] À l'époque de la [[Yougoslavie]], les [[Bosniaques]] étaient majoritairement appelés « [[Musulmans (nationalité)|Musulmans]] », les trois peuples composant le pays étant les Musulmans, qui avaient la majorité relative, les Bosno-Croates et les Bosno-Serbes. La composition de la population a varié et surtout a changé de répartition géographique à la suite des diverses opérations de nettoyage ethnique, et les [[gentilé]]s ont été changés afin d'éviter toute confusion entre le [[Musulmans (nationalité)|peuple musulman]] et la [[Islam|religion musulmane]] et pour répondre à la volonté de reconnaissance des [[Bosniaques]] en tant que nation, nommés ainsi jusque l'invasion austro-hongroise. Ainsi les habitants du pays sont désormais officiellement appelés « Bosniens », les trois « nationalités » majoritaires étant les [[Bosniaques]], les [[Croates]] et les [[Serbes]]. Par « nationalité » il ne faut pas entendre ici la citoyenneté bosnienne ni la langue [[Serbo-croate|BCMS]] que tous partagent, mais l'appartenance à une communauté confessionnelle et historique définie par la religion [[Islam|musulmane sunnite pour les Bosniaques]], [[Église catholique|chrétienne catholique pour les Croates]] et [[Église orthodoxe|chrétienne orthodoxe pour les Serbes]], appartenances qui changent aussi le nom de la langue (respectivement [[bosnien]], [[croate]] et [[serbe]] ; dans ce dernier cas, la langue s'écrit majoritairement en caractères cyrilliques, ces derniers étant admis en [[bosnien]]). La nationalité ''yougoslave'' n'a pas pour autant disparu, et correspond à la population continuant à se déclarer ''Yougoslave'', et non de l'une des « nationalités » bosniaque, croate ou serbe : il s'agit en majorité de couples mixtes. Cette nationalité disparaît à partir du recensement de 2013<ref name="recensement2013" />. Traditionnellement, la population bosniaque vit davantage dans et autour des centres urbains, la population serbe occupant de plus vastes zones rurales. Ceci explique en partie la répartition géographique des différents groupes ethniques. Un recensement de la population est effectué en 1991. Par la suite, aucune donnée fiable n'est produite, car les principales forces politiques de Bosnie-Herzégovine considèrent les statistiques démographiques comme une poursuite de la guerre et une tentative d'officialiser les résultats du nettoyage ethnique. En {{date-|janvier 2012}}, {{lien|Halid Genjac}} du [[Parti d'action démocratique (Bosnie-Herzégovine)|Parti d'action démocratique]] annonce qu'un accord est conclu pour qu'un recensement ait lieu en 2013<ref name="recensement2013">{{Lien web |titre=Bosnie-Herzégovine : un recensement de la population en 2013 ? |url=http://balkans.courriers.info/article18964.html |site=Courrier des Balkans |date=9 janvier 2012}}.</ref>. {|class="wikitable centre" |+Résultats du recensement officiel de 2013 ! scope=col | !! scope=col | Population totale<ref name="Popis2013">{{Ouvrage |langue=en + bs |titre=Census of population, households and dwellings in Bosnia and Herzegovina, 2013 |sous-titre=Final results |éditeur=Agencija za statistiku Bosne i Hercegovine |date=juin 2016 |passage=54 et 68 |isbn= |lire en ligne=http://www.popis2013.ba/popis2013/doc/Popis2013prvoIzdanje.pdf |consulté le=1 juillet 2016}}.</ref> !! scope=col | Pourcentage de la population totale |- | '''Bosnie-Herzégovine''' || align="right" | '''{{formatnum:3531159}}''' || align="right" | '''100 %''' |- | [[Fédération de Bosnie-et-Herzégovine]] || align="right" | {{formatnum:2219220}} || align="right" | 62,85 % |- | [[République serbe de Bosnie]] || align="right" | {{formatnum:1228423}} || align="right" | 34,79 % |- | [[District de Brčko]] || align="right" | {{formatnum:83516}} || align="right" | 2,37 % |} Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent, en 2010, 15,5 % de la population. Environ 40 % d'entre elles vivraient dans une grande pauvreté, alors qu'il n'existe en Bosnie-Herzégovine aucun programme d’aide publique en faveur des personnes âgées et que les pensions de retraite y sont généralement médiocres<ref>{{Lien web|auteur=Aida Đugum |titre=Bosnie-Herzégovine : les retraités, en marge de la société |url=https://www.courrierdesbalkans.fr/bosnie-herzegovine-les-retraites-en-marge-de-la-societe |site=Le Courrier des Balkans |date=18 octobre 2010}}</ref>. === Groupes ethniques === [[File:BiH 2013 %change Bosniaks.jpg|vignette|Pourcentage de variation du nombre de Bosniaques par municipalité entre 1991 et 2013.]] [[File:Bosnia and Herzegovina Languages 2013.png|vignette|Répartition linguistique en Bosnie-Herzégovine en 2013.]] Résultats finaux publiés le {{date-|30 juin 2016}} incluant les statistiques sur les groupes ethniques en Bosnie-Herzégovine<ref name=Popis2013/>. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Bosnie-Herzégovine}} Même si les linguistes utilisent les termes de ''[[serbo-croate]]'' (ancien), ou de ''[[diasystème slave du centre-sud]]'' (moderne) pour définir la langue parlée en [[Croatie]], en Bosnie-Herzégovine, en [[Serbie]] et au [[Monténégro]], le remplacement du [[Ligue des communistes de Yougoslavie|communisme yougoslave]] par les [[nationalisme]]s de chaque [[ethnie]] dans les années 1990 a eu raison des définitions [[linguistique]]s, de sorte qu'officiellement le ''serbo-croate'' n'existe plus, chaque pays nommant sa langue « [[croate]] », « [[bosnien]] », « [[serbe]] » ou « [[monténégrin]] ». Il n'y a pas d'[[isoglosse]] entre ces langues (les locuteurs se comprennent spontanément, sans traducteur) : leur définition est donc historique et politique. En revanche, il y a d'une région à l'autre des différences partielles de lexique (certains mots, certaines conjugaisons ou déclinaisons varient) et surtout une différence d'alphabet : il est exclusivement [[Alphabet latin|latin]] en Croatie et dans la fédération croato-bosniaque de Bosnie-Herzégovine, alors que les Serbes utilisent les deux alphabets : [[alphabet cyrillique serbe]] en Serbie, au Monténégro et dans la [[république serbe de Bosnie]], mais aussi l'[[alphabet latin serbe]] en Serbie et au Monténégro, mais pas en Bosnie. Des éléments de la langue turque se retrouvent dans le bosnien. La [[constitution de la Bosnie-Herzégovine]] ne mentionne aucune langue officielle, mais reconnaît trois « peuples constitutifs », chacun avec sa propre dénomination pour la [[Chtokavien|langue commune]]<ref>Constitution de la Bosnie-Herzégovine sur [http://mjp.univ-perp.fr/constit/ba.htm].</ref>. Au temps où la Bosnie-Herzégovine était un [[Provinces de l'Empire ottoman|territoire ottoman (officiellement jusqu'en 1908, mais sous occupation austro-hongroise depuis 1878)]], le territoire était administré en langue turque. Lorsque la Bosnie-Herzégovine devint un [[Condominium de Bosnie-Herzégovine|condominium austro-hongrois (1908 à 1918)]], le territoire fut administré en langue allemande. La Bosnie-Herzégovine est un pays observateur au sein de l'[[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>{{Lien web |titre=Organisation internationale de la Francophonie |url=http://www.francophonie.org/Bosnie-Herzegovine.html |site=francophonie.org}}.</ref>. === Religions === * Article détaillé : [[Islam en Bosnie-Herzegovine]] [[Fichier:Bosnie religions 2013.png|vignette|Religion majoritaire par commune selon les données du recensement de 2013.]] La répartition religieuse du pays s'établit ainsi : les musulmans constituent 51 % de la population, les chrétiens orthodoxes constituent 31 % tandis que les chrétiens catholiques constituent 15 %, et 1,2 % pour les autres groupes religieux (y compris les juifs et les protestants). Il y a aussi 0,8 % d'athées et 0,3 % d'agnostiques<ref name="CIA">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/bosnia-and-herzegovina |site=cia.gov |consulté le=2018-08-05}}.</ref>. Le taux de pratique religieuse est relativement faible parmi les groupes religieux traditionnels, mais la tradition religieuse jouant un rôle [[Identité nationale|identitaire]] majeur, très peu de Bosniens se définissent comme incroyants. Certaines communautés sont plus pratiquantes que d'autres, comme les Croates catholiques d'Herzégovine ou les musulmans de Bosnie centrale. En outre, la religion sert de lien social lors des rites significatifs de passage comme la naissance, le mariage et la mort. À l'époque du [[Ligue des communistes de Yougoslavie|communisme yougoslave]], il y avait beaucoup d'athées et d'agnostiques parmi les Bosniaques, puis les religions ont connu un fort regain de pratique à la suite de la guerre de 1992-1995, expression de l'identification accrue de chacun avec son héritage ethnique et culturel. Durant les années 2010, la presse pointe néanmoins du doigt un radicalisme religieux [[salafisme|salafiste]] dans une partie de la communauté musulmane<ref>{{Lien web |titre=La jeunesse des Balkans de plus en plus tentée par le djihad |url=http://www.letemps.ch/monde/2015/03/15/jeunesse-balkans-plus-plus-tentee-djihad |site=letemps.ch |date=15 mars 2015|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les combattants étrangers, venus dans le pays lors de la [[Guerre de Bosnie-Herzégovine|guerre]] (1992-1995), seraient à l’origine de ce nouvel intégrisme<ref>{{Lien web |titre=La menace salafiste plane sur les Balkans |url=http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/la-menace-salafiste-plane-sur-les-balkans-18-03-2011-1317_118.php |site=lemondedesreligions.fr |date=18 mars 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Quelque 300 Bosniens se trouvent ainsi, en 2015, à faire le [[djihad]] en [[Syrie]], ce qui ramené au nombre d’habitants forme le taux de départ pour le jihad le plus élevé d’Europe<ref>{{Lien web |titre=Bosnie-Herzégovine: Fief du salafisme européen! |url=http://kapitalis.com/tunisie/2015/11/27/bosnie-herzegovine-fief-du-salafisme-europeen/ |site=kapitalis.com |date=27 novembre 2015}}.</ref>. Le pape a alerté sur la situation des catholiques de Bosnie, dont beaucoup des jeunes se sont enfuis lors de la guerre, mais ne peuvent pas revenir. Il leur est également impossible de construire une église ou une école<ref>{{Lien web |titre=La situation des catholiques est inquiétante en Bosnie-Herzégovine |url=http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/La-situation-des-catholiques-est-inquietante-en-Bosnie-Herzegovine-2012-03-12-777512 |site=la-croix.com |date=12 mars 2012}}.</ref>. [[File:BiH 2013 Religion.png|vignette|Composition religieuse de la Bosnie-Herzégovine : recensement de 2013.]] {| class="wikitable centre" |+ Résultats finaux publiés le {{date-|30 juin 2016}} <br> incluant les statistiques sur les affiliations religieuses <br>en Bosnie-Herzégovine<ref name=Popis2013/> : |- ! scope=col | !! scope=col | Population !! scope=col | Pourcentage de la population totale |- | [[Islam | Musulmans]] ||align=right| {{formatnum:1790454}} ||align=right| 50,7 % |- | align=left|[[Orthodoxie|Christianisme orthodoxe]]|| align="right" |{{formatnum:1085760}} ||align=right| 30,75 % |- | align=left|[[Catholicisme]]|| align="right" |{{formatnum:536333}} ||align=right| 15,19 % |- | align=left| [[Athéisme| Athées]] ||align=right| {{formatnum:27853}} ||align=right| 0,79 % |- | align=left| [[Agnosticisme|Agnostiques]] ||align=right| {{formatnum:10816}} ||align=right| 0,31 % |- | align=left| Autres ||align=right| {{formatnum:40655}} ||align=right| 1,15 % |- | align=left| Non déclarés ||align=right| {{formatnum:32700}} ||align=right| 0,93 % |- | align=left| Pas de réponse ||align=right| {{formatnum:6588}} ||align=right| 0,19 % |- |} == Culture == [[Fichier:Jasmila Zbanic KVIFF.jpg|vignette| [[Jasmila Žbanić]]. ]] {{Article détaillé | Culture de la Bosnie-Herzégovine|Musique bosnienne}} === Cinéma === {{Pertinence section|date=août 2020|texte = À déplacer dans l'article [[Culture de la Bosnie-Herzégovine]] ? }} * ''[[No Man's Land (film, 2001) |No Man's Land]]'', [[Danis Tanović]], Oscar du meilleur film étranger en 2002 * ''[[Mort à Sarajevo]]'', réalisé par [[Danis Tanović]], sorti en 2016 * ''[[Au pays du sang et du miel]]'', réalisé par [[Angelina Jolie]], sorti en 2011 * ''[[Le Cercle parfait (film) |Le Cercle parfait]]'', réalisé par [[Ademir Kenović]], sorti en 1997 * ''[[Sarajevo, mon amour]]'', réalisé et écrit par [[Jasmila Žbanić]], sorti en 2006 * ''[[Les Femmes de Visegrad]]'', réalisé par [[Jasmila Žbanić]], sorti en 2013 * ''[[Premières Neiges (film) |Premières Neiges]]'', réalisé par [[Aida Begić]], sorti en 2008 * ''Bosna !'', film de [[Bernard-Henri Lévy]], sorti en 1994 * ''[[La Voix d'Aïda |Quo vadis, Aida ?]]'' (''La Voix d'Aïda''), réalisé par [[Jasmila Žbanić]], sorti en 2020 == Fêtes et jours fériés == {{Article détaillé|Fêtes et jours fériés en Bosnie-Herzégovine}} {| class="wikitable centre" |+Fêtes et jours fériés<ref name="CIA" /> ! scope=col | Date ! scope=col | Nom français ! scope=col | Nom local ! scope=col | Remarques |- |{{date-|1er mars}} || Jour de l'indépendance || ''Dan nezavisnosti'' || Indépendance du pays vis-à-vis de la Yougoslavie, via le référendum d'indépendance de {{date-|mars 1992}}. |- | {{date-|9 mai}}||[[Jour de la Victoire (9 mai)|Jour de la Victoire]]||''Dan pobjede'' | férié seulement en république serbe de Bosnie |- | {{date-|21 novembre}} ||Jour des [[accords de Dayton]]||''Nova Godina''|| férié seulement en république serbe de Bosnie |- |{{date-|25 novembre}} || Fête nationale de l’État ||''Dan Državnosti''|| |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Bosnie-Herzégovine}} La Bosnie-Herzégovine est un pays en voie de développement. La monnaie est le [[mark convertible de Bosnie-Herzégovine|mark convertible]]. En 2023, le pays est classé en {{77e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. == Transport == {{Article détaillé|Transport en Bosnie-Herzégovine}} == Tourisme == * [[Liste du patrimoine mondial en Bosnie-Herzégovine]] == Sport == {{Article détaillé|Sport en Bosnie-Herzégovine}} [[Fichier:20150331 2028 AUT BIH 2186.jpg|vignette|[[Équipe de Bosnie-Herzégovine de football]].]] Les [[Jeux olympiques d'hiver]] se sont déroulés à [[Sarajevo]] en 1984, le pays faisant alors partie de la [[Yougoslavie]]. Avant que n'éclate la [[Yougoslavie]], tous les clubs jouaient sous une même fédération, la [[Fédération de Yougoslavie de football]], Fédération yougoslave de basket-ball ou la Fédération yougoslave de handball. En [[handball]], le [[RK Borac Banja Luka]] de la ville de [[Banja Luka]] remporte la [[Ligue des champions masculine de l'EHF|Coupe des clubs champions européens]] en [[Coupe des clubs champions européens de handball 1975-1976|1976]], un an après avoir échoué en finale, et la [[Ligue européenne masculine de handball|coupe EHF]] en 1991. En 1979, le [[KK Bosna]], club de [[basket-ball]] de [[Sarajevo]] remporte la [[EuroLigue de basket-ball|Coupe d'Europe des clubs champions]] chez les hommes, et le [[ŽKK Jedinstvo Tuzla|Jedinstvo Aida]], de [[Tuzla]], remporte la [[EuroLigue féminine de basket-ball|Coupe d'Europe des clubs champions]] en 1989 chez les femmes. Les clubs de football comme le [[FK Sarajevo]], le [[FK Željezničar Sarajevo]] et le [[FK Velež Mostar]] sont parmi les clubs les plus connus du pays. La [[équipe de Bosnie-Herzégovine de football|Bosnie-Herzégovine]] [[Éliminatoires de la Coupe du monde de football 2014, zone Europe, groupe G|se qualifie]] pour la première coupe du monde de football de son histoire en [[Coupe du monde de football 2014|2014]]. Un an plus tard, le {{date-|15|juin|2014|en handball}}, l'[[équipe de Bosnie-Herzégovine masculine de handball|équipe nationale de handball]] se qualifie pour la première fois de son histoire à une compétition majeure, le [[Championnat du monde masculin de handball 2015|Championnat du monde 2015]] disputé au [[Qatar]]. === Sportifs célèbres === * [[Basket-ball]] : [[Kenan Bajramović]], [[Edin Bavčić]], [[Mirza Delibašić]], [[Henry Domercant]], [[Nenad Marković]], [[Mirza Teletović]], [[Jusuf Nurkić]] * [[Football]] : [[Sergej Barbarez]], [[Mécha Baždarević]], [[Asmir Begović]], [[Edin Džeko]], [[Asim Ferhatović]], [[Vahid Halilhodžić]], [[Vedad Ibišević]], [[Zvjezdan Misimović]], [[Ivan Osim]], [[Miralem Pjanić]], [[Hasan Salihamidžić]], [[Sejad Salihović]], [[Emir Spahić]], [[Safet Sušić]] * [[Handball]] : [[Danijel Šarić]], [[Edin Bašić]], [[Nebojša Grahovac]], [[Mirsad Terzić]], [[Muhamed Toromanović]] * [[Rugby (sport)|Rugby]] : [[Džoni Mandić]], [[Kenan Mutapčić]] * [[Tennis]] : [[Amer Delić]], [[Damir Džumhur]] * [[Volley-ball]] : [[Rusmir Halilović]] == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Bosnia and Herzegovina |wiktionary=Bosnie-Herzégovine |wikiquote=Bosnie-Herzégovine |wikivoyage=Bosnie-Herzégovine |wikinews=Catégorie:Bosnie-Herzégovine }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Amédée Chaumette-des-Fossés |titre=Voyage en Bosnie dans les années 1807 et 1808 |éditeur=BookSurge Publishing |année=2001 |pages totales=142 |isbn=978-0-543-91500-9}} * {{Ouvrage |auteur1=Yriarte Charles |titre=Bosnie et Herzégovine : Souvenirs de Voyage Pendant L'Insurrection |éditeur=[[BiblioBazaar]] |année=2008 |isbn=978-0-559-61321-0 |isbn2=0-559-61321-0}} * {{Ouvrage |auteur1=P. Coquelle |titre=Histoire du Monténégro et de la Bosnie |sous-titre=Depuis les origines |éditeur=Nabu Press |année=2010 |isbn=978-1-146-23474-0}} * {{Ouvrage |auteur1=Bertrand Leon |auteur2=Olivier Louis |directeur2=oui |titre=La Bosnie et l'Herzegovine |éditeur=Wentworth Press|année=2016|isbn=978-1-371-83618-4}} * {{Ouvrage |auteur1=Albert Bordeaux |titre=La Bosnie populaire, paysages, mœurs et coutumes, légendes, chants populaires, mines |éditeur=Hachette Livre BNF |année=2018 |isbn=978-2-01-991851-4 |isbn2=2-01-991851-X}} * {{Ouvrage |auteur1=Capus Guillaume |titre=À travers la Bosnie et l'Herzégovine |sous-titre=études et impressions de voyage |éditeur=Wentworth Press |année=2018 |pages totales=372 |isbn=978-0-274-27255-6 |isbn2=0-274-27255-5}} * {{Ouvrage |auteur1=Marianne Ducasse-Rogier |titre=A la recherche de la Bosnie-Herzégovine |sous-titre=La mise en œuvre de l’accord de paix de Dayton |éditeur=Presses universitaires de France 2003 |année=2003 |pages totales=543 |isbn=978-2-13-053287-3 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5XYKCwAAQBAJ&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Paul Garde |titre=Vie et mort de la Yougoslavie |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1992 |pages totales=444 |isbn=2-213-02914-8}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Noel Malcolm |titre=Bosnia |sous-titre=A Short History |éditeur=New York Univ.Pr |année=1994 |pages totales=360 |isbn=978-0-8147-5520-4}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Marko Attila Hoare |titre=The History of Bosnia |sous-titre=From the Middle Ages to the Present Day |lieu=Londres |éditeur=Saqi Books |année=2007 |pages totales=510 |isbn=978-0-86356-953-1 |isbn2=0-86356-953-6}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Maude M Holbach |titre=Otto Holbach, Bosnia and Herzegovina, Some Wayside Wanderings |éditeur=Palala Press |année=2016 |isbn=978-1-355-06276-9}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Omer Hadziselimovic |titre=At the Gates of the East : British Travel Writers on Bosnia and Herzegovina from the Sixteenth to the Twentieth |éditeur=[[Columbia University Press]] |année=2001 |isbn=978-0-88033-470-9}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robert Munro |titre=Rambles and Studies in Bosnia-Herzegovina and Dalmatia |éditeur=Palala Press |année=1894 (2015) |isbn=978-1-346-79886-8}} === Articles connexes === * [[Liste de Tracheophyta de Bosnie-Herzégovine]] * [[Liste des villes jumelées de Bosnie-Herzégovine]] (à comparer avec la liste anglophone) * [[Droits LGBT en Bosnie-Herzégovine]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * {{mul|bs+en+de}} [http://www.bhtourism.ba/ Site d'informations touristiques] {{Palette|Pays d'Europe|Francophonie}} {{Portail|Bosnie-Herzégovine|Yougoslavie|Balkans}} [[Catégorie:Bosnie-Herzégovine|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Botswana
Botswana
{{coord|-22.2|23.7|scale:3000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_local1 = Lefatshe la Botswana | langue1 = tn | nom_local2 = Republic of Botswana | langue2 = en | nom_français = République du Botswana | image_drapeau = Flag of Botswana.svg | lien_drapeau = Drapeau du Botswana | image_blason = Coat of arms of Botswana.svg | lien_blason = Armoiries du Botswana | image_carte = Botswana_(centered_orthographic_projection).svg | image_carte2 = Bc-map-fr.png | devise = {{Lang|en|Bring on the rain}} | langues_officielles = [[anglais]] | capitale = [[Gaborone]] | coordonnées_capitale = {{coord|24|38|S|25|54|E|type:city}} | lien_villes = Liste de villes du Botswana | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Gaborone]] | type_gouvernement = [[République]] | titre_dirigeant = [[Président de la république du Botswana|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Mokgweetsi Masisi]] | titre_dirigeant2 = [[Vice-président de la république du Botswana|Vice-président de la République]] | nom_dirigeant2 = [[Slumber Tsogwane]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Botswana)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 46 | superficie_totale = 581726 | pourcentage_eau = 2,6 % | population_rang = 144 | population_totale = 2317233 | population_année = 2020<ref name="cia">{{Lien web |langue=en |titre=Africa :: Botswana — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/botswana |site=cia.gov |consulté le=2019-11-11}}</ref> | pays_indépendance = {{UK-d}} [[Royaume-Uni]] | type_indépendance = Déclarée | date_indépendance = {{Date-|30|septembre|1966}} | gentilé = Botswanais | PIB = 15,78 milliards USD | PIB_année = 2020 | monnaie = [[Pula (monnaie)|Pula]] | code_monnaie = BWP | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.693}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{117e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.426}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2014 | IDHI_rang = | Gini = {{diminution positive}} 53,3 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2015 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.468}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{117e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:54.0}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{35e}} | fuseau_horaire = +2 | hymne_national = [[Fatshe leno la rona]] | langue_hymne = [[tswana]] | traduction_hymne = Que soit bénie cette noble terre | audio_hymne = United States Navy Band - Fatshe leno la rona.ogg | fête_nationale = {{date-|30 septembre}} | fête_evt = [[Histoire du Botswana#Le Botswana indépendant|Déclaration d'indépendance]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] ({{date-|1966}}) | iso3166-1 = BWA, BW | domaine_internet = [[.bw]] | indicatif_téléphonique = 267 | p1 = [[Protectorat du Bechuanaland]] | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|UA}}[[Union Africaine|UA]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}} [[Commonwealth]]{{-}}[[Association des producteurs de diamants africains|ADPA]]{{-}}[[Communauté de développement d'Afrique australe|SADC]]{{-}}[[Banque africaine de développement|BAD]]{{-}}[[G33]] | traduction_devise = Que tombe la pluie | langue_devise = [[anglais]] }} Le '''Botswana''' ({{MSAPI|/bɔt.swa.na/}} {{Prononciation|Fr-Botswana.ogg|Écoutez}}), terme [[tswana]] signifiant « pays des Tswanas » du nom de l'[[Tswana (peuple)|ethnie principale]], en forme longue la '''république du Botswana''', en [[tswana]] {{lang|tn|''Lefatshe la Botswana''}}, est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Afrique australe]] [[Pays sans littoral|sans accès à la mer]], entouré de l'[[Afrique du Sud]] au sud et sud-est, de la [[Namibie]] à l'ouest, de la [[Zambie]] au nord et du [[Zimbabwe]] au nord-est. Les habitants s'appellent les ''Botswanais''. Autrefois, le [[protectorat]] [[Royaume-Uni|britannique]] était appelé [[Protectorat du Bechuanaland|Bechuanaland]]. Le Botswana adopta son nom après son indépendance à l'intérieur du [[Commonwealth]] le {{Date-|30|septembre|1966}}. Sa capitale est [[Gaborone]]. Son économie, majoritairement liée à son [[Afrique du Sud|voisin sud-africain]], est dominée par les [[service (économie)|services]] (43 % en part du PNB en 1999), les [[Mine (gisement)|mines]] (48 %), les [[industrie]]s (4 %) et l'[[agriculture]] (5 %). Son taux de transparence est de 6,1 en [[2011]] (5,4 en 2007) sur une échelle de 10, faisant du Botswana le pays le moins corrompu du continent africain<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Corruption Perceptions Index 2018 |url=https://www.transparency.org/cpi2018 |site=transparency.org |consulté le=2020-01-20|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Botswana, le miracle économique africain |url=https://lenouvelliste.com/article/107377/botswana-le-miracle-economique-africain |site=Le Nouvelliste |date=23-7-2012 |consulté le=2020-01-20}}</ref>. Le pays est régulièrement placé au premier rang des pays africains en matière de gouvernance et de transparence ({{30e}} sur {{nobr|174 pays}} selon l’[[Indice de perception de la corruption|Indice 2012 de la perception de la corruption]] de [[Transparency International]])<ref>{{Lien web |titre=Présentation du Botswana |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/botswana/presentation-du-botswana/ |site=diplomatie.gouv.fr |consulté le=2020-01-20}}</ref>. Ce pays est surnommé « le miracle africain », « l’exception du continent » ou encore « la Suisse de l’Afrique »<ref>{{Ouvrage |auteur1=Arol Ketchiemen |titre=Dictionnaire de l’origine des noms et surnoms des pays africains |éditeur=[[Éditions Favre|Favre]] |année=2014 |passage=62-63 |isbn=}}</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Botswana}} À la fin du {{s-|XIX}}, les hostilités éclatent entre les [[Tswana (peuple)|Tswanas]], habitant le Botswana, et les tribus [[Ndébélés|Ndebele]] migrant sur ce territoire depuis le désert du [[Désert du Kalahari|Kalahari]]. Les tensions montent également d'un cran avec les colons [[Boers]] venant du [[Transvaal]]. Après les demandes d'assistance lancées par les dirigeants botswanais [[Khama III]], Bathoen et Sebele, le gouvernement britannique met le [[Protectorat du Bechuanaland|Bechuanaland]] sous sa protection le {{Date-|31|mars|1885}}. La partie nord de ce territoire passe sous administration directe en tant que ''protectorat du Bechuanaland'', formant le Botswana actuel. La partie sud du territoire est intégrée à la colonie du Cap, et fait maintenant partie de la province nord-ouest de l'[[Afrique du Sud]]. La majorité des personnes parlant [[Tswana|setswana]] vivent aujourd'hui en Afrique du Sud. Lorsque l'Union de l'Afrique du Sud est formée en 1910, englobant les principales colonies britanniques de la région, le protectorat du Bechuanaland, le [[Basutoland]] (actuel [[Lesotho]]) et le Swaziland (actuel [[Eswatini]]) - les ''High Commission Territories -'' ne sont pas inclus, mais leur incorporation ultérieure est prévue. Toutefois, l'[[Empire britannique]] s'engage vaguement à consulter au préalable les habitants de ces territoires. Bien que les gouvernements successifs d'Afrique du Sud cherchent plusieurs fois à intégrer ces territoires, le [[Royaume-Uni]] ne cesse de retarder sa décision, et cette intégration n'a finalement jamais eu lieu. En 1948, le ''National Party'' est élu au gouvernement, et il institue l'[[Apartheid|apartheid en Afrique du Sud]]. Il se retire de la communauté du ''[[Commonwealth]]'' en 1961, mettant ainsi fin à toute perspective d'intégration de ces territoires dans l'[[Afrique du Sud]]. Une expansion de l'autorité centrale britannique et l'évolution du gouvernement tribal aboutissent à la création en 1920 de deux conseils consultatifs représentant les Africains et les Européens. Les proclamations de 1934 régularisent les lois et pouvoirs des tribus. Un conseil consultatif euro-africain est formé en 1951, et la constitution de 1961 crée un conseil consultatif législatif. En {{date-||juin|1964}}, le [[Royaume-Uni]] accepte les propositions de création d'un gouvernement autonome élu démocratiquement au Botswana. En [[1965]], le siège du gouvernement est transféré depuis [[Mahikeng|Mafikeng]] en Afrique du Sud, vers [[Gaborone]] nouvellement créée. La constitution de 1965 mène aux premières élections générales et à l'indépendance, le {{Date-|30|septembre|1966}}. [[Seretse Khama]], un chef de file du mouvement pour l'indépendance, est élu premier [[Président de la république du Botswana]]. Réélu à deux reprises, il meurt en fonction en 1980. La présidence est transmise au [[Vice-président de la République du Botswana|vice-président]], [[Ketumile Masire|Quett Masire]], qui est élu en son nom propre en 1984 et réélu en 1989 et 1994. Masire prend sa retraite de son poste en 1998. La présidence est transmise au vice-président, [[Festus Mogae]], qui remporte ensuite l'élection de 1999 et est réélu en 2004. Le président suivant est le lieutenant-général [[Ian Khama]] qui entre en fonction 2008, en prévision des élections de 2009. Il est le fils du premier président du Botswana, et un ancien chef de l'armée du Botswana (BDF). Élu formellement en 2009 et réélu en 2014, il demeure en fonction jusqu'en 2018, date à laquelle il démissionne pour laisser la place au vice-président [[Mokgweetsi Masisi]] qui lui succède<ref>{{Lien web |titre=Botswana : investiture du nouveau président |url=https://www.bbc.com/afrique/region-43611238 |site=bbc.com |date=1 avril 2018}}</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Botswana}} La politique du Botswana s'effectue dans le cadre d'une [[république]], alliant un [[régime présidentiel]] à une [[démocratie représentative]], dans lequel le [[Président de la république du Botswana|président de la République]] est à la fois le [[chef d'État|chef de l'État]] et le [[chef du gouvernement]]. Le [[pouvoir exécutif]] est exercé par le gouvernement. Le [[pouvoir législatif]] est exercé par le gouvernement et l'[[Assemblée nationale (Botswana)|Assemblé nationale]], mais le [[pouvoir judiciaire]] est indépendant de l'exécutif et du législatif. C'est également un système [[multipartisme|multipartite]], dominé depuis l'indépendance par le [[Parti démocratique du Botswana]]. D'après le tableau d'[[indice de démocratie]], le Botswana est le pays ayant le régime démocratique qui se rapproche le plus d'une démocratie complète en Afrique. === Défense === {{Article détaillé|Force de défense du Botswana}} Au moment de l'indépendance, le Botswana n'a pas de force armée. À la suite de conflits avec la [[Rhodésie (pays)|Rhodésie]] (actuel Zimbabwe), le Botswana se dote d'une force armée, la [[Force de défense du Botswana|''{{lang|en|texte=Botswana Defence Force}}'']] (BDF), en 1977. Le président du Botswana en est le commandant en chef, et il désigne un conseil de défense. La BDF compte aujourd'hui près de {{nombre|12000|membres}}. À la suite de l'évolution de la situation politique en Afrique du Sud et dans la région, les missions de la BDF sont de plus en plus centrées sur les activités de lutte anti-braconnage, la préparation aux catastrophes, et des opérations de maintien de la paix à l'étranger. Les [[États-Unis]] sont le plus gros contributeur étranger au développement de la BDF, et une grande partie de son [[corps des officiers]] a reçu une formation américaine. === Relations internationales === Le Botswana met l'accent sur son intégration économique et politique en Afrique australe. Il cherche à faire de la [[Communauté de développement d'Afrique australe]] un outil de développement économique, et encourage les efforts permettant à la région d'assurer elle-même sa propre diplomatie préventive, de résoudre localement les conflits et assurer une bonne gouvernance. Le Botswana a accepté amicalement l'Afrique du Sud post-apartheid comme partenaire dans ces efforts. Le Botswana s'associe généralement au [[consensus]] africain sur la plupart des grandes questions internationales et est membre d'organisations internationales telles que les [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], le [[Commonwealth]] et l'[[Union africaine]] (UA). Le Botswana est également membre de la [[Cour pénale internationale]], avec un accord bilatéral d'immunité pour l'armée américaine (couvert par l'article 98 du [[Statut de Rome]]). == Subdivisions == [[Fichier:Botswana.geohive.png|vignette|220px|right|Districts du Botswana.]] {{Article détaillé|Districts du Botswana}} Le Botswana est partagé en 10 districts :{{début de colonnes|taille=20}} # [[District central (Botswana)|Central]] # [[District de Ghanzi|Ghanzi]] # [[District de Kgalagadi|Kgalagadi]] # [[District de Kgatleng|Kgatleng]] # [[District de Kweneng|Kweneng]] # [[District du Nord-Est|Nord-Est]] # [[District du Nord-Ouest|Nord-Ouest]] # [[District du Sud-Est|Sud-Est]] # [[District du Sud (Botswana)|Sud]] # [[Chobe (district)|Chobe]]{{fin de colonnes}} Les principales villes sont [[Gaborone]] et [[Francistown]], mais d'autres agglomérations de taille plus réduites existent : (dans l'ordre décroissant de population) {{début de colonnes|taille=20}} # [[Molepolole]] # [[Selebi-Phikwe]] # [[Maun]] # [[Serowe]] # [[Kanye (Botswana)|Kanye]] # [[Mahalapye]] # [[Mochudi]] # [[Mogoditshane]] # [[Gabane]] # [[Tutume]] # [[Lobatse]] # [[Molapowabojang]] # [[Palapye]] # [[Tlokweng]] # [[Ramotswa]] # [[Thamaga]] # [[Moshupa]] # [[Tonota]] # [[Jwaneng]] # [[Orapa]] # [[Letlhakane]] # [[Bobonong]] # [[Orapa]] # [[Shashe/Semotswane]] {{fin de colonnes}} == Géographie == [[Fichier:Zambezi River borders of Namibia, Zambia, Zimbabwe & Botswana.jpg|vignette|Le fleuve Zambèze, à l'endroit où le [[quadripoint]] connecte la Namibie, la Zambie, le Zimbabwe et le Botswana. ]] {{Article détaillé|Géographie du Botswana}}[[Fichier:Botswana Topography.png|vignette|Carte topographique du Botswana.]] === Localisation, frontière et superficie === Le Botswana est un pays de l'[[Afrique australe]], situé entre la [[Zambie]], le Zimbabwe, l'Afrique du Sud et la Namibie. Son territoire est enclavé et ne dispose d'aucun accès direct à la mer, sauf par la voie fluviale offerte par le fleuve Zambèze. En termes de superficie, avec ses {{unité|581730|km|2}}, le Botswana est placé au {{45e|rang}} mondial (juste après l'[[Ukraine]]) et son territoire est d'une taille équivalente à l'île de [[Madagascar]].[[Fichier:Okamapa.jpg|vignette|Carte du delta de l'Okavango.]] ==== Territoires limitrophes ==== {{Territoires limitrophes|type=Territoire|nom=Botswana|élision=du|notes=|nord-ouest =[[Namibie]], à {{unité|227|km}}|nord=[[Zambie]], à {{Unité|1060|km}}|nord-est=[[Zimbabwe]], à {{Unité|924|km}}|sud-est=[[Afrique du Sud]], à {{Unité|260|km}}|width=|align=}} === Topographie, relief et hydrographie === Le Botswana est majoritairement plat, formant un plateau vallonné. Le bassin du fleuve [[Limpopo (fleuve)|Limpopo]] constitue le principal relief de l'ensemble de l'Afrique australe, et notamment du Botswana. Le [[delta de l'Okavango]], situé dans le nord-ouest du pays, est le second plus grand [[Delta (hydrologie)|delta]] intérieur du monde avec une superficie de {{unité|18000|km|2}} ; et l'Okavango, le plus long fleuve, mesure {{unité|1600|km}}.[[Fichier:A View of the Delta.jpg|vignette|220px|Vue aérienne du [[delta de l'Okavango]].|centré]] === Paysages et environnement === Le Botswana est dominé par le [[désert du Kalahari]], couvrant pratiquement 70 % de la superficie du pays, se situe dans le sud-ouest du pays. Quant au reste de son territoire, il est notamment constitué d'un ensemble hostile de collines rocailleuses, de marais salants asséchés et de buissons épineux. Également, le pays possède divers types d'habitat pour la faune sauvage, dont le delta de l'Okavango, le désert du Kalahari, la [[prairies, savanes et terres arbustives tempérées|prairie]] et la [[savane]]. Tandis que le [[pan de Makgadikgadi]], un grand [[désert de sel]], est quant-à-lui situé dans le nord.[[Fichier:Elefantes africanos de sabana (Loxodonta africana), Elephant Sands, Botsuana, 2018-07-28, DD 114-117 PAN.jpg|vignette|centré|[[Éléphant de savane d'Afrique|Éléphants de savane d'Afrique]] à ''Elephant Sands'' dans le Botswana. Juillet 2018.|541x541px]] === Répartition de la population === La population humaine occupe et vit sur seulement moins de 2 % du territoire, surtout dans l'est et le sud-est ([[Gaborone]]) du pays. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Botswana|Liste d'entreprises botswanaises}} [[File:GDP per capita development in Southern Africa.svg|vignette|Évolution du PIB réel par habitant de différents pays d'Afrique australe.]] Le Botswana pourrait facilement passer pour un modèle de réussite économique sur le continent [[Afrique|africain]]. Il a bâti son avenir sur une administration démocratique, stable, compétente et peu corrompue ([[Transparency International]] le classe régulièrement comme le pays le moins corrompu d'Afrique), une gestion prudente et un sous-sol riche en [[diamant]]s (dont il est le troisième producteur mondial) et en minéraux ([[cuivre]], [[nickel]]), mais aussi en [[Houille|charbon]] et [[pétrole]]. Ce pays, qui lors de son indépendance en 1966 était l'un des vingt-cinq plus pauvres du monde, se classe désormais parmi les plus prospères du continent. Il s'agit du seul pays au monde qui a pu afficher, lors de la période 1970-2000, une croissance annuelle moyenne de près de 9 % ; il est en outre le seul pays avec le [[Cap-Vert]] en 2007, les [[Maldives]] en 2011 et les [[Samoa]] en 2014 à être [[pays les moins avancés#Anciens_PMA|sorti du groupe]] des [[pays les moins avancés]], en 1994<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=Organisation des nations unies |titre=LDCs Historical Background |url=http://www.un.org/events/ldc3/prepcom/history.htm |site=un.org}}{{commentaire biblio SRL|{{citation étrangère|langue=en|Botswana is the only country which graduated from the list of the LDCs in 1994.}}}}</ref>. En 2023, le Botswana est classé en {{85e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|wipo.int]]|consulté le=2024-02-17}}</ref>. Cette richesse théorique est cependant menacée par une trop grande dépendance de l'économie vis-à-vis du secteur minier, ainsi que par l'épidémie de [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] qui sévit dans toutes les couches de la population (près d'un adulte sur trois serait infecté). Le pays figure sur la liste française des [[paradis fiscal|paradis fiscaux]] en {{date-|avril 2012}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=Bercy sort les Bermudes et Jersey des paradis fiscaux |périodique=Le Monde |date=20 janv. 2014 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/20/bercy-sort-les-bermudes-et-jersey-des-paradis-fiscaux_4350727_3234.html}}</ref>, mais en est sorti en 2020. Le gouvernement de [[Mokgweetsi Masisi]] lève en 2019 l'interdiction de la chasse à l'éléphant et propose dans des ventes aux enchères auprès d'entreprises des permis de chasse. Ces entreprises les revendent par la suite, avec une marge, aux chasseurs de trophées. L'Afrique australe est devenue le théâtre d'un tourisme de chasse, en provenance majoritaire des États-Unis<ref>[http://www.slate.fr/story/187263/botswana-vente-encheres-permis-chasse-elephants], ''Slate'', 8 février 2020</ref>. En 2023, la place de l'industrie du diamant représentant le tiers du [[Produit intérieur brut|PIB]]. Le gouvernement exige d'obtenir un meilleur partage des bénéfices avec le concessionnaire, la société [[De Beers]]. Un accord est trouvé en juin permettant au pays de vendre directement une part de la production<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=2024|passage=160|isbn=978-2-36804-159-8}}</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Botswana}} [[Fichier:Bosquimanos-Grassland Bushmen Lodge, Botswana 01.jpg|vignette|Une femme et son enfant.]] La population du Botswana est estimée à {{nombre|2209208|habitants}} en 2016 par le ''[[The World Factbook]]''<ref name="cia" />, et était de {{nombre|2024787|habitants}} d'après le recensement de 2011. 32,4 % de la population était âgée de {{nombre|0|à=14|ans}}, 63,5 % âgée entre {{nombre|15|et=64|ans}} et 4,1 % de {{nobr|65 ans}} ou plus. Le pays connait une croissance de sa population de 1,19 % par an en 2016, avec un taux de natalité de {{unité|20.7|‰}}, un taux de mortalité de {{unité|13.3|‰}}, un taux de mortalité infantile de {{unité|8.6|‰}}, une fécondité de {{nombre|2.3|enfants}} par femme et un taux de migration de {{unité|4.5|‰}}<ref name="cia" />. Avec seulement 3,8 {{hab.}}/km{{2}}, le Botswana est l'un des pays les moins densément peuplés du monde. À peu près 20 % de la population est [[Sida au Botswana|touché par le VIH]]. L'espérance de vie est en 2013 de {{nombre|56.9|ans}} pour les hommes et de {{nombre|54.3|ans}} pour les femmes. === Religions === {{Article détaillé|Religion au Botswana}} Environ 79 % de la population est [[christianisme|chrétienne]], 15 % n'a pas de religion<ref name="cia" />. === Langues === {{Article détaillé|Langues au Botswana}} La langue officielle du Botswana est l'[[anglais]]. Cependant, 90 % de la population parle le [[tswana]]. Cette langue est la plus répandue dans le pays. L'[[afrikaans]] y est aussi parlé par de petites communautés<ref name="siyabona">{{Lien web |langue=en |titre=The Language of Botswana |url=http://www.botswana.co.za/Culture_Art_and_Tradition-travel/botswana-country-guide-en-route.html |site=botswana.co.za |consulté le=20 juin 2014}}</ref>. Le [[français]] est la seule langue étrangère proposée dans le système éducatif<ref>{{Ouvrage |titre=La langue française dans le monde |lieu=Paris |éditeur=[[Nathan (éditions)|Nathan]] |année= |passage=121 |isbn=}}</ref>. == Culture == {{article détaillé|Culture du Botswana|Cuisine botswanaise}} === Artisanat === Dans la partie nord du Botswana, les femmes des villages de Etsha et [[Gumare]] sont connues pour leur aptitude à l'élaboration de [[panier]]s tressés à partir de la fibre de palmier Mokola (''[[Hyphaene petersiana]]'') et de colorants locaux. Les paniers sont généralement de trois types : de grands paniers avec couvercles utilisés pour le stockage, de grands paniers ouverts pour transporter des objets sur la tête ou pour vanner du grain battu, et de petites plaques de vannage pour grains pilés. Dans la partie sud-est du Botswana, l'artisanat local s'exprime aussi au travers de la [[poterie]] de [[Thamaga]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Marie Lory |titre=Le Botswana |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=1995 |pages totales=216 |passage=198 |isbn=978-2-86537-529-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rJThHmcj9MEC&printsec=frontcover}}</ref> et des [[tissage]]s du village d'Oodi. Dans le [[désert du Kalahari]], les plus anciennes peintures de cette région de l'Afrique furent l'œuvre des Khoisan (Kung San! / [[San (peuple)|San]]) il y a environ vingt mille ans, et dépeignent la chasse, des animaux et des figures humaines. === Littérature === {{Catégorie détaillée|Écrivain botswanais}} Les paysages du Botswana ont inspiré de nombreux romans, et quelques écrivains l'habitant développèrent la littérature de ce pays. [[Bessie Head]] (1937-1986) est une écrivaine du Botswana. Elle a fui le régime de l'apartheid en Afrique du Sud pour vivre et écrire sur le Botswana. Elle y a vécu de 1964 (quand il était encore le protectorat du Bechuanaland) jusqu'à sa mort, à l'âge de {{nobr|49 ans}}, en 1986. Elle a vécu à [[Serowe]], et ses plus célèbres ouvrages, ''When Rain Clouds Gather'' (1968), ''Maru'' (1971) et ''A Question of Power'' (1973) y sont exposés. Le Botswana sert de décor à une série de romans populaires et mystérieux d'[[Alexander McCall Smith]]. Le personnage principal, [[Les enquêtes de Mma Ramotswe#Mma Ramotswe|Precious Ramotswe]], vit à Gaborone. Le premier roman de la série, ''The No. 1 Ladies' Detective Agency'', est publié en 1998 au Royaume-Uni (et en 2001 aux États-Unis). Ces romans sont appréciés pour leur intérêt humain et leur couleur locale. Un film a été tourné en Kgalewood, au pied du [[Mont Kgale]], au Botswana. [[Norman Rush]], qui a servi en tant que directeur du [[Corps de la paix]] au Botswana de 1978 à 1983, utilise ce pays comme décor pour l'ensemble de ses livres publiés, qui mettent généralement l'accent sur la communauté expatriée. [[Unity Dow]] (née en 1959), magistrate, militante des droits de l'homme, et écrivaine. Elle vient d'un milieu rural qui tend vers des valeurs traditionnelles africaines de la nature. Sa mère ne savait pas lire l'anglais, et la plupart des décisions sont prises par les hommes. Elle devint avocate et une grande partie de son enseignement se fait en Occident. Son éducation occidentale lui a valu un mélange de respect et de suspicion. En tant qu'avocate, elle est principalement connue pour ses positions sur les droits des femmes. Elle s'est portée partie civile dans une affaire qui a permis aux enfants dont seule la mère est de nationalité Botswana d'obtenir également cette nationalité. La tradition et la loi avant cette affaire indiquaient que seuls les descendants de père Botswana obtenaient la nationalité. Plus tard, elle devint la première femme Botswana juge de la Haute Cour. En tant que romancière, elle écrivit trois livres. Ces livres concernent le plus souvent les questions relatives à la lutte entre les valeurs traditionnelles et occidentales, et marquent également son intérêt pour les questions de genre et la pauvreté du pays. L'auteur et historienne britannique [[Susan Williams (historienne)|Susan Williams]] écrivit un livre, ''Colour Bar: The Triumph of Seretse Khama and His Nation'', qui raconte l'histoire du mariage et des luttes de Sir [[Seretse Khama]] et Lady [[Ruth Williams Khama]]. Parmi les autres écrivains botswanais notables, citons [[Moteane Melamu]] et [[Andrew Sesinyi]]. === Sport === L'[[équipe du Botswana de football]] porte le surnom de ''Zebras'' (les zèbres en anglais). Au 10 février 2022, elle est classée {{149e}} au classement de la [[Fédération internationale de football association|Fifa]]. Les ''Zebras'' se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire à une coupe internationale de football en se qualifiant pour la [[Coupe d'Afrique des nations de football 2012|Coupe d'Afrique des Nations]], qui s'est déroulée au [[Gabon]] et en [[Guinée équatoriale]] du 21 janvier au 12 février 2012. Le Botswana a remporté sa première médaille olympique lors des [[Jeux olympiques d'été de 2012|Jeux Olympiques de Londres en 2012]] grâce à la médaille d'argent obtenue par [[Nijel Amos]] sur [[800 mètres aux Jeux olympiques|800 mètres]]. Il décroche ensuite la deuxième médaille de son histoire aux [[Jeux olympiques d'été de 2020|Jeux Olympiques de Tokyo en 2021]] avec l'équipe masculine du relais {{Dunité|4|400|m}} (composée de [[Isaac Makwala]], [[Baboloki Thebe]], [[Zibane Ngozi]] et [[Bayapo Ndori]]) qui prend la troisième place de la finale derrière les États-Unis et les Pays-Bas<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les États-Unis remportent le relais 4x400m masculin des JO de Tokyo |url=https://www.lequipe.fr/Athletisme/Actualites/Les-etats-unis-remportent-le-relais-4x400m-masculin-des-jo-de-tokyo/1276986 |site=L'Équipe |consulté le=2021-08-10}}</ref>. Par ailleurs, l'athlète paralympique [[Tshotlego Morama]] remporte une médaille d'or en {{unité|400|m}} T46 lors des Jeux de 2004. Le Botswana participe également aux [[Jeux du Commonwealth]] depuis les [[Jeux du Commonwealth britannique de 1974|Jeux de 1974]] à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Il est l'un des rares États africains à ne pas boycotter les [[Jeux du Commonwealth de 1986|Jeux de 1986]] à Édimbourg. Les Botswanais ont remporté à ce jour dix-sept médailles, dont cinq en or (toutes en athlétisme) : dix en athlétisme, six en boxe, et une en [[boulingrin (jeu)|boulingrin]] (la médaille de bronze de Flora Anderson en simple femmes en 1986)<ref name="CGF">{{en}} [http://www.thecgf.com/countries/intro.asp?loc=BOT "Botswana"], {{Lang|en|Commonwealth Games Federation}}</ref>. === Médias === Le Botswana possède cinq chaînes de télévision, dont l'une est publique ([[Botswana TV]]) et 4 sont privées : Now TV, Khuduga HD, Maru TV et EBotswana. Il existe cinq stations de radio locales : RB1, RB2, Duma FM, Gabz FM et Yarona FM. Il y a treize journaux : ''[[Mmegi]]'', ''Sunday Standard'', ''The Telegraph'', ''Business Weekly'', ''The Botswana Gazette'', ''The Voice'', ''The Guardian'', Echo, ''Botswana People's Daily'', ''DailyNews'', ''Tswana Times'', ''Weekend Post'' et ''The Monitor'' qui publient régulièrement. === Miss Univers 1999 === [[Mpule Kwelagobe]] a été élue à Chaguaramas au [[Trinité-et-Tobago]] [[Miss Univers]] 1999 dans la nuit du {{date-|26|mai|1999}} devant plus d'un milliard de téléspectateurs. Ce fait a contribué à populariser le Botswana. == Jours fériés == {| class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés !scope=col| Date !!scope=col|Nom français !!scope=col| Nom local |- | {{date-|1er janvier}} || Jour de l'an || Ngwaga o mosha |- | 2 janvier || || |- | {{date-|1er juillet}} || Jour de Sir [[Seretse Khama]] || |- | 21 juillet || Jour du président || |- | 22 juillet || Jour du président || |- | 30 septembre || Fête nationale || Boipuso |- | 25 décembre || Noël || Keresemose |- |} Le premier lundi suivant Noël est également férié. == Éducation == L'éducation moderne a longtemps été assurée par les seuls ordres missionnaires catholiques. Le Botswana a fait de grands progrès dans le développement de l'éducation depuis l'indépendance en 1966. À cette époque, il y avait très peu de diplômés dans le pays, et seul un très faible pourcentage de la population parvenait jusqu'à l'école secondaire. Avec la découverte de filons de [[diamant]]s et l'augmentation du budget du gouvernement qui s'est ensuivi, le Botswana a acquis les moyens financiers pour développer le domaine de l'éducation. Tous les étudiants sont garantis de bénéficier de dix ans d'éducation de base, conduisant à un certificat de qualification junior. Environ la moitié de la population scolaire participe à deux autres années de l'enseignement secondaire menant à l'attribution du {{Lang|en|Botswana General Certificate of Secondary Education}} (BGCSE). Après avoir quitté l'école, les élèves peuvent s'inscrire dans l'un des six collèges techniques du pays, ou de suivre un cours de formation professionnelle pour l'[[enseignement]] ou pour devenir infirmier, par exemple. Les meilleurs élèves entrent à l'[[université du Botswana]] de [[Gaborone]], une université moderne et bien équipée, avec une population étudiante dépassant les dix mille inscrits. Les gains quantitatifs n'ont pas toujours été récompensés par un gain qualitatif. Les écoles primaires en particulier, manquent encore de ressources, et les enseignants sont moins bien rémunérés que leurs collègues du secondaire. Le gouvernement du Botswana espère qu'en investissant une large part de recettes nationales dans l'éducation, l'économie du pays deviendra moins dépendante des revenus du diamant, mais également moins dépendante des expatriés pour alimenter son marché du travail en travailleurs qualifiés. En janvier 2006, le Botswana annonce la réintroduction des frais de scolarité après deux décennies d'éducation exclusivement financée par l'État<ref>{{Article |langue=en |titre=Botswana brings back school fees |périodique=news.bbc.co.uk |date=2006-01-11 |lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/4601360.stm |consulté le=2020-01-20}}</ref>. Néanmoins, le gouvernement prévoit toujours d'accorder des bourses à tout étudiant de l'[[université du Botswana]] ou si la formation n'est pas assurée localement, comme les études de médecine, lorsqu'il doit étudier à l'étranger. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Botswana|196530157}} {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Botswana | wikinews = Catégorie:Botswana | wikivoyage = Botswana }} === Articles connexes === * [[San (peuple)]] * [[Droits LGBT au Botswana]] === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Daniel Compagnon |directeur1=oui |auteur2=Brian T. Mokopakgosi |titre=Le Botswana contemporain |lieu=Paris et Nairobi |éditeur=Karthala et IFRA |année=2001 |pages totales=428 |isbn=978-2-84586-149-7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f4nv0V5B8TUC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |auteur1=Patrick De Wilde |titre=Phénoménal Botswana |éditeur=Hoa-Qui |année=2000 |pages totales=127 |isbn=978-2-912621-05-4}} * {{Ouvrage |auteur1=Marie Lory |titre=Le Botswana |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=2014 |année première édition=1995 |pages totales=216 |isbn=978-2-86537-529-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rJThHmcj9MEC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |auteur1=Deanna Swaney |titre=Zimbabwe, Botswana et Namibie |sous-titre=guide de voyage |éditeur=[[Lonely Planet]] |année=1996 |pages totales=848 |isbn=978-2-84070-035-7}} === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases géographie}} * {{Bases vie publique}} * {{Lien web |titre=Botswana • Fiche pays • PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/botswana/ |site=populationdata.net |consulté le=2020-01-20}} {{Palette|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines}} {{Portail|Botswana|Afrique|Commonwealth}} [[Catégorie:Botswana| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Brunei
Brunei
{{Infobox Pays | nom_français = Brunei Darussalam | nom_local1 = {{langue|ms|Negara Brunei Darussalam}} | langue1 = ms | image_drapeau = Flag of Brunei.svg | lien_drapeau = Drapeau de Brunei | image_blason = Emblem_of_Brunei.svg | lien_blason = Emblème de Brunei | image_carte = Location Brunei ASEAN.svg | descr_carte = Le Brunei en Asie du Sud-Est (l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] en gris foncé). | image_carte2 = Brunei carte.png | devise = Sentiasa membuat kebajikan dengan petunjuk Allah | langue_devise = [[Malais (langue)|malais]] | traduction_devise = Toujours faire le bien sous la conduite de Dieu | langues_officielles = [[Malais (langue)|Malais]]<ref name="Ministère français des Affaires étrangères et du développement international">{{Lien web |titre=Présentation du Sultanat de Brunei |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/brunei/presentation-du-sultanat-de-brunei/ |site=[[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|diplomatie.gouv.fr]] |consulté le=18 août 2016}}</ref> | langues = [[Malais (langue)|Malais]]<ref name="Ministère français des Affaires étrangères et du développement international" /> | capitale = [[Bandar Seri Begawan]] | coordonnées_capitale = 4°56'27" N, 114°56'55" E | lien_villes = Liste de villes du Brunei | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Bandar Seri Begawan]] | type_gouvernement = [[Absolutisme|Monarchie absolue]] [[islam]]ique de [[droit divin]] | titre_dirigeant = [[Liste des sultans de Brunei|Sultan]] | nom_dirigeant = [[Hassanal Bolkiah]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Conseil législatif de Brunei|Conseil législatif]] | superficie_rang = 171 | superficie_totale = 5765 | pourcentage_eau = 8,6 % | population_rang = 174 | population_totale = 464478 | population_année = 2020<ref>{{Lien web |titre=East Asia/Southeast Asia :: Brunei — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/brunei |site=cia.gov |consulté le=11 décembre 2019}}</ref> | type_indépendance = date | pays_indépendance = {{UK-d}} [[Royaume-Uni]] | date_indépendance = {{1er}} janvier [[1984]] | gentilé = Brunéien | PIB_PPA = {{augmentation}} 33,389 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 12,47 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 35,555 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 78,53 %<ref name="fmi" /> | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{stagnation}} {{nobr|473 millions}} de [[Dollar de Brunei|BND]]<br/>+ 0 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 0,989 % du PIB<br/>- 44,09 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{stagnation}} 6,8 % de la pop. active<br/>+ 0 % % | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:74952.916}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 12,21 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{4e}} | monnaie = [[Dollar de Brunei]] | code_monnaie = BND | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.829}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{51e}} | IDHI = | IDHI_année = | IDHI_rang = | Gini = | Gini_année = | Gini_rang = | IIG = {{stagnation}} {{formatnum:0.259}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{61e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:45.7}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{71e}} | fuseau_horaire = +8 | hymne_national = [[Allah Peliharakan Sultan]] | langue_hymne = [[Malais (langue)|malais]] | traduction_hymne = Dieu bénisse le sultan | audio_hymne = United States Navy Band - Allah Peliharakan Sultan.oga | fête_nationale = {{date|23 février}} | fête_evt = Fin du protectorat [[Empire britannique|britannique]] et indépendance ({{date-|1984}}) | domaine_internet = [[.bn]] | iso3166-1 = BRN, BN | indicatif_téléphonique = 673 | p1 = | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{formatnum:79816.308}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 78,12 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIBHABNOM_rang = {{22e}} | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}} [[Commonwealth]]{{-}}[[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] }} '''Brunei''' ou '''Brunéi'''<ref>{{Lien web |auteur1=[[Conseil national de l'information géographique]] |titre=Le Trésor des lieux étrangers |url=http://cnig.gouv.fr/wp-content/uploads/2018/07/B_Tr%C3%A9sor-des-noms-de-lieux-%C3%A9trangers.pdf |date=1 octobre 2019 |auteur2=Commission nationale de toponymie}}</ref>, en forme longue '''Brunei Darussalam'''<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Commission d'enrichissement de la langue française]] |titre=Recommandation concernant les noms d'États, d'habitants, de capitales, de sièges diplomatiques ou consulaires |sous-titre=JORF {{n°|0095}} du 21 avril 2019 |url=https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000038397176 |site=legifrance.gouv.fr |éditeur=[[Journal officiel de la République française]] |date=21 avril 2019 |consulté le=30 juillet 2022 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Encyclopédie Larousse en ligne - Brunei État de Brunei Darussalam |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Brunei/110421 |site=larousse.fr |consulté le=2015-12-29}}</ref> ({{en lang|ms|Negara Brunei Darussalam}}), est un [[micro-État]] situé dans le nord de l’[[île]] de [[Bornéo]], en [[Asie du Sud-Est]]. Il partage l'île avec la [[Malaisie]] et l’[[Indonésie]]. Son territoire, coupé en deux parties, est bordé par la [[mer de Chine méridionale]] et totalement [[Enclave et exclave|enclavé]] dans l'État malaisien de [[Sarawak]]. Depuis 1968, il est dirigé par le [[sultan]] [[Hassanal Bolkiah]]. Ancien protectorat britannique, il est l'un des cinq membres du [[Commonwealth]] (avec l'[[Eswatini]], le [[Lesotho]], la [[Malaisie]] et les [[Tonga]]) qui possède sa propre [[monarchie]]. == Étymologie == Depuis l'époque des [[dynasties du Sud]] (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommé tour à tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situé dans la partie Nord-Ouest de Bornéo<ref>{{en}} Liu Yingsheng et Karim Osman, « Two Descriptions of Brunei in the Ming Period », en.unesco.org.</ref>. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans le ''Manshu'' (蠻書) ou ''Document sur les barbares'' de Fan Chuo (樊綽, mort à la fin du {{s-|IX|e}}), publié vers 860 de notre ère<ref>{{en}} Robert Nicholl, « Notes on Some Controversial Issues in Brunei History », ''Archipel'', {{vol.|19}}, 1980, {{p.|25}}.</ref>. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (渤泥) se trouve dans la ''Taiping huanyuji'' (太平環宇記) ou ''Géographie universelle de l'ère de la Grande paix''<ref>"Taiping" (太平), « l'ère de la Grande paix », sont les années 976-984.</ref> de Yue Shi (樂史, 930‐1007)<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Johannes L. Kurz |titre=Boni in Chinese Sources : Translations of Relevant Texts from the Song to the Qing Dynasties |périodique=Nalanda-Sriwijaya Centre Working Paper Series |numéro=4 |date=juillet 2011 |pages=3}}.</ref>. On ne connaît pas exactement les origines du nom « Brunei ». Une étymologie proposée est le nom de [[Varuna]] ([[devanagari|devanāgarī]] वरुण [ʋəruɳə]), le dieu de l'océan dans l'hindouisme, qui au {{s-|XIV}} aurait donné « Barunai »<ref>[[Louis Deroy]] et [[Marianne Mulon]], ''Dictionnaire des noms de lieux'', ([[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]], 1994 {{ISBN|285036195X}}.</ref>. Brunei a donné son nom à l'île de [[Bornéo]]. Cette confusion entre l’île et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais de [[Malacca (ville)|Malacca]] (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne »<ref>{{en}} Robert Nicholl, « Notes on Some Controversial Issues in Brunei History », ''Archipel'', {{vol.|19}}, 1980, {{p.|33}}.</ref>. Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans son ''Hsi-yang-chao-kunglien-lu'' (1520) par ''Chang-ning-chen'', c'est-à-dire ''Marché de la Paix perpétuelle'', pour désigner un des quartiers de Boni<ref>{{en}} Robert Nicholl, « Notes on Some Controversial Issues in Brunei History », ''Archipel'', {{vol.|19}}, 1980, {{p.|34}}.</ref>. En effet ''Darussalam'' (بروني دارالسلام) signifie en [[arabe]] « demeure de la paix », tandis que ''negara'' signifie « État » en [[malais (langue)|malais]]. Ce dernier terme vient lui-même du sanscrit ''Nagara'' (नगर) qui signifie « ville ». == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de Brunei}} Brunei a une superficie de {{unité|5765|km|2}}. Il possède des frontières terrestres de {{unité|381|km}} avec la [[Malaisie]], dont une bande de territoire coupant le pays en deux. Son littoral a une longueur de {{unité|161|km}}. Le point le plus élevé du pays est à une altitude de {{unité|1850|mètres}}. == Faune == On trouve à Brunei de nombreuses espèces qui sont en voie de disparition dans les pays voisins : [[Nasalis larvatus|nasique]], [[Civette-loutre de Sumatra|civette-loutre]], [[chat à tête plate]], [[ours malais]], [[pygargue blagre]], [[Ratufa affinis|écureuil géant]], [[chat marbré]], [[cigogne de Storm]], [[chat bai]], [[varan malais]], [[Bucerotidae|calao]], [[Hylobatidae|gibbon]], [[pangolin javanais|pangolin]], [[Neofelis diardi|panthère nébuleuse]], [[Boiga cyanea|serpent vert]], etc. On y trouve également plus de {{nombre|3000|espèces}} de [[Lepidoptera|papillons]]. {{vague|Les autorités songent à multiplier les réserves ou les parcs nationaux.}} == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Brunei|Empire de Brunei}} Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'[[Inde]] qu'avec la [[Chine]], et cela dès [[977]]. On sait que cette année-là, Brunei envoya une ambassade dans l'[[Chine|Empire du milieu]]. On a trouvé à Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maître Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane de Brunei<ref>{{Ouvrage |langue=pt + fr + de |auteur1=Jorge Manuel dos Santos Alves |auteur2=Claude Guillot |auteur3=Roderich Ptak |titre=Mirabilia Asiatica |éditeur=[[Harrassowitz Verlag|Harrassowitz]] |collection=South China and maritime Asia |lieu=Wiesbaden |numéro dans collection=11 |année=2003 |isbn=3-447-04704-6 |issn=0945-9286 |bnf=400142784 |présentation en ligne=https://www.harrassowitz-verlag.de/Mirabilia_Asiatica._Produtos_raros_no_com%C3%A9rcio_maritimo.Produits.../titel_1722.ahtml |lire en ligne={{Google Livres|IzqHy60-MtAC}}}}.</ref>. En [[1363]], Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman de Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale des [[Bolkiah]]. Le nom de ''Brunei'' est attesté dès le {{s-|XIV|e}}. Le ''[[Nagarakertagama]]'', un poème épique écrit en 1365 dans le royaume [[java (île)|javanais]] de [[Majapahit]], mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume. Le royaume de Brunei se développe rapidement après la chute de Majapahit, s'étendant à [[Bornéo]] et dans l'archipel [[Philippines|philippin]]. C'est à cette période de son apogée historique, dans les [[années 1520]], que le royaume de Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales ([[Portugal]], [[Grande-Bretagne (royaume)|Royaume-Uni]] et [[Espagne]]) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique. Du [[pétrole]] y est découvert en 1903 et commence à être exploité en 1929, le premier puits de pétrole est installé à [[Seria|Séria]]. À l'époque de la [[décolonisation]] (deuxième moitié du {{s-|XX|e}}), le pays change de nombreuses fois de statut. En 1959, toujours sous protectorat britannique, il accède à l'autonomie interne. Un mouvement nationaliste et démocratique se développe à cette période : il aboutit en 1962 à une violente rébellion, rapidement écrasée par les Britanniques. C'est alors que l'état d'urgence est décrété, et la [[Constitution]] abolie : depuis, le sultan gouverne seul et par décret. Conformément à un accord avec le Royaume-Uni, Brunei accède à l'indépendance le {{date|1 janvier 1984}}. Le sultan actuel est [[Hassanal Bolkiah]]. La doctrine Melayu Islam Beraja (MIB) qui définit l'identité brunéienne comme « malaise, musulmane et monarchique », est érigée en idéologie d'État. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Brunei}} {{refnec|Le Brunei est un sultanat. Le sultanat a vécu sous protectorat britannique du {{s-|XIX|e}} jusqu'en 1984. Le pays est une [[monarchie]] islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'université, chef de la police, chef suprême des forces armées et [[commandeur des croyants]], depuis l'abolition de la [[Constitution]] en 1962. La dernière élection législative, en 1962, avait provoqué une rébellion, poussant l'ancien sultan, {{souverain2|Omar Ali Saifuddien III}}, à déclarer l'état d'urgence, toujours en vigueur. Depuis, le sultanat surveille tout, notamment les médias. Les autorités peuvent ainsi fermer sans raison les organes de presse et mettre en prison les journalistes accusés d'articles {{cita|faux et malveillants}}.|bloc=oui}} [[Fichier:Hassanal Bolkiah 2002.jpg|vignette|redresse|alt=Photographie de Hassanal Bolkiah dans une salle de conférence du Pentagone.|[[Hassanal Bolkiah]], le sultan de Brunei, lors de sa visite au Pentagone en décembre 2002]] Il reçoit des conseils en matière législative d'un corps de {{nobr|21 membres}} non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.{{référence nécessaire}} Le pays est membre de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est]] (ASEAN), du [[Commonwealth]] depuis son indépendance, après avoir été longtemps sous protectorat britannique. En 2009, Hayati Salleh était la première femme à devenir [[procureur général]]. Et, en 2011, deux anciennes boursières parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées au [[Conseil législatif de Brunei]]. En {{date-|octobre 2013}}, avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants<ref name="CUEPYW">{{Lien web |titre=Le sultanat du Brunei introduit la loi islamique |url=http://www.directmatin.fr/monde/2013-10-22/le-sultanat-du-brunei-introduit-la-loi-islamique-590311 |site=directmatin.fr |consulté le=2015-12-26}}.</ref> et après {{nobr|17 ans}} d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996)<ref name="SKRZGF">{{Lien web |titre=Le sultanat du Brunei introduit la loi islamique |url=http://www.directmatin.fr/monde/2013-10-22/le-sultanat-du-brunei-introduit-la-loi-islamique-590311 |site=directmatin.fr |consulté le=2015-12-27}}.</ref>, Brunei a instauré la [[charia]] (également appelée loi ou code pénal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays<ref>{{Article |auteur1=Lucille Fonteny |titre=Sultanat du Brunei : lapidations et coups de fouet entrent dans la loi |périodique=[[Marianne (magazine)|Marianne]] |date=22 octobre 2013 |lire en ligne=https://www.marianne.net/Sultanat-du-Brunei-lapidations-et-coups-de-fouet-entrent-dans-la-loi_a233230.html}}.</ref> qui compte environ {{nombre|400000|habitants}} (les bouddhistes représentent 13 % de la population, les chrétiens 10 %)<ref name="CUEPYW" />. Ce nouveau code prévoit notamment la [[flagellation]] comme punition à la consommation d'alcool (également requise pour l'[[avortement]]), l'[[amputation]] des membres pour les voleurs et la [[lapidation]] en cas d’[[adultère]]<ref name="CUEPYW" />. L'[[Droits LGBT à Brunei|homosexualité]], jusque-là punie de {{nobr|10 ans}} de prison, est désormais passible de mort par lapidation<ref>{{Article |auteur1=Mark Seal |titre=Quand les stars boycottent le Beverly Hills Hotel |périodique=[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]] |numéro=17 |date=novembre 2014 |lire en ligne=https://www.vanityfair.fr/culture/people/articles/revolution-de-palace/23803 |pages=166-177}}.</ref>. Le sultan a déclaré à cette occasion que les Brunéiens remplissaient ainsi leur devoir envers [[Allah]]<ref name="CUEPYW" />. Brunei devient le premier et jusqu'à présent le seul État d'Asie du Sud-Est à introduire la charia<ref>{{Lien web |titre=Le sultanat de Brunei devient le premier pays d'Asie du Sud Est à adopter la charia |url=https://www.ajib.fr/brunei-charia/ |site=ajib.fr |date=25 octobre 2013 |consulté le=11 décembre 2019}}</ref>{{,}}<ref name="CUEPYW" /> sur l'ensemble de son territoire. Ce qui n'est pas le cas pour l'[[Indonésie]], pays musulman voisin, sauf pour la seule province autonome d'[[Aceh]], sur l'île de [[Sumatra]], qui avait déjà adopté cette loi<ref name="CUEPYW" />. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat où l'[[islam]] est la [[religion]] officielle, dont la pratique était déjà connue comme plus conservatrice qu'en Indonésie et en [[Malaisie]] (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systèmes législatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors à la gestion de litiges mineurs comme les différends matrimoniaux<ref name="SKRZGF" />. En 2019, plusieurs ONG qui s'appuient sur des documents gouvernementaux, pointent du doigt un nouveau durcissement de loi avec la mise en place dans le code pénal de la peine de mort pour les musulmans reconnus coupables de relations homosexuelles, d'adultère ou de sodomie, peine exécutée au moyen du fouet ou de la lapidation<ref>{{Lien web |titre=Sultanat de Brunei: les homosexuels bientôt fouettés à mort ou lapidés? |url=http://www.francesoir.fr/politique-monde/sultanat-de-brunei-les-homosexuels-bientot-fouettes-mort-ou-lapides |site=FranceSoir |date=2019-03-26 |consulté le=2020-07-04}}</ref>. Certains habitants de Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du pays au monde moderne<ref name="SKRZGF" />. Dans son discours du {{date-|22 octobre 2013}}, le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations<ref name="SKRZGF" />. L'Organisation de Défense des Droits de l'Homme, [[Human Rights Watch]] (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que {{citation|le Brunei montre ses caractéristiques féodales, comme un état qui appartient au {{s-|XVIII|e}}, plutôt que comme un membre important de l'Asie du Sud-Est du {{s-|XXI|e}}}}. Il qualifie cette loi islamique {{citation|d'abjecte et absolument injustifiable}}<ref name="SKRZGF" />. En mai 2014, plusieurs personnalités, dont [[Richard Branson]], propriétaire de la marque [[Virgin Group|Virgin]], ont déclaré qu'elles boycotteraient les hôtels appartenant au sultan de Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué sur [[Twitter]] qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hôtels de la chaîne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester à [[Londres]], l'[[Hôtel Bel-Air]] et le {{langue|en|texte=Beverly Hills Hotel}} à [[Los Angeles]]<ref>{{Lien web |titre=Brunei : des célébrités boycottent des hôtels après l'instauration de la charia |url=http://www.directmatin.fr/people/2014-05-05/brunei-des-celebrites-boycottent-des-hotels-apres-linstauration-de-la-charia |site=directmatin.fr |consulté le=2015-12-27}}.</ref>. Le {{Date|2 avril 2019}}, l'humoriste et animatrice [[Ellen DeGeneres]] appelle également au boycott des hôtels après la promulgation par le sultan d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusées d'[[homosexualité]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Ellen Degeneres Calls For Brunei Hotel Boycott |url=https://www.dnamagazine.com.au/ellen-degeneres-calls-for-brunei-hotel-boycott/ |site=DNA Magazine Australia |date=2019-04-03 |consulté le=2020-07-04|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Devant le tollé, Hassanah Bolkiah annonce un [[moratoire]] sur l'application des jugements relevant du code pénal de la charia<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Société éditrice du Monde SA|date=2023|isbn=978-2-36804-132-1}}</ref>. Par la suite, dès la mise en place effective de la charia, une autre interdiction a été décidée par le sultan, celle de fêter [[Noël]]<ref name="KDIH2D">{{Lien web |titre=Le sultan de Brunei interdit de fêter Noël sous peine de prison |url=http://www.directmatin.fr/monde/2015-12-22/le-sultan-de-brunei-interdit-de-feter-noel-sous-peine-de-prison-718805 |site=directmatin.fr |consulté le=2015-12-26}}.</ref>. Seule la population musulmane est concernée. Les autres habitants peuvent célébrer cette fête mais en privé uniquement et sans en faire la promotion. Les décorations et les chapeaux de [[Père Noël]] sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent à une peine de {{nobr|5 ans}} de prison et {{unité|20000|dollars}} d'amende<ref name="KDIH2D" />. Cette mesure a été motivée par la pensée selon laquelle fêter [[Noël]] consiste à imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrétiens vivant dans les pays où les personnalités de cette confession sont opprimées, en majorité des pays musulmans (pas seulement Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan{{etc.}}), publièrent des photos de sapins et de décorations de Noël<ref>{{Lien web |titre=Le sultan de Brunei interdit de fêter Noël sous peine de prison |url=http://www.directmatin.fr/monde/2015-12-22/le-sultan-de-brunei-interdit-de-feter-noel-sous-peine-de-prison-718805 |site=directmatin.fr |date=22 décembre 2015 |consulté le=26 décembre 2015}}</ref>. Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison<ref>{{Lien web |titre=Le sultan de Brunei, visage de la charia la plus stricte au monde |url=https://www.france24.com/fr/20190417-sultan-hassanal-bolkiah-brunei-portrait-droits-homme-lgbt-charia |site=France 24 |date=2019-04-17 |consulté le=2019-06-22}}</ref>. == Relations étrangères == === Organisations internationales et régionales === C’est en 1984 que le tournant diplomatique de Brunei s’opère sur la scène internationale lorsque le pays intègre les [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]]<ref>{{Lien web |titre=Brunei Darussalam Permanent Mission to the United Nations |url=https://www.un.int/brunei/ |site=un.int |consulté le=2019-02-09}}</ref> : « En septembre 1984, lors de son entrée aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars américains à l'[[Organisation des Nations unies|Organisation des Nations Unies »]]<ref name=":2" />. Par la suite cette même année, le pays rejoint également l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Denis Wei-Yen Hew |titre=Brick by Brick : The Building of an ASEAN Economic Community |éditeur=ISEAS–Yusof Ishak Institute |année=2015 |isbn=978-981-23-0734-7 |lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/books/brick-by-brick/508EAF215C189C069646450B41F3202B}}</ref>, le [[Commonwealth]]<ref>{{Lien web |titre=Brunei Darussalam {{!}} The Commonwealth |url=http://thecommonwealth.org/our-member-countries/brunei-darussalam |site=thecommonwealth.org |consulté le=2019-02-09}}.</ref> et, de surcroît, le [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC)]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Brunei Darussalam |url=https://www.apec.org/Groups/Committee-on-Trade-and-Investment/Market-Access-Group/NTM/Brunei-Darussalam |site=[[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|apec.org]] |consulté le=2019-02-10}}</ref> Il est également membre du [[Dialogue Asie-Europe|Dialogue Asie Europe]] depuis sa création en 1998, dont il est d’ailleurs un des membres fondateurs<ref>{{Lien web |titre=Asia-Europe Meeting (ASEM) |url=http://www.mfa.gov.bn/Pages/Asia-Europe-Meeting-(ASEM-).aspx |site=mfa.gov.bn |consulté le=2019-02-09}}.</ref>. Brunei a rejoint l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] au lendemain de son indépendance en 1984. Brunei a, selon l’ASEAN, fortement contribué aux développement des relations diplomatiques entre l’association et la [[Chine]]. D’une part, le pays a mené un travail d’amélioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]. De l’autre, il a également joué un rôle central dans les négociations concernant le conflit toujours présent, en [[Mer de Chine méridionale|mer de chine méridionale]]. En 2013, un sommet a été organisé à Brunei, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet, la [[Chine]] a accepté d’entrer en consultation avec l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime<ref name=":6" />. Le {{1er}} janvier 2018, le diplomate de Brunei {{Lien|trad=Lim_Jock_Hoi|fr=Lim Jock Hoi|texte=Lim Jock Hoi}} est nommé quatorzième secrétaire général de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ASEAN welcomes new Secretary-General from Brunei Darussalam |url=https://asean.org/asean-welcomes-new-secretary-general-from-brunei-darussalam/ |site=ASEAN {{!}} ONE VISION ONE IDENTITY ONE COMMUNITY |date=2018-01-01 |consulté le=2019-03-10}}</ref>. === Relations bilatérales === ==== Japon ==== Le [[Japon]] est l’un des pays avec lequel Brunei échange le plus, économiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire économique de Brunei. 44 % du total des exportations sont à destination du Japon, dont 87 % sont représentés par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phénomène récent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signé des conventions bilatérales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelées à quatre reprises. La dernière convention a été ratifiée en 2013 pour une durée de dix ans<ref name=":3">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ooi Keat Gin |titre=Brunei : History, Islam, Society and Contemporary Issues |éditeur=[[Routledge]] |lieu=Londres |date=14 décembre 2015 |pages totales=274 |isbn=978-1-317-65998-3 |lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781317659983}}.</ref>. Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement à la coopération économique énergétique. Depuis des années, le [[Japon]] se montre coopératif dans le partage du savoir faire technologique avec Brunei dans leurs efforts de diversification économique, notamment, en matière d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours de [[Seria|Séria]], l’entreprise automobile nippone [[Mitsubishi]] a financé la construction de champs de panneaux photovoltaïques<ref name=":3" />. Brunei possède une ambassade à [[Tokyo]] et le [[Japon]] en possède également une à [[Bandar Seri Begawan]]. ==== États-Unis ==== Les relations diplomatiques entre les [[États-Unis]] et Brunei relèvent dans un premier temps du champ des alliances stratégiques et sécuritaires. Lors de la période de la [[Guerre froide|Guerre Froide]], la position géographique de Brunei suscitait un intérêt particulier pour les États-Unis. En effet, Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires américaines aux [[Philippines]], à [[Singapour]], en [[Thaïlande]] et en [[Australie]]<ref name=":0">{{Lien web |titre=Brunei - History, Islam, Society and Contemporary Issues |url=https://www.taylorfrancis.com/books/9781317659983 |site=[[Taylor & Francis|taylorfrancis]].com |date=14 Decembre 2015 |consulté le=2019-02-09}}.</ref>. Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie américaine mise en place par l'[[Présidence de Barack Obama|administration Obama]] envers le sud est asiatique « ''Pivot to Asia'' », les [[États-Unis]] investissent et développent de plus en plus de relations bilatérales avec les États du sud est asiatique. De fait, Brunei est désormais un partenaire économique et diplomatique des [[États-Unis]]. En effet, [[États-Unis|les États-Unis]] et Brunei ont ainsi développé la mise en place et l'application de deux programmes bilatéraux : * Le « ''{{lang|en|texte=Brunei-US English-Language Enrichment Programme for [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]]}}'' ». Ce programme vise a renforcer la présence et la bonne utilisation de l’anglais au sein de l’ASEAN à travers des formations linguistiques dispensées par des experts de Brunei et des [[États-Unis]]. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement de Brunei et ou les membres de l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN.]] * Le « ''US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership'' ». Ce programme inclut également la participation de l’[[Indonésie]]. Il vise à développer l’accès aux énergies pour les populations des régions d’Asie Pacifique. ==== Chine ==== La [[Chine]] et Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de {{nombre|2000|ans}} remontant à la dynastie des [[Dynastie Han|Han]]. Jusque dans les années 1500, les deux pays commerçaient régulièrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu à peu éclipsées. Ce n’est que lors de la période de la [[Guerre froide|Guerre Froide]] que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rétablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques<ref name=":1" />. En termes de géopolitique, les deux États ont des rivalités communes. En effet, Brunei et la [[Chine]] ont tous les deux des revendications quant à la souveraineté territoriale de la [[mer de Chine méridionale]]<ref name=":6">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Wu Shicun |auteur2=Nong Hong |titre=Recent Developments in the South China Sea Dispute |sous-titre=The Prospect of a Joint Development Regime |éditeur=Routledge |lieu=Londres |date=30 mai 2014 |pages totales=268 |isbn=978-1-317-81764-2 |lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781317817642}}.</ref>. Les deux pays ont cependant signé des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas mené de bataille frontale et physique. À l’instar de ce à quoi on a pu assister entre la [[Chine]] et les [[Philippines]] ou la [[Chine]] et le [[Viêt Nam|Vietnam]]. Par ailleurs, Brunei n'insiste pas non plus de manière formelle sur sa revendication envers le [[Récif Louisa|récif Luisa]], qui fait pourtant partie de sa [[zone économique exclusive]], comme notifié au sens de la Convention des [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]] régissant le [[droit de la mer]]. La gestion non conflictuelle et peu médiatisée du différend territorial entre Brunei et la [[Chine]] illustre la stratégie diplomatique de base de Brunei en matière de gestion des litiges à l’international<ref name=":1">{{Article |langue=anglais |auteur1=Azman Ahmad |titre=Brunei Darussalam: Towards Reform andSustainable Progress |périodique=Southeast Asian Affairs |date=2005 |jstor=27913278 |pages=99-109}}.</ref>. ==== Australie ==== En 1984, l’[[Australie]] est devenue l’un des premiers pays à établir des relations diplomatiques avec Brunei<ref>{{Lien web |titre=Australia |url=https://web.archive.org/web/20140224054359/http://www.mofat.gov.bn/index.php/bilateral-relations/item/48 |site=web.archive.org |date=2014-02-24 |consulté le=2019-02-09}}.</ref>. Les deux pays entretiennent des relations bilatérales animées par un passé historique commun ; les militaires australiens ayant libéré Brunei de l'occupation japonaise en juin 1945<ref name=":2">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Graham Saunders |titre=A History of Brunei |éditeur=Routledge |lieu=Londres |année=2002 |pages totales=272 |isbn=978-1-136-87394-2 |lire en ligne=https://www.taylorfrancis.com/books/9781136873942}}.</ref>. Au Brunei, sur la plage de [[Muara (Brunei)|Muara]], à [[Bandar Seri Begawan]], un monument commémorant cet événement fut érigé et est désormais le lieu ou se déroule une cérémonie annuelle. Celle ci est [[Journée de l'ANZAC|la journée de l’ANZAC]] ([[corps d'armée australien et néo-zélandais]]) célébré annuellement en [[Australie]], en [[Nouvelle-Zélande]], au [[Samoa]], aux [[Tonga]], aux [[îles Cook]], à [[Niue]], en [[Nouvelle-Calédonie]] et en [[Polynésie française]], et dorénavant à Brunei<ref name=":2" />. Les deux pays participent également aux négociations et à l'[[Accord de partenariat transpacifique]]. Brunei dispose d’un haut-commissariat dans la capitale australienne [[Canberra]] et l'Australie possède un bureau à [[Bandar Seri Begawan]]. Les deux pays sont membres du [[Commonwealth]]<ref name=":3" />. ==== Bangladesh ==== Le Bangladesh et Brunei ont des relations diplomatiques très fournies<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Many opportunities for Brunei, Bangladesh to work together: Envoy {{!}} Borneo Bulletin Online |url=https://borneobulletin.com.bn/many-opportunities-for-brunei-bangladesh-to-work-together-envoy/ |consulté le=2019-02-09|brisé le = 2024-02-25}}</ref>{{,}}<ref name=":1" />. Ils sont tous deux membres de l'[[Organisation de la coopération islamique]], du Commonwealth et du [[Mouvement des non-alignés|Mouvement des pays non alignés]] et partagent des points de vue communs sur des questions régionales et internationales. Brunei a rapidement reconnu le [[Bangladesh]] et d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le [[Bangladesh]] dispose d'un haut-commissariat à [[Bandar Seri Begawan]]. Brunei a un haut-commissariat à [[Dhaka (division)|Dhaka]]. ==== France ==== La France dispose d’une ambassade à [[Bandar Seri Begawan]]. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’[[Allemagne]] à Brunei. La France est un des trois pays européens à disposer d’une ambassade à Brunei. Brunei a, quant à lui, ouvert un point de représentation diplomatique à [[Paris]] en juillet 1989. Un ambassadeur y siège depuis 1991. La première visite diplomatique de Brunei en [[France]] date de 1996. En 2006, le prince héritier, [[Al-Muhtadee Billah]], s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le Président de la République de l’époque, [[Jacques Chirac]]. La France et Brunei échangent commercialement à hauteur de {{nobr|22 millions}} d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majorité l’entreprise [[Airbus Commercial Aircraft|Airbus]], qui a vendu sept avions au pays en 2014) et la banque. En effet, Brunei, cherchant à diversifier son économie encore largement dépendante de la rente pétrolière, a établi, à l’image de ce qui s’est fait avec le [[Japon]], des partenariats de coopération économique<ref>{{Lien web |titre=Brunei- Sécurité |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays-destination/brunei/ |site=France Diplomatie : : Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères |consulté le=2019-03-10}}</ref>. De plus, le sultan de Brunei possède deux palaces emblématiques de la capitale française, ''[[Le Meurice]]'' et le [[Plaza Athénée]]. Cet élément a cependant déclenché une vive polémique au sein de la société française. En effet, à l’annonce de cette acquisition, de nombreux médias et associations françaises ont alors appelé au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phénomène prend une ampleur mondiale. Le motif invoqué est le suivant : l’application de la [[Charia|loi islamique]] au sein de Brunei. Depuis 2013, le pays applique la [[Charia]]. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des personnes ayant des relations extra-conjugales ([[adultère]]), l’amputation de la main en cas de vol, la pénalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants{{etc.}} Ces éléments ont suscité une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroît, de la communauté internationale. De nombreuses personnalités étant habituées de ces deux palaces, ont ainsi exprimé le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus séjourner dans les établissements concernés. L’Organisation non gouvernementale [[Human Rights Campaign]] a ainsi relayé la parole de plusieurs de ces personnalités, notamment la rédactrice en chef de l’édition américaine du magazine [[Vogue]] [[Anna Wintour]]<ref name=":5">{{Lien web |titre=Appel au boycott contre les hôtels détenus par le sultanat du Brunei |url=http://www.lefigaro.fr/societes/2014/05/31/20005-20140531ARTFIG00109-appel-au-boycott-contre-les-hotels-detenus-par-le-sultanat-de-brunei.php |site=FIGARO |date=2014-05-31 |consulté le=2019-03-10}}</ref>. Cette dernière a ainsi déclaré à propos de l’hôtel Meurice ne plus pouvoir y séjourner, ainsi que toute son équipe, en bon état de conscience. Le patron du groupe [[Kering]], [[François-Henri Pinault]], a également déclaré, par le biais de sa fondation ''Kering For Women'', dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la décision du Sultan de Brunei et boycotte ses hôtels »<ref name=":5" />. Depuis, le sujet est encore polémique. Enfin, la France mène une politique culturelle abondante à Brunei. En effet, en 1986 se crée l’[[Alliance française]] de Brunei. Cette dernière met en place de nombreux événements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopération entre les deux pays. ==== Singapour ==== Brunei entretient des relations diplomatiques importantes avec [[Singapour]] et cela dès 1984. Brunei possède un haut commissariat à [[Singapour]] et Singapour en possède également un à [[Bandar Seri Begawan]]. Les deux pays collaborent activement économiquement. Tout comme avec les [[Philippines]], de nombreux accords de coopération bilatérales ont été signés. De plus, les deux pays ont établi un accord monétaire d’interchangeabilité. En effet, le dollar de Singapour peut être utilisé à Brunei et inversement<ref>{{Lien web |langue=en |auteur11=Prashanth Parameswaran |titre=Where Are Singapore-Brunei Defense Ties? |url=https://thediplomat.com/2017/11/where-are-singapore-brunei-defense-ties/ |site=The Diplomat |consulté le=2019-03-10}}</ref>. Militairement, les deux pays coopèrent activement. Ainsi, les forces armées de Singapour ont formé des soldats de Brunei. Dès 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu étant l’exercice Pélican. entre les deux armées navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraîner à exercer une défense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale. Les exercices concernent les forces aériennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatérale de défense<ref name=":3" />. Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse<ref>{{Lien web |langue=en |titre=DPM Teo Chee Hean to lead delegation to Brunei for Young Leaders' Programme |url=https://www.channelnewsasia.com/news/singapore/dpm-teo-chee-hean-to-lead-delegation-to-brunei-for-young-leaders-9369106 |site=Channel NewsAsia |consulté le=2019-03-10|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. ==== Philippines ==== Depuis l’indépendance de Brunei en 1984, les deux pays ont commencé a établir des relations diplomatiques. Les [[Philippines]] ont même établi un consulat général en 1983, l’année précédant l’indépendance de Brunei, à [[Bandar Seri Begawan]]. Brunei s’est quant à lui établi la même année dans la ville de [[Makati]] (située dans la périphérie de Manille), avec une ambassade<ref name=":1" />. Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente dernières années, [[Islam|l’Islam]] apparaît comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, Brunei a financièrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquées au sein du pays. En 2011, la mosquée [[Hassanal Bolkiah|Haji Hassanal Bolkiah]] a vu le jour dans la ville de [[Cotabato (province)|Cotabo.]] La construction a entièrement été financée par le sultan de Brunei [[Hassanal Bolkiah|Haji Hassanal Bolkiah]] lui-même, dans l’optique de promouvoir et étendre la pratique de la [[Islam|religion musulmane]] dans le sud des [[Philippines]]. Le coût total de la construction s’étend à {{nobr|48 millions}} de dollars américains. Depuis le milieu des années 2000, la coopération économique s’est accélérée entre les deux pays. En effet, en 2009, Brunei et les [[Philippines]] ont signé un protocole d’entente bilatérale où la composante majeure concerne la coopération dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrie [[Halal]]. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont répertoriés à Brunei<ref name=":0" />. ==== Indonésie ==== Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antérieures à l’ère coloniale européenne. Elles datent ainsi du quatorzième siècle. Pendant la période coloniale européenne, l'Indonésie était administrée par les [[Pays-Bas]] tandis que Brunei était lui sous l’égide [[Royaume-Uni|britannique]], ce qui a peu à peu effacé la diplomatie entre les deux états. Au lendemain de son indépendance en 1984, Brunei rétablit les relations diplomatiques avec l’[[Indonésie]]. Brunei a ouvert une ambassade à [[Jakarta]]. L'[[Indonésie]], quant à elle, a une ambassade à [[Bandar Seri Begawan]]. Brunei et la province indonésienne de [[Bornéo]] sont tous deux situés sur la même île. Il n'y a pas de frontière terrestre entre les deux états. Les deux pays disposent d’un référentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passé colonial. Les deux pays ont une majorité de leur population qui pratiquent l'[[islam]]. Les deux États sont de fait, membres de l’[[Organisation de la coopération islamique]]. En 2012, {{unité|58000|indonésiens}} travaillent à Brunei<ref name=":3" />. ==== Malaisie ==== Brunei et la [[Malaisie]] jouissent d’une culture et d’un passé commun dû à l’appartenance de l’Est du pays à l'[[Empire de Brunei]] (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatérale<ref name=":3" />. De plus, la proximité géographique des deux États, tous deux situés sur l’île de [[Bornéo]], facilitent ces processus. Les deux pays ont établi des institutions les représentant. Brunei possède un haut commissariat à Kuala Lumpur ainsi que deux consulats généraux à Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possède un haut commissariat à [[Bandar Seri Begawan]]. Les deux États sont membres de l’[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] et du Commonwealth. La frontière entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et région de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord du [[Sarawak]]). {{Citation|Brunéi ne récupérera jamais le Limbang. Or, la rivière du Limbang était l’axe de circulation en direction de la cité portuaire du même nom, point d’articulation entre deux flux opposés : dans un sens les produits forestiers acheminés vers la Chine ou l’Inde}}<ref name=":4">{{Article |auteur1=Olaus Magnus |auteur2=Benjamin Negroto |titre=Brunéi : la diplomatie du sultan |périodique=[[Outre-Terre]] |numéro=25-26 |titre numéro=Les seigneurs de la mer |date=2010 |doi=10.3917/oute.025.0379 |pages=379-386}}.</ref>. Ainsi, Brunei et la [[Malaisie]] durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passé entre les deux pays. Depuis, la région est toujours source de tensions<ref name=":4" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Clyde Sanger |titre=Malcolm MacDonald |sous-titre=Bringing an End to Empire |éditeur=McGill-Queen's University Press |lieu=Montréal |année=1995 |pages totales=498 |isbn=978-0-7735-1303-7 |lire en ligne=http://web.a.ebscohost.com/ehost/detail/detail?vid=0&sid=ea771721-7b85-405e-bcca-977a2a0a8e08%40sessionmgr4007&bdata=Jmxhbmc9ZnImc2l0ZT1laG9zdC1saXZl#AN=404541&db=nlebk}}.</ref>. Les deux pays ont des revendications de souveraineté territoriale en [[mer de Chine méridionale]]. Cependant, ils ont tous deux décidé de suivre une diplomatie en adéquation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique de [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|l'ASEAN]]. De plus, en novembre 2002, l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] ratifie la déclaration sur la conduite des parties en [[mer de Chine méridionale]]. Brunei et la [[Malaisie]], à l'instar d'autres États revendiquant des intérêts en [[mer de Chine méridionale]], suivent cette déclaration<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Malaysia and Brunei: An Analysis of their Claims in the South China Sea |url=https://www.cna.org/cna_files/pdf/iop-2014-u-008434.pdf |site=cna.org |date=août 2014 |consulté le=9 février 2019}}.</ref>. == Subdivisions == {{Article détaillé|Subdivisions du Brunei}} Actuellement, Brunei, d'une superficie de {{unité|5765|km|2}}, est séparé en quatre districts, ayant chacun un [[chef-lieu]] : * [[Belait (district)|Belait]], d'une superficie de {{unité|2724|km|2}}, a pour chef-lieu la ville de [[Kuala Belait]] ; * [[Brunei-Muara]], district de la capitale [[Bandar Seri Begawan]] qui en est le chef-lieu, d'une superficie de {{unité|571|km|2}} ; * [[Temburong]], d'une superficie de {{unité|1304|km|2}}, a pour chef-lieu [[Bangar (Brunei)|Bangar]] ; * [[Tutong (district)|Tutong]], d'une superficie de {{unité|1166|km|2}}, a pour chef-lieu [[Pekan Tutong|Tutong]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Brunei}} L'économie de Brunei est fondée essentiellement sur une seule ressource : les [[hydrocarbure]]s, et principalement le [[pétrole]], exploité dans ce pays à partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se répercute sur le développement humain du pays : Brunei, qui a un [[indice de développement humain|IDH]] de {{formatnum:0.829}}, est au [[Liste des pays par IDH|{{51e}}]] rang mondial (sur {{Nobr|191 pays}}) en 2021. Il affiche un [[Produit intérieur brut|PIB]] par habitant de {{unité|31800|dollars}}, un taux de chômage insignifiant. Brunei est, selon la [[Banque mondiale]], l'un des pays d'[[Asie]] où l'on vit le mieux. En 2023, Brunei est classé en {{87e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|wipo.int]]|consulté le=2024-02-17}}</ref>. Bien que Brunei dispose sans doute du meilleur système social de la région (logements subventionnés voire gratuits, gratuité des soins hospitaliers, de l'éducation et de l'université, impôts inexistants{{etc}}), sa société demeure plus disparate qu'il n'y paraît. En effet, près de 20 % des Brunéiens vivent en dessous du seuil de pauvreté{{refnec}}. Ces dernières années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures. Brunei fait partie de la [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique]] (APEC) depuis 1989. Brunei est signataire de l'[[Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce]] (GATT) en 1992 et fait donc partie de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]] depuis 1995. En {{date-|janvier 2014}}, le pays figure sur la liste française des [[paradis fiscal|paradis fiscaux]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Bercy sort les Bermudes et Jersey des paradis fiscaux |périodique=Le Monde.fr |date=2014-01-20 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/20/bercy-sort-les-bermudes-et-jersey-des-paradis-fiscaux_4350727_3234.html |consulté le=2020-09-28 }}</ref>. L'État brunéien a lancé une politique facilitant l'installation d'entreprises étrangères : zones franches, exonération d'impôts… En dix ans, une cinquantaine de sociétés se sont déjà implantées à Brunei. Depuis 2007, Brunei tente aussi de développer l'[[écotourisme]]. Contrairement à ses voisins ([[Malaisie]], [[Indonésie]]), Brunei n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par la [[jungle]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Brunei}} [[Fichier:Brunei-demography.png|vignette|alt=Graphique représentant la population totale du Brunei. De {{nombre|85000|habitants}} en 1961, elle atteint {{nombre|360000|habitants}} en 2003 de façon linéaire.|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] Selon le recensement de 2011, la population de Brunei est de {{nombre|393162|habitants}}, contre {{nombre|332844|habitants}} en 2001<ref>http://www.geohive.com/cntry/brunei.aspx Recensement 2011</ref>. En 2012, cette population était composée de manière estimée à 25 % de moins de {{nobr|15 ans}}, à 71,3 % de personnes entre 15 et {{nobr|65 ans}} et à 3,7 % de personnes de {{nobr|65 ans}} ou plus. La densité de population est à cette date de 71,7 {{hab.}}/km{{2}}. Le pays connait une [[Espérance de vie humaine|espérance de vie]] de {{nombre|76,6|ans}} en 2013. Le [[taux de croissance]] de la population de 1,6 % en 2012, avec un [[taux de natalité]] de {{unité|17.7|‰}}, un [[taux de mortalité]] de {{unité|3.3|‰}}, un taux de [[mortalité infantile]] de {{unité|11.1|‰}}, un [[taux de fécondité]] de {{nombre|1,99|enfant}}/femme et un taux de migration de {{unité|2.51|‰}}. {| class="wikitable alternance centre" |+ Évolution démographique depuis 1950 |- !scope=col |1950 !! scope="col" | 1960 !! scope="col" | 1970 !! scope="col" | 1980 !! scope="col" | 1990 !! scope="col" | 2000 !! scope="col" | 2010 !! scope="col" | 2016<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/brunei |site=cia.gov |consulté le=2018-07-07}}.</ref> |- | {{formatnum:44983}} || {{formatnum:83037}} || {{formatnum:127554}} || {{formatnum:185220}} || {{formatnum:252887}} || {{formatnum:325297}} || {{formatnum:395027}} || {{formatnum:436620}} |} === Langues === {{Article détaillé|Langues au Brunei}} La langue des habitants de Brunei est le [[malais du Brunei|malais de Brunei]] (''Melayu Brunei''), une forme de [[malais (langue)|malais]] qui est classée dans le sous-groupe dit [[malais (langue)|malais local]] des [[langues malaïques]] de la branche [[Langues malayo-polynésiennes|malayo-polynésienne]] des [[langues austronésiennes]]. Ancien [[protectorat]] britannique, Brunei a au moins 50 % de sa population qui parle [[anglais]] ({{Lien|langue=en|trad=Brunei English|fr=anglais du Brunei}}), qui de plus, est la langue commerciale, avec le [[Mandarin (langue)|mandarin]]. L'[[arabe]] est une langue de culture, et [[Langue liturgique|religieuse]], connue surtout par des religieux ou des étudiants en [[Médersa|madrasas]] islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans de Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe. * [[Hajah Norsiah binti Haji Abdul Gapar]] est une femme écrivain brunéienne célèbre. == Religions == {{Article détaillé|Islam au Brunei|Religion au Brunei}} [[Fichier:Sultan Omar Ali Saifuddin Mosque with the ceremonial ship.jpg|vignette|alt=Vue de la mosquée Omar Ali Saifuddin depuis le lac. Un navire de cérémonie est accosté près de l'édifice.|Mosquée Omar Ali Saifuddin]] La population de Brunei comprend 78,8 % de [[islam|musulmans]]<ref name="Diplo-gouv">{{Lien web |titre=Présentation du Sultanat de Brunei |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/brunei/presentation-du-sultanat-de-brunei/ |site=[[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|diplomatie.gouv.fr]] |date=4 octobre 2018 |consulté le=10 février 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="Factbook">{{Lien web |langue=en |titre=East Asia/Southeast Asia :: Brunei — The World Factbook |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/brunei |site=[[Central Intelligence Agency|cia.gov]] |date=4 février 2019 |consulté le=10 février 2019}}</ref>. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'[[Asie]] : obligation d'assister à la [[Prière du vendredi|prière collective du vendredi]] (avec fermeture de tous les commerces conformément au {{9e|[[Aya (islam)|verset]]}} de la soixante-deuxième [[sourate]], ''[[Al-Jumua]]'', du [[Coran|Qorʾān]])<ref name="CUEPYW" />, enseignement obligatoire du [[Coran]] à l'école publique<ref>{{Lien web |titre=Le sultanat du Brunei introduit la loi islamique |url=http://www.directmatin.fr/monde/2013-10-22/le-sultanat-du-brunei-introduit-la-loi-islamique-590311 |site=directmatin.fr |date=22 octobre 2013 |consulté le=26 décembre 2015}}</ref> et vente d'alcool interdite sur le territoire<ref>{{Article |titre=Le monde merveilleux de Brunei |périodique=[[Geo (magazine)|Geo]] |numéro=395 |date=janvier 2012 |pages=61}}.</ref>. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % est [[christianisme|chrétienne]], 7,8 % est [[bouddhisme|bouddhiste]], et 4,7 % autre, dont une part d'[[animisme|animistes]]<ref name=Factbook/>. Avant {{Date|1500}}, l'[[hindouisme]] était la religion majoritaire{{Référence nécessaire}} à Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Main Religions of Brunei |url=https://www.learnreligions.com/religions-of-brunei-darussalam-4685862 |site=Learn Religions |consulté le=2022-08-12}}</ref>. En {{Date|2020}}, les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Classement des États d'Asie par nombre d'hindouistes |url=https://atlasocio.com/classements/religions/hindouisme/classement-etats-par-adherents-hindouisme-nombre-asie.php |site=Atlasocio.com |consulté le=2021-08-19}}</ref>. En mai 2014, Brunei instaure la [[charia]]<ref>{{Lien web |titre=L’instauration de la charia à Brunei entraîne l’appel au boycott de palaces |url=http://www.la-croix.com/Actualite/Economie-Entreprises/Economie/L-instauration-de-la-charia-a-Brunei-entraine-l-appel-au-boycott-de-palaces-2014-05-11-1148645 |site=[[La Croix|la-croix.com]] |date=11 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="SKRZGF" /> ; {{cf.}} rubrique « [[#Politique|Politique]] ». [[Fichier:Bandar Seri Begawan Brunei.JPG|vignette|alt=Photographie d'un quartier pauvre de la capitale, Bandar Seri Begawan. Au premier plan se trouvent des maisons sur pilotis délabrées. En arrière-plan se trouve la mosquée Omar Ali Saifuddin et des immeubles modernes en béton.|Bandar Seri Begawan, capitale du pays et chef-lieu du district de Brunei-Muara. Vue sur le village flottant de Kampong Ayer]] == Culture == {| class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés ! scope="col" | Date !! scope="col" | {{nobr|Nom français}} !! scope="col" | {{nobr|Nom local}} !! scope="col" | Remarques |- | {{1er}} janvier || Jour de l’An || || |- | 23 février || Fête nationale || || |- | {{1er}} juin || Journée des Forces armées || || |- | 15 juillet || Anniversaire du sultan || || Les festivités durent un mois |} * On fête également à Brunei le [[nouvel An chinois]] et les fêtes religieuses du [[calendrier hégirien|calendrier musulman]]. * De nos jours, il est interdit de fêter Noël dans le sultanat de Brunei<ref>Arnaud Focraud, [http://www.lejdd.fr/International/Asie/Dans-le-sultanat-de-Brunei-feter-Noel-peut-mener-en-prison-765513 « En Somalie et dans le sultanat de Brunei, il est interdit de fêter Noël »], [[Le JDD|lejdd.fr]], 23 décembre 2015.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{autres projets|commons=Category:Brunei|wikinews=Brunei}} === Bibliographie === * Marie-Sybille de Vienne, ''Brunei de la thalassocratie à la rente,'' [[CNRS Éditions|CNRS editions]]'','' 2012. * {{Article |auteur1=Chen Dasheng |titre=Une pierre tombale du début du {{s-|XIV|e}} retrouvée à Brunei |périodique=Archipel |date=1991 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/arch_0044-8613_1991_num_42_1_2746 |pages=47-52 |volume = 42}}. === Articles connexes === * [[:Catégorie:Écrivain brunéien|Écrivains brunéiens]] * [[Forces armées brunéiennes]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Pays d'Asie|Association des nations de l'Asie du Sud-Est|Organisation de la coopération islamique}} {{Portail|Brunei|Commonwealth}} [[Catégorie:Brunei| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina%20Faso
Burkina Faso
{{coord|12.2667|-2.06667|type:country_region:BF_source:dewiki|format=dms|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Burkina Faso | nom_local = Burkĩna Faso | langue = mos | nom_local1 = 𞤄𞤵𞤪𞤳𞤭𞤲𞤢 𞤊𞤢𞤧𞤮 | langue1 = fuh | nom_local2 = ߓߎߙߞߌߣߊ߫ ߝߊ߬ߛߏ߫ | langue2 = dyu | image_drapeau = Flag of Burkina Faso.svg | lien_drapeau = Drapeau du Burkina Faso | image_blason = Coat of arms of Burkina Faso.svg | lien_blason = Armoiries du Burkina Faso | image_carte = Location Burkina Faso AU Africa.svg | image_carte2 = Burkina Faso - Location Map (2013) - BFA - UNOCHA.svg | devise = Unité, Progrès, Justice<ref>On n’utilise plus l’ancienne devise de la [[République de Haute-Volta|Haute-Volta]] ni celle de la période [[Première révolution burkinabé|révolutionnaire]] {{Citation|La Patrie ou la mort, nous vaincrons !}}.</ref> | langues_officielles = [[moré]], [[Dioula (langue)|dioula]], [[bwamu]], [[peul]] Depuis décembre 2023, le français a perdu le statut de langue officielle et devient langue de travail. | langues = | capitale = [[Ouagadougou]] | coordonnées_capitale = {{coord|12|22|N|1|31|W|type:city}} | lien_villes = Liste de villes du Burkina Faso | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Ouagadougou]] | type_gouvernement = [[Dictature militaire]] | titre_dirigeant = [[Président du Burkina Faso|Président de la Transition]] | nom_dirigeant = [[Ibrahim Traoré]] | titre_dirigeant2 = [[Liste des Premiers ministres du Burkina Faso|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée législative de transition]] | superficie_rang = 73 | superficie_totale = 274200 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 61 | population_totale = 20835401 | population_année = 2020<ref name="CiaFactbook" /> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = {{France}} | date_indépendance = {{date|5|août|1960}} | gentilé = Burkinabè (Burkina Faso et ONU)<ref name="Légifrance gentilés" /> ou Burkinabé (France)<ref name="Légifrance gentilés">{{Lien web |format=pdf |titre=Toponymes publiés au JO du 24 septembre 2008 |url=http://www.culturecommunication.gouv.fr/content/download/112572/1293521/version/2/file/Toponymes_publies_au_JO_du_24_septembre_2008_V2.pdf |site=culturecommunication.gouv.fr}}.</ref> | PIB = {{augmentation}} {{nombre|16.22|milliards}} de dollars<ref>[[Produit intérieur brut|PIB]] nominal, d'après la [[Banque mondiale]]</ref> | PIB_année = 2020 | chômage = {{augmentation négative}} 6,1 % de la pop. active<br/>+0,1 % | monnaie = [[Franc CFA (UEMOA)]] | code_monnaie = XOF | IDH = {{stagnation}} {{formatnum:0.449}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = faible | IDH_rang = {{184e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.315}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{144e}} | Gini = {{augmentation négative}} 47,3 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2018 | Gini_rang = | IIG = {{stagnation}} {{formatnum:0.621}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{157e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:35.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{127e}} | fuseau_horaire = +0 | hymne_national = [[Ditanyè]] | audio_hymne = Burkina faso anthem.ogg | fête_nationale = {{date|11 décembre}} | fête_evt = Proclamation de la [[République de Haute-Volta|République]] ({{date-|1958}}) | domaine_internet = [[.bf]] | iso3166-1 = BFA, BF | indicatif_téléphonique = 226 | p1 = {{Haute-Volta}} | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]] (1960){{-}}{{drapeau|UA}} [[Union africaine|UA]] (suspendu) {{-}}{{drapeau|OIF}} [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]] (suspendu){{-}}[[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20x20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]] (1964){{-}}{{drapeau|OCI}} [[Organisation de la coopération islamique|OCI]] (1975) {{-}}{{Drapeau|OMC}} [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] (1995){{-}}[[Fichier:CEN-SAD logo.jpg|20px]] [[Communauté des États sahélo-sahariens|CEN-SAD]] (1998){{-}} [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CEDEAO]] (suspendu){{-}}[[Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires|OHADA]]{{-}}[[Autorité de Liptako-Gourma|ALG]]{{-}}[[Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur|CAMES]]{{-}}[[Alliance des États du Sahel|AES]]{{-}}[[Mouvement des non alignés]] }} Le '''Burkina Faso''' (prononciation : {{MSAPI|/buʁ.ki.na fa.so/}} ou {{MSAPI|/byʁ.ki.na fa.so/}}), littéralement « patrie des (personnes) intègres » ou « patrie de l'intégrité », anciennement [[république de Haute-Volta]]<ref>{{Lien web |titre=Le Burkina offre jusqu'à 275.000 euros pour des «terroristes activement recherchés» |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-burkina-offre-jusqu-a-275-000-euros-pour-des-terroristes-activement-recherches-20230608 |site=LEFIGARO |date=2023-06-08 |consulté le=2023-06-09}}</ref>,est un [[liste des pays du monde|pays]] d'[[Afrique de l'Ouest]]. Sans [[Pays sans littoral|accès à la mer]], il est entouré de six pays : le [[Niger]] à l'est-nord-est, le [[Bénin]] à l'est-sud-est, le [[Togo]] au sud-est, le [[Ghana]] au sud, la [[Côte d'Ivoire]] au sud-ouest et le [[Mali]] au nord-ouest. Sa capitale(politique) [[Ouagadougou]] est située au centre du pays ,et celle économique [[Bobo-Dioulasso|Bobo Dioulasso]] est située dans les Hauts Bassins. En [[1896]], le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français, avant de devenir la colonie de Haute-Volta en 1919, puis à nouveau en 1947<ref>{{Article|prénom1=André|nom1=Rickenbach|prénom2=J.|nom2=Hamon|prénom3=M.|nom3=Ovazza|titre=Calliphoridae de Haute Volta et de Côte d'Ivoire, avec quelques notes sur ceux du Mali, du Sénégal, de la Guinée et du Dahomey [Dipt. Cyclorhapha]|périodique=Bulletin de la Société entomologique de France|volume=67|numéro=5|pages=132–141|date=1962|issn=0037-928X|doi=10.3406/bsef.1962.20655|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3406/bsef.1962.20655|consulté le=2024-04-27}}</ref> ,après sa suppression en 1932<ref>{{Article|prénom1=K. S.|nom1=Bose|prénom2=R. H.|nom2=Sarma|titre=Delineation of the intimate details of the backbone conformation of pyridine nucleotide coenzymes in aqueous solution|périodique=Biochemical and Biophysical Research Communications|volume=66|numéro=4|pages=1173–1179|date=1975-10-27|issn=1090-2104|pmid=2|doi=10.1016/0006-291x(75)90482-9|lire en ligne=https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/2|consulté le=2024-04-27}}</ref>. Indépendant de la [[France]] depuis le {{date|5|août|1960}}, la république de Haute-Volta est renommée ''Burkina Faso'' en 1984 sous le régime de [[Thomas Sankara]]. Ce dernier est renversé par [[Blaise Compaoré]] et assassiné en 1987. Le pays ne connaît pas de régime démocratique avant le {{date|30|novembre|2015}} et l'accession à la présidence de [[Roch Marc Christian Kaboré]]. Cette première période démocratique s'achève en 2022, lors des coups d'État [[Coup d'État de janvier 2022 au Burkina Faso|de janvier]] et [[Coup d'État de septembre 2022 au Burkina Faso|de septembre]] qui aboutissent à l'instauration d'une [[dictature militaire]] sur fond de multiplication des attentats terroristes. Le pays est en effet, depuis le milieu des [[années 2010]], victime de l'extension des [[guerre du Sahel|actions des groupes armés djihadistes]] à l'ensemble du [[Sahel]]. Sa population est estimée à {{nombre|20505155|habitants}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=5e Recensement général de la population et de l’habitat : l’espérance de vie s’améliore de 5,2 ans au Burkina Faso |url=https://www.sig.bf/2022/07/5e-recensement-general-de-la-population-et-de-lhabitat-lesperance-de-vie-sameliore-de-52-ans-au-burkina-faso/ |site=SIG : Service d'Information du Gouvernement - Burkina Faso |date=2022-07-02 |consulté le=2023-02-10}}</ref>. Le Burkina Faso a une superficie de {{unité|274200|km|2}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=LE BURKINA FASO - Ambassade du Burkina Faso à Berlin |url=https://www.embassy-bf.org/tourisme/le-burkinafaso/ |date=2020-08-01 |consulté le=2023-11-10}}</ref>. Il est classé [[Liste des pays par IDH|{{184e}} sur 191]], avec un [[indice de développement humain]] de 0,449 en 2021. Il est membre de nombreuses organisations comme l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU), la [[Banque africaine de développement]] (BAD), l'[[Organisation de la coopération islamique]] (OCI) ou encore l'[[Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires]] (OHADA), mais il a également été suspendu de plusieurs autres organisations ([[Organisation internationale de la francophonie|OIF]], [[Union africaine|UA]], [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|CEDEAO]]…) en raison des coups d'État de [[Coup d'État de janvier 2022 au Burkina Faso|janvier 2022]] et de [[Coup d'État de septembre 2022 au Burkina Faso|septembre 2022]] dans le pays. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie du Burkina Faso}} === Topographie === [[Fichier:Burkina Faso Topography.png|vignette|Carte topographique du Burkina Faso.]] Le pays est plutôt plat, avec quelques accidents de terrain localisés. Son altitude moyenne est de {{unité|400|m}} et le différentiel entre les deux points extrêmes ne dépasse pas {{unité|600|m}}. Le point culminant du pays est le mont [[Tenakourou]], situé à {{unité|749|m}} d'altitude. === Reliefs === [[Fichier:Panorama-cavernes-douna-burkina.jpg|vignette|Panorama des cavernes de Douna.]]Deux grands types de paysages existent au Burkina : * la plus grande partie du pays est couverte par une [[pénéplaine]]. Elle forme un relief très légèrement vallonné avec par endroits quelques collines isolées, ultimes vestiges d'un massif du [[Précambrien]]. C'est un paysage assez uniforme, avec un sol le plus souvent coloré en ocre par la [[latérite]]. Il a un relief plat qui ne retient pas de grandes quantités d'eau d'où l'insuffisance hydrique dans certaines régions ; * la partie sud-ouest du pays forme un massif gréseux. Le point culminant du pays s'y trouve : le [[Tenakourou]] ({{unité|749|m}}). Le massif est limité par des falaises très escarpées atteignant {{unité|150|m}} de haut : falaise de [[Banfora]], pics de [[Sindou]], [[cavernes de Douna]]{{etc}} === Hydrographie === [[Fichier:Mouhoun near Dedougou MS 2234.jpg|vignette|Le Mouhoun (anciennement nommé Volta Noire) près de Dedougou.]] Quoique peu élevé et assez peu arrosé, le Burkina dispose d'un réseau hydrographique relativement dense, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de la [[Volta (fleuve)|Volta]], de la [[Comoé (fleuve)|Comoé]] et du [[Niger (fleuve)|Niger]]. Le pays devait son ancien nom de [[République de Haute-Volta|Haute-Volta]] aux trois cours d'eau qui le traversent : le [[Volta Noire|Mouhoun]] (anciennement [[Volta Noire]]), le [[Volta Blanche|Nakambé]] ([[Volta Blanche]]) et le [[Volta Rouge|Nazinon]] ([[Volta Rouge]]). Le [[Volta Noire|Mouhoun]] est le seul cours d'eau permanent du pays avec la [[Comoé (fleuve)|Comoé]] qui coule au sud-ouest. ==== Système hydrologique ==== Le système [[Hydrographie|hydrographique]] burkinabé se compose, dans l'ensemble, des éléments suivants : * Le bassin de la Volta, le plus important, s'étend au centre et à l'ouest du pays sur une superficie de {{unité|178000|km|2}}. Il est constitué par trois sous-bassins majeurs : ceux du [[Mouhoun (province)|Mouhoun]], du Nakambé et du Nazinon. Les eaux de ces bassins se rejoignent au centre du [[Ghana]], où elles forment le [[lac Volta]]. * Le Mouhoun (Volta noire), seul cours d'eau permanent avec un bassin versant de {{unité|92000|km|2}}, parcourt le pays sur une distance d'environ {{unité|860 km}}, prend sa source sur le versant nord du massif gréseux de la falaise de [[Banfora]], dans une région où les précipitations dépassent {{unité|1000 mm}} par an. Il coule d'abord vers le nord-est puis s'infléchit brusquement vers le sud. Au confluent du [[Sourou (rivière)|Sourou]], le bassin versant du [[Volta Noire|Mouhoun]] et ses principaux affluents (Plandi, Kou, Voun Hou) fournissent un débit moyen de {{unité|25 m 3/s}}. Ce débit est cependant très irrégulier. {{Article détaillé|Volta Noire}} * Le Nakambé (Volta blanche), prend sa source à l'est de [[Ouahigouya]] dans une région qui reçoit 500 à {{unité|600 mm}} d'eau par an. Il draine un bassin versant de {{unité|50000 km 2}}. Il draine toute la partie centrale et le nord du plateau central et ne coule que pendant la saison des pluies. * Le Nazinon (Volta rouge), et son principal affluent la Sissili, drainent la partie sud-ouest du plateau central avec un bassin versant de {{unité|20000|km|2}}. Leur régime hydrologique est très voisin de celui du Nakambé. {{Article détaillé|Volta Rouge}} * Le Pendjari, quant-à-lui, forme la frontière sud-est du Burkina avec le Bénin et reçoit en rive droite trois affluents (le Doudodo, le Singou et la Konpienga) dont les bassins versants totalisent {{unité|21600|km|2}}. Ces affluents apportent moins de 30 % du débit moyen de la Pendjari qui elle-même tarit complètement une année sur deux en avril à Porga au Bénin. * La Comoé, draine l'extrémité sud-ouest du pays sur un bassin versant de {{unité|18000 km 2}} comprenant de nombreux affluents, prend sa source dans les falaises autour de [[Banfora]], notamment dans le village de [[Takalédougou-Koko]]. Son cours, coupé par des rapides et des chutes, communique avec des mares permanentes situées au pied de la falaise de Banfora, comme le [[lac de Tengréla]]. Les écoulements sont permanents. {{Article détaillé|Comoé (fleuve)}} * Le bassin du Niger, draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de {{unité|72000|km|2}}. Les affluents burkinabés du Niger les plus septentrionaux sont en grande partie [[Endoréisme|endoréiques]] (le Béli, le Gorouol, le Goudébo et le Dargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et la Tapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares. {{Article détaillé|Niger (fleuve)}} [[Fichier:Aristforma.jpg|vignette|Lac de Tengréla.]] Toutes les rivières du Burkina, exceptés le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé), sont temporaires : elles ne coulent que de juillet à octobre. En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : les lac de Tingrela, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, de Yomboli et de Markoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux. Le manque d'eau est souvent problématique, surtout dans le nord du pays. === Climat === Le Burkina Faso possède un [[climat tropical]] de type soudano-sahélien (caractérisé par des variations pluviométriques considérables allant d'une moyenne de {{unité|350 mm}} au nord à plus de {{unité|1000 mm}} au sud-ouest) avec deux [[saison]]s très contrastées : la [[saison humide|saison des pluies]] avec des précipitations comprises entre {{unité|300 mm}} et {{unité|1200 mm}} et la [[saison sèche]] durant laquelle souffle l'[[harmattan]], un vent chaud et sec, originaire du [[Sahara]]. La saison des pluies dure environ {{nobr|4 mois}}, entre mai-juin et septembre, sa durée étant plus courte dans le nord du pays.[[Fichier:Koppen-Geiger Map BFA present.svg|vignette|Carte des climats au Burkina Faso, selon la classification de Koppen-Geiger.]]On peut donc distinguer trois grandes zones climatiques : * zone [[sahel|sahélienne]], au nord du pays : moins de {{unité|600 mm}} de pluviométrie par an et amplitudes thermiques élevées (15 à {{tmp|45|°C}}) ; * zone soudano-sahélienne, entre 11° 3' et 13° 5' de latitude Nord. C'est une zone intermédiaire pour les températures et les précipitations ; * zone soudano-guinéenne, au sud du pays : plus de {{unité|900 mm}} de pluie par an et des températures moyennes relativement basses. On distingue deux saisons, de durées inégales : * une saison d'hivernage, très courte, de 3 à {{nobr|4 mois}} (juin à septembre) ; * une saison sèche, de 8 à {{nobr|9 mois}} (octobre à juin). La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de la côte. La température varie de 16 à {{tmp|45|°C}}. L'évaporation moyenne annuelle est estimée à {{unité|3000 mm}} et la recharge annuelle de la nappe souterraine à {{unité|40 mm}}. === Environnement === [[Fichier:Ms 744 obs natiabouani 02.jpg|vignette|Savane avec touffes d'''[[Andropogon gayanus]]'' dans la réserve de [[Pama (Burkina Faso)|Pama]].]] {{Article détaillé|Environnement au Burkina Faso}} La [[savane soudanienne occidentale]] couvre la grande majorité du pays, à l'exception de la pointe nord. [[Fichier:Hidden paths.jpg|vignette|Déplacement à bicyclette dans un milieu sec.]] Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina Faso [[Thomas Sankara]] est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l’environnement comme une priorité<ref name=":3">{{Article |titre=Thomas Sankara, l’écologiste |périodique=Le Monde |date=2020-01-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/01/03/thomas-sankara-l-ecologiste_6024742_3212.html}}</ref>. Il s’engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et règlementer la profession »<ref name=":3" />.[[Fichier:Productions agricoles du Burkina Faso.jpg|vignette|Producteurs et productions agricoles et animales au Burkina Faso.|gauche]]Dans le cadre d’un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d’arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l’avancée du désert et aux sècheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d’une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d’est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d’autres pays<ref name=":3" />. La production de céréales, proche de {{nombre|1,1|million}} de tonnes avant 1983, va grimper à {{nombre|1,6|million }} de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l’ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant »<ref name=":3" />. == Répartition de la population == {{Carte/Burkina Faso|type=relief}} == Étymologie == Ancienne [[Liste des colonies françaises|colonie française]], la [[République de Haute-Volta|Haute-Volta]] obtient l'[[Indépendance (politique)|indépendance]] le {{date|5|août|1960}}. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du {{date|4|août|1984}}, sous la présidence du [[première révolution burkinabé|révolutionnaire]] [[Thomas Sankara]]. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres » — ''Burkina'' se traduisant par « intégrité, honneur » en [[moré]] et ''Faso'' se traduisant par « territoire, terre ou patrie » en [[dioula (langue)|dioula]]<ref>{{Lien web |auteur1=Trésor Kibangula |titre=Dix choses que vous ne savez pas sur l’origine des noms des pays africains |url=https://www.jeuneafrique.com/42585/societe/dix-choses-que-vous-ne-savez-pas-sur-l-origine-des-noms-des-pays-africains/ |site=jeuneafrique.com |date=10 octobre 2014 |consulté le=3 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Arol Ketchiemen|titre=Dictionnaire de l'origine des noms et surnoms des pays africains|passage=66|lieu=Lausanne|éditeur=Favre|année=2014|pages totales=316|isbn=978-2-8289-1407-3}}.</ref>. Les habitants, du Burkina sont des Burkinabé<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Du Burkina Faso et des Burkinabè : Nous sommes burkinaBÈ, pas burkinaBÉ ni burkinais, ni burkinabaises, ni burkina-fassiens - leFaso.net |url=https://lefaso.net/spip.php?article84432 |site=lefaso.net |consulté le=2023-02-10}}</ref>, un mot tiré de la langue Fulfuldé<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=fulfulde|titre ouvrage=Wiktionnaire|date=2022-10-28|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=fulfulde&oldid=30915355|consulté le=2023-02-10}}</ref>. La Constitution nationale<ref name="constitOnline">{{Lien web |titre=Constitution du Burkina Faso |url=https://mjp.univ-perp.fr/constit/bf2012.htm |site=mjp.univ-perp.fr |consulté le=5-3-2020}}</ref> nomme les habitants du Burkina Faso les Burkinabé (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe ''bé'' se traduit par « habitant » (homme ou femme) en [[peul]]. Le choix de ce mélange de langues (fondé sur trois [[Idiome|idiomes]] ayant le statut de langues nationales — [[Moré|mooré]], [[Dioula (langue)|dioula]] ([[Malinké de l'Ouest|malinké]]) et le [[peul]] — avec le français) dans la dénomination du pays et de ses habitants, traduit la volonté d'unification d'une société multi-ethnique (plus de soixante ethnies)<ref name="parlons mooré">{{Ouvrage|auteur1=Bernard Zongo|lien auteur1=Bernard Zongo|titre=Parlons mooré|sous-titre=langue et culture des Mossis, Burkina-Faso|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|réimpression=2004, 2005|pages totales=215|isbn=978-2-7475-6802-9|isbn2=2-7475-6802-4|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=3NljMw0JwMwC&printsec=frontcover}}.</ref>. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabé<ref name="Légifrance gentilés" />. On utilise les termes ''Burkina'', ''Faso'' ou ''Burkina Faso'' dans les usages courants, et ''Burkina Faso'' dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »<ref name="constitOnline" />. Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ». == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Burkina Faso}} === Période préhistorique === Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment des [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] dans la partie nord-ouest du pays ([[XIIe millénaire av. J.-C.|{{formatnum:12000}}]] à [[Ve millénaire av. J.-C.|{{Unité|5000 ans}} avant l'ère chrétienne]]), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en [[1973]]. La sédentarisation est apparue entre [[XXXVIIe siècle av. J.-C.|{{formatnum:3600}}]] et [[XXVIIe siècle av. J.-C.|{{formatnum:2600}} avant l'ère chrétienne]], avec des [[Agriculture|agriculteurs]] dont les traces des constructions laissent envisager une installation relativement pérenne. L'emploi du [[fer]], de la [[Histoire de la céramique|céramique]] et de la [[pierre naturelle|pierre]] polie s'est développé entre [[Années 1490 av. J.-C.|{{formatnum:1500}}]] et [[Années 1000 av. J.-C.|{{formatnum:1000}} avant l'ère chrétienne]], ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts. Des vestiges attribués aux [[Dogon (peuple)|Dogons]] ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre le {{Sp-|XV|et le|XVI}} pour s'installer dans la [[falaise de Bandiagara]]. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le Sud-Ouest du Burkina Faso (ainsi qu'en [[Côte d'Ivoire]]), mais leurs constructeurs n'ont à ce jour pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines de [[Loropéni]], situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues comme site du Patrimoine mondial. === Période précoloniale === [[Fichier:A woman in Burkina Faso.jpg|vignette|upright|Une femme [[Peuls|peul]] au Burkina Faso.]] Avant la colonisation, le territoire du Burkina Faso était partagé entre différents royaumes ou chefferies<ref>Histoire CE2. Institut pédagogique du Burkina Faso</ref> : * le [[Gourma]], pays des [[Gourmantché (peuple)|Gourmantchés]] et des [[Bemba (peuple)|Bembas]] ; * le Mossi, pays des [[Mossi (peuple)|Mossis]] ; * le Gwiriko, pays des [[Bobo-Dioula|Bobo-Dioulaso]] ; * le Bissa, pays des [[Bisa (peuple du Burkina Faso et du Ghana)|Bisa]] ; * le Liptako, pays des [[Peuls]], et des [[Bella (peuple)|Bellas]]. On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie des [[royaume mossi|royaumes mossis]] existe. Les Européens ont eu peu de contacts avec le Mossi, ainsi que l'on désignait ce territoire, et ils se sont produits peu avant la colonisation. Le compte rendu ''Du Niger au Golfe de Guinée'' du voyage de [[Louis-Gustave Binger]] (1856-1936) relate son séjour, en juin 1888, chez Boukary, le frère du [[Moro Naba|Mogho Naaba]] Sanem de [[Ouagadougou]]. Lequel Boukary devait devenir le Moro Naaba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal<ref>{{Lien web |titre=Un fac-similé de la partie de l’ouvrage de Binger relative au Mossi |url=http://perso.numericable.fr/~pcastera/Burkina/BingerAOuaga.pdf |site=numericable.fr |consulté le=27 décembre 2019}}.</ref>. [[Fichier:Waterfalls in Burkina Faso.jpg|vignette|Cascades de [[Karfiguéla]] au sud-ouest du pays.]] === Période coloniale === En [[1896]], le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En [[1898]], la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En [[1904]], ces territoires sont intégrés à l'[[Afrique-Occidentale française]] au sein de la colonie du [[Haut-Sénégal et Niger]]. De nombreux habitants participèrent à la [[Première Guerre mondiale]] au sein des bataillons de [[tirailleurs sénégalais]]. En 1915 et 1916 a lieu la [[guerre du Bani-Volta]] pour protester contre les recrutements forcés. Près de trente mille personnes furent tuées par les troupes de l'[[Afrique-Occidentale française]]. Le {{date|1 mars 1919}}, [[Édouard Hesling]] devient le premier gouverneur de la nouvelle colonie de [[Haute-Volta (colonie)|Haute-Volta]]. Celle-ci est démembrée le {{date|5|septembre|1932}} et le territoire est partagé entre la [[Côte d'Ivoire]], le [[Mali]] et le [[Niger]]. La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres, {{Citation|privilèges}} réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison<ref name=":12">{{Ouvrage|auteur1=Saïd Bouamama|titre=Figures de la révolution africaine, de Kenyatta à Sankara|passage=271-288|éditeur=La Découverte|année=2014}}.</ref>. Le {{date|4|septembre|1947}}, la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de [[1932]]. Le {{date|11|décembre|1958}}, elle devient la [[république de Haute-Volta]], une république membre de la [[Communauté française (Cinquième République)|Communauté française]], et elle accède à l'indépendance le {{date|5|août|1960}}. Le nom Burkina Faso est adopté le {{date|4|août|1984}}. === Après l'indépendance === ==== 1960-1983 ==== Le premier président de la république de Haute-Volta est [[Maurice Yaméogo]]. Le {{date|4|janvier|1966}}, le lieutenant-colonel [[Sangoulé Lamizana]] le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire<ref name=":2">{{Article|titre=Thomas Sankara ou la dignité de l’Afrique|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=2007-10-01|lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/JAFFRE/15202|consulté le=2017-11-17}}.</ref>. Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à {{nombre|40|ans}}, un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 % et un produit intérieur brut par personne de {{unité|53356|francs}} CFA (soit {{unité|72|euros}})<ref name=":2" />. ==== Régime de Thomas Sankara (1983-1987) ==== Le {{date|25|novembre|1980}}, un [[coup d'État]] militaire porte le colonel [[Saye Zerbo]] au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandant [[Jean-Baptiste Ouédraogo]] à la tête de l'État et le capitaine [[Thomas Sankara]] à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre en mai 1983. Trois mois plus tard, le {{date|4|août|1983}}, Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le {{date|2|août|1984}}, le président [[Thomas Sankara|Sankara]] rebaptise son pays Burkina Faso. Le décret présidentiel est confirmé le 4 août par l'Assemblée nationale<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le 4 août 1984, Thomas Sankara rebaptisait la Haute-Volta en Burkina Faso – Jeune Afrique |url=https://www.jeuneafrique.com/48652/politique/le-4-ao-t-1984-thomas-sankara-rebaptisait-la-haute-volta-en-burkina-faso/ |site=JeuneAfrique.com |date=2014-07-25 |consulté le=2021-03-17}}.</ref>. Son gouvernement défend la transformation de l’administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption{{etc}}<ref name=":2" /> Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire la malnutrition, la soif (avec la construction massive par les CDR de puits et retenues d'eau), la diffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabés ou non) et l'analphabétisme (grâce aux « opérations alpha », l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, mais seulement de 99 % à 98 % pour les femmes). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de la [[Sourou (rivière)|Sourou]] » destiné à irriguer {{unité|41000|hectares}}<ref name=":12" />. Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupes de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin des feux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de la France, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l’épouse<ref name=":12" />. En décembre 1985, une courte guerre frontalière, la [[guerre de la Bande d'Agacher]], oppose le Burkina Faso au Mali. Elle s'achève grâce à la médiation du [[Nigeria]] et de la [[Libye]] : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de la [[Cour internationale de justice]]<ref>Benjamin Roger, [http://www.jeuneafrique.com/288381/politique/il-y-a-quarante-ans-eclatait-la-guerre-de-noel-entre-le-mali-et-le-burkina/ Il y a quarante ans éclatait la « guerre de Noël » entre le Mali et le Burkina Faso], ''Jeune Afrique'', 25 décembre 2015.</ref>. ==== Régime de Blaise Compaoré (1987-2014) ==== [[Image:Blaise Compaore in public.jpg|vignette|[[Blaise Compaoré]], président de la République de 1987 à 2014.]] Le capitaine [[Blaise Compaoré]] prend le pouvoir lors d'un [[Coup d'État de 1987 au Burkina Faso|putsch]] le {{date|15|octobre|1987}}. Au cours de ces évènements, il aurait fait assassiner son prédécesseur [[Thomas Sankara]]. La mort de ce dernier est sujette à controverses<ref>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/news/world-africa-13101197 « Burkina Faso's Blaise Compaoré sacks his government »], BBC News, 15 avril 2011.</ref>. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » par [[Blaise Compaoré]]. Une nouvelle constitution est adoptée par référendum et le {{date|1|décembre|1991}}, Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010. Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies [[années 1990|1990]] et [[années 2000|2000]] : [[Dabo Boukary]] en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié ({{nombre|12|ans}}) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants<ref name="africavenir">Lila Chouli, « [http://www.africavenir.org/fr/archives-news/newsdetails/datum/2011/03/31/popular-protests-in-burkina-faso-by-lila-chouli-pambazuka-news.html Contestations populaires au Burkina Faso : Le régime de Campaoré aux abois] », Africavenir, publié le 31 mars 2011, consulté le 5 octobre 2012.</ref>. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'[[émeute]]s : en 1998 après l'assassinat du journaliste [[Norbert Zongo]], en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'[[université de Ouagadougou]], en 2007-2008 contre le coût élevé de la vie<ref name="africavenir" />. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants<ref name="chouli-codesria10">Lila Chouli, « La domestication des étudiants du campus de Ouagadougou : la crise de 2008 », ''{{langue|en|texte=Journal of Higher Education in Africa/Revue des études supérieures en Afrique}}'', Vol. 7, {{Numéro|3}}, 2009, {{p.|10}}.</ref>. La [[Révolte de 2011 au Burkina Faso|révolte de 2011]] secoue le pays en même temps que le [[Printemps arabe]]. En 1999, à la suite de la ''loi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural'', un conflit foncier a lieu à [[Tabou (Côte d'Ivoire)|Tabou]], en [[Côte d'Ivoire]], entre Burkinabés et Ivoiriens. {{unité|17000}} d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, à [[San-Pédro]] cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabés. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection de [[Laurent Gbagbo]], des émeutes se multiplient. {{unité|80000|Burkinabés}} rentrent au Burkina Faso<ref>{{Article|auteur1=Sylvie Bredeloup|titre=Réinstallation à Ouagadougou des « rapatriés » burkinabés de Côte d’Ivoire|périodique=Afrique contemporaine|volume=1|numéro=217|éditeur=De Boeck Supérieur|année=2006|isbn=9782804151164|doi=10.3917/afco.217.0185|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2006-1-page-185.htm|pages=185-201|pages totales=232}}.</ref>. Le {{date|30|octobre|2014}}, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015<ref>{{Lien web |titre=Burkina Faso : Blaise Compaoré ne démissionne pas mais lève l'état de siège |url=https://www.huffingtonpost.fr/2014/10/31/burkina-faso-blaise-compaore-etat-siege-manifestions-opposition-international_n_6080126.html |site=huffingtonpost.fr |date=31 octobre 2014}}.</ref>. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=30 et 31 octobre 2014 : Les 48 heures qui ont marqué la chute de Blaise Compaoré - leFaso.net |url=https://lefaso.net/spip.php?article73943 |site=lefaso.net |consulté le=2023-02-20}}</ref>. ==== Première transition et élection du président Kaboré ==== Le chef d'état-major des armées [[Honoré Traoré]] annonce le 31 octobre la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »<ref>{{Lien web |titre=Direct – Burkina Faso : la transition toujours en tractations |url=http://www.liberation.fr/monde/2014/10/31/direct-burkina-faso-l-opposition-appelle-de-nouveau-au-depart-de-campaore_1133166 |site=liberation.fr |date=2014/10/31|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le {{date|1|novembre|2014}}, l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien à [[Isaac Zida]] comme président de transition<ref>[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/01/le-jour-ou-le-colonel-zida-a-pris-le-pouvoir-a-ouagadougou_4516457_3212.html « Le jour où le colonel Zida a pris le pouvoir à Ouagadougou »] sur le site du ''Monde''</ref>. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir<ref>[https://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/01/burkina-faso-un-lieutenant-colonel-de-l-armee-dit-avoir-pris-les-commande-du-pays_4516451_3212.html « Burkina Faso : l'armée soutient Zida pour conduire la transition »] sur le site du ''Monde''.</ref>. Le {{date|17|novembre|2014}}, le diplomate [[Michel Kafando]] est nommé président de transition<ref>{{Lien web |titre=Un diplomate désigné président de transition du Burkina Faso |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/17/int-un-diplomate-designe-president-de-transition-du-burkina-faso_4524590_3212.html |site=Le Monde |date=17 novembre 2014 |consulté le=5 mars 2020}}.</ref>. Il nomme Isaac Zida Premier ministre. Le {{date|17|septembre|2015}}, des militaires du [[Régiment de sécurité présidentielle]] (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire<ref>{{Lien web |titre=Burkina Faso : un militaire annonce la destitution du président et la dissolution du gouvernement transitoire |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/coup-d-etat-au-burkina-faso/burkina-faso-un-militaire-annonce-la-destitution-du-president-et-la-dissolution-du-gouvernement-transitoire-suivez-la-situation-en-direct_1087573.html |consulté le=2015-09-17}}.</ref>. [[Gilbert Diendéré]], ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays<ref>{{Lien web |titre=Burkina : ce qu'il faut savoir sur Gilbert Diendéré - jeuneafrique.com |url=http://www.jeuneafrique.com/265271/politique/quil-faut-savoir-gilbert-diendere/ |consulté le=2015-09-19}}.</ref>. Le [[Tentative de coup d'État de 2015 au Burkina Faso|coup d'État]] entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine<ref>{{Lien web |titre=Burkina Faso : sanctions de l'Union africaine contre les putschistes |url=http://www.rfi.fr/afrique/20150918-burkina-faso-union-africaine-ketende-putsch-coup-etat-diendere-terroristes-junte-tr |consulté le=2015-09-19}}.</ref>. Le {{date|22|septembre|2015}}, l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes<ref>{{Lien web |titre=Burkina : l'armée est entrée dans Ouagadougou |url=https://www.liberation.fr/planete/2015/09/22/burkina-l-armee-est-entree-dans-ouagadougou_1387817 |site=Libération.fr |date=22 septembre 2015 |consulté le=5 mars 2020}}.</ref>. Le jour même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a demandé à son régiment de déposer les armes. Le {{date|23|septembre|2015}}, le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre<ref>{{Lien web |titre=Après l'échec du putsch, l'Union africaine réintègre le Burkina Faso |url=http://www.rfi.fr/afrique/20150930-union-africaine-ua-reintegre-burkina-faso-putsch-echec-retour-transition-kafando |éditeur=[[Radio France internationale]] |date=29 septembre 2015}}.</ref>. Le {{date|30|novembre|2015}}, à la suite des [[Élection présidentielle de 2015 au Burkina Faso|élections présidentielle]] et [[Élections législatives de 2015 au Burkina Faso|législatives]], [[Roch Marc Christian Kaboré]] (MPP) est élu au premier tour, président du Burkina Faso avec 53,49 % des voix devant [[Zéphirin Diabré]] (UPC), qui récolte 29,65 % des voix, les {{nb|12 autres}} candidats se partageant le reste<ref>{{Lien web |auteur1=Pierre Nkoghé |titre=Au Burkina Faso, Kaboré élu président dès le 1er tour |url=https://www.liberation.fr/planete/2015/12/01/au-burkina-faso-kabore-elu-president-des-le-1er-tour_1417361 |site=Libération.fr |date=1 décembre 2015 |consulté le=5 mars 2020}}.</ref>. Il est le deuxième président civil depuis l'accès à l'indépendance du Burkina Faso après [[Maurice Yaméogo]]. Le nouveau président doit rapidement faire face à des attaques djihadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali<ref>{{Lien web |titre=Au Burkina, un préfet abattu dans le nord par des djihadistes présumés |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/05/15/au-burkina-un-prefet-abattu-dans-le-nord-par-des-djihadistes-presumes_5299417_3212.html |site=Le Monde |date=15 mai 2018 |consulté le=5 mars 2020}}.</ref>. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015<ref>{{Article|auteur1=Morgane Le Cam|titre=Au Burkina, les déçus de la révolution s'unissent contre le président Kaboré|périodique=[[Le Monde]]|jour=2|mois=mai|année=2017|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/05/02/au-burkina-les-decus-de-la-revolution-s-unissent-contre-le-president-kabore_5120777_3212.html}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur1=Morgane Le Cam|titre=Au Burkina, les divisions politiques font le bonheur des fidèles de Blaise Compaoré|périodique=[[Le Monde]]|jour=24|mois=novembre|année=2017|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/24/au-burkina-les-divisions-politiques-font-le-bonheur-des-fideles-de-blaise-compaore_5220007_3212.html}}.</ref>. ==== Début de la guerre du Sahel au Burkina Faso ==== Le pays enregistre sa première grande attaque terroriste dans la nuit du 15 au {{date-|16 janvier 2016}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=L’attentat de Ouagadougou du 16 janvier 2016 : une extension territoriale du terrorisme dans l’arc sahélo-saharien |url=https://www.iris-france.org/69860-lattentat-de-ouagadougou-du-16-janvier-2016-une-extension-territoriale-du-terrorisme-dans-larc-sahelo-saharien/ |site=IRIS |consulté le=2021-08-30}}</ref>, signe que l'extension de la [[guerre du Sahel]] touche désormais profondément le pays. Bilan : une trentaine de morts et une centaine de blessés. Dans la nuit du 3 au 4 février 2019, un groupe terroriste attaque la ville de [[Kaïn (Burkina Faso)|Kaïn]] dans le département du [[Kaïn (département)|même nom]], au nord de la province du [[Yatenga (province)|Yatenga]]. Le bilan est de {{nombre|14|morts}} civils<ref>{{Article|titre=Burkina Faso : quatorze civils tués dans une attaque djihadiste|périodique=Le Monde|date=2019-02-05|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/02/05/burkina-14-civils-tues-dans-une-attaque-djihadiste_5419222_3212.html|consulté le=2019-02-06}}</ref>. L'armée réagit rapidement, avec des actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du pays, déclarant avoir alors {{Citation|neutralisé}} 146 terroristes<ref>{{Lien web |titre=Burkina Faso : raids de l'armée en réponse à une attaque jihadiste meurtrière |url=https://www.france24.com/fr/20190205-burkina-faso-armee-mene-raids-attaque-jihadiste-meurtriere |site=France 24 |date=2019-02-05 |consulté le=2019-02-06}}</ref>. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays du [[G5 Sahel]]<ref>{{Lien web |titre=Sommet du G5 Sahel au Burkina en pleine spirale jihadiste |url=http://www.rfi.fr/afrique/20190205-sommet-g5-sahel-burkina-faso-attaque-jihadiste |site=RFI Afrique |consulté le=2019-02-06}}.</ref>, l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015<ref>{{Lien web |titre=Une attaque attribuée aux djihadistes fait 14 morts au Burkina Faso |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1151007/attaque-djihadistes-14-morts-burkina-faso |site=Radio-Canada.ca |consulté le=2019-02-06}}.</ref>. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué à [[Oursi]], cinq militaires meurent, contre selon l'armée, 21 assaillants tués lors de l'attaque<ref>{{lien web |titre=Burkina : le sommet du G5 Sahel "témoin" de la mort de cinq gendarmes |url=https://fr.africanews.com/2019/02/06/burkina-le-sommet-du-g5-sahel-temoin-de-la-mort-de-cinq-gendarmes// |site=Africanews |date=06-02-2019 |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. L'insécurité croissante a entrainé la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de {{nombre|4500|groupes}} de ''koglweogo'', mobilisant entre {{nombre|20000|et=45000|membres}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom1=Rémi |nom1=Carayol |titre=Les milices prolifèrent au Burkina Faso |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/CARAYOL/61740 |site=Le Monde diplomatique |date=2020-05-01}}.</ref>{{,}}<ref name="MTraore2019">Traoré, Mamadou (2019). L'émergence des Koglweogo dans le secteur de la sécurité au Burkina Faso. Sciences Juridiques et Politiques, (2). URL=http://publication.lecames.org/index.php/jur/article/download/1712/878 </ref>. Pour faire face au crime organisé (attaques à main armée dans les lieux de travail et habitations, vols d'animaux et autres formes de violences ciblant notamment les populations rurales et périurbaines), des groupes d'autodéfense se sont constitués au sein de certaines communautés. Dénommés « ''koglwéogo'' », ils sont indépendants de l'État, ne rendent comptes à personne et agissent hors de tout cadre légal. Ils ont localement fait reculer la délinquance, mais des exactions commises par certains de leurs membres créent une nouvelle source d'insécurité et de péril pour les [[Droits de l'homme|droits humains]], et affaiblissent encore le système judiciaire (déjà critiqué pour son inefficacité par la population et les médias). Au sein des ''koglwéogo'' qui, sous prétexte d'une réponse citoyenne à la crise sécuritaire, {{Citation|s'arrogent le droit d'arrêter, de juger et de sanctionner, par des amendes, sévices corporels et humiliations, au terme de tribunaux populaires expéditifs}}, de graves violences (torture notamment) sont observées. {{Citation|De présumés voleurs sont ligotés au pied d'un arbre, fouettés avec des branches enflammées de tamarinier, le tout en public, et ce jusqu'à ce qu'ils avouent leur crime}}<ref>Douce (Sophie), ''Au Burkina Faso, les Peuls victimes d’une stigmatisation meurtrière'', Journal, Le monde Afrique, 04 février 2019</ref>, bafouant les droits humains via une justice expéditive<ref>{{Article|prénom1=Nicholas Rush|nom1=Smith|titre=Rejecting Rights: Vigilantism and violence in post-apartheid South Africa|périodique=African Affairs|volume=114|numéro=456|date=2015-06-01|issn=0001-9909|issn2=1468-2621|doi=10.1093/afraf/adv023|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1093/afraf/adv023|consulté le=2021-07-06|pages=341–360}}</ref>. Selon [[Amnesty International]]<ref> Rapport 2016-2017, d'[[Amnesty International]] </ref>, « les ''Koglwéogo'' ont commis des exactions, telles que des passages à tabac et des enlèvements, poussant ainsi des organisations de la société civile à reprocher à l’État de ne pas agir suffisamment pour empêcher ces violences et y remédier ; une levée de boucliers qui avait amené l'État à condamner en septembre 2016 4 Koglwéogo à {{nombre|6|mois}} d'emprisonnement, et 26 autres à des peines allant de {{nombre|10 à 12|mois}} de prison avec sursis<ref name="MTraore2019" />. Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga<ref>{{Article|titre=Terrorisme - Burkina Faso : des massacres font une cinquantaine de morts|périodique=[[Le Dauphiné libéré]]|date=01-06-2020|lire en ligne=https://www.ledauphine.com/france-monde/2020/06/01/burkina-faso-des-massacres-font-une-cinquantaine-de-morts|consulté le=15-07-2020}}.</ref>. Dans la nuit du 4 au 5 juin 2021, une nouvelle attaque djihadiste tue plus de {{unité|160|personnes}} dont « une vingtaine d'enfants » à Solhan, un village situé au nord-est du pays. C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso depuis le début des assauts djihadistes, en 2015. En six ans, les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts, plus particulièrement dans les zones proches des frontières avec le Mali et le [[Niger]]<ref>Sophie Douce, [https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/07/au-burkina-faso-l-horreur-et-la-sideration-apres-l-attaque-qui-a-fait-160-morts_6083184_3212.html Au Burkina Faso, l'horreur et la sidération après l'attaque qui a fait {{nombre|160|morts}}], lemonde.fr, 7 juin 2021.</ref>. ==== Coups d'État de 2022 ==== {{loupe|Coup d'État de janvier 2022 au Burkina Faso}} Le 23 janvier 2022, un coup d'État renverse le président Kaboré. Les putschistes, rassemblés sous la bannière du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » et menés par le lieutenant-colonel [[Paul-Henri Sandaogo Damiba]], annoncent la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale ainsi que la « suspension » de la [[Constitution du Burkina Faso de 1991|Constitution]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Au Burkina Faso, un coup d’état militaire salué par la rue|périodique=Le Monde.fr|date=2022-01-25|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/01/25/au-burkina-faso-un-putsch-salue-par-la-rue_6110876_3212.html|consulté le=2022-01-29}}</ref>. Le 24 janvier 2022, certains médias locaux et internationaux relaient une information selon laquelle le président de Faso serait détenu par des soldats mutins<ref>{{Lien web |titre=le président du Burkina Faso, Roch Kaboré, détenu par des soldats mutins |url=https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220124-burkina-faso-le-pr%C3%A9sident-roch-kabor%C3%A9-d%C3%A9tenu-par-des-soldats-mutins-france-24}}</ref>. D'autres médias assurent que c'est une information erronée<ref>{{Lien web |titre=Roch Kaboré en lieu sûr, selon nos dernières informations |url=https://lefaso.net/spip.php?article110684}}</ref>. Le {{date-|1 mars 2022}}, [[Paul-Henri Sandaogo Damiba]], le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, signe un plan pour entamer une transition de trois ans vers la démocratie<ref>{{lien web |auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Au Burkina Faso, la période de transition fixée à trois ans avant des élections |url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/01/au-burkina-faso-le-chef-de-la-junte-fixe-a-trois-ans-la-periode-de-transition-avant-des-elections_6115637_3212.html |éditeur=''LeMonde'' |date=1er mars 2022}}.</ref>. En {{date-|6 2022}}, [[Mahamadou Issoufou]], médiateur de la [[Cédéao]] pour le Burkina Faso, estime que 40 % du territoire du Burkina « sont hors du contrôle de l'État »<ref>{{Lien web|url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220618-le-m%C3%A9diateur-de-la-c%C3%A9d%C3%A9ao-pour-le-burkina-faso-mahamadou-issoufou-%C3%A0-ouagadougou|titre=Le médiateur de la Cédéao pour le Burkina Faso, Mahamadou Issoufou, à Ouagadougou|date=18 6 2022|éditeur=Radio France internationale|auteur=Yaya Boudani}}</ref>. {{loupe|Coup d'État de septembre 2022 au Burkina Faso}} [[Fichier:Ibrahim Traoré, Président de la Transition du Burkina Faso (2023).png|alt=Ibrahim Traoré|vignette|Ibrahim Traoré, Président de la transition du Burkina Faso]] Le 30 septembre 2022, un groupe de militaires menés par le capitaine [[Ibrahim Traoré]], chef de l'unité des forces spéciales antijihadistes « Cobra » dans la région de Kaya (nord), annonce à la télévision nationale la mise à l'écart du chef de la junte Paul-Henri Damiba. Celui-ci est « accusé d'avoir trahi l'idéal commun de départ de libérer les territoires occupés, des zones jadis paisibles étant passées sous contrôle terroriste » depuis le premier coup d'État de janvier <ref>{{Lien web |titre=Nouveau coup d'État au Burkina Faso : le chef de la junte démis de ses fonctions |url=https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220930-%F0%9F%94%B4-burkina-faso-un-officier-annonce-la-destitution-du-chef-de-la-junte-%C3%A0-la-t%C3%A9l%C3%A9vision |date=30 septembre 2022 |site=France 24 |consulté le=1 octobre 2022}}</ref>. La situation sécuritaire au Burkina Faso s'est considérablement détériorée ces dernières années, marquée par une multiplication d'attaques meurtrières perpétrées par des groupes armés islamistes alliés à Al-Qaïda et à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) à l’encontre de civils. L'armée burkinabé est également mise en cause, notamment dans le massacre de près de 150 civils à Karma. Selon Amnesty International, les forces spéciales de l'armée seraient responsables de ce massacre <ref>{{lien web|url=https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/05/burkina-faso-la-responsabilite-des-forces-speciales-de-larmee-pointee-dans-le-massacre-de-karma/|titre=Burkina Faso: la responsabilité des forces spéciales de l'armée pointée dans le massacre de Karma|site=Amnesty International|consulté le=3 mai 2023}}</ref>. La société civile burkinabé demande des comptes après cette tuerie<ref>{{lien web|url=https://www.france24.com/fr/afrique/20230430-au-burkina-faso-la-société-civile-demande-des-comptes-après-le-massacre-de-150-villageois|titre=Au Burkina Faso, la société civile demande des comptes après le massacre de 150 villageois|site=France 24|consulté le=3 mai 2023}}</ref>. Une première tentative de déstabilisation du régime se déroule en décembre 2022 et est suivie d'une deuxième tentative de putsch contre le gouvernement de transition par différents officiers, perpétrée le 26 septembre 2023<ref>{{Article|langue=fr|titre=Tentative de coup d’Etat déjouée au Burkina Faso : quatre officiers ont été interpellés et « deux sont en fuite »|périodique=Le Monde.fr|date=2023-09-28|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/09/28/tentative-de-coup-d-etat-dejouee-au-burkina-faso-quatre-officiers-interpelles_6191415_3212.html|consulté le=2023-09-28}}</ref>. Ibrahim Traoré déclare par la suite que la sécurité du pays est prioritaire contrairement à la tenue de l'élection présidentielle prévue en juillet 2024<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=2024|passage=149|isbn=978-2-36804-159-8}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Burkina : La Constitution sera modifiée, les élections pas « une priorité », selon le capitaine Traoré |url=https://www.20minutes.fr/monde/4055526-20230930-burkina-constitution-modifiee-elections-priorite-selon-capitaine-traore |site=20minutes.fr |date=30/9/2023 |consulté le=10/2/2024}}</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Burkina Faso|Institut national de la statistique et de la démographie}} [[Fichier:Burkina-Faso-Demography.png|vignette|Évolution de la population totale du Burkina Faso entre 1960 et 2010 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2012). Population en milliers d'habitants.]] === Chiffres === Voici quelques statistiques démographiques pour ce qui concerne le Burkina Faso : * Population : {{unité|20244080 habitants|}} (en 2018)<ref>{{Lien web |titre=Annuaires statistiques nationaux |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://www.insd.bf/n/index.php/publications?id=36#federation=archive.wikiwix.com |site=archive.wikiwix.com |consulté le=2022-03-13}}</ref>. * Distribution des classes d'âge : 0-{{nobr|14 ans}} : 45,04 % ; 15-{{nobr|64 ans}} : 52,52 % ; + {{nobr|65 ans}} : 2,44 % * Densité : {{unité|71,16 hab./km 2}} * Taux de natalité : {{unité|44,42 ‰}} (en 2014) * Taux de fécondité : {{unité|5,93 enfants/femme}} (en 2014)<ref name="CiaFactbook" /> * Taux de croissance de la pop. : 3,01 % (en 2016) * Taux de migration : - {{unité|0,97 ‰}} (en 2001) === Groupes ethniques === Les [[Mossi (peuple)|Mossi]] sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soit {{nombre|11 à 12|millions}} de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivières [[Volta Rouge|Nazinon]] et [[Volta Blanche|Nakambé]]. Les Mossis parlent le [[moré]]. Les [[Peuls]] au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces du Soum, du Seno, du [[Yagha]] et partiellement celle de l'[[Oudalan (province)|Oudalan]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Maurice Bazemo |titre=L'affranchissement chez les Peul de la région sahélienne du Burkina Faso : la réalité (Actes des colloques du Groupe de recherche sur l'esclavage dans l'antiquité, 30-1) |volume=Volume I |passage=153-158 |lieu=Besançon |éditeur=Presses universitaires de Franche-Comté |année=2008 |lire en ligne=https://www.persee.fr/docAsPDF/girea_0000-0000_2008_act_30_1_1029.pdf |consulté le=16 septembre 2018}}.</ref>. Les [[Touaregs]], un peuple [[Amazigh]] d’Afrique du Nord, est aussi présent au Burkina Faso dans la région de Seno et en général dans la [[Sahel (Burkina Faso)|région du Sahel]], située dans la zone [[Sahel|sahélienne]] de l’Afrique, à la frontière avec le Mali et le Niger<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ligne de mire: Etre Touareg et être Burkinabè, sentiment de stigmatisation: perception ou réalité ? |url=https://www.youtube.com/watch?v=rLVv-bMvZgk |consulté le=2021-10-26}}</ref>. Les [[Gourounsi (peuple)|Gourounsis]], les [[Sénoufos]], les [[Lobi (peuple)|Lobis]], les [[Bobo (peuple)|Bobos]] et les [[Samo (peuple)|Samos]] sont aussi des ethnies du Burkina Faso. === Diaspora === Le Burkina Faso compte une très forte [[diaspora]]. Ainsi, trois millions de Burkinabés vivent au Ghana<ref name=":4" />, trois millions également vivent en [[Côte d'Ivoire]] et {{nombre|1.5|million}} au Soudan<ref name=":5" />. Depuis les expulsions du [[Ghana]] en [[1967]], le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de [[2003]] en [[Côte d'Ivoire]], qui ont entraîné le retour temporaire de {{nombre|300000|migrants}}. === Données sur la santé === * Taux de mortalité : {{unité|11,96 ‰}} (en 2014) * Taux de mortalité infantile : {{unité|76,80 ‰}} (en 2014)<ref name="CiaFactbook">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/burkina-faso |site=cia.gov}}.</ref> * Espérance de vie des hommes : {{nobr|52,77 ans}} (en 2014)<ref name="CiaFactbook" /> * Espérance de vie des femmes : {{nobr|56,85 ans}} (en 2014)<ref name="CiaFactbook" /> <gallery mode="packed"> CRW 5686 - Devanture d'une boutique de médecine traditionelle.jpg|Boutique de médecine traditionnelle. CRW 5928 - Consultation médicale.jpg|Consultation médicale traditionnelle. CRW 6301 - Consultation médicale.jpg|Consultation dans une clinique. CRW 7951 - Pharmacie.jpg|Pharmacie à [[Ouagadougou]]. <</gallery> === Situation des femmes === Les [[mutilations génitales féminines]] sont interdites depuis 1996, mais pratiquées fréquemment<ref>http://fr.allafrica.com/stories/200305270512.html</ref>. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'[[enseignement]] secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes<ref>PDF chez http://www.refworld.org/country, CEDAW, BFA, 4eeb21d82,0.html</ref>. Le Burkina Faso a ratifié la [[Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes]] en 1984<ref name="4b1cfaed2,0">PDF chez http://www.refworld.org/publisher, CEDAW, BFA, 4b1cfaed2,0.html.</ref>. En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'[[excision]] dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabés entre {{unité|15|et=19|ans}} ont été excisées, un chiffre qui tombe à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles<ref>[[Hubert Prolongeau]], [https://www.cairn.info/magazine-maniere-de-voir-2016-12-page-33.htm « Au Burkina Faso, mobilisation contre l'excision »], article paru initialement en août 2006 sous le titre « Comment l'excision recule au Burkina Fasto », ''[[Manière de voir]]'' {{n°|150}}, décembre 2016-janvier 2017, {{p.|33-36}}.</ref>. Il y a une soumission des femmes à l'autorité masculine (père, mari, frère...)<ref name="4b1cfaed2,0" />. Le niveau d'[[analphabétisme]] des femmes est élevé<ref name="4b1cfaed2,0" />. La [[polygamie]]<ref name="4b1cfaed2,0" /> est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Zoe Tabary |titre=Girls' soccer tackles forced marriage in Burkina Faso |url=https://www.reuters.com/article/us-burkina-rights-marriage-idUSKCN0XZ0EY |site=reuters.com |date=8-5-2016}}.</ref>. Le Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Child marriages in Burkina Faso amongst world's highest, report finds - Africanews |url=http://www.africanews.com/2016/04/27/child-marriages-in-burkina-faso-amongst-world-s-highest-report-finds/ |site=africanews.com |date=2016/04/27}}.</ref>. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que la [[fistule obstétricale]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Amnesty International]] |titre=https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2016/04/burkina-faso-forced-early-marriage-facts/ |url=https://www.amnesty.org/fr/press-releases/2016/04/burkina-faso-forced-early-marriage-facts/ |site=amnesty.org |jour=26 |mois=avril |année=2016 |consulté le=28 avril 2018}}.</ref>. Un numéro vert pour dénoncer les violences faites aux femmes est mis en place en 2021<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Burkina Faso: un numéro vert pour dénoncer les violences faites aux femmes |url=https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210308-burkina-faso-un-numéro-vert-pour-dénoncer-les-violences-faites-aux-femmes |site=RFI |date=2021-03-08 |consulté le=2021-03-09}}.</ref>. [[Cécile Thiombiano]], juriste et activiste pour les droits des femmes, lutte avec [[Médecins du monde|Médecins du Monde]] pour aider les femmes de son pays contre les grossesses non désirées<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Grossesses non désirées : MDM renforce la lutte en synergie avec d’autres acteurs - leFaso.net |url=http://lefaso.net/spip.php?article66563 |site=lefaso.net |consulté le=2021-07-21}}</ref>. Elle soutient les victimes d'abus sexuels et lutte globalement contre les violences faites aux femmes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=NoufouKindoBF |titre=Lutte contre les violences basées sur le genre : 20 relais communautaires outillés pour le Boulgou et le Kouritenga |url=https://www.burkina24.com/2020/07/13/lutte-contre-les-violences-basees-sur-le-genre-20-relais-communautaires-outilles-pour-le-boulgou-et-le-kouritenga/ |site=L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 |date=2020-07-13 |consulté le=2021-07-21}}</ref> et contre le [[mariage d'enfants]] au Burkina Faso<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=NoufouKindoBF |titre=Cécile Thiombiano: « J’ai honte du cadre juridique du mariage au Burkina » |url=https://www.burkina24.com/2019/01/07/cecile-thiombiano-jai-honte-du-cadre-juridique-du-mariage-au-burkina/ |site=L'Actualité du Burkina Faso 24h/24 |date=2019-01-07 |consulté le=2021-07-21}}</ref>. === Langues === {{Article détaillé|Langues au Burkina Faso}} [[Fichier:Dourtenga school.JPG|thumb|Le français, langue de l'enseignement scolaire ici à [[Dourtenga]].]] Le français, langue officielle jusqu'en 2023, est une langue de travail des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux. De plus, le Burkina Faso est membre de l'[[Organisation internationale de la francophonie]] de même que de l'[[Assemblée parlementaire de la francophonie]]. Selon une estimation de la [[Central Intelligence Agency|CIA]] de 2003, seule 21,8 % de la population de {{nombre|15|ans}} et plus sait lire et écrire {{incise|dont 29,4 % des hommes et 15,2 % des femmes<ref name="CiaFactbook" />}}, de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n'est que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006<ref>Annuaire statistique de la DEP du Ministère de l'éducation de base et d'alphabétisation, mai 2006 ''in Le projet école bilingue » de l’OSEO à Koudougou et Réo. La fabrication d’un succès'', Hélène Cheron</ref> d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population<ref>10 à 15 % selon Nikièma (2000, {{p.|127}}) dans ''La traduction médicale du français vers le [[moré]] et le bisa. Un cas de communication interculturelle au Burkina Faso'', Lalbila Aristide Yoda</ref>, dont seulement 5 % de francophones réels selon la Délégation générale à la langue française et aux langues de France<ref>Référence 2006</ref>. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le français ancienne langue officielle et langue internationale, pèse encore dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouissait jadis, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne<ref>Batiana & Prignitz, 1993 : {{p.|102}}, dans ''Vécu Langagier africanophone et francophone de jeunes lycéens du Burkina Faso''</ref>. Il s'agit de la langue de la promotion sociale. Selon le dernier rapport de l'OIF<ref>''Le français dans le monde'', Nathan, Paris, 2010, {{p.|51}} {{lire en ligne |url=http://www.francophonie.org/IMG/pdf/langue_francaise_monde_integral.pdf}}.</ref>, le français devient de plus en plus la langue première des Burkinabés : ainsi, seules {{nombre|20947|personnes}} déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), {{formatnum:49647}} en 1996 (0,75 %), puis {{formatnum:151184}} en 2006 (1,66 %), dont {{formatnum:104700}} à [[Ouagadougou]] (soit 9,54 % des Ouagalais). Selon André Magord et Rodrigue Landry, {{Citation|Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou, Bobo et Banfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante comme ''lingua franca'' chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes<ref>Batiana & Prignitz, 1993, 105 et Batiana, 1998</ref>. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part<ref>Caitucoli, 1993, 1996, 1998 ; Nacro, 1988 ; Prignitz, 1993, 1996, 1998</ref>. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabée à forte tradition orale.}}<ref>André Magord et Rodrigue Landry, ''Vécu Langagier africanophone et francophone de jeunes lycéens du Burkina Faso''</ref> Cette variété de français [[endogénie|endogène]] qui résulte d'une hybridation linguistique<ref>Bakary Coulibaly</ref> est un [[pidgin]] en voie de [[créole|créolisation]]<ref>Suzanne Lafage, « Le français des rues, une variété avancée du français abijanais », ''Faits de langues'', 1998, vol 6, {{numéro}}11, {{p.|136}}.</ref>. Ainsi comme dans le pays voisin la Côte d'Ivoire est apparu un ''français populaire'' au Burkina Faso<ref>Batiana, 1998</ref>. Dans ce français appelé parfois {{Citation|français de Ouaga}} et qui reste essentiellement une langue orale<ref>Amadou Bissiri, ''Le « français populaire » dans le champ artistique francophone. Les paradoxes d’une existence'', Plurilinguisme et création</ref>, s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français<ref>[[Bakary Coulibaly]], « Interférences et français populaire du Burkina », ''Langue française'', 1994, volume 104, {{numéro}}1, {{p.|64-69}}.</ref>. On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français<ref>Batiana & Prignitz, 1993 : {{p.|105}} dans André Magord et Rodrigue Landry, ''Vécu Langagier africanophone et francophone de jeunes lycéens du Burkina Faso''</ref>. Enfin, l'Association des municipalités du Burkina Faso-AMBF de même que les villes de [[Bobo-Dioulasso]], [[Koudougou]], [[Ouagadougou]], [[Tenkodogo]], [[Banfora]], [[Dédougou]], [[Manga]], [[Ouahigouya]] et [[Yako]] sont membres de l'[[Association internationale des maires francophones]]<ref>aimf.asso.fr</ref>. [[Fichier:Djula muslim.jpg|vignette|upright|[[Dioula (peuple)|Dioula]] musulman devant la mosquée de Darsalamy.]] Il existe plus de {{nombre|60|langues}} dont les principales sont : le [[moré]] langue parlée par les [[Mossi (peuple)|Mossis]], le [[samo (langue)|san]] parlé par les [[Samo (peuple)|Samos]], le [[peul]] parlé par les [[Peuls]], le [[Gourmantché (langue)|gourmantché]] parlé par les [[Gourmantché (peuple)|Gourmantchés]] dans l'Est du Burkina Faso, le [[Dagaare (langue)|dagara]] parlé par les [[Dagari (peuple)|Dagaras]], le [[dioula (langue)|dioula]] qui est une langue commune à plusieurs pays d'[[Afrique de l'Ouest]] (la Côte d'Ivoire, le [[Mali]], la [[Guinée]]…) parlé par les [[Dioula (peuple)|Dioulas]], le [[lobiri]] parlée par les Lobis, le [[Marka (langue)|marka]] ou soninké parlé par les Markas (Soninkés) communément appelés « Dafing », le [[Bomu (langue)|bobo]], le [[bwamu]] parlé par les Bwabas, le [[Touareg (langue)|Touareg]] qui est un dialecte [[Langues berbères|Berbère]] parlé par les [[Touaregs]] dans le [[Sahel (Burkina Faso)|Sahel]] au Nord du pays, le [[Langues sénoufo|sénoufo]] parlé par les [[Sénoufos]], le toussian parlé par les [[Toussian (peuple)|Toussians]], le [[kassem (langue)|kassena]] et le [[lyélé]] parlées par les [[Gourounsi (peuple)|Gourounsis]] et le [[bissa (langue)|bissa]] parlé par les [[Bisa (peuple du Burkina Faso et du Ghana)|Bissas]]. === Religion === {{Article détaillé|Religion au Burkina Faso}} [[Fichier:The elderly.jpg|vignette|Femmes catholiques portant une statue de la Vierge Marie.]] [[Fichier:Burkina Faso Islam 2006.png|vignette|Proportion de musulmans par province en 2006]]Selon les estimations de l'''[[Encyclopædia Britannica]]'' (2010), le Burkina Faso compte 61,6 % de [[musulmans]] ; 23,2 % de [[Catholicisme|catholiques]] ; 7,3 % d'[[Animisme|animistes]] et de croyances traditionnelles ; 6,7 % de [[Protestantisme|protestants]] ainsi qu'1,2 % d'autres confessions ou de [[Irréligion|sans religion]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Burkina Faso {{!}} Facts, Map, Capital, Flag, Religion, People, Geography, & History |url=https://www.britannica.com/place/Burkina-Faso |site=Encyclopedia Britannica |consulté le=2021-10-07}}</ref>. Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso réalisé au mois de décembre 2006<ref name="recensement2006">{{Lien web |auteur1=Comité national du recensement |titre=Recensement général de la population et de l'habitation de 2006 |url=http://cns.bf/IMG/pdf/Depliant_Resultats_Definitifs_du_RGPH_2006.pdf |éditeur=Conseil national de la statistique |consulté le=22 janvier 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> donne un chiffre concordant pour la proportion de musulmans (60,5 %) mais significativement plus basse pour les chrétiens (23,2 % de chrétiens, dont 19 % de catholiques et 4,2 % de protestants) au profit des animistes (15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion)<ref name="recensement2006" />{{,}}<ref name=":0" />. Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personne change de religion sans que cela ne scandalise son entourage<ref name=":0" />. Le Burkina Faso est un État membre de l'[[Organisation de la coopération islamique]]. {| class="wikitable sortable centre" |+ Religions au Burkina Faso selon le recensement de 2006<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UNdata - record view - Population by religion, sex and urban/rural residence |url=http://data.un.org/Data.aspx?d=POP&f=tableCode:28 |site=data.un.org}}.</ref> |- ! scope=col | Religion !! scope=col | Pourcentage !! scope=col | Population |- | [[Islam|Musulmane]] || 60,53 % ||{{formatnum:8485149}} |- | [[Christianisme]] ('''''catholiques'''''/'''''protestants''''') || 23,2% ||{{formatnum:2664236}} |- | [[Animisme|Animiste]] || 15,34 % ||{{formatnum:2150309}} |- | || || |- | Autres religions || 0,6 % ||{{formatnum:79485}} |- | Sans religion || 0,38% ||{{formatnum:52929}} |- | Total || 100,00 % ||{{formatnum:14017262}} |} == Politique et administration == === Institutions === De nombreuses langues nationales ont désormais le statut de langues officielles, depuis le changement de constitution de 2023 ayant déclassé le français (ancienne langue coloniale). Aujourd'hui, les langues officielles sont : le [[moré]], le [[dioula (langue)|dioula]], le [[gourmantché (langue)|gourmantché]] et le foulfouldé ([[peul]]) . Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives. Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place : * Les élections du premier et du deuxième président de la {{IVe|République}} respectivement en 1991, 1998, 2005, 2010 et 2015 ; * Les élections législatives en 1992, 1997, 2002, 2007, 2012 et 2015 ; * La mise en place de l'appareil judiciaire ; * Il s'agit donc d'un État démocratique à trois pouvoirs qui sont : ** le pouvoir exécutif assuré par le gouvernement, ** le pouvoir législatif constitué de l'Assemblée nationale, ** le pouvoir judiciaire. En outre, d'autres institutions viennent consolider l'État de droit. Ce sont notamment : * Le [[Conseil constitutionnel (Burkina Faso)|Conseil constitutionnel]] ; * Le [[Médiateur du Faso]] ; * Le Conseil économique et social (CES) ; * Le Conseil supérieur de la communication ; (CSC)[https://www.csc.gov.bf/accueil] * L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) ; * La Commission nationale de la décentralisation (CND). *La commission nationale des droits humains (CNDH) *Le Haut conseil pour la réconciliation et l'unité nationale (HCRUN) === Politique === {{Article détaillé|Politique au Burkina Faso|Constitution du Burkina Faso}} [[Fichier:Tertius Zongo.jpg|vignette|L'ancien Premier ministre [[Tertius Zongo]].]] La [[Constitution]] du {{date|2 juin 1991}}, approuvée par [[référendum]], a instauré un régime semi-présidentiel à deux chambres ouvert au [[multipartisme]] : * le [[Liste des chefs d'État du Burkina Faso|président du Faso]] « (Faso » remplace le mot « république »), élu par le peuple pour cinq ans lors d'un scrutin à deux tours. Il ne peut être réélu qu'une seule fois ; * l'[[Assemblée nationale (Burkina Faso)|Assemblée nationale]] est la seule instance législative du pays. Elle peut être dissoute par le président du Faso après consultation du Premier ministre et du Président de l'Assemblée nationale<ref name="ref&">{{Lien web|titre=Assemblée Nationale du Burkina Faso|url=https://www.assembleenationale.bf/spip.php?article11|site=assembleenationale.bf|consulté le=2020-04-21}}</ref> ; * la chambre des représentants qui avait un rôle consultatif se renouvelait tous les trois ans et a été dissoute le {{date-|23 janvier 2002}}. Mais la révision constitutionnelle du {{date-|11 juin 2012}} a réintroduit une seconde chambre, le Sénat, qui n'a pas pu fonctionner. Le Sénat a été supprimé<ref name="ref&" /> le 5 novembre 2015 par le Conseil national de la Transition (Assemblée nationale issue de l'insurrection populaire des 30-31 octobre 2014) Depuis son adoption le {{date-|11 juin 1991}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Textes fondamentaux|url=https://www.presidencedufaso.bf/textes-fondamentaux/|site=Présidence du Faso|consulté le=2020-04-21}}</ref>, la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à {{nobr|5 ans}} et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002<ref>''[[Éditions Larousse|Larousse]]'', [http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Burkina/110583 Burkina : institutions]</ref>. Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif. === Subdivisions et administrations régionales et locales === {{Article détaillé|Régions du Burkina Faso|Provinces du Burkina Faso|Départements du Burkina Faso}} [[Fichier:BurkinaFaso Regions.png|vignette|Carte de localisation des {{nobr|13 régions}} du Burkina Faso.]] Le territoire du Burkina Faso est divisé en {{nobr|13 régions}} et subdivisé en {{nobr|45 provinces}}, {{nobr|350 départements}}, {{nobr|359 communes}} de plein exercice dirigées par des maires élus et {{unité|8000 villages}} environ. Le Burkina Faso est divisé [[régions du Burkina Faso|13 régions administratives]] regroupant [[Provinces du Burkina Faso|45 provinces]] (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le {{date|2 juillet 2001}}). Les régions sont dirigées administrativement par un [[Liste des gouverneurs des régions du Burkina Faso|gouverneur]] représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires. Les conseils régionaux réunissent les représentants des [[Départements du Burkina Faso|départements]] qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux. De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête un [[maire]] devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales. Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (à [[Ouagadougou]] et [[Bobo-Dioulasso]]), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de {{unité|2000 habitants}} peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ». Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ {{nb|1000 habitants}}, selon l'[[Institut national de la statistique et de la démographie]] qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques). Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers). Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements). En 2016, la frontière avec le [[Niger]] va être modifiée. Le Burkina Faso va gagner {{nobr|14 villages}}<ref>{{Lien web |auteur1=Romaric Ollo Hien |titre=Nouvelle frontière Burkina Faso-Niger : 18 communes changeront de pays |url=https://fr.news.yahoo.com/nouvelle-fronti%C3%A8re-burkina-faso-niger-18-communes-changeront-220309860.html?guccounter=1 |site=fr.news.yahoo.com |jour=9 |mois=mai |année=2015 |consulté le=1 mai 2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. === Autorités traditionnelles === Le Burkina Faso compte sept rois supérieurs<ref>{{Article |langue=fr |titre=OUSMANE AMIROU DICKO, EMIR DU LIPTAKO A PROPOS DU PROGRAMME D’URGENCE POUR LE SAHEL : « L’époque des vaines promesses pour plaire est révolue » |périodique=Le Pays |date=10 avril 2018 |lire en ligne=http://lepays.bf/ousmane-amirou-dicko-emir-liptako-a-propos-programme-durgence-sahel-lepoque-vaines-promesses-plaire-revolue/ }}</ref> : * le [[Moro Naba|Moro Naaba]], empereur des [[Mossi (peuple)|Mossi]] * le Naaba Kiba, roi du [[Royaume du Yatenga|Yatenga]], * le Naaba Sonré, roi de Boussouma * l'[[Émirat du Liptako|émir du Liptako]] * le roi de Tenkodogo * le Kupiendiéli, roi du Gulmu * le chef suprême des Bobo Mandarè == Économie == {{Article détaillé|Économie du Burkina Faso|Agriculture au Burkina Faso|Fiscalité du Burkina Faso}} [[Fichier:ECOWAS_members.svg|vignette|États membres de la [[Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest]] (CEDEAO).]] {|class="wikitable centre" |+ Évolution de l'[[Indice de développement humain|IDH]] depuis [[Variations de l'IDH depuis 1990|2000]]<ref name="hdr2021-22" /> !scope=col|Année !scope=col|IDH !scope=col|rang |- |'''2000''' |{{formatnum:0.296}} | |- |'''2005''' |{{formatnum:0.331}} | |- |'''2010''' |{{formatnum:0.372}} | |- |'''2015''' |{{formatnum:0.418}} | |- |'''2018''' |{{formatnum:0.449}} | |- |'''2019''' |{{formatnum:0.452}} | |- |'''2020''' |{{formatnum:0.449}} | |- |'''2021''' |{{formatnum:0.449}} |} === Données économiques === * [[Produit intérieur brut|PIB]] : {{unité|10,678 milliards}} $ en 2015<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-us |titre=Burkina Faso {{!}} Data |url=http://donnees.banquemondiale.org/pays/burkina-faso |site=donnees.banquemondiale.org |consulté le=2017-05-03}}.</ref> ; * PIB par habitant : {{unité|640 $}} en 2015<ref name=":1" /> ; * PIB en parité de pouvoir d'achat (PPA) : {{unité|1185|$}} (2007, Québec, Institut de la Statistique) ; * Taux de croissance réelle : 5,2 % en 2016<ref name=":1" /> ; * Taux d'inflation (indice des prix à la consommation) : 6,40 % (2006) ; * Exportations : {{nobr|1,591 milliard}} de dollars en 2011<ref name="CiaFactbook" /> ; * Importations : {{nobr|2,25 milliards}} de dollars en 2011<ref name="CiaFactbook" />. * Le tiers de la population du pays vit en dessous du [[seuil de pauvreté]]. * En 2017, le Burkina est classé {{146e}} par le programme ''Doing business'' en ce qui concerne les affaires<ref>{{Lien web |titre=Doing Business Afrique sub-saharienne 2017 : le Burkina Faso classé {{146e}} sur 190 économies |url=http://www.ecodufaso.com/doing-business-afrique-sub-saharienne-2017-le-burkina-faso-classe-146eme-sur-190-economies/ |site=ecodufaso.com |consulté le=2017-05-03}}.</ref> et est le {{134e|pays}} où il fait le plus bon vivre (2017)<ref>{{Article|titre=Classement des pays où il fait bon vivre en 2017 (World Happiness Report) > Regionale.info|périodique=regionale.info|date=2017-03-28|lire en ligne=http://regionale.info/classement-pays-vivre-2017-world-happiness-report/|consulté le=2017-05-03}}.</ref>. * En 2023, le Burkina Faso est classé en {{124e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|wipo.int]]|consulté le=2024-02-17}}</ref>. === Agriculture === Le Burkina Faso est un pays en voie de développement, où l'[[agriculture]] représente 32 % du [[produit intérieur brut]] et occupe 80 % de la [[population active]]. Il s'agit principalement d'[[élevage]] mais également, surtout dans le sud et le sud-ouest, de cultures de [[sorgo commun|sorgo]], de [[mil (céréale)|mil]], de [[maïs]], d'[[arachide]]s, de [[riz]]. Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'[[Égypte]]<ref>Aliou Diongue, [http://www.lesafriques.com/produits-de-base/coton-bonnes-recoltes-en-afrique-de-l-ouest.html?Itemid=308?articleid=11739 « Coton : bonnes récoltes en Afrique de l’Ouest »], lesafriques.com, consulté le {{date-|10 février 2013}}.</ref>, malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes<ref name="ja">Clémentine Pawlotsky et Stéphane Ballong, « [http://www.jeuneafrique.com/234909/economie/coton-qui-sont-les-leaders-africains/ Coton : où se trouvent les principaux producteurs africains ?] », ''[[Jeune Afrique]]''</ref>, même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de {{unité|0.70|dollar}}, relativement bas comparé au pic des {{unité|2|dollars}} la livre qu’il avait atteint en 2011<ref name="ja" />. Le pays était à la [[Histoire de la culture du coton#Leaders d'Afrique de l'Ouest|première place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010]]. En 2015, près de {{nombre|100000|paysans}} pratiquaient l’agriculture biologique<ref name=":3" />. [[File:GDP per capita development of Sahel countries.png|thumb|Développement du PIB par habitant des pays du Sahel.]] === Industrie minière === Les productions minières sont les suivantes : [[cuivre]], [[fer]], [[zinc]] et surtout [[or]] (le pays vient{{quand}} d'ouvrir sa cinquième mine). La production d'or du pays est officiellement de 46 tonnes en 2017 et 52 tonnes en 2018, auquel s'ajoutent de dix à trente tonnes d'or produite par des mines artisanales non déclarés<ref>{{article|langue=fr|auteur=Philippe Chapleau|titre=Massacre au Burkina sur fond de petites d'or|périodique=[[Ouest-France]]|jour=8|mois=novembre|année=2019|lire en ligne=http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/11/08/massacre-au-burkina-de-l-or-du-plomb-et-du-sang-20623.html|pages=}}.</ref>. À la fin des [[années 1990]], les « [[Société minière junior|compagnies juniors]] » canadiennes multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère du [[Ghana]]<ref>{{pdf}} Fodé-Moussa Keita, « [http://www.archipel.uqam.ca/770/1/M9952.pdf Les sociétés minieres canadiennes d'exploration et de dévéloppement du secteur de l'or : les impacts de leurs activites en Afrlque de l'Ouest] », l'université du Québec à Montréal, [[2007]]</ref>. A l'issue de la transaction avec Semafo d'[[Endeavour Mining]] en 2020, ce dernier devient le plus grand producteur d'or au Burkina Faso mais aussi le premier employeur privé du pays<ref>{{Lien web |titre=Mines : Endeavour Mining devient le premier producteur d’or du Burkina Faso et d’Afrique de l’ouest et entre dans le top 15 mondial |url=https://www.consulat-burkinaespagne.org/51928_fr/Mines-:-Endeavour-Mining-devient-le-premier-producteur-d%E2%80%99or-du-Burkina-Faso-et-d%E2%80%99Afrique-de-l%E2%80%99ouest-et-entre-dans-le-top-15-mondial/ |site=consulat-burkinaespagne.org |consulté le=2022-11-28}}</ref>. En décembre 2022, la société russe Nordgold obtient l'attribution d'une nouvelle exploitation de mine d'or sur le territoire sur le site de Yimiougou d'une superficie de {{unité|31,44|km|2}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Burkina Faso accorde à une compagnie russe le permis d’exploitation d’une nouvelle mine d’or|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/12/08/le-burkina-faso-accorde-a-une-compagnie-russe-le-permis-d-exploitation-d-une-nouvelle-mine-d-or_6153527_3212.html|consulté le=2022-12-10}}</ref>. La durée de l'exploitation est de quatre ans et permettra une production totale estimée à 2,53 tonnes d’or<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Au Burkina Faso, la Russie rafle un gisement d’or de plus – Jeune Afrique |url=https://www.jeuneafrique.com/1398998/economie/au-burkina-faso-la-russie-rafle-un-gisement-dor-de-plus/ |site=JeuneAfrique.com |consulté le=2022-12-10}}</ref>. === Transferts financiers de la diaspora === Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabés vivent au Ghana<ref name=":4">{{Lien web |titre=Sini Pierre Sanou, ambassadeur du Burkina Faso au Ghana : « Plusieurs (...) - lefaso.net, l'actualité au Burkina Faso |url=http://lefaso.net/spip.php?article51681 |site=lefaso.net |consulté le=2016-08-16}}.</ref>, trois millions également vivent en [[Côte d'Ivoire]] et {{nombre|1.5|million}} au Soudan<ref name=":5">{{Lien web |titre=Population burkinabe : 26 millions d’âmes aujourd’hui - lefaso.net, l'actualité au Burkina Faso |url=http://lefaso.net/spip.php?article33879 |site=lefaso.net |consulté le=2016-08-16}}.</ref>. Selon la [[banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest]], ces migrants envoient chaque année des dizaines de milliards de [[franc CFA|francs CFA]] au Burkina Faso. Depuis les expulsions du [[Ghana]] en [[1967]], le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de [[2003]] en [[Côte d'Ivoire]], qui ont entraîné le retour temporaire de {{nombre|300000|migrants}}. Le Burkina Faso est membre de l'[[Union économique et monétaire ouest-africaine]] et de l'[[Autorité de Liptako-Gourma]], qui est chargée de prévenir les crises alimentaires et les sècheresses par la coopération de chaque pays membre. == Éducation == L'[[analphabétisme]] est majoritaire au Burkina Faso<ref name="Unicef" />. Il touche plus les femmes que les hommes<ref name="Unicef" />. La majorité des élèves sont des garçons<ref name="Unicef" />. Selon la loi d'orientation de l'éducation de 2007 (loi 13-2007/AN<ref>[http://planipolis.iiep.unesco.org/upload/Burkina%20Faso/BurkinaFasoLoi_0132007.pdf LOI N° 013-2007/AN PORTANT LOI D'ORIENTATION DE L'EDUCATION.]</ref>), le système éducatif burkinabé est structuré comme suit. === Éducation de base === Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de {{nombre|6|à=13|ans}}. L'éducation de base formelle comporte trois niveaux : * le premier niveau est l'éducation préscolaire de {{nombre|3|à=6|ans}}. Ce niveau comprend trois sections. La petite section pour les enfants de trois à quatre ans, la moyenne section pour ceux de quatre à cinq ans et la grande section pour ceux de {{nombre|5|à=6|ans}} ; * le deuxième niveau est l'enseignement primaire de {{nombre|6|à=12|ans}}. Il est sanctionné par le Certificat d'études primaires (CEP). Le taux de scolarisation au niveau primaire pour la période de 2007 à 2009 était de 64 % selon les données statistique de l'UNICEF<ref name="Unicef">{{Lien web |titre=Statistiques |url=http://www.unicef.org/french/infobycountry/burkinafaso_statistics.html |site=unicef.org|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Le taux brut de scolarisation est passé à 77,6 % en 2011 puis à 79,6 % en 2012<ref name="depmba">http://www.depmeba-bf.org/data/bulletin/bulletin_n%C2%B001_2012.pdf</ref>. Malgré ces progrès, un important nombre d'enfants n'ont pas toujours accès à l'éducation. En 2011/ 2012, {{nombre|1112184|enfants}} de {{nombre|6|à=11|ans}} sont hors du système scolaire<ref name="depmba" /> ; * Le troisième niveau est l'enseignement post-primaire de {{nombre|12|à=16|ans}} et est sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC). Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend : * l'alphabétisation et la formation pour le développement pour les personnes de plus de {{nombre|15|ans}} qui apprennent à lire et à compter dans une des principales langues nationales ; * l'éducation de base non formelle des jeunes et adolescents et les formules alternatives d'éducation de base non formelle. Elle prend en charge des enfants de {{nombre|9|à=15|ans}} déscolarisés ou non scolarisés en leur donnant accès à un cycle complet d'éducation de base à dominante pratique et professionnelle en langues nationales articulées avec l'apprentissage du français d'une durée qui peut atteindre {{nombre|4|ans}}. === Enseignement secondaire === L'enseignement secondaire est sanctionné par le [[baccalauréat (scolaire)|baccalauréat]] et comprend trois voies : * la voie générale : elle constitue un cycle unique de trois ans et permet d'obtenir le diplôme de baccalauréat de l'une des séries : A, C , D , E et F ; * la voie technologique: elle est également un cycle unique de trois ans et débouche sur le diplôme de baccalauréat des séries E, F, G, H ; * la voie professionnelle, encore appelé enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP). Elle constitue le volet de formation professionnelle du système éducatif au secondaire et comporte trois (3) cycles à finalité d'insertion professionnelle. Elle comprend le cycle CAP (CEP + {{nombre|4|ans}}), le cycle BEP (BEPC ou CAP + {{nombre|2|ans}}) et le cycle Baccalauréat professionnel (BEP + {{nombre|2|ans}}). === Enseignement supérieur === Il comprend les universités, les instituts et les grandes écoles. Le Burkina Faso compte quatre universités publiques : * l'[[université de Ouagadougou]], la doyenne des universités, créée en 1974 ; * l'[[université Nazi Boni]], créée en 1997 ; * l'[[université Norbert-Zongo]] créée en 2005, rebaptisée université Norbert Zongo le 30 novembre 2017 par le représentant du chef de l'État [[Moumina Chériff Sy|Chériff Sy]] ; * l'[[université Thomas Sankara]], créée en 2007. Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui de [[Fada N'Gourma]] qui forme dans le domaine des mines, de celui de [[Ouahigouya]] qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui de [[Dédougou]] qui forme dans le domaine de l'agriculture<ref>http://www.messrs.gov.bf/</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture du Burkina Faso}} === Fêtes et jours fériés === {|class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés !scope=colt| Date !!scope=colt| {{nobr|Nom français international}} !!scope=colt| {{nobr|Nom local}} !!scope=colt| Remarques |- | {{1er janvier}} || [[Jour de l'an]] || || Fête civile internationale, célébrée par tradition à cette date dans le monde occidental |- | [[3 janvier]] || Soulèvement populaire || || Fête civile anniversaire de commémoration du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, commémorée le même jour |- | [[8 mars]] || [[Journée internationale des femmes]] || || Fête civile internationale, célébrée à cette date dans de nombreux pays |- | [[Pâques|calendrier pascal]] || Lundi de [[Pâques]] || || Fête chrétienne (la plus importante) de la [[Résurrection de Jésus|résurrection]] de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], célébrée par tradition du dimanche au lundi (entre le 23 mars et le 26 avril) lendemain de Pâques |- | {{1er mai}} || [[Fête du Travail]] || || Fête civile internationale, célébrée à cette date dans de nombreux pays |- | [[Pâques|calendrier pascal]] || [[Ascension (fête)|Ascension]] || || Fête chrétienne de l'élévation au ciel de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] ressuscité, célébrée par tradition le jeudi {{nombre|40|jours}} après Pâques (inclus dans le compte) |- | [[Pâques|calendrier pascal]] || [[Pentecôte]] || || Fête chrétienne de la descente du [[Saint-Esprit]] parmi les [[apôtre]]s, célébrée par tradition du dimanche au lundi {{nombre|50|jours}} après Pâques |- | [[5 août]] || Fête de l'indépendance || || Fête civile anniversaire de l'accession à l'[[indépendance (politique)|indépendance]] (accordée en 1960 par la [[France]]) de la république de Haute-Volta qui devient le Burkina Faso, commémorée le même jour |- | [[15 août]] || [[Assomption de Marie]] || || Fête chrétienne de l'élévation au ciel de [[Marie (mère de Jésus)|Marie]], mère de [[Jésus de Nazareth|Jésus]], célébrée par tradition à cette date dans le monde catholique occidental |- | {{1er novembre}} || [[Toussaint]] || || Fête chrétienne de tous les [[saint]]s (canonisés ou non), célébrée par tradition à cette date dans le monde chrétien occidental (souvent confondue avec la [[Commémoration de tous les fidèles défunts]] le lendemain, sauf si c'est un dimanche, mais non fériée dans la plupart des pays) |- | {{1er novembre}} || Fête des FAN || || Fête civile anniversaire de la fondation des Forces armées nationales, commémorée le même jour |- |31 octobre |Journée nationale des martyrs. |Insurrection populaire du Burkina Faso |Le 31 octobre<ref>{{Lien web |titre=Le 31 octobre décrété jour férié au Burkina Faso (officiel) |url=http://news.aouaga.com/h/103389.html |site=aOuaga.com |consulté le=2021-08-29}}</ref> a été déclaré férié au Burkina Faso pour rendre hommage aux victimes (une trentaine de morts et des centaines de blessés) de l'insurrection populaire de 2014 qui a conduit à la démission de Blaise Compaoré. |- | [[11 décembre]] || [[Fête nationale]] || || Fête civile anniversaire de la fondation la République de 1958 (alors encore appelée Haute-Volta et dans l'[[Union française]]) dans l'ancienne colonie française, commémorée le même jour |- | [[25 décembre]] || [[Noël]] || || Fête chrétienne de la naissance de [[Jésus de Nazareth|Jésus-Christ]], célébrée par tradition à cette date dans le monde chrétien occidental |- | [[calendrier hégirien|calendrier musulman]] || [[Mawlid]] || [[Mawlid|Mouloud]] || Fête musulmane de la naissance du prophète [[Mahomet]], célébrée par tradition le 12 [[Rabia al awal]] ({{3e|mois}} musulman) |- | [[calendrier hégirien|calendrier musulman]] || [[Aïd al-Adha]] || [[Aïd al-Adha|Tabaski]] || Fête musulmane (la plus importante) de la soumission d'[[Ibrahim]] à Dieu (et de célébration de la fin du [[Hajj|mois de grand pèlerinage]]), célébrée par tradition {{nombre|69|ou=70|jours}} après le début du mois de [[Ramadan]] ({{9e|mois}} musulman), soit {{nombre|30|jours}} après l'[[Aïd el-Fitr]] (ou « Aïd al-Saghir ») célébrant le {{1er}} [[Chawwal]] ({{10e|mois}} musulman) la rupture du [[Saoum|jeûne]], donc entre le 8 et le 13 [[Dhou al-hijja]] ({{12e|mois}} musulman) |} === Festivals === Le [[Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou]] (FESPACO), le plus grand festival de cinéma africain sur le continent a lieu tous les deux ans à [[Ouagadougou]] (février, années impaires). [[Fichier:Fashion Art.jpg|vignette|Première édition de la Semaine internationale de design textile africain de [[Ouagadougou]] (Dan'Fani).]] Les Récréatrales, manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un évènement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD). [[Étienne Minoungou]] en est l'initiateur. Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain. La Semaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans à [[Bobo-Dioulasso]] durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora. Le Festival Ciné Droits Libres pour les [[droits de l'homme]] et la [[liberté de la presse]] ; La Foire Internationale du Livre de Ouagadougou<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Kulture |nom=Kibaré |titre=FILO : Une foire, plusieurs interrogations |url=https://kulturekibare.com/2022/07/18/filo-une-foire-plusieurs-interrogations/ |site=Kulture Kibaré |date=2022-07-18 |consulté le=2023-11-10}}</ref> le Festival international des cultures urbaines Waga Hip Hop qui se déroulent chaque année depuis 2000 ; le Festival international de théâtre et de marionnettes (FITMO) du professeur Jean Pierre Guingané ; le Festival Jazz à Ouaga ; les Nuits atypiques de Koudougou (NAK) ; le Festival international de théâtre pour le développement (FITD) ; le Festival Dilembu au Gulmu (FESDIG), etc. Le « [[SOKO Festival|SOKO]] » Festival, lancé en 2015 au Burkina Faso par l'Association DAMBE, est un festival de musique et d'initiation artistique qui a lieu chaque année au mois de janvier<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Kulture |nom=Kibaré |titre=Soko festival 2021 : « Impro Dios » plante le décor |url=https://kulturekibare.com/2021/01/08/soko-festival-2021-imprio-dios-plante-le-decor/ |site=Kulture Kibaré |date=2021-01-08 |consulté le=2023-11-14}}</ref>. Portant le sens Bambara de "retour à la source", il ambitionne de réunir divers styles musicaux et générations autour de la défense et la valorisation de la culture africaine. L'évènement se définit également comme un marché des arts du spectacle à travers une plateforme de rencontre dénommé "Yaar Music"<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=no'ocultures |titre=SOKO Festival / Yaar music : faciliter l’accès à la scène aux artistes émergents africains |url=https://www.noocultures.info/soko-festival-yaar-music-faciliter-lacces-a-la-scene-aux-artistes-emergents-africains/ |site=No'ocultures |date=2023-01-11 |consulté le=2023-11-14}}</ref>. Yaar signifie marché en langue [[Moré|mooré]] === Littérature === Les débuts de la littérature burkinabè sont datés de 1962, avec ''Crépuscule des temps anciens'', de [[Nazi Boni]]. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre<ref>Alain Sissao, « Sanou, Salaka. – La littérature burkinabè : l’histoire, les hommes, les œuvres », ''Cahiers d’études africaines'' {{Lien brisé|url=http://etudesafricaines.revues.org/1538.|titre=En ligne}}, 171 | 2003, mis en ligne le 15 février 2007, consulté le 21 décembre 2016</ref>. === Cinéma === Le [[cinéma numérique ambulant]] est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de {{nombre|5000|projections}} pour des millions de spectateurs. Par ailleurs, le Burkina Faso possède plusieurs réalisateurs de talent : voir la page [[Cinéma burkinabé|Cinema burkinabé]]. === Presse culturelle === La presse culturelle tient une place de choix. On peut citer ''L'Observateur dimanche'', ''Sidwaya Mag Plus'', ''Africa star'' et ''Évasion''. Depuis deux ans, une association de jeunes journalistes culturels du nom de ''Planète Culture'' couvre les principaux festivals du pays. === Musées === Le secteur muséal est en pleine évolution. On peut signaler principalement les musées suivants : * à [[Ouagadougou]] : ** le musée de la musique, qui expose des instruments traditionnels de musique, ** le [[Musée national du Burkina Faso|musée national]], ** le [[musée de la femme de Kolgondiéssé]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Musée de Kolgondiéssé : Juliette Kongo valorise la culture de la cour royale et celle des femmes burkinabé - Mousso News |url=https://www.moussonews.com/musee-de-kolgondiesse-juliette-kongo-valorise-la-culture-de-la-cour-royale-et-celle-des-femmes-burkinabe/ |date=2023-09-25 |consulté le=2023-11-10}}</ref> ** le musée des forces armées, ** le musée de l'eau, dans les environs de la ville, ** le [[musée de Manéga]], à {{unité|55|km}} de Ouagadougou, * à [[Bobo-Dioulasso]] : ** le musée Sôgôssira Sanou, ** le musée de la musique d'hier et d'aujourd'hui, ** le centre culturel Sénoufo, * à [[Gaoua]] : ** le musée des civilisations du Sud-Ouest, * à [[Kaya (Burkina Faso)|Kaya]] : ** le musée de Kaya. === Sport === {{Article détaillé|Sport au Burkina Faso}} Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par le football qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, le [[Championnat du Burkina Faso de football|Fasofoot]], est organisé chaque année et regroupe {{nombre|16|équipes}}. Il y a aussi la coupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, les [[Équipe du Burkina Faso de football|Étalons]], est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la {{29e|édition}} de la [[Coupe d'Afrique des nations de football]], en 2013. === Nouvelles technologies === Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler les [[technologies de l'information et de la communication]] (TIC) au Burkina Faso. [https://www.anptic.gov.bf/accueil L'ANPTIC] (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence. [https://www.arcep.bf/presentation-de-larcep/ L'ARCEP] (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies<ref>{{Lien web |titre=ARCEP Burkina |url=https://www.arcep.bf |site=arcep.bf |date=25 janvier 2017 |consulté le=25 janvier 2017}}.</ref>. La BCLCC (Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité) vise à réprimer les infractions en matière informatique et toutes celles faites à travers les technologies de l'information et de la communication<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=AfricaCyberMag |prénom2=16 |nom2=Janvier |titre=La BCLCC : une police pour la lutte contre la cybercriminalité au Burkina Faso |url=https://cybersecuritymag.africa/bclcc-une-police-pour-lutte-contre-cybercriminalite-burkina-faso |site=Africa Cybersecurity Magazine |date=2023-01-16 |consulté le=2023-11-10}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=ab |titre=A la découverte de la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité (BCLCC) |url=https://www.securite.gov.bf/default-title-1?cHash=aebbe88424f285aac6fd2b86f6bdcb4a&tx_news_pi1[action]=detail&tx_news_pi1[controller]=News&tx_news_pi1[news]=148 |site=Ministère de la Sécurité |date=2020-10-29 |consulté le=2023-11-10}}</ref> Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab<ref>{{Lien web |titre=Beoogo Lab |url=https://www.beoogolab.org |site=beoogolab.org |date=25 janvier 2017 |consulté le=25 janvier 2017}}.</ref>, OuagaLab devenu WakatLab, Jokolabs, SiraLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina<ref>{{Lien web |titre=softnet-group Burkina |url=http://www.softnet-group.com |site=softnet-group.com |date=25 janvier 2017 |consulté le=25 janvier 2017}}.</ref>, CFAO Technologie<ref>{{Lien web |titre=cfao-technologies Burkina |url=http://www.cfao-technologies.com/fr/filiales/cfao-technologies-burkina |site=cfao-technologies.com |date=25 janvier 2017 |consulté le=25 janvier 2017}}.</ref> ont été mis en place pour développer les TIC<ref>{{Lien web |titre=ANPTIC Burkina |url=http://www.anptic.gov.bf |site=anptic.gov.bf |date=25 janvier 2017 |consulté le=25 janvier 2017}}.</ref>. == Infrastructures et transports == === Réseau routier === Le réseau routier inventorié du Burkina Faso a une longueur totale de {{unité|61367 km}} dont {{unité|15272 km}} sont classés. * Le réseau classé a fait l'objet d'une classification administrative et d'une classification technique. Cependant la majeure partie n'est pas bitumée mais en terre (souvent en [[latérite]] qui soulève beaucoup de poussière rouge au passage des véhicules). * Le réseau non classé est constitué de pistes rurales. {| class="wikitable centre" |+Linéaires du réseau par classe administrative et par standard d'aménagement<ref>Les chiffres sont de 2006</ref>{{Référence nécessaire||date=juillet 2018}} !scope=col| Type de routes !!scope=col| Routes bitumées (RB) !! scope=col| Routes en terre !! scope=col| Pistes en terre !! scope=col| Total |- | Routes nationales || {{formatnum:3483}} || {{formatnum:2447}} || 567 ||{{formatnum:6697}} |- | Routes régionales || 90 || {{formatnum:2345}} ||{{formatnum:1156}}||{{formatnum:3581}} |- | Routes départementales || 46 || {{formatnum:4243}} || 705 ||{{formatnum:4994}} |- | Pistes rurales || 0 || 0 ||{{formatnum:46095}}||{{formatnum:46095}} |- | Total || {{formatnum:3617}} || {{formatnum:9035}} || {{formatnum:48523}} ||{{formatnum:61367}} |} === Voies ferrées === Le Burkina Faso dispose d'un seul corridor ferroviaire qui le relie au port d'Abidjan en [[Côte d'Ivoire]], c'est la liaison [[Kaya (Burkina Faso)|Kaya]] – [[Abidjan]], longue de {{unité|1252 km}} et répartie quasiment à longueur égale dans les deux pays. Pour la partie au Burkina Faso, la ligne [[Kaya (Burkina Faso)|Kaya]] – [[Niangoloko]] (à la frontière de la Côte d'Ivoire : {{unité|622 km}}) est elle-même divisée en deux sections : * [[Ouagadougou]] – [[Bobo-Dioulasso]] – [[Toussiana (département)|Toussiana]] – [[Banfora]] – [[Niangoloko]] : {{unité|517 km}} ; * [[Ouagadougou]] – [[Kaya (Burkina Faso)|Kaya]] : {{unité|102 km}}. Cette ligne ferroviaire est à écartement métrique et en voie unique sur la presque totalité de sa longueur. La charge maximum à l'essieu est de {{unité|17 tonnes}} et la vitesse d'exploitation est de {{unité|50 km/h}} pour les trains de passagers et de {{unité|30 km/h}} pour les trains de transport de marchandises. === Aéroports === Le pays compte 2 aéroports et des aérodromes, dont seulement un aéroport international, l'[[aéroport international de Ouagadougou]] (qui est un des deux seuls, avec l'[[aéroport de Bobo-Dioulasso]] depuis 2007, à posséder des pistes goudronnées). Le futur aéroport international - Donsin - en construction depuis début 2010 est situé à {{unité|35|kilomètres}} de Ouagadougou. Il aura une capacité d'accueil de près d'un million de passagers. L'aérogare sera opérationnelle d'ici 2024<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Aéroport de Donsin : L’aérogare opérationnel en 2024 |url=https://faso7.com/2021/07/09/aeroport-de-donsin-laerogare-operationnel-en-2024/ |site=Faso7 |date=2021-07-09 |consulté le=2021-08-29}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Burkina Faso|commons titre=le Burkina Faso}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=Benoit Beucher |titre=Manger le pouvoir au Burkina Faso : la noblesse mossi à l'épreuve de l'histoire |éditeur=Karthala |année=2017 |isbn=978-2-8111-1693-4 |isbn2=2-8111-1693-1 |oclc=981943284}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Jean Billeter]] |titre=Les anciens dieux blancs de la brousse |éditeur=Fayard |date=2011 |isbn=978-2-213-66190-2 |isbn2=2-213-66190-1 |oclc=750364380}} ==== Populations ==== * {{Ouvrage |auteur1=Richard Kuba |auteur2=Carola Lentz |auteur3=Claude Nurukyor Somda |titre=Histoire du peuplement et relations interethniques au Burkina Faso |lieu=Paris |éditeur=Karthala |année=2004 |pages totales=296 |isbn=2-84586-459-0}}. *{{Article |auteur1=Christian Santoir |auteur2=Germain Guiré |titre=Bibliographie des Peuls du Burkina Faso |périodique=IRD |date=septembre 2000 |lire en ligne=http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers19-04/010054909.pdf}} ==== Histoire ==== *{{Ouvrage |auteur1=Roger Bila Kaboré |titre=Histoire politique du Burkina Faso, 1919-2000 |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=2002 |pages totales=667 |isbn=2747521540}}. *{{Ouvrage |auteur1=Jeanne-Marie Kambou-Ferrand |titre=Peuples voltaïques et conquête coloniale, 1885-1914 : le Burkina Faso |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=2000 |pages totales=480 |isbn=2738415733}}. * {{Ouvrage |auteur1=Jean-Baptiste Kiéthéga |titre=L'Or de la Volta noire : Archéologie et Histoire de l'exploitation traditionnelle - Région de Poura, Haute-Volta |lieu=Paris |éditeur=Karthala |année=2000 |pages totales=247 |isbn=2865370887}}. * {{Ouvrage |auteur1=Bruno Jaffré |titre=Burkina Faso - Les années Sankara, de la Révolution à la rrectification |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=1989 |pages totales=332 |isbn=2-7384-5967-6}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Jaffré|titre=L'insurrection inachevée|sous-titre=Burkina Faso 2014|lieu=Paris|éditeur=Syllepse|date=2019|pages totales=316|isbn=9782849507773}} * {{Ouvrage |auteur1=Yénouyaba Georges Madiéga |auteur2=Oumarou Nao |titre=Burkina Faso. Cent ans d'histoire, 1895-1995 |lieu=Paris |éditeur=Karthala |année=2003 |pages totales=2206 |isbn=2-84586-431-0}}. * {{Ouvrage |auteur1=Jean-Yves Marchal |titre=Chronique d'un cercle de l'AOF : recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute-Volta) 1908-1941 |lieu=Paris |éditeur=[[Institut de recherche pour le développement|ORSTOM]] |année=1980 |pages totales=215 |isbn=2-7099-0581-7}}. * {{Ouvrage |auteur1=Annie Merlet |nom1=Merlet, Annie. |nom2=Chanoine, Lieutenant. |titre=Textes anciens sur le Burkina (1853-1897) |éditeur=Sépia |date=1995 |isbn=2-907888-73-0 |isbn2=978-2-907888-73-8 |oclc=35791373 |consulté le=2020-07-18}}. * {{Ouvrage |auteur1=Antoine Kalo Millogo |auteur2=Lassina Koté |auteur3=Robert Vernet |titre=Éléments d'archéologie ouest-africaine. 1, Burkina Faso |éditeur=Sépia |année=2001 |pages totales=69 |isbn=2842800532}}. * {{Ouvrage |auteur1=G. Nassa |auteur2=Y. G. Madiéga |titre=La Haute-Volta coloniale, témoignages, recherches, regards |lieu=Paris |éditeur=Khartala |année=1995 |pages totales=640 |isbn=2-86537-480-7}}. * {{Ouvrage |auteur1=Jean Audouin |titre=L'islam en Haute-Volta à l'époque coloniale |éditeur=L'Harmattan. 1975 |pages totales=199 |isbn=2-85802-058-2}} ==== Géographie ==== *{{Ouvrage |titre=Carte routière du Burkina Faso |éditeur=Institut géographique national |asin=B00005QP49}}. === Articles connexes === * [[Histoire du Burkina Faso]] * [[Politique au Burkina Faso]] * [[Culture du Burkina Faso]] * [[Forces armées du Burkina Faso]] * [[Alfred Ki-Zerbo]] * [[Droits LGBT au Burkina Faso]] === Liens externes === {{Liens}} * {{Lien web |titre=Portail officiel du gouvernement du Burkina |url=http://www.gouvernement.gov.bf/ |site=Gouvernement.gov.bf}} * {{Lien web |titre=Cartes du Burkina Faso |url=http://www.lib.utexas.edu/maps/burkina_faso.html |site=lib.utexas.edu |éditeur=University of Texas Libraries}} {{Palette|Burkina Faso|Pays d'Afrique|Pays d'Afrique et organisations africaines|Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest|Francophonie|Organisation de la coopération islamique}} {{Portail|Burkina Faso|Afrique|langue française et francophonie}} [[Catégorie:Burkina Faso|*]] [[Catégorie:Afrique de l'Ouest]] [[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] [[Catégorie:Fondation en 1960]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bob%20Black
Bob Black
{{Voir homonymes|Black}} {{Infobox Biographie2}} '''Bob Black''', né à [[Détroit (Michigan)|Détroit]] le {{date|4|janvier|1951}}, est un [[anarchisme|anarchiste]] américain, principalement connu pour son livre ''[[L'Abolition du travail]]''. == Brève biographie == Diplômé en [[sciences sociales]] et en [[droit]], Bob Black formera, de [[1977]] à [[1983]], à peu près seul, la « Dernière [[Internationale situationniste|Internationale]] », consacrée à la production d'affiches à tendance [[anarchisme|anarchiste]]/[[situationnisme|situationniste]]/absurdiste. == Œuvre == Bob Black a écrit des articles et des essais dans des centaines de petits périodiques, mais aussi dans le ''[[Wall Street Journal]]'', le ''Village Voice'', ''Semiotext(e)'', ''Re-Search''. Il collabore régulièrement au journal américain ''Anarchy, a Journal, a Desire Armed''. Son livre, ''[[L'Abolition du travail]]'' (ou ''Travailler, moi ? Jamais !''), de [[1985]], a été traduit dans sept langues, en particulier pour la première fois en français dans la revue ''Interrogations'' en [[1990]]. Il y définit en quoi le travail est un crime contre l’humanité en lui-même ou à travers ses conséquences. Pour l’abolir, il propose une révolution ludique : « Les employés, enrégimentés toute leur vie, happés par le travail au sortir de l’école et mis entre parenthèses par leur famille à l’âge préscolaire puis à celui de l’hospice, sont accoutumés à la hiérarchie et psychologiquement réduits en esclavage. Leur aptitude à l’autonomie est si atrophiée que leur peur de la liberté est la moins irrationnelle de leurs nombreuses phobies. »<ref>''L'Abolition du travail - Partie 3 - L'esclavage volontaire'', [http://sortirdutravail.org/ressources/textes/labolition-du-travail-partie-3 texte intégral].</ref> Il a participé aussi à l'édition de deux [[anthologie]]s, l'une de {{citation|divagations}} ([[1989]]), l'autre de diatribes contre le [[Travail (économie)|travail]] ([[1990]]). Il a publié, en [[2002]], ''Anarchy after Leftism''. === Ouvrages originaux en anglais === * {{ouvrage|titre=The Abolition of Work|éditeur=Loompanics Unlimited|année=1985}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Bob Black|titre=The Abolition of Work|éditeur=Loompanics Unlimited|année=1985|pages totales=168|isbn=978-0915179411|consulté le=21 avril 2014}}.</ref>. * {{ouvrage|titre=Friendly Fire|éditeur=New Autonomy Series|année=1990}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Bob Black|titre=Friendly Fire|éditeur=New Autonomy Series|année=1990|pages totales=282|isbn=978-0936756899|consulté le=21 avril 2014}}.</ref>. * {{ouvrage|titre=Beneath the Underground|éditeur=Feral House|année=1994}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Bob Black|titre=Beneath the Underground|éditeur=Feral House|année=1994|pages totales=190|isbn=978-0922915217|consulté le=21 avril 2014}}.</ref>. * {{ouvrage|titre=Anarchy After Leftism|éditeur=CAL Press|année=1997}}<ref>{{ouvrage|langue=en|auteur1=Bob Black|titre=Anarchy After Leftism|éditeur=CAL Press|année=1997|pages totales=178|isbn=978-1890532000|consulté le=21 avril 2014}}.</ref>. === Ouvrages traduits en français === * {{Ouvrage |traducteur=[[Julius Van Daal]] |titre=Travailler, moi ? Jamais ! |éditeur=[[L'Esprit frappeur]] |année=2005 |lire en ligne=http://kropot.free.fr/black-travailler.htm}}<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur1=Bob Black|titre=Travailler, moi ? Jamais !|titre original=The Abolition of Work|éditeur=[[L'Esprit frappeur]]|année=2005|pages totales=45|isbn=978-2844052216|consulté le=21 avril 2014}}</ref> * {{ouvrage|titre=Thèses sur le Groucho marxisme et autres textes|éditeur=[[L'Esprit frappeur]]|année=1998}}<ref>{{ouvrage|langue=fr|auteur1=Bob Black|titre=Thèses sur le Groucho marxisme et autres textes|éditeur=[[L'Esprit frappeur]]|année=1998|pages totales=61|isbn=978-2844050465|consulté le=21 avril 2014}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Liens externes === {{Autres projets | wikisource = auteur:Bob Black |wikiquote = Bob Black }} * {{en}} Bob Black [http://www.spunk.org/library/writers/black/ textes]. * {{en}} [http://www.inspiracy.com/black/ D'autres textes en anglais de Black]. * Bob Black, [http://jccabanel.free.fr/th_lanarchisme_et_autres_entraves_a_lanarchie.htm L'anarchisme et autres entraves à l'anarchie]. * {{Autorité}} {{portail|société|anarchisme}} {{DEFAULTSORT:Black, Bob}} [[Catégorie:Anarchiste américain]] [[Catégorie:Naissance à Détroit (Michigan)]] [[Catégorie:Naissance en janvier 1951]] [[Catégorie:Écrivain américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain américain du XXIe siècle]] [[Catégorie:Écrivain libertaire]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Breton
Breton
{{Autre4|la langue bretonne}}{{Infobox Langue |nom =Breton |nomnatif =''Brezhoneg'' |pays =[[France]] |région =[[Bretagne]] |locuteurs ={{nombre|207000}} sur les cinq départements de la [[Bretagne historique]] en [[2018]]<ref name="chif.clé.">{{Lien web|prénom1=Pascale|nom1=Wakeford|titre=Étude sur les langues de Bretagne|url=https://www.bretagne.bzh/app/uploads/Etude-sur-les-langues-de-bretagne.pdf|site=bretagne.bzh|éditeur=TMO régions|date=2018-10-06|format électronique=pdf|consulté le=2021-09-02}}.</ref> {{nombre|16000}} en région [[Île-de-France]] en 2007<ref>[http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_paragraphe/fichier/206fichier.pdf Diagnostic de la langue bretonne en Île-de-France.] Sur le site www.ofis-bzh.org.</ref> |nomlocuteurs =bretonnants, brittophones |typologie ={{SVO}} + {{V2}}, {{langue flexionnelle}}, {{langue accusative}}, {{langue à accent d'intensité}} |couleurfamille =mediumseagreen |famille ={{Hiérarchie|brittonique|breton}} |langueofficielle= |officielle = |académie =[[Office public de la langue bretonne]] (''{{Langue|br|Ofis publik ar Brezhoneg}}'') |iso1 =br |iso2 =bre |iso3 =bre |type =vivante |étendue =individuelle |iso5 = |ietf =br |lingua =50-ABB-b |wals =bre |glottolog =bret1244 |carte =Breton dialectes3.png |légende carte =Carte des dialectes bretons. |échantillon = Article premier de la ''[http://www.un.org/en/documents/udhr/#a1 Déclaration universelle des droits de l'homme]'' ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français]) : <br /> '''Mellad kentañ''' ''Dieub ha par en o dellezegezh hag o gwirioù eo ganet an holl dud. Poell ha skiant zo dezho ha dleout a reont bevañ an eil gant egile en ur spered a genvreudeuriezh.'' |nomfamille = |naissance = |période = |mort = |languefille = |typelangueconstruite= }} Le '''breton''' (en breton : {{langue|br|'''brezhoneg'''}}, souvent prononcé : {{MSAPI|/breˈzõːnɛk/}} ou {{MSAPI|/bʁeˈzõːnək/}} dans les dialectes majoritaires [[KLT]], {{MSAPI|/ˈbrəhõ̝nək/}} ou {{MSAPI|/br̩ˈtõ̝/}} dans certains parlers [[vannetais]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Le Dû|titre=Nouvel atlas linguistique de Basse-Bretagne|éditeur=CRBC / UBO|lieu=Brest|année=2001|passage=carte 454|isbn=2-901737-49-8}}</ref>) est une [[langue celtique]] parlée par {{nombre|207000|personnes}} en [[Bretagne]] en 2018. Ses locuteurs sont des ''brittophones'' ou ''bretonnants''. [[File:Huelgoat Chaos mill.jpg|thumb|Moulin du Chaos de Huelgoat.]] Le breton appartient au groupe des [[langues celtiques]] [[langues brittoniques|brittoniques]]. Il est apparenté au [[cornique]] et au [[gallois]], langues parlées au [[Royaume-Uni]], bien que plus proche de la première. Le breton est reconnu comme [[langues régionales ou minoritaires de France|langue régionale ou minoritaire de France]] et depuis 2004, comme langue de la [[région Bretagne]], aux côtés du [[français]] et du [[gallo]] par le [[conseil régional de Bretagne|conseil régional]]. Il est classé comme « langue sérieusement en danger » selon l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]]<ref name="UNESCO_Atlas">UNESCO [http://www.unesco.org/languages-atlas/fr/atlasmap.html ''Atlas des langues en danger du monde''], 2009.</ref>. Sa pratique traditionnelle est majoritairement concentrée dans l'ouest de la péninsule, au-delà d'une ligne allant de [[Plouha]] au nord jusqu'au pays de [[Muzillac]] au sud<ref>[http://ec.europa.eu/education/languages/archive/languages/langmin/euromosaic/fr3_fr.html Étude Euromosaic de la Commission européenne]</ref>. Au {{s-|X}}, le breton était pourtant parlé à {{unité|20 km}} de Rennes<ref>Par exemple l'écriture du ''uu'' en ''gu'' (Guichen) démontre que le breton était parlé au {{s-|X}}. La terminaison du nom d'une paroisse en ''-ac'' signifie que la commune parlait breton au {{s-|IX}}, en ''-euc'' au {{s-|XI}}, comme Pleugueuneuc.</ref>. La région brittophone de l'ouest de la péninsule correspond à la [[Basse-Bretagne]], appellation qui tend toutefois à s'estomper depuis les années {{date-|1950}}. Selon le sondage TMO pour la [[région Bretagne]] réalisé en {{date-|2018}}, il y aurait environ {{nombre|207000|locuteurs}} actifs de plus de {{unité|15 ans}}<ref>[https://www.brezhoweb.bzh/Fr/Les-chiffres-enquete-sur-langue-bretonne-munud-breizh_fiche_2262.html Les chiffres de l'enquête sur la langue bretonne], ''[[Brezhoweb]]'', 25 octobre 2018</ref> dans les cinq départements de la [[Bretagne historique]], dont 51 % dans le [[Finistère]], ce qui représente au total 5,5 % de la [[Bretons|population bretonne]]<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|titre=Langues de Bretagne : combien de locuteurs et quelles attentes ?|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/langues-bretagne-combien-locuteurs-quelles-attentes-1553008.html|site=France 3 Bretagne|date=05/10/2018|consulté le=2019-03-15}}.</ref>. Le breton est après le [[français]] la première langue parlée dans la [[région Bretagne|région de la Bretagne]]<ref name=":0" />. Depuis les années {{date-|1980}}, il n'est plus attesté de brittophone [[monolinguisme|monolingue]]. La langue bretonne, qui avait décliné au {{s-|XX}}, connaît depuis les années {{date-|2000}} un certain [[revitalisation linguistique|regain]] sous sa forme unifiée. {{langue|br|[[Ya d'ar brezhoneg]]}}, ou ''Oui à la langue bretonne'' en breton, est une campagne de promotion et de revitalisation de la langue créée par l'[[Office public de la langue bretonne]] en {{date-|2001}}. Cet office, ''{{langue|br|Ofis publik ar brezhoneg}}'' en breton, a pour charge de promouvoir la langue et de traiter les questions s'y rapportant. Le breton est de plus en plus présent dans toute la Bretagne, notamment dans la signalisation des rues et des municipalités, mais aussi à la télévision et dans l'enseignement. En effet, les écoles [[écoles Diwan|Diwan]], qui dispensent des cours en breton, ont permis cet essor en accueillant {{unité|4242 élèves}} en {{date-|2016}}. Au sein des écoles publiques, les classes bilingues breton-français existent depuis la rentrée {{date-|1982}}, et accueillent {{unité|9 583 élèves}} en {{date-|2020}}. La prononciation, le vocabulaire et d'autres aspects de la forme sous laquelle la langue devrait être conservée dans le monde contemporain sont des objets de [[controverses sur le breton|controverse]]. Certains sont partisans d'un breton ''populaire'', d'autres d'une langue ''purifiée'' n’utilisant pas ou très peu d’emprunts aux [[langues romanes]] comme le [[gallo]], voire plus récemment le français. Ces controverses portent aussi sur l’écriture de la langue et l'intégration de la diversité dialectale du breton. L'orthographe officielle du breton est le ''{{langue|br|[[orthographe du breton|peurunvan]]}}''<ref>Signifiant ''tout à fait unifié'' en breton.</ref>. == Histoire == {{article général|Politique linguistique de la France}} [[Fichier:Britonia6hcentury.png|thumb|175px|La communauté de [[langue brittonique]] vers le {{s-|VI}}. Il n'y a pas de trace écrite, ni même un témoignage indirect de l'utilisation du brittonique en Espagne]] Le breton est une [[langue celtique]] de la [[Langues brittoniques|branche brittonique]], en cela proche du [[gallois]] et plus encore du [[cornique]]<ref>{{lien web|site=Bécédia|titre=Les origines de la langue bretonne|url=http://bcd.bzh/becedia/fr/les-origines-de-la-langue-bretonne}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|site=Bretania.bzh|titre=Les origines de la langue bretonne|url=http://www.bretania.bzh/EXPLOITATION/Bretania/doc/IFD/IFD_REFDOC_0001503|brisé le = 2024-02-08}}.</ref>. Son histoire en [[Bretagne|Bretagne « continentale »]] commence à la fin de l’[[Antiquité]] et la langue s’y implante autour du {{Ve siècle}} à la faveur des [[Émigration bretonne en Armorique|migrations de populations bretonnes vers la péninsule armoricaine]]. Du fait de sa proximité immédiate avec le [[Gallo-roman (langue)|roman]], puis le [[gallo]] et le [[français]], la langue bretonne a intégré au fil des siècles de nombreux mots d'origine latine<ref>{{lien web|site=devri.bzh|titre=Devri, le dictionnaire diachronique breton|url=http://devri.bzh/}}.</ref>. Certains termes aujourd'hui jugés fautifs ou considérés comme de récents emprunts à la langue française sont ainsi utilisés en breton depuis très longtemps. C'est notamment le cas pour les termes ''partout'' (« partout »), déjà relevé en 1575<ref>{{lien web|site=devri.bzh|titre=Entrée "Partout" sur Devri, le dictionnaire diachronique breton|url=http://devri.bzh/recherche/?q=partout&submit=}}.</ref> et ''langaj'' (« langage »), signalé sur le ''[[Catholicon (dictionnaire trilingue)|Catholicon]]'' en 1499<ref>{{lien web|site=devri.bzh|titre=Entrée "Langaj" sur Devri, le dictionnaire diachronique breton|url=http://devri.bzh/dictionnaire/l/langaj/}}.</ref>. Le breton est généralement scindé en trois phases historiques : * le [[vieux breton]], du {{s mini-|V|e}} au {{s-|XI}} ; * le [[moyen breton]], du {{s mini-|XII|e}} au {{s-|XVI}} ; * le breton moderne, du {{s mini-|XVII|e}} à nos jours<ref name="lg.brt.origine">{{fr}} [http://www.genealogie22.org/09_documentation/breton/breton.html La langue bretonne, origine.] sur le site genealogie22.org, consulté le 12 avril 2010.</ref>. Cette langue est traditionnellement parlée dans la partie occidentale de la [[Bretagne]] (ou [[Basse-Bretagne]]) à partir d'une ligne allant de [[Saint-Brieuc]] (au nord) au pays de [[Guérande]] (au sud)<ref>[http://ec.europa.eu/education/languages/archive/languages/langmin/euromosaic/fr3_fr.html Étude Euromosaic de la Commission européenne.]</ref>. === Antiquité === {{Article détaillé|Langue brittonique|Armorique au Haut Moyen Âge|Émigration bretonne en Armorique|Bretons continentaux}} Sous l'[[Empire romain]], le [[brittonique]] dont est issu le breton, était parlé dans la [[Bretagne (province romaine)|province romaine de Britannia]], soit à l'ouest des [[Pennines]] environ jusqu'à la [[Clyde (Écosse)|Clyde]] (rivière de [[Glasgow]]), le [[latin]] n'ayant pas remplacé la [[langue vernaculaire]]. C'est dans ce breton qu’écrivent les poètes [[Aneurin]] et [[Taliesin]] dans les [[Royaume de Strathclyde|royaumes bretons]] du sud de l'[[Écosse]] actuelle. Au {{s-|XIX}} en France, on commence à appeler cette langue le ''brittonique'' pour le distinguer du breton [[Armorique|armoricain]]. Ce terme désigne aussi la langue bretonne avant le {{s-|VII}}. Avec le [[déclin de l'Empire romain d'Occident]], des communautés entières de [[Britto-Romains]] émigrent dans une partie de l'[[Armorique]] depuis les régions de l’ouest de la [[Bretagne insulaire]] (aujourd’hui appelée « [[Grande-Bretagne]] »), surtout depuis le [[Devon (comté)|Devon]] et la [[Cornouailles]]. Ces émigrants apportent avec eux leur culture, leur organisation et leur langue et se mélangent à la population [[Culture gallo-romaine|gallo-romaine]] d'Armorique. Certains historiens, comme [[Léon Fleuriot]] dans son ouvrage ''Les Origines de la Bretagne : l'émigration'' (1980), se fondant sur [[Jules César|César]] et [[Tacite]], ont proposé une proximité du breton avec le [[Gaulois (langue)|gaulois]]. Dans les [[années 1950]], le [[François Falc'hun|chanoine Falc'hun]] avança que le breton aurait bénéficié d’un apport du [[Gaulois (langue)|gaulois]]. Pour lui, ceci expliquerait la principale différence du [[vannetais]] avec les autres dialectes bretons, à savoir l'accent sur la finale des mots et non la pénultième. Son premier argument consistait en la persistance du gaulois chez les [[Arvernes]] jusqu'à une époque tardive, ce qui lui faisait supposer qu’il devait en être de même en Armorique. Cette hypothèse a été contestée entre autres par [[Kenneth Jackson]] dans son ouvrage sur l’histoire de la langue bretonne en [[1969]], et elle est aujourd’hui rejetée par les spécialistes. Ce dernier a par ailleurs utilisé l{{'}}''[[Atlas linguistique de Basse-Bretagne|Atlas linguistique de basse-Bretagne]]'', de [[Pierre Le Roux (linguiste)|Pierre Le Roux]], afin de mettre en évidence le rôle des routes dans la diffusion des influences depuis le [[Kreiz Breizh|centre-Bretagne]]. On sait aujourd’hui que : * le [[KLT]] (voir l’article ou les explications plus bas) comme le [[gallois]] sont accentués sur la [[pénultième]]<ref>dans le dialecte du [[goëlo]], généralement rattaché au [[Breton trégorrois|trégorrois]], l'accent tonique est généralement placé sur le [[radical (linguistique)|radical]]</ref> ; * le [[vieil irlandais]] était accentué sur la première syllabe ; * le [[Gaulois (langue)|gaulois]] était accentué sur l’antépénultième, l’initiale ou la finale. Cette diversité de la position de l’accent tonique dans les [[langues celtiques]] interdirait toute supposition sur la place de l’accent en vieux celtique et ne permettrait pas d’expliquer par un substrat gaulois les spécificités du vannetais<ref>Voir la Préface de [[Léon Fleuriot]] dans ''Chants traditionnels du vannetais'' de Jean-Louis Larboulette (1879-1951), Collecte de 1902/1905, avec préface, Dastum bro Ereg, 2005, tiré de ''L’Importance du dialecte de Vannes pour l’étude diachronique et comparative du breton armoricain'' où il conclut par « l’importance romane très intense sur ce dialecte » et la « survivance dans ce dialecte de traits du breton ancien ».</ref>. Par contre, la romanisation semble avoir été bien plus avancée dans le vannetais, où les vestiges gallo-romains sont bien plus nombreux que dans le reste de la Bretagne. * Les [[Vénètes]] armoricains constituaient un peuple gaulois, qui au {{-s-|I|er}} résidait dans l'actuel département du Morbihan et a donné son nom à la ville de [[Vannes]] (''Gwened'' en breton). Il est essentiellement connu à travers les mentions de Jules César dans ses ''[[Commentaires sur la Guerre des Gaules]]''. [[Fichier:W1495-Crach_Lomarec_StAndre_1606_SarcophageWarocVII°_81150.JPG|thumb|[[Inscription de Lomarec|Inscription « IRHA EMA * IN RI »]] (« ici est enterré le roi ») remontant au {{s|VI}} dans la Chapelle Saint-André de Lomarec à [[Crach]]. Ce serait la plus ancienne inscription en breton (après l'important bloc de granit à [[Gomené]] gravé « CED PARTH SO » (« partie donnée ceci »)<ref>{{Ouvrage|langue=Français|prénom1=Catherine|nom1=Bizien-Jaglin|prénom2=Patrick|nom2=Gallou|prénom3=Hervé|nom3=Kerébel|titre=Carte archéologique de la Gaule|sous-titre=Côtes-d'Armor|passage=154|lieu=Paris|éditeur=Académie des Inscriptions et Belles Lettres|année=2002|pages totales=410|isbn=978-2-87754-080-3|isbn10=2-87754-080-4|lccn=2007459546|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W3GdGS5nyzQC&pg=PA154&lpg=PA154&dq=ced+parth+so&source=bl&ots=xj0samEkfs&sig=lYRNHwOnSMoA_1NBCqyLRh6pPOo&hl=fr&ei=SiJPTci2LIeAhAfp4u37Dg&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBoQ6AEwAA#v=onepage&q=ced%20parth%20so&f=false|consulté le=21 janvier 2020}}</ref>.]] De plus, la [[palatalisation]] de /k/ et /g/ est un phénomène inhérent au bas-latin des {{s2-|II|III}}, donc avant les premières immigrations bretonnes. Enfin, le vannetais et le [[Breton cornouaillais|bas-cornouaillais]] ont effectué plus d’emprunts au roman que les autres dialectes, surtout le long de la route [[Vannes]]-[[Quimper]]. L'accentuation du vannetais aurait été celle du [[Vieux breton|vieux-breton]] dans son ensemble. Son maintien ne peut cependant être dû en tout à l’influence romane, puisque les [[langues romanes]] privilégient les [[paroxyton]]s, c’est-à-dire les mots accentués sur l’avant-dernière syllabe<ref>Le français, qui accentue la dernière syllabe, fait exception parmi les langues romanes.</ref> === Haut Moyen Âge === À la suite de la [[bataille de Jengland]] ([[851]]), la Bretagne s'agrège les [[Marches de Bretagne]], comprenant notamment [[Nantes]] et [[Rennes]]. Ces villes romanes exerceront une influence notable dans le recul du breton parmi l’élite bretonne : dès le haut Moyen Âge, le roman de l'Ouest (ancêtre du [[gallo]] actuel) tend à remplacer le breton dans l’administration ducale et le dernier [[Duché de Bretagne|duc de Bretagne]] à parler breton est supposé être [[Alain IV de Bretagne|Alain IV Fergent]] (mort en [[1119]])<ref name="lg.brt.origine"/>. Les archives sont muettes sur l'usage ou non de cette langue par les ducs suivants. === Moyen Âge === {{Article détaillé|Histoire de la Bretagne}} C’est à cette époque que le breton est devenu une langue propre à la Bretagne armoricaine. Il a été étudié par [[Léon Fleuriot]] dans sa grammaire et son dictionnaire du vieux-breton. On distingue : * le [[vieux breton]], du {{s mini|VII|e}} au {{s|XI}}. * le [[moyen breton]], de la fin du {{s|XI}} à la fin du {{s|XVI}}. De la littérature de cette époque nous est parvenue, principalement de la poésie et du théâtre, pour la plus grande part d’inspiration religieuse. Des termes et des noms propres en breton apparaissent dans les textes de la [[matière de Bretagne]] et les [[lai breton|lais bretons]] de [[Marie de France (poétesse)|Marie de France]]. [[File:Toponymes bretons map-fr.svg|thumb|Carte montrant l'extension maximum des toponymes en breton.]]Vers l’[[an 1000]], en suivant la frontière des toponymes signifiant monastère : [[Mouster]], [[Monterblanc|Monter]], [[Montoir-de-Bretagne|Montoir]] (établis dans une localité à l’époque bretonnante) qui s’opposent au toponyme moutiers (établis dans une localité à l’époque de langue romane), on s’aperçoit que le breton était usité dans à peu près les trois départements du [[Morbihan]], du [[Finistère]], [[Côtes-d'Armor]], une petite partie de celui d'[[Ille-et-Vilaine]] et le [[Guérande|pays Guérandais]] dans la [[Loire-Atlantique]]. * Au {{s|XIV}}, le breton était parlé à l’est de [[Loudéac]], à [[Plémet]] (en [[1350]] à l’occasion du jugement de [[canonisation]] de [[Yves Hélory de Kermartin|saint Yves]], un interprète était originaire de cette paroisse). * En [[1499]], le chevalier [[Allemagne|allemand]] [[Arnold von Harff]] met par écrit quelques phrases de breton entendues à [[Nantes]]. Jusqu’au {{s|XII}}, il resta le parler<!-- c’est le nom commun, terminé en -er --> des élites de l’État breton, il ne fut ensuite plus que celui du peuple de Bretagne occidentale ou [[Basse-Bretagne]] (en breton ''{{langue|br|Breizh Izel}}'') quand successivement la noblesse, puis la bourgeoisie, bretonnes<!-- laissez au pluriel : noblesse + bourgeoisie bretonneS --> se francisèrent en passant du latin au français. Pour l’écrit, le [[duché de Bretagne]] employa le [[latin]] puis le français au {{s|XV}}. Voir aussi : [[langue en Loire-Atlantique]] et [[breton de Batz-sur-Mer]] === Politique linguistique des ducs de Bretagne === Dès la fin du {{s-|XIII}} et bien avant la [[Union de la Bretagne à la France|réunion du duché de Bretagne au royaume de France]], l'administration ducale abandonna le latin au profit du français, sans passer par le breton. Jusqu'au {{s-|XIII}}, les actes administratifs et juridiques sont rédigés en latin, puis le français concurrence le latin dans les actes de la chancellerie, avant de le remplacer définitivement<ref name="Cartulaire_1">Un seul passage rédigé en vieux breton a été relevé parmi les textes anciens, dans un acte du [[Cartulaire de Redon]], les contractants fixent les clauses du contrat en latin mais détaillent les limites du bien-fonds en breton {{Lien brisé|url=http://www.chd.univ-rennes1.fr/Chercheurs/SoleilS/Villers-Cotter%C3%AAts.pdf}}</ref>{{,}}<ref name="Cartulaire_2">''Histoire de la langue bretonne'', {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=FJz7qWog5BsC&pg=PA26}}, {{p.|26}}</ref>. L'historien [[Jean Kerhervé]] affirme n'avoir jamais retrouvé au cours de ses dépouillements d'archives un quelconque document financier en breton<ref name="Prigent_p63">Christiane Prigent, ''Pouvoir ducal, religion et production artistique en Basse-Bretagne de 1350 à 1575'', {{lire en ligne|url=https://books.google.be/books?id=V0jG3xoxIDsC&pg=PA61}}, {{p.|63}}</ref>. Par ailleurs, aucun des derniers ducs de Bretagne ne s'exprima officiellement en breton, et leur effort de centralisation s'appuyait exclusivement sur l'utilisation du français<ref name="Prigent_p63"/>. Ainsi, [[Charles de Blois]] ([[1341]]-[[1364]]) devait-il recourir aux services d'un interprète lorsqu'il devait s'adresser à ses sujets de [[Basse-Bretagne]]<ref name="Prigent_p63"/>. Mais il est vrai que ce prince français devenu duc par mariage était né a [[Blois]]. Si la diplomatique bretonne était rédigée en langues romanes, on ne sait rien des langues parlées par les ducs et princes bretons dans la sphère privée. Ceux qui avaient longtemps résidé dans des villes bretonnantes ([[Guingamp]], [[Hennebont]], [[Vannes]]...) pouvaient-ils ignorer la [[langue vernaculaire]] ? Terminé en [[1464]], le ''[[Catholicon (dictionnaire)|Catholicon]]'' de [[Jehan Lagadeuc]], dictionnaire trilingue breton-français-latin, est à la fois le premier dictionnaire breton, le premier dictionnaire français et le premier dictionnaire trilingue. === Politique linguistique des rois de France === [[Fichier:Frontière linguistique du breton map-fr.svg|thumb|Évolution de la langue bretonne du Moyen Âge à l'époque contemporaine.]] Après l'[[Union de la Bretagne à la France|union du duché à la France]], l’Ancien Régime, faisant peu de cas des langues locales, accepta le breton comme il était : essentiellement une langue vernaculaire et utilisée pour le culte. Cependant l'usage du français fut imposé dans l’administration, suivant l’[[ordonnance de Villers-Cotterêts]], qui prescrivait l’emploi du français dans les cours de justice et les actes officiels. Mais cette imposition fut de portée symbolique, car le [[duché de Bretagne]] avait abandonné le [[latin]] pour le [[français]] comme langue administrative plus d’un siècle avant le [[royaume de France]]<ref name="Cartulaire_1"/>{{,}}<ref name="Cartulaire_2"/>. === Politique linguistique pendant la Révolution === En [[1790]], l’[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] commence par faire traduire dans toutes les langues régionales les lois et décrets, avant d’abandonner cet effort trop coûteux<ref>Jacques Leclerc, ''Histoire du français'', chapitre [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s8_Revolution1789.htm la Révolution française et la langue nationale], dernière modification le 7 octobre 2008, consulté le 2 avril 2009</ref>. En [[1794]], [[Bertrand Barère|Barère]] effectue une présentation au [[Comité de salut public]] de son « ''rapport sur les idiomes'' », dans lequel il déclarait que {{Citation|''le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton''}} (Le [[fédéralisme (Révolution française)|fédéralisme]] étant présenté par ce [[Comité de salut public|Comité]] comme ennemi de la ''« République une et indivisible »''<ref>Déclaration du [[Comité de salut public]] ''«Dans une République une et indivisible, la langue doit être une. C’est un fédéralisme que la variété des dialectes […], il faut le briser entièrement.»'' [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s8_Revolution1789.htm histoire du français, chapitre 8]</ref>). {{Citation bloc|Je commence par le bas-breton. (...) Là, l'ignorance perpétue le joug imposé par les prêtres et les nobles (...). Les habitans des campagnes n'entendent que le bas-breton ; c'est avec cet instrument barbare que les prêtres et les intrigans les tiennent sous leur empire, dirigent leurs consciences, et empêchent les citoyens de connoitre les lois et d'aimer la République. L'éducation publique ne peut s'y établir, la rénénération nationale y est impossible.}} Cet usage imposé de la [[langue française]], principalement dans l'enseignement, est présenté aussi par ses promoteurs comme visant à élever le niveau de connaissance de la population par l'instruction ainsi que par la diffusion d'une langue commune<ref name="tlfq.ulaval.ca">[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/HIST_FR_s8_Revolution1789.htm Histoire du français.] : « Désormais, la langue devint une affaire d'État : il fallait doter d'une langue nationale la « République une et indivisible » et élever le niveau des masses par l'instruction, ainsi que par la diffusion du [[français]]. »</ref>. Pour les révolutionnaires, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale est un obstacle à la démocratie et aux débats démocratiques, c'est les laisser à la merci de l'arbitraire, mais c'est également un obstacle à la diffusion des idées révolutionnaires : « La monarchie avait des raisons de ressembler à la [[tour de Babel]] ; dans la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale, incapables de contrôler le pouvoir, c'est trahir la patrie […] Nous devons aux citoyens « l'instrument de la pensée publique, l'agent le plus sûr de la Révolution », le même langage »<ref>"tlfq.ulaval.ca" : Discours de Barère devant le Comité de Salut public (17 janvier 1794)</ref>. De l'idée de « langue commune », on passe rapidement à l'idée de « langue unique » demandant l'éradication des autres langues. L’[[Henri Grégoire|abbé Grégoire]] déclare en [[1793]] devant de Comité de l'instruction publique : ''« il est plus important qu'on ne pense, en politique, d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers, qui prolongent l'enfance de la raison et la vieillesse des préjugés. »'', et l'année suivante il rend son ''« Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française. »''<ref name="tlfq.ulaval.ca"/>. Le {{date|21|octobre|1793}}, une loi institue des écoles primaires d’État où les élèves apprennent le français. Le 26 octobre, par décret, la Convention décide que {{Citation|''le français sera seul en usage à l’école''}}. Le {{date|27|janvier|1794}}, un décret ordonne la nomination, dans chaque commune où on ne parle pas français, d’un instituteur francophone. Mais, vu le peu d'établissements scolaires, ces mesures ne furent pas suivies d'effets immédiats, l'instruction publique et obligatoire n'étant mise en place que sous la [[Troisième République (France)|Troisième République]]<ref>Denis Lacorne, Tony Judt., ''La politique de Babel : du monolinguisme d'État au plurilinguisme des peuples'', {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=kUSlh1z8okQC&pg=PA15}}, consulté le 12 avril 2010.</ref>. === Période romantique : renouveau de la langue bretonne === [[Fichier:Volumes Coatanlem.JPG|thumb|Dictionnaire franco-breton.]] En [[1805]], l’[[Académie Celtique]] est fondée par [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]]. C’est la première association étudiant la langue et la culture bretonne. Le président est [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret]]. Mais cette académie n'échappe pas aux dérives de la [[celtomanie]], qui prétendait démontrer que la langue bretonne était à l'origine de toutes les autres langues, théorie jugée farfelue par certains et défendue par d'autres hommes tels que [[Jacques Le Brigant (1720-1804)|Jacques Le Brigant]] et [[Jean-François Le Gonidec]]. En [[1807]], [[Jean-François Le Gonidec]] publie une ''Grammaire celto-bretonne'', dans laquelle il réforme l’orthographe du breton, puis en [[1821]] un ''Dictionnaire celto-breton'', en s'employant à retrouver une pureté de la langue. Mais, trop intellectuelle et trop à contresens des idées dominantes, son œuvre resta théorique. Ce sont les jeunes bretonnants depuis le début du {{s-|XX}} qui se sont réapproprié leur langue et mis en application l'enseignement de Le Gonidec, ce qui continue aujourd’hui. D'après [[Abel Hugo]], vers 1835 le langage « brezounecq » , vulgairement nommé bas-breton, était la langue maternelle de plus de {{unité|1100000}} habitants sur les {{unité|1556790}} qui composaient la population des départements du [[Morbihan]], du [[Finistère]] et des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Abel Hugo]]|titre=France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France|tome=1|éditeur=Delloye|lieu=Paris|année=1835}}</ref>. En [[1839]], [[Théodore Hersart de La Villemarqué|Villemarqué]] publie le [[Barzaz Breiz]], recueil de chants traditionnels en breton, présentant une «histoire poétique de la Bretagne ». On sait aujourd’hui que certains des textes collectés ont été revus et modifiés par l’auteur, comme le faisaient les auteurs de contes populaires tels [[Charles Perrault]] et [[Jacob et Wilhelm Grimm|Grimm]], et certains autres textes ont été entièrement composés par lui, mais [[Donatien Laurent]] a montré dans sa thèse soutenue en [[1974]] que ces arrangements ne représentent qu'une part minime du recueil. C’est de son œuvre que date le [[Mouvement breton|renouveau littéraire breton]]. D'autres recueils comme ceux de l'abbé [[Augustin Conq]] contenant notamment la chanson ''[[Breiz-Izel]]'' paraissent en 1937. En [[1864]], [[Charles de Gaulle (écrivain)|Charles de Gaulle]], oncle du futur [[Général de Gaulle]], lance son ''Appel aux Celtes'' pour la renaissance littéraire et linguistique de la Bretagne et des pays [[celte]]s frères. === Politique linguistique sous la {{IIIe}} République === ==== La lutte contre l'utilisation du breton dans les églises ==== [[File:Langue bretonne La Croix.jpg|thumb|left|La lutte contre l'emploi de la langue bretonne par le clergé (journal ''[[La Croix]]'' du {{date-|25 novembre 1903}}).]] [[File:Certificat de résidence Plouguerneau 1903.jpg|thumb|210px|Certificat de résidence n°5 avec la mention "a fait au cours du trimestre qui vient de s'écouler les instructions religieuses, y compris le catéchisme, en français" rayée par le maire de [[Plouguerneau]] (1903).]] La circulaire Dumay du {{date-|30 octobre 1890}} énonce qu'« en principe le budget de l'État n'a pour but que de rétribuer des services accomplis dans la langue nationale et dans l'intérêt français ». Elle vise donc directement les membres du [[clergé]] qui, en [[Basse-Bretagne|Basse Bretagne]] et ailleurs, font usage d'une autre langue que le français pour la prédication et l'instruction religieuse, notamment le [[catéchisme]]. Mais cette circulaire ne fut pas appliquée. Par contre la circulaire du {{date-|29 septembre 1902}}, signée par [[Émile Combes]], alors [[président du conseil (France)|président du conseil]], mais aussi [[Ministre de l'Intérieur (France)|ministre de l'intérieur]] et [[Ministère des Cultes (France)|des cultes]], fut appliquée : les maires devaient signer chaque trimestre en vertu du [[Concordat de 1801|Concordat]] un certificat de résidence attestant de la présence des curés, desservants et vicaires dans leur commune afin qu'ils puissent recevoir leur traitement<ref>Le [[Concordat de 1801]] prévoyait que les prêtres étaient payés par l'État.</ref> ; ce certificat de résidence "modèle 5" fut modifié en fonction de la circulaire, un rajout indiquant pour chaque prêtre « et a fait au cours du trimestre qui vient de s'écouler les instructions religieuses, y compris le catéchisme, en français ». Plusieurs maires refusèrent de signer un tel document, d'autres rayant ce rajout sur le certificat de résidence. En conséquence, {{unité|87|prêtres}} furent, dans le seul département du [[Finistère]], frappés en 1903-1904 par des suspensions de traitement pour « usage abusif de la langue bretonne dans l'enseignement du catéchisme et la prédication » (d'autres l'étant aussi dans les parties bretonnantes des [[Côtes-du-Nord]] et du [[Morbihan (département)|Morbihan]], {{unité|127|prêtres}} bretons furent en tout concernés, même si la suspension de traitement ne fut pas appliquée à tous les prêtres qui auraient pu être concernés)<ref>Fanch Broudic, "L'interdiction du breton en 1902", Coop Breizh, 1997, {{ISBN|2-909924-78-5}}</ref>. Selon une déclaration faite par Émile Combes à la [[Chambre des députés (Troisième République)|Chambre des députés]] le {{date-|16 janvier 1903}}, dans trois communes du Finistère seulement, le catéchisme était alors enseigné uniquement en français : [[Brest]], [[Saint-Pierre-Quilbignon]] et [[Le Relecq-Kerhuon]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Fanch Broudic|titre=L'interdiction du breton en 1902|sous-titre=la IIIe République contre les langues régionales|éditeur=Coop Breizh|lieu=Spézet|année=1997|pages totales=182|isbn=2-909924-78-5}}</ref>. ==== La lutte contre l'utilisation du breton dans les écoles ==== [[Image:Affiche Charrue Huard.jpg|thumb|left|alt=Dessin. Dans un champ labouré, un breton en costume traditionnel pose fièrement derrière un soc de charrue.|[[Entreprise|Société]] fondée à [[Châteaubriant]] en [[1863]], le [[Entreprise Huard (1863-1987)|constructeur de matériel agricole Huard]] adopte le [[slogan]] en breton ''Burzudus eo !!'', ce qui signifie en français « C'est miraculeux !! », un peu avant la création de cette [[affiche]] en [[1911 en arts plastiques|1911]] par [[Leonetto Cappiello]]. Cependant, si Châteaubriant est bien en Bretagne historique, la langue bretonne n'y est déjà plus en usage à cette époque depuis fort longtemps.]] Sous la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]], les pouvoirs publics désirent assurer l’unité française et faciliter la [[Mobilité sociale|promotion sociale]] au sein de la nation. Pour ces raisons, les responsables de l’enseignement public commencent à proscrire l’usage de tous [[patois]] ou parlers régionaux à l’école. À partir du milieu du {{s-|XIX}}, le breton est appelé ''yezh ar moc'h'', « la langue des oies et des cochons »<ref>[[Pierre-Jakez Hélias]], ''[[Le Cheval d'orgueil (livre)|Le Cheval d'orgueil]]''</ref> En [[1902]], le ministère [[Émile Combes|Combes]] promulgue par décret l’interdiction de « l’usage abusif du breton. » Les écoles religieuses suivent rapidement et le breton n’est plus enseigné à partir du début du {{s-|XX}} mais continue à être transmis de génération en génération par voie orale. Il faut noter quelques initiatives particulières tendant à promouvoir un certain enseignement de la langue bretonne dans les [[Frères des écoles chrétiennes|écoles chrétiennes]], depuis celle du [[frère Constantius]] au début du siècle, au [[évêché de Léon|pays de Léon]] principalement, jusqu’à celle du [[Visant Seité|frère Seité]], après la dernière guerre. Au milieu du {{s-|XIX}}, selon [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]], il existait des écoles privées chrétiennes qui, entre autres choses, apprenaient à lire en breton et en latin, et enseignaient quelques rudiments de français littéraire. Un certain nombre d’évêques, également au {{s-|XIX}}, en Basse-Bretagne, l'évêque de Quimper [[Joseph-Marie Graveran]] en particulier, ont essayé d’organiser un enseignement du breton et de l’histoire de la Bretagne, parfois en breton, comme le montre l’[[histoire de la Bretagne|histoire de Bretagne]] en breton rédigée par {{Lien|trad=Anna Mezmeur|lang=br|fr=Anna Mezmeur}}, religieuse de la congrégation du Saint-Esprit. La politique scolaire contre le breton date de la fin du {{s-|XIX}}. Elle utilise alors deux méthodes : * d’une part, le breton n’est plus enseigné à l’école, car on fait fermer les écoles en breton<ref>Cottour, Nouy, « L'alphabétisation en Bretagne - Des débuts difficiles », ''ArMen'' {{n°|72}}, 1995, {{p.|23}}</ref> ; * d’autre part, le français doit être la seule langue utilisée dans les écoles républicaines, y compris dans les cours de récréation. Comme les autres locuteurs des langues parlées en France et dans les possessions françaises d’[[France d'outre-mer|Outre-Mer]], les élèves bretonnants subissent des persécutions officielles au moyen notamment de pratiques humiliantes. Ainsi se répand la pratique du [[symbole (enseignement)|symbole]], petit objet qui passe au cou d’élève à élève pendant la récréation à chaque fois que l’un d’entre eux parle breton, avec une punition pour le dernier élève à l’avoir. Certains pensent que la politique française vise à imposer pour des motifs idéologiques la langue française comme langue unique de la République. Pour illustrer la vigueur de cette politique, ils s’appuient notamment sur une phrase qui aurait été longtemps affichée dans certaines écoles primaires : {{Citation|''Il est interdit de parler breton et de cracher par terre''}}, phrase qui associe deux interdictions de nature différente, une liée à l’hygiène et une à l’emploi de la langue, censé illustrer la politique d’amalgame et de dévalorisation employée pour parvenir à éradiquer le breton en Bretagne. Or à ce jour aucune affiche de ce type n'a été mise au jour et les exemplaires étudiés se sont révélés être des montages récents. Ainsi, récemment il a été affirmé que le Musée rural de l’éducation de [[Bothoa]] à [[Saint-Nicolas-du-Pélem]] dans les [[Côtes-d'Armor]] possédait une telle affiche, or après enquête ce musée ne possède aucune affiche portant une telle mention<ref>Confirmation de l'absence d'une telle affiche par Michel Sohier, président de l'association gérant le musée, le 20 mai 2008. Selon Sohier, seule une carte postale est éditée à partir d'une photocopie trouvée dans un magasin. Il n'y a donc à ce jour aucune preuve qu'une telle affiche ait existé.</ref>. [[Fañch Broudig]] qui a mené une étude sur le sujet<ref>[http://pagesperso-orange.fr/fanch.broudic/articles/interdit.parler.html étude sur le sujet]</ref> a conclu à un faux pour un autre cas impliquant le Musée de l'école rurale de [[Trégarvan]]<ref>Message de confirmation adressé par les responsables du Musée de l'école rurale de Trégarvan au webmestre du site L'Idée Bretonne qui présentait cette affiche: Vous présentez sur votre site un document - « Aux élèves des écoles » - sur lequel figure en 1°) l'interdiction « de parler breton et de cracher à terre ». Le musée de Trégarvan ne conserve pas ce document qui, à notre connaissance, n'a jamais existé autrement qu'avec la seule mention de : 1°) « de cracher à terre ». Aussi voulez-vous faire le nécessaire afin de supprimer cette erreur, qui n'enlève rien au poids de la répression de l'usage de la langue bretonne à l'école comme en ont avéré les faits. L'emploi du conditionnel (« serait conservée »), la teneur du présent message et l'infirmation liée vous permettront aisément de rétablir la justesse du propos dans les meilleurs délais.</ref>: {{Citation bloc|''Autant le principe édicté en [[1897]] par l’inspecteur d’académie du [[Finistère]], [[Dosimont]], selon lequel pas un mot de breton ne devait être prononcé ni en classe ni dans les cours de récréation est couramment référencé, autant il est difficile de retrouver trace de l’interdiction « de cracher par terre et de parler breton » […] Sous réserve d’inventaire complémentaire, il faut considérer que la phrase que l’on brandit désormais comme un contre-slogan est, historiquement, une extrapolation.''}} Toutefois, il convient de noter que le ministère de l’Éducation chercha à proscrire le breton dans les écoles via plusieurs directives<ref>[http://kervarker.org/fr/levr_26_period.html Quelques instructions concernant l’enseignement]</ref>. Le même auteur cite, en outre, le ''Règlement pour les écoles primaires élémentaires de l’arrondissement de Lorient'', adopté et arrêté par le Comité supérieur de l’arrondissement en [[1836]] et approuvé par le [[recteur d'académie]] en [[1842]], qui dispose : {{Citation|''Art. 21. Il est défendu aux élèves de parler breton, même pendant la récréation et de proférer aucune parole grossière. Aucun livre breton ne devra être admis ni toléré.''}} S’exprimer en breton et parler « grossièrement » font l’objet de la même prohibition<ref>Fañch Broudig, ''La Pratique du breton de l’Ancien Régime à nos jours'' », chapitre 17.</ref>. Cette action de l'État contre la langue a été ''« essentiel[le], et, […] déterminant[e] »'' pour son recul, selon Fañch Broudig, même s'il admet que la disparition du breton se passa dans l'indifférence des [[Bretons]] qui adoptèrent librement le français [[après-guerre]] afin d'accéder à d'autres connaissances et opportunités. L'accusation d'une « culture humiliée » par l'État est née au {{s-|XX}} et a été développée ensuite par le [[Mouvement breton]]<ref>{{Citation|Peut-on disculper l’Etat d’avoir voulu procéder à l’élimination de la langue bretonne ? L’accusation est née au {{s-|XX}}, et se développe depuis au rythme du mouvement breton. [...] [Cependant], c’est le choix qui a été fait massivement en Basse-Bretagne à partir de la dernière guerre. Peu importait généralement l’avenir de la langue bretonne elle-même. André Burguière en a été frappé : « La disparition du breton ne prend à Plozévet aucun tour dramatique. Pas de regret chez les “ blancs ”, pas de mépris chez les “ rouges ”. Pas de culture humiliée » […] L’essentiel était de pouvoir accéder à d’autres connaissances, à d’autres échanges, à d’autres potentialités?}} Fanch Broudig, ''La pratique du breton de l’ancien régime à nos jours'', {{p.|442-443}}.</ref>. === Entre-deux-guerres et Occupation === Avant la [[Première Guerre mondiale]], la moitié de la population de [[Basse-Bretagne]] ne connaissait que le breton, l’autre moitié étant bilingue breton-français. Régulièrement, des voix s’élèveront en faveur de l'enseignement du breton, mais elles resteront minoritaires. En particulier, de grandes pétitions (''{{langue|br|Er Brezhoneg er skol}}'' dans les [[années 1930]], la grande pétition populaire d’[[Emgleo Breiz]] en [[1967]]) et des manifestations régulières demanderont l’enseignement du breton. À partir de [[1925]], grâce à [[Roparz Hemon]] la revue ''[[Gwalarn]]'' vit le jour. Au cours de ses dix-neuf années d’existence, elle tenta d’élever cette langue au niveau des autres grandes langues « internationales » en créant des œuvres originales couvrant tous les genres et en proposant des traductions du patrimoine littéraire de l’humanité. Cependant, l’œuvre d’Hémon suscitera de nombreuses [[Controverses sur le breton|controverses politiques]] à la suite de sa collaboration pendant l'[[Occupation]]. Pourtant, une première partie des bretonnants passera au français dans les [[années 1930]] pour plusieurs raisons : * profitant du fait que le breton soit une langue orale et très peu écrite (les enfants partant bien souvent en mer avec les aînés), l'État impose le français comme langue de communication formelle ; * c’était le moyen de communiquer avec le [[Haute-Bretagne|reste de la Bretagne]] et de la France, à la suite du brassage national accéléré par le service militaire, la [[Première Guerre mondiale]] et l'amélioration des voies de communication ; * l'éducation nationale interdisait et réprimandait toujours l'usage du breton. * le français était également perçu par les Bretons comme la langue du progrès, permettant de grimper dans l'échelle sociale, face au breton qui restait ''yezh ar vezh'', la langue de la honte, et parler des "ploucs". * l'expatriation de nombreux Bretons, qui partent chercher du travail en dehors de Bretagne, et dont les enfants seront élevés en français. Fin [[mars 1941]], [[Joseph Barthélemy]], [[Ministère de la Justice (France)|ministre de la Justice]] du [[régime de Vichy|gouvernement de Vichy]] déclare : {{Citation|''je m’opposerai à l’enseignement de la langue bretonne dans les écoles primaires''}}{{refnec}}. Pourtant, le régime de Vichy, influencé par le [[Catholicisme traditionaliste|traditionalisme]] [[Nationalisme intégral|maurassien]] et [[Maurice Barrès|barressien]], se montre conciliant à l'égard des langues régionales : les premières lois en faveur de l'enseignement de ces langues sont dues au ministre vichyssois [[Jérôme Carcopino]]. L'objectif de la [[Révolution nationale]], l'idéologie officielle du [[Régime de Vichy]], est de vivifier le nationalisme français chez les enfants en développant chez eux l'attachement au sol natal<ref>Limore Yagil, « L'Homme nouveau » et la révolution nationale de Vichy (1940-1944), {{p.|123}}</ref> notamment par l’arrêté du {{date|12|décembre|1941}} qui autorise l’enseignement facultatif des « parlers locaux » dans les écoles primaires. Le [[régionalisme (politique)|régionalisme]] pétainiste prétend unir la grande et la petite patrie présentée comme une communauté ''réelle'' par opposition aux « abstractions » administratives issues de la [[Révolution française]] et de la [[République]]. Ces lois comme l’ensemble des mesures prises par le gouvernement de Vichy, seront abrogées à la [[Libération de la France|Libération]]. [[Yann Kerlann]] crée la première école en breton (cinq élèves issus de familles du mouvement breton) à [[Plestin-les-Grèves]] en [[novembre 1942]], non loin de [[Lannion]], définitivement interrompue en [[1944]]. Cette école est dirigée par [[Yann Kerlann]] qui après la mort de [[Yann Sohier]] a été le responsable d’[[Ar Falz]], mouvement qui regroupait les instituteurs publics partisans de l’enseignement du breton. En 1942, R.Panier indique dans la revue "[[Le Français moderne]]", que du fait de l'école primaire, du service militaire ou bien encore de la vie administrative, la totalité de la Bretagne bretonnante est désormais bilingue<ref>{{Article|auteur1=R.Panier|titre=Les limites actuelles de la langue bretonne|périodique=La Français moderne|volume=X|pages=99|date=1942}}</ref>. === Paradoxe de l'Après-guerre === Alors que des mesures viennent favoriser l'enseignement des langues régionales, l'abandon du breton par les classes populaires s'intensifie. Le reste des bretonnants, après la [[Seconde Guerre mondiale]], passera au français pour plusieurs raisons : * l’idée que les opportunités de travail et la [[Mobilité sociale|promotion sociale]] (par exemple pour les emplois administratifs et militaires) passent par la maîtrise du français ; * le [[chemin de fer]] a considérablement augmenté les brassages de population (venue de touristes, exode rural vers les villes) ; avec la généralisation des congés payés, on assiste, notamment en été, au retour des émigrés de deuxième génération (nés hors de Bretagne) qui ne parlent plus breton ou le parlent mal ; * la reconstruction faisant suite aux [[Bombardements en France durant la Seconde Guerre mondiale|bombardements]] anglais et américains durant la guerre a nécessité des travailleurs mieux formés, donc des élèves mieux éduqués. Ceci n'était possible que par l'intermédiaire des écoles publiques de la République française dans lesquelles la langue bretonne reste prohibée. En {{date||avril|1945}}, le Conseil de la faculté des lettres de [[Rennes]] émet un vœu en faveur de l’admission du breton à l’oral du baccalauréat : {{Citation|''Les signataires tiennent à affirmer le loyal attachement à la France de tous les Bretons, attachement que garantiraient, s’il en était besoin, les quatre années de résistance acharnée soutenue par la Bretagne contre l’Allemagne et l’échec retentissant infligé aux tentatives de division des complices de l’ennemi.''}}. En [[1945]], [[Ar Falz]] propose de reprendre aux [[laïcité|laïques]] de Bretagne la pétition interrompue par la guerre, en faveur de l’enseignement de la langue bretonne. C'est dans les [[années 1950]] que l'abandon du breton s'est réellement développé en Basse-Bretagne, pour des motifs que [[Fañch Broudic]] analyse comme suit : {{Citation bloc|''Dans le cas de la Basse-Bretagne, le changement de langue n'a pu se faire en particulier que parce qu'un profond mouvement d'opinion s'est, à un moment donné, prononcé dans ce sens. Le pouvoir d'État, à lui seul, ne pouvait l'imposer : les violentes réactions provoquées par les décisions d'Émile Combes en 1902 le prouvent d'abondance. À peine cinquante ans plus tard, la jeunesse féminine opte ostensiblement pour le français et les familles décident de ne plus élever leurs enfants en breton : aucune injonction ne leur avait été adressée en ce sens<ref name="ReferenceA">Fañch Broudig, ''La Pratique du breton de l’Ancien Régime à nos jours''</ref>''.}} Selon l'auteur, c'est en définitive le désir de modernité et de changements économiques qui a conduit à l'adoption volontaire du français. Ce remplacement de langue sur quelques décennies, en favorisant les échanges, a eu pour effet de stimuler l'économie de la Bretagne et a profondément changé la société<ref name="ReferenceA"/>. Peu de bretonnants s’en inquiètent, persuadés que le breton n’est pas l’avenir pour leurs enfants ou, au mieux, que ceux-ci l’apprendront par le fait de vivre dans un milieu bretonnant. Mais dans les années 1950-[[années 1970|1970]], les enfants exclusivement bretonnants se sont raréfiés, ils sont soit bilingues français-breton soit monolingues français. Puis le bilinguisme s’est progressivement éteint chez les enfants, et au début des [[années 1980]], le pourcentage d’élèves parlant breton au début de leur scolarisation est marginal. Le breton est alors quasi exclusivement parlé par des adultes qui très rarement savent l’écrire. En [[1946]], ce fut ''Al Liamm'' qui prit la suite de ''Gwalarn''. D’autres revues existent et font de la langue bretonne une langue à littérature plutôt fournie pour une langue minoritaire. ''[[Ar Falz|Skol Vreizh]]'', ''[[Emgleo Breiz]]'', ''Al Lanv'', ''Ar Skol Vrezoneg'', ''[[Mouladurioù Hor Yezh]]'', ''[[An Here]]'', ''Evit ar brezhoneg'' et d’autres encore. En [[1951]], est votée la [[loi Deixonne]] autorisant l’organisation de cours facultatifs pour quatre langues « ''locales'' », dont le breton. Mais l’impact en est réduit, non seulement en raison des dispositions limitées de la loi elle-même et de l’absence de décrets d’application (qui ne paraîtront que trente ans plus tard), mais également à cause de l’application restrictive qui en est faite. De fait, même si l’enseignement était autorisé dans certaines conditions, il n’était possible presque nulle part. Et aucun enseignant n’étant formé, aucun diplôme n’existant, quasiment personne ne pouvait en assurer l’enseignement. L’abbé [[Armans Ar C'halvez|Armand Le Calvez]] (revue d’étude [[pédagogie|pédagogique]] intitulée ''{{langue|br|Skol}}'') est le fondateur et le directeur de la première école entièrement en breton, une école [[église catholique romaine|catholique]], ''{{langue|br|Skol Sant-Erwan}}'' (école Saint-Yves), qui dura trois années, entre [[1958]] et [[1961]], à [[Plouézec|Plouezec]], entre [[Saint-Brieuc]] et [[Paimpol]]. L’abbé dut renoncer à son entreprise à la suite des nouvelles lois qui réglaient les rapports des [[École privée|écoles privées]] et de l’État à partir de [[1962]] : ces lois ne lui laissaient plus la liberté de choisir son programme d’enseignement. En 1977 ouvre la première ''[[école Diwan]]'' et en 1982 les premières classes bilingues, dans l'enseignement public. En 1999 la France signe la [[Charte européenne des langues régionales]], mais le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] la déclaré non-conforme à la Constitution. Un amendement constitutionnel permettant sa ratification est voté en 2014 par l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]], mais le texte est finalement rejeté par le [[Sénat (France)|Sénat]] le {{date-|27 octobre 2015}}<ref>{{Lien web |titre=Le Sénat dit non à la Charte européenne des langues régionales |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/le-senat-dit-non-a-la-charte-europeenne-des-langues-regionales_1712811.html |date=27 octobre 2015 |site=francetvinfo.fr |consulté le=25 octobre 2016}}.</ref>. === Recul de la langue bretonne à travers les siècles === {{article détaillé|Frontière linguistique bretonne}} L'existence de deux Bretagnes linguistiquement distinctes est attestée de bonne heure. Au {{s-|XV}}, la chancellerie pontificale, qui demandait au clergé de parler la langue de ses ouailles, distingue la ''Brittania gallicana'' et la ''Brittannia britonizans''<ref>Christiane Prigent, ''Pouvoir ducal, religion et production artistique en Basse-Bretagne de 1350 à 1575'', {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=V0jG3xoxIDsC&pg=PA61&lpg=PA61}}, {{p.|61-62}}</ref>. Cette limite linguistique qui définit toujours la frontière entre [[basse-Bretagne|Basse]] et [[Haute-Bretagne]] a fluctué depuis l'[[émigration bretonne en Armorique]] au profit du [[gallo]], puis du [[français]]<ref name="Abalain">Hervé Abalain, ''Histoire de la langue breton'', {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=FJz7qWog5BsC&pg=PA31}}, {{p.|31}}</ref>. [[Francis Gourvil]] situe cette frontière le long d'une ligne allant de [[Plouha]] ([[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]], à l'époque) à l'embouchure de la [[rivière de Pénerf]] ([[Morbihan]])<ref>Francis Gourvil, ''Langue et littérature bretonnes'', collection « Que sais-je ? », éd. P.U.F., 1952, {{p.|105}}</ref>. Cette frontière linguistique distinguait historiquement deux régions : la [[Haute-Bretagne]] et la [[Basse-Bretagne]]<ref name="Abalain"/>. === Situation actuelle de la langue === ==== Locuteurs ==== Le nombre de locuteurs actifs de la langue sur le territoire de la [[Bretagne historique]] s'élevait à {{unité|172000|personnes}} en [[2009]] (données officielles présentées par l'[[Office public de la langue bretonne]] et établies selon les enquêtes de [[Fañch Broudig]]. En 2007, 13 % des habitants de Basse Bretagne et 1 % de ceux de Haute Bretagne affirment parler « très bien » ou « assez bien » le breton. Par ailleurs, 22 % des habitants de Basse Bretagne et 2 % de ceux de Haute Bretagne affirment comprendre le breton (12 % très bien, et 10 % assez bien)<ref>''Parler breton au {{s-|XXI}} : les chiffres-clés'', Fañch Broudic, TMO Région, 2009. Voir un [http://www.langue-bretonne.com/sondages/NouveauSondageChiffres.html résumé en ligne].</ref>. [[Fichier:Répartition du nombre de brittophones par pays.jpg|alt=|vignette|Répartition du nombre de brittophones par pays - 2018]] En [[1950]], il n'y avait plus que {{unité|100000|monolingues}} bretons<ref>{{Lien web|url=http://www.langue-bretonne.com/articles/BothorelAndre.html|titre=Quelques études sur l'usage du breton|auteur=Fanch Broudic|site=langue-bretonne.com|citation=Les enquêtes et estimations réalisées après la Libération font état d'un nombre toujours élevé de locuteurs : selon F. Gourvil en 1952, le total des personnes à même de s'exprimer en breton s'élève à {{unité|1100000}}. Mais le contexte sociolinguistique n'est plus le même. La quasi-totalité des bretonnants est désormais en mesure de s'exprimer aussi en français : Gourvil n'estime plus qu'à {{unité|100000}} le nombre de monolingues ignorant le français (soit 6 % de la population totale de la Basse-Bretagne). Les bretonnants, depuis, sont tous bilingues.|consulté le=11 octobre 2009}}.</ref>, leur nombre est quasi nul depuis les années 1980<ref>Les monolingues étaient des personnes nées avant la Première Guerre mondiale. Voir {{Article|langue=fr|prénom1=Francis|nom1=Favereau|titre=Quatre générations de bretonnants|périodique=La Bretagne Linguistique|année=1991|numéro=7|pages=31-52}}</ref>. Aujourd'hui, le breton est encore parlé et compris par {{unité|13000|personnes}}<ref>Fañch Broudic, ''Qui parle le breton aujourd’hui ?'', Brud Nevez, 1999, {{p.|30}}</ref>, selon les estimations les plus basses et {{unité|350000|personnes}} selon les estimations les plus hautes, essentiellement des personnes âgées (64 % des locuteurs ont plus de 60 ans). L’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] classe le breton parmi les [[Langues en voie de disparition|langues ''« sérieusement en danger »'']]<ref name="UNESCO_Atlas"/>. Dans son livre et enquête ''Qui parle breton aujourd'hui ?'', [[Fañch Broudic]] analyse l’enquête de TMO réalisée en [[1997]] ; à cette date, il y avait très précisément 0,2 % de jeunes de 15 à 19 ans capables de parler breton, soit moins de 500 personnes. En 2007, la part des jeunes de 15-19 capables de s'exprimer en breton est passée à 4 %<ref>Fañch Broudic, ''Parler breton au {{s-|XXI}}'', Emgleo Breiz, 2009, ''Brud Nevez'' {{n°|274}}, 2009, {{p.|39}} (d'après sondage TMO 2007)</ref>. En [[1999]], 27 % des parents bretonnants transmettaient leur langue à leurs enfants ([[Insee]], Le Boëtté), ils sont en [[2007]] entre 35 et 40 % (F. Broudic). Fañch Broudic et l'équipe de TMO renouvellent leur sondage en [[2009]] et évaluent le nombre total de locuteurs à minimum {{unité|200000}}, dont 60 % sont retraités<ref>[http://www.abp-tv.com/index.php?video_id=290 Présentation au Conseil Régional de Bretagne du 10 mars 2009], [[Agence Bretagne Presse]]</ref>. La pratique occasionnelle reste prédominante : {{nombre|35000|personnes}} seulement parlent le breton quotidiennement<ref>{{Article|titre=Moins de 200 000 personnes parlent le breton|périodique=Ouest-France|date=27/09/2013|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/moins-de-200-000-personnes-parlent-le-breton-319002}}</ref>. En 2018, un nouveau sondage a été effectué par TMO à la demande de la [[Bretagne (région administrative)|région Bretagne]] ; plus de {{nombre|8000|personnes}} ayant été interrogées, il a été possible d'avoir des données par pays. Certains poètes, linguistes et écrivains d’expression bretonne possèdent maintenant une renommée internationale, tels [[Jean-Pierre Calloc'h|Yann-Ber Kalloc'h]], [[Anjela Duval]], [[Pierre-Jakez Hélias]]. Ces trois écrivains sont quelques-uns des écrivains bretonnants du {{s-|XX}} à avoir eu le breton comme langue maternelle. {{article connexe|Signalisation bilingue#Bretagne{{!}}Signalisation bilingue en breton}} <gallery mode="packed" caption="Locuteurs du breton."> WIKITONGUES- Jean Luc speaking Breton.webm </gallery> ==== Difficultés administratives et législatives ==== La langue bretonne est aujourd’hui la seule langue celtique à ne disposer d’aucun statut car la République française n’a pas ratifié la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]] et a instauré la loi relative à l’emploi de la langue française dite « ''[[loi Toubon]]'' ». Chaque année, des rassemblements de plusieurs milliers de personnes{{refnec}} demandent l’abrogation de cette loi unique en [[Europe]] et la ratification de la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]]. {{article détaillé|politique linguistique de la France}} Dernièrement{{quand}}, l’association des écoles [[École Diwan|Diwan]] a déposé une plainte devant la [[Cour européenne des droits de l'homme]] pour obtenir des autorités publiques qu’elles respectent les droits linguistiques de la population bretonne<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Diwan menace de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme... |url=https://www.aefinfo.fr/depeche/438411-diwan-menace-de-saisir-la-cour-europeenne-des-droits-de-lhomme-en-cas-dechec-de-son-integration-dans-le-service-public |site=aefinfo.fr |consulté le=2022-03-02}}.</ref>. Actuellement il est encore très difficile de mettre en place ou développer l’enseignement du breton<ref>Le Télégramme du 8 septembre 2009, sur la création d'une classe bilingue publique) Ploëzal : « Nous portons le projet depuis trois ans. Il était validé par l'inspection académique et sur le point d'aboutir, mais le conseil municipal l'a fait capoter », expliquent en substance des parents d'élèves ou de futurs élèves, réunis dans l'association Komzou.</ref>{{,}}<ref>Ouest-France, 12 septembre 2009 : à 49 enfants bilingues dans l'école publique de [[Bruz]], l'inspection académique refuse l'ouverture d'une nouvelle classe.</ref>. Selon les partisans de nouvelles classes bilingues, dans les écoles publiques, les difficultés d’assurer la continuité de l’enseignement du breton dans les collèges ou lycées, ou d’assurer l’enseignement du breton comme deuxième langue vivante (légalement possible, pratiquement inexistante) ou comme troisième langue sont dues à : * l’interdiction aux élèves étudiant le breton de choisir certaines options (langues ou sciences économiques et sociales, filière S) dans certains établissements, comme le [[lycée Émile-Zola de Rennes|lycée Émile-Zola]] à [[Rennes]]{{refnec}} ; * les propositions répétées de regroupement des classes de breton en un seul établissement{{refnec}} ; * la mutation des professeurs de breton malgré la signature d’un accord l’interdisant{{refnec}} ; * le remplacement de professeurs par des cours par visioconférence, à l’efficacité douteuse{{refnec}} ; * la diminution du nombre de postes ouverts au concours du [[Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré|CAPES]] (concours d’enseignement) de breton{{refnec}}. ==== Diwan et le changement des années 1980 ==== [[Fichier:Road signs bilingual Breton in Quimper.jpg|thumb|[[Signalisation routière bilingue|Signalisation bilingue]] dans les rues de Quimper]] C’est au vu de cette situation qui rendait difficile l’enseignement du breton que sont créées en [[1977]], les écoles [[École Diwan|Diwan]] (le ''germe''), qui pratiquent la méthode par immersion pour l’apprentissage du breton<ref>{{Lien web | url = http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00451/l-ecole-diwan.html | titre = l'école Diwan | auteur = A2 | année = 30 juin 1982 | éditeur = L'Ouest en Mémoire (INA) | consulté le = 24 juin 2011 |brisé le = 2024-02-08}}.</ref>. (Voir encore l’article [[Controverses sur le breton]]). En [[1982]], la circulaire [[Alain Savary|Savary]] ouvre la possibilité d’une filière de classes bilingues dans l’enseignement. Se mettent alors en place des classes bilingues breton/français dans l’enseignement public à partir de [[1983]], et dans l’enseignement catholique à partir de [[1990]]. Les parents de ces élèves bilingues sont regroupés dans deux associations : Div Yezh (deux langues) créée en [[1979]] pour les écoles publiques, et [[Dihun]] (éveil) pour les écoles catholiques ([[1990]] : ''Dihun-56'' ; [[1993]] : ''Dihun Penn-ar-Bed'' et ''Dihun-Breizh''). [[Fichier:Breton school sign in Rennes.jpg|thumb|Enseignement à Rennes.|alt=Panneau de signalisation routière, indiquant : « École maternelle du Faux-Pont, classes bilingues breton-français, Klasoù divyezhek brezhoneg-galleg ».]] La rentrée de septembre 2023/2024 voit les effectifs croître légèrement avec {{nombre|19961|élèves}} inscrits. * {{formatnum:4014}} dans les écoles Diwan, en recul * {{formatnum:10552}} dans les écoles publiques (Div Yezh) * {{formatnum:5395}} dans les écoles catholiques (Dihun) ==== Promotion du breton ==== [[Fichier:Breton-language-spoken-Spilhennig.svg|thumb|La « ''Spilhennig'' » (« la petite épingle »), la nouvelle marque de reconnaissance des brittophones.]] En 1999 est fondé l'[[Office public de la langue bretonne|Office de la langue bretonne]] (''Ofis ar Brezhoneg'' en breton), association chargée de promouvoir le breton dans tous les domaines de la vie sociale et publique. Une de ses activités consiste à proposer et diffuser les terminologies bretonnes adaptées à la vie contemporaine. L'OLB coordonne le développement de la signalisation routières sur les axes départementaus et communaux ainsi qu'à l'intérieur des agglomérations. Il est à l'origine de la création du logo « spilhennig »<ref>[http://www.ofis-bzh.org/fr/actualite/zoom/index.php?actualite_id=101 Article sur la ''spilhennig''] sur le site ''Ofis ar Brezhoneg''</ref> et de la charte « [[Ya d'ar brezhoneg|Ya d’ar brezhoneg]] » (''Oui au breton'') qui vise à promouvoir l'emploi du breton dans les organismes, entreprises et communes de la [[Bretagne historique]]. Stumdi est un centre de formation crée pour apprendre le breton à un public néophyte ou souhaitant s'améliorer (trois-cent cinquante personnes formées chaque année). En 2010, l'Office de la langue bretonne (OLB) est devenue un établissement public sous le nom de '''Ofis publik ar brezhoneg - Office public de la langue bretonne'''. [[Fichier:Straed Sant-Maloù Rennes.jpg|thumb|left|Signalétique bilingue français-breton à [[Rennes]]. ]] Le {{date|17|décembre|2004}}, le [[conseil régional de Bretagne]] reconnaît officiellement et à l’unanimité le breton et le [[gallo]] comme {{Citation|''langues de la Bretagne, au côté de la langue française''}}. Par ce vote, la région {{Citation|''s'engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier des cinq départements bretons [''les quatre départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique''], afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes''}}<ref>{{Lien web | url = http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/fiche-media/Region00523/ar-brezhoneg-ur-yezh-evit-hiriv-hag-evit-warc-hoazh-le-breton-une-langue-d-hier-et-d-aujourd-hui.html | titre = Le Breton une langue d'hier et d'aujourd’hui. | auteur = FR3 | année = 27 octobre 1985 | éditeur = L'Ouest en mémoire (INA) | consulté le = 24 juin 2011 |brisé le = 2024-02-08}}.</ref>. La région envisage la formation de 150 enseignants par an, et espère atteindre {{unité|20000|élèves}} dans les filières bilingues en [[2010]]. Elle demande de nouveau à la France de ratifier la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]]. [[Fichier:Bilingual sign (French-Breton) in Loire-Atlantique (near Oudon).jpg|vignette|Panneau bilingue français-breton à l'entrée du département de [[Loire-Atlantique]], à la limite avec le [[Maine-et-Loire]].]] ==== Médias ==== Aujourd’hui, les médias jouent un rôle important dans la diffusion de la langue bretonne. En tout cas, il s’agit, comme il est mentionné sur la page web [http://www.kervarker.org www.kervarker.org] « des émissions de radio et de télévision en breton », car « il n’y a toujours pas de chaînes émettant en breton, comme en [[gallois]] au [[pays de Galles]] par exemple. »<ref name="ref1">Romuald Taxier, Mark Kerrain et Sav-Heol Roazhon, « La langue bretonne », ''Kervarker'', http://www.kervarker.org/fr/whatisbreton_02_noid.html, consulté le 29 avril 2012.</ref> ===== Les plus vieux enregistrements en breton ===== [[File:Chanson populaire bretonne, enreg. par Léon Azoulay.mp3|thumb|Chanson enregistrée par Léon Azoulay le 21 décembre 1902 à Plouider.]] Léon Azoulay<ref group=Note>Léon Azoulay, né en 1862, médecin et anthropologue, décédé après 1925.</ref> a enregistré avec son [[phonographe]] sur 17 [[Cylindre phonographique|rouleaux de cire]] 40 minutes et 39 secondes de divers dialectes bretons lors de l'[[exposition universelle de 1900]] à Paris. Cet enregistrement, découvert en 2016 par Mathilde Roquet dans les archives de la [[Bibliothèque nationale de France]], a été analysé par Tudi Crequer qui a retrouvé le nom de certains locuteurs comme le poète [[Pierre Laurent (poète)|Pierre Laurent]] (de [[Belz (Morbihan)|Belz]]), Jeanne-Marie Le Gouill (de [[Quimper]]), Marie-Joseph Rio (de [[Pluvigner]]), le chanteur Jean Mathurin Pocard<ref group=Note>Jean Mathrin Pocard, né le {{date-|8 avril 1868}} à [[Erdeven]], décédé le {{date-|25 février 1921}} à Paris.</ref> (d'[[Erdeven]]) et le sonneur de [[bombarde (instrument)|bombarde]] [[Pays bigouden|bigouden]] Alain-Pierre Guéguen<ref group=Note>Alain-Pierre Guéguen, né en 1845 à [[Pont-l'Abbé]], décédé en 1909</ref>, ce dernier exerçait la profession de [[tailleur d'habits]]<ref>{{Article |langue= |auteur1= Steven Lecornu |titre= Les plus vieux témoignages enregistrements en langue bretonne décodés 120 ans plus tard |périodique= Journal ''[[Le Télégramme]]'' |volume= |numéro= |date= 13 juin 2022 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne= https://www.letelegramme.fr/finistere/landerneau/les-plus-vieux-enregistrements-en-langue-bretonne-decodes-120-ans-plus-tard-12-06-2022-13064796.php#:~:text=En%20juillet%201900%2C%20lors%20de,Crequer%20a%20identifi%C3%A9%20les%20locuteurs%20! |consulté le=15 juin 2022 |id= }}.</ref>. Le linguiste [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]] a entrepris, aussi avec un phonographe, une entreprise similaire entre le 26 et le {{date-|29 juillet 1900}} en enregistrant sur 27 rouleaux de cire des ''[[gwerz]]iou'' chantés par [[Marc'harit Fulup]] à [[Pluzunet]]. ===== Radio ===== En ce qui concerne la radio, les stations locales diffusent plusieurs heures d’émissions en breton par semaine. Il faut quand même mentionner que jusqu’en 2011 aucune radio bretonne n’était diffusée sur l’ensemble du territoire de la [[Bretagne]]. Au fil du {{s-|XX}}, on rencontre des émissions en langue bretonne. Les premières avaient lieu pendant la deuxième guerre mondiale dans la ''[[Radio Rennes Bretagne]]''. La radio ''Quimerch'' (Kimerc’h) a débuté en 1946 avec des émissions de sketches et pièces de théâtre des auteurs [[Pierre Trépos]] et [[Pierre-Jakez Hélias]]. En 1969 la radio ''Quimerch'' est devenue ''Radio Armorique'' et de 1977 à 1982, des émissions en breton ont été diffusées 5 heures 30 minutes chaque semaine, en accord avec la « [[Charte culturelle bretonne]] ». La ''Charte culturelle Bretonne'' a été signée en 1977 entre l’État français d’une part et l’Établissement public régional de Bretagne, les conseils généraux des [[Côtes-d'Armor|Côtes-du-Nord]] (aujourd’hui des [[Côtes-d'Armor]]), du [[Finistère]], d'Ille-et-Vilaine, du [[Morbihan]] et de la [[Loire-Atlantique]] d’autre part. En citant la charte, il s’agit d’un acte « de reconnaissance de la personnalité culturelle de la [[Bretagne]] et l’engagement d’en garantir le libre épanouissement. »<ref>Anonyme, « La Charte Culturelle Bretonne de 1977 », ''[[Office public de la langue bretonne]]'', http://www.ofis-bzh.org/upload/travail_paragraphe/fichier/126fichier.pdf, consulté le 6 mai 2012.</ref> La charte a trois points fondamentaux, l’enseignement du breton et de la culture bretonne, la diffusion de la langue et de la culture bretonnes dans la radio et la télévision et finalement elle traite le patrimoine et les activités culturelles. [[Radio France]] a créé une nouvelle station consacrée au breton – ''Radio France Bretagne Ouest'', en 1982. C’était seulement en [[Basse-Bretagne]] où les bretonnants peuvent la capter. En 2000 cette radio a changé de nom pour ''[[France Bleu Breizh Izel]]'' et {{unité|12|heures}} d’émissions en breton par semaine ont été ajoutées, ensemble avec {{unité|21|heures}} de plus pour les émissions français-breton. L’année 1983 a apporté deux nouvelles radios indépendantes. Il s'agissait de ''[[Radio Bro Gwened]]'' et ''[[Radio Kreiz Breizh]]''. Les deux radios sont toujours diffusées aujourd'hui dans certaines zones de [[Bretagne]]. Radio Bro Gwened dispose de son propre site web, et Radio Kreiz Breizh d'une page dédiée sur le site de l'association Radio Stalig où on peut trouver les objectifs de cette radio : * Promouvoir la langue bretonne en lui donnant le plus d’importance possible dans les diverses émissions radiophoniques. * Informer la population du Centre Bretagne et du Trégor en lui faisant entendre, connaître et comprendre les réalités de ce pays. * Donner la parole aux représentants de la vie associative, aux responsables politiques, socio-économiques et à l’ensemble des citoyens. * Être un outil de diffusion culturelle ouvert à toutes les musiques, à toutes les formes d’expression artistique et plus particulièrement des artistes locaux. * Produire et diffuser des créations musicales et orales<ref>Stalig, ''Les radios en langue bretonne en direct'', http://radio.stalig.com/Radio_Kreiz_Breizh.html consulté le 29 avril 2012.</ref>. En 1992, le réseau Radio chrétienne de France a lancé une nouvelle ''Radio-Rivages'' qui a proposé aussi des émissions en langue bretonne. Les radios entièrement bretonnantes, ''[[Radio Kerne]]'' et ''[[Arvorig FM]]'', sont nées en 1998. Le conseil général du Finistère a accordé une aide financière à l’association An Tour Tan, qui a commencé en 2001 à « retransmettre en différé sur Internet certains des émissions en breton de ces dernières (sauf celles de ''[[Radio Bro Gwened]]'', qui n’est pas dans le département) ». Les premières émissions écoutées en direct sur l’internet ont été lancées en 2003 par la ''[[Radio Kerne]]''. Depuis 2005, l’association Stalig assure la diffusion par internet de Radio Kerne, Arvorig FM, Radio Bro Gwened et Radio Kreiz Breizh. En 2008 est officialisé « Brudañ ha Skignañ », un réseau de radios associatives en langue bretonne. Il regroupe [[Radio Kreiz Breizh]], [[Radio Bro Gwened]], [[Radio Kerne]] et [[Arvorig FM]]. Ce réseau est soutenu par le [[Conseil régional de Bretagne]], et les conseils départementaux du [[Finistère]], du [[Morbihan]] et des [[Côtes-d'Armor]]<ref>[https://abp.bzh/brudan-ha-skignan-les-radios-bretonnes-brittophones-se-mettent-en-reseau-12530 Brudañ ha Skignañ : les radios bretonnes brittophones se mettent en réseau], ''[[Agence Bretagne Presse]]'', 15 octobre 2008.</ref>. Il permet aux radios associatives de produire un journal d'information quotidien en langue bretonne basé sur la mise en commun du travail des journalistes des différentes rédactions. ===== Télévision ===== En 2006 fut créé [[Brezhoweb]], la première chaîne de télé intégralement en langue bretonne. Cette chaîne de télé conventionnée par le [[Conseil supérieur de l'audiovisuel (France)|CSA]] est diffusée sur le web. Les autres chaînes télévisées présentent aussi des émissions en langue bretonne, telles que ''[[France 3 Bretagne]]'' qui diffuse des émissions en breton depuis 1971, ''[[TV Breizh]]'' (groupe [[TF1]]) qui a été créée en 2000 a diffusé des programmes en breton jusqu'en 2011, ou encore les chaînes locales comme [[Tébéo]], [[TébéSud]] et [[TVR (Bretagne)|TV Rennes]] lancée en 2005. {{passage évasif|Certains}} ont un sentiment négatif envers la télévision et ses émissions : {{Début citation bloc}} À la télévision moins d’une heure hebdomadaire, régulièrement diminuée à l’occasion d’événements sportifs, est loin de satisfaire le public bretonnant. Il n’existe pas d’émissions pour enfants ni pour les personnes apprenant la langue. À noter que FR3 touche en plus de la redevance des subventions du conseil général du [[Finistère]] ainsi que du conseil régional pour le développement de ces émissions. Résultats : aucun. Où va l’argent<ref name="ref1"/>? {{Fin citation bloc}} ===== Presse ===== Actuellement le champ de la presse en langue bretonne s'élargit continuellement. Les actualités régionales ou internationales en breton sont disponibles sur papier, telles les revues ''Bremañ'' (mensuel)<ref>Le Pôle langue bretonne ''[[Skol an Emsav]]'' est responsable de la rédaction de la revue ''Bremañ'' créée en 1980 et de ''Bremaik'', version électronique</ref> et ''Ya'' (hebdomadaire)<ref>Hebdomadaire créée en 1982 par l'équipe de ''Keit vimp bev''</ref>, ou en version électronique sur Internet, comme ''Bremaik''. Parmi les représentants de la presse bretonne se trouvent des revues littéraires, linguistiques et culturelles : ''Aber'', ''Al Lanv'', ''[[Al Liamm]]'', ''Brud Nevez'', ''Hor Yezh'', ''Kannadig Imbourc'h'', ''Nidiad''. Elles fonctionnent sur la base du bénévolat, aucun rédacteur n'étant payé. Il est intéressant de mentionner les articles écrits en langue bretonne et paraissant dans la presse régionale française. Ils ne sont pas nombreux, mais on peut trouver des exemples dans le travail d’[[Annaig Renault]], les articles de Lionel Buannic dans ''[[Le Télégramme]]'' et l'édition d'une page en breton le jeudi ''Spered ar yezh''. Quelques journaux locaux publient régulièrement des articles en breton. On trouve, ainsi des articles en breton dans des revues à faible tirage avec souvent une couleur politique, telles que ''An Dasson'', ''Le Huchoèr'', ''[[Le Peuple breton]]'', ''Minihi Levenez'', ''Tudjentil Breizh'' ou ''War Raok !''. Ou dans des journaux apolitiques comme l'hebdomadaire ''Le Trégor''. ==== Vie publique ==== En ce qui concerne la vie publique, le breton ne dispose d’aucun statut officiel. En outre, les gouvernements français ont jusqu’à ce moment toujours refusé l’idée de négocier le statut des langues régionales. La constitution de la {{Ve}} République dit en 1992 que « la langue de la République est le français » et ajoute en 2008 que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la [[France]] ». C’est tout en ce qui concerne le cas du breton. Cette situation est décrite par Texier, Kerrain, [[Sav-Heol]] Roazhon (maison d’édition) sur la page web du site [[Kervarker]] : {{Début citation bloc}}La langue bretonne serait donc un anachronisme de l’Ancien Régime, et l’on se souviendra du discours de Barrère à la Convention : « la superstition parle bas-breton ». Le français bénéficie donc, contrairement au breton qui n’existe pas légalement, de la protection de la constitution et des lois, car si tous les citoyens sont égaux, une seule langue est plus égale que les autres<ref name="Ref2">Romuald Taxier, Mark Kerrain et Sav-Heol Roazhon, « La langue bretonne », ''Kervarker'', http://www.kervarker.org/fr/whatisbreton_02_noid.html, consulté le 3 mai 2012.</ref>.{{Fin citation bloc}} === Influence catholique === [[File:La Martyre (29) Église Saint-Salomon Ossuaire d'attache 09.JPG|thumb|Inscription sur l'[[ossuaire]] de [[La Martyre]]]] Nombre de [[catholiques]] [[bretons]] prirent la défense de la langue et l’illustrèrent de leurs œuvres. L’Église n’a pas toujours été indifférente à la spécificité linguistique bretonne. Elle n’a tenté à aucun moment, dans les siècles passés, de faire adopter la langue française officielle aux Bretons qui parlaient leur langue et restaient attachés à leurs traditions. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que l’Église a largement abandonné le breton dans ses œuvres, langue qu'elle réserve aujourd’hui à quelques prières lors de pardons ou à de rares messes en breton. ==== Usage de la langue bretonne dans l’Église ==== Le breton était le véhicule privilégié de l'évangélisation et de l'apostolat en Basse-Bretagne. Ainsi en fut-il au Moyen Âge où l'ensemble des prêtres parlaient cette langue, en plus du latin, et mirent en place la première orthographe unifiée du breton (caractérisée par la notation de la nasalisation en « -ff ») que l'on retrouve dans les textes en vieux-breton. L'apostolat en langue bretonne a perduré jusqu'au début du {{s-|XX}} comme l'atteste l'édition de catéchismes en langue bretonne et le succès d’œuvres religieuses telles que ''[[Buhez ar Sent|Buhez ar sent]]'' (« vie des saints » en langue bretonne, 1907). À partir des réformes orthographiques du père [[Julien Maunoir|Maunoir]], particulièrement aux {{s2-|XVII|XVIII|}}, l’Église a publié quantité d’ouvrages religieux en langue bretonne, ou même de divertissement honnête, destinés à la population des campagnes. Nombre de ces œuvres alliaient édification religieuse et divertissement telles ''Ar Basion'' (1532), ''Melezour ar galonou'' de Julien Maunoir ({{s-|XVI}}) ou ''An nouelou ancient ha devot'' du père Tanguy Gueguen (1650) ; le genre du [[mystère (théâtre)|mystère]] — pièce de théâtre d'origine religieuse — était répandu dans les campagnes bretonnantes et était l'objet de fêtes populaires. La tradition de ce théâtre breton d'origine religieuse a perduré jusqu'au début du {{s-|XX}} avec les pièces vannetaises de l'abbé [[Joseph Le Bayon]] (''Nikolazig'', ''Santéz Noluen'', ''Pasion Gonéri''…) ou les pièces léonardes de l'abbé [[Jean-Marie Perrot]] (''Dragon sant Paol''…). Les premiers efforts pour fixer la langue bretonne et rédiger des études linguistiques furent fournis par des hommes d'Église qui publièrent les premiers dictionnaires de langue bretonne tels que [[Jehan Lagadeuc]] avec son ''[[Catholicon (dictionnaire)|Catholicon]]'' (1464) ou les grammaires et lexiques de dom [[Grégoire de Rostrenen]] ({{s-|XVIII}}). Ceci s'explique par le fait que, dans la société bretonne traditionnelle, seuls les prêtres avaient accès à l'écriture et aux bibliothèques, et par un amour certain de la langue qui était l'objet d'études au cours des années passées au séminaire. C'est aussi au clergé de Bretagne que l'on doit les premières méthodes d'apprentissage du breton que sont les ''colloques'', calqués sur la méthode d'apprentissage du latin, tels que les ''Colloques françois et bretons'' du père Guicquer (1753) ou les ''Colloques français et bretons'' du père Jean Hingant (1800). Aujourd'hui, en dehors des publications de la maison d'édition ''Minihi Levenez'' qui est liée au [[diocèse de Quimper et Léon]] ou de celles de la maison d'édition Imbourc'h, qui publie ''Kannadig Imbourc'h'', organe de l’organisation de laïcs catholiques bretonnants Emglev An Tiegezhioù (''L'Entente des familles''), le breton est très peu l'objet de créations dans l’Église. Le [[Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier]] organise cependant régulièrement des messes en breton, appréciées du public brittophone encore très présent<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=AL LAE|nom1=Kristen|titre=Messe en breton|périodique=Diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier|date=26/08/2017|lire en ligne=http://saintbrieuc-treguier.catholique.fr/Messe-en-breton.html?lang=fr|consulté le=2017-09-10}}</ref>. ==== Position de l’Église vis-à-vis du breton au {{s-|XX}} ==== Au moment du conflit entre l’Église et l’État sous la Troisième [[République]] (début du {{s-|XX}}), le clergé de l’évêché de [[Diocèse de Quimper et Léon|Quimper]], auquel les autorités avaient interdit de prêcher et de faire le [[catéchisme]] en breton<ref>On trouve la même tentative d’éradication en Morbihan, quand en 1902 l’inspecteur d’académie Dantzer demande « Que l’Église n’accorde la première communion qu’aux seuls enfants parlant français. »</ref>, a mené pendant un certain temps un véritable combat pour la langue bretonne<ref>Voir les résultats des deux enquêtes de 1902, la première initiée par l'évêque de Quimper sur l'emploi du breton dans les paroisses du Finistère, et la seconde diligentée par la préfecture du Finistère sur « ''l'emploi abusif du breton dans les instructions religieuses et le catéchisme'' », mise en ligne sur le site de la [http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/exhibits/show/1902---ann--e-d-enqu--tes-sur-/1902-ann--e-d-enqu--tes Bibliothèque numérique du diocèse de Quimper].</ref>. Dans un port de pêche faisant à cette époque figure de petite ville, alors que le catéchisme dans cette localité se faisait en breton et en français, le catéchisme en français étant réservé aux familles bourgeoises, les prêtres de la paroisse passaient dans les familles populaires pour demander aux parents d’envoyer leurs enfants au catéchisme en breton, la tendance des couches populaires étant de s’intégrer culturellement à la classe bourgeoise dominante et donc d’envoyer leurs enfants au catéchisme français. Après la seconde guerre mondiale, l'apostolat et le catéchisme se font rarement en breton. On tient cela du fait que l’Église avait affaire à des fidèles qui comprenaient de moins en moins le breton, et qui réclamaient souvent que la prédication et le catéchisme se fassent en français<ref>Sur la place du breton à l’Église à l'issue de la guerre, voir Job an Irien, [http://diocese-quimper.fr/fr/stummadur/story/3178/celebrer-en-langues « Célébrer en langues ? »], revue ''Minihi Levenez'' {{n°|64}}, 2000, {{p.|7-41}}.</ref> ; dans un article publié en 1957 par la revue ''[[Bleun-Brug#Les revues|Les Cahiers du Bleun-Brug]]'', peu de temps avant sa nomination comme évêque auxiliaire de Quimper, le chanoine [[Vincent Favé|Visant Favé]] s’inquiète de l’abandon de la langue bretonne par ses concitoyens, et observe qu’une « langue qu’on ne parle plus aux petits enfants au foyer est une langue condamnée à disparaître comme langue vivante »<ref>{{article|langue=fr|auteur1=V. Favé|titre= L’Eglise et la Langue Bretonne (Éléments de solution)|périodique=Les Cahiers du Bleun-Brug|numéro=3|année=1957|pages=9|lire en ligne= http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/cfed35af4f24d2e92f8564befb0b1095.pdf}}</ref>. À ces impératifs pratiques, il faut aussi ajouter que l’Église, acceptant l’État français tel qu'il est et vivant en concorde avec celui-ci, accepta de développer des catéchismes et une liturgie en langue française, en adéquation avec les politiques de francisation de la population bretonne, et en dépit de la langue bretonne. Mais l'explosion de l'enseignement bilingue, notamment dans les écoles catholiques, et l'engouement nouveau pour la langue bretonne à partir des années 1970 puis 2000, amènent l’Église à reconsidérer peu à peu la prise en compte de la langue bretonne<ref>Cf. [http://www.1000questions.net/br/autre/Le_renouveau_de_la_culture_Bretonne.html ''Le renouveau de la culture bretonne : un défi pour l’Église''] de {{Mgr}} Gourvès en 2003, ou ''Pour annoncer l’Évangile dans le diocèse de Vannes en tenant compte de la culture et de la langue bretonnes'' de {{Mgr}} Centène en 2012)</ref>. ==== Mouvements et publications d’inspiration chrétienne avant-guerre ==== À la suite du conflit entre l’Église et l’État, pour réagir, il fallait mettre en place tout un système d’enseignement du breton. Il y eut quelques initiatives vers [[1900]]-[[1914]] dont le [[Bleun-Brug|Bleun Brug]] créé en [[1905]] par l’[[Jean-Marie Perrot|abbé Perrot]]. Tandis que l'évêque [[Adolphe Duparc]] facilitait l'apprentissage du breton dans les écoles catholiques du diocèse de Quimper et Léon, puis y rendait obligatoire l'enseignement du breton en 1942<ref>Cf. ''Semaine religieuse de Quimper et de Léon'', 30 juillet 1943, {{p.|236}}.</ref>, avant que la mesure ne soit rapportée quelques années plus tard. [[File:Jos Le Bras.jpg|thumb|[[Jos Le Bras]], rédacteur de ''[[Kroaz ar Vretoned]]'']] De nombreux mouvements d’inspiration chrétienne de défense de la langue bretonne, se sont fait jour en [[Basse-Bretagne|Bretagne occidentale]] : *Dans le [[Finistère]], le mensuel ''[[Feiz ha Breiz]]'', relancé en 1900, est entièrement rédigé en breton ; il fera peu à peu office d'organe de l'association catholique bretonnante [[Bleun-Brug]] ; * Dans le [[Trégor]], par exemple, sont parus pendant longtemps des hebdomadaires populaires entièrement rédigés en breton et inspirés par l’[[Église (institution)|Église]], plus ou moins directement : ** ''[[Kroaz ar Vretoned]]'', dirigé par [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]] (Abherve), né en 1860, et qui fut publié jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale ; ** ''[[Feiz ha Breiz|Breiz]]'', dont les rédacteurs furent [[Erwan ar Moal|Erwan Ar Moal]] (Dir-Na-Dor) et Aogust Bôcher (''[[Auguste Bocher|Ar Yeodet]]'') (journal hebdomadaire [[église catholique romaine|catholique]] qui fut imprimé jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale). * Au pays de [[Vannes]], l’évêché, bien qu’il y ait eu des publications chrétiennes en breton publiées par la librairie Galles-[[Lafolye]] (dont la revue ''[[Brediah er Fé]]''), n’était pas intervenu pour créer ou soutenir un mouvement bretonnant d’inspiration catholique au début du siècle dernier, les manifestations bretonnes dans cette région étant organisées sous la responsabilité du « [[Bleun-Brug]] » du diocèse de [[Quimper]]. ** Cependant, la revue mensuelle rédigée entièrement en [[breton vannetais]], « [[Dihunamb]] », fondée au début du siècle par [[Loeiz Herrieu]] et [[André Mellac]], qui parut jusqu’en [[1944]], bien qu’étant parfaitement indépendante, peut être considérée comme une revue [[église catholique romaine|catholique]]. Il faut citer aussi les ouvrages catholiques en langue bretonne et destinés aux fidèles. Ainsi les nombreux livres de [[Cantiques bretons|cantiques]] et [[missel]]s qui ont permis la conservation de cantiques anciens. Un des exemples les plus célèbres fut le livre ''[[Buhez ar Sent|Buez ar Zent]]'' (''La Vie des saints'') écrit par le chanoine Morvan à la fin du {{s|XIX}}, qui décrit en breton et parfois de manière très romancée la vie des saints en suivant le calendrier catholique. Écrit en [[breton cornouaillais]], ce livre était lu chaque jour dans toute la Bretagne bretonnante. ==== Mouvements et revues d’inspiration chrétienne après-guerre ==== À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les revues catholiques populaires en breton répandues en [[évêché de Léon|Léon]], [[Cornouaille]] et [[Trégor]] disparurent : * ''[[Feiz ha Breiz]]'', dirigé par l’[[Jean-Marie Perrot|abbé Perrot]] de 1911 à 1943 ; * ''{{Lien|trad=Ar Vuhez Kristen|lang=br|fr=Ar Vuhez Kristen|texte=Ar Vuhez Kristen}}'', fondée par les Capucins de [[Roscoff]]. Lesquelles furent remplacées pendant un certain temps par : * ''[[Feiz ha Breiz|Kroaz Breiz]]'', devenue ''[[Bleun-Brug]]'' en 1951. Cette dernière revue subsista comme revue d’étude bilingue, dirigée par le chanoine [[François Mevellec]], jusqu’en 1984 ; * diverses revues d’étude dirigées surtout par l’abbé [[Maodez Glanndour|Loeiz Ar Floc'h]], la revue de l’abbé [[Marsel Klerg]] : ''[[Marsel Klerg|Barr-Heol]]'', qui parut de [[1954]] à [[1977]], la revue d’étude [[pédagogie|pédagogique]] intitulée ''[[Skol]]'', entièrement rédigée en breton, de l’abbé [[Armans Ar C'halvez|Armand Le Calvez]], qu’il fit paraître pendant une dizaine d’années. Dans les [[années 1960]]-[[années 1970|70]], seront publiées : * une revue d’inspiration chrétienne pour les enfants ''[[Wanig ha Wenig]]'', au début sous la responsabilité de l’abbé [[Armans Ar C'halvez|Armand Le Calvez]] et de l’abbé [[Youenn Troal]]. * la revue ''Ar Cʼhrist d'an Indianed'', (''Le Christ aux Indiens''), inspirée surtout par l’expérience missionnaire de l’abbé [[Youenn Troal]] sous l’égide du « ''Fidei Donum'' » au Pérou ; cette revue parut au cours des années 1960. La revue ''Imbourc'h'' publia le journal de son second séjour parmi les Amérindiens à la fin des [[années 1980]]. À son retour, il fut [[Curé|recteur]] de [[Plounéour-Ménez]], dans la région de [[Morlaix]], et fit paraître à cette époque des textes d’inspiration religieuse dans la revue ''[[Ar Fulenn]]'' (''L’Étincelle'') dirigée par lui. * la revue ''[[Kenvreuriez ar Brezoneg#Publications|Kaierou Kenvreuriez ar Brezoneg eskopti Kemper ha Leon]]'', dirigée par l'abbé [[Pierre-Jean Nédélec|Pèr-Yann Nédélec]] de 1969 à 1971, puis par l'abbé Job Seité jusqu'en 1979. * la revue d’étude mensuelle ''Imbourc'h'', liée à une initiative laïque, qui paraît régulièrement depuis 1969, et qui a publié un grand nombre d’œuvres religieuses, comme la traduction des ''Confessions de saint Augustin'' ou des écrits autobiographiques de [[Thérèse de Lisieux|sainte Thérèse de l'Enfant Jésus]], ainsi qu’une version en breton du [[Bréviaire romain]], en une dizaine de volumes. Actuellement, depuis les [[années 1990]], subsistent principalement trois associations : Minihi Levenez, installée à [[Tréflévénez]], qui, en plus de ses activités directement religieuses (messes et récollections, pèlerinages et jusqu'au début des années 2010, catéchèse et aumônerie), est également devenu une maison d'édition publiant des ouvrages liturgiques et catéchétiques en breton<ref>Le ''Minihi Levenez'' a notamment publié une série de disques et cassettes ''Hag e paro an heol. Chants pour une liturgie bretonne'', des ouvrages de catéchèse comme ''Klask a ran'' (catéchisme pour le Ce1, 1990) et ''Dremm an Aotrou'' (catéchisme pour le Ce2, 1992), un évangile en breton en bandes dessinées (''Ar C’heloù Mad diskouezet d’ar vugale'', 2010) et des ouvrages bilingues français-breton sur la vie des saints bretons ou celtiques, la spiritualité celtique, l’histoire ou le patrimoine religieux. Cf. son site officiel : [http://www.minihi-levenez.com/ Minihi Levenez]</ref> pour le diocèse de Quimper-et-Léon dans l'écriture dite "universitaire" ; Emglev An Tiegezhioù qui regroupe des laïcs et des prêtres qui s'occupent des éditions ''Imbourc'h'' et cherchent à maintenir une sensibilité catholique au sein de l'[[Emsav]] politique et culturel actuel ; et [[Tiegezh Santez Anna]], installée à [[Roudouallec]], qui allie une vie spirituelle ascétique en breton ([[Liturgie des Heures]] faite quotidiennement en langue bretonne) et la défense des traditions bretonnes, notamment les pardons et costumes bretons<ref>Cf. Article du Télégramme datant de juillet 2008 : [http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20080719&article=20080719-3478518&type=ar Tiegezh Santez Anna. Pardon au Moustoir] et article en breton : [[:br:Tiegezh Santez Anna|Tiegezh Santez Anna]]</ref>. ==== Ouvrages liturgiques en breton ==== Plusieurs religieux bretons étaient en contact avec l’[[École biblique et archéologique française de Jérusalem]] et en avaient suivi les cours, avaient appris l’[[hébreu]] et formeront des groupes de travail bibliques. Ces prêtres se feront remarquer par des travaux de recherches et de traduction de la ''Bible'' qu’ils traduiront directement en breton à partir du texte original en [[hébreu]] ou du [[grec ancien|grec]] en breton pour le [[Nouveau Testament]]. La personnalité la plus éminente de ces groupes de travail était l’abbé [[Maodez Glanndour|Loeiz Ar Floc'h]]. Il faut citer aussi l’abbé [[Gwilherm Dubourg|Guilherm Dubourg]], l’abbé [[Joseph Lec'hvien|Job Lec'hvien]], l’abbé {{Lien|lang=br|trad=Pêr ar Gall|texte=Pipi Gall}}. Ces deux derniers fondèrent les Éditions [[Éditions An-Tour-tan embannadurioù|An Tour Tan]] à [[Kergrist-Moëlou]]. Parmi les activités inspirées par la foi et s’exprimant en breton, il faut signaler : * les retraites prêchées par l’abbé [[Maodez Glanndour|Ar Floc'h]], ainsi les « ''carêmes'' » qui furent également prêchés plusieurs fois de suite en breton au cours des années 1960-1970, dans une des paroisses de la ville de [[Brest]]. * la « [[Kenvreuriez ar Brezoneg]] » (« Confrérie du Breton »), association fondée au séminaire de [[Quimper]] en 1894 et refondée en 1942 avec les encouragements d'[[Adolphe Duparc]] comme association de prêtres chargée de « maintenir et de propager la langue bretonne dans le diocèse »<ref>''Semaine Religieuse de Quimper et de Léon'', 30 juillet 1943, {{p.|236-237}}.</ref>. Après une période de sommeil après la Seconde Guerre mondiale, la « Kenvreuriez ar Brezoneg » fut relancée après le [[concile Vatican II]]. Sous la direction de [[Vincent Favé]], entre 1965 et 1997, elle assurera la traduction en breton de l'[[Ordo Missae]], du lectionnaire des dimanches et des rituels des sacrements, destinés plus spécialement au diocèse de Quimper ; elle publiera une traduction des quatre évangiles en 1982 : ''Aviel Jezuz-Krist'', puis des autres livres du Nouveau Testament en 1988. La « Kenvreuriez ar Brezoneg » avait ainsi une sorte d’existence officielle au diocèse de Quimper<ref>Voir la présentation de la ''Kenvreuriez ar Brezoneg'' sur le site du diocèse de Quimper.</ref>. À cela s'ajoutent des événements religieux régulièrement tenus en breton ([[pardon]]s, messes{{etc.}}), depuis des cérémonies entièrement en breton, jusqu'à celles contenant quelques prières ou cantiques en breton<ref>[[Clément Guillon]], évêque de [[Diocèse de Quimper et Léon|Quimper et de Léon]], avait publié le 11 avril 2004 un texte officiel encourageant l'usage des [[cantiques bretons]] dans son diocèse, et demandant d'« introduire dans chaque assemblée [eucharistique], au minimum, une mélodie bretonne, accompagnée ou non d’un cantique breton », cf. [http://diocese-quimper.fr/fr/liziri-an-eskibien/story/3100/la-place-de-la-culture-et-de-la-langue-bretonnes-dans-nos-rassemblements-de-prieres « La place de la langue et de la culture bretonnes dans nos rassemblements de prières »], ''Quimper et Léon. L’Église en Finistère'', {{numéro|8}}, 22 avril 2004, {{p.|172-173}}.</ref>. Les chrétiens rassemblés au pardon de [[Sainte-Anne-d'Auray]] pour la visite du pape Jean-Paul II le 20 septembre 1996 se souviennent des quelques mots qu'il a prononcé en breton (première visite d'un pape en Bretagne, et première fois qu'un pape s'exprime publiquement en breton)<ref>Le pape a dit : « ''{{langue|br|Iwan Nikolazig, n'ho pet ket eun. Me zo Anna, mamm Mari. An Aotroù Doue e fall dehoñ, ma vein-me inouret amañ}}'' » ([[Yves Nicolazic]], n'ayez pas peur. Je suis Anne, la mère de [[Marie (mère de Jésus)|Marie]]. Dieu veut que je sois honorée ici). Voir la vie de [[Yves Nicolazic]], fondateur du lieu de pèlerinage de Sainte-Anne-d'Auray.</ref>. Jusque récemment, il n’existait aucune œuvre bretonnante soutenue officiellement par aucun des évêchés bretons, sauf le centre de rencontre [[bretonnant]] de Minihi Levenez, dirigé par l’abbé [[Job An Irien|Job Irien]], qui publie une revue bimestrielle ainsi que des traductions de textes liturgiques, particulièrement une partie de la ''[[Liturgie des Heures|Prière du Temps Présent]]'' (''Pedenn an deiz'', 1988), un [[missel]] des fidèles (''Leor an overenn hag ar zakramanchou'', 1997) et une nouvelle traduction du Nouveau Testament en 2002 (''An Testamant Nevez. Kelou Mad Jezuz, or Zalver''). Cependant l’ensemble des activités des bretonnants catholiques du diocèse de Quimper, même soutenues par la hiérarchie, se situe actuellement au niveau d’une élite. Le {{date-|6 octobre 1995}}, [[Lucien Fruchaud]], évêque de Saint-Brieuc et Tréguier crée officiellement une commission « foi et culture bretonne » préparée en mai 1995 au Guiaudet en Lanrivain, pour « se mettre à la disposition des recteurs et de tous ceux qui souhaiteraient réfléchir afin que la population bretonnante prenne conscience de sa richesse culturelle, de son patrimoine religieux et vive sa foi sans renier son identité ». « Nous ne pourrions pas prétendre être attentif à la vie des hommes sans tenir compte des racines culturelles de chacun et plus particulièrement de celles qui ont été entretenues par l'appui d'une langue particulière ». « Il se trouve qu'une grande partie du diocèse s'exprime en langue bretonne...etc ». Cette commission élaborera une charte concernant la foi et la culture bretonne que [[Lucien Fruchaud|Fruchaud]] signera le {{date-|31 mars 2002}} ; elle sera actualisée et complétée le {{date-|16 mai 2010}}. Le {{date-|2 février 2001}}, à la demande de son [[conseil presbytéral]], [[Clément Guillon]], évêque de Quimper et de Léon, institue une commission diocésaine « langue et culture bretonnes » « pour promouvoir l'utilisation de la langue bretonne dans la vie de notre Église diocésaine là où c'est possible et souhaitable, par exemple dans les domaines de la liturgie et de la catéchèse, et plus largement, de prendre en compte tout ce qui touche à la culture bretonne et à ses rapports avec l'Église »<ref>''Quimper et Léon, L'Église en Finistère'', 22 février 2001, {{p.|102}}.</ref>. En {{date-|septembre 2003}}, [[François-Mathurin Gourvès]], évêque de Vannes et bretonnant de naissance, publie une lettre pastorale intitulée « Le renouveau de la culture bretonne : un défi pour l'Église » où il rappelle l'importance de la langue bretonne comme référence culturelle et religieuse<ref>[http://www.revue-kephas.org/04/1/Gourves75-82.html Interview de {{Mgr|Gourvès}}] par la revue Kephas début 2004.</ref>. D'autre part, depuis l’année [[2000]] et à l'initiative de l'évêché de Saint-Brieuc et Tréguier, il existe une commission interdiocésaine mise en place par les trois évêchés de la Bretagne occidentale pour établir de nouveaux textes liturgiques et un [[missel]] à l’usage de ces trois évêchés ; les évêques de la [[Bretagne occidentale]] répondent ainsi à la demande formulée par Rome de présenter une version unique du [[missel]] pour les trois évêchés, la version antérieure ayant été établie uniquement pour le diocèse de [[Quimper]]. Ce travail pour un missel romain a reçu l'imprimatur du Vatican en 2013<ref>[[Ouest-France]]:''Rome autorise le missel en breton'', 3 janvier 2013.</ref>. === Histoire du recensement lexical breton === Le premier [[dictionnaire]] breton, le ''[[Catholicon (dictionnaire)|Catholicon]]'', se trouve être aussi le premier dictionnaire du français. Il a été rédigé par [[Jehan Lagadeuc|Jehan Lagadec]] en [[1464]] et publié en [[1499]] ou avant. C’est un ouvrage trilingue breton-[[français]]-[[latin]]. Les recensements suivants eurent lieu deux siècles plus tard par : * R. P. [[Julien Maunoir]] ([[1659]]) ; * [[Pierre de Chalons]] ([[1723]]) ; * [[Grégoire de Rostrenen]] ([[1732]]) ; * [[Claude Cillart de Kerampoul|Claude Cillart de Kerampoul, dit l'Armerye]] ([[1744]]) ; [[Fichier:Dictionnaire de la langue bretonne - Dom Louis Le Pelletier.jpg|thumb|upright|Première édition du dictionnaire de [[Dom Louis Le Pelletier]] de [[1752]].]] * [[Dom Louis Le Pelletier]] ([[1752]]). * Édition d’un dictionnaire [[latin]]-breton par [[Alain Dumoulin]] en [[1800]]. Une date importante a été celle du ''Dictionnaire celto-breton'' de [[Jean-François Le Gonidec|Le Gonidec]] ([[1821]]), augmenté par [[Théodore Hersart de La Villemarqué|La Villemarqué]] vers [[1847]] : pour la première fois, certains mots se rapprochant du français sont systématiquement écartés, et des mots gallois, ou de vieux breton, sont incorporés au lexique sans plus de précision (cf. [[Controverses sur le breton]]). Le colonel [[Amable-Emmanuel Troude|Troude]] sera plus réaliste, en [[1886]], en ne retenant que des mots entendus réellement (ou sinon en indiquant que le terme n’est plus en usage). Par contre, le bannissement du lexique breton d’origine latine continue. Il faut cependant remarquer que cela résulte d’un état d’esprit de l’époque, dans lequel le breton est une langue secondaire dans la Basse-Bretagne, complémentaire au français : ces dictionnaires ne prétendent pas présenter une langue universelle, mais surtout recueillir des mots originaux. Ce « purisme celtique », expression utilisée par les détracteurs de cette attitude, sera plus ou moins général jusqu’aux [[années 1990]], à l’exception notable du dictionnaire que [[Émile Ernault]] constitue pour le [[Breton vannetais|vannetais]] en [[1904]]. * ''Vocabulaire breton-français'' d’[[Émile Ernault]], [[1927]] * Côté KLT mais incorporant de nombreux termes vannetais, le Grand dictionnaire français-breton de [[François Vallée (linguiste)|François Vallée]], aidé de [[Meven Mordiern|René Le Roux (Meven Mordiern)]] et [[Émile Ernault]], en 1931, incorpore de nombreux néologismes en première publication. L’entreprise de François Vallée, ayant tout un réseau d’informateurs à travers la Bretagne, permettra de recueillir en outre dans les dialectes de nombreux mots et expressions inédits. Il s’agit du premier exemple d’un travail d’équipe en lexicographie bretonne, et reste, à ce jour le plus important et le plus riche dictionnaire français-breton, avec celui de [[René Le Gléau]]. Parallèlement, [[Pierre Le Roux (1874-1975)|Pierre Le Roux]] travaille à un ''Atlas linguistique de la Basse Bretagne'', paraissant à partir [[1924]], mais ne se focalisant que sur les variantes des vocables les plus communs. L’après-Seconde Guerre mondiale est une période douloureuse pour la [[culture bretonne]] : le [[Nationalisme breton|mouvement nationaliste breton]], pour avoir collaboré avec les occupants, se trouve discrédité aussi bien en Bretagne que dans le reste de la France. Paraîtront depuis cette époque, entre autres : * Les ''Nouveau dictionnaire Français-Breton'', puis ''Breton-Français'' de [[Roparz Hemon]], [[1970]], * ''Dictionnaire historique du breton'' de [[Roparz Hemon]], 36 tomes et {{unité|3232|pages}}. Donne la première occurrence lexicale dans le contexte, * Le ''Dictionnaire breton'' des Éditions Garnier, sous la direction de [[Pierre-Jakez Hélias]], [[1986]], * ''Dictionnaire classique français-breton'' de René Le Gléau, [[1983]]-[[1994]], 10 tomes et {{unité|4064|pages}}, surtout fondé sur la production écrite entre 1850 et 1950, avec, en outre, des mots recueillis dans sa région natale de [[Saint-Renan]], ou à l’écoute de la radio. Enfin, à partir de [[1992]] paraît le ''{{langue|br|Geriadur ar Brezhoneg a-vremañ}}'' (''Dictionnaire du breton contemporain'') de [[Francis Favereau]] aux éditions [[Skol Vreizh]], sous forme papier et CD-ROM. Cet ouvrage ne rejette pas systématiquement les mots rares ou sortis de l’usage, mais les signale par un signe « - », ou les néologismes, signalés par des guillemets ; il reprend un bon nombre des termes issus des dictionnaires précédents, ainsi les mots d’origine française du ''Catholicon'' par exemple ou issus d’autres ouvrages, et les emprunts populaires (ce sont quelquefois les mêmes). Ce dictionnaire est le fruit de vingt ans de travail et de collectage dans le [[Poher]] et autour de [[Poullaouen]] particulièrement, aire où portait la thèse de l’auteur, soutenue avant qu’il ne se décide à publier son dictionnaire. [[Francis Favereau]] a produit l'un des dictionnaires bretons les plus complets jamais créés, avec pas moins de {{unité|50000|entrées}} et le double de mots composés. Malgré le manque de soutien financier pour sa création, le dictionnaire s’est tout de même bien vendu et a eu plusieurs réimpressions. Une réédition est en vue, et son contenu devrait augmenter de 25 % par rapport à l’édition actuelle. Aujourd’hui, d’autres dictionnaires bilingues [[anglais]] / breton, [[allemand]] / breton, [[espagnol]] / breton… montrent bien la volonté de la nouvelle génération de bretonnants d’inscrire la langue dans le paysage linguistique international. Tous ces travaux se font quasiment de façon bénévole. Chose nouvelle pour la langue bretonne, l'éditeur ''An Here'' a publié deux dictionnaires unilingues : le ''Geriadur brezhoneg'' ({{unité|13000|entrées}}) paru en 1995 sous la direction de [[Jean-Yves Lagadeg]] et [[Martial Ménard]] et le ''Geriadur Brezhoneg An Here'' ({{unité|21300|entrées}}) paru en 2002 sous la direction de [[Martial Ménard]] et [[Iwan Kadoret]]. Ils visent à extraire des textes littéraires reflétant ou non un langage populaire, les termes de la langue écrite et orale contemporaine. Ce dictionnaire sera l’objet d’une polémique connue sous le nom de l'« [[affaire du dictionnaire breton]] » menée par le journal ''[[Le Canard enchaîné]]''. Ils incluent un certain nombre de [[néologisme]]s (parfois empruntés au [[gallois]] mais le plus souvent créés à partir des racines du vieux-breton, voir [[Controverses sur le breton]]). De même, l'[[Office public de la langue bretonne]] et des éditeurs ([[Preder]], ''Ti embann ar skolioù'') publient des dictionnaires plurilingues spécialisés par domaine : psychanalyse, économie<ref>Par exemple : Pêr Drezen, ''GeriaouEGI'' (sous-titré ''petit dictionnaire breton d'économie, de géographie et d'histoire''), édition TES, 2007</ref>{{etc.}} Les mots proposés sont en général des néologismes dont c’est la première apparition sur papier, ou des mots qui ne sont connus que d’une centaine de locuteurs ; là réside leur intérêt : faire découvrir des néologismes et étendre le champ lexical du breton à des domaines où il est traditionnellement peu présent. Depuis 1985, l'association scientifique [[Kreizenn ar Geriaouiñ]] élabore un [[dictionnaire des sciences et techniques]]<ref>{{Lien web|titre=Kreizenn ar Geriaouiñ|url=http://www.brezhoneg21.com|site=brezhoneg21|date=19 octobre 2018|consulté le=19 octobre 2018}}.</ref> (brezhoneg21.com) correspondant au vocabulaire utilisé dans la scolarité jusqu'au niveau universitaire. Ce travail a permis de lancer et de conforter l'enseignement des sciences dans le réseau Diwan avant de s'élargir à d'autres applications (astronomie, terminologie de la botanique, nom de papillons, d'anodontes, de plantes sauvages...). Par ailleurs les éditions [[Sav-Heol]] ont publié en [[2004]] un lexique bilingue de locutions et tournures populaires sous le titre ''{{langue|br|Teurel Blaz war ar Yezh}}''. En 2001 et 2005 paraîtront successivement une ''Initiation au breton familier et argotique'' puis une nouvelle collecte lexicale nommée [[Tammoù Gwaskin]] ''Au cœur du breton légitime'' par Jean-Yves Plourin, aux éditions Armeline, qui fait découvrir au lecteur pas moins de {{formatnum:2000}} mots inédits collectés au nord-ouest et au sud-est du centre du domaine bretonnant et plus de {{formatnum:6000}} acceptions ainsi que des notes grammaticales et phonologiques inédites. * La collection « Teñzor ar brezhoneg » (Trésor de la langue bretonne) chez [[An Alarc'h]] a édité des vocabulaires de domaines lexicographiques jusque-là délaissés, comme un vocabulaire des [[argot]]s bretons (« argot » au sens strict du terme) ([[2003]]), ou celui du breton enfantin et des tout-petits ([[2005]]). == Frontière linguistique == {{Article détaillé|Frontière linguistique bretonne}} [[Fichier:Langues de la France.svg|vignette|Place de la langue parmi les langues régionales]] L’[[Haute-Bretagne|Est de la Bretagne]] n'est traditionnellement pas bretonnante, mais on y parle traditionnellement [[gallo]] et [[français]]<ref name="lg.brt.origine"/>. La limite est ancienne et trace ''grosso modo'' une ligne partant de [[Saint-Brieuc]], au nord, allant vers [[Guérande]], au sud. Avec l'apparition de familles bretonnantes à Saint-Brieuc, Rennes ou Nantes, venues de Basse-Bretagne ou ayant appris le breton sur place - et élevant leurs enfants en breton pour certains d'entre eux (de nombreuses personnalités de l'Emsav tels [[Alan Louarn]] ou [[Youenn Olier]] ont élevé leurs enfants en breton à Rennes, par exemple) - et le recul de la pratique du gallo, cette délimitation tend à devenir obsolète. Au {{s-|IX}}, on parlait régulièrement breton jusqu'à [[Dol-de-Bretagne]], [[Montfort-sur-Meu]], [[Blain]] et [[Donges]]<ref name="lg.brt.origine"/>. Au {{s-|XVI}}, la frontière linguistique semble déjà stabilisée entre [[Haute-Bretagne|Haute]] et [[Basse-Bretagne]] et ne reculera que très progressivement : en 1588, l'historien d'Argentré fait partir la frontière des environs de [[Binic]] au nord pour rejoindre [[Guérande]] au sud avec [[Loudéac]], [[Josselin (Morbihan)|Josselin]] et [[Malestroit]] pour frontière occidentale<ref name="lg.brt.origine"/>. En [[1806]], [[Napoléon Ier|Napoléon]] avait ordonné une enquête sur ce sujet qui fut menée par [[Charles Coquebert de Montbret]]. La limite linguistique était alors plus à l’ouest : on parlait breton à [[Saint-Caradec]], [[Questembert]], [[Pénestin]], [[Férel (Morbihan)|Férel]], [[Péaule]], Bourg-de-Batz ([[Batz-sur-Mer]]) et dans une partie non définie de la presqu’île de [[Guérande]] à partir des « salines d’[[Herbignac]] », soit probablement dans la partie occidentale des communes d’[[Assérac]] et de [[Saint-Molf]] (l’étude ne portait pas sur le département de [[Loire-Atlantique|Loire-Inférieure]]). En [[1866]], [[Paul Sébillot]] trace une ligne relativement identique partant de [[Plouha]] pour atteindre Batz-sur-Mer, reculant ainsi de quelques kilomètres seulement depuis les données d'Argenté<ref name="lg.brt.origine"/>. C'est la limite actuelle du territoire du breton et la limite entre Haute et Basse-Bretagne. Des groupes sporadiques de bretonnants existent également dans toutes les grandes villes de France, notamment à Paris où la communauté brittophone est relativement importante, ainsi qu’au [[Royaume-Uni]] et en [[Amérique du Nord]]. Par ailleurs, des grandes villes comme [[Rennes]], [[Saint-Brieuc]], [[Nantes]]<ref>[[Arnold Von Harff]] (Voyageur ayant recueilli un vocabulaire breton auprès de Nantais.)</ref>, [[Vannes]], [[Brest]] ou [[Quimper]] connaissaient les deux langues (par exemple, en 1636, la ville de Saint-Brieuc est indiquée comme bilingue par un voyageur<ref>''François-Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, Itinéraire de Bretagne en 1636, d'après le manuscrit original, avec notes et éclaircissements par [[Léon Maître]] et [[Paul de Berthou]]'', tome 1 ; Nantes, Société des Bibliophiles Bretons, 1898, {{p.|65}} : « En la ville on parle moitié breton ; mais tout le monde scait françois ». {{Gallica|id=bpt6k73687p}}</ref>.) et, avec le développement des écoles bilingues, ainsi que la réappropriation de la culture bretonne, des communautés bretonnantes réapparaissent dans ces villes. En 2004, on estimait à 12 % le nombre de personnes connaissant le breton en Basse-Bretagne (pourcentage en perpétuelle diminution depuis les années 1950) et à 2 % ceux qui le connaissent en Haute-Bretagne (pourcentage en augmentation depuis les années 1970)<ref>Études Office public de la langue bretonne</ref>. == Dialectes == [[Fichier:Variantes linguistiques du breton map-fr.svg|thumb|Les différents [[dialecte]]s et leurs aires d'usage.]] {{Article détaillé|Dialectes du breton}} Comme la majorité des langues, la langue bretonne varie d’un endroit à l’autre. En breton, ces différences [[Dialecte|dialectales]] touchent avant tout la prononciation et une faible partie du vocabulaire. Certains dialectes présentent aussi une syntaxe un peu différente. Les différences sont généralement faibles de proche en proche, mais plus on s’éloigne d’un point, plus le breton est différent. En règle générale, il n’y a pas de frontière nette entre dialectes, mais un changement progressif. Traditionnellement, on liste les dialectes bretons en fonction des anciens évêchés, bien que du point de vue linguistique ces limites se révèlent souvent arbitraires : * Le [[breton cornouaillais|cornouaillais]], parlé dans : ** les deux tiers sud du Finistère ([[Carhaix-Plouguer|Carhaix]], [[Quimper]], [[Pont-Aven]], [[Quimperlé]], [[Douarnenez]], [[Pont-l'Abbé]], [[Île de Sein|Sein]], [[Châteaulin]], [[Plougastel-Daoulas]]…), ** dans le sud-ouest des Côtes d’Armor ([[Rostrenen]], [[Saint-Nicolas-du-Pélem]]…) ** ainsi que dans une petite partie du Morbihan ([[Gourin]], [[Langonnet]], [[Le Faouët (Morbihan)|Le Faouet]]…) ** à [[Belle-Île-en-Mer]]<ref>Patrick Le Besco, ''Le Breton de Belle-Île-en-Mer''</ref>. * Le [[breton léonard|léonard]] est considéré comme le plus proche du breton littéraire. Parlé dans le tiers nord du département du [[Finistère]] ([[Brest]], jusqu’à [[Morlaix]], [[Plouguerneau]], [[Landerneau]], [[Saint-Pol-de-Léon]], [[Landivisiau]], [[Ouessant]]…) * Le [[breton trégorrois|trégorrois]], parlé dans le nord-est du Finistère (à partir de [[Morlaix]]), et dans le nord-ouest des Côtes-d’Armor ([[Guingamp]], [[Lannion]], [[Tréguier]]…) ** Le ''breton du [[Goëlo]]'', parlé dans la région de [[Paimpol]], souvent considéré comme inclus dans le trégorrois (Ses différences les plus notables concernent la prononciation /v/ des terminaisons -v là ou les autres dialectes prononcent /o/, /w/, la position de l’accent tonique (souvent placé sur le radical), ainsi que certaines nuances de conjugaison et de vocabulaire…). * Le [[breton vannetais|vannetais]], parlé dans : ** toute la zone bretonnante du [[Morbihan|département du Morbihan]] (à l’exception de Belle-Île et des régions autour du Faouët et de Gourin) : [[Vannes]], [[Pontivy]], [[Lorient]], [[Plouay]], [[Guémené-sur-Scorff]], [[Baud (Morbihan)|Baud]], [[Auray]], [[Quiberon]], [[Sarzeau]], [[Arzon]]… ** [[Canton d'Arzano|la canton finistérien d'Arzano.]] * Le breton de la [[Loire-Atlantique]], dans la région de [[Guérande]], dont les derniers locuteurs natifs sont décédés dans les années 1960-70, et que l’on commence à redécouvrir (cf. le [[breton de Batz-sur-Mer]]). Le ''vannetais'' est bien différencié des autres dialectes, à de nombreux points de vue, et on peut le distinguer d’un ensemble ''KLT'' (abréviation de ''{{langue|br|Kerne, Leon, Treger}}'' : [[Cornouaille]], [[évêché de Léon|Léon]], [[Trégor]]). Le découpage du breton en quatre groupes dialectaux, une division religieuse et politique jusqu’à la [[Révolution (politique et sociale)|Révolution]], est contesté du point de vue linguistique. Certains [[linguistique|linguistes]], comme Jean-Yves Plourin (cf. [[Tammoù Gwaskin]] éd. Armeline) considèrent que le breton se présente sous deux formes parlées principales, celle du Nord-Ouest et celle du Sud-Est, séparées selon le système d’accentuation et la palatalisation. D’autres, comme [[Erwan Vallerie]] proposent une différenciation Est/Ouest. D’autres, enfin, présentent la dialectisation selon une opposition zones archaïsantes et zone innovante. Les premières seraient constituées de deux centres de prestige ([[Saint-Pol-de-Léon]] et le vannetais), et une troisième zone autour de [[Quimperlé]], et d’autre part une vaste zone centrale où un breton « ''moyen'' » s’est formé et où se sont opérés la très grande majorité des innovations linguistiques. Il est probable que ce sont les carrefours de route et les échanges économiques qui ont conduit à cette évolution. Ce breton est parfois appelé « ''breton de [[Carhaix-Plouguer|Carhaix]]'' ». Ce breton moyen s’est progressivement étendu, isolant le breton du Goëlo (qui par certains traits est proche des archaïsmes léonais), mordant dans le domaine du vannetais en s’infiltrant par les routes. Ce breton tend à acquérir une identité chez les bretonnants : dans le sondage sur la langue bretonne réalisé par Fañch Broudic en 2009, à la question « quel breton parlez-vous ? », certains sondés ont répondu spontanément « le breton de Centre Bretagne »<ref>[http://www.abp-tv.com/index.php?video_id=290 Présentation du sondage TMO 2009 au Conseil Régional de Bretagne], 10 mars 2009, Agence Bretagne Presse. Malheureusement Fañch Broudic ne précise pas dans sa présentation le nombre de personnes ayant fait cette réponse.</ref>. == Conventions orthographiques == {{Article détaillé|Orthographe du breton}} Le breton s’écrit avec l’[[Écriture latine|alphabet latin]]. Il n’utilise plus la lettre ''c'' mais y ajoute le digramme ''ch'', le trigramme ''[[c'h|cʼh]]'', des lettres accentuées ''ñ'', ''ù'', ''é'', ''â'', ''ê'', ''à, ü'' ainsi que l’apostrophe. Autrefois, d’autres lettres étaient utilisées, comme le digraphe ''ʼf'' qui dénotait un son intermédiaire entre ''f'' et ''v'' (ce digraphe est encore employé en écriture universitaire). De même, au {{s-|XIX}} fut utilisée la lettre ''[[Ꝃ]]'' (« K barré ») afin d’abréger le préfixe ''Ker-'' (correspondant au substantif ''kêr'', signifiant « ville ») des noms de famille et des toponymes, cette dernière étant fréquente dans ces types de noms. L'usage de cette lettre dans les documents officiels fut interdit afin de lutter contre la confusion chez les clercs d’état civil hors de Bretagne<ref>Le site internet [[An Drouizig]], sur sa page ''[http://www.drouizig.org/index.php?option=com_content&view=article&id=54%3Anotennou-diwar-benn-ar-l-k-barrennet-r Typographie bretonne]'', indique que cette interdiction fut prise par le Conseil d'État en 1895, en donnant comme référence Yann Riou, ''Le K barré d'hier à aujourd’hui'', 1992.</ref>. === Histoire === Ce n’est qu’à partir du début du {{s-|XVII}} que des linguistes, grammairiens et écrivains ont essayé de normaliser l’écriture du breton. Plusieurs graphies ont été successivement mises au point dans ce but, dont trois sont encore utilisées : * la première orthographe moderne, celle du père [[Julien Maunoir]] au {{s-|XVII}}, * les réformes de [[Jean-François Le Gonidec]] au début du {{s-|XIX}}, * de 1908 à 1938, l’unifiée (''{{langue|br|[[peurunvan]]}}''), adoptée en 1941-42, * en 1953, l’universitaire (''{{langue|br|[[skolveurieg]]}}''), * en 1975, l’interdialectale (''{{langue|br|[[Orthographe du breton|etrerannyezhel]]}}''). L’orthographe ''{{langue|br|peurunvan}}'' est la plus employée aujourd’hui. La graphie « unifiée », ou littéralement « tout à fait unifiée » (''{{langue|br|[[Orthographe du breton|peurunvan]]}}''), dite aussi KLTG (pour Kerne, Leon, Treger, Gwened, c’est-à-dire des parlers bretons en [[Cornouaille]], [[Pays de Léon|Léon]], [[Trégor]] et [[Vannetais]]), a été créée dans le but de faire une synthèse de ces quatre parlers. Elle est devenue largement majoritaire. La graphie dite « universitaire » (''{{langue|br|[[Orthographe du breton|skolveurieg]]}}'') est fondée sur la phonologie ; elle regroupe le KLT d’un côté et possède une variante pour le [[Breton vannetais|parler vannetais]]. Enfin, la graphie « interdialectale » (''{{langue|br|[[Orthographe du breton|etrerannyezhel]]}}''), fondée sur l’étymologie, a pour but, de la même façon que l’écriture dite unifiée, de faire une synthèse des parlers KLTG dans un système orthographique cohérent. Malgré des controverses importantes sur la norme orthographique à adopter, les querelles entre partisans des différentes graphies se sont beaucoup atténuées depuis quelques années{{Quand|date=17 juin 2018}}{{Référence nécessaire|date=17 juin 2018}}. === Valeur des graphèmes === La prononciation des lettres varie selon le contexte (notamment celle des consonnes initiales qui subissent de fréquentes mutations dont certaines, mais pas toutes, sont orthographiques). Le trigramme ''cʼh'', notamment, a une prononciation qui varie depuis le simple ''h'' aspiré jusqu’au son de la ''[[jota]]'' espagnole. Il se distingue du digramme ''ch'' dont la prononciation est la même que le son ''ch'' dans le mot français ''chien''. Ces polygrammes ont parfois été écrits avec des lettres uniques, comme cela a pu être aussi le cas pour d’autres langues celtiques. La lettre ''n'' est utilisée pour noter la nasalisation des voyelles par un digramme, de façon toutefois encore plus systématique qu’en [[français]] et en marquant explicitement celle-ci d’un tilde (''ñ'') dans les orthographes modernes (dans ce cas, seule la voyelle nasale se prononce, mais pas la consonne de base ''n'' elle-même). === Usages === ==== Le digramme zh ==== La graphie ''zh'' est utilisée dans des mots où la prononciation est différente entre vannetais d’une part et KLT d’autre part. La prononciation est [h], [ɣ] ou [x] en vannetais, [z] ou [s] sinon. En vérité, il a deux interprétations : * en peurunvan, il indique que la lettre était « z » dans la graphie KLT, et « h » dans la graphie vannetaise, * en interdialectal, il indique que la lettre provient d’un ancien « th » (/θ/) sauf quand il provient d'une mutation. Les deux systèmes se suivent, sauf dans quelques mots. ==== L’apostrophe ==== L’[[Apostrophe (typographie)|apostrophe]] est utilisée à trois fins : * Comme [[lettre modificative]] dans le trigramme ''cʼh''. On utilise dans ce cas {{unichar|02BC|lettre modificative apostrophe}}<ref>Sur un clavier breton, la lettre apostrophe U+02BC pourrait être insérée automatiquement au sein de la séquence « cʼh » sur la touche [Q] (D01).</ref>. * Pour noter la [[Contraction (grammaire)|contraction]], par exemple : ''{{langue|br|da ar}}'' → ''{{langue|br|d’ar}}'', en utilisant la ponctuation apostrophe unifiée avec {{unichar|2019|guillemet-apostrophe}}<ref>C’est à cause de son emploi comme apostrophe que le guillemet apostrophe U+2019 est aussi dit « apostrophe typographique ».</ref>. * Pour noter l’[[Ellipse (rhétorique)#Exemples d'ellipses grammaticales|ellipse]] (absence d’un mot) dans le registre parlé, par exemple : ''{{langue|br|me a vo}}'' → ''{{langue|br|me ’vo}}'', avec le même caractère que le précédent. En typographie informatique simplifiée, on admet couramment dans tous les cas l’usage de {{unichar|0027|apostrophe}}<ref>Lʼapostrophe ASCII U+0027 est en fait un ''simple guillemet générique'', qui sert à tous les usages de simple guillemet, apostrophe, prime, pied, minute.</ref> telle qu’elle se trouve sur les claviers hérités. ==== Les diacritiques ==== Le breton utilise plusieurs [[diacritiques de l'alphabet latin|diacritiques]] en chef (suscrits) : * Le [[tréma]] indique que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un [[digramme]] (par exemple : ''{{langue|br|eürus}}'', « heureux »). * L’[[accent circonflexe]] et l’[[accent grave]] sont également utilisés pour distinguer des homonymies (par exemple : ''{{langue|br|trôad}}'' {{MSAPI|/troat/}} (« circuit, virée ») de ''{{langue|br|troad}}'' {{MSAPI|/trwat/}} (« pied »). * Le [[tilde]] se trouve dans la graphie {{graphie|ñ}}, utilisée pour indiquer que la voyelle qui précède est parfois nasalisée. Ex. Avec {{graphie|an}} et {{graphie|añ}} : ** sans tilde, {{graphie|an}} se prononce {{MSAPI|an}} : ''{{langue|br|Erwan}}'', {{MSAPI|/e.rwɑ̃n/}} ** avec tilde, {{graphie|an}} se prononce comme en français : ''{{langue|br|amañ}}'', {{MSAPI|/a.mɑ̃/}} == Caractéristiques grammaticales notables == === Structure de la phrase === En breton, l'ordre des éléments dans une phrase n'est pas seulement grammatical mais aussi sémantique : l'élément le plus important d'une phrase est toujours en tête, quelle que soit sa fonction (sujet, verbe ou complément). Cette première position a pour effet de le mettre en valeur. La phrase en français « Je parle breton » pourra ainsi être traduite (le {{1er}} élément de la phrase est entre crochets) : * ''« Komz a ran brezhoneg »'', litt. « [Parler] je fais breton » : je sais parler breton, ou je parle habituellement breton ; * ''« Komz brezhoneg a ran »'', litt. « [Parler breton] je fais » : ce que vous entendez là, c'est du breton ; * ''« Me a gomz brezhoneg »'', litt. « [Je] parle breton » : c'est moi ici qui parle breton ; * ''« Emaon o komz brezhoneg »'', litt. « [Je suis] parlant breton » : en ce moment particulier, je suis en train de parler breton ; * ''« Brezhoneg 'vez komzet ganin »'', litt. « [Du breton] est parlé avec moi » : c'est (habituellement) en breton que je parle. Le verbe conjugué est toujours en {{2e}} position sauf quand il est lui-même l'élément mis en avant (il passe alors en {{1re}} place). Souvent, les autres éléments de la phrase sont rangés aussi par ordre d'importance décroissante. Cette souplesse dans la structure donne à la phrase bretonne une expressivité difficile à rendre en français. En Bretagne, on entend des [[bretonnisme]]s, formulations de phrase en français influencées par cette structure grammaticale : * « Du café tu auras ? » (tu veux du café) * « De l'argent j'ai assez pour payer » === Expression du nombre === ==== Pluriel ==== Les substantifs forment leur pluriel par l'addition d'une terminaison spécifique. Il y a quelques règles simples pour les déterminer, mais elles souffrent de nombreuses exceptions. Par contre, les adjectifs restent invariables en nombre, quelle que soit leur fonction ([[Syntaxe de l'adjectif en français|épithètes]] ou attributs). La terminaison la plus courante est en ''où'' / ''ioù'' * ''yezh'' → ''yezh'''où''''' « langues » * ''levr'' → ''levr'''ioù''''' « livres » Pour les êtres animés, le pluriel est souvent en ''ed'' * ''Kelt'' → ''Kelt'''ed''''' « Celtes » * ''al loen'''ed''''' « les animaux » Le pluriel des métiers et activités est en ''ien'' ou ''ion'' (simple différence régionale) * ''kemener'' → ''kemener'''ien''''' « tailleurs » * ''soner'' → ''soner'''ien''''' « musiciens » On trouve aussi des pluriels irréguliers * ''ki'' « chien » → ''ar chas'' « les chiens » (le pluriel ''kon'' est vieilli et régional) * ''dant'' « dent » → ''dent'' « dents » (inflexion) * ''karr'' « voiture, charette » → ''kirri'' « voitures » (inflexion + suffixation) Certains mots ont plusieurs pluriels * ''park'' « champ » → ''park'''où''''' « champs » (quelques-uns), ''park'''eier''''' « les champs » (au sens général) Contrairement à la majorité des langues européennes, le breton n'exprime qu'une fois le nombre dans le groupe nominal ainsi que dans le groupe verbal. Ainsi, on dira : * Avec le nom au pluriel : ''{{langue|br|Levrioù}}'' = « des livres ». * Mais le nom reste au singulier avec un nombre : ''{{langue|br|Daou levr}}'' = « deux livres ». ==== Formes duelles et collectives ==== Le breton connaît le [[Duel (grammaire)|duel]], qui n’est pas un pluriel * ''lagad'' « œil » → ''daoulagad'' « les deux yeux d’une personne » Les [[nom collectif|noms collectifs]] sont courants. Cette forme sera souvent traduite par un pluriel en français * ''al logod'' « les souris (en général) » * ''krampouezh'' « des crêpes » Pour parler d’un élément en particulier, on utilisera une [[désinence]] en -''enn'' appelée [[singulatif]] * ''logod'' → ''logodenn'' « une souris » * ''krampouezh'' → ''krampouezhenn'' « une crêpe » Ces désinences peuvent elles-mêmes être portées au pluriel quand on se situe dans un contexte précis * ''logodennoù'' « plusieurs souris (dans un contexte précis) » Le breton distingue plus fréquemment que le français le contenu et le contenant * ''ur sac’h'' « un sac » → ''ur sac’had'' « le contenu d’un sac » * ''ur werenn'' « un verre (l’ustensile) » → ''ur werennad'' « un verre (le contenu d’un verre) » === Formes verbales === ==== Conjugaison ==== Quand le sujet est explicite, le verbe est invariable, ne prenant que la marque du temps : ''{{langue|br|Me, te, eñ, ni, cʼhwi, int a lâr gevier}}'' = « Je, tu, il, nous, vous, ils dit des mensonges » Quand le sujet est élidé, le verbe se conjugue en personne et en nombre : ''{{langue|br|Gevier a lâran, a lârez, a lâr, a lâromp, a lârit, a lârint}}'' = « Je dis, tu dis, il dit, nous disons, vous dites, ils disent des mensonges » ==== Aspect progressif / itératif ==== Comme en [[Langues gaéliques|gaélique]] ou en anglais, il existe en breton deux formes par temps verbal, qui se distinguent par l’[[Aspect (grammaire)|aspect]] selon que l’action est itérative ou non. Ainsi au présent distingue-t-on la forme itérative de la forme progressive : * ''{{langue|br|Me zo o komz gant ma amezeg}}'' (« moi, je suis en train de parler avec mon voisin »). * ''{{langue|br|Emaon o komz gant ma amezeg/O komz emaon gant ma amezeg}}'' (« je suis en train de parler avec mon voisin. ») * ''{{langue|br|Me a gomz gant ma amezeg (bep mintin)}}'' (« moi, je parle avec mon voisin (tous les matins) »). Le verbe « être » (et sa périphrase qui rend le sens de « avoir ») en revanche présente deux formes distinctes avec ou sans périphrase « verbe être + o/é + nom verbal »<ref>Pour un panorama complet des formes et emplois du verbe « être »: Cf. J. Y. Plourin, « La phrase bretonne comprenant le verbe « être » au présent de l'indicatif. Conflit de topicalisation », in ''La Bretagne Linguistique'' {{n°|11}}, CRBC, Brest, 1998, {{ISBN|978-2-901737-32-2}}</ref>: * ''{{langue|br|Skuizh on hiziv}}'' (« je suis fatigué aujourd’hui »). * ''{{langue|br|Da wener e vezan skuizh}}'' (« je suis fatigué le vendredi »). * ''{{langue|br|Naon am eus fenoz}}'' (« j’ai faim ce soir »). * ''{{langue|br|Naon am bez bemnoz}}'' (« j’ai faim tous les soirs »). * ''{{langue|br|Bep mintin e vezan o komz gant ma amezeg}}'' (« tous les matins je suis en train de parler avec mon voisin »). === Prépositions conjuguées === Comme dans les autres [[langues celtiques]] modernes, le breton conjugue les [[Adposition|prépositions]] selon la [[personne (grammaire)|personne]] (prépositions [[flexion (linguistique)|fléchies]]), tout comme les verbes. Souvent les pronoms fusionnent avec la préposition qui les précède. Si l’on regarde rapidement les [[pronom]]s, on peut comparer avec les prépositions. Par exemple, le breton conjugue la préposition ''gant'' selon le même paradigme que celui des verbes, avec l'aide (ou non) du pronom personnel correspondant (forme plus ou moins emphatique), sauf aux 3<sup>es</sup> personnes du singulier et du pluriel, où le pronom est devenu la désinence<ref>Cf. F. Favereau, ''Grammaire du breton contemporain'', Skol Vreizh, Morlaix, 1997, §247 {{p.|107-108}}, {{ISBN|978-2-911447-12-9}}</ref> : * ''{{langue|br|ul levr zo gan'''in'''(-me)}}'' (mot à mot « un livre est avec-'''moi''' »), * ''{{langue|br|ul levr zo gan'''it'''(-te)}}'', * ''{{langue|br|ul levr zo gant'''añ'''}}'' (anciennement ''gant'''-hañ'''''), * ''{{langue|br|ul levr zo gant'''i'''}}'' (anciennement ''gant'''-hi'''''), * ''{{langue|br|ul levr zo gan'''eomp'''(-ni)}}'', * ''{{langue|br|ul levr zo gan'''eoc'h'''(-hu)}}'', * ''{{langue|br|ul levr zo gant'''e'''}}'' (anciennement ''gant'''-he'''''). le [[cornique]] procède de la même manière avec la préposition ''gans'' <ref>Cf. ''A Grammar of Modern Cornish'', 3rd Edition, Wella BROWN, Callington, 2003, {{ISBN|978-1-902917-00-9}}</ref>: * ''{{langue|kw|Yma lyver gen'''ev'''}} (vy)'' (mot à mot « est livre avec-'''moi''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gen'''es''' (jy)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''toi''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gans'''o''' (ev)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''lui''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gens'''i''' (hi)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''elle''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gen'''en''' (ni)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''nous''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gen'''owgh''' (hwi)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''vous''' »), * ''{{langue|kw|Yma lyver gans'''a''' (i)}}'' (mot à mot « est livre avec-'''eux/elles''' »), le [[gallois]] fait exactement de même avec la préposition ''gan''<ref>Cf. T. J. Rhys Jones, ''Le Gallois'', trad. par J.-Y. PLOURIN, Armeline, Crozon, 2000, {{ISBN|978-2-910878-09-2}}</ref>: * ''{{langue|cy|Mae plant g'''e'''n i}}'' (mot à mot « des enfants sont avec-'''moi''' »), * ''{{langue|cy|Mae plant g'''e'''n ti }}'' (« Tu as des enfants »…), * ''{{langue|cy|Mae plant gandd'''o''' fo}}'' (« Il… »), * ''{{langue|cy|Mae plant gandd'''i''' hi}}'' (« Elle… »), * ''{{langue|cy|Mae plant genn'''ym''' ni}}'', * ''{{langue|cy|Mae plant genn'''ych''' chi}}'', * ''{{langue|cy|Mae plant gandd'''yn''' nhw}}''. On retrouve le même phénomène en [[irlandais]] : * ''{{langue|br|tá leabhar ag'''am'''}}'' (« j’ai un livre » ; mot à mot « est livre à-'''moi''' »), * ''{{langue|br|tá deoch ag'''at'''}}'' (« tu as une boisson »), * ''{{langue|br|tá ríomhaire ai'''ge'''}}'' (« il a un ordinateur »), * ''{{langue|br|tá páiste ai'''ci'''}}'' (« elle a un enfant »), * ''{{langue|br|tá carr ag'''ainn'''}}'' (« nous avons une voiture »), * ''{{langue|br|tá teach ag'''aibh'''}}'' (« vous avez une maison »), * ''{{langue|br|tá airgead a'''cu'''}}'' (« ils ont de l’argent »). === Mutations consonantiques === {{Article détaillé|Mutations du breton}} Comme toutes les [[langues celtiques]] modernes, le breton connaît le phénomène de la [[mutation consonantique]], c’est-à-dire la modification de la première lettre du mot selon le contexte. C'est un des éléments les plus complexes de cette langue. Quelques exemples : * ''{{langue|br|tad}}'' (père) → ''{{langue|br|ma '''z'''ad}}'' (mon père), * ''{{langue|br|karr}}'' (voiture) → ''{{langue|br|ar '''cʼh'''arr}}'' (la voiture), * ''{{langue|br|kozh}}'' (vieux) → ''{{langue|br|Mamm-'''g'''ozh}}'' (Grand-mère). == Accent tonique == {{Article détaillé|Accent tonique en breton}} == Quelques mots bretons == === [[Emprunt lexical|Emprunts lexicaux]] bretons en français === ==== Mots francisés ==== * baragouin, ''[[wikt:baragouiner|baragouiner]]'', « parler de façon inaudible ou peu compréhensible », probablement de ''{{langue|br|bara}}'' (''pain'') et ''{{langue|br|gwin}}'' (''vin''), en référence, dit l’[[étymologie populaire]], au parler incompréhensible des Bretons pour les francophones, qui ne retenaient que ces mots ; * [[Patella (genre)|bernique]] ou bernicle, qui désigne le coquillage, est issu du breton ''brennig'' ; * [[bijou]], de ''{{langue|br|biz}}'' « doigt », dont le pluriel, ''{{langue|br|bizou}}'', signifie « anneau » ; * [[biniou kozh|binioù]], la [[cornemuse]] bretonne, a été emprunté tel quel par le français ; en breton, ce mot est une des formes au pluriel de ''benveg'', instrument (de musique ou autre). * cohue, de ''{{langue|br|koc'hu}}'' « Halle » ; * [[cotriade]], de ''kaoteriad'', contenu d’un chaudron, d’une marmite ; * darne « grosse tranche de poisson », de ''darn'', en gallois ''darn'', « morceau, partie », mais le mot peut être gaulois<ref>[[Pierre-Yves Lambert]], ''La langue gauloise'', éditions errance 1994. {{p.|194}}.</ref> ; * [[goéland]] du breton ''{{langue|br|gouelañ}}'' (« pleurer »), en gallois ''gwylan'' (> anglais ''gull'', ''seagull''); * goémon du breton ''{{langue|br|gouemon}}'', en gallois ''gwymon'' ; * mine « aspect », de ''{{langue|br|min}}'' « museau, visage », à moins que ce mot soit issu d'un terme gaulois semblable ; * plouc est un mot qui n’existe pas en breton. Ce terme méprisant est construit à partir des nombreux noms de lieux de Bretagne qui commencent par ''Plou-'', il désigne un Breton à partir de la fin du {{s-|XIX}}. Le mot est construit sur la racine ''plou'', du [[latin]] ''[[Plèbe|plebs]]'' « plébéïens, bas peuple » ; elle désigne étymologiquement en breton une paroisse primitive. Aujourd'hui, le mot sert à désigner les campagnards en général ou toute personne considérée comme particulièrement ringarde<ref>Voir « plouc » sur le [http://www.cnrtl.fr/definition/plouc Trésor de la langue française] informatisé.</ref>; * sonneur, de ''{{langue|br|soner}}'', joueur de biniou ou de bombarde : le mot est d’abord passé du français au breton avec le sens de joueur d’instrument de musique, puis est tombé en désuétude en français ; il est resté vivace en breton et revient en français en raison de la popularité de la musique bretonne ; on parle également en français de ''penn sonneur'' pour désigner le premier sonneur d’une marche (de ''{{langue|br|penn}}'' tête), sur le même mode que le ''penn danseur'' d’une danse traditionnelle bretonne ; * [[dolmen]] a été introduit par [[Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret|Théophile Malo Corret de La Tour d'Auvergne]] au {{s-|XVIII}} a été récolté en Loire-Atlantique où les mutations se font beaucoup moins, mais la forme est fautive en breton littéraire. Les formes ''taol-vaen'' et ''maen-hir'' « [[menhir]] » (''maen'' → ''vaen'' « pierre ») existent bien en breton, en toponymie par exemple, et ceci bien avant La Tour d’Auvergne. Mais le terme le plus utilisé en breton est ''peulven'' ou ''peulvan'' (littéralement, « pieu de pierre ») ; * [[troménie]], dérivée de ''{{langue|br|tro}}'' (tour) et ''{{langue|br|minihi}}'' (qui désigne un lieu où habite un moine, au Haut-Moyen Âge). * [[minihi]] est un sanctuaire monastique au Moyen Âge, et qui a aussi donné des noms propres. * pote : du breton ''paotr'' (garçon) <ref>Georges Kersaudy ''Langues sans frontières. À la découverte des langues de l'Europe'' {{p.|143}}</ref>{{précision nécessaire}}. Discuté, il provient plus sûrement du français (voir plus bas la partie « Les mots qui ne viennent pas du breton »). Il est également à noter que de nombreux prénoms en breton sont passés dans l’usage sous une forme francisée dans la plupart des pays francophones. Quelques exemples non exhaustifs : [[Loïc]] (de ''{{langue|br|Laouig}}'' l'hypocoristique de Gwilhoù = Guillaume)<ref>Le Menn (Gwennole), ''Grand choix de prénoms bretons'', Coop Breizh.</ref>, [[Jean (prénom)|Yannick]] (''{{langue|br|Yannig}}'', l’hypocoristique de Yann), [[Pierre (prénom)|Pierrick]] (''{{langue|br|Pêrig}}'', hypocoristique de Pierre), {{page h'|Tanguy}} (de ''{{langue|br|Tangi}}''), [[Ronan]], {{page h'|Hervé}}, Gwénaël(le) (de ''{{langue|br|Gwenael, Gwenhael}}''), {{page h'|Gildas}} (''{{langue|br|Gweltaz, Jildaz}}'' en breton), [[Gwenola]], [[Annick]] (de ''{{langue|br|Annaig}}'', petite Anne), [[Arthur (prénom)|Arthur]], [[Corentin (prénom)|Corentin]], Soizick (de {{langue|br|''Frañsoazig'', dont la forme hypocoristique est ''Soazig''}}, petite Françoise), [[Judicaël|Judikael]], {{page h'|Morgane}} (de ''{{langue|br|Morgan}}''), [[Nolwen (prénom)|Nolwenn]], Rozenn (Rose en breton), [[Tristan (prénom)|Tristan]], etc. [[Yoann]] n’est pas d’origine bretonne. ==== Mots conservés dans leur forme initiale ==== * ''[[Aber]]'', délaissé pour le [[galicien]] ''[[Aber|ria]]'', ce mot reste d’usage local ; il reste dans la [[toponymie]] : l'Aber-Wrac'h (Bretagne), [[Aberdeen]] (Écosse), [[Aberystwyth]] (Pays de Galles) * ''[[Ankou]]'', personnification de la mort ; à rapprocher du gallois ''Angau'', de même sens ; * ''[[bagad]]'', troupe ou meute, est passé en français pour désigner un ensemble musical de binious, de bombardes et de percussions, proche du « ''pipe band'' » écossais ; à noter qu’en français, on peut trouver ce mot au pluriel dans la forme correcte du breton, ''{{langue|br|bagadoù}}'' ; * ''[[chouchen]]'' ou ''chouchenn'', nom local de l’hydromel. Autre nom : ''chufere'', mélange de chouchenn et de cidre, ou ''chupites'' ; * ''[[fest-noz]]'', littéralement « fête de nuit » ; * ''[[kabic|kabig]]'', veste à capuchon en laine imperméable ; néologisme provenant du breton ''{{langue|br|kab}}'' (cape) ; * ''[[korrigan]]'', sur la racine ''{{langue|br|korr}}'', nain, est une sorte de [[lutin]] ; * ''corgi'', mot gallois, en breton ''{{langue|br|korrgi}}'', chien nain, est une race de chien prisée dans une cour royale d’outre-Manche ; * ''[[kouign-amann]]'', gâteau fait à base d’une pâte feuilletée, de beurre et de sucre ; * ''[[kig ha farz|kig-ha-farz]]'', pot-au-feu d’origine léonarde, littéralement viande-et-far ; * ''[[Morbihan]]'' du breton ''{{langue|br|mor bihan}}'', petite mer, qui désigne initialement différentes mers intérieures de la côte sud, notamment le golfe du Morbihan ; * ''petra'', « quoi », attesté dans les anciens dictionnaires est un sobriquet dont on affuble les Bas-Bretons ; * ''pillig'' (''ar [[billig]]''), large plateau métallique circulaire sur lequel on fait cuire les crêpes et les galettes. * ''kenavo'' parfois utilisé sur le même mode que le ''[[ciao]]'' italien. Il signifie « au revoir » et ne doit être employé qu'en se quittant. * ''pennti'' qui désigne une petite maison en Bretagne. À noter que le français parlé en Basse-Bretagne emprunte au moins des centaines de mots au breton<ref>« Du café vous aurez ? Petits mots du français de Basse-Bretagne. » et « Nouvel Atlas linguistique de la Basse-Bretagne. » de Jean Le Dû, respectivement Éditions Armeline, 2002, et Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Université de Bretagne Occidentale, 2006.</ref> : ''{{langue|br|fubu}}'' pour moucherons, patates ''{{langue|br|krign}}'' pour pommes de terre sautées, ''{{langue|br|tristik}}'' pour morose, le ''{{langue|br|ribin}}'' pour le petit chemin, ''{{langue|br|bruzun}}'' pour miettes, ''{{langue|br|a-dreuz}}'' pour de travers, le ''{{langue|br|chupenn}}'' pour la veste, des ''{{langue|br|louzoù}}'' pour des remèdes, des médicaments, en ''{{langue|br|riboul}}'' pour « en goguette »{{etc.}} === Les mots qui ne viennent pas du breton === * [[cromlech]] signifie en [[gallois]] « pierre courbe » ou « cercle de pierres » (même sens en français). * L’expression ''que dalle'' (« rien »), d’origine obscure, est parfois rapprochée du mot breton ''{{langue|br|dall}}'' (« aveugle ») dans l’expression « n’y voir que dalle » ; Florian Vernet<ref>Florian Vernet, ''Que dalle ! Quand l’argot parle occitan'', IEO edicions, 2007</ref> y voit une origine occitane, la locution ''que d’ala'' étant attestée en argot marseillais depuis 1881 et signifiant, littéralement, « que de l’aile », c’est-à-dire pas grand-chose à manger. De même, ''dail'' est attesté dans l’argot parisien depuis le début du {{s-|XIX}} au moins. * boëtte ou [[Aquifère|bouette]], terme de pêche pour « appât » et proche du breton ''{{langue|br|boued}}'' (nourriture), [[mouette]] et [[varech]] sont issus du [[normand]], l'un d'origine anglo-saxonne ou noroise, l'autre d'origine noroise. * [[granit]] : de l'italien ''granito'', « grenu ». * [[pingouin]] a une sonorité qu’on serait tenté de rapprocher de ''{{langue|br|penn}}'' (tête) et ''{{langue|br|gwenn}}'' (blanc), mais c’est une erreur (les pingouins ont la tête noire) ; ce mot viendrait du [[néerlandais]], lui-même d’origine inconnue<ref>Voir « pingouin » sur le [http://atilf.atilf.fr Trésor de la langue française] informatisé</ref> ; cependant cette étymologie est discutée et l'existence du mot serait attestée dans d'autres langues britanniques à la même époque<ref>[[Sphenisciformes|Manchot]], [http://www.manchots.com/fr/manchots/etymologie.php < www.manchots.com], [[Pingouin]]</ref>. On note cependant que le [[grand pingouin]], disparu au {{s|XIX}}, possédait des taches blanches sur le front. * pote : une étymologie fait venir ce mot de ''{{langue|br|paotr}}'', « garçon », volontiers employé amicalement en breton ; il provient plus sûrement de l’abréviation de « poteau », « ami sur lequel on peut s’appuyer », usage attesté dès le [[Moyen Âge]]<ref>Voir « poteau » sur le [http://atilf.atilf.fr Trésor de la langue française] informatisé.</ref>. * [[kermesse]] : on pourrait attribuer à tort ce mot à la langue bretonne par analogie avec les nombreux noms toponymiques qu’on trouve principalement dans l’ouest de la Bretagne. En effet, ''{{langue|br|Ker}}'' (lieu habité) est un mot que l’on retrouve dans beaucoup de noms de lieux, suivi d’un nom ou d’une caractéristique : ''Keranna'', ''Kervaria'' (Maria), ''Kerhuon'' (Huon), ''Kersaoz'' (la maison de l’Anglais, francisé en Kersauce), ''Kervilin'' (''milin'' c’est-à-dire moulin). Kermesse est en réalité un mot d’origine [[néerlandais]]e, ''kerkmisse'' c’est-à-dire « foire d’église, fête patronale ». * [[Triskèle|triskell]] : du grec ''triskélès'' qui signifie à « trois jambes ». * Les prénoms [[Yves (prénom)|Yves]] et Yvon (ancien [[Régime (cas)|cas régime]]) passent souvent à tort, semble-t-il, pour des prénoms bretons, or le prénom Yves fait d'abord référence à un évêque de Chartres du {{s-|XI}} : [[Yves de Chartres]], antérieur de deux siècles à [[Yves Hélory de Kermartin]], dont la popularité explique la fréquence du prénom en Bretagne de nos jours. Saint Yves de Chartres était originaire de Beauvais en Picardie et son nom est considéré comme étant d'origine germanique ''Ivo''. En outre, le patronyme Yvon était surtout fréquent dans le département de la [[Sarthe (département)|Sarthe]] avant la Grande Guerre, quant au patronyme Yves, il n'était bien représenté en Bretagne que dans le département d'[[Ille-et-Vilaine]]<ref>{{Lien web|titre=NotreFamille.com - Le Magazine des Mamans|url=http://www.notrefamille.com/v2/services-nom-de-famille/nom.asp?nom=Yves&x=0&y=0&rubrique=&page=|site=notrefamille.com|consulté le=2016-09-08}}.</ref>. En toponymie, il est essentiellement attesté en Normandie : [[Yvetot]], [[Yvetot-Bocage]], [[Yvecrique]], [[Boisyvon]], [[La Chapelle-Yvon]]{{etc.}} Ce prénom est en réalité rendu par les prénoms bretons ''{{langue|br|Erwan}}'', ''Youenn'' ou ''Eozen'' pour des raisons mal éclaircies. « Yves » a aussi été adapté au breton sous sa forme diminutive ''{{langue|br|Ifig}}'' (petit Yves). === Mots courants en breton === ''Voir aussi '''[[Nombres dans le monde]]'''.'' {|class="wikitable" |- ! Mots || Breton || Prononciation standard || Cornique || Gallois |- | terre || {{langue|br|[[douar]]}}|| {{MSAPI|ˈduːar}} || dor || daear |- | ciel || {{langue|br|oabl}} || {{MSAPI|ˈwɑːpl}} || ebron || awyr |- | eau || {{langue|br|dour}} || {{MSAPI|ˈduːr}} || dowr || dŵr |- | feu || {{langue|br|tan}} || {{MSAPI|ˈtɑ̃ːn}} || tan || tân |- | homme || {{langue|br|den}}|| {{MSAPI|ˈdẽːn}} || den || dyn |- | femme || {{langue|br|maouez}} || {{MSAPI|ˈmɔwəs}} || ben(yn) || dynes ~ benyw |- | manger || {{langue|br|debriñ}} || {{MSAPI|ˈdeːbrĩ}} || dybri || bwyta |- | boire || {{langue|br|evañ}} || {{MSAPI|ˈeːvɑ̃}} || eva || yfed |- | grand || {{langue|br|bras}} || {{MSAPI|brɑːs}} || bras || mawr |- | petit || {{langue|br|bihan}} || {{MSAPI|ˈbiːɑ̃n}} || byghan || bychan |- | nuit || {{langue|br|noz}} || {{MSAPI|ˈnoːs}} || nos || nôs |- | jour || {{langue|br|deiz}} || {{MSAPI|ˈdɛjs}} ~ {{MSAPI|ˈde}}|| dydh || dydd |} == Notes et références == === Notes === <references group="Note"/> === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Breton language | commons titre = Langue bretonne | wiktionary = br:Degemer | wiktionary titre = Accueil du dictionnaire en breton | wikiversity = Département:Breton | wikiversity titre = Département de breton | wikisource = br:Degemer | wikiquote = Breton }} {{interwiki|br|breton}} {{Wiktionnaire langue|br|breton}} === Bibliographie === {{Article détaillé|Bibliographie sur le breton}} '''Histoire de la langue''' ''(sélection)'' : *{{Ouvrage | id=Broudic1995 | langue=fr | auteur1=[[Fañch Broudic]] | titre=La pratique du breton | sous-titre=de l'Ancien Régime à nos jours | éditeur=[[Presses universitaires de Rennes]] | collection=des Sociétés | lieu=Rennes | année=1995 | mois=avril | pages totales=490 | isbn=978-2-86847-128-4 }} * [[Fañch Broudic]], ''Histoire de la langue bretonne'', [[Éditions Ouest-France]], 1999, 64 p. Suivre le lien pour une [http://perso.wanadoo.fr/fanch.broudic/PAJENN/Histoire.languebr.html présentation détaillée]. * [[Hervé Abalain]], ''Histoire de la langue bretonne'', Éditions Gisserot, 2000. *{{Ouvrage | id=CanDu | langue=fr | auteur1=Claude an Du | titre=Histoire d’un interdit | sous-titre=Le breton à l’école | éditeur=[[Hor Yezh|éd. Hor Yezh]] | lieu=Lannuon | année=2000 | mois=octobre | numéro d'édition=2 | année première édition=1991 | pages totales=190 | isbn=978-2-910699-41-3 }} * Serge Plénier, ''La Langue bretonne des origines à nos jours'', Éditions Ouest-France, 2010 {{ISBN|978-2-7373-4701-6}}. * {{mul|en|de}} Elmar Ternes (dir.), ''Brythonic Celtic – Britannisches Keltisch: From medieval British to modern Breton'', Brême, Hempen Verlag, 2011. '''Étude sociologique de la langue''' ''(sélection)'' : * ''Qui parle breton aujourd’hui ? Qui le parlera demain ?'', [[Fañch Broudic]], éd. Brud Nevez, Brest, 1999, 153 p. Étude réalisée à partir du sondage effectué en [[1997]] par l'Institut TMO-Régions, {{ISBN|978-2-86775-185-1}}. Suivre le lien pour le [http://perso.wanadoo.fr/fanch.broudic/PAJENN/Sondagebr.1.html sommaire]. * Francis Favereau, ''Babel et Baragouin – Le breton dans la mondialisation'', [[Ar Falz|Skol Vreizh]], Morlaix, 2006 {{ISBN|978-2-915623-24-6}}. '''Linguistique''' ''(sélection) :'' MADEG Mikael, ''Kentelioù distagadur brezhoneg Bro-Leon'' [Leçons de prononciation du breton du Léon], Nadoz-Vor Embannadurioù, Brest, 2020. === Articles connexes === * [[Linguistique]] ** [[Liste de langues]] *** [[Langues par famille]] **** [[Langues indo-européennes]] ***** [[Langues celtiques]] ****** [[Langues celtiques insulaires]] ******* [[Langues brittoniques]] (avec tableau lexical comparatif des langues britonniques) *** [[Langues par zone géographique]] **** [[Langues en Bretagne]] **** [[Langues en Loire-Atlantique]] ** [[Liste Swadesh du breton]] (lexique du vocabulaire de base d'une langue) * [[Politique linguistique de la France]] * [[Littérature bretonne]] (en breton, latin, gallo, français) * [[Liste d'écrivains bretons]] * [[Office public de la langue bretonne]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.kervarker.org/fr/whatisbreton_01_noid.html Histoire de la langue bretonne] * [http://www.langue-bretonne.com Langue-bretonne.com] * [http://ec.europa.eu/education/languages/archive/languages/langmin/euromosaic/fr3_fr.html Étude Euromosaic ''Le breton en France'', site de la Commission européenne] * [https://arbres.iker.cnrs.fr/index.php/ ARBRES: le site de grammaire du breton], wikigrammaire en ligne de la langue bretonne. * [http://www.france3breizh.fr La télévision publique en breton] {{Palette|Breton|Bretagne|Langues régionales de France métropolitaine}} {{Portail|langues|monde celtique|Bretagne}} [[Catégorie:Langue bretonne|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Langue brittonique]] [[Catégorie:Langue ayant des voyelles nasales]] [[Catégorie:Langue en France]] [[Catégorie:Langue en Bretagne]] [[Catégorie:Langue dans les Pays de la Loire]] [[Catégorie:Langue en Loire-Atlantique]] [[Catégorie:Langue à Saint-Pierre-et-Miquelon]] [[Catégorie:Langue classée en danger par l'UNESCO]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbade
Barbade
{{confusion|Barbuda}} {{coord|13.17|-59.5525|format=dms|region:BRB_type:landmark_scale:1500000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_local = Barbados | langue = en | nom_français = Barbade | image_drapeau = Flag of Barbados.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Barbade | image_blason = Coat of arms of Barbados (3).svg | lien_blason = Armoiries de la Barbade | image_carte = BRB orthographic.svg | image_carte2 = La Barbade carte.png | devise = Pride and Industry | langue_devise = [[anglais]] | traduction_devise = Fierté et travail | langues = [[Anglais]] | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Anglais]] | capitale = [[Bridgetown]] | coordonnées_capitale = {{coord|13|5|N|59|37|W}} | lien_villes = Liste des villes de la Barbade | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Bridgetown]] | type_gouvernement = [[République]] [[État unitaire|unitaire]] à régime [[République parlementaire|parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la Barbade|Présidente]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre de la Barbade|Première ministre]] | nom_dirigeant = [[Sandra Mason]] | nom_dirigeant2 = [[Mia Mottley]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement de la Barbade|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Barbade)|Sénat]]<br/>[[Assemblée de la Barbade]] | superficie_rang = 197 | superficie_totale = 430 | pourcentage_eau = Négligeable | population_rang = 175 | population_totale = 303431 | population_année = 2023<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=CIA |titre=Barbados |traduction titre=Barbade |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/barbados |site=Central Intelligence Agency |date=6 décembre 2023 |consulté le=17 décembre 2023}}</ref> | type_indépendance = &nbsp; | pays_indépendance = {{UK-d}} [[Royaume-Uni]] | date_indépendance = {{Date|30|novembre|1966|âge=oui}} | gentilé = Barbadien, Barbadienne | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|5.037|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 18,18 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} {{nombre|5.530|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 13,52 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|19110.462|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 13,24 %<ref name="FMI2">{{Lien web |langue=en-US |titre=World Economic Outlook Database April 2022 |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|site=www.imf.org |consulté le=2022-07-22}}.</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|17407.896|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 17,87 % <ref name="FMI2" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|13.864 milliards}} de [[Dollar barbadien|Bds$]]<br/>+ 0,97 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 121,048 % du PIB<br/>- 10,85 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 10 % de la pop. active<br/>- 30,94 % | monnaie = [[Dollar barbadien]] | code_monnaie = BBD | IDH_année = 2021 | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.790}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{70e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.657}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{66e}} | Gini = | Gini_année = | Gini_rang = | IIG = {{stagnation}} {{formatnum:0.268}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{64e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:53.2}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |sous-titre= |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |collection= |année=2022 |volume= |tome= |pages totales=192 |passage= |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{36e}} | fuseau_horaire = -4 | hymne_national = [[In Plenty and In Time of Need]] | langue_hymne = [[anglais]] | traduction_hymne = Dans l'abondance et dans le besoin | audio_hymne = | fête_nationale = {{date-|30 novembre}} | fête_evt = [[Histoire de la Barbade#Indépendance|Indépendance]] vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] (1966) | iso3166-1 = BRB, BB | domaine_internet = [[.bb]] | indicatif_téléphonique = 1 246 | organisations_internationales = {{ONU}}<br/>{{drapeau|OEA}} [[Organisation des États américains|OEA]]<br/>{{drapeau|CARICOM}} [[Communauté caribéenne|CARICOM]]<br/>{{drapeau| Commonwealth}} [[Commonwealth]] <br/> [[G33]] | p1 = [[Fichier:Flag of the West Indies Federation.svg|20px|Fédération des Indes occidentales]] [[Fédération des Indes occidentales]] }} La '''Barbade''' {{Prononciation|Fr-Barbade.ogg}} ({{en langue|en|Barbados}} {{Prononciation|En-us-Barbados.ogg}}) est un [[micro-État]] insulaire situé en [[mer des Caraïbes]] à proximité de la limite de celle-ci avec l'[[océan Atlantique]]. Située environ sur le parallèle 13°10' nord et sur le méridien 59°30' ouest, la Barbade fait partie des [[Petites Antilles]]. Les [[île]]s les plus proches sont les îles de [[Saint-Vincent-et-les-Grenadines]] et [[Sainte-Lucie]], à l'ouest. Au sud, se trouve [[Trinité-et-Tobago]] {{incise|avec qui la Barbade partage désormais une frontière maritime fixe et officielle}} et la côte [[Amérique du Sud|sud-américaine]]. La [[Aire (géométrie)|superficie]] totale de la Barbade est d'environ {{nobr|430 kilomètres}} carrés ; sa densité est [[Liste des pays par densité de population|la plus élevée d'Amérique]] ({{8e|rang}} mondial). Son [[altitude]] est assez basse, les pics les plus élevés étant à l'intérieur du pays. Le point le plus élevé de la Barbade est le [[mont Hillaby]] (340 m) dans la commune de [[Saint Andrew (Barbade)|Saint Andrew]]. La structure géologique de la Barbade n'est pas d'origine volcanique. C'est principalement un calcaire corallien né de la [[subduction]] de la [[plaque sud-américaine]] en collision avec la [[plaque caraïbe]]. L'île a un [[climat tropical]], avec des [[alizé]]s de l'océan Atlantique maintenant des températures douces. Certaines parties moins développées de ce pays grand comme trois fois [[Marie-Galante]] abritent des [[Forêt tropicale|forêts tropicales]] et des [[mangrove]]s. D'autres parties de l'intérieur du pays connaissent une mise en œuvre agricole destinée à la production de [[Canne à sucre|cannes à sucre]]. Ce pays vit principalement du tourisme. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous [[Empire britannique|domination britannique]]. Elle obtient son indépendance le {{Date-|30 novembre 1966}} en qualité de [[royaume du Commonwealth]], avec pour monarque la reine {{Souverain2|Élisabeth II}}. Le {{Date-|16 septembre 2020}}, la gouverneure générale, Dame [[Sandra Mason]], annonce la prochaine proclamation de la république, à l'occasion du {{55e|anniversaire}} d'indépendance de l'île, précisant qu'{{Citation|il est temps de laisser le passé colonial derrière nous}}, lors d'un discours écrit par la [[Premier ministre de la Barbade|Première ministre]] [[Mia Mottley]]<ref>{{Lien web |titre=La reine Elizabeth perd son trône à la Barbade |url=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-reine-elizabeth-perd-son-trone-a-la-barbade-20200916 |site=Le Figaro |date=16 septembre 2020}}.</ref>. Le {{Date-|30 novembre 2021}}, la Barbade devient officiellement une [[république]], tout en restant membre du [[Commonwealth]]. [[Élection présidentielle barbadienne de 2021|Élue le 20 octobre]], [[Sandra Mason|Dame Sandra Mason]] devient la première [[Président de la Barbade|présidente de la Barbade]]. L'[[Anglicanisme|Église anglicane]] était religion d'État, jusqu'à ce que le [[Parlement de la Barbade|Parlement barbadien]], après l'indépendance, prononce sa séparation vis-à-vis de l'État<ref name="PEW-GRF">{{Lien web |langue=en |titre=Religions in Barbados |url=http://www.globalreligiousfutures.org/countries/barbados/religious_demography#/?affiliations_religion_id=0&affiliations_year=2010 |site=globalreligiousfutures.org |consulté le=2018-02-23}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Barbade}} Le nom de Barbade vient de l'explorateur portugais Pedro A. Campos qui nomma l'île en 1536 ''Os Barbudos'' ({{citation|Les Barbus}}). Il la nomma ainsi en voyant les longues racines aériennes de certains ''[[ficus]]'' qui lui faisaient penser à des {{citation|barbes}}. En 1819, une révolte d'esclaves éclate le jour de Pâques. La révolte est matée dans le sang, les têtes sont exposées sur des piquets. Néanmoins, la brutalité de la répression choque jusqu’en Angleterre et renforce le mouvement abolitionniste<ref>{{Lien web |titre=Noël 1831 La grande révolte des esclaves jamaïquains |url=https://www.humanite.fr/noel-1831-la-grande-revolte-des-esclaves-jamaiquains-682318 |site=L'Humanité |date=2019-12-26 |consulté le=2019-12-28}}.</ref>. L'[[Abolition de l'esclavage au Royaume-Uni|abolition de l'esclavage]] dans les [[colonies britanniques]] en 1833 conduit à la libération de 83 000 hommes, femmes et enfants à la Barbade. Leurs anciens propriétaires perçoivent de l’État un large dédommagement<ref>{{Article|titre=Un député britannique visé par des demandes de réparations pour l’esclavage dans les Caraïbes|périodique=Le Monde.fr|date=2022-12-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/27/un-depute-britannique-vise-par-des-demandes-de-reparations-pour-l-esclavage-dans-les-caraibes_6155759_3210.html}}</ref>. La minorité constituée par les planteurs reste au pouvoir grâce à un cens élevé qui exclut 70 % de la population de la vie politique. Le revenu minimal donnant accès au droit de vote fut abaissé en 1942, puis le [[suffrage universel]] fit son apparition en 1951. Adams fut élu Premier ministre en 1958. La Barbade devient indépendante le {{date-|30|novembre|1966}} en tant que [[royaume du Commonwealth]]. Le {{Date-|30|novembre|2021}}, la [[monarchie]] est abolie et la Barbade devient une [[république]], tout en restant dans le [[Commonwealth]]. La [[Gouverneur général de la Barbade|gouverneure générale]] [[Sandra Mason]] devient la première [[Président de la Barbade|présidente de la Barbade]], mettant fin au règne d’[[Élisabeth II]]<ref>[https://www.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20211130-la-barbade-devient-une-r%C3%A9publique-et-dit-adieu-%C3%A0-la-couronne-britannique La Barbade devient une République et dit adieu à la couronne britannique sur], [[France 24]].</ref>{{,}}<ref>[https://www.lepoint.fr/monde/commonwealth-la-barbade-sur-le-point-d-acter-son-divorce-avec-le-royaume-uni-29-11-2021-2454368_24.php Commonwealth : la Barbade s’est officiellement proclamée sur] [[Le Point]]</ref>{{,}}<ref>[https://www.lefigaro.fr/international/la-barbade-scelle-son-divorce-avec-la-reine-elizabeth-20211129 La Barbade scelle son divorce avec la reine Elizabeth] sur [[Le Figaro]]</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur institutionnel=AFP|titre=La Barbade devient une république et quitte la couronne britannique|périodique=[[24 Heures (Suisse)|24 Heures]]|langue périodique=fr|lieu=Lausanne|date=30 novembre 2021|issn=1661-2256|oclc=611051843|consulté le=30 novembre 2021|url=https://www.24heures.ch/la-barbade-devient-une-republique-et-quitte-la-couronne-britannique-819940948408|plume=oui}}</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Barbade}} La Barbade est une [[île]] relativement plate d'une superficie de {{unité|431|km|2}}, se relevant doucement dans la région centrale montagneuse, le point le plus élevé est le [[mont Hillaby]] à {{unité|340|m}}. Son littoral a une longueur de {{Unité|97|km}}. L'île a une position plus excentrée vers l'[[océan Atlantique]] que les autres îles des [[Petites Antilles]]. Elle se trouve à {{unité|145|km}} à l'est-sud-est de l'île [[Sainte-Lucie]] et à {{unité|159|km}} à l'est de l'île [[Saint-Vincent (île)|Saint-Vincent]]. Le [[climat]] est [[climat tropical|tropical]], avec une saison des pluies à partir de [[juin]] jusqu'à [[octobre]]. La capitale est [[Bridgetown]]. D'autres villes à signaler sont [[Holetown]] et [[Speightstown]]. === Géologie === La Barbade est la partie émergée d'un [[prisme d'accrétion]], en effet la partie océanique de la [[plaque nord-américaine]] se trouvant sous l'Atlantique est en subduction sous la [[plaque caraïbe]], ce qui entraîne au niveau de la [[fosse océanique]] l'[[obduction]] des sédiments océaniques. Ceux-ci s'accumulent et atteignent parfois la surface de l'eau : c'est ce qui s'est passé à la Barbade. Elle est donc une île constituée de [[roche sédimentaire|roches sédimentaires]] contrairement à la majorité des îles des [[Antilles]] qui ont pris naissance grâce au volcanisme de subduction. Cette structure géologique se manifeste également par le promontoire rocheux de l'île connu sous le nom de [[Pico Teneriffe]]. Celui-ci tire son nom d'une croyance de la population locale selon laquelle l'île de [[Tenerife]], en [[Espagne]], serait la première terre rencontrée vers l'est depuis le territoire de la Barbade<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Pico Teneriffe - Barbados Pocket Guide |url=http://www.barbadospocketguide.com/barbados-attractions/beaches-and-bays/north-coast-beaches/pico-teneriffe.html |site=www.barbadospocketguide.com}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Tenerife: desde las antípodas hasta la Luna |url=http://www.diariodeavisos.com/2015/11/tenerife-desde-antipodas-hasta-luna/ |site=diariodeavisos.com |date=22 novembre 2015}}.</ref>. === Faune === {{Article détaillé|Faune de la Barbade}} === Subdivisions === {{Article détaillé|Paroisses de la Barbade}} La Barbade est divisée en {{nobr|11 paroisses}} : * [[Christ Church (Barbade)|Christ Church]] ; * [[Saint Andrew (Barbade)|Saint Andrew]] ; * [[Saint George (Barbade)|Saint George]] ; * [[Saint James (Barbade)|Saint James]] ; * [[Saint John (Barbade)|Saint John]] ; * [[Saint Joseph (Barbade)|Saint Joseph]] ; * [[Saint Lucy (Barbade)|Saint Lucy]] ; * [[Saint Michael (Barbade)|Saint Michael]] ; * [[Saint Peter (Barbade)|Saint Peter]] ; * [[Saint Philip (Barbade)|Saint Philip]] ; * [[Saint Thomas (Barbade)|Saint Thomas]]. == Politique == [[Fichier:Parliament Building (46667270015).jpg|vignette|Les [[bâtiments du Parlement de la Barbade]].]] [[Fichier:Flag of CARICOM.svg|alt=|vignette|La Barbade est membre de la [[Communauté caribéenne|Caricom]].]] {{Article détaillé|Politique à la Barbade}} La Barbade est une république parlementaire [[multipartisme|multipartite]], membre du Commonwealth. Le [[Président de la Barbade|président]] en est le [[chef d'État]], avec un rôle essentiellement symbolique. Le [[Premier ministre de la Barbade|Premier ministre]], [[chef du gouvernement]], exerce le [[pouvoir exécutif]]. Le [[Parlement de la Barbade|Parlement]], composé de [[Bicamérisme|deux chambres]], le [[Sénat (Barbade)|Sénat]] et l'[[Assemblée de la Barbade|Assemblée]], exerce le [[pouvoir législatif]]. Le [[pouvoir judiciaire]] est indépendant de l’[[Pouvoir exécutif|exécutif]] et du [[Pouvoir législatif|législatif]]. La Barbade est jusqu'en 2021 une [[monarchie constitutionnelle|monarchie parlementaire]] [[multipartisme|multipartite]] et un [[royaume du Commonwealth]]. La reine {{souverain2|Élisabeth II}} est jusqu'à cette date le [[chef d'État]], et est représentée sur place par un [[Gouverneur général de la Barbade|gouverneur général]]. En {{date-|mars 2015}}, [[Freundel Stuart]], alors [[Premier ministre de la Barbade]], annonce qu'un projet de loi est en cours d'adoption au [[Parlement de la Barbade|Parlement]] afin que l’État devienne une [[république]] ([[république du Commonwealth]]). Cette réforme est finalement annoncée le {{date-|15 septembre 2020}} pour devenir effective au {{date-|30 novembre 2021}}, sous l'impulsion de [[Mia Mottley]]. À partir de cette date, la reine {{souverain2|Élisabeth II}} cesse d'être reine de la Barbade et est remplacée par un [[Président de la Barbade|président]] élu<ref>{{harvsp|Davies|2015}}.</ref>. Le {{date-|20 octobre 2021}}, Dame [[Sandra Mason]] est [[Élection présidentielle barbadienne de 2021|élue]] première [[Président de la Barbade|présidente de la Barbade]] par le parlement<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Une présidente élue à la Barbade, devenue république |url=https://information.tv5monde.com/info/une-presidente-elue-la-barbade-devenue-republique-429430 |site=TV5MONDE |date=2021-10-21 |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Katrina King |titre=Governor General Dame Sandra named first president-elect {{!}} Loop Barbados |url=https://barbados.loopnews.com/content/gg-dame-sandra-mason-first-president-elect |site=Loop News |date=20 octobre 2021 |consulté le=}}</ref> ; la République est proclamée le {{date-|30 novembre 2021}}<ref>{{Article|titre=La Barbade devient une république et se détache de la couronne britannique|périodique=Le Monde.fr|date=2021-11-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/30/la-barbade-devient-une-republique-et-se-detache-de-la-couronne-britannique_6104132_3210.html|consulté le=2021-11-30}}.</ref>. === Politique étrangère === La Barbade est membre de la [[Communauté caribéenne]], un regroupement d'États principalement [[anglais|anglophones]] des [[Caraïbes]] qui intervient politiquement et économiquement afin de favoriser le développement du territoire sous sa [[Tribunal|juridiction]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Caribbean Community (CARICOM) —Caribbean Community (CARICOM) Secretariat |url=http://www.caricom.org/ |site=www.caricom.org}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Barbade}} [[Fichier:Barbados population.svg|vignette|Évolution de la démographie entre 1960 et 2010 (chiffre de la [[Département des affaires économiques et sociales|UNDAES]], 2012). Population en milliers d'habitants.]] [[Fichier:Imageanimalflowercave.jpg|vignette|Animal Flower Cave, Barbade.]] La Barbade est peuplée d'environ {{Unité|303431 habitants}} (estimations de 2023)<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur=CIA |titre=Barbados |traduction titre=Barbade |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/barbados |site=Central Intelligence Agency |date=6 décembre 2023 |consulté le=17 décembre 2023}}</ref>, avec une croissance démographique de {{Unité|0,24 %}} (estimations de 2023)<ref name=":0" />, soit le {{4e|pays}} le plus densément peuplé en Amérique (le {{18e}} mondialement) et le {{10e}} en termes de pays insulaire le plus peuplé dans sa région (le 180<sup>e</sup> mondialement). L’[[Espérance de vie humaine|espérance de vie]] y est de {{nobr|76 ans}} pour les hommes et 82 ans pour les femmes<ref name=":0" /> ; comme au [[Japon]], le territoire héberge un nombre élevé de centenaires{{référence nécessaire}}. La population est composée à 16,78 % de personnes de 0 à {{nobr|14 ans}}, à 67,56 % de personnes de 15 à {{nobr|64 ans}} et à 15,66 % de personnes de {{nobr|65 ans}} ou plus<ref name=":0" />. La [[densité de population]] est de {{unité|705 hab./km 2}}. Environ 90 % des Barbadiens sont descendants de [[Liste des groupes ethniques d'Afrique|peuples africains]]. Le reste de la population est issu d'Europe (essentiellement [[Grande-Bretagne]] et [[Irlande (île)|Irlande]]), de [[Chine]], d’[[Inde]], des [[États-Unis]], du [[Canada]]. === Langues === La langue officielle est l’[[anglais]], qui est utilisée en communication, dans l’administration et tous les services publics de l’île. Dans la vie de tous les jours, cet anglais standard britannique laisse place à une de ses variantes locales, appelée {{citation|bajan}}, sous l'influence des autres langues caribéennes. === Religion === [[Fichier:Barbados, Karibik - St. Marys Anglican Church - panoramio.jpg|vignette|redresse|gauche|L'église [[anglicanisme|anglicane]] {{St.}} Marys à [[Bridgetown]].]] Selon le [[Pew Research Center]], en 2010, 95,2 % des habitants de la Barbade sont [[chrétien]]s ([[Protestantisme|protestants]] 88 %, [[Catholicisme|catholiques]] 4,3 %), la population [[Islam|musulmane]] est de 1 % et chaque autre religion ([[bouddhisme]], [[hindouisme]], [[judaïsme]]{{etc.}}) moins de 1 %<ref name="PEW-GRF" />. L’Église anglicane était la religion d’État, avant d’être détachée par le Parlement barbadien après l’indépendance<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Rajkumar Singh |titre=Parliament: Act of Parliament concerning the Anglican church |url=http://www.caricomlaw.org/doc.php?id=179Barbados |site=caricomlaw.org |date=20 janvier 2006}}.</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Barbade}} == Culture == [[Fichier:Caesalpinia pulcherrima2.jpg|vignette|L'emblème de Barbade : ''Barbados pride'' (''[[Caesalpinia pulcherrima]]'' (L.) Sw.).]] {{Article détaillé|Culture de la Barbade}} * [[Cinéma caribéen]] * [[Liste de films caribéens]] === Principales fêtes en Barbade === Les principales fêtes de la Barbade sont<ref>{{Lien web |titre=Barbades : jours fériés, fermeture des banques, congés scolaires |url=http://www.jours-feries.com/country/Barbades_19.htm |site=www.jours-feries.com}}.</ref> : * fête de l'Indépendance ({{date-|30 novembre}}) : [[fête nationale]] ; * [[Marathon (sport)|Marathon]] de la Barbade ({{date-|3 décembre}}) : événement sportif ; * [[Noël]] ({{date-|25 décembre}}) : beaucoup de lumières de Noël. Le [[poinsettia]], une fleur locale, est à l'honneur à Noël. Le repas de Noël comprend principalement du [[jambon]], de la [[dinde]] et du [[Porc (viande)|porc]]<ref>{{Lien web |titre=Franchissons le pas... |url=http://www.noelistique.com/Noel-2008/articles-2/noel-a-barbade-1.html |site=www.noelistique.com}}.</ref>. == Patrimoine == === Patrimoine civil === === Patrimoine religieux === ==== Catholicisme ==== * La [[Cathédrale Saint-Patrick de Bridgetown|cathédrale Saint-Patrick]] à [[Bridgetown]], édifiée au {{XIXe siècle}}. ==== Anglicanisme ==== * La [[Cathédrale Saint-Michel-et-Tous-les-Anges de Bridgetown|cathédrale Saint-Michel-et-Tous-les-Anges]], à [[Bridgetown]] édifiée au {{XVIIIe siècle}}. [[Fichier:Parliament of Barbados at night-001.jpg|vignette|Le [[parlement]] de Barbade est décoré pour la période de la [[fête nationale]] et de [[Noël]].]] == Personnalités barbadiennes == {{catégorie détaillée|Personnalité barbadienne}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |wikivoyage=Barbade |wiktionary=Barbade |commons=Category:Barbados }} === Bibliographie === * {{Article |prénom1=Caroline |nom1=Davies |titre=Barbados plans to replace Queen with ceremonial president |périodique=The Guardian |jour=23 |mois=mars |année=2015 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2015/mar/23/barbados-plans-to-replace-queen-with-ceremonial-president}} * {{Article |langue=en |prénom1=Derek |nom1=Paiva |titre=18 things you need to know about Rihanna |périodique=Honolulu Advertiser |jour=15 |mois=septembre |année=2006 |lire en ligne=http://the.honoluluadvertiser.com/article/2006/Sep/15/en/FP609150303.html |consulté le=12 décembre 2009}} === Articles connexes === * [[Chronologie de l'esclavage]] * [[Barbados Defence Force]] * [[Cinéma caribéen]] * [[Liste de films caribéens]] * {{lien|langue=en|trad=Culture of the Caribbean|fr=Culture des Caraïbes}} * {{lien|langue=en|trad=Caribbean art|fr=Art caribéen}} === Liens externes === {{GeoGroup}} * {{en}} [http://www.barbados.gov.bb Site officiel du gouvernement] * {{en}} [http://www.barbados.org Site de l'office du tourisme] {{Liens|site officiel=-}} {{Palette|Royaumes du Commonwealth|Pays d'Amérique}} {{Portail|îles|Barbade|Commonwealth|Caraïbe|Langues créoles et créolophonie}} [[Catégorie:Barbade| ]] [[Catégorie:Île à la Barbade|Barbade]] [[Catégorie:Prisme d'accrétion]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bokken
Bokken
{{titre en italique}} [[Fichier:Bokken-Red-Oak.jpg|vignette|Un ''bokken'' en chêne rouge. La partie représentant la poignée est à gauche, et le tranchant vers de haut. L'arête entre la poignée et la lame sert à fixer une garde (''[[tsuba]]''), généralement en plastique ou en cuir épais.]] [[File:Bokken-Types.JPG|vignette|437x437px|Différents types de ''bokken'' (le {{4e}} ''bokken'' est utilisé pour la pratique de l'aïkido).]] Le {{japonais|'''''bokken'''''|木剣||littéralement « sabre de bois »}} ou {{japonais|'''''bokutō'''''|木刀||nom généralement utilisé au Japon}} est un [[sabre (arme)|sabre]] japonais en [[bois]] imitant la forme du ''[[katana]]''. Il peut être utilisé avec la garde (''[[tsuba]]'') qui protège les mains, ou sans la garde. Il est employé dans l'[[aïkido]], le ''[[iaido]]'', le ''[[jōdō]]'', le [[kendo]], le ''[[kenjutsu]]'' et le ''[[ninjutsu]]''. Il est également utilisé comme arme pour l'entrainement au ''[[chanbara]]''. Utilisé à l'origine pour l'entraînement, il est aussi devenu une arme de combat. Le [[samouraï]] [[Miyamoto Musashi]] est réputé pour ses combats au ''bokken'', notamment lors de son duel contre [[Sasaki Kojirō]]. Il est l'arme par excellence du ''[[kenjutsu]]'' dans la plupart des ''[[koryū]]''. Comme les ''katana'', les ''bokken'' ont suivi leur époque, et chaque école traditionnelle historique {{incise|[[Tenshin Shoden Katori Shintō Ryu]], Kashima Shinto Ryu, Yagyu Ryu, Yagyu Shinkage Ryu, [[Hyoho Niten Ichi Ryu]], etc.}} possède des caractéristiques physiques, poids, courbure, longueur, pointe, épaisseur, adaptée à la technique de cette école. Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de modèles, dont environ la moitié est toujours utilisée. == Dénomination == [[Fichier:Mokgeom.jpg|droite|vignette|Trois ''bokken'' posés sur un [[tatami]].]] Au Japon, le terme le plus usité pour désigner un sabre de bois est {{japonais|''bokutō''|木刀}}, le terme {{japonais|''bokken''|木剣}} étant un synonyme plus rare. C'est cependant ce dernier terme qui est le plus utilisé hors du Japon. En japonais, le caractère {{japonais|''ken''|剣}} s'emploie de préférence au début d'un mot pour les termes ayant un rapport avec l'escrime, comme dans {{japonais|[[kendo]]|剣道||« voie du sabre »}} ou {{japonais|''[[kenjutsu]]''|剣術||« art du sabre »}}. Le caractère {{japonais|''katana''|刀||se prononce ''tō'' dans les associations de plusieurs caractères}} est plutôt utilisé comme un [[Affixe|suffixe]], comme dans {{japonais|''shōtō''|小刀||« sabre court »}} et {{japonais|''daitō''|大刀||« grand sabre »}}. == Provenance, matériaux et fabrication == La plupart des ''bokken'' sont fabriqués en Chine populaire, à Taïwan et au Japon. Les premiers représentent la majorité des ''bokken'' vendus comme jouets ou comme souvenirs, tandis que les ''bokken'' taïwanais ou japonais sont plutôt destinés à la pratique des arts martiaux. Il existe également une production de ''bokken'' destinés à la pratique des arts martiaux en France. Parmi les ''bokken'' de fabrication japonaise, 90 %<ref name=S42>[[#Seseragi42|Seseragi, {{n°|42}}]].</ref> sont issus de l'île de [[Kyūshū]], en particulier de la ville de [[Miyakonojō]]. De nombreuses essences de bois sont utilisées dans la fabrication des ''bokken'' : le [[Quercus acutissima|chêne du Japon]] (blanc, plus dense, ou rouge, plus léger), le buna (''Fagus crenata''), le [[néflier]] (en japonais ''biwa''), le ''[[yuzu]]'' (ou ''isu no ki'', dont on utilise le cœur, ''sunuke''), et différents types d'[[ébène]]s<ref name="S43">Jordy Delage, « Miyakonojo, berceau du sabre de bois japonais », article publié initialement dans le magazine ''Dragon'', cf. ''supra'' (Références), [https://www.seidoshop.fr/blogs/the-seido-blog/02-histoire-du-bokken-avec-maitre-nidome-yoshiaki lire en ligne la reproduction par l'auteur]).</ref>. Le chêne fournit un bois dur aux fibres serrées, résistant aux impacts. Le néflier et le ''sunuke'' donnent un bois au grain très fin, donc des ''bokken'' à la surface douce. Les ''bokken'' en ébène sont beaucoup plus lourds, au grain encore plus fin. Les chênes servant à la fabrication des ''bokken'' sont âgés d'au moins 70 ou 80 ans, tandis que les autres arbres doivent avoir au moins 200 ans pour disposer de troncs suffisamment importants<ref name=S42 />. [[Image:Musashi ts pic.jpg|vignette|upright|droite|Miyamoto Musashi avec deux ''bokken'' (estampe de [[Utagawa Kuniyoshi]]).]] Dans la fabrication d'un ''bokken'', le tronc est d'abord coupé en tranches longitudinales, puis mis à sécher à l'air libre pendant un an. Certains fabricants emploient des procédés de séchage mécaniques, qui raccourcissent ce délai à quinze jours, au prix d'une plus grande rétraction des fibres du bois, produisant des ''bokken'' plus sensibles à l'humidité et plus cassants. Un patron permet ensuite de découper la silhouette du ''bokken'' dans la tranche de bois, de tailler la pointe et le tranchant (''ha''). Une fois la forme dégrossie, le ''bokken'' est taillé à la main par [[rabot]]age successif à l'aide d'une vingtaine de modèles de rabots d'angle et de courbure différents. La finition se fait au papier de verre fin<ref name=S42 />. Les différences entre fabricants se jouent d'abord au niveau de la qualité du bois employé, puis dans le type du cintre des ''bokken'' produits, qui diffèrent par l'amplitude de leur courbure et la position du foyer de la courbure (''sori'', proche de la poignée, au milieu ou proche de la pointe). == Qualités mécaniques et esthétiques == [[Fichier:Suburito2007a.jpg|vignette|Un ''suburitō'' de bois rouge. La partie représentant la lame est plus épaisse, afin d'accroître le poids de l'ensemble et déplacer l'équilibre vers la pointe.]] En tant qu'arme d'entraînement, le type de qualité attendues d'un ''bokken'' dépend du type de travail recherché. Dans le cadre d'un travail de [[kata]]s seuls ou de travail de coupe, il s'agit de se rapprocher des sensations du sabre. Le ''bokken'' employé doit alors avoir un équilibre et un cintre proches de ceux d'un ''katana''. Pour le renforcement musculaire, il existe des ''bokken'' (''suburito'', « sabres pour la coupe ») à la lame épaissie, reproduisant le poids (mais pas l'équilibre) d'un sabre. Dans le cadre d'un travail à deux partenaires armés (chacun d'un ''bokken'', ou d'un ''[[jo (arme)|jō]]'' dans le cas du ''[[jōdō]]'' et de l'[[aïkido]], la résistance aux chocs devient un paramètre important. Le bois du ''bokken'' doit se tasser face à un impact, sans produire d'échardes ou d'angles vifs risquant de blesser les deux protagonistes. Pour ce faire, les ''bokken'' de qualité sont taillés dans la longueur du tronc, afin que les fibres aillent d'un bout à l'autre du ''bokken''. La partie du ''bokken'' représentant la lame (dite ''ha'') est taillée en fonction de l'usage qui doit en être fait. Dans le cas des arts reposant sur l'affrontement armé, la lame est lisse, se terminant en angle aigu, afin de reproduire le même type de contact que les lames en acier des sabres. Dans le cas de l'aïkido, où un des partenaires peut être à mains nues, la lame est éventuellement arrondie et la pointe aplatie afin de limiter les risques de blessure et de garantir une meilleure résistance aux chocs. De même, la position du foyer de courbure, qui détermine le centre de gravité de l'arme, est choisie en fonction d'un arbitrage entre maniabilité et puissance de l'arme. Bien que moins dangereux qu'un vrai sabre, le ''bokken'' n'en est pas moins une arme pouvant être mortelle. Pour cette raison, il est assez peu utilisé en combat sportif, notamment en [[kendo]] où on utilise plutôt le ''[[shinai]]''. == Utilisation == Le ''bokken'' est utilisé dans la majorité des [[arts martiaux japonais]] comme substitut du ''katana''. Dans certaines ''[[koryu]]'', il est étudié pour ses qualités intrinsèques (en tant qu'arme à part entière). === ''Koryu'' === [[Fichier:Sassen, Hyoho Niten Ichi Ryu kenjutsu.jpg|vignette|[[Kata]] au ''bokken'', [[Hyoho Niten Ichi Ryu]] ''[[kenjutsu]]'', à [[Itsukushima-jinja|Itsukushima jinja]].]] Les ''[[koryu]]'' (古流 "anciennes écoles") sont nées avant l'[[ère Meiji]], d'où leur nom. Ce sont des écoles anciennes qui dispensent l'art du combat des [[samouraï]]s. Elles enseignent les ''[[kobudō]]'', [[budō|techniques de combat]] anciennes. Les ''[[koryu]]'' utilisent le ''bokken'' pour leur pratique du ''[[kenjutsu]]''. Elles l'utilisent dans des katas avec ''bokken'' contre ''bokken'', ''bokken'' contre deux ''bokken'' (un grand et un petit), ''bokken'' contre ''[[naginata]]'', ''bokken'' contre ''[[kusarigama]]'' et même ''bokken'' contre flèches. D'après Iwami Toshio Harukatsu, ''[[sōke]]'' de la Hyoho Niten Ichi Ryu, le choix exclusif du ''bokken'' par rapport au ''[[katana]]'' relève d'une optique spirituelle de [[Miyamoto Musashi]] qui avait renoncé à tuer<ref>[http://affinitiz.com/space/kenjutsu Enseignement oral rapporté par Nguyen Thanh Thiên, élève de Iwami ''sōke''].</ref>. Il précise aussi que l'usage des ''bokken'' permet de développer le ''[[Qi (spiritualité)|ki]]'' (« énergie ») de la pratique du sabre sans dommages corporels<ref>[http://www.nwasianweekly.com/2008/09/the-ancient-art-of-the-sword/#more-2996 Article en anglais sur Iwami ''sōke'' lors de sa venue à Seattle, aux États-Unis, 2008]</ref>. === ''Gendai budō'' === [[Image:Aikiken shomen lesneven 2006.jpeg|vignette|220 px|Pratiquants d'[[aïkido]] s'entraînant au sabre en bois (''bokken''), coupe droite (''shomen'').]] Les ''[[gendai budō]]'' sont les ''budō'' modernes nés après 1868. ==== Aïkido et ''aïkibudo'' ==== Dans l'[[aïkido]] et l’''[[aïkibudo]]'', il est employé à la fois pour matérialiser des directions de coupe employées dans les techniques à mains nues, dans le cadre de techniques de désarmement et dans le cadre d'exercices où les deux pratiquants sont armés (il s'agit alors de l’''[[aikiken]]'') ou encore dans un travail proche du ''jōdō'', ''bokken'' contre ''jō''. ==== ''Iaidō'' ==== En ''[[iaidō]]'', le ''bokken'' est utilisé pour travailler les [[kata]]s, pour les illustrer, pour l'échauffement, pour travailler les katas à plusieurs partenaires. Il est le pendant du ''[[iaito]]''. Il existe des ''bokken'' avec ''[[saya (fourreau)|saya]]'' (fourreau) afin de se rapprocher de la pratique du ''[[katana]]''. ==== Judo ==== En [[judo]], le ''bokken'' est utilisé dans le [[kime-no-kata]]. ==== Kendo ==== En [[kendo]], le ''bokken'' est utilisé pour les katas. ==== ''Wadō-ryū'' ==== En ''[[wadō-ryū]]'', le ''bokken'' est utilisé pour les ''[[tachi]] dori''. ==== ''Shintō musō-ryū'' ==== En ''[[shintō musō-ryū]]'', le ''bokken'' est utilisé par ''[[tori et uke|tori]]'' (celui qui exécute l'exercice) pour ces attaques contre ''uke'' (celui qui subit l'exercice) qui contre avec un ''[[Jō (arme)|jō]]''. == Variantes == Il existe des variantes du ''bokken'', soit destinées à des types de travail technique spécifique, soit représentant des lames de longueur différente de celle du ''[[katana]]''. Parmi les plus répandues, on trouve : * le ''suburi bokken'' ou ''suburitō'', pour reproduire le poids du ''katana'' dans le cadre d'un travail de la frappe droite (''shomen''), le ''suburitō'' présente une lame plus épaisse. Ce type de travail permet de développer la [[musculature]], mais peut être à l'origine de [[tendinite]]s. L'équilibre du ''suburitō'' est différent de celui d'un ''katana'' ou d'un ''bokken'' ; * le ''shoto'', un ''[[wakizashi]]'' en bois. Il est employé dans les katas des ''[[koryu]]'' sous le terme de ''[[kodachi]]''. Il est aussi utilisé dans la pratique des deux sabres, présente dans plusieurs ''koryu'' ([[Hyoho Niten Ichi Ryu]], [[Suiō-ryū|Suio Ryu]], [[Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū]]) et dans l'école d'aïkido de [[Mitsugi Saotome]] ''[[Sensei|senseï]]'' ; * en [[aïkido]], on emploie des ''[[tantō]]'' (poignards) en bois fabriqués de la même manière que les ''bokken''. == Notes et références == === Références === * {{Article |id=Dragon magazine, hors série spécial aikido |langue=fr |auteur=Jordy Delage |titre=Miyakonojo, berceau du sabre de bois japonais |sous-titre=Fabrication traditionnelle d'armes en bois au Japon |journal=Magazine spécialisé |ISSN=2261-1134 |no=3 |date=janvier 2014 |pages=74-79 |éditeur=Dragon Magazine (Editions IMC) |texte=https://www.seidoshop.fr/blogs/the-seido-blog/02-histoire-du-bokken-avec-maitre-nidome-yoshiaki |consulté le=9 novembre 2020}}. * {{Article |id=Seseragi42 |langue=fr |auteur=Jean-Gabriel Brando |titre=Visite chez Nidome Bokuto Seisakujo |sous-titre=Fabricant traditionnel d'armes en bois au Japon |journal=Seseragi |ISSN=1771-2025 |no=42 |date=février 2008 |pages=8-10 |éditeur=Fédération française d'aïkido et de budo |texte=https://www.ffabaikido.fr/fr/pdf/SESERAGI%2042.pdf |consulté le=9 novembre 2020 }}. * (Research and Field Notes The Site of Miyakonojo Bokuto (Miyakonojo City's Wooden Swords): ''The Case of the Aramaki'' (travail de recherche en langue japonaise, université de Tsukuba, Tokyo. [https://tsukuba.repo.nii.ac.jp/?action=repository_uri&item_id=17519&file_id=17&file_no=1 lire en ligne]) * [https://www.youtube.com/watch?v=TvbS_4p7Jy8 <nowiki>[Interview] Aramaki Yasuo - Fabrication de Bokken - Artisan 3e Generation</nowiki>]: Interview du descendant du créateur du ''bokken'' moderne. === Notes === {{Références}} {{Article connexe|Structure de la lame du sabre japonais}} {{Palette|Armes blanches}} {{Portail|Arts martiaux|Japon}} [[Catégorie:Kenjutsu]] [[Catégorie:Arme militaire fabriquée au Japon]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/BCE%20%28homonymie%29
BCE (homonymie)
{{Autres projets| wikt=BCE}} {{Homonymie}} {{Sigle|3}} '''BCE''' est un sigle qui peut faire référence à : * [[Banque-Carrefour des Entreprises]], un registre central des entreprises en Belgique ; * [[Banque centrale européenne]] ; * ''[[Before Common Era]]'', (en français, [[avant l'ère commune]]), un suffixe indiquant des dates antérieures à l'[[année zéro]] ; * [[Béji Caïd Essebsi]] ([[1926]]-[[2019]]), [[président de la République tunisienne]] du {{date|31|décembre|2014}} au {{date|25 juillet 2019}}; * [[Bell Canada Entreprises]], un groupe de télécommunications canadien ; * Banque commune d'épreuves, un concours de l'enseignement supérieur français ; * [[Base centrale des établissements]], un répertoire national des établissements d'enseignement, maintenu par le [[Ministère_de_l'Éducation_nationale_(France)|Ministère de l'Éducation nationale]], en France ; * ''[[Banco Central del Ecuador]]'', la [[banque centrale]] de l'[[Équateur (pays)|Équateur]]; *''[[Entity-control-boundary|Boundary-Control-Entity]]'' (en français, Entité-Contrôle-Frontière) un patron d'architecture dans le domaine du génie logiciel. '''BCE''' est un code qui peut faire référence à : * ''{{lien|Bryce Canyon Airport}}'', dans l'[[Utah]] aux États-Unis.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bact%C3%A9rie%20chimiotrophe
Bactérie chimiotrophe
{{ébauche|bactériologie}} Les '''bactéries chimiotrophes''' sont des organismes unicellulaires (essentiellement [[Prokaryota|procaryotes]]) qui utilisent l'énergie de l'oxydation de composés chimiques comme source initiale d'[[énergie chimique]]. On les distingue des [[Bactérie photosynthétique|bactéries phototrophes]], lesquelles utilisent l'[[Énergie électromagnétique|énergie lumineuse]]. Ces bactéries utilisent des composés chimiques, par [[Réaction d'oxydoréduction|oxydoréduction]] pour élaborer leurs propres constituants organiques. Selon la nature du composé utilisé, [[minéral]] ou [[Composé organique|organique]], on en distingue deux grands types : * les [[bactérie chimio-lithotrophe|bactéries chimiolithotrophes]] utilisent des composés minéraux ; * les bactéries [[Chimiohétérotrophie|chimioorganotrophes]] utilisent des composés organiques. Elles constituent l'immense majorité des [[Eubacteria|eubactéries]] [[Chimiotrophie|chimiotrophes]]. == Voir aussi == * [[Règne (biologie)|Règnes du vivant]] * [[Eubacteria|Eubactéries]] {{Portail|microbiologie}} {{DEFAULTSORT:Bacterie chimiotrophe}} [[Catégorie:Bactériologie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bl%C3%A9%20Norin%2010
Blé Norin 10
Le {{japonais|'''''blé 'Norin 10''''''|小麦農林10号}} est une variété cultivée ([[cultivar]]) semi-naine de [[blé tendre]] (''Triticum aestivum'' L.) à très gros [[épi (botanique)|épi]]s, qui a été [[Culture sélective des plantes|sélectionnée]] dans les [[années 1930]] par Gonjiro Inazuka à la station expérimentale agricole d'[[Préfecture d'Iwate|Iwate]], [[Japon]]. Les allèles de nanisme du blé 'Norin 10' étaient présents dès 1993 dans plus de la moitié des variétés mondiale de blé tendre. En conférant aux blés à paille courte une bonne résistance à la [[verse]], ils ont permis une augmentation sensible des [[Rendement agricole|rendements]]. C'est grâce à des variétés semi-naines plus productives dérivées de 'Norin 10' que l'[[Inde]] qui fut longtemps déficitaire en blé est devenue un exportateur net<ref>{{ouvrage|langue =fr|titre =Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées|auteur =Claire Doré, Fabrice Varoquaux|pages totales=812|date =|passage =137-161|isbn=9782738012159|éditeur =INRA|collection =Savoir-faire}}.</ref>. Le terme « Norin » est un [[Acronymie|acronyme]] composé de la première lettre, en caractères latins, de chaque mot de l'expression japonaise désignant la station d'expérimentation agricole d'Iwate<ref name=Ogihara>{{chapitre|langue =en|url =https://www.researchgate.net/publication/7906833_The_Transfer_and_History_of_Reduced_Height_Genes_Rht_in_Wheat_from_Japan_to_Europe|titre ouvrage =Advances in Wheat Genetics: From Genome to Field - Proceedings of the 12th International Wheat Genetics Symposium|auteur ouvrage=Yasunari Ogihara, Shigeo Takumi, Hirokazu Handa|titre =How a Gene from Japan Revolutionized the World of Wheat: CIMMYT’s Quest for Combining Genes to Mitigate Threats to Global Food Security|auteur =Thomas A. Lumpkin|passage =13-20|pages totales =445|date =2015|isbn =978-4-431-55674-9|éditeur =Springer|lieu =Tokyo}}.</ref>. == Caractéristiques == La stature semi-naine du cultivar 'Norin 10' est contrôlée par les [[gène]]s du nanisme Rht1 (Rht-B1b) et Rht2 (Rht-D1b). Ces gènes diminuent la sensibilité des tissus reproducteurs et somatiques à la [[gibbérelline]] endogène, ce qui entraîne une diminution de la longueur des entre-nœuds et donc des [[tige]]s. Ils réduisent la hauteur des plantes et leur confèrent une résistance élevée à la [[verse]]. Cela améliore la réponse des plantes à la [[fertilisation]] azotée, contribuant ainsi à l'amélioration du rendement. Les gènes Rht ont été largement utilisés au cours des 60 dernières années pour développer des [[Variété à haut rendement|variétés de blé à haut rendement]]<ref name=Ogihara/>. Leur nom, « Rht », est un acronyme de l'expression anglaise « ''reduced height genes'' »<ref name=Borojevic>{{article|langue =en|url =https://academic.oup.com/jhered/article/96/4/455/2187931|titre =''The Transfer and History of ‘‘Reduced Height Genes’’ (Rht) in Wheat from Japan to Europe'' |prénom1 =Katarina|nom1 =Borojevic|prénom2 =Ksenija|nom2 =Borojevic|revue =Journal of Heredity|date =2005|volume =96|numéro =4|pages =455–459|doi =10.1093/jhered/esi060}}.</ref>. Le biologiste Salomon a fait parvenir des semences de ce blé à {{lien|Orville Vogel}} aux [[États-Unis]]. C'est cette variété que [[Norman Borlaug]] et ses collaborateurs croisèrent avec des variétés traditionnelles [[Mexique|mexicaines]]. Ils obtinrent les variétés à haut rendement qui furent testées en [[Inde]] (notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64'). Le blé Norin 10 a aidé les [[pays en développement]] comme l'[[Inde]] et le [[Pakistan]] à augmenter la [[productivité]] de leurs cultures de blé d'environ 60 % pendant la [[révolution verte]]. == Origine génétique == L'ascendance génétique du 'Norin 10' remonte à une variété indigène japonaise à paille courte appelée 'Daruma'. Celle-ci a été croisée successivement avec deux variétés traditionnelles américaines, d'abord en 1917 avec 'Glassy Fulz' (blé tendre dérivé de la variété 'Fulz' importée au Japon en 1892), puis l'hybride obtenu a été croisé en 1924 avec 'Turkey Red' ([[blé dur]] d'origine ukrainienne)<ref name=Ogihara/>. {{Arbre généalogique/début}} {{Arbre généalogique| GPP || GMP || |GPP='Glassy Fultz'<br /><small>variété importée en 1892</small><br /><small>États-Unis</small>||GMP='Daruma'<br /><small>variété indigène à paille courte</small><br /><small>Japon</small>|border=0|boxstyle=background:#fff;}} {{Arbre généalogique| |`|-|v|-|'| | | | |}} {{Arbre généalogique| | | PER | | | | | | | | MER | | |PER='Fultz' x 'Daruma'<br /><small>croisement réalisé en 1917</small><br /><small>Japon</small>|MER='[[Red Turkey|Turkey Red]]'<br /><small>variété traditionnelle</small><br /><small>États-Unis</small>|border=0|boxstyle=background:#fff;}} {{Arbre généalogique| | | |`|-|-|-|-|v|-|-|-|-|'| | | |}} {{Arbre généalogique| | | | | | | | MOI | | | | | | | |MOI='Norin 10'<br /><small>croisement réalisé en 1925</small><br /><small>Japon</small>|border=0|boxstyle=background:#fff;}} {{Arbre généalogique/fin}} == Histoire == 'Norin 10' est issu d'un croisement artificiel entre deux variétés, 'Turkey Red' x 'Fultz -Daruma', réalisé au [[Japon]] dans la station expérimentale agricole du ministère de l'Agriculture et du Commerce à [[Kōnosu]] en 1925. Des semences de la génération F4, ont été attribuées à la station expérimentale agricole de la [[préfecture d'Iwate]]. Là, après diverses opérations de sélection et de purification sous la direction de Gonjiro Inazuka, responsable du programme de sélection des blés de 1930 à 1935, on a obtenu une souche, dénommée 'Norin 10', enregistrée en octobre 1935. A l'époque, la sélection visait à obtenir par croisements des variétés résistantes à la [[Rouille brune du blé|rouille]], naines et précoces. Cet objectif a été presque atteint par l'obtention de 'Norin 10', cultivar remarquablement nain mais un peu tardif en maturité<ref name=Matsumoto>{{article|langue =en|url =https://www.jircas.go.jp/sites/default/files/publication/jarq/03-4-022-026_0.pdf|titre =''Norin 10 .. A Dwarf Winter Wheat Variety''|prénom1=Takeo|nom1=Matsumoto|revue =Japan Agricultural Research Quarterly|date =1968/01/01|volume =3|numéro =4|pages =22-26}}.</ref>. A cette époque, la sélection a porté sur deux lignées sœurs, issues du même croisement, à tiges courtes ou longues, nommées respectivement 'Norin 10' et 'Norin 14', et enregistrées en même temps. Les chercheurs supposaient que l'expression du [[Nanisme (plantes)|nanisme]] [[Dominance (génétique)|récessif]] de ces lignées résultait de combinaisons de 3 [[gène]]s et ont tenté de déterminer la longueur de tige correspondant à chacune des combinaisons<ref name=Matsumoto/>. [[Samuel Cecil Salmon]], spécialiste de la sélection du blé au [[Département de l'Agriculture des États-Unis]] (USDA), a visité, après le [[Seconde Guerre mondiale]], la station de recherche agricole de Marioka à [[Honshū]] (Japon) en tant que conseiller de l'armée d'occupation. Il a rapporté aux États-Unis, des échantillons de blé parmi lesquels figurait le 'Norin 10' qu'il adressa pour expérimentation au projet conjoint USDA/Washington State University à [[Pullman (Washington)]]. En 1952, [[Orville Alvin Vogel]], agronome de l'USDA à l'[[université d'État de Washington]] à Pullman, a croisé 'Norin 10' avec 'Brevor', variété populaire à l'époque dans l'[[Washington (État)|État de Washington]], et obtint entre autres une nouvelle variété appelée 'Gaines'. Celle-ci, qui permettait des rendements supérieurs à 130 hl/ha, a dominé la production de blé tendre dans la région pacifique Nord-Ouest à la fin des années 1960<ref name=Borojevic/>. Par la suite, la variété 'Norin 10' et ses dérivés ont été transférés au [[Centre international d'amélioration du maïs et du blé]] (CIMMYT) au [[Mexique]]. Au CIMMYT, [[Norman Borlaug]], agronome américain, mandaté en 1959 par la [[Fondation Rockefeller]], œuvrait pour la sélection de variétés de blé pour les milieux tropicaux. Il obtint en 1968 de nouvelles variétés de blé naines, dérivées de 'Norin 10' et de variétés traditionnelles mexicaines, notamment 'Lerma Rojo 64' et 'Sonora 64'. Ces variétés, porteuses de gènes du nanisme Rht (principalement Rht1 et Rht2) et insensibles à la [[Photopériodisme|photopériode]], ont permis de tripler le rendement de cette [[céréale]] au Mexique. Norman Borlaug fut récompensé par le [[prix Nobel de la paix]] en 1970<ref name=Borojevic/>. Le CIMMYT a ensuite introduit en [[Inde]] des semences de plusieurs variétés, dont 'Sonara 63', 'Sonara 64', 'Mayo 64' et 'Lerma Rojo 64' ainsi que 613 lignées de ségrégation, qui ont permis la sélection et la commercialisation de cinq variétés commerciales semi-naines ('PV 18', 'Kalyan Sona', 'Sonalika', 'Choti Lerma' et 'Safed Lerma'). Grâce à ces variétés à haut rendement, qui ont conduit à la [[Révolution verte]] en Inde, la production de blé dans ce pays est passée de 11 à 94 Mt entre 1961 et 2016<ref>{{article|langue =en|url =https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5467898/pdf/pone.0179208.pdf|titre =''Characterising variation in wheat traits under hostile soil conditions in India''|auteur=Jaswant S. Khokhar1, Sindhu Sareen, Bhudeva S. Tyagi, Gyanendra Singh, Apurba K. Chowdhury, Tapamay Dhar, Vinod Singh, Ian P. King, Scott D. Young, Martin R. Broadley|revue =Plos One|volume =12|numéro=6|pages =e0179208|doi=10.1371/journal.pone.017920|date=2017/06/12}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Biodiversité]] * [[Révolution verte]] === Bibliographie === * {{article|langue =en|url =https://www.jircas.go.jp/sites/default/files/publication/jarq/03-4-022-026_0.pdf|titre =''Norin 10 .. A Dwarf Winter Wheat Variety''|prénom1=Takeo|nom1=Matsumoto|revue =Japan Agricultural Research Quarterly|date =1968/01/01|volume =3|numéro =4|pages =22-26}}. * {{article|langue =en|url =https://academic.oup.com/jhered/article/96/4/455/2187931|titre =''The Transfer and History of ‘‘Reduced Height Genes’’ (Rht) in Wheat from Japan to Europe'' |prénom1 =Katarina|nom1 =Borojevic|prénom2 =Ksenija|nom2 =Borojevic|revue =Journal of Heredity|date =2005|volume =96|numéro =4|pages =455–459|doi =10.1093/jhered/esi060}}. * {{chapitre|langue =en|url =https://www.researchgate.net/publication/7906833_The_Transfer_and_History_of_Reduced_Height_Genes_Rht_in_Wheat_from_Japan_to_Europe|titre ouvrage =Advances in Wheat Genetics: From Genome to Field - Proceedings of the 12th International Wheat Genetics Symposium|auteur ouvrage=Yasunari Ogihara, Shigeo Takumi, Hirokazu Handa|titre =How a Gene from Japan Revolutionized the World of Wheat: CIMMYT’s Quest for Combining Genes to Mitigate Threats to Global Food Security|auteur =Thomas A. Lumpkin|passage =13-20|pages totales =445|date =2015|isbn =978-4-431-55674-9|éditeur =Springer|lieu =Tokyo}}. * {{article|langue =en|url =http://www.isgpb.org/documents/archive/5-31-39-eun-jin-cho-3-.pdf|titre =''The effects of Rht semi-dwarfing alleles on agronomic traits in Korean wheat cultivars''|revue =Indian J. Genet.|volume =76|numéro =1|pages =31-39|date =2016|doi =10.5958/0975-6906.2016.00005|auteur =Eun. Jin Cho, Chon-Sik Kang, Young Mi Yoon & Chul Soo Park|éditeur =Indian Society of Genetics & Plant Breeding}}. === Liens externes === * {{lien web|langue =en|url =http://www.wheatpedigree.net/sort/show/45131|titre =''NORIN-10-1''|site =Genetic Resources Information System for Wheat and Triticale (GRIS)|consulté le =2021/08/14}}. * {{lien web|langue =en|url =http://www.wheatpedigree.net/sort/show/45132|titre =''NORIN-10-BREVOR''|site =Genetic Resources Information System for Wheat and Triticale (GRIS)|consulté le =2021/08/14}}. {{Palette|Variétés de blé|Céréales}} {{Portail|Agriculture et agronomie|Poaceae}} [[Catégorie:Cultivar de blé|Norin 10]] [[Catégorie:Histoire de la culture des céréales]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biosph%C3%A8re
Biosphère
{{voir homonymes|Biosphère (homonymie)}} {{À sourcer|date=janvier 2021}} [[Image:Seawifs global biosphere.jpg|350px|right|thumb|La présence d'[[eau]] et la [[photosynthèse]] sont des éléments essentiels au [[mécanisme]] de la biosphère. Cette image composite rend visible en fausses couleurs (verts) les zones terrestres les plus [[végétal]]isées et les zones de concentration en [[plancton]] (Advanced Very High Resolution Radiometer instrument).]] [[Fichier:Échelles Vivant gènes biosphère.jpg|thumb|350px|La biosphère ou ''symbiosphère'' (expression de [[Joël de Rosnay]]<ref>Colloque Biodiversité, [[ONU]], Paris, 1995</ref>) est le niveau planétaire d'intégration de toutes les échelles du Vivant (du gène à la somme des [[biome]]s (sans laquelle l'[[oxygène]] et donc la [[couche d'ozone]] n'existeraient pas). Le [[gène]] est représenté à part, car non vivant en tant que tel, mais support d'[[information]] et base du vivant. Plus on monte dans la pyramide, plus l'échelle est globale et plus le niveau de [[complexité]] mais aussi de stabilité et de [[Résilience (écologie)|résilience]] du système semble augmenter.]] La '''biosphère''' est l'ensemble des organismes vivants et leurs milieux de vie, donc la totalité des [[écosystème]]s présents que ce soit dans la [[lithosphère]], l'[[hydrosphère]] et l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]]. La biosphère a fait l'objet d'un colloque important à l'[[Unesco]] du 4 au 13 septembre 1968, « Utilisation et conservation de la biosphère ». En 1971, l'Unesco a créé officiellement le [[Programme sur l'homme et la biosphère]] (MAB, en anglais ''Man and Biosphere''). {{sommaire|niveau=1}} == Histoire du terme == Le mot « biosphère » aurait été créé par le géologue [[Eduard Suess]] en 1875{{note|groupe=alpha|Introduit pour la première fois dans ''{{lang|de|Die Entstehung der Alpen}}'' (La Formation des Alpes) et repris dans ''{{lang|de|Das Antlitz der Erde}}'' (''La Face de la Terre''){{sfn|Grinevald|2015|p=96}}.}}. Il intègre ainsi aux [[sciences de la Terre]] et notamment à la géologie les éléments de la révolution [[Charles Darwin|darwinienne]]. Les aspects biogéochimiques et écologiques du concept de ''biosphère'' ont été développés dans les [[années 1920]] par [[Vladimir Vernadsky]], qui a défini l'[[écologie]] comme étant la science de la biosphère en 1926. A l'époque où [[Arthur George Tansley]] développait au Royaume-Uni la notion d'[[écosystème]], vulgarisée par un « article décisif » de [[1935]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean-Paul Deléage]]|titre=Une histoire de l'Écologie|sous-titre=Une science de l'homme et de la nature|passage=9|éditeur=La Decouverte|année=2010|année première édition=1991|isbn1=2-7071-2067-7|isbn2=2707155136|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=p4wHakPeS3IC&pg=PA9|consulté le=9 avril 2015}}.</ref>, [[Vladimir Soukatchev]] (1880-1967) - qui comme [[:en:Alexei_Severtsov|Alexey Severtsov]] (1866–1936) et [[:en:Ivan_Schmalhausen|Ivan Schmalhausen]] (1884-1963) fut un membre éminent de l'Académie des sciences de Russie (puis d'Union soviétique) proche de  [[Vladimir Vernadski|Vladimir Vernadsky]] - développait dans son pays  le concept de [[biogéocénose]]. Ce concept est très proche de l'écosystème anglo-saxon, mais avec un caractère pédologique beaucoup plus prononcé, hérité de l'immense influence qu'eut en Russie (et en Ukraine), dans le milieu des naturalistes et des biologistes évolutionnaires, [[Vassili Dokoutchaïev]] le père de la science des sols (la [[Pédologie (géoscience)|pédologie]]), dont Soukatchev et Vernadsky furent de grands disciples. Georgy S. Levit a pu montrer que la biogéocénose, par les relations qu'elle établit entre les organismes vivants, l'atmosphère, le sol organique et la roche mère minérale, peut être considérée comme une biosphère en miniature, et pour le moins comme l'unité structurale élémentaire de la biosphère, au point qu'il pourra définir cette dernière (et plus précisément l'[[écosphère]] - voir plus bas le paragraphe ''Biosphère et/ou Écosphère ?'') comme « la somme de toutes les [[Biogéocénose|biogéocénoses]] »<ref>Levit, G.S., 2007, ''The roots of Evo-Devo in Russia : Is there a characteristic « Russian Tradition » ?'' Theory Biosci. DOI 0.1007/s12064-007-0013-9</ref>, soit une définition que ne sauraient rejeter les « [[Biogéochimie|biogéochimistes]] ». Les géochimistes donneraient quant à eux au terme biosphère le sens de somme totale des organismes vivants (ce qui sera nommé [[Biomasse (écologie)|biomasse]] ou [[biote]] par les biologistes et les écologues), soit une définition plus restrictive que la précédente, et selon laquelle la biosphère serait un des quatre constituants du modèle géochimique (avec la [[lithosphère]], l'[[hydrosphère]] et l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]]). Puis le concept [[holisme|holistique]] et interdisciplinaire de biosphère a peu à peu été associé à l'[[astronomie]], la [[géophysique]], la [[météorologie]], la [[biogéographie]], la [[biologie évolutive]], la [[géologie]], la [[géochimie]], l'[[écologie]], la [[thermodynamique]], et d'une façon générale toutes les sciences de la Terre et du vivant. [[James Lovelock]] a proposé pour sa part le nom de « symbiosphère » pour souligner l'interdépendance entre les espèces et le tout qu'elles constituent. Mais certains estiment que le flou sémantique et conceptuel entourant le terme de biosphère se retrouve dans les débats actuels portant sur la [[biodiversité]], le [[développement durable]]… Selon eux, l'utilisation du terme ''biosphère'' issu du vocabulaire des [[géochimie|géochimistes]] serait une conséquence de l'organisation très spécialisée de la science actuelle. Certains préfèrent désormais le terme d'[[écosphère]], qui date des années 1960-70, époque à laquelle est apparue la notion de [[crise écologique]] pouvant menacer jusqu'à la biosphère entière. ===Biosphère et/ou Écosphère ?=== Confronté au cours de sa recherche doctorale aux larges ambiguïtés d'interprétation courant dans la communauté scientifique occidentale à propos des concepts de biosphère et d’écosphère, très souvent confondus ou opposés du fait même de ces ambiguïtés, un chercheur a entrepris d'établir une clarification sémantique de nature séminale concernant ces deux concepts et leurs contenus, au regard d'une étude très approfondie de l’œuvre de [[Vladimir Vernadsky]] et de son école. Dans son rapport de recherche primitif<ref>Richard Loiret, [https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00911684 La Biosphère selon Vernadsky] Voir notamment les paragraphes 5.3 à 5.6</ref>, repositionné ensuite dans le contexte élargi de sa thèse en économie écologique<ref>Richard Loiret : [https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01306180 Le Bilan écologique]</ref>, il ambitionnera de démontrer, théories scientifiques, recherche épistémologique et schémas à l'appui, que les deux concepts ne seraient ni identiques, ni contradictoires, mais devraient être au contraire perçus comme complémentaires au sein d'une vision systémique globale, où l'écosphère serait un sous ensemble de la biosphère emboîté dans celle-ci à l'image d'une poupée russe. Dans ce cadre sémantique, l'écosphère apparaît comme l'ensemble des organismes vivants ([[eucaryotes]]) et de leurs habitats, produits par ces mêmes organismes, au sein d'une biosphère déjà existante produite par les [[microorganisme]]s ([[procaryotes]]). La biosphère et l'[[écosphère]] caractériseraient ainsi ces deux «champs thermodynamiques» emboîtés l'un dans l'autre que Vernadsky lui-même a nommés : (1) Le «Domaine du vivant» (ou champ thermodynamique de stabilité vitale, habitat de la matière vivante), à savoir la biosphère, et (2) La «Maison du vivant» (ou champ thermodynamique de l’existence vitale, habitat des organismes vivants), qui prendrait ici le nom d'écosphère, terme inexistant à son époque. La distinction de ces deux champs thermodynamiques au long de leur formation serait quant à elle le produit de [[Théorie endosymbiotique|l'endosymbiose, cette étape significative de la biologie de l'évolution]] identifiée par [[Lynn Margulis]]. == Pour les tenants de la ''géophysiologie'' == La Biosphère est le système écologique global, auto-entretenu (« autocatalytique »), qui intègre tous les êtres vivants et les relations qu'ils tissent entre eux et avec les compartiments que sont la [[lithosphère]] (les roches), l'[[hydrosphère]] (l'eau), et l'[[Atmosphère terrestre|atmosphère]] (air), dans un [[métabolisme]] qui transforme sans cesse la surface de la [[Terre]] en recyclant ou stockant les éléments et en créant de la [[complexité]] et de la [[néguentropie]] là où sans la vie, il n'y aurait que de l'[[Indice de Shannon|entropie]]. Le concept de ''« biosphère »'' a - dans le contexte de sa licence ès sciences naturelles, alors qu'il suivait à la Sorbonne les conférences de Wladimir Vernadsky <ref>Vladimir Vernadsky, ''La Géochimie'' (Conférences de 1922-1923 à la Sorbonne), Librairie Félix Alcan,1924</ref> - beaucoup intéressé [[Teilhard de Chardin]], lequel a aussi utilisé, tout comme Vernadsky <ref>Vladimir I. Vernadsky, ''Some words about the Noosphère'', 1943. L'article, paru en Union Soviétique en 1943, a été publié en entier dans la nouvelle édition russe de ''Biosfera'' en 1967. Rachel Douglas nous a procuré [http://21sci-tech.com/translations/The_Noosphere.pdf ici] sa version anglaise, publiée en 2005.</ref>, celui de [[noosphère]] (comme étant constituée par le phénomène humain, au-dessus de la biosphère). Au-delà des croyances, la compréhension des concepts de l'écologie scientifique moderne a popularisé l'appellation et a développé la perception de l'environnement de la planète Terre, hôte de la biosphère. == « Biosphère profonde » == [[Image:Eifuku chimneys.jpg|vignette|'''DARCLIFE ''' doit explorer la ''« [[Biosphère profonde]] »'') pour mieux comprendre les relations qui lie la biodiversité des [[grandes profondeurs]] aux grands systèmes planétaires (dont le système climatique).]] C'est la partie profonde et sous-marine de la biosphère et probablement la moins connue. Elle est essentiellement constituée de [[bactérie]]s et d'[[archée]]s et de [[virus marins]] adaptés à la [[vie en condition extrêmes]]. Un programme international de recherche<ref>[http://idw-online.de/pages/de/news353060 Dépêche idw, communiqué de presse du Centre MARUM des sciences de l'environnement marin de Brême] (- 2010/01/27)</ref>, soutenu par l'[[Union européenne]], dénommé [[DARCLIFE]] (pour ''Deep subsurface Archaea : carbon cycle, life strategies, and role in sedimentary ecosystems'') vise - à partir d'avril 2010 à mieux l'étudier, ce qui demande des moyens s'apparentant plus à l'exploration spatiale qu'à l'océanographie développée sur le [[plateau continental]] ou dans les couches supérieures de la mer. {{Article détaillé|Extrêmophile|Extrêmobiologie}} == Expérience ''Biosphère II'' == {{Article détaillé|Biosphère II}} À deux reprises, on a tenté, en vain, de faire vivre en [[autarcie]] un petit groupe humain dans une sphère vitrée sans communication avec l'extérieur. L'équipe devait produire sa propre nourriture et recycler ses déchets sans autre appoint que l'énergie du soleil. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=biosphère |commons=Category:Biosphere }} === Bibliographie === * Vladimir I. Vernadsky (1863-1945), ''Biosfera'', Leningrad, Nauchno-techn. Izd., 1926. 146p. ({{2e}} éd. en français revue et augmentée, ''La Biosphère'', Paris, Librairie [[Félix Alcan]], 1929, 323 p. Rééd. par Jean-Paul Deléage, Paris, Seuil, coll. Points/Science, 2002) * [[Robert Barbault]] (1943-2013), Écologie générale : Structure et fonctionnement de la biosphère, Paris, [[Éditions Dunod|Dunod]], 1983, 224p. ({{5e|édition}}, 2000, 326 p.) * Jacques Grinevald, "Introduction: The invisibility of the Vernadskian revolution", {{p.|20-32}} in Vladimir I. Vernadsky, ''The Biospere'', Foreword by [[Lynn Margulis]] and colleagues, translated by David Langmuir, edited and annoted by Mark McMenamin, New-York, Copernicus, [[Springer-Verlag]], 1998, 192 p. * Jacques Grinevald, ''La Biosphère de l'anthropocène'', Genève, Georg éditeurs, collection Stratégies énergétiques, Biospère & Société, 2007. 24 cm, 292 p., ill. * [[UNESCO]], ''Utilisation et conservation de la biosphère'', Paris, Unesco, « recherches sur les ressources naturelles », X, 1970, 305p. (Actes de la “Conférence de la Biosphère” à l’Unesco en 1968.) ==== Articles ==== * {{Article|auteur1= Pascal Acot|titre=Vladimir Vernadsky, La Biosphère. Préf. de Jean-Paul Deléage (Paris: Diderot Éd., 1997)|périodique=[[Revue d'histoire des sciences]]|volume=53 |numéro=3|année=2000|pages=635-636|lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_2000_num_53_3_2102_t1_0635_0000_1}} * {{Lien web|auteur1=Paul Duvigneaud|auteur2=Maxime Lamotte|auteur3=François Ramade|titre=Biosphère|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/biosphere/|site=[[Encyclopædia universalis]]}} ** {{Lien web|auteur1=Paul Duvigneaud|auteur2=Maxime Lamotte|auteur3=François Ramade|titre=Biosphère|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/biosphere/1-composition-et-structure-de-la-biosphere/|sous-titre=1. Composition et structure de la biosphère|site=[[Encyclopædia universalis]]}} ** {{Lien web|auteur1=Paul Duvigneaud|auteur2=Maxime Lamotte|auteur3=François Ramade|titre=Biosphère|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/biosphere/2-le-fonctionnement-de-la-biosphere/|sous-titre=2. Le fonctionnement de la biosphère|site=Encyclopædia universalis}} ** {{Lien web|auteur1=Paul Duvigneaud|auteur2=Maxime Lamotte|auteur3=François Ramade|titre=Biosphère|sous-titre=3. L'avenir de la biosphère|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/biosphere/3-l-avenir-de-la-biosphere/|site=Encyclopædia universalis}} * {{article|auteur=Jacques Grinevald|titre=La révolution industrielle à l'échelle de l'histoire humaine de la Biospère|périodique=[[Revue européenne des sciences sociales]]|année=2006|numéro=XLIV-134|titre numéro=Quel(s) défi(s) pour les sciences sociales à l’heure de la mondialisation|pages=139-167|doi=10.4000/ress.293|url=http://ress.revues.org/293}} * Jacques Grinevald, « La Biosphère : un concept holistique fondamental », in Michel Bassand et al., eds., ''Transformations techniques et Sociétés'', Bern, Peter Lang, 1992, {{p.|51-73}}. * {{chapitre|auteur=Jacques Grinevald|titre=Biosphère|auteurs ouvrage=[[Dominique Bourg]] et Alain Papaux|titre ouvrage=[[Dictionnaire de la pensée écologique]]|édition=Presses universitaires de France|collection=Quadrige|année=2015|isbn=978-2-13-058696-8|passage=94-97}} * {{lien web|auteur=Jean-Paul Marchechal|site=[[Le Monde diplomatique]]|titre=La Biosphère. Notre Terre vivante de Jean-Paul Deléage|mois=5|année=2002|url=http://www.monde-diplomatique.fr/2002/05/MARECHAL/8933}} === Articles connexes === * [[Biodiversité]] * [[Biome]] * [[Théories Gaïa]] * [[Réserve de biosphère]] * [[Programme sur l'homme et la biosphère]] (MAB, ''Man and Biosphere'') (programme de l'[[UNESCO]]) * [[Écosphère]] * [[Écoévolution]] * [[Michel Lamy]] * [[Noosphère]] * [[Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://pollutionbiosphere.free.fr La pollution de la biosphère traitée dans le cadre d'un TPE] {{Palette|Sciences environnementales|Éléments de la nature}} {{Portail|écologie}} [[Catégorie:Écologie]] [[Catégorie:Géochimie]] [[Catégorie:Paléontologie]] [[Catégorie:Écosystème]] [[he:אקולוגיה#הביוספרה]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Skinhead%20n%C3%A9onazi
Skinhead néonazi
{{À sourcer|date=mars 2023}} [[Image:Neonazi-skinheads-weiss-und-stolz.jpg|vignette|droite|275px|Skinhead national-socialiste allemand.]] Les '''[[skinhead]]s néonazis''', plus simplement '''[[skinhead]]s nazis''' ou encore '''NS''' (« Nazi Skins »), forment un mouvement d'extrême droite imprégné d'[[idéologie]] [[Néonazisme aux États-Unis|néonazie]], [[néofasciste]] et de racisme [[suprémaciste]] blanc. D'origine britannique, le mouvement a essaimé en Europe continentale, et dans le monde anglo-saxon de l'Amérique du Nord à l'Asie, en Australie et à l'Afrique du Sud. Ces [[skinhead]]s d'extrême droite valorisent le [[nationalisme]], le [[néofascisme]], le [[néonazisme]], ainsi que la [[ratonnade]], l'[[antisémitisme]], l'[[homophobie]], le [[racisme]], la [[discrimination]], l'[[anticommunisme]] de manière {{page h'|Ultraviolence|ultraviolente}}, allant de l'action de rue à la lutte armée. Le mouvement ne reflète pas l'ensemble de la mouvance [[skinhead]]s. Certains membres apolitiques et une minorité d'[[extrême gauche]] considèrent cette position contraire aux racines musicales et culturelles pluriethniques de la mouvance, et qualifient péjorativement ces skinheads de ''boneheads'' (sic) alors qu'à l'inverse, les [[skinhead]]s ne considèrent pas les [[Skinheads Against Racial Prejudice|SHARP]] comme de vrais skins car selon eux, ces-derniers nient le paki-bashing et le patriotisme fort des premiers skinheads et leur donnent le nom de [[poseur]]. Le port de lacets blancs signifie parfois « [[White Power]] » et les [[Bretelle (vêtement)|bretelles]] rouges ''National-Socialist'' (nazi) ; en Angleterre, mais aussi en France, les skinheads avaient coutume de porter des lacets rouges (bande du KLAN) avant que ceux-ci soient vus dans l'imagerie collective adoptés par les redskins. Les lacets blancs sont également arborés par des skins [[apolitisme|apolitiques]] ou [[Skinheads Against Racial Prejudice|SHARP]] en référence au damier noir et blanc du label de musique [[ska]] anti-raciste [[2 Tone Records|2 Tone]]. Il arrive fréquemment que les skinheads nazis s'habillent tout en noir ou en paramilitaire et aient le crâne rasé à blanc, mais une partie conserve un look se rapprochant de celui des autres skinheads. Ils sont par ailleurs considérés comme un mouvement repoussoir dans l'[[extrême droite]] dont la plupart des partis et organisations refusent leur présence en leur sein. == Historique == La [[radicalisation]] d'une minorité de [[skinhead]]s, devenue ''boneheads'', à l'[[extrême droite]] a été amorcée par la dérive du groupe britannique [[Skrewdriver]], au départ apolitique avant sa refondation par son leader [[Ian Stuart Donaldson|Ian Stuart]]. Au tournant des années 1970-1980, le rôle du parti d'extrême droite anglais [[National Front]] (avec, dans une plus faible mesure, le [[British Movement]]) a été très important dans la transformation d'une partie de la mouvance [[skinhead]] en bras armé des néonazis anglais. Le virage d'une partie importante des skinheads vers l'extrême-droite est à la fois une réaction violente face à la crise qui dévaste l'emploi industriel en Grande-Bretagne et le rejet de la politique travailliste inopérante face au chômage et à la misère galopante, et une radicalisation du nationalisme dans ce contexte, à partir d'un patriotisme très présent en Angleterre, comme chez tous les insulaires en général, et notamment chez les jeunes. Le port de l'[[Drapeau du Royaume-Uni|Union Jack]] se retrouve d'ailleurs aussi chez les skinheads apolitiques et des punks. Le changement est à l'image du groupe Skrewdriver qui se reforme en 1979 sous forme politisée nationaliste, dans lequel le chanteur Ian Stuart montre son admiration pour [[Adolf Hitler]]. Dans son sillage, un certain nombre de groupes musicaux à la motivation principalement politique ({{Lien|langue=en|fr=No Remorse (band)}}, [[Skullhead]], Battlezone, Squadron, English Rose, Razors Edge...) s'éloignent de plus en plus de la matrice [[Oi!]] originelle pour former le « White Noise » (« Bruit blanc », musique raciste et [[Suprémacisme blanc|suprématiste blanche]]) qui donnera naissance au RAC (Rock Against Communism, [[rock anticommuniste]]) et à [[Blood & Honour]] (« Sang et Honneur », devise des [[Jeunesses hitlériennes]]), sorte d'[[Internationale (politique)|internationale]] des skinheads néo-nazis rassemblant leurs activités d'agitation politique et d'organisation de concerts, édition et distribution musicale et de propagande, vente par correspondance... En Italie, les skinheads d'extrême droite sont aussi proche du courant de la [[musique alternative de droite]], un courant identitaire. == Activités == Ils sont connus pour leurs [[Agression physique|agressions physiques]], surtout contre les [[immigré]]s [[pakistanais]] dans la lignée de leurs prédécesseurs (le « ''[[Ratonnade|paki bashing]]'' », lynchage de Pakistanais), et contre des [[hippie]]s, homosexuels, juifs, musulmans, ainsi que des [[militant]]s d'[[extrême gauche]] ([[communiste]]s en particulier), mais ont aussi pris pour cible les skinheads antiracistes ({{référence nécessaire|dont beaucoup ont été grièvement blessés voire assassinés}}) et les skinheads [[Red and Anarchist Skinheads|RASH]]. C'est en réaction à cette politisation brutale et à l'extrême-droite qu'apparait ''Skinheads Against the Nazis'', label affilié à l'[[Anti-Nazi League]], elle-même propulsée par le SWP [[Parti socialiste des travailleurs (Royaume-Uni)|(Socialist Workers Party]] - [[trotskiste]]) pour tenter d'organiser ses sympathisants skinheads autour d'un label circonstancié plutôt que dans un groupe militant effectif mais qui ouvrira la porte aux divers courants "[[redskin]]s" (Red Action Skinhead, skinheads qui ont suivi en 1981 la scission de [[Red action]], petit groupe exclu du SWP pour son radicalisme sur la question de l'auto-défense et de la violence anti-fascistes ; Red & Anarchist skinheads, fondé au début des années 1990 aux États-Unis pour organiser les skinheads de gauche et d'extrême-gauche) et autres mouvances skinheads anti-racistes, comme le [[Skinheads Against Racial Prejudice|SHARP]] ([[Skinheads Against Racial Prejudice|Skinheads Against Racial Prejudice - Skinheads contre les préjugés raciaux)]] fondé au milieu des années 1980 aux États-Unis dans la ville de [[Cincinnati]] et importé en Europe vers 1989 par le chanteur du groupe de [[Oi!]] gallois The Oppressed, Roddy Moreno. === États-Unis === Dans les années [[1980 aux États-Unis|1980]], des [[Skinhead]]s américains dérivent vers l'extrême droite et se rapprochent du [[Ku Klux Klan]] et des [[Néonazisme aux États-Unis|néo-nazis]] américains, afin de les différencier des autres Skinheads cette mouvance de skinheads néo-nazis est appelée ''White power skinhead''. Ils commencent à se faire connaitre à partir de [[1988 aux États-Unis|1988]] par une série de crimes : agressions contre des Vietnamiens, des Afro-Américains, des Coréens, des homosexuels en vandalisant des églises et des maisons et en défilant régulièrement en criant {{Citation|White Power ! White Power !}}<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=Racist Skinheads, Klan Groups Up in 2002|url=https://www.splcenter.org/fighting-hate/intelligence-report/2004/racist-skinheads-klan-groups-2002|site=Southern Poverty Law Center|consulté le=2020-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en-us|auteur1=Anti-Defamation League|titre=Young and Violent: The Growing Menace of America's Neo-Nazi Skinheads|date=1988|pages totales=33|lire en ligne=https://www.ncjrs.gov/pdffiles1/Digitization/123017NCJRS.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Fred J. Cook|titre=op. cité|passage=141-142}}</ref>. Deux groupes ou gangs se font particulièrement remarquer la [[Hammerskins|Hammerskin Nation]]<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=The Hammerskin Nation|url=https://www.adl.org/education/resources/profiles/hammerskin-nation|site=Anti-Defamation League|consulté le=2020-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Hammerskin Nation Emerges from Small Dallas Group|url=https://www.splcenter.org/fighting-hate/intelligence-report/1999/hammerskin-nation-emerges-small-dallas-group|site=Southern Poverty Law Center|consulté le=2020-04-17}}</ref> et le {{Lien|langue=en|trad=Keystone United|fr=}}<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=Keystone United|url=https://www.splcenter.org/fighting-hate/extremist-files/group/keystone-united|site=Southern Poverty Law Center|consulté le=2020-04-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-us|titre=Keystone State Skinheads/Keystone United|url=https://www.adl.org/resources/backgrounders/keystone-state-skinheadskeystone-united|site=Anti-Defamation League|consulté le=2020-04-17}}</ref>. Certains skinheads d'extrême droite ont été impliqués dans des meurtres dont les victimes étaient des [[antifascistes]], des [[juifs]], des [[communistes]] et même des [[skinheads Against Racial Prejudice|skinheads antiracistes]]. C'est le cas de [[Lin Newborn]] et de [[Daniel Shersty]], deux [[skinheads Against Racial Prejudice|skinheads antiracistes]] américains assassinés par des skinheads [[suprémacisme blanc|suprémacistes blancs]] dans le désert du [[Désert des Mojaves|Mojave]], au [[Texas]]. === Italie === D'autres actions visent à intimider leurs opposants. Ainsi, en novembre [[2017]], des membres du groupuscule italien {{Lien|langue=it|trad=Veneto Fronte Skinheads}} entrent dans un local appartenant à une association pro-réfugiés, accusant les membres de cette association de faire le jeu du [[capitalisme]]<ref>{{Lien web |langue=it |auteur=[[Paolo Berizzi]] |titre=Migranti, così ritorna il fascismo: blitz dei naziskin contro i volontari di Como. E attaccano Repubblica |url=https://milano.repubblica.it/cronaca/2017/11/29/news/naziskin_como_migranti_irruzione_fascismo-182499802/ |périodique=[[La Repubblica]] |date=2017-11-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Des néonazis italiens intimident une association de soutien aux migrants |périodique=[[Courrier international]] |date=30-11-2017 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/des-neonazis-italiens-intimident-une-association-de-soutien-aux-migrants |consulté le=02-10-2020}}.</ref>. === France === Les premières bandes skinheads d’extrême droite apparaissent en 1983-1984, lors du retour de jeunes hommes de déplacements en Angleterre. Elles se font remarquer à partir du défilé Jeanne d’Arc de 1985. Si le [[Rassemblement national|Front national]] cherche de suite à en démarquer, certains groupuscules tentent de les satelliser ([[Troisième Voie (France)|Troisième voie]] et ses [[Jeunesses nationalistes révolutionnaires|Jeunesses nationalistes-révolutionnaires]]) ou de les incorporer (le [[Parti nationaliste français et européen]]). Dans les années 1990, la scène française se radicalise dans sa violence comme dans ses idées, sous l’effet de l’importation des thèses des skinheads néonazis américains, telles que celles de [[David Lane]]<ref>[[Jean-Yves Camus]], « [https://tempspresents.com/2021/05/20/entre-autonomie-et-embrigadement-militant-les-skinheads-neo-nazis-des-annees-1980-1990/ Entre autonomie et embrigadement militant : les skinheads néo-nazis des années 1980-1990] », [[Nicolas Lebourg]] et [[Isabelle Sommier]] dir., ''La Violence des marges politiques des années 1980 à nos jours'', Paris, Riveneuve, 2017, p. 29-52.</ref>. == Symbolique == [[Image:Symbolique-bonehead.jpg|droite|200px|Symboles Skin]] # La [[croix celtique]] écourtée ([[White Power]]) : [[symbole]] [[solaire]] européen par excellence, représentant la course du temps, les saisons, le cycle de la vie jusqu'à la mort, l'héritage des [[Européens|peuples européens]] apparenté à la roue solaire, symbole [[païen]] millénaire détourné ; # La [[Ōthalan|rune d'Odal]] : symbole nordique d'honneur et de fidélité à l'héritage des ancêtres ; elle est ici dite « pattée », les pattes étant les deux branches remontant à ses extrémités. La rune d'Odal pattée était, sous le [[Troisième Reich|{{IIIe}} Reich]], le symbole des [[Jeunesses hitlériennes]] ; # Le poing blanc : symbole du combat des peuples [[indo-européens]] pour leur survie ; # La [[croix de fer]] avec [[Croix gammée nazie|croix gammée]], à ne pas confondre avec la [[Croix de Malte (symbole)|croix de Malte]] ; # La ''[[Sōwilō|Sieg Rune]]'' (« rune de la victoire »), symbole de la [[Schutzstaffel|SS]] : symbole du soleil, de la victoire et du feu, repris par les [[nazisme|nazis]] ; # La ''[[Totenkopf (insigne)|Totenkopf]]'' (« tête de mort ») : l'insigne que portaient la division [[SS-Totenkopfverbände]] chargée des camps de concentration. Ce sont les symboles les plus affichés par les nazi-skinheads. Il en existe d'autres, moins portés ou déjà connus tels que la [[Croix gammée nazie|croix gammée]]. Leurs symboles font aussi parfois référence à la culture [[Celtes|celte]] ou germanique. Ils s'inspirent surtout de la mouvance [[néopaganisme|néopaïenne]]. La symbolique reprise n'est pas cautionnée et parfois même condamnée par des néopaïens. [[Fichier:Skinhead88 graffiti in Turin.jpg|vignette|Skinhead 88, graffiti à [[Turin]] (Italie)]] On retrouve également des symboles codés tels que « 88 », le 8 pour la huitième lettre de l'alphabet qui est le H, ce qui donne « HH » pour '''H'''eil '''H'''itler, ou le S, si on prend l'alphabet à l'envers, ce qui veut alors dire « [[Schutzstaffel|SS]] ». On trouve aussi fréquemment le « 18 » pour [[Adolf Hitler|'''A'''dolf '''H'''itler]], repris par des groupes néonazis, qu'ils soient musicaux ou militants comme C18 ([[Combat 18]]). Le nombre 14 fait quant à lui référence aux ''[[Fourteen Words]]'' du [[Suprémacisme blanc|suprémaciste blanc]] américain [[David Lane]] : « ''We must secure the existence of our people and a future for white children'' » (« Nous devons garantir l'existence de notre peuple et l'avenir des enfants blancs »). Le nombre 84, toujours basé sur l'ordre des lettres dans l'alphabet, est également parfois utilisé, celui-ci signifiant alors ''Heil Deutschland''. Néanmoins ce nombre est aussi utilisé par des groupes [[patriotique]]s allemands et anglais qui, bien qu'étant proches du RAC ([[rock anticommuniste|Rock Against Communism - Rock contre le communisme]], d'inspiration raciste et fasciste plus qu'[[Anticommunisme|anti-communiste]] à proprement parler), ne se définissent pas comme nationaux-socialistes. À propos de la ''[[Totenkopf (insigne)|Totenkopf]]'' (Tête de mort), il est à noter que celle-ci est couramment utilisée comme symbole par des groupes de [[Supporter de football|supporters d'équipes de football]] dits « ultras », qui n'ont parfois rien à voir avec quelconque engagement néonazi. Le plus connu est celui des supporters ''Brigate Rossonere'' du [[Milan AC]] qui arborent une ''Totenkopf'' depuis [[1975]]. == Organisations de skinheads d'extrême droite == Les organisations ci-dessous n'ont pas toutes la même idéologie, même si elles prônent toutes un nationalisme de droite : * [[Hammerskins]] : organisation de skinheads [[suprémacisme blanc|suprémacistes blancs]] présente dans tous les pays à majorité blanche. * {{Lien|langue=it|fr=Veneto Fronte Skinheads}} : skinheads [[néofascistes]] [[italie]]ns de [[Vénétie]] * [[Blood and Honour]] : [[Royaume-Uni]] * [[Bloed-Bodem-Eer en Trouw]] : [[Région flamande]], [[Belgique]] * [[Combat 18]] (groupe armé) * [[Samouraï Spirit Skinhead]] : skinheads japonais prônant le [[nationalisme japonais]] * [[Yellowside 28]] : similaire à B&H au [[Japon]] * [[Carecas do ABC]] : groupe nationaliste [[brésil]]ien, accepte des [[Afro-Brésiliens]]) * [[Orgullo Skinhead]] : groupe d'[[extrême droite]] en [[Uruguay]] * [[Nomad 88]] : organisation armée en [[France]] * {{Lien|langue=en|fr=Tri-City Skins}} : skinheads [[suprémacisme blanc|suprémacistes blancs]] [[Canada|canadien]] == Dans la culture == Dans la [[culture de masse]], des films et jeux vidéo prennent pour sujet les skinheads. Quelques films [[documentaire]]s vont à leur rencontre. === Films === {{Catégorie détaillée|Film de skinheads}} {{début de colonnes |taille=20}} * ''[[Made in Britain]]'' (1982) * ''[[Romper Stomper]]'' (1992) * ''{{Lien|langue=en|fr=Sökarna}}'' (1993) * ''[[Fièvre à Columbus University]]'' (1995) * ''The Infiltrator'' (1995) * ''Nattbuss 807'' (1997) * ''Tic Tac'' (1997) * ''[[American History X]]'' (1998) * ''{{Lien|langue=en|trad=Pariah (1998 film)|fr=Pariah (film, 1998)|texte=Pariah}}'' (1998) * ''[[Danny Balint]]'' (2001) * ''[[Manhunt (jeu vidéo)|Manhunt]]'' (2003) * ''[[Skinhead Attitude]]'' (2003) * ''[[White Terror]]'' (2005) * ''[[This Is England]]'' (2006) * ''{{Lien|langue=en|fr=Steel Toes}}'' (2006) * ''{{Lien|langue=en|fr=Russia 88}}'' (2009) * ''{{Lien|langue=en|fr=Skinning (film)}}'' titre original : ''Šisanje'' (2010) * ''[[Guerrière (film)|Guerriere]]'' (Kriegerin en v.o.) (2012) * ''[[Un Français]]'' (2015) * ''[[Imperium (film, 2016)|Imperium]]'' (2016) * ''[[Skin (film, 2018)|Skin]]'' (2018) {{fin de colonnes}} === Jeux vidéo === * [[Ethnic Cleansing]] (2002) : Le joueur peut incarner un skinhead néonazi ou un membre du [[Ku-Klux-Klan]], son objectif est de tuer des hispaniques, des noirs et des juifs. * Angry Goy 2 (2018) : Un jeu vidéo néo-nazi, dans lequel on doit tuer des Redskins, des homosexuels, des noirs, des musulmans, des membres de Fake news et des juifs, afin de porter secours à Donald Trump<ref>{{Lien web|auteur=Youen Tanguy|url=https://tetu.com/2018/11/14/un-horrible-jeu-video-incite-au-meurtre-des-personnes-lgbt/|titre=Un horrible « jeu vidéo » incite au meurtre des personnes LGBT+|date=2018-11-14|périodique=[[Têtu (magazine)|Têtu]]}}.</ref>. * Jesus Strikes Back: Judgment Day (2019) : un jeu vidéo raciste où on incarne Adolf Hitler<ref>{{Lien archive|horodatage archive=20190607035022|url=https://www.francesoir.fr/culture-medias/jesus-strikes-back-judgment-day-le-jeu-video-raciste-pour-supremacistes-blancs|titre=« Jesus Strikes Back: Judgment Day » : le jeu vidéo raciste pour suprémacistes blancs|périodique=[[France-Soir]]|date=2019-6-5}}.</ref> == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Articles connexes === {{colonnes|nombre=2| * [[Néonazisme aux États-Unis]] * [[Néofascisme]] * [[Suprémacisme blanc]] * [[Ku Klux Klan]] * [[Racialisme]] * [[Nationalisme]] * [[Nationalisme blanc]] * [[National socialist black metal]] * [[Rock anticommuniste]] * [[Musique alternative de droite]] * [[Anticommunisme]] * {{Lien|langue=it|trad=Punk's Not Red|fr=Punk's Not Red}} * [[Nazi punk]] * [[Skinhead]] * [[Oi!]] }} === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://www.adl.org/hate_symbols/default_graphics.asp Explications et représentations des symboles de haine] {{Palette|Skinhead|Néonazisme}} {{Portail|politique|terrorisme|criminologie}} [[Catégorie:Skinhead]] [[Catégorie:Néonazisme]] [[Catégorie:Terrorisme d'extrême droite]] [[Catégorie:Crime de haine]] [[Catégorie:Suprémacisme blanc]] [[Catégorie:Attentat aux États-Unis]] [[Catégorie:Homophobie]] [[Catégorie:Xénophobie]] [[Catégorie:Ku Klux Klan]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Blue%20beat
Blue beat
[[Fichier:Aitken7.jpg|vignette|[[Laurel Aitken]] en concert.]] Le '''blue beat''' (ou '''bluebeat''') est un terme générique pour décrire tous les styles de [[musique populaire|musique pop]] [[Jamaïque|jamaïcaine]] ancienne. Son nom vient du [[label discographique]] [[Grande-Bretagne|britannique]] '''Blue Beat Records''', qui popularise la [[musique jamaïcaine]] de style blues ([[rhythm and blues]] ou [[Shuffle (musique)|shuffle]]), [[ska]], [[rocksteady]] et [[reggae]] dans les années 1960 et les décennies suivantes au [[Royaume-Uni]]. Le terme est généralisé à des artistes qui ne sont pas associés au label originel. == Histoire == [[Fichier:Prince Buster & Delroy Williams.jpg|vignette|[[Prince Buster]], Delroy Williams et The Junction Band au festival de [[Cardiff]] en 2008.]] [[Fichier:Bluebeat juelich1987.jpg|vignette|Le groupe de ska Jülich Blue Beat au festival Zitadelle Open Air de [[Berlin]] en 1987.]] Melodisc Records, label fondé à [[Londres]] en [[1947]], se spécialise dans la diffusion de [[calypso (musique)|calypso]] et de [[mento]] et de la musique de [[jazz]] américaine importée. Il appartient à Emil E. Shalit<ref name="Larkin2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Colin|nom1=Larkin |titre=The Virgin Encyclopedia of Reggae|éditeur=Virgin Books |année=1998 |passage=31-32|isbn=0-7535-0242-9}}.</ref>{{,}}<ref name="Shores2">{{lien web|lang=en|url=http://jamaica-gleaner.com/gleaner/20140629/ent/ent7.html|titre='Blue Beat' Brought Jamaican Ska To UK Shores|site=Jamaica Gleaner|date=29 juin 2014|consulté le=29 juin 2014}}.</ref>, qui crée Blue Beat Records en 1960<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Roy Black|titre=Vintage Voices {{!}} Blue Beat bolsters J’can music in the UK|url=https://jamaica-gleaner.com/article/entertainment/20191027/vintage-voices-blue-beat-bolsters-jcan-music-uk#.XkB-5Hlx3vs.twitter|date=2019-10-27|site=The Gleaner|consulté le=2021-11-20}}.</ref> à [[Londres]]. Ce label est lancé à la suite du succès pour Melodisc du titre ''{{lang|en|Lonesome Lover}}'' de [[Laurel Aitken]]<ref name="Larkin2" />, un chanteur jamaïcain né à [[Cuba]], surnommé le ''{{lang|en|Godfather of Ska}}'' (« le parrain du ska »). Blue Beat Records publie dans les années 1960 et les décennies suivantes, plusieurs centaines de [[Disque microsillon|45 tours]], principalement au [[Royaume-Uni]] autour du style blues jamaïcain et le RnB sous influence américaine, qui évoluent plus tard vers le ska, puis le [[rocksteady]]. Un des titres les plus connus du label est ''[[Al Capone (chanson)|Al Capone]]'' de [[Prince Buster]]. Sigimund {{citation|Siggy}} Jackson est nommé responsable du label par Emil Shalit. C'est lui qui choisit le nom Blue Beat qui, selon lui, est une adaptation de ''{{Citation étrangère|langue=en|It sounds like blues and it's got a great beat}}''({{Citation|Ça sonne comme du blues et il y a un bon rythme}}) ou « ''Blues Beat'' », qui serait un terme générique pour la musique blues jamaïcaine à l'époque<ref name="Larkin2" />. Le mouvement blue beat est associé à la [[sous-culture]] [[Mod (sous-culture)|mod]]. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Blue Beat|}} {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * {{lien|langue=en|trad=Melodisc Records|fr=Melodisc Records (label britannique)}} * [[Laurel Aitken]] * [[Prince Buster]] {{Portail|reggae|entreprises}} [[Catégorie:Courant de reggae]] [[Catégorie:Style de ska]] [[Catégorie:Label de reggae ayant son siège au Royaume-Uni]] [[Catégorie:Label de ska ayant son siège au Royaume-Uni]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand%20Delano%C3%AB
Bertrand Delanoë
{{voir homonymes|Delanoë}} {{Infobox Personnalité politique | charte = | image = Place Mahmoud Darwich 017.jpg | légende = Bertrand Delanoë en 2010. | fonction1 = [[Maire de Paris]] | à partir du fonction1 = {{date|25 mars 2001}} | jusqu'au fonction1 = {{date|5 avril 2014}}<br/><small>({{durée|25|3|2001|5|4|2014}})</small> | élection1 = {{date|25 mars 2001}} | réélection1 = {{date|21 mars 2008}} | prédécesseur 1 = [[Jean Tiberi]] | successeur 1 = [[Anne Hidalgo]] | fonction2 = [[Sénateur français]] | à partir du fonction2 = {{date|2 octobre 1995}} | jusqu'au fonction2 = {{date|27 mars 2001}}<br/><small>({{durée|2|10|1995|27|3|2001}})</small> | élection2 = [[Élections sénatoriales françaises de 1995|24 septembre 1995]] | circonscription 2 = [[Paris]] | groupe parlementaire 2 = [[Groupe socialiste (Sénat)|SOC]] | successeur 2 = [[Jean-Yves Mano]] | fonction3 = [[Député français]] | à partir du fonction3 = {{date|2 juillet 1981}} | législature 3 = {{Législature de la Cinquième République|VII}} | jusqu'au fonction3 = {{date|1 avril 1986}}<br/><small>({{durée|2|7|1981|1|4|1986}})</small> | élection3 = [[Élections législatives de 1981 à Paris|21 juin 1981]] | circonscription 3 = [[Vingt-sixième circonscription de Paris de 1958 à 1986|{{26e}} de Paris]] | groupe parlementaire 3 = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] | prédécesseur 3 = [[Joël Le Tac]] | successeur 3 = ''Circonscription supprimée'' | fonction4 = [[Conseil de Paris|Conseiller de Paris]] | à partir du fonction4 = {{date|25 mars 1977}} | jusqu'au fonction4 = {{date|5 avril 2014}}<br/><small>({{durée|25|3|1977|5|4|2014}})</small> | élection4 = [[Élections municipales de 1977 à Paris|20 mars 1977]] | réélection4 = [[Élections municipales de 1983 à Paris|13 mars 1983]]<br />[[Élections municipales de 1989 à Paris|19 mars 1989]]<br />[[Élections municipales de 1995 à Paris|18 juin 1995]]<br />[[Élections municipales de 2001 à Paris|18 mars 2001]]<br />[[Élections municipales de 2008 à Paris|16 mars 2008]] | circonscription 4 = [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement]] | maire 4 = [[Jacques Chirac]]<br />[[Jean Tiberi]]<br />''Lui-même'' | nom de naissance = | date de naissance = 30 mai 1950 | lieu de naissance = [[Tunis]] ([[Protectorat français de Tunisie|Tunisie]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Français]] | parti = [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] | fratrie = | conjoint = | université = [[Université Toulouse-I-Capitole|Université Toulouse-I]] | profession = [[Conseiller en communication]] | religion = | résidence = | signature = Signature of Bertrand Delanoë2.svg | emblème = Grandes Armes de Paris.svg | taille emblème = 140 | liste = [[Maire de Paris|Maires de Paris]] }} '''Bertrand Delanoë''', né le {{date de naissance|30 mai 1950}} à [[Tunis]], en [[Tunisie]] (alors sous [[Protectorat français de Tunisie|protectorat français]]), est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[France|français]]. Membre du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] (PS), il est [[Conseil de Paris|conseiller de Paris]] de 1977 à 2014, [[Député français|député]] de 1981 à 1986, [[Sénateur français|sénateur]] de 1995 à 2001, puis [[maire de Paris]] de 2001 à 2014. == Biographie == === Origines familiales, enfance et vie privée === Bertrand Delanoë naît le {{date-|30 mai 1950}} à [[Tunis]], en [[Tunisie]] (alors sous [[Protectorat français de Tunisie|protectorat français]]), d'un père géomètre [[Athéisme|athée]] et d'une mère infirmière [[Catholicisme|catholique]]<ref name = "Le Parisien">{{Article |titre=Bertrand Delanoë, descendant de rescapés |périodique=[[Le Parisien]] |jour=15 |mois=mars |année=2008 |lire en ligne=http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008/actualite-resultats-direct-municipales/6044-bertrand-delanoe-descendant-de-rescapes.php }}.</ref>. Ses arrière-grands-parents paternels quittent la baie de [[Saint-Malo]], d'où ils sont originaires, pour s'installer à [[Saint-Pierre-et-Miquelon]], où son grand-père paternel, Auguste, naît et passe son enfance<ref>{{Article |auteur1=Annick Cojean |titre=La « Bretagne Pride » à l'assaut de Paris |périodique=[[Le Monde]] |jour=21 |mois=septembre |année=2007 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2007/09/21/la-bretagne-pride-a-l-assaut-de-paris_957862_3246.html |consulté le=27 mars 2015 }}.</ref>. Puis, la famille revient s'installer dans la région de Saint-Malo et Auguste part alors en Tunisie pour devenir capitaine du port de [[La Goulette]]. Il y épouse Anita, une Italienne<ref name = "Le Parisien"/>. La mère de Bertrand Delanoë est, elle, d'origine [[Périgord|périgourdine]] par son père et [[Royaume-Uni|britannique]] par sa mère<ref name = "Le Parisien"/>. Son père, Auguste Delanoë, et sa mère, Yvonne Delord, sont tous deux nés à [[Carthage]]<ref>{{Article |titre=La généalogie de Bertrand Delanoë |périodique=Revue française de généalogie |numéro=175 |mois=avril-mai |année=2008 |pages=21 |lire en ligne=http://www.rfgenealogie.com/le-magazine/175-archives-sur-internet |consulté le=27 mars 2015 }}.</ref>. Bertrand Delanoë grandit à [[Bizerte]]<ref>{{Article |auteur1=S.P. avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Nouvelle « star » du PS, Delanoë n'exclut "rien du tout" |périodique=[[Le Figaro]] |jour=14 |mois=octobre |année=2007 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/politique/2007/09/02/01002-20070902ARTWWW90018-delanoe_nouvelle_star_du_ps_n_exclut_rien_du_tout.php }}.</ref>. Il est présent, à l'âge de onze ans, lors de la [[crise de Bizerte]]<ref name="hebdo.nouvelobs.com">{{Article |titre=Delanoë, les métamorphoses d'un amoureux de Paris |périodique=[[L'Obs|Le Nouvel observateur]] |numéro=1889 |date = 18 janvier 2001 }}.</ref>. À l'âge de treize ans, ses parents divorcent au moment de la fermeture de la base de Bizerte. Sa mère vient s'installer à [[Rodez]] ([[Aveyron (département)|Aveyron]]) avec son fils. Bertrand Delanoë y fait ses études secondaires à l'Institution Sainte-Marie. Il part ensuite pour [[Toulouse]] pour y faire des études en droit<ref name="hebdo.nouvelobs.com"/>. Diplômé de sciences économiques de l'[[Université Toulouse-I-Capitole|université de Toulouse]], il rejoint le groupe Robert & Partners de [[Daniel Robert (publicitaire)|Daniel Robert]] en 1986, puis établit sa société de [[Relations publiques|médiatraining]] Vecteurs 7<ref name = "L'Expansion">{{Article |auteur1=Isabelle Mas |titre=Les réseaux de Bertrand Delanoë |périodique=[[L'Expansion]] |jour={{1er}} |mois=novembre |année=2008 |lire en ligne=http://lexpansion.lexpress.fr/economie/les-reseaux-de-bertrand-delanoe_22947.html}}.</ref>. Le {{date-|22 novembre 1998}}, dans l'émission ''[[Zone interdite (émission de télévision)|Zone interdite]]'' de la chaîne [[M6]], il fait son [[coming out]], devenant ainsi l'une des rares personnalités politiques à parler de son [[homosexualité]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Bertrand Delanoë évoque son homosexualité sur M6.|url=https://www.liberation.fr/france/1998/11/23/bertrand-delanoe-evoque-son-homosexualite-sur-m6_251619|site=libération.fr|date=1998-11-23|consulté le=2018-12-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Paris : Bertrand Delanoë, deux mandats et puis s'en va|périodique=leparisien.fr|date=2014-02-10CET13:13:00+01:00|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/municipales-2014/municipales-a-paris-bertrand-delanoe-deux-mandats-et-puis-s-en-va-07-02-2014-3569347.php|consulté le=2018-12-26}}</ref>. === Parcours politique === {{section à sourcer|date=août 2015}} ==== Avant la mairie de Paris ==== Il adhère au [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] (PS) en [[1971]]. Il fait ses premiers pas en politique à l'âge de 23 ans, à [[Rodez]], en tant que secrétaire de la fédération socialiste de l'[[Aveyron (département)|Aveyron]]. Il est remarqué pour ses talents d'orateur par [[François Mitterrand]], alors [[Premier secrétaire du Parti socialiste|Premier secrétaire]] du PS, qui le fait monter à Paris au début des [[années 1970]]. Aux [[Élections municipales françaises de 1977|élections municipales]] de [[1977]], il est élu au [[Conseil de Paris]] en compagnie de [[Lionel Jospin]], [[Claude Estier]] et [[Daniel Vaillant]], sur la liste de gauche emmenée par le député communiste [[Louis Baillot]]. Aux [[Élections municipales françaises de 1983|élections municipales de 1983]] et [[Élections municipales françaises de 1989|de 1989]], il est candidat sur la liste du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}} de Paris]] conduite cette fois par Lionel Jospin, toujours aux côtés de Claude Estier et Daniel Vaillant ; mais la « bande du {{18e}} » est battue, en [[1983]] comme en [[1989]], par le [[Rassemblement pour la République|RPR]] [[Alain Juppé]] (la [[Droite (politique)|droite]] réalisant d'ailleurs le « {{page h'|Grand chelem|grand chelem}} » sur la capitale à chacun de ces deux scrutins). Les membres de ce groupe trouvent plus tard leur apogée : en 2001, Bertrand Delanoë devient maire de Paris, Lionel Jospin est Premier ministre, Daniel Vaillant ministre de l'Intérieur et Claude Estier président du groupe socialiste au Sénat. Il est élu [[député]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) de Paris en [[1981]] dans la [[Vingt-sixième circonscription de Paris de 1958 à 1986|circonscription]] de [[Montmartre]] ([[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]]), emportant le scrutin avec 53,6 % des voix contre son adversaire politique et néanmoins ami [[Joël Le Tac]], Compagnon de la Libération, sortant et réélu sans discontinuité depuis la [[Ire législature de la Cinquième République française|première législature de la Cinquième République]]. Il devient alors porte-parole du [[Parti socialiste (France)|PS]], soit numéro trois national. À l'occasion des [[Élections législatives françaises de 1986|élections législatives de 1986]] qui ont lieu à la proportionnelle départementale, il tente de quitter Paris pour s'implanter électoralement en [[Avignon]], mais son parachutage est refusé par les militants locaux. Il s'investit alors davantage dans ses activités professionnelles de conseil en communication, tout en conservant sa place au Conseil de Paris. En [[1988]], il est candidat aux [[Élections législatives françaises de 1988|élections législatives]] dans la [[Dix-huitième circonscription de Paris de 1988 à 2012|{{18e|circonscription}} de Paris]]. Il est alors battu par le candidat [[Rassemblement pour la République|RPR]] [[Alain Juppé]], conseiller du {{18e|arrondissement}}, adjoint au maire de Paris et ancien ministre du Budget ([[1986]]-[[1988]]). En [[1993]], il succède à [[Georges Sarre]] (démissionnaire à la suite de son départ pour le [[Mouvement des citoyens (France)|Mouvement des citoyens]] de [[Jean-Pierre Chevènement]]), comme président du groupe socialiste au [[Conseil de Paris]], devenant ainsi le chef du principal groupe de l'opposition municipale. En [[1995]], il mène la campagne municipale de la gauche parisienne contre [[Jean Tiberi]], candidat RPR à la succession de l'ancien maire [[Jacques Chirac]], élu [[Président de la République française|président de la République]]. Les listes de gauche remportent alors six arrondissements ([[3e arrondissement de Paris|3{{e}}]], [[10e arrondissement de Paris|10{{e}}]], [[11e arrondissement de Paris|11{{e}}]], [[18e arrondissement de Paris|18{{e}}]], [[19e arrondissement de Paris|19{{e}}]] et [[20e arrondissement de Paris|{{20e|arrondissements}}]]) sur les vingt que détenait la droite depuis [[1983]] (monopole alors surnommé le « grand chelem »). En {{date||septembre|1995}}, il est élu sénateur ([[Parti socialiste (France)|PS]]) de Paris et devient secrétaire de la [[Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées (Sénat)|Commission des Affaires étrangères et de la Défense]]. Au moment des débats sur le [[Pacte civil de solidarité|PACS]], il défend ce dispositif mais s'oppose à toute idée de mariage entre personnes de même sexe, au nom de la lutte contre le communautarisme. Il changera d'avis, une fois élu maire de Paris, lorsqu'il participera à la première [[Marche des fiertés#Marches à Paris|marche des fiertés]] de son mandat, demandant l'instauration du mariage entre personnes de même sexe. ==== Élection à la mairie de Paris ==== [[Image:Meeting Royal 2007 02 06 n2.jpg|vignette|Bertrand Delanoë à une réunion en faveur de [[Ségolène Royal]], le {{date-|6 février 2007}}.]] La droite se présente divisée aux [[élections municipales de 2001 à Paris|élections municipales de mars 2001]], avec deux candidats : [[Jean Tiberi]], maire [[Rassemblement pour la République|RPR]] dissident et sortant et [[Philippe Séguin]], ancien député RPR des [[Vosges (département)|Vosges]], ancien ministre, ancien président de l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] et ancien président du RPR, allié à l'UDF et DL. De leur côté, les socialistes organisent des primaires entre [[Jack Lang]], alors [[maire]] de [[Blois]], et Bertrand Delanoë, chef de l'opposition municipale depuis 1993, mais peu connu du grand public. Contre toute attente, Jack Lang abandonne la compétition pour devenir [[Liste des ministres français de l'Éducation nationale|ministre de l'Éducation nationale]] dans le [[Gouvernement Lionel Jospin|gouvernement de Lionel Jospin]], permettant à Bertrand Delanoë de remporter l'investiture avec pour mission de rassembler la gauche. Au soir du second tour, le {{date|18 mars 2001}}, les listes d'union de la gauche et des Verts obtiennent 49,63 % des voix, contre 50,37 % à la droite divisée (32,32 % pour les listes Seguin, 15,20 % pour les listes Tiberi et 2,85 % pour des listes divers droite). Minoritaire d'environ {{nombre|4000|voix}} mais majoritaire en nombre de conseillers de Paris (163 élus en tout, à la fois conseillers municipaux et conseillers généraux, Paris étant à la fois Ville et département), la gauche gagne douze arrondissements sur vingt. La géographie électorale confirme la traditionnelle fracture géographique droite/gauche de Paris : tous les arrondissements gagnés par la gauche se situent à l'est et au centre-est. Le {{date|25 mars 2001}}, Bertrand Delanoë est élu maire de Paris. Il succède à [[Jacques Chirac]], dont le mandat aura duré 18 ans (1977-1995), et à [[Jean Tiberi]] (six années, 1995-2001). C'est la première fois depuis [[1871]] — lors de la [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]] — que la gauche (grâce à son alliance avec les écologistes) prend, hors contexte révolutionnaire, la tête du conseil municipal (il n'y a pas eu de maire de Paris de 1871 à [[1977]], année d'élection de Chirac, mais le conseil municipal avait toujours été dominé par la droite). À la suite de son élection à la mairie, Bertrand Delanoë démissionne du mandat de sénateur qu'il occupe depuis 1995. La victoire de la gauche et des [[Les Verts (France)|Verts]] aux élections municipales de 2001 a été notamment expliquée par les divisions exacerbées au sein de la droite parisienne qui l'ont conduite à présenter deux listes concurrentes dans chaque arrondissement. Ce serait donc grâce à cette conjoncture exceptionnelle d'une droite fracturée et d'une gauche unie et alliée avec les écologistes au second tour que Delanoë aurait gagné. L'image négative véhiculée par des affaires politico-financières, auxquelles Jean Tiberi et plusieurs autres membres de la majorité municipale étaient alors soupçonnés d'avoir participé, aurait également profité aux listes de gauche. Plusieurs journaux (''[[L'Express]]'', ''[[Le Figaro]]'', ''[[Le Point]]'', ''[[Le Monde]]'', ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'') ont en outre partiellement expliqué la victoire de Delanoë par le vote d'une nouvelle catégorie sociale surnommée « bobos » ([[bourgeois-bohème]]), qui aurait fait la différence en faisant basculer à gauche certains arrondissements « traditionnellement » de droite ({{2e}}, {{4e}}, {{9e}} et {{12e}}). ==== Agression ==== Le {{date-|5 octobre 2002}}, Bertrand Delanoë est [[poignard]]é pendant les festivités de la première [[Nuit blanche (manifestation culturelle)|Nuit blanche]] en plein [[Hôtel de ville de Paris|hôtel de ville]]. Pour expliquer son geste, son agresseur, Azedine Berkane, a déclaré à la police détester « les politiciens, particulièrement les homosexuels »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Berkane : de Lourdes à Paris, le parcours d'un déséquilibré |url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/10/08/356569-berkane-de-lourdes-a-paris-le-parcours-d-un-desequilibre.html |site=ladepeche.fr |consulté le=2023-08-13}}.</ref>. Le {{date-|12 janvier 2004}}, la justice rend un non-lieu en sa faveur, déclarant que « son état mental le rendait irresponsable pénalement », et le fait interner en [[hôpital psychiatrique]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Agression de Delanoë :non lieu pour Berkane |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20040112.OBS2413/agression-de-delanoe-non-lieu-pour-berkane.html |site=L'Obs |date=2004-01-12 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. ==== Réélection à la mairie de Paris ==== [[Fichier:Cohen-Solal Mutualite 2008 03 03 n9.jpg|vignette|Bertrand Delanoë en 2008.]] Bertrand Delanoë annonce, le {{date-|4 septembre 2007}} dans un entretien au journal ''[[Le Parisien]]'', sa candidature pour un second (et dernier) mandat aux [[Élections municipales de 2008 à Paris|élections municipales de 2008]]. Il présente au début de l'année [[2008]] ses têtes de listes. Le maire sortant de [[Paris]] a, face à lui, l'UMP [[Françoise de Panafieu]]. Il se présente en {{3e|position}} sur la liste [[Parti socialiste (France)|PS]] du [[18e arrondissement de Paris|{{18e|arrondissement}}]] conduite par [[Daniel Vaillant]]. Il vient soutenir sa tête de liste dans le [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]], [[Lyne Cohen-Solal]], contre le maire sortant [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] depuis [[1983]], [[Jean Tiberi]] (sauf la parenthèse [[1995]]-[[2001]] durant laquelle celui-ci fut maire de l'ensemble de la ville). Bertrand Delanoë se fixe en effet pour objectif de faire basculer plusieurs arrondissements de [[Droite (politique)|droite]], le {{5e}} considéré comme le plus susceptible de tomber dans son escarcelle, mais aussi le [[1er arrondissement de Paris|1{{er}}]] et le [[15e arrondissement de Paris|15{{e}}]]. Le {{date-|9 mars 2008}}, au soir du premier tour, les listes « Un temps d'avance » soutenues par Bertrand Delanoë arrivent largement en tête avec 41,6 % des voix. Le [[16 mars]] suivant, les listes de gauche sortent victorieuses du second tour (57,7 %) : le groupe [[Parti socialiste (France)|PS]]-[[Parti radical de gauche|PRG]]-[[Mouvement des citoyens (France)|MRC]] gagne 21 sièges au [[Conseil de Paris]], alors que [[Les Verts (France)|Les Verts]] n'obtiennent que 9 élus, contre 23 lors de la précédente mandature. Pourtant, malgré cette victoire, aucun [[Arrondissements de Paris|arrondissement]] ne bascule à [[Gauche (politique)|gauche]] comme le souhaitait le maire de Paris. ==== Congrès de Reims : « libéral et socialiste » ==== En {{date-|mai 2008}}, Bertrand Delanoë annonce sa candidature au poste de [[Premier secrétaire du Parti socialiste|premier secrétaire]] du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] en vue du [[congrès de Reims]], prévu en novembre de la même année. À cette occasion, il publie un livre d'entretiens avec [[Laurent Joffrin]], intitulé ''De l'audace'' et dans lequel il s'affirme « libéral et socialiste », faisant allusion aux thèses défendues depuis quelques années par [[Monique Canto-Sperber]] et à des propos de [[Vincent Peillon]]. Cette affirmation lui vaut de s'attirer l'ire de sa principale concurrente dans cette compétition, [[Ségolène Royal]], qui déclare alors que « le [[libéralisme]] est une valeur défendue par [les] adversaires [du Parti socialiste] ». Elle suscite également des polémiques au sein du Parti socialiste avec les oppositions de [[Julien Dray]], de [[Benoît Hamon]] ou de [[Jean-Marc Ayrault]]. Alors qu'il était donné favori par les sondages, la motion qu'il signe recueille 25,24 % des voix le {{date|6 novembre 2008}}, et se place en deuxième position après celle signée par Ségolène Royal. Après ce résultat, il renonce à déposer sa candidature pour le poste de premier secrétaire du PS et apporte son soutien à [[Martine Aubry]], dont la motion est arrivée en troisième position. Il se tient dès lors en retrait de la vie politique nationale. ==== Retrait de la vie politique ==== Il ne se représente pas à la mairie de Paris lors des [[élections municipales de 2014 à Paris|élections municipales de 2014]]. Retiré de la vie politique, Bertrand Delanoë décline, en mai 2014, la proposition d'être nommé [[Défenseur des droits]]<ref>{{Article |auteur1=Aurélie Abadie |titre=Bertrand Delanoë ne veut plus « exercer de responsabilités de leadership » |périodique=[[Les Échos]] |jour=12 |mois=5 |année=2014 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/economie-politique/politique/actu/0203492005366-bertrand-delanoe-ne-veut-plus-exercer-de-responsabilites-de-leadership-670263.php }}.</ref>. ==== Ralliement à Emmanuel Macron ==== Le {{date-|8 mars 2017}}, Bertrand Delanoë, jusqu'alors peu présent sur la scène politique électorale, prend position en faveur du candidat d'[[En marche]], [[Emmanuel Macron]], plutôt que pour le candidat socialiste, [[Benoît Hamon]], déclarant : {{Citation|[Le programme de Benoît Hamon] est dangereux, parce qu'il ne rassemble pas la gauche. Philosophiquement, il n'est pas en mesure de produire du vrai progrès social}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Présidentielle : Bertrand Delanoë apporte son soutien à Emmanuel Macron|périodique=Le Monde.fr|date=2017-03-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/03/08/presidentielle-bertrand-delanoe-apporte-son-soutien-a-emmanuel-macron_5090985_4854003.html|consulté le=2023-08-17}}</ref>. Le {{date-|20 mars 2022}}, il annonce voter de nouveau pour Emmanuel Macron aux prochaines élections et non pour [[Anne Hidalgo]], qui lui a succédé à la mairie de Paris<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Présidentielle : Bertrand Delanoë votera Emmanuel Macron |url=https://www.lejdd.fr/Politique/presidentielle-bertrand-delanoe-votera-emmanuel-macron-4100553 |site=lejdd.fr }}.</ref>. == Prises de position == === Cumul et durée des mandats === Bertrand Delanoë est favorable au raccourcissement de tous les mandats électifs à cinq ans, à l'interdiction d'enchaîner un troisième et même mandat consécutif, à la limitation stricte du cumul de mandats (partisan d'un mandat exécutif ou parlementaire renouvelé une seule fois)<ref name="hebdo.nouvelobs.com2">{{Article |titre=Delanoë : vie privée, vie publique… |périodique=Le Nouvel observateur |jour=16 |mois=9 |année=2004 }}</ref>. Dès son élection, s'interdisant tout cumul de mandat et voulant être « maire à temps plein », il démissionne de son mandat de sénateur de Paris. Il choisit en [[2001]] de ne nommer aucun maire d'arrondissement parmi ses 33 adjoints, leur préférant des élus issus de la plupart des arrondissements, y compris des arrondissements où la droite est restée majoritaire (ainsi [[Anne Hidalgo]] est élue première adjointe, [[Jean-Yves Mano]] devient adjoint chargé du Logement, [[Lyne Cohen-Solal]] s'occupe du Commerce de l'Artisanat des Métiers d'Art & Professions libérales et la jeune féministe médiatique [[Clémentine Autain]] – apparentée PCF – à la Jeunesse). L'accord passé avec les Verts au soir du premier tour de l'élection de 2001 imposait, tant au niveau de la mairie centrale que des conseils d'arrondissement, un nombre d'élus et d'adjoints Verts proportionnel au résultat des écologistes par rapport à ceux de la gauche, c'est ainsi que certaines des plus importantes délégations furent données à des [[Les Verts (France)|Verts]] dont [[Yves Contassot]] et [[Denis Baupin]]. === Homosexualité === [[Fichier:WehrlingandDelanoe2005.JPG|vignette|Bertrand Delanoë avec [[Yann Wehrling]] à la [[Marche des Fiertés LGBT Paris]] de 2005.]] Alors sénateur et conseiller de Paris, Bertrand Delanoë évoque publiquement son [[homosexualité]] en 1998<ref>Voir Frédéric Martel, Le Rose et le Noir, Les homosexuels en France depuis 1968 (Seuil, 1996 ; réédition 2000).</ref> et s'engage sur les questions LGBT en participant régulièrement à la [[Marche des fiertés]] et en soutenant des actions et revendications des associations homosexuelles pour l'égalité des droits. Il augmente les subventions municipales de celles-ci ([[Centre LGBT Paris-Île-de-France]], [[SOS Homophobie]], [[Chéries-Chéris|Festival gay et lesbien de Paris]]…) et des organisations de lutte contre le [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]] ([[Sol En Si]], [[Solidarité sida]], [[Centre régional d'information et de prévention du sida]], [[Act Up-Paris|Act-Up]], Ikambéré…). Après s'y être opposé en exprimant des réserves au nom de la lutte contre le communautarisme, il se prononce finalement en faveur du [[Mariage homosexuel en France|mariage homosexuel]] et soutiendra sans réserves le projet de loi instaurant le « Mariage pour tous » le [[17 mai|17]] [[Mai 2013|mai]] [[2013]]. === Union européenne === En 2004, Bertrand Delanoë se prononce, comme la majorité du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], en faveur du « oui » au [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum]] sur le [[Traité de Rome (2004)|traité établissant une constitution pour l'Europe]]. Le {{date-|29 mai 2005}}, alors que la France rejette le traité constitutionnel, le « oui » obtient un score de 65 % à Paris. La coupure géographique et sociologique est visible dans la capitale, les catégories les plus aisées se prononçant très largement en faveur du « oui ». Il appelle en 2007 les socialistes à ratifier le [[traité de Lisbonne]], négocié par [[Nicolas Sarkozy]] au lendemain de son élection à la présidence de la République, afin de sortir l'Union européenne de l'« impasse » provoquée par les « non » français et néerlandais au traité établissant une Constitution pour l'Europe. === Droit de vote des étrangers === Bertrand Delanoë est favorable au [[droit de vote des étrangers]] aux élections locales{{refsou}}. === Parti socialiste === En juillet [[2006]], il soutient la décision du bureau national du PS d'imposer la candidature de [[George Pau-Langevin]] (avocate et ancienne présidente du [[Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples|MRAP]]) sur la {{21e|circonscription}} de Paris au détriment de [[Sophia Chikirou]], proche assistante du député PS sortant [[Michel Charzat]]. Le {{date-|4 septembre 2007}}, Bertrand Delanoë annonce sa candidature pour un second mandat à la [[mairie de Paris]] dans un entretien accordé au journal ''[[Le Parisien]]''. Il annonce ensuite qu'il s'appuiera sur [[Patrick Bloche]], [[Liste des députés de Paris|député]] de la [[Septième circonscription de Paris de 1988 à 2012|{{7e|circonscription}} de Paris]] et premier secrétaire de la fédération parisienne du [[Parti socialiste (France)|PS]], qui est nommé directeur de campagne. Les deux porte-parole de la campagne qui a pour slogan « Un temps d'avance » seront [[Anne Hidalgo]], sa première adjointe, et [[Annick Lepetit]], députée de la [[Dix-septième circonscription de Paris de 1988 à 2012|{{17e|circonscription}} de Paris]]<ref>{{Article |titre=Delanoë déjà en campagne |périodique=[[Le Journal du dimanche]] |jour=9 |mois=9 |année=2007 }}</ref>. Il présente ses listes en décembre [[2007]] comprenant notamment en position éligibles de nouvelles têtes issues de la société civile comme le sociologue [[Jean-Louis Missika]], le comédien [[Philippe Torreton]], l'actrice [[Firmine Richard]], la réalisatrice [[Yamina Benguigui]], l'ex-président de l'[[Union nationale des étudiants de France|UNEF]], [[Bruno Julliard]], ou l'avocat [[Patrick Klugman]]<ref>{{Lien web |titre=Le casting très parisien et chic de Bertrand Delanoë |url=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-986461,0.html |date=6 décembre 2007 |site=[[Le Monde|lemonde.fr]] |consulté le=31 juillet 2015}}.</ref>. Le {{date-|6 mai 2008}}, un an après la défaite de la gauche à l'élection présidentielle, il est le premier signataire d'un texte intitulé ''Clarté, courage, créativité : pour un grand congrès socialiste'' dans la perspective du Congrès de Reims du Parti socialiste en novembre 2008. === Divers === [[Fichier:24 mars, ouverture par Jean-Luc Romero et Bertrand Delanoe.webm|vignette|Discours de Bertrand Delanoë à un rassemblement de l'[[Association pour le droit de mourir dans la dignité]] le {{Date-|24 mars 2012}}. Il est introduit par le président de l'association, [[Jean-Luc Romero]].]] Il fut un membre actif, comme parlementaire, de la [[Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen|Ligue des droits de l'homme]] (LDH). Il a aussi consacré plusieurs interventions (discours, chapitre de livre…) à défendre le droit à l'eau potable dans le monde, et a fait en sorte que la société Eau de Paris (SAGEP) finance des projets concrets d'accès à l'eau dans des pays pauvres{{refnec}}. Il se déclare favorable à l'[[euthanasie]]. Il est membre du Comité d'honneur de l'[[Association pour le droit de mourir dans la dignité]]<ref>{{Lien web |titre=Comité d'honneur |url=http://www.admd.net/la-structure/le-comite-d-honneur.html |site=admd.net |consulté le=29 septembre 2015|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>. Depuis des décennies, il se déclare très vigilant contre l'[[antisémitisme]], contre tous les [[racisme]]s et le [[sexisme]], invoquant son enfance à [[Bizerte]], en [[Tunisie]], où [[Islam|musulmans]], [[Judaïsme|juifs]] et [[Catholicisme|catholiques]] vivaient plutôt en bonne entente{{référence nécessaire}}. En juin [[2006]], comme d'autres conseils généraux de tous bords et avec le soutien de l'Association des départements de France (ADF), il réclame à l'État le remboursement « à l'euro près » de 52 millions d'euros dus pour 2005 au titre du [[Revenu minimum d'insertion|RMI]], dorénavant géré et versé par les conseils généraux, les nouvelles lois de décentralisation introduites dans la Constitution prévoyant que l'État rembourse ces sommes aux collectivités. Le {{date-|5 juillet 2006}}, Bertrand Delanoë inaugure la place [[Theodor Herzl]], dans le {{3e|arrondissement}}, à l'intersection des rues Turbigo et Réaumur. Le {{date|3 septembre 2006}}, le parvis de la cathédrale Notre-Dame est rebaptisé « Parvis Notre-Dame-Place Jean Paul II, 1920-2005, pape (1978-2005) » par Bertrand Delanoë, sur proposition du groupe UMP de la municipalité de Paris en dépit de l'opposition d'une partie des élus verts. Le {{date-|14 février 2008}}, il signe, avec 16 autres personnalités politiques de tous bords, l'« Appel du 14 février » pour une vigilance républicaine lancé par l'hebdomadaire ''[[Marianne (magazine)|Marianne]]''<ref>{{Article |titre=L'appel républicain de ''Marianne'' |périodique=[[Marianne (magazine)|Marianne]] |numéro=565 |jour=16 |mois=2 |année=2008 |consulté le=31 juillet 2015 }}.</ref>. En [[2010]], il prend position en signant une pétition contre le [[boycott d'Israël]]<ref>{{Lien web |titre=Le boycott d'Israël est une arme indigne |url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/01/le-boycott-d-israel-est-une-arme-indigne_1433857_3232.html |date=01-11-2010|site=[[Le Monde|lemonde.fr]] |consulté le=31 juillet 2015}}.</ref>. == Actions à la mairie de Paris == === Projets phares === ==== Réduction de la circulation automobile et de la pollution ==== * Poursuite de la mise en œuvre et de la finalisation du projet de [[tramway]] lancé en décembre 2000 et finalement construit sur les boulevards des Maréchaux ({{13e}}, {{14e}}, {{15e|arrondissement}}) intégré en tant que « [[Ligne 3a du tramway d'Île-de-France|T3]] » au réseau, doublant la capacité du tronçon du bus PC. Après onze ans d'études et trois ans de travaux, il est inauguré en décembre 2006. Mise en œuvre d'une nouvelle étude au côté du [[Syndicat des transports d'Île-de-France|STIF]] et de la [[Régie autonome des transports parisiens|RATP]] pour étendre ce tramway entre la [[porte d'Ivry]] et la [[porte de la Chapelle]] voire jusqu'à la [[porte d'Asnières]]<ref>{{Lien web|titre = Les dessous du tramway de Paris|url = http://www.journaldunet.com/economie/reportage/tramway-paris/|site = www.journaldunet.com|consulté le = 2015-12-11}}.</ref>. * Augmentation du nombre de pistes cyclables, de couloirs protégés (« en site propre », selon le terme légal) pour les [[Autobus|bus]], [[Bicyclette|vélos]], [[taxi]]s et véhicules d'urgence (pompiers, police, ambulances, [[Service d'aide médicale urgente|Samu]]). * Création en 2007 du [[Vélib']], système de location de [[vélos en libre-service]] sur le modèle utilisé dans plusieurs villes de provinces comme [[Lyon]] ou [[La Rochelle]]. Selon ''[[Le Canard enchaîné]]'' du {{date-|16 octobre 2007}}, {{citation|l'entreprise Decaux a remporté l'appel d'offre de la mairie de Paris face à son concurrent Clear Channel. Le contrat a été signé pour une exploitation du service pour {{unité|10|ans}}, jusqu'en 2017. Decaux est chargé d'installer et d'entretenir {{formatnum:20600}} vélos et {{formatnum:35000}} bornes d'accrochage dans la capitale. Il doit également verser {{unité|3.4|millions}} d'euros de redevance à la mairie. En échange, Decaux peut exploiter {{formatnum:1280}} panneaux publicitaires de {{Unité|2|m|2}} et 348 panneaux de {{Unité|8|m|2}}. L'avantage pour la mairie de Paris est de fournir un service qui ne lui coûte pas un centime, et qui va même lui rapporter environ {{unité|25|millions}} d'euros puisque les recettes du Vélib vont directement dans les caisses de la mairie.}} * Extension aux jours fériés et à un mois pendant l'été (à l'occasion de [[Paris Plages]]) de l'interdiction temporaire de la circulation sur certaines portions des voies sur berges (effective tous les dimanches depuis 1995), suppression de plusieurs axes rouges. * Stationnement : de nouveaux tarifs résidentiels (à {{unité|0.65|euro}} par jour) ont été instaurés en 2001 pour inciter les résidents à moins se déplacer en voiture. Depuis 2006, plus de {{nombre|12000|places}} de parkings souterrains non utilisées de l'OPAC sont proposées à la location aux riverains, à des tarifs préférentiels. Dans le même temps, de nombreuses places de stationnement de surface ont été supprimées, rendant la recherche d'une place de stationnement plus difficile et plus coûteuse<ref>[http://www.cerclesliberaux.com/la_lettre_des_liberaux/20_01_2006/img/voiture.pdf Évaluation économique de la politique parisienne des transports], Rémy Prud'homme, Pierre Kopp, Juan Pablo Bocarejo, décembre 2005, page 8.</ref>. * Si le taux de diminution de la [[pollution]] automobile à Paris est constant depuis 1998, en raison des progrès de l'industrie automobile notamment, une étude de l'organisme scientifique [[Airparif]] (organisme francilien chargé de mesurer la qualité de l'air) sur l'impact de la politique des transports sur la qualité de l'air faisait état en décembre 2006 d'une baisse de 32 % de la [[pollution de l'air]] en 5 ans (période de 2002 à 2007) dans la capitale, liée à la fois à l'amélioration technologique des véhicules (carburants plus propres, moteurs moins polluants) mais aussi à la maîtrise des flux automobiles (6 %)<ref>[http://www.paris.fr/portail/Environnement/Portal.lut?page_id=103&document_type_id=7&document_id=27520&portlet_id=13187 Résultats de l'étude d'AIRPARIF sur la période 2002-2007].</ref>. Toutefois, selon une étude d'un doctorant et de deux professeurs d'Université, la politique engagée par la Mairie, en réduisant la vitesse de circulation et en augmentant les embouteillages, « a eu pour effet d'augmenter sensiblement la pollution à Paris »<ref>[http://www.cerclesliberaux.com/la_lettre_des_liberaux/20_01_2006/img/voiture.pdf Évaluation économique de la politique parisienne des transports], Rémy Prud'homme, Pierre Kopp, Juan Pablo Bocarejo, décembre 2005, page 18.</ref>. D'autre part, la polémique lancée en 2014 par [[Anne Hidalgo]] sur l'achat de bus au diesel par la mairie de Paris a montré que, pendant les mandats de Bertrand Delanoë, l'effort nécessaire en matière de transport en commun propres n'a pas été fait<ref>{{Article|langue=fr|titre=Bus diesel : l'amnésie sélective d'Anne Hidalgo|périodique=Le Monde.fr|date=2014-03-17|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/03/17/bus-diesel-l-amnesie-selective-d-anne-hidalgo_4384361_4355770.html|consulté le=2023-08-17}}</ref>. * Adoption en octobre 2007 d'un plan climat territorial élaboré par l'adjoint Vert [[Yves Contassot]] prévoyant de réduire en 2020 de 30 % les émissions globales de [[gaz à effet de serre]] et la consommation énergétique par rapport à 2004<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Ville de Paris adopte son Plan Climat |url=https://www.actu-environnement.com/ae/news/ville_paris_adoption_plan_climat_conseil_3532.php4 |site=Actu-Environnement |date=2007-10-01 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. * Il promeut [[Autolib' (Paris)|Autolib']], un service public d'autopartage de voitures électriques en libre-service disponible dans l'agglomération parisienne. Ce projet « automobiles en libre-service » (ALS) est relancé au début de 2008, quelques mois avant les [[Élections municipales de 2008 à Paris|élections municipales]]. Le service, présenté par Bertrand Delanoë comme « une révolution urbaine »<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les contribuables devront payer une dette de 119 millions d'euros à cause du fiasco Autolib' - Les Inrocks |url=https://www.lesinrocks.com/actu/contribuables-devront-payer-dette-de-119-millions-deuros-a-cause-fiasco-autolib-367225-04-01-2017/ |site=lesinrocks.com |consulté le=2023-08-17}}.</ref> et devant dégager 56 millions d'euros par an de bénéfices<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le péché originel d'Autolib |url=https://www.lexpress.fr/economie/le-peche-originel-d-autolib_2015288.html |site=L'Express |date=2018-06-08 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Autolib' victime du darwinisme de la mobilité urbaine |url=https://www.lesechos.fr/2018/06/autolib-victime-du-darwinisme-de-la-mobilite-urbaine-996716 |site=Les Échos |date=2018-06-15 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>, est « lancé en fanfare » en 2011<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Paris. Après le fiasco Vélib', la dette abyssale d’Autolib' |url=https://www.ouest-france.fr/economie/transports/paris-apres-le-fiasco-velib-la-dette-abyssale-d-autolib-5795126 |site=Ouest-France.fr |date=2018-05-31 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. ==== Logements sociaux et espaces verts ==== * Bertrand Delanoë exprime dès son entrée en fonction la volonté d'amener l'équité et la transparence dans l'attribution des [[Logement social|logements sociaux]]. Il met ainsi en place des commissions composées d'élus et de représentants d'associations impliquées dans le logement chargées d'attribuer les logements disponibles en fonction de critères prioritaires. ** Selon un article de ''[[Valeurs actuelles]]'' du {{date|15 juillet 2005}}, des failles demeurent cependant dans l'attribution ou l'occupation des logements sociaux citant les cas de [[Patrick Dupond]] ou encore de Valérie Lang, fille de [[Jack Lang]], ce que confirme le chef de cabinet de [[Jean-Yves Mano]], l'adjoint au logement de la mairie de Paris tout en assurant n'y être pour rien. * Mise en place d'un nouveau [[plan local d'urbanisme]] (PLU) prévoyant l'aménagement d'un nombre minimum de logements sociaux (25 %) dans les nouveaux programmes immobiliers de plus de {{Unité|800|m|2}}. ** Rachats par préemption<ref>La procédure de préemption offre la possibilité, notamment aux [[Collectivité territoriale en France|collectivités territoriales]], de se substituer à un acquéreur en vue d'acquérir un bien soit au prix du marché soit à un prix inférieur au prix du marché par référence à l'équilibre financier d'une opération d'intérêt général et à la valeur estimée par les services des Domaines.</ref>, ou par négociation avec les propriétaires privés, d'immeubles entiers dans les quartiers de l'ouest et du centre parisien afin de tenter de diminuer le déséquilibre géographique de logement social avec l'est de la capitale. ** En juin 2006, dans le cadre du vote du [[plan local d'urbanisme]] (PLU), Bertrand Delanoë proposa de déclasser une partie d'un espace vert protégé, le [[parc Sainte-Périne]] dans le {{16e|arrondissement}}, afin de faire construire, sur environ 6 % de sa superficie (correspondant à la partie boisée autour du parc dans l'enceinte de l'[[hôpital Sainte-Périne - Rossini - Chardon-Lagache|hôpital Sainte-Périne]]), un ensemble immobilier de 210 logements déclarés « à vocation sociale » dont la moitié aurait été destinée au personnel de l'[[Assistance publique - Hôpitaux de Paris]]. Ce projet suscita la mobilisation des commerces, des riverains, des écoles proches, du conseil de quartier et de celui d'arrondissement ainsi que de la Ligue de protection des oiseaux. Cette opération de promotion immobilière est finalement mise en échec par la conjonction d'un vote de l'UMP, de l'UDF et des Verts parisiens<ref>[http://www.wmaker.net/perine/index.php?action=article&id_article=397837&PHPSESSID=d7446c457043878476cb3982802b9acf L'APHP demande à la mairie de Paris de rendre constructible le parc].</ref>. Le {{date|23 juin 2006}}, le représentant du maire de Paris au Conseil de l'AP-HP fait adopter un nouveau vœu (un vœu pour soi-même) afin de demander à la mairie de Paris d'annuler le vote du 12 juin et de rendre constructible cet espace vert protégé<ref>[http://www.wmaker.net/perine/index.php?action=article&id_article=397619&PHPSESSID=d7446c457043878476cb3982802b9acf Communiqué de presse du {{date-|23 juin 2006}}].</ref>. La polémique rebondit lors de la [[Élections municipales de 2008 à Paris|campagne des élections municipales de 2008]] après les déclarations de Bertrand Delanoë dans les journaux du matin de [[Canal+]] et [[LCI]] le {{date|11 février 2008}} où il qualifiait d'aberration le vote des élus parisiens à propos du parc et annonçait qu'il ne signerait un accord de gestion avec les Verts parisiens que si ces derniers renonçaient à leur blocage des constructions de 210 logements à la place de cet espace vert parisien<ref>[http://www.wmaker.net/perine/index.php?action=article&numero=47&PHPSESSID=19d86e5d0eeb8dcf6e5f0ca7080beca4 Une charge sans précédent contre Sainte Périne]</ref>. Le candidat vert [[Denis Baupin]] prend néanmoins ostensiblement de nouveau la défense du parc au côté des habitants et des élus du quartier, dénonçant alors un « maire bétonneur » en la personne de Bertrand Delanoë<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les Verts jouent leur survie dans la capitale |url=https://www.lefigaro.fr/elections-municipales-2008/2008/02/12/01019-20080212ARTFIG00408-les-verts-jouent-leursurvie-dans-la-capitale.php |site=lefigaro.fr|date=2008-02-12 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. * Inscription dans le budget d'un financement de {{nombre|40000|logements}} sociaux à construire ou aménager dans Paris durant la mandature 2008-2014<ref>{{Lien brisé|url = http://www.paris.fr/politiques/logement/grands-axes-de-la-politique-du-logement/le-logement-une-priorite-de-paris/rub_9410_stand_76143_port_23193|titre = Le logement une priorite de Paris}}.</ref>. Selon le bilan (contesté) de la mairie à fin 2005, un total de {{nombre|18622|logements}} en 5 années aurait été financé comprenant la réfection de logements anciens. ** Priorité donnée dans le budget de 2008 au financement de la construction de {{nombre|6000|logements}} sociaux sur l'année (ce qui serait une progression de 28 % par rapport à l'année précédente). À 3 mois des élections municipales de mars 2008, cette mesure est considérée comme un gage accordé aux Verts et au Parti communiste qui réclamaient la construction de plus de 9 000 logements sociaux par an<ref>Budget de Paris 2008, priorité donnée au climat et au logement, article de ''Matin plus'' du {{date-|12 décembre 2008}}.</ref>. * Cession d'immeubles notamment en [[2002]] à l'[[Assistance publique - Hôpitaux de Paris]] (AP-HP) dans le {{XVIe}} arrondissement (22 rue Wilhem) afin de loger son personnel (à charge pour cette dernière de ne pas renouveler les [[Contrat de bail|baux]] à leur terme, de rompre ceux indûment renouvelés par l'ancien bailleur ou de proposer le rachat de leur appartement aux anciens locataires). * Opposition au projet de construction du nouveau [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal de grande instance]] (considéré par Bertrand Delanoë comme étant à l'étroit sur l'[[île de la Cité]]), à [[Tolbiac (métro de Paris)|Tolbiac]] ({{13e}}), la mairie préférant Masséna ({{13e}} aussi), afin de préserver le nombre de futurs logements et la taille d'un espace vert d'un seul tenant. * Immeubles insalubres : engagement du maire de Paris de faire disparaître tous les immeubles insalubres de la ville d'ici à la fin de l'année 2007, dont au moins {{formatnum:1000}} immeubles catalogués comme taudis (en 2005, 136 étaient en voie de réhabilitation et six réhabilités). Durant l'été 2005, après que deux immeubles ont brûlé dans Paris, causant la mort de nombreuses personnes, sa politique du logement {{incise|notamment sa lutte contre les immeubles insalubres}} est remise en cause. Bertrand Delanoë réplique en accusant l'État qu'il juge responsable des délais légaux imposés pour prendre en main les immeubles insalubres privés, et dont il critique le manque d'engagement sur cette question. ** En septembre 2005, une crise politique au sein de la majorité municipale éclate à propos des solutions d'urgence à mobiliser contre l'insalubrité à la suite de l'adoption de cinq vœux et amendements du PC et des Verts obtenus par le soutien des votes de l'UMP. [[Christophe Girard (homme politique)|Christophe Girard]], initiateur de la Nuit Blanche et adjoint à la Culture, quitte alors les Verts pour rejoindre le PS jugeant que les « votes convergents avec l'UMP » signaient, pour les Verts parisiens, la rupture de leur « engagement majoritaire ». Le débat est clos par la décision donnant raison aux Verts d'augmenter le nombre de logements dévolus aux personnes habitant des immeubles insalubres, et par le reclassement de 500 logements de la ville actuellement classés en logement intermédiaire. * En janvier 2008, le groupe socialiste fait repousser un vœu des Verts parisiens demandant que les logements indûment occupés récupérés par la [[Régie immobilière de la ville de Paris|RIVP]] soient intégrés au parc social, préférant les mettre en vente au prix du marché. ==== Petite enfance ==== En janvier 2002, dans un discours intitulé « L'enfant dans la ville », Bertrand Delanoë remarquait qu'un enfant de moins de trois ans sur trois à Paris ne bénéficiait d'aucune solution de garde financée par les pouvoirs publics (tous modes de garde confondus, que ce soit en crèche, en halte-garderie, à domicile, en milieu scolaire ou auprès d'une [[Nourrice|assistante maternelle]]). Plusieurs mesures furent alors prises dans le domaine de la petite enfance. * Aménagement d'une [[Crèche (enfant)|crèche]] au sein même de l'hôtel de ville dans l'ancien appartement privé du maire de Paris (doté d'un [[Jardin des Combattants-de-la-Nueve|jardin privatif]]), de {{unité|1200|m|2}}<ref>Selon un article paru en janvier 2021, l'appartement aurait été transformé en salons et en bureaux), et la crèche installée un étage en dessous ({{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/politique/comment-anne-hidalgo-construit-ses-equipes-pour-la-presidentielle-de-2022-20210114 |titre= Comment Anne Hidalgo construit ses équipes pour la présidentielle de 2022 |date= 14 janvier 2021|auteur= Sophie de Ravinel |consulté le=15 janvier 2021|site= [[Le Figaro]]}}).</ref>, Bertrand Delanoë continuant à occuper son logement personnel. * Engagement de livrer {{formatnum:5200}} nouvelles places de crèche et de halte-garderie à Paris pour mars 2008 ({{nombre|3212|places}} ont été créées à fin mars 2006). Cependant, les effectifs du personnel sont jugés insuffisants par les représentants syndicaux [[Confédération française des travailleurs chrétiens|CFTC]], [[Confédération générale du travail|CGT]], [[Confédération générale du travail - Force ouvrière|FO]], [[Union nationale des syndicats autonomes|UNSA]] du personnel de la petite enfance, qui réclament en 2006 la création de {{formatnum:1300}} postes alors que la mairie affirme avoir généré {{nombre|1000|emplois}} supplémentaires depuis 2001. Un rapport de la [[Chambre régionale des comptes]], en décembre 2006, observe que les effectifs réels consacrés à la petite enfance sont inférieurs aux effectifs budgétaires, significatif d'une pénurie d'agents qualifiés pour accueillir les jeunes enfants, {{Citation|accentué par des mouvements sociaux et un taux d'absentéisme élevé}}<ref>[http://www.ccomptes.fr/CRC13/documents/ROD/IFR200664.pdf Voir les conclusions, {{p.|13}} et 19 du rapport.]</ref> même si les effectifs municipaux semblent permettre le respect des normes d'encadrement dans les établissements<ref>[http://www.ccomptes.fr/CRC13/documents/ROD/IFR200664.pdf Dans les établissements de la petite enfance à Paris est appliquée une norme moyenne de 1 professionnel pour 6,5 enfants, respectant ainsi les dispositions du décret {{numéro|2000}}-762 du {{1er}} août 2000 qui définit en particulier les normes d'encadrement applicables aux établissements et services d'accueil des enfants de moins de 6 ans, à savoir « un professionnel pour 5 enfants qui ne marchent pas, et d'un professionnel pour 8 enfants qui marchent. Des contrôles effectués par l'équipe de vérification sur deux crèches ont montré un écart de 0,6 % à la norme ».]</ref>. Le même rapport observe que la {{Citation|gestion des ressources liées à la petite enfance est entachée de deux anomalies significatives}} : notamment le fait pour la Ville de Paris d'accorder à ses agents des tarifs privilégiés pour l'accueil de leurs propres enfants dans les établissements municipaux, constituant ainsi une pratique illégale méconnaissant le principe d'égalité devant le [[Service public en France|service public]]<ref>[http://www.ccomptes.fr/CRC13/documents/ROD/IFR200664.pdf Voir les conclusions, {{p.|18}} dudit rapport].</ref>. Cet avantage (tarif dit « préférentiel », à 50 %), qui était aussi octroyé aux fonctionnaires de police, aux pompiers et à d'autres catégories de professionnels, a été supprimé depuis{{refnec}}. * Création d'une allocation municipale d'aide aux familles monoparentales n'étant pas titulaires de l'[[allocation de parent isolé]] (API)<ref>[http://www.mairie4-en-ligne.paris.fr/mairie4enligne/jsp/site/Portal.jsp?page_id=118 L'Aide au logement des familles monoparentales].</ref>. * Suppression en {{date-||janvier|2004}} de l'[[Paris petit à domicile|Allocation Paris Petite Enfance]] (APPE), allocation universelle (sans condition de ressources) qui était destinée aux [[ménage|ménages]] ou aux familles monoparentales, quels que soient leurs revenus, ayant recours à une [[nourrice]] à domicile, faute de place en [[Crèche (enfant)|crèche]]. Elle est finalement remplacée en {{date||octobre|2004}} par une nouvelle mouture appelée ''PAPADO'' (''[[Paris petit à domicile]]'')<ref>{{Lien web |titre=apege.com |url=http://www.apege.com/spip/article.php3?id_article=40 |site=apege.com |consulté le=2023-08-17}}.</ref>, soumise à condition de ressources et excluant les enfants gardés par une [[Nourrice|assistante maternelle]] agréée. Cette nouvelle disposition basée sur des critères de [[revenu]] global, réduisant ainsi le nombre de bénéficiaires, permet à la ville, selon l'APEGE<ref>{{Lien web|titre = Association de Parents Employeur de Garde d'Enfant|url = http://www.apege.com/spip/|site=apege.com|consulté le = 2016-01-07}}.</ref> (Association de parents employeurs de garde d'enfants), de diminuer substantiellement sa participation financière par rapport à l'APPE<ref>{{Lien web |titre=apege.com |url=http://www.apege.com/spip/article.php3?id_article=36 |site=apege.com |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. * Augmentation des aides au logement (dorénavant accessibles dès le {{2e|enfant}} et non plus le {{3e}}) et création d'aides au paiement des factures d'[[électricité]] et de [[gaz]], accordées sous conditions de revenus {{références nécessaires}}. * Refus d'organiser un [[Service minimum d'accueil dans les établissements scolaires en France|service minimum de garde]] des enfants dans les écoles en cas de grève des enseignants, comme le propose en 2008 le ministre de l'éducation nationale [[Xavier Darcos]], estimant que les fonctionnaires de Paris seraient des casseurs de grèves des fonctionnaires nationaux<ref>Article de ''20 Minutes'' du {{date-|10 janvier 2008}}, {{p.|16}}, « Le maire de Paris s'oppose au service minimum dans les écoles. ».</ref>. Le rapport de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France observe en décembre 2006 que la proportion d'enfants gardés par un employé à domicile était plus élevée à Paris qu'au niveau national, mais qu'entre 2001 et 2005, en se basant sur les chiffres fournis par la ville de Paris, le taux de service public en termes d'accueil de la petite enfance était passée de 65,27 % en 2001 à 64,67 % en 2005 et était estimé pour l'année 2006 à 67,10 %<ref>[http://www.ccomptes.fr/CRC13/documents/ROD/IFR200664.pdf Page 6 du rapport de la chambre régionale des comptes d'Île-de-France]</ref>. ==== Culture et événements festifs ==== [[Fichier:Bertrand Delanoë et Antoine Gallimard.JPG|vignette|Bertrand Delanoë et [[Antoine Gallimard]] lors de l'inauguration de la [[rue Gaston-Gallimard]] en juin 2011.]] * Instauration en décembre 2001 de la gratuité pour les collections permanentes de ses 15 musées municipaux ([[Petit Palais]], [[Musée d'art moderne de la ville de Paris]], [[Musée Carnavalet]], [[Musée Cernuschi]], [[Musée de la vie romantique]], [[Maison de Victor Hugo]], etc.)<ref>[http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=4695&document_type_id=5&document_id=8411&portlet_id=10023 La gratuité des collections des musées municipaux à Paris]</ref>. * Lancement de la construction de deux médiathèques dans Paris (''Marguerite Yourcenar''<ref>[http://bibliotheque.equipement.paris.fr/Médiathèque_Marguerite_Yourcnar Médiathèque Marguerite Yourcenar]</ref> [[rue d'Alleray]] dans le {{15e}} et ''Marguerite Duras''<ref>[http://bibliotheque.equipement.paris.fr/Médiathèque_Marguerite_Duras Médiathèque Marguerite Duras]</ref> [[rue de Bagnolet]] dans le {{20e}}). * Nouvelles manifestations festives comme la mise en place d'une plage géante sur les bords de la Seine ([[Paris Plages]]), événement populaire mais dont le coût réel est trois fois supérieur à celui annoncé par la Ville de Paris<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le très cher sable de Paris Plages épinglé par la Cour des comptes |url=https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2015/12/11/20002-20151211ARTFIG00132-le-tres-cher-sable-de-paris-plages-epingle-par-la-cour-des-comptes.php |site=lefigaro.fr|date=2015-12-11 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.liberation.fr/societe/2015/12/11/la-gestion-de-paris-plages-souffre-de-serieux-dysfonctionnements_1420057 La gestion de Paris Plages souffre de «sérieux dysfonctionnements»], liberation.fr, {{date-|11 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Nicolas |nom=Guégan |titre=Paris Plages : sous les pavés, l'ardoise ! |url=https://www.lepoint.fr/societe/paris-plages-sous-les-paves-l-ardoise-10-12-2015-1988748_23.php |site=Le Point |date=2015-12-10 |consulté le=2023-08-17}}.</ref> ou la [[Nuit blanche (manifestation culturelle)|Nuit Blanche]] consacrée à l'art contemporain. * Aménagement des anciennes pompes funèbres, au 104 [[rue d'Aubervilliers]] ({{19e}}), en centre culturel le [[Centquatre-Paris]], inauguré fin 2008. Le lieu est consacré à des artistes et créateurs du monde entier, en résidence au minimum trois mois. Se trouve aussi sur place la « Maison des Petits » pour les jeunes enfants, aménagée par la designer [[Matali Crasset]]. En dépit d'une importante subvention de 8 millions par an, sur un budget de 12 millions de la part de la ville de Paris, le Cent Quatre se révèle rapidement incapable de trouver son public<ref name="telerama 63754">{{Lien web |langue=fr |titre=La Gaîté-Lyrique, nouveau théâtre parisien des arts numériques |url=https://www.telerama.fr/scenes/la-gaite-lyrique-nouveau-theatre-parisien-des-arts-numeriques,63754.php |site=telerama.fr |date=2010-12-16 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>, suscitant diverses polémiques<ref>{{Lien web|titre = Au CentQuatre parisien, les polémiques font le spectacle|url = http://next.liberation.fr/culture/2010/04/23/au-centquatre-parisien-les-polemiques-font-le-spectacle_622531|site = Libération.fr|consulté le = 2015-12-10|date = 2-4-2010}}.</ref>, la presse épinglant une « vision naïve et coûteuse de la culture »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Centquatre et cent reproches |url=https://www.telerama.fr/arts/peut-on-mettre-l-art-en-cage,55624.php |site=telerama.fr |date=2010-05-08 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. * Aménagement du [[Gaîté-Lyrique|théâtre de la Gaîté]] ({{3e|arrondissement}}), consacré aux arts numériques et musiques électroniques, d'un coût de 85 millions d'euros et avec une subvention de fonctionnement de 5,45 millions d'euros pour un budget global de 9,5 millions en 2010<ref name="telerama 63754" />. * Création de l'[[Institut des cultures d'Islam]] en 2006 pour un coût de construction des bâtiments de 22 millions<ref>{{Article|langue=fr|titre=La ville de Paris crée un Institut des cultures d'islam|périodique=La Croix|date=2010-06-02|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Religion/Actualite/La-ville-de-Paris-cree-un-Institut-des-cultures-d-islam-_NG_-2010-06-02-552427|consulté le=2023-08-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=A Barbès, le chantier de l'Institut des cultures d'islam au point mort |url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75018/a-barbes-le-chantier-de-l-institut-des-cultures-d-islam-au-point-mort-28-06-2015-4900497.php |site=leparisien.fr |date=2015-06-28 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. * Création de la Maison du Geste et de l'Image<ref>{{Lien web|titre = Maison du geste et de l'image Centre d'éducation artistique à Paris|url = http://www.mgi-paris.org/|site=mgi-paris.org|consulté le = 2015-11-13}}.</ref>, dotée d'une subvention de {{unité|800000|€}}, et qui permet à plus de dix jeunes défavorisés de s'initier aux arts plastiques visuels et de l'expression corporelle, sous la supervision d'artistes à même de les faire profiter de leur parcours multiculturel. * Plan annuel de restauration d'églises appartenant à la ville{{référence nécessaire}}. ** Cofinancement des travaux de l'[[Église Saint-Sulpice de Paris|église Saint-Sulpice]] et de la [[tour Saint-Jacques]] en partenariat avec le [[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture]] pour moitié chacun (projet de restauration déposé en 2000 par l'architecte en chef des bâtiments historiques de France mais acté en 2006). * Création en janvier 2002 d'une ''Mission Cinéma'' pour préserver l'exception culturelle parisienne en ce domaine et relancer une politique de soutien en faveur du cinéma, dans le cadre d'une concertation entre la Ville de Paris et l'État (Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France et le Centre national de la cinématographie), autour des salles indépendantes, de l'éducation au cinéma, des événements festifs, du forum des images et des tournages à Paris. ** Dans ce cadre, le réaménagement du [[Forum des images]] (fondé dans les années 1960) et l'installation de la bibliothèque François-Truffaut au [[Forum des Halles]] s'inscrit dans le projet de « rue du Cinéma » que devrait former le nouvel ensemble Forum des Images, bibliothèque et complexe UGC Ciné Cité<ref>{{Lien web|langue = fr|prénom1 = Verron|nom1 = Annick|titre = La bibliothèque du cinéma François-Truffaut|url = http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2007/02/document.xsp?id=bbf-2007-02-0055-011/2007/02/fam-dossier/dossier&statutMaitre=non&statutFils=non|site = bbf.enssib.fr|consulté le = 2015-11-13}}.</ref>. ** Désengagement du « Festival du film de Paris » (dirigé par [[Louisa Maurin]] ''via'' sa société LM Festivals, celle-ci avait été félicitée pour son travail et sa bonne gestion par Bertrand Delanoë en avril 2001)<ref>Éric Brunet consacre un chapitre entier à cette affaire dans son livre « Être de droite, un tabou français », Albin Michel, 2006.</ref> et mise en place d'un nouveau festival du cinéma intitulé « Paris Cinéma » après avoir échoué à acquérir le label « festival du film de Paris ». * Inauguration du [[Centre musical Fleury Goutte d'Or-Barbara]] en janvier 2008. * Rachat en mars [[2001]] de la [[Maison des Métallos]] (ancien siège de la CGT) dans le [[11e arrondissement de Paris|11e arrondissement]], pour en faire un lieu consacré au spectacle vivant, dirigé par [[Gérard Paquet]], Malgré le financement à 75 % par des subventions municipales, l'établissement demeure déficitaire<ref>{{Article|titre=La Maison des métallos doit faire des économies|périodique=leparisien.fr|date=2017-01-24|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/paris-75/la-maison-des-metallos-doit-faire-des-economies-16-01-2010-779070.php|consulté le=2017-01-24}}.</ref>. * Création de la « Cité de la Mode et du Design » dans les anciens bâtiments des Magasins Généraux ([[13e arrondissement de Paris|13e arrondissement]]), appelés « Docks en Seine »<ref>{{Article |langue=fr|auteur1=Catherine Sabbah |titre=Docks en Seine, un projet qui reste à quai |périodique=Les Échos |date=19/05/2011 |issn=0153-4831 |pages=8 }}</ref>. * Cofinancement de la « Maison du hip-hop » dans le [[10e arrondissement de Paris|10e arrondissement]]. * Instauration dès 2001 d'une enveloppe de {{unité|1|euro}} par an, par arrondissement et par habitant (proportionnelle à la population de l'arrondissement) pour des actions culturelles locales (expositions, festivals, projections…){{référence nécessaire}}. === Autres réalisations et projets === * '''[[Liste des citoyens d'honneur de la Ville de Paris|Citoyens d'honneur de Paris]] :''' En [[2002]], au nom d'une certaine conception de la lutte contre la [[peine de mort]] et contre la discrimination raciale, la majorité municipale de la Ville de Paris fait citoyen d'honneur [[Mumia Abu-Jamal]], condamné à mort en [[1982]] aux [[États-Unis]] pour le meurtre d'un policier. La franco-colombienne [[Íngrid Betancourt]], ex-otage de la guérilla d'extrême-gauche des [[Forces armées révolutionnaires de Colombie|FARC]], a aussi été faite citoyenne d'honneur de Paris. En [[2011]], le [[Raoni Metuktire|Chef Raoni]], défenseur de la forêt amazonienne, devient le {{12e}} Citoyen d'honneur de la ville de Paris. * '''Wi-Fi :''' En avril 2006, Bertrand Delanoë a confirmé depuis [[San Francisco]] sa volonté de doter Paris d'un réseau [[Wi-Fi]] gratuit sur plus de 400 bornes reparties sur 260 sites municipaux (jardins, bibliothèques, Maisons des associations, etc.). Le réseau Paris Wi-Fi a été inauguré en septembre [[2007]] et est en service depuis. Il a également signé avec [[Gavin Newsom]] la convention dite des « Villes Numériques Sœurs » qui comprend déjà [[San Francisco]], [[Toronto]], [[Singapour]], [[Prague]], [[Mexico]] et [[Chennai|Madras]]<ref>[http://www.republique-des-lettres.fr/1196-wifi.php Paris, ville lumière bientôt Paris, ville numérique]</ref>. * '''Réseau Internet à très haut débit :''' En janvier 2006, Bertrand Delanoë a aussi souhaité équiper Paris en très haut débit (jusqu'à 100 fois plus rapide que le réseau haut débit ADSL qui couvre alors déjà 100 % de la capitale). Il présente à l'été un plan pour réaliser ce projet : comme impulsion clef, la ville baisse dès lors fortement les droits de passage dans son réseau d'égouts, ce qui évite de creuser des tranchées dans toutes les rues, par exemple pour déployer de la fibre optique. Plusieurs opérateurs, dès 2006, annoncent qu'ils commencent le déploiement de ce réseau, avec des zones tests dans plusieurs arrondissements la même année. * '''Politique internationale de la capitale :''' En mai [[2006]], il propose au président socialiste de la [[Bolivie]], [[Evo Morales]], d'accroître l'aide de la capitale française au pays, notamment par une aide d'urgence destinée à favoriser l'accès à l'eau potable dans la région de Cochabamba. Bertrand Delanoë travaille aussi sur l'importance des collectivités locales à l'échelle mondiale. Comme maire de Paris il préside l'[[Association internationale des maires francophones]] (AIMF), principalement active pour la coopération (subventions, aides techniques sur l'urbanisme, les transports, l'eau potable, etc.) et les échanges avec des villes d'Afrique et d'Asie. De {{date||mars|2004}} à {{date||novembre|2010}}, il est coprésident puis président de [[Cités et Gouvernements locaux unis]] (CGLU), organisation qui a pour objet la coopération internationale grâce à l'échelon administratif local et la reconnaissance par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] du rôle des collectivités locales. * '''Candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2012 :''' En 2005, Bertrand Delanoë soutient la candidature de Paris pour l'organisation [[Sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques de 2012|des Jeux olympiques de 2012]]. Lorsque [[Londres]] est finalement choisie, le {{date|6 juillet 2005}}, Bertrand Delanoë accuse publiquement [[Tony Blair]] et la direction du comité de candidature de Londres de ne pas avoir respecté trois des règles édictées par le Comité olympique international (CIO), et ce dernier d'« avoir franchi la ligne jaune ». === Gestion de la mairie === [[Fichier:Bertrand Delanoë 2011.JPG|vignette|Bertrand Delanoë, en juin 2011.]] * '''Emplois municipaux :''' Recrutement de {{formatnum:8000}} nouveaux agents portant à {{formatnum:50000}} le nombre de fonctionnaires de la mairie (et du département) -notamment pour appliquer la loi sur la RTT que la Ville ne prenait pas en compte jusqu'en 2001- répartis en plus de 120 métiers et vingt-deux directions administratives. La majorité des nouveaux emplois créés sont affectés aux nouveaux équipements municipaux (petite enfance, sports, culture…) et aux services de la propreté. En décembre [[2007]], Bertrand Delanoë annonce refuser d'appliquer le [[Décret en France|décret]] relatif au rachat des jours de [[Réforme des 35 heures en France|RTT]] au personnel de l'hôtel de ville de Paris, décret qu'il estime injuste socialement, annonçant un dispositif significatif en faveur du [[pouvoir d'achat]] du personnel parisien qu'il présentera au vote lors du prochain Conseil de Paris<ref>« Delanoë s'oppose au rachat des RTT », article de ''Matin Plus'' du {{date-|12 décembre 2008}}</ref>. Un rapport de la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France dévoilé en septembre 2010 pointe plusieurs « anomalies » dans le recrutement de la Mairie de Paris, parmi lesquelles des emplois abusifs et le versement d'importantes primes, dont le montant global est passé de 5 millions d'euros en 2002 à 13 millions en 2009<ref>{{Article|langue=fr|titre=Emplois: Delanoë épinglé|périodique=LeJDD.fr|date=17 septembre 2010|lire en ligne=http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Emplois-Delanoe-epingle-220917/|consulté le=2017-01-24}}</ref>. * '''Impôts et finances :''' Comme son prédécesseur, [[Jean Tiberi]], il obtiendra pour la ville la meilleure note financière de l'agence Standard & Poors (AAA), qui juge de la capacité de la Ville à rembourser ses emprunts et qui lui permet entre autres d'emprunter aux meilleurs taux<ref>''20 Minutes'' {{numéro|1253}} du {{date-|19 septembre 2007}}, {{p.|3}} et ''Le Figaro'' du {{date-|20 septembre 2007}}.</ref>. Si le recours à l'emprunt a doublé la [[dette]] par habitant pour financer 1 milliard d'euros de dépenses (450 millions les années précédentes), Paris est restée l'une des villes les moins endettées de France, grâce notamment à la richesse de son tissu économique et à son important potentiel fiscal. En dépit d'un niveau de dépenses d'équipement élevé, en partie financé par l'emprunt, et de marges de manœuvre modestes sur les dépenses de gestion, la non-augmentation des impôts locaux durant le premier mandat et une augmentation limitée au début du second ont pu se réaliser grâce aux rentrées exceptionnelles engrangées par le [[Bulle immobilière|boom de l'immobilier]]. En [[2006]], les [[Mutation (droit)|droits de mutation]] atteignaient 870 millions d'euros (deux fois plus qu'au début de la mandature), soit 15 % des recettes de fonctionnement<ref>Article de Laurence Chavanne dans ''Le Figaro'' du {{date-|20 septembre 2007}}.</ref>. En octobre 2006 puis au cours de la campagne municipale de mars 2008, Bertrand Delanoë annonce clairement la possibilité d'augmenter de manière « mesurée », pendant deux années de suite en début de mandature (2009 et 2010), les [[impôt local|impôts locaux]] dans l'hypothèse d'un second mandat afin de financer l'augmentation des dépenses sociales (plus de 70 % depuis 2001) et les dépenses d'investissement<ref>{{Article|titre=Impôts : Delanoë étudie une hausse|périodique=20minutes.fr|date=2006-10-17|lire en ligne=https://www.20minutes.fr/paris/115067-20061017-impots-delanoe-etudie-hausse|consulté le=2017-01-24}}</ref>. En novembre [[2008]], conformément à ses promesses de campagne, il annonce pour l'année [[2009]] une augmentation de 9 % des impôts locaux, à laquelle il ajoute une nouvelle [[taxe foncière]] départementale portant cette augmentation fiscale à 12 % pour les propriétaires fonciers à Paris ({{refsou|soit 50 % des particuliers parisiens}}). En septembre 2010, la Chambre régionale des comptes d'Île-de-France relève des hausses des impôts locaux plus fortes que prévu : alors que Bertrand Delanoë s'était engagé à les augmenter de 10 % au maximum, les augmentations sont souvent de l'ordre de 30 %<ref>« Le spleen de Bertrand Delanoë », ''Le Point'', {{numéro}}1995, {{date-|9 décembre 2010}}, {{p.}}43.</ref>. Quelques semaines après son élection, [[Anne Hidalgo]] annonce qu'il manquera 400 millions d'euros en 2015 pour boucler le budget de la ville, un déficit, selon le mensuel ''[[Capital (magazine)|Capital]]'', « comme jamais Paris n'en avait enregistré dans son histoire »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Mairie de Paris : qui va payer les 400 millions d'euros manquants ?|url=http://www.capital.fr/a-la-une/actualites/mairie-de-paris-qui-va-payer-les-400-millions-d-euros-manquants-942217|site=Capital.fr|consulté le=2017-01-24|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>, dû notamment à la baisse des dotations de l'État (200 millions d'euros) et aux 500 millions d'euros qui devraient être prélevés au titre de la [[péréquation]]<ref>{{Lien web|titre=La ville de Paris se félicite de sa « bonne santé financière »|url=https://www.lesechos.fr/16/06/2014/lesechos.fr/0203568692316_la-ville-de-paris-se-felicite-de-sa---bonne-sante-financiere--.htm|site=lesechos.fr|date=2014-06-16|consulté le=2017-01-24}}.</ref>. * '''Comptes rendus de mandat :''' Ces réunions, tenues chaque année dans tous les [[arrondissements de Paris]], permettent au maire de présenter les actions de la municipalité, mais aussi aux habitants de le questionner sur des problèmes locaux et sur les différents aspects de la politique municipale<ref>[http://videos.leparisien.fr/video/avec-de-l-humour-on-peut-parler-a-bertrand-delanoe-de-ses-ambitions-20-08-2012-xsxtps Avec de l'humour, on peut parler à Bertrand Delanoë de ses ambitions] sur le site leparisien.fr</ref>. Certains de ces comptes rendus sont parfois chahutés<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=https://www.dailymotion.com/HLMPOURTOUS |titre=Delanoé : les mal-logés au Compte rendu de Mandat (Paris 02ème arrondissement) - Vidéo Dailymotion |url=https://www.dailymotion.com/video/xm7sz0 |site=Dailymotion |date=2011-11-08 |consulté le=2023-08-17}}.</ref>. === Polémiques === En 2003, [[Mumia Abu-Jamal|Abu-Jamal]], condamné à mort pour le meurtre d'un policier à [[Philadelphie]], est fait [[Liste des citoyens d'honneur de la Ville de Paris|citoyen d'honneur de la Ville de Paris]] par Bertrand Delanoë<ref>{{lien web |titre=Mumia Abu Jamal citoyen d'honneur de Paris |url=https://www.nouvelobs.com/societe/20031004.OBS7532/mumia-abu-jamal-citoyen-d-honneur-de-paris.html |site=Nouvelobs.com|date=04-10-2003 |consulté le=04-07-2020}}.</ref>. En outre, en 2006, la ville de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] a donné son nom à une rue<ref>{{Article |titre=Célébration du 10ème anniversaire de la rue Mumia Abu-Jamal à Saint-Denis |périodique=[[L'Humanité]] |date=29-04-2016 |lire en ligne=https://www.humanite.fr/celebration-du-10eme-anniversaire-de-la-rue-mumia-abu-jamal-saint-denis-605997 |consulté le=04-07-2020}}.</ref>. Pour ces motifs, en {{date-||novembre|2006}}, la ville de Philadelphie dépose une plainte au pénal contre Paris et Saint-Denis pour apologie de crime{{refsou}}<ref>Me Martin Bozmarov et Me Gilbert Collard représentent Philadelphie dans l'affaire.</ref>. Cette plainte fait suite à une première protestation de parlementaires du [[Congrès des États-Unis]]. Le porte-parole du maire de Paris répond que {{citation|cet acte a symbolisé le refus de la peine capitale}}<ref>{{Article|titre=Polémique transatlantique |périodique=[[20 Minutes (France)|20 minutes]] |date=13-11-2006 |lire en ligne=https://www.20minutes.fr/paris/120332-20061113-polemique-transatlantique |consulté le=03-09-2020}}.</ref>. [[François Devoucoux du Buysson]], fondateur du site [[internet]] [[satire|satirique]] ''Le Perroquet Libéré''<ref>[http://www.leperroquetlibere.com/Delanoe-est-plus-fragile-qu-il-n-y-parait_a347.html Delanoë est plus fragile qu'il n'y paraît, ''Le Figaro'', {{date-|29 août 2007}}]</ref>, reproche à Bertrand Delanoë d'avoir privilégié les « paillettes » plus que les réformes de fond, faisant référence à la manifestation festive [[Paris Plages]]. Cette critique est amplement reprise, depuis la fermeture du ''Perroquet'', par Serge Federbusch, conseiller du {{10e|arrondissement}}<ref>[http://www.mairie10.paris.fr/mairie10/jsp/site/Portal.jsp?document_id=14339&portlet_id=627&comment=1&current_page_id=72 fiche d'élu] sur le site mairie10.paris.fr</ref> et fondateur du site d'opposition ''Delanopolis''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=DELANOPOLIS |url=https://www.delanopolis.fr/ |site=delanopolis.fr|consulté le=2023-08-17}}.</ref>. Une critique récurrente adressée à la majorité municipale est d'avoir détérioré les conditions de circulation en voiture dans la ville (notamment dues, d'après ces critiques, à l'élargissement des couloirs de bus), tout en n'ayant pas fait baisser le taux de [[pollution]] de manière significative<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Paris, ville polluée et polluante |url=https://www.caradisiac.com/paris-ville-polluee-et-polluante-174781.htm |site=Caradisiac.com |consulté le=2019-07-19 }}.</ref>. Ses détracteurs, qu'ils soient issus de sa propre majorité comme [[Europe Écologie Les Verts]] ou de son opposition comme l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] ou l'[[Union des démocrates et indépendants]], en parlant de « ville des aisés et des aidés », accusent également Bertrand Delanoë de ne pas avoir enrayé la [[fracture sociale]] à Paris, voire de l'avoir accentuée<ref>[http://conseildeparis.lesverts.fr/article.php3?id_article=824 Paris deviendra la Ville des plus aisés et des plus aidés]</ref>{{,}}<ref>[http://www.marielledesarnezpourparis.fr/s-entraider-a-paris/exclusions/ Paris est bien une ville pour les très aisés ou les très aidés, mais bien séparés selon Marielle de Sarnez]</ref>. Si les derniers recensements [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] ont montré que, pour la première fois depuis 40 ans, la population de Paris a légèrement augmenté (+ {{nombre|20000|habitants}} depuis 2000), certains dénoncent le fait que le fossé entre classes sociales s'est, lui, accentué<ref>[http://conseildeparis.lesverts.fr/article.php3?id_article=824 Paris deviendra la ville des plus aisés et des plus aidés]</ref>{{,}}<ref>[http://www.federation-locataires-westbrook.org/presse/presse2005/2005-06-23LaCroixClassesMoyennes.pdf Document de La Croix sur les classes moyennes]</ref>. Ils reprochent ainsi au maire de ne pas avoir réussi à lutter contre la hausse des prix de l'immobilier à Paris. Comme le montrent les études de la Chambre des Notaires, cette hausse n'est pas exclusive à Paris<ref>[http://www.paris.notaires.fr/prix/affiche_prix.php?ref=75 La hausse des prix de l'immobilier à Paris], ''paris.notaires.fr'', 2011</ref>, même si elle est comme chaque année supérieure à celle de l'ensemble du pays<ref>En [[2006]], la hausse du prix/m2 de l'immobilier fut de 11 % à Paris contre 6 % pour toute la France, selon la chambre des notaires citée dans le Figaro-Magazine du {{date-|13 octobre 2007}}</ref>, s'élevant au second trimestre 2007 sur toute la région à 2,4 % (2,7 % à Paris) dans une conjoncture de ralentissement de la hausse immobilière<ref>[http://www.paris.notaires.fr/prix/affiche_prix.php?ref=75 Le marché immobilier en Île-de-France au {{2e|trimestre}} 2007]</ref>. Ils pointent encore le manque de logements accessibles aux ménages de la classe moyenne, qui sont de plus en plus souvent contraints de quitter Paris pour la petite voire la grande couronne. [[Jean-François Lamour]] déplore en 2010 que Bertrand Delanoë reste moins de deux heures dans l'hémicycle du [[Conseil de Paris]] alors qu'il dure deux jours, et que [[Nicolas Revel]], directeur de cabinet de mars 2008 à mai 2012, « pilote tout »<ref name="Le Point">{{Article|langue=fr|titre=Le spleen de Bertrand Delanoë|périodique=Le Point|date=2010-12-09|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/politique/le-spleen-de-bertrand-delanoe-09-12-2010-1276086_20.php|consulté le=2017-01-24|pages=44}}</ref>. À la suite d'une succession d'échecs et polémiques (congrès de Reims, accord dans l'[[affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris]], interdiction de l'exposition de [[Larry Clark]] aux mineurs, réaménagement du Forum des Halles), le maire de Paris est alors dépeint par ''[[Le Point]]'' comme « démotivé », fonctionnant « pour l'essentiel par notes » et s'appuyant « surtout sur deux ou trois collaborateurs »<ref name="Le Point" />. Dans un livre intitulé ''Comptes et légendes de Paris, Bilan de la gestion Delanoë'' (2011), le journaliste Dominique Foing critique, sur la base des rapports de l'Inspection générale de la ville de Paris et de la [[Chambre régionale des comptes]] d'Île-de-France, la gestion des années 2001-2011 de la ville de Paris, notamment la hausse des dépenses municipales et l'absentéisme des fonctionnaires municipaux<ref>{{Lien web|langue=fr|titre="Le bilan de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris ne résiste pas aux chiffres"|url=http://www.capital.fr/a-la-une/interviews/le-bilan-de-bertrand-delanoe-a-la-mairie-de-paris-ne-resiste-pas-aux-chiffres-683488|site=Capital.fr|consulté le=2017-01-24|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>. Les détracteurs de Bertrand Delanoë, notamment [[Nathalie Kosciusko-Morizet]], lui reprochent régulièrement une politique [[Clientélisme|clientéliste]] aggravée par rapport à ses prédécesseurs, reconnaissant implicitement qu'une telle pratique était préalablement le fait des élus de la droite parisienne<ref>D'après ''[[Valeurs actuelles]]'', le montant des subventions versées aux associations serait passé entre 2000 et 2011 de 133 à 203 millions d'euros (+ 52 %), le record étant de 290,5 millions d'euros pour l'année 2007 [https://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/soci%C3%A9t%C3%A9/delano%C3%AB-s%C3%A8me-tous-vents20120214.html Subventions : Delanoë sème à tous les vents], Amaury Brelet, ''Valeurs actuelles'', 16 février 2012</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |titre=NKM dénonce « le laisser-aller, le clientélisme et la gabegie » de la Mairie de Paris |périodique=Le Monde |date=2014-01-16 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/paris/article/2014/01/16/nkm-denonce-le-laisser-aller-le-clientelisme-et-la-gabegie-de-la-mairie-de-paris_4349075_1779311.html |consulté le=2019-07-19 }}</ref>. == Détail des mandats et fonctions == === Au Parlement === * Député de la [[Vingt-sixième circonscription de Paris de 1958 à 1986|{{26e|circonscription}} de Paris]] (de [[1981]] à [[1986]]). * Sénateur de [[Paris]] (de [[1995]] à [[2001]]). === Au niveau local === * Conseiller de Paris (de [[1977]] à [[2014]]). * Vice-président du groupe socialiste au [[Conseil de Paris]] (de [[1979]] à [[1983]]). * Président du groupe socialiste au Conseil de Paris (de [[1993]] à [[2001]]). * Maire de Paris (de [[2001]] à [[2014]]). === Au sein du PS === * Secrétaire adjoint de la fédération socialiste de l'[[Aveyron (département)|Aveyron]] (de [[1973]] à [[1979]]). * Membre du comité directeur du [[Parti socialiste (France)|PS]] (de [[1979]] à [[1983]]). * Délégué général à la coordination auprès de [[Lionel Jospin]], alors secrétaire général du [[Parti socialiste (France)|PS]] (de [[1979]] à [[1984]]). * Secrétaire national adjoint chargé de la presse, porte-parole du Parti socialiste (de [[1981]] à [[1983]]). * Secrétaire national du [[Parti socialiste (France)|PS]], chargé des fédérations, de l'organisation et du contentieux (de [[1983]] à [[1985]]). * Membre du bureau exécutif du [[Parti socialiste (France)|PS]] (de [[1983]] à [[1987]]). * Membre du conseil national du [[Parti socialiste (France)|PS]] (depuis {{date|octobre 1993}}). * Membre du bureau national du [[Parti socialiste (France)|PS]] (de [[1997]] à [[2008]] et de [[2009]] à [[2012]]). === Autres fonctions === * Président de l'[[Association internationale des maires francophones]] (depuis [[2001]]). * Président de l'organisation mondiale des villes « [[Cités et Gouvernements locaux unis]] » (depuis le {{date|31 octobre 2007}}). == Distinctions == * [[Doctorat honoris causa|Docteur ''honoris causa'']] de l'[[université du Québec]] à [[Montréal]] ([[Canada]]) en {{date|avril 2006}}. * Citoyen d'honneur de [[Ouagadougou]], la capitale du [[Burkina Faso]] {{cita|au regard de [sa] contribution au développement de la ville}} dans le cadre des relations de coopération et de partenariat (délibération du conseil municipal du {{date|14 décembre 2012}})<ref>{{Lien web|titre = Ville de Ouagadougou: Bertrand Delanoë, élevé au rang de citoyen d'honneur|url = http://www.burkina24.com/2012/12/14/ville-de-ouagadougou-bertrand-delanoe-eleve-au-rang-de-citoyen-dhonneur/|consulté le = 2015-12-13|date = 14-12-2012}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé|url = http://www.sidwaya.bf/quotidien/spip.php?article9408}}</ref>. * Prix « Doha capitale culturelle arabe » de {{unité|10000|euros}} décerné par l'ambassade du Qatar en France<ref>{{lien web|url=http://www.mondafrique.com/best-of-2015-1-ces-politiques-francais-achetes-par-le-qatar-pour-10000-euros/|titre=Ces politiques français achetés par le Qatar pour 10000 euros|auteur= Jacques-Marie Bourget|site= Mondafrique|date= 6 août 2015|brisé le = 2023-10-27}}.</ref>. == Décorations == * [[Fichier:TN_Order_Merit_Rib.png|bordure|50x50px]] Commandeur de l'[[Liste des ordres, décorations et médailles de la Tunisie#Ordres républicains|ordre national du Mérite]] (Tunisie, 2016)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'Ordre tunisien du Mérite culturel en brillant éclat à Paris |url=https://www.leaders.com.tn/article/19633-l-ordre-tunisien-du-merite-culturel-en-brillant-eclat-a-paris |site=leaders.com.tn |date=25 avril 2016}}.</ref> . * {{Déco Officier de l'Ordre national du Québec}} le {{date-|3 juillet 2012}}<ref>{{Lien web |titre=Bertrand Delanoë rencontre les étudiants |url=http://journalmetro.com/dossiers/conflit-etudiant/117722/bertrand-delanoe-rencontre-les-etudiants/ |site=Métro |date=3-7-2012 |consulté le=2015-12-13}}.</ref>. == Ouvrages == * ''Pour l'honneur de Paris'', éd. Calmann-Lévy, 1999. * {{Ouvrage|titre=La vie, passionnément|éditeur=Robert Laffont|année=2004|mois=septembre|jour=9|pages=262|format livre=Broché|isbn=978-2-221-10010-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=Bertrand Delanoë et [[Laurent Joffrin]]|titre=De l'audace|sous-titre=entretiens avec Laurent Joffrin|éditeur=Robert Laffont|lieu=Paris|année=2008|mois=mai|jour=22|pages totales=289|format livre=Broché|isbn=978-2-221-11060-7}}. == Notes et références == {{Références nombreuses|colonnes=2}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Bertrand Delanoë}} === Bibliographie === * [[Clémentine Autain]] (& Mikaël Garnier-Lavalley), ''Salauds de Jeunes'', éd. Robert Laffont, avril [[2006]] {{isbn|978-2-2211-0706-5}}. * [[Frédéric Charpier]], ''Bertrand Delanoë: une irrésistible ambition : document'', [[Presses de la Cité]], 2008 {{isbn|978-2-2580-7589-4}} * [[Sophie Coignard]], ''Le Marchand de sable'', éd. Albin Michel, [[2006]] {{isbn|978-2-2860-2037-8}}. * [[François Devoucoux du Buysson]], ''Pariscide : Les gâchis de l'ère Delanoë'', éd. La Table Ronde [[2005]] {{isbn|978-2-7103-2765-3}}. * Dominique Foing, ''Comptes et légendes de Paris. Bilan de la gestion Delanoë'', Denoël, 2011, {{isbn|978-2-2071-1169-7}}. * [[Anne Hidalgo]] et Jean-Bernard Senon, ''Une femme dans l'arène'', éd. du Rocher, juin [[2006]] {{isbn|978-2-2680-5961-7}}. * Essobal Lenoir, ''Le Mariage de Bertrand'', Éditions À POIL, 2010 {{isbn|978-2-9536297-0-5}} : Nouvelle satirique de politique fiction pratiquant le [[name dropping]], dans laquelle est imaginé un mariage de Bertrand Delanoë avec une vedette du show-biz, sur le modèle du mariage Sarkozy-Bruni. * Philippe Martinat, ''Bertrand Delanoë : Qui c'est ce garçon ?'', éd. Belfond, [[2004]] {{isbn|978-2-7144-3996-3}}. * Laurent Pfaadt, ''Bertrand Delanoë, d'ombre et de lumière'', City Éditions, 2009 {{isbn|978-2-3528-8219-0}}. * Pascale Sauvage et Florent Leclercq, ''Paris à tout prix. Histoires secrètes d'une élection'', [[Éditions du Seuil|Seuil]], coll. « L'épreuve des faits », [[2001]] {{isbn|978-2-0204-0944-5}}. * Pascale Sauvage, ''Delanoë en son royaume. L'héritage Chirac'', [[Hachette Livre|Hachette]], coll. « La Vie quotidienne », [[2002]] {{isbn|978-2-0123-5609-2}}. * Laurent Villate, ''Socialistes à Paris : 1905-2005'', Créaphis, 2005 {{isbn|978-2-9136-1077-4}}. === Articles connexes === * [[Élections municipales de 2008 à Paris]] * [[Liste des maires de Paris]] * [[Liste des députés de Paris]] * [[Liste des sénateurs de Paris]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Maires de Paris}} {{Portail|politique française|Paris|Cinquième République|LGBT|socialisme}} {{DEFAULTSORT:Delanoe, Bertrand}} [[Catégorie:Sénateur de la Cinquième République française]] [[Catégorie:Sénateur de Paris]] [[Catégorie:Député de Paris]] [[Catégorie:Député de la VIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Maire membre du Parti socialiste (France)]] [[Catégorie:Maire de Paris]] [[Catégorie:Conseiller de Paris]] [[Catégorie:Député membre du Parti socialiste (France)]] [[Catégorie:Sénateur membre du Parti socialiste (France)]] [[Catégorie:Personnalité ayant fait son coming out]] [[Catégorie:Personnalité pied-noire]] [[Catégorie:Officier de l'Ordre national du Québec]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du Mérite (Tunisie)]] [[Catégorie:Étudiant de l'université Toulouse-I-Capitole]] [[Catégorie:Naissance en mai 1950]] [[Catégorie:Naissance à Tunis]] [[Catégorie:Victime d'une tentative de meurtre]] [[Catégorie:Personnalité politique LGBT]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Buzz%20Aldrin
Buzz Aldrin
{{En-tête label|BA|année=2020}} {{Voir homonymes|Aldrin}} {{Confusion|Edwin Eugene Aldrin Sr.}} {{Infobox Spationaute | nom = Buzz Aldrin | image = Buzz Aldrin.jpg | légende = Portrait de Buzz Aldrin le {{date|1|juillet|1969}}. | nationalité = {{Drapeau2|États-Unis|domaine=nationalité}} | date de naissance = {{Date de naissance|20|janvier|1930|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Glen Ridge (New Jersey)|Glen Ridge]], [[New Jersey]] | date de décès = | lieu de décès = | occupation = [[Militaire]] de l'[[United States Air Force|US Air Force]] <br /> [[Astronaute]] de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] | occupation actuelle = | grade = [[Colonel (États-Unis)|Colonel]] (USAF) | temps = {{Unité|12|j}} {{Heure|1|53|durée=oui}} | sélection = [[Groupe d'astronautes 3]] (octobre 1963) | mission = [[Gemini 12]] <br /> [[Apollo 11]] | mission prévue = | insigne = [[Fichier:Gemini 12 insignia.png|50px]] [[Fichier:Apollo 11 insignia.png|50px]] |tempsEVA=7 h 52 min|nbreEVA=4}} '''Buzz Aldrin''', né '''Edwin Eugene Aldrin Jr.''' le {{date de naissance-|20|janvier|1930}} à [[Glen Ridge (New Jersey)|Glen Ridge]] dans le [[New Jersey]] aux [[États-Unis]], est un [[militaire]], [[pilote d'essai]], [[astronaute]] et [[ingénieur]] [[États-Unis|américain]]. Il effectue trois [[Sortie extravéhiculaire|sorties dans l'espace]] en tant que pilote de la mission [[Gemini 12]] de 1966 et, en tant que pilote du [[module lunaire Apollo]] de la mission [[Apollo 11]] de 1969, il est, avec le commandant de la mission [[Neil Armstrong]], l'un des deux premiers humains à marcher sur la [[Lune]]. Aldrin est issu de la promotion 1951 de l'[[Académie militaire de West Point]] avec un diplôme en [[génie mécanique]]. Il est affecté à l'[[United States Air Force|armée de l'air américaine]] et devient pilote de chasseur à réaction pendant la [[guerre de Corée]]. Il effectue au total {{nobr|66 missions}} de combat et abat deux [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]]. Après avoir obtenu un doctorat en [[astronautique]] du [[Massachusetts Institute of Technology]] (MIT), Aldrin est choisi pour faire partie du [[groupe d'astronautes 3]] recruté par la [[National Aeronautics and Space Administration]] (NASA). Sa thèse de doctorat portant sur les techniques de [[Rendez-vous spatial|rendez-vous orbitaux]] avec équipage, il reçoit le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes. Sa première mission spatiale est la dernière mission du [[programme Gemini]]. Elle a lieu en 1966 à bord de [[Gemini 12]] et il réalise plus de cinq heures en sortie extravéhiculaire. Trois ans plus tard, Aldrin pose le pied sur la Lune le {{Date-|21 juillet 1969}}, quelques minutes après Armstrong, tandis que le pilote du [[Module de commande et de service Apollo|module de commande]] [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]] reste en [[Orbite sélénocentrique|orbite lunaire]]. À son départ de la NASA en 1971, il devient commandant de l'[[école des pilotes d'essai de l'United States Air Force]]. Il prend sa retraite de l'armée de l'air en 1972, après {{nobr|21 ans}} de service, et entame une difficile reconversion à la vie civile. Ses principales autobiographies, ''Return to Earth'' (1973) et ''Magnificent Desolation'' (2009), relatent ses problèmes de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] et d'[[alcoolisme]] au cours des années qui suivent son départ de la NASA. Il continue à plaider en faveur de l'exploration spatiale, en particulier d'une mission habitée sur [[Mars (planète)|Mars]], et développe une trajectoire particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage vers cette planète plus rapide et économe en énergie. Il reçoit de nombreux honneurs, dont la [[médaille présidentielle de la Liberté]] en 1969, et fait partie de plusieurs [[Temple de la renommée|temples de la renommée]]. Il est le dernier membre encore vivant de l'équipage d'[[Apollo 11]] depuis le décès de [[Neil Armstrong]] le {{date-|25 août 2012}} et celui de [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]] le {{date-|28 avril 2021}}. == Biographie == === Enfance et formation === [[Fichier:Astronaut Edwin E. Buzz Aldrin Jr.jpg|vignette|redresse|alt=Portrait officiel en couleur d'Aldrin lors de ses premiers mois à la NASA.|Portrait d'Aldrin en 1964, quelques mois après sa sélection comme astronaute.]] Edwin Eugene Aldrin Jr. naît le {{Date-|20 janvier 1930}} au {{Langue|en|Mountainside Hospital}} de [[Glen Ridge (New Jersey)|Glen Ridge]] dans le [[New Jersey]]{{sfn|Hansen|2005|p=348}}{{,}}<ref name="Record20090721">{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/29575752/the_montclair_times/ |titre=The Place Where There's Buzz |périodique=The Montclair Times |lieu=Montclair |page=A5|date=22 septembre 2016|auteur=Ricardo Kaulessar }}.</ref>. Ses parents, [[Edwin Eugene Aldrin Sr.]] et Marion Aldrin (née Moon), vivent dans la ville voisine de [[Montclair (New Jersey)|Montclair]]{{sfn|Hansen|2005|pp=348–349}}{{,}}<ref name="buzzaldrinbio">{{Lien web | langue = en | url= http://buzzaldrin.com/the-man/biography/ | titre = Biography | site = buzzaldrin.com | consulté le = 24 octobre 2019}}.</ref>. Ils sont d'origine [[Écosse|écossaise]] et [[Suède|suédoise]]. Son père est aviateur de l'armée pendant la [[Première Guerre mondiale]] et commandant adjoint de l'école de pilotes d'essai de l'armée à [[McCook Field]] dans l'[[Ohio (Illinois)|Ohio]] de 1919 à 1922. Quittant l'armée en 1928, il devient cadre à la [[Standard Oil]]<ref name="Grier">{{Article | langue = en |auteur=Peter Grier |url=http://www.airforcemag.com/MagazineArchive/Documents/2016/September%202016/0916buzz.pdf |format=Pdf |périodique=Air Force Magazine |date=septembre 2016 |pages=87–92 |titre=Buzz |consulté le=3 novembre 2018 |volume=99 |numéro=09 |issn=0730-6784 }}.</ref>. Sa mère est la fille d'un [[aumônier militaire]]<ref name="buzzaldrinbio" />. Buzz Aldrin a deux sœurs : Madeleine, qui a quatre ans de plus, et Fay Ann, qui a un an et demi de plus{{sfn|Hansen|2005|p=349}}. Son surnom, qui est devenu son prénom légal en 1988<ref name="space">{{Lien web | langue = en |url=https://www.space.com/16280-buzz-aldrin.html |titre=Buzz Aldrin & Apollo 11 |auteur=Nola Taylor Redd [date=23 juin 2012 |éditeur =Space.com |consulté le=14 avril 2018}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Nelson|2009|p=50}}{{,}}<ref name="buzzaldrinfaq">{{Lien web | langue = en | url= http://buzzaldrin.com/the-man/faq/ | titre = FAQ | site = buzzaldrin.com | consulté le = 24 octobre 2019 }}.</ref>, provient de la déformation du mot ''{{Langue|en|brother}}'' (« frère » en [[anglais]]) par sa sœur Fay qui le prononce ''{{Langue|en|buzzer}}'', et qui a ensuite été abrégé en « Buzz »{{sfn|Hansen|2005|p=349}}{{,}}{{sfn|Chaikin|2007|p=585}}. Il est donc connu de tous par ce surnom. Pratiquant le [[scoutisme]], Aldrin atteint le rang « {{Langue|en|''tenderfoot''}} » (« pied-tendre »). Lorsqu'en 1942 les États-Unis décident de s'engager dans la [[Seconde Guerre mondiale]], son père, rappelé, est affecté loin de sa famille et ne fait plus que de courts séjours au domicile. Sa mère, dont le nom de jeune fille signifie « [[Lune]] » en anglais, devient dépressive et a des problèmes d'alcoolisme. Malgré cela, Aldrin réussit bien à l'école, en maintenant « A » de moyenne<ref name=courierpost>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/23092915/courierpost/ |titre=Buzz Aldrin... Scholar |périodique =Courier-Post |lieu =Camden |date=1 août 1969 |page=46 }}.</ref>. Il joue au [[football américain]] dans l'équipe de la ''Montclair High School''. En 1946, il est le [[Centre (football américain)|centre]] titulaire de cette équipe, invaincue et championne de l'État de cette année<ref>{{Article |langue = en |url=http://www.montclairlocal.news/wp/index.php/2018/07/01/montclair-history-dozens-of-greats-who-have-played-sports-in-montclair/ |titre=Montclair 150: Dozens of Greats Who Have Played Sports in Montclair |date=1 juillet 2018 |périodique=Montclair Local News |consulté le=August 23, 2018 |auteur=Andrew Garda }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27421422/the_tampa_tribune/ |titre=At 57, Rookie Tries Hand |périodique=The Tampa Tribune |lieu=Tampa |auteur=Steve Snyder |page=52 |date=17 septembre 1969 }}.</ref>. Son père voulant qu'il aille à l'[[Académie navale d'Annapolis]] dans le [[Maryland]], l'inscrit à la ''Severn School'', une école préparatoire située à proximité d'[[Annapolis]]. Il obtient même un rendez-vous avec [[Albert W. Hawkes]], l'un des sénateurs du New Jersey. Aldrin fréquente la ''Severn School'' en 1946<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.severnschool.com/page/severn-news?pk=676011 |site=severnschool.com |titre=Buzz Aldrin to Speak at Severn School |consulté le =5 novembre 2018}}.</ref>, mais il a d'autres souhaits pour sa future carrière car il a le [[mal de mer]] et considère peu les navires face aux avions. Il demande à son père de solliciter Hawkes pour modifier sa candidature pour l'[[Académie militaire de West Point]], dans l'[[État de New York]]{{sfn|Hansen|2005|p=351}}. Aldrin entre à West Point en 1947<ref name="space" />. Il réussit bien sur le plan académique, terminant premier de sa classe de première année<ref name=courierpost />. Il est membre de l'équipe d'[[athlétisme]] de l'académie<ref name="Grier" />. En 1950, il voyage avec un groupe d'élèves de West Point au [[Japon]] et aux [[Philippines]] pour étudier les politiques du gouvernement militaire de [[Douglas MacArthur]]<ref name="Grier" />. Au cours de son voyage, la [[guerre de Corée]] éclate{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=36}}. Le {{Date-|5 juin 1951}}, il obtient une licence en [[génie mécanique]] et finit troisième de la promotion de 1951<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=George W. | nom1=Cullum | lien auteur1=George Washington Cullum | titre=Biographical Register of the Officers and Graduates of the US Military Academy at West Point New York Since Its Establishment in 1802 | sous-titre=Supplement Volume X 1950–1960 | éditeur=West Point Alumni Foundation | lieu=West Point | année=1960 | passage=588 }}.</ref>. === Carrière militaire === [[Fichier:Buzz Aldrin in the cockpit of an F-86 Sabre.png|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur d'Aldrin dans le cockpit d'un chasseur à réaction, souriant et saluant le photographe.|Aldrin dans le cockpit d'un [[North American F-86 Sabre|F-86 Sabre]] de la [[51st Fighter Wing]] après avoir abattu un chasseur [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]] en 1953 pendant la [[guerre de Corée]].]] Comme il est l'un des premiers de sa promotion, Aldrin a le choix de son affectation. Il choisit l'[[United States Air Force]] (USAF), qui est devenue une [[Arme (corps militaire)|arme]] distincte de l'[[United States Army|armée américaine]] depuis 1947, mais ne dispose pas encore de son académie<ref name="Grier" />{{,}}{{note|groupe=note|Un accord conclu en 1949 autorisait jusqu'à 25 % des diplômés de West Point et d'Annapolis à se porter volontaires pour l'armée de l'air. Entre 1950, lorsque l'accord entre en vigueur, et en 1959, lorsque la première promotion a été diplômée de la [[United States Air Force Academy]], environ {{unité|3200|cadets}} de West Point et aspirants d'Annapolis choisissent de le faire.}}. Il reçoit le grade de [[sous-lieutenant]]<ref>{{Lien web|langue=EN|titre=Famed astronaut traces steps back to Air Force|jour=19|mois=novembre|année=2007|url=https://www.nellis.af.mil/News/Features/Article/286368/famed-astronaut-traces-steps-back-to-air-force/|site=www.nellis.af.mil|consulté le=24 janvier 2020}}.</ref> et suit une formation de base en vol sur [[North American T-6 Texan|T-6 Texan]] à la base aérienne de Bartow (futur [[aéroport municipal de Bartow]]) en [[Floride]]. Parmi ses camarades de classe figure [[Sam Johnson (homme politique)|Sam Johnson]], qui devient plus tard un [[prisonnier de guerre]] notable au [[Viêt Nam]] et avec lequel il se lie d'amitié. Lors de sa formation, Aldrin évite de peu un accident mortel lorsqu'il subit un [[voile gris]] dans une tentative de double [[Immelmann (voltige)|immelmann]] sur [[North American T-28 Trojan|T-28 Trojan]]<ref name="Grier" />. Il récupère à temps à une soixantaine de mètres du sol<ref name="Grier" />. Lorsqu'il décide quel type d'appareil il souhaite piloter, son père lui conseille de choisir des [[Bombardier (avion)|bombardiers]], car le commandement d'un équipage de bombardiers est une occasion d'apprendre et de perfectionner ses compétences en commandement, ce qui offre généralement de meilleures perspectives professionnelles. Aldrin choisit plutôt de piloter des chasseurs. Il emménage à la [[Nellis Air Force Base|base aérienne Nellis]] de [[Las Vegas]], où il apprend à piloter le [[Lockheed P-80 Shooting Star|P-80 Shooting Star]] et le [[North American F-86 Sabre|F-86 Sabre]]<ref name="Grier" />. Comme la plupart des [[Pilote (aviation)|pilotes de chasse]] à réaction de l'époque, il préfère ce dernier<ref name="Grier" />. En {{Date-||12|1952}}, Aldrin est affecté au {{Langue|en|''16th Fighter-Interceptor Squadron''}} (futur {{Lien|langue=en|fr=16th Weapons Squadron}}), qui fait alors partie de la [[51st Fighter Wing]]. À l'époque, son escadron est affecté à la [[base aérienne de Suwon]], à environ {{Unité|32|kilomètres}} au sud de [[Séoul]], et participe à des opérations de combat dans le cadre de la [[guerre de Corée]]{{sfn|Cullum|1960|p=588}}{{,}}{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=90–91}}. Au cours d'un vol d'acclimatation, son système principal de carburant gèle, ce qui épuise à terme tout son carburant. Il contre manuellement cet effet mais cela nécessite de maintenir un bouton enfoncé, rendant par ricochet impossible l'utilisation de sa radio. Il peine à revenir à la base tout en subissant un silence radio imposé. Lors de la guerre, il effectue finalement {{Unité|66|missions}} de combat sur F-86 Sabre et abat deux avions [[Mikoyan-Gourevitch MiG-15|MiG-15]]<ref name="Grier" />{{,}}{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=90–91}}. [[Fichier:EJECTION OF A MIG PILOT - This unusual sequence of photos, taken by gun camera film of a U.S. Air Force F-86 "Sabre"... - NARA - 542261.jpg|vignette|alt=Séries de photographie en noir et blanc montrant l'éjection d'un pilote d'un avion.|Les images de la caméra d'Aldrin parues dans le magazine ''[[Life]]''.]] Il abat un premier MiG-15 le {{Date-|14 mai 1953}}. Aldrin vole alors à environ huit kilomètres au sud du fleuve [[Yalu]] quand il aperçoit deux chasseurs MiG-15 en dessous de lui. Il ouvre le feu sur l'un d'eux, dont le pilote ne l'a peut-être pas vu arriver<ref name="Grier" />{{,}}{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=90–91}}. Les photographies prises par la caméra de son avion lors de cette victoire montrent le pilote en train de s'éjecter de son avion endommagé<ref name="life">{{Article | langue = en |titre=Communist Pilot is Catapulted from Crippled MIG |url=https://books.google.com/books?id=3EcEAAAAMBAJ |consulté le=8 novembre 2012 |date=8 juin 1953 |périodique=[[Life]] |issn=0024-3019 |page=29 |volume=34 |numéro=23}}.</ref>. Ces dernières sont publiées dans le magazine ''[[Life]]'' car il s'agit de la première éjection filmée en combat<ref name="life" />. Il obtient sa seconde victoire aérienne le {{Date-|4 juin 1953}} lorsqu'il accompagne un avion du {{Langue|en|''39th Fighter-Interceptor Squadron''}} (futur {{Lien|langue=en|fr=39th Flying Training Squadron}}) lors d'une attaque contre une base aérienne en [[Corée du Nord]]. Cet avion, récent, est plus rapide que le sien et il a du mal à le suivre. Il repère un MiG approchant à plus haute altitude. Aldrin et son adversaire effectuent une série de [[Ciseaux (figure)|ciseaux]], chacun essayant de passer derrière l'autre. Aldrin est le premier à réussir, mais sa visée d'arme à feu se révèle défaillante. Il doit alors viser et tirer manuellement. Les deux avions se retrouvent finalement trop près du sol pour que le combat aérien se poursuive. Aldrin a le temps de voir la canopée du MiG s'ouvrir et le pilote s'éjecter, bien qu'il n'ait pas su s'il lui restait suffisamment de temps pour ouvrir son parachute<ref name="Grier" />. Pour son service en Corée, Aldrin reçoit deux [[Distinguished Flying Cross (États-Unis)|Distinguished Flying Cross]] et trois [[Air Medal]]<ref name="West Point">{{Lien web | langue= en |url=https://www.westpointaog.org/page.aspx?pid=556 |site=West Point Association of Graduates |titre=2000 Distinguished Graduate Award |consulté le=5 novembre 2018}}.</ref>. Les combats en Corée prenant fin, Aldrin quitte le pays en {{Date-||12|1953}}. Il est affecté en tant qu'instructeur de tir aérien à la [[Nellis Air Force Base|base aérienne de Nellis]]{{sfn|Cullum|1960|p=588}}. En {{Date-||12|1954}}, il devient [[aide de camp]] du [[Brigadier général (États-Unis)|brigadier général]] [[Don Z. Zimmerman]], [[Doyen (université)|doyen]] de la faculté de l'[[United States Air Force Academy|école de l'armée de l'air]] inaugurée en 1955<ref name="nasabio" />{{,}}{{sfn|Hansen|2005|p=354}}. La même année, il obtient son diplôme de la [[Squadron Officer School]] (SOS) de la [[Maxwell Air Force Base|base aérienne Maxwell]] en [[Alabama]]{{sfn|Hansen|2005|p=353}}. De 1956 à 1959, il pilote des [[North American F-100 Super Sabre|F-100 Super Sabre]] équipés d'[[Arme nucléaire|armes nucléaires]] en tant que commandant de vol du [[22nd Fighter Squadron]] ([[36th Wing]]) stationné à la [[Bitburg Air Base|base aérienne de Bitburg]] en [[Allemagne de l'Ouest]]<ref name="nasabio" />{{,}}<ref name="Grier" />{{,}}{{sfn|Cullum|1960|p=588}}. Le futur astronaute [[Edward White]], qui appartient à la promotion suivant celle d'Aldrin à West Point, fait partie de ses collègues d'escadron. Après que White quitte l'Allemagne pour étudier le [[Construction aéronautique|génie aéronautique]] à l'[[université du Michigan]], il écrit à Aldrin pour l'encourager à faire de même<ref name="Grier" />. [[Fichier:Buzz Aldrin in the cockpit of a Lockheed T-33A Shooting Star.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur d'Aldrin dans le cockpit d'un avion à réaction.|Aldrin dans le cockpit d'un [[Lockheed T-33 Silver Star|T-33 Silver Star]] en 1954 en tant qu'instructeur à la [[Bryan Air Force Base|base aérienne Bryan]], au [[Texas]].]] Par l'intermédiaire de l'[[Air Force Institute of Technology]] (AFIT), Aldrin s'inscrit en tant qu'étudiant au [[Massachusetts Institute of Technology]] (MIT) en 1959 dans l'intention de passer une maîtrise{{sfn|Chaikin|2007|p=139}}. Son cours d'[[Mécanique spatiale|astrodynamique]] est dispensé par [[Richard Battin]], qui va diriger plus tard la conception de l'[[Apollo Guidance Computer]]<ref>{{Lien web | langue = en | url = https://www.bostonglobe.com/metro/2014/02/23/richard-battin-developed-and-led-design-guidance-navigation-and-control-systems-for-apollo-flights/vxP9iIEfKuKpR7eCfes4fO/story.html | titre = Richard H. Battin, 88; worked on Apollo missions | consulté le = 30 octobre 2019 | auteur = J. M. Lawrence | site = bostonglobe.com}}.</ref>. [[David Scott]] et [[Edgar Mitchell]], deux autres officiers de l'armée de l'air devenus ultérieurement [[astronaute]]s, suivent ce cours à peu près à la même époque, tandis qu'un autre, [[Charles Duke]], prépare sa maîtrise en 1964 au MIT sous la direction de Laurence R. Young<ref>{{Article | langue = en |url=https://news.mit.edu//2009/techtalk53-27.pdf |format=Pdf |périodique =TechTalk |volume=53 |numéro=27 |p.=6–8 |titre=To the Moon, by way of MIT |auteur=David L. Chandler |date=3 juin 2009 |consulté le=1 février 2019}}.</ref>. Aldrin apprécie le travail scolaire et décide rapidement de poursuivre un [[doctorat]]. En {{Date-||01|1963}}, il obtient un [[doctorat en sciences]] en astronautique<ref name="nasabio">{{Lien web | langue = en |url=https://www.nasa.gov/sites/default/files/atoms/files/aldrin_buzz.pdf |format = Pdf |titre=Biographical Data: Buzz Aldrin |site=NASA |consulté le=25 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="dspace.mit.edu">{{Lien web | langue = en | url = http://dspace.mit.edu/handle/1721.1/12652 | site=MIT |titre=Line-of-sight guidance techniques for manned orbital rendezvous |date=1963 |auteur =Buzz Aldrin }}.</ref>. Sa thèse de doctorat s'intitule ''{{Langue|en|Line-of-Sight Guidance Techniques for Manned Orbital Rendezvous}}'' (« Techniques de rendez-vous orbital à vue entre vaisseaux avec équipage ») et elle mentionne notamment le message : « Dans l'espoir que ce travail puisse contribuer d'une certaine manière à l'exploration de l'espace, il est dédié aux membres d'équipage des programmes spatiaux habités actuels et futurs de ce pays. Si seulement je pouvais les rejoindre dans leurs efforts passionnants<ref name="dspace.mit.edu" /> ! » En effet, Aldrin achève sa thèse dans l'espoir que cela l'aidera à être sélectionné comme astronaute, même s'il sait que la formation de [[pilote d'essai]] est une condition préalable à l'époque pour être retenu pour le programme de formation des astronautes{{sfn|Chaikin|2007|p=139}}. À la fin de son doctorat, retournant à la vie militaire, Aldrin est affecté au ''{{Langue|en|Gemini Target Office}}'' de la division des systèmes spatiaux de la force aérienne à [[Los Angeles]]<ref name="Grier" />, travaillant avec la [[Lockheed|Lockheed Aircraft Corporation]] à l'amélioration des capacités de manœuvre du véhicule cible [[Agena (fusée)|Agena]] qui doit être utilisé par le [[programme Gemini]] de la [[National Aeronautics and Space Administration]] (NASA). Il est ensuite affecté au bureau externe de la division des systèmes spatiaux au {{Langue|en|''Manned Spacecraft Center''}} (futur [[centre spatial Lyndon B. Johnson]]) de la NASA à [[Houston]], où il participe à l'intégration d'expériences du [[Département de la Défense des États-Unis|département de la Défense]] aux vols du programme Gemini{{sfn|Burgess|2013|p=285}}. === Carrière d'astronaute === ==== Sélection ==== {{Article détaillé|Groupe d'astronautes 3}} [[Fichier:Astronaut_Group_Three_-_GPN-2000-001476.jpg|vignette|upright=1.3|alt=Photographie couleur des aspirants astronautes posant en costume près d'un drapeau des États-Unis. Certains tiennent en main des maquettes de vaisseaux spatiaux.|Le [[groupe d'astronautes 3]] avec, de gauche à droite, à l'arrière-plan : [[Michael Collins (astronaute)|Collins]], [[Walter Cunningham|Cunningham]], [[Donn Eisele|Eisele]], [[Theodore Freeman|Freeman]], [[Richard Gordon|Gordon]], [[Russell Schweickart|Schweickart]], [[David Scott|Scott]] et [[Clifton Williams|Williams]], et à l'avant-plan : Aldrin, [[William Anders|Anders]], [[Charles Bassett|Bassett]], [[Alan Bean|Bean]], [[Eugene Cernan|Cernan]] et [[Roger B. Chaffee|Chaffee]].]] La demande initiale d'Aldrin de rejoindre le corps des astronautes remonte à la période de sélection du [[groupe d'astronautes 2]] de la NASA en 1962, mais celle-ci est rejetée au motif qu'il n'est pas pilote d'essai{{sfn|Burgess|2013|p=203}}. Au courant de cette exigence, il a demandé que celle-ci soit levée, sans succès. Le {{Date-|15 mai 1963}}, la NASA annonce une nouvelle série de sélections, cette fois en exigeant que les candidats possèdent soit une expérience de pilote d'essai, soit {{Unité|1000|heures}} de vol à bord d'un avion à réaction{{sfn|Burgess|2013|p=199}}. Aldrin totalise alors plus de {{Unité|2500|heures}} de vol, dont {{formatnum:2200}} dans des jets{{sfn|Burgess|2013|p=285}}. Sa sélection comme l'un des quatorze membres du [[groupe d'astronautes 3]] de la NASA est annoncée le {{Date-|18 octobre 1963}}. Cela fait de lui le premier astronaute avec un doctorat, ce qui, combiné à son expertise en mécanique orbitale, lui vaut le surnom de « Dr. Rendezvous » de la part de ses collègues astronautes{{sfn|Chaikin|2007|p=143}}. Aldrin est cependant conscient que ce n'est pas toujours utilisé comme un compliment<ref name="Grier" />. ==== Programme Gemini et Gemini 12 ==== {{Article détaillé|Programme Gemini|Écrasement du T-38 de la NASA en 1966|Gemini 12}} De même que quelques autres de ses collègues, Aldrin est affecté au [[programme Gemini]], qui se déroule en 1965 et 1966 et dont l'objectif est de maîtriser les techniques nécessaires pour les missions du [[programme Apollo]], notamment celles du [[rendez-vous spatial]] et des [[sortie extravéhiculaire|sorties extravéhiculaires]]. À la fin d'une formation initiale, chaque astronaute se voit attribuer des domaines d'expertises et, dans le cas d'Aldrin, il s'agit de la planification de mission, de l'analyse de trajectoire et des plans de vol pour lesquels ses connaissances en [[mécanique spatiale]] sont utiles{{sfn|Burgess|2013|p=322}}{{,}}{{sfn|Collins|2001|p=100}}. En {{Date-||08|1965}}, Aldrin assure la liaison radio avec l'équipage de [[Gemini 5]]. [[James Lovell]] et lui sont sélectionnés comme membres de l'équipage de réserve de [[Gemini 10]], respectivement comme commandant et pilote. L'équipage de réserve d'une mission étant généralement, selon la rotation prévue, l'équipage principal de la troisième mission suivante, cela n'est pas le cas pour Lovell et Aldrin car la dernière mission prévue dans le [[programme Gemini]] est [[Gemini 12]]{{sfn|Hansen|2005|p=357}}. Les morts d'[[Elliot See]] et de [[Charles Bassett]], membres de l'équipage principal de [[Gemini 9]], survenues le {{Date-|28 février 1966}} [[Écrasement du T-38 de la NASA en 1966|dans un accident d'avion]], avancent Lovell et Aldrin d'une mission en tant que réservistes pour Gemini 9, et donc, comme principaux pour Gemini 12{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=323–325}}{{,}}{{sfn|Chaikin|2007|p=51}}. Ils sont officialisés comme équipage principal le {{Date-|17 juin 1966}}, avec [[Gordon Cooper]] et [[Eugene Cernan]] comme réservistes{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|p=354}}. [[Fichier:S66-63536.jpg|vignette|gauche|alt=Selfie en couleur d'Aldrin en combinaison spatiale, dans l'espace et avec la Terre à l'arrière-plan.|Sortie extravéhiculaire d'Aldrin lors de la mission Gemini 12.]] Initialement, les objectifs de la mission de Gemini 12 sont incertains. En tant que dernière mission programmée, elle vise principalement à mener à bien des tâches qui n'ont pas été exécutées avec succès ou complétées lors des missions précédentes{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=370–371}}. Alors que la NASA réussit à réaliser un [[rendez-vous spatial]] lors du programme Gemini, l'essai de [[stabilisation par gradient de gravité]] de [[Gemini 11]] est un échec. La NASA s'inquiète également des [[Sortie extravéhiculaire|sorties extravéhiculaires]] après le constat qu'il est difficile de se mouvoir dans une [[combinaison spatiale]]. La fatigue prononcée d'[[Eugene Cernan]] ([[Gemini 9]]) et de [[Richard Gordon]] (Gemini 11) lors de l'exécution de tâches extravéhiculaires et la réussite de [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]] ([[Gemini 10]]) par la suite suggère que l'ordre dans lequel elles sont exécutées est un facteur important{{sfn|Reichl|2013|pp=137–138}}{{,}}{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=372–373}}. Aldrin doit donc compléter les objectifs de Gemini en termes de sorties extravéhiculaires. La NASA forme un comité pour lui donner une meilleure chance de réussir. Ce comité prend la décision de laisser de côté l'essai de l'unité de manœuvre des astronautes (AMU) de l'armée de l'air qui avait posé problème à Gordon sur Gemini 11 afin qu'Aldrin puisse se concentrer sur les sorties extravéhiculaires. La NASA réorganise son programme d'entraînement en optant pour un entraînement sous-marin en [[piscine]] au lieu d'un [[vol parabolique]]. En effet, les aéronefs effectuant une trajectoire parabolique procurent aux astronautes une expérience d'[[Impesanteur|apesanteur]] en entraînement, mais il existe un délai entre chaque [[parabole]] qui donne aux astronautes plusieurs minutes de repos. Cela encourage également l'exécution rapide des tâches, alors que dans l'espace, elles doivent être effectuées lentement et délibérément. La formation dans un fluide permet une meilleure simulation. La NASA place également des poignées supplémentaires sur la capsule, qui sont passées de neuf sur Gemini 9 à 44 sur Gemini 12, et permettent des positions de travail plus nombreuses où il est aussi possible d'ancrer ses pieds{{sfn|Reichl|2013|pp=137–138}}{{,}}{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=372–373}}. Les objectifs principaux de Gemini 12 sont de réaliser un [[rendez-vous spatial]] avec un véhicule cible [[Agena (fusée)|Agena]], de piloter l'engin spatial et le véhicule cible ensemble en utilisant une stabilisation par gradient de gravité, d'effectuer des manœuvres conjointes en utilisant le système de propulsion Agena pour changer d'orbite, d'effectuer un exercice de maintien à l'arrêt et trois sorties extravéhiculaires et, enfin, de démontrer la possibilité d'une rentrée automatique. Gemini 12 comporte également quatorze expériences scientifiques, médicales et technologiques<ref name="nssdc">{{Lien web | langue = en |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/nmc/spacecraft/display.action?id=1966-104A |titre=Gemini 12 |site=NASA Space Science Data Coordinated Archive |consulté le=9 août 2017 }}.</ref>. Ce n'est pas une mission réalisant des actions nouvelles : des rendez-vous spatiaux avaient déjà été réalisés avec succès par Gemini 9, et l'exercice de véhicule amarré, par Gemini 11. Même une stabilisation par gradient de gravité avait été tentée par Gemini 11, bien que sans succès{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=372–373}}. [[Fichier:Gemini and Agena D.jpg|vignette|alt=Photographie en couleur d'un véhicule spatiale cylindrique en orbite autour de la Terre.|Le véhicule cible [[Agena (fusée)|Agena]] vu depuis le vaisseau Gemini 12 le {{Date-|11 novembre 1966}}. Les deux engins sont à une quinzaine de mètres l'un de l'autre.]] Gemini 12 est lancée à partir du [[complexe de lancement 19]] de [[Base de lancement de Cap Canaveral|cap Canaveral]] le {{Date-|11 novembre 1966}}. Le véhicule cible Agena l'avait été environ une heure et demie auparavant<ref name="nssdc" />. Le premier objectif majeur de la mission est de rencontrer ce véhicule cible. À mesure que la cible et le vaisseau Gemini se rapprochent, le contact [[radar]] entre les deux engins se détériore jusqu'à devenir inutilisable, forçant l'équipage à se rendre manuellement au rendez-vous. Aldrin utilise un [[sextant]] et des cartes qu'il a contribué à créer pour donner à Lovell les informations appropriées afin que le vaisseau spatial soit en mesure de s'amarrer avec le véhicule cible{{sfn|Chaikin|2007|p=140}}. Gemini 12 réalise alors le quatrième amarrage avec un véhicule cible Agena{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=375–376}}. La tâche suivante consiste à pratiquer le désarrimage et de renouveler la procédure d'amarrage. Lors de cette dernière, l'un des trois verrous se bloque et Lovell doit utiliser les propulseurs du Gemini pour libérer le vaisseau spatial. Aldrin s'amarre ensuite avec succès quelques minutes plus tard. Le plan de vol prévoit alors le démarrage du moteur principal de l'Agena afin de placer l'engin spatial couplé sur une orbite plus haute. Comme l'Agena avait subi une perte de pression huit minutes après son lancement dans une partie du moteur, les directeurs de mission et de vol décident de ne pas risquer l'allumage du moteur principal. Il s'agit du seul objectif de mission qui n'est pas atteint{{sfn|Hacker|Grimwood|1974|pp=375–376}}. Au lieu de cela, le système de propulsion secondaire de l'Agena est utilisé pour permettre au vaisseau spatial de voir l'[[éclipse solaire du 12 novembre 1966]] en [[Amérique du Sud]], que Lovell et Aldrin photographient à travers les fenêtres du vaisseau spatial<ref name="nssdc" />. Aldrin réalise trois [[sortie extravéhiculaire|sorties extravéhiculaires]]. La première est une sortie debout le {{Date-|12|11|1966-}}, dans lequel la porte du vaisseau spatial est ouverte et Aldrin doit se lever sans quitter le vaisseau spatial. Cette sortie debout imite certaines des actions qu'il effectuera pendant sa prochaine sortie libre, afin de pouvoir comparer l'effort déployé entre les deux. Il établit un record de sorties extravéhiculaires de deux heures et vingt minutes. Le lendemain, l'astronaute effectue sa sortie libre et, relié par un cordon de neuf mètres, il avance grâce aux poignées nouvellement installées jusqu'à l'Agena pour y installer un câble nécessaire à l'expérience de [[stabilisation par gradient de gravité]]. Aldrin effectue de nombreuses tâches, notamment l'installation de connecteurs électriques et d'outils de test nécessaires au [[programme Apollo]]. Une douzaine de périodes de repos de deux minutes l'empêchent de se fatiguer et sa deuxième sortie se termine après deux heures et six minutes. Une troisième sortie, non prévue, de {{nobr|55 minutes}} est réalisée le {{Date-|14|11|1966-}}. Au cours de celle-ci, Aldrin prend des photographies, mène des expériences et met au rebut certains articles inutiles pour alléger le vaisseau<ref name="nssdc" />{{,}}{{sfn|Reichl|2013|pp=141–142}}. Le {{Date-|15|11|1966-}}, l'équipage active le système de rentrée automatique et [[Amerrissage|amerrit]] dans l'[[océan Atlantique]]. Il est récupéré par un hélicoptère qui emmène Lovell et Aldrin au porte-avions {{USS|Wasp|CV-18|6}} en attente à proximité<ref name="nssdc" />{{,}}{{sfn|Reichl|2013|p=142}}. Après la mission, la femme d'Aldrin réalise qu'il est dépressif, chose qu'elle n'avait jamais constatée auparavant{{sfn|Chaikin|2007|p=140}}. <gallery caption="Photographies liées à Gemini 12"> Aldrin Gemini XII 3.jpg|alt=Photographie en noir et blanc d'un engin spatial plongé dans une piscine pour un entraînement à gravité réduite.|Aldrin (en blanc) à l'entraînement dans une piscine avec une reproduction de vaisseau [[Gemini (vaisseau spatial)|Gemini]] immergée (années 1960). Gemini 12 prime crew (Aldrin and Lovell).jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin et de Lovell posant dans un engin Gemini.|Aldrin et Lovell dans Gemini 12, en septembre 1966. GT-12 WEIGHTLESSNESS - ASTRONAUT EDWIN E. ALDRIN, JR. - TRAINING DVIDS718914.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en combinaison spatiale lors d'un entraînement.|Aldrin lors d'un entraînement en [[impesanteur]] le {{Date-|4 octobre 1966}}. Edwin Aldrin is seen awaiting the final minutes of the prelaunch countdown.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin, concentré et en combinaison spatiale, attendant dans l'engin Gemini le décollage.|Aldrin quelques minutes avant le lancement de Gemini 12 le {{Date-|11 novembre 1966}}. Buzz Aldrin self-photograph during Gemini 12 EVA (S66-62926).jpg|alt=Selfie en couleur d'Aldrin lors d'une sortie extravéhiculaire avec la visière réfléchissante relevée, ce qui permet de voir une partie de son visage.|Le premier [[selfie spatial|autoportrait en orbite]] de l'histoire, Buzz Aldrin le {{Date-|12 novembre 1966}}. Gemini 12 recovery.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin et de Lovell sortant de l'hélicoptère de récupération sur le pont du porte-avions Wasp.|Aldrin et Lovell sur le pont de l'{{USS|Wasp|CV-18|6}} le {{Date-|15 novembre 1966}}. </gallery> ==== Programme Apollo et Apollo 11 ==== {{Article détaillé|Programme Apollo|Apollo 1|Apollo 11}} [[Fichier:Neil (left) watches Buzz take a documentary photo of a sample.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur d'Armstrong et d'Aldrin photographiant le sol lors d'une formation dans une zone aride.|[[Neil Armstrong]] et Buzz Aldrin s'entraînant à la prise de vue d'échantillons géologiques le {{Date-|24 février 1969}}.]] Lorsque le programme Gemini s'achève, la NASA choisit le groupe des astronautes à partir desquels seront constitués les équipages des prochaines missions du [[programme Apollo]], celui-ci fonctionnant avec des équipages de trois hommes. Au début du programme, en {{Date-||01|1967}}, un incendie lors d'une répétition au sol coûte la vie à l'équipage d'[[Apollo 1]] ([[Virgil Grissom]], [[Edward White]] et [[Roger B. Chaffee]]) et le groupe est de nouveau modifié. Lovell et Aldrin se retrouvent associés avec [[Neil Armstrong]]. Ce dernier l'est en tant que commandant, Lovell en tant que pilote du [[Module de commande et de service Apollo|module de commande et de service]] et Aldrin en tant que pilote du [[Module lunaire Apollo|module lunaire]]. L'équipage Armstrong-Lovell-Aldrin est d'abord affecté comme équipage de réserve de la mission [[Apollo 9]] le {{Date-|20 novembre 1967}}{{sfn|Brooks|Grimwood|Swenson|1979|p=374}}. Finalement, [[Fred Haise]] remplace Lovell car ce dernier prend la place dans l'équipage principal de [[Michael Collins (astronaute)|Michael Collins]], qui souffre de la colonne vertébrale{{sfn|Collins|2001|pp=288–289}}. En raison de retards dans la conception et la fabrication du module lunaire, les équipages principaux et de réserve d'[[Apollo 8]] et d'Apollo 9 s'échangent. Aldrin se retrouve donc réserviste d'Apollo 8, qui, en {{Date||12|1968}}, sera la toute première mission humaine à orbiter autour de la [[Lune]]. Après un nouveau remplacement avec l'arrivée de Collins, rétabli, à la place de Haise comme pilote du module de commande et de service{{sfn|Cunningham|2010|p=109}}, le {{Date-|9 janvier 1969}}, l'équipage Armstrong-Collins-Aldrin est finalement affecté à la mission [[Apollo 11]] dans le cadre de la rotation normale sur trois missions{{sfn|Hansen|2005|pp=312–313}}. [[Apollo 11]] est la deuxième mission spatiale américaine entièrement composée d'astronautes qui disposent déjà d'une expérience dans l'espace{{sfn|Orloff|2000|p=90}}, la première étant [[Apollo 10]]{{sfn|Orloff|2000|p=72}}. La prochaine ne le sera qu'en 1988 avec la [[STS-26]]{{sfn|Orloff|2000|p=90}}. [[Deke Slayton]], responsable des missions de vol des astronautes, donne à Armstrong la possibilité de remplacer Aldrin par Lovell. Bien que de personnalités différentes<ref>{{Lien web | url = https://parismatch.be/actualites/people/221681/neil-armstrong-et-buzz-aldrin-netaient-pas-aussi-proches-que-lon-aurait-pu-croire | titre = Pourquoi Neil Armstrong et Buzz Aldrin n’étaient pas amis | site = parismatch.be | date = 29 décembre 2018 | consulté le = 30 octobre 2019}}.</ref>, Armstrong décline la proposition, déclarant qu'il n'a aucun problème à travailler avec Aldrin et estimant que Lovell mérite son propre commandement{{sfn|Hansen|2005|pp=338–339}}. Les premières versions de la planification d'une sortie extravéhiculaire sur la [[Lune]] mentionnent que le pilote du module lunaire est le premier à poser son pied sur la surface lunaire. Quand Aldrin apprend que cela pourrait être modifié, il fait pression au sein de la NASA pour que la procédure initiale soit suivie. Plusieurs facteurs contribuent à la décision finale, notamment le positionnement physique des astronautes dans le module lunaire très compact ou l'habitude et l'expérience de l'utilisation de certains tableaux de bord{{sfn|Collins|2001|p=359}}. C'est pour ces raisons qu'Armstrong est le premier à pouvoir quitter le vaisseau spatial. De plus, les points de vue d'Aldrin sont peu soutenus par les astronautes expérimentés qui commandent les missions Apollo ultérieures{{sfn|Chaikin|2007|p=148}}. Collins commente qu'il pense qu'Aldrin « [avait du ressentiment] de ne pas être le premier sur la Lune plus qu'il appréciait être le deuxième »{{sfn|Collins|2001|p=60}}. Aldrin et Armstrong n'ont pas le temps d'effectuer beaucoup de formation en [[géologie]]. Le premier [[alunissage]] se concentrant davantage sur la possibilité de réaliser cette action et de prévoir le retour sur [[Terre]] en toute sécurité que sur les aspects scientifiques purs. Le duo est néanmoins formé par les géologues de la NASA et de l'[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] (USGS). Ils font une excursion géologique dans l'[[ouest du Texas]]. La présence de la presse et d'un hélicoptère rend les activités difficiles pour Aldrin, Armstrong et leurs instructeurs{{sfn|Chaikin|2007|p=179}}. [[Fichier:EdwinAldrin big.jpg|vignette|alt=Photographie en couleur d'Aldrin dans le module de commande alors qu'il range ses lunettes dans une poche sur son bras.|Aldrin à bord du module lunaire durant la mission Apollo 11 le {{Date-|20 juillet 1969}} UTC.]] Le matin du {{Date-|16 juillet 1969}}, environ un million de spectateurs assistent au [[Lancement (astronautique)|lancement]] d'[[Apollo 11]] depuis les autoroutes et les plages situées à proximité de la [[base de lancement de Cap Canaveral]], en [[Floride]]. Ce lancement est diffusé en direct à la télévision dans {{Unité|33|pays}}, avec environ {{Unité|25|millions}} de téléspectateurs rien qu'aux États-Unis. Des millions d'autres personnes écoutent le lancement à la radio{{sfn|Bilstein|1980|pp=369–370}}{{,}}{{sfn|Benson|Faherty|1978|p=474}}. Propulsé par une fusée [[Saturn V]], Apollo 11 décolle du [[complexe de lancement 39]] au [[centre spatial Kennedy]] à {{Heure|13|32}} [[Temps universel coordonné|UTC]]<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.nasa.gov/mission_pages/apollo/missions/apollo11.html |titre=Apollo 11 Mission Overview |site=NASA |date=21 décembre 2017 |auteur=Sarah Loff |consulté le=13 janvier 2019}}.</ref> et entre en [[orbite terrestre]] douze minutes plus tard. Après une orbite et demie, le moteur du troisième étage [[S-IVB]] pousse l'engin spatial sur sa [[Injection trans-lunaire|trajectoire en direction]] de la [[Lune]]. Environ trente minutes plus tard, les manœuvres de [[Transposition, amarrage et extraction|transposition, d'amarrage et d'extraction]] sont effectuées : il s'agit de séparer le module de commande et de service ''Columbia'' de l'étage S-IVB, de faire demi-tour avec et de s'amarrer avec le [[Eagle (module lunaire)|module lunaire ''Eagle'']]. Après l'extraction du module lunaire du S-IVB, le vaisseau combiné se dirige vers la Lune, tandis que l'étage de la fusée vole sur une trajectoire au-delà du satellite naturel de la Terre{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Le {{Date|19|07|1969-}} à {{Heure|17|21|50}} UTC, Apollo 11 passe derrière la [[Lune]] et démarre son moteur de propulsion de service pour entrer en [[Orbite sélénocentrique|orbite lunaire]]{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Dans les trente orbites qui suivent<ref name="Apollo-11 (27)">{{Lien web| langue = en |url=http://science.ksc.nasa.gov/history/apollo/apollo-11/apollo-11.html |titre=Historical Archive for Manned Missions - Apollo-11 (27) |site=NASA |consulté le =13 juin 2013}}.</ref>, l'équipage examine le site d'alunissage dans le sud de la [[mer de la Tranquillité]] à environ {{Unité|19|kilomètres}} au sud-ouest du cratère Sabine D (futur cratère [[Collins (cratère)|Collins]])<ref>{{Pdf}} {{Lien web | langue = en |url=http://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/A11_PressKit.pdf |titre=Apollo 11 Lunar Landing Mission (Release No: 69-83K) |date=6 juillet 1969 |site=NASA |consulté le =13 juin 2013}}</ref>. Le {{Date|20|07|1969-}} à {{Heure|12|52}} UTC, Aldrin et Armstrong entrent dans le module lunaire ''Eagle'' et commencent les derniers préparatifs en vue de la descente lunaire. À {{Heure|17|44}} UTC, ''Eagle'' est séparé du module de commande et de service ''Columbia''{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Collins, seul à bord de ''Columbia'', inspecte ''Eagle'' lors du retournement de ce dernier afin de s'assurer que le module n'est pas endommagé et que le train d'atterrissage s'est correctement déployé<ref name="Manned Spacecraft Center">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Manned Spacecraft Center | lien auteur1=Centre spatial Lyndon B. Johnson | titre=Apollo 11 Mission Report | éditeur=NASA | lieu=Houston | année=1969 | passage=9, 164–167 | oclc=10970862 | lire en ligne=https://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11MIssionReport_1971015566.pdf}}.</ref>{{,}}{{sfn|Collins|Aldrin|1975|p=209}}. Tout au long de la descente vers la Lune, Aldrin renseigne Armstrong sur les données de navigation car il est occupé à piloter le module lunaire<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David A. | nom1=Mindell | titre=Digital Apollo | sous-titre=Human and Machine in Spaceflight | éditeur=MIT Press | lieu=Cambridge | année=2008 | pages totales=359 | passage=226 | isbn=978-0-262-13497-2 | oclc=751829782}}.</ref>. Cinq minutes après le début de la descente et à {{Unité|1800|mètres}} d'altitude, le calculateur de guidage [[Apollo Guidance Computer]] (AGC) du module lunaire distrait l'équipage en lançant successivement plusieurs alarmes inattendues indiquant qu'il ne pourrait pas mener à bien toutes ses tâches en temps réel et doit en repousser une partie{{sfn|Collins|Aldrin|1975|pp=210–212}}, ce qui complique l'approche finale. ''Eagle'' atterri à {{Heure|20|17|40}} UTC le {{Date|20|07|1969-}} de justesse avec environ {{Unité|25|secondes}} de carburant restant<ref name="ALSJ 1">{{Lien web | langue =en |url=http://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11.landing.html |titre=Apollo 11 Lunar Surface Journal - The First Lunar Landing |date=1995 |auteur= Eric M. Jones |site=NASA |consulté le =13 juin 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web| langue =en |url=http://www.bbc.co.uk/archive/moonlandings/7630.shtml?all=2&id=7630 |titre=James May speaks to Charles Duke |date=2009 |site=BBC Archives |consulté le = 7 juin 2009}}.</ref>. [[Fichier:938-AAG-Trimmed.wav|vignette|gauche|Les premiers mots d'Aldrin lorsqu'il marche sur la Lune.]] [[Fichier:Aldrin Apollo 11 original.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur iconique d'Aldrin marchant en combinaison lunaire sur la Lune.|Aldrin sur le sol lunaire photographié par Armstrong, le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC.]] Dans le module lunaire, en tant que diacre [[Presbytérianisme|presbytérien]], Aldrin est le premier {{incise|et le seul}} à organiser une cérémonie religieuse sur la Lune. Il envoie un message radio à la Terre : « Je voudrais saisir cette occasion pour demander à toutes les personnes qui écoutent, peu importe le lieu et l'endroit où elles se trouvent, de faire une pause un instant pour contempler les événements des dernières heures et remercier tout le monde. À sa manière »{{sfn|Chaikin|2007|p=205}}. À l'aide d'une trousse que lui a donnée son [[Pasteur (christianisme)|pasteur]]{{sfn|Farmer|Hamblin|1970|p=251}}, il prend [[Eucharistie|communion]] ainsi que le pain et le vin. Enfin, il lit les paroles de [[Jésus-Christ]] extraites du [[Nouveau Testament]] ([[Jean (apôtre)|Jean]], 15:5) : « Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire »{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=26–27}}. Cependant, cette cérémonie est gardée secrète et n'est pas diffusée par la NASA par crainte de recours judiciaires ; un procès étant en cours sur [[Lecture de la Genèse pendant la mission Apollo 8|la lecture de la Génèse lors de la mission {{nobr|Apollo 8}}]]{{sfn|Chaikin|2007|p=204}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Blakemore |prénom1=Erin |titre=Buzz Aldrin Took Holy Communion on the Moon. NASA Kept it Quiet |url=https://www.history.com/news/buzz-aldrin-communion-apollo-11-nasa |site=history.com |date=31 juillet 2018 |consulté le=19 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Matthew |nom1=Cresswell |titre=How Buzz Aldrin's communion on the moon was hushed up |périodique=The Guardian |date=13 septembre 2012 |issn=0261-3077 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/commentisfree/belief/2012/sep/13/buzz-aldrin-communion-moon |consulté le=19 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |nom1=Couderc |prénom1=Olivier |titre=De la lecture des versets de la Genèse par les astronautes d'Apollo 8 |url=https://www.anecdotes-spatiales.com/de-la-lecture-des-versets-de-la-genese-par-les-astronautes-dapollo-8/ |site=anecdotes-spatiales.com |consulté le=19 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |nom1=d'Astiès |prénom1=Domitille Farret |titre=On a communié sur la Lune |url=https://fr.aleteia.org/2019/07/16/on-a-communie-sur-la-lune/ |site=aleteia.org |date=16 juillet 2019 |consulté le=19 juillet 2019 }}.</ref>. En 1970, il déclare : « Il [est] intéressant de penser que le tout premier liquide jamais versé sur la Lune et le premier aliment mangé [dessus sont] des éléments de communion »<ref>{{Lien web |langue=en |url=https://www.guideposts.org/better-living/life-advice/finding-life-purpose/guideposts-classics-buzz-aldrin-on-communion-in-space |série=Guideposts Classics |titre=Buzz Aldrin on Communion in Space |date=1970 |auteur=Buzz Aldrin }}.</ref>. Dans son livre de 2009, Aldrin ajoute : « Peut-être, si je devais recommencer, je ne choisirais pas de célébrer la communion, bien que ce fût pour moi une expérience profondément significative, mais il s'agissait d'un sacrement chrétien et nous étions venus sur la Lune au nom de l'humanité tout entière, [qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane, animiste, agnostique ou athée]. Mais à l'époque, je ne pouvais penser à un meilleur moyen de reconnaître l'énormité de l'expérience d'Apollo 11 qu'en rendant grâce à Dieu »{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=27}}. Aldrin cite également quelque chose de plus universel en diffusant publiquement sa lecture du [[psaume 8]]:3–4 de l'[[Ancien Testament]] : « Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la Lune et les étoiles que tu as créées : qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=51–52}} ? » Des photographies de ces documents révèlent le développement complexe de l'expression de la foi d'Aldrin<ref>{{Lien web | langue = en |titre=Buzz Aldrin - Handwritten Notes and Scriptures Flown to the Surface of the Moon |url=https://historical.ha.com/itm/autographs/celebrities/buzz-aldrin-handwritten-notes-and-scriptures-flown-to-the-surface-of-the-moon/a/669-25370.s?ic16=ViewItem |site =[[Heritage Auctions]] |consulté le =25 juillet 2019}}.</ref>. Les préparatifs de la sortie extravéhiculaire commencent à {{Heure|23|43}} UTC{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Une fois qu'Armstrong et Aldrin sont prêts à sortir, ''Eagle'' est dépressurisé et la trappe est ouverte à {{Heure|2|39|33}} le {{Date-|21|07|1969-}}{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}{{,}}<ref>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Edgar M.| nom1=Cortright| lien auteur1=Edgar Cortright| titre=Apollo Expeditions to the Moon| éditeur=NASA| lieu=Washington| année=1975| passage=215 | oclc=1623434| lire en ligne=http://www.hq.nasa.gov/pao/History/SP-350/cover.html| titre chapitre=Scouting the Moon}}.</ref>. Aldrin pose le pied sur la Lune à {{Heure|3|15|16}}, dix-neuf minutes après le premier pas d'Armstrong{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Armstrong et Aldrin deviennent respectivement la [[Liste des hommes ayant marché sur la Lune|première et la deuxième personne à marcher sur la Lune]]. Les premiers mots d'Aldrin après son arrivée sur la Lune sont « Magnifique vue », ce à quoi Armstrong réplique : « N'est-ce pas quelque chose [de fort] ? Une vue magnifique ici ». Aldrin répond à son tour : « Magnifique désolation »<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11transcript_tec.html |titre=Apollo Lunar Surface Journal - Apollo 11 Transcription |site=NASA |consulté le=13 janvier 2019 |auteur=Thomas Schwagmeier}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | url = https://www.franceinter.fr/buzz-aldrin-nous-raconte-pourquoi-il-a-parle-de-magnifique-desolation-en-arrivant-sur-la-lune | titre = Buzz Aldrin nous raconte pourquoi il a parlé de "magnifique désolation" en arrivant sur la Lune | consulté le = 30 octobre 2019 | date = 20 juillet 2019 | auteur = Poutchie Gonzales }}.</ref>. Les deux astronautes peinent à monter le [[Lunar Flag Assembly]], assemblage télescopique qui permet de former puis de planter le [[drapeau des États-Unis]] sur le sol lunaire, mais y parviennent finalement. Aldrin salue le drapeau et Armstrong prend une photo emblématique de la scène. Aldrin se positionne devant la caméra et commence à expérimenter différentes méthodes de locomotion pour se déplacer sur la surface lunaire afin de rapporter ses expériences aux futurs marcheurs lunaires{{sfn|Chaikin|2007|pp=212–213}}. Au cours de leurs expériences, le président des États-Unis [[Richard Nixon]] appelle les deux hommes pour les féliciter pour la réussite de l'alunissage. Nixon conclut en disant : « Merci beaucoup, et nous avons tous hâte de vous voir jeudi sur [l'USS] ''Hornet'' »{{sfn|Chaikin|2007|p=215}}. Aldrin répond alors : « J'attends cela avec impatience, monsieur »{{sfn|Chaikin|2007|p=215}}{{,}}{{sfn|Chaikin|2007|pp=214–215}}. [[Fichier:Apollo 11 bootprint.jpg|vignette|alt=Photographie en couleur iconique d'une [[empreinte de pas]] d'Aldrin sur le sol lunaire.|Aldrin photographie son empreinte sur le sol lunaire, le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC.]] Puis Aldrin inspecte le module lunaire en vue du vol retour et le photographie pour alimenter les équipes au sol en informations pour les misions suivantes. Aldrin et Armstrong installent ensuite un [[sismographe|sismomètre]] pour analyser la structure interne de la Lune et un [[Réflecteur lunaire|réflecteur laser]] qui permettra de mesurer la distance Terre-Lune avec une meilleure précision<ref>{{Lien web| langue=FR|auteur=Godefroy Troude|titre=Apollo 11 : Le journal de bord lunaire|url=http://blog.troude.com/2019/07/19/apollo-11-8-le-journal-de-bord-lunaire/|site=blog.troude.com|consulté le=24 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{Lien web |url=http://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11.mobility.html |titre=Apollo 11 :Mobility and Photography |auteur=Eric M Jones |site=Apollo 11 Lunar surface Journal |date=18/5/2012 }}</ref>. Alors qu'Armstrong inspecte un cratère, Aldrin commence à prélever [[Carotte (échantillon géologique)|un échantillon]] du sol lunaire mais la tâche est difficile, le [[régolithe]] devenant particulièrement dur à quelques centimètres de profondeur{{sfn|Chaikin|2007|pp=216–217}}. La plupart des photographies emblématiques d'astronautes d'Apollo 11 sur la Lune montrent Aldrin. Armstrong n'apparaissait que dans seulement deux photographies en couleur. Aldrin explique : « Au fur et à mesure que la séquence des opérations lunaires évoluait, Neil avait la plupart du temps un appareil photographique, et la majorité des photos prises sur la Lune, y compris [celles avec] un astronaute [me mettent en scène] ». L'examen des photographies révèle qu'il n'existe, en effet, que peu d'images de Neil Arsmtrong : « C'est peut-être ma faute, mais nous ne l'avions jamais simulé pendant notre formation »<ref name="Missing Man">{{Article |périodique =The Atlantic |titre=The Missing Man: There Are No Good Pictures of Neil Armstrong on the Moon |prénom1=Rebecca J. |nom1=Rosen |date=27 août 2012 |url=https://www.theatlantic.com/technology/archive/2012/08/the-missing-man-there-are-no-good-pictures-of-neil-armstrong-on-the-moon/261622/ |consulté le=10 novembre 2018}}.</ref>. Les deux astronautes ne s'éloignent guère du module lunaire. Aldrin réintègre l{{'}}''Eagle'' en premier, mais, avant de gravir l'échelle, il raconte amusé qu'il a dû « soulager un besoin naturel dans [sa] poche à urine »<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.zmescience.com/space/short-fact-the-first-man-to-pee-on-the-moon-buzz-aldrin/ |titre=Short fact: the first man to pee on the moon, Buzz Aldrin |site=ZME Science |date=20 août 2018 |consulté le=21 juillet 2019}}.</ref>. « À chacun sa première sur la Lune » s'explique-t-il<ref>{{Vid}} ''[[In the Shadow of the Moon]]'' de David Sington, documentaire sorti en 2007.</ref>. Avec difficulté, Armstrong et Aldrin récupèrent le film photographique [[Hasselblad]] et hissent les boîtes d'échantillons contenant {{Unité|21.55|kg}} de sol lunaire vers la trappe du module lunaire à l'aide d'un dispositif à poulie à câble plat<ref name="ALSJ 3">{{Lien web | langue = en |url=http://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11.summary.html |titre=Apollo 11 Lunar Surface Journal - First Steps |date=1995 |auteur1=Eric M. Jones |auteur2=Ken Glover |site=NASA |consulté le=23 septembre 2006}}.</ref>. Armstrong rappelle à Aldrin qu'un sac contenant des objets commémoratifs se trouve dans la poche de sa manche et Aldrin jette le sac au sol. Il contient un bout de tissu avec l'emblème de la mission [[Apollo 1]] (où trois astronautes ont trouvé la mort dans un incendie), des médaillons commémorant [[Youri Gagarine]] (le premier homme dans l'espace), une photo de [[Vladimir Komarov]] (le premier homme à mourir lors d'un vol spatial) et un disque de silicium gravé de [[Messages de bonne volonté d'Apollo 11|messages de bonne volonté émanant de {{Unité|73|nations}}]]{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=41}}. Aldrin, qui conserve sur lui l'autobiographie du pionnier de l'astronautique [[Robert Goddard (physicien)|Robert Goddard]], hésite à la laisser également sur place, avant de se raviser<ref>{{Lien web | langue = en | url = https://www.bostonglobe.com/metro/2019/07/16/buzz-aldrin-took-tiny-book-his-historic-voyage-moon-here-back-story/ya7v6fIlgSmJnYf0iARAKJ/story.html | titre = Buzz Aldrin took a tiny book on his historic voyage to the moon. Here's the backstory | consulté le = 30 octobre 2019 | date= 16 juillet 2019 | auteur = Alyssa Lukpat |site = bostonglobe.com}}.</ref>. Après être entrés dans le module lunaire, les deux hommes amorcent la procédure permettant la phase d'ascension pour le retour en orbite lunaire en jetant les équipements qui ne leur sont plus utiles. La porte est refermée à {{Heure|5|01}}, ils repressurisent le module lunaire et s'endorment après {{Heure|2|30}} de sortie extravéhiculaire<ref name="ALSJ 6">{{Lien web | langue = en |url=http://www.hq.nasa.gov/alsj/a11/a11.posteva.html |titre=Apollo 11 Lunar Surface Journal - Trying to Rest |auteur=Eric M. Jones |date=1995 |site=NASA |consulté le=13 juin 2013}}.</ref>. [[Fichier:Buzz salutes the U.S. Flag.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur d'Aldrin devant le drapeau américain planté sur la Lune.|Aldrin saluant le drapeau américain le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC. On aperçoit sa main droite dépassant légèrement de son casque<ref>{{Lien web | langue = en | titre = Apollo 11 shocker: Buzz Aldrin's face discovered in iconic photo | url = https://www.foxnews.com/science/apollo-11-buzz-aldrin-face-photo | site = Fox News | consulté le = 22 octobre 2019}}</ref>.]] À {{Heure|17|54}} UTC, l'étage d'ascension de l{{'}}''Eagle'' décolle pour rejoindre Collins à bord du module de commande et de service ''Columbia'' resté en [[Orbite sélénocentrique|orbite lunaire]]{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}. Après un [[rendez-vous spatial]] avec ce dernier et un transfert des deux astronautes dans le module, l'étage d'ascension est largué dans l'espace et le retour sur Terre est mis en œuvre. La capsule amerrit dans l'[[océan Pacifique]] le {{Date-|24|07|1969-}} à {{Unité|2660|kilomètres}} à l'est de l'atoll de [[Wake (atoll)|Wake]] à {{Heure|16|50}} UTC {{incise|{{Heure|5|50}} heure locale|stop}}{{sfn|Orloff|2000|pp=102–110}}{{,}}<ref name="ALSJ Re-entry">{{Lien web | langue =en |url=https://history.nasa.gov/afj/ap11fj/26day9-reentry.html |titre=Apollo 11 Flight Journal - Day 9: Re-entry and Splashdown |site=NASA |auteur1=W. David Woods |auteur2=Kenneth D. MacTaggart |auteur3=Frank O'Brien |consulté le=27 septembre 2018}}.</ref>. La durée totale de la mission est de {{Unité|195|heures}}, {{Unité|18|minutes}} et {{Unité|35|secondes}}{{sfn|Orloff|2000|p=98}}. Pour parer à la transmission d'[[Agent infectieux|agents pathogènes]] lunaires sur la Terre, les hommes-grenouilles dépêchés par les hélicoptères de récupération fournissent des vêtements d'isolation biologique aux astronautes et les aident à monter dans le bateau pneumatique. Les trois hommes sont hélitreuillés à bord de l’''[[Helicopter 66]]'' à destination du porte-avions {{USS|Hornet|CV-12|6}}<ref name="Manned Spacecraft Center" />, où ils commencent dans la [[mobile quarantine facility]] une quarantaine de {{Unité|21|jours}}{{sfn|Carmichael|2010|pp=199–200}}. Le {{Date-|13|08|1969-}}, les trois astronautes participent à des [[Ticker-tape parade|parades]] en leur honneur à [[New York]] et à [[Chicago]], auxquels assistent environ six millions de personnes<ref>{{Article | langue =en |url=https://www.newspapers.com/clip/27531303/the_evening_sun/ |titre=President Offers Toast to 'Three Brave Men' |périodique=The Evening Sun |date=14 août 1969 |page=1 |lieu =Baltimore }}.</ref>. Un dîner officiel est organisé ce soir-là à [[Los Angeles]] pour célébrer l'exploit. Le président des États-Unis [[Richard Nixon]] remet à chacun d'entre eux le prix civil américain le plus prestigieux, la [[médaille présidentielle de la Liberté]]<ref name="LADinner">{{Lien web | langue = en |url=https://www.presidency.ucsb.edu/documents/remarks-dinner-los-angeles-honoring-the-apollo-11-astronauts |titre=Richard Nixon: Remarks at a Dinner in Los Angeles Honoring the Apollo 11 Astronauts |date=13 août 1969 |site =The American Presidency Project |consulté le=20 novembre 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27531557/the_honolulu_advertiser/ |titre=Astronauts Awed by the Acclaim |périodique=The Honolulu Advertiser |lieu=Honolulu |page=1 |date=14 août 1969 |auteur=Merriman Smith }}.</ref>. Le {{Date-|16 septembre 1969}}, les astronautes prennent la parole devant une [[session conjointe du Congrès des États-Unis]] où ils remercient les représentants pour leur soutien antérieur et les engagent à continuer à financer l'effort spatial<ref>{{Lien web | langue =en |url=http://history.house.gov/HistoricalHighlight/Detail/35693 |titre=The Apollo 11 Crew Members Appear Before a Joint Meeting of Congress |consulté le=3 mars 2018 |site =United States House of Representatives}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27530988/daily_news/ |titre=Astro Bids Congress Put a Yank on Mars |périodique=Daily News |lieu=New York |date=17 septembre 1969 |page=6 |auteur=Mark Bloom }}.</ref>. Les astronautes entreprennent une tournée mondiale de {{unité|38|jours}} le {{Date-|29|09|1969-}}, les amenant dans {{unité|22|pays}} et comprenant des rencontres avec les dirigeants de nombreux pays<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27494178/the_logan_daily_news/ |titre=Apollo 11 Crew Starts World Tour |date=29 septembre 1969 |page=1 |lieu =Logan |périodique =Logan Daily News }}.</ref>. L'équipage revient aux États-Unis le {{Date-|5 novembre 1969}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27529119/the_los_angeles_times/ |titre=Japan's Sato Gives Medals to Apollo Crew |périodique=Los Angeles Times |date=5 novembre 1969 |page=20 |lieu=Los Angeles }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27529322/the_sydney_morning_herald/ |titre=Australia Welcomes Apollo 11 Heroes |date=1er novembre 1969 |périodique=The Sydney Morning Herald |lieu=Sydney |page=1}}.</ref>. Après Apollo 11, Aldrin, moins réservé qu'Armstrong, fait de nombreuses conférences et apparitions publiques. En {{Date-||10|1970}}, il rejoint les cosmonautes soviétiques [[Andrian Nikolaïev]] et [[Vitali Sevastianov]] lors de leur tournée des centres spatiaux de la NASA. Il participe également à la conception de la [[navette spatiale américaine]]. À la fin du [[programme Apollo]], Aldrin, alors [[Colonel (États-Unis)|colonel]], a peu de perspectives à la NASA et décide de retourner dans l'armée de l'air le {{Date-|1er juillet 1971}}{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=81–87}}. Au cours de sa carrière à la NASA, il a passé {{Unité|289|heures}} et {{Unité|53|minutes}} dans l'espace, dont {{Unité|7|heures}} et {{Unité|52|minutes}} en sortie extravéhiculaire, un record pour l'époque<ref name="nasabio" />. <gallery caption="Photographies liées à Apollo 11"> Apollo AS11-40-5868.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en combinaison lunaire descendant du module lunaire.|Aldrin descend du module lunaire, le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC. Aldrin near Module leg.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en combinaison lunaire se tenant près du module lunaire.|Aldrin près du module lunaire, le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC. Fichier:Apollo 11 Lunar Lander - 5927 NASA.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en combinaison lunaire affairé près du module lunaire.|Aldrin aux pieds du module lunaire, le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC. Buzz Aldrin carries the EASEP.jpg|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en combinaison lunaire portant de boîtes d'expériences à mener sur la Lune.|Aldrin portant l’''[[Apollo Lunar Surface Experiments Package]]'' (ALSEP), le {{Date-|21 juillet 1969}} UTC. Apollo 11 lunar module.jpg|alt=Photographie en couleur du module lunaire remontant vers le module de commande depuis la Lune.|Le module lunaire (avec Aldrin et Armstrong) revient de la surface lunaire (photo prise par Collins depuis le module de commande), le {{Date-|21 juillet 1969}}. La Terre est visible au loin. Apollo 11 ticker tape parade 1.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 lors d'une parade véhiculée en ville.|[[Ticker-tape parade|Parade]] à [[New York]], le {{Date-|13 août 1969}}. </gallery> === Carrière postérieure === ==== Aerospace Research Pilot School ==== {{Article connexe|École des pilotes d'essai de l'United States Air Force}} [[Fichier:Buzz Aldrin black and white dress uniform photo portrait.jpg|vignette|redresse|alt=Portrait en noir et blanc d'Aldrin en uniforme militaire.|Aldrin dans les années 1960 comme responsable de l'ARPS.]] Aldrin espère devenir commandant des cadets à l'[[United States Air Force Academy]] (USAFA), mais ce poste revient à son camarade de classe de West Point, [[Hoyt S. Vandenberg Jr.]]. Aldrin est nommé commandant de l'{{Langue|en|''Aerospace Research Pilot School''}} (ARPS) {{Incise|nom de l'[[école des pilotes d'essai de l'United States Air Force]] (USAF TPS) à cette période}} à la [[Edwards Air Force Base|base aérienne Edwards]], en [[Californie]]. Il n'a aucune expérience de pilote expérimental ni de gestionnaire, mais un tiers du programme de formation est consacré à la formation des astronautes et les étudiants volent sur un avion d'entraînement supersonique [[Lockheed NF-104A]] jusqu'à la limite de l'[[Espace (cosmologie)|espace]]{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=88–89}}. [[Alan Bean]], astronaute et marcheur lunaire issu du [[groupe d'astronautes 3]], le considère suffisamment qualifié pour le poste{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=120–121}}. Aldrin ne s'entend pas bien avec son supérieur, le brigadier général [[Robert Michael White]] qui a gagné son [[badge d'astronaute]] en tant que pilote du [[North American X-15]]. La célébrité d'Aldrin amène à s'en remettre davantage à lui qu'au général de haut rang, ce qui pose problème parce que la chaîne de commandement est ignorée{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=113–114}}. Pendant qu'Aldrin y travaille, la base d'Edwards est le théâtre de deux accidents : les écrasements d'un [[LTV A-7 Corsair II]] et d'un [[Lockheed T-33 Silver Star]]. Personne n'a perdu la vie même si les avions sont détruits. Les accidents sont attribués à une supervision insuffisante, accusation portée contre Aldrin. Ce qu'il espérait être un travail agréable est devenu une importante source de stress{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=116–120}}. Aldrin a consulté le médecin-chirurgien de la base. En plus des signes de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], il ressent des douleurs au cou et aux épaules et pense à un lien de cause à effet. Il est hospitalisé pour dépression au centre médical militaire de Wilford Hall pendant quatre semaines{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=105–109}}. Sa mère s'est suicidée en {{Date-||05|1968}} et il est convaincu que sa renommée après Gemini 12 a contribué à ce drame. Son grand-père maternel s'est également suicidé et il pense avoir « hérité » de la dépression<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.nytimes.com/2009/06/21/magazine/21fob-q4-t.html |titre=The Man on the Moon |auteur=Deborah Solomon |site=The New York Times Magazine |consulté le=18 décembre 2017 |date=15 juin 2009 |page=MM13}}.</ref>. À l'époque, la stigmatisation liée aux maladies mentales est importante et il est conscient que cela peut non seulement mettre fin à sa carrière, mais également entraîner son ostracisme social{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=100–103}}. En {{Date-||02|1972}}, le général [[George S. Brown]] rend visite à la base d'Edwards et informe Aldrin que la formation des astronautes est abandonnée. Avec la fin du programme Apollo et la réduction des budgets de la force aérienne, l'intérêt de celle-ci pour l'espace diminue{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=116–120}}. Aldrin choisit de prendre sa retraite de [[Colonel (États-Unis)|colonel]] le {{Date-|1er mars 1972}} après {{Unité|21|ans}} de service. Son père et le général [[James H. Doolittle]], un ami proche de son père, assistent à la cérémonie de départ à la retraite{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=116–120}}. ==== Retraite de l'armée ==== ===== Écriture, dépression et alcoolisme ===== [[Fichier:Aldrin at STELLAR Program (ARC-1996-AC96-0232-43).jpg|vignette|gauche|alt=Photographie en couleur d'Aldrin signant un livre.|Aldrin dédicaçant un de ses livres en 1996.]] Le père d'Aldrin meurt le {{Date-|28 décembre 1974}} des complications d'une crise cardiaque{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=147–148}}. Les deux principales autobiographies d'Aldrin, {{Langue|en|''Return to Earth''}} (1973) et {{Langue|en|''Magnificent Desolation''}} (2009), relatent ses problèmes de dépression et d'[[alcoolisme]] au cours des années qui ont suivi son départ de la NASA<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.nbcnews.com/storyline/robin-williams-death/robin-williams-death-reminds-buzz-aldrin-his-own-struggle-n179051 |titre=Robin Williams' Death Reminds Buzz Aldrin of His Own Struggle |date=12 août 2014 |auteur=Jim Seida |consulté le=21 octobre 2018 |site=NBC News}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://edition.cnn.com/2009/TECH/07/17/life.after.moon.landing |site =CNN |titre=After walking on moon, astronauts trod various paths |consulté le=27 avril 2010 |date=17 juillet 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://bipolar.about.com/od/businessmenpoliticians/p/buzzaldrin.htm |titre=Bipolar - Buzz Aldrin |site=about.com |auteur=Kimberly Read |date=4 janvier 2005 |consulté le=2 novembre 2008}}.</ref>. Encouragé par un thérapeute à occuper un emploi régulier, Aldrin travaille dans la vente de voitures d'occasion, pour laquelle il estime n'avoir aucun talent{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=165–166}}. Les périodes d'hospitalisation et de sobriété alternent avec des épisodes de forte consommation d'alcool. Finalement, il est arrêté pour « {{Lien|langue=en|trad=Disorderly conduct|fr=conduite inappropriée}} », puis en {{Date||10|1978}}, il cesse définitivement de boire. Aldrin tente d'aider d'autres personnes ayant des problèmes d'alcool, notamment l'acteur [[William Holden]]. La petite amie de Holden, [[Stefanie Powers]], avait interprété Marianne, une femme avec laquelle Aldrin avait une liaison, dans la [[Return to Earth (téléfilm)|version télévisée de ''Return to Earth'']] (1976). Aldrin est attristé par la mort de Holden en 1981, mort liée à l'alcool{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|pp=170–173}}. Aldrin publie principalement cinq ouvrages, rédigés en collaboration et tous centrés sur l'aventure spatiale. Trois sont écrits sous l'angle autobiographique : ''{{Langue|en|Return to Earth}}'' (1973), {{Langue|en|''Men From Earth''}} (1989) et {{Langue|en|''Magnificent Desolation''}} (2009) et deux sont des romans de [[science-fiction]], écrits avec [[John Barnes (auteur)|John Barnes]] : {{Langue|en|''Encounter with Tiber''}} (1996) et {{Langue|en|''The Return''}} (2000). ===== Plaidoyer pour l'exploration spatiale et Mars ===== {{Article connexe|Mission habitée vers Mars}} Après avoir quitté la NASA, Aldrin continue à plaider en faveur de la poursuite et du développement de l'exploration spatiale. En 1985, il rejoint la [[John D. Odegard School of Aerospace Sciences]] de l'[[université du Dakota du Nord]] (UND) à l'invitation de John D. Odegard, le doyen de l'école. Aldrin contribue à l'élaboration du programme d'études spatiales de l'UND et invite [[David C. Webb]] de la NASA à présider la première [[chaire universitaire]] de l'école. Pour promouvoir davantage l'exploration spatiale et commémorer le {{40e}} anniversaire du premier alunissage, Aldrin s'associe à [[Snoop Dogg]], [[Quincy Jones]], [[Talib Kweli]] et [[Soulja Boy]] pour créer le [[Single (musique)|single]] de [[rap]] et le clip vidéo {{Langue|en|''Rocket Experience''}}, afin de générer des fonds à ''ShareSpace'', une fondation à but non lucratif créée par Aldrin<ref>{{Article | langue = en |url=http://www.thetimes.co.uk/tto/arts/music/article2417581.ece |titre=Buzz Aldrin and Snoop Dogg reach for the stars with Rocket Experience |périodique=The Times |date=25 juin 2009 |consulté le=10 novembre 2018}}.</ref>. [[Fichier:Astronaut Buzz Aldrin with Grant Schreiber at Radio City Music Hall, New York (cropped).jpg|vignette|redresse|alt=Photographie en couleur d'Aldrin arborant un tee-shirt faisant la promotion de l'exploration de Mars.|Buzz Aldrin en avril 2017 avec un [[tee-shirt]] détournant le [[logotype de la NASA]].]] En 1985, Aldrin propose une [[trajectoire]] particulière pour un vaisseau spatial qui rend le voyage spatial plus rapide en termes de temps et d'économie en énergie et elle est maintenant connue sous le nom de « ''{{Langue|en|Aldrin cycler}}'' »<ref>{{Article | langue = en |auteur1=D.V. Byrnes |auteur2=J.M. Longuski |auteur3=Buzz Aldrin |titre=Cycler Orbit Between Earth and Mars |périodique=Journal of Spacecraft and Rockets |volume=30 |numéro=3 |année=1993 |pages=334–336 |doi=10.2514/3.25519 |url=https://engineering.purdue.edu/people/james.m.longuski.1/JournalArticles/1993/CyclerOrbitbetweenEarthandMars.pdf |format électronique=Pdf |consulté le=25 octobre 2015 |bibcode=1993JSpRo..30..334B}}.</ref>. Cette théorie, qui peut être répétée en cycles, est notamment pertinente pour [[Mars (planète)|Mars]] qui est la prochaine « frontière ». Il poursuit ses recherches sur ce concept avec des ingénieurs de l'[[université Purdue]]. En 1996, Aldrin fonde ''Starcraft Boosters, Inc.'' (SBI) pour concevoir des [[Lanceur (astronautique)|lanceurs]] réutilisables<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://buzzaldrin.com/space-vision/rocket_science/starbooster/|titre=Buzz Aldrin Astronaut Apollo 11, Gemini 12 &#124; Starbooster | site=buzzaldrin.com |consulté le=21 juillet 2019}}.</ref>. Membre de la [[National Space Society]], il est aussi très actif sur les [[réseau social|réseaux sociaux]]. En {{Date-||12|2003}}, Aldrin publie dans le ''[[The New York Times|New York Times]]'' un article d'opinion critiquant les objectifs de la NASA. Dans ce document, il s'inquiète du développement par la NASA de l'[[Orion (véhicule spatial)|Orion]], un engin spatial limité au transport de quatre astronautes à la fois, avec peu ou pas de capacité de transport de cargaison, et juge négativement le choix de renvoyer des astronautes sur la Lune car pour lui, c'est plus facile d'atteindre la gloire passée plutôt que de lutter pour de nouveaux triomphes<ref name="Fly Me To L1">{{Article | langue = en |auteur=Buzz Aldrin |titre=Fly Me To L1 |périodique=The New York Times |date=5 décembre 2003 |url=http://buzzaldrin.com/space-vision/rocket_science/l1-gateport |consulté le=14 novembre 2009}}.</ref>. Dans un article d'opinion publié dans le ''New York Times'' en {{Date-||06|2013}}, Aldrin soutient une [[mission habitée vers Mars]] et considère la Lune non pas comme une destination, mais comme un point de départ, un chemin qui positionne l'humanité sur la trajectoire de Mars<ref>{{Article | langue = en |auteur=Buzz Aldrin |titre=The Call of Mars |url=https://www.nytimes.com/2013/06/14/opinion/global/buzz-aldrin-the-call-of-mars.html |date=13 juin 2013 |périodique =The New York Times |consulté le=17 juin 2013}}.</ref>. En {{Date-||08|2015}}, en association avec l'[[Institut technologique de Floride]], il présente un plan directeur à la NASA pour étude, dans lequel des astronautes chargés d'une mission de dix ans établissent une colonie sur Mars dans les années 2040<ref>{{Lien web | langue = en | url = https://www.nbcnews.com/science/space/buzz-aldrin-teams-florida-tech-push-human-settlement-mars-n417321 | titre = Buzz Aldrin Teams Up With Florida Tech to Push Human Settlement of Mars | date = 27 août 2015 | consulté le = 24 octobre 2019}}.</ref>. ===== Accrochage avec Bart Sibrel ===== Le {{Date-|9 septembre 2002}}, Aldrin est pris à partie dans un hôtel de [[Beverly Hills]] par [[Bart Sibrel]], un fervent partisan des [[théories conspirationnistes sur le programme Apollo]]<ref>{{Article | langue = en |url=http://theweek.com/article/index/265042/speedreads-watch-a-72-year-old-buzz-aldrin-punch-a-jerk-in-the-face-for-calling-him-a-liar |titre=Buzz Aldrin Punches a Jerk in the Face for Calling Him a Liar |date=21 juillet 2014 |consulté le=21 juillet 2014 |périodique =The Week}}.</ref>. Ce dernier lui demande devant une équipe de tournage de jurer sur une [[Bible]] que les alunissages sur la Lune sont vrais. Aldrin lui demande de le laisser tranquille, mais Sibrel est particulièrement insistant et traite alors Aldrin de lâche et de menteur. Malgré ses {{Unité|72|ans}} et la grande taille de Sibrel, Aldrin lui assène un direct à la mâchoire. Aucune plainte n'est retenue par la police de Beverly Hills après que l'enregistrement révèle qu'Aldrin a été injurié<ref>{{Lien web |langue = en |titre=Ex-astronaut escapes assault charge |site=BBC News |date=21 septembre 2002 |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/americas/2272321.stm |consulté le=9 janvier 2018}}.</ref>. ===== Discussions sur un supposé OVNI ===== En 2005, alors qu'il est interviewé pour le documentaire {{Langue|en|''First on the Moon: The Untold Story''}} de la chaîne scientifique [[Science Channel]], Aldrin déclare qu'il a vu un [[objet volant non identifié]] (OVNI) mais qu'il s'agissait probablement de l'un des quatre grands panneaux adaptateurs situés entre le module de commande et le troisième étage de la fusée [[Saturn V]], panneaux chargés de protéger le [[module lunaire Apollo]] et détachés du vaisseau spatial lors de l'injection trans-lunaire. Ces panneaux, largués avant la manœuvre de séparation, se trouvent sur la même trajectoire que le véhicule spatial jusqu'à la première correction à mi-parcours. Ce fait avait été également rapporté dans les mêmes termes par Neil Armstrong lors d'une interview pour la télévision française en 1979<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Apollo 11 : 9) Interview de Neil Armstrong – blog.troude.com|url=http://blog.troude.com/2019/07/20/apollo-11-9-interview-de-neil-armstrong/|site=blog.troude.com|consulté le=23 janvier 2020}}.</ref>. Or, les documentaristes de Science Channel omettent les explications détaillées d'Aldrin et ne diffusent que la brève introduction relative à un OVNI. Aldrin demande à Science Channel d'apporter une correction, mais sa demande est refusée. Ultérieurement, dans ''[[The Howard Stern Show]]'' le {{Date-|15 août 2007}}, Aldrin dit que ses propos sur l'observation supposée d'un OVNI ont été sortis de leur contexte et confirme qu'aucune observation jugée extraterrestre n'avait été observée et qu'il était sûr {{Citation|à 99,9 %}} que l'objet concerné était un panneau détaché<ref>{{Article |langue = en |périodique =The Washington Post |url=https://www.washingtonpost.com/news/retropolis/wp/2018/04/10/buzz-aldrins-ufo-sighting-moon-missions-mystique-might-have-simple-explanation/ |titre=No, Buzz Aldrin didn't see a UFO on his way to the moon |auteur=Alex Horton |date=10 avril 2018 |consulté le=5 novembre 2018}}.</ref>. ===== Visite en Antarctique ===== [[Fichier:Buzz Aldrin LF.JPG|vignette|redresse|alt=Photographie en couleur d'Aldrin et de sa femme Lois lors d'une cérémonie.|Aldrin avec sa femme Lois en février 2008. Il porte sa [[médaille présidentielle de la Liberté]].]] En {{Date-||12|2016}}, par l'intermédiaire d'une entreprise de tourisme privée, il fait partie d'un groupe de touristes qui visitent la [[base antarctique Amundsen-Scott]]. Âgé alors de {{Unité|86|ans}}, il obtient ainsi le record de la personne la plus âgée à avoir atteint le [[pôle Sud]]. Mais en raison de sa santé fragile et des rudes conditions locales, il doit être évacué vers la [[base antarctique McMurdo]] sur l'[[île de Ross]], puis vers [[Christchurch]] en [[Nouvelle-Zélande]]<ref>{{Lien web|titre=Buzz Aldrin, le deuxième homme à marcher sur la Lune, doit être évacué du pôle Sud |url=https://www.europe1.fr/international/buzz-aldrin-le-deuxieme-homme-a-marcher-sur-la-lune-doit-etre-evacue-du-pole-sud-2916137 |site=Europe 1 |consulté le=19 juillet 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |auteur=Erin McCann |titre=Buzz Aldrin Is Evacuated From the South Pole After Falling Ill |url=https://www.nytimes.com/2016/12/01/world/buzz-aldrin-is-evacuated-from-the-south-pole-after-falling-ill.html |consulté le=1er décembre 2016 |périodique =The New York Times |date=1er décembre 2016 }}.</ref> . Il s'était rendu au [[pôle Nord]] en 1998<ref>{{Article | langue = en |périodique =The Washington Post |titre=Buzz Aldrin nearly died at the South Pole. Why he insists 'it was worth it, really.' |auteur=Peter Holley |date=14 décembre 2016 |url=https://www.washingtonpost.com/news/speaking-of-science/wp/2016/12/14/buzz-aldrin-nearly-died-at-the-south-pole-why-he-insists-it-was-worth-it-really/ |consulté le =5 novembre 2018}}.</ref>. === Vie privée et apparitions publiques === Aldrin s'est marié quatre fois. Son premier mariage a lieu le {{Date-|29 décembre 1954}} avec Joan Ann Archer, une ancienne élève de l'[[université Rutgers]] et de l'[[université Columbia]]. Ils ont trois enfants, James, Janice et Andrew. Ils demandent le divorce en 1974{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=75}}{{,}}<ref>{{Article |langue = en |url=https://www.latimes.com/local/obituaries/la-me-joan-aldrin-20150802-story.html |titre=Joan Archer Aldrin dies at 84; dealt with the spotlight as astronaut's wife |périodique=Los Angeles Times |auteur=Elaine Woo |date=31 juillet 2015 |consulté le=1er décembre 2018}}.</ref>. Son deuxième mariage est celui avec Beverly Van Zile, qu'il épouse le {{Date-|31 décembre 1975}}{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=154}} et divorce en 1978. Il épouse ensuite Lois Driggs Cannon le {{Date-|14 février 1988}}. Leur divorce est officialisé en {{Date-||12|2012}}<ref>{{Article |langue = en | périodique=[[TMZ]] |url=http://www.tmz.com/2013/01/07/buzz-aldrin-divorced/ |titre=Buzz Aldrin officially divorced |date=1 juillet 2013 |consulté le=20 novembre 2018}}.</ref>. La presse s'est déjà fait écho, en 2018, d'une procédure judiciaire entre Aldrin et deux de ses enfants et son ancienne représentante<ref>{{Article |langue = en |url=https://www.bbc.co.uk/news/world-us-canada-44609561 |titre=US astronaut Buzz Aldrin sues his two children for 'misuse of finances' |date=26 juin 2018 |périodique =BBC Online |consulté le=26 juin 2018}}.</ref>, réglée après quelques mois<ref>{{Lien web | langue = en | url=https://www.orlandosentinel.com/business/space/go-for-launch/os-ne-buzz-aldrin-children-legal-fight-20190313-story.html |titre=Buzz Aldrin's legal fight with his children ends: 'Difficult situation' resolved ahead of Apollo 11 anniversary |auteur=Mike Schneider |site=Orlando Sentinel |date=13 mars 2019}}.</ref>. Le 20 janvier 2023, jour de son {{93e}} anniversaire, Aldrin annonce avoir épousé « son amour de longue date », Anca Faur, {{unité|30|ans}} plus jeune que lui<ref>{{Lien web |url=https://www.rtl.fr/actu/international/etats-unis-buzz-aldrin-deuxieme-homme-a-marcher-sur-la-lune-se-marie-pour-ses-93-ans-7900227605 |titre=États-Unis : Buzz Aldrin, deuxième homme à marcher sur la Lune, se marie pour ses 93 ans |site=rtl.fr |en ligne le=21 janvier 2023 |consulté le=23 janvier 2023}}.</ref>. Il a résidé principalement dans la région de [[Los Angeles]], comme [[Beverly Hills]], [[Laguna Beach (Californie)|Laguna Beach]], Emerald Bay ou encore [[Westwood (Los Angeles)|Westwood]]{{sfn|Aldrin|Abraham|2009|p=256}}{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://www.latimes.com/business/realestate/hot-property/la-fi-hotprop-buzz-aldrin-20140625-story.html |titre=Astronaut Buzz Aldrin sells Wilshire Corridor condo |auteur=Lauren Beale |date=25 juin 2014 |site=Los Angeles Times}}.</ref>. En 2018, il vit à [[Satellite Beach (Floride)|Satellite Beach]] en Floride<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.floridatoday.com/story/tech/science/space/2018/06/22/buzz-aldrin-sues-family-alleging-financial-fraud/725310002/ |périodique = Florida Today |titre=Buzz Aldrin sues his family alleging fraud |auteur=James Dean |date=22 juin 2018 |consulté le=14 novembre 2018}}.</ref>. En 1988, il a légalement changé son nom en Buzz Aldrin<ref name="buzzaldrinfaq" />. Lors de ses apparitions publiques, il est réputé pour ses tenues excentriques et patriotiques<ref>{{Lien web | langue = en | titre = A look back at astronaut Buzz Aldrin's patriotic fashion | url = https://www.aol.com/article/lifestyle/2019/07/20/a-look-back-at-astronaut-buzz-aldrins-patriotic-fashion/23771447/ | site = AOL.com | consulté le = 26 octobre 2019}}</ref>. Aldrin est un partisan actif du [[Parti républicain (États-Unis)|Parti républicain]]. Il organise des collectes de fonds pour ses membres du [[Congrès des États-Unis|Congrès]] et soutient ses candidats<ref>{{Pdf}} {{Lien web | langue = en |url=http://combatveteransforcongress.org/sites/default/files/2-26-10-invite.pdf |titre=Lori and Ken Harges invite you to a Gala Event |site=Combat Veterans For Congress |consulté le=26 février 2010}}.</ref>. Il a par exemple participé à un rassemblement pour [[George W. Bush]] en 2004 et a fait campagne pour [[Nick Lampson]] au Texas en 2006, Paul Rancatore en Floride en 2008, Mark Treadwell en Alaska en 2014<ref>{{Article | langue = en |url=http://www.spacepolitics.com/2014/08/19/buzz-aldrin-endorses-candidate-in-alaska-senate-race/ |titre=Buzz Aldrin endorses candidate in Alaska Senate race |périodique=Space Politics |auteur=Jeff Foust |date=19 août 2014 |consulté le=11 novembre 2018}}.</ref> et [[Dan Crenshaw]] au Texas en 2018<ref>{{Article | langue = en |périodique =Houston Chronicle |titre=Buzz Aldrin endorses GOP contender in contest to succeed Ted Poe |auteur=Jeremy Wallace |date=12 janvier 2018 |url=https://www.chron.com/news/politics/texas/article/Buzz-Aldrin-rockets-into-key-Houston-12492132.php |consulté le=11 novembre 2018}}.</ref>. Il est apparu au [[Discours sur l'état de l'Union (États-Unis)|discours sur l'état de l'Union]] en 2019 en tant qu'invité du président [[Donald Trump]]<ref>{{Article |périodique =The National |url=https://www.thenational.ae/world/the-americas/buzz-aldrin-makes-guest-appearance-at-donald-trump-s-state-of-the-union-address-1.822482 |titre=Buzz Aldrin makes guest appearance at Donald Trump's State of the Union address |date=6 février 2019 |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. Avec l'équipage d'Apollo 11, il est régulièrement invité officiellement pour des commémorations. <gallery caption="Commémorations de la mission Apollo 11" mode=packed> President Ronald Reagan during a ceremony for the 15th Anniversary of The Lunar Landing.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 lors d'un discours présidentiel.|{{15e}} anniversaire avec [[Ronald Reagan]] ({{Date-|20 juillet 1984}}). President George Bush and Apollo 11 Astronauts - GPN-2000-001665.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 lors d'un discours présidentiel.|{{20e}} anniversaire avec [[George H. W. Bush]] ({{Date-|20 juillet 1989}}). Apollo 11 30th anniversary press conference (KSC-99pp0849).jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 lors d'un discours au centre spatial Kennedy.|{{30e}} anniversaire au [[Centre spatial Kennedy]] ({{Date-|16 juillet 1999}}). President George W. Bush Welcomes Apollo 11 Astronauts.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 échangeant avec le président américain.|{{35e}} anniversaire avec [[George W. Bush]] ({{Date-|21 juillet 2004}}). President Obama Meets with Crew of Apollo 11 (200907200016HQ) (explored) DVIDS723610.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11 échangeant avec le président américain.|{{40e}} anniversaire avec [[Barack Obama]] ({{Date-|20 juillet 2009}}). President Obama Meets with Crew of Apollo 11.jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11, sans Armstrong, échangeant avec le président américain.|{{45e}} anniversaire {{incise|désormais sans Armstrong}} avec [[Barack Obama]] ({{Date-|22 juillet 2014}}). -Apollo50th (48356637732).jpg|alt=Photographie en couleur de l'équipage d'Apollo 11, sans Armstrong, avec le président américain.|{{50e}} anniversaire avec [[Donald Trump]] ({{Date-|19 juillet 2019}}). </gallery> == Distinctions, hommages et postérité == === Distinctions et hommages === [[Fichier:Buzz Aldrin in 2019 (cropped).jpg|vignette|redresse|alt=Portrait en couleur d'Aldrin en costume avec une cravate aux couleurs du drapeau américain.|Buzz Aldrin en 2019.]] Aldrin reçoit l'[[Air Force Distinguished Service Medal]] en 1969 pour son rôle de pilote du module lunaire sur Apollo 11<ref name="valor">{{Lien web | langue = en |url=http://valor.militarytimes.com/recipient.php?recipientid=33821 |titre=Valor Awards for Buzz Aldrin |éditeur=Hall of Valor |consulté le=25 décembre 2017}}.</ref>. En 1972, des [[feuilles de chêne]] y sont ajoutées au lieu d'une seconde médaille pour son rôle dans la [[guerre de Corée]] et dans le [[programme spatial des États-Unis]]<ref name="valor" />, ainsi que de la [[Legion of Merit]] pour ses rôles dans les programmes Gemini et Apollo<ref name="valor" />. Lors d'une cérémonie marquant la fin du programme Gemini en 1966, Aldrin reçoit la [[médaille du service exceptionnel de la NASA]] décernée par le président des États-Unis [[Lyndon B. Johnson]]<ref>{{Article |langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/23093107/the_evening_times/ |titre=Johnson Sees Greater U.S. Success in Space |périodique=The Evening Times |lieu=Sayre |date=23 novembre 1966 |page=1 }}.</ref>. Il est récipiendaire de la [[médaille du service distingué de la NASA]] en 1970 pour la mission Apollo 11<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Ihor | nom1=Gawdiak | prénom2=Helen | nom2=Fedor | titre=NASA Historical Databook, Volume IV | sous-titre=NASA Resources 1969–1978 | éditeur=NASA | lieu=Washington | année=1994 | passage=398 | lire en ligne=https://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/19940029443.pdf}}.</ref>. Aldrin est l'un des dix astronautes Gemini intronisés à l'{{Langue|en|''International Space Hall of Fame''}} du [[musée de l'histoire spatiale du Nouveau-Mexique]] en 1982<ref name="newmexico" />{{,}}<ref>{{Article | langue =en |url=https://www.newspapers.com/clip/28841417/albuquerque_journal/ |titre=Astronauts Laud Gemini as Precursor to Shuttle |auteur=Erin Shay |périodique=Albuquerque Journal |lieu=Albuquerque |date=3 octobre 1982 |page=3 }}.</ref>. Il est également intronisé au [[United States Astronaut Hall of Fame]] du [[Centre spatial Kennedy]] en 1993<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.astronautscholarship.org/Astronauts/buzz-aldrin/ |titre=Buzz Aldrin |site =Astronaut Scholarship Foundation | consulté le=20 août 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/33582881/florida_today/ |titre=Activities Honor Gemini Astronauts |périodique=Florida Today |lieu=Cocoa |date=14 mars 1993 |page=41 |auteur=Amy Clark}}.</ref>, au [[National Aviation Hall of Fame]] en 2000<ref>{{Article | langue = en |url=http://www.nationalaviation.org/our-enshrinees/aldrin-buzz/ |titre=Aldrin, Buzz: Enshrined 2000 |périodique =The National Aviation Hall of Fame |consulté le=19 décembre 2017 | date= 2000}}.</ref> et au [[New Jersey Hall of Fame]] en 2008<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://www.nj.com/news/index.ssf/2007/10/frank_bruce_and_buzz_among_fir.html |titre=Frank, Bruce and Buzz among first inducted into NJ hall of fame |auteur=Tom Hester |date=25 octobre 2007 |site =nj.com |consulté le =19 août 2018}}.</ref>. En 1999, alors qu'il célèbre le {{30e|anniversaire}} de l'alunissage, le vice-président des États-Unis [[Al Gore]], également vice-chancelier du conseil de supervision de la [[Smithsonian Institution]], remet à l'équipage d'Apollo 11 la [[médaille d'or Langley]] pour l'aviation de la Smithsonian Institution. Après la cérémonie, l'équipage se rend à la [[Maison-Blanche]] et présente au président [[Bill Clinton]] un rocher lunaire dans un présentoir<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://www.nbcnews.com/id/3077902/ns/technology_and_science-space/t/moon-anniversary-celebrated/ |titre=Moon Anniversary Celebrated |site=NBC News |auteur=Alan Boyle |consulté le=3 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://www.cnn.com/TECH/space/9907/20/apollo.11.awards/ |titre=Apollo 11 astronauts honored for 'astonishing' mission |date=20 juillet 1999 |site =CNN |consulté le=24 avril 2018}}.</ref>. L'équipage d'Apollo 11 reçoit la [[médaille d'or du Congrès]] (''New Frontier'') dans la [[rotonde du Capitole des États-Unis]] en 2011. Lors de la cérémonie, l'[[administrateur de la NASA]], [[Charles F. Bolden]], déclare : {{citation|Ceux d'entre nous qui ont eu le privilège de voler dans l'espace ont suivi la piste qu'ils ont tracée<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.nasa.gov/topics/people/features/gold_medal.html |titre=NASA Legends Awarded Congressional Gold Medal |site=NASA |date=16 novembre 2011 |consulté le=19 décembre 2017}}.</ref>.}} L'équipage d'Apollo 11 est distingué du [[trophée Collier]] en 1969. Le président de la [[National Aeronautic Association]] (NAA) remet un trophée en double à Collins et Aldrin lors d'une cérémonie<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27418925/the_charleston_daily_mail/ |titre=Apollo 11 Spacemen Win Collier Trophy |périodique=The Charleston Daily Mail |lieu =Charleston |date=18 mars 1970 |page=9 }}.</ref>. L'équipage reçoit le trophée de l'espace du général Thomas D. White en 1969<ref>{{Pdf}} {{Article | langue = en |url=http://www.airforcemag.com/MagazineArchive/Magazine%20Documents/1997/May%201997/0597recs.pdf |titre=The Gen. Thomas D. White USAF Space Trophy |périodique=Air Force Mag |date=Mai 1997 |page=156}}.</ref>. Le {{Langue|en|''National Space Club''}} désigne l'équipage vainqueur du [[Trophée commémoratif du Dr Robert H. Goddard|trophée commémoratif du {{Dr}} Robert H. Goddard]] pour les réalisations spatiales de 1970, décerné chaque année pour la plus grande réussite dans le domaine des vols spatiaux<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/23148781/the_times/ |titre=Astronauts of Apollo 11 to be Feted |périodique=The Times |lieu=Shreveport |date=6 mars 1970 |page=10 }}.</ref>. Les astronautes d'Apollo 11 reçoivent le [[trophée Harmon]] pour les aviateurs en 1970<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.nytimes.com/1970/09/07/archives/two-raf-pilots-to-share-harmon-aviators-trophy.html |titre=Two R.A.F. Pilots to Share Harmon Aviator's Trophy |date=7 septembre 1970|consulté le=3 mars 2018 |périodique=The New York Times |page=36}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/19532169/the_montgomery_advertiser/ |titre=Apollo 11 Astronauts Add Harmon Trophy to Collection |périodique=The Montgomery Advertiser |lieu=Montgomery |date=6 septembre 1970 |page=6E }}.</ref>, conférés par le vice-président des États-Unis [[Spiro Agnew]] en 1971<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/19532416/the_times/ |titre=3 Astronauts get Harmon Trophies |périodique=The Times |lieu=Shreveport |date=20 mai 1971 |page=2-B }}.</ref>. Agnew leur présente également la [[médaille Hubbard]] de la [[National Geographic Society]] (NGS) en 1970 en disant : {{citation|Vous avez gagné une place aux côtés de [[Christophe Colomb]] dans l'histoire américaine<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/19603390/the_la_crosse_tribune/ |titre=Agnew Gives Medals to Apollo 11 Crew |périodique =The La Crosse Tribune |date=18 février 1970 |page=6 |lieu=La Crosse}}</ref>.}} En 1970, l'équipage d'Apollo 11 est co-lauréat du [[prix Iven C. Kincheloe]] de la [[Society of Experimental Test Pilots]] (SETP) avec [[Darryl Greenamyer]], qui a battu le record du monde de vitesse des avions à moteurs à pistons<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/27418798/valley_news/ |titre=Record Setting Aviators Honored by Pilots Group |périodique=Valley News |lieu=Van Nuys |date=10 octobre 1970 |page=51 }}.</ref>. Pour leurs contributions à l'industrie télévisuelle, ils sont aussi honorés par une plaque ronde sur le [[Hollywood Walk of Fame]]<ref>{{Article | langue = en |url=http://projects.latimes.com/hollywood/star-walk/apollo-landing/ |titre=Apollo Landing – Hollywood Star Walk |périodique =Los Angeles Times |auteur=Scott Sandell |date=1 mars 2010 |consulté le=20 novembre 2018}}.</ref>. En 2001, le président des États-Unis [[George W. Bush]] nomme Aldrin à la {{Lien|langue=en|trad=Commission on the Future of the United States Aerospace Industry|fr=Commission sur l'avenir de l'industrie aérospatiale des États-Unis}}<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2001/08/20010822-6.html |titre=Personnel Announcements |date=22 août 2001 |site=The White House}}.</ref>, aux côtés notamment de l'astrophysicien [[Neil deGrasse Tyson]] et du directeur de [[Lockheed Martin]] [[Robert J. Stevens]]. Aldrin reçoit le prix humanitaire 2003 de {{Lien|langue=en|fr=Variety, the Children's Charity}}, qui, selon l'organisation, est attribué à une personne qui a démontré une compréhension, une empathie et un dévouement inhabituels pour l'humanité. En 2006, la [[Space Foundation]] lui attribue sa plus haute distinction, le {{langue|en|''General James E. Hill Lifetime Space Achievement Award''}}. Aldrin reçoit des diplômes honorifiques de six collèges et universités<ref name="nasabio" /> et est nommé chancelier de l'[[International Space University]] (ISU) en 2015<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.businessinsider.com.au/australia-space-agency-value-2018-7 |titre=Australia finally has a space agency -- here's why it's about time |auteur=Peter Farquhar |date=2 juillet 2018 |site=Business Insider Australia |consulté le=19 janvier 2019}}.</ref>. Il est membre du conseil des gouverneurs de la [[National Space Society]] (NSS)<ref>{{Lien web | langue = en |url=http://www.nss.org/about/bios/aldrin.html |titre=National Space Society Board of Governors |site =National Space Society |consulté le=19 décembre 2017}}.</ref> et en assure la présidence. En 2016, la ''Montclair High School'', où il a étudié, est renommée ''Buzz Aldrin Middle School''<ref>{{Lien web| langue = en |auteur=Spencer Kent |titre=N.J. middle school renamed after Apollo 11's Buzz Aldrin |url=http://www.nj.com/essex/index.ssf/2016/09/nj_school_renamed_in_honor_of_apollo_11s_buzz_aldr.html |consulté le=14 mars 2017 |site =nj.com |date=16 septembre 2016}}.</ref>. Le cratère [[Aldrin (cratère)|Aldrin]] sur la Lune près du site de l'alunissage d'Apollo 11 et l'astéroïde [[(6470) Aldrin]] sont nommés en son honneur<ref name="newmexico">{{Lien web |langue = en |url=http://www.nmspacemuseum.org/halloffame/detail.php?id=59 |titre =Second man to set foot on the Moon |site =New Mexico Museum of Space History |consulté le =18 août 2018}}.</ref>. <gallery> Buzz Aldrin's spacesuit for Apollo 11 2007-06-27.jpg|alt=Portrait en couleur d'une combinaison spatiale exposée dans un musée.|[[Combinaison spatiale A7L]] d'Aldrin exposée au [[National Air and Space Museum]] (NASM). Apollo 11 Buzz Aldrin.JPG|alt=Portrait en couleur d'une paire de gants spatiaux exposée dans un musée.|Les gants d'entrainement aux sorties extravéhiculaires d'Aldrin pour la mission Apollo 11, exposés au [[centre spatial Kennedy]]. 345 30 ani aselenizare 072099.jpg|alt=Timbre moldave avec le portrait dessiné d'Aldrin.|Timbre [[Moldavie|moldave]] commémorant le {{30e|anniversaire}} du débarquement d'Apollo 11. HollywoodWalkOfFameMoonAtHollywoodAndVine.jpg|alt=Plaque commémorative sur un trottoir.|Plaque ronde sur le [[Hollywood Walk of Fame]]. Apollo 11 Saturn V Rocket Projected On The Washington Monument (NHQ201907190157).jpg|alt=Diffusion de la photographie couleur inconique de l'empreinte de pas d'Aldrin sur un monument lors d'une commémoration.|[[Empreinte de pas]] d'Aldrin projetée sur le [[Washington Monument]] dans le cadre du cinquantenaire d'Apollo 11. </gallery> === Postérité === [[Fichier:Thunderbirds pilots pose for a photo with Buzz Aldrin.jpg|gauche|vignette|alt=Photographie en couleur d'Aldrin et de pilotes de la patrouille acrobatique de l'armée de l'air américaine posant devant un de leur avion.|La patrouille acrobatique de l'armée de l'air américaine, les [[Thunderbirds (patrouille)|Thunderbirds]], posant avec Aldrin le {{Date-|2 avril 2017}}. Aldrin est à l'époque la personne la plus âgée à voler avec les Thunderbirds<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.floridatoday.com/story/news/local/2017/04/02/buzz-aldrin-flies-thunderbirds/99954358/ |titre=Buzz Aldrin flies with the Thunderbirds |auteur=Wayne T. Price |périodique=Florida Today |date=2 avril 2017 |consulté le=10 novembre 2018}}.</ref>.]] Buzz Aldrin est apparu et a joué dans de nombreux documentaires, séries, téléfilms et films en raison de sa notoriété de deuxième marcheur lunaire. L'une de ses premières apparitions est dans ''[[L'Enfant bulle]]'' (1976)<ref>{{Imdb titre|id=0074236|titre=L'Enfant bulle}}.</ref> et, l'une des plus notables, dans ''[[Transformers 3 : La Face cachée de la Lune]]'' (2011)<ref name="Transformers">{{Imdb titre|id=1399103|titre=Transformers 3 : La Face cachée de la Lune}}.</ref>. En 1994, il prête sa voix dans l'épisode ''[[Homer dans l'espace]]'' de la série d'animation ''[[Les Simpson]]''<ref>{{Imdb titre|id=0701087|titre=Deep Space Homer}}.</ref>, en 1997 dans ''[[Space Ghost Coast to Coast]]'' (épisodes ''Brilliant Number One'' et ''Brilliant Number Two''), en 1999 dans ''[[La Cour de récré]]'' (épisode ''Space Cadet'')<ref>{{Lien web | langue= en |url=http://www.collectspace.com/ubb/Forum3/HTML/005204.html |titre=Disney's Miles From Tomorrowland: Buzz Aldrin |auteur=Robert Pearlman |lien auteur=Robert Pearlman|date=25 août 2017|consulté le=8 août 2018 |site=collectSPACE}}.</ref>, en 2011 dans ''[[Futurama]]'' (épisode ''Cold Warriors'')<ref>{{Imdb titre| id = 1642358 | titre = Cold Warriors }}.</ref> et dans ''[[Miles dans l'espace]]'' (dans un épisode, 2017)<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.space.com/37924-buzz-aldrin-appears-miles-from-tomorrowland-show.html |titre=Moonwalker Buzz Aldrin Plays 'Commander Copernicus' in Disney Kids' Show: Exclusive Clip |auteur=Elizabeth Howell |date=25 août 2017 |consulté le=6 août 2018 |site=Space.com}}.</ref>. Il apparaît dans les séries ''[[Da Ali G Show]]'' (2003)<ref>{{Lien web | langue =en |url=https://www.washingtonpost.com/news/arts-and-entertainment/wp/2018/07/13/heres-how-sacha-baron-cohen-fools-celebrities-into-embarrassing-interviews-starting-with-da-ali-g-show/ |titre=Here's how Sacha Baron Cohen fools celebrities into embarrassing interviews, starting with 'Da Ali G Show' |auteur=Bethonie Butler |date=13 juillet 2018|consulté le=21 octobre 2018 |site=The Washington Post}}.</ref>, ''[[Numbers (série télévisée)|Numbers]]'' (épisode ''Toujours plus haut'', 2006)<ref>{{Lien web | langue =en |url=http://articles.chicagotribune.com/2006-12-13/features/0612120450_1_numb3rs-cal-sci-buzz-aldrin |titre=Aldrin drops in on 'Numb3rs' episode |date=13 décembre 2006 |consulté le=6 août 2018 |site = Chicago Tribune |auteur=Kate O'Hare }}.</ref>, ''[[30 Rock]]'' (épisode ''The Moms'', 2010)<ref>{{Article | langue =en |url=https://www.houstonpress.com/news/nbcs-thursday-night-i-walked-on-your-face-6727613 |titre=NBC's Thursday Night: I Walked On Your Face! |auteur=Daniel Carlson |date=7 mai 2010 |périodique=Houston Press |consulté le=19 août 2018}}.</ref>, ''[[The Big Bang Theory]]'' (épisode ''The Holographic Excitation'', 2012)<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.cbsnews.com/news/buzz-aldrin-lands-cameo-on-the-big-bang-theory/ |titre=Buzz Aldrin lands cameo on "The Big Bang Theory" |site=CBS News |date=10 octobre 2012 |consulté le=8 août 2018 |auteur=Jessica Derschowitz }}.</ref> ou encore ''{{Lien|langue=en|fr=Jorden runt på 6 steg}}'' (épisode 3, 2015)<ref>{{Lien web | langue =sv |url=https://www.dplay.se/videos/jorden-runt-pa-6-steg/jorden-runt-pa-6-steg-103 |titre=Från Senegal till Buzz Aldrin |date=7 octobre 2015 |site=Discovery |consulté le=21 août 2018}}.</ref>. Il est présent dans les documentaires ''[[Moonwalk One]]'' (1972) et ''[[In the Shadow of the Moon]]'' (2007)<ref>{{Imdb titre|id=0925248|titre=In the Shadow of the Moon}}.</ref>, le [[manga]] ''[[Space Brothers]]'' (2012)<ref>{{Imdb titre|id = 1872220| titre = Space Brothers}}.</ref> ou encore prête sa voix dans le film ''[[Fly Me to the Moon (film)|Fly Me to the Moon]]'' (2008)<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.universetoday.com/16685/film-review-fly-me-to-the-moon/ |titre=Film Review: "Fly Me to the Moon" |date=15 août 2008 |auteur=Ian O'Neill |consulté le=21 octobre 2018 |site=Universe Today}}.</ref> et le jeu-vidéo ''[[Mass Effect 3]]'' (2012)<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.forbes.com/sites/danielnyegriffiths/2012/06/28/real-hero-of-mass-effect/#b8b1a23389be |titre=The Real Hero Of Mass Effect Explains How – And Why – The 'Reject Ending' Works |périodique=Forbes |auteur=Daniel Nye Griffiths |date=28 juin 2012 |consulté le=6 août 2018}}.</ref>. Aldrin est aussi consultant sur le jeu vidéo ''[[Buzz Aldrin's Race Into Space]]'' (1993)<ref name="Race Into Space">{{Pdf}} {{Article | langue = en |date=janvier 1992 |titre=No More "Spam in a Can" |périodique=Computer Gaming World |issn=0744-6667 |numéro=90 |pages=48–50 |oclc=8482876 |url=http://www.cgwmuseum.org/galleries/issues/cgw_90.pdf |consulté le=14 janvier 2019}}.</ref>. En 2010, il participe à la {{10e}} saison de l'émission ''[[Dancing with the Stars (États-Unis)|Dancing with the Stars]]''<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://abcnews.go.com/GMA/SpringConcert/dancing-stars-buzz-aldrin-voted-off-kate-gosselin/story?id=10307425 |titre=Buzz Aldrin Done on 'Dancing With the Stars' but Proud to Have Inspired People |auteur=Katie Escherich |site =ABC News |date=7 avril 2010|consulté le=21 octobre 2018}}.</ref>, en 2016 comme invité à ''[[The Late Show with Stephen Colbert]]''<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.popsci.com/buzz-aldrin-reveals-his-secrets-scoops-about-moon-missions |titre=Buzz Aldrin Reveals His Secret "Scoops" About The Moon Missions |auteur=Jason Lederman |date=5 mai 2016 |consulté le=6 août 2018 |site=Popular Science}}.</ref> et en 2017 de nouveau comme invité à ''[[Hell's Kitchen (émission de télévision américaine)|Hell's Kitchen]]''. Aldrin est interprété par [[Cliff Robertson]] dans ''[[Return to Earth (film)|Return to Earth]]'' (1976)<ref>{{Lien web | langue = en |url=https://www.nytimes.com/1976/05/14/archives/tv-weekend.html |titre=TV Weekend: Friday |auteur=John J. O'Connor |date=14 mai 1976 |site=The New York Times |consulté le =19 août 2018 |page=76 }}.</ref> {{incise|aidant l'acteur dans sa préparation<ref>{{Article |langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/26717084/the_daily_herald/ |titre=Cliff Robertson Plays 'Buzz Aldrin' |périodique=The Daily Herald |date=8 mai 1976 |page=36 |auteur=Joan Hanauer }}.</ref>}}, Larry Williams dans ''[[Apollo 13 (film)|Apollo 13]]'' (1995)<ref>{{Imdb titre|id=0112384|titre=Apollo 13}}</ref>, [[Xander Berkeley]] dans ''[[Apollo 11 (téléfilm)|Apollo 11]]'' (1996)<ref>{{Imdb titre|id=0115560|titre=Apollo 11}}.</ref> {{incise|il est également conseiller technique pour ce film<ref>{{Article | langue = en |url=https://www.newspapers.com/clip/19685595/the_los_angeles_times/ |titre=Moon Over 'Apollo 11' |périodique=Los Angeles Times |date=17 novembre 1996 |page=433 |auteur=Susan King }}.</ref>}}, [[Bryan Cranston]] dans la [[De la Terre à la Lune (mini-série)|mini-série ''De la Terre à la Lune'']] (1998)<ref>{{Imdb titre|id0120570|titre=From the Earth to the Moon}}.</ref> et ''[[Magnificent Desolation: Walking on the Moon 3D]]'' (2005)<ref>{{Imdb titre|id=0401623|titre=Magnificent Desolation: Walking on the Moon 3D}}.</ref>, [[James Marsters]] dans ''[[Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune]]'' (2009)<ref>{{Imdb titre|id=1251357|titre=Moonshot}}.</ref>, Cory Tucker dans ''[[Transformers 3 : La Face cachée de la Lune]]'' (2011)<ref name="Transformers" /> et [[Corey Stoll]] dans ''[[First Man : Le Premier Homme sur la Lune (film)|First Man : Le Premier Homme sur la Lune]]'' (2018)<ref>{{Imdb titre|id=1213641|titre=First Man : Le Premier Homme sur la Lune}}.</ref>. Il est interprété par [[Felix Scott]] dans l'épisode 7 de la [[Saison 3 de The Crown|saison 3]] de [[The Crown (série télévisée)|''The Crown'']] et par [[Chris Agos]] dans la première saison de la série télévisée ''[[For All Mankind (série télévisée)|For All Mankind]]''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=For All Mankind Cast & Character Guide |url=https://screenrant.com/for-all-mankind-cast-character-guide/ |site=ScreenRant |consulté le=2023-11-18}}</ref>. Enfin, [[Buzz l'Éclair]] est le nom utilisé pour l'un des protagonistes des longs-métrages d'animation en images de synthèse des studios Pixar ''[[Toy Story]]'', puis dans ses suites ''[[Toy Story 2]]'', ''[[Toy Story 3]] et [[Toy Story 4]]'' qui forment la [[Toy Story (série de films)|série de films ''Toy Story'']] et ses dérivés (le film ''[[Buzz l'Éclair, le film : Le Début des aventures]]'' et la série animée télévisée ''[[Les Aventures de Buzz l'Éclair]]''). Ce nom est directement inspiré de Buzz Aldrin<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.nbcnews.com/id/33144699/ns/technology_and_science-space/t/real-buzz-welcomes-buzz-lightyear-back/|titre='Real Buzz' welcomes Buzz Lightyear back|auteur=Marcia Dunn |site=NBC News|consulté le=11 avril 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue = en |url=https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/films/news/early-toy-story-concept-art-had-woody-and-buzz-lightyear-looking-a-little-strange-a6792291.html |titre=Early Toy Story concept art had Woody and Buzz Lightyear looking a little strange |auteur=Clarisse Loughrey |date=31 décembre 2015|site=independent.co.uk |consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. Dans la bande dessinée ''[[De cape et de crocs]]'', scénarisée par [[Alain Ayroles]] et dessinée par [[Jean-Luc Masbou]], les trois ''Cadets de la Lune'' se nomment Colin, Aldrin et Fort-à-Bras{{note|groupe=note|Allusion à Neil Armstrong, dont le nom de famille peut se traduire par « Bras puissant » ou « Bras fort ».}}, faisant référence aux trois astronautes d'Apollo 11. Aldrin y est dit « de Redondie », venant d'une région de la Lune où les habitants s'expriment systématiquement en termes redondants<ref>{{Lien web |langue = fr |url=https://thegratefulzine.wordpress.com/2014/03/26/de-cape-et-de-crocs-blanc/ |titre= De Cape et de crocs (blanc ?) |auteur= Nicolas Thomson Robert |date=26 mars 2014|site=thegratefulzine |consulté le= 23 janvier 2020}}.</ref>. == Ouvrages == [[Fichier:Buzz Aldrin (40488262703).jpg|vignette|alt=Photographie en couleur d'Aldrin en costume lors d'un événement.|Buzz Aldrin lors d'un événement en mars 2019.]] * {{Article |langue = en | auteur = Edwin E. Aldrin, Jr. | date=1970 | url = http://apollotutoring.com/aldrin_1970.pdf | titre = Footsteps on the Moon | périodique = Edison Electric Institute Bulletin | volume = 38 | numéro = 7 | page = 266–272}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Neil |nom1=Armstrong |lien auteur1=Neil Armstrong |prénom2=Michael |nom2=Collins |lien auteur2=Michael Collins (astronaute) |prénom3=Edwin E. |nom3=Aldrin |prénom4=Gene |nom4=Farmer |prénom5=Dora Jane |nom5=Hamblin |titre=First on the Moon |sous-titre=A Voyage with Neil Armstrong, Michael Collins, Edwin E. Aldrin Jr. |éditeur=Brown Little |lieu=Boston |année=1970 |isbn=978-0-316-05160-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Wayne |nom2=Warga |titre=Return to Earth |éditeur=Random House |lieu=New York |année=1973 |isbn=978-1-5040-2644-4}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Malcolm |nom2=McConnell |titre=Men from Earth |éditeur=Bantam Books |lieu=New York |année=1989 |isbn=978-0-553-05374-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=John |nom2=Barnes |lien auteur2=John Barnes (auteur) |titre=Encounter with Tiber |éditeur=Hodder & Stoughton |lieu=Londres |année=1996 |isbn=978-0-340-62450-0}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=John |nom2=Barnes |lien auteur2=John Barnes (auteur) |titre=The Return |éditeur=Forge |lieu=New York |année=2000 |isbn=978-0-312-87424-7}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Wendell |nom2=Minor |titre=Reaching for the Moon |éditeur=Harper Collins Publishers |lieu=New York |année=2005 |isbn=978-0-06-055445-3}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Ken |nom2=Abraham |titre=Magnificent Desolation |sous-titre=The Long Journey Home from the Moon |éditeur=Harmony Books |lieu=New York |année=2009 |isbn=978-0-307-46345-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Wendell |nom2=Minor |titre=Look to the Stars |éditeur=Puffin Books |lieu=Camberwell |année=2009 |isbn=978-0-14-350380-4}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Leonard |nom2=David |titre=Mission to Mars |sous-titre=My Vision for Space Exploration |éditeur=National Geographic Books |lieu=Washington |année=2013 |isbn=978-1-4262-1017-4}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Marianne |nom2=Dyson |titre=Welcome to Mars |sous-titre=Making a Home on the Red Planet |éditeur=National Geographic Children's Books |lieu=Washington |année=2015 |isbn=978-1-4263-2206-8}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Buzz |nom1=Aldrin |prénom2=Ken |nom2=Abraham |titre=No Dream Is Too High |sous-titre=Life Lessons From a Man Who Walked on the Moon |éditeur=National Geographic Books |lieu=Washington |année=2016 |isbn=978-1-4262-1650-3}}. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Buzz Aldrin}} === Notes === {{Références|group=note}} === Références === {{Références|taille=30}} == Annexes == {{Autres projets|Commons=Category:Buzz Aldrin}} === Bibliographie === * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Buzz | nom1=Aldrin | prénom2=Ken | nom2=Abraham | titre=Magnificent Desolation | éditeur=Boomsbury | lieu=Londres | année=2009 | isbn=978-1-4088-0403-2 | oclc=319209955}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Colin | nom1=Burgess | titre=Moon Bound | sous-titre=Choosing and Preparing NASA's Lunar Astronauts | éditeur=Springer | lieu=New York | série=Springer-Praxis books in space exploration | année=2013 | isbn=978-1-4614-3854-0 | oclc=905162781}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Scott W. | nom1=Carmichael | titre=Moon Men Return | sous-titre=USS ''Hornet'' and the Recovery of the Apollo 11 Astronauts | éditeur=Naval Institute Press | lieu=Annapolis | année=2010 | isbn=978-1-59114-110-5 | oclc=562772897}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Andrew | nom1=Chaikin | titre=A Man on the Moon | sous-titre=The Voyages of the Apollo Astronauts | éditeur=Penguin Books | lieu=Londres | année=2007 | isbn=978-0-14-311235-8 | oclc=958200469}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Michael | nom1=Collins | lien auteur1=Michael Collins (astronaute) | titre=Carrying the Fire | sous-titre=An Astronaut's Journeys | éditeur=Rowman & Littlefield | année=2001 | année première édition=1974 | isbn=978-0-8154-1028-7 | lire en ligne=https://archive.org/details/carryingfire00mich}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=James R. | nom1=Hansen | lien auteur1=James R. Hansen | titre=First Man | sous-titre=The Life of Neil A. Armstrong | lien titre=First Man : Le Premier Homme sur la Lune (récit) | éditeur=Simon & Schuster | année=2005 | isbn=978-0-7432-5751-0 | oclc=1017877739}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Craig | nom1=Nelson | titre=Rocket Men | sous-titre=The Epic Story of the First Men on the Moon | éditeur=Penguin | année=2009 | isbn=978-1-101-05773-5 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LWMivGgbM7kC&pg=PT50}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Barton C. | nom1=Hacker | prénom2=James M. | nom2=Grimwood | titre=On the Shoulders of Titans | sous-titre=A History of Project Gemini | éditeur=NASA | série=NASA History Series | année=1974 | oclc=3821896 | lire en ligne=http://www.hq.nasa.gov/office/pao/History/SP-4203/toc.htm}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Richard W. | nom1=Orloff | titre=Apollo by the Numbers | sous-titre=A Statistical Reference | éditeur=NASA History Division, Office of Policy and Plans | lieu=Washington | série=NASA History Series | année=2000 | isbn=978-0-16-050631-4 | oclc=829406439 | lccn=00061677 | lire en ligne=https://history.nasa.gov/SP-4029/SP-4029.htm}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Eugen | nom1=Reichl | titre=Project Gemini | éditeur=Schiffer Publishing | lieu=Atglen | série=America in Space | année=2013 | isbn=978-0-7643-5070-2 | oclc=1026725515}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Walter | nom1=Cunningham | lien auteur1=Walter Cunningham | titre=The All-American Boys | éditeur=iPicturebooks | lieu=New York | année=2010 | isbn=978-1-876963-24-8 | oclc=713908039}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Roger E. | nom1=Bilstein | titre=Stages to Saturn | sous-titre=A Technological History of the Apollo/Saturn Launch Vehicle | éditeur=National Air and Space Administration | série=NASA History Series | année=1980 | lire en ligne=https://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/19970009949.pdf}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Charles D. | nom1=Benson | prénom2=William B. | nom2=Faherty | titre=Moonport | sous-titre=A History of Apollo Launch Facilities and Operations | éditeur=NASA | lieu=Washington | année=1978 | lire en ligne=https://ntrs.nasa.gov/archive/nasa/casi.ntrs.nasa.gov/19790003956.pdf}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Michael | nom1=Collins | lien auteur1=Michael Collins (astronaute) | prénom2=Edwin E., Jr. | nom2=Aldrin | champ libre=[[Edgar Cortright]] | titre=Apollo Expeditions to the Moon | éditeur=NASA | lieu=Washington | année=1975 | oclc=1623434 | lire en ligne=http://www.hq.nasa.gov/pao/History/SP-350/cover.html | titre chapitre=The Eagle Has Landed}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Courtney G. | nom1=Brooks | prénom2=James M. | nom2=Grimwood | prénom3=Loyd S. | nom3=Swenson | titre=Chariots for Apollo | sous-titre=A History of Manned Lunar Spacecraft | éditeur=Scientific and Technical Information Branch, NASA | lieu=Washington | série=NASA History Series | année=1979 | isbn=978-0-486-46756-6 | oclc=4664449 | lccn=79001042 | lire en ligne=https://history.nasa.gov/SP-4205/cover.html}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=Gene | nom1=Farmer | prénom2=Dora Jane | nom2=Hamblin | titre=First on the Moon – A Voyage with Neil Armstrong, Michael Collins, Edwin E. Aldrin Jr. | éditeur=Little Brown | lieu=Boston | année=1970 | isbn=978-0-316-05160-6 | oclc=994003232}}. === Liens externes === {{Liens}} {{Palette |Succession Astronaute | rang = 31 | précédent = [[William H. Dana]] | suivant = [[Walter Cunningham]] | nationalité = {{Drapeau2|États-Unis|domaine=Gentilé}} | rang_nationalité = 20 | précédent_nationalité = [[William H. Dana]] | suivant_nationalité = [[Walter Cunningham]] | rang_lune = 2 | précédent_lune = [[Neil Armstrong]] | suivant_lune = [[Charles Conrad]] | premier_vol = 1966 |Groupe d'astronautes 3 |Programme Gemini |Voyageurs et marcheurs lunaires }} {{Portail|aéronautique|astronautique|Lune|forces armées des États-Unis}} {{Bon article|vote=BA|oldid=167325859|date=14 février 2020}} {{DEFAULTSORT:Aldrin, Buzz}} [[Catégorie:Buzz Aldrin| ]] [[Catégorie:Naissance en janvier 1930]] [[Catégorie:Naissance à Glen Ridge (New Jersey)]] [[Catégorie:Élève de l'Académie militaire de West Point]] [[Catégorie:Astronaute du programme Apollo]] [[Catégorie:Astronaute du programme Gemini]] [[Catégorie:Colonel de l'United States Air Force]] [[Catégorie:Docteur du Massachusetts Institute of Technology]] [[Catégorie:Exploration de l'espace en 1969]] [[Catégorie:Hollywood Walk of Fame]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo]] [[Catégorie:Marcheur lunaire]] [[Catégorie:Membre de l'Académie internationale d'astronautique]] [[Catégorie:Membre de l'Association des explorateurs de l'espace]] [[Catégorie:Militaire américain de la guerre de Corée]] [[Catégorie:Pilote de chasse]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'Air Force Distinguished Service Medal]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'Air Medal]] [[Catégorie:Récipiendaire de la Distinguished Flying Cross (États-Unis)]] [[Catégorie:Récipiendaire de la Legion of Merit]] [[Catégorie:Récipiendaire de la médaille du service distingué de la NASA]] [[Catégorie:Récipiendaire de la médaille d'or du Congrès des États-Unis]] [[Catégorie:Récipiendaire de la médaille présidentielle de la Liberté]] [[Catégorie:Récipiendaire du trophée Harmon]] [[Catégorie:Récipiendaire de la grande médaille de l'Aéro-Club de France]] [[Catégorie:Astronaute ayant effectué une sortie extravéhiculaire]] [[Catégorie:Apollo 11]] [[Catégorie:Participant à Dancing with the Stars (États-Unis)]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Biophysique
Biophysique
{{À délister|date=janvier 2012}} {{Infobox Discipline |image=manusingmicroscope.jpg |légende=Scientifique en biophysique au [[stéréomicroscope]]. }} La '''biophysique''' est une [[Interdisciplinarité|discipline à l'interface]] de la [[physique]] et la [[biologie]] où les concepts physiques et les outils d'observation et de modélisation de la physique sont appliqués aux phénomènes biologiques. Plusieurs domaines de la biologie dans son sens le plus large ont bénéficié des avancées réalisées par la biophysique. L'écologie, l'évolution des espèces, le [[Biologie du développement|développement]], la [[médecine]], la [[biologie cellulaire]] ou encore la [[biologie moléculaire]] sont quelques exemples de l'application de la compréhension biophysique. Une approche héritée de la physique y est utilisée pour : * réaliser des images internes d'organisme : [[Imagerie par résonance magnétique|IRM]], [[radiographie]], traiter, détecter des tumeurs cancéreuses : [[radiothérapie]], [[tomographie par émission de positons]] ; * mettre en évidence la structure d'éléments constitutifs du vivant : l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] ou les [[protéine]]s ; * mesurer et manipuler de plus en plus précisément les éléments constitutifs du vivant. À titre d'exemple, il est possible d'utiliser des [[pince optique|pinces optiques]] pour déplacer des [[organite]]s ou bien dérouler la double hélice de l'ADN en mesurant la force appliquée. La biophysique moderne peut être divisée en quelques catégories : la biophysique médicale<ref>{{Lien web|titre=Éléments de biophysique|url=https://cdn.uclouvain.be/public/Exports%20reddot/adri/documents/ELEMENTS_DE_BIOPHYSIQUE.pdf|site=cdn.uclouvain.be|consulté le=2018-12-15}}</ref> (imagerie, rayonnement, détection, optique), la biophysique moléculaire (structure des protéines, interactions protéine-protéines, structure en 3D de l'ADN), la biophysique cellulaire<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Daniel A.|nom1=Fletcher|prénom2=Orion D.|nom2=Weiner|prénom3=Alba|nom3=Diz-Muñoz|titre=In pursuit of the mechanics that shape cell surfaces|périodique=Nature Physics|volume=14|numéro=7|date=2018-07|issn=1745-2481|doi=10.1038/s41567-018-0187-8|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41567-018-0187-8|consulté le=2018-12-15|pages=648–652}}</ref> (mécanique de la cellule et de ses composants, modélisation de réseaux de signalisation génétiques), la biophysique des tissus<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Erik|nom1=Sahai|prénom2=Xavier|nom2=Trepat|titre=Mesoscale physical principles of collective cell organization|périodique=Nature Physics|volume=14|numéro=7|date=2018-07|issn=1745-2481|doi=10.1038/s41567-018-0194-9|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41567-018-0194-9|consulté le=2018-12-15|pages=671–682}}</ref> (processus de croissances des organes, [[biomécanique]], phénomènes de migration collective) et la biophysique environnementale et des populations (composants de l'environnement, de la [[biosphère]], théorie de l'évolution). == Bref historique == Les physiologistes, qui furent les premiers biophysiciens, démontrèrent plus tard que les lois de la physique sont nécessaires et suffisantes pour expliquer le vivant<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ewa K.|nom1=Paluch|titre=Biophysics across time and space|périodique=Nature Physics|volume=14|numéro=7|date=2018-07|issn=1745-2481|doi=10.1038/s41567-018-0206-9|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41567-018-0206-9|consulté le=2018-12-15|pages=646–647}}</ref>. Vers le milieu du {{s-|XIX|e}}, une école multidisciplinaire se structure à Berlin, autour de figures comme [[Johannes Peter Müller|Johannes Müller]] et [[Hermann von Helmholtz]], et explore en particulier le rôle de courants électriques dans les processus nerveux, ou l'[[optique physiologique]]. Au début du {{XXe siècle}}, [[D'Arcy Wentworth Thompson (1860-1948)|Darcy Thompson]] publie son magnum opus, ''[[On Growth and Form|Forme et croissance]]'', où il montre comment des processus complexes du développement de la forme d'embryon peuvent être expliqués par des principes physiques et mathématiques simples, s'inspirant par exemple de la physique des mousses. Au cours du {{XXe siècle}}, la théorie du [[vitalisme]] tombe en désuétude, et la biophysique prend pour but général la caractérisation du vivant au moyen de techniques physiques et chimiques. Après la seconde guerre mondiale, plusieurs chercheurs, notamment à l'[[Université de Cambridge]] révolutionnent la biophysique, en utilisant par exemple la [[cristallographie aux rayons X]] pour découvrir la structure de l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] ([[James Dewey Watson|James Watson]], [[Francis Crick]], [[Maurice Wilkins]] et [[Rosalind Franklin]], les trois premiers obtenant le [[Prix Nobel de physiologie ou médecine]] en 1962 pour cette découverte), l'électrophysiologie pour découvrir la propagation du [[potentiel d'action]] dans les nerfs ([[Alan Lloyd Hodgkin]] et [[Andrew Huxley]], obtenant le [[Prix Nobel de physiologie ou médecine]] en 1963), ou le rôle de processus chimiques dans la formation de motifs dans l'embryon<ref>{{Lien web|titre=The chemical basis of morphogenesis|url=http://www.dna.caltech.edu/courses/cs191/paperscs191/turing.pdf|site=dna.caltech.edu|consulté le=2018-12-15}}</ref> ([[Alan Turing]] en 1952). == Aspect théorique == La biophysique entend expliquer les phénomènes biologiques par les mêmes lois qui s'appliquent au reste du monde. Elle est en cela l'héritière directe de la [[physiologie]] du début du {{XXe siècle}}. Comme pour beaucoup d'autres systèmes complexes ([[physique des plasmas|plasmas]], [[Supraconductivité|supraconducteurs]]...), les biophysiciens cherchent à développer des théories adaptées aux phénomènes typiques du monde vivant. Dans bien des cas, de telles théories mettent en évidence certains points communs entre observations ''a priori'' très différentes, et ouvrent de nouvelles perspectives. Il se trouve que les organismes vivants font partie des systèmes physiques les plus complexes et les plus variés qui soient accessibles à notre observation. Pourtant, il existe une unité remarquable au niveau cellulaire, déjà mise en évidence par les premières observations de [[Cellule (biologie)|cellules]] au microscope (Schleiden 1838, Schwann 1840, Virchow 1855). Un des principaux exemples d'universalité dans la description physique et mathématique de processus biologique est la théorie de [[réaction-diffusion]] développée par [[Alan Turing|Turing]] en 1952 pour expliquer la formation ex nihilo de motifs tels que les rayures ou pois dans le pelage des animaux lors de leur développement. Cette théorie, qui fait toujours l'objet d'intenses recherches en biologie du développement<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Morphogenèse : les structures de Turing existent bien|url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-morphogenese-structures-turing-existent-bien-52756/|site=futura-sciences.com|consulté le=2018-12-15}}</ref>, s'applique aussi pour décrire des processus chimiques, écologiques ou géologiques. La découverte progressive de l'unité des processus physiques intervenant dans toutes les cellules vivantes a été un moteur important pour le développement de la biophysique. Les physiciens cherchent en effet à expliquer l'essentiel des observations en proposant des théories synthétiques. Les succès les plus importants sont obtenus lorsque plusieurs observations dans des contextes différents, chez des [[organisme (physiologie)|organismes]] différents, sont rattachées à une même explication physique. '''Articles spécialisés''' : * [[biophysique des membranes]] ({{lien|Membrane biophysics}}) : ** [[biophysique des canaux ioniques]], ** [[transport membranaire]], ** [[canal ionique]] ; * polymères biologiques ; * [[biomécanique]] ; * [[biomécanique des muscles]] ; * [[moteur moléculaire]] ; * [[Vésicule (biologie)|vésicules]] ; * [[biomimétisme]] ; * [[Système de réaction-diffusion|réaction-diffusion]]. Domaines de la physique théorique particulièrement importants en biophysique : * [[physique statistique hors d'équilibre]] ; * [[dynamique des fluides]] ; * [[rhéologie]] ; * [[physique des polymères]] : * [[Matière|structure de la matière]] : ** physique de la [[matière molle]] ; * [[spectroscopie]] et [[rayonnement]] ; * [[électrostatique]], [[magnétisme]]. == Aspect expérimental == [[Image:GonioX.jpg|thumb|[[Diffractomètre]] pour [[rayon X|rayons X]] à géométrie « ''kappa'' », muni d'un système cryogénique et d'un [[Charge-Coupled Device|détecteur CCD]].]] Techniques d'observation développées essentiellement grâce aux progrès en physique : * la [[résonance magnétique nucléaire]] (RMN), qui permet de résoudre la structure tridimensionnelle de petites molécules ; * l'[[imagerie par résonance magnétique]] (IRM) ; * la [[diffraction de rayons X]] utilisée en [[cristallographie]], qui permet de [[Détermination d'une structure cristalline|résoudre]] la structure de molécules de toute taille, à la condition qu'elles forment des cristaux réguliers ; * la [[résonance paramagnétique électronique]] (RPE) ; * la [[résonance plasmon de surface]] (SPR) ; * la [[spectrométrie de masse]], qui permet d'identifier des protéines ; * l'[[électrophysiologie]], qui mesure l'activité électrique des cellules, potentiellement d'une seule cellule à la fois grâce à la technique du ''[[Patch-clamp]]'' ; * la [[biophotonique]] et la [[microscope à fluorescence|microscopie de fluorescence]] ; * la [[microcalorimétrie]], qui mesure les changements de chaleur au cours d'une réaction, par exemple la liaison de molécules d'eau à une protéine ; * la microtensométrie, qui permet de mesurer les forces d'interaction au sein d'une bicouche lipidique ; * la [[réaction en chaîne par polymérase]] (''polymerase chain reaction'' ou PCR), dont les applications dans le domaine de la manipulation de l'ADN sont nombreuses. Tout ceci nécessite la manipulation et la purification de ces molécules en utilisant la [[chromatographie liquide]] à haute pression (''HPLC'' en anglais), l'[[électrophorèse]], la [[cristallogenèse]], la [[cytométrie en flux]], le [[génie génétique]] et des techniques permettant d'obtenir en quantité suffisante des molécules identiques, telles que la [[réaction en chaîne par polymérase]]. Les appareillages ne sont pas encore capables de « voir » une molécule mais en « éclairant » un grand nombre de molécules identiques avec un rayonnement contrôlé, des rayons X aux ondes radio (RMN, RPE), il est possible d'en déduire leur structure commune par l'analyse du rayonnement réémis. L'utilisation d'un modèle théorique fondamental à base de [[physique quantique]], et donc l'emploi de l'outil informatique, est indispensable. Le rayonnement réémis est aussi utilisé pour localiser ces [[molécule]]s dans l'espace ; c'est ce qui est utilisé en imagerie. Cela implique souvent le couplage de la molécule d'intérêt à un fluorophore [[biophotonique]]. Les exemples d'utilisation de ces techniques en médecine sont innombrables. On pourra retenir, par exemple, [[le génome décodé]], [[sida et protéine TAT]] ([[sida]] et {{lien|tat (HIV)}}), [[résonance paramagnétique électronique|utilisation de la RPE]]. Une discipline utilise ces différents outils et techniques afin de les appliquer à la médecine : [[génomique structurale]]. == Notes et références == {{Références}} == Pour en savoir plus == {{Autres projets | wiktionary = biophysique | wikiversity = Département:Biophysique }} === Bibliographie === * Marchandise X. et al., ''Biophysique'', Omniscience, collection « Les manuels de référence », 2006 * Jean Charvolin, ''Architectures de la matière molle : Des films de savons aux membranes biologiques'', Belin, 2008 * Jean-Pierre Sauvage, ''Molecular machines and motors'', New York : Springer, 2001, 302p., {{ISBN|978-3-540-41382-0}} === Articles connexes === * [[Biochimie]] * [[James Watson]] * [[Pierre-Yves Turpin]] * [[Biomathématique]] * [[Biotechnologies]] * [[Système complexe]] * [[Société française de biophysique]] === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} http://www.dnaftb.org/dnaftb/41/concept/ * {{en}} http://molvis.sdsc.edu/visres/ * {{fr}} [http://www.sfbiophys.org Société française de biophysique] * {{en}} [http://www.ebsa.org European Biophysical Societies' Association] {{Palette|Branches de la physique|Branches de la biologie}} {{Portail|Biologie|Physique}} [[Catégorie:Biophysique| ]] [[Catégorie:Physique appliquée et interdisciplinaire]] [[Catégorie:Discipline de la biologie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie
Cryptographie
[[Fichier:Lorenz-SZ42-2.jpg|thumb|La [[machine de Lorenz]] utilisée par les nazis durant la [[Seconde Guerre mondiale]] pour chiffrer les communications militaires de haut niveau entre Berlin et les quartiers-généraux des différentes armées.]] La '''cryptographie''' est une des disciplines de la [[cryptologie]] s'attachant à protéger des messages (assurant [[confidentialité]], [[authentification|authenticité]] et [[Intégrité (cryptographie)|intégrité]]) en s'aidant souvent de ''secrets'' ou ''[[clé de chiffrement|clés]]''. Elle se distingue de la [[stéganographie]] qui fait passer inaperçu un message dans un autre message alors que la cryptographie rend un message supposément inintelligible à autre que qui de droit. Elle est utilisée depuis l'[[Antiquité]], mais certaines de ses méthodes les plus modernes, comme la [[cryptographie asymétrique]], datent de la fin du {{s-|XX|e}}. == Étymologie et vocabulaire == Le mot cryptographie vient des mots en [[grec ancien]] ''kruptos'' (κρυπτός) « caché » et ''graphein'' (γράφειν) « écrire ». Beaucoup des termes de la cryptographie utilisent la racine « crypt- », ou des dérivés du terme « chiffre » : * [[chiffrement]] : transformation, à l'aide d'une [[Clé de chiffrement|clé]] connue, d'un message en clair (dit texte clair) en un message incompréhensible (dit texte chiffré) pour celui qui ne dispose pas de la clé de déchiffrement (en anglais ''encryption key'' ou ''private key'' pour la cryptographie asymétrique) ; * [[chiffre (cryptologie)|chiffre]] : un ensemble de règles permettant d'écrire et de lire dans un langage secret ; * [[cryptogramme]] : message chiffré ; * [[cryptosystème]] : algorithme de chiffrement ; * [[déchiffrer ]]: retrouver le message clair correspondant à un message chiffré grâce à la clé <u>connue</u>. * [[décrypter]] : retrouver le message clair correspondant à un message chiffré ''<u>sans posséder la clé</u> de déchiffrement'' (terme que ne possèdent pas les anglophones, qui eux « cassent » des codes secrets) ; * cryptographie : étymologiquement « écriture secrète », devenue par extension l'étude de cet art (donc aujourd'hui la science visant à créer des cryptogrammes, c'est-à-dire à chiffrer) ; * [[cryptanalyse]] : science analysant les cryptogrammes en vue de les décrypter ; * [[cryptologie]] : science regroupant la cryptographie et la cryptanalyse ; * [[cryptolecte]] : jargon réservé à un groupe restreint de personnes désirant dissimuler leur communication. Plus récemment sont apparus les termes « crypter » (pour chiffrer) et « cryptage » pour chiffrement. Ceux-ci sont acceptés par l'[[Office québécois de la langue française]] dans son [[grand dictionnaire terminologique]]<ref>{{GDT|mot=crypter|fiche=8387607 |consulté le=15 juillet 2012}}.</ref>, qui note que « La tendance actuelle favorise les termes construits avec crypt-. ». [[Le Grand Robert]] mentionne également « cryptage », et date son apparition de 1980. Cependant le [[Dictionnaire de l'Académie française]] n'intègre ni « crypter » ni « cryptage » dans sa dernière édition (entamée en 1992). Ces termes sont d'ailleurs considérés comme incorrects par exemple par l'[[ANSSI]]<ref>Référentiel Général de Sécurité de l'[[ANSSI]], [https://www.ssi.gouv.fr/uploads/2014/11/RGS_v-2-0_B1.pdf annexe B1 version 2.03 du 21 février 2014], {{p.|32}}.</ref>, qui met en avant le sens particulier du mot « décrypter » (retrouver le message clair à partir du message chiffré sans connaître la clef) en regard du couple chiffrer/déchiffrer. Contexte dans lequel le mot « crypter » (chiffrer un message à l'aide d'une clé inconnue) n'a pas de sens. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la cryptologie}} [[Fichier:Partition musicale du compositeur Maurice de Raoulx avec une invention de code sous forme de notes de musique - Archives Nationales - 19860703-610 - (3).jpg|vignette|Partition musicale du compositeur [[Maurice de Raoulx]] avec une invention de code sous forme de notes de musique. [[Archives nationales de France]].]] La cryptographie est utilisée depuis l'[[antiquité]], et l'une des utilisations les plus célèbres pour cette époque est le [[chiffre de César]], nommé en référence à [[Jules César]] qui l'utilisait pour ses communications secrètes. Mais la cryptographie est bien antérieure à cela : le plus ancien document chiffré est une recette secrète de poterie datant du {{-s|XVI}}, notée sur une tablette d'argile qui a été découverte dans l'actuel [[Irak]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=David|nom1=Kahn|titre=La Guerre des codes secrets, des hiéroglyphes à l'ordinateur|passage=1 à 18|éditeur=Inter Éditions|année=1980|isbn=978-2-7296-0114-0|isbn10=2-7296-0066-3|bnf=346763282}}.</ref>. L'historien en cryptographie [[David Kahn]] considère l'humaniste [[Leon Battista Alberti]] comme le « père de la cryptographie occidentale », grâce à trois avancées significatives : « la plus ancienne théorie occidentale de cryptanalyse, l'invention de la substitution polyalphabétique, et l'invention du code de chiffrement »<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Kahn|titre=The Codebreakers: A Comprehensive History of Secret Communication from Ancient Times to the Internet, Revised and Updated|lieu=New York|éditeur=Scribner & Sons|année=1967|réimpression=1996|pages=1200|isbn=0-684-83130-9}}.</ref>. Bien qu'éminemment stratégique, la cryptographie est restée pendant très longtemps un [[art]], pour ne devenir une [[science]] qu'au {{s|XXI}}. Avec l'apparition de l'[[informatique]], son utilisation se popularise et se vulgarise, quitte à se banaliser et à être utilisée sans que l’utilisateur n'en ait conscience : https, chiffrage des puces de cartes bancaires, des cartes SIM... Enfin, la [[Cryptographie post-quantique]] est une sous-discipline de la cryptographie qui cherche à proposer des algorithmes résistant au [[calculateur quantique]]. == Utilisations == Les domaines d'utilisations de la cryptographie sont vastes et vont du domaine [[Guerre|militaire]], au [[Commerce|commercial]], en passant par la protection de la [[vie privée]]. === Protection de la vie privée et limites === Les techniques de cryptographie sont parfois utilisées pour protéger notre [[vie privée]]. Ce droit est en effet plus facilement bafoué dans la sphère numérique. Ainsi les limites de la cryptographie quant à sa capacité à préserver la vie privée soulève des questionnements. Deux exemples qui illustrent bien ce sujet sont à trouver dans le [[Portail:Médecine|domaine de la santé]] et celui de la [[blockchain]]. La santé est un domaine sensible quant à la protection des données : le [[Secret médical en France|secret médical]] est remis en question avec l’[[Informatique médicale|informatisation de la médecine]]. La cryptographie permet en théorie de protéger les données médicales pour qu’elles ne soient pas accessible à n’importe qui, mais elle n’est pas suffisante. Car tant que le droit n’est pas suffisamment {{Pas clair|large}}, il existe des failles qui permettent à certains acteurs d’utiliser des [[données personnelles]] dès l'accord de l'usager donné, or cet accord est exigé pour l'accès au service, faisant ainsi perdre à l'utilisateur la possibilité de contrôle de ses accès à nos données personnelles. De plus l’inviolabilité des données médicales est remise en question par les développements qui permettent le déchiffrement de ces données, en effet selon Bourcier et Filippi, l’« anonymat ne semble plus garanti de façon absolue en l’état actuel des techniques de cryptographie ». Avec cette double constatation ils proposent de protéger nos données médicales avec une réforme juridique qui permettrait de faire rentrer les données personnelles médicales non pas dans le [[Vie privée|droit à la vie privée]] qui est un droit personnel, mais dans un droit collectif qui permettrait de protéger plus efficacement des données telles que les données génétiques qui concernent plusieurs individus. La création d’un droit collectif pour la santé permettrait ainsi de compenser les limites de la cryptographie qui n’est pas en mesure d’assurer à elle seule la protection de ce type de données<ref>D. Bourcier et P. de Filippi, « Vers un droit collectif sur les données de santé ».</ref>. La [[blockchain]] est elle aussi l’une des applications de la cryptographie en lien avec la protection de la vie privée. C’est un système décentralisé qui se base entre autres sur des techniques de cryptographie destinées à assurer la fiabilité des échanges tout en garantissant en principe la vie privée. Qui dit système décentralisé implique qu’il n’y a pas de tierce personne par laquelle passe les informations. Ainsi seuls les individus concernés ont accès aux données vu que les données sont chiffrées, d’où un respect important de la vie privée. En pratique cela dit, ce système présente des limites : « la décentralisation est acquise au prix de la transparence »<ref name=":1">* {{Article |langue=en |auteur1=Primavera De Filippi |titre=The interplay between decentralization and privacy: the case of blockchain technologies |périodique=Journal of Peer Production |numéro=9 |titre numéro=Alternative Internets |date=septembre 2016 |issn=2213-5316 |lire en ligne=http://peerproduction.net/issues/issue-9-alternative-internets/peer-reviewed-papers/the-interplay-between-decentralization-and-privacy-the-case-of-blockchain-technologies/}}.</ref>. En effet un tel système ne protège pas les informations concernant la [[Blockchain#Transactions|transaction]] : destinataire, date, et autres [[métadonnée]]s qui sont nécessaires pour s’assurer de la légitimité. Ainsi une protection complète de la vie privée en [[blockchain]] nécessite que ces [[métadonnée]]s soient elles aussi protégées, puisque celles-ci sont transparentes et donc visibles par tout le monde. Cette protection supplémentaire est rendue possible par de nouvelles techniques d'anonymisation des signatures telles que la [[signature aveugle]], qui sont réputées garantir la légitimité des [[Blockchain#Transactions|transactions]] sans les rendre publiques. Mais ce processus n’est pas encore applicable partout et n’est qu’à l’état embryonnaire pour certaines techniques. {{Quand|Malgré tout avec le temps de plus en plus de systèmes permettront de résoudre cette limitation<ref name=":1" />.}} == Réglementation == Le cadre législatif de la cryptographie est variable et sujet aux évolutions. D’une part, il est sujet aux évolutions des technologies, de leur efficacité et de leur accessibilité. En effet la démocratisation d’Internet et des ordinateurs personnels fondent un nouveau cadre dans les années 80-90, comme nous le verrons avec l’exemple de la loi française. D’autre part, ces lois évoluent selon le contexte politique. En effet, à la suite des [[attentats du 11 septembre 2001|attentats du {{Date-|11 septembre 2001}}]], les gouvernements occidentaux opèrent une reprise du contrôle des données circulant sur Internet et de toutes les données potentiellement cachées par la cryptographie. Cela se fait de plusieurs façons : d’une part, par la mise en place de lois obligeant les fournisseurs de systèmes de communication, cryptés ou non, à fournir à certaines entités étatiques des moyens d’accéder à toutes ces données. Par exemple en France, alors qu’en 1999, la loi garantit la protection des communications privées par voie électronique, celle-ci subit l’amendement à la Loi {{numéro|91-646}} du {{Date-|10 juillet 1991}} relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques. Cet amendement formalise précisément le moyen législatif d’accéder à des données encryptées décrit précédemment. D’autre part, certains services gouvernementaux développent des systèmes d’inspection de réseaux afin de tirer des informations malgré le chiffrement des données. On peut notamment citer le programme de surveillance électronique [[Carnivore (FBI)|Carnivore]] aux États-Unis. Toutefois, la réglementation sur les systèmes de cryptographie ne laisse que peu de place à un contrôle par des entités telles que des gouvernements. En effet, les logiciels et algorithmes les plus performants et répandus sont issus de la connaissance et des [[Logiciel libre|logiciels libres]] comme [[Pretty Good Privacy|PGP]] ou [[OpenSSH]]. Ceux-ci offrent une implémentation fonctionnelle des algorithmes de chiffrement modernes pour assurer le chiffrement de [[courriel]]s, de fichiers, de disques durs ou encore la communication dite sécurisée entre plusieurs ordinateurs. Ces logiciels étant sous licence libre, leur [[code source]] est accessible, reproductible et modifiable. Cela implique qu’il est techniquement très difficile de les rendre exclusifs à une entité {{Incise|étatique par exemple}} et d’en avoir le contrôle. Le chiffrement devient alors utilisable par nombre de personnes, permettant de contrevenir à une loi<ref name=":0">{{Article|prénom1=P.|nom1=Jollivet|titre=Politiques de la cryptographie|périodique=Multitudes|volume=7|numéro=4|passage=242‑245|année=2001}}.</ref>. == Politique == === Démocratie === Bien que la cryptographie puisse paraître être une opportunité pour la [[démocratie]] au premier abord, la réalité n’est pas forcément si unilatérale. Il est clair que l’utilisation de cette technologie permet de protéger la liberté d’expression. Toutefois, cela ne suffit pas à dire que la cryptographie est bénéfique à la démocratie, puisque l'enjeu démocratique dépasse la simple [[Liberté d'expression|liberté l’expression]]. En particulier, la démocratie suppose un système de lois et de mécanismes de sanctions qui mène la liberté d’expression vers une activité politique constructive<ref name=":2" />. === Stratégies de l’État === Avec l’apparition de la cryptographie électronique et dans un monde toujours plus numérisé, la politique doit aussi s’adapter. Winkel observe trois politiques différentes pour les gouvernements: la stratégie libérale, la stratégie de prohibition et la stratégie du [[tiers de confiance]]<ref name=":2">O. Winkel, « Electronic Cryptography—Chance or Threat for Modern Democracy? », ''Bulletin of Science, Technology & Society'', vol. 23, no 3, p. 185‑191, juin 2003, doi: 10.1177/0270467603023003006.</ref>. ==== Stratégie de prohibition ==== La stratégie de prohibition consiste à restreindre l’utilisation de la cryptographie en imposant des contrôles d’import-export, des restrictions d’utilisation ou encore d’autres mesures pour permettre à l’État et ses institutions de mettre en œuvre dans le monde virtuel la politique (principes et lois) du « vrai » monde. Cette stratégie est généralement appliquée dans des pays à régime politique autoritaire, par exemple en [[Chine]] avec le [[Grand Firewall de Chine|Grand Firewall]] ou en [[Corée du Nord]]<ref name=":2" />. ==== Stratégie du tiers de confiance ==== La stratégie du [[tiers de confiance]] a pour but de garder la balance qu’il existe dans le « vrai » monde entre d’un côté la législation et les potentielles sanctions de l’État et de l’autre la protection de secrets économiques ou de la sphère privée, dans le monde virtuel. La mise en place d’un tel système est toutefois plus technique. Le principe consiste en un dépôt des copies des [[clé de chiffrement|clés d’encryption]] des utilisateurs dans les mains d’un [[tiers de confiance]]. Celui-ci pourrait ensuite répondre à une demande d'une autorité légale compétente et lui transmettre une clef - par exemple à des fins d’audit - à condition que cette demande ait suivi une procédure bien définie. Cette solution, bien que paraissant optimale du point de vue de la théorie démocratique, présente déjà un certain nombre de difficultés techniques comme la mise en place et l'entretien de l’infrastructure requise. De plus, il est utopique d’imaginer que la mise en place de cadres légaux plus sévères découragera les criminels et organisations anticonstitutionnelles d’arrêter leurs activités. Cela s’applique à la stratégie du tiers de confiance et à celle de prohibition<ref name=":2" />. ==== Stratégie libérale ==== La stratégie libérale répandue dans le monde laisse un accès "total" aux technologies de cryptographie, pour sécuriser la vie privée des citoyens, défendre la liberté d’expression dans l’ère numérique, laisser les entreprises garder leurs secrets et laisser les entreprises exporter des solutions informatiques sécurisées sur les marchés internationaux. Cependant, les criminels et opposants {{laquelle|de la Constitution}} peuvent utiliser cette technologie à des fins illicites {{laquelle|{{Incise|ou anticonstitutionnelles}}}} comme armes, drogue ou pédopornographie sur le [[Dark web|Dark Web]]<ref name=":2" />. ==== Autres formes de législation ==== {{Article détaillé|Arrangement de Wassenaar}} Les États-Unis et la France interdisent l'exportation de certaines formes de cryptographie{{refnec}}. == Algorithmes et protocoles == {{Article connexe|Protocole de communication}} === Algorithmes de chiffrement faible (facilement déchiffrables) === Les premiers [[Algorithmique|algorithmes]] utilisés pour le [[chiffrement]] d'une information étaient assez rudimentaires dans leur ensemble. Ils consistaient notamment au remplacement de caractères par d'autres. La confidentialité de l'algorithme de chiffrement était donc la pierre angulaire de ce système pour éviter un décryptage rapide. Exemples d'algorithmes de chiffrement faibles : * [[ROT13]] (rotation de 13 caractères, sans clé) ; * [[Chiffre de César]] (décalage de trois lettres dans l'alphabet sur la gauche) ; * [[Chiffre de Vigenère]] (introduit la notion de clé). === Algorithmes de cryptographie symétrique (à clé secrète) === {{Article détaillé|Cryptographie symétrique}} Les algorithmes de chiffrement symétrique se fondent sur une même [[clé de chiffrement|clé]] pour chiffrer et déchiffrer un message. L'un des problèmes de cette technique est que la clé, qui doit rester totalement confidentielle, doit être transmise au correspondant de façon sûre. La mise en œuvre peut s'avérer difficile, surtout avec un grand nombre de correspondants car il faut autant de clés que de correspondants. Quelques algorithmes de chiffrement symétrique très utilisés : * [[Masque jetable|Chiffre de Vernam]] (le seul offrant une sécurité théorique absolue, à condition que la clé ait au moins la même longueur que le message à chiffrer, qu'elle ne soit utilisée qu'une seule fois et qu'elle soit totalement aléatoire) * [[Data Encryption Standard|DES]] * [[Triple DES|3DES]] * [[Standard de chiffrement avancé|AES]] * [[RC4]] * [[RC5 (chiffrement)|RC5]] * [[MISTY1]] * et d'autres (voir la [[:Catégorie:Algorithme de cryptographie symétrique|liste plus exhaustive d'algorithmes de cryptographie symétrique]]). === Algorithmes de cryptographie asymétrique (à clé publique et privée) === {{Article détaillé|Cryptographie asymétrique}} Pour résoudre le problème de l'échange de clés, la cryptographie asymétrique a été mise au point dans les [[années 1970]]. Elle se base sur le principe de deux clés : * une publique, permettant le chiffrement ; * une privée, permettant le déchiffrement. Comme son nom l'indique, la clé publique est mise à la disposition de quiconque désire chiffrer un message. Ce dernier ne pourra être déchiffré qu'avec la clé privée, qui doit rester confidentielle. Quelques algorithmes de cryptographie asymétrique très utilisés : * [[Chiffrement RSA|RSA]] (chiffrement et signature) ; * [[Digital Signature Algorithm|DSA]] (signature) ; * Protocole d'[[échange de clés Diffie-Hellman]] (échange de clé) ; * et d'autres ; voir cette [[:Catégorie:Algorithme de cryptographie asymétrique|liste plus complète d'algorithmes de cryptographie asymétrique]]. Le principal inconvénient de RSA et des autres algorithmes à clés publiques est leur grande lenteur par rapport aux algorithmes à clés secrètes. RSA est par exemple 1000 fois plus lent que DES. En pratique, dans le cadre de la confidentialité, on s'en sert pour chiffrer un nombre aléatoire qui sert ensuite de clé secrète pour un algorithme de chiffrement symétrique. C'est le principe qu'utilisent des logiciels comme [[Pretty Good Privacy|PGP]] par exemple. La cryptographie asymétrique est également utilisée pour assurer l'authenticité d'un message. L'empreinte du message est chiffrée à l'aide de la clé privée et est jointe au message. Les destinataires déchiffrent ensuite le cryptogramme à l'aide de la clé publique et retrouvent normalement l'empreinte. Cela leur assure que l'émetteur est bien l'auteur du message. On parle alors de [[signature numérique|signature]] ou encore de scellement. La plupart des algorithmes de cryptographie asymétrique sont vulnérables à des attaques utilisant un [[calculateur quantique]], à cause de l'[[algorithme de Shor]]. La branche de la cryptographie visant à garantir la sécurité en présence d'un tel adversaire est la [[cryptographie post-quantique]]. === Fonctions de hachage === {{Article détaillé|Fonction de hachage}} Une [[fonction de hachage]] est une [[Application (mathématiques)|fonction]] qui convertit un grand ensemble en un plus petit ensemble, l'empreinte. Il est impossible de la déchiffrer pour revenir à l'ensemble d'origine, ce n'est donc pas une technique de chiffrement. Quelques fonctions de hachage très utilisées : * [[MD5]] ; * [[SHA-1]] ; * [[SHA-256]] ; * et d'autres ; voir cette [[:Catégorie:Algorithme de hachage|liste plus complète d'algorithmes de hachage]]. L'empreinte d'un message ne dépasse généralement pas 256 bits (maximum 512 bits pour SHA-512) et permet de vérifier son intégrité. == Communauté == * [[Projet NESSIE]] * [[Advanced Encryption Standard process]] * Les [[cryptologue]]s sont des experts en cryptologie : ils conçoivent, analysent et cassent les algorithmes (voir cette [[:Catégorie:Cryptologue|liste de cryptologues]]). == Mouvements sociaux/politiques == === Le mouvement Cypherpunk === Le mouvement [[Cypherpunk]], qui regroupe des partisans d'une idéologie dite « cyber libertarienne »<ref name=":3">B. Loveluck, « Internet, une société contre l’État ? ».</ref>, est un mouvement créé en 1991 œuvrant pour défendre les droits civils numériques des citoyens, à travers la cryptographie<ref name=":4">R. Chalmers, « The Politics Of Cryptography: How Has Cryptography Transformed Power Relations Between Citizens And The State Through Privacy & Finance? »</ref>. Essentiellement composé de [[Hacker (sous-culture)|hackers]], de juristes et de militants de la liberté sur le [[World Wide Web|web]] ayant pour objectif commun une plus grande [[liberté de circulation]] de l'information, ce groupe s'oppose à toute intrusion et tentative de contrôle du monde numérique par des grandes puissances, en particulier les États. Les crypto-anarchistes considèrent la confidentialité des données privées comme un droit inhérent. En s'inspirant du système politique libéral américain, ils défendent le monde numérique en tant qu'espace à la fois culturel, économique et politique à l'intérieur d'un réseau ouvert et décentralisé, où chaque utilisateur aurait sa place et pourrait jouir de tous ses droits et libertés individuelles. Les crypto-anarchistes cherchent à démontrer que les libertés numériques ne sont pas des droits à part, contraints d’exister seulement dans le domaine technique qu’est internet mais que maintenant le numérique est un élément important et omniprésent dans la vie quotidienne, et ainsi, il est primordial dans la définition des libertés fondamentales des citoyens. Les droits et libertés numériques ne doivent pas être considérées comme moins importante que celles qui régissent le monde matériel<ref name=":3" />. {{référence souhaitée | La création des crypto-monnaies en mai 1992}}, remplit un des objectifs du mouvement en offrant une monnaie digitale intraçable en ligne mais permet également l'expansion de marchés illégaux sur le web. L’apparition de nouvelles techniques (logiciels de surveillance de masse comme [[Carnivore (FBI)|Carnivore]], [[PRISM (programme de surveillance)|PRISM]], [[XKeyscore]]...) a en fait mené à plus de surveillance, moins de vie privée, et un plus grand contrôle de la part des États qui se sont approprié ces nouvelles technologies. Crypto-anarchistes (pour l’anonymisation des communications) et États (pour le contrôle des communications) s’opposent le long de ces arguments. Un axiome central du mouvement Cypherpunk est que, pour rééquilibrer les forces entre l’État et les individus, il faut la protection des communications privées ainsi que la transparence des informations d’intérêt public, comme l’énonce la devise : « Une vie privée pour les faibles et une transparence pour les puissants »<ref name=":4" />. Dans ce sens, [[Julian Assange]] (un des plus importants membres du mouvement Cypherpunk) a créé [[WikiLeaks]], un site qui publie aux yeux de tous, des documents et des secrets d’État initialement non connus du grand public. Les événements du 11 septembre 2001 ont été des arguments de poids pour les États, qui avancent qu'une régulation et un contrôle du monde d'internet sont nécessaires afin de préserver nos libertés. L'apparition de lanceurs d'alerte comme [[Edward Snowden]] en 2013 est un événement important en faveur du mouvement crypto-anarchiste qui s'oppose au contrôle de l’État dans le monde numérique. === Autres mouvements === D'autres groupes/mouvements importants sont créés pour défendre les libertés d’internet, partageant des objectifs avec le mouvement Cypherpunk<ref name=":3" /> : * Les [[Anonymous (collectif)|Anonymous]] qui défendent la liberté d'expression sur internet et en dehors. * L'Electronic Frontier Foundation ([[Electronic Frontier Foundation|EFF]]) qui défend la confidentialité des données numériques. * Le [[Parti pirate international|Parti Pirate]] qui défend l’idée des partages des données et se bat pour les libertés fondamentales sur Internet (partage d’informations, de savoirs culturels et scientifiques qui sont parfois bannis d’internet). == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{catégorie principale}} {{Autres projets | commons = Category:Cryptography | wikiversity = Cryptographie | wikisource = La Cryptographie | wikisource titre = La Cryptographie (Edgar Allan Poe) }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=David |nom1=Kahn |lien auteur1=David Kahn |traducteur=Pierre Baud, Joseph Jedrusek |titre=La guerre des codes secrets |titre original=The Codebreakers |éditeur=InterEditions |lieu=Paris |année=1980 |pages totales=405 |pages=405 |isbn=2-7296-0066-3}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Simon |nom1=Singh |lien auteur1=Simon Singh |traducteur=[[Catherine Coqueret]] |titre=[[Histoire des codes secrets]] |titre original=The Code Book |éditeur=Librairie générale française (LFG) |collection=Le Livre de Poche |année=2001 |mois=septembre |jour=3 |pages totales=504 |pages=504 |format livre=Poche |isbn=2-253-15097-5 |issn=0248-3653 |oclc=47927316}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jacques |nom1=Stern |lien auteur1=Jacques Stern (cryptologue) |titre=La Science du secret |éditeur=Odile Jacob |collection=Sciences |lieu=Paris |année=1998 |mois=janvier |jour=5 |pages totales=203 |pages=203 |isbn=2-7381-0533-5 |oclc=38587884 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vmA981xWMhgC&printsec=frontcover}}{{Commentaire biblio|Non mathématique.}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Gilles |nom1=Zémor |titre=Cours de cryptographie |éditeur=Cassini |lieu=Paris |année=2000 |mois=décembre |jour=15 |pages totales=227 |pages=227 |isbn=2-84225-020-6 |oclc=45915497}}. * « L'art du secret », ''Pour la science'', dossier hors-série, juillet-octobre 2002. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Douglas |nom1=Stinson |lien auteur1=Douglas Stinson |traducteur=Serge Vaudenay, Gildas Avoine, Pascal Junod |titre=Cryptographie |sous-titre=Théorie et pratique |titre original=Cryptography : Theory and Practice |éditeur=Vuibert |collection=Vuibert informatique |lieu=Paris |année=2003 |mois=février |jour=28 |pages totales=337 |pages=337 |format livre=Broché |isbn=2-7117-4800-6 |issn=1632-4676 |oclc=53918605}}{{Commentaire biblio|Présentation claire des mathématiques de la cryptographie.}} * {{ouvrage|lang=en|auteur1=[[Alfred J. Menezes]] |auteur2=Paul C. van Oorschot |auteur3=[[Scott A. Vanstone]] |url=http://cacr.math.uwaterloo.ca/hac/ |titre=Handbook of Applied Cryptography |année=2001 |numéro édition=5 |origyear=1996 |éditeur=[[CRC Press]] |pages=816 |isbn=0-8493-8523-7}} * ''[http://www.ssi.gouv.fr/ Site thématique de la sécurité des systèmes d'information]'' : site officiel de l'[[Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information]] sur la question de la [[sécurité du système d'information|sécurité informatique]]. Présentation de la cryptographie, des [[signature numérique|signatures numériques]], de la législation française sur le sujet, etc. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Bruce |nom1=Schneier |lien auteur1=Bruce Schneier |traducteur=Laurent Viennot |titre=Cryptographie appliquée |titre original=Applied cryptography |éditeur=Vuibert |collection=Vuibert informatique |lieu=Paris |année=2001 |mois=janvier |jour=15 |pages totales=846 |pages=846 |format livre=Broché |isbn=2-7117-8676-5 |issn=1632-4676 |oclc=46592374}}. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteurs=[[Niels Ferguson]], Bruce Schneier |traducteur=Henri-Georges Wauquier, Raymond Debonne |titre=Cryptographie |sous-titre=en pratique |titre original=Practical cryptography |éditeur=Vuibert |collection=En pratique |lieu=Paris |série=Sécurité de l'information et des systèmes |année=2004 |mois=mars |jour=18 |pages totales=338 |pages=338 |format livre=Broché |isbn=2-7117-4820-0 |issn=1632-4676 |oclc=68910552}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Barthélemy |auteur2=Robert Rolland |auteur3=Pascal Véron |préface=[[Jacques Stern (cryptologue)|Jacques Stern]] |titre=Cryptographie |sous-titre=principes et mises en œuvre |éditeur=Hermes Science Publications : Lavoisier |collection=Collection Informatique |lieu=Paris |année=2005 |mois=juillet |jour=22 |pages totales=414 |pages=414 |format livre=Broché |isbn=2-7462-1150-5 |issn=1242-7691 |oclc=85891916}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Auguste |nom1=Kerckhoffs |lien auteur1=Auguste Kerckhoffs |titre=La Cryptographie militaire |éditeur=L. Baudoin |année=1883 }}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Marcel |nom1=Givierge |lien auteur1=Marcel Givierge |titre=Cours de cryptographie |éditeur=[[Éditions Berger-Levrault|Berger-Levrault]] |année=1925 }}. * Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Patrick Redon, ''Architectures de sécurité pour internet'' - 2e éd. Protocoles, standards et déploiement , [[Éditions Dunod|Dunod]] 2020. * Jean-Guillaume Dumas, Jean-Louis Roch, Sébastien Varrette, Eric Tannier,''Théorie des codes'' - 3e éd. : Compression, cryptage, correction, Dunod 2018. * Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Etienne Roudeix, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, ''Les NFT en 40 questions: Comprendre les jetons Non Fungible,'' Dunod 2022. * Jean-Guillaume Dumas, Pascal Lafourcade, Ariane Tichit, Sébastien Varrette, ''Les blockchains en 50 questions'' - 2éd.: Comprendre le fonctionnement de cette technologie, Dunod 2022. * Pascal Lafourcade, Malika More, ''25 énigmes ludiques pour s'initier à la cryptographie'', Dunod 2021. * Pascal Lafourcade, Malika More, ''20 énigmes ludiques pour se perfectionner en cryptographie'', Dunod 2023. * {{Chapitre |langue = fr| titre chapitre = La cryptographie | titre ouvrage = Science et Guerre| auteur1 = Henry Mamy | lire en ligne =https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9753440q/f63| série = Bibliothèque des actualités industrielles| volume = 16|éditeur = Bernard Tignole éditeur| année = 1888}}, disponible sur [[Gallica]] === Articles connexes === {{colonnes|taille=30| * [[Alphabetum Kaldeorum]] * [[Cryptologie]] * [[Histoire de la cryptologie]] * [[Cryptographie symétrique]] (à clé secrète) * [[Cryptographie asymétrique]] (à clé publique) * [[Chiffre (cryptologie)]] * [[Chiffrement]] * [[Cryptographie quantique]] * [[2305843009213693951]] * [[Preuve de sécurité]] * [[Stéganographie]] * [[Chiffrement du courrier électronique|Le « chiffrement » des courriels]] * [[Code secret]] * [[Cryptologie et littérature]] * [[Chiffre d'Agapeyeff]] * [[Clé de chiffrement]] * [[Cryptographie post-quantique]] * [[Problème du dîner des cryptographes]] * [[Solitaire (chiffrement)]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.bibmath.net/crypto/plan.php3 ''La Cryptogr@phie expliquée!''], démonstrations avec des [[applet]]s [[Java (langage)|Java]]. * [http://www.acrypta.com ''ACrypTA''], cours, exercices, textes, liens concernant la cryptographie. * [http://www.apprendre-en-ligne.net/crypto/ Ars cryptographica ], vulgarisation très complète. * [http://crypto.freezee.org ''Cryptographie, ressources, algorithmes''], des ressources sur les algorithmes cryptographiques de dernière génération et sur la cryptographie classique. * [https://interstices.info/jcms/c_43248/cryptographie-du-chiffre-et-des-lettres Cryptographie, du chiffre et des lettres], exposé de François Cayre sur le site [[Interstices]]. {{Palette|Informatique théorique|Crypto-monnaie}} {{Portail|Cryptologie|Sécurité de l'information|Sécurité informatique}} [[Catégorie:Cryptologie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9%20des%20Nations%20unies
Conseil de sécurité des Nations unies
{{Infobox Organisation des Nations unies | nom = <span style="font-size: 12px;">{{Langue|fr|Conseil de sécurité des Nations unies}} {{fr}}<br/>{{Langue|en|United Nations Security Council}} {{en}}<br/>{{Langue|ar|مجلس الأمن التابع للأمم المتحدة}} {{ar}}<br/>{{Langue|zh|联合国安理会}} {{zh}}<br/>{{Langue|ru|Совет Безопасности Организация Объединенных Наций}} {{ru}}<br/>{{Langue|es|Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas}} {{es}}</span> | image = UN-Sicherheitsrat_-_UN_Security_Council_-_New_York_City_-_2014_01_06.jpg | légende = Salle du Conseil de sécurité. | type = [[Système des Nations unies#Organes principaux|Organe principal]] | acronymes = CS | chef = {{drapeau|Mozambique}} [[Pedro Comissário Afonso]] <small>({{date||mai|2024}})</small> | titre chef = Président | statut = Actif | membres = Membres permanents : * {{Chine}} * {{États-Unis}} * {{France}} * {{Royaume-Uni}} * {{Russie}} Membres non-permanents : * {{Algérie}} * {{Corée du Sud}} * {{Sierra Leone}} * {{Équateur}} * {{Guyana}} * {{Slovénie}} * {{Japon}} * {{Malte}} * {{Mozambique}} * {{Suisse}} | siège = [[Siège des Nations unies]],<br> [[New York]] ([[États-Unis]]) | établi = {{date|17|janvier|1946}}<br> à [[Church House Westminster|Church House]] ([[Londres]]) | site web = {{Site officiel|https://www.un.org/securitycouncil/fr}} | parent = [[Organisation des Nations unies]] }} Le '''Conseil de sécurité des Nations unies''' est l'organe exécutif de l'[[Organisation des Nations unies]] (ONU). Il est défini comme ayant {{citation|la responsabilité principale du [[maintien de la paix]] et de la sécurité internationale}} selon la [[Charte des Nations unies]] et dispose pour cela de pouvoirs spécifiques tels que l'établissement de [[sanction internationale|sanctions internationales]] et l'[[intervention militaire]]. Certaines décisions, appelées [[Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies|résolutions]], du Conseil de sécurité ont force exécutoire et {{citation|les Membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité}}. Il se réunit au [[siège des Nations unies]] à [[New York]] après avoir siégé dans différentes capitales, telles que [[Paris]] ou [[Addis-Abeba]]. Ses membres doivent y être présents en permanence, du fait que le Conseil peut être réuni à tout moment, notamment en cas de crise exceptionnelle, ce que ne permettait pas la Charte de la [[Société des Nations]]. Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres : cinq permanents pourvus du [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|droit de veto]] ([[République populaire de Chine|Chine]], [[États-Unis]], [[France]], [[Royaume-Uni]], [[Russie]]) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans). == Histoire == [[Fichier:Church House Westminister London 2016 (02).JPG|vignette|gauche|[[Church House]], bâtiment de [[Londres]] où s'est tenue la première session du Conseil de sécurité en 1946.]] [[Fichier:UN security council 2005.jpg|vignette|Peinture murale de [[Per Krohg]].]] La première session du Conseil de sécurité s'est tenue le {{date|17|janvier|1946}}, dans le bâtiment ''[[Church House]]'', à [[Londres]]. Depuis, les séances du Conseil de sécurité ont lieu au [[siège de l'ONU]], à [[New York]]. Il fut, dès l'origine, composé de cinq membres permanents, les [[États-Unis]], l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], le [[Royaume-Uni]], la [[France]] et la [[République de Chine (1912-1949)|république de Chine]], à la fois, parce que ce sont les principaux vainqueurs de la [[Seconde Guerre mondiale]], et parce que représentant à ce moment-là la majorité de la population mondiale (en comptant les empires coloniaux), chacun à peu près à égalité. Le jargon onusien utilise les acronymes {{p.|5}} et {{p.|3}} pour parler respectivement des 5 membres permanents du Conseil de sécurité (''Permanent Five'') et des 3 membres permanents occidentaux ([[États-Unis]], [[France]] et [[Royaume-Uni]]). Lors de l'adoption de la charte, étaient aussi prévus six membres non permanents, nombre porté à dix par un amendement adopté le {{Date|17|décembre|1963}}. La résolution de cet amendement fixa aussi, dans son article 3, le nombre de représentants par zone géographique. La composition permanente du Conseil de sécurité n'a subi qu'une seule modification, au cours de l'année [[1971]], lorsque l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]] a voté, avec une majorité de pays du [[tiers monde]], pour évincer les représentants de la [[Taïwan|république de Chine (Taïwan)]] au profit de ceux de la [[Chine|république populaire de Chine]]{{sfn|Meisler|1995|pp=195–197}}. À cette date, par la [[Résolution 2758 de l'Assemblée générale des Nations unies|résolution 2758]] de l'[[Assemblée générale des Nations unies]], le gouvernement de la république populaire de Chine prit la place de Taïwan au Conseil de sécurité ainsi que dans toutes les autres instances onusiennes. Ce choix a été fait en raison de la victoire des [[Mao Zedong|maoïstes]] durant la [[guerre civile chinoise]], après laquelle l'ancien gouvernement qui siégeait toujours au Conseil de sécurité se replia sur l'île. N'étant alors plus représentatif de la nation élue au lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]], il dut abandonner son siège. De telles circonstances ne sont possibles qu'avec l'accord de tous les membres du Conseil de sécurité à l'exception du membre visé, comme l'y autorise l'amendement de l'article 23 de la [[Charte des Nations unies]]. Après la dissolution de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], le président [[Boris Eltsine]] informera par lettre le secrétaire général de l’ONU, le {{date|24 décembre 1991}}, que la [[Russie|fédération de Russie]] succède à l’Union soviétique au Conseil de sécurité, décision entérinée par le Conseil en janvier [[1992]]. == Fonctionnement == [[Fichier:Institutions de l'ONU.svg|vignette|400px|Conseil de sécurité au sein de l'ONU.]] === Rôle === L'article 24 de la Charte définit le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi : {{citation|Afin d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation, ses Membres confèrent au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.}} Les attributions exactes et les modalités d'action du Conseil sont précisées dans le chapitre V (Conseil de sécurité), article 26, dans les chapitres VI (Règlement pacifique des différends) et VII (Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression), et dans certains articles du chapitre VIII (Accords régionaux). === Présidence === Selon le règlement intérieur du Conseil, la [[présidence du Conseil de sécurité des Nations unies]] est [[présidence tournante|tournante]] et mensuelle. Elle est assurée à tour de rôle par chacun des membres du Conseil, dans l'ordre alphabétique anglais des noms des pays. Le président du Conseil représente celui-ci en tant qu'organe des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]. === Réunion === C'est le président du Conseil qui réunit le Conseil. Il peut le faire à la demande de tout membre du Conseil de sécurité ou lorsqu'un différend ou une situation est soumis à son attention. L'[[Assemblée générale des Nations unies]] peut également renvoyer des questions devant le Conseil de sécurité. Le [[Secrétaire général des Nations unies|secrétaire général]] peut lui aussi attirer l'attention du Conseil de sécurité sur une affaire. Le [[Secrétaire général des Nations unies|secrétaire général]] assiste aux réunions. Il établit l'ordre du jour provisoire de chaque séance qui doit être approuvé par le président du Conseil. L'ordre du jour est ensuite adopté par le Conseil. Tout point de l'ordre du jour qui ne sera pas abordé en séance sera reporté sur l'ordre du jour de la séance suivante. Généralement, le Conseil de sécurité se réunit à [[New York]], au [[Siège des Nations unies|siège de l'Organisation des Nations unies]]. Un membre du Conseil ou le [[Secrétaire général des Nations unies|secrétaire général]] peut proposer que le Conseil de sécurité se réunisse dans un autre lieu (article 28.3 de la [[Charte des Nations unies]]). Il se trouve que la première réunion du Conseil se tint à [[Londres]], le {{date-|17 janvier 1946}}, dans le bâtiment [[Church House Westminster|Church House]]. En 1972, le Conseil a tenu une session à [[Addis-Abeba]] et en 1973 à [[Panama (ville)|Panama]]. Les réunions du Conseil de sécurité sont publiques, sauf décision contraire du Conseil. Le procès-verbal de chaque séance est signé par le président du Conseil et publié ainsi que les documents annexes. Pour une séance privée, le Conseil de sécurité fait publier un communiqué par les soins du [[Secrétaire général des Nations unies|secrétaire général]]. Selon la [[Charte des Nations unies]] (article 31 et 32), tout membre de l'[[Organisation des Nations unies|Organisation]] qui n'est pas membre du Conseil de sécurité peut participer, sans droit de vote, à la discussion de toute question ou différend soumis au Conseil de sécurité, chaque fois que celui-ci estime que les intérêts de ce membre sont particulièrement affectés ou quand ce membre (voire un État non membre de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]) est partie à un différend examiné par le Conseil de sécurité. Si un État membre faisant partie du Conseil est en cause dans une question discutée, il s'abstient de voter. === Procédures === Toute décision du Conseil de sécurité doit être promulguée par un texte voté selon un quorum précis ; on nomme ces textes votés des résolutions. Chaque membre du Conseil de sécurité dispose d'une voix. Il existe deux types de résolutions, celles portant sur des {{citation|questions de procédure}}, et les autres. Chacune ont un quorum différent : la première : {{citation|les décisions […] sur des questions de procédure sont prises par un vote affirmatif de neuf membres}} (article 27, alinéa 2) ; et la deuxième, {{citation|les décisions du Conseil de sécurité sur toutes autres questions sont prises par un vote affirmatif de neuf de ses membres dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents, étant entendu [qu']une partie à un différend s'abstient de voter}} (article 27, alinéa 3). La condition du deuxième cas sur le {{citation|vote affirmatif […] de tous les membres permanents}} est celle qui est {{refnec|abusivement}} qualifiée de {{citation|droit de [[veto]]}}. Le [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|droit de veto au Conseil de sécurité]] ne consiste pas à invalider ''a posteriori'' un texte adopté, mais à empêcher ''a priori'' l’adoption d’un texte. Les [[résolution du Conseil de sécurité des Nations unies|résolutions du Conseil de sécurité]] sont des décisions à portée obligatoire : l'article 25 de la Charte dispose ainsi<ref>{{Article|format=pdf|périodique=International Court of Justice|titre=Avis consultatif de la Cour internationale de justice du 21 de juin de 1971 sur la Namibie|page=113|année=1971|url=http://www.icj-cij.org/docket/files/53/5594.pdf|citation=On a soutenu que l'article 25 ne s'applique qu'aux mesures coercitives prises en vertu du chapitre VII de la Charte. Rien dans la Charte ne vient appuyer cette idée. L'article 25 ne se limite pas aux décisions concernant des mesures coercitives mais s'applique aux « décisions du Conseil de sécurité » adoptées conformément à la Charte. En outre cet article est placé non pas au chapitre VII mais immédiatement après l'article 24, dans la partie de la Charte qui traite des fonctions et pouvoirs du Conseil de sécurité. Si l'article 25 ne visait que les décisions du Conseil de sécurité relatives à des mesures coercitives prises en vertu des articles 41 et 42 de la Charte, autrement dit si seules ces décisions avaient un effet obligatoire, l'article 25 serait superflu car cet effet résulte des articles 48 et 49 de la Charte.}}.</ref> : {{citation|Les Membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de sécurité conformément à la présente Charte}}. Un débat actuel{{quand}} concerne l'étendue de la soumission du Conseil de sécurité à l'[[État de droit]] et la possibilité d'examiner la légalité de ses décisions. Actuellement, les décisions du Conseil sont limitées à travers trois moyens principaux<ref name=RapAut>Institute for International Law and Justice, [http://www.iilj.org/research/documents/UNSC_and_the_Rule_of_Law.pdf The UN Security Council and the Rule of Law. Final Report and Recommendations from the Austrian Initiative, 2004-2008], 2008.</ref> que sont : l'usage du [[droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|droit de veto par l'un des membres du Conseil ]]; le vote d'une motion de censure par l'[[Assemblée générale de l'ONU|Assemblée générale]] (art. 10 de la Charte) ; et l'établissement d'une [[question préjudicielle]] à la [[Cour internationale de justice]] par l'Assemblée générale. Ce problème a pu être soulevé par certains tribunaux, notamment dans l'affaire [[Duško Tadić|Tadić]] par le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (1997), l'affaire de l'[[attentat de Lockerbie]] par la [[Cour internationale de justice]] (avril 2002), et l'[[arrêt Kadi]] de 2008 de la [[Cour de justice de l'Union européenne|Cour de justice des communautés européennes]]<ref name=RapAut/>. Enfin, la crédibilité même du Conseil à l'égard des États est invoquée en tant que limite ''de fait'' à son pouvoir<ref name=RapAut/>. Tout État Membre des Nations unies qui n’est pas membre du Conseil de sécurité peut être convié à participer, sans droit de vote, à la discussion de toute question soumise au Conseil lorsque celui-ci estime que les intérêts de ce Membre sont particulièrement affectés. Tout État, qu’il soit Membre des Nations unies ou non, s’il est partie à un différend examiné par le Conseil de sécurité, peut être convié à participer, sans droit de vote, aux discussions relatives à ce différend ; le Conseil détermine les conditions qu’il estime justes de mettre à la participation d’un État qui n’est pas membre de l’Organisation."<ref>{{lien web |titre=Membres actuels |url=https://www.un.org/securitycouncil/fr/content/current-members |site=un.org |consulté le=09-01-2024}}.</ref> === Vote et [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|veto]] === {{Article détaillé|Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies}} Pour qu'une [[Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution]] soit adoptée, celle-ci doit recueillir neuf votes positifs sur les quinze votants du Conseil. Un siège, qu'il soit permanent ou non, représente une voix. En revanche, il ne doit pas y avoir de vote négatif de la part d'un des cinq membres permanents. Si c'était le cas, la décision serait bloquée. C'est ce qu'on appelle le [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|droit de veto]]. La [[Charte des Nations unies]] stipule que les décisions du Conseil de sécurité doivent être prises par un vote affirmatif de neuf de ses membres, dont tous les membres permanents. Dans la pratique, l'abstention des membres permanents, sans être un vote positif, n'est cependant pas considérée comme un [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|veto]]. Sur les questions de procédures, le vote négatif d'un membre permanent n'est pas considéré comme un [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|veto]]. Une décision du Conseil sur ces questions de procédures requiert neuf voix sur quinze, quelle que soit la position des cinq membres permanents. Le [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|droit de veto au Conseil de sécurité]] est controversé. Les analystes critiques du droit de veto disent qu'ils est l'élément le plus [[Démocratie|antidémocratique]] de l'ONU, et la principale cause d'inaction concernant les [[Crime de guerre|crimes de guerre]] et les [[Crime contre l'humanité|crimes contre l'humanité]], car il empêche effectivement l'ONU d'agir contre les [[Membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU|membres permanents]] et leurs alliés<ref>Sevak Joseph Manjikian, "Genocide and the Failure to Respond" in ''Civil Courage: A Response to Contemporary Conflict and Prejudice'' (ed. Naomi Kramer: Peter Lang, 2007), pp. 49–50.</ref>{{,}}<ref>{{article|nom1=Oliphant|prénom1=Roland|titre='End Security Council veto' to halt Syria violence, UN human rights chief says amid deadlock|url=https://www.telegraph.co.uk/news/2016/10/04/end-security-council-veto-to-halt-aleppo-violence-un-human-right/|archive-url=https://ghostarchive.org/archive/20220112/https://www.telegraph.co.uk/news/2016/10/04/end-security-council-veto-to-halt-aleppo-violence-un-human-right/|archive-date=12 January 2022|accès url=payant|périodique=The Telegraph|date=4 October 2016}}</ref>.Selon [[Amnesty International]] les cinq membres permanents ont utilisé leur droit de veto pour « promouvoir leur intérêt politique ou leur intérêt géopolitique au-delà de l'intérêt de protéger les civils »<ref>{{article|titre=Surrender the UN veto, says Amnesty|url=https://www.bbc.com/news/world-31617141|périodique=BBC|date=25 February 2015|consulté le=21 juin 2018|archive-date=6 March 2020|archive-url=https://web.archive.org/web/20200306134557/https://www.bbc.com/news/world-31617141}}</ref>. Les partisans du droit de veto le considèrent comme un facteur de stabilité internationale<ref name="Wouters2005">{{ouvrage|nom1=Wouters|prénom1=Jan|nom2=Ruys|prénom2=Tom|auteur3=Egmont Royal Institute for International Relations|titre=Security Council reform: a new veto for a new century.|lieu=Gent|date=2005|isbn=978-90-382-1292-0|oclc=537704883}}</ref>, et un moyen de contrôler les interventions militaires<ref name="Schindlmayr2001">{{article|titre=Obstructing the Security Council: The Use of the Veto in the Twentieth Century|journal=Journal of the History of International Law / Revue d'histoire du droit international|volume=3|numéro=2|pages=218–234|périodique=Brill|année=2001|issn=1388-199X|doi=10.1163/15718050120956965}}</ref>. Depuis la [[Création de l'Organisation des Nations unies|création de l'ONU]], la majorité des veto au Conseil de sécurité ont été exercés par l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. Entre 1946 et janvier 2024, sur 218 propositions de résolution bloquées par un veto, 123 ont fait l'objet d'un veto de l'URSS puis de la Russie (dont 15 conjointement avec la Chine) ; 84 des États-Unis (dont 22 avec le Royaume-Uni et/ou la France) ; 29 du Royaume-Uni (dont 24 avec les États-Unis et/ou la France) ; 16 de la France (dont 15 avec les États-Unis et/ou le Royaume-Uni) ; 18 de la Chine (dont 8 avec la Russie), incluant un usage du veto par [[Taïwan]] qui occupa le siège de la Chine jusqu'en 1971<ref name="ArmeGéopolitique">{{Lien web |auteur1=Francesca Fattori |auteur2=Charlotte Recoquillon |titre=Le veto, une arme géopolitique au Conseil de sécurité de l’ONU |url=https://www.lemonde.fr/ameriques/visuel/2017/09/23/le-veto-une-arme-geopolitique-au-conseil-de-securite-de-l-onu_5190209_3222.html |site=lemonde.fr |date=23 septembre 2017 |consulté le=15 février 2020}}.</ref>{{,}}<ref name="ModeEmploi">{{Lien web |auteur=Mounia Daoudi |titre=Veto, mode d’emploi |url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/039/article_20528.asp |site=rfi.fr |date=13 mars 2003 |consulté le=6 mars 2020}}.</ref>{{,}}<ref name=":02">{{Lien web |langue=fr |prénom=Nations Unides Bibliothèque Dag |titre=Conseil de sécurité - Liste des vétos |url=https://research.un.org/fr/docs/sc/quick/veto |site=research.un.org |consulté le=2021-05-28}}</ref>. Pour plus de la moitié, ces vétos se firent dans la première décennie après la création de l'ONU et dans la décennie 1976-1985 : 83 et 60 respectivement, soit 143 au total. Durant les années 1996-2006, il fut utilisé treize fois seulement, soit {{nobr|2,5 fois}} moins souvent que dans la précédente décennie qui en compta le moins (1956-65 avec {{nobr|31 vétos}}){{Passage à actualiser}}. Entre 1946 et 2006, on constate une inversion entre les États-Unis et l'URSS (puis la Russie) puisque, dans les trois premières décennies, les premiers ont utilisé ce moyen seulement douze fois (dont aucune fois dans les deux premières), contre {{nobr|113 fois}} pour les seconds, alors que dans les trois dernières décennies les premiers en usèrent {{nobr|69 fois}}, contre neuf fois pour les seconds (dont une seule dans la dernière décennie). Parmi ces vétos, un bon nombre (59) furent des refus d'admission de nouveaux membres, surtout dans les deux premières décennies (membres généralement admis ultérieurement) et surtout par l'URSS. == Composition == {{Article détaillé|Composition du Conseil de sécurité des Nations unies{{!}}Composition du Conseil de sécurité}} === Membres permanents === {| class="wikitable" style="text-align:center; width:80%;" |+5 membres permanents pourvus d'un droit de veto |- ! scope=col | Pays ! scope=col | Groupe ! scope=col | Ambassadeur |- ! scope=row width=33% | {{République populaire de Chine}} | width=33% | [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe Asie-Pacifique|Asie-Pacifique]] | width=33% | [[Zhang Jun (ambassadeur)|Zhang Jun]] |- ! scope=row | {{États-Unis d'Amérique}} |[[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|Europe occidentale et autres]] |[[Linda Thomas-Greenfield]] |- ! scope=row | {{République française}} |[[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|Europe occidentale et autres]] |[[Nicolas de Rivière]] |- ! scope=row | {{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord}} |[[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|Europe occidentale et autres]] |[[Barbara Woodward]] |- ! scope=row | {{Fédération de Russie}} |[[groupe des États d’Europe orientale|Europe orientale]] |[[Vassili Nebenzia]] |} === Membres non permanents === En plus de ces cinq membres permanents, le Conseil de sécurité est composé de 10 membres non permanents, non pourvus du droit de veto. La résolution 1991<ref>{{Lien web|format=pdf|titre=Document officiel des Nations unies sur la résolution 1991|url=http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/1991(XVIII)&Lang=Fque-a-l-occasion-de-la-xxeme-conferences-des-ambassadeurs/|site=un.org|consulté le=28 avril 2016}}.</ref> de l'Assemblée générale des Nations unies (votée le {{date|17 décembre 1963}}) a fixé leur répartition de la manière suivante : * cinq États membres du [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe africain|groupe des États d’Afrique]] et du [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe Asie-Pacifique|groupe des États d’Asie-Pacifique]] (en général, trois d'Afrique et deux d'Asie-Pacifique) ; * un État membre du [[groupe des États d’Europe orientale]] ; * deux États membres du [[groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes]] ; * deux États membres du [[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|groupe des États d’Europe occidentale et autres États]]. Les membres non permanents ont un mandat de deux ans ; chaque année, ils sont renouvelés par moitié par un vote à la majorité des deux tiers de l'Assemblée générale ; les membres sortants ne sont pas immédiatement rééligibles. Plus de 50 États Membres des Nations unies n’ont jamais été membres du Conseil de sécurité. Les membres non permanents sont : {| class="wikitable" style="text-align:center; width:80%;" |+ {{Date|1er|janvier|2023}} - {{date|31|décembre|2024}}<ref name="2023_www.un.org_countries-elected-members" /> |- ! scope=col | Pays ! scope=col | Groupe ! scope=col | Ambassadeur |- ! scope=row width=33% | {{Mozambique}} | width=33% |[[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe africain|Afrique]] |[[Pedro Comissário Afonso]]<ref>{{Lien web |titre=New Permanent Representative of Mozambique Presents Credentials {{!}} UN Press |url=https://press.un.org/en/2020/bio5354.doc.htm#:~:text=Pedro%20Comiss%C3%A1rio%20Afonso,%20the%20new,credentials%20to%20the%20Secretariat%20today. |site=press.un.org |consulté le=2023-01-01}}</ref> |- ! scope=row | {{Malte}} | [[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|Europe occidentale et autres]] |[[Vanessa Frazier]]<ref>{{Lien web |titre=The Permanent Representative |url=https://foreign.gov.mt/en/embassies/pr_new_york/pages/the-permanent-representative.aspx |site=foreign.gov.mt |consulté le=2023-01-01}}</ref> |- ! scope=row | {{Suisse}} | [[Groupe des États d'Europe occidentale et autres États|Europe occidentale et autres]] |[[Pascale Baeriswyl]]<ref>{{Lien web |titre=Ambassador Pascale Baeriswyl, Permanent Representative of Switzerland to the UN in New York. {{!}} COMMISSION DE CONSOLIDATION DE LA PAIX |url=https://www.un.org/peacebuilding/fr/file/10542 |site=www.un.org |consulté le=2023-01-01}}</ref> |- ! scope=row | {{Japon}} | [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe Asie-Pacifique|Asie-Pacifique]] | [[Ishikane Kimihiro]] |- ! scope=row | {{Équateur}} | [[groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes|Amérique latine et Caraïbes]] | [[Cristian Espinoza Cañizares]]<ref>{{Lien web |titre=New Permanent Representative of Ecuador Presents Credentials {{!}} UN Press |url=https://press.un.org/en/2020/bio5322.doc.htm |site=press.un.org |consulté le=2023-01-01}}</ref> |} {| class="wikitable" style="text-align:center; width:80%;" |+ {{Date|1er|janvier|2024}} - {{date|31|décembre|2025}}<ref name="2023_www.un.org_countries-elected-members" /> |- ! scope=col | Pays ! scope=col | Groupe ! scope=col | Ambassadeur |- ! scope=row | {{Slovénie}} | [[groupe des États d’Europe orientale|Europe orientale]] | [[Boštjan Malovrh]] |- ! scope=row width=33% | {{Guyana}} | width=33% | [[groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes|Amérique latine et Caraïbes]] | width=33% | [[Carolyn Rodrigues Birkett]] |- ! scope=row | {{Algérie}} | [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe africain|Afrique]] | [[Amar Bendjama]] |- ! scope=row | {{Sierra Leone}} | [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe africain|Afrique]] |[[Alhaji Fanday Turay]] |- ! scope=row | {{Corée du Sud}} | [[Groupes régionaux des Nations unies#Groupe Asie-Pacifique|Asie-Pacifique]] | [[Hwang Joon-kook]] |} === Structure === ==== Organes subsidiaires ==== * [[Commission de consolidation de la paix des Nations unies]] : appuie les efforts de [[maintien de la paix]] dans les pays sortants d'un conflit par la mobilisation des acteurs (institutions telles que les gouvernements ou [[Organisation non gouvernementale|ONG]]), de ressources et de recommandations stratégiques quant au développement. * {{Lien|langue=en|trad=United Nations Security Council Counter-Terrorism Committee|fr=Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité des Nations unies|texte=Comité contre le terrorisme}} : « œuvre pour renforcer la capacité des États membres à empêcher les actes de [[terrorisme]] sur leur sol ainsi qu'au-delà ». * [[Comité créé par la résolution 1540|Comité 1540]] : chargé d'examiner la mise en œuvre par les pays membres de la [[Résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 1540]] relative à la [[prolifération nucléaire|non-prolifération]] des [[armes de destruction massive]]. Il soumet rapports périodiques et, s'il y a lieu, des recommandations au Conseil de Sécurité. * [[Conseil des droits de l'homme des Nations unies|Conseil des droits de l'Homme de l'ONU]] : examine la question des [[droits de l'homme|droits de l'Homme]] tour à tour de tous les pays membres à l'aide de documents fournis par les dits pays et d'organisations indépendantes en vue d'en améliorer le respect. * [[Fonds d'indemnisation des Nations unies]] : examine les demandes d'indemnisation et verse des indemnités aux victimes [[koweït]]iennes de l'invasion et occupation [[irak]]ienne durant la [[Guerre du Golfe|première guerre du Golfe]]. * [[Force de maintien de la paix des Nations unies]] (Casques bleus) : armée temporaire composée de militaires issus de différents pays membres, ayant pour rôle « le maintien ou rétablissement de la paix et de la sécurité internationales ». * [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] : situé à [[La Haye]], est chargé des poursuites et jugements à l'encontre des présumés responsables de violations graves des droits de l'Homme durant les guerres en [[Guerre de Croatie|Croatie]], [[Guerre de Bosnie-Herzégovine|Bosnie-Herzégovine]] et au [[Guerre du Kosovo|Kosovo]]. * [[Tribunal pénal international pour le Rwanda]] : siégeant à [[Arusha]], est chargé des poursuites et jugements contre les responsables de violations du droit international (notamment en ce qui concerne les [[Génocide des Tutsis au Rwanda|génocides]]) au [[Rwanda]] et dans les États voisins au cours de l'année [[1994]]. * [[Commission de contrôle, de vérification et d'inspection des Nations unies]] : chargée du désarmement de l'[[Irak]] de ses [[Arme de destruction massive|armes de destruction massive]] et du contrôle fait sur ce pays visant à l'empêcher de se procurer ces mêmes armes à nouveau. * [[Comité créé par la résolution 1267|Comité 1267]] : connu comme le Comité des sanctions contre [[Al-Qaïda]] et les [[talibans]]. ==== Comités ==== On trouve deux comités permanents. * Le Comité d'experts chargé du règlement intérieur est chargé par le Conseil de sécurité d'étudier et de conseiller au sujet du règlement intérieur et autres considérations techniques ; * Le Comité d'admission de nouveaux membres examine les demandes d'admission de nouveaux membres et doit présenter ses conclusions au Conseil au moins trente-cinq jours avant l'ouverture de la session ordinaire de l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]] ou au moins quatorze jours avant le début d'une session extraordinaire de l'[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]]. Il existe également trois comités spéciaux, établis suivant les besoins du Conseil de sécurité. Ces comités sont composés de tous les membres du Conseil de sécurité se réunissant en séance privée. * Le Comité du Conseil de sécurité pour les réunions hors Siège du Conseil ; * Le Conseil d'administration de la Commission d'indemnisation créé par la résolution 692 (1991) ; * Le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1373 (2001) concernant le contre-terrorisme. Enfin, il existe des [[Comité des sanctions du Conseil de sécurité|comités des sanctions]], chargés de surveiller l'application des sanctions découlant de résolutions du Conseil de sécurité à l'encontre de certains États membres et organisations<ref>[http://www.un.org/french/sc/committees/ Comités des sanctions du Conseil de sécurité]</ref>. ==== Groupes de travail ==== {{vide}} == Problèmes et dysfonctionnements == === Membres === ==== Membres permanents ==== La vague de [[décolonisation]]s, de la fin des [[années 1940]] au milieu des [[années 1960]], la progression démographique de l'Asie, de l'Afrique et de l'[[Amérique latine]], la stagnation parallèle de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] (et de la [[Communauté des États indépendants|CEI]]) et son éclatement, la stagnation de la [[Russie]], la [[France]] et du [[Royaume-Uni]], font qu'aujourd'hui, même avec les {{nobr|1,4 milliard}} de [[République populaire de Chine|Chinois]], ces membres permanents ne représentent en [[2006]] que 30 % de la population mondiale, dont 20 % pour la seule [[République populaire de Chine|Chine]], contre plus de 50 % en [[1945]], dont moins de 15 % pour la Chine. Cette situation explique pourquoi une large partie des États membres, depuis les [[années 1970]] surtout, conteste, sinon l'existence même des membres permanents, du moins le choix de ceux actuels ou le nombre de membres permanents, voire de non permanents. C'est ainsi que des pays comme l'[[Afrique du Sud]], l'[[Algérie]]<ref>[[Islamic Republic of Iran Broadcasting]], [http://french.irib.ir/info/afrique2/item/216041-l-afrique-r%C3%A9clame-un-si%C3%A8ge-permanent-au-conseil-de-s%C3%A9curit%C3%A9-de-l-onu « L'Algérie réclame un siège africain permanent »].</ref>, l'[[Allemagne]], le [[Brésil]], l'[[Égypte]], l'[[Inde]], l'[[Indonésie]], le [[Japon]], le [[Nigeria]] ou l'[[Italie]] souhaitent devenir membres permanents. Une autre source de problème est la clause sur le {{citation|vote affirmatif […] de tous les membres permanents}}, qui empêche régulièrement l'adoption de résolutions répondant pourtant aux critères exposés dans les chapitres VI et VII, parce qu'un ou plusieurs membres permanents désirent, pour des raisons diverses, que les questions posées ne soient pas réglées au niveau du Conseil de sécurité, notamment quand ces résolutions proposent des mécanismes coercitifs ([[embargo]]s, [[blocus]]) ou des interventions directes de forces sous mandat de l'ONU. Cela est le cas avec l'[[Conflit israélo-libanais de 2006|attaque d'Israël sur le Liban]], le non-respect de ses engagements en matière [[Programme nucléaire iranien|nucléaire de l'Iran]], l'essai d'une [[Armes nucléaires en Corée du Nord|bombe nucléaire par la Corée du Nord]], ou dans le cadre de la [[guerre civile syrienne]] : dans chacun de ces cas, l'un des membres permanents a bloqué l'adoption d'une résolution coercitive, y compris quand une précédente résolution avait posé une date butoir après laquelle ce type de mesures devait être prise. ==== Membres non permanents ==== La question de la représentativité des membres non permanents et de leur nombre est récurrente depuis les [[années 1960]]. L'amendement à la Charte de décembre 1963 visait précisément à corriger cela en faisant passer leur nombre de six à dix et en fixant des quotas par zones. Mais depuis, la bascule démographique et les changements géopolitiques font que certaines régions sont sous-représentées. Le groupe {{citation|Asie-Afrique}}, par exemple, représente 65 % de la population, hors membres permanents, pour 50 % des sièges, alors que l'Amérique latine représente 10 % de la population et 20 % des membres. Plusieurs propositions ont été faites ces trois dernières décennies, dont certaines sont exposées ci-après. Autre problème récurrent, la concurrence pour les sièges non permanents qui entraîne quelquefois de sévères blocages. On a le cas notable, en [[1979]], des {{nobr|155 tours}} de scrutin qui ne parvinrent pas à départager [[Cuba]], soutenue par le [[bloc de l'Est]] et la [[Colombie]] soutenue par l'[[Occident]]. C'est finalement le [[Mexique]], plus {{citation|neutre}}, qui fut élu. En 2006, on a retrouvé un problème similaire, cette fois entre un candidat réputé {{citation|[[Mondialisation|mondialiste]]}} (le [[Guatemala]]) contre un candidat réputé {{citation|[[Altermondialisme|altermondialiste]]}} (le [[Venezuela]]). Après {{nobr|47 tours}} de scrutin, au {{date|2 novembre 2006}}, ni le [[Guatemala]] ni le [[Venezuela]] n'avaient réussi à obtenir les {{nobr|128 voix}} nécessaires (deux tiers des votants à l'Assemblée générale qui compte {{nobr|192 États}} membres). C'est finalement au profit du [[Panama]], candidat de consensus, que les deux pays se retireront. Le [[7 novembre]] 2006, le Panama est élu membre non permanent au Conseil de sécurité pour deux ans, représentant le groupe des pays d'Amérique latine et des [[Caraïbes]]. Il a recueilli {{nobr|164 voix}} au {{48e|tour}} de scrutin. === Résolutions === {{Article détaillé|Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies}} L'activité du Conseil de sécurité a notablement augmenté depuis la fin de la [[guerre froide]]. En effet, il s'était réuni {{formatnum:2903}} fois entre [[1946]] et [[1989]], adoptant {{nobr|646 résolutions}}, soit moins d'une quinzaine par an, alors que pour la seule décennie [[Années 1990|1990]]-[[Années 2000|2000]], il se réunit {{formatnum:1183}} fois, adoptant {{nobr|638 résolutions}}, soit environ 64 par an<ref name="Autriche">[http://www.iilj.org/research/documents/UNSC_and_the_Rule_of_Law.pdf « The UN Security Council and the Rule of Law. Final Report and Recommendations from the Austrian Initiative, 2004-2008 »], 2008, {{p.|11}} sur 36.</ref>. Par ailleurs, lors des {{nobr|44 premières}} années du Conseil, celui-ci adopta {{nobr|24 résolutions}} sous le chapitre VII de la Charte ; en [[1993]], il en adoptait autant chaque année<ref name=Autriche/>. ==== Adoption ==== Le principal problème est lié à la situation des membres permanents. Le fait qu'un seul peut empêcher l'adoption d'une résolution, même dans le cas où les quatorze autres membres y sont favorables, induit trois phénomènes qui entravent le bon fonctionnement du Conseil de sécurité : * Le blocage complet d'une résolution (veto), qui a été très important durant les premières décennies de l'ONU, alors en pleine [[guerre froide]] ; * Les négociations infinies qui retardent l'adoption d'une résolution, aboutissent régulièrement à des textes beaucoup moins contraignants que ne le requérait la situation et arrivent souvent après le plus grave de la crise discutée (on en a eu l'exemple avec le [[Rwanda]] en 1994, et on l'a de nouveau avec le [[Darfour]] en 2006) ; * Les résolutions comminatoires avec date butoir, qui ne sont pas suivies d'une résolution exécutoire après cette date, ou du moins, pas selon les modalités prévues par la précédente résolution (''cf.'' pour 2006, les cas évoqués de l'Iran, d'Israël et de la Corée). Toujours lié au statut des membres permanents, mais aussi au manque de volonté, tant de l'ensemble (ou d'une majorité) des membres du Conseil de sécurité que de l'Assemblée générale, il arrive très souvent que des résolutions restent pendantes sur une durée importante, parfois au-delà d'un point où elles deviennent inexécutables. Le cas le plus significatif est celui de la {{citation|crise du [[Moyen-Orient]]}}, terme qui désigne habituellement les divers conflits inter- ou intra-étatiques (et les situations liées) concernant les pays voisins d'Israël, que ce soit avec ce pays ou entre eux : [[Israël]] même, l'[[Égypte]], le [[Liban]], la [[Syrie]], la partie palestinienne de l'ancienne [[Palestine mandataire]] et, moindrement, la [[Jordanie]] et l'[[Irak]]. C'est le sujet qui a donné lieu, depuis [[1948]], au plus grand nombre de résolutions : 255 sur {{formatnum:1718}} (au {{Date-|18 octobre 2006}}), soit environ une sur sept, et une moyenne de quatre par an. La {{Lien|langue=en|trad=United Nations Security Council Resolution 1685|fr=Résolution 1685 du Conseil de sécurité des Nations unies|texte=résolution 1685}} du {{date-|13 juin 2006}} {{citation|Demande aux parties concernées d’appliquer immédiatement sa [[Résolution 338 du Conseil de sécurité des Nations unies|résolution 338]] (1973) du {{date|22 octobre 1973}}}}. Entre-temps, plus de 100 résolutions sont passées, dont au moins trois demandant la même chose. Cas inverse : en 1975 et 1976, plusieurs résolutions ont soulevé la question du [[Timor oriental]] ; dans la dernière, en date du {{Date|22 avril 1976}}, {{citation|[Le Conseil de sécurité] demande au gouvernement indonésien de retirer sans plus tarder toutes ses forces du territoire}} et se conclut par ces mots : {{citation|[Le Conseil de sécurité] décide de demeurer saisi de la question}}. La résolution suivante sur la question est votée… le {{Date|7 mai 1999}}. Entre-temps, l'[[Indonésie]] avait annexé de fait le Timor oriental et en avait fait sa {{27e|province}}. ==== Exécution ==== Outre le fait que certaines résolutions comminatoires ne résultent pas d'une résolution exécutoire, de nombreuses résolutions de cet ordre sont en fait inexécutées, ou incomplètement exécutées, parce que les États membres refusent de prêter les moyens humains, matériels et financiers suffisants pour leur exécution, ou parce que la situation a été mal évaluée et que la mission entreprise est interrompue avant que les objectifs soient réalisés. Le cas emblématique de ces deux situations est celui de la [[Guerre civile somalienne|crise somalienne de 1991]] (qui est encore en cours en [[2016]]). En mai 1992, une mission d'interposition est envoyée, mais avec des moyens humains et matériels très en dessous de ce qui est nécessaire dans un cas comme celui-ci, une guerre civile généralisée opposant au moins cinq factions et touchant l'ensemble du territoire : moins de {{unité|1000 hommes}} et un appui logistique presque inexistant. En décembre, sous la pression des [[États-Unis]], le Conseil de sécurité décide de mettre en place une mission plus adaptée, avec le déploiement à terme de quelque {{unité|40000 hommes}} et d'un soutien logistique ''ad hoc''. Quelques mois plus tard, la nouvelle administration des États-Unis en place depuis janvier 1993 décide de réduire considérablement son appui et retire une grande partie de ses troupes, qui formaient l'essentiel de la mission, et de ses moyens, et en mai 1993, la réussite initiale de la mission devient l'instrument de son échec : les factions tournent à leur profit l'amélioration des infrastructures réalisée par les troupes de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], et commencent même à attaquer celles encore sur place. Les États-Unis changent alors de nouveau de tactique et décident de redéployer des troupes, mais cette fois en dehors de la responsabilité de l'ONU, pour {{citation|faire la guerre aux factions}}, ce qui a pour résultat de détruire les infrastructures reconstruites, de toucher en priorité les civils somaliens et de réinstaller la famine dans les zones les moins accessibles. La mission continuera jusqu'en mars [[1995]], sans résultat autre que d'avoir permis, pendant ce {{citation|répit}}, le réarmement des factions, et après son départ la guerre civile reprendra au point où elle en était trois ans auparavant. Cela illustre une des grandes faiblesses de l'ONU : elle ne dispose pas d'un corps d'intervention et d'un état-major autonomes, ce qui était pourtant prévu dans la Charte de 1945 (articles 45 à 47). == Propositions de réforme du Conseil de sécurité == === Réforme de la composition === {{Article connexe|Groupe des quatre}} ==== Un sujet ancien ==== Un groupe de travail, créé en 1993, a proposé en 1996 d’inclure cinq nouveaux membres permanents, comprenant l’[[Allemagne]], le [[Japon]] et trois nations du [[tiers monde]], et suggéré de créer quatre autres sièges de membres non permanents dans le but d’accroître la représentativité du Conseil ; le président français [[Jacques Chirac]] s’y était déclaré favorable dans un article du quotidien français ''[[Le Monde]]'', le {{Date-|22 septembre 1996}}. En 1997, les [[États-Unis]] recommandèrent cinq nouveaux sièges permanents avec un système de rotation et le souci que le Conseil ne dépasse pas vingt membres pour rester efficace. ==== La position de la France ==== La [[France]] est favorable à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, qui se traduirait principalement par son élargissement. « ''Je souhaite faire avancer la réforme du Conseil de sécurité pour permettre à de nouveaux membres permanents comme non permanents d’y siéger'' », a déclaré [[François Hollande]] le {{Date|27|août|2012}} lors de la {{XXe}} Conférence des Ambassadeurs<ref>{{Lien web|titre=Discours du Président de la République à l'occasion de la {{XXe}} Conférence des Ambassadeurs|url=http://www.elysee.fr/declarations/article/discours-du-president-de-la-republique-a-l-occasion-de-la-xxeme-conferences-des-ambassadeurs/|site=elysee.fr|consulté le=28 avril 2016}}.</ref>. Il s'agit, pour la France, que cette structure centrale de l'ONU « ''s'adapte aux réalités du'' {{XXIe}} ''siècle'' »<ref>{{Lien web|titre=La France et la réforme de l'ONU|url=http://www.franceonu.org/la-france-a-l-onu/dossiers-thematiques/reforme-de-l-onu/la-reforme-du-conseil-de-securite/article/la-reforme-du-conseil-de-securite|site=France ONU|consulté le=28 avril 2016}}.</ref>, c'est-à-dire en prenant en compte l'émergence de nouvelles grandes puissances sur la scène internationale et la fin de l'affrontement idéologique entre les deux blocs de la guerre froide. La France soutient les candidatures de l'Allemagne, du [[Brésil]], de l'[[Inde]] et du Japon à un poste de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle souhaite également une meilleure représentativité de l'[[Afrique]], « ''notamment parmi les membres permanents'' ». Sans se positionner, elle propose enfin de discuter de l'hypothèse de la présence d'un [[Monde arabe|pays arabe]] au Conseil comme membre permanent. ==== Le choix de Kofi Annan ==== Pour sa part, le septième secrétaire général des Nations unies, [[Kofi Annan]], soutient un plan comprenant l'ajout de six nouveaux membres permanents. Outre les quatre pays proposés par la France, il s'agirait d'attribuer deux sièges à l'Afrique. Les États pouvant y prétendre pourraient être l'[[Afrique du Sud]], pays le plus prospère du continent, et l'[[Égypte]], qui représenterait alors les pays musulmans et le monde arabe. On se retrouverait ainsi avec vingt-et-un membres dont onze permanents couvrant l'ensemble des continents et des grandes religions. ==== Antagonismes régionaux ==== Organe principal de l'ONU, le Conseil de sécurité est incontournable. C'est lui qui porte la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Les pays qui y siègent, en permanence ou non, en tirent une capacité d'influence et ont, par conséquent, un poids politique particulier. Sur le plan diplomatique, l'hypothèse d'un élargissement entraîne donc des rivalités régionales. Dans le cas du scénario français, la perspective de voir l'Inde devenir un membre permanent se heurte à des réticences [[pakistan]]aises. Idem en [[Europe]], avec la candidature allemande qui pourrait froisser l'[[Italie]] ou l'[[Espagne]]. En [[Asie]], le Japon aura à composer avec les réserves de la [[Chine]] et de la [[Corée du Sud]]. Enfin, le Brésil fera face au mécontentement [[Argentine|argentin]] et [[Mexique|mexicain]]. Concernant le plan soutenu par Kofi Annan, c'est le [[Nigeria]] ou l'[[Algérie]] qui pourrait donner de la voix pour contester les sièges égyptien et sud-africain. === Réforme du droit de veto === Les discussions en vue d'améliorer la réactivité de l'ONU évoquent souvent une réforme du droit veto du Conseil de sécurité de l'ONU. Les propositions comprennent : la limitation du recours au veto aux questions vitales de sécurité nationale ; le fait d'exiger accord de plusieurs États avant d'exercer son droit de veto ; l'abolition totale du droit de veto; et le fait entreprendre la transition stipulée à l'Article 106 de la Charte, qui exige que le principe du consensus reste en place<ref>{{article|url =http://nonkilling.org/center/download/global-nonkilling-working-papers-11-1950-how-the-opportunity-for-transitioning-to-u-n-collective-security-was-missed-for-the-first-time|date=novembre 2016|titre = 1950–How the opportunity for transitioning to U.N. Collective was missed for the first time|nom = Schlichtmann|prénom = Klaus|journal = Global Nonkilling Working Papers #11 (14 April 2016)}}</ref>. Une réforme du droit de veto risque d'être très difficile. Les articles 108 et 109 de la Charte des Nations unies accordent le droit de veto aux cinq Présidents des Etats membres permanents pour toute modification apportée à la Charte, leur demandant d'approuver toute modification du droit de veto du Conseil de sécurité des Nations unies qu'ils détiennent eux-mêmes. En 2013, la France a proposé l'autorégulation par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité qui s'engageraient à s'abstenir de l'utiliser contre les mesures visant à mettre fin aux atrocités massives<ref>{{lien web|nom=étrangères|prénom=Ministère de l'Europe et des Affaires|titre=Why France wishes to regulate use of the veto in the United Nations Security Council|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/en/french-foreign-policy/united-nations/france-and-the-united-nations/france-and-the-united-nations-security-council/article/why-france-wishes-to-regulate-use|consulté le=2020-12-03|website=France Diplomacy - Ministry for Europe and Foreign Affairs|langue=en}}</ref>. L’ancien [[ministre français de la Défense]] [[Paul Quilès]] proposait en [[2000]] de restreindre le veto aux questions de recours à la force, et d’obliger à motiver sa mise en œuvre pour remédier à l’immobilisme. Au moment des exactions en [[Syrie]], en [[2012]], le secrétaire général d'[[Amnesty International]] [[Salil Shetty]] a déclaré qu'{{citation|Il doit y avoir un moyen qui, lorsqu'il s'agit d'abus de droits de l'Homme à l'échelle dont nous parlons, rend l'utilisation du droit de veto tout simplement inacceptable}}. === Réforme du régime des sanctions économiques === Celles-ci sont limitées dans le temps depuis 2000 ; on est passé ainsi d’une logique punitive à une logique incitative. Des obstacles importants demeurent pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité. La procédure de révision de la charte est en effet très contraignante : elle est prévue par l'article 109 de la Charte. Un vote à la majorité des deux tiers de l’Assemblée générale des Nations unies est nécessaire afin de réunir une Conférence générale des membres des Nations unies. La conférence recommande des modifications de la Charte qui entreront en vigueur lorsque 2/3 des États membres les auront ratifiées, conformément à leur droit interne, les cinq membres permanents compris. == Lieu de réunions == Le Conseil de sécurité se réunit dans une salle destinée à ses activités qui se trouve au deuxième étage du [[siège des Nations unies]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=UN DIRECTORY |url=https://ggim.un.org/meetings/GGIM-committee/9th-Session/documents/CB-SB_UN%20Directory.pdf}}</ref>. La salle a été partiellement financée par le gouvernement [[Norvège|norvégien]]. Elle a été conçue par l'architecte [[Arnstein Arneberg]], un ami du secrétaire général de l'époque [[Trygve Lie]]<ref name=":0">{{Article |langue=en |auteur1=Ingeborg Glambek. |titre=The Council Chambers in the UN Building in New York |périodique=Scandinavian Journal of Design History |volume=vol. 15 |date=2005 |lire en ligne=https://www.norway.no/contentassets/1b20897fd2494ba58a46b58e05136332/sikkerhetsraadsaleningeborgglambaek.pdf |pages=pp. 8-39. }}</ref>. Une table circulaire se trouve au centre de la pièce. Les chaises qui l'entourent ont été conçues par Finn Nilsson<ref name=":0" />. À l'est, surplombant la table du Conseil se trouve une peinture de l'artiste [[Per Krohg]] encadrée de fenêtres donnant sur l'[[East River (New York)|East River]] (souvent occultées par des rideaux). De 1984 à 2021, à l'entrée du Conseil se trouvait une [[tapisserie]] reproduisant le tableau [[Guernica (Picasso)|''Guernica'']] de [[Pablo Picasso]]. Cette œuvre avait été commandée en 1955 par [[Nelson Rockefeller]]. Sa famille l'a récupérée en 2021<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Antoine Bourdon |titre=L’ONU perd Guernica, la tapisserie anti-guerre de Picasso, récupérée par la famille Rockefeller |url=https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/cubisme/lonu-perd-guernica-la-tapisserie-anti-guerre-de-picasso-recuperee-par-la-famille-rockefeller-11153704/ |site=connaissancedesarts.com}}</ref>. == Dans la fiction == La salle du conseil a servi au tournage de plusieurs films, parmi lesquels ''[[L'Interprète]]'' de [[Sydney Pollack]] (2005), ''[[Che (film, 2008)|Che]]'' de [[Steven Soderbergh]] (2008), ''[[Quai d'Orsay (film)|Quai d'Orsay]]'' de [[Bertrand Tavernier]] (2014) ainsi que dans les séries télévisées ''[[Ugly Betty]]'' et ''[[New York, police judiciaire]]''. En 2014, la [[Russie]] appose son veto au tournage de la série américaine ''[[House of Cards (série télévisée, 2013)|House of Cards]]'' à l'intérieur de l'enceinte<ref>[http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/07/03/onu-la-russie-met-son-veto-au-tournage-de-house-of-cards/ « ONU – La Russie met son veto au tournage de « House of Cards » »], [[Le Monde|lemonde.fr]], 3 juillet 2014.</ref>. == Notes et références == {{Références | références= <ref name="2023_www.un.org_countries-elected-members">{{ lien web | titre=Pays membres élus {{!}} Conseil de sécurité des Nations Unies | url=https://www.un.org/securitycouncil/content/countries-elected-members | site=www.un.org | date=2023 | consulté le=2023-08-24 }}.</ref> }} == Annexes == {{Autres projets|commons = Category:United Nations Security Council|wikinews=Catégorie:Conseil de sécurité des Nations unies}} {{catégorie principale}} === Articles connexes === * [[Composition du Conseil de sécurité des Nations unies]]. * [[Résolution du Conseil de sécurité des Nations unies]]. * [[Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies]]. * [[Liste des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies]]. * [[Liste des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies par pays]]. * [[Liste des organisations internationales où siège la France]] * [[Défense communautaire]]. * [[Conseil de paix et de sécurité]]. * [[Groupe des quatre]] * [[Droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies|Droit de veto au Conseil de sécurité]] === Bibliographie === * [[Jean-Marc de La Sablière]], ''Le conseil de sécurité des Nations unies, ambitions et limites'', éditions Larmier, 2015 * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stanley|nom1=Meisler|titre=United Nations|sous-titre=The First Fifty Years|éditeur=Atlantic Monthly Press|lieu=New York|année=1995|pages totales=386|isbn=978-0-87113-616-9|oclc=32700169}} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.un.org/fr/documents/charter/chap5.shtml Chapitre 5 de la Charte de l'ONU] sur le site de l'ONU. * [http://www.un.org/french/docs/sc/subsidiary.htm Organes subsidiaires référencés] sur le site de l'ONU. {{Palette|Conseil de sécurité des Nations unies|Organisation des Nations unies|Élection du Conseil de sécurité}} {{Portail|Organisation des Nations unies|relations internationales|société|Guerre froide}} {{DEFAULTSORT:Conseil de securite des Nations unies}} [[Catégorie:Organisation des Nations unies]] [[Catégorie:Conseil de sécurité des Nations unies| ]] [[Catégorie:Défense et sécurité]] [[Catégorie:Guerre froide]] [[Catégorie:Organisation internationale où siège la France]]
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Carl Sagan
{{Voir homonymes|Sagan}} {{Infobox Biographie2|charte=scientifique}} '''Carl Sagan''' ({{MSAPI|/kɑɹl ˈseɪɡən/}}<ref group="Note">[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>), né le {{Date de naissance|9|novembre|1934}} à [[Brooklyn]] ([[New York]]) et mort le {{Date de décès|20|décembre|1996}} à [[Seattle]] ([[Washington (État)|Washington]]), est un [[scientifique]] et [[Astronomie|astronome]] [[États-Unis|américain]]. Il a étudié l'[[astronomie]] et l'[[astrophysique]] à l'[[université de Chicago]], où il a obtenu son doctorat en 1960 avec une thèse de [[planétologie]]. Il devient ensuite professeur et directeur de laboratoire à l'[[université Cornell]]. Il participe à la plupart des missions d'[[exploration du système solaire]] des années 1970 et 1980 et notamment le [[programme Pioneer]], pour lequel il conçoit avec sa femme, {{lien|Linda Salzman Sagan}}, la [[plaque de Pioneer]], et le [[programme Voyager]] où il poursuit les messages à l'adresse d'éventuelles intelligences extraterrestres avec le {{Langue|en|[[Voyager Golden Record]]}}. Carl Sagan est également connu pour ses contributions à la vulgarisation scientifique. Il a été le concepteur et l'animateur de la série télévisée ''[[Cosmos (émission de télévision)|Cosmos]]'', qui a été diffusée dans le monde entier et qui a contribué à faire connaître la science auprès du grand public. Il a également écrit plusieurs livres à succès sur l'univers et la science, dont ''{{Langue|en|[[Pale Blue Dot]]}}'' et le livre ''[[Cosmos (livre de Carl Sagan)|Cosmos]]'', dérivé de la série. Il est l'un des fondateurs de l'[[exobiologie]], et a soutenu le programme [[Search for Extra-Terrestrial Intelligence|SETI]] de recherche d'[[Astrosociobiologie|intelligence extraterrestre]]. Il est aussi connu pour son militantisme en matière de [[scepticisme scientifique]] et d'[[écologie]]. == Biographie == === Jeunesse et formation === Issu d'une [[Histoire des Juifs aux États-Unis#Immigration d'Europe orientale|famille juive immigrée d'Europe orientale]], il naît à [[Bensonhurst]] un quartier de [[Brooklyn]], le {{Date|9 novembre 1934}}{{sfn|Poundstone|1999|pp=363–364, 374–375}}. Son père, Samuel Sagan, est un [[Couture|ouvrier couturier]] originaire de [[Kamianets-Podilskyï]], une ville située alors dans une région de l'[[Empire russe]]<ref name="Internet Accuracy Project">{{lien web|langue=en|titre=Carl Sagan |url=http://www.accuracyproject.org/cbe-Sagan,Carl.html |site=Internet Accuracy Project |éditeur=Internet Accuracy Project |lieu=Grandville, MI |consulté le=22 août 2012}}.</ref> rattachée par la suite à l'[[Ukraine]]. Sa mère, Rachel Molly Gruber, était une femme au foyer new-yorkaise. Le prénom de Carl lui est donné en l'honneur de la mère biologique de Rachel, Chaiya Clara, qui était selon les mots de Sagan {{citation|la mère qu'elle n'avait jamais connue}}, étant décédée en mettant au monde son deuxième enfant{{sfn|Davidson|1999}}. Le père de Rachel s'était alors remarié à une femme prénommée Rose. Selon Carol, la sœur de Carl, {{citation|Rachel n'accepta jamais Rose en tant que mère. Elle savait qu'elle n'était pas celle qui lui avait donné naissance ... Elle était une enfant puis une jeune adulte plutôt rebelle ... une « femme émancipée » comme on dirait de nos jours}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Carl Sagan|url=https://archive.nytimes.com/www.nytimes.com/books/first/d/davidson-sagan.html?module=inline|consulté le=7 mai 2021|site=archive.nytimes.com}}.</ref>. La famille vivait dans un modeste appartement de Bensonhurst, tout près de l'[[Océan Atlantique|océan]]. Ils étaient membres de la communauté des [[Judaïsme réformé|Juifs réformés]], le plus libéral des quatre principaux groupes du judaïsme nord-américain. Carl et sa sœur s'accordent à dire que leur père n'était pas spécialement religieux, mais que leur mère {{citation|croyait vraiment en Dieu, fréquentait la synagogue ; [...] et ne servait que de la viande [[Cacherout|cacher]]}}{{sfn|Davidson|1999|p=23-24}}. Au plus profond de la [[Grande Dépression]], son père travaille comme ouvreur de théâtre{{sfn|Davidson|1999|p=23-24}}. Selon son biographe Keay Davidson, la {{citation|guerre intérieure}} de Sagan est le résultat de sa relation étroite avec ses deux parents, qui étaient à bien des égards {{citation|opposés}}. Sagan fait remonter ses pulsions [[Psychanalyse|analytiques]] à sa mère, une femme qui dans son enfance avait vécu dans l'extrême pauvreté à New York pendant la [[Première Guerre mondiale]] et les années 1920{{sfn|Davidson|1999|p=2}}. Elle avait dans sa jeunesse, nourri ses propres ambitions intellectuelles, mais elles avaient été frustrées par les restrictions sociales : sa pauvreté, son statut de femme, d'épouse, et de juive. Davidson note qu'elle a donc {{citation|vénéré son fils unique, Carl, qui réaliserait ses rêves inassouvis}}. Cependant, il affirme que son sens de l'émerveillement lui vient de son père, qui, pendant son temps libre, donnait des pommes aux pauvres ou aidait à apaiser les tensions entre les travailleurs et les patrons dans l'industrie du vêtement à New York{{sfn|Davidson|1999|p=2}}. Impressionné par les capacités intellectuelles de Carl, il accepte la curiosité de son fils sans objections, la considérant comme faisant partie de sa croissance{{sfn|Davidson|1999|p=12}}. Dans ses derniers écrits, Sagan s'inspirera souvent de ses souvenirs d'enfance pour illustrer des points scientifiques, comme dans son livre ''{{Langue|en|Shadows of Forgotten Ancestors''}} (''l'Ombre des ancêtres oubliés''){{sfn|Davidson|1999|p=9}}. Sagan y décrit l'influence de ses parents sur sa pensée ultérieure{{sfn|Spangenburg|Moser|2004|p=2-5}} : {{bloc citation|Mes parents n'étaient pas des [[scientifique]]s. Ils ne connaissaient presque rien à la science. Mais en m'initiant simultanément au scepticisme et à l'émerveillement, ils m'ont enseigné deux modes de pensée qui cohabitent difficilement et qui sont au cœur de la méthode scientifique.}} [[Image:1939 Marker of Westinghouse Time Capsule.jpg|vignette|gauche|alt=photopgrapie en noir et blanc d'une jeune garçon à bicyclette à côté d'un monument|Le monument dressé à l'emplacement de la [[capsule temporelle]] de Westinghouse à l'[[Exposition universelle de New York 1939-1940|Exposition universelle de New York de 1939]].]] [[Fichier:Pioneer plaque.svg|vignette|gauche|alt=dessin d'un homme et d'une femme à côté de représentation du système solaire|La « [[plaque de Pioneer]] » qu'il conçoit à l'intention des extraterrestres.]] L'un des moments les plus marquants de son enfance est celui où ses parents l'emmènent à l'[[Exposition universelle de New York 1939-1940|Exposition universelle de New York de 1939]], alors qu'il n'a que {{Unité|4 ans}}. Cette visite marque un tournant dans sa vie. Il se souviendra plus tard de la carte mobile de l'exposition ''{{Langue|en|America of Tomorrow}}'' : {{citation|On y voyait de belles autoroutes, des trèfles et des petites voitures [[General Motors]] transportant des gens vers des [[gratte-ciel]]s, des bâtiments avec de belles [[Flèche (architecture)|flèches]], des [[Arc-boutant|arcs-boutants]] - et c'était super !}}{{sfn|Davidson|1999|p=14}}. Mais il conserve aussi les souvenirs d'autres démonstrations : comment une lampe de poche éclairant une [[cellule photoélectrique]] créait un crépitement et comment le son d'un [[diapason]] devenait une onde sur un [[oscilloscope]]. Le jeune Sagan est également témoin de la naissance de la technologie médiatique du futur, celle qui allait remplacer la [[Radiodiffusion|radio]] : la [[télévision]]. Il écrit à ce sujet : {{citation|le monde recelait tout simplement des merveilles d'un genre que je n'avais jamais deviné. Comment un son pouvait-il devenir une image et la lumière un bruit ?}}{{sfn|Davidson|1999|p=14}} Il assiste également à l'un des événements les plus médiatisés de la foire, l'enterrement d'une [[capsule temporelle]] à [[Flushing Meadows-Corona Park|Flushing Meadows]], qui contenait des souvenirs des années 1930 devant être récupérés par les descendants de la Terre dans un futur millénaire. {{citation|La capsule temporelle a enthousiasmé Carl}}, écrit Davidson. À l'âge adulte, Sagan et ses collègues allaient créer des capsules temporelles similaires – des capsules qui seraient envoyées dans la galaxie : la [[Plaque de Pioneer|Plaque de ''{{Langue|en|Pioneer}}'']] et le ''{{Langue|en|[[Voyager Golden Record]]}}'', qui étaient tous des retombées des souvenirs de Sagan de l'Exposition universelle{{sfn|Davidson|1999|p=15}}. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] la famille de Carl s'inquiète du sort de sa branche européenne. Cependant, Sagan ignorait les détails de la guerre en cours. Il écrit : {{citation|Bien sûr, nous avions des parents qui ont été pris dans l'Holocauste. [[Adolf Hitler|Hitler]] n'était pas un type populaire chez nous... Mais d'un autre côté, j'étais assez isolé des horreurs de la guerre}}. Sa sœur, Carol, déclare que leur mère {{citation|voulait avant tout protéger Carl... Elle a passé des moments extraordinairement difficiles à gérer la Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste.}}{{sfn|Davidson|1999|p=15}}. Le livre de Sagan, ''{{lien|The Demon-Haunted World}}'' (1996) reprend ses souvenirs de cette période conflictuelle, où sa famille devait faire face aux réalités de la guerre en Europe tout en essayant d'empêcher qu'elle ne sape son esprit optimiste{{sfn|Spangenburg|Moser|2004|p=2-5}}. Dès sa tendre enfance, il s'abreuve de livres scientifiques, se passionne pour l'astronomie et, selon ses propres dires, se {{citation|drogue à la [[science-fiction]]}}. Dans les années 1950, il commence à s'intéresser à l'[[origine de la vie]], une préoccupation qui ne l'abandonnera plus<ref>{{Universalis}}.</ref>. Après des études secondaires à [[Rahway]], achevées en 1951, Sagan, alors âgé de {{Unité|17 ans}}, s'inscrit à l'[[Université de Chicago]], l'un des seuls établissements américains d'enseignement supérieur acceptant des jeunes de moins de 18 ans{{sfn|Davidson|1999|p=23-24}}. Le chancelier de l'université, Robert Hutchins, entendait faire de son université une « méritocratie »{{sfn|Poundstone|1999|p=14}}, et, pour cette raison, n'avait pas d'égard pour l'âge des impétrants. D'ailleurs, il s'était assuré la collaboration des plus grands scientifiques de l'après-guerre, dont [[Enrico Fermi]] et [[Edward Teller]], mettant à leur disposition l'[[observatoire Yerkes]]{{sfn|Poundstone|1999|p=14}}. Au cours de ses années de licence, Sagan travaille dans le laboratoire du [[généticien]] [[Hermann Joseph Muller|H. J. Muller]] et consacre son mémoire aux [[Origine de la vie|origines de la vie]], sous la direction du [[chimie physique|physico-chimiste]] [[Harold Clayton Urey]]. Sagan adhère à la Ryerson Astronomical Society<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://astro.uchicago.edu/RAS/ |titre=Ryerson Astronomical Society |site=Ryerson Astronomical Society (RAS), [[Université de Chicago]] Département d’Astronomie et d’Astrophysique de l’université de Chicago |consulté le=22 août 2012}}.</ref>, obtient son [[Baccalauréat universitaire ès lettres|Baccalauréat ès lettres]] en 1954, sa licence ès sciences (1955) et sa maîtrise de [[physique]] (1956), puis soutient sa [[Doctorat|thèse de doctorat]], consacrée à l'« étude physique des planètes<ref>{{Ouvrage| prénom1=Carl| nom1=Sagan| titre=Physical Studies of the Planets| éditeur=Université de Chicago| date=Juin 1960| passage=ii}}{{Commentaire biblio|A thesis in four parts submitted in partial fulfillment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy in the Department of Astronomy, University of Chicago, June, 1960.}}</ref>{{,}}<ref>{{article |date=11 novembre 1993 |titre=Graduate students receive first Sagan teaching awards |journal=University of Chicago Chronicle |volume=13 |numéro=6 |éditeur=University of Chicago News Office |consulté le=30 août 2013 |url=http://chronicle.uchicago.edu/931111/sagan.shtml}}</ref>{{,}}{{sfn|Head|2006|p=xxi}}{{,}}{{sfn|Spangenburg|Moser|2004|p=28}}, en 1960. Il passe ses mois d'été avec l'astronome [[Gerard Kuiper]], le physicien [[George Gamow]] et le chimiste [[Melvin Calvin]]. Le titre de sa thèse témoigne de l'influence de Kuiper qui, tout au long des années 1950, avait été président de la commission « Étude des conditions physiques sur les Planètes et Satellites » de l'[[Union astronomique internationale]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Joseph N.|nom1=Tatarewicz|titre=Space Technology & Planetary Astronomy|éditeur=[[Indiana University Press]]|collection=Science, technology, and society|lieu=Bloomington, IN| année=1990|pages totales=190|passage=22| isbn=0-253-35655-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=MnXQtlBcRFIC&printsec=frontcover}}</ref>. En 1958, les deux hommes travaillent sur un dossier classé [[secret défense]], le « [[Projet A119]] » de l'[[United States Air Force|US Air Force]], visant à faire exploser une [[Bombe A|bombe atomique]] sur la Lune<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paolo|nom1=Ulivi|titre=Lunar Exploration| sous-titre=Human Pioneers and Robotic Surveyors| éditeur=Springer|lien éditeur=Springer Science+Business Media|lieu=Londres|année=2004|pages totales=363|isbn=1-85233-746-X| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=W1f4TvNUwLsC&printsec=frontcover}}.</ref>. === Carrière universitaire === Carl Sagan devient professeur puis directeur de laboratoire à l'[[université Cornell]], contribuant à la plupart des missions automatiques d'[[Histoire du vol spatial|exploration spatiale]] du [[Système solaire]]. Il est ainsi sollicité pour créer un message inaltérable et universel, qui pourrait être compris par une [[intelligence]] [[Vie extraterrestre|extraterrestre]] ; ce [[Plaque de Pioneer|message qu'il conçoit est gravé sur une plaque]] et apposé sur les deux [[Programme Pioneer|sondes Pioneer]]. Plus tard, il participe également à la création du contenu du [[Voyager Golden Record|disque des sondes Voyager]]. [[Fichier:F-14A VF-114 over burning Kuwaiti oil well 1991.JPEG|vignette|upright=1.5|alt=Photographie en couleurs d'un avion militaire survolant un nuage de fumée noire.|Les incendies des puits de pétrole du [[Koweït]], durant la [[guerre du Golfe]] de 1991, ayant conduit Carl Sagan à évoquer un risque de [[refroidissement climatique]].]] Il est également connu pour avoir co-rédigé un article annonçant les dangers de l'[[hiver nucléaire]]. Pendant la [[Guerre du Golfe|première guerre du Golfe]], Sagan prédit que la fumée engendrée par les [[Guerre du Golfe#Bilan écologique|incendies]] des puits de [[pétrole]] du [[Koweït]], allumés par les forces militaires [[irak]]iennes pour couvrir leur retraite, entraînera des conséquences proches de l'hiver nucléaire si on les laisse brûler pendant des mois (le problème était qu'on manquait d'équipes pour les éteindre plus rapidement<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tous les puits de pétrole en feu au Koweït sont éteints - Les Echos|url=https://www.lesechos.fr/05/11/1991/LesEchos/16008-027-ECH_tous-les-puits-de-petrole-en-feu-au-koweit-sont-eteints.htm|site=lesechos.fr|consulté le=2018-03-18}}.</ref>). Au cours d'un débat, [[Fred Singer]] prédit qu'au contraire les fumées ne dépasseront pas {{unité|1000|m}} et que les vents et les pluies les dissiperont en quelques jours<ref>"First Israeli scud fatalities oil fires in Kuwait", ''Nightline'', ABC News, January 22, 1991.</ref>. Finalement, aussi bien l'hypothèse de Sagan que celle de Singer se sont révélées incorrectes : les fumées des incendies se sont élevées beaucoup plus haut que ce qu'avait annoncé Singer (près de {{unité|4000|m}}) et ont perduré pendant près d'un mois<ref>{{lien web| url = http://www.gulflink.osd.mil/owf_ii/owf_ii_s04.htm#IV.%20AIR%20POLLUTANTS%20FROM%20OIL%20FIRES%20AND%20OTHER%20SOURCES | titre = Environmental Exposure Report: Oil Well Fires | éditeur = U.S. Department of Defense | date = 2 août 2000 | consulté le = 15 septembre 2014}}.</ref>, mais bien qu'elles aient absorbé 75 à 80 % des radiations solaires dans le [[golfe Persique]], elles n'ont eu qu'un effet négligeable sur le [[climat]] mondial<ref>{{article|auteur=Hobbs PV, Radke LF |titre=Airborne studies of the smoke from the kuwait oil fires |journal=Science |volume=256 |numéro=5059 |pages=987–91 | date=mai 1992 |pmid=17795001 |doi=10.1126/science.256.5059.987 |url=http://www.sciencemag.org/cgi/pmidlookup?view=long&pmid=17795001}}</ref>. === Vulgarisateur scientifique === Sagan est surtout connu du grand public pour ses œuvres de [[vulgarisation scientifique]]. Il a écrit et raconté la série de documentaires télévisés ''[[Cosmos (émission de télévision)|Cosmos]]'' (treize épisodes vus par {{nombre|10|millions de téléspectateurs}} lors de leur diffusion initiale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sylvie Crossman|auteur2=Edouard Fenwick|titre=Californie|sous-titre=le nouvel age|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points. Actuels|lieu=Paris|numéro dans collection=A55|année=1983|année première édition=1981|pages totales=221|passage=63|isbn=978-2-02-006348-7|oclc=299375191}}</ref>) dans laquelle il développe, entre autres, un [[Calendrier cosmique de Carl Sagan|calendrier cosmique]]. Celui-ci est souvent repris par la suite dans plusieurs livres et documentaires de vulgarisation de l'[[astronomie]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gaétan|nom1=Morissette|prénom2=Sophie|nom2=Descoteaux|préface=Laurent Drissen|titre=Astronomie|sous-titre=premier contact|éditeur=Éditions Le Griffon d'argile|lieu=Sainte-Foy, Québec|année=2002|pages totales=370|isbn=2-89443-194-5|isbn2=9782894431948}}</ref>{{,}}<ref>Collectif d'auteurs. ''Rythmes cosmiques'', spectacle multimédias présenté à l'[[ASTROLab]] du [[Parc national du Mont-Mégantic]].</ref>. Il fonde en 1980 ''[[The Planetary Society]]'', une [[organisation à but non lucratif]] qui participe — et en est parfois l'initiatrice — à plusieurs projets de recherche en [[astronomie]] et [[astronautique]]. Il est l'auteur de plusieurs livres de vulgarisation, dont ''Cosmos'', tiré de la série, et ''[[Un point bleu pâle]]'', sur la place de l'Humain et de la [[Terre]] dans l'[[Univers]]. Il a aussi écrit un roman, ''[[Contact (roman)|Contact]]'', publié en 1985, centré sur le [[Search for Extra-Terrestrial Intelligence|programme SETI]] et l'hypothèse d'une réception d'un signal d'origine extraterrestre, dont [[Contact (film, 1997)|l'adaptation au cinéma]] est sortie en 1997<ref group="Note">Carl Sagan avait en fait envisagé de concevoir un film sur le sujet dès 1979, produisant avec son épouse Ann Druyan un scénario ({{Lien|langue=en|trad=film treatment|fr=projet cinématographique|texte=''film treatment''}}) de plus de 100 pages, mais, le projet stagnant, il a résolu de le développer en un roman. Finalement, le film a mis 18 ans à être réalisé.</ref> (soit quelques mois après sa mort). Ce livre a reçu le [[prix Locus du meilleur premier roman]] en [[1986 en littérature|1986]]. Sagan est l'un des pères fondateurs d'un des groupes [[scepticisme scientifique|sceptiques]] nord-américains, le {{lang|en|''[[Committee for Skeptical Inquiry]]''}}, qui considère qu'aucune preuve de l'existence du [[paranormal]] n'a été apportée à ce jour. Si son ouvrage {{lang|en|''[[UFO's – A scientific debate]]''}} est ouvert à la possibilité que l'[[hypothèse extraterrestre]] puisse expliquer le phénomène [[objet volant non identifié|OVNI]], il devient de plus en plus sceptique, au fur et à mesure qu'il vieillit, vis-à-vis des prétentions de l'[[ufologie]] (voir à ce sujet le [[modèle sociopsychologique du phénomène ovni]]). Il critique énormément l'ufologie {{incise|en tant que pseudo-science}} dans son dernier ouvrage, ''{{lien|The Demon-Haunted World}}'', considéré comme un classique du [[scepticisme scientifique]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Demon-Haunted World: Science as a Candle in the Dark|url=https://www.skeptic.com/skepticism-101/the-demon-haunted-world-science-as-a-candle-in-the-dark/|site=skeptic.com|date=2012-06-19|consulté le=2020-05-09}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=[[Steven Novella]]|titre=Carl Sagan Day|url=https://theness.com/neurologicablog/index.php/carl-sagan-day/|site=theness.com|date=2009-11-09|consulté le=2020-05-09}}.</ref>. En 1994, il attaque [[Apple]] pour avoir nommé le projet de développement du {{nobr|Macintosh 7100}} « Carl Sagan ». Il est débouté par les juges, néanmoins Apple décide de renommer le projet en « BHA », pour « ''{{Langue|en|Butthead Astronomer}}'' » (« Astronome stupide » en français)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=TIL Carl Sagan sued Apple for using his name as an internal code for the Macintosh 7100. In response Apple changed the name to BHA (Butthead Astronomer).|url=http://fr.reddit.com/r/todayilearned/comments/ufl15/til_carl_sagan_sued_apple_for_using_his_name_as/|site=reddit|consulté le=2017-02-02}}.</ref>. Atteint depuis longtemps de [[Syndrome myélodysplasique|myélodysplasie]], Carl Sagan meurt d'une [[Pneumonie aiguë|pneumonie]] le {{date|20|décembre|1996}} à l'âge de {{unité|62|ans}}. == Distinctions et hommages == * L'[[astéroïde]] [[(2709) Sagan]], découvert en 1982, a été nommé en son honneur. * Le {{lang|en|''[[Carl Sagan Memorial Award]]''}} a également été nommé en son honneur. * En 1998, il est récipiendaire à titre posthume du [[prix Gerard-P.-Kuiper]]. * En 2008, le compositeur [[Benn Jordan]] rend hommage à Carl Sagan en dédiant son album ''{{Langue|en|Pale Blue Dot}}''<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Two and a Half Questions with Benn Jordan|url=https://headphonecommute.com/2008/12/11/two-and-a-half-questions-with-benn-jordan/|site=Headphone Commute|date=2008-12-12|consulté le=2019-12-11}}.</ref> * En 2014, [[Neil deGrasse Tyson]] rend hommage à Carl Sagan, en relatant son parcours et la façon dont il l'a encouragé à devenir un scientifique, dans le premier épisode de ''[[Cosmos : Une odyssée à travers l'univers]]'', série documentaire créée sur le modèle de ''[[Cosmos (émission de télévision)|Cosmos]]''. * Le visage de Carl Sagan est visible sur une montagne d'une planète fictive dans le jeu {{Langue|en|[[Kerbal Space Program]]}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Tylo/fr - Kerbal Space Program Wiki|url=https://wiki.kerbalspaceprogram.com/wiki/Tylo/fr#Anecdotes|site=wiki.kerbalspaceprogram.com|consulté le=2018-06-01}}.</ref>. * En février 2015, le groupe de [[Metal symphonique|''metal'' symphonique]] [[Nightwish]] lui dédie une chanson intitulée ''Sagan''<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Nightwish - Sagan|url = http://www.nightwish.fr/website/html/paroles_album08.php#12}}.</ref>. * En mai 2018, le groupe Matt Hollywood & The Bad Feelings lui rend hommage dans la chanson ''Carl Sagan''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Matt Hollywood & The Bad Feelings - Matt Hollywood & The Bad Feelings|url=https://www.discogs.com/Matt-Hollywood-The-Bad-Feelings-Matt-Hollywood-The-Bad-Feelings/release/12421744|site=Discogs|consulté le=2019-04-07}}.</ref>. * Dans la saison 2 de [[Young Sheldon]], [[Série dérivée|dérivée]] de ''[[The Big Bang Theory]]'', le jeune [[Sheldon Cooper]] se déguise en Carl Sagan pour la fête d'[[Halloween]] (diffusion originale en 2018). * En avril 2020, le groupe [[Nightwish]] cite à nouveau Carl Sagan, notamment sa description de la photographie ''[[Un point bleu pâle]]'', dans « Ad Astra », le dernier mouvement de la chanson ''All the Works of Nature Which Adorn the World'' de l’album ''[[Human. :II: Nature.]]''. *En 2021, la pièce de théâtre ''Dans le nuage'' de [[Maxime Carbonneau]] et [[Laurence Dauphinais]] s'inspire de l'aventure du comité du [[Voyager Golden Record]] où le personnage de Carl Sagan est interprété par Robin-Joël Cool<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=«Dans le nuage»: plier le temps d’un simple geste artistique |url=https://www.ledevoir.com/culture/theatre/607281/fta-dans-le-nuage-plier-le-temps-d-un-simple-geste-artistique |site=Le Devoir |consulté le=2021-12-12}}.</ref>. === {{lang|en|''Vision of Mars: A Message to the Future''}} === La sonde [[Phoenix (sonde spatiale)|Phoenix]], qui a quitté la Terre le {{date|4|août|2007}}, a emporté à son bord un message audio de Carl Sagan destiné aux futurs colons de la planète Mars<ref>{{en}} [https://web.archive.org/web/20070929103217/http://www.planetary.org/programs/projects/messages/GreetingSagan.mp3 message audio de Carl Sagan]</ref>. La sonde s'est posée sur [[Mars (planète)|Mars]] en {{date||mai|2008}}. Le message de Carl Sagan est inclus au mini-CD {{citation étrangère|lang=en|Vision of Mars : A message to the future}}, un projet de la {{lang|en|''[[The Planetary Society|Planetary Society]]''}}, qui contient des romans et des nouvelles de [[science-fiction]] à propos de la planète rouge. == Publications == * {{lang|en|''UFO's – A scientific debate''}} (''[[:wikt:sic|sic]]'') avec [[Thornton Leigh Page|Thornton Page]] ([[1972]], {{lang|en|[[Cornell University Press]]}}, puis Barles & Noble [[1996]]) — Livre tiré des déclarations préparées lors du Symposium sur les OVNIs de l'[[Association américaine pour l'avancement de la science|AAAS]] les [[26 décembre|26]] et {{Date|27|décembre|1969}} à [[Boston]] ([[Massachusetts]]), où Sagan développe le chapitre consacré à l'[[Hypothèse extraterrestre|HET]] et aux autres hypothèses pour expliquer les phénomènes attribués à des OVNIs {{ISBN|978-0-7607-0196-6}}. * {{Ouvrage|auteur1=Carl Sagan|traducteur=Vincent Bardet|titre=Cosmic connection|sous-titre=L'Appel des étoiles|titre original=Cosmic connection : an Extraterrestrial Perspective|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points Sciences|isbn=978-0-440-13301-8|asin=2020049430|titre chapitre=S14|id=Sagan|année=1975}} * ''{{lang|en|Dragons of Eden|The Dragons of Eden: Speculations on the Evolution of Human Intelligence}}'', 1977, ou ''Les Dragons de l'Éden'', [[1980]], {{ISBN|978-0-345-26031-4}} (anglais) ou {{ISBN|978-2-02-005498-0}} (français). * {{ouvrage|langue=en|nom=Sagan |prénom=Carl |titre=Broca's Brain: Reflections on the Romance of Science |numéro d'édition=1 |année=1979 |éditeur=Random House |lieu=New York |isbn=978-0-394-50169-7 |oclc=4493944 |lccn=78021810 |id=Sagan 1979|lien titre=Broca's Brain (book) }} * ''[[Cosmos (livre)|Cosmos]]'', [[1981]], {{ISBN|978-0-345-33135-9}} (anglais) ou {{ISBN|978-2501006286}} (français). {{Ouvrage |langue=fr |titre=Cosmos |éditeur=Éditions Mazarine |année=1981 |pages totales=366 |isbn=978-2-86374-075-0}}. * {{lang|en|''Shadows of Forgotten Ancestors''}} (en collaboration avec [[Ann Druyan]]), 1993, {{ISBN|978-0-345-38472-0}} ou {{ISBN|978-0-345-38472-0}}. * {{lang|en|''[[Un point bleu pâle|Pale Blue Dot: A Vision of the Human Future in Space]]''}}, {{lang|en|1st edition 1994}}, {{lang|en|Random House}}, New York {{ISBN|978-0-679-43841-0}}. * {{lang|en|''The Cold and the Dark: The World After Nuclear War''}} ou ''Le froid et les ténèbres: le monde après une guerre atomique'' (en collaboration avec P. R. Ehrlich, D. Kennedy et W. Orr. Roberts), [[1985]], {{ISBN|978-0-393-01870-7}} ou {{ISBN|9782714417367}}. * ''Comète'' (en collaboration avec Ann Druyan), [[1985 en littérature|1985]], Édition [[Calmann-Lévy]]{{ISBN|978-2-7021-1433-9}}). * ''L'Hiver Nucléaire'' (en collaboration avec {{Lien|langue=en|trad=Richard P. Turco|fr=Richard P. Turco|texte=Richard Turco}}), [[1991]]. * ''[[Contact (roman)|Contact]]'', [[1985 en littérature|1985]] {{ISBN|978-1-56865-424-9}} (anglais) ou {{ISBN|978-2-266-07999-0}} (français) — Roman qui donna lieu à l'adaptation cinématographique ''[[Contact (film, 1997)|Contact]]'' de [[Robert Zemeckis]] avec [[Jodie Foster]] dans le rôle principal. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl|nom1=Sagan|titre=The demon-haunted world|sous-titre=science as a candle in the dark|éditeur=Ballantine Books|lieu=New York|année=1997|pages totales=457|isbn=978-0-345-40946-1}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Carl Sagan|titre=Cosmic Connection|sous-titre=An Extraterrestrial Perspective|éditeur=Cambridge Press|lieu=Cambridge (GB)|année=2000|pages totales=302|isbn=0-521-78303-8|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=lL57o9YB0mAC&printsec=frontcover}} == Bibliographie == * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Keay|nom1=Davidson|titre=Carl Sagan|sous-titre=A Life|éditeur=[[John Wiley & Sons]]|lieu=[[New York]]|année=1999|pages totales=540|isbn=0-471-25286-7|oclc=41580617|lccn=99036206|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|nom1=Terzian|prénom1=Yervant|nom2=Bilson|prénom2=Elizabeth|responsabilité1= ed.|responsabilité2= ed.|titre=Carl Sagan's Universe |url=https://archive.org/details/isbn_9780521576031 |accès url=inscription |année=1997 |éditeur=[[Cambridge University Press]] |lieu=Cambridge; New York |isbn=978-0-521-57603-1 |oclc=36130681 |lccn=96040511}} * {{ouvrage|langue=en|nom=Achenbach |prénom=Joel |titre=Captured by Aliens: The Search for Life and Truth in a Very Large Universe |année=1999 |éditeur=Simon & Schuster |lieu=New York|isbn=978-0-684-84856-3 |oclc=41606346 |lccn=99037592|url=https://archive.org/details/capturedbyaliens00joel }} * {{ouvrage|langue=en|nom=Poundstone|prénom=William |titre=Carl Sagan: A Life in the Cosmos |année=1999|éditeur=[[Henry Holt and Company]] |lieu=New York |isbn=978-0-8050-5766-9|oclc=40979822|lccn=99014615|url=https://archive.org/details/carlsaganlifeinc00poun|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|nom1=Spangenburg |prénom1=Ray |nom2=Moser |prénom2=Kit |titre=Carl Sagan: A Biography|année=2004|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]] |lieu=Westport, CT |isbn=978-0-313-32265-5 |oclc=55846272 |lccn=2004015176|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|nom1=Head|prénom1=Tom|responsabilité1= ed.|titre=Conversations with Carl Sagan |numéro d'édition=1st |année=2006 |éditeur=[[University Press of Mississippi]] |lieu=Jackson, MS |isbn=978-1-57806-736-7 |oclc=60375648 |lccn=2005048747}} * {{article|langue=en|nom=Morrison |prénom=David |année=2006 |titre=Carl Sagan: The People's Astronomer |journal=AmeriQuests |volume=3 |numéro=2 |issn=1553-4316 |ref=Morrison |doi=10.15695/amqst.v3i2.84 |accès doi=libre }} == Notes et références == === Notes === {{Références|group="Note"}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Carl Sagan | commons titre = Carl Sagan | wikiquote = Carl Sagan | wikiquote titre = Carl Sagan }} === Articles connexes === * [[Scepticisme scientifique]] * [[Modèle sociopsychologique du phénomène ovni]] * [[Calendrier cosmique de Carl Sagan]] * {{lang|en|''[[Committee for Skeptical Inquiry]]''}} * ''[[Un point bleu pâle]]'' * {{lang|en|''[[Threads]]''}} * [[Carl Sagan Memorial Award]] * [[Médaille Carl-Sagan]] === Liens externes === * [http://www.sondes-voyager.sitew.com/#Les_sondes.B La saga des sondes ''Voyager''] ==== Bases de données et dictionnaires ==== {{Liens}} {{Palette|Carl Sagan|Lauréats du prix Pulitzer de l'essai|Scepticisme}} {{Portail|Astronomie|science-fiction|États-Unis|astronautique|scepticisme}} {{DEFAULTSORT:Sagan, Carl}} [[Catégorie:Carl Sagan| ]] [[Catégorie:Conférencier]] [[Catégorie:Astronome américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Philosophe agnostique]] [[Catégorie:Vulgarisateur scientifique]] [[Catégorie:Modèle sociopsychologique du phénomène ovni]] [[Catégorie:Scepticisme scientifique]] [[Catégorie:Écrivain américain de science-fiction]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus du meilleur premier roman]] [[Catégorie:Lauréat du prix Solstice]] [[Catégorie:Récipiendaire de la médaille du service public distingué de la NASA]] [[Catégorie:Scientifique concepteur d'une mission spatiale]] [[Catégorie:Planétologue]] [[Catégorie:Exobiologiste]] [[Catégorie:Récipiendaire du prix Gerard-P.-Kuiper]] [[Catégorie:Humaniste de l'Année]] [[Catégorie:Professeur à l'université Cornell]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Chicago]] [[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent ukrainien]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1934]] [[Catégorie:Naissance à Brooklyn]] [[Catégorie:Décès en décembre 1996]] [[Catégorie:Décès à 62 ans]] [[Catégorie:Décès à Seattle]] [[Catégorie:Mort d'une pneumonie]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie%20sym%C3%A9trique
Cryptographie symétrique
[[Fichier:Chiffrement symétrique.png|vignette|320x320px|Schéma du chiffrement symétrique: la même clé est utilisée pour le chiffrement et le déchiffrement]] La '''cryptographie symétrique''', également dite '''à clé secrète''' (par opposition à la [[cryptographie asymétrique]]), est la plus ancienne forme de [[chiffrement]]. Elle permet à la fois de chiffrer et de déchiffrer des messages à l'aide d'un même [[mot clé]]. On a des traces de son utilisation par les [[Égypte|Égyptiens]] vers 2000 av. J.-C. Plus proche de nous, on peut citer le [[Chiffre de César|chiffre de Jules César]], dont le [[ROT13]] est une variante. == Clé et sécurité == {{section à sourcer|date=février 2022}} L'un des concepts fondamentaux de la cryptographie symétrique est la ''clé''. Une clé est une donnée qui (traitée par un algorithme) permet de chiffrer et de déchiffrer un message. Toutes les méthodes de chiffrement n'utilisent pas de clé. Le [[ROT13]], par exemple, n'a pas de clé. Quiconque découvre qu'un message a été codé avec cet algorithme peut le déchiffrer sans autre information. Une fois l'algorithme découvert, tous les messages chiffrés par lui deviennent lisibles. Si l'on modifiait le ROT13 en rendant le décalage variable, alors la valeur de ce décalage deviendrait une clé, car il ne serait plus possible de chiffrer et déchiffrer sans elle. L'ensemble des clés possibles comporterait alors 25 décalages ({{nombre|26|décalages}} si l'on considère le décalage nul). Cet exemple montre le rôle et l'importance de la clé dans un algorithme de chiffrement ; et les restrictions qu'elle implique. [[Auguste Kerckhoffs]] (''La Cryptographie militaire'', [[1883]]) énonce le [[principe de Kerckhoffs]] : pour être sûr, l'algorithme doit pouvoir être divulgué. En outre, il faut aussi que la clé puisse prendre suffisamment de valeurs pour qu'une attaque exhaustive — essai systématique de toutes les clés — soit beaucoup trop longue pour être menée à bien. Cela s'appelle la sécurité ''calculatoire''. Cette sécurité calculatoire s'altère avec le progrès technique, et la puissance croissante des moyens de calcul la fait reculer constamment. Exemple : le [[Data encryption standard|DES]], devenu obsolète à cause du trop petit nombre de clés qu'il peut utiliser (pourtant 2<sup>56</sup>). {{quand|Actuellement}}, 2<sup>80</sup> est un strict minimum. À titre indicatif, l'algorithme [[Standard de chiffrement avancé|AES]], dernier standard d'algorithme symétrique choisi par l'institut de standardisation américain [[NIST]] en {{date||décembre|2001}}, utilise des clés dont la taille est, pour l'une de ses versions, de {{nombre|128|bits}}, autrement dit il y en a 2<sup>128</sup>. Pour donner un ordre de grandeur sur ce nombre, cela fait environ {{nombre|3.4|e=38|clés}} possibles ; l'âge de l'univers étant de 10<sup>10</sup> années, si on suppose qu'il est possible de tester {{nombre|1000|milliards}} de clés par seconde (soit {{nombre|3.2|e=19|clés}} par an), il faudra encore plus d'un milliard de fois l'âge de l'univers. Dans un tel cas, on pourrait raisonnablement penser que notre algorithme est sûr, du moins tant qu'il n'y a pas de meilleure attaque que [[attaque par force brute|celle par force brute]]. Cette notion de sécurité calculatoire pose la question de la sécurité absolue. On sait depuis [[Claude Shannon]] et son article {{lang|en|''Communication theory of secrecy system''}} (1949) que le [[masque jetable|chiffrement]] de [[Gilbert Vernam]] qui consiste à ajouter au message en clair une clé de la même longueur (voir [[OU exclusif|XOR]]) est parfaitement sûr. C'est le seul pour lequel nous soyons capables de prouver une telle chose. L'inconvénient est que pour chiffrer un message de {{nombre|''n''|bits}}, il faut au préalable avoir échangé une clé de {{nombre|''n''|bits}} avec le destinataire du message, et cela par une voie absolument sûre, sinon chiffrer devient inutile. Très peu de cas nécessitent un tel système, mais c'était toutefois le système utilisé pour le [[Téléphone rouge]] entre le [[Kremlin de Moscou|Kremlin]] et la [[Maison-Blanche]]. == Petite taxinomie du chiffrement symétrique classique == Jusqu'aux communications numériques, les systèmes utilisaient l'alphabet et combinaient ''substitutions'' — les symboles sont changés mais restent à leur place — et ''transpositions'' — les symboles ne sont pas modifiés mais changent de place. La substitution est dite ''monoalphabétique'' quand l'algorithme de codage n'utilise aucun autre paramètre que la lettre à coder, de sorte qu'une lettre est toujours remplacée par la même lettre (relation 1→1). C'est le cas d'un algorithme à décalage simple. Quand l'algorithme de codage utilise un ou plusieurs autres paramètres (ex : sa position dans le message), chaque lettre à coder peut alors être remplacée par plusieurs lettres différentes selon les cas (relation 1→n). On parle alors de substitution ''polyalphabétique'' — e.g. [[chiffre de Vigenère|le chiffre de Vigenère]], [[Enigma (machine)|Enigma]]. La substitution peut utiliser la méthode du décalage, où chaque lettre est transformée en la lettre {{nombre|''n''|positions}} plus loin dans l'alphabet, en rebouclant, c’est-à-dire la lettre suivant 'z' est 'a'. On parle de décalage simple — est également connu sous le nom de chiffre de Jules César- quand le décalage est identique pour toutes les lettres du message. Avec le chiffre de Blaise de Vigenère, on applique un nombre quelconque ''n'' de décalages, le premier décalage est utilisé pour chiffrer la lettre numéro 1, puis la 1+''n'', 1+2''n'', … le second décalage pour la lettre numéro 2, 2+''n'', 2+2''n'', … Usuellement, la valeur de ces décalages est donnée par un mot de longueur ''n'' dont la i{{e}} lettre donne la valeur du i{{e}} décalage. Clarifions par un exemple. Message clair : wikipedia Mot clé : crypto Message chiffre : yzixisfzy Un 'a' dans le mot clé correspond à un décalage de 0, un 'b' à un décalage de 1, etc. Dans notre exemple, la clé a {{nombre|6|lettres}}, donc les lettres 1 ('w') et 7 ('d') sont chiffrées par le même décalage, à savoir 2. La machine [[Enigma (machine)|Enigma]] utilisée par les Allemands durant la [[Seconde Guerre mondiale]] est également basée sur les substitutions, mais avec un mécanisme beaucoup plus sophistiqué. Une autre forme de la substitution est le dictionnaire : au lieu de changer les symboles du message un à un, ce sont des mots entiers que l'on remplace. Pour les transpositions on modifie l'ordre des symboles du texte clair. Une technique consiste à se donner un mot clé, à écrire le message sous ce mot clé et à lire le texte en colonne, par ordre alphabétique. Message : wikipediaestuneencyclopedielibre Mot clé : crypto on écrit sous wikipe le mot clé diaest uneenc yclope dielib re**** lettre du mot clé (ordre alphabétique) coprty on ordonne les weiipk colonnes dteisa ucenne yeocpl dbliie r**e** Message chiffré : wduydr etceb* ieeol* iincie psnpi* kaele* Les [[astérisque]]s sont ajoutés pour le déchiffrement et les [[Espace typographique|espaces]] dans le message chiffré uniquement pour la lisibilité. Le message, s'il était par exemple envoyé à un destinataire qui connaît le mot clé, serait le suivant : Message chiffré : wduydretceb*ieeol*iinciepsnpi*kaele* == Techniques modernes == Depuis l'avènement du numérique, les paradigmes du chiffrement symétrique ont bien changé. D'une part, la discipline s'est formalisée, même si la conception de système de chiffrement garde inévitablement un aspect artisanal. En effet dans ce domaine, la seule chose que l'on sache prouver est la résistance face à des types d'attaques connues. D'autre part, la forme du texte chiffré ayant changé, les méthodes ont suivi. Les algorithmes modernes chiffrent des suites de bits. On distingue deux types d'algorithmes, les algorithmes en blocs, qui prennent <math>n</math>&nbsp;bits en entrée et en ressortent <math>n</math>, et les algorithmes à flots, qui chiffrent bit par bit sur le modèle du chiffre de Vernam. Dans ce dernier cas, l'algorithme engendre une suite de bits qui est ajouté (cf. [[OU exclusif|XOR]]) à la suite binaire à chiffrer. Les techniques utilisées pour générer la suite que l'on ajoute -- appelée la suite chiffrante -- sont diverses. Elles peuvent utiliser des [[registre à décalage à rétroaction linéaire|registres à décalage à rétroaction linéaire]], composés de façon non linéaire (par exemple [[A5/1]] ou [[E0 (algorithme)|E0]], mais pas [[RC4]] qui est ou a été très répandu) ... ou utiliser un [[chiffrement par bloc]] en mode avec un [[mode opératoire (cryptographie)|mode opératoire]] adapté. La seconde famille d'algorithmes, ceux en blocs, est en général construite sur un modèle itératif. Ce modèle utilise une fonction <math>F</math> qui prend une clé <math>k</math> et un message <math>M</math> de <math>n</math>&nbsp;bits. C'est cette fonction <math>F</math> qui est itérée un certain nombre de fois, on parle de nombre de tours. À chaque tour, la clé <math>k</math> utilisée est changée et le message que l'on chiffre est le résultat de l'itération précédente. :<math>C_1=F(k_1, M)</math> ; :<math>C_2=F(k_2, C_1)</math> ; : … :<math>C_r=F(k_r, C_{r-1})</math> ; Les clés <math>k_i</math> utilisées sont déduites d'une clé maître <math>K</math> qui est la quantité secrète que doivent partager émetteur et destinataire. L'algorithme générant ces clés à partir de <math>K</math> est appelé l'algorithme de cadencement de clés. Pour qu'un tel système puisse fonctionner, la fonction <math>F</math> utilisée doit être injective par rapport à <math>M</math> pour un <math>k</math> fixé, c'est-à-dire qu'il faut pour toute clé <math>k</math> et message <math>M</math> pouvoir recalculer <math>M</math> à partir de <math>F(k,M)</math>, autrement le déchiffrement n'est pas possible et par conséquent on ne dispose pas d'un algorithme utilisable. Formellement, cela signifie qu'il existe une fonction <math>G</math> vérifiant :<math>G(k, F(k,M))= M</math>. La sécurité d'un tel système repose essentiellement sur deux points : l'algorithme de cadencement de clé, et la robustesse de la fonction <math>F</math>. Si l'algorithme de cadencement est mal conçu, les <math>k_i</math> peuvent être déductibles les unes des autres, ou mal réparties, etc. Dire de la fonction <math>F</math> qu'elle est robuste signifie qu'on la suppose difficile à inverser sans connaître la clé <math>k</math> ayant servi dans le calcul de <math>C=F(k,M)</math>. La propriété qui garantit cela est que <math>F</math> soit une [[fonction pseudo-aléatoire]], c'est-à-dire qu'il n'existe pas de méthode efficace pour distinguer l'ensemble des sorties possibles de cette fonction de celles d'une fonction dont la sortie est générée aléatoirement. Une condition nécessaire pour cela est que <math>F</math> soit [[Surjection|surjective]]; sinon, il existe des éléments de l'ensemble d'arrivée qui peuvent forcément être généré aléatoirement, mais pas par <math>F</math>. Comme on a vu infra que <math>F</math> est aussi injective par nécessité de pouvoir déchiffrer (existence de <math>G</math>), c'est nécessairement une [[bijection]], autrement dit, une permutation (puisque son ensemble de départ est le même que son [[ensemble d'arrivée]]). En d'autres termes, quand <math>F</math> est une fonction pseudo-aléatoire, si on connaît seulement <math>C</math>, <math>F</math> et <math>G</math>, on ne peut pas retrouver le message <math>M</math>, si ce n'est en effectuant une [[recherche exhaustive]] de la clé <math>k</math>, c'est-à-dire en calculant : 1) <math>X=G(k, C</math>) ; : 2) <math>Y=F(k,X)</math> ; et cela pour toutes les clés <math>k</math> jusqu'à ce que l'on en trouve une pour laquelle <math>Y</math> est égal à <math>C</math>. On est alors assuré d'avoir le message <math>M</math> qui n'est autre que <math>X</math>. Le problème étant que si <math>k</math> est constitué de <math>l</math>&nbsp;bits, il faut en moyenne <math>2^l/2=2^{l-1}</math> essais. En prenant <math>l</math> assez grand, on peut être sûr que cela n'est pas réalisable en pratique : supposons que l'on puisse essayer 10<sup>9</sup> (un milliard) clés par seconde, soit environ 2<sup>30</sup>, il y a {{nombre|31557600|secondes}} par an, soit 2<sup>25</sup>, en conséquence on peut tester 2<sup>55</sup> clés par an. Si on prend pour <math>l</math> une valeur de {{nombre|80|bits}}, il faudrait {{nombre|2<sup>24</sup>|ans}}, plus de {{nombre|16|millions}} d'années. Une technique très répandue pour fabriquer des fonctions <math>F</math> est celle du [[réseau de Feistel|schéma de Feistel]]. Dans ce schéma, le message à chiffrer est découpé en {{nombre|2|blocs}} de {{sfrac|n|2}} bits, <math>M=(L,R)</math> et le message chiffré est :<math>C=(R,L \oplus f(k,R))</math> où le '⊕' est le [[OU exclusif|XOR]] et <math>f</math> est une fonction quelconque, on n'a plus à supposer que c'est une permutation. En effet, on peut retrouver <math>M</math> à partir de la clé <math>k</math> : 1) connaissant <math>C</math>, on connaît <math>R</math> qui est sa partie gauche, : 2) on calcule <math>f(k,R)</math>, : 3) on ajoute le résultat du calcul précédent à la partie droite de <math>C</math>, et on retrouve <math>L</math>, cela sans restriction sur <math>f</math>. Clairement, dans ce schéma, la robustesse de <math>F</math> repose sur la fonction <math>f</math>. == Liste d'algorithmes symétriques communs == * [[Advanced Encryption Standard|AES]] * [[Blowfish]] * [[Data Encryption Standard|DES]], [[Triple DES]] * [[Serpent (cryptographie)|Serpent]] * [[Twofish]] * [[Livre-code]] == Voir aussi == * [[Cryptologie]] * [[Cryptographie asymétrique]] * [[Cryptographie hybride]] * [[Chiffre de Vigenère]] * [[Transmission automatique régénératrice et chiffrante|TAREC]] {{Palette|Algorithmes chiffrement par bloc}} {{Portail|cryptologie}} [[Catégorie:Algorithme de cryptographie symétrique|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Client-serveur
Client-serveur
{{à sourcer|date=juillet 2020}} Le protocole '''client–serveur''' désigne un mode de transmission d'information (souvent à travers un [[réseau informatique|réseau]]) entre plusieurs [[programme (informatique)|programmes]] ou [[processus (informatique)|processus]] : l'un, qualifié de [[client (informatique)|client]], envoie des requêtes ; l'autre, qualifié de [[serveur informatique|serveur]], attend les requêtes des clients et y répond<ref name="Nye">{{ouvrage|auteur=Adrian Nye|langue=en|titre=Xlib Programming Manual|année=1988|éditeur=O'Reilly & Associates|lieu=Sebastopol, Californie|isbn=1565920023|chap=1.2.2 The client-server model|passage=5}}</ref>{{,}}<ref name="Tyler">{{ouvrage|auteur=Chris Tyler|langue=en|titre=X Power Tools|année=1988|éditeur=O'Reilly & Associates|lieu=Sebastopol, Californie|isbn=0596101953|chap=1.6 Where is the server?|passage=9}}</ref>. Le serveur offre ici un '''service''' au client. Par extension, le client désigne souvent le [[Terminal (informatique)|terminal]] ou la machine sur lequel est exécuté le logiciel client, et le serveur, l'ordinateur sur lequel est exécuté le logiciel serveur. Les machines serveurs sont généralement dotées de capacités supérieures à celles des ordinateurs personnels en ce qui concerne la [[processeur|puissance de calcul]], les [[entrées-sorties]] et les [[connexion réseau|connexions réseau]], afin de pouvoir répondre de manière efficace à un grand nombre de clients. Les clients sont souvent des [[Ordinateur personnel|ordinateurs personnels]] ou [[Terminal (informatique)|terminaux]] individuels ([[Téléphone mobile|téléphone]], [[Tablette tactile|tablette]]), mais pas systématiquement. Un serveur peut répondre aux requêtes de plusieurs clients : c'est le cas d'un [[serveur d'impression]] contrôlant le partage d'imprimantes, des [[Commerce en ligne|sites d'achat en ligne]] ou des [[Jeu en ligne massivement multijoueur|jeux massivement multijoueurs]] ; mais parfois, client et serveur sont sur la même machine : c'est le cas pour le système d'affichage [[X Window]]<ref name="Tyler"/>. Il existe une grande variété de serveurs et de clients en fonction des besoins ou services à fournir : un [[serveur web|serveur Web]] publie des pages Web demandées par des [[Navigateur web|navigateurs Web]] ; un [[serveur de messagerie électronique]] transmet les courriels à des [[client de messagerie|clients de messagerie]] ; un [[serveur de fichiers]] permet de partager des fichiers sur un réseau aux machines qui le sollicitent ; un [[Système de gestion de base de données|serveur de base de données]] permet aux clients de récupérer des données stockées dans une [[base de données]], etc. Le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même [[protocole de communication]] au niveau de la [[couche transport]]. Depuis 1978, la communication de tous les systèmes informatiques en réseau est régie par une norme, le [[modèle OSI]]. Bien que souvent confondues, les notions de « programme client » (ou processus client) et de programme serveur sont différentes de celles de « machine client ». En effet, il est courant qu'un seul ordinateur exécute à la fois un ou plusieurs programmes serveur et un ou plusieurs programmes client. == Caractéristiques == {{Article détaillé|Serveur informatique|Client (informatique)|Protocole informatique}} Caractéristiques d'un programme [[Serveur informatique|serveur]] : * il attend une connexion entrante sur un ou plusieurs [[Port (logiciel)|ports]] réseaux locaux ; * à la connexion d'un client sur le port en écoute, il ouvre un [[socket]] local au [[système d'exploitation]] ; * à la suite de la connexion, le [[Processus (informatique)|processus]] serveur communique avec le client suivant le protocole prévu par [[Couche application|la couche application]] du modèle [[Modèle OSI|OSI]]. * l'action réalisée par le serveur en réponse à la requête client est souvent appelée '''service'''. Caractéristiques d'un programme [[Client (informatique)|client]] : * il établit la connexion au serveur à destination d'un ou plusieurs ports réseaux ; * lorsque la connexion est acceptée par le serveur, il communique comme le prévoit la couche application du modèle OSI. Caractéristiques de leur [[Protocole informatique|protocole]] d'échange: * le client et le serveur doivent bien sûr utiliser le même [[Protocole informatique|protocole de communication]] au niveau de la [[couche transport]] du [[modèle OSI]]. * les échanges peuvent se faire à travers un [[réseau]], ou parfois en local * ce protocole doit être défini, connu et compris des clients et des serveurs == Environnement client–serveur == [[Fichier:Modèle-client-serveur.svg|vignette|200px|Exemple d'architecture client–serveur : deux clients font leurs requêtes à un serveur via Internet.]]L'organisation d'un environnement client–serveur diffère selon le type d'''architecture'' du réseau et le type de ''client''<ref>{{ouvrage|auteur1=Jean-François Pillou|titre=Tout sur les systèmes d'information |éditeur= Dunod|année= 1996|pages=208|isbn=9782100791132}}</ref>. === Types d'architecture standard === ==== Architecture pair à pair ==== {{Article détaillé|Pair à pair|}} Une ''architecture pair à pair'' (''{{Langue|en|peer-to-peer}}'' ou P2P en anglais) est un environnement client–serveur où chaque programme connecté est susceptible de jouer tour à tour le rôle de client et celui de serveur. Le programme est client lorsqu'il demande et récupère des données, et devient serveur lorsqu'il fournit des données. ==== Architecture à deux niveaux ==== De base la relation entre un client en un serveur se fait entre deux processus, deux logiciels ou deux machines. On peut parler d'une ''architecture à deux niveaux'' ou une ''architecture deux tiers'' (''{{Langue|en|two-tier architecture}}'' en anglais). Dans ce cas, le client demande une ressource au serveur qui la fournit directement à partir de ses propres ressources, sans solliciter d'autres machines. === Types d'architecture évoluées=== ==== Architecture à trois niveaux ==== {{Article détaillé|Architecture trois tiers|}} Une ''architecture à trois niveaux'' ou ''une architecture trois tiers'' (''{{Langue|en|three-tier architecture}}'' en anglais) ajoute un niveau permettant de spécialiser les serveurs, ce qui apporte un avantage de flexibilité, de sécurité et de performance<ref name="Blunden">{{ouvrage |langue=en|auteur=Bill Blunden|titre=Message passing server internals|éditeur=McGraw-Hill Professional |année=2003|isbn= 9780071416382}}</ref> : * un ''client'' demande une ressource via une interface utilisateur (généralement un [[navigateur web]]) chargée de la présentation de cette ressource ; * un ''serveur d'application'' (appelé [[middleware]]) fournit la ressource, mais en faisant appel à un autre serveur<ref name="Mahmoud">{{ouvrage|langue=en|auteur= Qusay H. Mahmoud|titre= Middleware for communications|éditeur=John Wiley and Sons|année=2004|isbn=9780470862063| passage=54}}.</ref> * un ''serveur de données'' fournit au serveur d'application la ressource requise pour répondre au client. Il faut noter que le serveur d'application est ici client du serveur de données. ==== Architecture à ''N'' niveaux ==== Une ''architecture à N niveaux'' ou ''architecture N tiers'' (''{{Langue|en|N-tier architecture}}'' en anglais) n'ajoute pas de niveau à l'architecture à 3 niveaux, mais introduit la notion d'objet qui offre la possibilité de distribuer les services entre les 3 niveaux selon N couches, permettant ainsi de spécialiser plus finement les serveurs. === Types de clients applicatifs === Les clients applicatifs, sont des logiciels qui tournent sur les machines ou terminaux des utilisateurs. Il est possible d'en distinguer 3 types majeurs. ==== Client léger ==== {{Article détaillé|Client léger|}} Un ''client léger'' est une application où le traitement des requêtes du client (le plus souvent un navigateur Web, avec des pages web n'utilisant pas ou peu de [[JavaScript]] côté client, terminaux [[Terminal Services]], [[Secure Shell]], [[Apple Remote Desktop]], [[Citrix XenApp]], [[TeamViewer]], etc.) est entièrement effectué par le serveur, le client se contente de recevoir et mettre en forme pour afficher les réponses calculées et envoyées par les serveur. Quelques avantages: * peu de puissance de calcul est nécessaire au niveau du client. * la mise à jour de l'application s'effectue uniquement sur le serveur, excepté l'éventuelle mise à jour du client Web. * plus grande indépendance du développement de l'application et du serveur vis-à-vis de la machine cliente et de son environnement. * un travail de développement concentré sur le serveur ==== Client lourd ==== {{Article détaillé|Client lourd|}}Un ''client lourd'' est une application (applications de bureau, applications mobile) où les traitements sont principalement effectués sur la machine locale dite cliente. Le serveur se contentant principalement de répondre aux demandes de données du client. Quelques avantages: * le client peut parfois fonctionner même en cas de déconnexion du serveur * une partie des traitements est réalisé par le client, ce qui soulage les ressources du serveur. * plus grande indépendance vis-à-vis des temps de réponse réseau et serveur ==== Client riche ==== {{Article détaillé|Client riche|}} Un ''client riche'' est une application où le traitement des requêtes du client ([[Application web|applications Web]] utilisant beaucoup de JavaScript côté client) est effectué majoritairement par le serveur, le client recevant les réponses « semi-finies » et les finalisant. C'est un client léger plus évolué permettant de mettre en œuvre des fonctionnalités comparables à celles d'un client lourd. C'est un compromis entre les clients légers et lourds. == Comparaison des architectures centralisées et distribuées == {{Article détaillé|Ordinateur central|}} === Fonctionnement === Avant que n'apparaisse l'environnement client–serveur, les [[Réseau informatique|réseaux informatiques]] étaient configurés autour d'un ''ordinateur central'' (''{{Langue|en|mainframe}}'' en anglais) auquel étaient connectés des terminaux passifs (écran adjoint d'un clavier sans [[unité centrale]] et n'effectuant aucun traitement). Tous les utilisateurs étaient alors connectés sur la même unité centrale. === Avantages des architectures centralisées === {{Référence souhaitée}} * Toutes les données sont centralisées sur un seul serveur, physique ou virtuel, ce qui simplifie les contrôles de sécurité, l'administration, la mise à jour des données et des logiciels. * La complexité du traitement et la puissance de calculs sont à la charge du ou des serveurs, les utilisateurs utilisant simplement un client léger sur un ordinateur terminal qui peut être simplifié au maximum. * [[Recherche d'information]] : les serveurs étant centralisés, cette architecture est particulièrement adaptée et véloce pour retrouver et comparer de vastes quantités d'informations ([[moteur de recherche]] sur le [[Web]]), par rapport à l'architecture distribuée beaucoup plus lente, à l'image de [[Freenet]]. * Maintenance matériel minime. {{Passage contradictoire}} {{Référence souhaitée}} * Grande vélocité sur des grands volumes de données et de traitements. {{Passage contradictoire}} {{Référence souhaitée}} === Inconvénients des architectures centralisées === Ces inconvénients sont ordinairement ceux des [[File d'attente|files d'attente]]<ref name="Ventura">{{ouvrage|auteur1=Elio Ventura |auteur2=Patrick Gordon|titre=La Drogue-miracle du Professeur Kashinawa|sous-titre= Dix sketches sur la recherche opérationnelle.|illustrateur= Michel Frezellier|éditeur=CLE (Cercle du Livre Économique) |année=1968|pages=220}}</ref> : * si trop de clients veulent communiquer avec le serveur au même moment, ce dernier risque de ne pas supporter la charge (alors que les architectures distribuées peuvent répartir la charge si les serveurs sont démultipliés) ; * si l'ordinateur serveur n'est plus disponible, plus aucun des clients ne fonctionne (les architectures distribuées peuvent continuer à fonctionner, si les serveurs utilisés sont démultipliés) ; * pour cette raison même, la mise à jour (logicielle ou matérielle) du serveur demande un soin particulier, afin de minimiser le [[Taux d'indisponibilité|temps d'interruption]] du service. Cette opération étant critique, elle est peu fréquente, et l'architecture client-serveur est sujette à obsolescence. == Exemples client-serveur == * La consultation de pages sur un [[site web|site Web]] fonctionne sur une architecture client–serveur. Un [[internaute]] connecté au réseau via son ordinateur et un navigateur Web est le client, le serveur est constitué par le ou les ordinateurs contenant les applications qui fournissent les pages demandées. C'est le protocole de communication [[HTTP]] ou [[XML socket]] qui est utilisé. * Les [[Courrier électronique|courriels]] sont envoyés et reçus par des clients et gérés par un serveur de messagerie<ref name="Rhoton">{{ouvrage|langue=en|auteur=J. Rhoton|année=1999|titre=Programmer's Guide to Internet Mail: SMTP, POP, IMAP, and LDAP|éditeur= Elsevier|isbn= 978-1-55558-212-8}}.</ref>. Ce sont les [[protocole de communication]] [[Simple Mail Transfer Protocol|SMTP]], [[Post Office Protocol|POP]] ou [[Internet Message Access Protocol|IMAP]] qui sont utilisés<ref name="Blum">{{ouvrage|auteur1=R. Blum|auteur2=D.-A. LeBlanc|titre=LINUX pour les Nuls|chap=X. Le courrier électronique : mise en place d'Evolution|éditeur=First |date=2012 |isbn=9782754042017}}</ref>{{,}}<ref name="ArchLinux">{{Lien web|langue=en|titre=Mail server|site=ArchLinux wiki|url=https://wiki.archlinux.org/title/Mail_server}}</ref>. * Le système [[X Window]] fonctionne sur une architecture client–serveur<ref name="Nye"/>{{,}}<ref name="Tyler"/>. En général le client (une application graphique, <tt>[[xeyes]]</tt> par exemple) tourne sur la même machine que le serveur mais peut être aussi bien lancé sur un autre ordinateur faisant partie du réseau. * L'organisation en [[client léger]], façon [[terminal-serveur]], a donné naissance à des projets innovants comme le [[Linux Terminal Server Project|projet LTSP]] ou la [[technologie NX]]. == Notes == {{Références}} == Voir aussi == * [[Architecture trois tiers]] * [[Linux Terminal Server Project|Projet LTSP]] * [[Technologie NX]] * [[Client lourd]] * [[Service Oriented Architecture|Architecture SOA]] * [[Architecture orientée évènements|Architecture EDA]] {{Palette|Patron de conception}} {{Portail|informatique|télécommunications}} [[Catégorie:Architecture réseau]] [[Catégorie:Architecture logicielle]] [[Catégorie:Client (informatique)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis%20Ier
Clovis Ier
{{Titre noble}} {{Redirect|Clovis}} {{Infobox Personnalité politique | charte = Monarque | nom = {{noble-|Clovis Ier}} | image = Saint Remy baptise Clovis détail.jpg | taille image = 150 | légende = Le [[baptême de Clovis]] par [[Remi de Reims|Remi]] avec le miracle de la [[Sainte Ampoule]] ([[détail]]). Sculptée durant le dernier quart du {{IXe siècle}}, cette plaque en [[ivoire]] servait vraisemblablement à orner la [[reliure]] d'un [[manuscrit]] [[Reims|rémois]] relatif à la vie de [[Remi de Reims|saint Remi]] ([[Amiens]], [[musée de Picardie]])<ref name="Theis 101">{{harvsp|Theis|1996|p=101}}.</ref>. | fonction1 = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]] | à partir du fonction1 = [[481]]/[[482]] | jusqu'au fonction1 = {{date|27|novembre|511}} | prédécesseur 1 = {{noble|Childéric Ier}} | successeur 1 = {{noble|Thierry Ier}} ''(roi de Reims)'' <br /> [[Clodomir]] ''(roi d'Orléans)'' <br /> {{noble|Childebert Ier}} ''(roi de Paris) <br /> ''{{noble|Clotaire Ier}} ''(roi de Soissons)'' | titres = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]] | dynastie = [[Mérovingiens]] | nom de naissance = | date de naissance = vers 466 | lieu de naissance = <!-- NE PLUS AJOUTER "TOURNAI" sans que l'article en fasse explicitement mention, sources universitaires à l'appui --> | date de décès = {{date|27|novembre|511}}<ref name="Date">Kurth (1896), {{p.}}505 ; {{harvsp|Périn|1990|p=117}} ; Rouche (1996), {{p.}}345 ; {{harvsp|Theis|1996|p=80}}. Le jour est donné par les missels de sainte Geneviève (manuscrit {{n°|1259}}, fol. 8, et manuscrit 90).</ref> | lieu de décès = [[Paris]] | nature du décès = | sépulture = | nationalité = | père = {{noble|Childéric Ier}} | mère = [[Basine de Thuringe]] | fratrie = | conjoint = 1) Evochilde<ref>Pierre Audigier, ''L'origine des François et de leur Empire'', 1676 {{Lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=78kb-pWZuR8C&pg=PA436&dq=Evochilde+clovis&hl=fr&sa=X&ei=sMGJVdGiGceBywOphoYI&ved=0CCUQ6AEwAQ#v=onepage&q=Evochilde%20clovis&f=true}}.</ref>{{,}}<ref>Mulié, ''Fastes de la France ou tableaux chronologiques, sÿnchroniques et géographiques de l'histoire de France : depuis l'établissement des francs jusqu'à nos jours ; indiquant les événemens politiques, les progrès de la civilisation et les hommes célèbres de chaque règne'', c. 1841 {{Lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=pWFEAAAAcAAJ&pg=PA617&dq=Evochilde+Princesse+franque&hl=fr&sa=X&ei=G8OJVbfuMcizswHEkoS4Dg&ved=0CCkQ6AEwAg#v=onepage&q=Evochilde%20Princesse%20franque&f=true}}.</ref> princesse franque <br />2) [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]] | enfants = {{noble|Thierry Ier}}<br />[[#Descendants|Ingomer]]<br />[[Clodomir]]<br /> {{noble|Childebert Ier}}<br />{{noble|Clotaire Ier}} [[Fichier:Red crown.png|15 px]]<br />[[Clotilde (fille de Clovis Ier)|Clotilde]] | entourage = | profession = | religion = [[Polythéisme]] [[Mythologie germanique continentale|germanique]] <small>(jusqu'en 496)</small><br/> [[Christianisme nicéen]] <small>(à partir de 496)</small> | résidence = | signature = | emblème = | liste = | parti = | syndicat = | depuis le fonction1 = }} '''{{noble-|Clovis Ier}}''', en [[latin]] '''Chlodovechus''', né vers [[466]] et mort à [[Paris]] le {{date|27|novembre|511}}, est [[Liste des rois des Francs saliens|roi des Francs saliens]], puis roi de tous les [[Francs]] de [[481]] à [[511]]. Issu de la dynastie des [[Mérovingiens]], il est le fils de {{noble|Childéric Ier}}, roi des [[Francs saliens]] de [[Tournai]] (en actuelle [[Belgique]]), et de la reine [[Basine de Thuringe]]. Chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens, dont il hérite à la mort de son père, pour finir par unifier une grande partie des royaumes francs, repousser [[Alamans]] et [[Burgondes]] et annexer les territoires des [[Wisigoths]] dans le Sud de la [[Gaule]]. Le règne de Clovis est surtout connu par la description qu'en fit [[Grégoire de Tours]], [[évêque]] [[Gaule romaine|gallo-romain]] dont l'[[Référence:Histoire des Francs (Grégoire de Tours)|''Histoire des Francs'']] est riche d'enseignements, mais dont la visée, essentiellement édifiante, s'accompagne d'un manque de précision et de cohérence historique. Les éléments de la vie de Clovis ne sont pas connus de manière certaine et leur « habillage » est le plus souvent suspect. Néanmoins, Clovis est considéré dans l'[[historiographie]] comme un des personnages les plus importants de l'[[histoire de France]]. {{Sommaire|niveau=3}} == Sources == Le règne de Clovis est l'un des moins bien documentés de la [[Mérovingiens|dynastie mérovingienne]] ; les sources le concernant reposent sur de rares documents qui lui sont contemporains — une dizaine de lettres allusives, dont une lui est attribuée, et qui fait moins de quinze lignes — connues par des copies tardives, pas toujours très fiables<ref name=":1">{{Lien web |auteur1=Bruno Dumézil |lien auteur1=Bruno Dumézil |titre=Clovis, le mythe du conquérant |url=https://mae.hypotheses.org/3485 |site=mae.hypotheses.org |périodique=Les carnets de la Maison Archéologie Ethnologie |consulté le=05/05/2014}}.</ref>, et sur des auteurs qui écrivent, près de trois générations après sa mort<ref name=":0">{{Chapitre|auteur1=Bruno Dumézil|titre chapitre=Clovis|auteurs ouvrage=Bruno Dumézil (dir.)|titre ouvrage=Les Barbares|éditeur=Presses universitaires de France|année=2016|pages totales=443-446|isbn=978-2-13-074985-1}}.</ref>. Cette documentation lacunaire a permis « de largement spéculer sur la figure du fondateur de la dynastie mérovingienne »<ref name=":1" /> qui « réduit à sa seule consistance historique vérifiable […] serait demeuré dans la discrétion de l'histoire savante »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Theis|lien auteur1=Laurent Theis|titre=Clovis|sous-titre=de l'histoire au mythe|éditeur=Editions Complexe|année=1996|pages totales=225|passage=191|isbn=978-2-87027-619-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=-60lsR6rGI8C|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. L'essentiel de ce que l'on sait de Clovis provient du récit rédigé à la fin du {{s-|VI}} par l'[[évêque]] [[Grégoire de Tours]], né près de trente ans après la mort du roi franc. Ce récit occupe une courte partie — quinze courts chapitres<ref group="Note">Une vingtaine de pages d'édition courante.</ref> — du {{nobr rom|livre II}} de la chronique universelle connue sous le titre d'''[[Histoire des Francs]]''. Grégoire entend faire de Clovis, premier roi franc baptisé, une figure fondatrice, qu'il dépeint à l'image d'un souverain de l'Ancien Testament, dans un récit qui est à ce titre sujet à caution<ref name=":0" />. Sa narration des événements suit un découpage par tranches de cinq années, peut-être une réminiscence des ''quinquennalia''<ref group="Note">Notices résumant les événements majeurs d'un règne.</ref> ou des ''[[Lustre (Rome antique)|lustra]]'' romaines : accession au trône à 15 ans, guerre contre [[Syagrius]] à 20, baptême à 30, consulat à 40 et décès à 45<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Theis|titre=Clovis|sous-titre=de l'histoire au mythe|éditeur=Editions Complexe|année=1996|pages totales=225|passage=52|isbn=978-2-87027-619-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=-60lsR6rGI8C|consulté le=2019-08-16}}.</ref>. À partir du {{VIIIe siècle}}, les copistes tendent à escamoter le premier volume des ''Histoires'', contribuant à faire de Clovis le roi des origines<ref>{{Lien web |auteur1=Bruno Dumézil |titre=Clovis, le roman des origines |url=https://mae.hypotheses.org/3565 |site=mae.hypotheses.org |périodique=Les carnets de la Maison Archéologie Ethnologie |consulté le=05/05/2014}}.</ref>. Trois sources antérieures à celle de Grégoire de Tours décrivent la situation politique du Nord de la Gaule<ref>Edward James, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1988_num_3_1_1527 « Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons »], ''[[Revue archéologique de Picardie]]'', 1988, {{n°|3}}/4, {{p.}}9.</ref> à cette époque. Il s'agit de la ''Chronique d'[[Hydace de Chaves|Hydace]]'', évêque de Chaves en [[Gallaecia|Gallæcia]]<ref>A. Tranoy, « Hydace : Chroniques », ''Sources chrétiennes'', {{n°}}219, Paris, éditions du Cerf, 1974.</ref>, d'une chronique gallo-romaine du {{s|V}}, la ''[[Chronica Gallica de 452]]'' (continuée par la ''[[Chronica Gallica de 511]]'') et de la ''Chronique de [[Marius d'Avenches|Marius]]'', évêque d'[[Avenches]]<ref>Marius d'Avenches, [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/marius/chroniques.htm ''Chroniques (455-581)''], texte original et traduction. Œuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer.</ref>. Un siècle après Grégoire, le chroniqueur appelé [[Chronique de Frédégaire|Frédégaire]] propose un portrait « beaucoup plus baroque » du souverain franc, oscillant entre traditions germaniques et romaines<ref name=":0" />. == Biographie == [[Fichier:Ravenne baptistere de neon coupole.JPG|vignette|Coupole du [[baptistère des Ariens]] de [[Ravenne]]. Au centre de la coupole, le Christ se fait baptiser par [[Jean le Baptiste|Jean]] dans le [[Jourdain]]. Il est représenté à côté d'un génie des eaux pour montrer qu'il n'est pas totalement humain<ref name="Rouche_p265">Rouche (1996), {{p.}}265.</ref>.]] === Étymologie === La seule forme contemporaine écrite attestée de son nom est le [[latin]] ''Chlodovechus'', rendant probablement son nom [[Francique (langue morte)|francique]] reconstitué en [[runes]] ᚺᛚᛟᛞᛟᚹᛁᚷ{{Référence nécessaire||date=23 avril 2020}} : ''*Hlodowig''<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Marina R. Zheltukhina |auteur2=Larisa G. Vikulova |auteur3=Gennady G. Slyshkin |auteur4=Ekaterina G. Vasileva |titre=Naming as Instrument of Strengthening of the Dynastic Power in the early middle Ages (France, England, Vth-XIth Centuries) |périodique=International Journal of Environmental & Science Education |volume=11 |numéro=14 |année=2016 |lire en ligne=http://www.ijese.net/makale/989 |pages=7202 }}.</ref>{{,}}<ref group="Note">Ce prénom est composé des racines ''hlod'' (« illustre ») et ''wig'' (« combat »). Le [k] (c-) initial est lié à une latinisation savante destiné à rendre le son [x] inconnu en latin. La forme populaire est ''[[Louis (prénom)|Louis]]'', d'où l'emploi du prénom Louis chez de nombreux rois des Francs et de France postérieurs. Fréquemment utilisée par les [[Mérovingiens]], la racine ''hlod'' est aussi à l'origine de prénoms tels que ''[[Clodéric|Cloderic]]'', ''{{page h'|Clotaire}}'', ''[[Clodomir]]'' ou ''{{page h'|Clotilde}}''.</ref>, que l'on suppose prononcé [xlod(o)wɪk] ou [xlod(o)wɪç], signifiant « glorieux au combat », ''Chlodowig'', étant composé des racines ''hlod'' (« renommée », « illustre », « gloire ») et ''wig'' (« bataille », « combat »), c'est-à-dire « illustre dans la bataille » ou « combat de gloire »<ref>Laurence Charlotte Feffer et Patrick Périn, ''Les Francs Tome 2 : À l'origine de la France'', Armand Collin Éditeur, Paris, 1987, {{p.}}130.</ref>. Fréquemment utilisée par les [[Mérovingiens]], la racine ''hlod'' est aussi à l'origine de noms tels que ''[[Clotaire Ier|Clotaire]]'' (''{{page h'|Lothaire}}'') et ''[[Clodomir]]'', ''[[Clodoald]]'' ou encore ''{{page h'|Clotilde}}''. L'appellation du roi franc dérive ensuite de « Hlodovic » puis « Clodovic » qui, [[latin]]isé en ''Chlodovechus'', donne Chlodweg, ''Hlodovicus'', Lodoys, ''{{page h'|Ludovic}}'', « Clovis »<ref>Rouche (1996), {{p.|202}}.</ref> et « Clouis », dont est né en [[français]] moderne le prénom ''[[Louis (prénom)|Louis]]'', porté par {{page h'|Louis de France|dix-sept rois de France}}. Il donne aussi en [[allemand]] ''Ludwig''. Comme tous les Francs du début de l'[[Anno Domini|ère chrétienne]], Clovis parlait une ou des langue(s) germanique(s) du sous-groupe linguistique dit ''[[bas francique]]''. === Contexte === {{article connexe|Occident au Ve siècle{{!}}Occident au {{s-|V}}}} Du [[déclin de l'Empire romain d'Occident]] et des « [[invasions barbares]] » résulte l'établissement durable de [[royaumes barbares]] dans l'[[Empire romain|Empire]] et notamment en [[Gaule]]<ref name=":3" />. Les peuples fraîchement installés occupent des parties de territoire avec le statut de fédérés (''[[fœdus]]'') puis, avec la déliquescence du pouvoir romain en Occident se constituent bientôt en royaumes indépendants cherchant à s'étendre au détriment des territoires voisins. Quand Clovis apparaît dans l'histoire, les [[Francs]] occupent le nord de la Gaule à la suite d'une série d'incursions souvent brutales<ref name=":3">{{Ouvrage|auteur1=Pierre Maraval|titre=Le christianisme de Constantin à la conquête arabe|éditeur=Presses universitaires de France|année=2017|passage=145|isbn=978-2-13-054883-6}}.</ref>. Les [[Wisigoths]] — ennemis des Francs<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Maraval|titre=Le christianisme de Constantin à la conquête arabe|éditeur=Presses universitaires de France|année=2017|passage=147|isbn=978-2-13-054883-6}}.</ref> — dominent un vaste territoire au sud-ouest de la Gaule dont la frontière est marquée par la [[Loire]], le [[Rhône]] et la [[Durance]]. Les [[Burgondes]] sont établis dans la ''[[Sapaudie|Sapaudia]]'' à l'est de [[Lyon]] sur un espace qui s'étend de [[Langres]] à la Durance. Enfin, les Bretons, fuyant [[Bretagne insulaire|leur île]], s'installent en [[Armorique au haut Moyen Âge|Armorique]] vers le milieu du {{Ve siècle}}<ref name=":3" />. Les [[Francs]] constituent une ligue de [[peuples germaniques]] qui, bien qu'ayant établi un ''fœdus'' avec l'Empire<ref>Rouche (1996), {{p.}}85.</ref>, sont restés païens à la différence de peuples plus romanisés tels les [[Burgondes]], les [[Ostrogoths]], les [[Vandales]] ou les [[Wisigoths]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Maraval|titre=Le christianisme de Constantin à la conquête arabe|éditeur=Presses universitaires de France|année=2017|passage=130-146,147|isbn=978-2-13-054883-6}}.</ref> qui adoptent largement le [[Arianisme|christianisme arien]] de tendance [[Homéens|homéenne]] de [[Wulfila]]<ref>{{Chapitre|auteur1=Bernard Flusin|titre chapitre=Triomphe du christianisme et définition de l'orthodoxie|auteurs ouvrage=Cécile Morrisson (dir.)|titre ouvrage=Le monde byzantin|volume={{I}}|titre volume=L'Empire romain d'Orient (330-641)|éditeur=Presses universitaires de France|année=2012|isbn=978-2-13-059559-5|passage=72}} ; pour l'arianisme des peuples germaniques voir {{Ouvrage|auteur1=Bruno Dumézil|titre=Les racines chrétiennes de l'Europe|sous-titre=Conversion et liberté dans les royaumes barbares {{sp-|V|-|VIII}}|éditeur=Fayard|année=2005|pages totales=804|passage=146-150|isbn=978-2-213-62287-3}}.</ref>. Malgré les tentatives d'harmonisation [[Théologie|théologique]] et [[Dogme|dogmatique]] afin de définir une orthodoxie<ref name=":2">{{Chapitre|auteur1=Bernard Flusin|titre chapitre=Triomphe du christianisme et définition de l'orthodoxie|auteurs ouvrage=Cécile Morrisson (dir.)|titre ouvrage=Le monde byzantin|volume={{I}}|titre volume=L'Empire romain d'Orient (330-641)|éditeur=Presses universitaires de France|année=2012|isbn=978-2-13-059559-5|passage=56}}.</ref>, l'Empire est à cette époque traversé de [[Crise arienne|débats christologiques]] qui opposent le [[christianisme nicéen]] au christianisme arien et perdurent tout au long du {{Ve siècle}}<ref>l'historiographie du sujet est abondante ; on trouve une vue générale des débats christologiques de l'époque par exemple dans {{Chapitre|auteur1=Bernard Flusin|titre chapitre=Triomphe du christianisme et définition de l'orthodoxie|auteurs ouvrage=Cécile Morrisson (dir.)|titre ouvrage=Le monde byzantin|volume={{I}}|titre volume=L'Empire romain d'Orient (330-641)|éditeur=Presses universitaires de France|année=2012|isbn=978-2-13-059559-5|passage=58-75}}.</ref>, et les dirigeants adhèrent tantôt à l'une ou à l'autre des professions de foi concurrentes<ref>{{Chapitre|auteur1=Bernard Flusin|titre chapitre=Triomphe du christianisme et définition de l'orthodoxie|auteurs ouvrage=Cécile Morrisson (dir.)|titre ouvrage=Le monde byzantin|volume={{I}}|titre volume=L'Empire romain d'Orient (330-641)|éditeur=Presses universitaires de France|année=2012|isbn=978-2-13-059559-5|passage=71}}.</ref> même s'il faut noter qu'en Gaule, les rapports entre les différentes confessions chrétiennes sont souvent dépourvus d'hostilité<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Maraval|titre=Le christianisme de Constantin à la conquête arabe|éditeur=Presses universitaires de France|année=2017|passage=146|isbn=978-2-13-054883-6}}.</ref>. === Enfance et formation === Clovis est le fils du [[Mérovingiens|mérovingien]] {{noble|Childéric Ier}}, roi des [[Francs saliens]] de [[Tournai]], et de la reine [[Basine de Thuringe]]<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Theis|titre=Clovis|sous-titre=de l'histoire au mythe|éditeur=Editions Complexe|année=1996|pages totales=225|passage=60|isbn=978-2-87027-619-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=-60lsR6rGI8C|consulté le=2019-08-16}}.</ref>, peut-être originaire de la [[Thuringe historique|Thuringe rhénane]]<ref name=":4" /> ou de la [[Bretagne insulaire]]<ref>{{chapitre|langue=fr|auteur=Philippe Depreux|titre chapitre=Princes, princesses et nobles étrangers à la cour des rois mérovingiens et carolingiens|sous-titre chapitre=Alliés, hôtes ou otages ?|titre ouvrage=L’étranger au Moyen Âge : {{XXXe|Congrès}} de la S.H.M.E.S. (Göttingen, juin 1999)|éditeur=Éditions de la Sorbonne|date=2019|isbn=9791035102135|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=aH-SDwAAQBAJ|consulté le=2019-08-16|passage=115}}.</ref>. Il est né à une date inconnue de la moitié du {{Ve siècle}}, certains auteurs avançant les alentours de l'année [[466]]<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=6}} ; Rouche (1996), {{p.}}201.</ref>. Grégoire de Tours fait apparaître {{noble-|Childéric Ier}} dans son récit en [[457]]<ref name="II,12">Grégoire de Tours, ''Histoire des Francs'', {{nobr rom|livre II}}, 12.</ref>, lorsque celui-ci déshonore les femmes de ses sujets, provoque la colère de son peuple, qui le chasse. Il se réfugie alors en [[Thuringe]] pendant huit ans, probablement à partir de [[451]]<ref name="Rouche,135">Rouche (1996), {{p.}}135.</ref>. Vivant auprès du roi [[Basin de Thuringe|Basin]], il séduit la femme de son hôte, [[Basine de Thuringe|Basine]]. Puis il retourne dans sa province, les Francs saliens le réclament à nouveau sur le trône. Le roi épouse Basine qui, entre-temps, avait quitté son époux pour rejoindre le roi franc. De ce mariage naît Clovis. Trois autres enfants naissent de cette union : * Alboflède ou Albofledis, baptisée en même temps que son frère, qui devient religieuse mais meurt peu après<ref group="Note">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr rom|livre II}}, 31 : {{Citation|''On baptisa aussi sa sœur Alboflède, qui, quelque temps après, alla joindre le Seigneur. Comme le roi était affligé de cette perte, saint Remi lui envoya, pour le consoler, une lettre qui commençait ainsi : Je suis affligé autant qu’il faut de la cause de votre tristesse, la mort de votre sœur Alboflède, d’heureuse mémoire ; mais nous pouvons nous consoler, car elle est sortie de ce monde plus digne d’envie que de pleurs''}}.</ref> ; * Lantilde ou Landechildis, mentionnée brièvement par Grégoire de Tours quand elle aussi est baptisée en même temps que son frère<ref group=Note>Grégoire de Tours, ''ibid.'' : {{Citation|L’autre sœur de Clovis, nommée Lantéchilde, qui était tombée dans l’hérésie des Ariens, se convertit ; et ayant confessé que le Fils et le Saint-Esprit étaient égaux au Père, elle fut rebaptisée}}.</ref> ; * [[Audofleda|Audoflède]] ou Audofledis, que Clovis marie en 492 à [[Théodoric le Grand]], roi des [[Royaume ostrogoth|Ostrogoths d'Italie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jordanès|lien auteur1=Jordanès|titre=Histoire des Goths|lire en ligne=http://remacle.org/bloodwolf/historiens/jornandes/goths3.htm}}, {{nobr rom|chapitre LVIII}}.</ref>. Childéric, exerçant des fonctions administratives, doit résider dans une ou plusieurs cités de [[Gaule belgique|Belgique seconde]] et occuper le palais attribué aux [[Gouverneur romain|gouverneurs romains]]. L’éducation de Clovis a dû se faire dans la partie de la résidence réservée aux femmes, le [[gynécée]]. Vers six ou sept ans, son père prend en charge son éducation<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=43}}.</ref> et même s'il ne lui est pas possible de combattre avant l'âge de quinze ans<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=44, 83}}.</ref>, Clovis reçoit une instruction basée sur la guerre : des activités sportives, l’équitation et la chasse. Il parle le [[Francique (langue morte)|francique]], et devant succéder à son père à la tête d’une [[province romaine]], il apprend vraisemblablement le [[latin]]. Néanmoins, il n’est pas possible de prouver qu’il ait su lire et écrire. Il dut aussi se voir enseigner l’histoire de son peuple<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=45}}.</ref>. === Avènement === À la mort de son père, en [[481]] ou [[482]], Clovis hérite d'un royaume qui correspond à la [[Gaule belgique|Belgique seconde]], province située entre la [[mer du Nord]], l'[[Escaut]] et le [[Cambrésis]], soit un territoire allant de [[Reims]] jusqu'à [[Amiens]] et [[Boulogne-sur-Mer|Boulogne]], à l'exception de la région de [[Soissons]], qui est contrôlée par [[Syagrius]]. [[Fichier:Les Francs entre 400 et 440.svg|thumb|upright=1.2|Les [[Francs saliens]] (en jaune) et [[Francs rhénans|rhénans ou ripuaires]] (en orangé) dans la première moitié du {{s-|V}}.]] Clovis prend la tête du royaume franc salien. Le titre de « roi » (en latin ''rex'') n'est pas nouveau : il est notamment dévolu aux chefs de guerre des nations barbares au service de Rome. Ainsi, les Francs, anciens fidèles serviteurs de Rome, n'en demeurent pas moins des [[Germains]], des [[barbare]]s [[Paganisme|païens]], bien éloignés par leur mode de vie des [[Gaule romaine|Gaulois]] romanisés par près de cinq siècles de domination et d'influence romaine. Clovis n'est alors âgé que de quinze ans<ref group="Note">"Âge à coup sûr symbolique puisqu'il correspondait à la majorité guerrière chez les Francs" in Clovis et les Mérovingiens", Périn Patrick et Duchet-Suchaux Gaston, p.32, Tallandier (22 octobre 2002), coll. "La France au fil de ses rois" {{ISBN|2235023215|978-2235023214}}.</ref> et rien ne prédispose ce petit chef barbare parmi tant d'autres à supplanter ses rivaux. Les historiens ont longtemps débattu sur la nature de la prise du pouvoir par Clovis. Au {{XVIIIe siècle}}, ils s'affrontent sur l'interprétation d'une lettre de l'évêque [[Remi de Reims]]. [[Montesquieu]], dans l'''[[De l'esprit des lois|Esprit des lois]]'', penche pour une conquête du royaume par les armes, alors que l'[[Jean-Baptiste Dubos|abbé Dubos]]<ref group=Note>Dans son ''Histoire critique de l’établissement de la monarchie française dans les Gaules'', parue en [[1734]], il a tenté de démontrer que les Francs pénètrent la [[Gaule]], non en conquérants, mais à l’invite des Gaulois.</ref> prône la dévolution, par l'Empire romain finissant, de la [[Gaule belgique|Belgique seconde]] à la famille mérovingienne<ref>B. Dumézil, ''L'Histoire'', 2010.</ref>. Aujourd'hui, cette dernière thèse l'emporte. À la lumière des événements postérieurs, sa réussite militaire doit évidemment à ses qualités personnelles de chef (« ''astutissimus'' »<ref>B. Dumézil, {{p.}}101.</ref>), mais au moins autant à l'acquisition depuis longtemps par les siens de l'expérience romaine de la guerre {{Incise|la discipline exigée de ses soldats lors de l'épisode de Soissons en témoigne, tout comme la tombe de son père Childéric}} et à sa conversion au christianisme et, à travers celle-ci, son alliance avec les élites gallo-romaines. Ainsi, le règne de Clovis s'inscrit-il plutôt dans la continuité de l'[[Antiquité tardive]] que dans le [[Haut Moyen Âge]] pour de nombreux historiens. Il contribue cependant à forger le caractère original de cette dernière période en donnant naissance à une première dynastie de rois [[Christianisme|chrétiens]] et, en raison de son acceptation par les élites gallo-romaines, en créant un pouvoir original en Gaule. === Extension du royaume vers l'est et le centre === Toute sa vie, Clovis s'efforce d'agrandir le territoire de son royaume, avant que ses enfants ne le partagent entre eux. Peu à peu, Clovis conquiert ainsi toute la moitié septentrionale de la France actuelle : il s'allie d'abord aux [[Francs rhénans]], puis aux Francs de [[Cambrai]] dont le roi [[Ragnacaire]] est probablement un de ses parents<ref name="II,27">Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 27.</ref>. ==== Politique d'expansion territoriale ==== Pour assurer l'expansion de son domaine, Clovis n'hésite pas à éliminer tous les obstacles : il fait ainsi assassiner tous les chefs saliens et rhénans voisins et, afin de s'assurer également que seuls ses fils hériteront de son royaume, certains de ses anciens compagnons et même certains membres de sa famille, y compris éloignés. En 490, quelques années après une alliance avec les Francs rhénans, il entame une série d'offensives contre la [[Germanie]] rhénane et transrhénane. Il se lance ainsi dans une grande série d'alliances et de conquêtes militaires, à la tête de quelques milliers d'hommes au départ. Mais plus que les armes, certes efficaces, des Francs, c'est semble-t-il le savoir-faire acquis au service de l'Empire romain et contre les autres barbares qui rend possibles les succès militaires des guerriers de Clovis. À travers lui, ce n'est pourtant pas un [[Germains|peuple germanique]] qui s'impose aux Gallo-romains : c'est la fusion d'éléments germains et latins qui se poursuit. Ainsi, alors que Chlodowig (Clovis) porte un nom barbare et que [[Syagrius]] est pourtant qualifié de « Romain » par les sources, ce dernier ne bénéficie visiblement pas de l'appui de son peuple. Le roi « barbare » [[Ostrogoths|ostrogoth]] [[Théodoric le Grand]], dans sa prestigieuse cour de [[Ravenne]], perpétue par ailleurs tous les caractères de la civilisation romaine tardive et, tout en restant un Ostrogoth confessant le [[Homéisme|christianisme homéen]] — élément identitaire du peuple gothique —, compose avec ses sujets italiens attachés au [[Christianisme nicéen|catholicisme nicéen]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bruno|nom1=Dumézil|lien auteur1=Bruno Dumézil|titre=Les racines chrétiennes de l'Europe|sous-titre=Conversion et liberté dans les royaumes barbares, {{sp-|V|-|VIII}}|passage=324|éditeur=Fayard|date=2005|isbn=9782213622873}}</ref>. Malgré de durs combats, Clovis sait néanmoins s'imposer assez rapidement parce qu'il paraît déjà passablement romanisé et, en définitive, un moins mauvais maître que la plupart des prétendants : {{Citation|au moins est-il chrétien}}, auraient dit les Gallo-romains. Il aurait d'ailleurs eu un conseiller gallo-romain, [[Aurélien (conseiller de Clovis)|Aurelianus]]<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=137-139}}.</ref>. À l'inverse, les Wisigoths, chrétiens mais ariens, tiennent l'Aquitaine d'une main de fer et ne font aucun effort pour tenter un rapprochement avec les Gallo-romains [[Christianisme nicéen|chrétiens nicéens]], qu'ils dominent. ==== Alliance avec les Francs rhénans ==== Avant [[486]], Clovis choisit de renforcer ses positions en contractant un mariage<ref name="II,28"/> avec une princesse de la monarchie franque rhénane<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=67}}.</ref>, dont naît un fils, [[Thierry Ier|Thierry]]<ref name="II,28"/>. Cette union a souvent été interprétée comme l'épisode d'une alliance tactique avec ses voisins orientaux, lui permettant de tourner ses ambitions vers le sud. Cette union avec une épouse dite de « second rang », vue comme étant « gage de paix » (''Friedelehe''), assure la paix entre Francs rhénans et saliens. Elle a souvent été interprétée à tort comme un concubinage par les historiens romains chrétiens qui ne connaissaient pas les mœurs des structures familiales polygames germaniques, sans mariage public. Les mariages officiels (de premier rang) permettaient à l'épouse de jouir du « don du matin » (la ''Morgengabe''<ref group="Note">La ''Morgengabe'' existait chez les Francs, les Burgondes, les Alamans, les Bavarois, les Anglo-Saxons, les Lombards, les Frisons et les Thuringiens. Rouche (1996), {{p.}}237.</ref>), qui était constitué de biens mobiliers donnés par le mari, ainsi que de commander à ses descendants légitimes. Le royaume des Francs rhénans s'étend dangereusement sur la Belgique seconde mais l'alliance avec Clovis leur assure la possession des cités de [[Metz]], [[Toul]], [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] et [[Verdun]] que les [[Alamans]] menacent<ref>Rouche (1996), {{p.}}213.</ref>. Refusant de se laisser attaquer sur deux fronts, la stratégie impose à Clovis d'attaquer les Thuringiens rhénans, que l'expansion de leur royaume basé sur l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] et la [[Saale]] fait déborder sur la rive droite du Rhin inférieur, absorbant [[Ratisbonne]] par la même occasion et faisant avancer les Alamans en direction des Francs<ref>Rouche (1996), {{p.}}212.</ref>. ==== Conquête du royaume de Syagrius ==== À partir de [[486]], Clovis mène l'offensive vers le sud. Il emporte les villes de [[Senlis (Oise)|Senlis]], [[Beauvais]], [[Soissons]] et [[Paris]] dont il pille les alentours. Il livre la [[Bataille de Soissons (486)|bataille de Soissons]] contre [[Syagrius]], longtemps considéré comme l'ultime représentant d'une légitimité romaine déliquescente depuis 476<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Geneviève Bührer-Thierry et Charles Mériaux|titre=481-888, La France avant la France|passage=p.139|éditeur=Belin-Humensis|date=septembre 2019|pages totales=770|isbn=978-2-07-279888-7}}.</ref>. Celui-ci, fils du ''[[magister militum]] per Galliam'' [[Ægidius]], gouverne en tant que [[Duc|dux]], mais les rois des Francs, des Burgondes et des Wisigoths font référence à lui comme "roi des Romains". En 471, il est probable que l'empereur [[Anthémius]] (467-472) lui confère le titre de [[Patrice (titre)|patrice]]. Puis, il contrôle de façon indépendante à partir de 476 une [[Royaume de Soissons|enclave gallo-romaine]] située entre Meuse et Loire, dernier représentant du pouvoir gallo-romain en Gaule du Nord. La victoire de Soissons permet à Clovis de contrôler tout le nord de la Gaule. Syagrius se réfugie chez les Wisigoths, qui le livrent à Clovis l'année suivante. Le chef gallo-romain aurait été égorgé en secret. ===== Légende du vase de Soissons ===== [[File:RiminaldiClovis.jpg|thumb|[[Orazio Riminaldi]], ''Clovis'', vers 1625.]] C'est après cette bataille qu'a lieu {{Incise|selon Grégoire de Tours}} l'épisode du [[vase de Soissons]], où, contre la loi militaire du partage, le roi demande à soustraire du butin un vase liturgique précieux pour le rendre, à la demande de [[Remi de Reims|Remi]], évêque de Reims, à l'église de sa ville. Après avoir réuni le butin, Clovis demande à ses guerriers de pouvoir ajouter le vase à sa part du butin. Mais un guerrier s'y oppose en frappant le vase de sa hache. Clovis ne laisse transparaître aucune émotion et réussit malgré tout à rendre l'urne à l'envoyé de Remi, mais en garde ressentiment. L'épilogue se produit le {{date|1|mars|487}}. Clovis ordonne à son armée de se réunir au [[Champ de mai (Francs)|Champ-de-Mars]] pour, selon une pratique romaine, une inspection des troupes et examiner si les armes sont propres et en bon état. Inspectant ses soldats, il s'approche du guerrier qui, l'année précédente, avait frappé le vase destiné à Remi et, sous prétexte que ses armes sont mal entretenues, jette alors la hache du soldat à terre. Au moment où celui-ci se baisse pour la ramasser, Clovis abat sa propre hache sur la tête du malheureux, le tuant net. Sur ordre de Clovis, l'armée doit se retirer en silence, laissant le corps exposé au public<ref name="II,27" />. Le testament de Remi fait mention d'un vase d'argent que lui aurait donné Clovis, mais qu'il aurait fondu pour fabriquer un encensoir et un calice<ref>B. Dumézil, ''L'Histoire'', {{p.}}98.</ref>. Pour Patrick Périn, « le vase de Soissons ne fut pas cassé car, comme le précise Grégoire de Tours, il fut rendu à celui qui le réclamait en l’occurrence l'envoyé de l'évêque. Sûrement en métal précieux comme tout vase liturgique, il fut tout au plus légèrement endommagé »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Patrick Périn et Gaston Duchet-Suchaux|titre=Clovis et les Mérovingiens|passage=40|lieu=Paris|éditeur=Tallandier|date=22 octobre 2002|pages totales=159|isbn=2235023215}}.</ref>. ===== Alliance avec les Ostrogoths et les Burgondes ===== Au début des années 490, Clovis s’allie avec le puissant [[Théodoric le Grand|Théodoric]], roi des Ostrogoths, qui non seulement est en train de devenir maître de l'Italie mais soigne son image de représentant légitime des empereurs installés à Constantinople, [[Zénon (empereur byzantin)|Zénon]] puis {{noble|Anastase Ier (empereur byzantin)}}. Théodoric épouse en 492 la sœur de Clovis, [[Audoflède]] ; vers 493, Clovis abandonne sa première épouse rhénane pour [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]], nièce de [[Gondebaud]], roi des Burgondes. Fort de ces alliances au Sud, Clovis a les mains plus libres<ref name=":5" />. ==== Soumission de la Thuringe ==== {{Article connexe|Thuringe historique}} En [[491]], Clovis déclare la guerre aux [[Thuringes|Thuringiens]], dont une hypothèse veut que le royaume s'apparente en fait à celui du [[liste des rois des Francs saliens|roi des Francs saliens]] [[Cararic (roi des Francs)|Cararic]], qui aurait eu pour capitale la cité de [[Tongres]]<ref>Kurth (1896), {{pp.}}251-253, 258.</ref> et dont le contour est mal défini mais s'étend probablement dans la région de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] ou sur les bouches du [[Rhin]]<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=60}}.</ref>. [[Cararic (roi des Francs)|Cararic]] s'étant joint à Clovis dans la guerre contre Syagrius, celui-ci est donc son allié. Mais il aurait attendu le déroulement de la bataille pour intervenir auprès du vainqueur, chose que n'apprécie pas Clovis qui finit par le soumettre<ref name="II,27" /> et le fait tondre avec son fils pour les faire entrer dans les ordres, respectivement en tant que [[Prêtre catholique|prêtre]] et [[diacre (christianisme)|diacre]]. Après avoir eu connaissance de menaces de mort le concernant, Clovis les fait finalement assassiner et s'empare du royaume<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 41.</ref>. Une seconde hypothèse veut que cette guerre soit simplement la réponse à la menace qu'exercent les Thuringiens sur les royaumes francs. Avant [[475]], le roi des Wisigoths [[Euric]] s'est allié à ce peuple, juste après avoir défait les Francs saliens, dont les pirates attaquent la côte occidentale de la Gaule<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=64}}.</ref>. [[Basine de Thuringe|Basine]], la mère de Clovis, étant thuringienne, une explication à cette expédition guerrière accrédite l'idée que Clovis tente de récupérer le territoire dont sa mère était originaire<ref name="II,12"/>. Cette expédition n'entame pas pour autant la souveraineté de la Thuringe vu qu'il faut attendre le règne de ses fils, {{noble-|Thierry Ier}} et {{noble-|Clotaire Ier}}, pour qu'elle soit intégralement soumise, rattachée en partie au royaume des Francs<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre III}}, 7.</ref> et en partie aux territoires [[saxons]]<ref>[[Widukind de Corvey]], ''Res Gestæ Saxonicæ'', {{nobr rom|livre I}}, 13.</ref>. ==== Fin de la menace alamane ==== Les Alamans, fixés de part et d'autre du cours supérieur du Rhin, se montrent menaçants notamment envers les villes de Trêves et de Cologne. Clovis se porte donc au secours du roi franc [[Sigebert le Boiteux]] et fait d’une pierre deux coups. En 496, à l'issue de la grande [[Bataille de Tolbiac (496)|bataille de Tolbiac]], il met un terme pour plusieurs années à la menace alamane (définitivement écartée vers 505) ; d'autre part, il gagne la fidélité de ces Francs longtemps appelés rhénans. === Extension du royaume vers le sud === Trois puissances exercent leur domination au sud du royaume de Clovis, les [[Wisigoths]] au sud-ouest, les [[Burgondes]] au sud-est et plus loin, en Italie, les [[Ostrogoths]]. Clovis noue des alliances successives pour continuer l'expansion de son royaume sans avoir à affronter une coalition hostile face à lui. ==== Renversements d'alliances entre Burgondes et Wisigoths ==== Pendant les [[années 490]], les [[Francs]] de Clovis mènent au moins deux expéditions militaires vers le [[royaume wisigoth]] de [[Toulouse]] (en [[496]] et [[498]]). Le général wisigoth [[Suatrius]] ne peut empêcher les Francs de s'emparer de la cité de ''[[Burdigala]]'' dont il est peut-être le gouverneur. Il est capturé par les Francs et sort de l'histoire à ce moment<ref>Joël Schmidt, ''Le royaume wisigoth d'Occitanie'', Perrin, Paris 1996 ; Bruno Dumézil et Michel Rouche (dir.), ''Le Bréviaire d'Alaric, aux origines du Code civil'', PUPS, Paris 2008.</ref>. En 492, [[Théodoric le Grand|Théodoric]], roi d'Italie, épouse [[Audofleda]], sœur de {{noble-|Clovis Ier}}, dont il essaie de contenir l'ambition croissante. L'année suivante, il s'accorde avec Clovis pour que celui-ci ne poursuive pas les [[Alamans]] au-delà du Danube. Théodoric protège d'ailleurs les rescapés en les installant dans la première [[Rhétie]]. Il a ainsi l'avantage de repeupler une contrée et d'acquérir des vassaux. En [[499]], Clovis s'allie au roi [[burgonde]] de [[Genève]], [[Godégisile]], qui veut s'emparer des territoires de son frère [[Gondebaud]]<ref name="II,32">Grégoire de Tours, {{op. cit.}}, {{nobr rom|livre II}}, {{p.|32}}.</ref>. Afin de sécuriser ses territoires à l'ouest, en [[500]], Clovis signe un pacte d'alliance avec les [[Armorique|Armoricains]] (peuplades gauloises de la péninsule bretonne et du rivage de la Manche)<ref>[[Procope de Césarée]], ''De bello gottorum'', {{I}}, {{XII}} ; Grégoire de Tours, {{op. cit.}}, {{nobr rom|livre IV}}, 4.</ref> et les [[Bretons]]<ref>Il y avait déjà des Bretons en Armorique, Rhiotime, ''alias'' Ambrosius Aurélianus, fut un moment « roi des Francs et des Bretons armoricains ». Rhiotime aurait aussi régné des deux côtés de la Manche, voir Léon Fleuriot, Les origines de la Bretagne.</ref>. Après la [[Burgondes#La guerre entre Gondebaud et Godegisèle (vers 500)|bataille de Dijon]] et sa victoire sur les [[Burgondes]] de Gondebaud, Clovis contraint ce dernier à abandonner son royaume et à se réfugier à [[Avignon]]<ref name="II,32" />. Cependant, le roi wisigoth {{noble|Alaric II}} se porte au secours de Gondebaud et persuade ainsi Clovis d'abandonner Godégisèle. Clovis et Gondebaud se réconcilient et signent un pacte d'alliance pour lutter contre les [[Wisigoths]]. Pour manifester l'équilibre de ses alliances, en [[502]], son fils [[Thierry Ier|Thierry]] épouse en secondes noces<ref>Thierry épouse en premières noces une princesse rhénane, dont il a {{noble-|Thibert Ier}}, roi de Reims († 548).</ref> [[Suavegothe]], fille de [[Sigismond (saint)|Sigismond]], roi des Burgondes (dont il a une fille, [[Théodechilde (fille de Thierry Ier)|Théodechilde]]) et petite-fille de Gondebaud. ===== Bataille de Vouillé ===== {{Article connexe|Bataille de Vouillé}} [[Fichier:Campagnes franques en Aquitaine (507-509).svg|vignette|Les campagnes franques en Aquitaine entre 507 et 509.]] Avec l'appui de l'[[Liste des empereurs byzantins|empereur romain d'Orient]] [[Anastase Ier (empereur byzantin)|Anastase]], très inquiet des visées expansionnistes des Goths chrétiens [[Arianisme|ariens]], Clovis s'attaque alors aux Wisigoths qui dominent la majeure partie de la [[péninsule Ibérique]] et le sud-ouest de la Gaule (la [[Septimanie]] ou « [[marquisat de Gothie]] »), jusqu'à la [[Loire]] au nord et jusqu'aux [[Cévennes]] à l'est. Au printemps [[507]], les Francs lancent leur offensive vers le sud, franchissant la Loire vers [[Tours]], pendant que les alliés burgondes attaquent à l'est. Les Francs affrontent l'armée du roi {{noble|Alaric II}} dans une plaine proche de [[Poitiers]]. La bataille dite de « [[Vouillé (Vienne)|Vouillé]] » (près de [[Poitiers]]), est terrible selon l'historiographie, et les Wisigoths se replient après la mort de leur roi, {{noble-|Alaric II}}, tué par Clovis lui-même en combat singulier<ref name="II,37">Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 37.</ref>. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre en [[Histoire de l'Aquitaine|Aquitaine]] et d'annexer tous les territoires auparavant wisigoths entre Loire, océan et [[Pyrénées]] à l'exception des confins pyrénéens tenus par les Basques et les Gascons farouchement attachés à leur indépendance. Les Wisigoths n'ont d'autre solution que de se replier en [[Hispanie]], au-delà des Pyrénées tout en gardant le contrôle de la [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise première]], l'actuel Languedoc. Les Burgondes, quant à eux, font main basse sur la Provence (l'ancienne province romaine de Narbonnaise seconde) et de la partie méridionale de la Provence. Toutefois, les [[Ostrogoths]] de [[Théodoric le Grand|Théodoric]] tentent d'intervenir en faveur des Wisigoths. Ils reprennent bien la Provence et quelques petits territoires après la levée à l'automne [[508]] du [[Siège d'Arles (507-508)|siège d'Arles]], mais l'empire d'Orient menace leurs côtes, et Clovis garde l'essentiel des anciens territoires wisigoths. ==== Reconnaissance par les Romains ==== [[Fichier:Solidus à la victoire sous frappé sous Clovis.jpg|vignette|[[Solidus (monnaie)|Solidus]] à la Victoire. Monnayage au nom et au type d'Anastase sous {{noble-|Clovis Ier}}.]] En [[508]], après sa victoire sur les Wisigoths, Clovis reçoit de l'empereur d'Orient {{noble|Anastase Ier (empereur byzantin)}} le [[Consul (Rome antique)|consulat honoraire]]<ref>{{Chapitre|auteur1=Cécile Morrisson|titre chapitre=Les évènements/Perspective chronologique|auteurs ouvrage=Cécile Morrisson (dir.)|titre ouvrage=Le monde byzantin|volume={{I}}|titre volume=L'Empire romain d'Orient (330-641)|éditeur=Presses universitaires de France|année=2012|isbn=978-2-13-059559-5|passage=26}}.</ref> avec les [[ornements (Rome antique)#Les ornements consulaires|ornements consulaires]]<ref>Lucien Musset, ''Les invasions, les vagues germaniques'', [[Presses universitaires de France|PUF]], collection Nouvelle Clio – l’histoire et ses problèmes, Paris, 1965, {{2e|édition}} 1969, p. 302.</ref>, ce qui lui permet de célébrer à Tours un [[Triomphe romain|triomphe]] à la mode antique<ref name=":0" />. Cela marque la continuation des bonnes relations avec l'Empire romain dont [[Constantinople]] est la seule capitale, [[Odoacre]], soutenu par le Sénat, ayant renvoyé les insignes impériaux d'Occident après la déposition de [[Romulus Augustule]] en [[476]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claire|nom1=Sotinel|lien auteur1=Claire Sotinel|titre=Rome, la fin d'un Empire|sous-titre=De Caracalla à Théodoric, 212-fin du {{s-|V}}|éditeur=Belin|collection=Mondes anciens|date=2019|passage=588|isbn=978-2-7011-6497-7}}</ref>. === Conversion au christianisme === Cet événement est mal connu et la date de la cérémonie est elle-même discutée<ref name=":5" />. Peu de documents évoquent en effet le baptême de Clovis : une lettre de l'[[évêque]] [[Avit de Vienne|Avit]] de [[Vienne (Isère)|Vienne]] adressée au souverain franc<ref>Il est vraisemblable qu'elle n'ait jamais été expédiée ; cf. {{Harvsp|Dumézil|2019|p=20}}.</ref>, contemporaine de la cérémonie à laquelle il n'a toutefois pas assisté et dont il n'a vraisemblablement eu de compte-rendu ni oral ni écrit, la missive décrivant ainsi un « baptême idéal »{{Sfn|Dumézil|5=2019|p=24}} ; une autre lettre, écrite dans le milieu des années 560 par l'évêque [[Nicetius de Trèves|Nizier de Trèves]] et adressée à la petite-fille de Clovis, [[Clodoswinthe (fille de Clotaire Ier)|Clodoswinthe]], dans le but qu'elle convertisse son époux lombard [[Alboïn|Alboin]], dont le court passage sur le baptême de son grand-père semble attester qu'il n'existait alors toujours aucune relation écrite de l'évènement{{Sfn|Dumézil|5=2019|p=178-180}} ; enfin, le récit de [[Grégoire de Tours]] décrit l'évènement trois quarts de siècle plus tard dans ses ''Dix livres d’histoire'' et apporte quelques éléments nouveaux comme le baptême de trois mille guerriers de l'armée du souverain franc, dans un récit qui compare symboliquement Clovis à l'empereur Constantin et donne une place centrale à [[Remi de Reims]]{{Sfn|Dumézil|5=2019|p=189-191}}. Bruno Dumézil offre une étude précise de cette documentation{{Sfn|Dumézil|5=2019}}. ==== Importance de son second mariage ==== L'[[Liste des archevêques de Reims|évêque de Reims]], le futur [[remi de Reims|saint Remi]], cherche alors probablement la protection d'une autorité forte pour son peuple, et écrit à Clovis dès son avènement en 482. Les contacts sont nombreux entre le roi et l'évêque, ce dernier incitant d'abord Clovis à protéger les chrétiens présents sur son territoire. Grâce à son charisme et peut-être en raison de l'autorité dont lui-même jouit, Remi sait se faire respecter de Clovis et lui sert même de conseiller. [[Fichier:Antoine Gros - Esquisse pour la coupole du Panthéon (église Sainte-Geneviève) , Clovis et Clotilde - PDUT1479 - Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.jpg|vignette|gauche|<center>''Clovis et Clotilde'', [[vue d'artiste]] d'[[Antoine-Jean Gros]], [[Paris]], [[Petit Palais]], [[1811 en arts plastiques|1811]].</center>]] À la suite d'ambassades répétées auprès du roi [[Gondebaud]], Clovis choisit de prendre pour épouse [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]], une princesse chrétienne de haut lignage, fille du roi des Burgondes {{noble|Chilpéric II de Burgondie|-}}<ref name="II,28">Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 28.</ref> et de la reine [[Carétène]]<ref>Kurth (1896), {{p.}}265.</ref> (ce peuple voisin des Francs était établi dans les actuels [[Dauphiné]] et [[Comté de Savoie|Savoie]]). Le mariage qui a lieu à Soissons<ref group=Note>{{Ouvrage|auteur1=[[Antoine Le Roux de Lincy]]|titre=Les Femmes célèbres de l'ancienne France : mémoires historiques sur la vie publique et privée des femmes françaises, depuis le cinquième siècle jusqu'au dix-huitième|éditeur=Leroy|année=1848|passage=78 ; selon d'autres historiens, le mariage eut lieu à Chalon-sur-Saône : Bernard Durand, Léonard Bertaud et Pierre Cusset, L'illustre Orbandale ou l'histoire ancienne et moderne de la ville et cité de Chalon sur Saône, 1662|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=PJplAAAAMAAJ&pg=PA78&dq=%22mariage+en+l%27ann%C3%A9e+493%22}}.</ref> en [[492]]<ref>Rouche (1996), {{p.}}244.</ref> ou en [[493]]<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=57}}.</ref> concrétise le pacte de non-agression avec les [[Liste des rois de Bourgogne|rois]] [[burgondes]]. En choisissant une descendante du roi [[Athanaric]] de la dynastie des [[Balthes]], Clovis se marie avec une épouse de premier rang qui lui assure un mariage [[Hypergamie|hypergamique]], lui permettant de hisser les Francs au rang de grande puissance<ref>Rouche (1996), {{p.}}242.</ref>. Dès lors, selon [[Grégoire de Tours]], Clotilde fait tout pour convaincre son époux de se convertir au [[christianisme]]. Mais Clovis est réticent : il doute de l'existence d'un dieu unique ; la mort en bas âge de son premier fils baptisé, [[#Descendants|Ingomer]], ne fait d'ailleurs qu'accentuer cette méfiance<ref name="II,29">Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 29.</ref>. D'autre part, en acceptant de se convertir, il craint de perdre le soutien de son peuple, encore païen : comme la plupart des Germains. Ceux-ci considèrent que le roi, chef de guerre, ne vaut que par la faveur que les dieux lui accordent au combat. S'ils se convertissent, les Germains deviennent plutôt [[Arianisme|ariens]], le rejet du dogme de la double nature, divine et humaine, du Christ favorisant en quelque sorte le maintien du roi élu de Dieu et chef de l'Église. Néanmoins, Clovis a plus que tout besoin du soutien du clergé [[Gaule romaine|gallo-romain]], car ce dernier représente la population, notamment en Aquitaine wisigothique. Les [[évêque]]s, à qui échoit le premier rôle dans les cités depuis que se sont effacées les autorités civiles, demeurent les réels maîtres des cadres du pouvoir antique en Gaule, c'est-à-dire également des zones où se concentrait encore la richesse. Cependant, même l'[[Église (institution)|Église]] a du mal à maintenir sa cohérence : évêques exilés ou non remplacés en territoires wisigoths, successions pontificales difficiles à [[Rome]], mésentente entre pro-wisigoths ariens et pro-francs (Remi de Reims, Geneviève de Paris…), etc. ==== Bataille de Tolbiac et conversion ==== [[Fichier:Ary Scheffer - Bataille de Tolbiac 496.jpg|vignette|''Bataille de Tolbiac en 496'', par [[Ary Scheffer]]. [[Versailles]], musée national du Château et des Trianons.]] C'est en {{Citation|la quinzième année de son règne}}, c'est-à-dire en [[496]], qu'a lieu la [[Bataille de Tolbiac (496)|bataille de Tolbiac]] (''[[Zülpich]]'' près de [[Cologne]]) contre les [[Alamans]], Clovis portant secours aux Francs rhénans<ref group="Note">Grégoire de Tours précise que le roi [[Sigebert le Boiteux|Sigebert]] a été blessé au genou.</ref>{{,}}<ref name="II,37"/>. D'après Grégoire de Tours, ne sachant plus à quel dieu païen se vouer et son armée étant sur le point d'être vaincue, Clovis prie alors le [[Jésus de Nazareth|Christ]] et lui promet de se convertir si {{Citation|Jésus que sa femme [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]] proclame fils de Dieu vivant}} lui accordait la victoire<ref group=Note>Il aurait dit {{Citation|Dieu de Clotilde, si tu me donnes la victoire, je me ferai chrétien}} selon le témoignage de Grégoire de Tours.</ref>. Il s'agit de la même promesse que fit l'empereur romain [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] en 312 lors de la [[bataille du pont Milvius]]. Grégoire de Tours reprend le modèle constantinien (conversion après une bataille, rôle important d'une femme, [[Hélène (mère de Constantin)|Hélène]] et Clotilde) pour répéter ce qu'il y a eu de plus glorieux et légitimer la royauté franque<ref>[[Laurent Theis]], « Il y a {{unité|1500|ans}} : Clovis », ''Au cœur de l'histoire'', 7 décembre 2011.</ref>. Au cœur de la bataille, alors que Clovis est encerclé et va être pris, le chef alaman est tué d'une flèche ou d'un coup de hache, ce qui met son armée en déroute. La victoire est à Clovis et au Dieu des chrétiens<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 30.</ref>. Une hypothèse veut que la bataille ait eu lieu en [[506]] à cause d'une lettre de [[Théodoric le Grand|Théodoric]] envoyée à Clovis fin 506 ou début [[507]] où il est mentionné la victoire de Clovis sur les [[Alamans]] (alors sous la protection de Théodoric), la mort de leur roi, et leur fuite en [[Rhétie]]. Il est aussi possible qu'il y ait eu deux batailles contre les Alamans, l'une en 496 et l'autre en 506, où, à chaque fois, leur roi périt au combat<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=61}}.</ref>. Cette victoire permet au royaume de Clovis de s'étendre jusqu'à la [[Rhénanie-Palatinat|Haute-Rhénanie]]. Selon d'autres sources<ref>Lettre de Nizier, évêque de Trèves, à Clodoswinthe, petite-fille de Clovis, (vers 566).</ref>, Tolbiac n'aurait été qu'une étape et l'illumination finale de Clovis aurait en fait eu lieu lors de la visite au tombeau de [[Martin de Tours]]. Selon Patrick Périn, médiéviste, spécialiste du Premier Moyen Âge et directeur du [[musée d'Archéologie nationale]], Clovis n’aurait pas fait le vœu de se convertir au christianisme lors de la fameuse bataille de Tolbiac mais lors d'une bataille inconnue. En effet, la bataille de Tolbiac serait mentionnée par erreur dans les écrits de [[Grégoire de Tours]]. Si ce dernier évoque bien Tolbiac, ce serait à propos de la [[bataille de Vouillé]] où était présent Clodoric, fils de [[Sigebert le Boiteux]] de Cologne, ainsi nommé car il avait été blessé lors d'une bataille contre les Alamans, à Tolbiac. Ce seraient des historiens du {{s-|XIX}} qui auraient associé Tolbiac à la conversion du roi des Francs<ref>{{Lien web|langue=français|auteur1=Patrick Périn; propos recueillis par Antoine de Tournemire|titre=27 novembre 511, 1500e anniversaire de la mort de Clovis, ce roi qui ne parlait pas français.|url=https://www.atlantico.fr/decryptage/232192/1500e-anniversaire-de-la-mort-de-clovis-dix-trucs-a-savoir-historien-medieviste-patrick-perin|site=atlantico.fr|date=29 novembre 2011|consulté le=04 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Patrick Périn et Gaston Duchet-Suchaux|titre=Clovis et les Mérovingiens|passage=45|lieu=Paris|éditeur=Tallandier|date=22 octobre 2002|pages totales=159|isbn=978-2235023214}}.</ref>. ==== Catéchuménat ==== {{Article détaillé|Baptême de Clovis|Catéchuménat|Premier concile de Constantinople|Concile de Chalcédoine}}[[Fichier:Baptism of Clovis.jpg|vignette|redresse=1|Le [[baptême de Clovis]], miniature de ''La Vie de saint Denis'', v. 1250.]] [[Fichier:Chlodwigs taufe.jpg|gauche|vignette|<center>Représentation [[Anachronisme|anachronique]] du baptême de Clovis, avec aspersion dans une [[Fonts baptismaux|cuve baptismale]]. Or le baptême par immersion dans une piscine de [[baptistère]] est resté en usage jusqu'à l'[[Carolingiens|époque carolingienne]]. Toile du [[maître de Saint Gilles]], {{XVe siècle}}.</center>]] L'évêque Remi enseigne à Clovis le [[catéchisme]] durant la phase des auditeurs (''audientes'') suivant les préceptes des conciles de [[Premier concile de Nicée|Nicée]] (325), de [[Premier concile de Constantinople|Constantinople]] ([[381]]) et de [[Concile de Chalcédoine|Chalcédoine]] ({{date|25 octobre 451}}). Cet enseignement se fonde sur l'histoire du [[Salut (religion)|Salut]]<ref name="Rouche_p262">Rouche (1996), {{p.}}262.</ref>, et sur le [[Credo (religion)|Credo]] tel que le [[Premier concile de Nicée|concile de Nicée]] l'a promulgué<ref name="Rouche_p68">Rouche (1996), {{p.}}68.</ref>. Cependant, le doute plane concernant la [[Passion du Christ|Passion]] : Clovis ne croit pas qu'un vrai dieu puisse se laisser crucifier<ref group="Note">La chronique de Frédégaire lui fait dire {{Citation|Si j'avais été là avec mes Francs, j'aurais vengé cette injure}}. Rouche (1996), {{p.|263}} ; {{harvsp|Theis|1996|p=88}}.</ref> et le pense impuissant<ref>Grégoire de Tours, {{op. cit.}}, {{nobr rom|livre II}}, {{p.|29}}.</ref>. En outre, sa sœur Lantechilde le pousse à embrasser l'arianisme plutôt que l'orthodoxie conciliaire<ref name="Rouche_p264">Rouche (1996), {{p.}}264.</ref>. Toujours est-il que lors de [[Noël]] d'une année<ref group="Note">La polémique a repris lors de la célébration officielle du 1500{{e}} anniversaire du baptême de Clovis en 1996, en particulier à l'occasion de la venue du pape {{noble-|Jean-Paul II}} à Reims. Voir [[Laurent Theis]], « France, qu'as-tu fait de ton Baptême ? », ''[[L'Histoire]]'', {{n°|331}}, mai 2008, {{p.}}82-85.</ref> comprise entre [[496]] et [[511]], peut-être en [[499]]<ref>[[Michel Rouche]], [https://books.google.fr/books?id=C9XLu99y0zMC&pg=PA285 ''Clovis, histoire et mémoire - Le baptême de Clovis, son écho à travers l'histoire''], volume 1, Presses Paris Sorbonne, 1997, {{p.|285}}.</ref> ou en [[508]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Danuta|nom1=Shanzer|titre=Dating the baptism of Clovis: the bishop of Vienne vs the bishop of Tours|périodique=Early Medieval Europe|volume=7|numéro=1|date=1998-03-01|issn=1468-0254|doi=10.1111/1468-0254.00017|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1468-0254.00017/abstract|consulté le=2017-01-12|pages=29-57}}.</ref> selon les auteurs, Clovis passe à la phase des demandeurs (''competentes'')<ref name="Rouche_p262"/> et reçoit alors le [[baptême]] avec {{unité|3000|guerriers}} (les [[antrustion]]s)<ref>Grégoire de Tours, {{op. cit.}}, {{nobr rom|livre II}}, {{p.|31}}.</ref>{{,}}<ref group=Note>La [[frédégaire|chronique de Frédégaire]], qui résume en 93 chapitres dans son {{nobr rom|livre III}} les {{nobr rom|livres I}} {{nobr rom|à VI}} des ''histoires'' de Grégoire de Tours, double le nombre des guerriers baptisés, les passant de {{unité|3000}} à {{unité|6000}}. [[Frédégaire]] (trad. par O. Devilliers et J. Meyers), ''Chronique des Temps Mérovingiens'', édition Brepols, 2001, {{p.|7}} ; Theis, ''Clovis, de l'histoire au mythe'', 1996, {{p.}}88.</ref> {{Incise|les baptêmes collectifs étant alors une pratique courante}} des mains de [[Remi de Reims|Remi]], l'évêque de Reims, le 25 décembre. Ce chiffre est cependant sujet à caution. [[Grégoire de Tours]] indique aussi que les deux sœurs de Clovis, Alboflède et Lanthechilde, sont également baptisées<ref>''Historia Francorum'', {{nobr rom|Livre II}}, chapitre 31.</ref>. Ce baptême est demeuré un évènement significatif dans l'[[histoire de France]] : à partir d'{{noble|Henri Ier de France|-}} [[Chronologie des sacres des rois de France|tous les rois de France]], sauf {{noble|Louis VI le Gros|-}}, {{noble|Henri IV (roi de France)}} et {{noble|Louis XVIII}}, sont par la suite sacrés dans la [[cathédrale Notre-Dame de Reims|cathédrale de Reims]] jusqu'au roi {{noble|Charles X}}, en [[1825]]. Le baptême de Clovis accroît sans doute sa légitimité au sein de la population gallo-romaine, mais représente un pari dangereux. Selon l'historien Léon Fleuriot<ref>Léon Fleuriot, ''Les origines de la Bretagne''.</ref>, Clovis fit un pacte avec les Bretons et Armoricains de l'ouest qu'il ne pouvait battre, tandis que menaçaient les Wisigoths. Le baptême était une condition de ce traité car les Bretons étaient déjà christianisés. Ce traité fut conclu par l'entremise de [[saint Melaine|Melaine]] de Rennes et [[Saint Paterne (évêque de Vannes)|Paterne]] de Vannes. Les Bretons reconnurent l'autorité de Clovis mais ne payaient pas de tribut. Ainsi, le baptême de Clovis marque le début du lien entre le clergé et la monarchie franque. Pour les monarchistes français, cette continuité se fait française et dure jusqu'au début du {{XIXe siècle}}. Dorénavant, le souverain doit régner au nom de Dieu. Ce baptême permet également à Clovis d'asseoir durablement son autorité sur les populations, essentiellement gallo-romaines et chrétiennes, qu'il gouverne : avec ce baptême, il peut compter sur l'appui du [[clergé]], et vice-versa. Enfin depuis ce baptême, l'historiographie nationaliste française du {{s-|XIX}} attribue aux [[liste des monarques de France|rois de France]] le titre de {{Citation|[[fils aîné de l'Église]]}} catholique<ref>[[Hervé Pinoteau]], ''La symbolique royale française, {{sp-|V|-|XVIII}}'', P.S.R. éditions, 2004, {{p.}}84.</ref>. [[Grégoire de Tours]] indique : {{Début citation}}La reine fait alors venir en secret Remi, évêque de la ville de Reims, en le priant d’insinuer chez le roi la parole du salut. L’évêque l’ayant fait venir en secret commença à lui insinuer qu’il devait croire au vrai [[Dieu créateur|Dieu, créateur du ciel et de la terre]], et abandonner les idoles qui ne peuvent lui être utiles, ni à lui, ni aux autres. Mais ce dernier lui répliquait : {{citation|Je t’ai écouté très volontiers, très saint Père, toutefois il reste une chose ; c’est que le peuple qui est sous mes ordres, ne veut pas délaisser ses dieux ; mais je vais l’entretenir conformément à ta parole.}} Il se rendit donc au milieu des siens et avant même qu’il eût pris la parole, la puissance de Dieu l’ayant devancé, tout le peuple s’écria en même temps : {{citation|Les dieux mortels, nous les rejetons, pieux roi, et c’est le Dieu immortel que prêche Remi que nous sommes prêts à suivre}}. Cette nouvelle est portée au prélat qui, rempli d’une grande joie, fit préparer la piscine. […] Ce fut le roi qui le premier demanda à être baptisé par le pontife. Il s’avance, nouveau Constantin, vers la piscine pour se guérir de la maladie d’une vieille lèpre et pour effacer avec une eau fraîche de sales taches faites anciennement. Lorsqu’il fut entré pour le baptême, le saint de Dieu l’interpella d’une voix éloquente en ces termes : {{citation|Sois humble, enlève tes colliers, [[Sicambres|Sicambre]]<ref group=Note>« ''Mitis depone colla, Sicamber'' » : ce texte latin est sûr et sa traduction, parfaitement claire. Voir l'article de Jean Hoyoux, {{op. cit.}}, {{p.|174}} ; {{harvsp|Theis|1996|p=44}} corrige lui aussi la traduction fautive bien que traditionnelle, de la façon suivante : « Dépose humblement tes colliers, Sicambre », c'est-à-dire des amulettes faisant référence aux dieux païens apparentés aux démons.</ref> ; adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré}}. Remi était un évêque d’une science remarquable et qui s’était tout d’abord imprégné de l’étude de la rhétorique. Il existe de nos jours un livre de sa vie qui raconte qu'il était tellement distingué par sa sainteté qu’il égalait Silvestre par ses miracles, et qu’il a ressuscité un mort. Ainsi donc le roi, ayant confessé le Dieu tout puissant dans sa Trinité, fut baptisé au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et oint du [[saint chrême]] avec le signe de la croix du Christ. Plus de trois mille hommes de son armée furent également baptisés. […]{{Fin citation|[[Grégoire de Tours]], ''Histoire des Francs'', {{nobr rom|livre II}}, {{nobr rom|chapitre XXXI}}.}} === Renforcement du pouvoir === ==== Élimination des rivaux ==== Pendant les deux années qui précèdent sa mort<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=49}}.</ref>, Clovis s'empare du royaume franc de [[Sigebert le Boiteux]] après l'avoir fait assassiner par l'intermédiaire de son propre fils [[Clodéric]], lequel périt à son tour après une manœuvre de Clovis, qui étend ainsi son autorité au-delà du Rhin<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 40.</ref>. Clovis exécute ses cousins les rois [[Cararic (roi des Francs)|Cararic]] et [[Ragnacaire]], avec son frère Riquier, ainsi que Rignomer, dans la cité du Mans, un autre de ses frères, pour s'emparer de leurs royaumes et éviter que son royaume unifié ne soit partagé entre eux selon la coutume de la [[tanistrie]]<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 41, 42.</ref>. Clovis est désormais le maître d'un unique royaume, correspondant à une portion occidentale de l'ancien Empire romain, allant de la moyenne vallée du [[Rhin]] (l'embouchure du Rhin est toujours aux mains des tribus [[Frisons|frisonnes]]) jusqu'aux [[Pyrénées]], tenues par les [[Pays basque|Basques]]. Le royaume de Clovis ne comprend toutefois pas l'île de Bretagne (actuelle [[Grande-Bretagne]]), ni les régions [[Mer Méditerranée|méditerranéennes]], ni les [[Vallée du Rhône (France)|vallées du Rhône]] et de la [[Val de Saône (région naturelle)|Saône]]. ==== Paris, nouvelle capitale du royaume unifié ==== [[Fichier:Plan de Paris Lutece2 BNF07710745.png|vignette|Plan de Lutèce conquise par les Francs sur les Romains par [[Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville]].]] Il décide en 508 de faire de [[Paris]], la ville de [[sainte Geneviève]] dont le couple royal fait remplacer l'édifice en bois qui lui est dédié par une église<ref name="Périn,109"/>, sa résidence principale<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 38.</ref>, après Tournai et Soissons<ref>Gabriel Fournier, professeur d'histoire médiévale à l'Université des Lettres et sciences humaines de {{noble-|Clermont-Ferrand II}}, {{Ouvrage|titre=L'Occident de la fin du {{s-|V}} à la fin du {{s-|IX}}|éditeur=A. Colin|année=1970|passage=68|lire en ligne=https://books.google.fr/books?lr=&id=WPEfAAAAMAAJ}}.</ref>. C'est la première accession au statut de capitale de l'ancienne [[Lutèce]], qui porte désormais le nom de l'ancien peuple gaulois des [[Parisii]]. Ses raisons sont sans doute principalement stratégiques, la cité ayant été une ville de garnison et une résidence impériale vers la fin de l'Empire, notamment pour les empereurs [[Julien (empereur romain)|Julien]] et {{noble|Valentinien Ier}}. Elle bénéficie en outre de défenses naturelles et d'une bonne situation géographique<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=107}}.</ref>, {{noble-|Childéric Ier}} avait tenté de s'en emparer en l'assiégeant à deux reprises, sans succès<ref name="Périn,109">Périn (1990), {{p.}}109.</ref>. Sa localisation correspond à l'actuelle [[île de la Cité]] reliée aux rives de la [[Seine]] par un pont au nord et un deuxième pont au sud, et protégée par un rempart<ref>Périn (1990), {{p.}}108.</ref>. En outre, un vaste et riche [[administration fiscale|fisc]] (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne<ref>[[Bruno Dumézil]], ''La Reine Brunehaut'', Paris, éditions Fayard, 2008, {{p.}}93.</ref>) l'entoure. Elle n'a qu'une importance relative : le royaume franc n'a pas d'administration, ni d'ailleurs aucun des caractères qui fondent un État moderne. Cependant, la ville de [[Lyon]], ancienne « capitale des Gaules », perd définitivement sa suprématie politique dans l’isthme ouest-européen. [[Fichier:Les conquêtes franques en Gaule (486 - 511).svg|vignette|upright=1.2|Agrandissements successifs du royaume de Clovis.]] Sous le règne de Clovis en tout cas, la ville ne connaît pas de changements majeurs : le patrimoine immobilier antique est conservé, parfois réaffecté. Seuls de nouveaux édifices religieux donnés par la famille royale et par l'aristocratie transforment quelque peu le paysage urbain, tel la [[Abbaye Sainte-Geneviève de Paris|basilique des Saints-Apôtres]]. Mais c'est surtout après la mort de Clovis que les premiers de ces édifices voient le jour. ==== Œuvre législative ==== ===== Dans le domaine civil ===== {{Article connexe|Loi salique}} [[Fichier:Copie manuscrite sur velin du VIIIème siècle de la loi salique.jpg|thumb|left|Copie manuscrite sur vélin du {{VIIIe siècle}} de la loi salique. Paris, Bibliothèque nationale de France.]] Aux sujets gallo-romains, Clovis fait appliquer le ''[[Bréviaire d'Alaric]]'', appelée ''Loi romaine des Wisigoths'', adaptation [[Wisigoths|wisigothique]] du [[Code de Théodose|Code théodosien]]<ref name="Périn,114">Périn (1990), {{p.}}114.</ref>. Les populations germaniques restent soumises aux codes spécifiques qui avaient été imposés par l'administration romaine aux contingents militaires et à leur famille dans l'Empire au {{s-|V}}. Ils restent en vigueur après 507. Après la conquête du royaume burgonde en 534, la référence, pour sa population, resta la ''Loi romaine des Burgonde'' (''lex Burgundionum'') ou [[Loi gombette|''Loi Gombette'']]. Il n'en va pas de même pour les Francs peu perméable aux influences juridiques romaines. Selon certains historiens, la première loi salique était un [[Droit pénal|code pénal]] et [[Droit civil|civil]], propre aux [[Francs saliens|Francs dits « saliens »]], adopté, pour la première fois, vers 420. D'abord mémorisée et transmise oralement, elle fut mise par écrit dans les premières années du {{s|VI}}<ref name="dumézil">[[Bruno Dumézil]], « Les Francs ont-ils existé ? », dans la revue ''[[L'Histoire]]'', {{n°|339}}, février 2009, {{pp.}}80-85.</ref> à la demande de Clovis<ref>[[Jacques Marseille]], ''Le Royaume des Francs'', {{p.}}25.</ref>, puis remaniée plusieurs fois par la suite, jusqu'à [[Charlemagne]]. Le pacte de la loi salique est daté d'après 507 mais ne s'applique qu'aux Francs installés entre Escaut et Loire. Peut-être sa promulgation coïncide-t-elle avec l'installation du roi à Paris ? Les Francs rhénans conservent leurs propres traditions, mises par écrit sous le règne de [[Dagobert Ier|Dagobert]] dans les années 620<ref name=":5" />. À ce propos, on peut noter que Périn écrivait le contraire, la loi salique s'appliquant à tous les [[Francs]], même aux [[Francs rhénans]] dont la [[loi ripuaire]] ne sera rédigée que bien plus tard, faisant valoir ainsi leurs particularismes<ref name="Périn,114" />. La première version de la loi (il y en eut au moins huit) portait le nom de ''pactus legis salicæ'' (pacte de la loi salique), et est composé de soixante-cinq articles. L'ancienneté supposée de cette version rédigée sous Clovis est cependant contestée car, si son origine remonte bien au milieu du {{s-|VI}}, elle n'est due qu'à un « premier roi franc » dont le nom n'est pas précisé<ref name="Theis_p78">{{harvsp|Theis|1996|p=78}}.</ref>. Le prologue parle de quatre recteurs ayant pour mission de rendre équité et justice. Un prologue plus tardif précise qu'elle a été mise en forme sur ordre de Clovis et de ses fils. Les termes utilisés dans la version écrite et les principes appliqués relèvent autant de larges emprunts au droit romain que de la tradition germanique. Il s'agit cependant de substituer le droit romain aux coutumes barbares afin d'éviter les guerres privées ([[faide]]s) comme moyen de règlement des conflits<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=79}}.</ref>. À la différence du droit romain, la loi salique se montre beaucoup plus clémente quant au traitement infligé aux criminels : diverses amendes régissent les crimes et délits, permettant ainsi d'éviter la peine de mort<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=115}}.</ref>. <br /> ===== Dans le domaine du droit ecclésiastique ===== {{Article connexe|Concile d’Orléans (511)}} [[Fichier:Le concile d'Orléans en 511.svg|vignette|upright=1.2|Participation des évêques au concile d'Orléans en 511.]] En juillet [[511]], Clovis réunit un [[Concile d'Orléans|concile des Gaules]] à Orléans, qui prend fin le dimanche 10 juillet<ref>Kurth (1896), {{p.}}453.</ref>. Le concile rassemble trente-deux [[évêque]]s, et est présidé par l'[[Archevêque|évêque métropolitain]] Cyprien de Bordeaux ; la moitié viennent du « royaume des Francs ». Les évêques métropolitains de [[Rouen]] et [[Tours]] sont présents mais pas celui de [[Reims]]. Les évêques de [[Vasconie]] sont absents à cause de troubles dans leur région mais également ceux de [[Gaule belgique|Belgique]] et de [[Germanie]]<ref>Périn (1990), {{pp.}}115-116.</ref> du fait du manque de pénétration de l'[[Église catholique]] dans ces régions. Clovis est désigné {{Citation|''Rex Gloriosissimus'' fils de la Sainte Église catholique}}, par tous les évêques présents<ref>Tessier (1964), {{p.}}77 ; {{harvsp|Theis|1996|p=77}}.</ref>. Ce concile fut capital dans l'établissement des relations entre le roi et l'Église catholique. Clovis ne se pose pas comme chef de l’Église comme le ferait un roi [[Arianisme|arien]], il coopère avec celle-ci et n’intervient pas dans les décisions des évêques (même s'il les a convoqués, leur pose des questions, et promulgue les canons du concile). Ce concile vise à remettre de l’ordre dans l’épiscopat du royaume des Francs, à faciliter la conversion et l’assimilation des Francs convertis et des ariens, à limiter les [[Inceste|incestes]] (brisant ainsi la tradition germanique matriarcale des clans familiaux [[Endogamie|endogames]]), à partager les tâches entre administration et Église, à restaurer les liens avec la [[Gouvernement de l'Église catholique|papauté]]. Des trente-et-un canons produits par le concile, il ressort que le roi ou son représentant, c'est-à-dire le [[comte]], se voient réserver le droit d'autoriser ou non l'accès d'un [[laïc]] à la cléricature, les esclaves devant d'abord s'en référer au maître. Il s'agit là d'endiguer les fuites fiscales que les vocations, motivées par l'immunité, provoquent chez les plus riches<ref>Kurth (1896), {{p.}}455.</ref>. Le roi se voit attribuer le droit de désigner les évêques, contrairement au canon qui veut qu'ils soient élus par une assemblée de fidèles<ref>Kurth (1896), {{p.}}471.</ref>, confirmant ainsi les droits de ''[[magister militum]]'' que l'[[Empereur romain|empereur]] accordait à ses ancêtres en tant que gouverneurs de la province de Belgique seconde<ref>Frédéric Armand, ''{{noble-|Chilpéric Ier}}'', La Louve éditions, 2008, {{p.}}78.</ref>. Les rois mérovingiens bénéficient de ce droit jusqu'à la promulgation de l'[[Édit de Clotaire II|édit de Paris]] par {{noble|Clotaire II}}, le 18 octobre [[614]]<ref>[[Ferdinand Lot]], ''Naissance de la France'', Fayard, 1948, {{p.}}80.</ref> où les élections épiscopales redeviennent la règle<ref>''{{noble-|Chlotarii II}} Edictum'', c. 1, 2.</ref>. La chasteté des [[Clergé|clercs]] et la subordination des [[abbé]]s aux évêques sont rappelées. Les clercs [[Hérésie|hérétiques]] ayant reconnu la foi catholique peuvent retrouver une fonction et les établissements religieux repris aux ariens sont à nouveau consacrés dans la foi [[catholicisme|catholique]]<ref name="Theis_p78"/>. Le droit d'asile est élargi à l'ensemble des bâtiments entourant les églises, s'alignant ainsi sur le [[code de Théodose|Code théodosien]], la [[loi gombette]] et le [[bréviaire d'Alaric]]. L'objectif était de permettre à un fugitif de trouver refuge dans les édifices sacrés, avec l'assurance de pouvoir y être logé convenablement, sans avoir à profaner les édifices. Le canon interdit au poursuivant de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment, sans avoir préalablement prêté serment sur l'[[Évangile]], et d'infliger de châtiment corporel au fugitif. Une indemnisation était prévue pour compenser le préjudice subi, s'il s'agissait d'un esclave en fuite, ou la possibilité pour le maître de le récupérer. En cas de parjure, il y a excommunication<ref group="Note">Kurth (1896), {{p.}}455 ; Grégoire de Tours nous donne le parfait exemple de contournement de ce canon au travers du récit qu'il nous donne sur les agissements du duc Rauching. ''op. cit.'', {{nobr rom|livre V}}, 3.</ref>. Les terres royales accordées à l'Église se voient exemptées d'impôt afin d'y entretenir les clercs, les pauvres et les prisonniers. Plusieurs superstitions, tel que les « [[Bibliomancie|sorts des saints]] », coutume consistant à ouvrir au hasard les livres sacrés tel que la [[Bible]] et interpréter comme un [[oracle grec|oracle]] le texte apparaissant sous les yeux du lecteur<ref group=Note>Un exemple nous est livré par Grégoire de Tours, lorsque celui-ci héberge le prince Mérovée dans la basilique de Saint-Martin de Tours. ''op. cit.'', {{nobr rom|livre V}}, 14.</ref>, se voient condamnées<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=117}}.</ref> une seconde fois, après le [[concile de Vannes]] de [[465]]<ref>Kurth (1896), {{p.}}458.</ref>. L’alliance de l’Église chrétienne et du pouvoir, qui a débuté avec le baptême du roi et qui perdure près de quatorze siècles, est un acte politique majeur qui se poursuit car les populations rurales, jusque-là païennes, de plus en plus christianisées, lui font davantage confiance. === Mort et inhumation === [[Fichier:Clovis 1er.jpg|thumb|[[Gisant]] de {{noble-|Clovis Ier}} à [[Basilique Saint-Denis|Saint-Denis]]. Les traits et la couronne sont conformes aux représentations du {{s-|XIII}}<ref>{{harvsp|Périn|1990|p={{VIII}}}}.</ref>.]] ==== Basilique des Saints-Apôtres ==== Clovis meurt à Paris le {{date|27 novembre 511}}<ref name="Date" />, âgé de {{nobr|45 ans}}<ref name="Tours II,43">Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre II}}, 43.</ref>. On présume qu'il est décédé d'une affection aiguë au bout de {{nobr|3 semaines}}<ref name="DAC"/>. Selon la tradition, il aurait été inhumé dans la basilique des Saints-Apôtres ([[Pierre (apôtre)|saint Pierre]] et [[Paul de Tarse|saint Paul]])<ref name="Tours II,43" />, future [[Abbaye Sainte-Geneviève de Paris|église Sainte-Geneviève]], qu'il avait fait construire sur le tombeau même de la sainte tutélaire de la cité, à l'emplacement de l'actuelle [[rue Clovis]] (rue qui sépare l'[[église Saint-Étienne-du-Mont]] du {{noble|lycée Henri-IV}}). Clovis fut inhumé, comme l'écrit Grégoire de Tours, dans le ''sacrarium'' de la basilique des Saints-Apôtres situé sous l'actuelle rue Clovis<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=80}}.</ref>, c'est-à-dire dans un mausolée construit exprès à la manière de la sépulture qui avait accueilli l'empereur romain chrétien [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin le Grand]] aux [[Église des Saints-Apôtres (Constantinople)|Saints-Apôtres]] à [[Constantinople]]<ref>{{harvsp|Périn|1990|p=118}}.</ref>, en annexe, sans doute greffé sur le chevet du monument<ref name="pr175">Pierre Riché, Patrick Périn, ''Dictionnaire des Francs. Les Mérovingiens et les Carolingiens'', éd. Bartillat, 2013, {{p.|175}}.</ref>. Les sarcophages royaux furent probablement posés sur le sol et non enfouis, selon l'usage qui s'imposa dès la génération des fils de Clovis<ref name="pr175" />. Malgré le souhait de Clovis, la basilique ne servit pas de mausolée à la dynastie mérovingienne. On ignore ce qu'il advint des tombes du couple royal ainsi que de celles de leur fille Clotilde, et de leurs petits fils Thibaud et Gonthier, assassinés à la mort de Clodomir. Comme l'illustre l'exemple des tombes princières de la cathédrale de Cologne, il est possible que les sarcophages aient été enfouis dans le sous-sol au moment où un agrandissement nécessitait son arasement<ref name="pr175" /> ; si ces travaux n'eurent pas lieu avant la seconde moitié du {{s-|IX}}, il est possible que les tombeaux aient été pillés ou détruits à l'occasion des [[Raids vikings en France|invasions normandes]] (845, 850 et 885). L'église ne fut pas détruite ; on se contenta à chaque fois de quelques réparations. Les châsses des saints furent évacuées en lieu sûr, puis replacées après les attaques. Si l’on est informé du sort des reliques, on ignore en revanche ce qu’est devenu le tombeau de Clovis durant ces attaques normandes. ==== Gisant de Clovis ==== [[Fichier:Jean de Tillet - Clovis Ier roy crestien - Recueil des rois de France.jpg|vignette|« {{noble-|Clovis Ier}} roy crestien », ''[[Recueil des rois de France]]'' de [[Jean du Tillet (sieur de La Bussière)|Jean du Tillet]], vers 1550. Miniature réalisée d'après le gisant de l'église Sainte-Geneviève.]] En 1177, se trouvait un tombeau au milieu du chœur sur lequel on lisait cette inscription : {{Citation|''chlodoveo magno, hujus ecclesiæ fundatori sepulcrum vulgari olim lapide structum et longo ævo deformatum, abbas et convent. meliori opere et form renovaverunt''}}. Un gisant du {{s-|XIII}} fut installé à l'emplacement du tombeau. Ce tombeau, composé d’un socle et d’un gisant, fut restauré en 1628 par les soins du cardinal-abbé de La Rochefoucauld qui le fit placer dans la chapelle axiale rectangulaire, au fond de l’église, dans un monumental ensemble baroque en marbre. C’est ce gisant qui fut transféré en 1816 à l'[[basilique Saint-Denis|église abbatiale de Saint-Denis]]. ==== Fouilles de 1807 ==== En [[1807]], au moment de la démolition de l'église Sainte-Geneviève, des fouilles furent entreprises par le préfet Frochot et menées par l’administration des Domaines sous la direction des architectes Rondelet et Bourla, assistés par [[Alexandre Lenoir]]. Malgré des identifications hâtives et arbitraires, la fouille de la crypte du {{s-|XI}} n’aboutit à aucune découverte significative. Aucun vestige ne remontait à l’époque mérovingienne. En revanche, la fouille de la nef permit la découverte de {{nobr|32 sarcophages}} trapézoïdaux tous orientés. C’est en raison de la qualité de l’ornementation, et parce que c’était le but des fouilles et que l’emplacement correspondait au gisant du {{s-|XIII}} avant le transfert de [[1628]], que le rapport remis à l’empereur {{noble|Napoléon Ier}} conclut à la découverte probable des sarcophages de Clovis et de sa famille<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Patrick Périn]], Laure-Charlotte Feffer|titre=Les Francs. À la conquête de la Gaule|éditeur=Armand Colin|année=1987|passage=173}}.</ref>. Mais [[Alexandre Lenoir]] reconnut qu’aucune inscription ne l’attestait. L'archéologue [[Michel Fleury]] notait que la facture de ces tombeaux est plutôt à placer dans le dernier quart du {{s-|VI}}. Ce ne devait donc pas être la sépulture de Clovis et des siens. Il devait plutôt s’agir de sépultures mérovingiennes aristocratiques placées ''ad sanctos'', non loin de l’emplacement le plus probable du tombeau de sainte Geneviève entre les {{s2-|VI|XII}}. Ces sarcophages ne semblaient pas, toujours selon Michel Fleury, avoir été déplacés lors de la reconstruction du {{s-|XI}} mais devaient plutôt être à leur emplacement d’origine. Seize des trente-deux sarcophages furent envoyés au [[Musée des monuments français (1795)|musée des monuments français]] en [[1808]]. Ils furent perdus en [[1817]] lors de la dissolution du musée. De ces fouilles ne nous sont donc parvenus que quelques rares éléments et rien ne permet d'affirmer avec certitude que les tombes découvertes étaient celles de Clovis et des siens. L'idée de relancer les fouilles avec des moyens modernes est défendue par exemple par l'historien Patrick Perrin. Il n'est pas exclu que de nouvelles fouilles à l'emplacement de la basilique disparue, le long de l'actuelle rue Clovis, entre l'église Saint-Étienne-du-Mont et le lycée {{noble-|Henri IV}}, puissent apporter des informations plus précises sur le ''sacrarium'' aménagé en 511<ref>Geneviève Bührer-Thierry, Charles Mériaux, ''La France avant la France (481-888)'', éd. Belin, 2010, {{p.|137}}.</ref>. === Succession === ==== Descendants ==== De sa première épouse, une princesse franque rhénane, Clovis eut {{noble|Thierry Ier}} (v. 485-534), roi de [[Reims]] de 511 à 534 et co-roi d'Orléans. Avec [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]], il eut : * Ingomer ou Ingomir, (v. [[493]], mort en [[494]] ou en [[495]] dans sa robe de baptême)<ref group="Note">De faible constitution, le fils aîné de Clovis meurt dans l'eau glacée au cours de son [[baptême par immersion]]. Cf {{ouvrage|auteur=Jean Labbé|titre=La maltraitance des enfants en Occident. Une histoire d'hier à aujourd'hui|éditeur=Presses de l'Université Laval|date=2019|passage=50}}</ref> ; * [[Clodomir]] (v. [[495]]-[[524]]), roi d'Orléans de 511 à 524, il épouse [[Gondioque]] de Burgondie ; * {{noble|Childebert Ier}} (v. [[497]]-[[558]]), roi de Paris de 511 à 558, épouse [[Ultrogothe]] d'Ostrogothie ; * {{noble|Clotaire Ier}} (v. [[498]]-[[561]]), roi de Soissons en 511, de Reims en 555 et de tous les [[Francs]] en 558 ; * [[Clotilde (fille de Clovis Ier)|Clotilde]] (morte en [[531]]), épouse en [[517]] [[Amalaric]], roi des [[Wisigoths]]. ==== Partage du royaume ==== [[Fichier:Map Gaul divisions 511-fr.svg|thumb|upright=1.2|La Gaule en 511, après le partage du royaume des Francs entre les fils de Clovis.]] ===== Loi salique et éléments de continuité de la romanité ===== Selon Grégoire de Tours, le partage a lieu en présence des grands du Royaume, de Thierry, qui est déjà majeur, et de la reine Clotilde. Il est établi selon le droit privé que Clovis avait fait inscrire dans la [[loi salique]] en 511. On observe donc avant tout le partage du patrimoine d'un roi, propriétaire de son royaume, entre ses héritiers. On peut, à la lumière de cette remarque, comprendre que la royauté des Francs ignore la notion de « biens publics » (la ''[[République romaine|res publica]]'' des [[Rome antique|Romains]]) et donc d'État. La disparition de l'[[État]], en effet, semble consommée à travers le partage du royaume de Clovis. Cette pratique est très différente des partages également pratiqués par les derniers empereurs romains : légalement, l'Empire restait un, le partage avait lieu pour des raisons pratiques, les successeurs étaient choisis parfois en fonction de leurs mérites. Même quand il s'agissait des fils de l'empereur, l'Empire n'était pas découpé en autant de parts qu'il y avait de fils, et jamais l'empire n'a été séparé de la notion d'État par les Romains. Le caractère patrimonial du partage est particulièrement marquant par le morcellement des conquêtes situées au sud de la Loire. Chacun, pour visiter ses domaines du midi, est contraint de traverser les terres d'un ou de plusieurs de ses frères. Mais au-delà de la tradition franque, les choses sont un peu plus complexes, comme l’indique Ian Wood<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Ian Wood|titre=Administration, law and culture in Merovingian Gaul in R. McKitterick (dir.), The uses of literacy in early medieval Europe|passage=p.63-81|lieu=Cambridge|éditeur=Cambridge University Press|date=1990}}.</ref> : [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]] ne souhaite sans doute pas laisser [[Thierry Ier|Thierry]] exercer seul le pouvoir au détriment de ses fils, [[Clodomir]], [[Childebert Ier|Childeber]] et [[Clotaire Ier|Clothaire]], mais, surtout, l'association des fils au pouvoir de leur père est déjà une pratique répandue dans l'Empire au {{s-|IV}} ; ce partage, comme les suivants, n'a jamais mis fin à l'unité du ''regnum''. En somme, les éléments de continuité avec l'Empire romain apparaissent bien présents. ===== Attribution des territoires ===== À la mort de Clovis, ses fils [[Thierry Ier|Thierry]], [[Clodomir]], [[Childebert Ier|Childebert]] et [[Clotaire Ier|Clotaire]] se partagent, conformément à la tradition franque, le royaume<ref>Grégoire de Tours, ''op. cit.'', {{nobr rom|livre III}}, 1.</ref> qu'il avait mis une vie à réunir. L'essentiel de la Gaule (sauf la [[Provence]], la [[Septimanie]] et le royaume des [[Burgondes]]) ayant été soumis, le royaume est partagé en quatre parts à peu près équivalentes et est fondé sur les ressorts administratifs romains, les anciennes ''civitates'', devenues pour la plupart des évêchés. L'Aquitaine est partagée entre les quatre ''regna'' en raison des troubles et des révoltes. La région rhénane (anciennement tenue par [[Sigebert le Boiteux|Sigebert le boiteux]]) va à Thierry, l'aîné des fils de Clovis, qui a été compagnon des combats de son père et est né d'une première union avant 493, ainsi que la Champagne. C’est la plus grande part, puisqu'elle couvre environ un tiers de la Gaule franque. Clodomir reçoit la vallée de la Loire, Childebert la future Normandie et Clotaire le nord de la Gaule. Tous les quatre installent leurs capitales respectives à peu de distance les unes des autres, ce qui contribue à maintenir l'unité du royaume : Thierry à Reims, Clodomir à Orléans, Childebert à Paris et Clotaire à Soissons. À partir de ce moment, {{Citation|on voit apparaître un contraste frappant entre de fortes tendances à la dispersion et la force immanente d'une unité d'ordre supérieur : l'idée d'un royaume des Francs unifié restait ancrée dans les esprits}}{{refnec}}. La nation franque ne retourne plus à l'état de tribus, et, du moins, n'est plus fractionnée entre [[Francs saliens|Saliens]] et [[francs rhénans|Ripuaires]]. == Aspects généraux du règne == {{article connexe|Occident au VIe siècle{{!}}Occident au {{s-|VI}}}} === Relations avec l'Église === [[Fichier:Saint Remy et Clovis Ier.jpg|thumb|left|Saint Remy et {{noble-|Clovis Ier}}. [[Jacques de Voragine|Jacobus de Voragine]], [[La Légende dorée|''Legenda aurea'']], {{XIVe siècle}}.]] La générosité étant la première vertu du roi germanique, elle se traduit par le don aux églises de ressources royales. Terres et trésors sont systématiquement dilapidés pour montrer sa générosité à ses fidèles. L'expansion territoriale permet de perpétuer les donations<ref>Kurth (1896), {{p.}}478.</ref>. Le concile d'Orléans est l'occasion d'en assurer les diocèses<ref>[[Jacques Sirmond]], ''Concilia Galliæ'', {{nobr rom|t. I}}, {{p.}}179 ; Maassen, ''Concilia ævi merovingici'', {{nobr rom|t. I}}, {{p.}}4.</ref>. Plusieurs vies de saint attribuent au roi l'édification de divers lieux de culte. Ainsi, dans la vie de [[Germier de Toulouse|saint Germier]], évêque de Toulouse, ce dernier est invité à la table du roi ; Germier réputé pour ses vertus, attire la curiosité. Il fait l'objet d'admiration et se voit accorder des terres à [[Ox (Haute-Garonne)|Ox]] ainsi que des trésors en or et en argent<ref>[[Martin Bouquet|Dom Bouquet]], ''Ex vita Germerii'', {{nobr rom|t. III}}, {{p.}}386.</ref>. De même à Auch, l'évêque métropolitain Perpet va à la rencontre de Clovis lorsque celui-ci est en approche de la ville pour lui donner le pain et le vin. En récompense, le roi lui offre la cité, avec ses faubourgs et églises, ainsi que sa tunique et son manteau de guerre à l'église Sainte-Marie. Il se voit en outre offrir un trésor en or et l'église royale de Saint-Pierre-de-Vic<ref>Kurth (1896), {{p.}}474.</ref>. Clovis se rend à Tournai pour rencontrer [[Éleuthère de Tournai|Éleuthère]], qui devine un péché du roi survenu après son baptême. Clovis nie les faits et demande que l'évêque prie pour lui. Le lendemain, l'évêque reçoit une illumination lui communiquant la faute de Clovis, qui est alors pardonné. Éleuthère se voit alors remettre un don pour son église<ref>Kurth (1896), {{p.}}475 ; {{harvsp|Theis|1996|p=157}}.</ref>. Clovis est guéri miraculeusement d'une maladie par Séverin, abbé de [[Saint-Maurice (Valais)|Saint-Maurice]] en [[Canton du Valais|Valais]]. En remerciement, le roi lui offre de l'argent à distribuer aux pauvres et la libération des détenus<ref>Dom Bouquet, ''Ex vita Severini Abbatis Agaunensis'', {{nobr rom|t. III}}, {{p.}}392.</ref>. De là viendrait l'édification de l'[[église Saint-Séverin]] de Paris<ref>Kurth (1896), {{p.}}476.</ref>. Hincmar de Reims écrit, vers [[880]] dans sa ''vita Remigii'', que Clovis a accordé à l'évêque Remi plusieurs dons de domaines territoriaux répartis dans plusieurs provinces<ref>Hincmar de Reims, ''Vita sancti Remigii'', 66.</ref> dont un terrain incluant [[Leuilly-sous-Coucy|Leuilly]] et Coucy, par l'intermédiaire d'une charte. Leuilly a été attribué à Ricuin en [[843]], partisan du roi Charles le Chauve. En [[845]], pour forcer Ricuin à restituer Leuilly au patrimoine de Reims, un faux testament de l'évêque Remi est présenté au roi Charles le Chauve<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=146-147}}.</ref>. [[Fichier:SaintLeonardus.jpg|thumb|Saint Léonard devant {{noble-|Clovis Ier}}. Jacobus de Voragine, ''Legenda aurea'', {{XIVe siècle}}.]] Au {{XIe siècle}}, l'[[hagiographie]] de [[Léonard de Noblac]] prétend que Clovis parraine ce dernier lors de son baptême et qu'il se voit accorder la libération de prisonnier qu'il visite ainsi que le don d'un évêché. Léonard quitte le roi pour se rendre dans la forêt de Pauvain en [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]]. Clovis lui accorde alors, par un acte officiel, un domaine dans la forêt où fut fondée l'église de [[Saint-Léonard-de-Noblat]]<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=150}}.</ref>. Tous ses dons légués aux saints sont tout aussi hypothétiques qu'invérifiables dans la mesure où, à l'époque où la vie est rédigée, plus aucun témoin ne peut contredire les écrits du clergé qui a peut-être inventé des preuves en créant et en attribuant au roi Clovis de faux diplômes ou de fausses chartes à l'attention de communautés religieuses<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=145-146}}.</ref>. === Considérations sur le pouvoir === Si Clovis meurt dans son lit à Paris le 27 novembre 511, il a, avant puis pendant son règne, tué de sa main, soit dans des combats, soit hors des combats ou par des intrigues, plusieurs rois ou fils de rois, parmi ceux-ci citons<ref name="DAC">Docteur [[Augustin Cabanès]], ''Les morts mystérieuses de l'histoire'', Volume 1.</ref>{{Référence insuffisante}} : * {{noble|Chilpéric II de Burgondie}}, prince [[burgonde]], frère de [[Godégisile|Gondégisile]], {{noble|Gondemar Ier}} et [[Gondebaud]], père de [[Clotilde (épouse de Clovis Ier)|Clotilde]], l'épouse de Clovis, égorgé par Gondebaud en 486 qui noya sa femme en lui attachant une pierre au cou, décapita ses deux garçons et condamna ses deux filles à l'exil, par suite d'intrigues avec Clovis ; * [[Syagrius]], ''[[dux]] romanum'' de [[Soissons]] en concurrence avec {{noble|Childéric Ier}}, est égorgé en secret en 486, sur ordre de Clovis ; * [[Ragnacaire]], [[Liste des rois des Francs saliens|roi de Cambrai]], et son frère Riquier, en 489, tués d'un coup de hache par Clovis ; * [[Liste des chefs francs|Renomer]], [[Liste des rois des Francs saliens|roi du Mans]], tué sur ordre de Clovis en 489-490 ; * [[Cararic (roi des Francs)|Cararic]], roi des [[Morins]], et son fils, exécutés en 491 sur ordre de Clovis ; * [[Godégisile|Gondégisile]], [[liste des rois de Bourgogne|roi de Bourgogne]], égorgé en 500 par [[Gondebaud]], son frère, [[liste des rois burgondes|roi des Burgondes]] par suite d'intrigues avec Clovis ; * {{noble|Gondemar Ier}}, frère de [[Godégisile|Gondégisile]], {{noble|Chilpéric II de Burgondie}} et [[Gondebaud]], qui aurait été tué lors du siège de [[Vienne (Isère)|Vienne]] en 501 ; * {{noble|Alaric II}}, roi des [[Wisigoths]], tué en combat singulier par Clovis, à la [[bataille de Vouillé]] en 507 ; * [[Sigebert le Boiteux]], [[liste des rois des Francs rhénans|roi des Francs de Cologne]], tué volontairement, en 507, par son fils [[Clodéric]] lors d'une chasse en [[forêt de Buconia]], par suite d'intrigues avec Clovis ; * [[Clodéric]] le fils meurtrier de [[Sigebert le Boiteux]], tué également en 507, durant les troubles qui ont suivi la mort de son père, sur ordre de Clovis. == Représentations de Clovis dans l'histoire et l'art == === Légendes autour de Clovis === [[Fichier:Dicé offrant un banquet à Francus, en présence de Hyante et de Climène.jpg|vignette|left|''[[Dicé]] offrant un banquet à [[Francion|Francus]], en présence de Hyante et de Climène'', œuvre de [[Toussaint Dubreuil]] exposée au [[musée du Louvre]].]] La [[légende de l'origine troyenne des Francs]] fait descendre Clovis du roi troyen [[Priam]] par l’intermédiaire de [[Pharamond]] († 428), chef plus ou moins mythique. Une autre légende, colportée par l'archevêque [[Hincmar de Reims]] ([[845]]-[[882]]) dans sa ''Vita Remigii'', qui mélange le récit de Grégoire de Tours et une ancienne hagiographie de Remi, aujourd'hui disparue, assure que lors de son baptême, c'est le Saint-Esprit qui, ayant pris la forme d'une colombe, apporte le [[saint chrême]], une huile miraculeuse contenue dans une [[sainte Ampoule|ampoule]]<ref group=Note>{{Citation|Alors qu'ils étaient parvenus au baptistère, le clerc qui portait le chrême fut arrêté par la foule, de sorte qu'il ne put pas atteindre le bassin. Après la bénédiction du bassin, le chrême manqua par le dessein de Dieu. Et comme, à cause de la presse, personne ne pouvait ni sortir de l'église ni y entrer, le saint pontife, les yeux et les mains dirigés vers le ciel, commença à prier en pleurant. Et voici : tout à coup une colombe plus blanche que neige apporta dans son bec une ampoule pleine de chrême saint, dont l'odeur merveilleuse, supérieure à toutes celles qu'on avait respirées auparavant dans le baptistère, remplit tous les assistants d'un plaisir infini. Le saint pontife ayant reçu cette ampoule, la forme de la colombe disparut.}} Hincmar de Reims, ''Vita Remigii''.</ref>. Alors qu'il préside la cérémonie du couronnement et du sacre de {{noble|Charles II le Chauve}} en tant que roi de [[Lotharingie]], le 9 septembre [[869]], Hincmar invente le sacre de Clovis en déclarant que Charles descend du {{Citation|glorieux roi des Francs Clovis, baptisé la veille de la sainte Pâques<ref group=Note>La chronique de Frédégaire, {{nobr romains |livre III}}, situe le baptême au samedi saint. C'est ce récit qui influence les paroles d'Hincmar. {{harv|Theis|1996|p=90}}.</ref> dans la cathédrale de Reims, et oint et consacré comme roi à l'aide d'un chrême venu du ciel, que nous possédons encore}}<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=88, 94}}.</ref>. Le premier [[roi]] [[Francs|franc]] sacré est [[Pépin le Bref]] au {{S-|VIII}} mais cette assimilation d'un sacre au baptême laisse accroire que Clovis aurait créé une alliance entre la monarchie et l'Église représentant métaphoriquement la {{Citation|naissance de la France}}<ref>{{Article|auteur1=Alain Dierkens|auteur2=Patrick Périn|titre=Le baptême de Clovis|sous-titre=Une conversion, un acte politique, une instrumentalisation|périodique=Religions et Histoire|numéro=41|date=novembre 2011|pages=23}}.</ref>. [[Fichier:Tableau miracle mg 6799.jpg|vignette|''La Légende de saint Rieul'', œuvre de Mathieu Fredeau, [[cathédrale Notre-Dame de Senlis]].]] Le pouvoir [[Thaumaturgie|thaumaturgique]] attribué aux rois de France de guérir les malades, en particulier ceux souffrant d'[[écrouelles]], à partir de [[Robert le Pieux]], voit son origine remonter à Clovis, premier roi chrétien<ref>[[André du Laurens]], ''De mirabili strumas sanandi vi solis galliæ Regibus Christianissimis divinitus concessa'', 1609 ; [[Pierre Matthieu]], ''Histoire de {{noble-|Louis XI}}'', 1610.</ref>. En [[1579]], une publication d'[[Étienne Forcadel]] affirme qu'un écuyer de Clovis nommé Lanicet a fui la cour du roi pour cacher sa maladie. Clovis rêve alors qu'il touche son écuyer, provoquant ainsi sa guérison. Le lendemain, Clovis retrouve son écuyer et s'exécute : la guérison a lieu<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=119, 120}}.</ref>. Une légende raconte que Clovis et ses descendants auraient eu les dents qui cassaient en prenant une forme étoilée. Le tableau ''La légende de Saint Rieul'', peint en 1645 par Fredeau, exposé à la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]], laisse apercevoir une autre légende. Après que Clovis a fait construire une église consacrée à saint Rieul, l’évêque Levangius lui aurait remis une dent prise dans la bouche de ce dernier. Le roi franc n’aurait pas pu la conserver et aurait été contraint de la remettre dans la sépulture du saint homme. ==== Héraldique ==== {{Article connexe|Crapaud dans l'imaginaire et la tradition en Occident#Légende des crapauds dans le blason de Clovis{{!}}Légende des crapauds dans le blason de Clovis}} La vie de Clovis est antérieure à l'[[Naissance des armoiries|apparition de l'héraldique]], mais sa notoriété lui a valu l'attribution d'armes qui, du fait de l'anachronisme, relèvent des [[armoiries imaginaires]]. Une légende apparue à la fin du {{s-|XIII}} et qui perdure pendant plusieurs siècles<ref name=pastoureau>{{ouvrage|auteur=[[Michel Pastoureau]]|titre=Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental|éditeur=Seuil|collection=la librairie du {{s-|XXI}}|ISBN=2-02-013611-2|année=2004}}.</ref> racontait que les armes de Clovis montraient trois crapauds avant sa conversion au christianisme, et qu'il porta ensuite la célèbre « [[fleur de lys]] d'or sur champ d'azur » des [[Liste des monarques de France|rois de France]]. L'histoire est anachronique, le règne de Clovis se déroulant six siècles avant l'apparition des premiers blasons. La portée en est cependant symbolique, les crapauds représentant le [[paganisme]] original de Clovis avant sa conversion<ref name=pastoureau />. [[Fichier:Clovis recevant la fleur de lys - XVe siècle.jpg|vignette|left|''Clovis recevant la fleur de lys'', ''[[Heures de Bedford]]'', {{s-|XV}}.]] Poursuivant cette légende, l'auteur de l{{'}}''Armorial de la Table Ronde'' (vers 1490) invente pour le chevalier gaulois [[Pharamond#Le Pharamond du récit arthurien|Pharamon]], issus de la [[légende arthurienne]], qu'il porte les couleurs : « de sable, à trois crapauds d'or »<ref>{{ouvrage|titre=Armorial de la Table ronde|année=1490-1500|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b71000160/f40}}.</ref>. [[Pharamond]], ancêtre des [[Mérovingiens]] (et donc de Clovis) est probablement imaginaire. Il est logique qu'il arbore les mêmes armes que son descendant direct. <gallery> File:Blason Pharamon.svg|Blason de Pharamon, selon l{{'}}''Armorial de la Table Ronde'' (vers 1490) File:Blason de Clovis à Tolbiac.jpg|Blason de Clovis lors de la « Guerre contre Gondebaud » (''Histoire du fort roy Clovis'', tapisseries du {{s-|XV}}, [[Palais du Tau (Reims)|Palais du Tau]]). File:Armoiries de Clovis.jpg|Clovis portant un vêtement orné de crapauds (''Tapisseries de la Vie de Saint-Rémi'', {{s-|XVI}}, [[musée Saint-Remi de Reims]]). File:Jacob van Werden - 'Lilium Francicum' - Tapestry of Clovis departing for war and followed by a standard with three toads.jpg|Clovis tenant sa bannière dans une gravure anglaise ({{Lien|langue=en|trad=Jacob van Werden}}, ''Lilium Francicum'', 1658). </gallery> L'armorial français montre Clovis arborant des [[fleur de lys|fleurs de lys]], symbole de pureté virginale représenté par la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]], au {{s-|XIV}}, mais dont l'origine pourrait remonter au {{s-|XII}}<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=112-113}}.</ref>. Un ange aurait remis à un ermite de la [[forêt de Marly]] vivant aux environs d'une tour nommé Montjoie, un bouclier où figurent trois fleurs de lys, en référence à la [[Trinité chrétienne|sainte Trinité]]. L'ermite l'aurait remis à Clotilde pour que celle-ci le donne au roi afin qu'il s'en serve durant la [[Bataille de Tolbiac (496)|bataille de Tolbiac]] à la place de ses armes ornées de [[Crapaud_dans_l'imaginaire_et_la_tradition#Légende_des_crapaud_dans_le_blason_de_Clovis|trois crapauds]], l'ange ayant assuré à l'ermite que le bouclier assure la victoire. Lorsque Clovis se bat contre son ennemi et le tue près de la tour Montjoie, celui-ci confesse la Trinité et fonde l'[[abbaye de Joyenval]] qui accueille alors le bouclier comme relique<ref>{{harvsp|Theis|1996|p=115}}.</ref>. <gallery perrow="8" widths="95" heights="101"> Attributed arms of Clovis (pre-baptismal).svg|Armoiries attribuées aux Mérovingiens avant le [[baptême de Clovis]]. Blason pays fr France ancien.svg|Armoiries attribuées à Clovis après son baptême. Blason France moderne.svg|Armoiries attribuées à Clovis après son baptême, issues des trois crapauds de son précédent blason. </gallery> === Commémorations === En 1715, [[Antonio Caldara]] compose un Oratorio ''La Conversion de Clovis, roi de France.'' 1896, [[Charles Gounod]], ''Messe de Clovis'' pour basse solo, chœur mixte à quatre voix, deux orgues, trompettes et trombones. Œuvre composée pour le {{XIVe|centenaire}} du baptême de Clovis à Reims. En 1896, des célébrations ont été organisées par le cardinal et archevêque de Reims [[Benoît Langénieux]] pour le {{14e|centenaire}} du baptême de Clovis. En 1996-1997, le {{15e|centenaire}} du baptême de Clovis (avec le {{16e|centenaire}} de la mort de [[Martin de Tours]]) a été commémoré sous l'égide d'un [[Comité pour la commémoration des origines : de la Gaule à la France|Comité pour la commémoration des origines]]. <gallery mode="packed" heights="175"> Fichier:Baptême de Clovis.jpg|<center>Le baptême de Clovis représenté dans une enluminure des ''[[Grandes Chroniques de France de Charles V|Grandes Chroniques de France de {{noble-|Charles V}}]]'', vers 1370-1379.</center> Fichier:Bapteme de clovis france.jpg|<center>[[Vitrail]] médiéval français représentant le baptême de Clovis.</center> Fichier:CLOVISRoydeFrance.JPG|<center>[[Vue d'artiste]] de Clovis, sur une médaille moderne, Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], vers 1720.</center> </gallery> == Bibliographie == === Sources primaires === {{div col||30em}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Grégoire de Tours]]|titre=Histoire des Francs|référence=Référence:Histoire des Francs (Grégoire de Tours)}}. * ''Sainte Geneviève de Paris. La vie, le culte, l'art'' (trad. par [[Jacques Dubois (moine)|Jacques Dubois]] et Laure Beaumont-Maillet), Beauchesne éditeur, 1982 {{ISBN|978-2-7010-1053-3}}. * [[Marius d'Avenches]], ''Chronique'', collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, 2006 {{ISBN|978-2-84909-207-1}}. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=la |champ libre=texte latin édité par Bruno Krusch ; traduction et commentaire de Stéphane Lebecq |titre=La Geste des rois des Francs |sous-titre=Liber historiæ Francorum |lien titre=Liber historiæ Francorum |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |collection=Les classiques de l'histoire au Moyen Âge |lieu=Paris |numéro dans collection=54 |année=2015 |pages totales={{XCII}}-194 |isbn=978-2-251-34305-1 |id=Liber historiæ Francorum Belles Lettres}}. * ''Documents sur le règne de Clovis'', traduction de Nathalie Desgrugillers-Billard, Éditions Paleo, coll. ''l'encyclopédie médiévale'' {{ISBN|978-2-84909-604-8}}. * {{Ouvrage|prénom1=Charles|nom1=De Clercq|postnom1=(abbé)|titre=La Législation religieuse franque de Clovis à Charlemagne|sous-titre=étude sur les actes de conciles et les capitulaires, les statuts diocésains et les règles monastiques (507-814)|éditeur=J. E. Buschmann / bureaux du Recueil, bibliothèque de l'Université / Librairie du Recueil Sirey|lieu=Anvers / Louvain / Paris|année=1936|pages totales={{XVI}}-398|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1938_num_17_1_1249_t1_0397_0000_2}}. {{div col end}} === Études contemporaines === ==== {{s-|XIX}} et première moitié du {{s-|XX}} ==== {{div col||30em}} * {{Article|prénom1= Joseph |nom1= Calmette|lien auteur1= Joseph Calmette|titre= Observations sur la chronologie du règne de Clovis|périodique= [[Comptes rendus de l'Académie des inscriptions et belles-lettres]]|lieu=Paris |éditeur= Henri Didier, libraire-éditeur|numéro= 2, {{90e}} année|mois= avril-juin|année= 1946|pages=193-202|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1946_num_90_2_77969}}. * {{Ref-Kurth-Clovis|point=.}} * {{Article |prénom1=Jean |nom1= Hoyoux|titre=Le collier de Clovis|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|lieu= Bruxelles / Paris|éditeur= Librairie Falk fils / [[Librairie Droz|Librairie E. Droz]]|tome= {{XXI}}|année= 1942|pages=169-174|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1942_num_21_1_1646|id=jh}}. * {{Article |prénom1= Léon |nom1= Levillain|lien auteur1= Léon Levillain|titre= Le baptême de Clovis|périodique= [[Bibliothèque de l'École des chartes]]|lieu=Paris |éditeur= [[Éditions Picard|Librairie d'Alphonse Picard et fils]] |tome= {{LXVII}}|année= 1906|pages=472-488 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1906_num_67_1_448263}}. * {{Article |prénom1= Léon |nom1= Levillain|lien auteur1= Léon Levillain|titre= La conversion et le baptême de Clovis|périodique= Revue d'histoire de l'Église de France|tome= 21 |numéro= 91|année= 1935|pages=161-192|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1935_num_21_91_2738}}. * {{Article |prénom1=Ferdinand |nom1= Lot|lien auteur1= Ferdinand Lot|titre= La victoire sur les Alamans et la conversion de Clovis|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|lieu= Bruxelles / Paris|éditeur= Librairie Falk fils / [[Librairie Droz|Librairie E. Droz]]|tome= {{XVII}}, fascicules 1-2 |mois= janvier-juin|année= 1938|pages=63-69|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1938_num_17_1_1238}}. * {{Article |prénom1=Louis|nom1= Michel|titre=À propos de l'histoire du collier de Clovis chez Jean d'Outremeuse|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|lieu= Bruxelles / Paris|éditeur= Librairie Falk fils / [[Librairie Droz|Librairie E. Droz]]|tome= {{XXIII}}|année= 1944|pages=264-268 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1944_num_23_1_1696}}. * {{Chapitre|prénom1=André |nom1= Van de Vyver|titre chapitre=Clovis et la politique méditerranéenne |titre ouvrage=Études d'histoire dédiées à la mémoire de Henri Pirenne par ses anciens élèves|lieu=Bruxelles|éditeur=Nouvelle société d'éditions|année= 1937|pages totales= {{X}}-504|présentation en ligne= http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1938_num_50_199_6429_t1_0319_0000_3|passage=367-388}}. * {{Article |prénom1=André |nom1= Van de Vyver|titre= La victoire contre les Alamans et la conversion de Clovis|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|lieu= Bruxelles / Paris|éditeur= Librairie Falk fils /[[Librairie Droz|Librairie E. Droz]] |tome= {{XV}}, fascicules 3-4 |mois= juillet-décembre|année= 1936|pages=859-914|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1938_num_50_199_6429_t1_0319_0000_3 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1936_num_15_3_1193}}. * {{Article|prénom1=André |nom1= Van de Vyver|titre= L'unique victoire contre les Alamans et la conversion de Clovis en 506|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|lieu= Bruxelles / Paris|éditeur= Librairie Falk fils / [[Librairie Droz|Librairie E. Droz]]|tome= {{XVII}}, fascicules 3-4 |mois= juillet-décembre|année= 1938|pages=793-813|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1938_num_50_199_6429_t1_0319_0000_3 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1938_num_17_3_1263}}. * {{Article |prénom1=André |nom1= Van de Vyver|titre=La chronologie du règne de Clovis d'après la légende et d'après l'histoire |périodique= [[Le Moyen Âge (revue)|Le Moyen Âge. Revue d'histoire et de philologie]]|lieu= Bruxelles |éditeur= La Renaissance du livre|tome= {{LIII}}, fascicules 3-4 |année= 1947|pages=177-196|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6283606c/f3}}. {{div col end}} ==== Études récentes ==== ===== Allemand ===== * {{Ouvrage|langue=de|prénom1=Eugen|nom1=Ewig|lien auteur1=Eugen Ewig|titre=Die Merowinger und das Frankenreich|éditeur=W. Kohlhammer|collection=Urban-Taschenbücher|numéro dans collection=392|année=2012|numéro d'édition=6|année première édition=1988|pages totales=280|isbn=978-3-17-022160-4|présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2012_num_90_4_8306_t26_1465_0000_2}}, {{lire en ligne|lien=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_2002_num_80_2_7193_t1_0749_0000_3|texte=présentation en ligne}}. ===== Anglais ===== * {{Article|langue= en|prénom1=Yitzhak |nom1= Hen|titre= Clovis, Gregory of Tours, and Pro-Merovingian Propaganda|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|tome= 71, fascicule 2 |année= 1993|pages=271-276|titre numéro= Histoire médiévale, moderne et contemporaine — ''Middeleeuwse, moderne en hedendaagse geschiedenis'' |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1993_num_71_2_3880}}. * {{Article|langue= en|prénom1=Danuta |nom1= Shanzer|titre= Dating the baptism of Clovis: the bishop of Vienne vs the bishop of Tours|périodique= Early Medieval Europe|volume= 7|numéro= 1|mois= mars|année= 1998|pages=29-57 |lire en ligne= http://www2.ulpgc.es/hege/almacen/download/30/30074/clodoveo.pdf|doi=10.1111/1468-0254.00017}}. * {{Article|langue= en|prénom1=Ian N. |nom1= Wood|titre= Gregory of Tours and Clovis|périodique= [[Revue belge de philologie et d'histoire]]|tome= {{LXIII}}, fascicule 2 |année= 1985|pages=249-272|titre numéro= Histoire médiévale, moderne et contemporaine — ''Middeleeuwse, moderne en hedendaagse geschiedenis'' |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1985_num_63_2_3503}}. ===== Français ===== {{div col||30em}} * {{Article |prénom1= Pascale |nom1= Bourgain|lien auteur1= Pascale Bourgain|prénom2= Martin |nom2= Heinzelmann|lien auteur2= Martin Heinzelmann|titre= « Courbe-toi, fier Sicambre, adore ce que tu as brûlé »|sous-titre= à propos de Grégoire de Tours, ''Hist.'', {{II}}, 31|périodique= [[Bibliothèque de l'École des chartes]]|lieu= Paris / Genève|éditeur= [[Librairie Droz]]|tome= 154, {{2e}} livraison|année= 1996 |pages= 591-606|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1996_num_154_2_450833}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Geneviève|nom1=Bührer-Thierry|lien auteur1=Geneviève Bührer-Thierry|prénom2=Charles|nom2=Mériaux|lien auteur2=Charles Mériaux|titre=La France avant la France|sous-titre=481-888|éditeur=Belin|collection=Histoire de France|lieu=Paris|numéro dans collection=1|année=2011|pages totales=687|isbn=978-2-7011-5302-5|présentation en ligne=https://hommesmigrations.revues.org/600}}, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/01/20/la-france-avant-la-france-481-888-de-genevieve-buhrer-thierry-et-charles-meriaux_1468069_3260.html|texte=présentation en ligne}}. * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Gaston Duchet-Suchaux | auteur2=[[Patrick Périn]] | titre=Clovis et les Mérovingiens | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] | collection=La France au fil de ses rois | année=2002 | pages totales=160 | isbn=2-235-02321-5}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Bruno |nom1=Dumézil |lien auteur1=Bruno Dumézil |titre=Le baptême de Clovis |sous-titre=24 décembre 505 ? 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Histoire|lieu=Paris|année=1989|pages totales=292|format livre=poche|isbn=978-2-08-124547-1}}.}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marie-Céline|nom1=Isaïa|titre=Remi de Reims|sous-titre=mémoire d'un saint, histoire d'une Église|éditeur=Éditions du Cerf|collection=Histoire religieuse de la France|lieu=Paris|numéro dans collection=35|année=2010|pages totales=919|isbn=978-2-204-08745-2|présentation en ligne=http://medievales.revues.org/6235}}. * {{Article|prénom1=Edward |nom1= James|titre= Childéric, Syagrius et la disparition du royaume de Soissons|périodique= [[Revue archéologique de Picardie]]|numéro= 3-4|titre numéro= Actes des {{VIIIe|journées}} internationales d'archéologie mérovingienne de Soissons (19-22 Juin 1986) |année= 1988|pages= 9-12|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/pica_0752-5656_1988_num_3_1_1527}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Stéphane|nom1=Lebecq|lien auteur1=Stéphane Lebecq|titre=Nouvelle histoire de la France médiévale|volume=1|titre volume=Les origines franques, {{sp-|V|-|IX|s}}|éditeur=Éditions du Seuil|collection=Points. 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Clotaire Ier
{{Titre noble}} {{Infobox Personnalité politique | charte = Monarque | nom = {{noble-|Clotaire Ier}} | image = Tête de Clotaire 1er - Pierre calcaire XIIIè siècle- Musée de Soissons.jpg | légende = Tête de {{noble-|Clotaire Ier}} en pierre calcaire datée du {{s|XIII}}, issue de l'[[Abbaye Saint-Médard de Soissons|abbaye Saint-Médard]]. [[Musée de Soissons]]. | fonction1 = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]] | à partir du fonction1 = {{date|23 décembre 558}} | jusqu'au fonction1 = 561 | prédécesseur 1 = {{noble|Childebert Ier}} ''(Réunion de tous les royaumes francs)'' | successeur 1 = {{noble|Caribert Ier}} ''(Roi de Paris)'' <br />[[Gontran (roi)|Gontran]] ''(Roi d'Orléans)''<br />{{noble|Sigebert Ier}} ''(Roi de Reims)''<br />{{noble|Chilpéric Ier (roi des Francs)}} ''(Roi de Soissons)'' | fonction2 = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs de Soissons]] | à partir du fonction2 = 511 | jusqu'au fonction2 = {{date|23|décembre|558}} | prédécesseur 2 = {{noble|Clovis Ier}} ''(Division du royaume)'' | successeur 2 = lui-même ''(Réunion de tous les royaumes francs)'' | fonction3 = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs d'Orléans]] | à partir du fonction3 = [[524]] | jusqu'au fonction3 = {{date|23|décembre|558}} | prédécesseur 3 = [[Clodomir]] ''(Division du royaume)'' | successeur 3 = lui-même ''(Réunion de tous les royaumes francs)'' | fonction4 = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs de l'Est]] | à partir du fonction4 = [[555]] | jusqu'au fonction4 = {{date|23|décembre|558}} | prédécesseur 4 = [[Thibaut (roi des Francs)|Thibaut]] | successeur 4 = lui-même ''(Réunion de tous les royaumes francs)'' | titres = [[Liste des monarques de France|Roi des Francs]] ''(558-561)'' <br /> [[Liste des monarques de France|Roi de Soissons]] ''(511-561)''<br />[[Austrasie|Roi des Francs de l'Est]] ''(555-561)''<br />[[Orléans|Roi d'Orléans]] ''(524-561)''<br />[[Liste des rois de Bourgogne|Co-roi de Burgondie]] ''(534-558)''<br />[[Liste des rois de Bourgogne|Roi de Paris et des Burgondes]] | dynastie = [[Mérovingiens]] | nom de naissance = | date de naissance = vers 497 | lieu de naissance = Soissons | date de décès = {{date|30|novembre|561}} ou {{date|31|décembre|561}} | lieu de décès = [[Compiègne]] (France) | nature du décès = | sépulture = [[Soissons]] (France) | nationalité = | père = {{noble|Clovis Ier}} | mère = [[Clotilde (femme de Clovis)|Clotilde]] | fratrie = {{noble|Thierry Ier}}<br />[[Ingomer]]<br />[[Clodomir]]<br />{{noble|Childebert Ier}}<br />[[Clotilde (fille de Clovis Ier)|Clotilde]] | conjoint = [[Ingonde (femme de Clotaire Ier)|Ingonde]]<br />[[Gondioque]]<br />[[Arnegonde]]<br />Chunsine<br />[[Radegonde de Poitiers|Radegonde]]<br />[[Vuldetrade]] | enfants = Gonthier<br />Childéric<br />[[Caribert Ier|Caribert]]<br />[[Gontran (roi)|Gontran]]<br />[[Sigebert Ier|Sigebert]]<br /> [[Clodoswinthe (fille de Clotaire Ier)|Clodoswinthe]]<br />[[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric]]<br />[[Chramn]]<br />[[Gondovald|Gondobald]] (non reconnu) | entourage = | profession = | religion = | résidence = | signature = | emblème = | liste = }} '''{{noble-|Clotaire Ier}}''' dit '''le Vieux''' (ou '''Chlotar''', '''Clothar''', '''Chlotochar''' ou '''Hlothar'''), né vers 498<ref>Rouche (1996), {{p.}}247.</ref>, mort le 29 novembre ou le 31 décembre 561<ref>[http://fmg.ac/Projects/MedLands/MEROVINGIANS.htm#_Toc184188201 Généalogie de {{noble-|Clotaire Ier}} sur le site Medieval Lands].</ref>, est un roi franc de la dynastie des [[Mérovingiens]], fils de [[Clovis Ier|Clovis]], roi des Francs. Clotaire devient [[Neustrie|roi de Soissons]] en 511, [[Orléans|roi d'Orléans]] en 524<ref>Comme régent, en 524 (mariage avec Gondioque) ; juridiquement, après la mort des enfants de Clodomir, que la page (infra) situe en 532.</ref>, [[Liste des rois de Bourgogne|roi des Burgondes]]<ref group=note>Avec son frère [[Childebert Ier|Childebert]] jusqu'en 558.</ref> en 534, [[Austrasie|roi des Francs de l'Est]] en 555, [[Liste des rois de Bourgogne|roi de Paris]] en 558 ; entre 558 et 561, il est seul à la tête du royaume des Francs réunifié comme sous le règne de Clovis. == Introduction == === Fonctionnement des mariages et des successions === ==== Le mariage chez les Francs ==== {{Article détaillé|Mariage morganatique}} Les Francs, comme les autres peuples germains, pratiquent l'[[endogamie]]<ref>Armand (2008), {{p.|31}}.</ref> au sein de la ''Sippe'' ou [[clan]] (groupe de parenté étendu). Le mariage y prend plusieurs formes. Le père est le chef de la famille et exerce son autorité (''mundium'' ou ''munduburdium'') sur ses femmes, ses enfants, ses esclaves<ref>Geary (1988), {{p.|129}}.</ref>. Il a le pouvoir d’accepter ou de refuser les mariages de chaque membre de sa ''familia''<ref>Armand (2008), {{p.|30}}.</ref>. Les jeunes nobles francs pratiquent une éducation sentimentale auprès des esclaves de leur ''familia'' ou des filles de leurs proches. Il en résulte souvent plusieurs mariages avec ces épouses de jeunesse (''friedelfrau''), qualifiées d’épouses de second rang ou d’épouses morganatiques. Ce type de mariage, la ''friedelehe'', est généralement [[Hypergamie|hypergamique]] et est conclu de façon privée entre le mari et la femme<ref>Geary (1988), {{p.|130}}.</ref>. Le chef de famille peut décider d’établir pour les jeunes Francs arrivés à maturité, des mariages avec des épouses prestigieuses dites de premier rang. Ce type de mariage, célébré en public, permet le rapprochement des familles, assurant une alliance diplomatique<ref>Armand (2008), {{p.|32}}.</ref>. Cette [[polygynie]] entraîne la confusion chez les chrétiens traditionnellement [[Monogamie|monogames]], qui appliquent naturellement le [[Régime matrimonial|droit matrimonial]] romain et qualifient à tort ces épouses de [[concubine]]s ou de [[Maîtresse royale|maîtresses]], croyant leurs enfants illégitimes<ref group=note>L'évêque Sagittaire de Gap, au sujet du roi Gontran, se mit « à dire que les fils de ce dernier ne pouvaient occuper le royaume parce que leur mère appartenait à la domesticité de feu Magnacaire lorsqu'elle fut appelée à pénétrer dans la couche du roi ». Grégoire de Tours, ''Histoire des Francs'', {{nobr|livre {{V}}}}, 20 ; [[Colomban de Luxeuil|saint Colomban]] voit les enfants du roi {{noble|Thierry II (roi)}} comme étant issus de concubines et donc inaptes à régner : « Sachez qu’ils ne porteront jamais le sceptre royal car ils sont sortis de mauvais lieux ». [[Jonas de Bobbio]], ''Vita Colombani'', {{I}}, 19.</ref>. Or, les enfants issus des différents mariages sont tous égaux en matière de succession<ref group=note>«… on appelle fils de roi ceux qui ont été procréés par des rois sans tenir compte désormais de la famille des femmes ». Grégoire de Tours, ''Histoire des Francs'', {{nobr|livre {{V}}}}, 20.</ref>. Le père garde cependant le droit d’écarter de sa succession les enfants de son choix<ref group=note>Armand (2008), {{p.}}33. {{noble|Clotaire II}} aurait volontairement écarté du pouvoir {{noble|Caribert II}} au profit de {{noble|Dagobert Ier}} en raison de sa « débilité ». Patrick Périn et Gaston Duchet-Suchaux, ''Clovis et les mérovingiens'', collection Historia, éditions Tallandier, {{p.}}118.</ref>. ==== La politique matrilinéaire de parentèle ==== Afin d'étendre son influence et d'agrandir son domaine, Clotaire pratique une politique de famille large, nommée parentèle dans les lois germaniques<ref>Rouche (1996), {{p.}}235.</ref>. Le but recherché est de maintenir la paix et d'assurer la conservation du patrimoine que constitue le royaume et les territoires conquis, considéré comme propriété personnelle suivant la pratique de la patrimonialité<ref name="Rouche_p233">Rouche (1996), {{p.}}233.</ref>, pour sa descendance<ref>Rouche (1996), {{p.}}237.</ref>. En multipliant les unions avec différentes épouses, le roi renforce le lien avec ses « ventres de souveraineté » qui sont au centre du système [[Famille matrilinéaire|matrilinéaire]] germanique. Le mélange de leur sang les lie en un groupe uni à vie<ref>Rouche (1996), {{p.}}236.</ref>, garantissant ainsi que ses enfants à naître héritent du patrimoine parental, ceci à la condition que les différentes épouses n'aient pas eu d'enfants lors de mariages antérieurs. Le roi pouvait toujours se débarrasser des enfants non issus « de sa propre semence »<ref name="Rouche_p351">Rouche (1996), {{p.}}351.</ref>. ==== La succession dans la dynastie mérovingienne ==== Dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la ''[[tanistry]]'' (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se fait entre frères, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux<ref name="Rouche_p233"/>. Mais depuis le règne de {{Clovis Ier}}, la [[loi salique]] impose le partage du royaume entre les fils du roi. Contrairement au mode de succession par [[primogéniture]] qui régit la succession au trône du père au fils aîné, comme sous la [[dynastie capétienne]], le royaume est divisé entre autant de fils que le roi a, afin que chacun puisse régner. La division du ''[[Regnum Francorum]]'' engendre des [[Royaumes francs|sous-royaumes]] (états séparés<ref>[[Eugen Ewig]], ''Die fränkischen Teilungen und Teilreiche (511-613)'', in ''Spätantikes und frankisches Gallien'', Munich, 1976.</ref>) distincts, permettant à chaque prince d'exercer une royauté complète dans le sous-royaume attribué, plutôt que de diviser l'exercice du pouvoir avec les autres princes sur l'ensemble du territoire<ref>Armand (2008), {{p.}}72.</ref>. [[Fichier:Buste imaginaire de Clotaire Ier.jpg|vignette|gauche|Buste imaginaire de {{noble-|Clotaire Ier}} frappé sous {{noble-|Louis XVIII}}.]] == Biographie == === Enfance === {{...}} Clotaire est le cinquième fils de [[Clovis Ier|Clovis]] et le quatrième de la reine [[Clotilde (465-545)|Clotilde]]. Son nom signifie « Armée de gloire<ref>Jean-Louis Fetjaine, ''Les reines pourpres - Les Voiles de Frédégonde'', tome 1, Belfond, Paris, 2006, {{p.}}14.</ref> » en [[vieux haut-allemand]]. === Partage du royaume des Francs (511) === [[Fichier:Map Gaul divisions 511-fr.svg|vignette|275px|''La division de la Gaule en 511''.]] Après la mort de Clovis survenue le {{date|27 novembre 511}}, le royaume des Francs est partagé entre Clotaire et ses trois frères<ref>Grégoire de Tours, ''Histoires'', {{nobr|livre {{III}}}}, 1.</ref> : {{noble|Thierry Ier}}, [[Clodomir]] et {{noble|Childebert Ier}}<ref>Godefroid Kurth, ''Clovis, le fondateur'', Éditions Tallandier, 1896, {{p.}}505 ; Patrick Périn, ''Clovis et la naissance de la France'', Éditions Denoël, collection « L'Histoire de France », 1990, {{p.}}117 ; Rouche (1996), {{p.}}345 ; Laurent Theis, ''Clovis, de l'histoire au mythe'', Bruxelles, Éditions Complexe, collection « Le Temps et les hommes », 1996, {{p.}}80.</ref>. En raison du droit de la mère (''Mutterrecht''), il est attribué aux différentes reines, pour leurs fils, une portion de royaume en tenant « la balance égale ». Clovis ayant eu deux épouses, le royaume est d'abord divisé en deux. L'aîné, Thierry, fils de la première épouse, est largement avantagé en recevant le royaume de Reims. Clotaire partage la deuxième moitié avec ses deux autres frères<ref>Rouche (1996), {{p.}}350.</ref>. Clotaire reçoit la partie nord, Childebert la partie centrale (royaume de Paris) et Clodomir la partie sud (royaume d'Orléans). Le royaume de Clotaire se compose de deux parties, l'une en [[Gaule belgique]], correspondant au royaume des [[Francs saliens]], où il établit sa capitale à [[Soissons]]<ref name="IV,22"/> et qui comprend les [[diocèses]] d'[[Amiens]], d'[[Arras]], de [[Saint-Quentin]] et de [[Tournai]], l'autre en [[Gaule aquitaine]] comprenant les diocèses d'[[Agen]], [[Bazas]] et [[Périgueux]]<ref name="Rouche_p351"/>. === Les années 520 === ==== Échec de la guerre contre les Burgondes (523-524) ==== En 516, la mort de Gondebaud amène sur le trône burgonde son fils [[Saint Sigismond|Sigismond]], converti au catholicisme. Sa politique antiarienne, en particulier l'exécution de son fils Sigéric (petit-fils de l'Ostrogoth Théodoric), le met en position de faiblesse<ref>Lebecq, page 65.</ref>, ce qui incite les rois francs à lancer une offensive, sauf Thierry, marié à une fille de Sigismond. En 523, quand la jeunesse les tenait tranquille, Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire attaquèrent Sigismond, roi de Bourgogne, fils de leur grand-oncle Gondebaud, comme détenteur injuste du bien de leur mère. Clodomir fut celui des frères qui eut la plus grande part à cette guerre ; il prit Sigismond, et le fit mourir avec sa femme et ses enfants<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=ANQUETIL, Louis-Pierre (1723-1809)|titre=Histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'à la révolution de 1789|passage=Première race, 511-523 {{nobr rom|Chapitre III}} {{noble-|Childebert Ier}} et {{noble-|Clotaire Ier}} pages :153-157|lieu=Paris|éditeur=Legrand, Troussel et Pomey, Librairies-Editeurs|date=Edité en 1863|pages totales=522|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65394665/f153.item}}.</ref>. Mais son frère [[Godomar III|Godomar]] le remplace sur le trône avec le soutien de l'aristocratie et les Francs sont obligés de repartir. Une nouvelle campagne a lieu en 524, incluant cette fois Thierry. Les Francs s'avancent jusqu'à la vallée de l'Isère, mais, le {{date|25 juin 524}}, subissent une défaite grave lors de la [[bataille de Vézeronce]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Clémentine V. Baron (Journaliste-Auteure)|titre=Les Rois de France (Carnet)|passage=Les Mérovingiens Clodomir page 10|lieu=22,Villa de Loursine 75014 Paris|éditeur=Quelle Histoire|date=11/06/2017|pages totales=88|isbn=9-782371-043435}}.</ref> (ou de Voirons)<ref name=":0" />, au cours de laquelle [[Clodomir]] meurt mais que ses soldats remportent<ref name=":0" />. Néanmoins, les Francs quittent le royaume burgonde et Godomar reprend le pouvoir<ref name="III,6"/>, qu'il conserve jusqu'en 534<ref>Récit des campagnes burgondes : Lebecq, page 65.</ref>. ==== Mariage de Clotaire avec Gondioque (reine d'Orléans) ==== Clotaire épouse alors [[Gondioque]], la veuve de Clodomir<ref name="III,6">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 6.</ref>, ce qui lui assure la possession du trésor de Clodomir et lui assure les droits que détient Gondioque en tant que seule héritière du roi [[Godégisile]]<ref>Armand (2008), {{p.}}25.</ref> ; la [[loi gombette]] permet à une fille d'hériter des terres en l'absence de fils<ref>Loi des Burgondes, tit. 14, art. 1.</ref>. Mais cela ne suffit pas pour obtenir le territoire de son défunt frère : la [[loi salique]] impose normalement le partage du royaume entre les fils de Clodomir. ==== Mariage de Clotaire avec Arnégonde ==== [[Ingonde (épouse de Clotaire Ier)|Ingonde]] lui ayant demandé de trouver un mari digne de sa haute lignée à sa sœur [[Arnegonde]], le roi ne trouve finalement pas meilleur prétendant que lui-même, et décide d'épouser Arnégonde<ref name="IV,3">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 3.</ref>. Elles devront vivre ensemble jusqu'au décès d'Ingonde vers 546. === Les années 530-540 === ==== Campagne de Thuringe (531) ==== {{...}} En 531, [[Hermanfred]], roi des [[Thuringiens]], a promis à Thierry une partie du [[Thuringe historique|royaume de Thuringe]] s'il l'aide à se débarrasser de son frère Baderic. Thierry accepte, mais se trouvant lésé après la victoire, il fait appel à Clotaire pour se venger de Hermanfred. Leur alliance leur permet de conquérir la Thuringe<ref name="III,7">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 7.</ref> qui se retrouve annexée au royaume des Francs<ref>Armand (2008), {{p.}}26.</ref>. Lors du partage du butin, les deux rois se disputent âprement la princesse [[Radegonde]], mais finalement, Clotaire la récupère, du fait qu'elle a été capturée par ses hommes<ref>[[Bernard Bachrach]], ''Quelques observations sur la composition et les caractéristiques des armées de Clovis'' dans Rouche (1997) {{pp.}}689-703, {{p.}}700, {{n.|55}}.</ref>. ==== La princesse Radegonde<!-- Les détails surabondants donnés ci-dessous seraient appropriés sur la page Radegonde (à condition d'être plus clairement écrits), mais pas sur celle de Clotaire.--> ==== [[Fichier:Radegonde menée auprès de Clotaire.jpg|vignette|200px|''[[Radegonde de Poitiers|Radegonde]] est amenée devant Clotaire''. Vie de sainte Radegonde, {{XIe siècle}}. Bibliothèque municipale de Poitiers.]] Il la fait conduire dans la ''[[domaine médiéval|villa]]'' royale d’[[Athies (Somme)|Athies]] en [[Vermandois]]<ref>[[Georges Duby]], ''Le Moyen Âge 987-1460''. Histoire de France Hachette, 1987, {{p.}}56.</ref>. Lorsque Clotaire veut la recevoir à [[Vitry-en-Artois]], elle profite de la nuit pour s’enfuir avec des compagnons<ref>Information peu claire. Qu'est-ce qui se passe ensuite ?</ref>. [[Fichier:Radegonde à la table de Clotaire.JPG|vignette|gauche|upright|''Les noces de [[Radegonde de Poitiers|Radegonde]]'' (en haut à gauche), ''Radegonde en prière'' (en haut à droite), ''Radegonde en prière prosternée à côté du lit conjugal'' (case du bas). Vie de sainte Radegonde, {{s-|XI|e}}. Bibliothèque municipale de Poitiers.]] En 538, elle est amenée à Soissons pour épouser le roi, en tant que « reine non illégitime mais légitime<ref name="VF,XII"/> », qui voit se conforter sa domination sur la Thuringe<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 4.</ref>{{,}}<ref name="III,7"/>. Néanmoins, elle évite la pompe royale<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', {{II}}.</ref> et tente de rester proche de [[Dieu (christianisme)|Dieu]]<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', {{III}}.</ref>. Alors que le statut de reine rendait nécessaire le maintien de son rang par une apparence vestimentaire illustrant la prospérité et la puissance du mari qui utilisait ce « trésor animé<ref>P. Stafford, « ''Queens and Treasure in the Early Middle Ages'' », dans E.M.Tyler (éd.), ''Treasure in the Middle Ages'', York, 2000, {{pp.}}61-82.</ref> » comme une vitrine<ref>Dumézil (2008), {{p.}}124.</ref>, durant les banquets, Radegonde reste en vêtements simples<ref>Dumézil (2008), {{p.}}125.</ref>, afin d'affirmer son humilité chrétienne. Elle refuse de succomber au faste alimentaire, un serviteur dut prendre le pain pour le donner aux pauvres<ref>Georges Duby, ''Le Moyen Âge 987-1460''. Histoire de France Hachette, 1987, {{p.}}60.</ref>. Elle trouve également des prétextes pour se retirer et aller chanter des psaumes<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', {{IV}}.</ref> et se lève la nuit pour s'étendre en prière jusqu'à en geler. Une fois revenue dans sa chambre, elle évite le roi en se gardant de retourner dans le lit ou de se réchauffer auprès du foyer. Cette attitude irrite Clotaire qui s'entend dire avoir épousé une moniale plutôt qu'une reine, provoquant des disputes que Radegonde tente de calmer<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', V.</ref>. La vocation spirituelle de Radegonde faisant passer prioritairement Dieu par rapport au roi, finit par rendre Clotaire insultant lorsque, se sentant négligé, il réclame son épouse à sa table, ce qui l'oblige à racheter ses paroles par des cadeaux<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', {{VII}}.</ref>. Elle arrive cependant à jouer un rôle en influençant, par l'intermédiaire des flatteurs, la justice du roi en faisant appel à sa clémence vis-à-vis des condamnés à mort<ref>Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', X.</ref>. La mort de son frère Hermanfred<ref>Patrick Périn et Gaston Duchet-Suchaux, ''Clovis et les mérovingiens'', collection Historia, éditions Tallandier, 2002, {{p.}}98.</ref>, assassiné sur ordre du roi<ref name="III,7"/>, la pousse à quitter Clotaire, qui la laisse rencontrer [[Médard de Noyon|saint Médard]] à [[Noyon]]. L'[[évêque]] Médard, invoquant l'union sacrée entre les époux mais aussi à cause de violences perpétrées par les Grands, lui oppose un refus pour une consécration moniale. Radegonde finit par l'emporter sur Médard en lui faisant craindre les foudres du Seigneur, celui-ci la consacre alors diaconesse<ref name="VF,XII">Venance Fortunat, ''Vie de Radegonde'', {{XII}}.</ref>. {{Source insuffisante|Elle part vivre dans la villa royale de [[Saix]] en [[Poitou]], qui avec la villa d'Athies, constitue une propriété acquise par dot<ref>[[Anne Bernet]], ''Radegonde'', collection « Histoire des reines de France », éditions Pygmalion, 2007 {{ISBN|978-2-7564-0042-6}}, {{p.}}134.</ref>|date=3 octobre 2022}}. Au bout d'un an, des rumeurs viennent aux oreilles de la reine disant que Clotaire souhaite la ramener à Soissons<ref>Baudonivie, ''Vita Radegundis'', {{IV}}.</ref>. Elle demande alors à un ermite nommé Jean qui s'est emmuré pour vivre reclus, de prier pour elle et pour « ce qui la terrifiait, car, si le roi persistait en son dessein, la reine préférait mourir plutôt que d'être réunie à un roi de la terre après avoir connu les embrassements du Roi du Ciel<ref>Baudonivie, ''Vita Radegundis'', {{III}}.</ref> ». {{Source insuffisante|Le lendemain, Jean annonce le bon fondement des rumeurs « mais Dieu ne permettrait pas leur accomplissement et le jugement divin châtierait le roi avant qu'il l'eût reprise comme son épouse ». En effet, Clotaire vient pour tenter de reprendre Radegonde par la force mais, avertie de son arrivée, elle prend la fuite à travers champs, accompagnée d'Agnès et de Disciola. C'est à ce moment que se produit le « miracle des avoines » célébré le {{nobr|28 février}}, dont les premières sources écrites datent du {{XIVe siècle}} et que le diocèse de Poitiers commémore le mois de mars sous le nom de « sainte Radegonde des avoines ». En sortant de Saix, elle dit à un paysan semant de l'avoine : « Mon ami, si aucun te demande si tu as vu passer par ici aucune personne, réponds fermement que, dès le temps que tu semais cette avoine, ni homme ni femme n'est passé par ici ». Au moment même où ses paroles furent prononcées, le grain à peine semé se mit à croître jusqu'à taille adulte, ce qui permit aux trois compagnes de se cacher dans le champ. Lorsque Clotaire arrive, celui-ci questionne le paysan qui lui confesse le miracle. Clotaire « fut plus émerveillé que jamais et de là s'en retourna, considérant qu'il était plus licite de laisser sa propre épouse que d'offenser la clémence divine »<ref>[[Anne Bernet]], ''Radegonde'', collection « Histoire des reines de France », éditions Pygmalion, 2007 {{ISBN|978-2-7564-0042-6}}, {{p.}}143.</ref>|date=3 octobre 2022}}. Elle préfère se retirer dans un couvent, plutôt que de vivre à ses côtés. Elle fonde à [[Poitiers]] l'[[abbaye Sainte-Croix de Poitiers|abbaye Sainte-Croix]]<ref name="III,7"/>, premier monastère de femmes d'[[Europe]]. Elle est ensuite canonisée [[Radegonde de Poitiers|sainte Radegonde]]. ==== Partage du royaume d'Orléans (532) ==== Pour éviter que le royaume d'Orléans ne revienne à ses neveux, Clotaire s'allie à {{noble|Childebert Ier}} en 532 pour organiser l'assassinat des trois jeunes héritiers. Ils envoient Arcadius, petit-fils de [[Sidoine Apollinaire]]<ref name="Rouche,360"/>, auprès de Clotilde avec une paire de forces<ref name="Rouche,360">Rouche (1996), {{p.}}360.</ref> (ciseaux) et une épée nue. Il demanda alors à la reine ce que devaient faire ses fils avec leurs neveux : les laisser vivre comme moines ou les étrangler<ref name="Tours_III_18">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 18.</ref>. La coutume germanique non-écrite reconnaissait une autorité de chef de la lignée à la reine, le ''mutterrecht'' (droit de la mère)<ref name="Rouche,361"/>. Or dans la tradition germanique, le mode de succession des rois sur le trône, la [[tanistrie]] (nom celtique désignant la succession par le cadet et non par le fils), se faisait entre frères, de l'aîné au benjamin, puis aux oncles et aux neveux<ref name="Rouche_p233"/>. Le risque de la tonte pouvait engendrer une guerre civile, les cheveux longs, symbole de royauté chez les Francs, finissant toujours par repousser, Thibaut, Gunthar et Clodoald auraient pu revendiquer le trône un jour ou l'autre. Aussi il était de son devoir de laisser s'appliquer la ''tanistry''<ref name="Rouche,361">Rouche (1996), {{p.}}361.</ref>. Écœurée, Clotilde répondit que s'ils ne devaient pas régner, alors elle préférait les voir morts que tondus. [[Fichier:Assassinat de Thibault et Gonthaire.jpg|vignette|200px|''Assassinat de Thibaut et Gunthar''. Manuscrit du {{XVe siècle}}. Chroniques de France, bibliothèque nationale, Paris.]] Les deux oncles massacrèrent les enfants de Clodomir : Clotaire assassina Thibaut d'un coup de couteau dans l'aisselle. Gunthar se jeta aux pieds de Childebert qui se mettait à pleurer et faillit céder aux suppliques de son neveu. Mais Clotaire lui fit remarquer qu'il était à l'initiative de l'entreprise. Childebert rejeta alors Gunthar contre son frère qui le poignarda et l'étrangla. Thibaut et Gonthaire avaient respectivement dix et sept ans. Le dernier, [[Clodoald]] resta en vie en parvenant à s'enfuir, caché par des partisans fidèles. Il renonce à sa part, et choisit la vie monastique. Clotaire et Childebert peuvent alors librement se partager le territoire de leur frère<ref name="Tours_III_18"/>. {{noble-|Thierry Ier}}, quant à lui s'empare d'une partie de l'héritage constitué de l'[[Auxerrois (région)|Auxerrois]], du [[Berry]] et du [[Sens (Yonne)|Sénonais]]. ==== Conquête du royaume des Burgondes (534) ==== Dès 532, Childebert et Clotaire s'emparent d'[[Autun]] et en chassent {{noble|Godomar III}}, frère de [[Sigismond (saint)|Sigismond]]. En 534, la mort d'[[Athalaric]] engendre une crise de succession dans le royaume Ostrogoth, allié des Burgondes<ref>Armand (2008), {{p.}}27.</ref>. Clotaire, [[Childebert Ier|Childebert]] et leur neveu [[Thibert Ier|Théodebert]] en profitent cette fois pour envahir le royaume Burgonde, dénué de protecteur<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 11.</ref>. Le royaume Burgonde est alors partagé entre les couronnes franques<ref>Marius d'Avenches, ''Chronique'', a. 534.</ref> mais cette situation ne dura pas car il fut progressivement reconstitué par {{noble-|Clotaire Ier}} et, à sa mort, transmis tel quel à son fils Gontran. ==== Conquête de la Provence (537) et échecs de l'invasion de la Septimanie wisigothique (542) ==== L'empereur {{noble-|Justin 1er}} (518-527) propose aux Francs de s'emparer de la [[Provence]] ostrogothique en échange d'un soutien dans sa reconquête de l'Italie. Après la mort de Théodoric en 526 les rois ostrogoths notamment [[Vitigès]] leur font la même offre en échange de leur neutralité<ref>[[Procope de Césarée|Procope]], ''Guerres'', {{V}}, 20, 14-28.</ref>. En 537<ref>Dumézil (2008), {{p.}}85.</ref>, les rois Francs Childebert et Théodebert acceptent l'offre des Ostrogoths et s'emparent de la Provence en commençant par Arles sa capitale puis Marseille, porte ouverte sur le grand commerce méditerranéen ainsi que le nord des [[Alpes]] par l'accaparement de la haute vallée du [[Rhin]], le [[Main (rivière)|Main]] et le haut [[Danube]] avec une souveraineté sur les [[Alamans]]<ref>Rouche (1996), {{p.}}369.</ref>{{,}}<ref>[[Agathias]], ''Histoires'', {{I}}, 6.</ref>. De l'ancienne Gaule romaine, il ne restait aux Francs qu'à conquérir la [[Septimanie Wisigothique|Septimanie wisigothique]] mais les campagnes successives notamment celle de 531 et de 541 ne connurent de succès durables. Au printemps 542, Childebert et Clotaire, accompagné de trois de ses fils dont [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric]]<ref>Armand (2008), {{p.}}50.</ref>, conduisent une armée jusqu’en [[Hispanie wisigothique]]. Ils s’emparent de [[Pampelune]] et assiègent [[Saragosse]], qu’ils sont finalement obligés d’abandonner après avoir conquis la plus grande partie du pays<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 29.</ref> à cause de l’armée du roi [[Theudis]] qui les poursuit au-delà des [[Pyrénées]]<ref>[[Isidore de Séville]], ''Historia Gothorum. Auctores antiquissimi'', {{t.|{{XI}}}}.</ref>. ==== Péripéties familiales ==== {{...}} Les Francs voulant récupérer les conquêtes de Clovis que les Goths avaient reprises, Théodebert et Gonthier, fils aîné de Clotaire, sont envoyés pour réclamer les terres. Mais parvenu à [[Rodez]], Gonthier retourne sur ses pas pour une cause inexpliquée, pendant que Théodebert s'empare des places fortes de [[Dio-et-Valquières]] et [[Cabrières (Hérault)|Cabrières]]<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 21.</ref>. Clotaire profite de l'agonie de [[Thierry Ier|Thierry]], gravement malade, pour tenter de récupérer son royaume, avec l'aide de Childebert. Mais [[Thibert Ier|Théodebert]], alors occupé à assujettir [[Siège d'Arles (534)|Arles]], retourne précipitamment auprès de son père [[Thierry Ier|Thierry]] qui décède quelques jours après son arrivée. Soutenu par ses leudes, [[Thibert Ier|Théodebert]] réussit à conserver son royaume et réfrène l'avidité de ses oncles en les comblant de dons<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 23.</ref>. Clotaire se voit contraint de se réfugier dans une forêt pour se protéger d'une alliance que Childebert et Théodebert ont conclue contre lui. Tandis qu'ils assiègent Clotaire, une tempête ravage le matériel, met en fuite les chevaux, et désorganise l'armée. Ils abandonnent alors le siège et concluent la paix avec Clotaire<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 28.</ref>. La mort de la [[Amalasonthe|fille]] de [[Théodoric le Grand]] et d'une [[Audoflède|sœur]] de {{Clovis Ier}}, qui a été assassinée par le roi des [[Ostrogoths]] [[Théodat]], pour venger le crime que cette « prostituée » avait perpétré contre sa propre mère, fait l'objet d'un chantage diplomatique de la part des rois Francs. Ceux-ci exigent le versement d'une rançon en guise de compensation. Théodat leur envoie donc {{unité|50000|pièces}} d'or que Childebert et Thibert interceptent et se partagent entre eux de sorte que Clotaire n'ait rien. Mais ce dernier ayant fait main basse sur le trésor de Clodomir, il leur avait volé beaucoup plus d'argent qu'eux ne purent voler<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{III}}}}, 31.</ref>. Le 3 juin 548<ref>Rouche (1996), {{p.}}371.</ref>, [[Clotilde (465-545)|Clotilde]] meurt dans la ville de [[Tours]]. Childebert et Clotaire la font transporter par un cortège funèbre dans la basilique des Saint-Apôtres pour y être ensevelie aux côtés de son époux, le roi {{Clovis Ier}}, et de [[sainte Geneviève]]<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 1.</ref>. === Les années 550 === [[Fichier:Le royaume des Francs en 548.svg|droite|250px|Le royaume des Francs en 548.]] ==== Le rattachement du royaume de Thibaut (555) ==== [[Thibaut (roi des Francs)|Thibaut]] (fils de [[Thibert Ier|Thibert]] et petit-fils de {{noble|Thierry Ier}}) meurt sans descendance en 555. Clotaire se rend immédiatement sur place pour prendre possession du royaume de son défunt petit-neveu, cela au mépris du partage prévu par la loi salique avec son frère. Il épouse alors [[Vuldetrade]], veuve de Théodebald<ref name="IV,9">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 9.</ref> et fille du roi Lombard [[Waccho]]. Il s’assure ainsi de la succession en douceur auprès des Grands du royaume, ainsi que d’une alliance avec les [[Lombards]] établie depuis le règne de Thibert. Mais les évêques condamnent ce mariage incestueux et Clotaire accepte de délaisser Vuldetrade pour la donner en mariage au duc Bavarois Garibald, lui permettant ainsi de renforcer l’entente avec ce peuple. L’âge avancé de Clotaire expliquerait sa sensibilité face aux hommes de Dieu<ref>Armand (2008), {{p.}}54.</ref>. Pour compenser la rupture du mariage avec Vuldetrade, Clotaire donne à marier au prince [[Alboïn]], futur roi des Lombards, sa fille Clodoswinthe<ref name="IV,3"/>. Condat<ref>Venance Fortunat, ''Carmina'', {{VII}}, 16 ; [[Prosopography of the Later Roman Empire|PLRE]], {{III}}, 1, {{pp.}}331-332.</ref>, le ''domesticus'' (grand administrateur du palais) du roi Thibaut conserve ses fonctions après le rattachement du royaume<ref>Dumézil (2008), {{p.}}136.</ref>. ==== Soumission des Saxons et de la Thuringe ==== En 555, il affronte et anéantit les [[Saxons]] révoltés, peuples situés dans la haute vallée de la [[Weser]], l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]], et le littoral de la [[mer du Nord]]<ref>Dumézil (2008), {{p.}}84.</ref>. En guise de soumission, Clotaire leur impose de verser au [[fisc]] (terre, forêt ou mine appartenant à la couronne<ref>Dumézil (2008), {{p.|93}}.</ref>) un tribut annuel de cinq cents vaches<ref>''[[Chronique de Frédégaire]]'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 74.</ref>. Il effectue à la suite une expédition punitive contre la Thuringe qui a aidé les Saxons<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 10.</ref>. Entre 555 et 556, les Saxons, peut-être à l'incitation de [[Childebert Ier|Childebert]], se révoltent à nouveau. Face aux Saxons, Clotaire préfère parlementer et éviter un massacre, car ceux-ci acceptent de continuer le versement d'un tribut malgré un refus antérieur. Mais ses hommes, pleins d'intentions belliqueuses et désireux d'en découdre, contestent sa décision. Les pourparlers cessent lorsque les soldats de sa troupe le forcent, par injures et menaces de mort, à se jeter sur les Saxons. Après un carnage abominable, les Saxons et les Francs font la paix<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 14.</ref>, qui est peut-être le fruit d'une sanglante défaite<ref>[[Ferdinand Lot]], ''Naissance de la France'', éditions Fayard, 1948, {{pp.}}59-61.</ref>. ==== La mise sous tutelle de l'Auvergne ==== [[Fichier:Le royaume des Francs en 556-560.svg|droite|250px|Le royaume des Francs en 556-560.]] L’[[Auvergne]], autrefois province romaine prospère, qui avait résisté aux [[Wisigoths]] et avait espéré des Francs qu’ils seraient de meilleurs maîtres, s’était opposée à Thierry qui, en représailles, la ravagea. Thibert l’avait ensuite pacifiée en la faisant gouverner par des sénateurs Auvergnats et en épousant une gallo-romaine de Cabrières. Afin d’anticiper un possible soulèvement, à la suite du décès de Thibaut, Clotaire envoie son fils Chramn prendre possession de l’Auvergne<ref>Armand (2008), {{p.}}55.</ref> pour surveiller cette région ainsi que l’[[Aquitaine première]]<ref>Rouche (1979), {{p.}}58.</ref>. Ce dernier a pour consigne de résider à [[Clermont-Ferrand|Clermont]]<ref group=note>« ''Pectavus civitatem venit. Ubi cum magna potentia resederet'' ». Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 16. L’expression « ''resederet'' » prouve que Chramn a installé sa résidence royale après Clermont et Poitiers. Ces deux villes devaient être les deux plus importantes de l’Aquitaine à cette époque.</ref> de mater les turbulences de la région, et de régler une question épiscopale<ref name="IV,9"/>. Il s’agit peut-être du premier vice-royaume<ref>Georges Tessier, ''Le Baptême de Clovis'', Paris, Gallimard, 1964, {{p.}}176.</ref> (''Unterkönigtum''<ref>Erich Zöllner, ''Geschichte der Franken, bis zur Mitte des sechsten Jahrhunderts''. Auf der Grundlage des Werkes von Ludwig Q unter Mitwirkung von Joachim WERNER neu bearb, C.H. Beck, Munich, 1970.</ref>) d’Aquitaine<ref>Rouche (1979), {{p.}}62.</ref>. Grégoire de Tours nomme Chramn ''rex''<ref name="Tours_IV_13">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 13.</ref>, une monnaie a été retrouvée à Bordeaux avec l’inscription ''Chramnus''<ref>[[Charles Higounet]], ''Bordeaux pendant le haut Moyen Âge'', {{p.}}316, $7.</ref> et Chramn émet lui-même des préceptes. Son vice-royaume est composé des cités de [[Poitiers]], [[Tours]], [[Limoges]] et Clermont qu’il occupe l’une après l’autre. Mal conseillé et entraîné par le désir d’indépendance aquitain, il se laisse porter par le désir d’établir un royaume indépendant de celui de Clotaire<ref name="Tours_IV_13"/>. Pour y parvenir, il s’allie à Childebert qui l’encourage dans son dessein<ref name="IV,16">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 16.</ref>. Les cités de l'Aquitaine première lui ont probablement été accordées, c’est-à-dire [[Bourges]], [[Le Puy-en-Velay|Le Puy]], [[Javols]], [[Rodez]], [[Cahors]], [[Albi]] et même [[Toulouse]]<ref>Rouche (1979), {{p.}}494, {{n.|67}}.</ref>. Clotaire, alors contraint de guerroyer contre les Saxons, envoie ses fils [[Caribert Ier|Charibert]] et [[Gontran (roi)|Gontran]] mener une armée à la rencontre de Chramn. Ils se rendent alors en Auvergne, puis à Limoges, et enfin retrouvent Chramn à [[Saint-Georges-Nigremont]], dans le canton de Crocq de l'actuel département de la [[Creuse (département)|Creuse]]. Leurs armées se font face au pied d'une « montagne noire » où ils incitent Chramn à rendre les terres appartenant à leur père. Il refuse et une tempête empêche la bataille. Chramn envoie un messager à ses demi-frères, les informant de la mort de Clotaire, qui se bat contre les Saxons. Charibert et Gontran se rendent aussitôt en [[Royaume de Bourgogne (534-843)|Burgondie]]<ref name="IV,16"/>. La rumeur disant que Clotaire est mort en [[Saxe primitive|Saxe]] se répand dans toute la [[Gaule]], y compris aux oreilles de Childebert qui se laisse abuser<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 17.</ref>. Il se peut que cette rumeur ne soit donc pas une ruse de Chramn, avec qui Childebert est en relation<ref>Armand (2008), {{p.}}59.</ref>. Chramn en profite alors pour étendre son influence jusqu’à [[Chalon-sur-Saône]]. Il assiège la ville et la conquiert. Il rencontre ensuite Childebert dans la place forte de [[Dijon]] mais se voit refuser l'accès à la ville<ref name="IV,16"/>. [[Chramn]] se marie à Chalda<ref>''[[Liber Historiae Francorum]]'', 28.</ref>, fille du comte d’[[Orléans]]<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{VII}}}}, 18.</ref> Wiliachaire (''Willacharius'') qui est subordonné à Childebert. === La réunification du royaume (558) === Le {{Citation nécessaire|23 décembre}} 558<ref name="IV,20"/>{{,}}<ref>Marius d’Avenches, ''Chronique'', a. 558 ; D’après W. Levison, ''Neues Archiv'', {{t.|35}}, 1910, {{p.}}38, s’appuyant sur la ''Vita Droctovei'' c.15, {{p.}}541 et sur le [[martyrologe d'Usuard]].</ref>, Childebert meurt sans descendance d’une longue maladie, ce qui permet à Clotaire de réunifier à nouveau le ''Regnum Francorum'' de son père [[Clovis Ier|Clovis]] et de s'emparer du trésor de son frère<ref name="IV,20"/>. Il n'est cependant pas encore tout à fait seul maître du royaume puisqu'il doit triompher de son fils Chramn qui, depuis l'Auvergne, complote contre lui, cherchant l'alliance de Childebert. Ce dernier meurt et Chramn fait donc appel aux [[Bretons]], avec lesquels il a dû s'entendre {{Citation nécessaire|grâce au comte de Tours ''Willacharius''}}<ref>Rouche (1979), {{p.}}63.</ref>, son beau-père. Ce dernier, poursuivi par Clotaire, se refugie avec sa femme dans la [[basilique Saint-Martin de Tours]] qu'il incendia<ref group="note">Elle sera restaurée ensuite par la suite par Clotaire.</ref>. Dénué de soutien, Chramn est obligé de se soumettre à l’autorité de son père qui lui accorde son pardon. Mais Chramn récidive en 560. Il s’enfuit avec sa femme et ses filles dans le [[Poher]], auprès du comte de [[Bretagne]] [[Conomor]], {{Citation nécessaire|ancien allié de Childebert}}, qu’il a dû rencontrer à la cour de son oncle. [[Fichier:La mort de Chramm-Evariste Vital Luminais mg 8249.jpg|vignette|''La Mort de Chramm'' par [[Évariste-Vital Luminais]], musée des beaux-arts de [[Brest]].]] Entre le {{date|1|septembre|559}} et le {{date|31|août|560}}<ref>Armand (2008), {{p.}}68, {{n.|54}}.</ref>, avec l’aide des Bretons, Chramn pille et détruit un grand nombre de lieux appartenant à son père<ref group=note>{{citation|Chramn, après les serments qu’il avait prêtés à son père, se rendit chez les Bretons et, en s’efforçant d’envahir le royaume de son père, il osa avancer contre lui avec les Bretons. Il pilla et endommagea gravement beaucoup de lieux. Dans le but de réprimer la folie de celui-ci, son père se hâta avec une armée}}. Marius d’Avenches, ''Chronique'', a. 560.</ref>. Clotaire, accompagné de son fils [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric]]<ref>[[Venance Fortunat]], ''Carmina'', {{IX}}, 1.</ref>, s’avance vers la [[Domnonée]] dans laquelle il arrive en {{Citation nécessaire|novembre ou décembre}} 560. Lors de la bataille, localisée dans le territoire de [[Vannes]] près de la côte, que le duc Willachaire aurait dû disputer aux Bretons<ref>Rouche (1979), {{pp.}}64, 494, {{n.|65}}.</ref>, Conomor est vaincu et tué alors qu’il tourne le dos à l’ennemi. Conomor possédait des terres des deux côtés de la [[Manche (mer)|Manche]] et Chramn avait peut-être l’intention, pour fuir Clotaire, de se réfugier en Grande-Bretagne avec le soutien de Conomor. Il s’enfuit pour prendre la mer mais tente d'abord de secourir sa femme et ses filles. Il est alors capturé et aussitôt condamné à mort. Enfermé dans une masure avec son épouse et ses filles, il y est étranglé avant que le feu ne soit mis à l'édifice<ref name="IV,20">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 20.</ref>. Clotaire est dès lors seul maître du ''regnum francorum''. <br /> === Fin de vie === {{Citation nécessaire|En 561}}, Clotaire tente d'augmenter les impôts des églises malgré l'exemption accordée par le droit romain dont elles bénéficient et qui est confirmé régulièrement par les édits royaux<ref>Dumézil (2008), {{p.}}92.</ref>. En effet, {{noble|Childéric Ier}} accorda des immunités aux églises<ref>Rouche (1996), {{p.}}194.</ref>. L'évêque [[Injuriosus]] de Tours s'y refuse et Clotaire abandonne son dessein<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 2.</ref>. À la mort de l'évêque, le roi le fera remplacer par un membre de sa domesticité nommé Baudin<ref name="IV,3"/>. De même, il exile l'évêque Nizier de [[Trèves (Allemagne)|Trèves]] {{Citation nécessaire|à cause de son inflexibilité sur le [[droit canonique]]}}<ref>Nancy Gauthier, ''L'Évangélisation dans les pays de Moselle'', Paris, 1980, {{pp.}}172-189.</ref>. Ingonde et Clotaire accordent une décoration au tombeau de Saint-Germain d'Auxerre<ref>Louis Duchesne, ''Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule'', {{t.|2}} - L'Aquitaine et les Lyonnaises, {{2e|édition}}, Paris, 1910, Fontemoing et Cie éditeurs, {{p.}}432.</ref>, la basilique y conserve un calice donné par la reine<ref>[[Heiric d'Auxerre|Heiricus]], ''Miracula Sancti Germani'', {{I}}, 7.</ref>. Clotaire épouse encore '''Chunsine''', puis '''Vulderade''' (555), veuve de [[Thibaut (roi des Francs)|Thibaut]], son petit-neveu<ref name="IV,9"/>. À la fin de son règne, le royaume franc est à son apogée, couvrant toute la [[Gaule]] (à l'exception de la [[Septimanie]]) et une partie de l'[[Allemagne]] actuelle. Il meurt à la fin de l'année 561<ref>Marius d’Avenches, ''Chronique'', a. 561.</ref> d'une [[pneumonie]] aiguë à {{unité|60|ans}}<ref name="DAC">Les morts mystérieuses de l'histoire Volume 1 du docteur [[Augustin Cabanès]].</ref>, laissant son royaume à ses quatre fils qui allèrent l'enterrer à [[Soissons]], dans la basilique Sainte-Marie<ref>Ivan Gobry, ''{{noble-|Clotaire II}}'', collection « Histoire des rois de France », éditions Pygmalion, {{p.}}12.</ref> qu'il avait commencé à faire construire sur le tombeau de [[Médard de Noyon|saint Médard]]<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 19, 21, 54.</ref>. Devenue abbaye Saint-Médard, victime d’un incendie qui la ravagea lors des invasions normandes au {{s-|IX}}, détruite par les [[Huguenots]] en 1567 lors des [[guerres de Religion]] et démantelée jusqu’à la crypte à la Révolution, le tombeau de Clotaire a disparu. [[Fichier:Le royaume des Francs en 561.svg|vignette|250px|Le royaume des Francs en 561 après sa division en sous-royaumes.]] On lui prête ces dernières paroles sur son lit de mort : {{citation bloc|Hélas ! Quel est donc ce Roi du Ciel qui fait mourir ainsi les plus puissants Rois de la Terre ! |Grégoire de Tours, ''Histoires'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 21.}} === Succession === L'héritage patrimonial est partagé : * [[Caribert Ier|Caribert]] reçut l'ancien royaume de {{noble-|Childebert Ier}}, situé entre la [[Somme (département)|Somme]] et les [[Pyrénées]]<ref>Ivan Gobry, collection « Histoire des rois de France », éditions Pygmalion, {{p.}}13.</ref>, ayant Paris pour capitale et comprenant le bassin parisien, l'[[Histoire de l'Aquitaine|Aquitaine]] et la [[Provence]] ; * [[Gontran (roi)|Gontran]] reçoit la [[Burgondie]] avec une partie du royaume d'[[Orléans]] dans laquelle il installe sa capitale ; * [[Sigebert Ier|Sigebert]] reçoit le royaume de l'Est avec comme capitale [[Reims]] puis [[Metz]] ; * [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric]] reçoit les territoires au nord, le royaume de [[Soissons]]<ref name="IV,22">Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{IV}}}}, 22.</ref>. == L'édification du monachisme féminin == Clotaire finance la construction du monastère Sainte-Croix de Poitiers dans lequel se replie Radegonde<ref>Baudonivie, ''Vita Radegundis'', {{VI}}, 7.</ref> et fait transférer les reliquaires que la reine a accumulés lors de son séjour auprès du roi jusqu'au monastère de Sainte-Croix<ref>Baudonivie, ''Vita Radegundis'', {{XIII}}.</ref>. == Mariages et descendance de Clotaire == === Historique === Selon [[Grégoire de Tours]], « Le roi Clotaire a eu sept fils de diverses femmes, à savoir : d’[[Ingonde (femme de Clotaire Ier)|Ingonde]] il eut Gonthier, Childéric, [[Caribert Ier|Charibert]], [[Gontran (roi)|Gontran]], [[Sigebert Ier|Sigebert]], et une fille, nommée [[Clodoswinthe (fille de Clotaire Ier)|Clodoswinthe]] ; d'[[Arnegonde]], sœur d'Ingonde, il eut [[Chilpéric Ier (roi des Francs)|Chilpéric]] ; et de Chunsine, il eut [[Chramn]]<ref name="IV,3" />. » [[Fichier:Clotaire Saint Medard de Soissons.jpg|vignette|252x252px|Sépulture de Clotaire.]] Donc, vers 516, à environ vingt ans, il épouse [[Ingonde (femme de Clotaire Ier)|Ingonde]] qui doit être une esclave du domaine royal<ref>Armand (2008) {{p.}}33.</ref>. Elle lui donne pour fils Gonthier vers 517, Childéric vers 518, Caribert vers 519, Gontran vers 528 et Sigebert en 535. Ils ont également une fille nommée [[Clodoswinthe (fille de Clotaire Ier)|Clodoswinthe]]. Sa mort survient bien au-delà de l'année 536<ref name="Armand_p34">Armand (2008), {{p.}}34.</ref>. Clotaire se marie également avec Chunsine, probablement sa deuxième reine<ref name="Armand_p34"/> avec qui il a un fils nommé Chramn entre 520 et 540<ref group=note>Clotaire lui confie en 555 la responsabilité de prendre possession de l'Auvergne en son nom, il faut alors qu'il soit majeur, c'est-à-dire âgé d'au moins quinze ans. Son père lui confiant cette responsabilité plutôt qu'à Charibert, Chramn est peut-être le plus âgé des fils de Clotaire après les décès de Gonthier et Childéric, ce qui situerait sa date de naissance vers 520 entre celle de Childéric et de Charibert. Frédéric Armand, ''{{noble-|Chilpéric Ier}}, le roi assassiné deux fois'', La Louve édition, 2008, {{p.}}35.</ref>. En 524, il épouse la reine franque [[Gondioque]], veuve de son frère aîné Clodomir. Elle lui donne deux fils nommés Gondebaud et Gothard et une fille appelée Clodeswinthe. Entre 525 et 527, il épouse [[Arégonde|Arnegonde]] qui lui donne un fils, Chilpéric<ref>Armand (2008), {{p.}}317.</ref>. En 538, il se marie avec la princesse thuringienne [[Radegonde_de_Poitiers|Radegonde]] dont il n'aura aucun enfant. En 555 enfin, il épouse la princesse lombarde [[Vuldetrade]], veuve de son petit-neveu [[Thibaut (roi des Francs)|Thibaut]]. Elle est ensuite répudiée. Une femme, qui était d'un rang plutôt aisé, présente son fils nommé [[Gondovald]], né à la fin des années 540 ou au début des années 550, comme un fils de Clotaire. Clotaire « ayant semé des enfants dans toute la Gaule », il s'agit là d'une « affirmation aussi plausible qu'invérifiable<ref>Dumézil (2008), {{p.}}259.</ref> » car si la mère le certifie, Clotaire lui-même doute de cet enfant. Il reçoit une éducation littéraire et se laisse pousser les cheveux, signe de son appartenance royale<ref>Grégoire de Tours, ''Histoire'', {{nobr|livre {{VI}}}}, 24.</ref>. Sa mère l'amène à la cour du roi {{noble|Childebert Ier}} à qui elle certifie qu'il s'agit de son neveu. Childebert, n'ayant pas de descendant mâle, accepte de le garder à ses côtés mais Clotaire le réclame. Il refuse cependant de le reconnaître comme son fils et le fait tondre préférant le garder en vie au cas où Gondovald serait vraiment son fils<ref>I. Wood, « The secret histories of Gregory of Tours », ''Revue belge de philologie et d'histoire'', 71 (1993), {{pp.}}263-265.</ref>. Une fausse généalogie trouvée dans les trophées de [[Province de Brabant|Brabant]], réalisée au {{IXe siècle}} durant le règne de [[Charles le Chauve]], invente une fille de Clotaire nommée Blithilde qui se serait unie à [[Ansbert de Rouen]], fils de {{noble-|Ferréol III}}. De ce mariage, serait né le duc [[Arnoald]], père d'[[Arnoul de Metz]], rattachant ainsi les dynasties mérovingienne et carolingienne, faisant ainsi croire que les Carolingiens régnaient par droit d'hérédité, mais aussi en les rattachant aux populations romaines par leur filiation avec la famille sénatoriale des Ferreoli<ref>Jean Deviosse, ''Charles Martel'', Tallandier, 2006, {{p.}}29.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Bagues de trois des épouses de {{noble-|Clotaire Ier}}"> Cluny - Mero - Bague de Ingonde - Paris CdM BN - Or 532.jpg | Bague d'Ingonde, épousée vers 516. Cluny - Mero - Bague de Arégonde - VIe siècle- Or.jpg | Bague d'Arégonde, épousée entre 525 et 527. Cluny - Mero - Bague de Radegonde - Airvault - Or 538.jpg | Bague de Radegonde, épousée en 538. </gallery> === Tableau généalogique === [[Fichier:Généalogie simplifiée descendants Clovis Ier.png|centré|Généalogie simplifiée des descendants de {{noble-|Childéric Ier}}]] == Représentations dans les arts == === Télévision === * [[1991 à la télévision|1991]] : ''[[L'Enfant des loups]]'', téléfilm franco-espagnol de [[Philippe Monnier (réalisateur)|Philippe Monnier]], avec [[Maurice Barrier]] dans le rôle de Clotaire. == Annexes == === Bibliographie === * {{Autorité}} ==== Sources ==== * [[Grégoire de Tours]], ''Histoire des Francs'', Les Belles Lettres, {{coll.}} « Les Classiques de l'histoire de France au Moyen Âge », 27-28, Paris, 1963 (réédition 1995). * [[Marius d'Avenches]], ''Chronique'', collection « Sources de l'Histoire », éditions Paléo, Clermont-Ferrand, 2006 {{ISBN|978-2-84909-207-1}}. * [[Venance Fortunat]], ''Vie de Radegonde'', in Robert Favreau (dir.), ''La Vie de sainte Radegonde par Fortunat'', éditions du Seuil, Paris, 1995 {{ISBN|978-2-02-023823-6}}. ==== Travaux historiques ==== ;Sur les Mérovingiens * [[Patrick Geary|Patrick J. Geary]], ''Naissance de la France : le monde mérovingien'', édition Flammarion, 1989 (traduit de ''Before France and Germany : The Creation and Transformation of Merovingian World'', Oxford University Press, 1988) {{ISBN|978-2-08-081274-2}}. * {{Ref-Périn-Feffer-Francs | volume=0}}. ** Tome 1 : ''A la conquête de la Gaule'', 1987a {{ISBN|2-200-37080-6}}. ** Tome 2 : ''À l'origine de la France'', 1987b {{ISBN|2-200-37072-5}}. * Stéphane Lebecq, ''Les origines franques, {{Ve s}} - {{IXe siècle}}'', Seuil (Nouvelle histoire de la France médiévale, 1), 1990 {{ISBN|2-02-011552-2}}, Première partie, chapitre 2 : "Les héritiers de Clovis, pages 61-72. ;Biographies * {{Ouvrage|auteur=Frédéric Armand|titre={{noble-|Chilpéric Ier}}, le roi assassiné deux fois|éditeur=La louve éditions}}, 2008 {{ISBN|978-2-916488-20-2}}. * [[Bruno Dumézil]], ''La Reine Brunehaut'', éditions Fayard, Paris, 2008 {{ISBN|978-2-213-63170-7}}. * [[Ivan Gobry]], ''{{noble-|Clotaire Ier}}'', éditions Pygmalion, {{coll.}} « Histoire des rois de France », 2004, 246{{nb p.}} {{ISBN|978-2-85704-908-1}}. * {{Ref-Rouche-Clovis}}. ;Thèmes particuliers * [[Michel Rouche]], ''L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes, 418-781 : naissance d'une région'', Paris, École des hautes études en sciences sociales, Jean Touzot, 1979 {{ISBN|978-2-7132-0685-6}}. ;Romans historiques * [[Jean-Louis Fetjaine]], ''Les Reines pourpres 1 : [[Les Voiles de Frédégonde]]'', Belfond, Paris, 2006 {{ISBN|978-2-298-00115-0}}. * [[Jean-Louis Fetjaine]], ''Les Reines pourpres 2 : [[Les Larmes de Brunehilde]]'', Belfond, Paris, 2007 {{ISBN|978-2-7144-4266-6}}. === Articles connexes === * [[Faux Mérovingiens]] * [[Généalogie des Mérovingiens]] * [[Souverains français enterrés hors de Saint-Denis]] == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} {{Succession/Début|titre=Roi des Francs}} {{Succession/Ligne|couleur1=skyblue|couleur2=|couleur3=skyblue|icone=Meuble_héraldique_Fleur_de_lys.svg |avant={{noble|Childebert Ier}} |nom={{noble-|Clotaire Ier}} |après={{noble|Chilpéric Ier (roi des Francs)}} |période=[[511]]-[[561]] }} {{Succession/Fin}} {{Palette|Rois de France|Mérovingiens}} {{Portail|Haut Moyen Âge|monarchie}} {{DEFAULTSORT:Clotaire 01}} [[Catégorie:Clotaire Ier|Clotaire Ier]] [[Catégorie:Personnalité des Gaules du VIe siècle]] [[Catégorie:Personnalité du haut Moyen Âge par nom]] [[Catégorie:Roi des Francs saliens]] [[Catégorie:Mérovingiens]] [[Catégorie:Bourgogne médiévale]] [[Catégorie:Date de naissance non renseignée (Ve siècle)]] [[Catégorie:Décès en 561]] [[Catégorie:Décès à Soissons]] [[Catégorie:Noblesse franque]] [[Catégorie:Roi de Neustrie]] [[Catégorie:Enfant de Clovis Ier]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie
Chronologie
{{Autre|l'album de Jean-Michel Jarre|Chronologie (album de Jean-Michel Jarre)}} {{article non neutre|date=février 2023}} [[Image:Calendrier-republicain-debucourt2.jpg|vignette|Calendrier républicain français (1794-1805).]] La '''chronologie''' (aussi appelée [[Annales|annale]] ou [[Chronique (littérature)|chronique]]) est une science qui étudie la succession d'événements dans le temps, afin de dater aussi précisément que possible les événements historiques. Considérée comme une [[Science auxiliaire de l'histoire|discipline auxiliaire]] de l'[[histoire]], la chronologie est une manière d'appréhender l'histoire par les événements. Pour cela, elle sélectionne et met en valeur les événements selon le mode de pensée de la zone géo-culturelle étudiée, en particulier en ce qui concerne l'établissement de son « point zéro ». Une chronologie se rapportant à un sujet spécial organise des événements selon leur ordre temporel d'occurrence mais aussi selon l'objectif poursuivi par l'auteur chargé de la dresser. On ne mettra pas en valeur les mêmes événements selon qu'on dresse une chronologie de l'[[Évolution (biologie)|évolution]], une série des [[temps géologiques]] ou la succession [[généalogique]] d'une [[dynastie]] royale. == Rome antique == Dans l'[[Antiquité]] romaine, le temps est décompté depuis l'année de fondation mythique de la ville de [[Rome antique|Rome]]. Néanmoins, l'ère ''[[Ab Urbe condita|Anno Urbis Conditae]]'', comme l'ère ''Anno Domini'', n'est pas utilisée systématiquement dans l'Antiquité. Elle n'est employée systématiquement pour la première fois que vers l'an 400, par l'historien [[Gallaecia|ibère]] [[Paul Orose|Orosius]]. == Sphère culturelle chrétienne == Bien que le moine [[Denys le Petit]], vers l'an 500, soit probablement au courant de l'existence de l'ère romaine ''Anno Urbis Conditae'', il ne s'y réfère pas. À Rome, c'est le pape [[Boniface IV]] qui, vers l'an 600, semble être le premier à faire la connexion entre l'ère romaine et l'ère chrétienne dressée par Denys le Petit : AD 1 = AUC 754. Dans les cultures [[judéo-chrétienne]]s, les [[date]]s historiques dans une chronologie absolue se référent à l'[[ère chrétienne]], avant l'an 1582 en relation avec le [[calendrier julien]] et après l'an 1582 en relation avec le [[calendrier grégorien]]. Les termes usuels « [[calendrier]] » et « [[Calendrier#Ère|ère]] » (dans la signification d'un système cohérent d'années calendaires numérotées) correspondent à deux notions complémentaires. Denys le Petit fut le fondateur d'un [[comput]] proprement chrétien, qui est de nos jours le système de datation le plus répandu dans le monde. Son premier usage avéré date des environs de l'an 900<ref>[http://www.archaeometry.org/timetale.htm Mode de datation.]</ref>. L'ère ''Anno Domini'' de Denys le Petit, qui contient seulement les années calendaires AD, est étendue par [[Bède le Vénérable]] à l'ère chrétienne complète, qui inclut les années du calendrier avant Jésus-Christ mais pas l'année zéro. Bède fonde ainsi la discipline du comput. Le moine anglais Birtferth, vers l'[[an 1000]], reprend les études sur le comput, en s'appuyant sur deux disciplines du [[quadrivium]] (arithmétique et astronomie) et deux disciplines du [[Trivium (éducation)|trivium]] (grammaire et dialectique)<ref>[[Pierre Riché]], ''Les grandeurs de l'an mille'', [[Éditions Bartillat]], 1999.</ref>. Pendant huit siècles, le calendrier adopté au {{VIIIe siècle}} par Bède le Vénérable, le [[calendrier julien]], est la référence en Occident. Après l'an [[1582]], la nécessité de tenir compte de corrections astronomiques sur les années bissextiles entraîne l'adoption progressive du [[calendrier grégorien]]. [[Fichier:Jacques Cassini.jpg|vignette|Jacques Cassini, astronome français.]] Dix siècles après Bède, les astronomes français [[Philippe de La Hire]] (en l'an [[1702]]) et [[Jacques Cassini]] (en l'an [[1740]]), en vue de simplifier certains calculs, utilisent pour la première fois le système des [[jour julien|jours juliens]] (à ne pas confondre avec le calendrier julien), proposé en l'an [[1583]] par [[Joseph Scaliger]], et introduisent l'usage d'une ère astronomique qui contient une année bissextile zéro {{Incise|qui ne coïncide pas exactement avec l'année 1 av. J.-C.}} et l'année 1 qui suit. Les astronomes n'ont jamais proposé de remplacer l'ère d'emploi courant par l'ère astronomique, qui coïncide exactement avec l'ère chrétienne lorsqu'elle décrit les années calendaires après l'an 4. Quelques années plus tard, en 1750, les moines bénédictins de la [[congrégation de Saint-Maur]] écrivent ''[[L'Art de vérifier les dates]]''. La [[Révolution française]] abandonne en [[1793]] le [[calendrier grégorien]] pour le [[calendrier républicain]], mais ce nouveau calendrier est abandonné en [[1806]]. La méthode des moines de la congrégation de Saint-Maur est reprise au {{XIXe siècle}} par les historiens de l'école méthodique ([[Charles Seignobos]] et [[Charles-Victor Langlois]]), mais leurs travaux se limitent aux sources écrites connues à cette époque. La chronologie est aussi le résultat de l'enquête historique dans son élaboration précise de l'enchaînement des [[cause]]s et des conséquences. En cela, elle est une force critique de l'idéologie{{Référence nécessaire|date=3 juin 2023}}. En physique, le fait de définir le temps est un discours sur le temps, donc au sens propre une chronologie. {{article connexe|Chronologie en physique}} === Ligne du temps === La ''ligne'' du temps qui est souvent utilisée est celle qui représente l'[[ère chrétienne]]. S'y trouve un moment zéro au lieu d'une année zéro, contrairement à la ligne du temps de l'ère astronomique, dont l'[[année zéro]] est [[Année bissextile|bissextile]], et cependant n'est pas exactement égale à l'année 1 avant Jésus-Christ. == Méthodes utilisées == Il existe plusieurs types de chronologie en fonction de la méthode utilisée pour [[Datation|dater]] un évènement ou un objet : la [[Datation radiométrique|radiochronologie]], la [[géochronologie]] et la biochronologie, chronologie se reposant sur la [[biostratigraphie]]. == Exemples de chronologies == === Chronologie suivant la Genèse === {{Article détaillé|Chronologie de la Bible}} Le premier livre de la [[Bible]], la [[Livre de la Genèse|Genèse]] (hébreu : בְּרֵאשִׁית, ''Berechit'', « au commencement »), contient une chronologie mentionnant comme point de départ la création du monde<ref>{{Article|prénom1=Jules|nom1=Oppert|titre=La chronologie de la Genèse|périodique=Revue des études juives|volume=31|numéro=61|date=1895|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rjuiv_0484-8616_1895_num_31_61_4054|consulté le=2023-06-25|pages=1–25}}.</ref>. Différents chronologistes assignent des intervalles variés entre la création du monde et la naissance de [[Jésus-Christ]]<ref>Préface « Table des années du monde jusqu'à la naissance de Jésus-Christ »'', Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent'', publiée par Arkstèe et Merkus 1742.</ref> : {| class="wikitable" ! Chronologistes ! Ans du monde jusqu'à J.-C. |- ||[[Nicéphore Grégoras|Nicéphore]]||5700 |- ||[[Eutychius d'Alexandrie|Eutychius]]||5500 |- ||[[Georges Cédrène|Cedrenus]]||5493 |- ||[[Isidore de Séville]]||5210 |- ||[[Eusèbe de Césarée|Eusèbe]]||5200 |- ||[[Gilbert Génébrard|Genebrard]]||4090, ''etc.'' |} === Chronologies réputées === * Tabari (838-?), ''[[Chronique de Tabari]]'' (arabe : ''Nazm al-Jawhar'') traduite du [[Persan|perse]] de Belami par [[Hermann Zotenberg|Zotenberg]] et [[Louis Dubeux|Dubeux]] : de la création et des saints patriarches (avec diverses anecdotes) jusqu'à [[Mahomet]], allé à l'an 302 de l'[[Hégire]] sur les dynasties [[omeyyades]]<ref>Sur les omeyyades, voir aussi le ''Livre de la création et de l'histoire'', de Motahhar Ben Tahir el-Maqdisi, publié et traduit par Huart.</ref> et les califes musulmans. * George Sychelle (863-810), ''Chronologia [[Georges le Syncelle|Georgius Syncellus]] et [[Nicéphore Calliste Xanthopoulos|Nicephorus]]'' - ''Corpus scriptorum historiae byzantinae''<ref>Sur l'empire byzantin ou romain, aussi ''Historiarum Compendium Cedreni - Corpus Scriptorum historiae Byzantinae'', de [[Georges Cédrène|Georgius Cedrenus]] [1000~1100].</ref> : depuis [[Adam]] jusqu'au règne de [[Dioclétien]]. * Euthychius Barhebraeus Saïd Ibn al Batriq (877-940), ''Contextio Gemmarum, sive [[Eutychius d'Alexandrie|Eutychii]]'' ''Patriarchae Alexandrini Annales'', publié par [[John Selden|Ioannes Seldenus]], traduit en latin par Pococke : histoire depuis la création et généalogie antédiluvienne jusqu'en {{unité|936|A}}.D. (''Anno Domini''/av. J-C). * [[Isidore de Séville]] (560-636), ''Isidori Hispalensis Episcopi Etymologiarum sive originum'', en latin : encyclopédie universelle qui comprend une chronologie du temps des premiers pères et leur généalogie. === Chronologies sacrées === * [[Calendrier maya]] * [[Éphrem le Syriaque|Éphrem le Syrien]] [306-373], ''[[Caverne des trésors|The Book of the Cave of Treasures]]'', rédigé en syriaque, traduit par [[Ernest Alfred Thompson Wallis Budge|Budge]] et publié par [[The Religious Tract Society]] : des [[Patriarches (Bible)|patriarches]] et leurs descendants, va jusqu'à la dispersion des apôtres. * [[Moïse]] (~3000 ans du monde), [[Livre des Jubilés|Livre des jubilés]] (guéze : ''Mashafa Kufale'')<ref>En latin, ''Koufalie sive Liber Jubilaeorum'', ou Livre des Divisions. </ref> : transcrite sur le [[Mont Horeb]], cette chronologie s'établit en cycles de 49 ans ou jubilés et couvre la [[Livre de la Genèse|genèse]] jusqu'à la [[Exode hors d'Égypte|sortie d'Égypte]] des fils de [[Jacob]] (fils d'[[Isaac]], fils d'[[Abraham]]). * [[Flavius Josèphe|Joseph Flavius]] (37-100), ''[[Antiquités judaïques]],'' en [[hébreu]] : de la création jusqu'au {{s-|I|er}} de tous les événements et guerres impliquant le peuple et la terre d'Israël, incluant les noms des rois qui ont dominé ses villes et provinces. * [[Pierre (apôtre)|Apôtre Pierre]], le ''Qalémentos''<ref>Le Qalémentos : Livre de Clément ou Littérature éthiopienne pseudo-clémentine.</ref>, rédigé par [[Clément de Rome|Clément]], son disciple ; publié dans la Revue de l'Orient Chrétien<ref>{{Lien web |langue=en |titre=gorgiaspress : Free Texts : Free Download, Borrow and Streaming : Internet Archive |url=https://archive.org/details/gorgiaspress |site=archive.org |consulté le=2021-04-21}}.</ref> (tome VI) et traduit du [[Guèze|guéze]] par Grébaut : de la création jusqu'à l'an 64 de notre ère. <gallery heights=200px widths=200px> Estela C de Tres Zapotes.jpg|[[Stèle]] calendaire maya ([[Tres Zapotes]]) Antiquités judaiques et la guerre des juifs de Flavius Josephus - Soane Museum Ms1 f11 (Meurtre d'Aristobule).jpg|Le Meurtre d'Aristobule III, miniature tirée des ''Antiquités judaiques'' et ''La Guerre des juifs'' de Flavius Josèphe (vers 1478-1480). Bonifacius IV.png|Boniface IV. Médaillon en [[mosaïque]] de la frise des papes à Saint-Paul-hors-les-Murs. </gallery> == Voir aussi == {{Autres projets|wiktionary=chronologie}} === Bibliographie === * Hélène Fréchet, ''Chronologie universelle du Big Bang à nos jours'', Ellipses Marketing, 2005, 620 p.{{ISBN|2-7298-1739-5}}. * A. E. Samuel, ''Greek and Roman Chronology. Calendars and Years in Classical Antiquity'' (''Handbuch der Altertumswissenschaft'', I, 7), Munich, 1972, 307 p. * [[Augustin Calmet|Dom Augustin Calmet]] et A. James, ''Le Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible''<ref>{{Ouvrage|langue=FR|prénom1=Augustin|nom1=Calmet|titre=Dictionnaire historique, archéologique, philologique, chronologique, géographique et littéral de la Bible|tome=I|éditeur=Abbé Migne (éd.)|date=1845-1846|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63191915|consulté le=2021-04-21}}</ref>, par [[Jacques-Paul Migne|Migne]]. * ''L'Histoire Universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent'' ''traduit de l'anglois d'une société de gens de lettres''<ref>{{Ouvrage|langue=FR|titre=Histoire universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent|tome=XXIII|date=1779-1791|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k98188965|consulté le=2021-04-21}}</ref>, Tome 1 : Histoire universelle jusqu'à [[Abraham]], Histoire d'Égypte, Histoire des anciens peuples de Canaan. === Articles connexes === * [[Annales]] * [[Chronique de Paros]] * générique : [[Histoire]] * spécifique : [[Calendrier]] * [[Frise chronologique]], [[Chronologie logarithmique détaillée]] * {{commence par}} * [[Temps]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [http://www.kronobase.org Kronobase, la « première chronologie universelle, libre, collaborative et multilingue », proposée par l'Association Kronobase (loi de 1901).] * [http://www.chronologie-encyclopedique.fr Chronologie encyclopédique de la Préhistoire à nos jours.] == Notes et références == {{Références}} {{Portail|temps|historiographie}} [[Catégorie:Chronologie|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20m%C3%A9di%C3%A9vale
Cuisine médiévale
[[Fichier:16-alimenti, arrosto,Taccuino Sanitatis, Casanatense 4182..jpg|vignette|La cheminée joue un rôle essentiel dans la cuisine médiévale. Trois plans de [[Cuisson des aliments|cuisson]] sont traditionnellement utilisés : celui des [[chenet]]s avec [[porte-broche]] principalement destiné au [[rôtissage]], celui de la [[Crémaillère (accessoire de foyer)|crémaillère]] qui favorise les techniques de cuisson au [[Chaudron (récipient)|chaudron]] telles que le [[mijotage]] et le [[Bouillon (cuisine)|bouillon]], celui des [[poêle (cuisine)|poêles et poêlons]], [[pot (récipient)|pots]] et [[Marmite (ustensile)|marmites]] posés dans les braises ou au-dessus, sur des [[trépied]]s (''[[Tacuinum sanitatis]]'', {{s-|XIV}})<ref>{{ouvrage|auteur=[[Patrick Rambourg]]|titre=De la cuisine à la gastronomie. Histoire de la table française|éditeur=Audibert|date=2005|passage=26-27}}</ref>.]] La '''cuisine médiévale''' regroupe les plats, les habitudes alimentaires et les méthodes de cuisson des diverses [[Culture de l'Europe|cultures européennes]] et [[Mer Méditerranée|méditerranéennes]], durant le [[Moyen Âge]], entre le {{s mini-|V}} et le {{s-|XV}}. L'histoire de la confection des aliments est associée à celles des métiers de l'hôtellerie et des tavernes depuis l'Empire romain<ref group="ext">{{Lien web |auteur=Sylvie-Anne Mériot |titre=LE CUISINIER NOSTALGIQUE |url=https://books.openedition.org/editionscnrs/8577 |site=[[CNRS]] Editions |date=2002}} {{citation| Histoire de la cuisine : un savoir-faire d’origine domestique Antiquité et Haut Moyen Âge : une profession dénigrée et contrôlée : À son origine, l’hôtellerie, symbole concret de l’hospitalité, était un acte gratuit. En Grèce Antique comme à Rome, elle était une véritable organisation des citoyens, dont les insuffisances étaient punies par les divinités, puis par les Tribuns à Rome (...) Mais en Grèce comme à Rome, en raison de la mauvaise réputation des aubergistes et de leur caractère indispensable, le droit romain imposait une réglementation très stricte. Leur contrôle par les autorités locales visait à éviter les fraudes (...) les nourritures étaient « dignes d’entrer en corps humain ». Les aubergistes faisaient même l’objet d’une discrimination professionnelle (...) Parce qu’ils étaient surtout fréquentés par les classes inférieures, tavernes et hôtels avaient la réputation de coupe-gorge et de maisons de prostitution (...) En matière de cuisine, le plus ancien traité de cuisine est celui d’Apicius. <br> Le Moyen Âge : les cours royales, lieu d’apprentissage de la cuisine : Dans l’histoire de la cuisine, le Moyen Âge est décrit comme le règne de Guillaume Tirel dit « Taillevent », cuisinier de Charles VI et auteur du Viandier (...) Ce premier « grand chef », codificateur de la cuisine, offre ses services tantôt à la cour, tantôt aux soldats en campagne. Pour la cour, le repas était déjà organisé en trois services mais sans couverts, les brigades de cuisines étaient importantes et pratiquaient un nombre de techniques de cuisson limité (...) Bien qu’étant intitulé "Histoire de la cuisine et des cuisiniers", le livre se limite, comme beaucoup, à l’histoire de la « grande cuisine », ce qui contribue à occulter notre passé culinaire en tant que pratique d’alimentation du plus grand nombre. Un ouvrage complémentaire confirme certaines hypothèses, et notamment celle de la naissance conjointe des deux formes de restauration commerciale et collective, dès le Moyen Âge.}}</ref>. == Généralités == Cette période commence par une période de fortes chaleurs ([[optimum climatique médiéval]]) qui a pour conséquence l'accroissement de la population mondiale et se termine par des hivers très froids (« ''[[petit âge glaciaire]]'' »<!--de 600 ans-->) qui mettent à mal l'agriculture, et fait se déboiser les forêts pour le chauffage ou encore la [[Bois (matériau de construction)|construction]]<ref name="AlfMau" group="ext">{{Harvsp|Maury|al.|1880}} {{citation|Les arbres anciens contiennent les divinités forestières et sont « vénérables », en Europe au même titre que partout dans le monde, Perse, Sibérie, Indes etc. Les déboisements n'ont pas eu lieu que pour cultiver, mais aussi pour exploiter des mines, faire des radeaux descendant les rivières dans la Germanie, les Ardennes, le Jura... « Une chaumière, pour le luminaire de quelques veillées, employait souvent un arbre entier. On le fendait en longs copeaux que l'on allumait en guise de torche, ainsi que cela se pratique encore dans quelques localités d'Allemagne. On se servait aussi de l'écorce des arbres comme luminaire, usage qui donnait naissance à une décortication très-préjudiciable à la conservation des essences d'arbre (...) Dans la période précédant le Moyen Âge, pour préserver la tranquillité des conquérants romains et pour fournir un revenu aux Empereurs, il y eut un intense déboisement en Gaule, Champagne etc. Ce fut le début du [[cadastre]] [donc de la [[Taille (impôt)|taille]] au Moyen Âge] (...)<!-- CHAPITRE V. INFLUENCE DES MOINES SUR LE DÉFRICHEMENT DES FORETS. ENVAHISSEMENT DES FORÊTS PAR LES MONASTÈRES. ROBERT D'ARBRISSEL ET L'ORDRE DE CITEAûX.--> L'établissement des ordres religieux, la propagation de la vie cénobitique et anachorétique, exercèrent ensuite une influence marquée sur la mise en culture des forêts. De pieux solitaires fondèrent, au cœur de plusieurs d'entre elles, des monastères qui devinrent autant de centres agricoles (...) Le rôle civilisateur, l'action agricole des moines, ne cessa que lorsque, enrichis par les efforts et les travaux de leurs premiers habitants, les monastères ne songèrent plus qu'à jouir paisiblement de leurs biens, et abandonnèrent à des serfs le soin de cultiver le sol dont ils consommaient les produits. L'opulence amena la paresse, et les moines, envahirent à leur tour les forêts seigneuriales à titre d'usagers, obtenant des seigneurs le droit d'abattre dans les forêts, de plus en plus restreintes, le bois nécessaire à leur consommation (...) Le déboisement se fit sentir d'une manière notable dans l'Ile-de-France et en Normandie, dès le règne des Valois. Sous [[Philippe VI de Valois]], les forêts de Trait, de la Haye, d'Arches, de Queruelle, de Vismes étaient devenues de défricher de peu d'importance. Un édit de mai 1520 fait défense de défricher les terrains en nature de bois qui bordent la Seine et ses affluents, et porte règlement sur la coupe des arbres et sur la conduite du bois de chauffage à Paris.}}</ref>{{,}} {{efn|texte={{Harvsp|Prina|Demartini|2005|p=64.}} Il n'existe des églises « en bois debout » qu'au Nord de l'Europe. Construites en Norvège pour les 25 qui restent actuellement. (Les autres églises, châteaux sur motte castrale, fortifications et monuments encore debout sont en pierre).}} (ces forêts où par ailleurs se réfugient les indésirables et pillards, font l'objet du droit de coupe et du droit de ramassage variables selon les rois et comtes<ref name="PieMil" group="ext">{{lien web|url = https://www.persee.fr/doc/acsam_0000-0000_1996_act_5_1_1212 |auteur= Pierre Mille |titre= L'usage du bois vert au Moyen Age : de la contrainte technique à l'exploitation organisée des forêts. |périodique= L'homme et la nature au Moyen Âge. Paléoenvironnement des sociétés occidentales. Actes du Ve Congrès international d'Archéologie Médiévale (Grenoble, 6-9 octobre 1993) Caen : Société d'Archéologie Médiévale, 1996. |page= 166-170. |année= 1996 }} - {{citation|Dès le {{s-|XIII}} '''la gestion du couvert sylvestre se concentre autour du pouvoir des comtes et des rois'''. A partir de cette période nous commençons à bien connaître les artisans installés en forêt. Certaines concessions de bois sont intimement liées à l'activité commerciale urbaine. Dans certaines villes, chaque corps avait droit d'aller chercher au bois la matière dont il avait besoin : ferrons, tourneurs, charrons, huchiers, charpentiers & '''tonneliers, boisseliers, faiseurs et ouvriers de fûts de bât d'attelage, de pelles, d'écuelles, de selles, de plateaux et d'autres menus ouvrages de bois'''. En revanche, dans beaucoup d'autres villes, quand ces concessions sont éloignées, les corps d'artisans les ont abandonnées à des artisans sylvestres. Au {{s-|XIII}} il existe déjà une grande variété de produits "forains" sylvestres qui arrivent dans les villes. Cette population sylvestre semble exister avant comme après la mise en place de la société féodale, avant comme après l'essor urbain. Parce que le matériau avait une valeur marchande, de tous temps cette population spatialement en marge a fait l'objet d'une surveillance particulière (...) [Les bois d'œuvre pour bâtir maisons et bateaux sont mis en place après avoir été débités sans séchage, ce qui accélère le déboisement avec le travail des '''charbonniers''' (à une période ou le « charbon de pierre » est pratiquement inconnu].}} </ref>). Cette longue période climatique connaît son apogée sous le règne de Louis XIV avec des années comportant 1 ou 2 millions de morts de froid et de faim et n'est en rien une période d'abondance<ref name="FraMen1" group="">{{lien web |auteur = François Menant |titre = Du Moyen Âge à aujourd'hui, mille ans de famine |url=https://histoire.ens.fr/IMG/file/Menant/Menant,%20Mille%20ans%20de%20famines%20(L'Histoire%20383,%202013).pdf |date = 2013 |site = histoire.ens.fr revue |consulté le = 14 octobre 2023}} - voir [[Dîme]], [https://www.persee.fr/docAsPDF/ahess_0395-2649_1987_num_42_6_283462.pdf spéculation sur le grain], [[Disette]], [[Jacquerie]]s. </ref>. Le Moyen Âge en conséquence voit une démographie très oscillante (an mil : 8-10 millions de français, an 1300 : 20-22 millions, an 1450 : 10-12 millions<ref name="GeoMor">{{lien web |url = https://www.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2010-2-page-233.htm|auteur=Georges-André Morin |titre = La continuité de la gestion des forêts françaises de l'ancien régime à nos jours, ou comment l'Etat a-t-il pris en compte le long terme |périodique = Dans Revue française d'administration publique |année = 2010 |page = 233 à 238 }}</ref>). Il comporte diverses épidémies (dont la [[peste noire|peste]], qui causa des millions de morts), et que la médecine ne pouvait combattre alors. Cependant l'[[Hygiène]] domestique avec les [[ablution]]s religieuses correspondantes autant que la [[thérapeutique]] est une préoccupation de médecins dans des villes où existent des [[Bains publics|étuves]]<!--{{sfn|Marilyn Nicoud|2007}} pour accéder dans l'article à cette référence--> {{Note |groupe =note |nom = hygiène |prétexte = Dans l'« ''ars diaetae'' » et l'« ''latitudo sanitatis''» on apporte une réponse [[diététique]] aux soins du corps l'ingestion de nourriture donc ce qui concerne les repas |texte = <ref name="MarNic1">{{Ahcdo|Marilyn Nicoud2007|petit=oui}} {{chapitre |auteurs ouvrage = Marilyn Nicoud |titre ouvrage = Naissance et diffusion d’une écriture médicale en Italie et en France (XIIIe- XVe siècle) |année = 2007 |volume = 1 |partie = Troisième partie. Le renouveau de l’écriture diététique (milieu XIVe-fin XVe siècle) |numéro chapitre = VIII |titre chapitre = Culture de cour et culture du corps |éditeur = Publications de l’École française de Rome |page = 285-338 |consulté le = 12 octobre 2023 |lire en ligne = https://books.openedition.org/efr/1476 }} - {{citation|Souvent connue et citée à travers le seul exemple, traduit en latin, du Tacuinum sanitatis du médecin chrétien de Bagdad Ibn Butlân († 1068), la littérature diététique médiévale constitua en réalité, dès le XIIIe siècle, un genre à part entière de la production médicale, fréquemment désigné sous le titre de « régimes de santé ». Fondée sur les savoirs hérités de l’Antiquité et du monde arabe, elle connut une fortune importante dont rendent compte aussi bien la centaine d’ouvrages en latin.}} </ref>.}}. La société de la période médiévale dans le monde a pour caractéristique fondamentale la guerre {{incise|donc les [[taxe]]s<ref name="FabMru">{{lien web |url = http://medieval.mrugala.net/Commerce%20et%20l'argent/Prix%20au%20moyen%20age%20-%20ordre%20chronologique.htm |auteur = Fabrice Mrugala |titre = Prix au Moyen Âge (ordre chronologique) |sous-titre = Datée du Moyen Age en général, puis du {{s-|IV}} à 1540 |site = medieval.mrugala.net |date = 2006}}</ref><!--fin incise-->}} essentiellement causée par la religion installée (le deuxième pouvoir en Europe) qui impose les [[croisade]]s aussi bien à la population instruite et riche qu'aux ''rustres'' (sauvages) illettrés (voir la [[guerre de Cent Ans]]{{Note|id=Chastel2009|libellé=Chastel 2009|p = 430|groupe = ext |détail = « Du {{s-|V}} jusqu'au milieu du {{s-|VIII}}, pendant le "haut Moyen Âge" l'obscurantisme a dominé. Mais dès le {{s-|XII}} et surtout au {{s2-|XIV|XV}}, le monde occidental s'est enfin réveillé intellectuellement. Il a redécouvert la science des Anciens, surtout les Grecs, par traduction directe de leurs écrits ou à travers ceux des savants arabes. Ce fut une période très agitée: les croisades qui en huit épisodes successifs (1096-1291) ont précipité le peuple chrétien vers la « Terre sainte », les famines, la « Guerre de Cent Ans » (1337-1453), et surtout la « Peste noire » qui ravagea l'Europe au {{s-|XIV}}, tuant plus du quart de la population de l'Occident. Durant le "haut Moyen Âge" la médecine devint insignifiante. Elle se réfugia dans les monastères où on traitait au mieux avec des « [[Simples médecines|simples]] » dans le plus grand empirisme. La riche pharmacopée de l'Antiquité était pratiquement perdue. »}}). Cette société où le [[droit divin]] prime trie les saints reconnus ou non, invente l'Enfer et diabolise pour finir la [[sorcellerie]] qui met dos à dos les traditions établies dans les campagnes et les villes avec les guérisseurs et les médecins<ref name="FraMer1" group="ext" >{{chapitre |auteurs ouvrage = Marie-Madeleine De Cevins Jean-Michel Matz |auteur = Franck Mercier |titre ouvrage = Structures et dynamiques religieuses dans les sociétés de l'Occident latin (1179-1449) |éditeur = Presses universitaires de Rennes |numéro chapitre = XXXII. |titre chapitre = L’essor de la sorcellerie au Moyen Âge : mythe ou réalité ? |page = 399-407. |date = |lire en ligne = https://books.openedition.org/pur/131364 |site = OpenEdition |consulté le = 12 octobre 2023 }} - {{citation|On sait que, dès le milieu du XIIIe siècle puis avec une plus grande insistance au siècle suivant, la papauté s’est préoccupée du contenu potentiellement diabolique de certaines pratiques savantes ou communes de magie. En 1258-1260, une décrétale du pape Alexandre IV rappelait ainsi aux inquisiteurs que la sorcellerie n’entrait pas dans le champ de leur compétence, à l’exception cependant des « sortilèges et divinations ayant saveur d’hérésie ». Un peu plus tard, le pontificat de Jean XXII marque incontestablement une étape importante sur la voie de la diabolisation de la sorcellerie. Fort inquiet de l’apparente recrudescence de la magie savante à la cour pontificale, ce pape avignonnais entreprit de consulter des experts afin d’évaluer le caractère virtuellement maléfique de la magie dès lors que celle-ci paraissait impliquer l’invocation des démons. Toute cette agitation fébrile autour de la magie doit aussi être mise en relation avec le renforcement des pouvoirs dévolus au diable par la théologie : les capacités de nuisance et d’intervention des « mauvais anges » dans le monde terrestre ne cessent d’augmenter. Si le diable n’est pas à proprement parler une invention du Moyen Âge et s’il hante depuis longtemps l’imaginaire collectif, il semble assumer à partir du XIVe siècle une nouvelle présence au monde.}} </ref>. L'imprimerie débute en Occident à la fin de cette période ; on y édite des livres importants et une grosse partie de l'édition consiste en « manuels agricoles » concernant les [[terroir|terres]]<ref name="ThoPar" group="ext">{{lien web |url = https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-fabrique-de-l-histoire/l-invention-de-la-cuisine-de-terroir-9614579 |auteur = Thomas Parker |titre = L’invention de la cuisine de terroir |site = [[France Culture]] |série = La Fabrique de l'Histoire |année = 2018 }} - {{citation|La notion des grands chefs existe au {{s-|XVI}} à Paris, en fait dès [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]]. Le terroir est retracé dans les livres par Rabelais qui est un humaniste décriant les guerres « picrocholines ». Ensuite viennent les poètes de la [[Pléiade (XVIe siècle)|Pleïade]] qui décrivent le vin dans leur version du [[Bacchus]] antique intégré dans le ''terroir''. Si le terroir reflète la terre avec sa richesse agricole locale et la langue locale, pour appartenir à la cour royale ultérieurement le « goût » des privilégiés devait être neutre ou « lissé » voire « sublimé » (forcés par la politesse<!--bon goût et mauvais goût-->). Plus tard au {{s-|XVII}} avec l'[[Académie française]] se présente l'association entre le langage et le goût qui devient « exprimé » avec [[politesse|courtoisie]]. L'« art culinaire » peut être une partie de l'Art, avec le ([[artiste|geste artistique]]). Terroir est donc une variable à la fois positive et négative jusqu'à aujourd'hui. }}</ref>. Si les premiers livres de cuisine fondamentaux de la culture occidentale sont constitués jusqu'au [[Haut Moyen Âge]] par les collections de recettes copiées à la main et font partie de la bibliothèque des érudits{{Note |groupe = ext |nom = MirVin-27 |texte = {{Harvsp|Vincent-Cassy|2012|p=27.}} [[Guillaume Tirel]] fut le cuisinier le plus célèbre de son temps au point que [[François Villon]] le cite. Il émargea soixante-six ans dans les comptes des cuisines royales et termina sa carrière dans les honneurs comme écuyer de cuisine et sergent d’armes du roi Charles VI (...) Il semble que c’est après la mort de Charles V, (...) que lui fut attribuée la paternité du premier [[Viandier]]. Ce livre du maître-queux du roi de France connut un succès tellement considérable que le roi d’Angleterre Richard II chargea dès 1390 le sien de rédiger un livre de la cuisine royale anglaise dès 1390. Le Viandier édité dès 1486 et réédité 22 fois jusqu’au xviie siècle est inséparable de la reconnaissance de l’art culinaire. <br>Pour rester dans le domaine de langue française, l’écriture du [[Du fait de cuisine]] (1420) fut « requis et commandé » à [[Maître Chiquart]] par son maître le duc de Savoie Amédée VIII non seulement pour guider les futurs cuisiniers ducaux dans la préparation des banquets, mais aussi pour '''garder mémoire et exalter les fêtes savoyardes organisées'''. Comme la cuisine est un lieu de '''pratique orale''', le duc adjoignit le clerc Jean de Dudens pour recueillir les paroles de Chiquart et les mettre en forme. Ce clerc passé par les écoles émailla l’ouvrage de références scolastiques et de citations savantes d’auteurs anciens, pour « ''par escript laisser aucune science de l’art de cuysinerie et de cuysine'' ». Cet écrit culinaire ne se présente pas comme une suite de recettes rangées sous les rubriques habituelles : potages, rôts, entremets, poissons, sauces, mais comme le récit de ces '''exceptionnels banquets''' dont on suit le '''défilé des plats''' tels qu’ils furent cuisinés. Chaque mets est alors l’occasion d’en expliquer la recette pour l’« entendement » des cuisiniers ducaux du futur(...) Il y a bien eu une artification du culinaire exprimée par de nouvelles recettes fondées sur le plaisir visuel, plus que sur celui de l’ingestion. Les cuisiniers des années 1400 ont su par leurs techniques culinaires intégrer les '''innovations alimentaires apportées par le commerce dans la cuisine des banquets''' tout en répondant aux aspirations d’une société aristocratique qui compensait ses malheurs par des rêves de chevalerie d’antan et voulait vivre le présent dans les représentations du passé qu’elle se donnait à elle-même.}}, ils sont imprimés à partir du [[Moyen Âge tardif|Bas Moyen Âge]]. Les [[régime alimentaire|régimes alimentaires]] et la préparation des plats répertoriés évoluèrent donc assez lentement au regard de l'[[époque moderne]] qui suivit, période où se reconstituent les économies locales, par le repeuplement dans les pays. Ces changements posèrent les bases de la cuisine actuelle européenne et américaine qui y fut importée. Alors que passablement des nourritures sont communes aux hommes et animaux domestiques et font à ce titre partie de l'économie régionale, il est difficile de les localiser-distinguer par les traces écrites comptables. Au point qu'à la fin de la période Moyenâgeuse {{incise|comme dans les jardins méditerranéens de l'Antiquité}}, les plantes d'agrément des [[jardin médiéval|jardins et parcs]] laïcs et monastiques ont été en fait des plantes culinaires et des arbres à fruits esthétiques. La géométrie du jardin change, il évolue d'enclos déambulatoire à parc avec [[allée]]s et [[Parterre (jardinage)|parterres]] comme les jardins Orientaux<ref name="HélSer" group="ext">{{lien web |url = https://www.persee.fr/doc/hsr_1254-728x_1998_num_9_1_1059_t1_0256_0000_2 |auteur = Hélène Servant Hélène |titre = Flore et jardins. Usages, savoirs et représentations du monde végétal au Moyen Âge, Études réunies et publiées par Pierre-Gilles Girault, Paris, Le Léopard d'Or, «Cahiers du Léopard d'Or, 6», 1997. |périodique = Histoire & Sociétés Rurales |date = 1998 |nature document = compte rendu lecture |page = 256-258 }} - {{citation|Noël Coulet évoque les jardins d'Espagne vus par un Allemand, et Christiane Deluz nous entraîne à travers les jardins paradisiaques du Moyen Orient et de l'Asie (...) La littérature de voyage forme une source intéressante à plus d'un titre : en l’occurrence, elle offre une troisième forme de regard sur le jardin médiéval. Jérôme Münzer, médecin, fuit la peste qui sévit à Nüremberg à la fin du XVe siècle; les pèlerins et les croisés, en route vers la Terre sainte, savent aussi jouir des plaisirs purement sensuels que leur offrent les jardins d'Orient et d'Asie. Et les descriptions fournies par l'un et les autres, dans leur pauvreté de langage ou leur richesse imagée, dans leur exactitude ou leur imprécision botanique, dans leurs lacunes ou leurs redondances, adoucissent et humanisent l'image du jardin. Si le Paradis existe sur terre, tant mieux, cependant nul voyageur n’est dupe. Le paradis est ailleurs, mais il est possible à l'homme d'en restituer la quintessence, soit par une fête de tous les sens - les jardins orientaux décrits par nos voyageurs -, soit de manière plus abstraite et symbolique, par la forme.<br>Brigitte Stévenard nous rappelle à propos que la fonction du jardin dépasse le seul point de vue de l'agrément ou de l'utilité. Pourquoi, depuis la plus haute Antiquité, les jardins offrent-ils souvent l’aspect de lieux clos, carrés ou au moins quadrangulaires, agrémentés en leur centre d’une fontaine? (Pour en fait aboutir au labyrinthe du {{s-|XVI}}). }}</ref>. Les plantes « reconstituantes », les légumes, dans ces jardins sont considérées en plus comme des plantes condimentaires et médicinales<ref name="EliGes" group="ext"> {{lien web |url = https://doi.org/10.3406/ccmed.2003.2868 |auteur = Élise Gesbert |titre = Les jardins au Moyen Âge : du XIe au début du XIVe siècle. |périodique = Cahiers de civilisation médiévale |année = 2003 |page=381-408 }} - {{citation|De nombreux jardins médiévaux ou d'inspiration médiévale ont été créés dans toutes les régions de France et se sont ouverts au public (...) Pour la plupart des études, le thème a surtout été abordé par le biais des enluminures, quelques inventaires tardifs et les documents importants que sont le capitulaire De Villis de Charlemagne, le plan de l'abbaye de Saint-Gall et un poème de Walafried Strabo, Hortulus. Au vu de ces données, il apparaît que les jardins du {{sp-|XI|au|XIV}} sont mal connus, si l'on met à part les jardins monastiques. À partir du {{s-|XI}}, le paysage médiéval s'est transformé à la suite de l'augmentation régulière et importante de la population. Un des aspects essentiels de l'essor de l'Occident après l'an mille, est en effet le développement urbain qui atteignit son apogée au {{s-|XIII}}. La demande en alimentation était alors plus forte et de nombreux jardins furent créés. On en retrouve la trace dans de nombreux documents — en particulier dans les cartulaires — '''où l'on constate une grande diversité des termes qui désignent le jardin au Moyen Âge'''. Quel que fut le contexte géographique, urbain ou rural, le jardin s'est installé, subissant au gré du temps les mouvements des populations, dans toutes les régions de France (...) Les textes littéraires nous éclairent plus sur les jardins d'agrément que sur les autres types de jardin. Même s'ils exposent souvent des lieux allégoriques, rappelant largement les jardins bibliques, '''les descriptions restent proches de celles que donnent les encyclopédistes de l'époque, tels''' [[Albert le Grand]] et [[Pietro de' Crescenzi|Pierre de Crescens]]. }}</ref>{{,}} <ref name="FraMic" group="ext">{{lien web |url = https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1998_num_156_3_1828000_t1_0326_0000_7 |auteur = Françoise Michaud-Frejaville |titre = Tradition et innovation horticole en Berry, Jean Rogier et Jacques Thiboust dans leur jardin de Qiiantilly (1503-1526), traite de l'intérêt particulier d'humanistes pour les jardins (pages 51 à 74). |date = 1997 |page = 328-329 }} - {{citation|Le jardin se caractérise également par sa production qui participe à l'approvisionnement des tables mais aussi à l'art de conserver la santé (...) Le plus ancien livre de cuisine allemand, [[Das Buoch von guoter Spise]], plus communément appelé « le livre de bonne nourriture », comprend des textes en vers et en prose, un régime de santé ainsi qu'un recueil culinaire rédigé entre 1345 et 1354 ne comprenant pas moins de 101 recettes : 44 concernent la distinction entre jours gras et jours maigres. Les ''plantes condimentaires'' les plus couramment utilisées sont l'oignon, le persil, l'ail, l'échalote, la sauge, la menthe mais '''aussi la violette et la rose. La violette est réputée agir sur la bile, quant à la rose, elle est la fleur des médecins'''. (...) Leur utilisation dans la cuisine est une illustration de la médecine diététique ; elles entrent dans un régime de santé où se manifeste le souci d''''équilibrer tempéraments et humeurs de manière subtile''' ainsi que l'indique le titre de l'ouvrage « le livre de bonne nourriture ». Une recette sur cinq utilise l'amande qui d'ailleurs, a pour vertu de nettoyer la poitrine, le poumon, les reins et de dégager les conduits du foie. Plus que les poires, les figues ou le raisin, les pommes figurent dans bon nombre de recettes : plus de vingt; elles accompagnent les volailles, tempèrent l'amertume du brochet. Acides, elles ont un effet astringent. Mais d'une manière générale, les fruits entrent pour 66% dans la composition de la cuisine. }}</ref>. [[Fichier:Peasants breaking bread.jpg|thumb|upright=1.3|Groupe de voyageurs partageant un repas simple composé de pain et de vin (''Livre du roi Modus et de la reine Ratio'', {{s-|XIV}}).]] Parce que « l'économie européenne fonctionne comme un marché<ref name="FraMen1" group=""/> », les [[céréale]]s, comme le blé, le seigle, l'orge, l'avoine et l'épeautre, étaient les aliments de base les plus importants durant le Moyen Âge. Leur ''[[Valeur d'échange|valeur]]'' usuelle est telle que le [[Grain (céréale)|grain]] peut constituer une rente<ref name="IsaThe">{{lien web |url = https://www.cairn.info/revue-le-moyen-age-2009-2-page-253.htm |auteur = Isabelle Theiller |titre = Prix du marché, marché du grain et crédit au début du XIIIe siècle : autour d'un dossier rouennais |sous-titre = Une rente en grain dont la valeur est déterminée sur un marché hebdomadaire rouennais |périodique = Le Moyen Age |date = 2009}}</ref>. Le riz n'est introduit que tardivement en Europe. La pomme de terre, qui n'arrive qu'en 1536, ne fait pas partie de cette cuisine (et n'est pas consommée à grande échelle avant plusieurs siècles). L'orge, l'avoine<ref name="EdwBro1" group="ext">{{Ouvrage |auteur1 = Edward Brooke-Hitching |traducteur = Laurent Barucq |langue originale = anglais |titre = L'encyclopédie des sports oubliés |passage = 115 |éditeur = Denoël |date = 2015 |pages totales = 305 |isbn = 978-2-7578-5615-4 |titre chapitre = Concours de pudding et autres sports de foire }} - {{citation|Le ''hasty pudding'' est un plat visqueux, sorte de gruau à bas de lait bouilli et d'avoine dont l'origine remonte au Moyen Âge. Il est peu onéreux, facile et rapide à préparer, ou comme disait le dramaturge [[Thomas Heywood]] dans ''The english traveler'' (1633) : « On met plus de temps à le manger qu'à le cuisiner ». Ce qui nous explique ses nombreuses sélections lors des concours de nourriture dans les foires du {{sp-|XVII|au|XIX}} (...) On pratiquait de nombreux sports, dont le concours du plus gros mangeur de ''hasty pudding'' (...) Au signal de départ les concurrents s'empiffraient de la mixture bouillante à mains nues (interdiction d'utiliser des couverts [fin du XIXeS]).}} -</ref> et le seigle, pour les pauvres, et le blé pour les riches, servent à fabriquer les [[pain]]s, les [[bouillie]]s et les [[pâtes alimentaires|pâtes]] qui sont consommés par toute la population. Les [[fève]]s et les [[légume]]s sont des suppléments importants au régime essentiellement à base de céréales des plus pauvres. La [[viande]] est plus associée au statut social (nourriture plus prestigieuse) et à sa symbolique religieuse qu'à son coût{{efn|Dans une [[salaison]], le coût du sel selon la région de son emploi était supérieur au coût de la pièce à saler<ref name="SébPér">{{lien web |url = https://doi.org/10.4000/abpo.2398 |auteur = Sébastien Périsse |titre = Les marais salants de la prévôté d’Hiers d’après les terrages de 1478 |périodique = Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest |date = 2012 }} - {{citation|En dehors du sel, denrées alimentaires, matières premières, bois manquent dans la prévôté d’Hiers. Que penser dès lors des propos d’André Mage de Fiefmelin qui affirme : « Si qu’à vivre un saulnier dans sa salante plaine a du pain, de la pesche, et du gibier sans peine. » L’aveu de 1364 laisse supposer quelques productions alimentaires sur les bossis des marais (oiseaux des marais, poissons pris au piège, voire quelques grains…) mais qui paraissent insuffisantes.}}</ref> et sa provenance en Europe passe des mines de [[Halite|sel gemme]] aux [[marais salant]]s.}}{{,}} <ref name="J.Les" group="ext">{{lien web |url = https://doi.org/10.3406/rnord.1948.1932 |auteur = J. Lestocquoy |titre = Baleine et ravitaillement au Moyen Age. |périodique = Revue du Nord, tome 30, n°117 |date = 1948 |page = 39-43. }} - {{citation|Pourtant il est aussi des denrées qui se vendaient couramment sur les marchés d'Arras, le samedi, vers l'an mil, et qui nous sembleraient dignes de contes pour les enfants : on vendait de l'esturgeon, et l'on sait par ailleurs qu'on en péchait dans l'embouchure de la Canche. Surtout on vendait de la baleine. La langue du cétacé est un morceau de choix. L'huile de baleine est une source de lumière de premier ordre ; les côtes de la baleine servent, au moins dans la région de Biarritz — et pourquoi pas chez nous ? —, pour les clôtures des champs ; et les vertèbres suffisent à constituer des sièges. Il y a presque autant d'utilisation, que pour le légendaire palmier, puisque, dès le Moyen Age, il y a aussi, dit Jenkins, les baleines de corset. Tout cela explique l'ardeur de la chasse au cétacé ; la viande et l'huile sont des choses précieuses, nous ne le savons que trop ; et pour les monastères, trouver de la viande qui soit un aliment maigre, n'est-ce pas une solution rêvée ? }}</ref>{{,}} <ref name="MasMon">{{lien web |auteur =Massimo Montanari |titre = Valeurs, symboles, messages alimentaires durant le Haut Moyen Age. |url = https://doi.org/10.3406/medi.1983.935 |périodique = Médiévales, n°5 |date = 1983 }} - {{citation|Il n'est pas digne de régner sur nous, celui qui se contente d'un vil repas de quelques sous}}</ref>. Le [[porc]] est l'élevage type dans les monastères<ref name="inrapP">{{lien web|url=https://www.inrap.fr/subsistance-economie-commerce-au-moyen-age-10255 |titre=Subsistance, économie, commerce au Moyen Âge |site=[[INRAP]] }}</ref>, la [[chèvre]] ainsi que le [[cheval]] ont, dans la boucherie, un statut particulier ([[Charte de Mirepoix (1303)]])<!--[http://belcikowski.org/ladormeuseblogue/?p=2067 Jean de Lévis]--><ref name="J.Per">{{lien web |url = https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/4538-les-regles-sanitaires-de-la-viande-au-moyen-age.html |auteur = J. Perrin |titre = Boucher, viande et règles sanitaires au Moyen Âge |date = 2013 |champ libre = source : {{Chapitre |auteur = Madeleine Ferrières |titre chapitre = Chapitre 1. Viandes interdites|titre ouvrage=Histoire des peurs alimentaires. Du Moyen Age à l'aube du XXe siècle |éditeur = Le Seuil |collection = L'Univers historique |année = 2002 |passage=p. 17-42 |présentation en ligne = https://www.cairn.info/histoire-des-peurs-alimentaires-du-moyen-age-a-l-a--9782020476614-page-17.htm}}}}</ref>. Le [[gibier]] par interdit de chasse ne se trouve que sur les tables de la noblesse à la fin de l'époque médiévale. Les viandes les plus répandues sont le [[poulet]] et les autres [[Gallus gallus domesticus|volailles]], le [[Porc (viande)|porc]], tandis que le [[Viande bovine|bœuf]], qui demande plus d'investissement, est plus présent au Haut Moyen Âge que précédemment, en faisant l'objet d'une sélection pour obtenir des bêtes plus fortes et plus charnues<ref name="SL-PM-JHY">{{lien web |url = https://doi.org/10.3406/hsr.1995.934 |auteur = Sébastien Lepetz, Patrice Méniel, Jean-Hervé Yvinec |titre = Archéozoologie des installations rurales de la fin de l'Âge du Fer au début du Moyen Âge. |périodique = Histoire & Sociétés Rurales, n°3 |date = 1995 |champ libre = L'histoire rurale en France. Actes du colloque de Rennes (6-7-8 octobre 1994) |passage = pp. 169-182}}</ref>. La [[morue]] et le [[Clupea|hareng]] sont incontournables pour les régions littorales et ils peuvent être transportés vers l'intérieur des terres s'ils sont séchés, fumés ou salés. Une grande variété de [[Poisson (aliment)|poissons]] de rivière est également consommée (et [[braconnage|braconnée]]). Les méthodes de [[conservation des aliments]], basées exclusivement sur le séchage, la [[salaison]], le [[fumage]] et le [[saumurage]] ont constitué la première industrie humaine{{Note |nom = bra90 |id = Braudel1990 |texte = Braudel 1990 |détail= p.303. L'agriculture désigne la première industrie de tous les temps, avec le « moteur animal » humain puis les bœufs. C'est la culture des [[terres arables]] définies avec ou sans les souches d'arbres du défrichage. in {{ouvrage |auteur1 = Braudel |prénom1 = Fernand |titre = L'identité de la France |sous-titre = Les Hommes et les Choses |chapitre = IV les superstructures |passage = 302-306 |tome = II |éditeur = Flammarion |collection = Champs |date = 1990 |isbn = 2-08-081222-X}}}}. Au Moyen Âge la lenteur des moyens de transport rendent très coûteux le [[commerce]] des produits sur de longues distances et les marchandises pondéreuses ordinaires ne peuvent en valoir la peine sur les places de marché, où se font les ventes en dehors des commandes de particuliers. L'alimentation de la noblesse est plus liée aux influences étrangères connues que l'alimentation populaire, la notion sociale de délicatesse s'imposant au fur et à mesure{{Note|group=note |prétexte=L'idéal et l'éthique dès le bas Moyen Âge sont associés à l'étiquette (la norme) et donnent la ''courtoisie'' (« attitude à la ''cour'' <ref name="courtois">{{CNRTL|courtoisie}}</ref> »). |texte = Ceci est conjugué avec la conception antique-mythique de ce que la digestion humaine (voir [[#Diététique|supra]]) est la poursuite et fin de la cuisson des aliments toute en ''délicatesse'' (et démarrée en cuisine). Cela donnera un statut particulier au commerce des produits fins. Dont le résidu moderne en Allemagne est le nom [[delicatessen (gastronomie)|Delicatessen]].}}. Une cuisine raffinée s'écartant du modèle de l'alimentation antique se développe au [[Moyen Âge tardif]] sous influence des cuisines méditerranéennes et arabes. Elle devient la norme au sein de la noblesse de toute l'Europe enrichie par le [[servage]] qui par ailleurs dispose de plus en plus à un droit de nom{{ref|Dès le moyen Moyen Âge: 1267 « entente, accointance »: {{CNRTL|chalandise}}}} (fournisseur de « X »). Les [[assaisonnements et condiments|assaisonnements]] courants de la cuisine médiévale de la noblesse incluaent le [[verjus]], le [[vin]] et le [[vinaigre]], en combinaison avec des épices comme le [[Poivrier noir|poivre noir]], le [[safran (épice)|safran]] et le [[gingembre]]. L'emploi répandu du [[sucre]] (qui est une épice venue par la [[route de la soie]] par la médecine<ref name="DS-CG-SS-ID">{{lien web |url = https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-fabrique-de-l-histoire/histoire-des-aliments-leur-circulation-leur-transformation-5780348 |auteur = Denis Saillard, Christian Grataloup, Sylvie Sanchez et Isabelle Doré-Rivé |titre = Histoire des aliments : leur circulation, leur transformation |sous-titre = Alimentation et identité culturelle; le goût local et le dégoût de l'ennemi; la morale locale; l'unité d'une nation et la réception de ce qui vient de l'extérieur, produits et plats |site = [[France Culture]] |série = La Fabrique de l'Histoire |année = 2018 }}</ref>) ou du [[miel]] donne un goût [[Sauce aigre-douce|aigre-doux]] à de nombreux plats. Les [[Amandier|amandes]], particulièrement en tant que [[lait d'amande]], sont très populaires en tant qu'agent [[épaississant]] pour les [[soupe]]s, les [[ragoût]]s, les [[sauce]]s et les [[carpaccio]]<ref name="FraMic" group="ext"/>. == L'alimentation == [[File:O Sapientia.png|thumb|Le « ''O Sapientia'' » des [[Grandes antiennes « Ô » de l'Avent|liturgies de Noël]], l'[[Avent]] où on fête la naissance de Jésus. On termine le jeûne en 1380{{ref|{{CNRTL|friandise}}.}} par ce dont on est friand, par des libations{{Note|groupe=ext|{{Harvsp|Rabelais|1552|passage=Chapitre XV}} - {{citation|Chiqvanovs avoir degouzillé une grande tasse de vin Breton, dist au seigneur. Monsieur comment l’entendez vous ? L’on ne baille poinct icy des nopces ? Sainsambreguoy toutes bonnes coustumes se perdent. Aussi ne trouve l’on plus de lièvres au giste. Il n’est plus d’amys. Voyez comment en plusieurs ecclises on a desemparé les antiques beuvettes des {{Souligner|benoists saincts O O}}, de Noël. Le monde ne faict plus que resver. Il approche de sa fin. Or tenez. Des nopces, des nopces, des nopces. »}}}}.]] La cuisine des cultures du [[bassin méditerranéen]] était fondée depuis l'Antiquité sur les céréales, en particulier les nombreuses variétés de [[blé]]. La bouillie, le [[Gruau (alimentation)|gruau]]<ref name="EdwBro1" group="ext" /> et, par la suite, le pain, devinrent culturellement les [[Alimentation|aliments]] de base qui apportaient l'essentiel des calories à la population industrieuse{{Note|nom=bra90}}. Du {{s mini-|VIII}} au {{s-|XI}}, la proportion des différentes céréales dans le régime alimentaire passa d'environ un tiers aux trois quarts<ref name="HM_16">Hunt et Murray, 1999, {{p.|16}}.</ref>. La dépendance au blé resta significative tout au long du Moyen Âge et se propagea vers le nord avec l'expansion du christianisme. Dans les climats plus froids, le blé était cependant inabordable pour la plus grande partie de la population et était réservé à la noblesse. L'importance du pain dans les rituels religieux comme l'[[eucharistie]] lui attribuait un prestige vis-à-vis d'autres aliments. Seuls l'huile d'olive et le vin avaient une valeur comparable mais ils étaient rares en dehors des régions chaudes où la vigne et les oliviers étaient cultivés. Le rôle symbolique du pain est illustré dans un sermon donné par [[Augustin d'Hippone]] : {{Citation bloc|Ce pain raconte votre histoire […] Vous avez été amenés sur le champ de [[Battage (agriculture)|battage]] du Seigneur et avez été battus […] En attendant le [[catéchisme]], vous étiez comme les céréales stockées dans le grenier […] Au font baptismal, vous avez été pétris dans une même pâte. Dans le four du Saint-Esprit, vous avez été cuits dans le véritable pain de Dieu<ref name="HM_16"/>.}} === Influences religieuses === [[Fichier:Beaver fish tail.jpg|thumb|Au Moyen Âge, on considérait que la queue du [[castor (genre)|castor]] ressemblait à un poisson et qu'elle pouvait donc être mangée les jours de jeûne (''Livre des simples médecines'', vers 1480).]] [[Fichier:Pietro Lorenzetti 001.jpg|thumb|upright|Nonnes dinant en silence, tout en écoutant la lecture de la Bible (''Humilité'', [[Pietro Lorenzetti]], 1341).]] Tout comme le [[végétarisme bouddhique]] marque les orientations culinaires en Asie, les Églises [[Église catholique|catholique]] et [[Église orthodoxe|orthodoxe]] et leurs calendriers avaient une grande influence sur les habitudes alimentaires. Elles décrétaient le [[carême]] avec les [[jeûne]]s des produits d'origine animale et les festins qui alternaient. [[File:Cutting the Stone (Bosch).jpg|thumb|Ce qu'est la réalité du savoir par les deux pouvoirs installés durant le Moyen Âge est montré par cette peinture allégorique de [[Jérôme Bosch]] juste avant la Renaissance; Jérôme Bosch se moque de l'ignorance et de la tromperie faites au malade par le [[Mystique|décervelage mystique]]. Titre : [[La Lithotomie|L'extraction de la pierre]].]] Dans une grande partie de l'Europe, certains jours de la semaine et de nombreuses dates du calendrier étaient jeûnées avant de pouvoir recevoir l'[[eucharistie]] : ces [[jeûne]]s concernaient les heures précédant l'eucharistie chez les chrétiens d'Orient comme ceux de l'Église latine<ref>Bernard Heyberger, ''Les Transformations du jeûne chez les chrétiens d'Orient'', {{p.|269}}.</ref> ; il s'agissait d'arriver pour communier avec le ventre totalement vide. La notion d’abstinence est généralement aussi bien sur le plan nutritif que sexuel. {{Citation bloc|Saint Isidore dit (Etym. Lib. VI, cap. 18) que le jeûne consiste à épargner la nourriture et à s’abstenir de manger|{{Ouvrage |prénom1=Thomas |nom1=d'Aquin |lien auteur1=Thomas d'Aquin |titre=[[Somme théologique]] |volume=5 |année=1852 |passage=313 }}}} La viande, les produits laitiers, comme le lait ou le fromage et les œufs, étaient interdits mais le poisson était autorisé. Le jeûne était destiné à mortifier le corps, renforcer l'âme et rappeler le sacrifice de Jésus-Christ pour l'humanité. L'intention n'était pas de caractériser certains produits comme étant impurs (contrairement à l'islam et au judaïsme), mais plutôt d'enseigner une leçon spirituelle dans la maîtrise de soi à travers l'abstinence. On évoque également la nécessité de varier l'alimentation carnée des classes supérieures sous un prétexte religieux. Durant les sévères jours de jeûne, le nombre de repas était également réduit à un. Même si la plupart des personnes respectaient ces restrictions et faisaient [[pénitence]] s'ils les violaient, il existait de nombreuses manières de contourner les idéaux par les pratiques {{Note|groupe=note|{{Harvsp|Henisch|1976|p=41}} -{{Citation|C'est dans la nature de l'homme de construire la cage la plus compliquée de règles et de règlements dans laquelle se piéger puis avec autant d'ingéniosité et d'enthousiasme, de tordre son cerveau pour y échapper. Le carême était un défi ; le jeu était d'en débusquer les failles.}}}} :<br> La définition du {{citation|poisson}} était souvent étendue aux animaux marins et semi marins, comme les [[baleine]]s, les [[Bernache nonnette|bernaches]], les macareux et même les [[Castor (genre)|castors]]. Le choix des ingrédients était peut-être limité mais cela ne signifiait pas que les plats étaient plus petits. Les banquets des jours réservés au poisson pouvaient être splendides et ils étaient des occasions populaires permettant de servir des nourritures donnant l'illusion d'être de la viande, du fromage ou des œufs. Le poisson pouvait être moulé sous la forme de gibier et de faux œufs pouvaient être fabriqués en remplissant des coquilles vides avec des [[Rogue (anatomie)|œufs]] de poisson et du lait d'amande, le tout étant cuit sur des charbons ardents. Si les membres de l'Église [[Empire byzantin|byzantine]] suivaient une ligne dure et décourageaient tout raffinement culinaire pour le clergé, leurs équivalents occidentaux étaient bien plus tolérants<ref name="Henisch43">{{Harvsp|Henisch|1976|p=43}}.</ref>. Les plaintes concernant les rigueurs du jeûne au sein des laïcs étaient nombreuses. Durant le carême, les rois et les étudiants, les roturiers et les nobles, se plaignaient tous du fait d'être privés de viande lors des longues semaines de réflexion solennelle sur leurs péchés. Lors du carême, les propriétaires de bétail étaient même prévenus de faire attention aux chiens affamés, frustrés par le {{citation|dur siège du carême et des arêtes de poisson<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=40}}.</ref>}}. La tendance à partir du {{s-|XIII}} s'orientait vers une interprétation plus légaliste{{Note|groupe=note|{{Harvsp|Prina|Demartini|2005|p=80|loc=chap. ''Le gothique rayonnant 1230-1350 environ''}} - {{citation|La rupture de la continuité dynastique avec l'avènement de la maison des Valois en 1328, entraîne une désacralisation progressive de la figure du roi et ravive les particularismes [[fief|féodaux]], déterminant un ralentissement de l'architecture religieuse et un développement contemporain de l'architecture militaire et civile princière et publique. »}}}} du jeûne. Les nobles faisaient attention de ne pas manger de viande les jours de jeûne, mais le poisson remplaçait la viande, souvent en imitation du jambon et du lard, et le lait d'amande remplaçait le lait d'origine animale en tant qu'alternative aux produits laitiers. Dans certains cas, la profusion sur les tables des nobles était surpassée par celle des monastères [[Ordre de Saint-Benoît|bénédictins]], qui offraient jusqu'à seize « ''services'' » (plats), lors de certains jours de fête. Des exceptions au carême étaient fréquentes pour des groupes définis de façon très floue. [[Thomas d'Aquin]] (1225-1274) croyait que des dispenses devaient être fournies pour les enfants, les personnes âgées, les [[Pèlerinage|pèlerins]], les ouvriers et les mendiants, mais pas les pauvres, aussi longtemps qu'ils avaient un quelconque abri<ref>Bynum, 1987, {{p.|41}} ; voir aussi {{Harvsp|Scully|1995|p=58-64}} et {{Harvsp|Adamson|2004|p=72, 191-192}}.</ref>. Il existe de nombreux rapports sur des membres de [[Monachisme chrétien|ordres monastiques]] qui ne respectaient pas les restrictions, en invoquant des interprétations habiles de la [[Bible]]. Comme les malades étaient dispensés du jeûne, il y avait la notion que les restrictions du jeûne ne s'appliquaient que dans la principale salle de restauration, et de nombreux membres des [[Ordre mendiant|ordres mendiants]] mangeaient simplement leurs repas de jeûne (le pain et l'huile{{ref|Aussi bien pour la santé du [[pêcheur]] que pour son « salut », l'huile des oliviers de la Sainte vierge est un miracle bien avant le Moyen Âge. Par exemple cette huile « suinte » des ossements-reliques de [[Nicolas de Myre]]. C.f. l'« huile de miséricorde » qui soigne les malades par onction. De nos jours l'[[extrême-onction]] reste celle du ''Christ-médecin''.|note|sainteshuiles}}), ailleurs que dans le [[réfectoire]]<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=46}}.</ref>. Certains supérieurs de monastère cherchèrent à résoudre le problème, non pas avec des condamnations morales, mais en s'assurant que des repas sans viande et bien préparés étaient disponibles les jours de jeûne<ref name="Henisch43"/>. === Hiérarchie sociale === [[Fichier:Cuisine médiévale.jpg|thumb|Bourgeois à table dans sa cuisine où les femmes font la lessive.]] La société médiévale était fortement stratifiée à l'intérieur de tous les corps sociaux<ref name="DS-CG-SS-ID"/>. À une époque où la [[famine]] était courante, la [[Stratification sociale|hiérarchie sociale]] était souvent brutalement appliquée, la nourriture et son manque était un marqueur social important qui n'a plus d'équivalent actuel dans la plupart des [[pays développés]]. À la fin du Moyen Âge, la richesse grandissante de la [[roturier|roture]] marchande et commerciale des grandes villes fit qu'elle adopta les coutumes de l'[[aristocratie]]. Et la première forme de [[bourgeoisie]] apparut<ref>{{chapitre |lire en ligne=https://www.cairn.info/l-aristocratie-medievale--9782200262938-page-223.htm |auteur=Joseph Morsel |titre ouvrage=L'aristocratie médiévale. {{sp-|V|-|XV}} |titre chapitre= Nobles et bourgeois |éditeur=Armand Colin |date=2004 |passage=223-263}} </ref>, dans ses zones agricoles nouvellement défrichées et mises en fermage de production céréalière et légumes plus élevage autour des bourgs{{sfn|Pelletier|Delfante|2004|p=56}}. Cette roture de petite ville non exemptée d'[[Taille (impôt)|impôt (taille)]] au contraire des grandes villes fut celle opposée socialement aux seigneurs nobles et ecclésiastiques par l'obligation {{incise|« parfois plus symbolique coercitive qu'autre chose pour la paysannerie par exemple en Allemagne<ref name="VinCor"> {{lien web|url=https://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2012-1-page-15.htm |auteur=Vincent Corriol |titre=Redevances symboliques et résistance paysanne au Moyen Âge. À propos du procès de Berthet de Lessart (1423) |périodique=Histoire & Sociétés Rurales |date=2012 |page=15-42}} {{commentaire biblio SRL|{{citation|C’est en effet dans les années 1350-1380 que le statut servile se met en forme et devient la condition habituelle des tenanciers, définie par une coutume de la terre qui s’oppose de plus en plus nettement à la coutume de la ville définie comme libre. Symbole de l’aboutissement de ce mouvement, l’apparition des premiers affranchissements individuels dans les années 1370-1380 consacre l’établissement d’une frontière entre deux conditions suffisamment tranchées pour que l’on ne puisse passer de l’une à l’autre sans la sanction seigneuriale. Le mouvement est cependant progressif, les actes d’affranchissement et les conditions d’accession au statut privilégié ne trouvant leur forme définitive et normalisée qu’à partir des années 1400-1420. }}}}</ref> »}} du paiement du [[Cens (droit seigneurial)|droit seigneurial]] d'une taille parfois « fantaisiste » dans les fiefs{{efn|Une bourgeoisie différente du sens moderne - les termes créés : en 1370 l'aristocratie féodale<ref>{{CNRTL|aristocratie}}</ref>, en 1270 la roture du défricheur<ref>{{CNRTL|roture}}</ref>, en 1240 la bourgeoisie sens féodal qui est un regroupement humain local avec droit de justice<ref>{{CNRTL|bourgeoisie}}</ref>}}. Mais cette roture pouvait aussi être très forte : par exemple en Italie du nord et fondant les premières puissances communales qui peuvent prêter à leur suzerains des fonds importants hors de dimension avec le revenu périodique et contractuellement de se dégager de cette rente suzeraine<ref name="Menant1">{{lien web|auteur=Menant|titre=Féodalité italienne du {{s2-|XI|XII}}|url=https://histoire.ens.psl.eu/IMG/file/Menant/Menant,%20F%c3%a9odalit%c3%a9%20italienne%20(2000).pdf|site=histoire.ens.psl.eu|page=13}}</ref>. De plus l'aristocratie comprend ainsi la noblesse d'épée et la [[noblesse de robe]] selon un principe déjà décliné dans l'Antiquité dans la société médiévale (un phénomène qui se prononce encore plus fort en Angleterre{{ref|{{CNRTL|gentry}}.}}). La réponse se matérialisa de deux manières : des avertissements sur les dangers d'adopter un régime alimentaire inadapté à sa catégorie sociale<ref>Melitta Weiss Adamson, “Medieval Germany”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|155-159}}.</ref> et l'instauration de [[lois somptuaires]] pour réduire la profusion des banquets des roturiers<ref>Melitta Weiss Adamson, “Medieval Germany”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|160-{{quoi|59}}}} ; {{Harvsp|Scully|1995|p=117}}.</ref>. Dans les derniers siècles du Moyen Âge, les préceptes alimentaires étaient guidés par la condition sociale. Ceux qui pratiquaient des travaux manuels devaient consommer des aliments lourds et nourrissants qui pouvaient être assimilés par leur estomac supposé grossier<ref name="courtois" /> tandis que les nobles devaient préférer une nourriture plus légère pour un estomac jugé délicat. Les aliments étaient donc classés de la légèreté à la lourdeur suivant une hiérarchie appelée [[Scala naturæ|chaîne de l’être]], qui allait du ciel à la terre. Les nobles devaient se nourrir des aliments les plus aériens, les plus proches de Dieu : les oiseaux<ref name="AntCam">Antonella Campanini, « Manières de consommer en Occident », dans : Florent Quellier (dir.), ''Histoire de l'alimentation : de la Préhistoire à nos jours'', Paris, Belin, 2021, p. 553-562.</ref>. === Diététique === {{Article détaillé|Médecine médiévale dans l'Occident chrétien}} [[Fichier:15th century French banqueting.jpg|vignette|Banquet du {{s-|XV}}.]] [[Fichier:Margueritedorleans--livredheures1.jpg|vignette|''Heures de [[Marguerite d'Orléans (1406-1466)|Marguerite d'Orléans]]'', {{S-|XV}}.]] La médecine du Moyen Âge avait une influence considérable sur ce qui était considéré comme sain et nourrissant<ref name="FraMic" group="ext"/>. Le cadre de vie avec ses dangers de maladie imposait la sûreté (que l'on peut appeler hygiène de vie) qui est une partie du raffinement. Le mode de vie, incluant l'alimentation, l'exercice, le comportement personnel et pour les désordres les [[antidotaire|antidotes adaptés]], était le chemin d'une bonne santé. Et tous les types de nourritures avaient leurs propriétés qui influaient sur la santé d'une personne. Les aliments étaient classés sur des échelles allant de chaud à froid et d'humide à sec, en accord avec la [[théorie des humeurs]]{{Note|groupe=ext|{{Harvsp|Chastel|2009|p=425}} - {{citation|Hypocrate est un médecin-prêtre (dieu ''[[Asclépios]]''-Esculape) il [[Corpus hippocratique|définit]] les [[Théorie des humeurs|quatre humeurs]] sang, bile (jaune), atrabile (bile noire), phlegme. La maladie est un conflit entre les quatre [pour] des causes internes ou externes [et] est traitée par des vomitifs et purges... }}}} proposée par [[Hippocrate]] dont [[Claude Galien|Galien]] se fait le successeur{{Note|groupe=ext|{{Harvsp|Chastel|2009|p=426}} - {{citation|Les Romains ont une « attitude paradoxale avec la médecine », seuls des médecins grecs se sont occupés de la santé, notamment [[Gallien]] (129-200 {{ap JC}}), « pendant qu'ils ont développé l'urbanisme et l'hygiène publique »... « Au {{-s-|I}} [[Varron (écrivain)|Tarentius Varron]] » avocat et édile de Rome, interdit de construire des habitations près des marécages considérés comme particulièrement insalubres... p.424. « La Grèce antique... {{-s2-|V|IV}} se détache de la religion en devenant rationnelle... anatomie et expérimentation animale, conquête de l’Égypte (-332)... La médecine est [alors pour eux] purement militaire. »}}}} et qui dominèrent la pensée médicale occidentale, de la fin de l'Antiquité jusqu'au {{s-|XVII}}. Les médecins médiévaux{{ref||note|sainteshuiles}} considéraient que la [[digestion]] humaine était un processus semblable à la cuisson. La transformation des aliments dans l'estomac était vue comme la poursuite de la préparation commencée par la cuisson. Pour que la nourriture soit correctement {{citation|cuisinée}} et que les nutriments soient bien assimilés, il était important que l'estomac soit rempli d'une manière appropriée. Et que plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés{{ref|Voir [[potage]] alors appelés ''poteige'' ou ''potaige'', qui est resté jusque de nos jours un aliment passé au tamis pour obtenir un « velours » pour l'estomac. (Référence: {{Ouvrage | auteur1= Saint-Ange | titre= la Cuisine de Madame Saint-Ange | sous-titre= recettes et méthodes de la bonne cuisine française (1300 recettes 110 dessins in texte 16 photos couleurs) | lieu = Paris {{VIe}} | éditeur = Librairie Larousse | année=1927 | pages totales= 1183 | isbn = 2-03-506107-5 | id= Saint-Ange1927}})|note|Saint-Ange}}. Il est à noter que la notion de [[diététique]] actuelle qui prône la mastication pour faire saliver leur est étranger. Les aliments facilement digérés étaient consommés en premier puis venaient des plats de plus en plus lourds. Si l'ordre n'était pas respecté, on pensait que les nourritures lourdes couleraient au fond de l'estomac, bloqueraient le tube digestif et entraîneraient un ralentissement de la digestion, voire la [[putréfaction]] du corps, qui amènerait les mauvaises humeurs dans l'estomac. Il était également d'une importance vitale que les aliments de propriétés différentes ne soient pas mélangés<ref name="Scully 1995, pp. 135–136">{{Harvsp|Scully|1995|p=135-136}}.</ref>. Avant un repas, il était préférable d'{{citation|ouvrir}} l'estomac avec un [[apéritif]] (du [[latin]] ''aperire'', {{citation|ouvrir}}), dont il valait mieux qu'il soit de nature chaude et sèche : des [[confiserie]]s à base d'épices, comme le [[gingembre]], le [[carvi]], l'[[anis vert|anis]], le [[Fenouil commun|fenouil]] ou le [[cumin]], enrobés de [[sucre]] ou de [[miel]]. Un repas commençait idéalement avec des fruits facilement digestes comme des pommes. <br> Il y avait ensuite des légumes comme de la [[Laitue cultivée|laitue]], du [[Chou cabus|chou]], du [[Portulaca oleracea|pourpier]], des fruits humides, des viandes {{citation|légères}}, comme du poulet ou de la [[Viande de chèvre|chèvre]] avec des [[potage]]s ou des [[Bouillon (cuisine)|bouillons]]. Après cela venaient les viandes {{citation|lourdes}}, comme le [[Porc (viande)|porc]] et le [[Viande bovine|bœuf]], de même que des fruits comme les poires et des noix ou des noisettes, considérées comme difficiles à digérer. De la même manière que l'estomac avait été ouvert, il fallait le {{citation|fermer}} à la fin du repas, avec l'aide d'un digestif, qui était généralement la fameuse [[dragée]] composée de morceaux de sucre épicé {{incise|ou pour certains de la pilule de l'apothicaire à base de gomme<!--CNRTL pilule, CNRTL gomme--> locale ou à la fin du Moyen Âge de gomme arabique}}. Ou encore de l'[[hypocras]], un vin aromatisé aux épices, le tout accompagné de fromage<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=126-135}}.</ref>. La nourriture idéale était celle qui correspondait le plus possible aux humeurs du corps humain, c'est-à-dire modérément chaud et humide. Les aliments devaient être finement découpés, hachés, battus et pressés pour obtenir le mélange de tous les composants. Le vin blanc était considéré comme plus rafraîchissant que le vin rouge, et la même distinction était faite entre le vinaigre blanc et rouge. Le lait était modérément chaud et humide, mais différait suivant les animaux. Les jaunes d'œuf étaient considérés comme chauds et humides, tandis que les blancs étaient froids et humides. Les cuisiniers expérimentés devaient se conformer aux exigences de la médecine des humeurs. Malgré cette limitation des combinaisons, il y avait toujours largement de la place pour l'expression artistique de la cuisine<ref>{{en}} Terence Scully, ''Tempering Medieval Food'', in ''Food in the Middle Ages'', {{p.|7-12}}.</ref>{{,}}{{Note|groupe=ext|nom=MirVin}}. == Deux repas, un repas, pas de repas == [[Fichier:Banquet de Charles V le Sage.jpg|thumb|upright|Banquet donné, en 1378, par le roi {{noble|Charles V le Sage|-}} de France (au centre, en bleu) en l'honneur de [[Charles IV (empereur du Saint-Empire)|Charles IV]] (à gauche), et de son fils [[Venceslas de Luxembourg|Venceslas]]. Chaque convive avait deux couteaux, une salière carrée, une serviette, une miche de pain et une assiette (réalisé par [[Jean Fouquet]], 1455-1460).]] Si on prend les périodes entre deux carêmes (cf. [[#Influence religieuse|supra]]), en Europe, il existait typiquement deux repas par jour, le [[dîner]] au milieu de la journée et un [[souper]] léger dans la soirée. Le système des deux repas resta en vigueur tout au long du Moyen Âge<ref name="Kisban">Eszter Kisbán, “Food Habits in Change: The Example of Europe”, in ''Food in Change'', {{p.|2-4}}.</ref>. Les [[morale|moralistes]] désapprouvaient la rupture trop rapide du jeûne le soir et les membres du clergé et de la noblesse l'évitaient. Pour des raisons pratiques, le [[Déjeuner|repas du matin]] était toujours consommé par les travailleurs et était toléré pour les jeunes enfants, les femmes, les personnes âgées et les malades. Comme l'Église prêchait contre la [[gourmandise]] et les autres faiblesses humaines, les hommes tendaient à avoir honte de prendre le petit déjeuner. Les [[banquet]]s copieux et les ''reresopers'' (de l'[[occitan]] ''rèire-sopar'', {{citation |souper tardif}}), avec d'importantes quantités d'[[Boisson alcoolisée|alcool]] étaient considérés comme immoraux. Ces derniers, en particulier, étaient associés avec les jeux d'argent, le langage grossier<ref name="courtois"/>, l'ivrognerie et les comportements lubriques<ref name="henisch17">{{Harvsp|Henisch|1976|p=17}}.</ref>. Des repas plus légers étaient communs (bien qu'également désapprouvés par l'Église), et les travailleurs recevaient couramment une indemnité de la part de leurs employeurs tenus de les nourrir{{sfn|Pelletier|Delfante|2004|p=52}} durant les pauses<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=24-25}}.</ref>. === Étiquette === [[Fichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry Janvier.jpg|thumb|upright|left|{{noble|Jean de Berry|Jean}}, [[Liste des ducs de Berry|duc de Berry]] lors d'un banquet. Le duc se trouve à la haute-table, sous un luxueux [[baldaquin]], en face de la cheminée et est entouré de servants, dont un découpeur de viande. Sur la table à gauche du duc se trouve une [[Ménagère (ustensile de cuisine)|ménagère à sel]] en or, en forme de navire (''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', vers 1410).]] Comme pour presque tous les aspects de la vie à l'époque, un repas médiéval était généralement une affaire collective. L'ensemble du foyer, dont les serviteurs, dînaient généralement ensemble. S'échapper furtivement pour rester en privé était considéré comme de l'égoïsme hautain, dans un monde où les personnes dépendaient beaucoup les unes des autres. Au {{s-|XIII}}, l'[[Évêque de Lincoln|évêque]] anglais [[Robert Grossetête]] conseilla à la comtesse de Lincoln d'interdire les {{citation|dîners et les soupers en dehors de la grande salle, en secret et dans les salles privées, car cela entraîne le déshonneur du seigneur et de sa dame}}. Il recommanda également de surveiller que les servants ne récupéraient pas les restes qu'il valait mieux distribuer sous forme d'[[aumône]]s<ref name="henisch17"/>. Vers la fin du Moyen Âge, les riches cherchèrent à échapper à ce strict collectivisme. Quand cela était possible, ils se retiraient avec leurs proches, dans des pièces privées, pour apprécier une plus grande intimité. Être invité dans la chambre du seigneur était un grand honneur et pouvait permettre de récompenser des amis et d'intimider des subordonnés. Cela permettait aux seigneurs de manger des nourritures plus raffinées que celles distribuées au reste du foyer, dans la salle principale. Néanmoins, pour les grandes occasions et les banquets, l'hôte et l'hôtesse dînaient généralement dans la salle principale avec les autres convives<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=162}}.</ref>. S'il existe des descriptions de l'étiquette à tenir pour les banquets, on sait moins de choses sur les détails des repas quotidiens de l'élite, ou sur les manières des gens simples et des pauvres. Il n'y avait pas de plats extravagants chez les cuisiniers pour la nourriture populaire, mais ceux-ci existent chez les queux et maîtres queux des seigneurs, comme un repas à plusieurs services (c'est-à-dire plats), des épices exotiques, ou un lavage des mains dans de l'eau parfumée lors des repas de tous les jours{{Note|groupe=ext|nom=MirVin|texte={{Harvsp|Vincent-Cassy|2012|p=37-48.}} En étudiant les recettes des cuisiniers des rois, princes et puissants seigneurs laïcs et ecclésiastiques des xive et xve siècles – les premiers écrits depuis le traité du gastronome Apicius au ive siècle –, on constate immédiatement l’importance des préoccupations coloristes et des artifices nécessitant une haute technicité (...)<br>Le cuisinier qualifié d’artifex (artisan) participe à une activité qui reste dévalorisée parce que les cuisiniers touchent le sang et les graisses sales.<br>Les queux qui servent les membres les plus éminents de la hiérarchie féodale sont libres de toute contrainte corporative. Ils échappent aussi au mépris, parce qu’ils ne touchent plus directement les viandes mais dirigent les cuisines des rois et princes territoriaux, organisant les banquets qui contribuent à la renommée de leurs seigneurs et maîtres. Quelques-uns de ces cuisiniers princiers ont donc couché par écrit leurs recettes. Ces ouvrages s’adressent à des cuisiniers confirmés qui maîtrisent toutes les techniques de cuisson et préparation des aliments, si bien que les recettes ne donnent ni proportions, ni temps de cuisson et omettent d’envisager les simples potages et purées de légumes que n’importe quelle femme sait préparer. Les réceptaires culinaires médiévaux sont conservés dans près de cent cinquante manuscrits, livres, opuscules ou feuillets. }}. [[Fichier:Flemish - Antiphonary for Abbess of Sainte-Marie of Beaupré - Walters W760 - Detail B.jpg|vignette|''Antiphonaire pour l'abbesse de Sainte-Marie de Beaupré'', 1290. Walters Art Museum.]] Les choses étaient différentes pour les riches. Comme la propreté était jugée importante, avant le repas et entre les plats, des bols d'eau étaient offerts aux invités pour qu'ils puissent se laver les mains et s'essuyer à la [[Serviette de table|nappe]] luxueuse. Les normes sociales rendaient difficile, pour une femme, de maintenir l'idéal de propreté immaculée de soi et de délicatesse en mangeant, et la femme du seigneur dînait souvent dans une autre pièce avec son entourage ou mangeait très peu lors du banquet. Elle revenait généralement à la table après la fin du repas potentiellement salissant. Dans l'ensemble, la cuisine gastronomique était une affaire d'hommes et il était rare que les invités, sauf les plus honorés, viennent avec leurs épouses ou leurs [[Dame de compagnie|suivantes]]{{ref|{{CNRTL|suivante}}.}}. La structure hiérarchique de la société était renforcée par l'[[Étiquette (code)|étiquette]] par laquelle les rangs inférieurs étaient censés aider les plus élevés, les jeunes devant assister les vieux et les hommes devant épargner aux femmes le risque de tacher leur robe, ou leur réputation, en mangeant d'une manière non féminine (cf. [[#Les ustensiles et la philosophie de leur usage|infra]] manger avec ou sans les doigts, avec les couteaux, avec la cuiller{{ref|{{CNRTL|cuiller}}.}}). En cette période de fourberie entre possesseurs de fiefs (chanson de [[Ganelon]]), l'échange des gobelets, marque confiance<ref>Le gobelet est un petit vase en métal doré pour les plus riches car il s'agit de la modélisation par l'église de l'acte de boire essentiellement du vin-sang du christ. Il est en fer blanc, en bois, mais n'est pas en verre<!--CNRTL « Premier des sept offices de la maison du roi, correspondant au service de la table (l'une des fonctions principales de l'échanson étant de présenter le gobelet au roi). »-->. Le vin empoisonné était à craindre dans {{lien web|url=https://www.arte.tv/fr/videos/107187-000-A/trinquer/|auteur=Hinrich Schmidt-Henkel|titre=trinquer-trinken|site=ARTE-Karambolage|date=2022}}.</ref>, était courant, même pour les grands banquets, sauf pour ceux se trouvant à la [[dais|haute-table]]. De même, rompre le pain ou découper la viande pour l'un des convives était parfaitement conforme à l'étiquette<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=161-164}}.</ref>. [[Fichier:Sir Geoffrey Luttrell at table - Luttrell Psalter (c.1325-1335), f.208 - BL Add MS 42130.jpg|vignette|Sir Geoffrey Luttrell à table. Convives de gauche à droite de la table : deux Dominicains, Agnès Sutton épouse de Luttrell, Sir Luttrell, puis deux hommes et une femme. Enluminure tirée du ''Psautier de Luttrell'', réalisé vers 1325-1335. British Library.]] La nourriture était généralement présentée sur des [[Assiette (vaisselle)|plats]], dans des marmites, puis partagées dans des écuelles. Pour les légumes en [[potage]], les convives prenaient leur part dans la marmite pour la placer sur une tranche (croûte) de pain rassis (rarement sur un petit [[tranchoir|tailloir]] personnel en bois ou métal), avec une [[cuillère]] rarement avec leurs mains. Dans les foyers pauvres, il était courant de manger des aliments directement sur la table dans laquelle étaient creusés des écuelles. Les [[couteau]]x étaient utilisés à table mais la plupart des invités devaient apporter le leur et seuls les hôtes les plus favorisés recevaient un couteau personnel. Un couteau était en effet habituellement partagé avec au moins un convive, sauf si l'on avait un rang important, ou si l'on était proche de l'hôte. Les [[fourchette]]s servaient pour faire la cuisine, pour manger n'étaient pas très répandues avant le début de l'époque moderne, et leur usage était initialement limité à l'Italie et même dans cette région, il faudra attendre le {{s-|XIV}} pour que l'ustensile ne devienne courant dans toutes les catégories sociales. L'évolution des habitudes peut être illustrée par les réactions aux manières de la princesse [[Empire byzantin|byzantine]] Maria Argyropoulina au début du {{s-|XI}}, épouse du fils du [[Doge de Venise]] [[Pietro II Orseolo]], que [[Pierre Damien]] accusait (une cinquantaine d'années après sa mort) de se servir d'une fourchette en or à deux dents pour manger sa nourriture coupée en morceau par ses eunuques, manières qu'il jugeait dépravées<ref>Judith Herrin, ''Byzantium: The Surprising Life of a Medieval Empire'' p.203 ; cette Maria est souvent confondue avec l'épouse de [[Domenico Selvo]], ce qui est chronologiquement impossible (Nicol M. Nicol, ''Byzantium and Venice'', p.47)</ref>. == Préparation de la nourriture == [[Fichier:Kuchenmaistrey.jpg|vignette|Un cuisinier devant un [[Potager (cuisine)|four à potages]], avec sa louche caractéristique ([[xylographie]] tirée du ''Kuchenmaistrey'', le premier livre de cuisine imprimé en allemand, 1485).]] Des [[Four à bois (alimentaire)|fours à bois]] existaient mais ils étaient très coûteux à construire et ils n'étaient utilisés que dans les grands châteaux et dans les [[boulangerie]]s. Il était courant pour une [[Commune (Moyen Âge)|commune]] d'avoir la propriété partagée d'un [[four banal]], pour s'assurer que la cuisson du pain soit une affaire commune, plutôt que privée. Il existait également des fours portables destinés à être remplis de nourriture, puis ensevelis sous les charbons ardents ; certains étaient même installés sur des chariots, et permettaient de vendre des [[Tourte (plat)|tourtes]] dans les rues des villes médiévales. Les cuisines de châteaux disposaient également de [[Potager (cuisine)|fours à potages]]<ref>{{ouvrage|auteur=[[Jean Mesqui]]|titre=Châteaux et enceintes de la France médiévale. La résidence et les éléments d'architecture|éditeur=Picard|date=1991|passage=194}}</ref>. La cuisson directe au feu de cheminée (cuisson dans l'âtre ou sur les braises) reste cependant prédominante jusqu'au {{s-|XVIII}} qui voit le développement des [[Poêle (chauffage)|poêles]]. La cuisson s'effectuait généralement dans de simples pots et marmites, car c'était le moyen le plus efficace d'utiliser le bois de chauffage, et cela permettait d'éviter la perte des précieux jus de cuisson. Par conséquent, les plats les plus courants étaient les [[ragoût]]s et les [[potage]]s<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=55-56, 96}}.</ref>. Dans l'ensemble, la plupart des preuves montrent que les plats médiévaux avaient une assez forte teneur en [[graisse]], du moins quand celle-ci était disponible. Cela n'était pas considéré comme un problème à une époque où le travail était éprouvant, les famines régulières et où l'embonpoint était synonyme de richesse ; seuls les pauvres, les malades et les [[Ascèse|ascètes]] étaient minces<ref>Dembinska, 1999, {{p.|143}}.</ref>. La [[flaveur]] du [[sucré-salé]] est existante dans la nourriture dès avant le Moyen Âge, elle est celle de la nourriture de luxe par le coût du sucre {{incise|et du sel}} à cette époque{{Note|groupe=ext|nom=JeaFla|prétexte={{Harvsp|Flandin|1988|p=215 et 228.}} L'analyse des livres de cuisine suggère que contrairement à leurs voisins d'Europe occidentale, les Français n'avaient pas, au {{s-|XIV}}, de goût pour la saveur douce. Par la suite, la croissance constante de la consommation de sucre montre qu'ils l'ont acquis; mais à partir du {{s-|XVII}}, on les voit distinguer de plus en plus nettement les aliments qui peuvent être assaisonnés de sucre de ceux qui doivent l'être de sel; et leur attribuer une place de plus en plus précise dans l'ordre de présentation des mets (...) On voit donc que les attitudes françaises envers le sucré ne viennent pas de la nuit des temps, mais se sont formées peu à peu au cours des siècles. Méprisée par les Français au {{s-|XIV}}, la saveur douce a été peu à peu acceptée dans les élites sociales aux {{s2-|XV|XVI}}, sans doute à l'imitation de nos voisins, chez qui l'emploi du sucre était un signe de distinction sociale. '''D'abord utilisé pour assaisonner les aliments pour malades''', puis toutes sortes d'aliments, le sucre, au cours des temps modernes, a paru de plus en plus incongru avec les aliments carnés et les légumes. (Depuis le {{s-|XVIII}} on ne l'emploie plus guère qu'avec les œufs, les laitages, la farine et les fruits). En outre, les fruits et les aliments sucrés, qui, à la fin du Moyen Âge, étaient présentés à n'importe quel service, ont été peu à peu regroupés en fin de repas. Mais cette évolution-là a été plus lente que la précédente. Jusqu'au début du {{s-|XX}}, on a trouvé des entremets sucrés servis en même temps que les entremets salés. Et les fromages affinés - lorsqu'on en offrait aux convives - étaient présentés au dessert, parmi les fruits, compotes et confitures.|texte=<br>— Voir aussi {{lien web|url=https://www.persee.fr/doc/jatba_0183-5173_1988_num_35_1_6673 |auteur=Jacques Le Magnen |titre=Le sucré, le salé : deux sensations, deux comportements. |périodique=Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée |année=1988 |page=15-19.}}}}. Les [[fruit (alimentation humaine)|fruit]]s étaient facilement combinés à la viande dans le monde anglo-saxon, au poisson et aux [[œuf (aliment)|œufs]]. La {{citation|tarte de brymlent}}, une tourte de poisson dont la recette est tirée du livre ''[[The Forme of Cury]]'', comprenait un mélange de [[Figuier commun|figues]], de [[raisins secs]], de [[pomme]]s et de [[poire]]s, avec du poisson ([[saumon]], morue ou [[aiglefin]]) et des [[prune]]s dénoyautées sous la croûte<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=113}}.</ref>. Il était important que le plat soit en accord avec la médecine (voir supra [[#Diététique|diététique]]). Cela signifiait que la nourriture devait être préparée en associant certains ingrédients comme des [[condiment]]s ou des épices. Le poisson était considéré comme froid et humide et il était donc préférable de le cuire d'une manière qui le réchaufferait et le dessécherait, comme en le faisant [[friture|frire]] ou en le cuisant au four et en l'assaisonnant d'épices chaudes et sèches. Le bœuf était chaud et sec et devait donc être [[Ébullition|bouilli]]. Le porc était chaud et humide et était donc toujours [[Rôtissage|rôti]]<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=44-46}}.</ref>. Dans certains livres de recettes, des ingrédients étaient associés suivant les [[Théorie des humeurs|humeurs]], indépendamment de leur saveur. Dans une recette de tourte au [[coing]], le [[chou commun|chou]] était présenté comme un remplaçant équivalent et, dans une autre tourte, on pouvait utiliser des poires, plutôt que des [[navet]]s<ref name="Scully 1995, p. 70">{{Harvsp|Scully|1995|p=70}}.</ref>. La tourte à [[pâte brisée]] n'apparut pas avant le {{s-|XV}} et avant cette date, la pâte était essentiellement utilisée comme un récipient pour la cuisson. Les livres de recette existants montrent que la [[gastronomie]] de la fin du Moyen Âge s'était considérablement développée. De nouvelles techniques, comme la tourte à pâte fine et l'éclaircissement de la gelée avec les blancs d'œuf, commencèrent à apparaître à la fin du {{s-|XIV}}, et les recettes commençaient à inclure des instructions détaillés plutôt que d'être de simples aide-mémoires pour les cuisiniers déjà expérimentés<ref>Barbara Santich, “The Evolution of Culinary Techniques in the Medieval Era”, in ''Food in the Middle Ages'', {{p.|61-81}}.</ref>. === Le lieu où on cuisine au Moyen Âge === [[Fichier:Decameron 1432-cooking on spit.jpg|vignette|redresse|gauche|Volaille cuite à la broche. On peut voir un petit plateau pour récupérer les jus de cuisson qui seront utilisés pour faire des sauces ou arroser la viande (''[[Décaméron]]'', [[Pays-Bas (région historique)|Flandres]], 1432).]] Dans la plupart des foyers, la cuisson était réalisée dans un âtre, au milieu de la principale pièce à vivre, pour pouvoir exploiter la chaleur. Cela était la disposition la plus courante durant tout le Moyen Âge, même dans les foyers aisés, où la cuisine était combinée avec la salle de réception. Vers la fin du Moyen Âge, une [[Cuisine (pièce)|cuisine]] séparée commença à apparaître. La première étape fut de déplacer les cheminées vers les murs de la pièce principale puis de construire une aile ou un bâtiment séparé abritant la cuisine. Celle-ci était souvent détachée du bâtiment principal par une [[Arcade (architecture)|allée couverte]] pour que la fumée, les odeurs et les bruits de la cuisine ne dérangent pas les invités, ainsi que pour réduire les risques d'incendie<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=95-97}}.</ref>. Il existait de nombreuses variations basiques des ustensiles utilisés aujourd'hui, comme des [[Poêle (cuisine)|poêles]], des [[Cocotte (cuisine)|cocottes]], des [[bouilloire]]s et des [[Moule à gaufres|gaufriers]], même si la plupart d'entre eux étaient trop coûteux pour les foyers pauvres. On trouvait également des outils plus spécifiques pour cuisiner au-dessus d'un feu comme des [[rôtissoire]]s de tailles différentes et des matériels pour embrocher des animaux, allant de la [[caille]] au bœuf. Il y avait également des [[Chèvre (outil)|chèvres]] avec des crochets ajustables pour retirer rapidement les marmites et les [[Ustensile de cuisine|chaudron]]s du feu et éviter de carboniser ou de brûler les aliments. Les récipients étaient généralement suspendus juste au-dessus du feu ou installés dans les braises. Le cuisinier pouvait s'aider de divers couteaux, de cuillères, de [[louche]]s et de [[Râpe (ustensile)|râpes]]. Dans les foyers aisés, les outils les plus courants étaient le [[mortier et pilon|mortier]] et son pilon et le tamis en tissu, car les recettes médiévales insistaient sur le fait que la nourriture devait être finement découpée, hachée, battue, pressée et assaisonnée, avant ou après la cuisson. Cela était basé sur la croyance médicale (voir [[#Diététique|supra]]) que, plus la consistance des aliments était fine, mieux les nutriments étaient absorbés. Ainsi, la farine finement moulue était coûteuse et les roturiers devaient se contenter d'un pain complet et grossier. Une procédure typique était de dépecer un gibier, de broyer la viande et la mélanger avec d'autres ingrédients avant de la remettre dans la peau d'origine<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=57-62}}.</ref>. Les cuisiniers (queux) des cours royales étaient parfois des centaines tous commandés par un maître queux selon leur fonction. La tenue endossée était l'habit décidé par la corporation. Il existait de nombreuses professions en corporation, [[Boucher (métier)|boucher]], boulanger, [[bouteiller]], saucier, garçon d'honneur, [[Majordome (domestique)|majordome]] et d'innombrables domestiques. Tandis qu'un paysan devait se contenter du bois récupéré dans les forêts alentour, les grandes cuisines des cours devaient gérer la logistique de réaliser au moins deux repas par jour, pour plusieurs centaines de personnes. Le livre ''Du fait de cuisine'', écrit en 1420, par [[Maître Chiquart|Maistre Chiquart]], chef d'[[Amédée VIII|Amédée VIII de Savoie]] {{incise|en partie pour rivaliser avec la cour de Bourgogne}}, donne des instructions pour préparer un banquet de deux jours<ref>Liane Plouvier, {{citation|La gastronomie dans les Pays-Bas méridionaux sous les ducs de Bourgogne : le témoignage des livres de cuisine}}, ''Publications du Centre Européen d'Études Bourguignonnes'', {{numéro|47}}, 2007.</ref>{{,}}<ref>Edited from the Ms. S 103 Bibliothèque Supersaxo (in the Bibliothèque cantonale du Valais, Sion, Terence Scully, ''Du fait de cuisine par Maître Chiquart'' (1420), ''Vallesia'', {{numéro|40}}, 1985, {{p.|101-231}}.</ref>. Chiquart recommandait que le chef cuisinier ait au moins mille charretées de {{citation|bon bois sec}} et un large entrepôt de charbon (de bois)<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=96}}.</ref>. === Préservation === À part la confiture avec le sucre très onéreux<ref name="livrescolaire" group="ext">{{lien web|url=https://www.lelivrescolaire.fr/page/6387969|site=lelivrescolaire|consulté le =12 octobre 2023|titre=Le sucre égyptien, un itinéraire méditerranéen}} - {{citation|Originaire du golfe du Bengale, la canne à sucre est cultivée depuis l'Antiquité pour produire du sucre. Très rentable, sa production et sa commercialisation sont souvent contrôlées de près par les souverains. Au Moyen Âge, la culture de la canne à sucre se propage en Perse au Ve siècle, puis en Égypte, avant de se répandre vers Chypre, la Crète, l'Espagne, la Sicile et le Maroc avant l'an 1000. C'est à partir de la Sicile et de l'Orient latin que l'usage du sucre se diffuse progressivement en Europe.}} </ref> au {{s-|XIV}} en Italie et un siècle plus tard en France qui suit les Anglais<ref name="MaeMér">{{lien web|url=https://hal.science/hal-01985639|auteur=Maelle Mériaux|titre=Les fruits, le sucre et la tartine de confiture : histoire de l’invention d’une tradition. Francis Favereau. Mélanges en hommage au passeur de mémoire, Skol Vreizh|page=535-550|année=2018}}</ref>, les techniques de [[conservation des aliments]] étaient sensiblement les mêmes que celles utilisées depuis l'Antiquité, et elles évoluèrent peu, jusqu'à l'invention de la [[conserve]] au début du {{s-|XIX}}. La méthode la plus courante et la plus simple était d'exposer les aliments à la chaleur ou au vent pour en retirer l'[[humidité]] et accroître leur durabilité. Le séchage de la nourriture réduisait considérablement l'activité des [[micro-organisme]]s dépendants de l'eau, qui entraînaient la décomposition. Dans les climats chauds, cela était réalisé en faisant sécher les produits alimentaires au soleil et dans les climats froids, ils étaient exposés au vent (comme le [[stockfisch]]) ou dans des fours, des caves, des greniers et, parfois même, dans les pièces à vivre. Soumettre la nourriture à différents processus chimiques (comme le [[fumage]], la [[salaison]], le [[saumure|saumurage]] ou la [[fermentation]]) allongeait également sa durée de vie. La plupart de ces méthodes avaient l'avantage d'un temps de préparation assez court et permettaient d'introduire de nouvelles saveurs. Le fumage ou la salaison de la viande du bétail abattu à l'automne était une stratégie courante, permettant d'éviter de nourrir des animaux durant les mois d'hiver. Le [[beurre]] avait tendance à être fortement salé (5-10 %), pour éviter qu'il ne rancisse. Les légumes, les œufs et le poisson étaient souvent mis à mariner dans des jarres avec des liquides acides ([[jus de citron]], [[verjus]] et [[vinaigre]]). Une autre méthode était de créer une protection autour de la nourriture en la cuisant dans du sucre, du miel ou du gras. Les modifications microbiennes étaient également utilisées et on transformait les céréales, les fruits et les raisins en boissons alcooliques, tuant ainsi les bactéries ; le lait était fermenté et fumé, sous forme de [[fromage]] ou de [[babeurre]]<ref>Beth Marie Forrest, “Food storage and preservation”, in ''Medieval Science, Technology and Medicine'', {{p.|176-177}}.</ref>. La conservation des aliments était un enjeu crucial pour les voyageurs ou les marins qui devaient apporter de la nourriture pour de longs voyages. À titre d’exemple, les marins de l’''Antoine'' naviguèrent en 1458 pendant six mois de [[Kingston upon Hull|Hull]] à [[Bordeaux]], ils emportèrent avec eux des [[Biscuit de mer|biscuits de mer]], de la farine, dix barils de viande et treize barils de poisson sous sel. Cependant, le problème majeur était le manque de fruits et légumes et donc le scorbut<ref name="AntCam" />. === Cuisine professionnelle populaire === [[Fichier:Chaucer cook.jpg|thumb|upright|right|Le douteux cuisinier des ''[[Les Contes de Canterbury|Contes de Canterbury]]'', de [[Geoffrey Chaucer]]. Remarquez le long crochet à viande dans sa main gauche, l'un des ustensiles les plus utilisés par les cuisiniers, durant le Moyen Âge ([[manuscrit Ellesmere]], vers 1410).]] Avant l'[[industrialisation]], la majorité de la population européenne vivait dans des communautés rurales ou dans des fermes isolées. La norme était l'autosuffisance, avec la vente des surplus dans les marchés. Les grandes villes faisaient exception et reposaient sur l'arrière-pays pour leur approvisionnement en nourriture et en combustible, de la même façon que la « cuisine raffinée » des seigneurs<ref name="VinCor"/>. La plupart des habitants des villes ne disposaient généralement pas d'une cuisine, ou même d'une cheminée, et n'avaient pas les équipements nécessaires pour cuisiner. Il existait donc de nombreux établissements qui pouvaient vendre des plats chauds tout prêts, une forme primitive de [[restauration rapide]], ou préparer des plats avec les ingrédients apportés par les clients. Les voyageurs, comme les [[Pèlerinage|pèlerins]] en route vers un lieu de dévotion, pouvaient faire appel à un [[chef cuisinier]] professionnel pour ne pas avoir à transporter leurs provisions. Pour les plus nantis, il existait de nombreux spécialistes pouvant fournir diverses nourritures ou condiments comme un fromager, un boulanger, un saucier ou un [[Oublie#Métier|oublieur]]. Les habitants aisés possédant les moyens nécessaires pour cuisiner chez eux pouvaient engager des professionnels dans le cas d'occasions spéciales, lorsque leurs employés ne pouvaient assumer la logistique d'un banquet important<ref>Martha Carling, “Fast Food and Urban Living Standards in Medieval England”, in ''Food and Eating in Medieval Europe'', {{p.|27-51}}.</ref>. Les échoppes urbaines s'adressant aux ouvriers et aux pauvres étaient considérées comme des lieux peu recommandables par les plus riches et les cuisiniers professionnels avaient une mauvaise réputation. Hodge de Ware, le [[Le Conte du cuisinier|cuisinier]] des ''[[Les Contes de Canterbury|Contes de Canterbury]]'', de [[Geoffrey Chaucer]], est décrit comme un vendeur louche de nourritures dégoutantes, et le cardinal français [[Jacques de Vitry]] réalisait des sermons au début du {{s-|XIII}}, qualifiant la vente de viandes cuites comme un véritable danger sanitaire<ref>Margaret Murphy, “Feeding Medieval Cities: Some Historical Approaches”, in ''Food and Eating in Medieval Europe'', {{p.|40-41}}.</ref>. Si les services d'un cuisinier étaient parfois reconnus et appréciés, ils étaient souvent dénigrés, car ils participaient à la satisfaction des plus bas besoins de l'homme, plutôt qu'à son élévation spirituelle. Le stéréotype du cuisinier dans les arts et la littérature était généralement un homme colérique, enclin à l'alcoolisme et défendant le contenu de sa marmite contre les hommes et les animaux. Au début du {{s-|XV}}, le moine anglais [[John Lydgate]] exprima les croyances de ses contemporains en proclamant que {{citation|le feu et la fumée ont énervé plus d'un cuisinier}} (''Hoot ffir'' [''fire''] ''and smoke makith many an angry cook'')<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=64-67}}.</ref>. == Céréales == [[Fichier:Baker punishment.jpg|vignette|redresse|gauche|Un boulanger, pris en train de tromper un client, est attaché à un traineau et tiré dans les rues avec son pain accroché autour du cou.]] [[Fichier:Medieval baker.jpg|vignette|Un [[boulanger]] avec son mitron ; les miches rondes de l'illustration étaient les plus courantes.]] La période allant du {{sp-|V|au|XIV}} s'accompagne d'un important changement dans le régime alimentaire des Européens. L'agriculture intensive sur des surfaces toujours plus importantes entraina le passage d'une alimentation basée sur les produits d'origine animale, (viande et produits laitiers), à un régime centré sur la consommation de céréales<ref>Hans J. Teuteberg, “Periods and Turning-Points in the History of European Diet: A Preliminary Outline of Problems and Methods”, in ''Food in Change'', {{p.|16-18}}.</ref>. Ce phénomène fut accentué, à partir du {{S-|IX}} par l'accroissement du pouvoir des élites et des religieux qui prélevaient une partie de la production de viande et de vin<ref name="AlbGau1">Alban Gautier, « Produire, échanger, cuisiner en Occident {{sp-|VII|–|XII}} », dans : {{Ouvrage|langue=français|auteur1=Florent Quellier (dir.)|titre=Histoire de l'alimentation : de la Préhistoire à nos jours|passage=410-416|lieu=Paris|éditeur=Belin|date=2021}}.</ref>, jusqu'à l'augmenter par les règlements interdisant aux roturiers le prélèvement d'animaux dans leur domaine. Avant le {{s-|XIV}}, le pain était peu consommé par les pauvres, en particulier dans le nord où le blé était plus rare. Il devint plus commun durant le {{s-|XV}} et il commença à remplacer les repas centrés sur la [[bouillie]] au sud et au nord. Le pain au [[levain panaire|levain]] était plus courant dans les régions de culture du blé, au sud, tandis que le pain non levé à base d'orge, d'avoine ou de seigle, était plus consommé au nord ou dans les régions montagneuses ; ce dernier type de pain était également utilisé comme provision pour les soldats<ref name="Kisban"/>. Jusqu'au {{S-|X}} la principale céréale panifiable en Europe était le [[Épeautre|grand épeautre]] ; cependant, son usage déclina car il était trop long à décortiquer par rapport aux autres céréales<ref name="AlbGau1" />. Les céréales les plus courantes étaient l'[[Orge commune|orge]], le [[seigle]], le [[sarrasin commun|sarrasin]] le [[Millet (graminée)|millet]] ou l'[[Avoine cultivée|avoine]]. Le [[riz]] resta un produit d'importation coûteux durant presque tout le Moyen Âge et sa culture ne commença dans le nord de l'Italie que vers la fin de cette période. Le [[blé]] était commun dans toute l'Europe et était considéré comme la plus [[Nutrition|nourrissante]] des céréales, mais il était plus prestigieux, et donc plus cher. À une époque où les pénuries ou les famines étaient récurrentes, les céréales pouvaient être complétées par des substituts moins coûteux et moins demandés, comme les [[châtaigne]]s, les [[Gland (fruit)|glands]], des [[Fabaceae|légumineuses]] ou une grande variété de végétaux qui ne sont pas considérés comme des « mauvaises herbes » de différentes valeurs nutritives<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=1-5}}.</ref>. L'un des constituants les plus courants d'un repas médiéval, que ce soit lors d'un banquet, ou comme casse-croute, était la miche de pain associée avec un liquide comme du [[vin]], du [[potage]], un [[Bouillon (cuisine)|bouillon]], ou une [[sauce]], dans lequel elle était trempée. On trouvait également souvent une épaisse bouillie dans un bouillon de viande et assaisonné d'épices. Elles étaient réalisés avec tous les types de céréales et pouvaient être servies en tant que plat final (au sens de la cuisine moderne un [[dessert]]), ou comme repas pour les malades, s'ils étaient mélangés avec du lait (ou du [[lait d'amande]]) et sucrés (miel). L'importance du pain dans l'alimentation quotidienne faisait que les boulangers jouaient un rôle crucial dans la communauté médiévale. Au {{s-|XIV}}, la consommation de pain était élevée dans la plus grande partie de l'Europe occidentale. Les estimations de la consommation de pain réalisées dans plusieurs régions sont similaires, environ {{unité|1 à 1.5|kg}} par personne et par jour. Les boulangers furent parmi les premiers à s'organiser sous forme de [[Corporation sous le royaume de France|corporation]] et des règlements furent adoptés pour maintenir les prix stables. L{{'}}''Assize of Bread and Ale'' (Statut du pain et de la bière) de 1266, en Angleterre, comprenait des tableaux précis dans lesquels la taille, le poids et le prix d'une miche de pain étaient régulés suivant le prix des céréales. La marge des boulangers stipulée dans les tableaux fut par la suite augmentée, grâce aux pressions de la London Baker's Company, qui fit inclure le coût du bois de chauffage, du sel et même celui de la boulangerie et du chien du boulanger. Comme le pain était central dans le régime alimentaire médiéval, les escroqueries réalisées par ceux à qui on faisait confiance pour approvisionner la communauté étaient des infractions graves. Les boulangers qui trichaient sur les poids ou dénaturaient la [[Pâte (pâtisserie)|pâte]] avec des ingrédients moins coûteux pouvaient être condamnés à de lourdes peines<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=35-38}}.</ref>. À une époque où savoir lire et écrire n'existait pas, pour la population qui amenait la farine et/ou le bois au boulanger en contrepartie négociée du pain, l'usage en France était pour chaque personne de prendre une planchette de bois, la couper en 2 parties et tailler une encoche par pain livré, chacun gardait sa moitié de planchette. === Le pain et le pâté === La farine blanche finement broyée, telle qu'on la connaît aujourd'hui, était réservée pour le pain des plus riches. Au fur et à mesure que l'on descendait dans la hiérarchie sociale, le pain devenait plus grossier, plus sombre et la proportion de [[son (meunerie)|son]] augmentait. Les [[tourte (plat)|tourtes]] ({{page h'|fouace|ou fouace ou fouée}}) étaient farcies avec de la viande, des œufs, des légumes et des fruits. Elles étaient disponibles dans toute l'Europe car la pâte et garnitures étaient des recettes adaptées. La notion de [[pâté]] est celle de pot de cuisson en pâte brisée mis en casserole assez haute et cuit en mijotant sur un fourneau. Son contenu est mangé froid. Cette croûte est récupérée pour une nouvelle cuisson. Les petits pâtés sont des plats de pauvre et la croûte est mangée. De même dans cette « pastiserie »{{ref|{{CNRTL|pâtisserie}}}} les [[Chausson aux pommes|chaussons]], les [[Beignet aux pommes|beignets]], les [[donut|beignes]] et les [[pâtisserie]]s similaires. Vers la fin du Moyen Âge, les [[biscuit]]s et en particulier les [[oublie]]s, mangés comme dessert, étaient devenus des nourritures de prestige et étaient disponibles dans de nombreuses variétés. == Légumes et fruits == [[Fichier:Tacuinum Sanitatis-cabbage harvest.jpg|thumb|upright|Récolte du chou (''[[Tacuinum sanitatis]]'', {{s-|XV}}).|gauche]] [[Fichier:Decorated Text Page - Google Art Project (6807970).jpg|vignette|Une page de livre enluminée avec des illustrations de fruits, vers 1520 - 1530.]] Les céréales étaient les principaux constituants des repas, mais les légumes comme les [[Chou cabus|choux]], les [[betterave]]s, les [[oignon]]s et les [[carotte]]s étaient des produits couramment utilisés. La plupart d'entre eux étaient consommés chaque jour par les paysans et les ouvriers, mais étaient moins prestigieux que la viande. Les livres de recettes écrits à partir de la tradition orale, prenaient déjà compte de recettes avec des légumes en ingrédient principal, pour les potages de « merveilleuses couleurs » dans la cuisine des nobles. Le manque de recettes ordinaires, pour la plupart des plats de base avec des légumes a été interprété non comme le fait qu'ils étaient absents des plats de la noblesse, mais plutôt qu'ils étaient considérés comme trop simples pour nécessiter une recette<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=71}}.</ref>. Outre les racines (raves), les [[légumineuse]]s comme les [[pois chiche]]s, les [[fève]]s et les [[pois cultivé|pois]] étaient courants et représentaient une importante source de protéines dans les milieux plus modestes. À l'exception des pois, les légumineuses étaient quelque peu méprisées par les médecins, en partie du fait de leur tendance à provoquer des [[flatulence]]s, mais aussi parce qu'elles étaient associées à la nourriture grossière<ref name="courtois"/> des paysans. L'importance des légumes dans l'alimentation du peuple est illustrée par des récits de l'Allemagne du {{s-|XVI}}, avançant que de nombreux paysans mangeaient du [[choucroute|chou]] trois à quatre fois par jour{{ref|Le chou et les autres aliments couramment consommés dans les régions germanophones sont mentionnés dans le livre de Walther Ryff de 1549, et dans le ''Deutsche Speißkamer'' (''Le Garde-manger allemand''), de [[Jérôme Bock]], de 1550 ; voir Melitta Weiss Adamson, “Medieval Germany”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|163}}.|note}}. Les fruits étaient populaires et pouvaient être consommés frais ou séchés. Ils étaient des ingrédients courants dans de nombreux plats car ils jouaient un rôle d'édulcorant à la place du sucre et du miel, dont le cout était souvent prohibitif<ref name="Scully 1995, p. 70"/>. Les fruits courants au sud étaient les [[citron]]s, les [[cédratier|cédrats]], les [[Bigaradier|oranges amères]] (la variété douce ne fut introduite que plusieurs siècles après), les [[grenade (fruit)|grenades]], les [[coing]]s et, bien sûr, le [[raisin]]. Plus au nord, on trouvait facilement des [[pomme]]s, des [[poire]]s, des [[prune]]s et des [[fraise]]s. Les [[Figuier commun|figues]] et les [[datte]]s étaient consommées dans toute l'Europe, mais elles restaient des produits d'importation coûteux au nord<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=19-24}}.</ref>. (Notez que les pommes de terre, les haricots, les fèves de cacao, la vanille, les tomates, les piments et poivrons ainsi que le maïs, ne furent pas disponibles avant la Renaissance, l'exploration du [[Nouveau Monde]] par les Européens: et il faudra attendre un temps considérable avant qu'ils ne soient acceptés par la société avant de devenir les produits courants et indispensables dans les recettes modernes. Voir ''infra'' [[#Les cuisines en dehors de l'Europe depuis l'an 1000 à 1500|Les cuisines en dehors de l'Europe depuis l'an 1000 à 1500]] ;<br> Notez aussi que les fruits étaient obtenus sur des arbres domestiqués avec la technique de la [[greffe (botanique)]] sur les [[porte-greffe]] depuis l'Antiquité en Occident en reprenant la technique Chinoise<ref>{{Lien web |titre=CNRS/sagascience - Histoire merveilleuse des arbres fruitiers |url=https://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosbiodiv/?pid=decouv_chapC_p4_c2&zoom_id=zoom_c2_8 |site=www.cnrs.fr |consulté le=2023-10-10}}</ref>). == Produits laitiers == [[Fichier:9-alimenti, formaggi,Taccuino Sanitatis, Casanatense 4182..jpg|thumb|upright|right|Préparation du [[fromage]] (''[[Tacuinum sanitatis]]'', {{s-|XIV}}).]] Le [[lait]] était une importante source de protéines animales pour ceux qui n'avaient pas accès à la viande. Il était essentiellement issu des vaches mais on pouvait trouver du lait de chèvre ou de brebis. Le lait frais était rarement consommé par les adultes et était réservé aux enfants, aux personnes âgées et aux malades. Les adultes pauvres buvaient parfois du [[babeurre]], du [[Lactosérum|petit-lait]], ou du lait tourné, ou mélangé à de l'eau<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=14}}.</ref>. Le lait frais était moins courant que la plupart des [[Produit laitier|produits laitiers]], car la technologie ne permettait pas de l'empêcher de tourner. Le lait d'amande était généralement utilisé en remplacement du lait frais par les milieux aisés<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=45}}.</ref>. Le [[fromage]] était bien plus important pour les catégories plus démunies, et il a été avancé qu'il a longtemps été la principale source de protéines animales pour les plus pauvres<ref>Hans J. Teuteberg, “Periods and Turning-Points in the History of European Diet: A Preliminary Outline of Problems and Methods”, in ''Food in Change'', {{p.|18}}.</ref>. De nombreuses variétés consommées aujourd'hui, comme l'[[Édam (fromage)|édam]] hollandais, le [[Brie (fromage)|brie]] français et le [[Parmigiano Reggiano|parmesan]] italien, existaient déjà à la fin du Moyen Âge. On trouvait également des fromages fabriqués à partir du petit-lait, comme le [[ricotta]], qui étaient des sous-produits de la production d'autres fromages. Le fromage était utilisé dans la fabrication de tourtes et de soupes. Le [[beurre]], un autre important produit laitier, était populaire dans les régions d'Europe du Nord qui s'étaient spécialisées dans l'élevage à partir du milieu du Moyen Âge, comme les Pays-Bas, ou le sud de la Scandinavie. Le beurre remplaçait l' [[Production d'huile|huile]] historique<!-- [https://www.oliocarli.fr/magazine/connaitre-huile-olive/huile-d-olive-histoire historique]--> du sud ou bien le lard comme graisse alimentaire dans ces régions. Sa production permit un lucratif commerce du beurre à partir du {{s-|XII}}<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=46-47}} ; Johanna Maria van Winter, “The Low Countries in the Fifteenth and Sixteenth Centuries”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|198}}.</ref>. == Viande == [[Fichier:Foodprepmiddleages.jpg|vignette|Un homme et une femme saignant un porc qui vient d'être tué. Ils le cuisineront ensuite.]] [[Fichier:13-alimenti,carni suine,Taccuino Sanitatis, Casanatense 4182.jpg|thumb|upright|Une boucherie du {{s-|XIV}}, dans laquelle un porc est saigné, tandis que des carcasses de cochon sont accrochées à un râtelier et que divers morceaux sont découpés pour le client.]] Si les espèces de gibier étaient populaires auprès de ceux qui pouvaient se les payer ou avait le droit de les chasser, la plus grande partie de la viande venait des animaux domestiques. L'archéozoologie montre que l'on trouve surtout dans les écuelles paysannes de la viande de réforme<ref name="BorBov1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Boris Bove]]|titre=Le temps de la guerre de Cent ans|sous-titre=1328-1453|éditeur=Belin|lieu=Paris|année=2009|pages totales=669|passage=p.572|isbn=978-2-7011-3361-4}}</ref>; les animaux de [[Traction animale|trait]] qui n'étaient plus capables de travailler étaient abattus, mais leur viande était peu appétissante et donc moins estimée. Le bœuf n'était pas aussi commun qu'aujourd'hui, car son élevage demandait beaucoup de travail, et les bovins étaient jugés plus utiles pour la traction animale et la production de lait, les paysans ne consommant ces animaux que lorsqu'ils étaient en fin de vie. Les [[Viande d'agneau|moutons et les agneaux]] étaient assez communs, en particulier dans les régions de production de [[laine]]<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=33-34}}.</ref>. Le porc, tué en hiver dans les fermes, était bien plus courant car les cochons domestiques demandaient moins d'attention et ils étaient souvent laissés en liberté dans les villes où ils se nourrissaient des déchets organiques ; le [[cochon de lait]] était considéré comme un plat très raffiné, le lard et la viande étaient [[Conservation de la viande|conservés par le sel]] dans des jarres. Presque toutes les parties du cochon étaient consommées, dont les oreilles, le museau, la queue, la langue et l'utérus. Les intestins, la vessie et l'estomac pouvaient être utilisés pour fabriquer des [[saucisse]]s, ou créer de la nourriture sous forme d'œufs géants. Des animaux, comme le [[Erinaceus europaeus|hérisson]] ou le [[Hystricidae|porc-épic]], étaient occasionnellement mentionnés dans les recettes de la fin du Moyen Âge<ref>Simon Varey, ''Medieval and Renaissance Italy, A. The Peninsula'', in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|89}}.</ref>. Si le mouton, symbole religieux, était apprécié en viande, la chèvre était peu appréciée par dissuasion chrétienne<ref name="J.Per"/>. Les lapins restaient une denrée prisée et rare et ils furent délibérément introduits en Angleterre au {{s-|XIII}}<ref>Mark Bailey, ''The Rabbit and the Medieval East Anglian Economy'' {{lire en ligne|lien=https://www.jstor.org/stable/pdf/40274574.pdf?seq=1#page_scan_tab_contents}}.</ref>. Plus au sud, les [[Lapin domestique|lapins domestiques]] étaient communément élevés pour leur viande ou leur fourrure. Ils étaient particulièrement prisés dans les monastères car les lapereaux pouvaient être considérés comme du poisson (ou, du moins, non comme de la viande) par l'Église et pouvaient donc être consommés durant le carême<ref>Ruth A. Johnston, ''All Things Medieval: An Encyclopedia of the Medieval World'', {{p.|19}}.</ref>. [[Fichier:Banquet du paon.jpg|gauche|vignette|Le banquet du paon, ''Le Livre des conquêtes et faits d’Alexandre'', Paris, musée du Petit-Palais, folio 86 recto.]] Une grande variété d'oiseaux était consommée dont les [[cygne]]s, les [[paon]]s, les [[caille]]s, les [[Perdicinae|perdrix]], les [[cigogne]]s, les [[Gruidae|grues]], les [[Alaudidae|alouettes]] et les oiseaux chanteurs qui pouvaient être piégés ou chassés. Les cygnes et les paons étaient dans une certaine mesure domestiqués mais ils étaient uniquement consommés par l'élite sociale et plus appréciés pour leur beauté en tant que plats extravagants et [[entremets]] que pour leur viande. Comme aujourd'hui, les [[oie]]s et les [[canard]]s étaient domestiqués mais ils n'étaient pas aussi populaires que le [[Gallus gallus domesticus|poulet]], l'équivalent aviaire du porc<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=33-35}}.</ref>. Étrangement, on considérait que les [[Bernache nonnette|bernaches nonnettes]] ne se reproduisaient pas par l'intermédiaire d'œufs, mais grandissaient ainsi que les [[Cirripedia|bernacles]], et étaient donc considérées comme une nourriture acceptable pour le jeûne et le carême. Chez les paysans, la volaille est rarement servie à table, cet élevage d'appoint étant surtout destiné à la production d'œufs<ref>Denis Menjot, ''Manger et boire au Moyen Âge. Aliments et société'', ''op. cit.'', {{p.|441}}.</ref>. Lors des banquets, les [[paon]]s pouvaient être revêtus de leurs plumes après avoir été cuits afin d'impressionner les convives ; parfois un effet spécial permettait même de faire jaillir du feu du bec des oiseaux. La dimension visuelle des mets était essentielle lors de ces repas. Les cuisiniers pouvaient aussi préparer des tourtes remplies d'oiseaux vivants, qui s'envolaient lorsque ces tourtes étaient ouvertes<ref name="AntCam" />. La viande était plus coûteuse que les produits végétaux, elle pouvait être jusqu'à quatre fois plus chère que le pain ; le poisson était jusqu'à seize fois plus coûteux, se trouvant parfois même inabordable pour les populations vivant sur les côtes. Ce n'est qu'après que la [[peste noire]] eut éradiqué jusqu'à la moitié de la population européenne que la viande devint plus commune, même pour les plus pauvres. La réduction drastique de la population entraîna une forte hausse des salaires et cela laissa de grandes surfaces inexploitées qui devinrent disponibles comme [[pâturage]]s, ce qui augmenta donc la production de viande<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=164}}.</ref>. == Poissons et fruits de mer == [[Fichier:Tacuinum Sanitatis-fishing lamprey.jpg|thumb|upright|Pêche à la [[lamproie]] (''[[Tacuinum sanitatis]]'', {{s-|XV}}).]] Le terme de {{citation|poisson}}, au Moyen Âge, rassemblait tout ce qui n'était pas considéré comme un véritable animal terrestre. On y intégrait les [[Mammifère marin|mammifères marins]], comme les [[baleine]]s et les [[marsouin]]s, mais également le [[Castor fiber|castor]], du fait de sa queue écaillée et de sa vie aquatique, et les bernaches, car on ignorait la destination de leur migration{{ref|La classification de la bernache comme un poisson n'était pas universellement acceptée. L'[[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur]] {{noble|Frédéric II (empereur du Saint-Empire)}} examina les bernacles<!-- bernacle ou bernache ? --> et ne nota aucune trace d'un quelconque embryon d'oiseau et le secrétaire de Leo de Rozmital, un noble bohémien, décrivit sa réaction très sceptique lorsqu'on lui présenta de la bernache lors d'un jour réservé au poisson en 1456 ; {{Harvsp|Henisch|1976|p=48-49}}.|note}}. La pêche et le commerce du [[hareng]] et de la [[morue]] dans l'[[océan Atlantique|Atlantique]] et la [[mer Baltique]] contribuaient significativement à l'économie de l'Europe du Nord. Le hareng était l'un des nombreux produits dont le commerce était assuré par les [[Adriaen Coenen|hollandais]] et par la [[Hanse]], une puissante coalition de villes marchandes d'Allemagne du Nord. Au cours du {{S-|XI}}, le hareng passa d'aliment de luxe à produit de consommation courante grâce aux progrès de la navigation en haute mer et à l'essor de l'exploitation du sel de l'Atlantique<ref name="AlbGau1" />. L'abondance qui pouvait être voulue par les autorités{{ref|[https://books.openedition.org/psorbonne/1429 Bruno Laurioux,''« Il n’est de bon bec qu’à Paris » La naissance d’une capitale gastronomique à la fin du Moyen Âge'', OpenEdition books La Sorbonne, 2004 étude d'après ''Les Crieries de Paris'' etc.] chap. LES MARCHÉS DE PARIS, Les circuits d’un approvisionnement à flux tendu : Alors que les harengs caques inondaient alors le marché parisien pour les besoins des Parisiens les plus modestes, la distinction sociale consistait à se nourrir d’espèces variées accessibles sous une forme fraîche. C’était le cas des poissons d’eau douce, que les puissants faisaient régulièrement pêcher dans les portions de rivières et surtout les étangs leur appartenant ou dépendant de monastères cisterciens. Plus précieux encore était le poisson de mer frais, eu égard à l’éloignement de la mer : les ports normands ou picards, tel Dieppe ou Abbeville. se trouvaient, à quelque 150 km de distance, les plus proches de Paris. On n’en apprécie que mieux la performance consistant, en 36 heures maximum, à acheminer vers la capitale le poisson qu’on pêchait en mer du Nord ou dans la Manche : pour cela, les chasse-marées constituaient des convois de 100 ou 200 chevaux, chacun étant chargé de deux paniers où le poisson avait été entassé, légèrement recouvert de sel. La sauvegarde que le roi accordait aux voituriers tout le long du parcours contre les exigences des châtelains, le privilège qu’ils obtinrent d’être jugés par le Parlement de Paris et de s’y faire représenter par un procureur, l’appui qui fut constamment donné à leurs commanditaires – les marchands forains – contre les marchands parisiens, l’organisation même du commerce du poisson qui leur garantissait un paiement, tout cela montre bien l’intérêt vital que représentait la marée.|ext}} et la bonne capacité de conservation de ce poisson en faisaient un aliment bon marché, consommé par les populations modestes; à Lille, à la fin du Moyen Âge son prix n'excédait pas celui d'un pain<ref name="BorBov1" />. Le commerce des [[kipper]]s fabriqués à partir de harengs pêchés dans la [[mer du Nord]] s'étendait jusqu'aux marchés de [[Constantinople]]<ref>Melitta Weiss Adamson, “The Greco-Roman World”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|11}}.</ref>. Si le poisson pouvait être consommé frais, une grande partie était salée, séchée et fumée pour pouvoir être transportée. Bien que moins prestigieux que les autres produits d'origine animale, et souvent vus comme une simple alternative les jours de jeûne, les [[fruits de mer]] étaient l'un des piliers de l'alimentation des populations vivant sur le littoral. Une grande variété de [[mollusque]]s comme les [[huître]]s, les [[mytilida|moules]] et les [[Coquille Saint-Jacques|coquilles Saint-Jacques]] était consommée par les populations vivant sur les littoraux et le long des fleuves ; de même, l'[[écrevisse]] était considérée comme une alternative prisée à la viande {{incise|de même que les escargots les limaces et les grenouilles}} {{Note|{{Harvsp|Dubois|1888|p=80 les poissons (grenouilles, escargots, crustacés)}} in {{ouvrage |auteur1=Dubois |prénom1=Urbain |lien auteur1=Urbain Dubois |titre=Nouvelle cuisine bourgeoise pour la ville et pour la campagne |éditeur=BERNERDIN-BECHET et fils, éditeurs |lieu=Paris |date=1888 |préface=Thimotée Trimm |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1108544.pdf }} Gallica-BNF. {{commentaire biblio SRL|Ce livre de [[cuisine française|cuisine classique française]] retranscrit ce qui est issu de la pratique médiévale.}}}}, durant les jours réservés au poisson. Cependant le poisson de mer pouvait être plus coûteux que la viande selon la saison, en particulier pour les populations d'Europe centrale et il était donc réservé à une certaine élite. Les poissons d'eau de mer n'étaient cependant pas la seule possibilité, et les poissons d'eau douce comme la [[truite]], la [[Perche (poisson)|perche]], la [[Carpe (poisson)|carpe]], la [[Brème commune|brème]], le [[Grand brochet|brochet]] plus la [[lamproie de rivière]] étaient également consommés<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=39-45}}.</ref>. Les élites laïques et ecclésiastiques s'approprièrent les espaces humides en Europe à partir du {{S-|XII}} ; de nombreux étangs furent créés pour y élever des poissons d'eau douce{{Note|groupe=ext|{{Harvsp|Pelletier|Delfante|2004|p=53}} - {{citation| Comme partout en France, dans le Lyonnais, les canaux d'irrigation appelés ''rases'' ou ''béals'' permettent la pâture [après fauchage] (...) Les cours d'eau ne sauraient suffire, surtout pendant les terribles sécheresses d'été (dixit Claude de Bellèvre †1557). Aussi voit-on partout des ''serves'' retenues d'eau artificielle; pour élever le poisson du seigneur, abreuver le bétail, arroser les jardins...}}}} et notamment des carpes<ref name="AlbGau1" />. == Boissons == [[Fichier:Monk sneaking a drink.jpg|thumb|upright|left|Un moine [[cellérier]] en train de goûter le vin (livre de santé, ''Le Régime du corps'', d'[[Aldebrandin de Sienne]], {{s-|XIV}}).]] Aujourd'hui, l'eau est couramment consommée lors des repas mais, au Moyen Âge, les inquiétudes sur sa pureté, les recommandations médicales et son manque de prestige faisaient qu'on lui préférait souvent des [[Boisson alcoolisée|boissons alcoolisées]]{{Note|prétexte=Dans la thématique du « chaud et froid », apparaissant seulement à la Renaissance en Occident depuis la Chine où il est consommé depuis des millénaires, le [[Histoire du thé|thé]] a pour fonction première de purifier l'eau en la faisant bouillir avant d'être consommée. |texte=(N.B. : Dans la prise des repas en nombre variant suivant le pays, on voit que l'alimentation anglaise est la première à utiliser cette boisson qui s'accompagne des premiers biscuits industriels fabriqués de façon a avoir des nutriments<ref name="LefUti1">{{Ouvrage|auteur=Olivier Londeix|titre=LE BISCUIT ET SON MARCHÉ | éditeur=PufR|lire en ligne=https://books.openedition.org/pufr/22472|site=Openedition}}.</ref>).|groupe=note|nom=thé1}}. On considérait que ces boissons étaient plus nourrissantes et plus bénéfiques à la [[digestion]] et avaient l'avantage inestimable de réduire les risques de contamination grâce à l'alcool. Le [[vin]] était consommé tous les jours dans la plus grande partie de la France et dans tout l'ouest du bassin méditerranéen, où la vigne était cultivée. Plus au nord, il restait la boisson privilégiée de la bourgeoisie et de la noblesse qui pouvaient en acheter, mais les paysans et les ouvriers lui préféraient la [[bière]] et l'[[ale]] ou le [[cidre]] venu depuis l'Égypte par le sud-ouest de l'Europe<!--[http://www.enenvor.fr/eeo_actu/bellepoque/le_cidre_une_boisson_du_quotidien_devenue_patrimoine.html#:~:text=C%E2%80%99est%20probablement%20au%20Moyen-%C3%A2ge%2C%20que%20le%20cidre%20d%C3%A9barque,en%20Bretagne%20qu%E2%80%99%C3%A0%20partir%20du%20XIX%20e%20si%C3%A8cle. Le cidre]-->. Les [[jus de fruits]], de même que les vins, réalisés à partir d'une grande variété de fruits et de [[Baie (botanique)|baies]] étaient connus dès l'[[Rome antique|Antiquité]] et étaient consommés pendant le Moyen Âge. On trouvait des vins réalisés avec des [[grenade (fruit)|grenades]] et des [[mûre (fruit de la ronce)|mûres]] ; le [[cidre]] et le [[poiré]] étaient populaires en Europe du Nord, où les pommes et les poires étaient abondantes. Certaines boissons médiévales, comme le {{citation|prunellé}}, réalisé à partir de prunes sauvages (actuelle [[slivovitz]]) et le vin de [[gin]] de mûres existent toujours aujourd'hui. De nombreuses variantes d'[[hydromel]], alcoolisées ou non, étaient présentées dans les recettes médiévales. Cependant, les boissons à base de [[miel]] devinrent moins courantes vers la fin de la période et furent finalement reléguées en tant que produits d'usage médical<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=154-157}}.</ref>. L'hydromel a souvent été présenté comme la boisson des [[Slaves]]. Il avait en effet une grande valeur symbolique et était souvent offert en tant que présent lors des grandes occasions, comme la signature de traités. On l'utilisait également lors des mariages et des [[baptême]]s, mais en quantités limitées, du fait de son prix élevé. Dans la culture médiévale polonaise, l'hydromel avait un statut équivalent à celui des produits de luxe d'importation, comme les épices et les vins<ref>Dembinska, 1999, {{p.|80}}.</ref>. Le [[koumis]], le lait de jument ou de chameau fermenté, était connu en Europe mais, de même que l'hydromel, il était essentiellement prescrit par les médecins<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=157}}.</ref>. Le lait boisson n'était pas consommé par les adultes riches et était réservé aux malades, aux enfants et aux personnes âgées, essentiellement sous forme de [[babeurre]] et de petit-lait. Le lait non transformé était moins consommé que les autres produits laitiers car il n'existait pas de méthodes pour l'empêcher de tourner<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=48-51}}.</ref>. Le [[thé]] et le [[café]] étaient populaires en Asie et dans le monde musulman durant le Moyen Âge, mais aucune de ces boissons ne fut consommée en Europe avant le début du {{s-|XVII}}. === Vin === {{Article détaillé|Histoire de la vigne et du vin}} [[Fichier:Medieval wine conservation.jpg|vignette|upright|Une dame d'honneur montre comment traiter et conserver le vin.]] Le vin était largement consommé et était considéré comme une boisson prestigieuse et saine. Selon les idées de [[Claude Galien|Galien]], le vin était chaud et sec et ces qualités étaient modérées lorsqu'il était coupé avec de l'eau. À la différence de l'eau et de la bière, considérées comme froides et humides, on pensait que la consommation de vin (en particulier le [[vin rouge]]), entre autres choses, aidait à la digestion, générait du bon [[sang]] et améliorait l'humeur<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=138-139}}.</ref>. Les qualités du vin différaient considérablement suivant les [[vendange]]s, le type de raisin et, plus important, le nombre de grappes pressées. La première pression était la plus prestigieuse et était réservée aux catégories aisées. Les pressions suivantes étaient de qualité et de teneur en alcool inférieure. Les moins aisés devaient se contenter de [[vin rosé]] ou blanc, issus des deuxième ou troisième pressions, qui pouvaient être consommés en grandes quantités sans risquer l'ivresse. Pour les plus pauvres (ou les plus pieux), le [[vinaigre]] coupé avec de l'eau était souvent le seul choix possible<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=140-142}}.</ref>. La maturation du vin rouge de grande qualité nécessitait des connaissances spécialisées de même que des équipements coûteux. Néanmoins, la conservation du vin était un problème répandu. Le livre de cuisine du {{s-|XIV}}, le ''[[Viandier]]'' de Taillevent, présente de nombreuses méthodes pour sauver un vin se détériorant, comme l'ajout de [[Lie (boisson)|lie]] de vin blanc ou de grains de raisins blancs séchés et bouillis, qui étaient des [[bactéricide]]s efficaces, même si les processus chimiques en jeu étaient inconnus à l'époque<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=143-144}}.</ref>. Non seulement, le [[vin chaud]] ou épicé était populaire auprès des riches, mais les médecins le jugeaient également sain. Les épices utilisées dans le vin rouge pouvaient être le [[gingembre]], la [[Cardamome (épice)|cardamome]], le poivre, la [[maniguette]], la [[noix de muscade|muscade]], le clou de [[Giroflier|girofle]] et le sucre. Ces épices pouvaient être présentées dans de petits sachets destinés à [[infusion|infuser]] dans le vin, ou sur lesquels on versait le liquide, pour produire de l'[[hypocras]] ou du [[Bordeaux-clairet|clairet]]. À partir du {{s-|XIII}}, ces sachets pouvaient être achetés tout prêts chez des marchands d'épices<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=147-151}}.</ref>. === Bière === {{Article détaillé|Histoire de la bière}} [[Fichier:Mendel I 060 r.jpg|thumb|upright|left|Représentation d'un brasseur ({{s-|XV}}).]] Si le vin était la boisson la plus commune dans la plus grande partie de l'Europe, cela n'était pas le cas dans les régions du nord où la vigne n'était pas cultivée. Ceux qui le pouvaient buvaient du vin d'importation, mais il était courant, même pour les nobles, de boire de la [[bière]] ou de l'[[ale]], en particulier vers la fin du Moyen Âge. En Angleterre, dans les Pays-Bas, en Allemagne du Nord, en Pologne et en Scandinavie, la bière était consommée de manière journalière par toutes les catégories sociales et par tous les groupes d'âge. La bière était brassée à partir de toutes les céréales disponibles, et on pouvait y ajouter diverses plantes comme du [[Baie de genièvre|genièvre]] ou du [[Myrica gale|myrte des marais]]<ref name="AlbGau1" />. Vers le milieu du {{s-|XV}}, l'[[Orge commune|orge]], qui ne convenait pas à la fabrication du pain mais était excellent pour faire de la bière, représentait 27 % des céréales cultivées en Angleterre<ref>B. M. S. Campbell, Mark Overton, ''Land, Labour, and Livestock: historical studies in European agricultural productivity'', 1991, {{p.|167}}.</ref>. Cependant, la forte influence des cultures [[culture arabe|arabe]] et méditerranéenne dans la science médicale (en particulier liée à la [[Reconquista]] et à l'arrivée de textes arabes), signifiait que la bière était largement méprisée. Pour la plupart des Européens de l'époque, c'était une mixture humble, comparée aux boissons et aux ingrédients du sud comme le vin, le citron et l'[[huile d'olive]]. Même des produits exotiques comme le lait de chameau ou la viande de [[gazelle]] recevaient des commentaires plus positifs de la part des textes médicaux. La bière était juste une alternative acceptable à laquelle on attribuait des qualités négatives. En 1256, le médecin [[Aldebrandin de Sienne]] décrivit ainsi la bière : {{Citation bloc|De quelque manière qu'elle soit faite, à partir d'avoine, d'orge ou de blé, elle nuit à la tête et à l'estomac, elle cause la [[Halitose|mauvaise haleine]] et [[Carie dentaire|ruine les dents]], elle remplit l'estomac de mauvaises humeurs et celui qui en boit avec du vin devient rapidement ivre mais elle a la capacité de faciliter la [[miction]] et elle rend la chair blanche et lisse<ref>Cité dans {{Harvsp|Scully|1995|p=152}}.</ref>.}} On considérait que l'ivresse causée par la bière durait plus longtemps que celle causée par le vin, mais on admettait qu'elle n'entrainait pas la {{citation|fausse soif}} associée au vin. Bien que de manière moins prononcée qu'au nord, la bière était consommée dans le nord de la France et en Italie. Peut-être en conséquence de la [[Conquête normande de l'Angleterre|conquête normande]] et des déplacements de nobles entre la France et l'Angleterre, une variante d'origine française décrite dans le [[livre de cuisine]] du {{s-|XIV}}, ''Le Ménagier de Paris'', était appelée {{citation|godale}} (probablement un emprunt direct à l'[[anglais]] ''good ale'', {{citation|bonne bière}}) et était fabriquée à partir d'orge et d'[[épeautre]], mais sans houblon. En Angleterre, la ''poset ale'' était réalisée avec de la bière brune froide et du lait chaud, et la ''brakot'', ou ''braggot'', était une bière épicée préparée à la manière de l'[[hypocras]]<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=151-154}}.</ref>. Avant l'introduction du [[houblon]], il était difficile de préserver ce breuvage et il était généralement consommé frais ; on a néanmoins des références à l'usage du houblon dans la bière dès 822<ref>Eßlinger, 2009, {{p.|11}}.</ref>. Avant le {{S-|IX}}, la bière était donc à proprement parler une [[cervoise]]. On pouvait y ajouter du miel, dans ce cas on parlait de "cervoise galloise"<ref name="AlbGau1" />. La bière n'étant pas filtrée était donc trouble et avait une teneur en alcool inférieur à celles d'aujourd'hui. Les quantités de bière consommées au Moyen Âge par les Européens du nord étaient bien plus importantes qu'aujourd'hui. Par exemple, les marins [[Angleterre|anglais]] et [[Danemark|danois]] recevaient une ration de {{unité|4.5|L}} de bière par jour et les paysans polonais en consommaient jusqu'à {{unité|3|L}} par jour<ref>Hanson, 1995, {{p.|9}}.</ref>. Que le houblon puisse être utilisé pour donner du gout à la bière était connu, au moins depuis l'époque [[Carolingiens|carolingienne]], mais son adoption fut lente du fait des difficultés pour établir les proportions convenables. Avant la découverte du houblon, le [[gruit]], un mélange de différentes herbes, avait été utilisé. Le gruit n'avait pas les mêmes propriétés conservatrices que le houblon et le résultat devait être consommé rapidement avant l'inévitable détérioration. Une autre méthode pour améliorer le gout était d'augmenter la proportion d'alcool, mais cela était plus coûteux, et donnait à la bière la caractéristique non désirée de provoquer rapidement l'ivresse<ref>Richard W. Unger, ''Beer in the Middle Ages and the Renaissance'', 2007, {{p.|54}}.</ref>. Durant le haut Moyen Âge, la bière était essentiellement brassée dans des [[monastère]]s et, sur une plus petite échelle, dans des foyers individuels. À partir du [[Moyen Âge classique]], les brasseries des [[Commune (Moyen Âge)|communes]] naissantes du nord de l'Allemagne commencèrent à assurer la production. Si la plupart des brasseries étaient des petites entreprises familiales qui employaient moins de dix personnes, la production régulière permettait d'investir dans de meilleures techniques et équipements. Ces opérations se répandirent ensuite en Hollande au {{s-|XIV}}, puis dans les Flandres et le Brabant, et arrivèrent en Angleterre au {{s-|XV}}. En Angleterre et dans les Pays-Bas, la consommation annuelle par personne était d'environ {{unité|300|L}} et la bière était consommée pendant presque tous les repas, les bières légèrement alcoolisées lors du petit-déjeuner et les plus fortes plus tard dans la journée. Lorsque la technique fut au point, le houblon permettait de conserver la bière durant près de six mois et cela permit d'accroitre les échanges commerciaux<ref>Richard W. Unger, “Brewing”, in ''Medieval Science, Technology and Medicine'', {{p.|102-103}}.</ref>. Dans l'Angleterre de la fin du Moyen Âge, la bière fut désignée comme {{citation|forte}} ou {{citation|douce}}, cette dernière, moins alcoolisée, était considérée comme une boisson adaptée pour les personnes modérées et appropriée pour les enfants. En 1693, [[John Locke]] avança que la seule boisson qu'il considérait appropriée pour les enfants de tous âges était la bière douce, même s'il critiquait la pratique apparemment commune de ses concitoyens de donner du vin et des alcools forts à leurs enfants<ref>John Locke, 1693, ''[[Pensées sur l'éducation]]'', § 16-19.</ref>. Selon les standards modernes, le processus de [[Fabrication de la bière|brassage]] était relativement inefficace mais capable de produire des alcools relativement forts si on le voulait. Une tentative récente pour recréer la {{citation|bière forte}} de l'Angleterre médiévale, avec des techniques et des recettes de l'époque (avec néanmoins l'emploi de levures modernes), produisit une boisson relativement alcoolisée avec une [[densité primitive de moût]] de 1,091 (correspondant à un degré de 9 %) et un {{citation|goût de pomme plaisant{{ref|{{lien web|auteur=Tofi Kerthjalfadsson|date=1998|url=http://www.cs.cmu.edu/~pwp/tofi/medieval_english_ale.html|titre=(en) Recreating Medieval English Ales, a recreation of late 13th - 14th c. unhopped English ales}}.}}}}. === Jus de fruits fermentés === {{article détaillé|cidre}} === Spiritueux === Les anciens [[Grèce antique|Grecs]] et [[Rome antique|Romains]] connaissaient la technique de la [[distillation]] mais elle ne fut pas pratiquée à grande échelle en Europe avant le {{s-|XII}}, lorsque les innovations arabes dans le domaine, combinées aux [[alambic]]s refroidis à l'eau, furent introduits. Les érudits du Moyen Âge considéraient que la distillation permettait de produire l'essence des liquides purifiés, et le terme d'''aqua vitæ'' ({{citation|eau de vie}}) était employé de façon générique pour tous les distillats<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=158-159}}.</ref>. Les nombreux [[Boisson spiritueuse|distillats]], alcoolisés ou non, étaient initialement utilisés comme principe médical et pour la cuisine dans une diététique associée; le [[sirop]] de raisin mélangé à du sucre et à des épices était prescrit pour soigner de nombreuses maladies et l'[[eau de rose]] était employée comme [[parfum]], pour se purifier les mains et aussi comme ingrédient culinaire. Les spiritueux étaient également utilisés pour créer des [[entremets]] « flamboyants », en trempant un morceau de tissu dans l'alcool, puis en le mettant dans la gueule de l'animal cuisiné, en l'enflammant juste avant de le présenter<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=162, 164-165}}.</ref>, cependant que la purification par le [[Flambage (cuisine)|flambage]] du mets se met en place. L'''aqua vitæ'' dans sa forme alcoolique était largement louée par les médecins du Moyen Âge. En 1309, [[Arnaud de Villeneuve (médecin)|Arnaud de Villeneuve]] écrivit que cela {{citation|prolongeait la bonne santé, dissipait les humeurs superflues, réanimait le cœur et maintenait la jeunesse<ref>Cité dans {{Harvsp|Scully|1995|p=162}}.</ref>}}. À la fin du Moyen Âge, la consommation de spiritueux s'était tellement répandue que des restrictions sur la vente et la production commencèrent à être appliquées. En 1496, la ville de [[Nuremberg]] interdit la vente d'[[eau-de-vie]] les dimanches et les jours fériés<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=163-164}}.</ref>. == Herbes, épices et condiments == [[Fichier:Le livre des merveilles de Marco Polo-pepper.jpg|thumb|Récolte du poivre (illustration du ''[[Livre de Marco Polo]]'' dans le [[Livre des merveilles (BNF Fr2810)|ms. BNF fr 2810]], vers 1410-1412).]] Les [[épice]]s étaient parmi les produits les plus luxueux disponibles au Moyen Âge et les plus communes étaient le [[Poivre|poivre noir]], la [[cannelle]] (et son alternative moins coûteuse, la [[cannelle de Chine|casse]]), le [[cumin]], la [[noix de muscade]], le [[gingembre]] et le [[Giroflier|clou de girofle]]. Toutes ces épices provenaient d'Asie et d'Afrique, ce qui les rendaient extrêmement chères et leur donnait un statut particulièrement prestigieux ; le poivre était ainsi entreposé, échangé et donné à la manière de l'or. Il a été estimé qu'environ {{unité|1000|t}} de poivre et {{unité|1000|t}} d'autres épices étaient acheminées chaque année en Europe occidentale vers la fin du Moyen Âge. La valeur de ces marchandises était équivalente à celle de l'alimentation d'{{nombre|1,5|million}} de personnes pendant un an{{ref|« Par comparaison, la population anglaise était d'environ {{nobr|5 millions}} de personnes, en 1340, juste avant la peste noire et d'environ {{nobr|3 millions}}, en 1450 » {{Harvsp|Adamson|2004|p=65}}; voir J. C. Russel, “Population in Europe 500-1500”, dans ''The Fontana Economic History of Europe: The Middle Ages'', {{p.|36}}.|note}}. Si le poivre était l'épice la plus commune, la plus rare était le [[Safran (épice)|safran]], qui était utilisé autant pour sa couleur orangée que pour sa saveur, car selon la théorie des humeurs, le jaune signifiait chaud et sec, des qualités recherchées{{ref|Scully note l'importance de l'apparence dans la cuisine médiévale et la nourriture rendue jaune grâce à l'ajout de safran était très appréciée ; {{Harvsp|Scully|1995|p=114}}. Voir aussi ''The Appetite and the Eye: Visual aspects of food and its presentation within their historic context'', Anne Wilson (éd.), Edinburgh University Press, Edinburgh, 1991.|note}}. Le [[curcuma]] fournissait un substitut jaune et une touche dorée lors des repas qui satisfaisait au gout médiéval de l'ostentation et aux exigences diététiques des théories de Galien ; lors du somptueux banquet que le [[Pietro Riario|cardinal Riario]] offrit à la fille du roi de Naples en juin 1473, le pain était doré<ref>Dickie, 2008, {{p.|63}}.</ref>. Certaines épices prisées au Moyen Âge sont aujourd'hui tombées dans l'oubli, comme le [[Poivrier long|poivre long]], le [[macis]], le [[Nard (parfum)|nard]], le [[galanga]], le [[cubèbe]] ou la [[maniguette]], une espèce cousine de la [[cardamome]], qui avait presque entièrement supplanté le poivre dans la cuisine du nord de la France. Contrairement à aujourd'hui, le sucre était considéré comme une épice du fait de son coût élevé et de ses qualités médicinales<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=15-19, 28}}.</ref>{{,}}<ref name="livrescolaire" group="ext"/>. Peu de plats employaient uniquement un seul type d'épices ou d'herbes mais plutôt une combinaison de plusieurs condiments. Même lorsqu'un plat était dominé par une saveur, elle était habituellement combinée avec une autre pour donner un gout composé, comme le persil et le clou de girofle ou le poivre et le gingembre<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=86}}.</ref>. Les herbes aromatiques, comme la [[Sauge officinale|sauge]], la [[Moutarde (condiment)|moutarde]], le [[persil]], le [[carvi]], la [[menthe]], le [[Fenouil commun|fenouil]] et l'[[aneth]], étaient cultivées et consommées dans toute l'Europe. Ces plantes étaient cultivées dans des [[Jardin médiéval|jardins]] inclus dans l'architecture médiévale des demeures bourgeoises, seigneuriales, laïques<ref name="JoëFuh1">{{lien web |url=https://books.openedition.org/pup/2975 |auteur=Joëlle Fuhrmann |titre=Les différentes sources, caractéristiques et fonctions des jardins monastiques au Moyen Âge |éditeur=Presses universitaires de Provence |site=OpenEdition}}.</ref> et étaient des alternatives plus abordables aux épices exotiques. La moutarde était particulièrement populaire avec la viande et elle fut décrite par [[Hildegarde de Bingen]] (1098-1179) comme la nourriture du pauvre. Comme elles étaient cultivées localement, les herbes étaient moins prestigieuses que les épices et si elles étaient utilisées par les catégories aisées, c'était généralement uniquement pour ajouter de la couleur<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=11-15}}.</ref>. [[Fichier:Fabrication du verjus BnF Latin 9333 fol. 83.jpg|thumb|upright|Récolte du raisin blanc pour faire du verjus (''[[Tacuinum sanitatis]]'', 1474).]] Les recettes médiévales demandaient souvent d'ajouter de la saveur aux plats avec différents liquides acides et aigres. Le vin, le [[verjus]] (jus de raisin blanc n'ayant pas mûri), le [[vinaigre]] et les jus de différents fruits, en particulier ceux avec des saveurs aigres, étaient des incontournables dans la cuisine de la fin du Moyen Âge. Associés aux édulcorants et aux épices, ils produisaient une saveur {{citation|fruitée et piquante}}. Les amandes étaient employées pour compléter ces ingrédients acidulés et elles étaient disponibles sous plusieurs formes, entières, décortiquées, tranchées, écrasées, mais le plus souvent, elles étaient présentées sous forme de [[lait d'amande]]. Cette préparation était l'une des plus importantes dans la cuisine de la fin du Moyen Âge, car elle permettait d'associer les arômes des épices et des liquides aigres avec une texture crémeuse et une saveur douce<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=111-112}}.</ref>. Le [[Sel alimentaire|sel]] était omniprésent et indispensable dans la cuisine médiévale. La [[salaison]] et le séchage étaient les formes de conservation les plus courantes, viande et poisson étant souvent fortement salés. De nombreuses recettes médiévales avertissaient des dangers de l'excès de sel et elles recommandaient de tremper certains produits dans l'eau pour se débarrasser du sel en trop<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=26-27}}.</ref>. De manière générale, plus l'hôte était riche et prestigieux, plus le récipient contenant le sel était élaboré et décoré, et plus le prix et la qualité du sel étaient élevés. Le sel pouvait ainsi être présenté dans des [[Ménagère (ustensile de cuisine)|ménagères]] en matières précieuses et finement décorées. La taille des grains de sel et leur couleur indiquaient également le prestige des convives. Le sel pour la cuisine, la conservation et pour l'usage général des personnes du peuple, était à gros grains, alors que le sel de mer, en particulier, contenait des impuretés modifiant sa couleur, qui était décrite comme allant du noir au vert. Le sel des plus riches s'avérait semblable à celui que l'on utilise aujourd'hui<ref>{{Harvsp|Henisch|1976|p=161-164}}.</ref>. == Desserts == Le dernier plat à être servi dans un repas est le dessert<ref>{{CNRTL|dessert}}</ref>. La notion de dessert n'était, au Moyen Âge, pas tout à fait la même qu'aujourd'hui : le [[dessert]] était bien le dernier service avant de quitter la table mais ne consistait pas forcément en produits sucrés. Le dessert médiéval était typiquement composé de [[dragée]]s et de vin chaud et épicé diététiques, il était éventuellement accompagné de [[Fromage#En Europe|fromage]]. À la fin du Moyen Âge, on pouvait y ajouter des fruits couverts de sucre, de miel ou de sirop et des pâtes de fruits et des flans aux œufs, pratique répandue en Europe<ref>{{CNRTL|flan}}</ref>. Il existait une grande variété de [[crêpe]]s sucrées, de [[beignet]]s, de lait d'amande et de pâtisseries qui pouvaient contenir des fruits, de la moelle ou du poisson<ref name="Scully 1995, pp. 135–136"/>. Les régions germanophones avaient un faible particulier pour les ''Krapfen'', des pâtisseries frites fourrées avec des douceurs. Le [[massepain]] sous de nombreuses formes était bien connu en Italie et dans le sud de la France à partir des années 1340 et on pense qu'il était d'origine arabe<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=89}}.</ref>. Les livres de cuisine de l'[[Conquête normande de l'Angleterre|Angleterre normande]] comprenaient de nombreuses recettes pour des ''custards'', des potages, des sauces et des tartes aux cerises, aux pommes et aux prunes. Les chefs anglais aimaient également utiliser des pétales de fleur comme les roses, les [[Violette odorante|violettes]] et les [[sureau]]x. Une première forme de [[quiche]] peut être rencontrée dans ''[[The Forme of Cury]]'', un livre de recettes du {{s-|XIV}} et contenait du fromage et du jaune d'œuf<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=97}}.</ref>. Dans le nord de la France, un grand assortiment de [[Gaufre (cuisine)|gaufres]] et d'[[oublie]]s était consommé avec du fromage et de l'[[hypocras]], ou un vin doux (issu de [[Malvoisie (cépage)|malvoisie]]). Le gingembre, la [[coriandre]], l'[[Anis vert|anis]] et les autres épices étaient prises à la fin du repas pour {{citation|fermer}} l'estomac<ref>{{Harvsp|Adamson|2004|p=110}}.</ref>. Comme leurs coreligionnaires musulmans en [[Al-Andalus|Espagne]], les conquérants arabes de la [[Sicile]] introduisirent de nouveaux desserts qui furent ensuite adoptés dans le reste de l'Europe. La Sicile était connue pour ses dragées et son nougat (''torrone'', ou ''[[Touron|turrón]]'', en espagnol). Les Arabes introduisirent l'art de la [[crème glacée]] pour produire des [[sorbet]]s, diverses pâtisseries à base de massepain et la [[ricotta]] adoucie<ref>Habeeb Saloum, “Medieval and Renaissance Italy: B. Sicily”, in ''Regional Cuisines of Medieval Europe'', {{p.|120-121}}.</ref>. == Variations régionales européennes == Les spécificités régionales qui sont une caractéristique des cuisines modernes et contemporaines ne sont pas mises en évidence dans les rares documents qui nous sont parvenus. Néanmoins, la cuisine médiévale peut être différenciée par les céréales et les huiles qui définissaient les normes culinaires, et tracèrent les frontières ethniques, puis nationales. Les variations régionales étaient essentiellement liées aux influences du climat, de l'administration politique et des coutumes locales. Bien qu'il faille éviter les généralisations hâtives, on peut discerner des zones où certains aliments étaient dominants.Au sud, le vin était la boisson courante pour les riches et les pauvres (bien que ces derniers devaient généralement se contenter d'un vin de mauvaise qualité). Les [[îles Britanniques]], le nord de la [[France]], les [[Pays-Bas (région historique)|Pays-Bas]], les régions nordistes de langue allemande, la [[Scandinavie]] et la [[région de la Baltique]] étaient généralement trop froides pour permettre la culture de la [[vigne]] et des [[olive]]s, alors que la [[bière]] était la boisson de base du peuple au nord, car le vin était un produit d'importation coûteux. Les [[agrume]]s et les [[Grenade (fruit)|grenades]] étaient courants autour de la Méditerranée. On pouvait trouver des [[Figuier|figues]] et des [[datte]]s au nord, mais elles étaient rarement utilisées dans la cuisine<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=218}}.</ref>. L'[[huile d'olive]] était un ingrédient incontournable autour de la Méditerranée, mais elle restait coûteuse au nord, où elle était remplacée par les huiles de [[Papaverales|pavot]], de [[Huile de noix|noix]] et de [[Huile de noisette|noisette]], bien plus abordables. Le beurre et le lard, particulièrement après l'importante perte de population à la suite de la peste noire, étaient utilisés en grandes quantités dans les régions du nord et du nord-ouest. L'[[amandier|amande]] était employée dans la cuisine des milieux aisés, dans toute l'Europe, généralement sous la forme de lait, pour remplacer les œufs ou les produits laitiers<ref>{{Harvsp|Scully|1995|p=83}}.</ref>. === Structure calorique === Les apports caloriques et la structure du régime médiéval évoluèrent au cours du temps, d'une région à l'autre et entre les catégories sociales. Cependant, pour la plupart des personnes, le régime alimentaire tendait à être riche en [[glucide]]s, car l'essentiel des calories provenait des céréales et des alcools (comme le vin par symbole chrétien puis la bière par coutume), et la plus grande partie des dépenses y était consacrée. L'apport calorique global est sujet à débat. L'estimation standard est qu'un homme adulte a besoin de {{unité|2900|[[Calorie|kilocalories]]}} par jour et une femme adulte de {{unité|2150|kilocalories}}<ref>Dyer, 1989, {{p.|134}}.</ref>. Les personnes réalisant des exercices physiques importants, comme les paysans, les marins ou les soldats, avaient sans doute besoin de {{unité|3500|kcal}} par jour, voire plus. Les apports des aristocrates étaient peut-être de {{unité|4000 à 5000|kcal}} par jour, et les moines consommaient {{unité|6000|kcal}} les jours {{citation|normaux}}, et {{unité|4500|kcal}} les jours de jeûne<ref>Hicks, 2001, {{p.|8}}.</ref>. Par conséquent, l'obésité était courante dans les milieux aisés<ref>{{article|langue=en|titre=Bones reveal chubby monks aplenty|journal=The Guardian|date=15 juillet 2004|url=http://www.guardian.co.uk/uk/2004/jul/15/highereducation.artsandhumanities}}.</ref> et les moines, en particulier, souffraient de maladies liées à ce surpoids, comme l'[[arthrite]]<ref>{{article|langue=en|auteur=J. J. Verlaan|titre=Diffuse idiopathic skeletal hyperostosis in ancient clergymen|journal=Eur Spine J|mois=aout|année=2007|url=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2200769/#CR34}}.</ref>. ==== Pour l'Angleterre ==== Dans l'Angleterre du {{s-|XIII}}, la viande ne contribuait que pour une part négligeable des apports caloriques d'un ouvrier agricole standard. Sa part augmenta cependant après l'épidémie de [[peste noire]], et, au {{s-|XV}}, elle représentait 20 % du total<ref>Dyer, 2000, {{p.|85}}.</ref>. Même au sein de la noblesse de l'Angleterre médiévale, les céréales représentaient 65 à 70 % des apports caloriques au début du {{s-|XIV}}<ref name="Woolgar">Woolgar, 2006, {{p.|11}}.</ref>, mais la part du poisson et de la viande était importante, et elle augmenta après l'épidémie de peste noire. Des documents détaillés sont disponibles pour la résidence de [[Richard de Beauchamp (13e comte de Warwick)|Richard de Beauchamp]], un aristocrate anglais du début du {{s-|XV}}, et ces derniers indiquent que les [[gentry]] (nobles sans titres) du foyer recevaient la quantité impressionnante d'{{unité|1.7|kg}} de viandes diverses dans un repas de viande typique de l'automne, et d'{{unité|1.1|kg}} pendant l'hiver ainsi que {{unité|400|g}} de pain et {{nobr|90 cl}} de bière ou de vin (et il y avait certainement deux repas de viande par jour, cinq jours par semaine en dehors du carême). En 1469, dans la résidence d'[[Henry Stafford (2e duc de Buckingham)|Henry Stafford]], les membres de la gentry recevaient {{unité|950|g}} de viande par repas et tous les autres en avaient {{unité|480|g}} ; chacun avait également {{unité|200|g}} de pain et {{nobr|90 cl}} d'alcool<ref>Hicks, 2001, {{p.|15-17}}.</ref>. En plus de ces quantités, certains membres de ces résidences (habituellement une minorité) prenaient un petit déjeuner qui n'incluait pas de viande, mais comprenait probablement un autre litre de bière ; de plus, des quantités inconnues de pain et de bière pouvaient être consommées entre les repas<ref>Hicks (2001), {{p.|10-11}}.</ref>. Le régime du seigneur du domaine différait quelque peu de ce schéma et comprenait moins de viande rouge, plus de gibier, de poisson frais, de fruits et de vin<ref>Hicks, 2001, {{p.|18}}.</ref>. Dans les monastères, la structure basique du régime avait été définie par la [[règle de saint Benoît]] au {{s-|VII}} et avait été resserrée par le pape [[Benoît XII]], en 1336, mais (comme mentionné supra), les moines savaient comment contourner ces règles. Le vin était limité à environ {{unité|26|cl}}, par jour mais il n'existait aucune limite équivalente sur la bière et, à l'[[abbaye de Westminster]], chaque moine recevait une autorisation pour {{unité|4.5|L}} de bière par jour<ref name="Woolgar" />. La viande des {{citation|animaux à quatre pattes}} était également interdite toute l'année, sauf pour les très faibles et les malades. Cette règle était contournée initialement en déclarant que les [[abat]]s et autres nourritures traitées, comme le [[lard]] par exemple, n'étaient pas de la viande. {{Refnec|Ensuite, les monastères possédaient une salle appelée ''miséricorde'', où la règle de saint Benoît ne s'appliquait pas, et où de nombreux moines mangeaient.}} Lorsque le pape Benoît XII institua qu'au moins la moitié des moines devait manger dans le [[réfectoire]], les moines répondirent en excluant les malades et ceux invités à la table de l'abbé de ce calcul<ref>Harvey, 1993, {{p.|38-41}}.</ref>. Dans l'ensemble, un moine de l'abbaye de Westminster de la fin du {{s-|XV}} pouvait manger chaque jour {{unité|1|kg}} de pain, {{unité|5|œufs}} (sauf les vendredis et durant le carême), {{unité|900|g}} de viande (sauf les mercredis, les vendredis et les samedis et durant le carême et l'[[Avent]]), {{unité|900|g}} de poisson ({{nobr|3 jours}} par semaine et tous les jours, durant l'Avent et le carême<ref>Harvey, 1993, {{p.|64-65}}.</ref>). Cette structure calorique reflétait en partie le statut aisé des monastères anglais de la fin du Moyen Âge, et en partie celui de l'abbaye de Westminster, qui était l'un des monastères les plus riches du pays ; l'alimentation des moines des autres monastères était certainement plus modeste. === Influences réciproques des cuisines latino-chrétienne et arabo-musulmane === La cuisine arabo-musulmane rencontre et intègre la cuisine gréco-latine dès les premières conquêtes mais aussi dans les sociétés multiculturelles de la [[Culture de la Sicile normande|Sicile normande]], d'Al-Andalus, et les États Croisés<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Arab influence of Sicilian cuisine |url=https://www.afikra.com/talks/london/2017/yunis |site=afikra {{!}} عفكرة |consulté le=2021-12-12}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Medieval MasterChef |url=https://www.universiteitleiden.nl/en/research/research-output/archaeology/medieval-masterchef |site=Leiden University |consulté le=2021-12-12}}</ref>. Par exemple, les pâtes dont les ''Fidâwish'' (italien ''fedeli, [[Liste de pâtes|fededelini]]'') séchées au soleil d'[[Ibn Razin al-Tuyibi]], les ''Sha'îriyya'' en forme de grains d'orge et cuite au bouillon de [[Muhammad bin Hasan al-Baghdadi|Hasan al-Baghdadi]], les pâtes carrées, les rondes sont autant d'occasions pour évoquer les pâtes italiennes<ref name="LilZao1" />. L'origine des pates au fromage est discutée en Italie et en Andalousie<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Manger au Maghreb: Approche pluridisciplinaire des pratiques de table en Méditerranée du Moyen Âge à nos jours|passage=p. 59|éditeur=Presses Univ. du Mirail|date=2006|isbn=978-2-85816-836-1|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=r8zcob3vKAUC&lpg=PA66&dq=influence%20mahomet%20cuisine%20arabe&hl=fr&pg=PA59#v=onepage&q=influence%20mahomet%20cuisine%20arabe&f=false|consulté le=2021-12-11}}</ref>. Mohamed Oubahli a montré en détail dans ''Manger au Maghreb'' (2006) l'interpénétration des cuisines des pâtes du Maghreb à l'Europe latine<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Manger au Maghreb: Approche pluridisciplinaire des pratiques de table en Méditerranée du Moyen Âge à nos jours|passage=p. 48|éditeur=Presses Univ. du Mirail|date=2006|isbn=978-2-85816-836-1|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=r8zcob3vKAUC&lpg=PA66&dq=influence%20mahomet%20cuisine%20arabe&hl=fr&pg=PA48#v=onepage&q=influence%20mahomet%20cuisine%20arabe&f=false|consulté le=2021-12-11}}</ref>. Le rôle de diffuseur joué par l'Italie ou l'Espagne entre le monde arabo-musulman et l'Europe Chrétienne est bien documenté pour le café, l'escabèche « ''sikbaj'' » et la cuisine au vinaigre<ref>{{Lien web |titre=New Partisan - Inside Pages - "Suave Molecules of Mocha" -- Coffee, Chemistry, and Civilization |url=https://web.archive.org/web/20050309110855/http://www.newpartisan.com/home/suave-molecules-of-mocha-coffee-chemistry-and-civilization.html |site=web.archive.org |date=2005-03-09 |consulté le=2021-12-14}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=MEDIEVAL CUISINE OF THE ISLAMIC WORLD |url=https://stravaganzastravaganza.blogspot.com/2017/05/medieval-cuisine-of-islamic-world.html |consulté le=2021-12-14}}</ref>. Le ''[[Kitâb al-tibâkha]]'', ouvrage tardif rédigé à Damas au {{XVe siècle}} montre comment les pâtes arabes d'Asie Centrale passent dans la cuisine ottomane, elle-même diffusée en Europe centrale. Réciproquement la gastronomie arabo-musulmane a une influence décisive sur l'évolution de la cuisine médiévale chrétienne: Toby Peterson (1980) montre le lien entre le gout des épices et la cuisine arabe: {{citation|intriguée par les plaisirs sensuels de manger tels qu'ils sont décrits dans le Jardin, l'Europe [chrétienne] a commencé à associer une cuisine luxueuse à la nourriture des Arabes, et ainsi le passage de ce qui était une cuisine étrange et étrangère a été facilité}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Toby|nom1=Peterson|titre=The Arabn influence on Western European cooking|périodique=Journal of Medieval History|volume=6|numéro=3|date=1980-09-01|issn=0304-4181|doi=10.1016/0304-4181(80)90005-6|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0304418180900056|consulté le=2021-12-12|pages=317–340}}</ref>. On retrouve également son influence dans l'est de l'Afrique et jusqu'en Inde<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Supriya Unni |nom=Nair |titre=Arab flavours from 7th century still sparkle in Kerala cuisine |url=http://scroll.in/article/738373/arab-flavours-from-7th-century-still-sparkle-in-kerala-cuisine |site=Scroll.in |consulté le=2021-12-14}}</ref>. == La cuisine arabo-andalouse == Le sud de la péninsule Ibérique est musulman du début du {{s-|VIII|e}} à 1492. L'agriculture arabo-andalouse, la richesse des livres de cuisine écrits en arabe et la cuisine qu'ils décrivent influencent durablement l'Europe chrétienne. === La cuisine arabe médiévale === La rapide extension arabe qui conduit à la formation du vaste [[Califat islamique|empire musulman]] à partir du {{VIIe siècle}} voit à la naissance d'une cuisine d'une étonnante richesse aromatique toujours vivante dans l'espace méditerranéen et proche-oriental. D'un côté les [[Religion et alimentation|interdits alimentaires]] de l'[[islam]] (alcool, même si le vin est consommé, porc, le sang, règle d'abattage des animaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Docteur Michel|nom1=Frey|titre=La cuisine des 4 saisons: Selon la médecine chinoise|éditeur=Guy Trédaniel|date=2018-12-27|isbn=978-2-8132-1998-5|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=Zsx-DwAAQBAJ&lpg=PT26&dq=cuisine%20proph%C3%A8te%20mahomet&hl=fr&pg=PT27#v=onepage&q=cuisine%20proph%C3%A8te%20mahomet&f=false|consulté le=2021-12-10}}</ref>) sont restrictifs, mais à l'opposé l'accès permanent aux aromates asiatiques, les progrès agricoles (introduction du riz, de la canne à sucre, culture des agrumes, etc.<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=APOGÉE DES JARDINS ET MARAÎCHAGES EN AL-ANDALUS (IBÉRIE ARABE) XE-XIVE SIÈCLE - Nouveaux légumes, fruits et épices - Essor de la cuisine arabo-andalouse, Louis Albertini - livre, ebook, epub |url=https://www.editions-harmattan.fr/index_harmattan.asp?navig=catalogue&obj=livre&razSqlClone=1&no=53600 |site=www.editions-harmattan.fr |consulté le=2021-12-11}}</ref>), le développement du transport maritime (rôle du [[Hajj|pèlerinage à la Mecque]]), et le mélange des traditions culinaires de l'[[Asie centrale]] au [[Maghreb|Magrhreb]] et à l'Europe du Sud ([[Espagne]], [[Portugal]], [[Italie]] où le présence des féodaux du nord de l'Europe crée une mixité culturelle), de [[Byzance]] à l'[[Arabie]] engendrent une cuisine et des manières de table cohérentes<ref name="TonGrum1">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tony|nom1=Grumley-Grennan|titre=The Fat Man's Food & Drink Compendium|passage=p. 111|éditeur=Lulu.com|isbn=978-0-9538922-2-8|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=NSzuAQAAQBAJ&lpg=PA111&dq=Muhammad%20influence%20Arabic%20cuisine&hl=fr&pg=PA111#v=onepage&q=Muhammad%20influence%20Arabic%20cuisine&f=false|consulté le=2021-12-11}}</ref>. Lilia Zaouali note aussi que {{citation|l'islam n'exprime pas d'injonction contre le plaisir de la nourriture}}, Abû l'Alâ ' al-Ma'arrî végétalien est accusé d'hérésie {{citation|car est blasphématoire le refus de consommer les nourritures créées pour l'homme}}<ref name="LilZao1">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Lilia Zaouali|titre=La grande cuisine arabe du Moyen Âge|passage=p. 26 et 27, puis p. 86|lieu=Milan|éditeur=Officina Libraria|date=mai 2010|pages totales=107}}</ref>. L'existence de cours califales extrêmement riches, éduquées et raffinées donne des gastronomies complexes (double ou triple cuisson, large utilisation des fruits, gout pour l'abondance) et pour la première fois dans l'histoire de l'humanité la maitrise de la production du sucre raffiné va susciter une diversité étonnante de pâtisseries sucrées, de sirops et confitures<ref>{{Lien web |titre=Forum Algérie Monde |url=http://www.algerie-monde.com/forums/threads/15054-Manger-algerien/page16?styleid=3 |site=www.algerie-monde.com |consulté le=2021-12-11}}</ref>. Le sucre-acide était le gout dominant de la plupart des plats cuisinés du Moyen Âge classique. Enfin l'institution de [[Ramadan]] donne pendant le mois de jeune diurne l'occasion de longues préparations culinaires {{citation|très élaborées}} et roboratives qui sont servies dans toutes les classes de la société le soleil couché<ref name="KenAlb1">{{Article|langue=anglais|auteur1=Ken Albala|titre=Islam—A Thousand and One Nights of Cooking|périodique=Food: A Cultural Culinary History|date=2013|lire en ligne=http://www.fernandosantiago.com.br/enshist1.pdf}}</ref>. [[Fichier:Makamat de Hariri Abou Mohammad alQasim 104.jpg|vignette|repas dans le Makamat de Hariri Abou Mohammad alQasim]] ==== Une cuisine syncrétique ==== D'une part ce sont les arabes de la péninsule arabique qui apportent avec l'islam leur cuisine moitié nomade faite de dates, yaourt, orge, riz, pains et viande de mouton (ou de dromadaire)<ref name="TonGrum1" />, mais surtout {{citation|les croyants sont tenus de respecter le modèle du Prophète, d'imiter ses habitudes et son mode de vie}}, il existe une [[glose]] autour de son plat préféré, le ''[[Tharid|tharîd]]'', (bouillon de légumes et/ou viande dans lequel on émiette du pain, aussi bon que son épouse 'Aisha) qui lui vaut de traverser la cuisine arabe à travers les siècles<ref name="LilZao1" />. Très rapidement avec le transport des centres de pouvoir vers Damas puis Bagdad, et Cordoue les cuisines Perse, et Centre-asiatique vont peser de leur influence (mode du ''sikbâj:'' bouillon vinaigré-sucré qui concurrence le ''[[Tharid|tharîd]]'', et généralisation du doux-acide, introduction du [[murri]] équivalent du [[garum]] romain)<ref name="LilZao1" />. Se superposent les usages égyptiens (fruits, citron, sucreries, etc.) et la cuisine maghébo-andalouse avec son [[couscous]]. On a au {{XIVe siècle}}, non pas une cuisine composite unifiée mais une mosaïque d'usages locaux bien vivants qui cohabitent grâce à [[Kanz al-fawāʾid|la circulation de nombreux livres de cuisine]]. Il reste des usages proprement arabes l'hospitalité et le service opulent d'un grand plat composites entouré de divers plats aromatisés autour desquels on s'assemble<ref name="TonGrum1" />. ==== Épices et aromates, douceurs, fritures et pâtes ==== [[Fichier:Pâtisserie marocaine 010.JPG|vignette|Marrakech: une pâtisserie]] La diversité et l'omniprésence des épices (cannelle, cédrat, citron, clou de girofle, bigarade, muscade, macis, safran, poivre, gingembre, galanga, mastic, nard, camphre, ambre gris, eau de rose), et les herbes (coriandre, carvi, cumin, menthe, persil, aneth, sésame, rue) est la caractéristique la plus visible de la cuisine arabo-musulmane médiévale classique (voir le riz au lait et le poulet à l'orange d'[[Ibn al-Adim]]). La seconde est issue de l'adoption des sucreries de la cuisine persane: le massepain (pâte d'amande et sucre), les boissons glacées aux fruits, comme le sorbet, les sirops « al churub »<ref name="KenAlb1" />. Et enfin il s'agit d'une cuisine qui parle à tous les sens : couleur les plats (jaune du safran, rouge du santal, vert de la menthe, jeu des textures: crémeux des noix, croquant des fruits secs, croustillants des fritures et des sucres « al sucar » cuits<ref name="KenAlb1" />. Les [[sorbet]]s persans faits avec de la neige du sucre et du citron ont été une redécouverte pour les croisés approfondissant l'humeur froide d'un aliment. ==== Une cuisine assise sur les connaissances médicales ==== Eugène-Humbert Guitard (1973) qualifie le {{XIIIe siècle}} d'apogée de la pharmacie de l'Islam médiéval<ref>{{Article|prénom1=Eugène-Humbert|nom1=Guitard|titre=La période où dans l'Islam médiéval la pharmacie a connu un apogée : Sami Hamarneh, Some aspects of medical practice and institutions in medieval Islam, in Episteme, 1973|périodique=Revue d'Histoire de la Pharmacie|volume=61|numéro=219|date=1973|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/pharm_0035-2349_1973_num_61_219_7273_t1_0631_0000_1|consulté le=2021-12-13|pages=631–631}}</ref>, les antagonismes, synergies, la potentialisation la tolérance, la toxicité sont des notions généralisées en usage permanent dans les livres de cuisine, la connaissance de l'anatomie est exploitée pour recommander ou éviter les aliments<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Maryame El Gani|titre=Les sciences pharmaceutiques arabes médiévales et leurs applications en obstétrique|périodique=Histoire des sciences médicales|date=2019|lire en ligne=https://www.biusante.parisdescartes.fr/sfhm/esfhm/esfhmx2019x01/esfhmx2019x01x050.pdf}}</ref>. L'[[Anonyme andalou|Anonyme Andalou]] joint à ses recettes un ''Traité des sirops et électuaires'' à vocation thérapeutique. L'[[École de médecine de Salerne]] diffuse ses connaissances et ses recherches, elle contribue à une réputation de la cuisine arabo-musulmane. Et ces livres regorgent de conseil que l'hygiène en cuisine et à table, le ''[[Ibn al-Adim|Kitab al Waslat]]'' contient un long développement sur les aromates de la cuisine arabe médiévale (rose, musc, ambre gris, encens, santal, etc.) sur les parfums, les rafraîchisseurs d'haleine, antitranspirants, lave-mains et le dernier chapitre sur les eaux distillées parfumées. ==== Des ustensiles de cuisine et de table spécialisés ==== [[Fichier:Cup lustre Louvre OA8179.jpg|vignette|Coupe à décor de palmettes. Irak, {{s-|IX}} (Louvre)]] L'expansion arabe permet la diffusion de la technique de la [[Céramiques à glaçure plombifère|céramique à glaçure]] à travers l'empire et en Asie centrale<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Christina M. Henshaw|prénom1=C. M.|nom1=Henshaw|titre=Early Islamic ceramics and glazes of Akhsiket, Uzbekistan|périodique=thése|éditeur=UCL (University College London)|date=2010-04-28|lire en ligne=https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/19688/|consulté le=2021-12-13}}</ref>. La vaisselle en poterie émaillé remonterait aux [[Abbassides|Abbasides]]<ref>{{Article|prénom1=Robert B.|nom1=Mason|titre=New Looks at Old Pots: Results of Recent Multidisciplinary Studies of Glazed Ceramics from the Islamic World|périodique=Muqarnas|volume=12|date=1995|issn=0732-2992|doi=10.2307/1523219|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/1523219|consulté le=2021-12-13|pages=1–10}}</ref>. À son apogée la [[céramique en al-Andalus]] inspirera les potiers italiens puis l'Europe du Nord, de même pour le verre soufflé ou gravé<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Islamic tableware in Salemi, Sicily: Ceramic evidence for enculturation and hybridization in medieval Sicily - ProQuest |url=https://www.proquest.com/openview/0f926e3d2fbc5fe676de2c054f7f50ad/1?pq-origsite=gscholar&cbl=18750 |site=www.proquest.com |consulté le=2021-12-13}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Rosa Barovier Mentasti|titre=VENETIAN GLASS TABLEWARE - From the Middle Ages to the Present Day|passage=p. 196|lieu=Venize|éditeur=Consortio vini venezia|date=2014|pages totales=132|lire en ligne=https://d1wqtxts1xzle7.cloudfront.net/38235921/VINO_VENEZIA_OK_INGLESE-with-cover-page-v2.pdf?Expires=1639401304&Signature=LwfyzXtmpaBWg2Vx8FbOd8VxpqVq-~t4OfVx~r~h4D4smAYwXeu7iMVEd4A4E4imOUhUdmXoRcoN02FsPd38MZ7hJEimUGHkbjbVLJPkHPorAMbg8m4aXb1P61eC8Wyi0KX0Q6TN~Y-0P~6QcwgoR6FFslV7K0J3hQvCyj3ZZM8UGLNc9F8MdvEocT89ysnGz0oqKEEA8cWeKSLsQV2WG~c17uM1mEsmALzR8ndP92HnoH5OosoVnt9BZm4wpDu4XVUcDB6xPawvz0uCTeUgRUNiJuh3sKOrWRKAWSvUFmJVcfa4OQ9SbUuCN-wdKUx8GM2VCL8G1KtjA6EfVQrPcA__&Key-Pair-Id=APKAJLOHF5GGSLRBV4ZA#page=99}}</ref>. Ces plats colorés autour desquels on s'assemblait ont amené le perfectionnement de la [[cuillère]], indispensable pour les plats en sauce ou les sorbets<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=British Archaeological|nom1=Association|titre=Journal of the British Archaeological Association|passage=p. 335|éditeur=British Archaeological Association.|date=1865|lire en ligne=https://books.google.pt/books?id=3z0NAAAAYAAJ&dq=spoon%20arab%20middle%20age&hl=fr&pg=PA335#v=onepage&q=spoon%20arab%20middle%20age&f=false|consulté le=2021-12-14}}</ref>, qui devient maniable et décorée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Revue d'Auvergne|passage=p. 27|éditeur=Typ. et lithog. G. Mont-Louis|date=1886|lire en ligne=https://books.google.pt/books?id=9rFLAAAAMAAJ&dq=cuill%C3%A8re%20arabe%20moyen-age&hl=fr&pg=PA27#v=onepage&q=cuill%C3%A8re%20arabe%20moyen-age&f=false|consulté le=2021-12-14}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Fidelity|nom1=Lancaster|titre=People, Land and Water in the Arab Middle East: Environments and Landscapes in the Bilad ash-Sham|passage=p. 331|éditeur=Routledge|date=2013-07-04|isbn=978-1-134-41141-2|lire en ligne=https://books.google.pt/books?id=r0WMLnMv1gQC&lpg=PA331&dq=spoon%20arab%20middle%20age&hl=fr&pg=PA331#v=onepage&q=spoon%20arab%20middle%20age&f=false|consulté le=2021-12-14}}</ref>. La cuisine élaborée, y compris la cuisine de rue, des arabo-musulmans suppose le perfectionnement du matériel de cuisine: ustensiles de cuisson en cuivre étamé, diversité des fours (à étage, romain, etc.), diffusion de couscoussier et de la [[cuisson à la vapeur]], etc.<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Bernard|nom1=Rosenberger|titre=Se nourrir dans les rues et sur les chemins de l’Occident musulman ({{sp-|XII|-|XVIII}})|périodique=Afriques. Débats, méthodes et terrains d’histoire|numéro=05|date=2014-12-15|issn=2108-6796|doi=10.4000/afriques.1361|lire en ligne=https://journals.openedition.org/afriques/1361|consulté le=2021-12-14}}</ref>. === Auteurs et livres de cuisine arabe du Moyen Âge === Entre parenthèses on trouve le nombre estimé de recettes de cuisine, pâtisserie, confiserie, boissons admis par la littérature, sachant qu'une même recette peut être décrite avec des variantes<ref>{{Ouvrage|langue=en |prénom1=Ibn Mubārak|nom1=Shāh|titre=The Sultan's Feast: A Fifteenth-Century Cookbook|passage=première page d'introduction|éditeur=Saqi Books|date=2020-11-16|isbn=978-0-86356-181-8|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=OtcNEAAAQBAJ&lpg=PT163&dq=Qar'iyya&hl=fr&pg=PT9#v=onepage&q&f=false|consulté le=2021-12-18}}</ref>. Daniel Newman (Université de Durham-2020) donne un total brut de 4178 recettes connues dont il faudrait retrancher les copies pour obtenir les recettes nettes publiées<ref>{{Ouvrage|langue=en |prénom1=Ibn Mubārak|nom1=Shāh|titre=The Sultan's Feast: A Fifteenth-Century Cookbook|éditeur=Saqi Books|date=2020-11-16|isbn=978-0-86356-181-8|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=OtcNEAAAQBAJ&lpg=PT163&dq=Qar'iyya&hl=fr&pg=PT10#v=onepage&q&f=false|consulté le=2021-12-18}}</ref>. Cet ordre de grandeur donne l'ampleur de l'intérêt arabo-musulman pour la cuisine et la table. [[Al-Andalus|Al Andalus]] en représente presque le quart, l'Égypte 45%. Il faut ajouter que, comme dans le monde latin, les traités de médecine et de botanique traitent de l'alimentation (épices, cuisson des viandes) et contiennent des recettes<ref>{{Ouvrage|prénom1=Fabian|nom1=Müllers|titre=Alimentation et médecine à travers le prisme des épices|date=2019-01-01|lire en ligne=https://www.academia.edu/43143026/Alimentation_et_m%C3%A9decine_%C3%A0_travers_le_prisme_des_%C3%A9pices|consulté le=2021-12-18}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Botany, Herbals and Healing In Islamic Science and Medicine |url=https://muslimheritage.com/botany-herbals-and-healing-in-islamic-science-and-medicine/ |site=Muslim Heritage |date=2009-09-04 |consulté le=2021-12-18}}</ref>, en premier lieu le ''Kitāb al-Adwiya al-Mufrada wa l-Aghdhiya'' Livre des aliments et médicaments d'[[Isaac Israeli ben Salomon]] dès le {{IXe siècle}}. * {{IXe siècle}}, [[Bagdad]], ''Kitab al-Tabikh'' de [[Ibrahim ibn al-Mahdî]] (40 conservées). * {{Xe siècle}}, [[Bagdad]], ''Kitab al-Tabikh'' de [[Ibn Sayyar al-Warraq]] (615). * {{XIIIe siècle}}, [[Al-Andalus]], ''Fudalat al-Khiwan'' de [[Ibn Razin al-Tuyibi]] (428). * {{XIIIe siècle}}, [[Al-Andalus]], ''Kitab al-Tabikh'', [[Anonyme andalou|Anonyme Andalou]], livre et auteur (521, y compris les électuaires). * {{XIIIe siècle}}, [[Bagdad]], ''Kitab al-Tabikh'' de [[Muhammad bin Hasan al-Baghdadi]] (161). *{{XIIIe siècle}}, [[Le Caire]], ''Kitab al Waslat'', traditionnellement attribué à [[Ibn al-Adim]] (entre 635 et 700 selon les sources). * {{XIVe siècle}}, [[Le Caire]], [[Kanz al-fawāʾid]] Fi Tanwi' Al-Mawa'id, auteur inconnu (830). *{{XVe siècle}}, [[Le Caire]], ''Zahr al''-''ḥadīqa fī al''-''aṭʿima al''-''anīqa'' attribuée à Shihāb al-Dīn Aḥmad Ibn Mubārak Shāh (332). *{{XVe siècle}}, [[Damas]], ''[[Kitâb al-tibâkha]]'', attribué à Ibn al-Mabrad ou Mubarrad (55 conservées). Les pages consacrées à ces ouvrages donnent des extraits (recettes) traduits. == Les cuisines extrême orientales et du nouveau monde == === Influences des cuisines situées à l'occident de la Chine sur la Chine et de la Chine sur l'Europe === Les aliments venus de l'étranger ont été adoptés dans l'extrême orient par les chinois avant la période de l'an 1000{{ref|L'an 1000 n'est pas dans la symbolique positive ou négative des chiffres et des nombres chinois, mais est en Chine une période de décadence dues aux guerres dynastiques. Pour les Européens il s'agit d'une période de « fin du monde ».|note|:1000}}. Sans compter de nombreux fruitiers dont les agrumes, l'empire musulman qui va jusqu'à la Chine et commerce avec l'orient apporte au [[Proche-Orient|Proche-orient]] et en Europe deux importantes innovations : la culture du riz et de la [[canne à sucre]] d'où est tiré le [[Sucre|sucre blanc raffiné]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Adeline|nom1=Rucquoi|titre=Histoire médiévale de la Péninsule ibérique|éditeur=Éditions Points|date=2014-11-25|isbn=978-2-7578-5078-7|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=MwtiCgAAQBAJ&lpg=PT77&dq=arabe%20agriculture%20m%C3%A9di%C3%A9vale%20sucre%20riz&hl=fr&pg=PT77#v=onepage&q=arabe%20agriculture%20m%C3%A9di%C3%A9vale%20sucre%20riz&f=false|consulté le=2022-01-12}}</ref>. Pour les Européens (avant leurs grandes explorations migratoires de la Renaissance), les épices qui étaient récoltés-cultivés en Chine ont fait partie de la cuisine luxueuse, ils étaient diffusés de proche en proche sur le continent. === Cuisine chinoise === {{Article détaillé|amorce=Articles généraux et détaillés|Cuisine chinoise{{!}}Cuisine chinoise (un Moyen Âge bien antérieur au temps médiéval)|Histoire de la cuisine chinoise#Dynasties Liao, Song et Jurchen Jin{{!}}Cuisine chinoise, dynasties Liao, Song et Jurchen Jin}} Plusieurs textes, comme le [[Dongjing Meng Hua Lu]] (Rêves de Splendeur de la Capitale de l'Est), détaillent des menus de restaurants, de tavernes, ou de menus de banquets, de festivals, de carnavals. Les assaisonnements utilisés, tels que le poivre, le gingembre, la sauce soja, l'huile, le sel et le vinaigre, suggèrent que la cuisine de Hangzhou n'était pas trop différente de la cuisine chinoise d'aujourd'hui. D'autres assaisonnements et ingrédients supplémentaires comprennent des produits importés depuis leur occident par les chinois, comme le sorgho, les olives ; le vin de raisin est délaissé pour le vin de riz. La cuisine chinoise des provinces est à la fois liée à la société très régulatrice, à la [[Médecine traditionnelle chinoise|médecine chinoise]] et ses mandarins (fonctionnaires) et à la [[philosophie chinoise]] (qui est totalement séparée de la [[philosophie médiévale]]). La philosophie de la nutrition « douce » et spirituelle{{Note|id=Chastel2009|texte=Chastel 2009|groupe=ext|nom=medchi|détail=p.427. La médecine chinoise est du temps du Moyen Âge une vue morale de la société par [[Confucianisme]], son application pratique est faite selon le [[taoïsme]]: le médecin prépare des [[Potion|philtres]] et des médicaments...p. 428. l'[[acupuncture]] daterait du {{-s-|VI}}. il existe 657 points d'acuponcture répartis selon douze méridiens corporels... où l'organisme malade récupère la ''« force de vie »'' (le [[Ch'i (spiritualité)|Ts'i]], la [[Moxibustion]], la pulsologie). « La Pharmacopée chinoise est très vaste. Plus de 2000 préparations sont décrites dans les ouvrages médicaux anciens. »}} (cf. [[Yin et yang]]) est déjà codifiée par le [[Shennong bencao jing]], un équivalent du [[Pharmakos]] {{Note|groupe=ext|Luste Boulbina - {{citation|Le poison plutôt que le remède... Le ''pharmakon'' peut perdre ou sauver, guérir ou rendre malade. Il est associé à la magie, au hasard plus qu'au savoir. Le ''pharmakon'' est également la teinte artificielle, le maquillage voire le déguisement. Un artefact... [des pharmaciens-boutiquiers].}} (p. 21) in {{ouvrage|nom1=Luste Boulbina|prénom1=Seloua|titre=Les miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs|sous-titre=(arts, littérature, philosophie)|année=2018|lien auteur1=Seloua Luste Boulbina|lieu=paris|éditeur=les presses du réel|pages totales=159|isbn=978-2-37896-025-4}}}} occidental et africain qui ne porte pas la même éthique. ==== Les ustensiles et la philosophie de leur usage ==== Culinairement, les couteaux (qui sont connus dès la préhistoire comme « agressifs » {{incise|instrument de guerriers}}) et la cuillère {{incise|en quelque sorte son inverse}} sont utilisés presque de la même manière dans ces deux espaces de civilisation distincts, Chine et Europe. La fourchette existe avant la fin du Moyen Âge en Europe pour prendre les aliments à la place des doigts dans les repas. Les fourchettes servaient à la cuisine depuis l'antiquité égyptienne puis romaine <!--[http://www.musee-arts-de-la-table.fr/couverts-et-ustensiles/29-fourchette.html# Abbaye de Belleperche, « fourchette associable au démon pour les croyants »]-->. En Europe les couteaux étaient portés à la bouche non seulement pour des morceaux piqués mais en apportant sur leur ''plat'' de la nourriture à la bouche du convive {{incise|ce qui a développé la palette (instrument de cuisine)}}.<br> La fourchette est jugée dangereuse en Chine, un instrument non convivial.{{Note|groupe=ext|nom=medchi}} L'assiette à la table du repas médiéval signifie ''service'' dans le sens non de « service de table » mais de « service à la personne »{{ref|Puis assiette est devenu « ensemble des plats qu'on présentait en même temps sur la table » {{CNRTL|service}}.|note|service}}. --> Les [[Baguettes (couverts asiatiques)|baguettes]] ont servi tout autant d'un côté comme de l'autre à faire la cuisine. Cependant elles ont été exclusivement l'ustensile pour leurs repas des asiatiques <!-- [https://www.franceinter.fr/histoire/fourchettes-cuilleres-couteaux-une-histoire-des-couverts-de-table fourchettes cuillères couteaux] sur radiofrance -->} ... Il est clair que l'usage du ''bol'' est mondial dans cette période des [[écuelle]]s européennes ; avant la période suivante de la pratique de l'[[assiette (vaisselle)]]. === Cuisine indienne et pakistanaise === {{article détaillé|Cuisine pakistanaise#Influences historiques{{!}}Cuisine pakistanaise}} {{article connexe|Pain indien|Charaka Samhita{{!}}Médicaments végétaux et incantations}} En Inde Ancienne, après le {{s-|VII}} on examinait le pouls, sous l'influence des Chinois... La Pharmacopée indienne était abondante et variée. Le médecin [[Charaka Samhita|Charaka]] {{-s2-|I|II}} a recensé plus de cinq cents médicaments surtout d'origine végétale... Le [[Yoga]] apparait au {{s-|II}}. « Médicaments et incantations étaient employés concurremment. »{{sfn|Chastel|2009|p=429}}. === Cuisine sud-américaine === [[File:Papamuseolarco.jpg|vignette|redresse=0.7|En Amérique les ''papas'', les pommes de terre ont toujours eu des yeux...comme en Europe.]] {{article connexe|Chocolat#Histoire{{!}}Amérique des Mayas, histoire du chocolat|Histoire de la culture du cacao}} {{article connexe|Histoire de la pomme de terre{{!}}Histoire de la pomme de terre, des haricots de Lima, du piment, oca et ulluque américains}} === Cuisine africaine === {{Article connexe|Cuisine malgache#Avant 1650{{!}}Cuisine malgache, avant 1650, riz, bananes plantains, chou chine, igname ailée, sucre de canne, gingembre, patates douces, noix de coco...cochons et poulets}} == Historiographie et sources == Les recherches sur les habitudes alimentaires au Moyen Âge ont été assez négligées jusque dans les années 1980. Les dernières décennies sont en revanche très actives d'abord pour les mondes byzantin et islamique puis chrétiens et européens<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Pierre AULAS |nom=Christine DUCOURTIEUX |titre=Alimentation des mondes byzantin et islamique |url=http://www.menestrel.fr/?-Alimentation-des-mondes-byzantin-et-islamique-&lang=fr |site=www.menestrel.fr |consulté le=2021-12-12}}</ref>{{,}}<ref name="DS-CG-SS-ID"/>. Les idées fausses et les erreurs grossières étaient courantes parmi les historiens refaisant l'imaginaire culturel local<ref name="DS-CG-SS-ID"/> de la période du romantisme {{s-|XIX}} avec la colonisation, la culture du café et du thé. Cette vision est toujours présentes dans la vision populaire d'un Moyen Âge primitif, attardé et barbare, en même temps véhiculé par l'art et l'histoire au {{s-|XIX}}<ref name="SB-SP">{{ouvrage|prénom1=Stephen|auteur1=Bann|prénom2=Stéphane|auteur2=Paccoud|titre=L'invention du passé|sous-titre=Histoires de coeur et d'épée en Europe, 1802-1850|directeur1=Bann|directeur2=Paccoud|édition=Hazan|date=2014|isbn=978 2 7541 0760 0}}</ref>. La cuisine médiévale était décrite comme peu appétissante, du fait des combinaisons inhabituelles de saveurs, d'un apparent manque de légumes et de l'emploi généreux des épices<ref>Constance B. Hieatt, “Making Sense of Medieval Culinary Records: Much Done, But Much More to Do”, in ''Food and Eating in Medieval Europe'', {{p.|101-102}}.</ref>. L'usage important des épices était souvent avancé pour soutenir l'idée qu'elles servaient à camoufler le goût de la viande avariée, une conclusion non soutenue par la réalité historique et les sources contemporaines<ref>Selon Paul Freedman, l'idée est présentée comme un fait par certains historiens modernes malgré le manque de preuves ; {{Harvsp|Freedman|2008|p=3-4}}.</ref>. La viande fraiche était disponible toute l'année pour ceux qui pouvaient se l'acheter. Les techniques de conservation de l'époque, bien que rudimentaires selon les standards modernes de l'hygiène passant par l'industrialisation, étaient parfaitement adéquates. Le prix astronomique et le prestige important des épices, et donc la réputation de l'hôte, auraient été gâchés si elles avaient été utilisées sur des nourritures de mauvaise qualité et mal préparées{{Sfn|Scully|1995|p=84-86}}. La méthode courante d'écraser et de broyer les ingrédients en pâtes, et les nombreux potages et sauces, a été utilisée comme argument pour affirmer que la plupart des adultes de la noblesse perdaient leurs dents à un âge précoce et étaient donc forcés de ne manger que des soupes et des viandes moulues. L'image de la noblesse forcée de ne manger que de la bouillie a existé avec la vision contradictoire d'une {{citation|foule de voyous grossiers (déguisés en nobles seigneurs) qui, lorsqu'ils ne sont pas en train de s'envoyer d'énormes rôtis de viande grasse à travers la salle de banquet, les dévorent avec un assortiment parfaitement sain d'incisives, de canines, de prémolaires et de molaires{{Sfn|Scully|1995|p=174}}.}}. Les sources privilégient les repas d'exception, ceux des jours de fête ou ceux des élites ; néanmoins, afin d'étudier l'alimentation ordinaire, les historiens peuvent s'appuyer sur les rentes en nature exigées par les seigneurs ou encore sur les plaisanteries des nobles, des clercs et des bourgeois au sujet des habitudes alimentaires des ruraux. Dans le milieu citadin, l'alimentation ordinaire peut être approchée au travers des menus des [[hospice]]s. Les documents de gestion seigneuriaux conservent la trace des dépenses effectuées pour nourrir les salariés agricoles ; les budgets alimentaires y sont consignés en trois catégories : vin, pain et ''companage'' (ce qui accompagne le pain et ce sont à l'époque les légumes en ce qu'ils ne sont pas considérés comme plantes fourragères pour alimenter le bétail). Dans ces documents le pain représente 64 % des dépenses, étant donné le prix relativement modeste du pain, il est possible de déduire qu'il est consommé en grandes quantités. === Livres de recettes === L'usage de classer les sources écrites par la langue des auteurs ne doit pas cacher l'hétérogénéité des influences, par exemple l'éclectisme culinaire le ''[[Liber de coquina]]'' attribué à [[Théodore d'Antioche (philosophe)|Théodore d'Antioche]] ({{XIIIe siècle}}, savant arabisant syrien au service de la cour de Sicile): le paon ou l'oie sont rôtis à la broche, la graisse colorée au safran, et servis en sauce aigre douce au jus de citron sucré<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Liber de coquina |url=https://www.uni-giessen.de/fbz/fb05/germanistik/absprache/sprachverwendung/gloning/tx/mul2-lib.htm |site=Justus-Liebig-Universität Gießen consulté le=2021-12-20}}</ref> côtoie des recettes germaniques ou françaises (''De brodio theutonico,.. ad modum gallicorum).'' ==== Cuisine des mondes latin et chrétien ==== Avant le {{s-|XIII}}, le seul livre de recettes disponible était un ouvrage du {{s-|IV}}, intitulé ''[[De re coquinaria]]''. La mise à l'écrit du savoir culinaire correspond à un moment où les cuisiniers devinrent des artisans reconnus au sein de la société. Les livres de cuisine comptent parmi les sources historiques les plus importantes pour la cuisine médiévale. Ces sources présentent cependant plusieurs limites : les livres de cuisine étaient centrés sur une cuisine faite pour les élites, ils n'ont pas conservé la mémoire de la cuisine populaire ; leur contenu était également assez sommaire : les étapes des recettes étaient indiquées mais les quantités d'ingrédients étaient rarement précisées et aucune mention n'était faite des temps de cuisson<ref name="AntCam1">Antonella Campanini, « Écrire et faire la cuisine dans l’Occident médiéval », dans : {{ouvrage |auteur = Florent Quellier (dir.) |titre = Histoire de l'alimentation : de la Préhistoire à nos jours |lieu = Paris |éditeur = Belin |année = 2021 |passage = 507-524}}</ref>. S'ils décrivaient de véritables plats, les spécialistes considèrent qu'ils n'étaient pas utilisés comme les livres actuels, à la manière d'un guide détaillant chaque étape de la recette et que l'on garde près de soi. Peu de cuisiniers de l'époque auraient été capables de lire et les livres se seraient rapidement détériorés. Les cuisiniers professionnels apprenaient leur métier sur le tas et par apprentissage, et ils devaient avancer le long de la stricte hiérarchie de la cuisine. Un cuisinier médiéval employé dans une grande résidence, un queux, devait planifier et préparer un repas sans l'aide de recettes ou d'instructions écrites<ref name="DS-CG-SS-ID"/>. Du fait du bon état général des manuscrits survivants, il a été proposé par l'historienne Terence Scully qu'ils étaient des enregistrements par des scribes des pratiques du foyer destinés au propriétaire riche et instruit de la résidence, à la manière du ''[[Ménagier de Paris]]'', de la fin du {{s-|XIV}}. On connait aujourd'hui plus de {{unité|70|livres}} de recettes datant du Moyen Âge, rédigés dans plusieurs langues européennes{{sfn|Scully|1995|p=7-9, 24-25}}. Ces livres étaient souvent rédigés par des anonymes en [[langue vernaculaire]] à l'image du ''[[Liber de coquina]]''<ref name="AntCam1" />. ==== Cuisine et gastronomie en langue arabe ==== Marie Josèphe Moncorgé écrit : {{citation|Les livres de recettes sont en général mieux rédigés que les livres de cuisine occidentaux et comportent généralement une introduction, avec des indications de diététique}}<ref name="Oldcook">{{Lien web |titre=Oldcook : livres en arabe, manuscrits de cuisine médiévale |url=https://www.oldcook.com/medieval-livres_cuisine_arabe#tibakha |site=www.oldcook.com |consulté le=2021-12-11}}</ref>. On peut ajouter qu'ils sont bien plus nombreux (10 à 13 sur 7 siècles, selon les sources). Enfin à la différence du monde latin et Chrétien ces livres ne sont pas écrits par des cuisiniers et leur scribes mais par des lettrés ou des compilateurs. [[Fichier:Abbassid bowl Basra 830s from Tang shipwreck IMG 9309.jpg|vignette|Vaisselle Abbaside ({{s-|IX}}) - Singapour.]] Parmi les ouvrages publiés et traduits, le plus ancien est le ''Kitab al-Tabikh'' (livre de recettes) de [[Ibrahim ibn al-Mahdî]] ({{IXe siècle}}, [[Bagdad]]) qui donne une vue générale de la gastronomie des cours [[Califat abbasside|abbassides]], cuisine sous forte influence perse et orientale. Cet ouvrage représente un sommet de raffinement, il est durablement cité et recopié dans la cuisine arabe. Le ''Kitab al-Tabikh'' d'[[Ibn Sayyar al-Warraq]], volumineux ouvrage de 600 recettes écrit à Bagdad en 940 avec une description des manières de table, des ustensiles de cuisine est le plus ancien livre de cuisine arabe conservé. Il décrit la cuisine califale de l'aristocratie (aristocratie structurellement différente de l'aristocratie européenne par les pouvoirs transmissibles par lignée [[Polygamie dans l'islam|familiale]]<ref name="JeaChe"> {{lien web|url=https://doi.org/10.3406/jds.2000.1638 |auteur = Jean-Claude Cheynet |titre = L'aristocratie byzantine ({{sp-|VIII|-|XIII}}). |périodique = Journal des savants |année= 2000 |page=281-322}}</ref>) qui se passionnait pour la cuisine. La seconde grande vague de la gastronomie et de l'art de la table est le {{XIIIe siècle}}, époque de brassage des traditions et de circulation des sources écrites. Deux livres donnent les recettes d'[[Al-Andalus]], cuisine qui intègre des influences magrébines berbères, des pastorales aux plus aristocratiques : le ''Kitab al-Tabikh'', de l'[[Anonyme andalou|Anonyme Andalou]] dont il existe deux bonnes traductions en français et ''Fudalat al-Khiwan'' du murcien [[Ibn Razin al-Tuyibi]]. Le foyer le plus important de la littérature gastronomique du siècle est l'Égypte et l'Irak mamelouk: le Z''itab al-Ṭabīkḫ'' est une compilation écrite à Bagdad en 1226 par [[Muhammad bin Hasan al-Baghdadi]] qui retourne aux sources de la cuisine califale de l'apogée abbasside, traduit en turc dès le {{XIIIe siècle}} il est un modèle de la cuisine ottomane, il est le premier livre de cuisine arabe publié en anglais (en 1934). Le ''[[Kanz al-fawāʾid]] Fi Tanwi' Al-Mawa'id'', auteur inconnu, est un recueil de 830 recettes avec une abondante information sur les manières de table, les matières premières, etc. Le ''Kitab al Waslat'' traditionnellement attribué à [[Ibn al-Adim]] est une source de recettes et des eaux aromatiques utilisée à table ou en cuisine. Enfin le ''[[Kitâb al-tibâkha]]'', bref et sommaire, attribué au damascène Ibn al-Mabrad (ou Mubarrad) {{XVe siècle}} est le dernier manuscrit conservé avant l'époque moderne. En l'absence d'introduction et de commentaire, à la manière du ''Ménagier de Paris'', on y voit l'influence ottomane : prédominance des recettes de viande, appauvrissement de l'usage des épices et des aromatiques<ref name="Oldcook" />. ==== Cuisine et gastronomie asiatique ==== ===== Texte en chinois ===== Dans la conception globaliste des penseurs chinois, la cuisine est en lien avec la diététique et la santé. La bibliographie est vaste ; ne sont mentionnés ici que les ouvrages qui donnent à proprement parler des recettes de cuisine. ====== Dynastie Tang ====== Sous les [[Dynastie Tang|Tang]] (618-907) Meng Shen {{Langue|zh|孟 诜}} (621–713) écrit vers 686 le ''[[Shi liao bencao]]'' {{Langue|zh|食疗 本草|trans=Shíliáo běncǎo}}, important ouvrage complet de diététique qui traite de 227 aliments (propriétés, contre-indication, recettes), [[Shiliao_bencao]] qui va inspirer le ''[[Ishinpō|Ishimpō]]'' (jap. 医心方, ''Ishinpō'') plus ancien livre de médecine japonais (vers 990). Lu Yu écrit entre 760 et 780 la première monographie sur le thé (sa culture, la préparation, les instruments) le ''[[Le Classique du thé|Classique du Thé]]'' {{Langue|zh|茶经|trans=chájīng}} qui reste une référence jusqu'à nos jours. ====== Dynastie Song ====== La prospère [[dynastie Song]] (960-1279) avec l'expansion démographique et agricole (culture du riz en Chine centrale) voit une multiplication d'ouvrages concernant la nourriture, le vin, les manières de table les innovations comme la [[Sauce de soja|sauce soja]] dans le livre de Mme Wu {{Langue|zh|浦江吳氏中饋錄}} {{Lien|langue=en|Wushi Zhongkuilu}}, 29 livres ou extraits sont référencés avec des descriptions de la cuisine de la cour et ses usages. {{Langue|zh|本心 斋 疏 食谱}}, {{Lien|langue=de|Benxinzhai shushipu}} recettes végétariennes est un livre de recettes de légumes, céréales et fruits généralement attribué à Chen Ta Sou élève de Benxin Weng cité également comme auteur. A noter 疏 (shū) et (shi) 食 dans shūshí 疏 食 qui donne la moderne sùshí 素食, nourriture simple ou végétarienne. Riz gluant, racine de lotus des neiges, châtaigne à cuire, taro mijoté, etc.<ref>{{Lien web |titre=本心斋疏食谱_陈达叟_在线阅读_中华典藏 |url=https://www.zhonghuadiancang.com/xueshuzaji/benxinzhaishushipu/ |site=www.zhonghuadiancang.com |consulté le=2022-01-11}}</ref> sont cuisiné avec raffinement. L'influence du bouddhisme végétarien a commencé avec les Tang (l'[[Tang Wenzong|empereur Tang Wenzong]] avait interdit l'abattage du [[Bos taurus|bétail]]). {{Langue|zh|笋 谱}} {{Lien|langue=de|trad=Sunpu|fr=Sǔnpǔ}} est consacré au bambou sur le modèle du livre de Lu Yu avec les 13 façons de l'utiliser dans la cuisine. Le {{Langue|zh|山 家 清 供}} {{Lien|langue=de|Shanjia qinggong}} de Lin Hong (林洪), Les recettes de l'Hermite de la montagne donne une centaine de plats - majoritairement végétariens, ni bœuf, ni mouton ou porc - et boissons<ref>{{Ouvrage |langue=zh |titre=中国烹饪辞典: 新版 |éditeur=山西科学技术出版社 |date=2019 |isbn=978-7-5377-5847-5 |lire en ligne=https://books.google.it/books?id=z2m6zQEACAAJ&dq=Zhongguo+pengren+cidian+(%E4%B8%AD%E5%9B%BD%E7%83%B9%E9%A5%AA%E8%BE%9E%E5%85%B8),&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiJp4mLw6r1AhUCCxoKHQOjDK4Q6AF6BAgCEAE |consulté le=2022-01-11}}</ref>. Il contient l'orange farcie au crabe (L'orange vidée de sa palpe est remplie de crabe, cuite à la vapeur avec du vin de riz, du vinaigre et de l'eau et mangée avec du vinaigre et du sel). Le {{Langue|zh|糖霜 谱}} {{Lien|langue=de|Tangshuang pu}} de Wang Zhuo (王 灼) (1154) ne donne pas de recette mais est la première monographie sur le sucre de canne. Le {{Langue|zh|蟹 略}} {{Lien|langue=de|Xielüe}} de Gao Sisun (高 似 孙) monographie sur le crabe donne un trentain de recettes. Il fait partie des {{Langue|zh|東京 夢華 錄|trans=Dōngjīng mèng Huà lù}} [[Dongjing Meng Hua Lu]] Notes au pinceau de Meng Yuanlao (entre 1090 et 1150) qui contiennent centaine de plats et collations, recette de restaurants de pâtes. ====== Dynastie Jin et Yuan ====== Sous les [[Dynastie Jin (1115-1234)|dynasties Jin]] (1115-1234) et [[Dynastie Yuan|Yuan]] (1271-1368) le remarquable ''Yinshan zhengyao Les justes principes du boire et du manger'' de Hu Sihui (qu'on peut suspecter d'être mongol, notamment avec 72 recettes sur 95 à base de chair de mouton) contient une partie intitulée ''Recueil de mets précieux et extraordinaires'' dont Françoise Sabban (1983) écrit qu'elle est «la réplique chinoise aux conceptions arabes, indiennes et européennes de la cuisine à cette époque», elle parle de «présentation rigoureuse et moderne» des recettes<ref name="FraSab1">{{Article |prénom1=Françoise |nom1=Sabban |titre=Cuisine à la cour de l'empereur de Chine : les aspects culinaires du Yinshan Zhengyao de Hu Sihui |périodique=Médiévales |volume=2 |numéro=5 |date=1983 |doi=10.3406/medi.1983.934 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/medi_0751-2708_1983_num_2_5_934 |consulté le=2022-01-11|pages=32–56}}</ref>. Cet ouvrage met en évidence la place importante des pâtes alimentaires dans la haute cuisine chinoise, et liste les épices fines (qui se vendaient en mélanges) en usage : cannelle, galanga, poivre long, cardamome, ou muscade, zeste de mandarine, ''[[Amomum villosum|Amomum vilto- sum]]'', badiane, fenouil, clavalier, amandes d'abricots, réglisse, bois de santal qui s'ajoutent aux épices courantes [[Ase fétide|assa-foetida]], galanga, safran, moutarde, basilic, curcuma, ''Amomum xanthioides'', ail, aneth, mastic, camphre, fenugrec, nard, clou de girofle et d'eau de rose<ref name="FraSab1" />. ===== Textes indiens ===== ====== L'[[Ayurveda]] ====== Les aliments et boissons (leur odeur, goût et texture) sont le combustible de notre feu interne, ils produisent l'énergie de l'esprit la force, agissent sur nos organes, ils doivent être correctement apprêtés et pris au risque d'être nocifs. Les textes des [[Veda|Védas]] dès les Samhitas ayurvédiques (vers 350) classent les aliments et donnent des recettes, ils développent un ensemble complexe de règles et de savoirs concernant les repas et les aliments<ref name="S.Dha1">{{Article |nom1=Dhanya |prénom1=S. |nom2=Ramesh |prénom2=N V |nom3=Abhayakumar |prénom3=Mishra |titre=Traditional methods of food habits and dietary preparations in Ayurveda—the Indian system of medicine |périodique=Journal of Ethnic Foods |volume=6 |numéro=1 |date=2019-11-07 |issn=2352-6181 |doi=10.1186/s42779-019-0016-4 |lire en ligne=https://doi.org/10.1186/s42779-019-0016-4 |consulté le=2022-01-12|pages=14}}</ref>. La [[cuisson du riz]] après trempage est réglée selon le dosage de la quantité d'eau (Manda, 14 vol pour 1 de riz, Yavugu 6 pour 1, Peya anna et vilepi 4 pour 1). Les soupes et bouillies sont nombreuses<ref name="S.Dha1" />. Cette base mi médecine, mi techniques culinaires exerce une influence durable sur les cuisines indiennes et bouddhiques. Manasollasa (1130) contient des recettes de cuisines souvent végétariennes et une cuisine basée sur la fermentation des céréales et des farines<ref>{{Ouvrage |langue=en |nom1=Jyoti Prakash |prénom1=Tamang |nom2=Kasipathy |prénom2=Kailasapathy |titre=Fermented Foods and Beverages of the World |passage=p. 16 |éditeur=CRC Press |date=août 2010 |isbn=978-1-4200-9496-1 |lire en ligne=https://books.google.pt/books?id=MJTLBQAAQBAJ&lpg=PA16&hl=fr&pg=PA16#v=onepage&q&f=false |consulté le=2022-01-12}}</ref>. Pakadarpana (1200) détaille les méthodes de cuisson, les préparations des boissons et des produits laitiers. L'influence des saisons sur la préparation des aliments, celles des épices et assaisonnement<ref>{{Ouvrage |langue=ml |nom1=Pr̲asannamaṇi |prénom1=Vi |titre=നളകഥ മലയാളത്തിൽ |éditeur=Vi. Pr̲asannamaṇi |date=1986 |lire en ligne=https://books.google.it/books?id=dcMZAAAAIAAJ&q=Pakadarpana&dq=Pakadarpana&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiK25ek_av1AhVDzBoKHTNqDq8Q6AF6BAgEEAI |consulté le=2022-01-12}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=allemand |auteur1=Eleonore Schmitt |titre=Roti, Raita, Reis - Essen in Südasien. Eine Ausstellung der Bibliothek des Südasien-Instituts |périodique=Theke aktuell 1 |date=2010 |lire en ligne=file:///C:/Users/JP/Downloads/575-Artikeltext-2139-1-10-20100305.pdf|format=pdf|pages=3}}</ref>. ==== Cuisine et gastronomie précolombienne ==== En l'absence de sources écrites, cette cuisine qui repose sur des savoir-faire agricoles avancés en Amérique du Sud et centrale est reconstituée à partir de sources multiples. Les textes laissés par [[Bernardino de Sahagún]] (1500-1590) permettent d'avoir une bonne idée de la [[Cuisine aztèque]]. Cette cuisine qui ne connait pas la friture est construite autour du maïs, des [[haricot]]s et la [[courge]], elle est riche en épices et condiments dont le piment et les tomates dont la diffusion est de nos jours mondialisée. La [[cuisine andine]] Inca et pré incaïque est reconstituée à partir de sources indirecte, elle est intéressante par l'abondance des tubercules en particulier chez les habitants des hauts plateaux, parmi eux la pomme de terre et le [[quinoa]] eux aussi promis à un avenir mondialisé<ref>{{Article |prénom1=Therèse |nom1=Bouysse-Cassagne |titre=Pomme de terre et maïs chez les Aymaras des hauts-plateaux de Bolivie |périodique=Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée |volume=29 |numéro=3 |date=1982 |doi=10.3406/jatba.1982.3880 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jatba_0183-5173_1982_num_29_3_3880|consulté le=2022-01-12|pages=321–330}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Notes}} === Extraits de livres === {{Références|groupe=ext}} === Références === {{Traduction/Référence|en|Medieval cuisine|477871647}} {{Traduction/Référence|de|Liste von Quellen zur Geschichte der chinesischen Ess- und Trinkkultur}} {{Références|taille=30}} == Bibliographie francophone == === Ouvrages généraux === * Danièle Alexandre-Bidon, ''Une archéologie du goût. Céramique et consommation'', Éd. Picard, coll. « Espaces médiévaux », 2005, {{nb p.|301}} {{ISBN|978-2-7084-0740-4}}. * Collectif, « Banquets et manières de table au Moyen Âge », ''Senefiance'', {{numéro|38}}, Centre universitaire d'études et de recherches médiévales d'Aix (CUERMA), université de Provence, Aix-en-Provence, 1996 {{nb p.|564}} {{ISBN|9782901104391}}. *{{article|prénom1=Jean-Louis|auteur1=Flandin|titre= Le sucré dans les livres de cuisine français, du XIVe au XVIIIe siècle|périodique=Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée|année=1988|page=215-232|lire en ligne=https://doi.org/10.3406/jatba.1988.6687}} * Alban Gautier, ''Alimentations médiévales. {{sp-|V|-|XVI}}s'', Paris, Ellipses Marketing, coll. « Le monde : une histoire », 2009, {{nb p.|176}} {{ISBN|978-2729843502}}. * —, ''Le Festin dans l'Angleterre anglo-saxonne'', Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 2006, {{nb p.|208}} {{ISBN|978-2753502345}}. * Bernard Heyberger, « Les transformations du jeûne chez les chrétiens d'Orient », ''Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée'', 2006 {{lire en ligne|lien=http://remmm.revues.org/2987}}. * Agathe La Fortune-Martel, ''Fête noble en Bourgogne au {{s-|XV}}. 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Lorcin ''Le Moyen Âge et les campagnes''.}} * {{Ouvrage|auteur1=Prina|prénom1=Francesca|auteur2=Demartini|prénom2=Elena|traducteur=Annie Guillemin|titre=Petite encyclopédie de l'architecture|sous-titre=de l'art roman au {{s-|XXI}}|éditeur=SOLAR|date=2005|isbn=978-2-263-04096-2}} *Florent Quellier (dir.), ''Histoire de l'alimentation : de la Préhistoire à nos jours'', Paris, Belin, 2021. * [[Daniel Schweitz]], ''Cuisiner et vivre autour de l'âtre rustique en Val de Loire. Touraine, Berry, Orléanais, Anjou'', Éditions Alan Sutton, coll. « Provinces mosaïques », Saint-Cyr-sur-Loire, 2003, {{nb p.|127}} {{ISBN|978-2-84253-913-9}}. * Louis Stouffe, ''La Table provençale. Boire et manger en Provence à la fin du Moyen Âge'', Éd. 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Histoire des mœurs de la table en France, 1300-1789'', trad. en français, Paris, Calmann Levy, coll. « Intelligence de l'histoire », 1984, {{nb p.|380}} {{ISBN| 978-2702114360}}. *{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Georges|nom1=Barthélémy|directeur1=Georges Barthélémy|titre=Histoires des sciences|éditeur=Éllipses|année=2009|pages totales=745|isbn=978-2-7298-5000-5|id=Histoire des sciences 2009}}<br>-{{Harvsp|Chastel|2009}} : {{chapitre|prénom1=Claude|nom1=Chastel|titre=Médecine|titre ouvrage=Histoires des sciences|passage=424 - 431|auteurs ouvrage=Georges Barthélémy ''et al.'' |année=2009|plume=oui}}. *{{lien web|id=Rabelais1552|auteur=Rabelais|titre=Le Quart Livre|date=1552|lieu=Lyon|url=https://fr.m.wikisource.org/wiki/Le_Quart_Livre/15|format=wikisource}} *Françoise Sabban, ''Cuisine à la cour de l'empereur de Chine : les aspects culinaires du Yinshan Zhengyao de Hu Sihui'', CNRS, Revue Médiévales 1983. {{p.|32–56}} {{lire en ligne|lien=https://www.persee.fr/issue/medi_0751-2708_1983_num_2_5?sectionId=medi_0751-2708_1983_num_2_5_934}} === Recueils de recettes === * Irmgard Bauer, ''Voyage culinaire dans le passé. 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Le Vivendier'', Imago, 2009, {{nb p.|152}} {{ISBN|978-2849520819}}. * —, (éd. et trad.), ''Le Recueil de Riom'', Paleo, coll. « L'encyclopédie médiévale », 2009, {{nb p.|138}} {{ISBN|978-2849095188}}. * —, (éd.), ''Le Vivendier'', Paleo, coll. « L'encyclopédie médiévale », 2009, {{nb p.|208}} {{ISBN|978-2849095096}}. * Josy Marty-Dufaut, ''La Gastronomie au Moyen Âge. 170 recettes adaptées à nos jours'', Autre Temps, coll. « Temps gourmands », 1999, {{nb p.|268}} {{ISBN|978-2-911873-92-8}}. * Mincka, ''Ma cuisine médiévale'', Équinoxe, coll. « Carrés gourmands », 2004, {{nb p.|159}} {{ISBN|9782841354375}}. * Odile Redon, Françoise Sabban et Silvano Serventi, ''La Gastronomie au Moyen Âge. 150 recettes de France et d'Italie'', Stock, {{nb p.|333}} {{ISBN|978-2-234-02402-1}}. * Guillaume Tirel, dit Taillevent, ''Le Viandier. 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The epic history of the Italians and their food |année=2008 }}. * {{Ouvrage |prénom1=Christopher |nom1=Dyer |titre=Everyday life in medieval England |éditeur=Continuum International Publishing Group |année=2000 }}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Hans Michael |nom1=Eßlinger |titre=Handbook of Brewing |sous-titre=Processes, Technology, Markets |éditeur=Wiley-VCH |lieu=Weinheim |année=2009 |pages totales=746 |isbn=978-3-527-31674-8}}. * {{Ouvrage |prénom1=Alexander |nom1=Fenton |prénom2=Kisbán |nom2=Eszter |titre=Food in Change : Eating Habits from the Middle Ages to the Present Day |éditeur=John Donald Publishers |lieu=Édimbourg |année=1986 |isbn=0-85976-145-2}}. * {{Ouvrage |titre=The Fontana Economic History of Europe |sous-titre=The Middle Ages |éditeur=Fontana |lieu=Londres |année=1972 |pages totales=389 |isbn=0-00-632841-5}} * {{Ouvrage |prénom1=Paul |nom1=Freedman |titre=Out of the East |sous-titre=Spices and the Medieval Imagination |éditeur=Yale University Press |lieu=New Haven |année=2008 |pages totales=275 |isbn=978-0-300-11199-6}}. * {{Ouvrage |prénom1=David J. |nom1=Hanson |titre=Preventing Alcohol Abuse |sous-titre=alcohol, culture, and control |éditeur=Greenwood Publishing Group |lieu=Westport |année=1995 |pages totales=140 |isbn=0-275-94926-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=AWk8FGoJwWAC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |prénom1=Barbara F. |nom1=Harvey |titre=Living and Dying in England, 1100-1540 |sous-titre=the monastic experience |éditeur=Oxford University Press |année=1993 }}. * {{Ouvrage |prénom1=Bridget Ann |nom1=Henisch |titre=Fast and Feast |sous-titre=Food in Medieval Society |éditeur=The Pennsylvania State Press |lieu=University Park |année=1976 |pages totales=279 |isbn=0-271-01230-7}}. * {{Ouvrage |prénom1=Michael A. |nom1=Hicks |titre=Revolution and Consumption in Late Medieval England |éditeur=Boydell & Brewer |année=2001 }}. * {{Ouvrage |prénom1=Edwin S. |nom1=Hunt |prénom2=James H. |nom2=Murray |titre=A History of Business in Medieval Europe, 1200-1550 |éditeur=Cambridge University Press |lieu=Cambridge |année=1999 |pages totales=277 |isbn=0-521-49923-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=z-uYTzxRUUcC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage |prénom1=Thomas |nom1=Glick |prénom2=Steven J. |nom2=Livesey |prénom3=Faith |nom3=Wallis |titre=Medieval Science, Technology, and Medicine |sous-titre=An Encyclopedia |éditeur=Routledge |lieu=New York |année=2005 |isbn=0-415-96930-1}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Terence |nom1=Scully |titre=The Art of Cookery in the Middle Ages |éditeur=The Boydell Press |lieu=Woodbridge |année=1995 |pages totales=276 |isbn=0-85115-611-8}}. * {{Ouvrage |prénom1=Maguelonne |nom1=Toussant-Samat |traducteur=Anthea Bell |titre=The History of Food |éditeur=Wiley-Blackwell |lieu=Chichester |année=2009 |numéro d'édition=2 |isbn=978-1-4051-8119-8}}. * {{Ouvrage |prénom1=C. M. |nom1=Woolgar |titre=Food in Medieval England |sous-titre=Diet and Nutrition |éditeur=Oxford University Press |année=2006 }}. == Articles connexes == * [[Cuisiniers connus au Moyen Âge et à la Renaissance en Europe]] * [[Liste de livres de cuisine écrits au Moyen Âge]] * [[Cuisine française]], [[Histoire de la cuisine française]] == Liens externes == {{Début de colonnes|nombre=2}} * {{en}} [http://www.medievalists.net/2011/01/27/medieval-food/ Cuisine médiévale, travaux académiques et vidéos] * {{en}} [http://www.bl.uk/learning/langlit/booksforcooks/med/medievalfood.html Livres sur la cuisine médiévale] sur le site de la [[British Library]] * {{en}} [http://www.godecookery.com/how2cook/howto08a.htm Recettes du Moyen Âge] * {{en}} [http://www.gutenberg.org/etext/8102 ''The Forme of Cury''], livre anglais du {{s-|XIV}} sur le site du [[Projet Gutenberg]] * {{en}} [http://www.pbm.com/~lindahl/cariadoc/miscellany.html ''Cariadoc's Miscellany''], articles sur les recettes du Moyen Âge et de la Renaissance. * {{en}} [http://www.medievalcookery.com/ MedievalCookery.com], recettes, informations et notes sur la cuisine dans l'Europe médiévale * {{ekk}} [http://www.oldehansa.ee/ ''Olde Hansa'', le restaurant médiéval de Tallinn]. Informations sur les habitudes culinaires à l'époque de la [[Hanse]]. * {{en}} [http://libro.uca.edu/charity/cw2.htm Nourrir les pauvres dans la Catalogne médiévale] * {{en}} [http://people.eku.edu/resorc/Medieval_peasant_diet.htm Besoins diététiques du paysan médiéval] * {{en}} [http://www.gallowglass.org/jadwiga/SCA/cooking/sauces.html Recettes de sauces médiévales] * {{fr}} [https://recettemedievale.fr/ Cuisine médiévale et Gastronomie Historique]. * {{fr}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62367s/f1.image ''Le Viandier'', de Taillevent], livre français du {{s-|XIV}} sur le site de la [[Bibliothèque nationale de France]] * {{mul|fr|en}} [http://expositions.bnf.fr/gastro/enimages/anglais/index.htm Gastronomie médiévale], exposition en ligne de la [[Bibliothèque nationale de France]]. * {{fr}} [http://www.oldcook.com/ Cuisine médiévale sur Old Cook] * {{fr}} [http://www.menestrel.fr/spip.php?rubrique379&lang=fr Page « Alimentation » du site Ménestrel]. * {{fr}} [https://books.openedition.org/psorbonne/1429 Bruno Laurioux, ''« Il n’est de bon bec qu’à Paris » La naissance d’une capitale gastronomique à la fin du Moyen Âge'', OpenEdition books La Sorbonne, 2004, lire en ligne] * {{fr}} [http://www.menestrel.fr/?Presentation-958&lang=en La nourriture dans les mondes byzantin et musulman, Ménestrel (2021), lire en ligne bibliographie en français] {{Fin de colonnes}} {{Palette|Histoire de l'alimentation}} {{Portail|Alimentation et gastronomie|Moyen Âge}} [[Catégorie:Cuisine médiévale| ]] [[Catégorie:Histoire de l'alimentation]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles%20Martel
Charles Martel
{{Voir homonymes|Martel}} {{Infobox Personnalité politique | nom = Charles Martel | image = Charles-Martel.jpg | légende = Charles Martel menant le [[Bataille d'Avignon|siège d'Avignon]].<br> [[Enluminure]] ornant les ''[[Grandes Chroniques de France]]'', {{s-|XIV}}, Londres, [[British Library]], {{nobr|Ms Royal 16 G {{VI}}}}, {{folio|118|verso}}. | fonction1 = [[Maire du palais]] de [[Neustrie]] | à partir du fonction1 = [[718]] | jusqu'au fonction1 = {{date|22 octobre 741}} | prédécesseur 1 = [[Rainfroi]] | successeur 1 = [[Pépin le Bref]] | fonction2 = [[Maire du palais]] d'[[Austrasie]] | à partir du fonction2 = [[717]] | jusqu'au fonction2 = {{date|22 octobre 741}} | prédécesseur 2 = [[Théodebald (maire du palais)|Théodebald]] | successeur 2 = [[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]] | dynastie = [[Pippinides]] | date de naissance = vers [[688]] | lieu de naissance = [[Andenne]] ([[Royaume des Francs]]) | date de décès = {{date|22|octobre|741}} (à 53 ans) | lieu de décès = [[Quierzy]] | sépulture = [[Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis]] | père = [[Pépin de Herstal]] | mère = [[Alpaïde]] | conjoints = [[Rotrude de Hesbaye]] (c. 690 † 724) <br />[[Chrotais]] (c. 710, † après 755)<br />[[Swanahilde de Bavière]] (c. 695 † après 741) | enfants = <small>Avec Rotrude :</small><br />[[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]]<br />[[Pépin le Bref]] [[Fichier:Red crown.png|15 px]]<br />[[Hiltrude]]<br />[[Landrade de Munsterbilzen]]<br />[[Aude de France]]<br /><br /><small>Avec Chrotais :</small><br />[[Bernard (fils de Charles Martel)|Bernard]]<br /><br /><small>Avec Swanahilde :</small><br />[[Griffon (carolingien)|Griffon]]<br />[[Rothaïde]]<br /><br /><small>Enfants illégitimes :</small><br />[[Jérôme (fils de Charles Martel)|Jérôme]]<br />[[Remi de Rouen]] | religion = [[Catholicisme]] }} '''Charles Martel''' (en {{Langue avec nom|lat|texte=''Carolus Martellus''}} ; en {{Langue avec nom|allemand|texte=''Karl Martell''}}), né vers [[688]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Paul Fouracre]]|titre=The Age of Charles Martel|éditeur=Routledge|année=2000|passage=ix}}.</ref> à [[Andenne]]<ref name="Andenne">{{Lien web|titre=Martel, Charles (690-741)|url=https://www.andenne.be/martel-charles-690-741/|site=Ville d'Andenne|date=2017-06-23|consulté le=2019-12-01}}.</ref> actuellement en [[Belgique]] et mort le {{Date|22|octobre|741}} à [[Quierzy]], est un homme d’État et chef militaire [[Francs|franc]] qui, en tant que [[duc des Francs]] et [[maire du palais]], était ''de facto'' dirigeant de la [[Royaumes francs|Francie]] de 718 jusqu'à sa mort<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Jana K.|nom1=Schulman|titre=The Rise of the Medieval World, 500–1300|sous-titre=A Biographical Dictionary|éditeur=[[Greenwood Publishing Group]]|lieu=Westport (Conn.)/London|année=2002|pages totales=500|page=101|isbn=0-313-30817-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=f_jLbHTM_zgC&pg=PA101&dq=Charles+Martel+688}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Nigel|nom1=Cawthorne|titre=Military Commanders|sous-titre=The 100 Greatest Throughout History|éditeur=Enchanted Lion Books|année=2004|pages totales=208|pages=52–53|isbn=1-59270-029-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=F-QawgVmYn8C&pg=PA52&dq=Charles+Martel+688}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=William W.|nom1=Kibler|prénom2=Grover A.|nom2=Zinn|titre=Medieval France|sous-titre=An Encyclopedia|éditeur=[[Routledge]]|lieu=New York/London|année=1995|pages totales=1047|pages=205–206|isbn=0-8240-4444-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4qFY1jpF2JAC&pg=PA205&dq=Charles+Martel+688}}.</ref>. Fils de l'homme d'État franc [[Pépin de Herstal]] et d'une noble nommée [[Alpaïde]], Charles Martel affirme avec succès ses prétentions au pouvoir en successeur de son père, et en tant que [[maire du palais]], dans la politique franque. Continuant et s'appuyant sur l'œuvre de son père, il rétablit le gouvernement centralisé en Francie, et commence la série de campagnes militaires qui rétablit les Francs comme les maîtres incontestés de toute la [[Gaule romaine|Gaule]]. Après un travail pour établir l'unité en Gaule, l'attention de Charles est tournée sur les conflits étrangers, et notamment l'avance musulmane en Europe de l'Ouest, qui est une préoccupation majeure. Les forces musulmanes [[arabes]] et [[berbères]] ont [[Conquête musulmane de la péninsule Ibérique|conquis la péninsule ibérique]] (711-726), franchi les Pyrénées (720) et saisi la [[Gaule narbonnaise]], qui était une importante dépendance des [[Wisigoths]] (721-725)<ref>{{Ouvrage|lien auteur1=Lewis|titre=God's crucible : Islam and the making of Europe, 570 – 1215|éditeur=W. W. Norton|lieu=New York, New York|année=2008|pages=157 ff.|prénom1=David Levering}}.</ref>. Après des affrontements intermittents, sous la direction d'[[Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi]], [[wali d'al-Andalus]], ils avancent vers la Gaule et sur [[Tours]], {{Citation|la ville sainte de la Gaule}}. En octobre 732, l'armée omeyyade dirigée par al-Ghafiqi rencontre les forces franques et aquitaines dirigées par Charles dans une zone comprise entre les villes de Tours et de [[Poitiers]] (centre-ouest de l'actuelle [[France]]<ref>L'emplacement est proche du village actuel de Moussais-la-Bataille, à environ 20 kilomètres (12 mi) au nord-est de Poitiers; par conséquent, l'emplacement de la bataille était proche de la frontière entre le royaume franc et d'Aquitaine, alors indépendant. {{Ouvrage|lien auteur1=Lewis|titre=God's crucible : Islam and the making of Europe, 570 – 1215|éditeur=W. W. Norton|lieu=New York, New York|année=2008|page=160|prénom1=David Levering}}.</ref>), menant à une importante et historiquement décisive victoire franque connue comme la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]] (le nom « {{Langue|ar|Ma'arakat Balâṭ ash-Shuhadâ}} », « bataille du Pavé des Martyrs » présent dans les sources arabes pourrait la désigner, bien que l'expression se réfère plus vraisemblablement à la bataille de Toulouse<ref>{{Ouvrage|langue=ar|auteur1=Ibn Hayyan|titre=[[Kitab al-Muktabys]]|passage={{nobr rom|Livre I}}}}.</ref>{{,}}<ref>Ibn Hayyan ben Abou Djebbala ({{s-|VII}}), Cité par l’historien El Maqqari in ''Nafh al-tib'', {{nobr rom|livre II}} (1591-1632).</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Syndey Forado |titre=TOULOUSE ET LES ARABES : LA BATAILLE DE 721 (conférence du 9 février 1975) |url=https://9juin721.files.wordpress.com/2018/06/toulouse-et-les-arabes-la-bataille-de-721_conference-du-9-fevrier-1975_13pages.pdf |site=Wordpress |date=9 février 1975 |consulté le=Juin 2020}}.</ref>), mettant fin à la {{Citation|dernière des grandes invasions arabes de France}}, une victoire militaire qualifiée de {{Citation|brillante}} du côté de Charles<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh|nom1=Chisholm|titre=The Encyclopædia Britannica : the new volumes constituting, in combination with the twenty-nine volumes of the eleventh edition, the twelfth edition of that work, and also supplying a new, distinctive, and independent library of reference dealing with events and developments of the period 1910 to 1921 inclusive. The first third of the new volumes|éditeur=The Encyclopædia britannica company, ltd.|année=1910|passage=942-943|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=L0UbAQAAMAAJ|consulté le=2017-12-16}}.</ref>{{,}}<ref>Citation de Pfister, 1910, op. cit, concernant cet énoncé de texte : "En plus d'établir une certaine unité en Gaule, Charles l'a sauvé d'un grand péril. En 711, les Arabes avaient conquis l'Espagne. En 720, ils traversèrent les Pyrénées, s'emparèrent de la Narbonnaise, dépendance du royaume des Wisigoths, et s'avancèrent sur la Gaule. Par sa politique habile, Odo réussit à arrêter leurs progrès pendant quelques années; mais un nouveau wali, Abdur Rahman, membre d'une secte extrêmement fanatique, reprit l'attaque, atteignit Poitiers et s'avança sur Tours, la ville sainte de la Gaule. En octobre 732 - {{nombre|100|ans}} seulement après la mort de Mahomet - Charles remporta une brillante victoire sur Abdur Rahman, qui fut rappelé en Afrique à cause des révoltes des Berbères, et dut abandonner la lutte. ... Après sa victoire, Charles a pris l'offensive."</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Tony Bunting|titre=Battle of Tours|périodique=Encyclopaedia Britannica|date=28 mars 2017|lire en ligne=https://www.britannica.com/event/Battle-of-Tours-732|extrait=La victoire de Charles a souvent été considérée comme décisive pour l'histoire du monde, puisqu'elle a préservé l'Europe occidentale de la conquête musulmane et l'islamisation.}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=The Age of Faith|prénom1=Will|nom1=Durant|lien auteur1=Will Durant|lieu=Riverside|éditeur=Simon & Schuster|année=2011|pages=1215|isbn=978-1-451-64761-7|url=https://books.google.fr/books?id=cusRoE1OJvEC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false|passage=461.}}</ref>{{,}}<ref>Per Pfister, op. cit., Abdur Rahman a été rappelé en Afrique du Nord pour faire face aux révoltes berbères et a abandonné la lutte en Europe à cette bataille.</ref>. Après l'affrontement, Charles dirige l'offensive, détruisant des forteresses à [[Agde]], [[Béziers]] et [[Villeneuve-lès-Maguelone|Maguelone]], et engageant les forces musulmanes à [[Nîmes]], mais ne parvenant pas à récupérer [[Siège de Narbonne (737)|Narbonne]] (737), ou à réclamer pleinement la Narbonnaise wisigothe<ref name=":0" />. Par la suite, il réalise d'importants gains externes contre d'autres royaumes chrétiens, établissant un contrôle franc sur la [[Bavière]], [[Royaume alaman|l'Alémanie ]] et la [[Frise (région historique)|Frise]], et contraignant certaines des tribus saxonnes à s'acquitter d'un tribut (738)<ref name=":0" />. En dehors de ses efforts militaires, Charles est considéré comme une figure fondatrice du Moyen Âge européen{{Sfn|Lewis|5=|p=183}}. Qualifié d'administrateur et de guerrier, il est crédité d'un rôle déterminant dans les responsabilités émergentes des chevaliers des tribunaux, et donc dans le développement du [[Féodalité|système féodal]] franc<ref>{{Ouvrage|lien auteur1=White, Jr.|titre=Medieval technology and social change|éditeur=Oxford University Press|lieu=London, England|année=1962|pages=2–14|prénom1=Lynn}}.</ref>. Le pape {{noble|Grégoire III}}, dont le royaume était menacé par les [[Lombards]], et qui ne pouvait plus compter sur l'aide de [[Constantinople]], demanda à Charles de défendre le [[Saint-Siège]], et lui offrit le [[Consul (Rome antique)|consulat romain]], bien que Charles refusât<ref name=":0" />{{,}}<ref>Anon., 2001, "The Frankish Kingdom", in ''The Encyclopedia of World History''.</ref>{{,}}<ref>Citation de Pfister (1910), op. cit, concernant cet énoncé de texte : "Le pape {{noble-|Grégoire III}}, menacé par les Lombards, invoqua l'aide de Charles en 739, lui envoya une députation avec les clefs du Saint-Sépulcre et les chaînes de Saint-Pierre, et proposa de rompre avec l'empereur et Constantinople, et de donner à Charles le consulat romain (ut a partibus imperatoris recederet et Romanum consulatum Carolo sanciret). Cette proposition, bien que sans succès, a été le point de départ d'une nouvelle politique papale."</ref>. Il divise la Francie entre ses fils, [[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]] et [[Pépin le Bref|Pépin]]. Ce dernier devient le premier des [[Carolingiens]]. Le petit-fils de Charles, [[Charlemagne]], afin d'inclure une grande partie de l'ouest, a étendu les royaumes francs, et est devenu le premier [[Liste des souverains du Saint-Empire|empereur d'Occident]] depuis la [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de Rome]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul|nom1=Fouracre|titre=The age of Charles Martel|éditeur=Longman|année=2000|pages totales=207|isbn=978-0-582-06475-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WsNnAAAAMAAJ|consulté le=2017-12-16}}.</ref>. == Biographie == Charles Martel est le fils de [[Pépin de Herstal]] et de sa deuxième femme [[Alpaïde]]. Il avait un frère nommé [[Childebrand Ier|Childebrand]], qui devint plus tard le ''dux'' franc (c'est-à-dire duc) de [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]]. Dans l'historiographie ancienne, il était commun de décrire Charles comme « illégitime ». Ceci est encore largement répété dans la culture populaire aujourd'hui. Mais, la polygamie était une pratique franque légitime à l'époque et il est peu probable que Charles ait été considéré comme {{Citation|illégitime}}. Il est probable que l'interprétation de l'« illégitimité » dérive du désir de la première épouse de Pépin, [[Plectrude]], de voir sa progéniture comme héritière du pouvoir de Pépin<ref>{{Ouvrage|langue=de|prénom1=Waltraud|nom1=Joch|titre=Legitimität und Integration : Untersuchungen zu den Anfängen Karl Martells|éditeur=Matthiesen Verlag|lieu=Husum, Allemagne|année=1999}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Richard A.|nom1=Gerberding|titre=Revue du "Legitimität und Integration: Untersuchungen zu den Anfängen Karl Martells" par Waltraud Joch|périodique=Speculum|volume=77|numéro=4|date=Octobre 2002|pages=1322-1323}}.</ref>. Après le règne de {{noble|Dagobert Ier}} (629-639), les [[Mérovingiens]] cédèrent effectivement le pouvoir aux maires pépinides du palais, qui gouvernèrent le royaume franc d'[[Austrasie]] en tout mais nominalement. Ils contrôlaient le trésor royal, dispensé de patronage et accordaient des terres et des privilèges au nom du roi de la figure de proue. Le père de Charles, Pépin de Herstal, réussit à unir le royaume des Francs en conquérant la [[Neustrie]] et la Bourgogne. Il fut le premier à se proclamer duc et prince des Francs, un titre plus tard repris par Charles. === Prise du pouvoir difficile === [[Fichier:Frankish Empire 481 to 814-fr.svg|upright=2.0|thumb|Évolution du royaume franc de 481 jusqu'à l'empire franc en 814.]] À la mort en [[714]] de [[Pépin de Herstal]] dit « Pépin le Jeune », son fils Charles fut tout désigné pour reprendre la charge de [[maire du palais]] qu'occupait le défunt, ses deux demi-frères [[Drogon de Champagne]] et {{noble|Grimoald II}} étant eux aussi morts. Mais aux yeux de [[Plectrude]], la première épouse de Pépin de Herstal, Charles était considéré comme un enfant illégitime parce que né d'[[Alpaïde]], une autre ''uxor nobilis et elegans'' (épouse noble et élégante) que Pépin avait prise bien qu'étant déjà marié. Plectrude fit donc tout pour l'écarter du pouvoir et préserver l'avenir de son petit-fils [[Théodebald (maire du palais)|Théodebald]] (ou Thibaut, Thiaud), le fils de {{noble|Grimoald II}}, âgé de six ans à peine, et l'héritier légitime. Elle fit donc enfermer Charles<ref name="Riché_p43-45">{{Harvsp|Riché|1983|p=43-5}}.</ref>. Mais c'était compter sans l'opinion des différentes provinces du royaume, qui n'acceptèrent pas de voir une femme les diriger ; les révoltes commencèrent alors à éclater, d'abord en [[Neustrie]] en [[715]], lorsque [[Rainfroi]] (Rainfroy ou Ragenfred), maire du palais de [[Neustrie]], battit l'armée de [[Plectrude]] en [[forêt de Cuise]], et mena ses troupes jusqu'aux abords de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]]. Ce fut ensuite le peuple du Nord de l'[[Italie]] qui se souleva et se rallia à la [[Neustrie]]. Puis ce fut au tour des [[Saxons]] et des Austrasiens{{sfn|Riché|1983|p=44}}… C'est à ce moment que Charles parvint à s'évader (715), et à prendre la tête des révoltés d'Austrasie. Il dut tout d'abord affronter les Neustriens de {{noble|Chilpéric II (roi des Francs)}} et de Rainfroi : après deux batailles victorieuses ([[Bataille de l'Amblève (716)|Bataille de l'Amblève]] - [[716]], [[Bataille de Vinchy|Vinchy]] - {{date|21|mars|717}}), il les repoussa jusqu'à [[Paris]]. Puis il se dirigea vers [[Cologne]], que Plectrude avait choisie pour s'installer avec son petit-fils. Celle-ci n'eut d'autre option que de reconnaître sa défaite et de livrer la mairie d'Austrasie à Charles<ref name="Riché_p43-45"/>{{,}}{{sfn|Riché|1983|p=44-5}}. === Pacification du Royaume franc === Aussitôt au pouvoir, Charles opéra de grands changements dans son entourage, installant sur le trône d'Austrasie {{noble|Clotaire IV}}, et renvoyant [[Rigobert (archevêque de Reims)|Rigobert]], l'[[Liste des archevêques de Reims|évêque de Reims]] favorable à Plectrude. Puis, petit à petit, il essaya de reprendre le contrôle de tout le Royaume franc, mais il dut à nouveau affronter la Neustrie. Il réussit à vaincre Rainfroi qui s'était pourtant allié avec le duc [[Eudes d'Aquitaine]] et de [[Duché de Vasconie|Vasconie]]. Le {{date|14 octobre 719}}, il remporta sur eux une première victoire à [[Néry]], entre [[Senlis (Oise)|Senlis]] et [[Soissons]], puis à [[Orléans]]{{sfn|Riché|1983|p=45-9}}. Il entreprit également de repousser la frontière de l'est du royaume : de [[720]] à [[738]], il conquit ainsi ce qui est l'[[Autriche]] et le Sud de l'[[Allemagne]] d'aujourd'hui. À partir de [[720]], il conquiert une partie de la [[Royaume de Frise|Frise]] occidentale. En [[734]], à la [[Bataille du Boarn|bataille de la Boarn]] (Boorne), les [[Frisons]] (pour la plupart restés encore païens) commandés par le roi [[Poppo Ier de Frise|Poppo]] (719-734) furent définitivement mis en défaite (puis christianisés) par les Francs, qui conquirent la partie occidentale des [[Pays-Bas]] jusqu'à la [[Lauwers (rivière)|Lauwers]]{{sfn|Riché|1983|p=49-53}}. À la mort de {{noble|Clotaire IV}} en [[719]], il fut tout de même obligé de remettre sur le trône {{noble|Chilpéric II (roi des Francs)}}. Mais celui-ci mourut en [[721]]. Charles appela alors le fils de {{noble|Dagobert III}}, {{noble|Thierry IV}}, retiré à l'[[abbaye de Chelles]], et l'installa sur le trône{{sfn|Riché|1983|p=45-6}}. === La bataille de Poitiers en 732 === {{Article détaillé|Bataille de Poitiers (732)}} En [[732]], lors de la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]], il affronta les armées [[omeyyades]] du gouverneur d'[[al-Andalus]], l'[[émir]] [[Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Ghafiqi|Abd el-Rahman]]. En effet, depuis [[711]], les troupes musulmanes avaient conquis la majeure partie de la [[péninsule Ibérique]], et poursuivaient progressivement leur avancée vers le [[nord]], au-delà des [[Pyrénées]], si bien qu'à partir de [[725]], ayant déjà conquis la [[Septimanie]], ils s'emparèrent de la [[vallée du Rhône (France)|vallée du Rhône]], mirent à sac la ville d'[[Autun]] (le {{date|22|août|725}}), et assiégèrent sans succès, en territoire franc, la ville de [[Sens (Yonne)|Sens]]{{sfn|Moeller|1837|p=335}}{{,}}<ref name=Islam>{{Harvsp|Riché|1983|p=53-5}}.</ref>. [[Fichier:Steuben - Bataille de Poitiers.png|vignette|300px|gauche|Charles Martel à la [[Bataille de Poitiers (732)|bataille de Poitiers]], en octobre 732, représentation par [[Charles de Steuben]] (1837), [[Galerie des Batailles]], [[Musée de l'Histoire de France (Versailles)|musée d'histoire de France]], [[château de Versailles]].]] À la suite de l'intervention du duc d'[[Duché d'Aquitaine|Aquitaine]] et de [[Duché de Vasconie|Vasconie]], [[Eudes d'Aquitaine|Eudes]], qui les arrêta une première fois à [[Bataille de Toulouse (721)|Toulouse]], en [[721]], les premières tentatives furent repoussées. Fort de sa victoire, le duc d'Aquitaine voulut prévenir le retour des troupes musulmanes venues de la péninsule Ibérique en s'alliant à [[Munuza]], gouverneur musulman de la [[Septimanie]]. Munuza était en révolte contre ses coreligionnaires d'al-Andalus. Eudes lui arrangea son mariage avec sa fille. Mais Munuza fut tué en affrontant le gouverneur d'al-Andalus Abd el-Rahman qui, dans la foulée, lança une expédition punitive contre les Vascons. Il engagea donc en [[732]] une double offensive au sud de l'Aquitaine, du côté de la Vasconie, et dans la vallée du Rhône<ref name=Islam/>. Cette fois, le duc Eudes ne put les arrêter seul, et demanda à Charles de venir à son aide. Le {{date|19|octobre|732}}, les armées de Charles et du duc réunies faisaient face à la [[razzia (militaire)|razzia]] à [[Vouneuil-sur-Vienne|Moussais]], sur l'actuelle commune de [[Vouneuil-sur-Vienne]], au sud de [[Châtellerault]]. Charles fit tout pour éviter l'affrontement mais encouragea le pillage aux alentours, ce qui eut pour double effet de saturer de butin les [[Sarrasins]] et de les rendre moins mobiles. Après six jours d'observation, la bataille s'engagea le [[25 octobre]] et fut assez brève. Charles tua leur chef Abd el-Rahman, ce qui décida les troupes sarrasines à prendre le chemin du retour. Selon d'autres sources, Abd el-Rahman n'aurait pas été tué à la bataille de Poitiers mais aurait simplement reflué vers ses bases arrière de [[Narbonne]]. Poursuivi par les troupes franques de Charles Martel, il aurait été tué et son armée exterminée à [[Loupchat]] au pied de la falaise du Sangou, à proximité du village actuel de [[Martel (Lot)|Martel]], dans le [[Lot (département)|Lot]], en [[733]]<ref name=Islam/>. Selon certains auteurs, c'est à la suite de cette victoire que Charles fut surnommé ''Martel'' (en [[ancien français]] et en [[occitan]] signifie « marteau »), puisqu'il avait violemment écrasé les troupes musulmanes, tel un marteau<ref>{{en}} [[Edward Gibbon]], J. B. Bury, ''The Decline and Fall of the Roman Empire'', Wildside Press LLC, 2004, {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=jGBsGwPJ-ukC&pg=PA17}}, {{p.|17}}.</ref> {{incise|le « [[marteau d'armes]] » étant aussi une arme de combat|stop}}. En tout état de cause, il est certain que ce surnom a surtout « frappé » les esprits, ce qui a contribué à la création du mythe de Charles Martel. Ainsi, selon l'historien allemand [[Karl Ferdinand Werner]], la [[Provence]] fut si bouleversée par les exactions de Charles Martel que le surnom « Martel-Marteau » pourrait venir de là et non de la victoire contre les musulmans<ref name=Werner>{{Harvsp|Werner|1984|p=390-3}}.</ref>. L'historien [[Mohammed Arkoun]] remarque que les écrits contemporains sont muets sur des pillages faits par les Francs en Aquitaine peu après la bataille, parce que leur existence est contestée{{sfn|Arkoun|2006|p=11-13}}. Les troupes [[Civilisation islamique|musulmanes]] ne sont pas, pour autant, battues sur tous les fronts. Elles prennent [[Avignon]] et [[Arles]] en [[735]], puis attaquent la Bourgogne. Beaucoup de seigneurs bourguignons et provençaux, dont le duc [[Mauronte]], pactisent alors avec les musulmans, mais Charles Martel parvint à les refouler dans le Sud de la vallée du Rhône en [[736]]. La Provence s'était déjà soulevée contre l'autorité de [[Pépin de Herstal]] et de Charles Martel dans les années [[714]]-[[716]] avec le patrice [[Antenor de Provence|Antenor]]<ref name=Islam/>{{,}}<ref name=Werner/>. En [[737]], Charles Martel reprend Avignon avec son frère [[Childebrand Ier|Childebrand]], mais n'arrive pas à faire de même avec [[Narbonne]]. Il remporte une importante victoire ([[bataille de la Berre]]) près de l'[[étang de Bages-Sigean]], à l'embouchure de la rivière [[Berre (Aude)|Berre]], dans l'[[Aude (département)|Aude]], contre les troupes musulmanes d'[[Espagne]] d'[[Omar ben Chaled]]. Cette victoire permit d'arrêter les incursions des musulmans dans le Sud de la [[France]] et de réduire la présence musulmane à Narbonne et à certaines forteresses de [[Provence]]<ref name=Islam/>{{,}}<ref name=Werner/>{{,}}<ref name=Arkoun>{{Harvsp|Arkoun|2006|p=10-11}}.</ref>. En [[739]], il s'allie à [[Liutprand]], roi des [[Lombards]], pour reprendre la Provence. Tous ceux qui avaient alors collaboré avec les [[Sarrasins]] sont châtiés et leurs biens donnés aux guerriers francs. Les [[musulmans]] ne possèdent alors plus que Narbonne, qui sera prise en [[759]] par [[Pépin le Bref]]. Ces batailles ont grandement contribué à unifier le Royaume franc autour de Charles Martel<ref name=Islam/>{{,}}<ref name=Werner/>{{,}}<ref name=Arkoun/>. === Réforme militaire === Le triomphe de [[Bataille de Poitiers (732)|Poitiers]] acheva de faire de Charles Martel le maître du royaume. Il en profita pour lui donner une solide organisation militaire. Jusqu'à lui, l'armée ne s'était composée que des hommes libres, levés dans les comtés en temps de guerre. C'était une simple milice de fantassins, s'équipant à leurs frais, difficile à réunir, lente dans ses mouvements. Après Poitiers, Charles résolut de créer, à l'exemple des Arabes, une cavalerie qui put se porter rapidement au-devant de l'ennemi et remplacer l'avantage du nombre par celui de la mobilité. Une telle nouveauté supposait une transformation radicale des usages antérieurs. On ne pouvait imposer aux hommes libres ni l'entretien d'un cheval de guerre, ni l'acquisition du coûteux équipement de cavalier, ni le long et difficile apprentissage du combat à cheval. Pour atteindre ce but, il fallait donc créer une classe de guerriers possédant les ressources correspondant au rôle qu'on attendait d'eux. Une large distribution des terres fut faite aux vassaux les plus robustes du maire du palais, qui n'hésita pas à séculariser, à cette fin, bon nombre de biens d'Église. Chaque homme d'armes gratifié d'une tenure ou, pour employer le terme technique, d'un bénéfice, fut tenu d'y élever un cheval de guerre et de fournir le service militaire à toute réquisition. Un serment de fidélité renforça encore ces obligations. Le [[Vassalité|vassal]] qui n'était au départ qu'un serviteur devint ainsi un soldat dont l'existence fut assurée par la possession d'un lopin de terre. L'institution se répandit très rapidement dans tout le royaume. Les immenses domaines de l'aristocratie permettaient à chacun de ses membres de se constituer une troupe de cavaliers, et ils n'y manquèrent pas. Le nom primitif de bénéfice disparut un peu plus tard, remplacé par celui de [[fief]]. Mais l'organisation féodale elle-même, pour l'essentiel, se trouvait dans les mesures prises par Charles Martel. Ce fut la plus grande réforme militaire que l'[[Europe]] ait connue avant l'apparition des armées permanentes. Elle devait d'ailleurs exercer une répercussion profonde sur la société et sur l'État. Dans son fond, elle n'était qu'une adaptation de l'armée à une époque où le grand domaine dominait toute la vie économique et elle eut pour conséquence de donner à l'aristocratie foncière la puissance militaire avec la puissance politique. La vieille armée des hommes libres ne disparut pas, mais elle ne constitua plus qu'une réserve à laquelle on recourut de moins en moins<ref>[[Henri Pirenne]], ''Histoire de l'Europe. Des invasions au {{s-|XVI}}'', Paris-Bruxelles, 1939, {{pp.|40-42}}.</ref>. === Création de la lignée carolingienne === [[Fichier:Charles Martel divise le royaume entre Pépin et Carloman.jpg|vignette|200px|Charles Martel divise le royaume entre ses fils [[Pépin le Bref|Pépin]] et [[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]], ''[[Grandes Chroniques de France]]'', {{s-|XIV|e}}, Paris, [[Bibliothèque nationale de France|BnF]], {{nobr|Ms. fr. 2615}}, {{folio|72}}.]] À la mort du roi {{noble|Thierry IV}} ([[737]]), Charles, fort de son très grand pouvoir, décida de ne pas lui choisir de successeur, le rôle des monarques [[mérovingiens]] étant devenu totalement insignifiant. Il prit donc réellement le pouvoir du Royaume franc, et régna donc ainsi en toute illégalité jusqu'à sa mort{{sfn|Riché|1983|p=55-58}}{{,}}{{sfn|Werner|1984|p=393}}{{,}}{{sfn|Settipani|1993|p=167}}. Il meurt le [[15 octobre|15]] ou le {{date|22|octobre|741}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Deviosse|prénom2=Jean-Henry|nom2=Roy|titre=La bataille de Poitiers|sous-titre=octobre 733|éditeur=Gallimard|collection=[[Trente journées qui ont fait la France]]|numéro dans collection=2|année=1966|pages totales=355|passage=123 ; 142 ; 258|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Trente-journees-qui-ont-fait-la-France/La-Bataille-de-Poitiers}}.</ref> à [[Quierzy]]{{sfn|Halphen|1949|p=17}}. Son pouvoir fut alors partagé entre ses deux fils{{sfn|Riché|1983|p=58-60}} : * [[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]] obtient l'[[Austrasie]], l'[[Royaume d'Alémanie|Alémanie]] et la [[Thuringe]] ; * [[Pépin le Bref]] obtient la [[Neustrie]], la [[Royaume de Bourgogne (534-843)|Bourgogne]] et la [[Provence]]. Bien qu'il n'obtînt jamais le titre de roi, il eut malgré tout plus de pouvoir que les souverains francs de l'époque, la dynastie [[Mérovingiens|mérovingienne]] était déjà à ce moment en pleine décadence. Son pouvoir marque les prémices de la lignée [[Carolingiens|carolingienne]], confirmée par le sacre de [[Pépin le Bref]] le {{date|28 juillet 754}}. == Tombeau == Charles obtint le privilège de reposer après sa mort en [[741]] dans la [[Basilique Saint-Denis|basilique royale de Saint-Denis]], dans un imposant sarcophage en marbre au nord du maître-autel de l’abbatiale. Les liens entre la lignée carolingienne et l’abbaye existaient déjà à l'époque de Charles Martel. Charles avait en effet confié l’éducation de ses deux fils aux moines dionysiens et choisi Saint-Denis comme lieu de sépulture. On ne sait exactement où se trouvait celle-ci. [[Fichier:Charles Martel Saint Denis.jpg|vignette|gauche|200px|[[Gisant]] de Charles Martel dans la [[basilique Saint-Denis]].]] Au {{s-|XIII|e}}, les restes supposés de Charles et de son fils Pépin le Bref furent ramenés sous la croisée du nouveau transept pour y recevoir les gisants qui existent encore. Entre la translation des cendres royales, ordonnée par {{noble|Louis IX}} et effectuée en deux campagnes durant l’année [[1264]], et la dédicace des nouveaux tombeaux en [[1267]], trois ans s’étaient écoulés permettant la commande et la réalisation des monuments funéraires. Ces effigies n’étaient pas réalistes. Les gisants étaient conçus comme des figures en pied malgré leur position horizontale. Le gisant de Charles Martel le représente comme s'il avait été roi, avec une couronne et un sceptre. == Mariages et enfants == Charles Martel épouse en premières noces [[Rotrude (femme de Charles Martel)|Rotrude]] († 724), probablement [[Robertiens|robertienne]], qui donne naissance à<ref name="postérité">{{Harvsp|Settipani|1993|p=167-179}}.</ref> : * [[Carloman (fils de Charles Martel)|Carloman]] (705/710 † {{date|17|août|754}}), [[maire du palais]] d'[[Austrasie]] de [[741]] à [[747]], avant de se retirer au [[Abbaye du Mont-Cassin|monastère du Mont-Cassin]] ; * [[Pépin le Bref]] (v.715 † [[768]]), maire des palais de [[Royaume de Bourgogne (534-843)|Bourgogne]], de Neustrie (en [[741]]) et d'Austrasie (en [[747]]), [[Francs|roi des Francs]] de 751 à 768 ; * [[Hiltrude (fille de Charles Martel)|Hiltrude]] († [[754]]), mariée en 741 à [[Odilon de Bavière|Odilon]], [[Liste des ducs de Bavière|duc de Bavière]] ; * probablement Landrade<ref group=Note>La question de la filiation de Landrade et d'Alda est développée dans l'article [[Aude de France]].</ref> ; * [[Aude de France|Alda]], mariée à [[Thierry Ier d'Autun|Théodoric]], [[Liste des comtes d'Autun|comte d'Autun]], et mère de [[Guillaume de Gellone]]. Il épouse ensuite [[Chrotais]], probable cousine de la précédente, sans que l'on sache si elle est une épouse principale morte peu de temps après ou une épouse secondaire<ref group=Note>La polygamie était encore possible pour les princes. Ce fut le cas de [[Pépin de Herstal]], marié simultanément à [[Plectrude]] et à [[Alpaïde]]. La qualité d'épouse pour Chrotais ne fait aucun doute, au vu de la documentation contemporaine.</ref>. Chrotais donne le jour à un seul fils<ref group=Note>La ''Genealogia Arnulfi comitis'' de Witger (bénédictin à [[Saint-Bertin]]) qualifie Bernard d'« issu d'une reine » et Rémi et Jérôme, « issus d'une concubine ». Il est donc évident que ces trois fils sont nés de mères différentes.</ref>{{,}}<ref group=Note>Sur la ''Genealogia Arnulfi comitis'', voir Ségolène de Dainville-Barbiche, [https://books.google.fr/books?id=r8ToywrU3CEC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false ''Les Carolingiens''], dans ''Annuaire-bulletin de la Société de l'histoire de France'' - années 1991-1992, C. Klincksieck, Paris, 1993. Page 55.</ref>{{,}}<ref name="postérité"/> : * [[Bernard (fils de Charles Martel)|Bernard]] († [[787]]), [[abbé]] et comte de [[Saint-Quentin]]. Il épouse ensuite en [[725]] [[Swanahilde]], issue de la [[Liste des ducs de Bavière|maison bavaroise]] des [[Agilolfinges]], qui donne naissance à<ref name="postérité"/> : * [[Griffon (carolingien)|Griffon]] ([[726]] † [[753]]), comte du [[Le Mans|Mans]]. D'autres [[filiation naturelle|fils naturels]] lui sont attribués, issus de concubines inconnues : * [[Jérôme (fils de Charles Martel)|Jérôme]] († ap.[[775]]), abbé de [[Saint-Quentin]] ; * [[Remi de Rouen|Rémi]] († [[771]]), [[liste des archevêques de Rouen|évêque de Rouen]]. == Postérité == À partir de la seconde moitié du {{s-|XX}}, Charles Martel devient une figure souvent employée par la [[Mouvance identitaire|droite identitaire]] et l'[[Extrême droite en France|extrême droite française]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=[[William Blanc]]|auteur2=[[Christophe Naudin]]|titre=Charles Martel, une récupération identitaire|périodique=Mondes Sociaux|pages=|date=15-05-2017|issn=|lire en ligne=http://sms.hypotheses.org/7686|consulté le=2017-06-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=[[Salah Guemriche]]|titre=Comment le mythe de Charles Martel et de la bataille de Poitiers en 732 s’est installé|périodique=[[Le Monde]]|date=2015-06-05|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/06/05/comment-le-mythe-de-charles-martel-et-de-la-bataille-de-poitiers-en-732-s-est-installe-dans-l-histoire_4648311_3232.html|consulté le=2023-11-20}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Pierre |nom=Ropert |titre=Charles Martel, quelle histoire derrière le mythe ? |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/charles-martel-quelle-histoire-derriere-le-mythe-6187220 |site=[[France Culture]] |date=2022-06-21 |consulté le=2023-11-20}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note|taille=30}} === Références === {{Références|taille=30}} == Annexes == === Bibliographie === [[Fichier:Charles Martel 01.jpg|thumb|right|150px|Charles Martel par [[Jean Baptiste Joseph De Bay père (1779-1863)]], Galerie du [[château de Versailles]].]] * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Abd er-Rahman contre Charles Martel : la véritable histoire de la bataille de Poitiers|prénom1=Salah|nom1=Guemriche|lieu=Paris|éditeur=Perrin|lien éditeur=Éditions Perrin|année=2010|pages totales=310|isbn=978-2-262-02960-9}}. * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Charles Martel et la bataille de Poitiers : de l'histoire au mythe identitaire|prénom1=William|nom1=Blanc|lien auteur1=William Blanc|lieu=Paris|éditeur=Libertalia|année=2015|pages totales=310|isbn=978-2-918-05960-8}}. * {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Deviosse|titre=Charles Martel|éditeur=éditions Tallandier|année=1978|réimpression=2006|pages totales=334|isbn=978-2-84734-270-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mohamed|nom1=Arkoun|titre=Histoire de l'islam et des musulmans en France|sous-titre=du Moyen âge à nos jours|éditeur=Albin Michel|lieu=Paris|année=2006|pages totales=1217|isbn=2-226-17503-2}}. * {{Ouvrage|langue=de|prénom1=[[Jörg Jarnut|Jörg]]|nom1=[[Jörg Jarnut|Jarnut]]|titre=Karl Martell in seiner Zeit|lieu=Sigmaringen|année=1994}} (recueil d'articles en allemand). * {{Ref-Settipani-PreCapetiens}}. * {{Ref-Werner-Origines}}. * {{Ref-Riché-Carolingiens}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Rouche|lien auteur1=Michel Rouche|titre=L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes|sous-titre=418-781, naissance d'une région|éditeur=Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales|lieu=Paris|année=1979|pages totales=776|isbn=2-7132-0685-5}}. * {{Ouvrage|prénom1=Félix|nom1=Rousseau|lien auteur1=Félix Rousseau|titre=Légendes et coutumes du pays de Namur|éditeur=Ministère de la culture française (Bruxelles)|année=1971|passage=39|lire en ligne=https://books.google.fr/books?lr=&id=ODHaAAAAMAAJ&dq=%22Charles%22+Martel+n%C3%A9+%C3%A0+Andenne%22&q=y+serait+n%C3%A9}}. * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Charlemagne et Mahomet : en Espagne, {{sp-|VIII|-|IX|s}}|prénom1=Philippe|nom1=Sénac|lien auteur1=Philippe Sénac|lieu=Paris|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Folio (Gallimard)|année=2015|isbn=978-2-070-35794-9}}. * {{Ouvrage|prénom1=Louis|nom1=Halphen|lien auteur1=Louis Halphen|titre=Charlemagne et l'empire carolingien|éditeur=Albin Michel|année=1949|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CPcqAAAAIAAJ}}. * {{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Moeller|titre=Manuel d'histoire du Moyen Âge, depuis la chute de l'empire d'Occident jusqu'à la mort de Charlemagne|éditeur=Debécourt, libraire-éditeur|lieu=Paris|année=1837|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=AlQEAAAAQAAJ}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Alain J.|nom1=Stoclet|titre=Fils du Martel|sous-titre=la naissance, l'éducation et la jeunesse de Pépin, dit « le Bref » (v. 714 - v. 741)|éditeur=Brepols|collection=Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge|lieu=Turnhout|numéro dans collection=13|année=2013|pages totales=386|isbn=978-2-503-54877-7|présentation en ligne=http://www.brepols.net/Pages/ShowProduct.aspx?prod_id=IS-9782503548777-1}}, {{lire en ligne|lien=http://www.perspectivia.net/publikationen/francia/francia-recensio/2014-3/MA/stoclet_mckitterick|texte=présentation en ligne}}. * [[Georges Minois]], ''Charles Martel'', Perrin, 2020. === Articles connexes === {{autres projets|commons=Category:Charles Martel}} * [[Généalogie des Mérovingiens]] * [[Généalogie des Carolingiens]] * [[Chronique de Frédégaire]] === Liens externes === {{Liens}} * {{en}} [http://fmg.ac/Projects/MedLands/FRANKSMaiordomi.htm#_Toc184117352 Généalogie de Charles Martel sur le site FMG]. * {{Lien web |langue=fr |prénom=Hugo |nom=Domenach |titre=Laurent Theis : "Charles Martel a massacré de nombreux chrétiens" |url=https://www.lepoint.fr/politique/laurent-theis-charles-martel-a-massacre-de-nombreux-chretiens-21-01-2015-1898389_20.php |site=[[Le Point]] |date=2015-01-21 |consulté le=2022-03-15}}. * {{Article|prénom1=Auguste-Arthur|nom1=Beugnot|titre=Mémoire sur la spoliation des biens du clergé attribuée à Charles Martel|périodique=Mémoires de l'Institut de France|volume=19|numéro=2|date=1853|doi=10.3406/minf.1853.1039|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/minf_0398-3609_1853_num_19_2_1039|consulté le=2022-03-15|pages=361–462}}. {{Palette|Maire du palais|royaume1=Austrasie|royaume2=Neustrie}} {{Palette Mérovingiens}} {{Portail|Belgique|France|histoire militaire|Haut Moyen Âge}} {{DEFAULTSORT:Martel, Charles}} [[Catégorie:Date de naissance non renseignée (VIIe siècle)]] [[Catégorie:Date de décès non renseignée (VIIe siècle)]] [[Catégorie:Décès en 741]] [[Catégorie:Personnalité inhumée dans la basilique Saint-Denis]] [[Catégorie:Histoire de la France médiévale]] [[Catégorie:Histoire des Francs]] [[Catégorie:Arnulfiens]] [[Catégorie:Pépinides]] [[Catégorie:Personnalité du VIIIe siècle]] [[Catégorie:Personnalité française du Moyen Âge]] [[Catégorie:Monarque du Moyen Âge]] [[Catégorie:Maire du palais]] [[Catégorie:Personnalité du haut Moyen Âge par nom]] [[Catégorie:Noblesse franque]] [[Catégorie:Personnalité militaire du VIIIe siècle]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20japonaise
Cuisine japonaise
{{Article connexe|amorce=Cet article traite de la '''''[[cuisine]] japonaise''''' ''stricto sensu'' (mode de préparation, ingrédients, plats principaux, ustensiles, etc). Les '''''arts de la table''''' japonais (politesse à table, mode de consommation, lieux de restaurations, boissons pour accompagner les plats, etc) sont traités dans |Gastronomie japonaise}} {{Infobox Patrimoine culturel immatériel de l'humanité | Nom = Le ''washoku'', traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An | Image = Japanese_Osechi.jpg | Légende = ''O-sechi'', plat du Nouvel An | Pays = {{Japon}} | Région = Asie et Pacifique | Liste = représentatif | ID = 00869 | Année = 2013 }} La '''cuisine japonaise''' peut être définie strictement comme la cuisine traditionnelle du [[Japon]], appelée en [[japonais]] {{japonais|''Nihon ryōri''|日本料理}} ou {{japonais|''washoku''|和食}}<ref>{{lien web |titre=UNESCO - Le washoku, traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An |url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-washoku-traditions-culinaires-des-japonais-en-particulier-pour-feter-le-nouvel-an-00869 |site=unesco.org |consulté le=09-08-2020}}.</ref> précédant l'[[ère Meiji]], par opposition à la cuisine {{japonais|''[[yōshoku]]''|洋食||{{litt.}} « cuisine de l'Ouest »}} répandue au Japon qui tire ses origines de l'importation et l'adaptation de plats occidentaux à la suite de l'abrogation du ''[[sakoku]]'' (fermeture du pays) par l'empereur [[Mutsuhito|Meiji]]. Elle est constituée de poissons, de riz ou de nouilles, de légumes et d'algues, généralement assaisonnés avec des [[condiment]]s locaux. La saveur {{japonais|''[[umami]]''|うまみ}} est présente dans de nombreux plats ; la viande est en général absente de la cuisine traditionnelle. Il est fréquent de manger en accompagnement lors d'un repas une petite [[soupe]] ainsi que des légumes [[Macération_(cuisine,_parfumerie_et_pharmacopée)|macérés]] appelés {{japonais|つけ物||[[tsukemono]]}}, le tout en utilisant des [[baguettes (couverts asiatiques)|baguettes]]. Les plats les plus typiques sont les [[sushi]]s et les [[sashimi]]s, les nouilles ''[[udon]]'' et ''[[soba]]'', les plats à la sauce ''[[teriyaki]]'', ainsi que le ''[[tōfu]]'' et le ''[[nattō]]''. Les Japonais ont aussi importé des recettes qui ont été adaptées et sont ensuite devenues des classiques comme les fritures ''[[tempura]]'', le ''[[katsudon]]'', le [[karēraisu|riz au curry]] ou les ''[[rāmen]]''. Il existe également des boissons ([[thé]], [[alcool de riz]]) et des pâtisseries saisonnières (''[[wagashi]]'') typiquement japonaises. On trouve de nombreux ustensiles spécifiques à cette cuisine, notamment des [[couteaux]], l'art de la coupe étant très développé au Japon. == Histoire == [[Fichier:Kanō Osanobu 71 utaiawase.jpg|vignette|redresse=2|Des artisans de l'[[époque Muromachi]] préparant un thé.]] {{Article détaillé | Histoire de la cuisine japonaise}} De par la nature même de l'archipel japonais, composé de nombreuses îles et s'étendant sur plus de {{FORMATNUM:3500}} kilomètres, la cuisine japonaise est avant tout une cuisine de région (voire locale) où certains principes majeurs se déclinent au gré des goûts et des [[ingrédient]]s locaux à disposition<ref name=JNTOintro>{{Lien web |langue=en|lien auteur=Japan National Tourism Organization |url=http://www.jnto.go.jp/eng/attractions/dining/food/index.html |site=jnto.go.jp |titre=Local cuisine |consulté le=01-05-2013}}.</ref>. Il en résulte une très grande diversité de plats ; cependant, ces cuisines ont été progressivement marquées à la fois par des évolutions communes du mode de consommation dans tout le pays et par des innovations étrangères (nouveaux ingrédients, nouvelles techniques culinaires) rapidement acceptées, diffusées et adaptées partout dans le pays. Tirant ses origines des traditions des peuples de chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire, la cuisine japonaise se nourrit pendant près de {{unité|2000|ans}} d'influences chinoises et coréennes. Entre l'[[époque de Nara]] ([[710]]-[[794]]) et l'[[époque Edo]] (1603-1868), la cuisine traditionnelle {{japonais|''washoku''|和食}} se construit lentement. Elle est influencée pendant longtemps par les pratiques bouddhiques végétariennes, la consommation de viande étant prohibée pendant plusieurs siècles, ainsi que par l'apport chinois des nouilles ou de la [[sauce soja]]. Les techniques comme la fermentation (base de nombreux plats japonais) ou encore l'art de la coupe, se complexifient ; les repas sont alors codifiés et donnent naissance à une [[grande cuisine]] japonaise actuelle, le ''[[kaiseki]]''. La prospérité économique et le développement font de l'[[époque Edo]] l'apogée de la cuisine traditionnelle. Durant l'[[époque Meiji]] (1868-1912), l'abrogation du ''[[sakoku]]'' (fermeture du pays) par l'empereur [[Mutsuhito|Meiji]] entraîne l'apparition de plats d'origines occidentales ou {{japonais|''yōshoku''|洋食|cuisine de l'Ouest}}, chinoises ou coréennes. Parmi les réformes, l'empereur lève l'interdiction de consommer de la viande rouge, et promeut la cuisine de l'Occident, qui était perçue comme la cause de la grande taille des Occidentaux. L'adaptation de ces plats aux goûts et ingrédients locaux donne naissance à de nouvelles recettes propres au Japon. Dans les années 1950, le Japon lance une grande réforme de ses pratiques alimentaires dans le but d’occidentaliser la manière dont les Japonais se nourrissent<ref name=Iwamura>Nobuko Iwamura, [http://www.nippon.com/fr/currents/d00110/ Le repas familial traditionnel menacé | nippon.com], Nippon.com, le 7 mars 2014</ref>. Promue par l’État et le secteur privé, elle visait à passer du modèle traditionnel basé sur le riz, les tubercules, et le soja, à une alimentation à l’occidentale plus riche en matières grasses et en protéines avec de la viande, des produits laitiers, des œufs, et des céréales autres que le riz<ref name=Iwamura/>. L’accord relatif aux produits agricoles excédentaires de 1955 entre le Japon et les États-Unis est une des raisons de cette réforme : les États-Unis auraient eu pour but de faire adopter par les Japonais des pratiques alimentaires bénéfiques à leur politique agricole<ref name=Iwamura/>. == Menu typique == {{Article détaillé|Gastronomie japonaise}} [[Fichier:Tsukemono_by_clanchou_in_Hakone,_Kanagawa.jpg|vignette|''Tsukemono'']] Au Japon, la consommation de nourriture est organisée autour de 3 repas principaux<ref name="clickjapan">{{Lien web |url= http://www.clickjapan.org/Cuisine_japonaise/repas_japonais.htm |site= clickjapan.org |titre= Repas japonais |consulté le=26 avril 2013}}.</ref> : * le petit déjeuner qui peut être traditionnel ou occidental ; * le repas de midi, qui est souvent dégusté rapidement sur les lieux de travail et l'école et parfois à des horaires décalés, et est très souvent constitué de repas préparés à l'avance à la maison et emportés dans des [[Gamelle (récipient)|sortes de gamelle]]s japonaises appelées ''[[bentō]]'' ; * le repas du soir, qui est souvent plus respectueux de la tradition. Il est aussi habituel de manger le soir dans de petits restaurants ou bars comme les ''[[izakaya]]'', ou encore dans des ''[[yatai (stand)|yatai]]''. Le [[menu (restauration)|menu]] de base partagé en famille suit la règle de l’{{japonais|''ichijū sansai''|一汁三菜||littéralement « une soupe, trois assiettes »}}, soit du riz, une soupe et trois accompagnements, ou plus simplement de l’{{japonais|''ichijū issai''|一汁一菜}}, avec, dans ce cas, un seul accompagnement<ref name=ISAO>{{Lien web |langue=en|auteur=Isao Kumakura |url=http://www8.cao.go.jp/syokuiku/data/eng_pamph/pdf/pamph5.pdf |titre=Characteristics of eating culture in Japan |éditeur=Shizuoka University of Art and Culture |consulté le=29 avril 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.japan.alloexpat.com/japan_information/cuisine_japan.php ''Cuisine in Japan''], Allo' Expat Japan</ref>{{,}}<ref>{{en}} Michael Ashkenazi, Jeanne Jacob, ''The Essence of Japanese Cuisine'', University of Pennsylvania Press, 2000, 252 pages, {{présentation en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=g_eGICVMj3YC}}.</ref>. Le riz (''[[gohan]]'') est tellement lié à la notion d'aliment de base, que par extension il désigne aussi le repas. Les repas au restaurant ou pris sur le pouce peuvent être constitués d'un seul plat : soupe de ''[[ramen]]'', de ''[[udon]]'', plats de ''[[gyoza]]'' (raviolis chinois fortement aillés), ''[[yakisoba]]'' (nouilles grillées), ''[[Nabe (cuisine)|nabe]]'' (aliments saisis à table dans une marmite de bouillon)<ref>[http://nihonwa.freeservers.com/repas.html La cuisine japonaise] site Nihonwa</ref>. Il existe de plus de nombreuses spécialités plus ou moins locales, certaines s'étant répandues dans l'ensemble du Japon, comme l’''[[okonomiyaki]]'', originaire d'[[Ōsaka]] et de [[Hiroshima]], ou les ''[[takoyaki]]'' d'Ōsaka. == Cuisine traditionnelle == {{article détaillé | Type de cuisine japonaise|cuisine régionale japonaise}} [[Fichier:Fuyoen99st3200.jpg|vignette|Cuisine ''kaiseki'']] En dehors des [[#Menu typique|menus du quotidien]] des familles japonaises consommés de nos jours, il existe différents types de cuisine traditionnelle raffinée, hérités des traditions des [[daimyo]], des [[samouraï]]s ou de la [[cour impériale de Kyōto|cour impériale]]. Ces différentes cuisines constituent la [[grande cuisine]] japonaise. On peut citer chronologiquement : * la {{japonais|cuisine ''yūsoku''|有職料理|yūsoku ryōri}} est la cuisine de fête de la noblesse. Elle date de l'[[époque de Heian]] ([[794]]-[[1185]])<ref>{{lien brisé|langue=en|auteur=Takeda Tsuneyasu|url=http://www.japanechoweb.jp/wp-content/uploads/downloads/2010/09/jew0208.pdf |titre=WHY TOKYO DAZZLES MICHELIN|date= |site=japanechoweb.jp|consulté le=12 mai 2013}}.</ref>, et se pratique encore dans la [[Préfecture de Kyōto|région]] de [[Kyoto]]. * la {{japonais|cuisine ''[[Honzen-ryōri|honzen]]''|本膳料理|honzen ryōri}} est celle des samouraïs. Née à l'[[époque de Muromachi]] (1336-1573)<ref name=ozen> {{Lien web |url=http://kiifc.kikkoman.co.jp/foodculture/pdf_17/e_011_014.pdf |titre=The Origins and Transition of O-zen |série=Supporting Roles in Food Culture II |éditeur=Hiroshi Ogawa, lecturer at Showa Women’s University |consulté le={{1er}} mai 2013}}.</ref>{{,}}<ref name=heibonsha-nihonryori>{{Ouvrage|auteur1=Heibonsha|titre=世界百科事典(Sekai hyakka jiten)|année=1969|année première édition=1968}} (world encyclopedia, in Japanese)</ref>, elle est considérée comme étant la cuisine japonaise formelle à l'[[époque d'Edo]] (1600-1868), mais décline à partir de l'[[époque de Meiji]] (1868-1912). On la retrouve aujourd'hui sous une forme dérivée dans la [[Préfecture de Kōchi|région de Kōchi]] sur l'île de [[Shikoku]], appelée {{japonais|cuisine ''sawachi''|皿鉢料理|sawachi ryōri}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://attjapan.sakura.ne.jp/modules/tinyd0/rewrite/tc_176.html |titre=Southern Shikoku (Kochi / Tokushima) |site=Web att Japan |consulté le=12 mai 2013}}.</ref>. * la {{japonais|cuisine ''[[kaiseki]]''|会席料理|kaiseki ryōri}} est celle des marchands et des artistes. Son origine se confond avec celle de son homonyme {{japonais|[[kaiseki#Cha-kaiseki|''kaiseki ryōri'']]|懐石料理}}, cuisine de la [[Chanoyu|cérémonie du thé]]<ref name="ReferenceA">''Kenkyusha's New Japanese-English Dictionary'', {{ISBN|4-7674-2015-6}}.</ref>. C'est la [[grande cuisine]] japonaise la plus répandue de nos jours<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Anthony Bourdain]] |titre=A Cook's Tour |sous-titre=Global Adventures in Extreme Cuisines |éditeur=Ecco |lieu=New York, NY |année=2001 |pages totales=288 |isbn=0-06-001278-1}}.</ref>. La plupart de ces cuisines suivaient le principe ''ichijū sansai'' jusqu'à l'[[époque d'Edo]], mais sont aujourd'hui composées de plus d'une dizaine de plats. Il existe également une cuisine [[Bouddhisme au Japon|bouddhiste]] [[végétarien]]ne d'origine [[zen]] appelée {{japonais|cuisine ''[[Shōjin-ryōri|shōjin]]''|精進料理|shōjin ryōri}}, introduite de Chine au {{s-|XIII}}, issue du [[végétarisme bouddhique]]<ref>Jean-Luc Toula-Breysse, « [https://www.lemonde.fr/voyage/article/2011/11/07/japon-initiation-a-la-cuisine-monastique_1476736_3546.html Japon : Initiation à la cuisine monastique] », Ulysse sur LeMonde.fr, le 7 novembre 2011</ref>. Il existe aussi une multitude de cuisines locales, la plus célèbre étant la [[cuisine d'Okinawa]]. De nombreuses spécialités locales existent : on en trouve traces dans les ''[[chinmi]]'' (goûts rares japonais), qui sont souvent constitués de poissons ou de fruits de mer pêchés localement et préparés suivant diverses recettes locales. De plus, de nombreux plats, pâtisseries ou boissons sont liés à des [[Fêtes et jours fériés au Japon|fêtes]] japonaises. Il existe des traditions autour du [[Nouvel An japonais|Nouvel An]], comme le ''[[zoni]]'', une soupe dégustée lors du passage à la nouvelle année, les {{japonais|''[[Osechi|o-sechi]]''|お節}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.kiea.jp/Foodpart3-4.pdf|titre=TRADITIONAL JAPANESE CUISINE |site=Kiryu International Exchange Association |consulté le=12 mai 2013}}.</ref>, des plats traditionnels préparés à l'avance que l'on mange après le [[Nouvel An japonais|Nouvel An]], ou encore une tradition consistant à manger du poulet aux alentours de Noël. D'autres spécialités sont plus liées à des rituels, comme le {{japonais|''nanakusa-gayu''|七草粥}}, un ''[[congee|kayu]]'' aux sept herbes mangé lors de ''[[nanakusa-no-sekku]]'' une fête ayant lieu en début d'année, les {{japonais|''[[ehōmaki]]''|恵方巻}}, de longs ''[[Makizushi|maki]]'' qui doivent être mangés en un seul morceau lors de ''[[Setsubun]]'', aussi appelée « Fête des haricots », une fête de célébration du printemps, ou encore les {{japonais|''[[kagami mochi]]''|鏡餅}}, ''[[mochi]]'' dégustés lors de ''[[Kagami biraki]]'' (une fête autour du [[saké]]). Il existe aussi des boissons qui sont bues dans des occasions particulières, comme l’''[[amazake]]'', un [[alcool de riz]] bu lors de ''[[Hina Matsuri]]'', ou encore l’''[[amacha]]'', thé bu lors de ''[[Hana matsuri]]''. Enfin, il existe des sucreries et pâtisseries que les enfants dégustent lors de fêtes qui leur sont dédiées, comme les {{japonais|''[[kashiwa-mochi]]''|柏餠}} et {{japonais|[[Zongzi|''chimaki'']]|粽}}, pâtisseries de ''[[Kodomo no Hi|tango-no-sekku]]'', dégustés lors de la Fête des garçons ou la {{japonais|''chitose ame''|千歳飴}}, littéralement « sucrerie de mille ans », savourée lors de ''[[Shichi-go-san]].'' == Techniques de cuisine == === Techniques de cuisine japonaise === {{article détaillé|Technique culinaire japonaise}} [[File:Tempura 02.jpg|vignette|''[[Tempura]]'', légumes et fruits de mer frits]] Les plats de la cuisine japonaise peuvent pour la plupart être catégorisés suivant la façon dont les ingrédients sont cuisinés. Cette classification prend toute son importance lorsque l'on déguste un repas suivant un type de cuisine particulier (''[[kaiseki|kaiseki-ryōri]], [[kaiseki#Cha-kaiseki|cha-kaiseki]], [[shōjin-ryōri]]'' ou ''[[honzen-ryōri]]'' pour citer les plus connus). Dans ces repas, chaque plat doit apparaître dans un ordre précis, voire dans une position précise sur les plateaux sur lesquels ces repas sont dressés. Les ingrédients sont alors souvent laissés à la discrétion du chef (et sont souvent dictés par la saison), mais le type de technique de cuisine à employer pour les préparer est imposé. Les noms des plats contiennent souvent le nom de la technique utilisée (par exemple ''yaki'' pour ''yakitori'') ; lorsque l'on parle des plats, le suffixe ''mono'' est accolé au nom de la technique. Parmi les techniques les plus souvent utilisées, on peut citer : * les plats grillés ou sautés à la poêle appelés {{japonais|''[[yakimono]]''|焼き物}}, dont les ''[[yakitori]]'' sont l'exemple le plus célèbre ; * les {{japonais|''[[agemono]]''|揚げ物}} dont font partie les ''[[tempura]]'' ; * les plats crus comme le [[sashimi]] et les soupes et bouillons {{japonais|''[[suimono]]''|吸い物}} et {{japonais|''shirumono''|汁物}}, dont la traditionnelle [[soupe miso]] ; * les ''[[tsukemono]]'' qui accompagnent très souvent le menu traditionnel, qui sont des plats saumurés ou en salaison. L'{{japonais|''[[umami]]''|うまみ}}, se traduisant généralement par « savoureux »<ref name=um1>{{Lien web |langue=en|url=http://www.umamiinfo.com/what-is-umami/ |titre= Qu’est-ce que l’umami ? |éditeur=The Umami Information Center}}.</ref>{{,}}<ref name=um2>{{Lien web|langue=en|url=http://www.foodprocessing.com/articles/2005/434.html|site=foodprocessing.com|titre= Vous dites savoureux, je dis umami}}.</ref>{{,}}<ref name=um3>{{Lien web|langue=en|url=http://www.nydailynews.com/life-style/food/2010/02/09/2010-02-09_umami_savory_fifth_taste_now_available_in_a_tube_in_grocery_stores.html |titre= Umami, la « cinquième saveur », est maintenant disponible en tube dans les épiceries |éditeur=[[New York Daily News|NY Daily News]] |auteur=Issie Lapowsky (9 février 2010). |consulté le={{1er}} janvier 2011}}.</ref>{{,}}<ref name=um4>{{Lien web |langue=en|url=http://dictionary.cambridge.org/dictionary/british/umami |titre= Cambridge Advanced Learner's Dictionary |éditeur=Cambridge University Press |consulté le={{1er}} janvier 2011}}.</ref>{{,}}<ref name=um5>{{Lien web |langue=en|url=http://www.merriam-webster.com/dictionary/umami |titre=Merriam-Webster English Dictionary |éditeur=Merriam-Webster, Incorporated |consulté le={{1er}} janvier 2011}}.</ref>, est un goût omniprésent de la cuisine japonaise. Les plats mijotés ou {{japonais|''[[nimono]]''|煮物}}, les soupes et les plats en marmite {{japonais|''[[nabemono]]''|鍋物}} reposent souvent sur des bouillons à base de [[sauce soja]], tout comme l'assaisonnement des plats. L'utilisation de cette sauce riche en ''umami'' ainsi que l'utilisation des divers ingrédients forts en ''umami'' ([[poisson]], [[crustacés]], [[Champignon comestible|champignons]], [[chou chinois]]) donnent cette saveur particulière à un grand nombre de plats<ref name="Ninomiya Food Rev 1998">{{Article |langue=en|auteur= K Ninomiya |titre=Occurrence naturelle |journal=Food Reviews International|volume=14 |numéro=2&3|pages=177-211 |année=1998 |doi= 10.1080/87559129809541157}}.</ref>. === L'art de la coupe === [[Fichier:Kyaraben panda.jpg|vignette|''Kyaraben'' panda]] Dans la cuisine japonaise, les aliments devant être découpés pour être saisis avec des [[Baguettes (couverts asiatiques)|baguettes]], la coupe a donc une importance capitale au Japon. Les légumes découpés artisanalement sont la marque d'une nourriture de qualité et du respect que l'on offre aux invités ; les coupes à la râpe sont considérées comme bâclées et réservées à la restauration rapide. Autour de la coupe, il existe une longue tradition de [[#Les couteaux|coutellerie japonaise]]. Les couteaux sont spécialisés par aliments et par style de coupes. Il existe de nombreuses {{japonais|''[[Coupe (cuisine)|formes de coupes]]''|切る}}<ref name=coupe>{{Ouvrage|prénom1=Emi|nom1=Kazuko|titre=The Book of Japanese Cooking|éditeur=HP books|année=1997|pages totales=96|passage=8|isbn=1-55788-279-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JAb2qBcnSLAC&pg=PA8&dq=sengiri++hyoshigi++wagiri}}.</ref>, parmi lesquelles : {{japonais|''arare-giri''|霰切り}}, en dés, {{japonais|''hangetsu-giri''|半月切り}}, en demi-lunes, {{japonais|''sainome-giri''|賽の目切り}}, en dés, {{japonais|''sasagaki''|笹搔き}}, en copeaux, {{japonais|''sen-giri''|繊切り/千切り}}, en lanières, {{japonais|''tanzaku-giri''|短冊切り}}, en baguettes, {{japonais|''wa-giri''|輪切り}}, en rondelles, ou encore {{japonais|''hyōshigi''|拍子木}} ou {{japonais|''hyōshi-giri''|拍子切り}}, en lamelles, qui donne des morceaux rectangulaires et épais et est réservée aux légumes. On trouve également des découpes de décoration appelées {{japonais|''kazari-giri''|飾り切り}}, telle que {{japonais|''hanagata-giri''|花形切り}} : en forme de fleurs. Ces découpes sont notamment utilisées par les mères japonaises pour agrémenter les ''[[bentō]]'' des enfants de personnages appelés alors {{japonais|''charaben''|キャラ弁|kyaraben}}, diminutif de « ''character bentō'' ». Une autre tradition connexe est le {{japonais|''[[mukimono]]''|剥き物}}, l'art traditionnel de la sculpture sur fruits. Il consiste à graver des images traditionnelles dans la peau des fruits ou de certains légumes, ou encore à sculpter dans des légumes (comme le [[daikon]], la [[carotte]] ou l'[[aubergine]]) des formes décoratives comme des [[fleur]]s ou des éventails. == La cuisine japonaise dans le monde == [[Fichier:Cyochin2.jpg|vignette|200px|Enseigne d’''izakaya'' en forme de lanterne]] La cuisine japonaise, considérée comme saine et équilibrée, s'est répandue dans les années 1990 à travers le monde. En 2012, on comptait environ {{formatnum:30000}} restaurants dits japonais dans le monde : {{formatnum:14000}} en Amérique du Nord, {{formatnum:10000}} en Asie et {{formatnum:2500}} à travers l'Europe<ref name=factsheet>{{Lien web |langue=en|url=http://web-japan.org/factsheet/en/pdf/e36_food.pdf |site=web-japan.org |titre=Japanese Food Culture |consulté le=4 mai 2013}}.</ref>. La connaissance de la cuisine japonaise et des différents plats est de plus véhiculée par les {{japonais|[[manga]]|漫画}} et [[anime]] (アニメ) en France notamment, où ils connaissent un franc succès. De nombreux mangas contiennent des scènes de repas, des allusions à des plats spécifiques ; certains [[manga culinaire|manga spécialisés]] reposent sur l'univers culinaire. Cependant, le vocable de « cuisine japonaise » désigne dans le monde des habitudes de consommation très diverses, et pour la plupart assez éloignées des habitudes de consommation japonaises. Des recettes dites japonaises ont été adaptées aux goûts locaux par des restaurateurs japonais ou étrangers, comme le ''[[teppanyaki]]'' mis à la mode aux États-Unis par un restaurateur japonais ou encore les ''[[california roll]]s'' créés par un chef japonais en [[Californie]] pour adapter les ''[[Makizushi|maki]]'' aux ingrédients disponibles là-bas. Ces recettes adaptées sont pour la plupart considérées comme japonaises dans les cultures dont elles sont originaires ; inversement, au Japon, elles restent souvent en dehors de la cuisine japonaise. À l'inverse, certains plats pourtant consommés au Japon sont très rarement proposés à l'étranger. De plus, la structure d'un repas traditionnel japonais est rarement respectée à l'étranger. Par exemple, les menus comprenant [[sushi]] et ''[[yakitori]]'' souvent proposés en France sont apparus dans les années 1970, et sont une invention franco-chinoise ; ce type de repas ne conviendrait pas à un Japonais, qui le trouverait trop lourd<ref name=figaro>{{Lien web |auteur=Alexandra Michot |url=http://madame.lefigaro.fr/art-de-vivre/nouvelle-cuisine-japonaise-france-291108-14084 |site=madame.lefigaro.fr |titre=La nouvelle cuisine japonaise en France |date=29 novembre 2008 |consulté le=2 mai 2013}}.</ref>. Pour remédier à la méconnaissance de la cuisine japonaise dans le monde, le JETRO (Japanese External Trade Organization) organise en France et dans le monde diverses initiatives pour que la cuisine japonaise consommée dans le monde soit plus authentique<ref>{{Lien web |url=http://www.jetro.go.jp/france/ |site=jetro.go.jp |titre=JETRO France |consulté le=2 mai 2013}}.</ref> ; en 2012, le gouvernement japonais a soumis la cuisine japonaise traditionnelle (''washoku'') comme candidate à l'inscription au sein de la [[liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité]] de l'[[UNESCO]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Mayu Yoshida |url=http://www.japantimes.co.jp/news/2012/03/22/national/washoku-served-up-as-heritage/#.UbEBYEBdWHc |titre=‘Washoku’ served up as heritage |site=Japan Times |consulté le= 6 juin 2013 }}.</ref>. La candidature a connu un accueil favorable, et le ''washoku'' est inscrit au [[Patrimoine culturel immatériel de l'humanité]] en novembre [[2013]]<ref>[http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/00869 Le washoku, traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An], UNESCO</ref>. === La cuisine japonaise au Japon === {{article détaillé | Gastronomie japonaise}} [[Fichier:Breakfast_at_Tamahan_Ryokan,_Kyoto.jpg|vignette|Petit déjeuner traditionnel.]] Les pratiques alimentaires sont rythmées par trois repas quotidiens, un petit déjeuner (soit occidental, soit japonais), un repas à midi souvent rapide et consommé sous forme de ''[[bentō]]'' et, enfin, un repas du soir plus traditionnel, quand il n'est pas consommé à l'extérieur ou constitué de plats ''[[yōshoku]]'', chinois, ou occidentaux. Le riz est prédominant et la consommation de sushi est occasionnelle. Les repas japonais traditionnels faits de trois plats véritablement japonais, servis avec du riz et une soupe au miso sont désormais rarement consommés à la maison<ref name=Iwamura/>. La boisson traditionnelle des Japonais est le thé, que l'on trouve souvent servi à volonté dans les restaurants, chaud ou froid. Il est aussi courant de trouver des sodas au Japon et des boissons à base de thé. La consommation d'alcool est principalement constituée de bière. À table, certaines règles sont à respecter pour rester poli. === La cuisine japonaise en Europe === La consommation européenne de la cuisine japonaise est centrée autour des sushis et des ''yakitori'', devenus des emblèmes nationaux. Certaines spécificités existent cependant : par exemple, il existe une chaîne servant du [[barbecue mongol]], un dérivé du ''[[teppanyaki]]'', en Allemagne<ref>{{de}} [http://www.mongos.de/ Mongo's Restaurant]. Consulté le 25 novembre 2007</ref>. La mode du sushi entraîne des ouvertures en masse, le nombre d'ouvertures de restaurants japonais ayant augmenté de 300 % entre 2007 et 2012 au Royaume-Uni<ref name=factsheet/>. La France est la plus grosse consommatrice de sushis en Europe<ref name=DeVisseyrias>Mathilde de Visseyrias, « [http://www.lefigaro.fr/societes/2011/12/25/04015-20111225ARTFIG00101-europe-la-france-plus-grand-consommateur-de-sushis.php Europe : la France, plus grand consommateur de sushis] », ''Le Figaro'', le 25 décembre 2011</ref>. Elle compterait en outre 1 600 restaurants spécialisés en sushis, dont un tiers en province et les 2 autres tiers en région parisienne<ref name=DeVisseyrias/>. La cuisine japonaise est souvent représentée en France par des restaurateurs chinois, qui ont profité de la mode du sushi dans les années 1990 pour se reconvertir et offrent souvent des menus n'ayant que peu de rapports avec les pratiques culinaires japonaises<ref name=figaro/>. De plus, certains restaurateurs français se sont approprié les goûts des sushis et présentent maintenant des sushis qui appartiennent à une fusion de la cuisine japonaise et française, comme la chaîne [[Sushi Shop]]. Un mouvement de reconquête du marché du sushi et de la cuisine japonaise en général tend pourtant à redonner son authenticité à la cuisine japonaise<ref name=figaro/>. Il est à noter que l'initiative pour la promotion des produits et de la cuisine japonaise du JETRO possède une branche française et a tenté de mettre en place une certification d'authenticité de la cuisine japonaise par l'intermédiaire d'un comité indépendant local français en 2006, « Le comité d'évaluation de la cuisine japonaise », qui a disparu depuis<ref>{{Lien web |langue=en|auteur=Council of Advisors for the Recommendation of Japanese Restaurants Outside Japan|url=http://www.maff.go.jp/e/soushoku/sanki/easia/e_sesaku/japanese_food/pdf/proposal_e.pdf |site=maff.go.jp |titre=Proposal for Japanese Restaurant Recommendation Program (Draft) |consulté le=2 mai 2013}}.</ref>. === La cuisine japonaise aux États-Unis === [[Fichier:California roll with tobiko.jpg|vignette|''California roll'' avec du ''[[tobiko]]''.]] La cuisine japonaise aux États-Unis est principalement le fait de chefs américains : environ 10 % des établissements dits japonais sont effectivement tenus par des Japonais<ref name=factsheet/>. Elle est en vogue, puisque les ouvertures de restaurants japonais ont augmenté de 250 % entre 2002 et 2012<ref name=factsheet/>. Le ''[[teppanyaki]]'' a été adapté aux pratiques américaines. C'est la chaîne de restaurants japonaise Misono qui est à l'origine de ce style de cuisine, introduit en 1945. Aux [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]], la chaîne Benihana a rendu le plat populaire en y ajoutant une dimension de spectacle qui n'existe pas au Japon : le chef cuisinier qui officie devant les convives se livre à divers exercices acrobatiques, comme le [[jonglage]] avec ses ustensiles. Dans les années 1960, le chef Ichiro Mashita, expatrié aux États-Unis pour faire fortune, en adaptant les sushis aux ingrédients locaux, a créé le ''[[california roll]]'' en Californie<ref name=nytimes>{{lien web | auteur= JAY McINERNEY| titre=Raw | url=http://events.nytimes.com/2007/06/10/books/review/McInerney-t.html |site=[[The New York Times]]|date = 10 juin 2007|consulté le = 15 août 2008}}.</ref>{{,}}<ref name=sandiegouniontribune>{{lien web | auteur= Maria Hunt| titre=East-West Fusion: nontraditional ingredients give sushi local flavor | url=http://www.signonsandiego.com/uniontrib/20050824/news_lz1f24sushi.html|site=[[San Diego Union-Tribune]]|date = 24 août 2005 |consulté le= 20 août 2006}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.foodtimeline.org/foodasian.html History of the California roll with various early recipes and references]</ref>{{,}}<ref>[http://www.thesushibar.com/ssushi_chipcolumn.shtml#California%20Roll Some further info on Mashita and the original California roll]</ref>. Grand marché en Californie<ref>{{Lien web |langue=en|url=http://www.jetro.org/trends/japanese_restaurants_2010.pdf |site=jetro.org |titre=JETRO Japanese Restaurants Trend 2010 |consulté le=2 mai 2013}}.</ref>, l'industrie du sushi aux États-Unis se rapproche donc d'une cuisine fusion. == Recettes les plus connues == === Riz, nouilles et pâtes === [[Fichier:Japanese_Zaru_Soba02.jpg|vignette|''Zaru-soba'']] La cuisine japonaise comprend une grande variété de {{japonais|[[pâtes]] et [[nouilles]]|麺|men}}, et de préparations qui en contiennent, appelées {{japonais|''[[menrui|men-rui]]''|麺類}}. La plupart des nouilles actuelles ({{japonais|''[[soba]]''|蕎麦}}, {{japonais|''[[sōmen]]''|素麺}}, {{japonais|''[[udon]]''|饂飩}}) ont pour origine des nouilles importées de Chine par un prêtre bouddhiste en 1247<ref name=noodles>{{Lien web |auteur=Hiroshi Ito |url=http://kiifc.kikkoman.co.jp/foodculture/pdf_16/e_001_004.pdf |site=kiifc.kikkoman.co.jp |titre=Japan’sUse of Flour Began with Noodles |consulté le={{1er}} mai 2013}}.</ref>, et prendront leur forme actuelle pendant l'[[ère Eiroku]] (1558-1570)<ref name=n5>{{Lien web |auteur=Hiroshi Ito |url=http://kiifc.kikkoman.co.jp/foodculture/pdf_1920/e_026_030.pdf |site=kiifc.kikkoman.co.jp |titre=Japan’s Use of Flour Began with Noodles, Part 5: Noodles Took Their Current Form during the Eiroku Era |consulté le={{1er}} mai 2013}}.</ref>. Toutes cependant ne partagent pas cette origine. Par exemple, les ''[[ramen]]'' ont été importées au Japon au début du {{XXe siècle}} ([[ère Meiji]]) et sont maintenant considérées comme un plat japonais<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Eric C. | nom1=Rath | prénom2=Stephanie | nom2=Assmann | titre=Japanese foodways, past and present | éditeur=University of Illinois Press | lieu=Urbana | année=2010 | pages totales=290 | passage=259 | isbn=978-0-252-07752-4 | isbn2=0-252-07752-0 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ppll3L_9fAsC&pg=PA8}}.</ref>. Parmi les plus répandues dans la cuisine, on peut citer les {{japonais|''[[udon]]''|饂飩}} (pâtes blanches et épaisses, servies soit froides sur un plat, soit en soupe), les {{japonais|''[[soba]]''|蕎麦}} (pâtes fines de sarrasin, de couleur brune, servies comme l’''[[udon]]''), les {{japonais|''[[sōmen]]''|素麺}} (pâtes de blé fines et blanches, servies sur un lit glacé en été), les ''[[ramen]]'' (pâtes d'origine chinoise mangées en soupe chaude) et enfin les {{japonais|''[[hiyamugi]]''|冷麦}}<ref name=n5/> (fabriquées comme les ''[[somen]]'', servies en été dans de l'eau très fraîche et avec une sauce froide à part). Toutes ces pâtes peuvent être consommées chaudes ou froides suivant les saisons et se déclinent en de nombreux plats principaux. Le [[riz]] est à la base de l'alimentation japonaise. Le bol de riz blanc nature ({{japonais|[[riz]]|ご飯|gohan}}) reste la base de la plupart des repas traditionnels. Il existe aussi des en-cas à base de riz comme les ''[[onigiri]]''. On appelle un plat complet formé par un bol de riz et un accompagnement le surmontant un {{japonais|''[[donburi]]''|丼||littéralement « [[Bol (vaisselle)|bol]] », fréquemment abrégé en ''don''}}. Le {{japonais|[[riz]]|ご飯|gohan}} est généralement servi nature. Mais on trouve aussi le {{japonais|''[[takikomigohan]]''|炊き込みご飯}} (riz garni cuisiné à l'eau), {{japonais|''chāhan''|炒飯}} ou {{japonais|''yakimeshi''|焼飯}} (riz garni frit ou sauté), {{japonais|''[[Tamago Kake Gohan|tamago kake gohan]]''|卵かけご飯}} (avec un œuf cru par-dessus à mélanger), le {{japonais|''[[Congee|kayu]]''|粥}} (bouillie de riz) ou encore le {{japonais|''[[ochazuke]]''|お茶漬け}} (riz cuit mélangé à un thé très fort). === Soupes === {{article détaillé |Suimono}} Dans la cuisine japonaise, soupes et bouillons sont consommés à chaque repas. À la base de la cuisine japonaise, le {{japonais|''[[dashi]]''|出汁}} est un bouillon servant de base aux soupes ou consommés, dont les ingrédients principaux sont la [[bonite]] et le ''[[konbu]]''. Il est régulièrement utilisé comme base pour les plats mijotés ou bouillis. Le bouillon le plus consommé, la {{japonais|[[Soupe de Miso|soupe de ''miso'']]|味噌汁|miso-shiru}}, est une soupe à base de ''[[miso]]'' et de ''[[dashi]]'', à laquelle des ingrédients solides divers peuvent être ajoutés. Les soupes existent aussi dans la cuisine d'Okinawa, comme la soupe d'intestin de porc (''nakami no suimono'')<ref>{{Lien web |url=http://en.okinawa2go.jp/u/gourmet/1g8p1vf6ipy8e9 |site=en.okinawa2go.jp |titre=Okinawa Gourmet Guide : Nakami no suimono (pork intestines soup) |consulté le=6 mai 2013}}.</ref>. Une soupe qu'il est traditionnel de manger durant le [[nouvel An japonais]] est le {{japonais|''[[zōni]]''|雑煮}}, ou ''o-zōni''. C'est un bouillon qui se mange avec des baguettes de saule non laquées et qui est constitué de {{japonais|''[[mochi]]''|餅||gâteaux de riz}}, légumes et [[sauce soja]] ou ''[[miso]]'' blanc. Sa composition varie en fonction des régions du [[Japon]]. === Plats contenant du poisson, des fruits de mer ou de la viande === ==== Crus ==== [[Fichier:Salmon sushi cut.jpg|vignette|Des [[sushi]]s]] Les plats de fruits de mer ou de poissons crus japonais sont sûrement les plats les plus emblématiques à l'étranger de la cuisine japonaise. Parmi les préparations les plus connues, on peut citer le {{japonais|[[sushi]]|寿司}} et {{japonais|[[sashimi]]|刺身}}. Les {{japonais|sushis|寿司}} sont des bouchées (servies par paires ou en assortiment) faites de tranches de poisson ou de fruits de mer, très frais et crus, disposées sur un canapé de riz légèrement vinaigré (''nigiri'') et légèrement sucré au ''[[mirin]]'', auquel elles adhèrent par une petite portion de moutarde ''[[wasabi (plante)|wasabi]]''. On les assaisonne avec du ''[[shōyu]]''. Le ''chirashizuchi'' ou ''[[chirashi]]'' est composé des mêmes ingrédients que les autres [[sushi]]s, mais consiste en un bol de riz à sushi (assaisonné de vinaigre de riz) sur lequel sont déposées les garnitures (du poisson cru et des légumes). Il présente l'avantage d'être simple à préparer et souvent copieux. Le {{japonais|[[sashimi]]|刺身}} est une assiette de tranches de poisson ou coquillages crus (ou macérées dans du sel pour les poissons à peau bleue), de seiche, poulpe ou crevettes (passées rapidement à l'eau bouillante) et parfois de filets de viande ou de poulet. Les ingrédients sont les mêmes que le sushi, y compris la sauce, mais sans canapé de riz. Il existe aussi de multiples recettes de poissons mi-cuits comme le ''[[tataki]]''. ==== Grillés ==== [[Fichier:Chicken teriyaki closeup.JPG|vignette|Poulet ''teriyaki'']] Les plats grillés ou {{japonais|''yakimono''|焼き物}} sont très populaires au Japon et déclinés au travers de nombreuses spécialités. Les {{japonais|''[[yakitori]]''|焼鳥}}, des brochettes qui sont le plus souvent composées d'une seule et même partie de poulet (blanc de poulet, peau de poulet, ailes de poulet par exemple) ou d'un autre animal (langue de bœuf par exemple), comptent parmi les plats les plus connus en France. Les {{japonais|''[[teppanyaki]]''|鉄板焼き}}, grillades sur plaque chauffante, ont été adaptées en une cuisine spectacle aux États-Unis où on compte de nombreux restaurants spécialisés dans ce type de plats. On trouve aussi différents plats comme le {{japonais|''[[yakiniku]]''|焼き肉}} (littéralement « viande grillée », venant de [[Corée]]), le {{japonais|''[[teriyaki]]''|照り焼き}} (viande grillée ou rôtie dans une sauce de soja sucrée (viande laquée)), le {{japonais|''[[shioyaki]]''|塩焼き}} (qui indique un mode de cuisson : grillé, ou sauté, au [[Sel alimentaire|sel]], par opposition à ''shōyuyaki'' : à la sauce soja), les {{japonais|''[[shōgayaki]]''|生姜焼き}} (tranches de porc, voire de bœuf, marinées dans une sauce à base de gingembre et de ''shōyu'' et grillées, ou encore les {{japonais|''[[takoyaki]]''|たこ焼き}} (spécialité d'[[Ōsaka]], se présentant sous forme de six à dix boulettes de pâte à crêpe contenant des petits morceaux de poulpe, et cuites en moule, comme les gaufres). En général, ces derniers sont vendus en kiosque pour être emportés ou consommés dehors. ==== Frits ==== [[Fichier:Tonkatsu by ayustety in Tokyo.jpg|vignette|''Tonkatsu'']] Les plats frits ou {{japonais|''agemono''|揚げ物}} rassemblent des plats dont les origines sont plutôt récentes. Il existe diverses techniques de fritures où varient les ingrédients de l' éventuelle pâte à beignet ainsi que les possibles traitements avant cuisson pratiqués sur les aliments. Parmi les plus connus, le {{japonais|''[[tonkatsu]]''|豚カツ}} (porc pané nappé d'une sauce spéciale type [[sauce Worcestershire]]) et le {{japonais|''[[tempura]]''|天ぷら}} (beignet de légumes, tranches de poisson, huîtres, crevettes ou viande de porc mangés dans une sauce à base de radis ''[[daikon]]'' râpé, jus de citron, ou vinaigre de riz, et ''shōyu'') sont tous deux des adaptations de plats introduits par les moines jésuites portugais installés à [[Nagasaki]] au {{s-|XVI}}. Ils ont été largement adoptés : chez les étudiants japonais existe la coutume de manger un ''tonkatsu'' avant un examen à cause d'un calembour avec le verbe japonais {{japonais|''katsu''|勝つ}} qui signifie "gagner". Les {{japonais|''[[kushi-age]]''|串揚げ}}, brochettes japonaises, en friture (on dit aussi {{japonais|''kushikatsu''|串カツ}}) et le {{japonais|''[[kakiage]]''|かき揚げ}}, friture de légumes et de fruits de mer, trouvent également leurs racines dans la cuisine portugaise. Enfin, les {{japonais|''[[korokke]]''|コロッケ}}, croquettes à la japonaise, un peu sucrées, font partie des plats {{japonais|''yōshoku''|洋食|cuisine de l'Ouest}} introduits pendant l'[[époque Meiji]] (1868-1912). ==== Séchés ==== [[Fichier:Jellyfish sesame oil and chili sauce.jpg|vignette|150px|Salade de méduse avec du piment et de l'[[huile de soja]].]] Une douzaine d'espèces de méduses sont consommées séchées au [[Japon]] (''kurage''). L'espèce la plus consommée est ''[[Rhopilema esculentum]]''. Chaque année, les Japonais en consomment environ {{unité|13|tonnes}}<ref>Dans ''L'Humanité'' [https://www.humanite.fr/1998-08-25_Societe_L-ete-mysterieux-a-meduses] {{Date|25|août|1998}} et ''Le Point'', {{Date|31|janvier|2008}} {{p.|63}}.</ref>. ==== Bouillis ou étuvés ==== Appelés en japonais {{japonais|''[[nabe (cuisine)|nabe]]''|鍋}}, les plats bouillis ou étuvés sont courants dans la cuisine japonaise, quand l'hiver approche. Le {{japonais|''[[shabu-shabu]]''|しゃぶしゃぶ}}, de fines tranches de viandes, légumes et champignons que l'on fait blanchir soi-même dans un grand caquelon, en une ambiance conviviale comme pour la [[fondue bourguignonne]], en est un exemple, tout comme le {{japonais|''[[sukiyaki]]''|すき焼き}}, une sorte de fondue japonaise, avec un assortiment de viandes, poissons, légumes et champignons, refroidis dans de l'œuf cru et assaisonnés de sauces spéciales (assez sucrées). Il est à rapprocher du ''shabu-shabu'' et servi en général dans les mêmes restaurants. Parmi les autres plats qui utilisent ce type de cuisson, on peut citer le {{japonais|''[[yosenabe]]''|寄せ鍋}} (fondue à la viande et au poisson) ou l'{{japonais|''[[oden]]''|御田}}, sorte de pot-au-feu japonais avec des quenelles de poisson, des œufs durs et divers légumes (surtout des tubercules). Comme ce plat est assez insipide, on le relève de ''karashi''. Enfin, on trouve les {{japonais|''[[Jiaozi|gyōza]]''|餃子}}, raviolis originaires de Chine, à base de viande de porc hachée mélangée à du chou râpé, qui sont soit rôtis, puis cuits à l'étouffée (''yakigyōza''), soit bouillis (''suigyōza''). === Plats d'accompagnement === [[Fichier:Natto dsc04765.jpg|vignette|redresse|''Nattō'']] Les plats d'accompagnement sont plus légers que les précédents, et servis toujours en sus de l'un des plats contenant poisson, viande ou fruits de mer décrits ci-dessus. Si les ''[[tsukemono]]'' sont les plus présents dans l'alimentation japonaise, on peut aussi citer le {{japonais|''[[tōfu]]''|豆腐}} (pâte issue du lait de [[soja]] servie grillée, pochée, en ragoût, en dessert) comme complément alimentaire régulièrement consommé au Japon. Les {{japonais|''[[umeboshi]]''|梅干}} ([[Abricotier du Japon|prunes ''ume'']] macérées dans le sel avec des feuilles de ''[[shiso]]'' rouge), le {{japonais|''[[chawanmushi]]''|茶碗蒸}} (flan à l'œuf mélangé de bouillon et cuit à la vapeur), ou encore les {{japonais|''[[namasu]]''|膾}} ou {{japonais|''sunomono''|酢の物}} (légumes, poissons ou fruits de mer macérés dans le vinaigre de riz) sont également dégustés couramment. Certains plats sont souvent servis au petit déjeuner : le {{japonais|''[[nattō]]''|納豆}} (haricots de [[soja]] fermentés et gluants, à odeur d'ammoniaque rappelant un peu le camembert, servis sur le bol de riz chaud ou enveloppés de ''[[nori]]''), et le {{japonais|''[[tamagoyaki]]''|卵焼き/玉子焼き}}, une [[omelette]] japonaise en rouleau. === Plats uniques === [[Fichier:Donburi@Jonathan's.jpg|vignette|''Donburi''.]] Certains plats sont servis directement avec du riz, et alors considérés comme des plats uniques. Le terme de {{japonais|''[[donburi]]''|丼ぶり}}, littéralement « [[Bol (vaisselle)|bol]] », fréquemment abrégé en ''don'', désigne un bol de riz sur lequel des garnitures, le plus souvent du poisson ou de la viande, sont disposées. On peut citer le {{japonais|''[[katsudon]]''|かつ丼}} (avec du ''[[tonkatsu]]'' (porc pané)), le {{japonais|''[[gyūdon]]''|牛丼}} (bœuf en lamelle avec des oignons), le {{japonais|''[[oyakodon]]''|親子丼}} (poulet en lamelles avec œuf et oignons) ou encore l'{{japonais|''[[Unagidon|unadon]]''|鰻丼}} ou {{japonais|''unajū''|鰻重}} (filets d'anguille braisés au feu de bois en ''[[kabayaki]]'' (sauce proche de ''[[teriyaki]]'') et relevés de graines de ''sanshō''). Il existe aussi des plats complets à base de riz {{japonais|''yōshoku''|洋食|cuisine de l'Ouest}} comme le {{japonais|''[[Doria (cuisine)|doria]]''|ドリア}} (gratin à la béchamel, accompagné de fruits de mer ou de viande sur du riz), l'{{japonais|''[[omuraisu]]''|オムライス||diminutif de « omelette-''rice'' »}} (une omelette garnie de riz cantonais) ou encore le très populaire {{japonais|''[[karēraisu]]''|カレーライス||pour « ''curry-rice'' »}}, un riz au curry à l'anglaise, garni de bœuf, poulet ou crevettes. On trouve également des plats de pâtes/nouilles garnis qui font partie des plats chinois importés durant l'[[époque Meiji]] (1868-1912), comme les célèbres {{japonais|''[[rāmen]]''|ラーメン}} (plat fait de fines pâtes de blé servies en soupe avec d'autres [[condiment]]s et garnitures (viande, légumes, œuf)) ou encore les {{japonais|''[[yakisoba]]''|焼きそば}} : des ''soba'' sautées. Les {{japonais|''[[okonomiyaki]]''|お好み焼き}}, galettes ou crêpes à base de blé ou de pâtes, garnies "à volonté" (d'où leur nom) de viandes, fruits de mer et légumes, originaires du Kansai et de Hiroshima (''Hiroshima-yaki'') cuites sur plaque, souvent devant ou par les clients eux-mêmes, sont aussi un plat unique fort répandu. Enfin, il existe des plats à emporter. Le {{japonais|''[[bentō]]''|弁当}}, ou ''o-bentō'' avec une marque de [[keigo|respect]], est un assortiment de petits plats servis ensemble dans un coffret en bois laqué (''bentō'' traditionnel) compartimenté ou en boîte jetable. Comme la [[Gamelle (récipient)|gamelle]] occidentale d'autrefois, il est préparé à la maison tous les matins pour être consommé à l'école ou au travail le midi, et pour pique-niquer. Beaucoup les achètent dans les ''bentōya'', les ''[[konbini]]'' ou les kiosques des gares. Il s'agit d'un repas complet, mais assez peu copieux. Enfin, les {{japonais|''[[onigiri|o-nigiri]]''|お握り}} sont des boules de riz façonnées à la main, souvent triangulaires, contenant différentes farces ([[bonite]], ''[[umeboshi]]'', etc.), et généralement enveloppées d'une feuille de ''[[nori]]''. Repas de survie, c'est le sandwich ou [[pan bagnat]] japonais. === Pâtisserie japonaise === [[Fichier:Youkan_mizuyoukan.jpg|vignette|''Mizu-yōkan'']] {{Article détaillé|Wagashi}} Comme dans la plupart des pays d'Asie, la notion de [[dessert]], c'est-à-dire de « douceur » servie à la fin d'un repas, n'est entrée en usage que depuis la seconde moitié du {{s-|XX}}, sous l'influence de la cuisine occidentale. Le terme de {{japonais|''wagashi''|和菓子||gâteaux japonais}} ou même de {{japonais|''yōgashi''|洋菓子||pâtisserie occidentale}} désigne donc essentiellement les gâteaux, entremets et sucreries accompagnant le thé, avec ou sans [[chanoyu|cérémonie]]. Les ingrédients de base sont le [[sucre de canne]], les [[Haricot azuki|haricots ''azuki'']] ou leur pâte appelée {{japonais|''[[anko (pâte)|anko]]''|餡子}} ou {{japonais|''an''|餡}}, et la [[farine de riz]] ou de [[farine de blé|blé]], ainsi que le [[Pueraria lobata|kudzu]] ou l'{{japonais|[[agar-agar]]|寒天|kanten}} pour les gelées. On peut répartir les ''wagashi'' en diverses catégories : [[Fichier:Daifuku 1.jpg|vignette|''Daifuku'']] * les gelées ou ''[[yōkan]]'', * les sucreries ou {{japonais|''dagashi''|駄菓子}} telles que les ''[[konpeitō]]'' ou ''[[karintō]]'' ; * les petits pains cuits à la vapeur nommés ''[[manjū]]'', dont le fameux ''[[anpan]]'', parfois salés ; * les gâteaux à base de ''[[mochi]]'' (pâte de riz) appelés {{japonais|''mochigashi''|餅菓子}} tels que les ''[[dango]]'' ou ''[[daifuku]]'' ; * les gâteaux de pâte de riz proches du ''mochi'' comme le ''[[yatsuhashi]]'' ; * les gâteaux à base de pâte à gaufre cuits au four nommés {{japonais|''yakigashi''|焼菓子}} ; * et enfin divers desserts ou biscuits cuits ou frits comme les ''[[senbei]]'', des gâteaux salés à base de ''[[mochi]]'', et autres ''[[arare (pâtisserie)|arare]]'' et ''[[kakipī]]'' que l'on mange en Occident en gâteaux apéritifs. On trouve bien sûr des desserts mélangeant diverses préparations tels que l’''[[an-mitsu]]'' et le ''[[zenzai]]''. Enfin, un dessert considéré comme japonais, mais d'origine portugaise : la ''[[kasutera]]'', un gâteau [[mousseline]]. == Ingrédients == Les ingrédients de la cuisine japonaise sont très variés et incluent, outre les aliments les plus consommés mondialement, nombre de plantes et espèces animales endémiques à l'archipel. Comme pour la majeure partie de ses voisines asiatiques, l'[[Entomophagie#Japon|entomophagie]] a fait partie de l'alimentation japonaise, mais est maintenant tombée en désuétude et reste cantonnée à certaines localités dont les insectes sont la spécialité. === Viandes et poissons === [[Fichier:Kotohira-kadan23n4500.jpg|vignette|redresse=1.0|Sashimis de poissons et fruits de mer.]] [[Fichier:Fugu_sashimi.jpg|vignette|''Fugu-sashi''.]] [[Fichier:Sushi_Nemuro_Hanamaru_Tokei_Dai_(184517515).jpeg|vignette|''Ikura maki''.]] {{Article détaillé|Poisson de la cuisine japonaise}} La cuisine japonaise est principalement constituée de plats ou de recettes contenant du poisson. Un des ingrédients les plus communément utilisés comme base de cuisson quand il s'agit de préparations bouillies ou mijotées est le ''[[dashi]]'', un [[Bouillon (cuisine)|bouillon]] de ''[[konbu]]'' (une algue) et de [[bonite]] séchée. On trouve aussi une grande variété de {{japonais|''nerimono''|練り物}}<ref>{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/guide-to-japan/gu900266/ |titre=« Nerimono », les produits japonais à base de pâte de poisson : une source de protéines de qualité supérieure |auteur=Daigo Kawamoto |site=Nippon.com |en ligne le=3 février 2024 |consulté le=3 mars 2024 }}.</ref> : des aliments à base de pâte de poisson (''[[chikuwa]]'', ''[[jakoten]]'', ''[[hanpen]]'', ''[[narutomaki]]'', ''[[Satsuma age]]''), dont l'exemple le plus connu à l'étranger sous le nom de [[surimi]] est le ''[[kamaboko]]''<ref>{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/japan-data/h01150/ |titre=Le surimi dans tous ses états |site=Nippon.com |en ligne le=21 novembre 2021 |consulté le=19 décembre 2021 }}.</ref>. Dans ces préparations, le poisson est mixé et mélangé à divers ingrédients ([[fécule de pomme de terre]] ou de blé, [[blanc d'œuf]], [[huile alimentaire|huile]]). Suivant le type de pâte de poisson, il peut être consommé cru ou cuit, seul, ou être utilisé à des fins décoratives. On trouve aussi du poisson séché comme le ''[[niboshi]]'' qui peut être utilisé comme base de bouillon ou être consommé à l'apéritif, ou encore de fines lamelles séchées de [[bonite]]s appelées ''[[katsuobushi]]'' qui servent de condiment. À ces ingrédients de base viennent s'ajouter de nombreuses recettes de poissons, crus, mi-cuits ou cuits, ou encore séchés, les recettes de poisson les plus connues à l'étranger étant les préparations à base de poisson crus que sont les [[sushi]]s et les [[sashimi]]s. Les Japonais consomment de nombreuses espèces de poisson, qu'ils soient de mer ou de rivière. Si les consommations de [[thon rouge]], de [[baleine]] ou encore de ''[[fugu]]'' sont les plus connues à l'étranger pour les problèmes divers qu'elles peuvent engendrer, elles ne sont pas représentatives des poissons les plus usuels, la consommation de baleine tendant même à disparaître<ref>{{Lien web |auteur=Justin McCurry |url=http://www.guardian.co.uk/world/2013/feb/04/japan-whaling-industry-dead-water |titre=Japanese whaling industry 'dead in the water', says animal welfare group |jour=04 |mois=02 |année=2013 |site=The Guardian |consulté le= 3 juillet 2013 }}.</ref>. Base du ''[[dashi]]'' et présente sous de nombreuses autres formes, la [[bonite]] est certainement le poisson le plus emblématique ; de nombreuses espèces connues mondialement sont consommées, comme le [[thon obèse]], la {{japonais|[[dorade (poisson)|dorade]]|鯛|tai}}, la {{japonais|[[limande]]-[[sole]]|鰈|karei}}, le {{japonais|[[maquereau]]|鯖|saba}}, la {{japonais|[[morue]]|鱈|tara}}, la {{japonais|[[sardine]]鰯|''iwashi''}}, ou encore le {{japonais|[[saumon]]|鮭|''sake''}}. Il est à noter que les Japonais consomment plus de {{japonais|poisson|魚|sakana}} que de viande (le double en 2005 : dix millions de tonnes contre cinq)<ref>{{Lien web|langue=ja+en|url=http://www.stat.go.jp/data/nenkan/zuhyou/y0760000.xls|site=stat.go.jp|format électronique=xls|titre=Supply and Demand of Food|auteur=Ministère japonais de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche|année=2006|consulté le=26 août 2009}}.</ref>. Les [[œuf (biologie)|œufs]] de poisson ou [[rogue (anatomie)|rogues]] sont également dégustés. Ils font souvent partie des ''[[chinmi]]'', des plats très appréciés des Japonais dont il existe beaucoup de déclinaisons locales, et sont souvent dégustés en hors-d'œuvre. On peut citer par exemple l'''ikura'' (du russe {{lang|ru|икра}}) (œufs de saumon), le {{japonais|''[[mentaiko]]''|明太子}} (œufs de [[lieu noir]]), {{japonais|''[[tarako]]''|鱈子}} (œufs de [[colin d'Alaska]], ou encore {{japonais|''[[tobiko]]''|飛子}} œufs de [[poisson volant]]. Les rogues sont consommées crues, fumées ou traitées en salaison. Certaines sont chères et délicates, et consommées tout en buvant du saké ; d'autres comme le ''[[tarako]]'' peuvent être mangées crues au petit déjeuner, utilisées pour fourrer des ''[[onigiri]]'' ou encore être la base d'une sauce. Les œufs sont parfois employés pour faire un type de [[sushi]] particulier, le ''gunkanmaki''. Les {{japonais|[[fruits de mer]]|魚介|gyokai}} sont aussi largement consommés depuis la nuit des temps : au bord de la mer du [[Japon]] comme du [[Pacifique]], de nombreux [[amas coquillier]]s de la [[période Jōmon]] témoignent de la présence forte dans l'alimentation de crustacés et fruits de mer. De nos jours, le Japon est le plus grand importateur mondial de produits de la mer<ref name=canada>{{lien brisé|id= |langue=en |auteur=|url=https://www.gov.mb.ca/agriculture/statistics/agri-food/japan_seafood_trade_en.pdf |titre=Inside Japan Seafood Trade|date= |site=gov.mb.ca|consulté le=5 mai 2013}}</ref>. Les principales importations sont les crevettes, le crabe, les œufs de poisson, le poulpe et les calmars. Le Japon exporte aussi massivement, entre autres des pétoncles et des [[Rogue (anatomie)|rogue]]s de morue. Parmi les fruits de mer couramment consommés au Japon, on peut citer la {{japonais|[[coquille Saint-Jacques]]|帆立|hotate}}, la {{japonais|[[crevette]]|蛯/海老|ebi}}, l'{{japonais|[[Haliotis|ormeau]]|蚫/鮑/鰒|awabi}}, l'{{japonais|[[Echinoidea|oursin]]|海胆/海栗/雲丹|uni}}, la {{japonais|[[palourde]]|鯏|asari}}, la {{japonais|[[pieuvre]]|蛸/鮹/鱆/章魚|tako}}, et la {{japonais|[[Sepiida|seiche]]|烏賊|ika}}, etc. Preuve de cet attachement aux produits de la mer, le principal marché de la métropole de Tokyo, plus connu sous le nom de {{japonais|[[marché aux poissons de Tsukiji]]|築地市場|Tsukiji shijō}}, est le plus grand [[Marché (lieu)|marché]] de gros du monde pour les [[poisson]]s et [[fruit de mer|fruits de mer]]<ref name="Clover">Clover C (2008) [https://books.google.co.nz/books?id=OMY-gEKMod8C&pg=PA165&lpg=PA165&dq=Mercamadrid+%22fish+market%22&source=bl&ots=OAp4kc_rG-&sig=PemSmSjOZ6zbn-dT1JRoo9xGQUY&hl=en&ei=RMFyTYz5Bs66cZbN7fgC&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=3&sqi=2&ved=0CCcQ6AEwAg#v=onepage&q=Mercamadrid%20%22fish%20market%22&f=false ''The End of the Line: How Overfishing Is Changing the World and What We Eat''] Page 165. University of California Press, {{ISBN|978-0-520-25505-0}}.</ref>. Il se trouve dans le quartier de [[Tsukiji]], arrondissement de [[Chūō-ku (Tokyo)|Chūō]], à [[Tokyo]], et est une attraction prisée des touristes<ref>{{lien web|langue=en| nom = McCurry| prénom = Justin | titre = Tokyo catch: Fish market bars tourists | éditeur = [[The Guardian]] | date = 5 décembre 2008 | url = http://www.guardian.co.uk/world/2008/dec/05/japan | consulté le = 17 février 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|prénom=Lina|nom=Goldberg|url=http://travel.cnn.com/explorations/shop/worlds-best-fresh-markets-316265|titre=10 of the world's best fresh markets|site=CNN Travel|date=24 février 2013|consulté le=24 février 2013}}.</ref>. Les {{japonais|viandes|肉|niku}} consommées sont le {{japonais|porc|豚|buta}}, le {{japonais|bœuf|牛|ushi}} et le {{japonais|poulet|鶏|tori}} ; le {{japonais|cheval|馬|uma}} est parfois mangé cru en ''[[sashimi]]''. Au Japon, la viande la plus appréciée est le porc, la quantité consommée de porc étant à peu près égale à celles de bœuf et de poulet réunies<ref>{{Lien web |langue=en|auteur=Makiko Itoh |url=http://www.japantimes.co.jp/life/2011/10/28/food/pig-in-japan-the-nations-most-popular-meat/#.UX4vh0BdWHc |titre=Pig in Japan: the nation’s most popular meat |site=The Japan Times |consulté le=29 avril 2013}}.</ref>. La viande la plus renommée produite au Japon est le [[bœuf de Kobe]] (en japonais : 神戸ビーフ, ''Kōbe bīfu''), qui est élevé et produit en suivant une tradition stricte. Il existe enfin une consommation marginale de mouton, due à l'introduction de cette espèce à la suite d'un plan gouvernemental japonais de 1918 visant à atteindre un cheptel d'au moins un million d'agneaux, qui est consommé grillé (''[[jingisukan]]'' ou ''[[yakiniku]]'')<ref>{{lien web| titre = STUDY ON THE SHEEP BARN WITH GAMBREL ROOF IN TAKIKAWA SHEEP FARM BY DEPARTMENT OF AGRICULTURE AND COMMERCEAI| url = https://www.jstage.jst.go.jp/article/aijt/17/35/17_35_373/_pdf| éditeur = AIJ J. Technol. Des. Vol. 17}}.</ref>. === Légumes, légumineuses et céréales === [[Fichier:TakenokoBambooSprouts.jpg|vignette|''[[Pousse de bambou|Takenoko]]'']] [[Fichier:Asian mushrooms.jpg|vignette|''Enoki'', ''buna-shimeji'', ''shiitake'', ''bunapi-shimeji'' et ''eringi'']] Les légumes ont une place importante dans la cuisine japonaise depuis toujours, les premiers témoignages chinois sur les habitants du Japon du {{s-|I|er}} faisant mention de leur consommation de légumes crus<ref name=ozen/>. De plus, la longue interdiction de la consommation de viande dans le pays a poussé les Japonais à se tourner vers d'autres aliments. Les plats d'accompagnement traditionnels de la cuisine du quotidien comme des cuisines raffinées peuvent être constitués entièrement de légumes ; les ''[[tsukemono]]'', accompagnements de presque tous les repas traditionnels, sont souvent faits à partir de légumes. On trouve dans la cuisine japonaise divers légumes « exotiques », outre les carottes, radis, navets et autres légumes « occidentaux ». On peut distinguer principalement quelques types de légumes : des {{japonais|[[légumes-racines]]|芋|imo}}, des [[plantes herbacées]], des {{japonais|[[champignon]]s|茸/菌/木野子|kinoko}} typiques et enfin des {{japonais|[[algue]]s|藻|mo}}. Parmi les {{japonais|[[légumes-racines]]|芋|imo}} présents dans la cuisine japonaise, en plus de notre {{japonais|[[pomme de terre]]|馬鈴薯|jaga-imo}}, on peut citer la {{japonais|[[patate douce]]|薩摩芋|satsuma-imo}}. Introduite en 1735 au [[Japon]], elle connaît un certain succès<ref>[[Takekoshi Yosaburō|Takekoshi, Yosaburō]]. (1930). [https://books.google.com/books?id=ZoV8ti9RZBgC&pg=PA352&lpg=PA352&dq= ''Economic Aspects of the History of the Civilization of Japan,'' p. 352]</ref>. Le nom de {{japonais|''satsuma imo''|薩摩芋}} provient du nom de l'ancienne [[province de Satsuma]] dans laquelle elle fut introduite originellement. Un autre légume racine courant est le {{japonais|''[[Colocasia esculenta|sato-imo]]''|里芋}}, connu sous le nom vernaculaire générique de [[taro (plante)|taro]], qui est souvent préparé mijoté dans du ''[[dashi]]''. Le {{japonais|[[konjac]]|蒟蒻芋|konnyaku-imo}} est un légume que l'on transforme en une pâte appelée ''[[konnyaku]]'', qui a de multiples utilisations : il est utilisé au Japon pour faire de gros [[bonbon]]s en [[Gélatine|gelée]] aromatisés aux fruits baptisés {{japonais|''konnyaku [[jelly]]''|コンニャクゼリー|konnyaku zelī}}. Cependant, ce bonbon de plusieurs centimètres de large ayant déjà été la cause de plusieurs morts par étouffement au Japon (17 entre 1995 et 2008), il est interdit dans l'[[Union européenne]] et en Corée du Sud<ref>{{Lien web|url=http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-un-fabricant-de-bonbon-en-gelee-sous-pression-apres-la-mort-d-un-bebe-5468.asp |titre=Un fabricant de bonbon en gelée sous pression après la mort d'un bébé |auteur=AFP |date=3 octobre 2008|site=Aujourd'hui le Japon|consulté le=3 octobre 2008}}.</ref>. L'{{japonais|igname de Chine|長芋|naga-imo}} est souvent utilisé en le râpant pour obtenir une préparation visqueuse dénommée {{japonais|''tororo''|薯蕷}}. Enfin, l'{{japonais|igname du Japon|山の芋|yama-no-imo}} fait aussi partie de l'alimentation japonaise. Parmi les [[plantes herbacées]] utilisées au Japon, on peut citer le {{japonais|[[Pe-tsaï|chou chinois]]|白菜|hakusai}}, le {{japonais|''[[bok choy|taisai]]''|体菜}} aussi appelé par ses noms chinois {{japonais|''chingensai''|青梗菜}} et {{japonais|[[Bok choy|''pakuchoi'']]|白菜}}, introduit de Chine dans les années 1970. Le {{japonais|[[radis chinois]]|大根|daikon}} qui, quand il est [[fermentation lactique|lacto-fermenté]] en saumure, s'appelle ''takuan'' (沢庵), en l'honneur de son inventeur [[Takuan Sōhō]], est un classique de la cuisine japonaise. Il est souvent artificiellement coloré en jaune moutarde. Le {{japonais|[[bambou]]|竹の子/筍|take-noko}} est aussi utilisé. Enfin, le {{japonais|''[[mizuna]]''|水菜}} ou « moutarde japonaise » est utilisé en salade. Il existe également des {{japonais|[[champignon]]s|茸/菌/木野子|kinoko}} typiques, bien que l'on trouve des {{japonais|[[agaric|champignons de Paris]]|マッシュルーム|masshurūmu|soit « ''mushroom'' »}}, parmi lesquels les {{japonais|[[Flammulina velutipes|''enoki'']]|榎}}, les {{japonais|[[Pleurote du panicaut|''eringi'']]|エリンギ}}, les {{japonais|[[Grifola frondosa|''maitake'']]|舞茸}}, les {{japonais|''[[matsutake]]''|松茸}}, les {{japonais|''[[Pholiota nameko|nameko]]''|滑子}}, les {{japonais|[[shiitaké|''shiitake'']]|椎茸}}, les {{japonais|''kikurage''|木耳/木蛾||[[Oreille-de-Judas]] ou [[champignon noir]]}} ou encore les {{japonais|''[[shimeji]]''|占地/湿地}}<ref>{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/japan-glances/jg00131/ |titre=Les champignons dans la cuisine japonaise : des saveurs multiples |site=Nippon.com |en ligne le=1 avril 2022 |consulté le=1 avril 2022 }}.</ref>. Enfin, les {{japonais|[[algue]]s|藻|mo}} sont des produits omniprésents dans la cuisine japonaise. La {{japonais|''[[nori]]''|海苔}} est connue mondialement, car elle est le constituant principal des feuilles d'algue enroulées autour des ''[[Makizushi|maki]]s''. Le {{japonais|''[[kombu]]''|昆布}} est un des deux ingrédients du ''[[dashi]]'', bouillon et base de très nombreuses préparations culinaires. Le {{japonais|''[[wakame]]''|若布/和布/稚海藻/裙蔕菜}} est souvent consommé en salade. Enfin l'{{japonais|''[[hijiki]]''|鹿尾菜/羊栖菜}}, une algue noire, est aussi utilisée dans la cuisine [[macrobiotique]]. Parmi les légumineuses, le [[soja]] est sans conteste le plus omniprésent des ingrédients. Il est à la base de l'assaisonnement de la cuisine japonaise, à travers la [[sauce soja]] ou le [[miso]], mais est aussi consommé sous de multiples formes : [[tofu]], ''[[edamame]]'', ''[[nattō]]'' ou encore ''[[zunda]]''. C'est l'une des plus anciennes plantes cultivées au Japon, des preuves existant de la sélection d'espèces par la main de l'homme avant - 5000 av. J. C., et en grande quantité à partir de -3000<ref name=PLOSONE>{{lien web|langue=en|url=http://www.plosone.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0026720|titre=Archaeological Soybean (Glycine max) in East Asia: Does Size Matter?|site=PLOS ONE|consulté le={{1er}} avril 2013}}.</ref>. Enfin, pour les céréales, le [[riz]] et le [[blé]], au travers des nouilles, sont des ingrédients indispensables de la cuisine japonaise. Certaines espèces de riz sont typiques, comme le riz ''[[koshihikari]]''. === Fruits === [[Fichier:Threekakifruit-cutopen.jpg|vignette|Kaki]] [[Fichier:Yuzu.JPG|vignette|''Yuzu'']] Les Japonais consomment de nombreux fruits ; ceux-ci sont réputés coûteux en dehors du Japon, mais leur prix reste relativement normal la plupart du temps. Cette réputation est due au fait que certains fruits, lorsqu'ils sont de grande qualité, peuvent atteindre des prix importants ({{formatnum:10000}} yen pour un melon par exemple)<ref name=fruits>{{Lien web |langue=en|url=http://www.japan-guide.com/e/e2347.html |site=japan-guide.com |titre=Japanese Fruits|consulté le=5 mai 2013}}.</ref>. La cuisine japonaise utilise des fruits que l'on connaît dans le monde entier, mais aussi des fruits plus exotiques<ref name=JNTOFruit>{{Lien web |langue=en|url=http://www.jnto.go.jp/eng/attractions/dining/food/jfood_11.html |titre=Fruits of Japan |site=Japanese National Tourism Organization |consulté le=5 mai 2013}}.</ref>. Le goût de la fraise est très apprécié au Japon, le pays étant le plus grand producteur et consommateur de desserts au goût de fraise au monde<ref name=JNTOFruit/>. Le melon a aussi une place à part dans la tradition japonaise : les melons de qualité (chers) peuvent être offerts à quelqu'un lors d'une visite à l’hôpital<ref name=JNTOFruit/>. [[Cerise]]s, [[Pêche (fruit)|pêche]]s, [[pastèque]]s pour les fruits d'été et de printemps et [[poire]]s, [[kaki]]s, [[pomme]]s, [[mandarine]]s pour les fruits d'automne et d'hiver viennent compléter la liste des fruits connus dans le monde entier aimés au Japon. Les variétés de raisin les plus répandues sont le [[Delaware (cépage)|delaware]] et le ''[[kyohō]]'' proche du [[concord (cépage)|concord]]. Certains fruits considérés comme exotiques, tel le {{japonais|[[durian]]|ドリアン|dorian}}, sont disponibles dans les supermarchés japonais généralistes. Enfin, les Japonais consomment divers fruits plus asiatiques, en plus des fruits que l'on trouve classiquement en Occident. Le {{japonais|[[nèfle du Japon]]|枇杷|biwa}}, la {{japonais|[[plaquemine]]|柿|kaki}}, le ''{{japonais|[[nashi]]|梨}}'', une sorte de poire, ainsi que des [[citrus|agrumes]] locaux, le plus connu étant le {{japonais|''[[yuzu]]''|柚子}}, utilisé pour l'[[Assaisonnements_et_condiments|assaisonnement]], un des ingrédients principaux de la sauce d'agrumes ''[[ponzu]]'' avec les moins connus {{japonais|''[[Bigaradier|bigarade]]''|橙|daidai}} et {{japonais|''[[sudachi]]''|酢橘}}. Il existe au Japon de nombreux agrumes issus de croisements qui forment toute une palette de goûts distincts : {{japonais|''[[dekopon]]''|デコポン}}, {{japonais|''[[Citrus depressa|hirami lemon]]''|平実檸檬}}, {{japonais|''[[kabosu]]''|臭橙/香母酢}}, {{japonais|''[[kiyomi]]''|清見}}, {{japonais|''[[Mandarine satsuma|mikan]]''|蜜柑}}, {{japonais|''[[natsumikan]]''|夏蜜柑}} ou encore {{japonais|''[[tangerine]]''|椪柑/凸柑|ponkan}}. === Condiments === [[Fichier:CodazziWasabi2.jpg|vignette|Wasabi]] La cuisine japonaise a une longue tradition d'assaisonnement. Son origine est attribuée à ''Iwakamutsukari no Mikoto'', premier chef de la cour impériale durant la [[période Yayoi]] ([[-400]]-[[250]]). Il est considéré de nos jours comme le fondateur de la culture de l'assaisonnement japonais<ref name="ozen"/>. À cette époque, qui précède l'apparition de la sauce soja, l'assaisonnement était principalement constitué de sel et de vinaigre<ref name=soysauce> {{Lien web |langue=en|lien auteur=Kosaburo Arashiyama |url=http://kiifc.kikkoman.co.jp/foodculture/pdf_05/e_002_006.pdf |titre=Illusive Soy Sauce Discovered at Xishuangbanna |série=Special issue: Exploring the Path of Soy Sauce (part 1) |consulté le={{1er}} mai 2013}}</ref>. Certaines recettes à base de ces assaisonnements ont perduré jusqu'à nos jours. À la base de la cuisine japonaise, on peut citer les différentes {{japonais|[[sauces de soja]]|醤油|shōyu|autrefois ''seuyu''}}, pouvant être de concentrations diverses et plus ou moins sucrées, le [[miso]], base indispensable de nombre de bouillons et soupes devenu populaire à l'[[époque de Kamakura]] (1185-1333), et le {{japonais|''[[mirin]]''|味醂}}, [[saké]] sucré pour la cuisine, qui prend la place importante qu'il occupe actuellement dans les recettes traditionnelles à l'[[époque Edo]]<ref>{{lien web|format électronique=pdf |langue=en|auteur=Mr. Kazunari Yanagihara |url=http://kiifc.kikkoman.co.jp/foodculture/pdf_11/e_003_008.pdf |titre=Edo cuisine |série=The 2005 Kikkoman Food Culture Seminar |consulté le={{1er}} mai 2013}}.</ref>. Le {{japonais|[[sucre]]|砂糖|''satō''}}, le {{japonais|[[Sel alimentaire|sel]]|塩|''shio''}} et le {{japonais|[[vinaigre]] ([[Vinaigre de riz|de riz]])|酢|''su''}} viennent compléter la liste des condiments les plus utilisés pour créer des sauces japonaises ; la plupart de celles-ci contiennent au moins trois ingrédients issus de cette liste<ref name=sashisuseso>{{en}} [http://www.gnavi.co.jp/en/m_theme/index_080229.htm ''The Sa-Shi-Su-Se-So of Japanese Cuisine''], Gournavi, le 29 février 2008</ref>. L'ordre idéal d’assaisonnement est : sucre, sel, vinaigre, sauce soja et enfin ''miso'', suivant en cela le syllabaire japonais ([[hiragana]] ou [[katakana]])<ref name=sashisuseso/>{{,}}<ref>{{lien web | url = https://www.nippon.com/fr/features/jg00063/ | titre = Les condiments japonais | site = nippon.com | date = 6 mars 2016 | consulté le = 4-10-2022}}.</ref>. Le {{japonais|[[wasabi (plante)|wasabi]]|山葵}}, moutarde verte proche du [[raifort]], est le condiment le plus connu à l'étranger à cause du succès des [[sushi]]s. C'est un assaisonnement traditionnel du sushi : il doit être dilué dans un peu de sauce soja, et le sushi est trempé dans ce mélange côté poisson pour respecter la manière japonaise de le consommer. La tige de wasabi râpée doit être consommée rapidement car son activité enzymatique s'estompe à partir d'un quart d'heure après la préparation. Ainsi, la pâte de wasabi disponible dans les restaurants japonais européens ou américains ainsi qu'en grande surface est en fait un ersatz composé en réalité de raifort et/ou de moutarde<ref name="De quoi est fait le « wasabi » que vous mangez avec vos sushis">{{Lien web |langue=fr |auteur=Giorgia Cannarella |url=https://www.vice.com/fr/article/v7m44x/de-quoi-est-fait-le-wasabi-que-vous-mangez-avec-vos-sushis? |titre=De quoi est fait le « wasabi » que vous mangez avec vos sushis |jour=13 |mois=novembre |année=2020 |site=[[Vice (magazine)|Vice]] }}.</ref>. Parmi les autres condiments utilisés en cuisine japonaise, on peut citer le {{japonais|[[vinaigre de riz]]|米酢|yonezu}}, le {{japonais|''[[ponzu]]''|ポン酢}} (vinaigre léger à base de citron japonais), le {{japonais|''[[karashi (moutarde)|karashi]]''|芥子/辛子}} (pâte à base d'eau et de graines de [[moutarde brune]]), le {{japonais|''[[yuzukoshō]]''|柚子胡椒||ou ''yuzugoshō''}} (condiment fait à base du zeste de ''[[yuzu]]'', de [[piments]] verts, parfois rouges et de sel, qu'on laisse fermenter (spécialité de [[Kyūshū]])), le {{japonais|[[gingembre]]|生姜|shōga}} (sous la forme de {{japonais|''[[beni shōga]]''|紅生姜}} ou de {{japonais|''[[gari]]''|ガリ}}), les {{japonais|''[[shichimi|shichimi togarashi]]''|七味}} (mélange des « sept épices »), le {{japonais|''[[furikake]]''|ふりかけ}} (brisures d'ingrédients en mélange pouvant comporter poissons séchés, algues, sésame, sel et sucre, et {{japonais|''[[gomashio]]''|胡麻塩}}, sésame et sel, destinés à être saupoudrés sur le riz blanc), l{{'}}''[[aonori]]'', une algue séchée utilisée parfois sur les ''[[okonomiyaki]]'' ou les ''[[katsuobushi]]'', des lamelles de [[bonite]] séchées qu'on utilise sur les ''[[okonomiyaki]]'' ou encore dans la [[soupe miso]]. On trouve également divers types d'huile ([[huile de colza|de colza]], [[huile de sésame|de sésame]], etc.), ainsi que des condiments internationaux qui sont adaptés localement, comme la [[mayonnaise]]. Des sauces préparées à l'avance existent aussi pour des plats appréciés des Japonais, par exemple le [[curry japonais]]. == Ustensiles == Voir aussi : ''[[:Catégorie:Ustensile de cuisine japonais|liste d'ustensiles de cuisine japonais]]'' === Les couteaux === [[File:Santoku-Kai-Shun-Nagare.jpg|thumb|''Santoku-bōchō''.]] [[Fichier:Kitchen Knife Deba.jpg|vignette|''Deba-bōchō''.]] [[Fichier:Kitchen Knife Usuba.jpg|vignette|''Usuba-bōchō''.]] [[Fichier:Kitchen Knife Sashimi.jpg|vignette|''Sashimi-bōchō''.]] La coutellerie japonaise tire ses origines de la [[fabrication des sabres japonais]], les ''[[katana]]''. La majeure partie de la coutellerie japonaise de qualité vient de la région de [[Sakai]], où les couteaux sont produits depuis le {{s-|XIII}}<ref>{{Lien web |url=http://www.jipango.com/jipango/no16/images/jipango16.pdf |site=jipango.com |titre=Jipango |page=7 |consulté le=6 mai 2013}}.</ref>. Les couteaux artisanaux peuvent être très coûteux et atteindre des milliers d'euros<ref name=cjco>{{Lien web |url=http://www.clickjapan.org/Cuisine_japonaise/Couteaux-japonais.htm |site=clickjapan.org |titre= Coutellerie japonaise|consulté le=6 mai 2013}}.</ref>. De plus, chaque site de production, voire chaque artisan possède ses propres techniques. Outre les techniques spécifiques de production, les couteaux japonais diffèrent des couteaux occidentaux par leur façon d'être équilibré. Le mouvement utilisé par un chef japonais lors de la coupe est un mouvement du bras entier, à opposer aux techniques occidentales où le mouvement de coupe est principalement l'œuvre du poignet. Pour réduire les efforts et les douleurs qui peuvent se produire lors d'une utilisation intensive d'un couteau, il est nécessaire d'équilibrer son poids : les couteaux occidentaux sont équilibrés de manière que le poids soit sur le haut du couteau, pour appuyer la coupe, alors qu'un couteau japonais est équilibré de manière centrale<ref>{{Lien web |url=http://www.savoryjapan.com/learn/techniques/knives.html |site=savoryjapan.com |titre=Japanese knives |consulté le=6 mai 2013}}.</ref>. De plus, certains couteaux japonais ne sont aiguisés que d'un seul côté : il existe donc des couteaux pour droitiers et pour gauchers. Les couteaux japonais sont de diverses formes, tailles et tranchant ; chacun est spécialisé dans un type précis d'aliment (l'anguille ou le poulpe par exemple)<ref name=cjco/>. Divers types sont produits au Japon, et peuvent être classés en trois catégories. Premièrement, les {{japonais|couteaux d'origine japonaise|和包丁|wabōchō}}. C ette catégorie comprend notamment le {{japonais|''[[santoku]]''|三徳}} aussi appelé {{japonais|''bunka''|文化}} ou plus généralement {{japonais|''bannō''|万能}}, un couteau multi-usages ; le {{japonais|[[Deba (couteau)|''deba'']]|出刃||littéralement « couteau à lame pointue »}}, principalement pour le poisson ; l’{{japonais|''[[usuba]]''|薄刃||littéralement. « à fine lame »}}, principalement pour les légumes, le {{japonais|''[[Sashimi#Couteau|sashimi]]''|刺身|« corps taillé » en [[japonais]]}} pour le poisson cru ou encore l’{{japonais|''[[unagi saki]]''|鰻サキ}}, littéralement « pour l'anguille ». On trouve aussi des {{japonais|couteaux d'origine occidentale|洋包丁|yōbōchō}} utilisés pour les aliments introduits par l'Occident au Japon : le {{japonais|''gyūtō''|牛刀}} pour la viande ; le {{japonais|''sujibiki''|筋引}} pour la viande aussi, mais plus fin que le précédent ; le {{japonais|''yōdeba''|洋出刃}} pour les os ; le {{japonais|''honesuki''|骨スキ}} pour les os, on parle aussi de ''sabaki'' ; le {{japonais|''petty knife''|ペティナイフ|petinaifu}} pour les fruits et légumes ; le {{japonais|''pan kiri''|パン切り}} pour le pain, et le {{japonais|''reitō kiri''|冷凍切り}} pour les produits congelés. Enfin des couteaux, d'origine diverse ou inconnue, sont utilisés : le {{japonais|''menkiri''|麺切り}} pour les pâtes et les nouilles, le {{japonais|''chūka''|中華}} (un couteau chinois), l’{{japonais|''ana aki''|穴あき}}, percé de trous et le {{japonais|''dimple''|ディンプル|dinpuru}}, proche du précédent. Il est à noter qu'il existe une production de couteaux dits japonais hors du Japon qui produit des répliques de qualités diverses : le couteau tout-usage ''[[santoku]]'' est le plus présent à l'étranger. === Autres ustensiles === [[Fichier:MakisuMats.Japan.jpg|vignette|Plusieurs ''makisu'' de différentes tailles et formes]] La [[céramique japonaise]], l'une des formes d'art les plus anciennes, remonte à la période [[néolithique]] ({{nombre|11000|ans}} av. J.-C.). Hormis cette production de vaisselle ayant avant tout une valeur esthétique, il existe des ustensiles de cuisine typiquement japonais. Le repas japonais étant basé sur le riz, on trouve le {{japonais|[[cuiseur de riz]]|炊飯器|suihanki|parfois appelé ''rice cooker''}}, accompagné d'une spatule appelée {{japonais|''[[shakushi]]''|杓子}} ou {{japonais|''shamoji''|杓文字}}. Les {{japonais|''[[usu (cuisine)|usu]]''|臼}} et {{japonais|''kine''|杵}} sont respectivement un mortier et un pilon pour transformer le riz en ''[[mochi]]''. Divers ustensiles existent aussi pour préparer les ingrédients, comme la {{japonais|''[[oroshigane]]''|下ろし金}} ou {{japonais|''oroshiki''|下ろし器}}, [[râpe (ustensile)|râpe]] métallique utilisée pour les légumes, ou encore les {{japonais|''[[Mortier et pilon|suribachi]]''|擂鉢}} et {{japonais|''surikogi''|擂粉木}} qui sont un [[mortier et pilon|mortier et un pilon]]. Il existe des ustensiles dédiés à la préparation des sushis et des ''maki'' : le {{japonais|''[[hangiri]]''|飯切/半切}}, {{japonais|''handai''|飯台}} ou {{japonais|''sushi oke''|寿司桶}} est un récipient en bois utilisé pour assaisonner le riz à [[sushi]], ou encore le {{japonais|''[[makisu]]''|巻き簾}}, petit tapis en fines tiges de [[bambou]] servant principalement à donner une forme de rouleau aux sushi (''maki'') ou aux omelettes que l'on trouve relativement facilement dans des magasins en France. Pour la cuisson, on utilise des {{japonais|''[[saibashi]]''|菜箸}}, de longues [[baguettes (couverts asiatiques)|baguettes]] pour manipuler les aliments lors de la cuisson, ou encore une {{japonais|''makiyaki nabe''|巻き焼き鍋}} ou {{japonais|''tamagoyaki ki''|卵焼き器/玉子焼き器}}, poêle rectangulaire pour faire les {{japonais|omelettes japonaises en rouleau|卵焼き/玉子焼き|[[tamagoyaki]]}}, ou l'{{japonais|''[[abura kiri]]''|油きり}}, grille de métal. Le {{japonais|''[[otoshi buta]]''|落とし蓋}}, un couvercle en bois que l'on pose directement sur les aliments qui mijotent, est typique. On trouve aussi des {{japonais|''seiro''|蒸籠/蒸篭}}, boîtes en bambou utilisées pour la [[cuisson à la vapeur]], présentes également dans la [[cuisine chinoise]]. Enfin, il existe des paniers ou assiettes en bambou pour présenter les aliments, les {{japonais|''[[zaru]]''|笊}}. == Notes et références == === Traductions === {{Traduction/Référence|ja|日本料理|30988170}} {{Traduction/Référence|en|List of Japanese cooking utensils|326680166}} {{Traduction/Référence|ja|包丁|30828846}} {{Traduction/Référence|ja|日本の食事作法|30998305}} {{Traduction/Référence|en|California roll|551585441}} {{Traduction/Référence|en|Mukimono|532177114}} === Références === {{Références nombreuses|taille=24}} == Voir aussi == {{Autres projets|Commons=Category:Cuisine of Japan}} === Bibliographie === * Maït Foulkes, ''Le Livre du riz'', illustrations d'Aurore de la Morinerie, Éditions Philippe Picquier, 1998, 208 p. {{ISBN|2-87730-366-7}}. * Laure Kié, ''Cuisine japonaise. Les bases'', Paris, Mango, 2012, 141 p. {{ISBN|978-2-317-00357-8}}. * {{en}} Eric C. Rath, ''Food and Fantasy in Early Modern Japan'', University of California Press, Berkeley, 2010, 242 p. {{ISBN|978-0-520-26227-0}}. === Filmographie === * ''Les Nouveaux Explorateurs : Fred Chesneau, Globe cooker au Japon'', Gédéon programmes, ADAV, Paris, 2007, 53 min (DVD) === Articles connexes === * [[Cuisine aïnou]], d'[[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|un peuple autochtone du Nord du Japon]]. * [[Culture japonaise]] * [[Gastronomie japonaise]] * ''[[Izakaya]]'' : brasserie-restaurant japonais. * ''[[Kappabashi-dōri]]'' : rue de Tokyo comportant uniquement des magasins de fournitures pour restaurants. * ''[[Umami]]'' : saveur fondamentale japonaise que l'on retrouve notamment dans les bouillons de viandes. === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.tourisme-japon.fr/gourmets/index.php « Le Japon des gourmets »] - ''Japan National Tourism Organization'' * {{en}} [http://www.maff.go.jp/e/oishii/index.html Oishii Japan] - Ministère japonais de l'Agriculture, des Forêts et de la Pêche * {{en}} [http://japanesefood.about.com/ Japanese Food] - ''About.com'' {{Palette|Cuisine japonaise|Cuisine asiatique}} {{Portail|Cuisine japonaise|patrimoine culturel immatériel}} [[Catégorie:Cuisine japonaise|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre-Val%20de%20Loire
Centre-Val de Loire
{{Confusion|Pays de la Loire}} {{Redirect|Région Centre|Centre|CVL}} {{Infobox Région de France | nom = Centre-Val de Loire | logo = Centrevaldeloire janv23.svg | insee = 24 | légende = | blason = | légende blason = | drapeau = | légende drapeau = | préfecture = [[Orléans]] | départements = [[Cher (département)|Cher]] (18)<br>[[Eure-et-Loir]] (28)<br>[[Indre (département)|Indre]] (36)<br>[[Indre-et-Loire]] (37)<br>[[Loir-et-Cher]] (41)<br>[[Loiret (département)|Loiret]] (45) | arrondissements = 20 | cantons = 102 | communes = 1757 | conseil régional = [[Conseil régional du Centre-Val de Loire]] | président = [[François Bonneau (homme politique, 1953)|François Bonneau]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) | présidente = | mandat = [[Élections régionales françaises de 2021|2021]]-2028 | site web = [https://www.centre-valdeloire.fr/ centre-valdeloire.fr] | préfet = | préfète = [[Sophie Brocas]] | superficie = 39151 | rang superficie = {{7e}} sur 18 | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | rang population = {{12e}} sur 18 | gentilé = Centro-ligériens{{refnec}} | langue = [[Angevin]], [[francien]], [[occitan]] ([[Limousin (dialecte)|limousin]]) dans l'extrême-sud de l'Indre et du Cher, [[normand]] dans quelques localités d'Eure-et-Loir }} Le '''Centre-Val de Loire'''{{Prononciation|Fr-Centre Val de Loire.wav}} (appelé '''Centre''' jusqu'au {{Date-|16 janvier 2015}}<ref name="loi-renommage"/>) est une [[Région française|région administrative]] du Centre Ouest de la [[France]] qui regroupe trois [[Anciennes provinces de France|provinces historiques]] : le [[Berry]], l'[[Orléanais]] (incluant les pays [[blésois]] et [[Dunois (Orléanais)|dunois]] et [[vendômois]]), ainsi que la [[Touraine]]. L'extrémité nord-nord-ouest du territoire faisait partie d'une quatrième province : le [[Perche (province)|Perche]] ; l'extrémité sud-est, d'une cinquième province : le [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]]. Une partie de la région se situe dans la région naturelle du [[Val de Loire]]. Septième région par sa superficie, le Centre-Val de Loire s'étend sur {{unité|39151 km2}} et compte {{nobr|2,58 millions}} d'habitants au {{date-|1 janvier 2014}}, soit 4 % de la population métropolitaine. Sa densité de population est de {{unité|66 hab/km2}}, soit moitié moindre que celle de la [[France métropolitaine]], ce qui en fait une région peu peuplée. La densité de population est plus forte sur l'axe [[Loire|ligérien]] où vit la moitié de la population. La [[Région (collectivité territoriale française)|région]] est composée de six départements : le [[Cher (département)|Cher]], l'[[Eure-et-Loir]], l'[[Indre (département)|Indre]], l'[[Indre-et-Loire]], le [[Loir-et-Cher]] et le [[Loiret (département)|Loiret.]] Elle ne compte que deux communes de plus de {{unité|100000|habitants}} : [[Tours]], classée {{26e}} parmi les communes les plus peuplées de France avec {{unité|135787|habitants}} en 2017, et la préfecture régionale [[Orléans]], au {{34e|rang}} avec {{unité|114644|habitants}}. Les autres préfectures des départements, [[Bourges]], [[Blois]], [[Châteauroux]] et [[Chartres]], comptent une population comprise entre {{unité|38000|et=67000|habitants}}. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie du Centre-Val de Loire}} La composition de la région en départements est la suivante. {{Composition Division de France | charte = région | région = Centre-Val de Loire | liste de = départements }} Les six départements composant le Centre-Val de Loire regroupent {{nobr|20 arrondissements}}, {{nobr|102 cantons}} et {{nobr|1 757 communes}} pour une superficie de {{unité|39151 km2}} : {| class="wikitable sortable" |- !Département||Code<br> Insee||Chef-lieu||Arrondissements||Cantons||Communes |- |[[Cher (département)|Cher]]||18||[[Bourges]]||[[Liste des arrondissements du Cher|3]]||[[Liste des cantons du Cher|19]]||[[Liste des communes du Cher|287]] |- |[[Eure-et-Loir]]||28||[[Chartres]]||[[Liste des arrondissements d'Eure-et-Loir|4]]||[[Liste des cantons d'Eure-et-Loir|15]]||[[Liste des communes d'Eure-et-Loir|365]] |- |[[Indre (département)|Indre]]||36||[[Châteauroux]]||[[Liste des arrondissements de l'Indre|4]]||[[Liste des cantons de l'Indre|13]]||[[Liste des communes de l'Indre|241]] |- |[[Indre-et-Loire]]||37||[[Tours]]||[[Liste des arrondissements d'Indre-et-Loire|3]]||[[Liste des cantons d'Indre-et-Loire|19]]||[[Liste des communes d'Indre-et-Loire|272]] |- |[[Loir-et-Cher]]||41||[[Blois]]||[[Liste des arrondissements de Loir-et-Cher|3]]||[[Liste des cantons de Loir-et-Cher|15]]||[[Liste des communes de Loir-et-Cher|267]] |- |[[Loiret (département)|Loiret]]||45||[[Orléans]]||[[Liste des arrondissements du Loiret|3]]||[[Liste des cantons du Loiret|21]]||[[Liste des communes du Loiret|325]] |- |'''Centre-Val de Loire'''||||||'''20'''||'''102'''||'''{{formatnum:1757}}''' |} Le Centre-Val de Loire est limitrophe des régions [[Auvergne-Rhône-Alpes]], [[Bourgogne-Franche-Comté]], [[Île-de-France]], [[Nouvelle-Aquitaine]], [[Normandie (région administrative)|Normandie]] et [[Pays de la Loire]]. La région est la {{7e}} de [[France]] en superficie. {{Carte interactive |latitude={{Wikidata|property=P625|displayformat=latitude}} |longitude={{Wikidata|property=P625|displayformat=longitude}} |zoom=7 |align=center |texte={{centrer|Carte de départements du Centre-Val de Loire.}} |query=SELECT ?id ?idLabel # ?image (if(?id = wd:{{#invoke:wikidata|getEntityIdForCurrentPage}}, '#FFF7F0', '#f0f0cc') as ?fill) (if(?id = wd:{{#invoke:wikidata|getEntityIdForCurrentPage}}, 1, 1) as ?stroke_width) (concat('[[:fr:', substr(str(?link),31,500), '{{!}}', ?idLabel, ']]') as ?title) # (concat('[[File:', substr(str(?image), 52, 500), '{{!}}200px]]') as ?description) WHERE { { { ?id wdt:P31 wd:Q6465 } # département ?id wdt:P131 wd:Q13947 } # Centre-Val de Loire # ?id wdt:P18 ?image. FILTER NOT EXISTS { ?id wdt:P582 ?dateFin } # existantes FILTER NOT EXISTS { ?id p:P31 [ pq:P582 ?pqfin ] } FILTER NOT EXISTS { ?id p:1P31 [ pq:P582 ?pqfin ] } SERVICE wikibase:label { bd:serviceParam wikibase:language 'fr'. } OPTIONAL { ?link schema:about ?id . ?link schema:isPartOf <https://fr.wikipedia.org/> . } } }} === Géologie du Centre-Val de Loire : un aperçu === Le Centre-Val de Loire présente une multitude de régions naturelles dont le [[Val de Loire]] constitue l'axe structurant. Géologiquement<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=Charles N.|titre=Guide géologique du Val de Loire. De Sancerre à Saumur|lieu=Montreuil/Orléans|éditeur=Omniscience-BRGM Editions|année=2015|pages totales=256|isbn=978-2-916097-63-3}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Alcaydé G. |et al.=oui|titre=Val de Loire (Anjou, Touraine, Orléanais, Berry)|sous-titre=Guide géologique régional|éditeur=Masson {{2e}} édition|année=1990|pages totales=199|isbn=}}</ref>, cette région, majoritairement de plaine, couvre la partie sud du Bassin parisien ([[Beauce (France)|Beauce]], [[Berry]], [[Brenne (région naturelle)|Brenne]], [[Drouais]], [[Gâtinais]], [[Orléanais]], [[Pays-Fort]], [[Perche (région naturelle)|Perche]], [[Puisaye (région naturelle)|Puisaye]], [[Sancerrois]]<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Boulay T.|titre=Les Terroirs du Sancerrois|sous-titre=Un héritage géologique, culturel et immatériel|lieu=Villemur-sur-Tarn/31-Villematier|éditeur=Editions Loubatières|année=2020|pages totales=272|isbn=978-2-86266-774-4}}</ref>, [[Sologne]], [[Thymerais|Thimerais]], [[Touraine]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Macaire J.-J. |auteur2= Bréhéret J.-G.|titre=Curiosités géologiques de Touraine|lieu=Orléans/impr. en Belgique|éditeur=BRGM Editions|année=2018|pages totales=120|isbn=978-2-7159-2672-1}}</ref>) et une petite partie du nord du [[Massif central]] ({{page h'|Boischaut}}, Marche). Les terrains sont âgés du Paléozoïque ([[chaîne varisque]]) au Quaternaire, en passant par le [[Mésozoïque]] et le [[Cénozoïque]]. Les formations géologiques les plus récentes sont les alluvions fluviatiles quaternaires de la Loire et de ses affluents ([[Beuvron (rivière)|Beuvron]], [[Cher (rivière)|Cher]], [[Cosson]], [[Indre (rivière)|Indre]], [[Sauldre]]) ainsi que des autres cours d'eau ([[Anglin]], [[Arnon]], [[Claise]], [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]], [[Sauldre]], [[Yèvre (Cher)|Yèvre]]). S'ajoutent aussi les dépôts de lœss en [[Beauce (France)|Beauce]], synonymes de sols fertiles propices à l'agriculture céréalière intensive. Les formations du Cénozoïque présentent une variété de roches sédimentaires d'origine marine et continentale (lacustre, fluviatile, altérites) occupant majoritairement les régions naturelles de la [[Beauce (France)|Beauce]], de la [[Sologne]], de la [[Brenne (région naturelle)|Brenne]] et des Gâtines. Les formations du Mésozoïque englobent également des roches sédimentaires d'origine marine et continentale dont les âges évoluent du sud vers le nord, des roches les plus anciennes du Trias ([[Boischaut Sud|Boischaut]], Marche, [[Val de Germigny]]) aux plus récentes du Crétacé ([[Drouais]], [[Gâtinais]], [[Pays-Fort]], [[Perche (région naturelle)|Perche]], [[Touraine]]) en passant par celles du Jurassique ([[Berry]], [[Blancois]], [[Richelais (région naturelle)|Richelais]], [[Sancerrois]]). Enfin, les formations du [[Paléozoïque]] sont composées de roches magmatiques et métamorphiques ([[Boischaut Sud|Boischaut]], Marche) appartenant au [[Massif central]] et formées au cours de l'[[orogenèse varisque]]. La [[géodiversité]] de la région Centre-Val de Loire a largement influencé les différents paysages, ces derniers ayant été aménagés par l'Homme au fil des siècles. Par exemple, le sous-sol argilo-sableux de la [[Sologne]] a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, tout comme en [[Brenne (région naturelle)|Brenne]]. L'Homme a aussi su mettre à profit les ressources minérales du sous-sol régional avec la célèbre pierre de tuffeau<ref>{{Ouvrage|auteur1=Le Doussal C.|titre=Découverte géologique du Loir-et-Cher|éditeur=CDPNE|année=2015|pages totales=200|isbn=978-2-906514-06-5}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mulder T. |auteur2= Charles N. |auteur3= Le Doussal C.|titre=Curiosités géologiques en Loir-et-Cher|lieu=Orléans/impr. en Belgique|éditeur=BRGM Editions-CDPNE|année=2018|pages totales=120|isbn=978-2-7159-2661-5}}</ref>, les faluns de Touraine, le calcaire de Beauce<ref>{{Ouvrage|auteur1=Lorain J.-M.|titre=Les utilisations du calcaire de Beauce|éditeur=Bulletin de l’Association des Naturalistes Orléanais|année=1986|isbn=}}</ref>, les silex du Grand-Pressigny ou les « [[Platine à silex|pierres à fusil]] » de la vallée du Cher ([[Meusnes]], [[Couffy]]). Du pétrole est toujours exploité dans le [[Loiret (département)|Loiret]] au sein de sables du Crétacé à environ {{unité|600|m}} de profondeur<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles N. |auteur2= Graviou P.|titre=Curiosités géologiques du Loiret|lieu=Orléans|éditeur=BRGM Editions|année=2016|pages totales=92|isbn=978-2-7159-2633-2}}</ref>. Comme toutes les régions françaises, le Centre-Val de Loire bénéficie d'un inventaire en continu des sites géologiques d'intérêt patrimonial, dans le cadre de l'Inventaire National du [[Patrimoine géologique|Patrimoine Géologique]] (INPG)<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=DREAL Centre-Val de Loire |titre=INPG Centre-Val de Loire |url=http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/inventaire-national-du-patrimoine-geologique-inpg-r1054.html}}.</ref>. La géodiversité couplée à la [[biodiversité]] constituent le patrimoine naturel. À ce jour, {{nobr|127 sites}} géologiques d'intérêt patrimonial ont été recensés par la Commission Régionale du Patrimoine Géologique du Centre-Val de Loire (CRPG)<ref>{{Article |auteurs=Graviou P., Charles N., Binon M., Le Doussal C., Guillemin C., Macaire J.-J., Saumet R., Megerlin N., Gendry D. et Greffié C. |titre=L’inventaire du patrimoine géologique de la région Centre – Val de Loire |périodique=Actes du Colloque INPG de Chambéry |date=2018 }}</ref>. La liste des sites est consultable sur le site de l'[[Inventaire national du patrimoine naturel]] (INPN)<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=INPN |titre=Inventaire National du Patrimoine Naturel |url=https://inpn.mnhn.fr/site/inpg/recherche}}.</ref>. === Topographie et hydrographie === [[Fichier:La Loire à Orléans.jpg|vignette|Bords de [[Loire]] à [[Orléans]].]] Le relief qui se dessine de part et d'autre de son lit est constitué de plaines et de plateaux aux caractéristiques géographiques différentes. Au plateau calcaire légèrement ondulé de la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]], au sud-est, succèdent la [[Brenne (région naturelle)|Brenne]] (pays « aux mille étangs »), et les plateaux argileux de la [[Touraine]] dans le sud-ouest. Au sud et à l'est se dessinent des [[cuesta]]s avec des plateaux calcaires et des dépressions argileuses en bordure du [[Massif central]] ([[Motte d'Humbligny]] (collines du Sancerrois), {{unité|429 m}}). Au nord et au centre s'étendent les plateaux de [[Beauce (France)|Beauce]], de la [[Sologne]] et de la forêt d'Orléans. En [[Sologne]], la nature des sols a favorisé l'implantation de milliers d'étangs artificiels, ainsi que des landes et des taillis. C'est le paradis des oiseaux et du gibier. Le Centre-Val de Loire est traversé par le plus long fleuve de [[France]] (la [[Loire]], {{unité|1006 km}}) qui connaît des débits des plus irréguliers. De plus, de nombreux et divers affluents viennent s’y greffer. Le Centre-Val de Loire est soumis à trois types de crues, dont certaines ont marqué l'histoire de la région (ex. 1856, 1866) : * les crues d’origine océanique caractérisées par une lente montée des eaux issue de dépressions provenant de l’ouest ; * les crues d’origine cévenoles caractérisées par des précipitations intenses et longues se produisant sur les hauts bassins de la [[Loire]] et de l’[[Allier (rivière)|Allier]] ; * les crues dites « mixtes » mêlant les deux origines. === Environnement === [[Fichier:Le Chêne Fauteuil rond de Condé forêt de Senonches Eure-et-Loir (France)..JPG|vignette|La [[forêt de Senonches]] au sein du [[Parc naturel régional du Perche|parc naturel du Perche]].]] ==== Milieux ==== Au-delà des images de grandes étendues céréalières, le Centre-Val de Loire dispose d’une grande diversité de paysages et de milieux naturels : forêts, étangs, pelouses calcaires sèches, landes, tourbières, et la Loire et ses bancs de sable et forêts alluviales. La région abrite la plus grande forêt domaniale de France, la [[forêt d'Orléans]] qui s’étend sur plus de {{unité|35000 ha}} au nord de la Loire et d’Orléans. 23 % du territoire régional<ref name="onf">{{Lien web|titre=ONF - Le domaine géré|url=http://www.onf.fr/centre_ouest_auvergne_limousin/sommaire/onf/domaine_gere/@@index.html|éditeur=[[Office national des forêts]]|consulté le=21/01/2015}}.</ref>, soit {{nobr|900 000 hectares}}, est couvert par les forêts et les autres boisements, principalement la forêt d’Orléans, la Sologne et l’est de la [[forêt du Perche]]. Les forêts sont en très grande majorité privées (85 %)<ref name="onf"/>. De plus, {{référence souhaitée|la région accueille plus de 5 % des zones humides connues sur le territoire national}} concentrées surtout en [[Brenne (région naturelle)|Brenne]] avec ses {{formatnum:1300}} étangs et en [[Sologne]] avec ses {{formatnum:3000}} étangs. Au cours des dix dernières années, plus de 10 % des zones de marais ou de tourbières ont néanmoins disparu. ==== Faune ==== La juxtaposition de milieux fermés et ouverts favorise une grande diversité biologique, depuis les grands mammifères comme le [[cerf élaphe]], le [[chevreuil]], le [[sanglier]], les oiseaux des bois comme l’[[engoulevent d'Europe]], le [[pic noir]] et le [[pic cendré]]. La forêt accueille depuis les années 1980 la nidification du [[balbuzard pêcheur]], marquant le retour du rapace en France après des décennies de déclin<ref>{{Lien web|url=http://www.loiret.com/cgloiret/staticcontent/balbuzard.php|titre=À la rencontre du balbuzard pêcheur|auteur institutionnel=Conseil général du Loiret|éditeur=[[Loiret (département)|Département du Loiret]]|consulté le=14 janvier 2008}}.</ref>. Disparu du territoire métropolitain au cours du {{s-|XIX}}, le rapace avait trouvé un dernier refuge en Corse où il ne subsistait que trois couples en 1974. Les zones humides régionales recèlent une grande diversité d’insectes et constituent une ressource importante pour les nombreuses espèces des cinq classes de vertébrés. ==== Flore ==== Bien qu’encore incomplets selon les départements, les inventaires floristiques du Centre-Val de Loire font état d’une grande diversité des milieux, de grands espaces forestiers comme la [[Sologne]] aux grandes plaines comme la [[Beauce (France)|Beauce]]. Le département du Loiret, par exemple, abrite presque un tiers de la flore française avec plus de {{unité|1450 espèces}}<ref>{{Lien web |url=http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/actions/pdf/Doc_corres_45_2005.pdf|format=pdf|titre=Inventaire de la flore du Loiret, document des correspondants 2005|auteur institutionnel=Conservatoire botanique national du bassin parisien, délégation Centre|année=2005|éditeur=[[Muséum national d'histoire naturelle]]|consulté le=14 janvier 2008}}.</ref>. ==== Espaces protégés ==== Le territoire régional abrite trois [[parc naturel régional de France|parcs naturels régionaux]] : la [[Parc naturel régional de la Brenne|Brenne]], [[Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine|Loire-Anjou-Touraine]] et le [[Parc naturel régional du Perche|Perche]]. ==== Impacts sur les milieux naturels ==== ===== Fragmentation des milieux ===== La région est [[Fragmentation (écologie)|écologiquement très fragmentée]]. En 2010, la [[Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement|DREAL]] et la Région ont lancé<ref>[[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de la Transition écologique et solidaire]], [http://www.centre.developpement-durable.gouv.fr/lancement-de-l-elaboration-schema-regional-de-a764.html Lancement de l’élaboration du Schéma Régional de Cohérence Écologique (SRCE)], {{date-|21 janvier 2010}}.</ref> l’élaboration du [[Schéma régional de cohérence écologique]] (SRCE), visant à restaurer dans la région un [[réseau écologique]] plus fonctionnel. En 2001, une première cartographie de la [[Trame verte|trame verte et bleue]] et des milieux naturels a été réalisée qui permettra de préparer le SRCE, traduction administrative du projet de [[Trame verte|Trame verte et bleue]] européenne ([[réseau écologique paneuropéen]], national et régional pour les six départements de cette région, dans le cadre de la loi Grenelle II et de la nouvelle [[Stratégie nationale pour la biodiversité (France)|stratégie nationale pour la biodiversité]] (2010-2011). ===== Aménagements et exploitation ===== Les aménagements fluviaux perturbent la dynamique fluviale avec à terme une disparition des zones humides et des vallées alluviales. Les zones d’extraction de granulats ont augmenté par exemple de 30 % en dix ans (16 % au niveau national). Cette disparition entraîne la réduction de la biodiversité de la région. Les peuplements piscicoles reflètent la dégradation du milieu aquatique et restent majoritairement (61 %) perturbés ou dégradés. ===== Agriculture ===== En 2023, [[Greenpeace]] recense 103 fermes usines sur le territoire régional, concentrant à elles seules {{nobr|6,8 million}} de volailles, plus de {{formatnum:117000}} porcs, 550 vaches laitières et {{formatnum:2050}} veaux et autres bovins<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Greenpeace |titre=Fermes-usines : votre région est-elle concernée? |url=https://www.greenpeace.fr/carte-fermes-usines-france/#carte |date=2023 |site=greenpeace.fr |consulté le=18 mai 2023}}.</ref>. === Axes de communication et transports === De nombreuses autoroutes traversent le Centre-Val de Loire et relient - [[Paris]] à [[Lyon]] ([[Autoroute A6 (France)|A6]]) - à [[Bordeaux]] ([[Autoroute A10 (France)|A10]]) - à [[Clermont-Ferrand]] ([[Autoroute A71 (France)|A71]]) - à [[Rennes]] et à [[Nantes]] ([[Autoroute A11 (France)|A11]]) - à [[Nevers]] ([[Autoroute A77 (France)|A77]]) - à [[Toulouse]] ([[Autoroute A20 (France)|A20]]). Trois autoroutes transversales, [[Orléans]]-[[Sens (Yonne)|Sens]] ([[Autoroute A19 (France)|A19]]), [[Vierzon]]-[[Tours]]-[[Angers]] ([[Autoroute A85 (France)|A85]]) et [[Tours]]-[[Le Mans]]-[[Rouen]] ([[Autoroute A28 (France)|A28]]), complètent le réseau. Côté transport par voie ferrée, le conseil régional finance le réseau [[TER Centre-Val de Loire]], dont il délègue la gestion à la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]]. Du côté du transport aérien, un projet de petit aéroport est en cours à Châteaudun. D'ailleurs, le Grand Châteaudun a programmé, dans le mois de mai, '''trois réunions publiques''' sur le thème du devenir de l’aérodrome de Châteaudun (Eure-et-Loir). Après les trois premières réunions qui avaient été organisées à [[Cloyes-les-Trois-Rivières]], [[Brou]] et Châteaudun, en '''octobre 2021''', le Grand Châteaudun souhaite repartir à la rencontre de ses habitants afin de rendre compte de l’avancée du projet de reconversion de l’aérodrome civil de Châteaudun (OACI : LFOC)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Aérodrome de Châteaudun, des réunions publiques pour évoquer son devenir |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/chateaudun_28088/aerodrome-de-chateaudun-des-reunions-publiques-pour-evoquer-son-devenir_59417277.html |site=actu.fr |consulté le=2023-05-05}}</ref>. === Tourisme === La [[Cathédrale Notre-Dame de Chartres|cathédrale de Chartres]] est l'une des attractions majeures de la région, et peut être observée au loin par les randonneurs en raison du relief très peu accidenté. Elle est visible du [[vélorail]] du Pays Chartrain, un trajet de {{unité|12.5|km}} aller-retour sur une ancienne ligne ferroviaire du Centre-Val de Loire<ref name="Oùfaire">"Où faire du vélorail dans votre région ?" par Jean-Marc De Jaeger le 01/06/202 ''[[Le Figaro]]'' [https://www.lefigaro.fr/voyages/ou-faire-du-velorail-dans-votre-region-1-20200601]</ref>, l'axe Paris-Chartres par Gallardon<ref name=Oùfaire/>. Le [[vélorail]] du Pays Chartrain a participé à l'engouement pour {{Citation|moyen de transport original et ludique}} qui a le {{Citation|vent en poupe}}<ref>"LE TOP 5 DES VÉLO-RAILS" le 15 juin 2022 dans ''La lettre du cheminot'' [https://www.lettreducheminot.fr/voyage/le-top-5-des-velo-rails/]</ref>. La ville de [[Châteaudun]] dispose de d'atouts touristique avec son Château, ses grottes, son musée des beaux arts et d'histoire naturelle et ses brocantes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Châteaudun. Le camping attire les touristes étrangers |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/chateaudun_28088/chateaudun-le-camping-attire-les-touristes-etrangers_53241399.html |site=actu.fr |consulté le=2022-12-30}}</ref>. De plus la région est connue dans le monde entier pour les [[châteaux de la Loire]] incise pour la plupart au [[patrimoine mondial]], parmi les plus connus peuvent être cités celui de [[Château de Chambord|Chambord]], de [[château de Chenonceau|Chenonceau]], de [[Château de Blois|Blois]], de [[château de Cheverny|Cheverny]], de [[Château de Loches|Loches]], de [[Château de Chaumont-sur-Loire|Chaumont-sur-Loire]], d'[[château d'Azay-le-Rideau|Azay-le-Rideau]], du [[château du Clos Lucé|Clos Lucé]], d'[[Château d'Amboise|Amboise]], d'[[château d'Ussé|Ussé]], etc. {{Article connexe|Liste des châteaux de la région Centre}} En plus des châteaux et [[Hôtel particulier|hôtels particuliers]], la région comporte de nombreux monuments à l'image des [[pont-canal]] de [[Pont-canal de Briare|Briare]] ou de [[Pont-canal sur la Sauldre|celui sur la Sauldre]], ou de la [[pagode de Chanteloup]], par exemple. La région abrite aussi le [[ZooParc de Beauval|zoo de Beauval]], proche de [[Saint-Aignan (Loir-et-Cher)|Saint-Aignan]] ([[Loir-et-Cher]]). == Histoire == [[Fichier:Anciennes provinces Centre-Val de Loire.png|thumb|Les anciennes provinces composant l'actuelle région Centre-Val de Loire.]] {{Article détaillé|Histoire du Centre-Val de Loire}} Historiquement, les départements du Centre-Val de Loire ont été constitués globalement à partir de trois [[Anciennes provinces de France|provinces historiques]] : * l'[[Orléanais]] ([[Loiret (département)|Loiret]], [[Eure-et-Loir]], [[Loir-et-Cher]]) ; * le [[Berry]] ([[Cher (département)|Cher]] et [[Indre (département)|Indre]]) ; * la [[Touraine]] ([[Indre-et-Loire]]). Celles-ci sont entrées très tôt dans le [[domaine royal]] ([[Orléans]] ayant, avec [[Paris]], constitué le noyau d'origine de ce domaine), à la formation duquel elles contribuèrent très largement : les [[châteaux de la Loire]] — de [[Château de Gien|Gien]] à [[Forteresse royale de Chinon|Chinon]], en passant par [[Château de Chambord|Chambord]], [[Château de Blois|Blois]], [[Château de Chenonceau|Chenonceau]], [[Château d'Azay-le-Rideau|Azay-le-Rideau]], [[Château de La Ferté-Saint-Aubin|La Ferté-Saint-Aubin]]… témoignent d'un héritage commun. La région a vu naître ou a accueilli de nombreuses célébrités littéraires : [[Honoré de Balzac]], [[René Descartes]], [[François Rabelais]], [[Pierre de Ronsard]], [[George Sand]], [[Charles Péguy]], [[Marcel Proust]], [[Jules Romains]], [[Anatole France]], [[Max Jacob]], [[Maurice Genevoix]], [[Gaston Couté]], [[François Villon]], [[Alain-Fournier]], Étienne Dolet, [[Guillaume de Lorris]], Alfred de Vigny, Voltaire, Beaumarchais, etc. === Controverse identitaire === [[Fichier:Région Centre (logo).svg|vignette|180px|Logo de la région avant le changement de nom en 2015.]] L'histoire du Centre-Val de Loire est marquée par une problématique identitaire. Elle se compose en effet d'anciennes [[Anciennes provinces de France|provinces]] hétérogènes ([[Berry]]-[[Orléanais]]-[[Touraine]]). Ces différences eurent une répercussion d'abord sur le choix de la [[Région française|préfecture régionale]], puis sur le nom de la région. La préfecture fut attribuée à [[Orléans]] en 1964, bien que [[Tours]] soit plus peuplée. La raison de ce choix s'expliquerait notamment par une rivalité compliquée entre [[Jean Royer (homme politique)|Jean Royer]] et [[Michel Debré]], tous deux ministres [[gaullisme|gaullistes]], et respectivement maires de deux villes de Touraine que sont Tours et [[Amboise]]. On prête également à Michel Debré d'avoir influé sur le choix d'Orléans, à la suite de son échec personnel lors des [[Élections législatives françaises de 1962|élections législatives de 1962]] en Indre-et-Loire<ref>Falga Pierre et Feltin Michel, [http://www.lexpress.fr/informations/deux-villes-deux-strategies_650838.html Deux villes, deux stratégies], ''[[L'Express]]'', {{date-|6 mars 2003}}.</ref>. Ce choix anima les crispations entre ces deux villes. Baptisée « Région Centre » en [[1956]] par les services du ministère de l'Intérieur, l'appellation de la région souleva aussi des débats. Si ce nom avait l'avantage de ne pas mettre en avant l'une ou l'autre province, il ne revêtait aucune identité et était ambigu puisque la région ne se situe pas tout à fait au centre de la [[France]]. En [[1990]], les élus régionaux ambitionnent un changement de nom plus évocateur en France et à l'étranger. Quatre propositions sont faites : « Val de France », « [[Val de Loire]] », « Cœur de France » et « Centre-Val-de-Loire ». À l'automne [[1994]], les élus votent pour le nom « Centre-Val-de-Loire »<ref>http://www.monde-diplomatique.fr/2001/12/MILIEU/15968 Identité de la région Centre.</ref>. Cependant la loi dispose que tout changement de nom d'une région est soumis à l'accord des autres régions. L’opposition du président de la région des [[Pays de la Loire]] à l'utilisation du nom de « [[Loire]] », interdit alors le changement du nom de la région Centre. [[Fichier:2010 France Régions Proposition Balladur.gif|vignette|Proposition de réforme des régions par le comité Balladur (la région Val de Loire en vert) en 2010.]] Ce n'est que par la loi du {{date-|16 janvier 2015}} relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral, que le nom de « Centre-Val de Loire » sera officialisé pour la région<ref name="loi-renommage">V de l’article 2 de la [[Loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|loi {{numéro|2015-29}} du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral]] : « V. – À compter de la publication de la présente loi, la région Centre est dénommée « Centre-Val de Loire ». Dans l’ensemble des dispositions législatives en vigueur, les références à la région Centre sont remplacées par les références à la région Centre - Val-de-Loire. » {{Lien web|titre=Fac-similé JO du 17/01/2015, texte 1|url=http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=20150117&numTexte=1&pageDebut=00777&pageFin=00783|site=[[Légifrance]]|date=17/01/2015|consulté le=21/01/2015}}.</ref>. Pour résoudre ce problème d'identité et d'image, il avait été évoqué en 2014 de créer une région [[Val de Loire]] associée avec le [[Maine-et-Loire]], la [[Sarthe (département)|Sarthe]] et la [[Mayenne (département)|Mayenne]]. Ce découpage correspondait au nom de la région naturelle, aux [[châteaux de la Loire]] et aux [[Vignoble de la vallée de la Loire|vignobles de la vallée de la Loire]]<ref>{{Article|titre=Nantes doit-elle redevenir bretonne ?|périodique=[[L'Obs]]|date=2014|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140418.OBS4422/nantes-doit-elle-redevenir-bretonne.html|consulté le=2017-11-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur institutionnel=''[[Le Monde]]'' et l'[[École publique de journalisme de Tours]]|titre=Le Centre-Val de Loire, une identité à concevoir (1)|périodique=Blog [[Le Monde]], Centre - Val-de-Loire : les régions en campagne|date=2015|lire en ligne=http://centre2015.blog.lemonde.fr/2015/11/23/le-centre-val-de-loire-une-identite-a-concevoir-1/|consulté le=2018-04-28}}.</ref>. Désormais, la cohabitation au sein de la région est apaisée, les universités d'Orléans et de Tours s'étant, par exemple, réunies pour créer [[Communauté d'universités et établissements Centre-Val de Loire|Centre - Val de Loire Université]]. <gallery> Flag of Orléanais.svg|Drapeau de l'[[Orléanais]]. Berry flag.svg|Drapeau du [[Berry]]. Flag of Touraine.svg|Drapeau de la [[Touraine]]. </gallery> == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en Centre-Val de Loire|Conseil régional du Centre-Val de Loire}} === Tendances politiques et élections === ==== Récapitulatif des résultats électoraux récents ==== {{Article détaillé|Élections régionales de 2015 en Centre-Val de Loire|Élections régionales de 2021 en Centre-Val de Loire}} {| class="wikitable centre" style="text-align:center" ! rowspan="2" scope="col" |Scrutin ! rowspan="2" |Département ! colspan="13" scope="col" |{{1er}} tour ! colspan="13" scope="col" |{{2d}} tour |- ! colspan="2" scope="col" |{{1er}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{2e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{3e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{4e}} ! scope="col" |% !Abs ! colspan="2" scope="col" |{{1er}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{2e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" scope="col" |{{3e}} ! scope="col" |% ! colspan="2" |{{4e}} !% !Abs |- ! rowspan="7" |[[Élection présidentielle française de 2012|Présidentielle 2012]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> !UMP !27,90 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> !PS !26,64 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !19,37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> !FG !10,51 !18,13 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> !UMP !50,56 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> !PS !49,44 | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{3e}}'' | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{4e}}'' !18,05 |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |26,76 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |24,96 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |19,73 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[Front de gauche (France)|FG]] |13,81 !19,62 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |54,04 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |45,96 !19,82 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |29,39 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |25,71 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |20,72 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MODEM}} |<br /> |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |9,22 !19,00 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |53,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |46,53 !18,72 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |29,87 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |24,16 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |19,55 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[Front de gauche (France)|FG]] |11,26 !18,03 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |55,66 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |44,34 !17,88 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |28,24 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |28,10 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |15,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[Front de gauche (France)|FG]] |10,93 !17,28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |51,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |48,77 !17,10 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |28,35 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |25,01 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |20,88 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[Front de gauche (France)|FG]] |9,85 !17,19 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |52,43 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |47,57 !17,34 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |29,31 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[Parti socialiste (France)|PS]] |25,45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |20,58 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} | |[[Front de gauche (France)|FG]] |9,31 !18,11 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |54,03 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[Parti socialiste (France)|PS]] |45,97 !18,03 |- ! rowspan="7" scope="row" |[[Élections européennes de 2014 en France|Européennes 2014]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !26,52 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> !UMP !21,14 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> !PS !12,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MODEM}} |<br /> !MODEM !10,73 !55,12 | colspan="13" rowspan="7" |''Tour unique'' |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |27,50 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |20,85 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |11,61 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[Front de gauche (France)|FG]] |10,35 !56,39 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |27,12 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |23,22 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |11,64 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} |<br /> |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |10,26 !57,12 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |27,80 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |20,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |14,44 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} |<br /> |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |9,36 !54,80 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |22,30 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |20,65 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |14,12 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MODEM}} |<br /> |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |12,76 !54,32 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |28,50 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |18,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |12,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MODEM}} |<br /> |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |11,64 !53,62 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |28,05 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |21,86 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[Parti socialiste (France)|PS]] |12,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} | |[[Mouvement démocrate (France)|MODEM]] |9,98 !54,80 |- ! rowspan="7" scope="row" |[[Élections régionales de 2015 en Normandie|Régionales 2015]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !30,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> !UDI !26,25 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> !PS !24,31 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> !EELV !6,60 !50,46 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> !PS !35,42 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> !UDI !34,58 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !30,00 | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{4e}}'' !40,78 |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |31,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |22,73 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |21,84 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PCF}} |<br /> |[[Parti communiste français|PCF]] |9,52 !51,97 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |36,66 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |31,87 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |31,48 !42,62 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |32,01 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |31,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |20,28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |5,85 !51,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |39,72 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |31,35 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |28,93 !42,30 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |30,21 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |26,57 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |25,77 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |5,95 !49,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |36,51 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |33,65 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |29,84 !39,49 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |27,35 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |26,18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |25,61 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |8,28 !50,65 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |40,64 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |33,77 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |25,59 !40,26 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |32,34 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |25,70 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |23,87 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |6,44 !48,41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} |<br /> |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |34,08 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} |<br /> |[[Parti socialiste (France)|PS]] |33,73 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |32,19 !39,15 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |31,92 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} | |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |25,38 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[Parti socialiste (France)|PS]] |24,97 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} | |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |6,33 !50,09 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}} | |[[Parti socialiste (France)|PS]] |34,63 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}} | |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |34,17 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |31,20 !40,68 |- ! rowspan="7" scope="row" |[[Élection présidentielle française de 2017|Présidentielle 2017]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !23,08 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> !EM !22,68 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> !LR !21,04 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> !LFI !17,67 !19,74 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> !EM !63,32 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !FN !36,68 | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{3e}}'' | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{4e}}'' !23,30 |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |24,18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |22,05 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |19,51 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Les Républicains|LR]] |19,09 !22,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |61,17 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |38,83 !25,34 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |25,08 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Les Républicains|LR]] |21,84 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |21,74 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |16,20 !20,06 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |60,27 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |39,73 !23,62 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |24,43 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |20,85 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Les Républicains|LR]] |19,46 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |19,05 !20,49 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |60,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |39,02 !23,42 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |24,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Les Républicains|LR]] |21,24 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |19,40 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |18,98 !18,69 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |69,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |30,77 !22,97 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |25,12 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Les Républicains|LR]] |22,07 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |20,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |16,30 !18,88 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|EM]] |60,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|FN]] |39,53 !22,25 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |23,53 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |[[La République en marche|EM]] |23,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} | |[[Les Républicains|LR]] |21,28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} | |[[La France insoumise|LFI]] |16,35 !19,44 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |[[La République en marche|EM]] |63,16 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|FN]] |36,84 !22,90 |- ! rowspan="7" scope="row" |[[Élections européennes de 2019 en France|Européennes 2019]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !RN !25,44 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> !LREM !21,56 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> !EELV !11,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> !UDC !9,13 !47,33 | colspan="13" rowspan="7" |''Tour unique'' |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |27,43 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |20,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |9,84 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |8,48 !48,03 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |27,88 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |20,56 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |10,09 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |9,75 !48,50 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |28,42 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |19,23 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |9,85 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |9,03 !45,99 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |LREM |23,34 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |20,79 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |14,13 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |8,97 !47,37 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |27,15 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |20,48 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |11,16 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |9,09 !44,84 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|RN]] |25,26 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |[[La République en marche|LREM]] |22,63 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} | |[[Europe Écologie Les Verts|EELV]] |11,54 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} | |[[Union de la droite et du centre|UDC]] |9,27 !48,01 |- ! rowspan="7" |[[Élections régionales françaises de 2021|Régionales 2021]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> !UG !24,81 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !RN !22,24 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> !UCD !18,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> !UC !16,65 !67,26 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> !UGE !39,15 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> !UCD !22,61 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !RN !22,24 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> !UC !16,00 !66,87 |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> |[[Union de la gauche|UG]] |27,01 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |23,82 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |20,42 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |13,17 !67,13 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> |[[Union de la gauche|UGE]] |39,92 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |23,96 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |23,65 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |12,47 !66,03 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |25,46 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> |[[Union de la gauche|UG]] |21,38 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |17,85 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |17,67 !68,19 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> |[[Union de la gauche|UGE]] |33,24 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |26,67 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |21,93 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |18,16 !67,63 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |28,60 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> |[[Union de la gauche|UG]] |23,71 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |21,33 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |10,95 !64,35 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> |[[Union de la gauche|UGE]] |36,47 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |33,57 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |20,13 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |9,83 !64,30 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> |[[Union de la gauche|UG]] |25,77 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |18,91 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |18,46 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |16,18 !70,63 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> |[[Union de la gauche|UGE]] |44,03 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |22,38 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |17,88 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |15,71 !68,78 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |23,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |22,16 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} |<br /> |[[Union de la gauche|UG]] |21,40 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |15,48 !64,33 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} |<br /> |[[Union de la gauche|UGE]] |35,50 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} |<br /> |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |22,91 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |22,40 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} |<br /> |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |19,19 !64,37 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}} | |[[Union de la gauche|UG]] |27,52 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|RN]] |23,20 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} | |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |16,73 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} | |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |16,02 !67,46 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UGE}} | |[[Union de la gauche|UGE]] |41,37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|RN]] |23,33 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|UCD}} | |[[Union de la droite et du centre|UCD]] |20,19 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}} | |[[Union du centre (nuance politique)|UC]] |15,10 !67,22 |- ! rowspan="7" |[[Élection présidentielle française de 2022|Présidentielle 2022]] !Centre-Val de Loire | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> !LREM !28,53 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !RN !25,86 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> !LFI !18,68 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> !REC !6,58 !25,01 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> !LREM !56,44 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> !RN !43,56 | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{3e}}'' | colspan="3" rowspan="7" |''Pas de {{4e}}'' !25,26 |- !18 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |27,89 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |27,10 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |17,38 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |6,74 !26,63 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |52,56 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |47,44 !26,84 |- !28 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |28,16 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |27,21 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |18,42 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |6,73 !25,98 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |53,29 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |46,71 !26,19 |- !36 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |28,53 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |26,03 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |17,32 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |6,15 !24,93 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |51,40 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |48,60 !24,82 |- !37 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |30,99 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |21,54 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |20,77 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |6,09 !23,96 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |62,72 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |37,28 !24,73 |- !41 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |27,92 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |27,77 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} |<br /> |[[La France insoumise|LFI]] |16,80 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} |<br /> |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |7,03 !24,25 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |[[La République en marche|LREM]] |53,81 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |[[Rassemblement national|RN]] |46,19 !23,88 |- !45 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |[[La République en marche|LREM]] |28,92 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|RN]] |25,59 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FI}} | |[[La France insoumise|LFI]] |18,93 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|REC}} | |[[Reconquête (parti politique)|REC]] |6,82 !25,02 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} | |[[La République en marche|LREM]] |57,57 | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} | |[[Rassemblement national|RN]] |42,43 !25,30 |} ==== Circonscriptions législatives ==== Le Centre-Val de Loire compte au total 23 circonscriptions (soit une moyenne de {{nombre|111877|habitants}} par circonscription) : {| ! scope="col" |[[Cher (département)|Cher]] ! scope="col" |[[Eure-et-Loir]] ! scope="col" |[[Indre (département)|Indre]] ! scope="col" |[[Indre-et-Loire]] ! scope="col" |[[Loir-et-Cher]] ![[Loiret (département)|Loiret]] |- | valign="top" | * [[Première circonscription du Cher|{{1re}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription du Cher|{{2e}} circonscription]] * [[Troisième circonscription du Cher|{{3e}} circonscription]] | valign="top" | * [[Première circonscription d'Eure-et-Loir|{{1re}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription d'Eure-et-Loir|{{2e}} circonscription]] * [[Troisième circonscription d'Eure-et-Loir|{{3e}} circonscription]] * [[Quatrième circonscription d'Eure-et-Loir|{{4e}} circonscription]] | valign="top" | * [[Première circonscription de l'Indre|{{1re}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription de l'Indre|{{2e}} circonscription]] | valign="top" | * [[Première circonscription d'Indre-et-Loire|{{1er}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription d'Indre-et-Loire|{{2e}} circonscription]] * [[Troisième circonscription d'Indre-et-Loire|{{3e}} circonscription]] * [[Quatrième circonscription d'Indre-et-Loire|{{4e}} circonscription]] * [[Cinquième circonscription d'Indre-et-Loire|{{5e}} circonscription]] | valign="top" | * [[Première circonscription de Loir-et-Cher|{{1er}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription de Loir-et-Cher|{{2e}} circonscription]] * [[Troisième circonscription de Loir-et-Cher|{{3e}} circonscription]] | * [[Première circonscription du Loiret|{{1er}} circonscription]] * [[Deuxième circonscription du Loiret|{{2e}} circonscription]] * [[Troisième circonscription du Loiret|{{3e}} circonscription]] * [[Quatrième circonscription du Loiret|{{4e}} circonscription]] * [[Cinquième circonscription du Loiret|{{5e}} circonscription]] * [[Sixième circonscription du Loiret|{{6e}} circonscription]] |} {| class="wikitable" style="text-align:center; width:100%;" ! rowspan="2" |Circonscription ! colspan="18" |Députés par département |- | colspan="3" |[[Cher (département)|'''Cher''']] | colspan="3" |'''[[Eure-et-Loir]]''' | colspan="3" |[[Indre (département)|'''Indre''']] | colspan="3" |'''[[Indre-et-Loire]]''' | colspan="3" |'''[[Loir-et-Cher]]''' | colspan="3" |[[Loiret (département)|'''Loiret''']] |- |'''<small>Première</small>''' | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[François Cormier-Bouligeon|François Cornier-Bouligeon]]<sup>[a]</sup> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Guillaume Kasbarian]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|Horizons}} |<br /> |<small>[[Groupe Horizons et apparentés|Hor]].</small> |[[François Jolivet]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EELV}} |<br /> |<small>[[Groupe écologiste (Assemblée nationale)|ECO]]</small> |[[Charles Fournier (homme politique, 1968)|Charles Fournier]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MODEM}} |<br /> |<small>[[Groupe démocrate, MoDem et indépendants|MODEM]]</small> |[[Mathilde Desjonquères]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Stéphanie Rist]] |- |<small>'''Deuxième'''</small> | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PCF}} |<br /> |<small>[[Groupe communiste (Assemblée nationale)|GDR]]</small> |[[Nicolas Sansu]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Groupe Les Républicains (Assemblée nationale)|<small>LR</small>]] |[[Olivier Marleix]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}} |<br /> |[[Groupe Les Républicains (Assemblée nationale)|<small>LR</small>]] |[[Nicolas Forissier]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Daniel Labaronne]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |<small>[[Groupe Rassemblement national|RN]]</small> |[[Roger Chudeau]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Caroline Janvier]] |- |'''<small>Troisième</small>''' | {{Infobox Parti politique français/couleurs|Horizons}} |<br /> |<small>[[Groupe Horizons et apparentés|Hor.]]</small> |[[Loïc Kervran]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|Horizons}} |<br /> |<small>[[Groupe Horizons et apparentés|Hor]].</small> |[[Luc Lamirault]] | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|Horizons}} |<br /> |<small>[[Groupe Horizons et apparentés|Hor]].</small> |[[Henri Alfandari]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Christophe Marion]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |<small>[[Groupe Rassemblement national|RN]]</small> |[[Mathilde Paris]] |- |'''<small>Quatrième</small>''' | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} |<br /> |<small>[[Groupe démocrate, MoDem et indépendants|MODEM]]</small> |[[Philippe Vigier (homme politique)|Philippe Vigier]] | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Fabienne Colboc]] | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|FN}} |<br /> |<small>[[Groupe Rassemblement national|RN]]</small> |[[Thomas Ménagé]] |- |'''<small>Cinquième</small>''' | | | | | | | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} |<br /> |<small>[[Groupe démocrate, MoDem et indépendants|MODEM]]</small> |[[Sabine Thillaye]] | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|EM}} |<br /> |<small>[[Groupe Renaissance|RE]]</small> |[[Anthony Brosse]] |- |'''<small>Sixième</small>''' | | | | | | | | | | | | | | | | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MDM}} | |<small>[[Groupe démocrate, MoDem et indépendants|MODEM]]</small> |[[Richard Ramos]] |} <small><sup>[a]</sup> : En suppléance de [[Marc Fesneau]], entré au gouvernement<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nouveau gouvernement : Marc Fesneau nommé ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire |url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/marc-fesneau-nomme-ministre-de-l-agriculture-et-de-la-souverainete-alimentaire-du-gouvernement-borne-1653058977 |site=ici, par France Bleu et France 3 |date=2022-05-20 |consulté le=2022-08-11}}</ref>.</small> === Coopération décentralisée === Le Centre-Val de Loire et la [[région de Mopti]] ([[Mali]]) ont signé un accord de coopération décentralisée en décembre 2005. Dans le cadre de cette coopération, le projet « Loire-Niger ». Un autre accord a été signé avec la région du [[Gorgol]] en [[Mauritanie]]<ref>[https://www.centre-valdeloire.fr/comprendre/europe-et-international/projets-dans-le-monde/gorgol-en-mauritanie La région du Gorgol en Mauritanie].</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Centre-Val de Loire|Industrie pharmaceutique dans le Centre-Val de Loire|Cosmetic Valley|Chambre de commerce et d'industrie de région Centre-Val de Loire}} Le Centre-Val de Loire est la première région céréalière en Europe et la sixième région industrielle française. Une agence de développement économique, appelée Centréco, a été créée en 1994 par le Conseil régional du Centre pour favoriser la venue d'investissements et l’implantation de nouvelles entreprises en région Centre-Val de Loire. Celle-ci assure une mission d’information et de promotion économique en France et à l’international, d’accompagnement d’entreprises régionales à l’export et de valorisation des produits régionaux via une signature régionale, du Centre. Depuis le samedi {{date|1er octobre 2022}}, l’agglo du Grand [[Châteaudun]] devient officiellement propriétaire et gestionnaire de la plate-forme aéronautique qui a abrité durant des décennies la [[Base aérienne 279 – Lieutenant Marcel-Beau]] avec pour projet la transformation de l'ancienne base en petit aéroport<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Châteaudun est maintenant aux manettes de l'ancienne Base aérienne et ça redécolle déjà ! |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/chateaudun_28088/chateaudun-est-maintenant-aux-manettes-de-l-ancienne-base-aerienne-et-ca-redecolle-deja_54150343.html |site=actu.fr |consulté le=2022-12-28}}</ref>. En 2022, est installée la première [[Maison des Brocanteurs]] de la région à l'Hôtel-Dieu de [[Châteaudun]]. === Économie verte === Le Centre-Val de Loire totalise {{nombre|6913|personnes}} exerçant une profession verte et {{formatnum:141562}} une profession verdissante, selon le rapport "Économie verte en Centre-Val de Loire" publié en juin 2022<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Devup Centre-Val de Loire|titre=Etude "Economie verte" 2022|périodique=an|date=juin 2022|url=https://www.devup-centrevaldeloire.fr/media/2022/etude_economie_verte_centre_loire_devup.pdf|format=pdf|pages=3}}</ref>. === Énergie === [[Fichier:Saint-Laurent des Eaux Centrale (1).jpg|vignette|La [[centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux]].]] La principale production d’énergie du Centre-Val de Loire est d’origine nucléaire et ne sert pas exclusivement le niveau régional. Quatre centrales — [[Centrale nucléaire de Chinon|Chinon]], [[Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux|Saint-Laurent-des-Eaux]], [[Centrale nucléaire de Belleville|Belleville]] et [[Centrale nucléaire de Dampierre|Dampierre]] — représentent la quasi-totalité{{référence souhaitée}} de la production énergétique régionale et produisent 15 % de l’[[énergie nucléaire]] française. La proximité de l'[[Île-de-France]], forte consommatrice d’électricité a justifié l’implantation de ces centrales{{référence souhaitée}}. Pour le transport de l'énergie, un réseau dense de lignes électriques de hautes et très hautes tensions est présent sur tout le territoire régional ({{unité|4382 km}} au {{date-|1 janvier 2002}}). Il y a trois barrages [[Énergie hydroélectrique|hydroélectriques]] sur l’[[Indre (rivière)|Indre]]. La consommation régionale représente 4 % de la consommation d’énergie nationale ce qui reste proportionnel à la population. La tendance globale est à l’augmentation de la consommation liée, entre autres, à l’évolution des comportements individuels. Les ressources utilisées sont les produits pétroliers, le gaz naturel et l’électricité nucléaire. La consommation de gaz naturel et d’énergie nucléaire a presque doublé en seize ans (pour la période 1982/1998){{référence souhaitée}}. Le potentiel d’énergies renouvelables disponibles a été estimé à plus de {{unité|900000 tep/an}} ([[tonne d'équivalent pétrole]]/an), sachant que la consommation totale est évaluée à six millions de tep. Le bois est le premier gisement d’énergie renouvelable du Centre-Val de Loire. Le taux de boisement atteint 22 % et a connu un accroissement de 40 % en un siècle. La région compte {{nobr|650 entreprises}} d’exploitation ou de scierie. L’usage de la paille peut également être associé à la filière bois. La région est la première productrice de [[colza]], elle produit également du diester (additif du gazole à hauteur de 5 %) et de l’[[éthanol]] (à partir de blé ou de betterave) permettant la création de biocarburants. Il existe par ailleurs une petite production de pétrole dans le département du Loiret, d'environ {{unité|45000 tonnes}} par an (soit moins de {{unité|1000 barils}} par jour)<ref>[[Loiret (département)|Département du Loiret]], [http://www.loiret.com/cgloiret/index.php?page=display&class=coeureconomie&object=r57_petrole&method=e_display_full Jean-Marc Falcone succède à Nacer Meddah comme préfet du Centre-Val de Loire].</ref>. {{Passage à actualiser|En 2006, le Centre-Val de Loire est la première région pour la production d'électricité [[Énergie éolienne|éolienne]] avec une capacité de près de {{unité|244 MW}}. L'[[Eure-et-Loir]] représente près de 67 % de ce total avec {{nobr|77 éoliennes}} installées|date=24 février 2018}}<ref>''[[La République du Centre]]'', {{date-|30 janvier 2007}}, {{p.|III}}.</ref>. En 2017, selon [[RTE (entreprise)|RTE]], la région Centre-Val de Loire possède une capacité éolienne de {{unité|1016.9|MW}}<ref>{{Lien web|titre=L’éolien : Bilan électrique 2017|url=http://bilan-electrique-2017.rte-france.com/territoire-et-regions/leolien-en-region/#|site=bilan-electrique-2017.rte-france.com|consulté le=2018-05-22}}.</ref>. Une centrale solaire va installer [[Châteaudun]] en territoire à énergie positive avec {{unité|83|ha}} de surface, 196000 panneaux solaires, {{unité|106|MW}}... la ferme solaire du Grand Châteaudun va alimenter {{nombre|52000|habitants}} en énergie verte<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'énorme centrale solaire qui va installer Châteaudun en territoire à énergie positive |url=https://actu.fr/centre-val-de-loire/chateaudun_28088/l-enorme-centrale-solaire-qui-va-installer-chateaudun-en-territoire-a-energie-positive_55714354.html |site=actu.fr |consulté le=2022-12-29}}</ref>. == Population et société == [[Fichier:Cité Bords de Loire Lamartine Tours 4.jpg|vignette|Logements sociaux des années 1920 du [[quartier Lamartine]] à [[Tours]].]] === Démographie === {{Article détaillé|Démographie du Centre-Val de Loire}} Le Centre-Val de Loire a connu une forte [[Accroissement démographique|croissance démographique]]. La population de l'axe ligérien est près de dix fois supérieure à celle du siècle dernier{{Référence souhaitée}}. Environ 10 % de la population de la région habite en zone inondable. [[Orléans]], par exemple, s'est développée beaucoup plus vite en zone inondable qu'en zone non inondable. Une crue similaire à la grande crue de 1856 provoquerait en région des dommages estimés à cinq milliards d'euros touchant {{nobr|300 000 personnes}}, {{nobr|13 600 entreprises}} sur {{nobr|110 000 hectares}}. Lors du recensement partiel de [[2004]], le Centre-Val de Loire a gagné {{nobr|40 000 habitants}} par rapport au chiffre de [[1999]], pour atteindre {{unité|2480000 habitants}}. Le taux de croissance reste stable autour de 0,32 %, inférieur aux chiffres nationaux. Au niveau population, la région est la douzième (sur 13). Le recensement de 2020 dénombre dans la région {{unité|2574863|habitants}}. <center> {{Composition en communes division de France |charte=région |titre=Liste des 10 communes les plus peuplées de la région Centre-Val de Loire |commune 1 = Tours |commune 2 = Orléans |commune 3 = Bourges |commune 4 = Blois |commune 5 = Châteauroux |commune 6 = Joué-lès-Tours |commune 7 = Chartres |commune 8 = Dreux |commune 9 = Vierzon |commune 10 = Olivet (Loiret) }} </center> === Éducation === L'[[académie d'Orléans-Tours]] regroupe six inspections académiques représentant les départements de la région : [[Cher (département)|Cher]], [[Eure-et-Loir]], [[Indre (département)|Indre]], [[Indre-et-Loire]], [[Loir-et-Cher]] et [[Loiret (département)|Loiret]]. L'enseignement supérieur est délivré par l'[[université d'Orléans]], l'[[université de Tours]], l'[[Institut national des sciences appliquées Centre Val de Loire|INSA Centre Val de Loire]], le [[centre hospitalier régional d'Orléans]] - en cours de transformation à compter de 2022 en centre hospitalier universitaire, décision saluée et soutenus par la plupart des élus nationaux et locaux du Loiret et de la région de tous bords<ref>[https://www.larep.fr/orleans-45000/actualites/l-annonce-d-une-fac-de-medecine-a-orleans-met-tous-les-politiques-regionaux-d-accord_14089802/ L'annonce d'une fac de médecine à Orléans met tous les politiques régionaux d'accord], larep.fr, 23 février 2022</ref> -, le [[centre hospitalier régional universitaire de Tours]] entre autres. == Patrimoine culturel == === Patrimoine architectural historique === [[Fichier:Westfassade Chartres.jpg|alt=La façade occidentale, le portail royal et le parvis. |vignette|redresse|La façade occidentale de la [[Cathédrale Notre-Dame de Chartres|cathédrale de Chartres]], le portail royal et le parvis.]] [[Fichier:Cathédrale Saint-Etienne de Bourges-.jpg|vignette|La [[Cathédrale Saint-Étienne de Bourges]].]] La [[cathédrale Notre-Dame de Chartres]], l'une des plus grandes cathédrales de France, connue pour ses [[Vitraux de Chartres|vitraux]] et sa nef gothique, est construite au début du {{s-|XIII}} et inscrite au [[Patrimoine mondial|Patrimoine mondial de l'UNESCO]] depuis 1979. La [[cathédrale Saint-Étienne de Bourges]], dont la construction a débuté en 1183 et duré trois siècles, est également inscrite depuis {{date-|décembre 1992}} sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Seule cathédrale française à six travées, elle est la clé de la ''[[route Jacques-Cœur]]'', qui rassemble les 18 plus beaux monuments du Cher. Elle est aussi le point de rassemblement des ''Riches Heures du Duc du Berry'' et des palais et châteaux des princes et rois de la famille d'Orléans, avec plus de deux cents châteaux de la Loire et du Cher, alliant de superbes châteaux historiques du Berry à la Touraine, bâtis pour la plupart de 920 après J.-C. à 1870. Les cathédrales d'[[Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans|Orléans]] et de [[Cathédrale Saint-Gatien de Tours|Tours]] sont d’autres exemples d'art gothique (celle d'[[Orléans]], bien qu'en grande partie détruite en 1568 par les protestants lors des [[Guerres de Religion (France)|guerres de Religion]], conserve des éléments des {{XIIIe|s}}-{{s-|XV}}s (chapelles rayonnantes du chœur) mais a été en grande partie reconstruite « à l'identique » aux {{XVIIe|s}}, {{XVIIIe|s}} et {{s-|XIX}}s sous l'impulsion des Bourbons Henri IV, Louis XIV, Louis XV{{etc.}}). Dès le {{s-|XV}}, et avec l'accélération des rois de la [[Renaissance]], dont [[François Ier (roi de France)|François {{Ier}}]], mécène de [[Léonard de Vinci]], les châteaux de la Loire reçoivent toute la Cour et les princes dans de somptueux écrins de pierre, destinés aussi à profiter des douceurs de la Loire et des forêts giboyeuses. Parmi ces très nombreux châteaux et les forteresses médiévales, le plus connu est le [[château de Chambord]], entouré de {{unité|300|ha}} de bois et forêts. On peut également citer les châteaux de [[Château de Blois|Blois]], [[Château de Chenonceau|Chenonceau]], Azay-le-Rideau, [[Château de Cheverny|Cheverny]], Villandry, [[Château de Valençay|Valençay]], [[Château de Loches|Loches]], [[Château d'Amboise|Amboise]], [[Château-Gaillard (Amboise)]], [[Forteresse royale de Chinon|Chinon]], [[Château d'Ussé|Ussé]], [[Château de Chaumont-sur-Loire|Chaumont-sur-Loire]], Blet, [[Ainay-le-Vieil]], Bourges, [[Château de Châteaudun|Châteaudun]], [[Château de Langeais|Langeais]], Le Rivau, [[Château de Chamerolles|Chamerolles]], [[Château de Sully-sur-Loire|Sully-sur-Loire]], [[Château de Gien|Gien]], [[Château de Beauregard (Loir-et-Cher)|Beauregard]], [[Château de Villesavin|Villesavin]], [[Château de Talcy|Talcy]], [[Château de Gizeux|Gizeux]]{{etc.}} Le [[palais Jacques-Cœur]] à [[Bourges]], du {{s-|XV}}, construit par l'un des plus riches citoyens du {{s-|XV}} en France, préfigure les hôtels particuliers qui fleuriront à la Renaissance. Construit entre [[1515]] et [[1521]], le [[château de Chenonceau]] compte parmi les plus anciens bâtiments de la Loire. Il était fameux en raison de ses fêtes pendant le {{s-|XVI}}. Les « femmes de Chenonceau » sont bien connues : [[Catherine de Médicis]] et [[Diane de Poitiers]] (respectivement épouse et favorite de [[Henri II (roi de France)|{{nobr|Henri II}}]]). Moins connus sont l'[[oratoire carolingien de Germigny-des-Prés]] ({{s-|IX}}), l'[[Abbaye de la Trinité de Vendôme]] ({{s-|XI}}-{{s-|XV}}), l'[[Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire|abbaye de Fleury]] à [[Saint-Benoît-sur-Loire]] ({{s-|XI}}), la [[Basilique Notre-Dame de Cléry|basilique de Cléry-Saint-André]] ({{s-|XV}}), près d'Orléans, qui sont les témoins encore subsistants du rayonnement architectural et culturel majeur de la région. == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Voir aussi == === Bibliographie === * {{article |format=pdf|auteur=Stéphane Leroy|url=http://www.mgm.fr/PUB/Mappemonde/M200/Leroy.pdf |titre=La région Centre en modèles|année=2000 |périodique=Mappemonde |numéro=58 |pages=36-40}}. === Articles connexes === * [[Val de Loire]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [https://www.centre-valdeloire.fr/ Conseil régional] * [http://www.prefectures-regions.gouv.fr/centre-val-de-loire Préfecture de région] {{Palette|Régions et territoires de France}} {{Portail|Centre|régions de France}} [[Catégorie:Centre-Val de Loire|*]] [[Catégorie:Graphie du COG non conforme aux règles de typographie]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1956]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Champagne-Ardenne
Champagne-Ardenne
{{Voir homonymes|Champagne|Ardennes}} {{Infobox Ancienne entité territoriale | nom français = Région Champagne-Ardenne | année début = [[1956]] | année fin = [[2015]] | drapeau = | drapeau lien = | blason = Logo de la région Champagne-Ardenne depuis 2011.png | blason lien = Ancien logo de la région Champagne-Ardenne | carte = Champagne-Ardenne region locator map.svg | légende = La région Champagne-Ardenne au sein des anciennes régions françaises (1956–2015). | gouvernement = [[Région française]] | capitale = [[Châlons-en-Champagne]] | langues = [[Français]] | domaine internet = | info divers = | titre capitale = Préfecture de région | nom info divers = <!-- CHEFS "A" --> | population = 1 339 008 hab. (2013) | densite = 52 hab./km2 | gentilé = [[Champenois (habitants)|Champenois]] ou Champardennais | superficie = {{unité|25606|km|2}} | evt1 date = 1956 | evt1 = Création de la région de programme de Champagne | evt2 date = 1982 | evt2 = Devient une [[collectivité territoriale]] | evt3 date = {{1er}} janvier 2016 | evt3 = Fusion dans le [[Grand Est]]. | titre leaderA = [[Liste des présidents des conseils régionaux en France|Président]] | leaderA1 date = 2004-2015 | leaderA1 = [[Jean-Paul Bachy]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) <!-- CHEFS "C" --> | titre leaderC = [[Préfet de région|Préfet]] | leaderC1 date = 2015-2016 | leaderC1 = [[Jean-François Savy]] <!-- NOTES --> | parlement1 = | p1 = | s1 = [[Grand Est]] | notes = ''Site web'' : http://www.cr-champagne-ardenne.fr | type parlement1 = Conseil régional }} La '''Champagne-Ardenne'''<ref group="Note">Jusqu’en 1973, elle s’appelait « Champagne ».</ref> ([[Aide:Alphabet phonétique international|prononcé]] {{MSAPI|ʃ|ɑ̃|.|ˈ|p|a|.|ɲ|‿|a|ʁ|.|ˈ|d̪|ɛ|n}}) est une ancienne [[région française|région]] administrative du Nord-Est de la [[France]] (1956-1982), ayant existé ensuite comme [[Collectivité territoriale en France|collectivité territoriale]] de [[1982]] à [[2015]] ; elle a fusionné le {{date|1 janvier 2016}} avec l'[[Alsace (ancienne région administrative)|Alsace]] et la [[Lorraine (ancienne région administrative)|Lorraine]] pour former la nouvelle région [[Grand Est]]. Elle était bordée au nord par la [[Belgique]], à l'ouest par la [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]] et l'[[Île-de-France]], au sud par la [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] et à l'est par la [[Franche-Comté]] et la [[Lorraine]]. Elle se composait de quatre [[Département français|départements]] : les [[Ardennes (département)|Ardennes]], l'[[Aube (département)|Aube]], la [[Marne (département)|Marne]] et la [[Haute-Marne]]. Avec {{nombre|1333497|habitants}} (les [[Champenois (habitants)|Champenois]]) estimés en janvier 2013<ref>{{pdf}}[http://www.bas-rhin.gouv.fr/content/download/16142/121836/file/Diagnostic+SGARE+ACAL+Partie+1.pdf Diagnostic de la région Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine (ACAL)], Juillet 2015, {{page|7}}</ref>, elle était l'une des cinq régions les moins peuplées de France. Sa préfecture était [[Châlons-en-Champagne]]. Les agglomérations les plus importantes étaient celles de [[Reims]], avec ses {{unité|218000|habitants}}, de [[Troyes]] et de [[Communauté d’agglomération de Charleville-Mézières / Sedan|Charleville-Mézières / Sedan]], toutes deux autour de {{unité|130000|habitants}}. S'étendant sur {{Unité|25606|km|2}}, la région Champagne-Ardenne rassemblait la [[Champagne crayeuse|plaine de Champagne]] cernée par les reliefs de l'[[massif ardennais|Ardenne]] au Nord, de la [[côte d'Île-de-France]] à l'Ouest, accueillant notamment le [[vignoble de Champagne]], du [[plateau de Langres]] au Sud et de l'[[Argonne (région)|Argonne]] à l'Est. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de Champagne-Ardenne}} La région Champagne-Ardenne se situe dans le Nord-Est de la [[France]]. Elle possède une frontière commune avec la [[Région wallonne]] ([[Belgique]]). Elle est composée de quatre départements : les [[Ardennes (département)|Ardennes]], la [[Marne (département)|Marne]], l’[[Aube (département)|Aube]] et la [[Haute-Marne]]. Enfin, elle s'étend sur une superficie de {{unité|25606 km 2}}. === Relief === La région était bordée à l'ouest par des plateaux comme le [[Tardenois]] et la [[Brie (région)|Brie]] formant une [[cuesta]] incurvée allant de la [[Seine]] (au sud), à l'[[Oise (rivière)|Oise]] (au nord). À l'extrémité est de cette cuesta, le [[calcaire]] dominaient les [[plaine]]s marneuses sur lesquelles est concentré l'essentiel des [[vignoble]]s de [[Vin de Champagne|Champagne]]. Au nord se trouvait le [[massif Ardennais]], culminant jusqu'à {{unité|505|m}} d'altitude dans la partie française. Au sud-est, il y a le [[plateau de Langres]] ({{Unité|450|m}} à {{Unité|550|m}}). Dans la partie est, s’élevaient les hautes terrasses de calcaire jurassique des [[Côte des bar|Côtes des bar]] ({{Unité|350|m}} à {{Unité|400|m}} d'altitude), le plateau [[Barrois champenois|barrois]] culminant à {{Unité|405|m}} au mont Gilmont. Les plateaux et les collines calcaires culminants sont parsemés de nombreuses [[grotte]]s et de collines, typiques d'un [[relief karstique]]. En Champagne-Ardenne, les [[forêt]]s avaient une place importante avec les massifs des forêts d'[[Auberive]] ou [[forêt d'Arc-en-Barrois|d'Arc-en-Barrois]] dans la [[Haute-Marne]] (les massifs forestiers couvrant 40 % du territoire haut-marnais). Quatre grandes rivières [[Nappe alluviale|alluviales]] la traversaient d’est en ouest : l'[[Aisne (Oise)|Aisne]] (affluent de l'[[Oise (rivière)|Oise]]), la [[Marne (rivière)|Marne]] et l'[[Aube (rivière)|Aube]] (affluents de la [[Seine]]), et la [[Meuse (fleuve)|Meuse]]. === Hydrographie === La région se situait en amont de trois principaux [[Bassin versant|bassins hydrographiques]], à savoir Seine-Normandie, auquel appartient la majeure partie de la région<ref>{{Lien brisé|url=http://www.drire.gouv.fr/centre/environnement/EAU/images/SitutationhydrologiqueRC.jpg|titre=La France administrative et les bassins|site=Ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement|consulté le=30 mai 2010}}</ref>, Rhin-Meuse et Rhône-Méditerranée<ref>{{Lien web|url=http://www.champagne-ardenne.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=787|site=champagne-ardenne.developpement-durable.gouv.fr|auteur=DREAL Champagne-Ardenne|titre=Les trois schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) de la région sont approuvés|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. Le réseau hydrographique champenois, globalement orienté d'est en ouest, comprenait comme principaux cours d'eau la [[Seine]] et ses affluents de l'[[Aube (rivière)|Aube]] et de la [[Marne (rivière)|Marne]], son sous-affluent de l'[[Aisne (Oise)|Aisne]] (affluent de l'[[Oise (rivière)|Oise]]), ainsi que la [[Meuse (fleuve)|Meuse]]. L'Aube, la Marne et la Meuse prennent leur source au sein du département de la Haute-Marne<ref>{{Lien web|url=http://www.tourisme-champagne-ardenne.com/faune/rivieres-vallees-sources/les-sources-en-haute-marne.aspx|site=tourisme-champagne-ardenne.com|titre=Les sources en Haute-Marne|auteur=Site officiel du tourisme en Champagne-Ardenne|consulté le=30 mai 2010}}</ref>, sur le [[plateau de Langres]]. La Champagne-Ardenne possède également un [[#Fluvial|réseau de canaux]] relativement dense. <gallery mode="packed"> Monthermé 2.JPG|La [[Meuse (fleuve)|Meuse]] à [[Monthermé]]. Source de la Marne.jpg|La source de la [[Marne (rivière)|Marne]]. Lac-orient-Géraudot.jpg|Le [[lac artificiel]] d'[[lac d'Orient|Orient]]. </gallery> La région accueillait notamment trois des quatre « [[Grands lacs de Seine]] », lacs [[lac artificiel|artificiels]] dont le but est de protéger l'[[Île-de-France]] des crues de la Seine et de ses affluents, au printemps, et d'alimenter la région parisienne en eau, en été. Le [[lac du Der-Chantecoq]] ({{Unité|48|km|2}}) dans le bassin de la Marne, qui est le plus grand lac artificiel d'Europe<ref group="Note">Hors [[lac de barrage|lacs de barrage]].</ref>, le [[lac d'Orient]] ({{Unité|23|km|2}}) alimenté par la Seine, le [[Lacs Amance et du Temple#Lac Amance|lac Amance]] ({{Unité|5|km|2}}) et le [[Lacs Amance et du Temple#Lac du Temple|lac du Temple]] ({{Unité|18|km|2}}) – tous deux en dérivation de l'Aube – assurent ces missions. === Géologie === La [[réserve naturelle nationale de Vireux-Molhain]] est connue pour ses [[Trilobita|trilobites]]<ref>Fossiles, revue française de paléontologie, n° 50, avril-mai-juin 2022, page 52.</ref>. === Faune et flore === {{voir aussi|France Nature Environnement#Office des données naturalistes Grand Est{{!}}ODONAT Grand Est}} Entre les Ardennes, terres froides propices aux [[Gélinotte des bois|gélinottes des bois]], [[tétras lyre]] ou [[Loxia|bec-croisés]] et l'[[Aube (département)|Aube]] ou la [[Haute-Marne]], terres favorables au [[busard cendré]] ou au [[milan royal]], beaucoup d'extrêmes se rencontrent et offrent une multitude de paysages favorables à de nombreuses espèces tant méditerranéennes que nordiques. De nombreuses espèces trouvent leurs limites de répartition dans la région<ref>{{Lien web|url=http://www.faune-champagne-ardenne.org/index.php?m_id=1&logout=1 |titre=Observations récentes de vertébrés terrestres de la région |site=Le site Faune-Champagne-Ardenne|consulté le=17 avril 2011}}</ref>. === Climat === [[Image:Langres FR (march 2008).jpg|thumb|La ville de [[Langres]] sous la neige.]] Le [[climat tempéré]] champenois fait office de transition entre le climat océanique et le climat continental. Au sein de la plaine de Champagne, à l'ouest, où se trouvent [[Reims]] et [[Troyes]], le climat est plus doux et moins pluvieux qu'ailleurs, avec environ {{tmp|10.5|°C}} en moyenne et {{unité|618 à 653|mm}} de précipitations annuelles ; les heures d'ensoleillement sont également supérieures aux autres de la région, elles sont comprises entre {{unité|1700|et=1800}}<ref>{{Lien web|url=http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?page_id=12630&CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn%2F51183001|site=france.meteofrance.com|titre=Normales à Reims-Courcy|auteur=[[Météo-France]]|consulté le=30 mai 2010}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?page_id=12630&CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn%2F10030001|site=france.meteofrance.com|titre=Normales à Troyes-Barberey|auteur=Météo-France|consulté le=30 mai 2010}}</ref>. Toujours en plaine, mais plus à l'est, les températures annuelles moyennes restent voisines de {{tmp|10|11|°C}}, cependant la pluie est plus présente ({{Unité|857|mm}}) et l'insolation est moins importante ({{Unité|1682|h/an}})<ref>{{Lien web|url=http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?page_id=12630&CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn%2F52448001|site=france.meteofrance.com|titre=Normales à Saint-Dizier|auteur=Météo-France|consulté le=30 mai 2010}}</ref>. Sur les plateaux [[massif ardennais|ardennais]] et [[plateau de Langres|langrois]], le climat est plus pluvieux, {{Unité|886|mm}} d'eau à l'année à [[Langres]] et {{Unité|937|mm}} à [[Charleville-Mézières]], et les températures annuelles passent en deçà des {{tmp|10|°C}}, en partie du fait de leur altitude. Langres, souvent considérée comme l'une des villes les plus froides de France, connait cependant un ensoleillement plus important, avec {{Unité|1737|h}} de soleil par an contre seulement {{Unité|1440|h}} dans les Ardennes<ref>{{Lien web|url=http://france.meteofrance.com/jsp/site/Portal.jsp?page_id=12630&CLIMAT_PORTLET.path=climatstationn%2F08105005|site=france.meteofrance.com|titre=Normales à Charleville-Mézières|auteur=Météo-France|consulté le=30 mai 2010}}</ref>{{,}}<ref name="climat">{{Lien web|url = http://www.tourisme-langres.com/fic_bdd/fichiers_fr/Climat_de_Langres.pdf|site = tourisme-langres.com|titre = Climat de Langres|auteur = Office de tourisme de Langres|consulté le = 30 mai 2010}}</ref>. == Histoire == {{Section à sourcer|date=avril 2011}} {{Article détaillé|Histoire de Champagne-Ardenne}} [[Fichier:Carte de la Champagne.svg|vignette|gauche|La Champagne dans ses limites du {{s-|XVIII|e}} et les communes et départements actuels.]] La « région de programme de Champagne » est créée en 1956<ref>{{Article |auteur=Ministère des affaires économiques et financières |titre=Cadre des programmes d'action régionale |périodique=Journal officiel de la République française |date=6 décembre 1956 |page=11649 |lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/jo_pdf.do?id=JORFTEXT000000655884}}</ref>, elle est plus tard renommée Champagne-Ardenne. Ce terme s'explique par le fait que la région est issue en grande partie de l'ancienne province de [[Champagne (province)|Champagne]] ainsi que de divers petits territoires dans la vallée de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]], dans le massif de l'[[Ardenne]]. La [[pointe de Givet]] est d'ailleurs de culture [[wallon]]ne. [[Image:Moulin_de_Valmy.jpg|vignette|upright|Moulin de Valmy, 1792.]] La région Champagne-Ardenne a été marquée par de nombreux événements depuis l'[[Antiquité]] : * à l'[[Rome antique|époque romaine]], la ville de [[Reims]] (''Durocortorum'') était un carrefour de routes et était une des villes les plus peuplées au nord de [[Rome]] ; * au début du [[Moyen Âge]], lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 506, [[Clovis Ier|Clovis {{Ier}}]] a été baptisé par [[Remi de Reims|saint Remi]] dans la [[Cathédrale Notre-Dame de Reims|cathédrale primitive]] de [[Reims]], c'est la raison pour laquelle [[Reims]] est devenue la ville du [[sacre]] des [[rois de France]]<ref>{{Lien web |langue=fr-fr |titre=Baptême de Clovis (498 ?) |url=https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/159-clovis-et-le-bapteme-de-la-france.html |site=www.histoire-pour-tous.fr |consulté le=2022-05-14}}</ref> jusqu'à [[Charles X de France|Charles X]] ; * vers l'[[an mil]], l'[[archevêque]] de [[Reims]], [[Gerbert d'Aurillac]] est devenu [[pape]] sous le nom de [[Sylvestre II]], il était un ami de l'empereur [[Otton III du Saint-Empire|Othon III]] ; * de la fin du {{XIIe siècle}} au {{XIVe siècle}}, la Champagne était une région très riche avec ses [[Foires de Champagne|foires]] : [[Lagny-sur-Marne]] (dans l'actuelle [[Régions françaises|région]] administrative d'[[Île-de-France]]), [[Provins]], [[Troyes]] et [[Bar-sur-Aube]], qui étaient sur deux routes de [[pèlerinage]] vers [[Rome]] ; * le 20 septembre 1792, [[bataille de Valmy]], première victoire de la République ; * la [[Campagne de France (1814)|campagne de France]] en 1814 ; * en [[1870]], a eu lieu la [[bataille de Sedan]] dans les [[Ardennes (département)|Ardennes]] ; * pendant la [[Première Guerre mondiale]], les [[Massif ardennais|Ardennes]] ont été le lieu de passage de l'invasion ennemie ([[Charleville (Ardennes)|Charleville]] était le QG du [[Guillaume de Prusse|Kronprinz]]), la Champagne a été le théâtre des combats après la [[Première bataille de la Marne]] près de Paris (6 au 9 septembre [[1914]]) : le [[Chemin des Dames]] (printemps [[1917]]), puis la [[seconde bataille de la Marne]] ([[1918]]) ; * pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], les Ardennes ont de nouveau été le lieu de passage de l'armée [[nazi]]e puis ont fait l'objet d'âpres combats en [[1940]] (défaite française), puis en [[1944]] ([[bataille des Ardennes]]) ; * la cérémonie de [[Réconciliation franco-allemande|réconciliation]] entre la France et l'[[Allemagne]] a eu lieu en la [[cathédrale]] de [[Reims]], en présence du président [[Charles de Gaulle]] et du chancelier [[Konrad Adenauer]], célébrée par le cardinal [[François Marty]] ; * en [[1996]], le [[pape]] [[Jean-Paul II]] est venu à [[Reims]] pour le 1500{{e}} [[anniversaire]] du [[baptême]], par [[Remi de Reims|saint Remi]], de [[Clovis]] et de ses soldats, bien qu'aucun document historique n'atteste de la date de ce baptême. === Disparition de la région administrative === [[Fichier:GrotEsque.jpg|vignette|droite|[[Autocollant]] montrant l'opposition à la nouvelle région [[Grand Est]].]] Dans les années 2000, la taille des [[Région française|régions françaises]] est régulièrement critiquée : elles ne seraient pas assez peuplées et manqueraient ainsi de poids économique face aux autres régions européennes<ref name="Balladur">{{Lien web |langue=fr |prénom=Bénédicte |nom=Tassart |titre=Régions : les propositions du comité Balladur de 2009 |url=https://www.rtl.fr/actu/politique/regions-les-propositions-du-comite-balladur-de-2009-7768887884 |site=rtl.fr |périodique=[[RTL]] |date=2014-01-16 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. La Champagne-Ardenne est alors l'une des régions les moins peuplées du pays et la seule à perdre des habitants entre 1999 et 2010<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Champagne-Ardenne : seule région française à perdre des habitants |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/2013/01/02/la-champagne-ardenne-seule-region-francaise-perdre-des-habitants-173483.html |site=france3-regions.francetvinfo.fr |périodique=[[France TV Info]] |date=2013-01-02 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. Elle est également considérée comme peu attractive<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Champagne-Ardenne, une région endettée et dépensière, qui peine à attirer |url=https://www.lemonde.fr/elections-regionales-2015/article/2015/11/26/champagne-ardenne-une-region-endettee-et-depensiere-qui-peine-a-attirer_4818296_4640869.html |site=lemonde.fr |périodique=[[Le Monde]] |date=2015-11-26 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. En 2009, le [[Comité pour la réforme des collectivités locales]] présidé par [[Édouard Balladur]] propose de réduire le nombre de régions métropolitaines de 22 à 15. La disparition de la Champagne-Ardenne n'est alors pas à l'ordre du jour. En effet, le comité avance un rattachement du département de l'[[Aisne (département)|Aisne]] (issu de la [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]]) à la région<ref name="Balladur"/>{{,}}<ref name="ciseaux">{{Lien web |langue=fr |titre=Redécoupage des régions : prenez vos ciseaux |url=https://www.liberation.fr/france/2014/01/16/redecoupage-des-regions-prenez-vos-ciseaux_973241/ |site=liberation.fr |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=2014-01-16 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. La scission du département de [[Seine-et-Marne]], dont la partie orientale rejoindrait la Champagne-Ardenne, est également évoquée<ref name="ciseaux"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jean-Baptiste |nom=Garat |titre=Territoire : Balladur plaide pour quinze grandes Régions |url=https://www.lefigaro.fr/politique/2009/02/20/01002-20090220ARTFIG00012-territoire-balladur-plaide-pour-quinze-grandes-regions-.php |site=lefigaro.fr |périodique=[[Le Figaro]] |date=2009-02-20 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. Si les propositions de 2009 restent sans effet, [[François Hollande]] relance le débat sur la taille des régions en {{date-|janvier 2014}}<ref name="ciseaux"/>. Au mois de juin, le président de la République dévoile ses premières propositions pour un passage à {{unité|14|régions}} : le projet prévoit la fusion de la Champagne-Ardenne et de la Picardie dans une région unique qui rassemblerait environ {{unité|3.3|millions}} d'habitants sur {{unité|40000|km|2}}. Ce rapprochement est notamment soutenu par le président de la région Champagne-Ardenne [[Jean-Paul Bachy]], qui met en avant les collaborations existantes entre ces régions et s'oppose à une fusion avec la Lorraine et surtout l'Alsace, jugée trop éloignée de sa région. Au contraire, les élus picards sont plus surpris voire opposés à cette fusion<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom1=Antoine |nom1=Barège |prénom2=Eric |nom2=Turpin |titre=La Champagne-Ardenne et la Picardie vont fusionner |url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/la-champagne-ardenne-et-la-picardie-vont-fusionner-1401781523 |site=francebleu.fr |périodique=[[France Bleu]] |date=2014-06-03 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. Lors des débats parlementaires, l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] vote pour une fusion de la Champagne-Ardenne avec la [[Lorraine]] et l'[[Alsace]], une décision critiquée par les présidents des conseils régionaux d'Alsace et de Champagne-Ardenne. La Picardie fusionnerait alors avec le [[Nord-Pas-de-Calais]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Agence France-Presse |titre=Carte à 13 régions : Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne disent non |url=https://www.nouvelobs.com/nouvelles-regions/20140718.OBS4166/carte-a-13-regions-alsace-lorraine-et-champagne-ardenne-disent-non.html |site=nouvelobs.com |périodique=[[L'Obs]] |date=2014-07-18 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. Si le [[Sénat (France)|Sénat]] propose une fusion limitée à la Champagne-Ardenne et la Lorraine, sans l'Alsace, l'Assemblée nationale s'y oppose en deuxième lecture<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Agence France-Presse |titre=Carte des régions : l'Assemblée ne veut pas d'une Alsace seule |url=https://www.lepoint.fr/politique/carte-des-regions-l-assemblee-ne-veut-pas-d-une-alsace-seule-12-11-2014-1880617_20.php |site=lepoint.fr |périodique=[[Le Point]] |date=2014-11-12 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>. La [[Loi relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral|loi actant la fusion des trois régions]] est finalement votée en {{date-|décembre 2014}}. La Champagne-Ardenne disparaît officiellement le {{date-|1 janvier 2016}} au profit de la région [[Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Renaud |nom=Biondi-Maugey |titre=Fusion de la Champagne-Ardenne avec la Lorraine et l'Alsace : c'est fait! |url=https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/fusion-de-la-champagne-ardenne-avec-la-lorraine-et-l-alsace-c-est-fait-1418895063 |site=francebleu.fr |périodique=[[France Bleu]] |date=2014-12-18 |consulté le=2021-08-26 }}.</ref>, par la suite renommée [[Grand Est]]. == Démographie == [[Fichier:Cantons Champagne-Ardenne Dens.png|vignette|Population des [[Canton français|cantons]] de la région.]] {{Article détaillé|Démographie de Champagne-Ardenne}} Avec seulement 2,2 % de la population nationale et une densité de {{Unité|52 hab./km 2}}, la région Champagne-Ardenne était en 2007 la cinquième région française la moins peuplée mais aussi la cinquième la moins densément peuplée<ref>{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/recensement/populations-legales/france-regions.asp?annee=2007#regions|site=insee.fr|auteur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]]|titre=Populations légales 2007 des régions|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. Au {{date-|1 janvier 2009}}, la région comptait environ {{unité|1336000 Champenois}}<ref name="INSEE2009"/>. La région a donc perdu entre 1999 et 2009 en moyenne 0,1 % de sa population chaque année, elle est ainsi l'une des deux seules à perdre des habitants (avec la [[Martinique]]). Si les naissances y sont supérieures aux décès, l'[[accroissement naturel]], pourtant le {{9e}} de France<ref name="INSEE2009">{{Lien web|auteur institutionnel=[[INSEE]]|titre=Démographie - Nouvelle baisse de l'excédent des naissances sur les décès|consulté le=26 mai 2010|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=13&ref_id=16153|site=insee.fr}}</ref>, ne corrige pas l'émigration, notamment celle des jeunes, vers le sud et l'ouest principalement. Si l'évolution de la population continue dans ce sens, la région devrait passer en deçà des {{unité|1270000 habitants}} en 2030<ref name="pop">{{lien web|url=http://www.champagne-ardenne.pref.gouv.fr/index.php/sgar/site/sgar/home/portrait_region/population/evolution_demographique|site=champagne-ardenne.pref.gouv.fr|nom1=Le portail de l'État en Champagne-Ardenne|titre=Évolution démographique|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. La démographie régionale n'est pas homogène : tandis que la Marne et l'Aube voient leurs populations sensiblement augmenter, celles des Ardennes et de la Haute-Marne ne cessent de baisser ; autre preuve de ce déséquilibre : un Champenois sur cinq vit dans l'[[aire urbaine de Reims]]<ref>{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/regions/champagne-ardenne/default.asp?page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm|site=insee.fr|auteur institutionnel=[[INSEE]]|titre=Champagne-Ardenne, En résumé|consulté le=26 mars 2010}}</ref>. La différence entre l'ouest, dynamique et l'est s'accentue de plus en plus ; la partie occidentale orientée vers le [[Bassin parisien]] attire plus que l'orientale, tournée vers le [[Grand Est]]. Par ailleurs, les cantons périurbains connaissent un solde naturel important, surtout en périphérie de [[Reims]] et [[Troyes]]<ref name="pop"/>. En 2007, la structure de la population par âge était très proche de celle des autres Français : 24,7 % avaient moins de {{nobr|20 ans}}, 21,6 % avaient plus de {{nobr|60 ans}} et donc 53,7 % se situaient entre ses deux âges. La population marnaise est la plus jeune de la région tandis que celle de la Haute-Marne est la plus âgée<ref>{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=13&ref_id=14938|site=insee.fr|titre=Bilan économique et social 2008, Démographie : la baisse de population se poursuit|auteur=INSEE|consulté le=29 mai 2010|date=juin 2009}}</ref>. Le salaire net annuel moyen est de {{euro|21129}} soit {{euro|2881}} de moins que la moyenne nationale<ref name="salaires">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=99&ref_id=CMRSEF04124|site=insee.fr|titre=Les salaires dans les régions|auteur institutionnel=[[INSEE]]|consulté le=29 mai 2010}}</ref>. D'après les projections démographiques de l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]] en [[2040]]<ref>{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1326/ip1326.pdf|format=pdf|site=insee.fr|titre=Population des régions en 2040 : les écarts de croissance démographique pourraient se resserrer|auteur institutionnel=[[INSEE]]|date=8 décembre 2010|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>, la Champagne-Ardenne pourrait encore perdre des habitants dans les années futures. Si cette tendance se maintient, la région devrait descendre à {{unité|1312000|habitants}}<ref>{{Lien web|url=http://www.lunion.presse.fr/article/marne/en-2040-la-champagne-ardenne-va-perdre-2-dhabitants|titre=En 2040, la Champagne-Ardenne va perdre 2 % d'habitants|site=[[L'Union (journal français)|L'Union]]|date=8 décembre 2010|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>. Les disparités départementales deviendront également de plus en plus nombreuses. En effet, on estime que seul le département de l'[[Aube (département)|Aube]] peut encore gagner des habitants<ref>{{Lien web|url=https://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/020986012731-la-champagne-ardenne-aspiree-par-l-ile-de-france.htm|titre=La Champagne-Ardenne aspirée par l'Ile-de-France|site=[[Les Échos]]|date=8 décembre 2010|consulté le=8 décembre 2010}}</ref>. Quant à l'âge moyen, il reste légèrement supérieur à la moyenne nationale avec {{nobr|44,6 ans}} contre 43,6 en [[France]]. === Santé === Hôpitaux : Aube (10) Troyes - Centre hospitalier Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour une pathologie. Marne (51) Reims - Centre hospitalier universitaire (CHU) Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour {{nobr|30 pathologies}}. Reims - Institut Jean-Godinot (Centre de lutte contre le cancer) Nombre de pathologies L'établissement a été classé parmi les meilleurs pour trois pathologies. === Villes et aires urbaines === {{...}} {| class="wikitable" style="text-align:right;" |+Liste des plus grandes villes champenoises : |- style="background:#efefef;" !Rang!!Nom!!Département!!Nombre d'habitants<br />(2011) |- | 1 ||align=left | [[Reims]] ||align=left | [[Marne (département)|Marne]] || {{formatnum:180752}} |- | 2 ||align=left | [[Troyes]] ||align=left | [[Aube (département)|Aube]] || {{formatnum:60013}} |- | 3 ||align=left | [[Charleville-Mézières]] ||align=left | [[Ardennes (département)|Ardennes]] || {{formatnum:51997}} |- | 4 ||align=left | [[Châlons-en-Champagne]] ||align=left | [[Marne (département)|Marne]] || {{formatnum:45153}} |- | 5 ||align=left | [[Saint-Dizier]] ||align=left | [[Haute-Marne]] || {{formatnum:24825}} |- | 6 ||align=left | [[Épernay]] ||align=left | [[Marne (département)|Marne]] || {{formatnum:23888}} |- | 7 ||align=left | [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]] ||align=left | [[Haute-Marne]] || {{formatnum:22705}} |- | 8 ||align=left | [[Sedan]] ||align=left | [[Ardennes (département)|Ardennes]] || {{formatnum:18512}} |} {| class="wikitable" style="text-align:right;" |+ Liste des plus grandes aires urbaines de Champagne-Ardenne : |- style="background:#efefef;" !Rang en<br />Champagne-<br />Ardenne!!Nom de la <br/>principale ville!!Nombre d'habitants<br />(2010) |- | 1 || align="left" | [[Aire urbaine de Reims|Reims]] || 282 792 |- | 2 || align="left" | [[Aire urbaine de Troyes|Troyes]] || 188 300 |- | 3 || align="left" | [[Aire urbaine de Charleville-Mézières|Charleville-Mézières]] || 107 761 |- | 4 || align="left" | [[Aire urbaine de Châlons-en-Champagne|Châlons-en-Champagne]] || 79 279 |- | 5 || align="left" | [[Aire urbaine de Saint-Dizier|Saint-Dizier]] || 55 755 |- | 6 || align="left" | [[Aire urbaine de Chaumont|Chaumont]] || 44 100 |- | 7 || align="left" | [[Aire urbaine d'Épernay|Epernay]] || 37 500 |- | 8 || align="left" | [[Aire urbaine de Sedan|Sedan]]|| 32 900 |- | 9 || align="left" | [[Aire urbaine de Vitry-le-François|Vitry-le-François]]|| 32 800 |- | 10 || align="left" | [[Aire urbaine de Langres|Langres]] || 16 550 |- ! colspan="6" | Source : [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]<ref>{{Lien web|titre=Les zonages en unités urbaines et en aires urbaines 2010 |url = http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=17928|site = insee.fr}}</ref> |} == Administration et politique == [[Fichier:C.G & Préfecture Marne.jpg|vignette|L'hôtel de la préfecture de Région rue Carnot.|alt=]] La Champagne-Ardenne est une [[région française|région]], l'échelon le plus élevé de division territoriale de la [[France|République française]]. Cette [[collectivité territoriale (France)|collectivité territoriale]] est dotée d'un conseil régional, dont son président est le chef du pouvoir exécutif, sous le contrôle ''a posteriori'' du [[préfet de région]] ; la préfecture de région se situe à [[Châlons-en-Champagne]]. Le préfet de région et préfet de la Marne est, depuis le {{date-|11 mars 2015}}, [[Jean-François Savy]]. La région est administrativement divisée en quatre départements : les [[Ardennes (département)|Ardennes]], l'[[Aube (département)|Aube]], la [[Marne (département)|Marne]] et la [[Haute-Marne]]. Ces derniers sont eux-mêmes subdivisés en cantons, 146 au total, partagés entre les {{nobr|15 arrondissements}} de la région. La Champagne-Ardenne est composée de {{unité|1947 communes}}, regroupées en {{nobr|118 intercommunalités}}, en 2008<ref>{{Lien web|url=http://www.adcf.asso.fr/files/Offre-de-service/champagne-ardenne.pdf|site=adcf.asso.fr|auteur=Assemblée des communautés de France|titre=La région Champagne-Ardenne reste en retard d’intercommunalité|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. === Vie politique de Champagne-Ardenne === Depuis sa création en 1986, la Champagne-Ardenne est fortement ancrée à [[droite (politique)|droite]]. Aux élections présidentielles, malgré les bons scores de [[François Mitterrand]] en [[Élection présidentielle française de 1981|1981]], à plus de 51 %, et [[Élection présidentielle française de 1988|1988]] à près de 55 %, le candidat de la droite gagne généralement ces élections : 56,5 % en [[Élection présidentielle française de 1965|1965]] pour [[Charles de Gaulle]], 57,8 % en [[Élection présidentielle française de 1969|1969]] pour [[Georges Pompidou]], 51,2 % en [[Élection présidentielle française de 1974|1974]] pour [[Valéry Giscard d'Estaing]], 52,6 % en [[Élection présidentielle française de 1995|1995]] pour [[Jacques Chirac]] et 58,5 % en [[Élection présidentielle française de 2007|2007]] en faveur de [[Nicolas Sarkozy]] ; à noter qu'en [[Élection présidentielle française de 2002|2002]], [[Jean-Marie Le Pen]] arriva en tête au premier tour avec 21,1 % des voix<ref>{{Lien web|url=http://cdsp.sciences-po.fr/AE.php|site=cdsp.sciences-po.fr|auteur=SciencesPo|titre=Résultats électoraux en France par circonscriptions, départements et régions|consulté le=26 mars 2010}}</ref>. Depuis le [[Redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 2010|découpage de 2010]], la région élit treize députés, répartis entre chaque département : cinq pour la Marne, trois pour les Ardennes et l'Aube et deux pour la Haute-Marne<ref>{{Lien web|url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_la_une/toute_l_actualite/collectivites-locales/redecoupage-circonscriptions/downloadFile/attachedFile_2/Ordonnance_Repartition_sieges_et_delimitation_circonscriptions.pdf?nocache=1251125959.25|site=interieur.gouv.fr|titre=Ordonnance portant répartition des sièges et délimitation des circonscriptions pour l'élection des députés|auteur=Ministère de l'Intérieur|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. Les circonscriptions champenoises sont, elles aussi, marquées par une prédominance de la droite. Ainsi, même si les [[Élections législatives françaises de 1988|élections législatives de 1988]] s'achevèrent sur un match nul, en [[Élections législatives françaises de 1993|1993]] elles penchaient en totalité à droite, puis onze en [[Élections législatives françaises de 1997|1997]]. En [[Élections législatives françaises de 2002|2002]] et [[Élections législatives françaises de 2007|2007]], il n'y avait qu'une seule circonscription qui était détenue par le [[Parti socialiste (France)|parti socialiste]], la [[deuxième circonscription des Ardennes]], douze revenant à la seule [[Union pour un mouvement populaire|UMP]]<ref>{{Lien web|url=http://www.crdp-reims.fr/cinquieme/parlementaires_2007.htm#III.%C2%A0Une%20repr%C3%A9sentation|site=crdp-reims.fr|titre=Radioscopie des parlementaires champenois à l'issue des élections législatives de 2007|auteur=CRDP Champagne-Ardenne|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. Du côté des départements, ils sont tous les quatre administrés par la droite depuis 1973, date de la perte des Ardennes par le [[Parti socialiste (France)|PS]] ; aujourd'hui, seule l'Aube n'a pas un président de conseil général [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] mais [[divers droite]], en la personne du sénateur [[Philippe Adnot]]<ref>{{Lien web|url=http://www.atlaspol.com/CHAR/champagne-ardenne.htm|site=atlaspol.com|auteur=Emmanuel Saint-Bonnet |titre=Champagne-Ardenne |consulté le=26 mai 2010}}</ref>. {{boîte déroulante/début|titre=Liste des parlementaires de Champagne-Ardenne<ref>{{Lien web|url=http://www.assemblee-nationale.fr/qui/xml/regions.asp?legislature=14|site=assemblee-nationale.fr|auteur=Assemblée nationale|titre=Liste des députés par région et collectivité d'Outre-mer|consulté le=11 novembre 2012}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.senat.fr/listes/champagne_ardenne.html|site=senat.fr|auteur=Sénat|titre=Sénateurs de Champagne-Ardenne|consulté le=26 mai 2010}}</ref>}} ; Ardennes <small>'''Députés''' :</small> [[Bérengère Poletti]] (UMP), [[Christophe Léonard (homme politique)|Christophe Léonard]] (PS), [[Jean-Luc Warsmann]] (UMP)<br /><small>'''Sénateurs''' :</small> [[Benoît Huré]] (UMP), [[Marc Laménie]] (UMP) ; Aube <small>'''Députés''' :</small> [[Nicolas Dhuicq]] (UMP), [[Jean-Claude Mathis]] (UMP), [[François Baroin]] (UMP)<br /><small>'''Sénateurs''' :</small> [[Philippe Adnot]] (NI), [[Yann Gaillard]] (UMP) ; Marne <small>'''Députés''' :</small> [[Benoist Apparu]] (UMP), [[Charles de Courson]] (NC), [[Philippe-Armand Martin]] (UMP), [[Arnaud Robinet]] (UMP), [[Catherine Vautrin]] (UMP)<br /><small>'''Sénateurs''' :</small> [[Yves Détraigne]] (UC), [[René-Paul Savary]] (UMP), [[Françoise Férat]] (UC) ; Haute-Marne <small>'''Députés''' :</small> [[François Cornut-Gentille]] (UMP), [[Luc Chatel]] (UMP)<br /><small>'''Sénateurs''' :</small> [[Charles Guené]] (UMP), [[Bruno Sido]] (UMP) {{boîte déroulante/fin}} === Le conseil régional === {{Article détaillé|Conseil régional de Champagne-Ardenne}} Les conseillers régionaux de Champagne-Ardenne sont actuellement élus au suffrage universel, selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours, avec prime majoritaire. Ils sont, dans la région, au nombre de 49, répartis depuis 2010 de cette manière : 21 pour la Marne, 11 pour les Ardennes, 10 pour l'Aube et 7 pour la Haute-Marne<ref>{{Lien web|url=http://www.cr-champagne-ardenne.fr/?SID=40|site=cr-champagne-ardenne.fr|auteur=Conseil régional de Champagne-Ardenne|titre=Vos élus|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. Le siège du conseil régional se trouve à [[Châlons-en-Champagne]]. Dirigée d'abord par [[Jacques Sourdille]] ([[Union des démocrates pour la République|UDR]]), puis par [[Bernard Stasi]] ([[Union pour la démocratie française|UDF]]), Jean Kaltenbach ([[Rassemblement pour la République|RPR]]) et [[Jean-Claude Étienne]] (RPR ''puis'' [[Union pour un mouvement populaire|UMP]]), la région, réputée imprenable, passe à [[gauche (politique)|gauche]] en [[Élections régionales françaises de 2004#Champagne-Ardenne|2004]], au profit d'un nouveau mode de scrutin et d'une triangulaire avec le [[Front national (parti français)|FN]]<ref>{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/elections-regionales-2010/2010/02/22/01034-20100222ARTFIG00377-champagne-ardenne-la-gauche-en-position-favorable-.php|titre=Champagne-Ardenne : la gauche en position favorable|site=[[Le Figaro]]|consulté le=26 mars 2010|date=17 février 2010}}</ref>. Le nouveau président du conseil régional est alors [[Jean-Paul Bachy]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]). Devenu [[divers gauche]], il est réélu en [[Élection régionale de 2010 en Champagne-Ardenne|2010]] avec 44,3 % des voix contre 38,5 % à l'UMP et 17,2 % au FN, sa majorité composée du [[Parti socialiste (France)|PS]], d'[[Europe Écologie]] et du [[Parti communiste français|PCF]] obtenant 29 sièges<ref>{{Lien web|url=http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/RG2010/021/021.html|site=interieur.gouv.fr|titre=Résultat des élections Régionales 2010, Champagne-Ardenne|auteur=Ministère de l'Intérieur|consulté le=26 mai 2010}}</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de Champagne-Ardenne}} === Généralités === En 2007, le [[produit intérieur brut]] champenois s'élevait à {{euro|36541 millions}}<ref name="PIB">{{Lien brisé|url=http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=13&ref_id=ecotc001|titre=Produit intérieur brut de la région (PIB) à prix courants|auteur=Insee|consulté le=13 juin 2010}}</ref>, il avait ainsi progressé entre 1990 et 2007 de 3 % par an, soit {{nobr|0,7 points}} de moins qu'au niveau national, ce qui en fait une des [[région française|régions françaises]] ayant la croissance la plus faible<ref name="PIB2">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=13&ref_id=15187|site=insee.fr|auteur=INSEE|titre=Le PIB par habitant de Champagne-Ardenne : la baisse démographique et les performances du champagne maintiennent la région en bonne position|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. La Champagne-Ardenne était, toujours en 2007, la quatrième région possédant le [[PIB par habitant|produit intérieur brut par habitant]] le plus élevé, celui-ci était alors de {{euro|27372}}<ref name="PIB2"/>. Ces chiffres s'expliquent notamment grâce à la baisse de la [[Démographie de Champagne-Ardenne|population champenoise]], la prospérité de la [[vignoble de Champagne|viticulture locale]] et l'importance des secteurs des industries agro-alimentaires, de l'agriculture et de la métallurgie qui rapportent plus, par emploi, qu'au niveau national. Cependant ce bon classement cache des inégalités importantes<ref name="PIB"/> ; le salaire moyen était par exemple en 2007 de {{euro|21129}}, ce qui la situe seulement au {{11e|rang}} national<ref name="salaires"/>. Avec, en 2008, des [[exportation]]s s'élevant à {{unité|8000 millions}} d'euros, principalement à destination de l'[[Allemagne]], du [[Benelux]] et du [[Royaume-Uni]], la [[balance commerciale]] de la région était excédentaire de {{unité|2000 millions}} d'euros. Elle se plaçait ainsi cinquième parmi les régions exportatrices de France<ref>{{Lien web|url=http://www.champagne-ardenne.cci.fr/s-implanter-creer-transmettre/atouts/environnement-article12.html|titre=Les atouts de la Champagne-Ardenne|site=[[Chambre de commerce et d'industrie de région Champagne-Ardenne]]|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. Malgré la [[Crise économique de 2008-2010|crise économique]] qui a fait chuter ses [[importation]]s de 16,7 % et ses exportations de 22,8 %, son excédent commercial se chiffre en 2009 à {{unité|1194 millions}} d'euros<ref>{{Lien web|url=http://www.champagne-ardenne.cci.fr/pdf/Economie_CA/chiffres-cles/commerce_international/com_exterieur2009.pdf|site=champagne-ardenne.cci.fr|format électronique=pdf|titre=Commerce international en Champagne-Ardenne|auteur=Direction des douanes de Champagne-Ardenne|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. === Agriculture === Dans la première région agricole de France, plus de 60 % du territoire est consacré à l'[[agriculture]]<ref>{{Lien brisé|url=http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=13&ref_id=AGRTC001|titre=Utilisation du sol de la région|auteur=Insee|consulté le=7 juin 2010}}</ref>, le secteur représente 10 % de la valeur ajoutée. La Champagne-Ardenne est ainsi la deuxième région céréalière française, elle produit principalement du [[blé tendre]], de l'[[escourgeon]] et de l'[[Orge commune|orge de printemps]]<ref name="agri"/>. La [[luzerne cultivée|luzerne déshydratée]] couvre {{Unité|74000 ha}}<ref name="agri"/> ; en 2005, la Champagne-Ardenne représentait de ce fait 23 % de la production européenne et 69 % de la production française de luzerne<ref>{{Lien web|url=http://www.marne.pref.gouv.fr/sections/static/drdaf/pdf/filiere_luzerne/downloadFile/file/filiere_luzerne.pdf?nocache=1271237916.25|site=marne.pref.gouv.fr|format électronique=pdf|titre=La luzerne champenoise : une place prépondérante au niveau national et européen|auteur=Agreste|date=juin 2009|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. Elle est également la deuxième région cultivatrice de [[pois protéagineux]] et de [[Betterave sucrière|betteraves industrielles]]. Elle est aussi la troisième région productrice de [[pomme de terre|pommes de terre]]. Le [[colza]] représente 9 % de la surface agricole totale, ce qui fait de la région la deuxième productrice de colza de France, notamment grâce à l'intérêt donné aux [[biocarburant]]s<ref name="agri">{{Lien web|url=http://www.marne.pref.gouv.fr/sections/static/drdaf/pdf/descriptif_agricultu6007/downloadFile/file/Agriculture_en_CA.pdf?nocache=1271237916.25|site=marne.pref.gouv.fr|format électronique=pdf|titre=L’Agriculture en Champagne-Ardenne|auteur=SRISE Champagne-Ardenne|date=1 février 2007|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. Pourtant, en 2008, l'[[agriculture biologique]] représentait seulement 0,5 % des surfaces agricoles utilisées<ref name="mémento"/>. La Champagne-Ardenne est par ailleurs l'une des régions où l'agriculture est la plus fortement mécanisées<ref>{{Lien brisé|url=http://www.drire.gouv.fr/champagne-ardenne/DI/accueil/actions_sectorielles/monographie_machin_agricole.pdf|format=pdf|auteur=DRIRE Champagne-Ardenne|titre=Le machinisme agricole en Champagne-Ardenne|consulté le=7 juin 2010}}</ref>. L'élevage est un aussi un acteur de l'agriculture régionale mais il est cependant relativement peu développé<ref name="agri"/>. Les [[Élevage bovin|bovins]] sont les animaux les plus élevés au sein de la région avec {{unité|638000 têtes}} en 2008, viennent ensuite assez loin derrière les [[Suidae|porcins]] et les [[Mouton|ovins]] avec respectivement {{unité|188000|et=145000|têtes}}. Les [[Caprinae|caprins]] y sont marginaux avec {{unité|2000 têtes}}<ref>{{Lien web|url=http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R2109D13.pdf|site=agreste.agriculture.gouv.fr|format électronique=pdf|titre= Statistique agricole annuelle : effectifs animaux|auteur=Agreste|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. La [[sylviculture]] est présente dans la région, la forêt représente en effet plus de 25 % du territoire régional ; elle est principalement composée de [[chêne]]s<ref name="mémento">{{Lien brisé|url=http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R2109C01.pdf|format=pdf|auteur=Agreste Champagne-Ardenne|titre=Mémento de la statistique agricole|date=octobre 2009|consulté le=7 juin 2010}}</ref>. <gallery mode="packed"> FR-08-Landscape7.JPG|Des [[Prairie (agriculture)|prairies]] dans le [[canton de Carignan]]. FR-10-Landscape2.JPG|Des [[Champ (agriculture)|champs]] entre [[Auxon (Aube)|Auxon]] et [[Neuvy-Sautour]]. FR-51-Landscape5.JPG|Le [[Vignoble de Champagne|vignoble champenois]] à [[Cramant]]. </gallery> La [[viticulture]] marque elle aussi l'agriculture champenoise. Ainsi en 2007, la production viticole représentait 53 % de la valeur de la production agricole régionale<ref name="PIB"/>. {{...}} === Industrie === [[Fichier:Headquarters moet et chandon in Epernay.JPG|vignette|Siège de [[Champagne Moët & Chandon|Moët & Chandon]], troisième établissement régional.]] Le secteur industriel représente en Champagne-Ardenne 21,8 % des salariés et 19 % de la valeur ajoutée. Elle est ainsi la {{4e|région}} la plus industrialisée du pays. La part de l'industrie est la plus élevée dans les Ardennes, dans l'ouest (d'[[Épernay]] à [[Romilly-sur-Seine|Romilly]]) et dans la moyenne vallée de la [[Marne (rivière)|Marne]] (entre [[Vitry-le-François|Vitry]] et [[Saint-Dizier]]). Elle est au contraire nettement plus faible dans les bassins d'emploi de Reims et [[Châlons-en-Champagne]]<ref name="Indus">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=13&ref_id=14551&page=insee_dossier/atlas_ind/atlas_ind_ca.htm|site=insee.fr|titre=L'industrie en Champagne-Ardenne - dossier n° 26 - Atlas industriel de Champagne-Ardenne|auteur=Insee|consulté le=1 décembre 2010}}</ref>. Dans la région natale de [[Nicolas Appert]], qui créa notamment la première usine de [[conserve]]s au monde, l'[[industrie agroalimentaire]] emploie de nombreuses personnes et contribue à près du quart de la valeur ajoutée régionale<ref name="agri"/>. Avec la [[métallurgie]] et les équipements mécaniques, ils sont les secteurs les plus importants de l'industrie champenoise. Les petits établissements sont moins représentés qu'au niveau national tandis que les moyens sont sensiblement plus nombreux. Par ailleurs, d'après l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], seuls quatre établissements dépassent le millier de salarié : l'usine [[PSA Peugeot Citroën]] de [[Villers-Semeuse]], [[Boehringer-Ingelheim Pharmaceuticals]] à [[Reims]], la maison de [[Champagne Moët & Chandon]] à Épernay et l'équipementier automobile [[Visteon Corporation|Visteon]] à [[Charleville-Mézières]]<ref name="Indus"/>. == Transports == {{article détaillé|Grand Est#Transports{{!}}Transports dans le Grand Est}} === Routier === La région est desservie par {{Unité|620 km}} d'[[autoroute]]s répartis sur six axes : * [[Autoroute A4 (France)|A4]] [[Paris]]-[[Strasbourg]] qui dessert l'agglomération de [[Reims]] ; * [[Autoroute A5 (France)|A5]] Paris-[[Langres]], qui passe par [[Troyes]] et [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]] ; * [[Autoroute A26 (France)|A26]] [[Calais]]-[[Troyes]], passe par [[Reims]] et [[Châlons-en-Champagne]] (tronçon commun avec [[Autoroute A4 (France)|A4]]) et retrouve l'[[Autoroute A5 (France)|A5]] à [[Troyes]] ; * [[Autoroute A31 (France)|A31]] [[Beaune]]-[[Toul]], qui passe dans la [[Haute-Marne]] par [[Langres]] * [[Autoroute A34 (France)|A34]] [[Charleville-Mézières]]-[[Reims]]. Depuis les abords de cette ville, une bifurcation vers [[Rocroi]] et jusqu'à la [[frontière franco-belge]] a été réalisée. Ce qui est communément appelé le « Y ardennais » de par sa configuration, permet à la région d'être reliée à [[Charleroi]] et [[Bruxelles]] par la branche ouest, en plus de la liaison existante avec [[Bouillon (Belgique)|Bouillon]] et [[Liège]] à l'est. * [[Autoroute A203 (France)|A203]] [[Charleville-Mézières]]-[[Sedan]]. Cette autoroute gratuite est la continuation de l'A34. === Fluvial === Le réseau navigable est assez complet, mais n'est pas aux normes européennes{{en quoi}}, il s'articule autour des canaux suivants : * le [[canal des Ardennes]] reliant les vallées de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et de l'[[Aisne (Oise)|Aisne]] ; * le [[canal de l'Est]] qui relie les vallées de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]] et de la [[Moselle (rivière)|Moselle]] en partant de [[Givet]] à la [[Marne (rivière)|Marne]], il permet la navigation de la [[Mer du Nord]] à la [[Méditerranée]] ''via'' le [[canal de la Marne à la Saône]] ; * le [[canal de la Marne à la Saône]] qui relie le canal latéral à la Marne depuis [[Vitry-le-François]] à la [[Saône (rivière)|Saône]] à [[Pontailler-sur-Saône]] ; * le [[canal latéral à la Marne]] de [[Vitry-le-François]] à [[Hautvillers]] et la [[Marne (rivière)|Marne]] canalisée jusqu'à [[Alfortville]] ; * le [[canal de la Marne au Rhin]] qui relie la [[Marne (rivière)|Marne]] de [[Vitry-le-François]] au [[Rhin]] jusqu'à [[Strasbourg]] ; * le [[canal de l'Aisne à la Marne]] qui dessert [[Reims]], de [[Berry-au-Bac]] (Aisne) à [[Condé-sur-Marne]], où il rejoint le [[canal latéral à la Marne]]. === Ferroviaire === {{Article détaillé|TER Champagne-Ardenne}} Le réseau ferroviaire s'articule principalement autour des quatre lignes : * [[Paris]]-[[Strasbourg]], de la [[Gare de Paris-Est|gare de l'Est]], qui suit la vallée de la [[Marne (rivière)|Marne]], ''via'' [[Épernay]], [[Châlons-en-Champagne]] et [[Vitry-le-François]]. Depuis le {{date|10|juin|2007}}, cet axe est doublé par la [[LGV Est européenne|LGV Est]], ligne à grande vitesse dont le tracé s'infléchit vers le nord pour desservir [[Reims]], qui dispose d'une gare nouvelle appelée « Champagne-Ardenne » et située sur la commune de [[Bezannes]] ; * Paris - [[Charleville-Mézières]]-[[Sedan]], qui dessert [[Reims]] et [[Rethel]], également desservie par le [[TGV]] ; * Paris-[[Bâle]] qui suit la vallée de la [[Seine]], ''via'' [[Romilly-sur-Seine]], [[Troyes]], [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]] et [[Langres]]. Cet axe non électrifié est compromis par la politique de rentabilité de la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] et pourrait disparaître au profit d'une future ligne TGV Paris-[[Dijon]]-Bâle ou en tout cas être électrifiée ; * [[Lille]]-[[Strasbourg]] qui dessert [[Charleville-Mézières]] et [[Sedan]]. === Aérien === La deuxième moitié du {{s-|XX|e}} voit apparaître à [[Bétheny]], près de Reims, l'[[aérogare de Reims Champagne]], le premier aéroport civil régional. À la suite d'une histoire qualifiée par certains de « chaotique » et à de nombreuses tentatives de sauvetage ayant échoué, l'aérogare ferme finalement le 30 juin 2006<ref>{{Lien web|url=http://www.reims.cci.fr/IMG/pdf/dossier092006.pdf|site=reims.cci.fr|auteur=Frédéric Marais, Champ'éco|titre=Transport aérien de passagers : Vatry reste seul en piste.|date=août/septembre 2006|consulté le=15 juin 2010}}</ref>. Dès lors, [[Aéroport Paris - Vatry|Paris - Vatry]] devient l'unique aéroport de transport de passagers en Champagne-Ardenne. En effet, l'aéroport qui est à l'origine spécialisé dans le [[Transport aérien|fret]] doit, depuis le déclin de cette activité qui est passée de {{Unité/2|40000|t}} en 2008 à {{Unité/2|23000|t}} en 2009, s'ouvrir au [[Compagnie aérienne à bas prix|low-cost]] pour subsister. Ainsi en 2010, deux lignes ont été créées par la compagnie [[Ryanair]], l'une vers [[Oslo]] et l'autre à destination de [[Stockholm]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lesechos.fr/info/france/020483660916.htm|site=lesechos.fr|titre=Ryanair vole au secours de Paris-Vatry|auteur=[[Les Échos]]|consulté le=15 juin 2010|date=21 avril 2010}}</ref>. Malgré le faible nombre d'installations aéroportuaires d'envergure nationale ou internationale, la région dénombre 21 aéroclubs pour 16 [[aérodrome]]s<ref>{{Lien web|url=http://www.ff-aero.fr/accueil.php?item=5&a_item=1&include=s_aeroclub&cra=08|site=ff-aero.fr|auteur=Fédération Française d'Aéronautique|titre=Aéroclubs de Champagne-Ardenne|consulté le=15 juin 2010}}</ref>. == Culture, tourisme == * {{unité|291|[[hôtel]]s}} de tourisme homologués ({{unité|8000|chambres}}) * {{unité|152|structures}} offrant des [[Chambre d'hôtes|chambres d'hôtes]] * {{nobr|19 [[musée]]s}}, {{nobr|92 [[Salle de cinéma|salles de cinéma]]}}, {{nobr|16 [[théâtre]]s}}, {{nobr|10 terrains de [[golf]]}} * {{Unité|650 km}} de [[Tourisme fluvial|voies navigables]] et {{nobr|8 plans}} d'eau (dont le [[lac du Der-Chantecoq]], le plus grand plan d'eau artificiel d'[[Europe]] réservé au tourisme). Les visiteurs s'orientent pour la plupart vers la Champagne pour son histoire, ses vignobles et ses caves (dont le [[vin de Champagne]]). Les sites et itinéraires se diversifient avec la découverte du [[patrimoine (culture)|patrimoine]] et de la [[gastronomie]] et le développement des tourismes de mémoire et industriel : [[Troyes]] sa cathédrale, son musée d'Art moderne, sa Maison de l'outil et de la pensée ouvrière et ses maisons anciennes, [[Châlons-en-Champagne]] son cloître-musée , sa cathédrale, sa collégiale, son musée des Beaux-Arts et d'Archéologie et ses cours d'eau, les champs de bataille de Champagne, les ruines de l'abbaye de Trois-Fontaines, le moulin de la Bataille de Valmy, [[Langres]] avec ses remparts, [[Épernay]] son avenue de Champagne et ses caves, les vallées de la [[Marne (rivière)|Marne]] et de la [[Meuse (fleuve)|Meuse]], Charleville-Mézières sa place Ducale, sa rue de la République, son musée Rimbaud, son musée de l'Ardenne et sa basilique , Bogny-sur-Meuse son musée de la Métallurgie ardennaise, le village d'Elan, [[Sedan]] et son [[Château de Sedan|château fort]]-historium, le domaine de Vendresse, Monthermé, petite capitale des boucles de la Meuse, Mouzon son abbatiale et son musée du Feutre, Juniville son musée Verlaine, [[Reims]] son palais du Tau, son ancienne abbaye-musée, sa cathédrale et ses caves , la basilique Notre-Dame-de-l'Epine, l'abbaye d'Auberive, ou encore [[Colombey-les-Deux-Églises]] et le [[mémorial Charles-de-Gaulle]]. Six villes sont labelisées [[Villes et Pays d'art et d'histoire]] : Châlons-en-Champagne, Charleville-Mézières, Langres, Reims, Sedan et Troyes. Une curiosité naturelle à voir dans le [[parc naturel régional de la Montagne de Reims]] : les [[faux de Verzy]]. [[Festival mondial des théâtres de marionnettes|Capitale Mondiale de la marionnette]], [[Charleville-Mézières]] accueille un festival biennal. Un parc d'attractions [[Nigloland]], l'un des plus visités de France, se situe à Dolancourt, près de Bar-sur-Aube. Le [[Pays du Der]] est une région naturelle relevant de la Champagne humide où se trouvent la route des églises à pans de bois et vitraux et le musée du Pays de Der<ref name="route des églises à pans de bois et vitraux">{{Lien web |url=http://www.lacduder.com/fr/l-architecture-du-pays-du-der/la-route-des-eglises-a-pans-de-bois-et-vitraux |titre=Découverte de l'architecture du Pays du Der et de la route des églises à pans de bois |site=lacduder.com}}</ref>. Le parc naturel régional des Ardennes possède deux réserves naturelles nationales et sept sites Natura 2000. Le parc naturel national des forêts de Champagne et Bourgogne est un massif forestier partagé entre la Haute-Marne et la Côte d'Or. Le parc naturel régional de la Forêt d'Orient avec ses grands lacs attire les amateurs de nature, de pêche, de randonnée, de baignade et d'activités sportives nautiques. La diversité et le nombre des vitraux résumés par la maxime "80% des vitraux du monde se trouvent en France, 80% des vitraux français se situent au nord de la Loire, 80% des vitraux du nord de la Loire se trouvent en Champagne-Ardenne et 80% des vitraux de Champagne-Ardenne se rencontrent dans le département de l'Aube". La [[Vitraux de la Marne|Marne ]] possède le deuxième plus grand nombre de vitraux, avec environ 15% des vitraux de la région. Parmi les villes remarquables, on trouve Reims, Châlons-en-Champagne et Épernay. Les Ardennes possèdent les 5% restants des vitraux de la région. Charleville-Mézières et Sedan sont les villes qui comptent le plus grand nombre de vitraux. Les départements de l'Aube et de la Haute-Marne ont développé des itinéraires de visite dénommés "Route du vitrail dans l'Aube" et "Route du vitrail dans la Haute-Marne". <gallery mode="packed"> Fichier:Château-fort de Sedan 1.jpg|[[Château de Sedan|Château-fort]] de [[Sedan]]. Fichier:Musée Rimbaud 1.jpg|Musée Rimbaud de [[Charleville-Mézières]]. Fichier:Cathédrale Notre-Dame de Reims 10.jpg|Chevet de la cathédrale Notre-Dame de [[Reims]]. Fichier:ND-en-Vaux 02.jpg|Cloître Notre-Dame-en-Vaux de [[Châlons-en-Champagne|Châlons]]. </gallery> === Gastronomie === {{Article détaillé|Cuisine champenoise}} === Littérature === * Auteurs : [[Denis Diderot]], [[Jean-François Paul de Gondi|Cardinal de Retz]], [[Gaston Bachelard]], [[Roger Caillois]], [[Paul Fort]], [[Roger Vailland|Roger Vaillant]], [[Patrick Poivre d'Arvor]], [[Charles de Gaulle]], [[Marcel Arland]], [[Xavier Aubryet]], [[André Dhôtel]], [[Yves Gibeau]], [[Rémi Hess]], [[Maurice Renard (écrivain)|Maurice Renard]], [[Jean Rogissart]], [[Frédérick Tristan]], [[Nadine Najman]], [[Arthur Rimbaud]]. * Sites et sociétés : ** [[Académie]] nationale de Reims<ref>[http://pagesperso-orange.fr/acadnat.reims/ Académie Nationale de Reims]</ref> ; ** Site Écritdire<ref>[http://www.ecritdire.com/cpnajman.php3 Écritdire]</ref>. === Musique === * Compositeurs, organiste : [[Olivier Messiaen]], ([[Fuligny]], [[Aube (département)|Aube]], 1928-1931), [[Guillaume de Machaut]], Etienne Nicolas Mehul. === Médias === * Écrit : de 1883 à 1944 ''[[Le Petit Champenois]],'' de 1944 à aujourd'hui, ''[[L'Union (journal)|L'Union]],'' Le Journal de la Haute-Marne (JHM), Voix de la Haute-Marne, L'Ardennais, L'Affranchi (hebdomadaire), La Semaine des Ardennes (hebdomadaire), RCA, La Champagne Viticole, Le Vigneron Champenois, L'Hebdo du Vendredi (gratuit), L'Aube Nouvelle, L'Est-Eclair Troyes, Libération Champagne Troyes , Press'Troyes , Le Troisième Œil, La Vie en Champagne . * Radios : [[Champagne FM]], [[France Bleu Champagne-Ardenne]], Active Radio (107.2), Radio Star (99.3), Radio Latitude (95.8), Happy FM , Chérie FM Troyes (99.7), NRJ Troyes (100.2), Radio Zénith (106.8), Radio Campus Troyes (88.7), RCF Aube-Haute-Marne (88.2), Thème Radio (90.3) . * Télés : [[France 3 Champagne-Ardenne]], Canal 32. *Internet : Le Petit Aubois, champagne.fr, escapades-en-champagne.com == Liste des personnalités de Champagne-Ardenne == {{Article détaillé|Liste des personnalités de Champagne-Ardenne}} == Notes et références == ; Notes {{Références|groupe="Note"}} ; Références {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Champagne-Ardenne|commons titre=La Champagne-Ardenne |wiktionary=Champagne-Ardenne |wikinews=Catégorie:Champagne-Ardenne|wikinews titre=La Champagne-Ardenne |wikivoyage=Champagne-Ardenne|wikivoyage titre=La Champagne-Ardenne }} === Articles connexes === * [[Champagne (province)]] * [[Région française]] * Commune suisse du canton de Vaud: [[Champagne (Vaud)|Champagne (VD)]] * Région suisse du canton de Genève: [[Champagne (canton de Genève)|Champagne (GE)]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Portail|régions de France|Champagne-Ardenne}} [[Catégorie:Champagne-Ardenne|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Corse
Corse
{{Redirect|Île de Beauté|homonymie=Île de Beauté (ferry)|autres=le navire}} {{Voir homonymes|Corse (homonymie)}} {{Infobox Subdivision administrative | modèle = non | nom = Corse | autres noms = | couleur = BBDEFD | image = Logo_Collectivité_Corse_2018.svg | légende = Logo de la collectivité de Corse. | taille image = 170 | blason = Blason de Corse.svg | légende blason = Blason | drapeau = Flag of Corsica.svg | légende drapeau = [[Drapeau de la Corse]] <!-- Administration --> | pays = France | nom de division = Statut | division = [[Collectivité territoriale unique]] | nom de division2 = [[Préfecture]] | division2 = [[Ajaccio]] | nom de division3 = [[Département français|Circonscriptions départementales]] | division3 = [[Haute-Corse]] (2B)<br/>[[Corse-du-Sud]] (2A) | nom de division4 = [[Arrondissement français|Arrondissements]] | division4 = 5 | nom de division5 = [[Canton français|Cantons]] | division5 = 26 | nom de division6 = [[Commune (France)|Communes]] | division6 = 360 | titre autorité = [[Conseil exécutif de Corse|Président du Conseil exécutif]] | autorité = [[Gilles Simeoni]] ([[Femu a Corsica|FaC]]) | mandat autorité = | titre autorité2 = [[Assemblée de Corse|Présidente de l’Assemblée]] | autorité2 = [[Marie-Antoinette Maupertuis ]] ([[Femu a Corsica|FaC]]) | mandat autorité2 = | titre autorité3 = [[Assemblée délibérante]] | autorité3 = [[Assemblée de Corse]] | titre autorité4 = [[Préfet de région|Préfet]] | autorité4 = [[Amaury de Saint-Quentin]] <!-- Démographie --> | gentilé = [[Corses|Corse(s)]] | nom_pop = [[Recensement de la population|Population]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | nom divers démographie = [[Langues régionales ou minoritaires de France|Langues régionales]] | divers démographie = [[Corse (langue)|corse]]<br>[[ligure]] ([[bonifacien]], [[calvais]])<br>[[grec]] <!-- Géographie --> | coord titre = oui | superficie = 8722 <!-- Divers --> | alt maxi = 2706 | titre divers = Divers | nom divers = [[Monnaie]] | divers = [[Euro]] | nom divers2 = [[Fuseau horaire]] | divers2 = [[UTC+01:00|+1]] ([[Heure normale d'Europe centrale|HNEC]], heure d'hiver)<br>[[UTC+02:00|+2]] ([[Heure d'été d'Europe centrale|HAEC]], heure d’été) | nom divers3 = [[Domaine de premier niveau|Domaine internet]] | divers3 = [[.corsica]] | nom divers4 = [[Liste des indicatifs téléphoniques internationaux par pays|Indicatif téléphonique]] | divers4 = 33 | nom de code1 = [[Code officiel géographique#Code région|Code Insee]] | code1 = 94 | nom de code2 = [[ISO 3166-2:FR|Code ISO 3166-2]] | code2 = FR-COR | nom divers7 = Site web | divers7 = {{URL|https://www.isula.corsica/}} | rang population = {{16e}} sur 18 | rang superficie = {{14e}} sur 18 , <!-- Localisation --> | imageloc = Corse region locator map2.svg | légende imageloc = <!-- Liens --> | url = | nom site = | source1 = | source2 = | source3 = | source4 = | Hymne national = Diu vi salvi Regina }} [[Fichier:Sardinia, Tabula Peutingeriana.jpg|vignette|droite|Selon la [[table de Peutinger]].]] La '''Corse''' (en [[Corse (langue)|corse]] et {{en langue|it|Corsica}} ; en [[ligure]] : {{Langue|lij|''Còrsega''}}, en [[grec]] : ''Kyrnos'') est une [[île]] située en [[mer Méditerranée]] et une [[collectivité territoriale unique]] [[France|française]]. Comptant {{unité|350000|habitants}} au 1er janvier 2022 d'après l'[[Insee]], elle est le territoire le moins peuplé de la [[France métropolitaine]]. [[Liste d'îles par superficie|Quatrième île de la mer Méditerranée]] par sa superficie, la Corse était disputée à l'Antiquité entre trois principaux centres d'influence : la [[Ligurie|côte ligure]] (les [[Étrusque]]s puis les [[Gênes|Génois]]), la côte méditerranéenne française ([[Marseille antique|la cité phocéenne]] puis le royaume de [[France]]), et l'Afrique du nord ([[Carthage]], le royaume des [[Vandales]] puis des [[Maures]]). Les habitants eux-mêmes, pauvres et peu nombreux, résistaient ou s'accommodaient de ces influences. Les [[Rome antique|Romains]] tenaient l'île pour pauvre et sauvage, et bien qu'elle soit assez proche de [[Urbs|l'''Urbs'']], ils n'y auront que quelques petites villes dans les portions les plus clémentes de la côte. Quand l'[[Empire romain|Empire]] s'effondre, la Corse connaît son lot d'instabilité. Aucun pouvoir ne s'impose durablement avant que la [[république de Gênes]] le fasse à la fin du {{s|XIII}} et pour près de quatre siècles. Lorsque cette puissance s'affaiblit, l'île se révolte à partir de 1729, ce qui ouvre une période de 30 ans de batailles, au terme desquels le [[royaume de France]] finit par en prendre le contrôle. Intervenue d'abord à la demande de Gênes, la France finit par s'y substituer ([[Traité_de_Versailles_(1768)|acquisition formelle]] des droits génois le {{date-|15|mai|1768}}, alors que l'île est largement aux mains des [[Pascal Paoli|indépendantistes]]) et achève sa conquête avec la [[bataille de Ponte-Novo]] le {{date-|9|mai|1769}}. Entre-temps, l'île aura connu une brève [[Indépendance (politique)|indépendance]], par le [[Royaume de Corse]] d'avril 1736 à {{date-|décembre 1740}} et, surtout, comme [[République corse]] de 1755 à 1769, avec notamment la [[Constitution corse|première constitution démocratique]] de l'histoire moderne, reconnaissant aux femmes le droit d'être chef de famille et de [[Droit de vote des femmes|voter]]. [[Corse (1790–1976)|Département unique]] à sa [[Histoire des départements français|création en 1790]], la Corse est [[bidépartementalisation|divisée en deux]] en 1793 avec la création des départements du [[Golo (département)|Golo]] et du [[Liamone (département)|Liamone]]. Elle redevient partiellement indépendante sous [[Royaume de Corse (1794-1796)|protectorat britannique en 1794]]. En 1796, la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département. Par le décret du 9 janvier 1970, la Corse est administrativement détachée de [[Provence-Alpes-Côte d'Azur|Provence-Côte d'Azur]] et devient la {{22e}} [[Région française|région métropolitaine]]. S'ajoute en 1975 la création des départements de [[Haute-Corse]] (2B) et de [[Corse-du-Sud]] (2A). En 1982, les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région et la première [[assemblée de Corse]] est élue au suffrage universel le [[8 août]]. En 1991, elle acquiert le statut de [[collectivité à statut particulier]] (CSP), la première de ce type, dénommée « [[collectivité territoriale de Corse]] ». Depuis le {{Date-|1er|janvier|2018}}, en application de la [[loi portant nouvelle organisation territoriale de la République|loi NOTRe]] du {{Date-|7|août|2015}}, la Corse est une collectivité à statut particulier au sens de l’[[Article 72 de la Constitution de la Cinquième République française|article 72 de la Constitution]], de type [[collectivité territoriale unique]] (CTU) dénommée « [[collectivité de Corse]] » et instituée en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des [[Département (collectivité territoriale française)|collectivités départementales]] de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Les [[Administration territoriale de la France|circonscriptions administratives]] départementales de [[Corse-du-Sud]] et de [[Haute-Corse]], territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées ; leurs préfectures sont situées respectivement à [[Ajaccio]] et [[Bastia]]. Dotée d'un riche patrimoine culturel et d'une puissante chaîne de montagne culminant à plus de 2700 mètres d'altitude<ref>Le [[Monte Cinto]] est le plus haut sommet de Corse et culmine à 2 706 mètres d'altitude</ref>, qui complique les transports intérieurs, l'île a développé une [[tourisme en Corse|activité touristique réputée]], assurant un emploi sur six et {{nombre|5|millions}} de nuitées par an<ref name="Bleus">Tous modes d'hébergement confondus : hôtel, camping, location, gîte rural, résidence secondaire selon ''Corse'' - Guides Bleus Hachette - Année 2006 - (345 pages) {{ISBN|2-01-2402496}}</ref>, mais très concentrée sur le littoral et l'été. Les prémices de l'[[écotourisme]], appelé aussi [[tourisme durable]], [[Agritourisme|agrotourisme]] ou [[tourisme équitable]], également [[tourisme en Sardaigne|promu dans l'île proche de Sardaigne]]<ref name="Boyer">" En Sardaigne, un tourisme soucieux de partage" par Paula Boyer, envoyée spéciale, dans ''[[La Croix]]'' le 6 janvier 2022 [https://theworldnews.net/fr-news/en-sardaigne-un-tourisme-soucieux-de-partage]</ref> pour mettre en valeur la richesse de l'intérieur de ces îles montagneuses<ref name="paoli"> {{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-Christophe Paoli, Alessandro Fiori, Romain Melot |titre=L'aménagement du littoral à l'épreuve de la décentralisation. Conflits et concertation en Corse et Sardaigne. |url=https://www.cairn.info/journal-pole-sud-2008-1-page-143.htm |site=CAIRN}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Francesco Garutti |titre=Darkness, Silence, and Nature as a Political Plan |url=https://www.cca.qc.ca/en/articles/issues/27/will-happiness-find-us/68434/darkness-silence-and-nature-as-a-political-plan |site=CCA}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=italien |auteur=Regione Autònoma de Sardigna |titre=Legge Regionale 25 novembre 2004, n. 8 – Norme urgenti di provvisoria salvaguardia per la pianificazione paesaggistica e la tutela del territorio regionale. |url=http://www.regione.sardegna.it/j/v/80?v=2&t=1&c=72&s=1538 |site=Regione Autònoma de Sardigna}}</ref> et prévenir la pollution dont souffre ailleurs la mer Méditerranée<ref name="paoli" />, ont vu le jour avec la [[randonnée dans les îles de Méditerranée|randonnée en climat méditerranéen]] dès les [[années 1970]]. [[File:The birds of Europe (1837) (14750736625).jpg|thumb|Goéland d'Audouin, présent en Corse. [[Edward Lear]]<ref>Il s'agit bien de l'auteur du ''Journal d'un paysagiste anglais en Corse, 1868'' [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65582177/f25.image Consulter ''Journal of a landscape painter in Corsica''] sur [[Gallica]]. {{commentaire biblio|Traduit par Véronique Emmanuelli ; Paris : la Pensée universelle, 1992, 235 p. {{ISBN|2-214-09420-2}}.}}</ref>, 1837]] == Toponymie : « Corsica » et « Cyrnos » == Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse<ref group="N">Le nom grec de la Corse dans l'Antiquité étant Κυρνός ou Κυρνή : « Kurnos » ou « Kurnè ». Lire ''Corsica Classa'' et ''Non, les Grecs ne l'appelaient pas Kallisté'' d'Olivier Jehasse.</ref>. Des historiens ont écrit : * {{Citation|De vieux auteurs l'assurent et, dans la légende qu'ils nous ont transmise, une réalité précise apparaît sans doute. Une femme de la côte de [[Ligurie]], voyant une génisse s'éloigner à la nage et revenir fort grasse, s'avisa de suivre l'animal dans son étrange et longue course. Sur le récit qu'elle fit de la terre inconnue qu'elle venait de découvrir, les Liguriens y firent passer beaucoup de leurs compagnons. Cette femme s'appelait Corsa, d'où vint le nom de Corse. C'est la légende éponyme que nous retrouvons à l'origine de toutes les cités antiques ; mais elle est de formation récente, car le premier nom de l'île est '''Cyrnos''' et non pas '''Corsica'''. : La difficulté n'était point pour embarrasser les vieux chroniqueurs, grands amateurs de merveilleux et habitués à ne douter de rien. Il y a d'autres légendes, et plus prestigieuses, sinon moins fantaisistes. Un fils d'[[Héraclès]], Cyrnos, aurait colonisé la Corse en lui donnant son nom. [[Giovanni della Grossa]] croit que la Corse a été peuplée par un chevalier troyen, appelé Corso ou Cor, et une nièce de [[Didon]], nommée Sica, que Corso a bâti les villes de l'île et leur a donné les noms de ses fils et de son neveu, Aiazzo, Alero, Marino, Nebbino. C'est ainsi que la Grande-Bretagne a eu son Brut, la France son Francus et que la Corse a son Corso, neveu d'[[Enée]]}}<ref name="Cesari-Rocca">[https://archive.org/stream/histoiredecorse00colouoft#page/n5/mode/2up] [[Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca|Colonna De Cesari-Rocca]] et [[Louis Villat]] in ''Histoire de Corse'' - Ancienne librairie Furne Boivin & Cie, Éditeurs, 5 rue Palatine Paris {{VIe}} 1916.</ref>. * {{Citation|L'île de Corse, nommée '''Cyrnos''' par les Grecs, était baignée au nord par la [[mer de Ligurie]] (''Ligusticum mare''), à l'est par la [[mer Tyrrhénienne]], au sud par le détroit Taphros ou Gallicum qui la séparait de la [[Sardaigne]] (''Sardinia''), à l'ouest par la mer Ibérique}}<ref name="X. Poli">[https://archive.org/stream/lacorsedanslant00poligoog/lacorsedanslant00poligoog_djvu.txt] [[Xavier Poli]] in ''La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge'' Librairie Albert Fontemoing Paris 1907.</ref>. : Plus loin, dans son étude sur l'occupation de l'île, [[Xavier Poli]] écrit : {{Citation|L'unique texte sur lequel nous pouvons nous appuyer, pour avancer que les Libyens ont occupé la Corse, est tiré de la [[Phocide]] de [[Pausanias le Périégète|Pausanias]], qui écrivait au {{s-|II|e}} de notre ère : « À peu de distance de la Sardaigne il est une île appelée par les Grecs '''Cyrnos''' et par les [[Libyens]] qui l'habitent '''Corsica'''}}. Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s'établit. Les [[Sardes (peuple)|Sardes]] nomment ces émigrés du nom qu'ils ont apporté de leur pays, Corses »<ref>[[Phocide]], 1. X, c. VII, §8 ; éd. Didot-Dindorf. ''{{lang|la|texte=Deinceps sûnt insulte Gymnesiœ ; prope lias Busus ac potentissima Sardinia et amabilis in mari Cyrnus, quam quidem indigense homines Corsicam appellant ; silvis autem tantum quantum illa abunat nulla. Dyonisii, Orbis descriptio, v. 457-460}}''. (en note de bas de page).</ref>. :{{Citation|La légende est plus précise, Sardus fils d'[[Héraclès|Hercule]] et fondateur mythique de la Sardaigne aurait eu un frère Cyrnos. À la tête d'une nombreuse armée de Libyens, l'un et l'autre auraient quitté l'Afrique pour venir s'installer, le premier en Sardaigne, le second en Corse, donnant leurs noms aux deux îles}}<ref name="X. Poli"/>. : Selon [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] {{Citation|L'île de Cyrnos, qui est aussi appelée '''Corsica''' (variantes : ''Corsa, Corsi, Corsia''), est bornée au nord et à l'ouest par la [[mer de Ligurie]], à l'est par la mer Tyrrhénienne, au sud par la mer qui la sépare de l'île de [[Sardaigne]]…}}<ref name="X. Poli"/>. : Et Xavier Poli de conclure : {{Citation|C'est de [[Chalcis]], principale ville de l'[[Eubée]], que partit la plus ancienne colonie que la Grèce envoya vers l'Occident ; elle alla fonder [[Cumes]] entre le {{-s2|XI|e|VIII|e}}. Nous savons qu'un des points du territoire de [[Carystos]], une des plus jolies villes de l'[[Eubée]], portait le nom de Cyrnos. Il semblerait donc vraisemblable que '''Corsica''' fut baptisée '''Cyrnos''' par les colons de Cumes ; mais il convient aussi de dire que Cyrnos est un nom propre d'homme que nous trouvons dans [[Hérodote]] et dans Stobée}}<ref name="X. Poli"/>. * Pour sa part, dans son ouvrage ''Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours'' édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime ainsi : {{citation|Aucun historien n'a jusqu'à ce jour donné une étymologie satisfaisante des noms de ''Cyrnos'' et de ''Corse''. Les uns assurent que Cyrnos était un fils d'Hercule, qui donna son nom au pays que nous connaissons. Les autres, et Samuel Bochard est de ce nombre, prétendent que le nom de Cyrne voulant dire, en [[Phénicien|langue phénicienne]], ''couvert de forêts'', ce nom dut être imposé à la Corse d'aujourd'hui par les voyageurs phéniciens, qui furent frappés de la richesse de ses forêts. : Quant au nom de Corse, il y a également des historiens qui veulent qu'il ait été donné à la Corse par ''Corsus'', fils d'[[Hercule]] ; Bochart le fait dériver d'un mot phénicien, qui voudrait dire ''cornue'', nom qui lui aurait été imposé à cause des nombreux promontoires qui s'avancent en pointe dans la mer, et des pics élevés qu'on aperçoit de loin, avant de l'atteindre. [[Anton Pietro Filippini|Filippini]] rapporte deux versions, que nous croyons devoir transcrire ici, pour faire voir jusqu'où peut aller la manie des étymologies. Voici la première : une femme de Ligurie, appelée ''Corsica'', ayant suivi un taureau qui se rendait à la nage dans une terre inconnue, fut rejointe par ses parents, qui, étant arrivés sur ses traces dans un pays de très belle apparence, et où les pâturages étaient excellents, s'y établirent et appelèrent ce pays Corsica, du nom de la femme qui les y avait attirés. La seconde est qu'un neveu d'[[Énée]] appelé ''Corsus'', ayant enlevé une nièce de Didon, appelée ''Sica'', s'enfuit dans l'île à laquelle il donna le nom de ''Corsica''.}}<ref>Camille De Friess-Colonna : ''L'Univers ou Histoire et Description de tous les Peuples - Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours'' in ''Île de Sardaigne'' par M. le chevalier G. de Gregory - Paris Firmin Didot Frères, Éditeurs 1839.</ref>{{,}}<ref>{{BNF|bpt6k30772c}}.</ref>. * Du géographe grec [[Strabon]]<ref>[[Lucien Auguste Letteron]] in ''Histoire de la Corse'' Tome I, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier - Bastia, 1888.</ref> : {{citation bloc|L'île de '''Cyrnos''', que les Romains appellent '''Corsica''', est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables, qui fait que les populations confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que les bêtes fauves. C'est ce qu'on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains fassent des descentes dans l'île, attaquent à l'improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d'esclaves ; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s'ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu'à leur faire regretter le peu d'argent qu'ils leur ont coûté. Il y a cependant certaines portions de l'île, qui sont à la rigueur habitables, et où l'on trouve même quelques petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiæ et Vapanes.|Strabon, liv. V, ch. II, 7. - Traduction d'Amédée Tardieu}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Corse}} [[Fichier:Corsica-geographic map-fr.svg|vignette|Carte géographique de la Corse.]] [[Fichier:Corsica (Landsat 7).png|vignette|upright=0.7|Photo satellite de la Corse ([[NASA]]).]] Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de {{unité|8680|km|2}}. === Site et situation === La Corse est située dans le bassin occidental de la [[mer Méditerranée]], à environ {{Unité|12 km}} au nord de la [[Sardaigne]], à {{Unité|83 km}} à l'ouest de la [[Toscane]] et à {{Unité|171 km}} au sud-est de [[Menton (Alpes-Maritimes)|Menton]], sur la [[Côte d'Azur]]. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises ([[Bonifacio]]). [[Fichier:Brando-Lavasina hameau-1.jpg|vignette|Marine de Lavasina, à [[Brando (Haute-Corse)|Brando]] ([[Brando (piève)|Brando]]).]] [[Fichier:Speloncato general view.jpg|vignette|Vue du village de [[Speloncato]] ([[Tuani]]).]] La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du [[cap Martin]] ([[Alpes-Maritimes]]) à la pointe de [[Calvi#La presqu'île de la Revellata|la Revellata]] (près de [[Calvi]]), est de {{Unité|164 km}}. L'île est située à {{Unité|83 km}} de l'[[Italie]] continentale et à {{Unité|27 km}} des îles de l'[[archipel toscan]] ([[Île de Capraia|Capraia]]). Faisant partie de la [[Italie (région géographique)|région géographique italienne]], la Corse se situe avec la [[Sardaigne]] sur une [[Tectonique du bloc corso-sarde|microplaque continentale]]<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Admin |titre=Où étaient autrefois la Corse et la Sardaigne ? |périodique=L'univers de la géologie |date=15 février 2019 |lire en ligne=https://actugeologique.fr/2019/02/du-massif-des-maures-a-la-sardaigne/ |consulté le=25 février 2023 }}.</ref>. C'est au cours de l'[[Oligocène|Oligo]]-[[Miocène]] (au milieu du [[Cénozoïque]] entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le [[Bassin algéro-provençal|bassin provençal]], la [[mer d'Alboran]], le [[Bassin algéro-provençal|bassin algérien]] et la [[mer Tyrrhénienne]]<ref>[http://www.earth-of-fire.com/article-le-cap-scandola-un-morceau-de-l-esterel-en-corse-101437964.html Cartes tirées de Durand, B., L. Jolivet, F. Horváth, and M. Séranne, The Mediterranean Basins : Tertiary extension within the Alpine Orogen, vol. Special Publication 156, The Geological Society, London, 1999].</ref>. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, [[Apulie (plaque tectonique)|apulien]] et [[Plaque africaine|africain]]<ref name="bionomie benthique">[http://paleopolis.rediris.es/benthos/MED/Geol-Med.html Géologie de la mer Méditerranée: origine des bassins], sur le site paleopolis.rediris.es.</ref>{{,}}<ref>[http://pedagogie.ac-montpellier.fr/svt/litho/mediterranee/mediterranee.htm Ouverture de la Méditerranée occidentale], sur le site pedagogie.ac-montpellier.fr.</ref>. La distance<ref>Ettori f et alii, Corse, éd Bonneton, 1992.</ref> entre le point nord ([[Giraglia|île de la Giraglia]]) et le point sud ([[îles Lavezzi]]) de la Corse est de {{unité|184 kilomètres}}<ref>[http://www.e-voyageur.com/carnet-voyage/corse/mare-e-monti.htm Présentation de la Corse] sur e-voyageur.com.</ref>{{,}}<ref name="bionomie benthique" />. Elle est de {{unité|83 kilomètres}} entre les extrémités est ([[San-Giuliano|Alistro]]) et ouest ([[île de Gargalo]]). Ci-après les principales villes et bourgs de l'île : {| class="wikitable" ! Nom corse || Nom français |-- |Aiacciu || [[Ajaccio]] |-- |Aleria || [[Aléria]] |-- |Bastìa || [[Bastia]] |-- |Bunifaziu || [[Bonifacio]] |-- |Calvi || [[Calvi]] |-- |Cervioni || [[Cervione]] |-- |Corti || [[Corte]] |-- |Lìsula<ref>{{pdf}} J. Chiorboli, [http://maxia-mail.doomby.com/medias/files/atti-convegno-palau.pdf-4-.compressed.pdf ''Ciurrata di la lingua gadduresa''], {{p.|136}}.</ref>{{,}}<ref>Pascal Marchetti, ''L'usu corsu'', Ed. Alain Piazzola.</ref> || [[L'Île-Rousse]] |-- |Portivechju || [[Porto-Vecchio]] |-- |Prupià || [[Propriano]] |-- |Ruglianu || [[Rogliano]] |-- |San Fiurenzu || [[Saint-Florent (Haute-Corse)|Saint-Florent]] |-- |Sartè || [[Sartène]] |-- |Vicu || [[Vico (Corse-du-Sud)|Vico]] |} === Climat === {{article détaillé|Étages de végétation en Corse}} Le [[climat]] de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de [[Wladimir Peter Köppen|Köppen]]. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de [[climat montagnard|montagnard]] à [[climat alpin|alpin]] du fait de la topographie insulaire accidentée. === Environnement === {{Article détaillé|Liste des sites Natura 2000 de la Haute-Corse|Liste des sites Natura 2000 de la Corse-du-Sud}} [[Fichier:Porto Golfe1JPG.jpg|vignette|Le [[golfe de Porto]], patrimoine mondial de l'UNESCO.]] Bien que de nombreuses [[Endémisme en Corse|espèces endémiques]] aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un [[environnement]] relativement préservé, tant sur terre que sur la [[Côte (géographie)|côte]] et en [[mer]]. L'île abrite un [[Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio|parc marin international]], des réserves naturelles (de [[Réserve naturelle de Scandola|Scandola]], [[Réserve naturelle des îles Finocchiarola|Finocchiarola]], [[Réserve naturelle de l'Étang de Biguglia|Biguglia]], [[Réserve naturelle des îles Cerbicale|Cerbicale]], [[Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio|Bouches de Bonifacio]] et [[Réserve naturelle des Tre Padule de Suartone|Tre Padule de Suartone]]) et le [[parc naturel régional de Corse]], et des [[Zone importante pour la conservation des oiseaux|zones communautaires pour les oiseaux]]. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire. Le risque d'[[incendie]] constitue une menace pour la [[biodiversité]], alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de {{unité|20000 ha}} ont brûlé avec environ 500 mises à feu<ref>[http://www.oec.fr/catalog_repository/uploads/36/2-BILAN_incendies_06_REGION_-Dp_2A_-Dp_2B.pdf Bilan 2006 des incendies sur l'ensemble de la région corse] - Office de l'Environnement de la Corse {{pdf}}.</ref>, le problème des incendies pourrait croître avec le [[réchauffement climatique]]. La forêt couvre {{Unité|402000 hectares}} en Corse. En [[1972]], s'est déroulée l'[[affaire des boues rouges]], impliquant la société italienne [[Montedison]] qui déversa du [[dioxyde de titane]] au large du [[cap Corse]] et qui provoqua une importante pollution marine de [[Boue rouge|boues rouges]]<ref>[http://www.ina.fr/video/CAF89044016 La pollution des boues rouges en Corse], {{date-|30 juillet 1972}}, [[Institut national de l'audiovisuel]].</ref>. L'[[Assemblée de Corse]] (loi du {{date-|13 mai 1991}}) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un [[Office de l'environnement de la Corse]]<ref>[http://www.oec.fr/ Site de l'Office de l'environnement de la Corse].</ref> et un [[observatoire de l'environnement]]. À la suite de l'adoption du [[SDAGE]] le {{date-|18 septembre 2015}} par l'[[Assemblée de Corse]] pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que {{citation|la Corse affiche le meilleur score de [[rivière]]s en bon état en France}} mais que {{citation|certains habitants ruraux attendent encore une eau potable de qualité et un assainissement performant}}<ref >[http://www.actu-environnement.com/ae/news/eau-schema-Sdage-2016-2021-Corse-adoption-25295.php4 La Corse adopte son schéma de gestion des eaux pour 2016-2021], ''Actu-Environnement'', {{date-|21 septembre 2015}}.</ref>. Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer, parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes, se forment dans le [[canal de Corse]] avant d'être dispersées par les courants<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Privé|prénom1=Marie|titre=Au large de la Corse, des déchets plastiques ont formé une île de plusieurs dizaines de kilomètres|url=https://www.geo.fr/environnement/au-large-de-la-corse-des-dechets-plastiques-ont-forme-une-ile-de-plusieurs-dizaines-de-kilometres-195754|site=Geo.fr|date=2019-05-23|consulté le=2019-05-24}}</ref>. ==== Pollutions ==== En 2021, alors qu'une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la Marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=La |nom=rédaction |titre=Pollution aux hydrocarbures en Corse : plusieurs plages restent fermées |url=https://www.corsenetinfos.corsica/Pollution-aux-hydrocarbures-en-Corse-plusieurs-plages-restent-fermees_a58310.html |site=corsenetinfos.corsica|consulté le=2021-06-17}}</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Corse|Révoltes et épisodes révolutionnaires en Corse}} {{Section à délister|date=mars 2024}} === Préhistoire === Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des [[Sarrasins]]<ref name="X. Poli"/>, Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos : {{Citation|Les savantes recherches du capitaine Ferton, du commandant Caziot, des docteurs Deperet et Caujolle, du professeur Testut nous font faire connaissance avec le squelette de l'homme de ces temps reculés et posent des bases sûres à une question qui ne peut manquer de passionner les esprits que l'histoire de la Corse intéresse. La race néolithique corse aurait été d'assez grande taille. Par son crâne allongé et sous-dolichocéphale, par la ligne âpre et assez saillante de son fémur incarné, par son tibia remarquablement platycnémique, le squelette retrouvé présente les caractères principaux de la race néolithique de l'Europe occidentale. Cet homme, ajoute M. Ferton, utilisait pour la confection de ses armes et de ses outils, non seulement les roches du pays : le silex, le quartz et diverses roches des terrains granitiques, mais aussi les os d'animaux, et une roche étrangère à la Corse, l'obsidienne, qu'il devait recevoir du Monte-Arci, en Sardaigne… Les relations de commerce entretenues à Bonifacio, avec les peuplades de la Sardaigne, l'emploi coûteux qu'on y faisait de l'obsidienne, bien que le silex du pays, d'égale valeur, fût connu et utilisé, permettent de supposer que le Bonifacien des temps néolithiques était un immigré venu de la Sardaigne, peut-être originaire de l'Afrique.}} Et de poursuivre : {{Citation|La conclusion du capitaine Ferton serait sans réplique s'il était prouvé, après de sérieuses recherches, que l'[[obsidienne]] ne se trouve pas en Corse où l'on constate des roches d'origine volcanique.}} La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces avec la [[Dame de Bonifacio]], et au cap Corse à [[Pietracorbara]]. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de [[Ligures]] et d'[[Ibères]]. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord ([[libyens|Libyques]]) durant cette période. En -1500/-1300 la [[Culture torréenne|civilisation torréenne]] débute et les [[Corses (ethnie nuragique)|Korsi]] développent la construction de [[statue-menhir|statues-menhirs]] (site de [[Filitosa]]) et de tours. === Antiquité === ==== Au {{-s-|VII}}, les Étrusques s'installent en Corse ==== En {{date-|||-660}}, les [[Étrusques]], installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du [[Cap Corse]] qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en {{date-|||-616}}, les [[Carthage|Carthaginois]] installent des comptoirs en Corse, commerçant avec [[Cagnano]]. En {{date-|||-565}}, C'est au tour des [[Phocée]]ns de s'établir en fondant [[Alalia (Aleria)|Alalia]], la cité du sel (actuelle [[Aléria]]). Trente ans plus tard, en {{date-|||-535}}, les Étrusques de [[Toscane]] alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après [[Bataille d'Alalia|une longue bataille navale]] où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les [[Corses]] utilisent l'alphabet qu'ils apportent. ==== Au {{-s-|V}}, les Grecs s'installent en Corse ==== En {{date-|||-453}}, les [[Syracuse|Syracusains]] de [[Sicile]] menés par [[Gélon]] chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde ''Syracusenus Portus'' (actuel [[Porto-Vecchio]]). En {{date-|||-384}}, [[Denys l'Ancien|Denys (Dionysos) {{Ier}}]], tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de ''Syracusenus Portus'' une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après ({{date-|||-280}}), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires [[Culture torréenne|torréens]] servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le {{-s-|V}}, chassent les Syracusains. ==== Au {{-s-|III}}, les Romains conquièrent la Corse ==== En {{date-|||-259}}, à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la [[première guerre punique]], les [[Rome antique|Romains]] entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, [[Lucius Cornelius Scipio (consul en -259)|Lucius Cornelius Scipio]], surprend ''[[Bataille d'Alalia|Alalia]]'' de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise ''[[Aléria|Aleria]]''. En {{date-|||-238}}, lors d'une seconde expédition romaine menée par [[Gracques|Tiberius Gracchus]], la Corse est réunie à la [[Sardaigne]] et devient la province romaine de [[Corse-Sardaigne]]. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par [[Spurius Carvilius Maximus Ruga]]. D'après les ''Annales romaines'', un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en {{date-|||-232}}.. En {{date-|||-227}}, nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en {{date-|||-162}} avec la « [[Pax Romana|paix romaine]] ». La cité de [[Mariana (cité romaine)|Mariana]] (au sud de l'actuelle [[Bastia]]) est fondée en 105 {{av JC}} ==== Sources ==== Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme {{incise|à l'image de la nature qui l'environne}} comme hostile<ref>Strabon, ''Géographie'', V, II, 7.</ref> : {{citation bloc|L'île de Cyrnos est connue des Romains sous le nom de Corsica. La vie y est partout misérable, la terre n'est que rocs, la plus grande partie du pays totalement impénétrable. Aussi les bandits qui occupent ces montagnes et vivent de rapines sont-ils plus sauvages que des bêtes fauves. Parfois les généraux romains y font des incursions, et après les avoir vaincus ramènent de très nombreux esclaves, et Rome voit alors avec stupéfaction à quel point ils tiennent du fauve et de la bête d'élevage. En effet, ils se laissent mourir par dégoût de la vie, ou excèdent à tel point leur propriétaire par leur apathie et leur insensibilité qu'ils lui font regretter son achat, si peu qu'il ait dépensé. Il y a cependant certaines portions de l'île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l'on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes|Strabon, ''Géographie'', V, II, 7}} === Haut Moyen Âge === [[Fichier:Bonifazio 19.JPG|vignette|Le port de [[Bonifacio]].]]En [[455]], l'invasion des [[Vandales]], qui ont conquis l{{'}}[[Afrique romaine]], marque la fin de l'[[Empire romain|occupation romaine]]. Apparaissent également les premières épidémies de [[Paludisme|malaria]]. Sous la [[Royaume vandale|domination vandale]] (455-534), la Corse sert de lieu de relégation pour les évêques d'Afrique hostiles aux Vandales qui sont exilés dans l'île pour couper du bois destiné aux constructions navales<ref>Olivier Jehasse, ''Corsica classica : la Corse dans les textes antiques du {{-s-|VII}} au {{s-|X}} de notre ère'', La Marge, 1986, {{p.|54}}.</ref>. Pendant l'avril [[534]], les [[Empire romain d'orient|troupes byzantines]]<ref group="N">Formées principalement de [[mercenaire]]s [[barbare]]s, notamment [[hérules]] et [[huns]].</ref> du général [[Bélisaire]], conquérant du [[royaume vandale]] d'Afrique, chassent les [[Vandales]] des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île. En [[550]], les [[Ostrogoths]] du roi [[Totila]], en [[Guerre des Goths (535-553)|guerre]] contre l'[[Empire byzantin]], font plusieurs incursions dans l'île. Durant la période [[585]]-[[590]], l'île est intégrée à l'[[exarchat de Carthage]]. Le [[pape]] [[Grégoire Ier|Grégoire le Grand]] s'oppose à la politique de l'empereur byzantin [[Maurice Ier (empereur byzantin)|Maurice {{Ier}}]] en Corse et Italie en [[590]], l'empereur étant hostile au rapprochement entre la [[Gouvernement de l'Église catholique romaine|Papauté]] et les [[Lombards]]<ref>''Dictionnaire encyclopédique du christianisme'', V. 1, Paris, Cerf, 1990, {{p.|1103}}.</ref>. Les [[Lombards]] envahissent l'île en [[725]] et la prennent ainsi aux byzantins. Les [[Lombards]] auraient introduit dans l'île la [[faide]], un système de [[vengeance privée]] d'origine germanique à l'origine de la ''[[vendetta]]''<ref>Pierre Da Passano, ''Histoire de l'annexion de la Corse'', cf. 3. « La société corse au début du deuxième millénaire », Horvath (Le Coteau), 1990.</ref>{{,}}<ref>[[René Sédillot]], ''La Grande aventure des Corses'', Fayard, 1969, {{p.|46}} (« Quand les Lombards importent la vendetta »).</ref>. Vers le milieu du {{s-|VIII}} les Lombards partent, l'[[Empire byzantin]], qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud<ref>Hans-Erich Stier (dir.), « ''Grosser Atlas zur Weltgeschichte'' », Westermann 1985, {{ISBN|3-14-100919-8}}, {{p.|49, 54, 57}}.</ref>. La légende du prince [[Rome|romain]] [[Ugo Colonna]] se situe en [[771]], il aurait été envoyé sur l'île par le pape [[Étienne III (pape)|Étienne III]] avec {{unité|1000|fantassins}} et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « ''roi Negolone'' » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « ''[[Constantin V|Caballino]]'' » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des [[Royaumes francs|Francs]] soutenus par les [[Gouvernement de l'Église catholique romaine|papes]]. En [[774]], le roi des [[Francs]] [[Charlemagne]], devenu roi des Lombards, cède la Corse à la [[Gouvernement de l'Église catholique romaine|papauté]]. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense. L'année [[806]] marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar<ref>[[Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles]], ''Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France'', chez Arthus Bertrand, Paris, 1824, tome 3, ''Famille d'Adhémar'', page 3 [https://books.google.fr/books?id=UAZUAAAAcAAJ&pg=PA3#v=onepage&q&f=false (''lire en ligne'')]</ref>{{,}}<ref>{{en}}[http://fmg.ac/Projects/MedLands/NORTHERN%20ITALY%20900-1100.htm#_Toc442430259 Medieval Lands : Conti di Genova]</ref> est envoyée par [[Pépin d'Italie]] pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse. En [[807]] a lieu une incursion de [[Al-Andalus|musulmans venus d'Espagne]] ; ils sont délogés par un certain Burchard, un [[connétable]] envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de [[Porto-Vecchio]] coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs. L'Annaliste de [[Bertin de Sithiu|Saint Bertin de Sithiu]] écrit que, en [[809]], les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être [[Aléria]]. L'empereur d'Occident [[Louis le Pieux]], l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils [[Lothaire Ier|Lothaire]] en [[825]], puis en [[828]], le comte [[Boniface II de Toscane]], pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé [[Bonifacio]] en [[830]]. À cette époque, les moustiques [[anophèle]]s ayant été introduits dans les [[lagune]]s de l'île et véhiculant la [[paludisme|malaria]]<ref>Delvert J. : ''L'Expansion des moustiques Anopheles dans le bassin méditerranéen ({{Ve|s}}-{{s-|IX}}s) et ses conséquences démographiques et économiques'', ORSTOM, 1987.</ref>, les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du {{s|IX}} par le pape [[Léon IV (pape)|Léon IV]] (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'[[Ostie]], à l'embouchure du [[Tibre]]<ref>Philippe Pergola de l'{{lien|Institut pontifical d'archéologie chrétienne|trad=Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana|lang=de}} à Rome in ''Archéologie et Société'' - Cervioni, août 1979.</ref>. En [[846]] : Abu Abbas Muhammad I, émir [[Aghlabides|aghlabide]] d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et [[Sac de Rome (846)|pille Rome]]. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des [[Aghlabides]]. Avec l'appui des [[Fatimides]], les [[Siciliens]] se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en [[909]]. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de [[Malte (île)|Malte]]. L'année [[1014]] marque la dernière incursion sarrasine de l'[[émir]] Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte [[Pise|pisano]]-[[Gênes|génoise]]. === Période de Pise, d'Aragon et de Gênes === {{article détaillé|Cinarca (château)#Les Cinarchesi{{!}}les ''Cinarchesi''}} [[Fichier:Pino-tour-2.jpg|vignette|Une [[tour génoise]] à [[Pino]] ([[Luri (piève)|Luri]]).]] Depuis le {{s-|X|e}}, les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée{{refnec}}. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la [[république de Pise]]<ref>[[Prosper Mérimée]],''Notes d'un voyage en Corse'' - Imprimerie de H. Fournier et comp., 14 ''bis'' rue de Seine Paris 1840 {{p.|9}}.</ref>. En [[1018]], les [[marquis de Massa]] arrivent en Corse<ref>[[Lucien Auguste Letteron]] in ''Histoire de la Corse'' Tome I, Bulletin de la Société des sciences historiques & naturelles de la Corse – Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier - Bastia, 1888 - Note de bas de {{p.|143}}.</ref>. En [[1077]], [[Grégoire VII]] tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de [[Pise]]. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de [[piève (église)|pièves]] est mis en place. Puis, en [[1091]], le pape [[Urbain II]] inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en [[1092]], il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria. En [[1095]], le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île<ref name="D.Istria">{{citation|Il est possible que le prélat cède à son tour une partie de ses droits au marquis Ugo en 1095. - [[Daniel Istria]] in ''Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse : du {{s|XI|e}} au {{s|XIV|e}}'', Éditions Alain Piazzola, Ajaccio 2005.}}.</ref>, il meurt sans doute peu après [[1124]], sans descendance directe<ref name="D.Istria" />. Le [[catholicisme]] influe sur la Corse : la cathédrale de Mariana est en consacrée en [[1119]]. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de [[1130]]. Puis, en [[1133]], les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape [[Innocent II]] les diocèses de [[Diocèse du Nebbio|Nebbio]], [[Diocèse de Mariana|Mariana]], [[Diocèse d'Accia|Accia]], Pise conservant [[Diocèse de Sagone|Sagone]], [[Diocèse d'Ajaccio|Ajaccio]] et [[Diocèse d'Aléria|Aléria]]. La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les [[République de Gênes|Génois]] s'installent à [[Bonifacio]], en [[1195]] plus précisément. En [[1268]], [[Sinucello Della Rocca]], dit « Giudice della Rocca » ou de [[Cinarca (château)|Cinarca]], est maître de toute la Corse sauf le [[Cap Corse]] et [[Bonifacio]], avec l'aide de Pise, Gênes porte alors la guerre en [[Balagne]] et s'installe à [[Calvi]], édifiant une citadelle. Cette guerre conduira à la [[Bataille de la Meloria (1284)|bataille navale de la Meloria]] où [[Famille Da Mare|Enrico Da Mare]] (fils d'Ansaldo, cosseigneur de [[Rogliano]], amiral de Gênes) défait la marine pisane en [[1284]]. Cette même année, la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de [[Gênes]] qui devient dominante en [[mer Méditerranée|Méditerranée]] : [[Pise]] est évincée. Le pape [[Boniface VIII]] crée le [[royaume de Sardaigne (1324-1713)|royaume de Sardaigne et de Corse]], concédé en zone inféodée à la couronne d'[[Royaume d'Aragon|Aragon]], ceci en [[1297]]. L'année [[1336]] marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : [[Brando (Haute-Corse)|Brando]] à Piero, [[Nonza]] à Lucchino et [[Canari (Haute-Corse)|Canari]] à André. De [[1347]] à [[1348]], la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin [[Giovanni Villani]]<ref name="Cesari-Rocca" />. En [[1348]], survient la mort de Galeotto [[Famille Da Mare|Da Mare]] (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'[[Ansaldo da Mare|Ansaldo]]) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf [[Centuri]] pour Crescione ; [[Morsiglia]] va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; [[Pino]] va à Bartolomeo (frère de Crescione). [[Sambucucciu d'Alandu]] dirige une révolte populaire en [[1358]], il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de [[Nonza]] et [[Rogliano#Castello San Colombano|San Colombano]]. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la ''{{lang|it|texte=Terra del Comune}}'', opposée au [[Cap Corse]] et à la [[Corse-du-Sud|''{{lang|it|texte=Terra dei Signori}}'']]. Le territoire compris entre [[Brando (Haute-Corse)|Brando]] et [[Aléria]], [[Corte]] et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en [[1359]]. L'année [[1363]] a été marquée par la persécution des [[Giovannali|Ghjuvannali]]. {{unité|20000}} personnes sont excommuniées. * [[1372]] : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide [[Arrigo Della Rocca]], descendant de [[Sinuccelli Della Rocca|Giudice]], comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilshommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca. * [[1378]] : 27 août, Gênes afferme l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « [[Maona]] ». * [[1383]] : fondation de [[Bastia]] par [[Gênes]]. * [[1394]] : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie. * [[1397]] : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui. * [[1401]] : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon. * [[1420]] : intervention, avec sa flotte, du roi [[Alphonse V d'Aragon]]. [[Vincentello d'Istria]] prend Bastia, échoue après son siège à [[Bonifacio]] dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps [[Calvi]]. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile. * [[1430]] : rejetant la tutelle de Vincentello, les ''{{lang|it|texte=caporali de Terra del Comune}}'' proclament Simon {{1er}} [[da Mare]], frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433. * [[1434]] : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres. * [[1434]] : Simon {{Ier}} Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo. * [[1439]] : mort de Simon {{1er}} [[da Mare]]. * [[1453]] : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'[[Office de Saint Georges]] avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit. * [[1454]] : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février. * [[1455]] : après la prise de [[Constantinople]] par les Turcs en 1453, les [[Barbaresques]] commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de [[Tour génoise|tours littorales]] aux frais des pievi et communautés pour protéger la population de l'île qui subit des razzias des maures. * [[1457]] : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio. * [[1460]] : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise. * [[1464]] : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs du Cap Corse lui font leur soumission. * [[1481]] : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de [[Piombino (Italie)|Piombino]], qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse. * [[1483]] : De nombreux personnages corses prêtent serment de fidélité devant Matteo de Flisco, capitaine général de l'île de Corse, représentant de l'Office de Saint Georges<ref name="Société des Sciences">Bull. de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse 1884 - Serment de fidélité prêté par divers personnages corses... .</ref>. * [[1492]] : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis »<ref name="Cesari-Rocca" />. * [[1511]] : toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes * [[1515]] : mort en exil à Rome du dernier [[Liste des comtes de Corse|comte de Corse]], [[Giovan Paolo di Leca]] * [[1525]] : début d'une période d'épidémie de [[peste]] qui dure quatre ans<ref name="Ceccaldi">[[Marc' Antonio Ceccaldi]] in ''Histoire de la Corse, Chronique'', traduction de l'[[Lucien Auguste Letteron|Abbé Letteron]] - Tome II, {{p.|4}}.</ref>. * [[1540]] : les [[Frères mineurs capucins|capucins]] viennent pour la première fois dans l'île ; ils y bâtissent six monastères, à Bastia, à Brando, à Luri, en Balagne, dans le Nebbio et en Casinca. :Les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince [[Andrea Doria]] son oncle, capturent à [[Osani#Girolata|Girolata]] [[Dragut]], amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman, avec neuf galères ou galiotes. :L'Office de Saint Georges permet aux Niolins de rentrer dans leur pays, à condition qu'ils n'y bâtiraient que des maisons très basses<ref name="Ceccaldi"/>. * [[1541]] : Dragut rachète sa liberté, puis, avec une flotte plus considérable que la première fois, il pille et brûle Castellare, en Casinca, Monticello, en Balagne, Sarla, (dans le Delà des Monts), ainsi que beaucoup d'autres villages qu'il rencontre sur son passage<ref name="Ceccaldi"/>. * [[1544]] : l'[[Office de Saint Georges]] fait fortifier en toute hâte [[Calvi]] où il transporte la résidence du gouverneur Niccolò Imperiale. * [[1545]] : un certain nombre de familles prises dans toutes les localités de l'île, vont établir à Portovecchio et au Niolo. * [[1547]] : 3 septembre, Jacopo [[da Mare]] renouvelle tous les engagements pris par son aïeul envers l'Office de Saint Georges<ref name="Société des Sciences"/>. * [[1551]] : [[Sampiero Corso]] occupe la Corse avec les [[Turquie|Turcs]] pour le [[Alliance franco-ottomane|compte de la France]] * [[1553]] : [[Paul de La Barthe de Thermes]] commande les troupes envoyées par le roi [[Henri II (roi de France)|Henri II]] pour conquérir la Corse avec l'aide de [[Sampiero Corso]] et les condottiere italiens [[Pierre Strozzi]] et [[Giordano Orsini (1525-1564)|Giordano Orsini]]. Ils se sont alliés aux Turcs commandés par [[Dragut]] qui ravagent [[Bonifacio]], et le [[Cap Corse]]. Le corsaire turc Acarèse base ses [[Galiote (navire)|galiote]]s dans [[Rogliano|l'anse d'Agnellu]] et occupe durant plusieurs années le pays d'[[Ersa]]. Les Génois interviendront et les chasseront. * [[1559]] : [[traités du Cateau-Cambrésis|traité du Cateau-Cambrésis]]. La Corse est rendue à [[Gênes]] * [[1563]] : le pape [[Pie IV]] réunit le [[diocèse d'Accia]] à celui de [[Diocèse de Mariana|Mariana]]. Il supprime Accia. * [[1569]] : Gênes dote l'île de « Statuts civils et criminels » (en vigueur presque jusqu'en 1789). * [[1571]] : octobre - Ambroise de Negroni et quatre [[felouque]]s cap-corsines construites à [[Luri#Santa Severa|Santa Severa]] participent à la [[Bataille de Lépante|victoire de Lépante]] (les [[Empire ottoman|Ottomans]] perdent leur légendaire invincibilité et 117 navires). * [[1573]] : le [[drapeau de la Corse]] apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de [[Philippe II d'Espagne|Philippe II]] roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure<ref>[http://www.uribombu.com/bandera.htm Les origines du drapeau corse U Ribombu].</ref>. * [[1579]] : épidémie de peste à Gênes et en Corse. * [[1583]] à [[1590]] : famine et misère en Corse. Les [[Barbaresque]]s razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes. * [[1590]] : Orazio Lanfranchi en appelle au Sénat de Gênes contre le tarif des remboursements des dettes contractées par les agriculteurs fixé par le commissaire d'Ajaccio. * [[1594]] : parution de la première histoire de la Corse. * [[1633]] : Gênes refuse à Simon Francesco Lanfranchi la concession pour repeupler et exploiter la région de Valle di Prunu. * [[1676]] : [[14 mars]], arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les [[Chrétiens d'Orient]]. {{Article détaillé|Exode des Grecs en Corse}} * [[1715]] : les Corses obtiennent l'interdiction des armes moyennant une imposition supplémentaire de deux seini par feu. * [[1725]] : naissance de [[Pascal Paoli]]. * [[1726]] : Alessandro Saluzzo est élu gouverneur. * [[1728]] : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur. === La grande révolte des Corses et l’avènement de la république Corse (1729-1816) === * [[1729]] : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes dont l'élément déclencheur est attribué à Anton Francescu Lanfranchi<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Pierre Antonetti|titre=Histoire de la Corse|passage=p.305|lieu=Paris|éditeur=Robert Laffont|date=1973}}</ref>. * [[1730]] : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires. * [[1730]] : en décembre, consulte de Saint-Pancrace et rébellion des Corses contre Gênes ; la Corse déclare son indépendance. * [[1731]] : à la demande de [[Gênes]], des troupes [[Saint-Empire romain germanique|impériales]] commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse. * [[1732]] : [[14 janvier]], le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tente d'occuper [[Calenzana]] et subit une lourde défaite. * [[1732]] : [[26 mars]], Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général. * [[1732]] : [[7 avril]], le [[Liste des souverains de Wurtemberg|prince de Wurtemberg]] arrive à [[Calvi]] avec de nouvelles troupes allemandes. * [[1732]] : paix de [[Corte]] qui ne sera pas respectée. * [[1733]] : Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse. [[Fichier:Pasquale Paoli by W Beckey.jpg|vignette|[[Pascal Paoli]].]] * [[1733]] : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola. * [[1733]] : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes. * [[1734]] : début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix. * [[1735]] : [[30 janvier]], adoption d'un règlement qui entérine la première déclaration d'indépendance de la Corse par la consulta d'[[Orezza]] (la « consulte » de Sébastien Costa). * [[1735]] : [[2 mai]], Gênes envoie un commissaire général pour l'Au-delà des monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général de l'En-deçà des monts. * [[1736]] : fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola. * [[1736]] : un aventurier, [[Théodore de Neuhoff]], ex-espion en [[Écosse]] pour étudier le rétablissement des [[Maison Stuart|Stuart]], devient ''roi des Corses''. * [[1737]] : [[10 novembre]] à Fontainebleau, convention entre la [[France]] et [[Gênes]] pour l'envoi de troupes en Corse. * [[1737]] : décembre, le marquis Giovan Battista de Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola. * [[1738]] : février, [[Louis de Frétat de Boissieux|Louis de Frétat]], comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois. * [[1738]] : [[24 septembre]], Frédéric de Neuhoff, neveu du roi Théodore, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale. * [[1738]] : [[18 octobre]], ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un [[Règlement de 1738|Règlement de gouvernement de la Corse]]. * [[1738]] : [[14 décembre]], les Français qui se dirigent vers le [[Borgo|Borgu]], sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes. * [[1739]] : [[13 janvier]], le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du {{1er}} au 2 février). * [[1739]] : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur [[régiment Royal-Corse]]. * [[1739]] : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de {{nombre|16}} bataillons à {{nombre|510}} hommes chacun, deux escadrons de hussards à {{nombre|100}} hommes et {{nombre|60}} [[miquelet]]s. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats. * [[1739]] : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer. * [[1740]] : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari. * [[1740]] : [[3 octobre]], Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse. * [[1741]] : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte {{nombre|339}} paroisses, {{nombre|427}} villages, {{unité|26854}} feux, {{unité|120389}} habitants. * [[1741]] : 6 septembre, les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes.[[Fichier:Bombardement de Bastia en 1745.jpg|vignette|Le bombardement de [[Bastia]] lors de la [[guerre de Succession d'Autriche]] en 1745.]] * [[1742]] : pour faire face à une agitation naissante, les Génois envoient de nouvelles troupes sur l'île. * [[1743]] : {{1er février}}, [[Théodore de Neuhoff|Théodore]] réapparaît à bord d'un vaisseau anglais devant [[L'Île-Rousse]]. * [[1743]] : [[22 février]], mort à [[Bastia]] du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance. * [[1743]] : 28 février, Théodore est dans le [[golfe d'Ajaccio]] avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars. * [[1743]] : dans la nuit du 16 au 17 mars, le ''Folkestone'' dépose Théodore à l'embouchure de l'[[Arno (fleuve)|Arno]] en Toscane. Le roi a quitté la Corse pour toujours. * [[1747]] : seconde intervention française : le commandement supérieur est exercé par le colonel Choiseul-Beaupré ; il est renforcé en 1748 par le marquis de Cursay, colonel du [[régiment de Tournaisis]]. ==== Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) | République Corse ==== {{Article détaillé|République corse}} * [[1755]] : avril, au [[Castifao#L'ancien couvent de Caccia|couvent San Francescu de Caccia]], la Cunsulta de [[Caccia (piève)|Caccia]], assemblée de députés convoqués par [[Pascal Paoli]], jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante. * [[1755]] : [[14 juillet]], Pascal Paoli est proclamé ''général de la Nation'' par la consulte de [[Couvent Saint-Antoine de Casabianca|Casabianca]]. * [[1755]] : [[Constitution corse]], initiée par Pascal Paoli, elle est souvent considérée comme la première constitution démocratique de l'histoire moderne. * [[1756]] : novembre, troisième intervention française. Six bataillons français débarquent en Corse, commandés par le marquis de Castries qui installe son QG à Calvi. Il sera remplacé par le [[Noël de Jourda|comte de Vaux]] (1757-59). * [[1764]] : quatrième intervention française sous le commandement supérieur de [[Charles Louis de Marbeuf|Marbeuf]] (1764). * [[1765]] : ouverture de l'[[Université de Corse-Pascal-Paoli|Université de Corse]]. * [[1767]] : [[Étienne-François de Choiseul|Choiseul]] refuse la donation de l'île proposée par la République de Gênes. * [[1768]] : le 15 mai, Choiseul négocie un traité qui comporte un transfert de souveraineté mais aussi un article par lequel ''le Roi s'engage à conserver sous son autorité et administration toutes les parties de la Corse qui seront occupées par les troupes françaises jusqu'à ce que la République en demande à la France la restitution''<ref>La grande révolte des Corses contre Gênes (1729-1769) Chronologie recueillie par Antoine-Dominique Monti ADECEC 1979</ref>. * [[1768]] : [[15 mai]], par le [[traité de Versailles (1768)|traité de Versailles]] Gênes cède provisoirement l'administration de la Corse, que dans les faits, elle ne contrôle plus, à la France. [[Louis XV]], qui refuse à dessein de reconnaître la [[République corse]] comme légitime, envoie son armée dans le but de prendre possession de l'île. * [[1768]] : 18 mai, le [[Bernard-Louis Chauvelin|marquis de Chauvelin]] reçoit le commandement des troupes françaises. * [[1768]] : 15 août, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France<ref>{{Ouvrage|auteur1=Paul Louis Albertini|auteur2=Joseph Marinetti|titre=Corse|éditeur=Éditions G. L. D.|année=1969|passage=221}}</ref>. * [[1768]] : [[9 octobre]], les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à [[Borgo]]. * [[1769]] : 20 février, [[Noël de Jourda|De Vaux]] est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse. * [[1769]] : [[9 mai]], les troupes de [[Pascal Paoli]] perdent la [[bataille de Ponte-Novo]]. La Corse passe sous administration française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une nation démocratique. === La Corse française === [[Fichier:Ingres, Napoleon on his Imperial throne.jpg|vignette|Napoléon {{Ier}}.]] * [[1769]] : [[13 juin]], Pascal Paoli quitte la Corse pour la [[Grande-Bretagne (royaume)|Grande-Bretagne]]. * [[1769]] : [[15 août]], naissance de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] à [[Ajaccio]]. * [[1769]] : Fermeture de l'université de [[Corte]] par [[Louis XV]]. * [[1773]] : [[Charles Louis de Marbeuf|Marbeuf]], noble breton, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à [[Cargèse]]. * [[1774]] : [[Niolo]], [[Talcini]] et [[Vallerustie]] se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolo, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de [[Toulon]]. * [[1786]] : Une enfant de [[Corbara (Haute-Corse)|Corbara]], [[Marthe Franceschini]], enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du [[Maroc]]. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc. * [[1789]] : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 [[Liste des pievi de Corse|pievi]]. * [[1789]] : [[30 novembre]], le [[Réunion de la Corse à la France|décret de réunion de la Corse à la France]] est adopté par l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]], sur la proposition de [[Christophe Saliceti]], à la suite de la lecture des lettres de la commune de Bastia et d'habitants d'Ajaccio, réitérant les [[Cahier de doléances|cahiers de doléances]]. * [[1789]] : [[22 décembre]], la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]] divise la France en [[Liste des départements français de 1790|83 départements]]. * [[1790]] : [[21 janvier]], dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes. * [[1790]] : [[26 février]], par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé. * [[1790]] : [[4 mars]], lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L'île de Corse ne formera provisoirement qu'un seul département. L'assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d'Orezza ». * [[1790]] : [[7 juillet]], l'Assemblée nationale décide que la Corse n'aura qu'un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu. * [[1790]] : [[14 juillet]], après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire. * [[1790]] : [[24 septembre]], Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins. * [[1790]] : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l'administration du département. Pasquale Paoli est élu président à l'unanimité. * [[1791]] : [[27 mai]], le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature. * [[1791]] : [[28 juin]], l'Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l'île à Corti et fixe le siège provisoire de l'évêché à Aiacciu. * [[1791]] : septembre, les [[élections législatives françaises de 1791|élections]] envoient à l'[[Assemblée nationale législative (Révolution française)|Assemblée nationale législative]] les candidats désignés par Pascal Paoli dont [[Marius Peraldi]] et [[Charles André Pozzo di Borgo|Pozzo di Borgo]]. * [[1791]] : [[29 septembre]], en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l'Assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l'évêché à Aiacciu. * [[1791]] : {{1er juillet}}, décret de la Convention : « 8° L'île de Corse sera divisée en deux départements, l'un en deçà et l'autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l'emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ». * [[1792]] : 8-9 avril, pendant les fêtes de Pâques, à Ajaccio, affrontements entre des soldats de la garde nationale qui viennent d'élire Napoléon Bonaparte lieutenant-colonel en second, et des habitants d'Ajaccio. * [[1792]] : septembre, Pascal Paoli malade n'ayant pu présider aux [[Élections législatives françaises de 1792|opérations électorales]], ses candidats à la [[Convention nationale]] sont battus par les partisans de la France : [[Christophe Saliceti]], [[Angelo Chiappe]], [[Luc-Julien-Joseph Casabianca|Luigi Casabianca]] et le vicaire épiscopal Multedo. * [[1793]] : [[11 août]], séparation de la Corse en deux départements, le [[Liamone (département)|Liamone]] (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le [[Golo (département)|Golo]] (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti). * [[1794]] : horrifié par la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], [[Pascal Paoli]] négocie avec les Anglais pour la création d'un royaume corse sous la protection de la [[Grande-Bretagne (royaume)|Grande-Bretagne]], après en avoir chassé les Français. [[Samuel Hood (1er vicomte Hood)|Hood]] aide Paoli à occuper Saint-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage [[Centuri]] et [[Rogliano|Macinaggio]]. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rend le 20 août. Mise en place du [[Royaume de Corse (1794-1796)|Royaume de Corse]] (communément appelé royaume anglo-corse) avec le vice-roi [[Gilbert Elliot-Murray-Kynynmound (1er comte de Minto)|Gilbert Elliot]]<ref>[https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1995_num_301_1_1800]</ref>. {{Article détaillé|Royaume de Corse (1794-1796)}} * [[1796]] : les troupes françaises reprennent l'île qui a été évacuée par les Britanniques. * [[1796]] : la Corse compte {{unité|150000}} habitants. * [[1797]] : le rétablissement des lois contre le clergé provoque en [[Castagniccia]] l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général [[Claude Henri Belgrand de Vaubois|Vaubois]]. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia. * [[1801]] : tous les diocèses corses sont incorporés au [[diocèse d'Ajaccio]]. Le général [[Joseph Morand]] est chargé de ''pacifier'' l'île. * [[1804]] : [[Napoléon|Napoléon Bonaparte]] devient empereur des Français. * [[1805]] : décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de [[italien|langue italienne]] jusqu'en 1858. * [[1807]] : février, mort de [[Pascal Paoli]] à Londres. * [[1808]] : à [[Isolaccio-di-Fiumorbo|Isolaccio]], dans le [[Fiumorbo (région)|Fiumorbo]], le général Joseph Morand fait arrêter {{nombre|167}} hommes, en fusille 9 et envoie au [[bagne de Toulon]] les autres<ref>[http://www.tarrano-bonicardo.com/histoire/0_corse_histoire.htm] L'Histoire de la Corse par les dates.</ref>. * [[1811]] : les départements de Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec [[Ajaccio]] pour chef-lieu. * [[1812]] : chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises. * [[1814]] : Napoléon {{Ier}} abdique ; il devient souverain de l'[[île d'Elbe]]. Les Anglais occupent un mois durant [[Bastia]], [[Calvi]], [[Ajaccio]], [[Bonifacio]]. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]] par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'[[île de Sainte-Hélène]]. * [[1815]] : le [[Charles François Riffardeau de Rivière|marquis de Rivière]] est appelé, en novembre, au commandement de la {{23e}} [[division militaire]] (la Corse). {{Citation|Sa prudence et sa fermeté}} dissipent les troubles insurrectionnels qui désolaient cette île<ref>{{Courcelles-pairs |notice=De RIVIÈRE, (Charles-François ''marquis'', puis ''duc'') |lire en ligne=<!--Adresse URL où on trouve le texte intégral de la notice (facultatif)-->}} {{Ouvrage|titre=Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands|volume=VIII|année=1827|pages totales=378|passage=181-184|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=zKVBAAAAcAAJ&pg=PA181&dq=De+RIVI%C3%88RE%2C+%28Charles-Fran%C3%A7ois+marquis%2C+puis+duc%29%2C+issu+d%27une+noble+et+ancienne+famille+%C3%A9tablie+en+Bourbonnais+d%C3%A8s+l%27ann%C3%A9e|id=Courcelles1827}}.</ref>. * [[1816]] : mille Fium'Orbais s'insurgent contre [[Louis XVIII]] anti-bonapartiste ; {{unité|8000}} soldats ne peuvent les soumettre. Le général [[Amédée Willot]] réconcilie tout le monde. * [[1821]] : [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] meurt à [[Sainte-Hélène (île)|Sainte-Hélène]]. * [[1830]] : les cantons ne portent plus les noms des anciennes [[piève (circonscription)|pieves]] mais ceux des chefs-lieux. * [[1840]] : voyage de [[Prosper Mérimée]] dans l'île. * [[1849]] : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. [[Louis-Napoléon Bonaparte]] alors président de la République donne mission à [[Jacques Pierre Abbatucci (ministre)|Jacques Pierre Abbatucci]] (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés. Le [[coup d'État du 2 décembre 1851]] de [[Napoléon III]] est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et [[monarchie|monarchiste]] ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté<ref>[[Jacques-Olivier Boudon|Jacques Olivier Boudon]], ''Les Bonaparte : regards sur la France impériale''. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, {{p.|11}} (carte de [[Gilles Pécout]]).</ref>. * [[1859]] : 4 août, la Cour de cassation réaffirme que la langue française est la seule langue officielle en Corse<ref>[https://books.google.fr/books?id=abit8Yd6J-cC&pg=PA113&dq=4+ao%C3%BBt,+la+langue+fran%C3%A7aise+devient+la+seule+langue+officielle+en+Corse&hl=fr&sa=X&ei=0F2tUJPVFNSZ0QWmr4G4Aw&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=4%20ao%C3%BBt%2C%20la%20langue%20fran%C3%A7aise%20devient%20la%20seule%20langue%20officielle%20en%20Corse&f=false ''Le français et les langues historiques de la France'', par Hervé Abalain, Éditions Jean-Paul Gisserot, p. 113], {{isbn|2877478815}}.</ref>, {{refnec|l'italien étant jusqu'alors la langue la plus utilisée dans l'île}}. La langue italienne est désormais interdite dans l'administration{{Référence nécessaire}} (la langue corse n'étant pas encore écrite et considérée comme une forme de l'italien.) * [[1880]] : construction du [[gouvernail de la Corse]] par le génie militaire à Bonifacio ; il s'agissait d'un site de surveillance du port<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Le Gouvernail à Bonifacio |url=https://www.bonifacio.fr/visite-decouverte/le-gouvernail/ |site=Office de tourisme de Bonifacio |consulté le=2021-06-19}}</ref>. * [[1881]] : la Corse compte {{unité|273000}} habitants. * [[1890]] : en l'espace d'un siècle, la population de l'île a presque doublé. * [[1918]] : avec 9800 (réf. site ''Mémoire des hommes'' regroupant toutes les fiches des « morts pour la France ») au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines, le département se situe au 31ème rang métropolitain (entre la Haute-Saône et la Meuse) avec un taux de mortalité de 3,6 % (décès dus à la guerre par rapport à la population) * [[1921]] : le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré ''Rion'' venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord {{unité|3422}} réfugiés russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île. {{Article détaillé|Exode des Russes blancs en Corse}} * [[1939]] : interdiction du journal ''[[Petru Rocca|A Muvra]]'', considéré comme pro-italien. ==== La Première Guerre mondiale ==== [[Fichier:Marignana-monument.jpg|vignette|Monument aux morts à [[Marignana]] ([[Sevidentro]]).]] {{unité|48000 hommes}} sont mobilisés en Corse, outre les {{unité|9000 hommes}} déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés ({{nobr|37 ans}} au minimum et {{nobr|48 ans}} au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]. La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre [[Michel Rocard]] devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du {{date-|12 avril 1989}}{{note|« Je veux qu'à travers ma réponse, chacun, là-bas, sache que le Gouvernement connaît l'histoire, sait la souffrance de cette terre, et notamment que, pendant la guerre de 1914-1918, à la différence de la Seconde Guerre mondiale, les critères de mobilisation n'étaient pas les mêmes sur tout le territoire : la Corse fut la seule à voir mobiliser jusqu'aux pères de six enfants. Elle y a perdu, par millier d'habitants, deux fois plus de ses fils que n'importe quel département de la France continentale, et elle ne s'en est pas remise du point de vue de l'activité agricole. »<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]]|titre=Constitution Du 4 octobre 1958|mois=juillet|année=2008|url=http://archives.assemblee-nationale.fr/9/cri/1988-1989-ordinaire2/007.pdf|site=archives.assemblee-nationale.fr|format=pdf|consulté le=1 mai 2018}}.</ref>.}}. Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de {{formatnum:12000}} à {{unité|15000 tués}} », dont {{unité|10000 morts}} natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre {{formatnum:10000}} et {{unité|12000 soldats}} insulaires<ref>Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani, ''Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale en Corse'', Cahiers de la Méditerranée, 81-2010, {{p.|239-251}}.</ref>. Le nombre officiel de Corses [[morts pour la France]] est de {{formatnum:9751}}<ref group=N>Sur la [[borne de la Terre sacrée]] érigée en 1936 sur la plage de Vignola - route des Sanguinaires à [[Ajaccio]], il est indiqué {{unité|48000 morts}} corses.</ref>. Selon le site Mémoire des Hommes du ministère des Armées, la base de données indique {{nombre|9849|morts de la guerre et natifs de Corse}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Base de données des morts pour la France du site Mémoire des hommes du Ministère des Armées |url=https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/ |accès url=libre |site=Mémoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |consulté le=17 mars 2022}}</ref>. Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % »<ref>{{Lien web|auteur=Sébastien Pisani|titre=Ajaccio La Corse en première ligne a payé un lourd tribut à la Grande Guerre|année=2008|mois=novembre|jour=11|url=https://www.corsematin.com/article/corse/ajaccio-la-corse-en-premiere-ligne-a-paye-un-lourd-tribut-a-la-grande-guerre|site=[[Corse-Matin]]|consulté le=1 mai 2018}}.</ref>. Parmi les combattants corses de la [[Première bataille de la Marne|Marne]], de [[bataille de Verdun (1916)|Verdun]] et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le {{173e|régiment}} de ligne « Aio Zitelli », le général [[Grossetti]] et les aviateurs [[Jean Casale]] et [[Jean-Paul Ambrogi]]. L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de {{unité|2000 prisonniers}} de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés ({{unité|4000 [[Serbie|Serbes]]}} et [[Syrie]]ns). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En [[septembre 1918]], la [[grippe espagnole]] ravage certains villages et oblige le [[Préfet (France)|préfet]] à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond). L'[[armistice de 1918]] est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En [[1933]], la ''[[Borne de la Terre sacrée]]'' est inaugurée à [[Ajaccio]]. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique. ==== La Seconde Guerre mondiale ==== [[Fichier:Bigorno-Mnt-Morts-1.jpg|vignette|Monument aux morts à [[Bigorno]] ([[Costiera]]).]] * [[1941]] : à la demande de l'Italie, l'armée allemande regroupe les prisonniers de guerre corses dans des camps spéciaux : le [[Stalag V-B|Stalag VB]] et l'Oflag VC. * [[Seconde Guerre mondiale : novembre 1942|novembre 1942]] - [[septembre 1943 (guerre mondiale)|septembre 1943]] : la Corse est occupée par les troupes italo-allemandes. À partir de novembre 1942, {{nombre|80000|soldats}} italiens envahissent la Corse. * 14 décembre 1942 : La [[mission secrète Pearl Harbour]] débarque par le sous-marin ''[[Casabianca (Q183)|Casabianca]]'' en baie de Topiti ([[Piana]]). * mars 1943 : [[Fred Scamaroni]], prisonnier à la Citadelle d'Ajaccio, se suicide afin de ne pas livrer ses compagnons sous la torture. * août 1943 : exécution de [[Pierre Griffi]] le 18 août et de [[Jean Nicoli (résistant)|Jean Nicoli]] le 31 août à Bastia. * {{date-|8|septembre|1943}} : à la suite de la [[Royaume d'Italie (1861-1946)#La période fasciste|chute du régime fasciste]] à Rome, les troupes allemandes occupent l'île. {{Article détaillé|Libération de la Corse}} * {{date-|9|septembre|1943}} au {{date|5|octobre|1943}} : la population se soulève, les Italiens ({{unité|80000}} soldats) rallient les partisans locaux ({{unité|1000}} combattants) et environ {{unité|4000}} soldats français pour combattre la [[Wehrmacht]]. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de {{unité|700}} soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia. * {{date-|5|octobre|1943}} : {{unité|13000}} Allemands fuient l'île, repoussés vers la mer. * {{date-|8|octobre|1943}} : le général [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] proclame à Ajaccio : {{Citation|''Nous devons sur le champ tirer la leçon de la page d'histoire que vient d'écrire la Corse française.... La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France. Ce qu'elle a fait éclater de ses sentiments et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre que ce sont les sentiments et la volonté de la Nation tout entière.''}}<ref>[http://www.mediaslibres.com/tribune/post/2010/10/25/Discours-de-Gaulle-Octobre-1943 ''Medias libres'', Discours de Gaulle, octobre 1943.].</ref> * [[1944]] : l'île devient une base importante - surnommée l'{{USS|Corsica}}, le « porte-avion » - pour la poursuite des [[Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)|opérations en Italie]] puis pour le [[débarquement en Provence]] (août 1944). * [[1944]] : l'armée américaine éradique le [[paludisme]], présent en Corse depuis le {{s|XIII|e}}, par épandages de [[Dichlorodiphényltrichloroéthane|DDT]]<ref>{{Article|prénom1=Pierre|nom1=Gazin|titre=Laveran et l’éradication du paludisme en Corse|périodique=Revue de la société francophone de médecine tropicale et santé internationale|date=06/02/2023|lire en ligne=http://revuemtsi.societe-mtsi.fr/index.php/bspe-articles/article/download/309/255/842|pages=1-6}}</ref>. * [[1945]] : procès contre les irrédentistes. Condamnation de [[Petru Rocca]] à 15 ans de prison pour collaborationnisme. ==== La Corse contemporaine ==== La Corse voit s'installer au milieu des années 1950 des « villages de toile » au bord des plages, dès 1949 à Calvi puis en 1955 à [[Porto-Vecchio]] pour le [[Club Polynésie]] et [[Propriano]] pour le « Club Corsaire », sur le modèle des [[villages magiques]] fondés pour les lectrices du ''[[Elle (magazine)|magazine Elle]]'' et qui [[Tourisme en Sardaigne#Les débuts dans les années 1950|font connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud]] auprès de la clientèle des jeunes touristes français. Peu après, la création du [[Mouvement du 29 novembre]] 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification. Ce [[Mouvement du 29 novembre]] obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre [[Michel Debré]] puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de [[Mouvement du 29 novembre|grève générale des Corses]]. C'est seulement au début des [[années soixante]] que s'amorce une remontée démographique<ref name= Viénot />, tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège<ref name= Viénot />. Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5 100<ref name= Viénot /> et les arrivées du continent sur les départs de 2900<ref name= Viénot />, l'apport principal étant les 43 000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus<ref name= Viénot />. L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ {{unité|30000|emplois}} sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 %<ref name= Viénot /> et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes<ref name= Viénot />. L'agriculture en est le cœur : le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %<ref name= Viénot />, mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble<ref name= Viénot />. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine<ref name= Viénot />. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres<ref name= Viénot /> alors que la surface vinicole a seulement quintuplé<ref name= Viénot />, à {{unité|28000|hectares}} dont {{unité|17000}} sur le littoral<ref name= Viénot />, causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc.<ref name= Viénot />), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse<ref name= Viénot />. La récolte de clémentines, exportée à 85 % malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale<ref name= Viénot />, notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20 800 tonnes en 1977 puis {{unité|30000|tonnes}} en 1979<ref name= Viénot /> mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse<ref name= Viénot />. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers<ref name= Viénot />. Le cheptel corse chute de 40 % en deux décennies, passant de {{unité|440000}} têtes en 1955 à {{unité|270000}} en 1978<ref name= Viénot />. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes<ref name= Viénot />, et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000)<ref name= Viénot />, sans que le reste compense : de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs<ref name= Viénot />. La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des [[Caves de Roquefort|fromageries de Roquefort]]<ref name= Viénot />, qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86 000 hectolitres de lait de brebis corses<ref name= Viénot /> alors que c'était plus de 90 % des 98 000 hectolitres de 1962 <ref name="Viénot">Nadine Salkazanov et Alain Viénot, « La Corse en mutation », ''Économie et statistique'', 1980 [https://www.persee.fr/doc/estat_0336-1454_1980_num_123_1_4366]</ref>. * [[1957]] : création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la [[Société d'économie mixte pour la mise en valeur de la Corse|SOMIVAC]] (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux [[paysan]]s corses seront réservées aux [[rapatrié]]s d'[[Algérie]]. La Corse en accueille 6 000 environ avant 1962 et, on l'a vu, 8 000 après<ref name= Viénot />. * [[1957]] : arrivée massive de [[rapatrié]]s d'[[Algérie]] (jusqu'en [[1965]]) ; attribution de vastes terres agricoles aux [[agriculteur]]s pieds-noirs rapatriés, au détriment des agriculteurs locaux. * [[1959]] : fondation du [[Mouvement du 29 novembre]]. * [[1960]] : en avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d'expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l'Argentella, au sud de [[Calvi]] : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie. * de [[1965]] à mi-[[1970]] : radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université. * [[1970]] : la Corse est administrativement détachée de [[Provence-Alpes-Côte d'Azur|Provence-Côte d'Azur]] et devient la {{22e}} [[Région française|région métropolitaine]] (décret du 9 janvier 1970). * [[1972]] : « [[affaire des boues rouges]] » de la [[Montedison]], déversements de produits toxiques au large du [[Cap Corse]]. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur. * [[1975]], [[21 août]] : « [[Événements d'Aléria|affaire d'Aléria ]]» : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur [[Edmond Simeoni]], occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. En réaction, {{formatnum:1200}} gendarmes et CRS, des blindés et hélicoptères cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du [[nationalisme corse]]. * [[1975]] : à la suite de cette affaire, entre le 23 et le 26 août, des manifestations nocturnes ont lieu à Bastia. [[Michel Poniatowski]], ministre de l'Intérieur, envoie les blindés sur Bastia. La ville connaît alors des scènes de guerre civile faisant un mort du côté des forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles, dont l'île n'émergera qu'au début du {{S-|XXI}}. La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise l'île en [[Histoire des départements français#La Cinquième République depuis l'indépendance de l'Algérie (depuis 1962)|deux départements]]. * [[1976]] : le [[5 mai]], au cours d'une [[Nuit bleue (expression)|nuit bleue]] création du [[Front de libération nationale corse|FLNC]] réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l'[[Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes|autodétermination]] et un pouvoir populaire démocratique en Corse. * [[1976]] : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la [[Haute-Corse]] et la [[Corse-du-Sud]]. * [[1981]] : ouverture de l'[[Université de Corse Pascal-Paoli]] à [[Corte]]. * [[1981]] : naissance du premier média audiovisuel indépendant de Corse, radio [[Alta Frequenza]], à [[Ajaccio]]. * [[1982]] : les lois du [[2 mars]] et [[30 juillet]] donnent un statut particulier à la région corse et la première [[assemblée de Corse]] est élue au suffrage universel direct le [[8 août]]. Les nationalistes jugent ces mesures insuffisantes, le [[Front de libération nationale corse|FLNC]] reprend ses actions. * [[1989]] : entre mars et avril, la Corse est paralysée par une grève des fonctionnaires sans précédent, visant à dénoncer, entre autres, la cherté de la vie sur l'île<ref>https://www.universalis.fr/evenement/15-30-mars-1989-greve-des-fonctionnaires-en-corse/</ref>. * [[1989]]-[[1990]] : Le mouvement nationaliste connaît ses premières divisions internes qui aboutissent à des scissions. * [[1991]] : statut [[Pierre Joxe]] voté, l'assemblée de Corse dispose de compétences élargies, et en particulier d'un [[Conseil exécutif de Corse|Conseil exécutif]]. * [[1992]] : aux élections territoriales, les nationalistes (toutes tendances confondues : [[Corsica Nazione]], [[Mouvement pour l'autodétermination|MPA]], etc.) dépassent 25 % des voix. * [[1992]] : le 5 mai, [[catastrophe de Furiani]]. * [[1995]]/[[1996]] : les deux principales branches issues du [[Front de libération nationale corse|FLNC]] de l'époque, le [[FLNC Canal Historique]] et le [[FLNC-Canal Habituel]], se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts. * [[1996]] : Plusieurs centaines de militants du [[FLNC Canal Historique]] tiennent une conférence de presse à [[Tralonca]] pour annoncer un cessez-le-feu. Cette manifestation, qui ressemble plus à une démonstration de force qu'à un message pacifique, en raison de l'arsenal présent (lance-roquettes, fusil d'assaut, etc.) et du nombre impressionnant de militants, provoque l'incompréhension et la stupéfaction générale. [[Jean-Louis Debré]], le ministre de l'Intérieur de l'époque, sera par la suite critiqué pour avoir laissé faire et écarté du « dossier corse » par le gouvernement. * [[1998]] : assassinat du préfet [[Claude Érignac]]. {{Article détaillé|Assassinat du préfet Érignac}} * [[1999]] : [[affaire des paillotes]]. La paillote « Chez Francis », construite illégalement, est incendiée tout aussi illégalement par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet [[Bernard Bonnet]]. * [[2000]] : en août, le premier ministre [[Lionel Jospin]] propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de « processus de Matignon » qui est voté par l'Assemblée nationale le [[4 décembre]]. * [[2002]] : loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques. * [[2003]] : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par [[Émile Zuccarelli]], ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles. * [[2007]] : lors de l'[[Élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle]], la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de [[Nicolas Sarkozy]] (plus de 61 % des voix), candidat élu. * [[2008]] : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée). * [[2009]] : le [[Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse]] (PADDUC) initié par la majorité [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme, de ne pas respecter assez l'environnement et d'empêcher le développement de l'agriculture, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux des [[Élection territoriale corse de 2010|élections territoriales de 2010]]. * [[2010]] : la gauche, menée par [[Paul Giacobbi (homme politique, 1957)|Paul Giacobbi]], remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toutes tendances confondues ([[Femu a Corsica]], autonomiste, et [[Corsica Libera]], indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée de Corse jette les bases d'une nouvelle politique foncière et évoque des mesures qui devront s'insérer dans un nouveau statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'abstient. Le débat institutionnel est relancé. * [[2012]] : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat [[Antoine Sollacaro]] et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une [[criminalité organisée corse|mafia en Corse]], et promet des mesures judiciaires spécifiques. * [[2013]]-[[2014]] : L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90 % des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013)<ref>https://www.corsematin.com/article/assemblee-de-corse/la-coofficialite-de-la-langue-votee-par-lassemblee-de-corse.994161.html.</ref>. Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51)<ref>https://www.corsematin.com/article/france/lassemblee-de-corse-pour-inscrire-lile-dans-la-constitution.1158002.html.</ref>. Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière<ref>https://www.corsematin.com/article/derniere-minute/corse-il-faudra-resider-depuis-au-moins-cinq-ans-pour-devenir-proprietaire.1356246.html.</ref>. Le 31 octobre, un nouveau [[Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse|PADDUC]] (initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche), est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions. Le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51. Et enfin, le 12 décembre 2014, l'Assemblée de Corse adopte à 42 voix sur 51 un projet de réforme institutionnelle visant à faire de la Corse une [[collectivité territoriale unique|collectivité unique]], projet qui prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). À la suite de ces nouvelles propositions, un timide dialogue s'ouvre à nouveau entre les élus corses et le gouvernement français. S'il est ouvert sur la question de la [[collectivité territoriale unique|collectivité unique]] (le ministre de l'Intérieur d'alors, [[Bernard Cazeneuve]], donne son feu vert au projet à l'occasion d'une visite dans l'ile début 2015<ref>{{lien web |titre=Le "chiche" de Bernard Cazeneuve à la Corse |url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-chiche-de-bernard-cazeneuve-la-corse-1423224291 |site=Francebleu.fr |date=06-02-2015 |consulté le=16-07-2020}}.</ref>), le gouvernement se montre cependant beaucoup plus réticent concernant les autres propositions. * [[2014]] : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le [[Front de libération nationale corse|FLNC]] annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance »<ref>https://www.corsematin.com/article/derniere-minute/le-flnc-corse-annonce-labandon-de-la-lutte-armee.1428059.html.</ref>. L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse. * [[2015]] : {{1er}} juillet : l’[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] adopte le projet de [[collectivité territoriale unique|collectivité unique]] pour la Corse, voté un an plus tôt par les élus corses. L'entrée en vigueur de ce nouveau statut pour l'île est prévue pour le {{1er}} janvier 2018. * [[2015]] : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des [[Élection territoriale de 2015 en Corse|élections territoriales]], la liste unie « Pè a Corsica » (fusion des autonomistes de [[Femu a Corsica]] et des indépendantistes de [[Corsica Libera]]) menée par [[Gilles Simeoni]] arrive en tête avec plus de 35 % des voix. Pour la première fois depuis la création de la [[Collectivité territoriale de Corse]] les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales. * [[2017]] : 10 décembre : La coalition nationaliste [[Pè a Corsica]] est réélue à une large majorité (plus de 56 % des voix) à l'issue du second tour des [[Élections territoriales de 2017 en Corse|élections territoriales]] (ces élections ont lieu seulement deux ans après celles de 2015, en raison de la mise en place de la Collectivité unique au {{1er}} janvier 2018). Pour la première fois, une force politique obtient la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. Forts de cette victoire, les nationalistes espèrent l'ouverture d'un dialogue avec l'État en vue d'une véritable autonomie pour la Corse et d'une solution politique globale<ref>{{lien web |titre=Gilles Simeoni appelle à "un véritable dialogue" avec Paris |url=http://www.rtl.fr/actu/politique/corse-nationaliste-gilles-simeoni-dialogue-paris-7791350111 |site=RTL.fr |consulté le=16-07-2020}}.</ref>. * [[2018]] : {{1er}} janvier : Entrée en vigueur officielle de la [[collectivité territoriale unique|collectivité unique]], baptisée [[Collectivité de Corse]]. * [[2022]] : plusieurs manifestations pour [[Yvan Colonna]], militant indépendantiste corse mortellement agressé en prison, ont dégénéré en violents affrontements<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.france24.com/fr/france/20220404-en-corse-nouvelles-violences-lors-d-une-manifestation-pour-yvan-colonna|titre=En Corse, nouvelles violences lors d'une manifestation pour Yvan Colonna|date=4 avril 2022|consulté le=4 avril 2022|site=[[france24.com]]}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Corse}} La vie politique est dominée jusqu'à la [[Seconde Guerre mondiale]] par le [[Parti radical (France)|Parti radical]] (centre-gauche) de [[Adolphe Landry]] et l'[[Alliance démocratique (France)|Alliance démocratique]] (droite) de [[François Piétri|François Pietri]]. Le [[Parti communiste français|Parti communiste]] de Corse vient bouleverser cette situation à la [[Libération de la Corse|Libération]], tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de {{formatnum:10000}} en 1946. Le [[général de Gaulle]] décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment [[Paul Giacobbi (homme politique, 1896-1951)|Paul Giacobbi]], qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |titre=Parti communiste corse : un siècle de lutte |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/corse/longs-formats-parti-communiste-corse-siecle-lutte-1907218.html |site=France 3 Corse ViaStella |date=2020-12-23 }}</ref>. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'[[Algérie]] alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile<ref name=":1" />. Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux [[Élections territoriales de 2010 en Corse|élections territoriales de mars 2010]]. Le {{date-|30 mars 2014}}, l'avocat [[Gilles Simeoni]] devient le premier maire nationaliste de [[Bastia]]. Lors des [[Élections territoriales de 2015 en Corse|territoriales de décembre 2015]], il est élu président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance ''[[Pè a Corsica]]'' entre les autonomistes (''[[Femu a Corsica]]'') {{incise|auxquels il appartient}} et les indépendantistes (''[[Corsica libera]]''). Le 27 mars 2024 la proposition de rédaction constitutionnelle établissant "un statut d'autonomie" pour la Corse "au sein de la République" a été largement approuvée par l'Assemblée de Corse<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Autonomie de la Corse : le projet constitutionnel adopté par l'Assemblée insulaire |url=https://www.lefigaro.fr/politique/autonomie-de-la-corse-le-projet-constitutionnel-adopte-par-l-assemblee-insulaire-20240328 |site=Le Figaro |date=2024-03-28 |consulté le=2024-03-28}}</ref>. == Administration == === Administration avant la Révolution française === {{Article détaillé|Liste des pievi de Corse}} Avant que soit voté à l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]] « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le {{date-|30 novembre 1789}}, l'île, sous domination des cités marchandes italiennes de l'époque (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, [[piève (circonscription)|pievi]] (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des ''caporali'' (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641). Le {{date-|14 décembre 1789}}, les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]]. === Administration de 1789 à 1982 === Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des [[région française|régions]] actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000505391 Décret {{numéro}}70-18 du 9 janvier 1970 modifiant le décret {{numéro}}60-516 du 2 juin 1960 portant harmonisation des circonscriptions administratives], [[Journal officiel de la République française|JORF]] {{numéro}}8 du 10 janvier 1970, {{p.}}395-6, sur [[Légifrance]].</ref>. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional. En 1982, l'établissement public devient collectivité territoriale. En 1975, en application de la loi du 25 mai<ref>[http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000521934 Loi {{numéro}}75-356 du 25 mai 1975 portant réorganisation de la Corse], [[Journal officiel de la République française|JORF]] {{numéro}}113 du 16 mai 1975, {{p.}}4947-9, sur [[Légifrance]].</ref>, la Corse est divisée en deux [[département français|départements]], la [[Corse-du-Sud|Corse du Sud]], avec Ajaccio pour chef-lieu, et la [[Haute-Corse]], avec Bastia pour chef-lieu. === Administration depuis 1982 === La Corse constituait jusqu'en 2018 la « Collectivité territoriale de Corse » (CTC), [[collectivité à statut particulier]] institué en vertu de la loi du {{date-|13|mai|1991}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Projet de loi relatif à la Corse |url=https://www.senat.fr/rap/l01-049/l01-049.html |site=Sénat |date=2023-04-03 |consulté le=2024-04-20}}</ref>, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région. La Corse était dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées. Il est également comparable à celle des collectivités régies par l'[[Article 73 de la Constitution de la Cinquième République française|article 73 de la Constitution]]. Le statut de la Corse était proche de celui de la [[Martinique]], toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement. Ainsi, la CTC apparaissait à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues, mais aussi par une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels son [[Statut fiscal de la Corse|statut fiscal]]. La fonction de président du [[Conseil exécutif de Corse|conseil exécutif]] est la plus haute fonction de la CTC. Il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du [[Conseil régional (France)|conseil régional]]. La collectivité comprend trois organes : le [[Conseil exécutif de Corse]] ; l'[[Assemblée de Corse]] ; le [[Conseil économique, social et culturel de Corse]] (CESC). Au {{1er}} janvier 2018, cette collectivité fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la « [[Politique en Corse#Collectivité de Corse|Collectivité de Corse]] », [[collectivité territoriale unique]] dotée des mêmes organes que la CTC. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Corse}} La Corse comptait {{unité|294118 habitants}} au {{date-|1 janvier 2006}}<ref>Insee, {{Lien brisé|url=http://insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=6&ref_id=14811 |titre=La Corse en bref - Population}}, 2009.</ref> et {{formatnum:302966}} au {{date-|1 janvier 2008}}. Au {{date-|1 janvier 2012}}, l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]] recense une population légale 2009 de {{unité|305674 habitants}}<ref>Insee, [http://www.citypopulation.de/France-Agglo.html résumé statistique pour la Corse], 2012.</ref>. Au {{date-|1 janvier 2014}}, l'INSEE recense une population légale 2011 de {{Unité|323092 habitants}}. Au {{Date|1|janvier|2019}}, l'INSEE recense une population légale 2016 de {{Unité|330455|habitants}}, soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec {{nobr|1,66 million}} d'habitants, et moins peuplée que les Baléares ({{nobr|1,11 million}}) ou la Sicile ({{nobr|5 millions}}). La Corse est donc la {{4e|île}} la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de {{nobr|9 millions}}. La Corse est aussi la {{4e|île}} française la plus peuplée après la Réunion (près de {{Unité|850000 habitants}} en 2015), la Guadeloupe (plus de {{Unité|400000 habitants}} en 2015), la Martinique (environ {{Unité|380000 habitants}} en 2015), et devant la Polynésie française (près de {{Unité|280000 habitants}} en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de {{Unité|270000 habitants}} en 2015) et Mayotte (environ {{Unité|230000 habitants}} en 2015). Au 1<sup>er</sup> janvier 2020, selon l'INSEE, 343 700 personnes habitent en Corse<ref name=":2">{{Lien web |titre=L'essentiel sur… la Corse |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/4481069#:~:text=En%20Corse%2C%20la%20f%C3%A9condit%C3%A9%20est,de%2020%20ans%20en%202020). |site=INSEE |consulté le=26 octobre 2023}}</ref>. En Corse, le taux de fécondité est le plus bas de France, avec notamment 1,37 enfant par femme en 2022). De plus, la population corse est la plus vieillissante de France. En effet, en 2020, on y dénombre 117 personnes de 65 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans<ref name=":2" />. La Corse est en 2022, la région de l’UE où l'[[espérance de vie à la naissance]] est la plus élevée (84,0 ans), devant les [[îles Baléares]] (83,9 ans) et la région grecque de l'Épire (83,8 ans)<ref>{{Lien web |titre=8 milliards de terriens : 10 faits sur la population mondiale |url=http://web.archive.org/web/20230514074330/https://unric.org/fr/8-milliards-de-terriens-10-faits-sur-la-population-mondiale/ |site=web.archive.org |date=2023-05-14 |consulté le=2023-05-14}}</ref>. === Immigration === Au recensement de 2018, seuls 55,7 % des résidents de la Corse étaient natifs de Corse, tandis que 29,8 % étaient des natifs de la France métropolitaine continentale, 0,3 % des natifs de la [[France d'outre-mer]], 4,2 % des Français de naissance natifs de l'étranger (dont les [[pieds-noirs]]) et 9,9 % des immigrés (natifs de l'étranger sans nationalité française à la naissance)<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/6023301?sommaire=2414232 |titre=Données harmonisées des recensements de la population 1968–2018 |site=[[Institut national de la statistique et des études économiques|INSEE]] |consulté le=2022-03-14}}</ref>. La majorité des immigrés en Corse viennent du [[Maghreb]] (particulièrement du [[Maroc]], 29,1 % de tous les immigrés en 2018) et d'Europe du Sud (particulièrement du [[Portugal]] et d'[[Italie]], respectivement 24,0 % et 12,4 % de tous les immigrés en 2018)<ref>{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/5397751?sommaire=5397790&geo=REG-94|site=insee.fr|titre=IMG1B - Population immigrée par sexe, âge et pays de naissance en 2018 - Région de Corse (94)|consulté le= 2022-03-14}}</ref>. En [[2009]], la Corse comptait {{unité|28961 immigrés}} (nés étrangers à l'étranger) soit 9,5 %<ref>[http://www.recensement.insee.fr/tableauxDetailles.action?zoneSearchField=CORSE&codeZone=94-REG&idTheme=9&idTableauDetaille=25&niveauDetail=1 Région : Corse - 94 IMG1B - Les immigrés par sexe, âge et pays de naissance], Insee 2009,.</ref>, dont {{formatnum:13319}} nés au Maghreb soit 4,3%, sur une population de {{formatnum:305674}}. 31,2 % des nouveau-nés en [[2011]] en Corse, soit 962 sur {{formatnum:3084}}, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région [[Île-de-France]] (46,3 %) et la région [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] (32,6 %)<ref>Insee, [http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir-sd20111 Données détaillées des statistiques d'état civil sur les naissances en 2011], 2012.</ref>. Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au [[Maghreb]], soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] (14,9 %), [[Languedoc-Roussillon]] (14,1 %) et [[Île-de-France]] (13,1 %)<ref>Insee, [http://www.insee.fr/fr/ppp/bases-de-donnees/irweb/sd20111/dd/excel/sd20111_n6dbis_fe.xls Enfants nés vivants suivant le pays de naissance du père par département et région de domicile de la mère], 2012.</ref>. === Résidents étrangers === Au {{date-|1 janvier 2015}}, on recensait en Corse {{unité|33526 étrangers}}<ref>Étrangers/Immigrés en 2015 - Région de Corse : [https://www.insee.fr/fr/statistiques/3569310?sommaire=3569330&geo=REG-94 Population immigrée par sexe, âge et pays de naissance en 2015], sur ''insee.fr'' (consulté le 16 janvier 2019).</ref> déclarés sur une population totale de {{unité|327283 habitants}}<ref>Étrangers/Immigrés en 2015 - Région de Corse : [https://www.insee.fr/fr/statistiques/3569308?sommaire=3569330&geo=REG-94 Population par sexe, âge et situation quant à l'immigration en 2015], sur ''insee.fr'' (consulté le 16 janvier 2019).</ref>, soit 10,24 % de la population. {| class="wikitable" border="1" cellspacing="0" cellpadding="5" !Pays de naissance !Population<br />{{date-|1 janvier 2015}} |- |{{MAR}} | align="right" |{{formatnum:10566}} |- |{{POR}} | align="right" |{{formatnum:8179}} |- |{{ITA}} | align="right" |{{formatnum:3962}} |- |{{TUN}} | align="right" |{{formatnum:2052}} |- |{{ALG}} | align="right" |{{formatnum:1335}} |- |{{SPA}} | align="right" |737 |- |{{TUR}} | align="right" |22 |- |Autres pays de l'Union européenne | align="right" | {{formatnum:4147}} |- |Autres pays d'Europe | align="right" |673 |- |Autres pays d'Afrique | align="right" |696 |- |Autres pays (Asie, Amérique, Océanie) | align="right" | {{formatnum:1157}} |- |'''Total''' | align="right" |'''{{formatnum:33526}}''' |- |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Corse}} === Présentation === La proportion de chercheurs d'emplois était de 10,6 % en [[2002]], relativement stable, mais près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté<ref name=":0">{{Article |langue=fr |titre=En Corse, le mal larvé de la pauvreté |périodique=Le Monde |date=2019-01-04 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/04/en-corse-le-mal-larve-de-la-pauvrete_5404991_3224.html}}</ref>, avec beaucoup de retraités pauvres. Vieillissante, la population est plus faiblement active qu'ailleurs, d'où une surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. L'économie corse est composée en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. Les plus grandes sont dans la distribution et le BTP. Reflet d'une industrialisation très modeste, le [[Produit intérieur brut|PIB]] par habitant, {{unité|24232 euros}} en [[2008]] et {{unité|26554 euros}} en 2012, était 18 % de moins que la moyenne nationale, mais en rattrapage de 3 % en {{nobr|4 ans}}. Le secteur primaire, principalement agricole, rassemble 5,30 % des actifs et le secondaire 15,30 %, contre 20 % en moyenne en France<ref>"Les grands secteurs de production : primaire, secondaire et tertiaire", par Vie Publique, 3 septembre 2019 [https://www.vie-publique.fr/fiches/269995-les-grands-secteurs-de-production-primaire-secondaire-et-tertiaire#:~:text=Selon%20l'enqu%C3%AAte%20Emploi%2C%20en,le%20secteur%20primaire%202%2C6.]</ref>. Le secteur tertiaire, qui assure 79,40 % des emplois de l'île, est marqué par la prépondérance de la fonction publique d'État et des collectivités territoriales, le [[tourisme en Corse]] générant aussi beaucoup d'emplois dans les activités sportives et de loisirs. La population active corse était d'environ {{unité|122300 habitants}} au {{date-|31 décembre 2014}}, en hausse de {{formatnum:13000}} en {{nobr|7 ans}} (2007). === Secteur primaire === ==== Agriculture ==== [[Fichier:Murzo chèvres.jpg|vignette|Chèvres corses en Corse.]] L'[[agriculture]] a été marquée par l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels alliaient des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la [[Agriculture sur brûlis|culture sur brûlis]] en cas de crise alimentaire, à des cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et à un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été, autour de village de montagne ([[Niolo]], [[Alta Rocca]], [[Vallée d'Asco|Asco]], etc.). Ils disparaissent au début du vingtième siècle, des tarifs douaniers défavorables favorisant leur éviction par des céréales importées, les châtaigniers prenant parfois le relais. La [[Corse (race ovine)|brebis corse]] était une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du {{s|XIX|e}}, l'arrivée des [[Industrie laitière|industriels laitiers]] de la filière [[Roquefort (fromage)|roquefort]] sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle<ref>{{Lien web|url=http://www.races-montagnes.com/fr/races/corse.php|titre=Race laitière Corse |site=races-montagnes.com|éditeur=CORAM - Collectif des Races des Massifs|consulté le= 16 juillet 2012}}.</ref>. L'autre composante est la [[Corse (race caprine)|chèvre corse]], une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des [[Fromage fermier|transformations fermières]] de [[lait cru]] de brebis et de chèvre. Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré et en 1950 la Corse est à son minimum démographique : environ {{nombre|150000|habitants}}. Puis deux phénomènes redessinent le paysage agricole : mise en valeur de la plaine orientale et reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral. Face au marasme ambiant, le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis, pour y installer une agriculture « moderne » au sens des [[Edgard Pisani|lois Pisani]], c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique sert à accueillir les [[pieds-noirs]] de retour d'Algérie à partir de la fin des [[années 1950]], via les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers) de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine. Cette nouvelle agriculture côtière à forte capitalisation est exposée à des difficultés répétitives, notamment à honorer les remboursements de l'endettement quand les prix de vente baissent, d'où les différents cycles qui se succèdent : vins de table, kiwis, agrumes. La vinification en cave particulière, qui requiert une certaine capitalisation, trouve un succès relatif via une production labellisée. L'intérieur de l'île a au contraire a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 car il est resté attaché à des structures [[paysan]]nes à peu d'investissements, sur le slogan « ''campà in paese'' » (« vivre au pays »), d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agricultures. Malgré cela, de vastes zones de l'intérieur deviennent presque vides d'habitants<ref>{{Lien web |titre=Evolution de la répartition de la population en Corse |url=https://www.esrifrance.fr/iso_album/p8_mapbook2013.pdf. |date=décembre 2010 }}</ref>. Parmi les autres secteurs agricoles en croissance, la « [[castanéiculture]] » et l'« [[oléiculture]] » ou les fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, et miels, via une production-transformation fermière en [[vente directe]] pour valoriser la main-d'œuvre familiale. Cetta agriculture milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des [[appellation d'origine|appellations]] agricoles corses. Elle souligne les problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de [[Secteur agroalimentaire|transformation agroalimentaire]]. Dans les années 1990 et 2000, la [[Corse (race ovine)|brebis corse]] connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de [[fromage fermier de Corse]] comme le ''[[brocciu]]'' et d'autres<ref>{{Lien web|auteur=UPRA Brebis Corse|url=http://www.brg.prd.fr/brg/pages/rga/ovins/63|titre=Etude de la race ovine: Corse|année=2005|site=brg.prd.f|éditeur=Bureau des ressources génétiques|consulté le= 16 juillet 2012}}.</ref>. [[Fichier:Fromages Corse.jpg|vignette|Fromage corse dans un marché corse.]] ==== Énergie ==== La Corse est la plus développée des régions françaises en [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]]. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine [[Énergie hydraulique|hydraulique]] (7 centrales<ref name="corsematin">[https://www.corsematin.com/articles/le-plein-denergie-en-corse-hydraulique-solaire-eolien-lile-est-pleine-de-ressources-5516 Le plein d'énergie en Corse Hydraulique, solaire, éolien... l'île est pleine de ressources] [[Corse-Matin]]</ref> EDF pour {{unité|136|MW}}), mais aussi d'origine [[Énergie thermique|thermique]] ({{unité|303|MW}}, à Vazzio et [[Centrale thermique de Lucciana|Luciana]]<ref name="corsematin"/>, utilisant principalement du diesel et du fioul). L'[[Énergie éolienne|éolien]] se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes<ref name="corsematin"/> pour {{unité|18|MW}}), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production. === Secteur secondaire === [[Fichier:VP-nuit.jpg|vignette|Le vieux-port de [[Bastia]].]] L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local. ==== BTP ==== Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP, qui dépend pour ses carnets de commande des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés. ==== Agro-alimentaire ==== Les industries agro-alimentaires s'appuient sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale, avec la biscuiterie Torra produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, les fromageries et laiteries semi-industrielles, ou la charcuterie, dont une partie ne bénéficie d’aucune appellation d’origine contrôlée (AOC)<ref>"Le figatellu, produit emblématique de la charcuterie Corse, ne bénéficie d’aucune Appellation d’origine contrôlée (AOC), entraînant de nombreuses dérives" par Annick Berger sur BFM le 25/10/2019 [https://www.capital.fr/conso/attention-la-charcuterie-corse-nest-pas-forcement-corse-1353657]</ref>. Le secteur des eaux minérales de qualité (Saint Georges, Zilia, Orezza) et autres boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe, outre les bières, les sodas et limonades) a en partie réussi à contenir la concurrence de produits du continent. D'autres ressources sont exploitées, mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction). === Secteur tertiaire === [[Fichier:Porto Ajacio.JPG|vignette|alt=Un port de plaisance à l'avant-plan, Ajaccio derrière|Vue du port de plaisance d'[[Ajaccio]].]] ==== Distribution ==== Même si la grande distribution est considérée comme un des premiers employeurs en Corse, le mouvement indépendantiste mais aussi les petits commerçants corses dénoncent « la politique des grands groupes financiers qui imposent des contrats d'emplois précaires, prennent en otage l'agriculture corse et détruisent le commerce de proximité »<ref name=Serreri/>. Ils sont de plus en plus attentifs à l'arrivée de « franchises » de l'agroalimentaire se dissimulant derrière « noms corsisés »<ref name=Serreri/>. Des débats houleux ont par exemple accueilli un projet d'aménagement de plus de 10 000 mètres carrés, en bord de route à la sortie sud de Bastia, qui se présente comme adossé à la chaîne d'alimentation spécialisée « Grand Frais »<ref name="Serreri">"Le Rinnovu vent debout contre un projet de halle commerciale", par Kael Serreri, dans ''[[Corse-Matin]]'' le 18 mai 2017 [https://www.corsematin.com/articles/le-rinnovu-vent-debout-contre-un-projet-de-halle-commerciale-72832]</ref>. ==== Tourisme ==== {{Article détaillé|Tourisme en Corse}} Avec le commerce, c'est le secteur le plus dynamique, grâce au statut de [[Tourisme en Corse|destination touristique réputée]], qui assure un emploi sur six et {{nombre|5|millions}} de nuitées par an<ref name=Bleus/>, mais un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. L'activité du secteur touristique, cependant, tend à s'étendre en arrière et pré-saison<ref>{{Lien web|url=http://www.corse.fr/Tourisme-strategies-et-lignes-d-actions_a454.html |titre=Tourisme : stratégies et lignes d'actions |site=Collectivité Territoriale de Corse|année= 2014|consulté le= 18 décembre}}.</ref>. Le tourisme d'affaire<ref>{{Lien web|url=http://corse-incentive.com/dmc_en_corse_Corse_DMC-25.php|titre=DMC en Corse |site=Corse Incentive |auteur=corse Incentive |année= 2014|consulté le= 18 décembre}}.</ref> et le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique…)<ref>{{Lien web|url=https://www.corsematin.com/article/france/le-tourisme-agroalimentaire-en-plein-boom.1483610.html |titre=Tourisme : Le tourisme agroalimentaire en plein boom |site=Corse Matin|année= 2014|consulté le= 18 décembre}}.</ref> tendent à mieux répartir les flux sur l'ensemble de l'année. En Corse, le succès de la [[randonnée dans les îles de Méditerranée]] dans les [[années 1970]], a contribué à l'essor de la notion d'[[écotourisme]], appelé aussi [[tourisme durable]], [[Agritourisme|agrotourisme]] ou [[tourisme équitable]], également [[tourisme en Sardaigne|promu dans l'île proche de Sardaigne]] un peu plus tard. Dans les années 1970, {{cita|années charnières, de revendications régionalistes, environnementales et culturelles}}<ref name=loiseau/> et période où {{cita|va naître le [[Parc naturel régional de Corse]]}}<ref name=loiseau/> (PNRC) le 15 mai 1972, une étude a par ailleurs montré la conservation d'un important tourisme familial interne à la Corse : sur {{nombre|100000|personnes}} environ habitant les deux principales agglomérations corses, [[Bastia]] et [[Ajaccio]], près de 12 000 « montent au village » tous les dimanches, tandis que 18500 y vont au printemps et près de 35 000 pendant les vacances<ref>"La Corse" par Janine Renucci, en 2001 aux Presses universitaires de France, cité par Mathilde Woillez dans "Construction d’une gouvernance partagée pour une gestion durable du tourisme dans les territoires insulaires"[https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02022993/document]</ref>. Homologué en 1971, mais imaginé dès 1952 par [[Jean Loiseau]] dans « Itinéraires de Corse », le [[Sentier de grande randonnée 20|GR20]], réputé comme le plus difficile des GR français<ref name=loiseau/>, a vu ensuite la fréquentation de ses refuges plus que décupler entre 1993 et 2003 pour culminer à près de 400 000 nuitées officielles<ref name="loiseau">Histoire du GR20 et hommage à Jean Loiseau [http://www.randonnee-corse-gr20.fr/histoire-du-gr20/]</ref>. La Corse dispose de trois toutes petites stations de ski alpin, surtout utilisés en fin de semaine, mais le ski de fond est considéré comme mieux adapté aux conditions locales<ref name="Richez">"Les activités sportives de pleine nature dans l'espace rural corse" par Gérard Richez et Josy Richez-Battesti, dans la revue ''Méditerranée'' en 1991 [https://www.persee.fr/doc/medit_0025-8296_1991_num_72_1_2702]</ref>. Sur les côtes, depuis 1976, un établissement public, le Conservatoire du littoral, a acquis des pans entiers de terrain<ref name="1septembre2002_lexpansion.lexpress.fr" />, jusqu'à détenir 20 % du littoral, soit {{unité|14690|hectares}}, protégés un quart de siècle après<ref name="1septembre2002_lexpansion.lexpress.fr" />. === Fiscalité === {{Article détaillé|Statut fiscal de la Corse}} La Corse bénéficie depuis le [[Consulat (histoire de France)|Consulat]] d'un [[Statut fiscal de la Corse|régime fiscal dérogatoire]] motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994. Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'[[impôt sur les sociétés]] dans les zones franches, et à la [[taxe professionnelle]], réduite sur toute l'île. Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de [[Taxe sur la valeur ajoutée|TVA]], de [[taxe foncière]] sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de [[Taxe intérieure sur les produits pétroliers|TIPP]]. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du {{1er}} janvier 2012). Toutefois, sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession<ref>Marianne {{numéro|678}}, p. 25.</ref>. L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004. Depuis [[1976]], la Corse bénéficie également du concept de [[continuité territoriale]]. Elle a bénéficié de [[subvention]]s au titre des [[fonds structurels européens]] relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne). La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'[[Italie]] ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe<ref>[[GEO (magazine)|GEO]] {{numéro|381}}, novembre 2010, {{p.|14}}.</ref>. == Criminalité == {{Article détaillé|Crime organisé corse|Liste de personnes assassinées en Corse}} La Corse est la région française ayant structurellement le taux d'homicide le plus élevé. Au cours de l'année 2010, {{unité|682 homicides}} volontaires ont été commis en France<ref>{{Lien brisé|auteur=|titre=Chute du nombre d'homicides en France|année=2010|mois=août|jour=2|url=http://www.france-info.com/france-justice-police-2010-08-02-chute-du-nombre-d-homicides-en-france-472154-9-11.html|site=Franceinfo|consulté le=1 mai 2018}}.</ref>, dont 28 en Corse<ref>[http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-77565QE.htm 28 homicides et 17 tentatives d'homicide ont été recensés en Corse, ce qui fait passer la Corse devant la Sicile en nombre de crimes de sang], sur le site questions.assemblee-nationale.fr, {{date-|27 novembre 2010}}.</ref>{{refins}}. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour {{unité|10800 habitants}} sur l'île, contre un pour {{unité|95000 habitants}} sur le continent. En avril 2014, avec {{nombre|371|personnes}} tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en [[Sicile]] (région pourtant berceau de la [[Mafia sicilienne|mafia]]) et le plus élevé d'[[Europe]]. C'est aussi la région de [[France]] où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total<ref>{{Lien brisé|url=https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Corse-la-region-la-plus-sanglante-d-Europe-489552-3223847}}</ref>. L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les [[mafia|mafias]] du [[Mezzogiorno|sud de l'Italie]]. Toutefois, l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes<ref>https://www.liberation.fr/france/2017/12/10/le-grand-banditisme-corse-rattrape-par-ses-vieux-demons_1615763</ref>. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple, la [[Balagne]], la région [[Ajaccio|ajaccienne]] ou le [[Valinco]]) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du [[pizzo (mafia)|racket]] est présent, mais reste difficile à quantifier. Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes<ref>https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2010-1-page-91.htm</ref>. == Transports == {{Article détaillé|Transport en Corse}} === Transport ferroviaire === {{Article détaillé|Chemins de fer de la Corse}} La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : [[Gare de Bastia|Bastia]] - [[Gare d'Ajaccio|Ajaccio]] et [[Gare de Calvi|Calvi]] - [[Gare de Ponte-Leccia|Ponte-Leccia]] (qui sert d'interconnexion entre les 2 lignes). Ce réseau est géré par les [[Chemins de fer de Corse|CFC]] (Chemins de fer de la Corse) et est à [[voie métrique]]. === Transport maritime === [[Fichier:PLota22082018AJ.jpg|vignette|Le ''[[Pascal Lota]]'' de la compagnie [[Corsica Ferries]] à Ajaccio.]] [[Fichier:Jean Nicoli - Corsica Linea.png|vignette|Le ''[[Jean Nicoli (navire)|Jean Nicoli]]'' de [[Corsica Linea]] à Porto-Vecchio.]] [[Fichier:Giro22072018AJ.jpg|vignette|Le ''[[Girolata (navire)|Girolata]]'' de [[La Méridionale]] à Ajaccio.]] [[Fichier:Bateau Moby Aki Port - Bastia (FR2B) - 2021-09-12 - 4.jpg|vignette|Le ''[[Moby Aki]]'' de [[Moby Lines]] à Bastia.]] Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports : * de Bastia (51,2 % du trafic passagers en Corse en 2011 et (2022 ferme nice) ; * d'Ajaccio (26,5 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ; * de Porto Vecchio (9 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ; * de Île Rousse (8,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ; * de Bonifacio italie (5,4 % du trafic passagers de la Corse en 2011) ; * de Propriano (2,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011). Qui relient l'île à : * Marseille ([[Corsica Linea]] et [[La Méridionale]] vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse, Porto-Vecchio et Propriano) ; * Toulon ([[Corsica Ferries]] vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse et Porto-Vecchio) ; * Nice (Corsica Ferries et [[Moby Lines]] vers et depuis Bastia) ; * Savone (Italie - Corsica Ferries vers et depuis Bastia et Porto-Vecchio) ; * Gênes (Italie - [[Moby Lines]] vers et depuis Bastia) ; * Livourne (Italie - Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia). Par les compagnies de transport maritime : * [[Corsica Ferries - Sardinia Ferries]], entreprise privée franco-italienne, appartenant à Pierre Mattei ; * [[Corsica Linea]], entreprise privée détenue par un consortium d'entrepreneurs corses, succédant à la [[SNCM]] depuis 2016 ; * [[La Méridionale]], marseille société du [[groupe STEF-TFE]] ; * [[Moby Lines]], groupe Onorato ; * Ichnusa Line, entreprise privée italienne. === Transport aérien === Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, [[Air France]] et [[Air Corsica]], qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de ''charters'' relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes. La Corse possède quatre aéroports : * [[Aéroport d'Ajaccio Napoléon Bonaparte]] à {{Unité|5 km}} à l'est d'[[Ajaccio]]. * [[Aéroport de Bastia Poretta]] à {{Unité|16 km}} au sud de [[Bastia]] * [[Aéroport de Calvi-Sainte-Catherine]] à {{Unité|8 km}} au sud-est de [[Calvi]] * [[Aéroport de Figari Sud Corse]] à {{Unité|4 km}} au nord-ouest de [[Figari]] === Transport routier === {{Article détaillé|Réseau routier de Corse-du-Sud|Réseau routier de la Haute-Corse|Signalisation bilingue#Corse{{!}}Signalisation bilingue en Corse}} ==== Transport en commun ==== {{Article détaillé|Société des autobus bastiais|Muvistrada|A Citadina}}Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture<ref name=":0" />. ==== Cyclisme ==== Le réseau ''[[Grande Traversée 20]]'' (GT20, en corse, « ''A traversata Maiò'' »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes<ref>{{lien web| url=https://www.visit-corsica.com/Magazine/Quoi-de-neuf/Actualites-sport-et-nature/Inauguration-de-la-grande-traversee-cycliste-A-Traversata-Maio| titre=Inauguration de la grande traversée cycliste "A Traversata Maiò|auteur=Vanessa|date=7 août 2019}}</ref> == Culture == {{Article détaillé|Culture corse}} === Langue corse === {{Article détaillé|Corse (langue)}} [[Fichier:CorsicaMountains.jpg|vignette|Les montagnes corses vues d'avion.]] À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la [[Corse (langue)|langue corse]] est une [[langue romane]] étroitement apparentée au [[toscan]], appartenant au groupe [[italo-roman]] et très proche des [[dialecte]]s d'[[Italie centrale]]. Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens parlant l'italien standard est excellente, mais reste plus compliquée avec d'autres dialectes italiens tels que le vénitien ou le piémontais. L'hymne corse ''{{Langue|it|[[Dio vi salvi Regina]]}}'' est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -''o'' italien devient un -''u'' latin en corse (même dans le titre qui est parfois ''{{Langue|co|Dìu vi salvi Regina}}''. Ce phénomène de l'interchangeabilité du -''u'' et du -''o'' n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en [[sicilien]], en [[sarde]], en [[calabrais]], en [[occitan]] et en [[catalan]]. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du [[toscan]], mais nettement plus proches des langues [[sicilien]]ne ou [[gallurais]]e. Chaque micro-région de l'île possède ses spécificités linguistiques Ainsi, l'extrême sud est resté davantage soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels ''u casgiu'' pour le fromage directement issu de ''caseus'' en latin<ref group="N">Le mot « fromage » vient du latin « caseus formaticus » ; le français et l'italien avec ''fromage'' et ''formaggio'' ont utilisé la deuxième partie du mot ; d'autres langues ont utilisé la première : ''queso'' en espagnol, ''queijo'' en portugais, ''cheese'' en anglais, ''Käse'' en allemand.</ref>. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées. La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions. Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État malgré une non-volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse, a accordé aux revendications la mise en place d'un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le [[catalan]], le [[basque]] et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution<ref>[https://www.lesechos.fr/journal20110729/lec1_derniere/0201536984911-vers-l-officialisation-de-la-langue-corse-199923.php Vers l'officialisation de la langue corse], sur le site lesechos.fr du 29 juillet 2011.</ref>, qui est rejetée par l'Académie française<ref> {{lien web |langue=fr |titre=L'Académie française ne veut pas des langues régionales dans la Constitution |url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2008/06/17/l-academie-francaise-ne-veut-pas-des-langues-regionales-dans-la-constitution_1059211_3224.html |date=17 juin 2008 |site=[[Le Monde|Lemonde.fr]] }}.</ref>. De fait, la langue corse est considérée par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] comme une langue en voie de disparition. Une partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, souvent parce qu'ils sont issus d’une assignation, d'une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle)<ref>{{lien web |titre=LES NOMS DE FAMILLE CORSES EXISTENT-ILS? |url=http://chiorboli-corsica.blogspot.fr/2012/05/les-noms-de-famille-corses-existent-ils.html |site=Blogspot.fr |consulté le=16-07-2020}}.</ref>. Une autre partie des patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane, ou de [[Maison Bonaparte|Bonaparte]] qui vient de Ligurie. Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens. === Autres langues parlées en Corse === {{colonnes|taille=30| ==== Langues historiques ==== * [[Français]] * [[Italien]] * [[Grec (langue)|Grec]] * [[Ligurien|Ligure]] ([[Bonifacien]]) * [[Gallurais]] ==== Langues importées plus récemment ==== * [[Arabe maghrébin]] * [[Portugais]] }} === Groupes/Musiciens et polyphonie === {{colonnes|taille= 13| * [[Alte Voce]] * [[Jean-Paul Poletti]] * [[A Filetta (groupe)|A Filetta]] * [[Chœur de Sartène]] * [[Jacky Micaelli]] * [[Felì]] * [[L'Arcusgi]] * [[Barbara Furtuna]] * [[Canta U Populu Corsu]] * [[Antoine Ciosi]] * [[Ceccè Lanfranchi]] * [[Giramondu]] * [[I Chjami Aghjalesi]] * [[I Muvrini]] * [[Orizonte]] * [[Tino Rossi]] * [[Battista Acquaviva]] * [[Patrizia Gattaceca]] en solo * [[Petru Guelfucci]] * [[Voce Ventu]] * Jean Charles Papi * Christophe Mondoloni * [[Patrick Fiori]] * [[Jenifer]] * [[Atlas (groupe de rock)]] }} === Cinéma en langue corse === En 1982, [[Pierre Cangioni]] accomplit un exploit en réalisant ''[[Santu Nicoli (film, 1982)|Santu Nicoli]]'', le tout premier long métrage entièrement tourné en corse et sous-titré en français. Le film, mettant en vedette [[Pierre Massimi]], [[Pierre Benedetti]] et [[Robin Renucci]], se déroule dans le village de [[Lama (Haute-Corse)|Lama]] en 1920. Son intrigue suit le destin de Santu, un étudiant dépourvu de ressources, qui se transforme en assassin animé par la soif de vengeance. En 2004, sort ''[[Le Silence (film, 2004)|Le Silence]]'', un film dramatique réalisé par [[Orso Miret]]. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre. De 2006 à 2014, la [[série télévisée]] ''[[Mafiosa]]'' créée par [[Hugues Pagan]] est diffusée sur [[Canal+]]. En 2007, [[Robin Renucci]] réalise ''[[Sempre vivu !]]''son premier long-métrage en Corse dans le village de [[Olmi-Cappella]]. Le film est tourné en [[langue corse]] et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (''paisani''). En [[2008 au cinéma|2008]] sort ''[[Un prophète]]'', un [[film français]] réalisé par [[Jacques Audiard]]. Présenté en compétition officielle lors du [[Festival de Cannes 2009]], il y a obtenu le [[Grand prix du jury (Festival de Cannes)|Grand prix du jury]]. Quelques mois plus tard, il reçoit le [[Prix Louis-Delluc]]. Lors de la cérémonie des [[César du cinéma 2010]], il gagne neuf récompenses dont celles du [[César du meilleur film|meilleur film]] et du [[César du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]]. Il est sorti en salles le {{date|26|août|2009|au cinéma}} et a comptabilisé {{nombre|1249000|entrées}}<ref>Cinéfeed, [http://www.cinefeed.com/box-office/nombre-entrees-un-prophete.html Box Office 2009].</ref>. Le film est tourné en partie en [[langue corse]]. En [[2011 au cinéma|2011]] sort ''I Tercani'', un [[film français]] tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des ''50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze''<ref>[http://www.odeon.intoscana.it/news_view.php?id=227 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze].</ref>{{,}}<ref name="Lien 2">[http://info.club-corsica.com/italia_146_001.html article I Tercani de Magà Ettori - Magazine Corsica, décembre 2011].</ref>. Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse<ref>[http://www.corse.fr/Le-Conseil-economique-social-et-culturel-de-Corse-CESC-de-Corse_a409.html Conseil Économique Social et Culturel Corse].</ref> (CESCC), [[réalisateur]] et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA)<ref name="Lien 3">[http://www.corsicacinema.com Site officiel de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel (IRCA)].</ref>, Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain<ref name="Lien 4">[http://www.corsenetinfos.fr/2011/12/18/rencontres-du-cinéma-corse-néo-contemporain-le-succès-du-laboratoire-de-la-création-insulaire/ Les Rencontres du Cinéma corse Néo Contemporain].</ref>. En [[2013 au cinéma|2013]], le réalisateur [[Thierry de Peretti]] coécrit et réalise le film ''[[Les Apaches (film, 2013)|Les Apaches]]'' présenté à la [[quinzaine des réalisateurs]] au [[Festival de Cannes 2013]]. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à [[Porto-Vecchio]], sur fond de dérive mafieuse. En [[2017 au cinéma|2017]], Thierry de Peretti réalise ''[[Une vie violente (film, 2017)|Une vie violente]]'' qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au [[Festival de Cannes 2017]]. Le film est tourné en partie en [[langue corse]]. Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité<ref name="Lien 5">[http://www.corsenetinfos.fr/2011/10/26/le-cin%C3%A9ma-corse-aux-50-journ%C3%A9es-internationales-de-florence/ Le Cinéma Corse Néo Contemporain pour la première fois dans un festival international].</ref>. === Écrivains === ==== Écrivains en langue française ==== {{colonnes|taille=30| * Paul Antonietti, ''I. F. F. (I Francesi Fora)''. * Anne-Xavier Albertini, ''Le Bar à tisanes''. * Daniel Arnaud, auteur de ''La Corse et l'idée républicaine'' et de ''Dernières nouvelles du front''. * [[Frédéric Bertocchini]], auteur d'ouvrages historiques, d'essais et scénariste de nombreuses bandes dessinées ou films. * Paule Calliste, ''Quand les pierres essaient de parler'', ''Les échos du casone'', ''D comme mensonge''. * [[Roger Caratini]], auteur de la Bordas Encyclopédie. * Xavier Casanova, auteur du ''Codex Corsicæ'' et des "Analecta Corsicæ". * Marie-Josée Cesarini-Dasso, ''L'Univers criminel féminin en Corse au {{s-|XVIII|e}}'', ''Brigida Médecin au {{s-|XVII|e}}'', ''La Bandite''. * [[Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca]], auteur de ''Histoire de la Corse'' avec [[Louis Villat]]. * Gabriel Xavier Culioli, auteur de ''la Terre des Seigneurs'', ''Le Complexe corse'', ''Terres de Corse'', ''Les Pierres de l'apocalypse'', ''Le Chant des Saisons'', ''Le Grand Voyage'', ''Légendaire corse'', ''Bandits de Corse''. * [[Jacques Denis]], auteur de ''Forçats corses, déportations au bagne de Toulon, 1748-1873'', éditions Privat, Toulouse, 2011, ''Brève histoire des Cunsulte de Corse'', édition Fior di Carta, coauteur ''Des Jurassiens à la conquête de la Corse''. * [[Jean-Toussaint Desanti]], philosophe, auteur de ''Les idéalités mathématiques''. * [[Michel Ferracci-Porri]], ''La Môme Moineau'', ''Beaux Ténèbres, La Pulsion du Mal d'Eugène Weidmann.'', ''L'Affaire du Fantôme de Heilbronn'', ''Joyeuse encyclopédie anecdotique de la gastronomie''. * [[Marie Ferranti]] * [[Jérôme Ferrari]] * [[Marie-Hélène Ferrari]], auteur notamment de la série ''[[Les Aventures du commissaire Pierucci]]''. * Dom [[Jean Baptiste Gaï]], écrivain régionaliste. * [[Nicolas Giudici]] * [[Daniel Istria]], auteur de ''Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse {{sp-|XI|e|-|XIV|e}}''. * Evelyne Luciani, Louis Belgodere et [[Dominique Taddéi]], auteurs de ''Trois prêtres Balanins au cœur de la révolution Corse'' * abbé [[Mathieu Orsini]] * [[Thierry Ottaviani]], essayiste, auteur notamment de ''La Corse pour les Nuls''. * [[François de Negroni]] * [[Paul-François Paoli]] * [[Jean Pasqualini]], ''[[Prisonnier de Mao. Sept ans dans un camp de travail en Chine]]''. * Joachim Pierucci, auteur de nouvelles, poèmes et chansons * [[Pierre Piobb]] * Michel Poli, ''Le cimetière des éléphants''. * Moune Poli, ''la Corse au poing''. * [[Xavier Poli]], ''La Corse dans l'Antiquité et dans le haut Moyen Âge'' (1907). * [[Pierre Poggioli]], auteur de plusieurs livres sur l'histoire contemporaine corse et le nationalisme. * [[Angelo Rinaldi]] * [[Jean-Claude Rogliano]] * Dominique Sampieri, auteur de ''Les Châtaigniers de Bocognano'', ''La Faux et le fusil'' * Jeanne-Hélène Sampieri, auteur de ''À propos d'Ajaccio...'' * [[Jean-Pierre Santini]] * [[Petr'Anto Scolca]] * [[Marie Susini]] * [[Jean Venturini]] poète français d'origine corse<ref>Cf. l'article Jean-Bernard Venturini, dans ''Le Dictionnaire des Lettres françaises'', (vol. 6: Le {{s-|xx}}), Paris, LGF-Pochothèque, {{p.|1135}}.</ref> * [[Gilles Zerlini]], auteur de Mauvaises nouvelles (2012), Chutes (2016), Sainte Julie de Corse et autres nouvelles (2019), Épuration (2021), Lettre à mes fantômes (2022), Guyane (2024). * [[Michel Zévaco]], auteur de romans de cape et d'épée dont la série des ''Pardaillan''. * [[François Luciani]], réalisateur, scénariste et écrivain. }} ==== Écrivains en langue corse ==== [[Fichier:Ajaccio Sanguinaires 1.jpg|vignette|[[Archipel des Sanguinaires|Les îles Sanguinaires]], à proximité d'[[Ajaccio]].]] * [[Marcu Biancarelli]] (1968-) * [[Santu Casanova]] * [[Ignace Colombani]] (1908-1988) * [[Jean-Joseph Flori]] * [[Don-Joseph Giansily]] * [[Petru Rocca]] ==== Écrivains en langue italienne ==== * [[Petru Giovacchini]] * [[Salvatore Viale]] Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le {{s-|XIX|e}}, alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française. ==== Écrivains en langue corse et en français ==== * Prete Gentili (Anghjulu-stefanu), de [[Calacuccia]] (avec ''Pascura'', un recueil de contes et proverbes) * [[Pierre Simon Cristofini#Activités de son épouse Marta Renucci|Marta Renucci Cristofini]] * Antoine Trojani, d'[[Asco]], a écrit de nombreux livres en corse et en français dont une histoire du « Sage d'Asco ». * [[Pierre Rossi]] * [[Ceccè Lanfranchi]] ==== Poètes ==== * Ghjuvanteramu Rocchi * [[Patrizia Gattaceca]] * [[Natale Sarocchi]] dit ''Natellulu di Rusiu'' * Olivier Ancey ==== Écrivains non corses ayant écrit à propos de la Corse ==== * [[James Boswell]], ''Account of Corsica'' * [[Honoré de Balzac]], ''La Vendetta''. * [[Alexandre Dumas]], ''Les Frères corses''. * [[Gustave Flaubert]], ''Voyage en Corse''. * [[Guy de Maupassant]], ''Un bandit corse'' et ''Une vendetta'' (dans ''Contes du jour et de la nuit''). * [[Prosper Mérimée]], ''Colomba et 10 autres nouvelles''. * [[Didier Daeninckx]], ''Têtes de Maures'' (2013). * [[Rorcha|Jérôme Magnier-Moreno]], ''Le Saut oblique de la truite'' (2017). == Religion == === Christianisme === {{Article détaillé|Diocèse d'Ajaccio}} La [[religion]] dominante de la Corse est le [[catholicisme]] où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 [[paroisse]]s, et 71 [[Prêtre catholique|prêtres]]<ref>[http://www.catholic-hierarchy.org/ ''The Hierarchy of the Catholic Church''. Current and historical information about its bishops and dioceses].</ref>. Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de [[Pancheraccia]]<ref>France SAMPIERI, ''Marie, Reine de Corse'', [[Éditions de Paris]], 2012, 326 pages.</ref> où la [[Pancheraccia#Histoire|Vierge Marie apparut]] à une enfant perdue et assoiffée au {{s|XVIII|e}}. À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une [[Garde corse]] pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en [[Corse (langue)|corse]] est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. [[Sainte Dévote]] est la [[Saint patron|sainte patronne]] de l'île. === Croyances et superstitions === Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'''Ochju'' (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le [[mazzérisme]] en sont les exemples les plus célèbres. ==== Le mazzérisme ==== Le [[mazzérisme]] est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse<ref>Bernard Biancarelli et Christine Bonardi, ''De quelques monstres anthropologiques insulaires'', ''Ethnologie Française'' {{numéro|3}}, 2008 {{ISBN|978-2-13-056600-7}}.</ref>. ==== Les jours des morts ==== Le {{1er}} novembre sont célébrés « ''I Santi'' » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies. Pendant la nuit de la [[Toussaint]], on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À [[Bonifacio]], on laisse en offrande le célèbre « ''Pane di i morti'' » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « ''a timpesta di i morti'' » (la tempête des morts). === Franc-maçonnerie === {{refnec|Les plus anciennes loges de Corse datent de 1902 (l'Étoile de Cyrnos), puis de 1903 (l'Émancipation Ajaccienne). Au début de la seconde guerre mondiale la [[franc-maçonnerie]] a pratiquement disparu de Corse. À partir des années 1970, elle reprend force et vigueur.}} Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la [[Grande Loge nationale française]] (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon<ref>{{Lien web| url = http://info.club-corsica.com/soc_107_006.html | titre = Un Corse sur 100 est franc-maçon| auteur = [[Antoine Albertini]]| année= 2008 | mois = août| site = [http://info.club-corsica.com/ Corsica] | consulté le = {{date-|23|juillet|2011}}}}.</ref>. == Internet == La Corse fait partie des {{Nombre|75|régions}}, [[Ville mondiale|villes]] ou territoires dans le monde à disposer de son propre [[domaine de premier niveau]]. [[.corsica]] est une extension [[internet]] (au même titre que [[.fr]], ou [[.com]]) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet et leurs sites web. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur [[site web]] et leur [[adresse électronique]]. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015. En [[France]], seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l'{{Langue|en|[[Internet Corporation for Assigned Names and Numbers]]}} (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse ([[.corsica]]), la Bretagne ([[.bzh]]), l'Alsace ([[.alsace]]) et Paris ([[.paris]]). == Gastronomie == {{Article détaillé|Cuisine corse}} La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la [[châtaigne]] et des [[agrume]]s, la [[charcuterie]] de porc, le lait et le [[Fromages au lait de brebis|fromage de brebis]], comme celui de [[chèvre]]. C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du [[paludisme]] des côtes et à la tradition corse d'[[Ostréiculteur|ostréiculture]] et de [[mytiliculture]] héritée des [[Empire romain|Romains]]. Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai. [[Fichier:Cap Corse musée Bastia.jpg|vignette|Objets publicitaires pour le "Cap Corse Mattei".]] Parmi les spécialités, il faut noter : * les boissons alcoolisées, dont : ** le Cap Corse, qui est un apéritif à base de vin et d'une plante médicinale, le [[quinquina jaune|quinquina]]. Les marques les plus connues sont le Cap Corse Mattei et le Cap Corse Damiani ** le [[Pastis Dami]] ; ** les digestifs : eau de vie, [[liqueur de myrte]], de châtaigne, [[cédratine|de cédrat]], d'arbouse, etc. ** la bière corse à la châtaigne : la [[Brasserie Pietra|Pietra]] ; ** le whisky corse [[Distillerie Mavela|P&M]] ; ** les vins rouges ou blancs regroupés sous la dénomination [[vin de Corse (AOC)]] ; * la [[charcuterie corse]] : le [[prisuttu]], la [[coppa]], le [[lonzu]], le [[figatellu]], la salciccia, u salamu ; * les [[Liste de fromages corses|fromages corses]] : le [[Bastilicacciu]], le [[Calinzanincu]], le [[Niolo (fromage)|Niulincu]], le [[Sartinesu]], le [[Venaco (fromage)|Venachese]], la tomme corse ; * le [[brocciu]], fromage frais de brebis ; * les beignets (fritelli dans le Nord de l'île, friteddi dans le Sud) de [[brocciu]] (fromage de lait caillé de brebis) ; * le [[migliacciu]], préparation salée à base de fromage de chèvre ou de brebis ; * les sardines à la bastiaise ; * la pulenda, une [[polenta]] de farine de châtaigne ; * les nicci, crêpes à base de farine de châtaigne ; * le [[Chèvre|cabri]] en sauce (avec sa polenta de farine de châtaigne) ; * le [[civet de sanglier]] ; * les [[canistrelli]], biscuits parfumés au citron, à l'anis, à la châtaigne, à l'amande, au vin, ou nature ; * les oliose, biscuits à l'huile d'olive (Balagne) * la tourte de farine de châtaigne, les [[falculelle]], le [[fiadone]] ou le [[pastizzu]], les crustulle ; * le [[Pesto|pestu]] : sauce au basilic se mariant avec divers ingrédients selon les régions de Corse ; * l'anciulata est un chausson rectangle de pâte brisée fourré au confit d'oignons poivré ; * les aubergines farcies : demi-aubergines farcies de viande hachée et d'ail, gratinées au four et servies avec une sauce tomate et basilic, [[aubergines à la bonifacienne]] ; * les [[miel]]s [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]] de Corse. Au temps des [[Rome antique|Romains]], {{citation|les Corses se nourrissent principalement de lait, de viande et de miel. Nous sommes dans un pays de simple culture… Le miel corse que les matrones romaines utilisaient pour faire disparaître les taches de rousseur devait être fourni, au lieu et place de la monnaie, pour le paiement des impôts}}<ref name="X. Poli"/>. == Sport == {{section à sourcer|date=février 2024}} * Le développement des sports de combat en Corse, tels que la [[boxe américaine]], le [[kick-boxing]] et la [[Boxe Thaïlandaise]] a connu une croissance significative ces vingt dernières années. Les frères Andarelli (Toussaint et Matthieu) ont été les précurseurs et les promoteurs de ces disciplines dans l'île. En 1982, les frères développèrent une solide amitié avec Monsieur [[Vérone Martial]], un fonctionnaire de l'[[INSEE]] muté en Corse pour deux ans, et qui animait informellement une section de [[Full-Contact]] au sein d'un dojo de la cité impériale. Il s'agissait d'une forme de compétition professionnelle introduite en France par [[Dominique Valera]] à la fin des années 1970, connue sous le nom de Full-Contact et plus tard rebaptisée Boxe Américaine selon les directives ministérielles. En juillet 1984, alors que Monsieur Vérone s'apprêtait à quitter la Corse, celui-ci suggéra aux frères Andarelli de créer officiellement (Préfecture) une association de Boxe Américaine et de promouvoir cette discipline dans l'île. C'est ainsi que l'Institut Corse de Boxe Américaine (ancêtre de l'actuel [[Andarelli Boxing Club]]) verra le jour en septembre de la même année. L’aventure allait commencer. Après avoir été Champion de France professionnel [[ISKA]] de Boxe Américaine en 1986, 1987 et 1988, décroché le titre de Champion d’Europe professionnel de [[Kick-boxing]] le 4 mai 1991 contre le Britannique [[Trevor Ambrose]] à [[Ajaccio]], [[Toussaint Andarelli]] allait devenir champion du monde de Kick-boxing en 1994 (le 25 juin), titre qu'il arrachait à l’hispano-américain [[Curtis Bush]] (match diffusé en direct sur TF1) suscitant un grand engouement auprès des jeunes Corses. Durant quatre décennies les frères Andarelli ont créé plusieurs clubs insulaires, des structures régionales (Ligue Corse de Boxe Thaïlandaise, en 1987), nationales et internationales dédiées aux sports pieds-poings telle que la [[WKN Corsica]], organisé des compétitions régionales, nationales et internationales à l'exemple de la [[Corsica Cup]], formé des générations d’athlètes et de champions. Leur succès a attiré l'attention des médias. Leur influence a contribué à la popularité croissante de ces disciplines et a créé une culture sportive dynamique dans laquelle elles continuent actuellement de prospérer en Corse. * Le [[football]] est un sport populaire et très bien représenté en ligue professionnelle par rapport au poids démographique et économique de l'île. Pour la saison 2022-2023, le club de l'[[Athletic club ajaccien|AC Ajaccio]] est le porte-drapeau du football corse, évoluant en Ligue 1. C'est le premier club corse à avoir joué en Ligue 1 (1967) et le seul club à avoir réalisé cinq podiums dans un championnat professionnel (1967, 2002, 2011, 2018 et 2020). En National, évolue le club du [[Sporting Club de Bastia|SC Bastia]], club le plus titré de l'île ([[Coupe de France de football|Coupe de France]] en 1981 et une finale de [[Coupe UEFA]] en 1978). Le FC Bastia-Borgo évolue également en National. Le [[Gazélec Football Club Ajaccio|GFC Ajaccio]] évolue en National 2 lors de la saison 2020-2021. La principale rivalité sur l'île oppose le SCB à l'ACA, les deux clubs ayant un long passé en Ligue 1 (20 derbys en L1 entre les deux équipes). En National 3 enfin, nous retrouvons la réserve professionnelle de l'ACA, ainsi que Corte, Furiani et le Gallia Lucciana. * En [[rugby à XV]], un club (SC Bastia XV) évoluait en championnat national de fédérale 1 mais des raisons financières les ont relégués en fédérale3. Les autres clubs sont situés en Balagne (le CRAB XV Lumio), à Bastia (Bastia XV, Casinca XV), à Lucciana (RC Lucciana), Porto-Vecchio (ASPV XV et RCOPV XV) Ajaccio (RCA), à Ventiseri, à Propriano (Alta-Rocca XV) et à Corte. Henry Savary occupe actuellement le siège de président, André Giammarchi le poste de vice-président et Fabrice Orsini est secrétaire général. Le comité régional présente au niveau national des sélections corses dans toutes les catégories de jeunes, ainsi qu'en féminines. * En handball masculin, le [[GFC Ajaccio Handball]] évolue en Nationale 2 et le club du HB Corte en Nationale 3. En handball féminin, le Handball Ajaccio Club évolue en Nationale 2. * En [[volley-ball]], le [[GFC Ajaccio Volley-Ball|GFC Ajaccio]] accède en 2007 à la PRO A ; vainqueur de la [[Coupe de France de volley-ball masculin|Coupe de France]] en 2016 et 2017. * En basket-ball masculin, l'Étoile Filante Olympique de Bastia évolua en Nationale 4 de 1995 à 2002, année d'accession en Nationale 3, où il est ensuite resté jusqu'en 2005. Le club de Vescovato passa plusieurs saisons dans les championnats nationaux, sa dernière saison fut celle de 2012-2013. En basket-ball féminin, Furiani Basket Club, évolue en [[Championnat de France de basket-ball de Nationale féminine 3|Nationale 3]]. * En [[compétition automobile]], le [[Tour de Corse]] est un des plus grands rendez-vous des rallyes sur asphalte. De plus, les pilotes corses sont réputés rapides à l'image d'[[Yves Loubet]], [[Pierre Orsini]] (Pierrot) triple vainqueur du Tour de Corse, [[Patrick Bernardini]] ou encore Paulu-Battistu Halter. * Il y a aussi 4 [[Station de sports d'hiver|stations de ski]] sur l'île : [[Asco-Stagnu]], le [[Val d'Ese]], le [[col de Vergio]] et [[Ghisoni-Capanelle]]. * L'absence de grandes vagues due au fait que la Corse se situe en Méditerranée, ainsi que le vent fort et régulier en fait un lieu idéal pour la pratique de la [[nautisme (voile)|voile]] comme la [[planche à voile]] et le [[kitesurf]]. La baie de Figari s'est imposée comme un spot incontournable de l'île dans ce domaine. * En [[Nautisme (voile)|voile]], le Festival Nautic & Music regroupe plusieurs compétitions nautiques. Le Tour de Corse à la voile en équipage rassemble plusieurs dizaines de bateaux chaque année à la mi-octobre. Le Club de Voile de Bonifacio organise la régate de catamarans de sport lors du Raid des Bouches de Bonifacio. Il organise également le Défi Inter-Iles (mi-septembre), compétition de windsurf entre la Corse et la Sardaigne. * En [[cyclisme]], il existe un [[Tour de Corse cycliste]]. À noter que le tour de France 2013 est parti de Corse pour la première fois. * En [[Football en salle|futsal]], la Corse est présente depuis 2008 au sein de l'[[Union nationale des clubs de futsal]] (UNCFs). Deux de ses clubs ([[Bastia Agglo Futsal]] et l'USJ Furiani Futsal) sont présents dans les championnats nationaux pour la saison 2018-2019. La ligue corse a un club européen après sa troisième année d'existence. Il y a plus de 15 clubs en 2009, et 300 licenciés. * le [[Sentier de grande randonnée 20]], lieu réputé de la [[randonnée dans les îles de Méditerranée]], a un parcours très sportif et en altitude. === Sportifs professionnels === [[File:PortoVecchioport2020.jpg|vignette|Vue du port de commerce de [[Porto-Vecchio]].]] {{colonnes|taille=|nombre=2| * [[Morhad Amdouni]], né à [[Porto-Vecchio]] * [[Toussaint Andarelli]], né à [[Pastricciola]] * [[Justin Andarelli]], né à [[Pastricciola]] * [[Matthieu Andarelli]], né à [[Pastricciola]] * [[Chahir Belghazouani]], né à [[Porto-Vecchio]] * [[Chaouki Ben Saada]], né à [[Bastia]] * [[Pascal Berenguer]], originaire de [[Corte]] * [[Rémy Cabella]], né à [[Ajaccio]] * [[Yannick Cahuzac]], né à [[Ajaccio]] * [[Laurent Casanova]], né à [[Bastia]] * [[Johan Cavalli]], né à [[Ajaccio]] * [[Gilles Cioni]], né à [[Bastia]] * [[Dominique Colonna]], né à [[Corte]] * [[Gary Coulibaly]], né à [[Bastia]] * [[Jean-Marie De Zerbi]], né à [[Bastia]] * [[Karim El Hany]], né à [[Sartène]] * [[Laurent Emmanuelli]], de [[Vescovato]] * [[Jean-François Exiga]], né à [[Ajaccio]] * [[Mathieu Flamini]], originaire de [[Guagno]] * [[Georges Franceschetti]], né à [[Bastia]] * [[Ludovic Giuly]], originaire de [[Zalana]] * [[Priscilla Gneto]], née à [[Porto-Vecchio]] * [[Wahbi Khazri]], né à [[Ajaccio]] * [[Jean-Louis Leca]], né à [[Bastia]] * [[Cécile Lignot]], né à [[Bastia]] * [[Anthony Lippini]], né à [[Bastia]] * [[Grégory Lorenzi]], né à [[Bastia]] * [[Vincent Marchetti]], né à [[Ajaccio]] * [[Paul Marchioni]], né à [[Corte]] * [[Jean Marcialis]], né à [[Ajaccio]] * [[Pierre Mignoni]], de [[Vescovato]] * [[François Modesto]], né à [[Bastia]] * [[Pascal Olmeta]], né à [[Bastia]] * [[Charles Orlanducci]], de [[Vescovato]] * [[Julian Palmieri]], originaire d'[[Omessa]] * [[Olivier Pantaloni]], né à [[Bastia]] * [[Claude Papi]], né à [[Porto-Vecchio]] * [[José Pasqualetti]], né à [[Bastia]] * [[Nicolas Penneteau]], originaire de [[Porto-Vecchio]] * [[Jean-Baptiste Pierazzi]], né à [[Ajaccio]] * [[Louis Poggi]], né à [[Bastia]] * [[Adil Rami]], né à [[Bastia]] * [[Bruno Rodriguez (football)|Bruno Rodriguez]], né à [[Bastia]] * [[Etienne Sansonetti]], mort à [[Ajaccio]] * [[Paul Sinibaldi]], né à [[Montemaggiore]] * [[Paul Squaglia]], né à [[Bastia]] * [[Sébastien Squillaci]], originaire de [[Ghisonaccia]] * [[Jean-Claude Tosi]], né à [[Bastia]] * [[Matteo Tramoni]], né à [[Ajaccio]] * [[Amand Vannucci]], né à [[Conca]] }} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30 | références= <ref name="1septembre2002_lexpansion.lexpress.fr">{{ lien web | titre=Littoral corse : propriété explosive" |auteur= Walter Bouvais | date=1 septembre 2002 | site=[[L'Express]] | url=https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/littoral-corse-propriete-explosive_1329809.html }}.</ref> }} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Corsica | commons titre = Corse | wiktionary = Corse | wiktionary titre = Corse | wikiversity = Département:Corse | wikiversity titre = Département de corse | wikibooks = Enseignement du corse | wikibooks titre = Cours de langue corse | wikisource = Catégorie:Corse | wikisource titre = Textes sur la Corse }} {{Interwiki|co|corse}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |lang= fr |libellé= Antonetti 1990 |auteur1= Pierre Antonetti |titre= Histoire de la Corse |éditeur= [[Robert Laffont]] |date= 1990 |pages totales= 502 |isbn= 2221068629}}. * {{Ouvrage |libellé= Arrighi & Jehasse 2013 |auteur1= Jean-Marie Arrighi |lien auteur1= Jean-Marie Arrighi |auteur2= Olivier Jehasse |titre= Histoire de la Corse et des Corses |éditeur= Colonna Édition et Perrin |date= 2013 |pages totales= 564 |isbn= 2262042543}}. * {{Ouvrage |libellé= Arrighi & Pomponi 1992 |auteur1= Jean-Marie Arrighi |lien auteur1= Jean-Marie Arrighi |auteur2= Francis Pomponi |titre= Histoire de la Corse |éditeur= PUF |collection= ue Sais-Je |numéro dans collection= 262 |date= 1992 |pages totales= 128 |isbn= 978-2-13-053372-6 |présentation en ligne= {{Gallica|n=bpt6k1002327g}}}}. * {{Article |libellé= Casanova 1985 |auteur= Antoine Casanova |lien auteur= Antoine Casanova |titre= Caractères originaux et cheminements de la Révolution en Corse (1789-1797) |périodique= Annales historiques de la Révolution française |date= 1985 |numéro= 260 |pages= 140-172 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1985_num_260_1_1108 |format= sur ''persee''}}. * {{chapitre |libellé= Colombani 2008 |auteur= Philippe Colombani |titre chapitre= Les relations entre la Corse et l'Aragon aux {{sp-|XIV|et|XV}}s |titre ouvrage= [https://cths.fr/ed/edition.php?id=1218 L'espace politique méditerranéen] |nature ouvrage= Actes du {{128e}} Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « Relations, échanges et coopération en Méditerranée », Bastia |collection= Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques |numéro dans collection= 128-3 |date= 2008 |lieu= Paris |éditeur= Éditions du CTHS |pages= 27-32 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/acths_1764-7355_2008_act_128_3_1327 |format= sur ''persee''}}. * {{Ouvrage |libellé= Colonna & Villat 1916 |auteur1= Pierre Colonna |lien auteur1= Pierre-Paul Raoul Colonna de Cesari Rocca |auteur2= Louis Villat |lien auteur2= Louis Villat |titre= Histoire de Corse |lieu= Paris |éditeur= (Ancienne Librairie Furne) Boivin & Cie |date= 1916 |pages totales= 279 |isbn= 978-2-8240-0681-9}}. * {{Ouvrage |libellé= Costa 2004 |prénom1= Laurent-Jacques |nom1= Costa |titre= Corse préhistorique |lieu= Paris |éditeur= [[Éditions Errance]]|date= 2004 |présentation en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_2004_num_101_4_13083}}. * {{Ouvrage |libellé= Cursay 2008 |prénom1= Marc |nom1= de Cursay |titre= Corse, la fin des mythes |éditeur= Éditions Lharmattan |collection= Questions contemporaines |lieu= Paris |date= 2008 |pages totales= 306 |isbn= 978-2-296-05539-1 |présentation en ligne= https://www.editions-harmattan.fr/livre-corse_la_fin_des_mythes_marc_de_cursay-9782296055391-25929.html}}. * {{Article |libellé= Franzini 2010 |langue= fr |auteur1= Antoine Franzini |titre= Les premières cartes chorographiques de la Corse à la fin du {{s-|XV}}, un outil de gouvernement |périodique= Mélanges de l'École française de Rome |tome= 122 |numéro= 2 |date= 2010 |pages= 347-377 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/mefrm/611 |format= sur ''journals.openedition.org'' |consulté le= 10/2021}}. * {{Ouvrage |libellé= Grossa & Monteggiani |auteur1= Giovanni della Grossa |lien auteur1= Giovanni della Grossa |auteur2= Pier’ Antonio Monteggiani |titre= Chronique médiévale corse |nature ouvrage= Histoire de Corse écrite au {{s-|XV}} par un notaire d'un village du sud de l'île, dont il existe plusieurs versions (voir la présentation en ligne) |éditeur= |date= |présentation en ligne= https://journals.openedition.org/cem/17847}} : ** {{Ouvrage |langue= fr |prénom1= Lucien Auguste |nom1= Letteron |lien auteur1= Lucien Auguste Letteron |titre= Le Croniche di Giovanni della Grossa e di Pier’ Antonio Monteggiani |lieu= Bastia |éditeur= impr. & libr. C. Piaggi |date= 1910 |pages totales= <small>XXIV</small>-548 |lire en ligne=}}. ** {{Ouvrage |libellé= Giacomo-Marcellesi & Casanova 1998 |langue= fr |auteur1= Giovanni della Grossa |lien auteur1= Giovanni della Grossa |auteur2= abbé Letterron |responsabilité2= trad. |lien auteur2= Lucien Auguste Letteron |auteur3= Mathée Giacomo-Marcellesi |auteur4= Antoine Casanova |lien auteur4= Antoine Casanova |responsabilité4= éds. |titre= Chronique médiévale corse |nature ouvrage= éd. bilingue |lieu= Ajaccio |éditeur= édition La Marge |date= 1998 |pages totales= <small>XLV</small>-481 |isbn= 2-86523-130-5 |lire en ligne=}}. * {{Ouvrage |libellé= Gamisans & Marzocchi 1996 |auteur1= Jacques Gamisans |auteur2= Jean-François Marzocchi |titre= La flore endémique de la Corse |lieu= Aix-en-Provence |éditeur= Edisud |date= 1996 |pages totales= 208 |pages= 200 |isbn= 978-2-85744-777-1 }}. * {{Ouvrage |libellé= Gil 1984 |langue= fr |auteur1= José Gil |lien auteur1= José Gil |titre= La Corse - Entre la liberté et la terreur |éditeur= Éditions La Différence |date= 1984 |isbn= |lire en ligne=}}. * {{Ouvrage |libellé= Graziani & Vergé-Franceschi |auteur1= Antoine-Marie Graziani |lien auteur1= Antoine-Marie Graziani |auteur2= Michel Vergé-Franceschi |titre= Sampiero Corso |lieu= Ajaccio |éditeur= Éditions Alain Piazzola |date= pages totales= |isbn= }}. * {{Ouvrage |libellé= Ichter, Touroult & Dusoulier 2021 |langue= fr |auteur1= Jean Ichter |auteur2= Julien Touroult |auteur3= François Dusoulier |responsabilité3= coordinateurs du rapport |et al.= oui |titre= Bilan scientifique des expéditions terrestres 2020. Agriate, Capicorsu et Saint-Florent |éditeur= MNHN|nature ouvrage= Projet « ''La Planète revisitée - Un renouveau des grandes expéditions naturalistes'' ». Partie « ''La Planète Revisitée en Corse'' » |date= février 2021 |pages totales= 69 |lire en ligne= https://inpn.mnhn.fr/docs-web/docs/download/364029 |format= pdf sur ''inpn.mnhn.fr''}}. * {{Ouvrage |libellé= Istria 2005 |auteur1= Daniel Istria |lien auteur1= Daniel Istria |titre= Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse du {{sp-|XI|au|XIV|}} |éditeur= Éditions Alain Piazzola |lieu= Ajaccio |date= 2005 |pages totales= 517 |isbn= 978-2-915410-14-3 }}. * {{Ouvrage |libellé= Jollivet 1892 |langue= fr |auteur1= Maurice Jollivet |titre=La « Révolution française » en Corse. Paoli - Bonaparte - Pozzo di Borgo (d'après des documents nouveaux) |lieu= Paris |éditeur= Revue de la France moderne |date= 1892 |pages totales= 224 |lire en ligne= https://archive.org/stream/larvolutionfran01jollgoog#page/n10/mode/2up |format= sur ''archive.org''}}. * {{Ouvrage |libellé= Letteron 1888 |prénom1= Lucien Auguste |nom1= Letteron |lien auteur1= Lucien Auguste Letteron |titre= Histoire de la Corse, comprenant la description de cette île d'après A. Giustiniani, les chroniques de Giov. Della Grossa & de Monteggiani remaniées par [[Marc' Antonio Ceccaldi|Ceccaldi]], la chronique de Ceccaldi et la chronique de Filippini |tome= I |lieu= Bastia |éditeur= Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier |date= 1888 |pages totales= 502 |lire en ligne= {{Gallica|n=bpt6k480065p}}}}. * {{Ouvrage |libellé= Letteron 1889 |prénom1= Lucien Auguste |nom1= Letteron |lien auteur1= Lucien Auguste Letteron |titre= Histoire de la Corse… |tome= II |lieu= Bastia |éditeur= Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier |date= 1889 |pages totales= 170 |lire en ligne= {{Gallica|n=bpt6k4800662}}}}. * {{Ouvrage |libellé= Letteron 1890 |prénom1= Lucien Auguste |nom1= Letteron |lien auteur1= Lucien Auguste Letteron |titre= Histoire de la Corse… |tome= III |lieu= Bastia |éditeur= Imprimerie et Librairie Veuve Eugène Ollagnier |date= 1890 |pages totales= 245 |lire en ligne= {{Gallica|n=bpt6k480067f}}}}. * {{Ouvrage |libellé= Massiani 1991 |auteur1= Stéphane Massiani |préface= Pr Pedinielli |titre= La Corse... et ses chapelles romanes |lieu= Marseille |éditeur= Imprimerie A. Robert |date= 1991 |pages totales= 154 }}. * {{Ouvrage |libellé= Massiani 1972 |auteur1= Stéphane Massiani |préface= vice-amiral d'escadre de Lachadenede, membre de l'Académie du Var |titre= La Corse... et ses merveilles |lieu= Marseille / Ollioules |éditeur= éds. Grand Large |date= 1972 |pages totales= 200 |présentation en ligne= https://www.association-asco.fr/l-asco/acheter-le-livre-la-corse-et-ses-chapelles-romanes/}}. * {{Ouvrage |libellé= Ottaviani 2010 |auteur1=Thierry Ottaviani |lien auteur1= Thierry Ottaviani |titre= La Corse pour les Nuls |lieu= Paris |éditeur= éd. First |date= 2010 |pages totales= 516 }}. * {{Ouvrage |libellé= Ottaviani 2013 |auteur= Thierry Ottaviani |titre= La Corse des écrivains |lieu= Paris |éditeur= éds. Alexandrines |date= 2013 |pages totales= 253 }}. * {{Ouvrage |libellé= Poli 1907 |auteur1= Xavier Poli |lien auteur1= Xavier Poli |titre= La Corse dans l'Antiquité et le Haut moyen Âge |lieu= Paris |éditeur= Librairie Albert Fontemoing |date= 1907}}. * {{Ouvrage |libellé= Perfettini 2014 |langue= fr |prénom1= Francescu-Maria |nom1= Perfettini |titre= Histoire de Corse : Le point de vue corse |éditeur= Yoran |date= 2014 |pages totales= 378 |isbn= 978-2-36747-008-5 }}. * {{Ouvrage |libellé= Pomponi 1979 |langue= fr |auteur1= Francis Pomponi |titre= Histoire de la Corse |éditeur= Hachette Littératures |date= 1979 |pages totales= 447 |isbn= 978-2-01-003859-4 |présentation en ligne= https://www.leslibraires.fr/livre/1303619-histoire-de-la-corse-francis-pomponi-hachette}}. * {{Chapitre |libellé= Pomponi 2001 |langue= fr |auteur1= Francis Pomponi |titre chapitre= Territoires et espaces d'appartenance en Corse |auteurs ouvrage= Christian Bromberger & Alain Morel |titre ouvrage= Limites floues, frontières vives |lieu= Paris |éditeur= Éditions de la Maison des sciences de l'homme |date= 2001 |passage= 163-182 |isbn= 978-2-73510908-1 |lire en ligne= http://books.openedition.org/editionsmsh/2919?lang=fr |format= sur ''books.openedition.org'' |consulté le= 10/2021}}. * {{Ouvrage |libellé= Ramelet-Stuart 2010 |auteur1= Desideriu Ramelet-Stuart |titre= Stuart of Corsica, l'origine dévoilée |lieu= Bastia |éditeur= éd. Stuart of Corsica |date= 2010 |pages totales= 80 |lire en ligne= http://stuart-corsica.com/stuartofcorsica.pdf |format= pdf sur ''stuart-corsica.com''}}. * {{Ouvrage |libellé= Scalfati 1994 |auteur1= Silio Scalfati |préface= [[Antoine-Marie Graziani]] |titre= La Corse médiévale |lieu= Ajaccio |éditeur= Association Pandetta Corsica / Éditions Alain Piazzola |date= 1994 |pages totales= 430 |isbn= |présentation en ligne= https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1995_num_153_2_450789_t1_0520_0000_001}}. * {{Ouvrage |libellé= Valery (Pasquin) 1837 |prénom1= Antoine Claude |nom1= Pasquin dit Valery |lien auteur1= Antoine Claude Pasquin |titre= Voyages en Corse, à l'île d'Elbe et en Sardaigne |tome= I |lieu= Paris |éditeur= librairie de L. Bourgeois-Maze |date= 1837 |pages totales= 425 |lire en ligne= {{Gallica|n=bpt6k208125g}}}}. * {{Ouvrage |libellé= Vergé-Franceschi 1996 |auteur1= Michel Vergé-Franceschi |lien auteur1= Michel Vergé-Franceschi |préface= [[Emmanuel Leroy-Ladurie]] |titre= Histoire de Corse, le pays de la grandeur |nature ouvrage= 2 tomes. T. 1 : ''Des origines au {{s-|XVII}}'', 581 p. ; t. 2 : ''Du {{s-|XVII}} à nos jours''. [https://www.lebouquetdesbibliotheques.fr/recherche/viewnotice/clef/HISTOIREDECORSE-LEPAYSDELAGRANDEUR-VERGEFRANCESCHIM-02-FELIN-1996-1/id/235098 Prix Hercule Catenacci] de l'[[Académie des Sciences morales et politiques]] |éditeur= Éditions du Félin |date= 1996 |réimpression= 2010, 2019 |pages totales= 585 |isbn= 978-2-86645-891-1 |présentation en ligne= https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1999_num_31_1_2321_t1_0612_0000_3}}.Commentaire biblio| * {{Ouvrage |libellé= Guide 1994 |langue= fr|préface= [[Bernard Bosson]] |titre= Provence-Alpes-Côte d'azur : Corse, Guide de tourisme industriel et technique, Monuments, étapes et curiosités |lieu= Paris |éditeur= Électricité de France et Éditions Solar (Groupe de la cité) |collection= EDF – La France contemporaine |date= mai 1994 |pages totales= 151 |isbn= 2-263-01872-7 }}. * {{Ouvrage |libellé= Collectif 1976 |langue= fr|titre= Spécial Corse |nature ouvrage= textes par Louis Delacarte, Paul Carenco, Michèle Bergery, Bernard Saint-André |éditeur= |collection= Vie du rail |numéro dans collection= 1536 |date= 28 mars 1976 |pages totales= 59 |présentation en ligne= https://www.livre-rare-book.com/book/5472496/R110089703/en |lire en ligne=}}. === Articles connexes === {{colonnes|taille=30| * [[Histoire de la Corse]] * [[Géographie de la Corse]] * [[Parc naturel régional de Corse]] * [[Politique en Corse]] * [[Université de Corse Pascal-Paoli]] * [[Corse (langue)|Langue corse]] * [[Nationalisme corse]] * [[Crime organisé corse]] }} === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} * [https://www.corse.fr/ Collectivité territoriale de Corse] * [https://emploi.corsica Emploi en Corse] * [http://www.prefectures-regions.gouv.fr/corse Préfecture de région] * [https://www.leparisien.fr/haute-corse-2b/musique-un-casting-geant-pour-trouver-la-future-perle-de-la-chanson-corse-29-01-2023-IHHF3XDCOND4TMSUHJKYJR2MBQ.php Atlas] {{Palette|Massifs montagneux de France|Provinces historiques de France|Régions et territoires de France|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|îles|mer Méditerranée|Corse|régions de France}} [[Catégorie:Corse|*]] [[Catégorie:Chaîne pyrénéo-provençale]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1970]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20de%20la%20Dordogne
Liste des communes de la Dordogne
{{autre|les autres listes de communes françaises|Listes des communes de France}} {{Images |image1=Dordogne-Position.svg| |légende1={{centrer|La Dordogne en France métropolitaine.}} |image2=CommunesDordogne2019.png |légende2={{centrer|Carte des communes de la Dordogne en 2019.}} |hauteur=150 }} Cette page liste les {{nobr|503 '''[[commune (France)|communes]]'''}} du [[département français]] de la '''[[Dordogne (département)|Dordogne]]''' au {{Date|1|1|2024}}. == Histoire des communes == Le département de la Dordogne est créé à la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}, sur la majeure partie de l'ancienne [[Anciennes provinces de France|province]] du [[Périgord]], mais aussi de zones réduites de l'[[Agenais]], de l'[[Angoumois]] et du [[Limousin (province)|Limousin]]<ref>[[Adolphe Joanne]], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k393179/f4.image ''Géographie du département de la Dordogne''], [[Hachette Livre|Librairie Hachette et {{Cie}}]], Paris, 1877, {{p.|1}}.</ref>. En 1793, dix communes de la [[Corrèze (département)|Corrèze]] sont rattachées par décret à la [[Dordogne (département)|Dordogne]] : [[Boisseuilh]], [[Coubjours]], [[Génis]], [[Payzac (Dordogne)|Payzac]], [[Saint-Cyr-les-Champagnes]], [[Saint-Mesmin (Dordogne)|Saint-Mesmin]], [[Sainte-Trie]], [[Salagnac]], [[Savignac-Lédrier]] et [[Teillots]]<ref>Brive généalogie, 11 place Jean-Marie Dauzier, 19100, Brive-la-Gaillarde</ref>. En 1793, la Dordogne cède [[Cavarc]] au département de [[Lot-et-Garonne]]<ref>Voir la [[Discussion:Cavarc#Transfert de la Dordogne vers le Lot-et-Garonne|page de discussion de Cavarc]].</ref>{{,}}<ref>Décret adopté par la Convention le 25 juillet 1793, cf. [https://books.google.fr/books?id=edxKAQAAMAAJ&lpg=PA718&ots=3KikUj0zw1&dq=Cavarc%20district%20de%20Bergerac&hl=fr&pg=PA718#v=onepage&q=Cavarc%20district%20de%20Bergerac&f=false Archives parlementaires de 1787 à 1860].</ref>. Le {{nobr|6 nivôse [[an III]]}} ({{Date|26 décembre 1794}}), la commune de [[Parcoul]] est détachée de la [[Charente-Maritime|Charente-Inférieure]] et réunie à la Dordogne<ref>{{Cassini-Ehess|id=26162|titre=Parcoul|consulté le=21 mars 2012}}</ref>. En 1819, la commune de Beaurepos est soustraite du département et fusionne avec [[Souillac]] dans le [[Lot (département)|Lot]]<ref>{{Cassini-Ehess|id=3312|titre=Beaurepos|consulté le=21 mars 2012}}</ref>. De 1989 à 2015, la Dordogne compte {{unité|557|communes}}. Au {{Date|1 janvier 2016}}, leur nombre baisse à 545, avec la création de neuf [[Commune nouvelle|communes nouvelles]] ([[Beaumontois en Périgord]], [[Boulazac Isle Manoire]], [[Brantôme en Périgord]], [[Coux et Bigaroque-Mouzens]], [[Parcoul-Chenaud]], [[Pays de Belvès]], [[Saint Aulaye-Puymangou]], [[Sainte-Alvère-Saint-Laurent Les Bâtons]] et [[Sorges et Ligueux en Périgord]]) remplaçant {{unité|21|communes}} initiales<ref>Voir [[liste des communes nouvelles créées en 2016]].</ref>. Au {{Date|1 janvier 2017}}, onze autres communes nouvelles ([[Bassillac et Auberoche]], [[Boulazac Isle Manoire]], [[Castels et Bézenac]], [[Les Coteaux Périgourdins]], [[Cubjac-Auvézère-Val d'Ans]], [[La Jemaye-Ponteyraud]], [[Mareuil en Périgord]], [[Saint Privat en Périgord]], [[Sanilhac (Dordogne)|Sanilhac]], [[La Tour-Blanche-Cercles]], et [[Val de Louyre et Caudeau]]) remplacent {{unité|36|communes}}<ref>Voir [[liste des communes nouvelles créées en 2017]].</ref>. Il y a alors {{unité|520|communes}} en Dordogne. Au {{Date|1 janvier 2019}}, six communes nouvelles ([[Coly-Saint-Amand]], [[Eyraud-Crempse-Maurens]], [[Les Eyzies]], [[Saint-Julien-Innocence-Eulalie]], [[Sigoulès-et-Flaugeac]] et l'élargissement de [[Brantôme en Périgord]]) remplacent {{unité|21|communes}} abaissant le nombre de communes dans le département à 505. Au {{Date|1|1|2022}}, le département compte {{nobr|503 communes}} à la suite de la création de la commune nouvelle de [[Pechs-de-l'Espérance]] par regroupement de {{nobr|3 communes}}. == Liste des communes == Le tableau suivant donne la liste des communes au {{Date|1|1|2024}}<ref name="COG">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/departement/DEP24-dordogne|titre=Département de la Dordogne (24) − COG|auteur institutionnel=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]|consulté le=2024-02-21}}.</ref>, en précisant leur code [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], leur [[code postal]] principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2021<ref group="Note">Population municipale légale en vigueur au {{Date|1|1|2024}}, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au {{Date|1|1|2023}}, date de référence statistique : {{Date|1|1|2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|format=pdf|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/7728806/dep24.pdf|auteur institutionnel=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]|titre=Populations légales en vigueur à compter du {{Date|1|1|2024}}|consulté le=2024-02-21|en ligne le=2023-12-28}}.</ref>. {{Composition Division de France | charte = département | département = Dordogne (département) | liste de = communes }} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Cities and villages in Dordogne|commons titre=les communes de la Dordogne}} === Articles connexes === * [[Listes des communes de France]] * [[Liste des anciennes communes de la Dordogne]] * [[Liste des cantons de la Dordogne]] * [[Arrondissements de la Dordogne]] * [[Liste des intercommunalités de la Dordogne]] * [[Armorial des communes de la Dordogne]] == Notes et références == === Notes === {{Références|group=Note}} === Références === {{Références}} {{Palette|Découpage administratif de Nouvelle-Aquitaine|Communes françaises par territoire}} {{Portail|Dordogne|communes de France}} [[Catégorie:Commune en Dordogne|*]] [[Catégorie:Liste de communes en France par département|Dordogne]] [[Catégorie:Liste en rapport avec la Dordogne|Communes]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Calvados%20%28d%C3%A9partement%29
Calvados (département)
{{voir homonymes|Calvados}} {{Infobox Département de France | nom = Calvados | imageloc = Calvados-Position.svg | région = [[File:Flag of Normandie.svg|20px]] [[Normandie (région administrative)|Normandie]] | insee = 14 | Date de création = {{date-|4 mars 1790}} | Préfecture = [[Caen]] | Sous-préfectures = [[Bayeux]]<br />[[Lisieux]]<br />[[Vire Normandie]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5535 | latitude = 49/02/N | longitude = 0/15/W | échelle = 2000000 | arr = [[arrondissements du Calvados|4]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives du Calvados|6]] | canton = [[Liste des cantons du Calvados|25]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités du Calvados|16]] | comm = [[Liste des communes du Calvados|528]] | président = [[Jean-Léonce Dupont]] ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) | préfet = Thierry Mosimann<ref name="Ouest France 29 avril 2022">[https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/calvados-les-quatre-priorites-du-nouveau-prefet-thierry-mosimann-431a0610-c79f-11ec-b486-9552f9f8b4a2].</ref> | gentilé = Calvadosiens | logo = Logo_Département_Calvados_2015.svg | site web = [https://www.calvados.fr calvados.fr] }} Le '''département du Calvados''' {{MSAPI|[kalvados, kalvadɔs]}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=M.-A.|nom1=Lesaint|titre=Traité complet de la prononciation française 1871|lieu=Hambourg|éditeur=Wilhelm Mauke|année=1871|numéro édition=2|passage=271|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Ht9FAAAAcAAJ&pg=PA271&hl=fr#v=onepage&q&f=false|consultée le=2020-07-22}}.</ref>{{,}}<ref group=Note>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> est un [[département français]] de la [[Région française|région]] [[Normandie (région administrative)|Normandie]]<ref name="LOI n° 2015-29">{{Légifrance | base=JORF | numéro=INTX1412841L | texte=Loi {{n°}}2015-29 du 16 janvier 2015}} relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral.</ref>{{,}}<ref name="Que prévoit la réforme ?">[http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Elections-regionales-2015/Regionales-2015-Pourquoi-une-nouvelle-carte-des-regions Ministère de l'Intérieur].</ref>{{,}}<ref name="Conseil Constitutionnel">[http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2015/2014-709-dc/decision-n-2014-709-dc-du-15-janvier-2015.143021.html Conseil Constitutionnel].</ref>. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le {{nobr|code 14}}. Sa préfecture est [[Caen]]. Ses sous-préfectures sont [[Bayeux]], [[Lisieux]] et [[Vire Normandie]]. == Histoire == [[Fichier:Carte du département du Calvados - 1790-1793.tif|gauche|vignette|Carte du Calvados (1790)]] Le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{Date-|4 mars 1790}}, en application de la loi du {{Date-|22 décembre 1789}}, à partir d'une partie de l'ancienne [[Anciennes provinces de France|province]] de [[Normandie]], regroupant diverses circonscriptions très anciennes : les diocèses de [[Diocèse de Bayeux|Bayeux]] et de [[Diocèse de Lisieux|Lisieux]], les généralités d'Ancien Régime de [[Généralité de Caen|Caen]], de [[Généralité de Rouen|Rouen]] (pour le [[pays d'Auge]] : [[Pont-l'Évêque (Calvados)|Pont-l'Évêque]] et [[Honfleur]]), et [[Généralité d'Alençon|d'Alençon]] (pour les secteurs de [[Falaise (Calvados)|Falaise]] et de [[Lisieux]]){{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=20}}. On envisagea un temps de le nommer « Basse-Orne » puis « Orne-Inférieure », Les deux noms se côtoient même un temps dans des actes officiels<ref>{{Ouvrage|titre=Procès-verbal de l'assemblée des communes et de l'Assemblée nationale, imprimé par son ordre|tome=14|passage=74|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wMZyXDIgH0UC&pg=RA2-PA74}}.</ref> avant de choisir son nom actuel qui tient d'un banc rocheux, les [[rochers du Calvados]], sur proposition du député de Bayeux, [[Jean-Baptiste Delauney]]<ref>{{Ouvrage |titre=Calvados |éditeur=Édition Bonneton |lieu=Paris |année=1997 |mois=novembre |pages totales=320 |passage=51 |isbn=2-86253-218-5 |titre chapitre=Histoire et art (Martine et Louis Le Roc'h Morgère)}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |url=http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=12142 |titre=Biographie de Jean-Baptiste Delauney |site=assemblee-nationale.fr}}.</ref>{{,}}{{ efn | groupe="Note" | Cette proposition de nom lui aurait été suggérée par la sœur du député, mademoiselle Delauney surnommée ensuite Mademoiselle Calvados (notice du [[Musée d'Art et d'Histoire Baron-Gérard]]).}}. La légende veut que les rochers au large d'[[Arromanches-les-Bains]] aient pris le nom du ''Salvador'' (ou ''Çalvador'', qui serait devenu ''Calvados'' par déformation linguistique) navire de l'[[Invincible Armada]] espagnole qui s'y serait échoué en 1588, mais cette altération est invraisemblable<ref name="Lepelley">[[René Lepelley]], ''Calvados Qui es-tu, d'où viens-tu ?'', [[Éditions Charles Corlet]] (lire en ligne sur ''Google Book'' [https://books.google.fr/books?id=LFBYDwAAQBAJ&pg=PT31&lpg=PT31&dq=salvador+Calvados+d%27o%C3%B9+es+tu+d%27o%C3%B9+viens+tu&source=bl&ots=CUw5Dj8Mns&sig=ACfU3U17GABdNUR_kbqArZAaw9omtyOPQw&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjb1Y2_ybLvAhUC0uAKHaCjCvwQ6AEwCHoECBQQAw#v=onepage&q=salvador%20Calvados%20d'o%C3%B9%20es%20tu%20d'o%C3%B9%20viens%20tu&f=false].</ref>. Une hypothèse mieux fondée fait état de cartes marines rédigées en latin décrivant la côte dénudée et bosselée d'une partie de l'actuel département comme ''calva dorsa'' ou ''calva dossa'' « dos chauves »<ref name="Lepelley" /> (pluriel du [[latin classique]] ''dorsum'' « dos » > [[latin vulgaire]] ''dossum'' « dos » > français ''dos''<ref>Site du CNRTL : étymologie de dos : [http://www.cnrtl.fr/etymologie/dos]</ref>). De manière [[Topographie|topographique]], ce nom ferait précisément référence à deux élévations de la côte vers [[Arromanches-les-Bains|Arromanches]] qui vues du large apparaissent chauves à cause de leur faible couverture végétale<ref name="Lepelley" />. Elles servaient ainsi d'amer aux marins<ref name="Lepelley" />. Cette explication a été proposée par [[René Lepelley]], professeur à l'[[université de Caen]]<ref name="Lepelley" />, en 1990 et elle est largement adoptée aujourd’hui<ref>{{article|nom1=Frédéric Oblin |titre=Origines du Calvados : le musée Baron Gérard lance un appel |périodique=[[La Manche libre]]|jour=25 |mois=octobre |année=2011|url texte=https://www.lamanchelibre.fr/actualite-29511-origines-du-calvados-le-musee-baron-gerard-lance-un-appel }}</ref>. === Préhistoire === Peu de monuments attestent d'une occupation humaine ancienne, malgré des conditions géographiques favorables : [[tumulus de Colombiers-sur-Seulles]], menhirs de [[Menhir de Pierrelaye|Pierrelaye]] ([[Villy-Bocage]]), [[Pierre tournante (Livarot)|Pierre tournante]] ([[Livarot]]-Pays-d'Auge), de [[Pierre du Pot]] et [[Pierre de la Hauberie]] ([[Ussy]] (environs de Falaise) , dolmen de [[Dolmen de la Loge aux Sarrazins|la Loge aux Sarrazins]] ([[Saint-Germain-de-Tallevende]] dans le bocage virois){{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=20}}… === Antiquité === Plusieurs cités gallo-romaines étaient situées dans le cadre du Calvados : d'ouest en est, celle des ''[[Bajocasses|Baiocasses]]'', qui s'est conservée avec l'[[Diocèse de Bayeux|évêché de Bayeux]], des ''[[Viducasses]]'', aux environs d'[[Évrecy]] et qui n'a pas perduré, celle des ''[[Lexoviens|Lexovii]]'', aujourd'hui [[Lisieux]]. À [[Vieux-la-Romaine|Vieux]], le site des ''Viducasses'' (''Aregenua'') fait l'objet depuis 1988 d'un important programme de fouilles. Le [[musée de Normandie]] à Caen conserve de nombreux objets de cette période{{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=20}}. Au {{s-|III}} la région subit des [[Invasions barbares|incursions barbares]] ([[Saxons|saxonnes]]). Bayeux et Lisieux s'entourent de [[muraille]]s. Au {{s-|IV}}, s'installent les [[Francs]]. [[Diocèse de Bayeux|Bayeux]] et [[Diocèse de Lisieux|Lisieux]] sont alors le siège d'un diocèse. Toutefois quelques paroisses dépendent de l'[[Diocèse de Coutances|évêché de Coutances]] (secteur de [[Saint-Sever-Calvados|Saint-Sever]]) ou de [[Diocèse de Sées|Sées]] (secteur de [[Falaise (Calvados)|Falaise]]){{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=20}}. === Moyen Âge === À partir du {{s-|IX}}, les [[Raids vikings en France|Vikings ravagent la région]] et prennent pied par endroits (colonie danoise de Bayeux). En 911, [[Rollon]] reçoit du roi des Francs le contrôle du diocèse de Lisieux, et en 923 de celui de Bayeux. C'est à [[Caen]], que le duc de Normandie et roi d'Angleterre depuis 1066, [[Guillaume le Conquérant]], fut enterré. À cette époque, la ville, avec son port au fond de l'[[Orne (fleuve)|estuaire de l'Orne]], est en plein développement. De ses carrières ont extrait une [[Pierre de Caen|pierre calcaire]] de qualité qui est exportée jusqu'en Angleterre. De nombreux établissement ecclésiastiques, protégés ou encouragés par les ducs de Normandie voient le jour : abbayes du [[Abbaye du Val-Richer|Val-Richer]], de [[Abbaye Saint-Martin de Troarn|Troarn]], de [[Abbaye de Villers-Canivet|Villers-Canivet]], de [[Abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives|Saint-Pierre-sur-Dives]]… Plusieurs fortifications du {{s-|XII}} sont érigées : [[Château de Caen#Donjon|donjon de Caen]] (aujourd'hui rasé), de [[Château de Bonneville-sur-Touques|Bonneville-sur-Touques]], [[château de Falaise]]{{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=21}}. Le {{s-|XIII}} est marqué par l'essor du [[Architecture gothique|gothique]] : [[église Saint-Pierre de Caen]], [[Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux|cathédrale de Lisieux]], [[Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Falaise|Saint-Gervais]] et la [[Église de la Trinité de Falaise|Trinité à Falaise]]{{sfn|Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1|p=21}}… === Époque moderne === {{…}} === Époque contemporaine === Après la victoire des [[Septième Coalition|coalisés]] à la [[bataille de Waterloo]] ({{date-|18 juin 1815}}), le département est occupé par les troupes [[Prusse|prussiennes]] de {{date-|juin 1815}} à {{date-|novembre 1818}} (voir [[occupation de la France à la fin du Premier Empire]]). ==== Seconde Guerre mondiale ==== Le {{date-|6 juin 1944}} à l'aube est lancée l'[[Bataille de Normandie|opération Overlord]] sur les [[Plages du débarquement allié en Normandie|plages à l'ouest du département]] avec des soldats américains, anglais, français et canadiens. ==== {{s-|XXI}} ==== Au {{Date-|1 janvier 2018}}, le territoire de la commune de [[Pont-Farcy]] est rattaché au département de la Manche, décision préalable à la fusion des communes de [[Tessy-Bocage]], située dans la Manche, et de Pont-Farcy, située dans le Calvados. Pont-Farcy rejoint de fait [[Saint-Lô Agglo]]<ref>{{Légifrance |base=JORF |numéro=INTB1730667D |texte=Décret {{n°}}2017-1756 du 26 décembre 2017}} portant modification des limites territoriales de cantons, d'arrondissements et de départements dans la Manche et le Calvados.</ref>. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Calvados.svg | l1=120px | legende1= Armes du Calvados | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes du Calvados se blasonnent ainsi : {{citation|''Coupé ondé, d'azur plain et de gueules aux deux léopards d'or, armés et lampassé d'azur''.}} }} Ce blason rappelle celui de la [[drapeau normand|Normandie]] historique ; la partie supérieure symbolise la [[Manche (mer)|Manche]] qui borde le département au nord. Il a été proposé par l'héraldiste [[Robert Louis]] en 1950<ref>{{Ouvrage |auteur1=Malherbe Normandy Kop |titre=Les Drapeaux de Normandie |passage=74-75 |date=2021 |pages totales=94 |isbn=979-10-699-6523-2}}.</ref>. == Politique == La droite a longtemps été quasi hégémonique dans le département, même après que le clan [[Michel d'Ornano|d'Ornano]] sous les années [[Valéry Giscard d'Estaing|Giscard]] laisse au niveau national la place à des figures mitterrandiennes que sont les ministres [[Louis Mexandeau]] à [[Caen]] et [[Yvette Roudy]] à [[Lisieux]]. Lors des élections municipales de 2001, la fédération socialiste du Calvados est divisée entre le député Louis Mexandeau {{Incise|qui vise depuis trente ans la mairie de Caen}} et le maire sortant d'[[Hérouville-Saint-Clair]], François Geindre, contraignant la rue de Solférino à la mettre sous tutelle<ref>Pierre-Yves Lautrou, « [http://www.lexpress.fr/outils/imprimer.asp?id=490644 Une campagne pas si tranquille] », ''[[L'Express]]'', 23 février 2004.</ref>. [[Élections législatives françaises de 2012|En 2012]], la gauche confirme son implantation désormais forte, en particulier dans l'agglomération caennaise, ne laissant, comme [[Élections législatives françaises de 1997|en 1997]], qu'un seul siège de député à l'[[Union pour un mouvement populaire|UMP]], celui de [[Nicole Ameline]], héritière politique de Michel d'Ornano, et offrant un siège inattendu à [[Europe Écologie Les Verts]] et [[Isabelle Attard]] dans le Bessin<ref name=calva2012lemonde>Jean-Jacques Lerosier, [https://www.lemonde.fr/politique/article/2012/06/18/calvados-le-ps-en-forte-progression_1717763_823448.html « Calvados : le PS en forte progression »], ''Le Monde.fr'', 18 juin 2012.</ref>. [[Élections européennes de 2014 en France|En 2014]], pour la première fois, le [[Front national (parti français)|Front National]] arrive en tête dans le Calvados avec 25,99 % des suffrages lors des élections européennes. * [[Conseil départemental du Calvados]] * [[Liste des intercommunalités du Calvados]] * [[Liste des communes du Calvados]] * [[Liste des anciennes communes du Calvados]] * [[Liste des députés du Calvados]] * [[Liste des sénateurs du Calvados]] * [[Liste des conseillers départementaux du Calvados]] * [[Liste des préfets du Calvados]] == Géographie == {{article détaillé|Géographie du Calvados}} {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Calvados | élision = du | notes = | nord = ''[[Manche (mer)|Manche]]'' | nord-ouest = | nord-est = | est = [[Eure (département)|Eure]] | sud-est = | sud = [[Orne (département)|Orne]] | sud-ouest = [[Manche (département)|Manche]] | ouest = [[Manche (département)|Manche]] | enclave = | width = | align = }} Le Calvados fait partie de la [[Régions françaises|région]] de [[Normandie (région administrative)|Normandie]]<ref name="LOI n° 2015-29"/>{{,}}<ref name="Que prévoit la réforme ?"/>{{,}}<ref name="Conseil Constitutionnel"/>. Il est limitrophe des départements de la [[Seine-Maritime]] (par le [[pont de Normandie]]) au nord-est, de l'[[Eure (département)|Eure]] à l'est, de l'[[Orne (département)|Orne]] au sud et de la [[Manche (département)|Manche]] à l'ouest, tandis que son flanc nord est constitué par les côtes de la [[Manche (mer)|Manche]]. Le point culminant du département, le [[mont Pinçon]], avec {{Nobr|365 m}} d'altitude, se situe au sud-ouest de Caen, sur les premières hauteurs du Massif armoricain. <gallery mode="packed" caption="Paysages du Calvados :"> France, Calvados, Auquainville (3).JPG|Paysage dans la commune d'[[Auquainville]], dans l'est. Suisse Normande Orne.jpg|Boucle de l'[[Orne (fleuve)|Orne]]. Vue de [[Saint-Omer (Calvados)|Saint-Omer]], dans le sud. Clecy Viaduc 02.JPG|Le [[Viaduc de Clecy]], en [[Suisse normande]], dans le sud. Arromanches-les-Bains port artificiel Mulberry.jpg|[[Arromanches-les-Bains|Arromanches]] vue de l'est, avec les vestiges du [[port Mulberry]] dans sa baie, dans le nord. </gallery> == Climat == {{article détaillé|Climat du Calvados}} Le climat du Calvados est très différent selon les endroits où l'on se situe, ainsi, à une quinzaine de kilomètres des côtes, la ville de [[Caen]] par exemple, l'influence de la [[marée]] est grande. Le [[climat]] y est plutôt doux, plus doux qu'au cœur de l'[[Orne (département)|Orne]]. Les nuages vont et viennent avec la marée, alors que près des confins du Calvados et de l'Orne, au sud, le climat est un peu plus rude, plus froid dans les périodes hivernales, plus chaud dans les périodes estivales.{{référence nécessaire}} == Économie == {{article détaillé|Économie du Calvados}} {{...}} == Transports == {{article détaillé|Transports dans le Calvados}} Les autoroutes [[autoroute A13 (France)|A13]] et [[autoroute A84 (France)|A84]], la [[ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg]], le [[port de Caen-Ouistreham]] et l'[[aéroport de Caen-Carpiquet]] sont respectivement les principales infrastructures autoroutière, ferroviaire, portuaire et aéroportuaire du département. == Démographie == {{article détaillé|Démographie du Calvados}} Les habitants du Calvados sont les Calvadosiens. En 2020, le département comptait {{unité|691453|habitants}}<ref>{{Lien web |prénom=nombre-d-habitants Calvados sur |nom=ville-data.com |titre=Nombre d'Habitants Calvados 2020 Population |url=https://ville-data.com/nombre-d-habitants/calvados-14-14D |site=ville-data.com |consulté le=2021-12-02}}</ref>.{{Population de France/section}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Caen | commune 2 = Hérouville-Saint-Clair | commune 3 = Lisieux | commune 4 = Vire Normandie | commune 5 = Bayeux | commune 6 = Ifs | commune 7 = Mondeville (Calvados) | commune 8 = Mézidon Vallée d'Auge | commune 9 = Ouistreham | commune 10 = Souleuvre en Bocage | commune 11 = Falaise (Calvados) | commune 12 = Saint-Pierre-en-Auge | commune 13 = Colombelles | commune 14 = Honfleur | commune 15 = Thue et Mue }} Les deux communes du Calvados ayant enregistré la plus forte croissance de population entre 2010 et 2015 relèvent de la communauté urbaine [[Caen la Mer]] : il s'agit d'[[Hérouville-Saint-Clair]] et de [[Colombelles]] avec, respectivement, + 1 026 et + 928 habitants<ref>{{Lien web|titre=Colombelles, la ville médaille d'argent de la croissance démographique|url=https://www-ouest--france-fr|site=Ouest-France|date=27 décembre 2017|consulté le=21 septembre 2018}}.</ref>. === Pyramide des âges === Pyramide des âges du Calvados : * plus de 75 ans : 7,2 % * 60 - 74 ans : 13,16 % * 40 - 59 ans : 25,52 % * 20 - 39 ans : 28,53 % * 0 - 19 ans : 25,6 %. == Culture == {{article détaillé|Culture dans le Calvados}} Deauville accueille le [[Festival du cinéma américain de Deauville|Festival du cinéma américain]] et [[Cabourg]] celui du Cinéma romantique. Tous les ans, le premier week-end d'avril, Hérouville-Saint-Clair accueille le festival BD [[Des Planches et des Vaches]], premier festival bas-normand du genre, ainsi que le [[Festival Beauregard]] depuis 2009. À Caen se déroulent chaque année en automne le festival [[Nördik Impakt]], festival de culture électronique dont la soirée de clôture rassemble environ {{unité|10000|festivaliers}} au parc des expositions, ainsi que les Boréales de Normandie qui se consacre à la culture scandinave. Le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre est décerné chaque année à des journalistes du monde entier. À [[Dives-sur-Mer]] se déroulent le festival de la marionnette et la biennale internationale du [[livre d'artiste]] Biblioparnasse<ref>[http://artlibris-biblioparnasse.com Accueil - Biblioparnasse Biennale 2009].</ref>. Chaque année, en été, les ateliers des artistes plasticiens ouvrent leurs portes au public au village d'art Guillaume-le-Conquérant. Par ailleurs, en 2009 a été inauguré « Le plus petit Musée du livre », musée nomade. Les Fêtes médiévales de Bayeux se déroulent tous les ans au mois de juillet et tous les deux ans se déroule le [[Festival international du cirque de Bayeux|Festival international du cirque]]. En septembre, [[Merville-Franceville-Plage]] accueille le [[Cidre et Dragon|festival Cidre et Dragon]]. === Écrivains / Artistes === * Écrivains • Philosophes • Universitaires : [[François de Malherbe]] • [[Alphonse Allais]] • [[Henri de Régnier]] • [[Patrick Grainville]] • [[Laurencin (auteur)|Laurencin]] * Peintres • Sculpteurs : [[Eugène Boudin]] • [[Paul-Émile Pissarro]] • [[Louis-Édouard Garrido]] • [[François Bonnemer]] • [[Georges Bouet]]• [[Eustache Restout]] • [[François de Caumont (peintre)|François de Caumont]] • [[Gabriel-Narcisse Rupalley]] • [[Louis-Alexandre Dubourg]] * Musiciens • Chanteurs : [[Erik Satie]] * Théâtre • Télévision : [[Alain Duhamel]] : [[Michel Drucker]] === Scientifiques / Industriels === : [[Pierre-Simon de Laplace]] === Personnalités politiques === * Contemporains : [[Georges Marchais]] • [[Michel d'Ornano]] • [[Louis Mexandeau]] • [[Yvette Roudy]] * Historiques : [[Guillaume le Conquérant]] • [[Louis Félix Étienne, marquis de Turgot|Turgot]] • [[Joseph Laniel]] === Personnalités historiques === : [[Odon de Bayeux]] • [[Jules Dumont d'Urville]] === Personnalités religieuses === : [[Saint Jean Eudes]] • [[Sainte Thérèse de Lisieux]] === Langue === La langue régionale est le [[normand]]. Comme au sein de l'essentiel des régions de France, le français s'est imposé aux populations à partir du début du {{s-|XIX}}. Les habitants des villes parlaient un [[français standard]] vers 1835, mais la prononciation y était encore influencée par la langue régionale, en particulier dans les arrondissements de [[Arrondissement de Vire|Vire]] et de [[Arrondissement de Falaise|Falaise]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Abel Hugo]]|titre=France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France|tome=1|éditeur=Delloye|lieu=Paris|année=1835}}.</ref>. == Tourisme == [[Fichier:Panneau calvados.jpg|vignette|Panneau d'entrée dans le Calvados, sur le pont de Normandie.]] {{article détaillé|Tourisme dans le Calvados}} Le département compte un village parmi [[Les Plus Beaux Villages de France]] : [[Beuvron-en-Auge]]<ref>{{Lien web |titre=Découvrez nos villages|url=https://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/nos-villages/|site=les-plus-beaux-villages-de-france.org|consulté le=2019-07-03}}.</ref>. Capacité d'accueil touristique (2001) : * {{unité|7818|chambres}} d'hôtel ; * {{unité|13734|emplacements}} en camping ; * {{unité|1176|lits}} (villages de vacances) ; * {{nobr|619 gîtes}} ruraux. Le département se divise en pays d'accueil touristiques : le [[Bessin]], la Plaine de [[Caen]], le Bocage Virois, la Côte de Nacre, la [[Côte Fleurie]], le [[Pays d'Auge]] et la [[Suisse normande]]. Le Calvados, grâce au port de [[Ouistreham]], est une porte d'entrée sur le continent pour les Britanniques. Il y a deux aéroports, [[Aéroport de Caen - Carpiquet|Caen - Carpiquet]] et [[Aéroport de Deauville - Normandie|Deauville - Normandie]]. <gallery mode="packed"> Honfleur vieux bassin.jpg|Le [[vieux bassin de Honfleur]]. Port Arromanches.jpg|Arromanches et les plages du débarquement. La pointe du Hoc.jpg|Pointe du Hoc. </gallery> === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{date-|1er janvier 2008}}, 18,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Le tableau indique les principales communes du Calvados dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % rés. secondaires |- | style="text-align:left" | [[Villers-sur-Mer]] | {{formatnum:2652}} | {{formatnum:9526}} | {{formatnum:8058}} | {{formatnum:84.60}} % |- | style="text-align:left" | [[Cabourg]] | {{formatnum:4026}} | {{formatnum:10242}} | {{formatnum:8133}} | {{formatnum:79.41}} % |- |style="text-align:left"| [[Tourgéville]] | 916 | {{formatnum:2455}} | {{formatnum:1922}} | {{formatnum:78.30}} % |- |style="text-align:left"| [[Houlgate]] | {{formatnum:1960}} | {{formatnum:4707}} | {{formatnum:3649}} | {{formatnum:77.53}} % |- |style="text-align:left"| [[Benerville-sur-Mer]] | 490 | {{formatnum:1230}} | 921 | {{formatnum:74.88}} % |- |style="text-align:left"| [[Gonneville-sur-Mer]] | 602 | 945 | 688 | {{formatnum:72.81}} % |- |style="text-align:left"| [[Varaville]] | 795 | {{formatnum:1435}} | {{formatnum:1042}} | {{formatnum:72.64}} % |- |style="text-align:left"| [[Blonville-sur-Mer]] | {{formatnum:1605}} | {{formatnum:2766}} | {{formatnum:1975}} | {{formatnum:71.40}} % |- |style="text-align:left"| [[Deauville]] | {{formatnum:3968}} | {{formatnum:7899}} | {{formatnum:5558}} | {{formatnum:70.36}} % |- |style="text-align:left"| [[Danestal]] | 273 | 350 | 234 | {{formatnum:66.86}} % |- |style="text-align:left"| [[Asnelles]] | 587 | 838 | 548 | {{formatnum:65.47}} % |- |style="text-align:left"| [[Trouville-sur-Mer]] | {{formatnum:4864}} | {{formatnum:8173}} | {{formatnum:5580}} | {{formatnum:64.60}} % |- |style="text-align:left"| [[Merville-Franceville-Plage]] | {{formatnum:1874}} | {{formatnum:2600}} | {{formatnum:1606}} | {{formatnum:61.75}} % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Aubin-sur-Mer (Calvados)|Saint-Aubin-sur-Mer]] | {{formatnum:1942}} | {{formatnum:2074}} | {{formatnum:1185}} | {{formatnum:57.12}} % |- |style="text-align:left"| [[Courseulles-sur-Mer]] | {{formatnum:4169}} | {{formatnum:5066}} | {{formatnum:2788}} | {{formatnum:55.03}} % |- |style="text-align:left"| [[Villerville]] | 771 | 799 | 403 | {{formatnum:50.44}} % |- |style="text-align:left"| [[Grandcamp-Maisy]] | {{formatnum:1775}} | {{formatnum:1795}} | 853 | {{formatnum:47.53}} % |- |style="text-align:left"| [[Équemauville]] | {{formatnum:1251}} | 884 | 401 | {{formatnum:45.31}} % |- |style="text-align:left"| [[Bernières-sur-Mer]] | {{formatnum:2371}} | {{formatnum:1866}} | 798 | {{formatnum:42.75}} % |- |style="text-align:left"| [[Ver-sur-Mer]] | {{formatnum:1565}} | {{formatnum:1059}} | 387 | {{formatnum:36.54}} % |- |style="text-align:left"| [[Hermanville-sur-Mer]] | {{formatnum:2708}} | {{formatnum:1710}} | 583 | {{formatnum:34.11}} % |- | style="text-align:left" | [[Dives-sur-Mer]] | {{formatnum:5912}} | {{formatnum:4237}} | {{formatnum:1431}} | {{formatnum:33.79}} % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Arnoult (Calvados)|Saint-Arnoult]] | {{formatnum:1099}} | 843 | 282 | {{formatnum:33.42}} % |- |style="text-align:left"| [[Langrune-sur-Mer]] | {{formatnum:1757}} | {{formatnum:1290}} | 424 | {{formatnum:32.89}} % |- |style="text-align:left"| [[Luc-sur-Mer]] | {{formatnum:3172}} | {{formatnum:2208}} | 714 | {{formatnum:32.35}} % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Gatien-des-Bois]] | {{formatnum:1354}} | 803 | 257 | {{formatnum:32.00}} % |- | style="text-align:left" | [[Lion-sur-Mer]] | {{formatnum:2584}} | {{formatnum:1650}} | 491 | {{formatnum:29.72}} % |- |style="text-align:left"| [[Touques]] | {{formatnum:4033}} | {{formatnum:2836}} | 775 | {{formatnum:27.33}} % |- |style="text-align:left"| [[Ouistreham]] | {{formatnum:9322}} | {{formatnum:6557}} | {{formatnum:1776}} | {{formatnum:27.09}} % |- |style="text-align:left"| [[Port-en-Bessin-Huppain]] | {{formatnum:2080}} | {{formatnum:1345}} | 262 | {{formatnum:19.50}} % |- |style="text-align:left"| [[Colleville-Montgomery]] | {{formatnum:2191}} | {{formatnum:1189}} | 225 | {{formatnum:18.95}} % |- |style="text-align:left"| [[Honfleur]] | {{formatnum:8163}} | {{formatnum:5000}} | 843 | {{formatnum:16.87}} % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Religion == * Pour l'[[Église catholique romaine|Église catholique]], le Calvados correspond au [[diocèse de Bayeux et Lisieux]]. * [[Liste des abbayes de Normandie]]. * [[Liste des églises du Calvados]] == Notes et références == === Notes === {{ Références | groupe="Note"}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons= Calvados | commons titre= Calvados (galerie) | commons2= Category:Calvados | commons titre2= Calvados (catégorie) | wiktionary= Calvados | wikivoyage= Calvados | wikivoyage titre= Calvados | wikinews= Catégorie:Calvados | wikinews titre= Calvados }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |titre=Le Patrimoine des Communes du Calvados |éditeur=[[Éditions Flohic]] |collection=le patrimoine des communes de France |année=2001 |tome=I |isbn=2-84234-111-2 |id=Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 1}}. * {{Ouvrage |titre=Le Patrimoine des Communes du Calvados |éditeur=[[Éditions Flohic]] |collection=le patrimoine des communes de France |année=2001 |tome=II |isbn=2-84234-111-2 |id=Le Patrimoine des Communes du Calvados, t. 2}}. * Yves Lecouturier, ''Dictionnaire des personnages remarquables du Calvados'', {{tome|I}} : ''365 portraits'', [[Marigny (Manche)|Marigny]], Eurocibles, coll. « Inédits & introuvables » {{n°|30}}, 2005, 256{{nb p.}} dont 8{{p.}} de pl., {{unité|22|cm}} {{ISBN|978-2-914541-52-7}}. * [[Yves de Saint Jean]], ''Pays d'Auge - Auge Country'', éditions Vinarelle, Calvados, 2008 {{ISBN|978-2-916181-10-3}}. === Articles connexes === * [[Conseil départemental du Calvados]] * [[Département français]] * [[Liste des communes du Calvados]] * [[Liste de ponts du Calvados]] * [[Liste de films tournés dans le Calvados]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Calvados|Volontaires nationaux du Calvados pendant la Révolution]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.calvados.pref.gouv.fr/ Préfecture du Calvados] * [http://www.calvados.fr/ Site du conseil départemental du Calvados] * {{bases géographie}} {{Palette|Région Normandie|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Calvados}} [[Catégorie:Calvados|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cantal%20%28d%C3%A9partement%29
Cantal (département)
{{voir homonymes|Cantal}} {{Infobox Département de France | nom = Cantal | insee = 15 | Date de création = {{date|4|mars|1790|âge=oui}} | région = {{drapeau|Auvergne-Rhône-Alpes}} [[Auvergne-Rhône-Alpes]] | Préfecture = [[Aurillac]] | Sous-préfectures = [[Mauriac (Cantal)|Mauriac]]<br />[[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5726 | arr = [[Arrondissements du Cantal|3]] | circonscription = [[Liste des députés du Cantal|2]] | canton = [[Liste des cantons du Cantal|15]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités du Cantal|9]] | comm = [[Liste des communes du Cantal|246]] | président = Bruno Faure ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = Laurent Buchaillat<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=IOMA2222311D|titre=Décret du 29 juillet 2022 portant nomination du préfet du Cantal - M. BUCHAILLAT (Laurent)}}</ref> | imageloc = Cantal-Position.svg | latitude = 45.0333 | longitude = 3.1 | gentilé = Cantaliens / Cantalous | logo = Logo_Cantal_Département.svg | drapeau = Blason département fr Cantal.svg | site web = [https://www.cantal.fr cantal.fr] }} Le '''Cantal''' ({{MSAPI|/kɑ̃.tal/}}<ref>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[Département français|département]] [[France|français]] faisant partie de la [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. Il doit son nom au [[Cantal (massif)|massif volcanique du Cantal]] qui occupe le centre de son territoire. L'[[Insee]] et [[La Poste (France)|la Poste]] lui attribuent le code 15. Sa préfecture est [[Aurillac]]. Il correspond approximativement à la [[Haute-Auvergne]], partition territoriale utilisée par les historiens dont les limites varient selon les auteurs. {{Sommaire|niveau=2}} == Toponymie == Ses habitants sont appelés les ''Cantaliens'' ou, plus familièrement, les ''Cantalous''. Le mot ''Cantal'' est issu du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''Cantalo-'' qui voudrait dire {{Citation|frontière}} dans cette [[Langues celtiques|langue celtique]]<ref>{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Jacques Lacroix|titre=Enquête aux confins des pays celtes|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|date=2019 ; réédition augmentée en 2021|pages totales=178|ean=9782917575987}}</ref>, bien que le sens de ''cantalon'' (attesté dans l'inscription gauloise d’[[Auxey-Duresses|Auxey]] : ''Iccauos Oppianicnos ieuru Brigindone catalon'' « Iccauos fils d’Oppianos a dédié à Brigindona ce ''cantalon'' ») reste en fait indéterminé « pilier, monument circulaire » ou « chant récitation » ?<ref name="XD">{{Ouvrage|prénom1=Xavier|nom1=Delamarre|titre=Dictionnaire de la langue gauloise|sous-titre=une approche linguistique du vieux-celtique continental|lieu=Arles/impr. en Lituanie|éditeur=[[Éditions Errance]]|année=2018|pages totales=440|passage=103|isbn=978-2-87772-631-3|isbn2=2-87772-631-2|oclc=1055598056}}</ref>. Le massif du Cantal séparait le territoire des [[Arvernes]] ([[Auvergne]]) au nord de celui des [[Rutènes]] ([[Rouergue]]) et des [[Eleutètes]] ([[Lieutadès]]) au sud. En [[occitan]], la langue traditionnelle du Cantal, le département et la montagne du même nom sont nommés ''Cantal'' ([[Aurillacois (dialecte)|aurillacois]]) ou ''Chantal'' ([[auvergnat]])<ref>{{Lien web |langue=fr oc |titre=La lenga del Cantal |url=https://www.ieo-cantal.com/la-lenga-del-cantal/ |site=ieo-cantal.com ; site officiel de l'[[Institut d'études occitanes]] du Cantal |lieu=[[Aurillac]] |date=2018}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Liste des anciennes communes du Cantal}} [[Fichier:Carte du département du Cantal - 1790-1793.tif|gauche|vignette|Carte du Cantal (1790).]] Ce département a été créé le {{Date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}. Il correspond à la partie sud de l'ancienne province d'[[Auvergne]], plus précisément aux trois bailliages des Montagnes d'Auvergne, d'Aurillac et de [[Carladès|Carlat]] ainsi que certaines parties du [[Dauphiné d'Auvergne]]. Par la loi des {{date|11 septembre- 1791-|en France}}-{{date|12 septembre 1791|en France}}, la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]] met fin à l'alternat des chefs-lieux de département, sauf pour le Cantal où elle maintient l'alternat entre [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]] et [[Aurillac]]{{sfn|Masson|1984|p=248}}. Par la loi du {{date républicaine|19 messidor an II|conversion}}, la [[Convention montagnarde]] y met fin en fixant le chef-lieu du Cantal à Aurillac{{sfn|Masson|1984|p=292}}. À sa création, le Cantal compte {{Nobr|273 communes}}, contre 246 le {{date-|1 janvier 2020}}. Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Auvergne (ancienne région administrative)|Auvergne]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Rhône-Alpes]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. <gallery mode="packed"> Fichier:Chateau de Pesteil.jpg|[[Château de Pesteils]] à [[Polminhac]]. Fichier:Tournemire château Anjony.jpg|[[Château d'Anjony]] à [[Tournemire (Cantal)|Tournemire]]. Fichier:Chapelle Ste Madeleine de Chalet.jpg|[[Chapelle Sainte-Madeleine de Chalet]]. Fichier:Murat-Notre Dame de Haute-Auvergne.JPG|Notre-Dame de Haute-Auvergne à [[Murat (Cantal)|Murat]]. Fichier:Saint-flour-ville-haute.jpg|Ville haute de [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]]. </gallery> == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Cantal.svg | legende1=Cantal | texte= [[Blasonnement]] : ''D'or au gonfanon de gueules frangé de sinople, chargé en abîme d'un écusson d'azur à une bande d'or accompagnée de six coquilles Saint-Jacques d'argent.'' }} == Politique et administration == * [[Liste des députés du Cantal]] * [[Liste des sénateurs du Cantal]] * [[Liste des conseillers départementaux du Cantal]] * [[Liste des conseillers régionaux du Cantal]] * [[Liste des préfets du Cantal]] [[Fichier:Terredexception-vol_aurillac-GF_1.jpg|vignette|Vue aérienne d'[[Aurillac]], préfecture du Cantal.]] Le Cantal est l'un des départements ayant donné le plus de [[Président de la république|présidents de la République]] à la France (2, [[Paul Doumer]] et [[Georges Pompidou]] ; au coude à coude avec les [[Bouches-du-Rhône]] et derrière [[Paris]] qui en a donné 6) et le département en ayant donné le plus par rapport au nombre d'habitants. Le Cantal peut être désigné comme étant une terre présidentielle au vu de sa faible démographie. Plusieurs ministres sont issus de ses rangs : [[Félix Esquirou de Parieu]] (ministre de l'Instruction publique), [[Paul Devès]] (ministre de l'Agriculture, ministre de la Justice, ministre de la Justice et des Cultes), [[Camille Laurens (homme politique)|Camille Laurens]], ministre de l'Agriculture cinq fois en 1951, 1952 et 1953, [[René Souchon]] secrétaire d'État en 1983 et 1984, ministre délégué près du ministre de l'Agriculture en 1985 et [[Alain Marleix]], secrétaire d'État aux Anciens combattants en 2007 et secrétaire d'État à l'Intérieur de 2008 à 2010, tous trois députés du Cantal. En 2017, le sénateur du Cantal [[Jacques Mézard]], membre du [[Parti radical de gauche|PRG]], devient ministre de l'Agriculture, puis ministre de la Cohésion des territoires avant de rejoindre le [[Conseil constitutionnel (France)|Conseil constitutionnel]] en {{date-|mars 2019}}. La culture politique dans le Cantal, plutôt gaulliste et pompidolienne, se particularise par une participation électorale élevée et une faible adhésion aux partis politiques. Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département du Cantal sont les suivantes : {| class="wikitable centre" ! scope="col" | Élection ! scope="col" | Territoire ! scope="col" | Titre ! scope="col" | Nom ! scope="col" | Tendance politique ! scope="col" | - ! scope="col" | Début de mandat ! scope="col" | Fin de mandat |----- | [[Élections départementales françaises de 2021|Départementales]] | [[Conseil départemental du Cantal]] | [[Liste des présidents des conseils départementaux français|Président du conseil départemental]] | Bruno Faure | [[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | | {{date|juillet 2017}} - réélu en 2021 | {{date|mars 2028}} |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Première circonscription du Cantal|Première circonscription du Cantal - sud-ouest]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Vincent Descœur]] | [[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | | {{date|18|juin|2017}} | {{date||juin|2022}} |----- | [[Élections législatives françaises de 2017|Législatives]] | [[Deuxième circonscription du Cantal|Deuxième circonscription du Cantal - nord-est]] | [[Assemblée nationale (France)|Député]] | [[Jean-Yves Bony]] | [[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | | {{date|18|juin|2017}} | {{date||juin|2022}} |----- | [[Élections sénatoriales françaises de 2020|Sénatoriales (suffrage universel indirect]]) | [[Liste des sénateurs du Cantal|Département du Cantal]] | [[Sénat (France)|Sénateur]] | [[Stéphane Sautarel]] | [[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | |[[Élections sénatoriales de 2020 dans le Cantal|septembre 2020]] | [[2026]] |----- | [[Élections sénatoriales françaises de 2020|Sénatoriales (suffrage universel indirect]]) | [[Liste des sénateurs du Cantal|Département du Cantal]] | [[Sénat (France)|Sénateur]] | [[Bernard Delcros]] | [[Union des démocrates et indépendants|UDI]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu ciel}} | | {{date||septembre|2015}} | [[2026]] |----- |[[Élections régionales françaises de 2021|Régionales]] |[[Auvergne-Rhône-Alpes]] | [[Liste des présidents des conseils régionaux en France|Président du conseil régional]] |[[Laurent Wauquiez]] |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}} | | [[2015]] | [[2027]] |----- | [[Élection présidentielle française de 2017|Présidentielle]] | [[France]] | [[Président de la République]] | [[Emmanuel Macron]] |[[La République en marche !|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}} | | {{date|14|mai|2017}} | {{date||mai|2022}} |} === Conseillers régionaux du Cantal === {{article connexe|Liste des conseillers régionaux du Cantal}} {{article connexe|Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes}} Le département du Cantal envoie 4 conseillers régionaux sur les 204 que compte le [[Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes]]. Pour la mandature 2015-2021, les conseillers régionaux issus du Cantal étaient [[Alain Marleix]] ([[Les Républicains|LR]]), Angélique Brugeron ([[Les Républicains|LR]]), Martine Guibert ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) et Dominique Bru ([[Parti Socialiste (France)|PS]]). Pour la mandature 2021-2028, les conseillers régionaux issus du Cantal sont Angélique Brugeron ([[Les Républicains|LR]]), Bruno Faure ([[Les Républicains|LR]]), Martine Guibert ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) et [[Stéphane Sautarel]] ([[Les Républicains|LR]]). === Conseil départemental du Cantal === {{article connexe|Liste des conseillers départementaux du Cantal}} {{article connexe|conseil départemental du Cantal}} [[Fichier:Aurillac_-_Conseil_général.jpeg|thumb|Siège du Conseil départemental du Cantal à Aurillac]]. Le département est administré depuis [[Aurillac]] par le [[conseil départemental du Cantal]], comprenant trente conseillers départementaux, répartis sur quinze cantons. Le président du Conseil départemental du Cantal, élu en 2017, est Bruno Faure, élu [[Les Républicains|LR]] du [[canton de Naucelles]]. Pour la mandature 2015-2021, la composition du Conseil Départemental était la suivante : {|class="toccolours" align="center" style="text-align:center;" |+ Conseil Départemental du Cantal (mandature 2015-2021). |- | width=15px | ! Tendance ! Effectif ! Statut |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}}| | [[Les Républicains|LR]] | 9 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu clair}}| | [[Divers droite]] | 8 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu clair}}| | [[Union des démocrates et indépendants|UDI]] | 1 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|orange}}| | [[Parti radical de gauche|PRG]] | 4 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rouge}}| | [[Divers gauche]] | 4 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rose}}| | [[Parti socialiste (France)|PS]] | 2 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu clair}}| | [[Union des démocrates et indépendants|dissident UDI]] | 1 | Opposition |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|jaune}}| | [[La République en marche|LREM]] | 1 | Opposition |} Pour la mandature 2021-2028, la composition du Conseil Départemental est la suivante : {|class="toccolours" align="center" style="text-align:center;" |+ Conseil Départemental du Cantal (mandature 2021-2028). |- | width=15px | ! Tendance ! Effectif ! Statut |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu}}| | [[Les Républicains|LR]] | 12 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|bleu clair}}| | [[Divers droite]] | 7 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVC}}| | [[Divers centre]] | 7 | Majorité |- | {{Infobox Parti politique français/couleurs|rose}} | | [[Parti socialiste (France)|PS]] | 3 | Opposition |- |{{Infobox Parti politique français/couleurs|vert}} | |[[Europe Écologie Les Verts|EÉLV]] |1 |Opposition |} == Géographie == [[Fichier:Cantal_department_relief_location_map.svg|vignette|redresse=1.2|Carte topographique du Cantal.]] [[Fichier:Paysage Cantal 2007.JPG|vignette|gauche|redresse|Paysage du Cantal, au nord du [[puy Mary]].]] {{Article détaillé|Géographie du Cantal}} {{Article détaillé|Liste des communes du Cantal}} {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Cantal | élision = du | notes = | nord = [[Puy-de-Dôme]] | nord-ouest = [[Corrèze (département)|Corrèze]] | nord-est = [[Haute-Loire]] | est = | sud-est = [[Lozère (département)|Lozère]] | sud = [[Aveyron (département)|Aveyron]] | sud-ouest = [[Lot (département)|Lot]] | ouest = | enclave = | width = | align = }} Le Cantal est un [[Département français|département]] situé dans le sud de l'[[Auvergne|ancienne province et région d'Auvergne]], cette partie de l'Auvergne correspondant à la région de la [[Haute-Auvergne]], historiquement plus montagneuse et moins peuplée. Il est situé au cœur du [[Massif central]]. Le département du Cantal est limitrophe au nord des départements de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], de la [[Haute-Loire]] et du [[Puy-de-Dôme]], à l'est de la [[Haute-Loire]] et de la [[Lozère (département)|Lozère]], au sud de l'[[Aveyron (département)|Aveyron]] et du [[Lot (département)|Lot]], à l'ouest du [[Lot (département)|Lot]] et de la [[Corrèze (département)|Corrèze]]. Il ne comprend que cinq agglomérations qui peuvent être véritablement qualifiées de villes : [[Aurillac]] (préfecture), [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]] (sous-préfecture), [[Arpajon-sur-Cère]] (bassin d'Aurillac), [[Ytrac]] (bassin d'Aurillac) et [[Mauriac (Cantal)|Mauriac]] (sous-préfecture). Le département du Cantal tire son nom du [[Monts du Cantal|Cantal]], massif montagneux principal qui le couvre. En effet, c'est un département de moyenne montagne occupé essentiellement par le massif volcanique du Cantal et par ses contreforts. Ce massif est un vestige d'un ancien volcan dont le diamètre est de près de {{unité|60|km}} (le plus grand d'[[Europe]]). Son point culminant actuel, le [[Plomb du Cantal]] atteint {{unité|1855|mètres}}. Le massif forme un cercle presque parfait dont les pentes s'élèvent en convergeant vers le centre. En ce centre se trouve un immense cirque qui devait être l'ancien cratère. À côté du [[Plomb du Cantal]], on trouve le [[puy Mary]] ({{unité|1783|mètres}}), le [[puy Chavaroche]] ({{unité|1736|mètres}}), le [[puy Violent]] ({{unité|1592|mètres}}) ou encore le [[puy Griou]] ({{unité|1690|mètres}}). <gallery mode="packed" caption="Paysages du Cantal :"> MontsDuCantal002.jpg|Monts du Cantal. Haut-de-la-vallée-de-Jordanne-DSC3-085.jpg|Haute vallée de la Jordanne vers Mandailles. Aubrac Cows on the Plomb du Cantal.jpg|Vaches Aubrac sur le [[Plomb du Cantal]]. Puy_Griou_vu_depuis_le_Roc_du_Bec_de_l'Aigle.jpg|[[Puy Griou]]. </gallery> Sur les flancs du massifs descendent des vallées profondes, modelées autrefois par l'érosion glaciaire, qui s'étendent à partir du centre de manière radiale. Parmi elles les vallées de l'[[Impradine]], de la [[Santoire]], de la [[Cère (rivière)|Cère]], de l'[[Alagnon]], de la [[Jordanne]], de la [[Doire (rivière)|Doire]], de la [[Truyère]] et de la [[Rhue]]. En outre, le Cantal possède un vaste lac de {{unité|562 ha}}, le [[lac de Saint-Étienne-Cantalès]]. Le Cantal regroupe plusieurs [[Région naturelle de France|régions naturelles]] : le [[Cézallier]], les [[monts du Cantal]], la [[planèze de Saint-Flour]], la [[Margeride]], le [[Mauriacois]], la [[Châtaigneraie (Cantal)|Châtaigneraie et l'Aurillacois]] et le [[Carladès]]. <gallery mode="packed"> View_of_Breche_de_Roland_2.jpg|Brèche de Roland. Cère_amont_barrage_de_Saint-Étienne-Cantalès_(4).JPG|[[Lac de Saint-Étienne-Cantalès]]. Lac_de_la_Terrisse_(Veze-Cantal).JPG|Lac de la Terrisse dans le [[Cézallier]]. Truyère Grandval.jpg|[[Truyère]] et [[lac de Grandval]]. </gallery> === Climat === {{Article détaillé|Climat du Cantal}} Le Cantal est divisé en trois zones climatiques : l’'''Ouest''' subocéanique avec une pluviométrie abondante, le '''Centre''' montagneux avec {{référence nécessaire | la plus importante pluviométrie de France métropolitaine}} et de fortes chutes de neige l'hiver, et l''''Est '''subcontinental frais plus sec et plus méridional. Aurillac, bien que fréquemment affichée comme la ville la plus froide sur la carte météo en raison de son altitude élevée, est néanmoins l'une des villes les plus ensoleillées de France ({{21e}})<ref name="météo">Données météorologiques en ligne de la station d'Aurillac-La Garenne sur le site d'Infoclimat : http://www.infoclimat.fr/climatologie/index.php?s=07524&aff=details.</ref>, devant [[Toulouse]] et [[Bordeaux]]. === Transports === {{article détaillé|Transports dans le Cantal}} Le département est desservi par les [[Transport express régional|Transports express régionaux]] de la [[SNCF]], notamment par trois lignes ferroviaires principales<ref>Site des TER AURA [http://www.ter.sncf.com/auvergne-rhone-alpes] (consulté le 9 mai 2020).</ref>. : * Liaison [[Gare de Clermont-Ferrand|Clermont-Ferrand]] - [[Gare de Massiac|Massiac-Blesle]] - [[Gare de Neussargues|Neussargues]] - [[Gare de Murat|Murat]] - [[Gare du Lioran|Le Lioran]] - [[Gare de Vic-sur-Cère|Vic-sur-Cère]] - [[Gare d'Aurillac|Aurillac]] - [[Gare de Toulouse-Matabiau|Toulouse-Matabiau]] * Liaison [[Gare de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]] - [[Gare de Laroquebrou|Laroquebrou]] - [[Gare d'Aurillac|Aurillac]] * Liaison [[Gare de Figeac|Figeac]] - [[Gare d'Ytrac|Ytrac]] - [[Gare d'Aurillac|Aurillac]] * Une liaison ferroviaire, l'[[Aubrac (train)|Aubrac]] est également assurée au quotidien par [[Intercités]] entre [[Gare de Clermont-Ferrand|Clermont-Ferrand]], [[Gare de Massiac|Massiac-Blesle]], [[Gare de Neussargues|Neussargues]], [[Gare de Saint-Flour - Chaudes-Aigues|Saint-Flour]] et [[Gare de Béziers|Béziers]] par la [[Ligne de Béziers à Neussargues|ligne des Causses]] et le [[viaduc de Garabit]]. Par la route, le département est desservi au nord et à l'est par l'[[autoroute A75 (France)|autoroute A75]]. La [[route nationale 122]] le traverse d'est en ouest par le [[Deuxième tunnel routier du Lioran|tunnel du Lioran]]. Par les airs, l'[[aéroport d'Aurillac]] est relié par une liaison régulière trois fois par jour vers [[Paris-Orly]] via la compagnie [[Amelia (Groupe d'aviation)|Amelia]] et [[Air France Hop]]<ref>Site de l'aéroport d'Aurillac [http://www.caba.fr/aeroport] (consulté le 9 mai 2020).</ref>. <gallery mode="packed"> Lioran_affiche_Hugo_d%27Alesi_original_BNF.jpg|Affiche historique de la desserte ferroviaire du Cantal. Le_Lioran_-_Gare_-1.jpg|Gare du Lioran. TER_Auvergne2.JPG|TER en gare d'Aurillac. A75_-_Viaduc_de_la_Truyère_-_Vue_sur_le_viaduc_de_Garabit.JPG|Viaduc autoroutier de La Truyère et viaduc ferroviaire de Garabit. A75_Chapelle_Ste_Madeleine.JPG|Autoroute A75 à Massiac. FR-15-Border1.JPG|Borne sur la RN 122 entre le Lot et le Cantal. F-GPYB_ATR.42-512_HOP!_TLS_25SEP13_(9946488196).jpg|La liaison avec Paris-Orly est assurée par un [[ATR 42]]. </gallery> == Budget == {{Article détaillé|Liste des départements français classés par dépenses et endettement}} Son budget est de 212,3 millions d'euros par an, soit {{Unité|1368|euros}} par an et par habitant{{refsou}}. Il est le troisième département le plus endetté de France par rapport au nombre d'habitants ({{Unité|1120|euros}} par habitant). == Économie == [[File:SalersBreed_Cow_3.JPG|vignette|Troupeau de vaches de race [[Salers (race bovine)|Salers]].]] {{Article détaillé|Économie du Cantal}} En 2017, le Cantal était le département avec le taux de chômage le plus bas de France (5,7 %)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Taux de chômage localisés au 2e trimestre 2017 {{!}} Insee|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012804|site=insee.fr|consulté le=2017-11-15}}.</ref>. L'économie du Cantal est principalement basée sur l'agriculture et le tourisme. On y pratique essentiellement l'élevage [[Élevage bovin|bovin]] (race [[Salers (race bovine)|Salers]]). L'élevage sert aussi à la production de lait qui est utilisé en partie dans la fabrication de fromage tels que le [[cantal (fromage)|cantal]], le [[bleu d'Auvergne]] ou le [[Salers (fromage)|salers]]. Le bois reste une richesse de la région (chênes, résineux). L'exploitation forestière, moins prospère qu'autrefois, reste une composante de l'économie locale. Le département s'appuie en outre sur le secteur tertiaire, l'industrie des loisirs et de la montagne, et sur l'activité touristique principalement estivale. 78 communes du Cantal adhèrent au [[parc naturel régional des Volcans d'Auvergne]]. <gallery mode="packed"> Pas_de_Peyrol_et_Puy_Mary.JPG|Le [[Puy Mary|Puy Mary depuis le Pas de Peyrol]], haut lieu du tourisme cantalien. Salers_Beffroi.JPG|village touristique de [[Salers (Cantal)|Salers]]. Wikicheese-XX_-_Cantal_entre-deux_-_20180601_-_002.jpg|le [[Cantal (fromage)|fromage Cantal]]. Le_lioran.jpg|Station de sports d'hiver du [[Le Lioran (station)|Lioran]]. Entrée_parc_des_volcans_d'Auvergne.jpg|Entrée du [[parc naturel régional des Volcans d'Auvergne]] à [[Vic-sur-Cère]]. Cère_barrage_de_Saint-Étienne-Cantalès.JPG|[[Barrage de Saint-Étienne-Cantalès]]. </gallery> == Musique == Le département est cité dans les paroles de la [[Vesoul (chanson)|chanson ''Vesoul'']], écrite, composée et interprétée par [[Jacques Brel]] en [[1968]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Cantal}} === Évolutions === {{Population de France/section}} Le chiffre officiel de la population pour 2019 était de 144 692 habitants. La population a culminé à 262 117 en 1836. Elle est restée inférieure à 200 000 au cours des 90 dernières années. Le département a connu un niveau de dépeuplement particulièrement drastique, même si ce phénomène a été une caractéristique de nombreux départements ruraux du pays tout au long du XXe siècle, les salaires agricoles n'ayant pas réussi à suivre ceux disponibles dans les régions industrialisées en dehors du département. === Communes les plus peuplées === [[File:Jordanne_Aurillac_Pont_Rouge.jpg|thumb|Aurillac, préfecture]] [[Fichier:Saint-Flour_-_Cathédrale_Saint-Pierre_(1-2016)_P1040709cr.jpg|thumb|Saint-Flour]] {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Aurillac | commune 2 = Saint-Flour (Cantal) | commune 3 = Arpajon-sur-Cère | commune 4 = Ytrac | commune 5 = Mauriac (Cantal) | commune 6 = Riom-ès-Montagnes | commune 7 = Naucelles | commune 8 = Maurs | commune 9 = Jussac | commune 10 = Vic-sur-Cère | commune 11 = Massiac | commune 12 = Murat (Cantal) | commune 13 = Neuvéglise-sur-Truyère | commune 14 = Neussargues en Pinatelle | commune 15 = Ydes }} === Arrondissements === [[Fichier:Mauriac_-_Sous-préfecture_-_Ancien_hôtel_d'Orcet_-1.JPG|thumb|Sous-préfecture de Mauriac.]] {{Composition Division de France | charte = département | département = Cantal (département) | liste de = arrondissements }} == Culture == [[File:Festival_2005_(2).JPG|thumb|Festival international de théâtre de rue d'Aurillac.]] L'offre culturelle, dans cette zone rurale, est moins développée que dans la large ceinture plus urbaine qui entoure le [[Massif central]]. Alors que les produits culturels multimédia sont largement accessibles via internet, le [[spectacle vivant]] et les arts picturaux le sont beaucoup moins, il y existe peu de structures de diffusion {{référence souhaitée|(l'enclavement étant un autre frein).}} Toutefois, on observe la présence forte de certaines formes, essentiellement à [[Aurillac]]. Abritant le [[Festival international de théâtre de rue (Aurillac)|Festival international de théâtre de rue]] et son lieu de production, la ville voit l'apparition d'un pôle regroupant l'ensemble des secteurs de la [[danse]] (formation, création, diffusion, pratique amateur, scène conventionnée, enseignement supérieur et secondaire, centre de recherche et ressources, 7 compagnies implantées, etc.) autour du [[Campus chorégraphique La Manufacture]] et le développement des [[cultures urbaines]]. Des communautés de communes comme celle de Sumène-Artense apportent néanmoins une diversité et une pluralité dans le spectacle vivant et plus particulièrement musical dans des zones justement desservies par ces services. La campagne permet d'accueillir de nombreux festivals comme la [[Vachement-rock|Vachement Rock]]<ref>[http://www.vachement-rock.com Site du festival Vachement Rock]</ref> d'[[Anglards-de-Salers]]. {{référence nécessaire|Très prisées également par un public local et touristique}}, les fêtes à thèmes qui marquent l'attachement du territoire aux produits de terroir : fête de la [[Gentiane jaune|gentiane]] à [[Riom-es-Montagnes]], foire à la [[châtaigne]] à [[Mourjou]], fête de [[Cornet de Murat|cornets]] à [[Murat (Cantal)|Murat]], fête de l'[[estive]] à [[Allanche]], fête de la [[noix]] à [[Sénezergues]], fête de tarte à la tome à [[Raulhac]], fête des tripoux à [[Thiézac]], fête des palhas à [[Massiac]], renaissance du [[sarrasin (plante)]] à [[Boisset (Cantal)|Boisset]]<ref>[http://www.boisset-cantal.fr/sarrasin.html La fête du sarrasin à Boisset]</ref>… Le Cantal dispose d'un patrimoine ancien et riche grâce au grand nombre d'églises romanes, de [[Liste des châteaux de Haute-Auvergne|châteaux]], de cités médiévales ([[Murat (Cantal)|Murat]], [[Marcolès]], [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]]…), de villages de caractère ([[Salers (Cantal)|Salers]], [[Tournemire (Cantal)|Tournemire]], [[Lavigerie]], [[Mandailles-Saint-Julien|Mandailles]], [[Albepierre-Bredons|Albepierre]]…), de [[buron]]s ainsi qu'un riche petit patrimoine : croix en pierre, fontaines, fours anciens, maison bourgeoise, etc. === Personnalités === {{...}} Voir [[:Catégorie:Personnalité liée au Cantal]] [[File:Aurillac_-_Sylvestre_II.jpg|vignette|[[Sylvestre II]], Gerbert d'Aurillac, Pape de 999 à 1003]] [[Fichier:Georges_Pompidou_1969_(cropped).jpg|vignette|[[Georges Pompidou]], né à [[Montboudif]], Président de la République de 1969 à 1974.]] == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme dans le Cantal}} Le [[tourisme]] est l'une des principales ressources du département du Cantal puisqu'il représente 15 % de son PIB. Le département se compose de plusieurs régions touristiques dont le [[Volcan du Cantal|Massif cantalien]], le pays de [[Salers (Cantal)|Salers]], le pays de [[Saint-Flour (Cantal)|Saint-Flour]], le pays d'[[Aurillac]] et la [[Châtaigneraie (Cantal)|châtaigneraie cantalienne]]. Les deux principaux pôles touristiques du Cantal sont le [[Puy Mary]] (classé [[Grand site national|Grand Site National de France]]) et la [[Le Lioran (station)|station du Lioran]] (la plus importante station du [[Massif central|Massif Central]]). <gallery mode="packed"> PuyMary-1.JPG|Puy Mary Telepherique_du_plomb_du_cantal.jpg|Station de sports d'hiver du Lioran ChateaudeValO.jpg|[[Lac de Bort-les-Orgues]] et [[château de Val]]. Anjony_1.jpg|Château d'Anjony à Tournemire. Aurillac_ChateauSaintEtienne.jpg|Muséum des volcans au [[Château Saint-Étienne]] d'Aurillac. Garabit.jpg|[[Viaduc de Garabit]]. Chaudes-Aigues-Source-Musée.JPG|Station thermale de [[Chaudes-Aigues]]. </gallery> === Résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2013, 20,4 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/comparateur.asp?codgeo=DEP-15 Insee - Chiffres clés : Département du Cantal (15).]</ref>. Ce tableau indique les principales communes du Cantal dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 20 % des logements totaux en 2013 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Rés. secondaires ! style="text-align:left"| % Rés. secondaires |- | style="text-align:left" | [[Laveissière]] ([[Le Lioran (station)|station du Lioran]]) | 552 | {{formatnum:1318}} | {{formatnum:1039}} | 78,83 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Jacques-des-Blats]] ([[Le Lioran (station)|station du Lioran]]) | 329 | 432 | 265 | 61,34 % |- | style="text-align:left" | [[Marcenat (Cantal)|Marcenat]] | 506 | 493 | 219 | 44,42 % |- | style="text-align:left" | [[Pleaux]] | {{formatnum:1541}} | {{formatnum:1663}} | 735 | 44,20 % |- | style="text-align:left" | [[Menet]] | 538 | 472 | 193 | 40,84 % |- | style="text-align:left" | [[Chaudes-Aigues]] | 913 | 868 | 345 | 39,75 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Urcize]] | 511 | 423 | 156 | 36,80 % |- | style="text-align:left" | [[Champs-sur-Tarentaine-Marchal]] | {{formatnum:1040}} | 900 | 310 | 34,42 % |- | style="text-align:left" | [[Siran (Cantal)|Siran]] | 494 | 362 | 121 | 33,43 % |- | style="text-align:left" | [[Trizac]] | 509 | 488 | 162 | 33,23 % |- | style="text-align:left" | [[Thiézac]] | 614 | 547 | 179 | 32,75 % |- | style="text-align:left" | [[Neuvéglise]] | {{formatnum:1095}} | 811 | 231 | 28,45 % |- | style="text-align:left" | [[Condat (Cantal)|Condat]] | {{formatnum:1022}} | 825 | 203 | 24,63 % |- | style="text-align:left" | [[Vic-sur-Cère]] | {{formatnum:1964}} | {{formatnum:1435}} | 347 | 24,15 % |} * [http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=99&ref_id=base-cc-logement-2013 Insee - Base chiffres clés : logement 2013] (chiffres au 01/01/2013) == Liste des communes du Cantal == {{article détaillé|Liste des communes du Cantal}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Cantal |voy=Cantal |wikinews=Catégorie:Cantal }} === Articles connexes === * [[Conseil départemental du Cantal]] * [[Liste des cantons du Cantal]] * [[Liste des conseillers départementaux du Cantal]] * [[Liste des communes du Cantal]] * [[Carladès]] * [[Châteaux de Haute-Auvergne]] * [[Liste de ponts du Cantal]] * [[Liste des églises du Cantal]] === Bibliographie === ==== Ouvrages généraux ==== * ''Ombres & Couleurs, entre Dordogne et Puy Mary'', Frédéric Angot et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2016 * ''Salers, perle de la Haute-Auvergne'', [[Frédéric Angot]] et Jean-Pierre Lacombe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2014 * ''Lumières d'Aurillac'', [[Frédéric Angot]] et Jean-Pierre Lacombe, Éditions de la Flandonnière, 2012 * ''Le Pays de Salers, terre de 1000 lieux'', [[Frédéric Angot|Frédéric]] Angot et Jean-Pierre Lambe, Éditions Un Autre Reg'Art, 2013 * ''Cantal'', [[Louis-Jacques Liandier]], Éditions De Borée, [[1995]] * ''Le Cantal'', Christian Marchi, Éditions De Borée, 1995 * ''Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne'', Jean-Éric Jung, Daniel Brugès, Christian Marchi, Brigitte Mézard, Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton, * ''Cantal. Quelque part sur terre'', Marie-Hélène Lafon, Paris, Buchet-Chastel, 2005 * ''Cantal bleu et vert, tout à l'envers'', Thérèse Canet, Pierre Soissons photographe, Aurillac, L'Ostal del libre, 1994 * ''Cantal. Terra incognita'', Frédéric Angot, Créer, 2009 * ''Le Cantal'', éditions du Bastion * ''Le Cantal 1900-1920, c'était hier'', Louis Taurant, Éditions De Borée * ''Dans les Monts du Cantal. Le Pays de l'Écir'', Jacques Malouet, Paris, Payot, 1995. * ''Drôle de Cantal'', [[Bernard Pouchèle]], Lucien Souny, 2008 * ''Le Guide du Cantal'', [[Pierre Wirth (écrivain)|Pierre Wirth]], Paris, La Manufacture, 1994 * ''Mon Cantal, carnet d'un voyageur d'ici'', [[Daniel Brugès]], Éditions De Borée, 1987 * ''Connaître le Cantal'', Marie-Claire Ricard, Éditions Sud Ouest, 2011, {{ISBN|978-2-8177-0115-8}} ==== Géographie, géologie, climat ==== * ''Le Volcanisme du Cantal'', éditions Chamina et BRGM éditions, 2007, 191 p. ==== Géographie humaine, économie ==== * [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1928_num_16_4_4476_t1_0829_0000_1 Madeleine Basserre, ''Le Cantal, économie agricole et pastorale'', 1928 - compte rendu] ==== Architecture ==== * ''Églises romanes de Haute Auvergne'', 4 volumes, de Pierre et Pascale Moulier, Édition Créer * ''Auvergne et Bourbonnais gothique. Le cadre civil.'', Bruno Phalip, 2004, éditions Picard, Paris. * ''Vieilles églises et vieux châteaux de la Haute Auvergne'', [[Louis de Ribier]], Abbé Peschaud, Éditions du Bastion * ''La maison rurale en Auvergne, II Haute-Auvergne. Contribution à un inventaire régional'', Roland Ondet, Patrice Trapon, 1977, Éditions Créer, Nonette * Abel Poitrineau, volume ''Auvergne'', in Architecture rurale française. Corpus des genres, des types et des variantes , A. Dié, 1999 * ''Seigneurs et bâtisseurs: le château et l'habitat seigneurial en [[Haute Auvergne]] et Brivardois entre le {{XIe siècle}} et le {{XVe siècle}}'', Bruno Phalip, Clermont-Ferrand, 1993Charles Massin * ''[[Buron]]s de [[Haute Auvergne]]'', Jean-Claude Roc, Brioude, Watel, 1995 * ''Le Canton de Vic-sur-Cère'', [[Inventaire général du patrimoine culturel|inventaire topographique]], Imprimerie nationale, 1984 {{ISBN|2-11-080813-6}} * ''La prévôté de Mauriac - Gentilhommières et châteaux'', [[Louis de Ribier]], ==== Ethnologie, croyances, coutumes, légendes ==== * ''[[Le Trésor des contes]]'', [[Henri Pourrat]] * ''Guide de l'Auvergne mystérieuse'', Lauras-Pourrat, Paris, Tchou, 1989 * ''Les Mystères du Cantal'', [[Daniel Brugès]], éditions De Borée, 2010 * ''Vivre la terre, Jean et Marie-Louise paysans'', [[Daniel Brugès]], éditions De Borée, 2009 * ''Fiòc e diable'', [[Daniel Brugès]], Nonette, édition Créer, 1984 * ''Le Cantal, Hautes terres d'Auvergne'' (Partie "Ethnographie", {{p.|107-166}}, Daniel Brugès), Paris, 1998, Encyclopédies Bonneton. ==== Histoire ==== * ''Dictionnaire de biographie cantalienne'', Antoine Trin, 2 volumes, Menet, Éditions cantaliennes, 1973-1976 + Suppléments A B C D. * ''[[Dictionnaire statistique, ou Histoire, description et statistique du département du Cantal]]'' * ''Dictionnaire topographique du Cantal'', Émile Amé, architecte * ''Villes et villages du Cantal 1900-1930 - Mémoire d'hier'', Louis Taurant, Éditions De Borée * ''Recherches de la noblesse d'Auvergne'', [[Louis de Ribier]], rééditions Laffitte Reprint, et CD * ''Préhistoire du Cantal'', Frédéric Surmely, Clermont-Ferrand, 2005 {{ISBN|2-9526017-0-4}} * « Une histoire du peuplement du massif cantalien », F. Surmely, conservateur du patrimoine, in ''Historia'' * ''La Vie politique et les parlementaires du Cantal sous la {{IIIe}} République (1871-1940)'', Lionel Tyssandier * ''À l'ombre du pouvoir. Le Cantal du milieu du {{XIXe siècle}} à 1914'', Christian Estève, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, 2002 * ''Le Cantal de 1939 à 1945. Les troupes allemandes à travers le Massif Central''. Eugène Martres, 1993 * ''Les Noms de famille du Cantal'', Marie-Odile Mergnac, Laurent Millet, NFCA, 2007 * [[Société de la Haute-Auvergne|Revue de la Haute-Auvergne]]. ==== Guides touristiques ==== * ''Auvergne'', [[Guide vert]] * ''Auvergne, Velay'', [[Guides bleus]] * ''Département du Cantal'', 1879, [[Adolphe Joanne]], Hachette * ''Volcan cantalien, 49 circuits de petite randonnée'', 1996, Chamina, Clermont-Ferrand ==== Cuisines, fromages, charcuterie ==== * ''Recettes d'Auvergne'', [[Daniel Brugès]] et Christiane Valat, 2009, Éditions De Borée * ''Cuisinière du Cantal'', Sonie Ezgullian, Éditions Stéphane Bachès, 2010 * ''Recettes paysannes du Cantal'', Marc Béziat, Éditions du Curieux, Rodez, 2004, {{ISBN|978-2-914225-14-4}} * ''La France à table {{n°|127}}: Cantal'', 1969, revue. * ''La Tuade du cochon'', * ''Contes et saveurs d'Auvergne'', André Bouyssou, chef de [[Vic-sur-Cère]], 2000, Beaumont, éditions Debaisieux ==== Littérature ==== * Pierre Besson (1872-1945), ''Un pâtre du Cantal'', Paris, Delagrave, 1922. * [[Daniel Brugès]], ''Mon Cantal, carnet d'un voyeur d'ici'' ; ''Dictons, proverbes et autres Sagesses d'Auvergne''; ''Dictons, proverbes et autres Sagesses de nos campagnes''. Les trois ouvrages sont publiés aux Éditions De Borée. * Christian Estève et Jean-Pierre Serre, ''Les Grandes affaires criminelles du Cantal'', Éditions De Borée, 2008, 368 pages. {{ISBN|978-2844948106}} * [[Marie-Hélène Lafon]], [[Le Soir du chien]], roman, [[prix Renaudot des lycéens]] en 2001, Éditions Buchet/Chastel, 2001. ''Le Pays d'en Haut'', 2019. * [[Noël Lafon]], ''Écrits occitans cantaliens : dix siècles d'écrits occitans ({{XIe}}-{{s-|XXI}})'', Lo Convise, 2008. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Samuel|nom1=Gance|lien auteur=Philippe Morvan|titre=La chapelle des damnés|sous-titre=suspense|éditeur=Ex Aequo|lieu=Plombières-les-Bains|année=2013|pages totales=147|isbn=978-2-35962-533-2}}. * [[Sylvie Baron]], écrivain de thrillers dont "''les Justicières de Saint-Flour''" (éditions du Bord du Lot 2012), "''Un été à Rochegonde''", "''Les ruchers de la colère''","''L'Auberge du Pont de Tréboul''", "''L'Héritière des Fajoux''" (Calmann-Levy 2014,2015,2016,2017) * Les romans historiques de [[Jean Anglade]]. ''Les Puysatiers'' retrace par exemple, la construction du tunnel du Lioran au siècle dernier. ==== Musique et danse ==== * ''Cantal. Violoneux et chanteurs traditionnels en Auvergne'', 33 Tours, Le Chant du Monde * ''Chants et danses du Cantal'', René Saget, 33 Tours, Le Chant du Monde * ''La Bourrée du Carladès. Vic-sur-Cère'', Louis Audebert, 33 Tours, Tivoli * ''Cantal, musiques traditionnelles'', Agence des musiques traditionnelles en Auvergne (AMTA), coffret de deux cassettes audio avec textes et traductions === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases géographie}} * [http://www.cantal.pref.gouv.fr/ Préfecture du Cantal] * [http://www.cantal.fr/ Conseil général du Cantal] {{Palette|Auvergne-Rhône-Alpes|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Massif central|Cantal|Auvergne}} [[Catégorie:Cantal| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charente%20%28d%C3%A9partement%29
Charente (département)
{{Autre4|le département français|le fleuve homonyme|Charente (fleuve)}} {{Infobox Département de France | nom = Charente | insee = 16 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Logo_Département_Charente_2012.svg | région = {{Nouvelle-Aquitaine}} | Préfecture = [[Angoulême]] | Sous-préfectures = [[Cognac (Charente)|Cognac]]<br />[[Confolens]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5956 | arr = [[Arrondissements de la Charente|3]] | circonscription = [[Liste des députés de la Charente|3]] | canton = [[Liste des cantons de la Charente|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de la Charente|9]] | comm = [[Liste des communes de la Charente|362]] | président = Philippe Bouty ([[Divers gauche|DVG]]) | préfet = | préfète = Martine Clavel<ref>{{lien web|url=https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2022-07-20#mesures-d-ordre-individuel-|titre=Compte rendu du Conseil des ministres du 20 juillet 2022 |éditeur=Gouvernement|date=20 juillet 2022|consulté le=23 août 2022}}</ref> | imageloc = Charente-Position.svg | latitude = 45/50/N | longitude = 00/20/E | gentilé = Charentais | site web = [https://www.lacharente.fr lacharente.fr] }} La '''Charente''' ({{MSAPI|/ʃa.ʁɑ̃t/}}<ref group=N>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé dans le Sud-Ouest de la France, dans la moitié nord de la [[région française|région]] [[Nouvelle-Aquitaine]]. Traversé d'est en ouest par le cours supérieur et moyen de la [[Charente (fleuve)|Charente]], il doit son nom au fleuve. Le département de la Charente fait partie de l'[[académie de Poitiers]] et du ressort de la [[cour d'appel (France)|cour d'appel]] de [[Bordeaux]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le code 16. Sa préfecture est [[Angoulême]]. {{sommaire|niveau=2}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Charente}} === Les données de la géographie administrative === Le département appartient administrativement à la région [[Nouvelle-Aquitaine]]. Il est limitrophe, au nord, des départements des [[Deux-Sèvres]] et de la [[Vienne (département)|Vienne]], à l'est, de celui de la [[Haute-Vienne]], au sud-est et au sud de celui de la [[Dordogne (département)|Dordogne]] et, enfin, à l'ouest de celui de la [[Charente-Maritime]], département avec lequel il partage la plus grande longueur de ses limites administratives. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Charente | élision = de la | notes = | nord = [[Vienne (département)|Vienne]] | nord-ouest = [[Deux-Sèvres]] | nord-est = | est = [[Haute-Vienne]] | sud-est = [[Dordogne (département)|Dordogne]] | sud = | sud-ouest = | ouest = [[Charente-Maritime]] | enclave = | width = | align = }} === Géographie physique === La Charente appartient physiquement, géologiquement et climatiquement au [[Bassin aquitain]] dont elle constitue avec les départements voisins de la [[Charente-Maritime]] et de la [[Dordogne (département)|Dordogne]] l'extrémité septentrionale. C'est également un département de contact puisqu'il confine d'une part, au nord, avec le [[seuil du Poitou]] qui sépare le Bassin aquitain du [[Bassin parisien]], et, à l'est, avec le [[Massif central]] que délimitent les premières marches du [[plateau du Limousin]]. C'est d'ailleurs à l'extrémité orientale, en [[Charente limousine]], que se trouve le point culminant du département avec le [[Rocher aux Oiseaux (Charente)|site de Montrollet]] qui atteint {{unité|368|mètres}} d'altitude. L'autre point culminant, situé sur une avancée du Limousin à l'est de [[La Rochefoucauld (Charente)|La Rochefoucauld]] est le [[massif de l'Arbre]], qui s'élève à {{unité|351|m}}. {{Carte/Charente|type=relief|légende=Voir la carte physique}} === Hydrographie === {{Article détaillé| Charente (fleuve)}} Les limites du département de la Charente coïncident avec celles du bassin supérieur et moyen du fleuve [[Charente (fleuve)|Charente]], qui prend sa source à quelques kilomètres dans le département voisin de la [[Haute-Vienne]]. De son lieu de source jusqu'à [[Mansle]], la pente de la [[Charente (fleuve)|Charente]] est forte et les méandres sont de faible développement<ref name="note1"/>. Au nord d'[[Angoulême]], où la vallée prend le nom du ''Val d'Angoumois'', puis en [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]], la pente de la [[Charente (fleuve)|Charente]] est faible et régulière et le fleuve paresse dans de très larges et nombreux méandres. Les affluents de la [[Charente (fleuve)|Charente]] sont de plusieurs types : * La [[Tardoire]], le [[Bandiat]], la [[Bonnieure]] qui sont des affluents de rive gauche ont la caractéristique particulière de disparaître en partie dans des crevasses et d'alimenter le [[karst de La Rochefoucauld]] lequel est garant d'un débit d'[[étiage]] minimum. * La [[Sources de la Touvre|Touvre]] est une [[Exsurgence|résurgence]], née de deux sources, le Dormant et le Bouillant. Elle est, après celle du Vaucluse, la deuxième résurgence de France. * L'[[Aume (rivière)|Aume]], la [[Soloire]], l'[[Antenne (rivière)|Antenne]], petits affluents de rive droite, et le [[Né]], affluent de rive gauche, qui sont des rivières écoulant leurs eaux sur des terrains imperméables, grossissent aux moindres pluies. À chaque période hivernale, les crues sont habituelles où l'eau recouvre les vallées de la Charente et de ses affluents caractérisés par des marais et des prairies inondables, appelées localement les ''prées''. Lors des crues exceptionnelles qui ont lieu environ tous les vingt ans, il n'est pas rare de voir les routes coupées et les bas quartiers des villes comme [[Angoulême]], [[Jarnac]] et [[Cognac (Charente)|Cognac]] complètement inondés. Ces crues peuvent parfois revêtir des aspects spectaculaires comme en 1960, ou encore en 1982, année considérée comme la "crue du siècle". Lors de ces crues centennales, et même décennales, la vallée de la Charente avec ses prairies inondables ne forme plus que ce qui ressemble à un immense lac de [[Châteauneuf-sur-Charente]] jusqu'à son estuaire. D'[[Angoulême]] à [[Saintes]] une vingtaine d'ouvrages, formés par les écluses, canaux de dérivation et barrages, rendent le fleuve navigable qui est aujourd'hui uniquement réservé à la navigation fluviale de plaisance. === Régions naturelles === D'est en ouest, le département fait apparaître une succession de paysages naturels conditionnés par la nature des sols, le relief et le climat et qui délimitent des terroirs agricoles et ruraux nettement différenciés. Tout à l'est du département et en bordure du plateau du [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], la région du Confolentais ou [[Charente limousine]] se caractérise par des sols constitués de roches cristallines imperméables, parfois couverts d'argiles rouges, qui sont géographiquement et géologiquement situés en Limousin. Cette région a été le théâtre d'un événement majeur où, dans un passé fort lointain, [[Astroblème de Rochechouart-Chassenon|une météorite]] de plus d'un kilomètre de diamètre a heurté la région à [[Pressignac]], à mi-chemin entre [[Chassenon]] et [[Rochechouart (Haute-Vienne)|Rochechouart]]. Les terres qui constituent la Charente limousine sont argileuses et imperméables, appelées aussi ''terres froides''. Celles-ci sont particulièrement propices à l'élevage (vache limousine). L'occupation du sol se partage entre [[bocage]] et bois de châtaigniers et épicéas. Ici, le relief est plus vigoureux par les vallées profondes qui entaillent le plateau du Limousin et se distingue par les plus hautes altitudes du département, notamment au site de [[Montrollet]] qui culmine à {{Unité|368|mètres}}. Le nord du département, le [[Ruffécois]], est occupé par de grandes plaines céréalières qui ne sont pas sans rappeler celles du [[Poitou]]. Au centre du département, le fleuve joue un rôle considérable dans l'occupation de l'espace géographique. La Charente et ses affluents de rive gauche traversent en [[Angoumois]] des plateaux calcaires fissurés, générateurs de gouffres et de résurgences, et sur le reste de son bassin versant des terrains imperméables mais aussi des sols calcaires qui, une fois gorgés d'eau, se comportent comme des terrains imperméables. L'[[Angoumois (région naturelle)|Angoumois]] porte de grandes et belles forêts comme celles de la [[Forêt de la Braconne|Braconne]]. Les terres à l'ouest, de part et d'autre de la vallée de la [[Charente (fleuve)|Charente]], sont de nature calcaire et sont appelées ''terres chaudes'' étant propices à la culture de la vigne, des céréales ou à la polyculture. Ce sont également les terres de ''champagne'' qui portent le célèbre vignoble du [[cognac (eau-de-vie)|cognac]]. Ces sols et ces paysages annoncent ceux du département voisin de la [[Charente-Maritime]] où les affinités y sont particulièrement nombreuses. Enfin, tout au sud du département, de grandes chênaies, mêlées de châtaigniers et de pins maritimes, recouvrent les sommets décalcifiés de la [[Double saintongeaise]], ce dernier constitue un grand massif forestier qui se prolonge en [[Charente-Maritime]] et en [[Dordogne (département)|Dordogne]]. C'est le domaine des landes qui évoquent les grandes pinèdes des [[landes de Gascogne]]. Le département de la Charente comporte 24 zones [[Réseau Natura 2000|Natura 2000]] situées, certaines en totalité, d'autres en partie sur son territoire, vallée du fleuve Charente et de ses affluents, chaumes et autres types d'habitats pour [[oiseau]]x, [[chiroptera|chauves-souris]], [[loutre]] et [[vison d'Europe]] ou [[Ophrys|orchidées]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de la Charente :"> Villebois-Lavalette RD 5 2013.jpg|Paysage vers [[Villebois-Lavalette]], dans le sud. Guizengeard prot - 1.jpg|Parc de la découverte des carrières d'argile blanche, [[Guizengeard]], dans le sud-ouest. Bouteville priory vue.JPG|Vignoble à [[Bouteville]], dans l'ouest. Roullet vignac1.JPG|Chaumes de Vignac près de [[Roullet-Saint-Estèphe|Roullet]] vers le centre. Paysage La Péruse.JPG|La [[Charente limousine]], près de [[La Péruse]], dans l'est. </gallery> === Climat === {{Article détaillé|Climat de la Charente}} Le département de la Charente a un [[climat océanique]] de type aquitain<ref>{{Ref-Charente-Bordessoules|passage=10}}</ref> de [[Cognac (Charente)|Cognac]] jusqu'à [[Angoulême]] qui se modifie en allant vers l'est en climat océanique dégradé. Dans le [[Confolens|Confolentais]] le climat océanique dégradé se traduit par des températures plus fraîches que dans les plaines, des précipitations plus importantes et des hivers plus marqués avec des jours de gel et de neige plus nombreux. Les orages sont habituels, sous forme de phénomènes localisés ou plus étendus. Le vent est le plus souvent d'ouest-nord-ouest en particulier lors des tempêtes dont la plus violente a été la tempête Martin avec des vents de plus de {{Unité|140|km/h}} sur l'ensemble du département. Moins fréquemment le département est soumis à des vents nord-est. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Charente}} {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Un département moyennement peuplé === {{Section à actualiser|date=décembre 2019|commentaire=Ce passage comprend des informations qui n'ont pas été modifiées depuis au moins dix ans.}} Le département de la Charente recense {{formatnum:349535}} habitants en 2007<ref group="N">Tandis que la population totale s'établit à {{formatnum:362528}} habitants, cette dernière donnée est prise en compte par les administrations, notamment en vue du calcul de la DGF des communes lors de l'élaboration annuelle du budget. Sur ce, consulter notamment la Base A.S.P.I.C. des départements [http://www.aspic.interieur.gouv.fr/Acces_ASPIC/asAcces-000-Portail.php?mod=CONS / Site ASPIC des départements, intercommunalités, communes.]</ref>, ce qui le classe au {{4e|rang}} en [[Poitou-Charentes]] autant pour sa densité de population qui est de 59 {{hab.}}/km{{exp|2}} contre 67 {{hab.}}/km{{exp|2}} pour la région et 114 {{hab.}}/km{{exp|2}} pour la [[France métropolitaine]]<ref group="N">Au recensement de 2007, la population de la France métropolitaine est de {{formatnum:61795550}} habitants répartis sur une superficie de {{Unité|543965|km|2}}, soit une densité d'environ 114 {{hab.}}/km{{exp|2}} - (Source : [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]).</ref>. Il s'agit d'un département moyennement peuplé mais il existe de véritables contrastes de peuplement à l'intérieur de ses limites départementales où la vallée de la [[Charente (fleuve)|Charente]], prolongée vers l'est par l'axe routier de la RN 141 en direction de [[Limoges]], concentre l'essentiel des activités et des villes. Autour d'[[Angoulême]], la densité de population franchit aisément les 200 {{hab.}}/km{{exp|2}}, soit pratiquement le quadruple de la moyenne départementale, et autour de [[Cognac (Charente)|Cognac]] la densité est supérieure à 150 {{hab.}}/km{{exp|2}}, soit le triple de celle du département. === Un département de nouveau attractif === La population du département est demeurée relativement stable autour de {{formatnum:340000}} habitants dans le dernier quart du {{XXe siècle}} - entre 1975 et 1999 -, chiffre semblable à ceux observés jusqu'au milieu du {{XIXe siècle}}, mais les cantons ruraux de la partie orientale de la Charente ont subi un très fort exode rural alors que l'agglomération d'[[Angoulême]] a fortement augmenté jusqu'à représenter actuellement environ le tiers de la population départementale. Il faut aussi noter que la Charente héberge de nombreux résidents britanniques, {{nombre|5083}} en 2006<ref name="ins1">[http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=12&ref_id=15729 Insee]</ref>, ce qui la place au {{4e|rang}} des départements français, juste derrière [[Paris]], la [[Dordogne (département)|Dordogne]] et les [[Alpes-Maritimes]]<ref>La [[Charente libre]] du 4 janvier 2010</ref>{{,}}<ref name="ins1"/>, et {{nombre|6220}} en 2016, ce qui la place au {{3e|rang}}, après Paris et la Dordogne<ref>{{Article | auteur1=Amélie Borgne | titre=6220 Britanniques en Charente | périodique=[[Charente libre]] | jour=26|mois=7|année=2020 | lire en ligne=https://www.charentelibre.fr/2020/07/26/6220-britanniques-en-charente,3625979.php | consulté le=12 août 2020 }}</ref>. === Près de la moitié de la population est urbaine === {{Section à actualiser|date=décembre 2019|commentaire=Ce passage comprend des informations qui n'ont pas été modifiées depuis au moins dix ans.}} Depuis le début du {{XXIe siècle}}, la population du département recommence à croître et approche les {{formatnum:350000}} habitants, mais l'essentiel de cette croissance démographique repose sur [[Angoulême]] et son [[aire urbaine d'Angoulême|aire urbaine]] qui rassemble presque la moitié de la population départementale. L'urbanisation du département progresse légèrement et près de la moitié de la population réside dans les villes (47,1 % de la population est urbaine en Charente en 2007). En 2007, la Charente recense 31 communes de plus de {{formatnum:2000}} habitants dont neuf ont de plus de {{formatnum:5000}} habitants. Les deux principales agglomérations de la Charente sont [[unité urbaine d'Angoulême|Angoulême]] qui regroupe {{nombre|109009|habitants}} et [[unité urbaine de Cognac|Cognac]] {{nombre|27203|habitants}} au recensement de 2007<ref group="N">Selon les nouvelles délimitations de 2010 établies par l'Insee où l'[[unité urbaine d'Angoulême]] notamment gagne deux nouvelles communes urbaines. Se reporter à l'article détaillé [[Démographie de la Charente]].</ref>. En [[Poitou-Charentes]], elles occupent respectivement le {{3e}} et le {{9e|rang}} régional<ref group="N">En Poitou-Charentes, [[unité urbaine de Poitiers|Poitiers]] et [[unité urbaine de La Rochelle|La Rochelle]] sont les deux premières agglomérations urbaines de la région avec respectivement {{formatnum:128535}} habitants et {{formatnum:127033}} habitants en 2007. Les suivantes après Angoulême sont [[unité urbaine de Niort|Niort]] ({{4e}}), [[unité urbaine de Châtellerault|Châtellerault]] ({{5e}}), [[unité urbaine de Rochefort|Rochefort]] ({{6e}}), [[unité urbaine de Royan|Royan]] ({{7e}}) et [[unité urbaine de Saintes|Saintes]] ({{8e}}) ; consulter l'article détaillé [[Démographie de la région Poitou-Charentes]]</ref>. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Angoulême | commune 2 = Cognac (Charente) | commune 3 = Soyaux | commune 4 = La Couronne (Charente) | commune 5 = Saint-Yrieix-sur-Charente | commune 6 = Ruelle-sur-Touvre | commune 7 = Gond-Pontouvre | commune 8 = L'Isle-d'Espagnac | commune 9 = Champniers (Charente) | commune 10 = Barbezieux-Saint-Hilaire | commune 11 = Jarnac | commune 12 = Roullet-Saint-Estèphe | commune 13 = Brie (Charente) | commune 14 = La Rochefoucauld-en-Angoumois | commune 15 = Fléac }} == Économie == {{...}} === Le premier département industriel entre Loire et Garonne === La Charente est un département agricole mais aussi industriel et il se positionne au tout premier rang régional en [[Poitou-Charentes]] dans ce second domaine que ce soit sur le plan des effectifs que sur celui du nombre des activités. Il se singularise nettement des trois autres départements de cette région aussi bien par l'importance de son héritage industriel que par celle de ses entreprises<ref>{{Ouvrage |prénom1=Gilles |nom1=Bernard |titre=La tradition industrielle charentaise face à la crise |éditeur=Norois, numéro 119 |année=septembre 1983 |passage=435 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182x_1983_num_119_1_4133 }}</ref>. En raison de cet héritage industriel conséquent, le département se caractérise par la présence de deux chambres consulaires que sont les chambres de commerce et d'industrie d'[[Angoulême]] et de [[Cognac (Charente)|Cognac]]. La différence des activités économiques qui distinguent ces deux organismes ne les incite pas à une coopération interconsulaire. Ainsi la [[Chambre de commerce et d'industrie de Cognac]] a envisagé de s'associer à celle de [[Chambre de commerce et d'industrie de Rochefort et de Saintonge|Rochefort]] plutôt qu'à celle d'[[Chambre de commerce et d'industrie d'Angoulême|Angoulême]]<ref>Journaux ''Sud-Ouest'' et ''Charente Libre'' du 18 au 21/09/2007</ref>. === Un secteur industriel aux activités diversifiées === Le secteur industriel de la Charente se distingue notamment par la présence d'activités traditionnelles, qui sont présentes aussi bien dans l'industrie agro-alimentaire puissamment représentée par le [[Cognac (eau-de-vie)|cognac]], que dans les industries de transformation des matières premières comme la [[papeterie en Angoumois|papeterie]], les [[tuilerie]]s et [[brique (matériau)|briqueteries]], les [[fonderie]]s comme [[fonderie de Ruelle|celle de Ruelle]] devenue une des implantations de la [[Naval Group|DCNS]]. ==== Les industries agro-alimentaires ==== Le [[secteur agroalimentaire|secteur des industries agro-alimentaires]] (IAA) est l'un des secteurs phares de l'industrie charentaise et il est largement dominé par la production des eaux-de-vie de [[cognac (eau-de-vie)|cognac]]. La zone d'appellation Cognac représente {{nombre|47131|ha}} de vignes plutôt localisées à l'ouest du département, assurant 45 % des revenus agricoles de la Charente. Cette production viticole, appartenant à des viticulteurs ou à de grandes maisons de négoce, assure 40 % des exportations de Poitou-Charentes<ref name="note1"/>. {{article détaillé|Cognac (eau-de-vie)}} Par contre, les [[laiterie (agriculture)|laiteries]] pour la fabrication du [[beurre Charentes-Poitou]] et du fromage sont en net déclin, comme l'industrie de la viande bien que l'élevage reste une activité importante. ==== L'industrie lourde ==== L'industrie lourde est représentée par un puissant secteur des activités extractives qui alimente les usines de la région de [[Roumazières-Loubert]] où l'argile est employée pour la fabrication des briques et des tuiles. Cette industrie fournit le 1/{{6e}} de la fabrication des tuiles françaises, ces dernières étant produites principalement par [[Terreal]], anciennement Tuileries et Briqueteries Françaises (TBF). Près de Cognac, à [[Cherves-Richemont]], le [[gypse]] est encore activement extrait en vue de la fabrication de plâtre dont la production est assurée par l'usine [[Placoplatre]]. La pierre calcaire qui était exploitée pour la pierre de taille est toujours extraite et sa production est orientée vers celle des granulats. Dans la [[Double saintongeaise]], l'argile blanche est extraite à [[Oriolles]] et à [[Chantillac]] pour la fabrication de céramique sanitaire. ==== Les industries de transformation ==== Ce secteur économique fait cohabiter des industries traditionnelles qui ont dû se moderniser pour s'adapter à la nouvelle donne économique et des industries modernes et performantes qui tirent le département vers l'innovation technologique. Tout d'abord, le secteur des industries traditionnelles est représenté par la [[Industrie papetière|papeterie]]. Fort anciennement implantée dans la région d'Angoulême, elle est passée par une crise sévère qui a entamé durement et profondément ses activités. Bien qu'accusant un déclin presque irrémédiable, après la fermeture du [[Le Nil|Nil]], elle demeure toujours en activité avec ICP (Industrie Papetière Charentaise). {{article détaillé|Papeterie en Angoumois}} La [[fonderie de Ruelle]], créée par le [[marc-René de Montalembert (1714-1800)|marquis de Montalembert]] en 1750, est devenue [[fonderie]] royale en 1755. Ses activités ont elles aussi beaucoup décliné, elles sont orientées vers la production militaire. La [[verrerie]] avec [[Saint-Gobain]] a repris l'usine de [[Claude Boucher (inventeur)|Claude Boucher]]. Les autres industries sont liées au cognac ([[Carton (matériau)|cartons]], [[étiquette (emballage)|étiquettes]], transport, matériel agricole, [[tonnelier|tonnelleries]], matériel de distillation). Les industries innovantes et modernes ou qui se sont modernisées en fonction de la demande actuelle sont représentées par deux secteurs industriels performants. La Poudrerie nationale d'Angoulême, devenue [[Groupe SNPE|SNPE]], est un secteur dynamique. Les industries électriques sont surtout représentées par [[Leroy-Somer]], grand fabricant de moteurs électriques, et par ''SAFT'' dans son usine de [[Nersac]] pour la fabrication de batteries au lithium pour l'industrie électromobile appelée à un grand essor. == Transports == {{article détaillé|Transports dans la Charente}} La Charente est l'un des rares départements français de métropole à n'être équipés d'aucune autoroute, mais les routes nationales [[route nationale 10 (France métropolitaine)|10]] et [[route nationale 141 (France)|141]] qui se croisent à Angoulême sont en grande partie aménagées en voies rapides à 2x2 voies. Angoulême est à {{heure|1|43}} de Paris en [[TGV inOui]] et [[Ouigo]]. == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme en Charente}} L'emblème ''« La Charente a des ailes »'' accompagne la communication des événements estampillés conseil général. <gallery perrow="5"> Logo Charente.jpg|<small>Emblème actif de 2009 à 2012.</small> Logo Charente alternatif.jpg|<small>Mise à jour de l'emblème en 2012.</small> </gallery> == Toponymie du département == === Dénominations dialectales === La Charente est appelée ''Chérente'' en [[saintongeais]], et ''Charanta'' dans le dialecte [[Limousin (dialecte)|limousin]] de la langue [[occitan]]e. === Anciennes appellations du fleuve === Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de Κανεντελος (''Kanentelos''). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe [[Claude Ptolémée]] en [[140]]<ref name="p72">Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, « ''Origine des noms de villes et villages de la Charente'' », éditions Bordessoules, 1998, {{p.|72}}</ref>. En [[360]], à l'époque de l'[[Antiquité tardive]], le poète de langue latine [[Ausone]] latinise le nom du fleuve sous la forme ''Carentonus'' <ref name="p72"/>. Plus tard, dans un manuscrit daté de [[865]], le cours d'eau est orthographié sous la forme latine ''Caranto''<ref name="p115">Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, « ''Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime'' », éditions Bordessoules, 2003, {{p.|115}}</ref>. À la fin du [[Moyen Âge]], il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « ''Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente'' »<ref name="p115"/>. La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du {{XIXe siècle}} - cas de [[Châteauneuf-sur-Charente]] en [[1891]] - ou dans le courant du siècle suivant - cas de [[Verteuil-sur-Charente]] en [[1962]] -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique<ref group="N">Dans le département de la Charente, sept communes riveraines du fleuve ont accolé le nom de la Charente à leur toponyme. Il s'agit par ordre alphabétique des communes suivantes : [[Angeac-Charente]], [[Bourg-Charente]], [[Châteauneuf-sur-Charente]], [[Montignac-Charente]], [[Saint-Quentin-sur-Charente]], [[Saint-Yrieix-sur-Charente]] et [[Verteuil-sur-Charente]] tandis qu'en [[Charente-Maritime]], six communes sont concernées : [[Brives-sur-Charente]], [[Bussac-sur-Charente]], [[Dompierre-sur-Charente]], [[Saint-Nazaire-sur-Charente]], [[Salignac-sur-Charente]] et [[Tonnay-Charente]].</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Charente}} [[Fichier:Charente et provinces.svg|thumb|La Charente et les provinces qui occupaient son territoire avant 1790 : l'[[Angoumois]], la [[Saintonge]], le [[Poitou]] et la [[Comté de la Marche|Marche]].]] [[Fichier:Carte du département de la Charente - 1790-1793.tif|vignette|Carte de la Charente (1790)]] Le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}. Il a été formé autour de l'[[Angoumois]] et de son ancienne capitale, [[Angoulême]], qui a été choisie pour être le chef-lieu d'un département qui intégra à l'ouest le Cognaçais (des limites de l'actuelle [[Charente-Maritime]] jusqu'à [[Bassac (Charente)|Bassac]]) et le Sud-Charente avec [[Barbezieux-Saint-Hilaire]], qui faisaient partie de la [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]], et à l'est les terres [[Marche (province)|marchoises]] du Confolentais, ainsi que quelques communes du [[Poitou]] au nord et du [[Périgord]] au sud<ref name="note1">{{Ref-Charente-Bordessoules}}</ref>. La Charente a été habitée dès le [[paléolithique]] moyen (sites de [[Vilhonneur]], [[Gardes-le-Pontaroux]], [[Sers (Charente)|Sers]], [[Mouthiers-sur-Boëme|Mouthiers]])<ref>''Néandertal en Poitou-Charentes'', A. Debénath et J.F. Tournepiche, Association régionale des musées en Poitou-Charentes.</ref>. Au cours de l'Histoire, il n'a jamais vraiment existé d'unité, ni politique, ni religieuse, ni judiciaire, ni même linguistique, les [[langue d'oïl|langues d'oil]] ayant progressé sur les [[occitan|langues d'oc]] entre les {{s2|XII|e|XIX|e}}<ref>[[Langues de la Charente]]</ref>. La coupure entre l'Angoumois à l'est, centré sur [[Angoulême]], et la [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]] à l'ouest, centrée sur [[Saintes]] et englobant [[Barbezieux-Saint-Hilaire|Barbezieux]], a perduré jusqu'à la [[Révolution française|Révolution]] et n'a d'ailleurs pas totalement disparu. La Saintonge est ainsi nommée car elle était le territoire des [[Santons]], tandis que l'Angoumois aurait été le territoire d'une autre tribu, plus petite, et dont on ignore encore le nom. Pendant l'occupation romaine, toute la Charente est devenue une riche région gallo-romaine dont il reste en particulier les thermes de [[Chassenon]] et [[Théâtre gallo-romain des Bouchauds|le théâtre des Bouchauds]]. À la suite des grandes invasions et de l'effondrement de l'[[Empire romain]], le département comme l'ensemble de l'Aquitaine à laquelle il appartient, entre dans une période troublée par les guerres entre conquérants et les raids des Arabes puis des [[Vikings]]. À l'époque médiévale, des places fortes ont été érigées entre le {{Xe siècle}} et le {{XIIe siècle}}, période pendant laquelle chaque village a également construit son église romane. Villes et châteaux fortifiés ([[Cognac (Charente)|Cognac]], [[Angoulême]], [[Villebois-Lavalette]]…) ont été mis à mal durant la [[guerre de Cent Ans]] et l'occupation anglaise. Celle-ci se termine en Charente avec la prise de [[Chalais (Charente)|Chalais]] en juin [[1453]], un mois avant la [[bataille de Castillon]]. Reconstruits, châteaux et églises ont souffert des [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]], qui ont été un désastre pour ce département (départ de plus de 50 % des artisans)<ref name=note1/>. Les Charentais ont formé une partie importante des colons de la [[Nouvelle-France]] ([[Québec]]). Durant la [[Révolution française|Révolution]], peu d'évènements marquants sont à signaler - si ce n'est la création du département de la Charente - et la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] y a été très modérée. Le commerce se faisait par le fleuve (sel, [[cognac (eau-de-vie)|cognac]], matériaux…) et diverses industries ([[papeterie en Angoumois|papeteries]], fonderies…) datent du {{XVIIe siècle}}. Le {{XIXe siècle}} avec la révolution industrielle et le commerce du cognac a été une période de grande richesse<ref>Lire à ce propos le petit livre de [[Gaston Mouchet]] destiné aux élèves des écoles, collèges et lycées, qui résume en 64 pages l'histoire, la géographie et l'économie du département en 1893: Jean Felber, Histoire d'une famille Alsacienne. Edition spéciale au département de la Charente (après la page 372) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55291746?rk=128756;0 [archive]</ref>. La crise engendrée par le [[phylloxéra]], qui a commencé à ruiner le vignoble charentais dès [[1872]], a provoqué un fort exode rural qui, cependant avait déjà commencé dès [[1851]], année où le département a atteint son record démographique. À cette baisse de population se sont ajoutées les saignées des guerres et la Charente n'a toujours pas retrouvé son niveau de population de [[1851]]<ref name=note1/>. Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], sa position coupée en deux par la [[Ligne de démarcation (France)|ligne de démarcation]] avec l'Ouest, zone occupée, et l'Est, zone libre, explique l'organisation rapide de réseaux de résistance<ref>''Le maquis charentais Bir Hacheim'', Raymond Troussard, 1981, SAJIC Angoulême, dépôt légal {{numéro|1455}}</ref>. Au {{1er}} janvier 2016 la région [[Poitou-Charentes]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] pour devenir la nouvelle région Nouvelle-Aquitaine. == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Charente.svg | l1=120px | legende1= Armes de la Charente | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes de la Charente se blasonnent ainsi : {{citation|Coupé, en 1 d'azur aux trois fleurs de lys d'or surmontées d'un lambel d'argent et en 2 losangé d'or et de gueules ; à la burelle ondée d'argent brochant sur la partition.}} }} Ces armoiries, proposées par l'héraldiste Robert Louis dans les années 1950, n'ont aucun caractère officiel<ref>Pascal Vagnat. [http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=2749:armoiries-de-la-charente&catid=21656:charente&Itemid=379 "Armoiries de la Charente"], site ''Emblèmes de France''.</ref>. == Administration == {{Article détaillé|Administration de la Charente}} === Historique du cadre administratif du département === Avant sa formation lors des débats de la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]] de 1790, le département, dénommé ''Angoumois''<ref>La Formation du Département de la Charente, Pierre du Chambon, chez Dubois à Ruffec, 1934</ref> de janvier à mars 1790, était composé très majoritairement des anciennes provinces de l'[[Angoumois]], au centre, et de la [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]], à l'ouest et au sud-ouest, avec respectivement [[Angoulême]] et [[Saintes]] comme capitales historiques. === La carte administrative === La géographie administrative de la Charente a subi beaucoup de modifications depuis sa création en 1790, à l'exception des limites départementales qui sont demeurées sans changement depuis le premier tracé<ref>[http://splaf.free.fr/dep.php?depnum=16 Le Splaf de la Charente]</ref>. Comme l'indique la carte administrative ci-jointe, le département de la Charente est subdivisé aujourd'hui en trois arrondissements de taille à peu près comparable depuis la refonte de leurs limites administratives au {{Date-|1 janvier 2008}}. [[Image:Cantons16.svg|thumb|350px|Arrondissements et cantons de la Charente après la réforme de 2008.]] Le département est également subdivisé en 19 cantons qui ont subi de nombreuses modifications territoriales depuis leurs origines, surtout autour des deux principales villes que sont [[Angoulême]] et [[Cognac (Charente)|Cognac]], et il regroupe aujourd'hui 363 communes, ces dernières ayant à leur tour beaucoup varié aussi bien par le nombre que par les remaniements (fusions, absorptions, annexions). Les divisions administratives actuelles du département de la Charente sont les suivantes : * 3 [[arrondissements de la Charente|arrondissements]] * 19 [[Liste des cantons de la Charente|cantons]] * 9 [[Liste des intercommunalités de la Charente|intercommunalités]] * 363 [[Liste des communes de la Charente|communes]] Voir aussi : * les [[Liste des anciennes communes de la Charente|anciennes communes de la Charente]] == Politique == {{Article détaillé|Politique en Charente}} La Charente a voté massivement [[Bonapartisme|bonapartiste]] à l'[[Élection présidentielle française de 1848|élection de 1848]], par désir de paix. [[Alfred de Vigny|Vigny]] écrivait ''la Charente n'est qu'une Vendée bonapartiste''. Elle va le rester jusqu'à la fin du {{XIXe siècle}} et en 1889 seul le Confolentais vote républicain alors qu'Angoulême élit [[Paul Déroulède]], et ce n'est qu'après l'élection partielle de 1906 que le département devient totalement républicain. Lors de l'élection partielle de 1939, [[Marcel Déat]] est élu en remplacement de René Gounin, USR comme lui, devenu sénateur. Au sortir de la guerre, les quatre députés élus le 10 novembre 1946 sont 1 [[Parti communiste français|PC]], 1 socialiste, 1 RGR (radical) le jeune [[Félix Gaillard]] et 1 [[Mouvement républicain populaire|MRP]]. Dans le même temps les deux sénateurs élus sont plus modérés, ce sont [[Guy Pascaud]] juste de retour de déportation et [[Pierre Marcilhacy]] qui seront ensuite réélus constamment jusqu'en 1980. À partir de 1958 le scrutin devient majoritaire de circonscription, ce qui est très défavorable pour la gauche. Le PC entame une lente descente et malgré encore environ 23 % des voix n'a plus de député. Les trois députés élus sont un [[Union pour la nouvelle République|UNR]], [[Raymond Réthoré]], un conservateur Républicain Indépendant, Jean Valentin, et un [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|Radical]] [[Félix Gaillard]]. Ils seront réélus en 1962 et 1967. À l’élection présidentielle le général de Gaulle obtient une large majorité : 53,12 % en 1965, et aux élections législatives de juin 1968 ce sont deux UNR qui sont élus, [[Raymond Réthoré]] et [[Michel Alloncle]]. [[Félix Gaillard]] sauve son fauteuil mais après sa mort accidentelle en 1970 il est remplacé aux élections législatives de 1973 par un troisième député UNR, [[Francis Hardy]]. L’élection présidentielle de 1974, et le score de 54,01 % de [[François Mitterrand]] au second tour, marquent l'essor de la gauche : [[Jean-Michel Boucheron (homme politique, 1946)|Jean-Michel Boucheron]], PS, est élu maire d'Angoulême en 1977 et député en 1978. [[André Soury]] PC retrouve le siège de Confolens qu'il avait perdu en 1958, et si [[Francis Hardy]] garde le siège de [[Cognac (Charente)|Cognac]], il va le perdre en [[1981]] au profit de [[Bernard Villette]], PS. La Charente est passée de trois députés de droite en 1970 à trois députés de gauche en 1981. Mais les électeurs ruraux restent conservateurs et en 1980 ce sont [[Pierre Lacour (homme politique)|Pierre Lacour]] et [[Michel Alloncle]] qui sont élus sénateurs, et en 1982 le conseil général reste à droite avec 19 conseillers contre 16 et [[Pierre-Rémy Houssin]], maire de [[Baignes-Sainte-Radegonde]] en prend la présidence. Aux législatives de 1986, les résultats s'équilibrent, [[Jean-Michel Boucheron (homme politique, 1946)|Jean-Michel Boucheron]] et [[Jérôme Lambert (homme politique)|Jérôme Lambert]] pour le PS, [[Francis Hardy]] pour l'UNR et [[Georges Chavanes]] pour l'[[Union pour la démocratie française|UDF]]<ref name=note1/>. Georges Chavanes entre au Gouvernement, et c'est [[Pierre-Rémy Houssin]] qui devient député. [[Georges Chavanes]] à Angoulême et le RPR [[Pierre-Rémy Houssin]] à Cognac sont élus députés en 1988 et réélus ensuite, Jean-Claude Beauchaud le suppléant de [[Jean-Michel Boucheron (homme politique, 1946)|Jean-Michel Boucheron]] le remplace en 1993, tandis que [[Jérôme Lambert (homme politique)|Jérôme Lambert]] est battu par le RPR [[Henri de Richemont]] mais récupère son siège en 1997. En 1997, c'est donc le retour de [[Jérôme Lambert (homme politique)|Jérôme Lambert]] à Confolens, l'arrivée à Cognac de [[Marie-Line Reynaud]], à Angoulême de [[Jean-Claude Viollet]] et la réélection de [[Jean-Claude Beauchaud]] avec 65 % au second tour. En 2002, [[Jérôme Lambert (homme politique)|Jérôme Lambert]], [[Jean-Claude Beauchaud]] et [[Jean-Claude Viollet]] sont réélus, mais [[Jacques Bobe]] prend le siège de [[Marie-Line Reynaud]] qui le récupèrera en 2007 alors que [[Martine Pinville]] remplace Jean-Claude Beauchaud (Martine Pinville était la candidate des militants locaux, candidate dissidente se présentant contre [[Malek Boutih]], candidat du PS imposé par le national). Le conseil général voit une poussée de la gauche en 2001 (et l'élection du premier conseiller général vert, Patrik Fontanaud) et son basculement à gauche aux élections de 2004. [[Michel Boutant]] PS en devient le président. Les deux grandes villes Angoulême et Cognac ont basculé dans l'escarcelle du PS aux élections municipales de 2008, ce qui confirme la poussée à gauche du département (après conseils régional et général en 2004 et 4 députés sur 4 à l'issue des législatives de 2007). Aujourd'hui, Soyaux, {{3e|ville}} du département en banlieue d'Angoulême, reste la dernière ville importante dirigée par la droite. La plus grande partie des communes sont dirigées par des listes « d'intérêts communaux » sans tendance marquée. À l'occasion des [[Élections municipales de 2014 en Charente|élections municipales de 2014]], la préfecture Angoulême bascule à droite avec l'élection de [[Xavier Bonnefont]], la droite l'emporte également à [[Barbezieux-Saint-Hilaire]] et [[Jarnac]]. La gauche conserve néanmoins Cognac. Le département bascule à droite en 2015 aux [[Élections départementales de 2015 en Charente|élections départementales]] avec l'élection de François Bonneau à la tête du département de la Charente. * [[Liste des députés de la Charente]] * [[Liste des sénateurs de la Charente]] * [[Liste des conseillers généraux de la Charente]] * [[Liste des préfets de la Charente]] == Justice == À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente a subi un profond remaniement<ref>[http://www.lepetiteconomiste.com/Reforme-de-la-carte-judiciaire-une La réforme de la carte judiciaire en Charente et en Poitou-Charentes]</ref>. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques<ref>[http://www.annuaires.justice.gouv.fr/annuaire-des-juridictions-10108/cour-dappel-de-bordeaux-11709/ la carte judiciaire de la Charente dans la Juridiction de Bordeaux]</ref>. [[Fichier:Ang palais justice2.jpg|thumb|Le palais de justice d'Angoulême.]] Ainsi un seul [[Tribunal de grande instance (France)|tribunal de grande instance]] (TGI) étend ses compétences judiciaires sur l'ensemble du territoire départemental. Il se situe logiquement à [[Angoulême]], qui plus est préfecture de la Charente. Deux [[Tribunal d'instance|tribunaux d'instance]] (T.I.) sont maintenant répartis dans le département au lieu de cinq avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à Angoulême et à [[Cognac (Charente)|Cognac]]. Les trois TI supprimés avaient leur siège à [[Barbezieux-Saint-Hilaire|Barbezieux]], [[Confolens]] et [[Ruffec (Charente)|Ruffec]]. La Charente dispose d'une [[Cour d'assises (France)|cour d'assises]] qui est fixée à Angoulême et qui est en même temps le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que le pôle de l'instruction judiciaire départemental a été fixé à [[Périgueux]], dans le département voisin de la [[Dordogne (département)|Dordogne]]. Cependant, du fait de son rôle de Préfecture et de l’importance de son agglomération urbaine, [[Angoulême]] abrite une Maison de la Justice et du Droit. C’est l’une des rares instances d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la [[cour d'appel de Bordeaux]]. La [[Cour d'appel (France)|cour d'appel]] est à [[Bordeaux]], de laquelle dépend la Charente. Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente, celle-ci est implantée à Bordeaux qui y concentre le tribunal administratif et la cour administrative d'appel. Par ailleurs, un seul tribunal de commerce est en activité en Charente. Il a son siège à Angoulême. Avant la réforme judiciaire, [[Cognac (Charente)|Cognac]] disposait d'une telle instance. À son côté fonctionne un conseil des prudhommes en Charente qui est également fixé à Angoulême. == Culture == {{Article détaillé|Culture en Charente}} La culture en Charente apparaît à la fois dans son patrimoine bâti (vestiges gallo-romains, églises, châteaux) et dans ses œuvres artistiques d'une étonnante floraison comme la faïencerie, la peinture, la sculpture, la poésie et la littérature, où l'empreinte laissée par la [[Renaissance]] depuis la « cour de Cognac » de [[Louise de Savoie]] y est profonde. [[Fichier:FaënceCharente2.JPG|thumb|Décor Renoleau traditionnel.]] Le patrimoine départemental est d'une extrême richesse et se décline en plusieurs thèmes qui vont des vestiges de l'époque gallo-romaine comme le célèbre site de [[Chassenon]] aux nombreuses églises romanes comme celle d'[[Angoulême]] sans oublier les multiples châteaux et manoirs dont celui de [[Château de La Rochefoucauld|La Rochefoucauld]] en est certainement le plus bel édifice. Par ailleurs, des musées ruraux et urbains reflètent les nombreux aspects de l'histoire mouvementée de ce département et ne manquent pas d'intérêt. Parmi ceux-ci, le musée de la [[Faïence de Charente]] présente une collection rare et unique dans la région. La culture artistique est représentée par des poètes (d'[[Alfred de Vigny]] à la ''Tour de Feu''), des écrivains (de [[Jean-Louis Guez de Balzac]], [[François de La Rochefoucauld]] et [[Jean-Baptiste de La Quintinie]] jusqu'à « l'École de Barbezieux »), des peintres et des faïenciers. Enfin, cette richesse culturelle est complétée par les nombreux festivals ([[Festival de Confolens]], [[Festival du film policier de Cognac]], [[Festival Blues Passions de Cognac]], [[Musiques Métisses]], [[Festival international de la bande dessinée d'Angoulême|Festival international de la bande dessinée]]). Ce dernier qui a lieu annuellement à Angoulême dépasse très largement le cadre du département et a atteint une solide notoriété internationale. === Langues === Le département de la Charente est traversé du nord au sud par la [[frontière linguistique]] [[occitan|oc]]/[[Langue d'oïl|oïl]]. {{article détaillé|Langues de la Charente}} === Les médias === * Les journaux les plus diffusés sont la ''[[Charente libre]]''<ref>{{Lien web |url=http://www.charentelibre.com/ |titre=Actualités |auteur=La Charente Libre |consulté le=25 février 2010 }}</ref> dont le siège est situé aux portes d'[[Angoulême]] et [[Sud Ouest]] édition Charente<ref>{{Lien web |url=http://www.sudouest.com/charente |titre=Charente/Actualité |auteur=Sud Ouest |consulté le=25 février 2010 }}</ref>; ils recouvrent l'essentiel de l'actualité quotidienne de tout le département. * Sur le plan radiophonique, outre les stations nationales, quatre stations publiques locales peuvent être reçues dans le département ([[France Bleu La Rochelle]]<ref>{{Article | auteur1=Philippe Ménard | titre=Comment France Bleu couvre la Charente | périodique=[[Sud Ouest]] | jour=7|mois=6|année=2018 | lire en ligne=https://www.sudouest.fr/2018/06/07/comment-france-bleu-couvre-la-charente-5123042-813.php | consulté le=10 juin 2018 }}</ref> en grande partie, mais aussi en fonction des endroits [[France Bleu Limousin]], [[France Bleu Périgord]] et [[France Bleu Poitou]]) ainsi que plusieurs stations privées ([[Mixx FM]], [[Radio Cadence Musique]]). * La télévision régionale est assurée par [[France 3 Poitou-Charentes]]. == Gastronomie == === Plats === * [[Helix aspersa aspersa|Cagouilles]] (les escargots petit-gris) soit grillées au beurre persillé, soit en sauce ou encore farcies à la chair à saucisse, * daube de beu (bœuf), * [[sauce de pire]] et [[gigouri]] : sortes de civet de porc qui diffèrent par leur composition (lard, gorge, tête, poumons, sang…), * gros grillon et [[Grillon (pâté)|grillon]] charentais. === Viandes === * Veaux blancs de [[Chalais (Charente)|Chalais]], * vaches et [[Limousine (race bovine)|bœufs limousins]], * poules, poulets et chapons de [[Barbezieux-Saint-Hilaire|Barbezieux]], * « [[Porc|gorets]] », mot à la fois de [[saintongeais]] et de [[Limousin (dialecte)|limousin]] ([[occitan]]) désigant le [[porc]]. La « goraille » désigne ainsi les charcuteries locales ([[Grillon (pâté)|grillons]], gros-grillons, [[jambon]]s, [[Boudin à la viande|boudins à la viande]], etc.), * [[oie]]s et [[canard]]s gras (région de [[Montbron]] et [[Marthon]], communes limitrophes du département de la [[Dordogne (département)|Dordogne]]). === Légumes === * melon nature ou au [[Pineau des Charentes]], * fèves à la croque au sel, * baraganes ([[poireau de vigne|aillet]], de goût différent du poireau cultivé) cuit, tiède, vinaigrette, ou consommé à Pâques avec le chevreau, * mogettes (haricots). === Fromages === * fromages de vaches et chèvres, * [[caillebotte (fromage)|caillebottes]]. === Desserts === * merveilles (sorte de beignets) * [[Millas (plat)|millas]] (plus rarement appelée ''milloc'' ou ''mioque''), gâteau à base de farine de maïs * [[cornuelle]] : gâteau triangulaire à trou central, en pâte sablée garnie de grains d'anis. Elle viendrait des très anciennes fêtes païennes du printemps * ''galette charentaise''. Plus moelleuse que le broyé poitevin beaucoup plus dur * la ''pine'' ou ''pine des Rameaux'' ; pâte à chou allongée, (en forme de gros éclair), garni de crème de Saint-Honoré ou crème légère, voire de crème chantilly ou crème pâtissière, ce gâteau est confectionné pour les Rameaux, et jusqu'à Pâques, en particulier dans la région de Barbezieux<ref>{{Article | titre=Le mystère de la "pine" de Barbezieux | périodique=[[Charente libre]] | jour=23|mois=3|année=2013 | lire en ligne=http://www.charentelibre.fr/2013/03/23/le-mystere-de-la-pine-de-barbezieux,1826226.php | consulté le=31 mars 2018 }}</ref>. === Vins et alcools === * [[Cognac (eau-de-vie)|Cognac]] * [[Pineau des Charentes]] (rosé ou blanc) * [[Brûlot charentais]] mélange de café, de sucre et de cognac chauffé * [[Charentais (IGP)|Vin charentais (IDP)]] rouge, rosé, blanc * [[Eau-de-vie|Eaux-de-vie]] de fruits artisanales (de [[prune]], notamment). === Autres === * [[Ail cultivé|ail]], condiment très utilisé en Charente et [[Ail cultivé#Utilisation culinaire|aillet]] durant tout le printemps * [[noix]], [[Boletus edulis|cèpes]] * [[Huile de noix|huiles de noix]], de [[Huile de noisette|noisette]], de [[Huile de tournesol|tournesol]] et de [[Huile de colza|colza]] artisanales et industrielles (département très producteur d'oléagineux). * brin d'aillet du {{1er mai}} : ce matin là en-cas festif avec aillet cru, pain, [[grillon (pâté)|grillon]], fromage frais… fête qui serait d'origine gauloise * raisiné (compote cuite dans le jus de raisin réduit). == Personnalités liées au département == * [[Charles d'Orléans (1459-1496)]] * [[Louise de Savoie]] (1476-1531), duchesse d'[[Angoulême]], duchesse d'[[Anjou]] et comtesse du [[Maine (province)|Maine]] * [[Marguerite de Navarre (1492-1549)|Marguerite d'Angoulême]] (1492-1549), sœur de [[François Ier de France|François {{Ier}}]] et grand-mère d'[[Henri IV de France|Henri IV]], née à Angoulême * François d'Angoulême, communément appelé [[François Ier de France|François {{Ier}}]], est né le 12 septembre 1494 à [[Cognac (Charente)|Cognac]]. Il fut roi de France de 1515 à sa mort, en 1547. * [[Octavien de Saint-Gelais]] * [[Mellin de Saint-Gelais]] * [[Guy Ier Chabot|Guy Chabot]] de Saint-Gelais, deuxième baron de [[Jarnac]] ([[1514]], † {{Date|6|août|1584}}), auteur du célèbre [[coup de Jarnac]] le {{Date|10|juillet|1547}}. * [[Jean-Louis Guez de Balzac]] * [[François de La Rochefoucauld]] * [[Élie Vinet]] * [[François Ravaillac]], né en [[1577]] et maître d'école à [[Angoulême]], [[régicide]] et exécuté le {{date-|27 mai 1610}} * [[Jean-Baptiste Bouillaud]] (1796-1881), député, médecin, président de l'Académie royale de médecine. * [[Jean-Baptiste de La Quintinie]], né à Chabanais. * [[Richard Hennessy]], fondateur de la maison [[Hennessy]]. * [[Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran]], né à Cognac le 18 avril 1838, mort à Paris le 28 mai 1912. Chimiste, découvreur du [[gallium]] en 1875. * [[Émile Roux]] (Confolens 1853 - Paris 1933) : [[médecin]], [[Microbiologie|bactériologiste]] et [[immunologie|immunologiste]] français. Il fut un des plus proches collaborateurs de [[Louis Pasteur|Pasteur]] * [[Jean-Pierre Rousselot|L'abbé Rousselot]], un des fondateurs de la phonétique expérimentale, est né le 10 octobre 1846 à [[Saint-Claud]] et mort le 16 décembre 1924 à [[Paris]]. Il a été professeur de phonétique expérimentale au [[Collège de France]]. * [[Jean-Hippolyte Michon]] (1806-1881), historien et [[Érudition|érudit]] charentais, fondateur de la [[Société archéologique et historique de la Charente]]. * [[Alfred de Vigny]], qui séjournait au [[logis du Maine-Giraud]] dont il fut propriétaire. * [[Jean-Henri Burgaud des Marets|Burgaud des Marets]] (Jean-Henri), poète saintongeais, né à Jarnac le {{Date|2|novembre|1806}}, décédé à [[Paris]] le {{Date|6|octobre|1873}}. * [[Jacques Chardonne]], écrivain * [[Henri Fauconnier]] * [[Odette Comandon]], auteur de comédies et de contes, actrice et conteuse patoisante ([[Angoulême]] [[1913]] – † [[Royan]] [[1996]]). * [[Louis Delâge]] * [[Claude Boucher (inventeur)|Claude Boucher]] * [[Félix Gaillard]], député, [[Président du Conseil (France)|Président du Conseil]] * [[Guy Pascaud]], sénateur * [[Pierre Marcilhacy]], sénateur * [[Jean Monnet]] est né à [[Cognac (Charente)|Cognac]] le 9 novembre 1888. Il fut l'un des pères fondateurs de l'[[Union européenne]]. * [[François Mitterrand]] (1916-1996), né à [[Jarnac]], fut président de la République de 1981 à 1995. Il est enterré à Jarnac. * [[Michel Maury-Laribière]] (1920-1990), né à [[Confolens]]. Grand Industriel français, il fut premier vice-président du CNPF. * [[Étienne Mougeotte]], né à [[La Rochefoucauld (Charente)|La Rochefoucauld]] en 1940, fut directeur d'antenne de TF1 de 1987 à 2007. * [[Vincent Perrot]], né à Confolens en 1965, animateur de radio et de télévision. * [[Jean-Claude Dubreuil]], romancier né à [[Longré]] en [[1938]]. * [[Pierre Véry]] ([[Bellon (Charente)|Bellon]], [[1900]] – † [[Paris]], [[1960]]), écrivain et scénariste. * [[Eugène de Rastignac]], personnage fictif de la Comédie Humaine de Balzac, qui venant de Charente, s'installa à Paris afin de parvenir à ses fins. * [[Christophe Jallet]], footballeur professionnel * [[François Gabart]], navigateur né le 23 mars 1983 à Saint-Michel-d'Entraygues * [[Renaud Lavillenie]] (1986-), ancien détenteur du record du monde de saut à la perche == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Charente|commons titre=La Charente}} === Articles connexes === * [[Conseil départemental de la Charente]] * [[Liste des communes de la Charente]] * [[Liste des anciennes communes de la Charente]] * La [[Charente (fleuve)|Charente]], le fleuve qui a donné son nom au département * [[Liste de ponts de la Charente]] * [[Liste de films tournés en Charente]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Charente|Volontaires nationaux de la Charente pendant la Révolution]] === Liens externes === * [http://www.charente.pref.gouv.fr/ Préfecture de la Charente] * [http://www.charente.fr/ Conseil départemental de la Charente] * {{bases géographie}} {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Charente}} [[Catégorie:Charente|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Charente-Maritime
Charente-Maritime
{{Infobox Département de France | nom = Charente-Maritime | insee = 17 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Logo Charente Maritime.svg | région = {{Nouvelle-Aquitaine}} | Préfecture = [[La Rochelle]] | Sous-préfectures = [[Jonzac]]<br /> [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]<br />[[Saintes]]<br /> [[Saint-Jean-d'Angély]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6864 | arr = [[Arrondissements de la Charente-Maritime|5]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime|5]] | canton = [[Liste des cantons de la Charente-Maritime|27]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de la Charente-Maritime|13]] | comm = [[Liste des communes de la Charente-Maritime|463]] | président = Sylvie Marcilly ([[Divers droite|DVD]]) | imageloc = Charente-Maritime-Position.svg | préfet = Brice Blondel | gentilé = Charentais Maritime | latitude = 45/45/N | longitude = 00/45/W | drapeau = | site web = [https://la.charente-maritime.fr/ la.charente-maritime.fr] }} La '''Charente-Maritime''' ({{MSAPI|/ʃa.ʁɑ̃t.ma.ʁi.tim/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé dans le Sud-Ouest de la France et dans la moitié nord de la [[région française|région]] [[Nouvelle-Aquitaine]]. Il appartient géographiquement au « [[Midi de la France|Midi atlantique]] »<ref name="papy">Louis Papy, ''Le Midi atlantique'', atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984, {{p.|21}}.</ref>. Ce département est divisé en [[Arrondissements de la Charente-Maritime|cinq arrondissements]]<ref group="Note">Ces arrondissements sont par ordre alphabétique les suivants : [[Arrondissement de Jonzac|Jonzac]], [[Arrondissement de Rochefort|Rochefort]], [[Arrondissement de La Rochelle|La Rochelle]], [[Arrondissement de Saint-Jean-d'Angély|Saint-Jean-d'Angély]] et [[Arrondissement de Saintes|Saintes]].</ref>, et porte le {{nobr|numéro [[17 (nombre)|17]]}} dans la numérotation départementale française. Sa préfecture est [[La Rochelle]] et ses habitants s'appellent les ''Charentais-Maritimes''. Sixième département par sa superficie au niveau régional, il dispose d'une vaste façade maritime sur l'[[océan Atlantique]] et d'une large ouverture sur l'estuaire de la [[Gironde (estuaire)|Gironde]]. Il est arrosé par plusieurs fleuves dont la [[Charente (fleuve)|Charente]] à laquelle il doit en partie son nom. Quatre villes s'imposent dans l'armature urbaine de ce département : ce sont [[La Rochelle]] et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] qui polarisent tout le nord-ouest de la Charente-Maritime, tandis que [[Saintes]] domine le centre du département autour de la vallée de la [[Charente (fleuve)|Charente]] et [[Royan]] la rive droite de l'estuaire de la [[Gironde (estuaire)|Gironde]]. À leurs côtés quelques petites villes exercent une influence locale comme [[Saint-Jean-d'Angély]], [[Jonzac]], [[Surgères]], [[Saint-Pierre-d'Oléron]] et [[Marennes-Hiers-Brouage|Marennes]]. La partie méridionale du département subit fortement l'attraction de [[Bordeaux]], la capitale régionale. Doté d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première [[conchyliculture]] de France, la Charente-Maritime n'a jamais été un département industriel. Le secteur tertiaire y est largement prépondérant avec près des 3/4 des emplois occupés par les commerces et les services, les administrations, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le secteur économique le plus dynamique du département. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Charente-Maritime}} === Aperçu géographique du département === Le département de la Charente-Maritime appartient à la région [[Nouvelle-Aquitaine]], dont il occupe la partie nord-ouest. Avec une superficie de {{Unité|6864 km 2}}, il se classe au sixième rang en [[Nouvelle-Aquitaine]]<ref group="Note">Il se situe en effet après les départements de la [[Gironde (département)|Gironde]], des [[Landes (département)|Landes]], de la [[Dordogne (département)|Dordogne]], des [[Pyrénées-Atlantiques]] et de la [[Vienne (département)|Vienne]] - [source : Insee].</ref>, et est le troisième département par sa population au niveau régional, se situant après la [[Gironde (département)|Gironde]] et juste après les [[Pyrénées-Atlantiques]], avec {{Unité|{{Population de France/dernière pop}}|habitants}} en {{Population de France/dernière année}}. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Charente-Maritime | élision = de la | notes = | nord = [[Vendée (département)|Vendée]] | nord-ouest = | nord-est = [[Deux-Sèvres]] | est = [[Charente (département)|Charente]] | sud-est = [[Dordogne (département)|Dordogne]] | sud = [[Gironde (département)|Gironde]] | sud-ouest = ''[[Estuaire de la Gironde]]'' | ouest = ''[[Océan Atlantique]]'' | enclave = | width = | align = }} Dans une vue d'ensemble, la Charente-Maritime fait partie du « Midi atlantique »<ref name="papy" />, étant située dans le sud-ouest de la France<ref group="Note">Certains y voient une appartenance géographique au [[midi de la France]] — en référence au « Midi atlantique » cher au géographe Louis Papy - ainsi le département de la Charente-Maritime peut être rattaché à deux grands ensembles géographiques, le [[Grand Ouest français]] et le [[Grand Sud-Ouest français]].</ref>, en bordure de l'océan atlantique et du plus grand estuaire d'Europe que représente la [[Gironde (estuaire)|Gironde]]. Bénéficiant d'une large façade littorale sur sa partie ouest, la Charente-Maritime est limitrophe de cinq départements. Au nord, elle confine avec la [[Vendée (département)|Vendée]], au nord-est avec les [[Deux-Sèvres]], à l'est avec la [[Charente (département)|Charente]] {{incise|département avec lequel elle partage la plus grande longueur administrative}}, au sud-est avec la [[Dordogne (département)|Dordogne]] et, au sud avec la [[Gironde (département)|Gironde]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de la Charente-Maritime :"> Fichier:Butte de Beaumont.JPG|Le [[terrier de Beaumont]], dans le sud-ouest. Fichier:CNC3.jpg|[[Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet]], dans le sud-ouest. Fichier:Paysage estuarien, Mortagne-sur-Gironde.JPG|[[Mortagne-sur-Gironde]], dans le sud-ouest. Fichier:Ile-madame.jpg|L'[[Île Madame]] et ses [[Pêche au carrelet|carrelets]], dans le nord-ouest. Fichier:Zone humide borniquaise (Bords 17).jpg|Zone humide à [[Bords]], dans le centre. Fichier:Forêt Saint-Trojan.jpg|[[Forêt de Saint-Trojan]] sur l'[[île d'Oléron]] </gallery> Ce département, tout en longueur et à la curieuse configuration géographique, est constitué de plaines et de bas plateaux peu boisés au nord mais davantage au sud du fleuve, notamment dans sa partie méridionale. Caractérisé par un relief doucement ondulé, où les altitudes sont en général peu élevées (le point culminant du département étant les Cent Journaux de Chantemerlière à {{unité|173 m}}, dans la [[forêt d'Aulnay]] et la commune de [[Contré]]<ref>Carte IGN sous [[Géoportail (France)|Géoportail]].</ref>), la Charente-Maritime est parcourue par des fleuves et des rivières s'écoulant dans des vallées peu profondes et évasées et est bordée sur son littoral par de larges espaces de marais qui occupent le 1/5 du territoire départemental. Le département dispose d'une large façade maritime, tant sur l'[[océan Atlantique]] que sur l'[[estuaire de la Gironde]]. Les extrêmes du département sont selon l'ordre des points cardinaux : * [[Marans (Charente-Maritime)|Marans]] (Nord) * [[Saint-Aigulin]] (Est) * [[La Clotte]] (Sud) * [[Saint-Clément-des-Baleines]] (Ouest) * [[Saint-Georges-des-Coteaux]] (centre géographique de la Charente-Maritime). La commune la plus peuplée est [[La Rochelle]] ({{unité|78535|hab}}) et la commune la moins peuplée est [[Lussac (Charente-Maritime)|Lussac]] ({{unité| 46|hab}}). {{Carte/Charente-Maritime|type=relief|légende=Voir la carte physique}} ==== Aperçu du littoral de la Charente-Maritime ==== La longueur totale de son littoral est de {{unité|463 km}} dont {{unité|230 km}} proviennent des quatre îles charentaises qui forment l'[[archipel charentais]]<ref>Louis Desgraves mentionne clairement cette appellation « ''le pertuis de Maumusson, le pertuis d'Antioche et le pertuis breton délimitent l'archipel charentais formé par les îles d'Aix, Madame, Ré et Oléron'' » in Louis Desgraves, ''Connaitre la Charente-Maritime'', éditions Sud-Ouest, Luçon, 1991, {{p.|3}} ; sur ce sujet, voir également la mention du professeur Roger Facon, éminent géographe de l'Institut de Géographie de Poitiers, qui a écrit dans la très sérieuse revue Persée un excellent article sur l'île Madame et qui indique clairement cette appellation de l'archipel charentais dans l'introduction de son article (mis sous pdf [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182x_1968_num_58_1_1621]).</ref>, lequel est représenté du nord au sud, en longeant la frange continentale du département, par [[Île de Ré|Ré]], [[Île d'Aix|Aix]], [[Île Madame|Madame]] et [[Île d'Oléron|Oléron]]. * L'[[île de Ré]] est située au large de [[La Rochelle]], entre les côtes charentaises et vendéennes. [[Saint-Martin-de-Ré]] est souvent considérée comme la « capitale » historique de l'île de Ré mais elle n'est plus la ville principale<ref group="Note">, étant distancée par [[Sainte-Marie-de-Ré]] et [[La Flotte]] où, d'ailleurs avec cette dernière, elle forme une agglomération urbaine dénommée [[unité urbaine de La Flotte]].</ref>. * L'[[île d'Aix]] est située au cœur du [[pertuis d'Antioche]], entre l'[[île d'Oléron]] et [[Fouras]], à l'extrémité nord de la vaste [[embouchure (hydrologie)|embouchure]] de la [[Charente (fleuve)|Charente]]<ref group="Note">Elle forme une commune à part entière et appartient au [[canton de Rochefort-Nord]]; en 2009, sa population s'élève à {{unité|227 habitants}}.</ref>. * L'[[île Madame]] est la plus petite des îles charentaises. Elle est située sur la rive gauche de l'estuaire de la [[Charente (fleuve)|Charente]] entre la presqu'île de [[Fouras]] et l'[[île d'Aix]] au nord, et la station balnéaire de [[Port-des-Barques]], au sud, commune à laquelle elle est administrativement rattachée. Elle fait face à l'[[île d'Oléron]] et au célèbre site de [[Fort Boyard (monument)|fort Boyard]]. * L'[[île d’Oléron]] est située au large des côtes [[saintonge]]aises. Plus grande des îles françaises métropolitaines après la [[Corse]], avec ses {{Unité|30 km}} de long sur {{Unité|8 km}} de large (dans la plus grande largeur), elle a une superficie de {{unité|174 km 2}}<ref group="Note">La superficie totale de l'île d'Oléron telle qu’elle est retenue par l’[[Insee]] est de {{unité|174,39 km 2}}, dont {{unité|106,12 km 2}} pour le canton de Saint-Pierre-d'Oléron et {{unité|68,27 km 2}} pour le canton de Le Château-d’Oléron.</ref> et près de {{unité|22000 habitants}} permanents<ref group="Note">En 2009, la population de l’île d’Oléron est de {{unité|21699 habitants}} selon l'Insee.</ref>. Le centre principal est [[Saint-Pierre-d'Oléron]], considéré également comme la « capitale » géographique de l'île d'Oléron. {{Article détaillé|Archipel charentais}} === Aperçu de la géologie de la Charente-Maritime === {{Article connexe|Géologie de la Charente-Maritime}} Du point de vue géologique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles N.|titre=Guide géologique de la Charente-Maritime|éditeur=Omniscience|date=2021|pages totales=256|isbn=979-1097502485|lire en ligne=http://www.omniscience.fr/collections/Guides-geologiques-6/CHARENTE-MARITIME--10-itineraires-de-randonnee-de-104.html}}</ref>, la Charente-Maritime occupe la partie septentrionale du [[Bassin aquitain]], l'un des trois bassins sédimentaires en France. Au nord, le département est séparé du [[Massif armoricain]] par la vaste dépression du [[Marais poitevin]]. Au nord-est, le [[seuil du Poitou]] sépare le département du [[Bassin parisien]]<ref>{{Lien web |titre=Numero Special Etude Géologique abregee de la Charente Maritime |url=http://www.societesciences17.org/Publications/Numero_Speciaux/Etude%20geolog%20abregee%20CM.htm |site=societesciences17.org |consulté le=2020-12-20}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Charles N.|titre=Curiosités géologiques de l'Aunis et de la Saintonge|lieu=Orléans/Rennes|éditeur=Editions Apogée-BRGM Editions|année=2012|pages totales=112|isbn=978-2-84398-408-2|isbn2=2-84398-408-4|isbn3=978-2-7159-2529-8|oclc=800924965}}.</ref>. Le sous-sol de la Charente-Maritime est exclusivement composé de [[Roche sédimentaire|roches sédimentaires]] âgées du [[Mésozoïque]], du [[Cénozoïque]] et du [[Quaternaire]]. Les roches sont essentiellement constituées de [[calcaire]]s, de [[Marne (géologie)|marnes]], d'[[Argile|argiles]] et de [[Grès (géologie)|grès]]. La partie nord du département est occupée par des calcaires et des marnes du [[Jurassique]] supérieur ([[Oxfordien]] à [[Tithonien]] en passant par le [[Kimméridgien]]), marquant principalement les paysages de l'[[île de Ré]], du nord de l'[[île d'Oléron]] et de la plaine d'[[Aunis]]. Les terrains du [[Crétacé]] supérieur se composent essentiellement de calcaires crayeux, de calcaires à Rudistes, d'argiles et de calcaires sableux âgés du [[Cénomanien]] au [[Campanien]] ([[Saintonge]], rives de l'[[estuaire de la Gironde]]). Des terrains sablo-argileux du [[Cénozoïque]] occupent la partie sud-est du département. Les marais littoraux ([[Marais de Rochefort|Rochefort]], [[Marais de Brouage|Brouage]], [[Marais Poitevin|Poitevin]]) sont composés d'alluvions fluvio-marines du Quaternaire. Le sous-sol charentais-maritime est structuré selon quelques failles et des plis plurikilométriques ouverts ([[Anticlinal|anticlinaux]] et [[Synclinal|synclinaux]] : synclinal de Saintes, anticlinal de Jonzac) et orientés NO-SE (direction dite « armoricaine »). Le département est situé dans une zone à la sismicité qualifiée de faible (sud du département) à modérée (nord du département)<ref>{{Lien web |titre=Zonage sismique de la France - Le Plan Séisme |url=http://www.planseisme.fr/Zonage-sismique-de-la-France.html |site=planseisme.fr |consulté le=2020-12-20}}</ref>. ==== Aperçu de l'hydrographie du département ==== Quatre [[fleuve]]s tributaires de l'[[océan Atlantique]] arrosent le département : * la [[Sèvre Niortaise]], tout au nord de la Charente-Maritime, sert de délimitation naturelle avec le département de la [[Vendée (département)|Vendée]] ; * la [[Charente (fleuve)|Charente]] coule au centre du département, c'est l'artère fluviale maîtresse de la Charente-Maritime ; * la [[Seudre]], qui est l'un des plus petits fleuves côtiers de France, se jette dans l'océan par un long estuaire, il alimente cependant le plus important bassin ostréicole de France ; * la [[Gironde (estuaire)|Gironde]], qui correspond à l'[[estuaire]] commun de la [[Garonne]] et de la [[Dordogne (cours d'eau)|Dordogne]] marque la limite méridionale avec le département de la [[Gironde (département)|Gironde]]. Il correspond au plus vaste estuaire d'[[Europe]] occidentale dont la Charente-Maritime borde la rive droite jusqu'à son embouchure. === Climat === {{Article détaillé|Climat de la Charente-Maritime|Géographie de la Charente-Maritime}} Le département de la Charente-Maritime bénéficie d'un [[climat tempéré]] [[Climat océanique|océanique]] grâce à sa large ouverture sur l'[[océan Atlantique]] et sur l'estuaire de la [[Gironde (estuaire)|Gironde]], caractérisé en général et principalement sur le [[littoral]] par des hivers doux et des étés tempérés. === Faune et flore === {{Article détaillé |Faune et flore de la Charente-Maritime}} La Charente-Maritime est un département caractérisé par une grande richesse floristique et faunistique. Cela est dû à plusieurs facteurs. [[Fichier:VenelleSaintMartin-Ré.jpg|vignette|gauche|upright|[[Rose trémière]] dans une venelle de [[Saint-Martin-de-Ré]].]] * Les spécificités climatiques où le département bénéficie de nuances météorologiques représentant le climat océanique aquitain caractérisé par des hivers doux grâce à la proximité de l'[[océan Atlantique]] et des étés chauds rafraîchis par les effluves océaniques. * La présence d'une flore de type subméditerranéen, surtout sur la façade littorale et dans l'archipel charentais, est représentée par les [[agave]]s, les [[ciste]]s, les [[Acacia dealbata|mimosas]], les [[olivier européen|oliviers]], les [[palmier]]s, les [[chêne vert|chênes verts]], les [[rose trémière|roses trémières]]… Toute cette végétation évoque à bien des égards le climat d'un « Midi atlantique ». * La présence de sites naturels ou artificiels ayant des caractéristiques bien différenciées, qui ont favorisé des écosystèmes riches en matière de biodiversité : [[marais]], [[slikke]]s, [[schorre]]s, [[pelouse]]s calcicoles, [[falaise]]s calcaires, [[vasière]]s, [[estran]]s rocheux, [[dune]]s, [[prairies et savanes inondées|prairies humides]], [[estuaire]]s, etc. La différence est grande entre le sud du département et les îles du littoral. Ce qui se repère d'ailleurs à travers la diversité des paysages. * L'existence de nombreuses réserves naturelles qui ont permis de préserver des habitats naturels<ref>Le département compte 4 réserves naturelles nationales et 4 réserves naturelles régionales en 2009 [http://www.reserves-naturelles.org/liste-par-region Les réserves naturelles de France]. En 2003, la superficie des réserves naturelles atteignait {{unité|2992|ha}}, ce qui était la plus grande superficie des départements du littoral atlantique [http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES%5CTC%5CTC_03_DEP.pdf Insee] {{pdf}}.</ref>, ainsi qu'une urbanisation et une emprise agricole encore assez modérées. * La présence de vasières et de marais, situés sur la grande voie atlantique de migration, qui drainent des populations importantes d'oiseaux, notamment nordiques dont les cigognes blanches et noires. {{clr|gauche}} == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Charente-Maritime}} === Aspects généraux === {{Population de France/section}} Le département de la Charente-Maritime est un département moyennement peuplé, sa densité de population atteint {{unité|{{Population de France/densité}}|hab/km2}} en {{Population de France/dernière année}}. Cependant, une analyse plus affinée de la répartition de la population sur le territoire départemental fait apparaître de fortes disparités de peuplement. Le littoral, densément peuplé et fortement urbanisé, supporte aisément la comparaison avec la moyenne nationale, tandis que la Saintonge continentale présente les mêmes caractéristiques de la France rurale et faiblement peuplée, à l’exception notable de la vallée centrale de la [[Charente (fleuve)|Charente]], organisée autour de [[Saintes]], et singularisée par un dynamisme démographique soutenu et régulier. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = La Rochelle | commune 2 = Saintes | commune 3 = Rochefort (Charente-Maritime) | commune 4 = Royan | commune 5 = Aytré | commune 6 = Périgny (Charente-Maritime) | commune 7 = Tonnay-Charente | commune 8 = Lagord | commune 9 = Saujon | commune 10 = Surgères | commune 11 = Saint-Jean-d'Angély | commune 12 = Puilboreau | commune 13 = Saint-Pierre-d'Oléron | commune 14 = Châtelaillon-Plage | commune 15 = Marennes-Hiers-Brouage }} === Historique de l'évolution démographique === {{Article détaillé|Historique de l'évolution démographique de la Charente-Maritime}} L’évolution démographique du département se définit en quatre grandes périodes historiques, depuis la mise en place des recensements intercensitaires de population. De la [[Premier Empire|période napoléonienne]] jusqu’au [[Second Empire]], le département a enregistré une croissance démographique remarquable et son premier maximum démographique avec une population de {{unité|481060|habitants}} en [[1861]]. Ce chiffre record n’a été dépassé qu’un siècle plus tard, en [[1968]]. S’ensuit une longue période de déclin démographique, fortement marquée par l’[[exode rural]], malgré la vitalité des villes du département. Deux phases assez dissemblables apparaissent, dont la première se caractérise par une forte décroissance démographique, depuis la chute du [[Second Empire]] et le début de la [[Troisième République (France)|Troisième République]] jusqu’au lendemain de la [[Première Guerre mondiale]], puis un temps de stagnation démographique est observé dans l’entre-deux-guerres. La quatrième période démographique correspond à une reprise vigoureuse et régulière de la croissance de la population depuis le lendemain de la [[Seconde Guerre mondiale]] et qui s’est de nouveau accélérée depuis 1990. '''Tableau de l'évolution démographique de la Charente-Maritime de 1946 à 2009 : plus d'un demi-siècle de croissance ininterrompue''' <center> <timeline> Colors= id:lightgrey value:gray(0.9) id:darkgrey value:gray(0.7) id:sfondo value:rgb(1,1,1) id:barra value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:400 height:373 PlotArea = left:50 bottom:50 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:650000 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:darkgrey increment:50000 start:0 ScaleMinor = gridcolor:lightgrey increment:50000 start:0 BackgroundColors = canvas:sfondo BarData= bar:1946 text:1946 bar:1954 text:1954 bar:1962 text:1962 bar:1968 text:1968 bar:1975 text:1975 bar:1982 text:1982 bar:1990 text:1990 bar:1999 text:1999 bar:2007 text:2007 bar:2009 text:2009 PlotData= color:barra width:30 align:left bar:1946 from:0 till: 416187 bar:1954 from:0 till: 447973 bar:1962 from:0 till: 470897 bar:1968 from:0 till: 483622 bar:1975 from:0 till: 497859 bar:1982 from:0 till: 513220 bar:1990 from:0 till: 527146 bar:1999 from:0 till: 557024 bar:2007 from:0 till: 605410 bar:2009 from:0 till: 616607 TextData= fontsize:S pos:(20,20) text: </timeline> </center> === Un département attractif === La Charente-Maritime fait partie des départements les plus attractifs de [[France métropolitaine|France]], et notamment de la façade atlantique. Le département doit cet attrait à sa frange littorale et à son climat doux au fort taux d'ensoleillement qui favorisent à la fois l'[[haliotropisme]] et l'[[Héliotropisme (géographie)|héliotropisme]], mais aussi à une ruralité active et à un réseau de petites et moyennes villes bien pourvues en commerces et services. De fait, la Charente-Maritime affiche depuis [[1975]] un [[solde migratoire]] positif qui n'a cessé de se renforcer depuis cette date et est à l'origine d'une [[croissance démographique]] constante à laquelle les principales villes du département ont largement contribué ainsi que le littoral. Bien que le vieillissement de la population soit devenu un phénomène global bien réel dans le département, des secteurs ruraux frappés depuis longtemps par l'[[exode rural]] comme la Haute-Saintonge, la [[Double saintongeaise]] et la Saintonge du nord-est, et présentant un caractère préoccupant de leur démographie, sont devenus à leur tour des zones attractives<ref>L'[[arrondissement de Jonzac]] a gagné {{unité|2447|habitants}} entre 1999 et 2007, passant de {{unité|51675|habitants}} à {{unité|54122|habitants}}. Dans le même temps, l'[[arrondissement de Saint-Jean-d'Angély]] a enregistré un gain de {{unité|1816|habitants}}, passant de {{unité|50292|habitants}} à {{unité|52108|habitants}} (source : Insee).</ref>. Cependant, la répartition de la population par tranche d'âge est relativement inégale en Charente-Maritime et tend à accentuer les contrastes de peuplement. En effet, elle oppose des zones de peuplement caractérisées par une population encore jeune en milieu urbain et péri-urbain à d'autres de population majoritairement âgée en milieux littoral et rural profond. [[Fichier:-25ansparcantonPC.jpg|vignette|Les moins de 25 ans en Poitou-Charentes en 1999.]] De fait, trois secteurs de peuplement apparaissent en Charente-Maritime et se différencient nettement par leur démographie. Les principaux pôles économiques et urbains - [[bipôle La Rochelle-Rochefort]], [[Pays d'Aunis]] autour du triangle [[Surgères]]- [[Aigrefeuille-d'Aunis]]-[[Marans (Charente-Maritime)|Marans]] et [[aire urbaine de Saintes]] complétée par l'axe [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]]-[[Gémozac]] - tendent à concentrer une population jeune et de jeunes ménages (plus de 30 % de la population ayant moins de 25 ans)<ref>Voir la carte ci-contre et sa légende - (source : Insee).</ref>. Le dynamisme démographique dans ces secteurs géographiques se caractérise à la fois par un solde naturel et un solde migratoire nettement positifs. Cette vitalité ne concerne pas seulement la résidence de personnes âgées mais aussi l'installation d'actifs souvent jeunes. Ces territoires géographiques sont les plus dynamiques et les plus attractifs du département. Par contraste, la situation apparaît nettement moins favorable dans les secteurs du rural profond, représentés par la Haute Saintonge et la Saintonge du nord-est, qui ont été laminés par de longues décennies d'exode rural et de déprise agricole. Ces deux micro-régions présentent les mêmes caractéristiques démographiques que la « ''[[diagonale des faibles densités]]'' » (la France des Ardennes jusqu'au sud du Massif Central, absence de centres urbains dynamiques, solde naturel négatif, solde migratoire positif mais caractérisé par l'installation de personnes âgées). Il s'agit de zones rurales en crise démographique profonde qu'aggrave une déprise économique de plus en plus préoccupante. Les petits centres urbains comme [[Saint-Jean-d'Angély]], [[Jonzac]] ou [[Montendre]] sont en perte de vitesse et en crise urbaine, ils exercent une influence limitée sur leur propre région. Quant à la zone littorale du département, dont l'économie repose essentiellement sur le tourisme, celle-ci a vu son attractivité se renforcer considérablement depuis 1990. Malgré le remarquable essor démographique du littoral charentais - notamment l'[[aire urbaine de Royan]], la basse vallée de la [[Seudre]] de [[Saujon]] à [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]], les stations balnéaires de [[Fouras]] et de [[Châtelaillon-Plage]] et les deux grandes îles charentaises ([[Oléron]] et [[Île de Ré|Ré]]) -, celui-ci n'échappe pas au phénomène du vieillissement de la population où, dorénavant, la proportion de retraités, souvent supérieure à 40 % de la population totale, est de même ampleur que ce qui est observé sur le littoral méditerranéen (Côte d'Azur, côtes varoise et languedocienne notamment). Cependant, il s'agit d'une zone géographique qui s'urbanise rapidement et où la densité de population est élevée, bien supérieure à celle du département et même à celle de la [[France métropolitaine|France]]. === Une urbanisation encore moyenne mais qui s'accélère === {{Article détaillé|Villes et urbanisation de la Charente-Maritime|Liste des unités urbaines de la Charente-Maritime|Liste des aires d'attraction des villes de la Charente-Maritime}} La Charente-Maritime est un département moyennement urbanisé. Son taux d’urbanisation a franchi les 60 % (taux urbain de 61 % en 2021) alors qu’il est largement supérieur à 75 % en [[France métropolitaine|France]]. Cependant l'armature urbaine du département est relativement bien équilibrée dans son ensemble, sauf à l'extrême sud où il subit fortement l'attraction bordelaise. En 2021, les quatre principales agglomérations urbaines du département sont dans l'ordre suivant : [[unité urbaine de La Rochelle|La Rochelle]] ({{unité|138236|habitants}}), [[unité urbaine de Royan|Royan]] ({{unité|40122|habitants}}), [[unité urbaine de Rochefort|Rochefort]] ({{unité|38009|habitants}}) et [[unité urbaine de Saintes|Saintes]] ({{unité|30064|habitants}}). Ce maillage urbain est complété par neuf autres unités urbaines de plus de {{unité|5000|habitants}} qui sont par ordre décroissant de population : [[unité urbaine de La Tremblade|La Tremblade]] ({{unité|12560}} habitants), [[unité urbaine de Marennes|Marennes]] ({{unité|9716}} habitants), [[unité urbaine de Saint-Jean-d'Angély|Saint-Jean-d'Angély]] ({{unité|7940}} habitants), [[unité urbaine de Saujon|Saujon]] ({{unité|7183}} habitants), [[unité urbaine de Surgères|Surgères]] ({{unité|6825}} habitants), [[unité urbaine de Saint-Pierre-d'Oléron|Saint-Pierre-d'Oléron]] ({{unité|6627}} habitants), [[unité urbaine de Jonzac|Jonzac]] ({{unité|5396|habitants}}), [[unité urbaine de Saint-Xandre|Saint-Xandre]] ({{unité|5384|habitants}}) et [[unité urbaine de La Flotte|La Flotte]] ({{unité|5280|habitants}}). == Économie == === Panorama général de l'économie départementale === {{Article détaillé|Économie de la Charente-Maritime}} L'économie de la Charente-Maritime est en grande partie liée à son milieu naturel qui a favorisé une agriculture aux productions très variées (lait, céréales, vigne, fruits et légumes) et des activités maritimes aux ressources importantes (huîtres, moules, sel, poissons et crustacés). Un grand nombre de ces productions ont donné naissance à une industrie agro-alimentaire, mais le secteur industriel est peu développé, quoique modernisé et diversifié. L'économie départementale est dominée par un puissant secteur commercial que renforce le [[tourisme]] qui est devenu l'activité majeure de la Charente-Maritime. Enfin, le tertiaire supérieur revêt une certaine importance dans l'économie de la Charente-Maritime où il s'est considérablement renforcé dans la dernière décennie du {{XXe siècle}}, grâce à l'ouverture de l'[[université de La Rochelle]] en 1993. ;Une agriculture modernisée et performante La Charente-Maritime est un important département céréalier et viticole avec la production de Cognac. Une large part de ces différentes productions est transformée sur place, ayant généré une [[Secteur agroalimentaire|industrie agro-alimentaire]] diversifiée, et contribue à la renommée du département par l'élaboration des eaux-de-vie de [[cognac (eau-de-vie)|cognac]], du [[pineau des Charentes]] et du beurre. ;Les ressources de la mer La Charente-Maritime dispose d'une importante façade maritime qui la positionne aujourd'hui au premier rang national pour les productions conchylicoles (huîtres et moules). Le département possède également de nombreux [[marais salant]]s, lui permettant d'obtenir une forte production de sel. L'exploitation salinière est un phénomène économique d'importance ; historiquement parlant, cette dernière serait datée de l'[[âge du fer]] pour les premiers marais salants (découverts sur l'[[île d'Oléron]]), pour devenir au Moyen Âge la première production de sel en France. Cette suprématie économique charentaise sur le sel se prolonge jusqu'au {{s-|XIX}}<ref>http://www.charente-maritime.fr/marais salant.</ref>. ;Un secteur industriel innovant Certes, le secteur industriel est peu développé en Charente-Maritime où il n'existe pas de grandes concentrations industrielles comme dans le Nord et l'Est de la [[France]]. Mais il s'est modernisé et diversifié, s'étendant sur une gamme assez variée d'activités qui sont concentrées essentiellement dans le quart Nord-Ouest du département ([[bipôle La Rochelle-Rochefort]], axe [[Surgères]]-[[Aigrefeuille-d'Aunis]]) et est diffus dans quelques villes de la [[Saintonge]] ([[Saintes]], [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]], [[Saint-Jean-d'Angély]]) ainsi qu'en milieu rural. Les entreprises industrielles sont majoritairement des [[Petites et moyennes entreprises|PME]] qui ont su s'adapter aux exigences du monde moderne et de la mondialisation et nombre d'entre elles travaillent à l'exportation, d'autres cultivent l'innovation technologique dans des bureaux d'étude performants. En outre, l'industrie navale de la Charente-Maritime présente une forte dynamique, grâce notamment aux chantiers de construction navale de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]<ref>{{lien web |titre=Fabricants de bateaux, chantiers navals Charente-Maritime<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://web.archive.org/web/20160315235649/https://www.france-entreprises.fr/charente-maritime/fabricants-de-bateaux-chantiers-navals.htm |site=france-entreprises.fr via [[Internet Archive]] |consulté le=13-10-2023}}.</ref> et de [[La Rochelle]]<ref>{{Lien brisé |url= http://www.portlarochelle.com/guide-des-pros/annuaire-des-professionnels/?idrub=3 |titre=portlarochelle.com/guide-des-p… |brisé le=20-04-2023}}.</ref>. Notons que tout dernièrement, le navire ''L'Hermione'' a été inauguré dans le port de Rochefort, après 15 ans de chantier<ref>{{lien web |titre=Accueil FR |url=http://www.hermione.com/accueil/ |site=Hermione.com |consulté le=07-06-2020}}.</ref>. ;Un secteur tertiaire prédominant Le secteur tertiaire est devenu prédominant occupant près des 3/4 des emplois du département, et doit cette situation particulière d'une part à une tradition commerciale fortement ancrée et d'autre part à l'importance de plus en plus accrue de l'économie touristique. ;Le tertiaire supérieur Le secteur du tertiaire supérieur s'est beaucoup renforcé en Charente-Maritime depuis la création de l'[[Université de La Rochelle]] en 1993 et s'est développé en trois domaines de compétence représentés par l'enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et la recherche et développement. === Voies de communication et transports === {{Article détaillé|Transports dans la Charente-Maritime}} [[Fichier:Charente-Maritime - Principaux axes routiers.svg|vignette|Principales villes et axes de transport routiers en Charente-Maritime.]] Le département de la Charente-Maritime a de tout temps été un territoire de passage entre le Nord et le Sud, et ce, depuis ses origines antiques. Disposant d'une large ouverture sur l'océan Atlantique, il a développé une tradition maritime ancienne et importante. Aujourd'hui, la Charente-Maritime a considérablement modernisé ses infrastructures de communication (voies ferrées, routes et autoroutes) et d'équipements portuaires ([[Grand port maritime de La Rochelle]]) et a accru son rôle de transit et d'échanges, appelé à se développer davantage encore avec les projets d'électrification des voies ferrées, de modernisation des routes et d'agrandissement des installations portuaires du port de [[La Pallice]]. Les principaux carrefours de voies de communication ferroviaires, routières et autoroutières sont représentés par les villes principales, où [[Saintes]] en particulier joue un rôle de premier plan. [[La Rochelle]] et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] sont également d'importants centres de transit et d'échanges et ces deux agglomérations disposent d'aéroports dont celui de [[Aéroport de La Rochelle - île de Ré|La Rochelle - Île de Ré]] est le plus important entre Loire et Gironde. === Tourisme === {{Article détaillé | Tourisme en Charente-Maritime}} Des conditions climatiques clémentes, un important patrimoine architectural et environnemental préservé, une vie culturelle animée et diversifiée, le tout conjugué à l'attractivité du littoral et de ses îles font de la Charente-Maritime la deuxième destination touristique de la [[France métropolitaine|France]] et le premier département touristique du littoral atlantique français. [[Fichier:Logo Charente-Maritime alternatif.gif|vignette|upright|gauche|L'emblème ''« Ma préférence »'' accompagne la communication des événements estampillés conseil général.]] Parmi les sites emblématiques de la Charente-Maritime figurent le [[Vieux-Port de La Rochelle]], les citadelles de [[Brouage]], [[Citadelle de Saint-Martin-de-Ré|Saint-Martin-de-Ré]] et du [[Citadelle du Château-d'Oléron|Château-d'Oléron]], les anciennes fortifications militaires du littoral comme [[Fort Boyard (monument)|Fort Boyard]], [[Fort Louvois]] ou encore l'[[ Arsenal de Rochefort|arsenal maritime]] du {{XVIIe siècle}} de [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], les stations balnéaires de [[Royan]], [[Fouras]] et [[Châtelaillon]] ou les villages de [[Talmont-sur-Gironde]], [[Mornac-sur-Seudre]], [[La Flotte]] et [[Ars-en-Ré]], ces derniers ayant obtenu le label [[Label Plus beaux villages de France|Plus Beaux Villages de France]]. Enfin, [[Saintes]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] et [[Royan]] sont classées [[villes et pays d'art et d'histoire]] en raison de la concentration de monuments historiques dans les deux premières et de l'architecture des années cinquante pour la dernière. [[Fichier:RondeDeNuitLaRochelle.jpg|vignette|La ''Ronde de nuit'' à La Rochelle.]] [[Fichier:Abbaye_Sablonceaux.JPG|alt=l Abbaye Sablonceaux à Saujon|vignette|[[Abbaye Notre-Dame de Sablonceaux|Abbaye de Sablonceaux]].]] Plusieurs lieux du département sont inscrits au [[patrimoine mondial de l'humanité]] par l'[[Unesco]]. Sur cette liste figurent la citadelle de [[Saint-Martin-de-Ré]], la [[basilique Saint-Eutrope de Saintes]], l'[[hôpital des pèlerins de Pons]] et l'église [[Église Saint-Pierre d'Aulnay]]. Le département possède de nombreuses églises romanes comme l'[[Abbaye Notre-Dame de Sablonceaux|Abbaye de Sablonceaux]] pour la plupart et gothiques pour d'autres comme l'église de [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]], ainsi qu'un grand nombre de châteaux dont quelques-uns sont ouverts aux touristes, notamment le [[château de la Roche-Courbon]], le [[château de la Gataudière]] à [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]] ou encore celui de [[château de Dampierre-sur-Boutonne|Dampierre-sur-Boutonne]]. Un grand nombre de musées et d'écomusées aux thèmes variés et souvent renouvelés s'offrent aux visiteurs. Le département compte également une douzaine de pôles nature, un parc naturel interrégional, le [[Marais Poitevin]] (lequel s'étend également sur les départements de la [[Vendée (département)|Vendée]] et des [[Deux-Sèvres]]), et une réserve ornithologique, la [[réserve naturelle du Marais d'Yves]]. [[Fichier:Entrée Thermes rochefort.png|vignette|L'entrée principale des thermes de Rochefort.]] La richesse du tourisme de la Charente-Maritime réside dans sa multitude d'activités qui ne s'appuient pas exclusivement sur le littoral. Ainsi, le tourisme de santé est en plein essor grâce au développement du thermalisme (stations thermales de [[Station thermale de Rochefort|Rochefort]], [[Station thermale de Jonzac|Jonzac]] et [[Station thermale de Saujon|Saujon]]), du thermo-ludisme et de la balnéothérapie. Il attire chaque année plusieurs milliers pour les petites structures à plusieurs dizaines de milliers de visiteurs pour les plus gros centres. {{Clr}} <gallery mode="packed"> Fichier:La Rochelle2tours.jpg| [[La Rochelle]] et le Vieux-Port. Fichier:09 NAQ - Charente-Maritime - Saintes - Arc de Germanicus (2017-05-02 11-38-45).jpg|[[Saintes]]. Fichier:Porte arsenalRochefort.jpg|[[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. Fichier:Port Royan.jpg|[[Royan]]. Fichier:Les tours Saint-Jean-d'Angely.jpg|[[Saint-Jean-d'Angély]]. Fichier:Tonnay-Charente rive droite.JPG|[[Tonnay-Charente]]. Fichier:Surgeres jardin mairie.jpg|[[Surgères]]. Fichier:Marennes-17 Clocher -porche 2013.jpg|[[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]]. Fichier:Marans14.JPG|[[Marans (Charente-Maritime)|Marans]]. Fichier:Pons2.3.JPG|[[Pons (Charente-Maritime)|Pons]]. Fichier:Jonzac2.6.JPG|[[Jonzac]]. Fichier:FortVaubanPlage.JPG|[[Fouras]]. Fichier:IleRéMartin.JPG|[[Saint-Martin-de-Ré]] et l'[[île de Ré]]. Fichier:Saint-Savinien.jpg|[[Saint-Savinien]]. Fichier:F07.Brouage.0012.JPG| [[Hiers-Brouage|Brouage]]. Fichier:Château de la Roche-Courbon, façade.JPG|Le [[château de la Rochecourbon]]. Fichier:Talmont 17 Église remparts 2013.jpg|L'église Sainte-Radegonde de [[Talmont-sur-Gironde]]. Fichier:F06.Aulnay.2181.jpg|L'église d'[[Aulnay-de-Saintonge]]. Fichier:Cascade zoo palmyre.jpg|Le [[Zoo de la Palmyre]] aux [[Les Mathes|Mathes]]. Fichier:Phare de La Coubre in 2018.jpg|Le [[phare de la Coubre]] à [[la Tremblade]]. Fichier:Fort Louvois - Bourcefranc.jpg|Le [[fort Louvois]] entre l'[[île d'Oléron]] et [[Bourcefranc-le-Chapus]]. </gallery> == Histoire == === Toponymie du département === ==== Dénominations dialectales et actuelles ==== La Charente-Maritime (en [[saintongeais]] ''Chérente-Marine'') tire son nom à la fois du fleuve et de son littoral. Le fleuve est dénommé ''Chérente'' en [[saintongeais]]<ref group="Note">Dans le département voisin de la [[Charente (département)|Charente]], il est également appelé ''Charanta'' dans le dialecte [[Limousin (dialecte)|limousin]] de la langue [[occitan]]e.</ref>. Quant à l'adjectif « maritime », il provient simplement de la situation littorale du département en bordure de l'océan Atlantique. Antérieurement, le département a porté le nom de '''''Charente-Inférieure''''' en raison de sa position sur le cours ''inférieur'' du fleuve et, ce, depuis sa création jusqu'au {{date|4|septembre|1941}}<ref>{{Ouvrage|titre=Loi du 4 septembre 1941 RELATIVE AU CHANGEMENT DE NOM DU DEPARTEMENT DE LA CHARENTE-INFERIEURE QUI PORTERA DESORMAIS LE NOM DE CHARENTE-MARITIME|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000868642|consulté le=2021-03-20}}</ref>. Ce sont les négociants de [[Cognac (Charente)|Cognac]] qui ont demandé le changement pour préserver la réputation de qualité de leurs produits<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Michel Le Corfec|prénom1=Jean-Michel|nom1=Le Corfec|titre=La Vie d'autrefois en Charente|passage=48|éditeur=[[Éditions Sud Ouest]]|date=2008|pages totales=190|isbn=978-2-87901-841-6|isbn2=2-87901-841-2|oclc=212738715}}</ref>. ==== Anciennes appellations du fleuve ==== Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de « Κανεντελος » (''Kanentelos''). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe [[Claude Ptolémée]] en [[140]] après Jésus-Christ<ref name="Cassagne_Korsak_p115">Jean Marie Cassagne et Mariola Korsak, « ''Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime'' », éditions Bordessoules, 2003, {{p.|115}}.</ref>. En [[360]], à l'époque de l'[[Antiquité tardive]], le poète de langue latine [[Ausone]] latinise le nom du fleuve sous la forme « ''Carentonus'' »<ref name="Cassagne_Korsak_p115"/>. Plus tard, dans un manuscrit daté de [[865]], le cours d'eau est orthographié sous la forme latine « ''Caranto'' »<ref name="Cassagne_Korsak_p115"/>. À la fin du [[Moyen Âge]], il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « ''Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente'' »<ref name="Cassagne_Korsak_p115"/>. La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du {{XIXe siècle}} ou dans le courant du siècle suivant - cas de [[Salignac-sur-Charente]] en 1952 ou de [[Bussac-sur-Charente]] en 1984 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique<ref group="Note">Dans le département de la [[Charente (département)|Charente]], sept communes riveraines du fleuve ont accolé le nom de la Charente à leur toponyme. Il s'agit par ordre alphabétique des communes suivantes : [[Angeac-Charente]], [[Bourg-Charente]], [[Châteauneuf-sur-Charente]], [[Montignac-Charente]], [[Saint-Quentin-sur-Charente]], [[Saint-Yrieix-sur-Charente]] et [[Verteuil-sur-Charente]] tandis qu'en Charente-Maritime, six communes sont concernées : [[Brives-sur-Charente]], [[Bussac-sur-Charente]], [[Dompierre-sur-Charente]], [[Saint-Nazaire-sur-Charente]], [[Salignac-sur-Charente]] et [[Tonnay-Charente]].</ref>. === Histoire de la Charente-Maritime === {{Article détaillé | Histoire de la Charente-Maritime|Histoire de l'Aunis|Histoire de la Saintonge}} [[Fichier:F07.LaRochelle.0024.JPG|vignette|gauche|[[La Rochelle]], ancienne capitale de l'[[Aunis]] et actuelle préfecture de Charente-Maritime, est aujourd'hui la principale ville du département.]][[Fichier:Charente-Maritime et provinces.svg|vignette|upright|La Charente-Maritime et les provinces qui occupaient son territoire avant 1790 : l'[[Aunis]], la [[Saintonge]], et, dans une moindre mesure, le [[Poitou]] et l'[[Angoumois]].]] [[Fichier:Carte du département de la Charente-Inférieure - 1790-1793.tif|centré|vignette|Carte du département de la Charente-Inférieure (1790)]] Pour mettre fin à l'[[Ancien Régime]], le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}. Il a été formé artificiellement à partir des anciennes [[Anciennes provinces de France|provinces]] d'[[Aunis]] et de [[Saintonge]], ainsi qu'une petite portion du [[Poitou]] et de l'[[Angoumois]], avec [[Saintes]] comme chef-lieu. Il porta à l'origine le nom de Charente-Inférieure en raison de la position géographique du fleuve où la [[Charente (fleuve)|Charente]] y écoule ses eaux dans son cours inférieur jusqu'à son embouchure dans l'[[océan Atlantique]]. Le {{date-|1 juillet 1810}}, {{Napoléon Ier}} transféra le chef-lieu du département de [[Saintes]] à [[La Rochelle]] par un décret impérial. {{Voir aussi|Histoire des départements français#Changements de nom}} Le {{date|4|septembre|1941}}, une loi autorisa le département de la Charente-Inférieure à changer de dénomination au profit de celle de Charente-Maritime. Au {{Date-|1 janvier 2016}}, la région [[Poitou-Charentes]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] pour devenir la nouvelle région [[Nouvelle-Aquitaine]]. === Héraldique du département === {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Charente-Maritime.svg | l1=120px | legende1= Armes de la Charente-Maritime | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes de la Charente-Maritime se blasonnent ainsi : {{citation|Parti, en 1 d’azur à la mitre d’argent accompagnée de trois fleurs de lys d’or, et en 2 de gueules à la perdrix couronnée et contournée d’or. 1 Saintonge, 2 Aunis contourné.}} }} == Administration == [[Fichier:Charente-Maritime department arrondissement blanck.svg|vignette|upright|alt=Carte représentant les cinq arrondissements de la Charente-Maritime et leurs chefs-lieux respectifs|Les cinq arrondissements de la Charente-Maritime et leurs chefs-lieux.]] {{Article détaillé|Administration de la Charente-Maritime}} Dans le domaine de l'administration territoriale, le département de la Charente-Maritime, qui résulte de la fusion des deux anciennes provinces de l'[[Aunis]] et de la [[Saintonge]] ainsi que d'une fraction du [[Poitou]] et de l'[[Angoumois]] lors de la [[Assemblée constituante de 1789|Constituante]] de [[1790]], est composé de la manière suivante : * 5 [[Arrondissements de la Charente-Maritime|arrondissements]] * 27 [[Cantons de la Charente-Maritime|cantons]] * 13 [[Intercommunalités de la Charente-Maritime|intercommunalités]] (4 communautés d'agglomérations (Rochefort, La Rochelle, Royan et Saintes) et 9 communautés de communes). * 463 [[Communes de la Charente-Maritime|communes]] * [[Anciennes communes de la Charente-Maritime]]. Les trois dernières communes de Charente-Maritime à avoir été créées datent du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit des communes de [[Port-des-Barques]], - située à l'embouchure de la [[Charente (fleuve)|Charente]] sur la rive gauche -, [[Le Grand-Village-Plage]] et [[La Brée-les-Bains]], ces deux dernières sont des communes de l'[[île d'Oléron]]. [[Fichier:Entree vieux port La Rochelle.JPG|vignette|gauche|[[La Rochelle]] est la préfecture de la Charente-Maritime depuis 1810.]] * La préfecture est [[La Rochelle]]. * [[Saintes]] fut préfecture du département depuis sa création en 1790 et ce jusqu'en 1810. * Les sous-préfectures sont – par ordre alphabétique – [[Jonzac]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], [[Saint-Jean-d'Angély]] et [[Saintes]]. * Avant les remaniements de la carte administrative en 1926, [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]] était également sous-préfecture. {{clr}} == Politique == {{Article détaillé|Politique en Charente-Maritime}} * [[Conseil départemental de la Charente-Maritime]] * [[Liste des députés de la Charente-Maritime]] * [[Liste des sénateurs de la Charente-Maritime]] * [[Liste des conseillers généraux de la Charente-Maritime]] * [[Liste des préfets de la Charente-Maritime]] * [[Liste des circonscriptions législatives de la Charente-Maritime]] {{clr}} == Justice == {{Article détaillé|Justice en Charente-Maritime}} À la suite de la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente-Maritime a subi un profond remaniement<ref>[http://www.lepetiteconomiste.com/Reforme-de-la-carte-judiciaire-une La réforme judiciaire en Charente-Maritime et en Poitou-Charentes].</ref>. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques<ref>[http://www.annuaires.justice.gouv.fr/annuaire-des-juridictions-10108/cour-dappel-de-poitiers-11731/ Carte judiciaire de la Charente-Maritime].</ref>. Ainsi deux [[Tribunal de grande instance (France)|tribunaux de grande instance]] (TGI) se partagent le territoire départemental, l'un à [[La Rochelle]] et l'autre à [[Saintes]]. Avant la réforme, [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] abritait un TGI. Quatre [[Tribunal d'instance|tribunaux d'instance]] (TI) sont maintenant répartis dans le département au lieu de six avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à [[La Rochelle]], [[Saintes]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] et [[Jonzac]]. Les deux TI supprimés avaient leur siège à [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]] et à [[Saint-Jean-d'Angély]]. [[Fichier:Palais de Justice de Saintes.jpg|vignette|gauche|Le palais de justice de [[Saintes]] qui abrite la cour d'assises en fait le chef-lieu judiciaire de la Charente-Maritime.]] La Charente-Maritime dispose toujours d'une [[Cour d'assises (France)|cour d'assises]], celle-ci demeure fixée à [[Saintes]] qui reste le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que [[La Rochelle]] a été choisie pour abriter le pôle de l'instruction judiciaire départemental. Sa fonction de préfecture ayant fortement pesé sur ce choix, d'autant que la ville dispose d'une [[Université de La Rochelle|université]] avec une faculté de Droit. De plus, La Rochelle abrite une ''Maison de la Justice et du Droit'' qui a été inaugurée en [[2002]]. C’est l’unique instance d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la [[cour d'appel de Poitiers]]. La [[Cour d'appel (France)|cour d'appel]] est à [[Poitiers]] de laquelle dépend la Charente-Maritime. Trois centres de détention sont présents en Charente-Maritime (Maisons d'arrêt de [[Saintes]], [[Bedenac]] et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] et un centre pénitentiaire qui est situé à [[Saint-Martin-de-Ré]]. Un projet de prison départementale de 600 places est envisagé dans le département en remplacement des quatre prisons actuelles. Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente-Maritime, celle-ci est implantée à [[Poitiers]] (tribunal administratif) et à [[Bordeaux]] pour la cour administrative d'appel. Par ailleurs, deux tribunaux de commerce sont en activité en Charente-Maritime. Ils ont leur siège à [[La Rochelle]] et [[Saintes]]. Ils étaient six avant la réforme. Ceux qui fonctionnaient avaient leur siège à [[Jonzac]], [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]], [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] et [[Saint-Jean-d'Angély]]. À leurs côtés fonctionnent maintenant trois Conseils des Prudhommes en Charente-Maritime. Ils sont situés à [[La Rochelle]], [[Saintes]] et [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. Trois tribunaux de cette compétence ont été supprimés, ils étaient implantés à [[Jonzac]], [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]] et [[Saint-Jean-d'Angély]]. == Médias == ;Presse écrite * Journal ''[[Sud Ouest]]'' (plusieurs éditions locales : La Rochelle, Saintes, Rochefort, Royan et Jonzac). * Outre le quotidien régional ''Sud Ouest'', cinq journaux hebdomadaires d'informations locales couvrent le territoire départemental<ref>[http://monhebdoregional.sphr.fr/lecteurs/carte_sphr.pdf Document pdf de la presse locale en France].</ref> : ''Charente-Maritime Hebdo''<ref>[http://www.lhebdo17.com/actualite/Le-littoral-charentais-sur-petit-ecran-274.html].</ref> publié à [[Surgères]] (qui a fusionné, début 2020, avec l'édition charentaise-maritime du ''[[Courrier français]]''<ref>{{Lien web |titre=L'hebdo de Charente-Maritime {{!}} Le journal N°1 en Aunis |url=https://lhebdo17.fr/ |consulté le=2021-03-13}}</ref>), ''[[Le Phare de Ré]]'' édité à [[Saint-Martin-de-Ré]], ''[[Le Littoral de la Charente-Maritime]]''<ref>[http://www.pharedere.com/mobile/L39editeur-Thierry-Verret-reprend-Le-Littoral,4838.media?a=2940].</ref> imprimé à [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]], ''[[Haute Saintonge (homonymie)|Haute-Saintonge]]'' publié à [[Jonzac]] et ''L'Angérien libre'' imprimé à [[Saint-Jean-d'Angély]] dont les tirages sont souvent supérieurs à plusieurs milliers d'exemplaires. *D'autres publications existent également à l'échelle du département, dont l'hebdomadaire agricole ''[[L'Agriculteur Charentais]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'Agriculteur Charentais, Le média agricole et rural de Charente-Maritime|url=https://www.agriculteur-charentais.fr/|site=L'Agriculteur Charentais|consulté le=2019-11-09}}.</ref>, publié depuis 1934. ;Télévision et radio * [[France Bleu La Rochelle]] (Groupe [[Radio France]]) * [[France 3 Nouvelle-Aquitaine]] via l'antenne de proximité [[France 3 Poitou-Charentes]] et son décrochage local [[France 3 Atlantique]] dont l'antenne locale est située à La Rochelle, diffusant quasi quotidiennement (du mardi au vendredi de chaque semaine) pendant 5 minutes des informations sur la Charente-Maritime. * [[Demoiselle FM]], radio locale qui émet sur la fréquence {{unité|97.8|MHz}} en Charente-Maritime depuis 1998 et qui est située à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]]. {{clr}} == Culture == {{Article détaillé|Culture en Charente-Maritime}} === Langues régionales === La langue de la Charente-Maritime, le [[poitevin-saintongeais]], est présent dans la liste des langues de France depuis début 2010 avec le libellé suivant : « poitevin-saintongeais (dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais) »<ref>Le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la [[Délégation générale à la langue française et aux langues de France]] (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais] ». [http://www.culture.gouv.fr:80/culture/dglf/lgfrance/lgfrance_presentation.htm DGLF - Ministère de la Culture].</ref>. Il s'agit d'une langue d'oïl spécifique, bien que teintée de quelques tournures et de vocabulaire [[occitan]]<ref>Liliane Jagueneau, ''Le parlanjhe de Poitou-Charentes-Vendée'', {{p.|7-8}}.</ref>. La limite entre les deux variétés, le [[poitevin (langue)|poitevin]] et le [[saintongeais]] traverse le nord de la Charente-Maritime, département partagé entre une petite zone linguistiquement poitevine (île de Ré<ref>- Albert Dauzat (''Les Patois'', 1927, {{p.|142}}) parle de la limite : « entre les îles de Ré (parlers vendéens) et d’Oléron (parlers saintongeais du sud) » - Raymond Doussinet (''Le Parler savoureux de Saintonge'', 1958, {{p.|21}}) : « L’île de Ré se rattache plutôt au patois poitevin, l‘île d’Oléron au patois charentais ».</ref>, Nord de l'Aunis<ref>Brigitte Horiot (''Les parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie'', Centre d’Études Linguistiques Jacques Goudet, université Lyon-{{III}}, 1995, {{p.|226}}) parlant du secteur compris entre L’Île-d’Elle, Courçon-d’Aunis, Péré, Saint-Marie-de-Ré et Les Portes-en-Ré, écrit : « On constate que cette partie nord du département de la Charente-Maritime, surtout l’île de Ré, a tendance à se rattacher à la Vendée et, plus généralement, au poitevin ».</ref>, régions de Loulay et d'Aulnay<ref>Raymond Doussinet (''Le paysan charentais dans ses bots'', 1963) dans la carte du « patois saintongeais » qu’il met en première page de son second ouvrage (1963) indique la mention « zone de transition » entre d’une part les localités de Tonnay-Boutonne et de Saint-Jean-d’Angély (à tendance saintongeaise) et d’autre part les localités de Surgères, de Loulay et d’Aulnay (à tendance poitevine).</ref>), et une grande zone linguistiquement saintongeaise (tout le reste du département). Les habitants de la [[Saintonge]] et de l'[[Aunis]] ont fourni d'importants contingents d'émigrants qui se sont fixés en [[Nouvelle-France]] ([[Acadie]] et [[Québec]]). De nombreux mots du vocabulaire [[saintongeais]] subsistent dans le langage [[Français canadien|franco-canadien]] d'aujourd'hui. === Les échanges culturels dans le cadre du jumelage et de la coopération internationale === {{Article détaillé|Jumelage et coopération}} Dans le cadre des échanges culturels entre nations, près d'une vingtaine de communes de la Charente-Maritime, principalement des villes, sont associées avec d'autres villes, surtout de l'[[Europe]], mais aussi de l'[[Afrique]] et de l'[[Amérique du Nord]]. Hors du cadre des conventions communales qui les lient à des villes du monde, l'[[université de La Rochelle]], par le biais notamment de sa faculté des Lettres et des Sciences Humaines, entretient de nombreux échanges avec d'autres villes universitaires comme avec [[Halmstad]] en [[Suède]], [[Montréal]] au [[Canada]] ou encore avec des villes des [[États-Unis]]. == Personnalités liées au département == === Personnalités du Moyen Âge === * [[Aliénor d'Aquitaine]] : Née en [[1122]], la fille du comte de Poitiers épouse le roi de France [[Louis VII de France|Louis VII]], puis le futur roi d’Angleterre [[Henri II d'Angleterre|Henri II]]. Elle est à l'origine du premier code maritime français intitulé les [[Rôles d'Oléron]]. === Époque moderne === ==== Personnalités du {{s-|XVI}} ==== * [[Jacques Boyceau]] : Né à [[Saint-Jean-d'Angély]] vers [[1560]], intendant des jardins du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], de la reine [[Marie de Médicis]], puis du roi [[Louis XIII]]. Il eut pour tâche de diriger la plantation du jardin du [[palais du Luxembourg]], puis de redessiner les parterres du jardin du [[Palais du Louvre|Louvre]], du [[palais des Tuileries]] et du [[Château-Neuf de Saint-Germain-en-Laye]]. * [[Samuel de Champlain]] :Né à [[Brouage]] ou à [[La Rochelle]], entre [[1567]] et [[1580]]<ref name="n1580">Voir les arguments qui rendent davantage plausible sa naissance vers 1580 : {{pdf}} Jean Liebel, [http://id.erudit.org/iderudit/303691ar ''On a vieilli Champlain''], Revue d'histoire de l'Amérique française, {{vol.|32}}, {{numéro|2}}, [[1978]], {{p.|229-237}}.</ref>, navigateur, cartographe, explorateur, chroniqueur et fondateur de la ville de [[Québec (ville)|Québec]] en [[1608]]. * [[Théodore Agrippa d'Aubigné]] : Né près de [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]] en [[1522 en littérature|1522]], fut un homme de guerre, [[écrivain]] et [[poète]] [[baroque]] [[protestant]] († [[1630]]). ==== Personnalités du {{s-|XVII}} ==== * [[René-Antoine Ferchault de Réaumur]] : Né en [[1683]] à [[La Rochelle]], mort en [[1757]], l’un des plus grands [[Scientifique|savants]] du {{XVIIIe siècle}}. ==== Personnalités du {{s-|XVIII}} ==== * [[Nicolas Venette]] : Né en 1633 et mort en 1698, médecin, sexologue et écrivain, auteur du ''Tableau de l’amour conjugal'', premier traité de [[sexologie]] en Occident. * [[Jacques Nicolas Billaud-Varenne]] : Né en [[1756]] et mort en [[1819]], politique français, révolutionnaire, auteur de plusieurs pamphlets, membre de la [[Commune de Paris (Révolution française)|Commune de Paris]], dirigea de concert avec Danton les sanglantes journées de [[massacres de Septembre|Septembre]] [[1792]]. Élu à la [[Convention nationale|Convention]] par le département de la Seine, il vote la mort de [[Louis XVI]]. * [[Louis-Benjamin Fleuriau de Bellevue]] : né en [[1761]] et mort en [[1852]], conseiller municipal, conseiller général, député, passionné par les sciences naturelles, à grandement contribué aux collections du muséum d’histoire naturelle de [[La Rochelle]]. * [[Aimé Bonpland|Aimé Jacques Alexandre Goujaud Bonpland]] : né en [[1773]] et mort en [[1858]], [[chirurgie]]n et [[botaniste]] ayant accompagné [[Alexander von Humboldt]] dans ses expéditions, auteur de précieux manuscrits. * [[Guy-Victor Duperré]] : Né en [[1775]] et mort en [[1846]], [[amiral (France)|amiral]] français, [[marins d'Empire|marin d’Empire]], [[Pairie de France (Ancien Régime)|Pair de France]] et ministre de la Marine. Enterré aux [[Hôtel des Invalides|Invalides]] après des funérailles nationales, son nom figure sur l’[[Arc de triomphe de l'Étoile|Arc de triomphe]] de [[Paris]]. === Époque contemporaine === ==== Personnalités du {{s-|XIX}} ==== * [[Jules Dufaure]] : né à [[Saujon]] ([[1798]]-[[1881]]), enterré à [[Grézac]], fut un avocat et homme politique considérable du {{s-|XIX}} au niveau régional (député de [[Saintes]] de 1834 à 1851 puis de 1871 à 1875 et de [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]] en 1876, président du conseil régional de nombreuses années et bâtonnier de [[Bordeaux]] de 1832 à 1834) et national (ministre en 1839-1840, en 1848, en 1849 ; vice-président du Conseil et ministre de la Justice de 1871 à 1873 ; ministre de la Justice en 1875, puis président du Conseil en 1876 et de nouveau en 1877-1879 ; sénateur inamovible en 1876 ; bâtonnier de Paris de 1862 à 1864 et élu à l'[[Académie française]] en 1863). Il fut l'un des inspirateurs de la [[loi relative à l'établissement des grandes lignes de chemin de fer en France]] de 1842 en tant que président de la Commission à l'Assemblée Nationale, impulsa le [[Plan Freycinet]] en 1878 et fut un des artisans de plusieurs constitutions françaises (1848, le projet de 1873, les [[lois constitutionnelles de 1875]]). Issu de la famille orléaniste libérale, il fit allégeance à la république en 1848 et réaffirma son attachement aux principes républicains en 1871, devenant ainsi un des leaders du parti [[Centre Gauche]], qui permit la consolidation de la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]] après le {{date|16 mai 1877}}. * [[Eugène Fromentin]] : Né et mort à [[La Rochelle]] ([[1820]]-[[1876]]), fut un peintre et écrivain orientaliste fécond. * [[William Bouguereau]] : Né et mort à La Rochelle (1825-1905), peintre académique de la fin du {{s|XIX}}, membre de l'Académie des Beaux-Arts. * [[Eugène Biraud]] : Né en 1825 à [[Saint-Georges-du-Bois (Charente-Maritime)|Saint-Georges-du-Bois]], près de [[Surgères]], mort en 1908 ; considéré comme le « père de la coopération laitière », il est le fondateur de la toute première laiterie coopérative de France qui eut lieu le 13 janvier 1888. ==== Personnalités du {{s-|XX}} ==== * [[Émile Combes]] : Né en [[1835]], cet homme politique anticlérical, un des responsables de la [[Séparation des Églises et de l'État en 1905|loi de séparation des Églises et de l'État]] de 1905, est mort à [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]] en 1921. * [[Pierre Loti]] : Né à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]] en [[1850]] et enterré à [[Saint-Pierre-d'Oléron]] ([[île d'Oléron]]), Julien Viaud (de son vrai nom) est aussi célèbre pour ses romans exotiques que pour ses excentricités. Il a passé sa vie à courir le monde — pour mieux revenir dans sa région natale à chaque fois. Sa maison à Rochefort est devenue un musée. * [[René Guillot]] :Né en 1900 à [[Courcoury]], mort en 1969 à [[Paris]], auteur de livres d'aventure pour la jeunesse ; ancien membre de l'[[Académie de Saintonge]]. * [[Maurice Merleau-Ponty]] : Né en [[1908]] à [[Rochefort (Charente-Maritime)|Rochefort]], mort en [[1961]] à [[Paris]], [[philosophe]] [[existentialisme|existentialiste]] et [[Phénoménologie (philosophie)|phénoménologue]], professeur au [[Collège de France]], élève de l’[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]] reçu deuxième à l’[[agrégation de philosophie]] en [[1930]]. Il fonde avec [[Jean-Paul Sartre]] la revue ''[[Les Temps modernes (revue)|Les Temps modernes]]''. ==== Personnalités contemporaines des {{s2-|XX|e|XXI|e}} ==== * [[Hortense Dufour]] : romancière, née en 1946 à [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]]. Elle a en particulier écrit le roman ''[[Le Bouchot]]'' publié chez Grasset en 1982. * [[Daniel Bernard (écrivain français)|Daniel Bernard]] : né à [[La Rochelle]] en 1948, auteur de quatre romans sur l'[[île de Ré]] intitulés ''Comment c'était avant l'île de Ré'' (2010), ''Les Magayantes'' (2008), ''Une île bien plus loin que le vent'' (2005), et ''Le Saunier de Saint-Clément'' (2002) (éditions l'Harmattan). * [[Bruno Guillon]] : né à [[Saint-Jean-d'Angély]] est l'animateur du morning [[Bruno dans la radio]] sur [[Fun Radio]] et l'animateur du jeu [[Chacun son tour (jeu télévisé)|Chacun son tour]]'', [[jeu télévisé]] [[France|français]] diffusé depuis [[2021 à la télévision|2021]] sur [[France 2]] . == Logos == <gallery> Fichier:Logo Charente-Maritime.png|Logo de la Charente-Maritime de 1986 à 2008. Fichier:Logo Charente Maritime.svg|Logo à partir de 2008<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Un nouveau logo pour la Charente-Maritime |url=http://lepetiteconomiste.com/Un-nouveau-logo-pour-la-Charente,1038 |date=2008-11-11 |site=lepetiteconomiste.com |consulté le=2008-12-21}}.</ref>. </gallery> == Pour approfondir == === Repères bibliographiques === (Par ordre alphabétique des auteurs) ==== Ouvrages généraux sur le département (liste indicative) ==== * Combes (Jean) et Daury (Jacques) (ouvrage collectif sous la direction de), ''Guides des départements : la Charente-Maritime'', Tours, éditions du Terroir, 1985. * Flohic (Jean-Luc) (ouvrage collectif sous la direction de), ''Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime'', Flohic éditions, collection « Le patrimoine des communes », tomes 1 et 2, 2002. * Gautier (M.A.), ''Dictionnaire des communes de la Charente-Maritime'' (réédition de la ''Statistique du département de la Charente-Inférieure'' publiée en 1839), Saintes, Les Chemins de la Mémoire éditions. * Luc (Jean-Noël) (ouvrage collectif sous la direction de), ''La Charente-Maritime - L'Aunis et la Saintonge des origines à nos jours'', Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 1981. ==== Ouvrages spécialisés sur l'économie et la géographie du département (liste indicative) ==== * Beteille (Roger) et Soumagne (Jean) (mise en coordination par), ''La Charente-Maritime aujourd'hui - Milieu, économie, aménagement'', Jonzac, publications de l'Université Francophone d'Été, 1987. * Blier (Gérard), ''Histoire des transports en Charente-Maritime'', Le Croît-vif, Collections Documentaires, 2003. {{ISBN|2-907967-80-0}} * Grelon (Michel), ''Saintonge, pays des huîtres vertes'', La Rochelle, éditions Rupella, 1978. * [[François Julien-Labruyère|Julien-Labruyère (François)]], ''Paysans charentais - Histoire des campagnes d'Aunis, Saintonge, Jonzac, et bas Angoumois'' - Tome 1 : Économie rurale et Tome 2 : Sociologie rurale, La Rochelle, éditions Rupella, 1982. * Papy (Louis), ''Le Midi atlantique'', atlas et géographie de la France moderne, Paris, Flammarion, 1984. * Pinard (Jacques), ''Les Industries du Poitou et des Charentes'', Poitiers, SFIL & Imprimerie Marc Texier, 1972. ==== Ouvrages spécialisés sur l'histoire du département (liste indicative) ==== * Mickaël Augeron et Olivier Caudron, dir., ''La Rochelle, l’Aunis et la Saintonge face à l’esclavage'', Paris, Les Indes savantes, 2012, 340 p. * Mickaël Augeron, Sylvie Denis et Louis-Gilles Pairault, dir., ''Entre terres et mers : la Charente-Maritime dans la Grande Guerre (1914-1918)'', La Crèche, La Geste, 2018, 537 p. * Jean Combes (ouvrage collectif sous la direction de), ''Guide des départements - La Charente-Maritime'', Tours, éditions du Terroir, 1985. * Delayant (Léopold), ''Histoire du département de la Charente-Inférieure'', La Rochelle, H. Petit, libraire-éditeur, 1872. * Deveau (Jean-Michel), ''Histoire de l'Aunis et de la Saintonge'', Paris, Presses universitaires de France, {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}. * Ducluzeau (Francine) (ouvrage collectif sous la coordination de), ''Histoire des Protestants charentais (Aunis, Saintonge, Angoumois)'', Le Croît vif, 2001. * Duguet (Jacques) et Deveau (Jean-Michel), ''L'Aunis et la Saintonge : histoire par les documents'', CRDP, 1977. * Jean-Louis Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), ''Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime'', Paris, éditions Flohic, 2002. * Genet (Christian), ''Les deux Charentes au {{s-|XX|e}} : 1945-2000'', Aubin Imprimeur, 2007. * Genet (Christian) et Moreau (Louis), ''Les deux Charentes sous l'Occupation et la Résistance'', La Caillerie, [[Gémozac]], 1983. * Julien-Labruyère (François), ''A la recherche de la Saintonge maritime'', La Rochelle, éditions Rupella, 1982. * Lormier (Dominique), ''La Libération de la France : Aquitaine, Auvergne, Charentes, Limousin, Midi-Pyrénées'', [[Saint-Paul (Haute-Vienne)|Saint-Paul]], Éditions Lucien Souny, 2007. * François de Vaux de Foletier, ''Histoire d'Aunis et de Saintonge'', Princi Negue, 2000. ==== Ouvrages spécialisés sur la toponymie de la Charente-Maritime ==== * Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, ''Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime'', Saint-Jean-d'Angély, éditions Bordessoules, 2003, 348 pages. {{ISBN|2-913471-65-X}} * Duguet (Jacques), ''Noms de lieux des Charentes'', Paris, éditions Bonneton, 1995. {{ISBN|2-86253-185-5}} ==== Guides touristiques sur le département ==== *''La Charente-Maritime pour les curieux'', éditions Le Passage des heures, 2016. * ''Le Petit Futé Charente-Maritime 2012'', le Petit Futé, Paris, {{13e}} édition, 2012. * Le Guide Vert, ''La Charente-Maritime'', Guide Michelin, 2008. * Le Guide Vert, ''Poitou, Vendée, Charentes'', Michelin - éditions du Voyage, parution 2000. * Rieupeyrout Jean-Louis, ''Poitou-Charentes'', Nathan/Guides Delpal, 1987. ==== Articles de la presse régionale et locale ==== * Quotidien régional ''Sud-Ouest'', édition Charente-Maritime, (agences de presse de [[La Rochelle]], [[Royan]] et [[Saintes]]). * Hebdomadaire d'informations locales ''L'Hebdo de la Charente-Maritime'', (siège d'édition de [[Surgères]]). * Hebdomadaire d'informations locales ''Le Littoral de la Charente-Maritime'', (siège d'édition de [[Marennes (Charente-Maritime)|Marennes]]). * Hebdomadaire d'informations locales ''Le Phare de Ré'' (siège d'édition de [[Saint-Martin-de-Ré]]). * Hebdomadaire d'informations locales ''L'Angérien libre'' (siège d'édition de [[Saint-Jean-d'Angély]]). == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |Commons=Charente-Maritime }} === Articles connexes === * [[Conseil départemental de la Charente-Maritime]] * [[Département français]] * [[Liste des communes de la Charente-Maritime]] === Liens externes === {{Liens}} * Ressources relatives à la presse locale : [https://www.pharedere.com/ Le Phare de Ré] - [https://www.le-littoral.com/ Le Littoral de la Charente-Maritime] - [https://www.hautesaintonge.fr/ Haute-Saintonge] * [http://www.Charente-Maritime.gouv.fr/ Préfecture de la Charente-Maritime] * [https://la.charente-maritime.fr/ Conseil départemental de la Charente-Maritime] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Villes de la Charente-Maritime}} {{Portail|Charente-Maritime}} [[Catégorie:Charente-Maritime|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cher%20%28d%C3%A9partement%29
Cher (département)
{{voir homonymes|Cher}} {{Infobox Département de France | nom = Cher | logo = Cher (18) logo 2016.svg | imageloc = Cher-Position.svg | région = [[Centre-Val de Loire]] | insee = 18 | date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Bourges]] | Sous-préfectures = [[Saint-Amand-Montrond]]<br />[[Vierzon]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 7235 | arr = [[Liste des arrondissements du Cher|3]] | circonscription = [[Liste des députés du Cher|3]] | canton = [[Liste des cantons du Cher|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités du Cher|16]] | comm = [[Liste des communes du Cher|286]] | président = Jacques Fleury ([[Les Républicains|LR]]) | préfet = Maurice Barate | préfète = | latitude = 47/00/N | longitude = 02/35/E | gentilé = Chériens ou [[Berrichons]]<ref>{{lien web |titre=Cher |url=http://www.habitants.fr/cher-18 |site=habitants.fr |consulté le=17-04-2023}}.</ref> | site web = [https://www.departement18.fr departement18.fr] }} Le '''Cher''' ({{MSAPI|/ʃɛʁ/}}<ref>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[Départements français|département français]] de la [[Région française|région]] [[Centre-Val de Loire]] qui tient son nom de la rivière [[Cher (rivière)|Cher]]. L'[[Insee]] et [[La Poste (France)|la Poste]] lui attribuent le {{nobr|code 18}}. Sa préfecture est [[Bourges]] et les sous-préfectures sont [[Vierzon]] et [[Saint-Amand-Montrond]]. == Toponymie == Son nom provient de la [[Cher (rivière)#Histoire|rivière]] du même nom. == Géographie == === Situation === [[Image:Carte du Cher.svg|vignette|gauche|Carte détaillée du département du Cher avec ses réseaux routier et hydrologique principaux.]] Le Cher s'étend sur {{unité|7235|km|2}}. Le Cher formait autrefois avec le département de l'[[Indre (département)|Indre]] la province du [[Berry]]. Il fait aujourd'hui partie de la [[Région française|région]] [[Centre-Val de Loire]] et est limitrophe des départements de l'[[Indre (département)|Indre]], de [[Loir-et-Cher]], du [[Loiret (département)|Loiret]], de la [[Nièvre (département)|Nièvre]], de l'[[Allier (département)|Allier]] et de la [[Creuse (département)|Creuse]]. === Départements limitrophes === Les départements sont : le [[Loir-et-Cher]] (au nord-ouest), l'[[Indre (département)|Indre]] (à l'ouest), la [[Creuse (département)|Creuse]] (au sud), l'[[Allier (département)|Allier]] (du sud au sud-est), la [[Nièvre (département)|Nièvre]] (à l'est) et le [[Loiret (département)|Loiret]] (au nord). {{Localisation ville | nord-ouest = [[Loir-et-Cher]] | nord = [[Loiret (département)|Loiret]] | nord-est = [[Nièvre (département)|Nièvre]] | ouest = [[Indre (département)|Indre]] | ville = Cher | est = [[Nièvre (département)|Nièvre]] | sud-ouest = [[Indre (département)|Indre]] | sud = [[Creuse (département)|Creuse]] | sud-est = [[Allier (département)|Allier]] }} === Relief === Adossé au sud aux premiers contreforts du [[Massif central]], à l'est aux douces collines du [[Sancerrois]] ({{unité|429|m}} à la [[Motte d'Humbligny]]) bordées par le cours de la [[Loire]], le département s'ouvre à l'ouest sur la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]] et au nord-ouest sur la [[Sologne|plaine solognote]]. Son point culminant est [[Le Magnoux]] ({{unité|504|m}}), situé à l'extrémité méridionale du territoire. L'endroit où le [[Cher (rivière)|Cher]] sort du département en constitue l'altitude la plus faible : {{unité|89|m}}. === Principaux cours d'eau === De nombreuses rivières traversent son territoire, dont les noms se retrouvent mêlés aux toponymes communaux : l'[[Auron (rivière)|Auron]], la [[Sauldre]], l'[[Yèvre (Cher)|Yèvre]], la [[Vauvise]], le [[Cher (rivière)|Cher]] : {| border="0" | valign="top" width="38%" | * [[Airin]] * [[Allier (rivière)|Allier]] * [[Arnon]] * [[Aubois]] * [[Auron (rivière)|Auron]] * [[Barangeon]] * [[Boute Vive]] * [[Cher (rivière)|Cher]] * [[Colin (rivière)|Colin]] * [[Fouzon]] * [[Grande Sauldre]] * [[Joyeuse (Arnon)|Joyeuse]] * [[Judelle]] * [[Langis (rivière)|Langis]] * [[Marmande (rivière)|Marmande]] * [[Moulon (rivière)|Moulon]] | valign="top" width="35%" | * [[Nère (Cher)|Nère]] * [[Notreure]] * [[Oizenotte]] * [[Ouatier]] * [[Petite Sauldre]] * [[Pozon]] * [[Rère]] * [[Salereine]] * [[Sauldre]] * [[Sinaise]] * [[Sologne (rivière)|Sologne]] * [[Théols]] * [[Vauvise]] * [[Voiselle]] * [[Yèvre (Cher)|Yèvre]] |} === Climat === <!-- DÉBUT DU TABLEAU DES DONNÉES MÉTÉO --> {{Climat |titre=Relevé météorologique de Bourges (normales 1971-2000) |source=Météo France<ref>[http://climat.meteofrance.com/chgt_climat2/climat_france?CLIMAT_PORTLET.path=climatstation%2F18033001 Météo France].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://france.meteofrance.com/france/actu/actu?document_id=25576&portlet_id=77231 |titre=Premières fortes chaleurs de l'été |site=le site de [[Météo-France]] |en ligne le=28 juin 2011 |consulté le=28 juin 2011}}.</ref> |diagramme=oui <!-- PARTIE A : TEMPÉRATURES MOYENNES, ENSOLEILLEMENT ET HUMIDITÉ --> <!--température minimale moyenne (en °C)--> |tmin-jan=-0.9 |tmin-fev=1.2 |tmin-mar=3 |tmin-avr=4.8 |tmin-mai=8.7 |tmin-jui=11.5 |tmin-jul=13.8 |tmin-aou=13.6 |tmin-sep=10.8 |tmin-oct=7.6 |tmin-nov=3.5 |tmin-dec=1.8 |tmin-ann=6.8 <!--température maximale moyenne (en °C)--> |tmax-jan=6.6 |tmax-fev=8.4 |tmax-mar=12 |tmax-avr=14.6 |tmax-mai=18.9 |tmax-jui=22.1 |tmax-jul=25.5 |tmax-aou=25.4 |tmax-sep=21.6 |tmax-oct=16.3 |tmax-nov=10.4 |tmax-dec=7.5 |tmax-ann=15.8 <!-- PARTIE B : PRÉCIPITATIONS --> <!--précipitations mensuelles (en mm) --> |prec-jan=56.1 |prec-fev=58.2 |prec-mar=53 |prec-avr=58.3 |prec-mai=78.5 |prec-jui=58.8 |prec-jul=59.8 |prec-aou=50.8 |prec-sep=62.6 |prec-oct=66.7 |prec-nov=64.1 |prec-dec=65.7 |prec-ann=732.6 <!-- nombre moyen de jours de pluie --> |pluie-jour-jan=12 |pluie-jour-fev=10 |pluie-jour-mar=10 |pluie-jour-avr=10 |pluie-jour-mai=12 |pluie-jour-jui=9 |pluie-jour-jul=8 |pluie-jour-aou=7 |pluie-jour-sep=9 |pluie-jour-oct=10 |pluie-jour-nov=11 |pluie-jour-dec=11 |pluie-jour-ann=119 <!-- PARTIE D : RECORDS --> <!-- record de froid en °C et date du record --> |tmin-record-jan=-20.4 |tmin-record-date-jan=16/01/1985 |tmin-record-fev=-16.4 |tmin-record-date-fev=14/02/1956 |tmin-record-mar=-11.3 |tmin-record-date-mar=1/03/2005 |tmin-record-avr=-3.7 |tmin-record-date-avr=12/04/1986 |tmin-record-mai=-2.6 |tmin-record-date-mai=7/05/1957 |tmin-record-jui=3.4 |tmin-record-date-jui=5/06/1969 |tmin-record-jul=4.6 |tmin-record-date-jul=10/07/1948 |tmin-record-aou=4.6 |tmin-record-date-aou=22/08/1946 |tmin-record-sep=1.8 |tmin-record-date-sep=20/09/1962 |tmin-record-oct=-5 |tmin-record-date-oct=30/10/1997 |tmin-record-nov=-9.1 |tmin-record-date-nov=24/11/1998 |tmin-record-dec=-14 |tmin-record-date-dec=20/12/1946 <!-- record de chaleur en °C et date du record --> |tmax-record-jan=17.6 |tmax-record-date-jan=30/01/2002 |tmax-record-fev=22.6 |tmax-record-date-fev=24/02/1960 |tmax-record-mar=29.4 |tmax-record-date-mar=25/03/1955 |tmax-record-avr=29.4 |tmax-record-date-avr=16/04/1949 |tmax-record-mai=32 |tmax-record-date-mai=27/05/2005 |tmax-record-jui=38.0 |tmax-record-date-jui=27/06/2011 |tmax-record-jul=39.6 |tmax-record-date-jul=28/07/1947 |tmax-record-aou=44.2 |tmax-record-date-aou=11/08/2019 |tmax-record-sep=35.1 |tmax-record-date-sep=16/09/1961 |tmax-record-oct=31.7 |tmax-record-date-oct=1/10/1985 |tmax-record-nov=22.7 |tmax-record-date-nov=3/11/1994 |tmax-record-dec=20 |tmax-record-date-dec=16/12/1989 }} <!-- FIN DE TABLEAU DE DONNÉES MÉTÉO --> === Régions naturelles === Ce sont : * la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]] (ouest et sud-ouest), région de culture intensive et des vignobles du Quincy ; * la [[Sologne]] berrichonne (nord-ouest), région de forêts ; * le [[Sancerrois]], le [[Pays-Fort]] (nord-est), régions de polyculture ; * le [[Boischaut Sud]], région de bocage ; * le [[Val de Germigny]], ancienne région d'élevage et de polyculture. <gallery mode="packed" caption="Paysages du Cher"> Fichier:Osmery-vue-aerienne-etang.jpg|alt=La plaine de Champagne berrichonne à Osmery, en 2007.|La plaine de [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]] à [[Osmery]]. Fichier:LacSidiailles.jpg|Le [[lac de Sidiailles]]. Fichier:Chavignol et Sancerre.jpg|[[Chavignol]] et [[Sancerre]]. Fichier:Route forestière Charles VII.jpg|alt=forêt de Vierzon, 2022|Le Massif Domanial de Vierzon </gallery> === Voies de communication et transports === {{article détaillé|Transports dans le Cher}} ==== Réseau routier ==== [[Fichier:Gare de Bourges (18).jpg|vignette|La gare de Bourges.]] [[Fichier:2013-10-05 17.09.56 edited.jpg|vignette|upright=0.5|alt=Panneau d'affichage|Un arrêt de bus du réseau [[Transports en commun de Bourges|AggloBus]].]] Au {{date|31|décembre|2010}}, la longueur totale du réseau routier du département du Cher est de {{unité|9882|km}}, se répartissant en {{unité|124|km}} d'autoroutes, {{unité|82|km}} de routes nationales, {{unité|4615|km}} de routes départementales et {{unité|5061|km}} de voies communales. Il occupe ainsi le {{63e|rang}} au niveau national sur les {{nombre|96 départements}} métropolitains quant à sa longueur et le {{84e}} quant à sa densité avec {{unité|1.4|km}} par kilomètre carré de territoire. {{Article détaillé|Réseau routier du Cher}} ==== Transport ferroviaire ==== Le département fut autrefois traversé par trois lignes ferroviaires, qui sont les lignes [[Ligne de Vierzon à Saincaize|de Vierzon à Saincaize]], [[Ligne de Bourges à Miécaze|de Bourges à Miécaze]] et [[Ligne d'Auxy - Juranville à Bourges|d'Auxy - Juranville à Bourges]]. Aujourd’hui seules les deux premières sont encore en service, au moins partiellement. ==== Autobus / autocars ==== Le département est desservi par les 19 lignes du réseau [[Lignes 18]], qui est géré par le [[conseil départemental du Cher]]. De plus, les lignes d'autocars [[TER Centre-Val de Loire]] traversent le département. L'agglomération de [[Bourges]] est desservie par les 19 lignes du réseau [[Transports en commun de Bourges|AggloBus]]. La ville de [[Saint-Amand-Montrond]] est desservie par une ligne du réseau ''pépita''. [[Vierzon]] est desservie par trois lignes du réseau [[Le Vib]]. ==== Transport aérien ==== Le département possède un [[Aéroport de Bourges|aéroport]] qui est situé sur la ville de [[Bourges]]. <small>(agglomération de [[Bourges]])</small>. {{Article détaillé|Aéroport de Bourges}} == Héraldique == {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Cher.svg | l1=120px | legende1= Armes du Cher | img2= | l2=120px | legende2= | texte=Les armes du Cher se blasonnent ainsi : ''D'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bordure engrêlée cousue de gueules, à la fasce ondée d'argent brochant sur le tout''. }} Comme celles de l'autre département avec lequel le Cher formait le duché de [[Berry]], l'[[Indre (département)|Indre]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Armoiries de l'Indre|url=http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=2560:armoiries-de-lindre&catid=21605:indre&Itemid=307|site=emblemes.free.fr|consulté le=2018-11-17}}.</ref>, elles dérivent des armoiries de l'ancienne province, une brisure des armes royales de France constituée par la bordure engrêlée de gueules et montrant que le duché avait échu à un prince royal (en l'occurrence en 1360 à [[Jean Ier de Berry|Jean de Berry]], troisième fils du roi [[Jean II le Bon]])<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Jacques Meurgey|titre=Notice Historique sur les blasons|url=http://svowebmaster.free.fr/drapeaux_berry.htm|site=Drapeaux, armoiries, symboles et emblèmes du Berry|consulté le=2018-11-17}}.</ref>. La fasce ondée d'argent symbolise la rivière [[Cher (rivière)|Cher]]<ref name=":emb">{{Lien web|langue=fr|titre=Armoiries du Cher|url=http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=302:armoiries-du-cher&catid=227:cher&Itemid=270|site=emblemes.free.fr|consulté le=2018-11-17}}.</ref>. Ce blason, proposé par l'héraldiste [[Robert Louis]] en 1950, n'est pas reconnu officiellement par les autorités du département, et n'est en pratique pas utilisé<ref name=":emb" />. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du département du Cher}} [[Fichier:Cher et anciennes provinces.svg|vignette|Le Cher et les provinces qui occupaient son territoire avant 1790 : le [[Berry]], le [[Duché de Bourbon|Bourbonnais]], le [[Nivernais]] et l'[[Orléanais]].]] Le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}, à partir d'une partie de la [[Provinces de France|province]] du [[Berry]], du [[Bourbonnais (duché)|Bourbonnais]], du [[Nivernais]] (vallée de l'[[Aubois]]) et de l'[[Orléanais]]. [[Fichier:Carte du département du Cher - 1790-1793.tif|centré|vignette|Carte du Cher (1790)]] == Politique == * [[Liste des conseillers départementaux du Cher]] * [[Liste des députés du Cher]] * [[Liste des préfets du Cher]] * [[Liste des sénateurs du Cher]] * [[Liste des communes du Cher]] * [[Liste des anciennes communes du Cher]] == Medias == === Presse écrite === * Le [[Presse écrite régionale en France|quotidien]] ''[[Le Berry républicain]]'' couvre l'ensemble du département. Le siège est situé à [[Bourges]] et des agences locales sont basées à [[Vierzon]], [[Saint-Amand-Montrond]], [[Sancerre]] et [[Aubigny-sur-Nère]]. *L'hebdomadaire ''La Voix du Sancerrois.'' *L'hebdomadaire ''[[L'Écho du Berry]]'' situé à [[Saint-Amand-Montrond]]. *L'hebdomadaire ''[[Le Journal de Gien]]'' (sur les anciens cantons d'[[Argent-sur-Sauldre]] et d'[[Aubigny-sur-Nère]]). * ''Le Petit Berrichon.'' * ''[[Éditions CPE#Journaux|Le Petit Solognot]]'', sur les cantons de Vierzon, Aubigny-sur-Nère, Argent-sur-Sauldre et La Chapelle-d'Angillon. *''[[La Bouinotte]]'' == Administration et politique == === Découpage administratif et électoral === {{Article détaillé|Liste des arrondissements du Cher|Liste des cantons du Cher|Liste des communes du Cher|Liste des intercommunalités du Cher}} [[Fichier:Carte des cantons du cher.jpg|vignette|alt=La carte des cantons.|La carte des cantons.]] [[Fichier:Carte des arrondissements du Cher.jpg|vignette|alt=La carte des circonscriptions.|La carte des [[Circonscriptions électorales (France)|circonscriptions]].]] Le département du Cher est subdivisé en 3 [[Arrondissement français|arrondissements]], 19 [[Cantons français|cantons]], 287 [[Commune (France)|communes]] et 22 [[Intercommunalité en France|intercommunalités]]. === Enseignement === ==== Collèges ==== Le département compte vingt-sept collèges publics dont six dans la ville de [[Bourges]]. {| class="wikitable sortable" |- ! Nom du collège !! Nom de la commune |- | Collège Albert-Camus || [[Vierzon]] |- | Collège Axel Kahn || [[Châteaumeillant]] |- | Collège Béthune-Sully || [[Henrichemont]] |- | Collège Claude-Debussy || [[La Guerche-sur-l'Aubois]] |- | Collège Édouard-Vaillant || [[Vierzon]] |- | Collège Fernand-Léger || [[Vierzon]] |- | Collège Francine-Leca || [[Sancerre]] |- | Collège Axel Kahn || [[Le Châtelet (Cher)|Le Châtelet]] |- | Collège George-Sand || [[Avord]] |- | Collège Gérard-Philipe || [[Aubigny-sur-Nère]] |- | Collège Irène-Joliot-Curie || [[Mehun-sur-Yèvre]] |- | Collège Jean-Moulin || [[Saint-Amand-Montrond]] |- | Collège Jean-Renoir || [[Bourges]] |- | Collège Jean-Rostand || [[Saint-Germain-du-Puy]] |- | Collège Jean-Valette || [[Saint-Amand-Montrond]] |- | Collège Jules-Verne || [[Bourges]] |- | Collège Julien-Dumas || [[Nérondes]] |- | Collège le Colombier || [[Dun-sur-Auron]] |- | Collège le Grand-Meaulnes || [[Bourges]] |- | Collège Littré || [[Bourges]] |- | Collège Louis-Armand || [[Saint-Doulchard]] |- | Collège Marguerite-Audoux || Sancoins |- | Collège Philibert-Lautissier || [[Lignières (Cher)|Lignières]] |- | Collège Roger-Martin du Gard || [[Sancergues]] |- | Collège Saint-Exupery || [[Bourges]] |- | Collège Victor-Hugo || [[Bourges]] |- | Collège Voltaire || [[Saint-Florent-sur-Cher]] |} ==== Lycées ==== Le département compte dix-neuf lycées dont dix dans la ville de [[Bourges]]. {| border="0" | valign="top" width="38%" | *École privée Pigier Bourges [[Bourges]] *Lycée Alain-Fournier [[Bourges]] *[[Lycée Jacques-Cœur]] [[Bourges]] *Lycée Marguerite-de-Navarre [[Bourges]] *Lycée Pierre-Émile-Martin [[Bourges]] *Lycée privé Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle [[Bourges]] *Lycée privé Sainte-Marie-Saint-Dominique [[Bourges]] *Lycée professionnel Jacques-Cœur [[Bourges]] *Lycée professionnel Jean-de-Berry [[Bourges]] *Lycée professionnel Jean-Mermoz [[Bourges]] | valign="top" width="35%" | *Lycée Édouard-Vaillant [[Vierzon]] *Lycée Henri-Brisson [[Vierzon]] *Lycée professionnel Henri-Brisson [[Vierzon]] *Lycée professionnel Jean-Moulin [[Saint-Amand-Montrond]] *Lycée Jean-Moulin [[Saint-Amand-Montrond]] *Lycée professionnel Jean-Guéhenno [[Saint-Amand-Montrond]] *Lycée d'enseignement professionnel agricole privé [[Lignières (Cher)|Lignières]] *Lycée d'enseignement professionnel agricole privé [[Bengy-sur-Craon]] *Lycée d'enseignement général et technologique agricole de Bourges [[Le Subdray]] |} === Santé === Le département dispose de six hôpitaux : *clinique Guillaume-de-Varye, [[Saint-Doulchard]] ; *clinique Les Grainetières, [[Saint-Amand-Montrond]] ; *centre hospitalier, [[Saint-Amand-Montrond]] ; *centre hospitalier Jacques-Cœur, [[Bourges]] ; *hôpital Local, [[Sancerre]] ; *centre hospitalier, [[Vierzon]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie du Cher|Chambre de commerce et d'industrie du Cher}} {{...}} == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Cher}} Un climat doux, un relief peu agressif, de l'eau à profusion ont aidé à une dispersion du peuplement qui se manifeste dans de très nombreux villages ou hameaux encore le plus souvent habités de nos jours. Il ne semble pas y avoir de nom particulier pour désigner les habitants du Cher, on les appelle, en référence à l'ancienne province du Berry dont est issu le département, les Berrichons. <br /> {{Population de France/tableau}} {{Population de France/graphique}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Bourges | commune 2 = Vierzon | commune 3 = Saint-Doulchard | commune 4 = Saint-Amand-Montrond | commune 5 = Mehun-sur-Yèvre | commune 6 = Saint-Florent-sur-Cher | commune 7 = Aubigny-sur-Nère | commune 8 = Saint-Germain-du-Puy | commune 9 = Trouy | commune 10 = La Chapelle-Saint-Ursin | commune 11 = Dun-sur-Auron | commune 12 = La Guerche-sur-l'Aubois | commune 13 = Sancoins | commune 14 = Avord | commune 15 = Méreau (Cher) }} == Culture et Patrimoine == === Manifestations culturelles === {{Article détaillé|Culture dans le Cher}} * [[Printemps de Bourges]], festival musical de la chanson * ''Nuits lumière'' de Bourges * ''L'Air du temps'' de [[Lignières (Cher)|Lignières]], festival de musique actuelle * Fêtes franco-écossaises d'[[Aubigny-sur-Nère]] * ''Musique à Fontmorigny'' en l'[[Abbaye Notre-Dame de Fontmorigny|abbaye de Fontmorigny]] à [[Menetou-Couture]] === Patrimoine culturel et naturel === [[Image:Animaux empaillés.JPG|vignette|Animaux naturalisés au Muséum de Bourges.]] {{article détaillé|Liste des musées du Cher}} * [[Muséum d'histoire naturelle de Bourges|Muséum d'histoire naturelle Gabriel-Foucher]] de [[Bourges]] * [[Musée du Berry]] (archéologie, arts et traditions populaires) de Bourges * Musée [[Maurice Estève|Maurice-Estève]] (art contemporain), dans l’ancien [[hôtel des Échevins]], de Bourges * [[Hôtel Lallemant]] (arts décoratifs) de Bourges * Musée des [[Meilleur ouvrier de France|Meilleurs ouvriers de France]] de Bourges * Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher de Bourges * Musée à accès réglementé et restreint du Centre de formation de la défense (CFD), avec des pièces uniques (prototypes et seules restantes des conflits), de Bourges * [[Musée Émile-Chénon|Musée archéologique Émile-Chénon]] de [[Châteaumeillant]] * Musée de la sorcellerie * Musée des métiers et traditions de France * Musée Historimage de [[Neuvy-sur-Barangeon]] * Musée Laumônier de la locomotive à vapeur et les collections du musée de [[Vierzon]] * [[Musée de la photographie de Graçay]] * Musée [[Vassil Ivanoff|Vassil-Ivanoff]] de [[La Borne]] * Musée de la poterie * [[Maison de la culture de Bourges]] * [[Château d'eau de Bourges|Château d'eau]], château d'art de Bourges * Galerie d'art Capazza au château de [[Nançay]] * Pôle des Étoiles de Nançay * Espace Métal * Cité de l'Or * [[Maison-école du Grand Meaulnes]] à [[Épineuil-le-Fleuriel]] * Maison de l'eau * Pôle de la porcelaine-musée Charles-VII de [[Mehun-sur-Yèvre]] * Maison [[Maison de Sancerre|des Sancerre]] * [[Marais de Bourges]] * Jardin de l'Archevêché de Bourges * Jardin des Prés-Fichaux de Bourges * Promenade du [[rempart gallo-romain de Bourges]] * [[Jardin de l'abbaye de Vierzon|Jardin de l'abbaye]] (square Lucien-Beaufrère) de Vierzon * Jardin de la Porte-Oison de [[Sancerre]] * Parc floral du [[Château d'Apremont (Cher)|château d'Apremont-sur-Allier]] * Jardins de Drulon de [[Loye-sur-Arnon]] * [[Jardins du prieuré d'Orsan]] de [[Maisonnais]] * Ferme pédagogique du domaine du Travail coquin de [[Plou]] === Patrimoine architectural === {{article connexe|Berry#Patrimoine}} Le Cher, région rurale, recèle un patrimoine agricole important, qui rayonne sur ses régions frontalières avec les « granges à auvent ». Ces constructions avaient plusieurs rôles, celui de protéger les portes des intempéries et de créer une extension pour, par exemple, abriter hommes et matériel lors des orages. Les « granges pyramidales » sont quant à elles particulières au nord du Cher. Elles consistent en une charpente supportant une toiture descendant jusqu'au sol. Les églises berrichonnes sont principalement romanes et possèdent pour beaucoup des fresques anciennes, ainsi qu'un « [[Caquetoire (architecture)|caquetoire]] ». On compte en Berry plusieurs [[clocher tors|clochers tors]]. De nombreux châteaux sont visibles et ouverts à la visite, comme [[Sagonne|Sagonne, Ainay-le-Viel]] ou [[Meillant]]<ref>Voir aussi : {{Ouvrage|auteur1=Nathalie de Buhren|responsabilité1=rédactrice|auteur2=Xavier Laurent|responsabilité2=direction|titre=Dictionnaire illustré des châteaux du Cher|lieu=Bourges|éditeur=Service du patrimoine des Archives départementales du Cher|année=2019|pages totales=352|isbn=978-2-86018-028-3|bnf=45703728|consulté le=7 février 2020}}.</ref> : <gallery mode="packed"> Fichier:Cathedrale Saint-Etienne (Bourges) 16-09-2006.jpg|La [[cathédrale Saint-Étienne de Bourges]]. Fichier:General view Jacques Coeur Palace from the courtyard.JPG|Le [[palais Jacques-Cœur]] de Bourges. Fichier:Noirlac abbey facade east.jpg|L'[[abbaye de Noirlac]]. Fichier:Nançay Sphérique 01.JPG|La [[station de radioastronomie de Nançay]]. </gallery> Voici les bâtiments les plus remarquables : ==== Laïcs ==== {{début de colonnes|nombre=4}} * [[Palais Jacques-Cœur]] de [[Bourges]] * [[Château de la Verrerie (Cher)|Château de la Verrerie]] à Oizon * [[Château des Stuarts]] à [[Aubigny-sur-Nère]] * [[Château d'Ainay-le-Vieil]] * [[Château de Boucard]] au [[Le Noyer (Cher)|Noyer]] * [[Château de Culan]] * [[Château de Sagonne]] * [[Château de Maupas (Morogues)|Château de Maupas]] * [[Château de Mehun-sur-Yèvre]] * [[Château de Meillant]] * [[Château de Menetou-Salon]] * [[Château des Senteurs de Blancafort]] * [[Amphithéâtre romain|Amphithéâtre]] [[gallo-romain]] de [[Drevant]] * Maisons d'[[Henrichemont]] * [[Maison à pans de bois|Maisons à pans de bois]] de [[Bourges]] * Vieilles maisons de [[Saint-Amand-Montrond]] * Rues anciennes de [[Sancerre]] * Grange pyramidale de [[Vailly-sur-Sauldre]] * Tour des Fiefs de [[Sancerre]] * Tour de Vesvre de [[Neuvy-Deux-Clochers]] * Forteresse bastionnée de [[Saint-Amand-Montrond|Montrond]] * Beffroi ou porte de l'Horloge de [[Dun-sur-Auron]] * [[Station de radioastronomie de Nançay]] * Anciennes usines de la [[Société française de Vierzon]] {{fin de colonnes}} ==== Religieux ==== {{début de colonnes|nombre=4}} * [[Cathédrale Saint-Étienne de Bourges]] * [[Ensemble bâti par le céramiste Jean Linard|Cathédrale de Jean Linard]] de [[Neuvy-Deux-Clochers]]<ref>{{Article|auteur1=Hervé Martin|titre=Neuvy-Deux-Clochers - Un jeune couple rachète la cathédrale de Jean Linard|périodique=Le Berry républicain|date=28 juin 2022|lire en ligne=https://www.leberry.fr/neuvy-deux-clochers-18250/loisirs/un-jeune-couple-rachete-la-cathedrale-de-jean-linard_14152021/}}</ref> * [[Abbaye Notre-Dame de Fontmorigny]] de [[Menetou-Couture]] * [[Abbaye de Noirlac]] * [[Église Saint-Martin de Plaimpied]] * [[Église Notre-Dame de Puyferrand]] au [[Le Châtelet (Cher)|Châtelet]] * [[Collégiale Saint-Austrégésile de Saint-Outrille]] * [[Collégiale Notre-Dame de Mehun-sur-Yèvre]] * [[Église Saint-Amand de Saint-Amand-Montrond]] * [[Église Saint-Genès de Châteaumeillant]] * [[Église Sainte-Solange de Sainte-Solange]] * [[Église Saint-Michel de Chârost]] * [[Église Notre-Dame de Charly]] * [[Église Saint-Martin de Chalivoy-Milon]] * [[Église Saint-Aignan de Brinay]] * [[Église Notre-Dame de Lignières]] * [[Basilique Notre-Dame-des-Enfants]] de [[Châteauneuf-sur-Cher]] * [[Prieuré de Fontblanche]] {{fin de colonnes}} == Langues == {{Article détaillé|berrichon|Bourbonnais (dialectes)|Croissant (linguistique)}} [[Image:Croissant (zone de transition linguistique).png|vignette|Zone linguistique du Croissant, entre langue d'oïl et langue d'oc selon l'Atlas sonore des langues régionales ([[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], 2020).|360x360px]]Le [[français]] se parle traditionnellement dans tout le département. Un dialecte de langue d'oïl, le [[berrichon]] était parlé dans presque tout le département jusqu'au milieu du {{s-|XX|e}}. Il se composait d'un nombre important de parlers locaux plus ou moins influencés par les aires dialectales limitrophes (vallée de la Loire, Orléanais et Sologne au nord et à l'ouest, Nivernais à l'est). Le sud-est du département faisait partie de l'ancienne province du [[Bourbonnais (duché)|Bourbonnais]], mais ce secteur du Bourbonnais faisait toutefois partie du secteur linguistique berrichon. Hormis les groupes folkloriques lors de représentations, seules quelques personnes âgées parlent encore le berrichon. La pointe sud du département fait partie du [[Croissant (linguistique)|Croissant]]<ref>{{Lien web |langue=français |titre=Atlas sonore des langues régionales de France - Zone du Croissant |url=https://atlas.limsi.fr/?tab=cro |site=atlas.limsi.fr ; site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France |date=2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda, Lori Lamel|titre=Comparaison dialectométriques de parlers du Croissant avec d’autres parlers d’oc et d’oïl|périodique=Le Croissant linguistique entre oc, oïl et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires|date=2021|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03318765/document}}.</ref>, zone linguistique où la langue traditionnelle est un intermédiaire et un mélange entre l'[[occitan]] et la [[langue d'oïl]]<ref name="Brun-Trigaud">{{Article |auteur1=Guylaine Brun-Trigaud |titre=Les enquêtes dialectologiques sur les parlers du Croissant : corpus et témoins |périodique=Langue française |volume=93 |numéro=1 |date=1992 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1992_num_93_1_5809 |consulté le=6 décembre 2016 |pages=23-52 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Maximilien Guérin|titre=Transmission et dynamique des parlers du Croissant|périodique=Cahiers du GEPE|numéro=12|lieu=[[Strasbourg]]|éditeur=[[Université de Strasbourg|Presses universitaires de Strasbourg]]|date=2020|issn=2105-0368|doi=10.57086/cpe.1276|lire en ligne=|accès url=libre|pages=}}</ref>{{,}}<ref>Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume, ''Patois et chansons de nos grands-pères marchois : Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon'', Paris, [[Éditions CPE]], 2010, {{nb p.|160}} {{ISBN|978-2-84503-827-1}}</ref>. Certains termes de ces parlers sont passés dans le français régional : * le chambra : ''lê chambra'' (''le grenier à foin'' en marchois) ; * une aigasse : ''aigaçe'' (''giboulée'' en marchois) ; * la betoulle : le bouleau (''betule'') ; * une ageasse : une pie (''ajaçe'') ; * acoter : s'appuyer (''acotaer''). == Tourisme == {{...}} === Résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{1er}} janvier 2008, 8,3 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes du Cher dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {| class="wikitable sortable alternance centre" style="text-align:right" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nb de logements ! style="text-align:left"| Nb de résidences secondaires ! style="text-align:left"| % Résidences secondaires |- | style="text-align:left" | '''[[Sainte-Montaine]]''' | 212 | 238 | 125 | 52,5 |- | style="text-align:left" | '''[[Saint-Saturnin (Cher)|Saint-Saturnin]]''' | 424 | 467 | 166 | 35,5 |- | style="text-align:left" | '''[[Sens-Beaujeu]]''' | 426 | 340 | 116 | 34,1 |- | style="text-align:left" | '''[[Jars]]''' | 486 | 386 | 128 | 33,1 |- | style="text-align:left" | '''[[Brinon-sur-Sauldre]]''' | {{formatnum:1044}} | 783 | 216 | 27,6 |- | style="text-align:left" | '''[[Préveranges]]''' | 582 | 538 | 148 | 27,5 |- | style="text-align:left" | '''[[Sury-en-Vaux]]''' | 728 | 464 | 119 | 25,6 |- | style="text-align:left" | '''[[Herry]]''' | {{formatnum:1075}} | 681 | 172 | 25,3 |- | style="text-align:left" | '''[[Nançay]]''' | 870 | 576 | 126 | 21,8 |- | style="text-align:left" | '''[[Savigny-en-Sancerre]]''' | {{formatnum:1080}} | 681 | 142 | 20,8 |- | style="text-align:left" | '''[[Graçay]]''' | {{formatnum:1557}} | 952 | 169 | 17,7 |- | style="text-align:left" | '''[[Neuvy-sur-Barangeon]]''' | {{formatnum:1250}} | 742 | 128 | 17,2 |- | style="text-align:left" | '''[[Châteaumeillant]]''' | {{formatnum:2082}} | {{formatnum:1290}} | 197 | 15,3 |- | style="text-align:left" | '''[[Sancerre]]''' | {{formatnum:1697}} | {{formatnum:1061}} | 161 | 15,1 |- | style="text-align:left" | '''[[Saint-Satur]]''' | {{formatnum:1659}} | {{formatnum:1000}} | 151 | 15,1 |- | style="text-align:left" | '''[[Henrichemont]]''' | {{formatnum:1800}} | {{formatnum:1115}} | 161 | 14,4 |- | style="text-align:left" | '''[[Argent-sur-Sauldre]]''' | {{formatnum:2224}} | {{formatnum:1280}} | 142 | 11,1 |} * Source : Insee<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Insee], chiffres au {{1er}} janvier 2008.</ref> == Références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Cher|commons titre=Le Cher}} === Articles connexes === * [[Conseil départemental du Cher]] * [[Département français]] * [[Liste des communes du Cher]] * [[Liste des églises du Cher]] * [[Liste de ponts du Cher]] * [[Liste des anciennes abbayes du Berry]] * [[Rallye des Vignobles]] * [[Liste de films tournés dans le Cher]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Cher|Volontaires nationaux du Cher pendant la Révolution]] === Liens externes === {{liens}} * [http://www.cher.pref.gouv.fr/ Préfecture du Cher] * [http://www.departement18.fr/ Conseil départemental du Cher] {{Palette|Préfectures et sous-préfectures du Centre-Val de Loire|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Cher|Centre|Berry|France}} [[Catégorie:Cher|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Corr%C3%A8ze%20%28d%C3%A9partement%29
Corrèze (département)
{{Voir homonymes|Corrèze}} {{Infobox Département de France | nom = Corrèze | insee = 19 | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | logo = Corrèze (19) logo 2015.svg | région = [[Nouvelle-Aquitaine]] | Préfecture = [[Tulle]] | Sous-préfectures = [[Brive-la-Gaillarde]]<br />[[Ussel (Corrèze)|Ussel]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5857 | arr = [[Arrondissements de la Corrèze|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de la Corrèze|2]] | canton = [[Liste des cantons de la Corrèze|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de la Corrèze|9]] | comm = [[Liste des communes de la Corrèze|279]] | président = [[Pascal Coste (homme politique)|Pascal Coste]] ([[Les Républicains (parti français)|LR]]) | imageloc = Corrèze-Position.svg | latitude = 45/20/N | longitude = 01/50/E | préfet = Étienne Desplanques<ref>{{Lien web |titre=Compte rendu du Conseil des ministres du 20 juillet 2022 |url=https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/2022-07-20#mesures-d-ordre-individuel- |éditeur=Gouvernement |date=20 juillet 2022 |consulté le=23 août 2022}}.</ref> | gentilé = Corrézien | site web = {{URL|https://www.correze.fr}} | drapeau = Drapeau département fr Corrèze.svg }} La '''Corrèze''' (<small>prononciation :</small> {{MSAPI|/kɔ.ʁɛz/}}) est un [[département français|département]] du [[Sud-Ouest en France|sud-ouest]] de la [[France]] dans la [[Région française|région]] [[Nouvelle-Aquitaine]], qui tire son nom de la [[Corrèze (rivière)|rivière qui le traverse]]. La préfecture est [[Tulle]] bien que [[Brive-la-Gaillarde]] soit sa ville la plus peuplée. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le {{nobr|code 19}}. Ses habitants sont appelés les Corréziens. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Corrèze}} Le département est formé de la plus grande partie du [[Bas-Limousin]] et doit son nom à la [[Corrèze (rivière)|rivière Corrèze]] qui en arrose le centre, y a son cours tout entier et en baigne les deux villes principales : [[Tulle]] et [[Brive-la-Gaillarde|Brive]]. === Localisation === Le département appartient administrativement à la région [[Nouvelle-Aquitaine]], depuis 2015. Il est limitrophe, au nord, des départements de la [[Haute-Vienne]] et de la [[Creuse (département)|Creuse]], à l'est, des départements du [[Puy-de-Dôme]] et du [[Cantal (département)|Cantal]], au sud de celui du [[Lot (département)|Lot]] et, enfin, à l'ouest de celui de la [[Dordogne (département)|Dordogne]]. === Géologie et relief === {{Carte/Corrèze|légende=Voir la carte physique|type=relief}} Située à l'ouest du [[Massif central]], elle se compose de trois ensembles : la montagne, les plateaux et le bassin de [[Brive-la-Gaillarde|Brive]]. La montagne culmine à {{unité|977|m}} au [[mont Bessou]], à [[Meymac]], en bordure du [[plateau de Millevaches]]. De formation cristalline [[hercynien]]ne, elle est assez érodée. Les autres montagnes sont le [[mont Audouze]] ({{unité|953|m}}) et le mont de Meymac ({{unité|971|m}}).<br>Au sud-ouest du plateau de Millevaches se situe le [[massif des Monédières]] dont le plus haut sommet est le « [[puy de la Monédière]] » qui culmine à ({{unité|922|m}}).<br>À l'ouest, le [[plateau du Limousin]] s'étend sur les départements de la [[Haute-Vienne]] et de la [[Dordogne (département)|Dordogne]]. Les plateaux sont creusés par des vallées encaissées qui se dirigent vers la [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]], revivifiant le relief comme aux [[cascades de Gimel]]. Au sud-ouest de la Corrèze, le [[bassin sédimentaire]] de [[Brive-la-Gaillarde]] jouit d'un climat plus favorable. On y trouve des collines de grès comme à [[Collonges-la-Rouge]]. Des [[Houillères de Cublac|mines de charbon ont été exploitées à Cublac]], [[Yssandon]], [[Varetz]], [[Saint-Pantaléon-de-Larche|Saint-Pantaléon]], [[Maussac]], [[Le Lardin]], [[Lapleau]] et [[Argentat-sur-Dordogne]] entre 1769 et 1921. <gallery mode="packed" caption="Paysages de Corrèze :"> Le sud des Monédières vers Chaumeil.JPG|Le sud [[Massif des Monédières|des Monédières]] vers [[Chaumeil]], dans le centre-nord. Chasteaux (2).JPG|[[Chasteaux]], dans le sud-ouest. Viaduc des Angles A 89 - Naves, Corrèze, France-2.jpg|[[Viaduc du Pays de Tulle]] près de [[Naves (Corrèze)|Naves]], dans le centre. Prairie2.JPG|La [[tourbière du Longéroux]] sur le [[plateau de Millevaches]], dans le nord-est. </gallery> === Hydrographie === [[Fichier:Argentat, July 2009.jpg|vignette|La [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]] à [[Argentat-sur-Dordogne]].]] [[Fichier:Barrage-de-Borts-les-Orgues-sur-la-Dordogne-DSC 0233.jpg|vignette|[[Barrage de Bort-les-Orgues]].]] {{Article détaillé|Corrèze (rivière)}} Le département est parcouru par de nombreux cours d'eau, la plupart prenant leur source au [[plateau de Millevaches]] comme la [[Vienne (rivière française)|Vienne]], la [[Vézère]] et la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]], parmi les plus importants, mais également le [[Chavanon]], la [[Rhue|Rue]], la [[Diège (affluent de la Dordogne)|Diège]], la [[Triouzoune]], l'[[Ruisseau de l'Artaude|Artaude]], la [[Triouzoune]], la [[Luzège]], la [[Sombre]], la [[Glane (affluent de la Maronne)|Glane]], le [[Doustre]], la [[Souvigne]], la [[Maronne]], la [[Ménoire (ruisseau)|Ménoire]], la [[Soudaine]], le [[Ganaveix]], le [[Bradascou]], le [[Brézou]], la [[Loyre (affluent de la Vézère)|Loyre]], la [[Couze (affluent de la Vézère)|Couze]], la [[Logne (affluent de la Vézère)|Logne]], la [[Loyre (affluent de la Corrèze)|Loyre]], la [[Montane]], la [[Roanne (affluent de la Corrèze)|Roanne]], le [[Maumont (affluent de la Corrèze)|Maumont]], et [[:Catégorie:Cours d'eau en Corrèze|bien d'autres cours d'eau]].<br>La [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]], traverse le département mais n'y prend pas sa source. La Corrèze comporte également de nombreux ouvrages hydroélectriques dont les principaux sont : * sur la [[Diège (affluent de la Dordogne)|Diège]], le [[barrage des Chaumettes]] ; * sur la [[Dordogne (fleuve français)|Dordogne]], les barrages de [[Barrage de l'Aigle|l'Aigle]], de [[Barrage de Bort-les-Orgues|Bort-les-Orgues]], de [[Barrage de Marèges|Marèges]], du [[Barrage du Chastang|Chastang]] et d'[[Barrage d'Argentat|Argentat]] ; * sur le [[Doustre]], le [[barrage de la Valette]] ; * sur la [[Vézère]], les barrages de [[Barrage de Monceaux la Virolle|Monceaux la Virolle]], de [[Barrage de Treignac|Treignac]] et du [[Barrage du Saillant|Saillant]]. === Climat === {{Article détaillé|Climat de la Corrèze}} Département de transition entre l'[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et le [[Massif central]], la Corrèze voit son altitude s'élever graduellement du [[bassin de Brive]] au [[plateau de Millevaches]], véritable château d'eau de la façade atlantique. Ce relief explique la très grande variété des climats corréziens. == Dénomination == La Corrèze est appelée, en [[occitan]] [[limousin (dialecte)|limousin]], la ''Corresa,'' (à prononcer « Courézo » ou « Courèjo »). Le département de la Corrèze doit son nom à une [[rivière]], la [[Corrèze (rivière)|Corrèze]], qui n'est pas la plus longue de son territoire, mais qui traverse la partie centrale en baignant les deux principales villes : [[Tulle]] et [[Brive-la-Gaillarde]]. == Histoire == {{article détaillé|Histoire de la Corrèze}} [[File:Statère à la grue frappé par les Lémovices.jpg|thumb|Statère à la grue frappé par les [[Lemovices]]<ref>Date : c. 100-50 {{av JC}}</ref>.]] Le territoire de la Corrèze fut jadis habité, comme le reste du [[Limousin (province)|Limousin]], par les [[Lemovices]], [[peuple gaulois]] qu'[[Auguste]] incorpora dans l'[[Aquitaine Première]]. Le département a été formé à la [[Révolution française]], le {{Date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{Date|22|décembre|1789}}, à partir de la plus grande partie du « bas-Limousin », une portion de la [[Anciennes provinces de France|province]] du [[Limousin (province)|Limousin]]. [[Fichier:Carte du département de la Corrèze - 1790-1793.tif|centré|vignette|Carte de la Corrèze (1790)]] Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[région Limousin|Limousin]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions [[Région Aquitaine|Aquitaine]] et [[Poitou-Charentes]] pour devenir la région administrative [[Nouvelle-Aquitaine]]. === Héraldique === {{Article détaillé|Armorial des communes de la Corrèze}} {{Blasonnement | image=Blason département fr Corrèze.svg | descript=Écartelé, en 1 d'or aux deux lions léopardés de gueules, en 2 échiqueté de gueules et d'or de six tires, en 3 coticé d'or et de gueules de dix pièces, et en 4 d'or aux trois lionceaux d'azur armés et lampassés de gueules. | texte=Ce blason, créé en [[1975]], regroupe les armes des quatre [[vicomté]]s qui, depuis 1040, se partageaient le territoire du [[Bas Limousin]] devenu en [[1790]] le département de la Corrèze, à savoir, dans l'ordre des quartiers : [[Vicomté de Comborn|Comborn]], [[Moustier-Ventadour|Ventadour]], [[Turenne (Corrèze)|Turenne]] et [[Ségur-le-Château|Ségur]].}} == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique dans la Corrèze}} Région gagnée rapidement aux idées républicaines, marquée par la Résistance et les luttes ouvrières, la Corrèze a eu une tradition de gauche. Elle est, de ce point de vue, comme les autres départements de la région Limousin, une terre d'ancienne influence socialiste. Pour autant, dans le cadre de l'action de [[Jacques Chirac]] et de [[Jean Charbonnel]], Corréziens d'origine dépêchés sur place par le gouvernement gaulliste en 1967, la droite a acquis de fortes positions dans ce département pendant une quarantaine d'années. Un réseau d'élus locaux de droite s'est progressivement constitué pour conquérir la plupart des villes, puis la présidence du conseil général. Ceci a pris place dans un cadre marqué par une intervention publique de plus en plus forte, largement motivée par l'action de Jacques Chirac au plus haut niveau de l'État. Cependant les années qui suivent le départ de Jacques Chirac de la présidence de la République dénotent une remontée de la gauche. Aux élections du 16 mars 2008, elle interrompt la longue parenthèse de la domination chiraquienne sur le département en remportant les trois cantons qui lui manquaient pour faire basculer à gauche le conseil général ([[Canton de Sornac|Sornac]], [[Canton de Vigeois|Vigeois]] et [[Canton de Tulle-Campagne-Sud|Tulle-Campagne-Sud]]). Les municipales, dont le deuxième tour a lieu le même jour, voient [[François Hollande]] être largement réélu à [[Tulle]], la socialiste [[Martine Leclerc]] remporter la mairie d'[[Ussel (Corrèze)|Ussel]] dès le premier tour et [[Philippe Nauche]] ravir le fauteuil de [[Bernard Murat (homme politique)|Bernard Murat]] à [[Brive-la-Gaillarde]]. À la rentrée 2008, cette nouvelle domination de la gauche socialiste se confirme avec l'élection de [[Bernadette Bourzai]] et [[René Teulade]] aux deux postes de sénateurs laissés vacants par les deux sortants radicaux et UMP. Le 6 mai 2012, François Hollande, président du conseil général, est élu président de la République française. En 2014, c'est la fin de la domination socialiste sur le département, la gauche perd une grande partie de son terrain, la droite reconquiert de nombreux fiefs à la gauche ([[Brive-la-Gaillarde]], [[Ussel (Corrèze)|Ussel]], [[Malemort-sur-Corrèze]], [[Argentat-sur-Dordogne]], [[Beaulieu-sur-Dordogne]], [[Arnac-Pompadour]], [[Voutezac]]…) et remporte les deux sièges de sénateurs avec l'élection de [[Daniel Chasseing]] et [[Claude Nougein]]. En 2015, la gauche perd également le [[Conseil départemental de la Corrèze|conseil départemental]] mais conserve les villes de [[Tulle]], [[Ussac]], [[Uzerche]] et [[Bort-les-Orgues]]. Lors des [[Élections législatives de 2017 en Corrèze|élections législatives de 2017]], la gauche perd ses deux députés. La droite, quant à elle, gagne une députée pour la {{2e|circonscription}} avec l’élection de [[Frédérique Meunier]]. Le parti centriste d'[[Emmanuel Macron]], [[La République en marche]], gagne un député pour la {{1re|circonscription}}, avec l'élection de [[Christophe Jerretie]]. Voir aussi : * [[Liste des députés de la Corrèze]] * [[Liste des sénateurs de la Corrèze]] * [[Liste des conseillers départementaux de la Corrèze]] * [[Liste des préfets de la Corrèze]] Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du département de la Corrèze sont les suivantes : {| class="wikitable centre" ! scope="col"|Élection ! scope="col"|Territoire ! scope="col"|Titre ! scope="col"|Nom ! colspan="2" scope="col"|Tendance politique ! scope="col"|Début de mandat ! scope="col"|Fin de mandat |- |[[Élections départementales de 2021 en Corrèze|Départementales]] |[[Conseil départemental de la Corrèze]] |[[Liste des présidents des conseils départementaux français|Président du conseil départemental]] |[[Pascal Coste (homme politique)|Pascal Coste]] |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |{{Date|2 avril 2015}} |[[2028]] |- | rowspan="2"|[[Élections législatives françaises de 2022|Législatives]] |[[Première circonscription de la Corrèze]] |[[Assemblée nationale (France)|Député]] |[[Francis Dubois]] |[[Les Républicains|LR]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |{{date|22|juin|2022}} |{{date||juin|2027}} |- |[[Deuxième circonscription de la Corrèze]] |[[Assemblée nationale (France)|Députée]] |[[Frédérique Meunier]] |[[Les Républicains|LR]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |{{date|22|juin|2022}} |{{date||juin|2027}} |- | rowspan="2"|[[Élections sénatoriales françaises de 2020|Sénatoriales (suffrage universel indirect)]] | rowspan="2"|[[Département de la Corrèze]] |[[Sénateur français|Sénateur]] |[[Daniel Chasseing]] |[[Parti radical (France)|PR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MR}}| |{{Date|1 octobre 2014}} |[[2026]] |- |[[Sénateur français|Sénateur]] |[[Claude Nougein]] |[[Les Républicains|LR]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |{{Date|1 octobre 2014}} |[[2026]] |- |[[Élections régionales françaises de 2021|Régionales]] |[[Nouvelle-Aquitaine]] |[[Liste des présidents des conseils régionaux en France|Président du conseil régional]] |[[Alain Rousset]] |[[Parti socialiste (France)|PS]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}}| |{{Date|1 janvier 2016}} |[[2028]] |- |[[Élection présidentielle française de 2022|Présidentielle]] |[[France]] |[[Président de la République]] |[[Emmanuel Macron]] |[[La République en marche|LREM]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LREM}}| |{{date|14|mai|2017}} |[[2027]] |} === Conseil départemental === {{Article détaillé|Conseil départemental de la Corrèze}} {| rules="all" style="margin-top: 1em; border: 1px solid #999; border-right: 2px solid #999; border-bottom: 2px solid #999" cellspacing="0" cellpadding="4" align="center" !Parti ! colspan="2"|Sigle !Élus |- | colspan="4" bgcolor="lightblue" align="center"|'''Majorité''' (26 sièges) |- |[[Les Républicains]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| | align="center"|LR | align="center"|18 |- |[[Divers droite]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVD}}| | align="center"|DVD | align="center"|7 |- |[[Mouvement radical|Mouvement Rad.]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|MRad}}| | align="center"|MRSL | align="center"|1 |- | colspan="4" bgcolor="pink" align="center"|'''Opposition''' (12 sièges) |- |[[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}}| | align="center"|PS | align="center"|11 |- |[[Divers gauche]] | {{Infobox Parti politique français/couleurs|DVG}}| | align="center"|DVG | align="center"|1 |- | colspan="4" bgcolor="lightblue" align="center"|'''Président du Conseil départemental''' |- | colspan="4" bgcolor="lightblue" align="center"|[[Pascal Coste (homme politique)|Pascal Coste]] ([[Les Républicains|LR]]) |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Corrèze}} {{...}} == Transports == {{article détaillé|Transports dans la Corrèze}} Le réseau routier et ferroviaire du département est centré sur Brive-la-Gaillarde, où se croisent les autoroutes [[autoroute A20 (France)|A20]] et [[autoroute A89 (France)|A89]] et plusieurs lignes de chemins de fer, dont la [[ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon]], dite « POLT ». == Enseignement == === Lycées === [[Fichier:Lycée-Pierre-Caraminot.JPG|vignette|[[Lycée Pierre-Caraminot]] à [[Égletons]].]] Le [[lycée Pierre-Caraminot]] à [[Égletons]] est l'un des plus connus de la Corrèze, il offre des prestigieuses formations dans les [[travaux publics]], le [[génie civil]] et la [[maintenance]] industrielle. En 2018, le lycée se classe {{8e}} sur 9 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et {{1985e}} sur 2277 au niveau national<sup>[[Lycée Pierre-Caraminot#cite note-1|1]]</sup>. Le [[lycée Edmond-Perrier]] à [[Tulle]] est l'un des plus grands lycées du département, plusieurs personnalités y ont étudié comme [[Henri Queuille]], [[Éric Rohmer]], [[Benoît Mandelbrot]] ou [[Marie-Anne Montchamp]]. Le lycée privé Marguerite-Bahuet à [[Brive-la-Gaillarde]] est le lycée qui possède le plus haut taux de réussite au baccalauréat en 2018 et se classe en {{1re}} position au niveau départemental, en termes de qualité d'enseignement, et {{173e}} au niveau national. Dans le département il y a environ 24 lycées dont : * Lycée d'Arsonval ([[Brive-la-Gaillarde]]) * Lycée Simone Veil (Brive-la-Gaillarde) * [[Lycée Georges-Cabanis]] (Brive-la-Gaillarde) * Lycée Bossuet (Brive-la-Gaillarde) * [[Lycée Pierre-Caraminot]] ([[Égletons]]) * Lycée agricole Edgard Pisani ([[Naves (Corrèze)|Naves]]) * [[Lycée Edmond-Perrier]] ([[Tulle]]) * Lycée professionnel René-Cassin ([[Tulle]]) * Lycée Bernart-de-Ventadour ([[Ussel (Corrèze)|Ussel]]) * Lycée Henri Queuille (Neuvic) *Lycée agricole Henri Bassaler (Voutezac) === Collèges === Dans le département on y compte 25 collèges publics et 5 collèges privés fréquentés par plus de 9 000 collégiens<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les collèges Corréziens |url=https://www.correze.fr/nos-missions/famille-petite-enfance-jeunesse/les-collegiens/les-colleges-correziens |site=Conseil Départemental de la Corrèze |consulté le=2020-05-11}}.</ref>. {{colonnes|taille=24| * Collège Mathilde-Marthe-Faucher ([[Allassac]]) * Collège Simone-Veil ([[Argentat-sur-Dordogne]]) * Collège ([[Argentat-sur-Dordogne]]) - Privé * Collège Jacqueline-Soulange ([[Beaulieu-sur-Dordogne]]) * Collège Amédée-Bish ([[Beynat]]) * Collège Marmontel ([[Bort-les-Orgues]]) * Collège Bossuet (Brive-la-Gaillarde) - Privé * Collège d'Arsonval (Brive-la-Gaillarde) * Collège Georges-Cabanis (Brive-la-Gaillarde) * Collège Jean-Lurçat (Brive-la-Gaillarde) * Collège Jean-Moulin (Brive-la-Gaillarde) * Collège La Salle (Brive-la-Gaillarde) - Privé * Collège Notre-Dame Jeanne-d'Arc (Brive-la-Gaillarde) - Privé * Collège Maurice-Rollinat (Brive-la-Gaillarde) * Collège Bernadette-Chirac ([[Corrèze (commune)|Corrèze]]) * Collège Albert-Thomas ([[Égletons]]) * Collège Anna-de-Noailles ([[Larche (Corrèze)|Larche]]) * Collège André-Fargeas ([[Lubersac]]) * Collège René Perrot ([[Merlines]]) * Collège Jacques-Chirac ([[Meymac]]) * Collège Léon-Dautrement ([[Meyssac]]) * Collège de la Triouzoune ([[Neuvic (Corrèze)|Neuvic]]) * Collège Eugène-Freyssinet ([[Objat]]) * Collège ([[Seilhac]]) * Collège Lakanal ([[Treignac]]) * Collège Georges-Clemenceau (Tulle) * Collège Victor-Hugo (Tulle) * Collège Voltaire (Ussel) * Collège Notre-Dame-de-la-Providence (Ussel) - Privé * Collège Gaucelm-Faidit ([[Uzerche]])}} ==== L'opération Ordicollège ==== Le conseil général de la Corrèze a fait le choix, en 2008, de doter les collégiens du département d’un [[iPad]] dans le but de favoriser les apprentissages et la réussite scolaire, en particulier pour les [[élève]]s en difficulté, et pour réduire la [[Fracture numérique (géographique)|fracture numérique]]<ref>[http://www.ordicollege.cg19.fr/ Ordicollège].</ref>. Cette action a été engagée en collaboration avec l'[[Système éducatif français|Éducation nationale]] ([[rectorat]], inspection d’[[académie]], [[CDDP]], [[IUFM]], chefs d’établissements, [[enseignants]]). == Démographie == === Évolution démographique === {{Article détaillé|Démographie de la Corrèze|Liste des communes de la Corrèze}} Les [[Liste de gentilés|habitants]] de la Corrèze sont les Corréziens.{{Population de France/section}} Avec trois villes principales : [[Brive-la-Gaillarde]] (sous-préfecture de {{Unité|{{Population de France/dernière_pop||Brive-la-Gaillarde}}|hab.}}), [[Tulle]] (préfecture de {{Unité|{{Population de France/dernière_pop||Tulle}}|hab.}}) et [[Ussel (Corrèze)|Ussel]] (sous-préfecture de près de {{Unité|{{Population de France/dernière_pop||Ussel (Corrèze)}}|hab.}}). Les habitants de [[Brive-la-Gaillarde]] sont appelés (officiellement) les « Brivistes ». Les habitants de [[Tulle]] sont les « Tullistes » et ceux d'[[Ussel (Corrèze)|Ussel]] les « Usselois » (prononcer ussélois). === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Brive-la-Gaillarde | commune 2 = Tulle | commune 3 = Ussel (Corrèze) | commune 4 = Malemort | commune 5 = Saint-Pantaléon-de-Larche | commune 6 = Égletons | commune 7 = Ussac | commune 8 = Allassac | commune 9 = Objat | commune 10 = Cosnac | commune 11 = Argentat-sur-Dordogne | commune 12 = Uzerche | commune 13 = Donzenac | commune 14 = Bort-les-Orgues | commune 15 = Varetz }} === Unités urbaines (agglomérations) === {{article principal|Unités urbaines en Corrèze}} Le département comprend dix [[Unité urbaine en France|unités urbaines]] : [[Unité urbaine d'Allassac|Allassac]], [[Unité urbaine d'Argentat-sur-Dordogne|Argentat-sur-Dordogne]], [[Unité urbaine de Bort-les-Orgues|Bort-les-Orgues]], [[Unité urbaine de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]], [[Unité urbaine d'Égletons|Égletons]], [[Unité urbaine de Meymac|Meymac]], [[Unité urbaine d'Objat|Objat]], [[Unité urbaine de Tulle|Tulle]], [[Unité urbaine d'Ussel|Ussel]] et [[Unité urbaine d'Uzerche|Uzerche]]. Par ailleurs, deux unités urbaines extérieures au département comprennent chacune une commune de la Corrèze : [[Unité urbaine de Terrasson-Lavilledieu|Terrasson-Lavilledieu]] en [[Dordogne (département)|Dordogne]] (commune de [[Cublac]]) et [[Unité urbaine de Vayrac|Vayrac]] dans le [[Lot (département)|Lot]] (commune de [[Bilhac]]). === Aires urbaines et aires d'attraction === Depuis 2020, l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] a abandonné la notion d'[[Aire urbaine (France)|aire urbaine]] et lui a substitué celle d'[[aire d'attraction d'une ville]]. Le département possédait trois aires urbaines : [[Aire urbaine de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]], [[Aire urbaine de Tulle|Tulle]] et [[Aire urbaine d'Ussel|Ussel]]. Il y a désormais sept aires d'attraction corréziennes : [[Aire d'attraction d'Argentat-sur-Dordogne|Argentat-sur-Dordogne]], [[Aire d'attraction de Bort-les-Orgues|Bort-les-Orgues]], [[Aire d'attraction de Brive-la-Gaillarde|Brive-la-Gaillarde]], [[Aire d'attraction d'Égletons|Égletons]], [[Aire d'attraction de Tulle|Tulle]], [[Aire d'attraction d'Ussel|Ussel]] et [[Aire d'attraction d'Uzerche|Uzerche]]. De plus, deux aires d'attraction de départements limitrophes englobent plusieurs communes corréziennes : [[Aire d'attraction de Biars-sur-Cère - Saint-Céré|Biars-sur-Cère - Saint-Céré]] dans le [[Lot (département)|Lot]] (12 communes) et [[Aire d'attraction de Saint-Yrieix-la-Perche|Saint-Yrieix-la-Perche]] en [[Haute-Vienne]] (2 communes). == Langue == {{Article détaillé|Occitan}} Jusqu'au {{s-|XVI|e}}, la langue officielle est l'[[occitan]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Christine Moutte, Olivier Chapperon |titre=L'enseignement de l'occitan à développer en Corrèze pour préserver cette langue régionale |périodique=[[La Montagne (journal)|La Montagne]] |lieu=Édition de [[Brive-la-Gaillarde]] (siège à [[Clermont-Ferrand]]) |éditeur=[[Groupe Centre France]] |date=21 septembre 2020 |issn=0767-4007 |lire en ligne=https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/l-enseignement-de-l-occitan-a-developper-en-correze-pour-preserver-cette-langue-regionale_13840447/}}</ref>. Elle est la [[langue]] des premiers [[troubadour]]s (''trobadors'' en occitan, de ''trobar'', « trouver » — le thème, la rime…). Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du {{s-|XX}}, époque à partir de laquelle le [[français]] prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc, dès les [[années 1930]], peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée occasionnellement aujourd'hui, surtout par les natifs corréziens de plus de 50 ans. Les différents dialectes présents sur le territoire corrézien en dehors du [[Limousin (dialecte)|limousin]], qui est le dialecte majoritaire pour la plus grande partie du département, sont l'[[auvergnat]] dans le Nord-Est avec pour communes principales [[Ussel (Corrèze)|Ussel]], [[Neuvic (Corrèze)|Neuvic]], [[Bort-les-Orgues]] ainsi que le [[languedocien]] parlé dans la frange sud du département ; de [[Chauffour-sur-Vell]] à [[Goulles]] en passant par [[Beaulieu-sur-Dordogne]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=IEO Limousin |titre=Carte linguistique du Limousin}}.</ref>. On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (« limousinismes ») des [[Limousins]], ainsi que dans leur [[Accents régionaux en France|accent]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La biaça |url=http://www.colleccions.ieo-lemosin.org/index.php?artist_id=&format_id=&type_id=2&tag_id=&option=com_muscol&search=albums&view=search&Itemid= |consulté le=3 mars 2012 |extrait=Enregistrements réalisés en Corrèze, accès à la Biaça, le site des archives de l'I.E.O. Lemosin}}.</ref>. {{clr}} == Personnalités liées au département == <gallery mode="packed" heights="175"> 07 Grégoire XI (Avignon) 01.jpg|[[Grégoire XI]], né Pierre Roger de Beaufort, dernier pape français. Guillaume Dubois by Hyacinthe Rigaud.jpg|[[Guillaume Dubois]], cardinal, premier ministre sous la Régence. Jean-François Marmontel.jpg|[[Jean-François Marmontel]], encyclopédiste. Guillaume Marie-Anne Brune.jpg|[[Guillaume Brune|Guillaume Marie-Anne Brune]], maréchal d'Empire. </gallery> <small>'''Classement par ordre alphabétique :'''</small> * Étienne Aubert (1282-1362), né à [[Beyssac]], {{199e}} [[pape]] de l'[[Catholicisme|Église catholique romaine]] sous le nom de [[Innocent VI]]. * [[Étienne Baluze]] (1630-1718), né à [[Tulle]], [[historiographie|historiographe]], [[bibliothécaire]] et [[juriste]], qui fut notamment le bibliothécaire personnel de [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]]. * [[Simone de Beauvoir]] (1908-1986), philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste, passe ses vacances d'enfance chez son grand-père à [[Saint-Ybard]] et en évoque le souvenir à de multiples reprises dans ses ''[[Mémoires d'une jeune fille rangée]].'' * [[Jean-Pierre Bechter]] (1944), né à [[Ussel (Corrèze)|Ussel]], député de la Corrèze (1978-1981 puis 1986-1988). * [[Pierre Bergounioux]] (1949), né à [[Brive-la-Gaillarde]], écrivain. * [[Christian Binet]] (1947), né à Tulle, dessinateur et scénariste de [[bande dessinée]], créateur de la série [[Les Bidochons]]. * [[Lucien Bossoutrot]] (1890-1958), né à Tulle, aviateur, premier pilote de ligne de l'aviation commerciale en 1919, député (1936-1940). * [[Henri de Bournazel]] (1898-1933), héros de la pacification du Maroc et gouverneur de la région du Tafilalet. * [[Guillaume Brune]] (1763-1815), né à Brive, général de la Révolution, [[maréchal d'Empire]], [[Pair de France (Chambre des pairs)|pair de France]], parrain d'[[Alexandre Dumas]]. * [[Gilbert Bugeac]] (1901-1976), né à Tulle, entrepreneur et résistant français, Compagnon de la Libération. * [[Jean Baptiste Cabanis]] (1725-1786), né à [[Yssandon]], agronome. * [[Pierre Jean Georges Cabanis]] (1757-1808), né à [[Cosnac]], médecin et député, réformateur de l'enseignement de la médecine en France, membre de l'[[Académie française]]. * [[Jean Cazeneuve]] (1915-2005), né à Ussel, philosophe et sociologue, président de l'[[Office de radiodiffusion télévision française|ORTF]] puis P-DG de [[TF1]], président de l'[[Académie des sciences morales et politiques]]. * [[Jean Charbonnel]] (1927-2014), député de la Corrèze (1962-1978 puis 1986-1993), ministre et maire de [[Brive-la-Gaillarde]] (1966-1995). * [[Bernadette Chirac]] (1933), femme politique, épouse du président de la République [[Jacques Chirac]], première dame de France (1995-2007). * [[Jacques Chirac]] (1932-2019), député de la Corrèze (1967-1986 et 1988-1995), président du Conseil général de la Corrèze (1970-1979), [[Président de la République française|président de la République]] (1995-2007). * [[Marcel Conche]] (1922), né à [[Altillac]], philosophe, professeur émérite à l'[[université Paris I]]. * [[Arnaud Costes]] (1973), né à Tulle, joueur international de rugby à XV. * [[Henri Cueco]] (1929-2017), né à [[Uzerche]], peintre et écrivain. * [[Jacques Delors]] (1925-2023), originaire du [[Le Lonzac|Lonzac]], ministre (1981-1984), [[président de la Commission européenne]] (1985-1995). * [[Sophie Dessus]], (1955-2016), femme politique, maire d'Uzerche et députée de la Corrèze (2012-2016). * [[Suzanne Lacore]] (1875-1975), née à Beyssac, femme politique socialiste, une des trois premières femmes ministre d'un gouvernement français. * [[Amédée Domenech (rugby à XV, 1933)|Amédée Domenech]] (1933-2003), joueur international de rugby à XV, joueur emblématique du [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin|CA Brive]] dont le [[Stade Amédée-Domenech|stade]] porte son nom. * [[Thomas Domingo]] (1985), né à Tulle, joueur international de rugby à XV. * Cardinal [[Guillaume Dubois]] (1656-1723), né à Brive-la-Gaillarde, [[Liste des chefs du gouvernement français|Premier ministre]] sous la [[Régence (1715-1723)|Régence]] de [[Philippe d'Orléans (1674-1723)|Philippe d'Orléans]], dont le nom et la politique ont inspiré la chanson enfantine ''[[Il court, il court, le furet]].'' * [[Claude Duneton]] (1935-2012), né à [[Lagleygeolle]], écrivain. * [[Léon Eyrolles]] (1861-1945), né à Tulle, entrepreneur et homme politique, fondateur des [[Eyrolles|Éditions Eyrolles]]. * [[Adrien Faure]] (1905-1981), né à Ussel, [[résistance française|résistant]] à l'[[Occupation|occupant]] [[Troisième Reich|nazi]], membre du mouvement « [[Combat (Résistance)|Combat]] » pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. * [[Antoinette Feuerwerker]] (1912-2003), juriste, épouse de David Feuerwerker, résistante membre du mouvement « Combat ». * [[David Feuerwerker]] (1912-1980), époux d'Antoinette Feuerwerker, rabbin de Brive et de la Corrèze, résistant membre du mouvement « Combat ». * [[Eugène Freyssinet]] (1879-1962), né à [[Objat]], ingénieur des ponts et chaussées, inventeur du [[béton|béton précontraint]]. * [[Cédric Heymans]] (1978), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV. * [[François Hollande]] (1954), député de la Corrèze (1988-1993 et 1997-2012), président du conseil général de la Corrèze (2008-2012), maire de Tulle (2001-2008), [[Président de la République française|président de la République]] (2012-2017). * [[Henry de Jouvenel]] (1876-1935), journaliste, diplomate et homme politique, sénateur de la Corrèze, propriétaire du château de Castel Novel de [[Varetz]]. * [[Renaud de Jouvenel]] (1907-1982), écrivain, éditeur et polémiste, propriétaire du château de Castel Novel. * [[Laurent Koscielny]] (1985), né à Tulle, joueur international de football. * [[François Labrousse]] (1878-1951), sénateur de la Corrèze (1921-1941 puis 1948-1951) et député de la Corrèze (1944-1945). * [[André Lajoinie]] (1929), né à [[Chasteaux]], homme politique, membre du Parti communiste français et candidat à l'élection présidentielle en 1988. * [[Famille de Lasteyrie]] du Saillant. * [[Maison de La Tour d'Auvergne]], [[Vicomté de Turenne|vicomtes]] de [[Turenne (Corrèze)|Turenne]]. * [[Pierre-André Latreille]] (1762-1833), né à Brive-la-Gaillarde, [[Entomologie|entomologiste]], membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] et professeur au [[Muséum national d'histoire naturelle]]. * [[Roger Lescure]] (1912-2009), né à [[Albussac]], résistant des [[Forces françaises de l'intérieur]]. * [[Maison de Limoges]], notamment à travers les branches des vicomtes de [[Vicomté de Comborn|Comborn]] et de [[Vicomté de Ventadour|Ventadour]]. * [[Henri Magne]] (1953-2006), né à Brive-la-Gaillarde, double vainqueur du [[rallye Dakar|rallye Paris-Dakar]]. * [[André Malraux]] (1901-1976), membre de la [[Maquis du Limousin|résistance en Corrèze]], ministre de la Culture du général de Gaulle, écrivain. * [[Benoît Mandelbrot]] (1924-2010), mathématicien, réfugié en Corrèze pendant la Seconde Guerre mondiale, élève au [[lycée Edmond-Perrier]] de Tulle. * [[Adolphe Marbot]] (1781-1844), né à [[Altillac]], général français. * [[Jean-Antoine Marbot]] (1754-1800), né à Altillac, homme politique et général français, député de la Corrèze et [[Liste des présidents du Sénat français et des chambres assimilées#Sous la Révolution (1795-1799)|président du Conseil]]. * [[Marcellin Marbot]] (1782-1854), né à Altillac, général français, auteur des célèbres ''Mémoires du Général Marbot''. * [[Jean-François Marmontel]] (1723-1799), né à [[Bort-les-Orgues]], [[Collaborateurs de l'Encyclopédie|encyclopédiste]], historien, conteur, romancier, grammairien, poète, dramaturge et philosophe. * [[Jean-Paul Michel]] (1948), né à [[La Roche-Canillac]], poète, [[critique littéraire]] et [[Éditeur (métier)|éditeur]]. * [[Claude Michelet]] (1938), né à Brive-la-Gaillarde, fils d'Edmond Michelet, écrivain, auteur notamment de ''[[Des grives aux loups]]''. * [[Edmond Michelet]] (1889-1970), [[Résistance française|résistant]], député de la Corrèze (1945-1951), ministre, père de [[Claude Michelet]], mort à Brive-la-Gaillarde. * [[Richard Millet]] (1953), né à [[Viam]], écrivain et éditeur. * [[Marie-Anne Montchamp]] (1957), née à Tulle, femme politique, secrétaire d'État (2010-2012). * [[Bernard Murat (homme politique)|Bernard Murat]] (1946-2018), homme politique, maire de Brive (1995-2008), député (1993-1997), sénateur (1998-2008). * [[Nam Phương|Marie-Thérèse Nguyễn Hữu Thị Lan]] (1914-1963), dernière impératrice consort de la [[dynastie Nguyễn]] qui régna sur [[Annam|l'Empire d'Annam]], morte à [[Chabrignac]]. * [[Robert Georges Nivelle|Robert Nivelle]] (1856-1924), né à Tulle, [[généralissime]], commandant en chef des [[Forces armées françaises|armées françaises]] pendant la [[Première Guerre mondiale]]. * [[Maison de Noailles]], ducs de [[Duc de Noailles|Noailles]] et d'[[Duché d'Ayen|Ayen]]. * [[Étienne d'Obazine]] (~1085-1159), né à [[Bassignac-le-Haut|Bassignac]], fondateur et premier abbé de l'[[abbaye d'Aubazine]]. * [[Alain Penaud]] (1969), né à [[Juillac (Corrèze)|Juillac]], joueur international de rugby à XV. *[[Damian Penaud]] (1996), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils d'Alain Penaud. * [[Edmond Perrier]] (1844-1921), né à Tulle, [[anatomie|anatomiste]] et [[zoologie|zoologiste]], membre de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des Sciences]], président de la [[Société zoologique de France]] et de la [[Société nationale de protection de la nature]], directeur du [[Muséum national d'histoire naturelle]]. * [[Michel Peyramaure]] (1922), né à Brive-la-Gaillarde, écrivain. * [[Johannès Plantadis]] (1864-1922), né à Tulle, [[Archéologie|archéologue]], [[Ethnologie|ethnologue]], [[historien]] et [[journaliste]]. * [[PNL (groupe)|PNL]] (groupe de [[rap]]), pseudonyme de Tarik et Nabil Andrieu qui ont passé leur adolescence à [[Brive-la-Gaillarde]]. * [[Henri Queuille]] (1884-1970), né à [[Neuvic (Corrèze)|Neuvic]], ministre, [[Président du Conseil (France)|président du Conseil]] à trois reprises sous la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]]. * Pierre Roger (1291-1352), né à [[Rosiers-d'Égletons]], {{198e}} [[pape]] de l'[[Catholicisme|Église catholique romaine]] sous le nom de [[Clément VI]]. * Pierre Roger de Beaufort (1329-1378), né à [[Rosiers-d'Égletons]], {{201e}} [[pape]] sous le nom de [[Grégoire XI]], dernier [[Papauté d'Avignon|pape en Avignon]] et dernier pape français. * [[Éric Rohmer]] (1920-2010), né à Tulle, cinéaste. * [[Jean Joseph François de Sahuguet d'Amarzit de Laroche]] (1756-1802), né à Brive-la-Gaillarde, [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général d'Empire]]. * [[Fabien Sanconnie]] (1995), né à [[Larche (Corrèze)|Larche]], joueur international de rugby à XV. * [[René Schérer]] (1922), né à Tulle, universitaire et philosophe. * [[Patrick Sébastien]] (1953), né à Brive-la-Gaillarde, homme de télévision, chanteur. * [[Jean Ségurel]] (1908-1978), né et mort à [[Chaumeil]], accordéoniste, compositeur et chef d'orchestre. * [[Laurent Seigne]] (1960), né à Tulle, joueur international de rugby à XV, entraîneur de l'équipe du [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin|CA Brive]], [[Coupe d'Europe de rugby à XV|champion d'Europe de rugby]] en 1997. * [[Christian Signol]], écrivain, auteur notamment de ''[[La Rivière Espérance (série de romans)|La Rivière Espérance]]'', installé à Brive-la-Gaillarde. * [[René Teulade]] (1931-2014), né à [[Monceaux-sur-Dordogne]], ministre des Affaires sociales (1992-1993), sénateur de la Corrèze (2008-2014), maire d'[[Argentat-sur-Dordogne|Argentat]] (1989-2014). * [[Raymond Faro]] (1909-1944), militaire et résistant, responsable départemental puis régional de l'[[Armée secrète (France)|Armée Secrète]], fusillé à Tulle. * [[Thérèse Menot]] (1923-2009), née à Cosnac, résistante et militante des droits humains. * [[Denis Tillinac]] (1947-2020), écrivain et journaliste, originaire d'[[Auriac (Corrèze)|Auriac]] et membre de l'[[École de Brive]]. * [[Marcel Treich-Laplène]] (1860-1890), né à Ussel, premier explorateur de la [[Côte d'Ivoire (colonie)|Côte d'Ivoire]]. * [[Jean-Baptiste Treilhard]] (1742-1810), né à Brive-la-Gaillarde, juriste, révolutionnaire, député aux [[États généraux de 1789]], président de l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée nationale constituante]], président de la [[Convention nationale]] lors du procès de [[Louis XVI]], membre du [[Comité de salut public]], président du [[Conseil des Cinq-Cents]], membre du [[Directoire]], [[Noblesse d'Empire|comte de l'Empire]]. * [[Pierre Tornade]] (1930-2012), né à Bort-les-Orgues, acteur, grande figure des seconds rôles du cinéma français et du monde du doublage, célèbre pour son apparition dans la série de films ''[[Mais où est donc passée la septième compagnie ?|La {{7e}} compagnie]].'' * [[Marius Vazeilles]] (1881-1973), mort à [[Meymac]], expert forestier, syndicaliste, homme politique et archéologue. * [[Bernart de Ventadour]] (1125-1195), né à [[Moustier-Ventadour|Ventadour]], un des plus célèbres [[troubadour|troubadours]]. * [[Frédéric Vidalens]] (1925-2004), né à Brive-la-Gaillarde, peintre. * [[Cédric Villani]] (1973), né à Brive-la-Gaillarde, mathématicien, lauréat de la [[médaille Fields]], homme politique. * [[Pierre Villepreux]] (1943), né à [[Arnac-Pompadour|Pompadour]], joueur international de rugby à XV, puis entraîneur du XV de France. * [[Rose Warfman]] (1916-2016), sœur d'Antoinette Feuerwerker, résistante, membre du mouvement « Combat », [[Déportation|déportée]] à [[Auschwitz]]. * [[Dimitri Yachvili]] (1980), né à Brive-la-Gaillarde, joueur international de rugby à XV, fils de Michel Yachvili. * [[Michel Yachvili]] (1946), joueur international de rugby à XV au SC Tulle puis au CA Brive<ref>{{Lien web |titre=Célébrités du sport |url=https://ascendancecorreze.xyz/2021/08/29/celebrites-du-sport/ |site=ascendancecorreze.xyz}}.</ref>. * [[Varg Vikernes]] (1973), figure majeure de la scène [[black metal]] [[Norvège|norvégienne]] réside actuellement en Corrèze avec sa femme sous le nom de Louis Cachet. Il a été interpellé à son domicile de [[Salon-la-Tour]] en 2013 pour suspections d'activités terroristes et possession illégale d'armes à feu<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Varg Vikernes : "Je ne suis pas un néonazi" - 18/03 |url=https://www.youtube.com/watch?v=IJx0mUvlJnY |consulté le=2023-12-23}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Qui est Varg Vikernes, néonazi norvégien arrêté en Corrèze ? |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/justice/un-neonazi-norvegien-soupconne-de-preparer-un-massacre-a-ete-arrete-en-correze_370958.html |site=Franceinfo |date=2013-07-16 |consulté le=2023-12-23}}</ref>. {{saut|20px}} <gallery mode="packed" heights="175"> Jacques Chirac (1997) (cropped).jpg|[[Jacques Chirac]], {{22e}} président de la République, ancien député de la Corrèze. François Hollande Journées de Nantes.jpg|[[François Hollande]], {{24e}} président de la République, ancien maire de Tulle. PatrickSebastienLivre.JPG|[[Patrick Sébastien]], homme de télévision, ancien président du CA Brive. </gallery> == Sports == [[Image:CA Brive-US Dax 2013-03-24.jpg|vignette|Le CA Brive en 2012-2013, vice-champion de [[Championnat de France de rugby à XV de 2e division|Pro D2]] (ici face à [[Union sportive dacquoise|Dax]])]] La Corrèze est un département propice à l'activité des sports de nature : deltaplane, parapente, canoë-kayak, VTT, randonnée pédestre, etc. Elle accueille de nombreux évènements sportifs, notamment des épreuves cyclistes professionnelles. Le [[Tour de France]], le [[Tour du Limousin]], le [[Paris-Corrèze]] empruntent les routes vallonnées et sinueuses du département. Le [[Club athlétique Brive Corrèze Limousin|CA Brive Corrèze Limousin]] est le club phare du département, actuellement en championnat Prod2 de rugby ; on peut citer également le [[Sporting club tulliste Corrèze]] et l'[[Entente vigilante Malemort Brive olympique]]. == Tourisme == {{Article détaillé|Tourisme en Corrèze}} [[Fichier:Turenne kasteel.jpg|vignette|Le village de Turenne dominé par son [[Château de Turenne (Corrèze)|château]].]] Plusieurs villages de la Corrèze, principalement situés dans la partie Sud, dans le bassin de la Dordogne, sont particulièrement remarquables : [[Collonges-la-Rouge]], [[Curemonte]], connus pour leurs pierres rouges, [[Turenne (Corrèze)|Turenne]], [[Argentat-sur-Dordogne]]. [[Uzerche]], sur la [[Vézère]], est aussi célèbre. Cinq villages corréziens sont classés parmi [[Les Plus Beaux Villages de France]] : [[Collonges-la-Rouge]], [[Curemonte]], [[Saint-Robert (Corrèze)|Saint-Robert]], [[Ségur-le-Château]], [[Turenne (Corrèze)|Turenne]]. De nombreux châteaux parsèment le département. {{Article détaillé|Liste des châteaux de la Corrèze}} La haute Corrèze, du [[plateau de Millevaches]] et du [[massif des Monédières]] aux [[gorges de la Dordogne]], est davantage connue pour ses grands espaces naturels propices à l'exploration, à la randonnée, et aux sports de pleine nature. [[Tourbière]]s, [[lande]]s et [[Forêt|forêts]], mais aussi [[cours d'eau]] et [[Moyenne montagne|moyenne-montagne]] offrent ainsi une importante diversité de paysages. Le pays de [[Tulle]] offre un paysage de vallées assez encaissées, dont les nombreux cours d'eau constituent un domaine de pêche très apprécié. Une petite partie du sud du département est occupée par l'extrémité nord des [[causses du Quercy]] ([[causse corrézien]]). S'y trouvent un des rares gouffres du Limousin {{incise|le [[gouffre de la Fage]]}} et le célèbre [[lac du Causse]]. === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{date-|1|1|2008}}, 15,0 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de Corrèze dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008<ref>[http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source Insee], chiffres au {{date-|1|1|2008}}.</ref> : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % rés. secondaires |- | style="text-align:left"| [[Marcillac-la-Croisille]] | 834 | 819 | 392 | {{formatnum:47.84}} % |- | style="text-align:left"| [[Liginiac]] | 629 | 597 | 218 | {{formatnum:41.14}} % |- | style="text-align:left"| [[Soursac]] | 488 | 530 | 218 | {{formatnum:41.14}} % |- | style="text-align:left"| [[Treignac]] | {{formatnum:1390}} | {{formatnum:1246}} | 475 | {{formatnum:38.15}} % |- | style="text-align:left"| [[Peyrelevade (Corrèze)|Peyrelevade]] | 825 | 591 | 220 | {{formatnum:37.25}} % |- | style="text-align:left"| [[Bugeat]] | 907 | 725 | 255 | {{formatnum:35.21}} % |- | style="text-align:left"| [[Chamberet]] | {{formatnum:1316}} | {{formatnum:1016}} | 326 | {{formatnum:32.11}} % |- | style="text-align:left"| [[Altillac]] | 843 | 655 | 196 | {{formatnum:29.98}} % |- | style="text-align:left"| [[Le Lonzac]] | 827 | 687 | 204 | {{formatnum:29.76}} % |- | style="text-align:left"| [[Neuvic (Corrèze)|Neuvic]] | {{formatnum:1872}} | {{formatnum:1277}} | 360 | {{formatnum:28.19}} % |- | style="text-align:left"| [[Beynat]] | {{formatnum:1233}} | 827 | 233 | {{formatnum:28.17}} % |- | style="text-align:left"| [[Corrèze (commune)|Corrèze]] | {{formatnum:1175}} | 811 | 215 | {{formatnum:26.56}} % |- | style="text-align:left"| [[Juillac (Corrèze)|Juillac]] | {{formatnum:1182}} | 764 | 191 | {{formatnum:25.02}} % |- | style="text-align:left"| [[Beaulieu-sur-Dordogne]] | {{formatnum:1296}} | 872 | 202 | {{formatnum:23.20}} % |- | style="text-align:left"| [[Meymac]] | {{formatnum:2625}} | {{formatnum:1792}} | 397 | {{formatnum:22.15}} % |- | style="text-align:left"| [[Argentat-sur-Dordogne]] | {{formatnum:3079}} | {{formatnum:1965}} | 297 | {{formatnum:15.12}} % |- | style="text-align:left"| [[Bort-les-Orgues]] | {{formatnum:3194}} | {{formatnum:2248}} | 264 | {{formatnum:11.75}} % |- | style="text-align:left"| [[Égletons]] | {{formatnum:4396}} | {{formatnum:2377}} | 256 | {{formatnum:10.79}} % |} == Philatélie == Le patrimoine corrézien apparaît sur plusieurs [[timbres-poste]] : {{colonne|taille=24| * [[Timbres de France 1955|1955]] : [[Uzerche]] * [[Timbres de France 1976|1976]] : [[Ussel (Corrèze)|Ussel]] * [[Timbres de France 1978|1978]] : [[Abbaye d'Aubazine|Église abbatiale d'Aubazine]] * [[Timbres de France 1982|1982]] : [[Collonges-la-Rouge]] * [[Timbres de France 1988|1988]] : [[Château de Sédières]] * [[Timbres de France 1994#Argentat, Corrèze|1994]] : [[Argentat-sur-Dordogne]] * [[Timbres de France 1995#Corrèze en Corrèze|1995]] : [[Corrèze (commune)|Corrèze]] en Corrèze * [[Timbres de France 1999#Arnac-Pompadour, Corrèze|1999]] : [[Arnac-Pompadour]] }} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Corrèze|commons titre=La Corrèze}} === Bibliographie === * Jean-Michel Valade, ''100 ans en Corrèze : chronique au fil du siècle, 1901-2000'', Brive, Les 3 épis, 2000. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Michel Valade]] |titre=Le Petit Dico de la Corrèze |sous-titre=dictionnaire thématique alphabétique |lieu=Brive |éditeur=Écritures |année=2004 |pages totales=263 |isbn=2-913506-69-0}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Michel Valade]] |titre=La Corrèze vue du ciel |lieu=Saint-Paul |éditeur=L. Souny |année=2006 |pages totales=141 |isbn=2-84886-072-3}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Laurent Bourdelas]] |titre=Du pays et de l'exil |sous-titre=un abécédaire de la littérature du Limousin |lieu=Limoges |éditeur=[[Les Ardents Éditeurs]] |année=2008 |pages totales=223 |isbn=978-2-917032-09-1}} * Gilbert Beaubatie, ''Je découvre la Corrèze'', La Crèche, Geste Éditions, 2016 * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Michel Valade]] |titre=Corrèze, l'essentiel |lieu=Limoges |éditeur=[[Éditions Mon Limousin]] |collection=Les Abécédaires du Limousin |année=2020 |pages totales=160 |isbn=978-2-4907-1012-6}} === Articles connexes === {{colonne|taille=24| * [[Conseil départemental de la Corrèze]] * [[Département français]] * [[Liste des communes de la Corrèze]] * [[Liste des anciennes communes de la Corrèze]] * [[Liste de ponts de la Corrèze]] * [[Liste des châteaux de la Corrèze]] * [[Liste de films tournés dans le département de la Corrèze]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Corrèze|Volontaires nationaux de la Corrèze pendant la Révolution]]}} * [[Liste des églises de la Corrèze]] === Liens externes === * {{bases géographie}} * [http://www.correze.pref.gouv.fr/ Préfecture de la Corrèze] * [http://www.correze.fr Conseil départemental de la Corrèze] * [https://www.tourisme-hautecorreze.fr/ Site de l'Office de tourisme de Haute-Corrèze] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Corrèze|Massif Central}} [[Catégorie:Corrèze|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Creuse%20%28d%C3%A9partement%29
Creuse (département)
{{Voir homonymes|Creuse}} {{Infobox Département de France | nom = Creuse | insee = 23 | logo = Creuse (23) logo 2017.svg | imageloc = Creuse-Position.svg | région = {{Nouvelle-Aquitaine}} | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Guéret]] | Sous-préfectures = [[Aubusson (Creuse)|Aubusson]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 5565 | arr = [[Arrondissements de la Creuse|2]] | circonscription = [[Liste des députés de la Creuse|1]] | canton = [[Liste des cantons de la Creuse|15]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de la Creuse|9]] | comm = [[Liste des communes de la Creuse|256]] | présidente = [[Valérie Simonet]] ([[Les Républicains (parti français)|LR]]) | préfet = | préfète = Virginie Darpheuille<ref>{{lien web|url=https://www.lamontagne.fr/gueret-23000/actualites/virginie-darpheuille-nouvelle-prefete-un-parcours-republicain-jusqu-a-la-creuse_13820867/|titre=Virginie Darpheuille, nouvelle préfète, un parcours républicain jusqu'à la Creuse|site=lamontagne.fr|date=6 août 2020|consulté le=4 novembre 2020}}.</ref> | latitude = 46/11/23/N | longitude = 02/05/08/E | gentilé = Creusois | site web = [https://www.creuse.fr creuse.fr] }} La '''Creuse''' ({{MSAPI|/kʁøz/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé dans la région [[Nouvelle-Aquitaine]] et ayant appartenu, avant 2016, à la région historique du [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] avant la disparition de cette dernière. Il succède à la province de la [[Marche (province)|Marche]] dont il reprend une grande partie du territoire. La Creuse est située dans le nord-ouest du [[Massif central]] et tire son nom de la rivière [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]] qui le traverse. C'est le second département français le moins peuplé avec {{unité|{{Population de France/dernière_pop}}| habitants}} en {{Population de France/dernière_année}}. Sa plus grande ville, [[Guéret]] ({{Unité|{{Population de France/dernière pop||Guéret}}|habitants}} en {{Population de France/dernière année||Guéret}}) est également le siège de la préfecture. Le département ne compte qu'une seule sous-préfecture, [[Aubusson (Creuse)|Aubusson]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|la Poste]] attribuent le {{nobr|code 23}} au département. == Dénomination == Le nom du département vient du nom de la [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]], [[affluent]] de la [[Vienne (rivière française)|Vienne]] qui y prend sa source puis traverse le département en direction du nord-ouest. En [[occitan]] [[Limousin (dialecte)|limousin]] le nom du département est ''La Cruesa'', prononcé {{MSAPI|la ˈkrwe.zo}}, {{MSAPI|la ˈkrœ'zo}}, {{MSAPI|ˈkruzo}} ou {{MSAPI|ˈkre.zo}}. En parler du [[Croissant (linguistique)|Croissant]] ([[Marchois (dialecte)|marchois]]), à partir de Guéret, l'on dit et écrit ''La Creuse'' comme en français<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Maximilien Guérin, Michel Dupeux|titre=Comment écrire le bas-marchois ?|périodique=Mefia te ! Le journal de la Basse-Marche|numéro=5|date=2020|lire en ligne=https://journalmefiate.fr/2020/05/10/comment-ecrire-le-bas-marchois/|pages=}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Baldit|titre=Quelle graphie utilisée pour le marchois ?|périodique=Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions CPE]]|date=2010|isbn=9782845038271|lire en ligne=|pages=84-87}}</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Creuse}} [[Fichier:Carte du département de la Creuse - 1790-1793.tif|gauche|vignette|Carte de la Creuse (1790).]] [[Fichier:Champs de foire Royère.jpg|vignette|left|Le champ de foire de [[Royère-de-Vassivière]] au début du {{s-|XX}}.]] Le département est créé par la [[Révolution française]] le {{date|4|mars|1790}}, en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}, essentiellement à partir de l'ancienne [[Territoires du royaume de France|province]] de la [[Marche (province)|Marche]]. Depuis le [[Moyen Âge]], beaucoup d'hommes partent tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur…<br>Les [[maçons de la Creuse]] deviennent bâtisseurs de cathédrales ou construisent en 1626 la [[digue]] de [[La Rochelle]]. Au {{s-|XIX}}, ils participent - notamment comme [[plâtrier]]s, métier censé être parmi les plus pénibles - à la construction du [[Paris]] du [[Georges Eugène Haussmann|baron Haussmann]]. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devient définitive : la Creuse perd la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de [[Martin Nadaud]] ''Mémoires de Léonard'', la description de cet exode qui marque si fortement les modes de vie. Du [[charbon]] est exploité par les [[Houillères d'Ahun|houillères du bassin d'Ahun-Lavaveix]] du {{s-|XVII}} jusqu'en 1969 et à [[Bosmoreau-les-Mines]] de 1784 à 1958. Durant la [[Première Guerre mondiale]], la Creuse enregistre de lourdes pertes. Cette saignée s'accompagne d'un déficit des naissances. Le [[Monument aux morts de Gentioux-Pigerolles|monument aux morts de la commune de Gentioux]] reste le témoin de cette [[hécatombe]]. En [[1917]], une [[mutinerie des soldats russes à La Courtine]] s'installe dans le camp militaire creusois. De [[1963]] à [[1980]], {{nombre|1630|enfants}} [[La Réunion|réunionnais]], déclarés « orphelins » sont déplacés par les autorités françaises pour repeupler les départements français victimes de l'[[exode rural]] comme la Creuse, le [[Tarn (département)|Tarn]], le [[Gers (département)|Gers]]. Beaucoup de parents indigents ou « mères seules » signaient des décharges pour permettre le « déplacement » (certains parlent de « déportation ») de leur enfant vers la Creuse. Ce déplacement d'enfants par avions entiers est organisé sous l'autorité de [[Michel Debré]], député de La Réunion à l'époque. Cet épisode de l'histoire française, très connu à La Réunion, qui a donné lieu à de nombreuses études écrites ou filmées, est communément appelé « l'affaire des [[enfants de la Creuse]] ou des ''Réunionnais de la Creuse'' ». Le {{date-|1 janvier 2016}}, la région [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec les régions [[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] et [[Poitou-Charentes]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Nouvelle-Aquitaine]]. == Emblèmes == === Blason === {{Blasonnement |image = Blason Boubon-La Marche.svg |descript = « D'azur semé de fleurs de lys d'or, à la bande de gueules chargée de trois lionceaux d'argent. » |texte = }} === Drapeau === [[Fichier:Flag of Marche (France).svg|150px]] == Politique == [[Fichier:Guéret - Conseil Général de la Creuse.JPG|vignette|<center>L'hôtel des Moneyroux à Guéret,<br />siège du conseil départemental.</center>]] {{Article détaillé|Politique dans la Creuse}} * [[Conseil départemental de la Creuse]] * [[Liste des députés de la Creuse]] * [[Liste des sénateurs de la Creuse]] * [[Liste des conseillers généraux de la Creuse]] * [[Liste des conseillers départementaux de la Creuse]] * [[Liste des préfets de la Creuse]] {{clr}} == Géographie == [[Fichier:Carte de la Creuse.svg|vignette|<center>Carte détaillée du département de la Creuse avec ses réseaux routiers et hydrologiques principaux.</center>]] {{Article détaillé|Géographie de la Creuse}} La Creuse fait partie de la [[Région française|région]] [[Nouvelle-Aquitaine]]. Elle est limitrophe des départements de la [[Corrèze (département)|Corrèze]], de la [[Haute-Vienne]], de l'[[Allier (département)|Allier]], du [[Puy-de-Dôme]], du [[Cher (département)|Cher]] et de l'[[Indre (département)|Indre]]. Il s'agit du deuxième département le moins peuplé de France après la [[Lozère (département)|Lozère]]. Le département est situé à l'extrémité nord-ouest du [[Massif central]]. Le [[plateau de Millevaches]] occupe le Sud-Est. Le département culmine à {{unité|936|m}} au [[Puy des Chaires]] dans la forêt de Châteauvert, à [[Saint-Oradoux-de-Chirouze]]. La [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]], rivière qui lui donne son nom, prend sa source à {{nobr|811 mètres}} d'altitude sur le plateau de Millevaches, à la limite méridionale du département, qu'elle traverse dans une direction grossièrement sud-est / nord-ouest. <gallery mode="packed" caption="Paysages de la Creuse :"> La Villedieu - Paysage.JPG|[[La Villedieu (Creuse)|La Villedieu]] dans le sud. Paysage en Creuse.JPG|Dans l'ouest paysage typique. Vallée de la Creuse.JPG|Vallée de la Creuse depuis [[Le Bourg-d'Hem]], dans le nord. </gallery> === Tourbières === La Creuse présente de nombreuses [[tourbière]]s sur son territoire comme la [[tourbière de la Mazure]] située entre les communes de [[Royère-de-Vassivière]], [[Le Monteil-au-Vicomte]] et [[Saint-Pierre-Bellevue]]. Une tourbière est un [[écosystème]] très original, fragile, une zone humide caractérisée par l'accumulation progressive de la tourbe, un sol caractérisé par sa très forte teneur en matière organique majoritairement végétale, peu ou pas décomposée. Cette caractéristique fait des tourbières des [[puits de carbone]]. La faune est très spécialisée : le [[lézard vivipare]], le [[pipit farlouse]], la [[vipère péliade]] (qui bénéficie d'un statut de protection partielle dans la liste de l'arrêté du 22 juillet 1993), le [[circaète Jean-le-Blanc]] (''Circaetus Galicus'') : c'est un oiseau, [[rapace]] diurne de la famille des [[Accipitridae|Accipitridés]]. Sa silhouette ressemble à celle d'une grosse [[buse (oiseau)|buse]]. Ses ailes et sa queue sont larges et son ventre est clair tandis que sa poitrine et sa tête sont plus sombres. Il se nourrit presque exclusivement de [[Serpentes|serpents]]. La flore comporte de nombreuses espèces rares dont toutes les espèces de [[Droséra]]. === Forêts === La forêt limousine est nouvelle. En 1862, elle occupe une faible surface avec {{formatnum:118900}} hectares. Mais après les deux guerres mondiales, par plantations et boisement des terrains abandonnés, elle se développe pour atteindre {{unité|167000|hectares}} en 2015<ref>[http://www.crpf-limousin.com/france/labyrinthe-87.htm Centre régional forestier]</ref>. De fait, le développement de la forêt est proportionnel au déclin de la population. Les grands espaces sont essentiellement occupés par les forêts de résineux ([[Pseudotsuga menziesii|sapin de Douglas]] et [[Picea|épicéa]]) ainsi que de feuillus ([[chêne]], [[Hêtre commun|hêtre]], [[bouleau]], [[Castanea|châtaignier]]<ref>[http://www.chataignier-limousin.com/index.php?p=11 Les feuillardiers en Limousin]</ref>). == Climat == {{Article détaillé|Climat de la Creuse}} Le climat de la Creuse présente les caractères généraux du climat du Massif Central. Il est humide, froid et très variable. {{non neutre|L'air est pur, mais vif}}. Par suite de l'altitude élevée du département, la température est plus basse que ne l'indique la latitude. Les hivers sont généralement longs et plus ou moins rigoureux, surtout au sud du département où la neige est abondante et persiste souvent pendant plusieurs semaines de l'année. Le nord du département est plus tempéré. Les étés sont courts. L'automne est généralement {{non neutre|la plus belle saison}} de la Creuse. Vents : Les vents dominants sont ceux du sud-ouest. Ils sont en général chargés de pluie. La hauteur moyenne des pluies est d'environ {{unité|1|mètre}} par an, dans le sud du département, et {{unité|60|cm}} au nord. Caractéristiques : Les caractéristiques des régions principales sont donc : * région nord : températures douces, pluviométrie plus faibles, * région centre : température très variables, pluviosité dépendant de l'altitude et de l'exposition, * région sud : zone plus continentale, grande pluviosité (plus d'un mètre) température plus basse et enneigement plus long<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=M.CEPEDE|titre=Monographie agrocole du département de la Creuse|éditeur=[[La Documentation française|La documentation française]]|année=1960|pages totales=64|passage=3}}</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Creuse}} [[Fichier:Vache-de-race-limousine-en-correze-2.jpg|vignette|<center>Race bovine limousine.</center>]] L'économie de la Creuse repose traditionnellement sur deux secteurs: * l'[[agriculture]] (majoritairement l'[[élevage]] mais aussi la [[sylviculture]]) ; * l'[[artisanat]] (comme la [[tapisserie d'Aubusson]]). Depuis quelques années, le développement du [[Écotourisme|tourisme vert]] rapproche celui-ci du niveau des départements limitrophes par la création de nombreuses structures d'accueil, chambres d'hôtes, gites ruraux. Le [[lac de Vassivière]], géré par la région Nouvelle-Aquitaine, puisque son étendue est partagée avec le département de la Haute-Vienne, en particulier, attire des estivants. == Transports == {{article détaillé|Transports dans la Creuse}} La Creuse est relativement isolée du point de vue des transports. Les axes principaux sont la [[route nationale 145]] ou « RCEA », qui traverse le département d'est en ouest en desservant notamment Guéret, et la [[ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon]] dite « POLT » qui dessert la [[gare de La Souterraine]]. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Creuse}} Les habitants de la Creuse sont les ''Creusois''. === Évolutions démographiques === {{Population de France/section}} La Creuse est le second département le moins peuplé de France, après la [[Lozère (département)|Lozère]]. De plus, ce département, contrairement à certains de ses voisins (Allier…), a un [[solde migratoire]] positif même si son taux de natalité n'est en rien comparable. En fait la population baisse à cause du [[Variation naturelle|solde naturel]] très négatif (taux de mortalité très élevé et taux de natalité très bas) qui donne à la Creuse une population très âgée. Cette situation est accentuée par le fait que les jeunes s'en vont souvent poursuivre leurs études hors du département (parfois dès le [[Lycée en France|lycée]]) dans les métropoles voisines ([[Limoges]], [[Montluçon]], [[Clermont-Ferrand]], [[Châteauroux]]) et ne reviennent pas toujours. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Guéret | commune 2 = La Souterraine (Creuse) | commune 3 = Aubusson (Creuse) | commune 4 = Sainte-Feyre | commune 5 = Bourganeuf | commune 6 = Saint-Sulpice-le-Guérétois | commune 7 = Saint-Vaury | commune 8 = Gouzon | commune 9 = Felletin | commune 10 = Fursac | commune 11 = Ahun | commune 12 = Bonnat | commune 13 = Évaux-les-Bains | commune 14 = Boussac (Creuse) | commune 15 = Le Grand-Bourg }} == Culture == [[Fichier:Carte linguistique de la Creuse.png|vignette|Carte linguistique de la Creuse selon l'''Atlas sonore des langues régionales'' (2022) : Bleu : [[Marchois (dialecte)|marchois]] ([[Croissant (linguistique)|Croissant]]) ; Jaune orangé : [[nord-occitan]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Atlas sonore des langues régionales de France - Zone du Croissant |url=https://atlas.limsi.fr/?tab=cro |site=atlas.limsi.fr ; site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France |date=2020}}.</ref>.]] [[Fichier:Sous Parsat apocalypse.jpg|thumb|<center>Église de [[Sous-Parsat]].</center>]] [[Fichier:Pont senoueix vgen.jpg|thumb|<center>Le pont dit romain de Sénoueix.</center>]] [[Fichier:Crocq procession.jpg|thumb|<center>Procession à [[Crocq]], dans les années 1960.</center>]] [[Fichier:Monet The Petite Creuse River.jpg|thumb|<center>''La petite Creuse'' de Monet.</center>]] === Langues régionales === {{Article détaillé|Limousin (dialecte)|Croissant (linguistique)|Marchois (dialecte)}} La Creuse parle traditionnellement deux langues régionales : le [[Limousin (dialecte)|limousin]] ([[occitan]]) et le [[Marchois (dialecte)|marchois]] ([[Croissant (linguistique)|Croissant]])<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Boula de Mareüil, Gilles Adda, Lori Lamel|titre=Comparaison dialectométriques de parlers du Croissant avec d’autres parlers d’oc et d’oïl|périodique=Le Croissant linguistique entre oc, oïl et francoprovençal : des mots à la grammaire, des parlers aux aires|lieu=Paris|éditeur=[[L'Harmattan]]|date=2021|isbn=978-2-343-23050-4|lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03318765/document}}.</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Baldit|titre=Les parlers de la Marche. Extension et caractéristiques|périodique=Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions CPE]]|date=2010|isbn=9782845038271|lire en ligne=|pages=22-35}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Atlas sonore des langues régionales de France |url=https://atlas.limsi.fr/?tab=Hexagone |site=atlas.limsi.fr ; site officiel de l'Atlas sonore des langues régionales de France |date=2020}}.</ref>. Le [[nord-occitan]], sous sa forme [[Limousin (dialecte)|limousine]], est parlé dans une grande moitié sud du département avec pour ville principale [[Aubusson (Creuse)|Aubusson]]<ref>*Lavalade Yves, Dictionnaire occitan / français (Limousin - Marche - Périgord). Étymologies occitanes , 2e édition, éditions Lucien Souny, La Geneytouse (Haute-Vienne), 2003. * Linguasphere Observatory, 5 = Indo-european phylosector, 2000, page 396, number language : 51-AAA-gj book online / livre en ligne * Decomps Dominique, L'occitan redde e ben : lo lemosin (le limousin vite et bien), méthode d'initiation au limousin comprenant un manuel, accompagné d'un livret « Traduction des conversations et corrigés des exercices », Collection de l'Institut d'Études Occitanes, Éditions Omnivox, Paris, 1979. * Grenier Paul-Louis, Abrégé de grammaire limousine (Bas-Limousin, Haut-Limousin, Marchois), première édition dans les Mémoire de la Société des Sciences de la Creuse, vol. 30-2, éditions de la Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse, Guéret, 1950, p. 325-352 ; deuxième édition chez les éditions Lecante, Guéret, 1950.</ref>. Plus au nord, le [[Marchois (dialecte)|marchois]], est un dialecte du [[Croissant (linguistique)|Croissant]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Maximilien Guérin|titre=Les parlers du Croissant : des parlers minorisés et marginalisés|périodique=Promotion ou relégation : la transmission des langues minorisées d’hier à aujourd’hui|éditeur=[[Université de Poitiers]]|date=avril 2018|lire en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01762216/document}}</ref>, aire linguistique de transition entre l'[[occitan]] et la [[langue d'oïl]]<ref name=":02">{{Article|langue=fr|auteur1=Guylaine Brun-Trigaud|titre=Les parlers marchois : un carrefour linguistique|périodique=Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions CPE]]|date=2010|isbn=9782845038271|lire en ligne=|pages=}}</ref>, zone où elles se rejoignent et se mélangent<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Baldit|titre=Les parlers de la Marche. Extension et caractéristiques. Caractéristiques oïliques|périodique=Patois et chansons de nos grands-pères marchois. Haute-Vienne, Creuse, Pays de Montluçon (dir. Jeanine Berducat, Christophe Matho, Guylaine Brun-Trigaud, Jean-Pierre Baldit, Gérard Guillaume)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions CPE]]|date=2010|isbn=9782845038271|lire en ligne=|pages=28-29}}</ref>. Les villes de [[Guéret]] et de [[La Souterraine (Creuse)|La Souterraine]] en font partie<ref name="Brun-Trigaud">{{Article|auteur1=Guylaine Brun-Trigaud|titre=Les enquêtes dialectologiques sur les parlers du Croissant : corpus et témoins|périodique=Langue française|volume=93|numéro=1|date=1992|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/lfr_0023-8368_1992_num_93_1_5809|consulté le=6 décembre 2016|pages=23-52}}.</ref>. Un des plus vieux documents en langue vernaculaire est dans la Creuse la charte de [[Chénérailles]]<ref>{{Article |langue=fr|titre=Une mine pour les historiens. La commune de Chénérailles a déposé aux Archives départementales une charte de franchises datant de 1279. Un trésor qui passionnera les historiens et les linguistes |périodique=La Creuse magazine |date=2009 |lire en ligne=https://www.creuse.fr/IMG/pdf/magcreuse-39-avril-mail-2009.pdf }}</ref>. Les traces de l'[[ancien occitan]] sont fréquentes au Moyen Âge.. Ces deux langues sont celles les plus parlées de la population creusoise jusqu'au début du {{s-|XX|e}}, époque à partir de laquelle le français standard prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler la langue du pays à l'école. La langue est donc dès les [[années 1930]] peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd’hui, surtout par les natifs creusois ayant plus de 50 ans. On trouve également une signification d'oc dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes creusois. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases des Creusois, ainsi que dans leur [[Accents régionaux en France|accent]]. D'après [[Abel Hugo]], vers [[1835]], les Creusois parlaient la langue locale et le français. Cependant, les femmes parlaient rarement français ; elles le comprenaient, mais n'osant pas s'expliquer en cette langue, elles répondaient aux questions qu'on leur faisait en langage du pays<ref>Abel Hugo, ''France pittoresque'', tome premier, 1835.</ref>. === Gastronomie === La cuisine limousine et la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples et très nourrissants. La [[flognarde]] est une sorte de [[clafoutis]], peu épais cuit dans un grand moule<ref>[http://www.encreuse.com/traditions/cuisine/#ancre23553 Recettes de Cuisine]</ref>. Le [[gâteau creusois]] est un dessert pur beurre aux noisettes, spécialité récente de la Creuse<ref>[http://www.jedecouvrelafrance.com/f-1019.creuse-gateau-creusois.html Gâteau creusois - Creuse - Limousin - Découvrir - Je Découvre la France]</ref> Regroupées au sein d'une association, {{nobr|31 pâtisseries}} du département produisent « Le Creusois » traditionnel cuit et vendu dans une tuile. Il existe des variantes semi-industrielles (en particulier à [[Gouzon]]) dont on trouve la production de « gâteaux creusois » ou « gâteaux aux noisettes » dans la plupart des enseignes de grande distribution dans toute la France. Le [[pâté de pommes de terre]]<ref>[http://www.encreuse.com/traditions/cuisine/#ancre255143 Recettes de Cuisine]</ref> est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse (ou du maître, dans certains cas) de maison. Le [[fondu creusois]] est traditionnellement réalisé avec un [[fromage]] de [[vache]] de pays ou remplacé par un camembert servi en nappage sur une assiette de frites, une omelette et du jambon du pays. La bourbade, moins connue, est un plat de viandes en sauce agrémenté de légumes d'hiver. === Personnalités liées au département === '''Hommes et femmes politiques, religieux et militaires :''' * [[Jean de Brosse]], seigneur de [[Boussac (Creuse)|Boussac]] et [[maréchal de France]]. * [[Pierre d'Aubusson]], né en 1423 au [[château du Monteil]] (aujourd’hui [[Le Monteil-au-Vicomte]]), mort en 1503 à [[Rhodes]], fut grand maître des [[Hospitaliers]] de l'[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]], cardinal et légat du pape en [[Asie]]. Il fut surnommé ''le bouclier de la chrétienté''. * François Dareau, éminent jurisconsulte et avocat au présidial de la Marche à Guéret, né à Sainte Feyre 1736 et mort en 1783; il est l'auteur d'un célèbre ''Traité des injures'' (1775) et de pièces fugitives parues dans ''l'Almanach des Muses.'' *[[Léonard-Léopold Forgemol de Bostquénard]], général, né le {{date-|17 septembre 1821}} à [[Azérables]], mort le {{date-|28 novembre 1897}} à [[Versailles]]. *[[André Dulery de Peyramont|'''André Adolphe Duléry de Peyramont''']], magistrat et homme politique français né le 5 novembre 1804 à [[Sauviat-sur-Vige]] ([[Haute-Vienne]]) et mort le 24 janvier 1880 à [[Versailles]] (Yvelines). Il devient député de la Creuse de 1839 à 1842, député de [[Bourganeuf]].[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4705258x/f2.item.r=train%20de%20peyramont][https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/8918] * [[Martin Nadaud]], né le {{date-|17|novembre|1815}} dans le hameau de la Martinèche, à [[Soubrebost]] et mort le {{date-|28|décembre|1898}} au même endroit, est un ancien [[Maçons de la Creuse|maçon de la Creuse]] devenu un homme politique et un écrivain. * [[Jules de Laveaucoupet|Jules Merle de La Brugière]], comte de Laveaucoupet, né le {{date-|28 avril 1806}} à [[Saint-Sulpice-le-Dunois]] et mort en 1892, officier général qui s’illustra durant les combats de 1870. * [[Antonin Desfarges]] (1851-1941). Il commence sa carrière professionnelle comme [[Maçons de la Creuse|maçon de la Creuse]], puis petit entrepreneur. Il milite dans les organisations ouvrières entre 1867 et 1871. En 1871 il est arrêté pour sa participation à la [[Commune de Paris]]. En 1882 il est conseiller des Prud'hommes de [[Paris]], il y représente la corporation des maçons, enfin il sera le président du Conseil du bâtiment. En 1889 il se désiste aux élections législatives en faveur de [[Martin Nadaud]]. Il sera député de la Creuse de 1893 à 1910. * [[Pierre Leroux]], philosophe et homme politique, maire de [[Boussac (Creuse)|Boussac]] en [[1848]]. * [[Albert Rivière]] homme politique [[France|français]]. Il est né le {{date-|24|avril|1891}} au [[Grand-Bourg]] (Creuse) et il est mort le 23 juin [[1953]] à [[Boussac (Creuse)|Boussac]]. Ancien [[député]] socialiste ([[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]) de la Creuse (1928-1942). Ministre dans plusieurs gouvernements. * [[Camille Benassy]] est né en 1887 à [[Le Monteil-au-Vicomte]] et mort en 1958 à [[Royère-de-Vassivière]]. Il fut notamment maire de Royère et d'[[Aubusson (Creuse)|Aubusson]]<ref>[http://www.archives-educ23.fr/article76.html Affiche SFIO d'Aubusson. - Service éducatif des Archives départementales de la Creuse]</ref>, député de la Creuse, directeur des cabinets de [[Ludovic-Oscar Frossard]] (ministre des travaux publics) et d'[[Albert Rivière]] (ministre dans le [[gouvernement Léon Blum (1)]]. * [[Jules Védrines]], dit ''le gavroche sublime'', né en région parisienne, est un célèbre aviateur originaire de la Creuse. Une stèle lui est dédiée à [[Bussière-Dunoise]]. * [[Roger Sinaud]], (12 juillet 1911 - 6 avril 1976) : membre de l'[[Ordre de la Libération]]<ref>[http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2013/05/03/Creuse-decouverte-de-deux-compagnons-de-la-Liberation-1434832 « Creuse : découverte de deux compagnons de la Libération »], brève du journal La Nouvelle République, 03/05/2013.</ref>. * [[Roger Cerclier]] est né le {{date-|5|février|1899}} à Boussac et il est mort le {{date-|15|novembre|1950}} à [[Guéret]]. Il fut membre des première et seconde Assemblées nationales constituantes et député de la Creuse de 1946 à 1950. * [[Jacques Chapou]], né le {{date|10|avril|1909}} à Montcuq et mort le 16 juillet 1944 près de [[Bourganeuf]], professeur. Il fut résistant FTP avec le grade de capitaine des FFI dans le Lot, la Corrèze et la Creuse. * [[Paul Pauly]], né à Aubusson en 1901 et mort à [[Champagne-sur-Oise]] en 1973, a été maire d'Aubusson, sénateur de la Creuse, de 1946 à 1973, et président du conseil général de la Creuse, de 1946 à 1973. * [[David Feuerwerker]], [[rabbin]] dans la Creuse. * [[André Chandernagor]] (1921-), ancien maire de [[Mortroux]], ancien député de la Creuse, président du conseil général de la Creuse de 1973 à 1983, ancien ministre. * [[Lionel de Marmier]], (1897-1944) : aviateur et une personnalité de la [[France libre]]. Né à [[Bellegarde-en-Marche]], d'origine creusoise par sa mère, il s'illustra à de nombreuses reprises lors des deux [[Guerre mondiale|Guerres mondiales]]. * [[Georges Sarre]] : ({{date-|26|novembre|1935}} à [[Chénérailles]] et mort le 31 janvier 2019. [[Personnalité politique|Homme politique]] français, il fut secrétaire d'État dans divers gouvernements socialistes entre [[1988]] et [[1993]]. * [[Hubert Védrine]] est né le {{date-|31|juillet|1947}} à [[Saint-Silvain-Bellegarde]]. Après avoir été secrétaire général de la présidence de la République sous [[François Mitterrand]], il a été nommé au [[Conseil d'État (France)|Conseil d'État]]. Il est ensuite devenu [[Liste des ministres français des Affaires étrangères|ministre des Affaires étrangères]] sous le [[gouvernement Lionel Jospin|gouvernement Jospin]]. * [[Anne-Marie Couderc]] est née le {{date-|13 février 1950}} à Aubusson et a été secrétaire d'État chargée de l'emploi 1995-1997. * [[Pierre Gattaz]], (1959-), industriel français, a des attaches familiales dans la Creuse du côté de son épouse Marie-Aude Gattaz, dans le secteur de La Souterraine. * [[Jean de Monlevade]] (Guéret 1791 - [[João Monlevade]] 1872) polytechnicien pionnier de la sidérurgie brésilienne mort dans l'importante ville de l'Etat de Minas Gerais, qu'il fonda et qui porte son nom. * [[Fusillés de Flirey|Félix Baudy]], soldat fusillé pour l'exemple en 1915 et réhabilité en 1934. '''Peintres, sculpteurs et auteurs de cartons de tapisserie''' : {{colonnes|nombre=4|taille=20| * [[Léon Detroy]], peintre (1859-1955) * [[Jean Aujame]] * [[Jacques Barraband]] * [[Gabriel Chabrat]] (né en 1936) * [[Armand Guillaumin]] * [[Maurice Leloir]] * [[Jean Lurçat]] * [[Fernand Maillaud]] * [[Isaac Moillon]] * [[Claude Monet]] réalisa {{nobr|23 toiles}} à [[Fresselines]] en 1889 * [[Léon Vallet]], sculpteur * [[Jacques Cinquin ]], peintre, cartonnier }} '''Écrivains et Historiens ''' : {{colonnes|nombre=4|taille=20| * [[Christophe Rameix]], auteur, expert de la Vallée des Peintres * [[Alfred Assollant]] * [[Amédée Carriat]] * [[Pierre de Cessac]] * [[Françoise Chandernagor]] * [[Jean Guitton]] * [[Christian Jamet]] * [[Marcel Jouhandeau]] * [[Jules Marouzeau]] * [[Pierre Michon]] * [[Moufle d'Angerville]] * [[Martin Nadaud]] * [[Georges Nigremont]], pseudonyme de [[Léa Védrine]] (1885-1971). * [[Claude Ribbe]] * [[Maurice Rollinat]] * [[Gilles Rossignol]] * [[Jules Sandeau]]. * [[Jean-Guy Soumy]] * [[Antoine Varillas]] }} '''Scientifiques, entrepreneurs et paysagistes''' : {{colonnes|taille=20|nombre=4| * [[Léon Chagnaud]], entrepreneur, homme politique. * [[Gilles Clément]], paysagiste * [[François Denhaut]] * [[Philippe Fougerolle]], entrepreneur * [[Alain Freytet]], paysagiste * [[Eugène Jamot]], médecin. * [[Lucien Le Cam]], statisticien. * [[Pierre Riboulet]], architecte * [[Michel Villedo]] (1598-1667), architecte * [[Jean Favard]], mathématicien *[[Edmond Dounias]], Ethnobiologiste à l’Institut de Recherche pour le Développement, représentant IRD Vietnam et Philippines }} '''Médias, Sportifs et divers''' : * [[Thierry Ardisson]], né à [[Bourganeuf]] * [[Yves de Bujadoux]] * [[Claude Ribbe]] est lié à [[Boussac (Creuse)|Boussac]], [[Toulx-Sainte-Croix]] et [[Lépaud]] * [[Gauvain Sers]] est originaire de [[Dun-le-Palestel]] (Creuse) et cite le département dans ses chansons et sur scène, ainsi que dans son clip Pourvu réalisé par [[Jean-Pierre Jeunet]]<ref>{{Article|titre=Jean-Pierre Jeunet réalise le premier clip de l'album de Gauvain Sers|périodique=Culturebox|lire en ligne=http://culturebox.francetvinfo.fr/musique/chanson-francaise/jean-pierre-jeunet-realise-le-premier-clip-de-l-album-de-gauvain-sers-255573|consulté le=2017-10-13|date=4 mai 2017|auteur1=Jean-François Convert}}.</ref>. * Les comédiens [[Bernard Giraudeau]] et [[Anny Duperey]] ont acquis ensemble une propriété qu'Anny Duperey a conservé après leur séparation * le comédien [[Daniel Ceccaldi]] s'est marié le {{date-|5 août 1966}} à [[Saint-Amand-Jartoudeix]] * le cinéaste [[Claude Chabrol]] a passé une partie de son enfance à [[Sardent]] chez sa grand-mère * le cinéaste [[Claude Miller]] y vivait (une partie de son film ''[[Un secret (film)|Un secret]]'' a été tourné à [[Chavanat]]) * [[Micheline Presle]] avait une maison au Montfranc à côté de [[La Nouaille]] * [[Marcel Rohrbach]], cycliste, est né le {{date-|8 avril 1933}} à [[Ahun|Molles]], [[Championnats de France de cyclisme sur route|vice-champion de France]] 1957 et 1962 * [[Raymond Poulidor]] * [[Paul Sauvage]], footballeur, est né le {{date-|17 mars 1939}} à [[La Souterraine (Creuse)|la Souterraine]] (six sélections). * [[Jean Taillandier]], footballeur, est né le {{date-|22 janvier 1938}} à [[Auzances]] (trois sélections). * la comédienne [[Germaine Fontanes]] est décédée le {{date-|2 septembre 1983}} à [[La Souterraine (Creuse)|La Souterraine]] (née le {{date-|10 mars 1897}} à Saint-Cloud état civil « Germaine Hélène Saillofest »). == Tourisme == [[Fichier:Château Jouillat.jpg|thumb|<center>Le [[château de Jouillat]].</center>]] Les deux portes d'entrée touristiques et culturelles du Département de la Creuse sont, au Sud la [[Cité internationale de la tapisserie|Cité Internationale de la Tapisserie]] située à [[Aubusson (Creuse)|Aubusson]] et qui doit une partie de sa renommée aux ateliers de tapisserie de [[Felletin]], et au nord, la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour notamment de l'ancienne forteresse du [[Château de Crozant]], du village d'artistes de [[Fresselines]] et de l'un des Plus Beaux Villages de France [[Gargilesse-Dampierre|Gargilesse]] en lien avec les sites picturaux du [[Indre (département)|Département de l'Indre]]<ref>{{Lien web|titre=Vallée des Peintres entre Berry et Limousin|url=https://www.valleedespeintres.com|consulté le=2019-11-06}}.</ref>. Le [[lac de Vassivière]], la station thermale d'[[Évaux-les-Bains]], le Labyrinthe Géant de Guéret, le plus grand labyrinthe végétal permanent au monde<ref>http://www.labyrinthe-gueret.fr/ Labyrinthe Géant de Guéret</ref> constituent d'autres pôles touristiques majeurs. Le [[Parc animalier des monts de Guéret|Parc Animalier des Monts de Guéret]] est le site touristique le plus visité du département. Une multitude d'activités complète une offre touristique, culturelle, de pleine nature en plein essor : randonnées pédestres, VTT, balades équestres, escalade, sports nautiques, expositions, festivals, conférences, tiers-lieux, etc. === Patrimoine === * Le [[château de Boussac]] sur les traces de [[George Sand]] et de [[Pierre Leroux]] ; * Le [[château de Villemonteix]] ; * L'ensemble rural des {{s2-|XV|XVII}} du [[Domaine de Banizette]] situé à [[La Nouaille]] ; * Le [[château de Saint-Germain-Beaupré]] ; * Le [[château du Théret]] ; * Le château de Mornay à [[Bonnat]] ; * La [[Tour Zizim]] a été construite, à [[Bourganeuf]] de 1483 à 1486, sur l'ordre de [[Guy de Blanchefort (grand maître)|Guy de Blanchefort]]. Elle abrita l'exil du Prince ottoman Djem Sultan ; * Le [[pont de Sénoueix]] est situé à [[Gentioux-Pigerolles]]. C'est une véritable [[image d'Épinal]] du département. Le pont est inscrit à l'inventaire des [[Monument historique (France)|monuments historiques]] depuis le {{date-|9 février 1990}}. Dans la même commune, le [[Monument aux morts de Gentioux-Pigerolles|Monument aux morts de la commune de Gentioux]] témoigne de la tragédie de la Grande Guerre ; * Quelques [[Lanterne des morts|lanternes des morts]] subsistent au Sud du département notamment à [[Saint-Goussaud]] ; * La Vallée des Peintres entre Berry et Limousin autour, notamment, des peintres paysagistes, impressionnistes et postimpressionnistes comme [[Claude Monet]], [[Armand Guillaumin]], [[Léon Detroy]] ; * Les 51 [[Croix pattée|croix pattées]], en granite, de type « [[Crozant]] », à découvrir à l'occasion de balades. Situées aux bords des chemins aux alentours de [[Crozant]], elles restent une énigme quant à la datation, la fonction et l'origine<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les mystérieuses croix de type Crozant |url=https://www.croixdecrozant.fr/|site=croixdecrozant.fr|consulté le=2022-04-19}}.</ref>. === Nature === * Les [[Pierres Jaumâtres]], situées au sommet du mont Barlot, près de [[Boussac (Creuse)|Boussac]] sur la commune de [[Toulx-Sainte-Croix]], sont un amas granitique, comme on peut en rencontrer plusieurs dans le département de la Creuse, notamment au lieu-dit [[Rigole du diable]]. Elles constituent un site naturel classé. * Le promontoire rocheux de [[Crozant]], qui accueille la [[Château de Crozant|Forteresse de Crozant]], siège aux {{s2-|XIX|XX}} de plusieurs colonies d'artistes dont les paysagistes et impressionnistes. Cette ancienne citadelle est au fondement de la [[Vallée des Peintres entre Berry et Limousin]]. * La [[cascade des Jarrauds]], située à [[Saint-Martin-Château]] dans la Creuse fait partie de la [[rivière]] la [[Maulde (rivière)|Maulde]]. * La [[pierre aux neuf gradins]] est un site situé sur la commune de [[Soubrebost]], à proximité de [[Pontarion]]. * L'[[Réserve naturelle nationale de l'étang des Landes|étang des Landes]] : réserve naturelle nationale depuis 2004. Situé dans le [[bassin de Gouzon|bassin sédimentaire de Gouzon]], l'étang des Landes est le seul étang naturel du Limousin. D'une superficie d'environ {{nobr|120 ha}}, il abrite une flore et une faune remarquable notamment en matière d'oiseaux. Les ornithologues passionnés pourront y retrouver en migration ou en nidification, hérons, grues, balbuzards, marouettes… et une multitude de canards. * le [[Parc naturel régional de Millevaches en Limousin|Parc naturel Régional des Millevaches en Limousin]], dans le sud du département * le [[Lac de Vassivière]] === Musées et ou centres de médiation culturelle et touristique === [[Fichier:Bourganeuf Musée électrification.jpg|thumb|<center>Le musée de l'électrification à Bourganeuf.</center>]] * [[Aubusson (Creuse)|Aubusson]] ** [[Cité internationale de la tapisserie]] * [[Bellegarde-en-Marche]] ** [[Maison Chevanne|Musée Air Mémorial Creusois]] * [[Fresselines]], village d'artistes, cœur de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin ** [[Centre d'Art - Espace Monet Rollinat]] * [[Bénévent-l'Abbaye]] ** [[Scénovision de Bénévent-l'Abbaye]] * [[Bosmoreau-les-Mines]] ** [[Musée de la mine de Bosmoreau-les-Mines|Musée de la Mine de Bosmoreau-les-Mines]] * [[Bourganeuf]] ** [[Musée de l'électrification de Bourganeuf]] * [[Chéniers]] ** [[Écomusée Tuilerie de Pouligny]] * [[Crozant]] ** [[Hôtel Lépinat]], centre d'interprétation de la Vallée des Peintres entre Berry et Limousin * [[Guéret]] ** [[Musée d'Art et d'Archéologie de Guéret|Musée de la Sénatorerie de Guéret]] === Résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2008}}, 20,9 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de la Creuse dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2006 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population municipale ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Faux-la-Montagne]] | 364 | 428 | 211 | {{formatnum:49.38}} % |- | style="text-align:left" | [[Gentioux-Pigerolles]] | 380 | 349 | 169 | {{formatnum:48.45}} % |- | style="text-align:left" | [[Royère-de-Vassivière]] | 566 | 701 | 334 | {{formatnum:47.73}} % |- | style="text-align:left" | [[Châtelus-le-Marcheix]] | 365 | 430 | 173 | {{formatnum:40.23}} % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Sulpice-le-Dunois]] | 638 | 520 | 209 | {{formatnum:40.16}} % |- | style="text-align:left" | [[Vallière]] | 755 | 611 | 226 | {{formatnum:36.89}} % |- | style="text-align:left" | [[Fresselines]] | 629 | 595 | 214 | {{formatnum:35.92}} % |- | style="text-align:left" | [[Mainsat]] | 627 | 487 | 160 | {{formatnum:32.79}} % |- | style="text-align:left" | [[Crozant]] | 511 | 504 | 158 | {{formatnum:31.35}} % |- | style="text-align:left" | [[La Celle-Dunoise]] | 607 | 568 | 172 | {{formatnum:30.22}} % |- | style="text-align:left" | [[Clugnat]] | 686 | 575 | 172 | {{formatnum:29.87}} % |- | style="text-align:left" | [[Bussière-Dunoise]] | {{formatnum:1105}} | 837 | 233 | {{formatnum:27.80}} % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Dizier-Leyrenne]] | 876 | 650 | 172 | {{formatnum:26.41}} % |- | style="text-align:left" | [[Évaux-les-Bains]] | {{formatnum:1515}} | {{formatnum:1090}} | 218 | {{formatnum:20.01}} % |- | style="text-align:left" | [[Bonnat]] | {{formatnum:1304}} | 870 | 150 | {{formatnum:17.18}} % |- | style="text-align:left" | [[Felletin]] | {{formatnum:1866}} | {{formatnum:1192}} | 192 | {{formatnum:16.11}} % |} * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE],chiffres au 01/01/2006. == Notes et références == === Notes === {{Références|group=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Creuse|commons titre=La Creuse}} === Bibliographie === * {{ouvrage | auteur=[[Ambroise Tardieu (historiographe)|Ambroise Tardieu]] | titre=Grand dictionnaire historique , généalogique & biographique de la Haute-Marche (département de la Creuse) | éditeur=L'auteur | lieu=Herment | date=1894 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=0v0d-PgHZkIC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false }} * Gilles Rossignol, ''La Creuse. Le beau pays'', Ahun, Verso, 1995. {{ISBN|2-903870-77-2}} === Articles connexes === * {{Page h|Creuse}} * [[Conseil départemental de la Creuse]] * [[Liste des communes de la Creuse|Communes de la Creuse]] * [[Liste des anciennes communes de la Creuse|Anciennes communes de la Creuse]] * [[Département français]] * [[Liste de ponts de la Creuse]] * [[Liste de films tournés dans le département de la Creuse|Liste de films tournés dans la Creuse]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Creuse|Volontaires nationaux de la Creuse pendant la Révolution]] * [[Liste des intercommunalités de la Creuse]] * [[Liste des communes de la Creuse]] * [[Début de l'aviation dans la Creuse]] * [[Liste des églises de la Creuse]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.creuse.pref.gouv.fr/ Préfecture de la Creuse] * [http://www.creuse.fr/ Conseil départemental de la Creuse] * Démarche Vallée des Peintres entre Berry et Limousin sur www.valleedespeintres.com {{autorité}} {{Palette|Pays de la Creuse|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Creuse|Massif central}} [[Catégorie:Creuse|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4te-d%27Or
Côte-d'Or
{{voir homonymes|Côte-d'Or (homonymie)}} {{confusion|Côte d'Or}} {{Infobox Département de France | nom = Côte-d'Or | logo = Côte-d'Or (21) logo 2015.svg | drapeau = Blason département fr Côte-d'Or.svg | imageloc = Côte-d’Or-Position.svg | région = {{Bourgogne-Franche-Comté}} | insee = [[21 (nombre)|21]] | date de création = {{date|4 mars 1790|liens=oui}} | préfecture = [[Dijon]] | sous-préfectures = [[Beaune]]<br>[[Montbard]] | gentilé = Costaloriens ou Côte-d'Oriens | population = {{Population de France/dernière_pop}} | population notes = | année_pop = {{Population de France/dernière_année}} | superficie = 8763 | arr = [[Arrondissements de la Côte-d'Or|3]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de la Côte-d'Or|5]] | canton = [[Liste des cantons de la Côte-d'Or|23]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de la Côte-d'Or|19]] | comm = [[Liste des communes de la Côte-d'Or|698]] | président = [[François Sauvadet]] ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) | préfet = [[Franck Robine]] | site web = [https://www.cotedor.fr cotedor.fr] }} La '''Côte-d'Or''' ({{MSAPI|/kot(ə).d‿ɔʁ/}}<ref>Prononciation en [[français de France]] standard retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] parmi les huit que compte la [[Région française|région]] [[Bourgogne-Franche-Comté]]. Sa préfecture, [[Dijon]], est aussi le chef-lieu de la [[Bourgogne-Franche-Comté]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 21. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Bourgogne|Histoire de la Côte-d'Or}} [[Fichier:Carte du département de la Côte-d'Or - 1790-1793.tif|gauche|vignette|Carte de la Côte d'Or (1790).]] Le département de la Côte-d’Or a été créé le {{date|4|mars|1790}} par l'[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]]. Il faisait partie de l'[[Anciennes provinces de France|ancienne province]] de [[Bourgogne (province)|Bourgogne]]. Il fut divisé en sept districts : [[Arnay-le-Duc]], [[Beaune]], [[District de Châtillon (Côte-d'Or)|Châtillon-sur-Seine]], [[Dijon]], [[Is-sur-Tille]], [[Saint-Jean-de-Losne]] et [[Semur-en-Auxois]]. Le 17 février 1800, les sept districts furent transformés en quatre arrondissements : [[Arrondissement de Dijon|Dijon]], [[Arrondissement de Beaune|Beaune]], [[Arrondissement de Châtillon-sur-Seine|Châtillon-sur-Seine]] et [[Arrondissement de Semur|Semur-en-Auxois]]<ref name=":0">{{Ouvrage|auteur1=[[Pierre Foncin]]|titre=Les 86 départements de la France|passage=18|éditeur=Librairie [[Armand Colin]]|date=1911|pages totales=55}}</ref>. [[Fichier:Carte du département de la Côte-d'Or - 1800.tif|centré|vignette|Carte de la Côte d'Or (1800).]] Le 10 septembre 1926, les arrondissements de Châtillon-sur-Seine et Semur-en-Auxois furent supprimés au bénéfice de [[Arrondissement de Montbard|Montbard]]. === Origine du nom === [[Fichier:Vignoble Morey Saint Denis.JPG|left|thumb|[[Morey-Saint-Denis]], à l'automne.]] [[Fichier:Vignoble Beaune.jpg|thumb|Vignoble de [[Beaune]] en automne.]] Bien que sujet à débats, la Côte-d'Or serait le seul [[département français]] à ne pas posséder un nom d'origine géographique mais poétique<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Le Bien Public]] |titre=La Côte-d’or, une histoire qui dure depuis 224 ans |url=https://www.bienpublic.com/actualite/2014/04/09/la-cote-d-or-une-histoire-qui-dure-depuis-224-ans |date=9 avril 2014 |consulté le=19 octobre 2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Pierre-Henri|nom1=Billy|titre=Dictionnaire des noms de lieux de la France (DNLF)|date=2021|isbn=978-2-87772-769-3|isbn2=2-87772-769-6|oclc=1309874211}}</ref>. Ce nom fut donné par [[Charles-André-Rémy Arnoult]], député constituant de Dijon et "créateur" de ce nom<ref>Louis-Régis AFFRE, "Côte d'Or, un nom et des légendes", Centre Beaunois d'Etudes Historiques, Mémoires - tome XCVIII, 2018.</ref> s'inspirant de l’aspect poétique et grandiose des [[Vignobles de Bourgogne]] en automne<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-François, ...|nom1=Impr. Pollina)|titre=Histoire du vin de Bourgogne|éditeur=J.-P. Gisserot|date=2002|isbn=2-87747-669-3|isbn2=978-2-87747-669-0|oclc=470368719}}</ref> : {{citation|Le territoire de cette région est traversée par une chaîne de colline, une côte, sans nom jusqu'à présent, sur le flanc de laquelle croissent les meilleurs vins de France dont le produit est un trésor pour le pays. Cette côte d'or est digne de donner son nom à cette nouvelle circonscription}}<ref name=":2">{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-François Bazin]]|titre=Histoire du département de la Côte-d'Or|éditeur=Gisserot Editions|date=septembre 2004|isbn=2877477770}}</ref>. Il mit ainsi fin à un débat autour du nom de ce département qui fut même durant un court instant appelé le département « ''Sans nom'' »<ref name=":2" />. Cette origine du nom est celle mise en avant par le [[Conseil départemental de la Côte-d'Or]]<ref>{{Lien web |auteur=[[Conseil départemental de la Côte-d'Or]] |titre=La Côte-d'Or : un peu d'histoire |url=https://www.cotedor.fr/je-decouvre-le-conseil-departemental/la-collectivite/un-peu-dhistoire |consulté le=17 octobre 2022}}.</ref>. Mais selon une alternative, le nom proviendrait du massif de la [[Côte d'Or|côte]]. Cette dernière, en tant que montagne, est figurée par les géographes sur les cartes depuis 1584<ref>Carte Burgundiae inferioris que ducatus nomine censitur par A. Ortelius éditée à Anvers en 1584 par J & B Moretus, rééditée en 1612; Bibliothèque Nationale de France, désormais BNF, GE DD-2444</ref>. Le nom « ''La Coste'' » ou « ''La Côte'' », seul, était d’usage commun{{Référence nécessaire|date=17 octobre 2022}}. Mais l'orientation de cette côte à l'est était aussi très communément décrite, dans la plupart des ouvrages de l’époque, comme étant {{citation|à l'orient}}<ref>Citons notamment : procès-verbal de délimitation du département de « DIJON », signé des membres du Comité de Division et des députés dudit département le 9 février 1790, où il n’est question que d’Orient, ADCO L 185; Carte des anciennes voies de la Séquanie fin 1700, BNF GE D-10339; Abbé COURTEPEE et E. BEGUILLET, Description générale et particulière du Duché de Bourgogne, {{1re}} édition tome I 1775, cinq tomes suivants 1777-1781, dernier tome VII 1778, {{3e}} édition Edition F.E.R.N., Avallon 1967</ref>. Il y aurait ensuite eu [[troncature]] du nom « ''Orient'' » en « ''Or'' »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Côte-d'Or fête ses 231 ans : d'où vient vraiment le nom du département ? |url=https://www.bienpublic.com/insolite/2021/03/04/la-cote-d-or-fete-ses-231-ans-d-ou-vient-vraiment-le-nom-du-departement |site=Le Bien Public |périodique=[[Le Bien Public]] |date=4 mars 2021}}</ref>. Parmi les noms proposés pour le département avant l'adoption du nom « Côte-d'Or » figurent ceux de « ''Seine-et-Saône'' » ou « ''Haute-Seine'' »<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref>Henri CHABEUF, ''op. cit''. note 12.</ref>, même si les Archives Nationales ne gardent aucune trace d'éventuelles hésitations avec ces autres dénominations{{Référence nécessaire|date=17 octobre 2022}}. Plus d'un siècle plus tard, ce nom poétique inspira l'écrivain dijonnais [[Stéphen Liégeard]] lorsqu'il baptisa une portion du littoral [[méditerranée]]n du nom de ''[[Côte d'Azur]]''<ref>[https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/pourquoi-la-cote-d-azur-doit-son-nom-a-la-cote-d-or-7784079680 Site de RTL, article de Stéphane Bern, "Pourquoi la Côte d'Azur doit son nom à la Côte d'Or ?"], publié le 13 juillet 2017</ref>. Ses habitants [[gentilé|sont appelés]] les Costaloriens ou Côte-d'Oriens<ref name=":0" />. === {{s-|XIX}} === Après la victoire des [[Septième Coalition|coalisés]] à la [[bataille de Waterloo]] (18 juin [[1815]]), le département est occupé par les troupes [[Empire d'Autriche|autrichiennes]] de juin 1815 à novembre [[1818]] (voir [[Occupation#Occupations de la France à la fin du Premier Empire|occupation de la France à la fin du Premier Empire]]). === {{s-|XXI}} === Au {{date-|1 janvier 2016}}, la région [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Franche-Comté]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Bourgogne-Franche-Comté]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de la Côte-d'Or}} [[Fichier:C21.png|thumb|La Côte-d'Or.]] La Côte-d'Or fait partie de la [[Région française|région]] [[Bourgogne-Franche-Comté]]. Elle est limitrophe des départements de l'[[Yonne (département)|Yonne]], de la [[Nièvre (département)|Nièvre]], de [[Saône-et-Loire]], du [[Jura (département)|Jura]], de la [[Haute-Saône]], de l'[[Aube (département)|Aube]] et de la [[Haute-Marne]]. Cinquième département par la taille derrière la Guyane et trois départements de la région Aquitaine, la Côte-d'Or couvre de nombreux espaces à la géographie bien distincte. {{Territoires limitrophes | type = [[Département français|Département]] | nom = Côte-d'Or | élision = de la | notes = | nord = | nord-est = [[Haute-Marne]] | est = [[Haute-Saône]]<br>[[Jura (département)|Jura]] | sud-est = | sud = [[Saône-et-Loire]] | sud-ouest = | ouest = [[Yonne (département)|Yonne]]<br>[[Nièvre (département)|Nièvre]] | nord-ouest = [[Aube (département)|Aube]] | enclave = | width = | align = }} Le [[parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne]] est situé dans le Nord du département<ref>{{lien web |langue=ja |titre=Parc-chatillonnais.com - このドメインはお名前.comで取得されています。<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://web.archive.org/web/20170521142849/http://parc-chatillonnais.com/ |site=parc-chatillonnais.com via [[Internet Archive]] |consulté le=16-10-2023}}.</ref>. Le département de la Côte-d'Or possède une [[Enclave et exclave|exclave]] au sud-ouest de son territoire, la commune de [[Ménessaire]] (limitrophe des départements de la Nièvre au nord et de Saône-et-Loire au sud). <gallery mode="packed" caption="Paysages de la Côte-d'Or :"> Hautes-Cotes de Beaune01.jpg|Hautes-Cotes de [[Beaune]], dans le sud. Villeferry FR21 village IMF1548.jpg|[[Villeferry]], dans l'ouest. Vignobles à l'ouest de Beaune à l'automne 2018 (4).JPG|Vignobles à l'ouest de [[Beaune]]. </gallery> === Cours d'eau === La Côte-d'Or se situe sur le [[seuil (géographie)|seuil]] de Bourgogne, partageant les bassins versants de la [[Seine]], du [[Rhône]] (de la [[Saône]]) et de la [[Loire]]. Le point de [[Ligne de partage des eaux|jonction des trois bassins versants]] se situe sur la commune de [[Meilly-sur-Rouvres]]. Dans le département coulent des affluents de chaque fleuve, notamment : * l'[[Armançon]], le [[Serein (rivière)|Serein]], l'[[Ource]] et l'[[Aube (rivière)|Aube]] qui coulent vers la [[Seine]], qui elle-même prend sa source dans le département, sur le [[plateau de Langres]] à [[Source-Seine]] ; * l'[[Arroux]] qui prend sa source dans le sud du département traversant [[Arnay-le-Duc]] et qui rejoint la Loire par la suite ; * la [[Saône]], principal affluent du [[Rhône]] qui traverse une bonne partie de l'est du département en traversant entre autres [[Pontailler-sur-Saône]], [[Auxonne]], [[Saint-Jean-de-Losne]] et [[Seurre]]. Ses affluents sont la [[Vingeanne]], la [[Tille]], la [[Bèze (rivière)|Bèze]] et l'[[Ouche (Côte-d'Or)|Ouche]], qui traverse notamment [[Dijon]]. === Topographie === {{Animation | titre = [[Géolocalisation]] | float = right | Côte-d'Or department location map.svg|(image) | Côte-d'Or department relief location map.jpg|(relief) }} La Côte-d'Or est divisée en quatre grands ensembles [[topographie|topographiques]] : le [[Morvan]] au sud-ouest, les plateaux de [[Plateau de Langres|Langres-Châtillonnais]] dans la moitié nord-ouest, la plaine de la [[Saône]] au sud-est et l'[[Auxois (région)|Auxois]] au centre-ouest. Le point culminant du département, {{Unité|721|m}} ([[mont de Gien]]) se situe dans le Morvan, dans l'[[Enclave et exclave|exclave]] de [[Ménessaire]] alors que le point le plus bas {{Unité|174|m}} se trouve à la sortie de la Saône sur la commune de [[Chivres]]. === Climat === {{Article détaillé|Climat de la Côte-d'Or}} Le climat de la Côte-d'Or, climat à tendance continentale, est altéré dans ses différentes [[#Topographie|parties]] et présente alors plusieurs faciès comme : * la vallée de la Saône, qui est à tendance continentale ; * le [[Morvan]] ou sur les sommets des Côtes, où l'on retrouve plus un climat de moyenne montagne ; * le [[plateau de Langres]] où les hivers sont longs, froids avec très souvent des gelées. D'une manière générale, les étés peuvent être chauds et secs ; quant aux hivers, ils sont généralement froids et humides avec de fréquentes chutes de [[neige]]. == Économie == [[Image:Chatillon-sur-Seine - Musée du Pays chatillonnais - Cratère de Vix - 012 (cropped).jpg|vignette|upright=0.71|Le gigantesque [[Cratère de Vix]], le plus grand vase en bronze antique connu au monde.]] La Côte-d'Or est au cœur d'un réseau routier, autoroutier, ferroviaire et fluvial dense. L'activité économique du département est approximativement pour 70 % tertiaire, 25 % industrie, 5 % agriculture. Les secteurs industriels les plus représentés sont : * bâtiments travaux publics (plus de {{nombre|1300|établissements}}) ; * agroalimentaire (plus de 400 établissements) ; * métallurgie (avec la Metal Valley à Montbard) ; * mécanique ; * électrique-électronique ; * chimie-pharmacie. L'industrie agroalimentaire et l'agriculture représentent un axe à forte valeur ajoutée actuellement mis en valeur par le projet Vitagora (goût - nutrition - santé) qui est en compétition pour devenir le premier [[pôle de compétitivité en France|pôle de compétitivité français]] sur cette thématique. Outre [[Vitagora]], le département compte aussi le ''Pôle Nucléaire Bourgogne'' comme pôle de compétitivité. On trouve aussi dans le département plus de {{formatnum:2000}} PME-PMI employant environ {{nombre|50000|personnes}}. Deux tableaux de synthèse de l'INSEE décrivent d'une part les établissements actifs au 31 décembre 2015 et d'autre part, à la même date les effectifs des salariés<ref>{{Lien web |titre=Dossier complet. Département de la Côte-d'Or (21) |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=DEP-21#chiffre-cle-10 |site=insee.fr |date=29 juin 2020 |consulté le=7 août 2020}}.</ref>. '''Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015''' {| class="wikitable" |+ ! !Total !% !0 salarié !1 à 9 salarié(s) !10 à 19 salariés !20 à 49 salariés !50 salariés ou plus |- !Ensemble |52 688 |100,0 |36 608 |12 811 |1 594 |998 |677 |- !Agriculture, sylviculture et pêche |4 563 |8,7 |3 298 |1 196 |51 |14 |4 |- !Industrie |2 863 |5,4 |1 616 |807 |180 |137 |123 |- !Construction |4 887 |9,3 |3 309 |1 287 |164 |96 |31 |- !Commerce, transports, services divers |32 524 |61,7 |23 257 |7 682 |862 |479 |244 |- !dont commerce et réparation automobile |9 622 |18,3 |6 429 |2 640 |303 |171 |79 |- !Administration publique, enseignement, santé, action sociale |7 851 |14,9 |5 128 |1 839 |337 |272 |275 |} Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019. === Postes salariés par secteur d'activité et par taille d'établissements au 31 décembre 2015 === {| class="wikitable" |+ ! !Total !% !1 à 9 salarié(s) !10 à 19 salariés !20 à 49 salariés !50 à 99 salariés !100 salariés ou plus |- !Ensemble |192 793 |100,0 |38 472 |21 343 |30 581 |25 454 |76 943 |- !Agriculture, sylviculture et pêche |4 259 |2,2 |2 949 |628 |398 |284 |0 |- !Industrie |27 084 |14,0 |2 991 |2 438 |4 266 |4 375 |13 014 |- !Construction |11 584 |6,0 |3 727 |2 201 |2 871 |1 608 |1 177 |- !Commerce, transports, services divers |81 535 |42,3 |23 179 |11 537 |14 323 |8 729 |23 767 |- !dont commerce et réparation automobile |25 968 |13,5 |8 753 |4 055 |5 083 |3 385 |4 692 |- !Administration publique, enseignement, santé, action sociale |68 331 |35,4 |5 626 |4 539 |8 723 |10 458 |38 985 |} Champ : ensemble des activités. Source : Insee, CLAP en géographie au 01/01/2019. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de la Côte-d'Or}} [[Fichier:Toits-dijonnais.jpg|thumb|L'agglomération dijonnaise regroupe plus de la moitié de la population du département.]] Les habitants de la Côte-d'Or sont appelés les Côte-d'Oriens ou les Costaloriens<ref>{{Lien web|langue=fr|url=http://www.bienpublic.com/actualite/2011/08/19/costaloriens-au-lieu-de-cote-d-oriens-les-journalistes-du-nouvel-obss-expliquent|titre=Costaloriens au lieu de Côte-d'Oriens ; les journalistes du Nouvel Obs s'expliquent|site=Le Bien public|auteur=Marie Morlot|date=19 août 2011|consulté le=9 juillet 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Burgalat">Interview de Yves Burgalat, ancien préfet de la Côte-d'Or dans la Gazette du Morvan</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur=Patrick Dérienne|titre=Petit atlas de la France : Départements et territoires d'Outre-mer|éditeur=[[Ouest-France]]|année=1993|isbn=2-7373-1227-2|isbn2=978-2-7373-1227-4}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Mérienne, Patrick.|titre=Petit atlas de la France : départements et territoires d'Outre -Mer|éditeur=Ed. Ouest-france|date=1997|isbn=2737323193|isbn2=9782737323195|oclc=39362626}}</ref>. Le département se classe dans la [[Liste des départements français classés par population et superficie|moyenne des départements français pour sa population]] ({{50e}} sur 100), mais en raison de sa superficie, sa densité est faible ({{unité|56|hab./km2}}) à l'échelon national ({{63e}}). Malgré le dépeuplement des milieux ruraux, constituant une grande partie du département, le relatif dynamisme démographique de l'agglomération de [[Dijon]] permet à la population du département de croître à chaque recensement et de dépasser les {{nombre|500000|habitants}}. === Évolution démographique === {{Population de France/section}} La commune la plus peuplée est [[Dijon]] avec {{Unité|{{Population de France/dernière pop||Dijon}}|habitants}}. La commune la moins peuplée est [[Menesble]] avec {{Unité|{{Population de France/dernière pop||Menesble}}|habitants}}. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Dijon | commune 2 = Beaune | commune 3 = Chenôve | commune 4 = Talant | commune 5 = Chevigny-Saint-Sauveur | commune 6 = Quetigny | commune 7 = Fontaine-lès-Dijon | commune 8 = Longvic | commune 9 = Auxonne | commune 10 = Saint-Apollinaire (Côte-d'Or) | commune 11 = Châtillon-sur-Seine | commune 12 = Marsannay-la-Côte | commune 13 = Nuits-Saint-Georges | commune 14 = Genlis | commune 15 = Montbard }} == Culture == {{Article détaillé|Culture dans la Côte-d'Or}} Voir aussi [[:Catégorie:Culture en Côte-d'Or]]. Un nombre important d'artistes français sont originaires de la Côte-d'Or. Parmi les peintres, Antoine Gadan et [[Louis Carbonnel]]. La culture du département est intimement liée à son patrimoine. La [[Fête de la Saint-Vincent tournante|Saint-Vincent tournante]] est une institution dans le monde du [[vignoble]]. La culture de la vigne fait partie de la culture et du patrimoine du département notamment de l'axe Dijon-Beaune comme en témoigne la reconnaissance au patrimoine mondial de l'UNESCO des Climats du vignoble de Bourgogne. == Sports == La course cycliste annuelle [[Dijon-Auxonne-Dijon]] se tient depuis [[1899 en cyclisme|1899]], ce qui en fait la plus ancienne épreuve amateur encore organisée de nos jours en France<ref>{{Lien web|url=http://www.bienpublic.com/sport-local/2012/04/03/plus-d-un-siecle-d-histoire|titre=Plus d'un siècle d'histoire|site=bienpublic.com|date=3 avril 2012|auteur=Matthieu Boedec}}.</ref>. == Transport == {{loupe|Transports dans la Côte-d'Or}} Le département est traversé par de nombreuses autoroutes ([[Autoroute A6 (France)|A6]], [[Autoroute A31 (France)|A31]], [[Autoroute A36 (France)|A36]], [[Autoroute A38 (France)|A38]], [[Autoroute A39 (France)|A39]]) en étoile autour de [[Dijon]] et [[Beaune]]. Il est également traversé par les rails du TGV ([[LGV Sud-Est]], [[LGV Rhin-Rhône]]). Il n'y a aucune gare propre au TGV dans le département, mais la [[gare de Dijon]] est un important carrefour ferroviaire. Historiquement, l'[[aéroport de Dijon-Bourgogne]] et celui de [[aéroport de Dole-Jura|Dole-Tavaux]] furent les plus grandes infrastructures aéroferroviaires du département. Néanmoins depuis 2014, pour des raisons de concurrence, seul le second (renommé Dole-Jura) continue d'accueillir des vols réguliers commerciaux. Le premier reste actif pour les vols d'affaires, sanitaires, de loisirs et de tourisme. == Tourisme == [[Fichier:Vigne4.jpg|thumb|Paysage typique du vignoble bourguignon.]] [[Fichier:Hospices Beaune 126.jpg|thumb|Les [[hospices de Beaune]].]] La Côte-d'Or dispose d'atouts touristiques parmi lesquels un patrimoine culturel non négligeable. On peut citer : * [[Dijon]], ville à secteur sauvegardé, et classée [[Villes et Pays d'Art et d'Histoire|ville d'Art et d'Histoire]], son palais des Ducs et des États de Bourgogne-musée des Beaux-Arts, ses églises Notre-Dame et Saint-Michel, sa [[Cathédrale Saint-Bénigne de Dijon|cathédrale Saint-Bénigne]], son musée archéologique, son musée de la Vie bourguignonne et d'Art sacré, son [[musée Rude]], son [[musée Magnin]], son [[jardin Darcy]], son jardin des Sciences-Parc de l'Arquebuse, ses parcs, son lac Kir et sa chartreuse de Champmol avec puits de Moïse ainsi que depuis mai 2022, sa [[Cité internationale de la gastronomie et du vin|Cité internationale de la Gastronomie et du Vin.]] * [[Beaune]], son hôtel-Dieu-[[hospices de Beaune]], sa [[Basilique Notre-Dame de Beaune|collégiale Notre-Dame]], son hôtel de la Rochepot, son [[Musée des Beaux-Arts de Beaune|musée des Beaux-Arts]], ses parcs, son circuit des remparts, ses caves, sa moutarderie Fallot et son campus brassicole Brasserie de France <ref>{{Lien web|url=https://www.bienpublic.com/economie/2022/02/24/une-brasserie-artisanale-et-une-ecole-de-brasseurs-sortent-de-terre|titre=Beaune:Une brasserie artisanale et une école de brasseurs sortent de terre|site=bienpublic.com|date=24 février 2022|auteur=Thibault SIMONNET}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.dijonbeaunemag.fr/brasserie-de-france-veut-faire-mousser-beaune/|titre=Brasserie de France veut faire mousser Beaune|site=dijonbeaunemag.fr|date=02/08/2022|auteur=Laurent Gotti}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.dijonbeaunemag.fr/brasserie-de-france-le-b-a-ba-du-brasseur/|titre=Brasserie de France : le b.a.-ba du brasseur|site=dijonbeaunemag.fr|date=20/04/2023|auteur=ALEXIS CAPPELLARO}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.francebleu.fr/emissions/l-invite-du-6-9-de-france-bleu-bourgogne/moisson-des-brasseurs-jean-claude-bales-fondateur-de-brasserie-de-france-a-beaune-7767306|titre=Moisson des brasseurs : Jean-Claude Balès, fondateur de brasserie de France à Beaune|site=francebleu.fr|date= 23 juin 2023|auteur=Stéphane Parry}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.dijoncapitale.fr/brasserie-de-france-le-casting-un-campus-hybride-a-beaune/|titre=Brasserie de France, le casting d'un campus hybride à Beaune|site=dijoncapitale.fr|date=2 mai 2023|auteur=Dominique Bruillot}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.info-beaune.com/articles/2023/07/25/3139/brasserie-de-france-un-campus-brassicole-engage-et-volontaire-a-beaune/|titre=Brasserie de France, un campus brassicole engagé et volontaire à Beaune|site=info-beaune.com|date=25 juillet 2023|auteur=Jeannette Monarchi}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.youtube.com/watch?v=kocW7Rn79vc|titre=LA VISITE DU MEDEF A LA BRASSERIE DE FRANCE A BEAUNE|site=beaune-et-ailleurs.fr|date=11 novembre 2022|auteur=Sylvie Gaudel Jardot}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://alexandra.beer/actualites/une-ecole-de-brassage-ouvre-a-beaune|titre=Une école de brassage ouvre ses portes… à Beaune!|site=alexandra.beer|date=26/03/2022|auteur=Alexandra Berry}}.</ref>; * l'[[abbaye de Fontenay]], classée au patrimoine mondial de l'Unesco, à Marmagne ; * l'[[Abbaye de Cîteaux|abbaye Notre-Dame de Cîteaux]], berceau de l'ordre cistercien ; * le [[tombe de Vix|trésor de Vix]] et [[Cratère de Vix|son cratère]], le fameux vase de Vix, datant de l'[[Âge du fer|âge de Fer]], conservé au [[musée du Pays Châtillonnais]] à [[Châtillon-sur-Seine]] ; * l'[[église Saint-Vorles|église romane Saint-Vorles]] à [[Châtillon-sur-Seine]], datant en partie du {{s-|X}} ; * [[Siège d'Alésia|Alésia]] ([[Alise-Sainte-Reine]]), son MuséoParc ; * la cité de Buffon, son parc, son musée à [[Montbard]] ; * les [[Grande Forge de Buffon|forges de Buffon]] ; * le [[château de Bussy-Rabutin]] ; * le [[château de la Rochepot]] ; * le [[château de Châteauneuf-en-Auxois|château de Châteauneuf]] ; * le [[Montigny-Montfort|château de Montfort]] ; * le [[château du Clos de Vougeot]] ; * le [[Château de Savigny-lès-Beaune|château de Savigny-les-Beaune]] ; * le [[château de Pommard]] ; * le [[château de Meursault]] ; * le [[château de Commarin]] ; * le [[château de Talmay ]]; * la [[Route des Grands Crus]] allant de [[Dijon]] à [[Santenay (Côte-d'Or)|Santenay]] ; * [[Semur-en-Auxois]], cité médiévale, sa [[Collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois|collégiale Notre-Dame]] et son musée municipal ; * [[Auxonne]], ses maisons, ses fortifications, son arsenal et son église Notre-Dame ; * le [[canal de Bourgogne]] et son tunnel à [[Pouilly-en-Auxois]] ; * la [[Basilique Saint-Andoche de Saulieu|basilique Saint-Andoche]] de [[Saulieu]] ; * l'église abbatiale de [[Saint-Seine-l'Abbaye]] ; * l'église de [[Saint-Thibault (Côte-d'Or)|Saint-Thibault]] ; * les sources de la Seine et son temple dédié à [[Sequana (mythologie)|Sequana]] à [[Source-Seine]] ; * [[Flavigny-sur-Ozerain]] : village médiéval, sa [[Anis de Flavigny|fabrique d'anis artisanale]] et son domaine de Flavigny-Alésia ; * le Cassissium à [[Nuits-Saint-Georges]] ; * le musée Papotte- Artisanat et vie rurale à [[Bligny-sur-Ouche]] ; * le parc-musée Noisot de [[Fixin]] ; * les jardins de [[Barbirey-sur-Ouche]]. * le village de [[Mont-Saint-Jean (Côte-d'Or)|Mont-Saint-Jean]]. La Côte-d'Or présente également des paysages et des panoramas variés : * la [[Côte d'Or]] ; * le [[cirque du Bout du Monde]] près de Beaune ; * la [[Réserve naturelle nationale de la combe Lavaux-Jean Roland|combe Lavaux]] ; * le [[Mont de Sène]] ; * la [[Butte de Thil]] ; * les beaux villages de [[Pernand-Vergelesses]], de [[Monthelie]], de [[Mont-Saint-Jean (Côte-d'Or)|Mont-Saint-Jean]], de [[Salmaise]] ; * le [[Morvan]] avec notamment le Panorama de Savilly ; * les [[parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne|forêts]] du [[Châtillonnais]]. == Barycentre de la zone [[Euro]] == Autrefois dans la Nièvre, depuis le {{date|1|janvier|2009}}, après l'adhésion de la [[Slovaquie]] à la zone Euro, le centre géographique de cette zone est situé dans le département, près de la commune de [[Liernais]] en 2010 puis, avec l'arrivée de l'[[Estonie]], près de celle de [[Villy-en-Auxois]]<ref>[http://lormes.net/morvan/textes/zoneeuro.htm La zone euro sur le site Lormes.net.]</ref>. == Héraldique == {{Article connexe|Armorial des communes de la Côte-d'Or}} [[Fichier:Blason département fr Côte-d'Or.svg|vignette|gauche|upright|Blason de la Côte-d'Or.]] Blason de la Côte-d'Or : ''coupé, au premier parti, en I : d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée de gueules et d'argent ; en II : bandé de six pièces d'azur et d'or à la bordure de gueules ; au deuxième d'or plain''. Ce blason a été dessiné par [[Robert Louis]] et n'a strictement rien d'officiel. {{clr}} == Politique == [[Fichier:Préfecture de la région Bourgogne et de la Côte-d'Or.JPG|thumb|Préfecture de la Côte-d'Or.]] * [[Liste des députés de la Côte-d'Or]] * [[Liste des sénateurs de la Côte-d'Or]] * [[Liste des conseillers généraux de la Côte-d'Or]] * [[Arrondissements de la Côte-d'Or]] ** [[Arrondissement de Dijon]] ** [[Arrondissement de Beaune]] ** [[Arrondissement de Montbard]] * [[Cantons de la Côte-d'Or]] * [[Communes de la Côte-d'Or]] * [[Anciennes communes de la Côte-d'Or]] * [[Liste des préfets de la Côte-d'Or]] == Personnalités == * [[Jacques-Bénigne Bossuet|Bossuet]], né à Dijon, historien, ardent défenseur de la cause catholique * [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]], grand naturaliste, né à Montbard * [[Gustave Eiffel]], ingénieur et entrepreneur, né à Dijon ; on lui doit la célèbre [[Tour Eiffel|tour]] parisienne qui porte son nom * [[Claude Guyot]], homme politique, député de la Côte-d'Or (1945-1946), résistant, écrivain, président du Comité Départemental de la Libération de la Côte-d'Or, maire d'[[Arnay-le-Duc]] (1926-1965) * [[Félix Kir|Le chanoine Kir]], né à Alise-Sainte-Reine, résistant, député et maire de Dijon * [[Stéphen Liégeard]], écrivain ; il est à l'origine du nom ''[[Côte d'Azur]]'' pour désigner le littoral du Sud-Est de la France * [[Hippolyte Michaud]], né à Beaune, peintre * [[François Pompon]], né à Saulieu, sculpteur * [[François Rude]], né à Dijon, sculpteur * [[Henri Vincenot]], né et mort à Dijon, peintre, écrivain * [[Famille Carnot]], ayant vécu à [[Nolay (Côte-d'Or)|Nolay]], personnalités politiques et militaires == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === * Michel-Hilaire Clément-Janin, ''Sobriquets des villes et des villages de la Cote-d'or'', Dijon, 1876 [https://books.google.de/books/about/Sobriquets_des_villes_et_des_villages_de.html?id=ITuAPmPhEBIC Tome 1] * [[Jacques Denizot]], ''Encyclopédie de la Côte-d'Or'', 6 volumes, cotes Ms 1727-1732, Bibliothèque municipale de Dijon, {{XIXe siècle}}. [http://patrimoine.bm-dijon.fr/pleade/ead.html?id=FR212316101_denizot en ligne] * [[Charles Hippolyte Maillard de Chambure]], ''Voyage pittoresque en Bourgogne - Département de la Côte d'Or'', édition augmentée et annotée, [https://editions-jalon.fr Éditions JALON], 2020. === Articles connexes === * [[Conseil départemental de la Côte-d'Or]] * [[Liste des communes de la Côte-d'Or]] * [[Liste des églises de la Côte-d'Or]] * [[Département français]] * [[Dijon]] * Massif de la [[Côte d'Or]] * [[Route des Grands Crus]], appellation [[bourgogne côte-d'or]] * [[Liste de ponts de la Côte-d'Or]] * [[Liste de films tournés en Côte-d'Or]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Côte-d'Or|Volontaires nationaux de la Côte-d'Or pendant la Révolution]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.Cote-dOr.pref.gouv.fr/ Préfecture de la Côte-d'Or] * [http://www.cotedor.fr/ Conseil départemental de la Côte-d'Or] {{Palette|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Côte-d'Or|Bourgogne}} [[Catégorie:Côte-d'Or| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Coll%C3%A8ge%20en%20France
Collège en France
{{Confusion|Collège de France|Collèges de France}} {{Voir internationalisation|Collège (établissement)}} {{Infobox Établissement scolaire | image = Collège de La Craffe Nancy 2018.jpg | légende = Collège de La Craffe à [[Nancy]]. | logo = | nom = | nom_original = | ville = | pays = {{France}} | latitude = | longitude = | composante = [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Ministère de l'Éducation nationale]] | fondation = {{S-|IX}} | type = [[Établissement public local d'enseignement]] (EPLE) | particularité = | admission = Fin de [[École élémentaire en France|l'école élémentaire]] | directeur = | étudiants = | niveau = [[Répertoire national des certifications professionnelles|DNB (Niveau 3)]] | diplômes = [[Diplôme national du brevet]] (DNB) | web = | géolocalisation = France }} Dans le [[système éducatif en France]], le '''collège''' est l’appellation courante du premier cycle des études du second degré. C’est un enseignement de quatre ans, qui fait suite à l’[[École élémentaire en France|école élémentaire]]. La fourchette d'âge est, généralement, de 11-12 ans (en sixième) à 14-15 ans (en troisième). Par extension, « [[Collège (établissement)|collège]] » est le nom de l’établissement où se fait cet enseignement. == Histoire == === Sous la Monarchie === {{Article détaillé|Collège (Moyen Âge)|Éducation au Moyen Âge en Occident|Éducation à l'époque moderne}} La Gaule romanisée possédait des écoles municipales : un maître enseignant dans les écoles primaires, un grammairien dans les écoles secondaires et un rhéteur dans l'enseignement supérieur. Charlemagne crée au {{s-|IX|e}} des écoles dans les abbayes pour éduquer le clergé et former un corps de fonctionnaires efficaces, {{refnec|ce qui en exclut ''de facto'' les femmes, interdites de ces métiers}}. Seule une petite élite de femmes, issues de milieux intellectuels, comme [[Radegonde de Poitiers|Radegonde]] ou [[Hildegarde de Bingen]] se distinguent par leur savoir et leurs écrits. C'est aussi le cas d'[[Héloïse d'Argenteuil]] pour laquelle son oncle fait appel à Abélard comme professeur particulier. Les collèges sont créés au {{XIIe siècle}} en liaison avec les universités. Les collèges assurent à la fois l’hébergement et une assistance spirituelle, mais également des fonctions d’enseignement, en complément de celui de l’université. Petit à petit, ces collèges deviennent autonomes vis-à-vis de l’université et leur enseignement tend à se suffire à lui-même. Les collèges deviennent donc des établissements ayant leurs propres fonctions, assurant une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie ou de la noblesse. Il existe à la fois des « collèges de plein exercice » et des « petits collèges » dont les enseignements se limitent à deux ou trois classes. Si les uns et les autres dépendent des municipalités, les collèges de plein exercice sont généralement confiés à des [[Liste des congrégations catholiques|congrégations]] religieuses enseignantes tandis que les autres relèvent de maîtres n’appartenant pas aux congrégations<ref>Jean de Viguerie, ''Histoire et dictionnaire du temps des Lumières (1715-1789)'', R. Laffont, 1995 {{ISBN|978-2-221-04810-8}}, {{p.|850-851}}.</ref>. À la veille de la [[Révolution française|Révolution]], le royaume compte 271 collèges mais la moitié environ ne sont que des « petits collèges ». L’enseignement comprend quatre classes de grammaire, une classe d’humanité et une classe de rhétorique, auxquelles s’ajoutent deux classes de philosophie. Il s’appuie sur les principes de la ''[[Ratio Studiorum]]'' ; les matières les plus enseignées sont le français, le latin et le grec ancien. Dans les années 1730, s’ajoutent l’histoire et la géographie, puis la physique. Les auteurs français commencent à être étudiés vers [[1770]]. Les femmes exclues de cet enseignement ne peuvent donc développer leurs connaissances que grâce à des pères, des frères, des maris lettrés et possédant des bibliothèques, comme [[Christine de Pisan]] qui plaidait tant au {{s-|XV|e}} pour que les filles reçoivent une éducation comme les garçons et ne soient pas cantonnées à filer la laine et aux ouvrages de broderie. === De la Monarchie à la Troisième République === [[Fichier:Aix-en-Provence 20160724 03.jpg|vignette|[[Collège Mignet]] à [[Aix-en-Provence]].]] Les collèges sont provisoirement maintenus pendant la Révolution, mais la situation est peu favorable aux congrégations. Le décret du 8 mars 1793 ordonne la vente des biens des collèges<ref>[[Référence:Histoire de l'enseignement en France (Antoine Léon)|A. Léon, P. Roche, ''Histoire de l'enseignement en France'']], {{p.|51}}.</ref>. La législation révolutionnaire finit par créer les [[École centrale (Révolution française)|écoles centrales]] correspondant à ce niveau d’enseignement. Ces dernières sont à leur tour supprimées à la suite de la loi du 11 floréal an X ({{1er}} mai [[1802]]) : certaines d’entre elles sont transformées en [[lycée en France|lycées]] entretenus par l’État. Les autres peuvent être reprises en charge par les villes sous le nom de « collège » ou d’« école secondaire communale »<ref>[[Référence:Histoire de l'enseignement en France (Antoine Léon)|A. Léon, P. Roche, ''Histoire de l'enseignement en France'']], {{p.|64}}.</ref>. Selon l’article 5 du [[s:Décret portant organisation de l'Université|décret du 17 mars 1808]], ils enseignent « les élémen[t]s des langues anciennes et les premiers principes de l’histoire et des sciences ». Avec la [[Restauration française|Restauration]], les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Les collèges gérés par les communes deviennent donc des « collèges communaux » pour les distinguer des premiers. Théoriquement, l’enseignement du collège est proche de celui du [[lycée en France|lycée]] et conduit au [[baccalauréat (France)|baccalauréat]], mais les collèges restent dans les faits des établissements de second ordre<ref name="Collèges1">A. Prost, « Une histoire des collèges (I) : genèse d'un problème », dans Id., ''[[Référence:Regards historiques sur l'éducation en France (Antoine Prost)|Regards historiques sur l'éducation en France ({{sp-|XIX|-|XX|s}})]]'', {{p.|137-140}}.</ref>. Certains collèges sont « de plein exercice » et mènent jusqu’au baccalauréat, mais les autres s’arrêtent avant ; en revanche, la plupart des collèges, à l’image des lycées, ont des « classes élémentaires », connues sous le nom de [[petit lycée]], commençant pour certains à la {{11e}}) dont le programme se rapproche du [[école primaire en France|primaire]], à ceci près que le latin est étudié à partir de la {{8e}}, équivalent de l’actuel [[Cours moyen 1re année|CM 1]]. Pour les filles, ce n'est qu'en 1836 que l'enseignement primaire public est créé, mais il faut attendre 1867 la loi de Victor Duruy pour que l'ouverture d'une école de filles soit rendue obligatoire dans les communes de plus de 500 habitants et la loi de Jules Ferry de 1882, pour que toutes les communes aient une école de filles. Pour mieux répondre aux besoins, des collèges développent des « cours spéciaux » à visée plus professionnelle. Ces initiatives sont relayées par la création de l’« enseignement secondaire spécial » en [[1865]] par [[Victor Duruy]]<ref>A. Prost, « Grands lycées et petits collèges », dans Id., ''[[Référence:Regards historiques sur l'éducation en France (Antoine Prost)|Regards historiques sur l'éducation en France ({{sp-|XIX|-|XX|s}})]]'', {{p.|109-112}}.</ref>. Dans la lignée de ces mesures est finalement créé en [[1882]] un « baccalauréat spécial ». Les décrets du 4 et du 5 juin [[1891]] transforment le secondaire spécial et son baccalauréat en « enseignement moderne » et « baccalauréat moderne ». On parle dès lors de collège classique (pour l’enseignement proche de celui des lycées) et de collège moderne. C’est seulement à partir de 1880 avec la [[loi Camille Sée]] que les filles se voient ouvrir un enseignement secondaire, donné dans les lycées et collèges de jeunes filles ; mais les programmes sont spécifiques mais sont proches de l’enseignement « moderne »<ref>A. Prost, « Des lycées pour les filles », dans Id., ''[[Référence:Regards historiques sur l'éducation en France (Antoine Prost)|Regards historiques sur l'éducation en France ({{sp-|XIX|-|XX|s}})]]'', {{p.|113-116}}.</ref>. Le diplôme de fin d'études secondaires pour les filles, non équivalent au baccalauréat, ne leur donne pas accès à l'Université. Il faut attendre 1924 pour que les contenus, la durée, les horaires des enseignements soient les mêmes que pour les garçons et le baccalauréat identique pour filles et garçons, donnant enfin aux jeunes filles accès à l'université. Dans les [[années 1910]] et [[années 1920|1920]], les collèges se rapprochent davantage de l’[[enseignement primaire supérieur]] et des « petites classes » du [[lycée en France|lycée]]<ref name="Collèges2">A. Prost, « Une histoire des collèges (II) : l'occasion manquée des années 1920 », dans Id., ''[[Référence:Regards historiques sur l'éducation en France (Antoine Prost)|Regards historiques sur l'éducation en France ({{sp-|XIX|-|XX|s}})]]'', {{p.|141-144}}.</ref>. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s’adjoindre une section d’EPS ou une école technique. À partir de 1927, par le [[décret-loi en droit français|décret-loi]] du {{1er}} octobre [[1926]], le ministère de l’Instruction publique encourage leur « amalgame » au sein d’« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s’essouffle dans les [[années 1930]]<ref name="Collèges2" />. Entretemps, en [[1924]], les collèges de jeunes filles ont été officiellement assimilés aux collèges modernes. En [[1941]], c’est au tour de l’[[enseignement primaire supérieur]] d’être réuni au collège, moderne pour les anciennes EPS, technique pour les écoles pratiques, les écoles de métiers et les sections professionnelles. Les [[enseignement primaire supérieur|cours complémentaires]] sont en revanche maintenus. === Après la Seconde Guerre mondiale === {{Article détaillé|Collège d'enseignement secondaire|Loi Haby}} [[Fichier:Lycée Ampère et passerelle à Lyon.jpg|vignette|Collège Ampère depuis la passerelle à [[Lyon]].]] La réforme du collège unique permettant à toute une classe d’âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s’est achevée qu’à la fin des années 1980. Son impact est difficile à mesurer en termes de niveau de connaissances et de réduction des inégalités car les chercheurs ne disposent pas de suivis à long terme des élèves comme dans d’autres pays comme la Finlande<ref>Eric Maurin, ''La nouvelle question scolaire'', Seuil, 2007, {{p.|103}}</ref>. Le décret {{numéro}}59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l’enseignement public transforme les [[enseignement primaire supérieur|cours complémentaires]] en [[Collège d'enseignement général|collèges d'enseignement général]] (CEG), où l’enseignement dure cinq ans (deux années de cycle d’observation, communes à l’enseignement général long et à l’enseignement technique suivies de trois années d’enseignement spécifique)<ref name="Collèges3">A. Prost, « Une histoire des collèges (III) : la réforme : quels murs et quels maîtres ? », dans Id., ''[[Référence:Regards historiques sur l'éducation en France (Antoine Prost)|Regards historiques sur l'éducation en France ({{sp-|XIX|-|XX|s}})]]'', {{p.|145-148}}.</ref>. La même année la loi Berthoin porte de 14 à 16 ans l’âge minimum de la fin de la scolarité et institue la fin progressive des classes de fin d'études<ref name="Maurin106">Eric Maurin, {{p.|106}}</ref>. En [[1963]] sont créés les collèges d'enseignement secondaire (CES) destinés à remplacer les premiers cycles des lycées : le lycée fait désormais suite au collège<ref name="Collèges3" />. Mais dans le cadre du CES, se maintiennent des filières très hiérarchisées. * La filière {{I}}, subdivisée avant 1969 en section classique et section moderne long, a comme objectif de mener les élèves au lycée, dont il constitue l'ancien premier cycle; * La filière {{II}}, ou moderne court avant 1969, correspondant aux CEG, de les mener au collège technique; * La filière {{III}}, divisée en [[classes de transition]] en {{6e}}-{{5e}} et terminale pratique en {{4e}}-{{3e}}, d'assurer la transition vers la vie active. Les passerelles entre les cursus existent mais sont difficilement empruntées<ref name="Maurin106" />. La [[Loi Haby]] de [[1975]], en regroupant les CEG et les CES sous le nom simple de collège, crée le « collège unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits, l’usage massif du redoublement permet de continuer l’orientation d'une partie des élèves vers l’apprentissage et les classes pré-professionnelle de niveau ([[CPPN]]) et la vie active dès la fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus, les classes de niveau se substituent aux filières. Les élèves les plus faibles se retrouvent dans les CPPN ou en CAP<ref>Eric Maurin {{p.|107}}</ref>. Ce n’est qu’au cours des années 1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l’orientation précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième disparaît<ref>Eric Maurin, {{p.|109}}</ref>. À la fin des années 1980, 90 % des élèves vont jusqu’en troisième contre 70 % au début de la décennie<ref>Eric Maurin, {{p.|133}}</ref>. En étudiant à long terme, les statistiques de l’INSEE sur les revenus et les salaires, [[Éric Maurin]] arrive à la conclusion qu’une année d’études supplémentaires aboutit à une augmentation de salaire moyenne de 10 à 16 %<ref>Eric Maurin, {{p.|115}}</ref>. Le recours massif aux redoublements est aussi une spécificité française. Les autres pays qui ont démocratisé leur système scolaire ne l’ont guère utilisé. La conséquence en est un alourdissement des coûts de la démocratisation de l’éducation que Maurin estime à 50 %, tout en retardant l’accès à l’autonomie aux jeunes<ref>Eric Maurin, {{p.|118}}</ref>. On peut expliquer ces nombreux redoublements par l’inadaptation des [[programmes scolaires]], toujours destinés à former l’élite, au nouveau public d’élèves beaucoup plus faibles<ref>Eric Maurin {{p.|119}}</ref>. === Au {{s-|XXI}} === {{Section à actualiser|date=mars 2023}} {{Article connexe|Réforme de l'enseignement au collège de 2015}} Le projet de réforme du collège est la poursuite de la refondation de l'Enseignement un des axes du [[Quinquennat présidentiel en France|quinquennat]] de [[François Hollande]] déjà engagée pour l'[[École élémentaire en France|École primaire]] dans la loi 8 juillet 2013. Sans remettre en cause la notion de collège unique, elle prétend mieux assurer l'enseignement des savoirs fondamentaux en combinant les apprentissages théoriques et pratiques, en généralisant les projets interdisciplinaires, et en donnant une plus grande liberté pédagogique aux établissements. L'objectif est une mise en place de la réforme à la rentrée 2016<ref>{{lien web |auteur1=Ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse |titre=Collège : mieux apprendre pour mieux réussir |url=http://web.archive.org/web/20191023043905/https://www.education.gouv.fr/cid86831/college-mieux-apprendre-pour-mieux-reussir.html |site=education.gouv.fr via [[Internet Archive]] |consulté le=14-10-2023}}.</ref>. Le projet {{Passage à actualiser|doit être soumis au [[Conseil supérieur de l'éducation (France)|Conseil supérieur de l'éducation]] le 19 mars 2015}}. S'il est accueilli favorablement avec quelques réserves par le [[Syndicat des enseignants-UNSA|SE-UNSA]] et le [[Syndicat général de l'Éducation nationale CFDT|SGEN-CFDT]], il est décrié par le [[Syndicat national des enseignements de second degré|SNES-FSU]], syndicat majoritaire dans le Second Degré qui est hostile à la multiplication des modules interdisciplinaires et dénonce une usine à gaz<ref>Mattea Battaglia, ''Réforme du collège : l'option latin de retour après la fronde'' dans ''Le Monde du 29/30 mars'' {{p.|14}}</ref>. == Les enseignements du collège == === Les cycles d'adaptation, central et d'orientation === Le cycle d'adaptation est composé de la [[Classe de sixième française|classe de sixième]] qui est considérée comme un temps d’adaptation au collège. L’accueil et l’intégration des élèves fait l’objet d’une attention particulière et une évaluation nationale est faite au début de l’année<ref>{{Lien web |titre=L'accueil et l'intégration des élèves de sixième |url=http://eduscol.education.fr/pid23244-cid46791/l-accueil-et-l-integration-des-eleves-de-sixieme.html |site=eduscol.education.fr |date=2 février 2007}}</ref>. Le cycle central est composé de la [[Classe de cinquième française|classe de cinquième]] et de [[Classe de quatrième française|quatrième]]. Lors de ce cycle de deux ans apparaît l’itinéraire de découverte (2 heures hebdomadaires interdisciplinaires; semblables aux [[travaux personnels encadrés]] du lycée)<ref>{{Lien web |titre=Itinéraires de découverte : un temps d'enseignement interdisciplinaire |url=http://eduscol.education.fr/cid46756/itineraires-de-decouverte%A0-un-temps-d-enseignement-interdisciplinaire.html |site=eduscol.education.fr |date=21 juillet 2008}}</ref>. Le collège se termine par la [[Classe de troisième française|classe de troisième]] qui est aussi la classe d'orientation entre les filières générales, technologiques et professionnelles. Au cours de l’année, les élèves effectuent une « séquence d’observation en milieu professionnel »<ref>{{Lien web |titre=Séquence d'observation en milieu professionnel pour les élèves des classes de troisième |url=http://eduscol.education.fr/cid46879/sequence-d-observation-en-milieu-professionnel-pour-les-eleves-des-classes-de-troisieme.html |site=eduscol.education.fr |date=8 octobre 2008}}</ref> ([[Stage en France|stage]] de courte durée) et se préparent au [[Diplôme national du brevet]].{{Études élémentaires en France}} === Diplômes et certifications === [[Image:Schéma_études_secondaires.svg|thumb|Les études secondaires en France]] * Le [[diplôme national du brevet]] se compose d’un contrôle continu en classe de troisième et d’examens à la fin de celle-ci. * Le [[certificat de formation générale]] est destiné aux élèves de sections adaptées. * L’[[attestation scolaire de sécurité routière]] se passe en cinquième (ASSR niveau 1) et en troisième (ASSR niveau 2). * Le [[brevet informatique et internet]] (b2i)<ref name="CollegeEduscol">{{Lien web |titre=Collège : Présentation |url=http://eduscol.education.fr/cid46758/college-presentation.html |site=eduscol.education.fr |date=4 février 2010}}</ref>. === Les disciplines === [[Fichier:Lyon 6e - Façade collège Notre-Dame de Bellecombe (janv 2019).jpg|vignette|Collège Notre-Dame de Bellecombe à [[Lyon]].]] La formation dispensée repose sur un ensemble de disciplines qui, toutes, reposent sur le [[socle commun de connaissances, de compétences et de culture]]. La formation est donc découpée en trois cycles<ref name="CollegeEduscol" />. Les enseignements suivent des programmes nationaux. La version en vigueur s'applique depuis la rentrée 2009. * [[Français langue maternelle|Français]] : Enseignement de l'[[Enseignement de l'orthographe|orthographe]], la [[Enseignement de la grammaire|grammaire]], la [[Enseignement de la conjugaison|conjugaison]], le [[Enseignement du vocabulaire|vocabulaire]], la [[production écrite]], etc. De la sixième à la troisième. * [[Enseignement des mathématiques|Mathématiques]] : Enseignement de [[Enseignement de la numération|numération]], [[Enseignement de la géométrie|géométrie]], [[Enseignement de l'arithmétique|arithmétique]], [[calcul mental]], [[Aire (géométrie)|aire]] ([[Surface (géométrie analytique)|surface]]), [[périmètre]], [[angle]]s, [[Enseignement de l'algèbre|algèbre]], [[théorème]]s * [[Enseignement des langues étrangères|Langues]] : Une [[langue vivante]] [[Langue étrangère|étrangère]] dès la sixième, une deuxième (étrangère ou [[Langues régionales ou minoritaires en France|régionale]]) à partir de la cinquième. * [[Histoire-géographie]] et [[enseignement moral et civique]] : Au collège, l'[[enseignement de l'histoire]], la [[Enseignement de la géographie|géographie]] et l'enseignement moral et civique (EMC) représente trois heures par semaine. Les thèmes abordés en enseignement moral et civique sont abordés par cycles : le cycle 3 (cycle de consolidation) et le cycle 4 (cycle des approfondissements). La matière joue un rôle clé dans la compétence intitulée « Représentations du monde et de l'activité humaine » du socle commun de connaissances, de compétences et de culture. L'enseignement moral et civique est fondé sur trois thèmes qui sont l'identité, le respect, le droit. * [[Sciences de la vie et de la terre]] : Au collège, l'enseignement des SVT représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2017. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du [[Socle commun de connaissances et de compétences|socle commun]], en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la [[culture scientifique]] et technologique ». Cette matière est utile pour certains métiers comme : [[médecin]], [[vétérinaire]], etc. * [[Physique-chimie]] : Depuis 2016, la sixième a cours de physique-chimie. Au collège, l'enseignement de physique-chimie débute en sixième (voir ci-dessus), au cycle 4 (à partir de la classe de cinquième) il représente une heure et demie par semaine. Les programmes sont en vigueur depuis la rentrée 2016. Comme toutes les disciplines, elle contribue à apporter les connaissances et compétence du socle commun de connaissances, en particulier pour « les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ». * [[Technologie dans les collèges français|Technologie]] : Depuis 2009 avec les nouveaux programmes de technologie, l'enseignement se fait autour de domaines d'applications propres à chaque niveau d'enseignement. Il ne s'agit pas de développer des connaissances et capacités de ce domaine mais plutôt de s'en servir comme support d'apprentissage pour acquérir de nouvelles connaissances et capacités transposables dans n'importe quel domaine technique. * [[Enseignement des arts plastiques|Arts plastiques]] et [[Enseignement de l'histoire des arts|histoire des arts]] : Dans le cycle 4 de l'enseignement (2<sup>e</sup>, 3<sup>e</sup>, et 4<sup>e</sup> année du collège) l'enseignement des arts plastiques est ainsi présenté : "L’enseignement des arts plastiques se fonde sur la pratique plastique dans une relation à la création artistique. Il offre les moyens de porter un regard informé et critique sur l’art et sur les univers visuels auxquels il renvoie, artistiques et non artistiques. Privilégiant la démarche exploratoire, l’enseignement des arts plastiques fait constamment interagir action et réflexion sur les questions que posent les processus de création, liant ainsi production artistique et perception sensible, explicitation et acquisition de connaissances et de références dans l’objectif de construire une culture commune. Il s’appuie sur les notions toujours présentes dans la création en arts plastiques : forme, espace, lumière, couleur, matière, geste, support, outil, temps. Il couvre l’ensemble des domaines artistiques se rapportant aux formes : peinture, sculpture, dessin, photographie, vidéo, nouveaux modes de production des images…". Quant à l'histoire des arts, c'est un enseignement pratiqué dans toutes les disciplines ayant pour objectif principal l'épreuve du Diplôme National du Brevet (prend fin en juin 2016). * [[Éducation musicale]] et [[Enseignement du chant|chant choral]] : L'éducation musicale est l'une des matières enseignées de façon obligatoire au collège en France, dans les classes de la {{6e}} à la {{3e}}, avec une heure par semaine. Cette matière peut être renforcée de deux manières : avec l'option chorale ou avec des heures complémentaires pour certaines classes dites [[Classe à horaires aménagés|CHAM]]. * [[Éducation physique et sportive en France|Éducation physique et sportive]] : À la fin du collège, les élèves doivent avoir atteint le niveau 2 (compétence attendue) dans au moins une activité de chaque groupe. Selon les niveaux de classe, le volume horaire hebdomadaire obligatoire d'EPS pour le collégien varie : il est de quatre heures en [[Classe de sixième française|sixième]], trois heures en [[Classe de cinquième française|cinquième]], en [[Classe de quatrième française|quatrième]] et en [[Classe de troisième française|troisième]]. Ce sont les professeurs d'EPS (titulaires du [[CAPEPS]]) qui enseignent la discipline dans le Secondaire (collège + lycée + lycée professionnel). En 2010-2011 (France métropolitaine + DOM), ils constituaient un corps de {{formatnum:29557}} enseignants, soit 8,46 % de l'ensemble des enseignants du second degré public. * [[Éducation aux médias et à l'information]] : Ce nouvel enseignement entré en vigueur à la rentrée 2016 est décrit dans le projet de programme du cycle 4<ref>[http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/04/3/Programme_C4_adopte_412043.pdf projet de programme du cycle 4]</ref> par le [[Conseil supérieur des programmes|C.S.P]]. === Filières spécifiques === {{Section à délister|date=avril 2024}} [[Fichier:Hôtel de Gastaud 39 rue Cardinale ancienne chapelle du couvent des Andrettes Aix-en-Provence.JPG|vignette|[[Collège Mignet]] à [[Aix-en-Provence]].]] * Sections de [[Langues régionales ou minoritaires en France|langues régionales]] * Classes bilingues * Sections européennes et internationales * Collèges franco-allemands * Classes à projet artistique et culturel * Classes à horaires aménagés (par exemple [[Classe à horaires aménagés musique]]) * [[sport étude|Sections sportives scolaires]] Les [[unité localisée pour l'inclusion scolaire|Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire (ULIS)]] permettent de scolariser les élèves handicapés dans les collèges, le recours à des établissements spécialisés ou à des services médico-sociaux n’interviennent que de façon subsidiaire<ref>{{Lien web|url=http://eduscol.education.fr/cid47660/scolarisation-des-eleves-handicapes-en-milieu-scolaire.html|titre=Scolarisation des élèves handicapés en milieu scolaire|date=2 septembre 2009|site=eduscol.education.fr}}</ref>. Les élèves dont les difficultés d'apprentissage sont graves et durables suivent des enseignements aménagés en [[Section d'enseignement général et professionnel adapté|SEGPA]] ou dans des établissements particuliers : les [[Établissement régional d'enseignement adapté|établissements régionaux d’enseignement adapté]]<ref>{{Lien web|url=http://eduscol.education.fr/cid46767/une-reponse-a-la-diversite-des-eleves.html|titre=Une réponse à la diversité des élèves|site=eduscol.education.fr|date=16 février 2010}}</ref>. En classe de troisième et de quatrième, les élèves de plus de 14 ans peuvent avoir une formation partagée entre collège et lycée professionnel ou entre collège et entreprise ou encore entre les trois entités<ref>{{Lien web|url=http://www.education.gouv.fr/cid57561/les-dispositifs-en-alternance-au-college.html|titre=Principes et modalités de l'alternance au collège|site=education.gouv.fr|date=septembre 2012}}</ref>. == Le collège en tant qu’établissement == Il existe 7046 collèges en France en 2011 (publics et privés en contrat) <ref>[http://www.education.gouv.fr/cid195/les-chiffres-cles.html#Les_%C3%A9tablissements%20scolaires Les chiffres clés du système éducatif année 2011-2012]</ref>. === Les collèges publics === {{Article détaillé|Établissement public local d'enseignement}} [[Image:Fontaines Tours collège Philippe de Commynes.jpg|vignette|Le collège Philippe de Commynes dans le [[quartier des Fontaines de Tours]].]] Les collèges publics sont des établissements publics, des EPLE. Avec la première vague et seconde vague de la [[Décentralisation en France|décentralisation]] les bâtiments appartiennent au [[Département français|département]], les agents techniques (Personnel ATOS) sont désormais des agents qui dépendent de la fonction publique territoriale. Les départements jouent un grand rôle dans le fonctionnement des collèges publics, puisque ce sont eux qui équipent (informatique, téléphone, restauration scolaire…), gèrent et rénovent ses EPLE. En revanche, le personnel enseignant, administratif et éducatif est lui sous l'autorité du Ministère de l'Éducation nationale. L’équipe de direction du collège est constituée légalement du [[Corps des personnels de direction de l'Éducation nationale|principal]], de son adjoint, du gestionnaire à laquelle s'ajoute souvent (dans le cadre d'une équipe de direction élargie) le [[Conseiller principal d'éducation|conseiller principal d’éducation]]. Le [[Conseil d'administration (EPLE)|conseil d’administration]] est composé de 30 membres pour les [[EPLE]] de plus de 600 élèves et de 24 membres en dessous de ce seuil. Le Conseil d'Administration gère les affaires de l’établissement (projet d'établissement, budget…)<ref>{{Lien web|url=http://www.education.gouv.fr/cid224/les-colleges-et-les-lycees-e.p.l.e.html|titre=Les collèges et les lycées (E.P.L.E.)|date=novembre 2008|site=www.education.gouv.fr}}</ref> === Les collèges privés === {{Article connexe|Enseignement privé en France}} {{...}} === Statistiques === {| class="wikitable" |+Évolution du nombre d’établissements du second degré<br /><small>(France métropolitaine + DOM)</small><ref>{{Ouvrage|prénom1= Daniel |nom1= Vitry |directeur1= oui |titre= Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche |sous-titre= édition 2009 |année= 2009 |mois= septembre |pages totales= 426 |issn= 1635-9089 |passage= 41 (2.3 Collèges et lycées : évolution par type d’établissement) |lire en ligne= http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/19/4/RERS2009_119194.pdf }}</ref> |- | |{{nobr|1960-61}}<ref group="N">Données France métropolitaine, hors DOM.</ref> |{{nobr|1970-71}} |{{nobr|1980-81}} |{{nobr|1990-91}} |{{nobr|2000-01}} |{{nobr|2001-02}} |{{nobr|2002-03}} |{{nobr|2003-04}} |{{nobr|2004-05}} |{{nobr|2005-06}} |{{nobr|2006-07}} |{{nobr|2007-08}} |{{nobr|2008-09}} |- | colspan="14" |Public |- bgcolor="#d9ffd9" |Collèges | align="right"|{{formatnum:3372}} | align="right"|{{formatnum:4143}} | align="right"|{{formatnum:4891}} | align="right"|{{formatnum:5019}} | align="right"|{{formatnum:5128}} | align="right"|{{formatnum:5139}} | align="right"|{{formatnum:5168}} | align="right"|{{formatnum:5183}} | align="right"|{{formatnum:5200}} | align="right"|{{formatnum:5220}} | align="right"|{{formatnum:5238}} | align="right"|{{formatnum:5247}} | align="right"|{{formatnum:5260}} |- bgcolor="#d9ffd9" |LP | align="right"|906 | align="right"|{{formatnum:1150}} | align="right"|{{formatnum:1353}} | align="right"|{{formatnum:1362}} | align="right"|{{formatnum:1108}} | align="right"|{{formatnum:1096}} | 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align="right"|80 | align="right"|80 | align="right"|80 | align="right"|80 |- bgcolor="#ccffcc" |Total Public | align="right"|{{formatnum:5481}} | align="right"|{{formatnum:6464}} | align="right"|{{formatnum:7378}} | align="right"|{{formatnum:7757}} | align="right"|{{formatnum:7829}} | align="right"|{{formatnum:7842}} | align="right"|{{formatnum:7862}} | align="right"|{{formatnum:7873}} | align="right"|{{formatnum:7886}} | align="right"|{{formatnum:7901}} | align="right"|{{formatnum:7915}} | align="right"|{{formatnum:7917}} | align="right"|{{formatnum:7919}} |- | colspan="14" |Privé |- bgcolor="#d9ffd9" |Collèges | align="right"|{{formatnum:1810}} | align="right"|{{formatnum:1294}} | align="right"|{{formatnum:1757}} | align="right"|{{formatnum:1814}} | align="right"|{{formatnum:1808}} | align="right"|{{formatnum:1802}} | align="right"|{{formatnum:1803}} | align="right"|{{formatnum:1804}} | align="right"|{{formatnum:1788}} | align="right"|{{formatnum:1790}} | align="right"|{{formatnum:1773}} | align="right"|{{formatnum:1778}} | align="right"|{{formatnum:1771}} |- bgcolor="#d9ffd9" |LP | align="right"|{{formatnum:1300}} | align="right"|{{formatnum:1642}} | align="right"|978 | align="right"|809 | align="right"|647 | align="right"|650 | align="right"|647 | align="right"|644 | align="right"|641 | align="right"|658 | align="right"|653 | align="right"|660 | align="right"|660 |- bgcolor="#d9ffd9" |Lycées | align="right"|{{formatnum:1899}} | align="right"|{{formatnum:1676}} | align="right"|{{formatnum:1194}} | align="right"|{{formatnum:1290}} | align="right"|{{formatnum:1102}} | align="right"|{{formatnum:1094}} | align="right"|{{formatnum:1077}} | align="right"|{{formatnum:1082}} | align="right"|{{formatnum:1069}} | align="right"|{{formatnum:1074}} | align="right"|{{formatnum:1069}} | align="right"|{{formatnum:1063}} | align="right"|{{formatnum:1063}} |- bgcolor="#ccffcc" |Total Privé | align="right"|{{formatnum:5009}} | 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ont généralement entre 11-12 ({{6e}}) et 14-15 ans ({{3e}}) (sauts de classe et redoublements exclus, on peut donc voir des 6èmes de 10 voire 9 ans, et des {{3e}} de 16 ans). {| class="wikitable" |+Évolution des effectifs du premier cycle du second degré<br /><small>(France métropolitaine, France métropolitaine + DOM à partir de 1990, Public, Privé, y compris EREA) (milliers)</small><ref>{{Ouvrage|prénom1= Daniel |nom1= Vitry |directeur1= oui |titre= Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche |sous-titre= édition 2009 |année= 2009 |mois= septembre |pages totales= 426 |issn= 1635-9089 |passage= 93 (4.1 Le second degré : évolution) |lire en ligne= http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/19/4/RERS2009_119194.pdf }}</ref> |- | |1960 |1980 |1990 |1990 |1995 |2002 |2003 |2004 |2005 |2006 |2007 |2008 |- bgcolor="#d9ffd9" |Public | align="right"|{{formatnum:1090.7}} | align="right"|{{formatnum:2536.3}} | align="right"|{{formatnum:2489.1}} | align="right"|{{formatnum:2596.6}} | align="right"|{{formatnum:2710.9}} | align="right"|{{formatnum:2599.1}} | align="right"|{{formatnum:2574.6}} | align="right"|{{formatnum:2528.0}} | align="right"|{{formatnum:2479.8}} | align="right"|{{formatnum:2444.6}} | align="right"|{{formatnum:2422.8}} | align="right"|{{formatnum:2426.2}} |- bgcolor="#d9ffd9" |Privé | align="right"|{{formatnum:362.6}} | align="right"|{{formatnum:605.4}} | align="right"|{{formatnum:649.4}} | align="right"|{{formatnum:656.9}} | align="right"|{{formatnum:677.1}} | align="right"|{{formatnum:671.2}} | align="right"|{{formatnum:670.9}} | align="right"|{{formatnum:666.3}} | align="right"|{{formatnum:659.2}} | align="right"|{{formatnum:656.0}} | align="right"|{{formatnum:661.2}} | align="right"|{{formatnum:662.3}} |- bgcolor="#d9ffd9" |{{6e}} à {{3e}} | align="right"|{{formatnum:1453.2}} | align="right"|{{formatnum:2954.2}} | align="right"|{{formatnum:3082.3}} | 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align="right"| | align="right"| | align="right"| | align="right"| | align="right"|{{formatnum:3.4}} | align="right"|{{formatnum:4.7}} | align="right"|{{formatnum:6.3}} | align="right"|{{formatnum:8.2}} | align="right"|{{formatnum:9.4}} | align="right"|{{formatnum:11.3}} | align="right"|{{formatnum:14.0}} |- bgcolor="#bfffbf" |Total | align="right"|{{formatnum:1453.3}} | align="right"|{{formatnum:3141.7}} | align="right"|{{formatnum:3138.5}} | align="right"|{{formatnum:3253.5}} | align="right"|{{formatnum:3388.0}} | align="right"|{{formatnum:3270.3}} | align="right"|{{formatnum:3245.6}} | align="right"|{{formatnum:3194.3}} | align="right"|{{formatnum:3139.0}} | align="right"|{{formatnum:3100.6}} | align="right"|{{formatnum:3084.0}} | align="right"|{{formatnum:3088.5}} |} {{Références|groupe=N}} == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === * Sous la direction de [[Marie-Madeleine Compère]], [[Dominique Julia]], ''Les collèges français, {{16e}}-{{18e}} siècles'', Répertoire 1, ''France du Midi'', Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, éditions du CNRS, 1984, {{n°|10-1}} [https://www.persee.fr/issue/inrp_0000-0000_1984_ant_10_1 (''lire en ligne'')] * Sous la direction de [[Marie-Madeleine Compère]], ''Les collèges français, {{16e}}-{{18e}} siècles'', Répertoire 3, ''Paris'', Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, 2002 [https://www.persee.fr/issue/inrp_0000-0000_2002_ant_10_3 (''lire en ligne'')] === Articles connexes === *[[Collège de garçons de Carpentras]], datant du {{s|XVI}}, classé au titre des monuments historiques en [[1993]] ({{Base Mérimée|PA00082001}}) {{Palette|Système éducatif français|Collège en France}} {{Portail|éducation|écoles|France}} [[Catégorie:Collège en France|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20des%20communes%20du%20Pas-de-Calais
Liste des communes du Pas-de-Calais
{{autre|les autres listes de communes françaises|Listes des communes de France}} {{Images |image1=Pas-de-Calais-Position.svg| |légende1={{centrer|Le Pas-de-Calais en France métropolitaine.}} |image2=Blank Map of Pas-de-Calais Department, France, with Communes.svg |légende2={{centrer|Carte des communes du Pas-de-Calais.}} |hauteur=150 }} Cette page liste les {{nobr|890 '''[[commune (France)|communes]]'''}} du [[département français]] du '''[[Pas-de-Calais]]''' au {{Date|1|1|2024}}<ref name="COG">{{Lien web|url=https://www.insee.fr/fr/metadonnees/cog/departement/DEP62-pas-de-calais|titre=Département du Pas-de-Calais (62) − COG|auteur institutionnel=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]|consulté le=2024-02-21}}.</ref>. Ce département est celui qui compte [[Nombre de communes en France#Nombre de communes par département|le plus de communes en France]]. == Liste des communes == Le tableau suivant donne la liste des communes, en précisant leur code [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]], leur [[code postal]] principal, leur arrondissement, leur canton, leur intercommunalité, leur superficie, leur population et leur densité, d'après les chiffres de l'Insee issus du recensement 2021<ref group="Note">Population municipale légale en vigueur au {{Date|1|1|2024}}, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au {{Date|1|1|2023}}, date de référence statistique : {{Date|1|1|2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|format=pdf|url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/7728806/dep62.pdf|auteur institutionnel=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]|titre=Populations légales en vigueur à compter du {{Date|1|1|2024}}|consulté le=2024-02-21|en ligne le=2023-12-28}}.</ref>. {{Composition Division de France | charte = département | département = Pas-de-Calais | liste de = communes }} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Liste des anciennes communes du Pas-de-Calais]] * [[Liste des cantons du Pas-de-Calais]] * [[Liste des intercommunalités du Pas-de-Calais]] * [[Correspondance des toponymies nord-pas-de-calaisiennes en français et en flamand]] * [[Armorial des communes du Pas-de-Calais]] * [[Liste des églises du Pas-de-Calais]] == Notes et références == === Notes === {{Références|group=Note}} === Références === {{Références}} {{Palette|Découpage administratif des Hauts-de-France|Communes françaises par territoire|Pas-de-Calais|Communes du Pas-de-Calais}} {{Portail|Nord-Pas-de-Calais|communes de France}} [[Catégorie:Commune dans le Pas-de-Calais|*]] [[Catégorie:Liste de communes en France par département|Pas-de-Calais]] [[Catégorie:Liste en rapport avec le Pas-de-Calais|Communes]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Culture%20japonaise
Culture japonaise
[[Fichier:Japanese traditional dancer cropped.jpg|vignette|Une danseuse exécutant une danse traditionnelle.]] [[Fichier:Japanese Imperial Seal.svg|vignette|[[Sceau impérial du Japon]] à 16 pétales doubles.]] La '''culture [[japon]]aise''' plonge ses racines dans les cultures continentales [[Culture chinoise|chinoise]] et [[Influence coréenne sur la culture japonaise|coréenne]], avant de connaître une longue période d'isolement (''[[sakoku]]'') sous le [[Shoguns Tokugawa|shogunat Tokugawa]], jusqu’à l'arrivée des « [[Navires noirs|bateaux noirs]] » et l'[[ère Meiji]] ([[1868]]-[[1912]]). De ces emprunts variés résulte une [[culture]] très différenciée des autres cultures asiatiques et dont l'écho résonne encore dans le Japon contemporain. == Langue(s) == * [[Langues au Japon]] * [[Japonais]] La compréhension de la langue japonaise est primordiale pour comprendre la culture japonaise. La culture traditionnelle et la culture moderne japonaises reposent toutes les deux sur la langue écrite et le langage parlé. Le japonais est connu pour être très proche du dialecte des [[îles Ryūkyū]], formant alors la famille des [[langues japoniques]]. La théorie plus ancienne qui proposait qu'il s'agissait d'un isolat relatif à des langues défuntes est généralement rejetée par les spécialistes. Pourtant, sa classification reste controversée. La théorie la plus répandue est que les langues japoniques ne sont apparentées à aucune [[famille linguistique]] ; cependant, d'autres théories controversées l'ont rattaché à des langues éteintes de Mandchourie, de la péninsule coréenne jusqu’à la super famille des [[langues ouralo-altaïques]] (finnois, estonien, coréen), ou des [[langues austronésiennes]] du Pacifique Sud. Même s'il n'est pas apparenté au [[Mandarin (langue)|mandarin]], le japonais a emprunté beaucoup de vocabulaire à cette langue. Le [[Écritures du japonais|système d'écriture japonais]] lui-même a été développé sous l'influence des moines [[bouddhiste]]s chinois à partir du {{s|IV}}<ref>[http://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/japon-2langues.htm La langue et l'écriture japonaises].</ref>. == Traditions == === Religion(s) === [[Fichier:Montage of Shinto.png|vignette|[[Shintoïsme]].]] * Religions traditionnelles au Japon<ref>{{Lien web|auteur=Emi Mase Hasegawa|titre=Le religieux dans la vie au Japon|jour=24|mois=septembre|année=2004|url=https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Religion/Le-religieux-dans-la-vie-au-Japon|éditeur=[[La Croix]]|consulté le=13 avril 2020}}.</ref> * [[Bouddhisme dans le monde]], [[Christianisme par pays]], [[Nombre de musulmans par pays]], [[Nombre de Juifs par pays]] , [[Irréligion]] * [[Shintoïsme]] * [[Islam au Japon]] * {{Lien|langue=en|trad=History of the Jews in Japan|fr=Histoire des Juifs au Japon}} Il existe de nombreuses [[Religion au Japon|religions au Japon]] mais les deux principales sont le [[shintoïsme]] et le [[bouddhisme au Japon|bouddhisme]]. La plupart des Japonais s'identifient aux deux [[religion]]s, sous la forme d'un [[syncrétisme]] ancien appelé {{japonais|''[[Shinbutsu shūgō]]''|神仏習合}}<ref>Kiyomi Morioka, [https://www.persee.fr/doc/rfsoc_0035-2969_1967_num_8_3_3196 Les religions contemporaines du Japon. Coexistence et conflit], ''Revue française de sociologie'', ''[[Persée (portail)|Persée]]'', 1967, {{n°|8-3}}, {{p.|348-354}}.</ref>. === Symboles === * [[Drapeau du Japon]] * [[Sceau du gouvernement du Japon]], [[Sceau d'État du Japon]], [[Sceau privé du Japon]] * ''[[Kimi ga yo]]'', hymne national japonais === Folklore === * [[Contes et légendes traditionnels du Japon]] * [[Légendes urbaines japonaises]] === Croyances === === Mythologie === * [[Mythologie japonaise]] * [[Yōkai]], [[Liste des yōkai]], esprits<ref>{{lien web |titre=Yokainoshima / Boutique Japonaise, Kimono & Yukata |url=https://www.yokainoshima.fr/ |site=Yokainoshima |consulté le=21-09-2020}}.</ref>, spectres, monstres * Rituels * [[Liste d'objets de la mythologie japonaise]] === Fêtes === * [[Liste de festivals en Asie]] * [[Fêtes et jours fériés au Japon]] == Vie sociale == [[Fichier:Manekineko1003.jpg|vignette|''[[Maneki-neko]]''.]] {{Article détaillé|Société japonaise}} * [[Origami]], papier plié * ''[[Sangaku]]'', énigmes mathématiques exposées aux temples * ''[[Manekineko]]'', chat de bienvenue * ''[[Hanami]]'', fête des cerisiers en fleur * ''[[Momijigari]]'', chasse aux feuilles d'automne * [[Semaine d'or (Japon)|Semaine d'or]], semaine annuelle de congés * [[Jardinage en Asie#Jardinage au Japon|Jardinage]] ** [[Jardin japonais]]<ref>{{Lien web|titre=Comment créer un jardin japonais ou jardin zen ?|année=2020|mois=avril|url=https://jardinage.lemonde.fr/dossier-187-jardin-japonais.html|éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=13 avril 2020}}.</ref> ** [[Bonsaï]], arbre miniature cultivé en pot ** [[Ikebana]] et ''[[kusamono]]'', arrangements floraux * ''[[Kōdō]]'', l'art d'apprécier les parfums === Famille === === Naissance === ==== Noms ==== * [[Dénomination d'une personne en japonais]], [[Nom japonais]] * [[Liste des prénoms japonais]], [[Prénom composé japonais]] === Mariage === === Décès === === Étiquette === == Arts de la table == === Cuisine(s) === [[Fichier:Sushi and Maki Feast.jpg|vignette|[[Sushi]] et [[Makizushi|maki]].]] * [[Cuisine japonaise]], [[Gastronomie japonaise]] Au cours d'un long passé culinaire, les Japonais ont développé une cuisine sophistiquée et raffinée très sensible aux changements de saisons. Les Japonais d'aujourd'hui jouissent d'une grande variété de mets traditionnels, comprenant de nombreux plats à base de fruits de mer ([[sushi]] et [[sashimi]]), de nouilles (''[[udon]]'' et ''[[soba]])'', mais aussi une multitude de plats exotiques. On peut facilement se procurer des plats chinois, coréens, ou thaïs comme des mets français, italiens ou américains. La cuisine japonaise est le produit de son environnement et de ses habitants. La facilité de se procurer des ingrédients frais a permis les [[sushi]]s, les températures élevées et l'humidité ont mené aux variétés de nourriture marinée et fermentée comme le ''[[natto]]'' et la [[sauce de soja]], et une adaptation des cuisines étrangères a conduit au ''[[rāmen]]''. === Boisson(s) === * ''[[Chanoyu|Sadō]]'', la cérémonie du thé * [[Viticulture au Japon]] == Santé == * [[Protection sociale]] === Activités physiques === [[Fichier:A Fighting Monk, Military Costumes in Old Japan..jpg|vignette|[[Yamabushi]] en armure, tenant une [[naginata]] et portant un [[tachi]], fin du {{s-|XIX}}.]] === Sports === * [[Sport japonais]] * [[Japon aux Jeux olympiques]] * [[Japon aux Jeux paralympiques]], [[Jeux paralympiques]], * [[Jeux du Commonwealth]] ==== Arts martiaux ==== * [[Arts martiaux japonais]] * [[Sabre japonais]] == Littérature == * [[Littérature japonaise]]<ref>{{Lien web|auteur=André Clavel|titre=Les chefs-d'oeuvre de la littérature japonaise|jour=15|mois=mars|année=2012|éditeur=[[L'Express]]|url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/les-chefs-d-oeuvre-de-la-litterature-japonaise_1090743.html|consulté le=13 avril 2020}}.</ref> ** [[Poésie japonaise]], dont le [[haïku]] ** [[Théâtre japonais]] ** ''[[Kojiki]]'' === Œuvres === * [[Liste d'œuvres littéraires japonaises]] * [[Liste de textes japonais classiques]] === Auteurs === {{...}} === Institutions === * [[Prix littéraires au Japon]] * [[Prix de l'Académie japonaise des arts]] (1941-) * [[Société pour la promotion de la littérature japonaise]] (1938-) * [[Société littéraire du nouveau Japon]] (1945-2005) * [[University of Virginia Japanese Text Initiative]] == Média == === Presse === En 2011, [[Liste de journaux dans le monde par tirage|quatre des cinq plus grands journaux en tirage dans le monde]] sont japonais. * [[Liste de journaux au Japon]] === Radio === {{...}} === Télévision === * ''[[Super Sentai]]'', genre de séries télévisées === Internet === * [[Internet au Japon]] == Artisanats == * [[Artisanat d'art]] * [[Trésor national vivant du Japon]], [[Trésor national (Japon)]] * [[Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans)]] Les [[savoir-faire]] liés à l’[[Artisanat|artisanat traditionnel]] relèvent (pour partie) du [[patrimoine culturel immatériel]] de l'humanité. On parle désormais de [[trésor humain vivant]]. Mais une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées. === Textiles, cuir, papier === * [[Impression sur bois au Japon]] ==== Vêtements ==== [[Fichier:Kimono backshot by sth.jpg|vignette|[[Obi]], [[Kimono]]]] * [[Kimono]], dont : ** ''[[Furisode]]'' ** ''[[Yukata]]'' ** ''[[Yukatabira]]'' * ''[[Hakama]]'', pantalon * [[Obi]], ceinture * Chaussures : ** ''[[Geta (chausses)|Geta]]'' ** ''[[Zōri]]'' ** ''[[Waraji]]'' * ''[[Tabi]]'', chaussettes Et aussi : * ''[[Keikogi]]'' pour les arts martiaux * ''[[Gakuran]]'' pour les collégiens et lycéens * ''[[Sailor fuku]]'' pour collégiennes et lycéennes, fréquemment associé aux ''[[loose socks]]'' * Trésors nationaux vivants (TNV) ** [[Kunihiko Moriguchi]]<ref>{{lien web |auteur1=Corinne Jeammet |titre=Kunihiko Moriguchi, peintre de kimonos et trésor national vivant |url=http://culturebox.francetvinfo.fr/mode/kunihiko-moriguchi-peintre-de-kimonos-et-tresor-national-vivant-248425 |site=francetvinfo.fr |périodique=Franceinfo |date=14-11-2016 |consulté le=21-09-2020}}.</ref>, peintre de kimonos, ** [[Fukumi et Yōko Shimura]]<ref>{{lien web |titre=Tisser les couleurs : Kimonos d'un trésor national vivant<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://parismuseescollections.paris.fr/fr/ressources-bibliographiques/tisser-les-couleurs-kimonos-d-un-tresor-national-vivant#infos-principales |site=paris.fr |consulté le=08-10-2023}}.</ref> === Bois, métaux === === Poterie, céramique, faïence === * [[Poterie japonaise]] * [[Céramique japonaise]] ** [[Shimaoka Tatsuzo]] === Verrerie d'art === {{...}} === Joaillerie, bijouterie, orfèvrerie === == Arts visuels == [[Fichier:KyotoFushimiInariLarge.jpg|vignette|[[Kyoto]], [[Fushimi Inari-taisha|sanctuaire Fushimi Inari]].]] [[Fichier:Adachi Museum of Art Garden 03.jpg|vignette|Le [[jardin japonais]] du [[musée Adachi]], [[Yasugi]].]] * [[Art japonais]] * [[Art préhistorique au Japon]] * [[Art contemporain japonais]] * [[Esthétique japonaise]] * [[Calligraphie japonaise]] * [[Ikebana]] === Dessin === * [[Manga]] (bande dessinée) * Festivals : AnimeJapan, Comiket, Jump Festa, Niigata Comic Market === Peinture === * [[Peinture japonaise]] ** ''[[Ukiyo-e]]'', estampe, [[Liste des écoles ukiyo-e]] ** ''[[Yamato-e]]'', sorte de peinture === Sculpture === * [[Sculpture japonaise]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures)]] === Architecture === * [[Architecture japonaise]] * [[Habitat japonais]] * [[Jardin japonais]] === Photographie === * [[Histoire de la photographie au Japon]] * Magazines spécialisés : Aera (magazine), Asahi Camera, Camera (Japanese magazine), Camera Mainichi, Nippon Camera, PhotoCON, Provoke (magazine) === Graphisme === {{...}} == Arts du spectacle == [[Fichier:Rakugo-sanmafestival.jpg|vignette|Festival ''[[Rakugo]]'', l'histoire d'un samouraï qui a essayé du [[Cololabis saira|sanma]] très savoureux à [[Meguro]].]] * [[Spectacle vivant]], [[Performance (art)|Performance]], [[Art sonore]] * [[Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)]] * {{Lien|langue=en|fr=Performing Arts Group (P.A.G.)}} * Conteurs japonais : [[Rakugo]], [[Shikano Buzaemon]] * {{Lien|langue=en|fr=Performance calligraphy}} === Musique(s) === * [[Musique japonaise]] * [[Instruments de musique du Japon]] * [[La Voix chantante du Japon]], [[Akiko Seki]] === Danse === [[Fichier:Naniw001.jpg|vignette|''[[Kagura]]'', et une danse théâtrale.]] * [[Danse japonaise]] ** {{Lien|langue=en|fr=Japanese traditional dance}} *** [[Kagura]] *** [[Awa-Odori]], [[Yosakoi]] ** {{Lien|langue=en|fr=Contemporary dance in Japan}} *** ''[[Butō]]'', danse contemporaine * [[Liste de danses]] * Troupes : [[Elevenplay]], {{Lien|langue=en|fr=K-ballet}} ==== Festivals ==== * [[Awa-odori]], [[Matsuri|festival traditionnel]] de danse<ref>[https://www.tourisme-japon.fr/decouvrez-le-japon/festivals-et-manifestations/aout/item/249-danses-traditionnelles-awa-odori Danses traditionnelles Awa-Odori], ''[[Office national du tourisme japonais|JNTO]]''.</ref> * {{Lien|langue=en|fr=Kitakami Michinoku Traditional Dance Festival}} * [[Kōenji Awa-odori]]<ref>Yann Rousseau, [https://www.lesechos.fr/2014/08/awa-odori-le-plus-grand-festival-du-japon-307915 Awa-Odori, le plus grand festival du Japon], ''[[Les Échos]]'', {{date-|12 août 2014}}.</ref> * [[Sanja matsuri]] === Théâtre === [[Fichier:Noh2.jpg|vignette|''Scène de [[Nô]]'', genre classique du théâtre japonais.]] * [[Théâtre japonais]] ** [[Gagaku]], [[Kabuki]], [[Nōgaku]], [[Nô]], [[Kyōgen]] ** [[Festival Kurokawa nō]] ** [[Masques du théâtre japonais]] * [[Satoshi Miyagi]] * [[Manzai]], [[Owarai]], {{Lien|langue=en|fr=Glossary of owarai terms}} * [[Kamishibai]] * Salles de théâtre ** hors du Japon : [[Théâtre du Temps]] (Paris, 1980) * [[Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)]] === Autres scènes : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation === Les arts mineurs de scène, arts de la rue, arts forains, cirque, théâtre de rue, spectacles de rue, arts pluridisciplinaires, performances manquent encore de documentation pour le pays … Pour le domaine de la [[marionnette]], la référence est : [https://wepa.unima.org/fr/japon/ Arts de la marionnette] au Japon, sur le site de l'[[Union internationale de la marionnette]] UNIMA). * [[:Catégorie:Marionnettiste japonais|Marionnettistes japonais]] * [[Bunraku]]<ref>{{lien web |titre=Bunraku – théâtre japonais de marionnettes |url=http://culture.epfl.ch/bunraku |site=epfl.ch |consulté le=21-09-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Théâtre de marionnettes japonais : l’un des derniers maîtres-sculpteurs de têtes |url=http://www.nippon.com/fr/people/e00078/ |site=nippon.com |date=25-08-2015 |consulté le=21-09-2020}}.</ref>, inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité<ref>{{lien web |titre=UNESCO - Le théâtre de marionnettes Ningyo Johruri Bunraku |url=https://ich.unesco.org/fr/RL/le-theatre-de-marionnettes-ningyo-johruri-bunraku-00064 |site=unesco.org |consulté le=21-09-2020}}.</ref> * [[Théâtre national de bunraku]] * [[Karakuri ningyō]] * [[Kamizumo]] === Cinéma === * [[Cinéma japonais]] * [[Lexique du cinéma japonais]] * [[Mouvement du cinéma pur]] (1910-1920) * [[Japanese Movie Database]] === Autres : art numérique === {{...}} == Tourisme == * [[Tourisme au Japon]] == Patrimoine == * [[Patrimoine culturel du Japon]]<ref>[https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/jp Biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial].</ref> * [[Monuments enregistrés du Japon]] * [[Biens culturels immatériels du Japon]]<ref>{{lien web |titre=« Washoku », la cuisine japonaise au patrimoine culturel de l’humanité |url=http://www.nippon.com/fr/features/l00052/ |site=nippon.com |date=28-02-2014 |consulté le=21-09-2020}}.</ref> * [[Liste du patrimoine mondial au Japon]] * {{Lien|langue=en|fr=List of National Treasures of Japan (archaeological materials)}} * [[Liste des trésors nationaux vivants du Japon (artisans)]] * [[Liste des trésors nationaux vivants du Japon (arts du spectacle)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (armes blanches)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (documents anciens)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres chinois)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres japonais)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (autres écrits)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires)]] * [[Liste des Trésors nationaux du Japon (temples)]] === Musées et autres institutions === * [[Liste des musées au Japon]] === Liste du Patrimoine mondial === Le programme [[Patrimoine mondial]] ([[UNESCO]], 1971) a inscrit dans sa [[liste du Patrimoine mondial]] (au 12/01/2016) : [[Liste du patrimoine mondial au Japon]]. === Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité === Le programme [[Patrimoine culturel immatériel]] ([[UNESCO]], 2003) a inscrit dans sa [[liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité]] sa [[Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité au Japon|liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité]] au Japon : * 2008 : Le théâtre de marionnettes [[Bunraku|Ningyo Johruri Bunraku]] * 2008 : Le théâtre [[Kabuki]] * 2008 : Le théâtre [[Nōgaku|Nôgaku]] * 2009 : L’[[Akiu no Taue Odori]], danse du riz * 2009 : Le [[Chakkirako]], cérémonie de Nouvel An à [[Kanagawa]] * 2009 : Le [[Daimokutate]], ancien rite de passage à [[Nara]] * 2009 : Le [[Dainichido Bugaku]], danse et musique rituelles du palais impérial de [[Hachimantai (Iwate)|Hachimantai]] * 2009 : La [[danse traditionnelle Ainu]] * 2009 : Le [[Gagaku]], art scénique traditionnel * 2009 : Le [[Hitachi Furyumono]], parade du festival d'[[Hitachi]], temple de [[Kamine]] * 2009 : Le [[Kagura]] d’Hayachine, grand festival du monastère d'[[Hayachine]] * 2009 : Le [[Koshikijima no Toshidon]], fête de divinité en visite * 2009 : L’[[Ojiya-chijimi]], [[Echigo-jofu]], techniques de fabrication du tissu de ramie dans la région d’Uonuma, de la préfecture de Niigata * 2009 : L’[[Oku-noto no Aenokoto]], rituel agraire de la [[péninsule de Noto]] * 2009 : Le [[Sekishu-Banshi]], fabrication de papier dans la région d’Iwami de la préfecture de Shimane * 2009 : Le [[Yamahoko]], la cérémonie des chars du [[Gion Matsuri|festival de Gion]] à Kyoto * 2010 : Le [[Kumiodori]], théâtre traditionnel musical d’Okinawa * 2010 : Le [[Yuki-tsumugi]], technique de production de soierie * 2011 : Le [[Mibu no Hana Taue]], rituel du repiquage du riz à Mibu, Hiroshima * 2011 : Le [[Sada shin nō|Sada Shin Noh]], danse sacrée au sanctuaire de Sada, Shimane * 2012 : Le [[Nachi no Dengaku]], art religieux du spectacle pratiqué lors de la « fête du feu de Nachi » * 2013 : Le [[Cuisine japonaise|Washoku]], traditions culinaires des Japonais, en particulier pour fêter le Nouvel An * 2014 : Le [[washi]], savoir-faire du papier artisanal traditionnel japonais<ref>{{lien web |titre=UNESCO - Le washi, savoir-faire du papier artisanal traditionnel japonais |url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-washi-savoir-faire-du-papier-artisanal-traditionnel-japonais-01001#identification |site=unesco.org |consulté le=21-09-2020}}.</ref> * 2016 : Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon<ref>{{lien web |titre=UNESCO - Yama, Hoko, Yatai, festivals de chars au Japon |url=https://ich.unesco.org/fr/RL/yama-hoko-yatai-festivals-de-chars-au-japon-01059 |site=unesco.org |consulté le=21-09-2020}}.</ref> * 2018 : Les [[Raiho-shin]], visites rituelles de divinités masquées et costumées<ref>{{lien web |titre=UNESCO - Les Raiho-shin, visites rituelles de divinités masquées et costumées |url=https://ich.unesco.org/fr/RL/les-raiho-shin-visites-rituelles-de-divinites-masquees-et-costumees-01271 |site=unesco.org |consulté le=21-09-2020}}.</ref> === Registre international Mémoire du monde === Le programme [[Mémoire du monde]] ([[UNESCO]], 1992) a inscrit dans son [[registre international Mémoire du monde]] (au 15/01/2016) : * 2011 : Collection de [[Sakubei Yamamoto]], peintures et journaux annotés sur la vie dans les mines de charbon de Chikoku ([[Tagawa]]) <ref>{{lien web |titre=Collection de Sakubei Yamamoto<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20180202060904/http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-8/sakubei-yamamoto-collection/ |site=unesco.org via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>, * 2013 : Japon et Espagne – Documents relatifs à la mission de l’[[ère Keichō]] en Europe<ref>{{lien web |titre=Japon et Espagne - Documents relatifs à la mission de l’ère Keicho en Europe<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20180523210711/http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-5/materials-related-to-the-keicho-era-mission-to-europe-japan-and-spain/ |site=unesco.org via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>, * 2013 : [[Midokanpakuki]] : le manuscrit original du journal de [[Fujiwara no Michinaga]]<ref>{{lien web |titre=Midokanpakuki : le manuscrit original du journal de Fujiwara no Michinaga<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20180523210713/http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-5/midokanpakuki-the-original-handwritten-diary-of-fujiwara-no-michinaga/ |site=unesco.org via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>, * 2015 : Retour au Port de [[Maizuru]] (personnels militaires et civils déportés en URSS en 1945-1956)<ref>{{lien web |titre=Retour au Port de Maizuru - Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la…<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20171002213908/http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-7/return-to-maizuru-port/ |site=unesco.org via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>, * 2015 : Archives du temple [[Tō-ji]] contenues dans 100 boïtes<ref>{{lien web |titre=Archives du temple Toji contenues dans 100 boïtes<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20180202060854/http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/flagship-project-activities/memory-of-the-world/register/full-list-of-registered-heritage/registered-heritage-page-1/archives-of-tooji-temple/ |site=unesco.org via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>. == Annexes == === Bibliographie === * {{ouvrage|auteur=Collectif|titre=Dictionnaire de la Civilisation Japonaise|éditeur=Hazan|collection=Hazan Hist.Art|année=1997|pages totales=538|isbn=978-2850253485}} * {{en}} Noriko Kamachi, ''Culture and Customs of Japan'', Greenwood Press, 1999, {{nb p.|224}} {{ISBN|978-0-313-30197-1}} * Hisayasu Nakagawa, ''Introduction à la culture japonaise : essai d'anthropologie réciproque'', Presses universitaires de France, Paris, 2014 (cop. 2005), {{nb p.|98}} {{ISBN|978-2-13-063525-3}} * [[Philippe Pelletier]], ''La Fascination du Japon : idées reçues sur l'archipel japonais'', le Cavalier Bleu éditions, Paris, 2012, {{nb p.|269}} {{ISBN|978-2-84670-395-6}} * {{ouvrage|auteur=[[Léon de Rosny]]|titre=La civilisation japonaise : conférences faites à l'École spéciale des langues orientales|éditeur=Hachette Livre BNF|collection=Histoire|année=2013|pages totales=434|isbn=978-2013383325}} * Nicolas Baumert, Dominique Buisson, Danielle Elisseeff ''et al.'', ''Esthétiques du quotidien au Japon'', Institut français de la mode, Éditions du Regard, Paris, 2014, {{nb p.|193}} {{ISBN|978-2914863-28-5}} * {{ouvrage|auteur=[[Hisayasu Nakagawa]]|titre=Introduction à la culture japonaise|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Quadrige|année=2015|pages totales=96|isbn=978-2130635253}} * {{ouvrage|auteur=[[Édouard Fraissinet]]|titre=Le Japon histoire et description, mœurs, coutumes et religion|éditeur=Antique Reprints|collection=Format Kindle|année=2016|pages totales=578|asin=B01CHDSITC}} * {{ouvrage|auteur=Julien Peyrat|titre=L'essentiel de la civilisation japonaise|éditeur=Studyrama|collection=Les Incontournables - {{2e}} édition|année=2019|pages totales=128|isbn=978-2759040063}} === Filmographie === * ''Irezumi : l'art japonais du tatouage'', film de Singh Chandok, ISPTV, Paris, ADAV, 2006, {{nobr|56 min}} (DVD) * ''Pensées du Japon : poème d'images mentales'', film de Yann Kassile, Centre national du cinéma et de l'image animée, Paris, 2014, {{nobr|1 h 13 min}} == Notes et références == {{Références nombreuses}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Influence coréenne sur la culture japonaise]] * [[Japonologie]] * [[Personne de mérite culturel]] * [[Maison de la culture du Japon à Paris]] === Liens externes === {{autres projets|commons=category:Culture of Japan}} * [http://www.intercultures.ca/cil-cai/culture-culture-fra.asp?iso=jp Information culturelle. Japon], Centre d'apprentissage interculturel, Canada {{Palette|Japon|Culture en Asie}} {{Portail|Japon|culture}} [[Catégorie:Culture japonaise|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Console%20de%20jeux%20vid%C3%A9o
Console de jeux vidéo
{{À sourcer|date=avril 2019}} {{Infobox Objet | nom = | image = | type = | matériau = | origine = | fabricant = | usage = | utilisateur = }} [[Fichier:APF TV Fun (with paddle model).jpg|vignette|Une des premières consoles de jeu, connectée à un téléviseur, dans les années 1970. Jeu en cours : ''[[Pong]]''.]] Une '''console de jeux vidéo''' est un [[appareil informatique]] destiné à l'origine aux [[Jeu vidéo|jeux vidéo]] et qui a rapidement évolué en [[ordinateur]] spécialisé<ref>{{Lien web|url=https://www.senat.fr/rap/o97-169/o97-16919.html|auteur=Claude Huriet|titre=Rapport d'information {{numéro|169}}|sous-titre=Images de synthèse et monde virtuel techniques et enjeux de société|date=1998|site=senat.fr|éditeur=[[Sénat (France)|Sénat]]|consulté le=21 septembre 2017|citation=La console de jeux est un ordinateur qui n'avait, jusqu'en 1996, qu'un seul type d'utilisation (le jeu)}}.</ref>. Il existe deux types principaux de consoles : * les consoles de salon, qui se branchent sur un [[téléviseur]] pour afficher le jeu et auxquelles on connecte accessoirement des manettes de jeu ; * les [[Console portable|consoles portables]], de petite taille, qui possèdent leur propre [[Écran (optique)|écran]] et sont de ce fait autonomes et facilement transportables. Les consoles de jeux vidéo sont progressivement passées de l'état de [[jeu électronique]] pour amateur à celui de [[centre multimédia]] == Fonctionnement == [[Fichier:Atari-2600-Console.jpg|thumb|left|200px|[[Atari 2600]].]] Depuis la première console de salon de [[Consoles de jeux vidéo de deuxième génération|deuxième génération]] (la [[Fairchild Channel F]]) et jusqu'aux [[années 2000]], le cœur de l'architecture d'une console de jeu, portable ou de salon, est identique. Il est constitué d'un [[microprocesseur]], d'une [[carte graphique]], de [[mémoire vive]], de [[mémoire morte]], ainsi que de [[périphériques de contrôle]] et le plus souvent de [[Manette de jeu|manettes de jeu]]. La construction des consoles de jeu est similaire à celle d'un [[système de traitement de l'information]], depuis [[Pong]] en passant par la [[Nintendo 64]] et toutes les consoles de jeu portables ([[PlayStation Portable|PSP]], [[Nintendo DS|DS]], [[Game Gear]], et autres). Toutes les consoles développées jusqu'ici suivent la même conception globale. En [[2012 en jeu vidéo|2012]], l'industrie des consoles de jeux vidéo en est à la [[Consoles de jeux vidéo de septième génération|septième génération]]. Chaque console de jeu possède son propre [[système d'exploitation]] ; les programmes sont situés sur des supports externes, qui peuvent être des [[Cartouche de jeu vidéo|cartouches]] pour les premières générations, ou plus récemment des disques, notamment des [[CD-ROM]] ou des [[DVD]]. À partir de la [[Consoles de jeux vidéo de sixième génération|sixième génération]], les consoles deviennent de plus en plus compatibles avec les ordinateurs classiques, partageant certaines fonctions comme la lecture de films, de photos et de musique. De fait, la première console à être compatible avec le système d'exploitation [[Microsoft Windows]] fut la [[Dreamcast]], lancée en [[1998 en jeu vidéo|1998]]. Sur la même architecture de base se sont greffées au fil du temps diverses extensions, comme des processeurs graphiques additionnels (par exemple, celui de la première [[PlayStation]]), des modems ou des [[Disque dur|disques durs]]. La frontière entre ordinateur, centre multimédia et console de jeu n'est plus aussi marquée depuis la [[PlayStation 2]], qui propose — pour la première fois concernant une console — d'autres fonctionnalités que le jeu vidéo, en permettant nativement de lire les [[DVD]] vidéo. Avant cela, [[Sega]] et d'autres avaient déjà fait de timides tentatives de consoles/plate-forme multimédia, sans grand écho. Une étape est également franchie avec l'apparition de la [[Xbox (console)|Xbox]] et de son disque dur intégré par défaut. De plus, depuis la sortie des consoles de septième génération comme [[Xbox 360]], [[Wii]], ou [[PlayStation 3]], les consoles de salon incluent des systèmes d'exploitation plus évolués permettant des [[mise à jour (informatique)|mises à jour]] via une connexion à [[Internet]]. L'exemple le plus marquant est sans doute le cas de la Xbox 360 se basant sous un système d'exploitation se rapprochant beaucoup du système Windows de [[Microsoft]]. On y retrouve notamment les fonctions de [[Windows Media Center]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire des consoles de jeux vidéo}} {{Article connexe|Liste de consoles de jeux vidéo}} La première console de jeux vidéo répertoriée est l'[[Magnavox Odyssey|Odyssey]], apparue sur le marché en [[1972 en jeu vidéo|1972]]. Quatre ans plus tard, les [[Cartouche de jeu vidéo|cartouches]] apparaissent sur la [[Fairchild Channel F]]. Le [[krach du jeu vidéo de 1983]] ralentit cette industrie qui redémarre avec une guerre commerciale entre deux acteurs principaux, [[Sega]] et [[Nintendo]]. La [[Game Boy]] connaît le succès parmi les consoles portables. Dans le domaine des consoles de salon, [[Sony]] devient le leader du marché avec la [[PlayStation]]. [[Fichier:Xbox 360 wired controller 1.jpg|vignette|Une manette de [[Xbox 360]].]] La génération suivante est marquée par l'arrivée sur le marché de [[Microsoft]] avec la [[Xbox (console)|Xbox]] et par la retraite de [[Sega]], à la suite des échecs commerciaux de la [[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]] et de la [[Dreamcast]]. La [[PlayStation 2]] bat les records de vente de consoles de salon avec plus de 150 millions d'unités écoulées. La [[Nintendo DS]] et la [[PlayStation Portable|PSP]] introduisent de nouveaux concepts de jeux parmi les consoles portables. La sortie de la [[Xbox 360]] inaugure la [[Consoles de jeux vidéo de septième génération|septième génération]] de consoles, suivie de la [[PlayStation 3|Playstation 3]] et de la [[Wii]]. La Wii introduit le concept de motion gaming, qui consiste à effectuer des mouvements afin de diriger le jeu à l'écran. Ce concept sera rendu possible plus tard sur les consoles concurrentes, notamment grâce à l'[[EyeToy|Eye Toy]] de Sony, et le [[Kinect]] de Microsoft. En 2011, la [[Consoles de jeux vidéo de huitième génération|huitième génération]] a débuté officiellement avec l'arrivée de la [[Nintendo 3DS]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Craig HarrisUpdated: |nom=Jun 14 |prénom2=2012 2:28 amPosted: |nom2=Sep 29 |titre=Nintendo Conference 2010 Details |url=https://www.ign.com/articles/2010/09/29/nintendo-conference-2010-details |site=IGN |date=2010-09-29 |consulté le=2023-07-04}}</ref>. === Principales caractéristiques des générations de consoles de jeux === * {{1re|génération}} : première console à destination du grand public. Les jeux sont inclus dans la machine. * {{2e|génération}} : apparition du système à cartouches externes qui permet de jouer à un plus grand nombre de jeux. * {{3e|génération}} : lancement de la [[Nintendo Entertainment System|NES]] et apparition des manettes à [[croix directionnelle]]. Le marché s'oriente vers un public jeune. * {{4e|génération}} : lancement des consoles {{unité|16 bits}}, avec des graphismes plus beaux et plus colorés et apparition des gâchettes sur les manettes. * {{5e|génération}} : lancement des consoles {{unité|32 et 64 bits}} avec graphismes en [[Trois dimensions|3D]], apparition des ''{{Langue|en|joysticks}}'' analogiques et de la [[Vibration (jeu vidéo)|vibration]]. * {{6e|génération}} : lancement des consoles 128 bits et notamment de la [[PlayStation 2]], capable de lire du contenu multimédia. * {{7e|génération}} : passage à la [[Haute définition|HD]] (haute définition) et apparition des manettes sans fil à détection de mouvements. Démocratisation des jeux en ligne et de l'achat de jeux dématérialisés (grâce aux systèmes d'exploitation intégrés aux consoles). * {{8e|génération}} : passage à la [[Full HD]], apparition des services d'abonnement avec accès illimité aux catalogues. * {{9e|génération}} : passage à l'[[Ultra haute définition|UHD]] (ultra haute définition) et apparition du [[ray tracing]]. Lancement des plates-formes de [[cloud gaming]]. == Puissance des consoles == Ci-dessous sont listées les puissances des consoles de salon<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=puissance des consoles - JEU VIDEO GIGA|url=http://jeuvideogiga.canalblog.com/archives/2017/12/06/35934351.html|site=jeuvideogiga.canalblog.com|date=2020-01-07|consulté le=2020-02-26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en-US|titre=Console GPU Power Compared: Ranking Systems By FLOPS|url=https://www.gamespot.com/gallery/console-gpu-power-compared-ranking-systems-by-flop/2900-1334/2/|site=GameSpot|consulté le=2020-02-26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Puissance console|url=http://www.i3s.unice.fr/~crescenz/publications/consoles_jeux-linfo-rapport-2004-06.pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Puissance de calcul des consoles|url=https://www.nationhive.com/articles/puissance-de-calcul-des-consoles |site=nationhive.com |consulté le=2020-11-10}}</ref> : {| class="wikitable" |+ !Console de jeux !Puissance en FLOPS !Nombre de bits ! rowspan="23" | !Console de jeux !Puissance en FLOPS !Nombre de bits |- ! colspan="3" |Première génération ! colspan="3" |Sixième génération |- |'''Magnavox Odyssey''' | | |'''Dreamcast''' |1,4 GFLOPS |128-bits |- ! colspan="3" |Deuxième génération |'''PS2''' |6,2 GFLOPS |128-bits |- |'''Atari 2600''' | rowspan="5" | |8-bits |'''Gamecube''' |9,4 GFLOPS |128-bits |- |'''Colecovision''' |8-bits |'''Xbox''' |20 GFLOPS |256-bits |- |'''Magnavox Odyssey 2''' |8-bits ! colspan="3" |Septième génération |- |'''Vectrex''' |8-bits |'''Wii''' |12 GFLOPS | rowspan="4" | |- |'''Intellivision''' |16-bits | rowspan="2" |'''Xbox 360''' | rowspan="2" |240 GFLOPS |- ! colspan="3" |Troisième génération |- |'''Atari 7800''' | rowspan="4" | |8-bits |'''PS3''' |400 GFLOPS |- |'''Sega Master System''' |8-bits ! colspan="3" |Huitième génération |- | rowspan="2" |'''NES''' | rowspan="2" |8-bits |'''Wii U''' |352 GFLOPS | rowspan="7" | |- |'''Switch''' |720 GFLOPS/ 1 TFLOPS (portable/dockée) |- ! colspan="3" |Quatrième génération |'''Xbox One''' |1,3 TFLOPS |- |'''PC Engine''' | rowspan="4" | |8-bits |'''Xbox One S''' |1,4 TFLOPS |- |'''Megadrive''' |16-bits |'''PS4''' |1,8 TFLOPS |- |'''Neo Geo''' |16-bits |'''PS4 Pro''' |4,2 TFLOPS |- |'''Super Nintendo''' |16-bits |'''Xbox One X''' |6 TFLOPS |- ! colspan="3" |Cinquième génération ! colspan="3" |Neuvième génération<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=PS5 vs Xbox Series X : comparatif des specs, prix, sortie et toutes les infos !|url=http://www.xboxygen.com/News/31960-PS5-vs-Xbox-Series-X-comparatif-des-specs-prix-sortie-et-toutes-les-infos|site=Xboxygen|date=2020-02-25|consulté le=2020-02-26}}</ref> |- |'''Sega Saturn''' | |32-bits |'''PS5''' |10,28 TFLOPS | |- |'''PS1''' |100 MFLOPS |32-bits |'''Xbox Series X''' |12,1 TFLOPS | |- |'''Nintendo 64''' |200 MFLOPS |64-bits |'''Xbox Series S''' |4 TFLOPS | |} <br /> {| class="wikitable" ! colspan="2" |'''Console mini''' |- |'''Super Nintendo Mini''' |5.4 GFLOPS |- |'''Playstation Classic Mini''' |41.6 GFLOPS |} == Marché des consoles == [[Fichier:PSX-Console-wController.png|thumb|260px|La [[PlayStation]] originelle.]] À la différence du marché [[Ordinateur personnel|PC]], les fabricants de consoles ne sont pas aussi nombreux et diversifiés. De plus, la plupart des acteurs sont à la fois fabricants de matériel et fournisseurs de programmes. En [[2001 en jeu vidéo|2001]], le marché mondial des consoles de jeu s'est élevé à plus de 20 milliards de dollars<ref>{{Article|langue=fr|titre=Les consoles de jeu vidéo gagnent un public grandissant|périodique=Le Monde.fr|date=2001-12-16|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2001/12/16/les-consoles-de-jeu-video-gagnent-un-public-grandissant_4219201_1819218.html|consulté le=2023-01-18}}</ref>. L'histoire semble avoir prouvé que le marché n'est pas capable d'accueillir plus de trois acteurs majeurs simultanément. C'est ce que cette dernière décennie tend à prouver étant donné que les grands rivaux [[Sony]] et [[Nintendo]] ont évincé [[Sega]] par les lois du marché et que le marché du jeu vidéo se sature et se resserre autour d'un trio, dans lequel [[Microsoft]] figure désormais. Au-delà de ces trois grands du marché du jeu vidéo, le marché tend vers la saturation. Une guerre commerciale et [[marketing]] les oppose depuis les lancements des Wii, Xbox 360 et PS3, dont les armes principales deviendront inéluctablement la diversification sectorielle{{refnec}}. Si le quasi-monopole de Microsoft dans le domaine informatique peut suffire à assurer des retours sur investissements dans sa branche jeux vidéo et console de jeux, Nintendo dispose d'une clientèle fidèle à son savoir-faire et à son univers virtuel, qui reste le plus ancien parmi ces trois grands. Mais alors que la PlayStation 2 représentait plus de la moitié des recettes de Sony, sa dernière mouture, la PS3 nécessiterait selon la presse économique au moins 50 millions d'exemplaires vendus pour que Sony puisse obtenir un premier [[retour sur investissement]]. Les coûts actuels de lancement d'une console de nouvelle génération sont très élevés. Ils englobent notamment la production en série, l'achat de [[Franchise (réseau commercial)|licences]] de jeux vidéo juteuses ou encore la [[recherche et développement]] dont découlent des innovations concernant la jouabilité ou la profondeur d'un univers virtuel. Les investissements exigés permettent le maintien de ces trois grands sur le marché du jeu vidéo, mais les condamnent en outre à une surenchère promotionnelle afin de faire connaître aux joueurs du monde entier le bien-fondé de leurs propres innovations. Ces lourds investissements sont réalisés sur un marché économique mondialisé et font que ces trois grands du jeu vidéo vivent de plus en plus au-dessus de leur moyens. Selon la presse spécialisée et les franchises de vente et reprise de jeux vidéo, Microsoft et Sony vendent chaque console à perte jusqu'à un stade de plusieurs dizaines de millions d'exemplaires vendus. === Répartition des consoles début 2009 ''versus'' début 2010 === La répartition des consoles de salon se fait comme suit : [[Fichier:Evolution mondiale répartition consoles de salon 2009 2010 (millions d exemplaires).png|thumb|alt=Évolution mondiale de la répartition des consoles de salon entre 2009 et 2010|right|upright=1.5|Évolution mondiale de la répartition des consoles de salon entre 2009 et 2010 (en millions d'exemplaires).]] {| class="wikitable" style="text-align:center; width:50%;" |+ Répartition du marché des consoles de jeu de salon (janvier 2010) |- ! scope=col | Console ! scope=col | Nombre d'unités début 2009 (en millions d'exemplaires)<ref>{{Lien brisé |url= http://www.afjv.com/press1001/100127_classement_ventes_consoles_jeux_video.php |titre=afjv.com/press1001/100127_clas… |brisé le=17-09-2020}}.</ref> ! scope=col | Pourcentage du marché 2009 ! scope=col | Nombre d'unités début 2010 (en millions d'exemplaires)<ref>{{Lien brisé |url= http://www.afjv.com/press0901/090114_classement_ventes_consoles_jeux_video.htm |titre=afjv.com/press0901/090114_clas… |brisé le=17-09-2020}}.</ref> ! scope=col | Pourcentage du marché 2010 |- ! scope=row | [[Wii]] | 45,84 |49 % |72,9 |48,4 % |- ! scope=row | [[Xbox 360]] | 27,54 |30 % |41,5 |27,6 % |- ! scope=row | [[PlayStation 3]] | 19,61 |21 % |36,2 |24 % |} La Wii bénéficie de l'univers Nintendo auxquels certains sont fidèles depuis près de 30 ans, et de plus attire par ses manettes de commandes innovantes et des jeux festifs un public qui autrement ne se serait pas intéressé aux jeux vidéo. Dès le départ, elle s'est présentée comme la moins chère et la plus familiale des trois. La PlayStation 3 et la Xbox 360, grossièrement équivalentes, misent sur des graphismes à la pointe de leur temps (la Wii étant à ce sujet plutôt de génération précédente) et sont naturellement beaucoup plus chères à produire que la Wii. L'avance de la Xbox 360 sur la PlayStation 3 est due au fait que la Xbox 360 est sortie bien avant et que son prix de vente a toujours été très inférieur. Les consoles sont différentes par leur forme. Cependant, la Xbox 360 est plus vendue que la PS3 et, de plus, la Xbox 360 est la seule console américaine{{refnec}}. == Statistiques de taux d'équipement == Selon l'institut de recherche Nielsen, en 2006, 41,1 % ({{nobr|45,7 millions}}) des familles américaines équipées d'un téléviseur possédaient aussi une console de jeu, à comparer aux {{nobr|38,6 millions}} en 2004{{Référence nécessaire}}. Chaque minute, {{nobr|1,6 million}} d'Américains seraient devant une console{{Référence nécessaire}}. En 2009, le marché nord-américain ([[États-Unis]] et [[Canada]]) des consoles représentait près de la moitié du marché mondial en valeur. C'est donc le premier marché régional, et aussi le plus diversifié. L'évolution technique récente la plus marquante du secteur des loisirs vidéos est le développement de tablettes, dont l'usage s'étend bien au-delà de la sphère professionnelle. Par exemple, l'usage de tablettes connectées en complément de la télévision<ref>Sarah Rotman Epps, Étude du marché américain réalisée pour [[Forrester Research|Forrester]], avril 2012.</ref>, pour visionner des films en voyage ou pour des jeux, rendent aujourd'hui le marché des [[Console dédiée|consoles dédiées]] beaucoup plus complexe à interpréter. Les statistiques des grands faiseurs (Microsoft, Nintendo, Sony…) ne suffisent plus. === Ventes === {{article détaillé|Liste des consoles de jeux vidéo les plus vendues}}{{#invoke:Diagramme | histogramme | groupe 1 = 3.77 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 : 0 | groupe 2 = 13 : 40 : 9.26 : 10.6 : 0 : 0 : 0 | groupe 3 = 61.9 : 49.1 : 32.9 : 21.7 : 101.63 : 125.62 : 0 | groupe 4 = 0 : 0 : 102.5 : 155 : 87 : 116.9 : 32.1 | groupe 5 = 0 : 0 : 0 : 24 : 85 : 50.55: 18.5 | liens 1 = Atari XE Video Game System : : : : : | liens 2 = Master System : Mega Drive : Saturn (console de jeux vidéo) : Dreamcast : : | liens 3 = Nintendo Entertainment System : Super Nintendo : Nintendo 64 : GameCube : Wii : Nintendo Switch : | liens 4 = : : PlayStation : PlayStation 2 : PlayStation 3 : PlayStation 4 : PlayStation 5 : | liens 5 = : : : Xbox (console) : Xbox 360 : Xbox One : Xbox Series : | couleurs = yellow : blue : red : darkblue : green | noms = Atari : Sega : Nintendo : Sony : Microsoft | légendes = {{3e}} gén. : {{4e}} gén. : {{5e}} gén. : {{6e}} gén. : {{7e}} gén. : {{8e}} gén. : {{9e}} gén. }} {| class="wikitable right" style="text-align:center" |- ! Génération !! Constructeur !! Console !! Type !! Ventes |- | rowspan="4" | [[Consoles de jeux vidéo de première génération|{{1re}} génération]] || [[Magnavox]] || [[Magnavox Odyssey|Odyssey]] || Salon || {{formatnum:330000}} |- | [[Atari]] || [[Pong|Home Pong]] || Salon || {{formatnum:150000}} |- | [[Coleco]] || Série [[Coleco Telstar|Telstar]] (14 modèles) || Salon || 1 million |- | [[Nintendo]] || Série [[Color TV-Game]] (5 consoles) || Salon || 3 millions |- | rowspan="4" | [[Consoles de jeux vidéo de deuxième génération|{{2e}} génération]]|| [[Atari]]||[[Atari 2600]]||Salon||30 millions |- |[[Mattel]]||[[Intellivision]]||Salon||6 millions |- |[[Coleco]]||[[ColecoVision]]||Salon||2 millions |- |[[Milton Bradley Company|Milton Bradley]]||[[Vectrex]]||Salon|| |- | rowspan="3" | [[Consoles de jeux vidéo de troisième génération|{{3e}} génération]] || [[Nintendo]] || [[Famicom]]/[[Nintendo Entertainment System|NES]] || Salon || 61,9 millions |- | [[Sega]] || [[Master System]] || Salon || 13 millions |- | [[Atari]] || [[Atari 7800]] || Salon || 3,77 millions |- | rowspan="4" | [[Consoles de jeux vidéo de quatrième génération|{{4e}} génération]] || [[NEC]] || [[PC-Engine]] || Salon || 10 millions |- | [[Sega]] || [[Mega Drive]] || Salon || 40 millions |- | [[SNK Corporation|SNK]] || [[Neo-Geo AES]] || Salon || {{formatnum:980000}} |- | [[Nintendo]] || [[Super Nintendo]] || Salon || 49,1 millions |- | rowspan="5" | [[Consoles de jeux vidéo de cinquième génération|{{5e}} génération]] || [[Atari]] || [[Jaguar (console de jeux vidéo)|Jaguar]] || Salon || {{formatnum:250000}} |- | [[Sega]] || [[32X]] || / || {{formatnum:665000}} |- | [[Sega]] || [[Saturn (console de jeux vidéo)|Saturn]] || Salon || 9,5 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation]] || Salon || 102,4 millions |- | [[Nintendo]] || [[Nintendo 64]] || Salon || 32,9 millions |- | rowspan="4" | [[Consoles de jeux vidéo de sixième génération|{{6e}} génération]] || [[Sega]] || [[Dreamcast]] || Salon || 10,6 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation 2]] || Salon || 155,0 millions |- | [[Nintendo]] || [[GameCube]] || Salon || 21,7 millions |- | [[Microsoft]] || [[Xbox (console)|Xbox]] || Salon || 24,6 millions |- | rowspan="5" | [[Consoles de jeux vidéo de septième génération|{{7e}} génération]] || [[Microsoft]] || [[Xbox 360]] || Salon || 84 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation 3]] || Salon || 87,4 millions |- | [[Nintendo]] || [[Wii]] || Salon || 101,6 millions |- | [[Nintendo]] || [[Nintendo DS]] || Portable || 154,0 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation Portable]] || Portable || 76,4 millions |- | rowspan="6" | [[Consoles de jeux vidéo de huitième génération|{{8e}} génération]] || [[Nintendo]] || [[Wii U]] || Salon || 13,5 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation 4]] || Salon || 116,9 millions |- | [[Microsoft]] || [[Xbox One]] || Salon || 51-58 millions |- | [[Nintendo]] || [[Nintendo 3DS]] || Portable || 75,9 millions |- | [[Sony]] || [[PlayStation Vita]] || Portable || 10-15 millions |- | [[Nintendo]] || [[Nintendo Switch]] || Hybride || 126.5 millions |- | rowspan="7" | [[Consoles de jeux vidéo de neuvième génération|{{9e}} génération]] || [[Sony]] || [[PlayStation 5]] || Salon || 32,1 millions |- | [[Microsoft]] ||[[Xbox Series]]|| Salon || 18,5 millions |} '''Graphique des ventes de consoles de salon ''(en millions d’exemplaires)''''' {{Clr}} == Environnement == En 2012, une étude américaine s'est intéressée à la consommation d'énergie des trois dernières consoles de salon. Sur deux de ces appareils, le fait de ne pas les éteindre totalement augmente la facture d'électricité annuelle de plus de cent [[Dollar américain|dollars]]<ref>{{Lien web |auteur= Julien Lausson|url= http://www.numerama.com/magazine/22370-les-consoles-de-jeux-consomment-beaucoup-d-energie-en-veille.html | titre= Les consoles de jeux consomment beaucoup d'énergie en veille |site=[[Numerama]]| date= 19 avril 2012}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Liste de consoles de jeux vidéo]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Palette|Génération de consoles de jeux vidéo|Histoire du jeu vidéo}} {{Portail|jeu vidéo}} [[Catégorie:Console de jeux vidéo| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma%20japonais
Cinéma japonais
[[Fichier:Japan film clapperboard.svg|115px|droite]] [[Fichier:Tokyo monogatari poster.jpg|vignette|Affiche du film ''[[Voyage à Tokyo]]'' de [[Yasujirō Ozu]].]] [[Fichier:Ugetsu monogatari poster.jpg|vignette|Affiche du film ''[[Les Contes de la lune vague après la pluie]]'' de [[Kenji Mizoguchi]].]] Le {{japonais|'''cinéma japonais'''|日本映画|Nihon eiga}}, également connu sous le nom de '''hōga''' (邦画, « cinéma national »), a une histoire qui date des débuts du cinéma. Le Japon possède l'une des industries cinématographiques les plus anciennes et les plus importantes au monde (en 2021, il est quatrième en nombre de longs métrages produits<ref>{{lien web|titre=Top 50 countries ranked by number of feature films produced, 2005–2010 |url=http://screenaustralia.gov.au/research/statistics/acompfilms.asp |site=Screen Australia |consulté le=2012-07-14 |archive-url=https://web.archive.org/web/20121027152501/http://screenaustralia.gov.au/research/statistics/acompfilms.asp |archive-date=October 27, 2012 }}</ref>). En 2011, le Japon a produit 411 longs métrages qui ont rapporté 54,9 % d'un total de 2,338 milliards $ au box-office<ref>{{lien web| titre=Japanese Box Office Sales Fall 18% in 2011| url=http://www.animenewsnetwork.com/news/2012-01-26/japanese-box-office-sales-fall-18-percent-in-2011| site=[[Anime News Network]]|date=2012-01-26| consulté le=2012-01-28}}</ref>. Au cours des années 1950 a lieu une période surnommée l'« âge d'or du cinéma japonais ». Les films ''[[jidai-geki]]'' d'[[Akira Kurosawa]] ainsi que les ''[[tokusatsu]]'' d'[[Ishirō Honda]] et [[Eiji Tsuburaya]] connaissent un succès mondial et rendent ces réalisateurs universellement reconnus et très influents. Certains des films japonais de cette période sont désormais classés parmi les [[Liste des meilleurs films jamais réalisés|meilleurs films jamais réalisés]] : ''[[Voyage à Tokyo]]'' (1953) est classé troisième dans la liste de ''[[Sight and Sound|Sight & Sound]]'' des 100 plus grands films de tous les temps<ref>{{lien web|titre=The 100 Greatest Films of All Time {{!}} Sight & Sound|url=https://www2.bfi.org.uk/greatest-films-all-time|consulté le=2021-01-13|website=British Film Institute|langue=en}}</ref> et est également en tête du classement de 2012 après sondage de réalisateurs, détrônant ''[[Citizen Kane]]''<ref name="director2012">{{lien web|url=http://www.bfi.org.uk/news/sight-sound-2012-directors-top-ten |titre=Directors' 10 Greatest Films of All Time |site=Sight & Sound |éditeur=British Film Institute |date=December 4, 2014}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.bfi.org.uk/films-tv-people/sightandsoundpoll2012/directors |titre=Directors' Top 100 |année=2012 |site=Sight & Sound |éditeur=British Film Institute}}</ref>, tandis que ''[[Les Sept Samouraïs]]'' (1954) d'Akira Kurosawa est élu meilleur film en langue étrangère de tous les temps dans le sondage de 2018 de la [[BBC]] auprès de 209 critiques de 43 pays<ref name="bbc">{{lien web|url=http://www.bbc.com/culture/story/20181029-the-100-greatest-foreign-language-films|titre=The 100 greatest foreign-language films|website=BBC Culture|date=29 October 2018|langue=en|consulté le=1 novembre 2018}}</ref>. Le Japon a également remporté cinq fois l'[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film en langue étrangère]]<ref>{{lien web|url=https://www.oscars.org/news/academy-announces-rules-92nd-oscars |titre=Academy announces rules for 92nd Oscars |site=Academy of Motion Picture Arts and Sciences |date=April 23, 2019 |consulté le=14 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.forbes.com/sites/jeffewing/2019/04/24/academy-announces-rule-changes-for-92nd-oscars/#7b9d85ac3d5b |titre=Academy Announces Rule Changes For 92nd Oscars |site=Forbes |consulté le=14 février 2021}}</ref>, plus que tout autre pays asiatique<ref>{{lien web|url=https://awardsdatabase.oscars.org/ |titre=The Official Academy Awards Database |consulté le=4 août 2021}}</ref>. Les quatre grands studios de cinéma japonais sont la [[Tōhō]], la [[Toei Company|Toei]], la [[Shōchiku]] et la {{Lien|langue=en|trad=Kadokawa Daiei Studio|texte=Kadokawa}}, qui sont les seuls membres de l'Association des producteurs cinématographiques du Japon (MPPAJ). Les [[Japan Academy Prize|prix de l'académie japonaise]], qui se tiennent chaque année, organisés par l'association Nippon Academy-shō, sont considérée comme l'équivalent japonais des [[Césars du cinéma|Césars]] et des [[Oscars|Oscars du cinéma]]. == Histoire du cinéma japonais == === Les débuts === Les premiers films, ceux de [[Thomas Edison]] qui adopte le mot anglais film pour désigner les bobineaux enregistrés avec la [[caméra|première caméra de cinéma]], le [[Kinétographe]], par son assistant [[William Kennedy Laurie Dickson]], sont connus des [[Japonais]] dès {{date|novembre 1896|au cinéma}} car ils sont présentés à [[Kobe]]<ref name="tessier">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Max Tessier]] |lien auteur1=Max Tessier |titre=Le Cinéma japonais |éditeur=Armand Colin |collection=128 |lieu=Paris |année=2005 |pages totales=128 |passage=15 |isbn=2-200-34162-8}}.</ref> à l'aide des [[kinétoscope]]s, les appareils de visionnement individuel mis au point par Dickson d'après les croquis de l'industriel américain<ref>{{Grammaire du cinéma|passage=15}}</ref>. Puis ce sont deux opérateurs des [[frères Lumière]], [[Gabriel Veyre]] et [[François-Constant Girel]], qui organisent des [[projection cinématographique|projections sur grand écran]] à [[Osaka]] en [[1897 au cinéma|1897]] à l'aide d'un [[cinématographe]]<ref name="tessier"/>. Une présentation du [[vitascope]] qu'Edison aligne contre ses concurrents français est faite à Osaka puis à [[Tokyo]], mais la première caméra importée au Japon par [[Shirō Asano (réalisateur)|Shirō Asano]] porte la marque Lumière. C'est [[Shibata Tsunekichi]] qui commence à tourner les premiers films : il s'agit de scènes de rues et de [[geisha]]s<ref name="Richie">Cf. {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteurs=Donald Richie |traducteur=[[Romain Slocombe]] |titre=Le Cinéma japonais |éditeur=[[Éditions du Rocher]] |lieu=Paris |année=2005 |pages totales=402 |passage=23 |isbn=2-268-05237-0}}.</ref>. === Le cinéma japonais sous l'empire === Le cinéma japonais comme forme d'expression artistique commence son histoire en [[1899]] avec le tournage de ''[[Promenade sous les feuillages de l'érable|Momijigari]]'', tiré d'une pièce de ''[[kabuki]]''. Lors de ses deux premières décennies, le nouvel art se conçoit comme une extension d'expressions artistiques nationales préexistantes. Le film sert à compléter une œuvre ou à lui fournir une nouvelle dimension en adaptant à l'écran un contenu conçu pour la scène. Les conteurs de [[Théâtre de marionnettes|spectacles de marionnettes]], les ''[[gidayū-bushi]]'', servent de commentateurs de [[Cinéma muet|films muets]], ou ''[[benshi]]''. Dans les premières productions cinématographiques de la période, sont adaptés des genres théâtraux relevant du ''kabuki'' — comme le ''[[shinpa]]'' (mélodrames) ou le ''[[shingeki]]'' (« nouveau drame »)<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=110}}.</ref>. Divers récits classiques constituent eux aussi une importante source d'inspiration — comme l'histoire des [[47 rōnin]], portée {{nobr|45 fois}} à l'écran entre [[1907]] et [[1925]], et plus encore les années suivantes<ref name="Totman 2005 P419">{{Harvsp|Totman|2005|p=419}}.</ref>. Ce nouveau média joue aussi un rôle non négligeable lors de la [[guerre russo-japonaise]] de [[1904]]-[[1905]], en informant les [[Japon]]ais au travers de [[faux documentaire]]s qui mêlent images originales du conflit et plans créés pour l'occasion<ref name="E. Taylor Atkins P.111"/>. Ce n'est que vers la fin des [[années 1910]], alors qu'affluent de nombreux films étrangers, que le cinéma japonais commence à intégrer des techniques et des styles narratifs plus proches des modèles [[occident]]aux de la même époque<ref name="E. Taylor Atkins P.111">{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=111}}.</ref>. La rupture est portée par de nouveaux studios de production comme [[Shōchiku]] et [[Taishō Katsuei|Taikatsu]] (créés en [[1920]]), alors que des studios plus anciens comme [[Nikkatsu]] ou [[Tennenshoku Katsudō Shashin|Tenkatsu]] font plus longtemps perdurer leurs liens stylistiques avec d'autres formes artistiques comme le ''kabuki''<ref name="E. Taylor Atkins P.113"/>. Le pays produit aussi ses premiers ''[[anime]]'', style dont [[Noburō Ōfuji]] devient l'un des principaux représentants<ref name="E. Taylor Atkins P.114">{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=114}}.</ref>. Les ''benshi'', commentateurs de films muets, perdurent tout au long des [[années 1920]] et jusqu'au début des [[années 1930]], et lors de cette période, connaissent même une phase de [[Star de cinéma|starification]]. Leur rôle tend cependant à s'effacer pendant la projection du film au profit des acteurs<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=112}}.</ref>, et il périclite au milieu des [[années 1930]], lors de l'arrivée des [[Cinéma sonore|films parlants]]<ref name="E. Taylor Atkins P.113">{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=113}}.</ref>. Le Japon produit son premier film parlant en [[1931]], ''[[Mon amie et mon épouse|Madamu to nyōbō]]'', mais ce n'est que dans la seconde moitié des [[années 1930]] que cette technique s'impose réellement<ref name="E. Taylor Atkins P.114"/>. L'industrie cinématographique connaît une forte croissance à partir de la fin des [[années 1920]], grâce à ses succès d'audience. Entre [[1928]] et [[1938]], plus de {{nobr|700 films}} sortent en salles chaque année, ce qui hisse le pays à la première place mondiale en matière de production cinématographique<ref name="E. Taylor Atkins P.115">{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=115}}.</ref>. En [[1940]], le pays compte une dizaine de grandes compagnies cinématographiques<ref name="Totman 2005 P419"/>. <gallery mode="packed"> Fichier:Momijigari (1899).webm|''[[Promenade sous les feuillages de l'érable|Momijigari]]'', premier film japonais, tourné en [[1899]].|alt=Film montrant une pièce de ''kabuki''. Fichier:Katsudō Shashin (1907).webm|''[[Katsudō Shashin]]'', plus ancienne animation du Japon.|alt=Dessin animé montrant un garçonnet en train de dessiner un titre. Fichier:Kouichi Jun'ichi - Namakura Gatana (1917) - 4-minute restored version.webm|''[[Namakura Gatana]]'', l'un des plus anciens ''[[anime]]'' produits dans le pays.|alt=Dessin animé : un samurai en costume marche et fait diverses actions. Fichier:Goketsu Jiraiya (1921).webm|''[[Jiraiya le ninja]]'', court métrage muet de [[1921]].|alt=Film de samurai, compenant plusieurs scènes et divers combats au sabre. Fichier:Burglars of Baghdad Castle (1926).webm|''Baguda-jō no tōzoku'', l'un des premiers ''anime'' de [[Noburō Ōfuji]], sorti en [[1926]].|alt=Dessin animé </gallery> Dès les [[années 1920]], la production cinématographique commence à se polariser autour de deux genres majeurs, le ''[[jidai-geki]]'' (films traitant de récits historiques) et le ''[[gendaigeki]]'' (films traitant de récits contemporains)<ref name="E. Taylor Atkins P.115"/>. Le [[séisme du Kantō de 1923]], qui frappe durement la région de [[Tokyo]], pousse la plupart des studios à déménager dans l'ouest du pays et à s'établir à [[Kyoto|Kyōto]], [[Osaka|Ōsaka]] et [[Kobe|Kōbe]] : c'est là que s'épanouit le style du ''jidai-geki''. Le studio Shōchiku reste quant à lui à Tokyo, où il est le seul studio actif entre [[1923]] et [[1934]], et où il se distingue par la qualité de ses productions relevant du ''gendaigeki''. Lors des années 1920 et 1930, une certaine spécialisation s'opère entre ces deux espaces<ref>{{Harvsp|Mitsuyo Wada-Marciano|2008|p=5|id=Mitsuyo Wada-Marciano 2008}}.</ref>. Un sous-genre du ''jidai-geki'' comme le ''[[chanbara]]'' (film se concentrant sur les combats au sabre) connaît un succès certain et contribue à la naissance des premières stars — comme [[Tsumasaburō Bandō]], qui joue dans ''[[Orochi (film, 1925)|Orochi]]'' en [[1925]]<ref name="E. Taylor Atkins P.115" />. Avec la sortie en [[1936]] de ''[[L'Élégie d'Osaka|Naniwa erejii]]'', le style du ''gendaigeki'' compte l'un de ses représentants d'avant-guerre les plus aboutis<ref name="E. Taylor Atkins P.116">{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=116}}.</ref>, alors que dans le même genre, ''[[Gosses de Tokyo]]'' d'[[Yasujirō Ozu|Ozu]], sorti en [[1932]], reste dans le registre du film muet<ref>{{Harvsp|Mitsuyo Wada-Marciano|2008|p=2|id=Mitsuyo Wada-Marciano 2008}}.</ref>. ''Orochi'' comme ''Naniwa erejii'' parviennent à véhiculer une critique politique et sociale de leur société, s'attirant à la fois l'attention du public et celle de la [[censure]]<ref name="E. Taylor Atkins P.115"/>{{,}}<ref name="E. Taylor Atkins P.116"/>. Dans les [[années 1930]], la montée du militarisme constitue une contrainte majeure pour la production cinématographique : une loi de [[1939]] impose des règles de censure plus drastiques, et en [[1940]], l'État impose la fusion de plusieurs studios, ce qui lui permet de mieux contrôler la production. Le genre du [[film de guerre]] se développe rapidement, avec des productions comme ''[[Les Cinq Éclaireurs]]'' ([[1938]]), ''[[Ashihei Hino|Boue et soldats]]'' (1939) ou ''[[L'Histoire du commandant de chars Nishizumi]]'' ([[1940]])<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=174}}.</ref>. Dans chacun de ces films, la guerre est le plus souvent présentée comme une expérience anoblissante pour l'homme ou comme un moyen de purifier la société, et le [[scénario]] fait résonance aux valeurs japonaises du [[Bushido|bushidō]], prônées par le régime. Un tel message se retrouve aussi dans les ''jidai-geki'' produits au même moment, comme ''[[La Vengeance des 47 rōnin]]'', qui partage le goût pour des décors opulents avec d'autres films du même style produits à la même époque<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=175}}.</ref>. À l'occasion, les ''jidai-geki'' relaient également la propagande anti-alliés : ''[[Ahen senso]]'' ([[1943]]), avec la [[première guerre de l'opium]] pour toile de fond, véhicule ainsi un message [[anglophobie|anglophobe]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=David Desser |titre=From the Opium War to the Pacific War: Japanese Propaganda Films of World War II |périodique=Asian Cinema |volume=7 |numéro= 1|date=printemps 1995 |pages=32-48 |lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/3815159 |consulté le=14 mai 2023 }}.</ref>. Ciblant aussi le public des enfants, la propagande contribue à la production de plusieurs films ''anime''. Entre [[1933]] et [[1938]], le personnage de [[Norakuro]] fait l'objet de quatre adaptations<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=178}}.</ref>, et la technique d'animation effectuée sur ''[[Momotaro, le divin soldat de la mer]]'', sorti en {{date|avril 1945}}, reste inégalée jusqu'à la fin des [[années 1950]]<ref>{{Harvsp|Taylor Atkins|2017|p=179}}.</ref>. <gallery mode="packed"> Fichier:Naniwa erejii poster.jpg|Affiche de ''[[L'Élégie d'Osaka|Naniwa erejii]]''.|alt=Affiche sur laquelle est dessinée une femme en train de fumer. Fichier:Orochi film2.jpg|''[[Orochi (film, 1925)|Orochi]]'', un des premiers classiques du ''[[chanbara]]''.|alt=Photo d'un homme brandissant une épée, entouré d'autres hommes armés et menaçants. Fichier:I Was Born, But... 1932.jpg|''[[Gosses de Tokyo]]'' d'[[Yasujirō Ozu|Ozu]].|alt=Photo de trois enfants assis. Fichier:Five Scouts 1938.jpg|''[[Les Cinq Éclaireurs]]'', [[film de guerre]] produit en [[1938]].|alt=Photo d'un soldat regardant vers le coin supérieur droit. Fichier:Genroku Chūshingura 02.jpg|D'une durée de quatre heures trente, ''[[La Vengeance des 47 rōnin]]'' adopte des décors opulents.|alt=Photo d'une riche habitation montrant un groupe d'hommes dans un long couloir donnant vers l'extérieur. </gallery> === L'après-guerre === [[Fichier:Gojira 1954 Japanese poster.jpg|vignette|Affiche du film ''[[Godzilla (film, 1954)|Godzilla]]'' ([[1954 au cinéma|1954]]).]] À la censure japonaise succède la censure imposée par les Américains. [[Akira Kurosawa]] fait ses débuts comme assistant de [[Kajirō Yamamoto]] durant la guerre. En 1946, sort ''[[ Je ne regrette rien de ma jeunesse |Je ne regrette pas ma jeunesse]]'', virulente critique du système qui vient de s'écrouler. La même année, [[Keisuke Kinoshita]], qui a aussi débuté durant la guerre, réalise ''[[Le Matin de la famille Osone]]''. En 1951, ''[[Rashōmon (film)|Rashōmon]]'', avec la star [[Toshirō Mifune]], reçoit le [[Lion d'or]] à [[Mostra de Venise|Venise]] puis l'[[Oscar du meilleur film international|Oscar du meilleur film étranger]]. Cette récompense stimule l'ambition en berne des aînés. ''[[Les Contes de la lune vague après la pluie]]'' de [[Kenji Mizoguchi]] (1953) et ''[[Les Sept Samouraïs]]'' (1954) de Kurosawa sont récompensés par un [[Lion d'argent]] à la [[Mostra de Venise]]. [[Masaki Kobayashi]] reçoit le [[Prix du jury œcuménique du Festival de Cannes|Prix du jury]] du [[Festival de Cannes]] pour ''[[Hara-kiri (film, 1962)|Hara-kiri]]'' en 1962. C'est le deuxième âge d'or, dans lequel [[Mikio Naruse]] trouve sa place. Avec une grande économie d'effet, il se plaît à dépeindre une société japonaise en mutation, où transparaît son attention à la condition de la femme japonaise. Les studios tournent également de très nombreux films de genre. C'est le début des ''[[kaijū]]-eiga'' (films de monstres) avec ''[[Godzilla]]'' d'[[Ishirō Honda]] en 1954. Durant l'après-guerre, la Nikkatsu qui s'était limitée à la distribution après 1941 distribue des films américains puis décide de produire de nouveau des films. De nouveaux studios Nikkatsu sont construits en 1954 dans la banlieue de Tokyo<ref name="cinemasie.com">[http://www.cinemasie.com/fr/fiche/dossier/172/ La Nouvelle Vague à la Nikkatsu, cinemasie.com]</ref>. La Nikkatsu lance la star [[Yūjirō Ishihara]] avec l'adaptation de deux romans de [[Shintarō Ishihara]], un écrivain de la « génération du soleil » (''taiyōzoku'') : ''[[La Saison du soleil (film, 1956)|La Saison du soleil]]'' ([[Takumi Furukawa]], 1956) et ''[[Passions juvéniles]]'' ([[Kō Nakahira]], 1956). Le succès de ces films entraine l'adoption d'une ligne de production de films estampillés Nikkatsu Action, fictions dont le fonds de commerce repose sur la violence et la sexualité débridées de héros de type « jeunes rebelles »<ref>[https://issuu.com/mcjp/docs/nikkatsu Antoine de Mena, ''Nikkatsu : l'histoire d'une major company japonaise'']</ref>, notamment dans les ''[[pinku eiga]]'' (films érotiques). === La nouvelle vague === {{Article détaillé|Nouvelle Vague japonaise {{!}} Nouvelle vague japonaise}} La nouvelle vague japonaise, contrairement à la [[nouvelle Vague|Nouvelle Vague française]], ne regroupait pas un groupe de cinéastes autour d'une revue ou d'un groupe, mais correspondait au Japon à un terme utilisé par les critiques pour évoquer des cinéastes « rebelles » de la [[Shōchiku]] : [[Nagisa Ōshima]], [[Yoshishige Yoshida]] et [[Masahiro Shinoda]] et en référence à la Nouvelle Vague française. Les trois réalisateurs s'opposaient aux « maîtres » des studios tels que [[Keisuke Kinoshita]] et [[Yasujirō Ozu]], accusés de réaliser un cinéma « bourgeois »<ref>[[Max Tessier]], [http://www.3continents.com/cinema/infos_diverses/nouvelle_vague_japonaise.html La nouvelle vague japonaise, Festival des 3 Continents, 1997].</ref>. Dès son deuxième film, ''[[Contes cruels de la jeunesse]]'' (1960), qui aborde le renouvellement du traité de sécurité américano-japonais, Ōshima filme une histoire mêlant sexe et crime, des thèmes qui parcourront son œuvre. Le film est retiré de l'affiche après quatre jours et Ōshima quitte les studios pour fonder sa société indépendante. Dans le même temps d'autres réalisateurs qui ne sont pas passés par les studios se font connaître, comme [[Susumu Hani]] et [[Hiroshi Teshigahara]], qui débutent en réalisant des documentaires. C'est aussi l'essor des productions indépendantes, produites grâce à un système de collaboration entre une petite société de distribution, l'[[Art Theatre Guild]], et une société de production dirigée par le réalisateur. D'autres films sortent selon ce système comme ''[[La Pendaison]]'' de [[Nagisa Ōshima]] en 1968. Ce modèle de financement basé sur de petits budgets permet à de nombreux réalisateurs et à des idées nouvelles d'émerger, comme ''[[L'Île nue]]'' de [[Kaneto Shindō]]. À la Nikkatsu, [[Shōhei Imamura]] tourne ''[[Désir inassouvi]]'' (''Hateshinaki Yokubo'') en 1958 ou ''[[La Femme insecte (film)|La Femme insecte]]'' (1963), portrait d'une prostituée luttant pour son indépendance, qui sont caractéristiques de son regard d'« entomologiste » de la société japonaise<ref name="cinemasie.com"/>. Alors que la fréquentation totale des salles baisse à partir de 1959, apparaissent des petites sociétés spécialisées dans la production de films érotiques ou ''pinku-eiga'' qui attirent un large public. [[Tetsuji Takechi]], critique influent et metteur en scène de théâtre traditionnel, décide de réaliser des [[pinku eiga|''pinku'']] : ''[[Neige noire]]'' est saisi par la police et Tetsuji poursuivi pour violation des lois sur l'obscénité. En 1968, [[Seijun Suzuki]] qui a passé sa carrière à tenter de produire des œuvres stylisées dans le cadre du studio Nikkatsu est mis à la porte à la suite de son film ''[[La Marque du tueur]]''. La même année, deux documentaires marquent les esprits : ''[[Un été à Narita]]'' de [[Shinsuke Ogawa]] montre les manifestations de paysans et d'étudiants contre la construction du nouvel aéroport de Tokyo en pleine campagne ; ''[[La préhistoire des partisans]]'' de [[Noriaki Tsuchimoto]] suit le meneur de la rébellion étudiante à l'Université de Kyoto. C'est à cette époque que [[Kōji Wakamatsu]] et [[Masao Adachi]] réalisent l'essentiel de leurs films, croisant les codes du ''[[pinku eiga]]'', du [[film de yakuza]] et la critique sociale virulente. === Les années 1970 === En 1971, le premier film de [[Shūji Terayama]] ''[[Jetez vos livres et descendez dans la rue !]]'' est produit selon le système de collaboration entre une société de distribution et le réalisateur. La même année le critique Eizu Ori écrit à propos de ''[[La Cérémonie (film, 1971)|La Cérémonie]]'' de Nagisa Ōshima qu'il s'agit d'une synthèse prématurée de la démocratie d'après-guerre. L'époque est au pessimisme : [[Yukio Mishima]] s'est suicidé en 1970, en 1971 Masao Adachi part pour le [[Liban]], en 1972 l'[[Armée rouge japonaise]] tourne ses armes contre 12 de ses propres membres, les survivants sont ensuite arrêtés à l'issue d'un siège qui bat tous les records d'audience à la télévision. Pour Nagisa Ōshima, c'est la fin du rôle des jeunes dans l'histoire moderne du Japon. Les films de yakuza ont le vent en poupe : [[Kinji Fukasaku]] filme de jeunes délinquants qui enfreignent toutes les règles et par là se condamnent à une mort violente et prématurée comme dans ''[[Combat sans code d'honneur]]''. C'est aussi l'époque des premiers films de la série ''[[Otoko wa tsurai yo]]'' (''C'est dur d'être un homme'') de [[Yōji Yamada]], saga populaire aux thèmes universels. En 1972, la police saisit quatre films ''[[roman porno]]'' (''pinku-eiga'' de la [[Nikkatsu]]) et neuf personnes sont inculpées. Le genre attire néanmoins des créateurs au sommet de leur art. C'est dans ce contexte qu'Oshima réalise en [[1976]], grâce à un producteur français, ''[[L'empire des sens]]'' qui repousse les limites de l'expression de la sexualité au Japon. Les livres qui présentent le scénario et des photos du film sont saisis par les autorités japonaises, le film est censuré et n'est jamais sorti au Japon en version intégrale. === Les années 1980 === [[Fichier:TakesiKitano.jpg|vignette|gauche|[[Takeshi Kitano]]]] Les années 1980 et 1990 signent la mort du système des grands studios. L'industrie du cinéma se reforme autour de producteurs et de réalisateurs indépendants<ref> [http://www.objectif-cinema.com/evenements/0228.php Panorama du cinéma japonais des années 1980 et 90, Objectif cinéma]</ref>. Les cinéastes de l'après-guerre continuent de tourner avec des productions souvent non japonaises (Kurosawa en URSS, États-Unis, France ; Ōshima en France). ''[[La Ballade de Narayama (film, 1983) |La Ballade de Narayama]]'' de [[Shōhei Imamura]] gagne la [[Palme d'or]] en 1983. Les ''jidaigeki'' d'Akira Kurosawa ''[[Kagemusha, l'Ombre du guerrier]]'' (1980, produit par Hollywood) et ''[[Ran (film, 1985)|Ran]]'' (1985, production franco-japonaise<ref>[https://www.imdb.com/title/tt0089881/companycredits Company credits for Ran, IMDb]</ref>) remportent aussi de nombreux prix<ref>[https://www.imdb.com/name/nm0000041/awards Récompenses de Ran sur IMDb]</ref>{{,}}<ref>[https://www.imdb.com/title/tt0080979/awards Récompenses de Kagemusha sur IMDb]</ref>. Shōhei Imamura gagne une nouvelle Palme d'or avec ''[[L'Anguille]]'' en 1997. Tous les réalisateurs apparus après 1980 sont nés après la guerre et n'ont jamais travaillé pour les studios. [[Takeshi Kitano]] qui a commencé par des ''[[manzai]]'' (sketchs de cabaret) sous le nom de Beat Takeshi est engagé par [[Nagisa Ōshima]] pour son film ''[[Furyo]]'' (1983). En 1989, il remplace Kinji Fukasaku pour la réalisation de ''[[Violent Cop]]''. Il remanie le scénario en créant son personnage de héros ambigu, dépeignant la société moderne comme règne de la violence instinctive. [[Shinji Sōmai]] dépeint dans ''[[Typhoon Club]]'' (1985) les affres de la condition des jeunes Japonais désormais voués à la compétition sociale dès leur plus jeune âge et considérés par les producteurs japonais comme une masse se contentant de divertissements violents et/ou érotiques. Il n'y a plus d'alternative à la société capitaliste industrielle moderne. Les taux de suicide explosent. === Les années 1990 === Manque de communication, effritement des rapports humains et dissolution des identités sociales sont des thèmes récurrents de cette période. ''[[Le Scintillement]]'' de [[Jōji Matsuoka]] (1992) évoque une famille qui essaie d'inventer de nouveaux modes de coexistence différents du foyer traditionnel. Le personnage de [[Takeshi Kitano]] dans ''[[Sonatine, mélodie mortelle|Sonatine]]'' (1993) illustre ce nouveau rapport au monde, problématique et sans repères ; même le gangster violent n'a plus sa place dans la société lorsqu'il est trop vieux. Là encore, la seule issue pour le personnage de Kitano est le suicide. C'est aussi l'époque de l'émergence de réalisateurs étrangers vivants au Japon, comme ''De quel côté se trouve la lune'' de [[Yōichi Sai]] (1993) qui est un ''[[zainichi]]'', c'est-à-dire un Coréen du Japon. Alors que les scénarios de films d'horreur étaient jusqu'à présent refusés par les producteurs, à la fin des années 1990 des films d'horreur remportent un succès commercial comme ''[[Ring (film)|Ring]]'' de [[Hideo Nakata]] (1997) et/ou un succès critique comme ''[[Cure (film, 1997)|Cure]] (1997)'' de [[Kiyoshi Kurosawa]], jusqu'à parfois faire l'objet de ''remake'' des studios américains. Si les films d'horreur occidentaux sont des références pour ces réalisateurs, ils développent néanmoins un traitement formel qui s'impose comme « histoires de fantômes japonais » ou [[J-Horror]]. Ces films caractérisés par une « horreur glacée » ne sont pas sans être irrigués par la description de l'effacement des liens sociaux remplacés par des prothèses électroniques. Dans cette optique, [[Shin'ya Tsukamoto]] peut être considéré comme le précurseur thématique, mais pas formel, de ce genre avec ''[[Tetsuo (film)|Tetsuo]]'' (1989), bien que Kurosawa indique que plusieurs de ses scénarios d'horreurs ont été refusés depuis les années 1980. Le cinéma japonais aborde à cette époque des thèmes qui sont en passe de devenir internationaux dans les années 2000, avec le développement et la démocratisation de ce qu'on appelle alors les NTIC pour Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (images numériques, ordinateurs personnels, téléphones portables et Internet). === Les années 2000 === [[Hirokazu Kore-eda]], [[Shinji Aoyama]], [[Nobuhiro Suwa]] produisent des œuvres influencées par le professeur spécialiste de littérature et de philosophie française [[Shigehiko Hasumi]], et continuent à dépeindre la famille japonaise comme lieu d'expression privilégié des bouleversements de la société dans son ensemble. [[Kiyoshi Kurosawa]], élève d'Hasumi comme Aoyama mais plus vieux peut également être inscrit dans ce mouvement malgré les quelques éléments fantastiques qui servent plutôt de prétextes. Éléments fantastiques abandonnés à la fin des années 2000 dans ''[[Tokyo Sonata]]'' (2008). Ce mouvement est appelé ''Rikkyo nūberu bāgu'' ou ''Nouvelle vague Rikkyo'' du nom de l'université dans laquelle enseigne Hasumi, et pour la distinguer de la ''Shochiku nuberu bagu'' des années 1960. [[Sono Sion]] se fait connaître avec ''[[Suicide Club (film, 2001)|Suicide Club]]'' en 2001, très proche à la fois formellement et thématiquement de ce que fait Kurosawa à la même époque. À partir de 2005 il réalise des œuvres plus originales portant un regard extrêmement critique sur la société japonaise actuelle. En 2012 dans ''[[The Land of Hope (film, 2012)|The Land of Hope]]'' il aborde la question des conséquences d'une catastrophe nucléaire. [[Naomi Kawase]] est distinguée aussi bien pour ses fictions que pour ses documentaires autobiographiques. Elle est primée dans les festivals les plus prestigieux, notamment le [[Grand prix du Festival de Cannes|Grand prix]] au [[festival de Cannes 2007]] pour ''[[La Forêt de Mogari]]''. Kore-eda, Kawase, Kitano et Kyoshi Kurosawa sont les principaux représentants du Japon dans les [[Festival de cinéma|festivals internationaux]] depuis les années 1990 et sont surnommés les « 4K », d'après leurs patronymes<ref>{{Lien web|url= https://www.radiofrance.fr/franceculture/evenements/sortie-du-film-suis-moi-je-te-suis-de-koji-fukada-3989210|titre= Sortie du film "Suis-moi je te fuis" de Kôji Fukada|site= France Culture|date= 11-05-2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.artymag.com/koji-fukada-je-milite-pour-la-creation-dun-cnc-japonais/|titre= Koji Fukada : « Je milite pour la création d’un CNC japonais »|site= Arty Magazine|date= 15-05-2023}}</ref>. Après 30 ans d'exil au Proche-Orient et quelques années de prison, [[Masao Adachi]] revient à la réalisation en 2005 après avoir été sollicité par des cinéphiles. Au tournant des années 2010, c'est [[Kōji Wakamatsu]] qui revient à la réalisation pour quatre films. Il meurt en 2012, renversé par un taxi juste après avoir annoncé sa volonté de réaliser un film sur l'entreprise Tepco et l'[[accident nucléaire de Fukushima]]. Leurs films des années 1960 et 1970 sortent pour la première fois en Occident. == Genres == === Anime === {{Article détaillé|Anime}} Après quelques expérimentations au début du {{s-|XX}}, le premier succès populaire du cinéma d'animation japonais (''anime'') est ''Astro, le petit robot'', créé en 1963 par [[Osamu Tezuka]] et encouragé par le lobby nucléaire américain. Mais la reconnaissance internationale de l{{'}}''anime'' ne vient que plus tard. ''[[Akira (film d'animation)|Akira]]'' de [[Katsuhiro Ōtomo]] (1988) a un budget record pour l'animation japonaise<ref>[https://www.imdb.com/title/tt0094625/ Anecdotes d'Akira sur IMDb]</ref> et sort ensuite notamment aux États-Unis et en France<ref>[https://www.imdb.com/title/tt0094625/releaseinfo Dates de sortie d'Akira sur IMDb ]</ref>. Les films du [[studio Ghibli]] et ses personnages font alors le tour du monde. ''[[Le Voyage de Chihiro]]'' d'[[Hayao Miyazaki]] reçoit le {{1er|prix}} du [[Berlinale|Festival du film de Berlin]] [[2002]] et remporte l'[[Oscars du cinéma|Oscar du meilleur film d'animation]] en [[2003]]. Les films de [[Mamoru Oshii]] comme ''[[Ghost in the Shell]]'' sont aussi remarqués et le [[Festival de Cannes 2004]] place ''[[Ghost in the Shell 2: Innocence]]'' en compétition officielle. Les autres réalisateurs d'anime les plus reconnus sont [[Isao Takahata]], [[Osamu Dezaki]], [[Yoshiaki Kawajiri]], [[Satoshi Kon]], [[Mamoru Hosoda]], [[Makoto Shinkai]], [[Hiroyuki Okiura]]. === Film de samouraï === {{Article détaillé|Chanbara}} === Film d'horreur === {{Article détaillé|J-Horror}} === Film de yakuza === {{Article détaillé|Yakuza eiga}} {{...}} === Film de comédie === {{Article détaillé|Comédie japonaise}} === Film érotique === {{Article détaillé|Pinku eiga}} == Listes == * [[Liste de réalisateurs japonais]] * [[Liste des plus gros succès du box-office au Japon]] == Récompenses == * [[Hōchi Film Awards]] (1976-) * [[Japan Academy Prize du film de l'année]] (1978-) * [[Japan Academy Prize de la meilleure musique de film]] (1978-) * [[Prix des nouveaux réalisateurs de la Directors Guild of Japan]] (1960-) == Sources == === Références === {{Références nombreuses}} === Bibliographie === * '''Publications généralistes sur l'Histoire du Japon :''' ** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Conrad|nom1=Totman|lien auteur1=Conrad Totman|titre=A History of Japan|éditeur=[[Wiley-Blackwell]]|année=2005|mois=janvier|pages totales=720|isbn=978-1-4051-2359-4|plume=oui}}. * '''Publications spécialisées dans la culture du Japon :''' ** {{Ouvrage|langue=en|prénom1=E.|nom1=Taylor Atkins|titre=A History of Popular Culture in Japan|sous-titre=From the Seventeenth Century to the Present|éditeur=Bloomsbury Academic|année=2017|mois=octobre|pages totales=288|isbn=978-1474258548|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/A_History_of_Popular_Culture_in_Japan/DK41DwAAQBAJ|plume=oui}}. ** {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mitsuyo Wada-Marciano|titre=Nippon Modern|sous-titre=Japanese Cinema of the 1920s|lieu=Honolulu, T. H.|éditeur=University of Hawaii Press|année=2008|mois=janvier|pages totales=198|isbn=978-0824832407|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Nippon_Modern/dIc0RBYMs9kC|id=Mitsuyo Wada-Marciano 2008|plume=oui}}. ** [[Max Tessier]], ''Le Cinéma japonais au présent 1959-1979'' (sous la dir. de), P. Lherminier, ''Cinéma d'aujourd'hui'' No 15, 1979 ** [[Max Tessier]], ''Cinéma et littérature au Japon de l'ère Meiji à nos jours'' (sous la dir. de), Éditions Centre Georges Pompidou, coll. « Cinéma-singulier », 1986 ** [[Max Tessier]], ''Images du cinéma japonais'', introduction de [[Nagisa Ōshima]], Henri Veyrier, 1990 ** [[Max Tessier]], ''Cinéma et littérature au Japon'', avec Pierre Aubry, Éditions Centre Georges Pompidou, 1992 ** [[Tadao Satō]], ''Le Cinéma japonais'', trad. de Karine Chesneau, Rose-Marie Makino-Fayolle et Chiharu Tanaka, 2 vol., Éditions du Centre Georges Pompidou, 1997, 264 et 324 p. ** [[Max Tessier]],''Le Cinéma japonais'', Armand Colin, 2005 ; rééd. Armand Colin, 2008 ; {{3e}} édition revue et augmentée par Frédéric Monvoisin, Armand Colin, coll. « Focus Cinéma », 2018 ** ''100 ans de cinéma japonais'' (ouvrage collectif), préface de [[Hirokazu Kore-eda]], La Martinière, coll. « Art et spectacle », 2018 ** ''Dictionnaire du cinéma japonais en 101 cinéastes. L'Âge d'Or (1935-1975)'', sous la dir. de [[Pascal-Alex Vincent]], GM éditions, 2018, 242 p. == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Japanese films}} === Article connexe === * [[Lexique du cinéma japonais]] === Liens externes === * [http://www.cinemasie.com Cinemasie : Une base de données sur les cinémas d'Asie et les mangas] * '''(fr)''' Mini-documentaire sur [http://cinema.arte.tv/fr/article/les-generiques-de-films-japonais ''Les Génériques du Cinéma Japonais''] (Blow Up, Arte, 2014) {{Palette | Cinéma en Asie }} {{Portail|cinéma japonais}} {{DEFAULTSORT:Cinema japonais}} [[Catégorie:Cinéma japonais|*]] [[Catégorie:Art au Japon]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine
Cuisine
{{Autre4|la technique de préparation des aliments|la pièce|cuisine (pièce)}} [[Fichier:Saladedefruitsetbiscuit.jpg|vignette|redresse|[[Salade de fruits]] moderne et cigarette russe truffée au [[fromage blanc]].]] [[Fichier:Meatfoodgroup.jpg|vignette|redresse|{{Centrer|Diverses variétés de [[viande]] crue.}}]] [[Fichier:BBQ Food.jpg|vignette|redresse|[[Maïs]] enveloppé de [[lard]], [[poulet]] et [[Porc (viande)|porc]], cuits au [[barbecue]].]] La '''cuisine''' est l'ensemble des [[technique]]s de préparation des [[aliment]]s en vue de leur [[consommation]] par les [[être humain (philosophie)|êtres humains]] que l'on a appelé précédemment « la [[cuisinerie]] ». La cuisine est diverse à travers le monde. Elle est l'un des éléments représentant la notion de [[terroir]] quand elle est le fruit des ressources naturelles et [[agriculture|productions agricoles]] locales, des us et coutumes, de la [[culture]] et des [[croyance]]s, du perfectionnement des [[technique]]s, des échanges entre [[peuple]]s et [[culture]]s. La cuisine a ainsi dépassé son simple [[Besoin primaire|impératif biologique]] d'[[alimentation]] pour devenir un ''corpus'' de techniques plus ou moins pointues, un fait culturel, un élément de [[patrimoine (culture)|patrimoine]] et d'[[wikt:fr:identité|identité]] national ou familial, un élément de [[système de valeurs|systèmes de valeurs]], mais aussi un sujet d'étude pour les sciences sociales et la [[sociologie]], voire un enjeu de [[politique]] et de [[santé publique]]. == Typologie des cuisines == [[Fichier:Caribbean dinner plate.jpg|vignette|redresse|[[Caraïbes|Caraïbe]], bœuf, poulet, haricots et banane dans l'assiette du repas.]] [[Fichier:Ablo.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Togo]], cinq ''[[ablo]]s'' de maïs dans l'assiette du repas.]] [[Fichier:Salade andalouse.JPG|vignette|gauche|redresse|[[Andalousie]], salade d'oranges, oignons et huile d'olive.]] [[Fichier:Fish_stuffed_with_Thai_herbs.jpg|vignette|redresse|[[Thaïlande]], ''Pae cha pashonn'' (poissons et légumes en marmite).]] [[Fichier:17-alimenti, umido,Taccuino Sanitatis, Casanatense 4182..jpg|vignette|redresse|alt=Vignette présentant à l'avant-plan droit une femme debout, touillant dans un chaudron posé dans un cheminée dont on n'aperçoit que la hotte et quelques buches en feu ; à gauche, une autre femme, assise, racle au couteau une peau suspendue devant elle ; au fond et au centre, un homme, attablé devant un plat, un pichet, un verre, un couteau et deux miches rondes, porte de la nourriture à sa bouche. Les femmes sont habillées de couleurs pastel, bleu et rose, et toutes deux portent une coiffe ; l'homme est habillé et coiffé de rouge. La hotte de la cheminée d'un jaune-vert laisse penser qu'elle est en laiton.|Planche 17 du ''[[Tacuinum Sanitatis]]'' ({{s-|XIV}}).]] {{Article détaillé|Alimentation dans l'Égypte antique|Cuisine aztèque|Alimentation en Grèce antique|Cuisine romaine|Cuisine médiévale}} Chaque [[peuple]], [[nation]] ou [[civilisation]] a développé, à partir des ressources naturelles locales mais aussi du caractère de chaque société, de l'évolution sociale, des [[tradition]]s, des interactions, des cuisines différentes. Les mouvements de peuples à travers l'Histoire ont provoqué des mélanges et des évolutions de la cuisine. Par exemple, la [[cuisine européenne]] a été enrichie par les apports des Croisés de retour des [[Croisade]]s et bouleversée par les [[Échange colombien|produits rapportés]] d'[[Amérique]] aux {{s2-|XV|e|XVI}}, qui sont rentrés dans la tradition européenne ([[tomate]], dindon, pomme de terre, etc.). Au {{s-|XVII}} s'élabore la [[Histoire de la cuisine française|grande cuisine française]] qui devient un « art » et se diffuse dans ce qu'on appelle à l’époque le monde civilisé. Avec la [[colonisation]] européenne quasi-mondiale de la fin du {{s-|XIX}}, le standard de la cuisine européenne a semblé s'imposer. Dans les années 1970 se développe la [[nouvelle cuisine]], qui laisse la place une dizaine d'années plus tard à, {{citation|d'un côté, la mise en concurrence de hautes cuisines nationales de plus en plus nombreuses et, de l'autre, l'affrontement de la [[Gastronomie moléculaire|cuisine technico-conceptuelle]] avec la cuisine dite “supernaturelle”<ref>Cuisine prônée par [[Joël Robuchon]], [[Michel Guérard]] ou [[René Redzepi]].</ref>. Ce qui donne lieu, à chaque fois, à de beaux affrontements entre [[Néophilie|néophiles]] et [[Néophobie|néophobes]]}}<ref>[[Jean Lebrun]], « La nouveauté en cuisine », émission ''[[La Marche de l'Histoire]]'' sur France Inter, 6 mai 2013.</ref>. À la fin du {{s-|XX}}, les [[Cuisine fusion|cuisines se sont métissées]] à partir des apports du monde entier (''{{Lien|world food}}''), tandis que les grandes cuisines non européennes ont à leur tour pénétré les pays occidentaux ([[cuisine algérienne]], [[cuisine marocaine]], [[cuisine antillaise]], [[cuisine mexicaine]], [[cuisine chinoise]], [[cuisine indienne]], [[cuisine japonaise]], etc.). La [[mondialisation]] conduit ainsi à des cuisines transnationales avec l'{{lien|fr=internalisation|lang=en|trad=Internalization}} de la consommation alimentaire de masse<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bénédict Beaugé|titre=Plats du jour. Sur l'idée de nouveauté en cuisine|éditeur=Métailié|lieu=Paris|année=2013|pages totales=343|passage=285|isbn=978-2-86424-906-1}}.</ref>. À partir des textes conservés ou recopiés depuis l'Antiquité, à partir des objets retrouvés lors de fouilles archéologiques et, plus récemment grâce à la [[carpologie]], nous pouvons avoir connaissance de la cuisine des peuples de la [[Préhistoire]], de la [[Protohistoire]], de l'[[Antiquité]] {{incise|notamment dans l'[[Égypte antique]], la [[Grèce antique]] et la [[Rome antique]]}} et des Européens au [[Moyen Âge]]. Les reconstitutions de recettes de mets tels qu'ils existaient à l'époque font partie de ce qu'on a appelé, au {{s-|XX}}, la « cuisine historique ». === Cuisine dite « traditionnelle » === [[Fichier:Daube3.JPG|vignette|gauche|redresse|alt=Dans un plat en terre cuite vernissée, les morceaux de viande et de légumes (carottes, pomme de terre) ont mijoté dans le vin rouge.|Une [[daube (mets)|daube]] dite « traditionnelle ».]] La cuisine traditionnelle est la préparation de mets en adéquation avec la production agricole - un [[terroir]]-, donc de la tradition culinaire, d'une vallée, d'une contrée, d'un pays. Elle consiste, en un lieu, à mettre en préparation des produits alimentaires du terroir et de saison, correspondant à ce dit lieu dans des [[Recette de cuisine|recettes]] dites « classiques » plus ou moins complexes (par exemple : la [[Potée auvergnate|potée]] auvergnate, la [[ratatouille]] en été, la [[charcuterie]]{{etc.}}). Cette cuisine est pratiquée dans les ménages, dans les lieux commerciaux de restauration se voulant « traditionnels », mais aussi par certaines chaînes de restauration. En termes de restauration professionnelle, « cuisine traditionnelle » indique que toutes les opérations (de la réception des matières premières au service à table) s'effectuent dans une unité de temps, de lieu et d’action. « Cuisine sur place » en est le terme synonyme. Cette définition est toute théorique. De nombreux restaurants utilisent cet argument publicitaire qui n'a pas de définition et d'obligation juridique. Cuisine traditionnelle ne veut pas obligatoirement dire « fait maison ». Selon [[RMC]], seulement 20 % des restaurants en France feraient du fait maison{{référence nécessaire}}. === Cuisine gastronomique === [[Fichier:Purple asparagus in Beurre blanc sauce.jpg|vignette|redresse|gauche|alt= Deux asperges produites à Lauris, dans le Vaucluse, présentées sur la même assiette avec une sauce au beurre blanc|Asperges de Lauris, accompagnées d'une sauce au [[beurre blanc]].]] [[Fichier:Soupe aux truffes noires VGE.jpg|vignette|redresse|alt=Cette soupe est créée le {{date-|25 février 1975}} par le chef [[Paul Bocuse]], pour un [[banquet]] organisé au [[Palais de l'Élysée]] par le [[chef d'état]] [[Valéry Giscard d'Estaing]] et son épouse [[Anne-Aymone Giscard d'Estaing|Anne-Aymone]], en l'honneur de sa décoration au titre d'[[ambassadeur]] de la [[cuisine française]], au grade de [[Ordre national de la Légion d'honneur|Chevalier de la Légion d'Honneur]]|Soupe aux truffes noires VGE.]] Si cette cuisine est souvent coûteuse, c'est qu'elle est le symbole d'une restauration de qualité et qu'elle nécessite des investissements importants. Elle est censée utiliser exclusivement des produits bruts de première fraîcheur, et souvent des produits dits « nobles » (par exemple : [[Truffe (champignon)|truffe]], [[caviar]], [[foie gras]]{{etc.}}). Elle peut être servie sous forme d'un menu « dégustation », qui propose aux convives de nombreux mets servis en quantité limitée, pour leur permettre de découvrir une grande variété de goûts différents sans pour autant atteindre la satiété avant la fin du service. {{clr}} === Nouvelle cuisine === [[Fichier:Jacques Lameloise, escabèche d'écrevisses sur gaspacho d'asperge et cresson.jpg|vignette|redresse|alt=Au centre d'une assiette blanche, décorée de feuillages et marquée du nom Lameloise sur le bord, des morceaux de homard, surmontés de fragments de petits poireaux et de persil plat, trônent dans une sauce mousseuse verte.|[[Escabèche]] d'écrevisses sur gaspacho d'asperge et cresson, chez [[Jacques Lameloise]].]] [[Fichier:Plat-Betterave soufflée en sucre.jpg|gauche|alt= Betterave soufflée en sucre, un des mets emblématique d'Édouard Loubet|vignette|Betterave soufflée en sucre, un des mets emblématique d'Édouard Loubet.]] {{Article détaillé|Nouvelle cuisine}} L'appellation « nouvelle cuisine », utilisée déjà au {{s-|XVIII}} pour traduire le rejet d'anciennes traditions, réapparaît en 1973 dans l'article « Vive la nouvelle cuisine française », du ''Nouveau Guide [[Gault et Millau]]''. La nouvelle cuisine privilégie les cuissons courtes, les sauces légères ; elle rejette épices et marinades qui peuvent cacher le goût des produits ; de même conteste-t-elle l'association devenue stéréotypée des produits (viande et vin rouge, poisson et vin blanc, etc.) ; elle prône l'inventivité quant à l'utilisation de nouveaux produits, quant aux modes de cuisson et de présentation. Elle connaît des détracteurs dans le grand public qui juge souvent les portions trop congrues, mais influence l'évolution de la gastronomie dans le monde. Une version « allégée » est la [[cuisine minceur]]. === Cuisine moléculaire === [[Fichier:Heston Blumenthal cooking demonstration in 2008.jpg|vignette|redresse|gauche|alt=Sur un plan de travail bleu vif, le chef touille dans un récipient placé sur un braséro. La mixture dégage d'importants gaz. Près du cuisinier, un ordinateur allumé. Autour du plan de travail, des spectateurs sont assis en demi-cercle.|[[Heston Blumenthal]] en démonstration.]] La [[gastronomie moléculaire]] étudie les phénomènes se produisant lors des transformations culinaires. Cette discipline étudie la matière élémentaire composant les ingrédients, pour optimiser les réactions chimiques qui s'opèrent par les mélanges, les cuissons, les tailles, les macérations, etc. Elle vise à utiliser ce que fait chimiquement la cuisine pour mieux la maîtriser. Cette connaissance a permis de développer de nouveaux ustensiles de cuisine<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=learn|url=https://iqemusu.com/learn/|site=Iqemusu - Cuisine note à note|consulté le=2017-06-30}}.</ref>, plus adaptés, comme le siphon, l'évaporateur rotatif ou encore la trompe à ultrasons. La gastronomie moléculaire a ainsi donné naissance à la cuisine moléculaire, qui n'est autre que l'application des connaissances acquises en gastronomie moléculaire à la cuisine. Exemples : * cuisson d'un œuf à la température exacte de dénaturation d'une protéine pour ne cuire que le blanc ; * fabrication instantanée de [[sorbet]] en plongeant des [[jus de fruits]] dans l'[[azote liquide]] et d'autres recettes de [[cuisine à l'azote]]. Une fois le principe chimique écrit, et les bases aromatiques identifiées, la recette peut être reproduite à l'identique sans aucune étude ni savoir-faire particulier. En théorie, l'industrie devrait pouvoir extraire les textures et les arômes élémentaires pour rivaliser avec les grands chefs et proposer des compositions parfaites de produits de synthèse dans des cocktails meilleurs que les produits frais d'origine. Le problème de la conservation des denrées périssables sera résolu par l'extraction aromatique à la source. === Cuisine note à note === La [[cuisine note à note]] fut proposée par [[Hervé This]] en 1994. La [[cuisine moléculaire]] introduisait de nouveaux ustensiles, de nouvelles techniques et « optimisait » la cuisine traditionnelle, qui n'avait pas connu de transformation depuis plusieurs siècles. La cuisine note à note introduit quant à elle de nouveaux ingrédients, des notes gustatives pures, les mêmes qui constituent par centaines nos aliments traditionnels. Cuisiner note à note<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Qu'est-ce que la cuisine note à note ?|url=https://iqemusu.com/apprendre/|site=Iqemusu - Cuisine note à note|consulté le=2017-07-05}}.</ref>, c'est combiner astucieusement ces notes gustatives pour travailler précisément les caractéristiques d'un plat, la saveur, de l'odeur et de la texture des aliments. === Cuisine solaire === [[Fichier:Solar cake in a solar oven.jpg|vignette|redresse|alt=Gâteau dans un four solaire|Four Global Sun Oven.]] [[Fichier:ALSOL.jpg|vignette|redresse|gauche|Cuisiner avec le soleil.]] Apparue dans les années 1970, la cuisine solaire<ref>http://www.atlascuisinesolaire.com/index.php Atlas de la cuisine solaire.</ref> consiste à préparer des plats à l'aide d'un cuiseur ou d'un four solaire. Les petits fours solaires permettent des températures de cuisson de l'ordre des {{ tmp |150|°C }}, les paraboles solaires permettent de faire les mêmes plats qu'une cuisinière classique à gaz ou électrique. {{clr}} === Le conditionnement === [[Fichier:Lyophilizer tray type.jpg|vignette|redresse|Machine à lyophiliser.]] La préparation des aliments peut s'effectuer selon différentes méthodes, basées pour la plupart sur le principe de la limitation d'une partie du [[liquide]] d'un aliment. On peut citer parmi les principaux procédés : * la [[Réduction (cuisine)|réduction]] qui consiste à faire évaporer une partie du [[liquide]] d'un aliment à [[feu]] doux, pour lui donner une consistance plus épaisse et/ou renforcer son arôme (par exemple : [[purée]] de [[tomate]]s, de [[légume]]s…) ; * le séchage (par exemple : le [[poisson]], le [[jambon]] et certains [[fromage]]s en [[Italie]] (''[[scamorza]]'') ; * la [[Déshydratation (chimie)|déshydratation]] (par exemple : les pommes de terre pour purée, les soupes toutes prêtes…) ; * la [[lyophilisation]] (par exemple : le [[café]]). Cette phase de préparation est appelée « conditionnement pour stockage et conservation ». === La sélection et l'achat des aliments === Le type de cuisine dépend des [[Ingrédients de cuisine|ingrédients]] à disposition du cuisinier, mais aussi des habitudes culturelles et religieuses vis-à-vis de certains aliments (telles que le fait de ne pas manger de [[Porc (viande)|porc]], ou d'appliquer certaines techniques de préparation des aliments de façon qu'ils soient [[kasher]] ou [[hallal]]). Pour devenir partie intégrante d'un mode d'alimentation, un aliment devra être facilement disponible (facile à récolter ou à produire en quantité suffisante), d'une qualité adaptée aux besoins humains, et éventuellement bon marché. Cependant, l'homme se [[nutrition|nourrit]] non seulement par obligation (pour assurer le développement et le maintien de son [[organisme vivant|organisme]]), mais aussi par [[plaisir]]. Par conséquent, un aliment devra souvent avoir en plus des qualités gustatives, lesquelles pourront être perçues différemment selon les sociétés. Se nourrir est aussi un acte social : certaines personnes cherchent à éviter de manger certains aliments porteurs d'une image dévalorisante (tels que les [[rutabaga]]s ou l'[[huile de colza]], après la [[Seconde Guerre mondiale]]) et, au contraire, recherchent des aliments plus rares et plus chers (tels que le [[foie gras]] ou le [[caviar]]), voire dangereux (le [[fugu]]), et rivalisent d'imagination pour préparer les aliments de façon complexe, appétissante et visuellement attractive. La cuisine est également le support et la manifestation de positions [[religion|religieuses]], voire [[politique]]s. Ainsi, certaines habitudes culturelles ou certaines religions ont-elles posé des [[tabou]]s sur certains aliments (la vache dans l'hindouisme, le porc chez les [[Halal|musulmans]] et les [[Cacherout|juifs]]), ou sur certaines préparations culinaires (comme la séparation de la viande et des produits laitiers issus d'un animal dans la [[cuisine juive]]). [[Fichier:Moroccan salad-01a.jpg|vignette|redresse|alt=Salade composée de salade, tomates, oranges, olive noire.|Salade marocaine.]] [[Fichier:Ambiance nocturne au festival du vin de Limassol.jpg|vignette|redresse|alt=Banquet nocturne au festival du vin de Limassol|Banquet nocturne au festival du vin de Limassol à Chypre.]] Le refus de consommer des aliments d'origine animale (par les [[végétalien]]s ou les [[végétarien]]s) relève souvent d'un choix [[éthique]], de même que le souhait de [[non-violence]] vis-à-vis des animaux, ou celui de ne pas imposer un trop fort impact [[environnement]]al à la [[biosphère]] (la production d'un kilogramme de protéines animales étant plus chère d'un point de vue énergétique que la production d'un kilogramme de protéines végétales). Ces positions sont souvent défendues par les [[Écologisme|écologiste]]s (voir aussi [[macrobiotique]]). Les aliments et les modes de préparation choisis sont également fonction des principes que veut suivre le consommateur : dans les pays industrialisés, la demande en aliments garantis du point de vue de la [[sécurité alimentaire]] (d'où le développement des [[label de qualité|labels]]), d'aliments produits selon les principes de l'[[agriculture biologique]], ou d'[[alicament]]s, a été croissant au cours des dernières décennies (voir aussi [[consumérisme]]). Le choix initial des aliments dépend donc de très nombreuses variables. Longtemps, le premier facteur fut celui de la disponibilité de l'aliment : * dans l'espace : par exemple, la consommation de viande de [[mammouth]] dans une [[écorégion]] située au nord de l'Europe ou de [[blé]] dans le [[Croissant fertile]] ; * dans le temps : les aliments n'étant pas disponibles en permanence, les périodes de récolte donnent lieu aux {{page h'|Fête de la moisson|fêtes des moissons}} en été, ou {{page h'|fête des vendanges|fêtes des vendanges}} à l'automne ; la fin de l'hiver est aussi souvent synonyme de période de [[disette]] ([[soudure alimentaire]]) et, en ces occasions, toutes les ressources alimentaires sont mobilisées. Les habitudes et techniques culinaires se sont forgées d'une part autour des aliments collectés par la [[cueillette]], par la [[pêche (halieutique)|pêche]], ou produits par l'[[agriculture]] ou l'[[élevage]], mais aussi autour des [[ressource naturelle|combustibles]] disponibles ([[bois]], [[Houille|charbon]]). Aujourd'hui, pour la majeure partie de l'humanité, les aliments utilisés pour la cuisine sont avant tout issus du [[jardinage]] ou de la [[culture vivrière]]. Ils sont essentiellement d'origine locale. Selon la [[biodiversité]] des régions, les aliments sont plus ou moins variés. Dans les pays industrialisés, la plupart des aliments utilisés en cuisine sont achetés dans des [[commerce de proximité|commerces de proximité]] ou des [[supermarché]]s. Il s'agit parfois d'aliments directement issus de la production, ou d'aliments déjà partiellement [[aliment transformé|transformés]], voire prêts à consommer. Dans ce dernier cas, la cuisine se réduit essentiellement à réchauffer l'aliment. La majeure partie de ces aliments est au minimum lavée et traitée pour une meilleure [[conservation alimentaire|conservation]] (voir [[additif alimentaire]]). Une petite partie de la population produit cependant ses propres aliments, par le biais du jardinage, ou les achète directement au producteur, dans les [[Ferme (agriculture)|fermes]] ou dans des échoppes, le long des routes. Ces aliments sont soit directement consommés, soit conservés par [[mise en bocal]] ou [[congélation]]. [[Fichier:Vleesfrigo Smatch.JPG|vignette|redresse|gauche|Rayon des viandes d'un supermarché à [[Deerlijk]], [[Belgique]].]] [[Fichier:Slow Food information stand.jpg|vignette|redresse|Stand de ''Slow Food'' au salon du goût à Turin.]] En raison de la multiplication des [[globalisation|échanges planétaires]], les populations situées dans les zones économiquement favorisées bénéficient à présent d'une très grande variété d'aliments, et ce à tout moment de l'année. Le fruit, auparavant disponible uniquement à certaines périodes, peut maintenant être trouvé toute l'année sur les étals, grâce à sa production dans des [[serre]]s chauffées, dans d'autres pays plus au sud, ou grâce à son [[transport aérien]] depuis l'autre hémisphère. Cette disponibilité permanente de certains aliments a bouleversé les habitudes alimentaires ainsi que de nombreux [[rite]]s, tel que l'habitude d'offrir une orange en France et en Belgique pour [[Noël]], l'[[orange (fruit)|orange]] étant devenue maintenant un fruit peu onéreux disponible tout au long de l'année (voir aussi [[consumérisme]]). Si certains se réjouissent de l'apparition d'une plus grande variété dans les produits alimentaires, et donc dans les préparations culinaires, d'autres regrettent la disparition des habitudes relatives au rythme des saisons, ou prônent l'[[Locavorisme|aliment produit localement]], moins coûteux sur le plan environnemental. Enfin, dans les pays industrialisés, il est observé un abandon progressif de la consommation de certains aliments, victimes de phénomènes de mode, et « oubliés » de l'[[industrie agroalimentaire]] locale. Des mouvements, tels que [[Slow Food]], visent à préserver la cuisine [[écorégion]]ale, ainsi que les [[plante]]s, [[Semence (agriculture)|semences]], les [[Élevage sélectif des animaux|animaux domestiques]] et les techniques agricoles qui lui sont associées. === Les modes de cuisson === {{ Article détaillé|cuisson alimentaire}} [[Fichier:Petits panés aux choux de Bruxelles braisés.jpg|vignette|redresse|Petits panés aux choux de Bruxelles braisés.]] Cuisiner implique presque forcément une cuisson. Les principales manières de cuire sont : * [[Bouillon (cuisine)|bouillir]] : cuire un aliment dans un liquide bouillant ; * en [[Cuisson en papillote|papillote]] : cuire un aliment enfermé dans du [[papier sulfurisé]] ou d'aluminium dans une source de chaleur (tel un four ou dans des braises) ; * [[Cuisine sous vide|sous vide]] : cuire un aliment sous vide dans de l'eau bouillante ou au four vapeur ; * [[Cuisson à la vapeur|vapeur]] : cuire un aliment dans un four vapeur ou dans un [[cuit vapeur]] sur le feu ; * à l'anglaise : cuire un aliment dans un grand volume d'eau bouillante salée (légumes, sauf légumes secs et féculents) ; * [[pocher]] départ à chaud : cuire des aliments (par exemple : poisson) dans un liquide frémissant (à la limite de l'ébullition) ; * pocher départ à froid : cuire des aliments (par exemple : œufs, pommes de terre, etc.) dans un liquide, au départ froid, puis porté à ébullition ; * [[Cuisson à l'étouffée|étuver]] : cuire dans un récipient clos, en utilisant la vapeur d'eau qui se dégage des aliments ; * [[braiser]] : cuire un aliment au four, à couvert, avec une garniture aromatique et un peu de liquide ; * mijoter : cuire lentement en maintenant la cuisson à la limite de l'ébullition, à tout petit feu ; * sauter : cuire avec de la matière grasse dans une poêle, un sautoir, une [[sauteuse]], à feu vif ; * poêler : cuire à couvert un aliment au four avec une garniture aromatique après l'avoir fait revenir ; * [[friture|frire]] : cuire un aliment en l'immergeant dans une grande quantité d'huile (un bain d'huile) très chaude (souvent à {{tmp|180|°C}}) ; * [[grillade|griller]] : cuire un aliment en le soumettant à la chaleur directe, sur un [[gril]]<!--bonne orthographe. Grill est le mot anglais--> ou une poêle à griller ; * [[Rôtissage|rôtir]] : cuire un aliment à four chaud ou à la [[rôtissoire]], à découvert, sans contact direct avec la source de chaleur et en arrosant de matière grasse pendant la cuisson. Manières de cuire auxquelles il faut ajouter « réchauffer » qui, parfois, permet de terminer une cuisson interrompue volontairement ou non, et « blanchir », qui est une précuisson destinée à ramollir l'aliment ou en extraire des substances indésirables. === Gamme des produits === Les denrées alimentaires sont classées en catégories ou « gammes »<ref>{{pdf}} [http://www.vet-alfort.fr/ressources/services/oralim/guide/annexes/pdf/gloss.pdf Glossaire en ligne.], [[École nationale vétérinaire d'Alfort]].</ref>. Ce sont dans l'ordre : # produits bruts dits « traditionnels » : viande en carcasse, poissons non parés, légumes non préparés{{etc.}} ; # produits [[appertisation|appertisés]] (conserves) ; # produits [[congélation|congelés]] et [[surgélation|surgelés]] ; # produits végétaux (fruits, légumes, herbes) crus et frais, ayant subi une préparation qui les rend prêts à l'emploi ; # végétaux [[pasteurisation|pasteurisés]], présentés sous plastique ou sous vide et conservés au froid. On y ajoute parfois les PCA (Plats cuisinés à l'avance) frais, appertisés ou surgelés ; # produits en poudre, [[ionisation|ionisés]] ou [[lyophilisation|lyophilisés]]. === La préparation du plat === [[Fichier:Steamingtechniques.jpg|vignette|redresse|alt=À gauche, par empilement de deux récipients : le récipient du dessous contient l'eau que l'on fait bouillir, le récipient déposé dessus renferme l'aliment à cuire ; le tout est fermé par un couvercle. À droite avec un morceau de canne de bambou dont les cloisons internes ont été percées. Le bambou est placé près du feu et maintenu à 45 degrés d'inclinaison par un bois fourchu. Dans sa partie inférieure, on a fait couler l'eau, dans la partie supérieure on a placé l'aliment ; la vapeur monte dans la partie centrale.|Schéma de deux techniques de cuisson à la vapeur à utiliser quand on est en pleine nature ({{lang|en|Peter Darman, ''The Survival Handbook'')}}.]] La '''cuisine''' permet de préparer des [[mets (cuisine)|mets]] à base de [[viande]]s, de [[poisson]]s, de [[légume]]s, de [[fruit (alimentation humaine)|fruit]]s, de [[céréales]], etc. ou de mélanges de ces aliments. Certaines préparations sont crues, d'autres sont cuites. Certaines sont salées, d'autres sucrées, d'autres encore sucrées-salées. Elles peuvent être solides, liquides, mousseuses, crémeuses. Certaines se mangent froides, d'autres tièdes et d'autres chaudes. Selon les recettes et les circonstances, la consommation des mets peut être immédiate ou différée. La réalisation des recettes peut se faire à partir de produits bruts, de produits semi-préparés ou préparés. ==== Cuisine de terminaison ==== [[Fichier:NASA Image ISS013E13224 Nutrition.jpg|vignette|redresse|L'astronaute [[Jeffrey Williams (astronaute)|Jeffrey Williams]] décompacte les sacs contenant des aliments.]] La '''cuisine de terminaison''', ou '''cuisine terminale''', se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire, transportés par [[Liaison (cuisine)|liaison]]. Le chef ne procède plus qu'aux opérations de remise en température, grillades, fritures et dressage des plats. Ce mode de cuisine ne nécessite qu'une faible qualification du personnel. ==== Cuisine d'assemblage ==== [[Fichier:Meat products for sale.JPG|vignette|redresse|alt=suite de frigos contenant des viandes semi-préparées sous forme de hamburgers, fricandelles, boulettes, etc.|Produits semi-préparés.]] La '''cuisine d'assemblage''' se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation de produits préparés, ou semi-préparés, dans l'industrie agroalimentaire et qui sont assemblés par le cuisinier, selon la recette choisie, au moment de la consommation. Cette cuisine réduit fortement le travail du chef. C'est la finition d'un produit semi-élaboré (PAI : Préparation alimentaire intermédiaire). La cuisine d'assemblage peut être produite en liaison froide maximum {{ tmp |+ 4|°C }} à j – 1, et être remise à température minimum {{ tmp |+ 65|°C }} à j 0 en chariot de régénération, pour le servir au client. Cette manière de production nécessite une bonne maîtrise des données quantitatives en amont, avec tous les intermédiaires des services liés à la cuisine. Cuisine produite en milieu hospitalier pour un risque minime lié aux normes [[HACCP]]<ref>Régis Dubelloy, chef de [http://www.foodromancecompany.com/cursos-de-cocina-madrid Cuisine Madrid] {{quoi|adj.}} hospitalière.</ref>. ==== Cuisine de composition ==== La '''cuisine de composition''' se différencie de la cuisine traditionnelle par l'utilisation, comme dans la cuisine d'assemblage, de produits préparés ou semi-préparés dans l'industrie agro-alimentaire. Ce qui la différencie de la cuisine d'assemblage, c'est le traitement par le cuisinier de la cuisson et de la finition des préparations. Le chef y garde donc un rôle plus important. == Cuisine et société == === Ethnologie === [[Fichier:Taste-testing the cookie dough with Grandm.jpg|vignette|redresse|alt=Une grand-mère portant un tablier bordeaux sur une blouse rose, racle au-dessus du plat en inox de pâte qu'elle vient de confectionner l'un des fouets de son mixeur-batteur tandis qu'à côté d'elle sa petite-fille habillée de rose fuchsia et portant un tablier identique mais rose pâle, se lèche le doigt utilisé pour gouter la pâte prélevée sur le second fouet.|La cuisine, un lien traditionnel et intergénérationnel.]] ''Voir l'article détaillé'' : [[Nutrition]] La '''cuisine''' est à l'origine une nécessité [[nature]]lle dans la mesure où, depuis la [[Préhistoire]], l'être humain se nourrit d'une part d'[[aliment]]s à l'état brut, tels que les [[graine]]s ou les [[fruit (alimentation humaine)|fruit]]s, mais aussi d'autre part, d'aliments indigestes sans transformation préalable, telles que les [[viande]]s ou les [[tubercule]]s, qu'il faut cuisiner pour les rendre comestibles. Elle est aussi affaire naturelle, dans la mesure où elle se base sur les éléments de la nature à disposition des Hommes ([[fruit (alimentation humaine)|fruit]]s, [[légume]]s, [[céréale]]s, animaux). Dans chaque région, sa forme traditionnelle dépend donc des conditions [[climat]]iques, de la [[Faune (biologie)|faune]] et de la flore locale. La cuisine est également une activité éminemment [[culture]]lle, liée aux [[tradition]]s, aux savoir-faire locaux, etc. Elle suit des principes techniques, économiques et socio-culturels. Elle tend donc à la fois à satisfaire des [[besoin]]s biologiques, à créer un [[lien social (sociologie)|lien social]] et à procurer du [[plaisir]]. Comme le dit l'[[anthropologue]] [[Claude Lévi-Strauss]], {{Citation bloc|Répondant aux exigences du corps, déterminée dans chacun de ses modes par la manière dont ici et là, l'homme s'insère dans l'univers, placée donc entre la [[nature]] et la [[culture]], la cuisine assure plutôt leur nécessaire articulation. Elle relève des deux domaines et reflète cette dualité dans chacune de ses manifestations<ref>C. Lévi-Strauss, ''Mythologiques III'', ''L’Origine des manières de table'', Paris, Plon, 1968.</ref>.}} La cuisine a même été considérée comme un [[art]]<ref>Dédicace des ''Classiques de la table'', par Frédéric Fayot, Firmin Didot, Paris, 1855, [https://archive.org/details/lesclassiquesde00conggoog].</ref>. === Un fait culturel === La cuisine contribue à façonner l'image d'un pays, sa culture, voire son attrait touristique. Elle est ainsi un facteur d'[[identité nationale]] et un élément de [[patrimoine culturel immatériel]] national pour certains pays (comme le [[cuisine mexicaine|Mexique]], le [[cuisine marocaine|Maroc]], la [[cuisine française|France]] et l'[[cuisine italienne|Italie]]). Partie prenante de la culture, la cuisine devient donc également un indicateur [[géopolitique]]. La diffusion d'une cuisine nationale dans le monde est ainsi un élément {{incise|moteur ou simple indicateur}} du rayonnement d'une culture à travers le monde. On le voit avec la [[cuisine française]] aux {{s2-|XVIII|XIX}}, les [[cuisine des États-Unis|cuisines américaine]] et [[cuisine italienne|italienne]] dans la seconde moitié du {{s-|XX}}, la [[cuisine chinoise]], la [[cuisine indienne]] ou la [[cuisine japonaise]], aux tournants des {{s2-|XX|XXI}}. À l'inverse, certaines grandes puissances n'ont jamais rayonné à travers leur cuisine (Grande-Bretagne au {{s-|XIX}}, Allemagne et Russie au {{s-|XX}}). === Sociologie === [[Fichier:Marc Louis Benjamin Vautier d. Ä. 001.jpg|vignette|redresse|alt=Dans une pièce sombre, chichement éclairée par une petite fenêtre d'angle, cinq jeunes enfants sont attablés. Les trois plus jeunes mangent déjà leur soupe, le quatrième tend son assiette à sa mère débout, qui y verse une louche de potage, tandis que la fillette plus âgée attend en regardant la poule montée sur le banc à côté d'elle. Trois autres poules picorent le sol de la salle. Les tons vont du blanc de la nappe et des chemises au brun foncé du mur sur lequel se détache le visage et les bras de la mère.|Scène de repas par [[Marc Louis Benjamin Vautier]], 1857. [[Musée de l'Ermitage]], [[Saint-Pétersbourg]].]] La cuisine, pratiquée avant tout au sein du [[Foyer (logement)|foyer]], a longtemps paru être un phénomène strictement privé. Elle s'étend cependant également sur la sphère sociale de plusieurs manières, tel que le [[club de restauration]] ou le ''[[social dining]]'', dîner social ou dîner partagé. La cuisine devient un [[hobby]] porteur des [[Valeur (personnelle et culturelle)|valeurs]] d'une société et révélateur de son évolution. Le succès du thème de la « bonne cuisine » en France dans les années 2000, à la suite de [[crises alimentaires]] très médiatisées ([[crise de la vache folle]], etc.), à travers des émissions de radio et télévision (incarnées par des personnalités telles que [[Jean-Pierre Coffe]]), des ouvrages, des cours de cuisine, etc., constitue un trait sociologique majeur : retour aux valeurs traditionnelles, recherche d'« authenticité », repli sur la sphère privée. === Politique === La cuisine est devenue à la fin du {{s-|XX}} un enjeu de [[santé publique]] qui met en cause la [[malbouffe]], la [[restauration rapide]], l'[[obésité]]. == La cuisine dans les arts == [[Fichier:André Gill - Au Lapin Agile.jpg|vignette|redresse|Le lapin agile, symbole de vin et cuisine.]] === Cuisine et littérature === [[Fichier:Gargantua's meal.jpg|vignette|gauche|Le repas de Gargantua, par Gustave Doré.]] [[Fichier:Goemaer detail cremaillere.gif|vignette|redresse|alt=Scène de cuisine : dans une haute cheminée dont les montants verticaux sont deux colonnes au fut lisse et dont le manteau est bordé d’une brayère, une marmite en bronze est suspendue à une longue [[crémaillère]] au-dessus d’une forte flambée de bûches. Une femme aux cheveux châtains tressés en couronne, habillée d’un corsage blanc aux manches retroussées et d’une longue jupe bleue protégée par un tablier blanc, est penchée vers l’âtre et soulève de la main gauche le couvercle de la marmite comme pour vérifier l’état de la cuisson ou pour remuer le contenu du récipient avec la longue cuiller en bois qu’elle tient de la main droite. À l’avant-plan, une marmite à anse, vide, est posée à même le dallage clair. À gauche de la cheminée où sont suspendus une tresse d’ognons séchés et un soufflet, un haut panier d’osier est posé sur un coffre de bois et un lave-main d’étain accroché au mur à côté d’un « essuie-main perpétuel » luit dans la pénombre de l’arrière-plan.|Jos Goemaere, détail du ''Christ chez Marthe et Marie'', vers 1600. Une femme aux cheveux châtains tressés en couronne, habillée d’un corsage blanc aux manches retroussées et d’une longue jupe bleue protégée par un tablier blanc, est penchée vers l’âtre et soulève de la main gauche le couvercle de la marmite comme pour vérifier l’état de la cuisson ou pour remuer le contenu du récipient avec la longue cuiller en bois qu’elle tient de la main droite. [[Bibliothèque et musée de la Gourmandise|Musée de la Gourmandise]], [[Hermalle-sous-Huy]].]] La cuisine et la nourriture ont été abondamment traitées par la littérature de fiction. Certains romans en font un sujet central. On pense bien sûr à [[Rabelais]], dont les noms des héros, [[Gargantua (géant)|Gargantua]] et [[Pantagruel]], ont donné deux adjectifs : gargantuesque et pantagruélique, qui qualifient un repas aux quantités démesurées. [[Honoré de Balzac]] (dit pour être amateur de copieux repas), donne dans ''[[Les Cent Contes drolatiques]]'', écrits à la manière de Rabelais, force détails sur l'art de se bien nourrir. Son prologue annonce d'ailleurs les {{citation|nopces et festins}}<ref>{{Citation|Cecy est ung livre de haulte digestion, plein de deduicts de grant goust pour ces goutteulx trez-illustres et beuveurs trez-prétieulx auxquels s’adressoyt nostre digne compatriote, esterne honneur de Tourayne, François Rabelays […]}} ([[Prologue (littérature)|prologue]]).</ref>, promis dans l'appendice à la ''[[Physiologie du goût]]'', de [[Jean Anthelme Brillat-Savarin]] ([[1825 en littérature|1825]]). Il décrit aussi dans ''[[Splendeurs et misères des courtisanes]]'' ([[1847 en littérature|1847]]), les repas orgiaques consommés après-théâtre au ''[[Le Rocher de Cancale|Rocher de Cancale]]''. Dans ''[[Le Ventre de Paris]]'', [[Émile Zola]] décrit la vie de l'ancien [[quartier des Halles]] où étaient vendues chaque jour des tonnes de victuailles venues de la campagne pour les habitants de la capitale… Un auteur plus contemporain, [[Terry Pratchett]], compare la cuisine à une folie romantique : {{citation|Sur ce site de cuisine, on se croirait dans un asile, la folie accompagne les fumets qui montent des marmites}}<ref>T. Pratchett, ''Allez les mages'', Nantes, L'Atalante, coll. « La Dentelle du Cygne », 2010, 528 p. {{ISBN|978-2841725212}}.</ref>. === Cuisine et peinture === Représentés depuis l'Antiquité, les ustensiles de cuisine et les mets deviennent des sujets de peinture à part entière à travers la mode des [[natures mortes]]. Fruits, légumes et poissons sont présents dans de très nombreuses peintures, mais il faut noter l'intérêt tout particulier des artistes pour les bœufs et les porcs écorchés (voir certaines œuvres de [[Chaïm Soutine]]). Au {{s-|XX}}, les peintres figuratifs et naïfs s'intéressent à nouveau à la cuisine et aux magasins d'alimentation. === Cuisine et cinéma === [[Fichier:MSpurlockSundance08.jpg|vignette|gauche|alt=Photo-portait|[[Morgan Spurlock]], auteur du documentaire ''Super Size Me''.]] De nombreux films font intervenir la cuisine et la gastronomie dans leurs scénarios ou dans leurs décors. On peut citer, entre autres, ''[[La Cuisine au beurre]]'', de [[Gilles Grangier]], ''[[L'Aile ou la Cuisse]]'', de [[Claude Zidi]], ''[[Chef (film)|#Chef]]'', de [[Jon Favreau]], ''[[À vif ! (film, 2015)|À vif !]]'', de [[John Wells]], ou encore ''[[Le Festin de Babette]]'', [[cinéma|film]] [[Danemark|danois]] réalisé par [[Gabriel Axel]] et sorti en [[1987 au cinéma|1987]]<ref>{{article|langue=en|url=https://www.nytimes.com/1988/03/02/garden/in-babette-a-great-feast-for-the-palate-and-the-eye.html|titre=In 'Babette', A Great Feast For the Palate And the Eye|auteur1=Florence Fabricant Florence| date=2 mars 1988| périodique=[[The New York Times]] |consulté le=20 janvier 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{article | langue=fr | titre="Le Festin de Babette", deuxième service | périodique=[[Le Monde]] | auteur1= Noémie Luciani | jour= 18 | mois=décembre | année=2012 | url texte= https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/12/18/le-festin-de-babette-deuxieme-service_1807924_3246.html}}</ref>. Ce rapprochement régulier a même donné naissance à un Festival international cinéma et gastronomie à Dijon en 2004 (qui semble toutefois avoir été éphémère)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le Festival cinéma et gastronomie fête papilles et pupilles| périodique=[[Le Monde]] |date=2004-11-23| lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2004/11/23/le-festival-cinema-et-gastronomie-fete-papilles-et-pupilles_388138_1819218.html|consulté le=2022-03-06}}</ref>, à des publications comme ''Le Plaisir gastronomique au cinéma'', de [[Vincent Chenille]] et [[Jean-Luc Douin]], ou encore à un ''cycle thématique'' sur [[Arte]]. La cuisine et l'aliment ont été aussi le sujet même de divers documentaires. == Les restaurants == {{article détaillé|Gastronomie|Cuisiniers célèbres|Nouvelle cuisine}} Au {{s-|XX}}, les repas pris à l'extérieur du cercle [[Famille|familial]] se sont multipliés. Les repas sont alors pris dans des [[cantine]]s, les [[fast-food]], ou dans des [[restaurant]]s. === Les restaurants à prix modique (pour le repas du midi le plus souvent) === * Les [[cantine]]s proposent des repas généralement à prix modique, dans un cadre collectif (par exemple, à l'[[école]], en entreprise, à l'[[hôpital]], en [[prison]], dans un [[couvent]]…). Elles peuvent se présenter sous forme de [[libre-service]] ou de [[Buffet (cuisine)|buffet]]. * Les [[fast-food]] ont été assimilés à l'alimentation industrialisée « en batterie » qui présente certains excès analysés dans la [[malbouffe]]. Voir [[McDonald's]], [[Quick (restauration)|Quick]]. * Les routiers et les restaurants dits ouvriers, proposant un [[plat du jour]]. * Les [[friterie]]s traditionnelles. * Les [[Bistrot de pays|bistrots de pays]], qui proposent soit un [[casse-croûte]], soit une cuisine basée sur les produits du terroir. {{Centrer|'''Exemple de restauration à base de produits du terroir dans un bistrot de pays'''}} <gallery mode="packed" heights="150"> Bistrot Sidoine Truffes blanches d'été et beurre de truffe sur canapé.jpg|Truffes blanches d'été et beurre de truffe sur canapé. Filet de pintade aux myrtilles.jpg|Filet de pintade aux myrtilles. Boule chocolat au crumble de fraises 2.jpg|Boule chocolat au crumble de fraises. Beaujolais nouveau.JPG|Beaujolais nouveau à [[Saint-Trinit]]. </gallery> === Les restaurants de spécialité === [[Fichier:Paris - A waitress making a Phone call - 4588.jpg|vignette|gauche|''Au Bougnat'', 26, rue Chanoinesse, Paris.]] L'augmentation des sorties et le regain des régionalismes ont fait apparaître les restaurants dits « de spécialité » : les [[crêperie]]s (bretonnes), les [[pizzeria]]s, les restaurants de poisson, les restaurants végétariens, mais aussi des restaurants de diverses origines : mexicains, indiens, grecs, libanais, chinois, marocains{{etc.}} Dans des villes comme [[Paris]], [[Londres]], [[Bruxelles]], toutes les origines (nationales, voire régionales) sont représentées par leur restaurant de spécialité. Ces restaurants fournissent à la fois un point de repère pour les communautés étrangères, mais aussi une vitrine et un moyen de valoriser leurs origines. De la même façon, au début du {{s-|XX}}, les [[bougnat]]s étaient le point de repère des [[Auvergnats]] à Paris. === Les restaurants de sortie === Souvent plus chics et plus chers, ces restaurants s'adressent à une clientèle qui a le temps et l'argent pour y manger. On y sert des plats de [[luxe]] (aliments rares ou onéreux, cuisine recherchée), avec un service très raffiné. Ces restaurants font l'objet d'un classement établissant leur qualité par étoiles, toques{{etc.}} selon les [[Guide de restauration|guides]]. <gallery mode="packed" heights="175"> Foie Gras - Eric Pras.jpg|[[Foie gras chez]] [[Éric Pras]]. Dishes made by Michelin star restaurants.jpg|Mets préparés par différents chefs étoilés. Homard bleu rôti à la coriandre et tomate émulsionnée.jpg|Homard bleu rôti à la coriandre et tomate émulsionnée, par Jany Gleize, à Château-Arnoux. </gallery> === Le personnel de cuisine === [[Fichier:Bäcker 1880.jpg|vignette|Boulanger.]] Une cuisine peut s'apparenter à une organisation militaire, tant tout y est hiérarchisé, surtout dans les grands restaurants. La personne qui fait la cuisine est le [[cuisinier]] ou la cuisinière, nommé jadis « queux », appelé parfois aussi « cuistot » en [[Registre familier|langage familier]] et en [[argot]] militaire, ou « [[wikt:fr:coq|coq]] », en particulier dans la [[marine]]. Ce terme désigne à la fois la personne réalisant les repas à la maison et celle dont c'est le [[métier (activité)|métier]]. Il existe d'autres dénominations plus spécifiques : * le [[Chef cuisinier|chef]] de cuisine, chef-coq ou maître queux est responsable du bon fonctionnement de la cuisine ainsi que des achats et des relations avec la clientèle ; * le [[sous-chef]], ou second de cuisine, remplace le chef lors de ses absences, il est en principe également responsable d'un poste, c'est-à-dire d'un département de la cuisine ; [[Fichier:Carpentras Chez Serge Sommelier.JPG|vignette|Sommelier, ''Chez Serge'', à Carpentras.]] * le [[chef de partie]] est responsable d'un poste. Le saucier s'occupe des [[Sauce|sauces]] et des [[Marinade|marinades]]. Le grillardin s'occupe des [[Cuisson des aliments|cuissons]] de viandes et poissons. L'entremétier s'occupe des [[Potage|potages]], des [[Légume|légumes]] et des farineux. Le garde-manger s'occupe du froid, ainsi que de la découpe des viandes et poissons. Dans certaines cuisines, il peut y avoir un [[poissonnier]] et, dans certains grands restaurants, il y a aussi des demi-chefs de partie ; * le [[commis]] de cuisine seconde le chef de partie ; * l'[[apprenti]] de cuisine qui est en formation, seconde le commis dans des tâches peu importantes ; * le [[Pâtisserie|pâtissier]] se divise en « tourier » et « entremétier ». Le tourier s'occupe des [[Pâte (pâtisserie)|pâtes]] qui vont au four ; L'entremétier s'occupe du reste. La [[viennoiserie]] ne relève pas de l'art pâtissier mais de la [[boulangerie]] ; * le [[Boulangerie|boulanger]] fabrique le [[pain]] et les produits annexes ; * dans la plupart des restaurants, on aura affaire à un ou plusieurs [[Serveur (restauration)|serveurs]] dont la hiérarchie est parfois précise ([[maître d'hôtel]], chef de rang, etc.) ; * les grands restaurants disposent souvent d'un [[sommelier]], parfois d'un [[maître-saucier]] ; * l'économe est responsable de la [[gestion des stocks]] (économat) ; * le [[Plongeur (de restaurant)|plongeur]] est le préposé à la [[Vaisselle (tâche ménagère)|vaisselle]]. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == Livres de recettes et de cuisines célèbres : * Antiquité ** Apicius, ''[[De re coquinaria]]''. * Moyen Âge ** ''Le [[Mesnagier de Paris]]''. ** ''Le [[Viandier de Taillevent]]''. ** [[Lancelot de Casteau]], ''Ouverture de cuisine''. * {{s-|XIX}} ** [[Jean Anthelme Brillat-Savarin|Brillat-Savarin]], ''Physiologie du goût, ou méditations de gastronomie transcendante'' (1839) (versions PDF à la [[Bibliothèque nationale de France|BNF]] : éditions de [https://gallica.bnf.fr/document?O=N028089 1839] et [https://gallica.bnf.fr/document?O=N106369 1848]). ** [[Antonin Carême]] *** ''Le Maître d'hôtel français'' ; *** ''Le Pâtissier royal parisien'', traité élémentaire et pratique orné de quarante et une planches par l'auteur ; *** '' Le Cuisinier parisien'' ; *** ''L'Art de la cuisine au {{s-|XIX}}'' ; *** ''Le Pâtissier pittoresque'', orné de 128 planches par l'auteur. ** [[Alexandre Dumas]], ''Le Grand Dictionnaire de cuisine''. * Contemporain ** [[Auguste Escoffier]], ''Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique'', Flammarion, Paris, 1903. ** [[Ginette Mathiot]], ''La Cuisine pour tous'' (1932), ** [[Nathan Myhrvold]], Chris Young et Maxime Bilet, ''[[Modernist Cuisine : Art et science culinaires]]'', éditions [[Taschen]], [[2011]], 2440 p. {{ISBN|978-3836532570}}. == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=cuisine |wikibooks=Livre de Cuisine |wikibooks titre=Livre de Cuisine |commons=Category:Kitchens |commons titre=la cuisine }} === Articles connexes === {{Catégorie principale}} {{colonnes|nombre=2| * [[Alimentation]], [[nourriture]], [[aliment]], [[nutrition]] * [[Bibliothèque et musée de la Gourmandise]] * [[Cuisine (pièce)]] * [[Cuisine de la pomme de terre]] * [[Cuisine française]] * [[Cuisiniste]] * [[Électroménager]] * [[Gastronomie]], [[gastronomie moléculaire]], [[gastronomie du monde]], [[cuisine sous vide]], [[régime alimentaire]] * [[Liste des cuisines du monde]] * [[Recettes de cuisine]], [[cuisinier]] * Religion : [[Carême]], [[Ramadan]], [[Cacheroute]], [[Kasher]], [[Halal]] * [[Site web de cuisine]] * [[Ustensile de cuisine]]}} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.ffcuisineamateur.org/index.htm Site internet de la Fédération Française de Cuisine Amateur] * [http://www.inatheque.fr/medias/inatheque_fr/fonds_audiovisuels/guides_thematiques/Cuisine_et_gastronomie_dans_les_fonds_de_l_Ina.pdf Cuisine et gastronomie dans les fonds de l'INAthèque] {{Portail|alimentation et gastronomie|culture}} [[Catégorie:Cuisine|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma
Cinéma
{{En-tête label|AdQ|année=2008}} {{Voir homonymes|Cinéma (homonymie)}} {{Voir homophones|Synema}} {{Redirect homophones|Ciné|Siné}} [[Fichier:Debrie Parvo 35mm Movie Camera.jpg|droite|250 px|vignette|[[Caméra Debrie Parvo]] {{unité|35|mm}} (1927).]] [[Fichier:Eight (film start).jpg|gauche|150 px|vignette|Amorce de pellicule {{unité|35|mm}}.]] [[Fichier:Chaplin The Kid.jpg|vignette|redresse=1.0|[[Charlie Chaplin]] et [[Jackie Coogan]] dans ''[[Le Kid]]'' (1921).]] [[Fichier:Muybridge race horse animated.gif|vignette|redresse=1.0|''[[Sallie Gardner at a Gallop]]'' peut être considéré comme l'ancêtre de tous les [[film (cinéma)|films]], mais le but de son auteur était de suspendre, d'arrêter le mouvement, et non de le reproduire, une conception scientifique et non de divertissement.]] Le '''cinéma''' est un [[Spectacle vivant|art du spectacle]]. En [[français]], il est désigné comme le « [[wikt:septième art|septième art]] », d'après l'expression du [[Critique de cinéma|critique]] [[Ricciotto Canudo]] dans les [[années 1920]]<ref name="Sadoul">[[Georges Sadoul]], « Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours », Ernest Flammarion, Paris, 1949.</ref>. L'[[art]] cinématographique se caractérise par le spectacle proposé au public sous la forme d'un [[Film (cinéma)|film]], c'est-à-dire d'un [[récit]] ([[Film de fiction|fictionnel]] ou [[Film documentaire|documentaire]]), véhiculé par un support ([[Pellicule photographique|pellicule]] souple, [[bande magnétique]], contenant numérique) qui est enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l'[[Illusion d'optique|illusion]] d'images en mouvement, ou par l'enregistrement et la lecture continue de données informatiques. La communication au public du spectacle enregistré, qui se différencie ainsi du [[spectacle vivant]], se fait à l'origine par l'[[éclairement]] à travers le support, le passage de la [[lumière]] par un jeu de [[miroir]]s ou/et des [[lentilles optiques]], et la projection de ce [[faisceau lumineux]] sur un [[Écran (optique)|écran]] [[Transparence|transparent]] ([[Émile Reynaud]], [[Thomas Edison]]) ou [[Opacité|opaque]] ([[Louis Lumière]]), ou la diffusion du [[signal numérique]] sur un [[écran plasma]] ou à [[diode]]s. Au sens originel et limitatif, le cinéma est la [[Projection cinématographique|projection]] en public d'un film sur un écran (en salle ou en plein-air). Dès [[Émile Reynaud]], en [[1892 au cinéma|1892]], les créateurs de films comprennent que le spectacle projeté gagne à être accompagné d'une musique qui construit l'ambiance du récit, ou souligne chaque action représentée. Très rapidement, ils ajoutent des bruits provoqués par un assistant lors de chaque projection, et font commenter les actions par un bonimenteur. Depuis son invention, le cinéma est devenu à la fois un [[art populaire]], un [[divertissement]], une [[industrie]] et un [[média]]. Il peut aussi être utilisé à des fins publicitaires, de [[propagande]], de [[pédagogie]] ou de [[recherche scientifique]] ou relever d'une pratique artistique personnelle et singulière. Le terme « cinéma » est l’abréviation de [[cinématographe]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=Encyclopédie Larousse en ligne - cinéma abréviation de cinématographe |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/cinéma/33988 |site=www.larousse.fr |consulté le=2020-05-28}}.</ref> (du grec {{grec ancien|κίνημα}} / {{Langue|grc-Latn|''kínēma''}}, « mouvement » et {{grec ancien|γραϕή}} / {{Langue|grc-Latn|''graphê''}}, « art d'écrire, écriture »), nom donné par [[Léon Bouly]] à l'appareil de prise de vues dont il dépose le [[brevet]] en [[1892]]. N'ayant plus payé les droits les années suivantes, et son invention tournant court, il en perd la propriété et les [[frères Lumière]] lui reprennent cette appellation. [[Antoine Lumière]] (le père) aurait préféré que la machine de ses fils soit nommée « Domitor », mais Louis et Auguste préférèrent Cinématographe, mot à leur avis plus dynamique. Cependant, le mot d'Antoine revint en [[1985]], l{{'}}''Association internationale pour le développement de la recherche sur le cinéma des premiers temps'' s'étant surnommée [[Domitor]]. Le mot cinéma est polysémique, il peut désigner l’art filmique, ou les techniques des prises de vue animées et de leur présentation au public, ou encore, par [[métonymie]], la [[salle de cinéma|salle]] dans laquelle les films sont montrés. C’est dans cette dernière acception que le terme est lui-même souvent abrégé en français dans le langage familier, en « ciné » ou « cinoche », la référence à l’écran de projection ayant par ailleurs donné l’expression des cinéphiles, « se faire une toile ». Dans le même registre, « se faire son cinéma », « c’est du cinéma » (c’est mensonger ou exagéré), sont des expressions nées du {{7e|art}}. À noter que dès [[1891 au cinéma|1891]], [[Thomas Edison]] nomme ''[[caméra Kinétographe]]'' l'appareil de prise de vues photographiques animées qu'il a imaginé et que son assistant, [[William Kennedy Laurie Dickson]], met au point, et qui est à l'origine des premiers [[Film (cinéma)|films du cinéma]], dès [[1891 au cinéma|1891]]. Ce terme de kinétographe (d’après le grec ancien kinetos et graphein qui signifient respectivement « animé » et « écrire ») sert de base d'appellation du cinéma dans plusieurs langues autres que latines. ''Kino'', aussi bien en allemand qu'en russe, et dans bien d'autres langues<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Laurent |nom1=Mannoni |champ libre=célébration du 22 mars 1895, année française de l’invention du cinéma |titre=Lexique |passage=3 |lieu=Paris |éditeur=SARL Libération |lien éditeur=Libération (journal) |nature ouvrage=numéro spécial |collection=supplément |numéro dans collection=4306 |date=22 mars 1995 }}.</ref>, désigne le cinéma{{sfn|Briselance|Morin|2010|p=16}}. Si les films sont des objets représentatifs de [[culture]]s spécifiques dont ils sont le reflet parfois fidèle<ref>[[Marc Ferro]], « Histoire des sociétés et lecture de films », Le Monde diplomatique, mars 1977.</ref>, leur diffusion est potentiellement universelle, les récits qu’ils véhiculent sont en effet basés sur les grands sentiments partagés par toute l’humanité. Leur exploitation en salles, favorisée par le [[sous-titrage]] ou le [[doublage]] des dialogues, est devenue secondaire au niveau commercial, la vente des droits de diffusion aux chaînes de [[télévision]], et leur mise à disposition dans des formats domestiques sont devenues les principales sources de recettes du cinéma. == Histoire == {{article détaillé|Histoire du cinéma}} === Précinéma et prémices === {{article détaillé|Précinéma}} [[Fichier:Weitsprung mit Anlauf 1886.jpg|droite|250 px|vignette|Étienne-Jules Marey, étude d'un saut en longueur (1886).]] Le cinéma naît à la fin du {{s|XIX}}. Pour désigner les recherches qui mènent à l’invention du cinéma, donc avant les premiers films en [[1891 au cinéma|1891]], on parle de [[précinéma]]<ref>Hermann Hecht (author), Ann Hecht (editor), ''Pre-Cinema History. An Encyclopaedia and Annotated Bibliography of the Moving Image Before 1896'', {{lien|Bowker-Saur}}, 1993 {{ISBN|978-1-85739-056-8}}.</ref>. Il est souvent affirmé que les inventeurs du cinéma furent les [[frères Lumière]]. Eux-mêmes n’en revendiquaient pas tant et corrigeaient cette affirmation en rappelant que le cinéma a été le résultat de recherches poursuivies fiévreusement un peu partout dans le monde, et que tout un chacun était arrivé à ses fins « dans un mouchoir ». En fait, les premiers films, ainsi que le précise Laurent Mannoni, historien du cinéma et conservateur des appareils à la Cinémathèque française, sont enregistrés par la [[caméra Kinétographe]] (en grec, écriture du mouvement) {{Citation|caméra de l’Américain [[Thomas Edison]], brevetée le 24 août 1891, employant du film perforé {{unité|35|mm}} et un système d’avance intermittente de la pellicule par « roue à rochet »<ref>Laurent Mannoni, « Lexique », in ''Libération'' numéro spécial, page 3, supplément au {{numéro|4306}} du 22 mars 1995, célébrant le 22 mars 1895, année française de l’invention du cinéma.</ref>.}} {{Citation bloc|Cent quarante-huit films sont tournés entre 1890 et septembre 1895 par Dickson et William Heise à l'intérieur d'un studio construit à West Orange, le "Black Maria", une structure montée sur rail, orientable selon le soleil<ref name="Mannoni 2016 p38">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Laurent Mannoni |prénom1=Laurent |nom1=Mannoni |titre=La Machine cinéma |passage=38 |lieu=Paris |éditeur=Lienart & La Cinémathèque française |année=2016 |pages totales=307 |isbn=9782359061765}}.</ref>.}} Mais l’illusion d’images en mouvement est donnée auparavant (début du {{s|XIX}}) par des jouets scientifiques qui utilisent des dessins représentant un sujet dans les différentes phases d’un geste décomposé en une ou deux douzaines de vignettes dont on regarde la succession par des fentes ou par le biais de miroirs en rotation. Ces [[jouet optique|jouets optiques]], ou « jouets de salon », qu’affectionne un riche public, visent à développer la curiosité scientifique dans l’esprit des enfants de bonne famille. Ce sont notamment le [[Phénakistiscope]] du Belge [[Joseph Plateau]], le [[Zootrope]] de l’Anglais [[William George Horner]], le [[Folioscope]] du Français Pierre-Hubert Desvignes, qui est une adaptation du [[Flipbook]] de l'Anglais [[John Barnes Linnett]], et le [[Praxinoscope]] du Français Émile Reynaud. Existe aussi le [[Zoopraxiscope]] du photographe britannique [[Eadweard Muybridge]], mais il faut remarquer que Muybridge et son célèbre équivalent français [[Étienne-Jules Marey]] et son assistant [[Georges Demenÿ]] mettent au point diverses machines ou procédés optiques dans un but plus scientifique que commercial, pour tenter de décomposer, et ainsi d'étudier, les mouvements des êtres humains ou des animaux, et en général tout phénomène trop rapide pour être analysé par le regard humain (exemples : chute d'une goutte d'eau, explosions ou réactions chimiques). === Premiers films === [[Fichier:Thomas Edison, 1888.jpg|redresse|vignette|Edison et son Phonographe.]] En [[1891 au cinéma|1891]], c'est sous la direction de l’Américain [[Thomas Edison]], l’inventeur de la fabrication industrielle des [[lampe électrique|ampoules électriques]] et le concepteur et fabricant du [[phonographe]], que son principal collaborateur, l'ingénieur électricien [[William Kennedy Laurie Dickson]], réussit des prises de vues photographiques animées et leur présentation au public. ==== Premières caméras de prise de vues ==== Thomas Edison, devenu presque sourd pendant son adolescence, rêve de coupler au phonographe une machine qui permettrait d’enregistrer l’image d’un chanteur ou d’un orchestre interprétant une chanson ou un air d’opéra. {{citation|On pourrait ainsi assister à un concert du [[Metropolitan Opera]] cinquante ans plus tard, alors que tous les interprètes auraient disparu depuis longtemps}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=William Kennedy Laurie |nom1=Dickson |lien auteur1=William Kennedy Laurie Dickson |prénom2=Antonia |nom2=Dickson |préface=Thomas Edison |titre=History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph |passage=3 |lieu=New York |éditeur=The Museum of Modern Art |lien éditeur=The Museum of Modern Art |nature ouvrage=facsimile |année=2000 |pages totales=55 |isbn=0-87070-038-3}}.</ref>. [[Fichier:Courtesy Edison National Historic Site, West Orange, NJ.jpg|gauche|vignette|1891 : le kinétographe à défilement horizontal : à gauche, le moteur électrique ; à droite, la régulation ; au centre, l'ensemble bobineaux-entraînement alternatif-objectif-obturateur. Lors de la prise de vues, l’appareil est fermé par un couvercle.]] Une invention fondamentale arrive à point nommé, celle de l’Américain [[John Carbutt]] qui, en [[1888 au cinéma|1888]], met sur le marché, fabriqué par les usines de [[George Eastman]], un support souple en [[celluloïd]], destiné à la [[photographie]], débité en plaques et en rouleaux de {{unité|70|mm}} de large, enduits ou non de substance photosensible. La date de [[1888 au cinéma|1888]] peut être ainsi considérée comme la fin du [[précinéma]] et le début du cinéma. À partir du ruban souple non perforé de Carbutt-Eastman, Edison et Dickson créent d'abord un format spécifique large de {{unité|19|mm}}. C'est un format aux [[photogramme]]s circulaires d’environ {{unité|13|mm}} de diamètre (survivance des jouets optiques) qui défilent à l'horizontal, entraînés par une seule rangée de [[perforation de film|perforations rectangulaires arrondies]], disposées en bas des photogrammes, à raison de six perforations par image. Dickson et son assistant [[William Heise]] enregistrent sur ce support les premiers [[film (cinéma)|film]]s du cinéma. {{Citation|Les bandes tournées par Dickson sont à proprement parler les premiers films<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Georges |nom1=Sadoul |lien auteur1=Georges Sadoul |titre=Histoire du cinéma mondial, des origines à nos jours |passage=16 |lieu=Paris |éditeur=Flammarion |lien éditeur=Groupe Flammarion |année=1968 |pages totales=719}}.</ref>.}} Le mécanisme utilisé pour faire avancer la pellicule et l'arrêter derrière l'objectif pour impressionner une image, puis redémarrer pour s'arrêter aussitôt pour impressionner une autre image, est déjà connu du monde de la mécanique : la roue à rochet à avance électrique. C'est Edison qui a l'idée d'utiliser le mot anglais ''{{langue|en|film}}'', qui signifie « voile », « couche », pour désigner les bobineaux de pellicule impressionnés<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=William Kennedy Laurie |nom1=Dickson |lien auteur1=William Kennedy Laurie Dickson |prénom2=Antonia |nom2=Dickson |préface=Thomas Edison |titre=History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph |passage=53 |lieu=New York |éditeur=The Museum of Modern Art |lien éditeur=The Museum of Modern Art |nature ouvrage=facsimile |année=2000 |pages totales=55 |isbn=0-87070-038-3}}.</ref>. [[Fichier:Dickson greeting.jpg|droite|vignette|William Kennedy Laurie Dickson dans ''Dickson Greeting'' ([[1891 au cinéma|1891]]). Les photogrammes des tout premiers films du cinéma sont circulaires, d'un diamètre de {{unité|13|mm}}.]] Dans l'un de ces films, William Heise filme Dickson qui salue d’un coup de chapeau les futurs spectateurs. C’est en principe le premier film du cinéma, selon certains historiens, mais pour d’autres, c’est encore un essai faisant partie du [[précinéma]]. Il s’intitule ''Le Salut de Dickson'' (''[[Dickson Greeting]]''), et dure moins d'une dizaine de secondes, dont il ne subsiste que deux. Il est présenté le 20 mai [[1891]] devant une assemblée de cent-cinquante militantes de la ''Federation of Women’s Clubs''. Le succès est au rendez-vous, les spectatrices, individuellement ou deux par deux, se pressent autour des [[kinétoscope]]s et visionnent plusieurs fois chacune ''Le Salut de Dickson'', manifestant leur étonnement et leur satisfaction, dans ce qui est la première représentation publique d'un film{{sfn|Briselance|Morin|2010|p=20}}. Le cycle recherché de l'enregistrement du mouvement et de sa restitution est enfin acquis<ref>D'autres chercheurs, tels les Français [[Louis Aimé Augustin Le Prince]] (1888) et [[Étienne-Jules Marey]] (1890), réussissent avant Dickson à enregistrer des vues photographiques animées mais échouent dans leur tentative de les présenter en mouvement par quelque procédé que ce soit.</ref>, la date est certifiée par cette présentation publique, les premiers films sont ceux d’Edison-Dickson. En [[1893 au cinéma|1893]], Edison et Dickson décident d'augmenter la surface des photogrammes en débitant en deux rouleaux de {{unité|35|mm}} de large le support Eastman de {{unité|70|mm}}, qu'ils dotent de deux jeux de quatre [[perforation de film|perforation]]s rectangulaires pour chaque [[photogramme]] et qui, cette fois, défile à la verticale. Ils lancent ainsi ce qui va devenir vingt ans plus tard le format standard international des [[prise de vues cinématographiques|prises de vues]] et des [[projection cinématographique|projections cinématographiques]]. Ce format, le [[35 mm]], est encore utilisé aujourd'hui, bien que supplanté par les procédés numériques. ==== Premier appareil de visionnement d'images animées ==== [[Fichier:Kinetoscope.jpg|gauche|vignette|L'intérieur d'un ''kinétoscope'', le film est en boucle continue (dessin de [[Louis Poyet]]).]] Parallèlement à l’expérimentation de ces deux formats, Dickson met au point, dans le cadre industriel Edison, un appareil pour voir en mouvement les futurs films, c’est le ''[[kinétoscope]]'', un meuble en bois sur lequel le spectateur se penche et peut visionner individuellement un film qui se déroule en continu, entraîné par un moteur électrique, devant une boîte à lumière. L'utilisateur observe le film à travers un œilleton et un jeu de loupes grossissantes. Le mouvement est restitué par le passage d’un [[obturateur à disque mobile]], synchronisé avec l’entraînement du film grâce aux perforations, qui dévoile les photogrammes les uns après les autres, à la cadence de 18 unités par seconde. {{Citation|{{langue|en|The cinema, as we know it today, began with the invention of the Kinetograph and Kinetoscope. These two instruments represent the first practical method of cinematography}}}} (Le cinéma, tel que nous le connaissons aujourd'hui, commença avec l'invention du kinétographe et du kinétoscope. Ces deux machines sont la première méthode réussie de la prise de vues cinématographique)<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=John Barnes |prénom1=John |nom1=Barnes |lien auteur1=John Barnes (historien) |directeur1=Richard Maltby |titre=The Beginnings of the cinema in England |sous-titre=1894-1901 |volume=1 |titre volume=1894-1896 |passage=préface |lieu=Exeter (Devon) |éditeur=University of Exeter Press |année=1998 |année première édition=1976 |pages totales=294 |isbn=978-0-85989-954-3}}.</ref>. [[Fichier:KinetoscopeParlorbis.jpg|vignette|droite|redresse|Un salon de ''kinétoscopes'' ([[Kinetoscope Parlor]]) à [[San Francisco]], [[1894 au cinéma|1894]].]] Les ''kinétoscopes'' (dont l'appellation commerciale est très exactement ''{{langue|en|kinetoscope peep show machine}}''), attirent de nombreux curieux, mais Edison, dans l’euphorie de la victoire, dépose le brevet de son appareil uniquement pour le territoire américain, une faute stupéfiante de la part d’un homme pourtant tatillon et procédurier. Les contrefaçons vont aussitôt se développer dans le monde entier, Edison n’y pouvant rien. « À ce moment-là, il était bien entendu déjà trop tard pour protéger mes intérêts », écrit-il dans ses mémoires<ref name="EdisonMemoires">Thomas Alva Edison, ''Mémoires et observations'', traduction Max Roth, éditions Flammarion, Paris, 1949.</ref>. Pourtant, il organise à Paris, durant l’été [[1894 au cinéma|1894]], des démonstrations publiques de ''kinétoscopes'', auxquelles assiste [[Antoine Lumière]], photographe de grand talent et père d'Auguste et Louis. Antoine assiste également, à quelques pas de là, à une séance de projection des premiers [[dessin animé|dessins animés du cinéma]], que présente le dessinateur et inventeur français [[Émile Reynaud]] au sous-sol du [[Musée Grévin]], avec son ''[[Théâtre optique]]''. Antoine revient à Lyon et oriente ses fils vers la conception de machines équivalentes du ''kinétographe'' et du ''kinétoscope''. C’est ainsi que le 26 décembre [[1894 au cinéma|1894]], on peut lire dans le quotidien ''Le [[Lyon républicain]]'', que les frères Lumière « travaillent actuellement à la construction d’un nouveau ''kinétographe'', non moins remarquable que celui d’Edison, et dont les Lyonnais auront sous peu, croyons-nous, la primeur »<ref name="Aubert-Seguin">(sous la direction de) Michelle Aubert et Jean-Claude Seguin, ''La Production cinématographique des frères Lumière'', Bifi-éditions, Mémoires de cinéma, Paris, 1996 {{ISBN|2-9509048-1-5}}.</ref>, preuve irréfutable de l'antériorité des machines et des films Edison sur ses concurrents français. L'historien du cinéma [[Georges Sadoul]] affirme haut et fort que « les bandes tournées par Dickson sont à proprement parler les premiers films »<ref name="Sadoul" />, mais dans le même ouvrage, il délivre un impressionnant ''Essai de chronologie mondiale, cinq mille films de cinquante pays'', qu'il commence en [[1892]], avec les projections d'Émile Reynaud. L'historien tient compte à la fois des essais de Dickson entre [[1888 au cinéma|1888]] et [[1891 au cinéma|1891]] (y compris ''Le Salut de Dickson'', qu'il estime n'être qu'un essai) et des Pantomimes lumineuses de Reynaud<ref name="Sadoul" />. À partir de ces présentations publiques, une course folle est lancée mondialement pour trouver un équivalent aux machines d'Edison, et si possible en améliorer la technique. Comme chacun sait, c'est Louis Lumière qui remporte la course (son invention personnelle {{incise|en collaboration avec l'ingénieur parisien [[Jules Carpentier]]}} est généralement signée du nom des « frères Lumière », car un contrat tacite existe entre les deux fils d'Antoine, qui y ont stipulé que toute invention fait partie du patrimoine commun Lumière, et de la future succession du père). [[Fichier:BlackMariabis.jpg|vignette|redresse|Le « [[Black Maria]] », premier studio de cinéma.]] À partir de [[1893 au cinéma|1893]], Edison ouvre un peu partout sur le territoire américain, ou fait ouvrir sous licence, des ''[[Kinetoscope Parlor]]s'', des salles où sont alignés plusieurs appareils chargés de films différents qu’on peut visionner moyennant un droit d’entrée forfaitaire de {{nobr|25 cents}}. Ce sont les premières vraies recettes du cinéma, les ancêtres, pourrait-on dire, des [[Salle de cinéma|salles de cinéma]]. Laurie Dickson est chargé de diriger les prises de vues des films nécessaires, il est ainsi le premier [[réalisateur]] de l’histoire. Il fait construire le premier [[studio de cinéma]], le [[Black Maria]] (surnom populaire des fourgons de police, noirs et inconfortables), recouvert de papier goudronné noir dont l’effet à l’intérieur est celui d’une serre surchauffée. Le petit bâtiment à toit ouvrant est posé sur un rail circulaire et peut s’orienter en fonction de la position du soleil, car la lumière du jour sera longtemps le seul éclairage utilisé pour tourner des films. Chaque film est d'une durée maximale de {{nobr|60 secondes}}, composé d'une seule prise de vues, un unique [[Plan (cinéma)|plan]] dont le contenu, au début, relève plutôt du [[music-hall]] et des attractions de foire. L'industriel refuse obstinément, malgré les conseils pressants de Dickson, de développer la mise au point d'un appareil de projection sur grand écran, ce qui n'aurait posé aucune impossibilité technique, mais Edison pense que l'exploitation individuelle des films dans les ''kinetoscope parlors'' est commercialement préférable à une exploitation devant un public rassemblé. En [[1895 au cinéma|1895]], le succès des films de [[Louis Lumière]], tous tournés en extérieurs naturels, oblige Edison à déserter le Black Maria. Il fait alléger le ''kinétographe'' en supprimant le moteur électrique et il adopte la manivelle qu'utilise la [[caméra Cinématographe]] Lumière. Il rachète alors un appareil de projection à un inventeur en faillite et lance le ''[[vitascope]]''. En 1895-1896, diverses machines de cinéma apparaissent presque simultanément à la présentation du cinématographe Lumière, et même parfois avant, mais n'obtiennent pas le même succès. En [[1914 au cinéma|1914]], un incendie ravage à West Orange la filmothèque aux galettes de films en nitrate de cellulose. Heureusement, Edison, en avance sur ses contemporains, a institué un dépôt légal de ses productions filmées, auprès de la [[Bibliothèque du Congrès]], sous la seule forme autorisée : le support papier. Il a fait tirer une copie des films sur une bande papier perforée de {{unité|35|mm}} de large [[photosensibilité|enduite d'émulsion photosensible]] développée puis fixée. Les films papier sont de qualité médiocre mais, une fois [[banc-titre|banc-titrés]], ils restituent aujourd'hui les œuvres détruites<ref>Note : en [[2005]], tous les films produits par Edison et sauvegardés ont été numérisés et font partie d'un coffret de [[DVD]] que distribuent King Video et le [[MoMa]] (le Musée d'art moderne de New York), à qui Edison a légué toute sa production filmée.</ref>. === Premières projections animées === En 1877, [[Émile Reynaud]], professeur de sciences et photographe, crée son [[jouet optique]], le [[Praxinoscope]], dont il dessine lui-même les vignettes, amusantes ou poétiques. Le Praxinoscope rencontre tout de suite la faveur du public et le dernier modèle permet même la projection des dessins sur un tout petit écran, car Reynaud pense que son art ne peut atteindre son apogée qu’en reprenant l’effet magique des lanternes lumineuses. Mais, comme pour tous les « jouets de salon », ses sujets sont en boucle : le geste, la pirouette, la transformation, ne durent qu’une seconde. En [[1892 au cinéma|1892]], un an après les premiers films d’Edison, dont la durée n’est pas très longue (20 à {{nobr|30 secondes}}), Reynaud entreprend de fabriquer un projet ambitieux qui l’obsède depuis quelque quinze années : une machine qui permettrait de projeter sur un grand écran, en donnant l’illusion du mouvement, des dessins qui racontent une vraie histoire d’une durée de deux à cinq minutes. Avec patience, il dessine et peint plusieurs centaines de vignettes qui représentent les différentes attitudes de personnages en mouvement, confrontés les uns aux autres, sur des carrés de gélatine qu'il encadre de papier fort (comme le seront plus tard les [[diapositive]]s) et qu'il relie l'un à l'autre par des lamelles métalliques protégées par du tissu, le tout d’une largeur de {{unité|70|mm}}. Sa technique est le début de ce que l’on appellera le [[dessin animé]], et le mouvement reconstitué classe bien son spectacle dans la catégorie des films, donc du cinéma. <gallery> Fichier:Reynaud.jpg|[[Émile Reynaud|Charles-Émile Reynaud]] Fichier:Theatreoptique.jpg|Émile Reynaud projetant ''Pauvre Pierrot'' dans son Théâtre optique. Gravure de Louis Poyet. Fichier:Pauvre Pierrot (Emile Reynaud, 1892).mp4.webm|''Pauvre Pierrot'', premier dessin animé de l'histoire (1892), première projection animée sur grand écran devant un public payant rassemblé. Fichier:Reynaud-Pantomimes.jpg|Les Pantomimes lumineuses, affiche de Jules Chéret. </gallery> En octobre [[1892 au cinéma|1892]], Émile Reynaud présente à Paris, dans le ''Cabinet fantastique'' du [[Musée Grévin]], ce qu’il baptise le ''[[Théâtre optique]]'', où sont projetées ses ''[[pantomimes lumineuses]]'', ainsi qu’il appelle ses films. Le ''Théâtre optique'' d’Émile Reynaud innove considérablement par rapport à Thomas Edison en inaugurant les premières projections de films animés sur grand écran. Contrairement au visionnage solitaire des ''kinétoscopes'', le public du ''Théâtre optique'' est rassemblé pour suivre l’histoire projetée sur l’écran. Ainsi, le Musée Grévin peut s’enorgueillir d’avoir été la première salle de projection de cinéma, trois ans avant les projections des frères Lumière au [[Salon indien du Grand Café]]. === Cinématographe Lumière === [[Fichier:Fratelli Lumiere.jpg|vignette|gauche|redresse|Les [[auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] (Auguste et Louis).|alt=Auguste et Louis Lumière.]] Durant l’automne [[1894 au cinéma|1894]], lors d’un voyage à Paris, Antoine Lumière assiste à l’une des projections animées du ''Théâtre optique'' d’Émile Reynaud au Musée Grévin, au {{numéro|10}} du boulevard Montmartre. Puis il se rend à une démonstration du ''kinétoscope'', organisée à quelques centaines de mètres au {{numéro|20}} du boulevard Poissonnière. Les représentants d’Edison lui offrent un échantillon d’une trentaine de centimètres du film de {{unité|35|mm}} perforé de l’industriel américain. « Émerveillé par le Kinétoscope d'Edison »<ref>Maurice Trarieux-Lumière (entretien avec le petit-fils de Louis Lumière, président de l'association Frères Lumière), ''La Lettre du premier siècle du cinéma {{numéro|7}}'', association Premier siècle du cinéma, supplément à la Lettre d'information du ministère de la Culture et de la Francophonie {{numéro|380}}, du 3 décembre 1994 {{ISSN|1244-9539}}.</ref>, Antoine revient à Lyon, persuadé que le marché des machines d’enregistrement et de représentation des vues photographiques en mouvement (le mot anglais ''film'', adopté pour la première fois par Thomas Edison en 1893 pour désigner les pellicules impressionnées n'est pas encore connu) est à portée de main et que ce marché est riche en promesses commerciales. Les projections du ''Théâtre optique'' et les réactions du public l’ont convaincu aussi que l’avenir n’est pas dans le ''kinétoscope'', vu par un seul spectateur à la fois, mais dans une machine du type de celle de Reynaud, projetant sur un écran des vues animées, devant un public assemblé. [[Fichier:Mécanisme du cinématographe des frères Lumière.gif|redresse|vignette|[[Came (cinéma)|Came excentrique]] et [[Griffe (cinéma)|griffes Lumière]], [[Perforation de film|perforations rondes Lumière]]. Non représentés sur l'animation : un bras porteur de deux rampes, tournant avec la came, provoque l'enfoncement des deux griffes et leur retrait.]] Le film souple est fabriqué par Eastman qui perçoit des droits industriels inclus dans le prix de chaque métrage du support qu’il vend. Ce film lisse se doit d’être transformé sur ses bordures pour que les griffes puissent s’engager dans des perforations et assurer le passage précis d’un photogramme déjà impressionné à un autre photogramme à impressionner. Mais les Lumière savent que les perforations rectangulaires de type Edison ont fait l’objet de plusieurs brevets, et qu’elles sont une réalité industrielle incontournable. Leur duplication serait un cas de contrefaçon de la part des Lumière qu'Edison n'aurait pas hésité à poursuivre en justice. Pour éviter de payer des droits à l’Américain, Louis Lumière dote leur film de perforations rondes, disposées latéralement à raison d’une seule perforation de part et d’autre de chaque photogramme<ref>http://www.institut-lumiere.org|Patrimoine Lumière|Le Cinématographe.</ref>{{,}}<ref name="Aubert-Seguin" />. Le film perforé Edison, plus performant, sera choisi mondialement par les fabricants de pellicule comme format standard de prise de vues et de projection dès [[1903]]. À cette date, les Lumière se retireront de la course à la production de films, car ils auront compris qu'un nouveau métier venait de naître, qui nécessite des connaissances en dramaturgie, dont ils sont démunis. {{citation|Du reste, l’exploitation du Cinématographe, comme spectacle animé, restait modeste relativement à ce qu’elle sera lorsqu’elle réalisera une nouvelle forme du théâtre. Une fois l’engouement de la nouveauté passé, du fait des représentations de la salle du Grand Café, il ne resta sur les boulevards, à Paris, que trois ou quatre petites exploitations, où leurs propriétaires faisaient de bonnes recettes, mais pas fortune rapidement. En province, les grandes villes seules pouvaient avoir une salle de cinéma, assurée de faire ses frais}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jacques Ducom |titre=Le Cinématographe scientifique et industriel |passage=45 |lieu=Paris |éditeur=éditions Albin Michel |année=1921 |pages totales=510}}.</ref>. Fin [[1895 au cinéma|1895]], les frères Lumière montent une série de projections payantes à Paris, dans le [[Salon indien du Grand Café]], au {{numéro|14}} du boulevard des Capucines. Le premier jour, 28 décembre 1895, seulement trente-trois spectateurs (dont deux journalistes) viennent apprécier les diverses « vues »<ref>Claude Beylie et Jacques Pinturault, « Les Maîtres du cinéma français », Bordas, Paris, 1990 {{ISBN|2-040-18496-1}}.</ref>{{,}}<ref name="Sadoul" />. Le bouche-à-oreille aidant, en une semaine la file d'attente atteint la rue Caumartin. Les projections se font à guichet fermé et les séances sont doublées, le retentissement de ce succès qui, au fil des mois, ne se dément pas, est mondial. Dix films, que Louis Lumière appelle des « [[vue photographique animée|vues photographiques animées]] », constituent le spectacle, dont ''[[La Sortie de l'usine Lumière à Lyon]]'', ''[[La Place des Cordeliers à Lyon]]'', ''[[Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon]]'', ''[[La Mer (Baignade en mer)|Baignade en mer]]'', des enfants plongeant dans les vagues, ''[[Les Forgerons (film, 1895)|Les Forgerons]]'', à l’exemple d’Edison, mais avec de vrais forgerons et une vraie forge car Dickson, pour les besoins du tournage, s’était contenté de reconstituer la forge avec de simples figurants peu convaincants. Suivent deux scènes de famille avec un bébé, la fille même d’[[Auguste Lumière]], ''[[Le Repas de bébé]]'' et ''[[La Pêche aux poissons rouges]]'', puis deux « vues comiques », en fait des pitreries militaires, ''[[La Voltige]]'' et ''[[Le Saut à la couverture]]'', dans la tradition des comiques [[troupier]]s. La séance se termine par le célèbre ''[[L'Arroseur arrosé]]'' (Le Jardinier), qui est en vérité la première [[fiction]] sur pellicule photographique animée de l’histoire du cinéma, jouée par des comédiens (les premières fictions du cinéma étant les ''pantomimes lumineuses'' dessinées d’Émile Reynaud). Thomas Edison comprend que la technique de projection sur grand écran du ''cinématographe'' vient de sonner le glas de son ''kinétoscope''. Son ingénieur Laurie Dickson, dont il a repoussé les conseils, passe à la concurrence. Pressé par le temps, Edison rachète à l’inventeur Francis Jenkins son appareil de projection sorti en octobre [[1895 au cinéma|1895]] sous le nom de ''Phantascope'', qu’il adapte avec l’aide de l’ingénieur [[Thomas Armat]], et qu’il appelle le ''[[Vitascope]]''. Edison peut alors projeter sur grand écran les nombreux films qu’il a déjà fait enregistrer depuis [[1893 au cinéma|1893]] avec le ''kinétographe'' (148 titres)<ref name="Mannoni 2016 p38" />. De son côté, Émile Reynaud maintient ses projections au Musée Grévin. Il draine un demi-million de spectateurs, entre [[1892 au cinéma|1892]] et [[1900 au cinéma|1900]], ce qui représente un beau succès pour une unique salle aux modestes dimensions. Cependant, la concurrence toute proche du Grand Café l’atteint directement et il réagit en essayant d’adapter à sa machine des bandes photographiques. Mais les films Eastman sont en noir et blanc, et leur colorisation avec des vernis va à l’encontre des teintes pastels des dessins délicats de Reynaud. À l’orée du {{s-|XX}}, Émile Reynaud fait faillite. De désespoir, il détruit ses machines, revendues au poids des matériaux. Quant aux bandes dessinées, il les jette dans la Seine. Une perte irréparable… N’en réchappent que deux merveilles, ''[[Autour d'une cabine]]'', et ''[[Pauvre Pierrot]]''{{sfn|Briselance|Morin|2010|p=39}}. === Naissance d'une industrie === Pour varier les programmes, et surtout vendre leurs films et leur Cinématographe (l'appareil même) aux riches particuliers, les frères Lumière alimentent leur fonds par des « vues » que Louis fait tourner par des opérateurs envoyés dans le monde entier. Les plus célèbres d’entre eux, [[Gabriel Veyre]], [[Alexandre Promio]], [[Francis Doublier]], [[Félix Mesguich]] enregistrent des bobineaux qui ne comptent qu’une unique prise de vues, un seul plan. Exceptionnellement, ils arrêtent de « mouliner », afin d'économiser la précieuse pellicule Eastman lors d’une scène qu’ils estiment longuette, et ils reprennent un peu plus tard, créant ainsi deux plans dans le même bobineau qui est ensuite coupé et recollé en éliminant les photogrammes surexposés qui correspondent à l'arrêt et au redémarrage de la caméra. Prémices du montage ? On peut affirmer que non, puisqu'il s'agit d'une simple réparation. [[Fichier:George Melies.jpg|vignette|right|120px|Georges Méliès.]] Cependant, [[Georges Méliès]], célèbre illusionniste, assiste à l’une des toutes premières projections du Grand Café. Il imagine tout de suite comment la projection de films pourrait enrichir son spectacle au théâtre [[Robert-Houdin]] qu'il a racheté en [[1888 au cinéma|1888]]. Il propose à l’issue de la séance de racheter pour une somme astronomique (il est alors fortuné) les brevets qui protègent le ''cinématographe''. Antoine Lumière refuse avec bonhomie et lui aurait dit : {{Citation |Jeune homme, je ne veux pas vous ruiner, cet appareil n’a de valeur que scientifique, il n’a aucun avenir dans le spectacle}}. [[Fichier:Alice Guy.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Alice Guy]].]] Après le refus poli d’Antoine Lumière, Georges Méliès ne s'avoue pas vaincu, ce n'est pas son genre. Il se tourne vers ses amis anglais, [[Birt Acres]] et [[Robert W. Paul|Robert William Paul]], inventeurs de la ''[[caméras Birt Acres|Kinetic camera]]'' qu'ils ont mise au point à peu près aux mêmes dates que le ''cinématographe'' Lumière. Robert William Paul s'est fait une réputation en fabriquant en Angleterre les contrefaçons du ''kinétoscope'' d'Edison. Cette fois, il fournit à Méliès une caméra en modèle unique. Reste au Français à alimenter son appareil avec de la pellicule, car Eastman n'approvisionne que très peu le marché européen, et cela depuis la mise au point de la bande en celluloïd. {{citation |La pellicule était rare à cette époque, elle nous était fournie en petites longueurs par la maison [[Kodak|Eastmann]] ''(sic)'' qui en chargeait ses kodaks et par Balagny, qui nous donnait des bandes de collodion émulsionnées au gélatino-bromure, mais ne dépassant pas {{Unité |1.5|m|arrondi=2}} de longueur. Le nombre d’images obtenues était ainsi fort limité}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jacques Ducom |auteur2=Georges Demenÿ (citation texte) |titre=Le Cinématographe scientifique et industriel |passage=20 |lieu=Paris |éditeur=éditions Albin Michel |année=1921 |pages totales=510}}.</ref>. Méliès réussit à se procurer en Angleterre un stock de film Eastman {{unité|70|mm}} vierge et se lance dans deux périlleuses opérations techniques qu'il mène lui-même, prestidigitation oblige ! Il bricole une machine pour couper le précieux film en deux rubans de {{unité|35|mm}}. Puis, avec une autre machine de sa fabrication, il crée une rangée de perforations rectangulaires sur chaque bord de la pellicule. Son film est prêt à être impressionné. [[Léon Gaumont]], un industriel qui vend du matériel et des fournitures pour la photographie, et qui a cru pour un temps au format {{unité|58|mm}} de Georges Demenÿ, offre bientôt un catalogue foisonnant de bobineaux de cinéma {{unité|35|mm}}<ref name="cnrs">{{Chapitre |langue=fr |auteur1=Yoana Pavlova |titre chapitre=Festivals cinématographiques à Paris |auteurs ouvrage=[[Jean-Michel Frodon]] et Dina Iordanova |titre ouvrage=Gaumont et Pathé |lieu=Paris |éditeur=CNRS éditions |année=2017 |isbn=978-2-271-11480-8 |bnf=45259628r |présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/cinema/7449-cinemas-de-paris.html |passage=165-170}}.</ref>. L'une de ses employées, [[Alice Guy]], a l'idée de créer des petits films promotionnels, et devient ainsi la première femme cinéaste du monde<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Alice Guy, pionnière oubliée du cinéma mondial |url=https://information.tv5monde.com/terriennes/alice-guy-pionniere-oubliee-du-cinema-mondial-3249 |site=TV5MONDE |date=2014-12-24 |consulté le=2020-03-07.}}.</ref> : elle [[réalisatrice|réalise]] elle-même des centaines de bobineaux, dont une ''Passion'' (de Jésus) qui marque l'arrivée de la religion sur le marché des salles obscures, et qui bénéficie d'un scénario célèbre et éprouvé : le [[chemin de croix]]. Un nouveau venu arrive dans la course au succès : [[Charles Pathé]], un forain enrichi par ses présentations de films sur des ''kinétoscopes'' de contrebande, qui décide d’envoyer des opérateurs à travers le monde, suivant l’exemple de Louis Lumière, pour filmer des scènes typiques, toujours sous la forme de bobineaux contenant une seule prise de vues<ref name="cnrs" />. En peu de temps, avec l'aide de son frère, sa société, [[Pathé-Cinéma]], devient aussi puissante que les plus importantes maisons de production américaines, que ce soit [[Edison Studios]] ou [[Vitagraph Company]]. Son emblème triomphal est le [[coq gaulois]], et l'est encore aujourd'hui. Un objectif, non pas marketing, mais macro-économique peut être également poursuivi par les gouvernants d’un pays grâce au cinéma<ref>{{Lien web |auteur=Alexandre Chirouze |titre=Approche communicationnelle des films de fiction |url=https://fr.calameo.com/read/005324517f7a222fd8c72 |accès url=libre |date=2006}}.</ref>. Dans la préface de l’ouvrage de Philippe d’Hugues, ''L’envahisseur américain. Hollywood contre Billancourt'' (1999), Hervé Lavenir de Buffon, Président du Centre d’études et d’action européenne, considère que les États-Unis ont « la volonté de conquête totale, non seulement du marché européen et mondial, mais - bien au-delà des domaines du film, de la télévision, de la communication par l’image et le son – de tout ''l’empire of mind'' que Winston Churchill désignait comme l’un des empires du futur ».Cette volonté n’est pas nouvelle, elle remonte aux années vingt, époque au cours de laquelle le Président Hoover déclarait : « ''Là où le film américain pénètre, nous vendons davantage d’automobiles américaines, plus de casquettes, plus de phonographes américains'' ».Que dire, pour finir, des films qui ne semblent pas ''a priori'' véhiculer d’idéologie ? Jean-Loup Bourget<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Loup Bourget |titre=Hollywood, la norme et la marge |éditeur=Nathan |date=2002}}.</ref> semble considérer, dans un chapitre entier qu’il consacre à l’idéologie, que tous les films en ont une part : « ''De manière explicite ou sous-jacente, délibérément ou à leur insu, les films véhiculent une idéologie, ils sont inscrits dans un contexte social et politique, national et international, auquel ils ne sauraient entièrement échapper : faire un film d’évasion est encore une façon de réagir à ce contexte, de même que l’ « apolitisme » est une attitude politique parmi d’autres'' » (Bourget, 2002, {{p.|149}}). Le contenu idéologique n’est pas seulement le fait des cinéastes, il peut être également celui des spectateurs, amateurs ou critiques, dès lors que ces derniers jugent qu’un film propage, même de manière diffuse et implicite, certaines valeurs, par exemple de ''l’American way of life'', aux dépens d’autres valeurs, d’autres cultures (Bourget, 2002). === Naissance d’un langage === [[Fichier:Melies's Montreuil studio.jpg|redresse|vignette|Le studio de Méliès est entièrement vitré, le contraire de la Black Maria. À gauche : Méliès peignant un élément de décor.]] De [[1891]] à [[1900]], et même quelques années plus tard, les films se présentent toujours sous le même aspect : un bobineau de pellicule {{unité|35|mm}} de {{nobr|20 mètres}} environ ({{nobr|65 pieds}}), sur lequel est impressionnée une unique [[Prise de vues cinématographique|prise de vues]] comprenant un seul cadrage (un [[Plan (cinéma)|plan]]), qui, en projection, dure moins d’une minute. Ce sont les cinéastes anglais qui, les premiers, découvrent les vertus du découpage en plans et de son corollaire, le [[montage]]. L’historien du cinéma [[Georges Sadoul]] les regroupe sous le nom d’« [[école de Brighton]] », et réserve aux plus inventifs d'entre eux un coup de chapeau mérité : « En 1900, George Albert Smith était encore avec James Williamson à l'avant-garde de l'art cinématographique »<ref name="Sadoul" />. D'autres n'hésitent pas à déclarer : « Alors que William Kennedy Laurie Dickson, William Heise, Louis Lumière, Alexandre Promio, Alice Guy, Georges Méliès, bref, les inventeurs du cinéma primitif, ne dérogent pas à l’habitude, tout à la fois photographique et scénique, de tourner une seule prise de vue pour filmer une action unique dans un même lieu, George Albert Smith, lui, décrit une action unique se déroulant en un même lieu, à l’aide de plusieurs prises de vues qui sont reliées entre elles par la seule logique visuelle. Ce qu’on appellera plus tard le découpage technique, le découpage en plans de l’espace et du temps à filmer »<ref>{{harvsp|Briselance|Morin|2010|p=65-69 }}.</ref>. Réalisé par [[George Albert Smith (réalisateur)|George Albert Smith]] en [[1900]], le film ''Les Lunettes de lecture de Mamie'', ou ''[[La Loupe de grand-maman]]'', est le premier film où est expérimenté une manière spécifique du cinéma de décrire une action. Dans ce film d’une minute vingt au sujet très mince, comme il est de coutume de les concevoir à l’époque : un enfant utilise la loupe de sa grand-mère pour observer autour de lui, George Albert Smith fait alterner deux sortes de prises de vue. Un cadrage principal et large montre le jeune garçon en compagnie de son aïeule, occupée à repriser. Le gamin emprunte la loupe et la dirige d’abord vers une montre, que l’on voit alors en [[gros plan]] à travers une découpe ronde en forme de loupe. Le jeune garçon cherche autour de lui, et braque sa loupe vers un oiseau en cage. Gros plan de l’oiseau à travers la découpe. L’enfant dirige ensuite la loupe vers sa mamie. Un très gros plan plutôt drolatique montre l’œil droit de la grand-mère, qui tourne dans tous les sens, toujours vu par le biais d’une découpe ronde. Le petit-fils aperçoit le chaton de sa mamie, caché dans son panier à couture. Gros plan du chaton à travers la loupe. Le chaton bondit hors du panier, la grand-mère arrête là le jeu de son petit-fils. Cette succession de prises de vues, liées par un même récit, inaugure la division en plans d’un film de cinéma, ce qu’on appelle aujourd'hui le découpage technique, ou plus simplement le découpage. Et sa suite logique, qui est le montage de ces éléments filmés séparément, dit montage alterné. La découverte est de taille, fondamentale. En prime, ce film invente le [[Plan subjectif (cinéma)|plan subjectif]], puisque chaque gros plan vu à travers la loupe, est un plan subjectif qui emprunte le regard du jeune garçon. À notre époque, ce découpage en plans semble facile et évident, presque banal. Mais en [[1900]], c'est une révolution. Georges Méliès, lui, ne comprend pas l’apport essentiel au cinéma de ses bons amis de Brighton, et ''[[Le Voyage dans la Lune]]'' qu'il réalise en [[1902]] est là encore, malgré ses nombreuses inventions humoristiques, une suite de tableaux à la manière du music-hall, pour une durée de presque {{nobr|13 minutes}}. Cette réserve permet d'affirmer que Georges Méliès n’est pas, contrairement à ce qui est souvent dit, l’inventeur de la fiction, alors que son apport technique, comme illusionniste, est considérable, notamment avec l'[[Arrêt de caméra (cinéma)|arrêt de caméra]], un procédé qu'il reprend à William Heise et Alfred Clark, de l'équipe d'Edison qui ont tourné ''[[L'Exécution de Marie, reine des Écossais|L'Exécution de Mary, reine des Écossais]]'' en [[1895]]. Mais alors que William Heise n'utilise qu'une seule fois ce « truc » élémentaire (encore fallait-il le découvrir), Georges Méliès, lui, après un premier essai réussi en [[1896]] (''[[Escamotage d'une dame au théâtre Robert-Houdin]]''), décline l'arrêt de caméra sur plusieurs dizaines de films avec une invention chaque fois renouvelée et une dextérité extraordinaire, qui étonnent encore aujourd'hui tous les professionnels du cinéma. Les [[actualités cinématographiques]], diffusées en salle à partir de la fin du {{s|XIX}}, proposent des actualités reconstituées par [[Robert W. Paul]], Méliès, Edison, [[Pathé Production|Pathé]] ou d'autres avec des procédés qui anticipent souvent ceux du cinéma de fiction comme [[La Guerre de Cuba et l'Explosion du Maine à La Havane|l'explosion du cuirassé ''Maine'' à La Havane]], tournée par Méliès en 1898, ou le [[film catastrophe]] de l'[[éruption de la montagne Pelée en 1902]], réalisé en studio par Pathé. La [[révolution russe de 1905]], reconstituée par Pathé, montre la première version cinématographique de la [[mutinerie du cuirassé Potemkine|mutinerie du cuirassé ''Potemkine'']], associant d'authentiques images d'un navire (qui n'est pas le ''Potemkine'') à des scènes jouées par des acteurs<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Églantine Monsaingeon |titre=Les actualités cinématographiques au début du {{s-|XX}} |périodique=Sociétés & Représentations |date=2000/2 |numéro=9|pages=105-114 |issn=1262-2966|doi=10.3917/sr.009.0105|lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2000-2-page-105.htm}}</ref>. [[Fichier:DWGriffith.jpg|vignette|redresse|gauche|[[D. W. Griffith|David Wark Griffith]].]] En [[1908]], [[D. W. Griffith|David Wark Griffith]], un autodidacte américain qui commence sa carrière au cinéma en jouant le rôle principal du film ''Sauvé du nid d’un aigle'' (durée : {{nobr|7 minutes}}), dirigé par [[Edwin S. Porter]], pour lequel il accepte de s’improviser [[cascadeur]], se voit ensuite confier la réalisation d’un film de {{nobr|13 minutes}}, ''[[Les Aventures de Dollie]]''. Les découvertes de George Albert Smith, et plus généralement de l’école anglaise de Brighton, ont ouvert aux cinéastes un espace créatif immense, dorénavant la durée des films découpés en plans est comprise entre {{unité/2|10|et=13|minutes}}, c’est-à-dire une bobine de film {{unité|35|mm}} de {{nobr|300 mètres}}. On dit alors d’un film qu’il fait 1 bobine ou 2. ''Les Aventures de Dollie'' est un film d’une bobine. Le sujet est simple : la fillette d’un couple aisé est enlevée par un couple de « gens du voyage », qui veut se venger de leur comportement hautain. Le père se lance à la poursuite des kidnappeurs et les rattrape, mais ne trouve dans leur roulotte aucune trace de son enfant. Les ravisseurs ont enfermé Dollie dans un tonneau en bois. En passant un gué, la roulotte laisse échapper le tonneau qui part en flottant sur l’eau. Le courant providentiel ramène le tonneau, et la fillette, devant la maison des parents. D.W.Griffith accepte ce sujet, qui semble difficile à réaliser, à cause des différents lieux et de la simultanéité des actions, parce qu’il comprend – et ceci sans aucune expérience préalable – comment il faut traiter ce genre d’actions parallèles. Ce qui n’est pas évident en [[1908]]. C’est pourtant ce que tente et réussit D.W.Griffith, dès son premier film, ''Les Aventures de Dollie''. Il mélange les plans qui montrent la famille réunie, jouant au badminton, avec des plans du couple de gitans dans leur campement, l’homme revenant de sa confrontation humiliante avec le mari qui l’a frappé et jurant à sa compagne qu’il va se venger. Puis l’homme retourne à la maison de la famille, profite de ce que la fillette est seule, la saisit en l’empêchant de crier et l’emporte au loin. Il arrive au campement et montre la fillette à sa compagne qui en est bouleversée, et qui, pour cette raison, reçoit en punition des coups de son compagnon. Devant la maison, la famille constate la disparition de la fillette et le mari part à sa recherche avec des voisins. Au campement, l’homme dissimule Dollie dans un tonneau qu’il referme. Le père et les voisins déboulent, furieux, et bousculant le couple, cherchent partout sans penser à ouvrir le tonneau. Ils ne peuvent que se retirer bredouilles, laissant libre le couple de kidnappeurs qui lèvent le camp aussitôt. La roulotte part au galop et traverse une rivière, le tonneau se détache, il est entraîné par le courant. Dans leur jardin, le couple aisé se désespère car leurs recherches n’ont rien donné. Plusieurs plans montrent alors le tonneau se déplaçant sur le cours de la rivière, franchissant une petite chute d'eau. Devant la maison, un grand garçon pêche, qui voit le tonneau s’immobiliser dans les herbes qui bordent la rivière. Il appelle le père qui, soudain, tend l’oreille vers le tonneau, ce qui fait penser qu’il entend des cris. Il ouvre le tonneau et libère la petite Dollie. La famille est enfin réunie dans la joie. Ce découpage est en fait inspiré de la technique romanesque. Bien que n’ayant jamais fréquenté l’université, Griffith est cultivé. Parmi les métiers qui l’ont fait vivre, il y a celui de libraire ; comme Edison, il a beaucoup lu. Il sait que le romancier utilise constamment son don d’[[ubiquité]] pour mettre en parallèle deux ou plusieurs actions qui se déroulent en même temps. Griffith pense que le découpage en plans permet de la même façon de passer d’une action se situant dans un décor, à une autre action simultanée se déroulant dans un décor différent mais faisant partie de la même histoire, avec la possibilité d’aller et de retourner à l’un comme à l’autre décor, passer d'une action à une autre, ce que l'on appellera le montage parallèle, qui n'est pas un effet que l'on trouve au montage puisque cette dichotomie est déjà prévue par écrit dans le découpage technique qui suit la rédaction du [[scénario (film)|scénario]], donc avant le tournage. C’est cette possibilité de découper en [[Séquence (cinéma)|séquences]], et non plus en vues, en tableaux ou en scènes, qui permet dorénavant aux cinéastes de traiter des récits de plus en plus longs et complexes, mettant en mouvement de nombreux personnages dans diverses situations, liés par la même histoire. Griffith a ouvert la voie aux longs-métrages. Le cinéma s’y engouffre et les films longs (4 à 6 bobines, et plus) se multiplient, apportant un nouveau souffle au spectacle cinématographique dont la fréquentation augmente considérablement avant la guerre de [[1914-1918]], et reprend de plus belle après l'armistice. === Avènement du cinéma sonore === En [[1892]], Reynaud fait accompagner les projections de son Théâtre optique par un pianiste, Gaston Paulin, qui compose, exprès pour chaque bande, une musique originale. On peut dire que ce sont les premières BO ([[bandes originales]]) du cinéma. Reynaud a compris que ses Pantomimes lumineuses voient leur force évocatrice décuplée par leur mariage avec la musique, qui assure également un continuum sonore couvrant le bruit du défilement de la bande images. Aujourd’hui, le compositeur de la bande originale d’un film est considéré, au regard des [[droits d’auteur]] relatifs à la projection et à la diffusion par support domestique des films, comme l’un des auteurs du film, avec le réalisateur (qui est le plus souvent crédité comme l’unique auteur), le scénariste, et éventuellement le dialoguiste. Les projections de films {{unité|35|mm}} sur support photographique sont accompagnées par un instrumentiste (un pianiste est l’accompagnement de base) ou plusieurs instrumentistes, voire une petite formation de musique de chambre dans les cinémas des beaux quartiers, qui improvisent au cours des premières projections puis reprennent les effets réussis lors des autres séances. Des partitions sont vendues ou louées avec les films, afin que les forains fassent accompagner efficacement les séances, y compris une liste des accessoires nécessaires au bruitage. {{citation|Il faut attendre [[1924]] pour que [[Western Electric Company]] développe aux États-Unis, en collaboration avec [[Laboratoires Bell|Bell]] Telephone Laboratories, un système de synchronisation sonore, le [[Vitaphone]], qui reprend le procédé du disque gravé. Les ingénieurs de Western Electric ont équipé l’appareil de projection et le phonographe de moteurs électriques [[synchrone]]s qui entraînent les deux machines à la même vitesse<ref>{{harvsp|Briselance|Morin|2010|p=161 }}.</ref>.}} Cette fois, la synchronisation du son avec l’image est parfaite du début à la fin. Mais les réticences des forains sont grandes, leur expérience des disques couplés aux films leur a laissé de mauvais souvenirs, projections interrompues, rires ou huées du public, le passif est lourd. Western Electric songe à abandonner son système, mais une opportunité inattendue se présente en [[1926]]. Quatre frères, d’anciens forains qui ont durant plusieurs années organisé des projections itinérantes, rachètent un théâtre dans [[Manhattan]] et l’équipent avec le procédé Vitaphone, engageant leurs derniers dollars dans un pari qui semble, aux yeux de leurs contemporains, perdu d’avance. Les [[frères Warner]] produisent un film de trois heures, ''[[Don Juan (film, 1926)|Don Juan]]'', avec la star de l’époque, [[John Barrymore]], qu’ils ont encore sous contrat. Le film comprend quelques rares dialogues enregistrés, mais surtout, tout un fatras de musiques classiques connues, arrangées pour leur donner un air de continuité. On peut dire que ce film est la première expérience réussie de [[cinéma sonore]] (images et sons enregistrés). Le couple disque gravé-film {{unité|35|mm}} fonctionne sans incident. Le public de nantis qui assiste aux projections réserve au film un excellent accueil, mais ''Don Juan'' ne rentre pas dans ses frais, les places étant trop chères pour drainer le public populaire qui d'ailleurs, à l'époque, recherche d'autres musiques. [[Fichier:The Jazz Singer.gif|vignette|right|redresse|Affiche du film ''[[Le Chanteur de jazz]]'', l'un des premiers films chantants, considéré à tort comme le premier film parlant.]] Ils ont alors l’idée de filmer un chanteur de cabaret des plus populaires, [[Al Jolson]], un Blanc grimé en Noir. Ils tournent ''[[Une scène dans la plantation]]'', un film d’une seule bobine. Le public populaire est enthousiaste, non seulement Al Jolson chante le blues<ref>Interprétation : Al Jolson, musique : Jean Schwartz, paroles : Sam Lewis & Joe Young, « Rock-a-Bye Your Baby with a Dixie Melody », 1926.</ref>, mais en plus il parle en regardant l’objectif de la caméra, il s’adresse au public ravi, comme dans un spectacle vivant. On fait la queue pour assister aux séances. Les Warner s’empressent de redoubler leur coup, cette fois en produisant en [[1927]] un long-métrage d’une heure et demie, le fameux film ''Le Chanteur de jazz'' qui est un immense succès. C’est une erreur de dire que ce film est le premier film sonore ou parlant. {{citation|''Le Chanteur de jazz'' était un film muet où avaient été insérés quelques numéros parlants ou chantants. Le premier film « cent pour cent parlant » (pour employer le langage de l'époque) : ''Lights of New York'', fut produit en 1929 seulement<ref name="Sadoul" />.}} En effet, aucun des nombreux dialogues du film ''Le Chanteur de jazz'' n’est enregistré, les répliques entre les comédiens sont toutes écrites sur des cartons d’intertitres, selon la tradition du cinéma muet. Seules les chansons d’Al Jolson et les phrases qu’il prononce entre deux couplets, sont réellement enregistrées. Ce film doit être considéré plutôt comme l’un des premiers films chantants (après ''Don Juan'' et ''Une scène dans la plantation''). Une chose est sûre : c’est un triomphe qui, à terme, condamne le [[cinéma muet]] (qui ne s'appelle pas encore ainsi), et fait immédiatement de la [[Warner Bros.]] l’un des piliers de l’industrie hollywoodienne. Fort de ces succès, le système Vitaphone, disque et film, se répand dans toutes les salles de cinéma et chez les forains. Mais déjà, la technique fait un bond en avant : la [[Fox Film Corporation]] inaugure un procédé photographique, le son [[Movietone]]. Ce que l’on appelle désormais la « piste optique » est intercalée entre l’une des rangées de perforations et le bord des photogrammes, rognant la partie utile de l’image. [[Radio Corporation of America]] (RCA) lance une technique au meilleur rendement sonore, dite « à densité fixe » (blanc et noir seuls). D'autres techniques sont testées aux [[États-Unis]] et de [[Histoire des bourses de valeurs#Chimie, auto, textile, agro-alimentaire, la Bourse joue la société de consommation|nombreuses sociétés naissent dans les années 1920, profitant de l'engouement de la Bourse pour le cinéma]]. La demande en films parlants modifie profondément l'industrie du cinéma. Pour réaliser de bonnes prises de son, les studios sont régis maintenant par l'obligation du silence. {{citation|Silence, on tourne !}}. Au fil des décennies de l'existence du cinéma, l'enregistrement et la reproduction du son vont passer par plusieurs étapes d'améliorations techniques : * Le son stéréophonique ; * Le son magnétique ; * Les réducteurs de bruit ; * Le son numérique. === Apport de la couleur === [[Fichier:Serpentine Dance (1895) - yt.webm|redresse|vignette|gauche|''Danse serpentine'', teintée à la main (1895).]] [[Émile Reynaud]] est le premier à utiliser la couleur pour ses [[Pantomimes lumineuses]], projetées au Musée Grévin dès [[1892 au cinéma|1892]]. [[Image par image]], il dessine à la main et applique ses teintes directement sur sa bande de {{unité|70|mm}} de large, faite de carrés de gélatine reliés entre eux, ce qui fait de lui le premier réalisateur de [[dessin animé|dessins animés]] (du type [[animation limitée]]). En [[1894 au cinéma|1894]], l’une des bandes produites par [[Thomas Edison]], filmées par [[William Kennedy Laurie Dickson|Laurie Dickson]], est ensuite coloriée à la main (teinture à l'aniline), image par image, par Antonia Dickson, la sœur du premier réalisateur de films. Il s’agit de ''Butterfly Dance'' (en français, ''[[Danse du papillon (Annabelle)|Danse du papillon]]''), et de ''Serpentine Dance'' (en français, ''[[Danse serpentine (Annabelle)|Danse serpentine]]''), très courtes bandes de {{nobr|20 secondes}} chacune, où la danseuse [[Annabelle Moore|Annabelle]] virevolte avec des effets de voilage à la manière de [[Loïe Fuller]]. L’effet est actuellement toujours très réussi. C’est la première apparition de la couleur appliquée à la prise de vues photographique animée. En [[1906 au cinéma|1906]], l'Américain [[James Stuart Blackton]] enregistre sur support argentique {{unité|35|mm}}, à la manière d’un appareil photo, photogramme après photogramme, grâce à ce qu’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France « mouvement américain ». Il était encore inconnu en Europe »<ref name="Sadoul" />, un film pour la Vitagraph Company. C'est le premier dessin animé sur support argentique de l'histoire du cinéma, ''[[Humorous Phases of Funny Faces]]'' (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le générique lui-même est animé. C'est drôle, mais la couleur est encore absente. L’apport de la couleur passe dans les premières décennies du cinéma par deux solutions : * La première est bon marché, et son attrait limité mais reconnu. C’est la teinture dans la masse de chaque copie de projection, par immersion dans un bain colorant transparent qui donne à chacune une lumière particulière. Un bobineau montrant une baignade à la mer est teinté en vert. Une scène de forge ou d’incendie est de même teintée en rouge. Le bleu est utilisé pour les régates sur l’eau, le jaune accompagne les vues du désert. * La seconde est le coloriage à la main de chacun des photogrammes, à l’aide d’un pochoir enduit d’encre. Cette technique, qui exige le renfort de nombreuses « petites mains », est beaucoup plus onéreuse, mais l’effet spectaculaire est garanti. Georges Méliès n’est pas le seul à l’utiliser. Les productions Pathé, Gaumont, et bien sûr Edison, montent des ateliers où s’escriment des dizaines de femmes qui colorisent au pinceau, au pochoir manuel, puis avec un système mécanique de modèle entraînant, par l’intermédiaire d’un parallélogramme ou de cames, un ou plusieurs pochoirs. [[Fichier:Kinemacolor1.jpg|vignette|redresse|''Un rêve en couleur'' (1911), tourné en Kinémacolor.]] Après avoir découvert le découpage en plans et bien d’autres innovations fondamentales du cinéma, le britannique [[George Albert Smith (réalisateur)|George Albert Smith]] se désintéresse de la réalisation des ''[[chase films]]''. Il préfère se lancer dans la recherche pure en mettant au point avec l'Américain [[Charles Urban]] un procédé de film donnant l'illusion de la couleur sur film Noir et Blanc, le [[Kinémacolor]] dont le premier film, ''Un rêve en couleur'', date de [[1911 au cinéma|1911]]. Les films paraissent bien en couleur, mais les inconvénients du Kinémacolor sont multiples : le bleu et le blanc sont peu ou mal rendus, les couleurs sont un peu pâteuses. Et surtout, le procédé nécessite l’investissement d’un équipement qui fonctionne exclusivement pour le Kinémacolor. Après quand même quelque deux-cent cinquante films, le Kinémacolor est abandonné pour des raisons économiques, juste avant la [[Première Guerre mondiale]]. Un autre procédé, américain, va le remplacer, mis au point pendant la guerre, et lancé dès [[1916]] : le [[Technicolor (procédé)|Technicolor]]. Ce procédé utilise lui aussi le seul film disponible, le film Noir et Blanc. La prise de vue s’effectue avec une caméra lourde aux dimensions imposantes, qui fait défiler en même temps trois pellicules Noir et Blanc synchronisées. Derrière l’objectif, un double prisme laisse passer en ligne droite l’image filtrée en vert qui impressionne l’une des pellicules. Par un premier filtrage, le même double prisme dévie le faisceau du rouge et du bleu sur un ''pack'' de deux pellicules qui défilent l’une contre l’autre. La première est dépourvue de la couche anti-halo qui ferme habituellement le dos des pellicules, l’image peut la traverser mais au passage l’impressionne au bleu, tandis qu’elle impressionne dessous l’autre pellicule filtrée au rouge. La prise de vue fournit ainsi trois négatifs en Noir et Blanc, qui représentent les matrices de chaque couleur fondamentale par leur complémentaire (le jaune donné par le monochrome bleu, le rouge magenta donné par le monochrome vert, le bleu-vert donné par le monochrome rouge). Le tirage des copies fonctionne selon le principe et la technique de la trichromie de l’imprimerie, avec les mêmes possibilités de régler l’intensité de chaque couleur. Très vite, il apparaît la nécessité d’ajouter une quatrième impression, un gris neutre dont la matrice est obtenue par la superposition photographique des trois matrices de la prise de vue, afin de souligner le contour des formes qui prennent ainsi plus de corps. Dans les [[années 1930]], l’[[Allemagne]], sous la botte du [[Parti national-socialiste]] ([[nazisme]]), développe un cinéma de propagande doté d’énormes moyens financiers. La recherche d’un procédé de film en couleur, utilisant un support unique léger qui favoriserait la prise de vue documentaire (dans un but politique), est menée hâtivement. Le procédé [[Agfacolor]], inventé à l’origine pour la photographie sur plaques de verre, est alors décliné sur film souple, d’abord en [[film inversible]] (le film subit deux traitements successifs - développement, puis voilage - qui le font passer du stade négatif au stade positif), puis en négatif (nécessitant ensuite des copies positives séparées). En [[1945]], après la défaite de l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo]], les Alliés et les Soviétiques s’emparent de découvertes technologiques allemandes, et ramènent derrière leurs frontières entre autres procédés et techniques, ceux du film en couleur. Aux États-Unis, le procédé soustractif de l’Agfacolor devient l’[[Eastmancolor]], en URSS, il donne le Sovcolor, en Belgique le Gévacolor, et au Japon, sous contrôle américain, naît le Fujicolor. Par rapport au Technicolor, le procédé Eastmancolor propose une alternative économique au stade de la prise de vues. Dans les années [[1950]], les films Technicolor sont désormais tournés en Eastmancolor. Après le tournage, une fois le montage achevé, on tire du négatif monopack Eastmancolor les quatre matrices qui vont servir à l’impression des copies du film selon le procédé Technicolor trichrome, avec l’avantage sur le négatif Eastmancolor, de pouvoir être étalonnées efficacement au niveau chromatique, pour chacune des couleurs primaires. Un procédé encore plus économique, découvert en photographie dans les [[années 1920]], est adapté au [[cinéma italien|cinéma en Italie]] dans les [[années 1950]] : le Ferraniacolor. Il va servir essentiellement les films à costumes, et plus particulièrement les [[péplum]]s qui relancent la production italienne. == Théories == [[Fichier:Ferdinand de Saussure.jpg|vignette|gauche|redresse|Les travaux du linguiste [[Ferdinand de Saussure]] établirent les prémices de l’analyse structurale du récit.]] Les théoriciens du cinéma ont cherché à développer des concepts et à étudier le cinéma comme un [[art]]<ref>Encyclopédie Universalis, « [http://www.universalis.fr/encyclopedie/E920001/CINEMA_Les_theories_du_cinema.htm Les théories du cinéma] », consulté le 13 mars 2008.</ref>. Issu de la technique moderne tout en étant l’un des symptômes et causes de cette modernité, ses principes, comme la technique, le [[montage]], ou la [[prise de vues cinématographique|prise de vues]], ont bouleversé les modes de représentation dans les [[Art figuratif|arts figuratifs]] et la [[littérature]]<ref name="cinemanageria" />. Pour se former et se comprendre en tant qu’art, le cinéma a eu besoin de théories. Dans ''[[Matière et mémoire]]'', en [[1896]], le philosophe français [[Henri Bergson]] anticipe le développement de la théorie à une époque où le cinéma venait juste d’apparaître comme visionnaire<ref name="cinemanageria">Cinemanageria, {{Lien archive|consulté le=14 mars 2008|horodatage archive=20090410055037|url=http://cinemanageria.ifrance.com/cine_typologie/cine_theories.htm|titre=Les théories du cinéma, lien d'archive}}.</ref>. Il s’exprime aussi sur le besoin de réfléchir sur l’idée de mouvement, et invente donc les termes « image-mouvement » et « image-temps »<ref name="cinemanageria" />. Cependant, en [[1907 en littérature|1907]], dans son essai ''L’Illusion cinématographique'', tiré de ''[[L'Évolution créatrice]]'', il rejette le cinéma en tant qu’exemple de ce qu’il a à l’esprit. Néanmoins, bien plus tard, dans ''Cinéma I'' et ''Cinéma II'', le philosophe [[Gilles Deleuze]] prend ''[[Matière et mémoire]]'' comme base de sa propre philosophie du cinéma et réexamine les concepts de Bergson en les joignant à la [[sémiotique]] de [[Charles Sanders Peirce|Charles Peirce]]. C’est en [[1911]] dans ''{{langue|en|The Birth of the Sixth Art}}'' que [[Ricciotto Canudo]] esquisse les premières théories<ref>Ricciotto Canudo, ''The Birth of the Sixth Art''.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Google book, « [https://books.google.fr/books?id=u9DvW4A59ywC&pg=PA25&lpg=PA25&dq=the+birth+of+the+sixth+art+Ricciotto+Canudo&source=web&ots=8caC5HPalB&sig=l47coWioCagq05fAlqLk2E8L6Bk&hl=fr The Birth of the Sixth Art] », consulté le 13 mars 2008.</ref>, se dressant alors dans l''’ère du silence'' et s’attachant principalement à définir des éléments cruciaux<ref name="livre théorie">Francesco Casetti, ''Les théories du cinéma depuis 1945'', Armand Colin, 30 avril 2005, 374 p. {{ISBN|978-2-200-34181-7}}.</ref>. Les travaux et innovations des réalisateurs drainèrent davantage de réflexions. [[Louis Delluc]], avec l’idée de ''photogénie'', [[Germaine Dulac]] et [[Jean Epstein]], qui voient dans le cinéma à la fois un moyen de dépassement et de réunion du corps et de l’esprit, sont les principaux acteurs d’une avant-garde française, suivie de près par les théories allemandes qui, influencées par l’[[expressionnisme]], se tournent davantage vers l’image. On remarque en parallèle la ''[[Psychologie de la forme|Gestalt]]'', qui naît entre le {{s|XIX}} et le {{s|XX}} sous l’égide de [[Ernst Mach]]<ref>A. Gurwitsch, ''Développement historique de la Gestalt-Psychologie'', 1935, Thalès, {{p.|167-176}}.</ref>. Du côté soviétique, les théoriciens-cinéastes tiennent le [[montage]] pour l’essence du cinéma<ref name="cinemanageria" />. Le thème privilégié de [[Sergueï Eisenstein]] sera la création sous tous ses aspects, soit tout ce qui permet d’envisager la création d’un « langage » d’image-concept et une théorie générale du montage, révélateurs l’un et l’autre des lois identiques de la réalité et de la pensée. De son côté, [[Dziga Vertov]] se fera porte-voix de la nouveauté et du [[futurisme]]. Sa théorie, correspondant au montage de fragments aux petites unités de sens, souhaite la destruction de toute la tradition pour la remplacer par une « fabrique des faits », conception radicale du cinéma s’il en est. Le montage « honnêtement narratif » américain, mis en théorie par [[Vsevolod Poudovkine|Poudovkine]], l’emportera cependant dans le cinéma mondial. La théorie du cinéma formaliste, conduite par [[Rudolf Arnheim]], [[Béla Balázs]], et [[Siegfried Kracauer]], souligne le fait que le cinéma diffère de la réalité, et qu’en ceci, c’est un véritable art<ref>Frédéric Gimello, « [http://fgimello.free.fr/enseignements/metz/textes_theoriques/COURS_textes_theoriques_cinema.htm Théories du cinéma] », Université de Metz, consulté le 13 mars 2008.</ref>. [[Lev Koulechov]] et [[Paul Rotha]], ont aussi mis en lumière la différence entre cinéma et réalité et soutiennent l’idée que le cinéma devrait être considéré comme une forme d’art à part entière<ref name="livre théorie" />. Après la [[Seconde Guerre mondiale]], le critique de cinéma et théoricien français [[André Bazin]] réagit à l’encontre de cette approche du cinéma en expliquant que l’essence du cinéma réside dans son habileté à reproduire mécaniquement la réalité et non pas dans sa différence par rapport à la réalité. Bazin se tourne davantage vers une approche [[Ontologie (philosophie)|ontologique]] du cinéma et façonne ainsi une théorie du cinéma réaliste. L'image cinématographique poursuivrait l'objectivité de l'image photographique dont le pouvoir est de capter comme l'essence d'un instant. On retrouvera cette conception à plusieurs reprises et selon différentes déclinaisons comme chez [[Andreï Tarkovski]] dans ''[[Le Temps scellé]]''<ref>Andrei Tarkovski, ''Le temps scellé'', Petite bibliothèque des cahiers du cinéma.</ref> ou en la combinant à la phénoménologie de Gadamer dans ''La tentation pornographique'' de M. Dubost<ref>Matthieu Dubost, ''La tentation pornographique - réflexions sur la visibilité de l'intime'', Ellipses.</ref>. Contre Bazin et ses disciples, [[Jean Mitry]] élabore la première théorie du signe et de la signification au cinéma, sans vouloir assimiler, même par analogie, l’image visuelle et les structures filmiques avec le langage verbal, comme ce sera la tentation de la [[sémiologie]]<ref name="cinemanageria" /> lorsque, dans les [[années 1960]] et [[années 1970|1970]], la théorie du cinéma investira le monde universitaire, important des concepts depuis des disciplines établies comme la [[psychanalyse]], l’[[Gender studies|étude des genres]], l’[[anthropologie]], la [[théorie de la littérature]], la [[sémiotique]] et la [[linguistique]]. La sémiologie du cinéma prendra diverses formes : psychanalyse, [[formalisme russe]], [[Déconstructivisme|philosophie déconstructive]], [[narratologie]], [[histoire]], etc. Son importance réside dans l’« analyse textuelle », la recherche dans le détail des structures de fonctionnement des films<ref name="cinemanageria" />. À partir des [[années 1960]], se produit un clivage entre la théorie et la pratique du cinéma. Cette autonomie souhaitée restera toute relative : lorsque, avec sa {{citation|grande syntagmatique du film narratif}}, [[Christian Metz]] se propose, en [[1966]], de formaliser les codes implicites au fonctionnement du cinéma, [[Jean-Luc Godard]] déconstruit de tels codes à l’intérieur de ses œuvres. Les [[années 1980]] mettront fin à une époque fertile en théories. Naîtront alors d'autres réflexions, notamment celles orientées vers la narratologie de même qu'un certain nombre de théories visant la redécouverte du cinéma des premiers temps. À ce titre, les travaux du théoricien québécois [[André Gaudreault]] et du théoricien américain [[Tom Gunning]] sont particulièrement exemplaires. [[Fichier:Nanni Moretti.jpg|vignette|redresse|[[Nanni Moretti]], cinéaste fortement influencé par le cinéma mental.]] Pendant les [[années 1990]], la révolution du [[numérique]] dans les technologies de l’image a eu divers impacts en matière de théorie cinématographique. D’un point de vue psychanalytique, après la notion du réel de [[Jacques Lacan]], [[Slavoj Žižek]] offrit de nouveaux aspects du regard extrêmement utilisés dans l’analyse du cinéma contemporain<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Daniel Chandler |titre=Notes on 'The Gaze' |url=http://visual-memory.co.uk/daniel//Documents/gaze/gaze06.html |site=visual-memory.co.uk |consulté le=2022-10-25}}.</ref>. Dans le cinéma moderne, le corps est filmé longuement avant sa mise en action, filmé comme un corps qui résiste. Chez certains [[cinéaste]]s, c’est le [[cerveau]] qui est mis en scène<ref>Vincent Pinel, ''Genres et mouvements au cinéma'', 22 mars 2006, Larousse, 231 p. {{ISBN|978-2-03-582661-9}}.</ref>. À travers ce mouvement, appelé cinéma mental, on retrouve une [[violence]] extrême, toujours contrôlée par le cerveau<ref name="Caen ment">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/histoire12cerveau.htm Histoire du cinéma - Cinéma mental] », consulté le 12 mars 2006.</ref>. Par exemple, les premiers films de [[Benoît Jacquot]] sont fortement imprégnés par ce mouvement : les personnages sont repliés sur eux-mêmes, sans éclaircissement sur leur [[psychologie]]<ref name="resistance corps" />. Jacquot déclarera en [[1990 au cinéma|1990]], à propos de ''[[La Désenchantée]]'' : « je fais des films pour être proche de ceux qui font les films : les acteurs. Parfois les jeunes metteurs en scène voudraient ériger les acteurs en signe de leur monde. Je ne cherche pas à montrer mon monde propre. Je cherche bien davantage à travailler le monde du film. C’est une connerie de dire que l’acteur rentre dans la peau de son personnage. Ce sont les personnages qui ont la peau de l’acteur »<ref name="Caen ment" />. Plusieurs autres cinéastes, comme [[André Téchiné]], [[Alain Resnais]], [[Nanni Moretti]], [[Takeshi Kitano]] ou encore [[Tim Burton]] furent influencés par le cinéma mental<ref name="resistance corps" />. == Mouvements et écoles == Un [[Courant cinématographique|mouvement au cinéma]] peut être entendu comme une manière de ressentir l’œuvre. [[Heinrich Wölfflin]] les appela initialement {{citation|bouleversements du sentiment décoratif}}<ref name="Caen hist">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/materiel/cthistoire.htm Une histoire du cinéma] », consulté le 8 mars 2008.</ref>. [[Gilles Deleuze]] a remarqué, dans son livre ''L’Image mouvement'', que les mouvements cinématographiques marchaient de pair avec les mouvements en [[Peinture d'art|peinture]]<ref>Gilles Deleuze, ''L’Image mouvement'', 298 pages, Éditions de minuit. 1983 {{ISBN|978-2-7073-0659-3}}.</ref>. Le cinéma classique visait à rendre claire la relation entre l’action et la réaction, mais de nouveaux mouvements naquirent. [[Fichier:CABINETOFDRCALIGARI-poster.jpg|vignette|redresse|Affiche du film expressionniste ''[[Le Cabinet du docteur Caligari]]''.]] Au début des [[années 1920]], l’[[expressionnisme]], en peinture, déforme les lignes et les couleurs pour affirmer un sentiment<ref>Maurice Rocher, ''De l’expressionnisme en peinture'', Broché, 2005. France {{ISBN|978-2-907156-14-1}}.</ref>. Au cinéma, il s’exprimera principalement par un jeu typé des acteurs et par l’opposition de l’[[ombre]] et de la [[lumière]]<ref name="deleuze">Gilles Deleuze, ''L’image mouvement'', chapitre 3 : montage, {{p.|75}}.</ref>. L’[[Cinéma expressionniste|expressionnisme]] confronte ainsi le bien et le mal, comme dans ''[[Le Cabinet du docteur Caligari]]'', de [[Robert Wiene]], l’un des premiers films expressionnistes<ref name="expr">Cinémathèque française, « [http://www.cinematheque.fr/fr/espacecinephile/expositions/cinema-expressionniste/entretien/peinture-cinema-expressi.html Peinture et cinéma expressionniste] », consulté le {{date |8 mars 2008}}.</ref>. Ce mouvement s’est développé en [[Allemagne]], ce pays qui se remettait peu à peu de la guerre, mais ne réussissait pas à rivaliser avec le [[cinéma américain|cinéma hollywoodien]]<ref name="allemand">Marianne de Fleury, Laurent Mannoni, Bernard Eisenschitz et Thomas Elsaesser, ''Le cinéma expressionniste allemand : Splendeurs d’une collection'', 2005, Éditions de la Martinière, 238 pages. France {{ISBN|978-2-7324-3497-1}}.</ref>. C’est alors que les [[réalisateur]]s du studio allemand ''[[Universum Film AG]]'' développent une méthode pour compenser ce manque, via le [[symbolisme (art)|symbolisme]] et la mise en scène. Le côté abstrait des décors provenait donc, en premier lieu, du manque de moyens<ref name="allemand" />. Les principaux thèmes de ce mouvement était la folie, la trahison et autres sujets spirituels, se différenciant ainsi du style romanesque-aventure du cinéma américain<ref name="Girard">{{Lien web |langue=français |auteur=Christophe Girard |titre=Le cinéma expressionniste |url=https://www.ombreflets.com/poeme-le-cinema-expressionniste-98.html |site=Reflets d’ombre |consulté le=2022-10-25}}.</ref>. Cependant, l’expressionnisme disparut progressivement<ref name="Girard" />, mais il fut utilisé dans les films policiers des [[années 1940]] et influença le [[film noir]] et le [[film d'horreur|cinéma d’horreur]]<ref name="deleuze" />. Vient alors l’[[abstraction lyrique]], qui, à la différence de l’expressionnisme, mélange lumière et blanc<ref>Patrick-Gilles Persin, Michel Ragon et Pierre Descargues, ''L’Envolée lyrique, Paris 1945-1956'', Musée du Luxembourg, Paris et Skira, Milan, 2006, 280 p. {{ISBN|978-88-7624-679-1}}.</ref>. Il n’y a plus de conflit, mais la proposition d’une alternative<ref>Gilles Deleuze, ''L’image mouvement'', chapitres 6 et 7 : L’image affection : qualités, puissances, espaces.</ref>. Cette alternative se présente différemment chez les cinéastes, elle est esthétique et passionnelle chez [[Josef von Sternberg]] et [[Douglas Sirk]], éthique chez [[Carl Theodor Dreyer]] et [[Philippe Garrel]], religieuse chez [[Robert Bresson]], ou un mélange de toutes ces formes comme dans l’œuvre d’[[Ingmar Bergman]]<ref name="Abs lyr">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/histoire06abstractionlyrique.htm Histoire du cinéma - L’abstraction lyrique] », consulté le 10 mars 2008.</ref>. Dans l’abstraction lyrique, le monde se déploie souvent à partir d’un visage<ref name="Abs lyr" />. S’ensuit alors un jeu de lumière mettant en valeur les traits, ou conduisant dans un univers personnel. Dans ''[[Shanghai Gesture]]'', Sternberg dit : « tout peut arriver à n’importe quel moment. Tout est possible. L’affect est fait de ces deux éléments : la ferme qualification d’un espace blanc mais aussi l’intense potentialité de ce qui va s’y passer »<ref>[[Josef von Sternberg]], ''Shanghai Gesture'', réalisé en [[1941]].</ref>. Dans les [[années 1950]], le cinéma moderne désenchaîne l’image de l’action. Il est né de la désarticulation des choses et des corps, après la guerre<ref name="except">{{Article |langue=français |auteur1=Alain Renaud |titre=La Nouvelle Architecture de l’image |périodique=[[Cahiers du cinéma]] |numéro=583 |date=octobre 2003 |lire en ligne=http://lexception.rezo.net/article166.html |consulté le=2022-10-25}}.</ref>. Il s’oppose aux traditions auparavant établies. Le cinéma moderne préfère la vision cinématographique : l’image n’est plus forcée de trouver son sens et son but, elle est libre. Dans ''[[L'Heure du loup (film)|L’Heure du loup]]'', d’[[Ingmar Bergman]], Johan Borg, joué par [[Max von Sydow]], dit : « maintenant le miroir est brisé, il est temps que les morceaux se mettent à réfléchir »<ref>Ingmar Bergman, ''L’Heure du loup'', Johan Borg joué par Max von Sydow, sorti en 1966.</ref>. Le cinéma moderne brise la représentation classique de l’espace, une nouvelle idée de la forme naît. Dans le même temps, de [[1943 au cinéma|1943]] à [[1955 au cinéma|1955]], le [[néoréalisme (cinéma)|néoréalisme]] prend forme en [[Italie]]<ref>Encyclopédie Microsof Encarta, « {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20040709135634|url=http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_741537425/n%C3%A9or%C3%A9alisme_%28cin%C3%A9ma%29.html|titre=Néoréalisme (cinéma), lien d'archive}} », consulté le 10 mars 2008.</ref>. Il se présente comme le quotidien en l’état, il se voit comme un milieu entre [[scénario (film)|scénario]] et [[réalité]]. Les films de ce mouvement sont donc souvent des [[documentaire]]s<ref name="néoréal">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/neorealisme.htm Histoire du cinéma - Néoréalisme] », consulté le 10 mars 2008.</ref>. Ce sont des personnes dans la rue qui sont filmées, plus des acteurs<ref name="néoréal" />. Ce mouvement est né aussi de la conclusion de la [[Seconde Guerre mondiale]] et du manque de moyen de financement<ref>{{Lien archive |langue=italien |url=http://www.italica.rai.it/cinema/schede/neorealismo1.htm |titre=Neorealismo |sous-titre=1. Caratteristiche, precursori, prodromi |site=[[Rai (audiovisuel)|Rai]] |horodatage archive=20080517152819}}.</ref>. Ici, le [[réalisateur]] ne porte plus son attention sur la personne, mais sur l’ensemble : l’individu ne peut pas exister sans son environnement<ref name="néoréal" />. De plus, plutôt que de montrer quelque chose, on préfère la narrer. Selon [[André Bazin]], le [[néoréalisme (cinéma)|néoréalisme]] ressemble à une forme de libération, celle du peuple italien après la période fasciste<ref>Suzane Langlois, ''La résistance dans le cinéma français'', 2001, 444 p. L’Harmattan.</ref>. D’un autre côté, [[Gilles Deleuze]] voit le néoréalisme comme une démarcation de l’image-mouvement et de l’image-temps. Toujours dans les [[années 1950]], est ensuite apparue la [[nouvelle vague]], terme énoncé la première fois dans ''[[L'Express]]'' par [[Françoise Giroud]]<ref>Encyclopédie Universalis, « [http://www.universalis.fr/encyclopedie/P926508/NOUVELLE_VAGUE_cinema.htm Nouvelle vague] », consulté le 10 mars 2008.</ref>. Ce mouvement se distingua des précédents par une vitalité qui déclencha un renouveau du [[cinéma français]]<ref>Christine Ockrent, ''Françoise Giroud, une ambition française'', Fayard, 2003.</ref>. La nouvelle vague cherche à inscrire le [[lyrisme]] dans le quotidien et refuse la beauté de l’[[image]]<ref>Cinéchronique, « {{Lien archive|consulté le=2013-03-23|horodatage archive=20070304141008|url=http://ns31393.ovh.net/~cinechro/etude.php?id_etude=23|titre=Nouvelle Vague}}.</ref>. Avec la nouvelle vague, les nouvelles technologies permettent une nouvelle manière de produire et de tourner un film : l’arrivée de la caméra [[Éclair 16]] utilisant le [[format 16 mm]], légère et silencieuse, permet des tournages en extérieur plus proche du réel<ref>Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/cinemafrancais60.htm Le cinéma français des années 1960] », consulté le 10 mars 2008.</ref>. La rupture entre le cinéma tourné en studio et le cinéma tourné en extérieur est notamment mise en valeur dans ''[[La Nuit américaine (film)|La Nuit américaine]]'' de [[François Truffaut]], filmé en [[1973 au cinéma|1973]]. Le mouvement de la nouvelle vague déclenche aussi la transgression de certaines conventions comme la continuité, par exemple dans ''[[À bout de souffle]]'' de [[Jean-Luc Godard]], ou encore le [[regard caméra]], si longtemps interdit. Dans cette optique, les [[cinéaste]]s visaient à mettre en valeur la réalité : les souvenirs surgissent entrecoupés, jamais de façon nette et ordonnée. Puis un nouveau mouvement apparaît : la résistance des corps. Ce qui change, en comparaison avec les mouvements précédents, c’est la [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] du corps, qui est filmé avant sa mise en action, et comme un corps qui résiste<ref name="resistance corps" />. Le corps, ici, n’est plus un obstacle qui séparait auparavant la [[pensée]] d’elle-même, au contraire, c’est ce dans quoi elle va pour atteindre la vie<ref name="resist">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/histoire11corps.htm Histoire du cinéma - Résistance des corps] », consulté le 11 mars 2008.</ref>. En quelque sorte, le corps ne pense pas, il force à penser, à réagir face à la vie. [[Gilles Deleuze]] déclarera : {{citation bloc|Nous ne savons même pas ce que peut un corps : dans son sommeil, dans son ivresse, dans ses efforts et ses résistances. Le corps n’est jamais au présent, il contient l’avant et l’après, la fatigue, l’attente. La fatigue, l’attente, même le désespoir sont des attitudes du corps<ref name="resistance corps">Gilles Deleuze, ''L’image temps'', chapitre 8 : cinéma, corps et cerveau, pensée.</ref>.}} La résistance des corps est remarquable dans l’œuvre de [[John Cassavetes]] où la [[caméra]] est toujours en mouvement, parallèle aux gestes des acteurs. À travers l’image, le spectateur cherche les [[visage]]s, les corps dans de longues séquences. De même, le [[rythme]] n’est plus égal à la capacité visuelle du spectateur. Il répond, comme dans l’[[art informel]], à la constitution d’un espace du toucher, plus que de la vue<ref name="resistance corps" />. Dans le cinéma de [[Maurice Pialat]], qui filme à vif un homme et cherche à montrer l’essentiel, dépourvu de tout [[esthétique]], pour y exhiber la vérité intime de son personnage, il dira « le cinéma c’est la vérité du moment où l’on tourne »<ref>Isabelle Laberge-Belair, « [http://www.maurice-pialat.net/labergebelair2.htm Essai sur un cinéma attentif] », Maurice Pialat, consulté le 11 mars 2008.</ref>. Par contre, le [[dialogue]] reste omniprésent dans la résistance des corps, toujours moyen d’expression important dans le film<ref name="resistance corps" />. Cependant, il n’explique pas les sentiments des personnages, il fait avancer l’action, mais pas l’évolution des personnages dans cette action<ref name="resist" />. Au début des [[années 1980]], avec [[Maria Koleva (réalisatrice)|Maria Koleva]] est introduit le concept de film-livre. Dans les [[années 1990]], les [[Danemark|Danois]] [[Lars von Trier]] et [[Thomas Vinterberg]] lancent le [[Dogme95]], en réaction aux superproductions et à l’utilisation abusive d’[[effets spéciaux]] aboutissant, selon eux, à des films formatés et impersonnels<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Dogme 95 : un mouvement ambigu, entre idéalisme et pragmatisme, ironie et sérieux, engagement et opportunisme |url=http://1895.revues.org/341 |consulté le=23 mars 2013}}.</ref>. Via un [[manifeste]], ils définissent des contraintes pour la réalisation de films dans le cadre de ce mouvement radical. Dogme95 interdit par principe l’utilisation de la musique d'accompagnement, n'acceptant que celle qui est effectivement jouée à l'écran par les comédiens. Le [[cinéma indien]] développe une industrie très productive incluant le fameux « [[Bollywood]] », des films musicaux et chantants, dans lesquels le récit est secondaire, et la romance amoureuse mise en avant, prétexte à de nombreux solos ou duos chantés<ref>{{Ouvrage |langue=français |auteur1=Emmanuel Grimaud |titre=Bollywood Film Studio |éditeur=[[CNRS Éditions]] |date=10 février 2004 |pages totales=392 |isbn=978-2-271-06183-6}}.</ref>. La musique y est la plupart du temps pré-enregistrée, et mimée par les [[acteur]]s, via la méthode du [[playback]]<ref>Christophe Libouban, « [http://www.acim.asso.fr/spip.php?article215 Bollywood et les musiques du cinéma populaire indien] », Acim (portail des bibliothécaire musicaux), consulté le 22 mai 2008.</ref>. Ce sont ainsi des chanteurs professionnels qui forment la [[postsynchronisation]] des voix. Cependant, plus récemment, les acteurs chantent eux-mêmes dans leurs films, comme [[Aamir Khan]] dans ''[[Ghulam (film, 1998)|Ghulam]]'' ([[1998 au cinéma|1998]]) ou [[Hrithik Roshan]] dans ''[[Guzaarish]]'' ([[2010 au cinéma|2010]]). == Critique cinématographique == Un [[Critique de cinéma|critique]] est une personne qui donne son avis sur un film, dans un [[média]] tel que la [[télévision]], la [[radiodiffusion|radio]] ou la [[presse écrite|presse]]<ref>Guy Hennebelle, ''Métiers du cinéma, de la télévision et de l’audiovisuel'', Corlet, Paris, 1990, 309 p.</ref>. Lorsqu’ils ont de l’influence, les critiques peuvent déterminer la [[fréquentation cinématographique|fréquentation en salle]] du film<ref>René Prédal, ''La critique de cinéma'', Brcohée, 2004, 128 p. {{ISBN|978-2-200-34010-0}}.</ref>. Certains ont d’ailleurs donné leur nom à une récompense, comme [[Louis Delluc]]. Il existe en outre des [[:Catégorie:Association de critiques de film|associations de critiques]] permettant la distribution de prix. [[Fichier:Siege Figaro.jpg|redresse|vignette|gauche|Ancien siège du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', l’un des premiers magazines à consacrer de la place à la critique]] Le métier de critique a été quelquefois controversé : pour certains, le critique pouvait voir gratuitement les films avant leur sortie et se faire payer pour écrire un article<ref name="fillion">Karl Filion, « [http://www.cinoche.com/dossiers/13 La critique cinématographique] », cinoche.com, consulté le 13 mars 2008.</ref>. Pourtant, lorsqu’il va voir un film, il doit parler selon son opinion, ou admettre le [[box-office|succès]] d’un film auprès de son public, même s’il ne lui plaît pas : chaque film a son public<ref name="fillion" />. De plus, le critique doit pouvoir rapprocher un film d’un autre, lequel aurait influencé le premier par la [[Réalisation (audiovisuel)|mise en scène]] ou la prise de vues<ref name="fillion" />. La critique a débuté dès [[décembre 1895]] alors que le [[cinématographe]] naissait, l’invention suscitant de nombreux articles dans la presse<ref name="écran1">Écran noir, « [http://www.ecrannoir.fr/dossiers/critique/histoire.htm La Critique] », consulté le 13 mars 2008.</ref>. Cependant, jusqu’au début du {{s|XX}}, la critique ne représente que des propos techniques, dans des revues sur la [[photographie]] car le cinéma n’était pas alors considéré comme un art majeur et aussi influent que le [[théâtre]] par exemple<ref name="écran1" />. C’est en [[1912 au cinéma|1912]], dans ''[[Le Figaro]]'', qu’une enquête est réalisée sur la concurrence grandissante exercée par le cinéma sur le théâtre<ref name="écran1" />. Dès lors, dans les critiques, sont intégrées des anecdotes sur les [[producteur de cinéma|productions]] mais tout reste encore publicitaire : si l’on écrit sur un film, c’est pour faciliter ses entrées en salle<ref name="écran1" />. En [[1915 au cinéma|1915]], [[Louis Delluc]] regarde ''[[Forfaiture (film, 1915)|Forfaiture]]'' de [[Cecil B. DeMille]] et il est frappé par la qualité de l’image<ref name="écran1" />. Il décide alors de tout abandonner pour se consacrer à ce qu’il considère comme un véritable art : il écrira son premier article dans la revue ''Film'', le {{date|25|juin|1917}}. Ensuite, il persuadera le rédacteur en chef de ''[[Paris-Midi]]'' de donner au cinéma la place qu’il mérite en affirmant : « nous assistons à la naissance d’un art extraordinaire »<ref name="écran1" />. Par la suite les grands journaux français développent des rubriques entièrement consacrées au cinéma, comme ''[[Le Petit Journal (quotidien)|Le Petit Journal]]'' en [[automne]] {{date|||1921}}, et où il n’y a plus de publicité : la critique n’est plus vendeuse de film, mais elle analyse<ref name="écran1" />. [[Fichier:Le Petit Journal 7 Oct 1906.jpg|vignette|redresse|Première page du ''[[Le Petit Journal (quotidien)|Petit Journal]]'' qui consacre une rubrique au cinéma, dépourvue de publicité.]] Après la [[Première Guerre mondiale]], le cinéma prend une place considérable, supérieure au théâtre. Tous les quotidiens ont désormais une section destinée à la critique et des revues spécialisées sont créées, telles que ''[[Cinémagazine]]'' ou ''[[Cinémonde]]''<ref name="écran2">Écran noir, « [http://www.ecrannoir.fr/dossiers/critique/histoire2.htm La Critique - 2] », consulté le 13 mars 2008.</ref>, ainsi, dans un monde plus universitaire que la Revue d'études cinématographiques (611 contributions en ligne en 2012 avec Persée<ref>[http://www.erudit.org/revue/cine/ Revue d'études cinématographiques] (611 contributions en ligne en 2012).</ref>), spécialisée dans les études cinématographiques et la théorie et ou l'analyse de différentes approches, méthodes et disciplines (esthétique, sémiotique, histoire, communications, etc.) du domaine du cinéma. C’est à [[André Bazin]] que l’on doit la hiérarchisation du métier de critique<ref name="écran2" />. En {{date||décembre|1943}}, il s’attaque au caractère limité des chroniques et à l’absence de culture des auteurs. En [[1951 au cinéma|1951]], sont fondés les ''[[Cahiers du cinéma]]'' par [[Joseph-Marie Lo Duca]] et [[Jacques Doniol-Valcroze]], très vite rejoints par André Bazin<ref>Thierry Jousse, Fred Orain, Pierre Viollet et Pierre Sabbaqh, ''Le goût de la télévision : Anthologie des Cahiers du cinéma'', Cahiers du cinéma, 5 avril 2007, 685 p. {{ISBN|978-2-86642-470-1}}.</ref>. À travers leurs critiques, ils dénonceront le manque d’exigence des autres magazines, qui tolèrent tous les films, qu’ils soient de qualité ou médiocres. L’influence du magazine est dès lors majeure en [[France]]<ref name="écran2" />. Au vu du succès grandissant et de l’influence des ''Cahiers'', d’autres revues spécialisées naissent, comme ''[[Positif (revue)|Positif]]'' à [[Lyon]] en [[1952 au cinéma|1952]] sous la plume de [[Bernard Chardère]]<ref>[[Thierry Frémaux]], ''L’aventure cinéphilique de ''Positif''. 1952-1989'', Vingtième siècle, 1989, {{p.|21-33}}.</ref>. ''Positif'', pour se différencier des autres critiques, ne s’attaque pas seulement à la critique de films mais aussi à l’[[histoire du cinéma]]<ref name="écran3">Écran noir, « [http://www.ecrannoir.fr/dossiers/critique/histoire3.htm La Critique - 3] », consulté le 13 mars 2008.</ref>. Les deux magazines se livreront une lutte acharnée, les cinéastes appréciés par l’un étant dépréciés par l’autre. Et s’ils viennent à aimer le même réalisateur, ils se battront pour déterminer lequel l’a admiré en premier<ref name="écran3" />. C’est durant cette période que sera créée la [[politique des auteurs]]. Parallèlement, en Amérique du Nord, la revue [[Séquences (revue)|Séquences]] voit le jour à [[Montréal]] en 1955. Elle sera longtemps dirigée par le professeur et auteur [[Léo Bonneville]]. Aujourd'hui encore en activité, elle se distingue par son côté pluraliste et par le fait qu'elle demeure à ce jour-là plus ancienne revue francophone de cinéma en [[Amérique]]. En [[1962 au cinéma|1962]], avec la naissance de la [[Semaine de la critique|Semaine internationale de la critique]], à [[Festival de Cannes|Cannes]], la presse cinématographique devient de plus en plus appréciée et donne un renouveau à la cinéphilie<ref name="écran3" />. Elle intervient ainsi dans les quotidiens pour lutter contre la censure française<ref name="écran3" />{{,}}<ref>En [[1960]] : 10 films sont interdits, 49 réservés aux plus de {{nobr|18 ans}}, 31 sont coupés.</ref>. En [[1980 au cinéma|1980]], avec l’émergence de la [[télévision]] et l’effondrement des [[ciné-club]]s, la critique cinématographique recule et plusieurs magazines n’ont plus les moyens de se maintenir<ref name="écran3" />. De nos jours, des critiques, qu’ils soient professionnels ou amateurs, peuvent publier leur revue ou critique sur le [[World Wide Web|Web]], payantes ou gratuites. Quoique leur métier ait beaucoup perdu d’importance dans la presse, les critiques conservent une certaine influence et peuvent encore contribuer à faire ou défaire la réputation d’un film<ref name="écran3" />. Parallèlement, des [[:Catégorie:Association de critiques de film|associations de critiques]] se sont organisées pour récompenser chaque année les films qu’ils considèrent comme majeurs, ou donner des prix de la critique dans les festivals. On retrouve notamment parmi eux la [[New York Film Critics Circle|NYFCC Award]], le [[London Film Critics Circle|Prix du Cercle des critiques de film de Londres]] ou encore le prix [[Fédération internationale de la presse cinématographique|FIPRESCI]] et la [[National Society of Film Critics]]. == Les Nouvelles Vagues == [[Fichier:Avant-première L'Amour en fuite Luxembourg Cinéma Marivaux 18 avril 1979 Photo Carlo Hansen Luxembourg.jpg|thumb|upright=1.5|[[François Truffaut]] et [[Claude Jade]], qui ont tourné à la fin des années 1960 ''[[Baisers volés]]'', transition entre l'expérimentation formelle et la nouvelle qualité, lors de l'avant-première de leur troisième film commun, ''[[L'Amour en fuite]]'', 1979]]'' Les années 1960 marquent le déclin de ''l'âge d'or d'Hollywood''. L'abolition du [[Code Hays]] marque la fin du cinéma hollywoodien classique, dont les recettes éprouvées étaient de plus en plus en crise. Des réalisateurs célèbres comme Alfred Hitchcock ou [[John Ford]] avaient terminé leur œuvre majeure et les légendaires stars de l'âge d'or commençaient à prendre de l'âge. Les grands studios étaient dirigés par de vieux hommes comme Jack Warner, dont certains occupaient leur poste depuis l'époque du cinéma muet et n'avaient plus aucun contact avec la réalité sociale. De plus en plus de films sont produits en dehors du public et, dans une tentative désespérée de reconquérir leurs spectateurs, les studios pompent au milieu des années 1960 des sommes énormes dans des films monumentaux et des [[comédies musicales]] de moindre importance artistique. C'est à cette époque que de nouveaux courants cinématographiques créatifs se développent en Europe. Le [[réalisateur|metteur en scène]] y acquiert une importance croissante et devient de plus en plus important en tant que [[scénariste]]. Ce n'était pas le cas, à quelques exceptions près ([[Ernst Lubitsch]], [[Billy Wilder]], [[Otto Preminger]], Alfred Hitchcock), dans le cinéma hollywoodien des années 1950 et du début des années 1960. La [[Nouvelle Vague]] française débute en tant qu'époque du [[cinéma d'auteur]] à la fin des années 1950 avec ''[[Les 400 coups]]''. (1959) de [[François Truffaut]]. Les films de cette époque sont basés sur la théorie de la ''politique des auteurs'', développée par un groupe de critiques qui écrivaient pour la revue cinématographique [[Cahiers du cinéma]]. Ils revendiquaient une autonomie artistique claire pour le réalisateur et s'opposaient à la ''tradition de la qualité'' du cinéma français. Parmi ces critiques figuraient, outre Truffaut, [[Claude Chabrol]], [[Éric Rohmer]], [[Jacques Rivette]] et [[Jean-Luc Godard]] qui, en 1960, avec ''[[À bout de souffle]]'' (d'après un scénario de Truffaut). Parmi les grands succès publics, on peut citer ''[[Jules et Jim]]'' de Truffaut. (1962) et ''[[Baisers volés]]'' (1968) ainsi que ''[[Pierrot le fou]]'' de Godard. (1965). Avec cette Nouvelle Vague et les réalisateurs Truffaut, Godard, Chabrol et [[Jacques Demy]], une jeune génération d'acteurs comme [[Jean-Paul Belmondo]], [[Jeanne Moreau]], [[Jean-Pierre Léaud]], [[Catherine Deneuve]], [[Brigitte Bardot]], [[Anna Karina]], [[Françoise Dorléac]], [[Claude Jade]] et [[Stéphane Audran]] vient rejoindre les stars déjà bien établies du cinéma français et international. Le parallèle anglais à la Nouvelle Vague est en quelque sorte le [[Free Cinema]], qui avait le vent en poupe au début des années 1960. Les films racontaient généralement des histoires de la classe ouvrière anglaise et attiraient ainsi l'attention sur les dysfonctionnements sociaux. Ce sont surtout les adaptations cinématographiques de l'auteur [[Alan Sillitoe]] qui sont devenues célèbres. Les pendants des nouvelles stars en France sont, avec le Free Cinema en Grande-Bretagne, [[Albert Finney]], [[Rita Tushingham]], [[Tom Courtenay]], [[Rachel Roberts]], [[David Warner]] et [[Julie Christie]]. En [[Amérique latine]] également, un nouveau style de film a vu le jour, qui trouvait son origine dans la lutte de la population contre l'oppression politique et économique, ce qu'on appelle le [[Cinema Novo]]. Dans les années 1960, les artistes se considéraient souvent comme des acteurs politiques, ce qui a donné naissance à une série de films politiquement pertinents, et pas seulement en Amérique latine : dans de nombreux pays d'Europe de l'Est, des cinéastes se sont élevés contre les régimes dictatoriaux. Le cinéma allemand a également été révolutionné : un groupe de jeunes cinéastes s'est consacré à des innovations de style et de contenu dans le cinéma. D'une part, les conventions stylistiques traditionnelles ont été jetées aux orties, d'autre part, les nouveaux films traitaient souvent de sujets politiquement brûlants. Les réalisateurs influents du [[Nouveau film allemand]] sont [[Werner Herzog]], [[Volker Schlöndorff]], [[Wim Wenders]], [[Hans-Jürgen Syberberg]]. [[Hans W. Geißendörfer]] et [[Rainer Werner Fassbinder]]. Ils remplacent les stars allemandes du Heimatfilm et du cinéma de divertissement peu exigeant : [[Angela Winkler]] ou [[Bruno Ganz]], de nouveaux acteurs s'établissent également en Allemagne. Les réalisateurs allemands font également appel à plusieurs reprises à des stars de la Nouvelle Vague. Ainsi, [[Anna Karina]] joue chez Schlöndorff aux côtés de l'icône du ''Free Cinema'' [[David Warner]] dans ''[[Michael Kohlhaas (film, 1969)|Michael Kohlhaas - le rebelle]] et chez Geißendörfer aux côtés de [[Gottfried John]] dans ''Carlos'', [[Charles Aznavour]] dans ''[[Tirez sur le pianiste]]'' de Truffaut chez Geißendörfer (''[[La Montagne magique (film, 1982)|La Montagne magique]]) et Schlöndorff (''[[Le Tambour (film)|Le Tambour]]). Geißendörfer fait également appel à l'icône de la Nouvelle Vague [[Jean Seberg]] pour ''[[Le Canard sauvage (film, 1976)|Die Wildente]]''. La « Nouvelle Vague » française influence en outre le cinéma en Tchécoslovaquie, en Pologne et au Japon, où de nouveaux courants voient également le jour. Le Polonais [[Roman Polanski]] (''[[Le Couteau dans l'eau]]'') se rend en France et en Grande-Bretagne, où il travaille avec l'auteur [[Gérard Brach]] ainsi qu'avec les sœurs ''Nouvelle Vague'' [[Catherine Deneuve]] (''[[Répulsion (film)|Répulsion]]'') et [[Françoise Dorléac]] (''[[Cul-de-sac (film)|Cul-de-sac]]), le Tchèque [[Miloš Forman]] (''[[Les Amours d'une blonde]]'') fera plus tard partie du ''Nouvel Hollywood (''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]''. == Cinéphilie == [[Fichier:Berlinale2007.jpg|vignette|gauche|Foule de cinéphiles lors de la [[Berlinale]], en 2007.]] La [[cinéphilie]] est un terme dont la signification courante est l’« amour du cinéma ». De nos jours, l’expression de cette passion du cinéma peut être multiple ; cependant, le terme fut à l’origine utilisé pour caractériser un [[mouvement culturel]] et intellectuel français qui s’est développé entre les [[années 1940]] et la fin des [[années 1960]]<ref>Antoine de Baecque, ''La cinéphilie : Invention d’un regard, histoire d’une culture 1944-1968'', Hachette. 2005 {{ISBN|978-2-01-279208-1}}.</ref>. On dit communément qu’une personne est cinéphile lorsqu’elle consacre une part importante de ses loisirs à la vision de films et/ou à l’[[sociologie du cinéma|étude du cinéma]]<ref>Léonore Dauzier, Le Littéraire, « {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20080516001320|url=http://www.lelitteraire.com/article3193.html|titre=Analyse de ''La Cinéphilie'', lien d'archive}} », consulté le 6 mars 2008.</ref>. De plus, un cinéphile peut également collectionner les [[affiche]]s de films ou divers [[produit dérivé (marketing)|produits dérivés]]. En raison de son caractère potentiellement addictif, la cinéphilie est comparée par André Habib à une véritable « maladie, férocement contagieuse, dont on ne se débarrasse que très rarement »<ref>{{Article |prénom1=André |nom1=Habib |titre=Notes sur la cinéphilie |périodique=Hors champ |mois=mai |année=2005 |lire en ligne=http://www.horschamp.qc.ca/article.php3?id_article=175 |consulté le=3 mars 2008}}.</ref>. L’évolution de la cinéphilie est très influencée par celle du cinéma. Il fut un temps où, une fois sa distribution en salle terminée, un film disparaissait<ref name="Tulard">Interview de Jean Tulard, ''[[Le Monde]]'', ''Existe-t-il une nouvelle cinéphilie'', « [https://www.lemonde.fr/seq-spe-fermee/article/2005/05/12/existe-t-il-une-nouvelle-cinephilie_649139_646681.html#ens_id=648623 lire en ligne] », consulté le 3 mars 2008.</ref>. Le rater lors de sa sortie revenait à ne plus pouvoir le voir, à moins de mener une recherche assidue dans une [[cinémathèque]]<ref>{{Article |prénom1=Louis |nom1=Skorecki |titre=Vacarme contre la cinéphilie |périodique=Vacarme |lien périodique=Vacarme (revue) |mois=juillet |année=1997 |lire en ligne=http://www.vacarme.eu.org/article1180.html |consulté le=3 mars 2008}}.</ref>. Pour être cinéphile, il fallait donc voyager, et suivre de près l’évolution des styles. Aujourd’hui, rater un film lors de sa sortie en salle n’est plus un problème, la plupart des films étant par la suite diffusés à la télévision ou en [[DVD]]. Cependant, une part significative des cinématographies dites « rares » reste difficile d’accès, et les cinéphiles peuvent alors attendre plusieurs années une édition (ou réédition) en DVD ou une diffusion lors d’un [[festival de cinéma|festival]]. Voici ce que déclare [[Jean Tulard]], universitaire et historien français : {{citation bloc|Dans l’ancienne cinéphilie, le film était une denrée rare, dans la mesure où un film, une fois qu’il était sorti dans le secteur commercial, disparaissait. Il n’y avait pas, comme aujourd’hui, 40 chaînes de télévision qui passent des films. Il n’y avait pas de vidéocassettes ni de DVD. Un film manqué lors de sa sortie ou non distribué était un film difficile à voir. Ce qui supposait, pour le cinéphile, l’effort de voyager pour le revoir dans une cinémathèque étrangère, et c’est ce qui explique que les cinéphiles de l’ancienne génération aient été les enfants de la Cinémathèque, c’est-à-dire les enfants d’[[Henri Langlois]], qui passait, précisément, beaucoup de ces films manqués<ref name="Tulard" />.}} [[Fichier:Comoedia-Lyon.JPG|vignette|redresse|Le cinéma [[Comœdia]], plusieurs fois soutenu par les cinéphiles [[lyon]]nais.]] D’autre part, jusqu’à une certaine époque, il était possible pour un cinéphile d’avoir vu une grande part du patrimoine cinématographique mondial. C’était le cas de nombreux cinéphiles français entre les [[années 1940]] et [[années 1960|1960]]. Aujourd’hui, compte tenu de la croissance quasi exponentielle<ref>Paolo Cherchi Usai, ''The Death of Cinema'', BFI Publishing, 2001.</ref> de production des films depuis la naissance du cinéma, et bien qu’y consacrant leur vie, les cinéphiles ne peuvent plus en voir qu’une part infime. Pour les cinéphiles contemporains, le choix s’opère alors entre une approche qualitative (ne voir que les films reconnus ou primés, ou selon des critères plus personnels) ou une approche quantitative – on parle alors de [[Cinéphilie|cinéphagie]]. La cinéphilie possède aussi d’autres influences : dès la naissance du cinéma, des [[ciné-club]]s se sont développés pour réunir les [[cinéphilie|amateurs de cinéma]]. On y étudie généralement l’[[histoire du cinéma|histoire]] et les différentes techniques du cinéma, à la suite d’une projection d’un film<ref>Petit Robert, ''Ciné-club''.</ref>. Les différents membres d’un ciné-club ont les mêmes intérêts et programment eux-mêmes leurs diffusions et discussions, ou débats<ref>{{Lien archive |langue=français |url=http://www.wbri.be/cgi/objects3/objects/media/0/1/2/0/6/0120692_media/media0120692_media_1.doc |titre=YULFILM, ciné-club de Serbie Monténégro |site=YULFILM |date=Août 2005 |horodatage archive=20110516234611}}.</ref>. Au fil du temps, le concept a évolué et est de plus en plus affilié à une activité socio-culturelle variée. Il est ainsi adapté dans des programmes éducatifs, comme les « ciné-goûters »<ref>Evene, « [http://www.evene.fr/culture/agenda/cine-gouter-20323.php Ciné-goûter] », consulté le 3 mars 2008.</ref>, dans le cadre d’un objectif culturel comme un « ciné-philo » qui lie cinéma et [[philosophie]]<ref>Evene, « [http://www.evene.fr/culture/agenda/cine-philo-21977.php Ciné-philo] », consulté le 3 mars 2008.</ref>, ou encore dans le cadre d’organisation à but lucratif, par l’organisation de soirées thématiques comme les « ciné-party »<ref>Evene, « [http://www.evene.fr/culture/agenda/les-cine-party-12621.php ciné-party] », consulté le 3 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>Ciné-party, « [http://www.cineparty.com/ site officiel] », consulté le 3 mars 2008.</ref>. L’arrivée de nouveaux médias dans la seconde moitié du {{s|XX}} a bouleversé les habitudes des cinéphiles. La [[télévision]], le [[magnétoscope]], le [[DVD]] et [[Internet]] ont popularisé une cinéphilie vue comme élitiste au plus fort de la fréquentation des [[ciné-club]]s (des [[années 1940]] aux [[années 1960]]). Mais cette popularité croissante n’a pas été répercutée sur la [[fréquentation cinématographique]], car la cinéphilie se manifeste de moins en moins en [[salle de cinéma|salle]]. La fréquentation n’a en effet cessé de baisser depuis l’[[après-guerre]]<ref name="Freq">Source : CNC (cité par René Bonell dans La {{25e|image}} (Ed. Gallimard) - Les chiffres de la France en 1985 et 1995 ont été ajustés à partir des données calculées dans le tableau supra (voir [[fréquentation cinématographique]]), car ils étaient en décalage, fortement pour 1995, avec la réalité (respectivement 3,4 et 3,0 cités par René Bonell dans son tableau pour 1985 et 1995).</ref>, comme l’illustre le tableau détaillé sur la fréquentation des salles de cinéma dans les principaux pays où le cinéma occupe une place majeure, depuis [[1950 au cinéma|1950]] : {| class="wikitable centre" |+ Nombre moyen de films vus en salle par habitant et par an ! scope=col | Pays ! scope=col | [[1950 au cinéma|1950]] ! scope=col | [[1955 au cinéma|1955]] ! scope=col | [[1965 au cinéma|1965]] ! scope=col | [[1975 au cinéma|1975]] ! scope=col | [[1985 au cinéma|1985]] ! scope=col | [[1995 au cinéma|1995]] ! scope=col | [[2000 au cinéma|2000]] ! scope=col | [[2005 au cinéma|2005]] |- ! scope=row | {{Allemagne}}<ref name="Freq2">Source : CNC (cité par René Bonell dans La {{25e|image}} (Ed. Gallimard).</ref> | 10,2 | 15,1 | 5,1 | 2,3 | 1,8 | 1,5 | 1,9 | 1,54 |- ! scope=row | {{États-Unis}}<ref name="Freq2" /> | 20,5 | 14,2 | 6,6 | 4,6 | 5,1 | 4,8 | 5,2 | 4,7 |- ! scope=row | {{France}}<ref name="Freq" /> | 8,9 | 9,1 | 5,3 | 3,5 | 3,2 | 2,3 | 2,9 | 2,98 |- ! scope=row | {{Italie}}<ref name="Freq2" /> | 14,2 | 16,7 | 12,5 | 8,9 | 2,2 | 1,6 | 1,6 | 1,86 |- ! scope=row | {{Japon}}<ref name="Freq2" /> | 13,9 | 13,6 | 3,9 | 1,7 | 1,2 | 1,0 | 1,1 | 0,9 |- ! scope=row | {{Royaume-Uni}}<ref name="Freq2" /> | 29 | 26 | 6,7 | 2,1 | 1,3 | 2,0 | 2,4 | 2,73 |} == Économie == {{Article détaillé |Économie du cinéma}} L’[[Économie (activité humaine)|économie]] et le cinéma ont toujours été très proches : l’aspect économique explique parfois même l’histoire ou l’esthétisme de l’image<ref>Voir les deux sections de l’article destinées à ces deux critères.</ref>{{,}}<ref>Ciné mémento, « [http://www.cine-memento.fr/economie-cinema-p-3280.html Économie du cinéma] », consulté le 15 mars 2008.</ref>. L’industrie cinématographique nécessite un financement. Or, avec le temps, les manières de produire et distribuer un film ont évolué. À titre d’exemple, durant les [[années 2000]], les frais d’édition d’un [[cinéma français|film français]] sont en moyenne de {{Unité|652000|€}}<ref name="éco">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/economie/cteconomie.htm Économie du cinéma] », consulté le 15 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>Pierre Gras, ''L’économie du cinéma'', Les Cahiers du cinéma, 25 novembre 2005, 94 p. {{ISBN|978-2-86642-436-7}}.</ref>. Près de 44,7 % de cette valeur sont utilisés dans l’achat d’espaces publicitaires, c’est-à-dire {{Unité|207500|€}} en moyenne. Viennent ensuite les frais de laboratoire qui mobilisent à 31,8 % du budget, et la conception du matériel publicitaire qui coûte en moyenne {{Unité|51000|€}}. Néanmoins, ces valeurs varient selon le nombre de copies du film<ref name="éco" />. === Financement === [[Fichier:Ticket (unseparated) Kurkino-Berchtesgaden.JPG|vignette|gauche|redresse|Un ticket de cinéma.]] Les enjeux [[Économie (activité humaine)|financiers]] autour d’une œuvre cinématographique sont généralement considérables. Cela est dû à la présence d’un grand nombre d’intervenants dans le processus de [[étapes de la fabrication d'un film|création d’un film]], ainsi qu’aux moyens techniques utilisés, souvent importants. Une activité économique s’est donc organisée dès les [[histoire du cinéma|débuts du cinéma]] pour assurer d’une part la collecte des fonds nécessaires à la [[producteur de cinéma|production]] et d’autre part la rentabilisation des investissements<ref>Alison Hindhaugh, « [http://www.obs.coe.int/about/oea/pr/publicfundingmif2001.html.fr Le financement des films européens] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. Les résultats au [[box-office]] sont donc déterminants d’autant que les recettes des autres médias ([[télévision]], [[vidéo]]…) sont corrélées au succès en salles (le prix de vente aux chaînes de télévision est fonction du nombre de spectateurs)<ref>Franck Priot, ''Financement et devis des films français'', Articles sans C, 10 janvier 2005, 207 p. {{ISBN|978-2-84481-090-8}}.</ref>. Ainsi, les chaînes de [[télévision]] se sont impliquées de manière croissante dans le financement du cinéma et les industriels ont également apporté leur concours en utilisant le grand écran comme vecteur de valorisation pour leurs produits (on parle alors de ''product placement'')<ref>Emarketing.fr, « [http://www.emarketing.fr/Glossaire/ConsultGlossaire.asp?ID_Glossaire=6144 Définition : Product placement] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. L’apparition de supports utilisables dans les foyers (dans un premier temps la [[cassette vidéo]] puis le [[DVD]], et plus récemment le [[disque Blu-ray]]) représente à partir des [[années 1980]] une nouvelle source de revenus de plus en plus importante<ref>Comité Permanent du Patrimoine Canadien, « [http://www.telefilm.gc.ca/document/fr/01/17/ComitePermanentPatrimoineCanadien.pdf Le rôle du gouvernement fédéral dans le développement de l’industrie cinématographique] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. Parallèlement, la [[commerce|commercialisation]] de [[produit dérivé (marketing)|produits dérivés]] ([[jouet]]s pour enfants, [[jeu vidéo|jeux vidéo]] ou encore le disque de la [[musique de film|bande originale]] du film) et les campagnes conjointes (une marque s’associe au film afin de bénéficier de son image) complètent le panorama des recettes<ref>''Produits dérivés'', Emile Bruylant, 23 mai 2000, 148 p. {{ISBN|978-2-8027-1263-3}}.</ref>. Pour aider au financement d’un [[long métrage]], en [[France]], et dans le but de favoriser les [[producteur de cinéma|producteurs]] débutants, le [[Centre national du cinéma et de l'image animée]] leur délivre automatiquement un soutien financier<ref>CNC, « [http://www.cnc.fr/Site/Template/T11.aspx?SELECTID=978&ID=569&t=3 Soutien automatique à la production de long métrage] {{Lien archive|url=http://www.cnc.fr/Site/Template/T11.aspx?SELECTID=978&ID=569&t=3 |horodatage archive=20190430013718 |titre=Copie archivée }} », consulté le 15 mars 2008.</ref>. Dans la même optique, les [[Société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle|SOFICA]], sociétés de [[capital-investissement]], financent près de 5,5 % des œuvres cinématographiques<ref>CNC Info, {{numéro|276}} et 280.</ref> en échange d’un pourcentage sur les recettes mais sans aucun droit sur les négatifs<ref name="cdf">Commission du film d’Île-de-France, « [http://www.iledefrance-film.com/?g=187 SOFICA] », consulté le 25 avril 2008.</ref>. Depuis leur création en [[1985 au cinéma|1985]], elles ont investi près de {{unité|380000000|€}} dans plus de sept cents films<ref name="cdf" />. Si pour le moment les producteurs sont les premiers ordonnanceurs d’un film, la [[télévision]] tend à les rattraper. Par exemple, [[TF1]] a investi près de {{Unité|234600000|francs}} dans dix-neuf films en [[2000 au cinéma|2000]]<ref name="Vacarme" />. Cependant, il demeure d’autres pays, où cinéma et télévision n’ont pas ce même type de relation, et de financement ''a posteriori''. Aux [[États-Unis]], la télévision ne finance pas, ou peu, les productions, à la différence de grandes [[Liste de sociétés de production de cinéma américaines|majors]]. De la même manière, le [[cinéma allemand]] est, lui, financé par [[subvention]]s (en [[1977 au cinéma|1977]], elles représentaient près de 80 % du financement des films)<ref>Roland Schneider, ''Histoire du cinéma allemand'', Cerf, 1990, 260 p. {{ISBN|978-2-204-04120-1}}.</ref>. En [[cinéma coréen|Corée du Sud]], les films sont financés par quotas dans les [[années 1960]], pour essayer de refaire surface devant le [[cinéma américain]], et en [[1990 au cinéma|1990]], c’est grâce à l’intervention de trusts industriels (« chaebols ») que plus de {{nobr|300 films}} seront produits par an<ref>Regard sur le cinéma asiatique, Édition des Cassines.</ref>{{,}}<ref>Université de Paris, « [http://www.univ-paris1.fr/formation/arts_sciences_humaines/ufr04/master_pro/master_1_metiers_des_arts_et_de_la_culture/jeudis_de_la_sorbonne/actes/actes_2000/article2126.html Cinéma et projets culturels] », consulté le 28 avril 2008.</ref>. [[Fichier:Elephants Dream s5 both.jpg|vignette|''[[Elephants Dream]]'', film distribué gratuitement sur [[Internet]]<ref>{{vidéo}} {{en}} « [https://www.youtube.com/watch?v=bsGEWHNJ3s8 Voir le film en streaming] », consulté le 14 mars 2008.</ref>.]] De plus, lors du [[développement (cinéma)|développement]], le vendeur, ou distributeur, du film joue désormais un rôle crucial dans l’élaboration du [[scénario]] et du [[Script (cinéma)|script]]<ref name="Regnier">Isabelle Regnier, « [https://www.lemonde.fr/seq-spe-fermee/article/2005/05/11/sur-la-scene-fragmentee-du-financement-du-cinema-les-vendeurs-internationaux-sont-les-nouvelles-stars_647728_646681.html#ens_id=647815 Sur la scène fragmentée du financement du cinéma] », consulté le 15 mars 2008.</ref>. En effet, pour décider de distribuer un film, le vendeur cherche une histoire souvent grand public, qui donnera un [[box-office]] bénéfique. En ce sens, le [[cinéma d'auteur]] n’est plus privilégié lors de la [[distribution de films|distribution]]. Cependant, le développement du partage de [[fichier informatique|fichiers informatiques]] [[pair à pair]], qui permet l’échange entre particuliers de films sur [[Internet]], fait craindre aux [[métiers du cinéma|professionnels du cinéma]] une crise telle que celle que traverse l’[[Disque compact|industrie du disque]]<ref>Raphaëlle Karayan, « [http://www.journaldunet.com/0310/031002cinema.shtml Peer to Peer : le cinéma se prépare à la menace fantôme] », Le Journal du Net, consulté le 15 mars 2008.</ref>. Pourtant, d'après la [[MPAA]], association de défense des intérêts de l'industrie cinématographique américaine, non seulement une telle crise n'existe pas, mais les bénéfices mondiaux ont augmenté de 54 % depuis {{nobr|10 ans}}<ref>[http://www.informationisbeautiful.net/2012/how-much-does-hollywood-earn/ How much does Hollywood earn?].</ref>. On peut ainsi noter, en [[France]], une fréquentation record des [[salle de cinéma|salles]], avec {{unité|20700000|spectateurs}}, durant le mois de juillet 2009 : cela faisait trente ans qu'autant de personnes ne s'étaient pas déplacées pour aller voir un film<ref>Voir à ce sujet [[:n:fr:Cinéma : une affluence record dans les salles françaises en juillet|Cinéma : une affluence record dans les salles françaises en juillet]], Wikinews, publié le 12 août 2009.</ref>{{,}}<ref>« [http://www.latribune.fr/loisirs/sur-les-ecrans/20090811trib000409447/affluence-record-au-cinema-en-france-en-juillet.html Affluence record au cinéma en France en juillet] », La Tribune, consulté le 13 août 2009.</ref>. Cette affluence peut s'expliquer par la sortie de films à gros budgets tels que ''[[L'Âge de glace 3]]'', ''[[Harry Potter et le Prince de sang-mêlé (film)|Harry Potter 6]]'', ''[[Là-haut (film, 2009)|Là-haut]]'' ou encore ''[[Public Enemies (film, 2009)|Public Enemies]]''. Par ailleurs, la lutte contre le piratage n'a cessé d'augmenter : une copie des ''[[Les Bronzés 3|Bronzés 3]]'' avait été publiée sur internet par des employés de [[TF1]] qui ont été condamnés par le tribunal de [[Nanterre]]<ref>Voir à ce sujet [[:n:fr:1 mois de prison pour les pirates des Bronzés 3|{{nobr|1 mois}} de prison pour les pirates des Bronzés 3]], Wikinews, publié le 13 février 2009.</ref>{{,}}<ref>François Burkard, « [https://www.20minutes.fr/article/300544/France-Pirates-epargnes-TF1-critiquee.php Pirates épargnés, TF1 critiquée] », {{nobr|20 minutes}}, consulté le 13 août 2009.</ref> ; de son côté, la [[Warner Bros.]] a décidé d'interdire les avant-premières au [[Canada]]<ref>Voir à ce sujet [[:n:fr:Warner Bros. interdit les avants-premières au Canada|Warner Bros. interdit les avant-premières au Canada]], Wikinews, publié le 24 janvier 2009.</ref>. Par ailleurs, des projets de loi sont en discussion pour tenter de protéger l’industrie cinématographique. Néanmoins, certains artistes ont déjà fait le choix de distribuer volontairement leurs films sur Internet. On remarque notamment ''[[Elephants Dream]]'' ou ''Le Bal des Innocents'' de Joseph Paris, tous deux disponibles sous la licence [[Creative Commons]]<ref>Elephants Dream, « [http://orange.blender.org/blog/creative-commons-license-2/ Archive > Creative Commons] », consulté le 14 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>Le Bal des Innocents, « {{Lien brisé |url=http://lebaldesinnocents.ralamax.net/ |titre=Site officiel|consulté le=2017-08-01}} », consulté le 14 mars 2008.</ref>. De la même manière, la Warner Bros. a réformé sa distribution vidéos depuis début [[2009 au cinéma|2009]]. C'est lors de la sortie en vidéo de ''[[The Dark Knight : Le Chevalier noir]]'' que la société de production a décidé d'inclure un téléchargement gratuit et légal sur internet, à l'acquéreur d'un DVD<ref>Voir à ce sujet [[:n:fr:Le Chevalier noir sort en DVD|Le Chevalier noir sort en DVD]], Wikinews, publié le 13 février 2009.</ref>. En parallèle, Warner a décidé que la sortie en [[vidéo à la demande]] s'effectuerait en même temps que la sortie habituelle du format [[DVD]]/[[Disque Blu-ray]]. C'est dans cette initiative que la Warner voit une lutte contre le piratage<ref>Voir à ce sujet [[:n:fr:Distribution vidéo : du renouveau à Warner Bros.|Distribution vidéo : du renouveau à Warner Bros.]], Wikinews, publié le 10 février 2009.</ref>. == Cinéma et télévision == [[Fichier:AQUACiTY and FujiTV HQ.jpg|vignette|gauche|Siège d’un studio de télévision [[japon]]ais.]] Les liens entre cinéma et [[télévision]] ont été mis en valeur par [[Laurent Creton]] dans ''Le cinéma et l’argent''<ref name="creton">''Le cinéma et l’argent'', sous la direction de Laurent Creton, [[Nathan (maison d'édition)|Nathan]], Paris, 2000, {{ISBN|978-2-09-190321-7}}.</ref>. Le cinéma entretient des rapports compliqués avec la [[télévision]]<ref name="Adjari">M Adjari, ''Le film à la télévision : analyses et facteurs d’audience'', Rapport pour le CNC, Paris, 1989.</ref>, cette dernière est en effet le premier concurrent du cinéma<ref>{{pdf}} Cerna, « [http://www.cerna.ensmp.fr/Documents/GLB-NumCinema-SHEN.pdf Numérisation et cinéma : bilan et perspectives] », consulté le 14 mars 2008.</ref>{{,}}<ref name="Vacarme">Jean Philippe Renouard, « [http://www.vacarme.eu.org/article238.html Enquête sur le financement du cinéma] », CNC Info, {{numéro|276}} et 280, consulté le 15 mars 2008.</ref>. L’adoption de la couleur à la télévision a ainsi eu un impact direct sur la [[fréquentation cinématographique|fréquentation des salles]] en [[France]], dans les [[années 1960]]<ref>L’internaute, « [https://www.linternaute.com/histoire/categorie/evenement/61/1/a/48939/la_couleur_arrive_sur_les_ecrans_de_television_francais.shtml La couleur arrive sur les écrans de télévision français] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. Cependant, c’est aussi le premier client du cinéma<ref>Marin Karmitz, « [http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article-imprim.php3?id_article=32918 Un producteur pas comme les autres] », Diplomatie.gouv, consulté le 15 mars 2008.</ref>. Les [[chaîne de télévision|chaînes de télévision]] consacrent une part importante de leurs grilles horaires aux films ou aux [[documentaire]]s car ces programmes leur garantissent des taux d’audience excellents<ref name="ina1">[[Institut national de l'audiovisuel|INA]], « [http://www.ina.fr/cannes/index.php?vue=notice&id_notice=I00001740 Jean d’Arcy parle des relations entre le cinéma et la télévisison] », Reflets de Cannes, consulté le 14 mars 2008.</ref>. En contrepartie des accords imposent aux chaînes des montants d’investissement dans la filière cinématographique. Elles deviennent de ce fait [[Convention européenne de la coproduction cinématographique|coproductrices]] et prennent une part importante du financement des films par l’acquisition des droits de diffusion des films<ref>G Proust, ''Les relations entre les diffuseurs télévisuels et les producteurs cinématographiques et audiovisuel'', Rapport à Monsieur le Ministre de la Culture, Paris, 1989.</ref>. Aujourd’hui, il est devenu incontournable à une production cinématographique d’obtenir une diffusion télévision pour monter un projet<ref name="Vinuela">Ana Vinuela, « [http://www.ina.fr/observatoire-medias/dossiers/producteur/article4.html Formation des producteurs] », [[Institut national de l'audiovisuel|INA]], consulté le 14 mars 2008.</ref>. Pour les [[producteur de cinéma|producteurs]], l’importance de ces investissements est à la fois un élément rassurant, car c’est une diminution ou un partage du risque [[Économie (activité humaine)|financier]], et une perte de [[liberté]]<ref name="Vinuela" />. Bien souvent, le producteur est en effet amené à choisir les projets qui sont susceptibles d’être diffusables sur une chaîne de télévision. Bien que partiel, ce contrôle des producteurs par les chaînes de télévision induit une menace sur la diversité et l’originalité des films produits<ref>{{pdf}} Abu, « [http://www.ebu.ch/CMSimages/en/EBU%20news%20-%202003_09_25_4-3_tcm6-8582.pdf La télévision, un service public menacé] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. [[Fichier:Esplanade Henri de France.jpg|vignette|Siège de [[France Télévisions]].]] Les [[télévision]]s souhaitant diffuser des films reflétant une certaine diversité de [[culture]]s ne peuvent limiter leurs relations avec le cinéma aux [[producteur de cinéma|producteurs nationaux]]. Deux cas de figure coexistent alors. Soit tous les droits pour le [[Liste des pays du monde|territoire national]] du film pressenti ont été achetés par un [[distribution de films|distributeur]] national, la [[Liste de chaînes de télévision par langue|chaîne télévisée]] négocie alors avec le distributeur. Soit les droits télévisés du film pressenti sont détenus par un vendeur international, à charge pour la chaîne télévisée de négocier avec ce vendeur international et de procéder elle-même au [[doublage]] ou au [[sous-titrage]] du film. La réduction du temps de travail ainsi que l’augmentation du nombre de programmations, dont un nombre important de films, a permis à la télévision de se faire une place dans les familles<ref name="Adjari" />. Pour la [[France]], l’apparition de [[Canal+]] en [[1984]] ainsi que d’autres chaînes a fait augmenter de manière significative le nombre de films programmés<ref>Canal +, « [http://www.canalplusgroup.com/pid163.htm Site officiel - Historique] », consulté le 14 mars 2008.</ref>. Entre [[1975]] et [[1984]], sur les trois chaînes publiques, on pouvait voir cinq cents films programmés par an contre mille cinq cents en moyenne à partir de [[1995]] (dont {{frac|1|3}} sur Canal +) et ce sans compter les rediffusions<ref name="Farchy">Joëlle Farchy ''L’industrie du cinéma'', éditions [[Presses universitaires de France]], coll. ''Que sais-je?'', 2004.</ref>. En [[France]], le total annuel des visionnements de films a été multiplié par plus de dix en trente ans<ref name="Farchy" />. Par visionnement, on entendra une entrée dans une [[salle de cinéma]], ou un spectateur assis devant un [[écran (optique)|écran]] ([[télévision]], [[ordinateur]]) à domicile. Durant le même laps de temps, les proportions composant ce total ont été sensiblement modifiées en faveur des visionnements à domicile. Ainsi, aujourd’hui, seuls 2 % des visionnements prennent place dans une [[salle de cinéma]]<ref name="Farchy" />. On notera par ailleurs qu’entre [[1980]] et [[2002]] les dépenses des ménages consacrées aux dépenses audiovisuelles sont parmi celles qui connaissent la hausse la plus importante. Mais, là aussi, la part de ce budget audiovisuel des ménages dévolue au cinéma a baissé au profit de dépenses audiovisuelles alternatives. Cette part est ainsi passée de 50 % en [[1980]] à 14 % en [[2002]]<ref name="Farchy" />. Selon une étude de l'[[ABN AMRO]] ([[2000 au cinéma|2000]]), à peu près 26 % des revenus des studios américains proviennent de la vente de tickets en salles, 28 % proviennent des diffusions à la télévision, et 46 % proviennent de la vente des formats domestiques ([[Video Home System|cassettes]], [[DVD]], [[Blu-Ray]], [[Internet]], etc.)<ref>(en) PBS Frontline: The Monster that Ate Hollywood: Anatomy of a Monster: Now Playing... And Playing... And Playing... [archive], pbs.org, consulté le 23 juin 2007.</ref>. === Évolution du marché === [[Fichier:War of the Worlds set.JPG|vignette|gauche|Décor du film ''[[La Guerre des mondes (film, 2005)|La Guerre des mondes]]'' de [[Steven Spielberg]], <br>{{55e|meilleur}} score box-office mondial<ref>{{en}} Filmsite.org, « [http://www.filmsite.org/boxoffice.html TOP 100 American Films] », consulté le {{date-|30 avril 2008}}.<br>Voir aussi [[Liste des plus gros succès du box-office mondial]].</ref>.]] En tête des plus gros importateurs de longs métrages, on trouve les [[États-Unis]] et la [[France]]<ref name="UNESCO">UNESCO, « {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20021115064220|url=http://www.unesco.org/culture/industries/cinema/html_fr/trade.shtml|titre=Marché des films étrangers, lien d'archive}}.</ref>. En effet, le volume des échanges entre l’Europe et l’Amérique du Nord est important : en [[1997 au cinéma|1997]], par exemple, {{nobr|53 millions}} de Nord-Américains ont vu des films européens en [[salle de cinéma|salle]] tandis que {{nobr|388 millions}} d’Européens ont vu des films américains. Néanmoins, la balance commerciale est favorable aux États-Unis, totalisant un revenu annuel de {{Unité|5600000000|$}}<ref name="UNESCO" />. Vient ensuite le [[Canada]] dont les salles ont projeté près de {{nobr|220 films}} étrangers<ref>Il est à noter que le cinéma canadien ne produit que 24 films par an.</ref>. Dès lors, il est possible d’opérer un rapprochement entre les pays producteurs et les pays exportateurs, en effet, les pays qui exportent le plus sont souvent ceux qui produisent le plus<ref name="UNESCO" />. L’[[Inde]] apparaît en première position avec une production à l’exportation de près de 60 % à destination des marchés d’[[Afrique]]<ref name="UNESCO" />. Malgré l’importante diversité de la production cinématographique mondiale, les productions américaines trustent la plus grosse part du marché, présentant même des situations de quasi-monopole dans des pays tels que le [[Chili]] et le [[Costa Rica]] où 95 % des films importés proviennent des [[États-Unis]], ou encore à [[Chypre (pays)|Chypre]] où ce chiffre atteint 97 %. À l’inverse, le cinéma américain ne représente que 7 % du marché en [[Iran]] qui produit lui-même quelque 62 longs métrages par an, et dont les salles ont une programmation de films aux provenances très variées<ref name="UNESCO" />. De même, le continent africain apparaît comme le plus gros importateur de [[cinéma américain|productions américaines]] où sa part de marché atteint 70 % contre 15 % pour les films européens<ref name="UNESCO" />. Cependant, les pays africains francophones consacrent une part égale aux productions américaines et européennes située autour de 40 %, le [[Maroc]] faisant exception avec 46 % de films américains, 20 % de films indiens et seulement 8,5 % de films français<ref name="UNESCO" />. D’autres cinémas, comme ceux de [[Hong Kong]] ou de [[Taïwan]], dont les productions sont pourtant jugées moyennes, enregistrent un volume des ventes à l’export important, notamment à destination de l’[[Afrique]] et de l’[[Amérique du Sud]] où la pénétration du [[cinéma japonais]] est également notable<ref name="UNESCO" />. Cependant, ces chiffres sous-tendent un certain nombre de phénomènes invisibles tels que la diversité des cultures provoquant une diversité de la demande, le pouvoir des sociétés de [[distribution de films|distribution]], ou encore des faits plus anecdotiques tels que la censure mise en place par quelques gouvernements qui constitue un frein à la production dans certains pays<ref name="UNESCO" />. [[Fichier:Bolywood.jpg|vignette|redresse|[[Bollywood]] : films indiens chantés et dansés.]] Parallèlement, d’autres cinémas ont pris parti de l’évolution du marché, et ont réussi à faire leur place, avec une importation de plus en plus importante, c’est par exemple le cas du [[Bollywood]], et plus généralement du [[cinéma indien]]. En Inde, les productions sont généralement peu coûteuses, la plus chère a atteint {{Unité|10000000|$}}<ref>Des projets sont néanmoins prévus, dépassant de loin les budgets passés : Ravi Chopra désire tourner un film de {{Unité|30000000|$}} en 2008.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Voir cette billetterie du Business week : « [http://www.businessweek.com//magazine/content/02_48/art02_48/a48tab37.gif Bollywood vs Hollywood] » (comparaison des deux cinémas).</ref>. Jusqu’à la fin des [[années 1980]], les films n’étaient pas diffusés en dehors de l’Inde elle-même, à quelques exceptions près comme le [[Maroc]]<ref>{{ar}} [[Maghreb Arabe Presse]], ''La crise des salles de cinéma au Maroc''. [http://www.algerie-dz.com/forums/showthread.php?t=11577 Lire en ligne].</ref>, à cause des distributions américaines et européennes dont l’influence était mondiale<ref>Écran noir, « [http://www.ecrannoir.fr/dossiers/monde/inde/bollywood.htm Dossier sur le Bollywood] », consulté le 22 mai 2008.</ref>, ou du fait de la différence de culture<ref>Qods Chabâa, « [http://www.aujourdhui.ma/6-festival-film-marrakech-details1416.html Les jeunes sont l’avenir du cinéma] », Aujourd’hui le Maroc, consulté le 23 mai 2008.</ref>. Cependant, avec l’amélioration des techniques liées aux [[effets spéciaux]], les films bollywoodiens ont réussi à s’implanter, et à développer un marché plus large, comme ''[[Krrish]]'' tourné en [[2006 au cinéma|2006]] ou ''[[Love Story 2050]]'' ([[2007 au cinéma|2007]]) dont le tournage a généré la participation de plus de cinq studios internationaux d’effets spéciaux<ref>{{en}} Subhash K. Jha, « [https://www.bollywoodhungama.com/movie/love-story-2050/cast/ Love Story 2050] », Love Story 2050 Movie: Review</ref>. Ainsi, le cinéma indien s’est développé, et internationalisé. Cependant, avec l’évolution du marché, dans certains pays, on parle de déclin de l’industrie nationale cinématographique. C’est le cas par exemple en [[Italie]]. En parallèle à la chute de la [[fréquentation cinématographique|fréquentation]], en Italie, les salles de cinéma ne projettent que 19 % de films italiens, avec une production avoisinant les 138 films par an<ref name="it">''Les Échos'', « [http://archives.lesechos.fr/archives/2005/LesEchos/19450-85-ECH.htm L’exception culturelle et le déclin du cinéma italien] », consulté le 2 mai 2008.</ref>. L’[[Union européenne]] a pris l’initiative des coproductions entre ses pays, ainsi 41 films italiens, en 2004, sont des coproductions. Cependant, cela n’a pas suffi pour accroître la valeur du [[cinéma italien]]<ref name="it" />. Selon [[Marin Karmitz]], c’est par l’influence de la [[télévision]] privée que ce déclin s’explique, destructrice de la créativité : il parlera alors d’un [[cheval de Troie]] en Europe pour le [[cinéma américain]]<ref name="it" />. En effet, face au déclin du cinéma national, les télévisions diffusent une grande majorité de films américains. Le tableau suivant répertorie les pays produisant le plus de films en s’appuyant sur la moyenne annuelle de films produits entre [[1988]] et [[1999]]<ref>UNESCO, {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20020426184532|url=http://www.unesco.org/culture/industries/cinema/html_fr/prod.shtml|titre=Enquête sur les cinémas nationaux, classement des pays par volume de production}}.</ref>. Il est à noter que plusieurs de ces pays n’exportent qu’une part infime de leurs productions, devançant parfois les plus gros exportateurs. {| class="wikitable centre alternance" ! scope="row" | Classement ! scope="row" | Pays producteur ! scope="row" style="width:200px;"| Nombre moyen de films produits par an entre [[1988]] et [[1999]] |- ! scope=row | {{1er}} | {{Inde}} | 839 |- ! scope=row | {{2e}} | {{Chine}} et {{Hong Kong}} | 469 |- ! scope=row | {{3e}} | {{Philippines}} | 456 |- ! scope=row | {{4e}} | {{États-Unis}} | 385 |- ! scope=row | {{5e}} | {{Japon}} | 238 |- ! scope=row | {{6e}} | {{Thaïlande}} | 194 |- ! scope=row | {{7e}} | {{France}} | 183 |- ! scope=row | {{8e}} | {{Italie}} | 99 |- ! scope=row | {{9e}} | {{Brésil}} | 86 |- ! scope=row | {{10e}} | {{Birmanie}} | 85 |} Voir aussi le [[Industrie du cinéma#Nombre de films produits par pays|nombre de films produits par pays]] selon l'UNESCO et le [[Industrie du cinéma#Nombre d'entrées par pays|nombre d'entrées par pays]] dans le monde. == Filière == Depuis une idée originale, du [[tournage (audiovisuel)|tournage]] à la [[distribution de films|distribution]], un film implique nombre de techniciens, d’artistes et de diffuseurs. Il peut s’étendre de plusieurs semaines à plusieurs mois. Typiquement, c’est le [[producteur de cinéma|producteur]] qui détient les droits sur le film<ref>Mediadico, « [http://www.mediadico.com/dictionnaire-langue-francaise.asp/definition/producteur/2005 Définition de producteur] », consulté le {{date-|13 janvier 2008}}.</ref>. La [[réalisation (audiovisuel)|réalisation]] d’un film peut être découpée en cinq étapes. # En premier lieu, il y a le [[Développement (cinéma)|développement]] d’un [[script (cinéma)|script]] conçu par un [[Scénario (film)|scénariste]] généralement<ref>Mediadico, «[http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/dictionnaire.asp/synonymes/script/2007 Description et synonyme de script] » : « Terme utilisé dans les métiers de la télévision et du cinéma pour désigner un scénario qui comprend le découpage et les dialogues », consulté le {{date-|13 janvier 2008}}.</ref>. # Ensuite, la [[préproduction (film)|préproduction]] se met en place pour préparer le tournage avec la conception d’un dossier de production<ref>ARRQ, «[http://www.arrq.qc.ca/html/index.html > ''On parle souvent de la grande famille des artisans du cinéma et de la télévision…'' et ''Rôle du réalisateur''] », consulté le {{date-|13 janvier 2008}}.</ref>. # Puis vient la [[producteur de cinéma|production]] proprement dite, durant laquelle le [[réalisateur]] tourne son film aux côtés de techniciens et d’artistes variés et nombreux, tels que les [[acteur]]s, le [[directeur de la photographie|chef opérateur]] ou ses [[assistant réalisateur|assistants]]. # Enfin, la [[postproduction]] permet le [[montage]] du film et l’ajout de la [[musique de film|bande sonore]] ainsi que des [[effets spéciaux]] et les [[Techniques de laboratoire cinématographique|travaux de laboratoire photochimique]] et/ou numérique. La fin de la postproduction se concrétise par la livraison du film sous ses divers formats d'exploitations (film photochimique, fichiers numériques pour le [[cinéma numérique]] et [[PAD (télévision)|PAD (prêt à diffuser)]] pour la télévision et autres modes de diffusions. C'est à la fin de cette étape que s'arrête le rôle du producteur. # Le processus se termine avec la [[distribution de films|distribution]] lorsque le film bénéficie de la publicité et de copies favorisant sa diffusion ; on parle alors de l’[[exploitation cinématographique|exploitation]]. === Production === [[Fichier:ParamountPictures01.jpg|vignette|gauche|La [[Paramount Pictures]], société de production américaine.]] La phase de [[producteur de cinéma|production]] d’un film englobe l’intégralité de la fabrication du [[métrage cinématographique|métrage]], de la création d’un projet à sa [[distribution de films|distribution]]<ref name="prod">Encyclopédie Universalis, « [http://www.universalis.fr/encyclopedie/NT01576/PRODUCTION_cinema.htm La production cinématographique] », consulté le {{date-|16 mars 2008}}.</ref>. Néanmoins, le rôle du [[producteur de cinéma|producteur]] n’a pas toujours été le même au fil du temps<ref name="prod" /> et il n’est pas toujours à l’origine d’un film<ref>Bruno Cailler, {{Lien archive |url=http://www.lemensuel.net/Productions-cinematographique-et.html |titre=Productions cinématographique et télévisuelle : un mariage de raison |horodatage archive=20071017030635 |consulté le=16 mars 2008}}, le mensuel.</ref>. La société de production paye les frais engendrés par le [[tournage (audiovisuel)|tournage]]<ref name="robert">Petit Robert, définition de ''Production au cinéma''.</ref>. Elle choisit aussi la société de [[distribution de films|distribution]] qui s'occupera de la publicité du film lors de sa sortie<ref name="ageria">Cinemanageria, « {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20090410055037|url=http://cinemanageria.ifrance.com/cine_typologie/cine_theories.htm|titre=Métiers du cinéma, lien d'archive}} », consulté le {{date-|18 mars 2008}}.</ref>. Il arrive quelquefois que le producteur crée lui-même sa société de distribution<ref>Exemple de [[MK2]], [[Pathé]]….</ref>. Il aide aussi à la [[réalisation (audiovisuel)|réalisation]] du film, à l’écriture du [[scénario (film)|scénario]], au choix des [[acteur]]s et des lieux de tournage et il est l’interlocuteur principal de l’équipe en cas de conflits<ref name="robert" />. Le producteur n’a donc pas seulement un rôle [[art]]istique mais aussi de [[mécénat]]. Le producteur est le seul responsable devant les divers ordonnanceurs du projet<ref name="ageria" />. D’ailleurs, sa fonction se définit ainsi : « Le producteur de l’œuvre audiovisuelle est la personne physique ou morale qui prend l’initiative et la responsabilité de la réalisation de l’œuvre […] il prend personnellement ou partage solidairement l’initiative et la responsabilité financière, technique et artistique de la réalisation de l’œuvre et en garantit la bonne fin »<ref>Code de la propriété intellectuelle, art 132 - 23.</ref>. Néanmoins, il persiste, la plupart du temps, une différence entre la production d’un film aux [[États-Unis]] et en [[France]]. En effet, aux [[États-Unis]], le producteur travaille bien souvent pour un [[Liste de sociétés de production de cinéma américaines|major de cinéma]], une grande entreprise qui s’appuie sur des [[banque]]s ou des [[Entreprise|firmes]] pour le financement du film<ref>Nicolas Descalles et Fanny Fromental, « [http://www.oragora.com/cgi/forum1354.cgi?numforum=13546&codep=&th=6&nbpage=1&sortmg=30&thread=211&trimv=1&rec=&rech_op=&champ=&read=257-0&session=47ba382e46fb0b1b Les difficultés des films européens] », consulté le {{date-|18 mars 2008}}.</ref>, alors qu’en [[Europe]], le producteur travaille en général pour une petite société et compte sur l’aide de divers organismes publics comme le [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] en France, pour ses subventions<ref>Laurent Creton, « [http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1423.htm Histoire économique du cinéma français. Production et financement 1940-1959] », CNRS, Léa Monteverdi, consulté le {{date-|16 mars 2008}}.</ref>. [[Fichier:FilmCrew.jpg|vignette|Tournage d’un film.]] La [[producteur de cinéma|production]] commence donc par le [[développement (cinéma)|développement]], c’est-à-dire par l’écriture d’un [[scénario (film)|scénario]]<ref>L’histoire du film peut néanmoins être tirée d’un jeu vidéo, d’un livre, ou d’une histoire vraie.</ref>. Par la suite, est conçu un séquencier qui permet de décomposer l’histoire en scènes. Dès lors, un [[distribution de films|distributeur]] est choisi par le producteur : il évaluera le succès potentiel du film, en considérant le [[genre cinématographique|genre]] du film, le public visé ou l’historique du succès de films similaires. Un [[réalisateur]] est ensuite choisi<ref>Sauf s’il est à la base du projet.</ref>. Vient alors la [[préproduction (produit)|préproduction]], où le film est imaginé et le [[tournage (audiovisuel)|tournage]] également préparé<ref>{{en}} Webopedia Computer Dictionnary, « [http://www.webopedia.com/TERM/P/pre_production.html Preproduction Phase Definition] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Quelquefois, un illustrateur dessine un [[storyboard]] pour décrire l’ensemble des [[plan (cinéma)|plans]] qu’il faudra tourner et ainsi aider l’équipe lors de la préparation du plateau<ref>{{en}} Bryan L. Chapman, « [http://www.sarasota.k12.fl.us/bhs/bryan/bryan_story.html How to write a storyboard ?] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Le budget est également fixé par la société de production. Le [[producteur exécutif]] embauche l’équipe de tournage requise : elle comprend généralement le réalisateur, son [[assistant réalisateur|assistant]], un directeur de [[casting]], un [[régisseur général]], le [[directeur de production]] et le [[directeur de la photographie]], le [[directeur artistique]], le [[chef-opérateur du son]], le [[perchman]], le [[montage|monteur]] et le [[compositeur]]. Le tournage étant ainsi prêt, on entre dans la phase de [[producteur de cinéma|production]] proprement dite, celle où le [[réalisateur]] met en scène les acteurs : les [[prise de vues cinématographique|prises de vues]] peuvent enfin commencer<ref>{{pdf}} CRDP, académie de Lyon, « {{Lien web |titre=Équipe de tournage |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.crdp.ac-lyon.fr/c/c4/articles/equipedetournage.pdf |consulté le=23 mars 2013}}.</ref>. Les éclairages sont mis en place et les acteurs maquillés et costumés. Ils répètent alors leur texte sous la direction du [[réalisateur]], qui leur indique les mouvements à effectuer, ou ce qui ne va pas dans leur intonation. Enfin, le [[tournage (audiovisuel)|tournage]] peut commencer<ref>Ville de Marseille, « [http://www.marseillepeople.com/news/p6jour_cannes.html Une journée de tournage à Cannes] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Chaque scène est tournée en plusieurs [[plan (cinéma)|plans]] et chaque prise est identifiée grâce au [[clap]], ce qui permettra au [[montage|monteur]] de repérer les bons plans parmi ceux qui ne serviront pas<ref>UNESCO, « {{Lien archive|consulté le=18 mars 2008|horodatage archive=20020224103101|url=http://www.unesco.org/culture/laws/cinema/html_fr/page4.shtml|titre=Recommandation pour la sauvegarde et la conservation des images|site=www.unesco.org}}.</ref>. C’est au réalisateur de décider si la prise est bonne, ou, au contraire, s’il faut la refaire. Par sécurité, les prises bonnes sont doublées. [[Fichier:Herbertbrenonandallanazimova.jpg|vignette|gauche|[[Herbert Brenon]] et [[Alla Nazimova]] sur le tournage de ''War Brides''.]] Pour les productions utilisant de la [[pellicule photographique]] traditionnelle, les négatifs du jour sont envoyés au [[techniques de laboratoire cinématographique|laboratoire]] pour un développement nocturne. Ils constituent les ''{{citation|[[rushes (cinéma)|rushes]]}}'' (les premiers positifs) et sont visionnés par le réalisateur, l’équipe technique, et parfois les [[acteur]]s<ref>''Dictionnaire du cinéma'' de Jean-Loup Passek des éditions Larousse {{ISBN|978-2-03-750003-6}}.</ref>. Pour les techniques digitales, les prises sont téléchargées et orchestrées dans un ordinateur sous le nom de « prises du jour ». C’est ainsi, à la fin du tournage, que le film entre en phase de [[postproduction]], où il est monté avec d’éventuels [[effets spéciaux]] et la [[musique de film|bande originale]]<ref>Barbara Clark, ''Guide to Postproduction for TV and Film: Managing the Process'', Focal Press, {{date-|1er novembre 2002}}, 355 p. {{ISBN|0240805062}}.</ref>. Avec l’arrivée de la vidéo, le processus de [[montage]] a évolué. Le principe du montage est d’assembler les plans et séquences. L’étape suivante consiste à créer une certaine fluidité dans l’enchaînement des images. Alors, le [[réalisateur]] et le [[producteur de cinéma|producteur]] donnent leur avis. Le montage est ainsi « fermé ». Au [[mixage audio]], le son et l’image sont synchronisés. Ensuite, le résultat final du montage devient la « copie de travail », et il est tiré une copie éclairée, ou étalonnée, du négatif conformé à cette copie. C’est à partir de ce tirage que les copies destinées aux [[salle de cinéma|salles de cinéma]] sont tirées. Alors, le film passe en phase de [[distribution de films|distribution]], c’est-à-dire qu’une société embauchée, ou créée, par la société de production va concevoir une [[affiche]] du film, organiser des séances réservées à la presse et créer un [[publicité|univers publicitaire]] autour du film. === Distribution === Une [[distribution de films|société de distribution]] est une compagnie indépendante, une filiale, ou rarement une structure individuelle, qui agit en tant qu’agent final auprès d’une [[producteur de cinéma|société de production]] pour garantir la projection du film en salle<ref name="CNRS D">CNRS, « [http://www.cnrseditions.fr/ouvrage/5659.html La distribution cinématographique en France 1907 - 1957] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Dans le monde du cinéma, le terme « distributeur » se réfère à la mercatique et à la diffusion de films dans le monde, aussi bien au niveau de la [[salle de cinéma]] que dans un rayonnement privé<ref>Petit Robert, définition de ''distributeur''.</ref>. Dans un premier temps, c’est au distributeur d’assurer la projection en salle. C’est à lui de programmer les diffusions : pour ce faire, il organise des [[projection cinématographique|projections]] à des [[exploitation cinématographique|exploitants]] ou crée une publicité attrayante pour le film<ref name="CNRS D" />. Son but est de donner à l’exploitant l’idée du [[bénéfice]] qu’il pourra engendrer en projetant le film. Ensuite, le distributeur doit signer un contrat stipulant le pourcentage que l’exploitant devra reverser à sa société et collecte le montant prévu une fois le film projeté<ref name="brian">Brian McKernan, ''Digital Cinema: The Revolution in Cinematography, Postproduction, and Distribution'', Broché, McGraw-Hill/Tab Electronics, 30 avril 2005, 384 p. {{ISBN|0071429638}}.</ref>. Il transmet une part des revenus à la [[producteur de cinéma|société de production]]. Néanmoins, généralement, il existe des contrats globaux entre les distributeurs et les exploitants qui fixent le pourcentage du billet qu’ils se partagent. Dans les [[années 1920]], les films se louaient « à prix fixe par mètre »<ref name="PUF">[[Joseph-Marie Lo Duca]] ''Technique de cinéma'', [[presses universitaires de France]], 1971.</ref> et cette location pouvait durer un jour ou deux. C’est aussi au distributeur de s’assurer que le nombre de copies du film suffira à fournir toutes les salles de cinéma et il surveille leur livraison. Il contrôle en même temps si le film est projeté dans le cinéma stipulé sur le contrat et si le nombre de sièges minimum est exact<ref name="brian" />. Lorsque le film n’est plus projeté, le [[distribution de films|distributeur]] doit alors faire en sorte que les bobines lui soient retournées. En pratique, le distributeur assure aussi la vente d’[[affiche]]s, de [[musique de film|bandes originales]] et de [[produit dérivé (marketing)|produits dérivés]] et il organise des interviews pour la [[presse écrite|presse]]<ref name="brian" />. En outre, ce matériel publicitaire aidera l’exploitant à vendre des billets. Il peut aussi mettre en place des [[avant-première]]s pour inciter le public à venir, avec la présence des principaux artistes présents sur le [[tournage (audiovisuel)|tournage]]. Si la société de [[distribution de films|distribution]] s’occupe d’un film en langue étrangère, ce sera également son rôle que de sous-titrer le film, ou de mettre en place le [[doublage]]. C’est aussi son rôle que de couper les scènes, s’il y en a, censurées par son gouvernement. Voici un graphique représentant l’évolution de la distribution cinématographique en [[France]] (films distribués par année)<ref>Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/economie/02distribution.htm Distribution cinématographique] », consulté le 17 mars 2008.</ref> : <center><timeline> Colors= id:lightgrey value:gray(0.9) id:darkgrey value:gray(0.7) id:sfondo value:rgb(1,1,1) id:barra value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:500 height:300 PlotArea = left:50 bottom:50 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:600 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:darkgrey increment:50 start:0 ScaleMinor = gridcolor:lightgrey increment:25 start:0 BackgroundColors = canvas:sfondo BarData= bar:1990 text:1990 bar:1992 text:1992 bar:1994 text:1994 bar:1996 text:1996 bar:1998 text:1998 bar:2000 text:2000 bar:2002 text:2002 bar:2004 text:2004 bar:2006 text:2006 PlotData= color:barra width:30 align:left bar:1990 from:0 till: 400 bar:1992 from:0 till: 402 bar:1994 from:0 till: 412 bar:1996 from:0 till: 390 bar:1998 from:0 till: 420 bar:2000 from:0 till: 540 bar:2002 from:0 till: 490 bar:2004 from:0 till: 540 bar:2006 from:0 till: 590 PlotData= bar:1990 at: 400 fontsize:S text: 400 shift:(-8,5) bar:1992 at: 402 fontsize:S text: 402 shift:(-10,5) bar:1994 at: 412 fontsize:S text: 412 shift:(-10,5) bar:1996 at: 390 fontsize:S text: 390 shift:(-10,5) bar:1998 at: 420 fontsize:S text: 420 shift:(-10,5) bar:2000 at: 540 fontsize:S text: 540 shift:(-10,5) bar:2002 at: 490 fontsize:S text: 490 shift:(-10,5) bar:2004 at: 540 fontsize:S text: 540 shift:(-10,5) bar:2006 at: 590 fontsize:S text: 590 shift:(-10,5) TextData= fontsize:S pos:(20,20) text:Rapport du Centre national de la cinématographie, 2006 </timeline></center> === Festivals de films === Un [[festival de cinéma]] est un [[festival]] de films. Cet événement consiste en la [[projection cinématographique|projection]] d’un ensemble de [[Court métrage|courts]] ou [[long métrage|longs métrages]] dans un lieu donné et pour une durée limitée dans le temps. Ces projections sont généralement ouvertes au public mais il arrive qu’elles soient réservées aux [[critique de cinéma|critiques]], [[journaliste]]s ou professionnels<ref>Par exemple, certaines projections du [[Festival de Cannes]] sont réservées aux professionnels et critiques accrédités.</ref>. Le festival de cinéma est la première rencontre entre une œuvre, ses créateurs et son public, si celui-ci se déroule avant la sortie nationale du film<ref>Université d’Artois, « [http://www.univ-artois.fr/francais/vietudi/viecult/festivalcinema2004.htm L’autre cinéma] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Parfois, ce sera la seule, si la rencontre échoue. C’est donc un moment clef de la vie d’un film. Ce moment d’exposition peut être violent. Pour le [[réalisateur]] et le [[producteur de cinéma|producteur]], la réaction du public — même averti — à la présentation du film peut être source d’une profonde remise en question ou d’une consécration nationale, et quelquefois internationale, comme le [[Lion d'or]] à la [[Mostra de Venise]], l’[[Ours d'or du meilleur film|Ours d'or]] à la [[Berlinale]] ou la [[Palme d'or]] au [[Festival de Cannes]]<ref>Festival considérés comme international : « [http://www.berlinale.de/ berlinale] », « [http://www.labiennale.org/it/cinema/ Mostra de Venise] », « [http://www.festival-interval.fr/ Le festival de L'Interval] » et « [http://www.festival-cannes.fr/index.php/choose_lang Cannes] », consulté le 18 mars 2008.</ref>. Le rôle des festivals de cinéma est double. Ils permettent à la fois de dénicher des « pépites » et sont aussi des machines à faire connaître, à promouvoir les films sélectionnés<ref>Observatoire Européen de l’audiovisuel, « [http://www.obs.coe.int/online_publication/expert/00001262.html Étude du phénomènes des festivals de cinéma] », consulté le 19 mars 2008.</ref>. L’exemple du [[Festival de Cannes]] est frappant : les films en compétition et hors compétition seront distribués en [[France]] et seront vus par des [[producteur de cinéma|producteurs]], [[distribution de films|distributeurs]] et [[critique de cinéma|critiques]] venus du monde entier<ref name="fest">Cinémanageria, {{Lien archive|consulté le=19 mars 2008|horodatage archive=20080220024951|url=http://cinemanageria.ifrance.com/cine_structures/cine_festival.htm|titre=Les Festivals de cinéma, lien d'archive}}.</ref>. De même, lors des quinze jours du festival se déroule le [[Marché du film de Cannes|Marché du film]], qui permet aux artistes manquant de moyens de trouver un distributeur. Un festival de cinéma permet donc de présenter une œuvre au monde entier<ref>« {{Lien web |titre=Site officiel du Marché du film |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=https://www.marchedufilm.com/ |consulté le=9 juin 2007}} », Marché du film de Cannes, rubrique : Présentation du Marché.</ref>. Ainsi, le long de la filière cinématographique, les festivals de cinéma se situent en aval de la [[Producteur de cinéma|production de films]] (moment de la création) et en amont de l’[[distribution de films|exploitation]] (moment de la [[projection cinématographique|projection en salle]]). Plus précisément, les festivals internationaux les plus importants se situent immédiatement en aval de la production. Les festivals d’influence nationale ou régionale prennent place un peu avant la distribution en [[salle de cinéma|salle]]. La plupart des festivals suivent une régularité annuelle ou biennale<ref name="fest" />. Outre des questions d’organisation pratique, ce rythme permet de conserver un caractère exceptionnel à l’événement. Voici un graphique présentant le nombre de festivals en [[Europe]] en [[1996]]<ref name="fest" /> : <center><timeline> Colors= id:lightgrey value:gray(0.9) id:darkgrey value:gray(0.7) id:sfondo value:rgb(1,1,1) id:barra value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:680 height:330 PlotArea = left:50 bottom:50 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:180 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:darkgrey increment:20 start:0 ScaleMinor = gridcolor:lightgrey increment:10 start:0 BackgroundColors = canvas:sfondo BarData= bar:Allemagne text:Allemagne bar:Autriche text:Autriche bar:Belgique text:Belgique bar:Espagne text:Espagne bar:Finlande text:Finlande bar:France text:France bar:Italie text:Italie bar:Pays-Bas text:Pays-Bas bar:Portugal text:Portugal bar:Royaume-Uni text:Royaume-Uni bar:Suède text:Suède bar:Suisse text:Suisse PlotData= color:barra width:30 align:left bar:Allemagne from:0 till: 20 bar:Autriche from:0 till: 4 bar:Belgique from:0 till: 12 bar:Espagne from:0 till: 13 bar:Finlande from:0 till: 4 bar:France from:0 till: 166 bar:Italie from:0 till: 17 bar:Pays-Bas from:0 till: 14 bar:Portugal from:0 till: 5 bar:Royaume-Uni from:0 till: 6 bar:Suède from:0 till: 4 bar:Suisse from:0 till: 12 PlotData= bar:Allemagne at: 20 fontsize:S text: 20 shift:(-8,5) bar:Autriche at: 4 fontsize:S text: 4 shift:(-10,5) bar:Belgique at: 12 fontsize:S text: 12 shift:(-10,5) bar:Espagne at: 13 fontsize:S text: 13 shift:(-10,5) bar:Finlande at: 4 fontsize:S text: 4 shift:(-10,5) bar:France at: 166 fontsize:S text: 166 shift:(-10,5) bar:Italie at: 17 fontsize:S text: 17 shift:(-10,5) bar:Pays-Bas at: 14 fontsize:S text: 14 shift:(-10,5) bar:Portugal at: 5 fontsize:S text: 5 shift:(-10,5) bar:Royaume-Uni at: 6 fontsize:S text: 6 shift:(-10,5) bar:Suède at: 4 fontsize:S text: 4 shift:(-10,5) bar:Suisse at: 12 fontsize:S text: 12 shift:(-10,5) TextData= fontsize:S pos:(20,20) text:Observatoire Européen de l’Audiovisuel, 1997 </timeline></center> === Exploitation === <gallery caption="Exemples d’exploitation"> Fichier:Cine-Mende-1bis.jpg|[[Mobilier urbain]] publicitaire pour les affiches de film Fichier:Cine-Mende-2.JPG|Entrée du cinéma avec affiches Fichier:Cine-Mende-3.JPG|Autre vue de la façade du cinéma Fichier:Cine-Mende-5.JPG|Programme du cinéma, affiché et distribué à tous les particuliers </gallery> Après les étapes de [[producteur de cinéma|production]] et de [[distribution de films|distribution]], vient l’[[exploitation cinématographique|exploitation]] qui se résume à la [[projection cinématographique|projection]] de films. L’activité d’un exploitant peut être qualifiée d’« artisanale » ou d’« industrielle » en fonction du nombre de salles de son complexe : on parle de [[Complexe cinématographique|miniplexe]] ou de [[multiplexe]]. Il peut être également indépendant ou salarié : il dépendra alors d’un groupe national ou international, tel que [[Gaumont]], [[Pathé]], [[Union générale cinématographique|UGC]], [[Regal Entertainment Group]] ou encore [[MK2]]. L’exploitant peut lui-même, ou à l’aide de divers distributeurs comme la [[Warner Bros.]], [[EuropaCorp]] ou [[Walt Disney Studios Motion Pictures International|Buena Vista]], fixer sa programmation, et la changer en cas d’échec d’un film. En [[France]], la représentation publique d'un film est illicite si un [[visa d'exploitation]] n’a pas été accordé par le [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture et de la Communication]]. Ce dernier se fonde sur l’avis d’une commission qui regroupe les pouvoirs publics, des professionnels et des associations de consommateurs ou de protection de la jeunesse. Le visa d’exploitation est une autorisation donnée pour qu’une œuvre soit diffusée publiquement, et permettant de placer ces œuvres dans des catégories établies par âge. Les exploitants savent ainsi à quelle catégorie de public le film est réservé. C’est lors de l’[[exploitation cinématographique|exploitation]] que sont encaissées les différentes recettes d’un film, dues soit à la vente d’un [[Ticket de caisse|billet]], soit à la vente d’un [[produit dérivé (marketing)|produit dérivé]] comme une affiche ou le [[disque compact|CD]] d’une [[musique de film|bande originale]]. Ces différentes recettes sont ensuite partagées avec les [[distribution de films|distributeurs]], qui en reversent eux-mêmes une partie à la [[producteur de cinéma|production]]. En [[France]], la [[salle de cinéma]] ne relève d’aucun statut juridique particulier, ce qui donne une certaine liberté à l’[[exploitant de salle de cinéma|exploitant]]<ref name="fncf">{{Lien archive |langue=français |url=http://www.fncf.org/web/index.php?id_cat=38&id_contenu=40&lang=lang1 |titre=L’exploitation et la distribution |site=Fédération Nationale des Cinémas français |horodatage archive=20080913174518}}.</ref>. Qui plus est, la « loi Sueur » autorise les collectivités à contribuer au fonctionnement et aux investissements des salles de cinéma<ref name="sueur">{{doc}} Fédération Nationale des Cinémas français, « [http://www.fncf.org/updir/4/loi_sueur__decret.doc ''Loi Sueur''] », consulté le 15 mars 2008.</ref>. Ce fonctionnement permet d’aider les salles en difficultés, que les entrées ne suffiraient pas à faire fonctionner durablement. Les collectivités peuvent également apporter une aide indirecte aux salles de cinéma de moins de {{Unité|5000|entrées}}, classées [[Cinéma d'art et d'essai|Art et Essai]], en les exonérant du paiement de la [[taxe professionnelle]] grâce à l’article 1464-A<ref>{{doc}} Fédération Nationale des Cinémas français, « [http://www.fncf.org/updir/4/article_1464_a_taxe_pro.doc Article 1464-A] », consulté le 15 mars 2008.</ref>. Néanmoins, c’est une relation stricte et réglementée qui est établie entre la [[distribution de films|distribution]] et l’[[exploitation cinématographique|exploitation]]<ref name="fncf" />. Dans le contrat des ''Conditions générales de location des films'', il est accordé aux exploitants le droit de représentation publique des œuvres en échange d’un paiement qui est proportionnel aux [[recette (comptabilité)|recettes]]<ref name="fncf" />. En plus de ce paiement, ils doivent verser une somme à la [[Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique]] (SACEM) et une rémunération pour les propriétaires de la [[musique de film|bande originale]]<ref name="fncf" />. De plus, la vente d’un billet entraîne le paiement de la [[taxe spéciale additionnelle]] (TSA) qui permet le financement de la distribution, de la production ou de l’exploitation du cinéma<ref name="fncf" />. Voici un graphique représentant l’[[exploitation cinématographique]] dans le monde, plus précisément, par pays, le nombre de salles de cinéma par million d’habitants<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Courrier de l’Unesco, lien d'archive |url=http://archive.wikiwix.com/cache/index.php?url=http://www.unesco.org/courier/2000_10/photoshr/25_3fr.htm |consulté le=23 mars 2013}}.</ref> : <center><timeline> Colors= id:lightgrey value:gray(0.9) id:darkgrey value:gray(0.7) id:sfondo value:rgb(1,1,1) id:barra value:rgb(0.6,0.7,0.8) ImageSize = width:700 height:350 PlotArea = left:50 bottom:50 top:30 right:30 DateFormat = x.y Period = from:0 till:180 TimeAxis = orientation:vertical AlignBars = justify ScaleMajor = gridcolor:darkgrey increment:20 start:0 ScaleMinor = gridcolor:lightgrey increment:10 start:0 BackgroundColors = canvas:sfondo BarData= bar:1 text:Irlande bar:2 text:Suède bar:3 text:États-Unis bar:4 text:Norvège bar:5 text:Australie bar:6 text:Azerbaïdjan bar:7 text:France bar:8 text:Canada bar:9 text:Nouvelle-Zélande bar:10 text:Suisse PlotData= color:barra width:30 align:left bar:1 from:0 till: 165 bar:2 from:0 till: 130 bar:3 from:0 till: 128 bar:4 from:0 till: 89 bar:5 from:0 till: 86 bar:6 from:0 till: 85 bar:7 from:0 till: 81 bar:8 from:0 till: 81 bar:9 from:0 till: 78 bar:10 from:0 till: 76 PlotData= bar:1 at: 165 fontsize:S text: 165 shift:(-8,5) bar:2 at: 130 fontsize:S text: 130 shift:(-10,5) bar:3 at: 128 fontsize:S text: 128 shift:(-10,5) bar:4 at: 89 fontsize:S text: 89 shift:(-10,5) bar:5 at: 86 fontsize:S text: 86 shift:(-10,5) bar:6 at: 85 fontsize:S text: 85 shift:(-10,5) bar:7 at: 81 fontsize:S text: 81 shift:(-10,5) bar:8 at: 81 fontsize:S text: 81 shift:(-10,5) bar:9 at: 78 fontsize:S text: 78 shift:(-10,5) bar:10 at: 76 fontsize:S text: 76 shift:(-10,5) TextData= fontsize:S pos:(20,20) text:Courrier de l’Unesco </timeline></center> L’[[exploitation cinématographique|exploitation]] se diversifie avec la [[projection cinématographique|projection]] de hors-films : opéras, événements. Le {{date-|29 octobre 2001}}<ref>France Télécom, Commission Supérieure Technique de l'Image et du Son, ''Communiqué de presse'', Paris, {{date-|29 octobre 2001}}.</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=JhLwPrW8pggC&printsec=frontcover&dq=olivier+bomsel+mines&hl=fr&sa=X&ei=hKGhUqllpOzSBdulgcgL&ved=0CDMQ6AEwAA#v=onepage&q=olivier%20bomsel%20mines&f=false Olivier Bomsel, Gilles Le Blanc, ''Dernier tango argentique. Le cinéma face à la numérisation'', École des Mines de Paris, 2002, {{p.|12}}.].</ref>, la démonstration à Paris de la première transmission de [[cinéma numérique]] par satellite en Europe d'un long métrage cinématographique par Bernard Pauchon, Alain Lorentz, Raymond Melwig et Philippe Binant<ref>[http://www.authorstream.com/Presentation/Veronica-45205-france-telecom-DIGITAL-CINEMA-global-leaderin-professional-broadcastingand-Education-ppt-powerpoint/ Bernard Pauchon, ''France Telecom and digital cinema'', ShowEast, 2001, {{p.|10}}.].</ref>{{,}}<ref>[https://www.01net.com/actualites/premiere-numerique-pour-le-cinema-francais-181540.html ''Première numérique pour le cinéma français'', 01net, 2002.].</ref>{{,}}<ref>[https://books.google.fr/books?id=drqODwAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Critical+Space+Infrastructures&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjd2LGj9sLhAhXKxYUKHb_aCogQ6AEIKDAA#v=onepage&q=Critical%20Space%20Infrastructures&f=false Alexandru Georgescu (et al.), ''Critical Space Infrastructures. Risk, Resilience and Complexity'', Spinger, 2019, {{p.|48}}.].</ref> ouvre la voie à l'application des télécommunications à l'exploitation cinématographique et aux retransmissions par satellites d'opéras et d'événements dans les salles de cinéma<ref>[http://www.passeursdimages.fr/IMG/pdf/projections13.pdf « Numérique : le cinéma en mutation », ''Projections'', '''13''', CNC, Paris, septembre 2004, {{p.|7}}.].</ref>. === Filière audiovisuelle === [[Fichier:Many DVDs for video edition.jpg|vignette|Divers [[DVD]], produit majeur depuis les [[années 2000]] dans l’édition de vidéos.]] En [[2001 au cinéma|2001]], l’édition vidéo s’élevait de 25 % dans le monde, grâce au développement du [[DVD]], qui remplace peu à peu les [[Video Home System|cassettes vidéo]], qui tenait alors la tête des ventes avec {{Unité|36500000|unités}} vendues et 59 % des ventes liées à la vidéo (en [[2000 au cinéma|2000]], la cassette réalisait près de 77 % des ventes)<ref name="Sénat 1">Sénat, « [http://www.senat.fr/rap/r02-276/r02-27620.html Les aides publiques au cinéma] », # L’édition vidéo, consulté le 12 avril 2008.</ref>. Le premier film sorti sous la forme de la vidéo serait ''[[Cheongchun gyosa]]'' sorti en salle en [[1972 au cinéma|1972]] et en VHS en [[1976 au cinéma|1976]] ; le dernier film sorti en VHS en [[États-Unis|Amérique]] serait ''[[A History of Violence (film)|A History of Violence]]'' en [[2006 au cinéma|2006]]<ref>{{en}} City Paper, « [http://citypaper.com/film/story.asp?id=13351 Film: Will the internet kill the local video store ?] », consulté le 14 avril 2008.</ref>. Désormais, un successeur au DVD se met en place : le [[disque Blu-ray]] qui permet deux heures de vidéo en [[haute définition]] ou treize heures en Standard Definition. Le {{date|4|avril|2008}}, près de 530 disques blu-ray ont été commercialisés aux [[États-Unis]], contre 250 au [[Japon]]<ref>{{en}} Site officiel du Blu-ray, « [http://www.blu-ray.com/movies/movies.php?show=nowavailable Now available] », consulté le 14 avril 2008.</ref>. Cet essor de la vidéo est en partie dû à la nouvelle réglementation qui permet depuis [[2001]] la sortie d’un film en vidéo six mois après sa sortie en [[salle de cinéma|salles]]<ref>Mihai Crasneanu, « [http://www.journaldunet.com/imprimer/magazine/chat/retrans/070201_glowria.shtml Trois à six mois après la sortie en salle] », journal du net, consulté le 12 avril 2008.</ref>. Le délai a ensuite été ramené à quatre mois par la [[loi Création et Internet]], et peut être abaissé à trois mois sur avis favorable du [[Centre national du cinéma et de l'image animée]]<ref>[http://www.cnc.fr/CNC_GALLERY_CONTENT/DOCUMENTS/Lettre_du_CNC/Lettre66_OK.pdf La lettre du CNC], {{numéro|66}}, juillet / août 2009, {{p.|4}}.</ref>. Les [[cinéma français|Français]] se distinguent des autres [[Union européenne|Européens de l’Ouest]] par une consommation de supports vidéos privilégiant plus nettement l’achat au détriment de la [[location]] en [[vidéo-club]]<ref name="syndic" />. En [[2002 au cinéma|2002]], 85 % du budget vidéo français était ainsi consacré à l’achat de supports ([[Video Home System|VHS]] ou [[DVD]])<ref name="syndic" />. La même année, 70 % du budget vidéo européen était en moyenne réservé à l’achat. En parallèle, 60 % des achats se font en grandes surfaces de distribution ([[Carrefour (enseigne)|Carrefour]], [[Auchan]], [[E.Leclerc]], [[Groupe Casino|Géant]]<ref name="syndic">Syndicat de l’édition vidéo, [[2002]].</ref>). Néanmoins, ce succès profite surtout à la vente liée au [[cinéma américain]]. En effet, contrairement à l’édition de VHS où l’augmentation du tirage n’a pour effet que de limiter les coûts de fabrication unitaires, l’édition DVD, où le principal investissement concerne la fabrication du « master », bénéficie rapidement de l’économie d’échelle, lorsque le tirage augmente. Ainsi, l’édition de DVD favorise surtout la diffusion des films commerciaux, dont les éditeurs disposent d’une infrastructure mondiale, comme les grands majors américains<ref name="Sénat 1" />. On remarque ainsi que six sociétés se partagent près de 85 % de l’édition vidéo. En [[2001]], [[Universal Pictures]] était en tête du classement, grâce au succès de ''[[Gladiator (film, 2000)|Gladiator]]'', devant [[20th Century Studios|20th Century Fox]] [[Pathé]] [[EuropaCorp|Europa]], qui sortaient alors ''[[Star Wars, épisode I : La Menace fantôme]]''<ref name="Sénat 1" />. Cependant, avec l’évolution d’[[Internet]], la [[Contrefaçon|diffusion illégale]] de films via des logiciels de partage [[pair à pair]] est devenu croissante. La [[Commission européenne]] a conclu dans son rapport que de 5 % à 7 % du commerce mondial reposait sur la piraterie, soit près de {{nobr|300 milliards}} d’euros<ref>{{en}} Scribd, « [https://www.scribd.com/doc/14685/Persistance-de-la-piraterie-consequence-pour-la-creativite-la-culture-et-le-developpement-durable Persistance de la piraterie : conséquence pour la créativité, la culture et le développement] », consulté le 14 avril 2008.</ref>. Ce phénomène influence donc crescendo la vente liée à l’édition vidéo, tout comme le [[streaming]]. Pourtant, en [[2007]], le cabinet d’étude marketing déclare que les Français téléchargent de moins en moins : ils étaient {{Unité|5000000|en}} [[2006]] contre {{Unité|2300000|en}} [[2007]]<ref>« [http://www.commentcamarche.net/actualites/le-telechargement-illegal-aurait-diminue-en-2007-4760815-actualite.php3 Le téléchargement illégal aurait diminué en 2007] », consulté le 14 avril 2008.</ref>. {| class="wikitable centre" style="text-align:center" width="80%" |+ Évolution du chiffre d’affaires des éditeurs vidéo en million d’[[euro|€]]<ref name="Sénat 1" /> |- | ! scope="row" | [[1992]] ! scope="row" | [[1993]] ! scope="row" | [[1994]] ! scope="row" | [[1995]] ! scope="row" | [[1996]] ! scope="row" | [[1997]] ! scope="row" | [[1998]] ! scope="row" | [[1999]] ! scope="row" | [[2000]] ! scope="row" | [[2001]] |- ! scope="col" | Location | 52 | 46 | 49 | 50 | 57 | 67 | 71 | 78 | 78 | 96 |- ! scope="col" | Vente | 305 | 329 | 384 | 483 | 499 | 495 | 502 | 498 | 578 | 723 |- ! scope="col" | Total | 357 | 375 | 433 | 533 | 557 | 562 | 572 | 576 | 656 | 819 |- ! scope="col" | Dont vente en DVD | | | | | | | 13 | 83 | 216 | 415 |} === Autour de la filière cinématographique === ==== Opérateurs publics ==== Depuis plusieurs années, l’économie dans le cinéma a beaucoup évolué. Des accords se sont signés entre les chaînes de cinéma et les [[Liste de sociétés de production de cinéma américaines|majors américaines]] qui ont eu des conséquences importantes sur cette dernière. Les opérateurs de bouquets satellites signent de plus en plus souvent des contrats avec les grosses sociétés de production pour avoir accès à leur catalogue de films et donc sécuriser leur diffusion<ref name="Sénat 2">Sénat, « [http://www.senat.fr/rap/r02-276/r02-27620.html Opérateurs publics] », consulté le 13 avril 2008.</ref>. [[Canal+]] a ainsi conclu des accords avec cinq studios que sont la [[The Walt Disney Company|Walt Disney Company]], [[Universal Pictures]], [[Columbia Pictures]]/[[TriStar]], la [[20th Century Studios|20th Century Fox]] et la [[Warner Bros.|Warner Bros]]. Ceux-ci confèrent à Canal+ des droits de diffusion importants<ref name="Sénat 2" />. Cependant, les accords conclus le plus souvent avec les [[Liste de sociétés de production de cinéma américaines|majors]] font augmenter le nombre de films américains diffusés, en réduisant l’espace d’intervention des distributeurs nationaux auprès des chaînes de [[télévision]], ce qui rompt par ailleurs l’équilibre entre l’activité des distributeurs indépendants, la sortie des films et la vente aux chaînes de télévision<ref name="Sénat 2" />. En [[France]], il existe des [[société pour le financement de l'industrie cinématographique et audiovisuelle|sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle]] (ou « Sofica ») et le [[centre national du cinéma et de l'image animée]] qui sont spécialisés dans le milieu de l’audiovisuel. Ils ont pour but d’aider au financement de la [[producteur de cinéma|production]] de films, et à leur diffusion. Par ailleurs, la [[Bibliothèque du film]] a pour mission d’enrichir le patrimoine du film, pour en assurer par la suite la diffusion. ==== Cérémonies de récompenses ==== Une [[Liste de récompenses de cinéma|cérémonie de récompenses cinématographiques]] est une cérémonie organisée par un [[Économie publique|organisme public]] ou national dévolu au cinéma, tels que les académies ou fondations. Au cours de cette cérémonie, un ou plusieurs prix peuvent être remis. En général, c’est le côté [[art]]istique d’un film qui est remarqué lors de ces cérémonies<ref>Café-géo, « [http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=641 Cannes ou le génie du lieu du cinéma] », consulté le 20 mars 2008.</ref>. C’est en [[1920 au cinéma|1920]] que remonte la première récompense, dans le [[Photoplay]], un magazine sur le cinéma [[États-Unis|américain]]<ref>{{mul|fr|en}} Internet Movie Database, « [https://www.imdb.com/Sections/Awards/Photoplay_Awards/ Photoplay Awards] », consulté le 20 mars 2008.</ref>. Cependant, il existe quelques prix qui félicitent le [[box-office|succès commercial]], comme le [[Goldene Leinwand]] (la toile d’or) en [[Allemagne]] qui récompensait chaque film de plus de {{Unité|3000000|de spectateurs}}<ref>{{mul|fr|en}} Internet Movie Database, « [https://www.imdb.com/Sections/Awards/Golden_Screen_Germany/awards_summary Golden Screen (Germany)] », consulté le 20 mars 2008.</ref>. Néanmoins, il n’y a pas que les films qui sont récompensés : les artistes et techniciens le sont aussi pour leur contribution au film. On trouve par exemple l’[[Oscar du meilleur réalisateur]] aux [[États-Unis]]. Ces cérémonies ont en général un caractère de monopole sur leur territoire et récompensent en priorité les artistes et techniciens nationaux. La [[Liste de récompenses de cinéma|cérémonie de récompense]] la plus connue à travers le monde est celle des [[Oscar du cinéma|Oscars]] qui récompense à travers d’innombrables prix les [[cinéma américain|films américains]] et étrangers une fois par an à [[Los Angeles]]<ref>{{en}} Oscar, « {{Site officiel|http://www.oscar.com/}} », consulté le 20 mars 2008.</ref>. Quelques semaines avant a lieu la cérémonie des [[Golden Globes]], qui est gérée par l’association hollywoodienne de la presse étrangère depuis [[1944 au cinéma|1944]]. Par opposition, la cérémonie des [[Razzie Awards]] récompense au contraire les pires films ou artistes<ref>{{en}} Razzie awards, « {{Site officiel|http://www.razzies.com/}} », consulté le 20 mars 2008.</ref>. Seuls les films ayant connu une [[exploitation cinématographique]] dans le pays peuvent généralement concourir. Ainsi, contrairement aux [[festival de cinéma|festivals]], qui prennent place avant la [[distribution de films|distribution]], les cérémonies de récompenses sont organisées après la distribution de tous les films pressentis. Parmi les cérémonies de récompenses cinématographiques les plus connues, on remarque par exemple les [[Oscar du cinéma|Oscars]] ([[États-Unis]]), les [[César du cinéma|Césars]] ([[France]]), les [[Prix Goya|Goyas]] ([[Espagne]]) ou les [[British Academy of Film and Television Arts|BAFTA]] ([[Royaume-Uni]]). Parallèlement aux académies et fondations, d’autres organisations, telles que les associations de critiques de films, distinguent aussi certains films. D'autres récompenses cinématographiques sont remises dans le cadre de festivals. Parmi les plus prestigieuses, figurent la [[Palme d'or]] lors du [[Festival de Cannes]], l'[[Ours d'or]] durant la [[Berlinale]] et le [[Lion d'or]] dans le cadre de la [[Mostra de Venise]]. == Techniques == === Prise de vues === [[Fichier:Production still.jpg|vignette|gauche|Tournage d’un [[Clip|clip vidéo]], à [[Londres]].]] La [[Prise de vues cinématographique|technique]] employée pour créer l’image sur la [[Pellicule photographique|pellicule]] cinématographique est empruntée à la [[prise de vue photographique]]<ref>François Reumont, ''Le Guide image de la prise de vues'', Dujaric, {{date-|1er juin 2006}}, 400 p. {{ISBN|2859470344}}.</ref>. L’impression se fait par exposition à la lumière à l’aide d’une [[caméra]] à travers un [[Objectif optique|objectif]] à la cadence typique de 24 images par seconde, régulée par un quartz intégré à la caméra. Initialement de 16 images par seconde (soit un [[pied (unité)|pied]] par seconde), la cadence fut augmentée avec l’arrivée du [[cinéma sonore]]<ref>Jacques Rittaud-Hutinet, ''Le cinéma des origines : les frères Lumière et leurs opérateurs'', 1985, Champ Vallon, 251 p. {{ISBN|2903528438}}.</ref>. En effet, la qualité du [[bande son|son]] ([[bande passante]], [[Pleurage et scintillement|pleurage]], bruit…) dépend de la vitesse de défilement du film<ref>Paul Read, ''A Short History of Cinema Film Post-Production (1896 - 2006)'' — tiré de l’œuvre de Joachim Polzer, ''Zur Geschichte des Filmkopierwerks''. Volume 8, 2006. Avril 2006. {{ISBN|3-934535-26-7}}.</ref>. Le principe de cette impression est basé sur une [[réaction d'oxydo-réduction]] qui voit les [[Halogénure d'argent|halogénures d’argent]] couchés dans l’[[émulsion]] se transformer en argent métallique lors de l’exposition à la [[lumière]]<ref name="pcco">Photo-Ciné-Club Offranvillais, « [http://pcco.online.fr/glossaire.html Glossaire] », consulté le 28 mars 2008.</ref>. Après développement, les zones insolées ont donc un aspect noir et très opaque. Les zones non exposées sont rendues translucides après que le fixateur en avait débarrassé le support. Les différentes nuances de [[gris]] sont dues à la [[densité]] plus ou moins importante des sels d’argent révélés<ref>Normand Charbonneau, ''La Gestion des Archives Photographiques'', PUQ, 2001, 306 p. {{ISBN|2760510689}}.</ref>. On obtient donc bien une impression en « [[film négatif|négatif]] » d’où le nom de l’élément. La reproduction des couleurs sur pellicule se fait en deux phases : la pellicule couleur est faite de trois couches d’halogénures d’argent superposées et couplées à des [[colorant industriel|colorants]]. Ces colorants absorbant leur couleur complémentaire, ils sont jaune, magenta et cyan, de sorte que ces trois couches sont ainsi sensibles aux trois [[Couleur primaire|couleurs primaires]] : respectivement [[rouge vert bleu|rouge, vert et bleu]]. On réalise ainsi une analyse [[trichromie|trichrome]]<ref>Encyclopédie Universalis, « [http://www.universalis.fr/media-encyclopedie/87/V220222/encyclopedie/Analyse_trichrome.htm Analyse trichrome] », consulté le 29 mars 2008.</ref>. [[Fichier:Filmset of Transformers” 2006d (Holloman Air Force Base).jpg|vignette|Scène du film ''[[Transformers (film)|Transformers]]'', dirigé par [[Michael Bay]].]] Dans le processus de développement, on se débarrasse des sels d’argent pour ne conserver que les colorants de l’[[émulsion]]. Le négatif, une fois développé, est tiré sur une émulsion positive. Au stade du tirage, réalisé avec une lanterne additive, munie de trois sources Rouge, Vert et Bleu, réglables en intensité, les couches colorées du négatif réalisent la synthèse des couleurs à reproduire à partir des seules 3 composantes primaires présentes dans le négatif. Le [[film positif|positif]] de [[projection cinématographique|projection]] est lui-même constitué de trois couches monochromes et se comporte donc comme un filtre coloré devant la lanterne de projection. Il réalise ainsi une synthèse soustractive de cette lumière « blanche », à la température de couleur de la lumière du jour à laquelle l’œil humain est habitué<ref name="PUFtech">[[Joseph-Marie Lo Duca]], ''Technique du cinéma'', [[Presses universitaires de France]], 1971.</ref>. La [[colorimétrie]] est la science de la mesure des [[couleur]]s<ref>R Sève, « [http://www.culture.gouv.fr/culture/conservation/fr/cours/seve.htm Bases de la colorimétrie] », publié en juin 1997, consulté le 29 mars 2008.</ref>. Il existe différentes façons de mesurer les couleurs mais le plus courant est d’utiliser un [[colorimètre|thermocolorimètre]], ce qui permet de définir de manière non arbitraire la température de couleur d’une source de lumière<ref>Pascal Gueyraud, « [http://pagesperso-orange.fr/gueyraud/gcouleurs/doc_01.html La Gestion des couleurs] », consulté le 29 mars 2009.</ref>. La première problématique de la [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] est de réaliser une image correctement exposée, en densité et en couleur. Pour contrôler la quantité de lumière, le [[directeur de la photographie]] utilise une cellule [[photosensibilité|photo-sensible]] — le plus généralement à mesure incidente — et règle l’ouverture du diaphragme en fonction de cette mesure<ref name="pcco" />. Le réglage des contrastes se fait à la cellule à mesure réfléchie, sur les objets, le plus généralement au [[spotmètre]]<ref>André Mouton, « [http://www.galerie-photo.com/sekonic-l-508-pentax-digital.html Comparatif entre les spotmètres] », consulté le 29 mars 2008.</ref>. Le choix des sources et le réglage des lumières se fait en concordance avec la sensibilité de l’émulsion utilisée et l’utilisation éventuelle de filtres devant la [[caméra]]. [[Fichier:AlamoFilming2.jpg|vignette|gauche|Plateau de tournage du film ''[[Alamo (film, 2004)|Alamo]]'', avec [[Dennis Quaid]].]] Une fois cet aspect technique maîtrisé, il faut composer une lumière qui, esthétiquement, servira le propos du film, son [[scénario (film)|scénario]] et l’ambiance des différentes scènes, comme le jeu des [[acteur|comédiens]] tout en intégrant de nombreuses contraintes techniques et économiques. On distingue facilement la lumière [[contraste|contrastée]] et dense d’un [[film policier]], de la lumière douce et homogène d’une [[comédie]], par exemple<ref>Fabrice Revault d’Allonnes, ''La lumière au cinéma'', Cahiers du cinéma, septembre 2001, français, 205 p. {{ISBN|2866420764}}.</ref>. Si l’esthétique générale d’un film doit beaucoup à la lumière, sa cohérence ne peut être obtenue qu’à la condition d’un travail de collaboration étroite entre les différents responsables artistiques : [[réalisateur]], en premier lieu, mais aussi [[Décorateur (théâtre)|décorateur]], [[costumier]], ou [[maquilleur]]. La deuxième problématique concerne le cadre : composition des [[plan (cinéma)|plans]], mouvements d’appareils, découpage des scènes en plans. Ce travail, exécuté par le [[cadreur]]<ref>Petit Robert, définition de ''Cadreur''.</ref> est lui aussi le fruit d’une collaboration étroite avec la [[Réalisation (audiovisuel)|mise en scène]]. Enfin, la propreté des plans et leur netteté est de la responsabilité du [[premier assistant opérateur]]<ref>SATIS, « {{Lien brisé |url=http://sites.univ-provence.fr/satis/forma/formaMetiers.html |titre=Métiers de l’image |consulté le=2017-08-01}} », consulté le 29 mars 2008.</ref>. === Travail de laboratoire === [[Fichier:Keykode-edgecode.jpg|vignette|Pellicule accompagnée d’un [[keykode]] permettant son identification.]] Un [[Techniques de laboratoire cinématographique|laboratoire cinématographique]] propose un ensemble de prestations techniques aux industries du cinéma<ref name="ANPE">ANPE, « [http://www.anpe.fr/espacecandidat/romeligne/DetailRomePartenaire.do?rome=46242 Opérateur de laboratoire cinématographique] », consulté le 22 mars 2008.</ref>. En particulier, les [[producteur de cinéma|producteurs de films]] recourent à leurs services pour développer le négatif original, le transférer sur support magnétique ou numérique, tirer les copies de travail, conformer le négatif au point de montage, tirer les copies de série et les étalonner, dupliquer les éléments, réaliser certains trucages, transférer un document vidéo sur film<ref>MTK, « [http://www.cineastes.net/st/mtk.html Atelier MTK] », consulté le 21 mars 2008.</ref>... Ce travail est effectué par des techniciens maîtrisant ces techniques variées<ref name="ANPE" />. Le film, lorsqu’il est tourné sur support argentique, est confié quotidiennement à un laboratoire photographique qui se charge de le développer (opération chimique en plusieurs étapes qui consiste à stopper, révéler, blanchir, fixer, nettoyer et sécher le [[film négatif|négatif]])<ref name="foto">Photografiz, {{Lien web |titre=Le laboratoire : tout pour débuter |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.photographiz.com/?rub=ressources&id_ress=2 |consulté le=21 mars 2008}}.</ref>. Cette étape donne lieu à un négatif qui n’est plus [[Photosensibilité|photosensible]], c’est-à-dire que l’on peut l’exposer à la [[lumière]] sans risquer de perdre les images tournées<ref name="foto" />. Le développement est une phase critique et dépend d’un nombre important de paramètres et de leur précision : température constante et imposée, temps de développement stricts, concentrations précises en composants chimiques. Le travail d’interaction entre les [[chimie|produits chimiques]] du bain photographique avec la [[pellicule photographique|pellicule]] s’effectue à un niveau proche de la taille des [[atome]]s<ref name="VM">Bryan Peterson, ''Pratique de l’exposition en photographie'', VM éditions, 8 mars 2007, 159 p. {{ISBN|2212672845}}.</ref>. On tire alors le [[film positif|positif]] dans une tireuse additive (alors que la photographie est tirée en soustractif) et ce positif est lui-même développé dans une chimie similaire à la chimie négative. L’étalonnage consiste à régler précisément les flux des trois voies (rouge, vert, bleue) de la tireuse afin d’obtenir les rendus de couleurs et de densité souhaités par le [[directeur de la photographie]]. Le « premier positif », tiré par le laboratoire au fur et à mesure de la production, et qui constitue les « [[rushes (cinéma)|rushes]] », est présenté à la [[producteur de cinéma|production]] et à l’équipe technique au laboratoire, en [[salle de cinéma|salle de projection]]<ref>Suzanne Mathieu, « [http://www.ebsi.umontreal.ca/cursus/vol9no1/Mathieu.html La préservation du film] », consulté le 21 mars 2008.</ref>. Ces présentations ont lieu au moment même du tournage, si possible quotidiennement. Actuellement, il est de plus en plus fréquent de simplement transférer le négatif sur support vidéo, au [[télécinéma]]. Ceci est particulièrement pertinent pour le tournage d’un [[téléfilm]] mais aussi en vue d’une future postproduction numérique (montage virtuel, [[effets spéciaux]] numériques, étalonnage ''tape to tape''...). Pour le tirage des copies d’exploitation, deux solutions sont possibles à partir du négatif monté. La première consiste à tirer directement les copies, mais cela suppose de faire tourner sur des machines très rapides ce négatif, qui comporte des collages et qui est donc fragile. Ainsi, cette méthode n’est utilisée que pour les films tirés à peu d’exemplaires<ref name="caméra">Cameravideo, « [http://www.cameravideo.net/forum/faq-films-argentiques/359-developpement-film-tirage.html Le développement du film et du tirage] », consulté le 22 mars 2008.</ref>. Dès qu’un film est tiré à plus d’une dizaine de copies, on utilise une seconde solution, incluant deux étapes supplémentaires dans les opérations de laboratoire : le tirage d’un [[interpositif]], à partir du négatif monté, qui fournira un [[internégatif]], sorte de [[copie carbone]] sans collage du négatif monté, à partir duquel on tirera les copies positives. Après cette étape, le film est prêt à la [[projection cinématographique|projection]]<ref name="caméra" />. Lorsque le master du film est numérique, on peut le transférer sur master de type négatif ou intermédiaire (internégatif, interpositif). Chaque opération effectuée dans un [[Techniques de laboratoire cinématographique|laboratoire cinématographique]] coûte cher. La question du paiement par les [[distribution de films|distributeurs]] est plutôt complexe à cause du temps de travail que prend une bobine de {{unité|60|m}} (soit {{nobr|2 minutes}} de film en {{unité|35|mm}}), temps qui se révèle identique à une bobine de {{unité|305|m}} (soit environ {{nobr|11 minutes}}). En effet, les employés doivent, pour ces deux films, préparer le même nombre de pièces et de machines, de sorte que la durée du film influe peu sur le travail qu’exige le traitement de la pellicule<ref>Chantiers, « {{Lien brisé |url=http://les-inattendus.club.fr/npages/chant04.htm |titre=Quelles alternatives pour la création et la diffusion |consulté le=2017-08-01}} », consulté le 22 mars 2008.</ref>. === Montage === [[Fichier:FirstMoviola.jpg|vignette|gauche|redresse|L’une des premières machines de montage.]] Le cinéma est d’abord, et avant tout, un art du [[montage]]<ref>Barbara Métais-Chastanier, ''L’ « Art » du montage chez Reza'', tiré de ''Ce que le cinéma fait à la littérature (et réciproquement)'', Fabula LHT (Littérature, histoire, théorie), {{numéro|2}}, {{date-|1er décembre 2006}}. {{Lire en ligne |lien=http://www.fabula.org/lht/2/Metais.html |langue=fr |texte=texte intégral |consulté le=23 mars 2008}}.</ref>. [[Marcel Martin (journaliste)|Marcel Martin]], dans ''Le Langage Cinématographique'', disait qu’il était « clair que le montage (véhicule du rythme) est la notion la plus subtile et en même temps la plus essentielle de l’esthétique cinématographique, en un mot son élément le plus spécifique<ref>Marcel Martin, ''Le Langage cinématographique'', Paris, Éditions du Cerf, 2001, {{p.|184}}.</ref>{{,}}<ref>Michel Marie, ''Montage'', Lectures du film, par Jean Collet, Michel Marie, Daniel Percheron, Jean-Paul Simon, Marc Vernet, Paris, Éditions Albatros, 1980, {{p.|159}}.</ref> ». Le montage a acquis, au fil du temps, une autonomie esthétique<ref>Sergueï Eisenstein, ''Montage 1938'', publié par Jay Leda dans Film Sensé, 1942.</ref>. Il repose sur l’enchaînement d’[[espace (notion)|espaces]] et de [[temps]], pour rendre l’œuvre [[fluidité|fluide]]. Le [[montage]] se résume donc en [[audiovisuel]] à l’assemblage de plusieurs [[plan (cinéma)|plans]] pour former des [[séquence (cinéma)|séquences]] qui à la fin forment le film. Au début du cinéma, les films faisaient peu appel au montage. La plupart des films des [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] ou de [[Georges Méliès|Méliès]] étaient des [[plan-séquence|plans-séquences]]<ref name="defi">Jean Losfeld, « [http://www.deficulturel.net/modules/news/article.php?storyid=67572 Introduction théorique au montage] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Les quelques rares [[raccord (cinéma)|raccords]] étaient maladroits<ref name="defi" />. C’est avec [[D. W. Griffith|David Wark Griffith]] que le montage apparaît réellement dans ''[[Naissance d'une nation]]'' en [[1915 au cinéma|1915]]<ref>Virgile Dulez, « [http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=8972 Critique de ''Naissance d’une nation''] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Durant les [[années 1920|années 1920⁣⁣]], c’est le [[cinéma russe et soviétique|cinéma russe]] qui apportera la plus grande contribution à la théorie du montage, notamment avec [[Lev Koulechov]] et son [[effet Koulechov]]<ref>{{pdf}} CRDP Lyon, « {{Lien web |titre=Montage |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.crdp.ac-lyon.fr/c/c4/articles/montage.pdf |consulté le=23 mars 2008}}.</ref>. Le montage permettra alors la naissance des [[effets spéciaux|trucages]]<ref>Universalis, « [http://www.universalis.fr/media-encyclopedie/87/AN050064/encyclopedie/Techniques_de_montage_cinematographique.htm Techniques de montage] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Le montage s’effectue à partir du premier positif, nommé [[Rushes (cinéma)|rushes]], qui sert de copie de travail<ref name="TechCiné">{{Lien brisé |url=http://www.stars-celebrites.org/cinema-techniques.htm |titre=Techniques du cinéma |consulté le=2017-08-01 |langue=fr}}, consulté le 18 mars 2008.</ref>. Les coupes de la pellicule se font à la « colleuse » : au [[ciseau]] et au [[ruban adhésif]]<ref>{{Lien archive|langue=fr|consulté le=23 mars 2008|horodatage archive=20041011190454|url=http://www.animezvous.com/index.php?rub=lexique|titre=Lexique du cinéma}}.</ref>. Une fois le montage terminé, le [[film négatif|négatif]] est coupé et collé au [[techniques de laboratoire cinématographique|laboratoire]]. Actuellement, grâce à l’[[informatique]], s’est développé le [[Montage vidéo#Le montage non linéaire ou « virtuel »|montage virtuel (ou non linéaire)]]. Le travail se fait à partir d’une copie numérique du négatif<ref>Quand le film est tourné sur un support photochimique. Cf. [[Photographie]].</ref> scannée ou transférée au [[télécinéma]]<ref name="TechCiné" />. L’ensemble de la [[postproduction]] peut, grâce à cette méthode, être entièrement réalisé sur ordinateur. Par l’intermédiaire d’une sortie sur bande magnétique, ou directement depuis la machine de montage, le résultat est transféré sur film. La première étape du [[montage]] est la préparation : c’est lors du [[tournage (audiovisuel)|tournage]] que tous les [[plan (cinéma)|plans]] sont rassemblés. Ainsi, on parle de « dérusher » ces plans : il faut sélectionner ceux qui sont bons, selon le [[réalisateur]]<ref>AGSE, « [http://www.scouts-europe.org/progresser/rencontre/photo-cinema/montage-derushage.shtml Derushage] {{Lien archive|url=http://www.scouts-europe.org/progresser/rencontre/photo-cinema/montage-derushage.shtml |horodatage archive=20190430013736 |titre=Copie archivée }} », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Ensuite, il faut dédoubler les rushes et les mettre les uns à la suite des autres, selon le [[scénario (film)|scénario]]. Cette étape permet une première visualisation du film, et facilite par la suite le montage. Cependant, avec le développement du montage virtuel, ce [[dérushage]] tend à disparaître, pour laisser place à un premier montage, aussi appelé « first cut »<ref name="vincent">Vincent Amiel, ''Esthétique du montage'', Armand Colin, Paris, 2005.</ref>. À ce stade, le film est projeté à un public restreint, contraint de garder le secret sur le film, pour obtenir son avis sur le déroulement des images<ref name="vincent" />. Le montage final, ou « final cut », a un impact majeur sur le film et sa compréhension<ref name="mont imp">Jean Mitry, ''Esthétique et psychologie du cinéma'', Paris, Édition du Cerf, 10 janvier 2001, 526 p. {{ISBN|2204066257}}.</ref>. Il conditionne également son succès commercial<ref name="mont imp" />. Cette étape peut être l’occasion de conflits entre les différents [[producteur de cinéma|producteurs]] et le [[réalisateur]], comme lors du montage de ''[[Brazil (film, 1985)|Brazil]]'' de [[Terry Gilliam]]<ref>Jack Mathews, ''The Battle of Brazil: Terry Gilliam v. Universal Pictures in the Fight to the Final Cut'', New York, Applause Books, {{date-|1er mai 2000}}, 362 p. {{ISBN|1557833478}}.</ref>. Aux [[États-Unis]], le syndicat des réalisateurs, la [[Directors Guild of America]], permet aux artistes de signer leurs films du pseudonyme « [[Alan Smithee]] » lorsque la production impose son point de vue sur le montage<ref>{{mul|fr|en}} Internet Movie Database, « [https://www.imdb.com/name/nm0000647/ Alan Smithee] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Sinon quelquefois deux versions du montage sont effectuées, l’une pour la production et l’autre venant du réalisateur (on parle alors du [[director's cut]]). Mais cette possibilité est réservée aux films majeurs. L’un des exemples les plus célèbres est celui de ''[[Blade Runner (film)|Blade Runner]]'' de [[Ridley Scott]] sorti en [[1982 au cinéma|1982]], où le réalisateur n’a pas pu imposer son avis lors du montage, et la version de [[1991 au cinéma|1991]] réalisée selon les vœux du réalisateur<ref>Thomas Douineau, « [http://www.ecranlarge.com/movie_review-read-10742-12951.php Critique du film ''Blade Runner''] », consulté le 23 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>Élodie Leroy, « [http://www.filmsactu.com/dossier-dvd-blade-runner-comparatif-des-versions-525.htm Comparatifs des deux versions de ''Blade Runner''] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. === Son === ==== Préproduction ==== {{section à sourcer|date=septembre 2019}} Pendant la [[Réalisation (audiovisuel)|préproduction]], au stade des [[repérage (cinéma)|repérages]], le chef opérateur du son peut être consulté sur les contraintes sonores inhérentes aux décors choisis (si le décor est bruyant, la conséquence au niveau sonore sera la nécessité d'envisager de [[postsynchronisation|postsynchroniser]] les dialogues. ==== Tournage ==== {{Article détaillé|Chef opérateur du son}} {{section à sourcer|date=septembre 2019}} En plus des précautions prises en amont ou de la postsynchronisation, d'autres mesures sont envisageables pour le chef opérateur du son pour assurer une qualité sonore optimale durant le tournage. En entente avec différents départements, il peut installer différents dispositifs d'atténuations sonores (couvertures de sons, matériaux non-réverbérants). Il peut aussi, dans des cas particuliers, demander à obtenir un meilleur contrôle de l'environnement sonore du lieu de tournage : fermer les ventilations, désactiver le matériel industriel et électroménager, éteindre les sources d'ondes parasites, etc. ==== Postproduction ==== {{Article détaillé|Version internationale}} [[Fichier:Neve VR60 (The Engine Room).jpg|vignette|redresse|Console de mixage analogique Neve VR60.]] Vers la fin du [[montage]] des images, le [[monteur son|montage son]] commence. C’est une étape distincte du montage, elle est d’ailleurs, depuis l'apparition de la stéréo au cinéma<ref>Traditionnellement (en mono et en analogique), le montage des dialogues, le montage son et celui de la musique sont réalisés par l'équipe du montage image ; le mixage est aussi réalisé par le chef opérateur du son du tournage. L'apparition de la stéréo au cinéma nécessite des savoir-faire nouveaux, apparaissent de nouveaux métiers (ou nouvelles spécialités) : le monteur son et le mixeur.</ref> souvent effectuée par une équipe différente<ref name="caen 2">Ciné-club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/analyse/montage.htm Le montage au cinéma] », consulté le 23 mars 2008.</ref>. Elle consiste à conformer et affiner le montage des dialogues, ajouter des sons enregistrés pendant le tournage aux images, d’enrichir le climat émotionnel du film en ajoutant des effets sonores, éventuellement du [[Design sonore|sound design]] des sons d’ambiance<ref name="caen 2" />. C’est une étape artistique importante du montage : elle joue un rôle majeur, mais le monteur ne doit pas mettre en retrait la [[musique de film|composition]]<ref name="caen 2" />. Historiquement, le cinéma traditionnel français a entretenu des rapports ambigus avec la [[musique de film|musique]]. La [[Nouvelle Vague]] a inventé, tout comme les [[impressionnisme|impressionnistes]] en peinture, le tournage en décors naturels (''le cinéma sort des plateaux''). La bande sonore se résumait (''dans le principe et par contrainte'') au seul son enregistré sur le tournage. Les éléments sonores rajoutés en postproduction n'avaient qu'un rôle fonctionnel (boucher les trous). La narration cinématographique excluait toute narration sonore autre que celle du réalisme dont les ''[[Cahiers du cinéma]]'' se sont faits les apôtres. La médiocrité de reproduction en mono réduisait la bande sonore aux seuls dialogues et à la musique. Si on compare, statistiquement, la durée de la musique des films français aux films américains de l'époque, on arrive à une moyenne de {{nobr|15 minutes}} de musique pour les films français contre {{nobr|50 minutes}} pour les films américains. Au milieu des années 1980, la première crise du cinéma a généré l'apparition d'un nouveau genre : les [[Blockbuster]], un cinéma spectaculaire à effets (visuels et sonores) dont on ne peut apprécier toutes les qualités que dans une salle de cinéma (et non pas à la maison en VHS ou DVD). On retrouve également les [[bruitages]], la [[postsynchronisation]], le [[mixage audio]] effectué par un mixeur dans un [[auditorium cinéma|auditorium]]. La finalisation est une étape s'apparente au [[mastering]]. Après le mixage proprement dit, l'étape suivante sera sa, ou ses, mise(s) en forme en fonction des différents modes d'exploitation (''diffusion'') comme le cinéma stéréo optique analogique, et multicanal sur support photochimique, [[cinéma numérique]], télévision stéréo, [[DVD]] et télévision HD, et [[Cinéma en relief|Cinéma]] et [[Télévision en 3D|télévision en relief]]. La production du film étant terminée, l'étape suivante pour l'image et pour le son, sera celle du (ou des) laboratoire(s) : la mise en forme pour la(les) diffusion(s) et, éventuellement<ref>Il y a duplication dans le cas d'une exploitation traditionnelle (cinéma et DVD), pour le cinéma numérique, les diffusions via Internet il n'y a plus de notion de duplication mais de copie d'un fichier '''unique''' mis à disposition par le producteur pour être téléchargé par le spectateur.</ref>, les duplications. === Projection === [[Fichier:Filmprojector Philips in bioscoop City Utrecht.jpg|vignette|gauche|redresse|Projecteur de cinéma [[Philips]] IV / 3600 (d'environ 1936).]] Le [[film (cinéma)|film]] se présente jusqu'au début des années 2000 sous la forme d’une [[pellicule photographique|pellicule]] (nommée « copie ») sur laquelle se succèdent des [[photogramme]]s fixes, visibles à l'œil nu, dont le défilement image par image à cadence rapide donne l’impression de mouvements réels<ref name="école">École du cinéma et de la vidéo, « [http://ecolecinevideo.free.fr/Image/corpscamera1.html Principes généraux] », consulté le 25 mars 2008.</ref>. Différent, le [[vidéo|film vidéo]] se présente sous la forme d’une bande magnétique ou d’un support [[numérique]] qui comporte des images codées, donc non visibles à l'œil nu<ref>Mandy Esseen, « {{Lien brisé |url=http://www.european-mediaculture.org/Qu-est-ce-que-le-DVD.503.0.html |titre=Qu’est-ce que le DVD |consulté le=2017-08-01}} », European mediaculture, consulté le 25 mars 2008.</ref>. Dans les deux cas, les images sont projetées sur un [[Écran (optique)|écran]]. La [[persistance rétinienne]] sert souvent d'explication pour expliquer la vision continue des scènes de cinéma à partir d'une succession d'images fixes. Mais la persistance rétinienne (uniquement physiologique, dans l’œil) est mise en question au profit d'une [[Illusion d'optique|illusion]] produite par le cerveau, l'[[effet phi]] ou [[effet bêta]] selon les auteurs, et qui a permis au cinéma d'exister. Cet effet s'appuie sur l'échantillonnage par le cerveau de ce qui est vu par la rétine à raison d'environ 13 images par seconde, un échantillonnage cohérent avec la fréquence des images des films (24 images par seconde par exemple). Ainsi, le cerveau « capte de façon discontinue des images du monde extérieur (13 par seconde) mais réussit à nous faire percevoir les mouvements en continu : ces images fixes sont très rapidement montées par un mécanisme de remplissage pour restituer une impression subjective de continuité »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Mathias Germain |titre=Le Cinéma intérieur |url=https://www.larecherche.fr/le-cinéma-intérieur |site=www.larecherche.fr |date=trimestriel 563 daté novembre 2020-janvier 2021 |consulté le=2023-01-18}}</ref>. C'est ce mécanisme de remplissage qui constitue l'effet phi (ou bêta) et qui explique que la vision des films donne une impression de continuité du mouvement. [[Fichier:Magic Lantern.jpg|vignette|redresse|[[Lanterne magique]].]] Au cinéma, la grande majorité des [[salle de cinéma|salles]] utilisent le support pelliculaire<ref name="01m">HD Numérique, « [http://www.hdnumerique.com/actualite/articles/08092006-fin-la-pellicule-et-risques-du-cinema-numerique.html Fin de la pellicule et risque du cinéma numérique] », consulté le 25 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>01net, « [http://www.01men.com/editorial/345328/cinema-/ Projection numérique : Adieu à la pellicule] », consulté le 25 mars 2008.</ref>, où le [[projection cinématographique|projecteur]] a le défaut de se dégrader au fil du temps, mais il est universel<ref>Frédérick Lannoy, {{Lien web |titre=Les avantages de la projection numérique |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://dvd.tf1.fr/dvd/news/0,,3355406,00-dossier-attendre-cinema-numerique-.html |consulté le=25 mars 2008}}.</ref>. Pour [[George Lucas]], l’avenir réside dans le [[cinéma numérique]] : l’[[exploitation cinématographique|exploitant]] recevrait ou téléchargerait le support, ce qui réduirait considérablement les coûts de [[producteur de cinéma|production]] et de [[distribution de films|distribution]]<ref name="01m" />. Il s'agit donc d'une pellicule [[film positif|positive]] qui passe devant une source de lumière blanche (appelée « lanterne »), à la cadence de 24 images par seconde, dans le cas de projections sonores. L’objectif du projecteur permet ensuite de rendre une image nette, en général sur un écran blanc<ref>{{pdf}} « [http://www.derriere-le-hublot.com/documents/cours_projection_zinema.pdf Cours pour projectionniste] », consulté le 25 mars 2008.</ref>. Dans le cas de [[projection cinématographique|projecteurs]] à chargement vertical, les modèles les plus anciens, deux appareils étaient nécessaires pour la projection des différentes bobines. Pour le spectateur, il est possible de repérer le changement de bobine, par l’apparition d’un cercle, en haut à droite de l’image. Désormais, avec les appareils à platine horizontale, il est possible de monter l’intégralité des bobines sur le même appareil<ref>Xavier remys, « [http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/CinemaAV/regledu/glossj.htm Glossaire du cinéma] », Académie de Nancy, consulté le 25 mars 2008.</ref>. En [[cinéma numérique]], le film est enregistré sur disques durs. Le premier film sonorisé remonte au [[gramophone]], qui était actionné à la main, et qui posait donc un problème majeur, celui de la synchronisation avec l’image<ref>Frédéric Gimello Mesplomb, « [http://fgimello.free.fr/enseignements/metz/histoire_du_cinema/cinema-parlant.htm Avènement du cinéma parlant] », consulté le 25 mars 2008.</ref>{{,}}<ref>''Le Cinéma, Grande histoire illustrée du {{7e}} art'', Éditions Atlas, Paris, 1982.</ref>. Le [[bande son|son]] fut donc très vite intégré, de manière optique, sur le bord de la [[pellicule photographique|pellicule]]<ref>Cité de la science, « [http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/spectacl/salle_ll/ll_4.htm Formats de pellicule] », consulté le 15 mars 2008.</ref>. C’est une lampe qui éclaire cette piste optique : l’intensité de la lumière traversant le film est mesurée par une cellule photoréceptrice qui la transforme à son tour en un signal électrique envoyé vers une chaîne d’amplification classique. Sur les films au [[format 70 mm]], le son est encodé sur la pellicule à côté de l’image. === Animation === On distingue le film d'animation du dessin animé. En effet, le [[animation (audiovisuel)|film d'animation]] utilise diverses techniques pour animer des éléments réels en trois dimensions comme des maquettes, des personnages en pâte à modeler{{etc.}} Cependant, à l'instar du [[dessin animé]], certains films d'animation utilisent la technique de prise de vues « image par image ». La [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] image par image utilise les mêmes techniques que la [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] classique, et les images successives représentent chacune une phase instantanée du mouvement. Lors de la [[projection cinématographique|projection]] ces images donnent également au sujet l’illusion du mouvement<ref name="PUFtech" />. [[Fichier:Gertie the Dinosaur poster.jpg|vignette|gauche|redresse|''[[Gertie le dinosaure|Gertie]]'', l’une des premières ''stars'' de l’histoire de l’animation<ref>Michel Roudevitch, « [http://www.cndp.fr/revueTDC/834-41683.htm Un art polymorphe] », CNDP, consulté le 30 avril 2008.</ref>.]] [[Émile Reynaud]], dessinateur français, est le précurseur de l’art de l’animation car c’est en [[1892]], avant l’apparition du [[cinématographe]], qu’il commença à projeter sur écran, à l’aide d’un [[praxinoscope]], ses propres dessins réalisés et coloriés à la main<ref>Dominique Auzel, ''Émile Reynaud et l’image s’anima'', Du May, Paris, 1992, 120 p.</ref>. Il ne reste aujourd’hui de lui que très peu d’œuvres car il les a lui-même détruites de désespoir à cause du tort que lui causa l’apparition du cinématographe<ref>« [http://pagesperso-orange.fr/cinefacto/expo%202006%20descriptif%20cabine5.htm Le petit cinématographe illustré] », consulté le 29 mars 2008.</ref>. Le plus connu des « animés » est le personnage de [[Walt Disney]], [[Mickey Mouse]], qui, dès son apparition, le {{date|18|novembre|1928|au cinéma}}, obtint un succès énorme<ref name="filmsclés">Claude Beylie, Les Films-clés du cinéma, 1989 {{ISBN|978-2-04-016356-3}}.</ref>. Dans le cas du dessin animé, la [[caméra]] est généralement fixée de manière verticale au-dessus du [[cartoon]] qui lui est posé horizontalement sur une table<ref>François Laure, ''Le guide des techniques d’animation'', Dunod, août 2004, français, 219 p. {{ISBN|2100484702}}.</ref>. Ce dispositif, appelé [[banc-titre]] permet aussi la reproduction d'image fixe en général. C’est alors que la caméra photographie les dessins un par un de manière à faire coïncider les parties qui doivent rester fixes. Bien sûr, les images ne sont pas prises au même rythme que pour un film ordinaire. Par contre, lors de la projection, les images défilent bien au rythme de 24 images par seconde<ref>Académie de Nancy, {{Lien archive|consulté le=29 mars 2008|horodatage archive=20051021230828|url=http://www3.ac-nancy-metz.fr/cddp57/cinema/articles.php?lng=fr&pg=29|titre=Cinéma d’animation}}.</ref>. Pour un film de {{nobr|250 mètres}}, soit {{nobr|9 minutes}} de projection, il faut une centaine d’heures pour la [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] uniquement<ref name="PUFtech" />. La partie animée est photographiée en position superposée sur la partie immobile, car elle se trouve sur un autre support appelé « celluloïd ». Pour la [[Réalisation (audiovisuel)|réalisation]] des dessins, deux sortes de cartoons sont utilisés. Les fonds, c’est-à-dire les paysages, les décors, sont réalisés sur feuilles opaques tandis que le reste, les personnages par exemple, le sont sur feuilles transparentes appelées « celluloïds » en raison de leur composant majeur, l’[[acétate de cellulose]]<ref>Bernard Génin, ''Le Cinéma d’animation'', Cahiers du cinéma, novembre 2007, 96 p. {{ISBN|2866423704}}.</ref>. Le dessin sur ces cellulos est fait à l’encre de chine pour les contours et à la [[gouache]] pour les couleurs<ref name="PUFtech" />. Pour le [[travelling]], on peut faire appel à deux procédés différents. En général, on n'utilise pas de [[zoom]] ([[objectif optique|objectif]] à [[Distance focale|focale]] variable) ou travelling optique. La caméra banc-titre est monté sur colonne et peut monter ou descendre à volonté. La mise au point est asservie au mouvement vertical pour assurer la netteté constante de l'image. Le second est de réaliser les dessins à des échelles différentes<ref name="PUFtech" />. D’autres techniques sont utilisées comme les ombres chinoises, le papier découpé, comme dans ''[[Les Aventures du prince Ahmed]]'' de [[Lotte Reiniger]], réalisé en [[1926 au cinéma|1926]], la technique de « l’[[écran d'épingles]] » d’[[Alexandre Alexeïeff et Claire Parker|Alexandre Alexeïeff]] dans ''[[Une nuit sur le mont chauve (film, 1933)|Une nuit sur le mont chauve]]'' ([[1934 au cinéma|1934]]), l’animation de marionnettes, de poupées comme l’ont fait [[Jiří Trnka]] et [[Ladislas Starewitch]]. On peut aussi assister à des techniques de [[prise de vues cinématographique|prise de vues]] de personnes vivantes photographiées en [[pixilation]] comme des automates<ref name="filmsclés" />. Aujourd’hui, ces techniques traditionnelles ont pratiquement disparu et laissent place aux techniques de l’informatique et des [[infographie|images de synthèse]]. === Audiodescription === L'« [[audiodescription]] » (également appelée « audiovision ») est un procédé qui permet de rendre des films accessibles aux [[cécité|personnes aveugles]] ou très malvoyantes grâce à un texte en [[voix off]] qui décrit les éléments visuels de l'œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l'œuvre originale. Elle peut être diffusée dans des casques sans fil pour ne pas gêner les autres spectateurs. L’audiodescription a été inventée aux [[États-Unis]] par Gregory Frazier, professeur à l’Université d’État de San Francisco (''{{langue|en|School of Creative Arts}}'') et le doyen de l’université, qui n’était autre qu’August Coppola, frère du réalisateur [[Francis Ford Coppola]]. En [[1988 au cinéma|1988]], le premier film en audiodescription présenté aux aveugles est ''[[Tucker (film)|Tucker]]'' de Francis Ford Coppola. Dès [[1989 au cinéma|1989]], grâce au soutien de l’[[Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants]], le procédé est introduit en France. Le processus d'une audiodescription cinématographique se détaille en quatre parties : * La ''traduction'' : ** analyse de l'image (extraire le sens), ** déverbalisation (oubli des mots et conservation du sens), ** priorisation, c'est-à-dire sélection des éléments audiodécrits en fonction du temps imparti, ** reformulation (travail de concision et de précision quant au choix des mots) ; * L{{'}}''[[Enregistrement sonore|enregistrement]]'' en cabine insonorisée ; * Le ''[[Mixage audio|mixage]]'' (ajuster la bande son, placer les audiodescriptions au bon moment, etc.) ; * Le ''pressage'' (avant mise en commerce ou avant mise à disposition dans les vidéothèques spécialisées). Les films audiodécrits peuvent être distribués de différentes manières : * dans les salles de cinéma qui disposent d'un équipement adéquat (casques audios) pouvant être permanent ou installé de manière temporaire par une unité mobile ; * par certaines chaînes de télévision pouvant proposer un flux audio supplémentaire (mixant son du film et audiodescription, ou ne proposant que l'audiodescription seule) ; * par le circuit de distribution sur support vidéo (DVD). === Fin de la pellicule, débuts du cinéma numérique === [[Fichier:Texas Instruments, DLP Cinema Prototype System, Mark V, Paris, 2000 - Philippe Binant Archives.jpg|vignette|Projecteur cinéma numérique DLP Cinema, prototype de Texas Instruments, Paris, 2000.]] « L'industrie du cinéma est aujourd'hui au seuil du plus grand changement de son histoire : le passage de la pellicule au numérique » écrit Eric Le Roy en 2013<ref>Voir Eric Le Roy, ''Cinémathèques et archives du film'', Armand Colin, Paris, 2013, {{p.|81}} et {{p.|82}} note 2.</ref>. Ce qui semblait peu probable, voire impossible, dans les années 1980, est en 2003 une réalité<ref>[http://www.larecherche.fr/savoirs/autre/cinema-numerique-chasse-bobine-01-02-2003-80244 Cinéma : le numérique chasse la bobine] - Gabriel Martin, ''La Recherche'' {{numéro|361}}, {{date-|1er février 2003}}.</ref>. Au moment où le cinéma, à la suite de l’audiovisuel en général, s’apprête à franchir le cap du numérique, ce sont encore des industriels de stature internationale qui prennent le risque d’investir des sommes colossales, sans nul équivalent jusqu’à présent dans les recherches des différents formats argentiques. En [[1999]], [[Texas Instruments]], rompu à la fabrication des [[circuit intégré|circuits intégrés]] lance sa technologie, le [[Digital Light Processing|DLP Cinema]]<ref>Claude Forest (2011), « Exploitants-spectateurs : de l'attractivité à l'épuisement accéléré de l'innovation technologique », in P. Louguet, F. Maheu (coordonné par), ''Cinéma(s) et nouvelles technologies'', L'Harmattan, Paris, {{p.|75}} {{Lire en ligne |lien=https://books.google.fr/books?id=EdXvFklmuz8C&pg=PA75&lpg=PA75&dq=Cin%C3%A9ma%28s%29+et+nouvelles+technologie+DLP&source=bl&ots=f5kNdLLZIW&sig=2ntE0xv_pYS4X4sVAz9bYjXoxKo&hl=fr&sa=X&ei=C7pvUMWzHOKn0QXu4oCQAQ&redir_esc=y#v=onepage&q=Cin%C3%A9ma%28s%29%20et%20nouvelles%20technologie%20DLP&f=false}}.</ref>. Les premières séances publiques de cinéma numérique sont réalisées<ref>''[[Cahiers du cinéma]]'', n° hors-série, avril 2000, {{p.|32}}.</ref> : le 18 juin 1999 aux États-Unis (Los Angeles et New York)<ref>Charles S. Swartz (editor), ''Understanding digital cinema'', 2005, {{p.|159}}.</ref> et le 2 février 2000 en Europe (Paris)<ref>[http://www.cnrseditions.fr/cinema/7449-cinemas-de-paris.html Jean-Michel Frodon, Dina Iordanova (sous la direction de), ''Cinémas de Paris'', CNRS Éditions, Paris, 2017, {{p.|169}}.].</ref> par Philippe Binant<ref>[https://books.google.fr/books?id=NW-JAAAAQBAJ&pg=PT56&dq=Philippe+Binant&hl=fr&sa=X&ei=q54_VJHJM-Kv7AbL54DACw&ved=0CCAQ6AEwAA#v=onepage&q=Philippe%20Binant&f=false Eric Le Roy, ''Cinémathèque et archives du films'', Armand Colin, Paris, 2013.].</ref>. La résolution était de 1280 pixels par ligne et de 1024 pixels par colonne (le [[Super Extended Graphics Array|1,3K]])<ref>[http://fr.1001mags.com/parution/actions-le-mag-/numero-29-automne-2007/page-12-13-texte-integral Philippe Binant, " Au cœur de la projection numérique ", ''Actions'', '''29''', 12-13, Kodak, Paris, 2007.].</ref>. Aujourd'hui, le DLP Cinema possède la résolution de {{unité|2048|pixels}} par ligne et de {{unité|1080|pixels}} par colonne (le [[2K]]) ou la résolution de {{unité|4096|pixels}} par ligne et de {{unité|2160|pixels}} par colonne (le [[4K]]). Les caméras numériques se sont répandues, les systèmes de montage existent déjà depuis un quart de siècle grâce à la télévision, le parc de salles numériques suit massivement. La pellicule argentique serait-elle en train de vivre ses derniers moments ? Pour l’instant, ce serait faux de l’affirmer, car les différents décideurs ne connaissent pas encore les conditions dans lesquelles le support numérique (mémoires statiques) se conserve. En France, le [[dépôt légal]] des films, reçu par le CNC, se fait, soit sous la forme d’une copie {{unité|35|mm}} photochimique traditionnelle, soit sous forme d'une copie numérique sur disque dur ou clé USB<ref>{{Lien web |titre=Dépôt légal {{!}} CNC |url=https://www.cnc.fr/professionnels/depot-legal_143489 |site=www.cnc.fr |consulté le=2019-01-19}}.</ref>. Avec l'abandon du {{Unité|35 mm}}, le cinéma numérique permet la diffusion des films sur les [[VOD|plateformes numériques]]<ref>Cf.[https://www.imdb.com/title/tt6155172/releaseinfo?ref_=tt_dt_rdat ''Roma'', Lion d'or à la Mostra de Venise en 2018 sorti sur Netflix].</ref> : [[Netflix]], [[Prime Video|Amazon Prime Video]], [[Groupe Canal+]], [[OCS (bouquet)|OCS Go]]. == Société == Au cours de la première moitié du {{s|XX}}, en tant qu’[[Culture populaire|art populaire]], le cinéma a pris une importance croissante dans la société<ref>Aïcha Kerroubi, « [http://www.cndp.fr/revueTDC/696-40684.htm L’invention d’un art populaire] », CNDP, consulté le 27 avril 2008.</ref>. Certains, lui attribuant une capacité à influencer les spectateurs, ont alors appelé à un contrôle de la création (par le biais de la [[censure]])<ref>J L D, ''Le Monde'' du 8 juin 2005 : ''Un retour sur la politique et la censure''.</ref>. D’autres, lui attribuant cette même capacité à convaincre, y ont vu un remarquable outil de [[propagande]]. Plusieurs lobbys et États ont alors tenté d’en tirer profit<ref name="propagande">Patrick Mougenet, {{Lien archive|consulté le=27 avril 2008|horodatage archive=20041224001840|url=http://www.cinehig.clionautes.org/article.php3?id_article=101|titre=Cinéma et propagande}}.</ref>. D’abord influencé par le [[théâtre]] et le [[cirque]], le cinéma a, au fil de son histoire, à son tour influencé la [[littérature]], l’[[art contemporain]], mais aussi le langage [[publicité|publicitaire]]<ref name="ccg">Centre du cinéma grec, « [http://www.amb-grece.fr/grece/cinema.htm Les genres cinématographiques populaires] », consulté le 27 avril 2008.</ref>. Au-delà de l’influence des techniques et du langage cinématographique, le cinéma a aussi, à sa mesure, remodelé les usages et l’imaginaire de nos sociétés. === Impact politique et social === [[Fichier:Birth of a Nation theatrical poster.jpg|vignette|redresse|Affiche du film ''[[Naissance d'une nation]]'' (''{{langue|en|The Birth of A Nation}}'', 1915), réalisé par [[David Wark Griffith]].]] Première industrie culturelle du {{s-|XX}}<ref name="cinepoli">Alexandre Tylski, « [http://www.politique-cinema.net/ Politique et cinéma] », consulté le 23 avril 2008.</ref>, parce qu’il fait plus appel à l’émotion des spectateurs qu’à leur réflexion, le cinéma a intéressé, dès ses débuts, les industriels de la [[propagande]]<ref name=propagande/>. C’était, selon eux, un remarquable outil pour toucher rapidement d’importantes populations, y compris illettrées. Le cinéma devient alors rapidement l’objet de tensions contradictoires<ref>Jacques Rancière, ''Malaise dans l’esthétique'', Éditions Galilée, 30 septembre 2004, 172p. {{ISBN|2718606622}}.</ref>. Aux [[États-Unis]], le film ''[[Naissance d'une nation]]'' (''The Birth of A Nation'', [[1915 au cinéma|1915]]), réalisé par [[David Wark Griffith]], présentant le [[Ku Klux Klan]] sous un jour favorable pousse la [[National Association for the Advancement of Colored People|NAACP]] (National Association for the Advancement of Colored People) à tenter d’en interdire la diffusion<ref>{{en}} Sex, Sin and Blasphemy, Marjorie Heins, New Press, ’93, NYC : « {{Lien archive|consulté le=23 avril 2008|horodatage archive=19970731192356|url=http://www.cd.sc.ehu.es/FileRoom/documents/Cases/88birthofaNation.html|titre=D.W. Griffith’s Birth of a Nation & NAACP}}.</ref>. Une réflexion est alors engagée sur la notion de [[censure]] publique. Le pouvoir [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]], à la suite de [[Lénine]] (« ''Le cinéma est pour nous, de tous les arts, le plus important'' »<ref>Aurore Cresson, « [http://www.prefigurations.com/11ideologie/htm11ideologie/ideologie_cresson2cinemarusse.htm La propagande de l’école soviétique : les images-idées] », consulté le 23 avril 2008.</ref>) développe un cinéma d’État, à la fois bien financé et en butte à la censure<ref>Gabriel Chomentowski, « [http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=432 Aperçu du cinéma russe contemporain] », consulté le 27 avril 2008.</ref>. Paradoxalement, ce cinéma d’État donnera naissance aux innovations de l’avant-garde soviétique, et des cinéastes [[Sergueï Eisenstein]], [[Vsevolod Poudovkine]] et [[Alexandre Dovjenko]]. Les relations entre ces grands [[réalisateur|créateurs]] et le pouvoir soviétique gardera cependant toujours un caractère d’ambiguïté<ref>Werth Nicolas (2001, rééd.). Histoire de l’Union soviétique : de l’Empire russe à l’Union soviétique, 1900-1990. Paris : PUF, collection : Thémis.</ref>. En [[Allemagne]], notamment au travers de ''[[Le Triomphe de la volonté]]'' (''Triumph des Willens'', [[1935 au cinéma|1935]]), la réalisatrice [[Leni Riefenstahl]] met son talent au service du régime [[nazisme|nazi]]<ref>Encyclopédie Encarta, « {{Lien web |titre=le Triomphe de la volonté |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://fr.encarta.msn.com/encnet/refpages/RefArticle.aspx?refid=741537268 |consulté le=23 avril 2008}}.</ref>. En ce début de {{s|XXI}}, censure et propagande ne semblent pas avoir disparu du paysage cinématographique. En [[Iran]], par exemple, les réalisateurs confrontés à la censure ont longtemps privilégié les films mettant en scène des enfants<ref>« [http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=432 Réalisateur iranien, Abbas Kiarostami] », consulté le 27 avril 2008.</ref>. Cette « ruse » leur permettait à la fois de prétendre porter un regard naïf sur la société et d’éviter de filmer les visages de femmes adultes. Une partie de la création cinématographique contemporaine [[République populaire de Chine|chinoise]] est, elle, parcourue d’une volonté de relecture hagiographique de l’histoire du pays. Certains ont vu dans le film ''[[Hero (film, 2002)|Hero]]'' ({{Chinois|英雄}}, Ying xiong, [[2002 au cinéma|2002]]), réalisé par [[Zhang Yimou]], une justification de la politique centralisatrice menée par [[Pékin]] aujourd’hui. [[Fichier:Walt Disney Snow white 1937 trailer screenshot (12).jpg|vignette|gauche|[[Walt Disney]], réalisateur de [[Animation (audiovisuel)|films d’animation]].]] Dans les autres pays démocratiques, censure et propagande sont également présentes, mais de manière plus diffuse. [[Noam Chomsky]] précise ainsi que « La propagande est à la démocratie, ce que la violence est à l’état totalitaire »<ref>Édition Zones, « [http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=21 Lyber Zones] », consulté le 27 avril 2007.</ref>. De fait, selon Sébastien Roffat, notamment auteur de « [[Animation et propagande]] », on ne trouve pas moins de propagande (c’est-à-dire de volonté de promouvoir des idées et des valeurs) dans les [[Animation (audiovisuel)|films d’animation]] de [[Walt Disney]] que dans le film de Leni Riefenstahl ''Le Triomphe de la volonté'', pourtant souvent cité comme un modèle de cinéma de propagande<ref>Sébastien Roffat, « {{Lien web |titre=Animation et propagande Disney et France |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.cellulo.net/9403.html?*session*id*key*=*session*id*val* |consulté le=26 avril 2008}}.</ref>. Dans les pays démocratiques, plus que les États, ce sont les différents lobbies moraux ou [[religion|religieux]] et surtout la dictature de l’[[Médiamétrie|audimat]] qui sont à l’origine de la censure. Au cours du {{s|XX}}, les autorités religieuses (comme l’[[Catholicisme|Église catholique]]) se sont régulièrement élevées contre des films heurtant de front leurs valeurs ou leurs discours. C’est notamment le cas de ''[[La dolce vita]]'' ([[1960 au cinéma|1960]]), film de [[Federico Fellini]]<ref name="Catho">[[Pascal Mérigeau]], [[le Nouvel Observateur]], {{numéro|2218}}, spécial {{nobr|60 ans}} de Cannes.</ref>, de ''[[Viridiana]]'' ([[1961 au cinéma|1961]]), film de [[Luis Buñuel]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Ange exterminateur, dossier pédagogique |url=http://www.bifi.fr/upload/bibliotheque/File/Lycéens%20au%20cinéma%20PDF/ange.pdf |format=pdf |éditeur=Bibliothèque du film ([[Bibliothèque du film|BiFi]]) et le [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] |année=2001 |consulté le=9 juin 2007}}.</ref>, et de ''[[La Dernière Tentation du Christ (film)|La Dernière Tentation du Christ]]'' (''The Last Temptation of Christ'', [[1988 au cinéma|1988]]), de [[Martin Scorsese]]<ref>Romain Levern, « [http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=4537 Scandale et religion] », consulté le 24 avril 2008.</ref>. Aux [[États-Unis]], durant la première moitié du {{s|XX}}, un code a été rédigé par le sénateur [[William Harrison Hays|William Hays]], sous le nom de [[Code Hays]]. Ce code fut développé par les studios américains eux-mêmes, pour ne pas être censuré par la suite par un organisme extérieur. Ce code prévoyait de traiter les sujets sensibles avec prudence, comme le [[viol]], la [[pendaison]], la [[prostitution]] ou la [[religion]]. En [[France]], officiellement, la censure a frappé relativement peu de films, surtout durant la seconde moitié du {{s|XX}} : ''[[Les Sentiers de la gloire]]'' (''Paths of Glory'', [[1957 au cinéma|1957]]) de [[Stanley Kubrick]], ''[[Le Franc-tireur (film, 1972)|Le Franc-tireur]]'' ([[1972 au cinéma|1972]]) de [[Jean-Max Causse]], ''[[1974, une partie de campagne]]'' ([[1974 au cinéma|1974]]) de [[Raymond Depardon]], ou la quasi-totalité de la filmographie de [[René Vautier]]… On suppose que ''[[Les Sentiers de la gloire]]'' et ''[[Le Franc-tireur (film, 1972)|Le Franc-tireur]]'' ont été censurés à la demande des [[ancien combattant|anciens combattants]]<ref>[http://fr.blogs.dissidenz.com/2008/01/23/entretien-avec-jean-max-et-francois-causse/ entretien avec Jean-Max Causse], réalisé le 17 janvier 2008 par Olivier Gonord.</ref>. Mais au-delà de cette censure d’État, relativement rare et frappant les films, une fois ceux-ci achevés, se développe aujourd’hui une censure au niveau des projets de films. En France, le choix de réaliser un film échappe progressivement aux producteurs et décideurs de la filière cinématographique. Ce sont alors les commissions du film et surtout les télévisions qui choisissent quels projets doivent être menés à terme. Indirectement, le cinéma passe ainsi de la censure d’État à la censure fixée par l’[[Médiamétrie|audimat]]<ref>[http://www.liberation.fr/culture/cinema/318074.FR.php « Le court terme domine »], entretien avec les auteurs du [[Club des 13 (cinéma)|Club des 13]], paru dans [[Libération (journal)|Libération]] le 28 mars 2008.</ref>. Ce constat de dépendance de la filière cinématographique envers la télévision est surtout valable en [[France]] et au [[Royaume-Uni]]. Le [[cinéma américain]], mieux financé que le [[cinéma français]], est ainsi moins dépendant de l’industrie télévisuelle, ce qui n’empêche pas une influence d’ordre artistique, notamment de la part de séries telles que ''[[24 heures chrono]]''. Le cinéma constitue ainsi un exemple majeur d'outil du ''Soft Power''<ref>{{Lien web |titre=Interview with {{Dr}} Violaine Hacker |url=http://www.france24.com/en/20110625-economic-warfare-on-the-silver-screen-cinema-cannes-festival-2011-hollywood-france |date=25 juin 2011 |consulté le=27 juin 2012}}.</ref>. Par exemple, le dernier long-métrage de l'Américaine [[Kathryn Bigelow]] {{incise|première réalisatrice à remporter l'[[Oscar du meilleur film]] pour ''[[Démineurs]]'' en [[2010 au cinéma|2010]]}}, raconte la traque, et la mort, du leader d'[[Al-Qaïda]], [[Oussama ben Laden]], entamée par les Américains après les [[attentats du 11 septembre 2001]]. Alors que la sortie du film aux États-Unis était prévue le 12 octobre 2012, à temps pour participer aux Oscars, mais également trois semaines avant l'élection présidentielle qui a vu [[Barack Obama]] dans la course pour un second mandat présidentiel, les milieux conservateurs américains ont polémiqué sur le timing d'un film qui se termine sur la décision présidentielle d'un raid victorieux des Navy Seals et la mort du terroriste<ref>{{Lien web |titre=Un projet de film sur la mort de Ben Laden accusé de servir Obama |url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2011/08/20/un-projet-de-film-sur-la-mort-de-ben-laden-accuse-de-servir-obama_1561712_3476.html |site=[[Le Monde]] |date=20 août 2011 |consulté le=12 mai 2012}}.</ref>. Certes, le Pentagone a une longue tradition de collaboration avec les cinéastes d'Hollywood, par exemple pour le film ''[[Top Gun (film)|Top Gun]]''<!-- {{refnec|où l'armée recrutait à la sortie des projections}}-->. Les militaires ont l'habitude de fournir des conseils ou du matériel de guerre. Pour le tournage de ''[[La Chute du faucon noir]]'' (''Black Hawk Down'') de [[Ridley Scott]] en [[2001 au cinéma|2001]], montrant un revers des soldats américains en [[Somalie]], l'armée a même prêté ses hélicoptères et ses pilotes. Cependant parfois, l'armée a refusé d'apporter son aide comme ce fut le cas pour ''[[Apocalypse Now]]'' de [[Francis Ford Coppola]], qui a dû alors trouver d'autres soutiens financiers et politiques : le tournage s'effectua aux [[Philippines]] avec l'assistance matérielle de l'armée philippine. === Relations avec d'autres arts et techniques === [[Fichier:Shyamalan Howard.jpg|vignette|redresse|[[M. Night Shyamalan]], réalisateur connu pour être influencé par les [[comics]], notamment pour ''[[Incassable]]''<ref>{{en}} [[New York Times]], {{Lien web |titre=Unbreakable - Review |url=https://www.nytimes.com/movie/review?res=9E06E2DA173AF931A15752C1A9669C8B63 |consulté le=24 mars 2013}}.</ref>.]] À ses débuts, le cinéma a beaucoup emprunté à d’autres arts populaires comme le [[cirque]] ou le [[théâtre]]<ref name="ccg" />. L’influence de ce dernier est par exemple manifeste dans les films de [[Joseph L. Mankiewicz]], y compris dans son dernier film, ''[[Le Limier (film, 1972)|Le Limier]]'', réalisé en [[1972 au cinéma|1972]]<ref>Ciné club de Caen, « [http://www.cineclubdecaen.com/realisat/mankiewicz/limier.htm ''Le Limier'' de Mankiewicz] », consulté le {{date-|27 avril 2008}}.</ref>. Après la généralisation du son au cinéma, quelques adaptations d’opéras ont aussi été réalisées, la plus fameuse restant probablement le ''[[Don Giovanni (film, 1979)|Don Giovanni]]'' de [[Joseph Losey]] en [[1979]]<ref>{{en}} Senses of cinema, « [http://www.sensesofcinema.com/2003/great-directors/losey/ Joseph Losey] », consulté le 9 mai 2008.</ref>. À son tour, le spectacle cinématographique a influencé le théâtre (mise en scène théâtrale mêlant [[effets spéciaux]], [[musique]], [[danse]], voire projections d’images) et surtout la [[littérature]]. Tout au long du {{s|XX}}, un certain nombre de [[écrivain|romanciers]] ont ainsi adopté des images et un « montage » proche du langage cinématographique. Mais c’est avec la [[télévision]] que le cinéma entretient des relations encore plus étroites d’influence réciproque<ref>L’Exception, « {{Lien brisé |url=http://www.lexception.org/article147.html |titre=Le Cinéma sans la télévision |consulté le=2017-08-01}} », consulté le 27 avril 2008.</ref>. Un certain nombre de [[réalisateur]]s et d’[[acteur]]s passent ainsi du petit au grand écran, ou dans le sens inverse, emportant avec eux les techniques et le langage d’un univers à l’autre. Ponctuellement, en France et au Royaume-Uni, l’influence télévisuelle s’apparente aujourd’hui à une censure invisible, comme avec les relations entre [[#Impact politique et social|cinéma et autorité]]. À l’inverse, le [[cinéma américain]], mieux financé et donc plus indépendant de la télévision est mieux à même de digérer cette relation d’influence artistique mutuelle avec la télévision. La série télévisuelle ''[[24 heures chrono]]'' a ainsi probablement accéléré le renouvellement du style de la série des [[James Bond]] au cinéma (''[[Casino Royale (film, 2006)|Casino Royale]]'' de [[Martin Campbell]] en 2006), et incité à l’[[adaptation (film)|adaptation cinématographique]] de la série des [[Jason Bourne]] (personnage créé par [[Robert Ludlum]] en 1980). Le langage publicitaire héritier des techniques de [[propagande]] industrielle connaît un développement important à partir de la seconde moitié du {{s|XX}}<ref>David Valence, « {{Lien archive|consulté le=23 mars 2013|horodatage archive=20081119145254|url=http://david-valence.net/index.php/post/2006/08/30/Cinema-et-politique|titre=Cinéma et politique}}.</ref>. D’abord influencé par le langage cinématographique, il reprend à son compte les innovations (techniques de propagande) de celui-ci, il l’influencera à son tour à partir de la toute fin du {{s|XX}}. Un certain nombre de créateurs dans le domaine de l’[[art contemporain]] se sont saisis du média qu’est le cinéma pour le détourner ou en explorer les limites. Le [[cinéma expérimental]], ou non narratif, entretient ainsi des relations fructueuses avec la scène de l’art contemporain<ref>Benjamin Bibas Maël Le Mée, « [http://www.fluctuat.net/2622-erik-Bullot Entretient avec Erik Bullot] », consulté le {{date-|27 avril 2008}}.</ref>. Les adaptations de [[bande dessinée|bandes dessinées]] sur le grand écran se multiplient dans les pays où cet art est le plus développé, que ce soit en version animée ou non. Aux [[États-Unis]], [[Hollywood]] adapte les [[comic]]s mettant en scène des super-héros, comme dans ''[[Men in Black (film, 1997)|Men in Black]]'' de [[Barry Sonnenfeld]] ou encore l’adaptation de ''[[V pour Vendetta]]'' par [[James McTeigue]], alors que le [[cinéma indépendant]] s’intéresse plus aux [[Roman graphique|romans graphiques]] ou à la bande dessinée pour adultes, comme ''[[From Hell]]'' adapté par [[Albert et Allen Hughes]]. Plus récemment, la licence [[Marvel]] des [[Les Vengeurs|Avengers]] fut à l'origine de plusieurs longs métrages. Au [[Japon]] et en [[Corée du Sud]], ce sont les adaptations respectives de [[manga]] et de [[manhwa]] qui ont la faveur des producteurs et réalisateurs, parmi lesquels on peut citer [[Mamoru Oshii]] et sa version de ''[[Ghost in the Shell (film, 1995)|Ghost in the Shell]]'' en [[1995 au cinéma|1995]]. En [[France]], la bande dessinée franco-belge connaît aussi de nombreuses adaptations, comme ''[[Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre]]'' qui fut, en [[2002 au cinéma|2002]], l’un des plus gros succès du box-office français. Plusieurs commentateurs suggèrent aujourd’hui que certaines bandes dessinées, en tant qu’[[art séquentiel]], seraient du cinéma « fait à la maison », avec à la fois moins de moyens mais plus de [[liberté]]. L’influence réciproque entre les deux arts est un fait ne serait-ce que par la technique du [[storyboard|storyboard (ou scénarimage)]]. L’irruption de la culture virtuelle (les [[Jeu vidéo|jeux vidéo]] puis [[Internet]]) à la fin du {{s-|XX}} modifie à nouveau l’environnement du cinéma. Les jeux vidéo et Internet occupent une partie croissante des loisirs du jeune public, faisant de ces mondes virtuels de nouveaux concurrents pour le cinéma. L’influence du jeu vidéo sur le cinéma, relativement récente, est encore modeste mais croissante<ref>À ce sujet, voir par exemple le dossier ''{{Lien brisé |url=http://www.cadrage.net/dossier/cinemajeux/cinemajeux.html |titre=Cinéma & jeux vidéo |consulté le=2017-08-01}}'' dans la revue en ligne Cadrage.net (mai 2003).</ref>. On voit apparaître quelques [[:Catégorie:Adaptation d'un jeu vidéo au cinéma|adaptations de jeu vidéo au cinéma]], comme ''[[Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit|Final Fantasy]]'' ou ''[[Lara Croft : Tomb Raider|Tomb Raider]]'' (tous deux en [[2001 au cinéma|2001]]), ainsi que des films s’inspirant de jeu vidéo dans le fond, dès ''[[Tron]]'' en [[1982 au cinéma|1982]] ou plus récemment avec ''[[eXistenZ]]'' ([[1999 au cinéma|1999]]), ou dans la forme, comme dans ''[[Matrix (film)|Matrix]]'' ([[1999 au cinéma|1999]]), ''[[Fulltime Killer]]'' ([[2001 au cinéma|2001]]) ou encore ''[[Cloverfield]]'' ([[2007 au cinéma|2007]]). === Sociologie === {{Article détaillé|Sociologie du cinéma}} [[Fichier:CinemaxX Darmstadt 1.JPG|vignette|gauche|CinemaxX à [[Darmstadt]], un [[multiplexe]].]] Le cinéma, en tant qu’[[Culture populaire|art populaire]], accessible au plus grand nombre, sans barrière culturelle notable, a vu son taux de fréquentation augmenter et son influence grandir. Par exemple, 95 % des Français sont allés au moins une fois au cinéma au cours de leur vie<ref>Les pratiques culturelles des Français - Olivier Donnat - La Documentation française (1997).</ref>. Ainsi, pour s’exprimer, ou défendre une idée, l’homme fait désormais référence à un [[scénario (film)|scénario]], un [[acteur]] ou à un film plus généralement<ref>Biblio monde, « [http://www.bibliomonde.com/livre/sociologie-cinema-ses-publics-4356.html Sociologie du cinéma] », consulté le 25 avril 2008.</ref>. La sociologie du cinéma étudie plusieurs aspects de la culture cinématographique avec des questions telles que : {{citation|qui fait les films et pourquoi ?}}, {{citation|qui voit les films, comment et pourquoi ?}}, {{citation|que voit-on, comment et pourquoi ?}} et, {{citation|comment les films sont-ils évalués et par qui ?}}<ref>D’après Yann Darré dans ''Esquisse d’une sociologie du cinéma, actes de la recherche en sciences sociales'', 2006, {{p.|161-162}}.</ref>. C’est ainsi que plusieurs sociologues ont analysé l’[[histoire du cinéma]]. Parallèlement, la [[fréquentation cinématographique]] fait l’objet d’analyse et d’études. Par exemple, le [[Centre national du cinéma et de l'image animée|CNC]] a réalisé une étude sur la fréquentation en [[France]], et il est apparu que les femmes vont un peu plus souvent au cinéma : {{unité|5.6|fois}} par an, alors que les hommes n’y vont que {{Unité|5.2|fois}}<ref name="cnc s">{{pdf}} CNC, « [http://www.cnc.fr/CNC_GALLERY_CONTENT/DOCUMENTS/publications/dossiers_et_bilan/302/05_Bilan_2006_publiccinema.pdf Dossiers et bilan] », consulté le 25 avril 2008.</ref>. À la question « Pourquoi ? », certains sociologues ont mis en valeur les goûts différents de chacun, et leur capacité émotionnelle : le public féminin préfère généralement voir un [[drame (cinéma)|film dramatique]], alors que le public masculin se dirige plus volontiers vers un [[aventure|film d’aventure]]. De même, la fréquentation en salle des plus de {{nobr|35 ans}} augmente depuis plus de {{nobr|10 ans}} pour atteindre, en [[2006 au cinéma|2006]], 51 %<ref name="cnc s" />, pourtant, la part des Français comprise entre 20 et {{nobr|34 ans}} est celle qui va le plus souvent au cinéma. Sur la question de « qui voit les films ? », il a été démontré que hommes et femmes ne voient pas les mêmes types de film. Le regard de la spectatrice est différent. La majorité des films proposent un héros masculin, en plaçant ainsi la femme dans une position secondaire, lui demandant en quelque sorte d’oublier son identité féminine<ref>''[http://www.intentarlo.com/eternas-frases-de-peliculasPlaisir visuel et] [http://tuspeliculashd.com/ cinéma] narratif'' - Laura Mulvey (CinémAction 67 - 1993).</ref>. == Notes et références == {{Références nombreuses|colonnes=3}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Cinema | commons2 = Category:Film industry | commons titre2 = Industrie du film | wikibooks = Faire son film | wikibooks titre = Faire son film | wiktionary = cinéma | wikinews = Catégorie:Cinéma | wikiquote = Cinéma | wikisource = Catégorie:Cinéma | wikiversity = Catégorie:Cinéma }} === Bibliographie === {{bibliographie du cinéma}} === Articles connexes === :''Pour tous les articles sur le cinéma, accédez à la [[:Catégorie:Cinéma|catégorie]] correspondante'' {{colonnes|nombre=2|1= * [[Glossaire du cinéma]] * [[Audiodescription]] * [[Blockbuster]] * [[Chronologie du cinéma]] * [[Cinéma numérique]] * [[Cinéma en relief]] * [[Cinéphilie]] * [[Festival de cinéma]] * [[Histoire du cinéma]] * [[Hypermédia]] * {{Lien|langue=en|trad=Hyperkino|fr=Hypercinéma}} * [[Métiers du cinéma]] * [[Liste de récompenses de cinéma]] * [[Salle de cinéma]] * ''[[Séquences (revue)|Séquences]]'', revue québécoise de cinéma fondée en 1955 * [[Spectacle vivant|Spectacle]] * [[Technique et grammaire cinématographiques]] * [[Théâtre]] * [[Tourisme cinématographique]] * [[Vision humaine]] }} === Liens externes === {{Catégorie principale}} {{Liens}} * [[dmoz:World/Français/Arts/Audiovisuel/Cinéma/|Cinéma sur ''Dmoz'']] * [https://akas.imdb.com/ Internet Movie Database] * [https://www.cinematheque.fr/video/1565.html Révolution numérique du cinéma] * [http://www.allocine.fr Allociné.fr] * [http://www.unifrance.org/ Unifrance : promotion du cinéma français à l'étranger] * [http://www.cnc-aff.fr/ Archives du CNC] * [http://www.cinematheque.fr/ Cinémathèque française] * [http://www.onf.ca Office national du film du Canada] * [http://www.institut-lumiere.org/ Institut Lumière] * {{en}} [http://www.mediasalles.it Statistiques de fréquentation européennes] * [http://www.obs.coe.int/medium/film.html Observatoire Européen de l’audiovisuel] * [http://audiodescription-france.org/ Site de l'Association française d'audiodescription] * {{en}} [https://archive.org/ Archive.org] regroupe multitude de films mis en domaine public {{Palette|Univers du cinéma|Cinéma|Les arts}} {{Portail|cinéma|réalisation|arts du spectacle|médias|culture|technologies}} {{Article de qualité|oldid=30016052|date=28 mai 2008}} {{DEFAULTSORT:Cinema}} [[Catégorie:Cinéma|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cor%C3%A9e%20du%20Sud
Corée du Sud
{{Voir homonymes|Corée (homonymie)}} {{coord|36|128|scale:2000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République de Corée | nom_local1 = {{lang|ko|대한민국}} | langue1 = ko | nom_local2 = {{lang|ko-Latn|Daehan Minguk}} | langue2 = ko-Latn | image_drapeau = Flag of South Korea.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Corée du Sud | image_blason = Emblem of South Korea.svg | lien_blason = Emblème de la Corée du Sud | image_carte = Republic of Korea (orthographic projection).svg | descr_carte = Territoire contrôlé (vert foncé)<br/>Territoire revendiqué mais incontrôlé (vert clair) | image_carte2 = Carte de Coree (ajout de la mention Russie).png | devise = {{Lang|ko|홍익인간}} | langue_devise = [[coréen]] | transcription_devise = Hongik Ingan | traduction_devise = Profiter largement à l'humanité<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hea Ran Won |titre={{Lang|ko|홍익인간}} (Hong Yik In Gan) |url=http://www.gwangjunewsgic.com/online/%ED%99%8D%EC%9D%B5%EC%9D%B8%EA%B0%84-%E5%BC%98%E7%9B%8A%E4%BA%BA%E9%96%93-hong-yik-in-gan/ |éditeur=Gwangju International Center |date=28 mai 2013}}.</ref> | note_devise = non officielle | capitale = [[Séoul]] | coordonnées_capitale = 37°35'N, 127°0'E | lien_villes = Liste de villes de Corée du Sud | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Séoul]] | type_gouvernement = [[République]] [[République constitutionnelle|constitutionnelle]] [[État unitaire|unitaire]] à [[régime présidentiel]] | revendication = {{Corée du Nord}} | titre_dirigeant = [[Président de la République de Corée|Président]] | nom_dirigeant = [[Yoon Suk-yeol]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre sud-coréen|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Han Duck-soo]] | titre_dirigeant3 = [[:en:Speaker of the National Assembly of South Korea|Président de l'Assemblée nationale]] | nom_dirigeant3 = [[:en:Kim Jin-pyo (politician)|Kim Jin-pyo]] | titre_dirigeant4 = [[Juge en chef de la Cour suprême de Corée|Juge en chef de la Cour suprême]] | nom_dirigeant4 = [[:en:Cho Hee-dae|Choe Hee-dae]] | titre_dirigeant5 = [[Président de la Cour constitutionnelle de Corée|Président de la Cour constitutionnelle]] | nom_dirigeant5 = [[:en:Lee Jong-seok|Lee Jong-seok]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Corée du Sud)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 109 | superficie_totale = 100210 | pourcentage_eau = 0,3 % | population_rang = 28 | population_totale = 51709098 | population_année = 2019<ref>{{Lien web |langue=en |titre=KOSIS KOrean Statistical Information Service |url=http://kosis.kr/eng/ |site=kosis.kr |consulté le=2018-04-24}}.</ref> | groupes_ethniques = [[Coréens]] (95,1 %)<br />Autres (4,9 %)<ref name="Foreign population in Korea tops 2.5 million">{{lien web|url=http://www.koreatimes.co.kr/www/nation/2020/07/742_283632.html|titre=Foreign population in Korea tops 2.5 million|date=February 24, 2020|website=koreatimes}}</ref> | date_formation = {{s-|VII}} av. J.-C. – 57 av. J.-C. | type_formation = [[Période Gojoseon]] et des [[Samhan|Proto-Trois royaumes]] | date_formation2 = 57 av. J.-C. – 668 ap. J.-C. | type_formation2 = [[Période des Trois Royaumes de Corée|Période des Trois Royaumes]] | date_formation3 = 668–926 | type_formation3 = Période des États du [[Balhae|Nord]] et du [[Période de Silla unifié|Sud]] | date_formation4 = 892–936 | type_formation4 = [[Trois Royaumes tardifs]] | date_formation5 = 918–1392 | type_formation5 = [[Goryeo|Royaume de Goryeo]] | date_formation6 = 1392–1897 | type_formation6 = [[Période Joseon]] | date_formation7 = 1897–1910 | type_formation7 = [[Empire coréen]] | date_formation8 = 1910–1945 | type_formation8 = [[Corée pendant la colonisation japonaise|Colonisation japonaise]] | date_formation9 = {{date|1er mars 1919}} | type_formation9 = [[Déclaration d'indépendance de la Corée|Déclaration d'indépendance]] | date_formation10 = 1919–1945 | type_formation10 = [[Gouvernement provisoire de la république de Corée|Gouvernement provisoire]] en [[Gouvernement en exil|exil]] | date_formation11 = 15 août 1945 | type_formation11 = [[Journée nationale de la libération de Corée|Libération]] et [[Partition de la Corée|partition]] | date_formation12 = | type_formation12 = | date_formation13 = 1945–1948 | type_formation13 = [[Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée|Administration américaine au Sud]] | date_formation14 = 15 août 1948 | type_formation14 = Proclamation de la république de Corée | date_formation15 = 1950–1953 | type_formation15 = [[Guerre de Corée]] | date_formation16 = 25 février 1988 | type_formation16 = [[Sixième République (Corée du Sud)|Dernière révision]] de la [[Constitution de la Corée du Sud|Constitution]] | gentilé = [[Coréens|Coréen, Coréenne]]<br />Sud-Coréen, Sud-Coréenne | PIB_PPA = {{augmentation}} {{formatnum:2735.870}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,97 % | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{14e}} | PIB = {{augmentation}} {{formatnum:1804.680}} milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 0,34 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{10e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:53050.733}} [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,20 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{30e}} | monnaie = [[Won sud-coréen (depuis 1962)|Won sud-coréen]] | code_monnaie = KRW | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.925}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{19e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.838}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{21e}} | Gini = 31,4 %<ref name="Gini_CIA">{{Lien web |langue=en |titre=Gini Index coefficient - distribution of family income |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/gini-index-coefficient-distribution-of-family-income/country-comparison |consulté le=24 avril 2023 |site=[[The World Factbook]], [[Central Intelligence Agency]]}}.</ref> | Gini_année = 2016 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.067}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{15e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:46.9}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{63e}} | fuseau_horaire = [[UTC+09:00|+09:00]] | hymne_national = {{lang|ko|애국가}} | langue_hymne = [[coréen]] | transcription_hymne = [[Aegukga]] | traduction_hymne = Chant patriotique | audio_hymne = National Anthem of Republic of Korea 2018 Chorus.wav | fête_nationale = [[Gaecheonjeol|3 octobre]] | fête_evt = Fondation mythique du premier État coréen [[Période Gojoseon|Gojoseon]] par [[Tangun]] ({{date-|2333 av. J.-C.}}) | domaine_internet = [[.kr]], [[.kr|.한국]] | iso3166-1 = KOR, KR | indicatif_téléphonique = 82 | de = du%20 | p1 = [[Fichier:Flag of the United States (1912-1959).svg|20px|Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée]] [[Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée]] | langues = [[Coréen]]<br />[[Langue des signes coréenne]]<ref>{{Lien web |langue=ko |titre=한국수화언어법 |url=http://www.law.go.kr/%25EB%25B2%2595%25EB%25A0%25B9/%25ED%2595%259C%25EA%25B5%25AD%25EC%2588%2598%25ED%2599%2594%25EC%2596%25B8%25EC%2596%25B4%25EB%25B2%2595/(13978,20160203) |site=law.go.kr |consulté le=2018-04-20}}.</ref> | pays frontaliers = {{PRK}} | PIBV_année = 2018 | PIBV = {{augmentation}} {{formatnum:1427656.100}} milliards de [[Won sud-coréen (depuis 1962)|wons]]<br/>+ 3,32 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|34994.199|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 0,55 % | PIBHABNOM_rang = {{28e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br/>{{augmentation négative}} {{formatnum:1127099.957}} milliards de [[Won sud-coréen (depuis 1962)|wons]]<br/>+ 10,06 %<br/>'''Relative :'''<br/>{{augmentation négative}} 52,043 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br/>+ 4,56 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 3,5 % de la pop. active<br/>- 2,72 % | organisations_internationales = [[Banque africaine de développement|BAD]], [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Commission internationale du riz|CIR]]{{-}}[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[Global Green Growth Institute|GGGI]]{{-}}[[Communauté des démocraties|CD]] {{-}} [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]] | notes = }} La '''Corée du Sud''' (en {{lang-ko|한국}} ; {{coréen|hanja=韓國|RR=Hanguk}} {{prononciation|Ko-한국.ogg}}), officiellement la '''république de Corée''' (en {{lang-ko|대한민국}} ; {{coréen|hanja=大韓民國|RR=Daehan Minguk}} {{prononciation|Ko-대한민국.ogg}}), est un [[État souverain]] d'[[Asie de l'Est]]. Il couvre la moitié sud de la [[péninsule coréenne]] et borde la [[Corée du Nord]] le long de la [[zone coréenne démilitarisée]]. Sa frontière occidentale est bordée par la [[mer Jaune]], sa frontière orientale par la [[mer du Japon]] et sa frontière méridionale par le [[détroit de Corée]]. La république de Corée prétend être le seul État légitime de toute la [[Corée]] et des [[Liste des îles de Corée du Sud|îles adjacentes]]. Elle compte 52,2 millions d'habitants, dont environ la moitié vit dans la [[Région de la capitale Séoul|région]] de la capitale [[Séoul]], qui constitue la quatrième [[aire métropolitaine]] la plus peuplée au monde. Les autres grandes villes comprennent [[Incheon]], [[Pusan]] et [[Daegu]]. La péninsule coréenne était habitée dès le [[Paléolithique inférieur]]. Son [[Gojoseon|premier royaume]] a été mentionné dans les [[Littérature chinoise|archives chinoises]] au début du {{VIIe siècle av. J.-C.}} Après l'unification des [[Période des Trois Royaumes de Corée|Trois Royaumes de Corée]] en [[Silla (Corée)|Silla]] et [[Balhae]] à la fin du {{VIIe siècle}}, le pays fut unifié en un seul État par [[Goryeo]] (918-1392), suivi de la dynastie [[Période Joseon|Joseon]] (1392-1897). L'[[Empire coréen]] qui leur succéda (1897-1910) fut [[Traité d'annexion de la Corée|annexé]] en [[1910]] à l'[[empire du Japon]]. La [[Corée pendant la colonisation japonaise|domination japonaise]] a pris fin en [[1945]] avec la [[capitulation du Japon]] à la fin la [[Seconde Guerre mondiale]], après quoi la Corée a été [[Partition de la Corée|divisée]] en deux zones : une au [[Administration soviétique de la Corée|Nord]] occupée par l'[[Union soviétique]] et une au [[Gouvernement militaire de l'armée des États-Unis en Corée|Sud]] occupée par les [[États-Unis]]. Après l'échec des négociations sur la [[Réunification de la Corée|réunification]], la zone Sud est devenue la république de Corée en [[août 1948]], tandis que la zone Nord est devenue la [[Corée du Nord|république populaire démocratique de Corée]] [[Communisme|communiste]] le mois suivant. En [[1950]], une [[Opération Pokpung|invasion nord-coréenne]] a déclenché la [[guerre de Corée]], qui s'est [[Armistice de Panmunjeom|terminée]] en [[1953]] après de longs combats impliquant le [[Commandement des Nations unies en Corée|Commandement des Nations unies]] dirigé par les États-Unis pour soutenir le Sud et l'[[Armée des volontaires du peuple chinois|Armée populaire volontaire]] de [[Chine]] avec l'aide soviétique pour soutenir le Nord. La guerre a fait 3 millions de morts et a laissé l'[[Économie de la Corée du Sud|économie sud-coréenne]] en ruine. À partir des [[années 1960]], la Corée du Sud a commencé à se relever en enregistrant la [[Miracle de la rivière Han|croissance économique la plus rapide]] au monde en termes de [[Liste des pays par PIB (PPA) par habitant|PIB moyen par habitant]]. Malgré le manque de ressources naturelles, l'État s'est rapidement développée pour devenir l'un des [[quatre dragons asiatiques]] basés sur la [[Mondialisation économique|mondialisation du commerce international et de l'économie]], s'intégrant dans l'économie mondiale avec une [[industrialisation]] orientée vers l'[[exportation]]. Les [[manifestations démocratiques de juin]] [[1987]] ont mis fin au [[Autoritarisme|régime autoritaire]] et l'État est désormais considéré comme l'une des [[Indice de démocratie|démocraties les plus avancées]] d'[[Asie]]. La Corée du Sud est considérée comme une [[puissance régionale]] et possède une [[Pays développé|économie développée]]. Elle est classée au [[Liste des pays par PIB nominal|treizième rang mondial]] en termes de [[Produit intérieur brut|PIB nominal]] et au [[Produit intérieur brut par habitant|quatorzième rang]] en termes de [[Liste des pays par PIB (PPA)|PIB (PPA)]]. Ces dernières années, elle est confrontée à une [[Vieillissement démographique|population vieillissante]] et au [[taux de natalité]] le plus bas au monde. Les Sud-Coréens bénéficient de l'une des vitesses de [[Accès à Internet|connexion Internet]] les plus rapides au monde et des [[Liste des lignes à grande vitesse|réseaux ferroviaires à grande vitesse]] parmi les plus denses. L'État est le [[Liste des pays par volume d'exportation|neuvième exportateur]] et le [[Liste des pays par volume d'importation|neuvième importateur]] mondial. Ses [[Forces armées de la république de Corée|forces armées]] sont classées parmi les armées les plus puissantes du monde, avec la [[Liste des armées nationales par effectif|deuxième plus grande armée permanente au monde]] en termes de personnel militaire et paramilitaire. Au {{XXIe siècle}}, la Corée du Sud est réputée pour sa [[culture populaire]] influente à l'échelle mondiale, en particulier dans la [[K-pop|musique]], les [[Drama coréen|séries télévisées]] et le [[Cinéma sud-coréen|cinéma]]. Ce phénomène est appelé la ''[[Hallyu]]''. La Corée du Sud est membre du Comité d'aide au développement de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], du [[Groupe des vingt|G20]], de l'IPEF et du [[club de Paris]]. == Étymologie == Le nom que les Sud-Coréens donnent à leur pays est ''Hanguk'', qui signifie littéralement « Pays des Han » (en [[hangeul]] : {{lang|ko|한국}} ; en [[hanja]] : {{lang|ko-Hani|韓國}}), du nom des populations de la [[Préhistoire de la Corée]] qui habitaient le sud de la péninsule (à ne pas confondre avec les [[Han (ethnie)|Han chinois]]). Le pays est surnommé le ''Pays du matin frais'' (Joseon, 朝鮮), généralement mal traduit par ''[[Pays du Matin calme]]''<ref>{{Lien web |auteur=Emmanuelle Grisez |titre=La Corée,"Pays du matin clair et frais" |url=http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_coreepays_du_matin_clair_et_frais.asp |site=clio.fr |date=octobre 2005}}.</ref>. ''Daehan Minguk'' est également utilisé, qui signifie « république de Corée », littéralement ''République des Grands Han'' ({{Lang|ko|대한민국}} ; {{Lang|ko-Hani|大韓民國}}). == Géographie == [[Fichier:South Korea Topography.png|vignette|gauche|redresse|Carte topographique de la Corée du sud.]] {{Article détaillé|Géographie de la Corée du Sud|Péninsule de Corée}} La péninsule de Corée est baignée à l'ouest par la [[mer Jaune]], au sud par le [[détroit de Corée]] et à l'est par la [[mer du Japon|mer du Japon ou mer de l'Est]]. La surface de la Corée du Sud couvre environ deux fois et demie celle de la [[Suisse]]. Large en moyenne de {{unité|200|km}}, le territoire sud-coréen est composé à 70 % de montagnes, orientées dans l'axe nord-sud, ce qui rend les communications est-ouest difficiles. Le volcan Halla ([[Hallasan]]), sur l'île de [[Jeju]], est le point culminant de la Corée du Sud, à {{unité|1950|m}} d'altitude. Aucun volcanisme n'est actif en Corée, qui ne subit quasiment aucun tremblement de terre, pas même de faible ampleur. Sur le continent, le mont Jiri ([[Jirisan]]) à {{unité|1915|m}} et le mont Seorak ([[Seoraksan]]) à {{unité|1708|m}} sont les points culminants du pays. La chaîne du [[Seoraksan|mont Seorak]], très proche de la côte Est, fait barrage aux entrées maritimes depuis la [[mer du Japon]] et produit des hivers secs et froids sur le versant Ouest. Le versant Est subit de temps à autre des typhons venus de la [[mer du Japon]]. Sur cette face Est, les terrains sont profondément ravinés par les précipitations importantes, des galets constituent les lits des torrents et rivières. Le versant Ouest, peu érodé, présente des collines douces et des plaines agricoles aux sols riches. La côte est très découpée, parsemée de nombreux [[îlot]]s et [[île]]s. Les plages de la côte Est sont très appréciées ; par ailleurs la rencontre de deux courants marins au large des côtes rend ces eaux très poissonneuses. Sur le plan géologique, le socle de la péninsule, constitué de gneiss du [[Précambrien]], est recouvert par les sédiments et le granit du [[Mésozoïque]] (ère secondaire) et par des sédiments du [[Quaternaire]]. === Provinces === {{Article détaillé|Administration territoriale de la Corée du Sud}} La Corée du Sud est divisée en neuf provinces (''{{Lang|ko-Latn|do}}'', {{Lang|ko|도}}, {{Lang|ko-Hani|道}}), six villes métropolitaines (''{{Lang|ko-Latn|gwangyeoksi}}'', {{Lang|ko|광역시}}, {{Lang|ko-Hani|廣域市}}), et deux villes spéciales, la capitale [[Séoul]] et [[Sejong (ville)|Sejong]] (''teukbyeolsi'', {{Lang|ko|특별시}}, {{Lang|ko-Hani|特別市}}). Administrativement, les villes ont le même statut que les provinces. Elles sont marquées par une étoile dans la liste suivante : {| class="wikitable" border="1" ! !Nom !Hangul !Hanja |- ! colspan="4" |Ville spéciale (''Teukbyeolsi'') |- |1 |[[Séoul]] |서울특별시 |서울特別市 |- ! colspan="4" |Ville métropolitaine (''Gwangyeoksi'') |- |2 |[[Pusan]] |부산광역시 |釜山廣域市 |- |3 |[[Daegu]] |대구광역시 |大邱廣域市 |- |4 |[[Incheon]] |인천광역시 |仁川廣域市 |- |5 |[[Gwangju]] |광주광역시 |光州廣域市 |- |6 |[[Daejeon]] |대전광역시 |大田廣域市 |- |7 |[[Ulsan]] |울산광역시 |蔚山廣域市 |- ! colspan="4" |Ville autonome spéciale (''Teukbyeoljachisi'') |- |8 |[[Sejong (ville)|Sejong]] |세종특별자치시 |世宗特別自治市 |- ! colspan="4" |Provinces |- |9 |[[Gyeonggi]] |경기도 |京畿道 |- |10 |[[Chungcheong du Nord]] |충청북도 |忠淸北道 |- |11 |[[Chungcheong du Sud]] |충청남도 |忠淸南道 |- |12 |[[Jeolla du Nord]] |전라북도 |全羅北道 |- |13 |[[Jeolla du Sud]] |전라남도 |全羅南道 |- |14 |[[Gyeongsang du Nord]] |경상북도 |慶尙北道 |- |15 |[[Gyeongsang du Sud]] |경상남도 |慶尙南道 |- ! colspan="4" |Province autonome spéciale (''Teukbyeoljachi-do'') |- |16 |[[Gangwon]] |강원특별자치도 |江原特別自治道 |- |17 |[[Jeju]] |제주특별자치도 |濟州特別自治道 |} === Principales villes === {{Article détaillé|Liste de villes de Corée du Sud}} Le niveau de vie a grandement augmenté en Corée du Sud, concomitamment à la croissance du nombre de citadins : 28 % de la population en 1961, 81,6 % en 2016<ref name="South Korea Population (2016) - Worldometers">{{Lien web |langue=en |titre=South Korea Population (2018) - Worldometers |url=http://www.worldometers.info/world-population/south-korea-population/ |site=worldometers.info |consulté le=2018-04-25}}.</ref>. Sur les {{nobr|50,5 millions}} de Sud-Coréens<ref name="South Korea Population (2016) - Worldometers" />, la moitié — {{nombre|25,6|millions}} — vivent dans la mégapole de [[Séoul]] dont 10,3 dans la capitale même<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Seoul Population 2018 (Demographics, Maps, Graphs) |url=http://worldpopulationreview.com/world-cities/seoul-population/ |site=worldpopulationreview.com |consulté le=2018-04-25}}.</ref>. Son [[métro de Séoul|métro]] la relie à des villes comme [[Suwon]] au sud ou [[Gimpo]] ([[Aéroport international de Gimpo|aéroport intérieur]]) et surtout [[Incheon]] à l’ouest (la liaison avec l’[[Aéroport international d'Incheon|aéroport international]] a été bouclée en 2006). Si le pays a une densité très élevée, les principales villes se trouvent sur un axe nord-ouest / sud-est, entre [[Séoul]]-[[Incheon]] et [[Pusan]] en passant par [[Daejeon]] et [[Daegu]]. Le quart nord-est du pays ne compte que [[Chuncheon]] comme grande ville, sans que celle-ci rayonne vraiment sur la région. [[Daejeon]] s’impose comme un nœud de circulation vital : les deux premières lignes de [[train à grande vitesse]] de Corée du Sud, le [[Korea Train Express|KTX]], inauguré en 2004, passent par cette ville : * l’axe [[Séoul]]-[[Daejeon]]-[[Pusan]] ; * un axe sud-ouest reliant [[Daejeon]] Ouest à [[Mokpo]] et [[Gwangju]], la principale ville du sud-ouest, mais sans traverser directement [[Jeonju]]. Villes ayant plus de {{nombre|750000|habitants}} en 2016 (intra-muros)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=South Korea Population 2018 (Demographics, Maps, Graphs) |url=http://worldpopulationreview.com/countries/south-korea-population/ |site=worldpopulationreview.com |consulté le=2018-04-25}}.</ref> : {{colonnes|taille=20|1= * [[Séoul]] ({{formatnum:10349312}}) * [[Pusan]] ({{formatnum:3678555}})        * [[Incheon]] ({{formatnum:2628000}}) * [[Daegu]] ({{formatnum:2566540}})        * [[Daejeon]] ({{formatnum:1475221}}) * [[Gwangju]] ({{formatnum:1416938}}) * [[Suwon]] ({{formatnum:1242724}})        * [[Goyang]] ({{formatnum:1073069}}) * [[Seongnam]] ({{formatnum:1031935}}) * [[Ulsan]] ({{formatnum:962865}}) * [[Bucheon]] ({{formatnum:850731}}) }} === Transports === {{Article détaillé|Transport en Corée du Sud}} == Environnement == [[Fichier:Korea-Seoul-Cheonggyecheon-2008-01.jpg|vignette|[[Cheonggyecheon]].]] {{Article détaillé|Environnement en Corée du Sud|Mouvements sud-coréens de défense de l'environnement}} Des mouvements de défense de l'environnement se sont développés en Corée du Sud depuis les années 1980. La Corée du Sud est le pays de l'OCDE où la qualité environnementale, en particulier la qualité de l'air, est la pire en 2018. L'exposition annuelle aux particules a augmenté en moyenne de 4 % entre 2005 et 2013 à cause des vents de sable et de pollution venant de la [[Chine]]<ref>{{Lien web |titre=La Corée du Sud, dernière du classement de l'OCDE pour l'environnement |url=https://lepetitjournal.com/seoul/la-coree-du-sud-derniere-du-classement-de-locde-pour-lenvironnement-220240 |site=lepetitjournal.com |consulté le=2019-05-22}}.</ref>. [[Fichier:파노라마 제2연화봉 20171226 172553 Pano.jpg|vignette|centré|upright=3.2|Dans le parc national de Sobaeksan en Corée du Sud. Décembre 2017.]] === Faune et flore === {{Article détaillé|Faune de Corée}} Le tigre, qui aurait disparu du sud de la Corée en 1922, a été réintroduit en Corée du Sud en 1986. Par ailleurs, l'[[hibiscus syriacus]] (Mugunghwa en coréen) est un des emblèmes du pays, cette fleur étant originaire de la Corée<ref>-François ''Les Althéas (Hibiscus syriacus)''. Plantimag, dossier {{numéro|26}}, septembre 2003. En ligne [http://www.plantyfolia.com/dossiers/200309althea.php?PHPSESSID=03d28c3b92f4130eb92fc276ccb32a4b], consulté le 14 février 2007</ref>. === Catastrophes écologiques === Le 7 décembre 2007, la collision d'une barge appartenant à Samsung Heavy Industries avec un pétrolier hongkongais au mouillage, le ''[[Hebei Spirit]]'', a causé la plus grave [[marée noire]] qu'ait connue la Corée du Sud. == Histoire == [[Fichier:Geunjeongmun.jpg|vignette|[[Gyeongbokgung]] est un palais royal situé au Nord de Séoul en Corée du Sud.]] {{Article détaillé|Histoire de la Corée du Sud|Histoire de la Corée}} Les premières migrations de peuplades [[néolithique]]s dans la péninsule coréenne remontent au {{-m|III|e}}<ref>Voir pages xiv et xv in ''Historical Dictionary of the Republic of Korea'', Andrew C. Nahm et James Hoarem, Scarecrow Press, 2004</ref>. Depuis lors, ce pays a survécu tant bien que mal entre la [[Chine]] et le [[Japon]] sans toutefois perdre son identité. La Corée garde encore une culture riche qui a son caractère propre. {{article connexe|Conflit coréen}} La division contemporaine de la Corée remonte aux suites de [[Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise|l’occupation japonaise]] commencée à partir de 1905. À la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] en 1945, la [[Corée]] a été divisée en deux zones par les puissances mondiales, les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. En 1948, le Sud et le Nord se constituèrent chacun en un État indépendant, un Nord communiste, et un Sud sous influence américaine. En 1949, l’armée sud-coréenne a réprimé férocement un soulèvement paysan sur l'île de [[Jeju]], tuant entre {{nombre|14000 et 60000|personnes}}<ref name="Blowback">{{ouvrage| prénom = Chalmers| nom = Johnson| lien auteur = Chalmers Johnson| titre = Blowback: The Costs and Consequences of American Empire| date = January 23, 2001| numéro d'édition = 2000, rev. 2004| pages = [https://archive.org/details/blowback00chal/page/99 99–101]| éditeur = Owl Book| isbn = 0-8050-6239-4| url = https://archive.org/details/blowback00chal/page/99}} L'auteur y explique que les habitants de cette île très éloignée de la côte méridionale de la Corée du Sud commémoraient le départ du Japon, fête qui a été réprimée, laquelle répression a engendré des protestations contre la police ainsi que contre les autorités sud-coréennes. Ces protestations ont à leur tour fait l'objet d'une répression encore plus meurtrière.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |titre=Ghosts Of Cheju |périodique=Newsweek |date=2000-06-18 |lire en ligne=http://www.newsweek.com/ghosts-cheju-160665 |consulté le=2017-11-22}}.</ref>. La [[guerre de Corée]] commença en juin 1950, le Sud était soutenu par les États-Unis et le Nord par la [[Chine]]. L'[[armistice de Panmunjeom]] (signé en 1953) met fin aux combats. Mais à ce jour, la guerre n'est toujours pas officiellement terminée. Depuis, la péninsule est divisée par une [[zone coréenne démilitarisée|zone démilitarisée]] (DMZ) aux alentours du {{38e|parallèle}}, qui est, paradoxalement, la plus militarisée au monde. Après la guerre, la république de Corée, régime autoritaire sous le gouvernement autocratique de [[Syngman Rhee]] (qui met en place le principe de l'[[Ilminisme]]), puis sous la dictature de [[Park Chung-hee]], a connu une croissance économique rapide (à travers le [[mouvement Saemaul]]) faisant d'un pays du tiers-monde un des [[Quatre dragons asiatiques]]. Park est assassiné le 26 octobre 1979. C’est dans les années 1980 que des manifestations ont mis fin à la dictature pour installer un pouvoir démocratique. Le 18 mai 1980 à [[Gwangju]], des centaines, voire des milliers de manifestants, étudiants, syndicalistes, sont tués pendant les [[Soulèvement de Gwangju|neuf jours de répression]] organisés par le régime sud-coréen<ref>{{Article |titre=Le président sud-coréen à une commémoration contre la dictature |périodique=Challenges |date=18.05.2017 |lire en ligne=https://www.challenges.fr/monde/le-president-sud-coreen-a-une-commemoration-contre-la-dictature_474045 |consulté le=2017-10-31}}.</ref>. La première élection présidentielle au suffrage universel direct se déroule en [[Élection présidentielle sud-coréenne de 1987|1987]]. [[Élection présidentielle sud-coréenne de 1997|Élu en 1997]], [[Kim Dae-jung]] est le premier président symbolisant une véritable alternance démocratique<ref>{{Lien web |titre=Kim Dae-Jung |url=https://www.universalis.fr/encyclopedie/kim-dae-jung-1924-ou-1925-2009/ |accès url=payant |site=Encyclopaedia Universalis |consulté le=24 janvier 2022}}.</ref>. En 1997<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Philippe F. Delhaise |titre=Asia in Crisis : The Implosion of the Banking and Finance Systems |éditeur=Willey |année=1998 |isbn=0-471-83450-5}}, page 123.</ref>, [[crise économique asiatique|comme les autres pays asiatiques]], la Corée du Sud fait face à un afflux massif de capitaux étrangers<ref>{{Article |auteur1=Pieter Van Dijk |titre=Flux financiers et marchés émergents en Asie |périodique=[[Revue d'économie financière]] |date=1999 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecofi_0987-3368_1997_num_44_6_2617}}.</ref> qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie, puis l'économie du pays<ref>"Globalisation in Question", par Paul Hirst et Grahame Thompson, seconde édition, Cambridge, Polity Press (1999), {{p.|134-162}}.</ref>. == Politique == [[Fichier:Seoul-National.Assembly-01.jpg|vignette|[[Assemblée nationale (Corée du Sud)|Gukhoe]], l'assemblée sud-coréenne.]] === Institutions === {{Article détaillé|Politique en Corée du Sud}} Le chef d'État de la république de Corée est le président, élu par scrutin direct pour une période de {{nobr|5 ans}}. Premier représentant de la République et chef des armées, le président dispose en outre d'un pouvoir exécutif important ; il nomme le Premier ministre avec l'approbation du Parlement. Il préside et nomme également le Conseil d'État. Le parlement coréen est appelé Assemblée nationale ou ''[[Assemblée nationale (Corée du Sud)|Kukhoe]]'' ; ses membres sont élus pour quatre ans. {{quand|Il compte actuellement {{nobr|299 sièges}}, dont 245 sont pourvus au suffrage direct et les autres distribués proportionnellement parmi les partis ayant cinq sièges ou plus.}} L’instance judiciaire la plus élevée est la Cour suprême, dont les juges sont nommés par le président avec le consentement du Parlement. La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président [[Kim Dae-jung]] et son homologue nord-coréen [[Kim Jong-il]], marque le début d'un dialogue entre les deux Corées. Le Parlement sud-coréen a adopté, le [[Mars 2004|12 mars 2004]], une motion sans précédent qui suspendait de ses fonctions le président Roh Moo-hyun. La Cour constitutionnelle a infirmé cette destitution le [[Mai 2004|14 mai 2004]]. Le président avait apporté en [[février 2004]] son soutien au [[Parti Uri]] (pour les élections d'avril), ce qui est une infraction au code électoral. Voir [[Politique en Corée du Sud#L'affaire de la destitution de mars 2004|l’affaire de la destitution de février 2004]]. Fin [[octobre 2004]], la Cour constitutionnelle déclarait que la localisation de la capitale nationale à [[Séoul]] était implicitement du domaine constitutionnel en raison de plusieurs centaines d'années de tradition. Par conséquent, la loi de délocalisation de la capitale Séoul vers la province de [[Chungcheong du Sud]] (au centre du pays) votée en [[décembre 2003]] par le [[parti Uri]] du président Roh et l'opposition du [[Parti de la liberté de Corée|GPN]] de [[Park Geun-hye]] était invalidée<ref>{{Article |auteur1=Lee Daehee |titre=Ville de Sejong : une géopolitique de l'aménagement du territoire |périodique=Hérodote |volume=2 |numéro=14 |année=2011 |doi=10.3917/her.141.0174 |lire en ligne=http://www.cairn.info/revue-herodote-2011-2-page-174.htm |pages=174-182}}.</ref>. Il faudrait pour que la délocalisation soit effective que l'amendement de délocalisation soit voté comme une modification constitutionnelle sanctionnée d'une part par un vote à la majorité des deux tiers à l'Assemblée, d'autre part par un [[référendum]] national. Après de long débats, un compromis est adopté fin 2010 prévoyant le déménagement de 36 ministères et [[Agence publique|agences publiques]] et la création de la ville spéciale de [[Sejong (ville)|Sejong]], à {{unité|120|km}} au sud de [[Séoul]]<ref name="tri">{{Article |auteur1=Frédéric Ojardias |titre=Pourquoi la Corée du Sud bâtit une nouvelle capitale dont personne ne veut |périodique=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]].fr |date=29/06/2012 |lire en ligne=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20120629trib000706448/pourquoi-la-coree-du-sud-batit-une-nouvelle-capitale-dont-personne-ne-veut.html}}.</ref>. La capitale administrative est inaugurée le {{1er juillet}} 2012 et les premiers ministères déménagent en septembre 2012<ref>{{Lien web |titre=Sejong « la ville heureuse », le pari d'une nouvelle capitale administrative pour la Corée du Sud |url=http://www.rfi.fr/emission/20120702-sejong-ville-heureuse-le-pari-une-nouvelle-capitale-administrative-coree-sud |éditeur=[[Radio France internationale]] |date=2 juillet 2012}}.</ref>. Dans un contexte de forte impopularité du chef de l'État, les élections locales (municipales et provinciales) du 31 mai 2006 se sont traduites par un fort recul de la majorité gouvernementale, au profit de l'opposition conservatrice du [[Parti de la liberté de Corée|Grand parti national]], alors que l'abstention a été très élevée (près de 49 %). [[Lee Myung-bak]] ([[Parti de la liberté de Corée|grand parti national]], GPN) a été élu [[Président de la République de Corée|président de la république de Corée]] en [[décembre 2007]], lors de la [[Élection présidentielle sud-coréenne de 2007|seizième élection présidentielle]] avec 48,7 % des voix face à [[Chung Dong-young]] (26,1 %) du [[parti Uri|nouveau parti démocratique uni]] (NPDU) et son adversaire [[Lee Hoi-chang]] (15,1 %) qui était également membre du [[Parti de la liberté de Corée|GPN]]. Il a pris ses fonctions le [[Février 2008|25 février 2008]]. En [[décembre 2012]], [[Park Geun-hye]] du [[Parti de la liberté de Corée|GPN]] est élue présidente avec 51,6 % des voix<ref>{{Article |auteur1=avec AFP |titre=Une femme élue à la tête de la Corée du Sud |périodique=[[Le Soir]].fr |date=19 décembre 2012 |lire en ligne=http://www.lesoir.be/141188/article/actualite/monde/2012-12-19/une-femme-élue-à-tête-corée-du-sud}}.</ref>. Après un scandale et d'énormes manifestations, cette dernière démissionne et [[Moon Jae-in]] est élu à la présidence de la République en 2017. En mars 2022, l'ancien procureur général [[Yoon Seok-youl|Yoon Suk-yeol]] est élu président de la République<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Yoon Suk-yeol, le président antiféministe qui veut ramener la Corée du Sud dans la "norme conservatrice" |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/asie/yoon-suk-yeol-le-president-antifeministe-qui-veut-ramener-la-coree-du-sud-dans-la-norme-conservatrice_5103571.html |site=Franceinfo |date=2022-05-10 |consulté le=2022-05-10}}.</ref>. === Défense === ==== Puissance militaire et spatiale ==== L’[[Forces armées de la République de Corée|armée sud-coréenne]] est en 2019 l'une des plus puissantes d’Asie, avec les [[armée]]s [[Armée populaire de libération|chinoise]], [[Forces japonaises d'autodéfense|japonaise]] et [[Armée populaire de Corée|nord-coréenne]]. Ses effectifs sont de {{nombre|672000|hommes}} en armée d’active, et de {{nombre|4500000|hommes}} en réserve, après avoir été d’un très modeste effectif à sa création. Le [[service militaire]] est obligatoire pour une durée d'au minimum {{nobr|21 mois}}. L'[[homosexualité]] y est interdite et peut conduire à une peine allant jusqu’à deux ans de prison<ref>{{Lien web |titre=Corée du sud : des militaires homosexuels dans le viseur |url=https://www.amnesty.fr/discriminations/actualites/en-coree-du-sud-militaires-homosexuels? |site=amnesty.fr}}.</ref>. Le [[budgets de la défense dans le monde|budget de la Défense]] demandé pour 2010 est de {{nombre|30800|milliards}} de [[Won sud-coréen (depuis 1962)|wons]] ({{nobr|24 milliards}} de dollars US), soit 2,8 % du [[Produit intérieur brut]]<ref>{{Lien web |titre=La Corée du Sud veut augmenter son budget militaire pour dissuader Pyongyang |url=http://www.spyworld-actu.com/spip.php?article11183 |site=spyworld-actu.com |consulté le=19 août 2009}}.</ref>. Selon l’Institut de recherches international pour la paix de Stockholm, les dépenses militaires de la Corée du Sud ont atteint {{nombre|21.9|milliards}} de [[dollar américain|dollars US]] en 2006, la classant au onzième rang mondial<ref>Source : Infomag, revue de la Chambre européenne de commerce en Corée, {{numéro|74}}, juillet 2007, {{p.|16}}.</ref>. En 2003, la Corée du Sud avait consacré {{nombre|14.5|milliards}} de dollars à son budget de défense, soit environ 15 % du budget global de l’État (en comparaison, la [[France]] dépensait, à la même époque, {{nombre|45.2|milliards}} de dollars US pour sa défense, soit 2,5 % du PIB). L’[[industrie de l'armement|industrie de l’armement]] de ce pays s’est développée et diversifiée depuis les années 1970 et pourvoit à une large part des besoins nationaux. L’[[Institut coréen de recherche aérospatiale]] ou KARI ({{lang|en|''Korea Aerospace Research Institute''}}) développe depuis 2002 une famille de lanceurs KSLV ({{lang|en|''[[Naro-1|Korea Space Launch Vehicle]]''}}), en collaboration avec la [[Russie]] et a, en 2009, lancé dix satellites artificiels mis en orbite par des lanceurs étrangers. Le vol inaugural du [[Lanceur (astronautique)|lanceur]] de base, le KSLV-1, qui a eu lieu le 25 août 2009 a été un échec, le satellite [[STSAT-2A]] ne s'étant pas détaché du deuxième étage de la fusée<ref>{{Lien web |langue=en |titre=S. Korean satellite lost shortly after launch: gov't |url=http://english.yonhapnews.co.kr/techscience/2009/08/26/15/0601000000AEN20090826005500320F.HTML |éditeur=Yonhap News |jour=26 |mois=août |année=2009 |consulté le=28 août 2009}}.</ref>. Une seconde tentative a eu lieu le 10 juin 2010, mais la fusée a explosé après deux minutes de vol, Russes et Coréens se rejetant la faute<ref>{{Article |langue=en |titre=South Korea rocket crashes in second straight failure |périodique=[[Reuters]].com |date=10 juin 2010 |lire en ligne=https://www.reuters.com/article/2010/06/10/us-korea-rocket-idUSTRE6580Y020100610}}.</ref>. Le {{3e|lancement}}, le 30 janvier 2013, a finalement été couronné de succès, réussissant la mise à poste du satellite<ref>{{Article |titre=La Corée du Sud lance sa première fusée spatiale [Vidéo] |périodique=[[Le Monde]].fr |date=30.01.2013 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2013/01/30/la-coree-du-sud-lance-sa-premiere-fusee-spatiale_1824349_3216.html?xtmc=coree_du_sud_fusee&xtcr=1}}.</ref>. Il intervenait après plusieurs reports pour des anomalies techniques, et sous la pression du succès du {{1er|tir}} de la Corée du Nord, intervenu le 12 décembre 2012. ==== Alliance militaire avec les États-Unis ==== Environ {{nombre|30000|soldats}} américains sont stationnés en Corée du Sud depuis la fin de la [[guerre de Corée]]. Le nombre de soldats américains en Corée a diminué à {{formatnum:25000}} en 2008 dans le cadre d’un redéploiement des forces. En cas de [[guerre]], les États-Unis exerceraient le commandement militaire en Corée du Sud. Cette subordination militaire aux [[États-Unis]] découle de l’accord de défense mutuelle entre les deux États signé le {{date-|1er octobre 1953}}<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=États-Unis d'Amérique et Corée Traité de défense mutuelle. Signé à Washington, le {{date|1er octobre 1953}} |url=http://untreaty.un.org/unts/1_60000/7/5/00012222.pdf |site=[http://untreaty.un.org Collection des Traités des Nations unies] |consulté le=18 août 2008}}.</ref>. À la suite de négociations terminées en 2007, un accord prévoit que le {{date-|17|avril|2012}}, date qui a été repoussée à décembre 2015 lors du sommet du G20 à Toronto le 26 juin 2010, le commandement des forces combinées en cas de conflit passe sous la responsabilité de la Corée du Sud<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/agency/dod/usfk.htm U.S. Forces, Korea / Combined Forces Command, Combined Ground Component Command (GCC)] Global Security</ref>. De par l'[[Accord de statut des forces]] (SOFA) en vigueur, les soldats américains bénéficient d’un privilège d’[[extraterritorialité]] : les affaires judiciaires impliquant des soldats américains basés en Corée du Sud pour des actes commis en Corée sont jugés par des tribunaux américains, et non par des tribunaux coréens, de même que les actes délictueux d'éventuels militaires sud-coréens aux États-Unis sont également couverts par le même statut. Ce statut a été critiqué lorsque des soldats américains ont été à plusieurs reprises impliqués dans des affaires de viol ou de mort de Sud-Coréens (tués accidentellement par des conducteurs de véhicules), pourtant, les SOFA établis par la Corée du Sud avec d'autres pays prévoient le même statut, comme c'est le cas de la majorité des accords de ce type entre États. La Corée du Sud est aussi un élément important du dispositif d’endiguement maritime de la Chine par les [[États-Unis]]<ref>{{Article |auteur1=Lina Sankari |titre=Etats-Unis-Chine, la nouvelle guerre du Pacifique |périodique=[[L'Humanité]] |date=27 décembre 2012 |lire en ligne=https://www.humanite.fr/etats-unis-chine-la-nouvelle-guerre-du-pacifique}}.</ref> ; {{nombre|28500|soldats}} américains y sont stationnés de manière permanente. Le projet de déploiement du [[Terminal High Altitude Area Defense|bouclier antimissiles]] américain sur le sol coréen est {{quand|actuellement}} source de grandes tensions entre la Corée du Sud, la Chine et la Corée du Nord<ref>{{Article |auteur1=avec AFP |titre=Visite de députés sud-coréens en Chine |périodique=[[Le Figaro]].fr |date=08/08/2016 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/08/08/97001-20160808FILWWW00069-visite-controversee-de-deputes-sud-coreens-en-chine.php}}.</ref>. === Diplomatie === {{Article détaillé|Politique étrangère de la Corée du Sud|ministère des Affaires étrangères (Corée du Sud)}} ==== Relations intercoréennes ==== {{Article détaillé|Relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud}} La politique extérieure de la Corée du Sud reste dominée par la question des relations intercoréennes et de la [[réunification de la Corée]]. La déclaration commune Nord-Sud, signée le 15 juin 2000 entre le président [[Kim Dae-jung]] et son homologue nord-coréen [[Kim Jong-il]], a marqué l'approfondissement du dialogue entre les deux Corée. Un second sommet intercoréen, entre le dirigeant du Nord [[Kim Jong-il]] et le président sud-coréen [[Roh Moo-hyun]], initialement prévu à [[Pyongyang]] du 28 au 30 août 2007<ref>[https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/08/08/AR2007080800287.html?hpid=moreheadlines "Two Koreas to Hold Summit", dépêche de l'agence AP, reproduite sur le site du "Washington Post", 8 août 2007]</ref>{{,}}<ref>[http://www.kcna.co.jp/index-e.htm Lire le communiqué commun Nord-Sud, sur le site de l'agence nord-coréenne KCNA]</ref>, a été reporté du 2 au 4 octobre<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jack Kim |titre=Koreas put off summit due to floods in North |périodique=[[Reuters]].com |date=18 août 2007 |lire en ligne=https://www.reuters.com/article/us-korea-summit-idUSSEO21788020070818}}.</ref> après que les plus graves [[inondations en Corée du Nord]] depuis quarante ans ont entraîné {{nobr|600 morts}} et disparus et touché un million de personnes<ref>{{Article |auteur1=[[Philippe Pons]] |titre=Mobilisation internationale pour aider Pyongyang |périodique=Le Monde |date=30.08.2007 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-949310@51-942225,0.html}}.</ref>. L'accord intercoréen signé le 4 octobre 2007 a souligné l'engagement commun des deux États pour promouvoir la paix et la prospérité économique dans la péninsule<ref>{{Article |auteur1=avec AFP |titre=Les deux Corées s'engagent sur la paix et la prospérité économique |périodique=Le Monde.fr |date=04.10.2007 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-962739@51-961822,0.html}}.</ref>. En 2008, la situation était toujours extrêmement tendue entre les deux Corée. Exemple avec la menace d'« attaque préventive » proférée par la Corée du Nord le 24 décembre 2008<ref>[http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/24/content_785086.htm ''La RPDC menace d'une "attaque préemptive" contre la Corée du Sud et les États-Unis''], Xinhuanet, 24 décembre 2008</ref> et le torpillage d'une corvette sud-coréenne par un submersible nord-coréen. La Corée du Sud propose un milliard de wons ({{unité|815000|euros}}) de récompense aux Nord-Coréens qui feraient défection et livreraient des informations sensibles<ref>{{Article |titre=Défections nord-coréennes: Séoul augmente le montant de l'enveloppe |périodique=AFP |date=2017-03-05 |lire en ligne=https://www.lorientlejour.com/article/1038728/defections-nord-coreennes-seoul-augmente-le-montant-de-lenveloppe.html |consulté le=2017-03-06}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sommet de Panmunjeom: rencontre historique entre Kim Jong-un et Moon Jae-in |url=http://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20180427-sommet-inter-coreen-panmunjeom-kim-jong-moon-jae-in-retrouvent-frontiere |site=RFI |date=2018-04-27 |consulté le=2020-05-14}}.</ref>{{Référence nécessaire|Le 27 avril 2018 semble marquer l'arrivée d'une nouvelle page dans l'histoire de la péninsule coréenne, le dirigeant suprême nord-coréen Kim Jong-un et le président de la République de Corée Moon Jae-in se rencontrent sur le sol sud-coréen. Cette rencontre est historique dans la mesure où aucun dirigeant se trouvant de part et d'autre de la péninsule ne s'était rencontré depuis la guerre de Corée (1950-1953). Depuis d'autres rencontres ont eu lieu, le but principal affiché étant un retour à la paix sur la péninsule, ce dernier passant par la dénucléarisation de la Corée du Nord.|date=février 2019}} ==== Alliance avec les États-Unis ==== [[Fichier:President Joe Biden and President Moon Jae-in.jpg|vignette|Le président sud-coréen Moon Jae-in et le président américain Biden]] {{Article détaillé|Relations entre la Corée du Sud et les États-Unis}} Par ailleurs, la Corée du Sud est un allié des [[États-Unis]] dont environ {{nombre|30000|soldats}} stationnent sur son territoire. La Corée du Sud a apporté le plus important contingent étranger, après celui des États-Unis, lors de la [[guerre du Viêt Nam]]. Elle a également envoyé des troupes en [[Irak]] ; le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé son intention de diminuer de moitié (de {{nombre|2300|à=1200|hommes}}) la taille du contingent alors présent en Irak<ref>{{Lien brisé |url=https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-28953954@7-37,0.html |titre=Le Monde}}.</ref>. Les forces sud-coréennes ont quitté ce pays lors de la fin du mandat de la [[coalition militaire en Irak]] en décembre 2008<ref>[http://fr.rian.ru/announcements/20081219/118957629.html Agenda du 20 décembre 2008], Novosti</ref>. ==== Relations entre la Corée du Sud et le Japon ==== {{Article détaillé|Relations entre la Corée et le Japon}} Après la fin de l’[[Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise|occupation japonaise]] en 1945, la Corée du Sud et le [[Japon]], où réside toujours une [[diaspora coréenne|minorité coréenne]] de {{unité|600000|personnes}}, n’ont établi de relations diplomatiques qu’en 1965<ref>{{Lien web |titre=Déclaration du ministre japonais des affaires étrangères Tarō Asō à l’occasion du quarantième anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques, sur le site de l’ambassade du Japon en France |url=http://www.fr.emb-japan.go.jp/nouv/05_584_coree.html |site=emb-japan.go.jp |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. L’accord du {{date-|22|juin|1965}}, signé sous l’impulsion du président [[Park Chung-hee]] avec les encouragements des États-Unis, malgré d’importantes manifestations d’opposition en Corée du Sud, a entraîné le versement d’une aide économique pendant dix ans (1965-1975) du Japon à la Corée du Sud, dont la majeure partie sous forme de dons<ref>{{Lien web |titre=La Corée du Sud et le miracle démasqué |url=http://www.cadtm.org/La-Coree-du-Sud-et-le-miracle-demasque |site=cadtm.org |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>{{refins}}. Toutefois, l’ensemble des contentieux historiques liés à l’occupation japonaise restent présents dans les relations entre [[Coréens]] et [[Japonais (peuple)|Japonais]], ces tensions ayant des conséquences sur les relations diplomatiques. Ainsi, des initiatives ont été prises pour que le gouvernement japonais reconnaisse l’esclavage sexuel des [[femmes de réconfort]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref>{{Lien web |titre=multitudes - revue politique, artistique, philosophique |url=http://www.multitudes.net/ |site=multitudes.net |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. Le [[révisionnisme au Japon]], s’agissant notamment de la présentation de l’[[Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise|occupation japonaise]] dans les manuels d’histoire japonais, est très fortement ressenti par l’opinion sud-coréenne. Enfin, les visites de l'ancien Premier ministre japonais [[Jun'ichirō Koizumi]] au sanctuaire de [[Yasukuni-jinja]], sur les tombes des généraux japonais de la [[Seconde Guerre mondiale]], a fait peser des risques d’annulation des sommets bilatéraux entre les deux États, à l’automne 2005<ref>{{Lien web |titre=KBS WORLD Radio |url=http://world.kbs.co.kr/service/index.htm?lang=e |site=world.kbs.co.kr |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. La souveraineté des [[Rochers Liancourt]] en mer de l'Est ou mer du Japon est un sujet de contentieux entre les deux pays. Territoire coréen avant d’être envahi — tout comme le reste de la Corée — par le Japon en 1905, les rochers Liancourt ne sont pas clairement rendus à la Corée lors de la signature du [[traité de San Francisco]]<ref>{{en}}[https://treaties.un.org/doc/Publication/UNTS/Volume%20136/volume-136-I-1832-English.pdf Traité de San Francisco{{pdf}}], sur le site de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]].</ref>. De ce fait, le Japon les considère comme territoire japonais, puisqu’il n’est précisé sur aucun traité qu’ils doivent être rétrocédés à la Corée. La république de Corée occupe militairement les rochers depuis 1954. Voir [[Contentieux sur les rochers Liancourt]]. La Corée du Sud se bat de plus contre l’appellation « mer du Japon » et souhaite qu’elle soit changée en « mer de l’Est ». Selon les Coréens, l’appellation « mer du Japon » est un vestige inacceptable de l’impérialisme japonais<ref>[http://www.mofa.go.kr/ENG/policy/focus/eastsea/index.jsp?menu=m_20_10_20 Est Sea].</ref>. Le Japon soutient de son côté que l’appellation provient des cartographes occidentaux — plus de {{nombre|2000|cartes}} du {{-s-|XIX}} utilisent l’appellation « mer du Japon » — bien avant que le Japon ne devienne une puissance impériale<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|A survey of historical maps from around the world}} |url=http://www.mofa.go.jp/policy/maritime/japan/#5 |éditeur={{lang|en|Ministry of Foreign Affairs of Japan}}}}.</ref>. Voir {{Lien|langue=en|fr=Sea of Japan naming dispute}}. De nombreux Coréens sont de même persuadés que si la traduction en anglais de « Corée » est ''{{lang|en|Korea}}'' et non ''Corea'', c’est à cause de la volonté du Japon d’apparaître en premier dans l’ordre alphabétique<ref>{{Lien web |langue=en |titre=A 'C' Change in Spelling Sought for the Koreas |url=https://www.latimes.com/archives/la-xpm-2003-sep-15-fg-corea15-story.html |site=Los Angeles Times |date=2003-09-15 |consulté le=2021-03-19}}.</ref>. ==== Rôle de la Corée du Sud aux Nations unies ==== La désignation de l’ancien ministre des affaires étrangères [[Ban Ki-moon]] au poste de secrétaire général des Nations unies, depuis le {{date-|1|janvier|2007}}, a constitué un succès pour la [[diplomatie]] sud-coréenne. La Corée du Sud participe aussi activement aux missions de maintien de la paix de l’ONU : le 28 novembre 2006, le gouvernement sud-coréen a annoncé que {{nobr|400 soldats}} seraient déployés au [[Liban]] sous mandat de l’ONU<ref>[http://www.libnanews.com/2006/11/la_core_du_sud_.html ''La Corée du Sud enverra {{nobr|400 hommes}} au Liban sous casque bleu''], Libnanews.</ref>. ==== Essor des échanges sino-coréens et nippo-coréens ==== La [[Chine]] et la république de Corée ont établi des relations diplomatiques en 1992. Alors que la Chine est devenue un des principaux partenaires commerciaux de la Corée du Sud, la rencontre du président [[Roh Moo-hyun]] avec son homologue chinois [[Hu Jintao]], en septembre 2005, a témoigné d'une communauté de vues dans le domaine diplomatique. Le président sud-coréen a alors salué les démarches accomplies par la Chine pour promouvoir le dialogue intercoréen<ref>{{Lien web |titre=Hu Jintao rencontre Roh Moo Hyun Les deux parties ont eu un échange approfondi des vues sur les questions d'intérêt commun |url=http://dz.china-embassy.org/fra/xw/t195028.htm |site=dz.china-embassy.org |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. Le 14 janvier 2007, à [[Cebu (ville)|Cebu]] ([[Philippines]]), en marge du forum de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]], s'est tenue la septième rencontre trilatérale entre les chefs d'État et de gouvernement chinois, japonais et sud-coréen. Ces échanges doivent approfondir la coopération entre les trois États sur des questions d'intérêt commun, notamment dans les domaines économique, culturel et de protection de l'environnement<ref>{{Lien web |titre=Agence chinoise Xinhua |url=http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-01/15/content_374910.htm |site=xinhuanet.com |consulté le=25 septembre 2019|brisé le = 2023-10-29}}.</ref>. ==== Diversification des relations extérieures ==== ===== Relations franco-sud-coréennes ===== {{Article détaillé|Relations entre la Corée du Sud et la France}} Les premières relations diplomatiques entre la France et la Corée ont été établies en 1886. Des cérémonies ont été organisées en 2006 en [[France]] et en Corée du Sud pour célébrer le {{120e|anniversaire}} des relations diplomatiques entre les deux pays. En 2016, la Corée du Sud adhère à l'[[Organisation internationale de la francophonie|OIF]] et devient, ainsi, le vingt-septième État-membre observateur<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) |url=https://www.francophonie.org/coree-du-sud-1004 |site=Organisation Internationale de la Francophonie |consulté le=2023-06-25}}.</ref>. ===== Relations africano-sud-coréennes ===== Souhaitant diversifier ses relations extérieures, la Corée du Sud s'est engagée, en {{date-|septembre 2006}}, à tripler son aide à l'[[Afrique]]<ref>Agence de presse Xinhua. ''La Corée du Sud s'est engagée mercredi à renforcer sa coopération avec les pays africains, et à tripler son aide au développement de l'Afrique d'ici 2008. '', 9 novembre 2006 ([http://www.french.xinhuanet.com/french/2006-11/09/content_343913.htm lire en ligne], consulté le 14 février 2007).</ref>. En particulier, la Corée du Sud doit financer en 2007 un projet de lutte contre la [[méningite]] en [[Côte d'Ivoire]] qui concerne un million de personnes<ref>{{Lien web |auteur=Marcelline Gneproust |titre=Cote d'Ivoire: Lutte contre la méningite, la Corée donne plus de 248 millions de FCFA |url=http://fr.allafrica.com/stories/200701120213.html |date=11 janvier 2007}}.</ref>. === Économie === {{Article détaillé|Économie de la Corée du Sud}} Le plus grand des [[quatre dragons asiatiques]] en termes de poids économique, la Corée du Sud a connu une [[Miracle de la rivière Han|phase spectaculaire de croissance]] et d’intégration dans l’économie mondiale moderne. Dans les années 1960, le PIB par habitant était comparable à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie à la suite de la guerre de Corée entre le nord et le sud qui a complètement rasé le pays. Le pays a subi la pire destruction matérielle et humaine de son histoire. En 2019, son PIB par habitant à [[parité de pouvoir d'achat]] (PPA), à {{unité|44740|dollars}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=World Economic Outlook Database April 2009 |url=https://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2009/01/weodata/index.aspx |site=imf.org |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>, le place devant l'Italie, au même niveau que le Japon, et légèrement inférieur à l'[[Allemagne]], pays membres de l'[[Union européenne]]. Ce succès, à la fin des années 1980, a été obtenu grâce à des liens étroits entre le gouvernement et le monde des affaires, prévoyant notamment un système de crédit dirigé, des restrictions sur les importations, le financement de certaines industries et une politique d’endettement massif. Le gouvernement a favorisé l’importation de matières premières et de technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l’épargne et l’investissement au détriment de la consommation. Il s’explique aussi par une très importante quantité de travail demandé aux ouvriers. En 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde entier et celui-ci ne représente que 50 % du coût salarial d'un ouvrier mexicain. Les syndicats sont alors illégaux<ref>{{Lien web |titre=CADTM - Corée du Sud : le miracle démasqué |url=http://www.cadtm.org/Coree-du-Sud-le-miracle-demasque |site=cadtm.org}}.</ref>. La Corée du Sud fait partie de la [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique]] (APEC), de l'ASEAN+3 incluant les pays membres de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] ainsi que la Chine, le Japon et la Corée du Sud, et du [[Groupe des vingt|G20]]. La dette des ménages en Corée du Sud, la plus élevée d’Asie, dépasse 100 % du PIB (données de 2021). Les familles accumulent des crédits pour payer leur logement, en particulier par le système du [[Jeonse|jeonce]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=En Corée du Sud, les escroqueries au « jeonse », système d’accès au logement typique du pays, virent au casse-tête politique|périodique=Le Monde.fr|date=2023-11-28|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/11/28/en-coree-du-sud-les-escroqueries-au-jeonse-virent-au-casse-tete-politique_6202697_3234.html|consulté le=2023-11-29}}</ref>, et financer les études de leurs enfants. L’endettement est la principale cause de suicide dans le pays<ref>{{Article|titre=Derrière « Squid Game », la violence sociale en Corée du Sud|périodique=Le Monde|date=17 octobre 2021|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2021/10/17/derriere-squid-game-la-violence-sociale-en-coree-du-sud_6098695_4500055.html}}</ref>. Les [[chaebol]] sont parfois considérés comme des « colosses aux pieds d'argile » ; surendettés, ils ne survivent que par un soutien sans faille du système bancaire et du gouvernement. Cette collusion entreprises-gouvernement-hauts fonctionnaires a généré une très grande corruption. Ainsi, le général [[Roh Tae-woo]] (au pouvoir de 1988 à 1993), a bénéficié de {{nobr|650 millions}} de dollars de pots-de-vin et le [[scandale Choi Soon-sil]] provoque la chute du gouvernement en 2016. En outre, les chaebol sont handicapés par leur dépendance technologique à l'égard des pays étrangers, les conduisant à pratiquer une politique systématique de [[Veille stratégique|veille]] et d’espionnage technologique et industriel. Voir aussi : [[Liste d'entreprises sud-coréennes]]. La Corée du Sud a un faible taux de chômage mais l'un des taux de stress au travail les plus élevés de l'OCDE, et plus de 30 % des employés ont un travail qui ne répond pas à leurs qualifications<ref name=":2" />. === Historique === À partir des années 1960, la Corée du Sud a suivi une politique économique protectionniste. La plupart des produits d'importation sont interdits, le système financier est nationalisé, des plans quinquennaux sont adoptés, l’État n'emprunte que très peu et les investissements étrangers ne sont pas favorisés. Une réforme agraire conduit à l'expropriation sans compensation des grandes propriétés japonaises et les terres ont été divisées en petites parcelles. Les paysans sont cependant obligés par la loi de vendre leur production à bas prix, ce qui les laisse dans la pauvreté<ref name=":0">{{Lien web |prénom=Julián |nom=Varsavsky |titre=Corea del Sur no es un milagro |url=https://www.pagina12.com.ar/104906-corea-del-sur-no-es-un-milagro |site=Pagina12 |date=avril 2018}}.</ref>. Du fait du contexte de [[guerre froide]] et de sa situation géographique, la Corée du Sud fut particulièrement privilégiée par les [[États-Unis]] qui lui apportèrent une forte aide économique annuelle. Le fer de lance de la politique gouvernementale fut la création des [[chaebol]] ; ces conglomérats familiaux ([[Hyundai]], [[Groupe Samsung|Samsung]], [[LG Group]], etc) bénéficièrent de subventions publiques, de protection face à la concurrence internationale, des terrains mis à leur disposition, d'une faible fiscalité et de normes spécifiques. Le gouvernement ne reconnait pas de salaire minimum ou de congé hebdomadaire, impose des périodes de travail gratuit à son bénéfice et les journées de travail sont d'une durée de douze heures. En outre, les syndicats et les grèves sont interdits. Dans les années 1980, la semaine de travail d'un ouvrier sud-coréen est la plus longue au monde<ref name=":0" />. La [[crise économique asiatique]] de 1997 a exposé des faiblesses anciennes du modèle de développement de la Corée du Sud, y compris des ratios dettes/capitaux propres élevés, la dépendance vis-à-vis de prêts étrangers massifs, le manque de rigueur du secteur financier. La croissance a chuté de 6,6 % en 1998, puis a fortement récupéré : 10,8 % en 1999 et 9,2 % en 2000. La croissance est tombée de nouveau à 3,3 % en 2001 en raison du ralentissement global de l’économie, qui entraîne des baisses d’exportation, et de la perception que les réformes tant nécessaires ont stagné. Menée par l’industrie et la construction, la croissance en 2002 a retrouvé un taux dynamique de 5,8 % en dépit de la croissance globale anémique. En 2007, l'économie de la Corée du Sud a continué sur une croissance de 5 %. === Place dans le monde === En 2008, la Corée du Sud est devenue la {{13e|puissance}} économique mondiale avec un PIB de {{nombre|1024|milliards}} de dollars américain<ref>{{Lien brisé |url=http://financialdatalink.sharepointsite.net/default.aspx |titre=International Monetary Fund (IMF), Principal Global Indicators, current prices}}.</ref>. Au niveau des échanges, en 2007, il s'agit de la {{11e}} et {{13e|puissance}} commerciale mondiale respectivement en termes d'exportation et d'importation de marchandises. Si l'on exclut les échanges intra-Union européenne, la Corée du Sud devient respectivement la {{6e}} et la {{7e|puissance}} exportatrice et importatrice de biens<ref name="World Trade Organization WTO">{{Lien web |titre=Trade Profiles |url=http://stat.wto.org/CountryProfile/WSDBCountryPFHome.aspx?Language=E, |site=stat.wto.org |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. Ayant fait le choix d’un modèle d’économie tournée vers les exportations, la Corée du Sud, qui s'est longtemps concentrée sur le marché nord-américain, a récemment diversifié ses partenariats commerciaux. En 2007, la Corée du Sud est devenu le troisième pays fournisseur de la [[Chine]], à hauteur de 10,9 % de l'importation totale, après le [[Japon]] et l'[[Union européenne]]. Le marché de la [[Chine]] a représenté d'ailleurs plus de 22 % de l'exportation totale de la Corée, devant celui de l'[[Union européenne]] (15,1 %) et les [[États-Unis]] (12,4 %)<ref name="World Trade Organization WTO" />. Les récents traités de libre-échange en vigueur établis avec le Chili (entré en vigueur le {{date|1er avril 2004}}), Singapour (depuis mars 2006) et les pays de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] (depuis juin 2007 pour les produits manufacturiers et depuis mai 2009 pour les services), ainsi que ceux en attente de promulgation établis avec les [[États-Unis]] (traité conclu en avril 2007), l'[[Union européenne]] (en phase de conclusion en août 2009) et la récente conclusion de l'accord de partenariat économique global avec l'[[Inde]] (août 2008) permettraient de maintenir à terme une croissance relativement élevée comparée aux autres pays développés. Parmi les points faibles de son agriculture, le pays était ainsi [[Histoire de la culture des céréales#Grands importateurs mondiaux de céréales sur la décennie 2010|quatrième au palmarès des importateurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010]]. En 2023, la Corée du Sud est classée en {{10e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=wipo.int |consulté le=2023-10-29}}.</ref>. === Problématiques sociales === Les inégalités sociales sont croissantes et très élevées. En 2014, un rapport de la [[Banque asiatique de développement]] souligne que : « la rapidité de la détérioration des inégalités de revenu en Corée du Sud au cours des vingt dernières années a été la cinquième plus importante sur vingt-huit pays asiatiques »<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Sung |nom=Ilkwon |titre=The candle revolution |url=https://mondediplo.com/2017/02/08SouthKorea |date=2017-02-01 |consulté le=2019-07-28}}.</ref>. Le taux de pauvreté s’établit à 17 % et grimpe à 43 % pour les personnes âgées de plus de {{nobr|65 ans}}<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/vu-du-japon-quand-les-bidonvilles-de-seoul-deviennent-une-version-miniature-de-squid-game Quand les bidonvilles de Séoul deviennent une “version miniature” de “Squid Game”], Courrier International, 24/12/2021</ref>. La durée hebdomadaire légale du travail est ramenée de {{nobr|68 heures}} à {{nobr|52 heures}} en 2018 sous l'administration de [[Moon Jae-in]]. Certaines catégories de travailleurs, comme les indépendants, ne sont cependant pas protégées par la loi<ref>{{Article|langue=fr|titre=« C’est sans fin, je suis vraiment épuisé » : en Corée du Sud, des livreurs meurent littéralement de surmenage|périodique=Le Monde.fr|date=2020-12-01|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/01/c-est-sans-fin-je-suis-vraiment-epuise-le-surmenage-un-risque-majeur-pour-les-livreurs-sud-coreens_6061716_3234.html}}</ref>. == Médias == La presse écrite est dominée par trois [[Journal|quotidiens]] de sensibilité conservatrice : le ''[[Chosun Ilbo]]'', le ''[[Dong-a Ilbo]]'' et le ''[[Joong-ang Ilbo]]''. Les autres principaux titres sont le ''[[Hankook Ilbo]]'', le ''[[Hankyoreh]]'', le ''[[Kyunghyang Shinmun]]'', le journal financier ''[[Hanguk Kyeongje Sinmun]]'' et, en langue anglaise, ''[[The Korea Herald]]'' et ''[[The Korea Times]]''. Trois magazines d'opinion jouent un rôle important : le ''[[Sisajonol]]'', le ''[[News and People]]'' et le ''Hangyore 21''. Les trois principales chaînes de télévision sont la [[Korean Broadcasting System]] (KBS, publique), la [[Munhwa Broadcasting Corporation]] (acronyme anglais : MBC, publique) et la [[Seoul Broadcasting System]] (SBS, privée). La Corée du Sud est un des pays les mieux connectés à Internet au monde et le site [[OhmyNews]] y est influent<ref>{{Lien web |titre=Corée du Sud, Les médias - BiblioMonde |url=http://www.bibliomonde.com/pages/fiche-geo-donnee.php3?id_page_donnee=215 |site=bibliomonde.com |consulté le=25 septembre 2019}}.</ref>. Le [[moteur de recherche]] Internet [[Naver]] domine le marché sud-coréen. Il est utilisé par 77 % des internautes sud-coréens, alors que [[Yahoo!]] atteint 4,5 %, [[Daum (portail web)|Daum]] un autre moteur de recherche coréen arrive en deuxième place. [[Google (moteur de recherche)|Google]] a moins de 2 %. == Démographie == [[Fichier:Korea-South-demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1800 et 2021 (chiffre de la [[Our World in Data]], 2022).]] {{Article détaillé|Démographie de la Corée du Sud}} La population coréenne était l'une des plus homogènes du monde, ethniquement et linguistiquement, avec comme seule minorité une petite communauté chinoise ({{formatnum:21000}} à la fin des années 1970). Depuis lors, le nombre d'étrangers a augmenté et a dépassé un million en 2007 et {{nobr|2 millions}} en 2016<ref name="yon">{{Lien brisé|url=http://french.yonhapnews.co.kr/features/2016/05/10/0900000000AFR20160510002700884.HTML |titre=« L'immigration grandissante pousse la Corée du Sud vers la diversité »}}, Agence de presse Yonhap, le 11 mai 2016.</ref>. Des Coréens ont vécu en [[Mandchourie]] pendant de nombreux siècles, et constituent maintenant une minorité en [[Chine]]. [[Joseph Staline]] a envoyé des milliers de Coréens, contre leur volonté, en [[Asie centrale]] (ancienne Union soviétique) depuis [[Vladivostok]] et [[Khabarovsk]]. La majorité de la population coréenne au [[Japon]] s'y trouve depuis la période coloniale. Le [[taux de fécondité]] en Corée du Sud est le plus bas du monde : {{unité|0,88|enfant}} par femme. L’effondrement de la natalité s’expliquerait par un système économique qui multiplie les exclus, une société de plus en plus solitaire et le manque de confiance en l'avenir<ref>{{Lien web |titre=Trop de compétition et trop de machisme... les Sud-Coréens ne font plus d’enfants |url=https://www.mediapart.fr/journal/international/070120/trop-de-competition-et-trop-de-machisme-les-sud-coreens-ne-font-plus-d-enfants |site=Mediapart |date=7 janvier 2020}}.</ref>. L'instabilité politique, sociale et économique en Corée du Sud ont conduit beaucoup de Sud-Coréens à émigrer à l'étranger, principalement aux [[États-Unis]] ou au [[Canada]]. {{Article détaillé|Diaspora coréenne}} La ville de [[Séoul]] est une des plus grandes zones métropolitaines du monde. Sa densité lui a permis de devenir l'une des villes les plus « numériques » dans l'[[Mondialisation économique|économie globalisée]] d'aujourd'hui. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Corée du Sud}} {{Article connexe|Langues coréaniques}} La langue [[coréen]]ne était tenue pour un [[isolat (linguistique)|isolat]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Sanchez-Mazas |auteur2=Blench |auteur3=Ross |auteur4=Lin |auteur5=Pejros |titre=Human migrations in continental East Asia and Taiwan : genetic, linguistic and archaeological evidence |éditeur=[[Taylor & Francis]] |année=2008 <!-- |titre chapitre=Stratification in the peopling of China: how far does the linguistic evidence match genetics and archaeology?-->}}.</ref>, mais elle est désormais considérée comme faisant partie des [[langues coréaniques]], dont elle est, avec le [[Jeju (langue)|jeju]], la seule survivante. Le système d'écriture coréen, han'gû ou [[hangeul]], ou hangul a été inventé en 1443 par le roi [[Sejong le Grand]] pour faciliter l'éducation de ses sujets — en effet, les caractères chinois étaient jugés trop difficiles et trop longs à apprendre pour un individu moyen — par la proclamation royale de ''Hunmin jeongeum'' (훈민정음, 訓民正音), qui signifie littéralement « les sons appropriés pour enseigner au peuple ». Il est différent de la forme chinoise de communication écrite (''hanja'') car il est fondé sur la phonétique coréenne. Durant les siècles qui suivirent l’invention de l’alphabet coréen, la connaissance des sinogrammes était synonyme d’érudition ; l’alphabet étant réservé aux classes sociales non éduquées. Avant 1912, l’alphabet s’appelait en effet le « {{lang|ko-Latn|eonmun}} », ce qui signifie « écriture vulgaire ». Il se nomme aujourd’hui « {{lang|ko-Latn|hangeul}} », ce qui signifie « écriture (des) Han », en référence à l’ethnie coréenne Han, à ne pas confondre avec l’[[Han (ethnie)|ethnie chinoise Han]]. L’adoption massive de l’[[Hangeul|alphabet]] comme moyen d’écriture débute durant la période du [[Histoire de la Corée durant la colonisation japonaise|protectorat japonais]] et prend toute son ampleur à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]]. De nombreux mots fondamentaux du coréen ont été empruntés au [[langues chinoises|chinois]] via les ''[[hanja]]'', et les Coréens plus âgés préfèrent toujours écrire des mots en ''[[hanja]]'', identiques aux [[Caractères chinois|sinogrammes]] chinois et aux ''[[kanji]]'' japonais, car il était strictement interdit d'étudier et de parler le coréen durant la domination japonaise. ==== Romanisation ==== Il existe principalement deux méthodes concurrentes de romanisation du coréen en Corée du Sud. * La [[romanisation McCune-Reischauer]], dont une variante fut utilisée en Corée du Sud de 1984 à 2000 et dont une version modifiée est officiellement utilisée en Corée du Nord. Exemple : le mot « {{lang|ko|조선}} », qui signifie « Pays du matin frais » et dont la prononciation est /t͡ɕo̞sʰʌ̹n/ donne en romanisation McCune-Reischauer : « {{lang|ko-Latn|Chosŏn}} » et en romanisation nord-coréenne : « {{lang|ko-Latn|Choson}} ». * La [[romanisation révisée du coréen|romanisation révisée]], développée par l’{{Lien|langue=en|trad=National Institute of Korean Language|fr=Institut natinal de la langue coréenne|texte=Académie nationale de la langue coréenne}} à la demande du gouvernement en 1995, a pour but principal de n’employer que des caractères [[American Standard Code for Information Interchange|ASCII]]. Elle est adoptée officiellement par la Corée du Sud en l’an 2000. Le changement de romanisation a été critiqué, la prononciation des mots coréens transcrits en romanisation révisée pouvant être parfois contre-intuitive pour un locuteur habitué aux prononciations occidentales<ref>[http://pinyin.info/news/2006/korean-romanization-again/ <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->], pinyin.info.</ref>{{,}}<ref>[http://www.koreamosaic.net/articles/mccune-reischauer-ras.pdf <!-- à wikifier : ajouter titre, etc. -->{{pdf}}], koreamosaic.net.</ref>{{référence incomplète}}. Exemple : le mot « {{lang|ko|조선}} » devient en romanisation révisée : « {{lang|ko-Latn|Joseon}} ». Les noms des personnes et des entreprises utilisent la plupart du temps un autre système de transcription adapté aux règles de prononciation de l'anglais. ==== Langues secondaires en Corée du Sud ==== On enseigne l'[[anglais]] comme deuxième langue dans la plupart des écoles primaires. On enseigne également au lycée durant deux ans le chinois, le [[japonais]], le [[français]], l'[[allemand]] ou l'[[espagnol]]. Concernant le français, la Corée du Sud a pris le statut d'"État observateur" au sein de l'Organisation Internationale de la Francophonie<ref>Carte des États membres, associés et observateurs de l'OIF. https://www.francophonie.org/88-etats-et-gouvernements-125</ref>. {{référence nécessaire|En raison de la colonisation japonaise de 1910 à 1945, certaines personnes âgées comprennent, ou parlent le japonais. |date=6 octobre 2016}} Il existe une petite minorité dont le japonais est la langue maternelle, mais ces locuteurs sont généralement bilingues japonais et coréen. ==== Différences avec la Corée du Nord ==== ===== Appellation ===== Le coréen de Corée du Nord s'appelle officiellement 조선말 Chosôn mal, littéralement la parole/conversation de Chosôn, en référence au [[Période Joseon|royaume de Chosôn]]. Le coréen de Corée du Sud s'appelle officiellement 한국어 [[Coréen|Han'guk ô]], littéralement la langue Han, en référence à l’ethnie Han coréenne - à ne pas confondre avec les [[Han (ethnie)|Han de Chine]]. Le Chosôn mal et le Han'guk ô utilisent le même alphabet appelé 조선글 Chosôn'gûl en Corée du Nord et 한글 [[Hangeul|Han'gû]] en Corée du Sud<ref name="fucos" />. ===== Orthographe ===== Il existe deux facteurs à l'origine des différences orthographiques entre le Chosôn mal et le Han'guk ô. Le Coréen est une langue agglutinante qui emploie des particules qui viennent se souder aux mots. Le Han'guk ô emploie des espaces entre les différents termes faisant partie d'un groupe nominal, ce qui n'est pas le cas en Chosôn mal. Par exemple le nom officiel de la Corée du Nord en Chosôn mal s'écrit 조선민주주의인민공화국. En Han'guk ô il s'écrit 조선 민주주의 인민공화국. Les Sud-Coréens plaisantent souvent à ce propos et disent que la Corée du Nord soude tous les mots pour faire des économies de papier<ref name="fucos">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Préambule explicatif |url=https://focusculturecoree.wordpress.com/accueil-tan2333gun/preambule-explicatif/ |site=Focus |date=2014-05-27 |consulté le=2019-07-21}}.</ref>. Certaines lettres de l'alphabet coréen se prononcent différemment en Corée du Nord et en Corée du Sud. Cette dernière a adapté l'orthographe afin qu'elle se rapproche davantage de la prononciation standardisée sud-coréenne. Par exemple, le nom de l'ex-président sud-coréen [[Roh Moo-hyun]] s'écrit 노무현 No Mu Hyôn au sud, tandis qu'au Nord il s'écrirait 로무현 Ro Mu Hyôn. Les Sud-coréens trouvant la prononciation du R en début de mot difficile, ont peu à peu modifié l'orthographe et ont remplacé les R par des N. ===== Vocabulaire ===== Depuis la mise en place de l'idéologie [[Juche]] en Corée du Nord, le régime maintient une ligne politique pro-coréenne et proscrit donc tout ce qui est étranger, mettant en avant ce qui est coréen. La Corée du Sud qui est restée longtemps sous la tutelle des États-Unis et qui entretient encore aujourd'hui des relations importantes notamment au plan militaire avec ce pays a très vite intégré des mots d'anglais. Par ailleurs, comme les autres pays voisins de la Chine, elle a absorbé au cours de l'histoire beaucoup de vocabulaire dit sino-coréen, originaire des caractères chinois utilisés par la Corée avant l'invention du système alphabétique coréen par le roi [[Sejong le Grand]]. La Corée du Nord a donc inventé de nouveaux mots pour se débarrasser des mots sino-coréens et anglais. Exemple : œsophage se dit 식도 shikdo en sud-coréen et provient des caractères chinois 食道. Les Nord-Coréens ont créé le mot 밥길 pap qui signifie littéralement le trajet/la route de la nourriture. Certains nouveaux mots ainsi créés eurent du succès, d'autres ne furent finalement pas utilisés, jugés peu élégants<ref name="fucos" />. === Religions === {{Article détaillé|Bouddhisme coréen|chamanisme coréen|christianisme en Corée du Sud|Cheondoïsme}} Le [[christianisme]] (27,6 % de la population, dont 19,7 % de [[protestantisme|protestants]] et 7,9 % de [[catholicisme|catholiques]]) et le [[bouddhisme]] (15,5 % des croyants) sont les deux religions dominantes de la Corée du Sud. On estime en outre que 56,9 % des Sud-Coréens sont sans [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/korea-south/#people-and-society religion]. Bien que seulement 3 % de la population se déclare [[confucianisme|confucianiste]], la société est fortement imprégnée des valeurs et croyances [[Confucius|confucéennes]]. Le restant des Coréens pratique le [[chamanisme]] (culte traditionnel de l’esprit) et le [[cheondoïsme]] (« manière divine »), une religion traditionnelle, encore populaire. ==== Bouddhisme ==== Le bouddhisme apparut sur le continent indien au {{-s-|V}} et fut introduit en Corée au {{s-|IV}} après J.-C. via la Chine. Du {{sp-|X|au|XIV}}, le bouddhisme prit une grande ampleur en Corée et devint la religion d'État du Royaume de [[Goryeo]]. Le bouddhisme était alors inscrit dans les rites et les cultes civils subventionnés par l'État. ==== Catholicisme ==== Le [[catholicisme]] fut introduit en Corée au {{s-|XVIII}} via la Chine. Bénéficiant d'un statut spécial à la cour chinoise, les occidentaux et missionnaires y dispensaient leurs sciences ainsi que le catholicisme. Cela permit la diffusion de ce dernier en Corée malgré la politique hostile du [[Période Joseon|Royaume de Joseon]] à son égard. Les missionnaires ainsi que les personnes converties furent chassés et persécutés<ref>Rapport sénatorial (France) 1997/1998 {{n°|18}}. https://www.senat.fr/ga/ga97-018/ga97-018_mono.html#toc34</ref>. ==== Protestantisme ==== Le [[protestantisme]] fut introduit en Corée au {{s-|XIX}} par les missionnaires accompagnant des expéditions occidentales. La colonisation japonaise contribua à son développement<ref name="religions">{{Lien web |nom=Ogmios |titre=Quel place occupent les religions dans la société contemporaine de Corée du sud ? |url=https://focusculturecoree.wordpress.com/2019/05/30/religions-coree-du-sud-contemporaine/ |site=Focus |date=2019-05-30 |consulté le=2019-07-21}}.</ref>. == Culture et société == [[Fichier:Kayagumplayer2.jpg|vignette|Une musicienne jouant du [[gayageum]].]] [[Fichier:Hyewon-Dano.pungjeong.jpg|vignette|[[Dano-je]].]] {{Article détaillé|Culture de la Corée du Sud|céramique coréenne|cinéma sud-coréen|cuisine coréenne|littérature coréenne|musique coréenne|peinture en Corée|architecture coréenne}} La Corée du Sud partage sa culture traditionnelle avec celle de la [[Corée du Nord]]. La culture coréenne a été fortement influencée par [[Culture chinoise|celle de la Chine]], tout en restant distincte<ref>{{ouvrage|auteur=Fairbank, John K. |auteur2= Reischauer, Edwin O. |auteur3= Craig, Albert M. |titre=East Asia: Tradition & Transformation |éditeur= Houghton Mifflin |lieu =Boston |année=1978 |isbn=978-0-395-25812-5}}</ref>. L'{{lien|trad=Chinese influence on Korean culture|fr=influence chinoise sur la culture coréenne|lang=en}} remonte à la période [[Koguryo]] ; ces influences peuvent être démontrées dans les peintures murales de la tombe de Koguryeo<ref>{{article|nom=The Korea Foundation |date=Autumn 2017 |titre=What's Cooking ? THE KOREAN KITCHEN From Clay Stoves to Virtual Reality |url=http://www.kf.or.kr/archives/ebook/ebook_view.do?p_cidx=2475&p_cfidx=28049 |revue=Koreana Korean Culture & Arts |périodique=Korean Foundation |volume=31 |numéro=3 |isbn=9791156042365 |consulté le=2022-06-27 |archive-date=2017-12-04 |archive-url=https://web.archive.org/web/20171204225433/http://www.kf.or.kr/archives/ebook/ebook_view.do?p_cidx=2475&p_cfidx=28049 }}</ref>. Tout au long de son histoire, la Corée a été grandement influencée par la culture chinoise, empruntant à la Chine la langue écrite, les arts, les religions, la philosophie et les modèles d'administration gouvernementale et, ce faisant, transformant ces traditions empruntées en formes distinctement coréennes<ref name="armstrong 1">{{lien web|url=http://afe.easia.columbia.edu/main_pop/kpct/ct_korea.htm |titre=Central Themes for a Unit on Korea |nom1=Armstrong |prénom1=Charles K. |lien auteur=Charles K. Armstrong |date=2009 |website=Columbia University "Asia for Educators" |éditeur=[[Columbia University]] |consulté le=3 mai 2016 |extrait=Through much of its history Korea has been greatly influenced by Chinese civilization, borrowing the written language, arts, religions, and models of government administration from China, and, in the process, transforming these borrowed traditions into distinctly Korean forms. |archive-date=3 April 2016 |archive-url=https://web.archive.org/web/20160403104519/http://afe.easia.columbia.edu/main_pop/kpct/ct_korea.htm }}</ref>. La [[Influence coréenne sur la culture japonaise|culture coréenne a influencé celle du Japon]] et à l'inverse la {{lien|trad=Japanese influence on Korean culture|fr=culture japonaise a influencé celle de la Corée|lang=en}}. La culture traditionnelle coréenne est profondément marquée par le [[confucianisme]], le [[taoïsme]] et le [[bouddhisme]]. Depuis la division de la Corée en deux États séparés, la culture contemporaine coréenne s'est ramifiée en deux formes distinctes. Sa culture riche et dynamique a laissé 21 [[Patrimoine culturel immatériel|patrimoines culturels immatériels]] de l'UNESCO<ref>{{lien web|url=https://ich.unesco.org/en/state|titre=UNESCO - Republic of Korea|website=ich.unesco.org|consulté le=14 octobre 2021|archive-date=May 20, 2021|archive-url=https://web.archive.org/web/20210520153604/https://ich.unesco.org/en/state}}</ref>, le quatrième plus grand au monde, ainsi que [[Liste du patrimoine mondial en Corée du Sud|15 sites du patrimoine mondial]]. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme encourage activement les arts traditionnels, ainsi que les formes modernes, par le biais de programmes de financement et d'éducation<ref>{{lien web|url=http://www.mct.go.kr/english/section/bureau/cultural_1.jsp |éditeur=MCT |titre=Associated Organisations |consulté le=11 avril 2006|archive-url=https://web.archive.org/web/20051224163415/http://www.mct.go.kr/english/section/bureau/cultural_1.jsp |archive-date=December 24, 2005 }} Voir aussi {{lien web|url=http://www.kcaf.or.kr/ehome3/mission.htm |titre=Mission and Goal |éditeur=Korea Cultural Administration |consulté le=11 avril 2006|archive-url=https://web.archive.org/web/20060430184339/http://www.kcaf.or.kr/ehome3/mission.htm |archive-date=April 30, 2006}}</ref>; Selon le [[Classement mondial de la liberté de la presse|classement 2023 de l'Indice de la liberté de la presse]], la Corée du Sud possède le deuxième plus haut niveau de liberté de la presse en [[Asie]], derrière [[Taïwan]]<ref>{{lien web|titre=Index 2023 – Global score |url=https://rsf.org/en/index?year=2023 |consulté le=3 mai 2023|website=[[Reporters Without Borders]]}}</ref>. Les deux principaux [[syndicat]]s sont la [[Fédération des syndicats coréens]] (FKTU) et la [[Confédération coréenne des syndicats]] (KCTU) (voir aussi l’article détaillé [[syndicalisme en Corée du Sud]]). Les Sud-Coréens doivent recevoir la permission de leur gouvernement pour visiter la [[Corée du Nord]] ; à défaut, ils peuvent être emprisonnés à leur retour, en application de la [[Loi de sécurité nationale (Corée du Sud)|Loi de sécurité nationale]]. === Fêtes et jours fériés === {| class="wikitable alternance centre" |+ Fêtes et jours fériés |- ! scope=col | Date ! scope=col | Nom français ! scope=col | Nom local ! scope=col | Remarques |- ! scope=row | {{date-|1er janvier}} | [[Jour de l'an]] | {{Lang|ko|새해}} (Saehae) | |- ! scope=row | Janvier-février | Nouvel an lunaire | {{Lang|ko|설날}} ([[Seollal]]) | Premier jour du premier mois lunaire, ainsi que le jour précédent et le suivant |- ! scope=row | {{date-|1er mars}} | Jour du Mouvement d’Indépendance | {{Lang|ko|삼일절}};{{Lang|ko-Hani|三一節}} ([[Mouvement du 1er Mars|Samiljeol]]) | Commémore le départ d’un mouvement d’indépendance de tout le pays s’opposant à la colonisation [[japon]]aise, le {{date-|1|mars|1919}}, lors des funérailles du dernier empereur coréen, [[Gojong de Corée|Gojong]] |- ! scope=row | 5 avril | Jour des arbres | {{Lang|ko|식목일}};{{Lang|ko-Hani|植木日}} ([[Singmogil]]) | |- ! scope=row | 5 mai | Jour des enfants | {{Lang|ko|어린이날}} ([[Eorininal]]) | |- ! scope=row | Avril - Mai | Naissance de [[Bouddha]] | {{Lang|ko|부처님오신날}} ([[Anniversaire de Bouddha|Bucheonim osinnal]]) | Huitième jour du quatrième mois lunaire |- ! scope=row | 6 juin | Commémoration des morts pour la patrie | {{Lang|ko|현충일}};{{Lang|ko-Hani|顯忠日}} ([[Hyeonchungil]]) | |- ! scope=row | 17 juillet | Jour de la Constitution | {{Lang|ko|제헌절}};{{Lang|ko-Hani|制憲節}} ([[Jeheonjeol]]) | |- ! scope=row | 15 août | Jour de l’Indépendance (libération) | {{Lang|ko|광복절}};{{Lang|ko-Hani|光復節}} ([[Journée nationale de la libération de Corée|Gwangbokjeol]]) | |- ! scope=row | Septembre-octobre | Récoltes | {{Lang|ko|추석}};{{Lang|ko-Hani|秋夕}} ([[Chuseok]]) | Quatorzième, quinzième et seizième jours du huitième mois lunaire |- ! scope=row | 3 octobre | Fête nationale | {{Lang|ko|개천절}};{{Lang|ko-Hani|開天節}} ([[Gaecheonjeol]]) |Anniversaire de la fondation légendaire de la Corée en 2333 {{av JC}} |- ! scope=row |9 octobre |[[Jour du hangeul]] |한글날 (Hangeulnal) |Anniversaire de la promulgation du [[Hunminjeongeum]] le 9 octobre 1446. |- ! scope=row | 25 décembre | [[Noël]] | {{Lang|ko|크리스마스/성탄절}} (Keuriseumaseu)/(seong-tan-jeol) | Transcription en phonétique coréenne de l'anglais ''Christmas''. |} === Patrimoine culturel et tourisme === [[Fichier:종묘 정전 신실 (2013).jpg|vignette|Le [[sanctuaire de Jongmyo]], classé au [[patrimoine mondial]] de l'[[UNESCO]].]] {{article détaillé|Tourisme en Corée du Sud}} Plusieurs sites sud-coréens sont inscrits au [[Patrimoine mondial]] de l’UNESCO<ref>{{Lien brisé |url=http://www.korea-is-one.org/spip.php?article2751 |titre="La Presse", journal canadien, édition du 18 novembre 2006. En ligne |consulté le=2013-11-06}}.</ref>. Ils sont au nombre de quatorze en 2021<ref>Liste des sites UNESCO, rubrique République de Corée. https://whc.unesco.org/fr/etatsparties/kr</ref> : * la grotte de [[grotte de Seokguram|Seokguram]] et le temple de [[temple Bulguksa|Bulguksa]] (deux sites religieux en montagne) ; * le sanctuaire de [[sanctuaire de Jongmyo|Jongmyo]] (un sanctuaire confucéen dans [[Séoul]]) ; * le temple de [[Haeinsa Janggyeong Panjeon|Haeinsa]] et le [[Tripitaka Koreana]] (haut lieu du bouddhisme en Corée) ; * l’ensemble du palais de [[Changdeokgung]] (le plus remarquable des cinq grands palais royaux de [[Séoul]]) ; * la forteresse de [[forteresse de Hwaseong|Hwaseong]] (six kilomètres de remparts dans une grande ville) ; * le site des dolmens de [[sites de dolmens de Gochang, Hwasun et Ganghwa|Gochang, Hwasun et Ganghwa]] (trois cimetières préhistoriques) ; * les zones historiques de [[Gyeongju]] (des tumuli royaux et une accumulation d’édifices religieux) ; * les [[tombes royales de la dynastie Joseon]] ; * les villages historiques de [[Hahoe]] et [[Yangdong (Corée du Sud)|Yangdong]]. Au plan national, les objets et les bâtiments possédant une valeur historique et artistique exceptionnelle ont été regroupés dans la liste des [[Trésors nationaux de Corée du Sud|trésors nationaux]]. === Arts === [[Fichier:An Jung-sik Seongjaesugan.jpg|vignette|An Jung-sik (1861-1919). ''Hymne parmi les arbres'', encre sur papier, 1910.]] [[Fichier:Korea-Busan 3404-06 Pansori.JPG|vignette|''[[Pansori]]''.]] {{Article détaillé|Art coréen|céramique coréenne|musique coréenne|littérature coréenne|peinture en Corée|cinéma sud-coréen}} L'[[art coréen]] a été fortement influencé par le [[bouddhisme]] et le [[confucianisme]], comme en témoignent les nombreuses peintures, sculptures, céramiques et arts du spectacle traditionnels<ref>[http://www.asia-art.net/korean_paint.html Korean painting] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20100730065004/http://www.asia-art.net/korean_paint.html |date=July 30, 2010 }}, Asia Art</ref>. Effectivement, le bouddhisme aurait connu des temps glorieux surtout de 668 à 935. Puis sous la dynastie Koryo, cette religion influence beaucoup l'art. Malgré le fait qu'elle n'a pas pu s'encrer dans cette société, le bouddhisme est encore une grande source d'inspiration dans l'art<ref>{{Ouvrage|langue=Français|titre=Terre d'Asie : la collection Sam et Myrna Myers|lieu=Canada|éditeur=Musée Pointes-à-Callières|année=2016|pages totales=64|passage=34|isbn=978-2-921718-61-5}}</ref>. La [[Céramique coréenne|poterie et la porcelaine coréennes]], telles que le ''[[Porcelaine blanche de la période Joseon|baekja]]'' et le ''[[buncheong]]'' de [[Période Joseon|Joseon]], ainsi que le [[céladon]] de [[Goryeo]], sont bien connues dans le monde entier<ref>[http://www.armkor.com/korea-info3.htm Korean Pottery and Celadon], Asian Relocation Management Korea</ref>. La {{lien|trad=Korean tea ceremony|fr=cérémonie coréenne du thé|lang=en}}, le ''[[pansori]]'', le ''[[talchum]]'' et le ''[[buchaechum]]'' sont également des arts du spectacle coréens remarquables. L'art coréen moderne d'après-guerre a commencé à prospérer dans les [[années 1960]] et [[Années 1970|1970]], lorsque les artistes sud-coréens se sont intéressés aux formes géométriques et aux sujets intangibles. Établir une harmonie entre l'Homme et la nature était aussi une des priorités de cette époque. En raison de l'instabilité sociale, les questions sociales sont apparues comme des sujets majeurs dans les [[années 1980]]. L'art a été influencé par divers événements et expositions internationaux en Corée, qui ont apporté plus de diversité syr le plan artistique<ref>[http://www.apexart.org/conference/lee.htm Contemporary Korean Art in 1990s] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20180911001355/https://apexart.org/conference/lee.htm |date=September 11, 2018 }}, apexart, 1999</ref>. Le [[parc olympique de Séoul]] en 1988, la transposition de l'édition 1993 de la [[Whitney Biennial|biennale de Whitney]] à [[Séoul]], la création de la [[biennale de Gwangju]] et le Pavillon coréen à la [[biennale de Venise]] en 1995 constituent des évènements remarquables<ref>{{ko}} [http://www.seoul.co.kr/news/newsView.php?id=20100326020003 Whitney Biennal to come to Seoul again], ''Seoul News'', March 26, 2010. Retrieved July 13, 2010.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://gb.or.kr/?mid=main_eng |titre=Gwangju Biennale |éditeur=Gwangju Biennale |consulté le=29 octobre 2010|archive-url=https://web.archive.org/web/20100710205915/http://gb.or.kr/?mid=main_eng |archive-date=July 10, 2010}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.korean-pavilion.or.kr/07pavilion/kpEN.html Korean Pavilion] {{lien brisé|url=http://arquivo.pt/wayback/20160516133140/http://www.korean-pavilion.or.kr/07pavilion/kpEN.html |date=May 16, 2016 }}, La Biennale di Venezia.</ref>. === Architecture === [[Fichier:Changdeokgung-Injeongjeon.jpg|vignette|Le Hall Injeongjeon du [[Changdeokgung|palais de Changdeokgung]], à [[Séoul]].]] {{Article détaillé|Architecture coréenne}} L'architecture traditionnelle coréenne se caractérise par son harmonie avec la nature. Les architectes anciens ont adopté le [[Tasseau|système de supports]] caractérisé par des [[Toit de chaume|toits de chaume]] et des planchers chauffants appelé ''[[ondol]]''<ref>Chung Ah-young (March 31, 2010). [https://www.koreatimes.co.kr/www/news/art/2010/03/148_63378.html "Exhibit Focuses on Traditional Architecture"] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20141220224530/https://www.koreatimes.co.kr/www/news/art/2010/03/148_63378.html |date=December 20, 2014 }}, ''The Korea Times''; [http://park.org/Korea/Pavilions/PublicPavilions/KoreaImage/e-information/life/tradi-03.html Photos of traditional Korean shelters]</ref>. Les gens des classes supérieures ont construit des maisons plus grandes avec des toits de tuiles élégamment incurvés et des avant-toits relevables. L'architecture traditionnelle peut être vue dans les palais et les temples, les vieilles maisons préservées appelées ''[[hanok]]'' et les sites spéciaux comme le village folklorique de [[Hahoe]], le village historique de [[Yangdong (Corée du Sud)|Yangdong]] et le [[village folklorique coréen]]<ref>[http://ata.hannam.ac.kr/korea/k-house1.htm List of traditional Korean houses], Asian Tradition in Architecture</ref>. L'architecture traditionnelle peut également être vue sur plusieurs sites du [[patrimoine mondial de l'UNESCO]]<ref>{{lien web|url=https://whc.unesco.org/en/statesparties/kr |titre=UNESCO World Heritage: Republic of Korea |éditeur=Unesco |consulté le=29 octobre 2010}}</ref>. L'architecture occidentale a été introduite pour la première fois à la fin du {{XIXe siècle}}. Des églises, des bureaux de législation étrangère, des écoles et des bâtiments universitaires furent construits dans des styles nouveaux. Avec l'annexion par le Japon en 1910, le régime colonial est intervenu dans le patrimoine architectural coréen et l'architecture moderne de [[Architecture japonaise|style japonais]] s'est imposée. Le sentiment anti-japonais et la [[guerre de Corée]] ont conduit à la destruction de la plupart des bâtiments construits à cette époque<ref>[https://web.archive.org/web/19990302080251/http://nongae.gsnu.ac.kr/%7Emirkoh/cob1.html Brief Review of Korea Modern Architecture], Prof. Park Kil-ryong (Kukmin University), modified by Architectural Design Lab, GSNU.</ref>. [[Fichier:Korea-Boeun-Beopjusa Palsangjeon 1782-06.JPG|vignette|Le [[temple de Beopju]], [[patrimoine mondial de l'UNESCO]].]] L'architecture coréenne moderne est entrée dans une nouvelle phase de développement lors de la reconstruction après la guerre de Corée, intégrant les tendances et les styles architecturaux modernes. Stimulé par la croissance économique des années 1970 et 1980, le réaménagement actif a ouvert de nouveaux horizons dans la conception architecturale. Au lendemain des Jeux olympiques de Séoul de 1988, la Corée du Sud a connu une grande diversité de styles dans son paysage architectural avec l'ouverture du marché aux architectes étrangers<ref>[http://www.asianinfo.org/asianinfo/korea/arc/contemporary_architecture.htm Contemporary Korean architecture], Asian Info Organization</ref>. Les efforts architecturaux contemporains ont tenté d'équilibrer la philosophie traditionnelle de « l'harmonie avec la nature » et l'urbanisation rapide que le pays a traversée ces dernières années<ref>{{lien web |langue=en |titre=Korean buildings that captivate world|url=http://www.asianewsnet.net/news.php?id=9605&sec=10|archive-url=https://web.archive.org/web/20110429055554/http://www.asianewsnet.net/news.php?id=9605&sec=10|archive-date=April 29, 2011}}, ''Asia News'', January 15, 2010; Lee Hoo-nam (April 16, 2009).[http://joongangdaily.joins.com/article/view.asp?aid=2903625 "Still, slow waters of Korean architecture"], ''Joongang Daily'' (Seoul). Retrieved July 10, 2010.</ref>. En raison de l'histoire tumultueuse de la Corée, la construction et la destruction se sont répétées sans cesse, ce qui a donné lieu à un mélange intéressant de styles et de conceptions architecturales<ref>[http://www.asianinfo.org/asianinfo/korea/arc/modern_period.htm Korean architecture], Asian Info Organization</ref>. === Cuisine === [[Fichier:Dolsot-bibimbap.jpg|vignette|[[Bibimbap]].]] [[Fichier:Korean.food-Bulgogi-02.jpg|vignette|''[[Bulgogi]]'' accompagné de légumes et de ''[[banchan]]''.]] {{Article détaillé|Cuisine coréenne}} La cuisine coréenne, ''hanguk yori'' (한국요리; 韓國料理), ou ''hansik'' (한식; 韓食), a évolué à travers des siècles de changements sociaux et politiques. Les ingrédients et les plats varient selon la province. Il existe de nombreux plats régionaux importants qui ont proliféré sous différentes variantes à travers le pays de nos jours. La {{lien|trad=Korean royal court cuisine|fr=cuisine de la cour royale coréenne|lang=en}} rassemblait autrefois toutes les spécialités régionales uniques pour la famille royale. Les repas consommés à la fois par la famille royale et par les citoyens ordinaires ont été réglementés par une culture unique de l'étiquette. La cuisine coréenne est en grande partie basée sur le [[riz]], les [[nouilles]], le [[tofu]], les [[légume]]s, le [[poisson]] et les [[viande]]s. Les plats traditionnels se distinguent par le nombre de plats d'accompagnement, ''[[banchan]]'' (반찬), qui accompagnent le riz à grains courts cuit à la vapeur. Chaque repas est accompagné de nombreux ''banchan''. Le ''[[kimchi]]'' (김치), un plat de légumes fermentés généralement épicés, est couramment servi à chaque repas et est l'un des plats les plus connus. La cuisine coréenne implique généralement un assaisonnement intense avec de l'[[huile de sésame]], du ''[[doenjang]]'' (된장, un type de pâte de soja fermentée), de la sauce [[soja]], du [[sel alimentaire|sel]], de l'[[ail cultivé|ail]], du [[gingembre]] et du ''[[gochujang]]'' (고추장, une pâte de piment). D'autres plats bien connus sont le ''[[bulgogi]]'' (불고기), du bœuf mariné grillé ; ''[[gimbap]]'' (김밥); et le ''[[tteokbokki]]'' (떡볶이), une collation épicée composée d'un gâteau de riz assaisonné de gochujang ou d'une pâte de piment épicée. Les soupes font également partie intégrante d'un repas et sont servies dans le cadre du plat principal plutôt qu'au début ou à la fin du repas. Les soupes connues sous le nom de ''[[guk]]'' (국) sont souvent préparées avec de la viande, des crustacés et des légumes. Semblable au guk, le ''[[tang]]'' (탕; 湯) contient moins d'eau et est plus souvent servi dans les restaurants. Un autre type est le ''[[jjigae]]'' (찌개), un ragoût généralement fortement assaisonné de piment et servi bouillant. Les boissons alcoolisées coréennes populaires comprennent le ''[[Soju]]'', le ''[[Makgeolli]]'' et le ''[[Bokbunja ju]]''. La Corée est le seul pays de la [[sphère culturelle chinoise]] à utiliser des [[Baguettes (couverts asiatiques)|baguettes métalliques]]. Des baguettes en métal ont été découvertes sur les sites archéologiques de [[Koguryeo]]<ref>[http://article.joins.com/news/blognews/article.asp?listid=12803159 재미있는 동양3국의 젓가락 문화비교] {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20180619140049/http://article.joins.com/news/blognews/article.asp?listid=12803159 |date=June 19, 2018 }}. Article.joins.com (May 19, 2012). Retrieved October 5, 2016.</ref>. === Sport === [[Fichier:Exhibicion dollyo chagui con apoyo.jpg|vignette|[[Taekwondo]].]] [[Fichier:2018 FIFA WorldCup Russia Korea vs Sweden (42160214874).jpg|vignette|Les [[Diables rouges (supporters)|Diables rouges]], supporters officiels de l'[[équipe de Corée du Sud de football]], lors de la [[Coupe du monde de football 2018|coupe du monde 2018]].]] Les [[Jeux olympiques d'été de 1988]] ont été organisés à [[Séoul]] et les [[Jeux olympiques d'hiver de 2018]] sont organisés à [[District de Pyeongchang|Pyeongchang]]. Le [[baseball]] a été introduit en 1905<ref>{{Lien brisé |url=http://asianbb.sabr.org/koreanbaseballhistory.html |titre=SABR Asian Baseball Committee KoreanBaseball Page |consulté le=2013-11-06}}.</ref>, et en 1982 l’[[Organisation coréenne de baseball]] a été formée. L’équipe nationale a gagné la petite finale de la [[Classique mondiale de baseball]] en 2004. Le [[handball]] a obtenu de très bons résultats à l'échelle internationale, en particulier l'[[équipe de Corée du Sud féminine de handball|équipe nationale féminine]] qui est double championne olympique ([[Handball aux Jeux olympiques d'été de 1988|1988]] et [[Handball aux Jeux olympiques d'été de 1992|1992]]), une fois championne du monde ([[Championnat du monde féminin de handball 1995|1995]]) et onze fois [[championnat d'Asie féminin de handball|championne d'Asie]]. De plus, trois Sud-Coréens ont été élus [[meilleur handballeur mondial de l'année|meilleur handballeur de l'année]], les joueuses [[Kim Hyun-mee]] et [[Lim O-kyeong]], puis le joueur [[Yoon Kyung-shin]] qui a également été élu sportif sud-coréen du {{s-|XX}}. La Corée du Sud, associée au [[Japon]], a accueilli la [[coupe du monde de football 2002]] ; au cours de cette compétition, les résultats de l’[[Équipe de Corée du Sud de football|équipe nationale]] ont entraîné un engouement sans précédent de la population pour le [[football]]. En effet, la Corée du Sud a atteint la demi-finale en battant la [[Équipe de Pologne de football|Pologne]], le [[Équipe du Portugal de football|Portugal]], l’[[Équipe d'Italie de football|Italie]] et l’[[Équipe d'Espagne de football|Espagne]], avant d’être éliminée par l’[[Équipe d'Allemagne de football|Allemagne]]. Elle est éliminée au premier tour lors de la [[coupe du monde de football 2006|coupe du monde 2006]] et en huitième de finale lors de la [[coupe du monde de football 2010|coupe du monde 2010]]. La Corée du Sud accueille également les [[Jeux asiatiques de 2002]]. Elle remporte 260 médailles lors de cette compétition. Lors des cérémonies d’ouverture des [[Jeux olympiques]] de [[Jeux olympiques d'été de 2000|2000]], [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]] et [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]], les deux Corée ont défilé ensemble sans toutefois concourir sous un même drapeau lors des épreuves. Elles ne sont plus parvenues à se mettre d'accord depuis 2008. La Corée du Sud est également connue pour la patineuse [[Kim Yuna]], championne du monde en 2009 et championne olympique aux [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|Jeux olympiques de Vancouver en 2010]]. Parmi les sportifs sud-coréens célèbres, il y a : [[Son Heung-min]], [[Park Tae-hwan]], [[Lee Yong-dae]], [[Shin A-lam]], [[Kim Yuna]], [[Park Ji-sung]]… En [[Formule 1]], le [[circuit international de Corée|circuit international de Yeongam]] a été construit dans la banlieue de [[Mokpo]] pour accueillir le [[Grand Prix automobile de Corée du Sud|Grand prix de Corée du Sud]] de 2010 à 2013. Parmi les sports les plus importants du pays, il y a aussi le [[taekwondo]] et le [[Esport|sport électronique]], ce dernier étant le deuxième sport le plus regardé<ref name="lm8411">{{Article |auteur1=Nacim Chikh |titre=Corée du sud : Bienvenue au pays du "sport électronique" |périodique=Le Monde.fr |date=08.04.2011 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/week-end/article/2011/04/08/coree-du-sud-bienvenue-au-pays-du-sport-electronique_1496513_1477893.html}}.</ref>, après le baseball. Lors des [[Jeux olympiques d'été de 2012]], la Corée du Sud finit à la {{5e|place}} au [[Tableau des médailles des Jeux olympiques d'été de 2012|classement des médailles]]. En [[tir à l'arc]], la Corée du Sud est la nation dominante aux [[Tir à l'arc aux Jeux olympiques|Jeux Olympiques]], elle détient le record du nombre de médailles gagnées pour un pays depuis 1972 avec 39 médailles, dont la plupart sont en or. === Loisirs === L’accès des Sud-Coréens à la [[société de consommation]] s’est traduit par une diversification des loisirs : alors que les promenades dans les parcs restent un des passe-temps favoris en fin de semaine, les jeunes Sud-Coréens apprécient les sorties au café ou au cinéma, tandis que le taux d’accès à Internet compte parmi les plus élevés au monde. Outre la pratique des sports coréens traditionnels (comme le tir à l’arc ou le [[taekwondo]]), le [[football]] et le [[baseball]] sont particulièrement populaires<ref>Source du paragraphe : Rob Bowden, "Leisure Time", in {{lang|en|''Countries of the World. South Korea''}}, Facts on File Inc., New York, 2005, {{p.|48-49}}.</ref>. Une autre passion est la pratique des [[jeu vidéo|jeux vidéo]]. On trouve en Corée du Sud de véritables [[Esport|compétitions]] très médiatisées, notamment de ''[[StarCraft 2: Wings of Liberty]]''. En effet, des chaînes de télévisions retransmettent les événements, qui sont parfois entrecoupés par des concerts de [[K-pop]]. On trouve également beaucoup d'adeptes de [[Jeu en ligne massivement multijoueur|MMO]] en particulier pour jouer à des jeux tels que [[Aion: The Tower of Eternity|Aion]] dans les [[PC bang|PC-bangs]]<ref name="lm8411" />. La Corée du Sud est aussi connue pour avoir de nombreux joueurs professionnels de [[Go (jeu)|Go]] comme [[Lee Sedol]]. C'est un loisir en plein essor et les joueurs coréens occupent le devant de la scène internationale. La Corée du Sud est le premier marché au monde pour les produits [[cosmétique]]s masculins<ref>{{Article |auteur1=Frédéric Ojardias |titre=Corée du Sud : «à l’armée, notre discussion tournait souvent autour des produits cosmétiques !» [Vidéo] |périodique=RFI.fr |date=1 janvier 2013 |lire en ligne=http://www.rfi.fr/emission/20130101-coree-sud-armee-notre-discussion-tournait-souvent-autour-produits-cosmetiques}}.</ref>. === Éducation === {{Article détaillé|Système éducatif en Corée du Sud}} Le système scolaire coréen est semblable à celui du [[Japon]]. En effet, il est divisé en 5 niveaux : école maternelle, école primaire, collège, lycée et université. Les enfants sont scolarisés à partir de l'âge de {{nobr|6 ans}}. Selon ''[[The World Factbook|CIA World Factbook]]'', le taux d'[[alphabétisation]] des personnes âgées de plus de {{nobr|15 ans}} en Corée du Sud est 97,9 % en 2012 (soit 99,2 % pour les hommes et 96,6 % pour les femmes)<ref>{{Lien web |titre=Corée du Sud Taux d'alphabétisation - Population |url=https://www.indexmundi.com/fr/coree_du_sud/taux_d_alphabetisation.html |site=indexmundi.com |consulté le=2019-08-01}}.</ref>. Depuis la partition de la Corée, l'[[anticommunisme]] tient une place importante dans l’enseignement moral et civique<ref>{{Article |prénom1=Pierre-Louis |nom1=Gauthier |titre=L’éducation en Corée du Sud, laboratoire du néo-libéralisme |périodique=Revue internationale d'éducation de Sèvres |numéro=30 |date=2002-09-01 |issn=1254-4590 |issn2=2261-4265 |doi=10.4000/ries.1948 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/ries/1948 |consulté le=2019-08-01 |pages=125–132}}.</ref>. === Immigration === L'immigration en Corée du Sud est faible en raison des politiques d'immigration restrictives résultant de la forte opposition des Coréens aux immigrants<ref>{{lien web|extrait=[I]n South Korea, where support for social welfare and public health care is virtually universal, as is opposition to mass immigration, it’s largely one's attitude to North Korea that decides whether one counts as 'progressive' or 'conservative.'|consulté le=16 juillet 2020|lien auteur=Brian Reynolds Myers|prénom=Brian Reynolds|nom=Myers|url=http://sthelepress.com/index.php/2020/06/20/on-the-demolition-of-the-north-south-liaison-office-b-r-myers/|titre=On the Demolition of the North-South Liaison Office|date=3 July 2020|site=Sthele Press}}</ref>. Cependant, ces dernières années, avec l'assouplissement de la loi, l'afflux d'immigrants en Corée du Sud a augmenté, les résidents étrangers représentant 4,9 % de la population totale en 2019<ref name="Foreign population in Korea tops 2.5 million" />. === Problèmes sociétaux === Parmi les États industrialisés membres de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], la Corée du Sud est le pays où le taux de [[suicide]]s (28,1 suicides pour {{nombre|100000|personnes}} en 2018<ref name=":0" />) est le plus élevé : le suicide est la première cause de décès entre 20 et {{nobr|40 ans}}<ref>{{Lien brisé |url=http://www.cyberpresse.ca/article/20070215/CPACTUEL/70215068/1033/CPMONDE}}.</ref>. En quatre ans (2018-2022), le taux de suicide dans le pays a connu une hausse de 32 %, particulièrement chez les jeunes femmes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Quand cyberharcèlement et masculinisme coûtent des vies en Corée du Sud |url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-internationale-du-mercredi-09-fevrier-2022 |site=France Culture }}.</ref>. La société sud-coréenne est décrite comme «:hyper-compétitive où les pressions et le stress sont constants », expliquant en partie le taux de suicide très élevé du pays<ref>[https://www.courrierinternational.com/depeche/en-coree-du-sud-les-cyber-harceleurs-poussent-impunement-leurs-victimes-au-suicide.afp.com.20220218.doc.322x9au.xml En Corée du Sud, les cyber-harceleurs poussent impunément leurs victimes au suicide], 18.02.2022, Courrier International</ref>. L'[[adultère]] est dépénalisé par la Cour constitutionnelle en 2015. Depuis 1953, près de {{nombre|100000|personnes}} ont été condamnées à des peines de prison pour cette raison<ref>[https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/02/27/l-adultere-n-est-plus-un-crime-en-coree-du-sud_4584789_3216.html L’adultère n’est plus un crime en Corée du Sud, Philippe Mesmer, lemonde.fr, 27 février 2015]</ref>. La Corée du Sud est l'un des rares pays industrialisés à interdire l'avortement. Toutefois, la Cour Constitutionnelle demande en 2018 une modification de la législation. {{quand|Actuellement, les femmes qui se font avorter sont passibles d'un an d'emprisonnement et d'une amende.}} Les médecins encourent deux ans d'emprisonnement<ref>{{Lien web |titre=Corée du Sud : l'interdiction de l'avortement jugée contraire à la Constitution |url=https://www.francetvinfo.fr/societe/ivg/notre-pays-a-change-en-coree-du-sud-l-avortement-ne-sera-bientot-plus-considere-comme-un-crime_3276081.html |site=Franceinfo |date=2019-04-11 |consulté le=2019-05-22}}.</ref>. Les enfants et adolescents sans-abri seraient environ {{formatnum:250000}} dans toute la Corée du Sud<ref>{{Lien web |titre=En Corée du Sud, des bus pour les enfants des rues |url=https://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/05/09/en-coree-du-sud-un-pretre-roule-pour-les-enfants-des-rues_5124626_4497271.html |site=Le Monde.fr |date=2017-05-09 |consulté le=2021-01-12}}.</ref>. Les loyers représentent 50 % des [[salaire]]s des Sud-Coréens, mais de nombreuses [[Logement|maisons]] sont « si petites que même avec seulement un ou deux résidents, elles sont déjà surpeuplées », selon le rapporteur spécial des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] sur le logement<ref name=":2" />. Les Sud-Coréens et plus particulièrement les jeunes générations semblent peu confiants en l'avenir. Selon un sondage réalisé en 2019, 72 % des hommes et 79 % des femmes âgés de 19 à 34 ans souhaitent émigrer, 8 personnes sur 10 âgés de 19 à 34 ans voient la situation actuelle du pays comme un {{Citation|enfer}}, tandis que le chiffre est plus bas chez les personnes plus âgées de 35 à 59 ans, avec 6,5 personnes sur 10 voyant la situation actuelle du pays comme un {{Citation|enfer}}. L'analyse a été faite à partir de 5000 Sud-Coréens<ref>{{Lien web |titre=75% of younger S. Koreans want to leave country |url=http://www.hani.co.kr/arti/english_edition/e_national/922522.html |site=Hankyoreh |date=2019-12-30}}.</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=es |titre=¿Es Corea del Sur un país tan desigual como retrata la película "Parasite"? |url=https://www.bbc.com/mundo/noticias-51445921 |site=BBC News Mundo |consulté le=2021-01-12}}.</ref>. Depuis les [[années 2000]], les jeunes Sud-Coréens ont le sentiment que les inégalités de conditions sont devenus trop fortes, que les classes moyennes et supérieures ont monopolisé les bonnes universités les bonnes écoles et l'accès aux bonnes œuvres. Dans une enquête publiée par ''The Hankyoreh'', 85 % des jeunes étaient d'accord avec l'affirmation suivante : « Les gens nés pauvres ne pourront jamais rivaliser avec ceux qui sont nés riches »<ref name=":2" />. La Corée du Sud compte plus de {{nombre|350000|résidents}} étrangers en situation irrégulière en 2019<ref name=":1">{{Lien web |titre=En Corée du Sud, des bébés et des enfants sans papiers détenus en prison |url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190123-coree-sud-migrants-immigration-refugies-enfants-prison-ong |site=RFI |date=2019-01-23 |consulté le=2019-06-06}}.</ref>. Quand les autorités arrêtent des étrangers en situation irrégulière, elles emprisonnent avec eux leurs enfants, même si ceux-ci sont en bas âge. Cette pratique est dénoncée par les ONG de défense des droits de l’homme, mais jusqu'à présent sans succès. L’ONG ''World Vision Korea'' rappelle que la Corée du Sud viole les conventions internationales sur les droits de l’enfant qu’elle a pourtant signées<ref name=":1" />. La Corée du Sud importe une partie de sa main d’œuvre de l’étranger, en général d'[[Asie du Sud-Est]]. Mais elle reste méfiante et plutôt xénophobe à l'égard de ces derniers. Ces ouvriers migrants occupent souvent des emplois mal payés et dangereux, souffrent souvent de mauvaises conditions de travail et d'employeurs abusifs. Ils ne peuvent changer d’emploi sans l’autorisation de leur patron. Les accidents du travail sont nombreux, de même que les descentes de police, arrestations et expulsions lorsque leur visas arrivent à leur terme<ref name=":1" />. == Voir aussi == {{Autres projets |commons=대한민국 |commons titre=La Corée du Sud |wikinews=Catégorie:Corée du Sud |wikinews titre=La Corée du Sud |wikivoyage= Corée du Sud |wikivoyage titre= La Corée du Sud }} === Articles connexes === * [[Drapeau de l'unification coréenne]] * [[Conflit maritime inter-coréen]] * [[Forces armées de la République de Corée|Forces armées de la république de Corée]] * [[Relations entre la Corée du Sud et les États-Unis]] *[[Sommet inter-coréen]] === Liens externes === {{catégorie principale}} {{liens}} * {{fr}} [https://focusculturecoree.wordpress.com/2019/05/30/religions-coree-du-sud-contemporaine/ Focus Culture Corée : Quelle place occupent les religions dans la Corée du sud contemporaine] * {{fr}} [https://focusculturecoree.wordpress.com/accueil-tan2333gun/preambule-explicatif/ La difficulté de la transcription coréenne], sur Focus Culture Corée == Notes et références == {{Références nombreuses}} {{Palette|Pays d'Asie|Quatre Dragons|G20|Conseil de sécurité des Nations unies|États non reconnus internationalement|Association sud-asiatique pour la coopération régionale}} {{Portail|Corée du Sud|Asie|Corée}} [[Catégorie:Corée du Sud|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chimie
Chimie
{{Voir homophones|Shimmy|Shimi}} {{Infobox Discipline}} [[Fichier:A-DNA orbit animated small.gif|thumb|upright=1.5|Structure chimique de l'ADN.]] La '''chimie''' est une [[science]] de la [[science de la nature|nature]] qui étudie la [[matière]] et ses [[Transformation de la matière|transformations]], et plus précisément les atomes, les molécules, les réactions chimiques et les forces qui favorisent les réactions chimiques<ref>d'après l'[[American Chemical Society]]</ref>. == Présentation générale == La chimie porte sur les éléments suivants : * les [[Élément chimique|éléments chimiques]] à l'état libre, [[atome]]s ou [[ion]]s atomiques. Elle étudie également leurs associations par [[Liaison chimique|liaisons chimiques]] qui engendrent notamment des [[Composé chimique|composés]] moléculaires [[stabilité chimique|stables]] ou des [[Intermédiaire réactionnel|intermédiaires]] plus ou moins instables. Ces entités de [[matière]] peuvent être caractérisées par une identité reliée à des caractéristiques [[Mécanique quantique|quantiques]] et des propriétés précises ; * les processus qui changent ou modifient l'identité de ces particules ou [[molécule]]s de matière, dénommés [[réaction chimique]], transformation, interaction{{etc.}} ; * les [[Mécanisme réactionnel|mécanismes réactionnels]] intervenant dans les processus chimiques ou les équilibres [[physique]]s entre deux formes, qui permettent d'interpréter des observations et d'envisager de nouvelles réactions ; * les phénomènes fondamentaux observables en rapport avec les forces de la nature qui jouent un rôle chimique, favorisant les [[Réaction chimique|réactions]] ou synthèses, addition, combinaison ou décomposition, séparation de phases ou extraction. L'[[Chimie analytique|analyse]] permet de découvrir les [[Composition chimique|compositions]], le marquage sélectif ouvre la voie à un schéma réactionnel cohérent dans des mélanges complexes. La taille des entités chimiques varie de simples atomes ou molécules nanométriques aux édifices moléculaires de plusieurs dizaines de milliers d'atomes dans les [[macromolécule]]s, l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] ou [[protéine]] de la [[Vie|matière vivante]] (''infra'')[[Micromètre|micrométrique]], jusqu'à des dimensions parfois macroscopiques des [[Cristal|cristaux]]. En incluant l'[[électron]] libre (qui intervient dans les réactions [[Radical (chimie)|radicalaires]]), les dimensions de principaux domaines d'application se situent dans son ensemble entre le [[femtomètre]] ({{unité|10{{exp|-15}}|m}})<ref>Le rayon de l'électron est de {{unité/2|2.8|fm}} (voir ''{{Lang|en|texte=Lange's Handbook of Chemistry}}''). Un fermi est aussi la taille du noyau où la [[force de Lorentz|force électromagnétique]] devient négligeable par rapport à l'[[interaction forte]].</ref> et le [[micromètre]] ({{unité|10{{exp|-6}}|m}}). L'étude du monde à l'échelle moléculaire soumise paradoxalement à des lois singulières, comme le prouvent les récents développements [[Nanotechnologie|nanotechnologiques]], permet de mieux comprendre les détails de notre monde macroscopique. La chimie est qualifiée de « science centrale »<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Theodore L. Brown|titre=Chemistry|sous-titre=The Central Science|éditeur=Prentice Hall|année=1977|isbn=978-0-13-128769-3}}.</ref> en raison des relations étroites qu'elle possède avec la [[biologie]] et la [[physique]]. Et elle a évidemment des relations avec les champs d'applications variés, tels que la [[médecine]], la [[pharmacie]], l'[[informatique]] et la [[science des matériaux]], sans oublier des [[Science appliquée|domaines appliqués]] tels que le [[Génie chimique|génie des procédés]] et toutes les activités de formulation. La physique, et surtout son [[Instrumentation (science)|instrumentation]], est devenue hégémonique après 1950 dans le champ de la science de la nature. Les avancées en physique ont surtout refondé en partie la [[chimie physique]] et la [[chimie inorganique]]. La [[chimie organique]], par l'intermédiaire de la [[biochimie]], a partagé des recherches valorisant la biologie. Mais la chimie n'en garde pas moins une place incontournable et légitime dans le champ des sciences de la nature : elle conduit à de nouveaux [[Substance chimique|produits]], de nouveaux composés, découvre ou invente des [[Géométrie moléculaire|structures moléculaires]] simples ou complexes qui bénéficient de façon extraordinaire à la recherche physique ou biologique. Enfin l'héritage cohérent que les [[chimiste]]s défenseurs marginaux des structures atomiques ont légué aux acteurs de la révolution des conceptions physiciennes au début du {{s-|XX|e}} ne doit pas être sous-estimé. [[Fichier:Chimie tubes a essai.JPG|thumb|[[tube à essai|Tubes à essai]] contenant des [[solution (chimie)|solutions]] et des [[précipité]]s.]] [[Image:Australia Cairns Flame.jpg|thumb|upright=.7|La combustion : exemple d'une réaction chimique complexe.]] == Étymologie == {{Article détaillé|Histoire de la chimie|Alchimie|Histoire de la découverte des éléments chimiques}} {{par qui|Trois étymologies sont fréquemment citées}}, mais ces hypothèses peuvent être reliées : * l'une égyptienne, ''kemi'' viendrait de l'ancien égyptien ''Khemet'', la terre. Il se retrouve aussi dans le [[copte]] ''{{lang|cop|chame}}'' « noire » puisque dans la vallée du Nil, la terre est noire. L'art de la ''kemi'', par exemple les poisons minéraux, a pu influencer la magie noire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christiane Desroches-Noblecourt|titre=Le fabuleux héritage de l'Égypte|éditeur=Pocket|lieu=Paris|année=2006|pages totales=319|passage=172|isbn=978-2-7533-0009-5}}</ref> ; * la racine grecque se lie à {{lang|grc|χυμεία}}, ''khumeia'', « mélange de liquides » ({{lang|grc|χυμός}}, ''khumos'', « suc, jus »)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Étymologie d’alchimie |url=http://www.cnrtl.fr/etymologie/alchimie |site=[[centre national de ressources textuelles et lexicales]] |consulté le=20 octobre 2014}}</ref> ; * enfin, le mot « chimie » proviendrait de l'arabe ''al kemi'', {{lang|ar|الكيمياء}} (littéralement la ''kemia'', la « chimie »<ref>{{CNRTL|Alchimie}}</ref>), {{refnec|venant du grec {{grec ancien|χεμεία|khemeía}}{{quoi}}<!-- source ?? ce mot n'existe ni dans le Bailly ni dans le Liddell-Scott... -->, « magie noire »}}, mot lui-même venant de l'égyptien ancien ''kem'' qui désigne la couleur noire. == Histoire == === Antiquité et Moyen-Âge === [[File:Fractional distillation lab apparatus-fr.svg|thumb|Schéma de distillation au laboratoire.<br />La distillation fractionnée sert à séparer des corps chimiques de différentes volatilités. Le recueil méticuleux de phases vapeur semble l'une des plus anciennes opérations chimiques connues.]] L'art d'employer ou de trier, préparer, purifier, transformer les substances séchées mises sous forme de poudres, qu'elles proviennent du [[désert]] ou de vallées sèches, a donné naissance à des codifications savantes, d'abord essentiellement minérales. Mais les plantes éphémères et les arbres pérennes du désert, et leurs extraits [[gomme naturelle|gommeux]] ou liquides nécessaires aux [[Pommade|onguents]], ont été très vite assimilés à celles-ci, par reconnaissance de l'influence des [[Pédologie (géoscience)|terres]] et des [[roche]]s. Outre la connaissance du [[cycle de l'eau]] et des transports sédimentaires, la maîtrise progressive des métaux et des terres, les Égyptiens de l'Antiquité connaissent beaucoup de choses. Parmi elles, le [[plâtre]], le [[verre]], la [[Hydroxyde de potassium|potasse]], les [[vernis (peinture)|vernis]], le papier ([[papyrus (papier)|papyrus]] durci à l'amidon), l'[[encens (résine oliban)|encens]], une vaste gamme de couleurs minérales ou [[pigment]]s, de remèdes et de produits [[cosmétique]]s{{etc.}} Plus encore que les huiles à onction ou les bains d'eaux ou de boues relaxants ou guérisseurs, la chimie se présente comme un savoir sacré qui permet la survie. Par exemple par l'art sophistiqué d'embaumer ou par le placement des corps des plus humbles dans un endroit sec. L'''art de la terre'' égyptien a été enseigné en préservant une conception unitaire. Les temples et les administrations religieuses ont préservé et parfois figé le meilleur des savoirs. Le pouvoir politique souverain s'est appuyé sur les mesures physiques, [[arpentage]] et hauteur [[hydraulique]] des crues, peut-être sur la densité du [[limon (roche)|limon]] en suspension, pour déterminer l'impôt et sur les matériaux permettant les déplacements ou la mobilité des armées. Le [[vitalisme]] ou les cultes agraires et animaux, domaines appliqués de la kemia, ont été préservés dans des temples, à l'instar d'[[Amon]], conservatoire des fumures azotées et de la chimie ammoniacale antique. [[Fichier:ElementeAlchemisten.svg|thumb|Signes alchimiques des sept métaux : [[Étain]] (Jupiter), [[Plomb]] (Saturne), [[Or]] (Apollon, soleil), [[Soufre]], [[Mercure (chimie)|Mercure]], [[Argent]] (Diane, Lune), [[Fer]] (Mars).]] [[Fichier:Ca' Rezzonico - Gli alchimisti 1757 - Pietro Longhi.jpg|thumb|''Les alchimistes'', par [[Pietro Longhi]], 1757]] Les savants musulmans<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=J.C. Risler|titre=La civilisation arabe|éditeur=Payot|lieu=Paris|année=1955|passage=111}}</ref> supposaient que tous les métaux provenaient de la même espèce. Ils croyaient à la possibilité de la transmutation et cherchèrent en vain dans cette perspective l'obtention de « l'al-iksir » qui prolongerait la vie. : « ''Dans le même temps, guidés par des préoccupations plus pratiques, ils se livraient dans leurs laboratoires à des expérimentations systématiques des corps. Disposant de tableaux indiquant les poids spécifiques, ils pouvaient en les pesant, les distinguer, les reconnaître par des analyses sommaires et, quelquefois même les reconstituer par synthèse. [...] Ils trouvèrent des teintures pour colorer les tissus, les mosaïques et les peintures, si parfaites qu'elles ont gardé leur fraîcheur millénaire.'' » : « ''Les Arabes allaient faire connaître au monde l'usage des parfums, en apprenant à extraire les parfums des fleurs. À Chapur, on distillait toutes les essences selon les techniques zoroastriennes : narcisse, lilas, violette, jasmin… Gur était réputé pour ses eaux parfumées et fabriquait des eaux de fleur d'oranger et de rose à base de rose d'Ispahan. Samarkand était célèbre par son parfum de basilic, Sikr par son ambre. Le musc du Tibet, le Nénuphar d'Albanie, la Rose de Perse demeurent des parfums aussi prestigieux que légendaires.'' » : « ''En mélangeant la soude (Al-qali) avec le suif ou l'huile, les Arabes fabriquèrent les premiers savons et créèrent une des plus magnifiques industries de Bagdad, qui devait s'étendre rapidement sur l'Égypte, la Syrie, La Tunisie et l'Espagne musulmane. L'islam avait fait si bien que le goût du bien-être gagna toutes les classes de la société et que la production ne suffit plus à la consommation. Le besoin d'inventer l'industrie des succédanés ou ersatz'' se fit sentir à ce moment-là »<ref name=":0" /> » Les repères de pensée [[taxonomie|taxonomique]] sont profondément influencés par les [[Grèce antique|civilisations grecques]] puis hellénistiques, férues de théorisations, qui ont lentement esquissé de façon sommaire ce qui encadre aux yeux profanes la chimie, la physique et la biologie. Elles ont laissé les techniques vulgaires au monde du travail et de l'[[Esclavage|esclave]]. L'émergence de spiritualités populaires, annexant l'utile à des cultes hermétiques, a promu et malaxé ses bribes de savoirs dispersés. Incontestablement, les premiers textes datés tardivement du {{s-|I|er}} et {{s-|II|e}} après [[Jésus-Christ]] comportent à l'exemple de l'[[alchimie]] médiévale la plus [[ésotérisme|ésotérique]], une partie mystique et une partie opératoire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marcellin Berthelot|auteur2=Ch -Em Ruelle|titre=Collection des anciens Alchimistes grecs|année=1988|oclc=3927892}}</ref>. La religiosité hellénistique a ainsi légué aussi bien le ''bain-marie'', de Marie la Juive que l'abscons patronage d'Hermès Trismégiste, divinité qui prétendait expliquer à la fois le mouvement et la stabilité de toute chose humaine, terrestre ou céleste. === De l'alchimie pré-scientifique à la chimie scientifique === Au cours des siècles, ce savoir empirique oscille entre art sacré et pratique profane. Il s'est préservé comme l'atteste le vocable ''chimia'' des scolastiques en 1356, mais savoir et savoir-faire sont souvent segmentés à l'extrême. Parfois, il est amélioré dans le monde paysan, artisan ou minier avant de devenir une science expérimentale, la chimie, au cours des troisième et quatrième décennies du {{s|XVII|e}}. Au même titre que la physique, l'essor de la pensée et de la modélisation mécanistes, font naître la chimie sous forme de science expérimentale et descriptive<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bernard Joly|titre=Rationalité de l'alchimie au {{s-|XVII|e}}|éditeur=Vrin|collection=Mathesis|lieu=Paris|année=2002|pages totales=408|isbn=978-2-7116-1055-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=W3-P0cFZ4W8C&pg=PP1}}</ref>. La chimie reste essentiellement qualitative et bute sur le retour incessant des croyances écartées. Les alchimistes ont subsisté jusqu'en 1850. Ils poursuivaient la quête de la [[pierre philosophale]] et continuant l'alchimie sous une forme [[ésotérisme|ésotérique]]. La rupture entre la chimie et l'alchimie apparaît pourtant clairement en [[1722]], quand [[Étienne-François Geoffroy|Étienne Geoffroy l'Aîné]], médecin et naturaliste français, affirme l'impossibilité de la transmutation. La chimie expérimentale et l'alchimie diffèrent déjà radicalement. La première est de nature scientifique alors que la seconde représente un ensemble de croyances non-scientifiques. [[Fichier:Marie-Anne_Pierrette_Paulze.jpg|vignette|[[Marie-Anne Pierrette Paulze]], collaboratrice d'[[Antoine Lavoisier]].]] La chimie a connu une avancée énorme avec [[Antoine Lavoisier]] qui l'a promue au rang de [[Sciences dures|science exacte]]. Lavoisier reste dans l'Histoire comme celui qui a découvert la [[combustion]] par le [[dioxygène]] ([[1775]]). Pour le philosophe [[Thomas Samuel Kuhn]], il s'agit d'une [[révolution scientifique]] majeure, qui a donné naissance à la chimie moderne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Thomas Samuel Kuhn|titre=[[La Structure des révolutions scientifiques]]|année=1962}}</ref>. [[Marie-Anne Pierrette Paulze]]<ref name=":02">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Pierre Poirier|titre=Histoire des femmes de sciences en France|lieu=Paris|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=2002|pages totales=410|passage=281-325|isbn=2-85704-789-4}}.</ref> collabore à l'œuvre scientifique de Lavoisier (son mari), notamment le ''[[Traité élémentaire de chimie]]'' ([[1789 en science|1789]])<ref>[http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doslavoisier/contenu/alternative/alter2_textes.html « Lavoisier, le parcours d'un scientifique révolutionnaire »], sur ''cnrs.fr''.</ref>{{,}}<ref name=":32">{{Ouvrage|auteur1=[[Françoise Waquet]]|prénom1=|nom1=|titre=Dans les coulisses de la science: techniciens, petites mains et autres travailleurs invisibles|éditeur=CNRS éditions|date=2022|passage=50|isbn=978-2-271-13549-0|consulté le=2023-06-21}}</ref>{{,}}<ref>J.-P. Poirier, ''La Science et l'Amour - Madame Lavoisier'', Éd. Pygmalion, 2004.</ref>. À partir de 1777<ref name=":32" />, elle devient rapidement une collaboratrice indispensable{{Sfn|Ruelland|5=2004|p=102}}. Le couple se lève à 5 heures et travaille dans le laboratoire de 6 à 9 heures et de 19 à 21 heures<ref>{{en}} Marelene Rayner-Canham et Geoffrey Rayner-Canham, ''Women in Chemistry: Their Changing Roles from Alchemical Times to the Mid-Twentieth Century'', 1998, {{p.|18}} ; R. Dujarric de la Rivière, ''Lavoisier économiste'', Paris, Masson/Plon, 1949, {{p.|13}}, et {{en}} Douglas McKie, ''Antoine Lavoisier, the Father of Modern Chemistry'', Philadelphie, Lippincott, 1935, {{p.|40}}, indiquent {{Citation|de 19 à 22 heures}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Ruelland|5=2004|p=102-103}}. Son écriture apparaît fréquemment dans les registres de laboratoire, mêlée à celle d’Antoine Lavoisier et de ses collaborateurs{{Sfn|Ruelland|5=2004|p=103}}. === Représentations de l'atome et de la molécule === {{Article détaillé|Atome}} [[Fichier:Dalton John desk.jpg|thumb|upright|[[John Dalton]] à son modeste bureau de laboratoire [[Manchester|mancunien]].]] À la suite de [[Jean-Baptiste Van Helmont|Van Helmont]], les premiers chimistes maîtrisent déjà la notion de gaz, tiennent compte du facteur de la température et parviennent à expliquer sommairement la pression de vapeur d'un corps et les mélanges miscibles des fluides. [[John Dalton]], a le premier essayé de donner une définition moderne de la notion d'[[atome]]. L'atome constitue une particule fondamentale ou une combinaison de plusieurs d'entre elles. En [[1811]], [[Amedeo Avogadro]] affirme que le volume d'un gaz quelconque à pression et température constante contient le même nombre de particules, qu'il dénomme molécules intégrantes ou constituantes<ref>En 1814, [[André-Marie Ampère]], de façon indépendante, découvre la même idée sur les gaz, mais il brouille pour des décennies la nomenclature en appelant les particules atomes. Continuateur de la [[chimie pneumatique]] dans la lignée d'un Lavoisier, [[Joseph Louis Gay-Lussac|Gay-Lussac]] prouve par ses nombreuses expériences la fécondité de cette approche volumique.</ref>. L'obstination de nombreux chimistes, tel [[Jöns Jacob Berzelius|Berzelius]] en pionnier de l'électrovalence dès 1812, a servi pour réaffirmer la possibilité d'une modélisation à la fois mécaniste et géométrique par le biais d'une architecture atomique. [[Auguste Laurent]], proposant pour des [[Série homologue|séries homologues]] de molécules organiques un même squelette constitué d'atomes, était dénigré par les maîtres des laboratoires<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Lécaille|titre=L'atome : chimère ou réalité ?|sous-titre=Débats et combats dans la chimie du {{s-|XIX|e}}|éditeur=Vuibert, Adapt-SNES|collection=Inflexions|lieu=Paris|année=2009}}</ref>. Mais malgré l'influence des équivalentistes, le revirement s'opère. Ce dernier est porté par la reconnaissance des succès de l'électrochimie préparative depuis [[Humphry Davy]] et [[Michael Faraday]] et la volonté de corréler quantitativement nombre d'[[Espèce chimique|espèces chimiques]] et [[masse]] d'un [[corps pur]]. [[Fichier:Pierre_and_Marie_Curie.jpg|gauche|vignette|Pierre et [[Marie Curie]] dans leur laboratoire de fortune de l’[[École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris|École municipale de physique et de chimie industrielles]], vers 1906.]] [[Fichier:Electron shell 008 oxygen.png|thumb|upright|left|Représentation de l'atome d'[[oxygène]] selon le modèle de [[Niels Bohr|Bohr]] : autour du noyau, les électrons en orbite.]] Le congrès de [[Karlsruhe]] organisé en 1860 par les amis de [[Friedrich Kekulé von Stradonitz|Friedrich August Kekulé von Stradonitz]] et de [[Charles Adolphe Wurtz]] ouvre la voie à des conventions atomiques<ref>[[Stanislao Cannizzaro]], fougueux chimiste italien d'origine sicilienne ressuscitant l'enthousiasme du congrès longtemps indécis, rétablit la théorie d'Avogadro et réclame un système de masse atomique.</ref>. Son influence éveille une recherche sur la classification des éléments qui débouche notamment sur les classifications périodiques de [[Dmitri Mendeleïev|Mendeleïev]] et de [[Julius Lothar Meyer|Meyer]]. Elle entraîne un renouveau d'intérêt pour les molécules<ref>[[Johann Josef Loschmidt|Loschmidt]] estime par calcul de théorie cinétique en 1865 leur taille à un nanomètre.</ref>. Kékulé et [[Hermann Kolbe|Kolbe]] en chimie organique, [[Joseph Achille Le Bel|Le Bel]] et [[Jacobus Henricus van 't Hoff|van 't Hoff]] en chimie générale et plus tard [[Alfred Werner]] en chimie minérale établissent les fondements de la représentation en structures moléculaires<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Dumon|auteur2=Robert Luft|titre=Naissance de la chimie structurale|éditeur=EDP Sciences|collection=Science et Histoire|lieu=Les Ulis|année=2008}}</ref>. [[Fichier:Electron orbitals.svg|thumb|upright=1.25|Les orbitales atomiques représentées par les nuages électroniques probabilistes et modélisées à l'aide des équations de la mécanique quantique, le meilleur outil théorique actuel pour décrire le comportement des liaisons quantifiées des atomes et molécules.]] Les travaux de [[Joseph John Thomson]], découvreur de l'électron en 1897, prouvent que l'atome est constitué de particules électriquement chargées. [[Ernest Rutherford]] démontre par sa célèbre expérience en 1909 que l'atome est surtout composé de vide, son [[noyau atomique|noyau]], massif, très petit et positif, étant entouré d'un nuage [[électron]]ique. [[Marie Curie]] obtient le prix Nobel de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium<ref name="laureat_Nobel_1911">{{Lien web Nobel|url=http://nobelprize.org/nobel_prizes/chemistry/laureates/1911/|titre=The Nobel Prize in Chemistry 1911|auteur=Personnel de rédaction|année=2010|éditeur=[[Fondation Nobel]]|citation=in recognition of her services to the advancement of chemistry by the discovery of the elements radium and polonium, by the isolation of radium and the study of the nature and compounds of this remarkable element.|consulté le=2 juillet 2010}}.</ref>. . [[Niels Bohr]], précurseur de la modélisation atomique, affirme en 1913 que les électrons circulent sur des [[Orbitale atomique|« orbites »]]. Lorsque [[James Chadwick]] découvre les [[neutron]]s, la [[théorie des quanta|théorie quantique]] fondée au début de l'entre-deux-guerres sur le modèle rival d'[[Erwin Schrödinger]] renforcée par les compléments matriciels de [[Werner Heisenberg]], l'affinement théorique de [[Wolfgang Pauli]] a déjà pris son envol. Et ce, malgré les contestations appliquées et systématiques d'[[Albert Einstein]]. Des [[années 1930]] à notre {{s-|XXI|e}}, la [[mécanique quantique]] explique le comportement de l'atome et des molécules. === La chimie et l'identification des composés chimiques au {{s-|XX|e}} === [[Fichier:FAB MS.jpg|thumb|Un [[Spectrométrie de masse|spectromètre de masse]].]] Au {{s-|XX|e}}, l'essor des mesures physiques a facilité aux chimistes la caractérisation des composés avec lesquels ils travaillent. Auparavant, la réaction chimique et un nombre restreint de techniques physico-chimiques s'imposaient en ultime recours pour détecter ou caractériser une molécule. A partir du XXè siècle, il existe diverses méthodes de mesures. Parmi elles, la [[chromatographie]], la [[spectroscopie|spectrométrie]] électromagnétique (infrarouge, lumière visible ou UV), la [[spectrométrie de masse|masse]], de [[résonance magnétique nucléaire]]. Sans oublier aussi d'inclure les [[microscope électronique|microscopies électroniques]] et autres analyses par [[Cristallographie aux rayons X|diffraction de rayons X]] ou par [[Diffusion des particules|diffusion de particules]] et, dans des cas d'observation contrôlée sur surface plane, la [[microscope à force atomique|microscopie par champ de force]]. Toutes ces possibilités ont permis une identification plus aisée. Elles offrent souvent la possibilité de remonter à la structure géométrique des molécules et de leurs assemblages et de connaître leur [[composition isotopique]]. Parfois même de « voir » par le multiplicateur instrumental la molécule, de la (dé)placer ou de suivre des réactions (photo)chimiques en temps réel de plus en plus brèves. Ces progrès physico-chimiques ont permis de grandes avancées tout particulièrement en [[biochimie]] où les édifices étudiés restent complexes et les réactions variées. === Quelques personnalités de la chimie et de la physico-chimie === {{Article détaillé|Liste de chimistes}} {| class="wikitable" ! scope=col | Nom ! scope=col | Pays ! scope=col | Contribution ! scope=col | Distinctions |- | [[Svante August Arrhenius]] (1859-1927) |{{SWE}} |[[Loi d'Arrhenius]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1903]] |- | [[Amedeo Avogadro]] (1776-1856) |{{ITA}} |Définition de la [[mole (unité)|mole]] | |- | [[Johann Joachim Becher]] (1635-1682) |{{GER}} |Précurseur de la chimie scientifique | |- | [[Henri Becquerel]] (1852-1908) |{{France}} |Découverte de la [[radioactivité]] |[[Prix Nobel de physique|Prix Nobel de physique 1903]] |- | [[Marcellin Berthelot]] (1827-1907) |{{France}} |Pionnier de la [[thermochimie]] |[[Médaille Davy|Médaille Davy 1883]] |- |[[Marie Curie]] (1867-1934) |{{France}} |Pionnière de la radioactivité, travaux sur le polonium et le radium. |[[Prix Nobel de chimie]] de 1911 |- | [[Niels Bohr]] (1885-1962) |{{DNK}} |[[Modèle de Bohr|Modèle de Bohr de l'atome]] |[[Prix Nobel de physique|Prix Nobel de physique 1922]] |- | [[Joannes Brønsted]] (1879-1947) |{{DNK}} |Théorie [[Réaction acido-basique|acido-basique]] | |- | [[Donald J. Cram]] (1919-2001) |{{États-Unis}} |Travaux en [[stéréochimie]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1987]] |- |[[Emmanuelle Charpentier]] |{{France}} |Technique d'[[édition génomique]] CRISPR-[[Cas9]]. |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 2020]] |- | [[John Dalton]] (1766-1844) |{{Royaume-Uni}} |[[Théorie atomique]] | |- | [[John Frederic Daniell]] (1790-1845) |{{Royaume-Uni}} |[[Pile Daniell]] | |- |[[Jennifer Doudna]] |{{États-Unis}} |Technique d'[[édition génomique]] CRISPR-[[Cas9]]. |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 2020]] |- | [[Emil Fischer]] (1852-1919) |{{GER}} |[[Projection de Fischer]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1902]] |- | [[Jacobus Henricus van 't Hoff]] (1852-1911) |{{NED}} |[[Cinétique chimique]], [[équilibre chimique|équilibres chimiques]], [[Osmose|pression osmotique]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1901]] |- | [[Frédéric Joliot-Curie]] (1900-1958)<br /> [[Irène Joliot-Curie]] (1897-1956) |{{France}} |[[Radioactivité|Radioactivité artificielle]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1935]] |- | [[Friedrich Kekulé von Stradonitz]] (1829-1896) |{{GER}} |Structure cyclique du [[benzène]] |[[Médaille Copley|Médaille Copley 1885]] |- | [[Antoine Lavoisier]] (1743-1794) |{{France}} |[[Conservation de la masse|Loi de conservation de la masse]] | |- | [[Dmitri Mendeleïev]] (1834-1907) |{{RUS}} |[[Tableau périodique des éléments]] |[[Médaille Davy|Médaille Davy 1882]] |- | [[Walther Nernst]] (1864-1941) |{{GER}} |[[Équation de Nernst]], [[Troisième principe de la thermodynamique]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1920]] |- | [[Wilhelm Ostwald]] (1853-1932) |[[Empire russe]] |[[Catalyse]] et équilibres chimiques, [[cinétique chimique|vitesse de réaction]] |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1909]] |- | [[Linus Pauling]] (1901-1994) |{{États-Unis}} |Théories sur la nature de la [[liaison chimique]] |[[Médaille Davy|Médaille Davy 1947]] [[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1954]] |- | [[Ernest Rutherford]] (1871-1937) |{{NZ}} |Travaux sur la [[radioactivité]], modèle de l'[[atome]] compact |[[Prix Nobel de chimie|Prix Nobel de chimie 1908]] |} == Disciplines == La chimie est divisée en plusieurs spécialités expérimentales et théoriques à l'instar de la [[physique]] et de la [[biologie]], avec lesquelles elle partage parfois des espaces d'investigations communs ou proches. La recherche et l'enseignement en chimie sont organisés en disciplines qui peuvent partager des domaines communs : * la [[biochimie]] qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques ([[cellule (biologie)|cellules]]…) ou avec des objets biologiques ([[protéine]]s…) ; * la [[chimie analytique]] regroupe l'étude des méthodes d'analyses qualitatives ou quantitatives qui permettent de connaître la composition d'un échantillon donné ; la [[chromatographie]] et la [[spectroscopie]] en constituent ses principaux domaines ; * la [[science des matériaux|chimie des matériaux]] présente la préparation et l'étude de substances avec une application en tant que [[matériau]]. Ce domaine intègre des éléments des autres domaines classiques de la chimie avec un intérêt particulier pour les problèmes fondamentaux concernant les matériaux ; * la [[chimie inorganique]] ou chimie minérale concerne la description et l'étude des éléments chimiques et des composés sans squelette carboné ; * la [[chimie organique]] recense la description et l'étude des composés comportant un squelette d'atomes de carbone (composés organiques) ; * la [[chimie physique]] dont l'objet constitue l'étude des lois physiques des systèmes et procédés chimiques ; ses principaux domaines d'étude comprennent : la [[thermochimie]], la [[cinétique chimique]], l'[[électrochimie]], la [[radiochimie]], et les [[spectroscopie]]s ; * la [[chimie théorique]] analyse l'étude de la chimie à travers un raisonnement théorique fondamental (habituellement à l'aide des mathématiques et de la physique). En particulier, l'application de la [[mécanique quantique]] à la chimie a donné naissance à la [[chimie quantique]]. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le progrès des ordinateurs a permis le développement de la [[chimie numérique]] (ou computationnelle); *la chimie des aliments, incluant la gastronomie moléculaire, s'intéressent respectivement aux ingrédients et aliments, ou pour la seconde, aux mécanismes des phénomènes qui surviennent lors de la production d'aliments à partir d'ingrédients. Liste d'autres domaines spécialisés ou d'interface : {{colonnes|taille=18| * [[agrochimie]] * [[astrochimie]] * [[catalyse homogène]] * [[catalyse hétérogène]] * [[Pétrochimie|carbochimie]] * chimie de l'[[atmosphère terrestre]] et de la haute atmosphère * [[chimie bioinorganique]] * chimie du [[carbone]] * [[chimie environnementale]] * [[chimie industrielle]] * [[chimie pharmaceutique|chimie médicinale]] * [[chimie nucléaire]] * [[chimie organométallique]] * chimie des [[argile]]s et [[zéolithe]]s * chimie de la [[combustion]] et des milieux [[état plasma|plasma]] * chimie des [[polymère]]s * chimie des [[sucre]]s * [[Science des surfaces#Chimie des surfaces|chimie des surfaces]] * [[chimie des solutions]] * [[chimie de synthèse]] * [[radical (chimie)|chimie radicalaire]] * [[chimie supramoléculaire]] * [[chimie verte]] * [[électrochimie]] * [[génie chimique]] * [[géochimie]] * [[immunochimie]] * [[microchimie]] * [[nanotechnologie]] * [[pétrochimie]] * [[pharmacologie]] * [[photochimie]] * [[phytochimie]] * [[topochimie]] * [[tribologie]] * [[sonochimie]] }} Ces interfaces mouvantes ne facilitent pas la délimitation de la chimie. * Avec la physique. : Bien que la frontière entre la [[physique]] et la chimie ne soit pas clairement définie, elle est considérée, généralement, comme relevant de la chimie car les phénomènes provoqués par les [[réaction chimique|réactions]] entre les constituants de la matière entraînent une modification des [[liaison chimique|liaisons]] entre les [[atome]]s. Selon la nature de ces liaisons, ces phénomènes impliquent entre les atomes des échanges ou mises en commun d'[[électron]]s ou bien des forces [[électrostatique]]s. Les niveaux d'[[énergie (physique)|énergie]] mis en œuvre dans les phénomènes chimiques font que, au-delà, on entre dans la [[physique des plasmas]], voire dans la [[physique nucléaire]] avec l'implication du [[noyau atomique]]. Aux échelles inférieures à celle de l'atome, l'étude des [[particule élémentaire|particules élémentaires]] et de leurs interactions relève de la [[physique des particules]]. * Avec la biologie. : La frontière entre la chimie et la [[biologie]] n'est pas plus clairement définie. En effet, la délimitation n'est pas bien définie entre la [[biochimie]] et la [[biologie moléculaire]]. La biochimie constitue une sous-discipline de la chimie qui étudie les réactions chimiques dans des milieux biologiques ([[cellule (biologie)|cellules]]…) ou avec des objets biologiques ([[protéine]]s et autres [[biomolécule]]s…). La biologie moléculaire, quant à elle regroupe la partie de la biologie qui s'intéresse à la compréhension des processus biologiques au niveau moléculaire. * Avec la science des matériaux. : L'omniprésence de la chimie se retrouve lorsqu'on considère les fondements du domaine initialement technologique des matériaux. Mais ce dernier tend à prendre par hyperspécialisation une distance envers sa matrice, et cette toile de fond n'apparaît souvent que lors des évolutions techniques. Ainsi l'art de la [[Chirurgien-dentiste|dentisterie]] en mutation dans les années 1980-1990 a pu se réaliser grâce aux applications de la chimie macromoléculaire. L'évolution de la chimie, tant dans son enseignement que dans les champs de recherche, est influencée à terme par les puissantes directions de recherches américaines. En particulier de façon récente privilégiant majoritairement les domaines des soins et de la santé humaine et animale{{référence nécessaire}}. La langue de la recherche en chimie se présente majoritairement en [[anglais]]. Des [[années 1880]] à la Grande Guerre, l'[[allemand]], l'anglais et le [[français]] ont pourtant constitué des langues véhiculaires nécessaires aux savants. Mais survient l'éclipse du français dans l'entre-deux-guerres<ref>On le ressent fortement si l'attention est portée sur des thèmes précis. Ainsi, L. Leclercq, « La chimie française vers les mécanismes réactionnels (1800-1930) », ''L'Actualité chimique'', {{n°}}329, avril 2009, {{p.}}42-50.</ref>. Puis l'allemand, qui avait réussi à préserver quelques dernières revues importantes ou écrits scientifiques de référence, a cédé face à l'anglais dans les années 1990. == Structure de la matière == === Élément chimique === {{Article détaillé|Élément chimique}} Un élément est une entité immatérielle dénuée de propriétés physiques ou chimiques. Il constitue un couple formé d'un symbole et d'un numéro atomique (numéro d'ordre dans le tableau périodique des éléments) qui caractérise les atomes, molécules, ions, nucléides isotopes d'une espèce chimique donnée. 92 éléments naturels et 17 éléments artificiellement créés par l'homme sont répertoriés. Un [[élément chimique]] désigne abstraitement l'ensemble des atomes avec un nombre donné de protons dans leur noyau<ref>Dans la pratique des exposés scientifiques, l'élément désigne une partie commune aux corps simples et à tous les corps qu'il peut former. L'élément oxygène O évoque [[Dioxygène|{{formule chimique|O|2}}]], [[Ozone|{{formule chimique|O|3}}]], les composés oxygénés{{etc.}}</ref>. Ce nombre s'appelle le [[numéro atomique]]. Par exemple, tous les atomes avec six protons dans leurs noyaux constituent des atomes de l'élément carbone C. Ces éléments sont rassemblés et ordonnés dans le [[tableau périodique des éléments]]. === Atome === {{Article détaillé|Atome}} L'atome {{étymologie|grec ancien|ἄτομος|rom=atomos|indivisible}}<ref>{{CNRTL|atome}}</ref> d'une espèce chimique représente une entité matérielle. L'atome est formé d'un [[noyau atomique]] contenant des [[nucléon]]s, en particulier d'un nombre Z de charge électrique élémentaire positive du noyau qui maintient autour de lui un nombre d'électrons, charge négative équilibrant la charge positive du noyau. Il possède un rayon, une structure géométrique, ainsi que des propriétés chimiques et physico-chimiques spécifiques relevant de ce cortège électronique. Un atome constitue la plus petite partie d'un corps simple pouvant se combiner chimiquement avec une autre. Généralement constitué d'un noyau composé de protons et de neutrons autour desquels orbitent des électrons, sa taille caractéristique se compte en dixième de nanomètre (nm), soit 10{{exp|-10}} m. La théorie atomiste, qui soutient l'idée d'une matière composée de « grains » indivisibles (contre l'idée d'une matière indéfiniment sécable), est connue depuis l'Antiquité, et fut en particulier défendue par Démocrite, philosophe de la Grèce antique. Elle fut disputée jusqu'à la fin du {{s-|XIX|e}} ; aujourd'hui, cela ne fait l'objet d'aucune controverse. Les sciences de la matière modernes se reposent en particulier sur cette notion d'atome. L'atome n'est cependant plus considéré comme un grain de matière insécable, depuis les expériences de physique nucléaire ayant mis à jour sa structure au début du {{s-|XX|e}}. En chimie, les atomes représentent les éléments de base. Ils constituent la matière et forment les molécules en partageant des électrons. Les atomes restent ''grosso modo'' indivisibles au cours d'une réaction chimique (en acceptant les légères exceptions que constituent les échanges des électrons périphériques). Cependant, depuis le début du {{s-|XX|e}}, des expériences de physique nucléaire ont mis en évidence l'existence d'une structure complexe pour le noyau atomique. Les constituants de l'atome constituent des particules élémentaires. Les plus gros atomes peuvent être vus au [[Microscopie électronique en transmission|microscope électronique en transmission]] '''Histoire de l'atome''' Le concept d'atome est particulièrement bien admis par le grand public, pourtant, paradoxalement, les atomes ne peuvent pas être observés par des moyens optiques et seuls quelques rares physiciens manipulent des atomes isolés. L'atome représente donc un modèle essentiellement théorique. Bien que ce modèle ne soit plus aujourd'hui remis en cause, il a beaucoup évolué au cours du temps pour répondre aux exigences des nouvelles théories physiques et correspondre aux différentes expérimentations effectuées. ==== Isotope ==== {{Article détaillé|Isotope}} [[Fichier:Hydron.svg|thumb|upright=0.5|Les trois isotopes de l'[[hydrogène]], seul élément pour lequel on réserve un nom particulier à ses isotopes nettement plus massifs [[deutérium]] et [[tritium]].]] Un isotope d'une espèce atomique constitue une entité matérielle caractérisée par : * le symbole de son élément, le nombre Z qui représente aussi le [[numéro atomique]] ; * le [[nombre de masse]] A qui représente la masse relative de l'isotope, A = Z + N. Un isotope possède des propriétés nucléaires spécifiques. Les propriétés chimiques des divers isotopes ne diffèrent pas entre elles pour les atomes suffisamment lourds. {{clr}} === Molécule === [[Fichier:Water-3D-balls.png|thumb|Modèle éclaté simplifié de la [[molécule d'eau]] {{formule chimique|H|2|O}}. Un atome d'oxygène arbitrairement en rouge s'est accolé deux [[Atome d'hydrogène|atomes d'hydrogène]] arbitrairement en blanc. L'angle est respecté, mais non les tailles relatives des nuages électroniques.]] {{Article détaillé|Molécule}} Une '''[[molécule]]''' constitue un assemblage précis d'atomes, domaine défini et structuré dans l'espace et le temps par des liaisons chimiques fortes<ref>Molécules provient de [[mole (unité)|moles]], désignant la masse ou le nombre de petits éléments de matière pour les atomistes.</ref>. Une molécule polyatomique se comporte essentiellement comme une entité aux propriétés propres, une individualité chimique radicalement différente des atomes qui composent son architecture. Si les molécules monoatomiques ou les petites molécules polyatomiques sont électriquement neutres, les molécules plus grandes ou complexes n'obéissent pas systématiquement à ce critère. {{clr}} === Liaison chimique === {{Article détaillé|Liaison chimique}} La [[liaison chimique]] impliquant la présence d'électrons liés à un ou plusieurs noyaux explique la réalité moléculaire<ref>Liaison provient du latin, ligatio, façon de s'habiller. Le rôle de l'électron dans cet habillage moléculaire a été révélé par J.J. Thomson en 1897.</ref>. Plus précisément, elle assure la stabilité des molécules et, dans le cas d'un assemblage complexe, la cohésion liante de chaque atome entre eux mettant en jeu par échange ou partage un ou plusieurs [[électron]]s dans les [[Liaison covalente|liaisons covalentes]]. Cela se réalise par la mise en commun d'électrons collectifs à un vaste réseau d'atomes dans la liaison métallique ou initiant par de fortes dissymétries locales de charges, des forces électrostatiques. === Corps pur === {{Article détaillé|Corps pur}} [[Fichier:Soufresicile2.jpg|thumb|Soufre cristal jaune sur un minerai sicilien de l'Etna.]] Un [[corps pur]] incarne un corps généralement macroscopique constitué au niveau moléculaire d'une seule [[espèce chimique]]<ref>Au niveau du laboratoire, le corps le plus pur possible est manipulable et facilement observable avec intérêt. Il permet d'étudier les propriétés physiques concrètes impossibles de reporter à la seule molécule.</ref>. Sa [[composition chimique]], son organisation sous forme de gaz, liquide, solide amorphe ou réseaux cristallins{{etc.}}, et ses propriétés physiques, par exemple les constantes physiques correspondant aux transitions de premier ordre comme la température de fusion, d'ébullition, peuvent être définies. En particulier, l'analyse chimique distingue les corps simples, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes de mêmes éléments, des corps composés, dont l'espèce chimique est constituée d'atomes d'éléments différents<ref>Citons parmi les corps simples, le dioxygène {{formule chimique|O|2}}, l'ozone {{formule chimique|O|3}}, le sodium {{formule chimique|Na}}, le soufre {{formule chimique|S|8}}. Les corps simples sont différents des éléments. [[Dmitri Mendeleïev]], qui impose cette distinction en [[1871 en science|1871]], affirme {{citation|le mot élément appelle l'idée d'atome}}. Remarquons aussi que le corps composé n'est pas un mélange.</ref>. {{clr}} === Composé chimique === {{Article détaillé|Composé chimique}} Un composé chimique désigne l'espèce chimique d'un corps composé. Un corps pur est caractérisé par sa [[Représentation des molécules|formule chimique]], écriture symbolique plus ou moins complexe et détaillée, de sa composition chimique. La [[masse molaire]] d'un corps pur correspond à la masse d'un [[nombre d'Avogadro]] ({{unité|6,022|e=23}}) d'ensembles correspondant à sa [[formule brute]]. Cela concerne la [[molécule]] pour les composés moléculaires, les [[ion]]s constituants les [[Cristal ionique|solides ioniques]], l'[[atome]] dans le cas des [[gaz noble|gaz rares]] ainsi que dans celui des [[métal|métaux]] et des [[solide covalent|solides covalents]]. === Ion === {{Article détaillé|Ion}} Un '''ion''' représente un atome qui a perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Il s'agit d'un [[cation]] simple lorsque son cortège électronique a été privé d'un ou plusieurs électrons, il est chargé positivement. Il constitue un [[anion]] simple lorsque son cortège électronique s'en trouve excédentaire, il est alors chargé négativement. Les anions ou cations formés à partir de molécules polyatomiques sont appelés ions complexes. === Complexe === {{Article détaillé|Complexe (chimie){{!}}Complexe}} [[Fichier:Cryptate of potassium cation.jpg|thumb|Un ion potassium complexé et inclus dans un [[cryptand]]. Les cryptands, représentent des molécules de synthèse comportant des cavités susceptibles de retenir et piéger un ion étranger. L'ensemble forme un cryptate, molécule complexe qui permet ainsi la dissolution de [[Cristal ionique|solides ioniques]] en solvant organique.]] Les '''complexes''' sont des édifices formés par un élément central et des [[ligand (chimie)|ligands]]. L'élément central, souvent un ion métallique avec un complexe pouvant être chargé. L'étude des complexes métalliques relève de la [[chimie organométallique]] ou de la [[complexe (chimie)|chimie de coordination]] suivant la nature de l'atome lié au métal (respectivement, un [[carbone]], ou un autre atome). Les complexes revêtent une grande importance en [[chimie des solutions]], en [[catalyse]] et en [[chimie bioinorganique]]. {{clr}} === Quantité de matière et mole === {{Article détaillé|Quantité de matière|Mole (unité){{!}}Mole}} Dans les conditions habituelles au [[Laboratoire de chimie|laboratoire]], le nombre d'entités chimiques participant à une réaction est très élevé : pour une masse de l'ordre de la dizaine de grammes de matière, Il se rapproche de 10{{exp|23}}. Les [[chimiste]]s utilisent communément une unité numérique, la mole, qui est représentée par la lettre minuscule « ''n'' ». La grandeur associée à la mole constitue la [[quantité de matière]]. Une mole d'une entité chimique précise implique l'égalité du nombre de ses particules au [[nombre d'Avogadro]] {{unité|6.02|e=23}}. Ce dernier nombre est défini par convention comme le nombre d'atomes de carbone présents dans {{unité/2|12|g}} de {{12}}C, c'est-à-dire un atome de carbone contenant six [[neutron]]s et six [[proton]]s. La [[masse molaire]] ''M'' d'un corps pur moléculaire correspond à la masse d'une mole de molécules de celui-ci et s'exprime en grammes par mole (g•mol{{exp|-1}}). La connaissance de la formule chimique et des [[masse atomique|masses molaires atomiques]] permet le calcul de la masse molaire moléculaire. Une mole de [[gaz parfait]] occupe {{unité/2|22.4|L}} dans les [[conditions normales de température et de pression]] ({{unité/2|0|°C}} ou {{unité/2|273|K}}, {{unité/2|101.3|kPa}}). == Réaction chimique == Une [[réaction chimique]] constitue la transformation d’une ou de plusieurs espèces chimiques en d'autres espèces chimiques. Elle implique l'apparition ou la disparition d'au moins une liaison chimique ou un échange d'électron. La réaction qui possède des caractéristiques thermiques nécessite ou fait apparaître différentes formes d’[[énergie (physique)|énergie]] en rapport avec l'énergie de liaison chimique. === Solution et émulsion === Une [[Solution (chimie)|solution]] se présente par un mélange homogène formé par un [[solvant]] en proportion majoritaire et d'un ou plusieurs [[soluté]]s dans une phase homogène. Les réactions chimiques ont souvent lieu en solution. La [[solubilité]] représente la capacité d'un corps à entrer en solution dans un milieu donné. Par exemple, un sel cristallin comme le [[chlorure de sodium]] NaCl ou [[Sel alimentaire|sel de cuisine]] possède une limite de solubilité dans l'eau : {{unité/2|357|g||kg|-1}} d'eau à {{unité/2|0|°C}} et {{unité/2|391|g||kg|-1}} à {{unité/2|100|°C}}. Cela signifie qu'à partir de cette teneur limite, le sel [[Précipité|précipite]] ou se dépose sous forme solide. Il y a alors de séparation de phase. La [[miscibilité]] constitue la capacité d'un corps à se mélanger avec un autre en formant une seule phase. Le gaz [[ammoniac]] {{formule chimique|NH|3}} se mélange facilement à température ambiante avec l'eau liquide formant l'[[ammoniaque]], {{unité/2|1|kg}} d'eau froide saturée d'ammoniac peut contenir {{unité/2|899|g}} de {{formule chimique|NH|3}}. Les gaz principaux de l'[[air]], [[dioxygène]] et [[diazote]], sont aussi solubles en certaines proportions dans l'eau liquide. {{unité/2|100|g}} d'eau liquide à {{tmp|0|°C}} peut contenir au maximum {{unité/2|4.89|cm|3}} du premier en solution et {{unité/2|2.3|cm|3}} du second. Une [[émulsion]] est une dispersion d'une phase liquide à l'état de gouttelettes microscopiques ou sub-microscopiques, dans une autre phase liquide (les deux liquides n'étant pas miscibles en toutes proportions). Une suspension est une dispersion d'une phase solide finement divisée au sein d'une phase liquide. La stabilité d'une suspension ou d'une émulsion nécessite que les fines gouttelettes ou les grains en [[suspension (chimie)|suspension]] soient stabilisés par des objets (molécules ou particules) amphiphiles qui se placent à l'interphase. Comme le précise le chimiste et gastronome moléculaire, [[Hervé This]], bien des systèmes culinaires ne constituent pas des émulsions, mais des [[colloïde|dispersions colloïdales]] plus ou moins complexes<ref>Le beurre, la crème, le chocolat, le fromage, le foie gras, l'huile sont des milieux polyphasiques. C'est-à-dire se comportent plusieurs phases dont au moins deux phases liquides non miscibles, l'une étant finement dispersée dans l'autre phase liquide majoritaire et continue. Le [[lait]] n'est qu'en ce sens restreint — toujours en usage dans l'industrie alimentaire — assimilé à une émulsion nutritive d'une phase huile dans l'eau.</ref>. L'art, à l'origine souvent empirique, de fabriquer des dispersions colloïdales a fourni des applications en [[Pharmacie|pharmaceutique]] comme en cuisine, par exemple pour la préparation de chocolats et glaces, de [[sauce]]s ou de mayonnaises. === Oxydoréduction et électrochimie === {{Article détaillé|Réaction d'oxydoréduction|Électrochimie}} [[Fichier:Voltaic pile.svg|thumb|upright|Schéma simplifié d'une [[pile voltaïque|pile Volta]], l'une des applications communes de l'électrochimie.]] Une [[réaction d'oxydoréduction]] constitue un échange d’[[électron]]s entre différentes espèces chimiques. L'espèce qui capte les électrons est appelée « oxydant » ; celle qui les cède, « réducteur ». {{clr}} === Acide et base === {{Article détaillé|Acide|Base (chimie){{!}}Base|Potentiel hydrogène{{!}}pH}} [[Fichier:Papier pH.jpg|thumb|upright|Papier indicateur de pH, pour évaluer grossièrement l'acidité d'une solution aqueuse.]] Les réactions [[acide]]s-[[base (chimie)|bases]] en solution sont basées aussi sur des couples d'espèces chimiques. L'[[Potentiel hydrogène|acidité]] et la [[Base (chimie)|basicité]] peuvent être calculées ou mesurées par la [[Concentration (chimie)|concentration]] des espèces chimiques en solution, qui prend une forme acide ou basique. [[Svante August Arrhenius|Svante Arrhenius]] a mis en évidence dans les solutions aqueuses l'échange de protons entre les [[Composé chimique|composés chimiques]], la concentration en [[ion hydronium]] ({{formule chimique|H|3|O{{exp|+}}}} ou {{formule chimique|Hexp+|(aq)}}) indique l'acidité du milieu comme la concentration en ion [[hydroxyde]] ({{formule chimique|OH|-}}) la basicité. Une extension de la modalité de classification à d'autres milieux solvants a été conduite par le chimiste américain [[Gilbert Lewis|Gilbert Newton Lewis]]. {{clr}} === Synthèse chimique === {{Article détaillé|Synthèse chimique}} Une [[synthèse chimique]] se décrit comme un enchaînement de réactions chimiques mis en œuvre de façon volontaire par un chimiste pour l'obtention d'un ou de plusieurs produits, parfois avec isolation de composés intermédiaires. Réaliser la synthèse d’un composé chimique, permet d'obtenir ce composé à partir d’autres composés chimiques grâce à des réactions chimiques. La planification de l'enchaînement des réactions afin de maximiser l'efficacité de la synthèse (nombre d'étapes, [[rendement chimique|rendement]], simplicité des réactions, considérations toxicologiques et environnementales) se nomme la stratégie de synthèse. [[Image:Fischer indole reaction scheme.svg|thumb|La [[synthèse de Fischer de l'indole]].]] La [[chimie organique]] représente principalement une [[chimie de synthèse]], on parle alors de [[synthèse organique]]. Des aspects synthétiques importants se retrouvent également en [[chimie inorganique]] et en chimie des [[polymère]]s. === Chimie des polymères === {{Article détaillé|Polymère}} [[Fichier:Kevlar chemical structure.png|thumb|Structure moléculaire du ''[[Kevlar]]'', marque déposée de fibres aramides, formant des couches solides et résistantes au choc et à la pénétration, matière de choix pour les casques ou [[gilet pare-balles|gilets pare-balles]].]] Les polymères constituent de grandes molécules ou [[macromolécule]]s dont un grand nombre des plus communs est formé par la [[Polymérisation en chaîne|réaction en chaîne]] de petites molécules appelées [[monomère]]s. Ces polymères de synthèse industrielle, dont la structure est fondée sur la répétition d'un [[Motif de répétition|motif]] organique, parfois linéaire, [[Polymère ramifié|ramifié]] ou greffé, en réseau ou interpénétré{{etc.}} Concernant les polymères formés par [[Polymérisation en chaîne|polyaddition]] de monomères organiques dont le site réactif constitue justement la [[Liaison double|double liaison]] [[Liaison carbone-carbone|carbone-carbone]], le grand squelette plus ou moins souple formé d'atomes de carbone qui est décrit par ses configurations et longueur(s) de chaîne moyenne(s) influence les propriétés observées. Citons parmi ces polymères organiques, les [[polyéthylène]]s, les [[polypropylène]]s, les [[polystyrène]]s, les [[polyisoprène synthétique|polyisoprènes]], les [[polybutadiène]]s, les [[Polychlorure de vinyle|PVC]] et les [[polyacrylique]]s. D'autres sortes de réactions de polymérisations existent, comme les [[Polymérisation par étapes|polycondensation]]s à l'origine des [[polyester]]s, [[polyamide]]s, [[polycarbonate]]s, [[polyuréthane]]s. Sans compter aussi des polymères à motifs minéraux, comme les [[silicone]]s ou les [[polysulfure]]s. L'existence des macromolécules ou polymères naturels avait été pressentie par le pionnier [[Hermann Staudinger]] en 1910. Elles peuvent être à motif de [[glucose]] ou sucre chimique comme la [[cellulose]] ou l'[[amidon]], à motif d'[[acide aminé|acides aminés]] comme les [[protéine]]s et [[Acide désoxyribonucléique|ADN]]. La [[chimie macromoléculaire]] née dans les [[années 1930]] a constitué un domaine continûment innovateur, même au cours des dernières décennies. == Lois chimiques == [[Fichier:David - Portrait of Monsieur Lavoisier and His Wife.jpg|thumb|upright|[[Antoine Lavoisier]] et sa femme, principale collaboratrice en chimie.]] La chimie, science expérimentale et descriptive, prenant un essor remarquable à l'époque industrielle tout en acceptant la modélisation physique et le langage mathématique là où ils semblaient pertinents, a découvert ou ouvert la voie à nombreuses lois physico-chimiques. * '''Lois de structure''' ** [[Règle de l'octet|Règles de l'octet]], de [[Règle de Hund|Hund]], de [[Règle de Klechkowski|Klechkowski]] et de [[Principe d'exclusion de Pauli|Pauli]] qui avec d'autres règles sur la stabilité du nuage électronique permettent de prévoir la [[configuration électronique]] des atomes. ** [[Théorie VSEPR]] ou ''{{Lang|en|texte=Valence Shell Electronic Pairs Repulsion}}'' qui permet de prévoir la géométrie des molécules. * '''Lois de cinétique et de thermodynamique''' ** [[Loi d'Arrhenius]] qui relie la constante de vitesse d'une réaction à l'[[énergie d'activation]] et à la température. ** [[Loi de Hess]] qui permet de déterminer les [[enthalpie de réaction|enthalpies de réaction]] à partir des [[enthalpie standard de formation|enthalpies standards de formation]]. ** [[Loi de Henry]] et [[loi de Raoult]] qui permettent de déterminer la solubilité d'un gaz dans un liquide ou la pression de vapeur d'une solution idéale. ** [[Loi d'action de masse|Loi de Guldberg et Waage]] qui permet de définir l'équilibre thermodynamique d'un système réactionnel. ** [[Déplacement d'équilibre réactionnel#Influence de la température : Loi expérimentale de van 't Hoff|Loi expérimentale de van 't Hoff]] qui permet de prévoir le sens d'un déplacement d'équilibre en fonction de la température. * '''Lois de conservation''' ** [[Conservation de la masse|Principe de conservation de la masse]] illustré par la célèbre phrase d'[[Antoine Lavoisier]] : {{Citation|Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.}} ** [[Loi de Soddy]] qui illustre la conservation du nombre de charges. * '''Lois de spectroscopie''' ** [[Loi de Beer-Lambert]] qui relie l'[[absorbance]] d'un élément en solution à sa concentration. ** [[Loi de Kasha]] qui décrit dans le modèle [[chimie quantique|quantique]] la [[phosphorescence]] et la [[fluorescence]]. * '''Lois d'électrochimie''' ** [[Équation de Nernst|Loi de Nernst]] qui relie la tension d'équilibre d'une électrode au potentiel standard du couple [[Réaction d'oxydoréduction|redox]] mis en jeu. ** [[Loi de Kohlrausch]] qui permet de mesurer des conductivités de solution. ** [[Théorie de Debye-Hückel|Loi limitée de Debye-Hückel]] qui permet de déterminer des coefficients d'activité. * '''Lois de chimie organique''' ** [[Règle de Markovnikov]] et de [[Règle de Zaïtsev|Zaïtsev]] qui permettent de prévoir la [[régiosélectivité]] d'une réaction. * '''Lois de l'équilibre chimique''' ** [[Principe de Le Chatelier]] stipulant qu'un équilibre chimique se déplace dans le sens opposé à une perturbation de cet équilibre. == Méthode == === Chimie expérimentale === L'aspect expérimental reste central en chimie, ceci aussi bien du point de vue historique que pour la pratique actuelle de cette science ainsi que de son enseignement. Les activités en chimie expérimentale peuvent se résumer essentiellement en quatre fonctions dont les contours exacts dépendent du contexte dans lequel elles sont réalisées (enseignement, recherche, industrie dans un certain domaine spécifique de la chimie)<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Durupthy|titre=Manuel de chimie de Terminale S|éditeur=Hachette éducation|lieu=Paris|année=2006|pages totales=368|passage=10-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Dossier de l'ENS sur la chimie expérimentale. |url=http://culturesciences.chimie.ens.fr/dossiers-experimentale-index.html |site=ENS |consulté le=20 octobre 2014}}</ref> : * [[extraction (chimie)|extraire]], c'est-à-dire séparer sélectivement un ou plusieurs composés d'un mélange sur la base de leurs propriétés chimiques ou physiques ; * [[Purification (chimie)|purifier]], c'est-à-dire isoler une substance sélectionnée des autres composés d'un mélange, considérés comme impuretés. L'extraction et la purification sont apparentées ; * [[Synthèse chimique|synthétiser]], c'est-à-dire mettre en œuvre un ensemble de réactions chimiques en vue d'obtenir un ou plusieurs produits ; * [[Chimie analytique|analyser]], c'est-à-dire reconnaître et caractériser des substances connues ou inconnues. == Recherche scientifique == === Institutions ou associations nationales et sociétés professionnelles === {{colonnes|taille=30| * [[Académie royale des sciences de Suède]] * [[Agence européenne des produits chimiques]] * [[American Chemical Society|{{Lang|en|texte=American Chemical Society}}]] * {{lien|lang=en|American Society for Neurochemistry}} * {{lien|lang=en|Chemical Institute of Canada}} * {{lien|lang=en|Royal Australian Chemical Institute}} * {{lien|lang=en|Royal Netherlands Chemical Society}} * [[Royal Society of Chemistry]] * [[Société chimique de France]] (1983-2009 : Société française de chimie) * [[Société suisse de Chimie]] * [[Society of Chemical Industry]] * [[Union internationale de chimie pure et appliquée]] (IUPAC en anglais) * [[World Association of Theoretical and Computational Chemists|{{Lang|en|texte=World Association of Theoretical and Computational Chemists}}]] * [[Liste de sociétés chimiques]] * [[Chemistry Europe]] * [[Groupe français des polymères]] }} === Prix === * [[Médaille Davy]], décernée par la [[Royal Society]] depuis 1877 * [[Prix Nobel de chimie]], décerné par l'[[Académie royale des sciences de Suède]] depuis 1901 * [[Claude S. Hudson Award in Carbohydrate Chemistry|Prix Hudson]], décerné par l'[[American Chemical Society]] depuis 1946 * [[Médaille Leverhulme]], décernée par la Royal Society depuis 1960 * [[Prix de science macromoléculaire et de génie]], décerné par l'Institut de chimie du Canada depuis 1971 * [[Prix Wolf de chimie]], décerné par la [[fondation Wolf]] en Israël depuis 1978 * [[Médaille Lavoisier]], décernée par la [[Société chimique de France]] == Enseignement == [[Fichier:Laboratoire lfc.jpg|thumb|Une salle de chimie : les [[Paillasse (laboratoire)|paillasses]] équipées facilitent manipulations et expériences, plus fonctionnelles que des tables de cours.]] Le laboratoire, souvent le meilleur endroit de formation à cette science expérimentale, nécessite des moyens coûteux, une lourde surveillance et une organisation souvent disproportionnée pour un usage souvent trivial. === France === La chimie est introduite dès le Cycle 3 (CM1, CM2, 6e) dans le cadre de l'enseignement des Sciences expérimentales et Technologies (B.O. 2023<ref>https://www.education.gouv.fr/sites/default/files/ensel-101_annexe_ok.pdf</ref>). Ces premières notions (par exemple unités de mesure, mélanges, solutions, les différents états de la matière et les changements d'états...) sont introduites dans le cadre d'activités essentiellement expérimentales et de résolution de problèmes concrets, issus pour la plupart de la vie quotidienne, en lien avec les autres matières de la formation (Sciences de la Vie et de la Terre, Physique, Technologie, Informatique...). Ici le but n'est pas forcément l'accumulation de connaissances, mais plutôt l'initiation à la résolution de problèmes et l'éveil de la curiosité de l'élève, celui-ci étant en général confronté à une situation concrète, en autonomie, à partir de supports variés (manuels, expériences menées en classe ou à la maison, documents audio-vidéo, logiciels, animations interactives...). Le choix des expériences réalisées est laissé à la discrétion de l'enseignant, ainsi que le contenu exact des séquences. La chimie est ensuite enseignée au [[collège]] en même temps que la [[physique]] dès la sixième à raison d'une heure et demie en moyenne, par semaine, et indépendamment des autres matières scientifiques et techniques (Sciences de la Vie et de la Terre et Technologie). En lycée général et technologique, les élèves commencent en seconde par trois heures de physique-chimie par semaine<ref>{{Lien web |titre=Seconde générale et technologique |url=https://eduscol.education.fr/633/seconde-generale-et-technologique |site=Eduscol |consulté le=8 novembre 2023}}</ref>, dont généralement une heure et demie de travaux pratiques. La poursuite de l'enseignement de la physique-chimie dépend du choix d'orientation des élèves : pour la [[Baccalauréat général|filière générale]] : le choix d'une spécialité physique-chimie permet d'obtenir un enseignement de 4h par semaine dont généralement 2h de TP, ensuite, si l'élève continue la spécialité, il passera à 6h de physique-chimie par semaine dont généralement 2h de TP<ref name=":1">{{Lien web |titre=Cycle terminal Eduscol |url=https://eduscol.education.fr/634/cycle-terminal-de-la-voie-generale |site=Eduscol |consulté le=8 novembre 2023}}</ref>. Par ailleurs, tous les élèves de première et terminale générale suivent un enseignement scientifique de 2h de physique-chimie et sciences de la Vie et de la Terre<ref name=":1" />. Pour les [[Baccalauréat technologique|filières technologiques]], les élèves ont un enseignement de chimie en STI2D, STD2A, ST2S, STAV et en STL où l'horaire dédié à la chimie est le plus important<ref>{{Lien web |titre=La voie technologique au lycée |url=https://www.education.gouv.fr/reussir-au-lycee/la-voie-technologique-au-lycee-7574 |site=Eduscol |consulté le=8 novembre 2023}}</ref>. Enfin, la chimie peut être étudiée après le baccalauréat en [[Classe préparatoire aux grandes écoles|CPGE]] scientifique, notamment en PCSI<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La prépa PCSI : physique, chimie et sciences de l'ingénieur |url=https://www.onisep.fr/Choisir-mes-etudes/Apres-le-bac/Organisation-des-etudes-superieures/CPGE-FILIERES/Les-prepas-scientifiques/La-prepa-PCSI-physique-chimie-et-sciences-de-l-ingenieur |site=www.onisep.fr |consulté le=2021-04-28}}</ref>puis poursuivre en PC, en [[Unité de formation et de recherche|UFR]] de chimie ou de sciences (université), en [[Institut universitaire de technologie|IUT]] de chimie (université) ou en [[Portail:Grandes écoles|école]] de chimie. De nombreuses écoles d'ingénieurs dans le domaine de la chimie sont regroupées au sein de la [[fédération Gay-Lussac]]. === Québec === En 2009 au [[Québec]], les cours de chimie et de physique constituent des options que peut prendre l'élève de cinquième secondaire. Cela pousse plus loin le cours de « sciences et technologie » qu'il a été obligé de suivre durant les dernières années de son secondaire. En temps normal, pour être admis dans les cours de chimie et de physique de cinquième secondaire, les élèves doivent avoir suivi avec succès le cours de « sciences et technologie de l'environnement » en quatrième secondaire. Les options de chimie et de physique servent comme critère d'admission dans plusieurs programmes du [[collège d'enseignement général et professionnel|cégep]] comme les cours de sciences pures et appliquées, de sciences de la nature et de sciences de la santé. === Suisse === En 2009 en [[Suisse]], la chimie est enseignée au [[Gymnase en Suisse|gymnase]] dès la dixième année de scolarité. Les universités de Bâle, de Genève, de Berne, de Fribourg et de Zurich forment des chimistes et les écoles polytechniques, comme l'[[École polytechnique fédérale de Lausanne]], des ingénieurs chimistes et des chimistes. == Industrie == {{Article détaillé|Industrie chimique}} [[Fichier:Schmelzflusselektrolyse von Aluminium.svg|thumb|Schéma d'une cellule d'électrolyse en bain minéral fondu pour la synthèse de l'aluminium.]] [[Fichier:Isentress pilules.png|thumb|Médicaments conditionnés en pastilles ou pilules.]] [[Fichier:Pigment Blue 28.jpg|thumb|Pigment bleu 28 en poudre. Les colorants, un des secteurs industriels à haut profit de la fin du {{s|XIX|e}}.]] L''''industrie chimique''' se développe continûment à la fin du [[Siècle des Lumières]]. Si la [[métallurgie]] n'est pas oubliée, le progrès reste partout observable. Le [[fer-blanc]] devient un produit commun entre 1770 et 1780. Après 1780, en plus des [[Métal|métaux]], elle mêle des fabrications millénaires à des innovations récentes. Ces fabrications constituent les [[acide]]s et la [[Hydroxyde de sodium|« soude »]], l'[[ammoniac]], le [[dichlore]] et les [[chlorure]]s décolorants, le [[phosphore]] et ses [[Dérivé (chimie)|dérivés]], les [[savon]]s et [[Acide gras|acides gras]], le [[dihydrogène]], l'[[Éther diéthylique|« éther »]], l'[[éthylène]], l'[[Éthanol|alcool]] de vin, l'[[acide acétique]]. À tout cela s'ajoute surtout de nombreux [[Sel (chimie)|sels]] et une multitude de dérivés organiques et [[Minéral|minéraux]] préparés ou recueillis dans un cadre traditionnel. Elle prend un essor prodigieux au {{s-|XIX|e}} et participe pleinement aux fortes mutations de la [[révolution industrielle]]<ref>Le progrès est d'ailleurs beaucoup moins visible et apprécié dans la vie réelle, car il révolutionne les modes de vie et bouleverse les vies précaires</ref>. Le [[gaz d'éclairage]], produit de la [[distillation]] de la [[houille]] ou [[charbon]] gras, lance l'immense essor de la carbochimie. La découverte de métaux, leurs préparations au laboratoire, puis au stade industriel, comme l'[[aluminium]] et les [[Métal alcalin|métaux alcalins]] et [[Métal alcalino-terreux|alcalino-terreux]], témoignent de la vigueur de la science très proche de l'industrie. En 1981, usines et laboratoires fabriquent déjà dans le monde plus de {{formatnum:100000}} composés, mettant en œuvre des centaines de réactions chimiques types. Chercheurs et institutions savantes décrivent et référencent les procédés, réactions et molécules<ref>Catalogues, encyclopédies, ouvrage de référence type [[Beilstein database|Beilstein]] apparaissent.</ref>. En 2011 {{formatnum:103000}} substances différentes sont commercialisées au niveau de la [[Communauté économique européenne]], dont {{formatnum:10000}} en quantités supérieures à {{unité/2|10|t/an}} et {{formatnum:20000}} en quantités comprises entre 1 et {{unité/2|10|t/an}}. L'[[Révolution industrielle|ère industrielle]] a vu la production mondiale de substances chimiques passer d'un million de tonnes en 1930 à {{nombre|400|millions}} de tonnes en 2009<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laura Maxim|titre=La chimie durable. Au-delà des promesses...|éditeur=CNRS Éditions|lieu=Paris|année=2011|pages totales=314|passage=7|isbn=978-2-271-07277-1}}</ref>. L'industrie chimique représente une part importante de l'activité économique des grands pays industriels au {{s-|XX|e}}. Dans les années 1970, elle intéresse au sens large la moitié du capital industriel mondial. La variété du matériel et des technologies qu'elle utilise reste incroyablement vaste, comme l'indique une visite au pas de course des exposants pendant les jours de l'Achema à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]]. Parmi les applications de la chimie, citons les secteurs suivants : * [[métallurgie]] : ** métallurgie qui transforme les minerais en métaux et en [[alliage]]s, fonderies métalliques ; ** métallurgie de spécialités, [[silicium]], matériaux [[semi-conducteur]]s ; ** aimants, conducteurs et matériaux pour turbines ; * [[électrochimie]] : ** piles, batteries, électrochimie appliquée ; ** [[traitement de surface]], galvanoplastie ; * [[matériau]]x : ** plâtre, chaux, ciments et mortiers ; ** matériaux réfractaires et technologie des fours ; ** [[verre]]s, argiles et [[céramique]]s, faïences et porcelaine ; ** pigments et charges minérales, émaillerie ; * industrie du bois papier et [[cellulose]], couchage du papier ; * [[Industrie sucrière|raffinage du sucre]] ; * [[chimie organique]] : ** acides gras, corps gras et [[savon]]s ; ** chimie des substances naturelles, [[Chimie pharmaceutique|chimie médicale et pharmaceutique]] ; ** parfums, huiles essentielles, produits cosmétiques ; ** engrais, chimie agricole, explosifs ; ** ligneux, bois, charbons et pétroles, combustibles, mais aussi matières premières pour la carbochimie et la pétrochimie. Ci-dessous, souvent présente en tout ou partie : *** lubrifiants, graisses, produits à propriétés tribologiques ; *** [[colorant]]s, intermédiaires de réactions photochimiques ; *** [[macromolécule]]s, [[polymère]]s, [[Matière plastique|plastiques]] (matériaux [[thermoplastique]]s et [[thermodurcissable]]s) ; * [[Peinture (matière)|peinture]], [[vernis (peinture)|vernis]] : ** traitement de [[Fibre textile|fibres textiles]], apprêt et teinture ; ** [[détergent]]s, agents de surface, produits décapants ou de nettoiement, adoucissants des eaux ; ** produits phytosanitaires, insecticides, herbicides ; ** [[médicament]]s, [[antibiotique]]s. Cette industrie peut se scinder en deux grands types : * la [[synthèse chimique|synthèse]] de produits [[chimie organique|organiques]] à partir du [[pétrole]] par exemple, celle de l'[[acide acétique]], du [[méthanol]], d'[[Alcène|oléfines]] comme l'[[éthylène]], le [[propène|propylène]]{{etc.}} ; * la [[chimie inorganique|chimie minérale]] avec les gaz industriels, les [[acide]]s et les bases, les [[sel (chimie)|sels]]{{etc.}} L'ampleur de la production chimique caractérise la « chimie lourde » ou ''{{Lang|en|texte=bulk chemistry}}'' avec ses procédés automatisés et ses énormes masses traitées ou extraites. La [[chimie fine]] se limite à des quantités restreintes de composés, souvent à haute [[valeur ajoutée]] pour la [[pharmacie]], la [[parfumerie]] et la [[cosmétique]] ainsi que dans de nombreux domaines ciblés de haute technologie ou [[nanomatériau]]x. La chimie a permis d'accéder à de nouveaux matériaux, métaux, plastiques, ou céramiques qui trouvent des applications importantes dans notre vie la plus quotidienne. Les progrès chimiques ont permis de synthétiser directement certains médicaments au lieu de les extraire des plantes. == Aspects et conséquences sociaux == La chimie œuvre partout dans la nature, les corps vivants, les choses de la vie quotidienne sans que l'observateur attentif et disposant de puissants multiplicateurs sensoriels puisse correctement l'imaginer ou le modéliser. Un chimiste représente dès l'origine un expert des bilans matière et énergie et il sait intuitivement qu'il devrait prendre en compte tous les milieux et les acteurs microbiologiques, végétaux, animaux et humains. Lui en laisse-t-on les moyens ? === Impact social === {{section à recycler|date=octobre 2016}} [[Fichier:Rio Tinto water, pH 2,2.jpg|thumb|upright|Eaux du [[Río Tinto (fleuve)|Rio Tinto]] acides et colorées par des rejets miniers.]] Citons quelques applications. D'abord la mesure. L'analyse précise de solutions diluées dans un solvant, contenant des molécules solubles plus ou moins complexes, constitue le fruit de longues mises au point analytiques, aujourd'hui très vite réalisées et banales, comme en chimie des solutions aqueuses. Pensons aux analyses banalisées de l'[[eau du robinet]] reconnue potable ou des [[eau minérale naturelle|eaux minérales]] du commerce. Les (bio)chimistes spécialistes des eaux présente un rôle de surveillance des eaux naturelles et de leurs qualités ou toxicités éventuelles. Le recours à la [[désinfection]] chimique de l'eau du robinet avant consommation pourrait être modéré en réalisant des progrès substantiels{{référence nécessaire}}. En fin d'usage, la maîtrise des procédés chimiques et biologiques permet le [[Épuration des eaux|traitement des eaux]] usées dans les stations d'épuration. Ensuite l'usage. La chimie la plus simple peut commencer avec la fabrication et l'usage du sel, nécessaire à l'alimentation et capital pour les vieux procédés de [[conservation des aliments]]. Aujourd'hui, les produits de l'[[industrie agroalimentaire]] ont recours à une gamme plus variée de conservateurs, [[Conservateur alimentaire|agents de conservation ou agents nutritifs]], [[additif alimentaire|additifs alimentaires]] comme les [[colorant]]s, les arômes artificiels et les [[édulcorant]]s. [[Fichier:WaterPollutionDeule2006 02 24.jpg|thumb|left|Résidus et déchets de consommation flottants.]] Des emballages alimentaires à la préservation des récoltes, une connaissance raisonnée des matériaux et des aliments permet d'éviter le gaspillage et les déperditions tout en préservant les qualités et propriétés nutritionnelles des futurs aliments. Suivant l'usage, certains emballages sont [[Biodégradation|biodégradables]] et, à l'aide du [[tri des déchets|tri sélectif]] après utilisation, ils sont transformés et revalorisés grâce à des procédés chimiques de recyclage ou une combustion ultime qui permet de ne pas gaspiller l'énergie qu'ils recèlent. L'agriculture a subi une mutation technologique<ref>Depuis le début du {{S-|XIX|e}}, l'agriculture a subi une mutation technologique grâce à la chimie : c.f. historique de la chimie agricole dans {{Ouvrage|prénom1=V.|nom1=Vaillant|titre=Petite chimie de l'agriculteur|collection=Institut industriel du Nord|lieu=Paris}}{{Commentaire biblio|{{BNF|}}}}</ref> et elle est devenue fortement dépendante d'intrants chimiques. Certainement que l'utilisation à grande échelle d'[[engrais]] chimiques, l'usage irraisonné de [[pesticide]]s et d'[[insecticide]]s dans des monocultures de plus en plus sensibles ou fragiles peut constituer une impasse désastreuse à long terme pour les sols. L'écologie des terres et la santé des animaux et des hommes qui y vivent ou vivront, ainsi que les tenants de l'[[agriculture biologique]] le postulent dans l'immédiat. Si l'on donne à un homme un couteau, il peut découper finement un jambon de façon à le partager avec ses amis, ou encore égorger sauvagement ses voisins perçus en ennemis. L'utilisation des technologies chimiques recèle des bienfaits potentiels ou de terribles dangers selon les usages ou les objectifs. Elle échappe autant aux chimistes qu'à l'honnête homme de la rue. Par exemple, un chimiste organicien considère comme une absurdité de brûler de l'essence dans un moteur à combustion. Pour lui cette matière de choix permet de réaliser d'autres molécules chimiques à usage varié qui, alors seulement au terme de leur usage, pourraient être décomposées et brûlées. Le gain sur une courte échelle de temps d'une famille de produits chimiques, parfois peu sophistiqués et à utilisation massive, permet d'obtenir des profits évidents. Ainsi s'obtiennent des récoltes plus abondantes en enrichissant les sols pauvres et en éliminant les insectes nuisibles, les champignons parasites, les mauvaises herbes et la faune associée. Mais qu'advient-il à longue échéance ? Après avoir provoqué l'éradication de multiples espèces d'oiseaux, l'affaiblissement des hyménoptères butineurs, la prise de conscience générale des dommages causés à l'environnement devient vitale. Les sociétés agrochimiques produisent alors de nouveaux produits plus efficaces ou plus ciblés qui peuvent soit respecter mieux l'environnement soit entraîner d'autres catastrophes parfois plus pernicieuses alors que la course au profit immédiat implique de minorer toute information alarmiste. La chimie explique sommairement la formation du bois et des textiles naturels ou permet la synthèse de larges gammes de matières et de types de [[matériau]]x. Parmi eux se trouvent [[Fibre synthétique|fibres synthétiques]] (comme le [[nylon]], le ''[[Élasthanne|Lycra]]'' et la fibre [[Polytéréphtalate d'éthylène|PET]] pour fabriquer des [[Polaire (textile)|polaires]]), mobilier en [[matière plastique]]{{etc.}} Dans le domaine de la '''construction''', la chimie a beaucoup évolué en contribuant aussi à la fabrication de matériaux, d'[[Isolant thermique|isolants]] performants, de [[Peinture (matière)|peintures]] ou de [[vernis (peinture)|vernis]], de [[mastic (matériau)|mastics]], de produits d'entretien et d'ameublement. Les désagréments causés par les produits des premières générations ont été très lentement corrigés, puis les générations suivantes apportent d'autres inconvénients. [[Fichier:2009 Catano refinery explosion.jpg|thumb|L'explosion spectaculaire de la raffinerie de Catano. Les accidents des usines chimiques peuvent causer de graves conséquences sur l'environnement.]] Un nombre important d'applications chimiques ont trouvé ou trouvent encore des débouchés et usages commerciaux profitables, alors qu'une connaissance approfondie et précise des méfaits de leurs emplois ou mésusages fait défaut tant aux utilisateurs qu'au public. La chimie toxicologique constitue une parente pauvre. Alors que les grands groupes pétrochimiques se sont vantés dans les années 1970 d'apporter une sécurité écologique, les {{formatnum:200000}} molécules que leurs activités ont permis de confectionner ne sont véritablement connues du toxicologue qu'à 1 %. Le progrès, plus visible depuis longtemps, représente un bouleversement, un gain éhonté pour certains, une menace vitale pour les moins favorisés. Cependant, comment essayer de maîtriser et de juguler le danger sans faire confiance à la collégialité de différents chimistes, renforcées au besoin d'équipes expertes de mathématiciens, physiciens, de biologistes{{etc.}}, et à leurs éthiques de vérité scientifique ?{{référence nécessaire}} === Santé et environnement === La découverte et la synthèse de [[médicament]]s qui contribuent à l'augmentation de l'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] enregistrée depuis la fin de la [[révolution industrielle]] dans les pays développés sont aussi à l'actif des techniques de la chimie. Mais la médicalisation massive d'une population entraîne d'irréductibles problèmes de [[pollution]]s, car les molécules ou leurs produits sommaires de dégradations se retrouvent dans les eaux usées. Dans le domaine « [[Santé-environnement]] », la chimie constitue une source de problème par certains [[polluant]]s qu'elle crée ou contribue à diffuser dans l'[[environnement]], en particulier les produits chimiques [[Toxicologie|toxiques]] ou [[écotoxicologie|écotoxiques]] dont les ''CMR'' « ''[[Cancérogène, mutagène et reprotoxique|cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques]]'' ». Certains produits tels que [[médicament]]s, [[pesticide]]s, [[catalyse]]urs ou leurs résidus perdus dans l'environnement ou présents dans l'[[alimentation]] peuvent ensuite poser des problèmes d'environnement ou de [[santé]], en particulier avec les [[Perturbateur endocrinien|perturbateurs endocriniens]]. Les substances chimiques incarneraient « au premier rang des accusés » la chute de la qualité des spermatozoïdes (réduite de 50 % depuis 1950) et des maladies liées à l'appareil génital à travers les perturbateurs endocriniens. Le 25 novembre 2008, le gouvernement français (à travers l'[[Institut de Recherche en Santé Publique|IReSP]], structure de recherche créée par l'[[Institut national de la santé et de la recherche médicale|INSERM]] et 20 partenaires) et l'[[Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail|Afsset]] ont organisé un colloque sur le thème : « Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant. » Les principales matières incriminées sont les [[phtalate]]s et le [[bisphénol A]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=La chimie menace la reproduction humaine|périodique=Le Monde|date=2008-11-24|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2008/11/24/la-chimie-menace-la-reproduction-humaine_1122321_3208.html|consulté le=2019-05-04}}</ref>, deux [[additif]]s présents dans les [[Matière plastique|matières plastiques]]. === Risques et réglementation === Au niveau international, la [[convention de Rotterdam]], administrée par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] ([[Programme des Nations unies pour le développement|PNUD]], [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]]) a été adoptée par 165 pays en [[1998]] pour mieux assurer la santé des personnes et de l’environnement contre des dommages éventuels induits par le commerce de produits chimiques. De nombreuses législations concernent les produits chimiques et leurs résidus, qui varient selon les pays. Des bases de données et guides sur le risque chimique existent, donc en France<ref>{{Lien web|langue=fr |format=PDF |url=http://www.travailler-mieux.gouv.fr/IMG/pdf/Guide-DIRECCTE_version_2-002_2012-09-21_.pdf |titre=121 questions/réponses sur la prévention des risques chimiques |mois=Octobre |année=2011 |éditeur=DIRECCTE des Pays de la Loire |consulté le=20 octobre 2014}}</ref>. == Dans la culture == === Littérature === La représentation littéraire des chimistes dans de nombreuses œuvres constitue une grande différente de la réalité. Ils sont considérés comme des savants venus d'ailleurs qui vivent hors du temps. Les chimistes sont parfois présents alors en demi-[[sorcier]], image issue de l'ancien [[alchimie|alchimiste]], qui joue avec des forces obscures qu'il ne maîtrise pas afin de rivaliser avec la nature. La chimie est souvent associée avec l'[[occultisme|occulte]] alors qu'elle représente une [[science]] reconnue. On trouve un personnage chimiste dans ''[[L'Œuvre au noir]]'' de [[Marguerite Yourcenar]]. Toutefois, il faut soustraire à ce tableau ''Le Système périodique'' de [[Primo Levi]]. Cet ouvrage littéraire italien sur le thème de la chimie comporte vingt et un chapitres qui, chacun séparément, illustrent un élément du [[Tableau périodique des éléments|tableau de Mendeleïev]]. Ces parties descriptives qui ont été conçues avec le support spatial du tableau périodique et l'art du chimiste relatent au besoin la vie professionnelle de l'écrivain. Par ailleurs chimiste spécialiste de peinture et directeur du laboratoire d'une petite unité de production à Turin, des anecdotes ou rencontres autobiographiques ou de courtes nouvelles complémentaires inventées, judicieusement choisies. === Culture populaire === Les [[chimiste|chimistes]] apparaissent souvent en personnages caricaturaux de la littérature, de la bande dessinée et surtout du cinéma, à l'image du [[professeur Tournesol]]. Dans un registre comique, alliant de façon classique la chimie et l'amour, on trouve : le film ''[[Docteur Jerry et Mister Love]]'' avec [[Jerry Lewis]] (1963), et [[Jean Lefebvre]] jouant le rôle d'Eugène Ballanchon dans ''[[Le Fou du labo 4]]'' de [[Jacques Besnard]] (1967). ==== Séries télévisées ==== La chimie est présentée, de façon plus ou moins plausible, dans plusieurs [[séries télévisées]] comme ressort scénaristique pour tirer le protagoniste de situation délicate en fabricant des [[gaz toxique]]s, des batteries ou des [[Bombe artisanale|bombes artisanales]]. Cet usage peut être du bricolage improvisé comme dans [[MacGyver]] ou prémédité par un chimiste expert comme dans [[Breaking Bad]]. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Chemistry | wiktionary = chimie | wikiversity = Faculté:Chimie | wikibooks = Chimie | wikisource = Catégorie:Chimie | wikiquote = Chimie | wikinews = Catégorie:Chimie }} {{catégorie principale}} === Articles connexes === {{colonnes|taille=18| * [[Nomenclature de l'UICPA]] * [[Nomenclature des alcanes]] * [[Représentation des molécules]] * [[Base de données chimiques]] * [[Liste de biomolécules]] * [[Liste de composés inorganiques A|Liste de composés inorganiques]] * [[Liste de composés organiques]] * [[Liste de minéraux]] * [[Année internationale de la chimie]] * [[Adsorption]] * [[alliage]] * [[allotropie]] * [[ampholyte]] * [[catalyse]]ur * [[céramique]] * [[combustion]] * [[corrosion]] * [[couche de valence]] * [[Nombre d'oxydation]] * [[équation chimique]] * [[électronégativité]] * [[hydrolyse]] * [[Laboratoire de chimie|Laboratoire]] * [[Ligand (chimie)|ligand]] * [[matière dangereuse]] * [[matière plastique]] * [[métal]] * [[orbitale moléculaire]] * [[oxydoréduction en chimie organique]] * [[réaction chimique]] * [[Sel (chimie)|sel]] * [[solution tampon]] * [[stœchiométrie]] * [[substance chimique]] * [[tableau périodique des éléments]] * [[Valence (chimie)|valence]] * [[verre]] * [[zwitterion]] }} === Bibliographie === ==== Ouvrage niveau collège ==== * [https://www.cea.fr/comprendre/enseignants/Documents/Tout-sur-la-chimie-cea-2011.pdf Introduction à la chimie]. * Ludovic Miseur, ''[http://www.lachimie.net La chimie.net], cours et outils didactiques de chimie''. * Pince, Robert, et Dorothée. Jost. Copain des sciences: le guide des scientifiques en herbe. Toulouse: Milan, 2018. * Première introduction aux sciences. Paris: Larousse, 2019. * La grande encyclopédie visuelle des sciences. Les yeux de la découverte. Paris: Gallimard jeunesse, 2021. ==== Ouvrage niveau lycée ==== * Curchod, Basile, Jérôme Gonthier, Pascal Miéville, et Julie Risse. Introduction à la chimie. Le Mont-sur-Lausanne: LEP, Loisirs et pédagogie, 2011. * Bourqui, Fabien, et Peter Landolt. Chimie: notions fondamentales SII. Lausanne: LEP, Loisirs et pédagogie, 2010. ==== Ouvrage niveau premier cycle universitaire ==== * Arnaud, Paul, Béatrice George, Fabrice Mutelet, Isabelle Ziegler, Françoise Rouquerol, Gilberte Chambaud, et Roland Lissillour. Chimie générale: les cours de Paul Arnaud. 9e édition. Paris: Dunod, 2023. * Bauduin, Jean-Michel, Thierry Bars, Mélanie Cousin, Yves Josse, Frédéric Legrand, Josiane Manasses, et Hélène Micheline Marie Michel. Physique-Chimie MPSI. Malakoff: Dunod, 2017. ==== Une science expérimentale ==== * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stuart W Bennett|auteur2=Katherine 0'Neale|titre=Progressive Development of Practical Skills in Chemistry|sous-titre=A Guide to Early-undergraduate Experimental Work|éditeur=Royal Society of Chemistry|lieu=Cambridge|année=1999|pages totales=171|isbn=978-0-85404-950-9|oclc=758101518|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=3SxMvDyycbIC&pg=PT2}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mireille|nom1=Defranceschi|titre=144 manipulations de chimie générale et minérale|éditeur=Ellipses|lieu=Paris|année=1990|pages totales=192|isbn=978-2-7298-9068-1|oclc=77111116}} * {{Ouvrage|prénom1=Christophe|nom1=Bureau|auteur2=Mireille Defranceschi|titre=Des teintures égyptiennes aux micro-ondes|sous-titre=100 manipulations de chimie|éditeur=Edition Marketing|lieu=Paris|année=1993|pages totales=208|isbn=978-2-7298-9335-4|oclc=28819076}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Stanislas|nom1=Antonik|titre=Le montage de chimie organique : CAPES et agrégation de physique et chimie|éditeur=Ellipses|lieu=Paris|année=1996|pages totales=191|isbn=978-2-7298-9666-9|oclc=34977463}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sylvie Haurat-Bentolila|auteur2=Emmanuelle Lecorgne|auteur3=Olivier Leduc|titre=Chimie-Tout : expériences commentées : Classes préparatoires, universités, grandes écoles|éditeur=Cultures et techniques|collection=Formation|lieu=Nantes|année=1995|pages totales=156|isbn=978-2-9502444-6-8|oclc=34520449}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mady|nom1=Capon|auteur2=Véronique Courilleau-Haverlant|auteur3=Cécile Valette|titre=Chimie des couleurs et des odeurs|éditeur=Cultures et Techniques|lieu=Nantes|année=1993|pages totales=255|isbn=978-2-9502444-2-0|oclc=28319467}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilles|nom1=André|auteur2=Valérie Dartiailh|auteur3=Frédérique Maksud|auteur4=Sophie Pak-Blanès|auteur5=Josette Fournier|titre=Ecolochimie|sous-titre=chimie appliquée à l'environnement|éditeur=Cultures et techniques|collection=Formation|lieu=Nantes (France|année=1994|pages totales=351|isbn=978-2-9502444-4-4|oclc=31422402}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dominique|nom1=Deprost|et al.=oui|titre=Chimie dans la maison|éditeur=Cultures et techniques|collection=Formation|lieu=Nantes|année=1996|pages totales=446|isbn=978-2-9510168-2-8|isbn2=978-2-951-01683-5|oclc=37649221|bnf=36160989}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marie|nom1=Terrien|auteur2=Josette Fournier|titre=Chimie du petit déjeuner|éditeur=Cultures et techniques|collection=Formation|lieu=Nantes (France|année=1998|pages totales=304|isbn=978-2-9510168-5-9|bnf=37036225}} ==== Enseignement général, initiation ou formation à quelques spécialités de la chimie ==== * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Duboc-Chabanon|auteur2=Jean Talbot|directeur2=oui|et al.=oui|titre=Chimie|éditeur=A. Colin|collection=U|lieu=Paris|année=1987|format=2 v.;319,256 p|isbn=978-2-200-21057-1|isbn2=978-2-200-21058-8}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=René|nom1=Didier|titre=Chimie générale|éditeur=Technique et documentation|collection=sciences physiques|lieu=Paris|année=1984|pages totales=478|isbn=978-2-85206-163-7|isbn2=978-2-852-06736-3|oclc=25538307}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=C|nom1=Moreau|auteur2=J.-P. Payen|titre=Chimie|sous-titre=maths sup MPSI et PTSI|éditeur=Belin|collection=Guides prépas|lieu=Paris|année=1995|pages totales=319|isbn=978-2-7011-1789-8|oclc=34202562}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Clyde R Metz|auteur2=Romain Jacoud|traducteur=R. Jacoud|titre=Chimie physique|sous-titre=cours et problèmes|éditeur=McGraw-Hill|collection=Série Schaum|lieu=Paris|année=1982|format=2 v., 234-204 p.|isbn=978-2-7042-1037-4|isbn2=978-2-704-21038-1|oclc=419757083|bnf=34860917}} * [[Peter William Atkins]], ''Chimie Physique'', Technique et documentation, Lavoisier et Vuibert, Paris, 1983, 1274{{nb p.}} (Traduction par Gilberte Chambaud de ''{{Lang|en|texte=Physical Chemistry}}'', {{2e}}{{éd.}}, Oxford University Press, 1982. {{vol.}}1, 616{{nb p.}} {{ISBN|978-2-85206-203-0}} et {{vol.}}2, 658{{nb p.}} {{ISBN|978-2-85206-204-7}}) * Odile Dessaux, Pierre Goudmand, Françoise Langrand, ''Thermodynamique statistique chimique'', {{2e}}{{éd.}}, Dunod Bordas, 1982, 154{{nb p.}} Préface de Guy Pannetier {{ISBN|978-2-04-015518-6}} * Bruce H. 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Morel {{ISBN|978-2-225-84498-0}} ==== Revues, handbook et traités encyclopédiques ==== * [[Beilstein database|''{{Lang|en|texte=Beilstein Handbook of Organic Chemistry}}'']], ''[[Chemical Abstracts Service|{{Lang|en|texte=Chemical abstracts Service}}]]'', ''{{Lang|en|texte=Chemical Handbook}}'', ''[[CRC Handbook of Chemistry and Physics|{{Lang|en|texte=CRC Handbook of Chemistry and Physics}}]]'' * [[Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry|''{{Lang|en|texte=Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry}}'']], ''Traité [[Paul Pascal|Pascal]]'' * Catalogues commerciaux de référence Merck, Fieser, Janssen{{etc.}} * ''Actualité chimique'', revue de la [[Société chimique de France]] (ancienne SFC) * R. H. Perry, D.W. 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Comprehensive Perl Archive Network
{{À vérifier|thème=informatique|date=septembre 2016}} {{Langue du titre|en}} {{Infobox Logiciel}} Le '''{{lang|en|Comprehensive Perl Archive Network}}''', ou '''CPAN''', est un [[Site web|site Web]] consacré au langage de programmation [[Perl (langage)|Perl]]. '''CPAN''' désigne également un [[module (programmation)|module]] Perl servant à accéder à ce site. Son nom vient du ''{{lang|en|[[Comprehensive TeX Archive Network]]}}'', ou ''CTAN'', son homologue consacré à [[TeX]]. == CPAN, l'archive == '''CPAN''' est un [[Abréviations en informatique|sigle]] pour ''Comprehensive Perl Archive Network'' (réseau complet d'archives [[Perl (langage)|Perl]]). Il s'agit d'une archive dense de [[logiciel]]s, de [[bibliothèque logicielle|bibliothèques]] de fonctions utilitaires écrits en langage Perl, voire dans d'autres langages (mais néanmoins accessibles en Perl), et de documentation concernant ce langage. On la trouve sur [[Internet]] en suivant l'URL http://www.cpan.org/ ou ses nombreux [[serveur miroir|serveurs miroirs]] à travers le monde. L'archive CPAN a été mise en ligne en octobre 1995. Les logiciels et bibliothèques de fonctions sont suivis et testés par une communauté active, ce qui donne à Perl un nombre de domaines d'applications très important. Il est largement recommandé de faire usage de ce site dès qu'on cherche à mettre en œuvre une fonctionnalité en Perl, en recherchant au préalable sur http://search.cpan.org si quelqu'un n'a pas déjà réalisé un tel module. === Statistiques === Nombre de lignes du [[code source]] mis à disposition dans CPAN : ''15,4 millions de lignes'' en juillet 2004, soit l'équivalent en volume d'instructions de la [[distribution Linux]] [[Red Hat]] 6.2 (mais essentiellement en Perl au lieu d'être majoritairement en [[C (langage)|C]]). == CPAN, le module == '''CPAN''' est également le nom d'un module Perl qui rend aisés le téléchargement, l'installation, la mise à jour et la maintenance des autres modules Perl qui sont archivés sur le CPAN. Il prévoit de nombreux protocoles pour le téléchargement, l'utilisation de [[Serveur mandataire|proxies]]/[[Pare-feu (informatique)|pare-feux]] ; et réalise la vérification des dépendances entre modules, en téléchargeant/installant automatiquement les modules nécessaires si l'utilisateur l'a choisi. Pour des raisons de performance, certains modules contiennent du code en [[C (langage)|C]] et nécessitent la présence d'un [[compilateur]] C comme [[GNU Compiler Collection|gcc]] pour être installés par CPAN. == Voir aussi == * [[JSAN]] * [[Comprehensive TeX Archive Network|CTAN]] * [[Comprehensive R Archive Network|CRAN]] == Liens externes == * {{Site officiel|en|http://www.cpan.org}} * [http://metacpan.org MetaCPAN] Le metaCPAN, un outil de recherche {{Portail|programmation informatique}} [[Catégorie:Développement logiciel]] [[Catégorie:Perl]] [[Catégorie:Serveur de bibliothèques logicielles]]
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Catholicisme
{{3autres|une religion|les notions d'Église et d'institutions catholiques|Église catholique|l'universalité de l'Église|Catholicité|l'aspect historique|Histoire de l'Église catholique}}{{Infobox Religion v2 | titre = Catholicisme | image = Vatican City and St. Peter Square evening twilight aerial view.jpg | légende = Le [[Vatican]], siège de l'[[Église catholique]]. | dénomination originale = | dénomination française = | nature = [[Religion abrahamique|Abrahamique]] et [[Christianisme|Chrétienne]] | lien autres religions = Socle de foi commun avec les autres confessions chrétiennes, dont le [[protestantisme]] et le [[christianisme orthodoxe]] | branche religieuse = Nombreuses, dont [[Église latine]] et [[Églises catholiques orientales]] | nom pratiquant = Chrétien Catholiques | type = Religion monothéiste et universaliste | croyance surnaturelle = | divinité = [[Dieu]] ([[Trinité (christianisme)|Trinité]]) | prophète = Nombreux, partagés avec le [[judaïsme]] et l'[[islam]] | personnage important = | lieu important = [[Vatican]], [[Jérusalem]] | ouvrage = [[Ancien Testament]], [[Nouveau Testament]] | date apparition = | lieu apparition = | aire pratique actuelle = [[Terre|Monde entier]] | nombre de pratiquants = 1,390 milliard de baptisés<ref name="VATICAN NEWS">[https://www.vaticannews.va/it/vaticano/news/2024-04/cattolici-mondo-annuario-pontificio-crescita.html VATICAN NEWS], consulté le 3 juillet 2024.</ref> | date disparition = | rite = [[Rite romain]], [[rite chaldéen]], [[rite maronite]] | clergé = Oui, sous l'autorité du [[pape]] | classification = | période axiale = | Nombre de pratiquants actuel = 1,360 milliard de baptisés }} Le '''catholicisme''' est la [[religion]] des [[christianisme|chrétiens]] reconnaissant l’autorité du [[pape]] et des [[évêque]]s en communion avec lui, notamment pour l’établissement de leur doctrine, sa transmission et l’organisation de leur [[culte]]. L’Église catholique considère que tout [[baptisé]] dans l’Église catholique est catholique, mais elle ne définit pas de critères d’appartenance. Avec 1,36 milliard de catholiques sur [[Terre]]<ref name="VATICAN NEWS" />, elle est la première Église chrétienne dans le monde, le christianisme étant également la religion majoritaire au niveau mondial. L'adjectif « catholique » renvoie au [[symbole de Nicée]] et est interprété par l'Église catholique comme signifiant « se situer dans la continuité d’une tradition bimillénaire de recherche d'unité et d’universalité »<ref>[[Yves Bruley]], ''Histoire du catholicisme'', Paris, PUF, Que sais-je 365, 2010, {{p.|3-4}} {{ISBN|978-2-13-058596-1}}.</ref>. Dans le catholicisme la vie chrétienne est marquée par les [[sacrement]]s : le [[baptême]], la [[confirmation]], l’[[Eucharistie]], la [[Sacrement de pénitence et de réconciliation|réconciliation]], le [[Mariage catholique|mariage]], l'[[onction des malades]], et, pour les [[Diacre chrétien|diacres]], les [[prêtre catholique|prêtres]] et les [[évêque]]s, l'[[Ordre (sacrement)|ordination]]. Le catholicisme peut être vécu selon divers états de vie et dans une grande diversité de courants et d’organisations qui font tous partie de l’[[Église catholique]]. La grande majorité des catholiques font partie de l’[[Église latine]], mais l’Église catholique comprend également 23 [[Églises catholiques orientales]] qui ont, entre autres particularités, le droit d’ordonner prêtres des hommes mariés<ref>Joseph Coppens, ''Sacerdoce et célibat : études historiques et théologiques'', Duculot, 1971</ref>. Historiquement, l’usage du terme « catholicisme » remonte au {{s|XVI}} pour marquer la différence avec les confessions [[Protestantisme|protestantes]] au sein de l’[[Occident chrétien]], mais par [[anachronisme]], l’[[Histoire de l'Église catholique|historiographie catholique]] utilise ce terme pour désigner le [[christianisme nicéen]] du premier millénaire organisé en [[pentarchie]], ce qui, conformément à la [[Dogmes catholiques|doctrine de la foi catholique]], fait apparaître l’[[Église de Rome]] comme seule continuatrice directe de l’[[église primitive]]. Selon l’''[[Annuaire pontifical]] [[2021]]'', on dénombrait 1,345 milliard de baptisés dans l'[[Église catholique]] à la fin [[2019]]<ref>[https://fr.zenit.org/2021/04/01/statistiques-de-leglise-plus-de-pretres-et-de-diacres-permanents/ Annuaire pontifical 2021 | ZENIT], consulté le 27 septembre 2021.</ref>, ce qui représente une augmentation de {{nombre|117|millions}} de catholiques par rapport à fin [[2012]]. En effet, fin [[2012]], il y avait 1,228 milliard de baptisés dans cette Église<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/06/97001-20140506FILWWW00324-le-nombre-de-catholique-en-augmentation.php « Le nombre de catholiques en augmentation »], ''Le Figaro'', consulté le 7 juin 2015.</ref>. Entre fin [[2012]] et fin [[2013]], le nombre de catholiques a donc augmenté de 2,12 %. La croissance du nombre de catholiques a tendance à s'accélérer depuis environ {{nombre|10|ans}}. Entre [[2005]] et [[2019]], la croissance des catholiques a été de 20,6 %, soit une augmentation de {{nombre|230|millions}}. Ces baptisés ont des pratiques, des convictions et des engagements religieux extrêmement variables : {{citation|un décalage croissant apparaît dans toutes les enquêtes d'opinion entre les croyances ou les prescriptions de l'Église et celles des populations qui se disent catholiques}}<ref name="Fouilloux2">[[Étienne Fouilloux]], « catholicisme » in [[Régine Azria]] et [[Danièle Hervieu-Léger]] (dir.), ''Dictionnaire des faits religieux'', Paris, PUF, Quadrige Dicos poche, 2010, {{p.|111-116}} {{ISBN|978-2-13-054576-7}}.</ref>. Le catholicisme est présent aujourd'hui dans presque [[Liste des pays du monde|tous les pays du monde]], principalement en [[Europe]], en [[Amérique]] et en [[Afrique subsaharienne]], beaucoup moins en [[Asie]] et dans le [[monde arabo-musulman]]. Il enregistre un déclin dans les [[Occident|pays occidentaux]] et une forte progression en Afrique et en Asie. La croissance du nombre de catholiques dans le monde est légèrement supérieure à celle de la population mondiale. En [[1978]], le monde comptait environ 18 % de catholiques contre 17 % en [[2004]]<ref name="édition">D'après l'édition 2009 du [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/world#people-and-society World Fact Book de la CIA], les catholiques représentent 16,99 % des {{nombre|6.79|milliards}} d'individus peuplant la terre.</ref>, 17,5 % en 2012<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/06/97001-20140506FILWWW00324-le-nombre-de-catholique-en-augmentation.php « Le nombre de catholiques en augmentation »], ''Le Figaro'', 6 mai 2014, consulté le 7 juin 2014.</ref> et 17,7 % en [[2019]]<ref>[https://fsspx.news/fr/news-events/news/catholicisme-un-centre-de-gravite-qui-se-deplace-vers-le-sud-et-lest-65547 Catholicisme : un centre de gravité qui se déplace vers le sud et l’est], consulté le 27 septembre 2021.</ref>. == Les termes « catholique » et « catholicisme » == === Étymologie === [[Fichier:Nicene latino.jpg|vignette|Le [[symbole de Nicée]] en grec et en latin.]] L'adjectif « catholique » vient du grec {{Grec ancien|καθολικός|katholikós}}, « général, universel »<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/catholique TLFI.]</ref>. Dès les premiers siècles de notre ère, ce mot apparaît chez différents auteurs [[Christianisme|chrétiens]], qui l'emploient pour clarifier ce qu'est une communauté locale en communion avec l’« Église universelle »<ref>[[Yves Bruley]], ''Histoire du catholicisme'', éd. P.U.F., 2004, {{p.|4}}.</ref> face à l'émergence de diverses sectes chrétiennes aux [[christologie]]s spécifiques. Ainsi, au début du {{s-|II}}, [[Ignace d'Antioche]] dénonce les divisions entre chrétiens : {{citation|Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le [[Jésus-Christ|Christ Jésus]], là est l’Église universelle (''katholikê ekklêsia'')}}<ref>[[Ignace d'Antioche]], ''Lettre aux Smyrniotes'', VIII, 2.</ref>. Quelques décennies plus tard, [[Tertullien]] s'oppose aux dissidences des christianismes hétérodoxes de [[Marcion]] ou aux [[gnostiques]], inaugurant la littérature chrétienne dans la [[Latin|langue latine]], qui ne dispose cependant pas encore du vocabulaire ajusté pour rendre l'expression grecque de {{Grec ancien|καθολική ἐκκλησία|katholikḗ ekklēsía}}. Dans la littérature latine, le grec {{Grec ancien|καθολικός|katholikós}} n'est pas traduit par son équivalent latin, ''universalis'', mais se trouve directement translittéré en ''catholicus''. Le mot acquiert une extrême importance dès qu'il est intégré dans le [[symbole de Nicée]], qui déclare : {{citation|Je crois en l'Église une, sainte, catholique et apostolique}}. En latin, la carrière sémantique du terme ''catholicus'' reste déterminée par le fait qu'il est créé pour qualifier spécifiquement l'Église. En français, le terme « catholique » apparaît sous la forme ''catoliche'' au {{s-|XIII}} puis sous la forme ''catolicque'' au début du {{s-|XIV}}<ref name="Alain Rey p.655">{{harvsp|Rey|id=Alain_Rey|p=655}}.</ref> chez des auteurs comme [[Philippe de Mézières]]<ref>''Dictionnaire étymologique Larousse'', Paris, 1971.</ref>. === Évolution du sens après la Réforme === Lors de la [[Réforme protestante]], le christianisme connaît des débats doctrinaux d'où émerge une pluralité confessionnelle<ref>Bernard Bourdin, ''La Genèse théologico-politique de l'État moderne'', {{p.|256}}.</ref>. Des traités polémiques publiés vers 1570, notamment ceux de [[Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde|Philippe de Marnix]], font que l'adjectif « catholique » identifie désormais une confession chrétienne parmi d'autres. Le substantif « catholicisme », lui, apparaît à la fin du {{s-|XVI}} dans un livre du polémiste catholique [[Pierre Charron]] publié en 1595<ref>[[Pierre Charron]], ''Réplique sur la Réponse faite à la troisième Vérité'', {{p.|231}}. Lecture sur [https://books.google.fr/books?id=gc07AAAAcAAJ&pg=PA124&dq=Charron+catholicisme&hl=fr&ei=lLWeTbHSOYmXcfHcoe8B&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CDQQ6AEwAA#v=onepage&q=catholicisme&f=false Google Book].</ref>. Le ''[[Dictionnaire historique de la langue française]]''<ref name="Alain Rey p.656">{{harvsp|Rey|id=Alain_Rey|p=656}}.</ref> signale un emploi du terme remontant à 1598<ref>On le trouve dans le « Recueil des choses mémorables avenues en France sous le règne de Henri II » ; cf l'article [[Jean Le Frère]]. Titre complet : ''L'Histoire de France enrichie des plus notables occurrences et choses mémorables advenues en ce royaume de France et ès Pays-Bas de Flandres, soit en paix, soit en guerre, tant pour le fait séculier qu'ecclésiastique, reillie de divers mémoires, instructions et harangues d'ambassadeurs, négociations d'affaires, expéditions de guerre et autres avertissements particuliers''. Paris, [[1582]]. (En société avec [[Paul-Émile Piguerre]], conseiller au [[Le Mans|Mans]], natif du pays Chartrain). Cette histoire est tirée principalement de [[Henri Lancelot-Voisin de La Popelinière]]. Le Frère en a retranché tout ce que cet écrivain [[Calvinisme|calviniste]] y disait contre la [[religion catholique]].</ref>, à la suite de la naissance des confessions protestantes, pour désigner la religion des [[christianisme|chrétiens]] en communion avec le [[pape]] et les [[évêque]]s. C'est alors un synonyme rare de « [[catholicité]] », au sens de « conforme à la doctrine catholique ». === Ambiguïtés === Cependant, le terme « [[catholicité]] » renvoie aussi à l'universalité de l'Église et de la foi nonobstant la diversité des confessions chrétiennes ; en ce sens, la catholicité est a-confessionnelle. Au contraire, le terme « catholicisme » renvoie à la pluralité confessionnelle en désignant ''une'' de ces confessions. Le paradoxe est que « catholique » signifie « universel », tandis que ce terme et ses dérivés commencent à être appliqués à cette réalité lorsque son universalité commence à être contestée<ref>Relevant ce problème, [[Étienne Fouilloux]], dans le ''Dictionnaire des faits religieux'', commence l'article « Catholicisme » en écrivant : {{citation|Puisque l'adjectif catholique est synonyme d'universel, le catholicisme se réclame abusivement d'une catholicité à laquelle il aspire sans parvenir à l'atteindre malgré des efforts séculaires}}. Étienne Fouilloux, « Catholicisme » in Régine Azria et [[Danièle Hervieu-Léger]] (dir.), ''Dictionnaire des faits religieux'', Paris, PUF, Quadrige Dicos poche, 2010, {{p.|111}} {{ISBN|978-2-13-054576-7}}.</ref>. Cet usage ne s'impose cependant pas sans difficulté parmi les catholiques. Le cardinal [[Jacques Davy du Perron|Jacques du Perron]], qui répondait aux arguments du roi [[Jacques Ier d'Angleterre|Jacques {{Ier}} d'Angleterre]] selon lequel l'Église [[Anglicanisme|anglicane]] était catholique tandis que celle de Rome ne l'était pas, estimait que le nom de « catholique » ne pouvait pas être celui d'une religion particulière : {{citation|Le nom de catholique n'est pas un nom de simple créance mais un nom de communion.}} Selon [[Michel Despland]], {{citation|le rejet romain de la théorie de la religion s'explique facilement. Parler de religion, c'est utiliser un mot qui accepte l'article indéfini : c'est commencer à voir l'Église catholique comme ''une'' religion. […] Jusqu'à la fin du {{s-|XVIII}}, la théologie catholique officielle laisse donc entièrement de côté la problématique de la religion devenue si visible au cours du {{s-|XVI}}. Les catholiques français commencent à s'y intéresser de nouveau à partir de la deuxième moitié du {{s-|XVII}}}}<ref>[[Michel Despland]], ''La Religion en Occident'', Paris, Cerf, Cogitatio Fidei, 1987, {{p.|222}}.</ref>. Le mot « catholicisme » ne devient courant qu'à la suite de son usage durant la Révolution française pour désigner l'Église catholique<ref name="Alain Rey p.656"/>. Par la suite, les catholiques finiront par considérer assez largement qu'ils ont une religion parmi d'autres. Le terme de « catholicisme » est donc utilisé tant par les « catholiques » qui se sont construit une identité confessionnelle sous ce nom, que par ceux qui ont besoin d'un mot pour les désigner de l'extérieur. Le catholicisme est donc paradoxalement la confession de ceux qui considèrent (ou devraient considérer) qu'être catholique implique de ne pas faire partie de la pluralité des confessions. Le mot « catholicisme » peut aussi désigner la façon que l'on a de comprendre la doctrine catholique ou l'exposé systématique de la foi catholique<ref>Dictionnaire ''Littré'', « Catholicisme ».</ref>. C'est en ce sens que le terme est employé comme titre d'un essai d'[[Henri de Lubac]]<ref>[[Henri de Lubac]], ''Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme'', Paris, Cerf, coll. Unam Sanctam, {{1re}} éd. 1938. Réédition, Cerf, coll. « Œuvres du cardinal Henri de Lubac et Études lubaciennes » VII, 2003 {{ISBN|2-204-07120-X}}.</ref>, ou bien comme titre du dictionnaire encyclopédique ''Catholicisme''<ref>[[Institut catholique de Lille]], ''Catholicisme'', 1948-2000, Letouzey & Ané, {{EAN|3770001478005}}.</ref>. == L'Église catholique == {{Article détaillé|Église catholique}} [[Fichier:Ignatius of Antiochie, poss. by Johann Apakass (17th c., Pushkin museum).jpg|vignette|gauche|C'est dans la ''Lettre aux Smyrniotes'' d'[[Ignace d'Antioche]] (v. 100) qu'apparaît pour la première fois l'expression « Église catholique » dans le sens d'« universelle »<ref>[[Ignace d'Antioche]] dans sa ''Lettre aux Smyrniotes'' (v. 100) utilise l'expression « Église catholique » dans le sens d'« universelle », mais par [[uchronisme]] de nombreux auteurs catholiques modernes l'utilisent pour désigner l'[[Pentarchie|Église nicéenne du premier millénaire]] comme étant le même institution que l'[[Église catholique]] telle qu'elle s'est constituée durant le second millénaire.</ref>{{,}}<ref>[[Jean Meyendorff]], ''Catholicity and the Church'', St Vladimirs Seminary Press, 1997, {{ISBN|0-88141-006-3}}, {{p.|7}}.</ref>. [[Icône (religion)|Icône]] russe du {{s-|XVII}}, [[musée Pouchkine]].]] L'usage commun est de considérer l'Église catholique ou le catholicisme comme une confession, mais les textes de l'institution concernée ne donnent guère d'éléments qui permettraient d'affirmer qu'elle a telle ou telle désignation officielle. Dans les textes des évêques ou du pape, le terme le plus courant est celui d'« Église », sans autre précision : le mot « Église » n'y vise pas seulement une institution mais aussi un objet de [[Foi chrétienne|foi]]. Dans la « communication tous publics » (revues, sites internet des diocèses, livres…), lorsqu'il n'est pas tout simplement question de l'« Église », c'est l'expression « Église catholique » qui est généralement employée. Les textes officiels du [[Saint-Siège]] utilisent, selon le contexte, l'expression « Église catholique » ou bien parlent de « l'Église » tout court. Sur le rapport entre Église et Église catholique, la constitution conciliaire ''[[Lumen Gentium]]'' indique que : {{citation|l’unique Église du Christ, dont nous professons dans le symbole l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité, cette Église que notre Sauveur, après sa résurrection, remit à Pierre pour qu’il en soit le pasteur […]. Cette Église comme société constituée et organisée en ce monde, c’est dans l’Église catholique qu’elle subsiste, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec lui, bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique}}<ref>[[Concile Vatican II]], ''[[Lumen Gentium]]'', §8, [http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19641121_lumen-gentium_fr.html texte complet sur le site du Vatican].</ref>. L'expression « Église catholique » apparaît aussi dans les documents liés au [[dialogue interreligieux]], notamment dans ''[[Nostra Ætate]]'', la déclaration du [[concile Vatican II]] sur les rapports du catholicisme avec les autres religions, ainsi que dans ''[[Unitatis Redintegratio]]'', un décret de [[Paul VI]] sur l'[[œcuménisme]]. Il en va de même pour l'intitulé du [[Catéchisme de l'Église catholique]]. Dans le [[Code de droit canonique de 1983]], 20 canons utilisent l'expression « Église catholique ». == Théologie et doctrine == L’Église catholique professe que [[Dieu (christianisme)|Dieu]] se révèle par le témoignage donné par la personne de [[Jésus-Christ]] : {{Citation|Je suis le chemin, la Vérité et la Vie}}<ref>Évangile de Jean, 14:6.</ref> et par l'inspiration du [[Saint-Esprit]] : {{Citation|Quand deux ou trois se réunissent en mon nom, je suis au milieu d'eux}}. === La double source de la foi === [[Fichier:Trinité Grandes Heures Anne de Bretagne.jpg|vignette|La Trinité, miniature, ''[[Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne]]'' illustrées par [[Jean Bourdichon]].]] L’accès à cette révélation dépend d'une double source : les [[Saintes Écritures|Écritures]] et la [[Tradition (christianisme)|Tradition]] : « l'une et l'autre doivent être reçues et vénérées avec égal sentiment d'amour et de respect »<ref>''|[[Dei Verbum]]'' 9.</ref>. L'ensemble que forment les Écritures et la Tradition se nomme le « [[dépôt de la foi]] ». Le [[concile Vatican II]] réaffirme que la Tradition explique les Écritures. Les deux aspects sont intimement liés : {{Citation bloc|La sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique [[dépôt de la foi|dépôt sacré]] de la parole de Dieu, confié à l'Église ; […] Il est donc clair que la sainte Tradition, la sainte Écriture et le magistère de l'Église, par une très sage disposition de Dieu, sont tellement reliés et solidaires entre eux qu'aucune de ces réalités ne subsiste sans les autres, et que toutes ensemble, chacune à sa façon, sous l'action du seul [[Saint-Esprit|Esprit Saint]], contribuent efficacement au [[salut des âmes]].|Vatican II, constitution dogmatique ''[[Dei Verbum]]'' sur la révélation divine, §10, [http://www.vatican.va/archive/hist_councils/ii_vatican_council/documents/vat-ii_const_19651118_dei-verbum_fr.html].}} <!-- remarque : la citation présentée n'est pas totalement conforme au texte disponible par le lien ajouté. --> ==== Les Écritures ==== Les Écritures saintes du catholicisme comprennent plusieurs textes répartis en deux parties. Le livre de la Première Alliance (l'[[Ancien Testament]]) réunit des textes religieux [[judaïsme|juifs]] antérieurs à [[Jésus de Nazareth]] ; soit la [[Bible hébraïque]]. Pour le catholicisme, les « Écritures » de la [[Bible]], en tant que parole humaine inspirée divinement, expriment la « Parole de Dieu ». Le livre de la Nouvelle Alliance (le [[Nouveau Testament]]) réunit 27 textes : les quatre [[Évangiles]], les [[Épître]]s, les [[Actes des Apôtres]] et l'[[Apocalypse]], rédigés postérieurement à la vie de [[Jésus-Christ]]. Ces deux livres ou testaments constituent la Bible chrétienne. ==== La Tradition ==== La Tradition selon l'Église catholique comprend : * la tradition proprement apostolique qui remonte aux [[apôtre]]s contemporains de Jésus-Christ ; * la tradition ecclésiastique ou interprétative qui jouit {{Incise|quand elle est unanime}} du privilège de l'[[Infaillibilité pontificale|infaillibilité]] ; * les enseignements des [[Père de l'Église|Pères]] et [[Docteur de l'Église|docteurs de l’Église]] ; * le [[Magistère de l'Église]] (conciles œcuméniques, pontifes romains) qui bénéficie lui aussi du [[Dons du Saint-Esprit|charisme]] de l'infaillibilité quand il se prononce d'une manière définitive en matière de foi ou de principes moraux ; * la [[liturgie catholique|liturgie]] (''lex orandi, lex credendi''). === Le dogme ou le symbole de la foi === {{Article détaillé|Profession de foi}} [[Fichier:Resurrection.JPG|vignette|droite|[[La Résurrection (Piero della Francesca)]].]] Les professions de foi ont un rôle non seulement doctrinal mais aussi mystique et liturgique. Par elles, les catholiques expriment leur confiance (foi) en Dieu et réaffirment les grands « mystères » de la foi chrétienne : * la [[Trinité (christianisme)|Trinité]] : un Dieu unique en trois personnes distinctes ; * l’[[Incarnation (christianisme)|Incarnation]] : Jésus, vrai Dieu et vrai homme, né de Marie ; * la [[Rédemption]] : Jésus apporte le salut par sa mort sur la croix et sa [[résurrection de Jésus|résurrection]]. L’adhésion à ces textes est une condition nécessaire pour faire partie de l’Église catholique. Non seulement ils sont étudiés (dans le ''[[Catéchisme de l'Église catholique]]'') mais ils sont aussi repris par les catholiques lors de leur baptême et de leur confirmation et redits à chaque messe. === Vie chrétienne === Dans le catholicisme, la vie chrétienne est marquée par les sacrements, eux-mêmes indissociables de la liturgie : le [[baptême]], la [[confirmation]], l'[[Eucharistie]], la [[Sacrement de pénitence et de réconciliation|réconciliation]], le [[Mariage catholique|mariage]], l'[[onction des malades]], et pour les diacres, les prêtres et les évêques, l'[[Ordre (sacrement)|ordination]]. Le catholicisme peut être vécu selon divers état de vie : laïc, consacré, ordonné, et dans une grande diversité de courants et d'organisations. Pour nombre de catholiques, le principal lieu de vie chrétienne est la [[paroisse]] ; celle-ci étant une portion du territoire d'un [[diocèse]]. Il existe au sein des paroisses de nombreuses associations ou mouvements établis de façon plus ou moins formelle. Certains de ces mouvements sont internationaux tels que [[Caritas Internationalis]], les mouvements d'action catholique, les équipes Saint-Vincent, etc. Récemment, se sont développées les communautés nouvelles. Des centaines d'ordres religieux jouent un rôle important comptant de quelques dizaines de membres à plusieurs milliers. L'enseignement catholique, grâce à ses nombreuses écoles et universités tenues par des laïcs ou des religieux, fait partie des aspects les plus visibles du catholicisme actuel. === Relations avec les autres religions === {{Article détaillé|Relations du catholicisme avec les autres religions|Œcuménisme}} Concernant ses relations avec le [[judaïsme]], l'Église catholique est revenue sur certaines positions. Celles des premiers siècles liées au [[supersessionisme]] ne sont plus de mise. Rome a pensé qu'un renouvellement théologique était nécessaire dans ce domaine. Celui-ci est en cours depuis l'[[après-guerre]] et le [[concile Vatican II]] notamment avec la déclaration ''[[Nostra Ætate]]'' de [[1965]] sur les relations avec les autres religions. Entamée au cours des années 1990, la [[repentance de l'Église catholique]] a conduit à la publication de documents officiels comme cette réflexion sur l'[[antijudaïsme]], voire l'[[antisémitisme]], qui ont marqué une partie de son histoire : : {{Citation|Nous regrettons profondément les erreurs et les fautes de ces fils et filles de l’Église. Nous faisons nôtres les paroles de la déclaration ''Nostra Ætate'' du deuxième concile du Vatican qui affirme sans équivoque : « L’Église […] ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les juifs »}}<ref>[http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/documents/rc_pc_chrstuni_doc_16031998_shoah_fr.html ''Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah''] ([[1998]]).</ref>. == La diversité du catholicisme == === Sens et portée du concile Vatican II === {{section vide ou incomplète}} [[Fichier:Second Vatican Council by Lothar Wolleh 005 – unframed.jpg|vignette|Le [[concile Vatican II]] photographié par [[Lothar Wolleh]].]] Au lendemain du [[concile Vatican II]], deux courants de contestation opposés se mettent en place. Dès la fin des années 1960, le débat s'engage sur la notion de « crise de l'Église »<ref>[[Jean-Marie Domenach]], René Pucheu, « Réinventer l'Église ? », ''[[Esprit (revue)|Esprit]]'', novembre 1971.</ref>. Alors qu'un courant traditionaliste refuse les conclusions du concile, un courant « réformateur » et « progressiste » estime au contraire que sa mise en œuvre reste insuffisante. === Tension entre « tradition » et « modernité » === {{Article détaillé|Modernisme dans l'Église catholique|Catholicisme traditionaliste|Herméneutique de Vatican II}} Les changements apportés à la [[messe]] après [[Vatican II]] ont suscité des réactions variées. Certains ont cessé toute pratique religieuse, accentuant une tendance à la [[déchristianisation (société)|déchristianisation]] constatée depuis plusieurs décennies par les observateurs, tandis que d'autres ont essayé de maintenir l'ancienne liturgie. Ceux-ci ont constitué la base des [[Catholicisme traditionaliste|groupes catholiques traditionalistes]] d'aujourd'hui, dont la [[Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X|Fraternité Saint-Pie-X]], qui considèrent que les réformes de Vatican II sont allées trop loin. En sens inverse, les catholiques dits « libéraux » forment un autre groupe qui estime que les réformes du Vatican II ne sont pas allées assez loin. Les déclarations de théologiens tels que [[Hans Küng]] et [[Charles Curran (théologien)|Charles Curran]] ont conduit l'Église à leur retirer l'autorisation d'enseigner en tant que catholiques. Toujours est-il que la grande majorité des catholiques ont accepté les réformes de Vatican II de plus ou moins bonne grâce<ref>Thomas S. Bokenkotter, ''A Concise History of the Catholic Church'', 2004, p. 410.</ref>. En 2007, le ''[[motu proprio]]'' ''[[Summorum Pontificum (motu proprio)|Summorum Pontificum]]'' de [[Benoît XVI]] a rétabli la [[messe tridentine]] en tant qu'option, à célébrer à la demande des fidèles, initiative qui a été abrogée en 2021 par le ''motu proprio'' ''[[Traditionis custodes]]'' du [[François (pape)|pape François]]. == Catholicisme et société == === Catholicisme social === {{Article détaillé|Doctrine sociale de l'Église catholique|Rerum novarum}} Les catholiques interviennent en matière sociale. Cette question a fait l'objet d'une synthèse systématique et exhaustive en 2004, sous la forme d'un [[Compendium de la doctrine sociale de l'Église]], rédigé par le [[Renato Martino|cardinal Martino]], président du Conseil pontifical Justice et Paix. {{section vide ou incomplète}} === Théologie de la libération === Dans le mouvement de la [[Théologie de la libération]], les catholiques progressistes s'éloignent d'un catholicisme conservateur, au profit d'une voie dans laquelle l’action politique apparaît comme une exigence de l'engagement religieux dans la lutte contre la pauvreté. Théorisé à partir de 1972 par [[Gustavo Gutiérrez Merino]], ce mouvement prône la libération des peuples et entend renouer avec la tradition chrétienne de la solidarité. Ce courant latino-américain, essentiellement composé de [[Ordre des Prêcheurs|dominicains]] et de [[Compagnie de Jésus|jésuites]], est accusé par ses détracteurs d'être d'inspiration [[Marxisme|marxiste]] et ses théologiens sont souvent en délicatesse avec le [[Dicastère pour la Doctrine de la Foi]] (ex-Congrégation pour la doctrine de la foi), à l'instar de [[Jon Sobrino]]. === Mouvements charismatiques === {{section vide ou incomplète}} C'est en 1967 qu'apparaît aux États-Unis le [[Renouveau charismatique catholique]], inspiré par les mouvements pentecôtistes américains<ref>Patti Mansfield, ''Comme une nouvelle Pentecôte, les débuts du Renouveau Charismatique dans l'Église catholique'', Éditions de l'Emmanuel 1992 (histoire du début de Mouvement Charismatique parmi des étudiants de l'université Notre-Dame à Duquesne.</ref>. Des communautés sont nées, appelées « charismatiques » parce qu'elles revendiquent « le don accordé par Dieu à une ou plusieurs personnes, comme un don de guérison, de « ''parler en langues'' ». Des familles, des célibataires, prêtres et laïcs consacrés en font partie. [[Jean-Paul II]] a reconnu ce mouvement nouveau au sein de l'Église notamment dans l'[[exhortation apostolique]] ''Christifideles Laïci''<ref>[http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_30121988_christifideles-laici_fr.html ''Christifideles Laïci'', site du Vatican, §2.]</ref>. === Nouvelle évangélisation === La [[nouvelle évangélisation]] est l'une des priorités de l'Église depuis le pontificat de Jean-Paul II, qui a instauré le concept de « nouvelle évangélisation » ou « réévangélisation ». Elle se différencie de l'[[évangélisation]] traditionnelle du fait de ses modalités mais également par le public qu'elle veut atteindre : les pays de vieille tradition chrétienne, c'est-à-dire principalement l'Europe et l'Amérique. Un [[Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation]] fut créé en 2010 par Benoît XVI. == Diversités géographiques et culturelles == === Le catholicisme dans le monde === {{...}} {{section à actualiser|date=octobre 2016}} Graphique : estimations par [[continent]], exprimées en millions de catholiques, de [[1978]] à [[2004]]. [[Fichier:Stat cath.jpg|400px|gauche|Évolution par continent en millions de catholiques.]] [[Fichier:World Catholic Population.png|vignette|droite|550px|Pourcentage de catholiques dans le monde en 2018.]] {{clr}} === Le catholicisme comme objet d'étude === Le catholicisme est une religion, ce qui, en [[sociologie]], peut être appréhendé comme un « ensemble de pratiques et de croyances ». Cependant, les études sociologiques ou des sciences des religions sur le catholicisme restent très rares, pour ainsi dire inexistantes si l'on compare avec ce qui se fait pour d'autres religions<ref name="Cath tensions 8">[[Danièle Hervieu-Léger]], ''Catholicisme en tension'', édition EHESS, {{p.|8}} {{ISBN|978-2-7132-2335-8}}.</ref>. En 2012, dans ''Catholicisme en tensions'', [[Danièle Hervieu-Léger]] déplore que {{citation|trop peu de jeunes chercheurs, intéressés pourtant à la sociologie des faits religieux contemporains, s'engagent dans cet inépuisable champ de recherche}}. Elle propose aussi une explication à ce manque d'intérêt : {{citation|Le sentiment de bizarrerie qu'inspire l'objet catholicisme - banal, vaguement familier, peuplé éventuellement de quelques références et souvenirs lointains, et, en même temps, étranger, exotique, ou plutôt saugrenu - explique, sans doute pour une part, cette absence d'attrait}}<ref name="Cath tensions 8" />. Par contraste avec la sociologie, il existe de très nombreuses études historiques, littéraires, théologiques ou philosophiques sur le catholicisme ou l'Église catholique. Si, jusque dans les [[années 1980]], il ne semblait guère douteux que l'on puisse décrire objectivement et scientifiquement une religion comme un objet qui s'offre tel quel à l'observation et aux mesures, il n'en va plus de même aujourd'hui. L'impossibilité qu'ont les chercheurs de s'accorder sur ce qu'est une religion<ref>Régine Azria, « Avant-propos » dans Régine Azria et [[Danièle Hervieu-Léger]] (dir.), ''Dictionnaire des faits religieux'', Paris, PUF, Quadrige Dicos poche, 2010, p. VII {{ISBN|978-2-13-054576-7}}.</ref>, comme celle de décrire de façon exhaustive ce que serait le système de pensée d'une religion<ref>[[Mircea Eliade]], ''Traité d'histoire des religions'', Paris, Payot, 1949, réed. 1990, {{p.|18-20}} {{ISBN|2-228-88129-5}}.</ref>, ont été maintes fois relevées. Ces difficultés théoriques ont entraîné davantage de circonspection quant à la possibilité de définir ce que serait essentiellement le catholicisme. Des études mettent ainsi davantage l'accent sur la diversité du phénomène que l'on tente d'appréhender sous ce nom<ref>Des auteurs parlent de « catholicismes » pour décrire le catholicisme, par exemple : [[Étienne Fouilloux]], « Catholicisme » dans Régine Azria et [[Danièle Hervieu-Léger]] (dir.), ''Dictionnaire des faits religieux'', Paris, PUF, Quadrige Dicos poche, 2010, {{p.|116}} {{ISBN|978-2-13-054576-7}} ; voir aussi Céline Béraud, [[Frédéric Gugelot]], Isabelle Saint-Martin (dir.), ''Catholicisme en tension'', Paris, École pratiques de Hautes Études en Sciences sociales, 2012 {{ISBN|978-2713223358}}.</ref>, tandis que pour ce qui est de la description du catholicisme comme d'une doctrine ou d'un système de pensée, on insiste sur le fait que l'on peut sans doute identifier des « accentuations »<ref>[[Jean Delumeau]], ''Le Fait religieux'', Paris, Fayard, 1993, « Catholicisme », {{p.|127}} : {{citation|Ce qui fait la différence catholique ce n'est pas un principe rigidement défini, mais un ensemble d'accentuations, que l'on pourrait définir comme une « culture théologico-spirituelle. »}}</ref>, caractéristiques ou « éléments constitutifs »<ref>[[Joseph Ratzinger]], ''Les Principes de la théologie catholique. Esquisse et matériaux'', Paris Téqui, 2005, {{p.|13}} ss. {{ISBN|2-7403-1197-4}}.</ref> de la pensée catholique, mais sans décrire ''more geometrico'' un « système catholique » en sa totalité. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Catholicism| wikinews=Catégorie:Catholicisme| wiktionary=catholicisme| wikisource=Catégorie:Catholicisme| wikiversity=Introduction au catholicisme}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === {{colonnes|taille=30|1= * [[Marie-Françoise Baslez]], ''Comment notre monde est devenu chrétien'', Paris, éditions CLD, 2008 {{ISBN|978-2-7578-1665-3}}. * Céline Béraud, [[Frédéric Gugelot]] et Isabelle Saint-Martin (dir.), [[Danièle Hervieu-Léger]] (préf.), ''Catholicisme en tensions'', éditions de l'[[EHESS]], 2012 {{ISBN|978-2-7132-2335-8}}. * [[Yves Bruley]], ''Histoire du catholicisme'', PUF, Que sais-je 365, 2010 {{ISBN|978-2-13-058596-1}}. * [[Jean-Yves Calvez]] sj et [[Philippe Lécrivain]] sj, ''Comprendre le catholicisme'', Eyrolles, 2008. * [[Jean Chelini]] et A.-M. Henry, ''La Longue Marche de l’Église'', Bordas, 1981. * [[Alain Corbin]] (dir.), ''Histoire du christianisme'', Seuil, 2007, {{nb p.|468}} {{ISBN|978-2-02-089421-0}}. * [[Jean Delumeau]], ''Histoire vécue du peuple chrétien'', 2 vol., Privat, 1979. * [[Danièle Hervieu-Léger]], ''Catholicisme, la fin d'un monde'', Bayard, 2003. * [[Patrick Levaye]], ''Géopolitique du catholicisme'', éditions Ellipses, 2007 {{ISBN|978-2-7298-3523-1}}. * [[Henri de Lubac]] [[.sj|sj]], ''Catholicisme. Les aspects sociaux du dogme'', Cerf, {{1re}} éd. 1938, rééd. Cerf, coll. « Œuvres du cardinal Henri de Lubac et Études lubaciennes » VII, 2003. * [[Roland Minnerath]], ''De Jérusalem à Rome. Pierre et l'unité de l'Église apostolique'', Beauchesne, 1994 {{ISBN|2-7010-1321-6}}. * [[Joseph Moingt]] sj, ''Croire quand même, libres entretiens sur le présent et le futur du catholicisme'', Temps présent, 2010, {{nb p.|250}} * [[Jean-Pierre Moisset]], ''Histoire du catholicisme'', Flammarion, 2009 {{ISBN|978-2-0812-2082-9}}. * [[Jaroslav Pelikan]], ''La Tradition chrétienne, tome 1 : L'émergence de la tradition catholique'', PUF, 1995 {{ISBN|978-2130456100}}. * Wolfgang Reinhard, ''Papauté, confession, modernité'', éditions de l'EHESS, 1998 {{ISBN|2-7132-1256-1}}. * [[Michel Sales]] sj, ''Le Corps de l'Église : Études sur l'Église une, sainte, catholique et apostolique'', Fayard, coll. « Communio », 1989. * [[Bernard Sesboüé]] sj, ''Hors de l'Église pas de salut : Histoire d'une formule et problèmes d'interprétation'', Desclée de Brouwer, 2004. * [[Henri Tincq]], ''Les Catholiques'', Hachette, « Pluriel », 2009. }} === Articles connexes === {{Colonnes|taille=18| * [[Église catholique]] * [[Catholicisme libéral]] * [[Communion orthodoxe]] * [[Concile de Trente]] * [[Crise moderniste]] * [[Composition de l'Église catholique]] * [[Histoire de l'Église catholique]] * [[IIe concile œcuménique du Vatican]] * [[Livre de Règles]] * [[Loi de séparation des Églises et de l'État]] * [[Modernisme dans l'Église catholique]] * [[Œcuménisme]] * [[Papauté]] * [[Protestantisme]] }} === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.vatican.va/phome_fr.htm/ Site officiel du Vatican]. * {{la}} [http://www.documentacatholicaomnia.eu/ ''Documenta Catholica Omnia''], recueil de sources. {{Portail|catholicisme|Vatican|christianisme}} [[Catégorie:Catholicisme| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine%20fran%C3%A7aise
Cuisine française
{{Infobox Patrimoine culturel immatériel de l'humanité | Nom = La cuisine française<br>''Le [[repas gastronomique des Français]] et le [[compagnonnage]], réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier.'' | Image = Pot-au-feu2.jpg | Légende = Un plat traditionnel de la cuisine française, le [[pot-au-feu]]. | Pays = {{France}} | Région = [[Europe]] et [[Amérique du Nord]] | Liste = représentatif | ID = 00437 | Année = 2010 }} La '''cuisine française''' fait référence à divers styles [[Gastronomie|gastronomiques]] dérivés de la tradition [[France|française]]. Elle a évolué au cours des siècles, suivant ainsi les changements sociaux et politiques du pays. Le [[Moyen Âge]] a vu le développement de somptueux banquets qui ont porté la [[gastronomie]] française à un niveau supérieur, avec une nourriture décorée et fortement assaisonnée par des chefs tel [[Guillaume Tirel]]. Au {{s-|XVII}}, les habitudes ont changé, avec une utilisation moins systématique des [[épice]]s et avec le développement de l'utilisation des [[Herbe aromatique|herbes aromatiques]] et de techniques raffinées, initiées par [[François Pierre de La Varenne]]. Au {{s-|XVIII}}, de somptueux banquets avec des dizaines de plats sont servis à la Cour de France à Versailles. C'est également vers la fin de ce siècle que naît [[Marie-Antoine Carême]], futur chef de renommée internationale. La cuisine française a été codifiée au {{s-|XX}}, par [[Auguste Escoffier]], pour devenir la référence moderne en matière de [[grande cuisine]]. Elle est aujourd'hui encore considérée comme une référence dans le monde en raison de son aspect culturel. L'œuvre d'Escoffier a toutefois laissé de côté une grande partie du caractère régional que l'on peut trouver dans les provinces françaises. L'essor du tourisme gastronomique, avec l'aide notamment du [[Guide Michelin]], a contribué à un certain retour aux sources des gens vers la campagne au cours du {{s-|XX}} et au-delà. La diversité des traditions régionales rend la cuisine française multiple plutôt qu'unifiée. De nombreux plats régionaux se sont développés au point d'être connus et reconnus au niveau national, donnant parfois naissance à des variations d'une région à l'autre. Les [[Agriculture en France|produits agricoles]] comme le [[fromage]], le [[vin]], la [[viande]], etc., occupent une place d'exception dans la cuisine française, de nombreuses productions régionales arborant, lorsqu'elles sont commercialisées, le label de préservation de l'environnement [[Label Agriculture biologique|Agriculture Biologique (AB)]], des [[Marque de certification|marques de certification collectives]] liées à l'[[agriculture durable]] comme [[Demeter (marque de certification)|Demeter]], [[Bio Cohérence]]{{etc.}}, ou une préservation d'[[appellation d'origine]] comme [[Appellation d'origine protégée]] (AOP) ou encore une préservation d'[[indication géographique]] comme [[Indication géographique protégée]] (IGP). Le {{citation|[[repas gastronomique des Français]]}}, suivant la proposition faite par l'[[Institut européen d'histoire et des cultures de l'alimentation]], a été ajouté à la [[liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité|liste représentative]] du [[patrimoine culturel immatériel |patrimoine culturel immatériel de l'humanité]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] le {{date-|16 novembre 2010}}<ref>{{Lien web|url=http://www.dallasnews.com/sharedcontent/dws/news/world/stories/DN-culture_17int.ART.State.Edition1.b21e71.html|titre=Bon appétit: Your meal is certified by the UN|site=Dallas Morning News|lang=en}}.</ref>{{,}}<ref name="unesco"/>. Avec la [[cuisine mexicaine]] et la [[Régime méditerranéen|diète méditerranéenne]], inscrites le même jour, c'est la première fois que des traditions culinaires sont enregistrées dans cette liste. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la cuisine française}} La cuisine française a énormément évolué au cours des siècles. À partir du [[Moyen Âge]], une cuisine nationale unique et créative a commencé à émerger. Cet élan initié par plusieurs grands chefs est la conséquence des différents mouvements sociaux et politiques. Au fil des années, différents noms ont été donnés aux styles de cuisine français qui ont été codifiés par différents maîtres-cuisiniers. Tout au long de leur vie, ces chefs ont été tenus en haute estime pour leurs contributions à la culture du pays. La cuisine française s'est principalement développée dans la ville de [[Paris]] avec les chefs de cuisine royaux, mais elle s'est finalement étendue à tout le pays et a même été exportée par delà les mers. === Moyen Âge === {{Article détaillé|Cuisine médiévale}} [[Fichier:Les Très Riches Heures du duc de Berry Janvier.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Jean de Berry|Jean {{Ier}} de Berry]] à table, ''[[Les Très Riches Heures du duc de Berry]]'', [[musée Condé]], Chantilly, ms.65, f.1v, vers 1411-1416.]] Dans la [[cuisine médiévale]], les [[banquet]]s étaient chose commune dans la [[noblesse]]. Plusieurs plats y sont servis que ce soit {{citation|en confusion (mélangés)}} ou non mélangés mais tous à la fois. Les grosses pièces de viande étaient coupées en tranches et généralement consommées à la main, entre le pouce et deux doigts. Les volailles et volatiles avaient une position élevée dans la [[Scala naturæ|chaîne des êtres]] (considérés comme plus près du ciel), ce qui explique qu'ils étaient tant goûtés par les hautes classes de la société. Les sauces étaient alors épaisses et très assaisonnées, notamment avec de la [[Moutarde (condiment)|moutarde]] très parfumée. Les [[tourte (plat)|tourtes]] occupaient une bonne place dans les banquets, où la croûte servait alors généralement de contenant davantage que comme nourriture. Ce n'est guère avant la fin du Moyen Âge que les tartes à base de [[pâte brisée]] se sont développées, comme le montrent les recettes du ''[[Viandier]]'' et du ''[[Ménagier de Paris|Mesnagier de Paris]]''. Une fois le repas terminé, on servait des {{citation|issues de table}} qui devinrent par la suite le dessert moderne. Ces issues de table se composaient généralement de [[dragée]]s à base de morceaux de [[sucre]] ou de [[miel]] durci, de fromage et de [[Aromatisation du vin|vin épicé]], comme l'[[hypocras]]<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=1-7}}.</ref>. À l'époque, les ingrédients des repas variaient considérablement selon les [[saison]]s et le [[Calendrier liturgique romain|calendrier liturgique]]. Ainsi, alors que les banquets étaient nombreux et opulents de la fin du [[printemps]] jusqu'à la fin de l'[[automne]], ils se faisaient plus rares en [[hiver]]. Beaucoup d'aliments étaient alors conservés à l'aide de sel, d'épices, de miel ou d'autres conservateurs. Les animaux d'élevage étaient ainsi abattus au début de l'hiver. La viande de bœuf était alors salée, alors que la viande de porc était salée puis fumée. Le bacon et les saucisses étaient fumés à la cheminée, tandis que la langue et les jambons étaient passés à la [[saumure]] puis séchés. Les [[concombre]]s étaient aussi saumurés, alors que les légumes verts étaient conditionnés dans des bocaux avec du sel. Les [[fruit (alimentation humaine)|fruits]], les [[noix]] et les légumes à racine étaient quant à eux bouillis dans le miel pour la conservation. Comme les [[baleine]]s, les [[dauphin]]s, les [[Phocoenidae|marsouins]] étaient considérés comme des poissons, ils étaient consommés au cours du [[Carême]]<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=9-12}}.</ref>. Les étangs artificiels étaient remplis de [[carpe (poisson)|carpes]], de [[Grand brochet|brochets]], de [[tanche]]s, de [[brème]]s, d'[[anguille]]s et d'autres poissons. Des cours permettaient de garder la volaille, telle que les pigeons ou les pigeonneaux qui étaient réservés à l'élite. Le [[gibier]] était très prisé, mais relativement rare, et incluait le [[Cerf élaphe|cerf]], le [[sanglier]], le [[lièvre]], le [[lapin]] et les [[oiseau]]x. Les jardins potagers regorgeaient d'herbes aromatiques telles que la [[Tanaisie commune|tanaisie]], la [[ruta]], la [[menthe pouliot]] et l'[[Hyssopus|hysope]], qui sont rarement utilisées aujourd'hui. Les épices étaient des biens précieux et très coûteux à cette époque. Parmi les plus utilisées, on trouvait le [[poivre]], la [[cannelle]], le [[Giroflier|clou de girofle]], la [[noix de muscade]] et le [[macis]]. Cependant, certaines des épices utilisées à l'époque dans la cuisine française ne le sont plus aujourd'hui, comme le [[cubèbe]], le [[Poivrier long|poivre long]], la [[maniguette]] et le [[galanga]]. Des saveurs aigres-douces accompagnaient généralement les plats, en combinant du [[vinaigre]] et du [[verjus]] avec du sucre (pour les riches) ou du miel<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=13-15}}.</ref>. L'effet visuel des plats était très prisé et il était courant de voir des couleurs chatoyantes. Parmi les couleurs employées, le vert pouvait être obtenu par l'addition de jus d'[[épinard]]s et de la partie verte des [[poireau]]x, la couleur jaune provenait du [[safran (épice)|safran]] ou de jaunes d'[[Œuf (aliment)|œuf]], tandis que le pourpre provenait de la [[Chrozophora tinctoria|maurelle]] ou de l'[[Héliotrope d'Europe|héliotrope]]. Des feuilles d'or ou d'argent pouvaient également être déposées au pinceau avec du blanc d'œuf sur la surface des aliments. C'était le cas, par exemple, de la tourte parmérienne, qui ressemblait à un château dont les tourelles étaient des pilons de [[poulet]]s recouverts de feuilles d'or. L'un des plats les plus grandioses de l'époque était le [[cygne]] ou le [[paon]], rôti et recousu dans sa peau avec son plumage intact, les pattes et le bec dorés à l'or. Étant donné que ces deux oiseaux sont filandreux et ont un goût désagréable, de la [[viande hachée]] et assaisonnée d'oiseaux plus savoureux, comme l'[[oie]] ou le poulet, pouvait prendre la place de leur chair à l'intérieur de leur plumage<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=15-16}}.</ref>. Le plus connu des chefs français du [[Moyen Âge]] était [[Guillaume Tirel]], également connu sous le nom de Taillevent. Il a travaillé dans de nombreuses cuisines royales au cours du {{s-|XIV|e}}. Après son premier poste en tant que marmiton en [[1326]], il devint le chef de [[Philippe VI de Valois|Philippe VI]], puis du fils de [[Jean II le Bon|Jean le bon]]. Le dauphin, devenu roi de France sous le nom de [[Charles V le Sage|Charles V]], en [[1364]], conserve Taillevent au poste de chef cuisinier. Sa carrière dura soixante-six ans et, après sa mort, il fut enterré en grande pompe entre ses deux épouses. Sa pierre tombale le représente en armure, tenant un bouclier où sont représentées trois [[marmite (ustensile)|marmites]]<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=18-21}}.</ref>. === Ancien Régime === Sous l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]], [[Paris]] était la plaque tournante de la culture et de l'activité économique françaises. C'est donc naturellement à Paris que se trouvaient les artisans les plus qualifiés. Les marchés de Paris, tels ceux des [[Halles de Paris|Halles]], de la Mégisserie ou de la [[rue Mouffetard]], occupaient une place prépondérante dans la distribution de nourriture. Quelle que soit la taille de ces marchés, ils étaient régis par un système de [[Corporation sous le royaume de France|corporations]] développé au Moyen Âge. À Paris, ces corporations étaient contrôlées par l'administration municipale et la Couronne. Une corporation visait à empêcher les artisans d'exercer dans une autre branche de l'industrie culinaire que la leur<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=71-72}}.</ref>. Deux types principaux de corporations coexistaient à l'époque : celles qui fournissaient les matières premières ([[Boucher (métier)|bouchers]], [[poissonnier]]s, marchands de grains, [[jardinier]]s) et celles qui fournissaient des aliments préparés ([[boulanger]]s, [[pâtissier]]s, [[Saucier|sauciers]], [[traiteur]]s). Certaines offraient à la fois des matières premières et des aliments préparés, telles que celles des rôtisseurs et des [[Charcuterie|charcutiers]]. Ils avaient ainsi la possibilité de vendre des tourtes et des plats ainsi que de la viande crue et de la volaille. Cette coexistence causait des tensions avec leurs concurrents directs, les bouchers et les volaillers<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=72-73}}.</ref>. Les apprentissages se déroulaient au sein de ces corporations et suivaient différents grades allant d'aide-cuisinier à chef-cuisinier. Les maîtres-queux jouissaient d'un pouvoir important auquel étaient associés des revenus importants et la sécurité de l'emploi. Parfois, le personnel qui travaillait dans les cuisines royales faisait partie de la hiérarchie de la corporation. Il était alors nécessaire pour eux de prévoir leur reconversion. Ceci n'était pas rare dans la mesure où le règlement de la corporation des cuisiniers de Paris le permettait<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=73}}.</ref>. Au cours des {{s2-|XV|XVI}}, la cuisine française a intégré de nombreux aliments venus du [[Nouveau Monde]]. Bien qu'elles mirent du temps avant d'être adoptées, le registre des banquets de [[Catherine de Médicis]] montre un service de soixante-six dindes au cours d'un seul diner. Par ailleurs, le [[cassoulet]] prend ses racines avec l'arrivée des [[haricot]]s du continent américain, ramenés de ses explorations par [[Christophe Colomb]]. === {{s-|XVII}} === [[Fichier:Cuisinierfrancois.jpg|vignette|redresse|Page de titre de la onzième édition du ''Cuisinier françois'', de [[François Pierre de La Varenne|La Varenne]].]] La « [[Grande cuisine|haute cuisine française]] » trouve sa source au {{s-|XVII}} avec le chef [[François Pierre de La Varenne|La Varenne]]. Celui-ci est considéré comme l'auteur du premier véritable [[livre de cuisine]] française, ''Le Cuisinier françois'', en 1651<ref>{{Ouvrage|auteur=Pierre François de La Varenne|titre=Le Cuisinier françois|éditeur=P. David|lieu=Paris|année=1651|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114423k}}.</ref>. Son livre comprend la plus ancienne référence à l'utilisation de graisse de porc pour réaliser le [[Roux_(cuisine)|roux]] (préparation à base de [[farine]] pour lier les [[sauce]]s). L'ouvrage comporte deux sections : l'une pour les jours avec viande et l'autre pour le [[jeûne]]. Ses recettes ont marqué un changement par rapport au style de cuisine du Moyen Âge. Il a ainsi introduit de nouvelles techniques visant à créer des plats plus légers et moins épicés (viandes rôties, poissons bouillis le plus souvent accompagnés de légumes : petits pois, asperges et artichauts sont à la mode sous [[Louis XIV]]) et une présentation plus modeste des tartes, des pâtisseries et des chaussons<ref group="note">Le terme de chausson est à prendre ici comme la meilleure approximation du terme anglais ''turnover'', qui ne possède pas d'équivalent en langue française.</ref>. La Varenne a également publié en 1667 un livre sur la pâtisserie, intitulé ''Le Parfait Confiturier'' (réédité par la suite sous le nom de ''Le Confiturier françois'') qui, de manière similaire, a mis à jour et codifié les nouvelles normes émergentes de la gastronomie pour les desserts et les pâtisseries<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=114-120}}.</ref>. En [[1691]], sous le règne de [[Louis XIV]], le chef [[François Massialot]] écrit ''Le Cuisinier roïal et bourgeois''<ref name="roial">{{Ouvrage|titre=''Cuisinier roïal et bourgeois''|auteur=François Massialot|url=https://www.google.fr/books/edition/Le_cuisinier_roial_et_bourgeois/HXwOAQAAIAAJ|date=1691|pages=505|isbn=9782855210421|lang=fr-FR}}.</ref>. Ce livre contient les menus servis à la cour royale en [[1690]]. À l'époque, Massialot travaille principalement comme cuisinier indépendant. Par leur lien avec la royauté, Massialot et beaucoup d'autres cuisiniers royaux reçoivent certains privilèges. Ils ne sont ainsi pas soumis à la réglementation des corporations et peuvent organiser des réceptions de mariage et des banquets, sans aucune restriction. Le livre de Messialot est le premier qui est écrit sous la forme d'une liste alphabétique de recettes, préfigurant ainsi le premier dictionnaire culinaire. Y apparaît également la première illustration d'une [[marinade]], que ce soit pour une marinade de volaille et de gibier à plumes ou de poissons et de crustacés. Le fait que ses recettes n'indiquent pas les quantités des ingrédients suggère que Massialot écrit pour des cuisiniers qualifiés<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=149-154}}.</ref>. Les rééditions successives du ''Cuisinier roïal et bourgeois'' incluent des améliorations importantes tel que l'ajout d'un verre de vin aux [[Bouillon (cuisine)|bouillons]] de poisson<ref name="roial"/>. Des définitions sont également ajoutées dans l'édition de [[1703]]. Lors de l'édition de [[1712]], l'ouvrage est renommé ''Le Nouveau Cuisinier royal et bourgeois'' et porté à deux volumes. Cette réédition est également rédigée dans un style plus élaboré avec des explications détaillées sur la technique. D'autres petites préparations y sont incluses et un troisième plat est ajouté au repas. Le [[ragoût]], plat traditionnel français, fait sa première apparition comme plat à part entière dans cette édition, alors qu'il était auparavant considéré comme une garniture<ref>{{harvsp|Wheaton|1996|p=155}}.</ref>. === {{s2-|XVIII|XIX}} === [[Fichier:François Boucher 002.jpg|vignette|''[[Le Déjeuner (Boucher)|Le Déjeuner]]'' de [[François Boucher|Boucher]] (1739) réunit une famille bourgeoise autour d'un [[Cabaret (homonymie)|cabaret]].]] [[Fichier:Marie Leszczyńska, Queen of France - Louis Tocqué.jpg|vignette|redresse|gauche|On doit à la reine [[Marie Leszczynska]], la femme de [[Louis XV]], certaines influences sur la cuisine française.]] L'introduction des boissons exotiques au {{s-|XVII}} est suivie de leur essor au siècle suivant : chocolat, thé, et café font l'objet d'une abondante littérature dans laquelle amateurs et détracteurs s'affrontent<ref group="note">Les deux [[Traité (littérature)|traités]] majeurs du {{s-|XVII}} à ce sujet sont des ouvrages de savoir médical : ''De l'usage du caphé, du thé et du chocolate'' de [[Philippe Sylvestre Dufour]] en 1671, et ''Le bon usage du thé, du caffé et du chocolat pour la preservation & pour la guerison des maladies'' de [[Nicolas de Blégny]] en 1687. En 1705, le [[limonadier]] Pierre Masson fait paraître un manuel pratique ''Le Parfait Limonadier ou la manière de préparer le thé, le café, le chocolat'', ouvrage des savoir-faire professionnels de la cuisine sur ces boissons. Cf {{ouvrage|auteur=Sabine Coron|titre=Livres en bouche. Cinq siècles d'art culinaire français, du quatorzième au dix-huitième siècle|éditeur=Bibliothèque de l'Arsenal|date=2001|passage=159}}</ref>. Leur consommation devient courante à la [[Cour de France|Cour]] puis dans l'aristocratie et la haute bourgeoisie, séduites par leur exotisme et leurs vertus thérapeutiques supposées. Ces produits de luxe, importés initialement par la [[Compagnie française des Indes orientales|Compagnie des Indes orientales]], sont à l'origine de services dédiés ([[chocolatière]], [[théière]], [[cafetière]])<ref group="note">Ce service peut être rassemblé dans un coffret transportable, le [[nécessaire de voyage]]. Par exemple, le [https://collections.louvre.fr/media/cache/small/0000000021/0000115347/0000242479_OG.JPG nécessaire à thé, chocolat et café offert par Louis XV à la reine Marie Leczinska] (photographie des collections du Louvre), est un coffret en palissandre réalisé par l'orfèvre Henry-Nicolas Cousinet à l'occasion de la naissance du Dauphin en 1729. Il comprend de nombreuses pièces de porcelaines (sucrier, théière et une paire de gobelets et soucoupes en porcelaine de Chine, une paire de tasses et soucoupes en porcelaine de Saxe) et d'orfèvrerie en vermeil (chocolatière et son support, réchaud, moulin, pot à crème, trois boîtes de différentes formes, passoire, entonnoir, bougeoir, sonnette, pince à sucre, petite pince, cuillères) et un moussoir en ébène.</ref>, de nouvelles pratiques culinaires et alimentaires, dans l'intimité (telles que le petit déjeuner et le goûter pris dans des espaces de [[sociabilité]] intime) ou en société ([[Arts de la table|art de la table]] dans lequel la bourgeoisie investit son besoin de [[consommation ostentatoire]] et crée dans des espaces privés ses réseaux de sociabilité mondaine, apparition dans les grandes villes des [[café]]s qui développent un nouveau mode de sociabilité publique) qui se diffusent progressivement dans la société avant de se démocratiser pendant la [[révolution industrielle]] au {{s-|XIX}}<ref>{{ouvrage|auteur=Rose-Marie Mousseaux, [[Patrick Rambourg]], Guillaume Séret|titre=Thé, café ou chocolat ? Les boissons exotiques à Paris au XVIIIe siècle|éditeur=Paris-Musées|date=2015|pages totales=135}}</ref>. Peu avant la [[Révolution française]], on peut voir des recettes comme la [[bouchée à la reine]] prendre de l'importance. Ici, il s'agit essentiellement de cuisine royale, exécutée par les services royaux de Bouche. Comme son nom l'indique elle a été réalisée sous l'influence de l'épouse de Louis XV, la reine [[Marie Leszczynska]]: il s'agit d'une recette à base de poulet, servie dans un [[vol-au-vent]]. Cette recette est encore populaire aujourd'hui<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Les Bouchées à la reine (ou comment reconquérir Louis XV) |url=http://www.lovapourrier.com/les-bouchees-a-la-reine-ou-comment-reconquerir-louis-xv |site=La Chambre d'Ambre|consulté le=2016-10-06}}.</ref>. On lui doit également d'autres recettes, dont le {{refnec|consommé à la reine}} et le filet d'aloyau braisé à la royale. On lui doit aussi l'apparition des lentilles dans l'alimentation<ref>{{ibid}}.</ref>. La Révolution française joue un rôle déterminant dans l'expansion de la cuisine française, dans la mesure où elle abolit les corporations. Ainsi, à partir de [[1789]], tout chef peut produire et vendre ce qu'il désire comme préparation alimentaire. Né cinq ans avant le début de la Révolution, [[Marie-Antoine Carême]] passe ses jeunes années à travailler dans une pâtisserie. Son talent s'épanouissant dans la réalisation de [[Pièce montée|pièces montées]], constructions remarquablement architecturées de pâte et de [[sucre]]. Cela attire l'attention de [[Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord]], futur ministre de l'empereur {{Napoléon Ier}}<ref>{{harvsp|Mennell|1996|p=144-145}}.</ref>. La carrière de Carême contribue au raffinement de la cuisine française. La base de son style provient de ses sauces, qu'il nomme les sauces {{citation|mères}} : la [[sauce espagnole]], le [[velouté]], la [[sauce béchamel]]. Souvent considérées comme des fonds de sauce, elles sont à la base des autres sauces et sont encore connues aujourd'hui. Chacune de ces sauces est réalisée en grande quantité dans sa cuisine car elles servent à de multiples produits dérivés. Carême dispose ainsi de plus d'une centaine de sauces à son répertoire. Les [[soufflé]]s apparaissent également pour la première fois dans ses écrits. Bien que nombre de ses préparations semblent extravagantes aujourd'hui, il simplifie et codifie une cuisine qui était encore plus complexe de son temps. Cette codification s'exprime à travers trois ouvrages majeurs<ref>{{harvsp|Mennell|1996|p=144-148}}.</ref> : ''Le Maître d'hôtel français'' (1822)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marie-Antoine Carême|titre=Le Maître d'hôtel français, ou Parallèle de la cuisine ancienne et moderne, considérée sous le rapport de l'ordonnance des menus selon les quatre saisons, ouvrage contenant un traité des menus servis à Paris, à Saint-Pétersbourg, à Londres et à Vienne|éditeur=Firmin-Didot|année=1822}}.</ref>, ''Le Cuisinier parisien'' (1828)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marie-Antoine Carême|titre=Le Pâtissier royal parisien, ou Traité élémentaire et pratique de la pâtisserie ancienne et moderne|éditeur=Firmin-Didot|lieu=Paris|année=1828}}.</ref> et ''L'Art de la cuisine française au dix-neuvième siècle'' (1833-1835)<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marie-Antoine Carême|titre=L'Art de la cuisine Française au dix-neuvième siècle|éditeur=Firmin-Didot|année=1833}}.</ref>. === Première moitié du {{s-|XX}} === La modernisation et l'organisation de la haute cuisine française sont le plus souvent attribuées à [[Auguste Escoffier]]. Son influence commence avec l'apparition des grands hôtels en Europe et en Amérique durant les années 1880-1890. L’''[[hôtel Savoy]]'' de [[César Ritz]] est l'un des premiers hôtels dans lequel Escoffier travaille, mais son influence se développe surtout lorsqu'il est responsable des cuisines du [[InterContinental Carlton Cannes|Carlton]], à [[Cannes]], de [[1898]] à [[1921]]. Afin d'optimiser le service des plats, il met au point le système de [[Restaurant#Brigade de cuisine|brigade de cuisine]], qui rationalise la répartition des tâches de l'équipe de cuisiniers suivant cinq pôles spécialisés. Ces cinq pôles comprennent le garde-manger qui prépare les plats froids, l'entremétier qui prépare les légumes et les féculents, le rôtisseur qui prépare les [[Rôtissage|rôtis]] et les [[grillade]]s, le saucier qui prépare les sauces et les soupes, et le pâtissier qui prépare les pâtisseries et les desserts. Ainsi, plutôt qu'une seule personne prépare un plat, plusieurs cuisiniers préparent les différentes composantes du plat. Par exemple, dans le cas des œufs au plat [[Giacomo_Meyerbeer|Meyerbeer]] (œufs cuits au plat, accompagnés de rognons d'agneau ou de mouton et nappés de [[sauce Périgueux]]), le système précédent requérait jusqu'à quinze minutes de préparation, alors qu'avec le système de brigade, les œufs sont préparés par l'entremétier, les [[rein|rognon]]s sont grillés par le rôtisseur, la sauce aux [[truffe (champignon)|truffes]] par le saucier. Le plat peut ainsi être préparé dans un laps de temps beaucoup plus court et servi rapidement en salle<ref>{{harvsp|Mennell|1996|p=157-159}}.</ref>. Escoffier simplifie également le menu moderne et la structure des repas. Il publie une série d'articles traitant de cet ordre qui sont finalement publiés dans son ''Livre des menus'', en 1912. Ce type de service adopte le service dit {{citation|[[service à la russe]]}} — remplaçant le {{citation|[[service à la française]]}}, qui était en usage depuis le Moyen Âge —, dans lequel le repas est divisé en plusieurs plats, chacun servi séparément dans son assiette. Cette façon de faire avait été rendue populaire par Félix Urbain Dubois, dans les années 1860. La contribution la plus importante d'Escoffier reste la publication du ''Guide culinaire''<ref>{{Ouvrage|auteurs=Philéas Gilbert, E. Fétu, A. Suzanne, B. Reboul, Ch. Dietrich et A. Caillat, etc.|auteur1=Auguste Escoffier|titre=Le Guide culinaire, aide-mémoire de cuisine pratique|éditeur=Au bureau de l'Art culinaire|année=1903|pages=792}} Cf. bibliographie, nouvelle édition.</ref>, en [[1903]], qui établit les bases de la cuisine française. Il s'agit d'un ouvrage collaboratif dans lequel plusieurs chefs de haut rang illustrent l'acceptation universelle de ce nouveau style de cuisine<ref>{{harvsp|Mennell|1996|p=159-160}}.</ref>. Le ''Guide culinaire'' rend désuet l'utilisation de sauces lourdes et promeut les fumets qui sont l'essence de la saveur de poissons, de viandes et de légumes. Ce style de cuisine cherche à créer des accompagnements, sauces dont la fonction est d'ajouter de la saveur au plat, plutôt que de la masquer comme par le passé. En plus de ses propres recettes, Escoffier s'inspire des recettes de Carême, Dubois et Taillevent. Une autre source de recettes provenait des paysans, dont les plats sont traduits dans les standards raffinés de la haute cuisine. Les ingrédients communs sont ainsi remplacés par des ingrédients coûteux, rendant les plats moins humbles. Escoffier inventa lui-même de nombreux plats, comme la [[pêche Melba]] ou les [[Crêpe Suzette|crêpes Suzette]]<ref>{{harvsp|Mennell|1996|p=160-162}}.</ref>. Escoffier réédita ''Le Guide culinaire'' quatre fois au cours de sa vie, en indiquant dans la préface de la première édition du livre que, même avec cinq mille recettes, son livre ne devrait pas être considéré comme un texte {{citation|exhaustif}} et que, même s'il l'était au moment de son écriture, {{citation|il ne sera plus demain, parce que le progrès est en marche chaque jour<ref>{{harvsp|Escoffier|1903|p=préface}}.</ref>}}. === Seconde moitié du {{s-|XX|e}} === [[Fichier:Paul Bocuse.jpg|vignette|gauche|Le chef [[Paul Bocuse]], désigné Cuisinier du siècle par [[Gault et Millau]].]] Dès la fin de la [[Première Guerre mondiale]], l'[[automobile]] va permettre de développer une nouvelle forme de {{citation|gastronomie du voyageur}}. La [[Route nationale 7 (France_métropolitaine)|RN7]], qui permet de descendre sur la [[Côte d'Azur]] ou remonter vers le nord de l'[[Europe]], va drainer un [[tourisme]] de luxe à partir des trois plus grandes métropoles françaises [[Paris]], [[Lyon]], et [[Marseille]]<ref>{{Ouvrage|titre=''French Gastronomy: The History and Geography of a Passion''|auteur=Jean-Robert Pitte|année=2002|isbn=9780231518468|éditeur=Columbia University Press|lang=en|consulté le=3 octobre 2021}}.</ref>. Les guides routiers se multiplient et donnent des renseignements précis sur les haltes gastronomiques. Le ''[[Guide Michelin]]'' le plus connu propose même une classification par étoiles. La mascotte de la marque Michelin, le [[Bibendum]], est d'ailleurs né d'une idée de [[Curnonsky]], élu prince des gastronomes<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Métropole|prénom1=Archives municipales de la ville d'Angers et d'Angers Loire|titre=Curnonsky, Prince des Gastronomes : Archives municipales de la ville d'Angers et d'Angers Loire Métropole|url=http://archives.angers.fr/chroniques-historiques/les-chroniques-par-annees/2001-juillet-2010/curnonsky-prince-des-gastronomes/index.html|site=archives.angers.fr|consulté le=2020-02-04|lang=fr-FR}}.</ref>. L'axe routier de la vallée Saône-Rhône se distingua rapidement par ses nombreux restaurants étoilés. À titre d'exemple, [[Jean-Robert Pitte]] indique que dans l'édition [[1956]] du ''Guide rouge'', la moitié des trois étoiles de province se retrouvait à proximité de l'{{citation|axe royal}}, avec sept restaurants, Paris n'en ayant que quatre. Dans les deux décennies qui suivent, de nouveaux plats et de nouvelles techniques font leur apparition. Cette période est aussi marquée par l'apparition de la « [[Nouvelle cuisine]] ». Le terme de {{citation|nouvelle cuisine}} a été utilisé à plusieurs reprises dans l'histoire de la cuisine française. Cette description est ainsi observée dans les [[années 1740]], avec la cuisine de [[Vincent La Chapelle]], François Marin et [[Menon]]. Elle est réutilisée également dans les années 1880 et 1890 pour décrire la cuisine d'Escoffier. Les journalistes culinaires [[Gault et Millau|Henri Gault et Christian Millau]] font cependant revivre ce terme dans les années 1960 pour décrire la cuisine de [[Paul Bocuse]], [[Troisgros|Jean et Pierre Troisgros]], [[Michel Guérard]], [[Roger Vergé]] et [[Raymond Oliver]]. Le travail de ces chefs s'inscrit dans une certaine prise de distance par rapport à l'{{citation|orthodoxie}} de la cuisine d'Escoffier. Certains de ces chefs étaient des élèves de [[Fernand Point]] à ''[[La Pyramide (restaurant)|la Pyramide]]'', de [[Vienne (Isère)|Vienne]], qu'ils quittèrent pour ouvrir leurs propres restaurants. Gault et Millau {{citation|découvrent la formule}} de ce nouveau style de cuisine à travers dix caractéristiques représentatives<ref name = "arvhqa">{{harvsp|Mennell|1996|p=163-164}}.</ref>. [[Fichier:Scallop - tangerine-gastrique.jpg|vignette|Plat [[nouvelle cuisine]], à base de [[Coquille Saint-Jacques|coquilles Saint-Jacques]].]] La première d'entre elles est le rejet de la complication excessive en la cuisine. Le temps de cuisson de la plupart des poissons, des fruits de mer, du gibier, du veau, des légumes verts et des pâtés est par ailleurs fortement réduit, dans le but de préserver leurs saveurs naturelles. Le recours à la cuisson à la vapeur se développe ainsi largement dans ce nouveau style. L'utilisation des ingrédients les plus frais possibles constitue la troisième caractéristique. En outre, les grands menus sont abandonnés en faveur de menus courts. Cinquièmement, les marinades de viandes et de gibiers cessent d'être utilisées. Sixièmement, les sauces épaisses, telles que les sauces espagnole et béchamel sont abandonnées en faveur de l'assaisonnement des plats avec des herbes fraîches, du beurre de qualité, du jus de citron et du vinaigre. Par ailleurs, les chefs de la nouvelle cuisine s'inspirent plutôt des plats régionaux que de plats de haute cuisine. De nouvelles techniques et des équipements modernes sont également adoptés, comme l'utilisation du [[four à micro-ondes]], chez Bocuse. Les chefs veillent à la satisfaction des besoins alimentaires de leurs clients par l'intermédiaire de leurs plats. Enfin, les chefs sont très inventifs et créent de nouvelles combinaisons<ref name = "arvhqa" />. Au milieu des [[années 1980]], les journalistes culinaires indiquent que le style de la « nouvelle cuisine » commence à s'essouffler, et d'autres se plaignent de la petitesse des portions, tandis que de nombreux chefs reviennent vers la haute cuisine, même si les présentations plus légères et les nouvelles techniques persistent<ref name = "arvhqa" />. Certains spécialistes (étrangers) ébauchent des théories sur le rôle de la [[Seconde Guerre mondiale]] dans l'avènement de ce nouveau courant arrivé pendant la "maturité" en France de la [[société de consommation]]. En effet, l'approvisionnement en viande animale était difficile sous l'[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale|occupation allemande]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nicholas Hewitt|titre=The Cambridge Companion to Modern French Culture|éditeur=The Cambridge University Press|lieu=Cambridge|année=2003|pages totales=353|passage=109-110|isbn=978-0-521-79465-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=qczzKXFmPCYC&printsec=frontcover}}.</ref> (et cela ravivait des souvenirs face à la nouveauté dans l'''[[intelligencia]]'' traitant de la satisfaction des désirs ). == Diversité de la cuisine régionale == [[Fichier:Bourguignon - Carte gastronomique de la France 1929.png|vignette|gauche|Carte gastronomique de la France (1929).]] La cuisine française est généralement perçue, en dehors de la [[France]], à travers sa grande cuisine servie dans des restaurants aux prix élevés. Cette cuisine très raffinée a, la plupart du temps, reçu l'influence des cuisines régionales. Celles-ci sont caractérisées par une extrême diversité de styles et d'aliments mis en œuvre. Il y a encore peu de temps, chaque [[pays]] français voyait sa cuisine dirigée presque exclusivement par ce que son [[terroir]] permettait de produire. C'est cet état de fait qui a façonné ou façonne toujours la diversité des [[Recette de cuisine|recettes]] et [[savoir-faire]] constatés aujourd'hui. De nos jours, du fait des mouvements de populations, ces différences régionales ont eu tendance à s'estomper, mais elles restent clairement marquées, et une personne voyageant à travers la [[France]] remarquera des changements significatifs dans la manière de cuisiner et dans les plats servis. D'ailleurs, la récente attention du consommateur français sur les produits de terroir signifie que la cuisine régionale témoigne d'un fort renouveau en ce {{s-|XXI}}. Les [[Viticulture en France|vins français]] et les [[Liste de fromages français|fromages français]] font partie intégrante de l'agriculture et de la cuisine française dans son ensemble dans laquelle ils sont utilisés comme ingrédients et comme accompagnements. La France est d'ailleurs reconnue pour sa gamme étendue de vins et de fromages<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Robert Pitte|lien auteur1=Jean-Robert Pitte|titre=Géographie culturelle. Histoire du paysage français. Gastronomie française. Le vin et le divin. Paysages à voir, à manger et à boire|éditeur=Fayard|lieu=Paris|année=2006|pages totales=1077|isbn=2-213-62878-5}}.</ref>. === Grand Ouest === [[Fichier:GaletteCidre.JPG|vignette|Une [[Galette de sarrasin|galette]] complète avec une bolée de [[cidre]] brut.]] [[Fichier:Belon_oysters_at_Belon_river,_France.jpg|vignette|Plateau d'[[huître]]s servi avec du [[muscadet (AOC)|muscadet]].]] Le nord-ouest de la [[France]] se caractérise par une influence significative de son littoral dans la gastronomie locale. La mer fournit en effet la matière première des [[Plateau de fruits de mer|plateaux de fruits de mer]] et des [[poisson]]s ([[Bar (poisson)|bar]], [[Lophius|lotte]], [[hareng]]), servis dans les restaurants ou sur les tables familiales. Alors que la [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] a développé une offre de qualité en [[homard]]s, en [[écrevisse]]s et en [[Mytilida|moules]], la [[Normandie]] s'est spécialisée dans les [[pétoncle]]s, les [[Coquille Saint-Jacques|coquilles Saint-Jacques]] et les [[sole]]s. La cuisine du nord-ouest utilise le [[beurre]], la [[pomme]] et la [[crème fraîche|crème]], comme dans les moules farcies aux amandes. L'agriculture de cette région s'est beaucoup développée en raison de son climat doux. La Normandie abrite ainsi un grand nombre de [[pommier]]s, dont les fruits sont aussi bien utilisés dans des plats que dans des boissons alcoolisées comme le [[cidre]] ou le [[Calvados (eau-de-vie)|calvados]]. En ce qui concerne la [[Bretagne]], certains produits agricoles comme les [[chou-fleur|choux-fleurs]] et les [[artichaut]]s ont acquis une réputation nationale. Le [[Sarrasin commun|sarrasin]] était une culture traditionnelle en Bretagne et est ainsi largement utilisé pour la réalisation des fameuses galettes. Actuellement, 95 % de la consommation de sarrasin est importée de [[Chine]]{{Refnec|date=octobre 2021}}. La production bretonne est centrée sur le sarrasin bio. Les [[rillettes]] du Mans sont aussi reconnues nationalement, tandis qu'en [[Maine-et-Loire]], le rosé [[Anjou_(AOC)|cabernet-d'anjou]], ainsi que la liqueur d'orange [[Cointreau]], ont une renommée internationale. La cuisine du [[val de Loire]] est fameuse pour ses poissons au [[beurre blanc]]. En plus des produits de la mer, la cuisine ligérienne fait la part belle au [[gibier]] sauvage, au [[veau]], à l'[[agneau]], à la viande [[charolaise]], à la poule [[Géline de Touraine|géline]] et à des [[Fromage au lait de chèvre|fromages de chèvre]]. La vallée de la Loire et le centre de la France produisent également des fruits de haute qualité, comme les [[cerise]]s utilisées pour la préparation de la [[liqueur]] [[Guignolet]], ou les [[poire]]s Belle Angevine. Les [[fraise]]s et les [[melon (plante)|melons]] sont aussi de grande qualité. Les jeunes légumes sont souvent utilisés dans la cuisine, comme la spécialité de la région, les [[Agaric|champignons de Paris]]. Le [[vinaigre d'Orléans]] est également une spécialité largement utilisée pour la préparation et l'assaisonnement des plats<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=129-132}}.</ref>. Les départements de la [[Charente-Maritime]] et de la [[Vendée (département)|Vendée]] sont réputées pour leur production [[Ostréiculture|ostréicole]] et [[Mytiliculture|mytilicole]], avec notamment les [[huître]]s du [[bassin de Marennes-Oléron]] et les [[Mytilida|moules]] de la [[Réserve naturelle nationale de la baie de l'Aiguillon|baie de l'Aiguillon]]. L'arrière-pays côtier, dont les pâturages regorgent de chèvres, produit également des fromages renommés. Les pâturages de la Vendée et du [[Poitou]] sont également occupés par des troupeaux de [[Parthenaise]]s et des volailles de [[Challans]], alors que le [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]] abrite de nombreux bétails de [[Limousine (race bovine)|limousines]] et de moutons. Le [[Cognac (eau-de-vie)|cognac]] est également originaire de cette région, avec la ville de [[Cognac (Charente)|Cognac]], le long de la [[Charente (fleuve)|Charente]]. Les nombreuses forêts qui s'y étendent offrent une large variétés de gibiers et de champignons de qualité<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=237}}.</ref>. === Sud-ouest === La [[gastronomie]] de cette région se caractérise progressivement durant l'[[époque moderne]] sur les bases, des particularités des [[terroir]]s de la région et des produits agricoles et habitudes nés des échanges internationaux qui se développent à la suite de l'exploration du Monde par les européens profitant notamment de la vocation maritime de [[Bordeaux]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Meyzie,|nom1=Philippe.|titre=La table du Sud-Ouest et l'émergence des cuisines régionales|sous-titre=1700-1850|éditeur=Presses universitaires de Rennes|année=2014|pages totales=432|isbn=978-2-7535-2978-6|oclc=960809201|présentation en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/960809201}}.</ref>. Cette dernière est connue pour son vin, tout comme l'ensemble du sud-ouest de la France. La cuisine de cette région accommode bon nombre de produits issus de la [[Pêche (halieutique)|pêche]], qu'elle soit maritime, dans le [[golfe de Gascogne]], fluviale, dans les [[Pyrénées]] ou à l'aide de pièges, dans la [[Garonne]]. Les Pyrénées et le Massif central soutiennent également l'élevage d'agneaux de qualité, tels que l'{{citation|agneau de Barèges-Gavarnie}} ou de l'[[Aveyron (département)|Aveyron]], ainsi que des [[Fromages au lait de brebis|fromages de brebis]]. La cuisine du sud-ouest est également riche en [[viande bovine]] ([[Aubrac (race bovine)|aubrac]], [[Salers (race bovine)|salers]], [[blonde d'Aquitaine]], [[bœuf de Chalosse]], [[bazadaise]] et [[Races_bovines_françaises_disparues#Blondes_du_sud-ouest|garonnaise]]), ainsi qu'en volaille fermière (poulet, dindon, pigeon, chapon, oie et canard). La cuisine de [[Gascogne]] et du [[Périgord]], quant à elle, s'est fait une spécialité des [[pâté]]s, [[terrine]]s, [[Confit de canard|confits]] et [[magret]]s d'oie et de canard gras. Cette région est ainsi très réputée pour sa production de [[foie gras]] de ces volailles. Les [[pruneau]]x d'[[Agen]] et l'[[eau-de-vie]] d'[[Armagnac (eau-de-vie)|Armagnac]] sont également originaires de cette région<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=259, 295}}.</ref>. La [[cuisine basque]] est connue pour son utilisation de la tomate, de [[piment d'Espelette]] et la charcuterie du porc [[Pie noir du Pays basque]]. Le [[jambon de Bayonne]] est d'origine béarnaise, fabriqué à partir de porcs des vallées d'[[Vallée d'Ossau|Ossau]] et d'[[Vallée d'Aspe|Aspe]]. Le pays [[Cuisine gersoise|gersois]] est réputé pour ses élevages de volailles, tandis que les producteurs fermiers et transformateurs artisanaux et industriels de la région de la [[Montagne Noire (France)|montagne Noire]] et de [[Monts de Lacaune|Lacaune]] fabriquent du jambon et du [[saucisson]]. Le [[maïs]] blanc est massivement cultivé dans la région, tant pour l'engraissement des canards et des oies pour le foie gras, que pour l'élaboration de la [[cruchade]], une bouillie de maïs. Les agriculteurs y cultivent également les haricots qui sont au cœur de la recette du [[cassoulet]]. La région [[Toulouse|toulousaine]] est reconnue pour sa fabrication de [[saucisse de Toulouse]], qui peut également accompagner une variante locale du cassoulet, le cassoulet de [[Castelnaudary]]. La région de [[Cahors]] produit du vin noir, ainsi que des [[Truffe (champignon)|truffes]] et des champignons. Les agriculteurs élèvent également des agneaux de bergerie. L'[[Aveyron (département)|Aveyron]], pays d'éleveurs et de [[Pelouse calcaire|pelouses]] naturelles, est le berceau de nombreux fromages, tels que le [[Roquefort (fromage)|roquefort]] de [[lait cru]] de [[Mouton|brebis]], élaboré et affiné au pied du [[Causse du Larzac|plateau du Larzac]], le [[pérail]] qui n'a quitté les cuisines des [[Ferme (agriculture)|fermes]] que depuis une trentaine d'années, et le [[laguiole (fromage)|laguiole]] de lait cru de vache, spécialité de l'[[Aubrac|Aubrac aveyronnais]]. Le [[Cantal (fromage)|cantal]], lui, est produit à partir de lait de vache dans le [[Monts du Cantal|Cantal]]. Les troupeaux de vaches [[Salers (race bovine)|salers]] produisent le lait cru utilisé pour la réalisation du fromage du même nom, le [[Salers (fromage)|salers]]. Ces vaches sont également élevées pour leur viande<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=313}}.</ref>. <gallery> Fichier:Foie gras with sauternes.jpg|Du [[foie gras]] servi avec une bouteille de [[Sauternes (AOC)|sauternes]]. Fichier:Haricots tarbais dans un cassoulet gascon.jpg|Haricots tarbais dans un cassoulet gascon. Fichier:Morceau de Roquefort Coulet.jpg|Morceau de roquefort. </gallery> === Sud-Est === Dans le [[Languedoc-Roussillon]], se consomme tout autant des huîtres de l'[[étang de Thau]] que des moules, en plus des spécialités de poissons de Sète : la [[bourride]], la [[tielle]] ou la [[rouille (cuisine)|rouille]] de [[seiche (animal)|seiche]]. Les éleveurs producteurs fermiers de la région du Haut-Languedoc transforment également les cuisses des cochons de leurs élevage en jambon sec (commercialisés accompagnés des signes distinctifs « jambon fermier » et « jambon de montagne », car censés être produits et transformés dans les fermes des hauts plateaux et vallées de la [[Lozère (département)|Lozère]]). La nature [[Cévennes|cévenole]] offre une grande variété de champignons, châtaignes, baies, gibiers de toutes espèces, etc, et les agriculteurs qui y vivent pourvoient le commerce en miels, viande d'agneau, saucisses sèches, pâtés et fromages fermiers. L'influence [[catalans|catalane]] peut être observée dans la cuisine avec des plats comme la [[Brandade de morue|brandade]], faite à partir d'une purée de [[morue]] séchée et enveloppée dans des feuilles de [[Bette (plante)|poirée]]. Les escargots sont nombreux et sont préparés dans un style catalan connu sous le nom de [[cargolade]]<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=349, 360}}.</ref>. En Corse, d'innombrables troupes de chèvres et de moutons sont élevées modestement par les paysans; les chevreaux et agneaux servant à préparer des plats tels que le ''stufato'', des ragoûts et des rôtis. Parmi les fromages produits en Corse, le ''[[brocciu]]'' (un des [[fromage de lactosérum|fromages de lactosérum]] produit en France) est aujourd'hui le plus connu des Français de par son appellation préservée au niveau de l'Union européenne. Les [[châtaigne]]s cultivées et récoltées dans la forêt de [[Castagniccia]] sont utilisées pour être transformées en [[Farine_de_châtaigne|farine]]; aliment utilisé, entre autres, pour faire du pain, des gâteaux ou de la ''[[polenta]]''. La forêt fournit également des [[Gland (fruit)|glands]] pour nourrir les cochons et les sangliers qui constituent la plus grande source de protéines de la cuisine de l'île avec les fromages. Ces bêtes sont transformées en saucisses, jambon sec, ou d'autres [[Salaison et charcuterie de cochon corse|spécialités de salaison corse]], tels que la ''[[coppa]]'' (échine de cochon séche), le ''[[lonzu]]'' (filet séché), le ''[[figatellu]]'' (saucisse de foie), le ''salamu'' (saucisse fumée), la ''salsiccia'' (saucisse épicée), la ''panzetta'', le ''figarettu'' (foie fumé et séché) et le ''[[prisuttu]]'' (jambon sec). Les agriculteurs corses produisent quantité de [[clémentine]]s (dont l'appellation d'origine est préservée via le système [[Appellation d'origine protégée|AOP]]), de [[citron]]s, de [[nectarine]]s et de [[figue]]s (ces dernières seront séchées). Le citron confit est utilisé dans les nougats et les gâteaux, tout comme le ''brocciu'' et les châtaignes qui sont également utilisés dans les desserts. La Corse offre une grande variété de vins et de liqueurs de fruits comme le ''[[Patrimonio (AOC)|patrimonio]]'', la [[cédratine]], la liqueur de [[myrte]], le ''[[rappu]]'' et l'eau-de-vie de châtaigne<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=435, 441, 442}}.</ref>. La région [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] est la plus grande région productrice d'[[agrume]]s, de légumes, de fruits et de [[fines herbes]] en France. Elle réalise également la plus importante production d'olives et d'huile d'olive. Outre la lavande qui est utilisée dans de nombreux plats de [[Alpes-de-Haute-Provence|Haute-Provence]], la cuisine régionale emploie d'autres herbes aromatiques telles que le [[thym]], la [[sauge]], le [[romarin]], le [[basilic (plante)|basilic]], la [[sarriette]], le [[fenouil]], la [[marjolaine]], l'[[estragon]], l'[[origan]] et la feuille de [[Laurus nobilis|laurier]]. Le miel, les [[Fromage au lait de chèvre|fromages de chèvre]], les saucissons séchés à l'air, les [[fruits de mer]] (en zone côtière), l'agneau et la viande de bœuf sont des ingrédients très populaires dans cette région. Les sauces régionales font une large place à l'ail et aux anchois. La cuisine méditerranéenne utilise une grande quantité de légumes pour des préparations plus légères. La [[Camargue]] possède des [[rizière]]s et cultive notamment une spécialité locale, le [[riz rouge de Camargue]]. L'alcool le plus emblématique de la région provençale est sans nul doute le célèbre [[Pastis]], au goût anisé<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=387, 403, 404, 410, 416}}.</ref>. Pendant la fin de l'automne et l'hiver, des truffes sont récoltées en Provence, alors que le dessert traditionnel de [[Noël]] servi en Provence, les [[treize desserts]], se compose de pâte de [[coing]], de biscuits, d'[[amande]]s, de [[nougat]], de pommes et de [[fougasse]]s<ref>{{Lien web|url=http://www.provenceweb.fr/f/mag/terroir/traditions/index.htm|titre=Les traditions de Noël en Provence|année=2001|site=ProvenceWeb|consulté le=31 mai 2009}}.</ref>. Les fruits et les légumes (dont, parmi ces derniers, le [[Cynara cardunculus|cardon]]) sont très populaires dans la [[cuisine lyonnaise]] et des terroirs proches de [[Lyon]]. On y retrouve également de la [[Poule de Bresse|volaille de Bresse]], des [[pintade]]s de la [[Drôme (département)|Drôme]] et des poissons en provenance des [[étang]]s de la [[Dombes]] et des montagnes de [[Rhône-Alpes]]. Lyon et la [[Savoie]] fournissent des [[saucisse]]s de grande qualité, alors que les régions [[Alpes|alpines]] produisent de nombreux fromages comme l'[[Abondance (fromage)|abondance]], le [[reblochon]], la [[tomme]] et le [[vacherin des Bauges]]. La cuisine des Alpes est ainsi connue comme la cuisine où le fromage fondu, les pommes de terre et les charcuteries sont rois. La célèbre [[Chartreuse (liqueur)|chartreuse]] est une liqueur originaire du monastère de la [[Grande Chartreuse]], dans le [[massif de la Chartreuse]]. Parmi les grands chefs des contrées environnant Lyon, on peut notamment citer [[Fernand Point]], [[Georges Blanc]], [[Paul Bocuse]], les [[Troisgros|frères Troisgros]] et [[Alain Chapel]]<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=197, 230}}.</ref>. N'oublions pas la cuisine de l'[[Auvergne]], avec sa [[côte de bœuf]] à l'os à moelle, ses belles charcuteries, ses produits des bois et des jardins et ses fromages affinés<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Christiane Valat |auteur2=Daniel Brugès |titre=Recettes d'Auvergne |éditeur=De Borée |collection=Carnets |lieu=Sayat |pages totales=112 |pages=112 |isbn=978-2-84494-744-4}}.</ref>, son aligot et sa truffade. <gallery> Fichier:Tielle setoise haut.jpg|[[Tielle]] à la [[Sète|sétoise]]. Fichier:Cargolade.jpg|Cargolade du Roussillon. Fichier:Prisuttu et figues.jpg|Jambon sec de Corse (''prisuttu'') et figues. Fichier:Herbesdeprovence.jpg|[[Herbes de Provence]]. </gallery> === Nord-Est === La [[Bourgogne (ancienne région administrative)|Bourgogne]] est réputée pour ses vins. Le brochet, la [[perche (poisson)|perche]], le crabe de rivière, les [[escargot]]s, la [[Poule de Bresse|volaille de Bresse]], le bœuf charolais, les [[groseille]]s, le [[cassis (fruit)|cassis]], le gâteau de miel constituent les principaux ingrédients des spécialités de la gastronomie locale à la fois de la Bourgogne et de la [[Franche-Comté]]. La région de [[Dijon]] est également renommée pour sa [[moutarde de Dijon]]. La cuisine de Bourgogne utilise beaucoup l'huile et notamment celle de noix et de colza. Le [[Chaource (fromage)|Chaource]] et l'[[Époisses (fromage)|Époisses]] sont des fromages produits dans des terroirs du nord de la Bourgogne et du sud de la Champagne. La région [[Jura (département)|jurassienne]] produit quant à elle des spécialités à base de viande fumée<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=153, 156, 166, 185}}.</ref>. On y trouve ainsi beaucoup de plats à base de [[Porc (viande)|porc]] ([[lard]] et [[saucisse]]) et de [[bière]]<ref>{{harvsp|Dominé|1998|p=55}}.</ref>. Le [[gibier]] occupe également une place de choix dans la région en raison d'une réglementation de la chasse particulièrement favorable. Les fromages franc-comtois tels le [[Mont d'Or (fromage)|Mont d'Or]] ou le [[Morbier (fromage)|Morbier]] se consomment aussi chauds avec des [[Pomme de terre|pommes de terre]], accompagnés de charcuterie locale (saucisses de [[saucisse de Morteau|Morteau]] et [[saucisse de Montbéliard|Montbéliard]], [[jambon]]). La [[croûte aux morilles]], à base de crème, de [[pain]] et de [[champignon]]s, est une spécialité de la [[Franche-Comté]] servie en [[Entrée (cuisine)|entrée]]<ref>{{Lien web|url=http://avellana.fr/la-recette-de-la-croute-aux-morilles/|titre=La recette de la croûte aux morilles|date=20 décembre 2016|site=avellana.fr|consulté le=3 octobre 2021|lang=fr-FR}}.</ref>. Enfin, le [[gâteau de ménage]] et la [[galette comtoise]] illustrent les desserts de la région. Le gibier et le porc sont aussi très populaires en [[Champagne (province)|Champagne]]{{Refnec|date=octobre 2021}}, même si cette région tire surtout sa renommée de son [[vin blanc]] [[Vin effervescent|effervescent]], appelé [[Champagne (AOC)|champagne]]. La région [[Champagne-Ardenne]] est également connue pour sa spécialité à base de [[tripes]] de [[porc]], l'[[andouillette]], avec notamment l'[[andouillette de Troyes]]<ref>{{Lien web|url=https://www.tourisme-champagne-ardenne.com/decouvrir/deguster-du-champagne/champagne-et-gastronomie/les-autres-specialites-de-champagne/la-charcuterie-en-champagne-ardenne|titre=La charcuterie|consulté le=3 octobre 2021|lang=fr-FR}}.</ref>. Quant à la [[Lorraine]], elle est à la fois réputée pour sa tradition charcutière (notamment fumées dans les Vosges) ainsi que les fameux plats en pâtes ou en croutes ([[Quiche lorraine|quiche]], [[Tourte (plat)|tourtes]] et pâtés de porc et veau marinés...), [[fromage]]s (Brie et [[Munster (fromage)|Munster-Gérômé]]...) mais aussi pour ses [[confiture]]s de fruits délicats, ses pâtisseries et confiseries, comme la tarte à la [[mirabelle]], les [[Macaron de Nancy|macarons]] et les [[Bergamote de Nancy|bergamotes de Nancy]], les [[Madeleine (pâtisserie)|madeleines]], les [[dragée]]s, ou la [[Plombières (crème glacée)|glace Plombières]]. La [[choucroute]], classée [[Indication géographique protégée|IGP]] en [[2018]]<ref>{{Lien web|auteur=Vincent Ballester|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/choucroute-alsace-remporte-enfin-ign-label-europeen-appellation-controlee-1505757.html|titre=La choucroute d’Alsace remporte enfin l’IGP, un label européen d’appellation contrôlée|date=3 juillet 2018|site=France 3|consulté le=3 octobre 2021|lang=fr-FR}}.</ref>, est emblématique de la [[cuisine alsacienne]], mais aussi une spécialité de [[Brienne-le-Château]], dans l'[[Aube (département)|Aube]]<ref>{{Lien web|auteur=Carole Rovelli |url=https://abonne.lest-eclair.fr/id190862/article/2020-09-16/fete-de-la-choucroute-de-brienne-annulee-fini-les-choux-gras|titre=Fête de la choucroute de Brienne-le-Château annulée : fini les choux gras ?|date=16 septembre 2020|site=abonne.lest-eclair.fr|consulté le=3 octobre 2021|lang=fr-FR}}.</ref>. Dans le nord et l'est de la [[Lorraine]] et en [[Alsace]], surtout dans la [[Massif des Vosges|montagne vosgienne]], le climat rude et l'appartenance au monde germanique ont entraîné l'élaboration de plats copieux, popularisés comme plats hivernaux dans le reste du pays. Outre la [[Choucroute d'Alsace|choucroute garnie]], on trouve la [[tarte flambée]] et l'oie rôtie, typique de la période de [[Noël]]. Le thé du chasseur, ou ''jagatee'', est un remontant hivernal, incluant du rhum, populaire dans la montagne. Un grand nombre de desserts et autres pâtisseries de [[Noël]] populaires sont issus de la région, comme le [[kougelhopf]], le [[christstollen]], le [[pain d'épices]], le [[mannele]] et le [[bretzel]]. Le [[schnaps]] et le [[kirsch]] sont des alcools populaires. L'Alsace est par ailleurs la seule région de France où est produit du [[vin de glace]], à l'approche des [[fêtes de fin d'année]]. L'[[Ardenne]] produit quant à elle des [[Dindon rouge des Ardennes|dindes]] réputées, notamment pour les fêtes de fin d'année. <gallery> Fichier:FIG 2016-Charcuterie fumée des Vosges.jpg|Fumé vosgien Fichier:Tarte flambée alsacienne 514471722.jpg|Une [[Tarte flambée|flammekueche]] [[Alsace|alsacienne]], à base de [[lardon (cuisine)|lardons]] et d'[[oignon]]. Fichier:Andouillette.jpg|Andouillette avec ses accompagnements. Fichier:Tarte à la mirabelle - 20050831.jpeg|Tarte aux [[mirabelle]]s de Lorraine Fichier:Souvenirs de Dominique Bretodeau - Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (2).jpg|Bergamottes de Nancy </gallery> === Nord === [[Fichier:Jielbeaumadier chicon au jambon maroilles 2010.jpg|vignette|[[Chicon]]s au jambon et au [[Maroilles (fromage)|maroilles]].]] La [[Cuisine et spécialités du Nord-Pas-de-Calais|cuisine du nord]], marquée tant par des influences [[Picardie (ancienne région administrative)|picardes]] que [[Flandre française|flamandes]], est caractérisée par l'utilisation du beurre et de la crème mais aussi des [[endive]]s, de la [[pomme de terre]], du [[Porc (viande)|porc]] et de la [[bière]]. Dans cette partie septentrionale de la France, agricole mais aussi très industrielle, une tradition de culture du [[blé]], de la [[betterave sucrière]] et de la [[chicorée]] s'est développée au cours des siècles. Parmi les plats traditionnels, on trouve souvent des plats longuement mijotés comme la [[carbonade flamande]], le [[potjevleesch]] ou le [[waterzooï]]. En [[Flandre française|Flandre]], reliée au monde germanique comme l'[[Alsace]] et la [[Moselle germanophone|Lorraine thioise]], on retrouve bon nombre de pâtisseries de Noël comme le [[cougnou]], le [[spéculoos]], la [[tarte au sucre]] et le [[geuteling]]. Les plats très caloriques et mijotant longtemps comme la [[carbonade flamande]], le [[hochepot]] et l'[[anguille au vert]] que l'on retrouve dans le [[Westhoek]] ont été façonnés par la dureté des travaux locaux, qu'ils soient agricoles (terre très argileuse et sols marécageux) ou maritimes (climat froid et humide de la [[mer du Nord]]). Le [[Genièvre (boisson)|genièvre]] est historiquement produit à [[Dunkerque]]. === Région parisienne === [[File:Mushrooms chicken.jpg|thumb|left|Poulet aux champignons de Paris]] * Légumes et fruits : Le [[champignon de Paris]] (Agaricus bisporus), La [[cerise de Montmorency]], asperge d'Argenteuil, [[reine-claude]] de Chambourcy, ou la carotte de Croissy, sans oublier les [[murs à pêches]] de Montreuil-sous-Bois. * Volailles, charcuteries, viandes : La cuisine parisienne est réputée pour ses volailles, que l'on considère comme des spécialités qui étaient autrefois servies à la Cour de Louis XIV de France. On trouve à Paris, le cochon qui fournit le célèbre [[jambon de Paris]] (aussi appelé jambon blanc), consommé sous différentes formes ; autant dans une assiette avec du beurre, que dans un croque-monsieur. Dans le département des spécialités de volailles, on peut désigner celle issue des poules de Houdan. Il y a aussi les recettes traditionnelles avec des viandes, comme le [[miroton de bœuf]], la [[côte rôtie]], ou l'[[entrecôte Bercy]]. Côté charcuteries, il y a le [[saucisson de Paris]], ou saucisson à l'ail. On peut aussi déguster du boudin de Paris ou [[Boudin à l'oignon]], une [[escalope parisienne]] (variante de l'escalope viennoise) ou d'autres [[pâté en croûte|pâtés]] traditionnels. * Pains et pâtisseries : Dans les pains parisiens, il y a la fameuse baguette, mais aussi le pain Briare et le pain Vexin. Côté pâtisseries, il y a le [[Saint-honoré (pâtisserie)|saint-honoré]], la [[tarte Bourdaloue]], l'opéra, les financiers, le [[Paris-brest]], le [[mille-feuille]] et la plupart des pâtisseries faites à base de pâte à choux. Beaucoup de ces desserts, notamment ceux composés de pâte à choux, ont été développés ou inventés dans la Pâtisserie de la rue de la Paix, du grand chef parisien [[Marie-Antoine Carême]], précurseur du principe de pâtisserie et confiserie. On peut également citer la [[brioche]] de Nanterre. <gallery> File:01 Baguettes de pain.jpg|Baguettes de pain Fichier:Mille-feuille structure.jpg|Un mille-feuille. Fichier:Angelina, rue de Rivoli 2 Paris, France 2011.jpg|Pâtisseries, chez ''Angelina'', à Paris. Fichier:Saint-honoré (pâtisserie).JPG|Un saint-honoré. Fichier:Tarte Bourdaloue.jpg|Une tarte Bourdaloue. </gallery> * Plats traditionnels : La [[soupe à l'oignon]], très populaire. La [[matelote d'anguille]] est un plat typique de Paris, cuisiné avec des anguilles et du vin rouge. Le [[croque-monsieur]], plat de bistro parisien, constitué de jambon de Paris, serait justement apparu dans un café du boulevard des Capucines. <gallery> Fichier:Mmm...onion soup (5344349906).jpg|Une [[soupe à l'oignon]]. Fichier:Matelote anguilles.jpg|Une [[matelote d'anguille]]. Fichier:Croque monsieur.jpg|Un [[croque-monsieur]]. </gallery> === Outre-mer === ==== Guadeloupe et Martinique ==== L'art culinaire reflète la manière d'être et de vivre d'un peuple, mais aussi son histoire. C'est ainsi que la cuisine [[Antilles|antillaise]] simple, sans artifice est le résultat d'une osmose de tous les peuples qui y ont fait escale. Des [[grillade]]s [[Épice|épicées]] des [[Kalinago|indiens caraïbes]], en passant par le calalou [[Afrique|africain]], la [[brandade de morue]] [[France|française]], ou le [[colombo (recette)|colombo]] [[Inde|indien]], c'est toute une large palette gastronomique qui compose cette cuisine. Principalement à base de produits de la mer, les plats antillais ont pour point commun de faire souvent macérer la viande et le poisson dans un assaisonnement (souvent à base de [[Piment habanero|piments antillais]]) pour en améliorer le goût. On peut également noter l'utilisation abondante de la [[farine]] de [[manioc]]. * [[Apéritif]]s : [[Rhum|Planteur]] ; [[ti-punch]] ; [[Shrubb]] ; jus de fruits de saison ([[goyave]], [[mangue]], [[canne à sucre]], [[banane]], etc.). * [[Entrée (cuisine)|Entrées]] : [[Acras de morue]] ; [[boudin noir]] ; [[Boudin (cuisine)|boudin]] aux [[crabe]]s, aux [[Lobatus gigas|lambis]], etc. ; féroce d'[[Avocat (fruit)|avocat]] ; souskay de [[morue]] ; [[pâté]]s salés ; crabe farci… * Plats de [[fruits de mer]] : [[Fricassée]] de chatrou ([[pieuvre]] ou poulpe local) ; fricassée de [[Lobatus gigas|lambis]] ; [[poisson]]s [[Grillade|grillés]] au feu de bois, [[sauce chien]] ; [[court-bouillon]] de poisson ([[Siluriformes|poisson-chat]], [[vivaneau]], [[Coryphaena hippurus|dorade coryphène]], [[requin]], etc.) ; [[Palinuridae|langoustes]] grillées ; kalalou de [[crabe]]s ; matété de crabe ; matoutou de crabe ; [[soupe]] [[Macrobrachium carcinus|z'habitan]]… * Plats de [[viande]] : [[Colombo (recette)|Colombo]] (de [[poulet]], de [[Chèvre|cabri]]) ; [[ragoût]] de [[Porc (viande)|porc]] accompagné de [[pois d'Angole]] et d'[[igname]] (fête de Noël) ; ragoût de poule sur pieds ; [[pâté]] en pot ; [[bébélé]] ; [[Lentille cultivée|lentilles]] accompagnées de [[salaison]]s (morceaux de porc macérant dans une sauce salée) ; [[christophine farcie]] de viande… * Accompagnements : [[Arbre à pain|Fruit à pain]] en tranches ou en [[purée]] ; [[gratin]] de [[papaye]] verte ; [[riz blanc]] à la créole ; [[igname]]s ; [[Taro_(plante)|madère]]<!--il ne s'agit pas du vin, mais d'une autre appellation du taro--> ; [[manioc]] ; [[Banane plantain|bananes jaunes]] (plantain) cuites à l'eau, ou frites… * Sandwichs : [[Bokit]] ; Agoulou <gallery> File:Colombo 001.JPG|Colombo de poulet Fichier:Planters Punch 2.jpg|Rhum planteur. File:Accras de morue 2.jpg|Accras de morue File:Fricassée de lambi.jpg|Fricassée de lambi File:Crabe farci.jpg|Crabe farci </gallery> ==== Guyane ==== {{Article détaillé|cuisine guyanaise}} [[Fichier:Fricassée de bœuf au riz créole.jpg|vignette|Fricassée de bœuf au riz créole.]] * Plat principal : [[bouillon d'awara]] ; [[Cuisine_guyanaise|colombo]], [[pimentade]] (de poissons ou gibiers), [[calalou|calou]], atipa au lait de coco, haricots rouges et leur viande saumurée. * Viandes fricassées : fricassée de poulet, de cochon, de bœuf, [[fricassée d'iguane]]. * Gibier divers et varié : [[Tayassuidae|cochon bois]] ; [[Dasyprocta|agouti]] ; [[Cuniculus_paca|pak]] ; [[Iguanidae|iguane]] ; [[hocco]]. * Accompagnement : [[Couac (semoule)|couac]] ; [[Dombrés|dongué]] ; [[Colocasia_esculenta|dachine]] ; igname ; lafoufou bannann ; riz de [[Mana (Guyane)|Mana]]. * Dessert : [[galette guyanaise|galette créole]], [[comtesse (sablé)]], [[dizé milé]] (beignet), [[dokonon]] (gâteau poché en papillote). ==== La Réunion ==== {{Article détaillé|Cuisine réunionnaise}} * Plat de viandes : [[rougail saucisses]] ; [[Carry|carry poulet]] ; [[boucané]] ; canard à la vanille ; massalé cabri ; tijak boucané. * Plat de poissons / fruits de mer : rougail morue ; carry zourit ; carry [[bichique]] ; carry [[Macrobrachium rosenbergii|camaron]] ; morue grillée. * Plat de légumes : le carry bringelles ; beignets de [[aubergine|bringelle]] ; salade de palmiste ; salade de chou coco (sommité du cocotier) ; brèdes (chouchou, chou d'chine, etc.) ; [[Achard (cuisine)|achards]]. * Gratins : [[gratin de chouchou]] ; gratin bois de songe (songe est un des noms du [[taro (plante)|taro]]) * [[Amuse-gueule]] : [[samoussa]]s ; bouchons ; bonbons piments ; piments farcis ; [[Grattons#Pr.C3.A9paration|graton]] ; larves de guêpes grillées. * Desserts : le gâteau patates (patates douces) ; gâteau chouchou ([[Chayote|chayotte]]) ; gâteau manioc ; bonbon coco ; bonbon la rouroute ; galette manioc (ou beignet manioc) ; gâteau maïs ; gâteau tisson ; gâteau chemin de fer (gâteau roulé) ; beignets banane ; salade de [[mangue]]s-[[ananas]] pimentée ; sorbets (tamarin, coco, pistache, etc.). *Fruits : letchis ; mangues José ; goyaves ; [[Carambolier|caramboles]] ; papayes ; [[ananas Victoria]] ; [[longane]]s, etc. *Accompagnements du riz : rougail tomates ; rougail de mangues ; rougail dakatine ; lentilles ; gros pois ; haricots rouges ; piment. *Bière locale : la [[Bourbon_(bière)|Dodo]] == Reconnaissance mondiale == [[Fichier:Bakery Le Croissant Amsterdam Centrum.JPG|vignette|redresse|Boulangerie-pâtisserie d'[[Amsterdam]], aux [[Pays-Bas]], baptisée Le Croissant.]] Fin [[2006]], un groupe de gastronomes et de chefs, dont [[Paul Bocuse]], [[Alain Ducasse]], [[Troisgros|Pierre Troisgros]], [[Marc Veyrat]] et [[Michel Guérard]], militent pour que la cuisine française entre au [[patrimoine culturel immatériel]] défini par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]. À l'occasion de l'inauguration du [[Salon international de l'agriculture]] de 2008, le [[président de la République française|président]] [[Nicolas Sarkozy]] appuie cette demande <ref>{{Lien web |url=http://cultureetloisirs.france3.fr/cuisine-recettes/actu/39971560-fr.php |titre=La cuisine française milite à l’Unesco |site=France 3}}.</ref>, estimant que la France possède {{citation|la meilleure gastronomie du monde}}<ref>{{Lien web|url=https://www.20minutes.fr/debats/214914-20080223-meilleure-gastronomie-monde |titre=Quelle est la meilleure gastronomie du monde? |date=23 février 2008 |site=20 minutes |consulté le=16 novembre 2010}}.</ref>. La gastronomie française serait perçue comme un symbole de l'hédonisme français<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le bonheur à la française|auteur= Ali Rebeihi|url=https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-13-fevrier-2020|site=www.franceinter.fr|consulté le=2020-02-18}}.</ref>. Ainsi le {{citation|[[repas gastronomique des Français]]}}<ref name=UNESCOgastro>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Le repas gastronomique des Français|url=https://ich.unesco.org/fr/RL/le-repas-gastronomique-des-francais-00437 |site=ich.unesco.org|consulté le=9 janvier 2019}}.</ref> rejoint-il le patrimoine culturel immatériel de l'humanité le {{Date|16|novembre|2010}}, grâce au comité intergouvernemental de l'UNESCO, réuni à [[Nairobi]], au [[Kenya]]<ref name="unesco">{{Lien web|langue=fr-FR|titre=La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’enrichit de 46 nouveaux éléments|site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|url=http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/forty_six_new_elements_added_to_representative_list_of_the_i/|date=16 novembre 2010|consulté le=9 janvier 2019}}.</ref>. Cette distinction concerne une {{Citation|pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles}}<ref name=UNESCOgastro />. Le descriptif du repas de fête, qui doit comporter au moins quatre services pour célébrer l’art du {{citation|bien manger}} et du {{citation|bien boire}}, est précis : [[apéritif]], [[entrée (cuisine)|entrée]], [[mets (cuisine)|mets]] de [[Poisson (aliment)|poisson]] et/ou de [[viande]] accompagnés de [[légume]]s, [[fromage]], [[dessert]], [[digestif]] et présentés sur une table décorée ; les produits doivent être de qualité, les recettes choisies avec soin en accord avec les vins, et les mets dégustés avec {{citation|une gestuelle spécifique pendant la dégustation (humer et goûter ce qui est servi à table)}}. == Ingrédients == [[Fichier:Foie gras, rognon, truffe noire et écrasé de pommes de terre.jpg|vignette|gauche|[[Foie gras]], rognon, [[truffe noire]] et écrasé de [[Pomme de terre|pommes de terre]].]] Parmi les [[légume]]s, on compte : [[aubergine]]s, [[carotte]]s, [[champignon]]s ([[Agaric|champignons de Paris]], [[Pleurotus|pleurotes]], [[chanterelle]]s, [[bolet]]s, [[Truffe (champignon)|truffes]]<ref group="note">Champignons classés par ordre croissant de rareté et de prix.</ref>), [[courgette]]s, [[haricot vert|haricots verts]], [[poireau]]x, [[pomme de terre]], et [[tomate]]s. Pour les fruits courants, on compte les [[cerise]]s, [[fraise]]s, [[groseille]]s, [[Cassis (fruit)|cassis]], [[myrtille]]s, [[kiwi]]s, [[mûre (fruit de la ronce)|mûres]], [[framboise]]s, [[Orange (fruit)|oranges]], [[clémentine]]s, [[mandarine]], [[Pamplemousse et pomélo|pamplemousse]], [[citron]], [[Pêche (fruit)|pêches]], [[brugnon]]s, [[abricot]]s, [[pomme]]s, [[poire]]s, [[prune]]s, [[mirabelle]]s, [[quetsche]]s, [[raisin]]s, et [[coing]]. Parmi les viandes, on compte les viandes de [[Porc (viande)|porc]], de [[Viande bovine|bœuf]] ([[bœuf (animal)|bœuf]], [[vache]], jeune bovin, [[veau]]), de [[Columba (oiseau)|pigeon]], [[canard]], [[caille]] et [[pintade]], de [[viande de cheval|cheval]]<ref group="note">La viande de cheval est généralement disponible dans des boucheries spécialisées, appelées [[boucherie chevaline|boucheries chevalines]], mais n'est consommée que par une minorité de gens.</ref>, de [[dinde]], de [[Porc|cochon]], de [[Oryctolagus cuniculus|lapin]], de [[mouton]], [[viande d'agneau|agneau]], d'[[oie]] plus souvent durant les fêtes de fin d'année, et de [[coq]], [[chapon]], [[poule]], [[poularde]] et de [[poulet]]. Les poissons et [[fruits de mer]] sont le [[Morue|cabillaud]], les [[crevette]]s, le [[calmar]], les [[huître]]s, les [[Mytilida|moules]], la [[sardine]] , le [[saumon]], le [[thon]] et la [[truite]]. Pour les autres ingrédients, on compte l'[[escargot]] et la [[grenouille]] ([[cuisses de grenouille]]). Les fines herbes et assaisonnements incluent : [[estragon]], [[fenouil]], [[fines herbes]], [[fleur de sel]], [[herbes de Provence]], [[lavande]], [[marjolaine]], [[romarin]], [[sauge]] et [[thym]]. == Recettes == [[Fichier:Gratin courge butternut 1.jpg|vignette|[[Gratin]] de courge [[doubeurre]].]] [[Fichier:01 Soupe au pistou dans les Alpes provençales.jpg|vignette|Soupe au pistou dans les Alpes provençales.]] [[Fichier:Banon.jpg|vignette|redresse|[[Banon (fromage)|Banons]] pliés dans leurs feuilles de châtaigniers.]] Dans cette section, les différentes recettes de la cuisine française sont regroupées par catégories. Cette classification respecte l'ordre d'un menu mais il est aussi possible de lister les plats par leur région d'origine (cf. la page sur les [[Spécialité régionale (cuisine française)|spécialités régionales]]). * Les [[pain]]s * Les préparations de base ** Les [[sauce]]s * Les [[hors-d'œuvre|entrées]] ** Les [[hors-d'œuvre]] ** Les [[Salade (mets)|salades]] ** Les entrées froides ** Les [[entrées chaudes]] * Les [[Spécialités de potages|soupes et potages]] * Les [[recettes aux œufs]] ** Les [[omelette]]s * Les [[recettes au fromage]] * Les [[recettes de la mer|poissons et fruits de mer]] * Les [[recettes de viandes et gibiers à poil|viandes et gibiers à poil]] ** Les [[recettes de bœuf]] ** Les [[recettes de veau]] ** Les [[recettes d'agneau]] ** Les [[recettes de porc]] ** Les [[recettes de lapin]] * Les [[recettes de volailles et gibiers à plumes|volailles et gibiers à plumes]] ** Les recettes de caille ** Les [[recettes de canard]] ** Les [[recettes de dinde]] ** Les [[recettes de pigeon]] ** Les [[recettes de poulet]] ** Les recettes de faisan * Les [[fondue|grillades et fondues]] * Les [[tarte]]s et [[pâté aux pommes de terre|tourtes]] * Les [[abat]]s * Les plats de légumes (recettes) ** Les [[gratin]]s * Les féculents (recettes) * Les [[fromages français]] * Les desserts ** Les recettes de crème glacée ** Les [[recettes de pâtisserie]] * Les [[confiserie]]s * Les [[viticulture en France|vins français]] * Les [[eau-de-vie|eaux-de-vie]] * Les [[liqueur]]s == Cuisine de Noël == Principalement, on sert en [[France]] la [[dinde aux marrons]] pour [[Noël]]. On sert aussi à cette occasion du [[saumon fumé]], des [[huître]]s, du [[caviar]] ou [[Œuf de lump|œufs de lompes]], et du [[foie gras]]. À cela, il faut ajouter des [[escargot]]s<ref>{{Lien web|auteur=Sabine Daniel|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/manche/gastronomie-escargots-noel-produits-pres-arromanches-1767255.html|titre=Gastronomie: Des escargots pour Noël produits près d'Arromanches|date=26 décembre 2019|site=France 3|consulté le=3 octobre 2021|lang=fr-FR}}.</ref> et du [[boudin blanc]]. Aussi, la [[bûche de Noël]] est une habitude bien française au moment de la période des fêtes. Le chocolat et les gâteaux occupent aussi une place de choix pour cette fête en France<ref>{{Lien web|url=http://referat.clopotel.ro/Les_fetes_de_Noel_en_France-14079.html|titre=Les fêtes de Noël en France|site=referat.clopotel.ro|lang=fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.ambafrance-at.org/Noel-le-Nouvel-An-et-la-Fete-des-Rois|titre=Noël : le Nouvel An et La fêtes des Rois|site=ambafrance-at.org|lang=fr}}.</ref>. Le tout est normalement accompagné de [[Champagne (AOC)|champagne]], boisson typiquement française. <gallery> Fichier:Bûche de Noël chocolat framboise maison.jpg|[[Bûche de Noël]] chocolat framboise maison. Fichier:Table du Gros Souper.JPG|Table du gros souper avec ses trois nappes et les treize desserts. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="note"}} === Références === {{Traduction/Référence|en|French cuisine|284439671|type=note}} {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:Cuisine of France}} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * [[Antoine de Baecque]], ''La France gastronome : comment le restaurant est entré dans notre histoire'', Paris, Payot, 2019. * {{Ouvrage|auteur1=André Dominé|titre=Culinaria France|éditeur=Könemann Verlagsgesellschaft mbh|lieu=Cologne|année=1998|pages totales=468|isbn=978-3-8331-1129-7}}. * {{Ouvrage|auteur1=Georges Auguste Escoffier|titre=Escoffier|sous-titre=The Complete Guide to the Art of Modern Cookery|éditeur=John Wiley and Sons|lieu=New York|année=2002|pages totales=646|isbn=978-0-471-29016-2}}. * Georges Auguste Escoffier, ''Le Guide culinaire. Aide-mémoire de cuisine pratique'', nouvelle édition, Éditions Flammarion, coll. « Bibliothèque culinaire », 2009, 940 p. {{ISBN|978-2081229297}}. * Georges Auguste Escoffier, ''Le Livre des menus. Complément indispensable du Guide culinaire'', Éditions du Félin, 1997, 192 p. {{ISBN|978-2866452308}}. * {{Ouvrage|auteur1=Stephen Mennell|titre=All Manners of Food|sous-titre=Eating and Taste in England and France from the Middle Ages to the Present|éditeur=University of Illinois Press|lieu=Chicago|année=1996|pages totales=397|isbn=978-0-252-06490-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wdRnNPb8z3sC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Meyzie|titre=La table du Sud-Ouest et l'émergence des cuisines régionales|sous-titre=1700-1850|éditeur=Presses universitaires de Rennes|lieu=Rennes|année=2007|pages totales=428|isbn=978-2-7535-0373-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=daAUCwAAQBAJ&printsec=frontcover}} * Henriette Parienté, Geneviève de Ternant, ''Histoire de la cuisine française'', Paris, La Martinière, 1994, 576 p. {{ISBN|9782732420417}} * Florent Quellier, ''Table des Français. Une histoire culturelle ({{sp-|XV|e|-|XIX|e|}})'', coll. « Table des hommes », Presses universitaires de Rennes/Presses universitaires François-Rabelais, 2013, {{nb p.|276}} {{ISBN|978-2753521841}}. * [[Patrick Rambourg]], ''Histoire de la cuisine et de la gastronomie françaises'', Paris, Éditions Perrin, coll. « Tempus », {{numéro|359}}, 2010 {{ISBN|978-2-262-03318-7}}. *{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Baptiste|nom1=Reboul|lien auteur1=Jean-Baptiste Reboul|préface=Michel Oliver|titre=La Cuisinière provençale|sous-titre=1 120 recettes, 365 menus, un pour chaque jour de l'année|éditeur=Éd. de l'Aube|lieu=La Tour-d'Aigues|année=2006|pages totales=577|format livre=couv. ill. ; 17 cm|isbn=2-7526-0216-2|bnf=401725735}}. * [[Kilien Stengel]], ''Traité de la gastronomie française. Culture et patrimoine'', Sang de la Terre, coll. « Les Traités », 2012, {{nb p.|220}} {{ISBN|978-2-869-85280-8}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Barbara K. Wheaton|titre=Savoring the Past|sous-titre=The French Kitchen and Table from 1300 to 1789|éditeur=First Touchstone|lieu=New York|année=1996|pages totales=368|isbn=978-0-684-81857-3}}. === Articles connexes === * [[Cuisine traditionnelle française]] * [[Histoire du fromage en France]] * [[Liste de marques de bières brassées en France]] * [[Liste de spécialités régionales françaises de confiserie et de chocolaterie]] * [[Liste de spécialités régionales françaises de pâtisserie et de dessert]] * [[Liste des cuisines du monde]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de boissons]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de charcuterie]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de fromages]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de pains et de viennoiseries]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de produits agricoles vivriers]] * [[Liste des spécialités régionales françaises de vins]] * [[Liste d'idiotismes gastronomiques français]] * [[Mythe italien dans la cuisine française]] * [[Ordonnance du grand repas français au XIXe siècle]] === Liens externes === {{Liens}} [https://gallica.bnf.fr/html/und/arts-loisirs-sports/patrimoine-gourmand?mode=desktop Corpus Patrimoine gourmand] sur [[Gallica]] {{Palette|Cuisine européenne|Cuisine française par origine géo}} {{Portail|cuisine française|patrimoine culturel immatériel}} [[Catégorie:Cuisine française|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste%20alphab%C3%A9tique%20des%20sports
Liste alphabétique des sports
{{Semi-protection étendue}} {{À vérifier|date=janvier 2020|thème=sport|motif=Cette page a subit de gros changements dus à un vandale. Tout est à vérifier}} {{Sommaire alphabétique}} == A == * [[Accrobranche]] * [[Gymnastique acrobatique|Acrosport]] * [[Acroyoga]] * [[Aérobic]] * [[Aéromodélisme]] * [[Aérostation]] * [[Agility]] * [[Aïkido]] * [[Air hockey]] * [[Airsoft]] * [[Alpinisme]] * [[Aquabiking]] * [[Aquagym]] * Aquajogging * Aquarunning * [[Aquathlon]] * Aquatriathlon * [[Agrès de cirque|Arts du cirque]] * [[Art du déplacement|Arts du déplacement]] * [[Arts martiaux chinois]] * [[Arts martiaux mixtes]] * [[Athlétisme]] * Automobile * [[Aviation]] * [[Aviron (sport)|Aviron]] * [[Apnée]] == B == * [[Baby-foot]] * [[Badminton]] * [[Base-jump]] * [[Baseball]] * [[Basket-ball]] * [[Bateau-dragon (discipline)|Bateau-Dragon]] * [[Béhourd (sport)|Béhourd]] * [[Biathlon]] * [[Billard]] * [[Bloc (escalade)]] * [[BMX]] * [[Boardercross]] * [[Bobsleigh]] * [[Boccia]] * [[Bodyboard]] * [[Boomerang]] * Boule lyonnaise * [[Bowling]] * [[Boxe]] ([[boxe anglaise]], [[boxe birmane]], [[Savate (sport de combat)|boxe française]], [[Muay-thaï|boxe thaïlandaise]]) * [[Bras de fer]] * [[Bridge|Bridge (jeu de carte)]] == C == * [[Canicross]] * [[Canoë]] * [[Canoë-kayak]] * [[Canyonisme|Canyoning]] * [[Capoeira]] * [[Carrom]] * [[Catamaran]] * [[Catch]] * [[Char à voile]] * [[Cheerleading]] * [[Coastering|Coasteering]] * [[Combat]] * [[Compétition automobile]] * [[Course à pied]] * [[Course camarguaise]] * [[Course d'orientation]] * [[Cricket]] * [[Croquet]] * [[Concours complet d'équitation#Cross|Cross (équitation)]] * [[Cross-country]] * [[Cross triathlon]] * [[Crosse (sport)|Crosse]] * [[CrossFit]] * [[Culturisme]] * [[Curling]] * [[Cyclisme]] * [[Cyclo-cross]] * [[Cyclotourisme]] == D == * [[Danse]] ([[Claquettes]]) * [[Danse]] ([[Danse sportive]]) * [[Dames]] * [[Décathlon]] * Décathlon olympique moderne * [[Deltaplane]] * [[Duathlon]] * [[Dodgeball]] * [[Double Dutch]] == E == * [[Échecs]] * [[Équitation]] * [[Escalade]] * [[Escrime]] * [[Esport]] == F == * [[Fitness]] * [[Formule 1]] * [[Formule 2]] * [[Formule 3]] * [[Formule 4]] * [[Flag football]] * [[Floorball]] * [[Folkrace]] * [[Football]] * [[Football américain]] * [[Football australien]] * [[Football canadien]] * [[Football gaélique]] * [[Jogging (sport)|Footing]] * [[Futsal]] == G == * [[Glisse]] * [[Golf]] * [[Gouren]] * [[Grappling]] * [[Gymnastique]] * [[Gymnastique rythmique]] == H == * [[Haka pei]] * [[Hakko-Ryu]] * [[Haltérophilie]] * [[Handball]] * [[Hockey]] * [[Hockey sous glace]] * [[Hockey subaquatique]] * [[Hockey sur gazon]] * [[Hockey sur glace]] * [[Horse-ball]] * [[Hurling]] * [[Hapkido ]] == I == * [[Iaïdo]] * Ironman * Ice cross *Indiaca *Intercrosse == J == * [[Javelot tir sur cible]] * [[Jeetkunedo]] * [[Jeu de paume]] * [[Jiu-jitsu]] * [[Jiu-jitsu brésilien]] * [[Jive]] * [[Jonglerie]] * [[Joutes nautiques]] * [[Judo]] * [[Motomarine|Jet ski]] == K == * [[Kabaddi]] * [[Kaninhop]] * [[Karaté]] * [[Karting]] * [[Kayak]] * [[Kempo]] * [[Kendo]] * [[Kenjutsu]] * [[Kickball]] * [[Kick-boxing]] 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[[Padel]] * [[Paintball]] * [[Palet]] * [[Parachutisme]] * [[Parapente]] * [[Parkour]] * [[Patin à glace]] * [[Patinage sur glace|Patinage]] * [[Patinage artistique]] * [[Patinage de vitesse]] * [[Patinage synchronisé]] * [[Pêche sportive]] * [[Pelote basque]] * [[Pentathlon moderne]] * [[Pétanque]] * [[Pilates]] * [[Planche à voile]] * [[Planeur]] (ou vol à voile) * [[Apnée|Plongée en apnée]] * [[Plongée sous-marine]] * [[Plongée sportive en piscine]] * [[Plongeon]] * [[Plumfoot]] * [[Pole dance]] * [[Polo]] == Q == * [[Qi gong]] * [[Quad (roller)|Quad]] * [[Quidditch]] * [[Quilles de huit]] * [[Qwan Ki Do]] == R == * [[Rafting]] * [[Rallye automobile]] * [[Raquette à neige]] * [[Régate]] * [[Ringuette]] * [[Rink hockey]] * [[patins à roulettes|Roller]] * Roller in line artistique * [[Roller in line hockey]] * [[Roliball]] * [[Rugby à sept]] * [[Rugby à XIII]] * [[Rugby à XV]] * [[Roller derby]] * [[Rollersoccer|Roller Soccer (mini foot en roller)]] * [[Roundnet]] == S == * [[Sambo]] 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https://fr.wikipedia.org/wiki/Calendrier%20gr%C3%A9gorien
Calendrier grégorien
{{confusion|Réforme grégorienne}} [[Fichier:Pope Gregory XIII.jpg|vignette|{{noble|Grégoire XIII}}.]] [[Fichier:Christopher Clavius.jpg|vignette|[[Christophorus Clavius]].]] Le '''calendrier grégorien''' est un [[calendrier solaire]] conçu à la fin du {{s-|XVI}} pour corriger la dérive séculaire du [[calendrier julien]] alors en usage. À la demande du pape {{noble|Grégoire XIII}}, des mathématiciens et des astronomes jésuites des [[Université de Salamanque|universités de Salamanque]] et [[Université de Coimbra|de Coimbra]] préparaient les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par {{noble-|Grégoire XIII}}, dans la [[bulle pontificale]] ''[[Inter gravissimas]]'' du {{date-|24 février 1582}}, il est mis en application dans les États [[Catholicisme|catholiques]] quelques mois plus tard. Le lendemain du jeudi {{date-|4 octobre 1582}} est le vendredi {{date|15 octobre 1582}} en Espagne, Portugal et les États pontificaux. [[Passage du calendrier julien au calendrier grégorien|Son usage s'est ensuite progressivement répandu]] dans les pays [[Protestantisme|protestants]], et à l'ensemble du monde jusqu'au milieu du {{s-|XX}}. Le calendrier grégorien s'est imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils ; de nombreux autres calendriers sont en vigueur pour les usages religieux ou traditionnels. [[Fichier:Gregory XIII.jpg|vignette|alt=Grégoire XIII|{{noble-|Grégoire XIII}}.]] <!--Ne pas modifier les années ou les dates.--> L'année grégorienne actuelle est [[{{CURRENTYEAR}}]], qui a commencé le {{date-|1 janvier {{CURRENTYEAR}}}} et se terminera le {{date-|31 décembre {{CURRENTYEAR}}}}. L'année grégorienne précédente était [[{{PREVIOUSYEAR}}]] et l'année grégorienne suivante sera [[{{NEXTYEAR}}]]. == Structure du calendrier grégorien == Le calendrier grégorien reprend en grande partie la structure du [[calendrier julien]] de la [[Rome antique]] en vigueur jusqu'alors : les subdivisions en mois et en semaines sont identiques, et le décompte des années se fait également à partir de l{{'}}''[[Anno Domini]]'', point de départ de l'[[ère chrétienne]]. [[Christophorus Clavius]] a aussi contribué à la création du calendrier. En effet, le calendrier est basé sur ses travaux. Il publiera notamment un [https://echo.mpiwg-berlin.mpg.de/ECHOdocuView?url=/mpiwg/online/permanent/library/YXK9FE9W/pageimg&pn=5&mode=imagepath livre] pour expliquer son fonctionnement. L'unique différence réside dans la détermination des [[année bissextile|années bissextiles]]. === Subdivisions === Le calendrier grégorien est un [[calendrier solaire]] divisé en douze [[mois]], de durée inégale : {| border="1" cellpadding="2" cellspacing="0" class="wikitable centre" |- !{{1er}} trimestre !{{2e}} trimestre !{{3e}} trimestre !{{4e}} trimestre |- |[[janvier]], {{nobr|31 jours}}<br />[[février]], 28 ou {{nobr|29 jours}}<br />[[mars (mois)|mars]], {{nobr|31 jours}} |[[avril]], {{nobr|30 jours}}<br />[[mai]], {{nobr|31 jours}}<br />[[juin]], {{nobr|30 jours}} |[[juillet]], {{nobr|31 jours}}<br />[[août]], {{nobr|31 jours}}<br />[[septembre]], {{nobr|30 jours}} |[[octobre]], {{nobr|31 jours}}<br />[[novembre]], {{nobr|30 jours}}<br />[[décembre]], {{nobr|31 jours}} |-align="center" |90 ou {{nobr|91 jours}} |{{nobr|91 jours}} |{{nobr|92 jours}} |{{nobr|92 jours}} |} Une période de sept jours forme une [[semaine]]. Les jours d’une semaine ont chacun un nom : en [[français]], [[lundi]], [[mardi]], [[mercredi]], [[jeudi]], [[vendredi]], [[samedi]] et [[dimanche]]. Une période de 28, 29, 30 ou {{nobr|31 jours}} (un peu plus de quatre semaines) forme un mois, et une période de douze mois, une [[Année (calendrier)|année]]. === Décompte des années et des siècles === L’ère ordinairement utilisée avec le calendrier grégorien est l’[[ère chrétienne]], c’est-à-dire « après Jésus-Christ » (''[[Anno Domini]]'' en [[latin]], locution encore utilisée en [[anglais]] et le plus souvent notée après l'année sous sa forme abrégée ''AD'', et autrefois désignée en français comme « an de grâce »<ref>Uniquement après l'an mil.</ref> ou « an du Seigneur »). L’ère qui précède est l’''ère pré-chrétienne'' ; elle est décomptée en sens opposé, là aussi à partir d'une référence théorique à Jésus-Christ. On est dans la ''direction'' « avant Jésus-Christ » souvent abrégée en français « av. J.-C. ». Les années « av. J.-C. » sont souvent notées négativement. Il n'y a pas d'année zéro, l'année [[1]] « après Jésus-Christ » succède à l'année [[1 av. J.-C.|1 « avant Jésus-Christ »]], parfois notée -1. En conséquence, le premier siècle comprend l'{{nobr|année 100}}, le deuxième siècle débute le {{date-|1 janvier 101}}, et ainsi de suite. Ainsi, le {{s-|XX}} s'est achevé le {{date-|31 décembre 2000}} et non le {{date-|31 décembre 1999}}, jour où se sont déroulées les festivités de toute nature pour le « [[passage à l'an 2000]] », par confusion entre année en cours et année échue. Le {{s-|XXI}} a débuté le {{date-|1 janvier 2001}}. === Les années bissextiles === ==== La raison du changement : le problème du comput ==== Le [[calendrier julien]], établi par l'astronome [[Sosigène d'Alexandrie|Sosigène]], insérait une journée bissextile tous les quatre ans, et attribuait donc à l’année une durée moyenne de {{unité|365.25|jours}}, soit {{nobr|365 jours}} et {{nobr|6 heures}} exactement. Or, l'[[année tropique]] moyenne (par définition, c'est la durée nécessaire pour que la longitude écliptique du Soleil, λ, augmente de 360°) dure {{unité|365.2421898|jours}} (soit {{unité|365|jours}} {{Heure|5|48|45.198}}, c'était là sa valeur pour l'an 2012)<ref>IMCCE Institut de mécanique céleste et de calcul des Éphémérides « [ftp://ftp.imcce.fr/pub/misc/annee_tropique/annee_tropique.doc L'année tropique] ».</ref>, mais cette durée décroît actuellement d'environ {{nobr|0,531 seconde}} par siècle. Effectivement la valeur exacte en 2000 était de {{unité|365.2421905166|jours}}, soit {{nobr|365 jours}}, {{nobr|5 heures}}, {{nobr|48 minutes}} et {{nobr|45,260 secondes}}, soit bien {{nobr|0,062 seconde}} de plus. L'approximation de l'année tropique par l'année julienne, fait donc glisser le calendrier julien par rapport à l'équinoxe vrai de {{nobr|12 minutes}} par an, soit de {{nobr|20 heures}} par siècle, soit d’environ {{unité|8|jours}} par millénaire, décalage déjà perceptible lors du [[premier concile de Nicée]], en 325, où l’on arrêta la règle de [[calcul de la date de Pâques]]. L'[[équinoxe de printemps]] tombait alors le {{date|21 mars}} (effectivement le {{date-|20 mars}} à {{heures|10|01}} TU), au lieu du {{date|25 mars}} (de fait le {{date-|23 mars}} en {{date-|-45}}, soit en AUC 709 (''[[Ab Urbe condita]]''), référence initiale du calendrier julien – décrété par Jules César en AUC 708, pour entrer en vigueur le {{date-|1er janvier}} suivant –, mais cette différence fut imputée à une erreur de calcul de Sosigène<ref>Il en avait effectivement commis une, mais d'une journée et non de quatre – Jean Lefort, ''La Saga des calendriers'', {{p.|74}}.</ref>. À cause de ce décalage, l'[[équinoxe]] de printemps ''légal'' glissait progressivement en s'éloignant de l'équinoxe de printemps ''réel'' et ce dernier « remontait » lentement dans le calendrier pour se situer aux alentours du {{date-|10 mars}} (julien) au {{s-|XVI}}. La date de [[Pâques]], fixée par les règles du [[comput]] au dimanche suivant la première [[pleine lune]] de printemps en fonction de cet équinoxe théorique ({{date|21 mars}}), dérivait lentement vers l'été, et avec elle une partie du [[calendrier liturgique]]. Il faudra attendre 1800 pour que le mathématicien allemand [[Carl Friedrich Gauss]] établisse des formules permettant d’obtenir aisément la date de Pâques dans les calendriers julien et grégorien<ref>[https://lagrandehistoireducalendrier.wordpress.com/calcul-de-la-date-de-paques/ Le calcul de la date de Pâques] d'après "La grande histoire du calendrier", {{date-|25 décembre 2017}}.</ref>. ==== Un nouveau mode de calcul des années bissextiles ==== Le calendrier grégorien reste un calendrier solaire, qui se fonde non sur la [[Période de révolution|révolution]] de la [[Terre]] autour du [[Soleil]] (hypothèse non validée à l'époque), mais sur le retour du Soleil au [[point vernal]] à chaque printemps (cette durée est strictement différente de l'[[année tropique]]). Cette période est l'[[Équinoxe|année vernale]], est actuellement d'environ {{nobr|15 secondes}} plus longue que l'année tropique et croît de {{unité|0,9 s}} par siècle, permettant le calcul du début de l'année quelques jours après le solstice d'hiver, en {{unité|365.2421898|[[jour]]s}} de {{unité|24|[[heure (temps)|heures]]}}. Le calendrier grégorien donne une durée moyenne de l'année de {{unité|365.2425|jours}}. Pour assurer un nombre entier de jours à l'année, on y ajoute tous les quatre ans (années dont le millésime est divisible par quatre) un jour intercalaire, le {{date|29 février}} (voir [[Année bissextile]]), à l'exception des années séculaires<ref>Représentant la fin de siècle et non le début, comme détaillé plus avant.</ref>, qui ne sont bissextiles que si leur millésime est divisible par 400. On considéra donc comme années communes (années de {{unité|365|jours}}) les millésimes qui sont multiples de 100 sans être multiples de 400. Ainsi 1600 et 2000 furent bissextiles, mais pas 1700, 1800, 1900 qui furent des années communes. De même, 2100, 2200, 2300 seront communes, alors que 2400 sera une année bissextile. En appliquant cette règle, on arrive à une année de {{unité|365.2425|jours}}, soit exactement {{nobr|365 jours}} {{nobr|5 heures}}, {{nobr|49 minutes}} et {{nobr|12 secondes}}, au lieu de {{unité|365.2421898|jours}}, soit {{nobr|365 jours}}, {{nobr|5 heures}}, {{nobr|48 minutes}} et {{nobr|45 secondes}} actuellement, soit un excès de un jour en ~{{unité|3223|ans}}, ou ~{{unité|26,8 secondes}} par an, soit environ {{nobr|3 jours}} en {{unité|10000|ans}}. Il a été proposé d'amender la règle des années séculaires pour considérer, par exemple, les années multiples de {{formatnum:4000}} comme normales (soit les années 4000 et 8000), ou, à l'inverse, les années millénaires « paires » non divisibles par {{formatnum:4000}} comme normales (soit les années 6000 et 10000), en plus des années millénaires « impaires » de toute façon non divisibles par 400 et déjà normales. Mais, du fait du raccourcissement de l'[[année tropique]] évalué actuellement à {{unité|0.531|s}} par siècle, et de l'allongement progressif de l'[[Équinoxe#Généralités|année vernale]] de {{unité|0,9 s}} par siècle (qui va ainsi coïncider avec l'année grégorienne vers l'an 3600, puis la dépasser et diminuer pour coïncider à nouveau vers l'an 5700, avant de continuer à diminuer), ainsi, surtout, que de l'allongement de la [[durée du jour]] de {{unité|1.64|milliseconde}} par siècle (dû au freinage occasionné par l'action de la Lune sur les marées), il est illusoire d'arriver à ce niveau de précision, les incertitudes sur la durée de l'année sur {{unité|10000|ans}} étant du même ordre de grandeur. === Cycle grégorien === Le cycle du calendrier grégorien est de {{Unité|400|ans}}, ce qui permet d’affirmer qu’une date donnée, quelle qu’elle soit, se reproduit le même jour de la semaine, même quantième et même mois {{Unité|400|ans}} plus tard (ou plus tôt<ref>Il existe certes d’autres coïncidences à l’intérieur du cycle, ne serait-ce qu’à l’intérieur d’un même siècle où le même calendrier se reproduit tous les {{Unité|28|ans}}, [[plus petit commun multiple]] de {{Unité|4|années}} (cycle de trois années de {{Unité|365|jours}} suivies d’une bissextile de {{Unité|366|jours}}) et des {{Unité|7|jours}} de la semaine.</ref>). Les tableaux des [[Jour de l'an|jours de l'an]] qui suivent s'en déduisent [[Modulo (opération)|modulo 400]]. Cette propriété est due au fait que le nombre de jours contenus dans {{nobr|400 années}} du calendrier grégorien est multiple de 7. Une conséquence en est que la répartition des jours de la semaine sur un quantième donné n'est pas uniforme, le nombre de mois du cycle (4800) n'étant pas divisible par 7. Une illustration amusante en est que le 13 du mois tombe légèrement plus souvent un vendredi qu'un autre jour de la semaine. ==== Jour de l'an des années normales ==== {{boîte déroulante/début|titre=Jour de l'an des années normales}} {{Début de colonnes|taille=12|nombre=2}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Jour de l'An des années normales |- |'''Di'''||'''Lu'''||'''Ma'''||'''Me'''||'''Je'''||'''Ve'''||'''Sa''' |- | ||2001||2002||2003|| || ||2005 |- |2006||2007|| || ||2009||2010||2011 |- | || ||2013||2014||2015|| || |- |2017||2018||2019|| || ||2021||2022 |- |2023|| || ||2025||2026||2027|| |- | ||2029||2030||2031|| || ||2033 |- |2034||2035|| || ||2037||2038||2039 |- | || ||2041||2042||2043|| || |- |2045||2046||2047|| || ||2049||2050 |- |2051|| || ||2053||2054||2055|| |- | ||2057||2058||2059|| || ||2061 |- |2062||2063|| || ||2065||2066||2067 |- | || ||2069||2070||2071|| || |- |2073||2074||2075|| || ||2077||2078 |- |2079|| || ||2081||2082||2083|| |- | ||2085||2086||2087|| || ||2089 |- |2090||2091|| || ||2093||2094||2095 |- | || ||2097||2098||2099||2100||2101 |- |2102||2103|| || ||2105||2106||2107 |- | || ||2109||2110||2111|| || |- |2113||2114||2115|| || ||2117||2118 |- |2119|| || ||2121||2122||2123|| |- | ||2125||2126||2127|| || ||2129 |- |2130||2131|| || ||2133||2134||2135 |- | || ||2137||2138||2139|| || |- |2141||2142||2143|| || ||2145||2146 |- |2147|| || ||2149||2150||2151|| |- | ||2153||2154||2155|| || ||2157 |- |2158||2159|| || ||2161||2162||2163 |- | || ||2165||2166||2167|| || |- |2169||2170||2171|| || ||2173||2174 |- |2175|| || ||2177||2178||2179|| |- | ||2181||2182||2183|| || ||2185 |- |2186||2187|| || ||2189||2190||2191 |- | || ||2193||2194||2195|| || |- |2197||2198||2199||2200||2201||2202||2203 |- |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Jour de l'An des années normales ''(suite)'' |-|- |'''Di'''||'''Lu'''||'''Ma'''||'''Me'''||'''Je'''||'''Ve'''||'''Sa''' |- | || ||2205||2206||2207|| || |- |2209||2210||2211|| || ||2213||2214 |- |2215|| || ||2217||2218||2219|| |- | ||2221||2222||2223|| || ||2225 |- |2226||2227|| || ||2229||2230||2231 |- | || ||2233||2234||2235|| || |- |2237||2238||2239|| || ||2241||2242 |- |2243|| || ||2245||2246||2247|| |- | ||2249||2250||2251|| || ||2253 |- |2254||2255|| || ||2257||2258||2259 |- | || ||2261||2262||2263|| || |- |2265||2266||2267|| || ||2269||2270 |- |2271|| || ||2273||2274||2275|| |- | ||2277||2278||2279|| || ||2281 |- |2282||2283|| || ||2285||2286||2287 |- | || ||2289||2290||2291|| || |- |2293||2294||2295|| || ||2297||2298 |- |2299||2300||2301||2302||2303|| || |- |2305||2306||2307|| || ||2309||2310 |- |2311|| || ||2313||2314||2315|| |- | ||2317||2318||2319|| || ||2321 |- |2322||2323|| || ||2325||2326||2327 |- | || ||2329||2330||2331|| || |- |2333||2334||2335|| || ||2337||2338 |- |2339|| || ||2341||2342||2343|| |- | ||2345||2346||2347|| || ||2349 |- |2350||2351|| || ||2353||2354||2355 |- | || ||2357||2358||2359|| || |- |2361||2362||2363|| || ||2365||2366 |- |2367|| || ||2369||2370||2371|| |- | ||2373||2374||2375|| || ||2377 |- |2378||2379|| || ||2381||2382||2383 |- | || ||2385||2386||2387|| || |- |2389||2390||2391|| || ||2393||2394 |- |2395|| || ||2397||2398||2399|| |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Fin de colonnes}} {{boîte déroulante/fin}} ==== Jour de l'an des années bissextiles ==== {{boîte déroulante/début|titre=Jour de l'an des années bissextiles}} {{Début de colonnes|taille=12|nombre=2}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Jour de l'An des années bissextiles |- |'''Di'''||'''Lu'''||'''Ma'''||'''Me'''||'''Je'''||'''Ve'''||'''Sa''' |- | || || || || || ||2000 |- | || || || ||2004|| || |- | || ||2008|| || || || |- |2012|| || || || ||2016|| |- | || || ||2020|| || || |- | ||2024|| || || || ||2028 |- | || || || ||2032|| || |- | || ||2036|| || || || |- |2040|| || || || ||2044|| |- | || || ||2048|| || || |- | ||2052|| || || || ||2056 |- | || || || ||2060|| || |- | || ||2064|| || || || |- |2068|| || || || ||2072|| |- | || || ||2076|| || || |- | ||2080|| || || || ||2084 |- | || || || ||2088|| || |- | || ||2092|| || || || |- |2096|| ||2104|| || || || |- |2108|| || || || ||2112|| |- | || || ||2116|| || || |- | ||2120|| || || || ||2124 |- | || || || ||2128|| || |- | || ||2132|| || || || |- |2136|| || || || ||2140|| |- | || || ||2144|| || || |- | ||2148|| || || || ||2152 |- | || || || ||2156|| || |- | || ||2160|| || || || |- |2164|| || || || ||2168|| |- | || || ||2172|| || || |- | ||2176|| || || || ||2180 |- | || || || ||2184|| || |- | || ||2188|| || || || |- |2192|| || || || ||2196|| |- |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Jour de l'An des années bissextiles ''(suite)'' |- |'''Di'''||'''Lu'''||'''Ma'''||'''Me'''||'''Je'''||'''Ve'''||'''Sa''' |- |2204|| || || || ||2208|| |- | || || ||2212|| || || |- | ||2216|| || || || ||2220 |- | || || || ||2224|| || |- | || ||2228|| || || || |- |2232|| || || || ||2236|| |- | || || ||2240|| || || |- | ||2244|| || || || ||2248 |- | || || || ||2252|| || |- | || ||2256|| || || || |- |2260|| || || || ||2264|| |- | || || ||2268|| || || |- | ||2272|| || || || ||2276 |- | || || || ||2280|| || |- | || ||2284|| || || || |- |2288|| || || || ||2292|| |- | || || ||2296|| || || |- | || || || || ||2304|| |- | || || ||2308|| || || |- | ||2312|| || || || ||2316 |- | || || || ||2320|| || |- | || ||2324|| || || || |- |2328|| || || || ||2332|| |- | || || ||2336|| || || |- | ||2340|| || || || ||2344 |- | || || || ||2348|| || |- | || ||2352|| || || || |- |2356|| || || || ||2360|| |- | || || ||2364|| || || |- | ||2368|| || || || ||2372 |- | || || || ||2376|| || |- | || ||2380|| || || || |- |2384|| || || || ||2388|| |- | || || ||2392|| || || |- | ||2396|| || || || || |- |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Fin de colonnes}} {{boîte déroulante/fin}} ==== Premier jour du mois selon les types d'années ==== {{boîte déroulante/début|titre=Années normales et bissextiles : {{1er}} jour du mois de…}} {{Début de colonnes|taille=12|nombre=2}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Années normales : {{1er|jour}} du mois de… |- |'''Janv'''||'''Févr'''||'''Mars'''||'''Avr'''||'''Mai'''||'''Juin'''||'''Juil'''||'''Août'''||'''Sept'''||'''Oct'''||'''Nov'''||'''Déc''' |- |Di||Me||Me||Sa||Lu||Je||Sa||Ma||Ve||Di||Me||Ve |- |Lu||Je||Je||Di||Ma||Ve||Di||Me||Sa||Lu||Je||Sa |- |Ma||Ve||Ve||Lu||Me||Sa||Lu||Je||Di||Ma||Ve||Di |- |Me||Sa||Sa||Ma||Je||Di||Ma||Ve||Lu||Me||Sa||Lu |- |Je||Di||Di||Me||Ve||Lu||Me||Sa||Ma||Je||Di||Ma |- |Ve||Lu||Lu||Je||Sa||Ma||Je||Di||Me||Ve||Lu||Me |- |Sa||Ma||Ma||Ve||Di||Me||Ve||Lu||Je||Sa||Ma||Je |- |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Début de bloc solidaire}} {| class="wikitable centre" style="font-size: smaller; text-align:center; width: auto;" |+ Années bissextiles : {{1er|jour}} du mois de… |- |'''Janv'''||'''Févr'''||'''Mars'''||'''Avr'''||'''Mai'''||'''Juin'''||'''Juil'''||'''Août'''||'''Sept'''||'''Oct'''||'''Nov'''||'''Déc''' |- |Di||Me||Je||Di||Ma||Ve||Di||Me||Sa||Lu||Je||Sa |- |Lu||Je||Ve||Lu||Me||Sa||Lu||Je||Di||Ma||Ve||Di |- |Ma||Ve||Sa||Ma||Je||Di||Ma||Ve||Lu||Me||Sa||Lu |- |Me||Sa||Di||Me||Ve||Lu||Me||Sa||Ma||Je||Di||M |- |Je||Di||Lu||Je||Sa||Ma||Je||Di||Me||Ve||Lu||Me |- |Ve||Lu||Ma||Ve||Di||Me||Ve||Lu||Je||Sa||Ma||Je |- |Sa||Ma||Me||Sa||Lu||Je||Sa||Ma||Ve||Di||Me||Ve |- |} {{Fin de bloc solidaire}} {{Fin de colonnes}} {{boîte déroulante/fin}} == Adoption du calendrier grégorien == {{article détaillé|Passage du calendrier julien au calendrier grégorien}} === Rattrapage du décalage === La réforme principale et suffisante éliminant cette dérive (et qui a été appliquée facilement dans les autres pays par la réforme limitée du calendrier julien) était celle du mode d’application des années bissextiles lors des années séculaires. La différence principale entre le calendrier grégorien et son ancêtre, le [[calendrier julien]] non réformé, repose dans la distribution des années bissextiles. L'introduction du calendrier grégorien comprend aussi une deuxième réforme d’application plus délicate, le décalage grégorien qui supprima dix jours du calendrier. Ces dix jours permettaient de rattraper d’un coup le retard croissant pris par l’ancien calendrier julien sur les dates des équinoxes depuis le [[premier concile de Nicée|concile de Nicée]], plus de douze siècles avant, et de retrouver la concordance entre l'équinoxe de printemps et le {{date-|21 mars}} calendaire. Neuf ans bissextiles ont été comptées en trop : en 500, 600, 700, 900, 1000, 1100, 1300, 1400 et 1500 suivant les nouvelles règles de calcul. === Application dans les pays catholiques === L’introduction du calendrier grégorien commença le vendredi {{Date-|15|octobre|1582}}, qui fut le lendemain du jeudi {{Date-|4|octobre|1582}} dans les [[États pontificaux]] et certains pays catholiques : [[Espagne]], [[Portugal]], États de la péninsule italienne. Pour les pays ayant immédiatement suivi Rome, cela permit de fixer de nouveau l’équinoxe de printemps le {{date-|21 mars}}, comme ce fut le cas au début de l’ère chrétienne, au [[premier concile de Nicée]] en 325. Dans la France d'alors (sans l'Artois, les Trois Évêchés, la Lorraine, l'Alsace, la Franche-Comté, la Savoie ni le Roussillon{{etc}}), le passage se fit du 9 au {{date-|20 décembre 1582}} ; il est à noter que dans la région d'Alsace et à Strasbourg le passage ne se fit pas à la même date, soit du 5 au {{date-|16 février 1682}}, et à Mulhouse du {{date-|31 décembre 1700}} au {{date-|12 janvier 1701}} donc avec déjà un saut de {{nobr|11 jours}}. Dans ses ''[[Essais (Montaigne)|Essais]]'', [[Montaigne]] mentionne les difficultés que ses contemporains ont éprouvées pour passer progressivement au nouveau calendrier<ref>[[Montaigne]], ''[[Essais (Montaigne)|Essais]]'', {{nobr rom|Livre III}}, chapitre 11.</ref>. === Du {{sp-|XVIII|au|XX}} === Cependant, [[Passage du calendrier julien au calendrier grégorien#Passage au calendrier grégorien|certains pays]] ont tardé à appliquer l'ajustement grégorien des années séculaires, et ont donc compté l'année 1700 comme bissextile (selon l’ancien calendrier julien non réformé), ce qui a accru le décalage de date à onze jours. [[Johannes Kepler]] aurait dit que les protestants préféraient être en désaccord avec le Soleil plutôt que d'être d'accord avec le pape, en référence à leur rejet de la réforme du calendrier, mais la citation semble apocryphe et doit plutôt être attribuée à Voltaire<ref>Nicolas Roudet, « Les protestants préfèrent être en désaccord avec le Soleil plutôt qu'en accord avec le pape. La fabrique d'un pseudépigraphe de Kepler », in : [[Édouard Mehl]] et Nicolas Roudet (ed.), ''Le Temps des astronomes: L’astronomie et le décompte du temps de Pierre d’Ailly à Newton'' (Paris : Les Belles Lettres, 2017), {{p.|331-347}}.</ref>. La Suède qui utilisait le calendrier julien a tenté une première fois d'appliquer seule la règle d'ajustement grégorien en 1700 (non bissextile), sans appliquer le décalage de dix jours, puis s’est reprise en 1712 en ajoutant deux jours au mois de février (année doublement bissextile) pour revenir à l'ancien calendrier julien encore utilisé en Angleterre ou dans les pays protestants et orthodoxes voisins, et pour finalement sauter {{nobr|11 jours}} du {{date-|17 février}} au {{date-|1er mars 1753}}. Une congrégation est nommée en 1700 par le pape pour étudier le calendrier grégorien. Le cardinal [[Enrico Noris]] a été nommé président et [[Francesco Bianchini]], camérier d'honneur du pape {{noble|Clément XI}} et chanoine de la [[basilique Sainte-Marie-Majeure]], secrétaire. L'objet de cette congrégation était de voir quelle réforme il faudrait faire au calendrier grégorien pour ôter aux États protestants tout sujet pour ne pas le recevoir et répondre aux critiques des États allemands<ref>''Histoire de l'Académie royale des sciences avec les mémoires de mathématique & de physique'', 1701, {{p.|127 – 129}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3502d/f133.image (lire en ligne)].</ref>{{,}}<ref>''Histoire de l'Académie royale des sciences avec les mémoires de mathématique & de physique'', 1701, {{p.|105 – 108}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3503q/f112.image (lire en ligne)].</ref>. La [[Suède]], en 1753, et l'[[Angleterre]], en 1752, appliqueront complètement le calendrier grégorien plus tard, sous l'influence de l'[[Allemagne]], des [[Pays-Bas]] et de la [[Suisse]] qui utilisaient simultanément les calendriers julien et grégorien, suivant qu'ils étaient de confession protestante ou catholique, et qui lors de leur unification ont voulu uniformiser les calendriers. Jusqu'à la Révolution bolchevique, la [[Russie]] utilisait le calendrier julien ; de fait, au {{s-|XIX}}, il retardait de {{nobr|12 jours}} et de {{nobr|13 jours}} à partir de 1900. En 1918, les Bolcheviks imposèrent le calendrier grégorien : le {{date-|1er février}} correspondit au 14. Mais on continua politiquement en [[URSS]] comme en Occident à désigner la révolution à partir de la datation du calendrier julien : la « [[révolution d'Octobre]] », tout en la fêtant le jour correspondant au calendrier grégorien : le {{date-|7 novembre}} et non le {{date-|25 octobre}}. De même a-t-on gardé l'habitude de désigner la première révolution russe de 1917 d'après le calendrier julien : la « [[révolution de Février]] » (23-{{date-|28 février}}) qui eut lieu dans le calendrier grégorien le mois suivant (8-{{date-|13 mars}}). La troisième réforme du calendrier grégorien était de commencer les années en janvier et non au mois de mars comme auparavant (le début de l'année dans le calendrier julien a lui-même varié {{incise|voir [[Calendrier julien|l'article correspondant]] et ses liens externes|fin}}). Cette réforme permettait de faire coïncider les fêtes païennes du Nouvel an dans le temps de Noël, et non plus avant la période sainte de Pâques. Dans bien des pays, cette dernière réforme a été appliquée des années ou même plusieurs siècles après celle de l’ajustement et du décalage grégorien. Cependant, cela n'a pas été le cas des pays orthodoxes, dont l'année commençait en septembre. === Pays utilisant un autre calendrier === Sept pays utilisent leur propre calendrier à des fins religieuses, tout en conservant le calendrier grégorien à des fins civiles : * l'[[Afghanistan]] et l'[[Iran]] : [[calendrier persan]] * l'[[Arabie saoudite]] : [[calendrier hégirien]] ; toutefois le calendrier grégorien est utilisé dans le secteur public depuis {{date-|octobre 2016}} par mesure d'économie<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'Arabie saoudite se sert du calendrier grégorien pour faire des économies|url=http://www.france24.com/fr/20161003-arabie-saoudite-adopte-calendrier-gregorien-contre-islamique-economie-fonctionnaire|site=France 24|date=2016-10-03|consulté le=2016-10-04}}.</ref>. * l'[[Éthiopie]] et l'[[Érythrée]] : [[calendrier éthiopien]] * le [[Népal]] : le calendrier [[Vikram Samvat]] * Le [[Viêt Nam]] n'a également jamais officiellement adopté le calendrier grégorien, en pratique un calendrier luni-solaire est utilisé<ref>[http://www.come2viet.com/le-calendrier-vietnamien-et-ses-caracteristiques/ Le calendrier vietnamien et ses caractéristiques].</ref>. == Non-rétroactivité et correspondance avec d'autres calendriers == Le calendrier grégorien est rarement utilisé [[calendrier grégorien proleptique|de façon rétroactive]]. En effet, le basculement entre les deux calendriers a eu lieu à des dates différentes selon les pays. Deux dates identiques dans deux pays différents (entre [[1582]] en France et [[1918]] en Russie, par exemple) peuvent correspondre à des moments différents. Des problèmes de datation se posent parfois quand il s'agit d'événements internationaux. Par exemple, [[Isaac Newton]] est né soit en 1642 ({{date-|25 décembre}}), en « vieux style » (''old style, os''), soit en 1643 ({{date-|4 janvier}}), en « nouveau style » (''new style, ns''), selon que l'on utilise le calendrier julien alors encore en usage en Angleterre (jusqu’au {{date-|2 septembre 1752}}, ''old style, os'', qui sera suivi du 14, ''new style, ns''), ou le calendrier grégorien. [[William Shakespeare|Shakespeare]] et [[Miguel de Cervantes|Cervantès]] sont morts à la même date ({{date-|23 avril 1616}}), mais pas le même jour, l'Angleterre {{incise|pour sa part [[Anglicanisme|anglicane]]}} n'ayant pas tout de suite adopté le calendrier grégorien. En [[Histoire]], on se réfère donc au calendrier julien pour la période précédant [[1582]]. Les [[Jour julien|jours juliens]] sont un moyen commode d'établir la correspondance de date entre le calendrier grégorien et les calendriers julien, musulman et juif. == Débats sur le calendrier grégorien == Si le principe de l'ajustement grégorien n'a pas été remis en cause, il n'en est pas de même de son caractère religieux et de sa structure interne. === Origine chrétienne === En France, les critiques{{Lesquels|date=29 juin 2022}} portèrent sur ses liens avec le [[christianisme]], au travers de l'[[ère chrétienne]], des fêtes religieuses et des références aux [[saint]]s dans les [[agenda]]s. Cela a motivé quelques projets de calendriers [[laïc|laïques]], comme le [[calendrier républicain]] de la [[Révolution française]], qui était un ''remplacement'' du calendrier grégorien, et non pas une réforme. À la différence du [[système métrique]], le calendrier républicain avorta rapidement<ref>Le calendrier républicain faisait référence à la végétation ainsi qu'aux saisons de la France métropolitaine et autres zones voisines et ne pouvait prétendre à aucun caractère d'universalité</ref>. Un autre projet de calendrier laïc (le [[calendrier fixe]]) a été proposé par [[Auguste Comte]] : le calendrier [[positivisme|positiviste]]. Celui-ci n'a presque pas été utilisé en dehors de son promoteur et de quelques disciples. === Structure interne === ==== Durée variable du mois ==== Les mois sont de longueur variable (de {{unité|28|à=31|jours}}), ce qui complique par exemple l'analyse des statistiques économiques. L'alternance entre des mois à {{unité|30|jours}} et des mois à {{unité|31|jours}} est nécessaire pour obtenir une année de {{unité|12|mois}} et de {{unité|365|jours}} ({{unité|365|jours}} pour {{unité|12|mois}} = {{unité|30,4|jours}} par mois). Le nombre de mois lui-même découle d'une contrainte sur la durée des mois, qui avait été choisie de façon à correspondre approximativement à un cycle lunaire (environ {{nobr|29,53 jours}} pour une lunaison). Ainsi, même une population non lettrée pouvait savoir à peu près, en observant le changement d'aspect de la Lune, quand un mois s'était écoulé ; la référence à la Lune était importante pour les marins (pour connaître les [[marée]]s) et pour les agriculteurs (travaux nocturnes dans les champs) d'une population majoritairement rurale. Aujourd'hui ce lien n'est plus évident dans une civilisation [[urbanisme|urbaine]]. Par ailleurs, la référence lunaire dans les calendriers n'est pas universelle, comme en témoigne le [[calendrier badīʿ]], utilisé dans le [[bahaïsme]]. S’il se base également sur l'année solaire, celle-ci débutant à l’équinoxe du printemps le {{date|21 mars}}, son originalité tient à l’abandon de la référence lunaire pour la durée du « mois ». Une année de ce calendrier comporte en effet {{unité|19|« mois »}} de {{unité|19|jours}} (soit {{unité|361|jours}}). Les {{unité|4|ou=5|jours}} supplémentaires nécessaires pour compléter une année sont intercalés entre le {{18e}} et le {{19e|mois}}, et sont nommés les « jours intercalaires ». Cependant, la grande majorité des réformes du calendrier tente de conserver un mois d'environ une lunaison. ==== Décorrélation des semaines et des mois ==== Dans le calendrier grégorien, il n'y a pas de correspondance entre le nom des jours et leur numéro dans le mois : on pourrait souhaiter, par exemple, que le premier jour du mois tombe toujours un lundi, le deuxième un mardi, etc. C'est ce que permettaient les propositions de [[calendrier universel]] et de [[calendrier fixe]], qui résolvaient à l'aide de jours [[épagomène]]s placés « hors-semaine », rompant ainsi la continuité de la semaine. Or, cette continuité de la semaine est en fait le seul lien commun avec les autres calendriers : les calendriers islamique et hébraïque, par exemple. Un autre problème (de cohérence) est l'absence de correspondance entre le nom des mois (en particulier de septembre, octobre, novembre, décembre) et leur emplacement car septembre devrait être le septième, octobre le huitième, novembre le neuvième et décembre le dixième (tel qu'il en était du temps du calendrier romain républicain). ==== Durée variable des trimestres ==== Dans le calendrier grégorien, le deuxième trimestre est plus court que le troisième. Cette particularité découle du caractère solaire du calendrier : en effet, l'été astronomique est, actuellement, plus long d'environ quatre jours que l'hiver astronomique. Les longueurs irrégulières des trimestres permettent de maintenir une date fixe pour les solstices et les équinoxes. Comme la durée variable des mois, cette irrégularité complique la lecture des statistiques. ==== Nombre de semaines par mois / nombre de semaines par an ==== Ni le nombre de semaines par mois (4,33), ni le nombre de semaines par an (52,14) ne sont des entiers. La seconde difficulté a amené de nombreuses propositions de réformes à utiliser le principe du [[jour épagomène]]. Il s'agit d'un jour blanc qui n'entre pas dans le décompte de la semaine. En ajoutant un jour épagomène à l'année (ou deux les années bissextiles), on arrive à obtenir l’égalité {{nobr|365 {{=}} 7 × 52 + 1}}. On retrouve la même idée avec les [[Jour complémentaire du calendrier républicain|jours complémentaires]] dans le [[calendrier républicain]] de la Révolution française. == Pérennité == Les critiques{{Lesquels|date=29 juin 2022}} visant la nature religieuse du calendrier grégorien, ou la construction même du calendrier, donnèrent lieu à des projets de réformes au cours des trois derniers siècles. La [[Convention nationale|Convention]] fit adopter un système calendaire décimal, dit [[Calendrier républicain|républicain]], les semaines étant remplacées par des ''decadi'' (décades, c'est-à-dire dix jours) et les mois ayant tous trente jours. Le repos hebdomadaire était remplacé par un repos décadaire. [[Napoléon]] fit abroger cette mesure tout en confirmant l'usage du [[système métrique]] pour les autres unités que le temps. D'autres réformes furent les propositions de [[calendrier universel]] et de [[calendrier fixe]]. Au cours du {{s|XX}}, la [[Société des Nations]] puis l'[[Organisation des Nations unies]] menèrent des études pour réformer le calendrier. Celles-ci furent abandonnées sous la pression de pays comme les [[États-Unis]], le [[Royaume-Uni]], les [[Pays-Bas]] ou l'[[Indonésie]], officiellement pour ne pas désorganiser les traditions religieuses. * [[Isaac Asimov]] imagine dans son cycle ''[[Fondation (Isaac Asimov)|Fondation]]'' l'idée que le calendrier terrien est alors utilisé dans tout l'espace connu, mais que tout le monde a oublié sa raison d'être initiale (et jusqu'à l'existence de la Terre elle-même) et que les esprits curieux s'interrogent sur l'origine de ces choix peu compréhensibles. On retrouve le clin d'œil de [[Charles Quint]] qui, s'étant fait expliquer par ses astronomes le pourquoi de ces ratios, estimait qu'il aurait pu donner quelques conseils utiles à l’Éternel si celui-ci avait jugé bon de le consulter. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{autres projets| wiktionary = calendrier grégorien}} === Articles connexes === * [[Liste de calendriers]] * [[Passage du calendrier julien au calendrier grégorien]] * [[Formules de calcul du calendrier grégorien]] * [[Comput grégorien]] * [[Calendrier grégorien proleptique]] * [[Calendrier liturgique]] * [[Dimanche]] * [[ISO 8601]] * [[Lettre dominicale]] * [[Algorithme du jour du Jugement dernier]] === Bibliographie === * Centre historique des [[Archives nationales]], ''De temps en temps, Histoires de calendriers'', Tallandier Historia, [[2001]]. * Jean Lefort, ''La Saga des calendriers ou le frisson millénariste'', Paris, 1998, Belin, {{coll.|Pour la science}} {{isbn|2842450035}}. {{plume}} * [[Umberto Eco]], ''[[Le Pendule de Foucault]]'', roman. * {{Ouvrage|auteur1=Marie-Clotilde Hubert|titre=Construire le temps : normes et usages chronologiques du Moyen Âge à l'époque contemporaine|éditeur=[[Librairie Droz|Droz]]|année=2000|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=-uYL12Lx3kMC}}. === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Éphéméride|Mois|Calendrier}} {{Portail|temps|catholicisme|christianisme}} [[Catégorie:Calendrier solaire|Gregorien]] [[Catégorie:Recherche généalogique en France]] [[Catégorie:Calendrier]] [[Catégorie:Calendrier chrétien]] [[Catégorie:Grégoire XIII]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Cambodge
Cambodge
{{coord|12.5|105.|scale:2000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Royaume du Cambodge | nom_local1 = ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា | langue1 = km | nom_local2 = Preăhréachéanachâkr Kâmpŭchéa | langue2 = km | image_drapeau = Flag of Cambodia.svg | lien_drapeau = Drapeau du Cambodge | image_blason = Royal arms of Cambodia.svg | lien_blason = Armoiries du Cambodge | image_carte = Cambodia on the globe (Cambodia centered).svg | descr_carte = | image_carte2 = Cambodia 1997 CIA map.jpg | devise = ជាតិ សាសនា ព្រះមហាក្សត្រ | langue_devise = [[khmer]] | transcription_devise = Cheate, Sasanea, Preahmhaksaat | traduction_devise = Nation, Religion, Roi | langues = [[Khmer]] | capitale = [[Phnom Penh]] | coordonnées_capitale = {{coord|11|33|N|104|55|E}} | lien_villes = Liste de villes du Cambodge | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Phnom Penh]] | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] [[Monarchie élective|élective]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] et [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Liste des monarques du Cambodge|Roi]] | nom_dirigeant = [[Norodom Sihamoni]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre du Cambodge|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Hun Manet]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement du Cambodge|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Cambodge)|Sénat]]<br>[[Assemblée nationale (Cambodge)|Assemblée nationale]] | superficie_rang = 88 | superficie_totale = 181035 | pourcentage_eau = 2,5 % | population_rang = 69 | population_totale = 17227142 | population_année = 2022 | groupes_ethniques = [[Cambodgiens|Khmers]] (95,8 %)<br />[[Chams (peuple)|Chams]] (1,8 %)<br />[[Chinois du Cambodge|Chinois]] (0,6 %)<br />[[Viêt]] (0,5 %)<br />Autres (1,3 %)<ref>{{lien web| url=https://nis.gov.kh/nis/Census2019/Final%20General%20Population%20Census%202019-English.pdf | titre=General Population Census of Cambodia 2019 }}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| url=https://www.nis.gov.kh/nis/Census2019/Ethnic%20Minorities.pdf | titre=Ethnic Minorities, Census of Cambodia 2019 }}</ref> | type_formation = [[Fou-nan|Nokor Phnom]] | date_formation = 68–550 | type_formation2 = [[Chenla]] | date_formation2 = 550–802 | type_formation3 = [[Empire khmer]] | date_formation3 = 802–1431 | type_formation4 = [[Cambodge post-angkorien|Royaume du Cambodge de la période moyenne]] | date_formation4 = 1431–1863 | type_formation5 = [[Protectorat français du Cambodge]] | date_formation5 = 1863–1953 | type_formation6 = [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|Royaume du Cambodge de la période sihanoukiste]] | date_formation6 = 1953–1970 | type_formation7 = [[République khmère]] | date_formation7 = 1970–1975 | type_formation8 = [[Kampuchéa démocratique]] | date_formation8 = 1975–1979 | type_formation9 = [[République populaire du Kampuchéa]] | date_formation9 = 1979–1989 | type_formation10 = [[République populaire du Kampuchéa|État du Cambodge]] | date_formation10 = 1989–1993 | type_formation11 = [[Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge]] | date_formation11 = 1992–1993 | type_formation12 = Restauration de la monarchie | date_formation12 = {{date|24 septembre 1993}} | gentilé = Cambodgien, cambodgienne<br />Khmer, khmère | PIB_PPA = {{augmentation}} 87,856 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 11,69 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 28,020 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 6,99 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|1751,985|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 5,93 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|5493,329|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 10,58 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|48085.033 milliards}} de [[Riel|KHR]]<br/>+ 14,12 %<br/>'''Relative'''<br/>{{augmentation négative}} 40,861 % du PIB<br/>+ 5,90 % | monnaie = [[Riel]] et [[dollar américain]] (billet uniquement) | code_monnaie = KHR,USD | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.593}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{146e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.479}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{106e}} | Gini = 37,9 %<ref name="Gini_CIA">{{Lien web |langue=en |titre=Gini Index coefficient - distribution of family income |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/field/gini-index-coefficient-distribution-of-family-income/country-comparison |consulté le=24 avril 2023 |site=[[The World Factbook]], [[Central Intelligence Agency]]}}.</ref> | Gini_année = 2008 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.461}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{116e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:30.1}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. 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Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{154e}} | fuseau_horaire = + 7 | hymne_national = នគររាជ | langue_hymne = [[khmer]] | transcription_hymne = [[Nokoreach]] | traduction_hymne = Majestueux Royaume | audio_hymne = United States Navy Band - Nokoreach.ogg | fête_nationale = {{date|9 novembre}} | fête_evt = [[Protectorat français du Cambodge#L'indépendance définitive|Restauration de l'indépendance]] ({{date-|1953}}) | domaine_internet = [[.kh]] | iso3166-1 = KHM, KH | indicatif_téléphonique = 855 | p1 = [[Fichier:Flag of Cambodia under UNTAC.svg|20px|Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge]] [[Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge]] | de = du&nbsp; | pays frontaliers = {{THA}}{{clr}}{{VIE}}{{clr}}{{LAO}} | PIB Nominal = 15,24 milliards de $ | PIB (PPA) = 46,1 milliards de $ | PIB Nominal par habitants = 1006,84 | PIB (PPA) par habitants = 776 $ | organisations_internationales = [[Organisation internationale de la francophonie|OIF]]{{-}}[[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]]{{-}}[[Commission internationale du riz|CIR]]{{-}}[[Global Green Growth Institute|GGGI]] | notes = }} Le '''Cambodge''' (en [[khmer]] {{lang|km|កម្ពុជា}}, romanisé en {{lang|km|''Kâmpŭchéa''}}), ou en forme longue le '''royaume du Cambodge''' (en [[khmer]] {{lang|km|ព្រះរាជាណាចក្រកម្ពុជា}}, romanisé en {{lang|km|''Preăhréachéanachâkr Kâmpŭchéa''}}), aussi appelé {{lang|km|''Srok Khmer''}}, {{lang|km|ស្រុកខ្មែរ}}, littéralement « le pays khmer », est un pays d'[[Asie du Sud-Est]], peuplé d’environ {{nombre|17|millions}} d'habitants. Sa [[capitale]] est [[Phnom Penh]]. Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle, héritière de l’ancien [[Empire khmer]] [[Hindouisme|hindouiste]] et [[Bouddhisme|bouddhiste]] qui régna sur la [[Indochine|péninsule d’Indochine]] entre le {{sp-|XI|et le|XIV}}. Le Cambodge a des frontières communes avec la [[Thaïlande]] à l'ouest-nord-ouest, le [[Laos]] au nord-est, et le [[Viêt Nam]] à l'est et au sud-est. Les habitants du pays portent le nom de [[Khmers (ou Cambodgiens)|Khmers ou Cambodgiens]]. La majorité des Cambodgiens sont de religion [[Theravāda|bouddhiste theravāda]] (96 % de la population, religion d'État). Entre le {{sp-|I|et le|VII}}, le territoire du pays fait partie du royaume (ou royaumes) du [[Fou-nan]], avant d'être absorbé par le royaume [[Chenla]]. Les principautés Chenla sont unifiées en 802 pour former l'[[Empire khmer]]. La chute de l'empire en 1431 précède un [[Âge sombre du Cambodge|Âge sombre]] qui dure quatre siècles. En 1863, le Cambodge devient un [[Protectorat français du Cambodge|protectorat français]] comme partie de l'[[Indochine française]]. Après la [[guerre d'Indochine]], le pays obtient son indépendance en 1953 en tant que [[Royaume du Cambodge (1953-1970)|monarchie constitutionnelle]]. Dans le contexte de la [[guerre froide]] et de la [[guerre du Viêt Nam]], une [[Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|guerre civile]] éclate en 1967 entre le gouvernement et les rebelles communistes des [[Khmers rouges]]. Au cours de la guerre, la monarchie est renversée en 1970 par un [[Coup d'État de 1970 au Cambodge|coup d'État]] et la [[République khmère]] est proclamée. Cependant, les Khmers rouges parviennent à remporter la guerre en 1975 et rebaptisent le pays le [[Kampuchéa démocratique]]. Au cours des quatre années suivantes, les Khmers rouges commettent un [[Crimes du régime khmer rouge|génocide]], durant lequel près d'un quart de la population est tué. En 1979, les Khmers rouges sont renversés par une [[Guerre entre le Cambodge et le Viêt Nam|guerre contre le Viêt Nam]], qui instaure un [[République populaire du Kampuchéa|gouvernement pro-vietnamien]] largement non reconnu par la communauté internationale. Des différentes factions anti-vietnamiennes continuent un [[Conflit cambodgien (1978-1999)|conflit de guérilla]] contre l'occupation vietnamienne au cours des années 1980. À l'issue des [[Accords de Paris sur le Cambodge de 1991|accords de paix de 1991]], le pays tombe sous la [[Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge|tutelle de l'Organisation des Nations unies]] jusqu'à 1993. Par la suite, le Cambodge est rétabli en tant que monarchie constitutionnelle. Depuis un [[Crise cambodgienne de 1997|coup d'État]] en 1997, le pays est fermement sous la gouvernance du [[Parti du peuple cambodgien]]. L'[[agriculture]] reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB)<ref name="a">{{Lien web |titre=East Asia/Southeast Asia :: Cambodia — The World Factbook - Central Intelligence Agency |url=<!-- https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cb.html -->https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/cambodia/#geography|site=cia.gov |consulté le=14 novembre 2019}}</ref>. Les industries principales du Cambodge sont la [[Couture|confection]] et le [[tourisme]]<ref name="CIA Factbook">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/cambodia/#geography |site=cia.gov |consulté le=2018-05-01}}.</ref>. Du pétrole et du gaz ont été découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le [[Produit intérieur brut|PIB]] du royaume connaît une croissance moyenne de 10 % par an<ref name="a" />. En 2023, le Cambodge est classé en {{101e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle|wipo.int]]|consulté le=2024-02-17}}</ref> Le Cambodge a un [[climat tropical]]. == Histoire == [[Fichier:Angkor Wat.jpg|vignette|centré|Le temple d'[[Angkor Vat]] érigé au {{s-|XII}}.]] {{Article détaillé|Histoire du Cambodge|Liste des monarques du Cambodge|Chronologie du Cambodge}} Le Cambodge actuel se veut l’héritier de l’[[Empire khmer]] qui domine la majeure partie de la [[Indochine|péninsule indochinoise]] au {{s-|XII}}. De nombreux temples sont alors érigés sur l’ensemble du territoire, dont le plus notable est [[Angkor Vat]]. S’ensuit un long déclin au profit du [[Siam]] (actuelle Thaïlande) à l’ouest puis de l’[[Annam]] à l’est ; l'affaiblissement prend fin avec la mise sous tutelle du pays par la France, à la suite de la signature d’un traité de {{citation|protectorat}} en 1863. Les milieux [[Nationalisme|nationalistes]] instrumentalisent par la suite le déclin, en attribuant la responsabilité aux différents dirigeants qui se succèdent et qui par intérêt permettent cette décadence. Il convient selon leur doctrine de les écarter pour pouvoir renouer avec les fastes d’antan. Le retour à la gloire d’Angkor est sous plusieurs formes le message principal de la plupart des dirigeants de la seconde moitié du {{s-|XX}}<ref name="FOREST 2008 CC P18-22">{{Cambodge contemporain|partie=I|numéro chapitre=1|titre chapitre=Pour comprendre l'histoire contemporaine du Cambodge|passage=18-22}}.</ref>. {{Article détaillé|Protectorat français du Cambodge|Royaume du Cambodge (1953-1970)}} Le [[Protectorat français du Cambodge|protectorat français]] intégré à l'[[Indochine française]] se termine le {{date|9 novembre 1953}} par l'indépendance du pays, à la fin de la [[guerre d'Indochine]]. Devenu une [[monarchie constitutionnelle]] (dès 1947) dirigée par le roi [[Norodom Sihanouk]], le pays affiche une politique de neutralité dans la [[guerre du Viêt Nam]], mais dès [[1966]] ne s'oppose pas au transit par son territoire des troupes et des fournitures du [[République démocratique du Viêt Nam|Nord Viêt Nam]] à destination des combattants anti-américains du [[Front national de libération du Sud Viêt Nam]] (''Việt Cộng''). {{Article détaillé|Guerre civile cambodgienne (1967-1975)|République khmère}} Confronté, à partir de 1967-1968, à une insurrection fomentée par les [[Khmers rouges]] {{incise|des rebelles communistes d'inspiration [[maoïsme|maoïste]]}}, avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk doit se résoudre à confier le {{date|14 août 1969}} la direction du gouvernement au général [[Lon Nol]], son pilier militaire, connu pour son [[anticommunisme]], en échange d'une aide américaine. Le {{date|18 mars 1970}}, Lon Nol, poussé par le prince [[Sisowath Sirik Matak]], de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger ([[Moscou]] et [[Pékin]]) et instaure la [[république khmère]]. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du [[communisme]] en [[Asie du Sud-Est]]. Après son renversement, Sihanouk montre son soutien aux Khmers rouges, ses anciens ennemis. Cela contribue à augmenter massivement leur nombre de combattants de {{formatnum:6000}} à {{formatnum:50000}}<ref name="Mosyakov"/>. Avec l'appui de la Chine et du Nord-Vietnam, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du [[Viêt Nam]]. En mars 1970, à la demande des Khmers rouges, le Nord-Vietnam lance une offensive contre l'armée cambodgienne. Ils envahissent rapidement de grandes parties de l'est du Cambodge et remettent les zones nouvellement conquises aux Khmers rouges<ref>Sutsakhan, Lt. Gen. Sak, The Khmer Republic at War and the Final Collapse. Washington, D.C.: United States Army Center of Military History, 1987. {{p.|32}}.</ref>{{,}}<ref name="Mosyakov">Mosyakov, Dmitry. "The Khmer Rouge and the Vietnamese Communists: A History of Their Relations as Told in the Soviet Archives". In Cook, Susan E., ed. (2004). "Genocide in Cambodia and Rwanda". ''Yale Genocide Studies Program Monograph Series''. '''1''': 54.</ref>. À la fin de [[1970]], les Khmers rouges et le Nord-Vietnam sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent intensivement (larguant plus de {{nobr|2,7 millions}} de tonnes de bombes, faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l'histoire). Les pertes humaines sont estimées entre {{formatnum:50000}} et {{formatnum:150000}} lors des bombardements de 1969 à 1973<ref>{{lien web|lien auteur1=Ben Kiernan|nom1=Kiernan|prénom1=Ben|nom2=Owen|prénom2=Taylor|url=http://apjjf.org/2015/13/16/Ben-Kiernan/4313.html|titre=Making More Enemies than We Kill? Calculating U.S. Bomb Tonnages Dropped on Laos and Cambodia, and Weighing Their Implications|site=The Asia–Pacific Journal|date=2015-04-26|consulté le=2021-11-08|extrait="The evidence of survivors from many parts of [Cambodia] suggests that at least tens of thousands, probably in the range of 50,000 to 150,000 deaths, resulted from the US bombing campaigns"}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|format=pdf |url=https://gsp.yale.edu/sites/default/files/walrus_cambodiabombing_oct06.pdf |titre= Ben Kiernan qui compare ce chiffre aux {{nombre|2|millions}} de tonnes larguées durant toute la Seconde Guerre mondiale |date=}}.</ref>. Les États-Unis maintiennent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). D'après les services de renseignement américains, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population ont permis aux rebelles de recruter nombre de nouveaux combattants<ref name=":1" />. Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de [[Pol Pot]], soutenus par la république populaire de Chine, prennent Phnom Penh le {{date|17 avril 1975}} et installent un régime totalitaire maoïste. La guerre a tué entre {{nombre|275000 et 310000|Cambodgiens}}<ref name="Heuveline, Patrick 2001">{{ouvrage|nom=Heuveline|prénom=Patrick|chapter=The Demographic Analysis of Mortality Crises: The Case of Cambodia, 1970–1979|titre=Forced Migration and Mortality|éditeur=[[National Academies Press]]|année=2001|passage=103–104|isbn=9780309073349|extrait=Subsequent reevaluations of the demographic data situated the death toll for the [civil war] in the order of 300,000 or less.}} cf. {{lien web|url=https://sites.tufts.edu/atrocityendings/2015/08/07/cambodia-u-s-bombing-civil-war-khmer-rouge/|titre=Cambodia: U.S. bombing, civil war, & Khmer Rouge|éditeur=[[World Peace Foundation]]|date=7 August 2015|extrait=On the higher end of estimates, journalist [[Elizabeth Becker]] writes that 'officially, more than half a million Cambodians died on the Lon Nol side of the war; another 600,000 were said to have died in the Khmer Rouge zones.' However, it is not clear how these numbers were calculated or whether they disaggregate civilian and soldier deaths. Others' attempts to verify the numbers suggest a lower number. Demographer Patrick Heuveline has produced evidence suggesting a range of 150,000 to 300,000 violent deaths from 1970 to 1975. In an article reviewing different sources about civilian deaths during the civil war, Bruce Sharp argues that the total number is likely to be around 250,000 violent deaths.&nbsp;... [Heuveline]'s conclusion is that an average of 2.52 million people (range of 1.17–3.42 million) died as a result of regime actions between 1970 and 1979, with an average estimate of 1.4 million (range of 1.09–2.16 million) directly violent deaths.}}.</ref>{{,}}<ref name="Banister, Judith 1993">{{ouvrage|nom1=Banister|prénom1=Judith|nom2=Johnson|prénom2=E. Paige|chapter=After the Nightmare: The Population of Cambodia|titre=Genocide and Democracy in Cambodia: The Khmer Rouge, the United Nations and the International Community|éditeur=Yale University Southeast Asia Studies|année=1993|p=[https://archive.org/details/genocidedemocrac00kier/page/87 87]|isbn=9780938692492|extrait=An estimated 275,000 excess deaths. We have modeled the highest mortality that we can justify for the early 1970s.|chapter-url=https://archive.org/details/genocidedemocrac00kier/page/87}}</ref>{{,}}<ref name="Sliwinski">{{ouvrage|nom=Sliwinski|prénom=Marek|titre=Le Génocide Khmer Rouge: Une Analyse Démographique|lieu=Paris|éditeur=[[L'Harmattan]]|année=1995|isbn=978-2-738-43525-5|passage=42–43, 48}}</ref> {{Article détaillé|Kampuchéa démocratique|Khmers rouges}} [[Fichier:S-21 Skull Map.jpg|vignette|Carte du Cambodge, réalisée avec des ossements de victimes du régime [[khmers rouges|khmer rouge]], un temps exposée au musée [[Tuol Sleng]].]] L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des [[Union des républiques socialistes soviétiques|Soviétiques]] et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de [[Phnom Penh]] dans la nuit du 17 au 18 avril [[1975]], sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes. La traque systématique des anciennes élites ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une [[catastrophe humanitaire]] d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de {{nombre|1.7|million}} de victimes directes et indirectes est le plus communément admis<ref name="Heuveline, Patrick 2001"/>. {{Article détaillé|Conflit cambodgien (1978-1999)|République populaire du Kampuchéa}} Le {{date|25 décembre 1978}}, redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent en instaurant un embargo et [[Guerre sino-vietnamienne|la Chine a envahi le nord du Vietnam]] le 17 février 1979. La guerre a duré un mois avant que la Chine ne se retire<ref name=":1">{{Article |titre=Cambodge. Mais où sont les complices des Khmers rouges ? |périodique=The Phnom Penh Post |date=25/02/2009 |lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/2009/02/26/mais-ou-sont-les-complices-des-khmers-rouges}}</ref>. Une [[guérilla]] rassemblant des mouvements divers allant des Khmers rouges aux mouvements royalistes appuyés par la [[Thaïlande]] fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Les gouvernements occidentaux et la Chine exigèrent que les Khmers rouges conservent la représentation du Cambodge aux Nations unies. Depuis la Thaïlande, la [[Central Intelligence Agency|CIA]] et la [[Defense Intelligence Agency]] entretiennent des liens étroits avec les insurgés non communistes et en 1983, le gouvernement Thatcher envoya les [[Special Air Service|SAS]], les forces spéciales britanniques, former la guérilla aux technologies des mines terrestres<ref name=":1" />. Il y a des allégations de soutien des États-Unis aux Khmers rouges. Ceci est contesté par les historiens. Le journaliste Nate Thayer soutient que peu ou pas d'aide américaine aux insurgés cambodgiens atteignait en fait les Khmers rouges. Il déclare que « les États-Unis ont scrupuleusement évité toute implication directe dans l'aide aux Khmers rouges ». Les Khmers rouges étaient principalement soutenus par la Chine<ref>{{article | nom = Thayer | prénom = Nate | année = 1991 | titre = Cambodia: Misperceptions and Peace | journal = [[The Washington Quarterly]] | volume = 14 | numéro = 2 | pages = 179–191 | doi = 10.1080/01636609109477687 }}</ref>. Selon une enquête du [[département d'État des États-Unis]], très peu d'aide militaire est parvenue aux Khmers rouges<ref>{{article |nom = Brinkley |prénom = Joel | année = 2011 |titre = Cambodia's Curse: The Modern History of a Troubled Land | périodique = PublicAffairs | page = 55-68 | isbn = 978-1-610-39001-9 }}</ref>. Des millions de mines sont disséminées, par les deux camps, à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu’aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale thaïe (camps de Sa Kaeo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies entraînent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation ni de médicaments. {{Article détaillé|Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge}} [[Fichier:Boys Toys edit.jpg|vignette|redresse|Un char M41 {{citation|Walker bulldog}}, vestige de la vingtaine d'années de guerres, est reconverti en aire de jeux pour les enfants.]] Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]] au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux [[Droits de l'homme au Cambodge|droits de l'Homme]]. Le Premier ministre actuel [[Hun Sen]], placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, [[Sam Rainsy]], s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi [[Norodom Sihanouk]], redevenu chef de l’État en [[1993]], a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet [[Norodom Sihamoni]], ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|Unesco]] à Paris. Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé {{157e}} sur 176 de l'[[Indice de perception de la corruption]] ''{{lang|en|texte=Transparency International}}'' en 2012<ref>{{Lien web |titre=Rapport d'activité 2002 de Transparency International France |url=https://www.transparency-france.org/wp-content/uploads/2016/05/rapport_d_activite_2002.pdf |site=transparency-france.org|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique{{référence souhaitée}}. D'autres problèmes hérités du désastre khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers rouges, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.). Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité de [[Hun Sen]] attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007)<ref name="a" />. En {{date-|janvier 2011}}, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du [[temple de Preah Vihear]] (patrimoine mondial de l'humanité [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Cambodge}} Le Cambodge est officiellement une démocratie, mais son principal dirigeant, le Premier ministre [[Hun Sen]], proche du régime chinois, est resté au pouvoir plusieurs décennies, et s'est constitué une brigade d'élite spéciale (La Brigade 70 ; de {{nombre|2000}} hommes, qui échappe à l’organigramme officiel de l’armée de terre){{Sfn|Mengin|2007|p=27|ps=Voir note de bas de page, {{n°|100}}.}}. Il remporte les [[élections législatives cambodgiennes de 2018|élections législatives de 2018]] après avoir dissous le principal parti d'opposition, incarcéré certains militants et muselé la presse. Il est à la tête d'un clan dont la fortune est estimée entre {{nombre|500|millions}} et un milliard de dollars<ref>Louise Audibert, « Le Cambodge, pauvre, dictatorial et corrompu », ''[[Paris Match]]'', semaine du 10 au 16 janvier 2019, {{p.|109}}.</ref>. Son fils [[Hun Manet]] lui succède au poste de Premier ministre en juillet 2023 à l'issue d'élections législatives ayant vu l'opposition à nouveau muselée<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Le Monde|année=2024|passage=194|isbn=978-2-36804-159-8}}</ref>. Une catégorie de sino-khmers (dite d'''oknha'', un titre honorifique récemment inventé dans le pays<ref>Dont Kok An (Anco Brothers and Co.), Pung Kheav Se (Canadia Bank), Kong Triv (KT Pacific), Sok Kong (Sokimex), Kith Meng (Royal Group of Companies), Lao Meng Khin (Pheapimex) ou encore Mong Reththy, PDG du groupe du même nom.</ref>) a fait sa fortune initiale, tout comme l’élite du CPP sous le régime d’Hanoi, grâce à la contrebande induite par l’embargo américain sur le Vietnam ({{ex}} Mong Reththy, Kong Triv ou Kok An qui en fraude, via Koh Kong importait des marchandises thaïlandaises pour les revendre au Vietnam). Ces ''oknha'' se sont ensuite encore enrichis sous la protection de l’État-CPP. En particulier, ils ont bénéficié d'immenses concessions, qui sont des zones de non-droit où ils ne paient pas leurs redevances, gérées avec l'aide d’unités militaires mises à leur disposition par l’État, qui couvre aussi leurs activités illicites dont la vente d'armes ou de drogue{{Sfn|Mengin|2007}}. Ils bénéficient en outre d'importants prêts gouvernementaux chinois{{Sfn|Mengin|2007}}. Le Cambodge est membre de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|ASEAN]] ({{lang|en|texte=Association of Southeast Asian Nations}}) depuis 1999. === Hommes politiques historiques === [[Fichier:Norodom Sihanouk 1956.jpg|vignette|redresse|[[Norodom Sihanouk]].]] * [[Cheng Heng]] : Ancien directeur de prison devenu président de l'Assemblée nationale de Sihanouk, puis premier président de la République khmère. * [[Sosthène Fernandez]] : Secrétaire d'État à la sécurité nationale. * [[Ieng Sary]] : Frère {{numéro|3}} et ministre des Affaires étrangères du régime communiste [[khmers rouges|khmer rouge]]. * [[In Tam]] : Dernier président de l'Assemblée nationale du [[Sangkum Reastr Niyum]] et dignitaire du régime de Sihanouk. C'est lui qui avait conduit en 1970 l'Assemblée nationale à voter la destitution de son chef le prince Sihanouk, [[chef d'État]] en titre. * [[Khieu Samphân]] : Président du [[Kampuchéa démocratique]] du régime communiste des Khmers rouges. * [[Lon Nol]] : Maréchal et président de la République khmère (1970-1975). * [[Lon Non]] : Chef de la police de la République khmère et frère de Lon Nol (républicain). * [[Long Boret]] : Premier ministre de la République khmère. * [[Nuon Chea]] : Président de l'Assemblée nationale du Kampuchea démocratique, frère {{numéro|2}} du régime communiste des Khmers rouges. * [[Norodom Sihanouk]]. * [[Penn Nouth]] : Un des premiers ministres du régime de Sihanouk ([[Sangkum Reastr Niyum]] ou Communauté socialiste populaire, régime paternaliste et autoritaire mis en place par Norodom Sihanouk). * [[Pol Pot]] (pseudonyme de Saloth Sar) : Premier responsable ou frère {{numéro|1}} du régime communiste khmer rouge. * [[Sisowath Monireth]] : Général et ministre des années 1950 ; oncle de [[Norodom Sihanouk]]. * [[Sisowath Sirik Matak]] : de sang royal, Premier ministre de la République Khmère en 1971 et 1972 ; assassiné par les Khmers rouges en 1975. * [[Sok An]] : Ancien ministre du conseil des ministres ([[Parti du peuple cambodgien|CPP]]). * [[Son Ngoc Thanh]] : [[Khmers|Khmer]] de Cochinchine dit [[Khmer Krom|Krom]], il fut Premier ministre après la prise de pouvoir en 1945 par les Japonais en Indochine française. * [[Son Sann]] : [[Khmer Krom]]. Conseiller économique et Premier ministre de Sihanouk, il fut le premier gouverneur de la [[Banque nationale du Cambodge]]. Devenu président du [[Parti libéral démocratique bouddhiste]] en 1993, après avoir dirigé la lutte contre l'occupation vietnamienne et fondé le Front de libération national khmer du Cambodge <ref>{{Lien web |format=Française |titre=SON SANN (1911-2000) |url=http://www.universalis-edu.com.lama.univ-amu.fr/encyclopedie/son-sann/ |accès url=payant |site=Encyclopædia Universalis [en ligne] |consulté le=04/02/2022}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Jean-Claude Pomonti |titre=Son Sann, le doyen des politiciens cambodgiens |périodique=[[Le Monde]] |date=20-12-2000 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/2000/12/20/son-sann-le-doyen-des-politiciens-cambodgiens_129452_1819218.html |accès url=payant |consulté le=01-05-2023}}.</ref>. * [[Son Sen]] : [[Khmer Krom]], chef de l'armée khmère rouge. Il a été assassiné avec toute sa famille par les hommes de main de Pol Pot. * [[Ta Mok]] (dit ''le Boucher'') : Officier supérieur du régime communiste [[khmers rouges|khmer rouge]], l'un des principaux responsables du [[génocide]] cambodgien entre 1975 et 1979, successeur de [[Pol Pot]] après la mise à l'écart du Frère {{numéro|1}} en 1997, décédé en 2006. * [[Chea Sim]] (1932-2015) : Président du [[Parti du peuple cambodgien]] (CPP), ancien ministre de l'Intérieur de la [[république populaire du Kampuchéa]], mis en place par l'armée d'occupation vietnamienne. === Hommes politiques actuels === [[Fichier: Hun Manet.jpg|vignette|redresse|[[Hun Manet]], [[Premier ministre du Cambodge]] depuis 2023.]] [[Fichier:Sam rainsy.png|vignette|redresse|[[Sam Rainsy]] principal opposant de la dictature de Hun Sen.]] * [[Hor Namhong]] : Ministre des Affaires étrangères ([[Parti du peuple cambodgien|CPP]]). * [[Hun Sen]] : Fils de paysan, ancien milicien khmer rouge, il est Premier ministre de 1985 à 1993 puis de 1998 à 2023 ([[Parti du peuple cambodgien|CPP]]). * [[Kem Sokha]] : Ancien responsable de commissions et d'organisations de défense des droits de l'homme. Il a fondé en 2007 un nouveau parti politique nommé le [[Parti des droits de l'homme]]. * [[Norodom Ranariddh]] : Un des fils de [[Norodom Sihanouk]], président du Parti royaliste [[Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif|FUNCINPEC]], ancien président de l'Assemblée nationale du Cambodge. * [[Pen Sovan]] : Il fut le {{1er|premier}} ministre (1979-1981) du régime communiste mis en place par la [[Viêt Nam|république socialiste du Viêt Nam]], après la victoire des Vietnamiens sur le régime de [[Pol Pot]]. Il rejoint en 2007 le [[Parti des droits de l'homme]] de [[Kem Sokha]]. * [[Sam Rainsy]] : Fils de [[Sam Sary]], un ancien dignitaire du [[Sangkum Reastr Niyum]]. Président du parti du même nom, principale force d'opposition. * Sar Kheng : Ministre de l'Intérieur ([[Parti du peuple cambodgien|CPP]]). * Tea Banh : Général, ministre de la Défense. Communiste d'origine thaïe du [[Parti du peuple cambodgien|CPP]]. === Principaux partis politiques (représentés à l'Assemblée nationale) === * CPP ([[Parti du peuple cambodgien]]) ou '''Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa''' : Mis au pouvoir par les forces vietnamiennes à la suite de leur intervention victorieuse en 1978, il s'agit toujours du principal parti cambodgien. Le CPP, anciennement communiste, est dirigé par [[Chea Sim]] et [[Hun Sen]]. Il se veut aujourd'hui nationaliste de gauche et social-démocrate, se montrant particulièrement intransigeant sur les questions de disputes frontalières. Le CPP a obtenu {{nombre|90|sièges}} (58% des suffrages)<ref name="IPU PARLINE database: CAMBODIA (Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea), Last elections">{{Lien web |titre=IPU PARLINE database: CAMBODIA (Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea), Last elections |url=http://archive.ipu.org/parline-e/reports/2051_E.htm |site=archive.ipu.org |consulté le=14 novembre 2019}}.</ref> aux [[Élections législatives cambodgiennes de 2008|élections législatives de 2008]] et ne cesse de progresser depuis les années 1990 s'appuyant notamment sur les classes populaires et les populations rurales. * PSR ([[Parti Sam Rainsy]]) : Principal parti d'opposition au CPP, il s'affiche centriste, démocrate et libéral. Dirigé par l'opposant en exil à Paris [[Sam Rainsy]], il est particulièrement bien implanté dans les zones urbaines et parmi les classes moyennes. Le PSR a obtenu {{nombre|26|sièges}} (22% des voix)<ref name="IPU PARLINE database: CAMBODIA (Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea), Last elections" /> aux [[Élections législatives cambodgiennes de 2008|élections législatives de 2008]] et tend à gagner en influence depuis les années 2000. * [[Parti des droits de l'homme]] : Fondé en 2007 par [[Kem Sokha]] afin de promouvoir le pluralisme, la démocratie ainsi que la lutte contre la corruption. Allié au sein d'une coalition d'opposition avec le Parti Sam Rainsy, il a obtenu trois sièges aux [[Élections législatives cambodgiennes de 2008|élections législatives de 2008]] (6 % des suffrages). * FUNCINPEC ([[Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif]]): Ancien mouvement de guérilla royaliste, anti-communiste et anti-vietnamien dans les années 1980, le FUNCINPEC se transforme en parti politique lors des [[élections constituantes cambodgiennes de 1993|élections législatives de 1993]] (les premières depuis la guerre) qu'il remporte. Le parti se démarque par son conservatisme, son nationalisme, son royalisme et son attachement aux traditions ancestrales khmères. Son dirigeant de l'époque, le prince [[Norodom Ranariddh]], deviendra alors Premier ministre. Démis de ses fonctions au sein du parti en 2006, il fondera un mouvement politique concurrent. Le FUNCINPEC n'a cessé de perdre de l'influence depuis le début des années 2000 mais son audience demeure importante dans les zones rurales. Le parti a obtenu deux sièges aux [[Élections législatives cambodgiennes de 2008|élections législatives de 2008]] ne rassemblant plus que 5 % des suffrages<ref name="IPU PARLINE database: CAMBODIA (Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea), Last elections" /> contre 21 % cinq ans auparavant<ref>{{lien web |titre=Account Suspended |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20211024055624/http://www.necelect.org.kh/English/ElectionResult/Result_2003/Result_2003.html |site=necelect.org.kh via [[Wikiwix]] |consulté le=10-10-2023}}.</ref>. === Élections législatives === {{Article détaillé|Élections au Cambodge}} [[Fichier:Cambodianelection2003.jpg|vignette|La campagne électorale de [[2003]].]] [[Fichier:Norodom king of Cambodia.jpg|vignette|redresse|Le [[Liste des monarques du Cambodge|roi]] [[Norodom Sihamoni]] lors d'une cérémonie officielle.]] {| class="wikitable centre" width="60%" |+ Nombre de sièges |- ! scope=col | Parti ! scope=col | [[Élections constituantes cambodgiennes de 1993|1993]]<ref>{{Lien web |titre=Cambodge élections parlementaires en Assemblée constituante, 1993 |url=http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/1051_93.htm |série=Ressources - ParLine |éditeur=[http://www.ipu.org/french/home.htm Union interparlementaire] |consulté le=29 août 2013}}.</ref> ! scope=col | [[Élections législatives cambodgiennes de 1998|1998]]<ref>{{Lien web |titre=Cambodge élections parlementaires en Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea, 1998 |url=http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/1051_98.htm |série=Ressources - ParLine |éditeur=[http://www.ipu.org/french/home.htm Union interparlementaire] |consulté le=29 août 2013}}.</ref> ! scope=col | [[Élections législatives cambodgiennes de 2003|2003]]<ref>{{Lien web |titre=Cambodge élections parlementaires en 2003 |url=http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/1051_03.htm |série=Ressources - ParLine |éditeur=[http://www.ipu.org/french/home.htm Union interparlementaire] |consulté le=29 août 2013}}.</ref> ! scope=col | [[Élections législatives cambodgiennes de 2008|2008]]<ref>{{Lien web |titre=IPU PARLINE Database : Cambodge (Radhsphea Ney Preah Recheanachakr Kampuchea) élections en 2008 |url=http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/1051_08.htm |série=Ressources - ParLine |éditeur=[http://www.ipu.org/french/home.htm Union interparlementaire] |consulté le=29 août 2013}}.</ref> ! scope=col | [[Élections législatives cambodgiennes de 2013|2013]] ! scope=col | [[Élections législatives cambodgiennes de 2018|2018]]<ref>{{Lien web|url=https://data.ipu.org/fr/node/31904/elections?chamber_id=45230 |site=data.ipu.org |titre=Résultats des élections |consulté le=25 octobre 2020}}.</ref> |- | | [[Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif|FUNCINPEC]] | align="center" | 58 | align="center" | 43 | align="center" | 26 | align="center" | 2 | align="center" | | |- | | [[Parti du peuple cambodgien]] (CPP) | align="center" | 51 | align="center" | 64 | align="center" | 73 | align="center" | 90 | align="center" | 67 | align="center" | 125 |- | | [[Parti libéral démocratique bouddhiste]] (PLDB) | align="center" | 10 | align="center" | | align="center" | | align="center" | | align="center" | | |- | | [[Mouvement pour la libération nationale du Kampuchéa]] (MOLINAKA) | align="center" | 1 | align="center" | | align="center" | | align="center" | | align="center" | | |- | | [[Parti Sam Rainsy]] (PSR) | align="center" | | align="center" | 15 | align="center" | 24 | align="center" | 26 | align="center" rowspan="2" | 56{{note|En 2013, le [[Parti Sam Rainsy]] et le [[Parti des droits de l'homme]] ont présenté des listes uniques sous la bannière [[Parti du sauvetage national du Cambodge]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Vong |nom1=Sokheng |prénom2=Bridget |nom2=Di Certo |titre=Parties to form Cambodia Democratic Movement of National Rescue |périodique=the Phnom Penh Post |lien périodique=Phnom Penh Post |jour=17 |mois=juillet |année=2012 |lire en ligne=http://www.phnompenhpost.com/national/parties-form-cambodia-democratic-movement-national-rescue |consulté le=29 août 2013}}.</ref>.|groupe=note}} | |- | | [[Parti des droits de l'homme]] (PDH) | align="center" | | align="center" | | align="center" | | align="center" | 3 | |- | | Parti Norodom Ranariddh (PNR) | align="center" | | align="center" | | align="center" | | align="center" | 2 | align="center" | | |- |Ligue pour la démocratie (LDP) | | | | | | |- | | '''TOTAL''' | align="center" | '''120''' | align="center" | '''122''' | align="center" | '''123''' | align="center" | '''123''' | align="center" | '''123''' | align="center" | '''125''' |- |} == Subdivisions == {{Article détaillé|Subdivisions du Cambodge}} [[Fichier:Cambodia provinces named.png|vignette|Carte des [[Subdivisions du Cambodge|provinces du Cambodge]].]] [[Fichier:Royal Palace, Cambodia 2 by gul791.jpg|vignette|Le Palais royal de Phnom Penh.]] Le Cambodge comprend 24 provinces<ref name="phnompenhpost">{{en}} [http://www.phnompenhpost.com/national/kampong-cham%E2%80%99s-great-divide Kampong Cham’s great divide]. Article du Phnom Penh Post du 10 janvier 2014.</ref>, plus la capitale [[Phnom Penh]] : {{colonnes|taille= 18| * [[Province de Banteay Mean Chey|Banteay Mean Chey]] ; * [[Province de Battambang|Battambang]] ; * [[Province de Kompong Cham|Kampong Cham]] ; * [[Province de Kampong Chhnang|Kampong Chhnang]] ; * [[Province de Kampong Spoe|Kampong Spoe]] ; * [[Province de Kampong Thom|Kampong Thom]] (ou Kampong Thum) ; * [[Province de Kampot|Kampot]] ; * [[Province de Kandal|Kandal]] ; * [[Province de Kaoh Kong|Kaoh Kong]] ; * [[Kep]] (depuis 2008<ref name=decree/>) ; * [[Province de Kratie|Kratie]] ; * [[Province de Mondol Kiri|Mondol Kiri]] ; * [[Province d'Otdar Mean Cheay|Otdar Mean Cheay]] ; * [[Pailin]] (depuis 2008<ref name="decree">{{pdf}} {{km}} {{Lien web |titre=Décret royal portant transformation de la municipalité de Pailin en province |url=http://www.ncdd.gov.kh/legal-framework/decree/doc_download/47-2008-royal-decree-on-changing-of-pailin-municipality-to-pailin-provincekh|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>) ; * [[Province de Pouthisat|Pothisat]] ; * [[Province de Preah Vihear|Preah Vihear]] ; * [[Province de Prey Veng|Prey Veng]] ; * [[Province de Rotanah Kiri|Rotanah Kiri]] ; * [[Province de Siem Reap|Siem Reap]] ; * [[Sihanoukville]] (depuis 2008<ref name=decree/>) ; * [[Province de Stoeng Treng|Stoeng Treng]] ; * [[Province de Svay Rieng|Svay Rieng]] ; * [[Province de Takeo|Takeo]] ; * [[Province de Tbong Khmum|Tbong Khmum]] (depuis 2014<ref name="phnompenhpost" />{{,}}<ref>{{en}} [http://www.cambodiadaily.com/news/government-creates-new-cpp-majority-province-50391/ Government Creates New CPP-Majority Province]. Article du Cambodia Daily du 10 janvier 2014.</ref>). }} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie du Cambodge|Environnement au Cambodge}} Pays d'[[Asie du Sud-Est]], le Cambodge est entouré par la [[Thaïlande]], le [[Laos]] et le [[Viêt Nam]]. Sa superficie est {{unité|181035 km 2}} et sa bordure maritime, longue de {{unité|443 km}}, donne sur le [[golfe de Thaïlande]]. Il possède trois grandes chaînes de montagnes : celle de l'Éléphant au sud, [[Chaîne des Cardamomes|celle des Cardamomes]] à l'ouest et la [[chaîne Annamitique]] à l'est. La [[géographie]] du Cambodge est dominée par le fleuve [[Mékong]] ([[khmer]] : Tonlé Thom ou Grande Rivière) et le [[Tonlé Sap]] (Rivière d’Eau Fraîche), principale ressource halieutique. Sa faible altitude fait que le pays se trouve en grande partie au niveau ou sous le niveau des fleuves. À la saison des pluies, le courant du Mékong se renverse et s’écoule vers le Tonlé Sap dont le lac augmente considérablement sa superficie. === Hydrographie === La capitale, [[Phnom Penh]], est située à la confluence du [[Tonlé Sap|Tonle Sap]] et du principal fleuve du pays, le [[Mékong]], à l'entrée de son delta. Ce fleuve prend sa source au [[Tibet]], longe la Chine, la Birmanie, le Laos et la Thaïlande, et traverse la moitié est du Cambodge avant de rejoindre le Viêt Nam, où il se jette en [[Mer de Chine méridionale|mer de Chine]]. Le plus grand lac du pays est le Tonlé Sap, formé par l'inondation d'une vaste plaine durant la saison des pluies (environ {{unité|300 km 2}} lors de la saison sèche, et jusqu'à {{unité|10000 km 2}} lors de la saison des hautes eaux) et principal pourvoyeur en ressources halieutiques du pays. Tous les ans, l'inversion du courant d'eau entre Tonle Sap et Mekong donne lieu a des festivités et courses de pirogues: la fête des eaux ou "Bon Om Teuk" en khmer, === Climat === [[Fichier:Koh Tonsay 1.jpg|vignette|Le Cambodge des campagnes.]] [[Fichier:Phnom Penh Climate.png|vignette|Le climat du Cambodge.]] Le pays est situé en basse altitude, soit au niveau du fleuve ou encore plus bas, ce qui fait que la saison des pluies fait augmenter le niveau des lacs et du fleuve principal : le [[Mékong]]. Près de 80 % des précipitations reçues en une année tombent durant la saison des pluies. Les températures s'échelonnent entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|38|°C}}. Le Cambodge est sous l’influence d’un [[climat tropical]] à « saisons alternées ». Les pluies s’échelonnent de mai à novembre. La sécheresse, quant à elle, est presque absolue entre décembre et avril. Le Cambodge est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique<ref name=":0" />. {{détails|Climat du Cambodge}} == Économie == {{Article détaillé|Économie du Cambodge|Tourisme au Cambodge}} En 1999, le [[revenu national brut]] (RNB) du Cambodge était de {{nombre|10|milliards}} de dollars et le [[revenu par tête|revenu par habitant]] de {{unité|820|dollars}} ; onze ans plus tard, en 2010, le RNB a presque triplé, à {{nombre|29|milliards}}, et le revenu par tête plus que doublé, à {{formatnum:2040}} dollars. Au cours de la décennie des années 2000, l'économie cambodgienne fut de loin la plus dynamique de l'[[Asie du Sud-Est]] avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 8 % entre 2000 et 2007 (avec des pics à 13 % en 2005 et 11 % en 2006)<ref name="Gouv.fr">http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/cambodge_562/presentation-du-cambodge_945/index.html</ref>. La crise financière de 2008 plongea l'économie cambodgienne dans une période de morosité dont le royaume a encore du mal à sortir. Centrée sur l'exportation, l'économie du pays souffre du ralentissement constaté chez ses principaux clients (aux États-Unis, en Allemagne, en France, en Chine). En 2009, l'économie cambodgienne entre en récession avec une contraction du PIB de 2,75 %. La croissance repart alors que la crise mondiale s'estompe et le PIB s'accroît de nouveau de 6,70 % en [[2010]], essentiellement grâce au fort développement du secteur touristique ainsi qu’à l'explosion des exportations de produits textiles<ref>http://www.lepetitjournal.com/eco-cambodge/economie-en-bref-cambodge/75395-eco--une-croissance-de-65--en-2011.html</ref>. Néanmoins, malgré ces bons résultats économiques, le pays demeure dépendant de l'aide internationale laquelle représentait 10 % du PIB en 2009 (contre 33 % en 2001)<ref name="Gouv.fr" />. [[Fichier:Angkor Wat ausSO.jpg|vignette|Le temple d'[[Angkor Vat]], classé au [[patrimoine mondial]], est la principale attraction touristique du pays.]] Au niveau du secteur primaire, le Cambodge se spécialise principalement dans l'[[agriculture]], la [[pêche (halieutique)|pêche]], l'exploitation forestière et l'exploitation minière. L'[[agriculture]] est un des plus importants secteurs d'activité, constituant 33,5 % du PIB en 2009 et employant 58 % des habitants<ref name="a" />. L'agriculture cambodgienne est principalement basée sur la culture du riz, du maïs et du tabac ainsi que sur la production de viandes, de poissons, de produits laitiers, de sucre et de farine. Du café est également produit dans les provinces de [[Province de Mondol Kiri|Mondolkiri]] et [[Province de Rotanah Kiri|Ratanakiri]]. Les ressources naturelles du Cambodge sont le bois, le caoutchouc, les pierres précieuses, le minerai de fer, le manganèse et le phosphate, le potentiel hydroélectrique du Mékong, des quantités inconnues de pétrole, le gaz, et de la [[bauxite]]. [[Fichier:Cambodiaricefarming.jpg|vignette|La culture du riz demeure la principale activité économique du royaume.]] Pour le secteur secondaire, le Cambodge se concentre surtout sur les activités visant une modification plus ou moins raffinée des matières premières, par exemple l'industrie manufacturière et la construction. Ces activités représentent 21 % du PIB en 2009. L'industrie du [[textile]] est de loin la plus importante activité manufacturière du pays contribuant à elle seule à 16 % du PIB cambodgien et constituant 75 % des exportations du pays en valeur<ref name="Gouv.fr" />. La fabrication de chaussures, de cigarettes, de ciment et de papier ainsi que la transformation et le conditionnement du bois pour l'export constituent les autres principales activités industrielles du royaume. Quant au secteur tertiaire (45,5 % du PIB, 2009), il regroupe les services, ce qui comprend les assurances, les banques, la santé, l'éducation, les services publics et le tourisme ({{nombre|2.5|millions}} de visiteurs en 2010)<ref>http://www.lepetitjournal.com/cambodge/a-la-une-cambodge/70309-cambodge-actu.html</ref>. Le tourisme est l'activité économique en plus forte croissance du Cambodge. Le nombre de visiteurs a ainsi été multiplié par deux entre 2000 et 2010. En 2010, les touristes sud-coréens, japonais, chinois et vietnamiens étaient les visiteurs du royaume les plus nombreux<ref>{{Lien web |titre=Tourism surge: South Korea heads list of visitors - News from Tourism Cambodia |url=https://www.tourismcambodia.com/news/localnews/2666/tourism-surge-south-korea-heads-list-of-visitors.htm |site=tourismcambodia.com |consulté le=14 novembre 2019}}.</ref>. L'industrie touristique est la première source de devises du Cambodge et les fortes perspectives de croissance du secteur entraînent le développement de gigantesques projets à [[Siem Reap]] et [[Sihanoukville]], les deux principales destinations touristiques du pays. Il y a malheureusement, en raison de cette activité, un problème d'exploitation sexuelle des enfants qui cause la propagation du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|sida]]. {{référence souhaitée}} Le royaume de Thaïlande et le Viêt Nam sont les premiers pays fournisseurs du Cambodge en 2010 (25 % des importations en valeur pour le premier, 20 % pour le second)<ref name="a" />. Les États-Unis demeurent le premier pays acheteur de produits cambodgiens à l'export (45 % des exportations en valeur), devant Singapour (9 %) et l'Allemagne (7 %). Le chômage est quasi inexistant dans le royaume et son taux est stable entre 3 et 3,5 % de la population active<ref name="a" />. Les vagues de sécheresse et d'inondations poussent des dizaines de milliers de petits paysans, souvent très endettés, à venir chercher du travail dans les usines. Ces fabriques font travailler « une main-d'œuvre d'adultes et d'enfants », relèvent en octobre 2018 des chercheurs de l'Université de Londres, dénonçant « une forme d'esclavage moderne ». Selon l'association des droits de l'homme Licadho : « la très grande majorité des ouvriers sont emprisonnés dans la servitude pour dettes et au vu de ce qu'ils gagnent, les ouvriers sont souvent incapables de rembourser et leur dette grossit au fur et à mesure des années. » En outre, certains patrons sont violents avec leurs salariés. Certains, suffisamment riches pour corrompre la police et les autorités locales, n'ont pas à craindre de représailles judiciaires<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |titre=Au Cambodge, les réfugiés climatiques, esclaves modernes des fabriques de briques |url=https://www.geo.fr/environnement/au-cambodge-les-refugies-climatiques-esclaves-modernes-des-fabriques-de-briques-194015 |site=Geo.fr |date=2018-12-31}}.</ref>. Au Cambodge, la durée hebdomadaire de travail légale est de {{nombre|48|heures}} et le travail des enfants de moins de {{nombre|15|ans}} est interdit. Cependant, du fait du manque de contrôle et de syndicats indépendants, les semaines de travail des ouvriers dépassent fréquemment les {{nombre|60|heures}} par semaine et des enfants de moins de {{nombre|15|ans}} sont amenés à travailler<ref name=":0" />. Les grèves sont parfois sévèrement réprimées : en janvier 2019, {{nombre|1200|travailleurs}} du textile grévistes sont licenciés et en 2013, {{nombre|415|ouvriers}} d’une usine sous-traitante de Nike avaient subi le même sort. Des responsables syndicaux sont aussi emprisonnés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Cambodge. La mainmise de Hun Sen sur l’économie et... les syndicats |url=https://www.humanite.fr/cambodge-la-mainmise-de-hun-sen-sur-leconomie-et-les-syndicats-666065 |site=L'Humanité |date=2019-01-08|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Cambodge}} Le Cambodge compte {{nombre|15552211|habitants}}, d'après le recensement de 2019<ref name=census2019>{{lien web|url=http://nis.gov.kh/nis/Census2019/Final%20General%20Population%20Census%202019-English.pdf|titre=General Population Census of the Kingdom of Cambodia 2019 – Final Results|éditeur=[[Ministry of Planning (Cambodia)|Ministry of Planning]]|site=National Institute of Statistics|date=26 January 2021|consulté le=26 janvier 2021}}.</ref>. 0-{{nobr|14 ans}} : 31,4 % ; 15-{{nobr|64 ans}} : 64,6 % ; + {{nobr|65 ans}} : 4 % (en 2015). Les [[Khmers]] représenteraient l'ethnie majoritaire (85,4 %), loin devant les [[Viêt]] (7,4 %), les [[Cham (peuple)|Chams]] (3,5 %), les [[Chinois (nation)|Chinois]] (3,2 %), les Kui (0,2 %), [[Mnong]] ou Pnong (0,2 %), Tampuan (0,2 %), [[Lao (peuple)|Laos]] (0,2 %), [[Jaraï]] (0,1 %), Kru’ng (0,1 %), [[Malais (peuple)|Malais]] (0,1 %), [[Tai (peuple)|Taï]] (0,1 %), Chong (0,1 %)…<ref name="tlfq_1">{{Lien web |titre=Cambodge |url=http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/cambodge.htm |site=tlfq.ulaval.ca |éditeur=[[Université Laval]], Canada |jour=18 |mois=janvier |année=2012 |consulté le=19 février 2013|brisé le = 2024-03-02}}.</ref> [[Fichier:Monks at Angkor.jpg|vignette|Le bouddhisme est religion d’État au Cambodge depuis 1989.]] On estime qu'entre 1975 et 1979, la politique du régime des Khmers rouges aurait entraîné la disparition de près de 20 % de la population, soit {{nobr|1,7 million}} de personnes<ref>{{Lien web |titre=Présentation du programme sur le génocide cambodgien |url=http://www.yale.edu/cgp/francais/index.html |éditeur=Université Yale |consulté le=19 février 2013}}.</ref>. Espérance de vie : {{nobr|64,14 ans}}, en 2015<ref name="a" />. Nombre d’enfants par femme : 2,6 en 2015<ref name="a" />. En 2005, 26 % de la population était sous-alimentée. En 2008, il y avait {{unité|0,227 médecin}} pour {{unité|1000 habitants}}<ref name="CIA Factbook" />. En 2008, 61 % de la population avait accès à l'eau courante (81 % en zone urbaine, 55 % en zone rurale)<ref name="UNICEF">{{Lien web |titre=Statistiques |url=https://www.unicef.org/french/infobycountry/cambodia_statistics.html |site=UNICEF |consulté le=14 novembre 2019|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>. 6 % du PIB est investi dans la santé. Mortalité des nourrissons (moins de un an) : 43 pour {{unité|1000 naissances}}<ref name="UNICEF" />. Mortalité des enfants de moins de cinq ans : 51 sur {{formatnum:1000}}<ref name="UNICEF" />. La mortalité infantile est due surtout aux maladies infectieuses et aux infections respiratoires. === Langues === {{Article détaillé|Langues au Cambodge}} On compte une vingtaine de langues parlées au Cambodge. Elles appartiennent presque toutes à la branche [[Langues môn-khmer|môn-khmer]] de la famille des [[langues austroasiatiques]]. Deux langues sont [[langues austronésiennes|austronésiennes]] : le [[Cham (langue)|cham]] et le [[jaraï]], qui appartiennent à la branche [[Langues malayo-polynésiennes|malayo-polynésienne]]<ref name="ETHNOLOGUE KH">{{Lien web |langue=en |titre=Cambodia |url=http://www.ethnologue.com/country/KH |site=Ethnologue - Languages of the world |consulté le=8 juillet 2015}}.</ref>. Avec {{nobr|13 millions}} de locuteurs en 2008, le [[khmer]] est de loin la première langue maternelle du pays, parlée en tant que langue maternelle par 96 % de la population<ref name="SCHLIESINGER 2014 EGoCIaO P211">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Joachim Schliesinger |titre=Ethnic Groups of Cambodia |volume=1 |titre volume=Introduction and Overview |passage=211 |éditeur=BooksMango |année=2014 |mois=décembre |jour=13 |pages totales=371 |isbn=9781633232327}}.</ref>. == Éducation == {{Article détaillé|Système éducatif au Cambodge|Enseignement supérieur au Cambodge}} Le système scolaire cambodgien (primaire et secondaire), géré par le [[ministère (gouvernement)|ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports]], est largement calqué sur le modèle français. Le cycle complet de formation générale, sanctionné par le baccalauréat, s’étend sur douze ans : six en école primaire, trois en collège, trois en lycée<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Erick |nom1=Garnier |prénom2=Gérard |nom2=Renou |titre=L’éducation de base au Cambodge : un système en reconstruction |périodique=Revue internationale d’éducation de Sèvres |numéro=31 |date=2002-12-01 |issn=1254-4590 |doi=10.4000/ries.1975 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/ries/1975 |consulté le=2019-08-03 |pages=129–138}}</ref>. La [[constitution du royaume du Cambodge|constitution de 1993]] dans son chapitre VI (articles 65 à 68) précise que « l’État doit […] favoriser le droit du citoyen à une éducation […] et assurer gratuitement un enseignement public primaire et secondaire […] d’au moins {{nombre|9|ans}} »<ref>{{Lien web |titre=Constitution du Royaume du Cambodge du 24 septembre 1993 - Amendée en février 2008 - Wikisource |url=https://fr.wikisource.org/wiki/Constitution_du_Royaume_du_Cambodge |site=fr.wikisource.org |consulté le=2019-08-03|brisé le = 2024-03-02}}.</ref> ce qui équivaut au temps de la scolarité obligatoire. Après près de trois décennies de vives tensions, de violences, de tragédies et d’instabilité politique, dévastatrices à tout point de vue, l’ensemble du système éducatif gravement affaibli est à rebâtir. Sa reconstruction n’interviendra véritablement qu’au milieu des années 1990 après les [[Accords de Paris sur le Cambodge de 1991| accords de Paris]] (23 octobre 1991) grâce à l’aide internationale<ref name="colloque">{{Article |titre=L’éducation en Asie en 2014 : quels enjeux mondiaux ? Colloque international, CIEP |périodique=Revue internationale d’éducation de Sèvres |date=12-14 juin 2014 |lire en ligne=https://www.ciep.fr/sites/default/files/atoms/files/education-asie-2014-fiche-documentaire-cambodge.pdf |format=pdf}}</ref>. S’inscrivant dans les grands programmes initiés par l'[[Organisation des Nations unies]] (« Éducation pour tous »<ref>{{lien web|format=pdf|url=http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/ED/GMR/pdf/gmr2009/chapitre2_fr.pdf |titre=Rapport mondial de suivi sur l’éducation pour tous 2009|date=|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>, « [[Objectifs du millénaire pour le développement]] », « Objectifs de développement durable »<ref>{{Lien web |nom1=Farigoul |prénom1=Sophie |titre=Objectifs de développement durable |url=https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/ |site=Développement durable |consulté le=2019-08-03}}.</ref>), précisée et déclinée en plans successifs{{#tag:ref|: Plan stratégique pour l’éducation 2006-2010 ; Plan stratégique pour l’éducation 2009-2013 ; Plan stratégique pour l’éducation 2014-2018<ref name="colloque" />. |group=note}} périodiquement élaborés par le gouvernement cambodgien, la politique conduite a permis d’obtenir des résultats significatifs, inégalement répartis cependant. Si dans le cadre de l’enseignement primaire, les taux de scolarisation , de survie à la fin de la classe de {{6e}} témoignent de progrès évidents, si la parité filles/garçons est globalement atteinte, en revanche, les performances de l’enseignement pré-primaire ainsi que celles de l’enseignement secondaire supérieur en termes d’effectifs scolarisés demeurent faibles ; de même, le nombre d’élèves par enseignant reste élevé en primaire alors que, dans le même temps, les dépenses consacrées à l’éducation se maintiennent toujours à un niveau très en dessous des moyennes mondiales {{#tag:ref| En 2017, les données chiffrées sont les suivantes : en primaire, taux net de scolarisation : 90,56 %, taux de survie à la dernière année d’étude 76,25 % (en 2016), ratio élèves/enseignants 41,66 ; en pré-primaire, taux net de scolarisation 20,1 %, dans le secondaire supérieur, taux net de fréquentation (données d’enquête auprès des ménages) 23,19 % en 2014<ref>{{Lien web |titre=Statistiques UIS |url=http://data.uis.unesco.org/?lang=fr |site=data.uis.unesco.org |consulté le=2019-08-03}}.</ref>.|group=note}}. Au cours de l’année scolaire 2016-2017, plus de {{nombre|3.2|millions}} d’enfants et d’adolescents sont inscrits dans près de {{unité|13000|établissements}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Voleak |prénom1=Sar |titre=Education Statistics and Indicators |url=https://www.moeys.gov.kh/index.php/en/stastic-and-indicator/about-statistic-and-indicator.html |site=moeys.gov.kh |consulté le=2019-08-03|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>, encadrés par environ {{unité|100000|enseignants}}. Quant à l’[[Études supérieures|enseignement supérieur]], sa naissance se confond, à quelques années près, avec la fin du Protectorat. Son histoire, très mouvementée, est étroitement liée aux événements et errements politiques tragiques qui affectent le Cambodge au cours de la seconde moitié du {{XXe siècle}}. Depuis une vingtaine d’années maintenant, son développement quantitatif, largement porté par le secteur privé est manifeste : plus de {{unité|220000|étudiants}}<ref>Institut de statistique de l’Unesco ; suivi national, effectifs par niveau d’enseignement, enseignement supérieur : tous les programmes (les deux sexes). http://data.uis.unesco.org/?lang=fr# </ref> sont inscrits dans cent vingt quatre établissements<ref>Fiche Cambodge CurieXplore Mai 2020 CurieXplore (enseignementsup-recherche.gouv.fr)</ref> en [[2019]]. Aujourd’hui, dans un contexte politique incertain, deux défis majeurs sont plus particulièrement à relever : créer les conditions, pour les étudiants, d’une meilleure adéquation formation-emploi d’une part, améliorer la qualité de l’enseignement dispensé d’autre part. == Transports == {{article connexe|Transport au Cambodge}} Les voies de communication terrestres sont souvent de mauvaise qualité. Le Code de la route n'est en général pas respecté. Il n'y a pas d'autoroute. La route qui relie la capitale à [[Sihanoukville]] est une concession privée à péage. {{référence nécessaire}} {{pourquoi}} Des compagnies de bus permettent de relier les principales villes, ainsi que le Viet Nam et la Thaïlande. Deux lignes ferroviaires sont exploitées depuis [[Phnom Penh]] : une vers [[Sihanoukville]] dans le Sud et une vers [[Battambang]] et [[Poipet]] dans le Nord-Ouest du pays<ref>{{lien web|langue=en|url=https://asia.nikkei.com/Economy/Cambodia-s-rail-back-on-track-after-four-decades-of-woe|site=nikkei.com|titre=Cambodia-s-rail-back-on-track-after-four-decades-of-woe|date=4 juin 2018|consulté le=4 mars 2021|auteur=George Styllis}}.</ref>. Il y a trois aéroports, dont deux permettent de relier les grandes villes du sud-est asiatique : * [[Aéroport international de Phnom Penh]] ; * [[Aéroport international de Siem Reap]] ; * [[Aéroport international de Siem Reap-Angkor|Aéroport international de Siem Reap - Angkor]] (remplacement en cours) ; * l'aéroport de [[Sihanoukville]], situé {{unité|12 km}} à l'est de la ville, n'assure, au début de 2013, que trois vols réguliers hebdomadaires avec [[Siem Reap]]<ref>{{Lien web |langue=km |titre=ពត៌មានចរាចរណ៍ហោះហើរ |url=http://www.cambodia-airports.com/index.php?tabarea=tab3&show=flightinfo&direc=2&dest=1&route=REP&airport=KOS#flight_info |consulté le=5 mars 2013}}.</ref>. La gestion de ces trois aéroports est assurée par la société [[France|française]] [[Vinci Airports|Vinci]]<ref>[http://www.vinci-concessions.fr/2011/04/parc-des-princes-airport/ www.vinci-concessions.fr]</ref>. Il existe deux petites compagnies aériennes cambodgiennes : [[Cambodia Angkor Air]] et {{Lien|trad=TonleSap Airlines|fr=TonleSap Airlines|texte=TonleSap Airlines}} (depuis 2011). La compagnie nationale [[Royal Air Cambodge]] a été fermée en 2001 par mesure d’économie. On compte également 8 terrains d'aviation<ref>{{Lien web |titre=Home |url=http://www.civilaviation.gov.kh/en/ |site=civilaviation.gov.kh |consulté le=14 novembre 2019}}.</ref>. [[Sihanoukville]] est le seul [[port]] en eau profonde du pays<ref>{{Lien web |titre=Portail web du port de Sihanoukville |url=http://www.pas.gov.kh/introduction.html |site=pas.gov.kh |consulté le=14 novembre 2019|brisé le = 2024-03-02}}.</ref>. Y transitent chaque année {{nombre|1|à=2|millions}} de tonnes de marchandises. == Culture == [[Fichier:Srokkmae.png|vignette|« Langue khmère » en [[khmer]].]] {{Article détaillé|Culture du Cambodge|Art khmer}} Le [[khmer]] (appelé parfois « cambodgien ») est la langue officielle, nettement majoritaire ; elle aurait {{nombre|11.2|millions}} de locuteurs, soit 83,6 % de la population, selon des chiffres de 2012, loin devant le [[vietnamien]] ({{nobr|1 million}} de locuteurs), le [[Cham (langue)|cham]] ({{nombre|475000|locuteurs}}) et le [[langues chinoises|chinois]] ({{nombre|438000|locuteurs}})<ref name="tlfq_1" />. Depuis la venue de l'[[Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge|APRONUC]], au début des années 1990, l'anglais est devenu la langue commerciale. {{Référence nécessaire|Il est parlé par plus de {{unité|650000|Cambodgiens}}|date=5 janvier 2013}}, dont ceux des diasporas des États-Unis, du Canada, ou de l'Australie {{Référence nécessaire|qui reviennent investir économiquement au pays, alors que certains d'entre eux ne parlent que l'anglais|date=5 janvier 2013}}. De plus, l'anglais est largement utilisé dans l'administration, et les documents ou textes administratifs importants sont traduits en anglais. Il est aussi très présent dans les médias et la culture en général. L'anglais est aussi utilisé pour les relations avec {{quoi|l'APEC}}, en plus de l'ASEAN. {{référence souhaitée}} Depuis l’ouverture du pays au monde extérieur {{quand}} {{référence souhaitée}}, les Cambodgiens apprennent aussi de plus en plus à parler le [[thaï]] (ou thaïlandais) : {{Référence nécessaire|les échanges commerciaux, surtout dans l'agro-alimentaire, sont de plus en plus importants, et de {{unité|50000|à=100000|Cambodgiens}} utilisent ou savent parler le thaï, surtout près de la frontière et à Phnom-Penh|date=5 janvier 2013}}. {{Référence nécessaire|Le [[Langues chinoises|chinois]] est aussi présent, sous deux formes dialectales : le [[Hakka (langue)|hakka]], qui est dominant, et le [[Mandarin (langue)|mandarin]]. Il n'y a pas de statistiques fiables à propos des langues chinoises. Souvent, les membres de la communauté chinoise sont bilingues, et parlent le khmer, ou le vietnamien, en seconde langue.|date=2 mai 2013}} {{Référence nécessaire|Le [[français]] est encore parlé par environ {{nombre|5000|personnes}}, souvent âgées, qui ont connu l'époque coloniale, ou sont rescapées de l'époque [[Khmers rouges|khmère rouge]]|date=5 janvier 2013}} (dont les locuteurs dits partiels, ou qui ne savent que quelques mots de français). {{Référence souhaitée|Au Cambodge, le français souffre de son isolement, car les jeunes Cambodgiens qui partent à l'étranger misent plus sur les pays anglophones comme les États-Unis, l'Australie, le Canada, ou la Nouvelle-Zélande|date=5 janvier 2013}}. De plus, l'anglais est très répandu à Singapour, en Malaisie, et en Thaïlande, et surtout au Viêt Nam et aux Philippines. {{Référence souhaitée|Le français continue cependant à être enseigné, même s'il n'est plus utilisé dans l'administration, depuis 2002|date=5 janvier 2013}}. <nowiki>{{Référence nécessaire}}</nowiki>. Avant 2003, les timbres Cambodgiens avaient une double légende en Khmer et Français, mais depuis 2003, ils le sont en Khmer et Anglais. On trouve des groupes importants de francophones à Phnom-Penh, et à Battambang. Le roi [[Norodom Sihamoni|Sihamoni]] parle couramment la langue. Le pays est membre de la [[Organisation internationale de la francophonie|Francophonie]]<ref name="OIF">http://www.francophonie.org/-77-Etats-et-gouvernements-.html</ref>. La littérature française traitant du Cambodge est foisonnante<ref>{{Lien web |titre=Le bouddha de bronze, et autres récits - Arconce Éditions |url=http://www.arconce-editions.com/boutique/le-bouddha-de-bronze-et-autres-recits/ |site=arconce-editions.com |consulté le=14 novembre 2019}}.</ref>. Selon l'Organisation Internationale de la Francophonie, il y aurait {{nombre|406000|locuteurs}} francophones dans le pays en 2010<ref>http://www.francophonie.org/Cambodge.html</ref>. Cependant, ce chiffre serait peu probable, certainement sur-évalué pour recevoir des aides européennes, ou d'autres aides au développement. Dans les faits, un voyageur Francophone qui arrive au Cambodge se rend rapidement compte qu'il est difficile de trouver un Cambodgien qui parle une langue étrangère, et quand il en trouve un, c'est presque toujours un Cambodgien éduqué, qui parle souvent très couramment l'Anglais, et s'il sort de Phnom Penh, il lui sera encore plus difficile de trouver un interlocuteur francophone. En 1973, avant l'arrivée des Khmers Rouges, il y avait entre {{nombre|50000 et 70000|Francophones}} au Cambodge, un chiffre très important à l'époque, et en 1985, ils n'étaient plus qu'environ {{formatnum:15000}} : pendant le régime Khmer Rouge (entre 1975 et 1979), savoir parler Français, ou une autre langue étrangère pouvait entrainer vers la mort, de nombreux Cambodgiens Francophones furent assassinés, et d'autres s'exilèrent. De 1979 à 1989, au temps de la [[république populaire du Kampuchéa]], le vietnamien aurait été la seconde langue administrative<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Yiseang Chhiv|titre=Le travail gouvernemental au Cambodge de 1993 à 2015|passage=49|éditeur=Université Paris sciences et lettres,|date=2017|pages totales=587|lire en ligne=https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02444744v2/document}}</ref>. À cette époque, les langues de certains pays du [[pacte de Varsovie]] étaient mises en valeur, notamment le [[russe]], l'[[allemand]] ({{Référence nécessaire|{{nombre|1500|locuteurs}} en 1993|date=5 janvier 2013}}), et même le [[roumain]], mais il n'y a aucune statistique sur le nombre de leurs locuteurs aujourd'hui. {{Référence souhaitée|Le roi actuel Norodom Sihamoni parle, outre le français, l'anglais et le [[tchèque]], tout comme une partie de la famille royale réfugiée un temps à [[Prague]]|date=5 janvier 2013}}. Le taux d'alphabétisation des personnes de plus de {{nobr|15 ans}} poursuit lentement sa progression. Évalué à 67,5 % en 1988{{#tag:ref|Des données chiffrées et commentées portant, en particulier, sur les taux d'alphabétisation et de scolarisation figurent dans l'article consacré à l'enseignement primaire et secondaire au Cambodge<ref name="Enseignement">[[Système éducatif au Cambodge]]</ref>.|group=note}}, il passe à 81 % en 2015<ref> Taux d’alphabétisation, total des adultes (% des personnes âgées de {{nobr|15 ans}} et plus) | Data (banquemondiale.org)</ref> pour atteindre en 2022, 87,8 %<ref>Lepetitjournal Cambodge : 17/08/2022.</ref>. Son évolution positive est liée, notamment, à l'augmentation régulière de la scolarisation des jeunes cambodgiens depuis plusieurs décennies, quels que soient les cycles retenus<ref name ="Enseignement"/> et ce, malgré un financement du système éducatif demeurant inférieur à la moyenne mondiale{{#tag:ref|En 2018: Cambodge: 2,2%, Monde: 4,3%<ref>Dépenses publiques en éducation (% du PIB) | Data (banquemondiale.org)</ref>|group=note}}. {{Référence souhaitée|Les principales fêtes sont [[Chaul Chnam]], [[Pchum ben]], Kathen ou [[Kathina]], [[Om Touk]] ou [[Chrat Preah Nongkal]]|date=5 janvier 2013}}. === Sports === {{Article détaillé|Sport au Cambodge}} Les sports les plus populaires sont le [[football]], le [[volley-ball]], la [[Pradal serey|boxe khmère]] et le [[Plumfoot|dacau]]<ref>{{Lien web |langue=Française |auteur=associationpenasia |titre=Le Sport au Cambodge |url=https://associationpenasia.wixsite.com/website/post/le-sport-au-cambodge |accès url=libre |site=l'association Pen'Asia |consulté le=21/03/2022}}.</ref>. === Cuisine === {{Article détaillé|cuisine cambodgienne}} Le riz et la noix de coco sont des aliments fondamentaux considérés comme une cuisine équilibrée et saine préparée essentiellement avec des ingrédients frais. La sapèque d'or, l'amok, le [[prahok]], le loc lac, le poulet au curry, les nouilles de riz ainsi que d'autres, sont des mets du Cambodge. === Costumes traditionnels === {{Référence nécessaire|Les costumes traditionnels sont maintenant portés pour les fêtes et les cérémonies. On s'habille dans la couleur du jour ou toutes ses nuances : lundi → orange, mardi → violet, mercredi → vert, jeudi → gris-blanc, vendredi → bleu, samedi → noir, dimanche → rouge|date=5 janvier 2013}}. === Cinéma === ''Le Harcèlement du gibbon'', ''Les larmes au cœur de la montagne''... Ces phrases poétiques sont les titres de succès du cinéma cambodgien. De son âge d'or même, des années 1960 au milieu des années 1970. Tous ces films ont été détruits par les [[Khmers rouges]] à leur arrivée au pouvoir en 1975. Sur 400 [[long métrage|longs métrages]], une trentaine a pu être sauvée<ref>[[Geo (magazine)|Geo]] {{numéro|404}} d'octobre 2012 {{p.|28}}</ref>. Le réalisateur français [[Pierre Schoendoerffer]] a tourné au Cambodge, en 1965, ''[[La 317e Section (film)|La 317{{e}} Section]]''. La ville de [[Kratie (ville)|Kratie]] est évoquée dans les séquences finales. [[Jean-Jacques Annaud]] a tourné au Cambodge certaines scènes du film ''[[Deux Frères]]''. Le réalisateur [[Rithy Panh]] est le plus connu des metteurs en scène cambodgiens. Le réalisateur [[Wong Kar-wai]] y tourne la fin du célèbre long-métrage ''[[In the Mood for Love]]''. Les vestiges du [[Station d'altitude de Bokor|Bokor Palace]] ont servi de cadre à la scène finale du film ''[[City of Ghosts]]'', réalisé par [[Matt Dillon]] en 2002, ainsi qu'à la majeure partie de l'action du film sud-coréen de 2004 ''[[R-Point]]''. ==== Liste des films tournés au Cambodge ==== {{article connexe|:Catégorie:Film tourné au Cambodge{{!}}Catégorie:Film tourné au Cambodge}} * [[L'Oiseau de paradis (film, 1962)|L'Oiseau de paradis]] (1962) * [[La 317e Section (film)|La 317{{e}} Section]] (1965) : réalisé par [[Pierre Schoendoerffer]] * [[Lord Jim (film, 1965)|Lord Jim]] (1965) * [[Les Gens de la rizière]] (1994) : réalisé par [[Rithy Panh]] * [[In the Mood for Love]] (2000) : réalisé par [[Wong Kar-wai]] * [[City of Ghosts]] (2002) : réalisé par [[Matt Dillon]] * [[R-Point]] (2004) * [[Holy Lola]] (2004) : réalisé par [[Bertrand Tavernier]] * [[Deux Frères]] (2004) : réalisé par [[Jean-Jacques Annaud]] * [[Un barrage contre le Pacifique (film, 2008)|Un barrage contre le Pacifique]] (2008) : réalisé par [[Rithy Panh]] * [[A River Changes Course]] (2012) * [[Soldat blanc]] (2014) : réalisé par [[Érick Zonca]] * [[Diamond Island]] (2016) : réalisé par [[Davy Chou]] * [[Le Chemin (film)]] (2017) : réalisé par [[Jeanne Labrune]] * [[D'abord, ils ont tué mon père (film)]] (2017) : réalisé par [[Angelina Jolie]] === Artiste === * [[Bonny B.]] artiste de blues vivant en Suisse. == Religions == {{Article détaillé|Religion au Cambodge}} {| class="wikitable sortable droite" |+ Religions au Cambodge selon le recensement de 2008<ref name="UNDATA PbRSaURR CAMBODIA 2008" /> |- ! scope=col | Religion !! scope=col | Pourcentage !! scope=col | Population |- | [[Bouddhisme]] || style="text-align:right;" | 96,93 || style="text-align:right;" | {{formatnum:12984523}} |- | [[Islam]] || style="text-align:right;" | 1,92 || style="text-align:right;" | {{formatnum:257022}} |- | Autres religions || style="text-align:right;" | 0,78 || style="text-align:right;" | {{formatnum:104081}} |- | [[Christianisme]] || style="text-align:right;" | 0,37 || style="text-align:right;" | {{formatnum:50056}} |- | Total || style="text-align:right;" | 100,00 || style="text-align:right;" | {{formatnum:13395682}} |} Une forte majorité de Cambodgiens (plus de 95 %) sont adeptes du [[Theravāda|bouddhisme theravāda]], par ailleurs religion d’État. Le terme figure d’ailleurs au second rang dans la devise du royaume du Cambodge actuel (Nation Religion Roi)<ref name="LY 2009 lBK">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Claire Ly |titre=Le bouddhisme khmer |url=http://www.clairely.com/articles/bouddhisme-1.htm |mois=Octobre |année=2009 |consulté le=29 avril 2015}}.</ref>. Cette majorité bouddhiste coexiste avec une petite communauté [[Islam|musulmane]] (moins de 2 %), essentiellement implantée parmi l’ethnie [[Cham (peuple)|Cham]], quelques [[Christianisme|chrétiens]] et des minorités montagnardes ([[Khmer Loeu|''Khmers Loeu'']]) qui ont conservé l’[[animisme]], en vigueur dans toute la région avant l’apparition de l’[[hindouisme]]<ref name="UNDATA PbRSaURR CAMBODIA 2008">{{Lien web |langue=en |auteur1=United Nations Statistics Division |titre=Population by religion, sex and urban/rural residence |url=http://data.un.org/Data.aspx?d=POP&f=tableCode%3a28 |série=Cambodia * 2008 |site=UNData |consulté le=5 mars 2015}}.</ref>. Toutefois, malgré cette hégémonie du bouddhisme, la [[Liberté de religion|liberté de culte]] prônée par la constitution du Cambodge parait respectée et aucune confession ne semble faire l’objet de [[persécutions religieuses|persécution religieuse]]<ref name="AED OdlLR CAMBODGE">{{Lien web |langue=fr |titre=Cambodge |url=http://www.liberte-religieuse.org/cambodge |série=Fiches pays |site=L'observatoire de la liberté religieuse |éditeur=AED - Aide à l'Église en détresse |année=2014 |consulté le=6 mars 2015}}.</ref>. == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Cambodia |commons titre=Le Cambodge |wikinews=Catégorie:Cambodge |wikinews titre=Le Cambodge |wikisource = Catégorie:Cambodge }} === Bibliographie === {{Légende plume}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le Cambodge|prénom1=Jean|nom1=Delvert|lien auteur1=Jean Delvert|lieu=Paris|éditeur=Presses universitaires de France|lien éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que Sais-Je?|numéro dans collection=2080|année=1993|pages totales=125|isbn=978-2-130-45262-1|isbn10=2-130-45262-0}}. * Chandler, David, ''Une histoire du Cambodge'', les Indes Savantes, Paris, 2011. Traduit par Christiane Lalonde avec la collaboration de Michel Antelme. * Dean, John Gunther, ''Au cœur de la guerre froide'', François-Xavier de Guibert, Paris, 2011. * {{Article |langue=fr |auteur1=Françoise Mengin |titre=La présence chinoise au Cambodge. Contribution à une économie politique violente, rentière et inégalitaire |périodique=Les études du [[Centre d'études et de recherches internationales]] |numéro=133 |date=février 2007 |pages=1-43 |issn=1297-8450 |e-issn=2256-9057 |lire en ligne=https://hal-sciencespo.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/1021500/filename/etude133.pdf |hal=hal-01021500 |plume=oui}} * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le Cambodge de 1945 à nos jours|prénom1=Philippe|nom1=Richer|lien auteur1=Philippe Richer|lieu=Paris|éditeur=Presses de la Fondation nationale des sciences politiques|collection=Académique|année=2009|numéro d'édition=2|pages totales=213|isbn=978-2-724-61118-2|isbn10=2-724-61118-7}}. '''Politique cambodgienne :''' * {{Ouvrage|langue=fr|titre=Cambodge 1940-1991, ou, La politique sans les Cambodgiens : essai|prénom1=Kaonn|nom1=Vandy|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|lien éditeur=Éditions L'Harmattan|année=1993|pages totales=157|isbn=978-2-738-41925-5|isbn10=2-738-41925-9}}. * Thion Serge, 1989, ''Quelques constances de la vie politique cambodgienne'', dans ''Affaires Cambodgiennes'', 1979-1989, Asie Débat, {{numéro|5}}, {{abrd|éd.|édition}} l’Harmattan, {{p.}}224-247. * [[François Ponchaud|Ponchaud François]], 1994, ''Réalités économiques et sociales, visages du peuple khmer'', dans ''Problèmes politiques et sociaux'', {{n°|716}}, {{p.}}39-42. * [[Sam Rainsy]], ''Des racines dans la pierre, mon combat pour la renaissance du Cambodge'', Paris, Calmann-Levy, 2008. * Jennar Raoul Marc, ''Cambodge : une presse sous pression'', Paris, Reporters sans frontières, 1997, 101 p. * Chea Hour, ''Quatre ans avec les khmers rouges'', Paris, Ingérences Tchou, 2007 {{ISBN|978-2-7107-0746-2}} '''Organisation sociale traditionnelle cambodgienne :''' * Achille Dauphin-Meunier, ''Le Cambodge'', Nouvelles éditions latines * Ovesen J., Trankell I.‑B., Öjendal J., ''{{lang|en|texte=When every household is an island : social organization and power structures in rural Cambodia}}'', Uppsala Research Reports in Cultural Anthropology, {{numéro|15}}, Uppsala, 1996. * Luco F., 2002, ''Entre tigre et crocodile'', approche anthropologique sur les pratiques traditionnelles et nouvelles de traitement des conflits au Cambodge, UNESCO, Phnom Penh, {{p.}}15-21. * Martin M.‑A., 1992, ''La paysannerie khmère et le processus démocratique'', dans Revue {{abr|FPH|Fondation pour le Progrès de l’Homme}}, {{p.}}129-142. * [[Jacques Népote|Népote Jacques]], 1997, ''Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain'', quelques aspects et quelques application du modèles les régissant, {{abr|CNRS|Centre National de la Recherche Scientifique}}, France, Centre d’Anthropologie de la Chine du Sud et de la Péninsule Indochinoise, {{abr|CDRCK|Centre de Documentation et de Recherche sur la Civilisation Khmère}}, thèse, 224 p. * Ebihara M. M., 1968, ''Svay, {{lang|en|texte=a khmer village in Cambodia}}'', thèse, Columbia University, Ann Arbor, Michigan, 705 p.&nbsp;Version papier disponible au {{abr|GRET|Groupe de Recherches et d’Échanges Technologiques}} Cambodge. * Forest A., 1992, ''Le culte des génies protecteurs « neakta » au Cambodge'', {{abrd|éd.|édition}} l’Harmattan, Paris, {{p.}}15. * Mikaelian Grégory, ''La Royauté d'Oudong — Réformes des institutions et crise du pouvoir dans le royaume khmer du {{s-|XVII|e}}'', Paris, {{abr|PUPS|Presses de l’Université Paris-Sorbonne}}, 2009. === Liens externes === {{liens}} * {{fr}} [https://www.norodomsihamoni.org/fr/home Site officiel du roi Norodom Sihamoni] * {{fr}} [https://www.akp.gov.kh/fr Agence Kampuchéa Presse] - Agence de presse gouvernementale * [https://khmerologie.wordpress.com/ Blog ''khmerologie.wordpress.com''] == Notes et références == === Notes === {{Références|group=note}} === Références === {{Références nombreuses}} {{Palette|Pays d'Asie|Association des nations de l'Asie du Sud-Est|Francophonie}} {{Portail|Cambodge|Asie|langue française et francophonie}} [[Catégorie:Cambodge|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chili
Chili
{{Semi-protection étendue}} {{coord|-33|-71|scale:5000000|display=title}} {{En-tête label|AdQ|année=2007}} {{Voir homonymes|Chili (homonymie)}} {{Voir homophones|Chilly}} {{Infobox Pays | nom_local = República de Chile | langue = es | prononciation = Es-Chile.ogg | nom_français = République du Chili | image_drapeau = Flag of Chile.svg | lien_drapeau = Drapeau du Chili | image_blason = Coat of arms of Chile (c).svg | lien_blason = Armoiries du Chili | image_carte = CHL orthographic (+all claims).svg | image_carte2 = Chili carte.png | devise = [[Por la razón o la fuerza]] | langue_devise = [[espagnol]] | traduction_devise = Par la raison ou par la force | langues_officielles = [[Espagnol]] | capitale = [[Santiago]] | coordonnées_capitale = {{coord|33|27|43|S|70|41|43|W}} | lien_villes = Liste de villes du Chili | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Santiago]] | type_gouvernement = [[République]] [[État unitaire|unitaire]] à [[régime présidentiel]] | titres_dirigeants = [[Président du Chili|Président]] | noms_dirigeants = [[Gabriel Boric]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Congrès national du Chili|Congrès national]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Chili)|Sénat]]<br>[[Chambre des députés (Chili)|Chambre des députés]] | superficie_rang = 38 | superficie_totale = 755276 | pourcentage_eau = 1,07 % | population_rang = 61 | population_totale = 19212000 | population_année = 2021<ref name="wfb"/> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = [[Fichier:Flag_of_Spain_(1785-1873_and_1875-1931).svg|border|20px]] [[Restauration absolutiste en Espagne|Espagne]] | date_indépendance = [[Première Junte nationale du Chili]] : {{date-|18|septembre|1810}}<br>[[Déclaration d'indépendance du Chili|Signature de l'indépendance]] : {{date-|12|février|1818}} | pays frontaliers = {{ARG}}{{clr}}{{PER}}{{clr}}{{BOL}}{{clr}}Outre-mer :{{clr}}[[Fichier:Flag of Tierra del Fuego province in Argentina.svg|20px]] [[Antarctique argentine]]{{clr}}[[Fichier:Flag of the British Antarctic Territory.svg|20px]][[Territoire britannique antarctique]] | gentilé = Chilien, Chilienne | PIB_PPA = {{augmentation}} 568,319 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 7,89 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 317,594 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 0,23 %<ref name="fmi" /> | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{unité|15941.341|[[Dollar américain|$]]}}<br/>- 0,79 % <ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|28526.228|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 6,78 %<ref name="FMI" /> | PIBHAB_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|98939.028 milliards}} de [[Peso chilien|Ch$]]<br/>+ 13,38 %<br/>'''Relative'''<br/>{{augmentation négative}} 38,270 % du PIB<br/>+ 5,48 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 6,9 % de la pop. active<br/>- 21,21 % | monnaie = [[Peso chilien]] | code_monnaie = CLP | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.855}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{42e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.722}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{45e}} | Gini = {{augmentation négative}} 44,9 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.187}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{47e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:46.7}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf}}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{65e}} | fuseau_horaire = [[UTC−04:00]] pour le Chili continental, [[UTC−03:00]] pour la [[région de Magallanes et de l'Antarctique chilien]] et [[UTC−06:00]] pour l'[[île de Pâques]]. | hymne1 = [[Hymne national du Chili|Himno Nacional de Chile]] | fête_nationale = [[Fêtes patriotiques au Chili|18 au 19 septembre]] | fête_evt = Première [[Première Junte nationale du Chili|Réunion Nationale du Gouvernement]] ({{date-|1810}}) | langue_hymne1 = [[espagnol]] | traduction_hymne1 = Hymne national du Chili | audio_hymne = Himno Nacional de Chile (orquestado).oga | iso3166-1 = CHL, CL | domaine_internet = [[.cl]] | indicatif_téléphonique = 56 | code_plaque = RCH | organisations = {{-}}[[Communauté des pays de langue portugaise|CPLP]] (observateur){{-}}[[Organisation des États ibéro-américains|OEI]]{{-}}[[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]]{{-}}[[Groupe de Cairns]]{{-}}[[Communauté des démocraties|CD]]{{-}}[[Groupe des quinze|G15]] | p1 = }} Le '''Chili''', en forme longue la '''république du Chili''' (en [[espagnol]] ''{{langue|es|Chile}}'' et ''{{langue|es|República de Chile}}''), est un [[pays]] d’[[Amérique du Sud]] partageant ses frontières avec le [[Pérou]] et la [[Bolivie]] au nord et avec l’[[Argentine]] au nord-est, à l'est et au sud-est. Tout son territoire forme une étroite bande continentale allant du [[désert d'Atacama]], au nord, jusqu'au [[cap Horn]], au sud, étant exclusivement bordé par l'[[océan Pacifique]] sur sa façade ouest. L'[[île de Pâques]], située à {{Unité|3000|km}} à l'ouest de [[Valparaíso]] dans l'[[océan Pacifique]], fait partie du Chili depuis 1888<ref>{{Lien web |titre=Chili, Le territoire - BiblioMonde |url=http://www.bibliomonde.net/donnee/chili-territoire-86.html |site=bibliomonde.net |consulté le=2018-04-17}}.</ref>. De même, le Chili possède depuis [[1935]] l'[[archipel Juan Fernández]]<ref>[https://es.m.wikipedia.org/wiki/Archipi%C3%A9lago_Juan_Fern%C3%A1ndez]</ref> situé à environ {{unité|700|kilomètres}} à l'ouest du pays abritant la célèbre [[île Robinson Crusoé]]. La superficie totale du pays est de {{unité|756102|km|2}}<ref name="wfb">{{Lien web |langue=en |titre=Chile |url=https://www.cia.gov/library/publications/resources/the-world-factbook/geos/ci.html |site=[[The World Factbook]] |consulté le=21 septembre 2016}}.</ref>. La capitale du Chili est [[Santiago]]<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Ministère du Secrétariat Général du Chili |url=http://www.gobiernodechile.cl/canal_regional/geo_nacional_det.asp?id_geo=1}}.</ref>. Les autres villes importantes sont le grand port maritime de [[Valparaíso]], la célèbre station balnéaire de [[Viña del Mar]] et la ville industrielle d'[[Antofagasta]]. [[Punta Arenas]] est la plus grande ville des terres australes du continent américain. Le Chili fait partie des pays dits du [[Cône Sud]] et parmi les pays d'[[Amérique latine]], il est celui où la culture européenne est la plus affirmée, avec l'Argentine et l'Uruguay. Le Chili est le pays le plus développé d'Amérique latine (en 2021, son [[indice de développement humain]] était de {{formatnum:0.855}}<ref name="hdr2021-22" />). C'est également, en 2010, le pays le moins corrompu d'Amérique latine<ref>{{Lien web |langue=en |titre=CPI 2010 table |url=http://www.transparency.org/policy_research/surveys_indices/cpi/2010/results |site=Transparency International |consulté le=2 novembre 2011}}.</ref>, et l'un des plus démocratiques<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Indice démocratique 2010 |url=http://graphics.eiu.com/PDF/Democracy_Index_2010_web.pdf |consulté le=2 novembre 2011}}.</ref>. La langue officielle est ''de fait'' l’[[espagnol chilien|espagnol]], mais sont aussi parlées des [[langues amérindiennes]] comme le [[quechua|runa simi]], le [[mapudungun]] ou l’[[aymara]], et une [[Langues polynésiennes|langue polynésienne]], le [[Rapanui (langue)|rapanui]] sur l’[[île de Pâques]]. Le Chili possède l’une des cinq écorégions méditerranéennes du monde ; ses hivers tempérés et ses étés secs et chauds offrent des conditions idéales pour l’agriculture et autres activités de production{{Pertinence contestée|date=15 juillet 2022}}. Le pays est cependant fortement menacé par le [[changement climatique]] et a perdu au moins 37 % de ses ressources hydriques depuis le début des années 1990{{Pertinence contestée|date=15 juillet 2022}}<ref name=":4">{{Lien web |titre=CHILI - De moins en moins d’eau |url=http://www.alterinfos.org/spip.php?article8466 |site=DIAL |date=30 avril 2019,}}</ref>. Le Chili est membre de l'[[Organisation des États ibéro-américains|OEI]], du [[Groupe des quinze|G15]], du [[groupe de Cairns]] et de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] |titre=Le Chili devient le premier membre de l’OCDE en Amérique du Sud |url=http://www.oecd.org/document/1/0,3343,fr_2649_34487_44373313_1_1_1_1,00.html |site=oecd.org |consulté le=2018-04-17}}.</ref>. == Étymologie == De nombreuses hypothèses ont été émises sur l’origine du nom du pays. Selon l’une d’entre elles, les conquistadors installés au Pérou appelaient la région australe ''{{langue|es|valle de Chile}}''. De nombreux noms propres hispanisés proviennent de noms locaux de fleuves et rivières (Pérou pour río Virú, Lima pour río Rimac). Il se peut que le nom du pays soit lié à celui de la rivière qui traverse la ville d'Aréquipa au sud du Pérou, le río Chili. Selon [[Juan Ignacio Molina]], le nom viendrait de ''trih o chi'', expression utilisée pour désigner un oiseau ayant des taches jaunes sur ses ailes<ref name="hudson">Hudson, Rex A., ed. ({{en}} [http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/cltoc.html "Chile: A Country Study"]. GPO de la Bibliothèque du Congrès américain. 1995. {{date-|27 février 2005}}.</ref>. Selon l’historien [[Ricardo Latcham]], le nom viendrait d’un groupe d’Amérindiens (les Mitimaes) capturé par les Incas, qui provenait d’une région du Pérou où il existait un fleuve portant ce nom<ref>{{es}} [http://www.chile.com/tpl/articulo/detalle/ver.tpl?cod_articulo=7225 Les origines possibles du nom Chile].</ref>. Une autre théorie anonyme soutient que l’origine est aymara car l’Inca [[Tupac Yupanqui]] avait donné ce nom aux terres conquises au sud de l’empire inca, jusqu’à la [[vallée de l'Aconcagua]] (signifiant « gelé » ou « confins » en aymara). Cependant, le nom du pays n’a aucun rapport avec le mot espagnol {{langue|es|''chile''}} qui désigne le [[piment]]. Un décret, pris le 30 juillet 1824 sous le gouvernement du directeur suprême Ramón Freire, établit officiellement le nom « Chile » celui du pays<ref>{{Lien web |langue=es |prénom=Biblioteca del Congreso |nom=Nacional |titre=Biblioteca del Congreso Nacional {{!}} Ley Chile |url=https://www.bcn.cl/leychile |site=www.bcn.cl/leychile |consulté le=2023-10-05}}</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Chili}} === Période précolombienne === {{Article détaillé|Histoire du Chili précolombien}} Des recherches montrent que les premières populations ayant habité le pays seraient arrivées vers {{formatnum:35000}} {{av JC}}, période du [[Pléistocène]] pour le [[site préhistorique]] de « [[Monte Verde|Monte Verde I]] » et vers {{nombre|15000|ans}} {{av JC}} pour le site de « Monte Verde II » (fin du Pléistocène et début de l'[[Holocène]], vers la fin du [[Paléolithique supérieur]]). Le Chili préhispanique était peuplé par divers peuples amérindiens qui s’étaient installés à la fois dans la [[cordillère des Andes]] et sur la côte. Dans la zone nord du pays, les Aymaras et les Atacaméniens commencèrent vers le {{s-|XI}} de notre ère à cultiver la terre à la façon des Incas (culture en terrasse à flanc de montagne avec diverses canalisations). Au sud de l’[[Aconcagua]], des communautés sédentaires [[Mapuches]] étaient installées. Dans la zone australe du pays, divers peuples amérindiens ont vécu, comme les Chonos, les Tamanas, les Alacalufs et les Onas. Dans l’[[île de Pâques]] se développa une culture [[polynésie]]nne éteinte de nos jours. Au {{s-|XV}}, [[Civilisation inca|les Incas]] ont pris possession du territoire de l’actuel Chili jusqu’au [[Maule (fleuve)|fleuve Maule]]. Les Mapuches réussirent à stopper l'avancée des Incas à l'issue de la bataille de Maule. Côté Pacifique, différentes cultures et peuples coexistaient : [[Aymaras]], Changos, [[Culture chinchorro|Chinchorros]], [[Atacama (ethnie)|Atacamas]] et [[Diaguita]]s dans le Nord ; Picunche, Mapuche, Huilliche et Pehuenche dans les régions centrale et méridionale ; et Chonos, [[Selknam|Onas]], [[Yagan]]es et [[Kawésqar|Alakalufs]] dans la [[Patagonie]] et la [[Terre de Feu]]. Les Mapuche représentent le plus grand groupe ethnique. [[Fichier:Pueblos indigenas de Chile.svg|vignette|centre|redresse=3|Distribution des populations indigènes précolombiennes au Chili.]] === Colonisation hispanique === {{Article détaillé|Découverte du Chili}} [[Fichier:Palacio de LaMoneda02.png|vignette|Palais présidentiel de [[La Moneda]], construit de 1776 à 1817.]] En 1520, [[Fernand de Magellan]] est le premier explorateur européen à mettre pied sur le territoire de l’actuel Chili après avoir découvert le détroit qui porte actuellement son nom. En 1535, les [[conquistador]]es espagnols tentent de conquérir le territoire de la ''valle de Chile'' en combattant les Incas. L’expédition de [[Diego de Almagro]] est un échec. Celle de [[Pedro de Valdivia]] et [[Inés Suárez]] effectuée en 1536 est plus convaincante. Valdivia fonde une série de villages comme Santiago de Nouvelle Estremadure<ref>{{es}} [http://www.igm.cl/Edu_Febrero_2004.htm Histoire de la fondation de Santiago du Chili]</ref> le {{date-|12|février|1541}} ou [[Valdivia]] en [[1545]]<ref>{{es}} [http://www.geocities.com/rhaph/historia.html Fondation de la ville de Valdivia]</ref>. Valdivia commence une laborieuse campagne militaire contre les Mapuche. C’est la [[guerre d'Arauco]] qu’[[Alonso de Ercilla]] relate avec passion dans son œuvre ''[[La Araucana]]'' (1569-1589). [[Pedro de Valdivia]] meurt en 1553 à la suite d’une insurrection des Mapuches. En 1683, l’[[esclavage]] est aboli et cela permet d’établir des relations plus sereines entre les colons et les Mapuches. Par la suite, divers affrontements ont lieu jusque vers le milieu du {{s-|XIX}} pour la possession de terres les plus australes. Durant une longue période, le fleuve Biobio marque la frontière entre le gouvernement colonial et les territoires mapuches. La capitainerie générale du Chili (également connue sous le nom de ''Reino de Chile'') est à l’époque la colonie la plus australe de l’empire espagnol. Du fait de sa position géographique, c’est une colonie stratégique, protégeant le [[détroit de Magellan]] et une colonie économique dont les ressources naturelles étaient extraites pour le compte de la [[vice-royauté du Pérou]]. === Indépendance et gains territoriaux === {{Article détaillé|Guerre d'indépendance du Chili}} [[Fichier:O'Higgins2.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Bernardo O'Higgins]], premier chef d'État du Chili 1817-1823.]] Le {{date-|18|septembre|1810}}, un groupe indépendantiste profite des invasions [[Napoléon Ier|napoléoniennes]] en [[Espagne]] pour initier un processus d'autodétermination et constituer une [[dictature militaire|junte]]. Commence ainsi une période connue sous le nom de Patrie ancienne, qui va durer jusqu'au [[Bataille de Rancagua|désastre de Rancagua]] en 1814, quand les troupes royalistes reprennent le contrôle du territoire. Les troupes indépendantistes comptant {{nombre|6514|soldats}} se réfugient alors à [[Province de Mendoza|Mendoza]], unissant leurs forces aux troupes de la province d’[[Argentine]] qui comptaient {{nombre|2600|soldats}}, formant ainsi l'armée des Andes. Cette dernière libère le Chili après la [[bataille de Chacabuco]], le {{date-|12|février|1817}}. L'année suivante, l'indépendance du Chili est déclarée et le pays est placé sous l'autorité de [[Bernardo O'Higgins]] qui prend le titre de Commandeur Suprême<ref>{{es}} [http://www.memoriachilena.cl/mchilena01/temas/index.asp?id_ut=laguerradelaindependencia.primeraluchaentrechilenos(1810-1818) Indépendance chilienne]</ref>. Celui-ci entame des réformes qui provoquent un mécontentement de l'[[aristocratie]], ce qui l'oblige à abdiquer en 1823. Durant dix ans, le Chili est soumis à une série de réformes qui tentent de donner une organisation au pays. Son ex-ministre des relations extérieures [[Mariano Egaña]], ambassadeur dans plusieurs pays d'Europe, négocie la reconnaissance officielle par [[Londres]] et un grand emprunt. Comme le [[Pérou]], la [[Bolivie]], [[Mexique]], ou la [[Colombie]], [[Histoire des bourses de valeurs#Chili, Pérou, Bolivie, Mexique, Colombie : l'appel à Londres puis le krach|le pays fait appel à la Bourse de Londres pour financer des sociétés minières]]<ref>''Simón Bolívar: A Life'', par John Lynch, page 206, 2007 [https://books.google.fr/books?id=zHWkaLOfoVQC&pg=PA206&dq=simon+bolivar++mines++english+bolivia+silver&hl=fr&sa=X&ei=JjtIUv9AxOWzBrmhgfgK&ved=0CDkQ6AEwAQ#v=onepage&q=simon%20bolivar%20%20mines%20%20english%20bolivia%20silver&f=false]</ref> : des centaines de techniciens anglais traversent l'océan, avec leur [[machine à vapeur]], pour les moderniser. Après une série de victoires des conservateurs, avec la révolution de 1829, une période de stabilité commence. Elle est appelée République conservatrice. Le ministre [[Diego Portales]] est alors le principal protagoniste de l'organisation du pays grâce à la Constitution de 1833. Peu à peu, le pays commence à étendre son influence sur le continent tant au nord qu’au sud. L'économie commence à décoller avec la découverte de minerais d'argent de [[Chañarcillo]] et la croissance des échanges commerciaux à partir du port de [[Valparaíso]]. [[Fichier:War of the Pacific LOC map-fr.png|vignette|redresse|Gains territoriaux chiliens dans le [[désert d'Atacama]] au {{s-|XIX}} et au début du {{s-|XX}}.]] Cette source de prospérité entraîne un conflit avec le [[Pérou]], pour la suprématie maritime sur le Pacifique. La formation de la Confédération péruvienne et bolivienne est considérée comme une menace pour la stabilité du Chili. Ainsi, Portales déclare la guerre qui se termine avec la victoire de la bataille de Yungay en 1839 et la dissolution de la Confédération. Au même moment, le pays tente de prendre le contrôle des régions australes. Il étend son territoire en Araucanie et colonise [[Llanquihue]], [[Osorno]] et [[Valdivia]] en faisant venir des [[Colonie de peuplement|colons]] [[Allemagne|allemands]]. La région de Magellan est incorporée en 1843 et la zone d’[[Antofagasta]] commence à être habitée. Après trente ans de gouvernement conservateur (1831-1861) commence une période où le parti libéral (parti de gauche) prend possession du pouvoir. À ce moment-là, la croissance économique est très forte, grâce notamment à l'exploitation par les Chiliens et les Britanniques du [[Nitrate de potassium|salpêtre]] dans la zone d'Antofagasta qui appartient à la Bolivie. Cette situation provoque la protestation de la [[Bolivie]]. Elle ne trouve pas de solution, même après la signature de plusieurs traités en 1866 et 1871. Le {{date-|14|février|1879}}, le Chili prend possession du port d’Antofagasta, déclarant la guerre à la Bolivie. Le {{date-|21|mai|1879}} a lieu le [[Bataille navale d'Iquique|combat naval d'Iquique]]. Le [[Pérou]], quant à lui, a préalablement signé un pacte secret avec la [[Bolivie]] en cas de conflit avec le Chili. La [[Guerre du Pacifique (1879-1884)|guerre du Pacifique]] (1879-1884) commence. Elle se termine par la bataille de Huamachuco le {{date-|10|juillet|1883}} et la victoire du Chili. Après ce conflit, le Chili prend possession des zones d’Antofagasta et des provinces de [[Région de Tarapacá|Tarapacá]], [[Province d'Arica|Arica]] et [[Tacna]] (cette dernière est restituée au Pérou en [[1929]])<ref>{{es}} [http://www.unap.cl/sociales/revistasociales/articulos/rcs_5/articulo_5_3.htm La « chilénisation » des villes du Nord du pays après la victoire de la guerre du Pacifique]</ref>. Le pays résout par la même occasion le problème de frontière avec l'[[Argentine]] en cédant une grande partie de la [[Patagonie]] et la [[Puna de Atacama]]. Enfin, dans le sud du territoire se termine la [[guerre d'Arauco]] avec la « pacification » de l'[[Région de l'Araucanie|Araucanie]] en 1881 et l’intégration de l'[[île de Pâques]] en 1888. [[Fichier:Sinking of the Esmeralda during the battle of Iquique.jpg|vignette|gauche|Guerre du Pacifique : [[Bataille navale d'Iquique|combat naval d'Iquique]], le {{date-|21|mai|1879}}.]] En [[1891]], le conflit entre le président [[José Manuel Balmaceda Fernández|José Manuel Balmaceda]] et le Congrès aboutit à une guerre civile. Les congressistes remportent la bataille et mettent en place la République parlementaire. Les années qui suivent sont marquées par une période de prospérité économique, avec l'[[Histoire des bourses de valeurs#Suez, Panama, Russie, Mexique, Chili et coton US : le rayonnement mondial de Paris|ouverture aux investisseurs français]] dans le domaine minier et portuaire, avec la [[Société des mines de cuivre de Catemu|SMCC]]. Elles sont aussi caractérisées par une instabilité politique et le début du mouvement prolétaire appelé ''Cuestión Social''. Ce dernier se met en place à cause de la « mauvaise répartition de la richesse ». Après dix ans de pouvoir de l'[[oligarchie]], [[Arturo Alessandri Palma]] est élu. Il représente le lien manquant mais provisoire entre une élite et les « chers pauvres » (''queridas chusmas'' en espagnol). Malgré cela, la crise continue et Alessandri renonce au pouvoir après avoir promulgué la [[Constitution chilienne de 1925|Constitution de 1925]] qui donne naissance à une République de type présidentiel. À partir de 1903, face aux grèves et aux mouvements de protestation, le gouvernement, préoccupé par le maintien de l’ordre social, répond aux revendications ouvrières par des massacres successifs<ref name=":1" />. En 1907, des grèves massives sont déclenchées par les ouvriers du salpêtre de la province de Tarapacá, qui demandent à être payés en monnaie légale et non pas en bons émis par les entreprises qui ne peuvent être échangés que contre des produits disponibles dans les commerces de ces mêmes entreprises à des prix plus élevés que sur le marché. Les ouvriers se rassemblent dans la ville d'[[Iquique]] afin d'y négocier avec des représentants du patronat, tandis que le président [[Pedro Montt]] envoie des troupes. À la suite de négociations infructueuses, l'armée ordonne aux grévistes de quitter la ville, ce que ces derniers refusent. Le 19 décembre, des tirs de mitrailleuses et de fusils sont dirigés vers la foule et les troupes capturent de six mille à sept mille personnes, dont certaines seront exécutées. Le gouvernement ne reconnait que {{nobr|126 morts}} mais des estimations portent ce nombre à plus de {{nb|3000}}<ref name=":1">{{Article |langue=fr |titre=Chili, 1907, Santa María de Iquique |périodique=Le Monde diplomatique |date=2007-12-01 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/GREZ_TOSO/15386 |consulté le=2017-12-22}}.</ref>. Le mouvement ouvrier s'organise dans les années 1910 avec la création du Parti ouvrier socialiste en 1912, de la Fédération ouvrière régionale du Chili en 1913 ; et la branche chilienne de l'[[Industrial Workers of the World]] en 1919<ref name=":1" />. === {{s-|XX}} : instabilité politique et coups d’État === [[Fichier:JoseManuelBalmaceda.jpg|vignette|redresse|[[José Manuel Balmaceda Fernández|José Manuel Balmaceda]].]] La baisse de la demande de [[nitrate]] et les premières luttes ouvrières causées par de mauvaises conditions de travail créent un climat d’instabilité sociale et politique au cours des années 1920. Le président [[Arturo Alessandri Palma|Arturo Alessandri]] entreprend des réformes sociales et promulgue la Constitution de 1925. Mais la crise mondiale de 1929 plonge le Chili dans la [[récession (économie)|récession]] et l’agitation sociale. Les gouvernements se succèdent ainsi que les coups d’État. [[Carlos Ibáñez del Campo]] devient président ''de facto'' en 1927<ref>{{es}} [http://www.memoriachilena.cl//temas/index.asp?id_ut=carlosibanezdelcampo(1877-1960) Biographie de Carlos Ibáñez del Campo].</ref>, suspend les élections et gouverne par décrets, tout en envoyant en exil son rival [[Marmaduque Grove]], qui avait participé avec lui au [[coup d'État de 1924 au Chili|coup d'État de 1925]]. Les conséquences de la [[Première Guerre mondiale]] (où le pays s’est déclaré neutre), la mauvaise politique économique et les moyens utilisés pour amoindrir les effets de la [[Grande Dépression]] ont eu des conséquences sur le [[Nitrate de potassium|salpêtre]], produisant ainsi une crise économique au cours de laquelle le Chili subit une forte récession économique. Ibáñez démissionne en 1932 et l’instabilité politique s’accentue par un coup d’État qui donne naissance à la [[république socialiste du Chili]] qui dure seulement douze jours avant qu’Alessandri reprenne le pouvoir et redresse l’économie. L’arrivée d’Alessandri a pour effet d’amoindrir les tensions entre les partis politiques. Il y a aussi une crise sociale ; de nouveaux acteurs exigent des transformations dans la façon de gouverner le pays. [[Pedro Aguirre Cerda (homme politique)|Pedro Aguirre Cerda]] est élu président en [[1938]] grâce à une alliance (le [[Front populaire (Chili)|Front populaire]]) qui s’oppose à l’élite au pouvoir. Des réformes sociales et politiques font du Chili un des pays les plus avancés du point de vue de la législation et de la protection sociale. Le [[cuivre]] remplace peu à peu le [[nitrate]] dans l’économie nationale (à cause de la demande mondiale et surtout en raison de la découverte de la [[mine de Chuquicamata]]). Le pays s’industrialise progressivement, et le nombre d’ouvriers augmente. [[Fichier:Jorgealessandri1.jpg|vignette|redresse|Statue de [[Jorge Alessandri Rodríguez]].]] Le gouvernement de Aguirre Cerda réussit divers changements, principalement économiques, en posant les bases de l’industrialisation chilienne à travers la création de la [[Corporación de Fomento de la Producción|CORFO]]. Il entraîne toutefois une période de radicalisme. Au niveau [[géopolitique]] le pays réclame le [[Territoire chilien de l'Antarctique|Territoire chilien de l’Antarctique]]. Les réformes s’arrêtent brutalement avec la mort du président en novembre 1941, durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. [[Juan Antonio Ríos]], son successeur, doit affronter l’opposition et les pressions des [[États-Unis]] pour entrer en guerre contre les [[Axe Rome-Berlin-Tokyo|pays de l'Axe]] ; la déclaration de guerre est signée le 20 janvier 1943. En 1946, avec l’appui du [[Parti communiste du Chili|Parti communiste]], le radical [[Gabriel González Videla]] est élu Président. Cependant, le début de la [[guerre froide]] amène à interdire le Parti communiste au moyen de la loi de la Défense permanente de la Démocratie (''{{langue|es|Ley Maldita}}''). En 1952, [[Carlos Ibáñez del Campo]] reprend le pouvoir {{incise|cette fois-ci au moyen d’une élection}}, mais il perd la faveur de la population en raison de la mise en place de réformes libérales. En 1958, l’indépendant de droite [[Jorge Alessandri Rodríguez|Jorge Alessandri]] est élu. Il doit affronter les conséquences du [[Séisme de 1960 à Valdivia|Tremblement de terre de Valdivia]] de [[1960]], le plus fort jamais enregistré, ainsi que l’organisation de la [[Coupe du monde de football 1962]]. S’établit alors le système de[s] ''{{langue|en|los tres tercios}}'' (trois tiers) composés par la Droite, le [[Parti démocrate-chrétien du Chili|Parti démocrate-chrétien]] et la Gauche du Frente de Acción Popular. Craignant une victoire de la gauche, la droite soutient le démocrate chrétien [[Eduardo Frei Montalva]] qui est élu en 1964. Le président tente de réaliser la ''{{langue|en|Revolución en Libertad}}'' (La Révolution en Liberté) au travers de nombreuses réformes comme la [[Réforme agraire]] et la chilénisation du [[cuivre]] (appropriation par des Chiliens de mines appartenant auparavant aux [[États-Unis]]). À la fin de son mandat, la tension politique produit une série d’affrontements. L’obstruction de la droite au Congrès augmente. ==== Gouvernement de Salvador Allende ==== {{Article détaillé|Gouvernement Allende|Unité populaire (Chili)}} [[Fichier:S.Allende 7 dias ilustrados.JPG|vignette|gauche|redresse|Le président [[Salvador Allende]]]] Les [[États-Unis]] n'interviennent pas directement dans la campagne électorale, même si la candidature du conservateur [[Jorge Alessandri Rodríguez|Jorge Alessandri]] est soutenue par la compagnie [[International Telephone and Telegraph]] (ITT) (environ {{unité|350000|dollars}} américains). Il n’y a pas de comparaison possible avec ce que les entreprises ont donné durant la campagne de Frei, quand il existait une assistance électorale<ref>{{es}} Uribe y Opaso. Pág. 250.</ref>. Le {{date-|4|septembre|1970}}, le candidat de l’[[Unité populaire (Chili)|Unité populaire]], [[Salvador Allende]], arrive en tête de l’élection présidentielle avec 36,6 % des suffrages et devance le conservateur [[Jorge Alessandri Rodríguez|Jorge Alessandri]] (34,9 %) et le démocrate chrétien [[Radomiro Tomić|Radomiro Tomic]] (27,8 %)<ref>{{es}} Journal ''El Mercurio'', du 6 septembre 1970</ref>. Allende, ancien ministre de la santé et ancien président du sénat, avait déjà été candidat à trois reprises. Cette élection à un seul tour doit être confirmée par le Congrès dominé par les démocrates chrétiens et les conservateurs, puisque le candidat arrivé en tête n'a pas obtenu la majorité absolue. Le {{date-|24|octobre|1970}}, les socialistes obtiennent des démocrates chrétiens l’investiture d’Allende en échange de la promesse de respecter les libertés et la légalité. Les alessandristes ont peur du gouvernement socialiste, alors que les allendistes et les démocrates-chrétiens expriment leur joie dans la rue. Devenu ainsi le premier président élu démocratiquement sur un programme socialiste et disposant d'une majorité parlementaire grâce au soutien des démocrates-chrétiens, Allende intensifie les réformes de son prédécesseur. Les mines de cuivre (qui représentent les trois quarts des exportations) avaient été nationalisées à 51 % par [[Eduardo Frei Montalva]], Allende exproprie la partie restante sans indemniser les compagnies américaines. Il accentue sensiblement la politique de redistribution des terres en faveur des paysans pauvres. Beaucoup d'autres entreprises sont réquisitionnées ou nationalisées (dont neuf banques sur dix) et le plan de grands travaux publics fait chuter le chômage. Le gouvernement Allende met en place des mesures sociales comme l'augmentation des salaires, la mise en place d'un programme de construction de logements ouvriers et la distribution gratuite de lait pour les enfants. [[Fichier:Allende supporters.jpg|vignette|Manifestation soutenant le [[Gouvernement_Allende|gouvernement d'Allende]].]] Les résultats économiques de la première année au pouvoir d'Allende {{Citation|apparaissent assez satisfaisants}} : le PIB progresse d'abord fortement (+8 % en 1971), le chômage et l'inflation diminuent ; le succès est cependant {{citation|trompeur}}<ref>Juan Gabriel Valdés, ''Pinochet's economists: the Chicago school in Chile'', Cambridge University Press, 1995, {{p.|248}}.</ref>. Les deux années suivantes vont être catastrophiques. L'inflation explose (508 % entre décembre 1972 et décembre 1973), le PIB se contracte (-4,3 %<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=P. Meller|auteur2=C. Morrisson|titre=Adjustment and equity in Chile|éditeur=OECD Publishing|année=1992|passage=20|isbn=}}</ref> et -3,6 % en rythme annuel) et la valeur de la monnaie chilienne chute. La [[politique monétaire]] trop expansionniste et la chute du prix du [[cuivre]] d'environ un tiers de 1970 à 1972 sur les marchés mondiaux sont en grande partie responsables de ces résultats, accentués par la déstabilisation de l'économie par des opposants<ref>Voir pages 106 et suivantes in ''Radicals, reformers, and reactionaries: the prisoner's dilemma and the collapse of democracy in Latin America'', Youssef Cohen, University of Chicago Press, 1994</ref>{{,}}<ref>Dans ''Right-wing women in Chile'' (Penn State Press, 2002), Margaret Power développe, entre autres, ce qu'elle résume en introduction (page 6) de la façon suivante : ''The opposition, which included the centrist Christian Democratic Party and the rightist National Party, helped create Chile's economic crisis and reaped the most benefit from it.(…) The opposition controlled most of the media, industries, financial institutions and commerce of Chile.''</ref>. Le gouvernement tente d'enrayer la crise en fixant les prix des denrées, ce qui provoque un développement du marché noir et des pénuries. En 1972 commencent les marches des casseroles vides par lesquelles les ménagères expriment qu'elles n'ont plus rien à cuire. En mars 1973, les démocrates chrétiens et les conservateurs présentant une liste unique obtiennent 55,6 % des voix aux élections législatives<ref>{{Lien web |titre=Dossier sur le Chili |url=http://www.ipu.org/parline-f/reports/arc/CHILE_1973_F.PDF |site=ipu.org |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>. Malgré une amélioration de son score électoral (44,1 %), l’Unité populaire d’Allende est minoritaire et le budget annuel 1973 n'est pas voté. Allende est cependant à l'abri d’une destitution, l’opposition ne réunissant pas les deux tiers des voix et des sièges ; il décide alors de reconduire le budget de 1972 pour l'année 1973 par décret ; cette disposition légale, mise en place sous le gouvernement socialiste de [[Marmaduque Grove]] de 1932, lui permet de se passer de l'accord du Parlement. Allende tente aussi d'obtenir le soutien actif de la population ; des milices ouvrières se constituent dans les villes et les campagnes pour entretenir la légitimité révolutionnaire du gouvernement. L'opposition conservatrice et les démocrates chrétiens, incapables de bloquer les décisions d'Allende du fait de la marginalisation du parlement, mobilisent à leur tour la rue. Ils organisent ou apportent leur contribution à une série de révoltes et de manifestations (la plus célèbre étant la grève des camionneurs), qui paralysent le pays alors que son économie est déjà très affaiblie par les réformes d'Allende. Dans le même temps, on assiste à la montée en puissance de groupes paramilitaires d'extrême-droite et le pays vit une guerre civile larvée où s'opposent les milices d'extrême gauche (MIR) à ces dernières. Lorsque durant l'été 1973 de multiples grèves et des insurrections menacent la stabilité du pays, Allende, paraphrasant [[John Fitzgerald Kennedy|John F. Kennedy]], déclare que « ceux qui s'opposent à une révolution pacifique rendent celle-ci inévitablement violente »<ref>« those standing in the way of peaceful revolution made violent revolution inevitable » in UN monthly chronicle, United Nations, Office of Public Information, 1973. Allusion à l'adresse de Kennedy au premier anniversaire de l'[[Alliance pour le progrès]] en 1962 « Those who make peaceful revolution impossible will make violent revolution inevitable »</ref>. Le {{date-|23 août 1973}}, le président [[Salvador Allende]], nomme [[Augusto Pinochet|Pinochet]] général en chef des armées à la suite de la démission de [[Carlos Prats|Prats]]<ref>{{Lien web |titre=11 septembre 1973 - Mort tragique de Salvador Allende - Herodote.net |url=https://www.herodote.net/11_septembre_1973-evenement-19730911.php |site=herodote.net}}.</ref>, qui lie sa décision aux nombreuses manifestations féminines contre le gouvernement<ref>''Right-wing women in Chile'', Penn State Press, 2002, Margaret Power, {{p.|228}}.</ref>. ===== Rôle des États-Unis ===== [[Henry Kissinger]], le [[Secrétaire d'État des États-Unis|Secrétaire d'État]] de [[Richard Nixon]], avait déclaré dans un discours prononcé à l'occasion de l'élection de Salvador Allende : {{Citation|Je ne vois pas pourquoi il faudrait s'arrêter et regarder un pays devenir [[communisme|communiste]] à cause de ''(due to the)'' l'irresponsabilité de son peuple.}}<ref>{{Lien web |auteur1=Michael Kinsley |titre=The problem with Bush's pursuit of democracy. |url=https://slate.com/news-and-politics/2006/03/the-problem-with-bush-s-pursuit-of-democracy.html |site=Slate Magazine |date=3 mars 2006}}.</ref> Les États-Unis cherchent à affaiblir Allende. Les crédits accordés par les Américains au Chili passent de {{unité|300|à=30|millions}} de dollars et si, dans le même temps, l'aide des pays socialistes et européens sur-compense cette perte ({{nobr|600 millions}} de dollars de nouveaux crédits), le Chili demeure très dépendant des États-Unis (notamment pour des pièces détachées) et les répercussions néfastes de cette politique sont nombreuses<ref>{{en}} [http://foia.state.gov/Reports/ChurchReport.asp#E.%20Covert%20Action%20During%20the%20Allende%20Years,%201970-1973 Rapport Church, 3]. United States Economic Policies Toward Chile: 1970-1973</ref>. La [[Central Intelligence Agency|CIA]] est également active, elle disposera sur ces trois années d'un budget de sept millions de dollars pour soutenir l'opposition à Allende. Elle l'emploie principalement à aider les partis politiques (démocrates-chrétiens et conservateurs, qui recevront la moitié de l'aide), les journaux anti-Allende ([[El Mercurio]], à l'époque le plus grand quotidien du pays, bénéficiera à lui seul d'un cinquième de l'aide) et dans une moindre mesure des organisations privées. Les groupes paramilitaires d'extrême-droite sont en revanche délaissés, [[Patria y Libertad]] ne reçoit que {{unité|1000|dollars}} entre 1970 et 1971 puis plus rien<ref>{{en}} [http://foia.state.gov/Reports/ChurchReport.asp#E.%20Covert%20Action%20During%20the%20Allende%20Years,%201970-1973 Rapport Church, 2]. Techniques of Covert Action</ref>. Les autorités américaines rechignent à aider les grévistes anti-Allende. La proposition d'un soutien a été abordée plusieurs fois au sein du Comité 40 (chargé de définir et de contrôler les activités de la CIA) mais elle a toujours été repoussée. Une partie des fonds fournis par la CIA aux partis d'opposition et aux organisations privées aurait néanmoins été détournée par ces derniers pour soutenir les camionneurs<ref>{{en}} [http://foia.state.gov/Reports/ChurchReport.asp#B.%20Covert%20Action%20in%20Chile:%20Techniques Rapport Church, 6]. Support for Private Sector Organizations</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://foia.state.gov/Reports/ChurchReport.asp#E.%20Covert%20Action%20During%20the%20Allende%20Years,%201970-1973 Rapport Church, C]. Support for private sector organizations</ref>. Réagissant aux nationalisations effectuées par le gouvernement d'Allende, plusieurs firmes américaines dont l'[[International Telephone and Telegraph|ITT]] apportent leur concours à cette stratégie<ref>{{en}} Peter Kornbluh, ''[http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB110/index.htm The Pinochet file]''</ref>. L'administration Nixon fut enchantée du coup d'État de 1973. Mais, si de nombreuses accusations sont formulées, aucun élément ne permet cependant d’affirmer que les États-Unis ont directement participé au coup d’État proprement dit du {{date-|11 septembre 1973}}. Le rapport de la [[Commission Church]] du [[Sénat des États-Unis]], en 1976, a conclu que les États-Unis n'avaient pas eu de rôle direct dans l'événement. [[Henry Kissinger|Kissinger]] affirme par ailleurs que les grandes manœuvres américaines étaient terminées à l'époque du coup, ce qui est confirmé par les archives. Peter Kornbluh, chercheur au National Security Archive<ref>Institution de recherche dépendant de l'Université George Washington à Washington DC.</ref>, qui a participé à une campagne pour la déclassification des archives de la CIA, déclare à [[Libération (journal)|Libération]] : « si les États-Unis n'ont pas directement participé au complot du {{date-|11 septembre 1973}}, ils ont tout fait pour préparer le coup d'État contre Allende »<ref>[http://info.france2.fr/dossiers/monde/4311848-fr.php Dossier sur France2.fr] (disparu depuis consultation)</ref>. ==== Dictature de Pinochet ==== {{Article détaillé|Coup d'État de 1973 au Chili|Dictature militaire d'Augusto Pinochet|Augusto Pinochet|Opération Condor}} [[Fichier:Augusto Pinochet - 1995.jpg|vignette|redresse|[[Augusto Pinochet]] en 1995.]] Le {{date-|11|septembre|1973}}, un [[coup d'État]] mené par le général [[Augusto Pinochet]], renverse Salvador Allende, retrouvé sans vie dans le palais de [[la Moneda]] bombardé par les putschistes. Le rapport d'autopsie ordonné par la commission d'enquête de mai 2011 conclura en juillet 2011 au suicide<ref>{{Lien brisé |url=http://www.lejdd.fr/International/Depeches/Chili-le-suicide-d-Allende-confirme-360397 |titre=Chili : le suicide d'Allende confirmé |éditeur=[[Le Journal du dimanche|Le JDD]] |année=2011 |mois=juillet |consulté le=28 avril 2018 |langue=fr |jour=19 |archiveurl=https://archive.is/http://www.lejdd.fr/International/Depeches/Chili-le-suicide-d-Allende-confirme-360397 |archive-date=1 juillet 2013}}.</ref>. Ce coup d’État est accueilli avec soulagement par les conservateurs et certains démocrates-chrétiens, qui espèrent récupérer rapidement le pouvoir. Mais la [[Dictature militaire|junte militaire]] prend le pouvoir et le conservera jusqu’en [[1990]], imposant une dictature. Elle est dirigée par Augusto Pinochet et est composée des commandants en chef des trois armées et du chef de la police. Ce coup d’État se fait sous le regard des caméras et a un grand retentissement en Europe. La junte dissout le Congrès national, les conseils municipaux, les syndicats et les partis politiques. La liberté de la presse est abolie, le [[couvre-feu]] instauré. Tout ce qui est littérature de gauche est interdit, des centaines de milliers de livres sont brûlés. Les opposants sont arrêtés, torturés, déportés ou exécutés. En dix-sept ans, le régime du général Pinochet est responsable de la mort ou de la disparition d'au moins {{unité|2279 personnes}}<ref>{{es}} [http://www.cepchile.cl/dms/lang_1/doc_1183.html Le document du comité ''Vérité et Réconciliation''], page 149l, téléchargé en cliquant sur ''Bajar archivo''</ref> ; sur le million d'exilés durant cette période<ref>Elliott R. Barkan, ''A nation of peoples: A sourcebook on America's multicultural heritage'', Greenwood, 1999, {{p.|103}}.</ref>, plus de {{formatnum:40000}} sont des exilés politiques<ref>Salvatore Bizzarro, ''Historical dictionary of Chile'', Scarecrow Press, 2005, {{p.|200}}.</ref>. Le [[Stade national (Chili)|stade national]] est transformé en camp de prisonniers à ciel ouvert, des dizaines de milliers de personnes sont arbitrairement incarcérées, des camps de concentration sont mis en place<ref>John Dinges, ''Les Années Condor, comment Pinochet et ses alliés ont propagé le terrorisme sur trois continents'', [[La Découverte]], 2005, {{p.|57, 75 et 76}}.</ref>. La [[Direction nationale du renseignement|DINA]], police politique de la dictature, fait disparaître des centaines de personnes. Pinochet confie l’économie du pays aux théoriciens de l'[[école de Chicago (économie)|école de Chicago]], les [[Chicago Boys|Chicago boys]], de jeunes économistes chiliens comme [[José Piñera]] et [[Hernán Büchi]], souvent formés à l'[[Université de Chicago]] et adeptes des idées de [[Milton Friedman]] et d'[[Arnold Harberger]]<ref>{{en}} [https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=4659772 Chicago Boys legacy], [[National Public Radio|NPR]]</ref>. Après une baisse du PIB de 10 % entre 1973 et 1975<ref name="chili25">''Études économiques de l'OCDE : Chili'', volume 2003-17, OECD Publishing, 2005, 238 pages, {{p.|25-26}}, {{ISBN|978-92-64-10547-8}}.</ref>, la croissance atteindra 8 % par an entre 1977 et 1980<ref>Peter N. Stearns, William L. Langer, Houghton Mifflin Harcourt, ''The Encyclopedia of world history'', 2001, {{p.|937}}.</ref> au prix d'un endettement extérieur et d'une inflation très élevés, et le [[chômage]] augmente fortement. Une très grave crise économique touche le Chili entre 1982 et 1985 ; sous l’influence de la hausse mondiale de l'[[inflation]], l’inflation nationale atteint 27,3 % en 1982<ref>{{en}} [http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2006/02/data/weorept.aspx?sy=1980&ey=2004&scsm=1&ssd=1&sort=country&ds=.&br=1&pr1.x=37&pr1.y=8&c=228&s=PCPI%2CPCPIPCH&grp=0&a= données] du [[Fonds monétaire international]]</ref>, et le pays connaît sa pire récession depuis les années 1930<ref>Juan Gabriel Valdés, ''Pinochet's Economists: The Chicago School of Economics in Chile'', Cambridge, [[Cambridge University Press]], 1995, {{p.|28}}.</ref>. De 1982 à 1984, le PIB baisse de 16 %<ref name="chili25" />. La crise provoque une série de protestations de la population contre le régime politique et le libéralisme économique. Le chômage, qui touche en moyenne 18 % de la population active pour l'ensemble de la période du régime militaire, culmine à environ 30 % en 1983<ref name="chili25" />{{,}}<ref>28,5 % de chômeurs en 1983, soit neuf fois plus qu'en 1972. Xabier Arrizabalo Montoro, ''Milagro o Quimera, la Economía Chilena Durante la Dictadura'', Catarata, 1995, {{p.|308}}.</ref>. L’économie du pays revient au vert à partir de 1985, permettant de résorber l'important déficit financier extérieur accumulé à la fin des années 1970 et d'équilibrer les finances publiques<ref name="chili25" />, mais les manifestations (« protestas »), réprimées dans le sang, se poursuivent contre la dictature. Les transformations engagées sont inspirées par la théorie économique libérale. Elles comprennent notamment la [[privatisation]] de la plupart des entreprises publiques et la réduction de la taille de l'État, à travers une diminution des dépenses publiques, essentiellement dans les domaines des équipements, des services sociaux et des aides financières. La plupart des banques sont privatisées en 1975. En 1989, le producteur de cuivre ''Corporación Nacional del Cobre'', la société de raffinage de pétrole ''Empresa Nacional del Petroleo'', les entreprises fournissant des services d'infrastructures — aéroports, réseau routier, ports, services d'utilité publique, chemins de fer — et la banque publique ''Banco del Estado'' sont les seules entreprises publiques. La période 1973-1989 voit également un recul des droits des travailleurs avec l'interdiction des syndicats et la décentralisation des négociations salariales. Conjuguée avec les revers économiques, l'érosion de la politique sociale conduit à une aggravation des inégalités de revenus et de la pauvreté, cependant que les investissements dans les infrastructures publiques prennent du retard. Par ailleurs, sous l'effet des crises économiques, les salaires réels moyens chutent de 17 % entre 1973 et 1985, ne commençant à se redresser, de 9 %, qu'à partir de 1988-1989<ref name="chili25" />. Selon l'économiste et ancien conseiller d'Allende Orlando Caputo<ref>Economiste de l'Université du Chili, Orlando Caputo était {{Citation|représentant personnel d’Allende au comité exécutif de Codelco (Corporation nationale du Cuivre) et […] gérant général de cette entreprise publique}}, [http://voixdusud.blogspot.com/2009/04/la-crise-pourrait-mener-une-economie.html la voix du sud], entretien du {{date-|2 avril 2009}}.</ref>, cette politique économique, dans une ambiance de terrorisme politique, conduit à un recul très important de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui baisse de 52 % en 1972 à 37 % en 1973<ref>Christian Palma, [http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-78183-2006-12-24.html Vea las cifras del milagro de Pinochet], [[Página/12|Página 12]], {{date-|24 décembre 2006}}.</ref>. [[Fichier:GDP per capita LA-Chile.png|vignette|gauche|PIB par habitant au Chili 1950-2010.]] La crise de 1982-1983 signe l'arrêt momentané du « miracle chilien »<ref>Expression, reprise de Friedman, régulièrement utilisée dans les manuels et les livres d'histoire pour désigner dans un premier temps la période de « boom » économique du Chili des années qui ont immédiatement précédé la crise de 1982. Voir : * Steve J. Stern, ''Battling for hearts and minds: memory struggles in Pinochet's Chile, 1973-1988'', Duke University Press, 2006, {{p.|167-169}} ; * Genaro Arriagada Herrera, ''Pinochet: the politics of powerpages''; chapitre 6 « The End of the "Miracle" », [[Routledge]], 1988, {{p.|49-55}} ; * Claude Auroi, ''Latin American and East European economies in transition: a comparative view'', European Association of Development Research and Training Institutes, [[Routledge]], 1998, {{p.|29}}.</ref>. Les salaires réels, jusque-là indexés à l'inflation, diminuent de 10 %<ref>Xabier Arrizabalo Montoro, ''Milagro o Quimera, la Economía Chilena Durante la Dictadura'', Catarata, 1995, {{p.|302}}.</ref> et se situent 30 % en dessous de leur niveau de 1970<ref>[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], ''Adjustment and equity in Chile'', OECD Publishing, 1992, {{p.|29-32}}.</ref> ; le chômage atteint 30 %, la pauvreté augmente, et les inégalités s'accroissent. À la fin des « années Pinochet », 20 % de la population se partage 80 % de la richesse du pays<ref>Jacqueline West, ''South America, Central America and the Carribean 2002'', [[Routledge]], 2002, {{p.|231}}.</ref>. Pendant toute la durée de la dictature, la consommation moyenne par habitant n'a jamais retrouvé son niveau de 1972, et on observe une « diminution de la qualité de vie d'une partie importante de la population chilienne »<ref>Patricia Olave Castillo, ''El proyecto neoliberal en Chile y la construccion de una nueva economia'', UNAM, 1997, {{p.|151}}.</ref>. Cependant, en parité de pouvoir d'achat, le PIB par habitant s'est accru de 50 % entre 1974 et 1990, sous la présidence de Pinochet, puis a doublé entre 1990 et 2005. Le Chili participe activement à l'[[Opération Condor]] visant à éliminer physiquement les opposants aux dictatures militaires. Des partisans de la démocratie, en exil, sont assassinés partout dans le monde : le général [[Carlos Prats]] est tué en 1974 en Argentine, l'économiste [[Orlando Letelier]] est tué en 1976 aux [[États-Unis]], le démocrate-chrétien Bernardo Leighton est grièvement blessé par un attentat en 1975 en [[Italie]]. Le Chili et l'[[Argentine]] s'affrontent en 1978 dans le [[Conflit du Beagle]] pour la possession de quelques petites îles australes. Ce conflit manque de peu de provoquer une guerre entre les deux pays, le Chili sera le seul pays d'[[Amérique du Sud]] à soutenir politiquement le [[Royaume-Uni]] durant la [[guerre des Malouines]]. À partir de 1978, la junte militaire entreprend d’établir une constitution remplaçant la [[Constitution chilienne de 1925|Constitution de 1925]] qui est considérée par la junte comme la source de la crise institutionnelle. Celle-ci est élaborée par la [[Commission Ortúzar]] dirigée par [[Enrique Ortúzar]] et [[Jaime Guzmán]]. Cette loi fondamentale contenait des dispositions transitoires et devait entrer en vigueur seize ans plus tard. Elle installait Pinochet comme président pour huit ans et prévoyait une période additionnelle de huit autres années de gouvernement militaire, avec un candidat unique désigné par les autorités militaires et qui devait être ratifiée lors d’un plébiscite. Elle remplace le système proportionnel par un système binominal lors des élections et l’établissement d’un second tour dans l’élection présidentielle et instaure un Tribunal constitutionnel chargé de valider les lois. La constitution est approuvée après un plébiscite qui a lieu le {{date-|11|septembre|1980}}. Le scrutin, organisé dans des conditions controversées, donne 67 % pour le Oui<ref>{{es}} Barros Robert, ''La Junta Militar Pinochet y la Constitución 1980'' page 8-9</ref>. Pinochet est reconduit au pouvoir pour huit ans. En [[1988]], Pinochet demande la prolongation de son mandat par [[référendum]] mais n’obtient que 44,01 % d’approbation, contre {{%|55,99}} de votants qui demandent son départ et la fin de la [[dictature]]<ref>{{es}} [http://www.brp.cl/No.html Plébiscite de 1988].</ref>. Il organise alors une transition progressive vers la [[démocratie]] (tout en se garantissant une immunité constitutionnelle). === Retour à la démocratie === [[Fichier:Parada Militar 2002.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Ricardo Lagos]] et [[Michelle Bachelet]] en septembre 2002.]] Après la défaite d’[[Augusto Pinochet]] lors du plébiscite de 1988, la constitution est amendée par Pinochet pour provoquer des élections, et faire élire de nouveaux sénateurs, diminuer le rôle du Conseil de Sécurité Nationale et y mettre autant de membres civils que de militaires (quatre membres de chaque ensemble). Beaucoup de personnalités politiques chiliennes considèrent ce Conseil de Sécurité comme des restes du régime autoritaire. Tout est fait pour réformer la constitution. En {{date-|décembre 1989}} a lieu le premier tour de l’élection présidentielle qui est le point de départ du régime démocratique. Le démocrate chrétien [[Patricio Aylwin]], candidat de la [[Concertation des partis pour la démocratie]] (regroupant le Parti Démocrate chrétien, le Parti socialiste, le Parti pour la Démocratie et le Parti radical social démocrate), affronte [[Hernán Büchi]], candidat de la coalition Alianza por Chile (regroupant l'Union démocrate indépendante et Rénovation nationale). En {{date-|février 1991}}, la [[Rapport Rettig|commission Vérité et Réconciliation]], établie un an auparavant par Aylwin, informe sur les violations des Droits de l’Homme commises par le régime militaire. [[Fichier:Michelle Bachelet 2006 (Cropped).png|vignette|redresse|[[Michelle Bachelet]], présidente du Chili en 2006-2010 et 2014-2018.]] Le {{date-|11|mars|1990}}, à la suite d'élections démocratiques, Pinochet cède son poste de président de la république au démocrate chrétien [[Patricio Aylwin]], élu à la tête d’une coalition {{incise|la Concertación}} englobant les héritiers du socialisme d’Allende. Mais Pinochet demeure encore sept ans chef des armées. Patricio Alywin doit remettre en place la démocratie, établir une nouvelle politique nationale, maintenir la bonne santé économique du pays (qui s'améliore sensiblement avec le retour de la démocratie). Enfin, encore plus important pour les Chiliens, l’armée doit reconnaître les violations des Droits de l’Homme commises pendant la dictature. Le {{date-|11|mars|1994}}, [[Eduardo Frei Ruiz-Tagle]] devient président de la République. Il est élu grâce à la coalition de la ''Concertación''. Son gouvernement qui dure six ans, se caractérise par la bonne santé économique du Chili grâce à l’ouverture du marché chilien à l’étranger (les années 1990-1997 se caractérisent par une croissance annuelle du [[Produit intérieur brut|PIB]] de l’ordre de {{%|7}}). Cependant, à la fin de son mandat, une nouvelle crise économique affecte le pays. En [[1999]], le PIB du Chili régresse même de {{%|0,3}}, à cause des conséquences de la [[crise économique asiatique]]. En {{date-|octobre 1998}}, retraité et sénateur à vie, Pinochet est arrêté à [[Londres]], à la suite du dépôt d'un mandat d’arrêt du juge espagnol [[Baltasar Garzón]] et mis en résidence surveillée. Ce problème a pour conséquence de raviver les tensions entre les différents partis politiques du pays. Après une élection assez difficile, [[Ricardo Lagos]] devient président en {{Date-|mars 2000}} (en étant le troisième président de la ''Concertación'' et le premier président socialiste depuis [[Salvador Allende]]), dans un climat économique relativement mauvais. Lagos devient populaire car il remet l’économie au vert, met en place de nombreuses réformes comme l’école gratuite et obligatoire jusqu’à {{nobr|18 ans}}, légalise le divorce en 2004. De plus, Lagos signe de nombreux traités de libre-échange, principalement avec l’[[Union européenne]] et les [[États-Unis]]<ref>{{en}} [http://www.citizenstrade.org/chileoverview.php citizenstrade.org]</ref>. De retour au Chili, presque deux ans plus tard (en mars 2000), le général Pinochet reçoit un accueil chaleureux de l'armée et de ses partisans rassemblés par milliers le long de la route de l'aéroport à son domicile<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Thomas M. Leonard|titre=Encyclopedia of the developing world|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=2006|passage=1275|isbn=}}.</ref>, alors que des procédures judiciaires sont engagées contre lui. [[Fichier:Novoa Piñera recorte.jpg|vignette|redresse|gauche|[[Sebastián Piñera]], président du Chili de 2010 à 2014 et de 2018 à 2022.]] En [[2004]], la cour d’appel de Santiago lève l’immunité constitutionnelle d’Augusto Pinochet pour ses responsabilités dans l’[[opération Condor]], un plan des dictatures sud-américaines des années 1970 pour éliminer leurs opposants. En {{date-|juin 2005}}, il est finalement relaxé par la cour d’appel. Les recours déposés par les familles de victimes sont jugés « irrecevables ». Cette relaxe est confirmée définitivement le {{date-|15|septembre|2005}} par la Cour suprême. [[Fichier:Retrato_Oficial_Presidente_Boric_Font.jpg|vignette|redresse|Gabriel Boric président du Chili depuis le {{date-|11 mars 2022}}.]] La socialiste [[Michelle Bachelet]] est élue au second tour avec 53,5 % des suffrages le {{date-|15|janvier|2006}} ; elle entre en fonction le {{date-|11 mars}} suivant. Elle devient ainsi la première femme dans l'histoire du Chili à devenir présidente. Son gouvernement se caractérise par une [[Parité (sociologie)|parité]] hommes/femmes. Le général [[Augusto Pinochet|Pinochet]] meurt à l’hôpital militaire de [[Santiago]] le {{date-|10|décembre|2006}}. Le {{date-|13|décembre|2009}}, le premier tour de l'[[Élection présidentielle chilienne de 2009-2010|élection présidentielle]] voit arriver en tête le candidat de la [[Alliance (Chili)|Coalition pour le changement]] ([[Droite (politique)|droite]] et [[centre droit]]), [[Sebastián Piñera]], avec 44,06 % des suffrages. Le candidat de la ''[[Concertation des partis pour la démocratie|Concertación]]'', l'ancien président [[Eduardo Frei Ruiz-Tagle]] n'en n'obtient que 29,60 %, et le candidat dissident issu des socialistes, [[Marco Enríquez-Ominami]], rassemble 20,14 % des voix. Le {{date-|17|janvier|2010}}, [[Sebastián Piñera]] est élu [[Liste des chefs d'État du Chili|président de la République]] avec 51,61 % des suffrages<ref>{{Lien web |titre=CNN Chili, élections présidentielles |url=http://www.cnnchileelecciones.cl/detalle.php?id=842 |site=cnnchileelecciones.cl}}.</ref>. Il a officiellement pris ses fonctions le {{date-|11|mars|2010}} au cours d'une cérémonie au [[Congrès national du Chili|Congrès national]], à [[Valparaíso]] et alors même que se produisaient de fortes répliques au [[Séisme de 2010 au Chili|séisme du 27 février]]<ref>{{Lien web |titre=Le Chili de nouveau frappé par un puissant séisme |url=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2010/03/11/le-chili-de-nouveau-frappe-par-un-puissant-seisme_1317872_3222.html |date=11 mars 2010 }}.</ref>. Michelle Bachelet remporte de nouveau l'élection présidentielle le {{date-|15|décembre|2013}} et est reconduite pour un mandat de quatre ans à partir du {{date-|11|mars|2014}}. En {{date-|décembre 2017}}, Sebastian Pinera est réélu président du Chili, avec {{%|54}} des voix au premier tour. En {{date-|octobre 2019}}, d'importantes manifestations lycéennes et étudiantes ont lieu contre une augmentation du prix des tickets de transports à [[Santiago]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le Chili décrète un couvre-feu pour la deuxième nuit consécutive |url=https://www.france24.com/fr/20191020-chili-couvre-feu-nuit-violences-manifestations-sebastian-pinera-santiago |site=France 24 |date=2019-10-20 |consulté le=2019-10-21}}</ref>. Le projet est annulé par le gouvernement mais les manifestations se poursuivent à travers tout le pays et concernent d'autres sujets sociaux<ref>{{Article |langue=français |titre=Le Chili décrète un couvre-feu pour la deuxième nuit consécutive |périodique=Le Monde |date=20 octobre 2019 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/21/au-chili-sept-morts-lors-de-violentes-emeutes-contre-les-inegalites-sociales_6016291_3210.html}}</ref>. Les manifestants protestent ainsi contre la précarité du système de retraite et de santé, l’augmentation du prix des médicaments, la hausse des coûts de l’électricité, les très fortes inégalités, ou encore les intoxications répétées dans les « zonas de sacrificio » très industrialisées et fortement polluées<ref name=":7">{{Lien web|langue=fr|titre=Frappé par une sécheresse historique, le Chili se révolte contre l'injustice sociale|url=https://reporterre.net/Frappepar-une-secheresse-historique-le-Chili-se-revolte-contre-l-injustice-sociale|site=Reporterre|consulté le=2019-10-23}}</ref>. Alors que des émeutes voient s'opposer manifestants et policiers dans plusieurs villes, le gouvernement ordonne le déploiement de plusieurs milliers de soldats et policiers dans les rues de la capitale. Des chars sont également déployés dans la ville et l'état d'urgence est proclamé<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Chili : l'état d'urgence décrété, deux morts |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/chili-l-etat-d-urgence-decrete-deux-morts_3668885.html |site=Franceinfo |date=2019-10-21 |consulté le=2019-10-21}}</ref>. Le {{date-|25 octobre 2020}} un [[Référendum chilien de 2020|référendum visant à proposer la mise en place d'une nouvelle constitution rédigée par une assemblée citoyenne]] a lieu. Malgré la pandémie de COVID-19, 50,9 % des électeurs se déplacent pour voter, le plus haut taux de participation depuis dix ans, et 78 % votent pour l'écriture d’une nouvelle Constitution. Dès le 26 octobre, les citoyens ont commencé à travailler sur la nouvelle constitution. Les représentants de l’[[Élections constituantes chiliennes de 2021|Assemblée constituante seront élus en avril 2021]]<ref>{{lien web| url=https://reporterre.net/Au-Chili-une-nouvelle-Constitution-pour-plus-de-justice-et-d-ecologie| titre=Au Chili, une nouvelle Constitution pour plus de justice et d’écologie| auteur=Marion Esnault| en ligne le=12 novembre 2020| site=Reporterre}}</ref>. En mai 2020, la population vote largement en faveur d’une réécriture en profondeur de la Constitution héritée de Pinochet<ref>{{Lien web |auteur=AFP |titre=Le Chili vote en faveur d’une réécriture en profondeur de la Constitution héritée de Pinochet |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/17/le-chili-vote-en-faveur-d-une-reecriture-en-profondeur-de-la-constitution-heritee-de-pinochet_6080406_3210.html |site=lemonde.fr |date=17 mai 2020}}</ref>. À la mi-{{date-|décembre 2021}}, [[Gabriel Boric]], à la tête d'une coalition de partis de gauche, est élu président du Chili. Il prend ses fonctions le 11 mars 2022<ref>{{Lien web |titre=Gabriel Boric veut un «gouvernement écologiste» |url=https://www.msn.com/fr-ch/actualite/other/gabriel-boric-veut-un-gouvernement-%C3%A9cologiste/ar-AASL1Ha |site=www.msn.com |consulté le=2022-01-17}}</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Chili}} === Constitution de 1980 === {{Article détaillé|Constitution chilienne de 1980}} [[Fichier:Constitución Política de la República de Chile 1980.jpg|vignette|redresse|[[Drapeau du Chili|Drapeau]] et la [[Constitution chilienne de 1980|Constitution]].]] Comme le précise la [[Constitution chilienne de 1980|Constitution]] politique de [[1980]], le Chili est un État unitaire, avec un territoire divisé en 16 régions. La nation possède la souveraineté du pouvoir, qui s’exerce à travers l’élection des représentants par [[suffrage universel]] ou par [[référendum|referendum]]. Le Chili est une [[République|démocratie républicaine]]. Le président de la république possède d’importants pouvoirs, comme celui de désigner des sénateurs, de nommer les ministres ou de déclarer l’état de guerre. Des réformes démocratiques intervenues depuis ont largement modifié la constitution. En vertu de la Constitution, l’État chilien est divisé entre les trois pouvoirs classiques<ref>{{Lien web |langue=es |nom1=PRESIDENCIA |prénom1=MINISTERIO SECRETARÍA GENERAL DE LA |titre=DTO-100 22-SEP-2005 MINISTERIO SECRETARÍA GENERAL DE LA PRESIDENCIA |url=https://www.leychile.cl/Navegar?idNorma=242302 |site=leychile.cl |date=2005-09-22 |consulté le=2019-12-05}}</ref> : * le [[pouvoir exécutif]] est tenu par le [[Président de la république du Chili|président de la République]], élu démocratiquement tous les quatre ans au suffrage universel direct, et qui ne peut pas être réélu pour un second mandat successif. Une fois élu, le président désigne un cabinet de ministres, dont le ministre de l'Intérieur ; * le [[pouvoir législatif]] est représenté par le [[Congrès national du Chili|Congrès national]], dont le siège se trouve à [[Valparaíso]] depuis le retour de la démocratie en 1990. Il s´agit d'un congrès [[Bicamérisme|bicaméral]], composé d'un [[Sénat (Chili)|sénat]] et d'une [[Chambre des députés (Chili)|Chambre des députés]]. Il comptait quarante-huit sénateurs élus pour huit ans (dont neuf sont désignés par diverses institutions et un est sénateur à vie après avoir été président du pays - cela n’est plus en vigueur depuis les modifications de la constitution en 2005) ; et cent-vingt députés élus pour quatre ans. Les parlementaires sont depuis 2006 tous élus démocratiquement au scrutin plurinominal majoritaire à un tour ; * le pouvoir judiciaire juge des affaires civiles et criminelles. Il est composé d’une Cour suprême, des Cours d’appel et des tribunaux de première instance. À la suite des [[Manifestations de 2019-2021 au Chili|manifestations de 2019-2021]], il est décidé de changer de constitution, ce qui sera approuvé par un [[Référendum chilien de 2020|vote en 2020]]<ref>Référendum au Chili : un changement de Constitution plébiscité, 26 octobre 2020, Le Monde, https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/26/les-chiliens-ont-vote-en-masse-au-referendum-sur-la-constitution_6057340_3210.html</ref>. Le [[Référendum constitutionnel chilien de 2022|référendum]] sur l'adoption d'une nouvelle constitution a eu lieu en 2022 et a abouti au rejet du projet de constitution qui avait été soumis au vote. === Vie et partis politiques === {{Article détaillé|Liste des partis politiques au Chili}} [[Fichier:Moneda Palace.jpg|vignette|gauche|Palais présidentiel de [[la Moneda]].]] Depuis [[1990]], le pays connaît une vie démocratique. Il existe une opposition de droite constituée par deux partis : Renovación Nacional (RN), plus libéral ; et l’Unión Demócrata Independiente (UDI), plus conservateur. Ces deux partis forment l’''Alliance pour le Chili''. Il y a également une opposition d'extrême-gauche, [[Juntos Podemos Más]], qui associe le Parti communiste (PC) et des partis humanistes et écologistes, qui n’ont pas de représentation au Congrès. Les principaux blocs politiques se sont constitués au milieu des [[années 1980]], pour défendre ou lutter contre le régime militaire d’Augusto Pinochet, et sont devenus officiels par le référendum de 1988. L’année suivante, chaque bloc a conservé son unité afin d’aborder l’élection présidentielle et chaque coalition a présenté un candidat. Depuis alors, malgré les problèmes qui surgissent de temps en temps à l’intérieur des blocs, le panorama politique n’a pas beaucoup changé. La présidente Bachelet dirige le quatrième gouvernement consécutif de la [[Concertation des partis pour la démocratie|Concertación]], après la victoire de la coalition lors des élections de [[1989]]. Le {{date-|11|décembre|2005}}, [[Michelle Bachelet]], socialiste et candidate de la [[Concertation des partis pour la démocratie|Concertación]] (coalition de partis de centre et de gauche, qui regroupe la Démocratie chrétienne (DC), le Parti socialiste (PS), le [[Parti radical (Chili)|Parti radical social-démocrate]] (PRSD) et le [[Parti pour la démocratie (Chili)|Parti pour la démocratie]] (PPD)), est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec {{%|45,96}} des voix devant le candidat du parti de la [[Rénovation nationale (Chili)|Rénovation nationale]], [[Sebastián Piñera]] ({{%|25,41}}), celui de l’[[Union démocrate indépendante]] et ancien maire de Santiago, [[Joaquín Lavín]] ({{%|23,23}}), et celui de l’extrême-gauche, [[Tomás Hirsch]] (5,40 %)<ref>{{Lien web |titre=Résultats officiels du premier tour |url=http://www.elecciones.gob.cl/SitioHistorico/index2005_p2v.htm |site=elecciones.gob.cl}}.</ref>. Au second tour le [[15 janvier]], Bachelet gagne contre Sebastian Piñera avec {{%|53,5}} des suffrages<ref>{{Lien web |titre=Résultats officiels du second tour |url=http://www.elecciones.gob.cl/SitioHistorico/index2005_p2v.htm |site=elecciones.gob.cl}}.</ref>. Les électeurs ont aussi élu cent vingt députés, et vingt sénateurs (pour un total de trente-huit sièges), supprimant au passage les postes de sénateurs à vie créés par le général Pinochet. La Concertation a remporté plus de {{%|54}} des sièges de députés<ref>{{Lien web |titre=Résultats officiels |url=http://www.elecciones.gob.cl/SitioHistorico/index2005_dipu.htm |site=elecciones.gob.cl}}.</ref> et 57 % des sièges de sénateurs, s’assurant la majorité dans les deux chambres. Les réformes les plus profondes à la Constitution de 1980 ont été promulguées en septembre 2005, ce qui est considéré par certains comme la fin de la transition vers la démocratie. Ces réformes perfectionnent la Constitution en supprimant les dits « verrouillages autoritaires », laissés par Pinochet. Parmi les réformes mises en place : la réduction du mandat présidentiel de six à quatre ans ; le président est habilité pour mettre à la retraite les commandants en chef des forces armées ; l’élimination des sénateurs désignés à vie (qui n'étaient pas élus), ce qui a pour effet une réduction du [[Sénat (Chili)|Sénat]] à trente-huit membres depuis {{date-|mars 2006}}. Le système d’élection binominal utilisé pour les législatives et qui, à présent, favorise les deux grands blocs politiques, n’a pas encore été modifié. Une autre modification concerne également la possibilité pour les enfants de Chiliens (de ceux qui sont nés au Chili et donc Chiliens par le passeport) d’obtenir la nationalité (avoir non plus un titre de voyage mais un véritable passeport chilien), mais pas la citoyenneté (donc la possibilité de voter en cas d’élections). Il faut également tenir compte du fait que, à ce jour, plusieurs dizaines de milliers d’enfants de Chiliens n’étaient jusqu'alors considérés que comme des « non nationaux » (reconnus dans certains pays comme [[apatride]]s). Le droit de vote pour les Chiliens résidant à l’étranger fait partie des projets encore en cours. Lors de la dernière élection présidentielle du 11 décembre 2009, Michelle Bachelet n'a pas pu se représenter conformément à la Constitution du pays. Le candidat de la Concertación por la Democratia est l'ex-président [[Eduardo Frei Ruiz-Tagle]]. Le prétendant de la droite [[Alliance (Chili)|Alliance pour le Chili]], est l'homme d'affaires Sebastián Piñera défait par [[Michelle Bachelet]] en 2006. Sebastián Piñera a remporté les élections le {{date-|17 janvier 2010}}. Il met fin à vingt ans de gouvernement de centre-gauche. Le 15 décembre 2013, [[Michelle Bachelet]] est élue à nouveau à la présidence de la République au deuxième tour avec 62,16 % des voix. Elle prend ses fonctions le 11 mars 2014. [[Sebastián Piñera]] est élu de nouveau président de la République le {{date-|17 décembre 2017}}. Il prend ses fonctions le {{date-|11 mars 2018}}<ref>{{Article |auteur1=Christine Legrand |titre=Le conservateur et ancien président Sebastian Piñera élu à la tête du Chili |périodique=Le Monde |date=17 décembre 2017 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/12/17/presidentielle-au-chili-le-conservateur-sebastian-pinera-l-emporte_5231134_3222.html}}.</ref>. Il est remplacé en {{date-|mars 2022}} par [[Gabriel Boric]], à la tête d'une coalition de partis de gauche, qui a gagné l'[[Élection présidentielle chilienne de 2021|élection présidentielle]] en {{date-|décembre 2021}}. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie du Chili|Environnement au Chili}} === Géographie physique === ==== Relief et géologie ==== [[Fichier:Chile topo es.jpg|vignette|Carte topographique du Chili.]] Entièrement situé dans la partie méridionale de l’[[Amérique du Sud]] et bordé à l'ouest par l'[[océan Pacifique]], le Chili s’étire sur ses {{unité|4300 kilomètres}} de long, du [[Pérou]], au nord, jusqu'au [[cap Horn]], au sud, avec une largeur moyenne de {{nobr|180 kilomètres}} (de {{nobr|440 kilomètres}} au maximum à la latitude 52°21 S et {{nobr|90 kilomètres}} au minimum à la latitude 31°37 S au nord de [[Santiago]]). Des frontières naturelles isolent le Chili de ses voisins : il est séparé de l’[[Argentine]] par la [[cordillère des Andes]], de la [[Bolivie]] et du [[Pérou]] par le [[désert d'Atacama]]. La superficie totale du pays est de {{unité|756900 km 2}}, en comprenant l’[[archipel Juan Fernández]] et l’[[île de Pâques]]. Le Chili revendique par ailleurs {{unité|1250000 km 2}} de l’[[Antarctique]]. Présent sur trois continents {{incise|l'Amérique du Sud, l'[[Océanie]] et l'Antarctique}} le Chili se considère et est parfois décrit comme un pays [[tricontinentalité|tricontinental]]<ref>{{pdf}} {{Lien web |titre=Principes géopolitiques du Chili |url=http://www.acague.cl/publicaciones/CD19/sel/3/a3.pdf |consulté le=29/03/2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ryszard |nom1=Stemplowski |titre=Europe and Latin America |sous-titre=Looking at Each Other? |éditeur=PISM |année=2010 |pages totales=497 |passage=page 66 |isbn=8389607964 |isbn2=9788389607966 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=c-Y3M6j2PCQC&pg=PA66&dq=%22tricontinental%22++%22chile%22}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=es |prénom1=Ana María |nom1=Errázuriz Körner |titre=Manual de Geografia de Chile |éditeur=Andres Bello |année=1998 |pages totales=443 |passage=page 13 |isbn=9561315238 |isbn2=9789561315235 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=oXGaJKGMaMgC&pg=PA13&dq=%22tricontinental+chile%22}}.</ref>. Le pays se situe dans une zone fortement sismique et volcanique où cette activité découle de la poussée de la [[plaque tectonique]] de Nazca sous la plaque sud-américaine supportant le continent. Il fait partie de la [[ceinture de feu du Pacifique]]. À la fin du [[Paléozoïque]] ([[Paléozoïque|ère primaire]]), il y a {{nobr|230 millions}} d’années, le Chili n’était qu’une dépression marine dans laquelle les sédiments s’étaient accumulés. Au cours du [[Mésozoïque]] ([[Mésozoïque|ère secondaire]]), sous la poussée de la plaque de Nazca, la couche de sédiments s’est plissée, donnant naissance à la cordillère des Andes. Le relief actuel est le résultat de millions d’années de volcanisme actif. Le pays est composé principalement d’une zone de plaines encadrées par deux chaînes de montagnes : * la cordillère des Andes à l’est, qui marque la frontière naturelle avec la [[Bolivie]] et l’[[Argentine]] et qui culmine à l’[[Nevado Ojos del Salado|Ojos del Salado]] ({{unité|6893 mètres}}), volcan actif le plus élevé au monde ; * la Cordillère de la Côte à l’ouest est un massif beaucoup moins élevé qui culmine à environ {{unité|2000 mètres}}. Entre la cordillère de la Côte et le [[Océan Pacifique|Pacifique]] se trouve une série de plaines littorales, d’étendue variable, qui permet l’installation des populations et des grands ports. Certaines parties du pays possèdent des plateaux, comme l’[[Altiplano]] où la [[Puna de Atacama]] et les pampas de [[Patagonie]]. Le « Grand Nord » est la zone comprise entre la limite Nord du pays et la latitude 26° S qui comprend les deux premières régions administratives du pays. Il se caractérise par son aridité intense : le [[désert d'Atacama]] est le désert le plus aride du monde (à certains endroits, aucune précipitation n’est tombée depuis quatre-vingts ans). Ce désert comprend des zones moins arides comme la pampa del Tamarugal. Dans cette région, la cordillère de la Côte est massive et abrupte et arrive souvent jusqu’en bord de mer (les plaines littorales sont quasi absentes). La Cordillère des Andes se subdivise en deux chaînes : l’une va vers la [[Bolivie]] et est très élevée et volcanique, ce qui a permis la formation de l’Altiplano andin et possède de nombreux lacs salés appelés salar comme le [[Salar d'Atacama]] dus à l’accumulation des sédiments durant des millions d’années. [[Fichier:Cuernos del Paine from Lake Pehoé.jpg|vignette|gauche|[[Parc national Torres del Paine]] vue du Lac Pehoé.]] Au sud se trouve le « Petit Nord », qui s’étend de la latitude 26° S jusqu’à l’[[Aconcagua]] (32° S). Les Andes commencent à être moins élevées vers le sud et à se rapprocher de la côte, arrivant à {{nobr|95 kilomètres}} à la hauteur de [[Illapel]], la zone la plus étroite du pays. Les deux chaînes se touchent pratiquement, éliminant la dépression intermédiaire. La présence de fleuves crée des vallées perpendiculaires aux chaînes dans lesquelles l’agriculture est bien développée ; les plaines littorales commencent à s’élargir. La [[Vallée Centrale (Chili)|Vallée Centrale]] est la zone la plus peuplée du Chili. Les plaines littorales sont étendues et permettent l’établissement de villes et de ports. L’altitude de la Cordillère de la Côte diminue progressivement. La Cordillère des Andes quant à elle dépasse les {{unité|6000 mètres}} d’altitude puis commence lentement à descendre vers les {{unité|4000 mètres}} dès la [[Région du Libertador General Bernardo O'Higgins|Région du Libertador General Bernardo O’Higgins]]. La dépression intermédiaire devient une vallée fertile qui permet le développement agricole. Vers le sud, la Cordillère de la Côte réapparaît sous le nom de la cordillère de Nahuelbuta, alors que les sédiments laissés par les glaciers sont à l’origine à la zone de la frontière caractérisée par une série de lacs. La [[Patagonie]] s’étend de la latitude 41° S jusqu’à l’extrémité sud du Chili. Durant la dernière glaciation, ce lieu était couvert par les glaciers qui ont fortement érodé les reliefs. La dépression intermédiaire disparaît sous la mer et la Cordillère de la Côte donne naissance à une série d’archipels comme l'archipel de Chiloé et les [[Archipel des Chonos|Chonos]] puis disparaît au niveau de la [[péninsule de Taitao]], vers le {{47e|parallèle}}. La Cordillère des Andes diminue de hauteur. À l’est de la Cordillère apparaissent des plaines, comme dans la zone du [[détroit de Magellan]] au large de la [[Terre de Feu|Terre de feu]]. Ensuite, la Cordillère des Andes plonge dans l’océan Pacifique, donne naissance à une série d’îles au niveau du [[cap Horn]], disparaît au niveau du [[passage de Drake]] puis se prolonge par l’[[arc des Antilles australes]], la péninsule [[Antarctique]] ainsi que les Antartandes, située dans le [[territoire chilien de l'Antarctique|territoire chilien de l’Antarctique]], qui s’étend entre les méridiens 53° W et 90° W qui constitue une superficie de {{unité|1250000 km 2}}. Dans l’[[océan Pacifique]], le Chili possède une souveraineté sur l’[[archipel Juan Fernández|archipel Juan Fernandez]] situé à environ {{nobr|700 kilomètres}} de [[Valparaíso]] et l’[[île de Pâques]] située à plus de {{unité|4500 kilomètres}} des côtes chiliennes. Ces îles ont une origine volcanique car elles se situent dans la zone de friction entre la [[plaque de Nazca]] et la plaque Pacifique, elle-même à l’origine de la [[Dorsale (géologie)|dorsale]] du Pacifique oriental. ==== Climat ==== La géographie très particulière du pays, mince bande de terre courant sur plus de {{unité|4000 km}} du nord au sud, entraîne naturellement une grande diversité de climats (insolation plus ou moins forte). Les températures vont en augmentant doucement du Sud au Nord, tandis que les précipitations, très abondantes dans le Sud, se raréfient quand on remonte vers le nord. Ainsi, le Sud du pays connait un climat polaire océanique frais et très humide, tandis que le Nord connaît un climat désertique tempéré. La zone centrale, autour de la capitale, bénéficiant, elle, d'un climat méditerranéen<ref>{{es}} [http://www.joeskitchen.com/chile/facts/climate_es.htm Les différents types de climats au chili].</ref>{{,}}<ref>{{es}} [http://www.meteochile.cl/climas/climas.html Site web de la météo du Chili] montrant tous les types de climats existant dans les diverses régions du Chili.</ref>. Isolée à quelque {{unité|3500 kilomètres}} de la côte chilienne, l’[[île de Pâques]] bénéficie d’un climat maritime à caractéristiques subtropicales. Enfin, rappelons que le Chili est dans l'[[hémisphère sud]], et donc que les saisons sont inversées par rapport à l’Europe. Si dans les années 1980, il pleuvait en moyenne {{unité|350|mm}} par an dans le centre du Chili, en 2018, les précipitations ont été réduites de moitié et dans les années à venir, la quantité de pluie continuera à baisser en raison du réchauffement climatique. Près de 70 % de la population chilienne vit dans des zones soumises à la sécheresse où les précipitations ont diminué de manière significative ces dernières années. Les bassins hydrographiques du centre du pays verront leur niveau baisser d'environ 30 %<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Dans la région de Santiago au Chili, la sécheresse fait disparaître la nature et les hommes |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/au-chili-un-lac-raye-de-la-carte-par-la-secheresse_132298 |site=Sciences et Avenir |consulté le=2019-04-04}}</ref>. {| class="wikitable centre" |- |+Diagrammes ombro-thermiques de certaines villes du Chili (du Nord au Sud) |- !width=16.7% scope=col|[[Arica (Chili)|Arica]] !width=16.7% scope=col|[[Île de Pâques]] !width=16.7% scope=col|[[Santiago]] !width=16.7% scope=col|[[Valdivia]] !width=16.7% scope=col|[[Punta Arenas]] !width=16.7% scope=col|[[Villa Las Estrellas]] |- align=center |[[Fichier:Climograma Arica.png|100px]] |[[Fichier:Climograma Isla de Pascua.png|100px]] |[[Fichier:Climograma Santiago.png|100px]] |[[Fichier:Climograma Valdivia.png|100px]] |[[Fichier:Climograma Punta Arenas.png|100px]] |[[Fichier:Climograma Antártica.png|100px]] |- |{{coord|18|20|S|70|20|W}}<br>58 [[altitude|mètres]] |{{coord|27|09|S|109|25|W}}<br>{{nobr|51 mètres}} |{{coord|33|23|S|70|47|W}}<br>{{nobr|475 mètres}} |{{coord|39|48|S|73|14|W}}<br>{{nobr|19 mètres}} |{{coord|53|00|S|70|51|W}}<br>{{nobr|37 mètres}} |{{coord|62|12|S|58|57|W}}<br>{{nobr|10 mètres}} |- |[[Climat désertique]] |[[Climat subtropical humide|Climat subtropical]] |[[Climat méditerranéen]] |[[Climat océanique]] |[[Climat subarctique|Climat de steppe froid]] |[[Climat polaire]] |} [[Fichier:Sea of Chile.jpg|vignette|Le [[courant de Humboldt]] modère les températures tout le long du pays.]] Outre la latitude, deux facteurs déterminants permettent d'expliquer le climat chilien décrit ci-dessus. D'une part, à l'est, la barrière naturelle que constitue la [[cordillère des Andes]] bloque les influences orientales, sauf dans le Nord où l'air estival humide en provenance de l'Amazonie apporte des pluies dans l'Altiplano et de la couverture nuageuse vers les côtes (ce phénomène humide est appelé « [[hiver bolivien]] »). D'autre part, à l'ouest, le [[courant de Humboldt]], courant froid (autour de {{tmp|14|°C}}) qui remonte la côte du sud vers le nord, tempère le pays (à [[Antofagasta]], la température moyenne annuelle est de {{tmp|10|°C}} inférieure à celle de [[Rio de Janeiro]], ville à la même latitude mais sur la côte est du continent). Ce courant a aussi un effet crucial sur l'hygrométrie du pays : dès que les températures sur terre sont plus hautes que celle de l'océan (en gros, dans la moitié nord du pays), l'humidité de l'air se condense (précipitations) sur l'océan plutôt que sur la terre, ce qui crée un climat sec voire désertique tout au nord ([[désert d'Atacama]]). ''{{langue|la|A contrario}}'', dans la moitié sud, l'air océanique est relativement chaud par rapport au continent : son humidité va se condenser au-dessus des terres et entraîner de fortes précipitations (il pleut {{nobr|250 fois}} plus à [[Puerto Montt]] qu'à [[Antofagasta]]). Ce régime « normal » peut être altéré par le phénomène [[El Niño]], durant lequel la température de l'[[océan Pacifique]] (qui baigne la côte chilienne) augmente : la latitude où les températures sur mer et sur terre sont équivalentes remonte donc vers le nord. Les précipitations sur la partie centrale du pays, la plus peuplée, deviennent alors comparables à celles, plus importantes, qui tombent habituellement plus au sud, causant parfois de graves inondations et dommages. ==== Risques ==== Le Chili serait le {{16e}} pays le plus fortement atteint par le réchauffement climatique. La zone centre-sud du pays sera parmi les plus touchées : « La zone centre-sud est confrontée à la fonte des glaciers, à la désertification et la rareté des ressources en eau, à l’augmentation des températures avec les « vagues de chaleur », à la fréquence de plus en plus grande des incendies de forêts ». Aux changements hydrologiques s’ajoute l’exploitation minière qui a détruit les glaciers. Le lac d’Aculeo, près de [[Santiago]], asséché par la sécheresse et la surconsommation d’eau et le fleuve [[Maipo (fleuve)|Maipo]] devrait perdre 40 % de ses capacités en eau entre 2020 et 2070<ref name=":4" />. Pour Roberto Moncada, porte-parole du Mouvement de défense pour l’accès à l’eau, la terre et la protection de l’environnement, le Chili vit une crise hydrique « qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire du pays. Et cette crise est intimement liée à un modèle de développement basé sur la spoliation des biens naturels communs, un modèle de développement qui n’hésite pas à s’approprier l’eau au détriment de la vie des communautés »<ref name=":4" />. Le Chili est le deuxième pays d'Amérique latine (après le Mexique) où les niveaux de [[pollution de l'air]] sont les plus élevés<ref>{{Lien web |titre=La contaminación, una problemática de alto costo |url=https://sostenibilidad.semana.com/medio-ambiente/articulo/la-contaminacion-una-problematica-de-alto-costo/44470 |site=La contaminación, una problemática de alto costo |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>. * Risques sismiques : le Chili fait partie de la [[ceinture de feu du Pacifique]], une chaîne de volcans qui entoure cet océan. Rien qu’au Chili, il y a plus de deux mille volcans, dont quarante-sept sont toujours actifs<ref>{{es}} [http://www.angelfire.com/nt/volcanesdeChile/ Site en espagnol montrant les volcans actifs du pays].</ref>. En effet le territoire est situé sur la jointure de deux [[plaque tectonique|plaques tectoniques]], les plaques tectoniques [[Plaque de Nazca|Nazca]] et [[plaque sud-américaine|sud-américaine]], provoquant un fort risque sismique. Depuis 1900, le Chili a connu cinq des vingt [[séisme#Enregistrement des séismes|plus violents séismes enregistrés]] sur terre. Pour la décennie 2010 trois séismes d'une intensité supérieure à 8 se sont ainsi produits : en 2010 (8,8), 2014 (8,2) et 2015 (8,3). Ces séismes n'ont heureusement pas été les plus meurtriers. Depuis le séisme de [[Chillán]] en 1939, une politique stricte de construction parasismique est en vigueur dans le pays. Son efficacité a été démontrée notamment par le très faible impact sur les constructions contemporaines du [[Séisme de 2010 au Chili|séisme du 27 février 2010]]. Lors de cet événement, ce sont majoritairement des bâtiments traditionnels en [[adobe (brique)|adobe]] qui ont été détruits, affectant ainsi une partie du patrimoine architectural et historique du pays. Plus de la moitié des {{nobr|521 décès}} ont été causés par le raz-de-marée déclenché par le séisme. Sa survenue n'a pas été communiquée à temps par le service des urgences nationales aux populations côtières, quoique l'information fut disponible par exemple en Amérique du Nord. * Risques liés aux ruptures de [[lac glaciaire|lacs de glaciers]] issus de la fonte accélérée des glaciers dans le contexte du [[changement climatique]]<ref>Jane Palmer (2017) ''Chile's glacial lakes pose newly recognized flood threat'' ; Science 10 mars 2017 : Vol. 355, Issue 6329, {{p.|1004-1005}} DOI: 10.1126/science.355.6329.1004</ref> ==== Hydrographie ==== [[Fichier:Parinacota.jpg|vignette|[[Lac Chungará]] et volcan [[Parinacota]].]] [[Fichier:Río Blanco.jpg|vignette|gauche|redresse|Fleuve dans la zone de ''[[Palena (Chili)|Palena]].'']] [[Fichier:Glaciar Grey, Torres del Paine.jpg|vignette|Vue du [[Champ de glace Sud de Patagonie|Campo de Hielo Sur]], une importante réserve d’eau douce située dans la zone australe du pays.]] Le territoire chilien est traversé par divers [[cours d'eau|cours d’eau]] qui généralement naissent sur la [[cordillère des Andes]] et ont leur embouchure vers l’[[océan Pacifique]] (soit d’est en ouest). Cependant, du fait de la géographie du pays, les cours d’eau sont de développement assez faible (généralement moins de {{nobr|300 kilomètres}}). La présence du [[désert d'Atacama]], dans le grand Nord du pays, explique qu’il n’y existe pratiquement aucun cours d’eau à l’exception notable du fleuve Loa, qui avec une longueur de {{nobr|443 kilomètres}} et ses nombreux [[méandre]]s est le plus long fleuve du pays. Dans le secteur de l’[[Altiplano]] se trouvent des ''[[bofedal]]es'' qui donnent naissance au [[lac Chungará]], situé à une altitude de {{unité|4500 mètres}}, et les fleuves Lauca et Lluta, partagés entre la [[Bolivie]] et le Chili qui ne dépassent pas les {{nobr|100 kilomètres}} de longueur. Dans le centre-nord du pays, de nombreux cours d’eau forment des vallées où est pratiquée une importante agriculture intensive. Des fleuves comme le [[Vallée de l'Elqui|fleuve Elqui]] avec {{nobr|170 kilomètres}} de longueur, le [[Río Aconcagua|fleuve Aconcagua]] avec {{nobr|142 kilomètres}}, le [[Maipo (fleuve)|fleuve Maipo]] avec {{nobr|250 kilomètres}} et son affluent, la rivière [[Río Mapocho]] avec {{nobr|120 kilomètres}}, et le [[Maule (fleuve)|Maule]], avec {{nobr|240 kilomètres}} sont présents dans cette zone. Ils sont alimentés par la [[glace|fonte des neiges]] de la Cordillère en été et les pluies en hiver. La zone ne présente pas de lacs d’importance, à l’exception du [[lac Rapel|lac artificiel Raquel]], et du lac artificiel de [[Colbún]], de la lagune du Maule et de la lagune de La Laja. Vers le sud, le nombre de fleuves augmente. Le [[Rio Biobío|fleuve Biobío]], long de {{nobr|380 kilomètres}}, situé dans la [[région du Biobío]] part de la Cordillère dans la [[région de l'Araucanie]], traverse des dizaines de villages et possède de nombreux affluents. Dans cette zone, le pays a installé des [[Énergie hydroélectrique|centrales hydroélectriques]]. D’autres fleuves d’importance comme le fleuve Imperial et le [[Río Toltén|fleuve Toltén]], dont la source est le lac Villarrica, traversent la région. Le lac Villarrica est le premier des divers lacs de la Cordillère des Andes qui existent entre la [[région de l'Araucanie]] et la [[région des Lacs]]. Certains lacs d’importance appartiennent au système des ''Siete Lagos'' comme le [[lac Ranco]], le [[lac Puyehue]], le [[lac Rupanco]] et le [[lac Llanquihue]], qui est le deuxième lac du pays quant à l'étendue. Dans la zone de la [[Patagonie]], les fleuves sont plus petits, comme le fleuve Futaleufú, le fleuve Palena et le fleuve Baker, alors que les lacs, à l’exception du [[lac du Président Ríos]] situé sur la péninsule de Taitao et la [[lac San Rafael (Chili)|lagune de San Rafael]], se trouvent à la frontière avec l’[[Argentine]], étant partagé entre ces deux pays. Le [[Lac Buenos Aires/General Carrera|lac General Carrera]] qui, avec ses {{unité|970 km 2}} dans le territoire chilien, est le plus grand du pays. D’autres lacs comme le [[lac Cochrane]], le lac O’Higgins et le lago Fagnano sont situés en [[Terre de Feu]]. Les précipitations au Chili ont diminué de plus de la moitié au cours de la période 2009-2019. De nombreuses rivières sont à sec et les réservoirs sont vides. Selon les experts, les bassins hydrologiques du centre du Chili vont encore baisser de 30 % dans les prochaines années<ref>{{lien web |auteur1=France 2 |titre=Sécheresse : le Chili durement touché |url=https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/secheresse-le-chili-durement-touche_3621883.html |site=Francetvinfo.fr |périodique=Franceinfo |date=18-09-2019 |consulté le=03-07-2020}}.</ref>. Le [[dictature militaire d'Augusto Pinochet|régime de Pinochet]] a instauré la privatisation de l’eau dans les années 1980. De nos jours, l'eau est essentiellement entre les mains des plus grandes entreprises extractives et des plus grandes fortunes. Plus de {{formatnum:350000}} Chiliens se trouvent en situation de pénurie d'eau<ref>https://reporterre.net/Face-au-manque-d-eau-les-Chiliens-s-entraident</ref>. Le [[Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme]] a demandé en août 2020 au gouvernement chilien de « prioriser les droits à l’eau et à la santé avant les intérêts économiques ». Pour les experts de l’Onu, « le gouvernement ne respecte pas ses obligations internationales en matière de droits de l’Homme »<ref>https://www.ouest-france.fr/monde/chili/coronavirus-les-avocats-criminels-du-chili-6944556</ref>. ==== Faune et flore ==== [[Fichier:Chile veg-fr.png|vignette|gauche|redresse|Écosystèmes du Chili.]] De nombreuses [[espèce]]s de [[plante]]s, d'[[animal|animaux]] et même de [[virus]] ne sont présentes qu'au Chili à l'état sauvage. Nombre d'entre elles ont reçu l'[[épithète spécifique]] {{page h|chilensis|''chilensis'' ou ''chilense''}}. Le climat et le relief du pays influent fortement sur les caractéristiques de l’[[écosystème]]. La zone nord du pays est caractérisée par une végétation rare en raison de l’extrême aridité du [[désert d'Atacama]]. Des arbres comme le [[Prosopis tamarugo|tamarugo]], le [[faux-poivrier odorant|faux-poivrier]], l’algarrobo et le [[Geoffroea decorticans|chañar]] et diverses espèces de [[cactaceae|cactus]] sont les seules espèces végétales qui peuvent s’adapter à ces conditions climatiques. Dans la zone de l’[[Altiplano]], la végétation est plus présente, avec des espèces comme la [[Azorella compacta|yareta]] et la queñoa. La famille des [[lama (genre)|lamas]], c’est-à-dire, les [[guanaco]]s, les [[vigogne]]s, les [[Lama (animal)|lamas]] et les [[alpaga]]s, sont les principaux animaux de ce lieu, à côté d’espèces plus petites comme la [[Lagidium viscacia|viscache]] et le [[chinchilla]]. Sur certaines lagunes de l’Altiplano vivent des [[Phoenicopteriformes|flamants]]. Dans la zone du Petit Nord, quand surviennent des précipitations vers le mois de septembre, se produit le phénomène appelé le [[Désert fleuri]], les terres arides sont alors recouvertes de diverses espèces de [[fleur]]s, comme l'añañuca. Tout au long de la [[Cordillère des Andes]], l’espèce animale la plus connue est le [[condor des Andes]], représenté sur les [[Armoiries du Chili|armoiries du pays]]. Entre le Sud de la [[région d'Atacama|région de Atacama]] et la [[région de Coquimbo]], on assiste à un lent processus de diversification de la faune et flore, se caractérisant par la hausse des précipitations, sur les zones côtières de Talinay et du Parc National Bosque Fray Jorge existent des forêts de type patagonique. Dans le petit Nord, apparaissent des espèces de [[climat méditerranéen]] comme le [[boldo]], l’{{Lien|trad=Vachellia caven|fr=acacia caven|texte=acacia caven}}, le [[quillajaceae|quillay]] et le [[cocotier du Chili]]. [[Fichier:Archpielago Juan Fernandez (Vista hacia Robinson Crusoe).jpg|vignette|Vue de l’[[île Robinson Crusoé]], dans l’archipel de Juan Fernández<ref>{{es}} [http://www.turismochile.cl/zonas-geograficas/islas/robinson-crusoe/ Site internet décrivant les richesses de l'archipel]</ref>.]] Dans la zone centre-nord du pays apparaissent des formations boisées très dégradées par les incendies, l’abattage destiné à la fabrication de charbon et le [[défrichement]] pour l’[[agriculture]]. Parmi les espèces caractéristiques de la végétation de la vallée centrale, on peut citer entre autres l'acacia caven, le boldo, le litre, le quillay, l'[[luma apiculata|arrayán]], le [[maytenus boaria|maitén]], le [[buddleja|buddleia]] globuleux, le [[Nothofagus|roble]] et le [[cocotier du Chili]]. Le [[puma]], le [[ragondin]], le [[Octodon degus|dègue du Chili]], le [[Renard de Magellan|loup de Magellan]], le [[Vanneau téro|treile]], l'[[ibis mandore]], la [[grive]], le diuca leucoptère et le [[Conure de Patagonie|loro tricahue]] (espèce de perroquet), ''[[Crassanapis calderoni]]'' sont des animaux vivant dans la région centrale. Au sud du fleuve Biobío, la végétation se diversifie et devient une forêt de type valdivienne. Certaines espèces végétales comme le [[goyavier du Chili]], le [[copihue]], fleur nationale, des fougères et des arbres divers comme le [[Laurelia sempervirens|laurel]], le tepa (ou ''huahuan''), l'[[luma apiculata|arrayán]], le [[Luma chequen|chequén]], le [[weinmannia|tinéo]], l'[[gevuina avellana|avellano]] (ou ''noisetier du Chili''), diverses espèces de [[Podocarpus]] et l'[[Fitzroya|alerce]] (ou ''cyprès de Patagonie'') caractérisent ce type de forêt. Le [[puma]] est le principal animal carnivore de la zone et vit dans presque tout le pays, sauf dans certains territoires où il a été éradiqué par l’homme. D’autres espèces animales caractéristiques sont le [[cygne à cou noir]], le [[colocolo|chat des pampas]] (ou ''colocolo''), le [[pudu]] et le [[Dromiciops gliroides|''monito del monte'']] (marsupial lui aussi également appelé ''colocolo''). Un des principaux problèmes environnementaux de la zone est la substitution de bois natifs par des plantations de pins et d’eucalyptus. Dans les deux régions les plus australes du pays, il existe de nombreuses forêts toujours bien arrosées. Des arbres comme le [[cyprès]] ''de las Guaitecas'' caractérisent la flore de la région. Vers l’intérieur du pays, se développent des bois, où prédomine le [[Nothofagus pumilio|lenga]] (ou ''hêtre de la Terre de Feu'' ou encore ''hêtre blanc'') et, vers la frontière argentine, se trouvent des [[steppe]]s, où vivent les [[guanaco]]s, [[nandou d'Amérique|nandous]], renards, pumas, etc. Dans cette zone, se développe l’[[élevage]] d’ovins et de bovins dans les diverses [[Ferme (agriculture)|haciendas]]. Le [[huemul]], présent sur les armoiries nationales, a jadis vécu dans le pays, de nos jours il vit dans certaines zones difficiles d’accès. Finalement, dans l’extrême Sud du pays, la végétation se réduit à quelques arbres petits et robustes, comme le [[Drimys winteri|drimys de Winter]] (ou ''cannelle de Magellan''), le [[Nothofagus betuloides|hêtre de Magellan]] et le [[Nothofagus antarctica|ñirre]] (ou ''hêtre antarctique''), ainsi que quelques arbustes, des espèces herbacées, des [[bryophyta|mousses]] et des [[lichen]]s. Le [[territoire chilien de l'Antarctique|territoire chilien de l’Antarctique]] se trouve en majeure partie gelé de façon permanente et seuls des mousses et lichens peuvent y pousser. Cependant, la faune provenant de la côte est d’une richesse exceptionnelle. La côte du pays compte de nombreuses espèces d’oiseaux comme la [[mouette]], le [[pélican]], le [[cormoran]] et l’[[Diomedeidae|albatros]]. On rencontre également plusieurs espèces de [[Sphenisciformes|manchots]] comme le [[manchot de Humboldt]] et le [[manchot de Magellan]]. En mer, on rencontre une grande variété de [[cetacea|cétacés]] : [[grand dauphin|grands dauphins]] vers Coquimbo et [[baleine]]s dans la région de Magallanes. Le [[bar (poisson)|bar]] est caractéristique de toute la côte chilienne et on trouve également des espèces typiques : le [[fitzroya]], le [[Merluccius|merlu]], l’[[Engraulidae|anchois]], le [[congridae]], espèces particulièrement communes des côtes chiliennes. Les coquillages et mollusques, comme la [[palourde]], la [[mytilida|moule]] et les [[huître]]s, sont abondants. Le [[saumon]] et la [[truite]], introduits dans le pays, sont de nos jours les principales espèces de poissons présentes dans les fleuves chiliens. Dans les territoires insulaires, la faune et flore sont uniques au monde. Alors que dans l’[[Île de Pâques]] l’arbre caractéristique, le [[sophora toromiro|toromiro]], a pratiquement disparu, l’archipel de Juan Fernández compte plus de {{nobr|200 espèces}} végétales uniques comme le palmier chonta et certaines espèces animales comme le [[colibri]] robinson et l'[[otarie à fourrure australe]]. ==== Glaciers ==== Le Chili abrite quelque {{formatnum:24000}} glaciers, soit plus de {{%|80}} des glaciers d’[[Amérique du Sud]]. La quasi-totalité d'entre eux enregistre un recul. Depuis la fin des années 2000, le pays connaît une [[sécheresse]] prolongée. En 2019, le Chili subit une baisse de plus de 50 % des précipitations en moyenne et l’accès à l’[[eau potable]] pourrait devenir critique. Or, la principale ressource en eau du pays, les glaciers, sont victimes du [[changement climatique]] et de l’[[Mine (gisement)|activité minière]], l’un des secteurs économiques les plus importants du pays<ref name=":6">{{Article |titre=L’industrie minière ou les glaciers, le Chili va devoir choisir |périodique=Reporterre |date=23 octobre 2019 |lire en ligne=https://reporterre.net/L-industrie-miniere-ou-les-glaciers-le-Chili-va-devoir-choisir}}.</ref>. Le glaciologue Francisco Ferrando souligne qu'« avec la hausse des températures liées au changement climatique, les glaciers ne reçoivent plus autant de neige qu’auparavant et a situation est alarmante. Les précipitations sous forme de pluie augmentent le débit des cours d’eau en hiver alors que ce phénomène se produisait au printemps, avec la fonte des neiges. Cela signifie que ces cours d’eau pourraient bientôt se retrouver à sec dès le printemps. » Il met également en cause l’industrie minière : « La [[cryosphère]] est directement menacée par l’activité minière. Cette dernière détruit le [[pergélisol]]. Elle réduit le niveau de l’épaisseur de la neige avec le va-et-vient des machines et des camions, l’ouverture de nouveaux chemins dans la roche. L’industrie minière détruit aussi les glaciers rocheux à cause des vibrations liées aux machines et au poids des matériaux extraits des entrailles des montagnes en accélérant la perte d’eau par compression. Il faut aussi y ajouter la contamination des particules liées aux explosions réalisées à la dynamite et la microsismicité de cette activité pouvant déstabiliser les masses de glace situées à proximité<ref name=":6" />. » les ONG de défense de l’environnement accusent le gouvernement de céder devant les pressions du lobby minier en cherchant à contrecarrer tout projet de loi. En 2018, le président conservateur [[Sebastián Piñera]] a enterré une initiative visant à interdire les activités industrielles à proximité des glaciers. En 2019, un projet de loi issu des rangs de l’opposition cristallise les tensions. Il est censé convertir les glaciers et leur environnement proche « en aires protégées, interdisant toute intervention sauf scientifique et pouvant bénéficier au tourisme durable ». Au moins 44 projets miniers sont susceptibles de voir le jour entre 2019 et 2028, avec un montant des investissements estimé à {{nobr|72 milliards}} de dollars. Certains groupes miniers sont en outre accusés de délibérément fausser leurs études d'impact<ref name=":6" />. === Géographie administrative === [[Fichier:ChileRegions (without Numbers).svg|vignette|redresse=0.5|Régions du Chili.]] [[Fichier:CHL orthographic (+all claims).svg|vignette|redresse=0.5|En vert foncé, le territoire contrôlé ''de facto'' ; en vert clair les territoires revendiqués.]] ==== Régions et provinces du Chili ==== {{article détaillé|Régions du Chili}} Depuis [[1976]], le Chili est divisé administrativement en treize [[Régions du Chili|régions]], qui se subdivisent en [[provinces du Chili|provinces]] qui elles-mêmes se divisent en [[commune (Chili)|communes]]. En 2007 le Chili, a créé deux nouvelles régions administratives ; il en possède donc désormais quinze. À la tête de chaque région se trouve un intendant tandis que les provinces sont dirigées par un gouverneur provincial. Chaque province est divisée en ''comunas'' (communes) gérées par un [[maire]]. Les intendants et [[gouverneur]]s provinciaux sont nommés par le président, les maires sont élus par les citoyens. Les régions étaient désignées par un [[numération romaine|chiffre romain]] et un nom. Les numéros étaient attribués du nord au sud. Les Chiliens utilisaient généralement davantage le numéro que le nom complet. La région de Santiago était une exception et n’avait pas de numéro correspondant, elle est désignée par les initiales RM (''Región Metropolitana''). Les régions ne se nomment plus avec les chiffres, car une loi a effacé les numéros des régions depuis le 15 février 2018<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Decreto ley 2339 otorga denominacion a la region metropolitana y a las regiones del pais, en la forma que indica |url=https://www.bcn.cl/leychile |site=www.bcn.cl/leychile|consulté le=2020-08-13}}.</ref>. * [[Région d'Arica et Parinacota]] ([[Arica (Chili)|Arica]]) * [[Région de Tarapacá]] ([[Iquique]]). * [[Région d'Antofagasta|Région d’Antofagasta]] ''([[Antofagasta]])''. * [[Région d'Atacama|Région d’Atacama]] ([[Copiapó]]). * [[Région de Coquimbo]] ([[La Serena]]). * [[Région de Valparaíso]] ''([[Valparaíso]])'' comprenant l’[[Île de Pâques]] et l’archipel Juan Fernández. * [[Région métropolitaine de Santiago]] ([[Santiago]]). * [[Région du Libertador General Bernardo O'Higgins|Région du Libérateur Général Bernardo O’Higgins]] ([[Rancagua]]). * [[Région du Maule]] ([[Talca]].) * [[Région de Ñuble|Région du Ñuble]] ([[Chillán]]) * [[Région du Biobío]] ([[Concepción (Chili)|Concepción]]). * [[Région de l'Araucanie]] ([[Temuco]]). * [[Région des Fleuves]] ([[Valdivia]]) * [[Région des Lacs]] ([[Puerto Montt]]) * [[Région d'Aysén]] ([[Coyhaique]]). * [[Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien|Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien]] ([[Punta Arenas]]). En {{date-|octobre 2005}}, le gouvernement du Chili a étudié le projet de loi pour la création de deux nouvelles régions : la XV [[Région d'Arica et Parinacota]], avec [[Arica (Chili)|Arica]] comme capitale, comme division de la Région actuelle de Tarapacá. La XIV [[Région des Fleuves]], avec [[Valdivia]] comme capitale, comme division de la région actuelle de Los Lagos<ref>{{es}} [http://www.subdere.gov.cl/1510/article-68189.html Article traitant de la formation de nouvelles régions chiliennes].</ref>. Le même projet de loi propose la création de deux nouvelles provinces : « ''El Tamarugal'' », dans la (nouvelle) Région d'Arica et Parinacota et « Ranco », dans la nouvelle « [[Région des Fleuves]] ». Un autre projet veut éliminer la numérotation des régions, ce qui entrera en vigueur le {{date-|1|janvier|2008}}. Le {{date-|19 décembre 2006}}, le Congrès chilien a accepté cette loi. Le {{date-|2|octobre|2007}}, la Région de ''los Ríos'' a été créée. La Région d'''Arica y Parinacota'' a été effective le {{date-|9 octobre 2007}}. La Région du Ñuble, la plus nouvelle, a été fondée le {{date-|6 septembre 2018}}. ==== Revendications territoriales ==== Le Chili revendique une partie de l'Antarctique sous le nom de [[Territoire chilien de l'Antarctique]] (zone en vert clair sur la carte de gauche). Ce territoire est dirigé par une unique commune, la [[commune de l'Antarctique chilien]] (''Antártica''), qui est l'une des deux communes, avec [[Cap Horn|Cabo de Hornos]], qui constitue la [[province de l'Antarctique chilien]] au sein de la [[région de Magallanes et de l'Antarctique chilien]]. ==== Frontières terrestres ==== Le pays possède des frontières avec : l’[[Argentine]] ({{formatnum:5150}} kilomètres), la [[Bolivie]] ({{nobr|861 kilomètres}}) et le [[Pérou]] ({{nobr|160 kilomètres}}). == Économie == {{Article détaillé|Économie du Chili}} {| border=1 align=right cellpadding=4 cellspacing=0 style="margin: 0.5em 1em 1em 1em; background: #f9f9f9; border: 1px #aaaaaa solid; border-collapse: collapse; font-size: 95%;" width=34% |- |- |- !scope=col|Années!!PIB total (millions US$)!!PIB par habitant (US$)!!scope=col|PIB total PPP (millions US$)!!scope=col|PIB par habitant PPP (US$)!!scope=col|Exportations (millions US) (FOB)!!scope=col|Importations (millions US$) (CIF) |- |2011||{{formatnum:243049}}|||||||||| |- |2010||{{formatnum:199183}}|||||||||| |- |2009||{{formatnum:135773}}||{{formatnum:7994}}||||{{formatnum:14461}} |{{formatnum:54943.9}}<!-- correction formatnum, les autres nombres sont bricolés cf 2007--> |50 990,8 |- |2008||{{formatnum:169573}}||{{formatnum:10147}}||||{{formatnum:14510}} |67 788,9 |52 565,8 |- |2007||{{formatnum:154756.0}}||{{formatnum:9617}}|| || {{formatnum:14400}}|| || |- |2006||145 996,0||{{formatnum:9071}}||{{formatnum:209363}}|| {{formatnum:13099}}||59 995,5||35 973,8 |- |2005||115 295,1||{{formatnum:7088}}||{{formatnum:208189}}|| {{formatnum:12798}}||39 536,1||30 300,1 |- |2004||94 997,5||{{formatnum:5847}}||{{formatnum:184037}}|| {{formatnum:11436}}||32 024,9||23 005,8 |- |2003||73 682,49||{{formatnum:4608}}||{{formatnum:167660}}||{{formatnum:10532}}||21.523,6||18 001,7 |- |2002||67 236,13||{{formatnum:4270}}||{{formatnum:155651}}|| {{formatnum:9885}}||18 179,8||15 794,2 |- |2001||68 623,41||{{formatnum:4407}}||{{formatnum:150361}}|| {{formatnum:9656}}||18 271,8||16 428,3 |- |2000||75 297,05||{{formatnum:4890}}||{{formatnum:141713}}|| {{formatnum:9362}}||19 210,2||17 091,4 |- |1999||72 978,07||{{formatnum:4802}}||{{formatnum:132732}}|| {{formatnum:8734}}||17 162,3||14 735,1 |- |1998||79 368,42||{{formatnum:5292}}||{{formatnum:131842}}|| {{formatnum:8791}}||16 322,8||18 363,1 |- |1997||82 820,84||{{formatnum:5597}}||{{formatnum:126315}}|| {{formatnum:8537}}||17 870,2||19 297,8 |- |1996||75 778,2||{{formatnum:5192}}||{{formatnum:116549}}|| {{formatnum:7985}}||16 626,8||17 698,7 |- |1995||65 214,29||{{formatnum:4530}}||{{formatnum:96365}}|| {{formatnum:6694}}||16 039,0||15 914,1 |- |1994||50 910,61||{{formatnum:3597}}||{{formatnum:85223}}|| {{formatnum:6022}}||11 604,0||11 824,6 |- |1993||44 463,75||{{formatnum:3197}}||{{formatnum:78944}}|| {{formatnum:5676}}||9 199,0||11 125,4 |- |1992||41 867,76||{{formatnum:3064}}||{{formatnum:72123}}|| {{formatnum:5278}}||10 008,0||10 128,6 |- |1991||34 660,92||{{formatnum:2582}}||{{formatnum:62792}}|| {{formatnum:4678}}||8 941,0||8 093,0 |- |1990||30 344,96||{{formatnum:2303}}||{{formatnum:56191}}||{{formatnum:4264}}||8 373,0||7 677,0 |} [[Fichier:Bolsa de Comercio de Santiago.jpg|vignette|Bourse de Santiago.]] [[Fichier:Chile GDP growth.png|vignette|Taux de croissance du PIB chilien, 1961–2008.]] Bien qu'étant la sixième économie latino-américaine quant au PIB nominal derrière le [[Brésil]], le [[Mexique]], le [[Venezuela]], l'[[Argentine]] et la [[Colombie]], le Chili est considéré aujourd’hui comme le pays le plus stable économiquement d'Amérique latine<ref>{{en}} [http://www.chileangovernment.cl/index.php?option=com_content&task=view&id=65&Itemid=41 Site du gouvernement chilien prônant la stabilité de l’économie du pays].</ref>. Avec un passé économique désastreux ayant connu de nombreuses dictatures, le pays est devenu de nos jours le « modèle » de la région, (c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’appelle le « jaguar » de l’Amérique du Sud). Au cours des vingt-quatre dernières années, la croissance annuelle moyenne du [[produit intérieur brut|PIB]] chilien a été de 5,2 %, et même de 8,3 % entre 1990 et 1997. Pour l'année [[2009]], le ministre des Finances du pays, Andres Velasco, prévoyait une croissance du [[Produit intérieur brut|PIB]] de l'ordre de 2 à 3 %<ref>{{Lien web |titre=Chile finmin says no recession seen in 2009-report |url=https://www.reuters.com/article/chile-economy-minister-idUSN1027661220090110 |date=10 janvier 2009 }}.</ref>. Avec en 2013 un chômage à 5,7 % et une croissance de 4 %, le Chili vit actuellement un « miracle économique » qui attire l'émigration de pays hispanophones. En 2012, il est le {{11e|pays}} du monde quant aux investissements étrangers et le pays d'Amérique latine le plus compétitif. Toutefois, le fait que les matières premières comme le cuivre soient produites sur place sans être transformées, avant d'être exportées, nuit à la création d'emplois et conduit le Chili à investir dans la recherche et le développement<ref>Laure Fachaux, « Le miracle économique du pays andin le plus compétitif », in ''[[Le Figaro]]'', samedi 16 / dimanche 17 novembre 2013, page 6.</ref>. La croissance chilienne souffre à partir de 2015 du recul des cours du cuivre, principal facteur de croissance économique du pays. En 2016, la croissance du pays tombe à 1,6 %<ref>{{Lien web |titre=Croissance du PIB (% annuel) - Data |url=https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG?contextual=default&end=2016&locations=CL&start=1989&view=chart |site=donnees.banquemondiale.org |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>. De nos jours, le Chili possède un marché ouvert au monde entier. Son économie se caractérise par l’exportation et l’importation de matières premières. Durant l’année 2005, le nombre total des exportations a dépassé les {{unité|39.5|milliards}} de dollars américains. Les exportations ont augmenté de moitié cette année-là. Ses principaux clients sont par ordre d’importance l’[[Union européenne]], les [[États-Unis]], la [[Corée du Sud]], l’accord P4 et la [[Chine]]. Le Chili est membre de l’APEC (traité des pays du Pacifique), membre associé du [[Marché commun du Sud|Mercosur]] (traité de libre échange entre les pays du continent sud-américain) et a intégré l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] le {{date-|12|janvier|2010}}. Les importations ont atteint le chiffre de {{unité|30.5|milliards}} de dollars américains en 2005. Son PIB a augmenté la même année de 6,3 % arrivant à {{unité|115.3|milliards}} de dollars américains soit {{unité|14900|dollars}} par habitant en 2010. Le Chili possède donc l'un des [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]] les plus élevés des pays d’[[Amérique latine]], juste derrière l'[[Argentine]], cette dernière étant la nation la plus riche de la région<ref>[http://siteresources.worldbank.org/ICPINT/Resources/summary-tables.pdf International Comparison Program, Worlbank, december 2007].</ref>. L’agriculture et l’élevage sont les principales activités des régions du centre et du Sud du pays. L’exportation de [[Fruit (alimentation humaine)|fruits]] et [[légume]]s atteint des niveaux historiques car le marché s’ouvre aux marchés européen et asiatique depuis les années 1990. Le Chili connaît aussi une forte croissance dans le domaine de la pêche. Ainsi, le pays est devenu le premier exportateur de [[saumon]] en dépassant les niveaux de la [[Norvège]] en 2006. Il y a de nombreux élevages de saumon établis dans le lit des fleuves dans le Sud du Chili. Le Chili est le cinquième exportateur de [[vin]] au monde, il possède des vignobles plus anciens que dans un grand nombre de pays européens, puisque les premiers cépages furent plantés dès 1541. L’industrie chilienne est surtout locale, avec une exception notable de la production de la farine de poisson. Cette dernière se concentre dans la région métropolitaine, [[Valparaíso]] et [[Concepción (Chili)|Concepción]]. Depuis vingt ans, le gouvernement tente de dynamiser l’industrie agroalimentaire. Ainsi vers l’année 2010, le Chili sera un sérieux prétendant en ce domaine. Par ailleurs, le pays est devenu une sorte de plate-forme pour les entreprises étrangères en Amérique latine. Ainsi de nombreuses sociétés ont leur siège social à Santiago ou dans sa région. Le pays possède une présence importante d’entreprises du secteur des services. La bonne santé économique du Chili est reconnue dans l’{{citation|étude pays}} de l’[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE) publiée le {{date-|4|novembre|2005}}. Il apparaît ainsi que le dynamisme économique a permis une élévation rapide du niveau de vie avec un PIB par habitant passé de {{unité|2340|dollars}} en 1990 à plus de {{unité|5000|dollars}} en 2004, même si le revenu par habitant corrigé de la [[parité de pouvoir d'achat]] représente en 2005 moins de {{%|40}} du niveau moyen des pays de l’OCDE et moins de {{%|30}} de celui des États-Unis<ref>''[http://www.oecd.org/document/10/0,3343,fr_2649_201185_35527332_1_1_1_1,00.html Étude économique du Chili]'', 2005</ref> La [[politique budgétaire]] suit une règle vertueuse d’un [[Déficit budgétaire et déficit public|solde structurel]] excédentaire de plus de {{%|1}} du PIB. Ainsi, les finances publiques du Chili présentaient un solde positif de {{%|2,2}} du PIB en 2004, et de l’ordre de 3 % en 2005<ref>{{en}} [http://www.econstats.com/IMF/IFS_Chi1_99B__.htm#Year Évolution du PIB du Chili depuis 1948]</ref>. Le Chili suit une [[Libéralisme économique|économie libérale]]. La [[dictature militaire d'Augusto Pinochet|dictature de Pinochet]], suivant les doctrines de [[Milton Friedman|Friedman]], a fortement augmenté la pauvreté au Chili, et multiplié les inégalités. Ainsi, entre 1974 et 1989, les revenus des {{%|10}} de ménages chiliens les plus riches ont augmenté {{nobr|28 fois}} plus vite que les 10 % de ménages chiliens les plus pauvres<ref>Article du Figaro du {{date-|13 mars 1990}}.</ref>. D'après l'organisme économique CENDA, « la dictature de Pinochet a transformé le Chili en une économie rentière. Un petit groupe de grandes entreprises s'est approprié les grandes ressources naturelles du pays et vit de sa rente »<ref name=":3" />. === Pauvreté et inégalités === Le Chili est le pays le plus inégalitaire de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name=":2">{{Article |langue=fr |titre=Au Chili, les inégalités n’en finissent pas de se creuser |périodique=Le Monde.fr |date=2017-11-18 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/18/au-chili-les-inegalites-n-en-finissent-pas-de-se-creuser_5216845_3234.html |consulté le=2017-11-20 }}.</ref>. En effet, les 10 % les plus riches ont un revenu {{nobr|27 fois}} plus élevé que les 10 % les plus pauvres<ref name=":0">{{Lien web |langue=es |titre=¿Cuáles son los 6 países más desiguales de América Latina? |url=http://www.bbc.com/mundo/noticias/2016/03/160308_america_latina_economia_desigualdad_ab |site=[[BBC Mundo]] |date=2016/03/16 |consulté le=2017-12-12}}.</ref>. Quatre familles ([[Sebastián Piñera|Piñera]], Angelini, Matte et [[Andrónico Luksic Craig|Lucksic]]) contrôlent la moitié des actifs cotés à la [[Bourse des valeurs]] de Santiago : leur patrimoine représente 12,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2011, contre 9 % en 2004<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Franck |nom=Gaudichaud |titre=Une affaire de familles |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2011/05/GAUDICHAUD/20456 |site=Le Monde diplomatique |date=2011-05-01 }}</ref>. Le Chili a vu son [[taux de pauvreté]] passer de 50 % en 1987 à 18,8 % en 2003<ref>{{es}} [http://www.fundacionpobreza.cl/archivos/indicadorespobreza.pdf indicadorespobreza] {{pdf}}.</ref> ; le pays a été le premier pays latino-américain à accomplir et dépasser les objectifs de 2000 sur la réduction de la pauvreté. Malgré des avancées dans la matière, et l’élévation du niveau de vie de tous les habitants, le Chili a toujours une répartition des revenus très inégalitaire et par ailleurs il est placé au {{16e|plus}} mauvais rang pour les [[inégalités de richesse]] au monde. Par conséquent, en considérant un [[seuil de pauvreté]] défini relativement au niveau de vie moyen, une partie importante de la population chilienne est sous ce seuil. Le sujet des inégalités faisait partie des discussions entre les candidats présidentiels pour les élections de {{date-|décembre 2005}}. En outre, le pays compte encore le plus faible taux de femmes actives d’Amérique latine avec {{%|40}} de femmes qui travaillent. De plus, on note de grandes différences de salaire entre les hommes et les femmes (de l’ordre d’un tiers pour le même emploi et la même qualification). Selon les chiffres officiels, le taux de pauvreté était de {{%|13,5}}, mais est en nouvelle augmentation pour atteindre {{%|15,1}} en 2010. Tous ces chiffres sont à relativiser, car fixé par l'État Chilien à {{formatnum:64000}} pesos en 2010 (soit {{nobr|128 dollars}}). Pour ordre d'idée, le Chili est un pays où deux voyages dans les transports publics coûtent 1000 pesos, un kilo de pain encore 1000 pesos, un mois de taxes universitaires plus de {{formatnum:200000}} pesos en moyenne, et la location mensuelle d’un studio ou d’une chambre avec une [[salle de bains]] partagée entre les locataires entre {{formatnum:60000}} et {{formatnum:80000}} pesos<ref>{{Lien web |titre=A l'encontre |url=http://alencontre.org/archives/Ecran/ChiliCornejo11_10.html |site=alencontre.org}}.</ref>. La semaine légale de travail est de {{nobr|45 heures}}. Quelque {{%|70}} des salariés gagnent moins de {{nobr|730 euros}} par mois<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |nom1=Gaudichaud |prénom1=Franck |titre=Chile's day of women |url=https://mondediplo.com/2019/05/09chile |date=2019-05-01}}</ref>. Le système fiscal du pays est particulièrement inégalitaire. Après avoir payé leurs impôts, l'écart s'agrandit encore entre les plus riches et les plus pauvres<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Covid-19 au Chili: face à la pauvreté, une proposition de taxe sur les grandes fortunes |url=https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20210505-covid-19-au-chili-face-%C3%A0-la-pauvret%C3%A9-une-proposition-de-taxe-sur-les-grandes-fortunes |site=RFI |date=2021-05-05 }}</ref>. === Matières premières === {{Article détaillé|Chronologie des mines de cuivre chiliennes|Agriculture au Chili}} [[Fichier:Chuqui001.jpg|vignette|gauche|[[mnie de Chuquicamata|Chuquicamata]], la mine à ciel ouvert la plus grande au monde.]] L'agriculture du Chili a une production particulièrement diversifiée en raison de sa géographie, de son climat, de facteurs humains et de sa [[géologie]] particuliers. Historiquement, l'agriculture est l'un des fondements de l'[[économie du Chili]] mais aujourd'hui l'agriculture et les secteurs connexes comme la [[sylviculture]] et la [[pêche (halieutique)|pêche]] ne représentent plus que 4,9 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] en 2007 et employait 13,6 % de la [[population active]] du pays. Les principales productions agricoles du Chili sont le [[raisin]], la [[pomme]], la [[poire]], l'[[oignon]], le [[blé]], le [[maïs]], l'[[avoine cultivée|avoine]], la [[pêche (fruit)|pêche]], l'[[Ail cultivé|ail]], l'[[asperge]], le [[haricot]], le [[Bos taurus|bœuf]], la [[volaille]], la [[laine]], le [[poisson]] et le [[bois]]. En raison de son isolement géographique et d'un contrôle strict des échanges aux [[douane]]s, le Chili est épargné par des maladies comme la [[Encéphalopathie spongiforme bovine|vache folle]] et le [[phylloxéra]]. De plus, le Chili a l'avantage d'être situé dans l'[[hémisphère sud]], et de pouvoir produire en contre-saison sur une large gamme de produits grâce à des conditions climatiques très diverses. Toutefois, les [[relief (géomorphologie)|reliefs]] limitent l'ampleur et l'intensité de l'agriculture et les surfaces de [[Terre arable|terres arables]]. La principale exportation du pays est le [[cuivre]] avec 36 % du marché mondial<ref>{{es}} [http://www.codelco.com/la_corporacion/fr_presencia.html Site internet de CODELCO montrant son importance mondiale].</ref>. Le Chili est le leader mondial en ce domaine et a extrait {{nombre|2940184|tonnes}} de cuivre en 2009, dont quasiment la moitié produit par les sites de Chuquicamata et Radomiro Tomic (à {{unité|10|km}} de Chuquicamata). Elle a atteint {{nombre|5800000|tonnes}} en 2018<ref>{{lien web|lang=es|url=https://www.planetoscope.com/matieres-premieres/172-production-mondiale-de-cuivre.html#:~:text=Production%20mondiale%20de%20Cuivre.%20La%20production%20mondiale%20de,production%2C%20suivi%20par%20le%20P%C3%A9rou%20et%20la%20Chine|titre=Production mondiale de Cuivre|site=planetoscope.com}}.</ref>. Mais, il exporte aussi de l’[[argent]] et de l’[[or]] en moindre quantité. Ces matières premières sont extraites dans le [[Désert d'Atacama]], dans le Nord du pays. L’[[extraction du cuivre]] représente {{%|50}} des exportations du Chili, ce qui rend le pays très dépendant du cours de ce métal<ref name=":3" />. L’entreprise Codelco Chile possède une des mines les plus grandes au monde (pour le cuivre) comme [[mine de Chuquicamata|Chuquicamata]] et El Teniente, Caletones, Potrerillo, las Ventanas. L’extraction du cuivre est la principale ressource des régions de Taracapá, [[Antofagasta]], et Atacama (les trois régions du Désert d'Atacama). Grâce aux mines géantes de la Cordillère des Andes, qui couvrent très largement ses besoins nationaux en cuivre, le Chili est [[Histoire de la production du cuivre#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|de très loin le premier exportateur mondial au milieu des années 2010]]. Dans la région de Magellan (les environs de [[Punta Arenas]]), l’exploitation des gisements de pétrole constitue une part importante pour le transport domestique (30 % du pétrole au Chili est national). Cependant, dans ses exportations, il ne faut pas oublier les exportations de pierres [[Lapis-lazuli]] ({{2e}} exportateur) utilisées pour la fabrication de bijoux artisanaux, l’exportation de [[guano]] (premier) utilisé lui comme [[engrais]], et de [[lithium]] ({{1er}} exportateur). === Tourisme === [[Fichier:AhuTongariki.jpg|vignette|[[Moaï]] sur l'[[île de Pâques]].]] [[Fichier:Viña 2006 - 2do día.JPG|vignette|Festival International de la chanson de Viña del Mar, est l'un des événements musicaux les plus importants d'[[Amérique latine]].]] Depuis les [[années 1990]], le tourisme au Chili est devenu une importante ressource économique, particulièrement dans les zones extrêmes du pays (désert d'Atacama dans le Nord, Patagonie et Terre de Feu dans le Sud). Pendant l’année 2005, il a augmenté de {{%|13,6}}, générant ainsi plus {{unité|1360|millions}} de dollars américains (soit {{%|1,33}} du PIB national). Selon la SERNATUR<ref>Service National du Tourisme du Chili (Servicio Nacional de Turismo)</ref>, deux millions de personnes se rendent au Chili par an. Ce chiffre est encore bon si l’on le compare à ceux du Brésil ou du [[Mexique]]. La majorité de ces visiteurs viennent du continent, principalement de l’[[Argentine]]. Cependant, ces dernières années, le nombre de visiteurs venant d’[[Espagne]], de [[France]], d’Allemagne est en constante augmentation (ces pays offrent même parfois des vols directs vers le Chili sans escale). Les Européens représentent {{nombre|400000|visiteurs}} en [[2005]]. Les principaux lieux touristiques correspondent aux lieux de beauté naturelle des zones extrêmes. San Pedro de Atacama, dans le Nord du pays, est très visité par les étrangers pour contempler l’architecture d’origine inca, les lagunes de l’Altiplano, la [[Valle de la Luna]] plébiscitée pour son étrangeté et les [[El Tatio|geysers du Tatio]]. Près de [[Putre]], dans l’extrême Nord, admirer le [[lac Chungará]] et le volcan Parinacota situé dans le [[parc national Lauca]] à plus de {{unité|4500|mètres}} d’altitude est apprécié. Dans la zone australe, les principaux lieux touristiques sont l’archipel de [[Île de Chiloé|Chiloé]], la [[Patagonie]], la lagune de San Rafael et ses glaciers ainsi que le parc national de [[Parc national Torres del Paine|Torres del Paine]]. Pour finir, la mystérieuse [[île de Pâques]] située au milieu de l’océan Pacifique est probablement le lieu touristique le plus apprécié par les Occidentaux, dû à son côté exotique par rapport au continent<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.enjoy-chile.org/chile/isla-de-pascua-chile.php|titre=Isla de Pascua|site=enjoy-chile.org}}.</ref>. Au niveau national, le tourisme se concentre durant la période estivale, principalement dans les stations balnéaires comme [[Arica (Chili)|Arica]], Iquique, Antofagasta, [[La Serena]] et Coquimbo pour la zone nord. La région de Valparaiso reçoit le plus grand nombre de touristes comme [[Viña del Mar]] grâce à sa proximité avec Santiago. [[Viña del Mar]] est connue pour être la « capitale touristique du Chili » grâce à la beauté de ses plages. Chaque année, en février se déroule le [[Festival de Viña del Mar|festival de la chanson de Viña del Mar]], événement musical important en [[Amérique latine]]. === Énergie === {{article détaillé|Énergie au Chili}} Le Chili est importateur net d’énergie. En effet, il ne possède pas de grandes réserves énergétiques. Par exemple, sur les {{unité|228000|barils}} de pétrole consommés par jour, seuls {{formatnum:4000}} proviennent des gisements du pays. Le prix du pétrole dépend donc du commerce international et de la conjoncture. De la même façon, la quasi-totalité du gaz naturel est importée d’[[Argentine]]. La consommation d’[[électricité]] a dépassé les {{unité|51573|GWh}} durant l’année 2005 dont 54 % sont produits par des centrales hydroélectriques. Dans le pays, il existe quatre systèmes électriques : le système interconnecté du Norte Grande, le système interconnecté central et les systèmes de Aisén et Magallanes. Le potentiel hydroélectrique est encore peu utilisé. Le pays utilise 20 % des capacités potentielles et exprime la volonté de protection de la faune et la flore de la région d’Aisén. Il n’existe pas pour le moment de centrale nucléaire, cependant, en 2006 s’est ouvert le débat sur la faisabilité technique de l’utilisation de ce type d’énergie. La mise en place d’[[éolienne]]s et l’utilisation de l’énergie géothermique sont aussi envisagées par le pays. === Transports et télécommunications === {{Article détaillé|Transports au Chili}} [[Fichier:Andes y Torre Entel.jpg|vignette|gauche|La tour de télécommunications Entel, inaugurée en septembre 1974 et mesurant plus de {{nobr|130 mètres}} de hauteur. Elle est située à [[Santiago]]. Ici vue en direction de la [[Cordillère des Andes]].]] La géographie caractéristique du pays fait que les réseaux de transports et les télécommunications sont d’une importance considérable. Le pays totalise 364 pistes d’atterrissage comme les aéroports de Chacalluta d’Arica, Diego Aracena d’Iquique, le Cerro Moreno d’Antofagasta, [[Aéroport international Carriel Sur|Carriel Sur de Concepción]], El Tepual de [[Puerto Montt]], [[Aéroport international Presidente Carlos Ibáñez del Campo|Président Ibañez de Punta Arenas]], [[Aéroport international Mataveri|Mataveri à l’île de Pâques]], et l’[[Aéroport international Arturo-Merino-Benítez|aéroport international Comodoro Arturo Merino Benitez de Santiago]] (un des plus modernes du continent, où siège la compagnie nationale [[LATAM Chile]]). Le Chili dispose de {{unité|6585|kilomètres}} de voies ferrées. Ces dernières ont jadis été importantes pour le développement du pays, mais, de nos jours, les chemins de fer sont utilisés surtout pour le transport du fret vers les ports depuis la crise des années 1970. Actuellement, le gouvernement souhaite redévelopper le train en rétablissant le service aux passagers de [[Empresa de los Ferrocarriles del Estado|EFE]]<ref>Société des chemins de fer nationaux du Chili (Empresa de Los Ferrocarriles del Estado)</ref> entre Santiago et [[Puerto Montt]]. Au contraire, le métro se développe considérablement à Valparaiso avec le Merval, à Concepción avec le Biotrén<ref>Réseau ferré de transport en commun interurbains : [[Biotrén]].</ref> et à [[Métro de Santiago|Santiago]] (plus de {{nobr|100 kilomètres}} de lignes). [[Fichier:Metrolinea4.jpg|vignette|[[Métro de Santiago]].]] Pour le trafic routier, le pays jouit d’un réseau de plus de {{unité|79000|kilomètres}} de routes dont {{formatnum:10000}} sont goudronnées<ref>{{en}} [http://lcweb2.loc.gov/cgi-bin/query/r?frd/cstdy:@field(DOCID+cl0097) Chile : transportation]</ref>. Depuis les années 1990, plus de {{unité|2500|kilomètres}} d’autoroutes ont été construites (route panaméricaine entre Arica et l’île de Chiloé). La ''[[carretera Austral]]'' connecte la région d’Aisén au reste du pays et est quasiment achevée. Les postes douaniers les plus importants sont ceux de Chacalluta et Tambo Quemado, qui servent de frontières avec le [[Pérou]] et la [[Bolivie]]. Il existe quarante postes douaniers avec l’[[Argentine]], les plus importants sont ceux du Cristo Redentor entre Los Andes et [[Province de Mendoza|Mendoza]]. Le nombre de [[téléphone|lignes téléphoniques fixes]] dépasse les {{nombre|3.5|millions}}, et plus de {{nobr|12 millions}} de personnes possèdent un [[téléphone mobile]] (soit 76 % de la population chilienne) en janvier 2006<ref>{{es}} [http://www.ine.cl/canales/sala_prensa/noticias/2007/enero/not020107.php INE : Le nombre d'abonnés au téléphone cellulaire a augmenté de 16,3 % en douze mois]</ref>. Le Chili est ainsi le pays d'Amérique latine qui possède le plus de téléphones mobile en pourcentage de population (il a été introduit au pays en 1997)<ref>{{es}} [http://www.transmedia.cl/noticia1=id110806.htm Transmedia.cl: Le Chili dépasse le chiffre de douze millions de téléphones portables sur une population de quinze millions d'habitants.]</ref>. === Commerce extérieur === <!-- Relations économiques avec les États-Unis --> Depuis le retour au régime démocratique les relations commerciales avec les États-Unis semblent être excellentes. En effet, le [[Accord de libre-échange entre les États-Unis et le Chili|Traité de libre échange États-Unis-Chili]] a été signé le {{date-|6|juin|2003}}, ratifié par la [[Chambre des représentants des États-Unis|Chambre des représentants]] le {{date-|24|juillet|2003}} à la suite d’un vote de 270 pour, et 156 contre et ratifié par le [[Sénat des États-Unis|Sénat]] le {{date-|31|juillet|2003}} à la suite d’un autre vote donnant 65 pour et 32 contre<ref>{{en}} [http://www.govtrack.us/congress/bill.xpd?bill=h108-2738 Site internet du Congrès des États-Unis].</ref>. Le président [[George W. Bush]] a signé le ''United States-Chile Free Trade Agreement Implementation Act'' le {{date-|3|septembre|2003}}<ref>{{en}} [https://georgewbush-whitehouse.archives.gov/news/releases/2003/09/20030903-3.html Site internet de la maison Blanche].</ref>. Ce traité est mis en place par les deux pays depuis {{date-|1|janvier|2004}}. Ce traité constituait aussi pour les États-Unis un moyen de pression diplomatique afin de contraindre le Chili à appuyer l'[[Guerre d'Irak|invasion de l'Irak]]. George W. Bush avait fait savoir au président chilien [[Ricardo Lagos]] qu'une « attitude négative pourrait mettre en danger sa ratification<ref>{{Lien web |titre=Desafío regional a Estados Unidos - El Dipló |url=https://www.insumisos.com/diplo/NODE/1838.HTM |site=www.insumisos.com |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>.» <!-- Relations économiques avec l'Union européenne --> Le Chili a passé un accord d’association avec l’[[Union européenne]] en {{date-|novembre 2002}}, ce qui a permis d’accroître le flux d’échanges. Ces relations commerciales demeurent toutefois encore modestes, en raison de deux chutes d'activité en 2002 (ralentissement économique mondial) et en 2003 (perte de [[compétitivité économique|compétitivité-prix]] des produits européens, en partie à cause d'un [[euro]] trop fort). Les fournisseurs européens sont en premier lieu l’Allemagne puis la France ({{10e|fournisseur}} mondial du Chili, pour une part de marché assez faible de {{%|2,5}} en 2005) ; ses clients européens sont d'abord les Pays-Bas, puis l'Italie et la France ({{9e|client}})<ref>{{lien web|lang=fr|url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/chili_495/france-chili_1120/relations-economiques_4475/relations-economiques-commerciales_4747.html|titre=Site du ministère des Affaires étrangères pour les relations économiques franco-chiliennes}}.</ref>. === Statistiques économiques notables === * Taux de croissance annuel : +{{%|4,3}} en 2013, +{{%|1,8}} en 2014 * Taux d’inflation annuel : +{{%|1,8}} en 2013, +{{%|4,4}} en 2014 * Taux de chômage (source [http://donnees.banquemondiale.org/pays/chili Banque Mondiale]) : 6,4 % en 2014 * Indicateur de développement humain : {{formatnum:0.855}} en 2021, [[Liste des pays par IDH|{{42e|rang}} mondial]] * Population sous le [[seuil de pauvreté]] : {{%|14,4}} en 2013 Environ 80 % des Chiliens sont endettés, et {{nobr|5 millions}} de personnes [sur {{nobr|18 millions}} d’habitants] ne parviennent pas à payer leurs dettes au quotidien<ref>{{Article |auteur1=Aude Villiers-Moriamé |titre=Covid-19 : les Chiliens obtiennent le droit de puiser dans leur épargne-retraite |périodique=[[Le Monde]] |date=24-07-2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/24/covid-19-les-chiliens-obtiennent-le-droit-de-puiser-dans-leur-epargne-retraite_6047211_3234.html |consulté le=26-07-2020}}.</ref>. En 2023, le Chili est classé en {{52e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. == Population == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie du Chili}} [[Fichier:Chile-demography.png|vignette|Évolution de la population chilienne (1820-2050).]] Selon le dernier [[recensement de la population]] effectué en 2012, la population du Chili est de {{nombre|16634603|habitants}}, dont {{formatnum:8101890}} sont des [[homme]]s et {{formatnum:8532713}} des [[femme]]s<ref name="rec2012">{{es}} [http://www.censo.cl/contenido/resultados_censo_2012_poblacion_vivienda_tomosIyII.pdf Résultats complets du recensement de 2012].</ref>. La population du Chili a quintuplé durant le {{s-|XX}} : vers la fin du {{s-|XIX}}, on comptait {{nombre|2695625|habitants}}, {{formatnum:5023539}} en 1940 et {{formatnum:13348341}} en 1992. Le taux de croissance démographique de la population chilienne a cependant nettement diminué pour atteindre 1 % par an durant la période 2002-2012<ref name="rec2012" /> et devrait continuer à baisser ces prochaines années. [[Fichier:Pirámide de población - Chile 2014.svg|gauche|vignette|Pyramide des âges en 2014.]] Du fait de l’amélioration des conditions de vie, l’[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] des Chiliens (qui est la plus élevée de l’[[Amérique latine]]) est de {{nombre|76,77|ans}} en moyenne<ref>[http://www.senama.cl/Archivos/avances.pdf Document du Gouvernement : ''Adulto mayor''].</ref>, alors que le taux de [[mortalité infantile]] est descendu à {{unité|7.8|‰}}. Le [[taux de natalité]] en [[2003]] est arrivé à son minimum historique en allant à {{unité|15.23|‰}} et celui du [[taux de mortalité]] à {{unité|5.1|‰}}, avec un taux de croissance naturelle de {{nobr|10 ‰}}<ref>{{es}} [http://www.ine.cl/ine/canales/chile_estadistico/demografia_y_vitales/estadisticas_vitales/estadisticas_vitales.php Segun Anuario Estadísticas Vitales 2003 del INE (zip, 2.79 Mb) Pág. 59].</ref>. Ces chiffres permettent de constater un vieillissement de la population. Dans {{nobr|20 ans}}, la population des {{nobr|40 ans}} et plus dépassera celle des moins de {{nobr|40 ans}}. Ainsi, la ''pyramide des âges'' sera vers l’an 2025, avec un profil campaniforme qui représente la [[transition démographique]] que vit le pays. L’avortement et la [[Lévonorgestrel|pilule du lendemain]] sont interdits ; malgré des tentatives de légalisation, la droite et une partie du centre-gauche y sont opposés<ref>{{Article |langue=fr |titre=Les Chiliennes privées de pilule du lendemain |périodique=Le Monde.fr |date=2008-04-05 |issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2008/04/05/les-chiliennes-privees-de-pilule-du-lendemain_1031322_3210.html |consulté le=2017-08-09}}.</ref>. La plupart des citoyens sont d'origine européenne, principalement espagnole ([[Basques]] et [[Royaume de Castille|Castillans]] notamment). Il y a aussi beaucoup de descendants d'immigrants [[britanniques]] et [[irlandais]] qui sont arrivés au [[Démographie du Chili|Chili]] durant l'époque coloniale. L'immigration [[allemands|allemande]], parrainée par le gouvernement chilien a commencé en 1848 et a peu à peu changé le paysage culturel d'une grande partie du Sud du Chili, qui affiche encore une forte [[Allemands|influence allemande]]. Beaucoup d'autres groupes d'immigrants en provenance d'[[Italie]], de [[Croatie]], de [[Suisse]], de [[Palestine (région)|Palestine]], de [[Grèce]] et de [[France]] ont émigré au Chili. ==== Ethnographie ==== {{Article connexe|Immigration au Chili}} Le Chili est un mélange de différents [[Ethnie|groupes ethniques]]<ref>{{Lien web |auteur1=Yann Michel | titre=Les peuples du Chili. |url=https://www.chili-voyage.com/blog/peuples-du-chili.php |site=chili-voyage.com}}.</ref>, principalement les descendants des [[colonisation|colons]] [[européens]]<ref>{{Lien web |titre=SOCIAL IDENTITY Marta Fierro Social Psychologist. |url=http://www.umng.edu.co/www/resources/idsocial.doc |site=umng.edu.co}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Massive immigration of European Argentina Uruguay Chile Brazil |url=http://www.iidh.ed.cr/comunidades/diversidades/docs/div_docpublicaciones/Derecho%20Indigena/Cap.%202.%20Pensar%20a%20los%20indios,%20tarea%20de%20criollos.pdf |site=iidh.ed.cr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Óscar Waiss |titre=La literatura hispanoamericana y el exilio. |périodique=Anales de Literatura Hispanoamericana |numéro=12 |date=1 janvier 1983 |lire en ligne=http://revistas.ucm.es/index.php/ALHI/article/view/ALHI8383110228A |pages=228 }}.</ref>. Ils représentent environ 52,7 % de la population, pendant que les [[métis]] et les métis-blancs représentent environ 44 %<ref>{{Lien web |auteur1=Francisco Lizcano Fernández |titre=Iberoamérica. Un área cultural heterogénea |url=https://books.google.cl/books?id=LcabJ98-t1wC&pg=PA93&lpg=PA93&dq=chile+60%25+blancos+Esteva-Fabregat&source=bl&ots=AMUjY09aVi&sig=3PCwfKDokrZYem3dcZ2gkToFIoE&hl=es&ei=k8WjSYT3HJaitgfGncnOBA&sa=X&oi=book_result&resnum=9&ct=result#PPA110,M1 |éditeur=Universidad Autónoma del Estado de México |date=16 janvier 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Joaquín Bosque Maurel |titre=La península Ibérica, el Atlántico y América. ¿Una etapa en el pasado de la globalización? |périodique=Anales de Geografía de la Universidad Complutense |numéro=22 |date=1 janvier 2002 |lire en ligne=http://revistas.ucm.es/index.php/AGUC/article/view/AGUC0202110079A |pages=079 – 111–111 }}.</ref>. Les vagues d'immigrants provenant de pays européens sont arrivés au Chili à la fin du {{s mini-|XIX}} et au début du {{s-|XX}} : [[Allemands]], [[Français (peuple)|Français]], [[Britanniques]], [[Irlandais (peuple)|Irlandais]], [[Polonais (peuple)|Polonais]], [[Italiens]], [[Espagnols]], [[Russes]], [[Croates]], [[Serbes]] et autres, ainsi que d'un petit nombre d'immigrants du [[Moyen-Orient]]. Certains chiliens ayant des ascendants d'origine française ont joué un rôle important dans l'histoire de leur pays comme [[Augusto Pinochet]], issu d'une famille de commerçants de [[Saint-Malo]] ayant émigré à [[Concepción (Chili)|Concepción]] en 1718<ref>{{es}} [http://www.pilleux.cl/genealogia/Chile/P/Pinochet/Généalogie des Pinochet au Chili depuis l’arrivée de Guillermo (Guillaume) Pinochet en 1718 au Chili].</ref> ou l'ancienne présidente [[Michelle Bachelet]]. Par ailleurs, la culture française a laissé certaines traces dans la [[Culture du Chili|culture chilienne]], comme les bâtiments de style [[Georges Eugène Haussmann|haussmannien]] dans le centre de [[Santiago]] et le pain nommé [[marraqueta]] qui a été inventé par les frères Marraquet au début du {{s-|XX}} sur le modèle de la [[baguette (pain)|baguette]]<ref>[http://www.chilifrance.cl/pics/paristgo.pdf Document montrant l’importance de la culture française dans la vie des Chiliens].</ref>. Selon le recensement de 2012, 11,1 % de la population chilienne était [[Autochtones d'Amérique|amérindienne]]<ref name="rec2012" />. {| class="wikitable centre" ! scope=col | Année du recensement<ref>Recensements effectué par l’État grâce à l’INE</ref> ! scope=col | Population totale ! scope=col | Naissances d’enfants d’immigrés ! scope=col | Pourcentage d’immigrés par rapport à la population totale ! scope=col | Pourcentage d’Européens par rapport au total des immigrés ! scope=col | Pourcentage des immigrés latino-américains par rapport au total des immigrés ! scope=col | Pourcentage des immigrés venant du Moyen-Orient et les autres par rapport au total des immigrés. |- | 1865 | {{formatnum:1819223}} | {{formatnum:51982}} | 3,21 % | 53,7 % | 41,4 % | 4,9 % |- | 1875 | {{formatnum:2075971}} | {{formatnum:125199}} | 9,21 % | 62,3 % | 33 % | 4,7 % |- | 1885 | {{formatnum:2057005}} | {{formatnum:87077}} | 4,23 % | 30,1 % | 67,2 % | 2,7 % |- | 1907 | {{formatnum:3231496}} | {{formatnum:132312}} | 4,5 % | 53,3 % | 42,7 % | 4,0 % |- | 1920 | {{formatnum:3731593}} | {{formatnum:114194}} | 3,06 % | 80,6 % | 10,5 % | 8,9 % |- | 1930 | {{formatnum:4287445}} | {{formatnum:505463}} | 14,46 % | 68,1 % | 11,5 % | 15,4 % |- | 1940 | {{formatnum:5023539}} | {{formatnum:407273}} | 8,14 % | 78,2 % | 10,7 % | 11,1 % |- | 1952 | {{formatnum:5932995}} | {{formatnum:703878}} | 12,75 % | 65,9 % | 13,4 % | 20,7 % |- | 1960 | {{formatnum:7374115}} | {{formatnum:504853}} | 5,4 % | 60,9 % | 26,1 % | 13,0 % |- | 1970 | {{formatnum:8884768}} | {{formatnum:390441}} | 6,02 % | 53,3 % | 34,4 % | 12,3 % |- | 1982 | {{formatnum:11275440}} | {{formatnum:284445}} | 2,5 % | 41,8 % | 44,5 % | 13,7 % |- | 1992 | {{formatnum:13348401}} | {{formatnum:114597}} | 0,86 % | 20,1 % | 65,1 % | 14,8 % |- | 2002 | {{formatnum:15116435}} | {{formatnum:184464}} | 1,22 % | 17,2 % | 71,8 % | 11,0 % |- | 2008 | {{formatnum:16680000}} | {{formatnum:488260}} | 3,82 % | 38,6 % | 51,4 % | 10,0 % |- |[[Immigration|Total des Naissances d’enfants d’immigrés]] | {{formatnum:16800000}} (2009) | {{formatnum:2606846}} | 8,2 % | 58,3 % | 33,2 % | 8,5 % |} [[Fichier:Nathaniel B Palmer.JPG|vignette|[[Brise-glace]] dans le port, 50 % de la population de [[Punta Arenas]] seraient les descendants de [[Croates]].]] Il y a six pays dont la majorité des nouveaux [[Immigration|immigrants]] se sont installés au cours des 150 dernières années, ce qui leur a rendu plus difficile la formation d'une identité propre : l'[[Australie]], la [[Nouvelle-Zélande]], l'[[Afrique du Sud]], l'[[Argentine]], le [[Démographie du Chili|Chili]] et l'[[Uruguay]]. Le métissage avec les populations installées précédemment fut réalisé plus tardivement<ref name="Nuestro">{{Lien web |titre=Nuestro |url=http://www.nuestro.cl/ |site=Nuestro}}.</ref>. Les immigrants ont grandement contribué à l'évolution de la société et de l'identité chiliennes. Les familles d'origine [[Basques|basque]] sont arrivées d'[[Espagne]] et du Sud de la [[France]]. Ceux qui ont émigré au Chili au {{s-|XVIII}} ont développé l'économie et rejoint la vieille aristocratie [[Espagnol|castillane]] pour devenir l'élite politique qui domine encore le pays. Les Chiliens d'ascendance basque constituent entre 10 % ({{formatnum:1600000}}) et 27 % ({{formatnum:4500000}}) de la population chilienne<ref>{{Lien web |titre=«Los jóvenes vasco-chilenos están al día de todo lo que está pasando en Euskadi» |url=https://www.diariovasco.com/pg060724/prensa/noticias/AlDia/200607/24/DVA-ALD-003.html |site=El Diario Vasco |date=24 juillet 2006}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=entrevista al Presidente de la Cámara vasca. |url=http://www.deia.com/es/impresa/2008/05/22/bizkaia/ekonomia/469496.php |site=deia.com |date=2008/05/22}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.osasun.ejgv.euskadi.net/r52-20726/es/contenidos/noticia/albis12_257_txile_08_11/es_txile/albis12_257_txile_08_11.html Vascos : Ainara Madariaga: Autora del estudio ''Imaginarios vascos desde Chile La construcción de imaginarios vascos en Chile durante el siglo XX''].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=De los vascos en Chile y sus instituciones |url=http://www.euskonews.eus/0072zbk/gaia7204es.html |site=euskonews.eus}}.</ref>{{,}}<ref>''Contacto Interlingüístico e intercultural en el mundo hispano.instituto valenciano de lenguas y culturas. Universitat de València Cita : Un 20 % de la población chilena tiene su origen en el País Vasco''.</ref>. Les immigrants d'Europe non hispanique sont arrivés au Chili, principalement aux extrémités nord et sud du pays au cours des {{s2-|XIX|XX|}}, dont des [[Anglais (peuple)|Anglais]], des [[Allemands]], des [[Irlandais (peuple)|Irlandais]], des [[Italiens]], des [[Croates]] et d'autres ex-[[yougoslaves]]. La prévalence des noms de famille européens non hispaniques dans le Chili contemporain constitue la marque de leur contribution et de leur influence majeure sur le pays. Il convient également de mentionner que les Croates, dont le nombre de descendants au Chili est estimé à entre {{formatnum:380000}} et {{nombre|500000|personnes}}. Il constitue le second pays où l'immigration croate fut la plus importante<ref>{{Lien web |titre=www.Hrvatskiimigracije.es.tl - Diaspora Croata |url=https://hrvatskimigracije.es.tl/Diaspora-Croata.htm |site=hrvatskimigracije.es.tl}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Hrvatski Dom - Inmigrantes Croatas |url=http://www.hrvatski.cl/html/croatas.htm |site=hrvatski.cl}}.</ref>; de plus des personnalités chiliennes ayant une ascendance croate comme [[Antonio Skármeta]] et [[Andrónico Luksic]] ne renient pas leurs origines. Une communauté [[Palestiniens|palestinienne]] est également présente, cette dernière étant la plus grande communauté de cette origine hors du monde arabe<ref>{{lien web|url=http://www.blog-v.com/arabesenchile/|titre=Arabes en Chile|lang=es|site=blog-v.com}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=500,000 descendientes de palestinos en Chile. |url=http://laventana.casa.cult.cu/modules.php?name=News&file=article&sid=514 |site=cult.cu}}.</ref>{{,}}<ref name="Nuestro" />, principalement originaire de [[Bethléem]] et chrétiens orthodoxes<ref>https://www.rfi.fr/fr/podcasts/reportage-international/20211009-chili-la-diaspora-palestinienne-la-plus-grande-hors-du-monde-arabe</ref>. Le volume des immigrants venant des pays voisins du Chili au cours des mêmes périodes a été aussi important. Après l'[[Indépendance (politique)|Indépendance]] et au cours de l'époque Républicaine, des descendants d'Anglais et d'Irlandais ({{formatnum:700000}})<ref>{{Lien web |titre=Historia de Chile: Otros Artículos.Británicos y Anglosajones en Chile durante el siglo XIX |url=http://www.biografiadechile.cl/detalle.php?IdContenido=1673&IdCategoria=91&IdArea=488&TituloPagina=Historia+de+Chile |site=biografiadechile.cl}}.</ref>, des [[Italien]]s, des [[Français]] commerçants se sont installés dans des villes du Chili qui ont contribué au développement de celles-ci. C'est le cas des grandes maisons d'origine française telles que la Casa Pra, la Casa Francesa ou la Casa Muzard ; « les grands établissements », une douzaine à la [[Belle Époque]] s'inspirent des maisons mère ou de leurs homologues parisiens <ref>[https://books.google.fr/books?id=BrTs1RvLPmYC&pg=PA178&lpg=PA178&dq=casa+muzard&source=bl&ots=eS9Q6I7pzP&sig=imz_R7GV5y1Clenrk8-MqD4Hx5U&hl=fr&sa=X&ei=OTzMUtO5KoSo0wXF9ICYBA&ved=0CDgQ6AEwATgK#v=onepage&q=casa%20muzard&f=false Jean-Pierre Blancpain, Le Chili et la France, éditions L'Harmattan, collection « Recherches et documents Amériques latine »] {{ISBN|978-2-7384-7547-3}}.</ref>. Ils ont souvent rejoint l'élite économique et politique du pays. En 1848, une importante et considérable immigration d'[[Allemands]] a lieu. Ils sont depuis solidement implantés dans le sud du pays vers [[Valdivia]]. Ils ont été parrainés par le gouvernement chilien qui souhaitait coloniser la région sud. Les germanophones (en comprenant [[Allemands]], [[Suisses]], [[Alémanique]]s, [[Silésie]]ns, [[Alsaciens]] et les [[Autrichiens]]), ont nettement influencé la composition culturelle de la partie sud du Chili. La deuxième moitié du {{s-|XIX}} a été exceptionnelle. Un petit nombre de personnes déplacées d'[[Europe de l'Est]], des [[Juifs]] et les chrétiens syriens et les Palestiniens qui ont fui l'[[Empire ottoman]], sont arrivées au Chili. Aujourd'hui, ils sont le fer de lance des petites entreprises de fabrication. Les Grecs ont également émigré au Chili et ont constitué une remarquable identité ethnique<ref>{{Lien web |titre=CEEOL - Obsolete Link |url=https://www.ceeol.com/aspx/issuedetails.aspx?issueid=e78d823f-dcb9-4a0a-adda-b7d03d4ccd82&articleId=f3ec457a-bf8b-4820-9e0b-41eb7810f57a |site=ceeol.com}}.</ref>. [[Grecs]] sont estimés être entre {{formatnum:90000}} et {{formatnum:120000}}<ref>{{Lien web |titre=Greeks. |url=http://viajerosgriegos.ar.vg/ |site=ar.vg}}.</ref>. La plupart d'entre eux vivent soit dans la région de [[Santiago]] ou dans la région d'[[Antofagasta]]. Le Chili est l'un des cinq pays au monde qui possède le plus de descendants grecs<ref>{{Lien web |titre=Griegos de Chile |url=http://viajerosgriegos.ar.vg/ |site=ar.vg}}.</ref>. En outre, selon les estimations il y aurait {{formatnum:600000}} descendants d'[[Italiens]] et {{formatnum:800000}} de [[Français]]<ref>{{Lien web |titre=French chilean. |url=http://www.karnobooks.com/cgi-bin/karno/5814.html |site=karnobooks.com}}.</ref>. Les autres origines [[europe|européennes]] sont également représentées, mais en faible proportion. {{pas clair|L'[[immigration]] européenne, et à un degré moindre, celle du Moyen-Orient, au cours de la seconde moitié du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}} (qui correspond aux grandes « vagues d'immigrations » en Amérique), après avoir immigrés vers la côte atlantique sud (qui sont l'[[Argentine]], l'[[Uruguay]] et le Sud du [[Brésil]]), a été la plus importante d'[[Amérique latine]] est favorisée principalement par le trafic intense.|2=à reformuler}} De nombreux Européens se sont installés dans le Sud du pays vers [[Concepción (Chili)|Concepción]]. Jusqu'à l'ouverture du canal de Panama en 1920, les navires de commerce devaient passer par le [[cap Horn]] afin d'arriver sur la côte ouest de l'Amérique du Nord. L’émigration a diminué ces dernières années. On estime que {{formatnum:857781}} [[Chiliens]] et leurs descendants vivent à l’étranger dont {{%|50,1}} seraient en [[Argentine]], {{%|13,3}} aux [[États-Unis]], {{%|8,8}} au [[Brésil]], {{%|4,9}} en [[Suède]], et un peu plus de {{%|2}} en [[Australie]]. Dans le pays, la [[migration humaine|migration]] est massive de la part des paysans vers les grandes villes du pays. Les régions du centre-sud du pays voient plus de {{%|80}} des habitants nés hors de la région : {{%|86,11}} pour la [[Région du Biobío]], {{%|71}} pour la [[Région métropolitaine de Santiago|Métropole de Santiago]] et {{%|55}} pour la [[Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien|Région de Magallanes et de l’Antarctique chilien]]. ==== Urbanisation ==== [[Fichier:Vista de Valdivia (Puente PdeV, 02a).jpg|vignette|gauche|Marché et centre ville de [[Valdivia]].]] Selon le dernier{{quand|date=février 2024}} recensement, {{nombre|13090113|Chiliens}} vivent en zone urbaine, représentant {{%|86,59}} de la population nationale. Seulement {{%|13,41}} de la population vit en zone rurale dont les activités sont principalement orientées vers l’[[agriculture]] et l’[[élevage]]; celle-ci se répartit dans la partie centro-méridionale du pays, principalement dans les régions [[Région du Maule|du Maule]] ({{%|33,59}}), [[Région de l'Araucanie|d’Araucanie]] ({{%|32,33}}) et la [[région des Lacs]] ({{%|31,56}}). À l'inverse, les zones les plus urbanisées se concentrent autour de la capitale et le long de la zone littorale centrale du Chili. Si la [[Région de Tarapacá|Tarapacá]] concentre {{%|94,06}} de sa population en milieu urbain, le taux d'urbanisation s'élève à {{%|97,68}} dans la [[Région d'Antofagasta|Région d’Antofagasta]] et est le plus élevé du Chili. Les autres régions fortement urbanisées sont la [[Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien|région de Magallanes et de l’Antarctique chilien]] avec un taux urbain de {{%|92,6}} tandis que la [[région métropolitaine de Santiago]] et la [[région de Valparaíso]] ont respectivement {{%|96,93}} et {{%|91,56}}. Depuis les années 1920, l’exode rural est soutenu, du fait notamment de conditions de vie assez rudes dans les campagnes. Ceci explique en grande partie l'attrait des villes par un confort de vie et des offres d'emplois variées. La concentration de la population a favorisé l'émergence d'[[agglomération]]s modernes et de grandes [[conurbation]]s caractérisées par un essor rapide. La [[capitale]] du pays, [[Santiago]] ou ''Grand Santiago'' regroupe {{nombre|5428590|habitants}} en 2002, et représente 35,9 % de la population nationale. En 1907, il y avait seulement {{nombre|383587|habitants}}, en 1920, elle rassemblait {{formatnum:549292}} représentant alors {{%|16}} de la population du pays. Dans les décennies suivantes, l’explosion démographique a fait absorber les anciennes localités rurales, comme [[Puente Alto]] et [[Maipú (Chili)|Maipú]], qui sont les deux communes chiliennes les plus peuplées du Chili après la capitale. Santiago est une ville moderne, étant la sixième ville plus peuplée d’[[Amérique latine]] et la quarante-cinquième du monde. [[Valparaíso]] et [[Viña del Mar]] forment une grande [[conurbation]]. Il faut aussi rajouter les villes de [[Concón]], [[Quilpué]] et [[Villa Alemana]] qui constituent le ''[[Grand Valparaíso]]'', et dépassent les {{nombre|800000|habitants}}. [[Concepción (Chili)|Concepción]], [[Talcahuano]], Hualqui, Chiguayante et San Pedro de la Paz forment la troisième agglomération du pays avec plus de {{nombre|600000|habitants}} selon le dernier recensement (2002). Dans quelques années{{quand|date=février 2024}}, le [[Grand Concepción]] intégrera les communes de Coronel, Lota et Tomé. Les autres communes (''comunas'') par importance de population sont [[Antofagasta]] ({{nombre|285255|habitants}}), [[Rancagua]] ({{formatnum:236363}}), [[Iquique]] ({{formatnum:214559}}), [[Arica (Chili)|Arica]] ({{formatnum:203804}}), [[Talca]] ({{formatnum:202961}}), [[Chillán]] ({{formatnum:184832}}), Puerto Montt ({{formatnum:175938}}), [[Los Ángeles (Chili)|Los Ángeles]] ({{formatnum:166556}}), [[Coquimbo]] ({{formatnum:163036}}), [[La Serena]] ({{formatnum:160148}}), [[Osorno]] ({{formatnum:152559}}) et [[Valdivia]] ({{nombre|141967|habitants}}). La majorité des villes du pays se situent soit sur la côte, soit dans la [[Vallée Centrale (Chili)|Vallée Centrale]] du pays entre [[Santiago]] et [[Puerto Montt]]. Selon le dernier [[recensement de la population]] de 2002, le Chili compte actuellement plus de {{nobr|15 millions}} d’habitants. Cependant, la zone centrale, située entre les villes de La Serena et Concepción, concentre {{%|78}} de la population totale du pays, et Santiago et sa périphérie regroupe 40 % des Chiliens, soit six millions d’habitants. La densité moyenne ({{unité|20|hab/km|2}}) n’est donc pas représentative de l’occupation réelle du territoire. D’après le même recensement, entre 1992 et 2002, le rythme de croissance annuel moyen de la population a été de {{%|1,24}}, un des plus bas en Amérique latine. Sur la même période, le taux de fécondité s’établit à {{nombre|2,2|enfants}} par femme. Malgré une baisse de la [[natalité]], le Chili reste un pays relativement jeune : 34 % des Chiliens ont moins de {{nobr|20 ans}}, et 15 % ont plus de 55. Toutefois, tout comme les pays développés, la population du Chili a tendance à vieillir rapidement : la couche la plus jeune de la population a diminué, tandis que la plus âgée va en augmentant, en partie grâce à une espérance de vie à la naissance plus longue : {{nobr|77 ans}} (80 pour les femmes et 74 pour les hommes). En moyenne, la famille chilienne est composée de {{nombre|3,6|personnes}}. ===== Principales aires métropolitaines ===== {| class="wikitable droite" |+Principales aires métropolitaines du Chili (2002) |- !colspan=2|Dénomination!!Région!!Habitants!!Superficie!![[Densité de population|Densité]] |- !1 |'''[[Santiago|Grand Santiago]]'''||[[Région métropolitaine de Santiago|R. Metropolitana]]||align=right|{{formatnum:6061185}}||align=right|{{unité|867.75|km|2}}||align=right|6255,9 |- !2 |'''[[Valparaíso]]'''||[[Région de Valparaíso|V Región]]||align=right|{{formatnum:803683}}||align=right|{{unité|229.98|km|2}}||align=right|3494,6 |- !3 |'''[[Concepción (Chili)|Concepción]]'''||[[Région du Biobío|VIII Región]]||align=right|{{formatnum:666381}}||align=right|{{unité|221.15|km|2}}||align=right|3013,3 |- !4 |'''[[La Serena]]'''||[[Région de Coquimbo|IV Región]]||align=right|{{formatnum:302131}}||align=right|{{unité|107.41|km|2}}||align=right|2758,2 |- !5 |'''[[Antofagasta]]'''||[[Région d'Antofagasta|II Región]]||align=right|{{formatnum:285255}} ||align=right|{{unité|43.54|km|2}}||align=right|6551,6 |- !6 |'''[[Temuco]]'''||[[Région de l'Araucanie|IX Región]]||align=right|{{formatnum:266225}}||align=right|{{unité|53.23|km|2}}||align=right|4901,0 |} {{%|80}} de la population chilienne vit dans la zone centrale du pays. Cet espace s’étend sur plus de mille kilomètres et va de [[La Serena]] à [[Concepción (Chili)|Concepción]]. Les climats de cette zone vont du climat semi-aride (à La Serena) au climat méditerranéen à influence océanique (Concepción). Grosso modo ce lieu correspond au [[climat méditerranéen]] de l’hémisphère sud<ref>{{Lien web |titre=''CLASIFICACIÓN DE CLIMAS'' |url=http://www.meteochile.cl/climas/climas_clasifica.html |site=meteochile.cl}}.</ref>. ==== Classes sociales ==== [[Fichier:Vitacura at night.jpg|vignette|gauche|Vitacura, quartier aisé de Santiago.]] Depuis la fondation du pays, la population du Chili est divisée en [[classe sociale|classes sociales]] de divers degrés. Depuis le milieu du {{s-|XX}}, le pays est constitué principalement par la [[classe moyenne]]. Cependant, le niveau de vie de cette classe moyenne ne correspond pas aux ouvriers moyens de l’Amérique latine, entre autres par le [[Produit intérieur brut|PIB]] national assez élevé et l’accès aisé au système de crédit. Malgré de bons indicateurs économiques et la baisse sensible de la pauvreté, passant de {{%|38,6}} de la population en 1990 à {{%|18,8}} en 2003<ref>{{es}} [http://www.fundacionpobreza.cl/archivos/indicadorespobreza.pdf www.fundacionpobreza.cl (archivo.pdf)]</ref>, le pays présente un grave défaut: l’inégalité de répartition des richesses. Ceci a pour effet de créer une brèche sociale nette entre riches et pauvres. Depuis [[Augusto Pinochet]], les Chiliens sont obligés de placer {{%|10}} de leurs salaires en vue de leur retraite sur des comptes gérés par six entités privées, les Administrations des fonds de pension (AFP). Celles-ci placent le tiers des cotisations en Bourse ou dans de grandes entreprises, sous forme d’investissements à très bas taux d’intérêt. Seulement 40 % des cotisations sont redistribués sous forme de retraites dont les montants sont déterminés par la fluctuation des marchés. Unique au monde, ce système rapporte d’énormes bénéfices aux AFP. Pourtant, selon une consultation organisée par les syndicats, une large majorité rejette ce système. En [[2017]], plus de {{%|90}} des retraites sont inférieures à {{nobr|233 dollars}} mensuels<ref name=":2" />. Un tiers des Chiliens sont aussi lourdement endettés<ref name=":7" />. Selon des informations sur le développement humain de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] en [[2005]], le Chili possède un [[coefficient de Gini]] de 0,57, le situant à la {{nobr|{{113e}} place}} sur 128 de la [[liste des pays par égalité de revenus]]. De nos jours, les {{%|20}} des plus riches du pays gagnent {{nombre|14.3|fois}} ce que reçoivent les {{%|20}} des plus pauvres<ref>{{lien web|lang=es|url=http://www.fundacionpobreza.cl/archivos/distribucioningreso.pdf|format=pdf|site=Fundación Pobreza|titre=Distribution des revenus}}.</ref>. ==== Égalité des sexes ==== Le Chili est en [[2004]] l'un des derniers pays à légaliser le [[divorce]]<ref name=":5" />. En [[2006]], la social-démocrate [[Michelle Bachelet]] devient la première femme élue présidente de la république. Si elle ne fait pas progresser les revendications féministes durant son premier mandat, elle légalise partiellement l'[[avortement]] (en cas de viol ou de danger immédiat pour la vie de la mère) en 2017. En [[2018]], les partis de droite font adopter par le Parlement le concept d'objection de conscience institutionnelle (et non plus seulement individuelle), permettant aux cliniques privées de refuser de pratiquer l'avortement<ref name=":5" />. En [[2020]], trois ans après sa légalisation partielle, le droit à l'avortement n'est pas garanti. Seuls {{formatnum:1000}} avortements légaux ont eu lieu cette année-là. Certaines cliniques privées refusent totalement de pratiquer des avortements. Une partie des femmes continue donc de pratiquer des avortements clandestins, en achetant des médicaments sur internet<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=En Pologne, en Irlande et au Chili, le droit à l'avortement reste fragile et très encadré |url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-club-des-correspondants/en-pologne-en-irlande-et-au-chili-le-droit-a-l-avortement-reste-fragile-et-tres-encadre_4143827.html |site=Franceinfo |date=2020-10-30 }}</ref>. Le président [[Sebastián Piñera|Piñera]] met en place en 2019 « l'Agenda femme », un groupe de mesures législatives mêlant vision conservatrice (les femmes étant avant tout perçues comme des mères) et libéralisme économique. Il entend favoriser la parité dans les conseils d'administration des entreprises ou encore faciliter l'accès aux crèches pour les salariées ayant un contrat de travail stable (ce qui en restreint nettement la portée dans un pays où la précarité est répandue)<ref name=":5" />. Toujours en 2019, moins de la moitié des femmes ont accès à une activité rémunérée et 31 % travaillent sans contrat ni [[protection sociale]] ou de santé. Pour l'accès à la santé, les femmes s'exposent à des discriminations des assurances privées à cause des éventuelles grossesses<ref name=":5" />. ==== Langues ==== {{Article détaillé|Langues au Chili}} ==== Religion ==== {| class="wikitable" |- ! scope=col |Religion ! scope=col |Pourcentage |- style="text-align:center;" |[[Catholicisme]] |64% |- style="text-align:center;" |[[Protestantisme]] |17% |- style="text-align:center;" |[[Irréligion|Sans religion]] |16% |- style="text-align:center;" |Autres |3% |- | colspan="2" |''Religion au Chili:Source [[Pew Research Center]] 2014<ref name="pewreport2014">{{Ouvrage|langue=en|titre=Religion in Latin America : Widespread Change in a Historically Catholic Region |éditeur=Pew Research Center|date=13 novembre 2014 |pages totales=14, 162, 164|format livre=PDF|lire en ligne=http://www.pewforum.org/files/2014/11/Religion-in-Latin-America-11-12-PM-full-PDF.pdf|consulté le=28 juillet 2015}}.</ref>. '' |} [[Fichier:CatedralSantiago01.jpg|vignette|[[Cathédrale de l'Assomption de Santiago du Chili]].]] Sur le plan religieux, le dernier recensement de [[2002]] montre que {{%|70}} des Chiliens se déclarent [[Église catholique|catholiques]] soit {{nombre|7853428|personnes}} de plus de quatorze ans (dont moins de la moitié est pratiquante). Par rapport au recensement précédent en 1992, cela constitue une diminution de {{%|10}} en dix ans. Des {{%|30}} restant, la moitié sont [[Évangélisme|protestants évangéliques]] ({{%|15,14}}), {{%|1,06}} sont [[témoins de Jéhovah]], {{%|0,92}} sont [[Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours|mormons]] et {{%|0,5}} ({{formatnum:75000}})<ref>{{lien web|lang=es|url=http://palabraisraelita.ven.nu/|titre=Población judia mundial 2008|site=palabraisraelita.ven.nu}}.</ref> de confession [[judaïsme|juive]]. Les [[Athéisme|athées]], [[agnosticisme|agnostiques]] ou sans religion représentent 10 % du total. Selon l’état civil, {{%|46}} des Chiliens de plus de dix-huit ans sont mariés, soit {{%|5}} de moins qu’en [[1992]]. En revanche, les couples en [[concubinage]] sont passés de {{%|5}} en 1992 à {{%|9}} en 2002. Les Chiliens sont {{%|34}} à être célibataires, {{%|5}} divorcés. L’évolution de ces chiffres est à suivre, compte tenu de la nouvelle loi sur le divorce en vigueur depuis fin 2004<ref>{{lien web|lang=fr|auteurs=Leila Minano et Julia Pascual|passage=L'interdiction de l'avortement se fissure au Chili|date=octobre 2015|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2015/10/MINANO/53941|titre=Bataille pour le droit d'avorter au Chili|site=[[Manière de voir]]}}. {{n°|150}}, décembre 2016-janvier 2017, {{p.|45-47}}.</ref>. L’Église catholique est séparée de l’État depuis 1925, année où le Président [[Arturo Alessandri Palma|Arturo Alessandri]] et l’archevêque Crescente Errázuriz sont arrivés à un accord sur cette question aboutissant dans la [[constitution chilienne de 1925|constitution de 1925]] à la fin de la fin du statut de religion d’État du catholicisme, qui existait depuis l’Indépendance du pays en 1818. Depuis 1925, la [[liberté de religion|liberté de culte]] est aussi reconnue. Cependant, même si le catholicisme perd de l’importance ces dernières années, les prises de position de la société actuelle sur des sujets comme le [[divorce]] et l’[[avortement]] en 2004-2005 sont toujours celles d'une société fondée par celui-ci. En 2010 et 2011, l’image de l’Église catholique est atteinte par une série de scandales d’agressions sexuelles et de viols qui ont impliqué environ quatre-vingts membres du clergé chilien. La confiance des Chiliens dans l’Église est passée de 61 % en 2010 à 38 % en 2011 après la médiatisation de ces affaires<ref>{{Lien web |titre=Le pape condamne le recours à la violence de communautés indigènes au Chili |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2018/01/17/le-pape-condamne-le-recours-a-la-violence-d-une-communaute-indigene-au-chili_5243214_3210.html |date=17 janvier 2018 }}.</ref>. ==== Système éducatif ==== [[Fichier:PUC von oben.jpg|vignette|gauche|Vue aérienne de l'[[Université pontificale catholique du Chili|Université catholique]] à [[Santiago]].]] Le [[système éducatif au Chili]]<ref>{{Lien web |titre=Ministerio de Educación |url=https://www.mineduc.cl/ |site=Ministerio de educación}}.</ref> se compose de quatre niveaux. Tout d’abord, il y a ''{{langue|es|l’educación parvularia}}'' qui n'est pas obligatoire et qui s'occupe des enfants entre trois mois et six ans. L'équivalent français est la [[crèche (enfant)|crèche]] et la [[école maternelle|maternelle]]. Elle se structure sur trois niveaux. Il y a d’abord la ''{{langue|es|Sala cuna}}'' (crèche) pour les enfants de trois mois à deux ans. Vient ensuite le ''Nivel medio'' (petite section) pour les enfants de deux à quatre ans, puis enfin le ''{{langue|es|Nivel Transición}}'' (grande section) pour les enfants de quatre à six ans. À ce dernier niveau, les enfants commencent à apprendre le calcul et la lecture. Il y a ensuite l’éducation obligatoire pour les enfants de six à dix-huit ans qui correspond à l'école primaire (''{{langue|es|Educación General Básica}}'') et le secondaire (''{{langue|es|la Educación Media}}''). L'''{{langue|es|Educación General Básica}}'' existe pour les enfants ainsi que pour les adultes n'étant pas allés à l’école (de plus en plus rares). Tous les enfants qui fêtent leur sixième année avant le trente et un mars doivent intégrer le premier niveau (l'année scolaire commençant début mars et se terminant début décembre. Il y a deux semaines de vacances en juillet lors de l'hiver austral). Ce niveau se divise en deux cycles. Le premier cycle va de ''{{langue|es|primero básico}}'' à ''{{langue|es|cuarto básico}}'' (soit de six ans à dix ans). Le deuxième cycle va de ''{{langue|es|quinto básico}}'' à ''{{langue|es|octavo básico}}'' (soit de dix ans à quatorze ans). Pour ce qui concerne les adultes, trois ans d'études sont nécessaires. Chaque année correspond à un niveau. Le premier niveau concerne le premier cycle de l{{'}}''{{langue|es|Educación básica}}''. Le deuxième niveau correspond au ''{{langue|es|quinto}}'' (cinquième soit le CM2 français) et ''{{langue|es|sexto}}'' (sixième soit la sixième française) ''{{langue|es|básico}}''. Enfin, le dernier niveau comprend les ''{{langue|es|séptimo}}'' (septième soit la cinquième française) et ''{{langue|es|octavo}}'' (huitième soit la quatrième française) ''básico''. Ensuite, il y a l'''{{langue|es|Educación media}}'' soit l'équivalent du lycée français. Elle comporte quatre niveaux et se divise en deux types de filières ; l’éducation générale et technique (''EMHC'') et l’éducation professionnelle (''EMTP'', équivalent du lycée professionnel français). Dans l’''EMHC'', l’éducation est générale. Elle comprend l'espagnol, l'histoire, la géographie, les mathématiques, les sciences, l'EPS, une langue étrangère… Elle se compose de deux niveaux. Le premier comprend les ''{{langue|es|primer}}'' et ''{{langue|es|segundo medio}}''. Le second cycle comprend les ''{{langue|es|tercer}}'' et ''{{langue|es|cuarto medio}}''. Dans la ''EMTP'', les adolescents suivent des filières professionnelles dans les domaines industriel, agricole, maritime ou de services. À la fin de ces études, les jeunes peuvent aller directement travailler dans les domaines choisis. Jadis, l'obligation scolaire concernait seulement le cycle basique de huit ans. Mais, depuis le {{date-|7|mai|2003}}<ref>{{es}} [http://www.mineduc.cl/index.php?id_portal=1&id_seccion=990&id_contenido=936 Site du ministère de l'éducation du Chili traitant de l'allongement de la durée des études obligatoire].</ref>, une réforme constitutionnelle, effectuée sous le gouvernement du président [[Ricardo Lagos]], a rendu l'éducation secondaire gratuite et obligatoire pour tous les Chiliens jusqu'à l'âge de dix-huit ans. L'État garantit donc l’obligation scolaire durant douze ans. Le Chili est le premier pays d'[[Amérique latine]] à avoir atteint cette obligation de durée pour la scolarité<ref>SISTEMA EDUCATIVO Nacional de Chile: 1993 / Ministerio de Educación de Chile y Organización de Estados Iberoamericanos; [informe realizado por Iván Núñez… (et. al.)].- Santiago, 1993 1. Sistema Educativo 2. Chile 3. Datos Estadísticos I. OEI (Madrid) II. Núñez, Iván. Composición y desarrollo informático: Joaquín Asenjo Pérez y Óscar Macías Álvarez</ref>. L’enseignement supérieur se distingue par trois types d'établissements, créés par la réforme de 1981 : * les {{langue|es|Centros de Formación Técnica}} (CFT), d'une durée de deux ans au bout duquel les élèves obtiennent le titre de technicien de niveau supérieur ; * les {{langue|es|Institutos Profesionales}} (IP), où l'on obtient le titre de technicien supérieur et des titres professionnels dans les domaines qui ne requièrent pas le titre de [[Licence universitaire|licencié]] ; * les [[Université au Chili|Universités]] qui donnent accès à tous les domaines professionnels et grades académiques de [[Licence universitaire|licencié]], [[deuxième cycle universitaire|master]] et de [[doctorat|doctorant]]. Les étudiants qui sont en première année à l'université sont appelés des ''{{langue|es|mechones}}'' et subissent un bizutage en début d'année ; * les {{langue|es|[[Forces armées chiliennes|Instituciones de educación superior de las Fuerza Armadas y de Orden]]}} cette dernière, nouvellement créée, donne accès à des titres et grades académiques. Le système actuel est hérité de la dictature et représente un investissement majeur pour les étudiants et leurs parents : {{unité|7000|dollars}} par année universitaire<ref>{{Article |langue=fr-FR |titre=Présidentielle au Chili : "Michelle Bachelet n'a pas su répondre aux attentes des Chiliens" |périodique=France 24 |date=2017-11-19 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20171119-chili-michelle-bachelet-repondre-attentes-chiliens-pinera-election-presidentielle |consulté le=2017-11-19}}.</ref>. === Santé === Deux systèmes de santé coexistent depuis 1981 : les Isapre, les instituts de santé prévisionnels (privés), auxquels {{%|18}} des Chiliens peuvent accéder (outre leurs couts, les mutuelles privées peuvent discriminer et refuser des patients en raison de leur âge, de leur sexe, ou parce qu'ils ont des maladies chroniques), et l'institution publique Fonasa, dont 70 % des Chiliens dépendent. Plus de {{nombre|500000|personnes}} ne disposent d'aucune couverture médicale<ref name=":3">{{Article |langue=fr-FR |titre=Les impasses du néolibéralisme à la chilienne |périodique=Les Echos.fr |date=2017-12-17 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/0301023959214-les-impasses-du-neoliberalisme-a-la-chilienne-2139004.php |consulté le=2017-12-19}}.</ref>. Le Chili arrive régulièrement en tête des classements d'obésité et de surpoids en Amérique latine<ref>{{Lien web |titre=La réforme des programmes scolaires critiquée au Chili |url=http://www.rfi.fr/ameriques/20190531-reforme-programmes-scolaires-exaspere-chiliens |site=RFI |date=31 mai 2019 |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>. En 2016, plus de 60 % de la population est en surpoids<ref>{{Lien web |titre=Le Chili instaure une loi contre l’obésité |url=http://www.rfi.fr/ameriques/20160628-chili-instaure-loi-contre-obesite-etiquetage-cadeau |site=RFI |date=28 juin 2016 |consulté le=10 juillet 2019}}</ref>. === Culture === {{Article détaillé|Culture du Chili}} [[Fichier:Pablo Neruda (1966).jpg|vignette|gauche|L'écrivain [[Pablo Neruda]] en 1966.]] Le Chili est le « pays des poètes » selon la tradition populaire. Cela découle de la place tenue, dans son histoire, par des écrivains produisant des œuvres lyriques. Des artistes chiliens comme [[Nicanor Parra]] (connu pour son anti-poésie), [[Vicente Huidobro]], [[Jorge Teillier]], [[Enrique Lihn]], [[Gonzalo Rojas]], Cristián Berríos, [[Gabriela Mistral]] (la nostalgique), et [[Pablo Neruda]] (l’engagé) montrent la place tenue par la poésie. Deux Chiliens se sont vu décerner le [[prix Nobel de littérature]] : [[Gabriela Mistral]] en 1945 et [[Pablo Neruda]] en 1971<ref>[http://www.prix-litteraires.net/nobel_liste.php Prix Nobel de littérature par année].</ref>. [[Fichier:Franz Ferdinand at Viña 2006.jpg|vignette|Festival de Viña del Mar Chili.]] Dans le domaine de la prose, ce sont des auteurs comme [[Francisco Coloane]], [[Manuel Rojas]], [[Luis Sepúlveda]], [[Alberto Blest Gana]], [[Isabel Allende]], [[Jorge Edwards]], [[José Donoso]], [[Roberto Bolaño]] qui se démarquent. Il ne faut pas oublier [[Marcela Paz]], connue par son personnage caractéristique ''[[Papelucho]]''. Mais c’est Pepo, dessinateur de bandes dessinées, qui à travers ''Condorito'', a créé le personnage imaginaire le plus connu du pays. Dans le domaine du cinéma sont apparus des réalisateurs comme [[Raoul Ruiz]], [[Alejandro Jodorowsky]], [[Andrés Wood]], [[Pablo Larraín]] ainsi que des acteurs comme [[Daniel Emilfork]] ou [[Pedro Pascal]] et l'actrice et chanteuse [[Cote de Pablo]]. La musique folklorique s’inspire à la fois des mélodies amérindiennes et de celles venues d’Espagne. La [[cueca]], danse traditionnelle chilienne, en est un bon exemple; chaque région en a sa propre version. Durant les années 1970, la musique folklorique connaît un nouvel engouement grâce au mouvement de la ''{{lang|es|Nueva Canción Chilena}}'' dont les artistes composent sur des thèmes inspirés à la fois des airs traditionnels du pays et de leurs propres recherches. [[Víctor Jara]], [[Violeta Parra]], [[Los Jaivas]], [[Inti-Illimani]], [[Quilapayún]], [[Illapu]] sont des artistes représentatifs de ce mouvement. La chanteuse, et inlassable chercheuse dans le domaine du folklore musical chilien, [[Margot Loyola]] est une autre artiste importante de la musique folklorique et populaire du Chili contemporain. Depuis les années 1970, sont apparus des artistes [[pop rock]], inspirés par la culture nord-américaine, comme [[Los Prisioneros]], [[Lucybell]], [[Los Mox]]. Généralement le [[Rock chilien|pop-rock chilien]] se différencie de celui des autres pays latino-américains par le ton mélancolique de ses chansons et des textes tristes et pessimistes. Dans le domaine de la peinture, le Chili est représenté par le peintre surréaliste [[Roberto Matta]]. ==== Identité et tradition ==== Malgré l'homogénéité ethnique du pays, les expressions culturelles varient notablement d'une région à l'autre. Le Nord se caractérise par l'influence des cultures des peuples amérindiens andins et des Conquistadors ainsi que de la religion catholique (des fêtes comme la ''Fiesta de La Tirana''). La zone centrale est caractérisée par ses traditions rurales. On considère que ces régions du pays, qui rassemblent la majeure partie de la population, sont la source de l'identité culturelle des Chiliens. Des fêtes importantes comme celles de l'Indépendance qui ont lieu le 18 septembre montrent le fort patriotisme des Chiliens. [[Fichier:Una chingana - Chile.jpg|vignette|[[Claude Gay]], ''Una Chingana'', 1854.]] La culture mapuche prédomine dans la [[région de l'Araucanie]]. [[Temuco]] concentre près du quart des Mapuches du pays soit environ {{nombre|150000|personnes}}. Dans des villes comme [[Valdivia]], [[Osorno]], [[Puerto Varas]] et [[Llanquihue]], des influences allemandes se font sentir (des colons s'y sont installés vers la seconde moitié du {{s-|XIX}} pour peupler la région à la suite de l'appel du gouvernement). L'île de Chiloé (située au sud de [[Puerto Montt]]) possède une culture riche qui a sa propre mythologie. Les régions de l'extrême sud sont influencées par des cultures slaves, en particulier croate (40 % des habitants de [[Punta Arenas]] descendent de colons yougoslaves). L'île de Pâques possède une culture spécifique qui est quant à elle d'origine polynésienne. Cependant, depuis les cinquante dernières années, ces cultures disparaissent progressivement et la culture occidentale ou américaine prédomine en ville. ==== Emblèmes nationaux du Chili ==== [[Fichier:Liliaceae Lapageria rosea 1.jpg|vignette|gauche|Fleur de Copihue, fleur nationale du pays.]] La fleur emblème nationale est le [[copihue]] (''Lapageria rosea''), que l’on trouve dans les forêts du Sud du pays. Les armes du pays représentent les deux animaux nationaux : le [[condor (oiseau)|condor]] (un très grand oiseau vivant dans les montagnes de la famille des [[vautour]]s) et le [[Huemul]] (un daim à la toison blanche, espèce en voie de disparition). Il porte en légende la devise du pays : [[Por la razón o la fuerza]]. Le drapeau chilien naît lors du processus d’[[indépendance (politique)|indépendance]] du Chili, il a été montré pour la première fois au public le 12 février 1818, durant la proclamation d’indépendance. [[Fichier:Elqui valle.jpg|vignette|[[Vallée de l'Elqui]] dans la [[Région de Coquimbo]], lieu où l’on fabrique le [[pisco]].]] Le drapeau chilien a été élaboré par le ministre [[José Ignacio Zenteno]] durant le gouvernement de [[Bernardo O'Higgins|Bernardo O’Higgins]] et a été dessiné par le militaire espagnol Antonio Arcos. Ses couleurs représentent, respectivement : le sang versé par les patriotes durant la guerre d’indépendance (rouge), le ciel chilien généralement clair (bleu) et les sommets enneigés de la [[Cordillère des Andes]] visible sur tout le pays (blanc). L’étoile à cinq pointes représente les pouvoirs de l’État qui veille au maintien de la patrie et le fond bleu situé à l’arrière-plan de l’étoile mesure exactement un tiers de la taille de la partie rouge du drapeau<ref>{{es}} [http://www.chile.com/tpl/articulo/detalle/masnotas.tpl?cod_articulo=33969 Histoire du drapeau chilien].</ref>. Le [[Cancion Nacional Chilena|premier hymne national]] fut écrit en 1819 par Manuel Robles sur des paroles du poète [[Bernardo de Vera y Pintado]], à la suite de la déclaration d'indépendance. En 1846, sous le gouvernement de [[Manuel Bulnes]] et étant terminée la guerre de l'indépendance, les Espagnols résidents au Chili considérèrent certaines strophes comme injurieuses et hostiles envers l'Espagne. Les modifications respectives ont été faites par {{Lien|trad=Eusebio Lillo|lang=es|fr=Eusebio Lillo|texte=Eusebio Lillo}} et validées par [[Andrés Bello]], et cette version, utilisée actuellement, fut finie en 1847. L'hymne national du Chili est composé du refrain et 6 strophes, mais officiellement sont interprétés seulement le refrain et la cinquième strophe. {{citation bloc| ''{{langue|es|texte=Puro Chile, es tu cielo azulado}}'',<br /> ''{{langue|es|texte=puras brisas te cruzan también}}'',<br /> ''{{langue|es|texte=y tu campo de flores bordado}}''<br /> ''{{langue|es|texte=es la copia feliz del Edén}}''<br /> ''{{langue|es|texte=Majestuosa es la blanca montaña}}''<br /> ''{{langue|es|texte=que te dio por baluarte el Señor}}'', (''bis'')<br /> ''{{langue|es|texte=y ese mar que tranquilo te baña}}''<br /> ''{{langue|es|texte=te promete futuro esplendor}}''. (''bis'' 2 derniers vers) '''''{{langue|es|texte=Coro}}'' (refrain) :'''<br /> ''{{langue|es|texte=Dulce Patria, recibe los votos}}''<br /> ''{{langue|es|texte=con que Chile en tus aras juró}}'' :<br /> ''{{langue|es|texte=Que o la tumba serás de los libres}}'',<br /> ''{{langue|es|texte=o el asilo contra la opresión}}''. }} (''bis'' deux derniers vers trois fois, ''bis'' dernier vers deux fois)<ref>{{es}} [http://www.chile.com/tpl/articulo/detalle/ver.tpl?cod_articulo=33971 Histoire de l’hymne national du Chili].</ref> ==== Jours fériés ==== {| class=wikitable |+ Fêtes et jours fériés ! scope=col |Date !! scope=col |{{nobr|Nom français}} !! scope=col |{{nobr|Nom local}} !! scope=col |Remarques |- | {{date-|1er janvier}} || [[Jour de l'an|Nouvel An]] || Año nuevo || |----- | mars ou avril || [[Semaine sainte]] ([[Pâques]]) || Semana Santa || |----- | {{date-|1er mai}} || [[Fête du Travail]] || Día del Trabajo || |----- | 21 mai || [[Jour de la marine]] || Día de las fuerzas navales || |----- | 29 juin || [[Pierre (apôtre)|Saint Pierre]] et [[Paul de Tarse|Saint Paul]] || San Pedro y San Pablo || |----- | 16 juillet || [[Notre-Dame du Mont-Carmel|Vierge du Carmen]] (Sainte Patronne du Chili) || Virgen del Carmen |----- | 15 août || [[Assomption]] || Asunción de La Virgen || |----- | 18 septembre || Fêtes de la Patrie|| Fiestas Patrias || |----- | 19 septembre || [[Fêtes patriotiques au Chili|Jour des gloires de l’armée]] || Día del las glorias del ejército || |----- | 17 septembre<br>ou<br>20 septembre || Férié Légal || Día « sandwich » feriado || S'ils tombent un lundi ou un vendredi respectivement, ils sont fériés. |----- | 12 octobre || [[Découverte et exploration de l'Amérique]] || Día de la Raza || |----- | {{date-|1er novembre}} || [[Toussaint]] || Día de Todos los Santos || |----- | 8 décembre || [[Immaculée Conception]] || Día de la Inmaculada Concepción || |----- | 25 décembre || [[Noël]] || Navidad |} ==== Gastronomie ==== La gastronomie chilienne est issue d’un mélange entre gastronomie espagnole et locale. Les principaux ingrédients de la cuisine traditionnelle chilienne sont des produits caractéristiques de la région : principalement la [[pomme de terre]], la [[tomate]], le [[maïs]], la viande de [[Viande bovine|bœuf]] ainsi que le [[haricot]] dans la zone australe du pays. Il faut aussi ajouter l’importance du poisson et des fruits de la mer pour tout le pays. [[Fichier:Marraqueta bread.jpg|vignette|Part de [[marraqueta]]s.]] Les plats traditionnels sont la [[cazuela]], l’[[grillade|asado]] (grillades), les [[humita]]s, le pastel de choclo et les [[empanada]]s. Des desserts comme le [[manjar]], connu également sous le nom de « dulce de leche » en [[Argentine]], les alfajores, les [[sopaipilla]]s et le [[mote con huesillo]] sont des grands classiques du pays. On retrouve également au Chili patagon le fameux [[maté]] exporté dans tout le Chili. Le [[Sirop de palmier|miel de palmier]] est également réputé dans le pays qui exploite de nombreuses palmeraies de [[Cocotier du Chili|cocotiers du Chili]]. Le [[vin]] chilien, issu de cépages français, possède une longue histoire. Des cépages comme le [[Carménère]], le [[Cabernet sauvignon|Carbernet-sauvignon]] et le [[merlot]] mûrissent souvent dans de meilleures conditions qu’en [[France]] grâce à un climat bien adapté à la vigne caractérisé en journée par la chaleur et la nuit par la fraîcheur qui descend de la Cordillère. Les Chiliens ont pour coutume de prendre une collation en fin d'après-midi appelée ''once''. Il s'agit généralement d'un sandwich, garni de charcuterie, d'avocat ou encore de pebre, sauce à base de tomates, oignons, piment et coriandre, le tout découpé finement. Le terme ''once'' vient à l'origine du mot « aguardiente » (onze lettres) que les soldats désignaient par ''once''. ==== Sport ==== [[Fichier:Nicolas Massu.jpg|vignette|gauche|[[Nicolás Massú]] double médaillé d’or aux [[Jeux olympiques d'été de 2004|Jeux olympiques d'été d'Athènes de 2004]] en tennis.]] Le sport chilien possède une longue histoire. En effet, les Mapuches jouaient déjà au {{s-|X}} à un sport ancêtre du [[hockey sur glace]], la chueca. Dans les zones paysannes, le [[Rodéo chilien|rodéo]] est le principal sport pratiqué et, depuis 1962, il est considéré comme « sport national ». En 1896, Luis Subercaseaux participe aux premiers [[Jeux olympiques]] de l’ère moderne. Il est un des premiers Sud-Américains à y participer. Cependant il faudra attendre les [[Jeux olympiques d'été de 2004|Jeux olympiques d’Athènes en 2004]] pour décrocher la première médaille d’or, obtenue par les joueurs de tennis [[Nicolás Massú|Nicolas Massu]] et [[Fernando González|Fernando Gonzalez]]. Malgré la présence de grandes pistes de ski comme [[Portillo]] ou [[Valle Nevado]], le pays n’a jamais obtenu de médaille aux Jeux olympiques d’hiver. Vers la fin du {{s-|XIX}}, des immigrants britanniques importent le [[football]], sport qui se pratiquera rapidement par la population et deviendra le sport le plus pratiqué du pays depuis 1933 (année de la fondation de la ''{{langue|es|liga}}'' chilienne). Le Chili accueille la [[Coupe du monde de football 1962]], où la ''{{langue|es|Selección nacional de fútbol}}'' termine à la troisième place. Malgré cela, le football chilien n’a jamais réussi à obtenir de bons palmarès à l’étranger (il y a tout de même quatre participations notables dans les [[coupe du monde de football]] de 1930, 1998, 2010, 2014 et une médaille de bronze aux [[Jeux olympiques d'été de 2000]]). Le Chili est double vainqueur de la [[Copa América 2015|Copa América]] en [[Copa América 2015|2015]] et [[Copa América Centenario|2016]]. Le club de [[Club Social y Deportivo Colo-Colo|Colo-Colo]], en 1991, a remporté la [[Copa Libertadores]]. Certains joueurs chiliens acquièrent tout de même une réputation internationale comme [[Marcelo Salas]] et [[Iván Zamorano|Ivan Zamorano]], enfants chéris de la patrie, sans oublier [[Alexis Sánchez]] et Matias Fernandez. La dernière participation du Chili à une Coupe du Monde de football remonte à 2014, où la ''{{langue|es|Roja}}'' avait été éliminée en huitièmes de finale par le [[Brésil]] aux tirs au but. Le Chili avait déjà été éliminé par le même adversaire et au même stade de la compétition en 1998, et en 2010. Le tennis s’est popularisé ces dernières années et est en train de devenir le sport le plus populaire du pays. En 1976, le Chili a été le premier pays latino-américain à jouer la finale de la [[Coupe Davis]]. En [[1998]], [[Marcelo Ríos]] est le premier hispano-américain à arriver premier du classement de l’[[ATP World Tour|ATP]]. À cette occasion, il a été invité par le président chilien. Plus tard, [[Fernando González]] et [[Nicolás Massú]] donnent non seulement les deux premières médailles d’or au pays, mais gagnent aussi le bichampionnat de la Coupe du Monde par équipes en 2003 et 2004. En [[sport mécanique|sports mécaniques]], le Chili a connu plusieurs grands pilotes, dont [[Juan Zanelli]], champion en [[Championnat d'Europe de la montagne 1931]] et double vainqueur du [[Grand Prix Bugatti]], ainsi que [[Carlo de Gavardo]], [[Championnat du monde de rallye tout-terrain|champion du monde des rallyes-raids]]. Le pays accueille aussi des compétitions internationales, avec le [[rallye Dakar]] disputé en [[Amérique du Sud]] depuis son départ d'[[Afrique]], et avec le [[rallye du Chili]], manche du [[championnat du monde des rallyes]] créée en 2019. Le [[basket-ball]] est très populaire dans les universités du Sud du pays. Le Chili a obtenu de bons résultats dans le championnat en 2002 et 2005. Le Chili a été le vainqueur du [[Championnat du monde de polo]] [[Championnat du monde de polo 2008|2008]] et [[Championnat du monde de polo 2015|2015]]. Mais le sport le plus populaire reste le [[football]], suivi par une majorité de Chiliens, avec un engouement exceptionnel lors de leurs deux titres en [[Copa América]]. Chaque victoire de La Roja est fêtée dignement par la population. Le [[volantin]] est pour beaucoup de Chiliens, un sport très populaire en particulier dans les quartiers défavorisés car il ne nécessite pas de gros moyens et il procure beaucoup d'amusement. Il existe des jeux plus sportifs, sous forme de compétitions, qui réalisent des combats aériens. Le volantin de compétition est dans ce cas muni d'un fil enduit de poudre de verre pour le rendre plus coupant, comme le [[Rokkaku]] japonais. Il est interdit, en raison des accidents causés par ses fils abrasifs. Tracté par une simple ficelle, ce [[cerf-volant]] reste un plaisir quand il évolue dans le ciel. === Criminalité === Le Chili est une plaque tournante importante pour le [[trafic de stupéfiants|trafic de drogue]]. L’[[Office des Nations unies contre la drogue et le crime]] (ONUDC) souligne dans son rapport que le trafic par la voie maritime depuis les ports du Chili est en constante augmentation, ce qui fait du pays, « avec le Brésil et la Colombie, l’un des principaux pays de sortie de la cocaïne saisie à Valencia et Algésiras, en Espagne, importantes voies d’entrée de ces stupéfiants en Europe »<ref>{{lien web |titre=Maduro, mort ou vif ! |url=http://www.medelu.org/Maduro-mort-ou-vif |site=Mémoire des luttes |consulté le=03-07-2020}}.</ref>. Le nombre homicides a augmenté d’environ 65 % entre 2010 et 2022. Ils s’établissent à 4,7 pour {{formatnum:100000}} habitants en 2022. L’Observatoire du narcotrafic souligne que « la criminalité organisée profite des fragilités institutionnelles et des fractures sociales » pour renforcer « ses activités dans des espaces non réglementés et développer des entreprises illégales »<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Drogues : au Chili, l’inquiétante percée des narcotrafiquants|périodique=La Croix|date=2023-02-12|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/Drogues-Chili-linquietante-percee-narcotrafiquants-2023-02-12-1201254840|consulté le=2023-07-29}}</ref>. == Forces armées == {{Article détaillé|Défense du Chili}} [[Fichier:Chilean F-16 Fidae 2006.JPG|vignette|redresse|Avion [[General Dynamics F-16 Fighting Falcon|F-16]] de la [[Force aérienne chilienne]].]] L’armée du pays est divisée en trois branches armées qui constituent les [[Forces armées chiliennes]] : l’[[Armée de terre chilienne]] (l’armée de terre, fondée en 1810 qui compte {{formatnum:250000}}&nbsp;soldats en 2005), l’[[Marine chilienne|Armada]] (la marine, fondée en [[1818]], {{formatnum:19398}}&nbsp;soldats en 2005), et la [[Force aérienne chilienne]] (l’armée de l’air, fondée en [[1930]], {{formatnum:18000}}&nbsp;soldats en 2005<ref>CD Rom de l’État du monde 2007, document Sud de l’Amérique.</ref>). Cette dernière possède divers aéroports militaires à [[Iquique]], [[Antofagasta]], [[Santiago]], [[Puerto Montt]], et [[Punta Arenas]]. Elle a aussi une base aéroportuaire sur l’[[île du Roi-George]], en Antarctique et sur l’[[île de Pâques]]. Elle possède 10 avions [[General Dynamics F-16 Fighting Falcon|F-16]] en 2006, auxquels s’ajoutent 28 F-16 de seconde main venant de la [[Armée de l'air royale néerlandaise|Force Aérienne Royale néerlandaise]]. La fonction des institutions citées ci-dessus consiste à protéger le pays et les intérêts du pays à l’étranger. À ces unités militaires régulières s’ajoutent les [[Fuerzas de Orden y Seguridad de Chile|Fuerzas de Orden y Seguridad Pública]] composées par les corps des [[Carabiniers du Chili|Carabineros]] (Police militarisée équivalent aux [[gendarmerie nationale (France)|gendarmes français]]) (fondée en 1927) et la [[Service d'enquêtes de la police chilienne|Policía de Investigaciones]] (police civile) (créée en 1933), qui constituent la force civile et sont chargées de faire respecter la [[loi]], garantir l’ordre et la sécurité publique à l’intérieur du pays. De plus, il existe un corps de [[Gendarmerie du Chili|Gendarmería]] (créé en 1929), chargé de garder les prisons et autres centres pénitentiaires. Les ''Fuerzas Armadas y Carabineros'' dépendent administrativement du ministère de la Défense nationale du Chili et les ''Fuerzas de Orden y Seguridad'' du ministère chargé de la sécurité publique, actuellement le ministère de l’Intérieur du Chili, alors que le corps de Gendarmerie dépend administrativement du ministère de la Justice du Chili. Le président de la République exerce la fonction de chef suprême des ''Fuerzas Armada'' uniquement en cas de guerre. Même si le pays n’a pas connu d’affrontement militaire important depuis la [[guerre du Pacifique (1879-1884)|guerre du Pacifique]], le Chili consacre une partie importante de son [[Produit intérieur brut|PIB]] (3,8 %) pour équiper l’armée. On estime que plus {{formatnum:3240}}&nbsp;millions de dollars américains sont utilisés par an. Ce coût important est financé à hauteur de 10 % par les bénéfices de l’entreprise [[Codelco]] (entreprise d’extraction et d’exportation du cuivre du pays). Le niveau élevé des dépenses militaires s’explique par le fait que le contingent militaire doit se déployer dans toute la longueur du pays (plus de {{formatnum:4200}}&nbsp;kilomètres), et parce que des capitaux sont épargnés en prévision de la retraite des anciens soldats. Il faut aussi noter que les [[Carabiniers du Chili|Carabineros]] sont un corps appartenant à l’armée du pays. Ces derniers utilisent 54 % des revenus de l’armée<ref>{{es}} [http://www.ine.cl/ine/canales/chile_estadistico/compendio_estadistico/pdf/2005/16.pdf Instituto Nacional de Estadísticas - Compendio estadístico (16. Défense nationale)]</ref>. Depuis plusieurs années, on parle de la suspension du [[conscription|service militaire]] aux hommes de {{nobr|18 ans}} et plus. Depuis [[2006]], cette question est principalement réglée car l’inscription au service militaire est automatique. Au cas où les effectifs ne sont pas atteints, des personnes seront désignées au tirage au sort. Durant le régime de [[Augusto Pinochet|Pinochet]], les [[Forces armées chiliennes]] ont eu un rôle important dans la vie civile. Dans les dernières années, le commandant en Chef de l’Ejercito (l’Armée), [[Juan Emilio Cheyre]], met en place la professionnalisation de l’armée, la présidence politique de l’armée, sa qualité de corps neutre (non belligérant), et l’acceptation du pouvoir civil démocratiquement construit. Une des étapes importantes a été la reconnaissance des responsabilités institutionnelles de l’armée dans la violation des Droits de l’Homme durant la dictature. Ce geste est bien accueilli dans le gouvernement et la population. Le {{date-|9|mars|2006}}, le Général [[Óscar Izurieta|Óscar Izurieta Ferrer]] devient le Commandant en Chef de l’armée. De nos jours, le Chili possède divers corps militaires (des [[Force de maintien de la paix des Nations unies|casques bleus]]) aidant aux missions de paix des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], à [[Chypre (pays)|Chypre]], [[Bosnie-Herzégovine]], [[Kosovo]] et [[Haïti]] (les missions [[Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti|MINUSTAH]]). === Ordres et décorations === {{section à sourcer|date=janvier 2019}} * Ordre du Mérite * Ordre de Bernardo O'Higgins * Ordre du Mérite Militaire == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| commons=Category:Chile| wikinews=Catégorie:Chili| wikivoyage=Chili| wikt=Chili}} === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Raymond Avalos |titre=Chili |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |collection=Que sais-je ? |année=1992 |numéro d'édition=6 |pages totales=127 |isbn=2130444113}}. * {{Ouvrage |auteur1=Franck Gaudichaud |titre=Chili 1971-1973 |lieu=Rennes |éditeur= |année=2013 |isbn=}} '''Géographie''' * Lasa Leon Al sur del sur: {{es}} ''Un viaje à la Patagonia'', El cobre ediciones, 2005 {{ISBN|978-84-96095-22-9}} * Ramon Dörr, Cornélia Dörr, Bérangère Brisson ''Patagonie sauvage'', 2005 {{ISBN|978-2-7191-0779-9}} * Charlotte Beech, Jolyon Attwooll, Jean-Bernard Carillet et Thomas Kohnstamm, ''Chili et Île de Pâques'', 2004 {{ISBN|978-3-89354-590-2}} * Dirk Heckmann: {{de}} ''Chile & Antarktis & Osterinsel'', 2005 {{ISBN|978-3-930487-58-5}} * Alberto Veloso Martínez, Yann Borvon, Roberto Schlatter Vollmann, Carlos Ramírez García:{{es}} ''Macrófitas y vertebrados de los sistemas límnicos de Chile'', Editorial Universitaria, 2005 {{ISBN|978-3-96014-785-5}} '''Politique''' * Thomas Bridges : {{es}} ''Los indios de ultimo confin'', Old photographs {{ISBN|978-1-879568-49-5}} (2004) * Simon Collier, William F. 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Composición y desarrollo informático: Joaquín Asenjo Pérez y Óscar Macías Álvarez == Liens externes == {{Liens}} * {{mul|es|en}} [http://www.gob.cl/ Gouvernement du Chili] * {{mul|fr|es|en|pt}} [http://chile.travel/fr/ Guide officiel du voyage du Chili] * [http://www.bibliomonde.net/pages/fiche-geo.php3?id_ent_geo=6 Une banque de données sur le Chili et une bibliographie commentée] {{Palette|Pays d'Amérique|Union latine}} {{Portail|Chili}} {{Article de qualité|oldid=14587211|date=3 mars 2007}} [[Catégorie:Chili| ]] [[Catégorie:Éponyme d'une épithète spécifique]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]